1. 42 LA MARNE AGRICOLE - VENDREDI 26 AOÛT 2016
COMPRENDRE
ÉVOLUTION Les LED ou diodes électroluminescentes, suivent un développement exponentiel
dans le monde agricole.
Les LED dans le détail
L
a qualité première des
LED, c’est de produire,
à partir de matériaux
semi-conducteurs, une
lumière quasiment monochro-
matique. Verte, orange, jaune ou
bleue. Si la découverte de l’élec-
troluminescence date du début
du XXe
siècle, la première diode
rouge n’est arrivée sur le marché
qu’en 1962 et a marqué le début
d’une épopée fulgurante.
Meilleure solution
Dès 1971, le développement
de nouveaux matériaux semi-
conducteurs permet l’appari-
tion des diodes vertes, orange et
jaunes. Mais c’est avec la LED
bleue, en 1992, que ce nouveau
système d’éclairage prend toute
son ampleur : les Japonais Isa-
mu Akasaki et Hiroshi Amano
et l’Américain Shuji Nakamura
se sont d’ailleurs vus attribuer le
prix Nobel de physique plus de
vingt ans plus tard, en 2014, pour
cette invention.
Car, outre le fait d’ajouter une
couleur à la palette existante,
la diode bleue a surtout permis
de créer la première lumière
blanche électroluminescente
grâce à la combinaison de plu-
sieurs LED – synthèse additive
du bleu, vert et rouge – ou à l’ad-
dition d’une fine couche de phos-
phore jaune dans une LED bleue.
En octobre2015, les LED sont
qualifiées de « meilleure solu-
tion d’éclairage domestique » par
l’Ademe : « à la fois très durables
et très sobres, elles s’allument
instantanément, supportent très
bien les allumages répétés et
résistent aux chocs et au froid ».
Elles offrent de plus des durées
de vie potentielles trois fois plus
longues que les lampes fluores-
centes compactes (LFC).
Effets sur les plantes
Mais la révolution s’opère aus-
si en agriculture. Leur déve-
loppement a démarré dans le
machinisme agricole, où ils sont
notamment appréciés pour leur
durée de vie plus grande et pour
le fait qu’ils réduisent la fatigue
oculaire. Les chercheurs et les
industriels s’intéressent désor-
mais de plus en plus aux effets
des LED sur les plantes. Pour
leur efficacité énergétique d’une
part. Les LED chauffent peu et
offrent un meilleur rendement.
« Le remplacement des sources
lumineuses traditionnelles telles
que les lampes à sodium par
les LEDs permet de réduire la
consommation d’énergie d’un sys-
tème de culture d’environ 30 % »,
explique Anja Dieleman, spé-
cialiste de la physiologie des
plantes à l’Institut de recherche
de Wageningen UR (Pays-Bas).
Les LED offrent de plus des durées de vie potentielles trois fois plus
longues que les lampes fluorescentes compactes (LFC).
Crédit:L.V.
L
esJeunesAgriculteursde
la Marne avec l’Adasea
mènentleprojetdurepé-
rage territorial agricole
dans le Perthois afin de repérer
et sensibiliser les futurs cédants
à la transmission de leur exploi-
tation. Lors des enquêtes me-
nées auprès de ces derniers au
mois de juin, plusieurs facteurs
impactant autant le contexte de
l’installation que le maintien
des exploitations, en sont res-
sortis, l’un d’eux étant le foncier.
Effectivement, dans un contexte
de transmission mais aussi
d’installation, la question de la
reprise, et surtout de la viabilité
de ces exploitations, se pose. Le
foncier étant un élément duquel
dépendent la productivité et
donc la rentabilité des exploita-
tions, il est fondamental. Mais,
« denosjours,lefoncierestrareet
cher à cause de la concurrence »
comme l’indique Thierry Bussy,
président de la Safer Cham-
pagne-Ardenne (voir son inter-
view dans l’encadré ci-contre).
Au regard de ces éléments et
des résultats d’enquête, l’Ada-
sea organise au cours du mois
de septembre, une première
réunion du groupe de travail
afin de mettre en place un plan
d’actions visant à orienter la
dynamique territoriale vers le
maintien des exploitations.
Pour cela, différents acteurs
locaux comme le Pays vitryat
ainsi que des acteurs dépar-
tementaux ont été conviés à
y participer afin de mettre en
commun leurs compétences et
tenter de trouver des solutions
pour les exploitants du Perthois
concernant différents domaines
dont le foncier. Partenaire du
projet du repérage territorial
agricole, la Safer remplit un
rôle de conseiller et, dans cer-
tains cas, apporte des réponses
aux questions foncières.
Marie Charpentier
Chargée de projet
Adasea, pour la dynamique
des territoires
FONCIER Après la fin de l’analyse des résultats des enquêtes auprès des exploitants, le projet
du repérage territorial agricole 2016 dans le Perthois avance et plusieurs problématiques
se distinguent, notamment celle du foncier.
La Safer prend part à une dynamique
pour favoriser la transmission
Et pour l’effet de certaines lon-
gueurs d’ondes sur la croissance
et le développement des plantes
d’autre part : « depuis deux ans,
nous obtenons grâce aux LED
des puissances lumineuses rela-
tivement fortes dans des spectres
déterminés », explique Philippe
Morel, ingénieur à l’Institut de
recherche en horticulture et en
semences de l’Inra.
Alexandra Pihen
interview Thierry Bussy, président de la Safer Champagne-Ardenne
« Il y a trop peu d’installations »
Quels sont les principaux
enjeux concernant le foncier
à l’heure actuelle et quel est
le rôle de la Safer ?
De nos jours, le foncier est
rare et cher à cause de la
concurrence. Une de nos
missions prioritaires est
l’installation des jeunes.
Mais, pour nous permettre
d’atteindre ce but, nous avons
besoin de maitriser le foncier.
Aujourd’hui, l’obtention
de foncier est sollicitée par
des apporteurs de capitaux
étrangers et pas seulement des
acteurs agricoles mais aussi
des industriels. Donc la Safer
doit être en mesure d’être
concurrentielle face à ces
acteurs.
La Safer offre aussi un service
d’intermédiation locative
consistant à rechercher un
locataire pour un propriétaire
bailleur. Elle se réalise par le
biais d’appel à candidature
publique et la gestion de la
publicité. Cela permet de
favoriser l’installation de
jeunes ou l’agrandissement de
petites exploitations.
Les outils de régulation
pour maintenir les prix du
foncier vont aussi dans un
but de facilitation du contexte
de la transmission et de
l’installation. Les acteurs
également sollicités pour
répondre aussi à ces besoins
peuvent être des apporteurs de
capitaux et les groupements
fonciers agricoles mutuels
(GFAM).
Par contre, se pose
actuellement le problème
du statut du fermage ne
covenant ni aux fermiers
ni aux propriétaires, ainsi
que l’utilisation parfois
controversée du travail à
façon. En effet, certains
propriétaires utilisent ce
système afin de tirer le
maximum de leurs biens et
les garder libres, ce qui en fait
de la financiarisation, surtout
pour ceux qui cumulent une
seconde activité en plus de
l’exploitation.
Quelle position adopte
la Safer concernant la
transmission d’exploitation
et l’installation des jeunes ?
D’après vous, quels outils
ou quelles actions
faudrait-il mettre en place
ou redynamiser
afin de répondre
à ces problématiques ?
L’installation est une priorité
pour la Safer. Il y en a trop
peu, on relève une installation
pour trois départs en moyenne.
Il est important d’aller voir
les cédants potentiels pour les
sensibiliser et leur proposer
des accompagnements. Par
exemple, dans l’Argonne, des
aides avaient été mises en
place pour les cédants afin de
les aider à transmettre leurs
exploitations à des jeunes.
Il faut insister sur les
outils d’incitation comme
le développement des
accompagnements fiscaux ou
autre des propriétaires qu’ils
soient exploitants ou non et
des accompagnements des
cédants.
Pour toute installation, nous
sommes très vigilants à ce que
les projets des jeunes soient
viables économiquement
et socialement. Dans le cas
d’installations de HCF (hors
cadre familial), on ne favorise
pas un modèle ou un système
de production en particulier.
Crédit:G.Perrin