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L'hydrogene d'origine solaire
Rafik Djigouadi
Laboratoire de Mt?canique Avanu?e FGMGP, USTHB I CDER, Bouzareah
Les energies actuelles peuvent destabiliser notre systeme ecologique. Leur disponibilite est par ailleurs li­
mitee. Un systeme d'energie base sur l'hydrogene solaire est propose comme solution ala fois non polluante et
renouvelable. L'hydrogene est produit par voie solaire principalement al'aide de procedes thermochimiques,
electrolytiques ou photoelectrochimiques. Le rayonnement solaire est stocke sous forme chimique dans le com­
bustible solaire obtenu. L'energie chimique est restituee ala demande, grace aux piles acombustibles ou bien
ades moteurs thermiques convertis al'hydrogene qui ne polluent pratiquement pas. L'analyse des perspec­
tives du systeme ahydrogene solaire montre que sa viabilite economique depend ala fois des rendements de
production, des rendements d'utilisation qui s'annoncent d'emblee concurrentiels, mais aussi, et s'en est le
principal enjeu, d'une technologie de stockage rentable. La voie de stockage qui semble la plus prometteuse
demeure celle par adsorption.
Mots cles : Energie solaire; Pmduction d 'Hydmgene; Stockage de l 'hydrogene; Pile a combnstible
1. Introduction
L'approvisionnement energetique mondial est au­
jourd'hui essentiellement base sur !'utilisation des
ressources fossile et nucleaire. A terme, de telles
sources d'energies pourraient causer de serieux pre­
judices anotre environnement. Les pollutions atmo­
spheriques et l'effet de serre, mis en cause dans le re­
chauffement climatique, associes aux retombees ra­
dioactives liees au nucleaire sont des consequences
attendues. Cela argue en faveur d'un reexamen du
systeme d'energie actuel, a fortiori lorsque l'on sait le
caractere non renouvelable des ressources employees.
Au rythme des consommations actuelles, ces res­
sources devraient s'epuiser dans un horizon relati­
vement proche (les estimations sont de 40 ans pour
le petrole, 60 ans pour le gaz naturel, 200 ans pour
le charbon et 50 ans pour }'uranium naturel).
Un systeme d'energie solaire peut etre avance
comme solution a la fois renouvelable et non pol­
luante. Pour que ce systeme d'energie soit viable, il
est indispensable de pouvoir stocker efficacemment
l'energie solaire. Une solution de stockage attractive
peut alors etre obtenue a partir de la production
de combustibles ou le rayonnement solaire est sto­
cke sous forme chimique. L'hydrogene qui, assode a
d'autres elements, abonde dans la nature et dont la
combustion n'est pas polluante constitue pour cela
le parfait combustible solaire. Compte tenu des pers­
pectives prometteuses des piles acombustibles et des
moteurs thermiques ahydrogene, un systeme d'ener­
gie ahydrogene peut alors etre propose comme solu­
tion de remplacement du systeme d'energie actuel.
Une recherche bibliographique a ete menee dans
le sens d'un systeme d'energie ahydrogene solaire.
Les differentes elements de la chaine ahydrogene so­
laire sont pour cela analyses. Les techniques de pro­
duction de l'hydrogene sont d'abord etudiees puis
suivies d'un expose sur les procedes de stockage, no­
tamment par adsorption. Les moyens de production
d'energie mecanique et thermique autour de !'hydro­
gene solaire sont ensuite examines et une synthese
sur les differents elements abordes est donnee.
2. Situation mondiale de l'i'mergie
La production mondiale d'energie primaire est es­
timee a environ dix milliards de tonnes equivalent
petrole par an (tep/an). Avec le nucleaire, 86 %
de cette production reposent sur des ressources pri­
maires non renouvelables (9, 34, 11, 37, 13]. La re­
partition entre les differents types de ressources est
donnee par le tableau 1.
Notons, qu'acause de !'evolution demographique
mondiale et des efforts economiques des pays en
voie developpement, cette demande devrait doubler
al'horizon 2040-2050 (20 milliards de tep).
L'exploitation de ressources non renouvelables
implique une disponibilite limitee. Au niveau des
reserves fossiles, le tableau 2 indique les durees a
2 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
TAB. 1
Situation au debut du 21eme
siecle
Source primaire
Petrole
Charbon
Gaz naturel
Nucleaire
Hydraulique
Biomasse (Bois)
TAB. 2
Etat et durees des reserves fossiles
Reserves mondiales
prouvees
(Gtep)
Petrole 140
Gaz naturel 130
charbon 500
(Gtep/an)
3.6
2.2
2.2
0.6
0.5
:::::J0.9
prevoir sur la base des quantites actuellement prou­
vees [9, 34, 11, 37, 13]. Ces durees pourraient etre
revues a la hausse grace aux progres des techno­
logies gisement (amelioration de la prospection et
des taux de recuperation), toutefois, un accroisse­
ment de la consommation mondiale en energie rap­
procherait de tels delais. Au niveau des reserves nu­
cleaires, la consommation d'uranium naturel prevue
en 2010 est de l'ordre de 200T/Gwe, soit des be­
soins de l'ordre de 80000 Tjan. Les reserves prouvees
etant estimees a 4 millions de tonnes, cela represente
environ 50 ans.
Par ailleurs, du point de vue ecologique, les res­
sources fossile et nucleaire sont a l'origine de nom­
breux problemes d'environnement. Les ressources
fossiles entrainent des emissions de matieres pol­
luantes qui perturbent l'equilibre ecologique. La pol­
lution atmospherique et l'effet de serre en sont deux
consequences directes. Le bilan de ces emissions est
recapitule dans le tableau 3 d'apres [26]. Les effets
se traduisent par une degradation de la qualite de
l'air avec les consequences sanitaires que cela im­
plique ainsi qu'un rechauffement climatique induit
par l'effet de serre. Des consequences du rechauffe­
ment climatique commencent a etre observees; elles
concernent la fonte des icebergs, !'elevation du ni­
veau des mers, les canicules, etc[1].
Dans le domaine nucleaire, les dechets issus des
reactions de fission restent radioactifs pendant de
tres longues periodes et le stockage de ces dechets
pose un probleme majeur pour l'environnement. Par
ailleurs, un accident survenu au niveau d'une cen­
trale pourrait avoir des incidences profondes sur plu­
sieurs generations d'humains et d'especes animales
et vegetales avec une contamination difficilement re­
versible de l'environnement.
Ainsi, a la lumiere de tous ces elements, le sys­
teme d'energie actuel n'est pas viable sur le moyen
(
%)
36
22
22
6
5
:::::J9
Consommation annuelle
en 2000 Duree
(Gtep/an) (annees)
3.6 :::::J40
2.2 :::::J60
2.2 > 200
et long terme; le caractere non renouvelable des res­
sources etant mis en cause. De plus, les contre-effets
climatiques paraissent etre incontr6lables du point
de vue ingenierie. Ce dernier point pousse d'ailleurs
d'emblee a remettre en cause un tel systerne. Un sys­
teme d'energie de remplacement est done a etudier.
3. Systeme d'imergie a hydrogene solaire
D <1ooo D 1000 D 1soo Cl2ooo • 2soo • 3ooo
FIG. 1 - Rayonnement solaire annuel (kWh/m2jan)
L'energie solaire est une des ressources les plus
importantes sur terre. Elle est renouvelable et
son utilisation est a priori entierement ecologique.
D'apres [45], la captation du rayonnement solaire sur
0.1% de la surface du globe, grace a des collecteurs
dont le rendement serait de 20%, pourrait satisfaire
la dernande annuelle en energie de la planete. Cela
fait de l'energie solaire, une solution toute indiquee
aux problemes poses par les energies fossile et nu­
cleaire.
Neanmoins, certains inconvenients sont lies a
!'utilisation de cette energie. En effet, le rayonne­
ment solaire que re<;oit la terre est a la fois diffus
(environ 1kW/m2), intermittent (disponible unique­
ment le jour) et non uniformement reparti selon la
L'hydrogene d'origine solaire (2003)
TAB. 3
Diffi'�rents gaz polluants et a effet de serre rejetes dans !'atmosphere
Gaz rejetes
Vapeur d'eau
Dioxyde de soufre 802
Particules de combustion
Oxydes d'azote NO,c
Composes organiques vola­
tils COV
Ozone 03
Metaux toxiques (Hg, Ar,
Cd, Ni, Zn et surtout Pb)
Hydrocarbures ar6matiques
polycycliques HAP
Oxyde de carbone CO
Gaz carbonique COz
Chlorofluorocarbures CFC
Methane
Observations
Elle peut intevenir dans l'effet de serre si l'echauffement de !'atmosphere devient
important.
II produit de l'acide sulfurique avec l'humidite de !'air.
Elles sont dues surtout aux moteurs diesels, a l'usure et aux frottements.
II est du a Ia combustion des carburants et a !'action des microorganismes dans les
sols et dans l'eau.
C'est un facteur de pollution difficilement contr6lable a l'origine des pluies acides
(formation d'acide nitrique avec l'humidite de !'air) et de !'ozone tropospherique par
action du rayonnement solaire.
Contribution a l'effet de serre : 4%.
Duree de sejour dans !'atmosphere : jusqu'a 150 ans.
Ils entrent dans Ia composition des carburants et autres produits courants.
Ils se retrouvent en partie dans les gaz d'echappement ou par evaporation.
Ils sont nefastes pour Ia sante et contribuent a Ia formation de !'ozone.
II provient de Ia transformation chimique par le rayonnement solaire des NOx et
COV.
II n'est pas souhaitable a basse altitude : pluies acides, gaz agressif pour les voies
pulmonaires et les yeux ; pour Ia vegetation, il diminue le rendement des cultures.
Contribution a l'effet de serre : 10%.
Ils provoquent des effets toxiques dans l'organisme.
Ils sont rejetes sous forme de gaz ou de particules par les moteurs diesels et sont
tres probablement cancerigenes
II apparait lors de combustion incomplete de gaz et provient essentiellement de Ia
circulation automobile (moteurs au ralenti lors des embouteillages).
II participe egalement a Ia formation de !'ozone et se transforme en gaz carbonique.
Sa teneur dans !'atmosphere est passee de 270 a 360 ppm sur plus d'un siecle.
Contribution a l'effet de serre : plus de 50%.
Duree de sejour dans !'atmosphere : de 50 a 200 ans .
Ils sont causes par les fluides de refrigeration, les agents poussants dans les bombes
a aerosol, les agents moussants, etc.
Contribution a l'effet de serre : 20%.
Duree de sejour dans !'atmosphere : de 60 (CFC 11) a 120 ans (CFC 12).
II est etroitement lie a !'intensification des activites agricoles
Contribution a l'effet de serre : 14%.
Duree de sejour dans !'atmosphere : Une dizaine d'annees.
3
geographie, comme le montre la figure 1 sous forme
de moyenne anuelle.
De fait, pour envisager la generalisation d'un sys­
teme d'energie base sur le solaire, il faut assurer une
distribution de l'energie a la fois uniforme et regu­
lee. Cela necessite de developper une technologie de
stockage de l'energie solaire afin de decoupler la de­
mande et la production d'energie et permettre son
transport. Celle-ci doit etre rentable et de surcrol:t
compatible avec de fortes productions.
drogene semble etre ideal. Celui-ci peut servir de car­
burant aux machines thermiques grace a son pouvoir
energetique eleve (son Pouvoir Calorfique Inferieur
est plus de deux fois superieur a celui du gaz na­
ture!, comme mentionne dans le tableau 4. Les pro­
gres des piles a combustibles permettent aussi de
produire, par combustion electrochimique de l'hy­
drogene, de l'electricite avec des rendements de 70%
[29]. La combustion de l'hydrogene avec !'oxygene
donne de l'eau sous forme vapeur, selon !'equation
Pour cela, on envisage la production de com­
bustibles solaires (carburants synthetiques, i. e. hy­
drogene solaire). Un combustible peut etre trans­
porte par pipelines ou stocke dans des reservoirs,
pour etre achemine vers des points de consomma­
tion (automobile, industrie, etc.) et restituer sa va­
leur energetique. Incidemment, sa production a par­
tir de l'energie solaire revient a stocker celle-ci sous
forme chimique. Comme combustible solaire, l'hy-
(1).
ou sous forme normalisee
7 kgH2 + 56.4 kg02 --t 63.4 kgH20 + 1 GJ (2)
Cette vapeur d'eau peut etre avantageusement recy­
clee pour obtenir l'hydrogene. Avec l'air, la combus­
tion degage des oxydes d'azote. DeLuchi [14, 48] a
4 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
TAB. 4
Prorietes physiques de l'hydrogene
Propriete
PCI
PCS
Densite gazeuse a 20,3K
Densite gazeuse a 273K
Chaleur specifique Cv
Chaleur specifique Cv
Conductivite thermique (gaz)
Chaleur d'evaporation
Energie theorique de liquefaction
Electronegativite (Pauling)
Masse atomique
Constante du gaz
Temperature de solidification
Temperature d'ebullition (a Patm )
Temperature critique
Temperature d'auto inflammation dans !'air
Temperature de Hamme dans !'air a 300 K
Energie explosive theorique
Surpression de detonation (melange stoechiometrie)
Vitesse de flamme dans !'air
Vitesse de detonation dans l'ai1·
Melange stoechiometrique dans !'air (vol.)
synthetise les resultats de plusieurs etudes d'appli­
cation de I'hydrogene a des moteurs a combustion
interne et a montre que pour l'hydrogene, les quan­
tites rejetees restent inferieures acelles pouvant re­
sulter de !'utilisation de !'essence ou du carburant
Diesel. L'utilisation de l'hydrogene est done ecolo­
gique. La figure 2 decrit un exemple d'application ou
l'hydrogene alimente une pile acombustible qui four­
nit de l'energie electrique et de la chaleur (QL,T£).
Cet hydrogene est produit apartir d'un reacteur chi­
mique chauffe ahaute temperature (QH,TH) grace
aun concentrateur solaire (cycle thermochimique).
Les differents procedes utilises pour la production
d'hydrogene par voie solaire seront analyses ulterieu­
rement.
�-..-� �
•olah"C"�
'
FIG. 2 - Production d'hydrogene grace a l'energie
solaire (cycle thermochimique)
Il faut enfin noter que, de l'avis des experts,
le systeme d'energie ahydrogene solaire evoque ne
pourra remplacer les ressources actuelles, qu'apres
une periode de transition (estimee a au moins 30
Valeur numerique
119 930 kJ/kg (gaz nature! 50 020 kJ/kg)
141 860 kJ/kg
1.34 kgjm3
0.08988 kg/Nm3
14 266 Jjkg.K (293K)
10 300 Jjkg.K (293K)
0.1897 W/(mK)
445.4 kJ/kg
14 112 Jjg
2.1
1.0079
4 124.5 J/kg.K
14.01 K
20.268 K
33.30 K
858 K (gaz nature! 813 K)
2318 K (gaz nature! 2148 K)
2.02 kg de TNT jm3 de gaz (gaz nature! 7.03)
14.7 bars (gaz nature! 16.8 bars)
260 cm/s (7 fois le gaz natmel)
2.0 km/s (gaz nature! 1.8 km/s)
29.53% (gaz nature! 9.48%)
ou 40 ans). Pendant cette periode, d'autres sources
d'energie primaires dont les energies fossiles et nu­
cleaires, pourraient etre mises a contribution pour
produire l'hydrogene (cf. figure 3), et ceci afin d'ou­
vrir un marche. Cependant, les benefices ecologiques
de l'hydrogene ne pourraient etre visibles que lorsque
le systeme d'energie a hydrogene solaire achevera
d'etre completement etabli [48].
H2vecteur
d'i-nergie
FIG. 3 - Systeme d'energie a hydrogene dans sa phase
de transition
4. Production de l'hydrogene par voie solaire
L'hydrogene se retrouve dans la nature princi­
palement associe au carbone (hydrocarbures, char­
bon, methane ou matiere biologique) et a!'oxygene
(molecule d'eau). Pour l'isoler (sous forme de dihy­
drogene), il est necessaire de casser les liaisons C-H
ou 0-H, moyennant une depense d'energie. Dans le
cas qui nous interesse, c'est l'energie solaire qui est
utilisee pour produire l'hydrogene.
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 5
Des procedes relevant de technologies differentes
sont actuellement a !'etude pour produire !'hydro­
gene solaire. Steinfeld et Palumbo [45] presentent
une synthese des differentes technologies de pro­
duction d'hydrogene solaire par cycles thermochi­
miques. Parmi les procedes a envisager, on trouve
par exemple la dissociation thermique directe de
l'eau [28, 29, 32, 30], la decomposition de H2S04 et
!'hydrolyse de CaBr2 et FeBr2 a partir de l'energie
solaire, la decomposition thermique de H2S en H2
et s2 pour obtenir de l'hydrogene a partir de gaz
industriels et residus de gaz naturels [36]' la reduc­
tion d'oxydes metalliques, la dissociation thermochi­
mique basee sur des reactions redox [44] ou encore
la decarboneisation des gaz naturels, en particulier
la decomposition thermique du methane en H2 et C
comme alternative au vaporeformage [31, 21].
Une autre voie est celle de la production directe
d'hydrogene a partir de l'energie quantique des pho­
tons. On compte pour l'essentiel les cellules photo­
voltaiques associees a un systeme d'electrolyse, les
cellules photoelectrochimiques, les systemes photo­
biologiques ainsi que les systemes associes a la pho­
todegradation [6, 7, 5]. On souhaite a present revenir
plus en detail sur ces differentes methodes.
4 . 1 Photolyse solaire de l 'eau
La photolyse solaire de l'eau est le procede par
lequel la lumiere solaire est utilisee pour dissocier
la molecule d'eau en hydrogene et oxygene. Sa mise
en ceuvre s'opere par eclairement d'un photocata­
lyseur (semi-conducteur ou ensemble de molecules)
qui fournit une energie (ou tension) suffisante pour
produire une reaction de dissociation. La reaction
de dissociation est schematisee par !'equation (3);
hv correspond a l'energie It d'un photon et symbo­
lise ici un processus photochimique; n est le nombre
de photons absorbes par molecule d'eau dissociee.
(3)
Le schema du processus est comme suit : le photo­
catalyseur possede un certain seuil d'energie d'exci­
tation E9 et une longueur d'onde correpondante >..9.
Les photons dont la longueur d'onde est superieure
a )...9 ne sont pas absorbes tandis que les photons de
longueur d'onde inferieure peuvent l'etre et alimen­
ter ainsi le processus photoelectrochimique. Diffe­
rentes pertes dans le processus sont alors a mention­
ner : (1) les photons absorbes font passer le photo­
catalyseur a un niveau d'energie superieur E > E9,
lequel a tendance a vite revenir a l'etat fondamental
d'energie E9 (trelax <lOps), ce qui a lieu sous forme
de chaleur cedee au milieu environnant; (2) lorsque
la concentration des etats excites et le taux de for­
mation de produits ne sont pas equilibres, la photo­
conversion d'energie perd en efficacite; par ailleurs,
au point optimum, il demeure toujours une perte par
rayonnement fluorescent du aux etats excites (cepen­
dant faible : 1-2 % d'apres [5]).
Differentes configurations de systemes peuvent
etre distinguees pour realiser le processus de pho­
tolyse. Balzani et al. elaborent des schemas de clas­
sification ot'1 deux facteurs determinants sont pris
en compte : (1) le nombre de photosystemes utilises
pour mener le processus photoelectrochimique, note
S(single) ou D( dual) selon qu'il s'agisse d'un seul
ou de deux; (2) le nombre de photons n absorbes
pour chaque molecule de dihydrogene obtenue. Les
schemas possibles sont Sl, 82, 84, D2 et D4.
Bolton, Strickler et Connoly [8] analysent les ren­
dements des differents schemas. Le rendement T/c de
photoconversion energie solaire-chimique est donne
par Bolton dans plusieurs references [5, 3]. On re­
tient !'expression
!:lG�Rp
T/c =
EsA
(4)
ou P denote le produit obtenu (i. e. l'hydrogene) au
niveau du photocatalyseur apres la reaction de dis­
sociation, Es represente l'eclairement solaire total
incident sur la surface d'absorption A du photocata­
lyseur. On note que seule la bande spectrale de Amin
a >..9 est effectivement exploitee dans le processus
(cf. figure 4); cela contribue a limiter le rendement.
!:lG� est l'energie de Gibbs (ou enthalpie libre) de Ia
reaction de production d'hydrog€me et Rp le taux en
moles par seconde d'hydrogene pur produit dans les
conditions standards. tlG� vaut 237.2 J/mol pour
la reaction (3) a 298 K. Notons que pour calculer
T/c par cette approche, une mesure volumetrique de
l'hydrogene produit est requise.
'i
E
c:
N
IE
�
::(
w
"'
c.>
c
"'
'5
�
�
c.>
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c.
"'
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"'
�
2.0
1.6
1.2
0.8
0.4
I
I
I
I
I
I
I
I
I
3!:
.21
>I
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!:;I
3i 43% 52%
�� Visible Infrared
0��40
�
0
����
8
� 00
�� ��
1 �
20�
0���
1
600.
A (nm)
FIG. 4 - Distribution spectrale Es(>..). 52% du
spectre du rayonnement incident est inexploite pour >..9
situe dans le domaine UV-visible
6 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
TAB. 5
Rendements de conversion solaire ideal J-tp et chimique (Eg- Ep)/Eg pour la photolyse de l'eau suivant les differents
schemas et pour un rayonnement de type global
Schema Tfp (%) Tfch (%)
81 5.3
82 30.7
82 23.5
82 17.4
82 12.7
84 30.6
D2 42.4
D4 41.0
D4 32.3
D4 27.1
D4 21.6
Dans la mise en oeuvre des cellules photoelectrochi­
miques, il est aussi possible de raccorder aux elec­
trodes un potentiel electrique exterieur Ubias. Dans
ce cas, !'expression du rendement devient
(5)
Bolton, Strickler et Connolly, cites plus haut, in­
tegrent dans leur analyse les nombreux facteurs qui
peuvent intervenir dans le rendement de conversion
rJc des systemes reels. Les dicussions sont menees en
se referant a : (1) !'influence du rendement limite 'f}p
en fonction de >..9 (cf. figure 5), sachant que rJv est
defini par
(6)
avec J9 le flux de photons absorbes dans la bande
>..min a >..9, f:1ttex l'energie de Gibbs par molecule (ou
potentiel chimique) et c/Jconv calculee sur la base de
1/n; (2) l'energie chimique Uv perdue par molecule
dans le processus de conversion, sachant que cette
energie pour des systemes reels avoisine les 0.8 eV.
Des resultats pour les differents schemas sont
recapitules dans le tableau 5 dans des conditions
de rayonnement de type global afin d'eliminer
!'influence des conditions atmospheriques (vapeur
d'eau, concentrations d'ozone, etc.).
Les conclusionsdes auteurs sont les suivantes : les
systemes apparaissant les plus interessants sont S2
et en particulier D4 [4]; par ailleurs, les rendements
de ces systemes ne peuvent respectivement depasser
dans la pratique 10 % et 16%. Un systeme promet­
teur de type Dual-Bed evoque par Bolton [5) consis­
terait a separer (par une membrane par exemple)
les zones de production d'hydrogene et d'oxygene et
ce afin de permettre une meilleure optimisation des
deux reactions.
Energie perdue par photon Longueurs d'onde (nm)
(eV) Ag ou AI AI
0.49 420
0.37 775
0.60 680
0.80 610
1.00 555
0.31 1340
0.38 655 930
0.31 910 2610
0.60 785 1465
0.80 720 1120
1.00 655 925
0.4 ,.--------�--�------,
0.3
�
c
·o 0.2
E
..
0.1
0.38 eV
S2 S4
134 nm
0 ��---�-----------��
300 500 700 900 II 00 1300 1500
wavelength/om
FIG. 5 - Rendements de Ia conversion en energie de
Gibbs pour les schemas de type S. Les !ignes verticales
correspondent aux conditions ideales ; les courbes
descendantes relient les points Up (eV) > Uoptimum
Considerant les progres accomplis dans le procede
photoelectrochimique, ceux-ci sont considerables re­
lativement aux premieres experiences de Fujishima
et Honda (1972) [16). Ainsi, des rendements de 13
% ont pu etre obtenus avec des cellules utilisant
une photocathode de type p-InP sur laquelle est
deposee du Pt. Les cellules a photoanode en semi­
conducteurs de type n-CdS, n-Ti02 et n-SrTi03,
ont donne des rendements de 10%.
Les voies de developpement concernent alors
!'amelioration de !'absorption lumineuse soit par
la modification de la structure du semi-conducteur
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 7
ou par couplage avec des structures photosensibles
comme des films colorants qui absorbent une par­
tie plus large du spectre lumineux; la protection du
semi-conducteur contre la corrosion acqueuse neces­
site aussi d'etre amelioree avec l'emploi de films pro­
tecteurs. Notons qu'un systeme de type Dual-Bed est
experimente par les suisses; celui-ci comprend une
anode en couche mince de W03 polycristallin et une
cathode en Ti02. Des travaux de developpement sur
ce systeme sont axes sur la recherche de nouveaux
materiaux d'electrodes comme !'hematite (Fe203)
et AgCl pour !'anode ou encore sur le developement
de pigments organiques.
Une voie parallele est aussi developpee; elle
consiste en un systeme integre comprenant une cel­
lule photovolta"ique et un electrolyseur. Deux types
de cellules photovoltaiques (AsGajGainP2 et a­
Si) ont pour cela ete couples a une cellule d'elec­
trolyse alcaline avec des electrodes en platine et ont
donne un rendement global respectivement de 16%
et 7.8%.
4 . 2 Photoelectrolyse de l 'eau
L'electrolyse consiste adissocier l'eau en hydro­
gene et en oxygene au moyen d'un courant electrique
continu traversant un electrolyte dispose entre deux
electrodes : !'anode et Ia cathode. Pour fournir le
courant electrique, deux possibilitees sont envisagees
comme le montre le schema de Ia figure 5.
Cellule solaire--------> Energie Clectrique ------>Elcctrolyse-->H2
I A
Energie solaire
I I
I
I Vapeur I
Capteur solaire --------->Turbine
FIG. 6 - Schema d'obtention, a partir de l'energie
solaire, d'energie electrique pour l'electrolyse
Dans le cadre de la photoproduction d'hydrogene
solaire, !'option qui nous interesse est celle ot"1 des eel­
Jules solaires sont employees pour fournir le courant
electrique; cette option est aussi Ia plus couramment
developpee parmi les techniques de photoproduction
du fait des rendements realises par les cellules pho­
tovoltaiques (> 15 %) et les electrolyseurs (> 75 %).
La reaction electrochimique s'ecrit
aIa cathode, 4H20 + 4e -+ 2H2 + 4 0H- (7)
soit
a!'anode, 40H- -+ 2H20 + 02 + 4e (8)
2H20 + (Electricite) -+ 2H2 + 02 + (Chaleur)
(9)
Cette reaction de decomposition necessite un apport
d'energie electrique, dependant essentiellement de
l'enthalpie et de l'entropie de reaction. Le potentiel
theorique de la decomposition est de 1.481 v a298
K. Les valeurs classiques des potentiels des cellules
industrielles sont de l'ordre de 1.7 a 2.1 v, ce qui
correspond a des rendements d'electrolyse de 70 a
85 %. La consommation electrique des electrolyseurs
industriels (auxiliaires compris) est generalement de
4 a6 kWh/Nm3H2 , et il convient d'eliminer en per­
manence la chaleur degagee liee aux irreversibilites.
Les differents types d'electrolyseurs utilises pour
operer (9) sont
1. Les electrolyseurs alcalins a basse tempera­
ture : !'electrolyte est une solution alcaline
(KOH) atemperature de 70 a145 C; le rende­
ment varie de 77 a91 %, Ia consommation de
3.6 a4.9 kWh/Nm3H2 et la pression en sortie
se situe entre 1 a40 bars;
2. Les electrolyseurs ahaute temperature : !'elec­
trolyte est une membrane en ceramique Y203
conductrice d'ions 02
-; Ia temperature de
fonctionnement varie de 800 a 1000 c, le
rendement energetique de 90 % a 100 %
et la consommation electrique de 3.9 a 4.2
kWh/Nm3H2 . La pression de sortie varie de
1 a30 bars;
3. Les electrolyseurs aelectrolyte polymere solide
(SEP ou MEP) : !'electrolyte est une mem­
brane polymere solide avec une couche de ca­
talyseur de chaque cote. Ces deux couches
agissent en tant qu'anode et cathode de Ia
cellule electrochimique. Le proton passe d'un
groupe sulfonique a un autre sous !'influence
d'un champ electromoteur, produisant !'hydro­
gene ala cathode. Les etapes successives sont
comme suit : dissociation de l'eau et produc­
tion de !'oxygene; echange de proton atravers
Ia membrane solide; conduction d'electron par
!'alimentation d'energie et enfin formation de
l'hydrogene. Notons qu'a hautes temperature
et presssion, la consommation de la MEP est
reduite et les rendements sont ameliores.
Il convient aussi de mentionner l'electrolyse sur
membrane alcaline, connue sous le nom de IMET
(Inoryanic Membrane Electrolysis Technology) , avec
plusieurs dizaines d'unites de petite capacite com­
mercialisees depuis 1989.
En pratique, l'electrolyse industrielle retient en
general !'option de !'electrolyte a solution aqueuse
d'hydroxyde de potassium dont la concentration va­
rie en fonction de Ia temperature (typiquement de
25 % en masse a80 C jusqu'a40 % a160 C). Pour
les electrolyseurs de petite capacite, differentes choix
(dont la MEP) peuvent etre faits selon le construc­
teur.
Notons par ailleurs que l'eau introduite doit etre
Ia plus pure possible car les impuretes demeurent
dans l'equipement et s'accumulent au fil de l'elec­
trolyse, perturbant in fine les reactions electroly­
tiques par formation de boues et action des chlorures
sur les electrodes. Une specification importante sur
8 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
l'eau porte sur sa conductivite ionique (inferieure a
quelques p,Sjcm).
Concernant les applications actuelles, on peut ci­
ter l'exemple d'une compagnie de bus californienne,
qui opere depuis Juillet 2000 plusieurs unites de pro­
duction d'hydrogene, dont deux electrolyseurs de
technologies alcalines. L'un des electrolyseurs est
couple a un ensemble photovoltaique, d'une puis­
sance nominale de 37 kW, ce qui permet une pro­
duction renouvelable d'hydrogene. Celui-ci alimente
une fl.otte limitee de vehicules ahydrogene, ainsi que
deux bus fonctionnant avec de l'Hythane, melange
d'hydrogene (15 % en volume) et de gaz naturel.
Les perspectives economiques de la photoelectro­
lyse sont en fait directement reliees au cof1t du kW
photovoltalque; les chiffres annonces varient selon
les auteurs : entre 10 a40 $fGj et 15 a25 $fGj.
4 . 3 Autres systemes de photoproduction
Partant de [5], on analyse ici tres brievement,
ce en quoi consiste les autres procedes de photopro­
duction d'hydrogene. On a ace sujet (1) !'utilisation
de systemes photochimiques, en mettant en ceuvre
des demi-reactions de reduction ou d'oxydation, ou
encore plus rarement des reactions completes (Ka­
takis et al. , 1992,1994) a partir de certaines mole­
cules de type EDTA, MV2+ , etc. (2) !'utilisation de
systemes photoelectrochimiques micro heterogenes.
Dans ce procede le semi-conducteur prend la forme
de fines particules en suspension dans un solvant (en
general une solution acqueuse); cela est notamment
decrit par Kalyanasundaram (1987); (3) !'utilisa­
tion de systemes photobiologiques. Dans ce cas, des
organismes photosynthetiques operent dans la na­
ture une vaste production de combustibles, stockant
du coup l'energie du soleil. Il s'agit alors davantage
d'une reduction du C02 en hydrates de carbone que
d'une production d'hydrogene proprement dite, tou­
tefois il est possible de mettre en place des conditions
tel que le processus photosynthetique en question
soit couple aun enzyme du type hydrogenase ou ni­
trogenase. On peut consulter a ce sujet les etudes
de Greenbaum (1988), Benemann (1994) ou Markov
et al. (1995). Les microalgues (algue verte, cyano­
bacteria) demeurent par ailleurs les systemes pho­
tobiologiques les plus efficaces avec un rendement
avoisinant 10 %; (4) !'utilisation de systemes hy­
brides, ce qui consiste, dans le cadre des systemes
photoelectrochimiques en la combinaison de mole­
cules et semi-conducteurs et (5) la mise en ceuvre de
systemes aphotodegradation. Il s'agit lade valori­
ser la destruction de substrats organiques tels que
polluants.
4-4 Production a partir de l 'energie thermique
L'hydrogene peut etre produit al'aide de cycles
thermochimiques. Ces cycles sont des reactions de
dissociation, fortement endothermiques, ou des re­
actants tels gaz naturels (dont methane en particu­
lier) ou eau sont dissocies afin de produire, entre
autres, de l'hydrogene. Incidemment, l'energie ther­
mique du rayonnement solaire est convertie en i'mer­
gie chimique qui est celle du combustible produit.
La chaleur importante a fournir aux reactions
de dissociation requiert des temperatures tres ele­
vees (2500 K pour la dissociation thermique directe
de l'eau), aussi on assode aces procedes, des cap­
teurs solaires a forts ratios de concentration. Tou­
tefois, etant donne les contraintes liees a !'obten­
tion de telles temperatures (contraintes techniques,
sur le gisement solaire, etc.), !'utilisation de cycles
multi-passes, consistant en une suite de reactions
chimiques dont le bilan correpond ala dissociation
recherchee, permet de travailler ades temperatures
de reactions intermediaires plus basses.
Les 1ec et 2nd principes de la thermodynamique
sont appliques a l'etude des transformations ther­
mochimiques : Le 1ec principe determine le mini­
mum d'energie solaire requis pour produire un com­
bustible ou une espece chimique particuliere; dans
notre cas, il s'agit de l'hydrogene. Le 2"d principe
informe, entre at1tres, sur la possibilite ou non, de
mettre en oeuvre physiquement une transformation
donnee, afin de produire le combustible.
Un cycle thermochimique elementaire peut etre
schematise par la transformation
reactants -+ produits (10)
L'energie totale necessaire ala reaction chimique
(10) equivaut ala variation d'enthalpie de reaction
b:..Hrxn; celle-d est egale a la variation d'energie
libre (de Gibbs) de la reaction D..Grxn (energie non
degradee, electrique par exemple) plus la quantite,
sous forme thermique (solaire), TD..srxn, necessaire
acompenser les irreversibilites .
Energie
FIG. 7 - Variations de �Hrxn, �Grxn et T�Srxn avec
la temperature
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 9
D..Grxn decroit avec la temperature, comme le
montre la figure 7. De ce fait, le rapport
D..Grxn/TD..srxn (travail sur energie thermique) de­
croit aussi lorsque la temperature augmente; pour
D..Grxn < 0, la reaction (10) procede spontanement
dans le sens de droite, pour une certaine quantite de
chaleur fournie.
Un modele thermodynamique (1e, et 2nd prin­
cipes) pour l'etude des performances de la produc­
tion thermochimique solaire, tire de [45] d'apres
Steinfeld et Palumbo (cf. §.4), est ici presente.
Dans ce modele, un cycle complet est consi­
dere depuis la dissociation des reactants en pro­
duits a la recombinaison des produits en reactants,
comme l'illustre la figure 8. Ce cycle procede comme
suit : (1) le rayonnement solaire Es est concentre
au niveau d'un recepteur a temperature TH' et cela
compte tenu des pertes thermiques (rayonnement re­
flechi); (2) les reactants, entrant a temperature am­
biante TB donnent apres reaction, des produits, sor­
tant a temperature TH; (3) une quantite de chaleur
Qe est alors extraite des produits entre TH et TB;
(4) les produits a temperature TB alimentent une
pile a combustible supposee ideale qui fournit alors
un travail WFC et une quantite de chaleur QFe a
partir de la reaction de recombinaison des produits
en reactants a temperature TB.
Reactants
@To
w.-c
Q,-c
FIG. 8 - Schema d'un cycle thermochimique solaire
ideal pour le calcul de l'exergie
Dans cette analyse, on considere en premier lieu
le rendement d'absorption du concentrateur. Pour
les systemes a hautes temperatures (> 1000 K), le
recepteur du concentrateur consiste en une cavite
isolee thermiquement destinee a recevoir le rayonne­
ment solaire concentre, par un petit orifice, en vue de
minimiser les pertes par reflexion. Sur cette base, le
rendement est donne par la relation (11) en fonction
du rayonnement solaire incident Inormal a la sec­
tion de !'orifice Aarifice, de la constante de
_
Stefan­
Boltzmann u et du ratio de concentration Cdonne
par la relation (12).
uT4
'T/abs = 1- !!
IC
C=
Qorifice
IAorifice
(11)
(12)
Le rayonnement solaire absorbe fournit alors, la cha­
leur necessaire a la reaction endothermique de dis­
sociation; le rendement de conversion de l'energie
solaire en energie chimique est ensuite donne par
l'exergie tel que
nD..Grxn1298K
'f/exergie =
Es
avec n le debit molaire de reactants.
(13)
Pour determiner la limite maximale de cette exer­
gie, il faut appliquer le 2nd principe de la thermody­
namique. Considerons cette approche du probleme
consistant a dire que le cycle thermochimique sert
au final, a produire de l'energie chimique (correspon­
dant a un travail Wpc et de la chaleur Qpc produits
a TB) a partir d'une energie thermique (degradee).
Alors, le rendement de conversion est necessairement
limite par le rendement de Carnot d'une machine
thermique equivalente entre les temperatures TH et
TB et de ce fait on peut ecrire
'TJexergie,max = 'T/abs X 'T/Carnot
(14)
Par consequent, un compromis est a trouver sur la
temperature TH afin d'assurer un rendement de Car­
not maximal avec le mains de pertes sur l'absop­
tion. La temperature maximale que peut donner le
concentrateur, notee T8t, est donnee par
_ (IC)o.25
Tst- -
(J
(15)
A cette temperature tout rayonnement rec;u est aus­
sit6t reflechi, ce qui correpond a une exergie nulle
'TJexergie,max = 0 (en effet, aucune chaleur n'est
transmise au processus chimique). La temperature
optimum Topt se situe en dec;a de Tst et est obtenue
en posant
8'T}exergie,max
= O
8T
(16)
ce qui revient a resoudre !'equation
(17)
avec a l'absorptivite et E l'emissivite du recepteur.
La resolution numerique de !'equation (17) donne les
resultats de la figure 9 ou l'on retrouve les tempe­
ratures Tapt pour les differents ratios 1000,5000, · · ·
40000 en assimilant le recepteur a un corps noir; ces
temperatures chutent quelque peu lorsque les pertes
par conduction et convection au niveau du recepteur
sont incluses.
10 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
'llexcrgy,idclll
Camot
0.9
0.8
0.7
0.6
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0 ���--��--�--��--���--�J_�
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 400(
Temperature IKI
FIG. 9 - 1Jexergie,ma:c en fonction de Tn et C pour un
recepteur ideal (corps noir)
L'expression de l'exergie (< T/exergie,max) compte
tenu que
est
avec
w - · LlGI
FC - n produitsTB �rea.c:ta.ntsTB
Qpc = -TB nfls iP''oduitsT8-->,'eactantsT8
(18)
Wpc
T/exergie =
Es (19)
Wpc = Es-(Qreflechi + Qe + Qpc) (20)
On peut recapituler le bilan des irreversibilites
produites au niveau du reacteur : Irrreacteur et
consecutives au passage des produits de TH aTB :
Irre, et verifier que l'on retrouve bien le rendement
de Carnot. Pour cela on a
I
(-Es) (Qreflechi )
rrreacteur =
TH
+
TB
ainsi que
+ri�s lreactantsT8---4-produitsTH (21)
Le rendement maximal qui doit correspondre au ren­
dement de Carnot est alors donne par
Le present modele thermodynamique est appli­
cable a tous les cycles thermochimiques bases sur
l'energie solaire. L'exergie obtenue par cette ap­
proche, permet de definir le potentiel (i. e. cout) in­
dustriel des procedes : Au plus que l'exergie est ele­
vee, relativement ala limite maximale [donnee par
(14)], au plus que la surface de captation solaire est
reduite au vu d'une production de combustible so­
laire, asavoir l'hydrogene, donnee. Aussi et partant
de ce modele, on peut se faire une idee des per­
formances des principaux procedes thermochimiques
envisages pour produire l'hydrogene solaire.
Quelques procedes de la production thermochi­
mique sont donnes dans ce sens.
4 . 5 Dissociation thermique directe de l 'eau
La dissociation thermique directe de l'eau, ou
thermolyse, est operee a des temperatures elevees
(2500 K) apartir de la vapeur d'eau avec des precau­
tions importantes quant ala recombinaison (explo­
sive) des produits dissocies. La separation de l'hy­
drogene peut etre faite par diffusion (Fletcher et
Moen, 1977) en utilisant une membrane poreuse au
regime d'ecoulement de Knudsen (theorie cinetique
des gaz), par le procede catalytique (Thara, 1980;
Fletcher, 1999) ou par separation abasse tempera­
ture (Diver et al. 1983; Lede et al. 1987) apres refroi­
dissement rapide par injection de gaz froids ou par
detente dans une tuyere. Cette derniere methode in­
troduit neanmoins un degre eleve d'irreversibilites,
malgre son efficacite a empecher la recombinaison
des produits [29].
Des travaux interessants sur la dissociation ther­
mique solaire directe de l'eau a haute temperature
ont ete menes par Kogan (28, 29, 32, 30] al'institut
scientifique Weizmann, Israel. Dans ces travaux, un
systeme adouble concentrateur est utilise (cf. figure
10) pour obtenir des temperatures de l'ordre de 2500
K. Pour resister aces temperatures, du zirconium est
employe au niveau du recepteur (reacteur).
FIG. 10 - Capteur solaire a double concentrateur
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 11
Plaque metalliquc
rcfroidie it l'eau
Entree del
Ia vapeur
Vers pompc il ------+I(@Jt�
hydrogene
FIG. 11 - Section droite du reacteur
Dans de telles conditions, une dissociation par­
tielle est alors observee avec formation d'un melange
de H20, HO, H, 0, H2 et 02• La separation de l'hy­
drogene et de l'oxygene se fait par diffusion des gaz
a travers une membrane ceramique poreuse de zir­
conium, choisie eu egard au rapport eleve des poids
moleculaires de l'oxygene et de l'hydrogene. Les de­
tails du reacteur, oil est operee la dissociation, sont
donnes par le schema de la figure 11.
Les evaluations theoriques menees par l'auteur
[28], sur la production d'hydrogene, donnent un de­
bit molaire d'hydrogene H de 0.0055 molfs, pour
les conditions : ecoulement de Knudsen; debit mas­
sique d'alimentation en eau, unitaire; temperature
de 2500 K; pression des gaz diffuses et non diffuses
de respectivement 0.005 bars et 0.05 bars et pour­
centage de diffusion de 50 %. En pratique, les tests
effectues ont aboutis ades productions d'hydrogene,
de 20 %, superieures aux predictions theoriques, ce
qui correspond aussi aune dissociation de l'eau, de
25 %. Aussi et d'une maniere generale, il a ete ob­
serve que le rendement thermodynamique du reac­
teur augmentait avec !'augmentation de la tempera­
ture de reaction et la diminution de la pression en
amont de la membrane poreuse separatrice.
Les perspectives en vue d'ameliorer les rende­
ments du procede sont optimistes; elles concernent
essentiellement le developpement de membranes po­
reuses plus performantes et conservant leur permea­
bilite [30] ainsi qu'une evacuation appropriee, par le
biais d'injecteurs, de la vapeur non dissociee [32].
Toutefois et d'une maniere plus generale, les hautes
temperatures necessaires ala dissociation thermique
directe posent encore de serieux problemes : d'une
part le rendement d'absorption etant limite acause
des pertes radiatives importantes, il y a diminution
de l'exergie du cycle; d'autre part, des contraintes
importantes pesent sur les materiaux utilises. Ces
problemes sont al'origine d'une orientation des re­
cherches vers la voie des cycles thermochimiques
multi-passes.
4 . 6 Cycles thermochimiques multi-passes de disso­
ciation de l 'eau
Ces cycles permettent de pallier aLx problemes
lies aux temperatures elevees et aux techniques de
separation H2/02 que necessite la dissociation ther­
mique directe.
Le processus thermochimique multi-passes le
plus simple correpond aux cycles a deux etapes,
schematise pas les transformations suivantes
H20+A ---+ B+H2 a T1
B ---+ 1/202+A a T2
(24)
A et B sont des intermediaires reactionnels (hy­
drures, oxydes ou metaux) choisis tels que les tem­
peratures T1 et T2 soient les plus faibles possibles.
Differents cycles (deux etapes et plus) ont ete etu­
dies pour cela. On peut citer, sans etre exhaustifs, les
cycles qui utilisent des chlorures ferreux, les cycles
fondes sur la dissociation du sulfate de magnesium
ou d'oxydes metalliques (CdO, ZnO) ou encore les
cycles bases sur la decomposition de l'acide sulfu­
rique.
Les difficultes liees aces cycles sont nombreuses;
elles concernent principalement : (1) les bilans de
matiere et les avancements incomplets de reactions
impliquant une derive dans le temps du cycle, suite
aux irreversibilites; (2) la necessite d'un taux de re­
versibilite par passe extremement eleve, et (3) les
difficultes liees al'emploi de certains composes chi­
miques (reactions secondaires, corrosion).
Steinfeld [44] retient un cycle thermochimique a
deux passes base sur les reactions redox de Zn/ZnO.
La premiere passe est une dissociation endother­
mique de ZnO(s) en Zn(g) et 02 a2300 K en util­
sant de l'energie solaire concentree
ZnO ---+ Zn+0.502 (25)
La seconde passe, exothermique consiste en l'hydro­
lyse de Zn(l) a700 K pour former H2 et ZnO(s);
ce dernier est separe naturellement pour etre recycle
dans la premiere reaction.
Zn+H20 ---+ ZnO+H2 (26)
L'hydrogene et l'oxygene sont done obtenus adiffe­
rentes passes, ce qui elimine la necessite d'un pro­
cede de separation de gaz ahaute temperature. une
12 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
analyse basee sur le second principe de la thermody­
namique a montre une exergie maximale de conver­
sion de 29 % pour une temperature en cavite du
recepteur de 2300 K et un ratio de concentration
correpondant de 5000.
Une analyse economique menee par l'auteur sur
la base d'une large installation disposant d'un re­
acteur solaire de 90 MW et consistant en une pro­
duction d'hydrogene au niveau de l'hydrolyseur de
61 millions de kWh/an, indique qu'il est possible
d'atteindre un cout de l'hydrogene solaire se situant
entre 0.13 et 0.15 $/kWh, ce qui semble competi­
tif devant les autres procedes de production renou­
velables tels que l'electrolyse a partir d'electricite
d'origine solaire.
Par ailleurs d'autres paires redox telles que
Ti02/Ti0x , Mn304/MnO et Co304jCoO ont
aussi ete experimentes, mais ont aboutis a une faible
production d'hydrogene.
Concernant les cycles multipasses, Serpone et al.
considerent un cycle a trois passes base sur la de­
composition thermique de H2S04 a 1140 K et un
cycle a quatre passes base sur !'hydrolyse de CaBr2
et FeBr2 a 1020 K et 870 K respectivement. Ces
cycles presentent une exergie limitee a cause des ir­
reversibilites associees au transferts de chaleur et a
la separation des gaz.
4 . 'l Decarboneisation des gaz naturels
Le vaporeformage des gaz naturels, en particu­
lier du methane, est le principal procede utilise ac­
tuellement pour produire l'hydrogene. Ce procede
qui peut etre schematise par la reaction (27) contri­
bue fortement aux emissions de C02 dans !'atmo­
sphere (environ 7 tonnes de C02 par tonne de H2
produit)[31] et de fait conduit a chercher une solu­
tion de rechange.
Des etudes comparatives ont ete menees par Stein­
berg et Cheng (43] a propos des differents procedes
de production d'hydrogene a partir des carburants
fossiles et ant montre l'interet de recourir a la de­
composition thermique des gaz naturels. Cette me­
thode consiste, a partir d'un apport d'energie (so­
laire, arc a plasma...etc), a decomposer dans un reac­
teur chimique le methane en carbone (co-production
de charbon) et hydrogene.
Les possibilites de la methode ont ete discutees
par Sandstede [41] et Fulcheri et Schwab [17]. Dif­
ferents procedes techniques peuvent etre envisages
dans le sens de la decomposition thermique tant que
le ratio !fJ n'est pas tres eleve (composants carbones
hors gaz naturels et hydrocarbones), ceci pouvant
engendrer des pertes enegetiques [21].
A ce titre, le rayonnement solaire concentre peut
etre utilise pour alimenter en energie le procede de
decompostion thermique. En pratique et pour le me­
thane par exemple, la decomposition thermique est
operee dans un reacteur situe au niveau d'un concen­
trateur solaire et parcouru par le gaz a decomposer
ainsi que des gaz auxilliaires. Une fenetre est dis­
posee a la paroi du reacteur pour que le rayonne­
ment solaire atteigne le methane et permette ainsi
a la reaction chimique de dissociation d'avoir lieu.
Cette irradiation directe des reactants est tres avan­
tageuse dans le sens oil elle permet un transfert effi­
cace d'energie directement a l'endroit de la reaction
en remediant ainsi aux limitations dues a l'emploi
d'echangeurs de chaleur [21]. La decomposition du
methane produit alors de l'hydrogene et du carbone
selon la reaction
(28)
La proportion de methane non reactant que l'on no­
tera XcH4 depend de la pression et de la tempera­
ture a l'interieur du reacteur
'
comme le montre la
figure 12.
...
J:
(.)
X
T (K)
FIG. 12 - Dissociation thermique du methane
XcH4 en fonction de P et T.
Par ailleurs, dans une experience de demonstra­
tion conduite recemment. un reacteur tubulaire ae­
rosol a quartz de 25mm de diametre a ete utilise avec
du CH4 sous forme vapeur diluee a 5% et entoure par
de l'argon gazeux. Le reacteur chimique a ete Soumis
a un flux solaire de 2400 kW/m2 et une dissociation
du methane d'environ 90 % a ete observee. Les par­
ticules de carbone en suspension dans le reacteur ont
en fait la propriete de favoriser un transfert de cha­
leur important en absorbant le rayonnement solaire
concentre.
Toutefois, un des problemes techniques majeur
lie a ces reacteurs se situe au niveau de l'ecran a
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 13
travers lequel affiue le rayonnement solaire. En effet,
les particules de carbone g€merees apres la reaction
de dissociation qui sont irradiees par le rayonnement
solaire et portees aincandescence, y adherent et le
detruisent par surchauffe.
Un reacteur de type vortex a ete developpe au
Weizmann Institute of Science, Israel pour remedier
ace probleme [31]. Ce reacteur est schematise par
la figure 13.
FrG. 13 - Schema d'une section droite du reacteur de
type vortex pour Ia decomposition thermique solaire du
methane
On notera enfin que d'une mamere generale et
d'un point de vue thermodynamique, l'exergie maxi­
male dans le procede de decomposition thermique
solaire du methane se situe theoriquement aux en­
virons de 35 % pour une temperature de 1500 K au
niveau du reacteur (cavite du recepteur) et un ra­
tio de concentration de 1000; elle chute a21 % si la
chaleur des produits sortants du reacteur n'est pas
recuperee; on peut se referer pour cela au modele
schematise sur la figure 8.
4 . 8 Systeme hybride d'electrolyse a haute tempera­
ture
Pour achever d'exposer les differentes techniques
de production d'hydrogene solaire, on souhaite pre­
senter, en rupture avec les autres methodes, un sys­
teme de production d'hydrogene solaire conc;u et ex­
perimente aux USA par Veziroglu et al. [49]. Ce
systeme permet une augmentation des rendements
grace a l'emploi de collecteurs hybrides associes a
un electrolyseur ahautes temperatures. Son schema
de principe est decrit comme suit : lorsque la tem­
perature de l'eau augmente, l'energie electrique ne­
cessaire a operer l'electrolyse se trouve diminuee;
lorsque de la vapeur d'eau ahaute temperature est
utilisee ala place de l'eau, l'energie electrique dimi­
nue encore davantage. Ainsi, une quantite d'energie
sous forme degradee (chaleur) est utilisee pour re­
duire la quantite d'energie sous forme noble (travail
electrique) requis a mener l'electrolyse. Un synop­
tique du systeme est donne par la figure 14.
FIG. 14 - Systeme hybride de production d'hydrogene
solaire a haute temperature
Sur ce schema, on obsreve que l'energie du rayon­
nement solaire est captee au niveau du collecteur
hybride. Une partie de cette energie est convertie en
courant continu grace ades cellules photovoltaiques;
le courant electrique produit sert aalimenter l'elec­
trolyseur ahaute temperature. Une autre partie est
convertie en chaleur qui est utilisee pour vaporiser
l'eau. La vapeur d'eau obtenue ahautes temperature
et pression est dirigee, de maniere regulee a l'aide
d'un systeme de stockage, vers l'electrolyseur, tan­
dis que la chaleur en exces est sensee etre valorisee
au niveau d'une installation industrielle.
L'experimentation aete simultanement menee en
des endroits ou les ressources solaires sont variables
(Atlanta, Boulder, Miami, Phoenix, Salt Lake City).
Les collecteurs utilises ont ete par ailleurs munis
de systemes de poursuite solaire selon six variantes
concernant la poursuite (2D, rotation autour de l'axe
Nord-Sud parallele al'a.xe de la terre, rotation au­
tour de l'axe Nord-Sud parallele au cercle longitudi­
nal, rotation autour de l'axe azimuthale a hauteur
fixe et rotation autour de l'axe Est-Ouest). Les resul­
tats obtenus montrent que le systeme hybride base
sur l'electrolyse ahaute temperature est plus perfor­
mant que le systeme d'electrolyse acellules photo­
voltai:ques classique (basse temperature). Du point
de vue de la production d'hydrogene, les avantages
du systeme hybride par rapport au systeme classique
sont d'apres les auteurs : une efficacite accrue de 27
% pour une temperature d'electrolyse de 200 C, 45
% pour une temperature d'electrolyse de 600 C et
63 % pour une temperature d'electrolyse de 1000 C.
Par ailleurs, en tenant compte de la co-generation
de chaleur, le systeme hybride atteint 198 % d'effi­
cacite supplementaire par rapport au systeme clas­
sique. D'autres conclusion relatives au systeme de
poursuite montrent que la configuration en poursuite
2D demeure la plus efficace. Enfin, au regard du lieu
d'experimentation, il a d'une maniere generale ete
degage que au plus que les valeurs de la latitude, de
l'humidite, de la vitesse du vent sont faibles, que les
valeurs de la hauteur, de la temperature, de l'indice
de clarte du ciel et de rayonnement sont elevees, au
14 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
plus que le rendement de production d'hydrogene est
eleve.
5. Stockage de l'hydrogi'me
II a deja ete souligne le role determinant que joue
le stockage dans la viabilite d'un systeme a energie
solaire. Avec la production d'hydrogene solaire, c'est
un stockage sous forme chimique de l'energie solaire
qui est envisage et cela ne peut etre realise qu'en se
dotant de systemes economiques et fiables capables
d'assurer le stockage du gaz d'hydrogene produit.
A ce propos, plusieurs references [38, 27] montrent
bien que cela constitue le point decisif d'un systeme
d'energie base sur l'hydrogene, en l'occurence so­
laire.
Les techniques de stockage utilisees dans le cas
des gaz naturels et industriels, peuvent etre envi­
sagees pour le stockage de l'hydrogene. Ces tech­
niques consistent d'une part en la liquefaction de
l'hydrogene en vue d'un stockage dans des reservoirs
cryogeniques et d'autre part en la compression de
l'hydrogene en vue d'un stockage a haute pression.
Une autre solution consiste a utiliser le phenomene
d'adsorption de materiaux poreux carbones ou d'hy­
drures metalliques pour contenir I'hydrogene.
Dans le cadre de notre systeme d'energie a hy­
drogene solaire, une analyse de ces differentes voies
est presentee.
5. 1 Stockage de l 'hydrogene liqv.ide
La liquefaction utilise l'importante variation de
densite entre les etats gazeux et liquide (a tempera­
ture adequate pour une pression du liquide proche
de la pression atmospherique). Les cycles de liquefac­
tion de l'hydrogene les plus simples sont le cycle de
Linde ou la detente Joule-Thompson. La liquefaction
par le cycle de Linde exige un refroidissement prea­
lable au moyen d'azote liquide ou bien !'utilisation
d'une turbine pour refroidir la vapeur a haute pres­
sion. Les cycle de Claude ainsi que de Haylandt sont
aussi utilises; ils utilisent des echangeurs de chaleur
supplementaires et davantage de compresseurs et de
turbines pour diminuer le travail de liquefaction.
A cause de la tres basse temperature de lique­
faction de l'hydrogene (20 K sous la pression atmo­
spherique), le stockage de l'hydrogene liquide est peu
economique (a titre d'exemple, le prix de l'hydrogene
liquide envisage comme combustible de transport est
deux fois superieur a celui de l'hydrogene produit a
l'etat gazeux [2]). Les raisons sont d'une part, le cout
eleve de l'energie consommee pour la liquefaction (il
faut fournir 3.228 kWh/kg pour liquefier l'hydrogene
contre 0.207 kWh/kg pour la liquefaction de l'azote
par exemple [33]); d'autre part, le cout important
des reservoirs aptes a contenir l'hydrogene pour de
longues periodes.
Ce cout decoule du fait que le stockage de l'hy-
drogene liquefie necessite des reservoirs cryogeniques
performants, eventuellement munis d'une paroi rem­
plie d'azote liquide. Ces reservoirs ont une forme ge­
neralement spherique afin de minimiser le rapport
surface sur volume et reduire du meme coup le trans­
fert de chaleur. Cependant, une isolation thermique
optimale est insuffisante car une generation interne
de chaleur peut avoir lieu dans le reservoir, entral:­
nant une augmentation dans la complexite de !'ins­
tallation.
Pour comprendre cela, il faut considerer un pa­
rametre lie a la nature de la molecule de dihydro­
gene. La molecule de dihydrogene se presente sous
deux formes : le para-hydrogene p - H2 et l'ortho­
hydrogene n - H2 selon respectivement l'antiparalle­
lisme et le parallelisme des spins nucleaires des deux
atomes H constituant la molecule. A la temperature
ambiante, la teneur a l'equilibre est de 25% de p-H2
et 75 % de n - H2; pour une temperature de 20 K la
teneur a l'equilibre est voisine de 100 % de p-H2 . In­
cidemment, le probleme qui se pose est le suivant : la
conversion d'ortho-hydrogene en para-hydrogene est
exothermique (527 kJ/kg) et Ia chaleur de conver­
sion a 20 K est legerement superieure a l'enthalpie
de vaporisation de l'hydrogene; lorsque l'hydrogene
est liquefie, la temperature passe rapidement de 300
K a 20 K, correlativement, la conversion de l'ortho­
hydrogene en para-hydrogene necessite, en I'absence
de catalyseur, un temps plus long (plusieurs jours)
avant d'atteindre l'equilibre. De fait, la conversion se
poursuit apres entrepot de l'hydrogene dans le reser­
voir et equivaut a une generation interne de chaleur
entral:nant !'evaporation d'une quantite importante
de liquide (plus de la moitie de la quantite initiale).
Pour eviter ces pertes on dispose dans le liquefac­
teur un catalyseur performant (du charbon actif ou
de l'oxyde ferrique) et on absorbe la chaleur degagee
en refroidissant, en general a l'azote liquide. Cette
etape supplementaire dans la preparation de l'hy­
drogene liquide se repercute sur le cout global du
stockage par liquefaction.
5. 2 Stockage par compression
Le stockage par compression est le procede par
lequel le gaz est conserve, pressurise dans des reser­
voirs plus ou moins robustes. Ce procede est plus
aise a mettre en o:mvre que le stockage par lique­
faction, toutefois la densite de l'hydrogene obtenue
reste tres inferieure de celle de l'hydrogene liquide.
Ainsi, a une pression de 1 bar, la masse volumique
de l'hydrogene liquide a 20 K est de 71.1 kg/m3;
pour l'hydrogene a 293 K, elle est de 0.0827 kg/m3
a 1 bar, 14.49 kg/m3 a 200 bars et 23.66 kg/m3 a
350 bars. Par consequent, pour avoir une energie dis­
ponible par m3 importante, il est necessaire d'aug­
menter les pressions de stockage et done le travail de
compression.
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 15
Cependant, des pressions de stockage elevees en­
tral:nent davantage de contraintes appliquees au re­
servoir. Incidemment, la resistance du reservoir im­
plique une augmentation de son poids avide, d'ou
limitation du poids supplementaire d'hydrogene a
stocker. Cela fait du stockage par compression, un
procede reserve ades quantites relativement mode­
rees d'hydrogene.
Pour mettre a l'epreuve les possibilites du sto­
ckage par compression, on peut examiner le cas d'ap­
plication automobile, sachant que les perspectives de
transition aun systeme d'energie ahydrogene sont
fortement tributaires de la capacite a stocker l'hy­
drogene combustible abard des vehicules. On peut
alors montrer que pour assurer une autonomie de 500
km aun vehicule standard (puissance de 74 kW, vi­
tesse de 100 km/h et pertes dues au rendement du
moteur a30 %), il faut un reservoir d'hydrogene a
200 bars de 1 m3 de volume et un poids correspon­
dant d'environ 500 kg. Dans ces conditions, le sto­
ckage par compression semble serieusement limite.
5. 3 Stockage par adsorption
Certains materiaux poreux comme les charbons
actifs ant la propriete d'adsorber les gaz de maniere
efficace. Ils sont constitues par des micro-cristaux
de graphite dont l'enchevetrement forme un reseau
de pores ayant des diametres de l'ordre du nano­
metre (cf. figure 15). Lorsqu'elles sont cumulees, les
surfaces laterales des pores representent une surface
considerable de plusieurs centaines aplusieurs mil­
Hers de m2 par gramme de charbon actif. C'est sur
cette surface que peuvent venir s'adsorber les mo­
lecules d'hydrogene diffusant atravers le reseau de
pores constitue. Bien que !'interaction de la molecule
H2 avec les atomes de carbone n'est pas tres forte,
elle suffit toutefois a ce que, aux conditions stan­
dards, la densite des atomes adsorbes au voisinage
de la surface des parois des pores soit superieure par
un facteur 10 ala densite de l'hydrogene al'etat na­
ture!. Notons que la synthese des nanofibres de car­
bone est obtenue apartir d'une decomposition cata­
lytique de !'acetylene ou de !'ethylene au niveau d'un
catalyseur de Nickel ou Nickel-Cuivre. Dans ce sens,
une etude sur la caracterisation micro-structurelle
des nanofibres de graphite et leur pouvoir adsorbant
est donnee par Kumar Gupta et Srivastava [19].
Clairement, on peut done envisager de constituer
un stockage d'hydrogene avec un reservoir rempli de
materiaux poreux carbones : la presence du materiau
reduit certes le volume disponible pour le stockage,
mais, par rapport ala situation m1 le reservoir est
vide, on espere compenser la perte et accroltre la
masse d'hydrogene stockee grace a!'adsorption. Les
applications concernent notamment le transport au­
tomobile, vecteur de globalisation essentiel du sys­
teme d'energie a hydrogene, et cela aux cotes des
piles acombustibles par exemple, mais aussi le sta-
tionnaire. A titre indicatif et dans un cas ideal, il est
possible d'atteindre une densite de 38 kgjm3 pour
une temperature de 298 K et une pression de 400
bars. Toutefois, les conditions de temperature et de
pression peuvent limiter considerablement les possi­
bilites de ce mode de stockage. On a d'une part, qu'a
forte pression le stockage par adsorption perd ses ca­
racteristiques favorables, la densite du gaz sous pres­
sion devenant semblable acelle des couches de gaz
adsorbees pres des parois des pores; d'autre part,
qu'aux hautes temperatures, !'agitation thermique
des molecules affaiblit l'effet confinant de !'interac­
tion attractive entre molecules et atomes de carbone
pres des parois et reduit du meme coup la densite des
couches adsorbees.
FIG. 15 - Nanofibres avant le processus d'adsorption
FIG. 16 - Representation schematique d'un faisceau
de nanotubes
Benard et Chahine [2] presentent une modelisa­
tion du stockage par adsorption dans les charbons
actifs qui permet de calculer la capacite nette de sto­
ckage par adsorption passif sur de larges gammes de
pressions et temperatures. Les resultats theoriques
montrent que l'efficacite du stockage par adsorp­
tion n'est reellement etablie que dans un domaine
de temperatures allant de 77 a 150 K et pour des
pression d'environ 100 bars. Pour des performances
16 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
meilleures, les auteurs preconisent un apport de cha­
leur au reservoir .
Ainsi et compte tenu des resultats obtenus a tem­
perature ordinaire, sinon une forte densification des
composes, les charbons actifs actuels ne rendent pas
concurrentiel le mode de stockage par adsorption qui
du coup egale tout au plus en performance le pro­
cede de stockage par compression. Des efforts ont
alors ete menes dans le sens de !'amelioration des
caracteristiques du reseau de pores; ils ont abouti a
la configuration en nanotubes de carbone (CNT).
Les nanotubes de carbone sont obtenus par l'en­
roulement cylindrique des plans atomiques de pa­
rois des pores (plan basal) de graphite. Les atomes
de carbone dans un tel plan forment un reseau bi­
dimensionnel hexagonal et, afin que l'enroulement
cylindrique engendre des nanotubes, dit mono-paroi,
sans defaut, les positions des atomes de carbone lo­
calisees a la peripherie de la portion du plan de gra­
phite doivent etre compatibles avec les conditions
periodiques associees au reseau hexagonal. Cela est
schematise par la figure 16.
Des experimentations sur les capacites d'adsorp­
tion des nanonstructures de carbones et leurs pro­
prietes cristallines sont menees par Poirier et al. [38];
elles montrent qu'un accroissement des surfaces de
ces materiaux peut conduire a des capacites de sto­
ckage tres interessantes, notamment en comparaison
avec les charbons actifs. Par ailleurs, Fazle Kibria
et al. [27] indiquent qu'il est possible d'atteindre 4 a
10 % d'hydrogene absorbe (relativement au poids de
l'adsorbeur), en mettant en <Puvre le stockage ther­
mique (apport de chaleur). Pour les CNT de type Li
et K dope, les auteurs mentionnent des capacites de
20 et 14 % respectivement.
Notons enfin que le stockage dans les materiaux
carbones n'est pas la seule methode de stockage par
adsorption. Une autre methode est fondee sur la for­
mation d'hydrures metalliques solides. L'hydrogene
moleculaire s'adsorbe en effet dans une large variete
de metaux et d'alliages metalliques. Cette adsorp­
tion resulte de la combinaison chimique reversible
de l'hydrogene avec les atomes composant ces ma­
teriaux. Certains metaux (V, Pd, etc.) ou composes
intermetalliques (ABn avec A correspondant a Y ,
Zr ou un lanthanide et B un metal de transition)
sont connus pour leurs capacites a adsorber de fa­
c;on reversible de grandes quantites d'hydrogene. Les
composes ainsi formes sont appeles hydrures metal­
liques. On peut citer l'exemple de TiMn1.5, dont
les caracteristiques sont en particulier etudiees par
Singh et al. (42]. Une etude relative aux caracteris­
tiques de differents autres composes est par ailleurs
relatee par Zhu et al. [52].
Le pouvoir de stockage est alors tel que la quan­
tite d'hydrogene presente dans 1 cm3 d'un hydrure
est souvent superieure a celle presente dans 1 cm3
d'hydrogene liquide. Le principal obstacle pour une
utilisation a grande echelle demeure neanmoins en
les prix eleves des metaux et alliages utilises. Dans ce
sens, les travaux de Zhang et al. (51] penchent vers
l'emploi du magnesium, comme solution economi­
quement viable. Cependant, il s'agit d'une technique
qui n'est pas encore arrivee a maturite. En plus des
problemes de coilt vient s'ajouter le fait que !'hydro­
gene adsorbe doit etre tres pur si l'on veut conserver
la capacite d'adsorption sans degradation avec la re­
petition des cycles adsorption - desorption.
Pour resumer, retenons qu'un obstacle apparais­
sant majeur a !'utilisation pratique de l'hydrogene
consiste en la difficulte a le stocker convenablement
et economiquement. En pratique, les procedes de
stockage par liquefaction et par compression n'ap­
paraissent pas interessants au niveau des applica­
tions. L'utilisation du procede d'adsorption semble
etre !'alternative la plus prometteuse. Au niveau des
hydrures metalliques, les performances sont tres at­
tractives mais se heurtent au probleme du cout des
composes. Concernant la voie des nanotubes en car­
bone, elle semble avoir la faveur des chercheurs. Tou­
tefois, les deux procedes d'adsorption mentionnes
semblent accuser un net manque de maturite tech­
nologique.
5.4 Utilisation de l 'hydrogene solaire
La viabilite d'un systeme d'energie a hydrogene
solaire repose pour une certaine part sur les pers­
pectives d'utilisation de l'hydrogene solaire, une fois
produit et stocke i. e. la faisabilite d'une conversion
rentable et non polluante de son energie chimique en
energie utilisable. Les machines concernees par cette
conversion sont les piles a combustibles ainsi que les
moteurs thermiques a hydrogene; un aperc;u sur ces
machines est donne.
5. 5 Pile a combustible H2
Les piles a combustibles font actuellement l'ob­
jet de programmes importants de Recherche & De­
veloppement dans le cadre de !'utilisation de com­
bustibles ecologiques comme l'hydrogene solaire. En
effet, les piles a combustibles permettent une pro­
duction d'energie electrique et thermique a partir de
l'energie chimique emmagasinee dans l'hydrogene.
Leur utilisation est alors envisagee dans des applica­
tions comme le stationnaire (centrale de production
d'energie), le transport (automobile) ou le spatial et
cela, conjointement ou non, aux moteurs thermiques.
Aussi, leurs avantages et inconvenients sont recapi­
tules dans le tableau 6.
Une pile a combustible H2 fonctionne suivant le
principe de la combustion electro chimique contr6lee
d'hydrogene et d'oxygene avec production simulta­
nee d'electricite, d'eau et de chaleur. La recombi­
naison de la molecule d'eau est schematisee par les
L'hydrogene d'origine solaire (2003) 17
TAB. 6
Avantages et inconv(mients de Ia pile a combustible
Avantages
-Le rendement de la pile a combustible ne depend
pas du cycle de Carnot et les temperatures de fonc­
tionnement peuvent etre d'un faible niveau.
-Rendements energetiques eleves : de 40 a 70 % elec­
trique, plus de 85 % en tout (electricite et chaleur) .
-Faibles emissions sonores.
-Faibles emissions en termes de CO, NOx, CnHm et
particules.
-Pas de parties rotatives et construction modulaire
-Couplage possible a une turbine
reactions suivantes
H2+20H- -+ 2H20+2e
1
202+2H++2e -+ H20
1
2o2+H20+2e -+ 20H-
avec la reaction bilan
(29)
Ces reactions s'operent au sein d'une struc­
ture essentiellement composee de deux electrodes
(l'anode et Ia cathode) separees par un electrolyte.
L'hydrogene est amene au niveau de l'anode, tandis
que l'oxygene alimente la cathode (de l'air, enrichi
ou non en oxygene, peut aussi etre utilise).
Il existe differentes technologies de pile a combus­
tible en cours de developpement. Aussi, pour analy­
ser les perspectives de ces piles, il est utile de retracer
un panorama des voies de recherche et des techno­
logies emergentes. Une synthese est donnee dans ce
sens, par Ie tableau 7. Les differents types donnent
tous, un rendement brut situe autour de 50 %.
FIG. 17 - Fonctionnement d'une pile
a membrane PEMFC
Inconv(mients
-Cout eleve des piles, principalement au niveau des
elements suivants : catalyseur (Platine), membranes,
plaques bipolaires, peripherie, etc.
-Poids et volume, surtout pour une application em­
barquee.
-Duree de vie : elles doivent durer au moins 40000h
dans les applications stationnaires.
-Probleme de !'integration thermique qui consiste
soit a valoriser Ia chaleur, soit a l'evacuer, selon Ia
pile et !'application.
-Perspectives tributaires du cout de l'hydrogene.
Electrical Efflck!ncy
45
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-
o f---�--�--�-�--�---1
0 500 1000 1 500 2000 2500 3000
Net Electrical Power (Watts)
FIG. 18 - Rendements electriques bruts
d'une pile a combustible PEMFC de 3kW
en fonction de Ia puissance
Sur Ie tableau 7, on peut voir que Ies choix
technologiques sont conditionnes par le cahier des
charges de !'application, i. e. la temperature de fonc­
tionnement, la duree de vie et l'encombrement mais
aussi le cm1t attendu. Les technologies que l'on peut
principalement retenir sont :
1. la pile a membrane echangeuse de proton
PEMFC (cf. figure 17). Les performances ener­
getiques de cette pile sont etudiees par John­
son et al. [25] dans le cadre d'un programme
de developpement energetique des villages de
I'Alaska, U.S.A; Ies tests portent sur une pile
de 3 kW soumise a differentes charges. Les re­
sultats obtenus font ressortir des rendements
superieurs a 48 % (la figure 18 montre !'in­
fluence de la puissance sur les rendements elec­
triques). Par ailleurs, au niveau des construc­
teurs automobiles, Ies recents developpements
semblent orienter Ies prix vers des niveaux sa­
tisfaisant les contraintes du marche automo­
bile : Ies cout annonces sont d'environ 50 $/kW
pour des applications automobiles a duree de
18 L'hydrogene d'origine solaire (2003)
TAB. 7
Les differents types de piles a combustible
Type de pile Electrolyte T (C) Applications Observations
Alcaline
AFC
Potasse
(liquide)
80 Espace, transports.
Gamme : 1 a 100 kW
- Inconvenient : necessite un
traitement prealable de !'air.
- Accompagne tous les vols habites
de Ia NASA.
Acide polymere
PEMFC ou DMFC
Polymere
(solide)
80 Portables, transports,
stationnaire.
- Un milliards de dollars investis
de 1996 a 1999 par l'alliance
Ballard-DaimlerChrysler-Ford.
Gamme : 1W a 1 MW
- Prototypes lances par les grands
grands constructeurs mondiaux.
Acide phosphorique
PAFC
Acide
phosphorique
(liquide)
200 Transports, stationnaire.
Gamme : 200 kW
- Cout voisin de 3000-4000 $/kW.
- Exclusivement commercialisee par
a 10 MW la societe americaine ONSI Corp.
avec une puissance de 200 kW.
Carbonate fondu
MCFC
Sels fondus
(liquide)
650 Stationnaire.
Gamme : 500 kW
a 10 MW
- Problemes lies a Ia corrosion.
- Avantages : Rejets thermiques a
temperature elevee, permettant une
valorisation par un cycle a turbine.
Oxyde solide
SOFC
Ceramique
(solide)
700 a
1000
Transports, stationnaire.
Gamme : 1 kW
- Les rejets thermiques atteignent
une temperature de 800 C ce qui
permet une valorisation a !'aide de
cycles combines. Le rendement
global est superieur a 80 %.
a 10 MW
vie limitee a 3000 h; pour les applications sta­
tionnaires a dun��e de vie superieure a 30000 h,
il faut compter 500 a 1000 $/kW, ce qui est
considere comme competitif.
2. la technologie oxyde solide SOFC, suscitant
aussi un tres grand interet; deux grandes voies
technologiques sont actuellement prospectees :
la technologie cylindrique qui annonce un cout
de 1000 $/kW pour une installation de 5 MW
et la technologie plane, plus complexe mais qui
semble potentiellement plus economique.
Ainsi, au vu des rendements tres interessants et
des couts en constante baisse des piles a combus­
tibles et compte tenu des progres technologiques
qu'il reste a accomplir, les piles a combustible ap­
paraissent renfermer un potentiel economique eleve.
Ce potentiel reste par ailleurs limite par la disponi­
bilite du combustible (i. e. l'hydrogene solaire).
5. 6 Moteurs thermiques a hydrogene
Du seul point de vue de la thermodynamique,
tous les moteurs alternatifs (cycles Diesel, Otto ou a
allumage commande) ainsi que les turbines a vapeur
et a gaz peuvent etre convertis a l'hydrogene.
Au niveau des vehicules automobiles, des mo­
teurs thermiques bi-carburants ont ete developpes,
utilisant aussi bien l'hydrogene que l'essence comme
combustible. L'hydrogene utilisee, est stockee sous
forme liquide a bord du vehicule et alimente le mo­
teur. Des prototypes de moteur a hydrogene de type
V8 et V12 ont recemment ete developpes et presen­
tes; ceux-ci peuvent fournir une puissance utile su­
perieure a 135 kW pour une vitesse de pointe du
vehicule de 215 km/h. L'autonomie est de 300 km
pour 120 1 d'hydrogene liquide embarque, ce qui cor­
respond a 8 kg.
Dans le domaine aeronautique, !'utilisation de
l'hydrogene dans les turbines a gaz date deja de pres
d'un demi-siecle. Plusieurs modeles de turboreac­
teurs ont ete modifies puis essayes au sol pour valider
ces modifications, puis en mesurer les performances.
Les travaux americains (Lewis Flight Propulsion La­
boratory) menes depuis 1955 montrent qu'il est pos­
sible de trouver rapidement des solutions d'adapta­
tion satisfaisantes.
En resume, l'analyse presentee sur les moyens de
production d'energie a partir de l'hydrogene a bien
montre, d'une part les potentialites economiques ele­
vees des piles a combustible avec des rendements et
des couts tres interessants et d'autre part une grande
marge de manceuvre pour !'adaptation des moteurs
thermique a l'hydrogene.
Dans le cadre d'un systeme d'energie a hydrogene
solaire, l'acquis de ces moyens de production d'ener­
gie conforte en definitive, une repartition des efforts
L'hydrogeme d'origine solaire 19
de l'ingi'mierie davantage portE�e sur la production et
le stockage du combustible solaire.
6. Conclusion
Les problemes ecologiques lies aux energies fos­
siles et nucleaires ainsi que la limitation des res­
sources, compromettent le developpement econo­
mique a venir de notre planete; une situation pour
laquelle, la demande croissante en energie, notam­
ment des pays en voie de developpement, joue un
role aggravant.
Le systeme d'energie base sur l'hydrogene d'ori­
gine solaire a ete propose comme solution a ces pro­
blemes. L'hydrogene produit a partir de l'energie so­
laire, sous forme directe ou indirecte, n'aura a priori
aucune incidence sur l'environnement; comme com­
bustible solaire, l'hydrogene permettrait de stopper
l'effet de serre et favoriser une restitution de la qua­
lite de }'atmosphere, serieusement entamee par les
rejets polluants, dont principalement le C02.
Les differents procedes de production d'hydro­
gene par voie solaire ont pour cela ete examines. Un
modele thermodynamique a ete expose pour ce qui
concerne les cycles thermochimiques. On note alors
que le cycle de dissociation thermochimique de l'eau
base sur Zn/ZnO semble offrir des perspectives par­
ticulierement interessantes. Par ailleurs, le systeme
d'electrolyse a haute temperature du type hybride
qui a ete evoque peut aussi etre retenu au vu des
rendements prometteurs affiches.
Sur le plan de }'utilisation de l'hydrogene,
l'apen;u qui a ete donne sur les piles a combustibles
ainsi que les moteurs thermiques adapte a }'hydro­
gene a bien montre qu'il est techniquement possible
de substituer efficacemment l'hydrogene aux hydro­
carbures dans les installations de production d'ener­
gie electrique, mecanique ou thermique.
Un des principaux obstacles identifies dans la
mise en ceuvre d'une economie a hydrogene provient
en fait de la capacite a stocker l'hydrogene d'une ma­
niere viable. De ce point de vue, }'adsorption dans les
nanotubes de carbone est apparue comme une voie
feconde, qu'il s'agirait toutefois de bien maitriser.
Finalement et compte tenu de ces differents as­
pects, il devrait y avoir plusieurs manieres de tran­
siter vers une economie a hydrogene solaire. La plus
realiste consisterait a utiliser les ressources fossile
et nucleaire dans une premiere etape, pour produire
massivement l'hydrogene et l'imposer comme carbu­
rant. Il serait des lors possible de basculer vers un
systeme d'energie a hydrogene solaire entierement
non polluant et durable. Dans un cas plus defavo­
rable et de notre point de vue, une autre approche
pourrait conduire a adopter le systeme d'energie
a hydrogene solaire comme un systeme d'appoint,
consequent, dans le cadre d'une solution combinant
une politique mondiale d'economie d'energie efficace
et une promotion des energies renouvelables.
Remerciements - L'essentiel de la documentation
utile a !'elaboration de ce rapport a ete fournie par
courier et via l'Internet, grace a l'amabilite de Mes­
sieurs T.N. Veziroglu ( Clean Energy Research Ins­
titute, Miami, U.S.A) , J.R. Bolton (Depar·tment of
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Solar Hydrogen Energy System (2003)

  • 1. L'hydrogene d'origine solaire Rafik Djigouadi Laboratoire de Mt?canique Avanu?e FGMGP, USTHB I CDER, Bouzareah Les energies actuelles peuvent destabiliser notre systeme ecologique. Leur disponibilite est par ailleurs li­ mitee. Un systeme d'energie base sur l'hydrogene solaire est propose comme solution ala fois non polluante et renouvelable. L'hydrogene est produit par voie solaire principalement al'aide de procedes thermochimiques, electrolytiques ou photoelectrochimiques. Le rayonnement solaire est stocke sous forme chimique dans le com­ bustible solaire obtenu. L'energie chimique est restituee ala demande, grace aux piles acombustibles ou bien ades moteurs thermiques convertis al'hydrogene qui ne polluent pratiquement pas. L'analyse des perspec­ tives du systeme ahydrogene solaire montre que sa viabilite economique depend ala fois des rendements de production, des rendements d'utilisation qui s'annoncent d'emblee concurrentiels, mais aussi, et s'en est le principal enjeu, d'une technologie de stockage rentable. La voie de stockage qui semble la plus prometteuse demeure celle par adsorption. Mots cles : Energie solaire; Pmduction d 'Hydmgene; Stockage de l 'hydrogene; Pile a combnstible 1. Introduction L'approvisionnement energetique mondial est au­ jourd'hui essentiellement base sur !'utilisation des ressources fossile et nucleaire. A terme, de telles sources d'energies pourraient causer de serieux pre­ judices anotre environnement. Les pollutions atmo­ spheriques et l'effet de serre, mis en cause dans le re­ chauffement climatique, associes aux retombees ra­ dioactives liees au nucleaire sont des consequences attendues. Cela argue en faveur d'un reexamen du systeme d'energie actuel, a fortiori lorsque l'on sait le caractere non renouvelable des ressources employees. Au rythme des consommations actuelles, ces res­ sources devraient s'epuiser dans un horizon relati­ vement proche (les estimations sont de 40 ans pour le petrole, 60 ans pour le gaz naturel, 200 ans pour le charbon et 50 ans pour }'uranium naturel). Un systeme d'energie solaire peut etre avance comme solution a la fois renouvelable et non pol­ luante. Pour que ce systeme d'energie soit viable, il est indispensable de pouvoir stocker efficacemment l'energie solaire. Une solution de stockage attractive peut alors etre obtenue a partir de la production de combustibles ou le rayonnement solaire est sto­ cke sous forme chimique. L'hydrogene qui, assode a d'autres elements, abonde dans la nature et dont la combustion n'est pas polluante constitue pour cela le parfait combustible solaire. Compte tenu des pers­ pectives prometteuses des piles acombustibles et des moteurs thermiques ahydrogene, un systeme d'ener­ gie ahydrogene peut alors etre propose comme solu­ tion de remplacement du systeme d'energie actuel. Une recherche bibliographique a ete menee dans le sens d'un systeme d'energie ahydrogene solaire. Les differentes elements de la chaine ahydrogene so­ laire sont pour cela analyses. Les techniques de pro­ duction de l'hydrogene sont d'abord etudiees puis suivies d'un expose sur les procedes de stockage, no­ tamment par adsorption. Les moyens de production d'energie mecanique et thermique autour de !'hydro­ gene solaire sont ensuite examines et une synthese sur les differents elements abordes est donnee. 2. Situation mondiale de l'i'mergie La production mondiale d'energie primaire est es­ timee a environ dix milliards de tonnes equivalent petrole par an (tep/an). Avec le nucleaire, 86 % de cette production reposent sur des ressources pri­ maires non renouvelables (9, 34, 11, 37, 13]. La re­ partition entre les differents types de ressources est donnee par le tableau 1. Notons, qu'acause de !'evolution demographique mondiale et des efforts economiques des pays en voie developpement, cette demande devrait doubler al'horizon 2040-2050 (20 milliards de tep). L'exploitation de ressources non renouvelables implique une disponibilite limitee. Au niveau des reserves fossiles, le tableau 2 indique les durees a
  • 2. 2 L'hydrogene d'origine solaire (2003) TAB. 1 Situation au debut du 21eme siecle Source primaire Petrole Charbon Gaz naturel Nucleaire Hydraulique Biomasse (Bois) TAB. 2 Etat et durees des reserves fossiles Reserves mondiales prouvees (Gtep) Petrole 140 Gaz naturel 130 charbon 500 (Gtep/an) 3.6 2.2 2.2 0.6 0.5 :::::J0.9 prevoir sur la base des quantites actuellement prou­ vees [9, 34, 11, 37, 13]. Ces durees pourraient etre revues a la hausse grace aux progres des techno­ logies gisement (amelioration de la prospection et des taux de recuperation), toutefois, un accroisse­ ment de la consommation mondiale en energie rap­ procherait de tels delais. Au niveau des reserves nu­ cleaires, la consommation d'uranium naturel prevue en 2010 est de l'ordre de 200T/Gwe, soit des be­ soins de l'ordre de 80000 Tjan. Les reserves prouvees etant estimees a 4 millions de tonnes, cela represente environ 50 ans. Par ailleurs, du point de vue ecologique, les res­ sources fossile et nucleaire sont a l'origine de nom­ breux problemes d'environnement. Les ressources fossiles entrainent des emissions de matieres pol­ luantes qui perturbent l'equilibre ecologique. La pol­ lution atmospherique et l'effet de serre en sont deux consequences directes. Le bilan de ces emissions est recapitule dans le tableau 3 d'apres [26]. Les effets se traduisent par une degradation de la qualite de l'air avec les consequences sanitaires que cela im­ plique ainsi qu'un rechauffement climatique induit par l'effet de serre. Des consequences du rechauffe­ ment climatique commencent a etre observees; elles concernent la fonte des icebergs, !'elevation du ni­ veau des mers, les canicules, etc[1]. Dans le domaine nucleaire, les dechets issus des reactions de fission restent radioactifs pendant de tres longues periodes et le stockage de ces dechets pose un probleme majeur pour l'environnement. Par ailleurs, un accident survenu au niveau d'une cen­ trale pourrait avoir des incidences profondes sur plu­ sieurs generations d'humains et d'especes animales et vegetales avec une contamination difficilement re­ versible de l'environnement. Ainsi, a la lumiere de tous ces elements, le sys­ teme d'energie actuel n'est pas viable sur le moyen ( %) 36 22 22 6 5 :::::J9 Consommation annuelle en 2000 Duree (Gtep/an) (annees) 3.6 :::::J40 2.2 :::::J60 2.2 > 200 et long terme; le caractere non renouvelable des res­ sources etant mis en cause. De plus, les contre-effets climatiques paraissent etre incontr6lables du point de vue ingenierie. Ce dernier point pousse d'ailleurs d'emblee a remettre en cause un tel systerne. Un sys­ teme d'energie de remplacement est done a etudier. 3. Systeme d'imergie a hydrogene solaire D <1ooo D 1000 D 1soo Cl2ooo • 2soo • 3ooo FIG. 1 - Rayonnement solaire annuel (kWh/m2jan) L'energie solaire est une des ressources les plus importantes sur terre. Elle est renouvelable et son utilisation est a priori entierement ecologique. D'apres [45], la captation du rayonnement solaire sur 0.1% de la surface du globe, grace a des collecteurs dont le rendement serait de 20%, pourrait satisfaire la dernande annuelle en energie de la planete. Cela fait de l'energie solaire, une solution toute indiquee aux problemes poses par les energies fossile et nu­ cleaire. Neanmoins, certains inconvenients sont lies a !'utilisation de cette energie. En effet, le rayonne­ ment solaire que re<;oit la terre est a la fois diffus (environ 1kW/m2), intermittent (disponible unique­ ment le jour) et non uniformement reparti selon la
  • 3. L'hydrogene d'origine solaire (2003) TAB. 3 Diffi'�rents gaz polluants et a effet de serre rejetes dans !'atmosphere Gaz rejetes Vapeur d'eau Dioxyde de soufre 802 Particules de combustion Oxydes d'azote NO,c Composes organiques vola­ tils COV Ozone 03 Metaux toxiques (Hg, Ar, Cd, Ni, Zn et surtout Pb) Hydrocarbures ar6matiques polycycliques HAP Oxyde de carbone CO Gaz carbonique COz Chlorofluorocarbures CFC Methane Observations Elle peut intevenir dans l'effet de serre si l'echauffement de !'atmosphere devient important. II produit de l'acide sulfurique avec l'humidite de !'air. Elles sont dues surtout aux moteurs diesels, a l'usure et aux frottements. II est du a Ia combustion des carburants et a !'action des microorganismes dans les sols et dans l'eau. C'est un facteur de pollution difficilement contr6lable a l'origine des pluies acides (formation d'acide nitrique avec l'humidite de !'air) et de !'ozone tropospherique par action du rayonnement solaire. Contribution a l'effet de serre : 4%. Duree de sejour dans !'atmosphere : jusqu'a 150 ans. Ils entrent dans Ia composition des carburants et autres produits courants. Ils se retrouvent en partie dans les gaz d'echappement ou par evaporation. Ils sont nefastes pour Ia sante et contribuent a Ia formation de !'ozone. II provient de Ia transformation chimique par le rayonnement solaire des NOx et COV. II n'est pas souhaitable a basse altitude : pluies acides, gaz agressif pour les voies pulmonaires et les yeux ; pour Ia vegetation, il diminue le rendement des cultures. Contribution a l'effet de serre : 10%. Ils provoquent des effets toxiques dans l'organisme. Ils sont rejetes sous forme de gaz ou de particules par les moteurs diesels et sont tres probablement cancerigenes II apparait lors de combustion incomplete de gaz et provient essentiellement de Ia circulation automobile (moteurs au ralenti lors des embouteillages). II participe egalement a Ia formation de !'ozone et se transforme en gaz carbonique. Sa teneur dans !'atmosphere est passee de 270 a 360 ppm sur plus d'un siecle. Contribution a l'effet de serre : plus de 50%. Duree de sejour dans !'atmosphere : de 50 a 200 ans . Ils sont causes par les fluides de refrigeration, les agents poussants dans les bombes a aerosol, les agents moussants, etc. Contribution a l'effet de serre : 20%. Duree de sejour dans !'atmosphere : de 60 (CFC 11) a 120 ans (CFC 12). II est etroitement lie a !'intensification des activites agricoles Contribution a l'effet de serre : 14%. Duree de sejour dans !'atmosphere : Une dizaine d'annees. 3 geographie, comme le montre la figure 1 sous forme de moyenne anuelle. De fait, pour envisager la generalisation d'un sys­ teme d'energie base sur le solaire, il faut assurer une distribution de l'energie a la fois uniforme et regu­ lee. Cela necessite de developper une technologie de stockage de l'energie solaire afin de decoupler la de­ mande et la production d'energie et permettre son transport. Celle-ci doit etre rentable et de surcrol:t compatible avec de fortes productions. drogene semble etre ideal. Celui-ci peut servir de car­ burant aux machines thermiques grace a son pouvoir energetique eleve (son Pouvoir Calorfique Inferieur est plus de deux fois superieur a celui du gaz na­ ture!, comme mentionne dans le tableau 4. Les pro­ gres des piles a combustibles permettent aussi de produire, par combustion electrochimique de l'hy­ drogene, de l'electricite avec des rendements de 70% [29]. La combustion de l'hydrogene avec !'oxygene donne de l'eau sous forme vapeur, selon !'equation Pour cela, on envisage la production de com­ bustibles solaires (carburants synthetiques, i. e. hy­ drogene solaire). Un combustible peut etre trans­ porte par pipelines ou stocke dans des reservoirs, pour etre achemine vers des points de consomma­ tion (automobile, industrie, etc.) et restituer sa va­ leur energetique. Incidemment, sa production a par­ tir de l'energie solaire revient a stocker celle-ci sous forme chimique. Comme combustible solaire, l'hy- (1). ou sous forme normalisee 7 kgH2 + 56.4 kg02 --t 63.4 kgH20 + 1 GJ (2) Cette vapeur d'eau peut etre avantageusement recy­ clee pour obtenir l'hydrogene. Avec l'air, la combus­ tion degage des oxydes d'azote. DeLuchi [14, 48] a
  • 4. 4 L'hydrogene d'origine solaire (2003) TAB. 4 Prorietes physiques de l'hydrogene Propriete PCI PCS Densite gazeuse a 20,3K Densite gazeuse a 273K Chaleur specifique Cv Chaleur specifique Cv Conductivite thermique (gaz) Chaleur d'evaporation Energie theorique de liquefaction Electronegativite (Pauling) Masse atomique Constante du gaz Temperature de solidification Temperature d'ebullition (a Patm ) Temperature critique Temperature d'auto inflammation dans !'air Temperature de Hamme dans !'air a 300 K Energie explosive theorique Surpression de detonation (melange stoechiometrie) Vitesse de flamme dans !'air Vitesse de detonation dans l'ai1· Melange stoechiometrique dans !'air (vol.) synthetise les resultats de plusieurs etudes d'appli­ cation de I'hydrogene a des moteurs a combustion interne et a montre que pour l'hydrogene, les quan­ tites rejetees restent inferieures acelles pouvant re­ sulter de !'utilisation de !'essence ou du carburant Diesel. L'utilisation de l'hydrogene est done ecolo­ gique. La figure 2 decrit un exemple d'application ou l'hydrogene alimente une pile acombustible qui four­ nit de l'energie electrique et de la chaleur (QL,T£). Cet hydrogene est produit apartir d'un reacteur chi­ mique chauffe ahaute temperature (QH,TH) grace aun concentrateur solaire (cycle thermochimique). Les differents procedes utilises pour la production d'hydrogene par voie solaire seront analyses ulterieu­ rement. �-..-� � •olah"C"� ' FIG. 2 - Production d'hydrogene grace a l'energie solaire (cycle thermochimique) Il faut enfin noter que, de l'avis des experts, le systeme d'energie ahydrogene solaire evoque ne pourra remplacer les ressources actuelles, qu'apres une periode de transition (estimee a au moins 30 Valeur numerique 119 930 kJ/kg (gaz nature! 50 020 kJ/kg) 141 860 kJ/kg 1.34 kgjm3 0.08988 kg/Nm3 14 266 Jjkg.K (293K) 10 300 Jjkg.K (293K) 0.1897 W/(mK) 445.4 kJ/kg 14 112 Jjg 2.1 1.0079 4 124.5 J/kg.K 14.01 K 20.268 K 33.30 K 858 K (gaz nature! 813 K) 2318 K (gaz nature! 2148 K) 2.02 kg de TNT jm3 de gaz (gaz nature! 7.03) 14.7 bars (gaz nature! 16.8 bars) 260 cm/s (7 fois le gaz natmel) 2.0 km/s (gaz nature! 1.8 km/s) 29.53% (gaz nature! 9.48%) ou 40 ans). Pendant cette periode, d'autres sources d'energie primaires dont les energies fossiles et nu­ cleaires, pourraient etre mises a contribution pour produire l'hydrogene (cf. figure 3), et ceci afin d'ou­ vrir un marche. Cependant, les benefices ecologiques de l'hydrogene ne pourraient etre visibles que lorsque le systeme d'energie a hydrogene solaire achevera d'etre completement etabli [48]. H2vecteur d'i-nergie FIG. 3 - Systeme d'energie a hydrogene dans sa phase de transition 4. Production de l'hydrogene par voie solaire L'hydrogene se retrouve dans la nature princi­ palement associe au carbone (hydrocarbures, char­ bon, methane ou matiere biologique) et a!'oxygene (molecule d'eau). Pour l'isoler (sous forme de dihy­ drogene), il est necessaire de casser les liaisons C-H ou 0-H, moyennant une depense d'energie. Dans le cas qui nous interesse, c'est l'energie solaire qui est utilisee pour produire l'hydrogene.
  • 5. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 5 Des procedes relevant de technologies differentes sont actuellement a !'etude pour produire !'hydro­ gene solaire. Steinfeld et Palumbo [45] presentent une synthese des differentes technologies de pro­ duction d'hydrogene solaire par cycles thermochi­ miques. Parmi les procedes a envisager, on trouve par exemple la dissociation thermique directe de l'eau [28, 29, 32, 30], la decomposition de H2S04 et !'hydrolyse de CaBr2 et FeBr2 a partir de l'energie solaire, la decomposition thermique de H2S en H2 et s2 pour obtenir de l'hydrogene a partir de gaz industriels et residus de gaz naturels [36]' la reduc­ tion d'oxydes metalliques, la dissociation thermochi­ mique basee sur des reactions redox [44] ou encore la decarboneisation des gaz naturels, en particulier la decomposition thermique du methane en H2 et C comme alternative au vaporeformage [31, 21]. Une autre voie est celle de la production directe d'hydrogene a partir de l'energie quantique des pho­ tons. On compte pour l'essentiel les cellules photo­ voltaiques associees a un systeme d'electrolyse, les cellules photoelectrochimiques, les systemes photo­ biologiques ainsi que les systemes associes a la pho­ todegradation [6, 7, 5]. On souhaite a present revenir plus en detail sur ces differentes methodes. 4 . 1 Photolyse solaire de l 'eau La photolyse solaire de l'eau est le procede par lequel la lumiere solaire est utilisee pour dissocier la molecule d'eau en hydrogene et oxygene. Sa mise en ceuvre s'opere par eclairement d'un photocata­ lyseur (semi-conducteur ou ensemble de molecules) qui fournit une energie (ou tension) suffisante pour produire une reaction de dissociation. La reaction de dissociation est schematisee par !'equation (3); hv correspond a l'energie It d'un photon et symbo­ lise ici un processus photochimique; n est le nombre de photons absorbes par molecule d'eau dissociee. (3) Le schema du processus est comme suit : le photo­ catalyseur possede un certain seuil d'energie d'exci­ tation E9 et une longueur d'onde correpondante >..9. Les photons dont la longueur d'onde est superieure a )...9 ne sont pas absorbes tandis que les photons de longueur d'onde inferieure peuvent l'etre et alimen­ ter ainsi le processus photoelectrochimique. Diffe­ rentes pertes dans le processus sont alors a mention­ ner : (1) les photons absorbes font passer le photo­ catalyseur a un niveau d'energie superieur E > E9, lequel a tendance a vite revenir a l'etat fondamental d'energie E9 (trelax <lOps), ce qui a lieu sous forme de chaleur cedee au milieu environnant; (2) lorsque la concentration des etats excites et le taux de for­ mation de produits ne sont pas equilibres, la photo­ conversion d'energie perd en efficacite; par ailleurs, au point optimum, il demeure toujours une perte par rayonnement fluorescent du aux etats excites (cepen­ dant faible : 1-2 % d'apres [5]). Differentes configurations de systemes peuvent etre distinguees pour realiser le processus de pho­ tolyse. Balzani et al. elaborent des schemas de clas­ sification ot'1 deux facteurs determinants sont pris en compte : (1) le nombre de photosystemes utilises pour mener le processus photoelectrochimique, note S(single) ou D( dual) selon qu'il s'agisse d'un seul ou de deux; (2) le nombre de photons n absorbes pour chaque molecule de dihydrogene obtenue. Les schemas possibles sont Sl, 82, 84, D2 et D4. Bolton, Strickler et Connoly [8] analysent les ren­ dements des differents schemas. Le rendement T/c de photoconversion energie solaire-chimique est donne par Bolton dans plusieurs references [5, 3]. On re­ tient !'expression !:lG�Rp T/c = EsA (4) ou P denote le produit obtenu (i. e. l'hydrogene) au niveau du photocatalyseur apres la reaction de dis­ sociation, Es represente l'eclairement solaire total incident sur la surface d'absorption A du photocata­ lyseur. On note que seule la bande spectrale de Amin a >..9 est effectivement exploitee dans le processus (cf. figure 4); cela contribue a limiter le rendement. !:lG� est l'energie de Gibbs (ou enthalpie libre) de Ia reaction de production d'hydrog€me et Rp le taux en moles par seconde d'hydrogene pur produit dans les conditions standards. tlG� vaut 237.2 J/mol pour la reaction (3) a 298 K. Notons que pour calculer T/c par cette approche, une mesure volumetrique de l'hydrogene produit est requise. 'i E c: N IE � ::( w "' c.> c "' '5 � � c.> "' c. "' � "' � 2.0 1.6 1.2 0.8 0.4 I I I I I I I I I 3!: .21 >I "'I !:;I 3i 43% 52% �� Visible Infrared 0��40 � 0 ���� 8 � 00 �� �� 1 � 20� 0��� 1 600. A (nm) FIG. 4 - Distribution spectrale Es(>..). 52% du spectre du rayonnement incident est inexploite pour >..9 situe dans le domaine UV-visible
  • 6. 6 L'hydrogene d'origine solaire (2003) TAB. 5 Rendements de conversion solaire ideal J-tp et chimique (Eg- Ep)/Eg pour la photolyse de l'eau suivant les differents schemas et pour un rayonnement de type global Schema Tfp (%) Tfch (%) 81 5.3 82 30.7 82 23.5 82 17.4 82 12.7 84 30.6 D2 42.4 D4 41.0 D4 32.3 D4 27.1 D4 21.6 Dans la mise en oeuvre des cellules photoelectrochi­ miques, il est aussi possible de raccorder aux elec­ trodes un potentiel electrique exterieur Ubias. Dans ce cas, !'expression du rendement devient (5) Bolton, Strickler et Connolly, cites plus haut, in­ tegrent dans leur analyse les nombreux facteurs qui peuvent intervenir dans le rendement de conversion rJc des systemes reels. Les dicussions sont menees en se referant a : (1) !'influence du rendement limite 'f}p en fonction de >..9 (cf. figure 5), sachant que rJv est defini par (6) avec J9 le flux de photons absorbes dans la bande >..min a >..9, f:1ttex l'energie de Gibbs par molecule (ou potentiel chimique) et c/Jconv calculee sur la base de 1/n; (2) l'energie chimique Uv perdue par molecule dans le processus de conversion, sachant que cette energie pour des systemes reels avoisine les 0.8 eV. Des resultats pour les differents schemas sont recapitules dans le tableau 5 dans des conditions de rayonnement de type global afin d'eliminer !'influence des conditions atmospheriques (vapeur d'eau, concentrations d'ozone, etc.). Les conclusionsdes auteurs sont les suivantes : les systemes apparaissant les plus interessants sont S2 et en particulier D4 [4]; par ailleurs, les rendements de ces systemes ne peuvent respectivement depasser dans la pratique 10 % et 16%. Un systeme promet­ teur de type Dual-Bed evoque par Bolton [5) consis­ terait a separer (par une membrane par exemple) les zones de production d'hydrogene et d'oxygene et ce afin de permettre une meilleure optimisation des deux reactions. Energie perdue par photon Longueurs d'onde (nm) (eV) Ag ou AI AI 0.49 420 0.37 775 0.60 680 0.80 610 1.00 555 0.31 1340 0.38 655 930 0.31 910 2610 0.60 785 1465 0.80 720 1120 1.00 655 925 0.4 ,.--------�--�------, 0.3 � c ·o 0.2 E .. 0.1 0.38 eV S2 S4 134 nm 0 ��---�-----------�� 300 500 700 900 II 00 1300 1500 wavelength/om FIG. 5 - Rendements de Ia conversion en energie de Gibbs pour les schemas de type S. Les !ignes verticales correspondent aux conditions ideales ; les courbes descendantes relient les points Up (eV) > Uoptimum Considerant les progres accomplis dans le procede photoelectrochimique, ceux-ci sont considerables re­ lativement aux premieres experiences de Fujishima et Honda (1972) [16). Ainsi, des rendements de 13 % ont pu etre obtenus avec des cellules utilisant une photocathode de type p-InP sur laquelle est deposee du Pt. Les cellules a photoanode en semi­ conducteurs de type n-CdS, n-Ti02 et n-SrTi03, ont donne des rendements de 10%. Les voies de developpement concernent alors !'amelioration de !'absorption lumineuse soit par la modification de la structure du semi-conducteur
  • 7. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 7 ou par couplage avec des structures photosensibles comme des films colorants qui absorbent une par­ tie plus large du spectre lumineux; la protection du semi-conducteur contre la corrosion acqueuse neces­ site aussi d'etre amelioree avec l'emploi de films pro­ tecteurs. Notons qu'un systeme de type Dual-Bed est experimente par les suisses; celui-ci comprend une anode en couche mince de W03 polycristallin et une cathode en Ti02. Des travaux de developpement sur ce systeme sont axes sur la recherche de nouveaux materiaux d'electrodes comme !'hematite (Fe203) et AgCl pour !'anode ou encore sur le developement de pigments organiques. Une voie parallele est aussi developpee; elle consiste en un systeme integre comprenant une cel­ lule photovolta"ique et un electrolyseur. Deux types de cellules photovoltaiques (AsGajGainP2 et a­ Si) ont pour cela ete couples a une cellule d'elec­ trolyse alcaline avec des electrodes en platine et ont donne un rendement global respectivement de 16% et 7.8%. 4 . 2 Photoelectrolyse de l 'eau L'electrolyse consiste adissocier l'eau en hydro­ gene et en oxygene au moyen d'un courant electrique continu traversant un electrolyte dispose entre deux electrodes : !'anode et Ia cathode. Pour fournir le courant electrique, deux possibilitees sont envisagees comme le montre le schema de Ia figure 5. Cellule solaire--------> Energie Clectrique ------>Elcctrolyse-->H2 I A Energie solaire I I I I Vapeur I Capteur solaire --------->Turbine FIG. 6 - Schema d'obtention, a partir de l'energie solaire, d'energie electrique pour l'electrolyse Dans le cadre de la photoproduction d'hydrogene solaire, !'option qui nous interesse est celle ot"1 des eel­ Jules solaires sont employees pour fournir le courant electrique; cette option est aussi Ia plus couramment developpee parmi les techniques de photoproduction du fait des rendements realises par les cellules pho­ tovoltaiques (> 15 %) et les electrolyseurs (> 75 %). La reaction electrochimique s'ecrit aIa cathode, 4H20 + 4e -+ 2H2 + 4 0H- (7) soit a!'anode, 40H- -+ 2H20 + 02 + 4e (8) 2H20 + (Electricite) -+ 2H2 + 02 + (Chaleur) (9) Cette reaction de decomposition necessite un apport d'energie electrique, dependant essentiellement de l'enthalpie et de l'entropie de reaction. Le potentiel theorique de la decomposition est de 1.481 v a298 K. Les valeurs classiques des potentiels des cellules industrielles sont de l'ordre de 1.7 a 2.1 v, ce qui correspond a des rendements d'electrolyse de 70 a 85 %. La consommation electrique des electrolyseurs industriels (auxiliaires compris) est generalement de 4 a6 kWh/Nm3H2 , et il convient d'eliminer en per­ manence la chaleur degagee liee aux irreversibilites. Les differents types d'electrolyseurs utilises pour operer (9) sont 1. Les electrolyseurs alcalins a basse tempera­ ture : !'electrolyte est une solution alcaline (KOH) atemperature de 70 a145 C; le rende­ ment varie de 77 a91 %, Ia consommation de 3.6 a4.9 kWh/Nm3H2 et la pression en sortie se situe entre 1 a40 bars; 2. Les electrolyseurs ahaute temperature : !'elec­ trolyte est une membrane en ceramique Y203 conductrice d'ions 02 -; Ia temperature de fonctionnement varie de 800 a 1000 c, le rendement energetique de 90 % a 100 % et la consommation electrique de 3.9 a 4.2 kWh/Nm3H2 . La pression de sortie varie de 1 a30 bars; 3. Les electrolyseurs aelectrolyte polymere solide (SEP ou MEP) : !'electrolyte est une mem­ brane polymere solide avec une couche de ca­ talyseur de chaque cote. Ces deux couches agissent en tant qu'anode et cathode de Ia cellule electrochimique. Le proton passe d'un groupe sulfonique a un autre sous !'influence d'un champ electromoteur, produisant !'hydro­ gene ala cathode. Les etapes successives sont comme suit : dissociation de l'eau et produc­ tion de !'oxygene; echange de proton atravers Ia membrane solide; conduction d'electron par !'alimentation d'energie et enfin formation de l'hydrogene. Notons qu'a hautes temperature et presssion, la consommation de la MEP est reduite et les rendements sont ameliores. Il convient aussi de mentionner l'electrolyse sur membrane alcaline, connue sous le nom de IMET (Inoryanic Membrane Electrolysis Technology) , avec plusieurs dizaines d'unites de petite capacite com­ mercialisees depuis 1989. En pratique, l'electrolyse industrielle retient en general !'option de !'electrolyte a solution aqueuse d'hydroxyde de potassium dont la concentration va­ rie en fonction de Ia temperature (typiquement de 25 % en masse a80 C jusqu'a40 % a160 C). Pour les electrolyseurs de petite capacite, differentes choix (dont la MEP) peuvent etre faits selon le construc­ teur. Notons par ailleurs que l'eau introduite doit etre Ia plus pure possible car les impuretes demeurent dans l'equipement et s'accumulent au fil de l'elec­ trolyse, perturbant in fine les reactions electroly­ tiques par formation de boues et action des chlorures sur les electrodes. Une specification importante sur
  • 8. 8 L'hydrogene d'origine solaire (2003) l'eau porte sur sa conductivite ionique (inferieure a quelques p,Sjcm). Concernant les applications actuelles, on peut ci­ ter l'exemple d'une compagnie de bus californienne, qui opere depuis Juillet 2000 plusieurs unites de pro­ duction d'hydrogene, dont deux electrolyseurs de technologies alcalines. L'un des electrolyseurs est couple a un ensemble photovoltaique, d'une puis­ sance nominale de 37 kW, ce qui permet une pro­ duction renouvelable d'hydrogene. Celui-ci alimente une fl.otte limitee de vehicules ahydrogene, ainsi que deux bus fonctionnant avec de l'Hythane, melange d'hydrogene (15 % en volume) et de gaz naturel. Les perspectives economiques de la photoelectro­ lyse sont en fait directement reliees au cof1t du kW photovoltalque; les chiffres annonces varient selon les auteurs : entre 10 a40 $fGj et 15 a25 $fGj. 4 . 3 Autres systemes de photoproduction Partant de [5], on analyse ici tres brievement, ce en quoi consiste les autres procedes de photopro­ duction d'hydrogene. On a ace sujet (1) !'utilisation de systemes photochimiques, en mettant en ceuvre des demi-reactions de reduction ou d'oxydation, ou encore plus rarement des reactions completes (Ka­ takis et al. , 1992,1994) a partir de certaines mole­ cules de type EDTA, MV2+ , etc. (2) !'utilisation de systemes photoelectrochimiques micro heterogenes. Dans ce procede le semi-conducteur prend la forme de fines particules en suspension dans un solvant (en general une solution acqueuse); cela est notamment decrit par Kalyanasundaram (1987); (3) !'utilisa­ tion de systemes photobiologiques. Dans ce cas, des organismes photosynthetiques operent dans la na­ ture une vaste production de combustibles, stockant du coup l'energie du soleil. Il s'agit alors davantage d'une reduction du C02 en hydrates de carbone que d'une production d'hydrogene proprement dite, tou­ tefois il est possible de mettre en place des conditions tel que le processus photosynthetique en question soit couple aun enzyme du type hydrogenase ou ni­ trogenase. On peut consulter a ce sujet les etudes de Greenbaum (1988), Benemann (1994) ou Markov et al. (1995). Les microalgues (algue verte, cyano­ bacteria) demeurent par ailleurs les systemes pho­ tobiologiques les plus efficaces avec un rendement avoisinant 10 %; (4) !'utilisation de systemes hy­ brides, ce qui consiste, dans le cadre des systemes photoelectrochimiques en la combinaison de mole­ cules et semi-conducteurs et (5) la mise en ceuvre de systemes aphotodegradation. Il s'agit lade valori­ ser la destruction de substrats organiques tels que polluants. 4-4 Production a partir de l 'energie thermique L'hydrogene peut etre produit al'aide de cycles thermochimiques. Ces cycles sont des reactions de dissociation, fortement endothermiques, ou des re­ actants tels gaz naturels (dont methane en particu­ lier) ou eau sont dissocies afin de produire, entre autres, de l'hydrogene. Incidemment, l'energie ther­ mique du rayonnement solaire est convertie en i'mer­ gie chimique qui est celle du combustible produit. La chaleur importante a fournir aux reactions de dissociation requiert des temperatures tres ele­ vees (2500 K pour la dissociation thermique directe de l'eau), aussi on assode aces procedes, des cap­ teurs solaires a forts ratios de concentration. Tou­ tefois, etant donne les contraintes liees a !'obten­ tion de telles temperatures (contraintes techniques, sur le gisement solaire, etc.), !'utilisation de cycles multi-passes, consistant en une suite de reactions chimiques dont le bilan correpond ala dissociation recherchee, permet de travailler ades temperatures de reactions intermediaires plus basses. Les 1ec et 2nd principes de la thermodynamique sont appliques a l'etude des transformations ther­ mochimiques : Le 1ec principe determine le mini­ mum d'energie solaire requis pour produire un com­ bustible ou une espece chimique particuliere; dans notre cas, il s'agit de l'hydrogene. Le 2"d principe informe, entre at1tres, sur la possibilite ou non, de mettre en oeuvre physiquement une transformation donnee, afin de produire le combustible. Un cycle thermochimique elementaire peut etre schematise par la transformation reactants -+ produits (10) L'energie totale necessaire ala reaction chimique (10) equivaut ala variation d'enthalpie de reaction b:..Hrxn; celle-d est egale a la variation d'energie libre (de Gibbs) de la reaction D..Grxn (energie non degradee, electrique par exemple) plus la quantite, sous forme thermique (solaire), TD..srxn, necessaire acompenser les irreversibilites . Energie FIG. 7 - Variations de �Hrxn, �Grxn et T�Srxn avec la temperature
  • 9. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 9 D..Grxn decroit avec la temperature, comme le montre la figure 7. De ce fait, le rapport D..Grxn/TD..srxn (travail sur energie thermique) de­ croit aussi lorsque la temperature augmente; pour D..Grxn < 0, la reaction (10) procede spontanement dans le sens de droite, pour une certaine quantite de chaleur fournie. Un modele thermodynamique (1e, et 2nd prin­ cipes) pour l'etude des performances de la produc­ tion thermochimique solaire, tire de [45] d'apres Steinfeld et Palumbo (cf. §.4), est ici presente. Dans ce modele, un cycle complet est consi­ dere depuis la dissociation des reactants en pro­ duits a la recombinaison des produits en reactants, comme l'illustre la figure 8. Ce cycle procede comme suit : (1) le rayonnement solaire Es est concentre au niveau d'un recepteur a temperature TH' et cela compte tenu des pertes thermiques (rayonnement re­ flechi); (2) les reactants, entrant a temperature am­ biante TB donnent apres reaction, des produits, sor­ tant a temperature TH; (3) une quantite de chaleur Qe est alors extraite des produits entre TH et TB; (4) les produits a temperature TB alimentent une pile a combustible supposee ideale qui fournit alors un travail WFC et une quantite de chaleur QFe a partir de la reaction de recombinaison des produits en reactants a temperature TB. Reactants @To w.-c Q,-c FIG. 8 - Schema d'un cycle thermochimique solaire ideal pour le calcul de l'exergie Dans cette analyse, on considere en premier lieu le rendement d'absorption du concentrateur. Pour les systemes a hautes temperatures (> 1000 K), le recepteur du concentrateur consiste en une cavite isolee thermiquement destinee a recevoir le rayonne­ ment solaire concentre, par un petit orifice, en vue de minimiser les pertes par reflexion. Sur cette base, le rendement est donne par la relation (11) en fonction du rayonnement solaire incident Inormal a la sec­ tion de !'orifice Aarifice, de la constante de _ Stefan­ Boltzmann u et du ratio de concentration Cdonne par la relation (12). uT4 'T/abs = 1- !! IC C= Qorifice IAorifice (11) (12) Le rayonnement solaire absorbe fournit alors, la cha­ leur necessaire a la reaction endothermique de dis­ sociation; le rendement de conversion de l'energie solaire en energie chimique est ensuite donne par l'exergie tel que nD..Grxn1298K 'f/exergie = Es avec n le debit molaire de reactants. (13) Pour determiner la limite maximale de cette exer­ gie, il faut appliquer le 2nd principe de la thermody­ namique. Considerons cette approche du probleme consistant a dire que le cycle thermochimique sert au final, a produire de l'energie chimique (correspon­ dant a un travail Wpc et de la chaleur Qpc produits a TB) a partir d'une energie thermique (degradee). Alors, le rendement de conversion est necessairement limite par le rendement de Carnot d'une machine thermique equivalente entre les temperatures TH et TB et de ce fait on peut ecrire 'TJexergie,max = 'T/abs X 'T/Carnot (14) Par consequent, un compromis est a trouver sur la temperature TH afin d'assurer un rendement de Car­ not maximal avec le mains de pertes sur l'absop­ tion. La temperature maximale que peut donner le concentrateur, notee T8t, est donnee par _ (IC)o.25 Tst- - (J (15) A cette temperature tout rayonnement rec;u est aus­ sit6t reflechi, ce qui correpond a une exergie nulle 'TJexergie,max = 0 (en effet, aucune chaleur n'est transmise au processus chimique). La temperature optimum Topt se situe en dec;a de Tst et est obtenue en posant 8'T}exergie,max = O 8T (16) ce qui revient a resoudre !'equation (17) avec a l'absorptivite et E l'emissivite du recepteur. La resolution numerique de !'equation (17) donne les resultats de la figure 9 ou l'on retrouve les tempe­ ratures Tapt pour les differents ratios 1000,5000, · · · 40000 en assimilant le recepteur a un corps noir; ces temperatures chutent quelque peu lorsque les pertes par conduction et convection au niveau du recepteur sont incluses.
  • 10. 10 L'hydrogene d'origine solaire (2003) 'llexcrgy,idclll Camot 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 ���--��--�--��--���--�J_� 0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 400( Temperature IKI FIG. 9 - 1Jexergie,ma:c en fonction de Tn et C pour un recepteur ideal (corps noir) L'expression de l'exergie (< T/exergie,max) compte tenu que est avec w - · LlGI FC - n produitsTB �rea.c:ta.ntsTB Qpc = -TB nfls iP''oduitsT8-->,'eactantsT8 (18) Wpc T/exergie = Es (19) Wpc = Es-(Qreflechi + Qe + Qpc) (20) On peut recapituler le bilan des irreversibilites produites au niveau du reacteur : Irrreacteur et consecutives au passage des produits de TH aTB : Irre, et verifier que l'on retrouve bien le rendement de Carnot. Pour cela on a I (-Es) (Qreflechi ) rrreacteur = TH + TB ainsi que +ri�s lreactantsT8---4-produitsTH (21) Le rendement maximal qui doit correspondre au ren­ dement de Carnot est alors donne par Le present modele thermodynamique est appli­ cable a tous les cycles thermochimiques bases sur l'energie solaire. L'exergie obtenue par cette ap­ proche, permet de definir le potentiel (i. e. cout) in­ dustriel des procedes : Au plus que l'exergie est ele­ vee, relativement ala limite maximale [donnee par (14)], au plus que la surface de captation solaire est reduite au vu d'une production de combustible so­ laire, asavoir l'hydrogene, donnee. Aussi et partant de ce modele, on peut se faire une idee des per­ formances des principaux procedes thermochimiques envisages pour produire l'hydrogene solaire. Quelques procedes de la production thermochi­ mique sont donnes dans ce sens. 4 . 5 Dissociation thermique directe de l 'eau La dissociation thermique directe de l'eau, ou thermolyse, est operee a des temperatures elevees (2500 K) apartir de la vapeur d'eau avec des precau­ tions importantes quant ala recombinaison (explo­ sive) des produits dissocies. La separation de l'hy­ drogene peut etre faite par diffusion (Fletcher et Moen, 1977) en utilisant une membrane poreuse au regime d'ecoulement de Knudsen (theorie cinetique des gaz), par le procede catalytique (Thara, 1980; Fletcher, 1999) ou par separation abasse tempera­ ture (Diver et al. 1983; Lede et al. 1987) apres refroi­ dissement rapide par injection de gaz froids ou par detente dans une tuyere. Cette derniere methode in­ troduit neanmoins un degre eleve d'irreversibilites, malgre son efficacite a empecher la recombinaison des produits [29]. Des travaux interessants sur la dissociation ther­ mique solaire directe de l'eau a haute temperature ont ete menes par Kogan (28, 29, 32, 30] al'institut scientifique Weizmann, Israel. Dans ces travaux, un systeme adouble concentrateur est utilise (cf. figure 10) pour obtenir des temperatures de l'ordre de 2500 K. Pour resister aces temperatures, du zirconium est employe au niveau du recepteur (reacteur). FIG. 10 - Capteur solaire a double concentrateur
  • 11. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 11 Plaque metalliquc rcfroidie it l'eau Entree del Ia vapeur Vers pompc il ------+I(@Jt� hydrogene FIG. 11 - Section droite du reacteur Dans de telles conditions, une dissociation par­ tielle est alors observee avec formation d'un melange de H20, HO, H, 0, H2 et 02• La separation de l'hy­ drogene et de l'oxygene se fait par diffusion des gaz a travers une membrane ceramique poreuse de zir­ conium, choisie eu egard au rapport eleve des poids moleculaires de l'oxygene et de l'hydrogene. Les de­ tails du reacteur, oil est operee la dissociation, sont donnes par le schema de la figure 11. Les evaluations theoriques menees par l'auteur [28], sur la production d'hydrogene, donnent un de­ bit molaire d'hydrogene H de 0.0055 molfs, pour les conditions : ecoulement de Knudsen; debit mas­ sique d'alimentation en eau, unitaire; temperature de 2500 K; pression des gaz diffuses et non diffuses de respectivement 0.005 bars et 0.05 bars et pour­ centage de diffusion de 50 %. En pratique, les tests effectues ont aboutis ades productions d'hydrogene, de 20 %, superieures aux predictions theoriques, ce qui correspond aussi aune dissociation de l'eau, de 25 %. Aussi et d'une maniere generale, il a ete ob­ serve que le rendement thermodynamique du reac­ teur augmentait avec !'augmentation de la tempera­ ture de reaction et la diminution de la pression en amont de la membrane poreuse separatrice. Les perspectives en vue d'ameliorer les rende­ ments du procede sont optimistes; elles concernent essentiellement le developpement de membranes po­ reuses plus performantes et conservant leur permea­ bilite [30] ainsi qu'une evacuation appropriee, par le biais d'injecteurs, de la vapeur non dissociee [32]. Toutefois et d'une maniere plus generale, les hautes temperatures necessaires ala dissociation thermique directe posent encore de serieux problemes : d'une part le rendement d'absorption etant limite acause des pertes radiatives importantes, il y a diminution de l'exergie du cycle; d'autre part, des contraintes importantes pesent sur les materiaux utilises. Ces problemes sont al'origine d'une orientation des re­ cherches vers la voie des cycles thermochimiques multi-passes. 4 . 6 Cycles thermochimiques multi-passes de disso­ ciation de l 'eau Ces cycles permettent de pallier aLx problemes lies aux temperatures elevees et aux techniques de separation H2/02 que necessite la dissociation ther­ mique directe. Le processus thermochimique multi-passes le plus simple correpond aux cycles a deux etapes, schematise pas les transformations suivantes H20+A ---+ B+H2 a T1 B ---+ 1/202+A a T2 (24) A et B sont des intermediaires reactionnels (hy­ drures, oxydes ou metaux) choisis tels que les tem­ peratures T1 et T2 soient les plus faibles possibles. Differents cycles (deux etapes et plus) ont ete etu­ dies pour cela. On peut citer, sans etre exhaustifs, les cycles qui utilisent des chlorures ferreux, les cycles fondes sur la dissociation du sulfate de magnesium ou d'oxydes metalliques (CdO, ZnO) ou encore les cycles bases sur la decomposition de l'acide sulfu­ rique. Les difficultes liees aces cycles sont nombreuses; elles concernent principalement : (1) les bilans de matiere et les avancements incomplets de reactions impliquant une derive dans le temps du cycle, suite aux irreversibilites; (2) la necessite d'un taux de re­ versibilite par passe extremement eleve, et (3) les difficultes liees al'emploi de certains composes chi­ miques (reactions secondaires, corrosion). Steinfeld [44] retient un cycle thermochimique a deux passes base sur les reactions redox de Zn/ZnO. La premiere passe est une dissociation endother­ mique de ZnO(s) en Zn(g) et 02 a2300 K en util­ sant de l'energie solaire concentree ZnO ---+ Zn+0.502 (25) La seconde passe, exothermique consiste en l'hydro­ lyse de Zn(l) a700 K pour former H2 et ZnO(s); ce dernier est separe naturellement pour etre recycle dans la premiere reaction. Zn+H20 ---+ ZnO+H2 (26) L'hydrogene et l'oxygene sont done obtenus adiffe­ rentes passes, ce qui elimine la necessite d'un pro­ cede de separation de gaz ahaute temperature. une
  • 12. 12 L'hydrogene d'origine solaire (2003) analyse basee sur le second principe de la thermody­ namique a montre une exergie maximale de conver­ sion de 29 % pour une temperature en cavite du recepteur de 2300 K et un ratio de concentration correpondant de 5000. Une analyse economique menee par l'auteur sur la base d'une large installation disposant d'un re­ acteur solaire de 90 MW et consistant en une pro­ duction d'hydrogene au niveau de l'hydrolyseur de 61 millions de kWh/an, indique qu'il est possible d'atteindre un cout de l'hydrogene solaire se situant entre 0.13 et 0.15 $/kWh, ce qui semble competi­ tif devant les autres procedes de production renou­ velables tels que l'electrolyse a partir d'electricite d'origine solaire. Par ailleurs d'autres paires redox telles que Ti02/Ti0x , Mn304/MnO et Co304jCoO ont aussi ete experimentes, mais ont aboutis a une faible production d'hydrogene. Concernant les cycles multipasses, Serpone et al. considerent un cycle a trois passes base sur la de­ composition thermique de H2S04 a 1140 K et un cycle a quatre passes base sur !'hydrolyse de CaBr2 et FeBr2 a 1020 K et 870 K respectivement. Ces cycles presentent une exergie limitee a cause des ir­ reversibilites associees au transferts de chaleur et a la separation des gaz. 4 . 'l Decarboneisation des gaz naturels Le vaporeformage des gaz naturels, en particu­ lier du methane, est le principal procede utilise ac­ tuellement pour produire l'hydrogene. Ce procede qui peut etre schematise par la reaction (27) contri­ bue fortement aux emissions de C02 dans !'atmo­ sphere (environ 7 tonnes de C02 par tonne de H2 produit)[31] et de fait conduit a chercher une solu­ tion de rechange. Des etudes comparatives ont ete menees par Stein­ berg et Cheng (43] a propos des differents procedes de production d'hydrogene a partir des carburants fossiles et ant montre l'interet de recourir a la de­ composition thermique des gaz naturels. Cette me­ thode consiste, a partir d'un apport d'energie (so­ laire, arc a plasma...etc), a decomposer dans un reac­ teur chimique le methane en carbone (co-production de charbon) et hydrogene. Les possibilites de la methode ont ete discutees par Sandstede [41] et Fulcheri et Schwab [17]. Dif­ ferents procedes techniques peuvent etre envisages dans le sens de la decomposition thermique tant que le ratio !fJ n'est pas tres eleve (composants carbones hors gaz naturels et hydrocarbones), ceci pouvant engendrer des pertes enegetiques [21]. A ce titre, le rayonnement solaire concentre peut etre utilise pour alimenter en energie le procede de decompostion thermique. En pratique et pour le me­ thane par exemple, la decomposition thermique est operee dans un reacteur situe au niveau d'un concen­ trateur solaire et parcouru par le gaz a decomposer ainsi que des gaz auxilliaires. Une fenetre est dis­ posee a la paroi du reacteur pour que le rayonne­ ment solaire atteigne le methane et permette ainsi a la reaction chimique de dissociation d'avoir lieu. Cette irradiation directe des reactants est tres avan­ tageuse dans le sens oil elle permet un transfert effi­ cace d'energie directement a l'endroit de la reaction en remediant ainsi aux limitations dues a l'emploi d'echangeurs de chaleur [21]. La decomposition du methane produit alors de l'hydrogene et du carbone selon la reaction (28) La proportion de methane non reactant que l'on no­ tera XcH4 depend de la pression et de la tempera­ ture a l'interieur du reacteur ' comme le montre la figure 12. ... J: (.) X T (K) FIG. 12 - Dissociation thermique du methane XcH4 en fonction de P et T. Par ailleurs, dans une experience de demonstra­ tion conduite recemment. un reacteur tubulaire ae­ rosol a quartz de 25mm de diametre a ete utilise avec du CH4 sous forme vapeur diluee a 5% et entoure par de l'argon gazeux. Le reacteur chimique a ete Soumis a un flux solaire de 2400 kW/m2 et une dissociation du methane d'environ 90 % a ete observee. Les par­ ticules de carbone en suspension dans le reacteur ont en fait la propriete de favoriser un transfert de cha­ leur important en absorbant le rayonnement solaire concentre. Toutefois, un des problemes techniques majeur lie a ces reacteurs se situe au niveau de l'ecran a
  • 13. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 13 travers lequel affiue le rayonnement solaire. En effet, les particules de carbone g€merees apres la reaction de dissociation qui sont irradiees par le rayonnement solaire et portees aincandescence, y adherent et le detruisent par surchauffe. Un reacteur de type vortex a ete developpe au Weizmann Institute of Science, Israel pour remedier ace probleme [31]. Ce reacteur est schematise par la figure 13. FrG. 13 - Schema d'une section droite du reacteur de type vortex pour Ia decomposition thermique solaire du methane On notera enfin que d'une mamere generale et d'un point de vue thermodynamique, l'exergie maxi­ male dans le procede de decomposition thermique solaire du methane se situe theoriquement aux en­ virons de 35 % pour une temperature de 1500 K au niveau du reacteur (cavite du recepteur) et un ra­ tio de concentration de 1000; elle chute a21 % si la chaleur des produits sortants du reacteur n'est pas recuperee; on peut se referer pour cela au modele schematise sur la figure 8. 4 . 8 Systeme hybride d'electrolyse a haute tempera­ ture Pour achever d'exposer les differentes techniques de production d'hydrogene solaire, on souhaite pre­ senter, en rupture avec les autres methodes, un sys­ teme de production d'hydrogene solaire conc;u et ex­ perimente aux USA par Veziroglu et al. [49]. Ce systeme permet une augmentation des rendements grace a l'emploi de collecteurs hybrides associes a un electrolyseur ahautes temperatures. Son schema de principe est decrit comme suit : lorsque la tem­ perature de l'eau augmente, l'energie electrique ne­ cessaire a operer l'electrolyse se trouve diminuee; lorsque de la vapeur d'eau ahaute temperature est utilisee ala place de l'eau, l'energie electrique dimi­ nue encore davantage. Ainsi, une quantite d'energie sous forme degradee (chaleur) est utilisee pour re­ duire la quantite d'energie sous forme noble (travail electrique) requis a mener l'electrolyse. Un synop­ tique du systeme est donne par la figure 14. FIG. 14 - Systeme hybride de production d'hydrogene solaire a haute temperature Sur ce schema, on obsreve que l'energie du rayon­ nement solaire est captee au niveau du collecteur hybride. Une partie de cette energie est convertie en courant continu grace ades cellules photovoltaiques; le courant electrique produit sert aalimenter l'elec­ trolyseur ahaute temperature. Une autre partie est convertie en chaleur qui est utilisee pour vaporiser l'eau. La vapeur d'eau obtenue ahautes temperature et pression est dirigee, de maniere regulee a l'aide d'un systeme de stockage, vers l'electrolyseur, tan­ dis que la chaleur en exces est sensee etre valorisee au niveau d'une installation industrielle. L'experimentation aete simultanement menee en des endroits ou les ressources solaires sont variables (Atlanta, Boulder, Miami, Phoenix, Salt Lake City). Les collecteurs utilises ont ete par ailleurs munis de systemes de poursuite solaire selon six variantes concernant la poursuite (2D, rotation autour de l'axe Nord-Sud parallele al'a.xe de la terre, rotation au­ tour de l'axe Nord-Sud parallele au cercle longitudi­ nal, rotation autour de l'axe azimuthale a hauteur fixe et rotation autour de l'axe Est-Ouest). Les resul­ tats obtenus montrent que le systeme hybride base sur l'electrolyse ahaute temperature est plus perfor­ mant que le systeme d'electrolyse acellules photo­ voltai:ques classique (basse temperature). Du point de vue de la production d'hydrogene, les avantages du systeme hybride par rapport au systeme classique sont d'apres les auteurs : une efficacite accrue de 27 % pour une temperature d'electrolyse de 200 C, 45 % pour une temperature d'electrolyse de 600 C et 63 % pour une temperature d'electrolyse de 1000 C. Par ailleurs, en tenant compte de la co-generation de chaleur, le systeme hybride atteint 198 % d'effi­ cacite supplementaire par rapport au systeme clas­ sique. D'autres conclusion relatives au systeme de poursuite montrent que la configuration en poursuite 2D demeure la plus efficace. Enfin, au regard du lieu d'experimentation, il a d'une maniere generale ete degage que au plus que les valeurs de la latitude, de l'humidite, de la vitesse du vent sont faibles, que les valeurs de la hauteur, de la temperature, de l'indice de clarte du ciel et de rayonnement sont elevees, au
  • 14. 14 L'hydrogene d'origine solaire (2003) plus que le rendement de production d'hydrogene est eleve. 5. Stockage de l'hydrogi'me II a deja ete souligne le role determinant que joue le stockage dans la viabilite d'un systeme a energie solaire. Avec la production d'hydrogene solaire, c'est un stockage sous forme chimique de l'energie solaire qui est envisage et cela ne peut etre realise qu'en se dotant de systemes economiques et fiables capables d'assurer le stockage du gaz d'hydrogene produit. A ce propos, plusieurs references [38, 27] montrent bien que cela constitue le point decisif d'un systeme d'energie base sur l'hydrogene, en l'occurence so­ laire. Les techniques de stockage utilisees dans le cas des gaz naturels et industriels, peuvent etre envi­ sagees pour le stockage de l'hydrogene. Ces tech­ niques consistent d'une part en la liquefaction de l'hydrogene en vue d'un stockage dans des reservoirs cryogeniques et d'autre part en la compression de l'hydrogene en vue d'un stockage a haute pression. Une autre solution consiste a utiliser le phenomene d'adsorption de materiaux poreux carbones ou d'hy­ drures metalliques pour contenir I'hydrogene. Dans le cadre de notre systeme d'energie a hy­ drogene solaire, une analyse de ces differentes voies est presentee. 5. 1 Stockage de l 'hydrogene liqv.ide La liquefaction utilise l'importante variation de densite entre les etats gazeux et liquide (a tempera­ ture adequate pour une pression du liquide proche de la pression atmospherique). Les cycles de liquefac­ tion de l'hydrogene les plus simples sont le cycle de Linde ou la detente Joule-Thompson. La liquefaction par le cycle de Linde exige un refroidissement prea­ lable au moyen d'azote liquide ou bien !'utilisation d'une turbine pour refroidir la vapeur a haute pres­ sion. Les cycle de Claude ainsi que de Haylandt sont aussi utilises; ils utilisent des echangeurs de chaleur supplementaires et davantage de compresseurs et de turbines pour diminuer le travail de liquefaction. A cause de la tres basse temperature de lique­ faction de l'hydrogene (20 K sous la pression atmo­ spherique), le stockage de l'hydrogene liquide est peu economique (a titre d'exemple, le prix de l'hydrogene liquide envisage comme combustible de transport est deux fois superieur a celui de l'hydrogene produit a l'etat gazeux [2]). Les raisons sont d'une part, le cout eleve de l'energie consommee pour la liquefaction (il faut fournir 3.228 kWh/kg pour liquefier l'hydrogene contre 0.207 kWh/kg pour la liquefaction de l'azote par exemple [33]); d'autre part, le cout important des reservoirs aptes a contenir l'hydrogene pour de longues periodes. Ce cout decoule du fait que le stockage de l'hy- drogene liquefie necessite des reservoirs cryogeniques performants, eventuellement munis d'une paroi rem­ plie d'azote liquide. Ces reservoirs ont une forme ge­ neralement spherique afin de minimiser le rapport surface sur volume et reduire du meme coup le trans­ fert de chaleur. Cependant, une isolation thermique optimale est insuffisante car une generation interne de chaleur peut avoir lieu dans le reservoir, entral:­ nant une augmentation dans la complexite de !'ins­ tallation. Pour comprendre cela, il faut considerer un pa­ rametre lie a la nature de la molecule de dihydro­ gene. La molecule de dihydrogene se presente sous deux formes : le para-hydrogene p - H2 et l'ortho­ hydrogene n - H2 selon respectivement l'antiparalle­ lisme et le parallelisme des spins nucleaires des deux atomes H constituant la molecule. A la temperature ambiante, la teneur a l'equilibre est de 25% de p-H2 et 75 % de n - H2; pour une temperature de 20 K la teneur a l'equilibre est voisine de 100 % de p-H2 . In­ cidemment, le probleme qui se pose est le suivant : la conversion d'ortho-hydrogene en para-hydrogene est exothermique (527 kJ/kg) et Ia chaleur de conver­ sion a 20 K est legerement superieure a l'enthalpie de vaporisation de l'hydrogene; lorsque l'hydrogene est liquefie, la temperature passe rapidement de 300 K a 20 K, correlativement, la conversion de l'ortho­ hydrogene en para-hydrogene necessite, en I'absence de catalyseur, un temps plus long (plusieurs jours) avant d'atteindre l'equilibre. De fait, la conversion se poursuit apres entrepot de l'hydrogene dans le reser­ voir et equivaut a une generation interne de chaleur entral:nant !'evaporation d'une quantite importante de liquide (plus de la moitie de la quantite initiale). Pour eviter ces pertes on dispose dans le liquefac­ teur un catalyseur performant (du charbon actif ou de l'oxyde ferrique) et on absorbe la chaleur degagee en refroidissant, en general a l'azote liquide. Cette etape supplementaire dans la preparation de l'hy­ drogene liquide se repercute sur le cout global du stockage par liquefaction. 5. 2 Stockage par compression Le stockage par compression est le procede par lequel le gaz est conserve, pressurise dans des reser­ voirs plus ou moins robustes. Ce procede est plus aise a mettre en o:mvre que le stockage par lique­ faction, toutefois la densite de l'hydrogene obtenue reste tres inferieure de celle de l'hydrogene liquide. Ainsi, a une pression de 1 bar, la masse volumique de l'hydrogene liquide a 20 K est de 71.1 kg/m3; pour l'hydrogene a 293 K, elle est de 0.0827 kg/m3 a 1 bar, 14.49 kg/m3 a 200 bars et 23.66 kg/m3 a 350 bars. Par consequent, pour avoir une energie dis­ ponible par m3 importante, il est necessaire d'aug­ menter les pressions de stockage et done le travail de compression.
  • 15. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 15 Cependant, des pressions de stockage elevees en­ tral:nent davantage de contraintes appliquees au re­ servoir. Incidemment, la resistance du reservoir im­ plique une augmentation de son poids avide, d'ou limitation du poids supplementaire d'hydrogene a stocker. Cela fait du stockage par compression, un procede reserve ades quantites relativement mode­ rees d'hydrogene. Pour mettre a l'epreuve les possibilites du sto­ ckage par compression, on peut examiner le cas d'ap­ plication automobile, sachant que les perspectives de transition aun systeme d'energie ahydrogene sont fortement tributaires de la capacite a stocker l'hy­ drogene combustible abard des vehicules. On peut alors montrer que pour assurer une autonomie de 500 km aun vehicule standard (puissance de 74 kW, vi­ tesse de 100 km/h et pertes dues au rendement du moteur a30 %), il faut un reservoir d'hydrogene a 200 bars de 1 m3 de volume et un poids correspon­ dant d'environ 500 kg. Dans ces conditions, le sto­ ckage par compression semble serieusement limite. 5. 3 Stockage par adsorption Certains materiaux poreux comme les charbons actifs ant la propriete d'adsorber les gaz de maniere efficace. Ils sont constitues par des micro-cristaux de graphite dont l'enchevetrement forme un reseau de pores ayant des diametres de l'ordre du nano­ metre (cf. figure 15). Lorsqu'elles sont cumulees, les surfaces laterales des pores representent une surface considerable de plusieurs centaines aplusieurs mil­ Hers de m2 par gramme de charbon actif. C'est sur cette surface que peuvent venir s'adsorber les mo­ lecules d'hydrogene diffusant atravers le reseau de pores constitue. Bien que !'interaction de la molecule H2 avec les atomes de carbone n'est pas tres forte, elle suffit toutefois a ce que, aux conditions stan­ dards, la densite des atomes adsorbes au voisinage de la surface des parois des pores soit superieure par un facteur 10 ala densite de l'hydrogene al'etat na­ ture!. Notons que la synthese des nanofibres de car­ bone est obtenue apartir d'une decomposition cata­ lytique de !'acetylene ou de !'ethylene au niveau d'un catalyseur de Nickel ou Nickel-Cuivre. Dans ce sens, une etude sur la caracterisation micro-structurelle des nanofibres de graphite et leur pouvoir adsorbant est donnee par Kumar Gupta et Srivastava [19]. Clairement, on peut done envisager de constituer un stockage d'hydrogene avec un reservoir rempli de materiaux poreux carbones : la presence du materiau reduit certes le volume disponible pour le stockage, mais, par rapport ala situation m1 le reservoir est vide, on espere compenser la perte et accroltre la masse d'hydrogene stockee grace a!'adsorption. Les applications concernent notamment le transport au­ tomobile, vecteur de globalisation essentiel du sys­ teme d'energie a hydrogene, et cela aux cotes des piles acombustibles par exemple, mais aussi le sta- tionnaire. A titre indicatif et dans un cas ideal, il est possible d'atteindre une densite de 38 kgjm3 pour une temperature de 298 K et une pression de 400 bars. Toutefois, les conditions de temperature et de pression peuvent limiter considerablement les possi­ bilites de ce mode de stockage. On a d'une part, qu'a forte pression le stockage par adsorption perd ses ca­ racteristiques favorables, la densite du gaz sous pres­ sion devenant semblable acelle des couches de gaz adsorbees pres des parois des pores; d'autre part, qu'aux hautes temperatures, !'agitation thermique des molecules affaiblit l'effet confinant de !'interac­ tion attractive entre molecules et atomes de carbone pres des parois et reduit du meme coup la densite des couches adsorbees. FIG. 15 - Nanofibres avant le processus d'adsorption FIG. 16 - Representation schematique d'un faisceau de nanotubes Benard et Chahine [2] presentent une modelisa­ tion du stockage par adsorption dans les charbons actifs qui permet de calculer la capacite nette de sto­ ckage par adsorption passif sur de larges gammes de pressions et temperatures. Les resultats theoriques montrent que l'efficacite du stockage par adsorp­ tion n'est reellement etablie que dans un domaine de temperatures allant de 77 a 150 K et pour des pression d'environ 100 bars. Pour des performances
  • 16. 16 L'hydrogene d'origine solaire (2003) meilleures, les auteurs preconisent un apport de cha­ leur au reservoir . Ainsi et compte tenu des resultats obtenus a tem­ perature ordinaire, sinon une forte densification des composes, les charbons actifs actuels ne rendent pas concurrentiel le mode de stockage par adsorption qui du coup egale tout au plus en performance le pro­ cede de stockage par compression. Des efforts ont alors ete menes dans le sens de !'amelioration des caracteristiques du reseau de pores; ils ont abouti a la configuration en nanotubes de carbone (CNT). Les nanotubes de carbone sont obtenus par l'en­ roulement cylindrique des plans atomiques de pa­ rois des pores (plan basal) de graphite. Les atomes de carbone dans un tel plan forment un reseau bi­ dimensionnel hexagonal et, afin que l'enroulement cylindrique engendre des nanotubes, dit mono-paroi, sans defaut, les positions des atomes de carbone lo­ calisees a la peripherie de la portion du plan de gra­ phite doivent etre compatibles avec les conditions periodiques associees au reseau hexagonal. Cela est schematise par la figure 16. Des experimentations sur les capacites d'adsorp­ tion des nanonstructures de carbones et leurs pro­ prietes cristallines sont menees par Poirier et al. [38]; elles montrent qu'un accroissement des surfaces de ces materiaux peut conduire a des capacites de sto­ ckage tres interessantes, notamment en comparaison avec les charbons actifs. Par ailleurs, Fazle Kibria et al. [27] indiquent qu'il est possible d'atteindre 4 a 10 % d'hydrogene absorbe (relativement au poids de l'adsorbeur), en mettant en <Puvre le stockage ther­ mique (apport de chaleur). Pour les CNT de type Li et K dope, les auteurs mentionnent des capacites de 20 et 14 % respectivement. Notons enfin que le stockage dans les materiaux carbones n'est pas la seule methode de stockage par adsorption. Une autre methode est fondee sur la for­ mation d'hydrures metalliques solides. L'hydrogene moleculaire s'adsorbe en effet dans une large variete de metaux et d'alliages metalliques. Cette adsorp­ tion resulte de la combinaison chimique reversible de l'hydrogene avec les atomes composant ces ma­ teriaux. Certains metaux (V, Pd, etc.) ou composes intermetalliques (ABn avec A correspondant a Y , Zr ou un lanthanide et B un metal de transition) sont connus pour leurs capacites a adsorber de fa­ c;on reversible de grandes quantites d'hydrogene. Les composes ainsi formes sont appeles hydrures metal­ liques. On peut citer l'exemple de TiMn1.5, dont les caracteristiques sont en particulier etudiees par Singh et al. (42]. Une etude relative aux caracteris­ tiques de differents autres composes est par ailleurs relatee par Zhu et al. [52]. Le pouvoir de stockage est alors tel que la quan­ tite d'hydrogene presente dans 1 cm3 d'un hydrure est souvent superieure a celle presente dans 1 cm3 d'hydrogene liquide. Le principal obstacle pour une utilisation a grande echelle demeure neanmoins en les prix eleves des metaux et alliages utilises. Dans ce sens, les travaux de Zhang et al. (51] penchent vers l'emploi du magnesium, comme solution economi­ quement viable. Cependant, il s'agit d'une technique qui n'est pas encore arrivee a maturite. En plus des problemes de coilt vient s'ajouter le fait que !'hydro­ gene adsorbe doit etre tres pur si l'on veut conserver la capacite d'adsorption sans degradation avec la re­ petition des cycles adsorption - desorption. Pour resumer, retenons qu'un obstacle apparais­ sant majeur a !'utilisation pratique de l'hydrogene consiste en la difficulte a le stocker convenablement et economiquement. En pratique, les procedes de stockage par liquefaction et par compression n'ap­ paraissent pas interessants au niveau des applica­ tions. L'utilisation du procede d'adsorption semble etre !'alternative la plus prometteuse. Au niveau des hydrures metalliques, les performances sont tres at­ tractives mais se heurtent au probleme du cout des composes. Concernant la voie des nanotubes en car­ bone, elle semble avoir la faveur des chercheurs. Tou­ tefois, les deux procedes d'adsorption mentionnes semblent accuser un net manque de maturite tech­ nologique. 5.4 Utilisation de l 'hydrogene solaire La viabilite d'un systeme d'energie a hydrogene solaire repose pour une certaine part sur les pers­ pectives d'utilisation de l'hydrogene solaire, une fois produit et stocke i. e. la faisabilite d'une conversion rentable et non polluante de son energie chimique en energie utilisable. Les machines concernees par cette conversion sont les piles a combustibles ainsi que les moteurs thermiques a hydrogene; un aperc;u sur ces machines est donne. 5. 5 Pile a combustible H2 Les piles a combustibles font actuellement l'ob­ jet de programmes importants de Recherche & De­ veloppement dans le cadre de !'utilisation de com­ bustibles ecologiques comme l'hydrogene solaire. En effet, les piles a combustibles permettent une pro­ duction d'energie electrique et thermique a partir de l'energie chimique emmagasinee dans l'hydrogene. Leur utilisation est alors envisagee dans des applica­ tions comme le stationnaire (centrale de production d'energie), le transport (automobile) ou le spatial et cela, conjointement ou non, aux moteurs thermiques. Aussi, leurs avantages et inconvenients sont recapi­ tules dans le tableau 6. Une pile a combustible H2 fonctionne suivant le principe de la combustion electro chimique contr6lee d'hydrogene et d'oxygene avec production simulta­ nee d'electricite, d'eau et de chaleur. La recombi­ naison de la molecule d'eau est schematisee par les
  • 17. L'hydrogene d'origine solaire (2003) 17 TAB. 6 Avantages et inconv(mients de Ia pile a combustible Avantages -Le rendement de la pile a combustible ne depend pas du cycle de Carnot et les temperatures de fonc­ tionnement peuvent etre d'un faible niveau. -Rendements energetiques eleves : de 40 a 70 % elec­ trique, plus de 85 % en tout (electricite et chaleur) . -Faibles emissions sonores. -Faibles emissions en termes de CO, NOx, CnHm et particules. -Pas de parties rotatives et construction modulaire -Couplage possible a une turbine reactions suivantes H2+20H- -+ 2H20+2e 1 202+2H++2e -+ H20 1 2o2+H20+2e -+ 20H- avec la reaction bilan (29) Ces reactions s'operent au sein d'une struc­ ture essentiellement composee de deux electrodes (l'anode et Ia cathode) separees par un electrolyte. L'hydrogene est amene au niveau de l'anode, tandis que l'oxygene alimente la cathode (de l'air, enrichi ou non en oxygene, peut aussi etre utilise). Il existe differentes technologies de pile a combus­ tible en cours de developpement. Aussi, pour analy­ ser les perspectives de ces piles, il est utile de retracer un panorama des voies de recherche et des techno­ logies emergentes. Une synthese est donnee dans ce sens, par Ie tableau 7. Les differents types donnent tous, un rendement brut situe autour de 50 %. FIG. 17 - Fonctionnement d'une pile a membrane PEMFC Inconv(mients -Cout eleve des piles, principalement au niveau des elements suivants : catalyseur (Platine), membranes, plaques bipolaires, peripherie, etc. -Poids et volume, surtout pour une application em­ barquee. -Duree de vie : elles doivent durer au moins 40000h dans les applications stationnaires. -Probleme de !'integration thermique qui consiste soit a valoriser Ia chaleur, soit a l'evacuer, selon Ia pile et !'application. -Perspectives tributaires du cout de l'hydrogene. Electrical Efflck!ncy 45 ,----- - > 40 t-- -���-- -- ----�-.;:=---1 � 35 -- •• � ----- � - � 30 - c l i '--- ' - - - - L5 r•' ---­ lf � 20 1-�--------------1 -� 1! 1 5 -------- - ------1 � 10 t---- !i - - o f---�--�--�-�--�---1 0 500 1000 1 500 2000 2500 3000 Net Electrical Power (Watts) FIG. 18 - Rendements electriques bruts d'une pile a combustible PEMFC de 3kW en fonction de Ia puissance Sur Ie tableau 7, on peut voir que Ies choix technologiques sont conditionnes par le cahier des charges de !'application, i. e. la temperature de fonc­ tionnement, la duree de vie et l'encombrement mais aussi le cm1t attendu. Les technologies que l'on peut principalement retenir sont : 1. la pile a membrane echangeuse de proton PEMFC (cf. figure 17). Les performances ener­ getiques de cette pile sont etudiees par John­ son et al. [25] dans le cadre d'un programme de developpement energetique des villages de I'Alaska, U.S.A; Ies tests portent sur une pile de 3 kW soumise a differentes charges. Les re­ sultats obtenus font ressortir des rendements superieurs a 48 % (la figure 18 montre !'in­ fluence de la puissance sur les rendements elec­ triques). Par ailleurs, au niveau des construc­ teurs automobiles, Ies recents developpements semblent orienter Ies prix vers des niveaux sa­ tisfaisant les contraintes du marche automo­ bile : Ies cout annonces sont d'environ 50 $/kW pour des applications automobiles a duree de
  • 18. 18 L'hydrogene d'origine solaire (2003) TAB. 7 Les differents types de piles a combustible Type de pile Electrolyte T (C) Applications Observations Alcaline AFC Potasse (liquide) 80 Espace, transports. Gamme : 1 a 100 kW - Inconvenient : necessite un traitement prealable de !'air. - Accompagne tous les vols habites de Ia NASA. Acide polymere PEMFC ou DMFC Polymere (solide) 80 Portables, transports, stationnaire. - Un milliards de dollars investis de 1996 a 1999 par l'alliance Ballard-DaimlerChrysler-Ford. Gamme : 1W a 1 MW - Prototypes lances par les grands grands constructeurs mondiaux. Acide phosphorique PAFC Acide phosphorique (liquide) 200 Transports, stationnaire. Gamme : 200 kW - Cout voisin de 3000-4000 $/kW. - Exclusivement commercialisee par a 10 MW la societe americaine ONSI Corp. avec une puissance de 200 kW. Carbonate fondu MCFC Sels fondus (liquide) 650 Stationnaire. Gamme : 500 kW a 10 MW - Problemes lies a Ia corrosion. - Avantages : Rejets thermiques a temperature elevee, permettant une valorisation par un cycle a turbine. Oxyde solide SOFC Ceramique (solide) 700 a 1000 Transports, stationnaire. Gamme : 1 kW - Les rejets thermiques atteignent une temperature de 800 C ce qui permet une valorisation a !'aide de cycles combines. Le rendement global est superieur a 80 %. a 10 MW vie limitee a 3000 h; pour les applications sta­ tionnaires a dun��e de vie superieure a 30000 h, il faut compter 500 a 1000 $/kW, ce qui est considere comme competitif. 2. la technologie oxyde solide SOFC, suscitant aussi un tres grand interet; deux grandes voies technologiques sont actuellement prospectees : la technologie cylindrique qui annonce un cout de 1000 $/kW pour une installation de 5 MW et la technologie plane, plus complexe mais qui semble potentiellement plus economique. Ainsi, au vu des rendements tres interessants et des couts en constante baisse des piles a combus­ tibles et compte tenu des progres technologiques qu'il reste a accomplir, les piles a combustible ap­ paraissent renfermer un potentiel economique eleve. Ce potentiel reste par ailleurs limite par la disponi­ bilite du combustible (i. e. l'hydrogene solaire). 5. 6 Moteurs thermiques a hydrogene Du seul point de vue de la thermodynamique, tous les moteurs alternatifs (cycles Diesel, Otto ou a allumage commande) ainsi que les turbines a vapeur et a gaz peuvent etre convertis a l'hydrogene. Au niveau des vehicules automobiles, des mo­ teurs thermiques bi-carburants ont ete developpes, utilisant aussi bien l'hydrogene que l'essence comme combustible. L'hydrogene utilisee, est stockee sous forme liquide a bord du vehicule et alimente le mo­ teur. Des prototypes de moteur a hydrogene de type V8 et V12 ont recemment ete developpes et presen­ tes; ceux-ci peuvent fournir une puissance utile su­ perieure a 135 kW pour une vitesse de pointe du vehicule de 215 km/h. L'autonomie est de 300 km pour 120 1 d'hydrogene liquide embarque, ce qui cor­ respond a 8 kg. Dans le domaine aeronautique, !'utilisation de l'hydrogene dans les turbines a gaz date deja de pres d'un demi-siecle. Plusieurs modeles de turboreac­ teurs ont ete modifies puis essayes au sol pour valider ces modifications, puis en mesurer les performances. Les travaux americains (Lewis Flight Propulsion La­ boratory) menes depuis 1955 montrent qu'il est pos­ sible de trouver rapidement des solutions d'adapta­ tion satisfaisantes. En resume, l'analyse presentee sur les moyens de production d'energie a partir de l'hydrogene a bien montre, d'une part les potentialites economiques ele­ vees des piles a combustible avec des rendements et des couts tres interessants et d'autre part une grande marge de manceuvre pour !'adaptation des moteurs thermique a l'hydrogene. Dans le cadre d'un systeme d'energie a hydrogene solaire, l'acquis de ces moyens de production d'ener­ gie conforte en definitive, une repartition des efforts
  • 19. L'hydrogeme d'origine solaire 19 de l'ingi'mierie davantage portE�e sur la production et le stockage du combustible solaire. 6. Conclusion Les problemes ecologiques lies aux energies fos­ siles et nucleaires ainsi que la limitation des res­ sources, compromettent le developpement econo­ mique a venir de notre planete; une situation pour laquelle, la demande croissante en energie, notam­ ment des pays en voie de developpement, joue un role aggravant. Le systeme d'energie base sur l'hydrogene d'ori­ gine solaire a ete propose comme solution a ces pro­ blemes. L'hydrogene produit a partir de l'energie so­ laire, sous forme directe ou indirecte, n'aura a priori aucune incidence sur l'environnement; comme com­ bustible solaire, l'hydrogene permettrait de stopper l'effet de serre et favoriser une restitution de la qua­ lite de }'atmosphere, serieusement entamee par les rejets polluants, dont principalement le C02. Les differents procedes de production d'hydro­ gene par voie solaire ont pour cela ete examines. Un modele thermodynamique a ete expose pour ce qui concerne les cycles thermochimiques. On note alors que le cycle de dissociation thermochimique de l'eau base sur Zn/ZnO semble offrir des perspectives par­ ticulierement interessantes. Par ailleurs, le systeme d'electrolyse a haute temperature du type hybride qui a ete evoque peut aussi etre retenu au vu des rendements prometteurs affiches. Sur le plan de }'utilisation de l'hydrogene, l'apen;u qui a ete donne sur les piles a combustibles ainsi que les moteurs thermiques adapte a }'hydro­ gene a bien montre qu'il est techniquement possible de substituer efficacemment l'hydrogene aux hydro­ carbures dans les installations de production d'ener­ gie electrique, mecanique ou thermique. Un des principaux obstacles identifies dans la mise en ceuvre d'une economie a hydrogene provient en fait de la capacite a stocker l'hydrogene d'une ma­ niere viable. De ce point de vue, }'adsorption dans les nanotubes de carbone est apparue comme une voie feconde, qu'il s'agirait toutefois de bien maitriser. Finalement et compte tenu de ces differents as­ pects, il devrait y avoir plusieurs manieres de tran­ siter vers une economie a hydrogene solaire. La plus realiste consisterait a utiliser les ressources fossile et nucleaire dans une premiere etape, pour produire massivement l'hydrogene et l'imposer comme carbu­ rant. Il serait des lors possible de basculer vers un systeme d'energie a hydrogene solaire entierement non polluant et durable. Dans un cas plus defavo­ rable et de notre point de vue, une autre approche pourrait conduire a adopter le systeme d'energie a hydrogene solaire comme un systeme d'appoint, consequent, dans le cadre d'une solution combinant une politique mondiale d'economie d'energie efficace et une promotion des energies renouvelables. Remerciements - L'essentiel de la documentation utile a !'elaboration de ce rapport a ete fournie par courier et via l'Internet, grace a l'amabilite de Mes­ sieurs T.N. Veziroglu ( Clean Energy Research Ins­ titute, Miami, U.S.A) , J.R. Bolton (Depar·tment of Chemistry, Ontario, Canada) ainsi que A. Meier et A. Steinfeld (Laboratory of Solar Technology, Paul Scherrer Institute, Villigen, Suisse). Qu'ils en soient remercies. References [1] Academie des Sciences. L 'effet de serr·e et ses consequences climatiques, number 30 in Rap­ ports de l'Academie des Sciences, 1990. Cite dans les fiches techniques de l'AFH2. [2] P. Benard et R. Chahine. 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