Insidens publie les résultats de la première vague du « baromètre déchets » lancé 2013. Cette étude a pour vocation de comprendre le ressenti des mahorais vis-à-vis de leurs déchets. Plus d'information sur www.insidens.fr

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Insidens est une société de conseil en management spécialisée dans le développement durable qui aide les
entreprises privées ou publiques et les collectivités territoriales à s’adapter aux différents changements qui peuvent
intervenir dans leur environnement. Nous les aidons à se transformer et à assurer leur pérennité.
Pour nous, le développement durable n’est pas qu’un concept à la mode mais une méthodologie rigoureuse dans
laquelle nous intégrons autant le développement économique, que le développement social et le développement
écologique.
Depuis 3 ans, notre activité se partage entre Paris et Mayotte.
Baromètre déchets - Première vague -
Mayotte et ses déchets
Constat et perspectives à la veille de changements majeurs
PRESENTATION DU BAROMETRE
L’année 2013 à Mayotte sera fortement
marquée par une évolution en matière de
gestion des déchets avec notamment la mise
en place du dispositif de tri sélectif. Ce
nouveau geste impactera inévitablement la
manière dont les mahorais gèrent leurs déchets.
C’est dans ce cadre qu’Insidens en partenariat
avec Eco-Emballages a lancé un baromètre
dont les objectifs sont de :
 Comprendre la relation entre les
mahorais et la gestion des déchets
 Analyser les pratiques des entreprises
Il se déroule en deux vagues ; la première en
janvier 2013, la seconde début 2014.
METHODOLOGIE
Echantillon : 606 personnes interrogées
Période d’administration : du 15 janvier au 1er
février 2013
Mode d’administration : questionnaire en face
à face
Zone d’activité : Ensemble des 17 communes de
Mayotte
3 langues : Français, Shimaore, Malgache
UN CONSTAT TRES REALISTE SUR LA
SITUATION DES DECHETS A MAYOTTE
Les habitants de Mayotte trouvent que
leur île pourrait être plus propre
De manière générale, le constat que portent les personnes
interrogées tend à illustrer une nouvelle fois une idée déjà bien
ancrée dans les esprits : 60% des personnes estiment que la
situation des déchets à Mayotte est problématique. Le regard sur
la saleté/propreté évolue suivant la zone de résidence (brousse
70%, zones urbaines 52%). De même, plus les personnes sont
âgées plus elles sont critiques (67% pour les > 50 ans ). Enfin,
celles et ceux qui ont une expérience à La Réunion ou en
Métropole trouvent dans 63% des cas que Mayotte est sale (voir
Graphique 1)
GRAPHIQUE 1
Cette enquête est un baromètre, elle transmet l’opinion des personnes interrogées. C’est un avis à un moment donné.
Les résultats ne remettent absolument pas en cause la détermination des élus, des syndicats et des agents territoriaux à
accomplir leur mission et ce en dépit des difficultés auxquelles ils sont confrontés.

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L’espace publique est considéré comme
sale
67% des personnes interrogées pensent que l’espace public
est sale. Pour autant 52% de ces mêmes personnes pensent
que les poubelles sont collectées quand il faut par leur
syndicat ou par le personnel communal. La satisfaction est plus
grande en ville (57% Mamoudzou, 77% en Petite Terre)
contre 36% en Brousse (voir Graphique 2).
Les mahorais ont une bonne
compréhension du partage des
responsabilités en matière de gestion
de la collecte des OM
Les habitants interrogés identifient très clairement leur
commune et leur syndicat comme les acteurs responsables de
la gestion des déchets à Mayotte (voir Graphique 3).
Pour 28% d’entre eux, la responsabilité individuelle est
soulignée dans l’état général de propreté de l’île. Cette
conscience de la responsabilité individuelle est plus grande
quand une expérience vécue en métropole ou à La Réunion est
signalée (36%). Cette prise de conscience à la veille de
changements importants est un levier d’actions à ne pas
négliger.
Pour améliorer la situation des déchets,
des propositions pragmatiques sont
mises en avant
Dans les recommandations proposées par les personnes
interrogées, on trouve des suggestions réalistes, simples et
concrètes qui montrent que les mahorais sont attachés à des
principes efficaces (voir Graphique 5 en page 3).
Améliorer la collecte est un préalable
Si 52% des personnes interrogées pensent que les poubelles
sont ramassées quand il le faut, une insatisfaction très forte
quant aux bacs est exprimée : trop petits, trop sales et mal
répartis sur le territoire (voir Graphique 4). Quelques nuances
pour ce constat : les habitants de Mamoudzou sont satisfaits
de la proximité des bacs avec les domiciles mais pensent que
les bacs ne sont pas toujours bien répartis. La saleté des bacs
est mise en avant sur l’ensemble de territoire. La « pollution »
visuelle occasionnée renforce l’impression globale de saleté
de l’espace public. Les personnes interrogées adaptent leur
visite au point de regroupement en fonction des journées de
collecte proposées dans les différentes zones géographiques.
Ils s’adaptent au service public proposé. >>>
GRAPHIQUE 3
GRAPHIQUE 2
GRAPHIQUE 4

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>>> De manière générale, les responsables associatifs, les
entreprises et les élus affirment que l’uniformisation des
pratiques en ayant une seule entité à l’échelle du territoire
améliorera la qualité de la collecte et que disposer des
mêmes outils de gestion permettra de mieux piloter.
Informer sensibiliser éduquer
C’est la seconde recommandation formulée par les personnes
interrogées : le grand public doit avoir une meilleure
connaissance des modes opératoires retenus, des risques
sanitaires et de la nécessité de la mobilisation de chacun.
Verbaliser
Cette recommandation arrive en troisième position et
représente 13% des suggestions avancées par les personnes
interrogées.
UN CONTEXTE FAVORABLE POUR DES
EVOLUTIONS
Certains déchets/emballages sont déjà
ré-employés dans les foyers
94% des personnes interrogées déclarent réutiliser au moins
un déchet ou emballage. Deux emballages sont tout
particulièrement réutilisés par les mahorais, les bouteilles en
plastique et les bocaux en verre (voir Graphique 6). Le plus
souvent, les réutilisations sont liées à la vie quotidienne, en tant
que contenants pour la cuisine (eau, épice, jus, condiments).
La question des déchets évolue à
Mayotte
54% des personnes interrogées pensent que la gestion des
déchets change. C’est le cas pour 45% de ceux ayant une
expérience entre La Réunion et la Métropole. Pour 60% des
30-50 ans, la gestion des déchets à Mayotte est en train de
changer. Plus ancré sur leur territoire de par leur situation
professionnelle, ils sont les témoins privilégiés des projets mis
en place pour améliorer la gestion des déchets sur l’île et
l’évolution progressive des mentalités des habitants (voir
Graphique 7).
Certaines entreprises ont remarqué que depuis 10 ans, la
gestion des déchets sur l’île a évolué avec l’arrivée des filières
de valorisation, de traitement et des éco-organismes. Les
responsables associatifs partagent aussi le constat d’une
amélioration entre la situation actuelle et celle qui prévalait
dans les années 80 et 90. >>>
GRAPHIQUE 5
GRAPHIQUE 6
GRAPHIQUE 7

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Ce baromètre a été réalisé et co-financé par Insidens et Eco-Emballages
UNE REALITE SOCIO-ECONOMIQUE A
PRENDRE EN COMPTE
La problématique des déchets est envisagée dans la
limite de son territoire de vie : le village
Les hommes semblent avoir une vision plus globale du
territoire, ces affirmations sont encore plus vraies dans les
communes de brousse. Ces représentations sont liées à
l’activité professionnelle qui permet aux hommes de se
déplacer plus que les femmes, plus sédentaires dans leur
village (voir Graphique 8).
La population féminine acteur responsable de la
gestion des déchets dans le foyer
Dans 67% des cas, ce sont les femmes qui sont responsables
de la question des ordures ménagères dans les foyers, même
si le geste de porter le sac jusqu’au point de regroupement est
réalisé par la mère, le père et les enfants.
Des entreprises engagées
Toutes les entreprises interrogées ont déjà pris des initiatives
pour favoriser une politique de développement durable dans
leur activité.
Les responsables associatifs montrent le sens
Ils sont des relais pédagogiques indispensables, ils concourent
à l’éducation et à la transmission de gestes et de symboles
forts.
Une concentration urbaine qui se renforce
Entre les deux derniers recensements la population de
Mayotte augmente fortement pour atteindre aujourd’hui
212 645 personnes. Cette population est inégalement
répartie sur le territoire ; le triangle Mamoudzou, Koungou
(seconde commune la plus grande) et Petite Terre abrite 51%
de la population de Mayotte. Les efforts dans les zones
urbaines pour collecter, nettoyer et sensibiliser à la gestion
des déchets doivent tenir compte de ces mobilités.
GRAPHIQUE 8
Insidens
21 rue du Commerce 97600 Mamoudzou
Contact : Anne-Constance ONGHENA
Tel : 06 39 29 09 39 Mail : contact@insidens.fr
Site Internet : www.insidens.fr
En conclusion de l’analyse, on peut retenir que :
 Les habitants sont très réalistes sur la question des déchets notamment sur le partage des responsabilités et sur les
mesures à prendre pour améliorer la situation.
 Les Mahorais sont déjà ancrés dans un processus de séparation de leurs déchets.
 Le contexte territorial (RUPéisation, application du droit commun national, application de la Directive Déchets)
implique une nécessaire prise en charge de la question des déchets par l’ensemble des acteurs (pouvoirs publics,
entreprises, population)
Ainsi, le terrain est favorable pour mettre en place des changements dans l’organisation de la filière déchet.
Toutefois, à la veille de la mise en place de nouveaux outils pour lancer le traitement des déchets à Mayotte,
la question du financement de toute la filière reste entière.