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Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 469- Semaine du 05 au 11 février 2016 - Prix: 5 DH
Editorial
Le modèle économique
en question
Le brouhaha, de plus en plus fort, qui
va sans doute entourer cette année 2016 du
fait des prochaines élections législatives, le
7 octobre, ne doit pas évacuer cette double
interrogation : comment promouvoir la
croissance devant générer de l’emploi ? Et
avec quel modèle économique ? Le constat
est simple et il a été fait par le HCP : la
croissance reste dépendante de la production
agricole ; et les autres secteurs peinent à
dégager assez de valeur ajoutée.
Il faut donc sortir de cette forte contrainte
structurelle. Mais comment ? Le secteur
primaire accuse une évolution contrastée avec
une campagne céréalière de 115 Millions de
quintaux en 2015 mais moins de 60 millions
de quintaux pour 2016. Quant aux secteurs
secondaires et tertiaires, ils ne se sont
améliorés que de 1.7 % l’année dernière. Les
BTP et les mines avec 2 % marquent le pas ;
les services sont également à ce même niveau.
Une mise à plat des politiques économiques
s’impose à l’évidence.
Ce qui pose problème, entre autres, c’est
la faible efficacité de l’investissement qui est
pourtant de l’ordre de 30 % du PIB depuis
des décennies. Un taux qui, ailleurs, dans les
économies émergentes, assure une croissance
de 8 à 9 %. Cet investissement est surtout
public, le privé n’étant pas au rendez-vous
requis. La Banque mondiale a dressé un bilan
dans ce domaine en mettant l’accent sur un
certain nombre de difficultés à surmonter :
celles des arriérés de paiement qui doivent
être réglés et qui, par effet de cascade,
fragilisent la trésorerie des entreprises, et
partant, le système financier.
Celles aussi relatives au faible esprit
d’entreprenariat et aux secteurs de destination
des investissements. L’immobilier n’est
pas porteur de gain de productivité. Et le
secteur privé évite souvent les domaines
fortement concurrentiels, d’où les freins au
développement des exportations où il n’y a
pas vraiment de montée en puissance.
Celles enfin, d’un environnement d’affaires
moins incitatif qu’on ne le dit pas : une réforme
fiscale en panne, une réforme de la législation
du travail encore en débat, comme d’ailleurs
une politique de soutien et de promotion à la
TPE.
Pas de promesses électorales donc ! Mais
une claire vision de ce qui reste à faire
en expliquant les enjeux et les efforts à
consentir.
(Pages 12-13)
(Page 03)
B a l l e a u c e n t r e
(Page - 03)
(Page 04)
(Page16 )
(Page 05)
La fin de « l’Omertà »Par Mahmoud ARCHANE
Plus de 6 milliards de dirhams pour
l’unité de production d’engrais
SM le Roi Mohammed VI inaugure à Jorf Lasfar
deux grands projets OCP
La future Chambre des représentants sera-t-elle
la fille du résultat des élections régionales ?
Réduire le nombre
d’accidents
Quelles perspectives ?
Sécurité routière
Le retour de l’Iran sur la scène internationale
Par Lahcen BROUKSY*
Islam contre
islamistes ?
A propos d’une résistante qui avait pris position
contre son projet de référendum de 1969, le général
De Gaulle avait tonné : « Vous direz à la dame Friang
qu’on ne peut pas être gaulliste contre De Gaulle ! ».
De quoi rappeler peut-être ce mot d’ordre
d’un nouveau responsable d’un parti de la place
se proclamant d’ailleurs… « laïc » : « Défendre
l’Islam contre les islamistes ». Est-ce recevable ?
Surtout lorsqu’on vise une formation comme le
PJD qui se veut à référentiel islamique, qui dirige le
gouvernement depuis 2012 et qui a fait le plein des
voix, le 4 septembre dernier, avec plus d’un million et
demi de suffrages d’électeurs musulmans.
Et si l’on laissait de côté cet anathème pour s’atteler
à des programmes, à des politiques publiques, à des
réformes, la Commanderie des croyants ayant en
charge la défense de la foi !
Par Jawad KERDOUDI (*)
Par Driss LYAKOUBI
(Page 11 )
Un plan anti-sécheresse
du gouvernement
Déficit pluviométrique
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
2
Reporter-
activit é s ro y ale s
Sommaire résultatdesélectionsrégionales?
05.Leretourdel’Iransurlascèneinternationale:quellesperspectives?
Economie
06.Situationéconomiqueau4èmetrimestre2015:unclimatdéfavorable
pourlesindustriels
Politique
03.Lafinde«l’Omertà»
04.LafutureChambredesreprésentantssera-t-ellelafilledu
S.M.leRoiféliciteleRoiFelipeVId'Espagne…
… l’Émir du Koweït …
…leSouverainhachémite
…etlePrésidentdelaRépubliquedeNauru
S
M le Roi Mohammed VI
a adressé un message de
vœux et de félicitations à
S.M. le Roi Felipe VI d'Espagne
à l'occasion de Son anniversaire.
Dans ce message, S.M. le Roi ex-
prime Ses sincères félicitations et
Ses meilleurs vœux de santé et de
bonheur au Souverain d'Espagne
et à son illustre famille royale,
et de davantage de progrès et de
prospérité au peuple espagnol
ami. A cette occasion, le Souve-
rain fait part au Roi Felipe VI de
Sa grande considération des re-
lations d'amitié solides unissant
les deux Chefs d'Etat et les deux
familles royales ainsi que de
Son estime des liens singuliers
de coopération fructueuse et de
solidarité agissante qu'entretien-
nent les deux peuples, qui reflè-
tent leur capital civilisationnel
et historique commun.
SM le Roi Mohammed VI a
adressé un message de fé-
licitations à l'Emir de l'Etat
du Koweït, Son Altesse Cheikh Sa-
bah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah,
à l'occasion de l'anniversaire de son
accession à la magistrature suprême
de son pays. Dans ce message, S.M.
le Roi exprime Ses chaleureuses fé-
licitations et Ses meilleurs vœux de
santé, de bonheur et de quiétude à
l'Emir du Koweït et à l'illustre fa-
mille princière, et de davantage de
progrès et de prospérité au peuple
koweïtien frère.
Le Souverain saisit cette heureuse
occasion pour réaffirmer Sa satisfac-
tion des liens de fraternité sincère et
d'estime mutuelle unissant les deux
Chefs d'Etat, ainsi que des relations de
coopération fructueuse et de solidarité
agissante entre les peuples marocain et
koweïtien frères, soulignant Sa ferme
détermination à continuer à œuvrer de
concert avec l'Emir du Koweït pour
aller de l'avant dans la consolidation
du partenariat exemplaire unissant les
deux pays et en élargir les perspecti-
ves, au service des intérêts communs
des deux peuples frères. S.M. le Roi
implore également le Tout-Puissant
de couronner de succès les actions
de l'Emir du Koweït pour conduire le
peuple koweïtien frère sur la voie de
davantage de progrès et de développe-
ment.
S
M le Roi Mohammed
VI a adressé un mes-
sage de félicitations
au Souverain hachémite, S.M.
le Roi Abdallah II Ibn Al Hus-
sein de Jordanie, à l'occasion
de son anniversaire. Dans ce
message, S.M. le Roi exprime
Ses chaleureuses félicitations et
Ses meilleurs vœux de santé, de
bonheur et de quiétude au Sou-
verain jordanien et à son illustre
famille royale, et de davantage
de progrès et de prospérité au
peuple jordanien frère, sous la
conduite éclairée du Roi Abdal-
lah II.
S.M. le Roi saisit cette oc-
casion pour réitérer Sa grande
fierté des liens de fraternité
constante, d'amitié sincère unis-
sant les deux Souverains et les
deux familles Royales, ainsi
que de considération mutuelle,
de solidarité agissante et de par-
tenariat exemplaire unissant les
deux pays. Le Souverain Se dit
aussi confiant que les relations
privilégiées unissant les deux
Royaumes ne cesseront de se
consolider davantage «grâce à
la forte volonté qui Nous anime
pour les renforcer».
S
M le Roi Mohammed VI a adressé un
message de félicitations au Président de
la République de Nauru, Baron Waqa, à
l'occasion de la fête nationale de son pays. Dans
ce message, S.M. le Roi exprime Ses chaleureuses
félicitations et Ses sincères vœux de santé et de
bonheur à M. Waqa et de davantage de progrès et
de prospérité au peuple nauruan ami. Le Souverain
saisit cette occasion pour faire part de Sa ferme
détermination à consolider les liens d'amitié et
de coopération fructueuse unissant le Maroc et la
République de Nauru et à œuvrer de concert avec
le Président Waqa pour élargir les domaines des
relations entre les deux pays en vue de les hisser
au niveau des aspirations des deux peuples amis et
de renforcer les valeurs de solidarité et d'entraide
Sud-Sud.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
3p oliti q ue
La fin de « l’Omertà »
E
n octobre 1998, j’avais été invité
à l’émission télévisée « Hiwar »
aujourd’hui disparue pour répondre
aux questions d’un groupe de journalistes re-
présentant des horizons politiques divers. En
acceptant ce passage médiatique important,
j’avais une idée fixe et ferme : celle d’évi-
ter par tous les moyens et quels que soient
les risques la langue de bois. Je voulais ainsi
essayer de me déconnecter des émissions pré-
cédentes dont les invités me paraissaient sou-
cieux avant tout de tenir des discours conve-
nus et approximatifs sans rapport avec les
réalités du moment.
Dans un débat vif et engagé et devant des
questions à la limite de la provocation, je
n’avais pas cherché à éviter l’affrontement
verbal ni à éluder les interrogations. Entrainé
par l’atmosphère passionnée des échanges en-
tre les journalistes et moi-même, j’avais été
conduit à faire une incursion dans l’histoire
contemporaine du Maroc.
L'Etat menacé
J’ai alors rappelé certains événements dou-
loureux que notre pays avait traversés im-
médiatement après le recouvrement de notre
indépendance et qui avaient débouché sur de
graves tensions entre le Palais et une branche
de la gauche qui voulait éliminer le régime
monarchique en place pour s’emparer des rê-
nes du pouvoir en installant un système répu-
blicain. Pour assouvir ce dessein, on n’avait
pas trouvé mieux que d’entretenir un climat
de violence et de subversion qui, en plus
d’avoir coȗté des vies à de grands serviteurs
de l’Etat, avait surtout empêché le Maroc de
développer sa démocratie et son économie
parce que l’Etat, menacé, avait décidé de pri-
vilégier le maintien de l’ordre public au dé-
triment du volet économique et social.
En relatant lors de cette émission ces faits
authentiques, je n’avais pas cherché à ré-
veiller les démons d’une période sombre de
notre histoire dont les acteurs ont toujours
voulu nier l’existence. J’avais simplement
tenté de briser une sorte « d’omerta » savam-
ment entretenue et permettre à notre jeunesse
de prendre connaissance d’une tranche contro-
versée de notre histoire post-indépendance.
Mais en toute honnêteté, je n’avais jamais
pensé que ce rappel historique allait me valoir
une levée de boucliers incroyable. Une meute
d’aboyeurs chez qui je ne soupçonnais pas
tant de haine et de trivialité langagière s’était
mise à me charger de qualificatifs orduriers
d’une rare violence et totalement étrangers à
mon éducation et à ma culture. On m’avait
fait passer pour un affabulateur, pour un far-
felu et un conteur de ragots. Une sorte de «
sainte alliance » s’était formée pour tailler en
pièces tous les faits établis que j’avais relatés
lors de ma prestation télévisée.
Ignorance des «années de sang»
En fait, je ne savais pas que je touchais un
domaine interdit que les protagonistes de cet-
te époque avaient mutuellement décidé d’oc-
culter et sur lequel un consensus tacite avait
été conçu pour le rayer de la mémoire collec-
tive des générations qui n’ont pas connu ces
étapes néfastes pourtant capitales dans l’iti-
néraire historique du pays. Il est quand même
consternant que les anciens pourfendeurs du
système politique organisent, de façon éhon-
tée, la promotion médiatique fallacieuse de
ce qu’on appelle les
« années de plomb » et ignorent, à dessein,
les « années de sang » dont ils doivent, en
toute logique, endosser l’entière responsabi-
lité.
Ce qui est effarant, c’est que ces gens-là
avaient réussi une prouesse de haute voltige
en investissant et en noyautant la commission
« Equité et Réconciliation »qui, au lieu de
couvrir par ses investigations la période al-
lant de 1956 à 1999 comme le texte de sa créa-
tion le stipulait clairement, avait été amenée
à limiter, sous pressions diverses, ses recher-
ches aux seules années soixante du siècle der-
nier en ayant comme seul dessein d’instruire
le procès du règne Hassan II et d’en effectuer
un inventaire accusateur indigne et sans fon-
dement.
En enjambant une période qui avait connu
une subversion sanglante et qui avait failli dé-
boucher sur une guerre civile orchestrée par
des individus assoiffés de sang et qui agis-
saient avec la complicité de l’étranger dont
ils recevaient les subsides en vue de changer
la nature du pouvoir au Maroc, la commis-
sion n’a pas honoré ses engagements. Elle a
ainsi pêché par complaisance, ce qui a consti-
tué une grave entorse à la réalité historique
et un manquement indécent à l’étique et à la
morale.
Si je rappelle aujourd’hui ces péripéties qui
ont terni à jamais l’image du pays, ce n’est
pas pour donner libre cours à de nouvelles
polémiques. Je le fais simplement parce que
les anciens auteurs et témoins directs de ces
événements qu’ils entouraient de secret et
dont ils avaient la consigne de ne pas dévoi-
ler sous aucun prétexte, ont connu une sorte
de repentir.
Repentir
Ils se sont mis en effet à étaler publique-
ment les tenants et les aboutissants de ces
graves forfaits criminels qui avaient sérieu-
sement affaibli le pays et retardé son déve-
loppement économique et démocratique. Tour
à tour, Hamid Berrada, Fquih Basri, Ait Kad-
dour, Forkani et plus récemment Abdeslam
Jebli et d’autres encore ont fini par rompre leur
pacte sur « l’Omertà » et ont admis que leurs
aventures subversives étaient destinées es-
sentiellement à l’élimination du système po-
litique en place et à l’installation d’un régime
républicain.
Voici, enfin, des aveux que personne ne
peut prétendre qu’ils auraient été obtenus
sous la « torture » et qui rendent sa grâce
à l’histoire. A posteriori, ils valident la lec-
ture que j’avais donnée des événements et qui
m’avait valu tant d’insultes et de quolibets
de la part de ceux qui, aujourd’hui, cherchent
à tirer une certaine gloriole de leurs anciens
maquis contre l’Etat. L’histoire, inexorable,
jugera en dernière analyse et rendra ses sen-
tences.
Par Mahmoud ARCHANE,
Président du Conseil de la Présidence du MDS
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
4 p oliti q ue
Par Lahcen BROUKSY*
*Ecrivain
LafutureChambredesreprésentantssera-t-elle
lafilledurésultatdesélectionsrégionales?
Q
uels sont les grands problèmes qui attendent
le futur gouvernement 2016 et la nouvelle
Chambre des représentants? Ces deux insti-
tutions ne peuvent être que des accompagnateurs de la
constitution de 2011 qui a ouvert le grand chantier de
l’Etat territorial et par là, il faut entendre l’intérêt natio-
nal sur toute la géographie. L’objectif qui se dessine est
de ressouder les problèmes vitaux des Marocains et du
Maroc. Les intérêts partisans de la Koutla et de la non
Koutla doivent s’effacer quand les équilibres fondamen-
taux du Maroc sont en jeu. Le Maroc sera confronté aux
chômeurs, aux retraités, « au droit à la santé » pour tous,
à une instruction publique moderne. Le Maroc a besoin
du concours du patron, des salariés, des fonctionnaires,
des financiers, des commerçants, des paysans, des mé-
decins.
Le Maroc de demain a besoin de l’effort conjugué
de tous. Il faudrait repenser « l’entreprise créatrice des
richesses », revoir la fiscalité pour la cibler à l’investis-
sement productif. Comment créer l’emploi, si l’on ne
régularise pas tous les facteurs qui concourent à libérer
la production et de bloquer tous les freins qui obstruent
la croissance économique ? Cet exercice est celui de la
démocratie économique et sociale. Depuis l’an 2000,
le Maroc marche de pause en pause, aussi l’alternance
doit être analysée comme une stratégie d’un Maroc qui
ouvre ses portes de gouvernement à toutes les forces
créatrices du pays quelles qu’en soient les sensibilités.
Voilà donc un acquis démocratique historique notable
qui, à son tour, a ouvert la voie à l’alternance de la sen-
sibilité politico-religieuse. Ces pauses ont été en fait des
expériences de la route dure de la démocratie qui ne
s’acquiert qu’au bout des siècles.
Problèmes sociétaux
Mais il faut le dire, les grands problèmes sociétaux
n’ont pas été abordés sérieusement de front et il convient
d’en finir avec ce grand paradoxe de n’avoir pas l’auda-
ce d’affronter les grandes réformes qui sont reportées
depuis des lustres de gouvernement à gouvernement.
Le temps s’accélère, les problèmes sociaux gonflent.
L’élément nouveau est que la région, les présidents
régionaux, ont suscité d’autres motivations, plus éco-
nomiques, sociales, culturelles, que politiques, car les
Marocains qui votent, n’ont plus une grande confiance
dans les pouvoirs politiques qui font des calculs d’apo-
thicaires avec les vieilles recettes qui ne prennent plus.
Une dose de lucidité et de courage est nécessaire pour
venir à bout de toutes les rigidités.
Pour redonner l’espoir, rien de mieux que de lier
l’économie à la géographie administrative et humaine.
C’est la fonction d’un Etat fort qui vient au secours de
la démocratie pour tous. Personne ne peut refuser à cette
génération qui navigue comme elle veut sur Facebook,
d’exiger des acteurs politiques de ne pas « déconstruire
» le Maroc que des siècles ont construit. Cette généra-
tion attent que l’Histoire en fasse des acteurs, voit la
démocratie autrement que ne le pensent les libéraux
marocains, le meilleur ascenseur doit être cherché pour
grimper vite jusqu’au sommet de l’édifice institution-
nel. On doit se rendre compte que les lignes ont bougé
au Maroc depuis déjà quelque temps parce que la société
marocaine, la jeunesse, la plus nombreuse en quantité et
en qualité, a récupéré les pouvoirs que la veille généra-
tion de la majorité silencieuse a généreusement attribués
à des leaders qui finalement se sont avérés des consom-
mateurs qui n’ont brillé ni par le courage, ni par la lu-
cidité et qui ont amené le Maroc là où il est aujourd’hui
avec une dette colossale à rembourser en hypothéquant
l’avenir de la génération présente et future.
Une classe moyenne active
Depuis une décennie, la classe moyenne après avoir
plongé dans les rives du prolétariat père du populisme,
est comme la bourse de 2007 à 2015. Il faut dire que
tous les classements politiques proviennent du tissu de
la classe moyenne. Forte au moment de l’indépendance,
elle a donné l’UNFP puis l’USFP et accessoirement l’Is-
tiqlal. Faible elle a fourni le PJD. En hausse, elle va
vers d’autres composantes. La radiographie du monde
politique valeur 2015-2016 fait ressort le PAM dont la
direction est confiée aux élites rifaines qui forment avec
le Souss les éléments de la future classe moyenne active.
Le PAM s’est inséré dans le tissu économique territorial,
il sera suivi par le RNI regroupant en sein des libéraux
économique. Le monde rural apparaît comme orphelin.
Voici donc un grand enjeu pour les élections législatives
d’une démocratie économique. Le PJD a un défaut dans
la cuirasse : celui de ne pas disposer d’hommes d’Etat
qui peuvent sacrifier leur partis pour l’intérêt de tous les
Marocains. Son peu d’audace de réformer ne l’avantage
pas. Il suffit que les idées du PAM, du RNI soient clai-
res, courageuses, libérales à caractère social et ne visent
pas le pouvoir pour le pouvoir mais servir le Maroc pour
que ces élections législatives de 2016 soient celles des
grands chantiers. Le grand perdant sera certainement
une mouvance qui n’a pas sȗ rassembler, se remettre en
question, muter, et se rendu compte que l’identité est
devenue territoriale donc économique.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
5
Par Jawad KERDOUDI (*)
(*) Président de l’IMRI
(Institut Marocain des Relations Internationales)
p oliti q ue
Le retour de l’Iran sur la scène internationale
Quelles perspectives ?
R
appelons tout d’abord que la République
islamique d’Iran fût proclamée le 1er Avril
1979 après le retour triomphal à Téhéran le
1er Février 1979 de Rouhollah Khomeini. La Consti-
tution du 24 Octobre 1979 instaure un régime théo-
cratique à la tête duquel le Guide suprême qui est le
Chef de l’Etat est désigné par l’Assemblée des ex-
perts pour une durée indéterminée, potentiellement à
vie. L’exécutif est assuré par le Président de la Répu-
blique qui est élu au suffrage universel, cependant la
sélection des candidats pour l’élection présidentielle
est limitée aux candidats approuvés par le Conseil
des gardiens. Les 12 membres de ce Conseil sont
nommés directement ou indirectement par le Guide
suprême. Contrairement à de nombreux autres Etats,
le Président de la République ne contrôle pas les for-
ces armées. Le pouvoir législatif est représenté par le
Majless qui est monocaméral et compte 290 députés.
Cependant, les candidatures aux élections du Majless
doivent être validées par le Conseil des gardiens. En-
fin le Chef du système judicaire est nommé par le
Guide suprême, et le système judiciaire est basé sur
la loi islamique chiite.
L’histoire de la République islamique d’Iran a été
marquée par Rouhollah Khomeini qui a été désigné
Guide suprême de 1979 à 1989, et par Ali Khamenei
l’actuel Guide suprême depuis 1989. Dès le début de
la République, la crise des otages de l’Ambassade
américaine à Téhéran du 4 Novembre 1979 au 20
Janvier 1981 a entraîné la rupture des relations di-
plomatiques avec les Etats-Unis, et la prise des sanc-
tions américaines contre l’Iran le 7 Avril 1980. L’Iran
a subi par la suite une guerre atroce avec l’Irak qui
a duré de 1980 à 1987. L’Irak a été soutenu dans sa
guerre contre l’Iran par l’Occident et l’Arabie Saou-
dite. De son côté, l’Iran dès le début de la République
islamique, a tenté d’exporter sa révolution dans les
autres pays musulmans, et a apporté son appui aux
minorités chiites vivant dans les pays arabes notam-
ment au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen. Quatre
Présidents se sont succédés depuis la proclamation de
la république : Hachemi Rafsandjani en 1989, Mo-
hamed Khatami en 1997, Mohamed Ahmadinejad en
2005, et Hassan Rouhani en 2013. Si Rafsandjani et
Khatami ont été des Présidents pragmatiques et mo-
dérés, Ahmadinejad a pratiqué une politique anti-oc-
cidentale avec l’accélération du programme nucléai-
re, qui a entraîné une pluie de sanctions de la part de
l’ONU, des Etats-Unis et de l’Europe.
Le manque de libertés et la situation économique
devenue très difficile du fait des sanctions interna-
tionales, ont provoqué d’importantes manifestations
à Téhéran suite à la réélection contestée en 2009 de
Ahmadinejad à la présidence. Hassan Rouhani qui
était membre de l’Assemblée des experts et Vice-Pré-
sident du Majless a apporté son soutien aux manifes-
tants, et a critiqué la répression menée par le régime.
Il annonce sa candidature à l’élection présidentielle
du mois de Juin 2013, en étant perçu comme un par-
tisan du rapprochement avec les pays occidentaux et
du respect des droits de l’homme.
Normaliser les rapports avec l’Iran
Il bénéficie du soutien des modérés et fédère autour
de lui le camp des réformateurs de l’opposition. Elu
président de la République le 14 Juin 2013, il parle
de « victoire de la modération sur l’extrémisme ». Le
24 Novembre 2013 à Genève, il exprime l’intention
d’un gel temporaire du programme nucléaire iranien
en échange de la levée des sanctions internationales.
A l’issue de 21 mois de négociations, un accord sur
le nucléaire iranien est conclu le 14 Juillet 2015 à
Vienne. Après ratification de l’Accord et feu vert de
l’ONU, les sanctions contre l’Iran sont levées le 16
Janvier 2016. Hassan Rouhani entreprend alors une
visite en Italie, au Vatican et en France. Accueillie
chaleureusement en France, la délégation iranienne
signe le 28 Janvier 2016 de nombreux accords éco-
nomiques et mémorandums de coopération, portant
sur l’achat de 118 Airbus, la construction d’une usine
automobile Peugeot, l’aménagement par les entrepri-
ses françaises de plusieurs ports et aéroports, ainsi
que d’autres contrats dans le secteur de la santé, de
l’agriculture, du pétrole, et de l’urbanisme.
Incontestablement le voyage de Hassan Rouhani en
Europe et la reprise des relations avec les Etats-Unis
marquent le retour de l’Iran sur la scène internatio-
nale. D’ailleurs, le Président Obama a fait beaucoup
d’efforts pour normaliser les rapports avec l’Iran, no-
tamment sur la gestion du nucléaire. L’Occident s’est
rendu compte du rôle incontournable de l’Iran sur la
scène Moyen-Orientale du fait de sa population (80
M), de ses ressources considérables en hydrocarbu-
res, et de son activisme politique. Cependant, les pro-
blèmes de la région sont très complexes et difficiles à
résoudre. En premier lieu la question syrienne, où dès
le début l’Iran a apporté son soutien au Président Ba-
char Al Assad. Le conflit latent entre l’Arabie Saou-
dite et l’Iran s’est exacerbé ces derniers temps suite à
l’exécution en Arabie Saoudite d’un leader chiite. Il
s’en est suivi l’incendie de l’Ambassade saoudienne
à Téhéran, et la rupture des relations diplomatiques
entre les deux pays. A Bahreïn, au Liban et au Yé-
men, l’Iran apporte son appui à la communauté chiite
contre les sunnites. D’autre part, des élections légis-
latives auront lieu en Février 2016 en Iran et leurs
résultats auront un impact sur la politique extérieure
du Président Rouhani. Sans oublier les élections pré-
sidentielles iraniennes en 2017, qui se traduiront soit
par le maintien de Hassan Rouhani et de sa politi-
que modérée, soit par la victoire d’un candidat plus
conservateur. L’avenir politique à moyen terme de
l’Iran est plein d’incertitudes.
L’histoire de la République islamique d’Iran a été marquée par Rouhollah
Khomeini qui a été désigné Guide suprême de 1979 à 1989, et par Ali
Khameneil’actuelGuidesuprêmedepuis1989.DèsledébutdelaRépublique,
la crise des otages de l’Ambassade américaine à Téhéran
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
6
Situation au 4ème trimestre 2015
Maroc Export
Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima
Un climat défavorable pour les industriels
Un accompagnement de qualité pour
les exportateurs nationaux
Plus de 2 MMDH d'investissements agricoles en 2015
L
es industriels qualifiaient de « défavorable » le
climat des affaires au quatrième trimestre de
2015, un constat qui concerne l'ensemble des
branches à l'exception de « l'agroalimentaire » où il est
jugé « normal », selon l'enquête de conjoncture relative au
T4-2015 de Bank-Al Maghrib (BAM). L'enquête fait res-
sortir cependant qu'une proportion importante des indus-
triels (88 %) qualifie de « normal » le climat des affaires
dans la branche de « l'électrique et électronique », contre
12 pc qui le déclare « difficile ».
L'approvisionnement, quant à lui, se serait déroulé dans
des conditions « difficiles » dans la majorité des branches,
à l'exception de « l'agroalimentaire » et de « l'électrique
et électronique » où il aurait été « normal », selon les ré-
sultats de l'enquête, qui détaillent que dans la « chimie et
para-chimie », la difficulté d'approvisionnement n'aurait
concerné que la « cokéfaction et raffinage », alors que «
l'industrie chimique » et la « fabrication d'autres produits
minéraux non métalliques » auraient connu un approvi-
sionnement « normal ».
Pour ce qui est de la « mécanique et métallurgie », si
l'approvisionnement aurait été « difficile » dans le « travail
des métaux » et dans la « métallurgie », il aurait été « nor-
mal » dans « l'industrie automobile ». Concernant le stock
des matières premières et demi-produits, il aurait été à un
niveau inférieur à la normale, notamment dans la « chimie
et para-chimie » et le « textile et cuir ». En revanche, dans
« l'agroalimentaire », la « mécanique et métallurgie » et
« l'électrique et électronique », il aurait été à un niveau
normal.
S'agissant des effectifs employés durant les trois der-
niers mois, la majorité des industriels déclarent une sta-
gnation, recouvrant une baisse dans les industries « agroa-
limentaires », « chimiques et para-chimiques » et « textiles
et cuir » et une hausse dans la « mécanique et métallurgie
». Pour ce qui est de l'évolution des effectifs au cours des
trois prochains mois, les industriels s'attendent également
à une stagnation. Les effectifs dans la « mécanique et mé-
tallurgie » enregistreraient une hausse, alors que dans la «
chimie et para-chimie » et « l'électrique et électronique »,
ils accuseraient une baisse.
Il est à signaler que 43 % des industriels de la « chimie
et parachimie » et près de la moitié des industriels du «
textile et cuir » indiquent ne pas avoir de visibilité quant à
l'évolution des effectifs au premier trimestre 2016. Concer-
nant les coûts de production, les industriels estiment que
les coûts unitaires de production auraient augmenté au
T4-15 par rapport à T3-15. Cette évolution a concerné
l'ensemble des branches, à l'exclusion des industries «
mécaniques et métallurgiques » où ces coûts auraient
accusé une baisse.
Pour ce qui est la situation de la trésorerie, elle a été
jugée "difficile", au quatrième trimestre, dans l'ensem-
ble des branches, sous l'effet de l'impact négatif engen-
dré principalement par la réduction des délais accordés
par les fournisseurs, l'augmentation des charges non
financières et l'accentuation des difficultés de recouvre-
ment. En revanche, les ventes n'ont pas eu globalement
d'impact sur la trésorerie des entreprises, relève-t-on
dans l'enquête.
L
eCentremarocaindepromotiondesexportations
(Maroc Export) a récemment tenu à Casablanca
son Conseil d'administration sous la présidence
du ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du
Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numéri-
que, chargé du Commerce extérieur, Mohamed Abbou.
Dans son allocution d'ouverture, M. Abbou a déclaré
que le Conseil se tient dans un contexte favorable pour le
commerce extérieur, et ce malgré une conjoncture inter-
nationale difficile, souligne Maroc Export dans un com-
muniqué.
En effet, la balance commerciale du Maroc a connu,
en 2015, une nette amélioration, grâce au dynamisme en-
registré par les exportations et un allégement conséquent
de la facture énergétique. Ces tendances favorables ont
permis de réduire le déficit commercial de 35 milliards de
dirhams et induit une amélioration conséquente du taux de
couverture qui dépasserait, selon les estimations, 82 pc à
fin 2015, soit un record jamais atteint depuis plus de 10
ans, a précisé le ministre, cité par le communiqué.
Ces performances, a-t-il expliqué, ne sont pas le fait
uniquement de la baisse du prix du pétrole, mais résultent
aussi de la mise en œuvre d'une panoplie de stratégies sec-
torielles visant le renforcement des tissus productifs et des
capacités d'offre. Parmi ces plans, M. Abbou a évoqué a
le Plan d'accélération industrielle, celui du développement
des échanges commerciaux 2014-2016 ainsi que le Plan
triennal de Maroc Export. De son côté, la directrice géné-
rale de Maroc Export, Zahra Maafiri, a présenté le bilan
des actions promotionnelles du Centre au titre de l'année
2015 qui a été marquée par la réalisation de 136 actions
promotionnelles au profit de 20 secteurs sur 40 marchés.
Maroc Export a ainsi accompagné cette année l'interna-
tionalisation de 790 entreprises, dont 314 primo-exporta-
teurs qui ont enregistré 3.780 participations aux activités
promotionnelles contre près de 1.590 participations en
2014.
Le ministre ainsi que l'ensemble des administrateurs ont
à cette occasion félicité les équipes de Maroc Export pour
ces réalisations et pour la qualité de l'accompagnement of-
fert aux exportateurs nationaux. Ce Conseil d'administra-
tion s'est déroulé en présence de ses membres représentant
les départements ministériels et les fédérations et associa-
tions professionnelles membres du Conseil.
L
e volume des investissements engagés dans le
secteur agricole a atteint 2,02 milliards de di-
rhams (MMDH), contre 1,66 MMDH durant la
même période une année auparavant, soit une hausse de
21 %, a indiqué un rapport de la Direction régionale de
l'Agriculture (DRA). Par nature, les investissements dans
les équipements hydro-agricoles et l'amélioration des ex-
ploitations agricoles se sont accaparés 66 % du montant
global des investissements réalisés en 2015, suivis de ceux
destinés à l'équipement des exploitations agricoles (18
%), au renforcement de la production animale (8 pc), au
développement de la culture des arbres fruitiers (3 %) et
la promotion des unités de valorisation de la production
agricole (2 %).
Concernant les aides financières accordées au sec-
teur agricole, elles ont atteint 709 millions de dirhams
(MMDH) en 2015, contre 587 MDH en 2014, soit une
progression de 21 %. Le document a noté que les projets
d'équipements hydro-agricoles au niveau de la région Tan-
ger-Tétouan-Al Hoceima ont porté sur l'élargissement des
surfaces irriguées et l'économie de l'eau d'irrigation, dont
les projets d'Aménagement du secteur irrigué Dar Khrofa
(2,82 MMDH), d'aménagement hydro-agricole associé
au barrage Oued El Makhazine à Ouazzane (560 MDH),
d'aménagement hydro-agricole du périmètre irrigué du pé-
rimètre Mhajrat-Ajras associé au barrage Oued Martil (250
MDH), d'aménagement du périmètre Dar Akoubaa en aval
du barrage Moulay Boucheta (60 MDH) et le programme
national de l'économie de l'eau d'irrigation (700 MDH).
Pour ce qui est des projets du pilier I du Plan Maroc Vert
(PMV), visant à assurer un développement accéléré de
l'agriculture à forte valeur ajoutée et à forte productivité,
le montant global d'investissements engagés depuis 2009
a atteint 1,30 MMDH, dont la mise en place des groupe-
ments des filières laitière, de viandes rouges et sucrière.
Le rapport fait également ressortir que 106 projets ont
été réalisés dans le cadre du plan agricole régional 2010-
2015, d'un investissement de 1,71 MMDH, portant no-
tamment sur la réalisation de 17 unités de valorisation de
produits agricoles, dont 11 unités de trituration des olives,
2 unités pour la valorisation du miel, une unité de séchage
de figue à Ouazzane, une unité de séchage et de distillation
des plantes médicinales et aromatiques ainsi que deux uni-
tés de certification sanitaire.
S'agissant du programme de 2016 relatif à la mise en
oeuvre du PMV, il a été procédé au lancement de 13 pro-
jets d'un investissement de 326,5 MDH, dont 3 projets
pour la culture de 10.000 ha d'olivier à Ouazzane, Tétouan
et Chefchaouen, avec une enveloppe de 225 MDH, 5 pro-
jets relatifs à la culture de 2.000 ha du figuier à Ouazzane,
Tétouan, Chefchaouen, Larache et à Tanger (50 MDH) et
4 projets pour le développement de la filière caprine (36
MDH). SO---BR. LC.
E cono m ie
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
7
Projet solaire Noor
Le fer de lance de la stratégie
marocaine en matière d'énergie propre
L
e projet solaire Noor constitue le fer de lance de
la stratégie marocaine en matière d'énergie pro-
pre, écrit l'Oxford Business Group (OBG). Dans
une analyse qui vient de paraitre, l'OBG rappelle que la ville
d'Ouarzazate, accueille la plus grande centrale solaire d'Afri-
que et le plus grand complexe solaire thermodynamique
(CSP) du monde, relevant que le complexe solaire d'Ouarza-
zate (CSO) sera doté d'une capacité de 500 MW et exploitera
l'énergie solaire au moyen de la technologie CSP.
Contrairement aux panneaux photovoltaïques tradition-
nels, la technologie CSP utilise des miroirs qui concentrent la
lumière du soleil et la convertissent en chaleur de 400 degrés
Celsius afin de créer de la vapeur qui à son tour fait tourner
une turbine qui produit de l'électricité. La première installa-
tion de ce projet clé en main, la centrale Noor I, d'une capacité
de 160 MW, sera suivie des centrales Noor II et III, dont les
activités devraient démarrer d'ici 2018 ou 2019.
En investissant dans des projets tels que le CSO, le Maroc
espère exploiter ses 3.000 heures d'ensoleillement par an afin
de produire de l'électricité sur son sol, en prévision d'en ex-
porter, à terme, de l'autre côté de la Méditerranée, soulignent
les experts de l'OBG. Et d'ajouter que l'agence marocaine de
l'énergie solaire (MASEN), créée en 2010, recherch e des pro-
jets solaires tels que le CSO afin de permettre aux entreprises
marocaines de créer de la valeur ajoutée pour le secteur, plutôt
que de se contenter d'importer et de distribuer des produits.
« Le cluster a été créé pour mettre ensemble des entrepri-
ses privées et des acteurs publics créant ainsi une plateforme
d'échange pour des projets collaboratifs qui boosteraient le
développement d'une industrie locale dans le domaine des
énergies renouvelables », a déclaré à OBG Ahmed Squalli,
PDG de NRJ International et président de l'Association Ma-
rocaine des Industries Solaires et Eoliennes. Selon l'avis de
l'OBG, l'Etat marocain continuera de prendre des mesures
incitatives destinées à encourager l'intégration locale dans le
secteur émergent de l'énergie solaire. Le taux de participation
des entreprises marocaines dans le projet de la centrale Noor
1 s'élève à 32 %, soit plus que l'objectif de 30 % fixé.
Dans ce projet, les entreprises marocaines locales fournis-
sent des services ayant trait à la construction, à la mise en
service, à l'ingénierie, à l'installation et à la logistique. Sener
et le groupe saoudien ACWA Power qui s'occupent du dé-
veloppement de Noor II et III, visent un taux d'intégration
locale de 35 pc et prévoient d'augmenter le pourcentage de
matériaux d'origine marocaine utilisés dans les deux usines.
Selon l'OBG, les projets d'énergie renouvelable tel que le
CSO visent à réduire la forte dépendance du Maroc envers les
énergies fossiles importées. Le Royaume se procure en effet
96 pc de son énergie à l'étranger, pour une facture de plus de
8 milliards de dollars par an.
Le développement de l'électrification auquel s'ajoute une
hausse de 7 % par an de la consommation d'électricité au
cours des dix dernières années- a accentué la pression sur le
réseau électrique.Ainsi, dans le but de renforcer son indépen-
dance énergétique, le Maroc a lancé un ensemble de program-
mes destinés à intensifier la part des énergies renouvelables
dans le bouquet énergétique du pays, soulignent les experts
du cabinet d'études britannique. En septembre 2015, le gou-
vernement a modifié la loi sur les énergies renouvelables en
vigueur depuis 2010, portant à 42 % l'objectif de production
électrique à partir de sources renouvelables, contre le précé-
dent taux de 15 %, rappelle l'OBG.
Cette politique énergétique prévoit la mise en place d'une
capacité de 2.000 MW d'origine solaire et l'installation de ca-
pacités du même ordre pour ce qui est des énergies éolienne
et hydraulique. Des projets qui devraient coûter au moins 13
milliards de dollars, selon Hakima El Haité, ministre déléguée
chargée de l'Environnement, citée par l'OBG.Aeux seuls, les
projets éoliens devraient générer 6,6 millions de KWh d'élec-
tricité par an et réduire les émissions annuelles de CO2 du
pays de pas moins de 5,6 millions de tonnes. D'autres projets
solaires devraient également voir le jour, suite à l'annonce par
SM le Roi Mohammed VI, lors de la COP21 tenue à Paris,
de la volonté du Maroc de porter à 52 % la part des énergies
renouvelables d'ici 2030.
Selon l'OBG, le Maroc devrait d'atteindre ses objectifs en
matière d'énergies renouvelables grâce aux mesures prises
pour réformer le cadre législatif et réglementaire du secteur,
relevant par exemple le plafond de la production des sites in-
dustriels pour des besoins d'autoconsommation de 10 MW à
50 MW en 2008. Les réformes apportées à la loi sur les éner-
gies renouvelables en 2015 ont entrainé d'autres changements
dans le secteur : les producteurs d'énergie renouvelable sont
par exemple désormais en mesure de vendre leur excédent
d'énergie à des établissements reliés au réseau haute tension
et très haute tension de l'Office National de l'Electricité et de
l'Eau Potable (ONEE).
La capacité minimum des projets de production d'électri-
cité hydraulique a également été revue à la hausse, passant
de 12 MW à 30 MW, souligne l'OBG, indiquant que cette
ouverture confirme la libéralisation du secteur de la produc-
tion de l'électricité et témoigne de l'avancée réalisée par le
Maroc dans ce secteur.
E nvironne m ent
SM le roi met en place un comité
de pilotage de la COP22
COP22 : ce qu’il faut savoir sur l’organisation
Marrakech se prépare déjà à la COP22
L
e roi Mohammed VI a approuvé la nomina-
tion de 10 membres du comité de pilotage de
la COP22 présidé par le ministre des Affaires
étrangères Salaheddine Mezouar. Ce comité a tenu en
fin de semaine à Rabat sa première réunion de travail
axée sur la finalisation d'une feuille de route.
Selon des sources gouvernementales, le souverain a
approuvé la désignation de Hakima El Haite, ministre
déléguée à l'Environnement, comme envoyée spéciale
du Maroc, Abdelaadim El Hafi, haut commissaire aux
Eaux et forêts, au poste de commissaire de la COP22
(c'est-à-dire gestionnaire de cette manifestation pla-
nétaire) et Nizar Baraka, président du Conseil écono-
mique, social et environnemental à la tête du Comité
scientifique de la COP22.
L'ancien ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis,
Aziz Mekouar, a été désigné ambassadeur-négociateur
alors que Driss Yazami, président du CNDH est chargé
des relations avec la société civile. Enfin, Abdessalam
Bikrat, ancien wali de la région de Marrakech, s'est vu
confier la responsabilité de la logistique.
A rappeler que la COP22 se déroulera du 7 au 18
novembre
E
nviron 25.000 participants sont attendus en no-
vembre à Marrakech. 13.000 d'entre eux seront
accrédités par la CCNUCC.
Depuis quelques jours, on connait les membres du co-
mité de pilotage de l’organisation de la COP 22 à Marra-
kech qui se tiendra du 7 au 18 novembre prochain, avec à
sa présidence Salaheddine Mezzouar, ministre des Affaires
étrangères et de la Coopération. Dès lors, les équipes en
charge de l’organisation ont commencé à s’activer, avec
entre autres, la finalisation des documents des premiers
appels d’offres pour la sélection des partenaires qui les ac-
compagneront.
Ainsi, ces documents nous apprennent que ce sont, en
tout, quelque 25.000 participants qui sont attendus pour
cette grand-messe du climat. Seuls 13.000 d’entres eux se-
ront accrédités par le secrétariat général de la convention-
cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) pour l’accès à la «zone bleue» de l’ONU.
L
a ville ocre inaugure la semaine prochaine sa
plus grande décharge moderne de traitement
des déchets ménagers, un projet ayant nécessité
quelques 80 millions de dirhams.
Cette inauguration sera suivie par l'acquisition par la
ville d'un groupe électrogène acheté des Etats-Unis pour
une valeur de 15 millions de dirhams.
«Ce groupe doté d'une haute technologie servira à ap-
provisionner le village de la COP22 du 7 au 18 novem-
bre 2016», a déclaré samedi à Le360 la ministre déléguée
chargée de l'Environnement, Hakima El Haite.
«La nouvelle décharge de Marrakech devant être inau-
gurée la semaine prochaine, sera équipée d'une station de
recyclage des ordures ménagères, permettant à la ville de
s'adapter aux exigences de la préservation de l'environ-
nement», a-t-elle ajouté, indiquant que cette unité figure
parmi une quinzaine de nouvelles décharges qui verront le
jour en 2016 au Maroc.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
8
I nternational
Nouvelle offensive diplomatique à l’égard des MRE
Rencontre avec les Marocains du Canada
L
e Consulat général du Maroc à Montréal et le
Centre culturel marocain « Dar Al-Maghrib »
ont organisé, samedi, une rencontre de commu-
nication et de partage avec des membres de la communau-
té marocaine résidant au Canada, consacrée à l'écoute des
préoccupations et des attentes de cette grande diaspora.
Intervenant à cette occasion, l'ambassadeur du Maroc à
Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni a salué l'organisation de
cette rencontre d'échange et d'interaction, qui s'inscrit en
droite ligne avec les hautes orientations de Sa Majesté le
Roi Mohammed VI qui entoure les membres de la commu-
nauté marocaine établie à l'étranger d'une Haute sollicitude
authentique et permanente.
Cette rencontre rentre dans le cadre de la stratégie de
communication et d'ouverture prônée avec tous les acteurs
de la communauté marocaine au Canada, sans exception
ni exclusion aucune, a-t-elle souligné, notant qu'elle té-
moigne aussi de la volonté de mobiliser les énergies et
d'instaurer des actions communes avec les Marocains du
Canada, comme de véritables leviers de développement,
tant pour leur pays d'accueil que pour leur pays d'origine.
Evoquant la teneur du discours du Trône du 30 juillet
2015 dans lequel le Souverain a appelé à "améliorer le
contact et la communication avec les membres de la
communauté à l'étranger, rapprocher les prestations qui
leur sont destinées, simplifier et moderniser les procédu-
res, respecter leur dignité et préserver leurs droits", Mme
Chekrouni a affirmé que les représentations diplomatiques
et consulaires du Royaume se doivent d'être au diapason de
cette Haute sollicitude Royale et à la hauteur de ce qu'elle
exige en compétence, en disponibilité et en dévouement au
service des Marocains à l'étranger.
Marginalisation ou exclusivité
Ces représentations, a-t-elle ajouté, sont aussi appelées
à oeuvrer de concert pour corriger les dysfonctionnements,
assurer un service de qualité et de proximité aux ressortis-
sants marocains, préserver leurs liens avec la Mère-Patrie
et satisfaire leurs attentes et aspirations. Rappelant que la
communauté marocaine à l'étranger faisait toujours l'ob-
jet d'une attention particulière, tant son apport est essen-
tiel pour contribuer au développement du Maroc, de son
rayonnement culturel et de son ancrage dans le monde, elle
a exprimé sa fierté à l'égard de la diaspora marocaine au
Canada, dynamique et proactive, et qui constitue un trait
d'union entre le Royaume et le Canada et la clé de voûte de
l'édifice solide construit au fil des ans, autour de la com-
munauté des valeurs qui nourrissent les relations séculai-
res entre les deux pays.
Mme l'ambassadeur a, à ce propos, relevé que le Ma-
roc nouveau, ouvert, entreprenant et engagé sur la voie de
la modernité a besoin de tous ses citoyens, de toutes ses
compétences et de ses talents pour défendre les intérêts du
Royaume, véhiculer une image conforme au développe-
ment qu'il connaît et consolider les relations d'amitié et de
coopération singulières entre les deux pays.
De son côté, la nouvelle consule générale du Maroc
à Montréal, Mme Habiba Zemmouri a indiqué que cette
rencontre vise à renforcer la culture de communication et
d'interaction avec les différentes sensibilités de la com-
munauté marocaine au Canada en vue d'être à l'écoute de
leurs préoccupations et doléances, ainsi que des problèmes
auxquels elles font face, ajoutant qu'elle se veut également
un espace d'échange des idées et des propositions sur les
moyens susceptibles de satisfaire leurs aspirations.
Elle a, en outre, affirmé que le consulat général ne mé-
nagera aucun effort pour veiller à la gestion des affaires
de cette communauté et à mettre à sa disposition tous les
moyens susceptibles de résoudre les problèmes auxquels
elle est confrontée.
Mme Zemmouri a, dans ce sens, réaffirmé sa ferme vo-
lonté de travailler de concert, dans un esprit de dialogue et
d'ouverture, avec tous les représentants de la communauté
marocaine sans marginalisation ou exclusivité aucune, en
vue d'aboutir à des actions concrètes ayant pour objectif
d'imprimer une nouvelle dynamique à l'action consulaire,
à travers notamment l'amélioration de l'accueil, le renfor-
cement des services
de proximité et des
consulats mobiles
pour être proche
des ressortissants
marocains établis
dans d'autres villes
canadiennes et leur
offrir des presta-
tions consulaires de
qualité.
Mettant en exer-
gue le discours du
Trône du 30 juillet
dernier,quiaconsti-
tué une nouvelle
feuille de route de
l'action consulaire
pour mettre un ter-
me aux défaillances et dysfonctionnements dont souffrent
certains consulats généraux du Royaume, Mme Zemmouri
a précisé que l'ensemble du personnel du Consulat est mo-
bilisé pour être au service de la communauté marocaine au
Canada et recevoir leurs remarques, critiques et sugges-
tions en vue de résoudre leurs problèmes et satisfaire leurs
attentes légitimes. Se félicitant du dynamisme et du fort
potentiel de cette communauté ainsi que de sa contribution
majeure au développement que connaît leur pays d'origine,
elle a réitéré l'ouverture du Consulat sur l'ensemble des
composantes de cette communauté en vue de travailler
dans le cadre d'un processus unificateur pour contribuer au
rayonnement du Maroc sur le sol canadien et à la défense
de ses intérêts suprêmes.
Pour sa part, le nouveau directeur de "Dar Al-Maghrib",
Jaafar Debbarh a souligné que le centre culturel marocain
vise à jeter les bases d'une nouvelle relation avec les Ma-
rocains du Canada, ayant pour fondements le dialogue,
l'entente, l'interaction, le respect mutuel et l'action parti-
cipative afin de faire de cet édifice un espace privilégié
où fusionnent leurs initiatives et projets avec ceux qui se-
ront programmés par « Dar Al-Maghrib ». Il a, à cet égard,
réitéré son engagement à oeuvrer de concert avec toutes
les composantes de la communauté marocaine afin que ce
centre culturel soit une fierté pour tout Marocain expatrié
et accompagne les besoins de la diaspora et de leur progé-
niture dans le domaine culturel.
M. Debbarh a ainsi insisté sur l'importance de l'action
commune en vue de rendre "Dar Al-Maghrib" un espace
pour la promotion et le rayonnement de la culture et de
la civilisation millénaires marocaines aux différents af-
fluents, ajoutant que le centre culturel marocain veillera
aussi à être une fenêtre ouverte sur les valeurs qui font la
singularité du Royaume et de sa riche culture diversifiée.
Il a soutenu que « Dar Al-Maghrib », tout en étant le cen-
tre culturel de tous les Marocains attachés viscéralement à
leur identité marocaine, sera ouvert sur les autres cultures
et communautés ethnoculturelles qui composent la mosaï-
que de la société canadienne. Par la suite, un débat franc
a été engagé entre les membres de la communauté maro-
caine au Canada et les nouveaux responsables au cours du-
quel ils ont fait part de leurs doléances et préoccupations
ainsi que de leurs attentes aussi bien celles inhérentes à
l'amélioration des services et prestations consulaires ou à
la promotion de la chose culturelle marocaine dans leur
pays d'accueil.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
9A F R I Q U E
Coopération Maroc-Sénégal
Salaheddine Mezouar tire la sonnette d’alarme
Un point de repère pour la justice africaine
Procès de Habré à Dakar
Notre continent
I
l l’a dit et il va le faire.
Il, c’est Macky Sall, le
Président du Sénégal,
le pays de la Térenga. C’était
son slogan de campagne : la
réforme de la Constitution.
Désormais, c’est un slogan
de consolidation de la démocratie. Il s’agit de la
réforme constitutionnelle voulue par le chef de l'Etat
sénégalais, prévoyant une réduction immédiate du
mandat présidentiel de 7 à 5 ans, dont le nombre est
limité à deux consécutivement. Cette réforme, qui
sera soumise au référendum, est la première du genre
au Sénégal depuis son indépendance.
Les détracteurs y voient déjà une manière
d’empêcher l’alternance au Sénégal arguant que
l’opposition n’aura pas le temps nécessaire pour se
préparer, si la réforme est votée par le peuple, à la
présidentielle et les législatives de 2017. Un argument
qui ressemble plutôt aux faux fuyants qu’à une réelle
volonté de moderniser la marche démocratique du
pays. Car il est évidement que si Macky Sall n’avait
pas honoré sa parole de campagne, ce serait les mêmes
partis d’opposition qui monteraient au créneau…
En effet, Macky Sall, élu en février 2012 pour
sept ans et qui s'était engagé à ramener son propre
mandat de sept à cinq ans, a exprimé son intention
de soumettre cette réforme à un referendum en mai
2016. Un vote qui déterminera si la prochaine élection
présidentielle se tiendra en 2017 ou en 2019.
La démarche du successeur d’Abdoulaye Wade est
donc une belle leçon politique mais aussi un courage
démocratique pendant que certains chefs d’Etat
africains s’évertuent à faire croire à leurs populations
qu’après eux c’est le déluge. Pis, quand bien même,
une autre catégorie se livrent indéfiniment au
tripatouillage de la Constitution pour se maintenir
au pouvoir ou répriment dans le sang leur population
pour se maintenir au pouvoir. Les cas sont légion.
En ramenant le mandat présidentiel à 5 ans au lieu
de 7 actuellement, et renouvelable une seule fois,
Macky Sall écrit une nouvelle page dans l’histoire
contemporaine du Sénégal.
Mieux, la réforme que propose Macky n’est pas
seulement une question de mandant mais c’est aussi
une ouverture vers les candidats indépendants. Ceux-
là qui n’auront plus besoin d’un parrainage de parti
politique pour postuler à la magistrature suprême.
Une innovation qui devrait servir d’exemple à
d’autres pays de la sous région. In fine, on peut
qu’être d’accord avec le président Sall quand il fait
savoir qu’en Afrique, aussi, on est capable de donner
la leçon, et que le pouvoir n'est pas une fin en soi. Car
après le pouvoir il y a une vie.
Par Mamady Sidibé
Macky Sall,
le démocrate
M
ais qui veut nuire aux relations séculaires
entre le Maroc et le Sénégal ? LA question
mérite d’être posée après la mise au point de
Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et
de la Coopération quand il dénonce « vigoureusement »
les « tentatives récentes et répétées d'atteinte à la constance
et à la solidité » des relations maroco-sénégalaises. Dans
une déclaration transmise aux autorités compétentes du
Sénégal, par le biais de l'ambassadeur du Maroc à Dakar,
Taleb Barrada, M. Mezouar souligne que « les relations
maroco-sénégalaises, ancrées dans l'histoire et confortées
par des liens fondés sur des principes et valeurs partagés,
ne sauraient être altérées par des manipulations frauduleu-
ses de documents ».
« La défense des intérêts stratégiques mutuels a tou-
jours été caractérisée, de part et d'autre, par des démarches
spontanées, sincères et constantes sans jamais faire l'objet
d'opportunisme ou de contre parties surtout liées à des in-
térêts personnels », a indiqué le chef de la diplomatie ma-
rocaine, rappelant la position du Sénégal sur la question
du Sahara occidental. « La constance de la position claire
et forte du Sénégal sur la question du Sahara marocain a
depuis toujours contrarié certaines parties dans la région
qui, poussées par un agenda politique hostile et largement
dévoilé, sont aujourd'hui réduites à recourir à différentes
sortes de manœuvres éhontées, de basses manipulations
de documents diplomatiques et d'usage frauduleux de
faux, avec pour principal objectif de nuire aux excellentes
relations du Maroc avec son partenaire le Sénégal », écrit
M. Mezouar.
Aussi le ministre marocain des Affaires étrangères et
de la Coopération condamne-t-il « fermement les manœu-
vres visant à porter atteinte à l'intégrité de mon collègue
sénégalais Mankeur Ndiaye en impliquant le Royaume
du Maroc ». « J'affirme haut et fort que jamais, Mankeur
Ndiaye n'a jamais demandé des faveurs personnelles ou
de l'argent ni à moi ni au Maroc. Essayer également d'en-
tacher les liens qui ont toujours uni l'ancien ministre d'Etat
Cheikh Tidiane Gadio au Royaume du Maroc, procède
d'une démarche machiavélique qui ne saurait prospérer »,
souligne le patron de la diplomatie marocaine.
« Je confirme à cet effet que le ministre Mankeur
Ndiaye m'a souvent recommandé le ministre d'Etat Gadio
sur des dossiers particuliers et d'intérêt pour le Maroc. Et
c'est dans cet esprit positif que nous oeuvrons », dit M.
Mezouar. « Il est, par conséquent, légitime de s'interroger
sur le timing de ces manœuvres indignes et des méthodes
inqualifiables d'intimidation et de tentatives de déstabili-
sation, dont le seul but est de chercher à ébranler les liens
séculaires maroco –sénégalais », relève-t-il. « Les rela-
tions maroco -sénégalaises, portées par le président de la
République Macky Sall et sa Majesté le Roi Mohammed
VI, sont plus fortes que ces manœuvres, artifices et achar-
nements indécents », ajoute Salaheddine Mezouar.
L
e procès de l'ancien président tchadien His-
sène Habré, qui se tient au Sénégal devant les
Chambres africaines extraordinaires (CAE),
« est un point de repère pour la justice africaine », a
estimé, récemment, à Addis-Abeba, le secrétaire gé-
néral de l'Organisations des Nations unies (ONU) Ban
Ki-moon. « Le procès d'Hissène Habré au Sénégal est
un point de repère pour la justice africaine », a-t-il
notamment déclaré, dans son adresse à la 26e session
ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gou-
vernement de l'Union africaine. Le secrétaire général
de l'ONU s Nations unies est longuement revenu sur
les enjeux de ce sommet, évoquant des questions por-
tant sur l'état des droits humains en Afrique et d'autres
questions relatives à la sécurité, à la justice, à la démo-
cratie et à la bonne gouvernance.
Le procès de l'ancien président tchadien a débuté en
juillet dernier à Dakar, devant les Chambres africai-
nes extraordinaires (CAE), une juridiction d'exception
créée au sein de la justice sénégalaise. Il est poursuivi
crimes contre l'humanité, crimes de guerre et tortures,
des faits qui remontent à ses années de pouvoir, entre
1982 et 1990. Son procès se tient au Sénégal à la de-
mande de l'Union africaine.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
10
T O U R I SM E
Fonds de garantie dédié aux projets touristiques
Signature à Rabat d'un protocole d'entente
U
n protocole d'entente relatif à la mise en
place d'un Fonds de garantie dédié aux pro-
jets touristiques a été signé, jeudi à Rabat,
dans le cadre de la réalisation des projets de dévelop-
pement touristique de la Vision 2020 et de la promo-
tion des investissements dans ce secteur. Signé par le
ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed
Boussaid, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, le
Président du groupement professionnel des Banques du
Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, le directeur gé-
néral de la Caisse centrale de garantie (CCG), Hicham
Zanati Serghini, et le président du directoire de la So-
ciété marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), Imad
Barrakad, ce protocole d'entente vise à mettre en place
un mécanisme destiné à garantir les prêts bancaires ac-
cordés pour la réalisation des projets d'hébergement et/
ou d'animation touristique de taille moyenne et grande,
tout en assurant aux entreprises touristiques la garantie
de leurs prêts bancaires à moyen et long termes.
Dédié notamment aux projets touristiques du plan
Azur (balnéaire) sur la période 2015-2020, ce Fonds
de garantie sera doté d'un budget de 400 millions de
dirhams (MDH) pour la période 2016-2020. Un mon-
tant qui sera couvert à hauteur de 300 MDH par l'Etat
et à hauteur de 100 MDH par le Fonds Hassan II pour
le développement économique et social. Ce Fonds de
garantie, qui vient compléter l'architecture globale en
matière de mobilisation des ressources financières en
fonds propres et en dettes bancaires mis en place depuis
le démarrage de la Vision 2020, permettra de donner un
nouveau souffle aux projets se trouvant en zone émer-
gente non encore réalisés.
Défaillance de l'investisseur
Afin d'accompagner le développement des stations
Azur, la quotité de garantie est plus attractive pour les
projets situés dans les stations balnéaires intégrées du
"Programme Azur 2020" soit 60 pc du crédit en principal
contre 50 pc pour les projets situés en dehors desdites
stations. Ainsi, ce nouvel outil permettra de remédier à
la problématique d'octroi de la dette par les banques en
participant au risque supporté par ces dernières avec un
plafonds de risque allant jusqu'à 50 MDH par projet et
350 MDH par station en cas de défaillance de l'investis-
seur. Il vient en complément de l'offre de garantie accor-
dée par le "Fonds de garantie PME" ciblant les projets
de taille inférieure avec un plafond d'engagement par
projet de 10 MDH.
Il permettra de réduire, à moyen et long terme, le
niveau de risque auquel sont exposées les banques qui
accorderont plus de crédits et favorisera la création
d'emplois (près de 50.000 emplois, dont 10.000 emplois
directs).
Le protocole d'entente prévoit également l'institution
d'un comité de suivi regroupant des représentants du
ministère de l'Economie et des Finances, du ministère
du Tourisme, de la SMIT, du GPBM et de la CCG pour
la mise en œuvre de ce mécanisme.
Les entreprises pouvant bénéficier de ce mécanisme
doivent être des entreprises de droit marocain, présenter
un programme d'investissement viable financièrement
portant sur la création d'un établissement d'héberge-
ment, tel que défini dans le cadre de la loi 61-00 portant
statut des établissements touristiques hors résidences
immobilières de promotion touristique (RIPT), ou d'une
composante d'animation touristique, et faire la demande
de garantie au plus tard avant fin janvier 2020.
S'exprimant à cette occasion, M. Haddad a indiqué
qu'en absence d'un mécanisme de garantie adapté aux
projets touristiques stratégiques d'envergure dont la
moyenne d'investissement dépasse 100 MDH, les ban-
ques ont continué d'"apercevoir les projets touristiques
comme risqués notamment pour les projets d'anima-
tion et les projets d'hébergement dans les destinations
émergentes dont les stations balnéaires intégrées font
partie", relevant, dans ce sens, que ce Fonds de garan-
tie permettra de donner confiance aux banques et aux
investisseurs sur leur implication dans les projets des
stations balnéaires.
Opportunités d'investissement
Il a également fait savoir que son département œuvre
en collaboration avec le ministère de l'Economie et des
Finances pour la mise en place d'un mécanisme de pri-
mes d'investissement visant à soutenir l'investissement
touristique et l'orienter vers les territoires moins déve-
loppés ou émergents, ainsi que vers les nouvelles oppor-
tunités de développement. Ces primes d'investissement
seront octroyées en tenant compte du risque perçu par
les investisseurs pour chaque territoire et chaque type
de produit, a-t-il ajouté.
De son côté, M. Boussaid a mis en avant l'importance
du secteur touristique en termes de création de richesse
et d'emploi, et d'opportunités d'investissement et de dé-
veloppement qu'il offre, notant que ce Fonds de garantie
devra permettre de générer un volume d'investissement
de 14 milliards de dirhams. Il a, par ailleurs, rappelé
les efforts de l'Etat en matière d'accompagnement et de
financement des entreprises opérant dans le secteur tou-
ristique, évoquant en particulier le Fonds marocain de
développement touristique, le « Fonds de garantie PME
», ainsi que le Fonds de cofinancement « Renovotel ».
Ont également pris part à la cérémonie de signature
de ce protocole d'entente, le ministre délégué auprès
du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, le ministre du
Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numéri-
que, Moulay Hafid Elalamy, le ministre délégué chargé des
Petites entreprises et de l'intégration du secteur informel,
Mamoun Bouhdoud, les présidents, directeurs généraux
et directeurs de banques, les présidents d'associations re-
présentant le secteur du tourisme, outre des opérateurs du
secteur et des partenaires institutionnels.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
11A g riculture
Mesures contre les effets du déficit pluviométrique
Un plan gouvernemental de 4,5
milliards de dirhams (MMDH)
Le gouvernement a dédié une enveloppe de plus de
5 milliards de dirhams (MMDH) au plan de lutte
contre les effets du déficit pluviométrique décliné
en 3 axes d'intervention, a annoncé vendredi le ministère
de l'Agriculture et de la pêche maritime. « La mise en œu-
vre du plan nécessitera la mobilisation d'une enveloppe de
4,5 MMDH en plus d'un potentiel d'indemnisation de 1,25
MMDH par la compagnie d'assurance » dans le cadre du
produit multirisque climatique pour les cultures céréalières
et printanières, a indiqué le ministère dans un communiqué
publié à l'issue d'une réunion, tenue vendredi à Rabat sous la
présidence du Chef du gouvernement, dans le cadre de l'appli-
cation des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI
visant à porter assistance aux agriculteurs dans le contexte de
cette année caractérisée par ce phénomène climatique.
Le premier axe du plan, la sauvegarde du cheptel, vise l'ap-
provisionnement en orge sur tout le territoire national, à un
prix cible de 2 DH/Kg, précise le communiqué. La distribu-
tion se fera à guichet ouvert via 72 centres relais de proximité,
indique la même source, précisant que l'Etat prendra égale-
ment en charge le transport de l'orge subventionné depuis les
centres relais. Le Système National d'Identification et de Tra-
çabilité Animales (boucles électroniques), récemment mis en
place par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime,
appuiera la réussite de cette opération à travers un ciblage des
éleveurs bovins.
D'autres actions sont au programme pour la sauvegarde du
cheptel dont l'abreuvement via l'aménagement et la construc-
tion de points d'eau, ainsi que l'encadrement sanitaire du chep-
tel grâce au programme additionnel de vaccination, la vulné-
rabilité du cheptel s'accroissant en période de sécheresse.
Le deuxième axe, qui porte sur la protection des ressources
végétales, vise à assurer l'irrigation des plantations sous ré-
gime pluvial, entreprise dans le cadre des projets d'agriculture
solidaire avec une superficie ciblée de 93.000 hectares.
Une autre mesure consiste en la sécurisation des semences
en céréales pour la campagne prochaine, grâce à un stock dis-
ponible actuellement de 950.000 quintaux et une production
prévisionnelle de 1 million de quintaux.
Pour le périmètre irrigué, qui permet de protéger la valeur
ajoutée agricole et les postes d'emplois en année difficile,
il sera procédé à l'encadrement intensif des cultures avec la
consigne claire de sauvegarder un volume d'eau suffisant pour
le démarrage de la campagne agricole prochaine, selon le mi-
nistère qui a assuré, dans ce cadre, que les comités mixtes de
l'eau rempliront pleinement leur rôle pour une gestion inté-
grée des ressources hydriques. S'agissant des cultures végéta-
les, l'assurance agricole jouera cette année un rôle important
avec l'indemnisation des agriculteurs sinistrés, souscripteurs
aux polices d'assurance céréalière multirisques dans les délais
optimisés.
L'assurance agricole a couvert cette année plus de 1
million d'hectares, avec un capital garanti de plus de 1,1
MMDH, relève la même source. Cet axe comprend aussi
des actions visant l'encouragement de la reconversion aux
cultures de printemps, à travers la mobilisation de l'ensem-
ble des partenaires pour définir les programmes à mener et
le concours du Crédit Agricole du Maroc qui contribuera
avec 1,5 MMDH à cette opération. « L'activité agricole en
périmètre irrigué se poursuit de manière normale en main-
tenant le programme des cultures avec, toutefois, une opti-
misation de l'utilisation des ressources en eau », a rassuré le
ministère.
En ce qui concerne le troisième axe qui est le maintien
des équilibres dans le monde rural, la priorité sera donnée à
l'approvisionnement en eau potable des populations dans les
zones reculées. Une attention particulière sera accordée, par
ailleurs, au suivi de l'exécution des projets de l'agriculture
solidaire pour tout ce qu'ils représentent comme enjeux en
termes de création de revenus et d'emplois.
La réunion s'est tenue en présence des ministres de l'Inté-
rieur, de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture et de la
pêche maritime, et de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'en-
vironnement. La campagne agricole 2015-2016 est marquée,
selon le ministère, par un retard des précipitations depuis le
mois de novembre ayant engendré un déficit pluviométri-
que de 63 % par rapport à une année normale.
L'impact de ce déficit se fait particulièrement ressentir
sur les cultures en zones bour où les emblavements en cé-
réales représentent 62 pc (3,2 millions d'hectares semés) du
programme retenu au titre de l'actuelle campagne agricole.
Le couvert végétal a également connu une dégradation par
rapport à l'année précédente, malgré une bonne situation
de départ grâce aux pluies d'octobre et de novembre.
En outre, le déficit pluviométrique commence à avoir
un impact sur l'approvisionnement du cheptel en eau et en
aliments, en dépit d'une campagne céréalière record (2014-
2015) ayant permis de constituer des stocks importants en
aliments de bétail et de stabiliser les prix jusqu'au mois de
décembre.
ONSSA- Apparition de cas d'influenza aviaire en France
Suspension provisoire de toute importation
L
'Office National de Sécurité Sanitaire des Pro-
duits alimentaires (ONSSA) a annoncé, jeudi
par voie de communiqué, la suspension pro-
visoire de toute importation de volailles et des produits
dérivés à partir de la France, suite à l'apparition de cas
d'influenza aviaire hautement pathogène dans ce pays
en novembre dernier (sérotype H5N1, H5N2 et H5N9).
Cependant, et compte tenu de l'importance de l'appro-
visionnement du secteur avicole national en poussins
reproducteurs à partir de la France (plus de 60 pc de ses
besoins), l'ONSSA a procédé à l'évaluation des risques sa-
nitaires liés à l'adoption du principe du « zonage sanitaire »
recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé Ani-
male (OIE), dont le Maroc est membre, indique l'ONSSA,
notant que ce principe est appliqué par tous les pays mem-
bres de l'Union européenne et des USA.
C'est dans ce sens que de nouveaux modèles de certifi-
cats sanitaires ont été validés avec les autorités vétérinaires
officielles des pays exportateurs notamment la France, les
USA, le Royaume Uni et l'Espagne, et qui exigent notam-
ment, en plus des analyses de laboratoire, que les élevages
de provenance se trouvent dans des zones indemnes situées
à une distance minimale de 100 km de tout foyer d'influen-
za aviaire, précise le communiqué. De plus, à leur arrivée
au Maroc, les lots de poussins importés sont soumis aux
analyses complémentaires et restent sous la surveillance
des vétérinaires privés mandatés encadrant ces unités et
sous le contrôle des services vétérinaires de l'ONSSA.
L'Office signale par ailleurs que plusieurs pays conti-
nuent de s'approvisionner de la France ainsi que des
autres pays exportateurs (UE et USA) ayant déclaré der-
nièrement des cas de l'influenza aviaire. L'Office assure,
cependant, qu'aucun cas d'influenza aviaire hautement
pathogène n'a été détecté au Maroc. Par ailleurs, et dans
le cadre de la veille sanitaire assurée par l'ONSSA, des
cas de mortalités ont été signalés dans quelques fermes
de poulet de chair, relève le communiqué, précisant que
les résultats des analyses de laboratoire effectués ont
détecté la présence d'un virus du groupe des Influenzas
Aviaires Faiblement Pathogènes (IAFP) qui reste facile
à maitriser grâce aux mesures sanitaires de mise et qui
ne constitue aucune menace pour le consommateur.
Ce virus est à ne pas confondre avec les types de vi-
rus isolés en France qui sont à déclaration obligatoire
et qui nécessitent l'application des mesures sanitaires
d'isolement et d'abattage des volailles infectées. Cette
situation sera gérée dans le cadre d'un plan de contrôle
qui sera mis en œuvre en concertation avec la profession
avicole, et qui prévoit notamment une cartographie des
élevages atteints, leur mise sous surveillance, le renfor-
cement des mesures de biosécurité et la vaccination pré-
ventive des élevages de reproducteurs et de pondeuses,
conclut le communiqué.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
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E V E N E M E N T
SM le Roi Mohammed VI inaugure à Jorf L
- Plus de 6 milliards de dirhams pou
- Une usine de dessalement d'eau d
SM le Roi Mohammed VI a procédé, lundi au complexe industriel de Jorf Lasfar, à l'inauguration
d'une usine de production d'engrais dédiée entièrement à l'Afrique (Africa Fertilizer Complex),
et de la première phase du projet d'une usine de dessalement d'eau de mer, réalisées pour un
investissement global de plus de 6,1 milliards de dirhams (MMDH).
I
nitiés par le groupe Office chérifien des phosphates
(OCP), ces projets phares constituent une nouvelle
illustration de l'engagement du Souverain en faveur
de la coopération Sud-Sud et de Sa volonté de soutenir
les initiatives d'innovation et de développement durable
du groupe, de son écosystème et ses partenaires africains,
d'accompagner sa stratégie industrielle et, ainsi, de confor-
ter le leadership du Royaume du Maroc sur le marché
mondial des phosphates.
Africa fertilizer Complex, dont la réalisation est inter-
venue sur Hautes instructions de S.M. le Roi, vise à ac-
compagner la croissance des marchés africains à travers
leur approvisionnement, continu et régulier, en engrais
La nouvelle usine, qui a nécessité un budget de l'ordre
de 5,3 milliards de dirhams, est composée d'une unité d'aci-
de sulfurique (1,4 million tonnes/an), d'une unité d'acide
phosphorique (450.000 tonnes/an), d'une unité d'engrais
(1 million tonnes équivalent DAP/an), d'une centrale ther-
moélectrique d'une puissance de 62 MW, et de différentes
infrastructures de stockage pouvant accueillir 200.000 ton-
nes d'engrais, soit plus de deux mois d'autonomie
Africa fertilizer Complex, qui a généré 1,35 million
jours/hommes de travail pendant la phase de construction
(86 % nationaux), permet la création de 380 emplois du-
rant la phase d'exploitation. Ce méga-projet privilégie l'in-
novation technologique et environnementale au niveau de
la production sulfurique par un gain d'énergie électrique de
10 MW et une réduction de la consommation d'eau de mer.
De même, les rejets de dioxyde de soufre (SO2) ont été
réduits de trois fois par rapport aux normes internationales.
Les innovations déployées dans l'usine d'acide phospho-
rique sont illustrées par des technologies de récupération
du fluor, et d'élimination des rejets liquides. Au niveau des
engrais (DAP), des systèmes de lavage des gaz sont mis en
place permettant une réutilisation de l'eau chaude du der-
nier lavage et ainsi une économie d'eau d'environ 50.000
m3/an. Les eaux usées seront par ailleurs traitées pour une
éventuelle revalorisation.
Faisant partie intégrante de la stratégie « Eau» du grou-
pe OCP, l'usine de dessalement de l'eau de mer vise, pour
sa part, à couvrir les besoins additionnels créés par le dé-
veloppement de l'Axe Khouribga-Jorf Lasfar (doublement
capacités mines, triplement capacités de la valorisation
chimique), sans aucune demande supplémentaire en eaux
conventionnelles. Avec une capacité de 25 millions de m3/
an (75.800 m3/ jour), la première phase du projet d'usine
dessalement d'eau de mer, qui a nécessité des investisse-
ments de l'ordre de 800 millions DH, est composée d'une
unité de pompage d'eau de mer d'un débit de 7.700 m3/h,
une unité de prétraitement d'eau de mer permettant d'élimi-
ner les matières en suspensions, les huiles et graisses ainsi
que les matières colloïdales et une unité d'ultrafiltration
pour éliminer les particules ultrafines (inférieures à 0,03
micromètre).
Cette première phase comprend également une unité
d'osmose inverse qui assure l'élimination des chlorures à
travers une hyper-filtration et une unité de post-traitement
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
13
Lasfar deux grands projets OCP
our l’unité de production d’engrais
de mer
permettant de rendre l'eau potable. Elle a généré au cours
de la période de construction 400.000 jour/homme de tra-
vail (93% nationaux), comme elle permettra la création de
100 emplois permanents lors de la phase d'exploitation.
L'usine de dessalement de Jorf Lasfar, qui sera réalisée en
trois phases, atteindra à terme une production de 75 mil-
lions de m3/an.
Ces infrastructures de haut niveau confirment la volonté
du Maroc d'instaurer des relations marquées par le sceau
de l'efficacité, de la performance et de la crédibilité avec
les pays de l'Afrique. Elles permettent au Royaume d'as-
seoir un leadership intelligent sur le marché mondial des
phosphates et produits dérivés, basé certes sur des para-
mètres de productivité et de rentabilité, mais surtout sur
l'approche de durabilité.
Africa Fertilizer Complex de Jorf Lasfar
Nouveaucapsurl'Afrique
L
'usine « Africa Fertilizer Complex », réalisée au
sein du Complexe industriel de Jorf Lasfar, est
destinée à produire un million de tonnes/an d'en-
grais, totalement dédiées aux pays d'Afrique. S'inscrivant
dans le cadre du renforcement de la coopération Sud-Sud,
cette unité, inaugurée lundi par SM le Roi Mohammed VI,
que Dieu L'assiste, produira des engrais adaptés aux cultu-
res et aux sols africains, l'objectif étant le développement
prospère des agriculteurs en Afrique et l'amélioration de la
sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Africa Fertilizer Complex (5,3 milliards dhs) compte
une unité de fabrication d'acide phosphorique pouvant
produire 450.000 tonnes par an ainsi qu'une unité d'acide
sulfurique, développant une capacité de 1,4 million de ton-
nes annuellement. Ce complexe est renforcé d'une centrale
thermoélectrique de 62 MW et de différentes infrastruc-
tures de stockage pouvant accueillir 200.000 tonnes d'en-
grais, soit plus de deux mois d'autonomie.
Tout au long de sa réalisation, cette usine a mobilisé
près de 1,35 million Jours Hommes, dont 86 pc sont ma-
rocains. Totalement intégrée sur la plateforme industrielle
Jorf Lasfar, la nouvelle usine, qui a permis la création de
380 emplois permanents, dispose sur place de la totalité
de ses matières premières (phosphate, soufre, ammoniac),
grâce notamment au Slurry Pipeline, et des différentes uti-
lités (électricité, eaux, vapeur). La plateforme lui assure en
plus la manutention et l'export des produits finis.
Le projet Africa Fertilizer Complex a été réalisé en ca-
pitalisant sur l'expérience acquise par le Groupe OCP dans
les domaines de la technologie et de la préservation de l'en-
vironnement. Ainsi plusieurs innovations ont été intégrées,
notamment la technique de récupération du fluor au niveau
de l'unité phosphorique qui permet de réduire à zéro les re-
jets liquides lors de la concentration d'acide phosphorique.
Il s'agit également de la réalisation d'une tour de refroi-
dissement au niveau de l'unité d'acide phosphorique. Cette
technologie adoptée pour la première fois à OCP vient en
remplacement du refroidissement conventionnel à l'eau de
mer. Elle permet d'assurer le refroidissement à l'eau douce,
en boucle fermée, et d'éviter l'utilisation d'eau de mer
en circuit ouvert.
Sur le plan environnemental, l'unité de production
d'acide sulfurique est dotée du système HRS (Heat Re-
covery System). Ce système permet de récupérer l'éner-
gie sur l'acide chaud, habituellement refroidi à l'eau de
mer qui est rejetée. L'énergie récupérée permet une pro-
duction électrique supplémentaire de 9 MW et une ré-
duction de la consommation d'eau de mer de 3000 m3 /h
équivalent à une consommation d'énergie de pompage
de 1MW.
Autre innovation, est la récupération de l'énergie
des cheminées de l'unité des engrais (Gaz Heat reco-
very). Ainsi, les gaz chauds des cheminées de l'unité
des engrais, avant leur rejet, sont utilisés pour évaporer
l'ammoniac, au lieu de l'utilisation de la vapeur moyenne
pression.
De même, une nouvelle unité de traitement des eaux
usées a été construite pour se conformer aux standards in-
ternationaux et respecter les engagements pris par l'OCP
lors de l'étude d'impact environnemental en matière de
contrôle de ses rejets liquides avant leur évacuation dans
le milieu marin. Cette station de traitement des eaux usées
a une capacité de 45 m3 /jour. Elle est basée sur le prin-
cipe des boues activées. Ce procédé consiste à dégrader
la matière organique contenue dans l'eau usée au niveau
des bassins biologiques. Ces derniers sont équipés d'un
système d'aération permettant la diffusion d'oxygène dans
l'eau pour l'élimination de la matière organique par des
bactéries.
La réalisation de "Africa Fertilizer Complex" s'inscrit
pleinement dans la stratégie d'investissement ambitieuse
du Groupe OCP visant à renforcer sa position sur le mar-
ché mondial des engrais en faisant évoluer sa capacité
de production de 4,5 millions de tonnes/an en 2010, à 8
millions de tonnes/an en 2014, pour atteindre 12 millions
de tonnes par an à horizon 2017. Ainsi, trois autres unités
intégrées de production d'engrais sont en cours de réalisa-
tion au sein de la plateforme industrielle Jorf Lasfar. Elles
développeront, chacune, une capacité de production d'un
million de tonnes par an.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
14 S O C I E T E
Les investisseurs français en toute confiance
avec le Maroc
LeMaroc,deuxièmeclientdelaFrancesurlecontinent
I
NVESTISSEMENT - C’est sur un partenariat de
confiance renouvelé que s’ouvre l’année 2016 pour
les entreprises françaises qui investissent au Ma-
roc.
Plus des deux tiers des sociétés de l’Hexagone pré-
voient en effet une augmentation de 94% de leur chiffre
d’affaire au royaume cette année, selon les résultats 2015
de l’enquête du Conseil français des investisseurs en Afri-
que (CIAN) élaborée par Le MOCI (Moniteur du com-
merce international), magazine d’information dédié au
commerce extérieur.
Le Maroc se classe entre l’Egypte, où les entreprises
françaises s’attendent à une hausse de 100% de leur chiffre
d’affaire, et le Nigeria (76%).
Si la note générale d’appréciation du climat des affaires
pour l’Afrique ne révèle aucune évolution entre 2014 et
2015 (elle reste identique à 2.39 sur 5, soit en dessous de la
moyenne), l’Afrique du Nord se démarque avec une note
de 2.95 sur 5 en 2015, contre 2.56 en 2014.
Le royaume arrache quant à lui la première place avec
une note moyenne de 3.48 (contre 3.22 en 2014), suivi de
Maurice (3.34) et de l’Afrique du Sud (2.92). Le Tchad
(1.88), la République démocratique du Congo (1.60) et la
République centrafricaine (1.59) ferment la marche.
Effectuée sur un panel de 34 pays, l’enquête invite plu-
sieurs chefs d’entreprise à apprécier l’environnement des
affaires de leurs pays d’implantation en notant sept postes
(infrastructures, administration, économie et finance, so-
cial, socioculturel, coût des facteurs, développement dura-
ble) répartis en 39 critères.
A
l’échelle continentale, le Maroc est le deuxiè-
me client de la France, juste derrière l’Al-
gérie et devant la Tunisie, notamment sur le
front des hydrocarbures, indique le rapport 2016 des
entreprises françaises en Afrique, également réalisé par
Le MOCI.
Les importations françaises en provenance du Maroc
culminent à près de 9% sur la période 2013-2014, soit
un total de 3.622 milliards d’euros en 2014.
En 2014, les échanges commerciaux entre la France
et l’Afrique ont accusé une légère baisse selon les sta-
tistiques des douanes françaises, avec un recul de 2.28%
des importations en provenance de l’Afrique (- 26.284
milliards d’euros).
Les exportations françaises à destination du conti-
nent s’inscrivent par ailleurs dans cette tendance avec
une diminution de 0.61% (- 27.448 milliards d’euros).
Conseil Consultatif de la Famille et de l'Enfance
Les recommandations du CESE
L
e Conseil Economique Social et Environne-
mental (CESE), a adopté lors de sa 58ème
session ordinaire, tenue jeudi à Rabat sous
la présidence de M. Nizar Baraka, le projet d'avis du
Conseil concernant le projet de loi n 78.14 relatif
au Conseil Consultatif de la Famille et de l'Enfance
(CCFE) ainsi que le projet d'avis concernant le pro-
jet de loi n 79.14 relatif à l'Autorité de la Parité et
de Lutte contre toutes les formes de Discrimination
(APALD), tous deux objets de saisines de la part du
Président de la Chambre des Représentants.
Parmi ses recommandations, le CESE appelle à
clarifier les attributions du CCFE en consacrant un
article au rappel des missions du Conseil telles que
définies dans l'article 169 de la Constitution, en dé-
diant un article au rappel des grands principes consti-
tutionnels et des droits fondamentaux de l'homme et
de l'enfant qui devraient constituer le référentiel du
CCFE (égalité, parité, intérêt supérieur de l'enfant,
participation des enfants, prise en compte des per-
sonnes vulnérables) et en précisant que le Conseil est
une personne morale jouissant de l'indépendance fi-
nancière et administrative, indique un communiqué
du CESE parvenu samedi à la MAP.
Le Conseil estime "fondamental que le CCFE soit
doté de la possibilité de s'autosaisir et d'interpeller
le gouvernement sur les sujets en relation avec la fa-
mille et l'enfance. De même que le CCFE doit pou-
voir assurer la participation des enfants aux différents
travaux du Conseil, les concernant", ajoute la même
source. Concernant la composition et la gouvernance
du CESE, le Conseil insiste sur la collégialité et l'in-
dépendance et recommande de désigner des membres
intuitu personae en fonction de leur expertise et ex-
périence et de veiller à l'équilibre entre les membres
spécialistes de la famille et les membres spécialistes
de l'enfance, précise le communiqué, notant que le
CESE met l'accent sur l'importance de prévoir une
périodicité des Assemblées Générales du CCFE d'au
moins 4 fois par an.
Pour ce qui est de son avis sur le projet de loi rela-
tif à l'APALD, le Conseil Economique Social et En-
vironnemental a identifié, dans l'examen de ce projet
de loi, plusieurs obstacles potentiels à la prévention
des discriminations et à la promotion de l'égalité. «
Si le CESE se félicite d'un certain nombre de pré-
rogatives contenues dans le projet de loi, il constate
que la notion de protection n'est pas assez prononcée.
C'est pourquoi le Conseil propose d'intégrer au pro-
jet de loi une définition du principe de l'égalité ainsi
que du principe de non-discrimination et de spéciali-
ser l'APALD dans toutes les discriminations liées au
genre et lui conférer compétence de se saisir et d'être
saisie », tout en précisant que les autres formes de
discrimination, hors discrimination entre sexes, relè-
vent des attributions du CNDH.
Pour lui permettre de remplir ses missions, il s'agit
de conférer à l'APALD la personnalité juridique et
le droit d'ester en justice contre les situations, les
actes ou les auteurs de discrimination, et d'habiliter
l'APALD à constater les situations de discrimination,
proposer une médiation, estimer le préjudice matériel
et moral des actes de discrimination et aider les vic-
times à obtenir réparation, note-t-on de même source,
soulignant que « pour cela, l'expertise de l'APALD
doit être agréée et recevable auprès des tribunaux ».
Le CESE appelle également à renforcer la représen-
tation de la société civile organisée indépendamment
des appartenances professionnelles ou partisanes, sur
la base de la collégialité, de l'expertise probante, du
pluralisme, de la diversité et de la complémentarité
des expériences et composer l'APALD d'un collège
restreint de 25 membres à 30 membres, désignés in-
tuitu personae, tenant au minimum une réunion par
mois. Finalement, le Conseil estime que l'APALD
doit être dotée d'agents assermentés chargé du recueil
des plaintes, de la collecte des données et de l'établis-
sement des procès-verbaux. Enfin, le Conseil recom-
mande de prévoir la publication régulière des avis de
l'APALD au Bulletin Officiel.
L'huile d'argan, le secret de beauté
de Catherine Zeta-Jones
B
EAUTÉ - Du haut de ses 46 ans, Catherine Ze-
ta-Jones est l'une des plus belles femmes d'Hol-
lywood. Sa peau de bébé? Elle la doit à l'huile
d'argan qu'elle met "tous les soirs pour reposer sa peau et
retrouver son éclat" a déclaré l'actrice au site anglais The
Telegraph.
Surnommé "l'or liquide", l'huile d'argan fait l'unanimité
auprès des stars américaines. Après Kim Kardashian, Se-
lena Gomez ou encore Madonna qui n'ont pas tari d'éloges
sur ses bienfaits pour le corps et les cheveux, c'est au tour
de Catherine Zeta-Jones de vendre les mérites de ce pro-
duit naturel "made in Morocco".
"A force de voyager et d'être dans les chambres d'hôtel,
je trouve que ma peau ressemble à celle d'un randonneur
en pleine activité. L'huile d'argan me permet de nourrir ma
peau le soir afin de pouvoir me réveiller avec une peau
lisse et hydratée" a-t-elle ajouté.
En pleine promotion de son nouveau film "Dad'sArmy",
l'actrice connue pour avoir interprété la belle Elena de la
Vega dans "Zorro" partage régulièrement ses secrets de
beautés avec ses fans.
N°469 Du 05 au 11 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
15S O C I E T E
K
iosque360. Une ressortissante soudanai-
se et son fils ont roulé pas moins de 6000
Marocains en leur faisant miroiter des
gains rapides, à travers l'escroquerie de la vente
pyramidale. Le fils a été arrêté et déféré, dimanche,
devant le parquet de Casablanca.
«TV Express». Cette société fictive, installée
dans le quartier des Maârif, à Casablanca, sur l'ini-
tiative d'une ressortissante soudanaise et son fils, a
escroqué pas moins de 6000 Marocains en leur fai-
sant miroiter des gains rapides, des voyages dans
152 pays et 12.000 villes à travers le monde dans
les meilleures conditions, en plus de réductions de
40% pour la location de voitures et les nuitées dans
des hôtels touristiques. La société fictive appli-
quait le principe de la vente pyamidale, forme d’es-
croquerie qui consiste à faire que chaque personne
piégée recrute plusieurs nouveaux membres pour
la société, soit des "filleuls", rapporte le quotidien
Assabah dans son édiction de ce lundi 1er février.
Ainsi, en une semaine, une victime a pu recru-
ter huit nouveaux clients qui ont versé 1.32 million
de dirhams dans les caisses de la fameuse société.
La formule de la vente pyramidale motive en ef-
fet chaque personne à multiplier ses "filleuls" en
vue de gagner plus. Certaines victimes ont même
convaincu leurs proches et amis de rejoindre ce ré-
seau infernal.
Mais les semaines passaient, les mois se suivaient
et rien ne se profilait à l’horizon. «Durant le der-
nier mois de Ramadan, les victimes, qui n'avaient
profité d'aucun des voyages promis au départ, ont
commencé à s’interroger sur l'honnêteté de ce sys-
tème qu’ils n'avaient eux-mêmes eu de cesse de dé-
fendre en le vendant à leurs proches et amis», pré-
cise le quotidien. Le doute s’est installé. D'autant
que les victimes, au siège de la société, n'ont pu
rencontrer que des employés. Chose qui les a pous-
sées à se renseigner auprès du service des impôts
où elles ont découvert que ladite société n’était pas
en règle avec le fisc. De la pure arnaque.
«Une victime s’est retrouvée dans l’obligation
de restituer à ses proches une somme de 40.000
dirhams pour que sa relation avec sa famille ne
soit pas altérée», souligne le quotidien. D’autres
personnes encore se sont retrouvées noyées dans
des crédits. Le suspense a duré jusqu’à vendredi
dernier, jour où des victimes ont interpellé, dans
le quartier des Maârif, le fils de la ressortissante
soudanaise qu'il ont immédiatement conduit au
commissariat.
Vente pyramidale : 6000 Marocains
victimes d’une société fictive à Casablanca
T
ALENT - La Marocaine Ania El Maachir a
séduit le jury de la quatrième saison de "La
voix" ("The Voice") au Québec, avec sa re-
prise de "Belleville rendez-vous", un morceau qui ha-
bille parfaitement la voix de la chanteuse de 35 ans.
Cette reprise aux inspirations rock et jazz a réussi à
faire tourner le fauteuil du chanteur Pierre Lapointe
lors des auditions à l'aveugle.
De mère roumaine et de père marocain, Ania est
née en Roumanie où elle à vécu ses cinq premières
années. Elle part ensuite au Maroc où elle suit toute
sa scolarité, puis s'envole au Québec où elle poursuit
ses études en traduction, un choix imposé par ses pa-
rents pour qui la musique n'est pas une option.
Très attachée à sa passion, elle s'inscrit en cachette
à un concours de chant dans lequel elle enregistre une
démo qui ne verra jamais le jour. Elle finit donc par
tout abandonner. À 25 ans, elle décide de se consacrer
à sa deuxième passion, le cinéma, à l'université de
Montréal.
Aujourd'hui, elle est détentrice de sa propre entre-
prise de cinématographie et décide de redonner une
chance à son premier amour. Avec son grain de voix
particulier et grâce à sa qualification à l'émission "La
Voix", elle espère ainsi se faire une place dans l'in-
dustrie de la musique.
The Voice Québec : Qui est Ania El
Maachir, la Marocaine qui a séduit le jury?
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  • 1. Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 469- Semaine du 05 au 11 février 2016 - Prix: 5 DH Editorial Le modèle économique en question Le brouhaha, de plus en plus fort, qui va sans doute entourer cette année 2016 du fait des prochaines élections législatives, le 7 octobre, ne doit pas évacuer cette double interrogation : comment promouvoir la croissance devant générer de l’emploi ? Et avec quel modèle économique ? Le constat est simple et il a été fait par le HCP : la croissance reste dépendante de la production agricole ; et les autres secteurs peinent à dégager assez de valeur ajoutée. Il faut donc sortir de cette forte contrainte structurelle. Mais comment ? Le secteur primaire accuse une évolution contrastée avec une campagne céréalière de 115 Millions de quintaux en 2015 mais moins de 60 millions de quintaux pour 2016. Quant aux secteurs secondaires et tertiaires, ils ne se sont améliorés que de 1.7 % l’année dernière. Les BTP et les mines avec 2 % marquent le pas ; les services sont également à ce même niveau. Une mise à plat des politiques économiques s’impose à l’évidence. Ce qui pose problème, entre autres, c’est la faible efficacité de l’investissement qui est pourtant de l’ordre de 30 % du PIB depuis des décennies. Un taux qui, ailleurs, dans les économies émergentes, assure une croissance de 8 à 9 %. Cet investissement est surtout public, le privé n’étant pas au rendez-vous requis. La Banque mondiale a dressé un bilan dans ce domaine en mettant l’accent sur un certain nombre de difficultés à surmonter : celles des arriérés de paiement qui doivent être réglés et qui, par effet de cascade, fragilisent la trésorerie des entreprises, et partant, le système financier. Celles aussi relatives au faible esprit d’entreprenariat et aux secteurs de destination des investissements. L’immobilier n’est pas porteur de gain de productivité. Et le secteur privé évite souvent les domaines fortement concurrentiels, d’où les freins au développement des exportations où il n’y a pas vraiment de montée en puissance. Celles enfin, d’un environnement d’affaires moins incitatif qu’on ne le dit pas : une réforme fiscale en panne, une réforme de la législation du travail encore en débat, comme d’ailleurs une politique de soutien et de promotion à la TPE. Pas de promesses électorales donc ! Mais une claire vision de ce qui reste à faire en expliquant les enjeux et les efforts à consentir. (Pages 12-13) (Page 03) B a l l e a u c e n t r e (Page - 03) (Page 04) (Page16 ) (Page 05) La fin de « l’Omertà »Par Mahmoud ARCHANE Plus de 6 milliards de dirhams pour l’unité de production d’engrais SM le Roi Mohammed VI inaugure à Jorf Lasfar deux grands projets OCP La future Chambre des représentants sera-t-elle la fille du résultat des élections régionales ? Réduire le nombre d’accidents Quelles perspectives ? Sécurité routière Le retour de l’Iran sur la scène internationale Par Lahcen BROUKSY* Islam contre islamistes ? A propos d’une résistante qui avait pris position contre son projet de référendum de 1969, le général De Gaulle avait tonné : « Vous direz à la dame Friang qu’on ne peut pas être gaulliste contre De Gaulle ! ». De quoi rappeler peut-être ce mot d’ordre d’un nouveau responsable d’un parti de la place se proclamant d’ailleurs… « laïc » : « Défendre l’Islam contre les islamistes ». Est-ce recevable ? Surtout lorsqu’on vise une formation comme le PJD qui se veut à référentiel islamique, qui dirige le gouvernement depuis 2012 et qui a fait le plein des voix, le 4 septembre dernier, avec plus d’un million et demi de suffrages d’électeurs musulmans. Et si l’on laissait de côté cet anathème pour s’atteler à des programmes, à des politiques publiques, à des réformes, la Commanderie des croyants ayant en charge la défense de la foi ! Par Jawad KERDOUDI (*) Par Driss LYAKOUBI (Page 11 ) Un plan anti-sécheresse du gouvernement Déficit pluviométrique
  • 2. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 2 Reporter- activit é s ro y ale s Sommaire résultatdesélectionsrégionales? 05.Leretourdel’Iransurlascèneinternationale:quellesperspectives? Economie 06.Situationéconomiqueau4èmetrimestre2015:unclimatdéfavorable pourlesindustriels Politique 03.Lafinde«l’Omertà» 04.LafutureChambredesreprésentantssera-t-ellelafilledu S.M.leRoiféliciteleRoiFelipeVId'Espagne… … l’Émir du Koweït … …leSouverainhachémite …etlePrésidentdelaRépubliquedeNauru S M le Roi Mohammed VI a adressé un message de vœux et de félicitations à S.M. le Roi Felipe VI d'Espagne à l'occasion de Son anniversaire. Dans ce message, S.M. le Roi ex- prime Ses sincères félicitations et Ses meilleurs vœux de santé et de bonheur au Souverain d'Espagne et à son illustre famille royale, et de davantage de progrès et de prospérité au peuple espagnol ami. A cette occasion, le Souve- rain fait part au Roi Felipe VI de Sa grande considération des re- lations d'amitié solides unissant les deux Chefs d'Etat et les deux familles royales ainsi que de Son estime des liens singuliers de coopération fructueuse et de solidarité agissante qu'entretien- nent les deux peuples, qui reflè- tent leur capital civilisationnel et historique commun. SM le Roi Mohammed VI a adressé un message de fé- licitations à l'Emir de l'Etat du Koweït, Son Altesse Cheikh Sa- bah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, à l'occasion de l'anniversaire de son accession à la magistrature suprême de son pays. Dans ce message, S.M. le Roi exprime Ses chaleureuses fé- licitations et Ses meilleurs vœux de santé, de bonheur et de quiétude à l'Emir du Koweït et à l'illustre fa- mille princière, et de davantage de progrès et de prospérité au peuple koweïtien frère. Le Souverain saisit cette heureuse occasion pour réaffirmer Sa satisfac- tion des liens de fraternité sincère et d'estime mutuelle unissant les deux Chefs d'Etat, ainsi que des relations de coopération fructueuse et de solidarité agissante entre les peuples marocain et koweïtien frères, soulignant Sa ferme détermination à continuer à œuvrer de concert avec l'Emir du Koweït pour aller de l'avant dans la consolidation du partenariat exemplaire unissant les deux pays et en élargir les perspecti- ves, au service des intérêts communs des deux peuples frères. S.M. le Roi implore également le Tout-Puissant de couronner de succès les actions de l'Emir du Koweït pour conduire le peuple koweïtien frère sur la voie de davantage de progrès et de développe- ment. S M le Roi Mohammed VI a adressé un mes- sage de félicitations au Souverain hachémite, S.M. le Roi Abdallah II Ibn Al Hus- sein de Jordanie, à l'occasion de son anniversaire. Dans ce message, S.M. le Roi exprime Ses chaleureuses félicitations et Ses meilleurs vœux de santé, de bonheur et de quiétude au Sou- verain jordanien et à son illustre famille royale, et de davantage de progrès et de prospérité au peuple jordanien frère, sous la conduite éclairée du Roi Abdal- lah II. S.M. le Roi saisit cette oc- casion pour réitérer Sa grande fierté des liens de fraternité constante, d'amitié sincère unis- sant les deux Souverains et les deux familles Royales, ainsi que de considération mutuelle, de solidarité agissante et de par- tenariat exemplaire unissant les deux pays. Le Souverain Se dit aussi confiant que les relations privilégiées unissant les deux Royaumes ne cesseront de se consolider davantage «grâce à la forte volonté qui Nous anime pour les renforcer». S M le Roi Mohammed VI a adressé un message de félicitations au Président de la République de Nauru, Baron Waqa, à l'occasion de la fête nationale de son pays. Dans ce message, S.M. le Roi exprime Ses chaleureuses félicitations et Ses sincères vœux de santé et de bonheur à M. Waqa et de davantage de progrès et de prospérité au peuple nauruan ami. Le Souverain saisit cette occasion pour faire part de Sa ferme détermination à consolider les liens d'amitié et de coopération fructueuse unissant le Maroc et la République de Nauru et à œuvrer de concert avec le Président Waqa pour élargir les domaines des relations entre les deux pays en vue de les hisser au niveau des aspirations des deux peuples amis et de renforcer les valeurs de solidarité et d'entraide Sud-Sud.
  • 3. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 3p oliti q ue La fin de « l’Omertà » E n octobre 1998, j’avais été invité à l’émission télévisée « Hiwar » aujourd’hui disparue pour répondre aux questions d’un groupe de journalistes re- présentant des horizons politiques divers. En acceptant ce passage médiatique important, j’avais une idée fixe et ferme : celle d’évi- ter par tous les moyens et quels que soient les risques la langue de bois. Je voulais ainsi essayer de me déconnecter des émissions pré- cédentes dont les invités me paraissaient sou- cieux avant tout de tenir des discours conve- nus et approximatifs sans rapport avec les réalités du moment. Dans un débat vif et engagé et devant des questions à la limite de la provocation, je n’avais pas cherché à éviter l’affrontement verbal ni à éluder les interrogations. Entrainé par l’atmosphère passionnée des échanges en- tre les journalistes et moi-même, j’avais été conduit à faire une incursion dans l’histoire contemporaine du Maroc. L'Etat menacé J’ai alors rappelé certains événements dou- loureux que notre pays avait traversés im- médiatement après le recouvrement de notre indépendance et qui avaient débouché sur de graves tensions entre le Palais et une branche de la gauche qui voulait éliminer le régime monarchique en place pour s’emparer des rê- nes du pouvoir en installant un système répu- blicain. Pour assouvir ce dessein, on n’avait pas trouvé mieux que d’entretenir un climat de violence et de subversion qui, en plus d’avoir coȗté des vies à de grands serviteurs de l’Etat, avait surtout empêché le Maroc de développer sa démocratie et son économie parce que l’Etat, menacé, avait décidé de pri- vilégier le maintien de l’ordre public au dé- triment du volet économique et social. En relatant lors de cette émission ces faits authentiques, je n’avais pas cherché à ré- veiller les démons d’une période sombre de notre histoire dont les acteurs ont toujours voulu nier l’existence. J’avais simplement tenté de briser une sorte « d’omerta » savam- ment entretenue et permettre à notre jeunesse de prendre connaissance d’une tranche contro- versée de notre histoire post-indépendance. Mais en toute honnêteté, je n’avais jamais pensé que ce rappel historique allait me valoir une levée de boucliers incroyable. Une meute d’aboyeurs chez qui je ne soupçonnais pas tant de haine et de trivialité langagière s’était mise à me charger de qualificatifs orduriers d’une rare violence et totalement étrangers à mon éducation et à ma culture. On m’avait fait passer pour un affabulateur, pour un far- felu et un conteur de ragots. Une sorte de « sainte alliance » s’était formée pour tailler en pièces tous les faits établis que j’avais relatés lors de ma prestation télévisée. Ignorance des «années de sang» En fait, je ne savais pas que je touchais un domaine interdit que les protagonistes de cet- te époque avaient mutuellement décidé d’oc- culter et sur lequel un consensus tacite avait été conçu pour le rayer de la mémoire collec- tive des générations qui n’ont pas connu ces étapes néfastes pourtant capitales dans l’iti- néraire historique du pays. Il est quand même consternant que les anciens pourfendeurs du système politique organisent, de façon éhon- tée, la promotion médiatique fallacieuse de ce qu’on appelle les « années de plomb » et ignorent, à dessein, les « années de sang » dont ils doivent, en toute logique, endosser l’entière responsabi- lité. Ce qui est effarant, c’est que ces gens-là avaient réussi une prouesse de haute voltige en investissant et en noyautant la commission « Equité et Réconciliation »qui, au lieu de couvrir par ses investigations la période al- lant de 1956 à 1999 comme le texte de sa créa- tion le stipulait clairement, avait été amenée à limiter, sous pressions diverses, ses recher- ches aux seules années soixante du siècle der- nier en ayant comme seul dessein d’instruire le procès du règne Hassan II et d’en effectuer un inventaire accusateur indigne et sans fon- dement. En enjambant une période qui avait connu une subversion sanglante et qui avait failli dé- boucher sur une guerre civile orchestrée par des individus assoiffés de sang et qui agis- saient avec la complicité de l’étranger dont ils recevaient les subsides en vue de changer la nature du pouvoir au Maroc, la commis- sion n’a pas honoré ses engagements. Elle a ainsi pêché par complaisance, ce qui a consti- tué une grave entorse à la réalité historique et un manquement indécent à l’étique et à la morale. Si je rappelle aujourd’hui ces péripéties qui ont terni à jamais l’image du pays, ce n’est pas pour donner libre cours à de nouvelles polémiques. Je le fais simplement parce que les anciens auteurs et témoins directs de ces événements qu’ils entouraient de secret et dont ils avaient la consigne de ne pas dévoi- ler sous aucun prétexte, ont connu une sorte de repentir. Repentir Ils se sont mis en effet à étaler publique- ment les tenants et les aboutissants de ces graves forfaits criminels qui avaient sérieu- sement affaibli le pays et retardé son déve- loppement économique et démocratique. Tour à tour, Hamid Berrada, Fquih Basri, Ait Kad- dour, Forkani et plus récemment Abdeslam Jebli et d’autres encore ont fini par rompre leur pacte sur « l’Omertà » et ont admis que leurs aventures subversives étaient destinées es- sentiellement à l’élimination du système po- litique en place et à l’installation d’un régime républicain. Voici, enfin, des aveux que personne ne peut prétendre qu’ils auraient été obtenus sous la « torture » et qui rendent sa grâce à l’histoire. A posteriori, ils valident la lec- ture que j’avais donnée des événements et qui m’avait valu tant d’insultes et de quolibets de la part de ceux qui, aujourd’hui, cherchent à tirer une certaine gloriole de leurs anciens maquis contre l’Etat. L’histoire, inexorable, jugera en dernière analyse et rendra ses sen- tences. Par Mahmoud ARCHANE, Président du Conseil de la Présidence du MDS
  • 4. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 4 p oliti q ue Par Lahcen BROUKSY* *Ecrivain LafutureChambredesreprésentantssera-t-elle lafilledurésultatdesélectionsrégionales? Q uels sont les grands problèmes qui attendent le futur gouvernement 2016 et la nouvelle Chambre des représentants? Ces deux insti- tutions ne peuvent être que des accompagnateurs de la constitution de 2011 qui a ouvert le grand chantier de l’Etat territorial et par là, il faut entendre l’intérêt natio- nal sur toute la géographie. L’objectif qui se dessine est de ressouder les problèmes vitaux des Marocains et du Maroc. Les intérêts partisans de la Koutla et de la non Koutla doivent s’effacer quand les équilibres fondamen- taux du Maroc sont en jeu. Le Maroc sera confronté aux chômeurs, aux retraités, « au droit à la santé » pour tous, à une instruction publique moderne. Le Maroc a besoin du concours du patron, des salariés, des fonctionnaires, des financiers, des commerçants, des paysans, des mé- decins. Le Maroc de demain a besoin de l’effort conjugué de tous. Il faudrait repenser « l’entreprise créatrice des richesses », revoir la fiscalité pour la cibler à l’investis- sement productif. Comment créer l’emploi, si l’on ne régularise pas tous les facteurs qui concourent à libérer la production et de bloquer tous les freins qui obstruent la croissance économique ? Cet exercice est celui de la démocratie économique et sociale. Depuis l’an 2000, le Maroc marche de pause en pause, aussi l’alternance doit être analysée comme une stratégie d’un Maroc qui ouvre ses portes de gouvernement à toutes les forces créatrices du pays quelles qu’en soient les sensibilités. Voilà donc un acquis démocratique historique notable qui, à son tour, a ouvert la voie à l’alternance de la sen- sibilité politico-religieuse. Ces pauses ont été en fait des expériences de la route dure de la démocratie qui ne s’acquiert qu’au bout des siècles. Problèmes sociétaux Mais il faut le dire, les grands problèmes sociétaux n’ont pas été abordés sérieusement de front et il convient d’en finir avec ce grand paradoxe de n’avoir pas l’auda- ce d’affronter les grandes réformes qui sont reportées depuis des lustres de gouvernement à gouvernement. Le temps s’accélère, les problèmes sociaux gonflent. L’élément nouveau est que la région, les présidents régionaux, ont suscité d’autres motivations, plus éco- nomiques, sociales, culturelles, que politiques, car les Marocains qui votent, n’ont plus une grande confiance dans les pouvoirs politiques qui font des calculs d’apo- thicaires avec les vieilles recettes qui ne prennent plus. Une dose de lucidité et de courage est nécessaire pour venir à bout de toutes les rigidités. Pour redonner l’espoir, rien de mieux que de lier l’économie à la géographie administrative et humaine. C’est la fonction d’un Etat fort qui vient au secours de la démocratie pour tous. Personne ne peut refuser à cette génération qui navigue comme elle veut sur Facebook, d’exiger des acteurs politiques de ne pas « déconstruire » le Maroc que des siècles ont construit. Cette généra- tion attent que l’Histoire en fasse des acteurs, voit la démocratie autrement que ne le pensent les libéraux marocains, le meilleur ascenseur doit être cherché pour grimper vite jusqu’au sommet de l’édifice institution- nel. On doit se rendre compte que les lignes ont bougé au Maroc depuis déjà quelque temps parce que la société marocaine, la jeunesse, la plus nombreuse en quantité et en qualité, a récupéré les pouvoirs que la veille généra- tion de la majorité silencieuse a généreusement attribués à des leaders qui finalement se sont avérés des consom- mateurs qui n’ont brillé ni par le courage, ni par la lu- cidité et qui ont amené le Maroc là où il est aujourd’hui avec une dette colossale à rembourser en hypothéquant l’avenir de la génération présente et future. Une classe moyenne active Depuis une décennie, la classe moyenne après avoir plongé dans les rives du prolétariat père du populisme, est comme la bourse de 2007 à 2015. Il faut dire que tous les classements politiques proviennent du tissu de la classe moyenne. Forte au moment de l’indépendance, elle a donné l’UNFP puis l’USFP et accessoirement l’Is- tiqlal. Faible elle a fourni le PJD. En hausse, elle va vers d’autres composantes. La radiographie du monde politique valeur 2015-2016 fait ressort le PAM dont la direction est confiée aux élites rifaines qui forment avec le Souss les éléments de la future classe moyenne active. Le PAM s’est inséré dans le tissu économique territorial, il sera suivi par le RNI regroupant en sein des libéraux économique. Le monde rural apparaît comme orphelin. Voici donc un grand enjeu pour les élections législatives d’une démocratie économique. Le PJD a un défaut dans la cuirasse : celui de ne pas disposer d’hommes d’Etat qui peuvent sacrifier leur partis pour l’intérêt de tous les Marocains. Son peu d’audace de réformer ne l’avantage pas. Il suffit que les idées du PAM, du RNI soient clai- res, courageuses, libérales à caractère social et ne visent pas le pouvoir pour le pouvoir mais servir le Maroc pour que ces élections législatives de 2016 soient celles des grands chantiers. Le grand perdant sera certainement une mouvance qui n’a pas sȗ rassembler, se remettre en question, muter, et se rendu compte que l’identité est devenue territoriale donc économique.
  • 5. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 5 Par Jawad KERDOUDI (*) (*) Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales) p oliti q ue Le retour de l’Iran sur la scène internationale Quelles perspectives ? R appelons tout d’abord que la République islamique d’Iran fût proclamée le 1er Avril 1979 après le retour triomphal à Téhéran le 1er Février 1979 de Rouhollah Khomeini. La Consti- tution du 24 Octobre 1979 instaure un régime théo- cratique à la tête duquel le Guide suprême qui est le Chef de l’Etat est désigné par l’Assemblée des ex- perts pour une durée indéterminée, potentiellement à vie. L’exécutif est assuré par le Président de la Répu- blique qui est élu au suffrage universel, cependant la sélection des candidats pour l’élection présidentielle est limitée aux candidats approuvés par le Conseil des gardiens. Les 12 membres de ce Conseil sont nommés directement ou indirectement par le Guide suprême. Contrairement à de nombreux autres Etats, le Président de la République ne contrôle pas les for- ces armées. Le pouvoir législatif est représenté par le Majless qui est monocaméral et compte 290 députés. Cependant, les candidatures aux élections du Majless doivent être validées par le Conseil des gardiens. En- fin le Chef du système judicaire est nommé par le Guide suprême, et le système judiciaire est basé sur la loi islamique chiite. L’histoire de la République islamique d’Iran a été marquée par Rouhollah Khomeini qui a été désigné Guide suprême de 1979 à 1989, et par Ali Khamenei l’actuel Guide suprême depuis 1989. Dès le début de la République, la crise des otages de l’Ambassade américaine à Téhéran du 4 Novembre 1979 au 20 Janvier 1981 a entraîné la rupture des relations di- plomatiques avec les Etats-Unis, et la prise des sanc- tions américaines contre l’Iran le 7 Avril 1980. L’Iran a subi par la suite une guerre atroce avec l’Irak qui a duré de 1980 à 1987. L’Irak a été soutenu dans sa guerre contre l’Iran par l’Occident et l’Arabie Saou- dite. De son côté, l’Iran dès le début de la République islamique, a tenté d’exporter sa révolution dans les autres pays musulmans, et a apporté son appui aux minorités chiites vivant dans les pays arabes notam- ment au Liban, en Irak, en Syrie et au Yémen. Quatre Présidents se sont succédés depuis la proclamation de la république : Hachemi Rafsandjani en 1989, Mo- hamed Khatami en 1997, Mohamed Ahmadinejad en 2005, et Hassan Rouhani en 2013. Si Rafsandjani et Khatami ont été des Présidents pragmatiques et mo- dérés, Ahmadinejad a pratiqué une politique anti-oc- cidentale avec l’accélération du programme nucléai- re, qui a entraîné une pluie de sanctions de la part de l’ONU, des Etats-Unis et de l’Europe. Le manque de libertés et la situation économique devenue très difficile du fait des sanctions interna- tionales, ont provoqué d’importantes manifestations à Téhéran suite à la réélection contestée en 2009 de Ahmadinejad à la présidence. Hassan Rouhani qui était membre de l’Assemblée des experts et Vice-Pré- sident du Majless a apporté son soutien aux manifes- tants, et a critiqué la répression menée par le régime. Il annonce sa candidature à l’élection présidentielle du mois de Juin 2013, en étant perçu comme un par- tisan du rapprochement avec les pays occidentaux et du respect des droits de l’homme. Normaliser les rapports avec l’Iran Il bénéficie du soutien des modérés et fédère autour de lui le camp des réformateurs de l’opposition. Elu président de la République le 14 Juin 2013, il parle de « victoire de la modération sur l’extrémisme ». Le 24 Novembre 2013 à Genève, il exprime l’intention d’un gel temporaire du programme nucléaire iranien en échange de la levée des sanctions internationales. A l’issue de 21 mois de négociations, un accord sur le nucléaire iranien est conclu le 14 Juillet 2015 à Vienne. Après ratification de l’Accord et feu vert de l’ONU, les sanctions contre l’Iran sont levées le 16 Janvier 2016. Hassan Rouhani entreprend alors une visite en Italie, au Vatican et en France. Accueillie chaleureusement en France, la délégation iranienne signe le 28 Janvier 2016 de nombreux accords éco- nomiques et mémorandums de coopération, portant sur l’achat de 118 Airbus, la construction d’une usine automobile Peugeot, l’aménagement par les entrepri- ses françaises de plusieurs ports et aéroports, ainsi que d’autres contrats dans le secteur de la santé, de l’agriculture, du pétrole, et de l’urbanisme. Incontestablement le voyage de Hassan Rouhani en Europe et la reprise des relations avec les Etats-Unis marquent le retour de l’Iran sur la scène internatio- nale. D’ailleurs, le Président Obama a fait beaucoup d’efforts pour normaliser les rapports avec l’Iran, no- tamment sur la gestion du nucléaire. L’Occident s’est rendu compte du rôle incontournable de l’Iran sur la scène Moyen-Orientale du fait de sa population (80 M), de ses ressources considérables en hydrocarbu- res, et de son activisme politique. Cependant, les pro- blèmes de la région sont très complexes et difficiles à résoudre. En premier lieu la question syrienne, où dès le début l’Iran a apporté son soutien au Président Ba- char Al Assad. Le conflit latent entre l’Arabie Saou- dite et l’Iran s’est exacerbé ces derniers temps suite à l’exécution en Arabie Saoudite d’un leader chiite. Il s’en est suivi l’incendie de l’Ambassade saoudienne à Téhéran, et la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays. A Bahreïn, au Liban et au Yé- men, l’Iran apporte son appui à la communauté chiite contre les sunnites. D’autre part, des élections légis- latives auront lieu en Février 2016 en Iran et leurs résultats auront un impact sur la politique extérieure du Président Rouhani. Sans oublier les élections pré- sidentielles iraniennes en 2017, qui se traduiront soit par le maintien de Hassan Rouhani et de sa politi- que modérée, soit par la victoire d’un candidat plus conservateur. L’avenir politique à moyen terme de l’Iran est plein d’incertitudes. L’histoire de la République islamique d’Iran a été marquée par Rouhollah Khomeini qui a été désigné Guide suprême de 1979 à 1989, et par Ali Khameneil’actuelGuidesuprêmedepuis1989.DèsledébutdelaRépublique, la crise des otages de l’Ambassade américaine à Téhéran
  • 6. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 6 Situation au 4ème trimestre 2015 Maroc Export Région Tanger-Tétouan-Al Hoceima Un climat défavorable pour les industriels Un accompagnement de qualité pour les exportateurs nationaux Plus de 2 MMDH d'investissements agricoles en 2015 L es industriels qualifiaient de « défavorable » le climat des affaires au quatrième trimestre de 2015, un constat qui concerne l'ensemble des branches à l'exception de « l'agroalimentaire » où il est jugé « normal », selon l'enquête de conjoncture relative au T4-2015 de Bank-Al Maghrib (BAM). L'enquête fait res- sortir cependant qu'une proportion importante des indus- triels (88 %) qualifie de « normal » le climat des affaires dans la branche de « l'électrique et électronique », contre 12 pc qui le déclare « difficile ». L'approvisionnement, quant à lui, se serait déroulé dans des conditions « difficiles » dans la majorité des branches, à l'exception de « l'agroalimentaire » et de « l'électrique et électronique » où il aurait été « normal », selon les ré- sultats de l'enquête, qui détaillent que dans la « chimie et para-chimie », la difficulté d'approvisionnement n'aurait concerné que la « cokéfaction et raffinage », alors que « l'industrie chimique » et la « fabrication d'autres produits minéraux non métalliques » auraient connu un approvi- sionnement « normal ». Pour ce qui est de la « mécanique et métallurgie », si l'approvisionnement aurait été « difficile » dans le « travail des métaux » et dans la « métallurgie », il aurait été « nor- mal » dans « l'industrie automobile ». Concernant le stock des matières premières et demi-produits, il aurait été à un niveau inférieur à la normale, notamment dans la « chimie et para-chimie » et le « textile et cuir ». En revanche, dans « l'agroalimentaire », la « mécanique et métallurgie » et « l'électrique et électronique », il aurait été à un niveau normal. S'agissant des effectifs employés durant les trois der- niers mois, la majorité des industriels déclarent une sta- gnation, recouvrant une baisse dans les industries « agroa- limentaires », « chimiques et para-chimiques » et « textiles et cuir » et une hausse dans la « mécanique et métallurgie ». Pour ce qui est de l'évolution des effectifs au cours des trois prochains mois, les industriels s'attendent également à une stagnation. Les effectifs dans la « mécanique et mé- tallurgie » enregistreraient une hausse, alors que dans la « chimie et para-chimie » et « l'électrique et électronique », ils accuseraient une baisse. Il est à signaler que 43 % des industriels de la « chimie et parachimie » et près de la moitié des industriels du « textile et cuir » indiquent ne pas avoir de visibilité quant à l'évolution des effectifs au premier trimestre 2016. Concer- nant les coûts de production, les industriels estiment que les coûts unitaires de production auraient augmenté au T4-15 par rapport à T3-15. Cette évolution a concerné l'ensemble des branches, à l'exclusion des industries « mécaniques et métallurgiques » où ces coûts auraient accusé une baisse. Pour ce qui est la situation de la trésorerie, elle a été jugée "difficile", au quatrième trimestre, dans l'ensem- ble des branches, sous l'effet de l'impact négatif engen- dré principalement par la réduction des délais accordés par les fournisseurs, l'augmentation des charges non financières et l'accentuation des difficultés de recouvre- ment. En revanche, les ventes n'ont pas eu globalement d'impact sur la trésorerie des entreprises, relève-t-on dans l'enquête. L eCentremarocaindepromotiondesexportations (Maroc Export) a récemment tenu à Casablanca son Conseil d'administration sous la présidence du ministre délégué auprès du ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numéri- que, chargé du Commerce extérieur, Mohamed Abbou. Dans son allocution d'ouverture, M. Abbou a déclaré que le Conseil se tient dans un contexte favorable pour le commerce extérieur, et ce malgré une conjoncture inter- nationale difficile, souligne Maroc Export dans un com- muniqué. En effet, la balance commerciale du Maroc a connu, en 2015, une nette amélioration, grâce au dynamisme en- registré par les exportations et un allégement conséquent de la facture énergétique. Ces tendances favorables ont permis de réduire le déficit commercial de 35 milliards de dirhams et induit une amélioration conséquente du taux de couverture qui dépasserait, selon les estimations, 82 pc à fin 2015, soit un record jamais atteint depuis plus de 10 ans, a précisé le ministre, cité par le communiqué. Ces performances, a-t-il expliqué, ne sont pas le fait uniquement de la baisse du prix du pétrole, mais résultent aussi de la mise en œuvre d'une panoplie de stratégies sec- torielles visant le renforcement des tissus productifs et des capacités d'offre. Parmi ces plans, M. Abbou a évoqué a le Plan d'accélération industrielle, celui du développement des échanges commerciaux 2014-2016 ainsi que le Plan triennal de Maroc Export. De son côté, la directrice géné- rale de Maroc Export, Zahra Maafiri, a présenté le bilan des actions promotionnelles du Centre au titre de l'année 2015 qui a été marquée par la réalisation de 136 actions promotionnelles au profit de 20 secteurs sur 40 marchés. Maroc Export a ainsi accompagné cette année l'interna- tionalisation de 790 entreprises, dont 314 primo-exporta- teurs qui ont enregistré 3.780 participations aux activités promotionnelles contre près de 1.590 participations en 2014. Le ministre ainsi que l'ensemble des administrateurs ont à cette occasion félicité les équipes de Maroc Export pour ces réalisations et pour la qualité de l'accompagnement of- fert aux exportateurs nationaux. Ce Conseil d'administra- tion s'est déroulé en présence de ses membres représentant les départements ministériels et les fédérations et associa- tions professionnelles membres du Conseil. L e volume des investissements engagés dans le secteur agricole a atteint 2,02 milliards de di- rhams (MMDH), contre 1,66 MMDH durant la même période une année auparavant, soit une hausse de 21 %, a indiqué un rapport de la Direction régionale de l'Agriculture (DRA). Par nature, les investissements dans les équipements hydro-agricoles et l'amélioration des ex- ploitations agricoles se sont accaparés 66 % du montant global des investissements réalisés en 2015, suivis de ceux destinés à l'équipement des exploitations agricoles (18 %), au renforcement de la production animale (8 pc), au développement de la culture des arbres fruitiers (3 %) et la promotion des unités de valorisation de la production agricole (2 %). Concernant les aides financières accordées au sec- teur agricole, elles ont atteint 709 millions de dirhams (MMDH) en 2015, contre 587 MDH en 2014, soit une progression de 21 %. Le document a noté que les projets d'équipements hydro-agricoles au niveau de la région Tan- ger-Tétouan-Al Hoceima ont porté sur l'élargissement des surfaces irriguées et l'économie de l'eau d'irrigation, dont les projets d'Aménagement du secteur irrigué Dar Khrofa (2,82 MMDH), d'aménagement hydro-agricole associé au barrage Oued El Makhazine à Ouazzane (560 MDH), d'aménagement hydro-agricole du périmètre irrigué du pé- rimètre Mhajrat-Ajras associé au barrage Oued Martil (250 MDH), d'aménagement du périmètre Dar Akoubaa en aval du barrage Moulay Boucheta (60 MDH) et le programme national de l'économie de l'eau d'irrigation (700 MDH). Pour ce qui est des projets du pilier I du Plan Maroc Vert (PMV), visant à assurer un développement accéléré de l'agriculture à forte valeur ajoutée et à forte productivité, le montant global d'investissements engagés depuis 2009 a atteint 1,30 MMDH, dont la mise en place des groupe- ments des filières laitière, de viandes rouges et sucrière. Le rapport fait également ressortir que 106 projets ont été réalisés dans le cadre du plan agricole régional 2010- 2015, d'un investissement de 1,71 MMDH, portant no- tamment sur la réalisation de 17 unités de valorisation de produits agricoles, dont 11 unités de trituration des olives, 2 unités pour la valorisation du miel, une unité de séchage de figue à Ouazzane, une unité de séchage et de distillation des plantes médicinales et aromatiques ainsi que deux uni- tés de certification sanitaire. S'agissant du programme de 2016 relatif à la mise en oeuvre du PMV, il a été procédé au lancement de 13 pro- jets d'un investissement de 326,5 MDH, dont 3 projets pour la culture de 10.000 ha d'olivier à Ouazzane, Tétouan et Chefchaouen, avec une enveloppe de 225 MDH, 5 pro- jets relatifs à la culture de 2.000 ha du figuier à Ouazzane, Tétouan, Chefchaouen, Larache et à Tanger (50 MDH) et 4 projets pour le développement de la filière caprine (36 MDH). SO---BR. LC. E cono m ie
  • 7. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 7 Projet solaire Noor Le fer de lance de la stratégie marocaine en matière d'énergie propre L e projet solaire Noor constitue le fer de lance de la stratégie marocaine en matière d'énergie pro- pre, écrit l'Oxford Business Group (OBG). Dans une analyse qui vient de paraitre, l'OBG rappelle que la ville d'Ouarzazate, accueille la plus grande centrale solaire d'Afri- que et le plus grand complexe solaire thermodynamique (CSP) du monde, relevant que le complexe solaire d'Ouarza- zate (CSO) sera doté d'une capacité de 500 MW et exploitera l'énergie solaire au moyen de la technologie CSP. Contrairement aux panneaux photovoltaïques tradition- nels, la technologie CSP utilise des miroirs qui concentrent la lumière du soleil et la convertissent en chaleur de 400 degrés Celsius afin de créer de la vapeur qui à son tour fait tourner une turbine qui produit de l'électricité. La première installa- tion de ce projet clé en main, la centrale Noor I, d'une capacité de 160 MW, sera suivie des centrales Noor II et III, dont les activités devraient démarrer d'ici 2018 ou 2019. En investissant dans des projets tels que le CSO, le Maroc espère exploiter ses 3.000 heures d'ensoleillement par an afin de produire de l'électricité sur son sol, en prévision d'en ex- porter, à terme, de l'autre côté de la Méditerranée, soulignent les experts de l'OBG. Et d'ajouter que l'agence marocaine de l'énergie solaire (MASEN), créée en 2010, recherch e des pro- jets solaires tels que le CSO afin de permettre aux entreprises marocaines de créer de la valeur ajoutée pour le secteur, plutôt que de se contenter d'importer et de distribuer des produits. « Le cluster a été créé pour mettre ensemble des entrepri- ses privées et des acteurs publics créant ainsi une plateforme d'échange pour des projets collaboratifs qui boosteraient le développement d'une industrie locale dans le domaine des énergies renouvelables », a déclaré à OBG Ahmed Squalli, PDG de NRJ International et président de l'Association Ma- rocaine des Industries Solaires et Eoliennes. Selon l'avis de l'OBG, l'Etat marocain continuera de prendre des mesures incitatives destinées à encourager l'intégration locale dans le secteur émergent de l'énergie solaire. Le taux de participation des entreprises marocaines dans le projet de la centrale Noor 1 s'élève à 32 %, soit plus que l'objectif de 30 % fixé. Dans ce projet, les entreprises marocaines locales fournis- sent des services ayant trait à la construction, à la mise en service, à l'ingénierie, à l'installation et à la logistique. Sener et le groupe saoudien ACWA Power qui s'occupent du dé- veloppement de Noor II et III, visent un taux d'intégration locale de 35 pc et prévoient d'augmenter le pourcentage de matériaux d'origine marocaine utilisés dans les deux usines. Selon l'OBG, les projets d'énergie renouvelable tel que le CSO visent à réduire la forte dépendance du Maroc envers les énergies fossiles importées. Le Royaume se procure en effet 96 pc de son énergie à l'étranger, pour une facture de plus de 8 milliards de dollars par an. Le développement de l'électrification auquel s'ajoute une hausse de 7 % par an de la consommation d'électricité au cours des dix dernières années- a accentué la pression sur le réseau électrique.Ainsi, dans le but de renforcer son indépen- dance énergétique, le Maroc a lancé un ensemble de program- mes destinés à intensifier la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique du pays, soulignent les experts du cabinet d'études britannique. En septembre 2015, le gou- vernement a modifié la loi sur les énergies renouvelables en vigueur depuis 2010, portant à 42 % l'objectif de production électrique à partir de sources renouvelables, contre le précé- dent taux de 15 %, rappelle l'OBG. Cette politique énergétique prévoit la mise en place d'une capacité de 2.000 MW d'origine solaire et l'installation de ca- pacités du même ordre pour ce qui est des énergies éolienne et hydraulique. Des projets qui devraient coûter au moins 13 milliards de dollars, selon Hakima El Haité, ministre déléguée chargée de l'Environnement, citée par l'OBG.Aeux seuls, les projets éoliens devraient générer 6,6 millions de KWh d'élec- tricité par an et réduire les émissions annuelles de CO2 du pays de pas moins de 5,6 millions de tonnes. D'autres projets solaires devraient également voir le jour, suite à l'annonce par SM le Roi Mohammed VI, lors de la COP21 tenue à Paris, de la volonté du Maroc de porter à 52 % la part des énergies renouvelables d'ici 2030. Selon l'OBG, le Maroc devrait d'atteindre ses objectifs en matière d'énergies renouvelables grâce aux mesures prises pour réformer le cadre législatif et réglementaire du secteur, relevant par exemple le plafond de la production des sites in- dustriels pour des besoins d'autoconsommation de 10 MW à 50 MW en 2008. Les réformes apportées à la loi sur les éner- gies renouvelables en 2015 ont entrainé d'autres changements dans le secteur : les producteurs d'énergie renouvelable sont par exemple désormais en mesure de vendre leur excédent d'énergie à des établissements reliés au réseau haute tension et très haute tension de l'Office National de l'Electricité et de l'Eau Potable (ONEE). La capacité minimum des projets de production d'électri- cité hydraulique a également été revue à la hausse, passant de 12 MW à 30 MW, souligne l'OBG, indiquant que cette ouverture confirme la libéralisation du secteur de la produc- tion de l'électricité et témoigne de l'avancée réalisée par le Maroc dans ce secteur. E nvironne m ent SM le roi met en place un comité de pilotage de la COP22 COP22 : ce qu’il faut savoir sur l’organisation Marrakech se prépare déjà à la COP22 L e roi Mohammed VI a approuvé la nomina- tion de 10 membres du comité de pilotage de la COP22 présidé par le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar. Ce comité a tenu en fin de semaine à Rabat sa première réunion de travail axée sur la finalisation d'une feuille de route. Selon des sources gouvernementales, le souverain a approuvé la désignation de Hakima El Haite, ministre déléguée à l'Environnement, comme envoyée spéciale du Maroc, Abdelaadim El Hafi, haut commissaire aux Eaux et forêts, au poste de commissaire de la COP22 (c'est-à-dire gestionnaire de cette manifestation pla- nétaire) et Nizar Baraka, président du Conseil écono- mique, social et environnemental à la tête du Comité scientifique de la COP22. L'ancien ambassadeur du Maroc aux Etats-Unis, Aziz Mekouar, a été désigné ambassadeur-négociateur alors que Driss Yazami, président du CNDH est chargé des relations avec la société civile. Enfin, Abdessalam Bikrat, ancien wali de la région de Marrakech, s'est vu confier la responsabilité de la logistique. A rappeler que la COP22 se déroulera du 7 au 18 novembre E nviron 25.000 participants sont attendus en no- vembre à Marrakech. 13.000 d'entre eux seront accrédités par la CCNUCC. Depuis quelques jours, on connait les membres du co- mité de pilotage de l’organisation de la COP 22 à Marra- kech qui se tiendra du 7 au 18 novembre prochain, avec à sa présidence Salaheddine Mezzouar, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Dès lors, les équipes en charge de l’organisation ont commencé à s’activer, avec entre autres, la finalisation des documents des premiers appels d’offres pour la sélection des partenaires qui les ac- compagneront. Ainsi, ces documents nous apprennent que ce sont, en tout, quelque 25.000 participants qui sont attendus pour cette grand-messe du climat. Seuls 13.000 d’entres eux se- ront accrédités par le secrétariat général de la convention- cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour l’accès à la «zone bleue» de l’ONU. L a ville ocre inaugure la semaine prochaine sa plus grande décharge moderne de traitement des déchets ménagers, un projet ayant nécessité quelques 80 millions de dirhams. Cette inauguration sera suivie par l'acquisition par la ville d'un groupe électrogène acheté des Etats-Unis pour une valeur de 15 millions de dirhams. «Ce groupe doté d'une haute technologie servira à ap- provisionner le village de la COP22 du 7 au 18 novem- bre 2016», a déclaré samedi à Le360 la ministre déléguée chargée de l'Environnement, Hakima El Haite. «La nouvelle décharge de Marrakech devant être inau- gurée la semaine prochaine, sera équipée d'une station de recyclage des ordures ménagères, permettant à la ville de s'adapter aux exigences de la préservation de l'environ- nement», a-t-elle ajouté, indiquant que cette unité figure parmi une quinzaine de nouvelles décharges qui verront le jour en 2016 au Maroc.
  • 8. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 8 I nternational Nouvelle offensive diplomatique à l’égard des MRE Rencontre avec les Marocains du Canada L e Consulat général du Maroc à Montréal et le Centre culturel marocain « Dar Al-Maghrib » ont organisé, samedi, une rencontre de commu- nication et de partage avec des membres de la communau- té marocaine résidant au Canada, consacrée à l'écoute des préoccupations et des attentes de cette grande diaspora. Intervenant à cette occasion, l'ambassadeur du Maroc à Ottawa, Mme Nouzha Chekrouni a salué l'organisation de cette rencontre d'échange et d'interaction, qui s'inscrit en droite ligne avec les hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui entoure les membres de la commu- nauté marocaine établie à l'étranger d'une Haute sollicitude authentique et permanente. Cette rencontre rentre dans le cadre de la stratégie de communication et d'ouverture prônée avec tous les acteurs de la communauté marocaine au Canada, sans exception ni exclusion aucune, a-t-elle souligné, notant qu'elle té- moigne aussi de la volonté de mobiliser les énergies et d'instaurer des actions communes avec les Marocains du Canada, comme de véritables leviers de développement, tant pour leur pays d'accueil que pour leur pays d'origine. Evoquant la teneur du discours du Trône du 30 juillet 2015 dans lequel le Souverain a appelé à "améliorer le contact et la communication avec les membres de la communauté à l'étranger, rapprocher les prestations qui leur sont destinées, simplifier et moderniser les procédu- res, respecter leur dignité et préserver leurs droits", Mme Chekrouni a affirmé que les représentations diplomatiques et consulaires du Royaume se doivent d'être au diapason de cette Haute sollicitude Royale et à la hauteur de ce qu'elle exige en compétence, en disponibilité et en dévouement au service des Marocains à l'étranger. Marginalisation ou exclusivité Ces représentations, a-t-elle ajouté, sont aussi appelées à oeuvrer de concert pour corriger les dysfonctionnements, assurer un service de qualité et de proximité aux ressortis- sants marocains, préserver leurs liens avec la Mère-Patrie et satisfaire leurs attentes et aspirations. Rappelant que la communauté marocaine à l'étranger faisait toujours l'ob- jet d'une attention particulière, tant son apport est essen- tiel pour contribuer au développement du Maroc, de son rayonnement culturel et de son ancrage dans le monde, elle a exprimé sa fierté à l'égard de la diaspora marocaine au Canada, dynamique et proactive, et qui constitue un trait d'union entre le Royaume et le Canada et la clé de voûte de l'édifice solide construit au fil des ans, autour de la com- munauté des valeurs qui nourrissent les relations séculai- res entre les deux pays. Mme l'ambassadeur a, à ce propos, relevé que le Ma- roc nouveau, ouvert, entreprenant et engagé sur la voie de la modernité a besoin de tous ses citoyens, de toutes ses compétences et de ses talents pour défendre les intérêts du Royaume, véhiculer une image conforme au développe- ment qu'il connaît et consolider les relations d'amitié et de coopération singulières entre les deux pays. De son côté, la nouvelle consule générale du Maroc à Montréal, Mme Habiba Zemmouri a indiqué que cette rencontre vise à renforcer la culture de communication et d'interaction avec les différentes sensibilités de la com- munauté marocaine au Canada en vue d'être à l'écoute de leurs préoccupations et doléances, ainsi que des problèmes auxquels elles font face, ajoutant qu'elle se veut également un espace d'échange des idées et des propositions sur les moyens susceptibles de satisfaire leurs aspirations. Elle a, en outre, affirmé que le consulat général ne mé- nagera aucun effort pour veiller à la gestion des affaires de cette communauté et à mettre à sa disposition tous les moyens susceptibles de résoudre les problèmes auxquels elle est confrontée. Mme Zemmouri a, dans ce sens, réaffirmé sa ferme vo- lonté de travailler de concert, dans un esprit de dialogue et d'ouverture, avec tous les représentants de la communauté marocaine sans marginalisation ou exclusivité aucune, en vue d'aboutir à des actions concrètes ayant pour objectif d'imprimer une nouvelle dynamique à l'action consulaire, à travers notamment l'amélioration de l'accueil, le renfor- cement des services de proximité et des consulats mobiles pour être proche des ressortissants marocains établis dans d'autres villes canadiennes et leur offrir des presta- tions consulaires de qualité. Mettant en exer- gue le discours du Trône du 30 juillet dernier,quiaconsti- tué une nouvelle feuille de route de l'action consulaire pour mettre un ter- me aux défaillances et dysfonctionnements dont souffrent certains consulats généraux du Royaume, Mme Zemmouri a précisé que l'ensemble du personnel du Consulat est mo- bilisé pour être au service de la communauté marocaine au Canada et recevoir leurs remarques, critiques et sugges- tions en vue de résoudre leurs problèmes et satisfaire leurs attentes légitimes. Se félicitant du dynamisme et du fort potentiel de cette communauté ainsi que de sa contribution majeure au développement que connaît leur pays d'origine, elle a réitéré l'ouverture du Consulat sur l'ensemble des composantes de cette communauté en vue de travailler dans le cadre d'un processus unificateur pour contribuer au rayonnement du Maroc sur le sol canadien et à la défense de ses intérêts suprêmes. Pour sa part, le nouveau directeur de "Dar Al-Maghrib", Jaafar Debbarh a souligné que le centre culturel marocain vise à jeter les bases d'une nouvelle relation avec les Ma- rocains du Canada, ayant pour fondements le dialogue, l'entente, l'interaction, le respect mutuel et l'action parti- cipative afin de faire de cet édifice un espace privilégié où fusionnent leurs initiatives et projets avec ceux qui se- ront programmés par « Dar Al-Maghrib ». Il a, à cet égard, réitéré son engagement à oeuvrer de concert avec toutes les composantes de la communauté marocaine afin que ce centre culturel soit une fierté pour tout Marocain expatrié et accompagne les besoins de la diaspora et de leur progé- niture dans le domaine culturel. M. Debbarh a ainsi insisté sur l'importance de l'action commune en vue de rendre "Dar Al-Maghrib" un espace pour la promotion et le rayonnement de la culture et de la civilisation millénaires marocaines aux différents af- fluents, ajoutant que le centre culturel marocain veillera aussi à être une fenêtre ouverte sur les valeurs qui font la singularité du Royaume et de sa riche culture diversifiée. Il a soutenu que « Dar Al-Maghrib », tout en étant le cen- tre culturel de tous les Marocains attachés viscéralement à leur identité marocaine, sera ouvert sur les autres cultures et communautés ethnoculturelles qui composent la mosaï- que de la société canadienne. Par la suite, un débat franc a été engagé entre les membres de la communauté maro- caine au Canada et les nouveaux responsables au cours du- quel ils ont fait part de leurs doléances et préoccupations ainsi que de leurs attentes aussi bien celles inhérentes à l'amélioration des services et prestations consulaires ou à la promotion de la chose culturelle marocaine dans leur pays d'accueil.
  • 9. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 9A F R I Q U E Coopération Maroc-Sénégal Salaheddine Mezouar tire la sonnette d’alarme Un point de repère pour la justice africaine Procès de Habré à Dakar Notre continent I l l’a dit et il va le faire. Il, c’est Macky Sall, le Président du Sénégal, le pays de la Térenga. C’était son slogan de campagne : la réforme de la Constitution. Désormais, c’est un slogan de consolidation de la démocratie. Il s’agit de la réforme constitutionnelle voulue par le chef de l'Etat sénégalais, prévoyant une réduction immédiate du mandat présidentiel de 7 à 5 ans, dont le nombre est limité à deux consécutivement. Cette réforme, qui sera soumise au référendum, est la première du genre au Sénégal depuis son indépendance. Les détracteurs y voient déjà une manière d’empêcher l’alternance au Sénégal arguant que l’opposition n’aura pas le temps nécessaire pour se préparer, si la réforme est votée par le peuple, à la présidentielle et les législatives de 2017. Un argument qui ressemble plutôt aux faux fuyants qu’à une réelle volonté de moderniser la marche démocratique du pays. Car il est évidement que si Macky Sall n’avait pas honoré sa parole de campagne, ce serait les mêmes partis d’opposition qui monteraient au créneau… En effet, Macky Sall, élu en février 2012 pour sept ans et qui s'était engagé à ramener son propre mandat de sept à cinq ans, a exprimé son intention de soumettre cette réforme à un referendum en mai 2016. Un vote qui déterminera si la prochaine élection présidentielle se tiendra en 2017 ou en 2019. La démarche du successeur d’Abdoulaye Wade est donc une belle leçon politique mais aussi un courage démocratique pendant que certains chefs d’Etat africains s’évertuent à faire croire à leurs populations qu’après eux c’est le déluge. Pis, quand bien même, une autre catégorie se livrent indéfiniment au tripatouillage de la Constitution pour se maintenir au pouvoir ou répriment dans le sang leur population pour se maintenir au pouvoir. Les cas sont légion. En ramenant le mandat présidentiel à 5 ans au lieu de 7 actuellement, et renouvelable une seule fois, Macky Sall écrit une nouvelle page dans l’histoire contemporaine du Sénégal. Mieux, la réforme que propose Macky n’est pas seulement une question de mandant mais c’est aussi une ouverture vers les candidats indépendants. Ceux- là qui n’auront plus besoin d’un parrainage de parti politique pour postuler à la magistrature suprême. Une innovation qui devrait servir d’exemple à d’autres pays de la sous région. In fine, on peut qu’être d’accord avec le président Sall quand il fait savoir qu’en Afrique, aussi, on est capable de donner la leçon, et que le pouvoir n'est pas une fin en soi. Car après le pouvoir il y a une vie. Par Mamady Sidibé Macky Sall, le démocrate M ais qui veut nuire aux relations séculaires entre le Maroc et le Sénégal ? LA question mérite d’être posée après la mise au point de Salaheddine Mezouar, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération quand il dénonce « vigoureusement » les « tentatives récentes et répétées d'atteinte à la constance et à la solidité » des relations maroco-sénégalaises. Dans une déclaration transmise aux autorités compétentes du Sénégal, par le biais de l'ambassadeur du Maroc à Dakar, Taleb Barrada, M. Mezouar souligne que « les relations maroco-sénégalaises, ancrées dans l'histoire et confortées par des liens fondés sur des principes et valeurs partagés, ne sauraient être altérées par des manipulations frauduleu- ses de documents ». « La défense des intérêts stratégiques mutuels a tou- jours été caractérisée, de part et d'autre, par des démarches spontanées, sincères et constantes sans jamais faire l'objet d'opportunisme ou de contre parties surtout liées à des in- térêts personnels », a indiqué le chef de la diplomatie ma- rocaine, rappelant la position du Sénégal sur la question du Sahara occidental. « La constance de la position claire et forte du Sénégal sur la question du Sahara marocain a depuis toujours contrarié certaines parties dans la région qui, poussées par un agenda politique hostile et largement dévoilé, sont aujourd'hui réduites à recourir à différentes sortes de manœuvres éhontées, de basses manipulations de documents diplomatiques et d'usage frauduleux de faux, avec pour principal objectif de nuire aux excellentes relations du Maroc avec son partenaire le Sénégal », écrit M. Mezouar. Aussi le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération condamne-t-il « fermement les manœu- vres visant à porter atteinte à l'intégrité de mon collègue sénégalais Mankeur Ndiaye en impliquant le Royaume du Maroc ». « J'affirme haut et fort que jamais, Mankeur Ndiaye n'a jamais demandé des faveurs personnelles ou de l'argent ni à moi ni au Maroc. Essayer également d'en- tacher les liens qui ont toujours uni l'ancien ministre d'Etat Cheikh Tidiane Gadio au Royaume du Maroc, procède d'une démarche machiavélique qui ne saurait prospérer », souligne le patron de la diplomatie marocaine. « Je confirme à cet effet que le ministre Mankeur Ndiaye m'a souvent recommandé le ministre d'Etat Gadio sur des dossiers particuliers et d'intérêt pour le Maroc. Et c'est dans cet esprit positif que nous oeuvrons », dit M. Mezouar. « Il est, par conséquent, légitime de s'interroger sur le timing de ces manœuvres indignes et des méthodes inqualifiables d'intimidation et de tentatives de déstabili- sation, dont le seul but est de chercher à ébranler les liens séculaires maroco –sénégalais », relève-t-il. « Les rela- tions maroco -sénégalaises, portées par le président de la République Macky Sall et sa Majesté le Roi Mohammed VI, sont plus fortes que ces manœuvres, artifices et achar- nements indécents », ajoute Salaheddine Mezouar. L e procès de l'ancien président tchadien His- sène Habré, qui se tient au Sénégal devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), « est un point de repère pour la justice africaine », a estimé, récemment, à Addis-Abeba, le secrétaire gé- néral de l'Organisations des Nations unies (ONU) Ban Ki-moon. « Le procès d'Hissène Habré au Sénégal est un point de repère pour la justice africaine », a-t-il notamment déclaré, dans son adresse à la 26e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gou- vernement de l'Union africaine. Le secrétaire général de l'ONU s Nations unies est longuement revenu sur les enjeux de ce sommet, évoquant des questions por- tant sur l'état des droits humains en Afrique et d'autres questions relatives à la sécurité, à la justice, à la démo- cratie et à la bonne gouvernance. Le procès de l'ancien président tchadien a débuté en juillet dernier à Dakar, devant les Chambres africai- nes extraordinaires (CAE), une juridiction d'exception créée au sein de la justice sénégalaise. Il est poursuivi crimes contre l'humanité, crimes de guerre et tortures, des faits qui remontent à ses années de pouvoir, entre 1982 et 1990. Son procès se tient au Sénégal à la de- mande de l'Union africaine.
  • 10. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 10 T O U R I SM E Fonds de garantie dédié aux projets touristiques Signature à Rabat d'un protocole d'entente U n protocole d'entente relatif à la mise en place d'un Fonds de garantie dédié aux pro- jets touristiques a été signé, jeudi à Rabat, dans le cadre de la réalisation des projets de dévelop- pement touristique de la Vision 2020 et de la promo- tion des investissements dans ce secteur. Signé par le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Boussaid, le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, le Président du groupement professionnel des Banques du Maroc (GPBM), Othman Benjelloun, le directeur gé- néral de la Caisse centrale de garantie (CCG), Hicham Zanati Serghini, et le président du directoire de la So- ciété marocaine d'ingénierie touristique (SMIT), Imad Barrakad, ce protocole d'entente vise à mettre en place un mécanisme destiné à garantir les prêts bancaires ac- cordés pour la réalisation des projets d'hébergement et/ ou d'animation touristique de taille moyenne et grande, tout en assurant aux entreprises touristiques la garantie de leurs prêts bancaires à moyen et long termes. Dédié notamment aux projets touristiques du plan Azur (balnéaire) sur la période 2015-2020, ce Fonds de garantie sera doté d'un budget de 400 millions de dirhams (MDH) pour la période 2016-2020. Un mon- tant qui sera couvert à hauteur de 300 MDH par l'Etat et à hauteur de 100 MDH par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social. Ce Fonds de garantie, qui vient compléter l'architecture globale en matière de mobilisation des ressources financières en fonds propres et en dettes bancaires mis en place depuis le démarrage de la Vision 2020, permettra de donner un nouveau souffle aux projets se trouvant en zone émer- gente non encore réalisés. Défaillance de l'investisseur Afin d'accompagner le développement des stations Azur, la quotité de garantie est plus attractive pour les projets situés dans les stations balnéaires intégrées du "Programme Azur 2020" soit 60 pc du crédit en principal contre 50 pc pour les projets situés en dehors desdites stations. Ainsi, ce nouvel outil permettra de remédier à la problématique d'octroi de la dette par les banques en participant au risque supporté par ces dernières avec un plafonds de risque allant jusqu'à 50 MDH par projet et 350 MDH par station en cas de défaillance de l'investis- seur. Il vient en complément de l'offre de garantie accor- dée par le "Fonds de garantie PME" ciblant les projets de taille inférieure avec un plafond d'engagement par projet de 10 MDH. Il permettra de réduire, à moyen et long terme, le niveau de risque auquel sont exposées les banques qui accorderont plus de crédits et favorisera la création d'emplois (près de 50.000 emplois, dont 10.000 emplois directs). Le protocole d'entente prévoit également l'institution d'un comité de suivi regroupant des représentants du ministère de l'Economie et des Finances, du ministère du Tourisme, de la SMIT, du GPBM et de la CCG pour la mise en œuvre de ce mécanisme. Les entreprises pouvant bénéficier de ce mécanisme doivent être des entreprises de droit marocain, présenter un programme d'investissement viable financièrement portant sur la création d'un établissement d'héberge- ment, tel que défini dans le cadre de la loi 61-00 portant statut des établissements touristiques hors résidences immobilières de promotion touristique (RIPT), ou d'une composante d'animation touristique, et faire la demande de garantie au plus tard avant fin janvier 2020. S'exprimant à cette occasion, M. Haddad a indiqué qu'en absence d'un mécanisme de garantie adapté aux projets touristiques stratégiques d'envergure dont la moyenne d'investissement dépasse 100 MDH, les ban- ques ont continué d'"apercevoir les projets touristiques comme risqués notamment pour les projets d'anima- tion et les projets d'hébergement dans les destinations émergentes dont les stations balnéaires intégrées font partie", relevant, dans ce sens, que ce Fonds de garan- tie permettra de donner confiance aux banques et aux investisseurs sur leur implication dans les projets des stations balnéaires. Opportunités d'investissement Il a également fait savoir que son département œuvre en collaboration avec le ministère de l'Economie et des Finances pour la mise en place d'un mécanisme de pri- mes d'investissement visant à soutenir l'investissement touristique et l'orienter vers les territoires moins déve- loppés ou émergents, ainsi que vers les nouvelles oppor- tunités de développement. Ces primes d'investissement seront octroyées en tenant compte du risque perçu par les investisseurs pour chaque territoire et chaque type de produit, a-t-il ajouté. De son côté, M. Boussaid a mis en avant l'importance du secteur touristique en termes de création de richesse et d'emploi, et d'opportunités d'investissement et de dé- veloppement qu'il offre, notant que ce Fonds de garantie devra permettre de générer un volume d'investissement de 14 milliards de dirhams. Il a, par ailleurs, rappelé les efforts de l'Etat en matière d'accompagnement et de financement des entreprises opérant dans le secteur tou- ristique, évoquant en particulier le Fonds marocain de développement touristique, le « Fonds de garantie PME », ainsi que le Fonds de cofinancement « Renovotel ». Ont également pris part à la cérémonie de signature de ce protocole d'entente, le ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur, Charki Draiss, le ministre du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numéri- que, Moulay Hafid Elalamy, le ministre délégué chargé des Petites entreprises et de l'intégration du secteur informel, Mamoun Bouhdoud, les présidents, directeurs généraux et directeurs de banques, les présidents d'associations re- présentant le secteur du tourisme, outre des opérateurs du secteur et des partenaires institutionnels.
  • 11. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 11A g riculture Mesures contre les effets du déficit pluviométrique Un plan gouvernemental de 4,5 milliards de dirhams (MMDH) Le gouvernement a dédié une enveloppe de plus de 5 milliards de dirhams (MMDH) au plan de lutte contre les effets du déficit pluviométrique décliné en 3 axes d'intervention, a annoncé vendredi le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. « La mise en œu- vre du plan nécessitera la mobilisation d'une enveloppe de 4,5 MMDH en plus d'un potentiel d'indemnisation de 1,25 MMDH par la compagnie d'assurance » dans le cadre du produit multirisque climatique pour les cultures céréalières et printanières, a indiqué le ministère dans un communiqué publié à l'issue d'une réunion, tenue vendredi à Rabat sous la présidence du Chef du gouvernement, dans le cadre de l'appli- cation des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI visant à porter assistance aux agriculteurs dans le contexte de cette année caractérisée par ce phénomène climatique. Le premier axe du plan, la sauvegarde du cheptel, vise l'ap- provisionnement en orge sur tout le territoire national, à un prix cible de 2 DH/Kg, précise le communiqué. La distribu- tion se fera à guichet ouvert via 72 centres relais de proximité, indique la même source, précisant que l'Etat prendra égale- ment en charge le transport de l'orge subventionné depuis les centres relais. Le Système National d'Identification et de Tra- çabilité Animales (boucles électroniques), récemment mis en place par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime, appuiera la réussite de cette opération à travers un ciblage des éleveurs bovins. D'autres actions sont au programme pour la sauvegarde du cheptel dont l'abreuvement via l'aménagement et la construc- tion de points d'eau, ainsi que l'encadrement sanitaire du chep- tel grâce au programme additionnel de vaccination, la vulné- rabilité du cheptel s'accroissant en période de sécheresse. Le deuxième axe, qui porte sur la protection des ressources végétales, vise à assurer l'irrigation des plantations sous ré- gime pluvial, entreprise dans le cadre des projets d'agriculture solidaire avec une superficie ciblée de 93.000 hectares. Une autre mesure consiste en la sécurisation des semences en céréales pour la campagne prochaine, grâce à un stock dis- ponible actuellement de 950.000 quintaux et une production prévisionnelle de 1 million de quintaux. Pour le périmètre irrigué, qui permet de protéger la valeur ajoutée agricole et les postes d'emplois en année difficile, il sera procédé à l'encadrement intensif des cultures avec la consigne claire de sauvegarder un volume d'eau suffisant pour le démarrage de la campagne agricole prochaine, selon le mi- nistère qui a assuré, dans ce cadre, que les comités mixtes de l'eau rempliront pleinement leur rôle pour une gestion inté- grée des ressources hydriques. S'agissant des cultures végéta- les, l'assurance agricole jouera cette année un rôle important avec l'indemnisation des agriculteurs sinistrés, souscripteurs aux polices d'assurance céréalière multirisques dans les délais optimisés. L'assurance agricole a couvert cette année plus de 1 million d'hectares, avec un capital garanti de plus de 1,1 MMDH, relève la même source. Cet axe comprend aussi des actions visant l'encouragement de la reconversion aux cultures de printemps, à travers la mobilisation de l'ensem- ble des partenaires pour définir les programmes à mener et le concours du Crédit Agricole du Maroc qui contribuera avec 1,5 MMDH à cette opération. « L'activité agricole en périmètre irrigué se poursuit de manière normale en main- tenant le programme des cultures avec, toutefois, une opti- misation de l'utilisation des ressources en eau », a rassuré le ministère. En ce qui concerne le troisième axe qui est le maintien des équilibres dans le monde rural, la priorité sera donnée à l'approvisionnement en eau potable des populations dans les zones reculées. Une attention particulière sera accordée, par ailleurs, au suivi de l'exécution des projets de l'agriculture solidaire pour tout ce qu'ils représentent comme enjeux en termes de création de revenus et d'emplois. La réunion s'est tenue en présence des ministres de l'Inté- rieur, de l'Economie et des Finances, de l'Agriculture et de la pêche maritime, et de l'Energie, des mines, de l'eau et de l'en- vironnement. La campagne agricole 2015-2016 est marquée, selon le ministère, par un retard des précipitations depuis le mois de novembre ayant engendré un déficit pluviométri- que de 63 % par rapport à une année normale. L'impact de ce déficit se fait particulièrement ressentir sur les cultures en zones bour où les emblavements en cé- réales représentent 62 pc (3,2 millions d'hectares semés) du programme retenu au titre de l'actuelle campagne agricole. Le couvert végétal a également connu une dégradation par rapport à l'année précédente, malgré une bonne situation de départ grâce aux pluies d'octobre et de novembre. En outre, le déficit pluviométrique commence à avoir un impact sur l'approvisionnement du cheptel en eau et en aliments, en dépit d'une campagne céréalière record (2014- 2015) ayant permis de constituer des stocks importants en aliments de bétail et de stabiliser les prix jusqu'au mois de décembre. ONSSA- Apparition de cas d'influenza aviaire en France Suspension provisoire de toute importation L 'Office National de Sécurité Sanitaire des Pro- duits alimentaires (ONSSA) a annoncé, jeudi par voie de communiqué, la suspension pro- visoire de toute importation de volailles et des produits dérivés à partir de la France, suite à l'apparition de cas d'influenza aviaire hautement pathogène dans ce pays en novembre dernier (sérotype H5N1, H5N2 et H5N9). Cependant, et compte tenu de l'importance de l'appro- visionnement du secteur avicole national en poussins reproducteurs à partir de la France (plus de 60 pc de ses besoins), l'ONSSA a procédé à l'évaluation des risques sa- nitaires liés à l'adoption du principe du « zonage sanitaire » recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé Ani- male (OIE), dont le Maroc est membre, indique l'ONSSA, notant que ce principe est appliqué par tous les pays mem- bres de l'Union européenne et des USA. C'est dans ce sens que de nouveaux modèles de certifi- cats sanitaires ont été validés avec les autorités vétérinaires officielles des pays exportateurs notamment la France, les USA, le Royaume Uni et l'Espagne, et qui exigent notam- ment, en plus des analyses de laboratoire, que les élevages de provenance se trouvent dans des zones indemnes situées à une distance minimale de 100 km de tout foyer d'influen- za aviaire, précise le communiqué. De plus, à leur arrivée au Maroc, les lots de poussins importés sont soumis aux analyses complémentaires et restent sous la surveillance des vétérinaires privés mandatés encadrant ces unités et sous le contrôle des services vétérinaires de l'ONSSA. L'Office signale par ailleurs que plusieurs pays conti- nuent de s'approvisionner de la France ainsi que des autres pays exportateurs (UE et USA) ayant déclaré der- nièrement des cas de l'influenza aviaire. L'Office assure, cependant, qu'aucun cas d'influenza aviaire hautement pathogène n'a été détecté au Maroc. Par ailleurs, et dans le cadre de la veille sanitaire assurée par l'ONSSA, des cas de mortalités ont été signalés dans quelques fermes de poulet de chair, relève le communiqué, précisant que les résultats des analyses de laboratoire effectués ont détecté la présence d'un virus du groupe des Influenzas Aviaires Faiblement Pathogènes (IAFP) qui reste facile à maitriser grâce aux mesures sanitaires de mise et qui ne constitue aucune menace pour le consommateur. Ce virus est à ne pas confondre avec les types de vi- rus isolés en France qui sont à déclaration obligatoire et qui nécessitent l'application des mesures sanitaires d'isolement et d'abattage des volailles infectées. Cette situation sera gérée dans le cadre d'un plan de contrôle qui sera mis en œuvre en concertation avec la profession avicole, et qui prévoit notamment une cartographie des élevages atteints, leur mise sous surveillance, le renfor- cement des mesures de biosécurité et la vaccination pré- ventive des élevages de reproducteurs et de pondeuses, conclut le communiqué.
  • 12. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 12 E V E N E M E N T SM le Roi Mohammed VI inaugure à Jorf L - Plus de 6 milliards de dirhams pou - Une usine de dessalement d'eau d SM le Roi Mohammed VI a procédé, lundi au complexe industriel de Jorf Lasfar, à l'inauguration d'une usine de production d'engrais dédiée entièrement à l'Afrique (Africa Fertilizer Complex), et de la première phase du projet d'une usine de dessalement d'eau de mer, réalisées pour un investissement global de plus de 6,1 milliards de dirhams (MMDH). I nitiés par le groupe Office chérifien des phosphates (OCP), ces projets phares constituent une nouvelle illustration de l'engagement du Souverain en faveur de la coopération Sud-Sud et de Sa volonté de soutenir les initiatives d'innovation et de développement durable du groupe, de son écosystème et ses partenaires africains, d'accompagner sa stratégie industrielle et, ainsi, de confor- ter le leadership du Royaume du Maroc sur le marché mondial des phosphates. Africa fertilizer Complex, dont la réalisation est inter- venue sur Hautes instructions de S.M. le Roi, vise à ac- compagner la croissance des marchés africains à travers leur approvisionnement, continu et régulier, en engrais La nouvelle usine, qui a nécessité un budget de l'ordre de 5,3 milliards de dirhams, est composée d'une unité d'aci- de sulfurique (1,4 million tonnes/an), d'une unité d'acide phosphorique (450.000 tonnes/an), d'une unité d'engrais (1 million tonnes équivalent DAP/an), d'une centrale ther- moélectrique d'une puissance de 62 MW, et de différentes infrastructures de stockage pouvant accueillir 200.000 ton- nes d'engrais, soit plus de deux mois d'autonomie Africa fertilizer Complex, qui a généré 1,35 million jours/hommes de travail pendant la phase de construction (86 % nationaux), permet la création de 380 emplois du- rant la phase d'exploitation. Ce méga-projet privilégie l'in- novation technologique et environnementale au niveau de la production sulfurique par un gain d'énergie électrique de 10 MW et une réduction de la consommation d'eau de mer. De même, les rejets de dioxyde de soufre (SO2) ont été réduits de trois fois par rapport aux normes internationales. Les innovations déployées dans l'usine d'acide phospho- rique sont illustrées par des technologies de récupération du fluor, et d'élimination des rejets liquides. Au niveau des engrais (DAP), des systèmes de lavage des gaz sont mis en place permettant une réutilisation de l'eau chaude du der- nier lavage et ainsi une économie d'eau d'environ 50.000 m3/an. Les eaux usées seront par ailleurs traitées pour une éventuelle revalorisation. Faisant partie intégrante de la stratégie « Eau» du grou- pe OCP, l'usine de dessalement de l'eau de mer vise, pour sa part, à couvrir les besoins additionnels créés par le dé- veloppement de l'Axe Khouribga-Jorf Lasfar (doublement capacités mines, triplement capacités de la valorisation chimique), sans aucune demande supplémentaire en eaux conventionnelles. Avec une capacité de 25 millions de m3/ an (75.800 m3/ jour), la première phase du projet d'usine dessalement d'eau de mer, qui a nécessité des investisse- ments de l'ordre de 800 millions DH, est composée d'une unité de pompage d'eau de mer d'un débit de 7.700 m3/h, une unité de prétraitement d'eau de mer permettant d'élimi- ner les matières en suspensions, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales et une unité d'ultrafiltration pour éliminer les particules ultrafines (inférieures à 0,03 micromètre). Cette première phase comprend également une unité d'osmose inverse qui assure l'élimination des chlorures à travers une hyper-filtration et une unité de post-traitement
  • 13. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 13 Lasfar deux grands projets OCP our l’unité de production d’engrais de mer permettant de rendre l'eau potable. Elle a généré au cours de la période de construction 400.000 jour/homme de tra- vail (93% nationaux), comme elle permettra la création de 100 emplois permanents lors de la phase d'exploitation. L'usine de dessalement de Jorf Lasfar, qui sera réalisée en trois phases, atteindra à terme une production de 75 mil- lions de m3/an. Ces infrastructures de haut niveau confirment la volonté du Maroc d'instaurer des relations marquées par le sceau de l'efficacité, de la performance et de la crédibilité avec les pays de l'Afrique. Elles permettent au Royaume d'as- seoir un leadership intelligent sur le marché mondial des phosphates et produits dérivés, basé certes sur des para- mètres de productivité et de rentabilité, mais surtout sur l'approche de durabilité. Africa Fertilizer Complex de Jorf Lasfar Nouveaucapsurl'Afrique L 'usine « Africa Fertilizer Complex », réalisée au sein du Complexe industriel de Jorf Lasfar, est destinée à produire un million de tonnes/an d'en- grais, totalement dédiées aux pays d'Afrique. S'inscrivant dans le cadre du renforcement de la coopération Sud-Sud, cette unité, inaugurée lundi par SM le Roi Mohammed VI, que Dieu L'assiste, produira des engrais adaptés aux cultu- res et aux sols africains, l'objectif étant le développement prospère des agriculteurs en Afrique et l'amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Africa Fertilizer Complex (5,3 milliards dhs) compte une unité de fabrication d'acide phosphorique pouvant produire 450.000 tonnes par an ainsi qu'une unité d'acide sulfurique, développant une capacité de 1,4 million de ton- nes annuellement. Ce complexe est renforcé d'une centrale thermoélectrique de 62 MW et de différentes infrastruc- tures de stockage pouvant accueillir 200.000 tonnes d'en- grais, soit plus de deux mois d'autonomie. Tout au long de sa réalisation, cette usine a mobilisé près de 1,35 million Jours Hommes, dont 86 pc sont ma- rocains. Totalement intégrée sur la plateforme industrielle Jorf Lasfar, la nouvelle usine, qui a permis la création de 380 emplois permanents, dispose sur place de la totalité de ses matières premières (phosphate, soufre, ammoniac), grâce notamment au Slurry Pipeline, et des différentes uti- lités (électricité, eaux, vapeur). La plateforme lui assure en plus la manutention et l'export des produits finis. Le projet Africa Fertilizer Complex a été réalisé en ca- pitalisant sur l'expérience acquise par le Groupe OCP dans les domaines de la technologie et de la préservation de l'en- vironnement. Ainsi plusieurs innovations ont été intégrées, notamment la technique de récupération du fluor au niveau de l'unité phosphorique qui permet de réduire à zéro les re- jets liquides lors de la concentration d'acide phosphorique. Il s'agit également de la réalisation d'une tour de refroi- dissement au niveau de l'unité d'acide phosphorique. Cette technologie adoptée pour la première fois à OCP vient en remplacement du refroidissement conventionnel à l'eau de mer. Elle permet d'assurer le refroidissement à l'eau douce, en boucle fermée, et d'éviter l'utilisation d'eau de mer en circuit ouvert. Sur le plan environnemental, l'unité de production d'acide sulfurique est dotée du système HRS (Heat Re- covery System). Ce système permet de récupérer l'éner- gie sur l'acide chaud, habituellement refroidi à l'eau de mer qui est rejetée. L'énergie récupérée permet une pro- duction électrique supplémentaire de 9 MW et une ré- duction de la consommation d'eau de mer de 3000 m3 /h équivalent à une consommation d'énergie de pompage de 1MW. Autre innovation, est la récupération de l'énergie des cheminées de l'unité des engrais (Gaz Heat reco- very). Ainsi, les gaz chauds des cheminées de l'unité des engrais, avant leur rejet, sont utilisés pour évaporer l'ammoniac, au lieu de l'utilisation de la vapeur moyenne pression. De même, une nouvelle unité de traitement des eaux usées a été construite pour se conformer aux standards in- ternationaux et respecter les engagements pris par l'OCP lors de l'étude d'impact environnemental en matière de contrôle de ses rejets liquides avant leur évacuation dans le milieu marin. Cette station de traitement des eaux usées a une capacité de 45 m3 /jour. Elle est basée sur le prin- cipe des boues activées. Ce procédé consiste à dégrader la matière organique contenue dans l'eau usée au niveau des bassins biologiques. Ces derniers sont équipés d'un système d'aération permettant la diffusion d'oxygène dans l'eau pour l'élimination de la matière organique par des bactéries. La réalisation de "Africa Fertilizer Complex" s'inscrit pleinement dans la stratégie d'investissement ambitieuse du Groupe OCP visant à renforcer sa position sur le mar- ché mondial des engrais en faisant évoluer sa capacité de production de 4,5 millions de tonnes/an en 2010, à 8 millions de tonnes/an en 2014, pour atteindre 12 millions de tonnes par an à horizon 2017. Ainsi, trois autres unités intégrées de production d'engrais sont en cours de réalisa- tion au sein de la plateforme industrielle Jorf Lasfar. Elles développeront, chacune, une capacité de production d'un million de tonnes par an.
  • 14. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 14 S O C I E T E Les investisseurs français en toute confiance avec le Maroc LeMaroc,deuxièmeclientdelaFrancesurlecontinent I NVESTISSEMENT - C’est sur un partenariat de confiance renouvelé que s’ouvre l’année 2016 pour les entreprises françaises qui investissent au Ma- roc. Plus des deux tiers des sociétés de l’Hexagone pré- voient en effet une augmentation de 94% de leur chiffre d’affaire au royaume cette année, selon les résultats 2015 de l’enquête du Conseil français des investisseurs en Afri- que (CIAN) élaborée par Le MOCI (Moniteur du com- merce international), magazine d’information dédié au commerce extérieur. Le Maroc se classe entre l’Egypte, où les entreprises françaises s’attendent à une hausse de 100% de leur chiffre d’affaire, et le Nigeria (76%). Si la note générale d’appréciation du climat des affaires pour l’Afrique ne révèle aucune évolution entre 2014 et 2015 (elle reste identique à 2.39 sur 5, soit en dessous de la moyenne), l’Afrique du Nord se démarque avec une note de 2.95 sur 5 en 2015, contre 2.56 en 2014. Le royaume arrache quant à lui la première place avec une note moyenne de 3.48 (contre 3.22 en 2014), suivi de Maurice (3.34) et de l’Afrique du Sud (2.92). Le Tchad (1.88), la République démocratique du Congo (1.60) et la République centrafricaine (1.59) ferment la marche. Effectuée sur un panel de 34 pays, l’enquête invite plu- sieurs chefs d’entreprise à apprécier l’environnement des affaires de leurs pays d’implantation en notant sept postes (infrastructures, administration, économie et finance, so- cial, socioculturel, coût des facteurs, développement dura- ble) répartis en 39 critères. A l’échelle continentale, le Maroc est le deuxiè- me client de la France, juste derrière l’Al- gérie et devant la Tunisie, notamment sur le front des hydrocarbures, indique le rapport 2016 des entreprises françaises en Afrique, également réalisé par Le MOCI. Les importations françaises en provenance du Maroc culminent à près de 9% sur la période 2013-2014, soit un total de 3.622 milliards d’euros en 2014. En 2014, les échanges commerciaux entre la France et l’Afrique ont accusé une légère baisse selon les sta- tistiques des douanes françaises, avec un recul de 2.28% des importations en provenance de l’Afrique (- 26.284 milliards d’euros). Les exportations françaises à destination du conti- nent s’inscrivent par ailleurs dans cette tendance avec une diminution de 0.61% (- 27.448 milliards d’euros). Conseil Consultatif de la Famille et de l'Enfance Les recommandations du CESE L e Conseil Economique Social et Environne- mental (CESE), a adopté lors de sa 58ème session ordinaire, tenue jeudi à Rabat sous la présidence de M. Nizar Baraka, le projet d'avis du Conseil concernant le projet de loi n 78.14 relatif au Conseil Consultatif de la Famille et de l'Enfance (CCFE) ainsi que le projet d'avis concernant le pro- jet de loi n 79.14 relatif à l'Autorité de la Parité et de Lutte contre toutes les formes de Discrimination (APALD), tous deux objets de saisines de la part du Président de la Chambre des Représentants. Parmi ses recommandations, le CESE appelle à clarifier les attributions du CCFE en consacrant un article au rappel des missions du Conseil telles que définies dans l'article 169 de la Constitution, en dé- diant un article au rappel des grands principes consti- tutionnels et des droits fondamentaux de l'homme et de l'enfant qui devraient constituer le référentiel du CCFE (égalité, parité, intérêt supérieur de l'enfant, participation des enfants, prise en compte des per- sonnes vulnérables) et en précisant que le Conseil est une personne morale jouissant de l'indépendance fi- nancière et administrative, indique un communiqué du CESE parvenu samedi à la MAP. Le Conseil estime "fondamental que le CCFE soit doté de la possibilité de s'autosaisir et d'interpeller le gouvernement sur les sujets en relation avec la fa- mille et l'enfance. De même que le CCFE doit pou- voir assurer la participation des enfants aux différents travaux du Conseil, les concernant", ajoute la même source. Concernant la composition et la gouvernance du CESE, le Conseil insiste sur la collégialité et l'in- dépendance et recommande de désigner des membres intuitu personae en fonction de leur expertise et ex- périence et de veiller à l'équilibre entre les membres spécialistes de la famille et les membres spécialistes de l'enfance, précise le communiqué, notant que le CESE met l'accent sur l'importance de prévoir une périodicité des Assemblées Générales du CCFE d'au moins 4 fois par an. Pour ce qui est de son avis sur le projet de loi rela- tif à l'APALD, le Conseil Economique Social et En- vironnemental a identifié, dans l'examen de ce projet de loi, plusieurs obstacles potentiels à la prévention des discriminations et à la promotion de l'égalité. « Si le CESE se félicite d'un certain nombre de pré- rogatives contenues dans le projet de loi, il constate que la notion de protection n'est pas assez prononcée. C'est pourquoi le Conseil propose d'intégrer au pro- jet de loi une définition du principe de l'égalité ainsi que du principe de non-discrimination et de spéciali- ser l'APALD dans toutes les discriminations liées au genre et lui conférer compétence de se saisir et d'être saisie », tout en précisant que les autres formes de discrimination, hors discrimination entre sexes, relè- vent des attributions du CNDH. Pour lui permettre de remplir ses missions, il s'agit de conférer à l'APALD la personnalité juridique et le droit d'ester en justice contre les situations, les actes ou les auteurs de discrimination, et d'habiliter l'APALD à constater les situations de discrimination, proposer une médiation, estimer le préjudice matériel et moral des actes de discrimination et aider les vic- times à obtenir réparation, note-t-on de même source, soulignant que « pour cela, l'expertise de l'APALD doit être agréée et recevable auprès des tribunaux ». Le CESE appelle également à renforcer la représen- tation de la société civile organisée indépendamment des appartenances professionnelles ou partisanes, sur la base de la collégialité, de l'expertise probante, du pluralisme, de la diversité et de la complémentarité des expériences et composer l'APALD d'un collège restreint de 25 membres à 30 membres, désignés in- tuitu personae, tenant au minimum une réunion par mois. Finalement, le Conseil estime que l'APALD doit être dotée d'agents assermentés chargé du recueil des plaintes, de la collecte des données et de l'établis- sement des procès-verbaux. Enfin, le Conseil recom- mande de prévoir la publication régulière des avis de l'APALD au Bulletin Officiel. L'huile d'argan, le secret de beauté de Catherine Zeta-Jones B EAUTÉ - Du haut de ses 46 ans, Catherine Ze- ta-Jones est l'une des plus belles femmes d'Hol- lywood. Sa peau de bébé? Elle la doit à l'huile d'argan qu'elle met "tous les soirs pour reposer sa peau et retrouver son éclat" a déclaré l'actrice au site anglais The Telegraph. Surnommé "l'or liquide", l'huile d'argan fait l'unanimité auprès des stars américaines. Après Kim Kardashian, Se- lena Gomez ou encore Madonna qui n'ont pas tari d'éloges sur ses bienfaits pour le corps et les cheveux, c'est au tour de Catherine Zeta-Jones de vendre les mérites de ce pro- duit naturel "made in Morocco". "A force de voyager et d'être dans les chambres d'hôtel, je trouve que ma peau ressemble à celle d'un randonneur en pleine activité. L'huile d'argan me permet de nourrir ma peau le soir afin de pouvoir me réveiller avec une peau lisse et hydratée" a-t-elle ajouté. En pleine promotion de son nouveau film "Dad'sArmy", l'actrice connue pour avoir interprété la belle Elena de la Vega dans "Zorro" partage régulièrement ses secrets de beautés avec ses fans.
  • 15. N°469 Du 05 au 11 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 15S O C I E T E K iosque360. Une ressortissante soudanai- se et son fils ont roulé pas moins de 6000 Marocains en leur faisant miroiter des gains rapides, à travers l'escroquerie de la vente pyramidale. Le fils a été arrêté et déféré, dimanche, devant le parquet de Casablanca. «TV Express». Cette société fictive, installée dans le quartier des Maârif, à Casablanca, sur l'ini- tiative d'une ressortissante soudanaise et son fils, a escroqué pas moins de 6000 Marocains en leur fai- sant miroiter des gains rapides, des voyages dans 152 pays et 12.000 villes à travers le monde dans les meilleures conditions, en plus de réductions de 40% pour la location de voitures et les nuitées dans des hôtels touristiques. La société fictive appli- quait le principe de la vente pyamidale, forme d’es- croquerie qui consiste à faire que chaque personne piégée recrute plusieurs nouveaux membres pour la société, soit des "filleuls", rapporte le quotidien Assabah dans son édiction de ce lundi 1er février. Ainsi, en une semaine, une victime a pu recru- ter huit nouveaux clients qui ont versé 1.32 million de dirhams dans les caisses de la fameuse société. La formule de la vente pyramidale motive en ef- fet chaque personne à multiplier ses "filleuls" en vue de gagner plus. Certaines victimes ont même convaincu leurs proches et amis de rejoindre ce ré- seau infernal. Mais les semaines passaient, les mois se suivaient et rien ne se profilait à l’horizon. «Durant le der- nier mois de Ramadan, les victimes, qui n'avaient profité d'aucun des voyages promis au départ, ont commencé à s’interroger sur l'honnêteté de ce sys- tème qu’ils n'avaient eux-mêmes eu de cesse de dé- fendre en le vendant à leurs proches et amis», pré- cise le quotidien. Le doute s’est installé. D'autant que les victimes, au siège de la société, n'ont pu rencontrer que des employés. Chose qui les a pous- sées à se renseigner auprès du service des impôts où elles ont découvert que ladite société n’était pas en règle avec le fisc. De la pure arnaque. «Une victime s’est retrouvée dans l’obligation de restituer à ses proches une somme de 40.000 dirhams pour que sa relation avec sa famille ne soit pas altérée», souligne le quotidien. D’autres personnes encore se sont retrouvées noyées dans des crédits. Le suspense a duré jusqu’à vendredi dernier, jour où des victimes ont interpellé, dans le quartier des Maârif, le fils de la ressortissante soudanaise qu'il ont immédiatement conduit au commissariat. Vente pyramidale : 6000 Marocains victimes d’une société fictive à Casablanca T ALENT - La Marocaine Ania El Maachir a séduit le jury de la quatrième saison de "La voix" ("The Voice") au Québec, avec sa re- prise de "Belleville rendez-vous", un morceau qui ha- bille parfaitement la voix de la chanteuse de 35 ans. Cette reprise aux inspirations rock et jazz a réussi à faire tourner le fauteuil du chanteur Pierre Lapointe lors des auditions à l'aveugle. De mère roumaine et de père marocain, Ania est née en Roumanie où elle à vécu ses cinq premières années. Elle part ensuite au Maroc où elle suit toute sa scolarité, puis s'envole au Québec où elle poursuit ses études en traduction, un choix imposé par ses pa- rents pour qui la musique n'est pas une option. Très attachée à sa passion, elle s'inscrit en cachette à un concours de chant dans lequel elle enregistre une démo qui ne verra jamais le jour. Elle finit donc par tout abandonner. À 25 ans, elle décide de se consacrer à sa deuxième passion, le cinéma, à l'université de Montréal. Aujourd'hui, elle est détentrice de sa propre entre- prise de cinématographie et décide de redonner une chance à son premier amour. Avec son grain de voix particulier et grâce à sa qualification à l'émission "La Voix", elle espère ainsi se faire une place dans l'in- dustrie de la musique. The Voice Québec : Qui est Ania El Maachir, la Marocaine qui a séduit le jury?