Présentation du secteur semencier au Mali par Siraman SAMAKE.
Réunion de haut niveau sur les défis majeurs de l'heure du secteur en Côte d’Ivoire, Abidjan, les 11 et 12 août 2020.
2. I - INTRODUCTION
Plus de 80% de la population malienne tirent
l’essentiel de ses revenus du secteur agricole
qui est en même temps le plus grand
pourvoyeur d’emplois. C’est à ce titre que les
autorités ont entrepris de faire de
l’agriculture le moteur de l’économie
malienne.
3. I - INTRODUCTION
• Etant donné qu’aucune agriculture
moderne, génératrice de revenus ne peut
être menée sans l’utilisation optimale des
facteurs de production dont la semence de
qualité, les différents gouvernements du
Mali ont, depuis l’indépendance, consenti
d’appréciables efforts afin que les
producteurs puissent disposer de
semences de qualité.
4. I - INTRODUCTION
• La semence, en tant qu’intrant, constitue
le premier élément de la chaîne de valeur
de toute politique de modernisation et
d’intensification agricole.
5. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
Le secteur semencier malien a subi plusieurs étapes
dans son évolution.
1963 : création de la Section de Contrôle et de
Diffusion des Semences Sélectionnées (SCDSS),
chargée de la production, du contrôle et de la
diffusion des semences sélectionnées au sein de la
Division de la Recherche Agronomique.
6. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
• 1977 : création de l’Opération Production Semences
Sélectionnées (OPSS) suite à l’avènement de
plusieurs Opérations de Développement Rural
(ODR) dans les années 1970 et aux années
successives de sécheresse ayant provoqué
l’accroissement des besoins en semences. Elle était
chargée de la production, de la collecte, du stockage
et de la diffusion des semences, la réglementation et
le contrôle étant confiés à l’ancienne SCDSS qui
prit le nom de Section de Réglementation et de
Contrôle des Semences Sélectionnées (SRCSS).
7. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
• 1987 : élaboration du Plan Semencier National
définissant les grandes lignes d’une politique
nationale en matière de semences
sélectionnées. Ce plan consacre la création de
deux organes à savoir le Conseil National des
Semences et le Comité National des Espèces et
Variétés (pour la conception, la coordination,
l’animation et la gestion) et d’une structure
d’exécution (le Service Semencier National).
8. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
• 1991 : création du Service Semencier National
(SSN) en lieu et place de l’Opération Production
Semences Sélectionnées (OPSS), et annonçant la
fin de la production en régie et le transfert de
certaines compétences aux producteurs semenciers
en tant qu’acteurs de la filière semencière.
• 2002 à 2009 : exécution du Projet d’Appui à la
Filière Semencière (PAFISEM) avec la mise en
place de 137 coopératives et/ou associations
semencières à travers toutes les zones agricoles du
pays.
9. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
On peut retenir trois grandes périodes dans
l’évolution du secteur semencier au Mali :
Période de 1970 à 1990 : production en régie sur de
grandes superficies avec de faibles rendements,
des coûts de production élevés et la qualité des
semences produites en baisse constante ;
10. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
Période de 1990 à 2002 : début du transfert de la
production avec l’exécution des activités de
production par des paysans semenciers
sélectionnés, une réduction de la taille des
parcelles, une intensification de la production
et une amélioration des rendements et de la
qualité des productions ;
11. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
Période 2002 à 2010 : mise en place de 137
coopératives et/ou associations semencières à
travers toutes les zones agricoles du pays
auxquelles se sont ajoutées d’autres par la suite
et l’entrée sur la scène de quelques entreprises
semencières et de quelques privés.
12. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
• Cette période fut marquée par la mise en œuvre
du processus de transfert des activités de
production et de commercialisation des
semences certifiées à la faveur du Projet
d’Appui à la Filière Semencière (PAFISEM)
dont les résultats ont permis une nette
amélioration de la production et de l’utilisation
des semences certifiées des principales cultures
(riz, mais, mil, sorgho, niébé).
13. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
La période fut aussi marquée par l’élaboration et
l’adoption du document de Politique Semencière
Nationale en 2009. Ce document définit les mesures
d’ordre institutionnel, structurel, organisationnel et
financier de la filière semencière. Son objectif est de
mettre au service de l’agriculture malienne, une
filière semencière forte et durable, capable de
satisfaire les ambitions du pays dans le cadre de
l’autosuffisance et la sécurité alimentaire et
nutritionnelle.
14. II - HISTORIQUE DE LA PRODUCTION
SEMENCIERE AU MALI
• Avec la privatisation des activités de
production et de commercialisation, la
production de semences a, de nos jours connu
une avancée significative même si tous les
besoins ne sont pas encore satisfaits. Les
productions de semences certifiées qui étaient
de 499,600 tonnes (campagne 2003/2004) sont
passées à 11 052,764 (campagne 2016/2017).
15. III - ETAT DES LIEUX
3.1 Les acteurs du secteur semencier.
Le secteur semencier implique un certain nombre
d’acteurs qui interviennent dans un esprit de
complémentarité et de synergie afin de satisfaire
les besoins en semences des agriculteurs.
Ce sont :
Les structures de recherche (IER, IPR/IFRA,
ICRISAT, AVRDC) ;
Les structures d’appui conseil (DNA, SSN,
Offices, Compagnies) ;
16. III - ETAT DES LIEUX
Les structures de contrôle (LABOSEM,
Laboratoires Régionaux, Divisions Législation
et Contrôle Phytosanitaire des DRA) ;
Les producteurs semenciers (coopératives,
associations, individuels, sociétés, entreprises) ;
Les opérateurs privés (FASO KABA, Comptoir
2000, Nakoshi, SOSEM, Ferme Niégué,
Cigogne….) ;
17. III - ETAT DES LIEUX
Les associations (ASSEMA, AOPP) ;
Les partenaires (AGRA, INSAH, SG 2000,
IFDC, IICEM, OPV, la presse…) ;
Les banques et institutions de micro finances
(BNDA, BMS, CAFO Djiguinè, ….)
18. III - ETAT DES LIEUX
3.2 Rôle des acteurs du secteur semencier
3.2.1 Les structures de recherche.
Elles font de l’amélioration variétale, de la
création, l’étude des systèmes de culture, des
différents parasites et nuisibles des cultures
etc.…. Elles produisent les semences de pré base,
les semences hybrides mais aussi des semences
de base.
19. III - ETAT DES LIEUX
• Les structures de recherche notamment l’IER
manquent de plus en plus de chercheur (départ
à la retraite et vers d’autres horizons) et de
financements adéquats.
• L’insuffisance d’infrastructures pour la
conservation des semences de pré base et de
base (chambres froides) ;
• L’absence d’un mécanisme de financement de
la production des semences de base
20. III - ETAT DES LIEUX
• 3.2.2 Les structures d’appui conseil.
Elles apportent l’appui conseil nécessaire aux
producteurs semenciers des coopératives et
associations semencières de leur ressort en
matière de production et de commercialisation
des semences. Elles apportent également leur
appui pour le contrôle et la certification des
semences.
21. III - ETAT DES LIEUX
3.2.3 Les structures de contrôle.
Elles s’occupent de certification (contrôles au
champ/inspections, échantillonnage, analyses au
laboratoire).
Ces structures connaissent certains problèmes pour
l’exécution des activités de certification des
semences. Ces problèmes sont entre autres :
22. III - ETAT DES LIEUX
L’insuffisance de personnel ;
L’insuffisance d’équipements des laboratoires
de semences (LABOSEM et laboratoires
régionaux) ;
L’insuffisance de locaux (magasins, réception
des échantillons, salles d’analyse…) ;
L’insuffisance de moyens logistiques
(véhicules, motos) ;
23. III - ETAT DES LIEUX
Le manque de spécialiste pour les analyses
phytosanitaires et manque de matériel y
afférant ;
Le manque de spécialiste en contrôle des
espèces maraîchères, fourragères et de plants
d’arbres fruitiers ;
L’édition disponible du catalogue officiel des
espèces et variétés ne répond pas encore aux
exigences de la DSH et de la VAT ;
24. III - ETAT DES LIEUX
L’insuffisance de formation du personnel ;
L’implication insuffisante des producteurs
dans le processus de certification (frais de
d’inspection et d’échantillonnage pris en charge
en grande partie par les structures de l’Etat (SSN
et offices) et certains projets et ONGs.
25. III - ETAT DES LIEUX
3.2.4 Les producteurs semenciers
La production des semences de base (en partie) et
des semences de première et deuxième
reproduction (R1 et R2) est assurée en grande partie
par des coopératives et associations semencières.
S’ajoutent à celles-ci quelques sociétés et
entreprises semencières ainsi que des producteurs
semenciers individuels.
26. III - ETAT DES LIEUX
Le circuit de production-commercialisation
étant peu organisé, plusieurs producteurs
s’occupent aussi de vente de semences
certifiées.
A ce jour aucune société, entreprise,
groupement de producteurs semenciers ou
semencier individuel ne dispose d’autorisation
officielle d’exercer l’activité.
27. III - ETAT DES LIEUX
• 3.2.5 Les opérateurs privés (FASO
KABA, Comptoir 2000, Nakoshi, SOSEM,
Ferme Niégué, Cigogne….) ;
• Les opérateurs semenciers interviennent dans
tous les domaines des semences (production de
semences, achat et vente de semences, vente
d’intrants agricoles etc…).
• De même que les producteurs semenciers aucun
ne dispose d’autorisation officiel d’exercer cette
activité.
28. III - ETAT DES LIEUX
3.2.6 Les associations (ASSEMA, AOPP).
Elles servent de cadre de concertation, d’échange
d’information et d’expérience dans le domaine de
l’industrie semencière malienne et africaine ;
Elles représentent, défendent, développent et
consolident les intérêts de l’industrie semencière
malienne dans la sous-région, en Afrique et dans le
monde.
Elles contribuent aussi à l’organisation, à la
sensibilisation et à la formation des producteurs et
distributeurs semenciers afin d’améliorer la
production agricole au Mali.
29. III - ETAT DES LIEUX
• 3.2.7 Les partenaires (AGRA, INSAH,
WAAPP, SG 2000, IFDC, IICEM, OPV, la
presse…) ;
Les partenaires interviennent dans plusieurs
domaines mais toujours dans le sens de la
promotion des semences (fourniture de
semences, d’intrants agricoles, diffusion de
bonne pratiques agricoles, achat et distribution
de semences, appui à la certification, protection
des cultures, diffusion de l’information …).
30. III - ETAT DES LIEUX
• 3.2.8 Les banques et institutions de
micro finances (BNDA, BMS, CAFO
Djiguinè, Jèmèni, Nièsigiso ….).
Elles interviennent dans le financement des
activités (intrants, équipements,
commercialisation ).
31. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
• 4.1 Textes adoptés
• Ordonnance N°91-052 du 21 Août 1991 portant
création du Service Semencier National ;
• Décret N°91-205 P.M-RM du 21 Août 1991 fixant
l’organisation et les modalités de fonctionnement
du Service Semencier National ;
• Loi N°95-052 du 12 juin 1995 portant législation
semencière en République du Mali ;
• Loi N°10-032 du 12 juillet 2010 relative aux
semences d’origine végétale ;
32. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
• Décret N°10-428/P-RM du 9 Aout 2010 fixant
les modalités d’application de la loi relative aux
semences d’origine végétale ;
• Le document de Politique Semencière du Mali
(sous secteur de l’agriculture) adopté par le
Conseil des Ministres du 23 Décembre 2009 ;
• Règlement C/REG.4/05/2008 portant
harmonisation des règles régissant le contrôle
de qualité, la certification et la
commercialisation des semences végétales et
plants dans l’espace CEDEAO.
33. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
4.2 Textes en cours d’adoption
Ces projets de textes ont été préparés en
harmonie avec le règlement semencier
CEDEAO-UEMOA-CILSS et sont dans le
circuit d’adoption.
Ce sont :
• Projet de décret portant création, attributions,
organisation et fonctionnement du Comité
National des Semences ;
34. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
• Projet de décret portant institution du
Catalogue Officiel des Espèces et Variétés
Végétales en République du Mali ;
• Projet de décret portant création, attributions,
organisation et fonctionnement du Fonds
d’Appui au Secteur Semencier ;
35. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
• Projet de décret portant Règlements Techniques
Particuliers relatifs aux modalités de la
production, du contrôle de qualité et de la
certification des semences végétales en
République du Mali ;
• Manuel de procédure pour l’inscription des
variétés au catalogue national des espèces et
variétés ;
36. IV - LES TEXTES REGISSANT LA
PRODUCTION SEMENCIERE
• Projet de décret portant sur les modalités et les
conditions d’homologation des espèces et
variétés de nouvelles obtentions végétales ;
• Projet de décret portant sur les modalités et les
conditions d’enregistrement et la délivrance de
l’agrément de production des semences
d’origine végétale ;
• Projet de décret portant sur les modalités et les
conditions de distribution et la vente des
semences d’origine végétale.
37. IV - DEFIS
Les défis auxquels il faut faire face sont
multiples. On peut citer :
La professionnalisation des activités
semencières par l’enregistrement et la
délivrance de l’agrément aux producteurs et aux
opérateurs semenciers ;
La mise en place d’un cadre de concertation des
différents acteurs ;
La construction et l’équipement de nouveaux
laboratoires de semences ;
38. IV - DEFIS
L’étoffement des structures de contrôle de
semences en personnel ;
La dotation des structures et agents de contrôle
des semences de moyens logistiques
appropriés ;
La mise en place d’un système de collecte de
données.
La formation du personnel de contrôle des
semences, des producteurs et des opérateurs
semenciers ;
39. IV - DEFIS
La construction de chambres froides pour la
conservation des semences de pré base et base ;
Le renforcement de l’équipement des producteurs
semenciers notamment en chaînes de
conditionnement ;
La construction de magasins de stockage de
semences ;
L’organisation du circuit de commercialisation ;
La mise en place d’un système d’information
approprié ;
La mise en place d’un système de collecte de
données.
40. V - OPPORTUNITES
Un secteur semencier fort et viable offre les
opportunités ci-après :
L’utilisation à grande échelle des semences de
qualité plus adaptées et plus productives ;
L’augmentation substantielle des productions et des
revenus des producteurs induisant l’amélioration de
leurs niveaux de vie ;
La résilience face aux effets néfaste des
changements climatiques ;
L’accès au marché sous régional voire mondial des
semences.
41. V - OPPORTUNITES
• Un secteur semencier fort et viable offre les
opportunités ci-après :
• L’utilisation à grande échelle des semences de
qualité plus adaptées et plus productives ;
• L’augmentation substantielle des productions et
des revenus des producteurs induisant
l’amélioration de leurs niveaux de vie ;
• La résilience face aux effets néfaste des
changements climatiques ;
• L’accès au marché sous régional voire mondial
des semences.