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Dion Marius
L'Insolent Ciel
Essai poétique
Éditions des spéculatives
1
au Nom d'Avant
Drôle
d'embardée
Ni ordres ni Rescousse
Triste
immanence
p. 12 Strophes éparses
p. 22 Aphoristiquement vôtre
2
Rencontre
Me voici aujourd'hui devant toi
Toi qui n’a jamais cessé de donner vie à la vie
D'entreprendre n'importe quoi
avec n'importe qui
D'enflammer les pistes dénaturées
Tu danses encore ? chuchotais-je lentement
Tenant le miracle en suspension au creux de tes mains ?
J'ai simplement à venir te voir, près d'une voie ferrée
Perdue et délabrée, parsemée de verdure
Là où se planquent tes innombrables bienfaits
Et tes innommés désirs
Ceux qui m'avancent le chemin d'une fougue rageuse
*
Ô Grande Révolte avortée
De l'Histoire... du Plaisir... de Toujours
au revoir,
espèce d’épiphénomène
démasqué
3
Non à l'âge de bronze
La vieille étape ― mué en un perpétuel incendie ― cherchant à sauver le
plus de choses possibles ― dans sa vie coupable encore d'être cousu de
pieds froids, de mains tièdes ― et d'une carcasse sans nom désirante ― de
vouloir éloigner les atrocités qu'il croît siennes ― vivant de sublimations
légendaires ― tapis dans l’ombre de son fakir ―
« l’étendard de nos jours travaille à rayer le cœur ! » ― avec cette
répression nerveuse ― « l’étincelle est ficelée » ―
mais le soucis de cadence entre les bras ―
armes de sensibilité ―
et les Gardiens apparaissent terriblement las dans les vestibules de nos
songes ― racontent toujours la même chose ― et s'ennuient de nager
encore dans la même poudre blanche ―
disent qu'il faut se dépêcher de partir ― pour que d'un nouvel endroit
naissent ― les derniers îlots de paradis ―
et surtout pour que redeviennent (im)mortels les nombreux petits chiens
hollandais de chasse au gibier d'eau ―
mué en une petite statue aux grandes oreilles ― passionnée et creusée par
les thèmes d'Homme qui s'enfilent encore et toujours au collier de dentelle
animale ―
intuition et soubresaut à la vue de tout ce qui peut fasciner ― l'heure
nocturne la plus froide de ton monde ― le risque est trop grand pour aller
sur les terres enfumées ― des harmonieuses architectures abandonnées ―
où la spirale de Fibonacci ― confondante :
recommencer en soi le cycle (imaginé) de l’existence ― qui n’a jamais
existé ― ou de l’inexistence ― en soi ― sans réalité.
Dans une coquille anglaise aussi : finir bon pour la casse (bonjour la
masse) ― demeurant coincé pétrifié ― mais en extase
un peu froissé ― un peu damné ― la larme à l’œil et le plomb dans l’aile
mais en extase
à la dernière,
à la dernière vue de l'immuable fantôme
identique et constant, revenant dans ses âges
4
Compte-rendu étoffé du Délos
Que revienne ce miracle d'arcanes et d'horreurs
que l'on puisse encore se dépasser !
L’amour est un dieu qui désire sans relâche
C'est comme qui dirait deux pourvoyeurs d'on ne sait trop quoi
Hourra les entrailles reprennent le pas sur l'entendement ça fait un bien la
vache « après tant de chemin parcouru » OUF j'enlève la corde les bras
m'en tombent je ne m'y attendais plus (!)
*
Eeeeet flèches en feu engluées pour tout le monde !!
*
Le censeur de tout cœur évacué par les pores
Et la main sur le cuir valdinguant le décor...
La cascade des envers que dessine la paume
En funestes caresses de paresse et de baume...
Les invites, la vie pâmée de tes yeux...
Parfois l'humeur est troublée aux parois des prunelles...
Allez savoir pourquoi !
L’ardeur étreinte... les lèvres font sauter la tête
Cette tête qui enjambe les fonds et les combles
Voici l'être danseur dont les courbes sont faites
De lumière dévoilée, boréale et oblongue...
― Ô grand passéisme... ô douce géhenne, ô passé lointain...
*
Si nous sommes tous condamnés à vivre, alors tout le monde y a droit au
moins une fois, non ? pour survivre
5
Ma Raison De Ne Pas Être
(L’égo lâche)
Qu’est-ce que vous voulez qu’ça m’foute
que « Rien-tout » n'aille pas de soi ― « Rien-tout », mmhm ?
Que le crépitement merveilleux de la poudre se fasse entendre
à mesure de l'Assagissement
Que le décor environnemental en tête d'épingle
surgisse proche, en mode « Big-Bang »
Que l'acuité des saveurs (et des Délices) s'épanouisse
Et d'apprendre à vivre pour l’Éveil ?
Sensé, sensass,
Hourra même...
Tout cela me convient en Rien.
(Plutôt choisir la primauté...
la recherche de la meilleure pierre pour lapider la mer)
6
Violence
Le hasard ― de nos jours (et des autres)
Le hasard s'en prend plein la gueule
Le hasard de se faire défigurer
Le hasard de se faire violer
Le hasard de se faire tuer
C'est bien l'art, l'art d'être en vie, n'est-ce pas ?
« CQFD »
Quel que puisse être le quotidien
Les perceptions humaines leur sont arrachées
Notre époque est un cruel magicien
Et nous ne savons mêm’ plus comment le chercher
Peut-être que la vie suffit (à supposer qu'on le trouve)
À savoir si ses tours sont bel et bien réels
Mais les Voiles sont façonnés, figés depuis les Aubes !
Et c'est nous-mêmes qui nous sommes embarqués
Dans cette course d’aveugles criards censurés...
― Ah, si seulement je savais siffler du Vermeille... !
Quel que puisse être notre quotidien
La perception humaine nous est cruellement arrachée
Notre époque est un affable magicien
Qui de la scène décline la montée
7
Qui n’a presque plus d’affaire
Déambulation trottoir jusqu'au soir
Mécanique morbide d'un cercle visqueux
Triste confusion de l'inoubliable
Démagogie de l'âme
Et les murs dans la ville sont si hauts
Que de grandes tours d'embruns rendent son ciel incongru...
Il s'avance lentement, imbibé d’alcool, vers ce qu'il croit être un horizon
Son corps penche d'un côté puis de l'autre puis vers l'avant aussi.
Son propre regard quasi vidé le tire, le traîne
Le guide un tant soit peu où c'est encore possible
Doucement un bras léger se soulève, désintéressé
(C'est un geste plein d'indulgence et de révolte)
Jusqu'au picotement mortel de la désintégration
Il entraîne son reste de corps à terre
La machinerie d'establishment déploie une ambulance
8
Impression, filigrane
Des lignes et des chemins malgré tout se tracent
Les lignes de nos mains se dessinent d'elles-mêmes
Malgré nous les années se déroulent et puis passent
C'est un long tapis rouge déployé en trois thèmes
Un soyeux tapis d'or déployé pour un prince
Instant après instant, les années s'aplatissent ;
Trop de vies où l'on finit par dire : "Mince...
Si j'avais connu ça... je serais mort moins factice !"
Avec humour les lignes se tracent
Sans arrêt et malgré nous : des chemins
Les minutes ne cessent ni ne passent
Sans façonner les lignes de nos mains
9
« Mort de rire » (RIC-RAC)
Je m'enchevêtre dans mes propres cendres
Je m'agite, m'en recouvre, me découvre à l'occasion
Progrès-Barbare
Fini les « cristallisations »
Je m'enchevêtre dans mes propres cendres
*
Sur la Terre, dans ma demeure, dans le couloir
Ce moi-extrémiste frotte légèrement le mur
Il m'attend, il m'attire
Je rampe un peu pour aller voir...
― Pourquoi griffai-je ma serrure ?
et où mènent toutes ces idées ?
et que vais-je faire de l'instant T ?
Soudainement la baraque se casse
Les pièces se délabrent et se séparent
Et ma chambre s'effondre dans le noir
Dans cette crevasse remplie d'insectes
(En d'anciens rêves leur zèle me hante)
Cette source grouillante se délecte
Sous terre elle gobe mes nuits pleurantes
Pleurantes d'ignorer l’Éternelle Nuit Belle, traquée le long des nuits
Subtilisée désormais au néant de ma vie
*
On se remémore tragiquement une chanson d'enfance avant d’accepter la
chute
Le visage brûlant de peur et de regrets
Une prière par seconde
Que n'ai-je pas pu découvrir
Que n'ai-je pas pu avoir bien fait ?
Trop tard, c'est la fin
10
Dégénérescence inter-minable d'homme
Quelques dernières pensées absurdes
Grandes tiges et petites pommes
Quel grand fous-rire, tous à vos souhaits
Tout ça c'était juste quand c'était
À présent, je vénère la valeur d'à l'envers
Me demandant éternellement :
« Avais-je un nom, oh, étais-je vivant ? »
*
Prolongation :
« La métempsychose de l’âne de Buridan »
Proie vive de vie ou de mort
Point seul triste de toute-limite
Le plus important choix
T'est maintenant confié ! ― à toi-là
Bel et bien réel, puisque mort à nouveau.
Et le temps d'épreuves d’afficher :
« çA rEcèLe uN sEmBLanT de JuStiCe pAr Ici ! »
Les fantômes de ta volonté se drapaient...Les fantômes de ta volonté se drapaient...
Dans l'espoir triomphantDans l'espoir triomphant
Les mirages d'autrefois défilaient...Les mirages d'autrefois défilaient...
Maintenant, fais le choix puisque plus rien ne dépend de toi
Oui, tu es la proie vive d’une nouvelle vie
La Proie Vive du Cycle éternel
Sous l’instance de la divine viandasse !
Innommé, certes, et innommable
Mais perpétuer à nouveau
Le « Cycle des souffrances » ?
…
…
11
Strophes éparses
Mes paupières sont un lac immense
Où je fais ricocher de grandes pierres plates
Juste avant le sommeil, des cercles s'y ébattent
Et ondulent, vifs, dans le noir intense
*
Démutisé
Voici la Preste et Vitale
(La mouvementée, sublime)
Danse de la vie
*
J'aimerais développer ma capacité à m'émouvoir comme on règle un
robinet
Si je n'y arrive pas
Je ferai tout pour savoir taper de tous mes doigts à l'ordinateur
*
Sueurs froides face à l'ancienne vie
Protégé du temps par l'espace
Protégé de l'espace par le temps
Sueurs froides face à la nouvelle
*
Tonnerre de cristal les rameaux
Fera rire si soudés d'avant-mots
Se ridera éclatera et jonchera
Si néons-villes-à-néant encore là
*
Il y a le monde entier dans les rues
Il y a du monde dans les rues du Monde
Il y a du monde qui se rue en entier
Sur des articles immondes
12
*
Chaque soir de soleil, un coucher m'inaugure...
Chaque soir de merveille, je me fais engueuler...
Et dans l'espoir que tous les êtres me rassurent
Je réponds aux désirs d'un autre être en viager !
*
Je ne veux pas en venir à un endroit précis
Mais d'un point de vue crépusculaire
Nous avons déjà tout découvert
Et pourtant l'être humain reste indécis
*
Des bruits très éloignés, lointains dans le ciel
Me rappellent une cave ancienne
Où les espaces conquis et ceux fantasmés s'unissaient
*
Devant la statue féminine de ce siècle
Appelle à la grande réconciliation
Le refrain incessant des artistes
*
Glissades traditionnelles dans l'escalier des profondeurs
Se mêlent les êtres, les matricules et les papiers
Tes nuits s'embrassent et font l'horreur
Naissance d'Hébétude et de Guêpier
*
Un esprit sous-entend que les mots sont des maux...
(Mes mains les rejettent en instruments défectueux)
Devrais-je me dorer le coco au bureau des « affaires intérieures »
Ou poursuivre le chantier des travailleurs horrifiques ?
13
L'Insolent Ciel
Est-ce dans le ciel ou sur l'iris que le reflet d'une vie défile en courant ?
L'Insolent Ciel, le verdoyant, l'ambré
Le cuivré, le pourpré, le cramoisi !
Source d'agitations journalières
Noble fumisterie
Sale égoïste distancé, pauvre tailleur d'immobilités
Donneur de rires en éclats, certes
De sourires en coin, de courage en creux
De curieuses féminisations... (mirages ?)
Frère du vent et père des nuages
Insolent Ciel
Source d'agitations journalières
Tu déplores les horlogers qui se refusent
À l'unique course contre la montre...
La détonante pincée d'apnée
Ou l'infini mordu de durée...
(C'est la rétention respiratoire
De poésie blanche en poésie noire)
En piste les lâches !
En fleur l'Empyrée !
La démesure est démontée
Face à celui qui autrefois déclarait : « Mon cœur bat, tout est à toi. »
Et qui maintenant se demande pourquoi
Les arbres ont déserté les enfants
Les hommes, la Caverne
Les cristaux, les pleurs ...
*
Sérieux Désolé Grande Armature
Pour tous ces yeux hagards
Ils n'ont pas pigé, ce fut une
Petite dégringolade des mœurs
14
En attendant le clou des pierres de folie
L'ultime réunion que couronnent des esprits
L'homme cintré se décide nerveusement
À piétiner tout ce qui n'est pas lui
C'est vrai Insolent Ciel, tu ne peux pas être tout
Mais nous vivons pourtant de rues et de voyages
Sous ton aile omnisciente, toujours !
Il faut les voir tous ces visages
C'est qu'ils s'accordent aux paysages
À la saison des plus beaux cieux
Aux grands travaux, aux jours qui pleut
Et on s'arracherait tous ces sourires
Il y en a trop, même sur les murs
Vilaine ville quand elle soupire...
Et il paraît que la vie est dure...
*
S’il est en cuisse de nymphe émue, que voulez-vous...
Dictateur de cadence au croisement des rues
Espion bien avancé, avant tout ça, où étais-tu ?!
Fuyard invétéré
Barrage semeur de doutes
Bourreau des fins de routes
Panneau enfoui derrière le buisson ardent
Rongeur arrangé sans précédent
Immense trompeur !
Indolent trompettiste !
Morsure abyssale
Source de l'utopie
15
Sans titre
Rien n'aime
Rien ne vit
Rien n'accepte
Rien ne crie
Rien ne joue
Rien ne hurle
Rien ne meurt
Rien ne dort, rien ne dort jamais
Tout s'enclave
Rien ne souffre
Rien ne rage
Rien ne gît
Rien ne cède
Rien ne nie
Rien ne sent
Rien ne luit
Rien ne souffle
Rien ne joue
16
Silence
Toute mon imagerie outrancière s'écume à présent
Toute sa force d'ébullition
(Il faut que le fracas des mines mentales puisse résonner encore et
encore... car
c’est une aubaine que de pouvoir voler au-dessus de tes grands champs
composites ! tes grands champs composites et immenses...)
Comprends-tu, Silence ?
Je te prie alors de me servir
Fais donc le noir, creuse le jardin de ta nuit
Monte la grande robe du soir
Et la potence après qu'on ait rit !
...
Mais quel est ton message à toi, espiègle
Là, avec ta gravité pernicieuse et ta jolie calligraphie
Tu sillonnes lentement, à l'aide d'un pic à glace, le cœur de la paix
Mais que veux-tu dire ?
Angoisse des réponses... réponse à l'angoisse...
(...Mais c'est interminable avec toi ! Tu hoquettes éternel... et méchant...
comme un chat ?)
Spectre du noir, étalé et profond...
Cette nuit de transe, aux interruptions dramatiques, où je serai, soupirs
d'extase en poche, avec toi, Silence
Accompagné, dévorant l'aspect cruel de nos vies
Nous referons gronder ton ventre de sérénité
*
Aussi, tu envelopperas chaleureusement tous les amants pâles et peureux
Ceux qui se blottissent dans leurs draps blancs
...Et ils t'écouteront vivre... (et respirer)
Le long de ta nuit noire
17
Immobilité réduite
Après la plus ample et profonde expiration
l’œil se retrouve derrière l’œil
le ventre retrouve sa terre ancienne
et tout l'intérieur gronde d'absence
(comme le cristallin rétractile, c'est un exercice d'accommodation pur)
*
Fabuleux ancrage dans le plein vide
Le corps accoste l’âme pour lui dire : "j’imprononce"
*
Entre l’« Art des Muses »
la musique et le frisson des foules...
Entre voyages augurés et plans sur la comète...
Entre les topazes
et ton plus grand Soleil
(hallucinant et anxiogène)
Entre « perspectives idéales »
et maigres tentatives
(toutes affligées)
Le flux de nos ressources
Et notre ignorance absconse
18
Une vague de feu
Au nadir // se la coule douce
Dans chaque bus, rue, hall, coin, bar
Une vague de feu tente de s'animer
Chaud ou froid, vibre ou plat
La vague de feu veut perdurer
― Comme l'ardeur brûle, dérange et peine ―
Une vague de feu tente de s'animer
Mais nuit et jour (et jour et nuit) / nycthémère
Quelque chose d'humain s'abîme...
― Contrecarré
(ça fait belle lurette maintenant)
19
Coup de vent
à Joseph Cousin
L'épine du conifère se rétracte et corne. de coton noir
la surface un peu trop gondolée s'embarque
d'ennui, polluée, anéantie...
Ce dernier plein-ciel, mourant et presque achevé
S'abandonne sur montagnes, arbres et vallées
S'abaisse et s’abaisse encore, jusqu'à disparaître sous terre
« Ça y est, il nous tombe sur la teuté... »
Ce voile hégémonique ― borné et railleur ― appelé à un autre univers
S'en va épouser un autre ciel, ailleurs
― Celui-ci n'est qu'embryonnaire !
(mais déjà moins bas-de-plafond.)
Et les épines n'ont plus la force de mugir que
nos appels se disséminent aux bunkers sans réponses
Mais peut-être que ces dernières savent encore rire en un ultime point de joie,
une nouvelle fois piquantes et criantes simplement d'être là... ?
Alors en avant toute, l'atmosphère entière étouffe avant de disparaître
Logique, faunes et flores calcinées englouties !
L'astre déchu s'efface de par son ciel fataliste
Et puis enfin se transforme, au zénith, en un petit brandon douteux
― Et plus d'air dans le nouvel ordre mondial
20
Aphoristiquement vôtre
Tout vient quand le reste est parti, c'est mal connu.
*
Tout le monde « dépérit » à travers des yeux « incommodes »
Tout le monde « s'accomplit » à travers des yeux « adaptés »
― et vice versa
*
Aurions-nous condescendu à la perte de l'horizon pour la ville ?
*
Une progressive accoutumance...
Un véritable concert doit être une prise d'otages.
*
La bouche est un monde de couleurs, de couloirs, de prestiges qu'on ne
peut découvrir tout seul.
*
Il n'y a jamais eu autant de chimères derrière les vitrines de boutiques et
tout bonnement au dehors.
Et pourtant, partout, quelque chose de tristement réaliste.
*
Le mal-être, c’est de la mauvaise foi indomptable...
*
Un point, c'est tout
*
La haine attise la haine, mais c’est vrai, pourquoi l'offrir en boue, à demi,
bêtement, par bribes, quand on peut ôter la vie d'une simple et bonne
vieille paire de mains ?!
21
*
Pauvre miracle, ne repars pas bredouille
Rétablis en toi l’équilibre qui t’a fait naître !
*
J’éprouve du respect à l’égard des plus âgés que moi pour une seule et
unique raison : ils ne se sont toujours pas ― pas encore suicidés.
*
« Rien de nouveau » au coin de la rue
*
Les « autres mondes » vivent dans une éternité inconséquente
Et « n'attendent » que nous
*
Les gens s'informent d'une ou deux choses et puis ils partent.
*
L’ « instant » qui nous a toujours été confisqué... est celui dont nous avons
toujours voulu profiter
*
Devoir de vivre - régir l'espoir
*
Ô comme la vie du rêve noue le rêve de la vie !
*
Anathème, je ne retrouve plus l'harmonie des phosphènes !
*
N'y a-t-il donc pas la moindre raison valable de frapper la tête des gens à
coups de marteau ?
22
Un jour parmi tant d’autres
Avec nos « âmes »
Supendues
Dans ce putain de vide
Et notre profonde Beauté
Ensevelie
de mille lieux
/ de mille vies
Où sont les guides ?
Nos séditions s’enlisent
parmi à ce jour parmi tant d'autres
23
Éloge de la vie mûre
Mère des mères, vénus immortelle, poésie de l'histoire
Puissance cyclique, adorable immanence
Louanger votre beauté d'innombrables visions
Et mon œil d'ordinaire se disloque
*
Mais Déesse, dis-moi
comment as-tu fait cette Humaine Famille
– ô étrange famine ?
De la lumière ultime de ton visage
où fleurissent les cataclysmes idéaux ?
*
Mystère d'origine...
Affrontement du sous-homme...
À l’origine de mon intime stupeur toujours fuyante
Au service du beau et de l’ingénieux hasard...
Au détour tors de tes arcanes puissantes
Et aux limites sans bornes de tes pouvoirs...
*
Cause de l'inique contorsion première
de la trituration pleurnicharde
et du tortillement (pointu) des pauvres bons hommes !
24
Flexibilité ou La Souplesse du Cirque
(Tragico mélanco bucolique)
En ce grand jour international ― fête-musique et fête-yoga
La petite Minerve, à trop le gratter, se saigne le crâne...
Triturations du temps-libre à coups de raisonnements cruels et nerveux
Puisqu’une Grande Révolte Inhumaine gronde... en sourdine
Tel un pur esprit, voguant ici et là ; bien perdu au milieu des mondes...
les mondes en marées de souffre
(((Attention, elle se trame à notre rythme
et attend probablement que nous le sachions tous !!)))
Nos cœurs s'échinent et nos mains s'essoufflent...
25
Fatalité malheureuse
Confession d’un optimisme grandissant
Me ravira toujours cet alchimiste à la dent dure
À la vue de ton génie sourire
Et de ta pantomime d'or...
Et du monstrueux empire
Que tes mains élaborent...
Au plus près de tes fous rires
Se trouvent les trésors
Ceux de l'enfance, qui m'attirent
de tristes rengaines ― peut-être à tort
J'ai aujourd'hui compris pourquoi
Je suis souffrant de te souffrir
Je ne veux plus te voir grandir
Mon rire à moi est un creux coi
*
Crachant toute la bave affluant de nos cris
sur l'horizon fatidique que le monde nous fait reluire
Mais sans trop s’en faire !
Car nous avons, pour notre enfance, toute une vie à refondre
*
Belle journée en ta compagnie
mais la peine de te voir vivre reprend toujours le dessus
Ces moments où je partage ton insouciance me perforent
26
Je te quitte un temps, c’est vrai.
Il faut que les vulgarités se débitent au plus vite
que les pensées s'achèvent entre elles, malgré elles et pour elles...
*
Depuis le commencement et sans cesse, l’être humain se fait rudement
violer dans l’œuf...
Et il court après on ne sait quoi, il court, il court, il fuit en vain, il « court
encore », endormi sous un théâtre de crises... Dévorant de son infecte
bouche les tout derniers restes du beau et grand Souvenir
Celui du véritablement Bon.
Mais le repas ne finit pas et ne paraît jamais finir
L'enfance est devenu l'âge-appât du tout du long
Personne n'y échappe, chacun y recourt
Tout le monde se désagrège et négocie avec ce qu'il croit « être juste »
la vie, sa vie...
27
Gros Cri
Groscrigroscri groscri Gros Cri
Quand le vin devient poison trop amer...
Quand les devins s'en vont pour s’enterrer avec leur hache de guerre...
*
...Trépasse le séculaire incarné lamentable
À la vue de mes deux lèvres amorçant
Mon tout premier cri véritable
Mon tout premier cri de vivant.
*
À quoi bon se répéter qu'un jour « tuer le mauvais démiurge » ?
Une toute dernière fois, l'embrassant de sacrée volupté
― le faisant croire (ultime poilade !) qu’autant d'amour... en cet
instant condensé... (l’Apothéose)
Le Sang Vengeur du diamant noir
MILLÉNAIRES RÉPRIMÉS QUI S'EXTIRPENT !
28
Les cuivres de l’horizon-quiet
Chacun sa quête du sacré, son outil de première portée, son leurre de
vérité
Je crois au caractère intime et indépendant des retrouvailles avec
M.Sacrement
Songez par exemple au Lifting
*
À l'entrée du crépuscule, la frénésie urbaine
Doucement s'égoutte et s'en va
(Mince filet d'eau au gré du vent).
Le soleil se sectionne la façade en couloirs
Refait les jeux d'appellations trempés d'espoirs
Tandis que les grands méridiens transfigurent
Toutes les faces de ce jour trépassé
L'horizon tonne alors de son Or défoncé
Plus de chien ni de loup, au demi-noir, ma parole
Offrons-nous le présent de courants insensés !
(Il suffit de zieuter nos empreintes en rigoles)
*
― Horizon ! ― HORIZON !
Virgule Oui virgule non
Tu es le refuge doré qu'on adore
Où l'on peut se baigner pour l'honneur
― Concordons ! ― CONCORDONS !
Virgule oui virgule Non
*
L'or dé-calme dès lors le clame
Ciel affranchi du tapage des hommes
Figure-toi, ô Céleste, que jamais plus ta présence de silence (tout
bonnement) n'atteindra de personne
29
―Fleur des flaques―empyrée―indigo des débâcles―à ton opposé, c'est
l'aspect des passants―le danger, le déluge endossés des pavés―le délire
des impérissables captifs, les canailles―les curieux rigolos dévorant des
murailles―(heureusement tout ça n'est que « délire »)―échelles, hop !
―hauteurs, hop !―et contorsions encombrantes pour savoir―c'est
hilarant―comment va le cosmos-trémolo-sanguin-noir―et sa longue vie
filandreuse―d'enfants roses, de cerises, de latences...―...― et cet azur
oranger (insultant) qui m'infuse...―mais combien de couleurs nous faut-
il, bordel―pour cramer Dieu, Dieu qui s'amuse ?
*
Aussi, en cette fin-de-cycle-incongru-rire-de-mort-aberrant
(― my Bœuf (?)),
ne se tord-il pas démesurément
de ses pauvres Fidèles
fidèles ?
"- Eh Coucou Profanes, On Se Consume ?!...
Coton ça."
...Ne voient-ils pas que leur choix d'entrailles est erroné
(Bande de débris invertébrés / aveugles en vrac invétérés...)
*
Peintre demeuré demeurant déficient, je tenais à te dire
― et il paraît que la vie est balisée d'urgences pénibles verbales ―
Je me suis méchamment baptisé dans tes flots d'inconstance
Déployant doucement mes ébats de ton être, en ami de l'enfance
Pauvre dealer étoilé insondable
Je ne t'aime qu'en explosions démentielles
Ô Dieu-festin des carafes, des cervelles
Mais en dépit de s'avérer bien vitales
Il se peut finalement que tes dunes
Sidérales dingues géniales
Au point-fort magistrales
Tes invites de ravage et mesures initiales
― Aussi maladroits que nous sommes... et mal menés par nous-mêmes...
―
30
Ignorées
Délaissées
Dénigrées
Ne prennent plus. !
Lequel de notre œil ou de notre âme
en a en premier détourné le Regard ?
(pour Narcisse)
31

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L'Insolent Ciel

  • 1. Dion Marius L'Insolent Ciel Essai poétique Éditions des spéculatives 1
  • 2. au Nom d'Avant Drôle d'embardée Ni ordres ni Rescousse Triste immanence p. 12 Strophes éparses p. 22 Aphoristiquement vôtre 2
  • 3. Rencontre Me voici aujourd'hui devant toi Toi qui n’a jamais cessé de donner vie à la vie D'entreprendre n'importe quoi avec n'importe qui D'enflammer les pistes dénaturées Tu danses encore ? chuchotais-je lentement Tenant le miracle en suspension au creux de tes mains ? J'ai simplement à venir te voir, près d'une voie ferrée Perdue et délabrée, parsemée de verdure Là où se planquent tes innombrables bienfaits Et tes innommés désirs Ceux qui m'avancent le chemin d'une fougue rageuse * Ô Grande Révolte avortée De l'Histoire... du Plaisir... de Toujours au revoir, espèce d’épiphénomène démasqué 3
  • 4. Non à l'âge de bronze La vieille étape ― mué en un perpétuel incendie ― cherchant à sauver le plus de choses possibles ― dans sa vie coupable encore d'être cousu de pieds froids, de mains tièdes ― et d'une carcasse sans nom désirante ― de vouloir éloigner les atrocités qu'il croît siennes ― vivant de sublimations légendaires ― tapis dans l’ombre de son fakir ― « l’étendard de nos jours travaille à rayer le cœur ! » ― avec cette répression nerveuse ― « l’étincelle est ficelée » ― mais le soucis de cadence entre les bras ― armes de sensibilité ― et les Gardiens apparaissent terriblement las dans les vestibules de nos songes ― racontent toujours la même chose ― et s'ennuient de nager encore dans la même poudre blanche ― disent qu'il faut se dépêcher de partir ― pour que d'un nouvel endroit naissent ― les derniers îlots de paradis ― et surtout pour que redeviennent (im)mortels les nombreux petits chiens hollandais de chasse au gibier d'eau ― mué en une petite statue aux grandes oreilles ― passionnée et creusée par les thèmes d'Homme qui s'enfilent encore et toujours au collier de dentelle animale ― intuition et soubresaut à la vue de tout ce qui peut fasciner ― l'heure nocturne la plus froide de ton monde ― le risque est trop grand pour aller sur les terres enfumées ― des harmonieuses architectures abandonnées ― où la spirale de Fibonacci ― confondante : recommencer en soi le cycle (imaginé) de l’existence ― qui n’a jamais existé ― ou de l’inexistence ― en soi ― sans réalité. Dans une coquille anglaise aussi : finir bon pour la casse (bonjour la masse) ― demeurant coincé pétrifié ― mais en extase un peu froissé ― un peu damné ― la larme à l’œil et le plomb dans l’aile mais en extase à la dernière, à la dernière vue de l'immuable fantôme identique et constant, revenant dans ses âges 4
  • 5. Compte-rendu étoffé du Délos Que revienne ce miracle d'arcanes et d'horreurs que l'on puisse encore se dépasser ! L’amour est un dieu qui désire sans relâche C'est comme qui dirait deux pourvoyeurs d'on ne sait trop quoi Hourra les entrailles reprennent le pas sur l'entendement ça fait un bien la vache « après tant de chemin parcouru » OUF j'enlève la corde les bras m'en tombent je ne m'y attendais plus (!) * Eeeeet flèches en feu engluées pour tout le monde !! * Le censeur de tout cœur évacué par les pores Et la main sur le cuir valdinguant le décor... La cascade des envers que dessine la paume En funestes caresses de paresse et de baume... Les invites, la vie pâmée de tes yeux... Parfois l'humeur est troublée aux parois des prunelles... Allez savoir pourquoi ! L’ardeur étreinte... les lèvres font sauter la tête Cette tête qui enjambe les fonds et les combles Voici l'être danseur dont les courbes sont faites De lumière dévoilée, boréale et oblongue... ― Ô grand passéisme... ô douce géhenne, ô passé lointain... * Si nous sommes tous condamnés à vivre, alors tout le monde y a droit au moins une fois, non ? pour survivre 5
  • 6. Ma Raison De Ne Pas Être (L’égo lâche) Qu’est-ce que vous voulez qu’ça m’foute que « Rien-tout » n'aille pas de soi ― « Rien-tout », mmhm ? Que le crépitement merveilleux de la poudre se fasse entendre à mesure de l'Assagissement Que le décor environnemental en tête d'épingle surgisse proche, en mode « Big-Bang » Que l'acuité des saveurs (et des Délices) s'épanouisse Et d'apprendre à vivre pour l’Éveil ? Sensé, sensass, Hourra même... Tout cela me convient en Rien. (Plutôt choisir la primauté... la recherche de la meilleure pierre pour lapider la mer) 6
  • 7. Violence Le hasard ― de nos jours (et des autres) Le hasard s'en prend plein la gueule Le hasard de se faire défigurer Le hasard de se faire violer Le hasard de se faire tuer C'est bien l'art, l'art d'être en vie, n'est-ce pas ? « CQFD » Quel que puisse être le quotidien Les perceptions humaines leur sont arrachées Notre époque est un cruel magicien Et nous ne savons mêm’ plus comment le chercher Peut-être que la vie suffit (à supposer qu'on le trouve) À savoir si ses tours sont bel et bien réels Mais les Voiles sont façonnés, figés depuis les Aubes ! Et c'est nous-mêmes qui nous sommes embarqués Dans cette course d’aveugles criards censurés... ― Ah, si seulement je savais siffler du Vermeille... ! Quel que puisse être notre quotidien La perception humaine nous est cruellement arrachée Notre époque est un affable magicien Qui de la scène décline la montée 7
  • 8. Qui n’a presque plus d’affaire Déambulation trottoir jusqu'au soir Mécanique morbide d'un cercle visqueux Triste confusion de l'inoubliable Démagogie de l'âme Et les murs dans la ville sont si hauts Que de grandes tours d'embruns rendent son ciel incongru... Il s'avance lentement, imbibé d’alcool, vers ce qu'il croit être un horizon Son corps penche d'un côté puis de l'autre puis vers l'avant aussi. Son propre regard quasi vidé le tire, le traîne Le guide un tant soit peu où c'est encore possible Doucement un bras léger se soulève, désintéressé (C'est un geste plein d'indulgence et de révolte) Jusqu'au picotement mortel de la désintégration Il entraîne son reste de corps à terre La machinerie d'establishment déploie une ambulance 8
  • 9. Impression, filigrane Des lignes et des chemins malgré tout se tracent Les lignes de nos mains se dessinent d'elles-mêmes Malgré nous les années se déroulent et puis passent C'est un long tapis rouge déployé en trois thèmes Un soyeux tapis d'or déployé pour un prince Instant après instant, les années s'aplatissent ; Trop de vies où l'on finit par dire : "Mince... Si j'avais connu ça... je serais mort moins factice !" Avec humour les lignes se tracent Sans arrêt et malgré nous : des chemins Les minutes ne cessent ni ne passent Sans façonner les lignes de nos mains 9
  • 10. « Mort de rire » (RIC-RAC) Je m'enchevêtre dans mes propres cendres Je m'agite, m'en recouvre, me découvre à l'occasion Progrès-Barbare Fini les « cristallisations » Je m'enchevêtre dans mes propres cendres * Sur la Terre, dans ma demeure, dans le couloir Ce moi-extrémiste frotte légèrement le mur Il m'attend, il m'attire Je rampe un peu pour aller voir... ― Pourquoi griffai-je ma serrure ? et où mènent toutes ces idées ? et que vais-je faire de l'instant T ? Soudainement la baraque se casse Les pièces se délabrent et se séparent Et ma chambre s'effondre dans le noir Dans cette crevasse remplie d'insectes (En d'anciens rêves leur zèle me hante) Cette source grouillante se délecte Sous terre elle gobe mes nuits pleurantes Pleurantes d'ignorer l’Éternelle Nuit Belle, traquée le long des nuits Subtilisée désormais au néant de ma vie * On se remémore tragiquement une chanson d'enfance avant d’accepter la chute Le visage brûlant de peur et de regrets Une prière par seconde Que n'ai-je pas pu découvrir Que n'ai-je pas pu avoir bien fait ? Trop tard, c'est la fin 10
  • 11. Dégénérescence inter-minable d'homme Quelques dernières pensées absurdes Grandes tiges et petites pommes Quel grand fous-rire, tous à vos souhaits Tout ça c'était juste quand c'était À présent, je vénère la valeur d'à l'envers Me demandant éternellement : « Avais-je un nom, oh, étais-je vivant ? » * Prolongation : « La métempsychose de l’âne de Buridan » Proie vive de vie ou de mort Point seul triste de toute-limite Le plus important choix T'est maintenant confié ! ― à toi-là Bel et bien réel, puisque mort à nouveau. Et le temps d'épreuves d’afficher : « çA rEcèLe uN sEmBLanT de JuStiCe pAr Ici ! » Les fantômes de ta volonté se drapaient...Les fantômes de ta volonté se drapaient... Dans l'espoir triomphantDans l'espoir triomphant Les mirages d'autrefois défilaient...Les mirages d'autrefois défilaient... Maintenant, fais le choix puisque plus rien ne dépend de toi Oui, tu es la proie vive d’une nouvelle vie La Proie Vive du Cycle éternel Sous l’instance de la divine viandasse ! Innommé, certes, et innommable Mais perpétuer à nouveau Le « Cycle des souffrances » ? … … 11
  • 12. Strophes éparses Mes paupières sont un lac immense Où je fais ricocher de grandes pierres plates Juste avant le sommeil, des cercles s'y ébattent Et ondulent, vifs, dans le noir intense * Démutisé Voici la Preste et Vitale (La mouvementée, sublime) Danse de la vie * J'aimerais développer ma capacité à m'émouvoir comme on règle un robinet Si je n'y arrive pas Je ferai tout pour savoir taper de tous mes doigts à l'ordinateur * Sueurs froides face à l'ancienne vie Protégé du temps par l'espace Protégé de l'espace par le temps Sueurs froides face à la nouvelle * Tonnerre de cristal les rameaux Fera rire si soudés d'avant-mots Se ridera éclatera et jonchera Si néons-villes-à-néant encore là * Il y a le monde entier dans les rues Il y a du monde dans les rues du Monde Il y a du monde qui se rue en entier Sur des articles immondes 12
  • 13. * Chaque soir de soleil, un coucher m'inaugure... Chaque soir de merveille, je me fais engueuler... Et dans l'espoir que tous les êtres me rassurent Je réponds aux désirs d'un autre être en viager ! * Je ne veux pas en venir à un endroit précis Mais d'un point de vue crépusculaire Nous avons déjà tout découvert Et pourtant l'être humain reste indécis * Des bruits très éloignés, lointains dans le ciel Me rappellent une cave ancienne Où les espaces conquis et ceux fantasmés s'unissaient * Devant la statue féminine de ce siècle Appelle à la grande réconciliation Le refrain incessant des artistes * Glissades traditionnelles dans l'escalier des profondeurs Se mêlent les êtres, les matricules et les papiers Tes nuits s'embrassent et font l'horreur Naissance d'Hébétude et de Guêpier * Un esprit sous-entend que les mots sont des maux... (Mes mains les rejettent en instruments défectueux) Devrais-je me dorer le coco au bureau des « affaires intérieures » Ou poursuivre le chantier des travailleurs horrifiques ? 13
  • 14. L'Insolent Ciel Est-ce dans le ciel ou sur l'iris que le reflet d'une vie défile en courant ? L'Insolent Ciel, le verdoyant, l'ambré Le cuivré, le pourpré, le cramoisi ! Source d'agitations journalières Noble fumisterie Sale égoïste distancé, pauvre tailleur d'immobilités Donneur de rires en éclats, certes De sourires en coin, de courage en creux De curieuses féminisations... (mirages ?) Frère du vent et père des nuages Insolent Ciel Source d'agitations journalières Tu déplores les horlogers qui se refusent À l'unique course contre la montre... La détonante pincée d'apnée Ou l'infini mordu de durée... (C'est la rétention respiratoire De poésie blanche en poésie noire) En piste les lâches ! En fleur l'Empyrée ! La démesure est démontée Face à celui qui autrefois déclarait : « Mon cœur bat, tout est à toi. » Et qui maintenant se demande pourquoi Les arbres ont déserté les enfants Les hommes, la Caverne Les cristaux, les pleurs ... * Sérieux Désolé Grande Armature Pour tous ces yeux hagards Ils n'ont pas pigé, ce fut une Petite dégringolade des mœurs 14
  • 15. En attendant le clou des pierres de folie L'ultime réunion que couronnent des esprits L'homme cintré se décide nerveusement À piétiner tout ce qui n'est pas lui C'est vrai Insolent Ciel, tu ne peux pas être tout Mais nous vivons pourtant de rues et de voyages Sous ton aile omnisciente, toujours ! Il faut les voir tous ces visages C'est qu'ils s'accordent aux paysages À la saison des plus beaux cieux Aux grands travaux, aux jours qui pleut Et on s'arracherait tous ces sourires Il y en a trop, même sur les murs Vilaine ville quand elle soupire... Et il paraît que la vie est dure... * S’il est en cuisse de nymphe émue, que voulez-vous... Dictateur de cadence au croisement des rues Espion bien avancé, avant tout ça, où étais-tu ?! Fuyard invétéré Barrage semeur de doutes Bourreau des fins de routes Panneau enfoui derrière le buisson ardent Rongeur arrangé sans précédent Immense trompeur ! Indolent trompettiste ! Morsure abyssale Source de l'utopie 15
  • 16. Sans titre Rien n'aime Rien ne vit Rien n'accepte Rien ne crie Rien ne joue Rien ne hurle Rien ne meurt Rien ne dort, rien ne dort jamais Tout s'enclave Rien ne souffre Rien ne rage Rien ne gît Rien ne cède Rien ne nie Rien ne sent Rien ne luit Rien ne souffle Rien ne joue 16
  • 17. Silence Toute mon imagerie outrancière s'écume à présent Toute sa force d'ébullition (Il faut que le fracas des mines mentales puisse résonner encore et encore... car c’est une aubaine que de pouvoir voler au-dessus de tes grands champs composites ! tes grands champs composites et immenses...) Comprends-tu, Silence ? Je te prie alors de me servir Fais donc le noir, creuse le jardin de ta nuit Monte la grande robe du soir Et la potence après qu'on ait rit ! ... Mais quel est ton message à toi, espiègle Là, avec ta gravité pernicieuse et ta jolie calligraphie Tu sillonnes lentement, à l'aide d'un pic à glace, le cœur de la paix Mais que veux-tu dire ? Angoisse des réponses... réponse à l'angoisse... (...Mais c'est interminable avec toi ! Tu hoquettes éternel... et méchant... comme un chat ?) Spectre du noir, étalé et profond... Cette nuit de transe, aux interruptions dramatiques, où je serai, soupirs d'extase en poche, avec toi, Silence Accompagné, dévorant l'aspect cruel de nos vies Nous referons gronder ton ventre de sérénité * Aussi, tu envelopperas chaleureusement tous les amants pâles et peureux Ceux qui se blottissent dans leurs draps blancs ...Et ils t'écouteront vivre... (et respirer) Le long de ta nuit noire 17
  • 18. Immobilité réduite Après la plus ample et profonde expiration l’œil se retrouve derrière l’œil le ventre retrouve sa terre ancienne et tout l'intérieur gronde d'absence (comme le cristallin rétractile, c'est un exercice d'accommodation pur) * Fabuleux ancrage dans le plein vide Le corps accoste l’âme pour lui dire : "j’imprononce" * Entre l’« Art des Muses » la musique et le frisson des foules... Entre voyages augurés et plans sur la comète... Entre les topazes et ton plus grand Soleil (hallucinant et anxiogène) Entre « perspectives idéales » et maigres tentatives (toutes affligées) Le flux de nos ressources Et notre ignorance absconse 18
  • 19. Une vague de feu Au nadir // se la coule douce Dans chaque bus, rue, hall, coin, bar Une vague de feu tente de s'animer Chaud ou froid, vibre ou plat La vague de feu veut perdurer ― Comme l'ardeur brûle, dérange et peine ― Une vague de feu tente de s'animer Mais nuit et jour (et jour et nuit) / nycthémère Quelque chose d'humain s'abîme... ― Contrecarré (ça fait belle lurette maintenant) 19
  • 20. Coup de vent à Joseph Cousin L'épine du conifère se rétracte et corne. de coton noir la surface un peu trop gondolée s'embarque d'ennui, polluée, anéantie... Ce dernier plein-ciel, mourant et presque achevé S'abandonne sur montagnes, arbres et vallées S'abaisse et s’abaisse encore, jusqu'à disparaître sous terre « Ça y est, il nous tombe sur la teuté... » Ce voile hégémonique ― borné et railleur ― appelé à un autre univers S'en va épouser un autre ciel, ailleurs ― Celui-ci n'est qu'embryonnaire ! (mais déjà moins bas-de-plafond.) Et les épines n'ont plus la force de mugir que nos appels se disséminent aux bunkers sans réponses Mais peut-être que ces dernières savent encore rire en un ultime point de joie, une nouvelle fois piquantes et criantes simplement d'être là... ? Alors en avant toute, l'atmosphère entière étouffe avant de disparaître Logique, faunes et flores calcinées englouties ! L'astre déchu s'efface de par son ciel fataliste Et puis enfin se transforme, au zénith, en un petit brandon douteux ― Et plus d'air dans le nouvel ordre mondial 20
  • 21. Aphoristiquement vôtre Tout vient quand le reste est parti, c'est mal connu. * Tout le monde « dépérit » à travers des yeux « incommodes » Tout le monde « s'accomplit » à travers des yeux « adaptés » ― et vice versa * Aurions-nous condescendu à la perte de l'horizon pour la ville ? * Une progressive accoutumance... Un véritable concert doit être une prise d'otages. * La bouche est un monde de couleurs, de couloirs, de prestiges qu'on ne peut découvrir tout seul. * Il n'y a jamais eu autant de chimères derrière les vitrines de boutiques et tout bonnement au dehors. Et pourtant, partout, quelque chose de tristement réaliste. * Le mal-être, c’est de la mauvaise foi indomptable... * Un point, c'est tout * La haine attise la haine, mais c’est vrai, pourquoi l'offrir en boue, à demi, bêtement, par bribes, quand on peut ôter la vie d'une simple et bonne vieille paire de mains ?! 21
  • 22. * Pauvre miracle, ne repars pas bredouille Rétablis en toi l’équilibre qui t’a fait naître ! * J’éprouve du respect à l’égard des plus âgés que moi pour une seule et unique raison : ils ne se sont toujours pas ― pas encore suicidés. * « Rien de nouveau » au coin de la rue * Les « autres mondes » vivent dans une éternité inconséquente Et « n'attendent » que nous * Les gens s'informent d'une ou deux choses et puis ils partent. * L’ « instant » qui nous a toujours été confisqué... est celui dont nous avons toujours voulu profiter * Devoir de vivre - régir l'espoir * Ô comme la vie du rêve noue le rêve de la vie ! * Anathème, je ne retrouve plus l'harmonie des phosphènes ! * N'y a-t-il donc pas la moindre raison valable de frapper la tête des gens à coups de marteau ? 22
  • 23. Un jour parmi tant d’autres Avec nos « âmes » Supendues Dans ce putain de vide Et notre profonde Beauté Ensevelie de mille lieux / de mille vies Où sont les guides ? Nos séditions s’enlisent parmi à ce jour parmi tant d'autres 23
  • 24. Éloge de la vie mûre Mère des mères, vénus immortelle, poésie de l'histoire Puissance cyclique, adorable immanence Louanger votre beauté d'innombrables visions Et mon œil d'ordinaire se disloque * Mais Déesse, dis-moi comment as-tu fait cette Humaine Famille – ô étrange famine ? De la lumière ultime de ton visage où fleurissent les cataclysmes idéaux ? * Mystère d'origine... Affrontement du sous-homme... À l’origine de mon intime stupeur toujours fuyante Au service du beau et de l’ingénieux hasard... Au détour tors de tes arcanes puissantes Et aux limites sans bornes de tes pouvoirs... * Cause de l'inique contorsion première de la trituration pleurnicharde et du tortillement (pointu) des pauvres bons hommes ! 24
  • 25. Flexibilité ou La Souplesse du Cirque (Tragico mélanco bucolique) En ce grand jour international ― fête-musique et fête-yoga La petite Minerve, à trop le gratter, se saigne le crâne... Triturations du temps-libre à coups de raisonnements cruels et nerveux Puisqu’une Grande Révolte Inhumaine gronde... en sourdine Tel un pur esprit, voguant ici et là ; bien perdu au milieu des mondes... les mondes en marées de souffre (((Attention, elle se trame à notre rythme et attend probablement que nous le sachions tous !!))) Nos cœurs s'échinent et nos mains s'essoufflent... 25
  • 26. Fatalité malheureuse Confession d’un optimisme grandissant Me ravira toujours cet alchimiste à la dent dure À la vue de ton génie sourire Et de ta pantomime d'or... Et du monstrueux empire Que tes mains élaborent... Au plus près de tes fous rires Se trouvent les trésors Ceux de l'enfance, qui m'attirent de tristes rengaines ― peut-être à tort J'ai aujourd'hui compris pourquoi Je suis souffrant de te souffrir Je ne veux plus te voir grandir Mon rire à moi est un creux coi * Crachant toute la bave affluant de nos cris sur l'horizon fatidique que le monde nous fait reluire Mais sans trop s’en faire ! Car nous avons, pour notre enfance, toute une vie à refondre * Belle journée en ta compagnie mais la peine de te voir vivre reprend toujours le dessus Ces moments où je partage ton insouciance me perforent 26
  • 27. Je te quitte un temps, c’est vrai. Il faut que les vulgarités se débitent au plus vite que les pensées s'achèvent entre elles, malgré elles et pour elles... * Depuis le commencement et sans cesse, l’être humain se fait rudement violer dans l’œuf... Et il court après on ne sait quoi, il court, il court, il fuit en vain, il « court encore », endormi sous un théâtre de crises... Dévorant de son infecte bouche les tout derniers restes du beau et grand Souvenir Celui du véritablement Bon. Mais le repas ne finit pas et ne paraît jamais finir L'enfance est devenu l'âge-appât du tout du long Personne n'y échappe, chacun y recourt Tout le monde se désagrège et négocie avec ce qu'il croit « être juste » la vie, sa vie... 27
  • 28. Gros Cri Groscrigroscri groscri Gros Cri Quand le vin devient poison trop amer... Quand les devins s'en vont pour s’enterrer avec leur hache de guerre... * ...Trépasse le séculaire incarné lamentable À la vue de mes deux lèvres amorçant Mon tout premier cri véritable Mon tout premier cri de vivant. * À quoi bon se répéter qu'un jour « tuer le mauvais démiurge » ? Une toute dernière fois, l'embrassant de sacrée volupté ― le faisant croire (ultime poilade !) qu’autant d'amour... en cet instant condensé... (l’Apothéose) Le Sang Vengeur du diamant noir MILLÉNAIRES RÉPRIMÉS QUI S'EXTIRPENT ! 28
  • 29. Les cuivres de l’horizon-quiet Chacun sa quête du sacré, son outil de première portée, son leurre de vérité Je crois au caractère intime et indépendant des retrouvailles avec M.Sacrement Songez par exemple au Lifting * À l'entrée du crépuscule, la frénésie urbaine Doucement s'égoutte et s'en va (Mince filet d'eau au gré du vent). Le soleil se sectionne la façade en couloirs Refait les jeux d'appellations trempés d'espoirs Tandis que les grands méridiens transfigurent Toutes les faces de ce jour trépassé L'horizon tonne alors de son Or défoncé Plus de chien ni de loup, au demi-noir, ma parole Offrons-nous le présent de courants insensés ! (Il suffit de zieuter nos empreintes en rigoles) * ― Horizon ! ― HORIZON ! Virgule Oui virgule non Tu es le refuge doré qu'on adore Où l'on peut se baigner pour l'honneur ― Concordons ! ― CONCORDONS ! Virgule oui virgule Non * L'or dé-calme dès lors le clame Ciel affranchi du tapage des hommes Figure-toi, ô Céleste, que jamais plus ta présence de silence (tout bonnement) n'atteindra de personne 29
  • 30. ―Fleur des flaques―empyrée―indigo des débâcles―à ton opposé, c'est l'aspect des passants―le danger, le déluge endossés des pavés―le délire des impérissables captifs, les canailles―les curieux rigolos dévorant des murailles―(heureusement tout ça n'est que « délire »)―échelles, hop ! ―hauteurs, hop !―et contorsions encombrantes pour savoir―c'est hilarant―comment va le cosmos-trémolo-sanguin-noir―et sa longue vie filandreuse―d'enfants roses, de cerises, de latences...―...― et cet azur oranger (insultant) qui m'infuse...―mais combien de couleurs nous faut- il, bordel―pour cramer Dieu, Dieu qui s'amuse ? * Aussi, en cette fin-de-cycle-incongru-rire-de-mort-aberrant (― my Bœuf (?)), ne se tord-il pas démesurément de ses pauvres Fidèles fidèles ? "- Eh Coucou Profanes, On Se Consume ?!... Coton ça." ...Ne voient-ils pas que leur choix d'entrailles est erroné (Bande de débris invertébrés / aveugles en vrac invétérés...) * Peintre demeuré demeurant déficient, je tenais à te dire ― et il paraît que la vie est balisée d'urgences pénibles verbales ― Je me suis méchamment baptisé dans tes flots d'inconstance Déployant doucement mes ébats de ton être, en ami de l'enfance Pauvre dealer étoilé insondable Je ne t'aime qu'en explosions démentielles Ô Dieu-festin des carafes, des cervelles Mais en dépit de s'avérer bien vitales Il se peut finalement que tes dunes Sidérales dingues géniales Au point-fort magistrales Tes invites de ravage et mesures initiales ― Aussi maladroits que nous sommes... et mal menés par nous-mêmes... ― 30
  • 31. Ignorées Délaissées Dénigrées Ne prennent plus. ! Lequel de notre œil ou de notre âme en a en premier détourné le Regard ? (pour Narcisse) 31