Synthèse du point presse du ministère des armées

1. Actu Défense
Synthèse du point presse du ministère des armées 11 juillet 2017
Point presse de la ministre des armées
La ministre des armées, Florence Parly, est intervenue au cours
d’un point presse lundi 10 juillet. Elle a débuté son propos par un
hommage aux journalistes Véronique Robert et Stephan Ville-
neuve et leur fixeur Bakhtiar Haddad, décédés en Irak. Elle a salué
Samuel Forey, journaliste au Figaro, seul rescapé de l’attaque.
La ministre a souligné que les regards étaient tournés vers Mos-
soul dont le Premier ministre irakien a annoncé la libération, qui
a été saluée par le Président de la République et chef des armées
M. Emmanuel Macron. Cette libération revêt une résonnance et
une valeur particulières, dans la mesure où Mossoul est le berceau
des assassins du Bataclan, la ville depuis laquelle les terroristes ont
fomenté les attentats.
Elle a rappelé que la France avait été très présente au cours de
cette bataille qui dure depuis neuf mois, notamment par un im-
portant déploiement de moyens qui ont accompagné la difficile
progression des forces irakiennes. Huit avions Rafale basés en
Jordanie et six basés aux Émirats arabes unis ont été engagés, ainsi que des avions ravitailleurs, de surveillance et des
moyens de guerre électronique, permettant à la France d’être le premier pays après les États-Unis en nombre de
frappes aériennes. Sur mer ont été déployés plusieurs frégates et le porte-avions Charles-De-Gaulle au sein du groupe
aéronaval, ainsi que des canons Caesar au sol. La ministre a rappelé que la guerre n’était pas
terminée, restant à reprendre Raqqah.
Voir en page 2, les priorités de la feuille de route de la ministre.
Déplacement dans les forces
Vendredi 7 juillet, la
ministre des armées,
Florence Parly, s’est dé-
placée dans le Var pour
se rendre sur la base
navale de Toulon puis
sur la base aéronavale
de Hyères.
La ministre a embar-
qué à bord de la fré-
gate de défense aé-
rienne Forbin pour
une présentation à la
mer des capacités
opérationnelles du
bâtiment. Elle s’est
ensuite rendue à bord du sous-marin Saphir, puis a visité
le porte-avions Charles de Gaulle, visites qui lui ont per-
mis d’apprécier la vélocité et l’efficacité de notre force
aéronavale.
Elle a ensuite présidé la cérémonie du baptême de la pro-
motion 2016 « Général Roland Glavany » de l’École de
l’air à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Inaugurée
en 1936 par la promotion « Capitaine Astier de Villatte »,
cette cérémonie conclut traditionnellement la première
année de formation des élèves officiers de l’armée de
l’air. Il s’agit d’un moment marquant qui engage les futurs
officiers à vivre avec honneur et dignité leur vocation.
Visite à Satory
Jeudi 6 juillet, la ministre s’est déplacée sur le camp de
Satory à Versailles. Elle a rendu visite aux unités qui
rentraient d’opérations extérieures, pour s’informer sur
les techniques de combat utilisées. Elle a assisté à une
démonstration de matériels, qui a souligné l’importance
de la rénovation des véhicules blindés, qui permettent de
sauver des vies. Elle a par ailleurs constaté les évolutions
techniques du programme Scorpion. Elle s’est félicitée du
choix de la Belgique de moderniser son armée, sur le
même modèle, par l’acquisition de véhicules de combat
français, ce qui permettra de développer notre interopéra-
bilité dans le cadre d’un partenariat étroit avec la France.

2. Actu Défense
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Inauguration du bâtiment de conception des
futurs sous-marins australiens à Cherbourg
Dimanche 9 juillet la mi-
nistre des armées a ac-
cueilli le Premier ministre
australien Malcolm
Turnbull, pour l’inaugura-
tion sur le site de Naval
Group du bâtiment dans lequel sera installée l’équipe en
charge de la conception du programme australien de sous
-marins FSP (Future Submarine Program). Le bâtiment
hébergera près de cinquante ingénieurs, architectes na-
vals et officiers sous-mariniers australiens qui rejoindront
Cherbourg à partir de décembre 2017, ainsi que cin-
quante collaborateurs de Naval Group, dix employés de
Lockheed Martin et une équipe de la DGA.
L’Australie a en effet conclu en 2016 un contrat avec la
France portant sur l’acquisition de douze sous-marins de
type Shortfin Barracuda, de classe 4 000 tonnes, à propul-
sion conventionnelle, destinés à la marine australienne.
Dans un contexte de soutien actif du ministère aux expor-
tations (équipe France), ce contrat représente un parte-
nariat de très longue durée incluant les volets de straté-
gie, de politique industrielle et de démarche capacitaire.
Les premiers sous-marins seront mis à l’eau en 2027
avant une phase de soutien et de maintien en condition
opérationnelle qui se poursuivra pendant 25 ans. La mi-
nistre a rappelé que l’exécution du contrat serait amenée
à basculer en Australie, par l’installation d’une partie des
équipes à Adélaïde en 2021.
La ministre a exposé les priorités de sa feuille de route adressée au Premier ministre
Elle a évoqué en premier lieu les ressources financières du ministère. Les défis sont connus. Si nous voulons conti-
nuer à protéger notre territoire et notre population, il faut des moyens. Les Armées sont fortement engagées pour
la protection des Français avec trois opérations majeures (Sentinelle à l’intérieur, Chammal et Barkhane à l’exté-
rieur) qui s’ajoutent à toutes les autres missions. La ministre a rappelé la perspective fixée à plusieurs reprises par le
Président de la République de porter l’effort de défense d’ici 2025 à 2 % du PIB (hors pensions, hors surcoûts OPEX).
L’enjeu consiste à organiser une trajectoire crédible en ménageant la montée en puissance progressive mais régu-
lière vers cette cible de 2 % du PIB. La prochaine loi de programmation militaire doit venir en débat au premier
semestre 2018. Le Comité de la revue stratégique, installé le 30 juin dernier, a pour mission de mener un travail
rapide mais large permettant de préparer la prochaine loi de programmation militaire. Son format restreint lui per-
mettra de travailler efficacement. La ministre a réaffirmé sa détermination complète à faire en sorte que le minis-
tère ait les moyens de sa politique parce que c’est celle qui est définie par le Chef de l’État […].
La deuxième priorité de la ministre est la place de la France dans le monde et en Europe. Bien sûr, la France doit
maintenir son autonomie stratégique et sa souveraineté, mais force est de constater que nous intervenons de plus
en plus dans le cadre de coalitions. Notre préférence va à la coopération dans le renforcement de nos capacités
comme des opérations. L’Europe de la défense a pris un nouvel élan, c’est une nécessité compte tenu de la résur-
gence de postures de puissance de certains États. Il est donc important de faire contrepoids, en travaillant avec nos
partenaires, notamment dans les domaines de l’industrie et des menaces cyber. À ce titre, à l’occasion du Conseil
franco-allemand de défense et de sécurité du 13 juin prochain, Florence Parly abordera ces sujets avec son homo-
logue allemande, afin de mettre des réalités derrière les mots et concepts.
La troisième priorité sera la question des ressources humaines et la modernisation du ministère. La ministre a
souligné que les conditions d’exercice du métier ainsi que les conditions de vie du personnel du ministère et de
leurs familles étaient une question centrale : on ne voit pas comment on peut demander à des hommes et à des
femmes de se sacrifier au nom de la Nation si leurs conditions de vie ne sont pas à la hauteur. Il faut également
poursuivre la modernisation du ministère. La ministre estime que depuis plus de 15 ans au ministère, la réforme de
l’Etat n’a pas été un vain mot. Il reste encore des domaines à traiter, en recherchant des solutions innovantes : op-
timiser la durée des programmes d’armement (acquisition dans un temps plus court compte tenu de la rapidité de
l’évolution des techniques, dans un souci permanent de maîtrise des coûts, intégration du numérique, élément très
structurant du matériel militaire…) et travailler sur le Maintien en condition opérationnelle (MCO).
La ministre a conclu en précisant le travail qui sera réalisé avec Geneviève Darrieussecq, secrétaire d’État auprès
de la ministre des armées. Elle aura notamment la responsabilité de la réflexion sur le service national universel et
des questions liées à la mémoire, dont les commémorations de la Grande Guerre. Florence Parly a souligné que le
lien Armées-Nation est une nécessité et pas seulement une formule, particulièrement avec les patrouilles de l’opé-
ration Sentinelle au contact direct des populations, qui rend la compréhension réciproque encore plus indispensable
qu’avant.

3. Produit par le bureau porte-parole de la Délégation à l’information et à la communication de la Défense (DICoD)
Directrice de la publication : Valérie Lecasble
Rédacteur en chef : CF Lionel Delort
Rédacteurs: Chloé Ruard, Marie-Astrid Lefeuvre, Pauline Royer-Briand
CONTACTS PRESSE : 09 88 67 33 33 ou presse@dicod.defense.gouv.fr
Actu Défense
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Drones de l’armée de l’air
À l’occasion du point presse du ministère des armées, le lieutenant-
colonel Tanguy Benzaquen, commandant l’escadron 1/33 Belfort de
Cognac, est venu présenter les drones Reaper de l’armée de l’air,
dont un exemplaire sera pour la première fois cette année intégré
au dispositif de sécurisation des cérémonies du 14 juillet.
Afin de répondre aux besoins opérationnels urgents en drones de
surveillance au Sahel, et en l’absence de solution européenne adap-
tée, la France a décidé en 2013 d’acquérir auprès des États-Unis, sur
étagère, des drones MQ-9 Reaper de l’industriel General Atomics.
L’armée française dispose à l’heure actuelle de trois types de drones :
les drones MALE, les drones tactiques et les minidrones
La France dispose donc actuellement de deux systèmes de drones Moyenne altitude longue endurance (MALE),
composés chacun de trois drones et deux cockpits. Mis en œuvre par l’escadron 1/33 Belfort de l’armée de l’air basé
à Cognac, ces drones sont des outils essentiels pour la conduite des opérations militaires actuelles. Leurs spécificités,
notamment leur endurance, permettent d’offrir une surveillance aérienne locale permanente. Ils assurent des
missions de renseignement, surveillance, reconnaissance d’identification et désignation d'objectifs. Ils opèrent à
grande distance sur de très longues durées en transmettant en temps réel les données recueillies au centre de
commandement. Cinq des six drones Reaper français sont actuellement déployés au Sahel depuis la base de Niamey,
au Niger. Les drones MALE sont devenus indispensables dans toutes opérations extérieures majeures, car ils
permettent de renforcer l’efficacité de l’action des troupes ainsi que d’assurer la sécurité des forces d’intervention.
Ces drones sont de plus en plus utilisés par les forces conventionnelles et les forces spéciales.
Le dernier exemplaire du deuxième système (qui prendra part au
dispositif de sécurisation du 14 juillet) qui a été livré sur la base
aérienne de Cognac à des fins d’entrainement, a réalisé son pre-
mier vol sur le territoire français le 4 juillet dernier. Depuis Cognac,
le drone Reaper peut rejoindre n’importe quel point du territoire
français en moins de 2h30.
La France souhaite que le successeur du Reaper soit de fabrication
européenne et participe actuellement au projet MALE RPAS
(Medium Altitude Long Endurance, Remotely Piloted Aircraft
System) afin d’élaborer un modèle MALE aux côté de l’Allemagne, de l’Espagne et de l’Italie.
Les drones tactiques, ou SDTI (Système de drones tactiques intérimaires), sont employés par l’armée de terre en
appui direct d’opérations aéroterrestres et aéromaritimes, pour des missions de guidage de tir d’artillerie, ou de
reconnaissance et de surveillance. Le modèle Sperwer de l’industriel Sagem actuellement en service sera remplacé
d’ici 2019 par le Patroller de Safran. Les SDTI sont déployés en République centrafricaine auprès de la Mission
multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations unies en Centrafrique (MINUSCA). Par ailleurs la marine
nationale a expérimenté un drone de type similaire à voilure tournante, le Camcopter S100 de Schiebel, déployé pour
essais sur le patrouilleur L’Adroit. Celui-ci débute à présent des essais sur le bâtiment de projection et de commande-
ment Dixmude.
Les minidrones, ou Drones de reconnaissance au contact (DRAC), capables de déceler et localiser en temps réel une
présence ennemie, sont déployés par l’armée de terre au profit des forces engagées. Le DRAC d’Airbus Defence and
Space sera remplacé à horizon 2019 par le Spyranger de Thales, présenté au salon du Bourget 2017.
Les drones sont aujourd’hui des matériels reconnus comme indispensables sur la plupart des théâtres d’opérations.
Le développement d’une filière européenne de drones MALE constitue ainsi un réel enjeu économique et industriel,
mais aussi un enjeu de souveraineté.