2. 2 LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE
ÉDITO
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Directeur général, directeur de la publication : Bruno Dussourt Rédacteur en chef : Stéphane Vandangeon Rédactrice en
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– BP 73207 – 44032 Nantes Cedex 1 Rédaction : Amandine Dubiez, 02 40 35 83 99 ; Caroline Scribe, 02 40 35 29 43 ; Jéromine Doux (Vendée), 07 88 36 27 33
Courriel :jde.44@lejournaldesentreprises.com ;jde.85@lejournaldesentreprises.comPublicité :Lise-MarieDelécrain,0665004837,assistéedeBéatriceOllivier,
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éditoriale,réalisation :JulesTanguy,0240358392Créationdulogo-titre :Datagifwww.datagif.frChefdefabrication :Anne-SophieLeganDiffusion,abonnements :
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majoritaire : Financière Gaspard 2 NºISSN : 1774-8380 Nºde CPPAP : 0720I79144 Dépôt légal : à parution Imprimeur : La Contemporaine, imprimerie labellisée
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LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE3
Depuis1989,chaquedébutdécembreàNantes,se
dérouleunévénementsingulier :laremisedes
prixduPIEréunitlemondeéconomiquedesPays
de la Loire, le temps d’une soirée riche en décou-
vertes et en émotions. Cette 31e
édition ne déroge
pas à la règle. Mais parce que les temps changent,
que les codes évoluent, les partenaires du Prix
Image Entreprises ont souhaité revisiter le désor-
maiscélèbreacronyme.Cetteannée,lePIEsignifie
Partager,Innover,Entreprendre.Troislettrespour
trois valeurs fortes.
Le partage,d’abord : car en ch oisissant de récom-
penser des entreprises remarquables par le
parcours de leurs dirigeants et la pertinence de
leur stratégie, le jury du prix entend avant tout
encourager le partage d’expériences en valori-
sant des initiatives remarquables.
L’innovation,ensuite :depuisl’origine,lePIEentend
mettre en valeur des parcours inspirants d’entre-
preneurs innovants. Tous les lauréats du PIE ont
encommuncettecapacitéàréinventerenperma-
nenceleurmétier,leursprocessetleursmarchés,
en associant largement les compétences de leurs
collaborateurs à la définition d’une vision par-
tagée. Cet esprit d’innovation se décline dans
toutes les dimensions : technologique, managé-
riale, financière.
L’esprit d’entreprise, enfin : cette capacité à entre-
prendre fédère tous les lauréats du Prix, depuis
sa création. Il consacre avant tout des parcours
de femmes et d’hommes animés par le goût d’en-
treprendre. La soirée de remise des prix offre une
opportunité unique de découvrir leurs projets et
leur vision.
Placée cette année sous le patronage visionnaire
de Jules Verne, l’édition 2018 du PIE récompense
quatre entreprises qui sont autant d’aven-
tures humaines : Actual, créateur mayennais
de solutions pour l’emploi et les compétences,
Aplix, discret concepteur nantais de fermetures
auto-agrippantes, Océa, spécialiste vendéen de la
construction navale en aluminium, et Les Salines
deGuérande,quidonnentunnouvelélanauxgestes
séculaires des paludiers.
Les pages qui suivent vous permettront de mieux
les découvrir.
JDE
La rédaction du Journal des Entreprises
Partager, Innover,
Entreprendre
3. LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE5
JDE
« Incarnation d’une vision audacieuse et
d’une liberté géniale, Jules Verne s’est
aussi fait le chantre des innovations
technologiquesenavancesursontemps. »
Aquelquesjoursdelafindel’année2018,lePIErend
à sa manière hommage à Jules Verne, né à Nantes
190 ans plus tôt, le 8 février 1828, dans l’Ile Feydau.
Ecrivainprolifiqueetvisionnaire,JulesVerneaima-
ginéavecuneprescienceconfondantelaplupartdes
grandsdéfisduXXesiècle.Dutourdumondeen80
jours (1873) à 20.000 lieues sous les mers (1869), en
passant par Cinq semaines en ballon (1863) ou De
la terre à la lune (1865), ses récits épiques ont tenu
enhaleinedesgénérationsdelecteurs.Incarnation
d’une vision audacieuse et d’une liberté géniale,
JulesVernes’estfaitaussilechantredesinnovations
technologiquesenavancesursontemps.Entrepre-
neur, le père de Philéas Fogg ? A sa manière, sans
doute un peu. Mais un siècle et
demi après la parution de ses
romans, c’est surtout l’éloge de
la créativité humaine et de son
dépassementquiretientl’atten-
tion du lecteur.
Des qualités que l’on retrouve
invariablement dans les par-
cours d’entrepreneurs honorés
par le PIE depuis sa création. Il apparaissait donc
logique, cette année, de placer ces aventures en-
trepreneuriales inspirantes sous le patronage d’un
écrivainhorsnormes.Durantlasoiréederemisedes
prix, Jules Verne sera présent _ miracle de la réalité
virtuelle _ pour commenter les choix du jury et in-
terpeller les lauréats. Des lauréats qui ne manque-
rontpasd’avoirrelucertainspassagesd’anthologie,
commecelui-ci,tirédesdernièreslignesduTourdu
monde en 80 jours :
« Ainsi donc Phileas Fogg avait gagné son pari. Il
avait accompli en quatre-vingts jours ce voyage au-
tour du monde ! Il avait employé pour ce faire tous
les moyens de transport, paquebots, railways, voi-
tures, yachts, bâtiments de commerce, traîneaux,
éléphant. L’excentrique gentleman avait déployé
danscetteaffairesesmerveilleusesqualitésdesang-
froidetd’exactitude.Maisaprès ?Qu’avait-ilgagnéà
cedéplacement ?Qu’avait-ilrapportédecevoyage ? »
Nous leur poserons à leur tour la question : que
veulent-ils rapporter de leur voyage entrepreneu-
rial, qui est loin d’être achevé ?
Une soirée placée sous le signe deJulesVerne.
La 31e
édition du PIE accueille un parrain presti-
gieux en la personne -virtuelle- du grand écrivain
nantais Jules Verne. Car l’entreprise est toujours
une aventure.
PRÉSENTATIONDUPIE
4. Unesélectionrigoureuse
et coordonnée.
Une sélection rigou-
reuse et coordonnée.
Dès le mois de février,
les partenaires du PIE
se mettent en ordre de
marche pour lancer la
sélection des futurs
lauréats. Retour sur un
processus bien rôdé et
collégial.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE7
PRÉSENTATIONDUJURY
« C’est l’une des forces du PIE :
ici, les lauréats ne font pas
acte de candidature ! »
LesmembresduJurydel’édition2018
Outre les trois partenaires historiques du PIE, représentés par Béatrice Jestin et Alain Berthoud
(KPMG), Catherine Meunier et Yannick le Blévec (LCL) Amandine Dubiez, Bruno Dussourt (Le
Journal des Entreprises), le jury était constitué de décideurs économiques et de chefs d’entreprise des
Pays de La Loire, dont les lauréats de l’édition précédente : Eric Le Belle (Banque de France), Yann
Trichard (CCI), Renaud Josse (CCI/WTC), Eric Guyon (ACB, lauréat 2017), Jean-Pascal Chupin (La
Florentaise, lauréat 2017), Jacques Cléon (Cléon), David Giraudeau (La Mie Câline) et Nicolas
Chabbert (Sofideve). Qu’ils soient ici chaleureusement remerciés pour leur implication déterminante
au succès de cette nouvelle édition.
LasélectiondeslauréatsduPIEobéitàunpro-
cessusbienrodé.Sitôtlerideauretombésurl’édition
précédente,lestroispartenairesduPrix(KPMG,LCL
et Le Journal des Entreprises) se réunissent au sein
du pré-jury. Chacun a sélectionné une dizaine de
profilspotentiellementintéressants,parfoisdavan-
tage. Les critères en sont connus : l’implantation et
l’histoiredel’entreprise,sacroissance,lesstratégies
de développement, notamment à l’international,
l’innovationproduit,processouservices,lacréation
d’emplois, l’engagement citoyen RSE, le charisme
du chef d’entreprise et sa facilité à communiquer…
Dèscettepremièrephase,mi-février,lesparte-
naires se piquent au jeu et défendent avec enthou-
siasmeetpugnacitéleursfavorisrespectifs.Précision
importante : à ce stade, les entreprises concernées
ignorent tout des débats qu’elles suscitent dans le
huisclosdupré-jury.Carc’estl’unedessingularités,
et certainement l’une des forces du PIE : ici, les lau-
réatsnefontpasactedecandidature !Cetteannée,19
dossiersontainsiététransmisàl’examenduJury,ré-
unile29marsdansleslocauxnantaisdeKPMG.Au-
tourdelagrandetable,unedizained’entrepreneurs,
dontleslauréatsdel’éditionprécédente,etdesdéci-
deurs économiques ligériens (voir encadré).
Unchoixdifficile
Autermed’échangesargumentés,alimentés
par les fiches de présentation très précises élabo-
réesparlespartenairesduPIE,lejuryafinalement
tranchéetsélectionnélesquatrelauréatsdecette
31eédition.« Lechoixnefutpasfacile.Chaquean-
née, ce prix permet de mettre en avant des entre-
prises significatives, engagées sur leur territoire,
qui prennent des initiatives. C’est sa force », ré-
sume Yann Trichard, président de la CCI de
Nantes/Saint-Nazaire et membre du jury. Depuis
sacréation,lePIEhonoreainsideshommesetdes
femmes qui portent haut les couleurs de l’esprit
d’entreprendre au cœur de leurs territoires. Et
savent le partager pour que d’autres, à leur tour,
s’en inspirent.
PINEL
2018
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JDE
5. 8 LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE9
SANDRINE PELLETIER,PDG D’APLIX
LABIENVEILLANCEAU POUVOIR
C’est la première fois qu’elle se prête au jeu du
portrait. Et ce n’est clairement pas un exercice
avec lequel Sandrine Pelletier est à l’aise. « Nous
sommes plutôt secrets dans la famille », s’excu-
serait presque, avec un grand sourire, la PDG
d’Aplix, le numéro deux mondial des systèmes
de fixations auto-agrippants. Cela fait mainte-
nant six ans qu’elle a repris, avec son cousin Fa-
brice Billarant, la direction du groupe interna-
tional (1 000 salariés, 208 M€ CA en 2017), qui
développedesfixationsinnovantesautantpour
les couches culottes que pour les toits des voi-
tures, les isolants des avions ou les emballages
alimentaires.
Si tous deux ont hérité des rôles de leur père res-
pectif,luis’occupantdelapartiecommercialeet
marketing, et elle de la direction générale, leur
mode de management est très différent. Dès sa
nomination à la tête d’Aplix en 2012, Sandrine
Pelletier a bousculé les traditions familiales.
Pas question de rester à Paris où était pourtant
précédemment installé le siège du groupe. À 45
ans, elle déménage et s’installe au Cellier, dans
le pays d’Ancenis (Loire-Atlantique). « La partie
humaineétaittrèsimportantepourmoi,ilfallait
que je sois sur place », explique-t-elle.
Unmanagementtrèscollaboratif
Son arrivée change clairement l’ambiance au
sein du siège qui accueille un tiers des effectifs
du groupe. Sandrine Pelletier laisse constam-
ment sa porte de bureau ouverte, et prend toutes
les semaines le temps de faire le tour des ateliers
pourdiscuteraveclesopérateurs,pourlessaluer,
prendre des nouvelles. Une révolution. « J’ai une
vraie relation de proximité avec eux, je connais
souvent bien leurs problèmes », constate-t-elle.
Serait-ce sa sensibilité féminine ? « On n’écoute
pas assez les gens qui font », répond de manière
plus pragmatique la PDG. « Cela me paraît nor-
mal d’être proche, cela ne m’empêche pas de
mettre des barrières quand il le faut. Je sais qu’ils
connaissent mon histoire, ils ont en retour une
vraie gentillesse et bienveillance », poursuit-elle.
La PDG du groupe spécialisé dans les systèmes
de fixation s’ouvre en interne mais aussi à l’exté-
rieur. Dès sa prise de fonction, Sandrine Pelletier
réfléchit sur la Responsabilité Sociale de l’Entre-
prise (RSE), et intègre parallèlement le Club des
Trente et le réseau Dirigeants Responsables de
l’Ouest(DRO).« C’estunepersonnetrèsàl’écoute.
Elle a un management très collaboratif. Elle n’est
pas chez DRO par hasard », confie Philippe Ole-
ron, président du Groupe Sigma et président du
réseau DRO. « Elle va au charbon. Je l’embauche-
raisvolontierspourqu’ellemedonnedesconseils
stratégiques ! », plaisante-t-il. « Cela ne doit pas
être facile dans son domaine très concurrentiel.
Je suis admiratif de ce qu’elle fait, toujours diplo-
matemaisdéterminée,ordonnéeetpédagogue ».
Recrutéeparunchasseurdetête
Cette vision de l’entreprise, cette façon de mana-
ger, Sandrine Pelletier a mis du temps à l’assu-
mer.Ellen’avaitjamaispenséàreprendrel’entre-
prise familiale. « Quand nous étions jeunes, mon
père(Jean-PhilippeBillarant,PDGde1974à2012)
nous parlait très peu de la société. Ce n’était pas
un sujet. Il avait la hantise que l’on fasse du mal à
la société ».
Diplômée d’HEC, elle commence sa carrière
comme consultante en organisation pour Arthur
Andersen à Paris, puis passe dix ans au Club Med
oùellefinitcommedirectricefinancièred’unedes
filiales des villages vacances. Elle y acquiert une
expérience des organisations à l’international.
C’estcequiinterpellelechasseurdetêtesemployé
par Aplix qui cherche en urgence à remplacer le
secrétaire général. C’était en 2002. La petite fille
du fondateur a alors 35 ans et ne bénéficie d’au-
cun passe-droit. « C’était très bien comme cela, je
nevoulaispasarriveraveclacasquette“fillede” »,
se rappelle-t-elle.
Elle passe toute une série d’entretiens avec la di-
rection et le conseil d’administration. « Cela a été
unvraichocderevenirdansl’entreprise »,sesou-
vient-elle. J’avais vraiment été élevé dans l’idée
quejeferaisautrechose. »« Cen’étaitpasdansles
plans de la famille », confirme Fabrice Billarant,
qui travaillait alors sur le site américain d’Aplix,
à Charlotte (Caroline du Nord) et qui ne voyait sa
cousine que deux fois par an.
Lafamilleavanttout
ANantes,elleconstruitunnouveléquilibre,trouveun
peu de temps le midi pour faire du sport, quand elle
n’estpasàShanghai,àCharlotteouauBrésilsurundes
sixsitesdeproduction.Danssonemploidutempssur-
chargé,elles’arrangetoujourspourêtrelàpourledîner
du soir avec les enfants, quitte à venir travailler tôt le
matin.« Cesontdesprioritéssurlesquellesjenetergi-
versepas.Laviem’aapprisquelafamillerestelaplus
importante »,confie-t-elle.
Unsensdelafamillequitransparaîtaussiauseinmême
del’entrepriseoùcertainscollaborateursseconnaissent
depuisvingtans,etoùilsontrencontréleurconjoint.
« Pourlafind’année,nousorganisonsunefêteavecles
salariés. À chaque fois, certains lui demandent de
prendreunselfieaveceux »,raconteÉlodieLegoff,res-
ponsabledelacommunicationd’Aplix.LaPDGseprête
aujeu,alorsqu’elleavouedétesterêtrepriseenphoto.
Labienveillanceavanttout.
Amandine
Dubiez
APPLIX
EN BREF
1 000
salariés
208
millions d’€ de
CA en 2017
« Cela a été un vrai choc de
revenir dans l’entreprise »
LAURÉAT
LAURÉAT
ymla44
APLIX – LeCeliiervueduaérienne
6. PARTENAIRE
YANNICKLE BLEVEC,DIRECTEUR OUESTLCLNANTES
« CONTRIBUERAU RAYONNEMENT
DES PAYS DE LALOIRE »
jeux majeurs auxquels toutes
les entreprises sont confron-
tées depuis plusieurs années
face à un environnement ex-
trêmement mouvant au sein
duquel l’agilité et la dyna-
mique de développement
sont et seront demain des fac-
teurs clés de succès, tout en
tenant compte des équilibres
propres à chaque entreprise.
Nos quatre prochains lau-
réats en seront les témoins.
Nous avons hâte de parta-
ger cette mise à l’honneur à
l’aune de trajectoires d’en-
treprise très différentes dans
leurs composantes mais tout
aussi passionnantes dans la
vision entrepreneuriale que
porte chacun des quatre diri-
geants, que je remercie à nou-
veau pour leur participation à
cette soirée.
Vous êtes partenaire du PIE
depuisdenombreusesannées.
Pourquoiuntelengagement ?
Alors que nous sommes
statutairement une banque
nationale, on pourrait se sur-
prendre à constater une fidélité
de 30 ans à cet événement. Ma
conviction sur ce point repose
sur plusieurs facteurs majeurs :
larichesseéconomiquedesPays
deLoireetlepoidsdel’actionna-
riat familial dans le tissu écono-
mique, le succès rencontré lors
des premières années de lance-
ment du PIE et enfin la neutra-
lité bienveillante du PIE récom-
pensée par la confiance durable
des dirigeants et des acteurs
économiques.
Plus que jamais, cette ma-
nifestation est le témoin fidèle
de l’engagement des équipes
commerciales de LCL auprès
des entreprises et de notre vo-
lonté de contribuer au dévelop-
pementéconomiquedelarégion
des Pays de Loire ainsi qu’à son
rayonnement.
Je ne peux que témoigner
de l’engagement de chacun des
partenairesàrendrechaqueédi-
tion du PIE toujours plus valori-
sante pour les lauréats et riche
pour le public et dont la réussite
de la soirée annuelle de remise
des prix en est la récompense.
Le Prix image Entreprise
devient le PIE (partager,
innover, entreprendre) : Quel
messagesouhaitez-vousfaire
passeràtraverscetacronyme
revisité ?
Ce totem pour l’édition
2018 se veut dans la conti-
nuité de l’édition précédente
tant dans la synthèse des 30
premières années de l’aven-
ture PIE que dans la projec-
tion sur les années futures.
Au-delà des mots, ces dri-
vers symbolisent certains en-
Comment s’est déroulé le
process de sélection des
candidats cette année,est-ce
qu’il a été difficile de choisir
leslauréats ?
Commechaqueannée,nous
avonsbénéficiéduregarddediri-
geants mais aussi de représen-
tants économiques des Pays de
Loire qui, au-delà de leur pré-
sence, ont fait preuve de beau-
coup d’engagement dans les
échanges. La richesse des
échanges, et le souci de chacun
quantàfairelechoixleplusperti-
nent ont été les ferments d’une
soiréedontlasynthèsenefuttou-
tefois pas aisée au regard de la
qualitédesdossiersprésentés.Au
nom des partenaires du PIE, je
tiensunenouvellefoisàlesremer-
cierpourleurdisponibilitémalgré
d’agendas déjà très chargés.
LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE11
LCL
7. 12 LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE13
« Au départ, nous n’étions que 10 dans
l’entreprise, on a fait de cette faiblesse
une force en profitant de l’agilité qu’elle
nous donnait »
ROLANDJOASSARD,PDG DE OCEA
OCEACONSTRUIT
DE PLUS EN PLUS GROS
LAURÉAT
LAURÉAT
teurs directs répartis sur quatre sites, les Sables
d’Olonne, La Rochelle, Fontenay-le-Comte et
Saint-Nazaire, essentiellement pour son acti-
vité de sous-traitance auprès des Chantiers de
l’Atlantique.
S’ilalongtempsétéregardéavecméfiance,l’alu-
miniumaeneffetleventenpoupeauprèsdesar-
mateurs. Il présente l’immense atout de ne pas
s’oxyder et donc nécessite moins d’entretien.
Surtout, il est plus léger que l’acier et permet
doncd’allerplusviteoudeconsommermoinsde
carburant. Un avantage compétitif alors que la
réglementation internationale tend à limiter les
émissionsdeCO2etdeNoxdesnaviresdès2020.
C’est la deuxième fois seulement de son his-
toire qu’Ocea signe un contrat avec l’Etat fran-
çais. Le chantier naval des Sables d’Olonne qui
travaille presque exclusivement à l’export, va
livrer en 2019 un patrouilleur de 31 mètres aux
douanesfrançaisesquiseradestinéauxAntilles.
« Une option a été posée pour un deuxième pa-
trouilleur », précise Roland Joassard, PDG
de Ocea.
L’horizon semble dégagé pour l’entreprise sa-
blaise qui présente un chiffre d’affaires de 100
millions d’euros, presque deux fois plus qu’en
2012, avec un effectif de près de 300 collabora-
18millionsd’eurospouragrandirsesateliers
C’est en partie ce qui a convaincu les gouver-
nements des Philippines récemment, mais
aussi du Suriname et du Sénégal ces dernières
années, de commander au
chantier Ocea des patrouil-
leurs côtiers et de haute mer
pour surveiller leurs côtes.
Pour répondre à la demande
grandissante des Marines
étrangères, le chantier naval,
qui construit une quinzaine
de bateaux par an quasiment
tous destinés à l’export, vient de finir un agran-
dissement de 8 000 m² de ses ateliers et s’ap-
prête à créer une nouvelle extension de sa ca-
pacité aux Sables d’Olonne.
Un investissement de 18 millions d’euros dans
des nouveaux outils industriels qui permet à
Ocea de construire plus grand. En ce moment,
3 bateaux de 24 mètres, ainsi qu’un patrouil-
leur de 84 mètres destiné aux garde-côtes
philippins sont en construction. C’est la pre-
mière fois qu’un patrouilleur de cette taille
est construit en aluminium.
Il sera livré en 2019 après 24
mois de construction. Avec ce
navire inédit, Ocea veut prou-
ver qu’il peut réaliser des ba-
teaux en aluminium capables
de voguer en haute mer, et pas
seulement pour le marché de
la sécurité maritime. Si ce sec-
teur représente plus de 70 %
du chiffre d’affaires d’Ocea,
la PME sablaise construit aus-
si des navires pour passagers,
des bateaux scientifiques, ain-
si que des navires de pêche re-
nouant ainsi avec ses racines.
Toutàl’export
Pour répondre à la demande
grandissante,Oceaaoptimisé
l’industrialisation de ses pro-
cess notamment la planifica-
tion, le pilotage des projets,
mais aussi la formation des
effectifs aux nouvelles mé-
thodes. Le « petit » chantier
naval des Sables d’Olonne est
aujourd’hui un des leaders in-
ternationaux de la construc-
tion navale aluminium. Ocea
est pourtant né en pleine
crise de son secteur, il y a
30 ans. « On a créé la société
2 ansavantquelesecteurdela
construction navale pêche ne
s’effondre, lorsque l’Europe a
Le chantier naval
des Sables d’Olonne
construit une quinzaine
de bateaux par an dans
sesateliers.
décidé d’arrêter son programme de moderni-
sation des bateaux de pêche. Cela a fait dis-
paraître 70% des chantiers. Nous, on était les
derniers entrants, nous n’étions que 10 dans
l’entreprise, et on a fait de cette faiblesse une
force en profitant de l’agilité qu’elle nous don-
nait », se souvient Roland Joassard, son PDG.
Ocea a été créé par la reprise des chantiers
Pouvreau, déjà spécialistes de la construction
navalealuminium.RolandJoassardetFabrice
Epaudontdémarrél’activitéparlaconception
et la construction de catamarans de pêche,
une offre innovante jugée à l’époque osée par
la profession.
GroupeOcea
GroupeOcea
8. LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE15
PARTENAIREKPMG
Comment s’est déroulé le
process de sélection des
candidatscetteannée ?Estce
qu’il a été difficile de choisir
leslauréats ?
Chaqueannée,unjurycom-
posé des partenaires mais éga-
lement de chefs d’entreprise et
institutionnels se réunit afin de
sélectionner les lauréats à partir
d’un panel de 50 entreprises des
Pays de la Loire. La sélection re-
posesurdescritèresprécisquan-
titatifsmaiségalementsurdesap-
préciations qualitatives qui font
l’objetd’undébatauseindujury.
L’ancrage régional fort sur la Ré-
gion des Pays de la Loire est bien
entendu l’un des critères pre-
miers. Avec l’histoire de l’entre-
prise,sacroissanceéconomique,
les stratégies de développement
qu’elle a mises en œuvre tout en
prenant en compte l’innovation
et les engagements écologiques.
Tous ces critères permettent aux
entreprises sélectionnées d’être
reconnuespourleurréussite,leur
développement et leur rayonne-
ment. C’est toujours avec beau-
coup de plaisir que le jury se ré-
unit et se réjouit, année après
année, du potentiel impression-
nant et à chaque fois renouvelé
des entreprises sur notre région.
Les lauréats de l’édition de 2018
ontremportérapidementl’adhé-
sion du jury tant ils sont en adé-
quationavecl’orientationduPIE :
Partager, Innover, Entreprendre.
Desprixensontlarécompense.
Le Prix image Entreprise
devient le PIE (partager,
innover, entreprendre) : Quel
messagesouhaitez-vousfaire
passeràtraverscetacronyme
revisité?
KPMG soutient depuis
2010 le Prix Image Entreprise.
Depuis ces 8 dernières années,
les entreprises ont connu in-
contestablementdesévolutions
majeures qui les ont impactées
profondément : sortie de crise
très lente avec nécessité de re-
voir leur modèle économique,
arrivée de la génération « Y » à la
têtedesentreprises,transforma-
tiondigitalequiimpactetousles
secteurs d’activité, big data qui
bousculelaconnaissanceclient,
guerre des talents … Le PIE fait
donc peau neuve après 30 an-
nées à promouvoir et mettre
en lumière l’image que l’en-
treprise véhicule sur son terri-
toire. L’image laisse la place aux
nouveaux enjeux que les entre-
prisesdoiventrelever :maitriser
les flux de données, se remettre
sans cesse en question, challen-
ger son modèle et ses équipes,
communiquer différemment
avec ses collaborateurs et ses
clients… En 3 mots : Partager,
Innover, Entreprendre.
Lethèmechoisipourlasoirée
cette année, c’est l’aventure,
à travers la personnalité
emblématiquedeJulesVerne.
Entreprendre, c’est toujours
uneaventure ?
Bien sûr ! Dans chaque
aventuredeJulesVerne,lehéros
entreprend un périple qui com-
porte sa part de risque. Entre-
prendre, c’est d’abord prendre
des risques et avoir conscience
d’un éventuel échec. Et pour
réussir l’aventure, il faut se pré-
parer : analyser les situations,
évaluer les risques, prendre les
mesures nécessaires pour en
faire un objectif réalisable.
L’aventure se transforme d’ail-
leurs rapidement en challenge !
Le degré d’investissement de
l’entrepreneur et sa capacité à
surmonter les imprévus mène-
ront le projet sur le chemin de la
réussite. C’est d’ailleurs notre
raison d’être chez KPMG : être le
partenaire de confiance dans
l’aventure du dirigeant.
BÉATRICEJESTIN,DIRECTRICEASSOCIÉE CHEZ KPMG
« ETRELEPARTENAIREDECONFIANCE
DANSL’AVENTUREDUDIRIGEANT »
KPMG
9. 16 LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE LE JOURNAL DES ENTREPRISES DÉCEMBRE 2018 LOIRE-ATLANTIQUE – VENDÉE17
LAURÉAT
LeJournaldesEntreprises :Vousfaitespartie
des entrepreneurs qui ont montré un soutien
à Emmanuel Macron pendant la campagne
présidentielle.Quepensez-vousdespremières
réformesprisesparlegouvernement?
Il y a en ce moment des fausses bonnes idées qui
circulent.Legouvernementaditqu’ilenvisageait
detaxerlescontratscourts(NDLR:eninstaurant
les salariés. J’ai plutôt le sentiment que l’on
apporte notre contribution en mettant plus de
70 000personnesautravailparan.Aveccetteloi,
on pourrait donc taxer mon activité au nom du
principedupollueur-payeur.Celaseraitinjusteet
néfaste, je n’ai pas l’intention de me laisser faire.
EmmanuelMacronadit,quandilétaitcandidat,
qu’ilvoulaitêtrelePrésidentduTravail.Depuis,
en tant que Président, il est raillé pour ses
propos incitant les chômeurs à « traverser la
routepourtrouveruntravail »ouà« travailler
pour se payer un costard ». Est-ce qu’il s’y
prendmal ?
Surlaforme,ils’yprendmal.Celas’expliqueparle
fait que pour se faire entendre, il est obligé d’être
dansdessloganscourtsquipeuventêtreassimilés
àdelaprovocation.Pourtantlesujetdutravailmé-
rite d’être mis au centre des débats. On a un pro-
blème de fonds qui, même avec toutes les lois de
financenepeutêtrerésolu.Onnetravaillepasas-
sez. C’est un problème comptable. Seuls 47% des
gens travaillent en France, on est passé sous un
taux d’emploi inférieur à 50%. Il y a un profond
déséquilibre. Cela veut dire que la contribution
et la solidarité ne sont plus possibles. Il faut re-
voirladéfinitiondutravailpourremettrelesFran-
çais au travail.
67% des Français estiment que les relations
humainesdansletravailsesontdégradéesau
cours des 12 derniers mois selon une étude
Viavoice publiée à l’occasion de la 5ème
édition
delaFêtedesvoisinsauTravail,dontvousêtes
le cofondateur. Comment l’entreprise peut-
elles’engagerpourcréerplusdeconvivialité ?
C’estpourcelaquel’onalancéleprogrammeCol-
lègues solidaires. L’objectif est d’inciter les colla-
borateurs à proposer des services gratuitement
sur leur lieu de travail. Chez Actual, un des sala-
riés donnent des cours de chant gratuitement à
la pause de midi. J’aimerais que ce type d’initia-
tive soit plus structurée, que l’on mette en place
un vrai label pour encourager ce genre d’action.
Quandundenossalariésaccueilleunenfant,plu-
tôt que de lui offrir des cadeaux de naissance, on
organiseeninterneunebourseauxvêtementsoù
lesparentsrepartentavecdesvalisespleines.Tout
est possible si je m’intéresse à l’autre, si je donne
du temps.
EntantqueprésidentduMedefMayenne,
vousavezsoutenuGeoffroyRouxdeBézieux
dèslacampagne.Quelleestvotreplaceau
Medefnational ?
J’ai des liens assez étroits avec Geoffroy Roux de
Bézieux. C’est un bon porte-parole. Je n’ai pas la
possibilité de m’investir dans les commissions
mais, en tant qu’ancien président de la Santé au
Travail en Mayenne, je me suis engagé dans des
sujets en rapport avec la santé au travail. Après
deux mandats au Medef territorial, j’observe dé-
sormais ce qui se passe en région (NDLR : l’élec-
tion du prochain président du Medef Pays de la
Loire aura lieu en avril 2019).
Commentvoyez-vousl’avenird’Actual ?
On ouvre 15 à 20 agences par an (NDLR : Actual
compte200agencesautotal).Onfait22%decrois-
sance par an, plus que la moyenne du secteur qui
estde+8%.Onestl’entrepriselaplusperformante
sur le marché de l’interim, on est la 9e
entreprise
surlemarché.Notreambitionestd’entrerdansle
top5.Ontravaillepour2019suruneimplantation
àl’étranger,dansunpaysproche.Onenvisaged’y
prendre une place importante rapidement. Nous
resteronsuneentrepriseindépendantemaisnous
avons vocation à devenir la référence sur notre
marché en France.
GroupeACTUAL
GroupeACTUAL
« On travaille pour 2019 une
implantation à l’étranger, sur
un pays proche »
SAMUELTUAL,PRÉSIDENTDU DIRECTOIRE DU GROUPEACTUAL
« ILFAUTREVOIR LADÉFINITION
DUTRAVAIL »
LAURÉAT
Amandine
Dubiez
Le président du directoire du groupe Actual (540 M€ de CA, 1 000 salariés) reste vigilant sur les réformes
engagées par le gouvernement d’ Emmanuel Macron. Très engagé sur son territoire, celui qui est aussi
président du Medef Mayenne et engagé à la CCI Mayenne, auteur d’un Livre Blanc sur l’Emploi, redoute
notamment une taxation des contrats courts qui serait catastrophique pourle secteurde l’interim.
un système de bonus-malus sur les cotisations
d’assurance chômage pour les entreprises qui
ont recours aux contrats de travail de courte
durée). Dans la vraie vie, les entreprises auront
toujours besoin de contrats courts. Je considère
que la flexibilité ce n’est pas nécessairement de
la précarité. Chez Actual, notre activité consiste
à mettre des gens au travail avec des solutions
flexibles qui concilient liberté et sécurité pour