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Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 472 - Semaine du 26 au 03 mars 2016 - Prix: 5 DH
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Editorial
Sahara
Ross : une tournée pour rien ?
Depuis vendredi dernier, Christopher
Ross, envoyé personnel du secrétaire
général des Nations-Unies, effectue
une tournée dans la région. Il a prévu
des entretiens avec les séparatistes
à Tindouf, puis avec les autorités
d’Alger, de Rabat et de Nouakchott.
Il est, en effet, tenu par un calendrier
contraignant qui porte sur le rapport
qu’il doit faire à Ban Ki-moon avant
l’examen de ce dossier par le Conseil
de sécurité en avril prochain.
M. Ross, au Maroc, prendra langue à
Rabat avec les responsables compétents.
Il est exclu qu’il se rende dans les
provinces sahariennes récupérées pour
poursuivre ses entretiens avec les
uns et les autres, en particulier, les
professionnels associatifs autoproclamés
recyclant les thèses séparatistes sous
couvert de la défense des droits de
l’homme.
Les droits de l’homme ! Il nous faut
proclamer que c’est dans le royaume
qu’ils sont constitutionnalisés, garantis
et assumés. Ce n’est pas, en effet, dans
les camps des réfugiés de Tindouf
que l’on peut en débattre alors qu’y
prévalent la répression, les entraves à
l’exercice des droits et libertés les plus
élémentaires et que dans cette même
ligne les autorités d’Alger refusent tout
recensement des populations malgré les
recommandations du HCR et du Conseil
de sécurité.
Une nouvelle visite de M. Ross va-t-
elle faire bouger les lignes ? Oui, mais
pas de notre côté : le Maroc a fait le
maximum pour rechercher un règlement
politique négocié avec son projet
déposé en avril 2007 sur l’autonomie
interne, un projet dont la traduction
institutionnelle est aujourd’hui la
régionalisation avancée mise en place
lors des élections du 4 septembre
dernier. Il y a donc une plateforme, des
organes démocratiquement élus, une
dynamique en marche dans le cadre
d’un projet de société. Aux adversaires
et aux séparatistes de se pénétrer de ces
acquis et de prendre acte, une fois pour
toutes, qu’une éventuelle autre voie est
chimérique, irrecevable et inacceptable.
Les fondamentaux de la Nation sont
un socle intangible, pérenne et rien ne
pourra y porter atteinte !
B a l l e a u c e n t r e
PAM-USFP : et après ?
Difficile d’y voir très clair ces temps-ci pour
ce qui est des partis et de leurs positionnements !
La Koutla ? Elle est éclatée, avec le PPS dans la
majorité depuis 2012, le PI qui a quitté celle-ci en
octobre 2013 et l’USFP dans l’opposition. Ailleurs,
pas plus de lumière ni de cohérence : le PAM vient
de s’allier… avec cette formation socialiste ; le
RNI, lui, ne sera plus un partenaire du PJD après
le scrutin du 7 octobre, à supposer que ce parti soit
de nouveau dans la majorité et à sa tête. Le MP est
dans le wagon majoritaire mais en queue de convoi
– il est d’ailleurs si peu audible. Et l’UC, depuis
1998 est assignée dans l’opposition, malgré elle…
Expliquez tout cela aux électeurs pour les faire
sortir de l’abstentionnisme ? Difficile, non ?
Quand les clivages s’effacent
c’est l’identité qui s’impose
Le programme TAHFIZ
expliqué aux professionnels
Emploi et compétitivité
Par Lahcen BROUKSY*
Le Maroc expose
ses atouts à Dakar
Ligue des Etats arabes : en panne d’idéal
Le modèle marocain
de justice sociale
Forum parlementaire
Khenifra
Hommages au maestro Moha
Oulhousseine Achibane
Forum africain
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
2
Reporter-
activit é s ro y ale s
Sommaire 07. Organisation judiciaire du Royaume : le projet de réforme en marche
Economie
08. Forum d’affaires de Casablanca : la finance participative, des opportuni-
tés à saisir
Evénement
12. Forum parlementaire :le modèle marocain de justice sociale
Politique
03.LiguedesEtatsarabes:enpanned’idéal
04.Quandlesclivagess’effacentc’estl’identitéquis’impose
05.Alerte:Israëltented’annexerdefactolaCisjordanie
Actualité
SM le Roi Mohammed VI visite le consulat
général du Maroc à Orly
D
ans le cadre de la Haute sollicitude avec laquelle
SM le Roi Mohammed VI entoure les membres
de la communauté marocaine résidant à l'étran-
ger, le Souverain a effectué, mardi, une visite au Consulat
général d'Orly afin de constater les efforts déployés par les
services consulaires en application des Hautes Directives
Royales données à l'occasion du Discours du Trône du 30
juillet 2015.
Après avoir été salué par les 16 Consuls généraux du
Royaume en France ainsi que d'autres officiels marocains,
les axes d'amélioration des prestations consulaires ont été
présentés à SM le Roi.Acette occasion, le Ministre desAf-
faires étrangères et de la Coopération a remercié Le Sou-
verain, au nom de la communauté marocaine résidant à
l'étranger et de l'ensemble du corps consulaire, de l'intérêt
que Sa Majesté accorde à l'amélioration de la qualité du
service offert aux ressortissants marocains à l'étranger et
des conditions de travail du personnel des consulats.
M. Mezouar a souligné que Conformément aux Hautes
Instructions de Sa Majesté, plusieurs mesures ont été pri-
ses en vue d'une meilleure adaptation de l'action consulaire
aux souhaits des ressortissants marocains établis à l'étran-
ger.
Le Ministre a également mis en avant dans son allo-
cution le plan d'action entrepris et les projets en cours au
niveau des administrations centrales et à travers le réseau
consulaire. Ces actions concernent, notamment, l'amélio-
ration des conditions d'accueil et d'information, la simpli-
fication et la modernisation des prestations consulaires,
les actions culturelles et sociales ou la mise à niveau des
ressources humaines.
M. Mezouar a ajouté qu'une attention particulière a été
portée aux conditions d'accueil et à l'état des consulats gé-
néraux, l'objectif étant d'adapter les bâtiments au travail
consulaire en vue de les rendre fonctionnels et conformes
aux normes. Ceci devrait permettre d'assurer un accueil di-
gne à nos ressortissants, garantissant sécurité, confort et
célérité.
Le ministre a, d'autre part, rappelé le vaste mouve-
ment de consuls opéré
en novembre 2015 et
celui d'affectation de
cadres supérieurs qui
a concerné plusieurs
Consulats en Espagne,
en Italie, en Belgique
et en France et qui a
été accompagné d'ac-
tions de formation qui
vont se prolonger dans
le temps. En outre, a
poursuivi le ministre,
des sanctions discipli-
naires ont été prises à
l'encontre des agents
consulaires ayant com-
mis des fautes graves
dans l'exercice de leurs
fonctions.
Pour recueillir
les réclamations et les doléances des RME, a ajouté M.
Mezouar, un numéro vert a été mis en place depuis août
2015 et très prochainement, le numéro vert international
sera généralisé pour couvrir le reste des représentations
diplomatiques et consulaires du Royaume en Afrique, au
Moyen Orient et en Amérique.
Rappelant la circulaire conjointe des Ministères de
l'Intérieur et des Affaires Etrangères et de la Coopération
relative à la transcription des prénoms choisis par les pa-
rents, M. Mezouar a souligné que cette même circulaire a
habilité les consuls généraux à introduire et/ou rectifier les
noms et prénoms en caractère latin dans les registres d'état
civil. De même, la transcription des prénoms choisis par
les parents a été facilitée et la prorogation du délai de va-
lidité de l'extrait d'acte de naissance des MRE a été portée
de trois à six mois.
Parallèlement à ces actions, la Fondation Hassan II pour
les MRE a renforcé son action pour l'enseignement de la
langue arabe et des cultures d'origine, par le renouvelle-
ment du corps enseignant à l'étranger, a notamment dit
le ministre. Par la suite, SM le Roi a visité les différents
services du Consulat, en particulier l'accueil, l'Etat civil,
le service notarial et celui de la Carte Nationale d'Identité
Electronique où une expérience pilote est déployée en vue
de réduire le temps d'attente pour l'obtention d'une Carte
Nationale d'Identité Electronique de 45 à 10 jours.
Le Souverain a également rencontré des représentants
de la communauté marocaine de la circonscription d'Orly
qui ont tenu à exprimer leur reconnaissance à SM le Roi
à souligner leur attachement inaltérable au Royaume du
Maroc et à renouveler l'expression de leur fidélité au Glo-
rieux Trône Alaouite. SM le Roi a ensuite posé pour une
photo souvenir avec les membres du consulat avant que le
Souverain ne salue la foule nombreuse amassée autour du
bâtiment.
Marrakech-Préparation du congrès national des femmes démocrates sociales
S
amedi dernier, s'est
tenue à Marrakech
une réunion prépara-
toire du congrès national de
l'organisation des femmes dé-
mocrates et sociales (OFDS).
Les participantes ont fait le
point sur l'état d'avancement
de ces assises prévues pro-
chainement. Cette réunion
a été animée par le docteur
Khadija EL HADDADI et
maître Khadija OULBACHA,
en présence du coordinateur
régional du MDS Abdeljalil
KHRDOUNE.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
3p oliti q ue
Par ABDELAAZIZ JERMOUNI
Ligue des Etats arabes : en panne d’idéal
Un monde arabe divisé, mais aussi une Ligue arabe qui divise. Cette
réalité, elle se manifeste à l'occasion de chaque crise arabe et Dieu sait
qu’elles sont nombreuses. Elle devrait se vérifier à nouveau aujourd’hui
à la veille de cette 27ème édition du sommet. Les clivages dépassent
même au sein de chaque zone de l’aire de cet ensemble politique. Ils
remontent quasiment à la création de cette organisation et ont perduré
plus ou moins en sourdine.
L
e Maroc a décidé de céder son droit d'orga-
niser la prochaine session ordinaire du Som-
met arabe, prévue initialement les 7 et 8 avril
à Marrakech, a indiqué vendredi soir le ministère des
Affaires étrangères dans un communiqué. « Sur instruc-
tions du Roi Mohammed VI, le ministre des Affaires
étrangères et de la coopération, SalaheddineMezouar,
a informé, vendredi dernier, le secrétaire général de la
Ligue des Etats arabes, Nabil Al Arabi, de la décision
du Royaume du Maroc de céder son droit d'organiser
une session ordinaire du Sommet arabe », a précisé le
communiqué. Et d’ajouter que cette décision a été pri-
se « conformément aux dispositions de la Charte de la
Ligue des Etats arabes et sur la base des consultations
entreprises avec plusieurs Etats arabes frères et ce, suite
à une réflexion consciente, responsable et engagée en
faveur de l'efficacité de l'action arabe commune et la
nécessité de préserver sa crédibilité ».
Un monde arabe divisé, mais aussi une Ligue arabe
qui divise. Cette réalité, elle se manifeste à l'occasion de
chaque crise arabe et Dieu sait qu’elles sont nombreu-
ses. Elle devrait se vérifier à nouveau aujourd’hui à la
veille de cette 27ème édition du sommet. Les clivages
dépassent même au sein de chaque zone de l’aire de cet
ensemble politique. Ils remontent quasiment à la créa-
tion de cette organisation et ont perduré plus ou moins
en sourdine. Si bien qu'on n'entend presque pas la voix
de tous ceux, d’Afrique ou d’Asie, pour qui le monde
arabe uni constitue tout de même l'une des plus parfai-
tes illustrations de solidarité et de coopération entre les
Etats qui nous aient été léguées par l'Histoire.
Une situation désespérante
La situation de la ligue arabe est grave. Comment
éviter qu'elle soit désespérée ? Ouverte à tous les vents
du monde, elle n'a pas su se défendre de la tempête po-
litique, économique et financière, protéger les produc-
tions de ses membres, leur savoir-faire, la prospérité et
les valeurs culturelles et sociales de ses peuples. Elle est
restée assise sur l'idée que rien ne pouvait lui arriver, et
la voilà qui gère en se lamentant des situations de crise.
Autant dire que les citoyens arabes ressentent l'amer-
tume des peuples trahis.
Faute d'idéal, de courage et pour tout dire de grands
leaders qui sauraient entraîner les consciences, la Li-
gue arabe s'en remet aux sommets annuels de ses chefs
d'Etat, aux conclaves de ses ministres, à un quelconque
marathon qui n'est qu'un marchandage, à des Commis-
sions qui, en petits comités, se perdent dans les détails,
et à un secrétariat général qui, à tout temps, se conten-
tait de réciter les communiqués. Le Maroc fidèle à ses
principes de défendre la cause des pays arabes et des Pa-
lestiniens en particulier, s’interdit d’organiser un som-
met voué à l’échec de par les divergences de certains
membres et l’absence d’autres tels la Syrie, le Yémen,
la Lybie ou encore le Liban.
Depuis des années, ceux qui dirigent les pays arabes
ne cessent de se rencontrer dans les grandes capitales,
de dîner et de discourir, d'affirmer lors de belles confé-
rences de presse communes qu'ils viennent enfin d'ac-
complir les pas décisifs pour résoudre la crise, comme
s'il leur fallait justifier leurs notes de frais, mais, s'en
retournant chez eux, ils constatent effarés que rien n'est
réglé, que tout reste en l'état, que leurs décisives dé-
cisions n'étaient que de la poudre de placebo, et qu'en
définitive il leur faut organiser un nouveau sommet de
la dernière chance. Et c'est ainsi que, plus ils grimpent
vers leurs petits sommets, plus le monde arabe dévale.
Où va la Ligue des Etats arabes ? Racontera-t-on plus
tard à nos petits-enfants l’amère agonie de cette organi-
sation victime de l'inertie de ses dirigeants, lesquels, au
moment où frappe la grande crise, choisissent de se réu-
nir une nouvelle fois pour constater, solennels et dépi-
tés, leur désunion commune ? Son destin est-il en train
de basculer ? Ses fondateurs voulaient en faire un outil
pour lutter contre l’occupant et promouvoir l’indépen-
dance. Soixante-dix ans plus tard, elle ne connaît que la
guerre, la discorde et ne subit que la crise.
Unir les peuples
Mais combien de temps cette côte plus ou moins
mal taillée durera-t-elle ? Tous les problèmes concer-
nant le fonctionnement, l'unité, et les perspectives po-
litiques du monde arabe seront-ils réglés pour autant
? Assurément pas. Alors se dirige-t-on vers un simple
sursis ? Le bel idéal imaginé par des pays libres de
constituer entre eux un vaste territoire de paix et de
prospérité, cet idéal s'est épuisé, faute de solidarité
effective, faute de démocratie, faute sans doute de
pédagogie suffisante pour convaincre pleinement les
peuples, faute aujourd'hui de grands hommes - autant
le dire : faute d'une véritable volonté politique.
Va-t-on, au contraire, s'étonner de la capacité de
ces mêmes pays arabes à surmonter les périls, à dé-
passer les égoïsmes, et à renouer avec cette ambition
qui habitait autrefois une poignée d'hommes, imagi-
nant une maison solidement commune pour abriter
leurs destins ? Au sortir de la crise, la Ligue Arabe
doit surmonter ses blocages. Existe-t-il d'autre choix
que de s'engager sur la voie de l'union politique ?
Sur cette crise, la ligue arabe devra rebâtir un pro-
jet, forger une volonté politique, se rapprocher de ses
peuples. …
Tout faire pour qu'on en finisse avec ces crises
à répétition, ces fausses espérances, ces répits trop
éphémères. Sortir une bonne fois pour toute du cycle
mortifère de manque de volonté lors des débats et des
prises de décisions quant aux maux de toute la région,
en finir avec les rechutes à répétition qui enfièvrent
les rapports entre ses composantes, retrouver enfin la
stabilité politique et la paix dans les pays membres
! Tous conviennent que l'enjeu est vital, qu'il faut y
sacrifier une part de ses propres intérêts, et pourquoi
pas, rejeter quelques dogmes qu'on espérait intangi-
bles.
Il y faut plus de conviction et d'audace : simpli-
fier les institutions, rapprocher les peuples, réaliser
la complémentarité économique, imaginer de grands
chantiers, renouveler des élites intellectuelles qui
comprennent et portent enfin la conscience des peu-
ples au nom de l'impérieuse nécessité de renfoncer
les ambitions… C'est au prix de telles avancées que la
Ligue et ses membres éviteront la catastrophe.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
4 p oliti q ue
*Ecrivain
Quand les clivages s’effacent
c’est l’identité qui s’impose
O
n assiste depuis l’échec de l’alternance à un
brouillage des pistes et des lignes politiques.
On ne sait plus qui est progressiste, qui ne l’est
pas, ce qu’on sait, c’est que tout le monde est libéral. Mais
en quoi ? Car le libéralisme au Maroc n’a pas été défini par
les théoriciens de la science politique. En France, le libé-
ralisme du 19e siècle regroupait l’héritage du Siècles des
Lumières et ceux qui se battaient contre la toute-puissance
de la monarchie française. Puis, ces théoriciens étaient
passés à la concurrence, au libre échange et s’opposèrent
aux privilégiés, aux conservateurs et aux rentes des situa-
tions. Il y a cette dose chez les progressistes marocains, les
réformateurs, mais maquillée en Droits de l’Homme, en «
citoyenneté ». Mais voilà que si l’analyste peut se perdre
pour classer les partis politiques, parallèlement la culture
démocratique est en mouvement dans la « presse », le droit
à la liberté de parole. Il faut se mettre à l’évidence et mesu-
rer d’où nous sommes partis dès 1956 – 1958 – 1970, en
termes de partis politiques.
Un intrus : le peuple
et sa jeunesse
Le Mouvement populaire était exclusivement identi-
taire. Le parti de l’Istiqlal, le fut aussi avec son identité
historique confectionnée par ses vieux compagnons de
1934-1936 et du manifeste de l’Istiqlal. L’UNFP s’est dé-
finie comme un parti d’avant-garde progressiste, mais en
fait, elle est identifiée comme le creuset de la petite bour-
geoisie qui est allée charrier les instituteurs et les hauts
fonctionnaires. On a vu ce que l’USFP pouvait faire quand
elle fut au pouvoir, au profit des identitaires par étiquettes
ou conviction ou alliance du même vivier.
Là comme ailleurs dans l’Istiqlal, c’est l’esprit des fa-
milles politiques qui a prévalu et l’on n’a entendu, ni vu,
une politique idéologique sur le marché, l’emploi, la sécu-
rité sociale. Cette fracture de vision sociétale ne pouvait
plus les définir comme des organisations engagées pro-
gressistes. Depuis, un autre intrus est entré en jeu : identi-
fiable il s’appelle le peuple, la jeunesse et leurs structures
de liaison horizontales. Est né alors un clivage peuple-
élites-acteurs identitaires en lieu et place du clivage gau-
che-droite. D’aucuns peuvent y voir du populisme mais
l’identité, s’étant substituée à l’idéologie, ce populisme est
revendiqué.
L’identité terrienne c’est la géographie, le lieu où l’on
habite. Il faut penser qu’en 2016, il y a de très fortes chan-
ces que l’identité territoriale joue à plein. Aussi assiste-
t-on à un retrait des intellectuels Amazigh qui ont fait le
bonheur de l’USFP et du PPS, se repliant alors sur les asso-
ciations culturelles civiles en quête des voies plus sociales,
plus saines, et plus sereines. Le basculement vers l’iden-
titaire ira en s’accentuant au fer et à mesure que la région
avancée prendra corps, consistance, et présentera des inté-
rêts économiques du partage des actions, des responsabi-
lités, des solidarités qui s’expriment par l’attachement au
principe de la redistribution.
Il est écrit dans les mouvements de la société des jeu-
nes du Maroc, et dans la conscience, que la création ne
peut se faire que quand le mérite est justifié et que le profit
s’accompagne de l’esprit du risque et non celui des rentes.
Cette logique se pose aux partis politiques consommateurs
qui n’aspirent qu’a gouverner pour être, couverts auprès
d’un peuple qui leur reproche la « Marche du crabe ». Les
Marocains sentent qu’ils vivent dans une sociale- démo-
cratie économique où il est nécessaire d’identifier ses pro-
grammes. Ce n’est pas simple : pourquoi, les Marocains
se sont lassés des partis écrans qui croient que tout dépend
deux. Le Maroc lentement revient a sa première identité
sociale : la communauté, le territoire qui sont ses valeurs
fondamentales. Les partis politiques tout seuls, ne peuvent
rien faire.
Territoires et identité
Comment cette transformation s’est-elle opérée en si
peu de temps ? Une nouvelle classe moyenne active iden-
titaire est en pleine composition. Elle est composée de la
masse des Soussis du Sud, des acteurs du Rif, et des entre-
preneurs marocains qui mouillent leur chemise. En tirant
vers le haut, cette classe moyenne des territoires bouscule
et rejette progressivement à la périphérie les partis tradi-
tionnels conservateurs, consommateurs qui s’étaient ac-
crochés entre 1998 et 2011 au pouvoir pour se refaire, se
renforcer, mais en demeurant entre soi et pour soi.
Les choses ont brusquement changé. Les territoires ont
fait remonter l’identité. Aussi parlerons-nous du PAM
cette-fois chevauché par un « identitaire » qui prend des
risques en politique et la politique demande du courage.
Deux identités vont s’opposer dans un duel titanesque :
l’identité religieuse et l’identité « authenticité et moder-
nité ». C’est une habileté et une ruse de l’histoire de fai-
re concourir et laisser face à face l’identité religieuse et
l’identité territoriale à moins que ne sont une ruse de notre
culture politique.
A moins de revenir à Shakespire : « Ce qui peut être
évité, il faut l’embrasser ». Mais pas de baiser de Judas.
Par Lahcen BROUKSY*
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
5P O L I T I Q U E
Alerte
Israël tente d’annexer de facto la Cisjordanie
P
rofitant que la communauté internationale est
très occupée par la lutte contre Daech et le ter-
rorisme jihadiste, Israël tente d’annexer de
facto la Cisjordanie par l’amplification des colonisations.
Cette politique touche également Jérusalem-Est dans le
but de rendre à long terme impossible la solution à deux
Etats israélien et palestinien vivant côte à côte. La pour-
suite de la colonisation par Israël est d’ailleurs la cause
principale de l’échec des négociations entre Israéliens et
Palestiniens sous l’égide des Etats-Unis fin Août 2014.
Valeur aujourd’hui, 400.000 israéliens vivent en Cisjorda-
nie pour une population palestinienne de 2,5 millions de
personnes. Sur le plan économique, les colons israéliens
exploitent des terres et produisent des vins, du halva, de
l’huile d’olive et des cosmétiques. Mille usines israélien-
nes sont installées en Cisjordanie et profitent de plusieurs
aides spécifiques concernant le foncier, le volet fiscal et
l’accès à l’eau. Elle exportent leur produits sous le label «
Made in Israël ». L’Union européenne en Novembre 2015
a exigé que l’étiquette collée sur ces produits porte une
mention spéciale spécifiant leur origine. Cette décision de
l’Union européenne a créé un tollé en Israël ou l’entourage
de Netannyahou l’a qualifié « d’antisémite ». Les Etats-
Unis n’ont pas pris une décision comparable. Au contraire,
la Chambre des Représentants a voté une loi considérant
que les produits venant des colonies israéliennes en Cisjor-
danie sont des produits « Made in Israël ». Le Sénat n’a pas
encore voté cette loi. Enfin sur le plan politique, les colons
israéliens installés en Cisjordanie constituent un groupe de
pression puissant tant au niveau du gouvernement que de
la Knesset.
Cette politique du gouvernement de Netannyahou,
composé de la droite et de l’extrême-droite, est extrême-
ment dangereuse et débouche sur une impasse. C’est ainsi
que l’année 2015 a connu presque une troisième Intifada,
tant les Palestiniens et surtout les jeunes sont exaspérés
par l’occupation, et n’envisagent aucun avenir pour eux.
Aussi, il est extrêmement urgent que la communauté inter-
nationale se mobilise pour sauver la solution à deux Etats.
C’est d’ailleurs la seule solution, car la deuxième qui serait
la création d’un Etat fédéral israélo-palestinien n’est pas
viable, et n’est pas d’ailleurs dans l’intérêt d’Israël du fait
du critère démographique.
Aucun résultat concret
Pour amener Israël à des négociations sérieuses avec
les Palestiniens, il faut une pression très forte de la com-
munauté internationale. Malheureusement, l’ONU tout au
long du conflit israélo-palestinien qui dure depuis d’un de-
mi-siècle s’est montré impuissante. Les nombreuses réso-
lutions du Conseil de Sécurité n’ont pas connu d’applica-
tion, et aucune sanction n’a été prise contre Israël. L’autre
acteur désigné pour solutionner le conflit le Quartet, com-
posé des Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU,
n’a pratiquement obtenu aucun résultat concret. Seuls les
Etats-Unis du fait de leur
aide militaire et financière
ont les moyens de faire
pression sur Israël. Mal-
heureusement, le Président
Obama qui au début de son
mandat avait voulu résoudre
le conflit, s’est trouvé face à
deux obstacles insurmon-
tables : le puissant Lobby
pro-israélien à Washington
et le Congrès américain lar-
gement favorable à Israël.
Or toute diminution d’aide
américaine à Israël doit
passer par le Congrès qui
ne l’acceptera aucunement.
Preuve de la toute influence
d’Israël sur les Etats-Unis,
est la visite au Congrès
américain de Netannyahou
en Mars 2015 sans l’accord de la Maison Blanche pour
s’opposer à l’Accord sur le nucléaire iranien. En plus, le
Président Obama termine en 2016 son deuxième mandat,
et il parait difficile qu’il prenne une initiative significative
sur le problème israélo-palestinien.
Tenant compte de ces événements, l’Europe et surtout
la France doit prendre la relève pour renouer les négocia-
tions entre Israéliens et Palestiniens et sauver la solution
à deux Etats. L’ancien ministre français des
affaires étrangères Laurent Fabius avait lancé l’idée d’un
Sommet décisif sur le conflit israélo-palestinien, avec la
menace d’une reconnaissance par la France de l’Etat pales-
tinien s’il n’y a pas de résultats concrets dans une durée de
deux ans. Il serait utile que le nouveau ministre Jean-Marc
Ayrault qui était favorable à la reconnaissance de l’Etat
de Palestine, reprenne énergiquement cette orientation
en s’entourant des cinq membres permanents du Conseil
de Sécurité, des grands pays de l’Union européenne, de
l’Afrique, de l’Asie, et des pays Arabes. Des sources jour-
nalistiques ont même annoncé la désignation par l’Elysée
de Mr Pierre Vimont en tant qu’Envoyé spécial pour le
conflit israélo-palestinien.
En déplacement à l’étranger, Netannyahou a qualifié la
proposition française de « bizarre », et Merkel la Chance-
lière allemande a déclaré « Le temps n’est pas sans doute
aux grandes avancées sur le conflit israélo-palestinien ».
Aussi, faut-il agir très vite et très énergiquement vis-à-vis
d’Israël pour l’amener à la table des négociations. Israël
prend prétexte de la division des Palestiniens entre Fatah
et Hamas pour maintenir une position intransigeante. Il est
certain que si Mahmoud Abbas obtient des concessions
sérieuses de la part d’Israël pour la constitution d’un Etat
palestinien viable, il peut soit convaincre le Hamas de faire
partie de l’accord, soit provoquer un référendum de tous
les Palestiniens sur les résultats obtenus de la part d’Is-
raël.
Par Jawad KERDOUDI (*)
(*) Président de l’IMRI
(Institut Marocain des Relations Internationales)
La politique du gouvernement de Netannyahou, composé de la droite et
de l’extrême-droite, est extrêmement dangereuse et débouche sur une
impasse. C’est ainsi que l’année 2015 a connu presque une troisième
Intifada, tant les Palestiniens et surtout les jeunes sont exaspérés par
l’occupation, et n’envisagent aucun avenir pour eux.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
6
P O L I T I Q U E
Arrogance
C’est normal que vous agissez de la sorte ; on vous a habitué dans
Israël à occuper des territoires qui ne vous appartiennent pas, à occuper
les maisons des autres, alors vous pensez que tout le monde doit être à
votre service et qu’en plus on doit s’excuser de ne pas vous supporter.
S
amedi dernier, j’étais au salon du livre de Bruxel-
les. Il pleuvait. La ville était comme d’habitude
en travaux. Vers 22h, mon attaché de presse com-
manda un taxi pour rentrer à l’hôtel. Une fois dans le taxi
sur la banquette arrière, arrive un homme, mince, pressé,
décidé, ouvre la portière de devant et s’installe comme s’il
était chez lui. Pas un mot. Ni bonsoir ni salut. Il s’adressa
au chauffeur, un Marocain, et lui donna l’ordre de l’emme-
ner à l’hôtel Plaza.
Mon ami et moi étions sidérés, choqués. Tant de dé-
sinvolture et d’impolitesse ne pouvaient pas ne pas être
relevées. Mon ami lui dit en français « vous auriez pu nous
demander notre avis, ce taxi nous l’avons commandé et
nous l’avons attendu un quart d’heure sous la pluie». Il
répond en anglais « je ne comprends pas le français ». Il lui
explique dans la langue qu’il comprend notre étonnement.
Il ne s’excuse pas et dit que de toute façon «le taxi va au
même endroit, alors où est le problème ? ».
Je lui pose la question de savoir d’où il vient. Il me dit
«je suis d’Israël». Je ne dis rien.
Silence durant tout le trajet. Arrivé à l’hôtel, il nous
dit ne pas comprendre pourquoi on n’a pas voulu de lui,
sous entendu, «je suis juif, donc victime d’exclusion». Là,
j’interviens et lui dis sur un ton calme mais ferme : «C’est
normal que vous agissez de la sorte ; on vous a habitué
dans votre pays à occuper des territoires qui ne vous appar-
tiennent pas, à occuper les maisons des autres, alors vous
pensez que tout le monde doit être à votre service et qu’en
plus on doit s’excuser de ne pas vous supporter». Là, il
baisse la tête et me dit en anglais «je ne comprends pas le
français». Il s’en va comme il était arrivé. Le chauffeur me
félicite pour ma réaction : «J’aurais dû lui demander de
descendre de ma voiture, mais à partir du moment où j’ai
appris qu’il était israélien, j’étais sûr qu’il me prendrait
pour un antisémite».
Le lendemain j’ai repensé à cet incident et me suis rap-
pelé l’arrogance d’Israël, son impunité, sa politique colo-
niale et agressive, l’apartheid qui est en train de s’installer
dans les territoires occupés, le fait de mettre l’étiquette
«Israël» sur des produits issus des territoires palestiniens
et le refus catégorique d’entamer des négociations sérieu-
ses en vue de la paix pour les deux peuples avec chacun
son Etat et ses frontières. Me revint à l’esprit que ce man-
que d’éducation est en fait une «éducation». C’est ainsi que
se conduit le colonisateur, l’occupant. Ensuite j’ai repensé
à la thèse de plus en plus affirmée par des intellectuels et
même des hommes politiques en France qui consiste à
faire passer la critique de l’Etat d’Israël, la critique du sio-
nisme pour de l’antisémitisme. Une façon assez efficace
pour faire taire tout le monde. Le premier Manuel Valls
l’a dit et répété plusieurs fois «être antisioniste, c’est être
antisémite». Même sous la Coupole, le jour de la réception
à l’Académie française d’Alain Finkielkraut, celui-ci rap-
pela dans son discours cette thèse, laquelle fut reprise par
Pierre Nora qui le recevait dans cette illustre institution.
Alors un Israélien qui s’impose dans un taxi un soir
d’hiver à Bruxelles ce n’est pas grand chose, c’est juste
du mépris mis en musique par un Etat qui se considère
au-dessus des lois, au-dessus des résolutions des Nations
Unies qu’il n’a jamais daigné respecter.
(*) Ecrivain littéraire,
(le 360, 15 février 2016 )
Par Tahar Ben Jelloun*
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
7A C T U A L I T E
Organisation judiciaire du Royaume
Le projet de réforme en marche
L
e Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier à
Rabat, sous la présidence du Chef du gouverne-
ment, Abdelilah Benkirane, a adopté le projet de
loi N 38-15 relatif à l'organisation judiciaire du Royaume.
Présenté par le ministre de la Justice et des libertés, ce tex-
te vise la révision de l'organisation judiciaire selon de nou-
velles bases pour surmonter les difficultés de la situation
actuelle et réunir les conditions de l'efficience judiciaire
à tous les degrés de juridictions et au niveau de tous les
corps de justice à même de consolider la confiance et la
crédibilité en une justice efficace et équitable en tant que
rempart de l'Etat de droit, pilier de la sécurité judiciaire et
de la bonne gouvernance et vecteur de développement.
Le projet définit les composantes de l'organisation judi-
ciaire et les règles relatives à l'organisation juridictionnelle
et détermine leurs degrés, catégories, compétences et leur
mode de gestion administrative, ainsi que les droits des
justiciables et les principes généraux de fonctionnement
de la justice, a indiqué le ministre de la Communication,
porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi qui
donnait lecture à un communiqué lors d'un point de presse
à l'issue du conseil du gouvernement.
Au niveau de la forme, le texte se veut un projet de loi
moderne de l'organisation judiciaire et non une simple ré-
vision des dispositions du Dahir portant loi n 1-74-338 du
15 juillet 1974 fixant l'organisation judiciaire du Royaume
tel qu'il a été modifié et complété, dans la mesure où il
intègre en son sein l'ensemble des dispositions relatives
à l'organisation de la justice de proximité, des tribunaux
de première instance et administratifs, des cours d'appel
administratives, des tribunaux de commerce de première
instance, des cours d'appel de commerce et de la cour de
cassation, au lieu de les laisser éparpillées dans des textes
spéciaux.
Le projet détaille avec plus de précision les dispositions
de chacune des composantes de l'organisation judiciaire et
définit les missions au sein des tribunaux. Au niveau du
fond, le projet consacre le principe de l'indépendance de
l'autorité judiciaire par rapport aux pouvoirs législatif et
exécutif, confère la gestion administrative des tribunaux
au ministère de la justice et associe les métiers de justice
aux commissions en charge de recherche et d'étude des dif-
ficultés de fonctionnement des tribunaux et des moyens de
les résoudre.
Le texte prévoit aussi que l'organisation judiciaire est
fondée sur les principes de l'unité de la justice avec au
sommet la cour de cassation, et la justice spécialisée afin
de prendre en considération la spécialité des magistrats
au moment de leurs affectations aux tribunaux et sections
spécialisées.
Le projet de loi insiste également sur la nécessité de
déterminer la carte judiciaire sur la base d'une approche
rationnelle visant la proximité des justiciables, la facilita-
tion d'accès à la justice, l'efficacité de l'administration judi-
ciaire et la prise en considération du nombre des affaires et
des données géographiques, démographiques et sociales.
Le projet énumère les droits des justiciables, notamment
les droits d'ester en justice, à l'assistance judiciaire et au
dédommagement en cas d'erreur judiciaire, insistant sur
l'exécution des dispositions et des procédures auprès des
tribunaux de manière à garantir un procès équitable du-
rant toutes les étapes du procès ainsi que sur le respect des
droits de la défense et le prononcé du jugement dans un
délai raisonnable.
Règles de fonctionnement
Il prévoit également de faciliter l'accès à l'information
juridique et judiciaire, de permettre aux justiciables de sui-
vre leurs procédures à distance, en total respect des don-
nées personnelles des individus, et de communiquer avec
les justiciables dans un langage facile.
Concernant les règles de fonctionnement des instances
judiciaires, le texte insiste sur le fonctionnement régulier
des tribunaux de manière à assurer la continuité des servi-
ces et la tenue des audiences, en faisant de l'arabe la langue
de plaidoyer devant les tribunaux et de formulation des ju-
gements, tout en tenant compte des dispositions constitu-
tionnelles relatives à la mise en œuvre du caractère officiel
de l'amazigh. Le projet de loi relève aussi l'obligation de
justifier les jugements, lesquels ne doivent être prononcés
qu'après leur rédaction complète, outre l'adoption par les
tribunaux de l'administration électronique dans les procé-
dures judiciaires et l'obligation de consigner l'avis du juge
divergeant dans le compte rendu pour y revenir si la res-
ponsabilité du magistrat est évoquée dans le cas d'erreur
judiciaire.
En ce qui concerne l'organisation interne des tribunaux,
le texte élargit le rôle de l'Assemblée générale du tribunal,
apportant un certain nombre de nouveautés dans le cadre
de la gestion administrative des tribunaux, notamment
l'unification des greffes au niveau du tribunal, la création
du poste de Secrétaire général du tribunal chargé de la ges-
tion administrative de la juridiction avec la mise en place
d'un mécanisme de coordination général au niveau du tri-
bunal.
Pour ce qui est des composantes des tribunaux, le pro-
jet de loi supprime les chambres d'appel au sein des tri-
bunaux de première instance, avec la possibilité de créer
par décret, après consultation du Conseil supérieur de
l'autorité judiciaire, de sections spécialisées en matiè-
re des justices commerciale et administrative, tout en
élargissant le principe de juge unique dans le domaine
de la famille pour inclure notamment les affaires de di-
vorce par consentement mutuel, la pension alimentaire
et l'indemnité pour la garde des enfants. Le texte élargit
également les champs d'action de la justice collégiale
au sein des tribunaux de première instance en y incluant
les affaires correctionnelles. Par ailleurs, le texte place
la Cour de cassation au sommet de l'ordre judiciaire du
Royaume, ayant pour mission de contrôler la bonne ap-
plication de la loi et d'unifier la jurisprudence.
M. El Khalfi a indiqué que le Conseil de gouverne-
ment a, à cette occasion, félicité le ministre de la Justice
et des libertés pour le succès de ce processus et l'adop-
tion par le Parlement des deux lois organiques relatives
au Conseil supérieur de l'autorité judiciaire et au statut
de la magistrature, notant que ce processus inaugure une
nouvelle phase de la réforme du système judiciaire.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
8
E C O N O M I E
Forum d’affaires de Casablanca
La finance participative, des opportunités à saisir
A l’écoute des besoins des opérateurs économiques marocains, la Société Islamique pour
le Développement du Secteur Privé (ICD) se présente comme le partenaire idéal tant sur les
sujets de finance alternative, de mobilisation de ressource financière que d’accompagnement
stratégique. Le Forum d’affaires de Casablanca, organisé le lundi 22 février 2016 par l’ICD, a
été un moment de partage, de réflexion et de discussion autour d’opportunités d’affaires.
L
a Société Islamique pour le Développement du
Secteur Privé (ICD), filiale du Groupe Banque
Islamique de Développement (BID) a organisé
un Forum d’affaires à Casablanca, le lundi 22 février 2016
avec pour objectif d’établir un dialogue stratégique avec
les acteurs du secteur public et du secteur privé.
Le clou de la rencontre a été la présentation du rôle de
cette institution ainsi que les opportunités d’accompagne-
ment de financement et d’investissement offertes par cette
Institution.
La rencontre s’est déroulée autour de trois principaux
thèmes à savoir : une présentation institutionnelle de ICD
; les réalisations et les projets de ICD dans le secteur des
d’infrastructures ICD et un partenaire-clé pour le dévelop-
pement des entreprises. A travers ces trois piliers, ICD a
présenté les solutions offertes à l’ensemble de ses parte-
naires. Il s’agit de mettre en lumière, au regard des textes
loi relatifs à la finance participative récemment adoptés au
Maroc, la philosophie, l’engagement et le savoir-faire de
ICD dans le cadre d’un partenariat équilibré, en conformi-
té avec les fondements de cette finance éthique. La confé-
rence, axée sur le Dialogue Stratégique avec les principaux
opérateurs économiques marocains, visait à mettre en re-
lief les opportunités de financement offerts par l’ICD afin
d’appuyer le secteur privé national.
Ce Forum stratégique a été marquée par la présence ex-
ceptionnelle du PDG de ICD ainsi que la participation de
dirigeants du Groupe de la BID et de ICD, de personnalités
issues du monde économique et de plusieurs opérateurs,
nationaux et internationaux, parmi les plus actifs dans
leurs secteurs d’activités sans oublier les représentants des
acteurs des Partenariats Publics Privés (PPP), opérateurs
publics et privés.
Le Forum de Casablanca est venu à point nommé
puisqu’il coïncide avec l’entrée en vigueur de la loi régle-
mentant la finance participative ainsi que la loi régissant
les activités de Partenariats Publics-Privés (PPP). Pour
comprendre la portée de cette conférence, il convient de
souligner l’importance de l’ICDE dans le contexte écono-
mique national.
En effet, deux projets pivots clés sont le socle de la
stratégique de développement de ICD dans le Royaume
Chérifien. Institution Multilatérale de Développement,
la Société Islamique pour le Développement du Secteur
Privé s’est engagée, depuis sa création, dans la promotion
du secteur privé dans tous ses pays membres. Elle poursuit
des actions structurantes visant à assister les institutions
engagées dans le développement économique et social de
leur pays.
Dans ce contexte, l’entrée en vigueur de la loi re-
lative à la finance participative va permettre d’étendre
l’accès aux services financiers à une partie importante
de la population marocaine qui ne possède pas de comp-
te bancaire.
D’ailleurs, de nombreux sondages ont montré un in-
térêt significatif de la part de la population marocaine
pour les services de la finance participative, et particu-
lièrement dans sa dimension éthique et son inclusion fi-
nancière. Consciente des enjeux et des opportunités pré-
sentés par ce modèle de finance alternative au Maroc,
la Société Islamique pour le Développement du Secteur
Privé a souhaité organiser une rencontre avec l’ensem-
ble des opérateurs économiques marocains.
L’autre objectif de la rencontre a été de présenter
les opportunités d’accompagnement, de financement et
d’investissement offertes par cette Institution Multila-
térale de Développement. A travers cet étroit dialogue,
ICD compte accompagner les acteurs économiques lo-
caux, en les encourageant à tirer profit de financement
offerts par ICD en termes de mobilisation de ressources
financières et également dans le cadre de la création des
infrastructures nécessaires au développement de la fi-
nance participative.
Le Forum d’affaires s’est présenté ainsi comme un
lieu d’échange, de sensibilisation et d’information. A
l’écoute des besoins des opérateurs économiques ma-
rocains, ICD se présente comme le partenaire idéal tant
sur les sujets de finance alternative, de mobilisation de
ressource financière que d’accompagnement stratégi-
que. Le Forum d’affaires est un moment de partage, de
réflexion et de discussion autour d’opportunités d’af-
faires. A cet effet, il aspire à être le lieu, par excellence,
de mise en exergue d’opportunités efficientes de parte-
nariats institutionnels prometteurs.
Par Moumen BOUKJOUD
Dans le cadre de la promotion de la finance participa-
tive, ICD a soutenu la 7eme édition du Forum Africain
de la Finance Islamique, organisé du 24-25 Février 2016
à Casablanca. Dans le cadre de son mandat de dévelop-
pement, ICD organisera prochainement la 9eme rencon-
tre des Sherpas du Club des Institutions Internationales
de Développement (IDFC) au bureau régional de la BID
au Maroc (Rabat). ICD est un Club d’Institutions de
Développement qui collabore pour faire face aux défis
mondiaux. Les membres unissent leurs forces (capaci-
tés de financement, l'expérience locale et internationale,
connaissance des marchés et savoir-faire), pour com-
pléter les besoins et les objectifs de chacun. Les mem-
bres représentatifs de chaque institution membre de ce
club sont appelés « Sherpas ». En 2005, ICD est devenu
membre de IDFC lui permettant d’établir des partena-
riats stratégiques pour le développement du secteur privé
et la promotion de la finance islamique dans le monde.
La Société Islamique pour le Développement du Secteur
Privé agit dans de nombreux pays membres à travers le
monde. Le Maroc est devenu membre de l’ICD en Mars
2011. Conçue par la volonté d’encourager et promouvoir
le développement du secteur privé sur les bases de la
finance participative, ICD est un acteur reconnu dans
ce domaine. Elle repose son action sur quatre piliers :
promouvoir le développement du secteur privé dans les
pays membres ; augmenter l’accès aux services finan-
ciers ; mobiliser les ressources financières et promouvoir
l'entrepreneuriat et encourager les investissements entre
pays membres. Enfin, l’engagement de l’ICD s’inscrit
dans la durée, en complément avec la mission du Groupe
Banque Islamique de Développement.
ICD,desactionsmultidimensionnelles
M. Khaled AL ABOODI, Président Directeur Général de l'ICD.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
9A F R I Q U E
1er Forum africain des sciences et des technologies pour
le développement
Le Maroc expose ses atouts à Dakar
Burundi-Crise
Nigeria-Santé
Tchad-Manifestation
AFRICACEOFORUM2016,
lerendez-vousd’Abidjan
Notre continent
Le 7 février dernier, c’était
le 30ème anniversaire de la
disparition de Cheikh Anta
Diop, ce grand historien
sénégalais. L’illustre disparu
faisait partie de la génération
des intellectuels noirs de la
Seconde Guerre mondiale. Ses œuvres sur l’origine
des Africains continuent d’alimenter les livres
d’histoire sur la genèse du continent noir.
Ce scientifique, hors paire africain, a démontré
par A+B que l’Afrique a une histoire contrairement
aux documents coloniaux, lesquels ont dénaturé et
perverti l’origine de l’homme Noir, jusqu’à nier son
origine. La même culture de la négation continue
aujourd’hui. Preuve de ce déni de l’histoire :
Cheikh Anta Diop et ses œuvres sont oubliés
dans les programmes d’enseignement scolaire et
universitaire. Pire, même l’université de Dakar qui
porte son nom, le travail de Cheikh Anta Diop est
absent.
Parce que les politiciens, naguère du Sénégal,
avec la complicité de l’Hexagone, ont simplement
cherché à enterrer les œuvres de ce grand
scientifique. Auteur du célèbre ouvrage « Nations
nègres et culture », Cheikh Anta Diop était à la
fois historien, anthropologue mais aussi homme de
sciences. Mieux, grâce à ses travaux de recherche
pluridisciplinaires, il a restitué à l’Afrique son
histoire, rompant avec la vision coloniale selon
laquelle les Africains étaient des peuples sans passé.
Ses thèses sur l’africanité de l’Egypte pharaonique
ont profondément bouleversé les mentalités.
Comment donc les Africains ont pu oublier cette
mémoire ? Pourtant, il suffit de se rappeler de son
combat pour la restitution de la dignité africaine.
Un combat qui a commencé par la découverte
d’une déclaration attribuée au philosophe allemand
Hegel qui disait que : « L’Afrique n’est pas une
partie historique du monde ». La phrase avait
profondément choqué le jeune Anta nourri de
positivisme historique occidental selon lequel il n’y
a pas de peuple sans histoire. Les peuples africains
ne pouvaient faire exception à la règle.
Il est temps que l’Afrique et ses Africains
ressuscitent la mémoire de Cheikh Anta Diop. Le
chercheur qui a prouvé que l’Egypte est d’origine
africaine. Car le nom de Cheikh Anta Diop demeure
associé à tout jamais à deux grandes idées qui ont
révolutionné la pensée historique africaine au
20ème siècle à savoir : l’africanité de l’Egypte
et les origines africaines de l’humanité et de la
civilisation.
Par Mamady Sidibé
Cheikh Anta Diop,
la mémoire oubliée L
e Maroc a participé remarquablement au pre-
mier Forum africain des sciences et des tech-
nologies pour le développement, organisé
du 22 au 24 février à Dakar au Sénégal. Initiée par le
Groupe interacadémique pour le développement (GID)
en collaboration avec l'Académie nationale des scien-
ces et techniques du Sénégal (ANSTS), cette rencontre
vise à engager la réflexion sur les questions de l'emploi
en Afrique, la formation professionnelle et la relation
entre les universités et les entreprises.
Une délégation marocaine participe à ce forum,
composée notamment du secrétaire perpétuel de l'Aca-
démie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi
Fihri, du chancelier de ladite académie et président de
l'université Euromed de Fès, Mostapha Bousmina, en
plus d'Albert Sasson, membre de l'académie précitée,
et du directeur général de l'Ecole supérieure des indus-
tries du textile et de l'habillement (ESITH), Abderrah-
mane Farhate,.
Le Maroc à travers l'Académie Hassan II des scien-
ces et techniques est membre du GID, créé en 2007, et
du Réseau des académies des sciences africaines (NA-
SAC) présidé par M. Bousmina. Ce réseau qui com-
prend 22 académies œuvre à la promotion de la science
et la technologie au sein des pays africains.
Dans des déclarations à la presse en marge du forum,
des membres de la délégation marocaine ont souligné
que le Royaume contribue activement, avec d'autres
pays du bassin méditerranéen, à ce genre de rencontres
consacrées à l'examen de sujets d'importance cruciale
pour les pays africains notamment la protection du pa-
trimoine culturel comme l'archéologie et les arts.
Le thème choisi pour le forum de Dakar est d'une
grande importance en ce sens que les questions qui
seront traitées préoccupent tous les pays du continent
comme c'est le cas du Maroc qui a lancé de nombreuses
opérations dans l'optique de créer les emplois et résou-
dre la problématique du chômage des jeunes en focali-
sant l'intérêt sur la formation des techniciens dans des
secteurs vitaux, à travers des partenariats solides entre
les secteurs public et privé, a indiqué M. Sasson.
Le Maroc a également mis en oeuvre une politique
ambitieuse qui donne la priorité à la formation profes-
sionnelle avec des objectifs bien définis, a affirmé M.
Bousmina dans une déclaration similaire, rappelant
que l'enseignement technique a été longtemps négligé
par les pays africains ce qui a accentué le chômage et
l'une des solutions préconisée consiste à renforcer la
communication et le dialogue entre les entreprises et
les universités.
Ce forum vise justement à impliquer davantage les
académiciens africains en vue de contribuer à la pro-
motion de l'emploi et à former les ressources humaines
capables d'accompagner le développement des diffé-
rents secteurs d'activités économiques dont l'Afrique a
besoin, a-t-il expliqué.
Dans le cadre de ce forum, les membres de la dé-
légation marocaine ont animé des séminaires et des
ateliers sur la formation des jeunes en Afrique, en met-
tant l'accent sur l'expérience marocaine en la matière
et la nécessité de renforcer la coopération sud-sud qui
constitue l'un des axes majeurs de la politique étrangère
du Maroc, comme l'a souligné SM le Roi Mohammed
VI à plusieurs reprises dans ses discours à l'occasion
des tournées Royales en Afrique.
La France a soumis à ses partenaires du
Conseil de sécurité un projet de déclaration sur
la crise au Burundi qui suggère d'envoyer sur
place des policiers de l'ONU afin de tenter d'y
ramener le calme. Par ailleurs, cinq dirigeants
missionnés par l'Union Africaine (UA) sont
aujourd’hui e demain au Burundi, afin de pro-
mouvoir le dialogue entre les différents acteurs
de la crise politique. Le président sud-africain
Jacob Zuma sera accompagné du Mauritanien
Mohamed Ould Abdel Aziz, du Sénégalais Mac-
ky Sall, du Gabonais Ali Bongo et du Premier
ministre éthiopien Hailemariam Desalegn.
Déployée en force, la police tchadienne a em-
pêché mardi la tenue d'une manifestation anti-
Deby organisée par l'opposition dans N'Djame-
na, interdite par les autorités. Cette manifestation
de l'opposition s'inscrit dans un contexte global
de contestation du long pouvoir sans partage du
président Idriss Deby Itno, en place depuis 26
ans, mais est distincte de celles des lycéens qui,
dans plusieurs villes du pays, protestent contre
le viol de la jeune Tchadienne Zouhoura par des
fils de dignitaires.
Une 4ème édition du forum international des
décideurs et des financiers du secteur privé afri-
cain est prévue à Abidjan, en côte d’Ivoire du 21
au 22 mars, indique un communiqué d’AFRICA
CEO FORUM. Ce forum statuera sur la dynami-
que de la croissance économique de l’Afrique et
sur la promotion de la compétitivité de chaque
Entreprise. Cette 4ème édition représente une
plateforme exceptionnelle des rencontres entre
dirigeants de grandes entreprises africaines de-
puis sa création en 2012. Ce forum réunira 800
participants, dont 500 entrepreneurs venus de
l’ensemble du continent, banquiers et financiers
ainsi que des décideurs des entreprises publi-
ques.
Près de 6.500 enfants souffrant de grave
malnutrition ont été enregistrés en 2015 dans
les camps de déplacés ayant fui les violen-
ces de Boko Haram dans le nord-est du Ni-
geria. Plus de 2,6 millions de personnes ont
été contraintes de quitter leur domicile dans
le nord-est du Nigeria à cause des violences
du groupe islamiste Boko Haram, qui ont fait
plus de 17.000 morts depuis 2009. Par ailleurs,
l'ancien ministre nigérian de l'Intérieur Abba
Moro a été interpellé dans le cadre de l'en-
quête sur le concours de recrutement dans
la fonction publique qui avait engendré des
bousculades mortelles en 2014 et où plusieurs
millions de dollars avaient disparu.
Brèves
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
10 I nternational
Dialogue stratégique USA-Maroc
Un cadre élargi de partenariat
et de relations dynamiques
L
e Dialogue stratégique entre les Etats-Unis et le
Maroc constitue un cadre qui permet aux deux
pays d'avancer et d'élargir les champs de parte-
nariats pour que les relations entre Washington et Rabat
soient en permanence « dynamiques », a affirmé, jeudi à
Washington, le ministre des Affaires étrangères et de la
coopération, Salaheddine Mezouar. Dans une déclaration à
la presse à l'issue de ses entretiens avec le Secrétaire d'Etat,
John Kerry, M. Mezouar a indiqué que cette rencontre a
été l'occasion de faire le point sur l'état des relations entre
les deux pays et de mettre en avant la rencontre au sommet
à la Maison Blanche entre Sa Majesté le Roi Mohammed
VI et le Président Barack Obama, à l'issue de laquelle une
feuille de route avait été arrêtée avec des engagements pris
des deux côtés.
Dans ce sens, M. Mezouar a souligné que « nous nous
sommes mis d'accord pour se retrouver début avril pro-
chain » à Rabat pour la 4ème session du Dialogue stra-
tégique, mettant en exergue la « confiance mutuelle » et
« l'esprit positif » qui animent Rabat et Washington ainsi
que la reconnaissance par les Etats-Unis du rôle joué par
le Maroc en tant que « facteur stabilisateur dans la région
». Le ministre a, en outre, mis en avant l'appréciation amé-
ricaine du rôle joué par le Royaume notamment dans le
domaine de la déradicalisation, de la formation des imams,
ainsi que son engagement en faveur du développement hu-
main, de la sécurité alimentaire et de l'énergie.
Il a également ajouté « tout ce que le Maroc est en train
d'entreprendre est devenu un modèle à suivre dans la ré-
gion, car il apporte des réponses concrètes à des problé-
matiques concrètes ». La question de la COP22 prévue
à Marrakech en novembre prochain a été également au
menu des entretiens avec le responsable US, a poursuivi
M. Mezouar, précisant que les Etats-Unis ont affirmé, par
la voix de M. Kerry, leur engagement à oeuvrer pour la
réussite de la mise en œuvre de l'accord de Paris et leur
soutien au processus mené par le Maroc
Enjeux
. Il a déclaré que les deux parties ont insisté sur le fait
que si la COP21 à Paris a été celle de la conclusion de
l'accord, la COP22 à Marrakech doit être celle de la mise
en œuvre effective non seulement de cet accord mais aus-
si des projets ainsi que de la clarification de la question
du financement aussi bien du Fonds vert que des autres
mécanismes. Le ministre a évoqué l'initiative pilotée par
les Etats-Unis et M. Kerry lui-même sur la protection des
océans, dont le Maroc est signataire, ajoutant que M. Kerry
a demandé à ce que le Royaume soit plus engagé dans ce
projet. M. Mezouar a aussi affirmé avoir discuté avec M.
Kerry de l'évolution du dossier du Sahara et des nouveaux
programmes de développement mis en œuvre dans les pro-
vinces du sud.
« Nous avons souligné la nécessité de préserver l'esprit
du dialogue, de la concertation et de la responsabilité, tout
en insistant sur le fait que le Secrétaire Général des Na-
tions Unies doit également assumer sa part de responsabi-
lité et veiller à ce qu'il n'y ait pas de dérapage du processus
» en cours, a dit M. Mezouar, mettant en relief le rôle joué
par les Etats-Unis dans ce sens. M. Mezouar a, par ailleurs,
indiqué que ses entretiens avec M. Kerry ont été également
l'occasion de faire le point sur le dossier libyen et de saluer
le rôle « extrêmement important » joué par le Maroc dans
le dialogue politique et le rapprochement des points de vue
entre les différentes factions, ce qui a permis de confirmer
qu'il est possible par le dialogue de parvenir à des accords
combien même difficiles.
Les enjeux liés à la for-
mation du nouveau gou-
vernement libyen et l'im-
portance que revêt le vote
du parlement pour permet-
tre au gouvernement re-
connu internationalement
de pouvoir se pencher sur
l'avenir du pays ont été
également passés en revue,
a fait savoir le ministre,
affirmant que la Libye est
un challenge qu'il faut im-
pérativement réussir car la
stabilisation de l'ensemble
de la sous-région et parti-
culièrement du Sahel dé-
pend de la stabilisation de
ce pays, étant donné les
connexions et les risques
liés à cette stabilisation avec les avancées de Daech dans
les villes de Syrte et de Misrata.
« Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité impé-
rative de faire en sorte que ce gouvernement soit approuvé
par le parlement et que la sécurisation de Tripoli et tout
le plan d'action qui suit pour la sécurisation de la Libye
soit mis en œuvre avec l'engagement et le soutien de tous
», a-t-il dit. Les entretiens avec M. Kerry ont porté aussi
sur la situation dans le Sahel et les risques liés à la non
application de l'accord sur le Mali, a précisé M. Mezouar,
notant que les deux parties ont insisté sur la nécessité de
la mise en œuvre dudit accord et de faire en sorte que la
dynamique inhérente aux engagements qui ont été pris soit
respectée.
La question syrienne et les perspectives d'une solution
politique a été également évoquée avec le Secrétaire d'Etat
US, a poursuivi le ministre, qui a souligné l'importance
de travailler avec "acharnement et patience" pour favoriser
le dialogue et l'issue politique car, a-t-il expliqué, l'issue
militaire a ses limites, soutenant que le Maroc continuera
d'oeuvrer pour encourager les parties à avancer dans ce
dialogue.
M. Mezouar a, d'autre part, déclaré avoir évoqué avec la
sous-secrétaire d'Etat chargée de l'Afrique, Linda Thomas-
Greenfield, la situation dans le continent, ajoutant que la
partie américaine a salué les efforts déployés par le Maroc
qui demeure un « acteur important dans l'accompagnement
des modèles gagnants » et un pays qui « a démontré sur le
terrain sa capacité à apporter des réponses concrètes et à
générer de la confiance et de l'espoir ».
« Sur les trois chantiers que nous avons arrêtés en ma-
tière de partenariat triangulaire aussi bien au niveau de la
sécurité alimentaire, de l'électrification de l'Afrique que de
la facilitation du commerce et de l'investissement, il y a
une volonté réelle de continuer à avancer », s'est-il félicité,
relevant que l'approbation du nouveau compact MCC dans
le cadre de cette triangulation pour le Niger et le Bénin est
un élément qui « démontre la confiance dans les actions
menées par le Maroc et la capacité du Royaume à apporter
cette valeur ajoutée indispensable qui donne de la confian-
ce et des résultats ».
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
11R E G I O N
Par Driss AZIM
Khenifra-Vie d’artiste
Vibrants hommages au maestro
Moha Oulhousseine Achibane
La carrière artistique du défunt a débuté en 1950 au centre de Tighassaline
(Province de Khénifra) où il a formé une troupe composée uniquement
de seize hommes. Après ses premières réussites, Moha Oulhousseine a
introduit des femmes dans le but d’orchestrer la chanson Amazigh avec
une harmonie dans le cadre artistique d’Ahidous, dance propre de la tribu
« Ichakirène ».
L
e maestro Moha Oulhousseine Achibane est dé-
cédé à l’âge de 113 ans, le vendredi 19 février
vers 05h30 du matin, dans son domicile sis au
Douar Azrou N’Ait lahcen, cercle d’El Kebab (Province
de Khénifra) après une longue maladie. Depuis sa nais-
sance en 1916, Moha Oulhousseine aimait la chanson et la
musique lors de son exercice du métier de berger et appris
le coran dans un Msid du Douar.
Après l’occupation de la région par le protectorat Fran-
çais, Moha Oulhousseine fut engagé de force avec des
jeunes de son âge dans l’armée française. Il a participé,
au sein des rangs de l’armée coloniale contre l’offensive
allemande durant la première guerre mondiale.
Sur ce, Moha Oulhousseine a regagné le Maroc où il fut
affecté au 23 eme Goum Marocain. Il a été par la suite chef
Mokhazni à Settat, puis cavalier auprès du commandant
militaire à Imilchil et à Boudnib. Moha Oulhousseine a été
révoqué par l’armée française, après avoir refusé d’ouvrir
le feu sur des marocains dans une mosquée à Casablanca.
Il a regagné par la suite son Douar où il a participé à la ré-
sistance marocaine luttant pour l’indépendance du Maroc,
vu sa grande expérience pour le maniement des armes.
Sa carrière artistique a débuté en 1950 au centre de
Tighassaline (Province de Khénifra) où il a formé une
troupe composée uniquement de seize hommes. Après ses
premières réussites, Moha Oulhousseine a introduit des
femmes dans le but d’orchestrer la chanson Amazigh avec
une harmonie dans le cadre artistique d’Ahidous, dance
propre de la tribu « Ichakirène ». Il fut considéré comme
l’un des éminents interprètes de la chanson Amazigh au
cœur du Moyen Atlas avec sa troupe composée de vingt
et une personnes. Grace à sa florissante carrière artistique,
Moha Oulhousseine à la tête de sa troupe, s’est distingué
lors de l’organisation des différentes éditions du Festival
des Arts Populaires de Marrakech et au Festival de Fès des
musiques sacrées du monde, où il a su mettre en apothéose
l’art d’Ahidous. Il s’est ainsi également produit au niveau
international dont notamment aux Etats Unis où il fût sur-
nommé Maestro par Ronald Reagan. Toujours à la tête de
sa troupe, Moha Oulhousseine s’est produit par la suite en
France, enAllemagne, en Italie, en Espagne, aux Pays Bas,
en Algérie et en côte d’Ivoire.
Moha Oulhousseine s’est marié trois fois. Sa première
épouse nommée Rkia fut décédée. Sa deuxième femme
nommée Rabha. Cette dernière l’a accompagné soutenu et
encouragé durant sa carrière artistique. Sa troisième épou-
se nommée Mamma. Parmi ses six fils, c’est Lhousseine
qui a pris la relève, après que son père Moha Oulhousseine
a décidé de se retirer volontairement de ses activités artis-
tiques.
Ce grand artiste est titulaire de plusieurs titres honori-
fiques. Il fût décoré par SM Le Roi Mohammed VI à Tan-
ger en 2002, à l’occasion des festivités commémorant la
Fête du Trône, du Wissam AL Moukafaa AL Watania, en
hommage aux loyaux services artistiques qu’il a rendu à
son pays, tant au niveau national qu’international. Il fût
inhumé vendredi 19 février après la prière d’AL ASR, au
cimetière du Douar Azrou N’Ait Lahcen, en présence de
personnalités venues de plusieurs villes du Royaume.
Espérons que des recherches seront entamées, soit par
l’IRCAM, soit par des ONG marocaines, pour mettre en
valeur les paroles, les gestes et les symboles que Feu Moha
Oulhousseine ACHIBANE utilisait lors de son vivant, à la
tête de sa fameuse troupe.
Ahidous, cet art typiquement Amazigh, au sein des tri-
bus Zayans et plus particulièrement des Ichakirènes, pra-
tiqué depuis des siècles. Son développement et sa mise
en valeur revient principalement au grand artiste Moha
Oulhousseine ACHIBANE, qui a su imposer les formes,
les gestes et la symphonie de cette fameuse danse deve-
nue, tant au niveau national, qu’international, un puissant
symbole artistique du Moyen Atlas. Que le Tout-Puissant
ait en Sa Sainte Miséricorde ce grand artiste de la culture
Amazigh.
Tu nous a quitté pour toujours, mais ton nom restera
gravé à jamais dans nos mémoires.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
12
E V E N E M E N T
Forum parlementaire
Lemodèlemaroca
Le ton de ces assises a été donné dès
l’ouverture des travaux par un message riyal qui
a mis en relief la démarche marocaine dans ce
domaine. Que ce soit tout d’abord la deuxième
Chambre du Parlement, qui a organisé cette
rencontre, n’est pas sans intérêt. Son président
Hakim Benchamach a relevé, à cet égard, qu’il
convenait d’élargir le périmètre des débats
parlementaires au-delà du champ d’attributions
traditionnelles (législation, contrôle des politiques
publiques,…) pour embrasser également des
questions sociétales.
Le message royal a tenu à cadrer la nature
et la dimension de la conception marocaine
de cette problématique. Il a mis l’accent sur
plusieurs points : celui de l’acquis précieux que
constitue le lancement d’une réflexion nationale
sur un nouveau modèle social ; celui aussi du
cadre offert par l’espace institutionnel et public
à des débats et à des dynamiques traversant la
société dans toutes ses composantes pluralistes
; enfin la plateforme que constitue la nouvelle
Constitution de 2011, sans oublier les conventions
internationales ratifiées par le Maroc. Il ne s’agit
pas en l’espère d’un catalogue de vœux et de
souhaits sans portée opératoire mais d’autre
chose de plus normatif et plus contraignant. C’est
un cadre institutionnel de référence qui été en effet
L
es participants au forum parlementaire sur la
justice sociale, organisé deux jours durant à Ra-
bat par la Chambre des conseillers, ont appelé,
dans la Déclaration de Rabat, qui a sanctionné, samedi, les
travaux de cette rencontre parlementaire internationale, à
approfondir le débat sur l'édification du modèle marocain
de justice sociale.
La « Déclaration de Rabat pour la justice sociale »,
adoptée par les participants à ce forum placé sous le Haut
patronage de SM le Roi Mohammed VI et dont lecture a
été donnée par le Président de la Chambre des conseillers,
Abdelhakim Benchamach, a souligné que des défis prio-
ritaires doivent être relevés, ayant trait notamment à la
consolidation des fondements de la solidarité sociale, ca-
tégorielle, spatiale et environnementale et à la solidarité
inter-générations, à travers notamment le renforcement des
politiques et programmes sociaux basés sur l'approche des
droits.
Il s'agit également, poursuit le document, de parache-
ver la définition des grandes lignes du modèle marocain
prôné, dont les fruits de la croissance économique sont dis-
tribuables, via des mécanismes fiscaux, un ciblage social
et territorial adéquat et des politiques publiques à même de
permettre aux catégories les plus vulnérables de profiter
des potentialités et opportunités offertes afin de jouir réel-
lement de leurs droits économiques, sociaux et culturels.
Ces défis, qui concernent la garantie des conditions
méthodologiques et institutionnelles indispensables à la
transversalité des politiques intégrées ciblant des catégo-
ries spéciales, notamment les enfants, les jeunes, les per-
sonnes âgées et les personnes à besoin spécifiques, portent
également sur l'élargissement de l'accès à l'offre nationale
relative à la protection sociale, notamment le régime d'as-
sistance médicale, le système national de retraites, la rec-
tification des dysfonctionnements entachant le système
national du travail décent, le renforcement des chances des
jeunes et des femmes pour accéder au marché d'emploi,
le renforcement des acquis nationaux dans le domaine du
dialogue social à travers son institutionnalisation et l'inté-
gration de la dimension territoriale et entrepreneuriale et
des droits de l'homme et le renouvellement de son agenda
et de ses thèmes principaux.
La protection contre les effets sociaux des changements
climatiques, dans le cadre des prérequis du développement
durable, via une subvention publique adéquate, figure éga-
lement parmi ces challenges que la Déclaration de Rabat
a appelé à relever. La Déclaration de Rabat, qui affirme
que la dignité, la solidarité, la justice, l'équité et l'égalité
des chances et des droits ainsi que la non-discrimination
doivent être les fondements du modèle marocain de justice
sociale, préconise également une meilleure exploitation
des mécanismes de la démocratie participative, du nou-
veau régime de compétences des collectivités territoriales,
de la force de proposition dont jouissent les institutions
constitutionnelles consultatives et la société civile, de la
programmation budgétaire basée sur le genre, des acquis
cumulés par l'Initiative nationale pour le développement
humain (INDH) et d'autres programmes nationaux simi-
laires, afin de parachever l'édification participative du mo-
dèle marocain de justice sociale.
Les participants ont également appelé l'exécutif à pré-
senter un projet de résolution, en compagnie des partenai-
res du Royaume et de ses amis, lors de la prochaine ses-
sion du Conseil des droits de l'Homme relevant de l'ONU,
lequel devra porter sur la justice sociale et les droits de
l'homme. Ce projet de résolution, poursuit le document,
doit intéresser les différentes conventions et déclaration y
afférentes et s'inspirer des principes et priorités de notre
modèle national et constituer, en conséquence, une valeur
ajoutée dans le cadre de l'adoption d'une approche des
droits de l'homme dans le domaine de la justice sociale.
Les participants ont également invité la chambre des
conseillers à poursuivre son initiative en procédant au
lancement et à la gestion du débat sociétal multipartite et
participatif, portant sur l'édification du modèle marocain
de justice sociale.
La déclaration a souligné en outre que l'engagement po-
sitif des pouvoirs publics afin de mobiliser tous les moyens
à même de donner corps à la jouissance effective des dif-
férents droits économiques, sociaux, culturels et environ-
nementaux nécessite la prise en charge des différentes
charges publiques d'une manière solidaire, dans l'objectif
d'atteindre le développement du pays.
Elle relève également que la garantie des droits éco-
nomiques, sociaux et culturels des catégories vulnérables
comprenant les enfants, les jeunes, les personnes âgées et
les personnes en situation de handicap, à travers un ciblage
social et territorial précis et convenable, constituent une
priorité primordiale du modèle marocain de justice sociale.
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
13
de la Chambre des conseillers
aindejusticesocialemis sur pied ; il doit se décliner autour de politiques
publiques, les unes sectorielles, les autres territoriales
et les dernières transversales.
Des droits ont été ainsi consacrés dans tout un pan
de la loi suprême. Ils ne se limitent pas à un caractère
déclaratoiredanslamesureoùlaloisuprêmelesassortit
également de mécanises à caractère contraignant
pour en garantir l’effectivité. Que sont ces principes ?
L’égalité entre les hommes et les femmes, la prohibition
de toutes les formes de discrimination, l’engagement
des pouvoirs publics à œuvrer pour le jouissance
effective et égalitaire des droits économiques et
sociaux. C’est dire qu’aux yeux du Souverain, la justice
sociale est une option stratégique ; elle constitue
un référant du projet de société à l’ordre du jour du
nouveau règne depuis une
quinzaine d’années. De ce
point de vue, il estime que
si la priorité doit bien être
donnée au développement
et à la croissance, il importe
de veiller à ce que les fruits
qui en seront tirés soient
équitablementrépartisentre
les différentes catégories
de la population.
La Déclaration de Rabat qui a sanctionné ce forum
parlementaire a repris toutes ces préoccupations en
se prononçant pour l’approfondissement du débat de
fond sur le modèle de justice sociale.
Tenu sous le thème : « Promouvoir la dignité humaine
pour rendre possible le vivre-ensemble », ce Forum
vise à renforcer le rôle de l'action parlementaire dans
la promotion de la justice sociale et de débattre des
engagements qui découlent de l'adhésion aux conven-
tions internationales et au système onusien des droits
de l'Homme.
Une pléiade d'experts, d'académiciens et de repré-
sentants de l'ONU, d'organisations internationales, de
l'Union interparlementaire, des parlements de plusieurs
pays et de la société civile ont participé à ce Forum qui
coïncide avec la célébration par l'ONU de la Journée
mondiale de la Justice sociale. Ont pris part également
part à ce Forum des membres des deux chambres du
parlement marocain, de conseils constitutionnels et de
départements ministériels, ainsi que des représentants
de conseils des régions, d'organisations syndicales et
professionnelles, d'instances de la société civile, d'uni-
versités, académies et plusieurs experts et acteurs mé-
diatiques.
Le Forum parlementaire sur la justice sociale, orga-
nisé deux jours durant par la Chambre des conseillers
sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI,
a pris fin samedi soir à Rabat. Tenu sous le thème : «
Promouvoir la dignité humaine pour rendre possible
le vivre-ensemble », ce Forum vise à renforcer le rôle
de l'action parlementaire dans la promotion de la jus-
tice sociale et à débattre des engagements qui décou-
lent de l'adhésion aux conventions internationales et
au système onusien des droits de l'Homme. Dans une
déclaration à la presse à cette occasion, le président
de la Chambre des conseillers a indiqué que ce forum
a permis la cristallisation d'un document de référence
qui fait office d'une contribution institutionnelle de
la chambre des conseillers et des participants au fo-
rum visant à délimiter les grands contours du modèle
marocain de justice sociale, constituant ainsi une pla-
te-forme pour une modernisation participative du mo-
dèle marocain de justice sociale. La séance d'ouver-
ture a été marquée par le message Royal adressé aux
participants au Forum, dont lecture a été donnée par
le conseiller de SM le Roi, Abdellatif Menouni. Dans
ce message, le Souverain a affirmé que la maturité de
l'expérience du Maroc et les acquis de ses politiques
avant-gardistes habilitent le Royaume à s'engager dans
un processus participatif d'élaboration de son propre
modèle de justice sociale. SM le Roi a également fait
remarquer qu'il est indispensable de garder à l'esprit
l'approche participative et celle centrée sur les droits
de l'Homme dans l'élaboration du modèle marocain
de justice sociale, ainsi que les engagements énoncés
dans la Constitution et les conventions ratifiées par
le Royaume, notamment celles liées aux droits éco-
nomiques, sociaux, culturels et environnementaux,
aux droits de l'enfant et à ceux des personnes handi-
capées.
Une exposition de documents et de la littérature re-
latifs à la justice sociale a été également organisée en
marge du Forum parlementaire sur la justice sociale,
à laquelle ont pris part plusieurs secteurs gouverne-
mentaux et institutions nationales, dans l'objectif de
présenter les archives nationales portant sur les sec-
teurs sociaux, d'élargir la portée de la réflexion sur la
justice sociale et de s'atteler sur les questions ayant
trait à ce domaine vital et important.
FPJS,uneclôtureenapothéose
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
14 T ec h nologie s
Innovations technologiques
Provinces du Sud au centre d'une conférence à Lâayoune
Les institutions financières à la rescousse
Le rôle des TIC dans la promotion des PME
L
es participants à un Forum sur les nouvelles
technologies dans sa relation avec le manage-
ment ont souligné, mercredi à Casablanca, que
les entreprises, en particulier les institutions bancaires et
financières, sont appelées plus que jamais à accompagner
les innovations technologiques en matière d'information
dans le but de préserver leur présence sur le marché.
Après la crise financière mondiale de 2008, plusieurs
critères mises en place dans le domaine du management du
risque doivent être pris en considération par les entreprises
opérant notamment dans le secteur bancaire et des assu-
rances dans la perspective d'aboutir à un système de ma-
nagement des risques de plus en plus sécurisé permettant
d'immuniser l'entreprise contre les risques qui l'entourent,
ont affirmé les intervenants lors du Securisk Africa Forum
organisé sur le thème « Nouvelles technologies et risk ma-
nagement en Afrique ».
Pour atteindre cet objectif, en particulier l'identification
et la maitrise des risque en temps réel pour une meilleurs
gestion, ont-ils relevé, les institutions économiques se trou-
vent dans l'obligation d'opter pour les solutions et innova-
tions technologiques tout en assurant une mobilisation de
l'ensemble des acteurs concernés et une coordination effi-
cace notamment avec la banque centrale afin d'asseoir les
bases d'une stratégie de développement anti-risque.
Selon ces spécialistes qui ont fait un état des lieux des
principaux risques de 2016, les solutions et logiciels in-
formatiques en matière de gestion de risque actif-passif et
de risque marché sont mis à la disposition des institutions
économiques pour servir d'outil permettant l'anticipation
et la maitrise des risques entravant leur processus de déve-
loppement. Cette rencontre a été une occasion pour mettre
l'accent sur l'extrême importance pour les institutions fi-
nancières et les grandes entreprises d'adopter une nouvelle
approche en terme de communication avec les institutions
de régulation et de ne plus se limiter à la simple introduc-
tion des nouvelles outils techniques.
Plusieurs thématiques liées au risk management ont été
examinées lors de ce forum scientifique, notamment « le
rôle des TIC dans la mise en place d'un système de ges-
tion des risques », « les risques liés à l'international : cas
des pays africains » et « l'intelligence économique un outil
d'anticipation pour le risk management ».
Le parc global de la téléphonie mobile s'est situé à
43,1 millions d'abonnés en 2015, en légère baisse de 2,3
% comparativement à fin 2014, avec un taux de péné-
tration de 127,3 % après 133 % un an passé et 101,5 %
en 2010, selon la Direction des études et des prévisions
financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie
et des finances. Quant au parc de la téléphonie fixe, son
volume s'est élevé à 2,2 millions abonnés, en retrait de
10,7 %, expliqué par sa faible compétitivité par rapport
au segment de la téléphonie mobile, précise la DEPF
dans sa note de conjoncture pour le mois de février. Pour
ce qui est de l'Internet, son parc s'est consolidé de 45,2
% à fin 2015 avec un taux de pénétration de 42,8 %,
après 30,1 % à fin 2014, profitant de la baisse de la fac-
ture moyenne mensuelle de l'Internet mobile de 6 pc à
17 DHHT/client, relève la note. La DEPF relève que le
trafic voix sortant de la téléphonie poursuit son amélio-
ration en 2015, traduisant la dynamique continue du sec-
teur des télécommunications.
Ce trafic a progressé de 8,1 % à fin 2015, après une
hausse de 6,3 % à fin septembre 2015 pour se chiffrer à
près de 53 milliards de minutes, en rapport avec l'aug-
mentation du trafic voix sortant de la téléphonie mobile
de 9,6 % qui s'est nourrie d'une baisse de son prix moyen
de communication de 15,6 % à 0,27 DHHT/min.
Parcglobaldelatéléphoniemobile
«
Les Technologies de l'information : un levier de
développement pour les PME des provinces du
sud » a été au centre d'une conférence organisée,
mercredi à Lâayoune, par l'Association des utilisateurs
des systèmes d'information au Maroc (AUSIM). Cette
conférence, organisée avec le soutien de la Wilaya de la
région de Laâyoune-Sakia El Hamra et la participation
des experts marocains et étrangers dans le domaine des
TIC, a pour but principal de simplifier les concepts de
l'usage des TIC aux PME dans les provinces du Sud.
Dans ce sens, le président de l'AUSIM a indiqué que
cette conférence, marquée par la participation de plus
de 200 personnes, dont des chercheurs, des étudiants,
des acteurs économiques et des propriétaires d'entrepri-
ses, vise à permettre aux PME d'adopter facilement les
techniques d'information pour relever leur compétences
et développer leur compétitivité, afin de faciliter leur
entrée dans le monde des sociétés numériques. De son
coté, le président de la Chambre de commerce, de l'in-
dustrie et des services de la région de Laâyoune-Sakia
El Hamra, Sidi Khalihenna Ould Errachid, a souligné
que le Royaume a adopté la stratégie "Maroc numéri-
que" afin d'intégrer le système de l'économie numéri-
que, promouvoir la technologie de l'information et la
consolider comme une source de productivité permet-
tant d'atteindre le développement humain et de rendre
le Maroc un pays pionnier à l'échelle régionale dans le
domaine des TIC.
Le Maroc s'est engagé dans le processus de sécuri-
sation des systèmes d'information et de la communi-
cation à travers la signature de plusieurs conventions,
notamment la Convention de Budapest sur la cyber-
criminalité et la Convention arabe pour la lutte contre
la cybercriminalité. Le monde connait aujourd'hui de
grandes transformations dans sa structure économi-
que, principalement au niveau des économies natio-
nales et globalisées, grâce à une révolution numérique
et technologique importante qui a exigé une ouverture
sur les marchés. L'économie numérique qui contribue
à hauteur de 25 % à la croissance mondiale, réalise un
chiffre d'affaires d'environ 4,5 billion dollars dans le
G20 et contribue à la création de 65 % d'emplois au
secteur industriel.
Les activités de cette conférence se poursuivront
avec des ateliers axés sur plusieurs thématiques, no-
tamment : « Défis des nouvelles technologies au sein
des PME dans les provinces du Sud », « Levier du
développement stratégique pour le renforcement de la
compétitivité des PME » et « Programmes d'accom-
pagnement des Petites et Très petites entreprises ».
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
15S O C I E T E
Promotion de l’emploi et renforcement
de la compétitivité de l’entreprise
Le programme TAHFIZ expliqué aux
professionnels
Le dispositif TAHFIZ permet aux entreprises et associations nouvellement créées de bénéficier
d’une exonération des charges fiscales et sociales. Il s’agit de l’octroi, dans la limite de cinq
salariés et pour une durée de 24 mois à compter de la date de recrutement des salariés
plusieurs avantages profitables à la fois pour le recruteur que pour le recruté.
E
n vue de promouvoir l’emploi, la compétitivité
de l’entreprise et la préservation des droits des
salariés, la direction régionale CNSS Kénitra-
Khémisset, l’Agence nationale de la promotion de l’emploi
et des compétences (ANAPEC) et la direction provinciale
des impôts directs de la province de Kénitra ont organisé,
en collaboration avec l’association des professionnels de
la comptabilité du Gharb, un séminaire au profit des fi-
duciaires et des comptables de la région le programme
TAHFIZ.
Ce nouveau dispositif permet aux entreprises et associa-
tions nouvellement créées de bénéficier d’une exonération
des charges fiscales et sociales. Il s’agit de l’octroi, dans
la limite de cinq salariés et pour une durée de 24 mois à
compter de la date de recrutement des salariés plusieurs
avantages profitables à la fois pour le recruteur que pour
le recruté.
Ils concernent l’exonération de l’Impôt sur le Revenu
(IR) du salaire mensuel brut plafonné à 10.000,00 DH, la
prise en charge par l’Etat de la part patronale au titre de la
cotisation due à la CNSS et de la taxe de formation profes-
sionnelle. L’entreprise ou l’association est libre de choisir
les cinq salariés pouvant bénéficier en même temps des
deux avantages précités.
Concernant les conditions d’éligibilité, toute entreprise
ou association, créée durant la période allant du 1er janvier
2015 au 31 décembre 2019, peut bénéficier du programme
TAHFIZ. Il est important de noter à cet égard, comme cela
a été souligné par plusieurs responsables concernés, que le
recrutement doit être effectué dans les deux premières an-
nées à compter de la date de création de l’entreprise ou de
l’association et que le salarié doit être recruté dans le cadre
d’un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI).
Pour bénéficier de ce programme l’entreprise ou de
l’association est tenue de présenter une déclaration d’exis-
tence auprès des services fiscaux conformément à la légis-
lation et réglementation en vigueur, d’inscrire la personne
à recruter sur le portail de l’ANAPEC. L’employeur est
Renseignement par l'employeur du protocole de bénéfice
du programme sur le portail de l’ANAPEC ; Immatricula-
tion du salarié recruté auprès de la CNSS, conformément
à la réglementation en vigueur ; Dépôt, par l'employeur
auprès d’une agence de l’ANAPEC, d’un dossier par re-
crue comprenant un protocole de bénéfice du programme
TAHFIZ accompagné d’une copie légalisée du contrat de
travail ;
La réglementation en vigueur
Versement par l'employeur à la CNSS de la cotisation
salariale des recrues bénéficiant du programme, confor-
mément à la législation et la réglementation en vigueur ;
Ouverture des droits par la CNSS au profit des
recrues ;
Déclaration par l’entreprise ou l’association
à l’inspecteur des impôts, de la liste des salariés
bénéficiant du programme conformément à la
législation et la réglementation en vigueur.
La mise en place de ce dispositif a été accom-
pagnée par deux campagnes de communication.
La première a été menée à fin octobre 2015 et
la seconde à fin décembre. Dans la mesure où
cette décision n’est effective que depuis peu de
temps, il est encore trop tôt pour établir un pre-
mier bilan.
A l’issue de cette rencontre, le directeur ré-
gional de la CNSS Kénitra-Khémisset a rappelé
qu’a partir du 17 mars 2015, la Caisse Nationale
de Sécurité Sociale a procédé à l’application de la décision
prise conjointement par le Ministre de l’Emploi et des Af-
faires Sociales et le Ministre de l’Economie et des Finances
portant sur la remise des pénalités de retard et des frais de
recouvrement des cotisations sociales. Cette mesure, qui
s’inscrit dans le cadre de l’encouragement des entreprises
à redresser leurs situations envers la CNSS, s’étalera sur
une année et porte sur les arriérés de 2005 et antérieurs
Pour les arriérés se rapportant aux exercices 1996 et
antérieurs, cette disposition permet l’annulation totale des
majorations de retard, des astreintes et des frais de recou-
vrement à condition que la totalité du principal de la créan-
ce due soit payée intégralement et au comptant.
Concernant les arriérés relatifs à la période 1997 à
2005, la remise des pénalités de retard, des astreintes et
des frais de recouvrement, varie entre 10% et 100 %, selon
le montant de la créance principale à payer et le nombre
d’échéances choisi par l’entreprise.
Aussi, en vertu de cette décision, les associations de
bienfaisance reconnues d’utilité publique bénéficieront, au
titre de l’exercice 2013 et antérieurs, de l’exonération to-
tale des majorations de retard et des astreintes et des frais
de recouvrement des arriérés à condition de payer inté-
gralement le montant de la créance en principal.
Outre sa vocation agricole, la région du Gharb est en
train de se positionner également en tant que platefor-
me industrielle spécialisée, notamment dans le secteur
équipementier des automobiles. De ce fait, le dispositif
TAHFIZ est d’une importance capitale pour l’entreprise
marocaine en vue de relever les défis de la compétiti-
vité.
Par Driss LYAKOUBI
N°472 Du 26 au 03 mars 2016
LA VOIX DU CENTRE
16
S O C I E T E
Observatoire pour la gouvernance locale de Salé
Campagnedesensibilisation
surlasécuritéroutièreauprofitdesélèves
A
l’occasion de la célébration de la Journée na-
tionale pour la sécurité routière, l’Observatoire
pour la gouvernance locale de Salé (OGL) a or-
ganisé, samedi dernièrement, au siège de la commune de
Salé, une rencontre sur le thème « la sécurité routière aux
alentours des établissements scolaires ». Cette rencontre,
organisée en partenariat avec l’Union des Associations de
Salé et la Commission Nationale pour la Sécurité Routière,
a été l’occasion d’appeler à la consolidation des efforts de
l’ensemble des intervenants afin d’assurer plus de protec-
tion aux élèves et usagers de la route aux alentours des
établissements scolaires.
Lors de cette célébration, Mohammed Sikouk, Président
de l’OGL, a mis en exergue la responsabilité de tous dans
la lutte contre les accidents de la circulation, dont sont vic-
times les élèves aux niveaux des écoles, des collèges et
lycées. Et d’ajouter que cela incombe à plusieurs interve-
nants dont la commune, la sureté nationale, la société ci-
vile, les associations des parents, les familles et les cadres
de l’éducation nationales. « Les menaces qui guettent les
élèves usagers des routes aux alentours des établissements
scolaires, dépassent de loin le diagnostic et les statistiques.
Ce fléau nous interpelle tous à concentrer les efforts sur la
sensibilisation et l’adoption des initiatives concrètes com-
me la sécurisation des accès aux écoles, l’installation des
barrières de protection. Bref de penser à des dispositifs
offrant plus de sécurité routière à nos enfants. A cet effet,
la commune est invitée à mobiliser des fonds pour traduire
une vue claire sur le terrain » a-t-il relevé.
De son côté, l’officier de police Mme Bahija Meziane,
cadre de la sureté de Salé, a souligné que les services de
polices à Salé travaillent en étroite collaboration avec les
écoles à Salé dans le cadre d’une convention signé avec le
Ministre de l’Enseignement et que des cadres de la police
effectuent chaque jour une visite à une école pour la sen-
sibilisation des élèves. Les statistiques présentées par le
Brigadier-chef, El Farji Abdelkader, signale zéro (0) mort
par accident de circulation au titre de l’année 2015 chez
les élèves des établissements scolaires à Salé (Salé ville et
Sala al Jadida) et que le nombre de blessés, au titre de la
même année, était de 17 élèves blessés. Les deux cadres de
polices ont par ailleurs exprimé la disponibilité des servi-
ces de sureté à Salé pour participer à toutes les initiatives
concernant la question de la sécurité routière à salé.
Lors de son exposé, M Mohammed Founounou cadre
au CNPR a présenté un aperçu exposé sur l’évolution du
niveau des accidents de circulation au niveau national, les
causes et l’évolution des indicateurs. « La sécurité des élè-
ves nécessite un changement au niveau du comportement
et un travaille au niveau la sensibilisation de l’ensemble
des usagers de la route ; 80 % des victimes sont les usagers
sans protection à savoir les piétons et les usagers des deux
roues » note M. Founounou.
Selon l’animateur de CNPR, les message de sensibilisa-
tions adressés aux enfants et aux élèves doivent êtres dif-
férents de celle adressé aux grands et que les parents doi-
vent eux aussi joué un rôle dans la sensibilisation de leurs
enfants et la société doit prêter beaucoup plus d’intérêt à
la question de la sécurité routière avec autant de sérieux en
évitant les pratiques erronées qui exposent les élèves aux
dangers de la route et de bien comprendre la psychologie
de l’enfant pour faire passer les messages de sensibilisation
d’une façon correctes et efficaces. Bouchra Ben Hamani,
présidente de l’association des parents à l’école Adelmou-
men, a enfin noté que la question de la sécurité des enfants
scolarisés doit avoir mérite une importance particulière de
la part de tous en raison du grand nombre des élèves usa-
gers sans protection de la route et a appelé les collectivités
locales et la société civile à s’impliquer davantage dans la
dynamique de la protection routière.
L’Observatoire de gouvernance locale (OGL) de Salé
a organisé dernièrement une table ronde, marquée no-
tamment par la participation du maire de la ville, Nou-
reddine Lazrak. Intervenant à cette occasion, Moham-
med Sikouk, président de l’observatoire, a souligné que
l’organisation de cette rencontre était une contribution à
la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles re-
latives au renforcement du rôle de la société civile dans
le suivi et l’accompagnement des actions entreprises par
les conseils élus. Pour sa part, Noureddine Lazrak, tout
en se félicitant de la création de l’OGL qu’il a considéré
comme une valeur ajoutée au tissu associatif de la ville, a
défendu le travail de son équipe à la mairie de Salé. Pour
lui, même si tout le monde n’est pas satisfait, le bilan est
globalement positif compte tenu des contraintes à gérer
au quotidien. Pour relever les défis de la gestion locale, il
a affirmé que le conseil de la ville a adopté une approche
basée sur le diagnostic des dysfonctionnements avant de
proposer des solutions aux problèmes posés. De même,
il a tenu à rappeler que les décisions prises ne pourront
porter leurs fruits que plusieurs années plus tard. Pour sa
part, l’universitaire et acteur associatif Abdelkader Di-
nia a mis en lumière quelques dysfonctionnements ayant
marqué la gestion de la chose locale. Selon lui, les plans
de développement élaborés ont été incapables d’accom-
pagner le développement démographique et urbanistique
de la ville et de répondre ainsi aux besoins croissants
des habitants. De son côté, Lahcen Bahdi, acteur asso-
ciatif, estime que les conseils élus ont perdu beaucoup de
temps et d’argent sans parvenir à amorcer des projets gé-
nérateurs de richesses. Il a reproché à la majorité au sein
des instances élues d’avoir marginalisé l’opposition et
d’avoir recouru à des alliances hétéroclites au détriment
de l’efficacité et de l’efficience en matière de gestion lo-
cale, en particulier les projets de proximité.
Initiativeencourageante
Créé en 2015, l’Observatoire pour la gouvernan-
ce locale-Salé (OGL-Salé), association à but non
lucratif, a pour rôle d’assurer le suivi et contrôle
de la chose publique à Salé à tous les niveaux par
le biais de plusieurs instruments dont les commis-
sions fonctionnelles pour la réalisation des rap-
ports techniques spécialisés, réalisations de rapport
périodiques par des spécialistes et toutes parties
prenantes. Elle procède également à l’organisation
des rencontres et de tables rondes et l’ouverture de
débats sur des sujets d’actualités ainsi que la pu-
blication de statistiques officielles et gouverne-
mentales concernant l’activité de l’Observatoire.
Créé à l’initiative de plusieurs acteurs associatifs
et de compétence de la ville, l’Observatoire pour
la gouvernance locale-Salé a mis en place un plan
d’action ambitieux et qui s’articule autour de cinq
thèmes majeurs dont les infrastructures de bases,
l’emploi. Dans ce plan d’action figurent aussi la vie
culturelle est sportive, les services publics, la vie
associative ainsi que le développement durable. A
cet effet, la création de l’observatoire pour la gou-
vernance locale- Salé reflète l’importance qu’oc-
cupe le concept et le rôle de la gouvernance locale
dans la Constitution de juillet 2011.
Aproposdel’OGL
M.K.
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  • 1. Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 472 - Semaine du 26 au 03 mars 2016 - Prix: 5 DH (Page 03)(Page 04) (Page 15 ) (Page 09) (Page 11) (Pages 12-13) (Page - 03) Editorial Sahara Ross : une tournée pour rien ? Depuis vendredi dernier, Christopher Ross, envoyé personnel du secrétaire général des Nations-Unies, effectue une tournée dans la région. Il a prévu des entretiens avec les séparatistes à Tindouf, puis avec les autorités d’Alger, de Rabat et de Nouakchott. Il est, en effet, tenu par un calendrier contraignant qui porte sur le rapport qu’il doit faire à Ban Ki-moon avant l’examen de ce dossier par le Conseil de sécurité en avril prochain. M. Ross, au Maroc, prendra langue à Rabat avec les responsables compétents. Il est exclu qu’il se rende dans les provinces sahariennes récupérées pour poursuivre ses entretiens avec les uns et les autres, en particulier, les professionnels associatifs autoproclamés recyclant les thèses séparatistes sous couvert de la défense des droits de l’homme. Les droits de l’homme ! Il nous faut proclamer que c’est dans le royaume qu’ils sont constitutionnalisés, garantis et assumés. Ce n’est pas, en effet, dans les camps des réfugiés de Tindouf que l’on peut en débattre alors qu’y prévalent la répression, les entraves à l’exercice des droits et libertés les plus élémentaires et que dans cette même ligne les autorités d’Alger refusent tout recensement des populations malgré les recommandations du HCR et du Conseil de sécurité. Une nouvelle visite de M. Ross va-t- elle faire bouger les lignes ? Oui, mais pas de notre côté : le Maroc a fait le maximum pour rechercher un règlement politique négocié avec son projet déposé en avril 2007 sur l’autonomie interne, un projet dont la traduction institutionnelle est aujourd’hui la régionalisation avancée mise en place lors des élections du 4 septembre dernier. Il y a donc une plateforme, des organes démocratiquement élus, une dynamique en marche dans le cadre d’un projet de société. Aux adversaires et aux séparatistes de se pénétrer de ces acquis et de prendre acte, une fois pour toutes, qu’une éventuelle autre voie est chimérique, irrecevable et inacceptable. Les fondamentaux de la Nation sont un socle intangible, pérenne et rien ne pourra y porter atteinte ! B a l l e a u c e n t r e PAM-USFP : et après ? Difficile d’y voir très clair ces temps-ci pour ce qui est des partis et de leurs positionnements ! La Koutla ? Elle est éclatée, avec le PPS dans la majorité depuis 2012, le PI qui a quitté celle-ci en octobre 2013 et l’USFP dans l’opposition. Ailleurs, pas plus de lumière ni de cohérence : le PAM vient de s’allier… avec cette formation socialiste ; le RNI, lui, ne sera plus un partenaire du PJD après le scrutin du 7 octobre, à supposer que ce parti soit de nouveau dans la majorité et à sa tête. Le MP est dans le wagon majoritaire mais en queue de convoi – il est d’ailleurs si peu audible. Et l’UC, depuis 1998 est assignée dans l’opposition, malgré elle… Expliquez tout cela aux électeurs pour les faire sortir de l’abstentionnisme ? Difficile, non ? Quand les clivages s’effacent c’est l’identité qui s’impose Le programme TAHFIZ expliqué aux professionnels Emploi et compétitivité Par Lahcen BROUKSY* Le Maroc expose ses atouts à Dakar Ligue des Etats arabes : en panne d’idéal Le modèle marocain de justice sociale Forum parlementaire Khenifra Hommages au maestro Moha Oulhousseine Achibane Forum africain
  • 2. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 2 Reporter- activit é s ro y ale s Sommaire 07. Organisation judiciaire du Royaume : le projet de réforme en marche Economie 08. Forum d’affaires de Casablanca : la finance participative, des opportuni- tés à saisir Evénement 12. Forum parlementaire :le modèle marocain de justice sociale Politique 03.LiguedesEtatsarabes:enpanned’idéal 04.Quandlesclivagess’effacentc’estl’identitéquis’impose 05.Alerte:Israëltented’annexerdefactolaCisjordanie Actualité SM le Roi Mohammed VI visite le consulat général du Maroc à Orly D ans le cadre de la Haute sollicitude avec laquelle SM le Roi Mohammed VI entoure les membres de la communauté marocaine résidant à l'étran- ger, le Souverain a effectué, mardi, une visite au Consulat général d'Orly afin de constater les efforts déployés par les services consulaires en application des Hautes Directives Royales données à l'occasion du Discours du Trône du 30 juillet 2015. Après avoir été salué par les 16 Consuls généraux du Royaume en France ainsi que d'autres officiels marocains, les axes d'amélioration des prestations consulaires ont été présentés à SM le Roi.Acette occasion, le Ministre desAf- faires étrangères et de la Coopération a remercié Le Sou- verain, au nom de la communauté marocaine résidant à l'étranger et de l'ensemble du corps consulaire, de l'intérêt que Sa Majesté accorde à l'amélioration de la qualité du service offert aux ressortissants marocains à l'étranger et des conditions de travail du personnel des consulats. M. Mezouar a souligné que Conformément aux Hautes Instructions de Sa Majesté, plusieurs mesures ont été pri- ses en vue d'une meilleure adaptation de l'action consulaire aux souhaits des ressortissants marocains établis à l'étran- ger. Le Ministre a également mis en avant dans son allo- cution le plan d'action entrepris et les projets en cours au niveau des administrations centrales et à travers le réseau consulaire. Ces actions concernent, notamment, l'amélio- ration des conditions d'accueil et d'information, la simpli- fication et la modernisation des prestations consulaires, les actions culturelles et sociales ou la mise à niveau des ressources humaines. M. Mezouar a ajouté qu'une attention particulière a été portée aux conditions d'accueil et à l'état des consulats gé- néraux, l'objectif étant d'adapter les bâtiments au travail consulaire en vue de les rendre fonctionnels et conformes aux normes. Ceci devrait permettre d'assurer un accueil di- gne à nos ressortissants, garantissant sécurité, confort et célérité. Le ministre a, d'autre part, rappelé le vaste mouve- ment de consuls opéré en novembre 2015 et celui d'affectation de cadres supérieurs qui a concerné plusieurs Consulats en Espagne, en Italie, en Belgique et en France et qui a été accompagné d'ac- tions de formation qui vont se prolonger dans le temps. En outre, a poursuivi le ministre, des sanctions discipli- naires ont été prises à l'encontre des agents consulaires ayant com- mis des fautes graves dans l'exercice de leurs fonctions. Pour recueillir les réclamations et les doléances des RME, a ajouté M. Mezouar, un numéro vert a été mis en place depuis août 2015 et très prochainement, le numéro vert international sera généralisé pour couvrir le reste des représentations diplomatiques et consulaires du Royaume en Afrique, au Moyen Orient et en Amérique. Rappelant la circulaire conjointe des Ministères de l'Intérieur et des Affaires Etrangères et de la Coopération relative à la transcription des prénoms choisis par les pa- rents, M. Mezouar a souligné que cette même circulaire a habilité les consuls généraux à introduire et/ou rectifier les noms et prénoms en caractère latin dans les registres d'état civil. De même, la transcription des prénoms choisis par les parents a été facilitée et la prorogation du délai de va- lidité de l'extrait d'acte de naissance des MRE a été portée de trois à six mois. Parallèlement à ces actions, la Fondation Hassan II pour les MRE a renforcé son action pour l'enseignement de la langue arabe et des cultures d'origine, par le renouvelle- ment du corps enseignant à l'étranger, a notamment dit le ministre. Par la suite, SM le Roi a visité les différents services du Consulat, en particulier l'accueil, l'Etat civil, le service notarial et celui de la Carte Nationale d'Identité Electronique où une expérience pilote est déployée en vue de réduire le temps d'attente pour l'obtention d'une Carte Nationale d'Identité Electronique de 45 à 10 jours. Le Souverain a également rencontré des représentants de la communauté marocaine de la circonscription d'Orly qui ont tenu à exprimer leur reconnaissance à SM le Roi à souligner leur attachement inaltérable au Royaume du Maroc et à renouveler l'expression de leur fidélité au Glo- rieux Trône Alaouite. SM le Roi a ensuite posé pour une photo souvenir avec les membres du consulat avant que le Souverain ne salue la foule nombreuse amassée autour du bâtiment. Marrakech-Préparation du congrès national des femmes démocrates sociales S amedi dernier, s'est tenue à Marrakech une réunion prépara- toire du congrès national de l'organisation des femmes dé- mocrates et sociales (OFDS). Les participantes ont fait le point sur l'état d'avancement de ces assises prévues pro- chainement. Cette réunion a été animée par le docteur Khadija EL HADDADI et maître Khadija OULBACHA, en présence du coordinateur régional du MDS Abdeljalil KHRDOUNE.
  • 3. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 3p oliti q ue Par ABDELAAZIZ JERMOUNI Ligue des Etats arabes : en panne d’idéal Un monde arabe divisé, mais aussi une Ligue arabe qui divise. Cette réalité, elle se manifeste à l'occasion de chaque crise arabe et Dieu sait qu’elles sont nombreuses. Elle devrait se vérifier à nouveau aujourd’hui à la veille de cette 27ème édition du sommet. Les clivages dépassent même au sein de chaque zone de l’aire de cet ensemble politique. Ils remontent quasiment à la création de cette organisation et ont perduré plus ou moins en sourdine. L e Maroc a décidé de céder son droit d'orga- niser la prochaine session ordinaire du Som- met arabe, prévue initialement les 7 et 8 avril à Marrakech, a indiqué vendredi soir le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Sur instruc- tions du Roi Mohammed VI, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, SalaheddineMezouar, a informé, vendredi dernier, le secrétaire général de la Ligue des Etats arabes, Nabil Al Arabi, de la décision du Royaume du Maroc de céder son droit d'organiser une session ordinaire du Sommet arabe », a précisé le communiqué. Et d’ajouter que cette décision a été pri- se « conformément aux dispositions de la Charte de la Ligue des Etats arabes et sur la base des consultations entreprises avec plusieurs Etats arabes frères et ce, suite à une réflexion consciente, responsable et engagée en faveur de l'efficacité de l'action arabe commune et la nécessité de préserver sa crédibilité ». Un monde arabe divisé, mais aussi une Ligue arabe qui divise. Cette réalité, elle se manifeste à l'occasion de chaque crise arabe et Dieu sait qu’elles sont nombreu- ses. Elle devrait se vérifier à nouveau aujourd’hui à la veille de cette 27ème édition du sommet. Les clivages dépassent même au sein de chaque zone de l’aire de cet ensemble politique. Ils remontent quasiment à la créa- tion de cette organisation et ont perduré plus ou moins en sourdine. Si bien qu'on n'entend presque pas la voix de tous ceux, d’Afrique ou d’Asie, pour qui le monde arabe uni constitue tout de même l'une des plus parfai- tes illustrations de solidarité et de coopération entre les Etats qui nous aient été léguées par l'Histoire. Une situation désespérante La situation de la ligue arabe est grave. Comment éviter qu'elle soit désespérée ? Ouverte à tous les vents du monde, elle n'a pas su se défendre de la tempête po- litique, économique et financière, protéger les produc- tions de ses membres, leur savoir-faire, la prospérité et les valeurs culturelles et sociales de ses peuples. Elle est restée assise sur l'idée que rien ne pouvait lui arriver, et la voilà qui gère en se lamentant des situations de crise. Autant dire que les citoyens arabes ressentent l'amer- tume des peuples trahis. Faute d'idéal, de courage et pour tout dire de grands leaders qui sauraient entraîner les consciences, la Li- gue arabe s'en remet aux sommets annuels de ses chefs d'Etat, aux conclaves de ses ministres, à un quelconque marathon qui n'est qu'un marchandage, à des Commis- sions qui, en petits comités, se perdent dans les détails, et à un secrétariat général qui, à tout temps, se conten- tait de réciter les communiqués. Le Maroc fidèle à ses principes de défendre la cause des pays arabes et des Pa- lestiniens en particulier, s’interdit d’organiser un som- met voué à l’échec de par les divergences de certains membres et l’absence d’autres tels la Syrie, le Yémen, la Lybie ou encore le Liban. Depuis des années, ceux qui dirigent les pays arabes ne cessent de se rencontrer dans les grandes capitales, de dîner et de discourir, d'affirmer lors de belles confé- rences de presse communes qu'ils viennent enfin d'ac- complir les pas décisifs pour résoudre la crise, comme s'il leur fallait justifier leurs notes de frais, mais, s'en retournant chez eux, ils constatent effarés que rien n'est réglé, que tout reste en l'état, que leurs décisives dé- cisions n'étaient que de la poudre de placebo, et qu'en définitive il leur faut organiser un nouveau sommet de la dernière chance. Et c'est ainsi que, plus ils grimpent vers leurs petits sommets, plus le monde arabe dévale. Où va la Ligue des Etats arabes ? Racontera-t-on plus tard à nos petits-enfants l’amère agonie de cette organi- sation victime de l'inertie de ses dirigeants, lesquels, au moment où frappe la grande crise, choisissent de se réu- nir une nouvelle fois pour constater, solennels et dépi- tés, leur désunion commune ? Son destin est-il en train de basculer ? Ses fondateurs voulaient en faire un outil pour lutter contre l’occupant et promouvoir l’indépen- dance. Soixante-dix ans plus tard, elle ne connaît que la guerre, la discorde et ne subit que la crise. Unir les peuples Mais combien de temps cette côte plus ou moins mal taillée durera-t-elle ? Tous les problèmes concer- nant le fonctionnement, l'unité, et les perspectives po- litiques du monde arabe seront-ils réglés pour autant ? Assurément pas. Alors se dirige-t-on vers un simple sursis ? Le bel idéal imaginé par des pays libres de constituer entre eux un vaste territoire de paix et de prospérité, cet idéal s'est épuisé, faute de solidarité effective, faute de démocratie, faute sans doute de pédagogie suffisante pour convaincre pleinement les peuples, faute aujourd'hui de grands hommes - autant le dire : faute d'une véritable volonté politique. Va-t-on, au contraire, s'étonner de la capacité de ces mêmes pays arabes à surmonter les périls, à dé- passer les égoïsmes, et à renouer avec cette ambition qui habitait autrefois une poignée d'hommes, imagi- nant une maison solidement commune pour abriter leurs destins ? Au sortir de la crise, la Ligue Arabe doit surmonter ses blocages. Existe-t-il d'autre choix que de s'engager sur la voie de l'union politique ? Sur cette crise, la ligue arabe devra rebâtir un pro- jet, forger une volonté politique, se rapprocher de ses peuples. … Tout faire pour qu'on en finisse avec ces crises à répétition, ces fausses espérances, ces répits trop éphémères. Sortir une bonne fois pour toute du cycle mortifère de manque de volonté lors des débats et des prises de décisions quant aux maux de toute la région, en finir avec les rechutes à répétition qui enfièvrent les rapports entre ses composantes, retrouver enfin la stabilité politique et la paix dans les pays membres ! Tous conviennent que l'enjeu est vital, qu'il faut y sacrifier une part de ses propres intérêts, et pourquoi pas, rejeter quelques dogmes qu'on espérait intangi- bles. Il y faut plus de conviction et d'audace : simpli- fier les institutions, rapprocher les peuples, réaliser la complémentarité économique, imaginer de grands chantiers, renouveler des élites intellectuelles qui comprennent et portent enfin la conscience des peu- ples au nom de l'impérieuse nécessité de renfoncer les ambitions… C'est au prix de telles avancées que la Ligue et ses membres éviteront la catastrophe.
  • 4. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 4 p oliti q ue *Ecrivain Quand les clivages s’effacent c’est l’identité qui s’impose O n assiste depuis l’échec de l’alternance à un brouillage des pistes et des lignes politiques. On ne sait plus qui est progressiste, qui ne l’est pas, ce qu’on sait, c’est que tout le monde est libéral. Mais en quoi ? Car le libéralisme au Maroc n’a pas été défini par les théoriciens de la science politique. En France, le libé- ralisme du 19e siècle regroupait l’héritage du Siècles des Lumières et ceux qui se battaient contre la toute-puissance de la monarchie française. Puis, ces théoriciens étaient passés à la concurrence, au libre échange et s’opposèrent aux privilégiés, aux conservateurs et aux rentes des situa- tions. Il y a cette dose chez les progressistes marocains, les réformateurs, mais maquillée en Droits de l’Homme, en « citoyenneté ». Mais voilà que si l’analyste peut se perdre pour classer les partis politiques, parallèlement la culture démocratique est en mouvement dans la « presse », le droit à la liberté de parole. Il faut se mettre à l’évidence et mesu- rer d’où nous sommes partis dès 1956 – 1958 – 1970, en termes de partis politiques. Un intrus : le peuple et sa jeunesse Le Mouvement populaire était exclusivement identi- taire. Le parti de l’Istiqlal, le fut aussi avec son identité historique confectionnée par ses vieux compagnons de 1934-1936 et du manifeste de l’Istiqlal. L’UNFP s’est dé- finie comme un parti d’avant-garde progressiste, mais en fait, elle est identifiée comme le creuset de la petite bour- geoisie qui est allée charrier les instituteurs et les hauts fonctionnaires. On a vu ce que l’USFP pouvait faire quand elle fut au pouvoir, au profit des identitaires par étiquettes ou conviction ou alliance du même vivier. Là comme ailleurs dans l’Istiqlal, c’est l’esprit des fa- milles politiques qui a prévalu et l’on n’a entendu, ni vu, une politique idéologique sur le marché, l’emploi, la sécu- rité sociale. Cette fracture de vision sociétale ne pouvait plus les définir comme des organisations engagées pro- gressistes. Depuis, un autre intrus est entré en jeu : identi- fiable il s’appelle le peuple, la jeunesse et leurs structures de liaison horizontales. Est né alors un clivage peuple- élites-acteurs identitaires en lieu et place du clivage gau- che-droite. D’aucuns peuvent y voir du populisme mais l’identité, s’étant substituée à l’idéologie, ce populisme est revendiqué. L’identité terrienne c’est la géographie, le lieu où l’on habite. Il faut penser qu’en 2016, il y a de très fortes chan- ces que l’identité territoriale joue à plein. Aussi assiste- t-on à un retrait des intellectuels Amazigh qui ont fait le bonheur de l’USFP et du PPS, se repliant alors sur les asso- ciations culturelles civiles en quête des voies plus sociales, plus saines, et plus sereines. Le basculement vers l’iden- titaire ira en s’accentuant au fer et à mesure que la région avancée prendra corps, consistance, et présentera des inté- rêts économiques du partage des actions, des responsabi- lités, des solidarités qui s’expriment par l’attachement au principe de la redistribution. Il est écrit dans les mouvements de la société des jeu- nes du Maroc, et dans la conscience, que la création ne peut se faire que quand le mérite est justifié et que le profit s’accompagne de l’esprit du risque et non celui des rentes. Cette logique se pose aux partis politiques consommateurs qui n’aspirent qu’a gouverner pour être, couverts auprès d’un peuple qui leur reproche la « Marche du crabe ». Les Marocains sentent qu’ils vivent dans une sociale- démo- cratie économique où il est nécessaire d’identifier ses pro- grammes. Ce n’est pas simple : pourquoi, les Marocains se sont lassés des partis écrans qui croient que tout dépend deux. Le Maroc lentement revient a sa première identité sociale : la communauté, le territoire qui sont ses valeurs fondamentales. Les partis politiques tout seuls, ne peuvent rien faire. Territoires et identité Comment cette transformation s’est-elle opérée en si peu de temps ? Une nouvelle classe moyenne active iden- titaire est en pleine composition. Elle est composée de la masse des Soussis du Sud, des acteurs du Rif, et des entre- preneurs marocains qui mouillent leur chemise. En tirant vers le haut, cette classe moyenne des territoires bouscule et rejette progressivement à la périphérie les partis tradi- tionnels conservateurs, consommateurs qui s’étaient ac- crochés entre 1998 et 2011 au pouvoir pour se refaire, se renforcer, mais en demeurant entre soi et pour soi. Les choses ont brusquement changé. Les territoires ont fait remonter l’identité. Aussi parlerons-nous du PAM cette-fois chevauché par un « identitaire » qui prend des risques en politique et la politique demande du courage. Deux identités vont s’opposer dans un duel titanesque : l’identité religieuse et l’identité « authenticité et moder- nité ». C’est une habileté et une ruse de l’histoire de fai- re concourir et laisser face à face l’identité religieuse et l’identité territoriale à moins que ne sont une ruse de notre culture politique. A moins de revenir à Shakespire : « Ce qui peut être évité, il faut l’embrasser ». Mais pas de baiser de Judas. Par Lahcen BROUKSY*
  • 5. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 5P O L I T I Q U E Alerte Israël tente d’annexer de facto la Cisjordanie P rofitant que la communauté internationale est très occupée par la lutte contre Daech et le ter- rorisme jihadiste, Israël tente d’annexer de facto la Cisjordanie par l’amplification des colonisations. Cette politique touche également Jérusalem-Est dans le but de rendre à long terme impossible la solution à deux Etats israélien et palestinien vivant côte à côte. La pour- suite de la colonisation par Israël est d’ailleurs la cause principale de l’échec des négociations entre Israéliens et Palestiniens sous l’égide des Etats-Unis fin Août 2014. Valeur aujourd’hui, 400.000 israéliens vivent en Cisjorda- nie pour une population palestinienne de 2,5 millions de personnes. Sur le plan économique, les colons israéliens exploitent des terres et produisent des vins, du halva, de l’huile d’olive et des cosmétiques. Mille usines israélien- nes sont installées en Cisjordanie et profitent de plusieurs aides spécifiques concernant le foncier, le volet fiscal et l’accès à l’eau. Elle exportent leur produits sous le label « Made in Israël ». L’Union européenne en Novembre 2015 a exigé que l’étiquette collée sur ces produits porte une mention spéciale spécifiant leur origine. Cette décision de l’Union européenne a créé un tollé en Israël ou l’entourage de Netannyahou l’a qualifié « d’antisémite ». Les Etats- Unis n’ont pas pris une décision comparable. Au contraire, la Chambre des Représentants a voté une loi considérant que les produits venant des colonies israéliennes en Cisjor- danie sont des produits « Made in Israël ». Le Sénat n’a pas encore voté cette loi. Enfin sur le plan politique, les colons israéliens installés en Cisjordanie constituent un groupe de pression puissant tant au niveau du gouvernement que de la Knesset. Cette politique du gouvernement de Netannyahou, composé de la droite et de l’extrême-droite, est extrême- ment dangereuse et débouche sur une impasse. C’est ainsi que l’année 2015 a connu presque une troisième Intifada, tant les Palestiniens et surtout les jeunes sont exaspérés par l’occupation, et n’envisagent aucun avenir pour eux. Aussi, il est extrêmement urgent que la communauté inter- nationale se mobilise pour sauver la solution à deux Etats. C’est d’ailleurs la seule solution, car la deuxième qui serait la création d’un Etat fédéral israélo-palestinien n’est pas viable, et n’est pas d’ailleurs dans l’intérêt d’Israël du fait du critère démographique. Aucun résultat concret Pour amener Israël à des négociations sérieuses avec les Palestiniens, il faut une pression très forte de la com- munauté internationale. Malheureusement, l’ONU tout au long du conflit israélo-palestinien qui dure depuis d’un de- mi-siècle s’est montré impuissante. Les nombreuses réso- lutions du Conseil de Sécurité n’ont pas connu d’applica- tion, et aucune sanction n’a été prise contre Israël. L’autre acteur désigné pour solutionner le conflit le Quartet, com- posé des Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU, n’a pratiquement obtenu aucun résultat concret. Seuls les Etats-Unis du fait de leur aide militaire et financière ont les moyens de faire pression sur Israël. Mal- heureusement, le Président Obama qui au début de son mandat avait voulu résoudre le conflit, s’est trouvé face à deux obstacles insurmon- tables : le puissant Lobby pro-israélien à Washington et le Congrès américain lar- gement favorable à Israël. Or toute diminution d’aide américaine à Israël doit passer par le Congrès qui ne l’acceptera aucunement. Preuve de la toute influence d’Israël sur les Etats-Unis, est la visite au Congrès américain de Netannyahou en Mars 2015 sans l’accord de la Maison Blanche pour s’opposer à l’Accord sur le nucléaire iranien. En plus, le Président Obama termine en 2016 son deuxième mandat, et il parait difficile qu’il prenne une initiative significative sur le problème israélo-palestinien. Tenant compte de ces événements, l’Europe et surtout la France doit prendre la relève pour renouer les négocia- tions entre Israéliens et Palestiniens et sauver la solution à deux Etats. L’ancien ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius avait lancé l’idée d’un Sommet décisif sur le conflit israélo-palestinien, avec la menace d’une reconnaissance par la France de l’Etat pales- tinien s’il n’y a pas de résultats concrets dans une durée de deux ans. Il serait utile que le nouveau ministre Jean-Marc Ayrault qui était favorable à la reconnaissance de l’Etat de Palestine, reprenne énergiquement cette orientation en s’entourant des cinq membres permanents du Conseil de Sécurité, des grands pays de l’Union européenne, de l’Afrique, de l’Asie, et des pays Arabes. Des sources jour- nalistiques ont même annoncé la désignation par l’Elysée de Mr Pierre Vimont en tant qu’Envoyé spécial pour le conflit israélo-palestinien. En déplacement à l’étranger, Netannyahou a qualifié la proposition française de « bizarre », et Merkel la Chance- lière allemande a déclaré « Le temps n’est pas sans doute aux grandes avancées sur le conflit israélo-palestinien ». Aussi, faut-il agir très vite et très énergiquement vis-à-vis d’Israël pour l’amener à la table des négociations. Israël prend prétexte de la division des Palestiniens entre Fatah et Hamas pour maintenir une position intransigeante. Il est certain que si Mahmoud Abbas obtient des concessions sérieuses de la part d’Israël pour la constitution d’un Etat palestinien viable, il peut soit convaincre le Hamas de faire partie de l’accord, soit provoquer un référendum de tous les Palestiniens sur les résultats obtenus de la part d’Is- raël. Par Jawad KERDOUDI (*) (*) Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales) La politique du gouvernement de Netannyahou, composé de la droite et de l’extrême-droite, est extrêmement dangereuse et débouche sur une impasse. C’est ainsi que l’année 2015 a connu presque une troisième Intifada, tant les Palestiniens et surtout les jeunes sont exaspérés par l’occupation, et n’envisagent aucun avenir pour eux.
  • 6. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 6 P O L I T I Q U E Arrogance C’est normal que vous agissez de la sorte ; on vous a habitué dans Israël à occuper des territoires qui ne vous appartiennent pas, à occuper les maisons des autres, alors vous pensez que tout le monde doit être à votre service et qu’en plus on doit s’excuser de ne pas vous supporter. S amedi dernier, j’étais au salon du livre de Bruxel- les. Il pleuvait. La ville était comme d’habitude en travaux. Vers 22h, mon attaché de presse com- manda un taxi pour rentrer à l’hôtel. Une fois dans le taxi sur la banquette arrière, arrive un homme, mince, pressé, décidé, ouvre la portière de devant et s’installe comme s’il était chez lui. Pas un mot. Ni bonsoir ni salut. Il s’adressa au chauffeur, un Marocain, et lui donna l’ordre de l’emme- ner à l’hôtel Plaza. Mon ami et moi étions sidérés, choqués. Tant de dé- sinvolture et d’impolitesse ne pouvaient pas ne pas être relevées. Mon ami lui dit en français « vous auriez pu nous demander notre avis, ce taxi nous l’avons commandé et nous l’avons attendu un quart d’heure sous la pluie». Il répond en anglais « je ne comprends pas le français ». Il lui explique dans la langue qu’il comprend notre étonnement. Il ne s’excuse pas et dit que de toute façon «le taxi va au même endroit, alors où est le problème ? ». Je lui pose la question de savoir d’où il vient. Il me dit «je suis d’Israël». Je ne dis rien. Silence durant tout le trajet. Arrivé à l’hôtel, il nous dit ne pas comprendre pourquoi on n’a pas voulu de lui, sous entendu, «je suis juif, donc victime d’exclusion». Là, j’interviens et lui dis sur un ton calme mais ferme : «C’est normal que vous agissez de la sorte ; on vous a habitué dans votre pays à occuper des territoires qui ne vous appar- tiennent pas, à occuper les maisons des autres, alors vous pensez que tout le monde doit être à votre service et qu’en plus on doit s’excuser de ne pas vous supporter». Là, il baisse la tête et me dit en anglais «je ne comprends pas le français». Il s’en va comme il était arrivé. Le chauffeur me félicite pour ma réaction : «J’aurais dû lui demander de descendre de ma voiture, mais à partir du moment où j’ai appris qu’il était israélien, j’étais sûr qu’il me prendrait pour un antisémite». Le lendemain j’ai repensé à cet incident et me suis rap- pelé l’arrogance d’Israël, son impunité, sa politique colo- niale et agressive, l’apartheid qui est en train de s’installer dans les territoires occupés, le fait de mettre l’étiquette «Israël» sur des produits issus des territoires palestiniens et le refus catégorique d’entamer des négociations sérieu- ses en vue de la paix pour les deux peuples avec chacun son Etat et ses frontières. Me revint à l’esprit que ce man- que d’éducation est en fait une «éducation». C’est ainsi que se conduit le colonisateur, l’occupant. Ensuite j’ai repensé à la thèse de plus en plus affirmée par des intellectuels et même des hommes politiques en France qui consiste à faire passer la critique de l’Etat d’Israël, la critique du sio- nisme pour de l’antisémitisme. Une façon assez efficace pour faire taire tout le monde. Le premier Manuel Valls l’a dit et répété plusieurs fois «être antisioniste, c’est être antisémite». Même sous la Coupole, le jour de la réception à l’Académie française d’Alain Finkielkraut, celui-ci rap- pela dans son discours cette thèse, laquelle fut reprise par Pierre Nora qui le recevait dans cette illustre institution. Alors un Israélien qui s’impose dans un taxi un soir d’hiver à Bruxelles ce n’est pas grand chose, c’est juste du mépris mis en musique par un Etat qui se considère au-dessus des lois, au-dessus des résolutions des Nations Unies qu’il n’a jamais daigné respecter. (*) Ecrivain littéraire, (le 360, 15 février 2016 ) Par Tahar Ben Jelloun*
  • 7. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 7A C T U A L I T E Organisation judiciaire du Royaume Le projet de réforme en marche L e Conseil de gouvernement, réuni jeudi dernier à Rabat, sous la présidence du Chef du gouverne- ment, Abdelilah Benkirane, a adopté le projet de loi N 38-15 relatif à l'organisation judiciaire du Royaume. Présenté par le ministre de la Justice et des libertés, ce tex- te vise la révision de l'organisation judiciaire selon de nou- velles bases pour surmonter les difficultés de la situation actuelle et réunir les conditions de l'efficience judiciaire à tous les degrés de juridictions et au niveau de tous les corps de justice à même de consolider la confiance et la crédibilité en une justice efficace et équitable en tant que rempart de l'Etat de droit, pilier de la sécurité judiciaire et de la bonne gouvernance et vecteur de développement. Le projet définit les composantes de l'organisation judi- ciaire et les règles relatives à l'organisation juridictionnelle et détermine leurs degrés, catégories, compétences et leur mode de gestion administrative, ainsi que les droits des justiciables et les principes généraux de fonctionnement de la justice, a indiqué le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi qui donnait lecture à un communiqué lors d'un point de presse à l'issue du conseil du gouvernement. Au niveau de la forme, le texte se veut un projet de loi moderne de l'organisation judiciaire et non une simple ré- vision des dispositions du Dahir portant loi n 1-74-338 du 15 juillet 1974 fixant l'organisation judiciaire du Royaume tel qu'il a été modifié et complété, dans la mesure où il intègre en son sein l'ensemble des dispositions relatives à l'organisation de la justice de proximité, des tribunaux de première instance et administratifs, des cours d'appel administratives, des tribunaux de commerce de première instance, des cours d'appel de commerce et de la cour de cassation, au lieu de les laisser éparpillées dans des textes spéciaux. Le projet détaille avec plus de précision les dispositions de chacune des composantes de l'organisation judiciaire et définit les missions au sein des tribunaux. Au niveau du fond, le projet consacre le principe de l'indépendance de l'autorité judiciaire par rapport aux pouvoirs législatif et exécutif, confère la gestion administrative des tribunaux au ministère de la justice et associe les métiers de justice aux commissions en charge de recherche et d'étude des dif- ficultés de fonctionnement des tribunaux et des moyens de les résoudre. Le texte prévoit aussi que l'organisation judiciaire est fondée sur les principes de l'unité de la justice avec au sommet la cour de cassation, et la justice spécialisée afin de prendre en considération la spécialité des magistrats au moment de leurs affectations aux tribunaux et sections spécialisées. Le projet de loi insiste également sur la nécessité de déterminer la carte judiciaire sur la base d'une approche rationnelle visant la proximité des justiciables, la facilita- tion d'accès à la justice, l'efficacité de l'administration judi- ciaire et la prise en considération du nombre des affaires et des données géographiques, démographiques et sociales. Le projet énumère les droits des justiciables, notamment les droits d'ester en justice, à l'assistance judiciaire et au dédommagement en cas d'erreur judiciaire, insistant sur l'exécution des dispositions et des procédures auprès des tribunaux de manière à garantir un procès équitable du- rant toutes les étapes du procès ainsi que sur le respect des droits de la défense et le prononcé du jugement dans un délai raisonnable. Règles de fonctionnement Il prévoit également de faciliter l'accès à l'information juridique et judiciaire, de permettre aux justiciables de sui- vre leurs procédures à distance, en total respect des don- nées personnelles des individus, et de communiquer avec les justiciables dans un langage facile. Concernant les règles de fonctionnement des instances judiciaires, le texte insiste sur le fonctionnement régulier des tribunaux de manière à assurer la continuité des servi- ces et la tenue des audiences, en faisant de l'arabe la langue de plaidoyer devant les tribunaux et de formulation des ju- gements, tout en tenant compte des dispositions constitu- tionnelles relatives à la mise en œuvre du caractère officiel de l'amazigh. Le projet de loi relève aussi l'obligation de justifier les jugements, lesquels ne doivent être prononcés qu'après leur rédaction complète, outre l'adoption par les tribunaux de l'administration électronique dans les procé- dures judiciaires et l'obligation de consigner l'avis du juge divergeant dans le compte rendu pour y revenir si la res- ponsabilité du magistrat est évoquée dans le cas d'erreur judiciaire. En ce qui concerne l'organisation interne des tribunaux, le texte élargit le rôle de l'Assemblée générale du tribunal, apportant un certain nombre de nouveautés dans le cadre de la gestion administrative des tribunaux, notamment l'unification des greffes au niveau du tribunal, la création du poste de Secrétaire général du tribunal chargé de la ges- tion administrative de la juridiction avec la mise en place d'un mécanisme de coordination général au niveau du tri- bunal. Pour ce qui est des composantes des tribunaux, le pro- jet de loi supprime les chambres d'appel au sein des tri- bunaux de première instance, avec la possibilité de créer par décret, après consultation du Conseil supérieur de l'autorité judiciaire, de sections spécialisées en matiè- re des justices commerciale et administrative, tout en élargissant le principe de juge unique dans le domaine de la famille pour inclure notamment les affaires de di- vorce par consentement mutuel, la pension alimentaire et l'indemnité pour la garde des enfants. Le texte élargit également les champs d'action de la justice collégiale au sein des tribunaux de première instance en y incluant les affaires correctionnelles. Par ailleurs, le texte place la Cour de cassation au sommet de l'ordre judiciaire du Royaume, ayant pour mission de contrôler la bonne ap- plication de la loi et d'unifier la jurisprudence. M. El Khalfi a indiqué que le Conseil de gouverne- ment a, à cette occasion, félicité le ministre de la Justice et des libertés pour le succès de ce processus et l'adop- tion par le Parlement des deux lois organiques relatives au Conseil supérieur de l'autorité judiciaire et au statut de la magistrature, notant que ce processus inaugure une nouvelle phase de la réforme du système judiciaire.
  • 8. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 8 E C O N O M I E Forum d’affaires de Casablanca La finance participative, des opportunités à saisir A l’écoute des besoins des opérateurs économiques marocains, la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD) se présente comme le partenaire idéal tant sur les sujets de finance alternative, de mobilisation de ressource financière que d’accompagnement stratégique. Le Forum d’affaires de Casablanca, organisé le lundi 22 février 2016 par l’ICD, a été un moment de partage, de réflexion et de discussion autour d’opportunités d’affaires. L a Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé (ICD), filiale du Groupe Banque Islamique de Développement (BID) a organisé un Forum d’affaires à Casablanca, le lundi 22 février 2016 avec pour objectif d’établir un dialogue stratégique avec les acteurs du secteur public et du secteur privé. Le clou de la rencontre a été la présentation du rôle de cette institution ainsi que les opportunités d’accompagne- ment de financement et d’investissement offertes par cette Institution. La rencontre s’est déroulée autour de trois principaux thèmes à savoir : une présentation institutionnelle de ICD ; les réalisations et les projets de ICD dans le secteur des d’infrastructures ICD et un partenaire-clé pour le dévelop- pement des entreprises. A travers ces trois piliers, ICD a présenté les solutions offertes à l’ensemble de ses parte- naires. Il s’agit de mettre en lumière, au regard des textes loi relatifs à la finance participative récemment adoptés au Maroc, la philosophie, l’engagement et le savoir-faire de ICD dans le cadre d’un partenariat équilibré, en conformi- té avec les fondements de cette finance éthique. La confé- rence, axée sur le Dialogue Stratégique avec les principaux opérateurs économiques marocains, visait à mettre en re- lief les opportunités de financement offerts par l’ICD afin d’appuyer le secteur privé national. Ce Forum stratégique a été marquée par la présence ex- ceptionnelle du PDG de ICD ainsi que la participation de dirigeants du Groupe de la BID et de ICD, de personnalités issues du monde économique et de plusieurs opérateurs, nationaux et internationaux, parmi les plus actifs dans leurs secteurs d’activités sans oublier les représentants des acteurs des Partenariats Publics Privés (PPP), opérateurs publics et privés. Le Forum de Casablanca est venu à point nommé puisqu’il coïncide avec l’entrée en vigueur de la loi régle- mentant la finance participative ainsi que la loi régissant les activités de Partenariats Publics-Privés (PPP). Pour comprendre la portée de cette conférence, il convient de souligner l’importance de l’ICDE dans le contexte écono- mique national. En effet, deux projets pivots clés sont le socle de la stratégique de développement de ICD dans le Royaume Chérifien. Institution Multilatérale de Développement, la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé s’est engagée, depuis sa création, dans la promotion du secteur privé dans tous ses pays membres. Elle poursuit des actions structurantes visant à assister les institutions engagées dans le développement économique et social de leur pays. Dans ce contexte, l’entrée en vigueur de la loi re- lative à la finance participative va permettre d’étendre l’accès aux services financiers à une partie importante de la population marocaine qui ne possède pas de comp- te bancaire. D’ailleurs, de nombreux sondages ont montré un in- térêt significatif de la part de la population marocaine pour les services de la finance participative, et particu- lièrement dans sa dimension éthique et son inclusion fi- nancière. Consciente des enjeux et des opportunités pré- sentés par ce modèle de finance alternative au Maroc, la Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé a souhaité organiser une rencontre avec l’ensem- ble des opérateurs économiques marocains. L’autre objectif de la rencontre a été de présenter les opportunités d’accompagnement, de financement et d’investissement offertes par cette Institution Multila- térale de Développement. A travers cet étroit dialogue, ICD compte accompagner les acteurs économiques lo- caux, en les encourageant à tirer profit de financement offerts par ICD en termes de mobilisation de ressources financières et également dans le cadre de la création des infrastructures nécessaires au développement de la fi- nance participative. Le Forum d’affaires s’est présenté ainsi comme un lieu d’échange, de sensibilisation et d’information. A l’écoute des besoins des opérateurs économiques ma- rocains, ICD se présente comme le partenaire idéal tant sur les sujets de finance alternative, de mobilisation de ressource financière que d’accompagnement stratégi- que. Le Forum d’affaires est un moment de partage, de réflexion et de discussion autour d’opportunités d’af- faires. A cet effet, il aspire à être le lieu, par excellence, de mise en exergue d’opportunités efficientes de parte- nariats institutionnels prometteurs. Par Moumen BOUKJOUD Dans le cadre de la promotion de la finance participa- tive, ICD a soutenu la 7eme édition du Forum Africain de la Finance Islamique, organisé du 24-25 Février 2016 à Casablanca. Dans le cadre de son mandat de dévelop- pement, ICD organisera prochainement la 9eme rencon- tre des Sherpas du Club des Institutions Internationales de Développement (IDFC) au bureau régional de la BID au Maroc (Rabat). ICD est un Club d’Institutions de Développement qui collabore pour faire face aux défis mondiaux. Les membres unissent leurs forces (capaci- tés de financement, l'expérience locale et internationale, connaissance des marchés et savoir-faire), pour com- pléter les besoins et les objectifs de chacun. Les mem- bres représentatifs de chaque institution membre de ce club sont appelés « Sherpas ». En 2005, ICD est devenu membre de IDFC lui permettant d’établir des partena- riats stratégiques pour le développement du secteur privé et la promotion de la finance islamique dans le monde. La Société Islamique pour le Développement du Secteur Privé agit dans de nombreux pays membres à travers le monde. Le Maroc est devenu membre de l’ICD en Mars 2011. Conçue par la volonté d’encourager et promouvoir le développement du secteur privé sur les bases de la finance participative, ICD est un acteur reconnu dans ce domaine. Elle repose son action sur quatre piliers : promouvoir le développement du secteur privé dans les pays membres ; augmenter l’accès aux services finan- ciers ; mobiliser les ressources financières et promouvoir l'entrepreneuriat et encourager les investissements entre pays membres. Enfin, l’engagement de l’ICD s’inscrit dans la durée, en complément avec la mission du Groupe Banque Islamique de Développement. ICD,desactionsmultidimensionnelles M. Khaled AL ABOODI, Président Directeur Général de l'ICD.
  • 9. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 9A F R I Q U E 1er Forum africain des sciences et des technologies pour le développement Le Maroc expose ses atouts à Dakar Burundi-Crise Nigeria-Santé Tchad-Manifestation AFRICACEOFORUM2016, lerendez-vousd’Abidjan Notre continent Le 7 février dernier, c’était le 30ème anniversaire de la disparition de Cheikh Anta Diop, ce grand historien sénégalais. L’illustre disparu faisait partie de la génération des intellectuels noirs de la Seconde Guerre mondiale. Ses œuvres sur l’origine des Africains continuent d’alimenter les livres d’histoire sur la genèse du continent noir. Ce scientifique, hors paire africain, a démontré par A+B que l’Afrique a une histoire contrairement aux documents coloniaux, lesquels ont dénaturé et perverti l’origine de l’homme Noir, jusqu’à nier son origine. La même culture de la négation continue aujourd’hui. Preuve de ce déni de l’histoire : Cheikh Anta Diop et ses œuvres sont oubliés dans les programmes d’enseignement scolaire et universitaire. Pire, même l’université de Dakar qui porte son nom, le travail de Cheikh Anta Diop est absent. Parce que les politiciens, naguère du Sénégal, avec la complicité de l’Hexagone, ont simplement cherché à enterrer les œuvres de ce grand scientifique. Auteur du célèbre ouvrage « Nations nègres et culture », Cheikh Anta Diop était à la fois historien, anthropologue mais aussi homme de sciences. Mieux, grâce à ses travaux de recherche pluridisciplinaires, il a restitué à l’Afrique son histoire, rompant avec la vision coloniale selon laquelle les Africains étaient des peuples sans passé. Ses thèses sur l’africanité de l’Egypte pharaonique ont profondément bouleversé les mentalités. Comment donc les Africains ont pu oublier cette mémoire ? Pourtant, il suffit de se rappeler de son combat pour la restitution de la dignité africaine. Un combat qui a commencé par la découverte d’une déclaration attribuée au philosophe allemand Hegel qui disait que : « L’Afrique n’est pas une partie historique du monde ». La phrase avait profondément choqué le jeune Anta nourri de positivisme historique occidental selon lequel il n’y a pas de peuple sans histoire. Les peuples africains ne pouvaient faire exception à la règle. Il est temps que l’Afrique et ses Africains ressuscitent la mémoire de Cheikh Anta Diop. Le chercheur qui a prouvé que l’Egypte est d’origine africaine. Car le nom de Cheikh Anta Diop demeure associé à tout jamais à deux grandes idées qui ont révolutionné la pensée historique africaine au 20ème siècle à savoir : l’africanité de l’Egypte et les origines africaines de l’humanité et de la civilisation. Par Mamady Sidibé Cheikh Anta Diop, la mémoire oubliée L e Maroc a participé remarquablement au pre- mier Forum africain des sciences et des tech- nologies pour le développement, organisé du 22 au 24 février à Dakar au Sénégal. Initiée par le Groupe interacadémique pour le développement (GID) en collaboration avec l'Académie nationale des scien- ces et techniques du Sénégal (ANSTS), cette rencontre vise à engager la réflexion sur les questions de l'emploi en Afrique, la formation professionnelle et la relation entre les universités et les entreprises. Une délégation marocaine participe à ce forum, composée notamment du secrétaire perpétuel de l'Aca- démie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi Fihri, du chancelier de ladite académie et président de l'université Euromed de Fès, Mostapha Bousmina, en plus d'Albert Sasson, membre de l'académie précitée, et du directeur général de l'Ecole supérieure des indus- tries du textile et de l'habillement (ESITH), Abderrah- mane Farhate,. Le Maroc à travers l'Académie Hassan II des scien- ces et techniques est membre du GID, créé en 2007, et du Réseau des académies des sciences africaines (NA- SAC) présidé par M. Bousmina. Ce réseau qui com- prend 22 académies œuvre à la promotion de la science et la technologie au sein des pays africains. Dans des déclarations à la presse en marge du forum, des membres de la délégation marocaine ont souligné que le Royaume contribue activement, avec d'autres pays du bassin méditerranéen, à ce genre de rencontres consacrées à l'examen de sujets d'importance cruciale pour les pays africains notamment la protection du pa- trimoine culturel comme l'archéologie et les arts. Le thème choisi pour le forum de Dakar est d'une grande importance en ce sens que les questions qui seront traitées préoccupent tous les pays du continent comme c'est le cas du Maroc qui a lancé de nombreuses opérations dans l'optique de créer les emplois et résou- dre la problématique du chômage des jeunes en focali- sant l'intérêt sur la formation des techniciens dans des secteurs vitaux, à travers des partenariats solides entre les secteurs public et privé, a indiqué M. Sasson. Le Maroc a également mis en oeuvre une politique ambitieuse qui donne la priorité à la formation profes- sionnelle avec des objectifs bien définis, a affirmé M. Bousmina dans une déclaration similaire, rappelant que l'enseignement technique a été longtemps négligé par les pays africains ce qui a accentué le chômage et l'une des solutions préconisée consiste à renforcer la communication et le dialogue entre les entreprises et les universités. Ce forum vise justement à impliquer davantage les académiciens africains en vue de contribuer à la pro- motion de l'emploi et à former les ressources humaines capables d'accompagner le développement des diffé- rents secteurs d'activités économiques dont l'Afrique a besoin, a-t-il expliqué. Dans le cadre de ce forum, les membres de la dé- légation marocaine ont animé des séminaires et des ateliers sur la formation des jeunes en Afrique, en met- tant l'accent sur l'expérience marocaine en la matière et la nécessité de renforcer la coopération sud-sud qui constitue l'un des axes majeurs de la politique étrangère du Maroc, comme l'a souligné SM le Roi Mohammed VI à plusieurs reprises dans ses discours à l'occasion des tournées Royales en Afrique. La France a soumis à ses partenaires du Conseil de sécurité un projet de déclaration sur la crise au Burundi qui suggère d'envoyer sur place des policiers de l'ONU afin de tenter d'y ramener le calme. Par ailleurs, cinq dirigeants missionnés par l'Union Africaine (UA) sont aujourd’hui e demain au Burundi, afin de pro- mouvoir le dialogue entre les différents acteurs de la crise politique. Le président sud-africain Jacob Zuma sera accompagné du Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, du Sénégalais Mac- ky Sall, du Gabonais Ali Bongo et du Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn. Déployée en force, la police tchadienne a em- pêché mardi la tenue d'une manifestation anti- Deby organisée par l'opposition dans N'Djame- na, interdite par les autorités. Cette manifestation de l'opposition s'inscrit dans un contexte global de contestation du long pouvoir sans partage du président Idriss Deby Itno, en place depuis 26 ans, mais est distincte de celles des lycéens qui, dans plusieurs villes du pays, protestent contre le viol de la jeune Tchadienne Zouhoura par des fils de dignitaires. Une 4ème édition du forum international des décideurs et des financiers du secteur privé afri- cain est prévue à Abidjan, en côte d’Ivoire du 21 au 22 mars, indique un communiqué d’AFRICA CEO FORUM. Ce forum statuera sur la dynami- que de la croissance économique de l’Afrique et sur la promotion de la compétitivité de chaque Entreprise. Cette 4ème édition représente une plateforme exceptionnelle des rencontres entre dirigeants de grandes entreprises africaines de- puis sa création en 2012. Ce forum réunira 800 participants, dont 500 entrepreneurs venus de l’ensemble du continent, banquiers et financiers ainsi que des décideurs des entreprises publi- ques. Près de 6.500 enfants souffrant de grave malnutrition ont été enregistrés en 2015 dans les camps de déplacés ayant fui les violen- ces de Boko Haram dans le nord-est du Ni- geria. Plus de 2,6 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur domicile dans le nord-est du Nigeria à cause des violences du groupe islamiste Boko Haram, qui ont fait plus de 17.000 morts depuis 2009. Par ailleurs, l'ancien ministre nigérian de l'Intérieur Abba Moro a été interpellé dans le cadre de l'en- quête sur le concours de recrutement dans la fonction publique qui avait engendré des bousculades mortelles en 2014 et où plusieurs millions de dollars avaient disparu. Brèves
  • 10. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 10 I nternational Dialogue stratégique USA-Maroc Un cadre élargi de partenariat et de relations dynamiques L e Dialogue stratégique entre les Etats-Unis et le Maroc constitue un cadre qui permet aux deux pays d'avancer et d'élargir les champs de parte- nariats pour que les relations entre Washington et Rabat soient en permanence « dynamiques », a affirmé, jeudi à Washington, le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar. Dans une déclaration à la presse à l'issue de ses entretiens avec le Secrétaire d'Etat, John Kerry, M. Mezouar a indiqué que cette rencontre a été l'occasion de faire le point sur l'état des relations entre les deux pays et de mettre en avant la rencontre au sommet à la Maison Blanche entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président Barack Obama, à l'issue de laquelle une feuille de route avait été arrêtée avec des engagements pris des deux côtés. Dans ce sens, M. Mezouar a souligné que « nous nous sommes mis d'accord pour se retrouver début avril pro- chain » à Rabat pour la 4ème session du Dialogue stra- tégique, mettant en exergue la « confiance mutuelle » et « l'esprit positif » qui animent Rabat et Washington ainsi que la reconnaissance par les Etats-Unis du rôle joué par le Maroc en tant que « facteur stabilisateur dans la région ». Le ministre a, en outre, mis en avant l'appréciation amé- ricaine du rôle joué par le Royaume notamment dans le domaine de la déradicalisation, de la formation des imams, ainsi que son engagement en faveur du développement hu- main, de la sécurité alimentaire et de l'énergie. Il a également ajouté « tout ce que le Maroc est en train d'entreprendre est devenu un modèle à suivre dans la ré- gion, car il apporte des réponses concrètes à des problé- matiques concrètes ». La question de la COP22 prévue à Marrakech en novembre prochain a été également au menu des entretiens avec le responsable US, a poursuivi M. Mezouar, précisant que les Etats-Unis ont affirmé, par la voix de M. Kerry, leur engagement à oeuvrer pour la réussite de la mise en œuvre de l'accord de Paris et leur soutien au processus mené par le Maroc Enjeux . Il a déclaré que les deux parties ont insisté sur le fait que si la COP21 à Paris a été celle de la conclusion de l'accord, la COP22 à Marrakech doit être celle de la mise en œuvre effective non seulement de cet accord mais aus- si des projets ainsi que de la clarification de la question du financement aussi bien du Fonds vert que des autres mécanismes. Le ministre a évoqué l'initiative pilotée par les Etats-Unis et M. Kerry lui-même sur la protection des océans, dont le Maroc est signataire, ajoutant que M. Kerry a demandé à ce que le Royaume soit plus engagé dans ce projet. M. Mezouar a aussi affirmé avoir discuté avec M. Kerry de l'évolution du dossier du Sahara et des nouveaux programmes de développement mis en œuvre dans les pro- vinces du sud. « Nous avons souligné la nécessité de préserver l'esprit du dialogue, de la concertation et de la responsabilité, tout en insistant sur le fait que le Secrétaire Général des Na- tions Unies doit également assumer sa part de responsabi- lité et veiller à ce qu'il n'y ait pas de dérapage du processus » en cours, a dit M. Mezouar, mettant en relief le rôle joué par les Etats-Unis dans ce sens. M. Mezouar a, par ailleurs, indiqué que ses entretiens avec M. Kerry ont été également l'occasion de faire le point sur le dossier libyen et de saluer le rôle « extrêmement important » joué par le Maroc dans le dialogue politique et le rapprochement des points de vue entre les différentes factions, ce qui a permis de confirmer qu'il est possible par le dialogue de parvenir à des accords combien même difficiles. Les enjeux liés à la for- mation du nouveau gou- vernement libyen et l'im- portance que revêt le vote du parlement pour permet- tre au gouvernement re- connu internationalement de pouvoir se pencher sur l'avenir du pays ont été également passés en revue, a fait savoir le ministre, affirmant que la Libye est un challenge qu'il faut im- pérativement réussir car la stabilisation de l'ensemble de la sous-région et parti- culièrement du Sahel dé- pend de la stabilisation de ce pays, étant donné les connexions et les risques liés à cette stabilisation avec les avancées de Daech dans les villes de Syrte et de Misrata. « Nous nous sommes mis d'accord sur la nécessité impé- rative de faire en sorte que ce gouvernement soit approuvé par le parlement et que la sécurisation de Tripoli et tout le plan d'action qui suit pour la sécurisation de la Libye soit mis en œuvre avec l'engagement et le soutien de tous », a-t-il dit. Les entretiens avec M. Kerry ont porté aussi sur la situation dans le Sahel et les risques liés à la non application de l'accord sur le Mali, a précisé M. Mezouar, notant que les deux parties ont insisté sur la nécessité de la mise en œuvre dudit accord et de faire en sorte que la dynamique inhérente aux engagements qui ont été pris soit respectée. La question syrienne et les perspectives d'une solution politique a été également évoquée avec le Secrétaire d'Etat US, a poursuivi le ministre, qui a souligné l'importance de travailler avec "acharnement et patience" pour favoriser le dialogue et l'issue politique car, a-t-il expliqué, l'issue militaire a ses limites, soutenant que le Maroc continuera d'oeuvrer pour encourager les parties à avancer dans ce dialogue. M. Mezouar a, d'autre part, déclaré avoir évoqué avec la sous-secrétaire d'Etat chargée de l'Afrique, Linda Thomas- Greenfield, la situation dans le continent, ajoutant que la partie américaine a salué les efforts déployés par le Maroc qui demeure un « acteur important dans l'accompagnement des modèles gagnants » et un pays qui « a démontré sur le terrain sa capacité à apporter des réponses concrètes et à générer de la confiance et de l'espoir ». « Sur les trois chantiers que nous avons arrêtés en ma- tière de partenariat triangulaire aussi bien au niveau de la sécurité alimentaire, de l'électrification de l'Afrique que de la facilitation du commerce et de l'investissement, il y a une volonté réelle de continuer à avancer », s'est-il félicité, relevant que l'approbation du nouveau compact MCC dans le cadre de cette triangulation pour le Niger et le Bénin est un élément qui « démontre la confiance dans les actions menées par le Maroc et la capacité du Royaume à apporter cette valeur ajoutée indispensable qui donne de la confian- ce et des résultats ».
  • 11. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 11R E G I O N Par Driss AZIM Khenifra-Vie d’artiste Vibrants hommages au maestro Moha Oulhousseine Achibane La carrière artistique du défunt a débuté en 1950 au centre de Tighassaline (Province de Khénifra) où il a formé une troupe composée uniquement de seize hommes. Après ses premières réussites, Moha Oulhousseine a introduit des femmes dans le but d’orchestrer la chanson Amazigh avec une harmonie dans le cadre artistique d’Ahidous, dance propre de la tribu « Ichakirène ». L e maestro Moha Oulhousseine Achibane est dé- cédé à l’âge de 113 ans, le vendredi 19 février vers 05h30 du matin, dans son domicile sis au Douar Azrou N’Ait lahcen, cercle d’El Kebab (Province de Khénifra) après une longue maladie. Depuis sa nais- sance en 1916, Moha Oulhousseine aimait la chanson et la musique lors de son exercice du métier de berger et appris le coran dans un Msid du Douar. Après l’occupation de la région par le protectorat Fran- çais, Moha Oulhousseine fut engagé de force avec des jeunes de son âge dans l’armée française. Il a participé, au sein des rangs de l’armée coloniale contre l’offensive allemande durant la première guerre mondiale. Sur ce, Moha Oulhousseine a regagné le Maroc où il fut affecté au 23 eme Goum Marocain. Il a été par la suite chef Mokhazni à Settat, puis cavalier auprès du commandant militaire à Imilchil et à Boudnib. Moha Oulhousseine a été révoqué par l’armée française, après avoir refusé d’ouvrir le feu sur des marocains dans une mosquée à Casablanca. Il a regagné par la suite son Douar où il a participé à la ré- sistance marocaine luttant pour l’indépendance du Maroc, vu sa grande expérience pour le maniement des armes. Sa carrière artistique a débuté en 1950 au centre de Tighassaline (Province de Khénifra) où il a formé une troupe composée uniquement de seize hommes. Après ses premières réussites, Moha Oulhousseine a introduit des femmes dans le but d’orchestrer la chanson Amazigh avec une harmonie dans le cadre artistique d’Ahidous, dance propre de la tribu « Ichakirène ». Il fut considéré comme l’un des éminents interprètes de la chanson Amazigh au cœur du Moyen Atlas avec sa troupe composée de vingt et une personnes. Grace à sa florissante carrière artistique, Moha Oulhousseine à la tête de sa troupe, s’est distingué lors de l’organisation des différentes éditions du Festival des Arts Populaires de Marrakech et au Festival de Fès des musiques sacrées du monde, où il a su mettre en apothéose l’art d’Ahidous. Il s’est ainsi également produit au niveau international dont notamment aux Etats Unis où il fût sur- nommé Maestro par Ronald Reagan. Toujours à la tête de sa troupe, Moha Oulhousseine s’est produit par la suite en France, enAllemagne, en Italie, en Espagne, aux Pays Bas, en Algérie et en côte d’Ivoire. Moha Oulhousseine s’est marié trois fois. Sa première épouse nommée Rkia fut décédée. Sa deuxième femme nommée Rabha. Cette dernière l’a accompagné soutenu et encouragé durant sa carrière artistique. Sa troisième épou- se nommée Mamma. Parmi ses six fils, c’est Lhousseine qui a pris la relève, après que son père Moha Oulhousseine a décidé de se retirer volontairement de ses activités artis- tiques. Ce grand artiste est titulaire de plusieurs titres honori- fiques. Il fût décoré par SM Le Roi Mohammed VI à Tan- ger en 2002, à l’occasion des festivités commémorant la Fête du Trône, du Wissam AL Moukafaa AL Watania, en hommage aux loyaux services artistiques qu’il a rendu à son pays, tant au niveau national qu’international. Il fût inhumé vendredi 19 février après la prière d’AL ASR, au cimetière du Douar Azrou N’Ait Lahcen, en présence de personnalités venues de plusieurs villes du Royaume. Espérons que des recherches seront entamées, soit par l’IRCAM, soit par des ONG marocaines, pour mettre en valeur les paroles, les gestes et les symboles que Feu Moha Oulhousseine ACHIBANE utilisait lors de son vivant, à la tête de sa fameuse troupe. Ahidous, cet art typiquement Amazigh, au sein des tri- bus Zayans et plus particulièrement des Ichakirènes, pra- tiqué depuis des siècles. Son développement et sa mise en valeur revient principalement au grand artiste Moha Oulhousseine ACHIBANE, qui a su imposer les formes, les gestes et la symphonie de cette fameuse danse deve- nue, tant au niveau national, qu’international, un puissant symbole artistique du Moyen Atlas. Que le Tout-Puissant ait en Sa Sainte Miséricorde ce grand artiste de la culture Amazigh. Tu nous a quitté pour toujours, mais ton nom restera gravé à jamais dans nos mémoires.
  • 12. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 12 E V E N E M E N T Forum parlementaire Lemodèlemaroca Le ton de ces assises a été donné dès l’ouverture des travaux par un message riyal qui a mis en relief la démarche marocaine dans ce domaine. Que ce soit tout d’abord la deuxième Chambre du Parlement, qui a organisé cette rencontre, n’est pas sans intérêt. Son président Hakim Benchamach a relevé, à cet égard, qu’il convenait d’élargir le périmètre des débats parlementaires au-delà du champ d’attributions traditionnelles (législation, contrôle des politiques publiques,…) pour embrasser également des questions sociétales. Le message royal a tenu à cadrer la nature et la dimension de la conception marocaine de cette problématique. Il a mis l’accent sur plusieurs points : celui de l’acquis précieux que constitue le lancement d’une réflexion nationale sur un nouveau modèle social ; celui aussi du cadre offert par l’espace institutionnel et public à des débats et à des dynamiques traversant la société dans toutes ses composantes pluralistes ; enfin la plateforme que constitue la nouvelle Constitution de 2011, sans oublier les conventions internationales ratifiées par le Maroc. Il ne s’agit pas en l’espère d’un catalogue de vœux et de souhaits sans portée opératoire mais d’autre chose de plus normatif et plus contraignant. C’est un cadre institutionnel de référence qui été en effet L es participants au forum parlementaire sur la justice sociale, organisé deux jours durant à Ra- bat par la Chambre des conseillers, ont appelé, dans la Déclaration de Rabat, qui a sanctionné, samedi, les travaux de cette rencontre parlementaire internationale, à approfondir le débat sur l'édification du modèle marocain de justice sociale. La « Déclaration de Rabat pour la justice sociale », adoptée par les participants à ce forum placé sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI et dont lecture a été donnée par le Président de la Chambre des conseillers, Abdelhakim Benchamach, a souligné que des défis prio- ritaires doivent être relevés, ayant trait notamment à la consolidation des fondements de la solidarité sociale, ca- tégorielle, spatiale et environnementale et à la solidarité inter-générations, à travers notamment le renforcement des politiques et programmes sociaux basés sur l'approche des droits. Il s'agit également, poursuit le document, de parache- ver la définition des grandes lignes du modèle marocain prôné, dont les fruits de la croissance économique sont dis- tribuables, via des mécanismes fiscaux, un ciblage social et territorial adéquat et des politiques publiques à même de permettre aux catégories les plus vulnérables de profiter des potentialités et opportunités offertes afin de jouir réel- lement de leurs droits économiques, sociaux et culturels. Ces défis, qui concernent la garantie des conditions méthodologiques et institutionnelles indispensables à la transversalité des politiques intégrées ciblant des catégo- ries spéciales, notamment les enfants, les jeunes, les per- sonnes âgées et les personnes à besoin spécifiques, portent également sur l'élargissement de l'accès à l'offre nationale relative à la protection sociale, notamment le régime d'as- sistance médicale, le système national de retraites, la rec- tification des dysfonctionnements entachant le système national du travail décent, le renforcement des chances des jeunes et des femmes pour accéder au marché d'emploi, le renforcement des acquis nationaux dans le domaine du dialogue social à travers son institutionnalisation et l'inté- gration de la dimension territoriale et entrepreneuriale et des droits de l'homme et le renouvellement de son agenda et de ses thèmes principaux. La protection contre les effets sociaux des changements climatiques, dans le cadre des prérequis du développement durable, via une subvention publique adéquate, figure éga- lement parmi ces challenges que la Déclaration de Rabat a appelé à relever. La Déclaration de Rabat, qui affirme que la dignité, la solidarité, la justice, l'équité et l'égalité des chances et des droits ainsi que la non-discrimination doivent être les fondements du modèle marocain de justice sociale, préconise également une meilleure exploitation des mécanismes de la démocratie participative, du nou- veau régime de compétences des collectivités territoriales, de la force de proposition dont jouissent les institutions constitutionnelles consultatives et la société civile, de la programmation budgétaire basée sur le genre, des acquis cumulés par l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et d'autres programmes nationaux simi- laires, afin de parachever l'édification participative du mo- dèle marocain de justice sociale. Les participants ont également appelé l'exécutif à pré- senter un projet de résolution, en compagnie des partenai- res du Royaume et de ses amis, lors de la prochaine ses- sion du Conseil des droits de l'Homme relevant de l'ONU, lequel devra porter sur la justice sociale et les droits de l'homme. Ce projet de résolution, poursuit le document, doit intéresser les différentes conventions et déclaration y afférentes et s'inspirer des principes et priorités de notre modèle national et constituer, en conséquence, une valeur ajoutée dans le cadre de l'adoption d'une approche des droits de l'homme dans le domaine de la justice sociale. Les participants ont également invité la chambre des conseillers à poursuivre son initiative en procédant au lancement et à la gestion du débat sociétal multipartite et participatif, portant sur l'édification du modèle marocain de justice sociale. La déclaration a souligné en outre que l'engagement po- sitif des pouvoirs publics afin de mobiliser tous les moyens à même de donner corps à la jouissance effective des dif- férents droits économiques, sociaux, culturels et environ- nementaux nécessite la prise en charge des différentes charges publiques d'une manière solidaire, dans l'objectif d'atteindre le développement du pays. Elle relève également que la garantie des droits éco- nomiques, sociaux et culturels des catégories vulnérables comprenant les enfants, les jeunes, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, à travers un ciblage social et territorial précis et convenable, constituent une priorité primordiale du modèle marocain de justice sociale.
  • 13. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 13 de la Chambre des conseillers aindejusticesocialemis sur pied ; il doit se décliner autour de politiques publiques, les unes sectorielles, les autres territoriales et les dernières transversales. Des droits ont été ainsi consacrés dans tout un pan de la loi suprême. Ils ne se limitent pas à un caractère déclaratoiredanslamesureoùlaloisuprêmelesassortit également de mécanises à caractère contraignant pour en garantir l’effectivité. Que sont ces principes ? L’égalité entre les hommes et les femmes, la prohibition de toutes les formes de discrimination, l’engagement des pouvoirs publics à œuvrer pour le jouissance effective et égalitaire des droits économiques et sociaux. C’est dire qu’aux yeux du Souverain, la justice sociale est une option stratégique ; elle constitue un référant du projet de société à l’ordre du jour du nouveau règne depuis une quinzaine d’années. De ce point de vue, il estime que si la priorité doit bien être donnée au développement et à la croissance, il importe de veiller à ce que les fruits qui en seront tirés soient équitablementrépartisentre les différentes catégories de la population. La Déclaration de Rabat qui a sanctionné ce forum parlementaire a repris toutes ces préoccupations en se prononçant pour l’approfondissement du débat de fond sur le modèle de justice sociale. Tenu sous le thème : « Promouvoir la dignité humaine pour rendre possible le vivre-ensemble », ce Forum vise à renforcer le rôle de l'action parlementaire dans la promotion de la justice sociale et de débattre des engagements qui découlent de l'adhésion aux conven- tions internationales et au système onusien des droits de l'Homme. Une pléiade d'experts, d'académiciens et de repré- sentants de l'ONU, d'organisations internationales, de l'Union interparlementaire, des parlements de plusieurs pays et de la société civile ont participé à ce Forum qui coïncide avec la célébration par l'ONU de la Journée mondiale de la Justice sociale. Ont pris part également part à ce Forum des membres des deux chambres du parlement marocain, de conseils constitutionnels et de départements ministériels, ainsi que des représentants de conseils des régions, d'organisations syndicales et professionnelles, d'instances de la société civile, d'uni- versités, académies et plusieurs experts et acteurs mé- diatiques. Le Forum parlementaire sur la justice sociale, orga- nisé deux jours durant par la Chambre des conseillers sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, a pris fin samedi soir à Rabat. Tenu sous le thème : « Promouvoir la dignité humaine pour rendre possible le vivre-ensemble », ce Forum vise à renforcer le rôle de l'action parlementaire dans la promotion de la jus- tice sociale et à débattre des engagements qui décou- lent de l'adhésion aux conventions internationales et au système onusien des droits de l'Homme. Dans une déclaration à la presse à cette occasion, le président de la Chambre des conseillers a indiqué que ce forum a permis la cristallisation d'un document de référence qui fait office d'une contribution institutionnelle de la chambre des conseillers et des participants au fo- rum visant à délimiter les grands contours du modèle marocain de justice sociale, constituant ainsi une pla- te-forme pour une modernisation participative du mo- dèle marocain de justice sociale. La séance d'ouver- ture a été marquée par le message Royal adressé aux participants au Forum, dont lecture a été donnée par le conseiller de SM le Roi, Abdellatif Menouni. Dans ce message, le Souverain a affirmé que la maturité de l'expérience du Maroc et les acquis de ses politiques avant-gardistes habilitent le Royaume à s'engager dans un processus participatif d'élaboration de son propre modèle de justice sociale. SM le Roi a également fait remarquer qu'il est indispensable de garder à l'esprit l'approche participative et celle centrée sur les droits de l'Homme dans l'élaboration du modèle marocain de justice sociale, ainsi que les engagements énoncés dans la Constitution et les conventions ratifiées par le Royaume, notamment celles liées aux droits éco- nomiques, sociaux, culturels et environnementaux, aux droits de l'enfant et à ceux des personnes handi- capées. Une exposition de documents et de la littérature re- latifs à la justice sociale a été également organisée en marge du Forum parlementaire sur la justice sociale, à laquelle ont pris part plusieurs secteurs gouverne- mentaux et institutions nationales, dans l'objectif de présenter les archives nationales portant sur les sec- teurs sociaux, d'élargir la portée de la réflexion sur la justice sociale et de s'atteler sur les questions ayant trait à ce domaine vital et important. FPJS,uneclôtureenapothéose
  • 14. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 14 T ec h nologie s Innovations technologiques Provinces du Sud au centre d'une conférence à Lâayoune Les institutions financières à la rescousse Le rôle des TIC dans la promotion des PME L es participants à un Forum sur les nouvelles technologies dans sa relation avec le manage- ment ont souligné, mercredi à Casablanca, que les entreprises, en particulier les institutions bancaires et financières, sont appelées plus que jamais à accompagner les innovations technologiques en matière d'information dans le but de préserver leur présence sur le marché. Après la crise financière mondiale de 2008, plusieurs critères mises en place dans le domaine du management du risque doivent être pris en considération par les entreprises opérant notamment dans le secteur bancaire et des assu- rances dans la perspective d'aboutir à un système de ma- nagement des risques de plus en plus sécurisé permettant d'immuniser l'entreprise contre les risques qui l'entourent, ont affirmé les intervenants lors du Securisk Africa Forum organisé sur le thème « Nouvelles technologies et risk ma- nagement en Afrique ». Pour atteindre cet objectif, en particulier l'identification et la maitrise des risque en temps réel pour une meilleurs gestion, ont-ils relevé, les institutions économiques se trou- vent dans l'obligation d'opter pour les solutions et innova- tions technologiques tout en assurant une mobilisation de l'ensemble des acteurs concernés et une coordination effi- cace notamment avec la banque centrale afin d'asseoir les bases d'une stratégie de développement anti-risque. Selon ces spécialistes qui ont fait un état des lieux des principaux risques de 2016, les solutions et logiciels in- formatiques en matière de gestion de risque actif-passif et de risque marché sont mis à la disposition des institutions économiques pour servir d'outil permettant l'anticipation et la maitrise des risques entravant leur processus de déve- loppement. Cette rencontre a été une occasion pour mettre l'accent sur l'extrême importance pour les institutions fi- nancières et les grandes entreprises d'adopter une nouvelle approche en terme de communication avec les institutions de régulation et de ne plus se limiter à la simple introduc- tion des nouvelles outils techniques. Plusieurs thématiques liées au risk management ont été examinées lors de ce forum scientifique, notamment « le rôle des TIC dans la mise en place d'un système de ges- tion des risques », « les risques liés à l'international : cas des pays africains » et « l'intelligence économique un outil d'anticipation pour le risk management ». Le parc global de la téléphonie mobile s'est situé à 43,1 millions d'abonnés en 2015, en légère baisse de 2,3 % comparativement à fin 2014, avec un taux de péné- tration de 127,3 % après 133 % un an passé et 101,5 % en 2010, selon la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l'Economie et des finances. Quant au parc de la téléphonie fixe, son volume s'est élevé à 2,2 millions abonnés, en retrait de 10,7 %, expliqué par sa faible compétitivité par rapport au segment de la téléphonie mobile, précise la DEPF dans sa note de conjoncture pour le mois de février. Pour ce qui est de l'Internet, son parc s'est consolidé de 45,2 % à fin 2015 avec un taux de pénétration de 42,8 %, après 30,1 % à fin 2014, profitant de la baisse de la fac- ture moyenne mensuelle de l'Internet mobile de 6 pc à 17 DHHT/client, relève la note. La DEPF relève que le trafic voix sortant de la téléphonie poursuit son amélio- ration en 2015, traduisant la dynamique continue du sec- teur des télécommunications. Ce trafic a progressé de 8,1 % à fin 2015, après une hausse de 6,3 % à fin septembre 2015 pour se chiffrer à près de 53 milliards de minutes, en rapport avec l'aug- mentation du trafic voix sortant de la téléphonie mobile de 9,6 % qui s'est nourrie d'une baisse de son prix moyen de communication de 15,6 % à 0,27 DHHT/min. Parcglobaldelatéléphoniemobile « Les Technologies de l'information : un levier de développement pour les PME des provinces du sud » a été au centre d'une conférence organisée, mercredi à Lâayoune, par l'Association des utilisateurs des systèmes d'information au Maroc (AUSIM). Cette conférence, organisée avec le soutien de la Wilaya de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra et la participation des experts marocains et étrangers dans le domaine des TIC, a pour but principal de simplifier les concepts de l'usage des TIC aux PME dans les provinces du Sud. Dans ce sens, le président de l'AUSIM a indiqué que cette conférence, marquée par la participation de plus de 200 personnes, dont des chercheurs, des étudiants, des acteurs économiques et des propriétaires d'entrepri- ses, vise à permettre aux PME d'adopter facilement les techniques d'information pour relever leur compétences et développer leur compétitivité, afin de faciliter leur entrée dans le monde des sociétés numériques. De son coté, le président de la Chambre de commerce, de l'in- dustrie et des services de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, Sidi Khalihenna Ould Errachid, a souligné que le Royaume a adopté la stratégie "Maroc numéri- que" afin d'intégrer le système de l'économie numéri- que, promouvoir la technologie de l'information et la consolider comme une source de productivité permet- tant d'atteindre le développement humain et de rendre le Maroc un pays pionnier à l'échelle régionale dans le domaine des TIC. Le Maroc s'est engagé dans le processus de sécuri- sation des systèmes d'information et de la communi- cation à travers la signature de plusieurs conventions, notamment la Convention de Budapest sur la cyber- criminalité et la Convention arabe pour la lutte contre la cybercriminalité. Le monde connait aujourd'hui de grandes transformations dans sa structure économi- que, principalement au niveau des économies natio- nales et globalisées, grâce à une révolution numérique et technologique importante qui a exigé une ouverture sur les marchés. L'économie numérique qui contribue à hauteur de 25 % à la croissance mondiale, réalise un chiffre d'affaires d'environ 4,5 billion dollars dans le G20 et contribue à la création de 65 % d'emplois au secteur industriel. Les activités de cette conférence se poursuivront avec des ateliers axés sur plusieurs thématiques, no- tamment : « Défis des nouvelles technologies au sein des PME dans les provinces du Sud », « Levier du développement stratégique pour le renforcement de la compétitivité des PME » et « Programmes d'accom- pagnement des Petites et Très petites entreprises ».
  • 15. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 15S O C I E T E Promotion de l’emploi et renforcement de la compétitivité de l’entreprise Le programme TAHFIZ expliqué aux professionnels Le dispositif TAHFIZ permet aux entreprises et associations nouvellement créées de bénéficier d’une exonération des charges fiscales et sociales. Il s’agit de l’octroi, dans la limite de cinq salariés et pour une durée de 24 mois à compter de la date de recrutement des salariés plusieurs avantages profitables à la fois pour le recruteur que pour le recruté. E n vue de promouvoir l’emploi, la compétitivité de l’entreprise et la préservation des droits des salariés, la direction régionale CNSS Kénitra- Khémisset, l’Agence nationale de la promotion de l’emploi et des compétences (ANAPEC) et la direction provinciale des impôts directs de la province de Kénitra ont organisé, en collaboration avec l’association des professionnels de la comptabilité du Gharb, un séminaire au profit des fi- duciaires et des comptables de la région le programme TAHFIZ. Ce nouveau dispositif permet aux entreprises et associa- tions nouvellement créées de bénéficier d’une exonération des charges fiscales et sociales. Il s’agit de l’octroi, dans la limite de cinq salariés et pour une durée de 24 mois à compter de la date de recrutement des salariés plusieurs avantages profitables à la fois pour le recruteur que pour le recruté. Ils concernent l’exonération de l’Impôt sur le Revenu (IR) du salaire mensuel brut plafonné à 10.000,00 DH, la prise en charge par l’Etat de la part patronale au titre de la cotisation due à la CNSS et de la taxe de formation profes- sionnelle. L’entreprise ou l’association est libre de choisir les cinq salariés pouvant bénéficier en même temps des deux avantages précités. Concernant les conditions d’éligibilité, toute entreprise ou association, créée durant la période allant du 1er janvier 2015 au 31 décembre 2019, peut bénéficier du programme TAHFIZ. Il est important de noter à cet égard, comme cela a été souligné par plusieurs responsables concernés, que le recrutement doit être effectué dans les deux premières an- nées à compter de la date de création de l’entreprise ou de l’association et que le salarié doit être recruté dans le cadre d’un Contrat de travail à Durée Indéterminée (CDI). Pour bénéficier de ce programme l’entreprise ou de l’association est tenue de présenter une déclaration d’exis- tence auprès des services fiscaux conformément à la légis- lation et réglementation en vigueur, d’inscrire la personne à recruter sur le portail de l’ANAPEC. L’employeur est Renseignement par l'employeur du protocole de bénéfice du programme sur le portail de l’ANAPEC ; Immatricula- tion du salarié recruté auprès de la CNSS, conformément à la réglementation en vigueur ; Dépôt, par l'employeur auprès d’une agence de l’ANAPEC, d’un dossier par re- crue comprenant un protocole de bénéfice du programme TAHFIZ accompagné d’une copie légalisée du contrat de travail ; La réglementation en vigueur Versement par l'employeur à la CNSS de la cotisation salariale des recrues bénéficiant du programme, confor- mément à la législation et la réglementation en vigueur ; Ouverture des droits par la CNSS au profit des recrues ; Déclaration par l’entreprise ou l’association à l’inspecteur des impôts, de la liste des salariés bénéficiant du programme conformément à la législation et la réglementation en vigueur. La mise en place de ce dispositif a été accom- pagnée par deux campagnes de communication. La première a été menée à fin octobre 2015 et la seconde à fin décembre. Dans la mesure où cette décision n’est effective que depuis peu de temps, il est encore trop tôt pour établir un pre- mier bilan. A l’issue de cette rencontre, le directeur ré- gional de la CNSS Kénitra-Khémisset a rappelé qu’a partir du 17 mars 2015, la Caisse Nationale de Sécurité Sociale a procédé à l’application de la décision prise conjointement par le Ministre de l’Emploi et des Af- faires Sociales et le Ministre de l’Economie et des Finances portant sur la remise des pénalités de retard et des frais de recouvrement des cotisations sociales. Cette mesure, qui s’inscrit dans le cadre de l’encouragement des entreprises à redresser leurs situations envers la CNSS, s’étalera sur une année et porte sur les arriérés de 2005 et antérieurs Pour les arriérés se rapportant aux exercices 1996 et antérieurs, cette disposition permet l’annulation totale des majorations de retard, des astreintes et des frais de recou- vrement à condition que la totalité du principal de la créan- ce due soit payée intégralement et au comptant. Concernant les arriérés relatifs à la période 1997 à 2005, la remise des pénalités de retard, des astreintes et des frais de recouvrement, varie entre 10% et 100 %, selon le montant de la créance principale à payer et le nombre d’échéances choisi par l’entreprise. Aussi, en vertu de cette décision, les associations de bienfaisance reconnues d’utilité publique bénéficieront, au titre de l’exercice 2013 et antérieurs, de l’exonération to- tale des majorations de retard et des astreintes et des frais de recouvrement des arriérés à condition de payer inté- gralement le montant de la créance en principal. Outre sa vocation agricole, la région du Gharb est en train de se positionner également en tant que platefor- me industrielle spécialisée, notamment dans le secteur équipementier des automobiles. De ce fait, le dispositif TAHFIZ est d’une importance capitale pour l’entreprise marocaine en vue de relever les défis de la compétiti- vité. Par Driss LYAKOUBI
  • 16. N°472 Du 26 au 03 mars 2016 LA VOIX DU CENTRE 16 S O C I E T E Observatoire pour la gouvernance locale de Salé Campagnedesensibilisation surlasécuritéroutièreauprofitdesélèves A l’occasion de la célébration de la Journée na- tionale pour la sécurité routière, l’Observatoire pour la gouvernance locale de Salé (OGL) a or- ganisé, samedi dernièrement, au siège de la commune de Salé, une rencontre sur le thème « la sécurité routière aux alentours des établissements scolaires ». Cette rencontre, organisée en partenariat avec l’Union des Associations de Salé et la Commission Nationale pour la Sécurité Routière, a été l’occasion d’appeler à la consolidation des efforts de l’ensemble des intervenants afin d’assurer plus de protec- tion aux élèves et usagers de la route aux alentours des établissements scolaires. Lors de cette célébration, Mohammed Sikouk, Président de l’OGL, a mis en exergue la responsabilité de tous dans la lutte contre les accidents de la circulation, dont sont vic- times les élèves aux niveaux des écoles, des collèges et lycées. Et d’ajouter que cela incombe à plusieurs interve- nants dont la commune, la sureté nationale, la société ci- vile, les associations des parents, les familles et les cadres de l’éducation nationales. « Les menaces qui guettent les élèves usagers des routes aux alentours des établissements scolaires, dépassent de loin le diagnostic et les statistiques. Ce fléau nous interpelle tous à concentrer les efforts sur la sensibilisation et l’adoption des initiatives concrètes com- me la sécurisation des accès aux écoles, l’installation des barrières de protection. Bref de penser à des dispositifs offrant plus de sécurité routière à nos enfants. A cet effet, la commune est invitée à mobiliser des fonds pour traduire une vue claire sur le terrain » a-t-il relevé. De son côté, l’officier de police Mme Bahija Meziane, cadre de la sureté de Salé, a souligné que les services de polices à Salé travaillent en étroite collaboration avec les écoles à Salé dans le cadre d’une convention signé avec le Ministre de l’Enseignement et que des cadres de la police effectuent chaque jour une visite à une école pour la sen- sibilisation des élèves. Les statistiques présentées par le Brigadier-chef, El Farji Abdelkader, signale zéro (0) mort par accident de circulation au titre de l’année 2015 chez les élèves des établissements scolaires à Salé (Salé ville et Sala al Jadida) et que le nombre de blessés, au titre de la même année, était de 17 élèves blessés. Les deux cadres de polices ont par ailleurs exprimé la disponibilité des servi- ces de sureté à Salé pour participer à toutes les initiatives concernant la question de la sécurité routière à salé. Lors de son exposé, M Mohammed Founounou cadre au CNPR a présenté un aperçu exposé sur l’évolution du niveau des accidents de circulation au niveau national, les causes et l’évolution des indicateurs. « La sécurité des élè- ves nécessite un changement au niveau du comportement et un travaille au niveau la sensibilisation de l’ensemble des usagers de la route ; 80 % des victimes sont les usagers sans protection à savoir les piétons et les usagers des deux roues » note M. Founounou. Selon l’animateur de CNPR, les message de sensibilisa- tions adressés aux enfants et aux élèves doivent êtres dif- férents de celle adressé aux grands et que les parents doi- vent eux aussi joué un rôle dans la sensibilisation de leurs enfants et la société doit prêter beaucoup plus d’intérêt à la question de la sécurité routière avec autant de sérieux en évitant les pratiques erronées qui exposent les élèves aux dangers de la route et de bien comprendre la psychologie de l’enfant pour faire passer les messages de sensibilisation d’une façon correctes et efficaces. Bouchra Ben Hamani, présidente de l’association des parents à l’école Adelmou- men, a enfin noté que la question de la sécurité des enfants scolarisés doit avoir mérite une importance particulière de la part de tous en raison du grand nombre des élèves usa- gers sans protection de la route et a appelé les collectivités locales et la société civile à s’impliquer davantage dans la dynamique de la protection routière. L’Observatoire de gouvernance locale (OGL) de Salé a organisé dernièrement une table ronde, marquée no- tamment par la participation du maire de la ville, Nou- reddine Lazrak. Intervenant à cette occasion, Moham- med Sikouk, président de l’observatoire, a souligné que l’organisation de cette rencontre était une contribution à la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles re- latives au renforcement du rôle de la société civile dans le suivi et l’accompagnement des actions entreprises par les conseils élus. Pour sa part, Noureddine Lazrak, tout en se félicitant de la création de l’OGL qu’il a considéré comme une valeur ajoutée au tissu associatif de la ville, a défendu le travail de son équipe à la mairie de Salé. Pour lui, même si tout le monde n’est pas satisfait, le bilan est globalement positif compte tenu des contraintes à gérer au quotidien. Pour relever les défis de la gestion locale, il a affirmé que le conseil de la ville a adopté une approche basée sur le diagnostic des dysfonctionnements avant de proposer des solutions aux problèmes posés. De même, il a tenu à rappeler que les décisions prises ne pourront porter leurs fruits que plusieurs années plus tard. Pour sa part, l’universitaire et acteur associatif Abdelkader Di- nia a mis en lumière quelques dysfonctionnements ayant marqué la gestion de la chose locale. Selon lui, les plans de développement élaborés ont été incapables d’accom- pagner le développement démographique et urbanistique de la ville et de répondre ainsi aux besoins croissants des habitants. De son côté, Lahcen Bahdi, acteur asso- ciatif, estime que les conseils élus ont perdu beaucoup de temps et d’argent sans parvenir à amorcer des projets gé- nérateurs de richesses. Il a reproché à la majorité au sein des instances élues d’avoir marginalisé l’opposition et d’avoir recouru à des alliances hétéroclites au détriment de l’efficacité et de l’efficience en matière de gestion lo- cale, en particulier les projets de proximité. Initiativeencourageante Créé en 2015, l’Observatoire pour la gouvernan- ce locale-Salé (OGL-Salé), association à but non lucratif, a pour rôle d’assurer le suivi et contrôle de la chose publique à Salé à tous les niveaux par le biais de plusieurs instruments dont les commis- sions fonctionnelles pour la réalisation des rap- ports techniques spécialisés, réalisations de rapport périodiques par des spécialistes et toutes parties prenantes. Elle procède également à l’organisation des rencontres et de tables rondes et l’ouverture de débats sur des sujets d’actualités ainsi que la pu- blication de statistiques officielles et gouverne- mentales concernant l’activité de l’Observatoire. Créé à l’initiative de plusieurs acteurs associatifs et de compétence de la ville, l’Observatoire pour la gouvernance locale-Salé a mis en place un plan d’action ambitieux et qui s’articule autour de cinq thèmes majeurs dont les infrastructures de bases, l’emploi. Dans ce plan d’action figurent aussi la vie culturelle est sportive, les services publics, la vie associative ainsi que le développement durable. A cet effet, la création de l’observatoire pour la gou- vernance locale- Salé reflète l’importance qu’oc- cupe le concept et le rôle de la gouvernance locale dans la Constitution de juillet 2011. Aproposdel’OGL M.K.