1. Poème inédit
Quintessences du délice
J'irai te chercher là où on oublie de te trouver
Au fin firmament de tes regards,
Au soupçon de ton sourire,
Échappé à l'ombre du jour, loin des psaumes de la sorcière,
Au détour des mèches de tes cheveux rebelles.
Timide, hésitant mais enfin résolu,
Je suivrai chaque ligne de ta face miroir,
Te guettant, près d'un traitre grain de beauté,
Je corromprai les douceurs de tes lèvres,
Aux couleurs du soleil couchant.
Ivre du parcours du dévot pèlerin,
J'irai par monts et vallons,
Mon ouïe aux aguets de chaque secousse
cadencée de ton cœur,
J'irai par les chemins les moins connus,
À la découverte des mille et mille sens
De ta géographie nonchalante,
Ne perdant, ni de vue, ni de toucher,
Que ce que le Seigneur m'interdit,
Comme unique péché.
J'avance dans ma quête sobre et réfléchie,
Sans rien palper, ni faire bouger, ni approcher,
Mon regard de poète ne peut se tromper,
Ne peut, ni feindre à la beauté, ni succomber,
À distance des voluptés de la divine statue,
Dont l'artiste a peut-être omis d'y graver une âme,
Une aile d'un ange d'Éden ou même une parole divine,
Vénus, Aphrodite ou Cléopâtre,..
Mets-toi un nom sur le front,
J'irai le boire, eau de source, eau des neiges éternelles !

2. Et avec la brise annonçant la venue du soir,
Je me reposerai sur le fil de tes paupières,
Attendant la tombée de tes cils noirs,
Pour enfin, la nuit venue, m'élire un manoir,
Jusqu'à l'aube ou jusqu'au petit matin.
Et nous boirons, ensemble, de la même coupe,
Jusqu'après la lie, jusqu'au lever de l'astre diurne,
Le vin des princes, l'élixir de l'idylle,
Comme les dieux de l'Olympe,
Comme les Pharaons de l'Égypte,
Nous volerons enfin avec les premières colombes,
Vers des desseins sans rives, vers des espaces sans fin.
Heureux d'être ensemble, dans la soie de l'éternité,
Dans la communion de nos âmes soeurs,
Dans l'unique, dans la meilleure des symbioses !
Abdelmalek Aghzaf
Ksar El-Kébir, le 03/06/2014.