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Groupements professionnels de la filière électronique
Assises de la filière électronique
Palais du Luxembourg
Vendredi 11 juillet 2003
Minutes des débats
Sommaire
Ouverture
Pierre GATTAZ - Président du GIXEL- Président du Directoire (RADIALL)
Pierre LAFFITTE - Sénateur des Alpes Maritimes
Table ronde 1 – Nouveaux marchés, nouveaux produits : quelles perspectives
pour les entreprises au sortir de deux années de crise ?
Jean-Lucien LAMY –Membre du Directoire (AREVA)- PDG (FCI)
Jean-Philippe DAUVIN – Group Vice President (STMicroelectronics)
Didier LOMBARD – Directeur Exécutif Technologies Partenariats Nouveaux
Usages (France TELECOM)
Olivier BAUJARD – Senior VP Corporate Strategy (ALCATEL)
Michel ROGER – Senior VP Group Executive Communication, Components
(THALES)
Jacques PACCARD – Directeur branche Défense & Sécurité (SAGEM)
Michel VIMONT – Directeur de l’Ingénierie Electronique (RENAULT)
Jean-Claude CHASTANET- Président du SPDEI – Directeur (TEKELEC –
Groupe ARROW)
Conclusion : Jean-Lucien LAMY
Table ronde 2 – Comment développer nos pôles d’excellence et maintenir des
unités de production en France ?
Bernard BISMUTH – Président du GFIE – DG (CCI EUROLAM)
Jean-François EVELLIN – Président du SNESE – PDG (THEALEC)
Jean-Paul BEISSON – DGA (ALTIS Semiconductor)
Axel ARNOUX - Directeur Général (CHAUVIN ARNOUX)
Bruno CASSIN - PDG (ALCATEL circuits imprimés)
Table ronde 3 – L’innovation : moteur de croissance de l’industrie électronique
Michel DUMONT – Président du SITELESC – Vice Président Groupe produits
discrets et circuits intégrés standards (STMicroelectronics)
Robert MAHLER - Président de la FIEEC - Président (ALSTOM France)
Alain LE CORVEC – CEO (PHILIPS France)
Denis GRIOT – Vice Président (MOTOROLA)
Jean-Pierre EUVRARD – Président du Conseil d’ Administration (TEMEX)
Jean-Pierre HUMBERT – Président (AGILENT Technologies)
Conclusions
Claude SAUNIER - Sénateur des Côtes d’Armor
Pierre GATTAZ - Président du GIXEL- Président du Directoire (RADIALL)
Nicole FONTAINE - Ministre déléguée à l’Industrie représentée par
Christian BECHON - Directeur de Cabinet.
Liste des Participants
Les Groupements Professionnels de la filière électronique
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Ouverture
Pierre GATTAZ, Président du GIXEL, Président du Directoire de RADIALL
Nous sommes nombreux aujourd’hui pour ces Assises de la Filière Electronique,
placées sous le Haut Patronage de Monsieur Christian PONCELET, Président du
Sénat.
Nous sommes tous réunis dans ce Palais du Luxembourg pour défendre une cause
commune :
L’avenir de notre filière électronique en France
L’avenir de nos entreprises et de leurs emplois
L’avenir d’une industrie considérée comme stratégique et fondamentale par la très
grande majorité des pays développés, mais aussi par des pays en développement de
plus en plus nombreux et actifs.
La crise actuelle a eu du bon : c’est elle qui nous a rapprochés, et qui a rapproché
naturellement tous les acteurs de cette filière électronique française :
Le GFIE, groupement des fournisseurs d’équipements et matériaux pour l’industrie
électronique, représenté par son Président Bernard BISMUTH,
Le SIMTEC, qui rassemble les fournisseurs d’instrumentation de mesure, de test, et
de conversion d’énergie, présidé par Alain PERREUR,
Le SITELESC, groupement des industries de semi-conducteurs et tubes, présidé par
Michel DUMONT,
Le SNESE, syndicat des entreprises de sous-traitance et fabrication de cartes
électroniques, dont le président est Jean-François EVELLIN,
Le SPDEI, qui rassemble les distributeurs en électronique professionnelle, Président
Jean-Claude CHASTANET,
Et enfin le GIXEL, groupement des industries de composants passifs et
d’interconnexion, que j’ai l’honneur de présider.
Cette filière électronique emploie aujourd’hui 1 200 000 personnes et réalise un chiffre
d’affaires de plus de 21 milliards d’euros.
Cette filière, c’est plus de 1 000 entreprises, petites, moyennes, grandes, allant de la
start-up de quelques personnes jusqu’à la multinationale de premier rang mondial, en
passant par des centaines de PMI, souvent régionales et patrimoniales, dont les
centres de décision sont en France et qui ont brillamment développé richesses et
emplois dans notre pays. Toutes ces entreprises ont massivement investi en France
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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dans des sites de production, des centres de Recherche et Développement, des équipes
commerciales, des moyens logistiques…. depuis plusieurs décennies.
Ces entreprises conçoivent et fabriquent le hardware des systèmes électroniques.
Autour d’une ou plusieurs cartes microprocesseurs, avec leurs semi-conducteurs et
leurs mémoires, support principal des logiciels, un système électronique en effet
comporte une multitude de composants, de sous-systèmes hardware de connexion, de
câblage, de transmission d’information, d’interface, de capteurs etc…. indispensables
au bon fonctionnement du système final. A quoi servirait un cerveau sans tout le
reste ?
Cette filière est dynamique et créatrice d’emplois : on a pu dénombrer jusqu’à 200 000
emplois directs en France au début des années 90, et sans doute le triple si on ajoute
tous les emplois indirects.
Cette filière est un pôle d’excellence reconnu dans le monde entier, par la qualité de
ses produits et de ses prestations, par les compétences de ses ingénieurs et
techniciens, par le professionnalisme de son personnel. Beaucoup d’entreprises
occupent un rang de leader européen ou même mondial dans leur spécialité, et je ne
citerai aucun nom pour être sûr de n’oublier personne.
Cette filière est stratégique pour un pays comme la France, et je n’insiste pas sur ce
point qui va être largement abordé par nos intervenants. Elle participé à la création
d’un réel leadership français dans les secteurs ferroviaire, aéronautique civile et
militaire, spatial, nucléaire … pour ne citer que quelques-uns d’entre eux.
Mais aujourd’hui, cette filière « orpheline de grands programmes français ou
européens », et ballottée sur les vagues de la mondialisation comme un bouchon, cette
filière traverse aujourd’hui une crise sans précédent, est en pleine mutation et je
dirais même en plein désarroi.
Elle a perdu environ 5% de son effectif tous les ans depuis une dizaine d’années, avec
une forte accélération de cette décroissance au cours des deux dernières années. Si
rien n’est fait, avec une chute prévisible de 10% des emplois par an, nous atteindrons
vite le chiffre pitoyable de 60 000 personnes soit une division par 2.
Nous avons répertorié 5 raisons principales pour expliquer cette situation :
- la crise des télécommunications historiquement dure et historiquement durable, qui
a frappé toute l’électronique française depuis la fin de l’an 2000 ;
- l’accélération des délocalisations, issue de la mondialisation des marchés et des
entreprises, pour des raisons essentielles de baisse des coûts ;
- l’inadéquation entre les rigidités réglementaires de notre pays et la volatilité de ces
nouveaux marchés mondialisés qui imposent des variations imprévisibles et très
fortes, vers le haut comme vers le bas ;
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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- la réduction lente mais inexorable des aides de l’Etat à la R&D, contrairement à ce
qui a été fait par la plupart des autres gouvernements étrangers ;
- l’absence d’une vision industrielle de notre pays comme de l’Union européenne, et de
grands projets de type régalien comme la défense, la sécurité, la formation, ou bien
encore l’absence de projets de productivité économique ou administrative, comme le
développement du haut et très haut débit, la couverture totale du territoire par le sans
fil etc…
Au lieu d’investir dans ces réseaux de télécommunications, les Etats européens ont
fait exactement l’inverse en récupérant un pactole de la vente des licences UMTS, ce
qui a endetté considérablement les opérateurs et asséché durablement toute la filière .
Les difficultés actuelles de nos entreprises, le constat commun de ces cinq causes
majeures de la crise, tout cela nous a rapprochés et nous a donné l’idée de ces
premières Assises de la filière électronique, dont l’un des objectifs est de remettre un
Livre Blanc au Gouvernement représenté par le Ministère de l’Industrie.
Ce Livre Blanc regroupe les faits, les statistiques, les menaces et les idées
d’opportunités amenant à nos dix propositions. Il est articulé en trois chapitres qui
correspondent aux trois tables rondes de cette matinée :
Table Ronde 1 - Nouveaux marchés, nouveaux produits : il faut une politique
ambitieuse pour le déploiement des applications et des marchés des nouvelles
technologies. Cette table ronde sera animée par Jean-Lucien LAMY, Membre du
Directoire d’AREVA, Président Directeur Général de FCI.
Table Ronde 2 - Comment développer nos pôles d’excellence et maintenir des unités de
production en France ? Bernard BISMUTH, Président du GFIE et Jean-François
EVELLIN, Président du SNESE, se partageront l’animation des débats sur ce thème.
Table Ronde 3 - L’innovation, moteur de la croissance de nos industries. C’est Michel
DUMONT, Président du SITELESC, qui sera l’animateur de cette discussion.
Enfin le Sénateur Claude SAUNIER a bien voulu accepter de tirer quelques
conclusions. Il est particulièrement qualifié pour le faire, puisqu’il est l’auteur d’un
rapport très récent sur l’évolution du secteur des semi-conducteurs.
Je reprendrai enfin quelques instants la parole pour rappeler nos dix propositions et
remettre notre Livre Blanc au représentant de Madame la Ministre de l’Industrie, qui
conclura nos Assises.
Notre souhait, vous le voyez, est de parler d’une même voix, de faire des propositions
argumentées et constructives.
Je voudrais saluer la présence dans la salle de Mr Hans Friedrich BÜHNER, qui
représente le Président du ZVEI, fédération allemande de l’industrie électrique et
électronique. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos associations
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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homologues européennes, et la présence du ZVEI parmi nous montre bien que nos
amis allemands partagent nos idées et nos objectifs.
Je voudrais maintenant, au nom de nos six syndicats professionnels, remercier la
Haute Assemblée de nous faire l’honneur de nous recevoir aujourd’hui. Deux éminents
parlementaires, les Sénateurs Pierre LAFFITTE et Claude SAUNIER, ont bien voulu
accepter d’être nos invités de marque et de nous faire part de leur soutien.
Nous avons demandé à Monsieur le Sénateur Pierre LAFFITTE de bien vouloir ouvrir
ces Assises. Monsieur LAFFITTE a été acteur du développement des nouvelles
technologies de l’information et des télécommunications dans notre pays. Il est le
créateur et le Président de la Fondation SOPHIA ANTIPOLIS. Il est l’auteur de
nombreux rapports sur la Société de l’Information et l’économie numérique. Le
Sénateur Pierre LAFFITTE est particulièrement bien placé pour mettre en évidence
l’apport essentiel de nos industries et de leurs technologies au développement de notre
pays.
Intervention de Pierre LAFFITTE,
Sénateur des Alpes Maritimes
Il s’agit sans aucun doute de l’industrie stratégique la plus importante dans ce début
du 21ème siècle.
Le mariage de plus en plus intime entre les logiciels et les matériels – embedded
software – se caractérise par une croissance exponentielle rapide : le doublement en
dix mois aux Etats-Unis ! On est effaré : ceci veut dire qu’en cinq ans, on multiplie par
64 (2 à la puissance 6) les usages de composants intégrant de l’informatique, de
l’électronique et bientôt des produits photoniques.
Pour l’industrie automobile, le mouvement est commencé. Les développements du
Wifi, de la télélocalisation, des produits dits intelligents dans les bâtiments, les
nouvelles organisations du travail et du télétravail, les relations internes aux
entreprises, aux organisations, les relations entre services de sécurité - police,
gendarmerie, pompiers – et municipalités et administrés, tout cela va subir des
transformations plus rapides que nous ne l’imaginons.
La question qui se pose devant cette révolution qui ne fait que commencer est de
savoir :
- si nous serons, en France et en Europe, spectateurs ou acteurs,
- si nous serons des acheteurs passifs ou des producteurs actifs,
- et si nous admettons que la valeur ajoutée, la recherche, le développement, la
conception, le design se feront en Amérique et en Asie, ou avons la volonté ferme et
déterminée que l’Europe et la France participent à cette nouvelle aventure.
La question n’est pas simplement celle de la délocalisation industrielle des unités de
fabrication de produits de masse. La question est celle du maintien en France et en
Europe d’une industrie stratégique alliant savoir faire et valeur ajoutée. Les logiciels
Assises de la Filière Electronique
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intégrés aux produits sont en outre liés à notre culture, à notre mode de vie, à nos
priorités. Enfin, ils conditionnent à terme l’autonomie stratégique politique et
militaire de l’Europe.
Compte tenu de l’ampleur du problème, des investissements massifs de R et D
consentis notamment aux Etats-Unis et en Asie, du retard existant à ce jour malgré
quelques exceptions brillantes, la réponse n’est pas un abandon de souveraineté à
terme, mais une détermination et la mise en œuvre de moyens.
La volonté de stratégie de R et D, civile et militaire, semble exister en France et en
Europe. Comment peut-on la renforcer, la financer et la réaliser ?
Il faut envisager un plan de relance européen, financé par un emprunt de la Banque
Européenne d’Investissement pour aboutir à financer les dépenses militaires et les
dépenses d’infrastructure d’intérêt européen mais aussi les dépenses de recherche et
développement.
C’est indiscutablement possible. Peut-être cela conduirait-il à moyen terme à
rapprocher l’euro du dollar (ce qui n’est pas forcément négatif).
Pour réaliser le plan de relance, il conviendrait de l’appuyer sur des procédures
Euréka renforcées (plutôt que sur les procédures inadaptées à l’industrie pratiquées
par la Commission Européenne).
Un plan de relance massif basé sur un emprunt de la Banque Européenne
d’Investissement devrait être poussé par un groupe d’Etats dont la France. Il aurait
des effets considérables sur les plans économique, social et militaire.
Il est possible, il est souhaité au plus haut niveau de l’Etat. Il sera soutenu par un
groupe de parlementaires d’Europe que nous pouvons, au Sénat, contribuer à
constituer.
L’industrie pourrait l’appuyer en constituant une fondation, dont le régime fiscal a été
récemment allégé.
Assises de la Filière Electronique
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Table ronde 1 – Nouveaux marchés, nouveaux produits : quelles
perspectives pour les entreprises au sortir de deux années de crise ?
Introduction : Jean-Lucien LAMY, Membre du Directoire d’AREVA
Président Directeur Général de FCI
Il y a presque un siècle, en 1904, Sir John Fleming inventait le tube à filament,
événement qui, pour beaucoup, a marqué le début de l’ère électronique ; depuis celle-ci
a été ponctuée par de nombreuses autres inventions :
- soit au niveau du composant, la brique de base nécessaire à la réalisation de tout
système, citons celle du transistor en 1947 et celle du micro processeur en 1970.
- soit au niveau du produit ou système incorporant ces composants ; quelques
exemples récents : le scanner en 1970, la carte à puce en 1974 et le minitel, précurseur
d’internet resté malheureusement trop français.
Un siècle plus tard, l’industrie électronique, créatrice de croissance et de richesse,
emploie des dizaines de millions de personnes de par le monde, et par sa taille
représente l’un des premiers secteurs industriels de l’économie mondiale.
Dans notre pays, ce secteur pèse près de 6% du PIB, et sa croissance moyenne a été au
cours de ces dernières décennies très supérieure à la moyenne des autres secteurs de
l’économie ; ceci malgré des crises conjoncturelles et cycliques qui ont frappé, avec une
brutalité et une soudaineté plus ou moins importante.
Malgré celles-ci, ce secteur d’activités reste intrinsèquement porteur de croissance car
le monde actuel, et futur, ne saurait se passer d’électronique, et que de nombreux
nouveaux besoins, concernant tous les secteurs d’activités de notre économie et tous
les domaines de notre vie, ne pourront être satisfaits que grâce au développement ou à
l’invention de nouveaux produits électroniques.
Revenons un instant à la crise frappant de plein fouet, depuis 3 ans, ce secteur
d’activités, crise liée à la fin du rêve Internet et de l’éclatement de la bulle spéculative
afférente. Cette crise a engendré de profonds changements structurels affectant la
filière industrielle correspondante avec, dans un contexte de guerre économique,
surcapacité de production et concurrence exacerbée, une mondialisation de nos
marchés, et un déplacement de production-voire de conception- vers les pays à fort
potentiel de croissance future -Europe de l’Est mais surtout Asie- disposant d’un
avantage compétitif certain eu égard à leur bas coût de main d’œuvre.
Ceci étant, savez-vous qu’en chinois, le mot crise est représenté par 2 idéogrammes : le
premier signifie danger, le second opportunité. Danger, comme l’a explicité le
président Pierre GATTAZ, pour la filière électronique nationale en plein désarroi,
asphyxiée et affaiblie, de disparaître si rien n’est fait. Opportunité de faire face
ensemble, de nous remettre en cause et de nous adapter, de façon volontariste, et de
formuler des propositions d’initiatives devant permettre à la filière électronique de
rebondir et de prendre un nouvel élan.
Assises de la Filière Electronique
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C’est à cette fin que la première table ronde sera consacrée aux besoins des marchés
que pourront satisfaire des nouveaux produits électroniques à concevoir, ou à inventer,
que ce soit dans le domaine de la sécurité, communautaire ou individuelle, de la santé,
de la mobilité, de la gestion de l’information, de la communication, de la protection de
notre environnement, loisirs, … bref dans tous les domaines de notre économie et de
notre vie. La conception et la fabrication de ces produits, et composants les
constituant, devraient apporter de l’oxygène à cette filière actuellement anémiée.
Jean-Philippe DAUVIN, Chief Economist, Group Vice President,
STMicroelectronics
Question de J. L. Lamy : Quelle vision à moyen et long terme pour notre industrie ?
L’industrie électronique occupe désormais le premier rang des industries
manufacturières mondiales, en termes de création de richesses. Elle est en crise, mais
elle va bientôt retrouver un rythme de croissance de 5 à 6% par an.
L’électronique entre dans son troisième âge : après l’ère des produits, puis celle des
applications, elle est maintenant dans l’ère des usages. Plus la population est
importante, plus les usages se développent. Le marché est immense : 60% de la
population de la planète va mourir sans avoir passé un coup de fil. La satisfaction des
besoins de ce marché exige désormais mobilité, interconnectivité, sécurité,
multimédia, stockage.
Quels sont les macro-trends de l’industrie électronique ?
- L’évolution vers les marchés de masse. L’industrie fabrique 6 milliards d’objets
électroniques par an. La baisse des prix est en moyenne de 10% par an, avec des
fonctionnalités toujours accrues. C’est la « profitless prosperity ».
- L’augmentation du prix du ticket d’entrée. En semiconducteurs, le coût de
développement de chaque nouvelle génération est de 1 milliard $, le coût d’une
usine de 2 à 3 milliards $. Chaque année une entreprise de semiconducteurs
doit investir l’équivalent du parc avion d’une compagnie aérienne de rang
mondial.
- L’arrivée de nouveaux pays dans la compétition : l’électronique est stratégique.
Abandonner l’électronique, c’est abandonner sa souveraineté.
- La marche vers la Chine. Elle fournit aujourd’hui 16% de la production
mondiale, ce sera 40% à la fin de la décennie. Il n’y a plus d’usines de
semiconducteurs dans la Silicon Valley.
- La consolidation industrielle. Le potentiel de marché appartiendra à un petit
nombre d’entreprises efficaces.
Assises de la Filière Electronique
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Notre industrie est au milieu de sa courbe de vie. Nous avons devant nous une
trentaine d’années de potentiel de croissance forte. Alors, ne réunissons plus les
Assises de l’électronique, mais les Debout de l’électronique !
Didier LOMBARD, Directeur Exécutif Technologies Partenariats Nouveaux Usages
de FRANCE TELECOM
Question de J. L. Lamy : Quel point de vue d’un opérateur sur la crise et les
perspectives d’investissement ?
Le taux de croissance durable du secteur de la communication est de 5 à 10% par an.
Le mouvement a été brutalement freiné par la ponction de 1 000 milliards de francs
opérée par les Etats sur les opérateurs. L’Europe n’a rien fait pour l’empêcher : elle a
pour une fois pêché par manque de régulation.
Mais cette crise est passagère. Les opérateurs vont à nouveau investir. France
Télécom a commencé avec le déploiement du WiFi et de l’ADSL. Le marché est
immense : les dépenses des ménages en communications sont encore faibles,
comparées aux dépenses dans l’automobile. L’ère de l’image va accélérer la reprise du
marché et des investissements.
Olivier BAUJARD, Senior Vice President Corporate Strategy de ALCATEL
Question de J. L. Lamy : Quel point de vue d’un équipementier sur les conditions de la
reprise ? Quels exemples suivre ?
Les marchés des équipements se sont effondrés, passant en deux ans de 120 à 60
milliards $. Jamais une telle crise n’avait été vécue par ce secteur depuis qu’il est
mâture, soit une trentaine d’années.
La Corée du Sud donne l’exemple d’une politique volontariste axée sur une priorité de
filière. Le taux de pénétration du haut débit dans les ménages dépasse aujourd’hui
50%, la France n’atteignant pas 12%. Ce record a été atteint par des incitations
fiscales, une stabilisation de l’environnement concurrentiel, des aides à la R & D,
l’équipement systématique des administrations et de l’Education (certains
enseignements ne sont donnés que par Internet). Les industries des terminaux, des
infrastructures, de l’accès, des logiciels, du contenu, sont tirées par ce formidable
développement de la demande. Et ceci au prix d’un investissement très raisonnable :
10 milliards $ pour la première phase, suivie maintenant d’une deuxième phase d’un
même montant.
Il est donc possible d’avoir une politique contra-cyclique d’un coût supportable pour
l’économie. Mais il faut des règles du jeu claires et un environnement favorable.
Autre exemple : le GPS. Toute l’infrastructure a été financée par des fonds militaires
américains. Ensuite l’industrie privée a contribué au développement d’un marché
rentable en proposant des applications. A quand une politique européenne aussi
efficace pour GALILEO ?
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Michel ROGER, Senior Vice President Group Executive Communication,
Components de THALES
Question de J. L. Lamy : Comment les technologies duales peuvent-elles aider au
développement du marché ?
Ces technologies duales sont le socle de la stratégie de développement de THALES. Le
driver a d’abord été le marché militaire. La Défense doit toujours soutenir des
technologies spécifiques pour garder sa souveraineté dans des composants
stratégiques.
Exemple de technologies duales à fortes applications civiles : GPS et GALILEO, vision
infrarouge, cryptage, diodes laser…
Il faut des grands projet qui tirent les marchés de ces technologies : par exemple la
TNT (télévision numérique terrestre) qui doit démarrer en France, comme c’est déjà la
cas au Royaume Uni ; ou encore la sécurité.
Il faut maîtriser les systèmes pour maîtriser les équipements et les composants. Toute
la filière doit coopérer.
Les pouvoirs publics ont un rôle de réglementation, mais aussi de prescription et
d’achat pour des projets pilotes, et de soutien aux technologies stratégiques.
Jacques PACCARD, Directeur Branche Défense & Sécurité de SAGEM
Question de J. L. Lamy : Quels grands projets militaires vont tirer les marchés ?
Les nouveaux programmes sont un enjeu important pour l’industrie électronique : le
fantassin du futur, l’A 380 (qui sera l’ère de l’électronique dans la cabine), les drones.
Ces projets demandent une coopération de toute la filière dans un réseau de proximité
associant systémier, équipementier et composantier.
De grands espoirs sont fondés sur l’accroissement annuel (10 à 15%) des dépenses
d’équipement prévues par la loi de programmation militaire. Le marché de la sécurité
des transactions et des flux de personnes et de biens pourrait croître encore bien plus
vite (30 à 35% par an).
Michel VIMONT, Directeur de l’Ingénierie Electronique de RENAULT
Question de J. L. Lamy : Quelle pénétration de l’électronique dans l’automobile ?
La complexité croissante du véhicule implique l’utilisation accrue de l’électronique.
Elle se propage du haut de gamme vers les gammes moyennes et basse, dans les trois
mondes de l’automobile :
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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- les fondamentaux (propulsion, freinage, direction, sécurité active)
- l’habitacle (confort climatique, agrément, sécurité passive)
- la communication (il faut assurer la continuité de connectivité au dedans et au
dehors du véhicule).
En automobile, toute prestation nouvelle réussie est irréversible.
Jean-Claude CHASTANET, Président du SPDEI, Directeur de TEKELEC (Groupe
ARROW)
Question de J. L. Lamy : Comment la distribution voit-elle son avenir ?
La distribution souffre. Elle a multiplié les investissements de proximité, pour être le
prolongement du fabricant vers le client. Mais les délocalisations réduisent les
possibilités de retour sur investissement. Il est impératif de maintenir en France nos
pôles de compétence en high tech. Nous en avons la capacité, la solidarité de la filière
est la condition du succès.
Conclusions de Jean-Lucien LAMY
Comme nous venons de le voir, la situation est paradoxale : une industrie sinistrée
dans un secteur porteur de croissance, car l’électronique façonne le monde et la
contribution de la filière électronique à la croissance est fondamentale en France et
dans le monde. En effet, la dynamique de cette industrie ne se ralentit pas, dynamique
soutenue par l’innovation, et la baisse des coûts … et l’insatiable soif de progrès de
l’humanité.
A nous donc de saisir les opportunités qui s’offrent à nous pour reprendre notre élan si
la filière, malade à ce jour, reçoit l’impulsion pour repartir de l’avant.
En effet, cette filière est actuellement orpheline de grands programmes qui ont porté
l’électronique française et européenne, ont permis son développement et son essor
pour qu’elle s’affirme à un niveau pratiquement équivalent à celui de ses grands
concurrents américains et japonais.
Ces programmes visaient à développer des technologies de base des infrastructures et
moyens dans les domaines suivants : défense, aéronautique, communication,
transport, en France et Europe de l’Ouest. Ces programmes ont pour nom : Airbus,
Ariane, TGV, téléphonie, GSM, Minitel.
Aujourd’hui, les relais de ces programmes se font attendre alors que nos concurrents
aux Etats-Unis et en Asie bénéficient d’un soutien public au développement des
technologies de base et produits du futur, d’où notre première proposition : relancer la
croissance et les marchés par les grands programmes.
Pour ne citer que quelques pistes à nos gouvernants :
Assises de la Filière Electronique
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Dans les télécommunications, l’accélération du déploiement du haut débit, du sans fil,
en audio-vidéo, relance des programmes de TV numériques terrestres ;
Dans le domaine de la sécurité, communautaire ou individuelle ainsi que discuté dans
cette table ronde, lancement d’un grand programme européen ou français
d’amélioration de la sécurité routière par utilisation des technologies électroniques ;
Les idées ne manquent pas non plus dans les domaines de la santé, de la protection de
l’environnement, gestion de l’énergie, espace, défense avionique, en bref de trop
nombreuses pistes…
Notre propos : Au lieu de saupoudrer l’utilisation des fonds publics, mieux vaudrait
fixer quelques priorités à l’échelle européenne sur quelques grands programmes, de
type régalien, stratégique, porteur et mobilisateur.
2ème proposition : donner de l’oxygène au secteur des Télécoms encore asphyxié par
l’éclatement de la bulle, par un déploiement prioritaire du haut, très haut débit et du
sans fil. La Corée du Sud, où un tel programme soutenu par le gouvernement a été
lancé est un bel exemple : 50 % des ménages sont équipés en haut débit contre moins
de 12 % en France.
Il est clair que les opérateurs européens endettés n’ont pas les moyens d’investir et
que sans aide nationale ou locale au déploiement de ces technologies de
communications futures, ces programmes ne peuvent que prendre du retard.
A ce sujet, une politique volontariste européenne a été demandée par le Président de
la République et les entreprises de la filière électronique saluent et approuvent cette
initiative.
3ème proposition : encourager les PME et PMI sinistrées à approcher les nouveaux
marchés porteurs de croissance par la mise à disposition d’une assurance prospection
sectorielle.
D’autres secteurs sinistrés de l’économie bénéficient, actuellement, de soutien
communautaire pour leur permettre de se reconvertir.
Pourquoi pas la filière électronique ?
En effet, la réorientation de l’activité de certaines petites sociétés très spécialisées sur
un marché, les télécoms en particulier, vers de nouveaux marchés porteurs, passe non
seulement par la disponibilité d’équipes de R&D, mais aussi des prospections
commerciales, des validations technologiques, des lancements de nouveaux produits,
donc des frais.
La procédure de l’assurance prospection est adaptée à ces besoins de financement mais
son ouverture à ce jour est limitée par des critères géographiques.
Assises de la Filière Electronique
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L’assurance prospection sectorielle couvrirait donc les frais afférents aux «tickets
d’entrée» par ces sociétés sur de nouveaux marchés porteurs et ceci sans limitation
géographique car ces marchés sont globalisés.
En conclusion, notre filière industrielle est stratégique à l’aube de ce nouveau siècle
porteur de croissance pour l’industrie électronique : ses entreprises sont prêtes à
s’adapter pour relever le défi de la mondialisation mais ont besoin de soutien pour
effectuer les mutations requises. Ecoutez-les ; il en va de l’avenir et de la pérennité de
beaucoup et du leadership futur de la France et de l’Europe en électronique.
Assises de la Filière Electronique
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Table ronde 2 – Comment développer nos pôles d’excellence et
maintenir des unités de production en France ?
Introduction de Bernard BISMUTH, Président du GFIE, Directeur Général de CCI-
EUROLAM
Quand les présidents de syndicats de la filière électronique se sont rencontrés à partir
de 2001, ils ont découvert qu’ils vivaient tous ensemble des évidences qui semblaient
échapper au reste de leurs concitoyens.
L’ensemble de ces constats figure dans le Livre Blanc et les intervenants les
rappellent.
Par exemple, l’absence de flexibilité résultant de lois récentes a frappé de plein fouet
une profession au moment où elle accusait une très grosse baisse d’activités. Elle a
conduit à de nombreux dépôts de bilan avec des conséquences en amont et aval sur
toute la profession. Pour d’autres elle a favorisé des délocalisations massives.
Nous avons vu venir ces événements, nous les avons vécus, nous avons réagi et
informé et nous ne comprenions pas que rien ne soit fait pour limiter ce processus.
Nous avons perçu alors que pour beaucoup de gens, à partir du moment où l’on
acceptait une certaine mondialisation, la production serait l’affaire des pays les plus
compétitifs qui offriraient les meilleurs coûts associés aux meilleures compétences.
Sachez que nous vivons cela depuis le début de notre histoire, des postes de radio aux
jouets en passant par les télévisions, l’audiovisuel, les ordinateurs et maintenant les
téléphones portables.
Les productions de volume et les produits qui devenaient standard ont fini par être
fabriqués dans les pays les plus compétitifs du moment.
Nous vivons cela depuis trente ans, mais nous avons su cependant développer nos
pôles d’excellence et maintenir des unités de production ; nous avons su innover,
inventer, nous adapter et partir constamment vers des marchés où nos compétences,
notre vitalité ont trouvé des possibilités de réalisation.
Nous avons vécu de ce qui était haute technologie, délais courts, petits volumes,
réponse à des besoins spécifiques, produits de sécurité, comme de nos innovations.
Nous avons créé de nombreux emplois et des milliers d’entreprises, permis à des
ingénieurs comme à des opérateurs de s’exprimer et de réussir dans des métiers
exigeants et en même temps passionnants.
Le cri d’alarme que la profession a lancé aux pouvoirs publics vient de ce que pour la
première fois dans notre domaine, nous craignons ne pas pouvoir nous relever de cette
crise parce que les conditions qui nous environnent sont trop contraignantes et qu’elles
sont accentuées par les conditions du marché.
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Nous pensons aussi que la recherche et le développement sont menacés et suivront les
délocalisations massives que nous constatons.
Nous connaissons bien notre participation à la création de richesses dans nos pays,
mais nous ne devons pas être les seuls à défendre ces possibilités car c’est l’affaire de
tous et notre espoir est de voir notre action soutenue par les élus comme par les
médias et tous les acteurs de notre société. Peut-être qu’en se préoccupant davantage
tous ensemble de préserver la création de richesses, nous serons tous plus aptes à
nous entendre sur la répartition des richesses créées.
Une proposition du Livre Blanc concerne l’aide au financement de la recherche dans
les nombreuses PMI de notre secteur.
En effet beaucoup de PMI ont sacrifié depuis quelque temps leurs moyens de
recherche et de développement comme aussi leurs investissements pour pouvoir
traverser la crise ; il existe de gros programmes pour soutenir la recherche dans des
secteurs touchés mais celui que nous proposons consiste à financer pendant deux ans
la présence supplémentaire de personnel de recherche ingénieur ou technicien dans
ces PMI ; pour que ce programme fonctionne il faut qu’il soit simple, avec un minimum
de contraintes, et qu’il soit immédiatement fonctionnel pour des centaines de PMI.
En faisant cela, nous préserverons le plus important : tout le futur de ce que nous
pouvons faire dans ce monde de la production de l’électronique qui est le nôtre mais
qui est aussi celui de tous par les richesses qu’il crée et par l’avenir dont il est porteur.
Axel ARNOUX, Directeur général de CHAUVIN ARNOUX
Comment faire vivre en France une entreprise moyenne de 1200 personnes (chiffre
d’affaires 100 Millions d’euros) quand il faut en permanence gérer des restructurations
imposées par la contraction du marché ? Nous souffrons de problèmes spécifiquement
français : la fiscalité, la réglementation sociale, le coût du travail.
Pour avoir des entreprises il faut des entrepreneurs. Ceux-ci sont démotivés,
découragés. L’impôt sur la capital (sur la fortune, sur la transmission etc…) bloque le
développement des entreprises, de peur de passer un seuil fiscalement plus lourd.
Combien de nouveaux entrepreneurs dans l’électronique ? très peu. La France doit
d’urgence leur donner un cadre fiscal et social attractif, sinon l’industrie va peu à peu
disparaître.
Jean-Paul BEISSON, Chief Technical Officer de ALTIS
Dans la fabrication de semiconducteurs, 75% de la structure des coûts est de la valeur
ajoutée.
Il faut développer une stratégie conduisant à une valeur ajoutée différenciatrice par
rapport aux concurrents en s’appuyant sur les forces de la France.
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Trois axes stratégiques sont facteurs clés de succès :
- Rentabilité du capital investi :
Ce qui suppose :
Un excellent niveau de formation des ingénieurs et technicien,
La flexibilité du travail,
Une fiscalité adaptée (la taxe professionnelle assise sur la valeur d’acquisition des
biens est très pénalisante).
- Création de pôle industriel s’appuyant sur de la R&D :
L’excellence de la formation de nos ingénieurs offre des solutions technologiques
innovantes. La productivité par employé est très forte en France, mais le nombre
d’heures travaillées est trop faible.
- Financement compétitif de la R & D industrielle :
C’est la condition pour développer le leadership industriel et technologique et pour
pouvoir se consacrer à la mise sur le marché le plus rapidement possible de
technologies les plus avancées (par exemple, les mémoires magnétiques à Crolles II).
Il faut pouvoir attirer des talents de culture et d’expérience différente.
Sur l’axe Formation – Éducation :
Notre industrie nécessite une très forte technicité et de nombreuses expertises ; par
voie de conséquence c’est un moteur de l’éducation en France. Sans elle, le système
éducatif serait mis en péril.
L’industrie électronique donne des opportunités pour nos Grandes Ecoles d’Ingénieurs
au travers de nombreux partenariats qui sont des catalyseur de l’éducation
scientifique. L’électronique permet le développement des carrières et des profils dans
des domaines variés, avec un fort effet diffusant vers d’autres secteurs :
- Génie des matériaux
- Physique du solide.
- Analyse et traitement de surface
- Microélectronique.
Bruno CASSIN, Président Directeur Général de ALCATEL Circuits Imprimés
Les PMI du circuit imprimé sont en détresse. Il leur faut survivre à la plus grave crise
de leur histoire. Leur chance : elles ont un domaine d’excellence, la petite et moyenne
série ; elles savent fournir des produits à forte valeur ajoutée (de simple support, le
circuit est devenu un composant d’interconnexion), très « custom » ; le time to market,
la réactivité sont des impératifs. Ce sont des industries où le partenariat de proximité
alliant services et technologies est primordial.
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11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Or ces PMI sont menacées aujourd’hui par le risque de délocalisation des séries
moyennes, ce qui peut mettre en danger toute la filière. Déjà, le marché français n’est
satisfait qu’à 65% par les productions françaises ; ce ratio va se détériorer encore si
rien n’est fait. La prise de conscience de la filière doit être la première étape pour la
mise en œuvre d’un plan d’urgence dans lequel les acteurs ont chacun leur rôle :
- pour les entreprises : améliorations des technologies, de la productivité, des
compétences ;
- pour les clients : analyse des ressources locales, association des fournisseurs
aux programmes de R & D et de développement de nouveaux produits ;
- pour l’Etat : réforme fiscale (taxe professionnelle), soutien à la R & D des PMI,
mesures d’urgence pour éviter l’asphyxie.
Jean-François EVELLIN, Président du SNESE, Président Directeur Général de
THEALEC
Témoignage d'une PMI de sous-traitance : THEALEC
L’entreprise est passée de 330 personnes à 60 en six mois.
Le constat :
Même l’électronique aéronautique se délocalise.
La R&D part en Inde.
L’image de la sous-traitance est dévalorisée (pour les banques, l’assurance crédit, et
même l’Etat).
Surdité des pouvoirs publics face à la crise.
Coût et flexibilité du travail, compétitivité de la France.
La démarche de THEALEC :
Rompre l'isolement
Partenariat entre confrères, avec des bureaux d’études, avec les équipementiers.
Ennoblir notre métier :
Du design, co-design à la logistique,
De la carte à l'équipement.
Se structurer comme une vraie entreprise, sur les plans commercial, logistique, RH,
ERP.
Face au délocalisations :
Créer sa propre délocalisation, ne pas subir mais gérer sa délocalisation, garder des
capacités en France.
Communiquer sur la complexité et les risques pour éviter le snobisme de l’achat
exotique.
Calculer finement les coûts réels rendus (jusqu'à l'emballage).
Créer des ateliers spécialisés internes en France.
Ouvrir le capital aux partenaires.
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Table ronde 3 – L’innovation : moteur de croissance
de l’industrie électronique
Introduction de Michel DUMONT, Président du SITELESC, Vice Président Groupe
Produits Discrets & CI Standards de STMicroelectronics
Tout système électronique peut être considéré comme le corps humain.
Chaque composante - cerveau, cœur, squelette, artères, les membres… présente une
analogie avec les éléments d'un système électronique - microprocesseur, mémoire, le
substrat ou carte électronique, les capteurs, les micro-systèmes et les composants de
puissance, les passifs, les discrets.
Chaque élément ne peut fonctionner seul et l'ensemble doit être considéré comme
stratégique. L'innovation doit inclure toutes les activités de la filière.
L'innovation n'est pas uniquement technologique. C'est aussi :
- Anticiper et ou créer les besoins du marché et les attentes clients pour générer la
rupture.
- Être le premier par la vitesse de réalisation et d'exécution de l'idée pour créer l’effet
de surprise.
- Sortir d'une logique de compétition par les coûts.
Anticiper :
- Le développement technologique,
- Les équipements,
- L'expertise des hommes à travers la veille (intelligence des marchés), le marketing
stratégique et la relation privilégiée avec les clients innovants (partenariat).
Utiliser :
- Les plateformes technologiques,
- Le design “re-use”,
- Le “Concurrent engineering”.
Les moyens :
- Un effort de R&D de l'entreprise supporté par l'ensemble : région, niveau local, État.
- Une mise en commun des sources d'innovation (entreprise privée et laboratoires
publics).
- Un travail en réseau au niveau national, européen et mondial.
- Une intelligence collective.
Nos atouts :
La France et l'Europe ont démontré leur position de leader dans des domaines tels
que : GSM, automobile, digital numérique.
Une formation de très bon niveau au niveau scientifique et technique (universités,
écoles d'ingénieurs...).
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Nos handicaps :
Le niveau des financements publics vis à vis de l'objectif d'innovation (fonctionnement
et investissement des laboratoires publics universitaires, formation).
Les contraintes fiscales (crédit d'impôt recherche, TP).
La flexibilité sociale (temps de travail pour les ingénieurs et techniciens contribuant à
l'innovation), les embauches ingénieurs étrangers (multiculture).
Le risque de délocalisation R&D (les coûts des fonctions créatrices, la R&D suit la
fabrication).
La désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques (et la rupture de
génération).
L’innovation industrielle :
Une évidence : la rapidité d’évolution des performances des produits électroniques.
Donc : l’investissement dans l’innovation est un facteur clé.
Les préalables :
.Système éducatif performant,
.Soutien des pouvoirs publics à l’innovation industrielle.
Denis GRIOT, Vice Président de MOTOROLA
L’accélération de l’adoption des nouvelles technologies par les utilisateurs favorise la
création de nouveaux marchés. Le Time to Volume (délai entre l’innovation et le grand
volume de plus en plus court) est un facteur clé de succès.
L’automobile est exemplaire : grâce à l’électronique, la France a reconquis une
première place dans ce secteur. La nouvelle vague mécatronique va encore augmenter
de 20 à 30% la part de l’électronique dans l’automobile.
Avec la 3G et plus tard la 4G et le large bande, le sans fil peut rester un domaine
d’excellence de l’Europe.
Pour réussir, il faut s’élever dans la chaîne de valeur, et investir dans la R & D du
manufacturing.
Le secteur grand public voit se multiplier les applications et les usages, impliquant la
convergence audio-video-data.
En semi-conducteurs, la loi de Moore n’est pas un postulat, c’est un objectif qui
demande des investissements considérables. CROLLES II est l’exemple d’un
partenariat réussi entre les acteurs majeurs du métier, l’Etat, les collectivités locales.
Ce partenariat peut s’étendre à tout la filière des composants : le System on Chip est
complémentaire des composants discrets et passifs.
Les drivers de la croissance sont les télécommunications, l’automobile, le grand public.
Les conditions du succès sont le soutien à la R & D industrielle (sans l’appui des
pouvoirs publics, pas d’effet de levier), la standardisation (le GSM ne doit pas rester
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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l’exception). Dans ce défi mondial en microélectronique, la France et l’Europe ont leurs
chances.
Alain LE CORVEC, Président de Philips France
L’innovation est le préalable principal au maintien d’une industrie électronique en
France.
En matière de fabrication, les délocalisations pour les produits de grande série sont
inévitables. Mais l’industrialisation doit impérativement accompagner la R & D de
produit et de process.
Les atouts de la France (éducation, compétences en R & D) doivent être soutenus par
les pouvoirs publics qui ont la capacité de réduire les risques par des aides financières
à fort effet de levier. Crolles II est exemplaire : c’est le fruit d’une coopération entre les
entreprises, l’Etat, les collectivités locales, dans un contexte de culture technologique
de la région grenobloise.
Jean-Pierre EUVRARD, Président du Conseil d’Administration de TEMEX
Compte tenu des coûts salariaux, la France a en grande partie perdu son attractivité
pour la production en grande série d’équipements électroniques. La vocation de nos
entreprises est donc le plus souvent de se concentrer sur le développement et la
réalisation réactive de petites séries de produits innovants de haute performance. Cela
implique que la R&D occupe une place de plus en plus grande dans les effectifs et dans
les budgets de fonctionnement des entreprises.
Les équipementiers ont besoin de composants nouveaux, personnalisés et très pointus,
disponibles en temps voulu, pour réaliser leurs innovations. Nos entreprises de
composants, notamment passifs, ont ainsi une belle carte à jouer, en partenariat avec
eux. Pour cela, elles doivent disposer d’équipes R&D très qualifiées et extrêmement
disponibles, capables de répondre rapidement aux cahiers des charges les plus
complexes.
Pour les composantiers, la clé du succès réside aussi dans l’innovation. C’est le
meilleur moyen de gagner les « designs » et de vendre avec des marges suffisantes. La
position de suiveur ne permet pas de prospérer dans la situation concurrentielle
actuelle, car elle se traduit en général par une faible part de marché, et la nécessité de
casser les prix pour prendre des commandes, donc par des marges doublement
dégradées.
Les objectifs d’amélioration des composants sont principalement :
- miniaturisation et intégration de fonctions
- réduction de la consommation
- accroissement des performances électriques
- réduction du coût complet (achat, montage, maintenance).
Le maintien du potentiel d’innovation est un défi difficile pour nos entreprises, car le
financement est rendu acrobatique par une conjonction de facteurs :
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11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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- réduction drastique de l’activité des télécoms nécessitant des ajustements d’effectif
ruineux,
- négociations de baisses de prix sans rapport avec les gains de productivité,
- effet dévastateur de la baisse du $.
Pour nos entreprises, la sortie de crise par la seule diminution des effectifs et des coûts
fixes hypothèque l’avenir, et le plus souvent, nous avons préféré sacrifier la
profitabilité à court terme, plutôt que de démanteler des ressources R&D que nous
avions mis de nombreuses années à former. Cette politique est courageuse, mais elle
trouvera ses limites dans les trésoreries durement limitées par la quasi fermeture des
marchés financiers aux PME technologiques, et par l’important besoin en fonds de
roulement qu’entraînent les mauvaises habitudes françaises en matière de délais de
paiement.
L’impact de la RTT sur la disponibilité des ingénieurs est également dévastateur. Ce
n’est pas qu’un problème de prix de revient, comme en production, mais c’est surtout
un facteur de baisse d’efficacité du travail en équipe. Comment répondre à un appel
d’offre urgent si tel ou tel spécialiste est en vacances, tandis que son homologue chez le
concurrent américain est au travail dans son laboratoire 5 semaines de plus par an.
Il faut sortir du cercle vicieux : baisse de l’activité et des marges- réduction des coûts
fixes-perte progressive du potentiel d’innovation. Il est indispensable de recréer pour
l’industrie française un environnement favorable qui lui permette de surmonter ses
handicaps, sinon les plus faibles disparaîtront, et ceux qui auront les moyens de
survivre seront tentés de délocaliser, non seulement la production, ce qui est déjà
largement pratiqué, mais aussi la R&D.
Cela devient en effet possible compte tenu de l’amélioration du niveau d’éducation
dans certains pays émergents, et de la disponibilité de moyens de communication de
plus en plus conviviaux et abordables. La tentation sera d’autant plus grande que les
équipementiers internationaux et locaux réalisent de plus en plus de développements
dans des pays tels que la Chine, ce qui justifiera, pour les composantiers, une
présence locale accrue, qui dépasse la simple représentation commerciale.
Si un tel mouvement prenait de l’ampleur, de nombreux emplois seraient délocalisés,
mais en outre, les équipementiers français perdraient progressivement un des
éléments indispensables à leur capacité d’innovation : un tissu industriel compétent et
dévoué capable de constituer les partenariats stables nécessaires pour créer les
produits de demain.
Les trois propositions du Livre Blanc en matière de soutien à la R & D :
- Des aides publiques sous forme de subvention, au taux de 50%, quelle que soit
la taille de l’entreprise
- Un Fonds de soutien à la compétitivité des PMI, pour les aider à maintenir
leurs équipes de R & D en période de crise
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- Extension de l’assiette du Crédit d’Impôt-Recherche à toutes les dépenses
d’innovation de l’année fiscale (au taux de 15%), sans plafonnement.
Jean-Pierre HUMBERT, Président de AGILENT Technologies France
Quels sont les critères de sélection du pays d’accueil d’un nouveau site de R& D pour
une entreprise multinationale ? comment y attirer des chercheurs de qualité ?
Du point de vue de l’entreprise :
- Existence de pôles de compétences, sur le modèle de Crolles ou de Sophia
Antipolis, exemples trop rares en France.
- Une législation favorable, un environnement des affaires stable. La France est
mal placée : les réformes légales et réglementaires sont sources d’insécurité
juridique, sociale, fiscale.
- Des infrastructures : en France elles sont bonnes, mais les grèves sont un point
noir.
Du point de vue du chercheur :
- Un centre de recherche reconnu, un projet motivant,
- Un environnement culturel, éducatif, de loisir,
- Une fiscalité des revenus raisonnable (la France est mal placée).
Compte tenu de ces critères, l’entreprise va certainement sélectionner ses chercheurs
en France et les installer ailleurs. Il faut pour l’électronique une volonté politique pour
un projet ambitieux. La roue tourne très vite (chez AGILENT, la moitié du chiffre
d’affaires est fait avec des produits de moins de deux ans). Ne gâchons pas notre
chance.
Robert MAHLER, Président de la FIEEC, Président de ALSTOM France
L’innovation est au cœur des priorités de la FIEEC.
Elle l’aborde par le biais de l’impact des contraintes environnementales sur la
conception des produits.
La Section Innovation de la CPCI (Commission Permanente de Concertation pour
l’Industrie) examine les propositions de réforme concernant la R & D : crédit d’impôt-
recherche, investissements inclus dans l’assiette de la taxe professionnelle (les
nouveaux investissements de R & D en sont désormais exclus).
Le GFI (Groupe des Fédérations Industrielles) a répondu à la consultation sur le Plan
pour l’Innovation des ministres de l’industrie et de la recherche. Il a mis l’accent sur la
nécessité d’une répartition équitable des financements publics et privés de la R & D
industrielle, dans la perspective de l’objectif de 3% du PIB consacré à la R& D.
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11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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Conclusions
Intervention de Claude SAUNIER, Sénateur des Côtes d’Armor
Nous vivons aujourd’hui un événement industriel majeur : pour la première fois, tous
les représentants de la filière électronique se sont rassemblés pour un diagnostic et un
message. La richesse et la densité des analyses du Livre Blanc et des débats de la
journée sont la preuve de la motivation des entreprises et de l’importance des enjeux.
Le diagnostic est contrasté :
- La crise est là. Elle est paradoxale : elle frappe un secteur porteur de croissance
potentielle forte.
- L’enjeu dépasse la filière électronique : toute l’industrie est concernée, en raison
de la diffusion des technologies et des produits de l’électronique.
- C’est un enjeu sociétal et économique national.
Le message est volontariste : Notre pays a des atouts reconnus, mais aussi des
handicaps.
La première table ronde a mis en lumière l’avenir glorieux de la filière. Les
technologies sont là, les perspectives de marché sont prometteuses. Surtout ne pas
recommencer l’erreur de l’UMTS. Il faut penser d’abord aux usages. Des chercheurs
en sociologie ou en science du comportement pourraient utilement être intégrés dans
les équipes de R& D des entreprises.
La deuxième table ronde s’est interrogée sur la compétitivité du Site France. Elle n’est
pas si mauvaise, au vu du rythme d’accueil des investissements étrangers. Mais nous
souffrons de rigidités qu’il faut corriger. Nous sommes aussi handicapés par les
conditions de la compétition. La mondialisation n’est pas transparente. Il faudra bien
un jour aborder à l’OMC les pratiques américaines, qui soutiennent leur industrie
électronique à hauteur de 4 milliards de $ de crédits militaires, à comparer aux 240
millions d’euros du budget de la DiGITIP.
La troisième table ronde consacrée à l’innovation a mis en lumière l’effort
considérable de la filière : la R & D représente 15 à 20% de la valeur des ses produits.
Le message est clair : le soutien des pouvoirs publics doit être maintenu et amplifié.
Le Livre Blanc fait dix propositions lucides et volontaristes, avec une conviction : il
faut sortir de la crise par le haut. L’Europe a son rôle à jouer, en particulier dans une
politique ambitieuse de grands programmes, mais elle ne prendra pas d’initiative sans
un signal fort de la France. L’Etat doit éclairer la route et fixer un cadre. Une loi de
programmation pour l’électronique serait nécessaire, de même que pour les
biotechnologies.
Ces premières Assises sont un premier pas. Elles manifestent la volonté collective des
professions pour sortir renforcées de la crise, si une politique industrielle adaptée est
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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mise en œuvre. La communication sur ces messages doit être amplifiée : le grand
public doit être informé. Le soutien de parlementaires motivés est acquis.
Intervention de Pierre GATTAZ, Président du GIXEL
Votre message, comme celui du Sénateur Pierre LAFITTE, est clair : notre filière
industrielle électronique est sans doute l’une des plus stratégiques en ce début du
21ème siècle. Pour maintenir en France et en Europe notre savoir-faire et notre valeur
ajoutée, il faut notamment un plan de relance français et européen.
Monsieur le Sénateur, voilà exactement le constat et l’un des objectifs qui ont motivé
l’organisation de ces Assises
Au nom de la filière , je vous remercie pour ce message de conclusion de nos débats.
Nos professions ont besoin du soutien des élus qui sont au contact des entreprises
dans leur circonscription, dans leur région. Ce soutien nous paraît indispensable pour
défendre au plus haut niveau de l’Etat la cause d’un tissu industriel stratégique,
d’avenir, et créateur d’emplois et de richesse. Car si rien n’est fait nous perdrons la
plupart de nos emplois en France.
Merci d’avoir bien voulu aujourd’hui être les porte-parole d’une ambition nationale
pour le développement des applications et des marchés de l’électronique. Avec votre
aide et celle de vos collègues parlementaires, nous avons grand espoir maintenant
d’être entendus à Paris comme à Bruxelles.
Je vais maintenant passer la parole à Monsieur Christian BECHON, Directeur de
Cabinet de Madame la Ministre Déléguée à l’Industrie, pour la conclusion de nos
Assises. Sa présence personnelle est la marque de l’intérêt porté par le gouvernement
à nos entreprises, et de la priorité donnée par les pouvoirs publics à l’électronique et à
ses applications.
Je voudrais simplement rappeler les dix propositions de notre filière industrielle,
présentées dans le Livre Blanc que je remets aujourd’hui au représentant du
gouvernement :
1er groupe de propositions :
Pour sortir de la crise « par le haut » :
Lancement de grands programmes, de type régalien, stratégique et économique
Déploiement du haut débit et du très haut débit
Instauration d’une Assurance Prospection Sectorielle
2ème groupe de propositions :
Pour un Site « France » attractif :
Assouplissement des contraintes sociales
Adaptation de la réglementation pour les industries de pointe (taxe professionnelle,
environnement…)
Soutien pour des relations contractuelles équilibrées
Accompagnement des restructurations pour aider les entreprises à passer la crise.
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
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3ème groupe de propositions :
Pour que l’innovation soit le moteur de la croissance :
Subvention à la R& D industrielle, à hauteur des aides dont les concurrents
bénéficient
Création d’un fonds de soutien à la compétitivité des PMI
Réforme en profondeur du Crédit d’impôt-recherche.
Je retiens les idées du Sénateur Laffitte : emprunt de 500 Milliards par la BEI,
création d’une fondation pour des grands programmes.
Voilà nos propositions, qui finalement n’ont qu’une ambition : dans un contexte de
crise qui exacerbe l’agressivité commerciale, nos entreprises doivent pouvoir tout
simplement affronter la compétition mondiale à armes égales, surtout face à certains
pays très puissants, mais en fait très interventionnistes.
Je remercie les parlementaires, les intervenants, les représentants de l’Etat, les chefs
d’entreprise, qui ont marqué par leur présence leur intérêt pour notre filière
électronique et, je l’espère, leur soutien à nos messages.
Et je remercie toutes les personnes qui n’ont pas ménagé leur peine dans
l’organisation de ces Premières Assises de la Filière Electronique et dans la rédaction
de ce Livre Blanc .
Intervention de Christian BECHON, Directeur de Cabinet de Madame Nicole
FONTAINE, Ministre Déléguée à l’Industrie
Les thèmes traités dans ces Assises recoupent largement ceux du Conseil européen
« Compétitivité » qui retient Mme FONTAINE aujourd’hui à Rome.
Elle m’a demandé de saluer en son nom l’initiative des six syndicats professionnels
(chiffre qui semble non limitatif) rassemblés pour proposer aux pouvoirs publics leur
diagnostic, et les voies et moyens d’un nouvel élan pour leur industrie. Le Livre Blanc
fait une présentation structurée de leurs messages.
Le gouvernement est convaincu de l’importance de la filière électronique pour
l’économie. L’électronique est au cœur des développements technologiques de toute la
Société de l’Information, thème du Plan RESO 2007 adopté l’an dernier par le
gouvernement.
Le secteur électronique souffre. La crise est prolongée et intense. C’est en partie la
conséquence de nos faiblesses structurelles. Le gouvernement a réduit certains
handicaps de productivité. Il a un discours positif à l’égard de l’entreprise.
Il a pris des mesures pour casser la spirale de la crise des télécommunications :
- stabilisation de France Télécom par augmentation de capital
- Autorisation donnée aux collectivités locales d’être opérateurs
- Développement de l’offre d’accès par satellite : baisse des taxes sur les
paraboles, attribution gratuite des licences pendant 18 mois
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- Augmentation de la couverture territoriale en téléphonie mobile
(investissement de 250 millions d’euros)
- Aide aux cablo-opérateurs
- Volonté politique pour le déploiement du haut débit : il y aura 3 millions
d’abonnés ADSL en fin d’année. Nous serons en deuxième place européenne,
avec la croissance la plus forte.
C’est une politique faite pour le marché, par le marché.
En matière d’innovation et recherche, le gouvernement est conscient de son caractère
stratégique. Avec Crolles II, la base française devient la première base européenne
pour la R&D en semi-conducteurs. Le ministère de l’industrie a bien noté les
propositions du Livre Blanc de la filière. Les aides publique à la R&D en électronique
sont une priorité, en raison de leur effet de levier et diffusant.
Sur les questions fiscales, la taxe professionnelle a été réformée mais l’investissement
industriel reste pénalisé. Néanmoins les investissements en R&D ont été sortis de
l’assiette de la taxe. Avant d’aller plus loin, le gouvernement recherche une recette
fiscale de remplacement pour les collectivités locales, par exemple un partie de la Taxe
sur l’Importation des Produits Pétroliers (TIPP).
Le Crédit d’Impôt-Recherche sera réformé : recherche d’un effet contra-cyclique,
élargissement de l’assiette des dépenses éligibles, amélioration de la sécurité fiscale.
La volonté du gouvernement d’appuyer l’esprit d’entreprise apparaît dans la loi sur
l’initiative économique (Loi Dutreil), et dans les dispositions en faveur de la jeune
entreprise innovante et des « business angels » du Plan Innovation.
Il faut maintenant passer à l’action, et étudier la faisabilité et le contexte juridique et
fiscal des propositions de la filière électronique. Une mission a été confiée par la
ministre de l’industrie à M. Emmanuel SARTORIUS pour analyser d’ici la fin de
l’année les dix propositions du Livre Blanc et faire des recommandations pour leur
mise en œuvre.
Le message du gouvernement est optimiste : les pouvoirs publics et l’industrie sont
déterminés à retrouver ensemble le chemin de la croissance.
Assises de la Filière Electronique
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Participants
GATTAZ Pierre GIXEL Président
ALBRIEUX Pierre-Jean IFTEC Président Directeur Général
ALLIES Christian Ecole polytechnique Lille Relations Industrielles
ALVAREZ Jean-Loup FLUKE France S.A.S. Directeur
AMAT Patrick COOPER TOOLS Technico-commercial Electronique
ANGLADE Francis METRONELEC Managing Director
ARMELIN Alain SEM MARCHAND PERNOT Gérant / Manager
ARNOUX Axel CHAUVIN ARNOUX Vice-Président
ATTALI Jean-Marc OSE PDG
ATTARD Jean-Marc FARNELL INONE Resp.4 Ventes France & Segmentation
AUBRY Jean-Jacques BHC Components Directeur Commercial
AUGER Céline CREMSI Délégué Général
AVENEL Yvon OMNIPRESS -Smartcards
trends
Journaliste
AVICE Franck AGENCE FINV. INTERN. Conseiller Juridique
BACHAUMARD Didier O2XYGEN ELECTRONICS PDG
BACHELLERIE Dominique THEALEC Attachée de direction
BARADEL Frédéric AUTOMA-TECH Sales & Marketing Director
BARATIER Laurent MINEFI STSI Chargé de Mission Composants
BAUJARD Olivier ALCATEL Senior VP Corporate Strategy
BEAUCLAIR Nicole AIR ET COSMOS Journaliste
BECHON Christian MINISTERE DE
L'INDUSTRIE
Directeur de Cabinet
BEDRAN Caroline PHILIPS France Directeur Stratégie et Développement
BEISSON Jean-Paul ALTIS Semiconductor Directeur Général Adjoint
BENHAMOU Gilles ASTEEL Président
BENICHOU Jacques APEM Dir. Commercial & Marketing Groupe
BENZAKI Robert RDI - Composants Directeur
BERNARD Roland ALCATEL Vacuum tech F Advanced Systems Manager
BERQUIER Christian PN ELECTRONICS Président
BERQUIER Sylvie PN ELECTRONICS Vice-Président
BERTHON Guy THALES Directeur des Achats Composants
BESANCON Thierry MAIRIE DE CHAVILLE Maire de Chaville
BIGONNEAU Gilles FAPRONIC Directeur Commercial
BISMUTH Bernard CCI-EUROLAM Pdt du GFIE - Directeur Général
BLANCHARD Jean-Pierre EGIDE Président Directeur Général
BOISTARD Isabelle GIXEL Déléguée au Développement
BONGRAND Jacques DGA/DSP Directeur
BOUCIF Kader ISUPPLI Directeur Développement France
BOUDET PATRICK ALTARES PDG
BOULAY Claude CIRE Directeur Général
BREGI Philippe ALCATEL OPTRONICS Chief Operating Officer
BRIDOUX F-Pierre GESPAC Président Directeur Général
BRIET Jean-Luc DELTA COMPOSANTS Directeur
BRILLOUËT Michel CEA Grenoble Silicon technology Dpt Manager
BRONNER Jean-Yves SIEMENS VDO
AUTOMOTIVE
Directeur de la Stratégie et du Plan
BROUSSARD Philippe GROUPE COFIDUR Directeur Marketing
BRUN Alain MINISTERE DE LA
RECHERCHE
Direction de la Technologie - Chargé de
mission
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
28
BÜHNER H.-Friedrich INFINEON TECHNOLOGIES Senior Director Relation Management
CADIC Olivier INFO ELEC PDG
CAILLAS Claude DiGITIP S/D Composants, Logiciels, Elect.
CAMART Jean-Christ. I.E.M.N. Directeur IEMN - Transfert
CAQUOT Emmanuel MINEFI STSI Chef du Service STSI
CARDOT Philippe DELPHI Chef de produits
CARRIERE Robert GFIE Délégué Gl
CARRIERE Vincent WALAN Directeur
CASES Marc WAVECOM Directeur Industriel
CASSIN Bruno ALCATEL C. Imprimés Président Directeur Général
CELIER Nicolas CREDIT LYONNAIS P. E. Directeur d'Investissements
CHABOT Isabelle DELPHI
CHABRERIE Christian ARM Resp. Prog. Education Europe du Sud
CHARLIN Hervé CHANNELS Directeur des Opérations
CHASTANET Jean-Claude TEKELEC-Groupe ARROW Pdt du SPDEI - Directeur
CHAVANON Pierre AVI & PESCHARD Président Directeur Général
CHAVIGNER Thierry ALDITECH Dr des Opérations
CHENAIS Pascal CADENCE Design Systems Directeur Commercial
CHEVALIER Claude ARD Ile de France Senior Project Manager
CHMILEWSKY Lionel EXFO EUROPE Directeur Général
COLIN Henri NFC DG
CORON Gabriel GIXEL Délégué Général
COTINET Philippe DELTA COMPOSANTS Directeur Technico-Commercial
COULON Didier DECISION Directeur
COURONNE Jean MINEFI SESSI Chargé de Mission
CRAPPE R.G. ARAMIS (Mons) Président
CRETIER Richard SNESE Chargé de la Communication
CURE Gérard SPEA Directeur
DARRAGON Grégoire SOPRA SA Directeur Financier
DAUVIN J-Philippe STMicroelectronics Group Vice President- Chief economist
DAVENET Magali ALCATEL Vacuum Tech.F Manager EUV & External Programs
De FOLLEVILLE Bruno DIRECT Président Directeur Général
De GROMARD Hugues SYCABEL Délégué Général
DELACOURT Didier SEFELEC Directeur Général
DELAGNEAU Dominique SECAD S.A. PDG
DELATTRE Daniel SRT-MC Directeur Général
DELLA MUSSIA Jean Pierre EIH Rédacteur en Chef
DELMAS-
GUICHENNE
Bernard United Monolithic
Semiconductors
Directeur de la Production
DELOPPINO Florian ALANTYS Technology Directeur
DENIS Claude CTS PDG
DEROURE Claude GTI PDG
Di FRANCESCO Renaud SONY France Director R&D Partnerships-Europe
DIEUL Alain CIE Journaliste
DRIFFORT Jack DOMOTIQUE NEWS Journaliste
DUBOIS Roland ASPROM Rédacteur en Chef
DUMANOIS Alain ITT Industries Business Development Manager
DUMAS Daniel ALCATEL OPTRONICS VP, Purchasing
DUMONT Michel STMicroelectronics Pdt du SITELESC
DUPONT Jean ACCE Directeur Commercial
DURET Denis CEA LETI Chargé de la Coord. des Activités Syst.
DYCK Jean-Michel A.D.E. RADIO VOLTAIRE Président Directeur Général
ENU David DECISION Consultant
EUVRARD Jean-Pierre TEMEX Pdt du Conseil d'Administration
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
29
EVELLIN J-François THEALEC Pdt du SNESE - PDG
EVRARD Pierre Union Ind. du Bas Rhin Délégué Général
FASSOT Frédéric VIPress Journaliste
FERRARI Dino STAE Président Directeur Général
FONTAINE Etienne AFP Journaliste
FORMERY Benoît MINEFI STSI Sous-Directeur
FOUGERAY Jacques EPCOS SAS Directeur Général
FRAYSSE Jean-Louis ELMITECH Président Directeur Général
FUX Alain TIS - LIVINGSTON Président
GALINAT Hubert MINEFI/DiGITIP Chef du Bureau "Electronique Prof."
GALLINARI Micheline OCETA PDG
GASNIER Serge CRESITT Directeur
GEROME Franck CADENCE Design Systems Ingénieur Commercial
GERVAIS François Univ. F. Rabelais [Tours] Professeur - Directeur du LEMA
GIELFRICH Philippe MEMEC France Directeur - Europe du Sud
GILLME Hubert ADIRA Président
GIVELET Sébastien Compagnie DEUTSCH Dr Marketing & Développement
GORIN Bernard POLYCLAD Technologies Directeur Commercial
GOURIOU Alain ASSEMBLEE NATIONALE Député des Côtes d'Armor
GOUZENES Laurent STMicroelectronics Dr du Plan & des Progr. d'Etudes
GRANDVOINET Bernard THALES R. and Technology Corporate Connector Manager
GRIOT Denis MOTOROLA Vice-Président
GRISON Xavier DGA DSP/STTC/Département Composants
GROSFILLEY Claude GICEP PDG
GUERINEL Patrick A2E TECHNOLOGIES DG
GUIBERT Jean-Charles LETI Director - Strategic Marketing Unit
HAUSSMANN Daniel E.I.H. Directeur de la Publicité
HENNEBERT Jean-Claude GFIE Président
HERSANT Maurice HYPERTAC Directeur Général
HULOT Jean-Paul JESSICA France Directeur Interrégional
HUMBERT Jean-Pierre AGILENT Technologies Président
HUON Pierre TEXAS Inst. / U4EA CD Senior VP- Hardware Development
JACQUES Daniel KYOSHA DG
JANODY Christian EXPOSIUM Directeur Dpt. NTIC
JARRIAU Claudine GFIE Sec.Gle
JAY Clarisse LA TRIBUNE Journaliste
JOUVE Hubert PICOGIGA Conseiller Président
JULLIEN Alain ALSTOM Transport Dr Dév.& Relations Industrielles
KAFKA Christian AVNET France Président
KAHN Alain CCI EUROLAM Président Directeur Général
KARPELES Jean-Claude FIEEC Délégué Général
KAUFFMANN Patrice VICOR France Sales Director, Southern Europe
KRAUSKOPFF Francine AMS Responsable de la Communication
KREFF Bernard AZ DESIGN Directeur Général
KROTOFF Yves GROUPE LACROIX Directeur Financier
KUSCHNER Roland ELECTRONEGOCE Rédacteur en chef
LABROSSE Sophie OUEST ATLANTIQUE Responsable Commerciale
LACAPE Catherine GIXEL Déléguée aux Relations Extérieures
LACROIX Bertrand ALCATEL Vice Président France
LAFFITTE Pierre SENAT Sénateur des Alpes Maritimes
LAFONT Jean-Claude INT Directeur des partenariats
LALIRON Anne VALEO Chef de Projet
LAMBERT Xavier SCHNEIDER ELECTRIC Expert Techn
LAMY Jean-Lucien FCI PDG
LANNAUD Jacques SOLECTRON Business Development Manager
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
30
LASVACAS Michel EADS TELECOM Direction Achats
LAVIALLE Philippe CLO Electronique Président Directeur Général
LE BLEIS Jean-Claude THALES Microelectronics Directeur Général
LE CORVEC Alain PHILIPS France Président
LE GOFF Gildas AITAP ELECTRONIQUE PDG
LEBRETON Eric ALCATEL CONVERTERS Directeur Commercial
LECOURT Jacques I.E.M.N. Chargé des Relations Industrielles
LEDYS Jean-Luc GEMPLUS Senior Director B. D. Group
LEFEBVRE Jean-Louis FAPRONIC Attaché commercial électronique
LEFEBVRE Franck MJB Responsable produits
LEGER Jean-Martial AIR LIQUIDE Chef de marché
LEGROS Daniel GIXEL Délégué aux Affaires Techniques
LEGROS Jean-Jacques UNIQUE Directeur commercial - France
LELEU Pascal FAPRONIC DG
LEMIERE Dominique PISTES & PASTILLES Journaliste
LEMOINE Dominique ANVAR Direction de la Technologie
LENNOX Robert THE LENNOX REPORT Editor
LENOIR F-Xavier Journaliste
LEPAGNOL Jean-H. C.D.S. PDG
LEROY Marc ACTIA BU SERVICES Directeur
LESTIENNE Nicolas AOIP Directeur commercial & Marketing
LEVENT Patrice ON Semiconductor Directeur de la Distribution Europe
LOMBARD Didier France TELECOM Dr Executif Technologies
LOPEZ Marc FUTURE ELECTRONICS Directeur France
LUBERT Luc VIASYSTEMS Directeur Général
LUCAS Colette ASYMPTOTES Conseil Président Directeur Général
LUCAS P.Dominique GROUPE TESTS Directeur Commercial & Marketing
LUCAUSSY Arnaud MINEFI Conseiller Technique
LUNVEN Yves TYCO ELECTRONICS F. Chef de Marché
MADRANGE Alain COOPER TOOLS DC Europe
MAGNE Daniel FCI PDG
MAHLER Robert ALSTOM France Pdt de la FIEEC - Président
MALATERRE Pierre PSA PEUGEOT CITROEN Vehicle System Electronic Manager
MARBACH Alain SCHNEIDER ELECTRIC Senior VP Industrial Automation
MARCHAL Félix INFINEON TECHNOLOGIES Sales Senior Manager
MARECHAL Anne-Lise LAGOA Président Directeur Général
MARTIN Jean CSEM Senior Sales Manager
MASSENET Hugues JOHNSON CONTROLS Product Business Development
MATHERON Gérard MEDEA Directeur
MATO Manuel ACTERNA Directeur Général
MELAMED Olivier EADS TELECOM Responsable Programme R&D
MELIQUE Jean-Marc PHILIPS Direction
MELLOUËT Roger Maire de Pont-de-Buis
MODJTABAI Jean-Luc ATI Electronique Directeur Marketing
MOLLES Michel RADIALL Dr Commercial
MONLOUBOU Gérard OREST Directeur Commercial & Marketing
MORAND Jean-Luc STMicroelectronics Strategic Planning Director
MORELLATO Henri AVANTEC Chef des Ventes
MOURER Francis OC2I Direction
MULLER Jean-Yves PHILIPS France Directeur Commercial
NEEL Benoît AGILENT TECHNOLOGIES Directeur Général
NICEY Philippe SERSA Directeur Adjoint
NOBLANC Jean-Pierre MEDEA+ Chairman of the Board
OLLIVER John DECISION Consultant
OLLIVIER Gérard SITELESC Délégué Général
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
31
PACCARD Jacques SAGEM Dr Branche Défense & Sécurité
PAINVIN Jean-Marie Compagnie DEUTSCH Président
PALLARD Jean-Yves AMPHENOL-SOCAPEX Directeur Général
PASQUIER Marc EOLANE Directeur Commercial & Achats
PAULY Frédéric RENNES Métropole Chargé de mission TIC
PERNIN Laurent GICEP Directeur Général
PERREUR Alain AEROFLEX - EUROPTEST Président
PERROCHEAU Jacques JEMI France Dr Exécutif
PEYRICHOUX Alain ARROW Electronique Directeur France
PFRIMMER Daniel SIA Directeur Général
PICHERY Pierre KONTEK Directeur Commercial
POLLEUX Eric EPCOS SAS Directeur de Département
POTIE Pierre-Yves SIEMENS Dematic Directeur EA
POTTIER Remy SOISIC Marketing Advanced Technologies
POUPON Patrick MEITO Président
PRUNET J.C. ROHDE & SCHWARZ Directeur Général
PUZO Joseph AXON'CABLE PDG
RAGUIN Paul EOLANE Président
RAMEZ Michel HYPERTAC Directeur Commercial
RENAUD J-Charles ACCE Président
RENAULT Joel DELTA DORE Directeur Général
RICHARDEAU Chantal ENV.J'ECOUTE Directeur
RINGUE Pierre APEM Président Directeur Général
ROGER Michel THALES Senior VP Group executive communication
ROGERO Bernard ALECTRON Président Directeur Général
ROLLET Patrice AVANTEC Directeur Général
RONGER Michel SEFELEC Responsable Commercial France
ROSPIDE Sébastien DECISION Consultant
ROUGIER Alain PHILIPS Semiconductors Marketing & B.Development Manager
ROUSSEAU Jean-Marie MICRO PUISSANCE Président Directeur Général
ROUSSIN Christian ELECTRONICA PDG
ROUX Pierre MB ELECTRONIQUE Président
SABARLY Michel BSE Responsable commercial
SABATHE Stéphan ASS. NATIONALE Attaché Parlementaire
SALIS Véronique CFCE Chef de Groupe E I M
SANCHEZ Michel GHW France DG
SANCHEZ Jean-Yves SBH/Ambassade de Suisse Conseiller Commercial
SARTORIUS Emmanuel MINEFI Ingénieur Général
SAUNIER Claude SENAT Sénateur des Côtes d'Armor
SCHMIDT Gaël SUSS MICROTEC Président Directeur Général
SCHNEITTER Daniel SPDEI Délégué Général
SCHOLTZ Nicole SITELESC Ingénieur
SCREMIN Thierry ASCODI Directeur Commercial & Marketing
SIMONNET RenéMartin PISTES & PASTILLES Rédacteur en Chef
STEBE Yves LEONARDO FINANCE Chief Executive Officer
STRAUCH-
HAUSSER
Laurent ROBERT BOSCH
ELECTRONIQUE SAS
Directeur Général Economique
SZWARTZFELD Mélanie SIMTEC Chargée de Communication
TASTAYRE Marc WAVECOM Directeur Marketing EMEA
TAUPIAC Daniel GEHELLE Président Directeur Général
TERRIEN René FIRADEC Président
THANWERDAS Ishou MENTOR GRAPHICS Global Account Manager
THOMAS Dominique STMicroelectronics Directeur des Nouveaux Projets
TOHIER Michel ASTEEL Directeur des Achats
TRAON Lucien PROTECNO-GTID Président Directeur Général
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
32
TUFFIER Christophe ATI Electronique Président
VAL Christian 3D PLUS Président Directeur Général
VAUTRIN Guy MAINE Circuits Imprimés Directeur Général
VAYLET Jean ATMEL VP & General Manager Imaging
VELLY Jean-Pierre FUTURE ELECTRONICS VP Sales Europe
VENAULT Jean-Pierre INFINEON TECHNOLOGIES Sales Director
VERNIERE Jean-Paul TAK'ASIC Président du Directoire
VERSTRAETE Didier COREL TECHNOLOGIE Directeur Général
VIGNAL Michel .DISTRAME Président
VIGNERON Frank INVENSYS POWER SYST. Vice Président
VIGNERON Hubert SCHLUMBERGER Cartes Dr Marketing Stratégique
VILLARD Serge TECHCI Rhone Alpes Directeur Général
VIMONT Michel RENAULT Dr de l'Ingéniérie Electronique
VINCENT Michel RADIOSPARES Directeur Général
WAKAI Everett AMB. DES ETATS UNIS Attaché commercial électronique
WALTER Michel SOREC Président et Directeur Commercial
WENDLING Fabrice THALES Directeur Sous-traitance industrielle
WESTPHAL Y.-Laurent SYSTRONIC Président Directeur Général
WILLOT Didier MINEFI Rédacteur en Chef
WINKLER Nicolas RADIEL FONDAM Chef des Ventes
YVETOT Bernard AGENCE Fr INV. INTERN. Directeur
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
33
Assises de la Filière Electronique
11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg
34
QUI SOMMES NOUS ?
La filière électronique : 120 000 emplois – 21,5 milliards d’euros de CA
GIXEL
- 90 entreprises en majorité des PME de haute technologie : connectique, circuits
imprimés, condensateurs, résistances, commutateurs, claviers, cartes à puce,
sous-systèmes…
- CA : 3,4 milliards d’euros dont 35% à l’export – 22 000 emplois
www.gixel.fr
SITELESC
- Semiconducteurs – tubes – laboratoires de recherche – centres de conception
- CA : 5,325 milliards d’euros – 31 500 personnes
www.sitelesc.fr
SNESE
- Design, industrialisation et fabrication de cartes électroniques et de câbles.
Assemblage, remise à niveau de sous-ensembles et d'ensemble complets à base
d'électronique. Gestion des achats et de la chaîne logistique.
- 650 entreprises, principalement des PME, 60 000 emplois
- CA : 10 milliards d'euros.
GFIE
Fournisseurs de l’industrie électronique : équipements d’assemblage, matériaux,
produits chimiques. Centre de formation technique
- CA : 1,3 milliards d’euros – 3 500 emplois
www.gfie.fr
SPDEI
- Distribution en électronique professionnelle
- 37 adhérents CA : 1 milliard d’euros en France
- 2200 emplois
www.spdei.fr
SIMTEC
- Appareils de mesure, de test et de conversion d’énergie pour l’électronique
- CA : 500 millions d’euros –1 500 emplois
www.simtec.org

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MinutesAssises03

  • 1. Groupements professionnels de la filière électronique Assises de la filière électronique Palais du Luxembourg Vendredi 11 juillet 2003 Minutes des débats
  • 2. Sommaire Ouverture Pierre GATTAZ - Président du GIXEL- Président du Directoire (RADIALL) Pierre LAFFITTE - Sénateur des Alpes Maritimes Table ronde 1 – Nouveaux marchés, nouveaux produits : quelles perspectives pour les entreprises au sortir de deux années de crise ? Jean-Lucien LAMY –Membre du Directoire (AREVA)- PDG (FCI) Jean-Philippe DAUVIN – Group Vice President (STMicroelectronics) Didier LOMBARD – Directeur Exécutif Technologies Partenariats Nouveaux Usages (France TELECOM) Olivier BAUJARD – Senior VP Corporate Strategy (ALCATEL) Michel ROGER – Senior VP Group Executive Communication, Components (THALES) Jacques PACCARD – Directeur branche Défense & Sécurité (SAGEM) Michel VIMONT – Directeur de l’Ingénierie Electronique (RENAULT) Jean-Claude CHASTANET- Président du SPDEI – Directeur (TEKELEC – Groupe ARROW) Conclusion : Jean-Lucien LAMY Table ronde 2 – Comment développer nos pôles d’excellence et maintenir des unités de production en France ? Bernard BISMUTH – Président du GFIE – DG (CCI EUROLAM) Jean-François EVELLIN – Président du SNESE – PDG (THEALEC) Jean-Paul BEISSON – DGA (ALTIS Semiconductor) Axel ARNOUX - Directeur Général (CHAUVIN ARNOUX) Bruno CASSIN - PDG (ALCATEL circuits imprimés) Table ronde 3 – L’innovation : moteur de croissance de l’industrie électronique Michel DUMONT – Président du SITELESC – Vice Président Groupe produits discrets et circuits intégrés standards (STMicroelectronics) Robert MAHLER - Président de la FIEEC - Président (ALSTOM France) Alain LE CORVEC – CEO (PHILIPS France) Denis GRIOT – Vice Président (MOTOROLA) Jean-Pierre EUVRARD – Président du Conseil d’ Administration (TEMEX) Jean-Pierre HUMBERT – Président (AGILENT Technologies) Conclusions Claude SAUNIER - Sénateur des Côtes d’Armor Pierre GATTAZ - Président du GIXEL- Président du Directoire (RADIALL) Nicole FONTAINE - Ministre déléguée à l’Industrie représentée par Christian BECHON - Directeur de Cabinet. Liste des Participants Les Groupements Professionnels de la filière électronique Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 2
  • 3. Ouverture Pierre GATTAZ, Président du GIXEL, Président du Directoire de RADIALL Nous sommes nombreux aujourd’hui pour ces Assises de la Filière Electronique, placées sous le Haut Patronage de Monsieur Christian PONCELET, Président du Sénat. Nous sommes tous réunis dans ce Palais du Luxembourg pour défendre une cause commune : L’avenir de notre filière électronique en France L’avenir de nos entreprises et de leurs emplois L’avenir d’une industrie considérée comme stratégique et fondamentale par la très grande majorité des pays développés, mais aussi par des pays en développement de plus en plus nombreux et actifs. La crise actuelle a eu du bon : c’est elle qui nous a rapprochés, et qui a rapproché naturellement tous les acteurs de cette filière électronique française : Le GFIE, groupement des fournisseurs d’équipements et matériaux pour l’industrie électronique, représenté par son Président Bernard BISMUTH, Le SIMTEC, qui rassemble les fournisseurs d’instrumentation de mesure, de test, et de conversion d’énergie, présidé par Alain PERREUR, Le SITELESC, groupement des industries de semi-conducteurs et tubes, présidé par Michel DUMONT, Le SNESE, syndicat des entreprises de sous-traitance et fabrication de cartes électroniques, dont le président est Jean-François EVELLIN, Le SPDEI, qui rassemble les distributeurs en électronique professionnelle, Président Jean-Claude CHASTANET, Et enfin le GIXEL, groupement des industries de composants passifs et d’interconnexion, que j’ai l’honneur de présider. Cette filière électronique emploie aujourd’hui 1 200 000 personnes et réalise un chiffre d’affaires de plus de 21 milliards d’euros. Cette filière, c’est plus de 1 000 entreprises, petites, moyennes, grandes, allant de la start-up de quelques personnes jusqu’à la multinationale de premier rang mondial, en passant par des centaines de PMI, souvent régionales et patrimoniales, dont les centres de décision sont en France et qui ont brillamment développé richesses et emplois dans notre pays. Toutes ces entreprises ont massivement investi en France Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 3
  • 4. dans des sites de production, des centres de Recherche et Développement, des équipes commerciales, des moyens logistiques…. depuis plusieurs décennies. Ces entreprises conçoivent et fabriquent le hardware des systèmes électroniques. Autour d’une ou plusieurs cartes microprocesseurs, avec leurs semi-conducteurs et leurs mémoires, support principal des logiciels, un système électronique en effet comporte une multitude de composants, de sous-systèmes hardware de connexion, de câblage, de transmission d’information, d’interface, de capteurs etc…. indispensables au bon fonctionnement du système final. A quoi servirait un cerveau sans tout le reste ? Cette filière est dynamique et créatrice d’emplois : on a pu dénombrer jusqu’à 200 000 emplois directs en France au début des années 90, et sans doute le triple si on ajoute tous les emplois indirects. Cette filière est un pôle d’excellence reconnu dans le monde entier, par la qualité de ses produits et de ses prestations, par les compétences de ses ingénieurs et techniciens, par le professionnalisme de son personnel. Beaucoup d’entreprises occupent un rang de leader européen ou même mondial dans leur spécialité, et je ne citerai aucun nom pour être sûr de n’oublier personne. Cette filière est stratégique pour un pays comme la France, et je n’insiste pas sur ce point qui va être largement abordé par nos intervenants. Elle participé à la création d’un réel leadership français dans les secteurs ferroviaire, aéronautique civile et militaire, spatial, nucléaire … pour ne citer que quelques-uns d’entre eux. Mais aujourd’hui, cette filière « orpheline de grands programmes français ou européens », et ballottée sur les vagues de la mondialisation comme un bouchon, cette filière traverse aujourd’hui une crise sans précédent, est en pleine mutation et je dirais même en plein désarroi. Elle a perdu environ 5% de son effectif tous les ans depuis une dizaine d’années, avec une forte accélération de cette décroissance au cours des deux dernières années. Si rien n’est fait, avec une chute prévisible de 10% des emplois par an, nous atteindrons vite le chiffre pitoyable de 60 000 personnes soit une division par 2. Nous avons répertorié 5 raisons principales pour expliquer cette situation : - la crise des télécommunications historiquement dure et historiquement durable, qui a frappé toute l’électronique française depuis la fin de l’an 2000 ; - l’accélération des délocalisations, issue de la mondialisation des marchés et des entreprises, pour des raisons essentielles de baisse des coûts ; - l’inadéquation entre les rigidités réglementaires de notre pays et la volatilité de ces nouveaux marchés mondialisés qui imposent des variations imprévisibles et très fortes, vers le haut comme vers le bas ; Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 4
  • 5. - la réduction lente mais inexorable des aides de l’Etat à la R&D, contrairement à ce qui a été fait par la plupart des autres gouvernements étrangers ; - l’absence d’une vision industrielle de notre pays comme de l’Union européenne, et de grands projets de type régalien comme la défense, la sécurité, la formation, ou bien encore l’absence de projets de productivité économique ou administrative, comme le développement du haut et très haut débit, la couverture totale du territoire par le sans fil etc… Au lieu d’investir dans ces réseaux de télécommunications, les Etats européens ont fait exactement l’inverse en récupérant un pactole de la vente des licences UMTS, ce qui a endetté considérablement les opérateurs et asséché durablement toute la filière . Les difficultés actuelles de nos entreprises, le constat commun de ces cinq causes majeures de la crise, tout cela nous a rapprochés et nous a donné l’idée de ces premières Assises de la filière électronique, dont l’un des objectifs est de remettre un Livre Blanc au Gouvernement représenté par le Ministère de l’Industrie. Ce Livre Blanc regroupe les faits, les statistiques, les menaces et les idées d’opportunités amenant à nos dix propositions. Il est articulé en trois chapitres qui correspondent aux trois tables rondes de cette matinée : Table Ronde 1 - Nouveaux marchés, nouveaux produits : il faut une politique ambitieuse pour le déploiement des applications et des marchés des nouvelles technologies. Cette table ronde sera animée par Jean-Lucien LAMY, Membre du Directoire d’AREVA, Président Directeur Général de FCI. Table Ronde 2 - Comment développer nos pôles d’excellence et maintenir des unités de production en France ? Bernard BISMUTH, Président du GFIE et Jean-François EVELLIN, Président du SNESE, se partageront l’animation des débats sur ce thème. Table Ronde 3 - L’innovation, moteur de la croissance de nos industries. C’est Michel DUMONT, Président du SITELESC, qui sera l’animateur de cette discussion. Enfin le Sénateur Claude SAUNIER a bien voulu accepter de tirer quelques conclusions. Il est particulièrement qualifié pour le faire, puisqu’il est l’auteur d’un rapport très récent sur l’évolution du secteur des semi-conducteurs. Je reprendrai enfin quelques instants la parole pour rappeler nos dix propositions et remettre notre Livre Blanc au représentant de Madame la Ministre de l’Industrie, qui conclura nos Assises. Notre souhait, vous le voyez, est de parler d’une même voix, de faire des propositions argumentées et constructives. Je voudrais saluer la présence dans la salle de Mr Hans Friedrich BÜHNER, qui représente le Président du ZVEI, fédération allemande de l’industrie électrique et électronique. Nous travaillons en étroite collaboration avec nos associations Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 5
  • 6. homologues européennes, et la présence du ZVEI parmi nous montre bien que nos amis allemands partagent nos idées et nos objectifs. Je voudrais maintenant, au nom de nos six syndicats professionnels, remercier la Haute Assemblée de nous faire l’honneur de nous recevoir aujourd’hui. Deux éminents parlementaires, les Sénateurs Pierre LAFFITTE et Claude SAUNIER, ont bien voulu accepter d’être nos invités de marque et de nous faire part de leur soutien. Nous avons demandé à Monsieur le Sénateur Pierre LAFFITTE de bien vouloir ouvrir ces Assises. Monsieur LAFFITTE a été acteur du développement des nouvelles technologies de l’information et des télécommunications dans notre pays. Il est le créateur et le Président de la Fondation SOPHIA ANTIPOLIS. Il est l’auteur de nombreux rapports sur la Société de l’Information et l’économie numérique. Le Sénateur Pierre LAFFITTE est particulièrement bien placé pour mettre en évidence l’apport essentiel de nos industries et de leurs technologies au développement de notre pays. Intervention de Pierre LAFFITTE, Sénateur des Alpes Maritimes Il s’agit sans aucun doute de l’industrie stratégique la plus importante dans ce début du 21ème siècle. Le mariage de plus en plus intime entre les logiciels et les matériels – embedded software – se caractérise par une croissance exponentielle rapide : le doublement en dix mois aux Etats-Unis ! On est effaré : ceci veut dire qu’en cinq ans, on multiplie par 64 (2 à la puissance 6) les usages de composants intégrant de l’informatique, de l’électronique et bientôt des produits photoniques. Pour l’industrie automobile, le mouvement est commencé. Les développements du Wifi, de la télélocalisation, des produits dits intelligents dans les bâtiments, les nouvelles organisations du travail et du télétravail, les relations internes aux entreprises, aux organisations, les relations entre services de sécurité - police, gendarmerie, pompiers – et municipalités et administrés, tout cela va subir des transformations plus rapides que nous ne l’imaginons. La question qui se pose devant cette révolution qui ne fait que commencer est de savoir : - si nous serons, en France et en Europe, spectateurs ou acteurs, - si nous serons des acheteurs passifs ou des producteurs actifs, - et si nous admettons que la valeur ajoutée, la recherche, le développement, la conception, le design se feront en Amérique et en Asie, ou avons la volonté ferme et déterminée que l’Europe et la France participent à cette nouvelle aventure. La question n’est pas simplement celle de la délocalisation industrielle des unités de fabrication de produits de masse. La question est celle du maintien en France et en Europe d’une industrie stratégique alliant savoir faire et valeur ajoutée. Les logiciels Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 6
  • 7. intégrés aux produits sont en outre liés à notre culture, à notre mode de vie, à nos priorités. Enfin, ils conditionnent à terme l’autonomie stratégique politique et militaire de l’Europe. Compte tenu de l’ampleur du problème, des investissements massifs de R et D consentis notamment aux Etats-Unis et en Asie, du retard existant à ce jour malgré quelques exceptions brillantes, la réponse n’est pas un abandon de souveraineté à terme, mais une détermination et la mise en œuvre de moyens. La volonté de stratégie de R et D, civile et militaire, semble exister en France et en Europe. Comment peut-on la renforcer, la financer et la réaliser ? Il faut envisager un plan de relance européen, financé par un emprunt de la Banque Européenne d’Investissement pour aboutir à financer les dépenses militaires et les dépenses d’infrastructure d’intérêt européen mais aussi les dépenses de recherche et développement. C’est indiscutablement possible. Peut-être cela conduirait-il à moyen terme à rapprocher l’euro du dollar (ce qui n’est pas forcément négatif). Pour réaliser le plan de relance, il conviendrait de l’appuyer sur des procédures Euréka renforcées (plutôt que sur les procédures inadaptées à l’industrie pratiquées par la Commission Européenne). Un plan de relance massif basé sur un emprunt de la Banque Européenne d’Investissement devrait être poussé par un groupe d’Etats dont la France. Il aurait des effets considérables sur les plans économique, social et militaire. Il est possible, il est souhaité au plus haut niveau de l’Etat. Il sera soutenu par un groupe de parlementaires d’Europe que nous pouvons, au Sénat, contribuer à constituer. L’industrie pourrait l’appuyer en constituant une fondation, dont le régime fiscal a été récemment allégé. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 7
  • 8. Table ronde 1 – Nouveaux marchés, nouveaux produits : quelles perspectives pour les entreprises au sortir de deux années de crise ? Introduction : Jean-Lucien LAMY, Membre du Directoire d’AREVA Président Directeur Général de FCI Il y a presque un siècle, en 1904, Sir John Fleming inventait le tube à filament, événement qui, pour beaucoup, a marqué le début de l’ère électronique ; depuis celle-ci a été ponctuée par de nombreuses autres inventions : - soit au niveau du composant, la brique de base nécessaire à la réalisation de tout système, citons celle du transistor en 1947 et celle du micro processeur en 1970. - soit au niveau du produit ou système incorporant ces composants ; quelques exemples récents : le scanner en 1970, la carte à puce en 1974 et le minitel, précurseur d’internet resté malheureusement trop français. Un siècle plus tard, l’industrie électronique, créatrice de croissance et de richesse, emploie des dizaines de millions de personnes de par le monde, et par sa taille représente l’un des premiers secteurs industriels de l’économie mondiale. Dans notre pays, ce secteur pèse près de 6% du PIB, et sa croissance moyenne a été au cours de ces dernières décennies très supérieure à la moyenne des autres secteurs de l’économie ; ceci malgré des crises conjoncturelles et cycliques qui ont frappé, avec une brutalité et une soudaineté plus ou moins importante. Malgré celles-ci, ce secteur d’activités reste intrinsèquement porteur de croissance car le monde actuel, et futur, ne saurait se passer d’électronique, et que de nombreux nouveaux besoins, concernant tous les secteurs d’activités de notre économie et tous les domaines de notre vie, ne pourront être satisfaits que grâce au développement ou à l’invention de nouveaux produits électroniques. Revenons un instant à la crise frappant de plein fouet, depuis 3 ans, ce secteur d’activités, crise liée à la fin du rêve Internet et de l’éclatement de la bulle spéculative afférente. Cette crise a engendré de profonds changements structurels affectant la filière industrielle correspondante avec, dans un contexte de guerre économique, surcapacité de production et concurrence exacerbée, une mondialisation de nos marchés, et un déplacement de production-voire de conception- vers les pays à fort potentiel de croissance future -Europe de l’Est mais surtout Asie- disposant d’un avantage compétitif certain eu égard à leur bas coût de main d’œuvre. Ceci étant, savez-vous qu’en chinois, le mot crise est représenté par 2 idéogrammes : le premier signifie danger, le second opportunité. Danger, comme l’a explicité le président Pierre GATTAZ, pour la filière électronique nationale en plein désarroi, asphyxiée et affaiblie, de disparaître si rien n’est fait. Opportunité de faire face ensemble, de nous remettre en cause et de nous adapter, de façon volontariste, et de formuler des propositions d’initiatives devant permettre à la filière électronique de rebondir et de prendre un nouvel élan. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 8
  • 9. C’est à cette fin que la première table ronde sera consacrée aux besoins des marchés que pourront satisfaire des nouveaux produits électroniques à concevoir, ou à inventer, que ce soit dans le domaine de la sécurité, communautaire ou individuelle, de la santé, de la mobilité, de la gestion de l’information, de la communication, de la protection de notre environnement, loisirs, … bref dans tous les domaines de notre économie et de notre vie. La conception et la fabrication de ces produits, et composants les constituant, devraient apporter de l’oxygène à cette filière actuellement anémiée. Jean-Philippe DAUVIN, Chief Economist, Group Vice President, STMicroelectronics Question de J. L. Lamy : Quelle vision à moyen et long terme pour notre industrie ? L’industrie électronique occupe désormais le premier rang des industries manufacturières mondiales, en termes de création de richesses. Elle est en crise, mais elle va bientôt retrouver un rythme de croissance de 5 à 6% par an. L’électronique entre dans son troisième âge : après l’ère des produits, puis celle des applications, elle est maintenant dans l’ère des usages. Plus la population est importante, plus les usages se développent. Le marché est immense : 60% de la population de la planète va mourir sans avoir passé un coup de fil. La satisfaction des besoins de ce marché exige désormais mobilité, interconnectivité, sécurité, multimédia, stockage. Quels sont les macro-trends de l’industrie électronique ? - L’évolution vers les marchés de masse. L’industrie fabrique 6 milliards d’objets électroniques par an. La baisse des prix est en moyenne de 10% par an, avec des fonctionnalités toujours accrues. C’est la « profitless prosperity ». - L’augmentation du prix du ticket d’entrée. En semiconducteurs, le coût de développement de chaque nouvelle génération est de 1 milliard $, le coût d’une usine de 2 à 3 milliards $. Chaque année une entreprise de semiconducteurs doit investir l’équivalent du parc avion d’une compagnie aérienne de rang mondial. - L’arrivée de nouveaux pays dans la compétition : l’électronique est stratégique. Abandonner l’électronique, c’est abandonner sa souveraineté. - La marche vers la Chine. Elle fournit aujourd’hui 16% de la production mondiale, ce sera 40% à la fin de la décennie. Il n’y a plus d’usines de semiconducteurs dans la Silicon Valley. - La consolidation industrielle. Le potentiel de marché appartiendra à un petit nombre d’entreprises efficaces. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 9
  • 10. Notre industrie est au milieu de sa courbe de vie. Nous avons devant nous une trentaine d’années de potentiel de croissance forte. Alors, ne réunissons plus les Assises de l’électronique, mais les Debout de l’électronique ! Didier LOMBARD, Directeur Exécutif Technologies Partenariats Nouveaux Usages de FRANCE TELECOM Question de J. L. Lamy : Quel point de vue d’un opérateur sur la crise et les perspectives d’investissement ? Le taux de croissance durable du secteur de la communication est de 5 à 10% par an. Le mouvement a été brutalement freiné par la ponction de 1 000 milliards de francs opérée par les Etats sur les opérateurs. L’Europe n’a rien fait pour l’empêcher : elle a pour une fois pêché par manque de régulation. Mais cette crise est passagère. Les opérateurs vont à nouveau investir. France Télécom a commencé avec le déploiement du WiFi et de l’ADSL. Le marché est immense : les dépenses des ménages en communications sont encore faibles, comparées aux dépenses dans l’automobile. L’ère de l’image va accélérer la reprise du marché et des investissements. Olivier BAUJARD, Senior Vice President Corporate Strategy de ALCATEL Question de J. L. Lamy : Quel point de vue d’un équipementier sur les conditions de la reprise ? Quels exemples suivre ? Les marchés des équipements se sont effondrés, passant en deux ans de 120 à 60 milliards $. Jamais une telle crise n’avait été vécue par ce secteur depuis qu’il est mâture, soit une trentaine d’années. La Corée du Sud donne l’exemple d’une politique volontariste axée sur une priorité de filière. Le taux de pénétration du haut débit dans les ménages dépasse aujourd’hui 50%, la France n’atteignant pas 12%. Ce record a été atteint par des incitations fiscales, une stabilisation de l’environnement concurrentiel, des aides à la R & D, l’équipement systématique des administrations et de l’Education (certains enseignements ne sont donnés que par Internet). Les industries des terminaux, des infrastructures, de l’accès, des logiciels, du contenu, sont tirées par ce formidable développement de la demande. Et ceci au prix d’un investissement très raisonnable : 10 milliards $ pour la première phase, suivie maintenant d’une deuxième phase d’un même montant. Il est donc possible d’avoir une politique contra-cyclique d’un coût supportable pour l’économie. Mais il faut des règles du jeu claires et un environnement favorable. Autre exemple : le GPS. Toute l’infrastructure a été financée par des fonds militaires américains. Ensuite l’industrie privée a contribué au développement d’un marché rentable en proposant des applications. A quand une politique européenne aussi efficace pour GALILEO ? Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 10
  • 11. Michel ROGER, Senior Vice President Group Executive Communication, Components de THALES Question de J. L. Lamy : Comment les technologies duales peuvent-elles aider au développement du marché ? Ces technologies duales sont le socle de la stratégie de développement de THALES. Le driver a d’abord été le marché militaire. La Défense doit toujours soutenir des technologies spécifiques pour garder sa souveraineté dans des composants stratégiques. Exemple de technologies duales à fortes applications civiles : GPS et GALILEO, vision infrarouge, cryptage, diodes laser… Il faut des grands projet qui tirent les marchés de ces technologies : par exemple la TNT (télévision numérique terrestre) qui doit démarrer en France, comme c’est déjà la cas au Royaume Uni ; ou encore la sécurité. Il faut maîtriser les systèmes pour maîtriser les équipements et les composants. Toute la filière doit coopérer. Les pouvoirs publics ont un rôle de réglementation, mais aussi de prescription et d’achat pour des projets pilotes, et de soutien aux technologies stratégiques. Jacques PACCARD, Directeur Branche Défense & Sécurité de SAGEM Question de J. L. Lamy : Quels grands projets militaires vont tirer les marchés ? Les nouveaux programmes sont un enjeu important pour l’industrie électronique : le fantassin du futur, l’A 380 (qui sera l’ère de l’électronique dans la cabine), les drones. Ces projets demandent une coopération de toute la filière dans un réseau de proximité associant systémier, équipementier et composantier. De grands espoirs sont fondés sur l’accroissement annuel (10 à 15%) des dépenses d’équipement prévues par la loi de programmation militaire. Le marché de la sécurité des transactions et des flux de personnes et de biens pourrait croître encore bien plus vite (30 à 35% par an). Michel VIMONT, Directeur de l’Ingénierie Electronique de RENAULT Question de J. L. Lamy : Quelle pénétration de l’électronique dans l’automobile ? La complexité croissante du véhicule implique l’utilisation accrue de l’électronique. Elle se propage du haut de gamme vers les gammes moyennes et basse, dans les trois mondes de l’automobile : Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 11
  • 12. - les fondamentaux (propulsion, freinage, direction, sécurité active) - l’habitacle (confort climatique, agrément, sécurité passive) - la communication (il faut assurer la continuité de connectivité au dedans et au dehors du véhicule). En automobile, toute prestation nouvelle réussie est irréversible. Jean-Claude CHASTANET, Président du SPDEI, Directeur de TEKELEC (Groupe ARROW) Question de J. L. Lamy : Comment la distribution voit-elle son avenir ? La distribution souffre. Elle a multiplié les investissements de proximité, pour être le prolongement du fabricant vers le client. Mais les délocalisations réduisent les possibilités de retour sur investissement. Il est impératif de maintenir en France nos pôles de compétence en high tech. Nous en avons la capacité, la solidarité de la filière est la condition du succès. Conclusions de Jean-Lucien LAMY Comme nous venons de le voir, la situation est paradoxale : une industrie sinistrée dans un secteur porteur de croissance, car l’électronique façonne le monde et la contribution de la filière électronique à la croissance est fondamentale en France et dans le monde. En effet, la dynamique de cette industrie ne se ralentit pas, dynamique soutenue par l’innovation, et la baisse des coûts … et l’insatiable soif de progrès de l’humanité. A nous donc de saisir les opportunités qui s’offrent à nous pour reprendre notre élan si la filière, malade à ce jour, reçoit l’impulsion pour repartir de l’avant. En effet, cette filière est actuellement orpheline de grands programmes qui ont porté l’électronique française et européenne, ont permis son développement et son essor pour qu’elle s’affirme à un niveau pratiquement équivalent à celui de ses grands concurrents américains et japonais. Ces programmes visaient à développer des technologies de base des infrastructures et moyens dans les domaines suivants : défense, aéronautique, communication, transport, en France et Europe de l’Ouest. Ces programmes ont pour nom : Airbus, Ariane, TGV, téléphonie, GSM, Minitel. Aujourd’hui, les relais de ces programmes se font attendre alors que nos concurrents aux Etats-Unis et en Asie bénéficient d’un soutien public au développement des technologies de base et produits du futur, d’où notre première proposition : relancer la croissance et les marchés par les grands programmes. Pour ne citer que quelques pistes à nos gouvernants : Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 12
  • 13. Dans les télécommunications, l’accélération du déploiement du haut débit, du sans fil, en audio-vidéo, relance des programmes de TV numériques terrestres ; Dans le domaine de la sécurité, communautaire ou individuelle ainsi que discuté dans cette table ronde, lancement d’un grand programme européen ou français d’amélioration de la sécurité routière par utilisation des technologies électroniques ; Les idées ne manquent pas non plus dans les domaines de la santé, de la protection de l’environnement, gestion de l’énergie, espace, défense avionique, en bref de trop nombreuses pistes… Notre propos : Au lieu de saupoudrer l’utilisation des fonds publics, mieux vaudrait fixer quelques priorités à l’échelle européenne sur quelques grands programmes, de type régalien, stratégique, porteur et mobilisateur. 2ème proposition : donner de l’oxygène au secteur des Télécoms encore asphyxié par l’éclatement de la bulle, par un déploiement prioritaire du haut, très haut débit et du sans fil. La Corée du Sud, où un tel programme soutenu par le gouvernement a été lancé est un bel exemple : 50 % des ménages sont équipés en haut débit contre moins de 12 % en France. Il est clair que les opérateurs européens endettés n’ont pas les moyens d’investir et que sans aide nationale ou locale au déploiement de ces technologies de communications futures, ces programmes ne peuvent que prendre du retard. A ce sujet, une politique volontariste européenne a été demandée par le Président de la République et les entreprises de la filière électronique saluent et approuvent cette initiative. 3ème proposition : encourager les PME et PMI sinistrées à approcher les nouveaux marchés porteurs de croissance par la mise à disposition d’une assurance prospection sectorielle. D’autres secteurs sinistrés de l’économie bénéficient, actuellement, de soutien communautaire pour leur permettre de se reconvertir. Pourquoi pas la filière électronique ? En effet, la réorientation de l’activité de certaines petites sociétés très spécialisées sur un marché, les télécoms en particulier, vers de nouveaux marchés porteurs, passe non seulement par la disponibilité d’équipes de R&D, mais aussi des prospections commerciales, des validations technologiques, des lancements de nouveaux produits, donc des frais. La procédure de l’assurance prospection est adaptée à ces besoins de financement mais son ouverture à ce jour est limitée par des critères géographiques. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 13
  • 14. L’assurance prospection sectorielle couvrirait donc les frais afférents aux «tickets d’entrée» par ces sociétés sur de nouveaux marchés porteurs et ceci sans limitation géographique car ces marchés sont globalisés. En conclusion, notre filière industrielle est stratégique à l’aube de ce nouveau siècle porteur de croissance pour l’industrie électronique : ses entreprises sont prêtes à s’adapter pour relever le défi de la mondialisation mais ont besoin de soutien pour effectuer les mutations requises. Ecoutez-les ; il en va de l’avenir et de la pérennité de beaucoup et du leadership futur de la France et de l’Europe en électronique. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 14
  • 15. Table ronde 2 – Comment développer nos pôles d’excellence et maintenir des unités de production en France ? Introduction de Bernard BISMUTH, Président du GFIE, Directeur Général de CCI- EUROLAM Quand les présidents de syndicats de la filière électronique se sont rencontrés à partir de 2001, ils ont découvert qu’ils vivaient tous ensemble des évidences qui semblaient échapper au reste de leurs concitoyens. L’ensemble de ces constats figure dans le Livre Blanc et les intervenants les rappellent. Par exemple, l’absence de flexibilité résultant de lois récentes a frappé de plein fouet une profession au moment où elle accusait une très grosse baisse d’activités. Elle a conduit à de nombreux dépôts de bilan avec des conséquences en amont et aval sur toute la profession. Pour d’autres elle a favorisé des délocalisations massives. Nous avons vu venir ces événements, nous les avons vécus, nous avons réagi et informé et nous ne comprenions pas que rien ne soit fait pour limiter ce processus. Nous avons perçu alors que pour beaucoup de gens, à partir du moment où l’on acceptait une certaine mondialisation, la production serait l’affaire des pays les plus compétitifs qui offriraient les meilleurs coûts associés aux meilleures compétences. Sachez que nous vivons cela depuis le début de notre histoire, des postes de radio aux jouets en passant par les télévisions, l’audiovisuel, les ordinateurs et maintenant les téléphones portables. Les productions de volume et les produits qui devenaient standard ont fini par être fabriqués dans les pays les plus compétitifs du moment. Nous vivons cela depuis trente ans, mais nous avons su cependant développer nos pôles d’excellence et maintenir des unités de production ; nous avons su innover, inventer, nous adapter et partir constamment vers des marchés où nos compétences, notre vitalité ont trouvé des possibilités de réalisation. Nous avons vécu de ce qui était haute technologie, délais courts, petits volumes, réponse à des besoins spécifiques, produits de sécurité, comme de nos innovations. Nous avons créé de nombreux emplois et des milliers d’entreprises, permis à des ingénieurs comme à des opérateurs de s’exprimer et de réussir dans des métiers exigeants et en même temps passionnants. Le cri d’alarme que la profession a lancé aux pouvoirs publics vient de ce que pour la première fois dans notre domaine, nous craignons ne pas pouvoir nous relever de cette crise parce que les conditions qui nous environnent sont trop contraignantes et qu’elles sont accentuées par les conditions du marché. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 15
  • 16. Nous pensons aussi que la recherche et le développement sont menacés et suivront les délocalisations massives que nous constatons. Nous connaissons bien notre participation à la création de richesses dans nos pays, mais nous ne devons pas être les seuls à défendre ces possibilités car c’est l’affaire de tous et notre espoir est de voir notre action soutenue par les élus comme par les médias et tous les acteurs de notre société. Peut-être qu’en se préoccupant davantage tous ensemble de préserver la création de richesses, nous serons tous plus aptes à nous entendre sur la répartition des richesses créées. Une proposition du Livre Blanc concerne l’aide au financement de la recherche dans les nombreuses PMI de notre secteur. En effet beaucoup de PMI ont sacrifié depuis quelque temps leurs moyens de recherche et de développement comme aussi leurs investissements pour pouvoir traverser la crise ; il existe de gros programmes pour soutenir la recherche dans des secteurs touchés mais celui que nous proposons consiste à financer pendant deux ans la présence supplémentaire de personnel de recherche ingénieur ou technicien dans ces PMI ; pour que ce programme fonctionne il faut qu’il soit simple, avec un minimum de contraintes, et qu’il soit immédiatement fonctionnel pour des centaines de PMI. En faisant cela, nous préserverons le plus important : tout le futur de ce que nous pouvons faire dans ce monde de la production de l’électronique qui est le nôtre mais qui est aussi celui de tous par les richesses qu’il crée et par l’avenir dont il est porteur. Axel ARNOUX, Directeur général de CHAUVIN ARNOUX Comment faire vivre en France une entreprise moyenne de 1200 personnes (chiffre d’affaires 100 Millions d’euros) quand il faut en permanence gérer des restructurations imposées par la contraction du marché ? Nous souffrons de problèmes spécifiquement français : la fiscalité, la réglementation sociale, le coût du travail. Pour avoir des entreprises il faut des entrepreneurs. Ceux-ci sont démotivés, découragés. L’impôt sur la capital (sur la fortune, sur la transmission etc…) bloque le développement des entreprises, de peur de passer un seuil fiscalement plus lourd. Combien de nouveaux entrepreneurs dans l’électronique ? très peu. La France doit d’urgence leur donner un cadre fiscal et social attractif, sinon l’industrie va peu à peu disparaître. Jean-Paul BEISSON, Chief Technical Officer de ALTIS Dans la fabrication de semiconducteurs, 75% de la structure des coûts est de la valeur ajoutée. Il faut développer une stratégie conduisant à une valeur ajoutée différenciatrice par rapport aux concurrents en s’appuyant sur les forces de la France. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 16
  • 17. Trois axes stratégiques sont facteurs clés de succès : - Rentabilité du capital investi : Ce qui suppose : Un excellent niveau de formation des ingénieurs et technicien, La flexibilité du travail, Une fiscalité adaptée (la taxe professionnelle assise sur la valeur d’acquisition des biens est très pénalisante). - Création de pôle industriel s’appuyant sur de la R&D : L’excellence de la formation de nos ingénieurs offre des solutions technologiques innovantes. La productivité par employé est très forte en France, mais le nombre d’heures travaillées est trop faible. - Financement compétitif de la R & D industrielle : C’est la condition pour développer le leadership industriel et technologique et pour pouvoir se consacrer à la mise sur le marché le plus rapidement possible de technologies les plus avancées (par exemple, les mémoires magnétiques à Crolles II). Il faut pouvoir attirer des talents de culture et d’expérience différente. Sur l’axe Formation – Éducation : Notre industrie nécessite une très forte technicité et de nombreuses expertises ; par voie de conséquence c’est un moteur de l’éducation en France. Sans elle, le système éducatif serait mis en péril. L’industrie électronique donne des opportunités pour nos Grandes Ecoles d’Ingénieurs au travers de nombreux partenariats qui sont des catalyseur de l’éducation scientifique. L’électronique permet le développement des carrières et des profils dans des domaines variés, avec un fort effet diffusant vers d’autres secteurs : - Génie des matériaux - Physique du solide. - Analyse et traitement de surface - Microélectronique. Bruno CASSIN, Président Directeur Général de ALCATEL Circuits Imprimés Les PMI du circuit imprimé sont en détresse. Il leur faut survivre à la plus grave crise de leur histoire. Leur chance : elles ont un domaine d’excellence, la petite et moyenne série ; elles savent fournir des produits à forte valeur ajoutée (de simple support, le circuit est devenu un composant d’interconnexion), très « custom » ; le time to market, la réactivité sont des impératifs. Ce sont des industries où le partenariat de proximité alliant services et technologies est primordial. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 17
  • 18. Or ces PMI sont menacées aujourd’hui par le risque de délocalisation des séries moyennes, ce qui peut mettre en danger toute la filière. Déjà, le marché français n’est satisfait qu’à 65% par les productions françaises ; ce ratio va se détériorer encore si rien n’est fait. La prise de conscience de la filière doit être la première étape pour la mise en œuvre d’un plan d’urgence dans lequel les acteurs ont chacun leur rôle : - pour les entreprises : améliorations des technologies, de la productivité, des compétences ; - pour les clients : analyse des ressources locales, association des fournisseurs aux programmes de R & D et de développement de nouveaux produits ; - pour l’Etat : réforme fiscale (taxe professionnelle), soutien à la R & D des PMI, mesures d’urgence pour éviter l’asphyxie. Jean-François EVELLIN, Président du SNESE, Président Directeur Général de THEALEC Témoignage d'une PMI de sous-traitance : THEALEC L’entreprise est passée de 330 personnes à 60 en six mois. Le constat : Même l’électronique aéronautique se délocalise. La R&D part en Inde. L’image de la sous-traitance est dévalorisée (pour les banques, l’assurance crédit, et même l’Etat). Surdité des pouvoirs publics face à la crise. Coût et flexibilité du travail, compétitivité de la France. La démarche de THEALEC : Rompre l'isolement Partenariat entre confrères, avec des bureaux d’études, avec les équipementiers. Ennoblir notre métier : Du design, co-design à la logistique, De la carte à l'équipement. Se structurer comme une vraie entreprise, sur les plans commercial, logistique, RH, ERP. Face au délocalisations : Créer sa propre délocalisation, ne pas subir mais gérer sa délocalisation, garder des capacités en France. Communiquer sur la complexité et les risques pour éviter le snobisme de l’achat exotique. Calculer finement les coûts réels rendus (jusqu'à l'emballage). Créer des ateliers spécialisés internes en France. Ouvrir le capital aux partenaires. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 18
  • 19. Table ronde 3 – L’innovation : moteur de croissance de l’industrie électronique Introduction de Michel DUMONT, Président du SITELESC, Vice Président Groupe Produits Discrets & CI Standards de STMicroelectronics Tout système électronique peut être considéré comme le corps humain. Chaque composante - cerveau, cœur, squelette, artères, les membres… présente une analogie avec les éléments d'un système électronique - microprocesseur, mémoire, le substrat ou carte électronique, les capteurs, les micro-systèmes et les composants de puissance, les passifs, les discrets. Chaque élément ne peut fonctionner seul et l'ensemble doit être considéré comme stratégique. L'innovation doit inclure toutes les activités de la filière. L'innovation n'est pas uniquement technologique. C'est aussi : - Anticiper et ou créer les besoins du marché et les attentes clients pour générer la rupture. - Être le premier par la vitesse de réalisation et d'exécution de l'idée pour créer l’effet de surprise. - Sortir d'une logique de compétition par les coûts. Anticiper : - Le développement technologique, - Les équipements, - L'expertise des hommes à travers la veille (intelligence des marchés), le marketing stratégique et la relation privilégiée avec les clients innovants (partenariat). Utiliser : - Les plateformes technologiques, - Le design “re-use”, - Le “Concurrent engineering”. Les moyens : - Un effort de R&D de l'entreprise supporté par l'ensemble : région, niveau local, État. - Une mise en commun des sources d'innovation (entreprise privée et laboratoires publics). - Un travail en réseau au niveau national, européen et mondial. - Une intelligence collective. Nos atouts : La France et l'Europe ont démontré leur position de leader dans des domaines tels que : GSM, automobile, digital numérique. Une formation de très bon niveau au niveau scientifique et technique (universités, écoles d'ingénieurs...). Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 19
  • 20. Nos handicaps : Le niveau des financements publics vis à vis de l'objectif d'innovation (fonctionnement et investissement des laboratoires publics universitaires, formation). Les contraintes fiscales (crédit d'impôt recherche, TP). La flexibilité sociale (temps de travail pour les ingénieurs et techniciens contribuant à l'innovation), les embauches ingénieurs étrangers (multiculture). Le risque de délocalisation R&D (les coûts des fonctions créatrices, la R&D suit la fabrication). La désaffection des jeunes pour les carrières scientifiques (et la rupture de génération). L’innovation industrielle : Une évidence : la rapidité d’évolution des performances des produits électroniques. Donc : l’investissement dans l’innovation est un facteur clé. Les préalables : .Système éducatif performant, .Soutien des pouvoirs publics à l’innovation industrielle. Denis GRIOT, Vice Président de MOTOROLA L’accélération de l’adoption des nouvelles technologies par les utilisateurs favorise la création de nouveaux marchés. Le Time to Volume (délai entre l’innovation et le grand volume de plus en plus court) est un facteur clé de succès. L’automobile est exemplaire : grâce à l’électronique, la France a reconquis une première place dans ce secteur. La nouvelle vague mécatronique va encore augmenter de 20 à 30% la part de l’électronique dans l’automobile. Avec la 3G et plus tard la 4G et le large bande, le sans fil peut rester un domaine d’excellence de l’Europe. Pour réussir, il faut s’élever dans la chaîne de valeur, et investir dans la R & D du manufacturing. Le secteur grand public voit se multiplier les applications et les usages, impliquant la convergence audio-video-data. En semi-conducteurs, la loi de Moore n’est pas un postulat, c’est un objectif qui demande des investissements considérables. CROLLES II est l’exemple d’un partenariat réussi entre les acteurs majeurs du métier, l’Etat, les collectivités locales. Ce partenariat peut s’étendre à tout la filière des composants : le System on Chip est complémentaire des composants discrets et passifs. Les drivers de la croissance sont les télécommunications, l’automobile, le grand public. Les conditions du succès sont le soutien à la R & D industrielle (sans l’appui des pouvoirs publics, pas d’effet de levier), la standardisation (le GSM ne doit pas rester Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 20
  • 21. l’exception). Dans ce défi mondial en microélectronique, la France et l’Europe ont leurs chances. Alain LE CORVEC, Président de Philips France L’innovation est le préalable principal au maintien d’une industrie électronique en France. En matière de fabrication, les délocalisations pour les produits de grande série sont inévitables. Mais l’industrialisation doit impérativement accompagner la R & D de produit et de process. Les atouts de la France (éducation, compétences en R & D) doivent être soutenus par les pouvoirs publics qui ont la capacité de réduire les risques par des aides financières à fort effet de levier. Crolles II est exemplaire : c’est le fruit d’une coopération entre les entreprises, l’Etat, les collectivités locales, dans un contexte de culture technologique de la région grenobloise. Jean-Pierre EUVRARD, Président du Conseil d’Administration de TEMEX Compte tenu des coûts salariaux, la France a en grande partie perdu son attractivité pour la production en grande série d’équipements électroniques. La vocation de nos entreprises est donc le plus souvent de se concentrer sur le développement et la réalisation réactive de petites séries de produits innovants de haute performance. Cela implique que la R&D occupe une place de plus en plus grande dans les effectifs et dans les budgets de fonctionnement des entreprises. Les équipementiers ont besoin de composants nouveaux, personnalisés et très pointus, disponibles en temps voulu, pour réaliser leurs innovations. Nos entreprises de composants, notamment passifs, ont ainsi une belle carte à jouer, en partenariat avec eux. Pour cela, elles doivent disposer d’équipes R&D très qualifiées et extrêmement disponibles, capables de répondre rapidement aux cahiers des charges les plus complexes. Pour les composantiers, la clé du succès réside aussi dans l’innovation. C’est le meilleur moyen de gagner les « designs » et de vendre avec des marges suffisantes. La position de suiveur ne permet pas de prospérer dans la situation concurrentielle actuelle, car elle se traduit en général par une faible part de marché, et la nécessité de casser les prix pour prendre des commandes, donc par des marges doublement dégradées. Les objectifs d’amélioration des composants sont principalement : - miniaturisation et intégration de fonctions - réduction de la consommation - accroissement des performances électriques - réduction du coût complet (achat, montage, maintenance). Le maintien du potentiel d’innovation est un défi difficile pour nos entreprises, car le financement est rendu acrobatique par une conjonction de facteurs : Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 21
  • 22. - réduction drastique de l’activité des télécoms nécessitant des ajustements d’effectif ruineux, - négociations de baisses de prix sans rapport avec les gains de productivité, - effet dévastateur de la baisse du $. Pour nos entreprises, la sortie de crise par la seule diminution des effectifs et des coûts fixes hypothèque l’avenir, et le plus souvent, nous avons préféré sacrifier la profitabilité à court terme, plutôt que de démanteler des ressources R&D que nous avions mis de nombreuses années à former. Cette politique est courageuse, mais elle trouvera ses limites dans les trésoreries durement limitées par la quasi fermeture des marchés financiers aux PME technologiques, et par l’important besoin en fonds de roulement qu’entraînent les mauvaises habitudes françaises en matière de délais de paiement. L’impact de la RTT sur la disponibilité des ingénieurs est également dévastateur. Ce n’est pas qu’un problème de prix de revient, comme en production, mais c’est surtout un facteur de baisse d’efficacité du travail en équipe. Comment répondre à un appel d’offre urgent si tel ou tel spécialiste est en vacances, tandis que son homologue chez le concurrent américain est au travail dans son laboratoire 5 semaines de plus par an. Il faut sortir du cercle vicieux : baisse de l’activité et des marges- réduction des coûts fixes-perte progressive du potentiel d’innovation. Il est indispensable de recréer pour l’industrie française un environnement favorable qui lui permette de surmonter ses handicaps, sinon les plus faibles disparaîtront, et ceux qui auront les moyens de survivre seront tentés de délocaliser, non seulement la production, ce qui est déjà largement pratiqué, mais aussi la R&D. Cela devient en effet possible compte tenu de l’amélioration du niveau d’éducation dans certains pays émergents, et de la disponibilité de moyens de communication de plus en plus conviviaux et abordables. La tentation sera d’autant plus grande que les équipementiers internationaux et locaux réalisent de plus en plus de développements dans des pays tels que la Chine, ce qui justifiera, pour les composantiers, une présence locale accrue, qui dépasse la simple représentation commerciale. Si un tel mouvement prenait de l’ampleur, de nombreux emplois seraient délocalisés, mais en outre, les équipementiers français perdraient progressivement un des éléments indispensables à leur capacité d’innovation : un tissu industriel compétent et dévoué capable de constituer les partenariats stables nécessaires pour créer les produits de demain. Les trois propositions du Livre Blanc en matière de soutien à la R & D : - Des aides publiques sous forme de subvention, au taux de 50%, quelle que soit la taille de l’entreprise - Un Fonds de soutien à la compétitivité des PMI, pour les aider à maintenir leurs équipes de R & D en période de crise Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 22
  • 23. - Extension de l’assiette du Crédit d’Impôt-Recherche à toutes les dépenses d’innovation de l’année fiscale (au taux de 15%), sans plafonnement. Jean-Pierre HUMBERT, Président de AGILENT Technologies France Quels sont les critères de sélection du pays d’accueil d’un nouveau site de R& D pour une entreprise multinationale ? comment y attirer des chercheurs de qualité ? Du point de vue de l’entreprise : - Existence de pôles de compétences, sur le modèle de Crolles ou de Sophia Antipolis, exemples trop rares en France. - Une législation favorable, un environnement des affaires stable. La France est mal placée : les réformes légales et réglementaires sont sources d’insécurité juridique, sociale, fiscale. - Des infrastructures : en France elles sont bonnes, mais les grèves sont un point noir. Du point de vue du chercheur : - Un centre de recherche reconnu, un projet motivant, - Un environnement culturel, éducatif, de loisir, - Une fiscalité des revenus raisonnable (la France est mal placée). Compte tenu de ces critères, l’entreprise va certainement sélectionner ses chercheurs en France et les installer ailleurs. Il faut pour l’électronique une volonté politique pour un projet ambitieux. La roue tourne très vite (chez AGILENT, la moitié du chiffre d’affaires est fait avec des produits de moins de deux ans). Ne gâchons pas notre chance. Robert MAHLER, Président de la FIEEC, Président de ALSTOM France L’innovation est au cœur des priorités de la FIEEC. Elle l’aborde par le biais de l’impact des contraintes environnementales sur la conception des produits. La Section Innovation de la CPCI (Commission Permanente de Concertation pour l’Industrie) examine les propositions de réforme concernant la R & D : crédit d’impôt- recherche, investissements inclus dans l’assiette de la taxe professionnelle (les nouveaux investissements de R & D en sont désormais exclus). Le GFI (Groupe des Fédérations Industrielles) a répondu à la consultation sur le Plan pour l’Innovation des ministres de l’industrie et de la recherche. Il a mis l’accent sur la nécessité d’une répartition équitable des financements publics et privés de la R & D industrielle, dans la perspective de l’objectif de 3% du PIB consacré à la R& D. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 23
  • 24. Conclusions Intervention de Claude SAUNIER, Sénateur des Côtes d’Armor Nous vivons aujourd’hui un événement industriel majeur : pour la première fois, tous les représentants de la filière électronique se sont rassemblés pour un diagnostic et un message. La richesse et la densité des analyses du Livre Blanc et des débats de la journée sont la preuve de la motivation des entreprises et de l’importance des enjeux. Le diagnostic est contrasté : - La crise est là. Elle est paradoxale : elle frappe un secteur porteur de croissance potentielle forte. - L’enjeu dépasse la filière électronique : toute l’industrie est concernée, en raison de la diffusion des technologies et des produits de l’électronique. - C’est un enjeu sociétal et économique national. Le message est volontariste : Notre pays a des atouts reconnus, mais aussi des handicaps. La première table ronde a mis en lumière l’avenir glorieux de la filière. Les technologies sont là, les perspectives de marché sont prometteuses. Surtout ne pas recommencer l’erreur de l’UMTS. Il faut penser d’abord aux usages. Des chercheurs en sociologie ou en science du comportement pourraient utilement être intégrés dans les équipes de R& D des entreprises. La deuxième table ronde s’est interrogée sur la compétitivité du Site France. Elle n’est pas si mauvaise, au vu du rythme d’accueil des investissements étrangers. Mais nous souffrons de rigidités qu’il faut corriger. Nous sommes aussi handicapés par les conditions de la compétition. La mondialisation n’est pas transparente. Il faudra bien un jour aborder à l’OMC les pratiques américaines, qui soutiennent leur industrie électronique à hauteur de 4 milliards de $ de crédits militaires, à comparer aux 240 millions d’euros du budget de la DiGITIP. La troisième table ronde consacrée à l’innovation a mis en lumière l’effort considérable de la filière : la R & D représente 15 à 20% de la valeur des ses produits. Le message est clair : le soutien des pouvoirs publics doit être maintenu et amplifié. Le Livre Blanc fait dix propositions lucides et volontaristes, avec une conviction : il faut sortir de la crise par le haut. L’Europe a son rôle à jouer, en particulier dans une politique ambitieuse de grands programmes, mais elle ne prendra pas d’initiative sans un signal fort de la France. L’Etat doit éclairer la route et fixer un cadre. Une loi de programmation pour l’électronique serait nécessaire, de même que pour les biotechnologies. Ces premières Assises sont un premier pas. Elles manifestent la volonté collective des professions pour sortir renforcées de la crise, si une politique industrielle adaptée est Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 24
  • 25. mise en œuvre. La communication sur ces messages doit être amplifiée : le grand public doit être informé. Le soutien de parlementaires motivés est acquis. Intervention de Pierre GATTAZ, Président du GIXEL Votre message, comme celui du Sénateur Pierre LAFITTE, est clair : notre filière industrielle électronique est sans doute l’une des plus stratégiques en ce début du 21ème siècle. Pour maintenir en France et en Europe notre savoir-faire et notre valeur ajoutée, il faut notamment un plan de relance français et européen. Monsieur le Sénateur, voilà exactement le constat et l’un des objectifs qui ont motivé l’organisation de ces Assises Au nom de la filière , je vous remercie pour ce message de conclusion de nos débats. Nos professions ont besoin du soutien des élus qui sont au contact des entreprises dans leur circonscription, dans leur région. Ce soutien nous paraît indispensable pour défendre au plus haut niveau de l’Etat la cause d’un tissu industriel stratégique, d’avenir, et créateur d’emplois et de richesse. Car si rien n’est fait nous perdrons la plupart de nos emplois en France. Merci d’avoir bien voulu aujourd’hui être les porte-parole d’une ambition nationale pour le développement des applications et des marchés de l’électronique. Avec votre aide et celle de vos collègues parlementaires, nous avons grand espoir maintenant d’être entendus à Paris comme à Bruxelles. Je vais maintenant passer la parole à Monsieur Christian BECHON, Directeur de Cabinet de Madame la Ministre Déléguée à l’Industrie, pour la conclusion de nos Assises. Sa présence personnelle est la marque de l’intérêt porté par le gouvernement à nos entreprises, et de la priorité donnée par les pouvoirs publics à l’électronique et à ses applications. Je voudrais simplement rappeler les dix propositions de notre filière industrielle, présentées dans le Livre Blanc que je remets aujourd’hui au représentant du gouvernement : 1er groupe de propositions : Pour sortir de la crise « par le haut » : Lancement de grands programmes, de type régalien, stratégique et économique Déploiement du haut débit et du très haut débit Instauration d’une Assurance Prospection Sectorielle 2ème groupe de propositions : Pour un Site « France » attractif : Assouplissement des contraintes sociales Adaptation de la réglementation pour les industries de pointe (taxe professionnelle, environnement…) Soutien pour des relations contractuelles équilibrées Accompagnement des restructurations pour aider les entreprises à passer la crise. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 25
  • 26. 3ème groupe de propositions : Pour que l’innovation soit le moteur de la croissance : Subvention à la R& D industrielle, à hauteur des aides dont les concurrents bénéficient Création d’un fonds de soutien à la compétitivité des PMI Réforme en profondeur du Crédit d’impôt-recherche. Je retiens les idées du Sénateur Laffitte : emprunt de 500 Milliards par la BEI, création d’une fondation pour des grands programmes. Voilà nos propositions, qui finalement n’ont qu’une ambition : dans un contexte de crise qui exacerbe l’agressivité commerciale, nos entreprises doivent pouvoir tout simplement affronter la compétition mondiale à armes égales, surtout face à certains pays très puissants, mais en fait très interventionnistes. Je remercie les parlementaires, les intervenants, les représentants de l’Etat, les chefs d’entreprise, qui ont marqué par leur présence leur intérêt pour notre filière électronique et, je l’espère, leur soutien à nos messages. Et je remercie toutes les personnes qui n’ont pas ménagé leur peine dans l’organisation de ces Premières Assises de la Filière Electronique et dans la rédaction de ce Livre Blanc . Intervention de Christian BECHON, Directeur de Cabinet de Madame Nicole FONTAINE, Ministre Déléguée à l’Industrie Les thèmes traités dans ces Assises recoupent largement ceux du Conseil européen « Compétitivité » qui retient Mme FONTAINE aujourd’hui à Rome. Elle m’a demandé de saluer en son nom l’initiative des six syndicats professionnels (chiffre qui semble non limitatif) rassemblés pour proposer aux pouvoirs publics leur diagnostic, et les voies et moyens d’un nouvel élan pour leur industrie. Le Livre Blanc fait une présentation structurée de leurs messages. Le gouvernement est convaincu de l’importance de la filière électronique pour l’économie. L’électronique est au cœur des développements technologiques de toute la Société de l’Information, thème du Plan RESO 2007 adopté l’an dernier par le gouvernement. Le secteur électronique souffre. La crise est prolongée et intense. C’est en partie la conséquence de nos faiblesses structurelles. Le gouvernement a réduit certains handicaps de productivité. Il a un discours positif à l’égard de l’entreprise. Il a pris des mesures pour casser la spirale de la crise des télécommunications : - stabilisation de France Télécom par augmentation de capital - Autorisation donnée aux collectivités locales d’être opérateurs - Développement de l’offre d’accès par satellite : baisse des taxes sur les paraboles, attribution gratuite des licences pendant 18 mois Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 26
  • 27. - Augmentation de la couverture territoriale en téléphonie mobile (investissement de 250 millions d’euros) - Aide aux cablo-opérateurs - Volonté politique pour le déploiement du haut débit : il y aura 3 millions d’abonnés ADSL en fin d’année. Nous serons en deuxième place européenne, avec la croissance la plus forte. C’est une politique faite pour le marché, par le marché. En matière d’innovation et recherche, le gouvernement est conscient de son caractère stratégique. Avec Crolles II, la base française devient la première base européenne pour la R&D en semi-conducteurs. Le ministère de l’industrie a bien noté les propositions du Livre Blanc de la filière. Les aides publique à la R&D en électronique sont une priorité, en raison de leur effet de levier et diffusant. Sur les questions fiscales, la taxe professionnelle a été réformée mais l’investissement industriel reste pénalisé. Néanmoins les investissements en R&D ont été sortis de l’assiette de la taxe. Avant d’aller plus loin, le gouvernement recherche une recette fiscale de remplacement pour les collectivités locales, par exemple un partie de la Taxe sur l’Importation des Produits Pétroliers (TIPP). Le Crédit d’Impôt-Recherche sera réformé : recherche d’un effet contra-cyclique, élargissement de l’assiette des dépenses éligibles, amélioration de la sécurité fiscale. La volonté du gouvernement d’appuyer l’esprit d’entreprise apparaît dans la loi sur l’initiative économique (Loi Dutreil), et dans les dispositions en faveur de la jeune entreprise innovante et des « business angels » du Plan Innovation. Il faut maintenant passer à l’action, et étudier la faisabilité et le contexte juridique et fiscal des propositions de la filière électronique. Une mission a été confiée par la ministre de l’industrie à M. Emmanuel SARTORIUS pour analyser d’ici la fin de l’année les dix propositions du Livre Blanc et faire des recommandations pour leur mise en œuvre. Le message du gouvernement est optimiste : les pouvoirs publics et l’industrie sont déterminés à retrouver ensemble le chemin de la croissance. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 27
  • 28. Participants GATTAZ Pierre GIXEL Président ALBRIEUX Pierre-Jean IFTEC Président Directeur Général ALLIES Christian Ecole polytechnique Lille Relations Industrielles ALVAREZ Jean-Loup FLUKE France S.A.S. Directeur AMAT Patrick COOPER TOOLS Technico-commercial Electronique ANGLADE Francis METRONELEC Managing Director ARMELIN Alain SEM MARCHAND PERNOT Gérant / Manager ARNOUX Axel CHAUVIN ARNOUX Vice-Président ATTALI Jean-Marc OSE PDG ATTARD Jean-Marc FARNELL INONE Resp.4 Ventes France & Segmentation AUBRY Jean-Jacques BHC Components Directeur Commercial AUGER Céline CREMSI Délégué Général AVENEL Yvon OMNIPRESS -Smartcards trends Journaliste AVICE Franck AGENCE FINV. INTERN. Conseiller Juridique BACHAUMARD Didier O2XYGEN ELECTRONICS PDG BACHELLERIE Dominique THEALEC Attachée de direction BARADEL Frédéric AUTOMA-TECH Sales & Marketing Director BARATIER Laurent MINEFI STSI Chargé de Mission Composants BAUJARD Olivier ALCATEL Senior VP Corporate Strategy BEAUCLAIR Nicole AIR ET COSMOS Journaliste BECHON Christian MINISTERE DE L'INDUSTRIE Directeur de Cabinet BEDRAN Caroline PHILIPS France Directeur Stratégie et Développement BEISSON Jean-Paul ALTIS Semiconductor Directeur Général Adjoint BENHAMOU Gilles ASTEEL Président BENICHOU Jacques APEM Dir. Commercial & Marketing Groupe BENZAKI Robert RDI - Composants Directeur BERNARD Roland ALCATEL Vacuum tech F Advanced Systems Manager BERQUIER Christian PN ELECTRONICS Président BERQUIER Sylvie PN ELECTRONICS Vice-Président BERTHON Guy THALES Directeur des Achats Composants BESANCON Thierry MAIRIE DE CHAVILLE Maire de Chaville BIGONNEAU Gilles FAPRONIC Directeur Commercial BISMUTH Bernard CCI-EUROLAM Pdt du GFIE - Directeur Général BLANCHARD Jean-Pierre EGIDE Président Directeur Général BOISTARD Isabelle GIXEL Déléguée au Développement BONGRAND Jacques DGA/DSP Directeur BOUCIF Kader ISUPPLI Directeur Développement France BOUDET PATRICK ALTARES PDG BOULAY Claude CIRE Directeur Général BREGI Philippe ALCATEL OPTRONICS Chief Operating Officer BRIDOUX F-Pierre GESPAC Président Directeur Général BRIET Jean-Luc DELTA COMPOSANTS Directeur BRILLOUËT Michel CEA Grenoble Silicon technology Dpt Manager BRONNER Jean-Yves SIEMENS VDO AUTOMOTIVE Directeur de la Stratégie et du Plan BROUSSARD Philippe GROUPE COFIDUR Directeur Marketing BRUN Alain MINISTERE DE LA RECHERCHE Direction de la Technologie - Chargé de mission Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 28
  • 29. BÜHNER H.-Friedrich INFINEON TECHNOLOGIES Senior Director Relation Management CADIC Olivier INFO ELEC PDG CAILLAS Claude DiGITIP S/D Composants, Logiciels, Elect. CAMART Jean-Christ. I.E.M.N. Directeur IEMN - Transfert CAQUOT Emmanuel MINEFI STSI Chef du Service STSI CARDOT Philippe DELPHI Chef de produits CARRIERE Robert GFIE Délégué Gl CARRIERE Vincent WALAN Directeur CASES Marc WAVECOM Directeur Industriel CASSIN Bruno ALCATEL C. Imprimés Président Directeur Général CELIER Nicolas CREDIT LYONNAIS P. E. Directeur d'Investissements CHABOT Isabelle DELPHI CHABRERIE Christian ARM Resp. Prog. Education Europe du Sud CHARLIN Hervé CHANNELS Directeur des Opérations CHASTANET Jean-Claude TEKELEC-Groupe ARROW Pdt du SPDEI - Directeur CHAVANON Pierre AVI & PESCHARD Président Directeur Général CHAVIGNER Thierry ALDITECH Dr des Opérations CHENAIS Pascal CADENCE Design Systems Directeur Commercial CHEVALIER Claude ARD Ile de France Senior Project Manager CHMILEWSKY Lionel EXFO EUROPE Directeur Général COLIN Henri NFC DG CORON Gabriel GIXEL Délégué Général COTINET Philippe DELTA COMPOSANTS Directeur Technico-Commercial COULON Didier DECISION Directeur COURONNE Jean MINEFI SESSI Chargé de Mission CRAPPE R.G. ARAMIS (Mons) Président CRETIER Richard SNESE Chargé de la Communication CURE Gérard SPEA Directeur DARRAGON Grégoire SOPRA SA Directeur Financier DAUVIN J-Philippe STMicroelectronics Group Vice President- Chief economist DAVENET Magali ALCATEL Vacuum Tech.F Manager EUV & External Programs De FOLLEVILLE Bruno DIRECT Président Directeur Général De GROMARD Hugues SYCABEL Délégué Général DELACOURT Didier SEFELEC Directeur Général DELAGNEAU Dominique SECAD S.A. PDG DELATTRE Daniel SRT-MC Directeur Général DELLA MUSSIA Jean Pierre EIH Rédacteur en Chef DELMAS- GUICHENNE Bernard United Monolithic Semiconductors Directeur de la Production DELOPPINO Florian ALANTYS Technology Directeur DENIS Claude CTS PDG DEROURE Claude GTI PDG Di FRANCESCO Renaud SONY France Director R&D Partnerships-Europe DIEUL Alain CIE Journaliste DRIFFORT Jack DOMOTIQUE NEWS Journaliste DUBOIS Roland ASPROM Rédacteur en Chef DUMANOIS Alain ITT Industries Business Development Manager DUMAS Daniel ALCATEL OPTRONICS VP, Purchasing DUMONT Michel STMicroelectronics Pdt du SITELESC DUPONT Jean ACCE Directeur Commercial DURET Denis CEA LETI Chargé de la Coord. des Activités Syst. DYCK Jean-Michel A.D.E. RADIO VOLTAIRE Président Directeur Général ENU David DECISION Consultant EUVRARD Jean-Pierre TEMEX Pdt du Conseil d'Administration Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 29
  • 30. EVELLIN J-François THEALEC Pdt du SNESE - PDG EVRARD Pierre Union Ind. du Bas Rhin Délégué Général FASSOT Frédéric VIPress Journaliste FERRARI Dino STAE Président Directeur Général FONTAINE Etienne AFP Journaliste FORMERY Benoît MINEFI STSI Sous-Directeur FOUGERAY Jacques EPCOS SAS Directeur Général FRAYSSE Jean-Louis ELMITECH Président Directeur Général FUX Alain TIS - LIVINGSTON Président GALINAT Hubert MINEFI/DiGITIP Chef du Bureau "Electronique Prof." GALLINARI Micheline OCETA PDG GASNIER Serge CRESITT Directeur GEROME Franck CADENCE Design Systems Ingénieur Commercial GERVAIS François Univ. F. Rabelais [Tours] Professeur - Directeur du LEMA GIELFRICH Philippe MEMEC France Directeur - Europe du Sud GILLME Hubert ADIRA Président GIVELET Sébastien Compagnie DEUTSCH Dr Marketing & Développement GORIN Bernard POLYCLAD Technologies Directeur Commercial GOURIOU Alain ASSEMBLEE NATIONALE Député des Côtes d'Armor GOUZENES Laurent STMicroelectronics Dr du Plan & des Progr. d'Etudes GRANDVOINET Bernard THALES R. and Technology Corporate Connector Manager GRIOT Denis MOTOROLA Vice-Président GRISON Xavier DGA DSP/STTC/Département Composants GROSFILLEY Claude GICEP PDG GUERINEL Patrick A2E TECHNOLOGIES DG GUIBERT Jean-Charles LETI Director - Strategic Marketing Unit HAUSSMANN Daniel E.I.H. Directeur de la Publicité HENNEBERT Jean-Claude GFIE Président HERSANT Maurice HYPERTAC Directeur Général HULOT Jean-Paul JESSICA France Directeur Interrégional HUMBERT Jean-Pierre AGILENT Technologies Président HUON Pierre TEXAS Inst. / U4EA CD Senior VP- Hardware Development JACQUES Daniel KYOSHA DG JANODY Christian EXPOSIUM Directeur Dpt. NTIC JARRIAU Claudine GFIE Sec.Gle JAY Clarisse LA TRIBUNE Journaliste JOUVE Hubert PICOGIGA Conseiller Président JULLIEN Alain ALSTOM Transport Dr Dév.& Relations Industrielles KAFKA Christian AVNET France Président KAHN Alain CCI EUROLAM Président Directeur Général KARPELES Jean-Claude FIEEC Délégué Général KAUFFMANN Patrice VICOR France Sales Director, Southern Europe KRAUSKOPFF Francine AMS Responsable de la Communication KREFF Bernard AZ DESIGN Directeur Général KROTOFF Yves GROUPE LACROIX Directeur Financier KUSCHNER Roland ELECTRONEGOCE Rédacteur en chef LABROSSE Sophie OUEST ATLANTIQUE Responsable Commerciale LACAPE Catherine GIXEL Déléguée aux Relations Extérieures LACROIX Bertrand ALCATEL Vice Président France LAFFITTE Pierre SENAT Sénateur des Alpes Maritimes LAFONT Jean-Claude INT Directeur des partenariats LALIRON Anne VALEO Chef de Projet LAMBERT Xavier SCHNEIDER ELECTRIC Expert Techn LAMY Jean-Lucien FCI PDG LANNAUD Jacques SOLECTRON Business Development Manager Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 30
  • 31. LASVACAS Michel EADS TELECOM Direction Achats LAVIALLE Philippe CLO Electronique Président Directeur Général LE BLEIS Jean-Claude THALES Microelectronics Directeur Général LE CORVEC Alain PHILIPS France Président LE GOFF Gildas AITAP ELECTRONIQUE PDG LEBRETON Eric ALCATEL CONVERTERS Directeur Commercial LECOURT Jacques I.E.M.N. Chargé des Relations Industrielles LEDYS Jean-Luc GEMPLUS Senior Director B. D. Group LEFEBVRE Jean-Louis FAPRONIC Attaché commercial électronique LEFEBVRE Franck MJB Responsable produits LEGER Jean-Martial AIR LIQUIDE Chef de marché LEGROS Daniel GIXEL Délégué aux Affaires Techniques LEGROS Jean-Jacques UNIQUE Directeur commercial - France LELEU Pascal FAPRONIC DG LEMIERE Dominique PISTES & PASTILLES Journaliste LEMOINE Dominique ANVAR Direction de la Technologie LENNOX Robert THE LENNOX REPORT Editor LENOIR F-Xavier Journaliste LEPAGNOL Jean-H. C.D.S. PDG LEROY Marc ACTIA BU SERVICES Directeur LESTIENNE Nicolas AOIP Directeur commercial & Marketing LEVENT Patrice ON Semiconductor Directeur de la Distribution Europe LOMBARD Didier France TELECOM Dr Executif Technologies LOPEZ Marc FUTURE ELECTRONICS Directeur France LUBERT Luc VIASYSTEMS Directeur Général LUCAS Colette ASYMPTOTES Conseil Président Directeur Général LUCAS P.Dominique GROUPE TESTS Directeur Commercial & Marketing LUCAUSSY Arnaud MINEFI Conseiller Technique LUNVEN Yves TYCO ELECTRONICS F. Chef de Marché MADRANGE Alain COOPER TOOLS DC Europe MAGNE Daniel FCI PDG MAHLER Robert ALSTOM France Pdt de la FIEEC - Président MALATERRE Pierre PSA PEUGEOT CITROEN Vehicle System Electronic Manager MARBACH Alain SCHNEIDER ELECTRIC Senior VP Industrial Automation MARCHAL Félix INFINEON TECHNOLOGIES Sales Senior Manager MARECHAL Anne-Lise LAGOA Président Directeur Général MARTIN Jean CSEM Senior Sales Manager MASSENET Hugues JOHNSON CONTROLS Product Business Development MATHERON Gérard MEDEA Directeur MATO Manuel ACTERNA Directeur Général MELAMED Olivier EADS TELECOM Responsable Programme R&D MELIQUE Jean-Marc PHILIPS Direction MELLOUËT Roger Maire de Pont-de-Buis MODJTABAI Jean-Luc ATI Electronique Directeur Marketing MOLLES Michel RADIALL Dr Commercial MONLOUBOU Gérard OREST Directeur Commercial & Marketing MORAND Jean-Luc STMicroelectronics Strategic Planning Director MORELLATO Henri AVANTEC Chef des Ventes MOURER Francis OC2I Direction MULLER Jean-Yves PHILIPS France Directeur Commercial NEEL Benoît AGILENT TECHNOLOGIES Directeur Général NICEY Philippe SERSA Directeur Adjoint NOBLANC Jean-Pierre MEDEA+ Chairman of the Board OLLIVER John DECISION Consultant OLLIVIER Gérard SITELESC Délégué Général Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 31
  • 32. PACCARD Jacques SAGEM Dr Branche Défense & Sécurité PAINVIN Jean-Marie Compagnie DEUTSCH Président PALLARD Jean-Yves AMPHENOL-SOCAPEX Directeur Général PASQUIER Marc EOLANE Directeur Commercial & Achats PAULY Frédéric RENNES Métropole Chargé de mission TIC PERNIN Laurent GICEP Directeur Général PERREUR Alain AEROFLEX - EUROPTEST Président PERROCHEAU Jacques JEMI France Dr Exécutif PEYRICHOUX Alain ARROW Electronique Directeur France PFRIMMER Daniel SIA Directeur Général PICHERY Pierre KONTEK Directeur Commercial POLLEUX Eric EPCOS SAS Directeur de Département POTIE Pierre-Yves SIEMENS Dematic Directeur EA POTTIER Remy SOISIC Marketing Advanced Technologies POUPON Patrick MEITO Président PRUNET J.C. ROHDE & SCHWARZ Directeur Général PUZO Joseph AXON'CABLE PDG RAGUIN Paul EOLANE Président RAMEZ Michel HYPERTAC Directeur Commercial RENAUD J-Charles ACCE Président RENAULT Joel DELTA DORE Directeur Général RICHARDEAU Chantal ENV.J'ECOUTE Directeur RINGUE Pierre APEM Président Directeur Général ROGER Michel THALES Senior VP Group executive communication ROGERO Bernard ALECTRON Président Directeur Général ROLLET Patrice AVANTEC Directeur Général RONGER Michel SEFELEC Responsable Commercial France ROSPIDE Sébastien DECISION Consultant ROUGIER Alain PHILIPS Semiconductors Marketing & B.Development Manager ROUSSEAU Jean-Marie MICRO PUISSANCE Président Directeur Général ROUSSIN Christian ELECTRONICA PDG ROUX Pierre MB ELECTRONIQUE Président SABARLY Michel BSE Responsable commercial SABATHE Stéphan ASS. NATIONALE Attaché Parlementaire SALIS Véronique CFCE Chef de Groupe E I M SANCHEZ Michel GHW France DG SANCHEZ Jean-Yves SBH/Ambassade de Suisse Conseiller Commercial SARTORIUS Emmanuel MINEFI Ingénieur Général SAUNIER Claude SENAT Sénateur des Côtes d'Armor SCHMIDT Gaël SUSS MICROTEC Président Directeur Général SCHNEITTER Daniel SPDEI Délégué Général SCHOLTZ Nicole SITELESC Ingénieur SCREMIN Thierry ASCODI Directeur Commercial & Marketing SIMONNET RenéMartin PISTES & PASTILLES Rédacteur en Chef STEBE Yves LEONARDO FINANCE Chief Executive Officer STRAUCH- HAUSSER Laurent ROBERT BOSCH ELECTRONIQUE SAS Directeur Général Economique SZWARTZFELD Mélanie SIMTEC Chargée de Communication TASTAYRE Marc WAVECOM Directeur Marketing EMEA TAUPIAC Daniel GEHELLE Président Directeur Général TERRIEN René FIRADEC Président THANWERDAS Ishou MENTOR GRAPHICS Global Account Manager THOMAS Dominique STMicroelectronics Directeur des Nouveaux Projets TOHIER Michel ASTEEL Directeur des Achats TRAON Lucien PROTECNO-GTID Président Directeur Général Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 32
  • 33. TUFFIER Christophe ATI Electronique Président VAL Christian 3D PLUS Président Directeur Général VAUTRIN Guy MAINE Circuits Imprimés Directeur Général VAYLET Jean ATMEL VP & General Manager Imaging VELLY Jean-Pierre FUTURE ELECTRONICS VP Sales Europe VENAULT Jean-Pierre INFINEON TECHNOLOGIES Sales Director VERNIERE Jean-Paul TAK'ASIC Président du Directoire VERSTRAETE Didier COREL TECHNOLOGIE Directeur Général VIGNAL Michel .DISTRAME Président VIGNERON Frank INVENSYS POWER SYST. Vice Président VIGNERON Hubert SCHLUMBERGER Cartes Dr Marketing Stratégique VILLARD Serge TECHCI Rhone Alpes Directeur Général VIMONT Michel RENAULT Dr de l'Ingéniérie Electronique VINCENT Michel RADIOSPARES Directeur Général WAKAI Everett AMB. DES ETATS UNIS Attaché commercial électronique WALTER Michel SOREC Président et Directeur Commercial WENDLING Fabrice THALES Directeur Sous-traitance industrielle WESTPHAL Y.-Laurent SYSTRONIC Président Directeur Général WILLOT Didier MINEFI Rédacteur en Chef WINKLER Nicolas RADIEL FONDAM Chef des Ventes YVETOT Bernard AGENCE Fr INV. INTERN. Directeur Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 33
  • 34. Assises de la Filière Electronique 11 juillet 2003 – Palais du Luxembourg 34 QUI SOMMES NOUS ? La filière électronique : 120 000 emplois – 21,5 milliards d’euros de CA GIXEL - 90 entreprises en majorité des PME de haute technologie : connectique, circuits imprimés, condensateurs, résistances, commutateurs, claviers, cartes à puce, sous-systèmes… - CA : 3,4 milliards d’euros dont 35% à l’export – 22 000 emplois www.gixel.fr SITELESC - Semiconducteurs – tubes – laboratoires de recherche – centres de conception - CA : 5,325 milliards d’euros – 31 500 personnes www.sitelesc.fr SNESE - Design, industrialisation et fabrication de cartes électroniques et de câbles. Assemblage, remise à niveau de sous-ensembles et d'ensemble complets à base d'électronique. Gestion des achats et de la chaîne logistique. - 650 entreprises, principalement des PME, 60 000 emplois - CA : 10 milliards d'euros. GFIE Fournisseurs de l’industrie électronique : équipements d’assemblage, matériaux, produits chimiques. Centre de formation technique - CA : 1,3 milliards d’euros – 3 500 emplois www.gfie.fr SPDEI - Distribution en électronique professionnelle - 37 adhérents CA : 1 milliard d’euros en France - 2200 emplois www.spdei.fr SIMTEC - Appareils de mesure, de test et de conversion d’énergie pour l’électronique - CA : 500 millions d’euros –1 500 emplois www.simtec.org