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Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 468- Semaine du 29 au 04 février 2016 - Prix: 5 DH
(Page12-13)
Editorial
(Page 03)
(Page 03)
B a l l e a u c e n t r e
La priorité
c’est l’emploi
Globalement, il faut bien relever
qu’il y a un accord de tous les acteurs
sur le tronc commun des réformes à
entreprendre. Cela fait une quinzaine
d’années qu’une convergence s’est faite,
en effet, autour des défis et des enjeux
du développement. Et les différents
cabinets, qui se sont succédé depuis, ont
inscrit leurs programmes respectifs dans
ce cadre-là, avec cependant des inflexions
propres suivant les législatures et les
conjonctures.
Mais ce qui continue à poser problème
c’est bien la question du chômage. Son
taux a dépassé les 10 % ; il en sera
probablement de même en 2016. Que
faire ? L’ancien président français,
François Mitterrand, avait fait cet aveu
un jour : « On a tout essayé, on n’a
pas réussi ». Est-ce donc une fatalité,
un paramètre structurant dans les
politiques de croissance ? Pas vraiment.
En Angleterre, aux Etats-Unis, il tourne
autour de 5 %, un chiffre considéré
pratiquement comme celui d’un plein
emploi.
Alors ? L’état des lieux est préoccupant
: forte prévalence de la précarité, taux
élevé de chômage des jeunes, faible
croissance de l’économie, non-adéquation
formation / emploi, faible scolarité des
enfants de 5 à 7 ans (30 % seulement)
et taux médiocre d’activité des femmes
avec seulement 27 %. Ce gouvernement
a défini une stratégie de l’emploi pour
2015-2025. Elle se décline autour de
leviers déclencheurs de changement
embrassant des politiques macro-
économiques et sectorielles favorables
à l’emploi, la valorisation du capital
humain, l’élargissement de la protection
sociale et enfin le développement de la
gouvernance.
Cela suffit-il ? C’est la question du
modèle économique et social qui se repose.
Référence est faite ici à la nécessité de
poursuivre la mise en œuvre des plans
sectoriels, de diversifier l’économie et
de promouvoir à la filière industrielle qui
contribue le plus fortement à la création
d’emplois. Et, dans cette perspective, le
rôle de l’entreprise est décisif dans de
nouveaux secteurs d’activité créateurs
de valeur et d’emploi.
(Page12-13)
(Page 17)(Page 15)(Page 17)
(Page 04)
(Page10)
(Page 16)
(Page 09)
Le système de santé, une
précarité inquiétante
SM le Roi : Le Maroc, précurseur dans le dialogue interreligieux
Marrakech, les droits des minorités religieuses en terre d'Islam
L’école en souffrance, le malaise
des profs
La réforme de l'éducation
L’histoire politique refait
ses comptes dans l’histoire
Un développement social
bien intégré
Pierre Nkurunziza,
après moi le déluge
Khénifra-INDH
Burundi
Monde rural
Par Lahcen BROUKSY*
Par Mamady SIDIBE
Par Driss AZIM
Par Driss LYAKOUBI
Assurance agricole…
et gouvernance
Est-ce donc si difficile de gouverner, ou
plutôt de bien gouverner ? On se le demande.
Cette histoire d’assurance agricole entre
Saham et les deux ministères des Finances
et de l’Agriculture pose problème et nourrit
une polémique. Pourquoi ? Il se trouve que le
ministre de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy
est aussi…président du groupe Saham. Conflit
d’intérêt ? En tout cas, face à la levée de
boucliers des professionnels du secteur et au-
delà, Saham a décidé d’annuler l’accord portant
sur une enveloppe de 1.2 milliard de DH. Tout
cela fait désordre, non ?
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
2
Reporter-
activit é s ro y ale s
Sommaire
05.ForuméconomiquemondialdeDavos:laquatrièmerévolutionindustrielle
Actualité
07. Forumdelacoopérationarabo-indienne-Comitéd'AlQods:lerôleéminentde
SMleRoiMohammedVImisenexergue
Evènement
12.SMleRoi:LeMaroc,précurseurdansledialogueinterreligieux
Politique
03.L’écoleensouffrance,lemalaisedesprofs
04.L’histoirepolitiquerefaitsescomptesdansl’histoire
SM le Roi lance des chantiers structurants à Casablanca
Un projet de développement d'un système
de vidéo surveillance urbain…
Et…degrandsprojetsdetransportetdevoirie
Assembléegénéraleordinairedelasaison2015
S
M le Roi Mohammed VI a procédé,
lundi à la préfecture de Casablan-
ca-Anfa, au lancement du projet de
développement d'un système de vidéosur-
veillance urbain, intelligent et optimisé, de-
vant garantir une plus grande sécurisation de
l'espace public et une régulation dynamique
du trafic.
Mobilisant des investissements de l'ordre
de 460 millions de dirhams, ce projet pilote,
le premier du genre au niveau du Royaume,
s'inscrit dans le cadre des efforts visant à as-
surer la sécurité des personnes et des biens,
à réduire le taux de criminalité, à réguler les
flux de transport et à protéger les bâtiments
et installations publics et leurs abords. Ce
système, qui consistera en l'installation de
760 caméras de vidéosurveillance à utilisa-
tion variable, la mise en place de 220 km
de fibres optiques, l'aménagement de deux
postes centraux et de 22 postes déportés, in-
tégrera également les caméras du Tramway
et d'autres caméras déjà existantes (aéroport,
ports de Casablanca et Mohammedia, gran-
des surfaces et banques).
Financé conjointement par le ministère de
l'Intérieur et la commune de Casablanca, ce
projet avant-gardiste permettra, grâce à des
techniques d'intelligence artificielle, la régu-
lation du trafic routier, la détection automa-
tique d'incidents (conduite à contresens, ob-
jets abandonnés, stationnement interdit), la
mobilisation à temps des forces de l'ordre et
l'identification des objets, personnes et vé-
hicules suspects. Il participera également à
l'identification des véhicules volés, le calcul
de la vitesse de circulation, le suivi automa-
tique des objets mobiles, la gestion dynami-
que de la cartographie, outre la constitution
d'une base de données de reconnaissance fa-
ciale.
S
M Roi Mohammed VI a procédé, dans la
même journée, à la préfecture des arrondis-
sements d'Ain Sbaa-Hay Mohammadi, au
lancement de plusieurs projets structurants de trans-
port et de voirie, destinés à améliorer le cadre de vie
de la population locale et à accompagner le dévelop-
pement démographique et urbain de la capitale éco-
nomique du Royaume. Ainsi, le Souverain a lancé les
projets de réalisation de la deuxième ligne du tram-
way de Casablanca et d'extension de la première ligne
du tramway, d'aménagement de la voirie de la ville,
de construction d'un échangeur (nœud A) près du siè-
ge de l'OCP et de trémies sur la RN1 vers El Jadida
au niveau des carrefours des « Préfectures » et « d'Al
Qods », et d'aménagement d'un échangeur au niveau
du carrefour de Sidi Maârouf (1ère phase).
Mobilisant des investissements de plus de 8,5 mil-
liards de dirhams (MMDH), ces projets traduisent la
volonté constante de S.M. le Roi de doter la métropo-
le du Royaume d'infrastructures modernes, aux nor-
mes internationales, en mesure de donner un souffle
durable au renouveau de la ville et de répondre aux
aspirations légitimes de ses habitants. En effet, les
projets de réalisation de la deuxième ligne du tram-
way de Casablanca et d'extension de la première ligne
(4,280 MMDH), devront respectivement contribuer à
la résolution de la problématique du transport au ni-
veau des axes Ain Diab Bernoussi et Terminus Facul-
tés Lissasfa, en assurant une certaine complémenta-
rité entre les réseaux bus et taxis.
Faisant partie intégrante du programme global de
développement du réseau du tramway de Casablanca,
doté d'une enveloppe de 16 MMDH et visant à attein-
dre progressivement 110 kilomètres exploitables à
l'horizon 2022, ces deux projets portent sur la réalisa-
tion d'une seconde ligne du tramway d'une longueur
de 15 km (20 stations d'arrêts des voyageurs), ainsi
que l'extension sur deux kilomètres de la première
ligne, avec la réalisation de deux stations d'arrêt.
L
a Fédération Royale Marocaine de Pétan-
que porte à la connaissance de ses mem-
bres et tous ses partenaires publics et pri-
vés qu’elle tiendra son assemblée générale ordinaire
à la salle des réunions du Complexe Sportif My Ab-
dallah (Palais des Sports) à Rabat, le samedi 30 Jan-
vier 2016 à 09h30. Cette Assemblée traitera diffé-
rents points dont la vérification du quorum qui sera
suivi de l’allocution de Monsieur le Président. Elle
procédera également à la lecture du rapport moral et
du rapport financier ainsi que celui du Commissaire
aux Comptes. Au terme de ses travaux, l’Assemblée
élira les membres fédéraux, au scrutin de liste majo-
ritaire, conformément à l’article 22 du Statut de la
Fédération.
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
3p oliti q ue
Par ABDELAAZIZ JERMOUNI
L’école en souffrance, le malaise des profs
Le triste constat dégagé par le nouveau rapport sur la formation et l'emploi des
jeunes dans les pays méditerranéens en dit long sur la crise que traverse notre
système éducatif et dont le professeur n’est qu’un maillon et probablement le plus
faible. Une étude qui a pour objectif de tirer des enseignements sur la situation
des jeunes dans six pays méditerranéens (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Liban,
Jordanie) en termes d'éducation et d'emploi
A
bdellah Benkirane n'a pas désamorcé la colère
des élèves-professeurs. Les concessions mini-
mes qu'il leur a accordées, lors de leur rencon-
tre avec les responsables du département de l’intérieur, ne
sont pas à la mesure du désarroi qui a progressivement en-
vahi les rangs des élèves-professeurs et de l'éducation na-
tionale. Le prolongement des grèves dans les centres des
métiers de l’éducation et de la formation témoigne d'un
malaise bien plus profond que la réprobation suscitée par
la seule réforme de faire une séparation entre la formation
et le recrutement en application des deux décrets ministé-
riels (2-15-588 et 2-15-589) adoptés par le gouvernement
le 23 juillet dernier.
Depuis plusieurs années, le monde enseignant est en
crise. Et les différents ministres qui se sont succédé n'ont
pas perçu l'étendue du mal-être d'une profession en quête
de reconnaissance, désabusée par l'affaiblissement de son
statut social. Les profs ne constituent plus la référence
culturelle et sociale qu'ils ont longtemps représentée. Ils
ne sont plus les seuls dépositaires et diffuseurs du savoir.
Révolue également l'époque qui les voyait respectés par
tout le monde au point d’en faire une catégorie aux mérites
qui leurs valent une certaine analogie avec des prophètes.
Ils ne constituent, cependant, que l’une des facettes
d’un mal qui va crescendo d’un système éducatif en proie
à une crise dont tout le monde s’accorde. Crise d'une édu-
cation nationale qui n'est plus aussi performante qu'aupa-
ravant, surtout compte tenu de son caractère budgétivore et
de sa traine dans classement par les organismes nationaux
et internationaux. En témoigne le rapport, dernier en date,
de l'OCEMO (Office de Coopération Economique pour la
Méditerranée et l'Orient).Alors, l'école ne joue plus son
rôle d'ascenseur social. Et les enseignants vivent cette évo-
lution comme une régression.
Tirer des enseignements
sur la situation des jeunes
Le triste constat dégagé par le nouveau rapport sur la
formation et l'emploi des jeunes dans les pays méditerra-
néens en dit long sur la crise que traverse notre système
éducatif et dont le professeur n’est qu’un maillon et pro-
bablement le plus faible. Une étude qui a pour objectif de
tirer des enseignements sur la situation des jeunes dans six
pays méditerranéens (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Li-
ban, Jordanie) en termes d'éducation et d'emploi.
L'étude souligne que l'enseignement primaire obliga-
toire a concerné, en 2012-2013, 4 millions d'élèves, dont
48% sont des filles. Le nombre d'élèves inscrits a légère-
ment augmenté de 2% par rapport à 2005-2006. Le taux
de scolarisation pour la tranche d'âge 6-11 ans est ainsi
passé de 89% en 2005 à 100% en 2012. La progression la
plus sensible concerne les filles des zones rurales, leur taux
de scolarité est ainsi passé de 80 % à 98 %. Un autre fait
remarquable concerne la montée en puissance des écoles
privées : leurs poids dans l'enseignement primaire a doublé
entre 2005 et 2012 pour atteindre 14% des élèves. Ainsi,
près de 550 000 élèves fréquentent les écoles primaires pri-
vées en 2012. Les effectifs des écoles primaires publiques
ont reculé de 5% depuis 2005 alors que ceux des écoles
privées ont augmenté de 90 %.
S'agissant de l'enseignement secondaire, le taux de sco-
larisation des enfants de 11 à 14 ans est ainsi passé de 68
% en 2005 à 85 % en 2012. La progression la plus forte
concerne les filles des zones rurales, dont le taux de scola-
risation est passé de 37 % à 57 %. Malgré cette hausse, la
part des filles dans les effectifs des collèges est restée sta-
ble à 45 % sur la même période du fait d'une forte hausse
du taux de scolarisation des garçons. Comme pour l'en-
seignement primaire, les écoles privées connaissent une
forte croissance dans l'enseignement de niveau collège :
leurs effectifs ont été multipliés par 1,7 entre 2005 et 2012
alors que dans le même temps ceux des collèges publics
ont augmenté de 14 %.
Financement des universités
Le taux de scolarisation de la tranche d'âge 15-17 ans
est ainsi passé de 46% en 2005 à 58 % en 2012. Ce chiffre
global cache, cependant, de très fortes disparités entre les
habitants des zones rurales et des zones urbaines. Le taux
de scolarisation n'est que de 27% pour les jeunes des zo-
nes rurales contre 86% en zones urbaines. Autre élément
important soulevé par l'OCEMO, en matière de taux de
réussite, les disparités régionales sont marquées. En effet,
plus de 20 points d'écart séparent le taux de réussite régio-
nal le plus élevé à Marrakech-Tensift-Al Haouz, 67% du
plus faible à Tanger-Tétouan, avec seulement 46%.L'étude
en question révèle, par ailleurs, qu'un million d'enfants de
moins de 15 ans ne sont pas à l'école, et que le taux d'anal-
phabétisme des 15 ans et plus constitue, avec 44 %, un
taux suffisamment élevé.
Dans l’enseignement supérieur, l'OCEM indique que
notre pays compte actuellement 15 universités publiques
en plus des universités privées dont le nombre augmente
rapidement (5 étaient accréditées en 2013). Le système uni-
versitaire marocain est, cependant, marqué par une dualité
entre d'un côté les formations à accès libre (les formations
généralistes des universités) pour lesquelles l'étudiant n'a
pas à subir de sélection à l'entrée, seul le baccalauréat suf-
fit. De l'autre côté, les formations à accès régulé pour les-
quelles il existe un concours d'entrée, essentiellement les
grandes écoles. L'accès à l'enseignement supérieur public
est quasiment gratuit (sauf pour certaines formations à ac-
cès régulé). Par conséquent, le financement des universités
est en très grande partie assuré par le budget de l'Etat.
Face à ces défis, poursuit la même source, il est im-
portant de donner une formation et une qualification
professionnelle minimale aux jeunes «décrocheurs» à
travers notamment la formation professionnelle. Cette
dernière n'est pas suffisamment développée et structu-
rée au Maroc pour faire face à la demande importante et
répondre aux attentes du marché du travail en termes de
qualité de la formation, estime l'OCEMO. Constat per-
tinent. L'école est en souffrance, elle est devenue le ré-
ceptacle des enfants d'une société en mutation. En outre,
avec une organisation et un fonctionnement en perpétuelle
évolution, des non-remplacements de professeurs, et des
effectifs d'encadrement à géométrie variable, elle peine à
s’acquitter de sa tâche. C'est tout un fonctionnement de la
société qui est à revoir si l'on veut que l'école retrouve une
certaine qualité.
Eléments incontournables dans toute réforme, quoi
qu'en pense le gouvernement, les enseignants aiment leur
travail et ont la vocation de transmettre l’instruction. On
n'ose même plus parler de grogne, c'est le mot de déses-
poir qui convient le mieux, tant les enseignants voient
tout l'édifice scolaire s'écrouler autour d'eux. On aban-
donne les projets éducatifs. On supprime des classes,
on supprime des postes, on supprime la formation, on
supprime...
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
4 p oliti q ue
L’histoire politique refait
ses comptes dans l’histoire
On ne se méfie pas souvent de l’Histoire, de ses péri-
péties, de ses retournements, de ses conjonctures et des
leçons qu’elle donne aux générations successives, dont
elles tirent profit pour refaire l’histoire, la réécrire, la re-
penser. On croit souvent que plus le temps passe, l’his-
toire ancienne, proche, serait une vieille femme ridée
qui n’a plus de prise sur la réalité, qu’elle ne séduit plus
et qu’il faut tout au plus la mettre dans le placard de la
mémoire pour la sortir de temps en temps sous forme de
contes, d’anecdotes imaginaires dont se délecte la pres-
se marocaine de seconde main. On a beau se tordre les
méninges en ces temps de 2015-2016 pour savoir , ana-
lyser scruter, décrypter, pourquoi les temples de 1958,
l’Istiqlal, l’USFP, le Mouvement populaire, le PPS qui
ont rempli les pages de l’histoire politique, heureuse,
tragique, théâtrale, comique, des institutions marocai-
nes, n’arrivent pas à trouver des solutions intelligentes,
sages, intelligibles, à leurs discours qui n’accrochent
plus les citoyens ni les jeunes électeurs.
Décadence des vieilles lunes
Pourtant ces partis ne manquent pas de professionna-
lisme ni d’expérience en matière électorale parlemen-
taire, gouvernementale. Ils ont eu un grand atout en se
frottant au makhzen, quelque fois durement. Ils sont
connaisseurs des dits et des non dits. Ils ont joué avec
lui, s’y sont opposés longuement, ont cohabilité ensem-
ble. Mais voilà que brusquement, au moment où la dé-
mocratie marocaine se trouve de belles couleurs aussi
bien dans les médias que dans la société civile, les as-
sociations culturelles, l’inverse, se produit dans les ins-
tances politiques qu’il s’agisse des partis traditionnels
ou du parlement, devenu un « théâtre des ombres » où
les invectives se sont substituées au travail de voter les
lois qui accompagneront le Maroc du progrès en cette
mondialisation des bouleversements et des tragédies. Il
y a bien des causes à cette décadence des vieilles lunes
politiques.
Personne ne sera pas surpris si l’on écrit que de 1977
à aujourd’hui 2016, il y eu trois alternances démocrati-
ques successives, celle « des alternatives » que néces-
sitait la conjoncture du moment, entre un parlementa-
risme à demi-teinte et une technocratie intelligente, un
mélange des deux. Dans ce tohu-bohu historique, le
makhzen intelligent était désireux de garder ses marques
en n’ouvrant que quelques fenêtres historiques pour le
libéralisme parlementaires à travailler, à assumer. Mais
voilà la grande affaire : l’avènement souhaité, souhai-
table de l’arrivée de la Koutla et du Mouvement popu-
laire à la fameuse alternance historique a fait long feu.
L’histoire en ce moment a été une vaste comédie. Elle a
servi aux Marocains des mets, sociaux et des nourritu-
res peu digestes. Les Marocains ont eu droit dans cette
longue alternance à de superbes noms connus des ma-
rocains dans l’histoire du Maroc, depuis 1956 qui n’ont
pas cessé de formuler mille exigences démocratiques,
de proposer des programmes tantôt socialisants, tantôt
socio-démocratiques tantôt libéraux.
Mais dans l’exercice du pouvoir, ce qui aurait été une
belle histoire, s’est terminée en farce. Voici une histoire
qui a été insultée, parce qu’il lui a été demandé de re-
hausser au rang de la grandeur légendaire le vieux Ma-
roc. Pour Jaurès comme pour Marx, ce sont les hommes
de l’héritage du passé qui font l’histoire, alors que cette
histoire a fini par des coups de théâtre qui a renvoyé les
acteurs au vestiaire. Puis, l’histoire, n’a pas fini de nous
rire au nez. Après l’expérience ratée de l’alternance,
on s’attendait à l’arrivée au pouvoir d’hommes d’Etat
capables de prendre en charge le Maroc en vue d’af-
fronter les défis du chômage du sous-emploi, de l’école
moderne, de la santé pour tous. Que pensez-vous qu’il
l’arriva ? L’histoire nous a inventé un islamisme politi-
que parlementaire et encore pour nous narguer, elle l’à
propulsé à la tête du gouvernement, des municipalités.
On aurait pu penser que l’Histoire enregistre unique-
ment, mais elle punit, sanctionne, élève, abat.
L’histoire du Maroc et ses clefs
L’histoire à tout le temps pour elle. Cependant, l’his-
toire à son moteur qui la fait agir dans un sens ou dans
un autre. Essayons de voir en plus clair quels ont été les
clefs de l’histoire du Maroc institutionnel qui s’est bien
amusée avec les Marocains, mais tout en ne sortant pas
de son lit que les anciens marocains lui ont tracé, la me-
sure en tout, garder le cap des « médianes », essouffler
les grosses ambitions, donner le pouvoir à un autorité su-
périeure qui siffle le début d’une compétition et qui sif-
fle sa fin. Et ensuite, ouvrir d’autres chapitres des pages,
de l’histoire. Alors, les nouvelles pages qui ont entrainé
le basculement de la vieille classe politique se résume
en la génération de la Marche Verte, la génération des
associations du mouvement Amazigh, la génération de
l’Islam tempéré marocain, la génération du 20 février.
Selon la chronologie de ces mouvements, on s’aperçoit
qu’ils forment l’ossature de la substance des électeurs
de 2015 et de 2016. Ces mouvements s’inscrivent dans
la logique, la dialectique des changements dans la conti-
nuité des valeurs que vient de formuler la Constitution
de 2011. L’histoire s’est cherchée une fixité, une bous-
sole, la voici pourvue d’un cadre constitutionnel dans
lequel les jeux démocratiques clairs doivent en principe
s’y jouer. Mais que lui-t-il a pris à l’histoire de nous
avoir inventé un « monde réel » et un monde « virtuel
». On veut parler du Facebook où ses trois générations
font un monde et démolissent un autre. L’histoire cette
fois-ci est visible, lisible, a désacralisé sur son passage
dans une nudité surprenante, les élites consommatrice
du passé. C’est une autre histoire que se font, ceux, de
cette génération facebook qui se considèrent hors du
système, ou à sa marge, qui veulent rester « entre-soi »,
sur leurs propres réseaux.
Que veulent-ils ? des discours de VERITE, et d’hom-
mes COURAGEUX capables de PROPOSER et de réa-
liser les meilleurs chances pour des générations qui ne
trouvent pas leur place sur le marché du travail ou dans
la fonction publique. En faisant entendre leurs voix de
procureurs des combinaisons, ils veulent des politiques
neuves. Ces jeunes-là qui votent veulent savoir où le
Maroc va et quels seront les hommes politiques qui
peuvent être à la hauteur des urgences des réformes de
l’appareil de production, de la fiscalité juste, équitable,
de l’Etat. Il y a une génération des fondateurs, il faut
maintenant celle des grands gestionnaires. Le clef de la
recomposition politique est là. Il ne faut guère se trom-
per du siècle ; celui d’avant, a été gâché pour l’excès
des égos d’une élite qui se croyait providentielle, mais
qui ne laisse sur son passage qu’une non histoire faite de
bras de fer entre elle et la monarchie jusqu’à épuisement
de l’élite incapable d’offrir au peuple une insurrection
forte de la générosité du cœur des sentiments, héritage
des ancêtres. En ce siècle, les générations des jeunes
ne regardent pas dans le rétroviseur, dans une histoire
que l’école ne lui a pas apprise, comme le font toutes
les démocratie du monde qui honorent leurs hommes
politiques vaillants.
Dépassement de soi
L’histoire de ce siècle porte sur ses ailes l’empreinte
d’une histoire politique à méditer dans laquelle il ne faut
pas jouer avec le temps, mais le maitriser pour exalter la
Patrie, vue comme le pacte d’un destin commun. Parce
que l’histoire contemporaine refuse la rigidité des dog-
mes, qu’elles est un dépassement de soi. En incarnant
un Maroc pour tous, et se mettre au dessus de son clan,
de son camp. Le peuple a une intuition de la démocra-
tie participative. Cette culture politique de l’histoire
politique est autre que celle que l’élite consommatrice
nous offre. C’est un « roman national » à écrire à faire
pour sortir de l’histoire ancienne du Corbeau et du Re-
nard qui croit faire l’histoire du Maroc, en ressortant
les vieilles cartes alors qu’en politique, en économie, en
culture, tout est mouvement. SM le Roi Hassan II avait
l’habitude de dire « agissez-agissez, et ne restez pas im-
mobiles. Sur 10 actions, si 6 sont bonnes, le pays avance
en mieux, en plus, en plus fort, en plus grand ».
Par Lahcen BROUKSY*
*Ecrivain
Les législatives à la rentrée
Le suspense n’aura pas trop duré. Les élections législa-
tives pour le renouvellement des membres de la Chambre
des représentants auront lieu à la prochaine rentrée politi-
que. En tout cas, la date exacte pour l’organisation de ce
rendez-vous électoral sera fixée, ce jeudi, par le Conseil
de gouvernement. En effet, ce dernier « planchera sur un
projet de décret relatif à la fixation de la date des élections
des membres de la Chambre des représentants », indique
un communiqué du Chef de gouvernement.
De même, le Conseil examinera un projet de loi modi-
fiant et complétant la loi relative aux listes électorale géné-
rales, aux opérations de référendums et à l’utilisation des
moyens audiovisuels publics lors des campagnes électora-
les et référendaires, précise le communiqué. C’est dire que
la cinquième année législative de la neuvième législature
sera achevée avec la clôture de la session du printemps du
parlement. Celle-ci sera, à coup sȗr, surchargée. Les dépu-
tés comme le gouvernement sont appelés à mettre au point
toutes les dispositions constitutionnelles avant la fin de
ce mandat pour être en harmonie avec la Constitution de
2011. D’ailleurs, le secrétaire général du gouvernement,
Driss Dahak avait déjà attiré l’attention du chef de gouver-
nement sur cette question. Et en plus des lois organiques
qui devaient être concrétisées, le gouvernement et le par-
lement avec ses deux Chambres sont appelés à élaborer,
et à temps, l’arsenal juridique devant régir les prochaines
échéances législatives.
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
5
Forum économique mondial de Davos
La quatrième révolution industrielle
L
e Forum économique mondial est une orga-
nisation à but non lucratif créée en 1971 et
dont le siège est à Coligny en Suisse. Son
objectif est « d’améliorer l’état du monde ». Ses
moyens d’action sont la rencontre annuelle à Davos
fin Janvier de chaque année, et les rencontres régio-
nales en Afrique, Asie du Sud-Est, Amérique latine
et Moyen-Orient. Il procède également à des études
qui donnent lieu à des rapports sur la compétitivité,
la technologie, les risques, le tourisme, le commerce
et la parité féminine.
Il organise également des programmes et des ini-
tiatives pour encourager l’entreprenariat surtout des
jeunes, les entrepreneurs sociaux, les pionniers tech-
nologiques. Il s’intéresse également à la problémati-
que de la santé, de l’éducation, de l’environnement
et de la lutte contre la corruption. Sur le plan institu-
tionnel, il est dirigé par un Conseil de la Fondation
composé de 22 membres qui sont des Présidents de
grandes sociétés, des Représentants d’organisations
internationales, et des personnalités d’envergure
mondiale.
Il est financé par ses mille entreprises membres, et
par ses partenaires industriels et stratégiques qui lui
versent annuellement des sommes très importantes.
L’événement phare du Forum économique mondial
est la réunion à Davos fin Janvier de chaque année
qui attire un grand nombre de personnalités mondia-
les. C’est aussi un lieu de rencontre pour les leaders
politiques.
Réduire les injustices
dans le monde
On peut citer à titre d’exemple la rencontre en 1992
de Frederik de Klerk d’Afrique du Sud avec Nelson
Mandela, ou en 1994 celle de Yasser Arafat avec Shi-
mon Peres. C’est à Davos également que Bill Clinton
a lancé en 2008 le « Creative capitalism » qui certes a
pour vocation de faire des bénéfices, mais qui a aussi
pour souci de réduire les injustices dans le monde et
de répondre aux besoins des plus démunis. La 46ème
session du Forum économique mondial s’est dérou-
lée du 20 au 23 Janvier 2016 à Davos en présence
de 40 Chefs d’Etat et de gouvernement et de 2500
participants, dont des chefs d’entreprises, des leaders
politiques, des universitaires, des responsables des
ONG et des médias.
Les personnalités présentes les plus en vue étaient
Joe Biden Vice-Président des Etats-Unis, Manuel
Valls Premier Ministre de France, David Cameron
Premier Ministre britannique, et Christine Lagarde
Directrice du FMI. Le thème principal de cette 46ème
session a été « Comment maîtriser la quatrième révo-
lution industrielle ».
Le concept de quatrième révolution industriel-
le exprime l’idée que le monde se trouve au stade
d’une quatrième phase. En effet, le XVIIIème siècle
a connu la première phase avec la machine à vapeur
et la mécanisation. A la fin du XIXème siècle ce fut
la seconde phase avec l’électricité, puis la troisième
au XXème siècle avec l’automatisation. La quatrième
révolution industrielle est fondée sur l’usine intelli-
gente, caractérisée par une interaction des machines
et des systèmes au sein des sites de production, mais
aussi entre eux et l’extérieur (clients, fournisseurs,
autres partenaires).
Le concept a été mis en évidence pour la première
fois au Salon technologique de Hanovre. Ce sont évi-
demment les pays développés qui se sont emparés de
ce nouveau concept. Aux Etats-Unis le projet de «
Coalition pour le leadership dans la fabrication in-
telligente » travaille sur ce concept. Général Electric
travaille sur le projet intitulé « l’internet industriel »
qui cherche à associer la multiplicité de machines, de
dispositifs et de réseaux, aux évolutions des systèmes
d’information et de communication apportées par la
révolution de l’internet.
Développement de l’usine
intelligente
En France « l’Alliance industrielle du Futur »
créée en Juillet 2015 travaille aussi sur la quatrième
révolution industrielle, en associant les organisations
professionnelles de l’industrie et du numérique, aux
Etablissements académiques (Arts et Métiers, Paris
Tech, Institut Mines- Télécoms). Des sociétés comme
Dassault, EADS, Astrium sont déjà très impliquées
dans le développement de l’usine intelligente. Plus
précisément, le concept consiste à la numérisation
de l’usine à travers le recours à l’internet des objets
et aux systèmes cyber-physiques, c'est-à-dire aux ré-
seaux virtuels servant à contrôler des objets physi-
ques.
Grâce à la flexibilité de l’usine, il est possible de
proposer une production à la fois grande échelle et
personnalisée. Le concept permet également d’échan-
ger les informations plus rapidement avec les acteurs
logistiques extérieurs au lieu de production. Il est
possible également de produire une réplique virtuelle
de tout ou partie de la chaîne de production, afin de
générer des simulations de postes ou de tests. Avant
tout investissement matériel, il est possible de repré-
senter virtuellement un site de production ou logisti-
que. Le concept permet enfin d’économiser l’énergie
et les matières premières.
Notre pays le Maroc doit d’ores et déjà s’intéresser
à cette quatrième révolution industrielle pour ne pas
prendre du retard. Certes, il ne s’agit pas de rendre
tout de suite nos usines intelligentes, mais nos Cen-
tres de recherche doivent s’impliquer dans ce nou-
veau concept. De même le Ministère de l’Industrie
et la CGEM doivent créer des Centres de réflexion
et d’action, pour sensibiliser les industriels à ce
nouveau concept, et les aider à acquérir les équipe-
ments nécessaires et à mettre en œuvre l’organisa-
tion appropriée. Cela sans oublier l’intégration de ce
concept dans les Ecoles d’ingénierie marocaines et la
formation continue dans les entreprises.
Par Jawad KERDOUDI (*)
(*) Président de l’IMRI
(Institut Marocain des Relations Internationales)
Notre pays, le Maroc, doit d’ores et déjà s’intéresser à cette quatrième
révolution industrielle pour ne pas prendre du retard. Certes, il ne s’agit pas de
rendre tout de suite nos usines intelligentes, mais nos Centres de recherche
doivent s’impliquer dans ce nouveau concept.
p oliti q ue
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
6 P O L I T I Q U E
Tentative d'extorsion de fonds du Maroc
Commémoration-Soulèvement de janvier 1944
Uneépopéehistoriquedebravoureetdefidélité
PAM/PJD:IlyasElOmariauxcommandes,lapolémiquerebondit
LaCourd'AppeldeParisrejettelarequêtedesavocats
desdeuxjournalistes
L
e peuple marocain, et à sa tête la Famille de la ré-
sistance, de l'Armée de libération et du mouvement
national, célèbre le 72ème anniversaire du soulève-
ment populaire du 29, 30 et 31 janvier 1944, qui constitue une
épopée historique illustrant la bravoure, la noblesse et la fidé-
lité dans la lutte nationale pour la liberté et l'indépendance. Le
Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres
de l'Armée de libération a indiqué, dans un communiqué pu-
blié à cette occasion, que ce soulèvement est venu confirmer
la détermination du Maroc à aller jusqu'au bout dans sa lutte
pour s'affranchir du joug du colonialisme. Ce mouvement,
ajoute le Haut-commissariat, constituait une réponse des plus
claires aux agressions et aux actes d'oppression dont ont fait
l'objet les membres du mouvement national à la suite de la
présentation du Manifeste de l'indépendance qui a donné
corps aux aspirations du Trône et du peuple à la liberté.
Le 29 janvier 1944, les habitants de Rabat ont organisé de
grandes marches populaires pour dénoncer l'arrestation des
leaders du mouvement national par les autorités du protec-
torat. Ces manifestations ont été portées à la connaissance
de feu SM Hassan II, alors Prince héritier, qui se trouvait au
collège royal et qui n'a pas hésité à escalader le mur de l'en-
ceinte du collège pour aller rejoindre les manifestants. Plus
tard, le regretté Souverain, exprimant ses impressions sur cet
événement, avait souligné que ce jour, au cours duquel les
manifestants ont envahi les rues de Rabat pour réclamer l'in-
dépendance, a marqué à jamais sa mémoire, rappelant qu'il
était accompagné ce jour-là par trois de ses camarades du
collège royal et qu'ils criaient tous d'une seule voix : « Nous
obtiendrons l'indépendance ».
Feu SM Mohammed V, réagissant à la répression menée
par les autorités du protectorat et qui a suivi la présentation
du Manifeste de l'Indépendance, a demandé, avec insistance,
la libération de tous les détenus. Mais les autorités du pro-
tectorat, invoquant la mort d'un Européen, ont choisi la fuite
en avant en déployant leurs forces pour encercler la ville de
Rabat et tirer sur les manifestants, dont un certain nombre ont
été tués, alors que d'autres ont été arrêtés et condamnés à des
peines d'emprisonnement.
La ville de Salé a grandement contribué à ce soulève-
ment populaire contre l'oppression coloniale, en soutien au
Manifeste de l'indépendance et pour la défense des sacrali-
tés religieuses et des piliers de la nation. Ainsi, les valeureux
nationalistes de cette ville ont battu le pavé défiant les for-
ces d'occupation et leur attaque sauvage qui a coûté la vie à
des martyrs qui n'ont pas hésité à se sacrifier pour défendre
leur pays. Le cadre de cet événement historique s'est élargi à
d'autres régions du Royaume et des manifestations ont gagné
plusieurs villes du pays, notamment Fès, Meknès et Marra-
kech.
Les événements se sont succédé et la confrontation entre
les autorités du protectorat et le Palais Royal, s'est intensifiée
pour aboutir, le 20 août 1953, à l'exil forcé du Héros de la
libération et Père de la nation, feu SM Mohammed V, dans
une tentative désespérée d'étouffer l'esprit nationaliste. Cette
initiative coloniale a donné un nouveau souffle à la lutte ar-
mée et aux opérations de l'armée de libération qui se sont in-
tensifiées, et aux manifestations qui ont continué de plus belle
jusqu'à la réalisation de la volonté du Trône et du peuple et le
retour du regretté Souverain de l'exil le 16 novembre 1955,
accompagné de feu SM Hassan II et des autres membres de
la Famille Royale, annonçant ainsi la fin de l'ère du protecto-
rat et de l'oppression et avènement de l'ère de la liberté et de
l'indépendance.
En commémorant le 72ème anniversaire de ce soulève-
ment populaire, dans une atmosphère de joie et de fierté, la
famille du mouvement national, de la résistance et de l'armée
de libération entend éclairer les générations montantes sur la
profonde signification et la portée de ce grand événement et
leur rappeler les multiples étapes de l'histoire de la lutte du
peuple marocain pour l'indépendance, et ce dans le droit fil
des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI visant à
raviver davantage l'esprit nationaliste et ancrer les valeurs de
citoyenneté au Maroc.
Son élection, dimanche, comme SG du PAM, est
venue nourrir l'hostilité de ses détracteurs. Alors
qu'Ilyas El Omari évoque d’emblée l’impossible
rapprochement avec les islamistes, les amis d’Abdelilah
Benkirane disent tout le mal qu’ils pensent de lui.
Il a fallu qu’il soit élu à la tête du PAM pour faire mon-
ter d’un cran la tension politique qui règne entre son parti
et le PJD. Alors qu’Ilyas El Omari, fraîchement élu, a dé-
claré impossible un rapprochement avec les islamistes, la
direction du parti de la lampe a, quant à elle, refusé caté-
goriquement de lui adresser des félicitations, au risque de
consommer la rupture entre les deux formations.
Cité par le journal arabophone, un membre de la direc-
tion du PJD, qui refuse d'accorder une quelconque impor-
tance à l’élection d’Ilyas El Omari, affirme qu’on ne peut
adresser de félicitations protocolaires à une personne deve-
nue symbole de la mainmise politique. «Les gens ont peur
de le concurrencer et personne n’ose lui tenir tête», ajoute
encore ce même dirigeant.
Pour sa part, Ilyas El Omari, lors de sa première sortie
médiatique en tant que Secrétaire général du PAM, diman-
che après-midi, à Bouznika, a souligné qu’il aspirait à une
victoire aux législatives de 2016, en insistant sur le fait
que tout rapprochement avec le PJD était de l'ordre de l'im-
possible. "Nous sommes venus faire face aux islamistes et
défendre les musulmans", a-t-il par ailleurs ajouté.
Par ailleurs, El Omari a dénoncé le caractère ambigu des
interventions d’Abdelilah Benkirane et fait savoir que son
parti pensait présenter une proposition de loi interdisant
aux secrétaires généraux des partis de postuler au poste
de Chef de gouvernement, ce dernier, une fois élu, devant
normalement se hisser au-dessus de la mêlée politique.
La chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de
Paris a rejeté, mardi, la requête des avocats des
deux journalistes français Eric Laurent et Cathe-
rine Graciet, poursuivis pour tentative d'extorsion de fonds
du Maroc, d'annuler les enregistrements selon lesquels ils
auraient réclamé une somme d'argent en contrepartie de la
non publication d'un livre critique sur le Royaume. Dans
une déclaration à la MAP à l'issue de cette audience, l'avo-
cat de la partie marocaine Ralph Boussier, a indiqué que
les enregistrements, dont le premier d'une qualité moyenne
et les deux autres d'une excellente qualité, établissent de
façon « incontestable » l'opération de chantage, qualifiant
de « maîtres chanteurs » les deux journalistes français.
Après cette décision de la Cour, « nous allons passer
aux choses sérieuses », a-t-il souligné, notant qu'outre les
enregistrements, les deux journalistes ont été arrêtés avec
chacun 40.000 euros en poche et signé un document recon-
naissant qu'ils sollicitaient deux millions d'euros pour arrê-
ter de « nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits
et actions ». Interrogé sur un éventuel recours des avocats
des deux journalistes, Me Boussier a estimé que "ca va être
compliqué pour eux de trouver matière à soutenir un pour-
voi en cassation", expliquant que les enregistrements sont
des pièces à conviction et non des actes de procédures que
chacune des parties peut les utiliser largement.
Le journaliste français Eric Laurent avait contacté le ca-
binet royal pour annoncer qu'il se préparait à publier, avec
Catherine Graciet, un livre sur le Maroc, mais qu'il était
prêt à y renoncer en échange de trois millions d'euros.
Après une première réunion entre le journaliste et un
avocat représentant la partie marocaine, le Royaume du
Maroc a décidé de déposer une plainte auprès du procureur
à Paris. Une nouvelle réunion avec le journaliste français a
été organisée sous le contrôle de la police et du parquet au
cours de laquelle les propos d'Eric Laurent ont été enregis-
trés et des photos ont été prises. Au cours d'une troisième
réunion tenue, sous le contrôle de la police, des sommes
d'argent ont été remises aux deux journalistes, qui les ont
acceptées et signé un document dans lequel ils s'engagent
à ne plus rien écrire sur le Maroc.
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
7
Forum de la coopération arabo-indienne-Comité d'Al Qods
Le rôle éminent de SM le Roi
Mohammed VI mis en exergue
La première réunion ministérielle du Forum de la
coopération arabo-indienne, tenue dimanche à Ma-
nama, a salué le leadership de SM le Roi Moham-
med VI à la tête du Comité Al-Qods, se félicitant du rôle émi-
nemment important de l'Agence Bayt Mal Al Qods Acharif et
de l'assistance qu'elle apporte au peuple palestinien. La réu-
nion s'est réjouie également de la signature en juillet dernier
par la majorité des forces politiques libyennes de l'Accord
de Skhirat (Maroc) pour une solution politique de la crise en
Libye, rendant un vibrant hommage aux efforts du Maroc en
vue de faciliter la signature de cet accord.
Dans « La Déclaration de Manama » qui a sanctionné les
travaux de cette réunion, les deux parties ont insisté sur l'im-
portance d'une solution globale et durable du conflit arabo-
israélien sur la base des résolutions des Nations-Unies, des
principes de la Conférence de Madrid pour la paix de 1991 et
de l'initiative arabe pour la paix adoptée lors du sommet de
Beyrouth en 2002.
Cette réunion a connu la participation des ministres des
affaires étrangères des pays arabes, dont le ministre des Af-
faires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar,
de la chef de la diplomatie indienne, Sushma Swaraj et du
secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. La dé-
claration met l'accent sur la nécessité de la concrétisation du
principe d'une solution à deux Etats et la création d'un Etat
palestinien indépendant et souverain, avec Al-Qods-est com-
me capitale, vivant côte à côte avec l'Etat d'Israël dans la paix,
sur la base des frontières de 1967, et dans des frontières sûres
et reconnues. Elle plaide, de même, pour une solution juste
et globale de la question des réfugiés palestiniens conformé-
ment à la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations
Unies et à l'initiative arabe pour la paix, de manière à garantir
la sécurité, la stabilité et la paix pour l'ensemble des pays de
la région.
La déclaration appelle Israël à mettre fin à son occupation
de l'ensemble des terres palestiniennes arabes depuis 1967 et
au démantèlement des colonies à Al Qods-est, considérées il-
légales et illégitimes au regard du Droit international, tout en
plaidant pour la tenue d'une conférence internationale pour la
paix au Moyen-Orient et en rejetant la construction du mur de
séparation à l'intérieur des territoires palestiniens, conformé-
ment à l'avis consultatif de la cour internationale de justice.
Les deux parties pressent, à ce propos, Israël de libérer
tous les prisonniers et détenus arabes et palestiniens, de faire
cesser les agressions des colons israéliens à l'encontre des ci-
vils palestiniens, d'œuvrer en vue d'assurer la protection in-
ternationale au peuple palestinien, de mettre fin à toutes les
mesures visant à attenter au statut juridique de la ville d'Al
Qods-est occupée et à altérer son identité culturelle arabe, et
d'arrêter les tentatives cherchant à modifier le statut histori-
que de la Mosquée bénie d'Al-Aqsa, rappelant que ces tenta-
tives constituent une violation flagrante du droit international,
des résolutions pertinentes des Nations Unies et des quatre
conventions de Genève.
Au sujet de la situation en Syrie, les deux parties insistent
sur la nécessité de préserver l'unité et la souveraineté du pays,
ainsi que sa stabilité et la sécurité de ses territoires, soulignant
l'importance de parvenir à une solution politique à la crise
de manière à préserver la vie des Syriens et à aboutir à la
formation d'un organe de gouvernance transitoire sur la base
de la déclaration de Genève 2012, des deux déclarations de
Vienne 2015 et de la résolution du Conseil de sécurité 2254.
Par ailleurs, elles appellent au respect de l'unité nationale au
Liban, de sa souveraineté, de son indépendance et de la sé-
curité de ses territoires, plaidant pour l'application intégrale
des résolutions du Conseil de sécurité à ce propos et appelant
Israël à se retirer du reste des territoires libanais occupés et à
mettre fin immédiatement aux violations de la souveraineté
libanaise.
La Déclaration de Manama met l'accent sur le respect de
l'indépendance et de la souveraineté de l'Irak, la sécurité de
ses territoires et la non-ingérence dans ses affaires internes,
tout en condamnant vigoureusement les crimes commis par
toutes les organisations terroristes, notamment Daesh contre
le peuple irakien.
Elle appelle, par la même occasion, la communauté inter-
nationale, à apporter toutes les formes de soutien au gouver-
nement irakien dans sa guerre contre le terrorisme et à l'appli-
cation des résolutions onusiennes adoptées à cet effet.
Complémentarité et pacification
D'autre part, les deux parties insistent sur le respect de
l'unité du Yémen, de la sécurité de ses territoires et du respect
de sa souveraineté et de son indépendance, le rejet de toute
ingérence dans ses affaires internes, le soutien au peuple yé-
ménite pour la concrétisation de ses aspirations à la liberté, à
la démocratie et à la justice sociale. Elles mettent l'accent sur
les résolutions du Conseil de sécurité y afférentes, notamment
la résolution 2201 et la résolution 2216 (2015) qui insiste sur
le soutien des autorités légitimes au Yémen, représentées par
le président Abderabbou Mansour Hadi et le rejet des mesures
unilatérales prises par les Houthis et qui sont de nature à saper
le processus de transition politique dans le pays.
Les deux parties expriment leur soutien à l'ensemble des
efforts pacifiques, hautement louables, dont ceux entrepris par
l'Etat des Emirats Arabes Unis, en vue de parvenir à une solu-
tion pacifique au différend des trois ïles de Petite et la Grande
Tunb et d'Abou Moussa avec l'Iran à travers des négociations
bilatérales et sur la base des règles du droit international.
Elles insistent que les relations de coopération entre les
pays arabes et l'Iran soient basées sur le principe de bon voisi-
nage, de non-ingérence, du respect de leur indépendance et de
la sécurité de leurs territoires, de la résolution des différends
par les voies pacifiques et conformément aux principes de la
Charte des Nations Unies et du Droit international, et l'absten-
tion du recours à la force ou à la menace d'y recourir.
Dans le même sillage, la déclaration de Manama dénonce
les agressions contre l'ambassade du Royaume d'Arabie saou-
dite à Téhéran et son consulat général à Mashhad en Iran, im-
putant aux autorités iraniennes la responsabilité entière de la
protection de ces bâtisses, tel que prévu dans les conventions
internationales.
Les deux parties se réjouissent de la Conférence du dialo-
gue national au Soudan, exhortant les mouvements armés à
cesser la guerre et à adhérer au processus de dialogue national
conformément à l'initiative du président Omar Hassan El Ba-
chir. Elles ont apporté leur soutien à l'unité et à la souverai-
neté de la Somalie et à la sécurité de ses territoires, saluant les
succès enregistrés dans l'opération politique et la réconcilia-
tion nationale, ce qui est de nature à consolider la paix et la
stabilité du pays.
S'agissant des questions d'ordre international, les deux
parties appellent à une réforme du conseil de sécurité des
Nations Unies à travers l'élargissement de sa composition à
de nouveaux membres permanents et non-permanents, sou-
lignant que la composition actuelle du Conseil ne représente
pas l'ensemble des peuples du monde et ne fait que pérenniser
un ordre révolu. Elles se félicitent du rôle pionnier des pays
arabes et de l'Inde dans le domaine de la préservation de la
paix dans la mesure où ils constituent les plus grands contri-
buteurs aux forces des missions des Nations Unies, plaidant
pour l'élargissement de la participation des pays contributeurs
en forces à l'élaboration des résolutions onusiennes dans le
domaine de préservation de la paix.
Les deux parties dénoncent le terrorisme dans toutes ses
formes et ses aspects, rejetant toute tentative de l'associer à
une quelconque religion, ethnie ou culture et soulignant la
nécessité de la conjugaison des efforts régionaux et inter-
nationaux pour y faire face, remédier à ses causes, et mettre
en place des stratégies pour assécher ses sources de finance-
ment, outre l'incrimination du paiement de rançons et la lutte
contre le crime organisé transfrontalier. Elles réitèrent leur
engagement en faveur de l'élimination des armes nucléaires
et d'autres armes de destruction massive.
Concernant la coopération bilatérale, les deux parties font
part de leur satisfaction quant aux résultats accomplis dans
le cadre du programme exécutif du forum au titre des années
2014 et 2015, mettant l'accent sur l'importance du développe-
ment des relations de coopération durables dans des secteurs
déterminés à moyen et à long termes. Elles insistent sur la
poursuite des consultations politiques bilatérales en vue de
coordonner leurs positions vis-à-vis des questions politiques,
économiques, régionales et internationales. Les deux par-
ties ont fait part de leur volonté de consolider la coopération
dans les différents domaines économiques, commerciaux et
d'investissement, plaidant en faveur du développement de la
coopération entre les organisations non gouvernementales à
travers l'intensification des échanges entre les deux parties sur
les plans académique, scientifique, culturel, littéraire, artisti-
que, médiatique et dans les différents domaines de formation
et de développement des ressources humaines.
A C T U A L I T E
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
8
E cono m ie
Le Maroc, 35ème meilleur pays
au monde... Sur 60 pays
Risque pays: le Maroc bon élève
Investissement
Ministère de la jeunesse et des sports
Le Maroc se classe à la 35e place des meilleurs pays
du monde, sur les 60 pays répertoires, entre le
Pérou (34e) et le Costa Rica (36e), selon le "Best
countries", dévoilé lors de l’inauguration du Forum économi-
que mondial de Davos (Suisse) mercredi 21 janvier. Parmi ses
points forts, le royaume glane la 12e place en matière de dy-
namisme économique et la 17e en matière d’héritage cultural
(diversité des attractions culturelles, accessibilité culturelle,
richesse de l’histoire et de la gastronomie).
Quant aux talons d’Achille du Maroc, le civisme, qui en-
globe l’égalité des sexes, le respect de l’environnement et des
droits humains et droits patrimoniaux, le royaume occupe le
54e rang. Pour ce qui est de l’influence sur la scène interna-
tionale, mesurée entre autres à travers la puissance militaire
et celles des alliances internationales, le Maroc recueille la
52e place. Sur le front de l’entreprenariat, dont les critères
ciblent notamment la corruption, la bureaucratie et la trans-
parence des actions gouvernementales, le royame campe à la
46e place.
Au sein de la région MENA (Middle East and North Afri-
ca), Israël (25e) arrache la meilleure place, suivie de l’Arabie
saoudite (29e), la Tunisie (37e), l’Egypte (39e), la Jordanie
(51e) et l’Iran (58e). L’Allemagne figure à la première place,
suivie du Canada et du Royaume-Uni, tandis que l’Algérie ar-
rive dernière (60e). Chapeautée par BAV Consulting et l’Uni-
versité de Pennsylvanie en collaboration avec USNews and
World report, l’étude "Best countries" réunit 24 classements
effectués auprès de 16.000 personnes issues de 36 pays diffé-
rents et quatre continents.
En dépit d'une conjoncture internationale très mo-
rose, le Maroc conserve sa noteA4, la meilleure du
continent africain. Parmi ses points forts, l'équili-
bre de la balance commerciale, de plus grosses recettes bud-
gétaires et des exportations au top. Les détails.
En 2016, la conjoncture économique ne sera pas meilleure
que l'année écoulée. Lorsqu'elle a dévoilé ses prévisions an-
nuelles, le 26 janvier, à Paris, Coface a annoncé une croissance
mondiale limitée à 2,7%. En cause, le ralentissement chinois
et la chute vertigineuse du cours du pétrole, sans compter les
risques politiques. Ainsi, sans surprise, l'assureur-crédit a
revu à la baisse la note d'un certain nombre de pays, souligne
L'Economiste dans son édition du 27 janvier.
Au beau milieu de ce marasme, le Maroc tire plutôt bien
son épingle du jeu. En effet, le royaume conserve sa note A4,
la meilleure notation parmi les grandes économies africaines.
Fragilisés par la baisse du cours du pétrole, l'Algérie et le Ni-
géria, par exemple, sont notés respectivement B et C, tandis
que la note de l'Afrique du Sud a été rétrogradée à B.
Malgré cela, Coface crédite le Maroc d'une croissance li-
mitée à 2,7% en 2016, contre 4,3% en 2015. Un pronostic qui
s'aligne sur ceux des autres institutions nationales ou interna-
tionales (HCP 2,6%, BAM 2,1%). Cette perspective résulte
bien évidemment de l'incidence du facteur climatique sur la
production agricole. L'économie marocaine se jouera donc,
cette année, sur les secteurs non agricoles. Parmi eux: les télé-
coms, les services de santé, l'automobile et le BTP (regain des
commandes publiques liées à l'année électorale, lutte contre
l'habitat insalubre...), qui vivent un “raffermissement”. Côté
inflation, celle-ci connaîtra une hausse de 0,5 point pour se
hisser à 2%. La tendance haussière des investissements de-
vrait, en revanche, se renforcer.
Du côté des finances publiques enfin, l'élargissement de
l'assiette fiscale, opéré dans le cadre de la loi de finances
2016, devrait aider à consolider les recettes budgétaires. Le
compte courant réduira, quant à lui, son déficit à -3,7%. La
baisse de la facture énergétique et la reprise des échanges
extérieurs favoriseront la diminution progressive du compte
courant. Ainsi, l'équilibre de la balance commerciale devrait
également s'améliorer, les exportations des secteurs automo-
bile et aéronautique étant promis à une forte hausse.
Sécurité, Stabilité, et Souplesse, tels sont les 3 « S » sur
lesquels le Maroc s’appuie depuis une quinzaine d’années
afin de porter le développement de son économie au niveau
supérieur. Ce faisant, le Royaume a réussi à accroitre son at-
tractivité en matière de réception des Investissements Directs
Etrangers (IDE), dont le volume est en croissance continue
lors de la dernière décennie. Pour l’année 2015, ce ne sont pas
moins de 38 milliards de dirhams, soit près de 3,5 Milliards
d’euros, qui ont été drainés vers le pays et validés par la com-
mission d’investissements.
S1 : Une sécurité physique et institutionnelle établie
Le Maroc jouit d’une double sécurité physique et insti-
tutionnelle qui lui confère un cadre idoine pour recevoir les
investissements étrangers. Ceci permet de se projeter avec sé-
rénité dans des temps longs, et donc d’envisager des projets
de taille importante sans craindre certains aléas conjoncturels.
Au niveau des cadres expatriés, ce niveau de sécurité consti-
tue également un atout pour leur permettre de conduire leur
activité professionnelle dans la sérénité, et donc de se dédier
pleinement à la création de valeur pour leur entreprise.
S2 : Une stabilité macroéconomique et politique conso-
lidés
Considéré par les institutions multilatérales comme le FMI
ou la Banque Mondiale comme un « bon élève » en matière
de gestion de son cadre macroéconomique, le Maroc a choisi
d’entreprendre des réformes de fond afin de stabiliser ses
équilibres budgétaires et renforcer sa résilience aux chocs ex-
ternes. Gage de cette montée en puissance, le déficit commer-
cial du Maroc, structurellement déficitaire, est à son plus bas
niveau depuis dix ans en 2015, du fait de la double conjonc-
tion de l’augmentation des exportations et de la baisse du prix
des matières premières.
S3 : Une souplesse portée par les plans sectoriels
Depuis le milieu des années 2000, le Maroc mise sur des
plans sectoriels structurants – dont le récent Plan D’accéléra-
tion Industriel (PAI)- qui ont permis au pays de redéfinir sa
vocation industrielle et de se positionner comme un maillon
important sur la chaîne de valeur mondiale des secteurs auto-
mobiles, aéronautiques, électroniques, ou de l’Offshoring.
Regroupés en Métiers Mondiaux du Maroc (MMM), ces sec-
teurs ont fortement contribué à la croissance marocaine au
cours de la décennie écoulée, avec une moyenne qui frise les
5%. Au coeur de cette stratégie, l’adaptabilité et la souplesse
afin d’offrir aux investissements le cadre le mieux adapté à
travers notamment un pack intégré d’incitations fiscales et un
accompagnement par l’Etat des projets.
Les équipes de Driss Jettou finalisent un rapport «noir»
sur le département de Lahcen Sekkouri. La gestion du foot-
ball et de l’athlétisme a particulièrement attiré l’attention
des auditeurs. Harcèlement sexuel, résultats décevants des
équipes nationales, scandale de la «raclette» du Complexe
Moulay Abdellah… Depuis quelque temps, le département
de la Jeunesse et des sports traîne plusieurs casseroles.
Mais l’heure des comptes semble sur le point de sonner.
Les magistrats de la Cour des comptes peaufinent un rap-
port «noir» sur la mauvaise gestion du département de La-
hcen Sekkouri.
Les équipes de Driss Jettou ont passé à la loupe les fi-
nances du ministère et toutes ses composantes. Le football
et l’athlétisme, filières qui connaissent nombre de dys-
fonctionnements, ont particulièrement attiré l’attention des
auditeurs. Les contrôles portent sur les salaires faramineux
versés généreusement aux entraîneurs des équipes nationa-
les, sans que le résultat soit au rendez-vous. L’athlétisme
n’est pas en reste avec le phénomène des fonctionnaires
«fantômes » qui plombent les comptes du ministère. Les
hauts cadres et anciens athlètes, généreusement payés pour
encadrer les jeunes, se rendent rarement au ministère pour
s’acquitter de leurs obligations.
Les délégations du ministère, dont la gestion laisse à dé-
sirer, devront également répondre de leurs actes. Les ma-
gistrats de la juridiction financière devront, par exemple,
élucider les conditions douteuses qui ont entouré la rénova-
tion du complexe Moulay Abdellah. La gestion chaotique
de ce dossier a terni l’image du royaume avec le «sandale
de la raclette» qui a fait le tour des chaînes internationales,
lors de la Coupe du monde des clubs qui s’est tenue au
Maroc en décembre 2014.
Les 3 « S » sur lesquels s'appuie le Maroc pour booster son économie
La Cour des comptes prépare un rapport
accablant La société Saham Assurance a décidé de stopper l'ap-
plication de la convention, signée le 20 Janvier avec le
ministère de l'Economie et des finances, le ministère de
l'Agriculture et la MAMDA, pour le lancement d'un nou-
veau produit d'assurance agricole couvrant les risques
climatiques, baptisé « Taamine Al Mahssol ». « Au re-
gard de la polémique infondée engendrée par la signature
de cette convention, Saham Assurance décide de stopper
l'application de la convention, en attendant l'adhésion à
ce produit de l'ensemble des autres compagnies intéres-
sées, suite à l'appel lancé par le ministère de l'Agriculture
et de la pêche maritime », indique la société dans un com-
muniqué publié dimanche. « Cette décision de Saham As-
surance, opérateur national de référence, côté à la bourse
de Casablanca, est motivée par sa volonté de contribuer
de façon constructive, à la réussite de la libéralisation de
ce secteur », ajoute le communiqué.
Aprèslapolémique,Saham
stoppelelancementdeson
assuranceagricole
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
9A F R I Q U E
Coopération Maroc- République de Sao Tomé et Principe
Pour la protection des investissements
et la non double imposition
Côte d’Ivoire, les 50 milliards de FCFA de Maroc Télécom
Tchad, les 5 milliards de francs CFA pour le climat
RDC-Viol, les chiffres de la honte
Notre continent
Rien n’y fait. Pierre
Nkurunziza, le président
de Burundi, persiste et
signe : moi ou le chao.
Et apparemment, rien ne
l’arrêtera. L’Onu, à travers
ses médiateurs, lui a tout
proposé pour une sortie de crise. Obama lui aussi
fait les gros yeux, l'Union européenne le critique.
Pierre Nkurunziza reste sourd et muet, au fait
de marbre. Sa doctrine : après moi le déluge. A
chaque médiation, le président burundais rétorque
par sa méthode dictatoriale : moi ou rien.
Comme en témoigne la dernière médiation
de la forte délégation du Conseil de sécurité
des Nations Unies, jeudi 21 janvier 2016 à
Bujumbura, la capitale du pâys. Une délégation
forte de 33 personnes, dont les Représentants
des 15 pays membres de l’Organe décisionnel
des Nations Unies. Une délégation qui s’est
retournée bredouille car Pierre Nkurunziza a
dit tout simplement niet : pas de prise de langue
avec les opposants, pas de déploiement de forces
d’interposition pour protéger la société civile.
Pire : aux manifestations de Bujumbura,
organisées par la société civile, comme aux
pétitions qui circulent au sein de son parti, le
chef de l’État contesté se contente d’opposer
une « fin de non-recevoir ». Seul contre tous,
Pierre Nkurunziza semble défier le monde entier.
D’ailleurs, l’Union européenne, début mars,
avait confirmé son opposition de principe à cette
tentative de briguer un nouveau mandat.
Cet entêtement à toute épreuve, pour certains,
ressemble fort à de la provocation. Car comment
peut-on continuer à gouverner dans la terreur
? À moins que cet évangélique « born again »
ne croie tout simplement en sa bonne étoile.
Celle qui lui a permis, pendant les années de
rébellion, de coiffer au poteau des officiers aux
états de service bien plus fournis que les siens
pour prendre les rênes du Conseil national pour
la défense de la démocratie-Forces de défense
de la démocratie (CNDD-FDD) et de négocier
en son nom l’accord d’Arusha, en 2000.
Quereste-t-ildoncàfaire,danscesconditions,
étant donner que le risque d’un génocide est
patent ? La seule formule appropriée est et
reste le langage de la force. L’Union africaine
qui tient son assemblée annuelle, ce weekend,
entendra-il de cette oreille ? L’espoir est permis
car il y va de la crédibilité de cette institution
continentale.
Par Mamady Sidibé
Pierre Nkurunziza,
après moi le déluge
D
eux accords portant sur la Promotion et la
Protection réciproques des investissements
et sur la non double imposition entre le Ma-
roc et la République de Sao Tomé et Principe ont été
signés, lundi à Rabat, entre le ministre de l'Economie
et des finances, Mohamed Boussaid et le ministre sao-
toméen des Finances et de l'Administration Publique,
M. Américo de Oliveira Ramos.
L'accord de Promotion et de Protection réciproques
des Investissements entre le Maroc et la République de
Sao Tomé et Principe a pour objectif de promouvoir le
flux d'investissements entre les deux pays. Il prévoit
ainsi des garanties supplémentaires en termes de pro-
tection des investissements effectués par les investis-
seurs marocains et saotoméens dans les deux territoires
respectifs.
Quant à la Convention de non double imposition,
elle vise à éliminer les obstacles financiers qui peuvent
restreindre les mouvements de capitaux et les échan-
ges commerciaux entre les deux pays. Elle permettra
également de lutter contre l'évasion et la fraude fiscales
internationales par le développement de la coopération
entre les administrations fiscales en matière d'échange
de renseignements et d'assistance au recouvrement
des impôts et taxes. Lors de la cérémonie de signature
marquée par la présence du ministre des Affaires étran-
gères et des Communautés de la République de Sao
Tomé et Principe, Manuel Salvador Dos Ramos et les
ambassadeurs des deux pays, les deux responsables
se sont félicités de la qualité des relations politique et
d'amitié liant les deux pays et ont formé le souhait de
voir ces accords insuffler un nouvel élan aux relations
de coopération bilatérale notamment dans les domai-
nes économique et commercial.
Dans une déclaration à la presse, M. Américo de
Oliveira Ramos a souligné que ces conventions qui
assurent désormais une protection juridique aux in-
vestissements dans les deux pays, constituent une op-
portunité pour les hommes d'affaires marocains et sao-
toméens. La République de Sao Tomé et Principe, un
petit pays d'Afrique, pourra désormais bénéficier des
investissements du Maroc, qui a cumulé une excellente
expérience dans ce domaine, a-t-il ajouté, formant le
vœu de voir ces conventions ouvrir la porte aux finan-
cements marocains à Sao Tomé.
Les accords signés sont un appel aux investisseurs
et une opportunité pour les deux pays afin de bénéfi-
cier de l'investissement privé, a fait savoir le ministre
saotoméen. Pour sa part, M. Boussaid a indiqué, dans
une déclaration similaire, que le Maroc et la Républi-
que de Sao Tomé et Principe sont liés par des relations
d'amitié et de coopération qui s'inscrivent dans le cadre
des orientations royales visant à élargir la coopération
Sud-Sud, ajoutant que cette coopération est fondée sur
de nouveaux principes et valeurs à savoir la solidarité,
le partenariat solide et le partage d'expériences et d'ex-
pertises.
Après avoir mis en avant les relations politiques
distinguées entre les deux pays, il a souligné que la si-
gnature de ces importantes conventions vise à renfor-
cer l'attractivité des investissements et promouvoir les
échanges commerciaux entre le Maroc et la Républi-
que de Sao Tomé et Principe, notant qu'à la faveur de
ces accords les relations commerciales et économiques
entre les deux pays connaitront un saut qualitatif.
Le groupe Maroc Télécom a décaissé 50 milliards
de FCFA au profit de l'Etat de Côte d'Ivoire, représen-
tant la première tranche dans l'acquisition d'une licence
de téléphonie mobile, a révélé, lundi, le président du
directoire dudit groupe au sortir d'une audience avec
le président ivoirien, Alassane Ouattara, au palais de la
présidence, à Abidjan. A cette occasion, M. Abdeslam
Ahizoune a annoncé plusieurs autres investissements
qui permettront à son groupe de « densifier » la 3G
et la 4G et d'investir dans le très haut débit et la fibre
optique. Moov-CI est le 3ème opérateur du secteur de
la téléphonie mobile en Côte d'Ivoire, avec environ
3,6 millions d'abonnés, représentant 16,94 % de parts
de marché, derrière Orange CI (38,93 %) et MTN CI
(36,07 %), souligne-t-on.
Il y a deux ans, le Tchad signait une convention
de financement avec la Commission de l’Union
Européenne pour entreprendre des actions d’adap-
tation aux effets du changement climatique à
l’échelle nationale. Un projet inscrit dans les ac-
tions de l’Alliance Mondiale contre le Changement
Climatique (AMCC) au Tchad est formulé pour ce
faire et financé à hauteur de huit millions d’Euros,
soit un peu plus de cinq milliards de francs CFA.
Sa mise en œuvre est officiellement lancée par le
Ministère de l’Environnement et de la Pêche, à
l’occasion d’un atelier réalisé le 22 janvier 2016 à
l’Hôtel La Résidence de N’Djaména.
3061 cas des viols ont été enregistrés en 2014 contre
2414 en 2015, soit un recul de 25 %, a annoncé lundi
à Kinshasa Mme Jeanine Mabunda, représentant per-
sonnel du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les
violences sexuelles et le recrutement des enfants, au
cours d’une séance de restitution de la veille judiciaire
sur les violences sexuelles. Selon ces statistiques, dans
les juridictions civiles, 2765 cas ont été documentés en
2014 contre 2219 en 2015, soit 19,7% de baisse tandis
que dans celles des militaires, 296 cas ont été enregis-
trés en 2014 contre 195 cas en 2015, soit un recul de
34, 12%.
Chiffres
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
10
Khénifra-INDH
Un développement social bien intégré
L’INDH à Khénifra a accordé une importance capitale au secteur de l’éducation.
Ce volet a bénéficié, durant la période 2005-2015, de la réalisation de 122
projets, dont notamment 46 maisons d’étudiantes et l’étudiants, 13 internats,
18 projets d’informatique, 38 réalisations au niveau du secteur primaire et de
l’éducation informelle et 7 acquisition des moyens pour le transport scolaire.
L
e secteur de l’enseignement Depuis le lancement
par Notre Auguste Souverain en 2005 de l’Ini-
tiative Nationale pour le développement Humain
(INDH), les communes urbaines et rurales ainsi que le tissu
associatif au niveau de la province de Khénifra, ont béné-
ficié, durant la période entre 2005 et 2015, de 869 projets
et activités. Le tout pour une enveloppe budgétaire globale
de l’ordre de 314.952.596,00 dh, avec la participation de
l’INDH d’un montant total de 213.275.234,00 dh. Cette
importante manne financière a été répartie entre 69 pro-
jets au profit de 724.090 bénéficiaires avec un crédit total
de 293.477.131,00 dh, et 179 activités au profit de 18.382
bénéficiaires dont l’enveloppe budgétaire est de l’ordre de
21.475.465,00 dh.
Durant la même période, les différents projets concréti-
sés ont touché la construction de routes pour le désencla-
vement des douars et des petites agglomérations, le secteur
de l’enseignement par la construction d’unités scolaires, la
mise en valeur de l’agriculture exercée par les petits fel-
lahs. Il ont également porté sur la construction de centres
sociaux, l’ouverture de dispensaires et centres de santé ru-
raux, la construction et l’équipement de terrains de proxi-
mité pour la pratique des différentes disciplines sportives,
l’adduction des douars en eau potable et l’électrification
rurale, entre autres.
Le volet de l’éducation nationale a bénéficié, quant à
lui, durant la période 2005-2015, de la réalisation de 122
projets, dont notamment 46 maisons d’étudiantes et l’étu-
diants, 13 internats, 18 projets d’informatique, 38 réa-
lisations au niveau du secteur primaire et de l’éducation
informelle et 7 acquisition des moyens pour le transport
scolaire.
Le coût global de ces 122 projets s’élève à 62.003.481,00
dh dont 39.004.490,00 dh financés par l’INDH, au pro-
fit de 27.021 bénéficiaires. Au niveau du secteur de la
santé, 35 projets ont vu le jour au cours de la même
période, pour un coût total de 16.568.936,00 dh dont
8.591.541,00 dh par l’INDH, 107.153 personnes ont bé-
néficiés de ces importants projets. Pour ce qui est de
l’adduction d’eau potable, il est à noter que 48 projets
ont été réalisés durant la période 2005 -2015 au profit de
38.806 personnes, dont l’enveloppe budgétaire s’élève
à 12.034.476,00 dh avec une participation de l’INDH
pour un montant de 8.726.375,00 dh. Ces projets concer-
nant notamment au creusement de puits, l’extension et
l’aménagement du réseau d’adduction d’eau potable, la
réalisation de stations et de châteaux d’eau.
Nous donnerons à nos lecteurs, lors d’une prochaine
édition, les importantes réalisations qui ont touché les
routes pour le désenclavement des localités lointaines,
les secteurs de l’électrification rurale, le social, les AGR
et les différentes formations tenues au profit des asso-
ciations sociales et culturelles.
Vision « Oujda 2020 »
Une ville qui se met au vert
L
a ville d'Oujda devra disposer bientôt d'une
ceinture verte qui permettra d'adoucir le cli-
mat de la région, diminuer les effets indési-
rables de la pollution et fournir des espaces de détente
et de divertissement à la population, grâce à un nombre
de projets qui s'inscrivent dans le cadre de la vision «
Oujda 2020 ».
Le projet de ceinture verte de la ville d'Oujda,
considéré comme un défi écologique important pour
la ville, vise à respecter tous les aspects notamment
architectural et esthétique qui répondent aux exigen-
ces du développement durable et à créer une attracti-
vité digne de la cité orientale, selon un communiqué
de la préfecture d'Oujda Angad.
Parmi les projets qui seront réalisés au cours de la
période 2016-2017, la construction d'un parc près du
technopôle pour un coût estimé à 63,4 millions de di-
rhams (MDH), la réhabilitation du parc de Sidi Maafa
(environ 34 MDH) et un projet de plantation d'arbres
sur 25 km pour un coût estimé à 24 MDH. Dans ce
sens, Le Wali de la région de l'Oriental, gouverneur
de la préfecture d'Oujda Angad, Mohamed Mhidia, a
souligné l'importance d'effectuer une étude détaillée
des terrains destinés à ces nouveaux espaces verts,
avant de choisir le design et les plantes adéquates,
en prenant en compte les spécificités de la ville notam-
ment le déficit des ressources hydriques. Les principes
de qualité et de l'esthétique doivent également être pris
en considération dans le choix des équipements de ces
espaces, l'objectif étant de garantir une ambiance de dé-
tente et de confort aux visiteurs, a précisé le communi-
qué.
La priorité dans ces projets sera accordée à l'embel-
lissement des entrées de la ville et d'une partie de la
rocade (quelque 25 km), ainsi qu'au nouveau parc qui
sera un espace de divertissement pour les familles et
pour exercer des activités sportives. Le futur parc dispo-
sera de plus de trois hectares de terrains couverts de ga-
zon, environ 13.000 arbres de différentes espèces, trois
fontaines et un système propre d'éclairage, répondant
aux critères environnementaux, qui s'étend sur 8 km. «
'Oujda 2020 » prévoit également un parking construit
sur près de 11.200 m2, des équipements d'irrigation
(système d'arrosage par goutte à goutte), un canal de 4,9
km, destiné à drainer les eaux traitées depuis la station
d'assainissement, une station de pompage d'eau, un ré-
servoir de stockage et une unité de traitement des eaux,
a expliqué la même source.
Par Driss AZIM
R E G I O N
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
11T ouri s m e
Fitur 2016
Le Maroc met en avant son offre
touristique riche et variée
Signature à Rabat de la nouvelle Charte
nationale pour le tourisme durable
L
a 36ème édition du Salon international du tou-
risme FITUR (Feria Internacional de Turismo),
organisée du 20 au 24 janvier à Madrid, a été
une nouvelle occasion pour le Maroc de mettre en avant
son offre touristique riche et variée et de confirmer le
positionnement du pays en tant que destination forte et
privilégiée. En effet, le Maroc a été fortement repré-
senté à l'édition 2016 du FITUR avec une importante
délégation conduite par le ministre du Tourisme, Lahcen
Haddad, et formée d'opérateurs et de professionnels ma-
rocains du secteur touristique.
Ouvert à l'ensemble des marchés émetteurs et récep-
teurs des quatre coins du monde, le salon FITUR, qui
constitue un point de rencontre mondial entre les profes-
sionnels du tourisme, offre une occasion idéale pour les
opérateurs touristiques marocains de faire du Networ-
king ciblé, de renforcer leurs relations d'affaires et d'or-
ganiser des réunions avec les fournisseurs potentiels.
L'objet de la participation marocaine a été aussi d'im-
prégner les visiteurs de ce salon de la culture du voyage
marocain, ainsi que de confirmer le positionnement du
Maroc en tant que destination forte qui offre un produit
riche et diversifié et de nouer des accords avec les opé-
rateurs touristiques espagnols et d'autres nationalités.
Lors de sa participation au FITUR, M. Haddad a entre-
pris des actions ciblées auprès des médias et des leaders
d'opinion espagnols pour donner une plus grande visibi-
lité et une meilleure projection à la destination Maroc.
Le ministre a présenté ainsi les atouts et la diversité
du produit touristique marocain, avec pour objectif de
consolider l'image du Maroc en tant que destination
sûre, compétitive et mature répondant aux exigences de
touristes en quête de découverte, de qualité et de nou-
veautés. Des rencontres avec les opérateurs espagnols
ont été tenues par M. Haddad pour mieux positionner
le Royaume sur le panorama touristique mondial, no-
tamment à travers les produits MICE, Golf, Aventure,
Luxe, et pour prospecter de nouvelles pistes de partena-
riats pour le renforcement du positionnement du Maroc
en Espagne.
Deuxième marché émetteur pour le Maroc, l'Espagne
revêt une grande importance pour le secteur du tourisme
national, eu égard particulièrement à son climat modéré
et à sa proximité géographique qui favorise le choix du
Maroc par les visiteurs espagnols, dont 43 revisitent le
Royaume suite à un précédent voyage, à la faveur no-
tamment de la richesse du produit du Royaume et de la
qualité des services touristiques offerts. Selon des étu-
des, 64 pc des touristes espagnols, dont la plupart pro-
viennent des régions de Madrid (18 %), de la catalogne
(16,5 %), de l'Andalousie (15 %) et de Valence (10 pc),
préfèrent les établissements d'hébergement touristique
classés (EHTC).
En termes d'achat, 50 % des touristes espagnols op-
tent pour Internet pour organiser leurs voyages au Ma-
roc, une tendance qui est marquée par une importante
croissance des réservations de dernière minute, d'où la
nécessité de promouvoir la destination Maroc sur l'espa-
ce virtuel et les réseaux sociaux pour attirer notamment
les touristes espagnols les plus jeunes. Pour rappel, le
Maroc a maintenu le cap en termes de flux touristiques
espagnols, avec 1,9 million de touristes espagnols à fin
octobre 2015, l'objectif étant d'augmenter ces flux pour
atteindre 2,3 millions à l'horizon de 2017, soit un taux
de croissance de 7 %.
L'édition de 2016 du FITUR a vu la participation de
plus de 9.400 exposants de 165 pays. Plus de 125.000
visiteurs professionnels et 97.000 du grand public ont
afflué à ce salon. Cette manifestation touristique de
renommée internationale, qui a été couverte par 7.300
journalistes en provenance de 60 pays, a connu égale-
ment l'organisation de plus de 600 conférences et événe-
ments spécialisés.
La nouvelle charte nationale pour le tourisme du-
rable a été signée, lundi à Rabat, avec l'objectif
de fédérer les efforts de l'ensemble des interve-
nants du secteur pour le développement d'un tourisme res-
ponsable et durable. La nouvelle charte, signée à l'occasion
de la première édition de la +Journée Marocaine du Tou-
risme Durable et Responsable+, est un cadre de référence
pour un tourisme durable et responsable qui formalise clai-
rement pour chaque partie prenante le type d'engagement
qu'elle devra relever.
Dans une déclaration à la MAP à l'occasion de la cé-
rémonie de signature de ce document, le ministre du tou-
risme Lahcen Haddad a souligné que cette charte illustre
l'engagement du secteur du tourisme dans une dynamique
de développement durable qui prend en considération les
aspects économiques, sociaux et environnementaux, ac-
tuels et futurs. La charte s'inscrit en droite ligne avec les
engagements du Royaume en matière de développement
durable dans les divers secteurs, conformément à la vision
de SM le Roi Mohammed VI, avec l'objectif de hisser le
Maroc parmi les 20 premières destinations au niveau mon-
dial, d'en faire une destination de référence pour le touris-
me durable au niveau du bassin méditerranéen, en plus de
renforcer les préparatifs à la veille de la conférence sur les
changements climatiques (COP 22), prévue en novembre
prochain à Marrakech, a-t-il dit.
La nouvelle charte permettra d'inscrire dans les faits
cette orientation en intégrant le facteur durabilité à l'en-
semble des projets touristiques en termes d'impact sur l'en-
vironnement, aux stratégies de réforme et à la législation
relative au secteur, ainsi qu'aux efforts de renforcement des
compétences des professionnels du secteur, a-t-il expliqué.
Concernant l'effort d'investissement, le ministre a évoqué
un programme d'investissement de l'ordre de 2,8 milliards
dh pour la promotion du tourisme en milieu rural sur 10
ans, en plus d'un montant équivalent pour la valorisation
des circuits touristiques dans les villes.
La nouvelle charte se décline en quatre principaux vo-
lets. Le premier porte sur la protection de l'environnement
et de la biodiversité, à travers la rationalisation de l'ex-
ploitation des ressources naturelles, la protection de la di-
versité biologique et des espèces menacées d'extinction au
niveau de l'ensemble des produits touristiques, la réduction
de l'impact des activités touristiques sur l'environnement,
notamment au niveau des réserves naturelles, des zones
côtières et des sites à intérêt écologique et naturel. Le
deuxième volet concerne la préservation des traditions et
du patrimoine à travers la promotion des activités culturel-
les porteuses des spécificités distinctives de chaque région,
la conservation et la valorisation du patrimoine matériel
et immatériel, la promotion des différents aspects des arts
marocains, l'encouragement des produits locaux, et la pré-
servation des expressions artistiques et des traditions ora-
les locales.
D'autre part, le troisième volet de la charte concerne
l'implication des opérateurs touristiques dans le dévelop-
pement local et le respect des sociétés d'accueil, confor-
mément aux engagements internationaux du Maroc en la
matière.
Le quatrième volet concerne un engagement aux prin-
cipes d'intégrité et de responsabilité sociale en assurant
la liberté des circuits touristiques sans aucune entrave ni
discrimination, un libre accès aux activités touristiques y
compris pour les personnes handicapées, l'approche genre
dans la promotion du secteur touristique, en plus de la pro-
tection des enfants contre toutes les formes d'exploitation.
A l'occasion de cette cérémonie, plusieurs conventions ont
été signées entre le ministère du tourisme et plusieurs autres
départements, ainsi que divers organismes représentant les
opérateurs du secteur touristique. Les conventions portent
sur « la découverte de nouveaux métiers du tourisme »,
« la promotion de l'autonomisation socio-économique des
femmes" et "la promotion des droits des personnes à mo-
bilité réduite ».
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
12
E V E N E M E N T
Marrakech-Congrès sur « Les droits des min
SMleRoi:LeMaroc,unpaysprécurseu
L’appeldesministresetdesresponsables
chargésdesaffairesreligieuses
Marrakech a abrité, du 14-16 Rabi’ al-Thânî 1437, 25-27 janvier 2016, le Congrès sur « Les Droits des
Minorités Religieuses dans les Pays musulmans : 
Le Cadre Légal et l’Appel à l’action». Une conférence
placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, Amir al-Mouminine, et organisée par le
Ministère des Habous et des Affaires islamiques et le Forum pour la Promotion de la paix dans les
sociétés musulmanes. De nombreuses personnalités ont part à cette rencontre dont des Ministres,
Ouléma, chercheur(e)s et représentant(e)s des religions concernées par la question relative au statut
des minorités en terre d’islam ainsi que des organisations internationales. Ce congrès a lieu au Maroc,
terre de modération et du juste milieu et pays soucieux de l’avenir de l’humanité, des droits humains
ainsi que la diversité culturelle et religieuse.
S
M le Roi s’est adressé aux participants de cette
conférence. Dans ce message, SM le Roi Mo-
hammed VI, Amir Al Mouminine a souligné que
« le Maroc, qui a connu au cours de son histoire un mo-
dèle civilisationnel singulier de coexistence et d'interac-
tion entre les musulmans et les adeptes d'autres religions,
a toujours été un pays précurseur en matière de dialogue
inter-religieux ».
Parmi les pans lumineux de l'histoire de cette concorde
s'affirme la civilisation maroco-andalouse issue de cette
convergence inter-religieuse, a expliqué SM le Roi dans
un message adressé aux participants au congrès sur « Les
droits des minorités religieuses en terre d'Islam: Le cadre
juridique et l'appel à l'action », ouvert lundi matin à Mar-
rakech, ajoutant que les échanges entre les adeptes des
différentes religions se sont d'autant plus intensifiés qu'un
grand nombre de musulmans d'Andalousie se sont dépla-
cés au Maroc dans des conditions difficiles, accompagnés
de juifs venus rejoindre leurs coreligionnaires installés
dans le pays bien avant l'avènement de l'islam.
Le Souverain a fait remarquer dans ce cadre que les mu-
sulmans marocains n'ont jamais traité les juifs comme une
minorité, lesquels étaient présents dans toutes les activités
et dans tous les domaines, précisant que le Maroc perpétue
actuellement la même tradition en permettant aux chré-
tiens, toutes communautés et églises confondues, résidant
légalement au Maroc, d'accomplir leurs devoirs religieux.
« En Notre qualité d'Amir Al-Mouminine et de protec-
teur de la religion et de la communauté des adeptes, Nous
nous chargeons de préserver les droits des musulmans et
des non-musulmans sans distinction entre eux », a sou-
ligné SM le Roi, mettant l'accent sur Son attachement «
à ce que les Marocains de confession juive jouissent des
mêmes droits que la Constitution attribue aux musulmans
», à travers leur adhésion aux partis, leur participation aux
élections et leur contribution méritoire à l'activité éco-
nomique. « Rien ne nous paraît justifier, au Royaume du
Maroc, que des minorités religieuses soient privées de l'un
quelconque de leurs droits », a poursuivi le Souverain as-
surant que « Nous n'acceptons pas que ce déni de droit soit
commis au nom de l'islam, ou à l'encontre d'un musulman,
quel qu'il soit ».
Le Souverain a fait remarquer que « Notre gestion ac-
tuelle des affaires religieuses au Maroc vise, entre autres
objectifs clés, à s'opposer à toute désinvolture dans l'in-
terprétation des textes religieux, notamment en ce qui
concerne le Jihad au sujet duquel nos oulémas ont publié
une déclaration énergique il y a quelques semaines ». Le
message royal attire l'attention sur le fait que le monde où
nous vivons aujourd'hui a besoin des valeurs de la reli-
gion, qui recèlent les vertus dont nous devons nous armer
pour être dans les bonnes grâces de Notre Créateur, Dieu
Tout-Puissant, et qui renforcent en nous la propension à la
tolérance, à l'amour et à la coopération marquée du sceau
de la charité et de la piété humaines.
« Nous avons besoin de ces valeurs communes non seu-
lement pour nous inspirer de l'idéal de tolérance dont elles
sont porteuses, mais aussi pour y puiser les ressources né-
cessaires à une construction renouvelée de l'humain, et la
capacité de mobilisation pour jouir d'une vie exempte de
guerres, de convoitises et d'inclinations à l'extrémisme et à
la rancœur, où l'humanité verrait s'estomper ses souffran-
ces et ses crises en prélude à l'élimination des risques d'un
clash des religions », note SM le Roi.
D
es ministres et des responsables chargés des af-
faires religieuses de plusieurs pays musulmans
participant à la Rencontre sur « Les Droits des
Minorités Religieuses dans les Pays musulmans: Le Cadre
Légal et l'Appel à l'action » ont salué, lundi à Marrakech, le
modèle marocain du vivre ensemble et de cohabitation en-
tre les religions et son rôle dans la diffusion des valeurs de
tolérance et de lutte contre toutes les formes d'intégrisme.
Lors de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre, or-
ganisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed
VI, Amir Al-Mouminine, les intervenants ont relevé que
ce rôle distingué du Maroc au niveau international tire ses
fondements des principes et préceptes de la religion islami-
que, de la sunna, ainsi que les orientations de SM le Roi.
S'exprimant à cette occasion, le ministre égyptien des wa-
qfs, Mokhtar Jomaâ, a mis en relief la place éminente du
Royaume du Maroc à travers le monde dans la diffusion
des valeurs de tolérance et de lutte contre toutes les for-
N°468 Du 29 au 04 février 2016
LA VOIX DU CENTRE
13
norités religieuses en terre d'Islam »
urenmatièrededialogueinterreligieuxmes d'intégrisme, son respect des droits des minorités, et
sa défense du pluralisme et du dialogue entre les cultures
et religions.
Dans ce contexte, il a noté que l'Egypte a transcendé le
concept des minorités et en son sein cohabitent différentes
religions monothéistes, appelant les organisations interna-
tionales, dont l'Organisation des Nations-Unies (ONU), et
les gouvernements locaux à adopter le concept de la ci-
toyenneté complémentaire et à consacrer le principe de co-
habitation pacifique entre les religions et les civilisations, à
œuvrer à promulguer une loi internationale criminalisant la
fustige des religions et à diffuser les valeurs de tolérance à
la place de la discorde et de l'exclusion. Le ministre pakis-
tanais des affaires religieuses, Serdar Mohammad Youssef,
a, pour sa part, exprimé sa grande gratitude pour le Maroc,
qui a pris l'initiative d'organiser cette rencontre marquée
par la participation d'oulémas et responsables chargés des
affaires religieuses. M. Serdar a souligné que la religion
islamique, qui admet la diversité des religions, appelle à
adopter "une politique tolérante" et à respecter les autres
religions, appelant les pays non musulmans à préserver les
droits des minorités musulmanes vivant sur leur sol.
Dans ce cadre, il a relevé que le Pakistan défend les
minorités qui exercent leurs droits légitimes et contribuent
à l'édification de la nation conformément à la constitution
du pays. Le ministre sénégalais chargé des affaires reli-
gieuses, Baba Cissé, a, de son côté, souligné que le Maroc
demeure un modèle exemplaire dans le domaine de la pro-
motion des valeurs de tolérance et du dialogue entre les
religions et les civilisations, relevant que tous les respon-
sables chargés des affaires religieuses s'inspirent des Hau-
tes instructions Royales visant à rejeter toutes les formes
d'intégrisme et de violence.
M. Cissé a appelé, à cet égard, les responsables politi-
ques et ceux chargés des affaires religieuses dans tous les
pays du monde à lutter contre toutes les formes de radica-
lisation, d'œuvrer à la diffusion des valeurs de tolérance et
du dialogue entre les religions et de respecter les droits des
minorités. Dans le même sens, le président de l'Instance
générale des affaires religieuses et des wakfs aux Emirats
arabes unis, Mohamed Matar Salem Al Kaâbi, a souligné
que les civilisations musulmanes ont toujours représenté
des modèles du vivre ensemble constructif entre les mu-
sulmans et les non musulmans conformément aux précep-
tes du Saint-Coran et de la Sunna.
La religion musulmane garantit aux non musulmans la
liberté du culte et l'égalité et leur préserve leurs biens dans
les pays musulmans, a-t-il ajouté. M. Mohamed Matar Sa-
lem Al Kaâbi a mis en relief le rôle pionnier joué par le
Royaume du Maroc dans la diffusion de ces nobles valeurs
à l'intérieur et à l'extérieur, notant que les Emirats arabes
unis instaurent dans sa constitution les libertés de culte, de
lutte d'exclusion et de la haine. Organisé par le ministère
des Habous et des Affaires islamiques et le Forum pour
la Promotion de la paix dans les sociétés musulmanes du
25 au 27 janvier, ce congrès connaît la participation de
nombreuses personnalités dont des ministres, Oulémas,
chercheur(e)s et représentant(e)s des religions concernées
par la question relative au statut des minorités en terre d'Is-
lam ainsi que des organisations internationales.
Au menu de cette rencontre des ateliers et trois pléniè-
res axées notamment sur « le cadrage et la fondamentalisa-
tion de la question des minorités religieuses dans les pays
musulmans", "la citoyenneté et l'Autre dans la vision isla-
mique » et « le vivre ensemble dans l'expérience historique
de l'Islam ». Les participants débattront de thématiques se
rapportant aux « bases de la citoyenneté contractuelle à
partir du document de la Médine », aux « travaux d'orien-
talistes sur le document de Médine », aux « perspectives
de la citoyenneté dans la pensée islamique contemporaine
», à « l'Autre dans la vision islamique », à « l'expérience
ottomane et le système millets (communauté confession-
nelle) », et à « l'expérience marocaine du vivre ensemble
des religions ».
Les travaux de cette rencontre seront sanctionnés par
l'adoption de la Déclaration de Marrakech et la publication
par l'organisation « Religions pour la paix » d'un document
de soutien à la Déclaration de Marrakech et la lutte contre
l'islamophobie.
Le ministre des Habous et des affaires islamiques Ah-
med Taoufiq, a affirmé lundi à Marrakech que les reli-
gions ont vocation de promouvoir les valeurs universel-
les de l'équité et de la modération et non pas les luttes
intercommunautaires. Dans son intervention devant les
participants à la rencontre internationale sur « les droits
des minorités religieuses dans les pays musulmans: le ca-
dre légal et l'appel à l'action », le ministre a souligné que
la religion est le seul recours pour trouver des réponses
aux questions existentielles, estimant que les religions
doivent cohabiter en harmonie pour convaincre. Il a, par
ailleurs, indiqué que les oulémas et les politiques dans
les pays musulmans œuvrent dans un même élan pour
défendre les droits des minorités, relevant aussi le rôle
des médias dans cette œuvre collective comme cela a été
souligné dans le message Royal adressé aux participants
à cette rencontre, message dans lequel le Souverain af-
firme que « Rien ne nous paraît justifier au Royaume
du Maroc que les minorités religieuses soient privées de
l'un de leurs droits ».
Tout en faisant savoir que seuls les oulémas ont le
droit d'interpréter les textes et de corriger les concepts,
M. Taoufiq a noté que le statut des minorités musulma-
nes à l'étranger diffère d'un pays à l'autre, oscillant entre
négation de leurs droits, neutralité et pleine reconnais-
sance. Pour sa part, le président du forum pour la promo-
tion de la paix dans les sociétés musulmanes, Abdellah
Ben Biya, a estimé que la cause des minorités dans les
pays musulmans devrait inciter les oulémas à abandon-
ner leur tour d'ivoire pour bien comprendre les réalités et
être à même d'apporter les bonnes réponses et la bonne
parole. Tout en estimant que la question des minorités
non musulmanes dans les pays musulmans se pose avec
urgence en raison de son importance dans la consolida-
tion de la cohésion sociale, il s'est dit alarmé par la re-
crudescence des actes de violence et de xénophobie dans
le monde, allusion aux organisations terroristes qui tuent
d'innocentes gens et osent même mettre à feu et à sang
des lieux de culte.
Organisée pendant trois jours par le ministère des
Habous et des affaires islamiques, cette rencontre met
en présence de nombreuses personnalités dont des mi-
nistres des affaires islamiques, des oulémas, des cher-
cheurs, des représentants des religions monothéistes
ainsi que des organisations internationales. Au program-
me, des ateliers ainsi que trois séances plénières axées
notamment sur « la question des minorités dans les pays
musulmans", "La citoyenneté et l'autre dans la vision is-
lamique » ou encore « la cohabitation à travers l'histoire
de l'Islam ». Les travaux de ce conclave de la tolérance
seront couronnés par la proclamation de la déclaration
de Marrakech et la publication d'un document soutenant
cette proclamation et la lutte contre l'islamophobie.
Promouvoirl'équitéetlamodération
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  • 1. Directeur de la publication: Mahmoud ARCHANE N° 468- Semaine du 29 au 04 février 2016 - Prix: 5 DH (Page12-13) Editorial (Page 03) (Page 03) B a l l e a u c e n t r e La priorité c’est l’emploi Globalement, il faut bien relever qu’il y a un accord de tous les acteurs sur le tronc commun des réformes à entreprendre. Cela fait une quinzaine d’années qu’une convergence s’est faite, en effet, autour des défis et des enjeux du développement. Et les différents cabinets, qui se sont succédé depuis, ont inscrit leurs programmes respectifs dans ce cadre-là, avec cependant des inflexions propres suivant les législatures et les conjonctures. Mais ce qui continue à poser problème c’est bien la question du chômage. Son taux a dépassé les 10 % ; il en sera probablement de même en 2016. Que faire ? L’ancien président français, François Mitterrand, avait fait cet aveu un jour : « On a tout essayé, on n’a pas réussi ». Est-ce donc une fatalité, un paramètre structurant dans les politiques de croissance ? Pas vraiment. En Angleterre, aux Etats-Unis, il tourne autour de 5 %, un chiffre considéré pratiquement comme celui d’un plein emploi. Alors ? L’état des lieux est préoccupant : forte prévalence de la précarité, taux élevé de chômage des jeunes, faible croissance de l’économie, non-adéquation formation / emploi, faible scolarité des enfants de 5 à 7 ans (30 % seulement) et taux médiocre d’activité des femmes avec seulement 27 %. Ce gouvernement a défini une stratégie de l’emploi pour 2015-2025. Elle se décline autour de leviers déclencheurs de changement embrassant des politiques macro- économiques et sectorielles favorables à l’emploi, la valorisation du capital humain, l’élargissement de la protection sociale et enfin le développement de la gouvernance. Cela suffit-il ? C’est la question du modèle économique et social qui se repose. Référence est faite ici à la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des plans sectoriels, de diversifier l’économie et de promouvoir à la filière industrielle qui contribue le plus fortement à la création d’emplois. Et, dans cette perspective, le rôle de l’entreprise est décisif dans de nouveaux secteurs d’activité créateurs de valeur et d’emploi. (Page12-13) (Page 17)(Page 15)(Page 17) (Page 04) (Page10) (Page 16) (Page 09) Le système de santé, une précarité inquiétante SM le Roi : Le Maroc, précurseur dans le dialogue interreligieux Marrakech, les droits des minorités religieuses en terre d'Islam L’école en souffrance, le malaise des profs La réforme de l'éducation L’histoire politique refait ses comptes dans l’histoire Un développement social bien intégré Pierre Nkurunziza, après moi le déluge Khénifra-INDH Burundi Monde rural Par Lahcen BROUKSY* Par Mamady SIDIBE Par Driss AZIM Par Driss LYAKOUBI Assurance agricole… et gouvernance Est-ce donc si difficile de gouverner, ou plutôt de bien gouverner ? On se le demande. Cette histoire d’assurance agricole entre Saham et les deux ministères des Finances et de l’Agriculture pose problème et nourrit une polémique. Pourquoi ? Il se trouve que le ministre de l’industrie, Moulay Hafid Elalamy est aussi…président du groupe Saham. Conflit d’intérêt ? En tout cas, face à la levée de boucliers des professionnels du secteur et au- delà, Saham a décidé d’annuler l’accord portant sur une enveloppe de 1.2 milliard de DH. Tout cela fait désordre, non ?
  • 2. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 2 Reporter- activit é s ro y ale s Sommaire 05.ForuméconomiquemondialdeDavos:laquatrièmerévolutionindustrielle Actualité 07. Forumdelacoopérationarabo-indienne-Comitéd'AlQods:lerôleéminentde SMleRoiMohammedVImisenexergue Evènement 12.SMleRoi:LeMaroc,précurseurdansledialogueinterreligieux Politique 03.L’écoleensouffrance,lemalaisedesprofs 04.L’histoirepolitiquerefaitsescomptesdansl’histoire SM le Roi lance des chantiers structurants à Casablanca Un projet de développement d'un système de vidéo surveillance urbain… Et…degrandsprojetsdetransportetdevoirie Assembléegénéraleordinairedelasaison2015 S M le Roi Mohammed VI a procédé, lundi à la préfecture de Casablan- ca-Anfa, au lancement du projet de développement d'un système de vidéosur- veillance urbain, intelligent et optimisé, de- vant garantir une plus grande sécurisation de l'espace public et une régulation dynamique du trafic. Mobilisant des investissements de l'ordre de 460 millions de dirhams, ce projet pilote, le premier du genre au niveau du Royaume, s'inscrit dans le cadre des efforts visant à as- surer la sécurité des personnes et des biens, à réduire le taux de criminalité, à réguler les flux de transport et à protéger les bâtiments et installations publics et leurs abords. Ce système, qui consistera en l'installation de 760 caméras de vidéosurveillance à utilisa- tion variable, la mise en place de 220 km de fibres optiques, l'aménagement de deux postes centraux et de 22 postes déportés, in- tégrera également les caméras du Tramway et d'autres caméras déjà existantes (aéroport, ports de Casablanca et Mohammedia, gran- des surfaces et banques). Financé conjointement par le ministère de l'Intérieur et la commune de Casablanca, ce projet avant-gardiste permettra, grâce à des techniques d'intelligence artificielle, la régu- lation du trafic routier, la détection automa- tique d'incidents (conduite à contresens, ob- jets abandonnés, stationnement interdit), la mobilisation à temps des forces de l'ordre et l'identification des objets, personnes et vé- hicules suspects. Il participera également à l'identification des véhicules volés, le calcul de la vitesse de circulation, le suivi automa- tique des objets mobiles, la gestion dynami- que de la cartographie, outre la constitution d'une base de données de reconnaissance fa- ciale. S M Roi Mohammed VI a procédé, dans la même journée, à la préfecture des arrondis- sements d'Ain Sbaa-Hay Mohammadi, au lancement de plusieurs projets structurants de trans- port et de voirie, destinés à améliorer le cadre de vie de la population locale et à accompagner le dévelop- pement démographique et urbain de la capitale éco- nomique du Royaume. Ainsi, le Souverain a lancé les projets de réalisation de la deuxième ligne du tram- way de Casablanca et d'extension de la première ligne du tramway, d'aménagement de la voirie de la ville, de construction d'un échangeur (nœud A) près du siè- ge de l'OCP et de trémies sur la RN1 vers El Jadida au niveau des carrefours des « Préfectures » et « d'Al Qods », et d'aménagement d'un échangeur au niveau du carrefour de Sidi Maârouf (1ère phase). Mobilisant des investissements de plus de 8,5 mil- liards de dirhams (MMDH), ces projets traduisent la volonté constante de S.M. le Roi de doter la métropo- le du Royaume d'infrastructures modernes, aux nor- mes internationales, en mesure de donner un souffle durable au renouveau de la ville et de répondre aux aspirations légitimes de ses habitants. En effet, les projets de réalisation de la deuxième ligne du tram- way de Casablanca et d'extension de la première ligne (4,280 MMDH), devront respectivement contribuer à la résolution de la problématique du transport au ni- veau des axes Ain Diab Bernoussi et Terminus Facul- tés Lissasfa, en assurant une certaine complémenta- rité entre les réseaux bus et taxis. Faisant partie intégrante du programme global de développement du réseau du tramway de Casablanca, doté d'une enveloppe de 16 MMDH et visant à attein- dre progressivement 110 kilomètres exploitables à l'horizon 2022, ces deux projets portent sur la réalisa- tion d'une seconde ligne du tramway d'une longueur de 15 km (20 stations d'arrêts des voyageurs), ainsi que l'extension sur deux kilomètres de la première ligne, avec la réalisation de deux stations d'arrêt. L a Fédération Royale Marocaine de Pétan- que porte à la connaissance de ses mem- bres et tous ses partenaires publics et pri- vés qu’elle tiendra son assemblée générale ordinaire à la salle des réunions du Complexe Sportif My Ab- dallah (Palais des Sports) à Rabat, le samedi 30 Jan- vier 2016 à 09h30. Cette Assemblée traitera diffé- rents points dont la vérification du quorum qui sera suivi de l’allocution de Monsieur le Président. Elle procédera également à la lecture du rapport moral et du rapport financier ainsi que celui du Commissaire aux Comptes. Au terme de ses travaux, l’Assemblée élira les membres fédéraux, au scrutin de liste majo- ritaire, conformément à l’article 22 du Statut de la Fédération.
  • 3. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 3p oliti q ue Par ABDELAAZIZ JERMOUNI L’école en souffrance, le malaise des profs Le triste constat dégagé par le nouveau rapport sur la formation et l'emploi des jeunes dans les pays méditerranéens en dit long sur la crise que traverse notre système éducatif et dont le professeur n’est qu’un maillon et probablement le plus faible. Une étude qui a pour objectif de tirer des enseignements sur la situation des jeunes dans six pays méditerranéens (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Liban, Jordanie) en termes d'éducation et d'emploi A bdellah Benkirane n'a pas désamorcé la colère des élèves-professeurs. Les concessions mini- mes qu'il leur a accordées, lors de leur rencon- tre avec les responsables du département de l’intérieur, ne sont pas à la mesure du désarroi qui a progressivement en- vahi les rangs des élèves-professeurs et de l'éducation na- tionale. Le prolongement des grèves dans les centres des métiers de l’éducation et de la formation témoigne d'un malaise bien plus profond que la réprobation suscitée par la seule réforme de faire une séparation entre la formation et le recrutement en application des deux décrets ministé- riels (2-15-588 et 2-15-589) adoptés par le gouvernement le 23 juillet dernier. Depuis plusieurs années, le monde enseignant est en crise. Et les différents ministres qui se sont succédé n'ont pas perçu l'étendue du mal-être d'une profession en quête de reconnaissance, désabusée par l'affaiblissement de son statut social. Les profs ne constituent plus la référence culturelle et sociale qu'ils ont longtemps représentée. Ils ne sont plus les seuls dépositaires et diffuseurs du savoir. Révolue également l'époque qui les voyait respectés par tout le monde au point d’en faire une catégorie aux mérites qui leurs valent une certaine analogie avec des prophètes. Ils ne constituent, cependant, que l’une des facettes d’un mal qui va crescendo d’un système éducatif en proie à une crise dont tout le monde s’accorde. Crise d'une édu- cation nationale qui n'est plus aussi performante qu'aupa- ravant, surtout compte tenu de son caractère budgétivore et de sa traine dans classement par les organismes nationaux et internationaux. En témoigne le rapport, dernier en date, de l'OCEMO (Office de Coopération Economique pour la Méditerranée et l'Orient).Alors, l'école ne joue plus son rôle d'ascenseur social. Et les enseignants vivent cette évo- lution comme une régression. Tirer des enseignements sur la situation des jeunes Le triste constat dégagé par le nouveau rapport sur la formation et l'emploi des jeunes dans les pays méditerra- néens en dit long sur la crise que traverse notre système éducatif et dont le professeur n’est qu’un maillon et pro- bablement le plus faible. Une étude qui a pour objectif de tirer des enseignements sur la situation des jeunes dans six pays méditerranéens (Maroc, Algérie, Tunisie, Egypte, Li- ban, Jordanie) en termes d'éducation et d'emploi. L'étude souligne que l'enseignement primaire obliga- toire a concerné, en 2012-2013, 4 millions d'élèves, dont 48% sont des filles. Le nombre d'élèves inscrits a légère- ment augmenté de 2% par rapport à 2005-2006. Le taux de scolarisation pour la tranche d'âge 6-11 ans est ainsi passé de 89% en 2005 à 100% en 2012. La progression la plus sensible concerne les filles des zones rurales, leur taux de scolarité est ainsi passé de 80 % à 98 %. Un autre fait remarquable concerne la montée en puissance des écoles privées : leurs poids dans l'enseignement primaire a doublé entre 2005 et 2012 pour atteindre 14% des élèves. Ainsi, près de 550 000 élèves fréquentent les écoles primaires pri- vées en 2012. Les effectifs des écoles primaires publiques ont reculé de 5% depuis 2005 alors que ceux des écoles privées ont augmenté de 90 %. S'agissant de l'enseignement secondaire, le taux de sco- larisation des enfants de 11 à 14 ans est ainsi passé de 68 % en 2005 à 85 % en 2012. La progression la plus forte concerne les filles des zones rurales, dont le taux de scola- risation est passé de 37 % à 57 %. Malgré cette hausse, la part des filles dans les effectifs des collèges est restée sta- ble à 45 % sur la même période du fait d'une forte hausse du taux de scolarisation des garçons. Comme pour l'en- seignement primaire, les écoles privées connaissent une forte croissance dans l'enseignement de niveau collège : leurs effectifs ont été multipliés par 1,7 entre 2005 et 2012 alors que dans le même temps ceux des collèges publics ont augmenté de 14 %. Financement des universités Le taux de scolarisation de la tranche d'âge 15-17 ans est ainsi passé de 46% en 2005 à 58 % en 2012. Ce chiffre global cache, cependant, de très fortes disparités entre les habitants des zones rurales et des zones urbaines. Le taux de scolarisation n'est que de 27% pour les jeunes des zo- nes rurales contre 86% en zones urbaines. Autre élément important soulevé par l'OCEMO, en matière de taux de réussite, les disparités régionales sont marquées. En effet, plus de 20 points d'écart séparent le taux de réussite régio- nal le plus élevé à Marrakech-Tensift-Al Haouz, 67% du plus faible à Tanger-Tétouan, avec seulement 46%.L'étude en question révèle, par ailleurs, qu'un million d'enfants de moins de 15 ans ne sont pas à l'école, et que le taux d'anal- phabétisme des 15 ans et plus constitue, avec 44 %, un taux suffisamment élevé. Dans l’enseignement supérieur, l'OCEM indique que notre pays compte actuellement 15 universités publiques en plus des universités privées dont le nombre augmente rapidement (5 étaient accréditées en 2013). Le système uni- versitaire marocain est, cependant, marqué par une dualité entre d'un côté les formations à accès libre (les formations généralistes des universités) pour lesquelles l'étudiant n'a pas à subir de sélection à l'entrée, seul le baccalauréat suf- fit. De l'autre côté, les formations à accès régulé pour les- quelles il existe un concours d'entrée, essentiellement les grandes écoles. L'accès à l'enseignement supérieur public est quasiment gratuit (sauf pour certaines formations à ac- cès régulé). Par conséquent, le financement des universités est en très grande partie assuré par le budget de l'Etat. Face à ces défis, poursuit la même source, il est im- portant de donner une formation et une qualification professionnelle minimale aux jeunes «décrocheurs» à travers notamment la formation professionnelle. Cette dernière n'est pas suffisamment développée et structu- rée au Maroc pour faire face à la demande importante et répondre aux attentes du marché du travail en termes de qualité de la formation, estime l'OCEMO. Constat per- tinent. L'école est en souffrance, elle est devenue le ré- ceptacle des enfants d'une société en mutation. En outre, avec une organisation et un fonctionnement en perpétuelle évolution, des non-remplacements de professeurs, et des effectifs d'encadrement à géométrie variable, elle peine à s’acquitter de sa tâche. C'est tout un fonctionnement de la société qui est à revoir si l'on veut que l'école retrouve une certaine qualité. Eléments incontournables dans toute réforme, quoi qu'en pense le gouvernement, les enseignants aiment leur travail et ont la vocation de transmettre l’instruction. On n'ose même plus parler de grogne, c'est le mot de déses- poir qui convient le mieux, tant les enseignants voient tout l'édifice scolaire s'écrouler autour d'eux. On aban- donne les projets éducatifs. On supprime des classes, on supprime des postes, on supprime la formation, on supprime...
  • 4. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 4 p oliti q ue L’histoire politique refait ses comptes dans l’histoire On ne se méfie pas souvent de l’Histoire, de ses péri- péties, de ses retournements, de ses conjonctures et des leçons qu’elle donne aux générations successives, dont elles tirent profit pour refaire l’histoire, la réécrire, la re- penser. On croit souvent que plus le temps passe, l’his- toire ancienne, proche, serait une vieille femme ridée qui n’a plus de prise sur la réalité, qu’elle ne séduit plus et qu’il faut tout au plus la mettre dans le placard de la mémoire pour la sortir de temps en temps sous forme de contes, d’anecdotes imaginaires dont se délecte la pres- se marocaine de seconde main. On a beau se tordre les méninges en ces temps de 2015-2016 pour savoir , ana- lyser scruter, décrypter, pourquoi les temples de 1958, l’Istiqlal, l’USFP, le Mouvement populaire, le PPS qui ont rempli les pages de l’histoire politique, heureuse, tragique, théâtrale, comique, des institutions marocai- nes, n’arrivent pas à trouver des solutions intelligentes, sages, intelligibles, à leurs discours qui n’accrochent plus les citoyens ni les jeunes électeurs. Décadence des vieilles lunes Pourtant ces partis ne manquent pas de professionna- lisme ni d’expérience en matière électorale parlemen- taire, gouvernementale. Ils ont eu un grand atout en se frottant au makhzen, quelque fois durement. Ils sont connaisseurs des dits et des non dits. Ils ont joué avec lui, s’y sont opposés longuement, ont cohabilité ensem- ble. Mais voilà que brusquement, au moment où la dé- mocratie marocaine se trouve de belles couleurs aussi bien dans les médias que dans la société civile, les as- sociations culturelles, l’inverse, se produit dans les ins- tances politiques qu’il s’agisse des partis traditionnels ou du parlement, devenu un « théâtre des ombres » où les invectives se sont substituées au travail de voter les lois qui accompagneront le Maroc du progrès en cette mondialisation des bouleversements et des tragédies. Il y a bien des causes à cette décadence des vieilles lunes politiques. Personne ne sera pas surpris si l’on écrit que de 1977 à aujourd’hui 2016, il y eu trois alternances démocrati- ques successives, celle « des alternatives » que néces- sitait la conjoncture du moment, entre un parlementa- risme à demi-teinte et une technocratie intelligente, un mélange des deux. Dans ce tohu-bohu historique, le makhzen intelligent était désireux de garder ses marques en n’ouvrant que quelques fenêtres historiques pour le libéralisme parlementaires à travailler, à assumer. Mais voilà la grande affaire : l’avènement souhaité, souhai- table de l’arrivée de la Koutla et du Mouvement popu- laire à la fameuse alternance historique a fait long feu. L’histoire en ce moment a été une vaste comédie. Elle a servi aux Marocains des mets, sociaux et des nourritu- res peu digestes. Les Marocains ont eu droit dans cette longue alternance à de superbes noms connus des ma- rocains dans l’histoire du Maroc, depuis 1956 qui n’ont pas cessé de formuler mille exigences démocratiques, de proposer des programmes tantôt socialisants, tantôt socio-démocratiques tantôt libéraux. Mais dans l’exercice du pouvoir, ce qui aurait été une belle histoire, s’est terminée en farce. Voici une histoire qui a été insultée, parce qu’il lui a été demandé de re- hausser au rang de la grandeur légendaire le vieux Ma- roc. Pour Jaurès comme pour Marx, ce sont les hommes de l’héritage du passé qui font l’histoire, alors que cette histoire a fini par des coups de théâtre qui a renvoyé les acteurs au vestiaire. Puis, l’histoire, n’a pas fini de nous rire au nez. Après l’expérience ratée de l’alternance, on s’attendait à l’arrivée au pouvoir d’hommes d’Etat capables de prendre en charge le Maroc en vue d’af- fronter les défis du chômage du sous-emploi, de l’école moderne, de la santé pour tous. Que pensez-vous qu’il l’arriva ? L’histoire nous a inventé un islamisme politi- que parlementaire et encore pour nous narguer, elle l’à propulsé à la tête du gouvernement, des municipalités. On aurait pu penser que l’Histoire enregistre unique- ment, mais elle punit, sanctionne, élève, abat. L’histoire du Maroc et ses clefs L’histoire à tout le temps pour elle. Cependant, l’his- toire à son moteur qui la fait agir dans un sens ou dans un autre. Essayons de voir en plus clair quels ont été les clefs de l’histoire du Maroc institutionnel qui s’est bien amusée avec les Marocains, mais tout en ne sortant pas de son lit que les anciens marocains lui ont tracé, la me- sure en tout, garder le cap des « médianes », essouffler les grosses ambitions, donner le pouvoir à un autorité su- périeure qui siffle le début d’une compétition et qui sif- fle sa fin. Et ensuite, ouvrir d’autres chapitres des pages, de l’histoire. Alors, les nouvelles pages qui ont entrainé le basculement de la vieille classe politique se résume en la génération de la Marche Verte, la génération des associations du mouvement Amazigh, la génération de l’Islam tempéré marocain, la génération du 20 février. Selon la chronologie de ces mouvements, on s’aperçoit qu’ils forment l’ossature de la substance des électeurs de 2015 et de 2016. Ces mouvements s’inscrivent dans la logique, la dialectique des changements dans la conti- nuité des valeurs que vient de formuler la Constitution de 2011. L’histoire s’est cherchée une fixité, une bous- sole, la voici pourvue d’un cadre constitutionnel dans lequel les jeux démocratiques clairs doivent en principe s’y jouer. Mais que lui-t-il a pris à l’histoire de nous avoir inventé un « monde réel » et un monde « virtuel ». On veut parler du Facebook où ses trois générations font un monde et démolissent un autre. L’histoire cette fois-ci est visible, lisible, a désacralisé sur son passage dans une nudité surprenante, les élites consommatrice du passé. C’est une autre histoire que se font, ceux, de cette génération facebook qui se considèrent hors du système, ou à sa marge, qui veulent rester « entre-soi », sur leurs propres réseaux. Que veulent-ils ? des discours de VERITE, et d’hom- mes COURAGEUX capables de PROPOSER et de réa- liser les meilleurs chances pour des générations qui ne trouvent pas leur place sur le marché du travail ou dans la fonction publique. En faisant entendre leurs voix de procureurs des combinaisons, ils veulent des politiques neuves. Ces jeunes-là qui votent veulent savoir où le Maroc va et quels seront les hommes politiques qui peuvent être à la hauteur des urgences des réformes de l’appareil de production, de la fiscalité juste, équitable, de l’Etat. Il y a une génération des fondateurs, il faut maintenant celle des grands gestionnaires. Le clef de la recomposition politique est là. Il ne faut guère se trom- per du siècle ; celui d’avant, a été gâché pour l’excès des égos d’une élite qui se croyait providentielle, mais qui ne laisse sur son passage qu’une non histoire faite de bras de fer entre elle et la monarchie jusqu’à épuisement de l’élite incapable d’offrir au peuple une insurrection forte de la générosité du cœur des sentiments, héritage des ancêtres. En ce siècle, les générations des jeunes ne regardent pas dans le rétroviseur, dans une histoire que l’école ne lui a pas apprise, comme le font toutes les démocratie du monde qui honorent leurs hommes politiques vaillants. Dépassement de soi L’histoire de ce siècle porte sur ses ailes l’empreinte d’une histoire politique à méditer dans laquelle il ne faut pas jouer avec le temps, mais le maitriser pour exalter la Patrie, vue comme le pacte d’un destin commun. Parce que l’histoire contemporaine refuse la rigidité des dog- mes, qu’elles est un dépassement de soi. En incarnant un Maroc pour tous, et se mettre au dessus de son clan, de son camp. Le peuple a une intuition de la démocra- tie participative. Cette culture politique de l’histoire politique est autre que celle que l’élite consommatrice nous offre. C’est un « roman national » à écrire à faire pour sortir de l’histoire ancienne du Corbeau et du Re- nard qui croit faire l’histoire du Maroc, en ressortant les vieilles cartes alors qu’en politique, en économie, en culture, tout est mouvement. SM le Roi Hassan II avait l’habitude de dire « agissez-agissez, et ne restez pas im- mobiles. Sur 10 actions, si 6 sont bonnes, le pays avance en mieux, en plus, en plus fort, en plus grand ». Par Lahcen BROUKSY* *Ecrivain Les législatives à la rentrée Le suspense n’aura pas trop duré. Les élections législa- tives pour le renouvellement des membres de la Chambre des représentants auront lieu à la prochaine rentrée politi- que. En tout cas, la date exacte pour l’organisation de ce rendez-vous électoral sera fixée, ce jeudi, par le Conseil de gouvernement. En effet, ce dernier « planchera sur un projet de décret relatif à la fixation de la date des élections des membres de la Chambre des représentants », indique un communiqué du Chef de gouvernement. De même, le Conseil examinera un projet de loi modi- fiant et complétant la loi relative aux listes électorale géné- rales, aux opérations de référendums et à l’utilisation des moyens audiovisuels publics lors des campagnes électora- les et référendaires, précise le communiqué. C’est dire que la cinquième année législative de la neuvième législature sera achevée avec la clôture de la session du printemps du parlement. Celle-ci sera, à coup sȗr, surchargée. Les dépu- tés comme le gouvernement sont appelés à mettre au point toutes les dispositions constitutionnelles avant la fin de ce mandat pour être en harmonie avec la Constitution de 2011. D’ailleurs, le secrétaire général du gouvernement, Driss Dahak avait déjà attiré l’attention du chef de gouver- nement sur cette question. Et en plus des lois organiques qui devaient être concrétisées, le gouvernement et le par- lement avec ses deux Chambres sont appelés à élaborer, et à temps, l’arsenal juridique devant régir les prochaines échéances législatives.
  • 5. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 5 Forum économique mondial de Davos La quatrième révolution industrielle L e Forum économique mondial est une orga- nisation à but non lucratif créée en 1971 et dont le siège est à Coligny en Suisse. Son objectif est « d’améliorer l’état du monde ». Ses moyens d’action sont la rencontre annuelle à Davos fin Janvier de chaque année, et les rencontres régio- nales en Afrique, Asie du Sud-Est, Amérique latine et Moyen-Orient. Il procède également à des études qui donnent lieu à des rapports sur la compétitivité, la technologie, les risques, le tourisme, le commerce et la parité féminine. Il organise également des programmes et des ini- tiatives pour encourager l’entreprenariat surtout des jeunes, les entrepreneurs sociaux, les pionniers tech- nologiques. Il s’intéresse également à la problémati- que de la santé, de l’éducation, de l’environnement et de la lutte contre la corruption. Sur le plan institu- tionnel, il est dirigé par un Conseil de la Fondation composé de 22 membres qui sont des Présidents de grandes sociétés, des Représentants d’organisations internationales, et des personnalités d’envergure mondiale. Il est financé par ses mille entreprises membres, et par ses partenaires industriels et stratégiques qui lui versent annuellement des sommes très importantes. L’événement phare du Forum économique mondial est la réunion à Davos fin Janvier de chaque année qui attire un grand nombre de personnalités mondia- les. C’est aussi un lieu de rencontre pour les leaders politiques. Réduire les injustices dans le monde On peut citer à titre d’exemple la rencontre en 1992 de Frederik de Klerk d’Afrique du Sud avec Nelson Mandela, ou en 1994 celle de Yasser Arafat avec Shi- mon Peres. C’est à Davos également que Bill Clinton a lancé en 2008 le « Creative capitalism » qui certes a pour vocation de faire des bénéfices, mais qui a aussi pour souci de réduire les injustices dans le monde et de répondre aux besoins des plus démunis. La 46ème session du Forum économique mondial s’est dérou- lée du 20 au 23 Janvier 2016 à Davos en présence de 40 Chefs d’Etat et de gouvernement et de 2500 participants, dont des chefs d’entreprises, des leaders politiques, des universitaires, des responsables des ONG et des médias. Les personnalités présentes les plus en vue étaient Joe Biden Vice-Président des Etats-Unis, Manuel Valls Premier Ministre de France, David Cameron Premier Ministre britannique, et Christine Lagarde Directrice du FMI. Le thème principal de cette 46ème session a été « Comment maîtriser la quatrième révo- lution industrielle ». Le concept de quatrième révolution industriel- le exprime l’idée que le monde se trouve au stade d’une quatrième phase. En effet, le XVIIIème siècle a connu la première phase avec la machine à vapeur et la mécanisation. A la fin du XIXème siècle ce fut la seconde phase avec l’électricité, puis la troisième au XXème siècle avec l’automatisation. La quatrième révolution industrielle est fondée sur l’usine intelli- gente, caractérisée par une interaction des machines et des systèmes au sein des sites de production, mais aussi entre eux et l’extérieur (clients, fournisseurs, autres partenaires). Le concept a été mis en évidence pour la première fois au Salon technologique de Hanovre. Ce sont évi- demment les pays développés qui se sont emparés de ce nouveau concept. Aux Etats-Unis le projet de « Coalition pour le leadership dans la fabrication in- telligente » travaille sur ce concept. Général Electric travaille sur le projet intitulé « l’internet industriel » qui cherche à associer la multiplicité de machines, de dispositifs et de réseaux, aux évolutions des systèmes d’information et de communication apportées par la révolution de l’internet. Développement de l’usine intelligente En France « l’Alliance industrielle du Futur » créée en Juillet 2015 travaille aussi sur la quatrième révolution industrielle, en associant les organisations professionnelles de l’industrie et du numérique, aux Etablissements académiques (Arts et Métiers, Paris Tech, Institut Mines- Télécoms). Des sociétés comme Dassault, EADS, Astrium sont déjà très impliquées dans le développement de l’usine intelligente. Plus précisément, le concept consiste à la numérisation de l’usine à travers le recours à l’internet des objets et aux systèmes cyber-physiques, c'est-à-dire aux ré- seaux virtuels servant à contrôler des objets physi- ques. Grâce à la flexibilité de l’usine, il est possible de proposer une production à la fois grande échelle et personnalisée. Le concept permet également d’échan- ger les informations plus rapidement avec les acteurs logistiques extérieurs au lieu de production. Il est possible également de produire une réplique virtuelle de tout ou partie de la chaîne de production, afin de générer des simulations de postes ou de tests. Avant tout investissement matériel, il est possible de repré- senter virtuellement un site de production ou logisti- que. Le concept permet enfin d’économiser l’énergie et les matières premières. Notre pays le Maroc doit d’ores et déjà s’intéresser à cette quatrième révolution industrielle pour ne pas prendre du retard. Certes, il ne s’agit pas de rendre tout de suite nos usines intelligentes, mais nos Cen- tres de recherche doivent s’impliquer dans ce nou- veau concept. De même le Ministère de l’Industrie et la CGEM doivent créer des Centres de réflexion et d’action, pour sensibiliser les industriels à ce nouveau concept, et les aider à acquérir les équipe- ments nécessaires et à mettre en œuvre l’organisa- tion appropriée. Cela sans oublier l’intégration de ce concept dans les Ecoles d’ingénierie marocaines et la formation continue dans les entreprises. Par Jawad KERDOUDI (*) (*) Président de l’IMRI (Institut Marocain des Relations Internationales) Notre pays, le Maroc, doit d’ores et déjà s’intéresser à cette quatrième révolution industrielle pour ne pas prendre du retard. Certes, il ne s’agit pas de rendre tout de suite nos usines intelligentes, mais nos Centres de recherche doivent s’impliquer dans ce nouveau concept. p oliti q ue
  • 6. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 6 P O L I T I Q U E Tentative d'extorsion de fonds du Maroc Commémoration-Soulèvement de janvier 1944 Uneépopéehistoriquedebravoureetdefidélité PAM/PJD:IlyasElOmariauxcommandes,lapolémiquerebondit LaCourd'AppeldeParisrejettelarequêtedesavocats desdeuxjournalistes L e peuple marocain, et à sa tête la Famille de la ré- sistance, de l'Armée de libération et du mouvement national, célèbre le 72ème anniversaire du soulève- ment populaire du 29, 30 et 31 janvier 1944, qui constitue une épopée historique illustrant la bravoure, la noblesse et la fidé- lité dans la lutte nationale pour la liberté et l'indépendance. Le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l'Armée de libération a indiqué, dans un communiqué pu- blié à cette occasion, que ce soulèvement est venu confirmer la détermination du Maroc à aller jusqu'au bout dans sa lutte pour s'affranchir du joug du colonialisme. Ce mouvement, ajoute le Haut-commissariat, constituait une réponse des plus claires aux agressions et aux actes d'oppression dont ont fait l'objet les membres du mouvement national à la suite de la présentation du Manifeste de l'indépendance qui a donné corps aux aspirations du Trône et du peuple à la liberté. Le 29 janvier 1944, les habitants de Rabat ont organisé de grandes marches populaires pour dénoncer l'arrestation des leaders du mouvement national par les autorités du protec- torat. Ces manifestations ont été portées à la connaissance de feu SM Hassan II, alors Prince héritier, qui se trouvait au collège royal et qui n'a pas hésité à escalader le mur de l'en- ceinte du collège pour aller rejoindre les manifestants. Plus tard, le regretté Souverain, exprimant ses impressions sur cet événement, avait souligné que ce jour, au cours duquel les manifestants ont envahi les rues de Rabat pour réclamer l'in- dépendance, a marqué à jamais sa mémoire, rappelant qu'il était accompagné ce jour-là par trois de ses camarades du collège royal et qu'ils criaient tous d'une seule voix : « Nous obtiendrons l'indépendance ». Feu SM Mohammed V, réagissant à la répression menée par les autorités du protectorat et qui a suivi la présentation du Manifeste de l'Indépendance, a demandé, avec insistance, la libération de tous les détenus. Mais les autorités du pro- tectorat, invoquant la mort d'un Européen, ont choisi la fuite en avant en déployant leurs forces pour encercler la ville de Rabat et tirer sur les manifestants, dont un certain nombre ont été tués, alors que d'autres ont été arrêtés et condamnés à des peines d'emprisonnement. La ville de Salé a grandement contribué à ce soulève- ment populaire contre l'oppression coloniale, en soutien au Manifeste de l'indépendance et pour la défense des sacrali- tés religieuses et des piliers de la nation. Ainsi, les valeureux nationalistes de cette ville ont battu le pavé défiant les for- ces d'occupation et leur attaque sauvage qui a coûté la vie à des martyrs qui n'ont pas hésité à se sacrifier pour défendre leur pays. Le cadre de cet événement historique s'est élargi à d'autres régions du Royaume et des manifestations ont gagné plusieurs villes du pays, notamment Fès, Meknès et Marra- kech. Les événements se sont succédé et la confrontation entre les autorités du protectorat et le Palais Royal, s'est intensifiée pour aboutir, le 20 août 1953, à l'exil forcé du Héros de la libération et Père de la nation, feu SM Mohammed V, dans une tentative désespérée d'étouffer l'esprit nationaliste. Cette initiative coloniale a donné un nouveau souffle à la lutte ar- mée et aux opérations de l'armée de libération qui se sont in- tensifiées, et aux manifestations qui ont continué de plus belle jusqu'à la réalisation de la volonté du Trône et du peuple et le retour du regretté Souverain de l'exil le 16 novembre 1955, accompagné de feu SM Hassan II et des autres membres de la Famille Royale, annonçant ainsi la fin de l'ère du protecto- rat et de l'oppression et avènement de l'ère de la liberté et de l'indépendance. En commémorant le 72ème anniversaire de ce soulève- ment populaire, dans une atmosphère de joie et de fierté, la famille du mouvement national, de la résistance et de l'armée de libération entend éclairer les générations montantes sur la profonde signification et la portée de ce grand événement et leur rappeler les multiples étapes de l'histoire de la lutte du peuple marocain pour l'indépendance, et ce dans le droit fil des Hautes orientations de SM le Roi Mohammed VI visant à raviver davantage l'esprit nationaliste et ancrer les valeurs de citoyenneté au Maroc. Son élection, dimanche, comme SG du PAM, est venue nourrir l'hostilité de ses détracteurs. Alors qu'Ilyas El Omari évoque d’emblée l’impossible rapprochement avec les islamistes, les amis d’Abdelilah Benkirane disent tout le mal qu’ils pensent de lui. Il a fallu qu’il soit élu à la tête du PAM pour faire mon- ter d’un cran la tension politique qui règne entre son parti et le PJD. Alors qu’Ilyas El Omari, fraîchement élu, a dé- claré impossible un rapprochement avec les islamistes, la direction du parti de la lampe a, quant à elle, refusé caté- goriquement de lui adresser des félicitations, au risque de consommer la rupture entre les deux formations. Cité par le journal arabophone, un membre de la direc- tion du PJD, qui refuse d'accorder une quelconque impor- tance à l’élection d’Ilyas El Omari, affirme qu’on ne peut adresser de félicitations protocolaires à une personne deve- nue symbole de la mainmise politique. «Les gens ont peur de le concurrencer et personne n’ose lui tenir tête», ajoute encore ce même dirigeant. Pour sa part, Ilyas El Omari, lors de sa première sortie médiatique en tant que Secrétaire général du PAM, diman- che après-midi, à Bouznika, a souligné qu’il aspirait à une victoire aux législatives de 2016, en insistant sur le fait que tout rapprochement avec le PJD était de l'ordre de l'im- possible. "Nous sommes venus faire face aux islamistes et défendre les musulmans", a-t-il par ailleurs ajouté. Par ailleurs, El Omari a dénoncé le caractère ambigu des interventions d’Abdelilah Benkirane et fait savoir que son parti pensait présenter une proposition de loi interdisant aux secrétaires généraux des partis de postuler au poste de Chef de gouvernement, ce dernier, une fois élu, devant normalement se hisser au-dessus de la mêlée politique. La chambre de l'instruction de la Cour d'Appel de Paris a rejeté, mardi, la requête des avocats des deux journalistes français Eric Laurent et Cathe- rine Graciet, poursuivis pour tentative d'extorsion de fonds du Maroc, d'annuler les enregistrements selon lesquels ils auraient réclamé une somme d'argent en contrepartie de la non publication d'un livre critique sur le Royaume. Dans une déclaration à la MAP à l'issue de cette audience, l'avo- cat de la partie marocaine Ralph Boussier, a indiqué que les enregistrements, dont le premier d'une qualité moyenne et les deux autres d'une excellente qualité, établissent de façon « incontestable » l'opération de chantage, qualifiant de « maîtres chanteurs » les deux journalistes français. Après cette décision de la Cour, « nous allons passer aux choses sérieuses », a-t-il souligné, notant qu'outre les enregistrements, les deux journalistes ont été arrêtés avec chacun 40.000 euros en poche et signé un document recon- naissant qu'ils sollicitaient deux millions d'euros pour arrê- ter de « nuire systématiquement au Maroc par leurs écrits et actions ». Interrogé sur un éventuel recours des avocats des deux journalistes, Me Boussier a estimé que "ca va être compliqué pour eux de trouver matière à soutenir un pour- voi en cassation", expliquant que les enregistrements sont des pièces à conviction et non des actes de procédures que chacune des parties peut les utiliser largement. Le journaliste français Eric Laurent avait contacté le ca- binet royal pour annoncer qu'il se préparait à publier, avec Catherine Graciet, un livre sur le Maroc, mais qu'il était prêt à y renoncer en échange de trois millions d'euros. Après une première réunion entre le journaliste et un avocat représentant la partie marocaine, le Royaume du Maroc a décidé de déposer une plainte auprès du procureur à Paris. Une nouvelle réunion avec le journaliste français a été organisée sous le contrôle de la police et du parquet au cours de laquelle les propos d'Eric Laurent ont été enregis- trés et des photos ont été prises. Au cours d'une troisième réunion tenue, sous le contrôle de la police, des sommes d'argent ont été remises aux deux journalistes, qui les ont acceptées et signé un document dans lequel ils s'engagent à ne plus rien écrire sur le Maroc.
  • 7. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 7 Forum de la coopération arabo-indienne-Comité d'Al Qods Le rôle éminent de SM le Roi Mohammed VI mis en exergue La première réunion ministérielle du Forum de la coopération arabo-indienne, tenue dimanche à Ma- nama, a salué le leadership de SM le Roi Moham- med VI à la tête du Comité Al-Qods, se félicitant du rôle émi- nemment important de l'Agence Bayt Mal Al Qods Acharif et de l'assistance qu'elle apporte au peuple palestinien. La réu- nion s'est réjouie également de la signature en juillet dernier par la majorité des forces politiques libyennes de l'Accord de Skhirat (Maroc) pour une solution politique de la crise en Libye, rendant un vibrant hommage aux efforts du Maroc en vue de faciliter la signature de cet accord. Dans « La Déclaration de Manama » qui a sanctionné les travaux de cette réunion, les deux parties ont insisté sur l'im- portance d'une solution globale et durable du conflit arabo- israélien sur la base des résolutions des Nations-Unies, des principes de la Conférence de Madrid pour la paix de 1991 et de l'initiative arabe pour la paix adoptée lors du sommet de Beyrouth en 2002. Cette réunion a connu la participation des ministres des affaires étrangères des pays arabes, dont le ministre des Af- faires étrangères et de la coopération, Salaheddine Mezouar, de la chef de la diplomatie indienne, Sushma Swaraj et du secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil Al-Arabi. La dé- claration met l'accent sur la nécessité de la concrétisation du principe d'une solution à deux Etats et la création d'un Etat palestinien indépendant et souverain, avec Al-Qods-est com- me capitale, vivant côte à côte avec l'Etat d'Israël dans la paix, sur la base des frontières de 1967, et dans des frontières sûres et reconnues. Elle plaide, de même, pour une solution juste et globale de la question des réfugiés palestiniens conformé- ment à la résolution 194 de l'Assemblée générale des Nations Unies et à l'initiative arabe pour la paix, de manière à garantir la sécurité, la stabilité et la paix pour l'ensemble des pays de la région. La déclaration appelle Israël à mettre fin à son occupation de l'ensemble des terres palestiniennes arabes depuis 1967 et au démantèlement des colonies à Al Qods-est, considérées il- légales et illégitimes au regard du Droit international, tout en plaidant pour la tenue d'une conférence internationale pour la paix au Moyen-Orient et en rejetant la construction du mur de séparation à l'intérieur des territoires palestiniens, conformé- ment à l'avis consultatif de la cour internationale de justice. Les deux parties pressent, à ce propos, Israël de libérer tous les prisonniers et détenus arabes et palestiniens, de faire cesser les agressions des colons israéliens à l'encontre des ci- vils palestiniens, d'œuvrer en vue d'assurer la protection in- ternationale au peuple palestinien, de mettre fin à toutes les mesures visant à attenter au statut juridique de la ville d'Al Qods-est occupée et à altérer son identité culturelle arabe, et d'arrêter les tentatives cherchant à modifier le statut histori- que de la Mosquée bénie d'Al-Aqsa, rappelant que ces tenta- tives constituent une violation flagrante du droit international, des résolutions pertinentes des Nations Unies et des quatre conventions de Genève. Au sujet de la situation en Syrie, les deux parties insistent sur la nécessité de préserver l'unité et la souveraineté du pays, ainsi que sa stabilité et la sécurité de ses territoires, soulignant l'importance de parvenir à une solution politique à la crise de manière à préserver la vie des Syriens et à aboutir à la formation d'un organe de gouvernance transitoire sur la base de la déclaration de Genève 2012, des deux déclarations de Vienne 2015 et de la résolution du Conseil de sécurité 2254. Par ailleurs, elles appellent au respect de l'unité nationale au Liban, de sa souveraineté, de son indépendance et de la sé- curité de ses territoires, plaidant pour l'application intégrale des résolutions du Conseil de sécurité à ce propos et appelant Israël à se retirer du reste des territoires libanais occupés et à mettre fin immédiatement aux violations de la souveraineté libanaise. La Déclaration de Manama met l'accent sur le respect de l'indépendance et de la souveraineté de l'Irak, la sécurité de ses territoires et la non-ingérence dans ses affaires internes, tout en condamnant vigoureusement les crimes commis par toutes les organisations terroristes, notamment Daesh contre le peuple irakien. Elle appelle, par la même occasion, la communauté inter- nationale, à apporter toutes les formes de soutien au gouver- nement irakien dans sa guerre contre le terrorisme et à l'appli- cation des résolutions onusiennes adoptées à cet effet. Complémentarité et pacification D'autre part, les deux parties insistent sur le respect de l'unité du Yémen, de la sécurité de ses territoires et du respect de sa souveraineté et de son indépendance, le rejet de toute ingérence dans ses affaires internes, le soutien au peuple yé- ménite pour la concrétisation de ses aspirations à la liberté, à la démocratie et à la justice sociale. Elles mettent l'accent sur les résolutions du Conseil de sécurité y afférentes, notamment la résolution 2201 et la résolution 2216 (2015) qui insiste sur le soutien des autorités légitimes au Yémen, représentées par le président Abderabbou Mansour Hadi et le rejet des mesures unilatérales prises par les Houthis et qui sont de nature à saper le processus de transition politique dans le pays. Les deux parties expriment leur soutien à l'ensemble des efforts pacifiques, hautement louables, dont ceux entrepris par l'Etat des Emirats Arabes Unis, en vue de parvenir à une solu- tion pacifique au différend des trois ïles de Petite et la Grande Tunb et d'Abou Moussa avec l'Iran à travers des négociations bilatérales et sur la base des règles du droit international. Elles insistent que les relations de coopération entre les pays arabes et l'Iran soient basées sur le principe de bon voisi- nage, de non-ingérence, du respect de leur indépendance et de la sécurité de leurs territoires, de la résolution des différends par les voies pacifiques et conformément aux principes de la Charte des Nations Unies et du Droit international, et l'absten- tion du recours à la force ou à la menace d'y recourir. Dans le même sillage, la déclaration de Manama dénonce les agressions contre l'ambassade du Royaume d'Arabie saou- dite à Téhéran et son consulat général à Mashhad en Iran, im- putant aux autorités iraniennes la responsabilité entière de la protection de ces bâtisses, tel que prévu dans les conventions internationales. Les deux parties se réjouissent de la Conférence du dialo- gue national au Soudan, exhortant les mouvements armés à cesser la guerre et à adhérer au processus de dialogue national conformément à l'initiative du président Omar Hassan El Ba- chir. Elles ont apporté leur soutien à l'unité et à la souverai- neté de la Somalie et à la sécurité de ses territoires, saluant les succès enregistrés dans l'opération politique et la réconcilia- tion nationale, ce qui est de nature à consolider la paix et la stabilité du pays. S'agissant des questions d'ordre international, les deux parties appellent à une réforme du conseil de sécurité des Nations Unies à travers l'élargissement de sa composition à de nouveaux membres permanents et non-permanents, sou- lignant que la composition actuelle du Conseil ne représente pas l'ensemble des peuples du monde et ne fait que pérenniser un ordre révolu. Elles se félicitent du rôle pionnier des pays arabes et de l'Inde dans le domaine de la préservation de la paix dans la mesure où ils constituent les plus grands contri- buteurs aux forces des missions des Nations Unies, plaidant pour l'élargissement de la participation des pays contributeurs en forces à l'élaboration des résolutions onusiennes dans le domaine de préservation de la paix. Les deux parties dénoncent le terrorisme dans toutes ses formes et ses aspects, rejetant toute tentative de l'associer à une quelconque religion, ethnie ou culture et soulignant la nécessité de la conjugaison des efforts régionaux et inter- nationaux pour y faire face, remédier à ses causes, et mettre en place des stratégies pour assécher ses sources de finance- ment, outre l'incrimination du paiement de rançons et la lutte contre le crime organisé transfrontalier. Elles réitèrent leur engagement en faveur de l'élimination des armes nucléaires et d'autres armes de destruction massive. Concernant la coopération bilatérale, les deux parties font part de leur satisfaction quant aux résultats accomplis dans le cadre du programme exécutif du forum au titre des années 2014 et 2015, mettant l'accent sur l'importance du développe- ment des relations de coopération durables dans des secteurs déterminés à moyen et à long termes. Elles insistent sur la poursuite des consultations politiques bilatérales en vue de coordonner leurs positions vis-à-vis des questions politiques, économiques, régionales et internationales. Les deux par- ties ont fait part de leur volonté de consolider la coopération dans les différents domaines économiques, commerciaux et d'investissement, plaidant en faveur du développement de la coopération entre les organisations non gouvernementales à travers l'intensification des échanges entre les deux parties sur les plans académique, scientifique, culturel, littéraire, artisti- que, médiatique et dans les différents domaines de formation et de développement des ressources humaines. A C T U A L I T E
  • 8. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 8 E cono m ie Le Maroc, 35ème meilleur pays au monde... Sur 60 pays Risque pays: le Maroc bon élève Investissement Ministère de la jeunesse et des sports Le Maroc se classe à la 35e place des meilleurs pays du monde, sur les 60 pays répertoires, entre le Pérou (34e) et le Costa Rica (36e), selon le "Best countries", dévoilé lors de l’inauguration du Forum économi- que mondial de Davos (Suisse) mercredi 21 janvier. Parmi ses points forts, le royaume glane la 12e place en matière de dy- namisme économique et la 17e en matière d’héritage cultural (diversité des attractions culturelles, accessibilité culturelle, richesse de l’histoire et de la gastronomie). Quant aux talons d’Achille du Maroc, le civisme, qui en- globe l’égalité des sexes, le respect de l’environnement et des droits humains et droits patrimoniaux, le royaume occupe le 54e rang. Pour ce qui est de l’influence sur la scène interna- tionale, mesurée entre autres à travers la puissance militaire et celles des alliances internationales, le Maroc recueille la 52e place. Sur le front de l’entreprenariat, dont les critères ciblent notamment la corruption, la bureaucratie et la trans- parence des actions gouvernementales, le royame campe à la 46e place. Au sein de la région MENA (Middle East and North Afri- ca), Israël (25e) arrache la meilleure place, suivie de l’Arabie saoudite (29e), la Tunisie (37e), l’Egypte (39e), la Jordanie (51e) et l’Iran (58e). L’Allemagne figure à la première place, suivie du Canada et du Royaume-Uni, tandis que l’Algérie ar- rive dernière (60e). Chapeautée par BAV Consulting et l’Uni- versité de Pennsylvanie en collaboration avec USNews and World report, l’étude "Best countries" réunit 24 classements effectués auprès de 16.000 personnes issues de 36 pays diffé- rents et quatre continents. En dépit d'une conjoncture internationale très mo- rose, le Maroc conserve sa noteA4, la meilleure du continent africain. Parmi ses points forts, l'équili- bre de la balance commerciale, de plus grosses recettes bud- gétaires et des exportations au top. Les détails. En 2016, la conjoncture économique ne sera pas meilleure que l'année écoulée. Lorsqu'elle a dévoilé ses prévisions an- nuelles, le 26 janvier, à Paris, Coface a annoncé une croissance mondiale limitée à 2,7%. En cause, le ralentissement chinois et la chute vertigineuse du cours du pétrole, sans compter les risques politiques. Ainsi, sans surprise, l'assureur-crédit a revu à la baisse la note d'un certain nombre de pays, souligne L'Economiste dans son édition du 27 janvier. Au beau milieu de ce marasme, le Maroc tire plutôt bien son épingle du jeu. En effet, le royaume conserve sa note A4, la meilleure notation parmi les grandes économies africaines. Fragilisés par la baisse du cours du pétrole, l'Algérie et le Ni- géria, par exemple, sont notés respectivement B et C, tandis que la note de l'Afrique du Sud a été rétrogradée à B. Malgré cela, Coface crédite le Maroc d'une croissance li- mitée à 2,7% en 2016, contre 4,3% en 2015. Un pronostic qui s'aligne sur ceux des autres institutions nationales ou interna- tionales (HCP 2,6%, BAM 2,1%). Cette perspective résulte bien évidemment de l'incidence du facteur climatique sur la production agricole. L'économie marocaine se jouera donc, cette année, sur les secteurs non agricoles. Parmi eux: les télé- coms, les services de santé, l'automobile et le BTP (regain des commandes publiques liées à l'année électorale, lutte contre l'habitat insalubre...), qui vivent un “raffermissement”. Côté inflation, celle-ci connaîtra une hausse de 0,5 point pour se hisser à 2%. La tendance haussière des investissements de- vrait, en revanche, se renforcer. Du côté des finances publiques enfin, l'élargissement de l'assiette fiscale, opéré dans le cadre de la loi de finances 2016, devrait aider à consolider les recettes budgétaires. Le compte courant réduira, quant à lui, son déficit à -3,7%. La baisse de la facture énergétique et la reprise des échanges extérieurs favoriseront la diminution progressive du compte courant. Ainsi, l'équilibre de la balance commerciale devrait également s'améliorer, les exportations des secteurs automo- bile et aéronautique étant promis à une forte hausse. Sécurité, Stabilité, et Souplesse, tels sont les 3 « S » sur lesquels le Maroc s’appuie depuis une quinzaine d’années afin de porter le développement de son économie au niveau supérieur. Ce faisant, le Royaume a réussi à accroitre son at- tractivité en matière de réception des Investissements Directs Etrangers (IDE), dont le volume est en croissance continue lors de la dernière décennie. Pour l’année 2015, ce ne sont pas moins de 38 milliards de dirhams, soit près de 3,5 Milliards d’euros, qui ont été drainés vers le pays et validés par la com- mission d’investissements. S1 : Une sécurité physique et institutionnelle établie Le Maroc jouit d’une double sécurité physique et insti- tutionnelle qui lui confère un cadre idoine pour recevoir les investissements étrangers. Ceci permet de se projeter avec sé- rénité dans des temps longs, et donc d’envisager des projets de taille importante sans craindre certains aléas conjoncturels. Au niveau des cadres expatriés, ce niveau de sécurité consti- tue également un atout pour leur permettre de conduire leur activité professionnelle dans la sérénité, et donc de se dédier pleinement à la création de valeur pour leur entreprise. S2 : Une stabilité macroéconomique et politique conso- lidés Considéré par les institutions multilatérales comme le FMI ou la Banque Mondiale comme un « bon élève » en matière de gestion de son cadre macroéconomique, le Maroc a choisi d’entreprendre des réformes de fond afin de stabiliser ses équilibres budgétaires et renforcer sa résilience aux chocs ex- ternes. Gage de cette montée en puissance, le déficit commer- cial du Maroc, structurellement déficitaire, est à son plus bas niveau depuis dix ans en 2015, du fait de la double conjonc- tion de l’augmentation des exportations et de la baisse du prix des matières premières. S3 : Une souplesse portée par les plans sectoriels Depuis le milieu des années 2000, le Maroc mise sur des plans sectoriels structurants – dont le récent Plan D’accéléra- tion Industriel (PAI)- qui ont permis au pays de redéfinir sa vocation industrielle et de se positionner comme un maillon important sur la chaîne de valeur mondiale des secteurs auto- mobiles, aéronautiques, électroniques, ou de l’Offshoring. Regroupés en Métiers Mondiaux du Maroc (MMM), ces sec- teurs ont fortement contribué à la croissance marocaine au cours de la décennie écoulée, avec une moyenne qui frise les 5%. Au coeur de cette stratégie, l’adaptabilité et la souplesse afin d’offrir aux investissements le cadre le mieux adapté à travers notamment un pack intégré d’incitations fiscales et un accompagnement par l’Etat des projets. Les équipes de Driss Jettou finalisent un rapport «noir» sur le département de Lahcen Sekkouri. La gestion du foot- ball et de l’athlétisme a particulièrement attiré l’attention des auditeurs. Harcèlement sexuel, résultats décevants des équipes nationales, scandale de la «raclette» du Complexe Moulay Abdellah… Depuis quelque temps, le département de la Jeunesse et des sports traîne plusieurs casseroles. Mais l’heure des comptes semble sur le point de sonner. Les magistrats de la Cour des comptes peaufinent un rap- port «noir» sur la mauvaise gestion du département de La- hcen Sekkouri. Les équipes de Driss Jettou ont passé à la loupe les fi- nances du ministère et toutes ses composantes. Le football et l’athlétisme, filières qui connaissent nombre de dys- fonctionnements, ont particulièrement attiré l’attention des auditeurs. Les contrôles portent sur les salaires faramineux versés généreusement aux entraîneurs des équipes nationa- les, sans que le résultat soit au rendez-vous. L’athlétisme n’est pas en reste avec le phénomène des fonctionnaires «fantômes » qui plombent les comptes du ministère. Les hauts cadres et anciens athlètes, généreusement payés pour encadrer les jeunes, se rendent rarement au ministère pour s’acquitter de leurs obligations. Les délégations du ministère, dont la gestion laisse à dé- sirer, devront également répondre de leurs actes. Les ma- gistrats de la juridiction financière devront, par exemple, élucider les conditions douteuses qui ont entouré la rénova- tion du complexe Moulay Abdellah. La gestion chaotique de ce dossier a terni l’image du royaume avec le «sandale de la raclette» qui a fait le tour des chaînes internationales, lors de la Coupe du monde des clubs qui s’est tenue au Maroc en décembre 2014. Les 3 « S » sur lesquels s'appuie le Maroc pour booster son économie La Cour des comptes prépare un rapport accablant La société Saham Assurance a décidé de stopper l'ap- plication de la convention, signée le 20 Janvier avec le ministère de l'Economie et des finances, le ministère de l'Agriculture et la MAMDA, pour le lancement d'un nou- veau produit d'assurance agricole couvrant les risques climatiques, baptisé « Taamine Al Mahssol ». « Au re- gard de la polémique infondée engendrée par la signature de cette convention, Saham Assurance décide de stopper l'application de la convention, en attendant l'adhésion à ce produit de l'ensemble des autres compagnies intéres- sées, suite à l'appel lancé par le ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime », indique la société dans un com- muniqué publié dimanche. « Cette décision de Saham As- surance, opérateur national de référence, côté à la bourse de Casablanca, est motivée par sa volonté de contribuer de façon constructive, à la réussite de la libéralisation de ce secteur », ajoute le communiqué. Aprèslapolémique,Saham stoppelelancementdeson assuranceagricole
  • 9. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 9A F R I Q U E Coopération Maroc- République de Sao Tomé et Principe Pour la protection des investissements et la non double imposition Côte d’Ivoire, les 50 milliards de FCFA de Maroc Télécom Tchad, les 5 milliards de francs CFA pour le climat RDC-Viol, les chiffres de la honte Notre continent Rien n’y fait. Pierre Nkurunziza, le président de Burundi, persiste et signe : moi ou le chao. Et apparemment, rien ne l’arrêtera. L’Onu, à travers ses médiateurs, lui a tout proposé pour une sortie de crise. Obama lui aussi fait les gros yeux, l'Union européenne le critique. Pierre Nkurunziza reste sourd et muet, au fait de marbre. Sa doctrine : après moi le déluge. A chaque médiation, le président burundais rétorque par sa méthode dictatoriale : moi ou rien. Comme en témoigne la dernière médiation de la forte délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies, jeudi 21 janvier 2016 à Bujumbura, la capitale du pâys. Une délégation forte de 33 personnes, dont les Représentants des 15 pays membres de l’Organe décisionnel des Nations Unies. Une délégation qui s’est retournée bredouille car Pierre Nkurunziza a dit tout simplement niet : pas de prise de langue avec les opposants, pas de déploiement de forces d’interposition pour protéger la société civile. Pire : aux manifestations de Bujumbura, organisées par la société civile, comme aux pétitions qui circulent au sein de son parti, le chef de l’État contesté se contente d’opposer une « fin de non-recevoir ». Seul contre tous, Pierre Nkurunziza semble défier le monde entier. D’ailleurs, l’Union européenne, début mars, avait confirmé son opposition de principe à cette tentative de briguer un nouveau mandat. Cet entêtement à toute épreuve, pour certains, ressemble fort à de la provocation. Car comment peut-on continuer à gouverner dans la terreur ? À moins que cet évangélique « born again » ne croie tout simplement en sa bonne étoile. Celle qui lui a permis, pendant les années de rébellion, de coiffer au poteau des officiers aux états de service bien plus fournis que les siens pour prendre les rênes du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD) et de négocier en son nom l’accord d’Arusha, en 2000. Quereste-t-ildoncàfaire,danscesconditions, étant donner que le risque d’un génocide est patent ? La seule formule appropriée est et reste le langage de la force. L’Union africaine qui tient son assemblée annuelle, ce weekend, entendra-il de cette oreille ? L’espoir est permis car il y va de la crédibilité de cette institution continentale. Par Mamady Sidibé Pierre Nkurunziza, après moi le déluge D eux accords portant sur la Promotion et la Protection réciproques des investissements et sur la non double imposition entre le Ma- roc et la République de Sao Tomé et Principe ont été signés, lundi à Rabat, entre le ministre de l'Economie et des finances, Mohamed Boussaid et le ministre sao- toméen des Finances et de l'Administration Publique, M. Américo de Oliveira Ramos. L'accord de Promotion et de Protection réciproques des Investissements entre le Maroc et la République de Sao Tomé et Principe a pour objectif de promouvoir le flux d'investissements entre les deux pays. Il prévoit ainsi des garanties supplémentaires en termes de pro- tection des investissements effectués par les investis- seurs marocains et saotoméens dans les deux territoires respectifs. Quant à la Convention de non double imposition, elle vise à éliminer les obstacles financiers qui peuvent restreindre les mouvements de capitaux et les échan- ges commerciaux entre les deux pays. Elle permettra également de lutter contre l'évasion et la fraude fiscales internationales par le développement de la coopération entre les administrations fiscales en matière d'échange de renseignements et d'assistance au recouvrement des impôts et taxes. Lors de la cérémonie de signature marquée par la présence du ministre des Affaires étran- gères et des Communautés de la République de Sao Tomé et Principe, Manuel Salvador Dos Ramos et les ambassadeurs des deux pays, les deux responsables se sont félicités de la qualité des relations politique et d'amitié liant les deux pays et ont formé le souhait de voir ces accords insuffler un nouvel élan aux relations de coopération bilatérale notamment dans les domai- nes économique et commercial. Dans une déclaration à la presse, M. Américo de Oliveira Ramos a souligné que ces conventions qui assurent désormais une protection juridique aux in- vestissements dans les deux pays, constituent une op- portunité pour les hommes d'affaires marocains et sao- toméens. La République de Sao Tomé et Principe, un petit pays d'Afrique, pourra désormais bénéficier des investissements du Maroc, qui a cumulé une excellente expérience dans ce domaine, a-t-il ajouté, formant le vœu de voir ces conventions ouvrir la porte aux finan- cements marocains à Sao Tomé. Les accords signés sont un appel aux investisseurs et une opportunité pour les deux pays afin de bénéfi- cier de l'investissement privé, a fait savoir le ministre saotoméen. Pour sa part, M. Boussaid a indiqué, dans une déclaration similaire, que le Maroc et la Républi- que de Sao Tomé et Principe sont liés par des relations d'amitié et de coopération qui s'inscrivent dans le cadre des orientations royales visant à élargir la coopération Sud-Sud, ajoutant que cette coopération est fondée sur de nouveaux principes et valeurs à savoir la solidarité, le partenariat solide et le partage d'expériences et d'ex- pertises. Après avoir mis en avant les relations politiques distinguées entre les deux pays, il a souligné que la si- gnature de ces importantes conventions vise à renfor- cer l'attractivité des investissements et promouvoir les échanges commerciaux entre le Maroc et la Républi- que de Sao Tomé et Principe, notant qu'à la faveur de ces accords les relations commerciales et économiques entre les deux pays connaitront un saut qualitatif. Le groupe Maroc Télécom a décaissé 50 milliards de FCFA au profit de l'Etat de Côte d'Ivoire, représen- tant la première tranche dans l'acquisition d'une licence de téléphonie mobile, a révélé, lundi, le président du directoire dudit groupe au sortir d'une audience avec le président ivoirien, Alassane Ouattara, au palais de la présidence, à Abidjan. A cette occasion, M. Abdeslam Ahizoune a annoncé plusieurs autres investissements qui permettront à son groupe de « densifier » la 3G et la 4G et d'investir dans le très haut débit et la fibre optique. Moov-CI est le 3ème opérateur du secteur de la téléphonie mobile en Côte d'Ivoire, avec environ 3,6 millions d'abonnés, représentant 16,94 % de parts de marché, derrière Orange CI (38,93 %) et MTN CI (36,07 %), souligne-t-on. Il y a deux ans, le Tchad signait une convention de financement avec la Commission de l’Union Européenne pour entreprendre des actions d’adap- tation aux effets du changement climatique à l’échelle nationale. Un projet inscrit dans les ac- tions de l’Alliance Mondiale contre le Changement Climatique (AMCC) au Tchad est formulé pour ce faire et financé à hauteur de huit millions d’Euros, soit un peu plus de cinq milliards de francs CFA. Sa mise en œuvre est officiellement lancée par le Ministère de l’Environnement et de la Pêche, à l’occasion d’un atelier réalisé le 22 janvier 2016 à l’Hôtel La Résidence de N’Djaména. 3061 cas des viols ont été enregistrés en 2014 contre 2414 en 2015, soit un recul de 25 %, a annoncé lundi à Kinshasa Mme Jeanine Mabunda, représentant per- sonnel du chef de l’Etat en charge de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants, au cours d’une séance de restitution de la veille judiciaire sur les violences sexuelles. Selon ces statistiques, dans les juridictions civiles, 2765 cas ont été documentés en 2014 contre 2219 en 2015, soit 19,7% de baisse tandis que dans celles des militaires, 296 cas ont été enregis- trés en 2014 contre 195 cas en 2015, soit un recul de 34, 12%. Chiffres
  • 10. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 10 Khénifra-INDH Un développement social bien intégré L’INDH à Khénifra a accordé une importance capitale au secteur de l’éducation. Ce volet a bénéficié, durant la période 2005-2015, de la réalisation de 122 projets, dont notamment 46 maisons d’étudiantes et l’étudiants, 13 internats, 18 projets d’informatique, 38 réalisations au niveau du secteur primaire et de l’éducation informelle et 7 acquisition des moyens pour le transport scolaire. L e secteur de l’enseignement Depuis le lancement par Notre Auguste Souverain en 2005 de l’Ini- tiative Nationale pour le développement Humain (INDH), les communes urbaines et rurales ainsi que le tissu associatif au niveau de la province de Khénifra, ont béné- ficié, durant la période entre 2005 et 2015, de 869 projets et activités. Le tout pour une enveloppe budgétaire globale de l’ordre de 314.952.596,00 dh, avec la participation de l’INDH d’un montant total de 213.275.234,00 dh. Cette importante manne financière a été répartie entre 69 pro- jets au profit de 724.090 bénéficiaires avec un crédit total de 293.477.131,00 dh, et 179 activités au profit de 18.382 bénéficiaires dont l’enveloppe budgétaire est de l’ordre de 21.475.465,00 dh. Durant la même période, les différents projets concréti- sés ont touché la construction de routes pour le désencla- vement des douars et des petites agglomérations, le secteur de l’enseignement par la construction d’unités scolaires, la mise en valeur de l’agriculture exercée par les petits fel- lahs. Il ont également porté sur la construction de centres sociaux, l’ouverture de dispensaires et centres de santé ru- raux, la construction et l’équipement de terrains de proxi- mité pour la pratique des différentes disciplines sportives, l’adduction des douars en eau potable et l’électrification rurale, entre autres. Le volet de l’éducation nationale a bénéficié, quant à lui, durant la période 2005-2015, de la réalisation de 122 projets, dont notamment 46 maisons d’étudiantes et l’étu- diants, 13 internats, 18 projets d’informatique, 38 réa- lisations au niveau du secteur primaire et de l’éducation informelle et 7 acquisition des moyens pour le transport scolaire. Le coût global de ces 122 projets s’élève à 62.003.481,00 dh dont 39.004.490,00 dh financés par l’INDH, au pro- fit de 27.021 bénéficiaires. Au niveau du secteur de la santé, 35 projets ont vu le jour au cours de la même période, pour un coût total de 16.568.936,00 dh dont 8.591.541,00 dh par l’INDH, 107.153 personnes ont bé- néficiés de ces importants projets. Pour ce qui est de l’adduction d’eau potable, il est à noter que 48 projets ont été réalisés durant la période 2005 -2015 au profit de 38.806 personnes, dont l’enveloppe budgétaire s’élève à 12.034.476,00 dh avec une participation de l’INDH pour un montant de 8.726.375,00 dh. Ces projets concer- nant notamment au creusement de puits, l’extension et l’aménagement du réseau d’adduction d’eau potable, la réalisation de stations et de châteaux d’eau. Nous donnerons à nos lecteurs, lors d’une prochaine édition, les importantes réalisations qui ont touché les routes pour le désenclavement des localités lointaines, les secteurs de l’électrification rurale, le social, les AGR et les différentes formations tenues au profit des asso- ciations sociales et culturelles. Vision « Oujda 2020 » Une ville qui se met au vert L a ville d'Oujda devra disposer bientôt d'une ceinture verte qui permettra d'adoucir le cli- mat de la région, diminuer les effets indési- rables de la pollution et fournir des espaces de détente et de divertissement à la population, grâce à un nombre de projets qui s'inscrivent dans le cadre de la vision « Oujda 2020 ». Le projet de ceinture verte de la ville d'Oujda, considéré comme un défi écologique important pour la ville, vise à respecter tous les aspects notamment architectural et esthétique qui répondent aux exigen- ces du développement durable et à créer une attracti- vité digne de la cité orientale, selon un communiqué de la préfecture d'Oujda Angad. Parmi les projets qui seront réalisés au cours de la période 2016-2017, la construction d'un parc près du technopôle pour un coût estimé à 63,4 millions de di- rhams (MDH), la réhabilitation du parc de Sidi Maafa (environ 34 MDH) et un projet de plantation d'arbres sur 25 km pour un coût estimé à 24 MDH. Dans ce sens, Le Wali de la région de l'Oriental, gouverneur de la préfecture d'Oujda Angad, Mohamed Mhidia, a souligné l'importance d'effectuer une étude détaillée des terrains destinés à ces nouveaux espaces verts, avant de choisir le design et les plantes adéquates, en prenant en compte les spécificités de la ville notam- ment le déficit des ressources hydriques. Les principes de qualité et de l'esthétique doivent également être pris en considération dans le choix des équipements de ces espaces, l'objectif étant de garantir une ambiance de dé- tente et de confort aux visiteurs, a précisé le communi- qué. La priorité dans ces projets sera accordée à l'embel- lissement des entrées de la ville et d'une partie de la rocade (quelque 25 km), ainsi qu'au nouveau parc qui sera un espace de divertissement pour les familles et pour exercer des activités sportives. Le futur parc dispo- sera de plus de trois hectares de terrains couverts de ga- zon, environ 13.000 arbres de différentes espèces, trois fontaines et un système propre d'éclairage, répondant aux critères environnementaux, qui s'étend sur 8 km. « 'Oujda 2020 » prévoit également un parking construit sur près de 11.200 m2, des équipements d'irrigation (système d'arrosage par goutte à goutte), un canal de 4,9 km, destiné à drainer les eaux traitées depuis la station d'assainissement, une station de pompage d'eau, un ré- servoir de stockage et une unité de traitement des eaux, a expliqué la même source. Par Driss AZIM R E G I O N
  • 11. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 11T ouri s m e Fitur 2016 Le Maroc met en avant son offre touristique riche et variée Signature à Rabat de la nouvelle Charte nationale pour le tourisme durable L a 36ème édition du Salon international du tou- risme FITUR (Feria Internacional de Turismo), organisée du 20 au 24 janvier à Madrid, a été une nouvelle occasion pour le Maroc de mettre en avant son offre touristique riche et variée et de confirmer le positionnement du pays en tant que destination forte et privilégiée. En effet, le Maroc a été fortement repré- senté à l'édition 2016 du FITUR avec une importante délégation conduite par le ministre du Tourisme, Lahcen Haddad, et formée d'opérateurs et de professionnels ma- rocains du secteur touristique. Ouvert à l'ensemble des marchés émetteurs et récep- teurs des quatre coins du monde, le salon FITUR, qui constitue un point de rencontre mondial entre les profes- sionnels du tourisme, offre une occasion idéale pour les opérateurs touristiques marocains de faire du Networ- king ciblé, de renforcer leurs relations d'affaires et d'or- ganiser des réunions avec les fournisseurs potentiels. L'objet de la participation marocaine a été aussi d'im- prégner les visiteurs de ce salon de la culture du voyage marocain, ainsi que de confirmer le positionnement du Maroc en tant que destination forte qui offre un produit riche et diversifié et de nouer des accords avec les opé- rateurs touristiques espagnols et d'autres nationalités. Lors de sa participation au FITUR, M. Haddad a entre- pris des actions ciblées auprès des médias et des leaders d'opinion espagnols pour donner une plus grande visibi- lité et une meilleure projection à la destination Maroc. Le ministre a présenté ainsi les atouts et la diversité du produit touristique marocain, avec pour objectif de consolider l'image du Maroc en tant que destination sûre, compétitive et mature répondant aux exigences de touristes en quête de découverte, de qualité et de nou- veautés. Des rencontres avec les opérateurs espagnols ont été tenues par M. Haddad pour mieux positionner le Royaume sur le panorama touristique mondial, no- tamment à travers les produits MICE, Golf, Aventure, Luxe, et pour prospecter de nouvelles pistes de partena- riats pour le renforcement du positionnement du Maroc en Espagne. Deuxième marché émetteur pour le Maroc, l'Espagne revêt une grande importance pour le secteur du tourisme national, eu égard particulièrement à son climat modéré et à sa proximité géographique qui favorise le choix du Maroc par les visiteurs espagnols, dont 43 revisitent le Royaume suite à un précédent voyage, à la faveur no- tamment de la richesse du produit du Royaume et de la qualité des services touristiques offerts. Selon des étu- des, 64 pc des touristes espagnols, dont la plupart pro- viennent des régions de Madrid (18 %), de la catalogne (16,5 %), de l'Andalousie (15 %) et de Valence (10 pc), préfèrent les établissements d'hébergement touristique classés (EHTC). En termes d'achat, 50 % des touristes espagnols op- tent pour Internet pour organiser leurs voyages au Ma- roc, une tendance qui est marquée par une importante croissance des réservations de dernière minute, d'où la nécessité de promouvoir la destination Maroc sur l'espa- ce virtuel et les réseaux sociaux pour attirer notamment les touristes espagnols les plus jeunes. Pour rappel, le Maroc a maintenu le cap en termes de flux touristiques espagnols, avec 1,9 million de touristes espagnols à fin octobre 2015, l'objectif étant d'augmenter ces flux pour atteindre 2,3 millions à l'horizon de 2017, soit un taux de croissance de 7 %. L'édition de 2016 du FITUR a vu la participation de plus de 9.400 exposants de 165 pays. Plus de 125.000 visiteurs professionnels et 97.000 du grand public ont afflué à ce salon. Cette manifestation touristique de renommée internationale, qui a été couverte par 7.300 journalistes en provenance de 60 pays, a connu égale- ment l'organisation de plus de 600 conférences et événe- ments spécialisés. La nouvelle charte nationale pour le tourisme du- rable a été signée, lundi à Rabat, avec l'objectif de fédérer les efforts de l'ensemble des interve- nants du secteur pour le développement d'un tourisme res- ponsable et durable. La nouvelle charte, signée à l'occasion de la première édition de la +Journée Marocaine du Tou- risme Durable et Responsable+, est un cadre de référence pour un tourisme durable et responsable qui formalise clai- rement pour chaque partie prenante le type d'engagement qu'elle devra relever. Dans une déclaration à la MAP à l'occasion de la cé- rémonie de signature de ce document, le ministre du tou- risme Lahcen Haddad a souligné que cette charte illustre l'engagement du secteur du tourisme dans une dynamique de développement durable qui prend en considération les aspects économiques, sociaux et environnementaux, ac- tuels et futurs. La charte s'inscrit en droite ligne avec les engagements du Royaume en matière de développement durable dans les divers secteurs, conformément à la vision de SM le Roi Mohammed VI, avec l'objectif de hisser le Maroc parmi les 20 premières destinations au niveau mon- dial, d'en faire une destination de référence pour le touris- me durable au niveau du bassin méditerranéen, en plus de renforcer les préparatifs à la veille de la conférence sur les changements climatiques (COP 22), prévue en novembre prochain à Marrakech, a-t-il dit. La nouvelle charte permettra d'inscrire dans les faits cette orientation en intégrant le facteur durabilité à l'en- semble des projets touristiques en termes d'impact sur l'en- vironnement, aux stratégies de réforme et à la législation relative au secteur, ainsi qu'aux efforts de renforcement des compétences des professionnels du secteur, a-t-il expliqué. Concernant l'effort d'investissement, le ministre a évoqué un programme d'investissement de l'ordre de 2,8 milliards dh pour la promotion du tourisme en milieu rural sur 10 ans, en plus d'un montant équivalent pour la valorisation des circuits touristiques dans les villes. La nouvelle charte se décline en quatre principaux vo- lets. Le premier porte sur la protection de l'environnement et de la biodiversité, à travers la rationalisation de l'ex- ploitation des ressources naturelles, la protection de la di- versité biologique et des espèces menacées d'extinction au niveau de l'ensemble des produits touristiques, la réduction de l'impact des activités touristiques sur l'environnement, notamment au niveau des réserves naturelles, des zones côtières et des sites à intérêt écologique et naturel. Le deuxième volet concerne la préservation des traditions et du patrimoine à travers la promotion des activités culturel- les porteuses des spécificités distinctives de chaque région, la conservation et la valorisation du patrimoine matériel et immatériel, la promotion des différents aspects des arts marocains, l'encouragement des produits locaux, et la pré- servation des expressions artistiques et des traditions ora- les locales. D'autre part, le troisième volet de la charte concerne l'implication des opérateurs touristiques dans le dévelop- pement local et le respect des sociétés d'accueil, confor- mément aux engagements internationaux du Maroc en la matière. Le quatrième volet concerne un engagement aux prin- cipes d'intégrité et de responsabilité sociale en assurant la liberté des circuits touristiques sans aucune entrave ni discrimination, un libre accès aux activités touristiques y compris pour les personnes handicapées, l'approche genre dans la promotion du secteur touristique, en plus de la pro- tection des enfants contre toutes les formes d'exploitation. A l'occasion de cette cérémonie, plusieurs conventions ont été signées entre le ministère du tourisme et plusieurs autres départements, ainsi que divers organismes représentant les opérateurs du secteur touristique. Les conventions portent sur « la découverte de nouveaux métiers du tourisme », « la promotion de l'autonomisation socio-économique des femmes" et "la promotion des droits des personnes à mo- bilité réduite ».
  • 12. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 12 E V E N E M E N T Marrakech-Congrès sur « Les droits des min SMleRoi:LeMaroc,unpaysprécurseu L’appeldesministresetdesresponsables chargésdesaffairesreligieuses Marrakech a abrité, du 14-16 Rabi’ al-Thânî 1437, 25-27 janvier 2016, le Congrès sur « Les Droits des Minorités Religieuses dans les Pays musulmans : 
Le Cadre Légal et l’Appel à l’action». Une conférence placée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, Amir al-Mouminine, et organisée par le Ministère des Habous et des Affaires islamiques et le Forum pour la Promotion de la paix dans les sociétés musulmanes. De nombreuses personnalités ont part à cette rencontre dont des Ministres, Ouléma, chercheur(e)s et représentant(e)s des religions concernées par la question relative au statut des minorités en terre d’islam ainsi que des organisations internationales. Ce congrès a lieu au Maroc, terre de modération et du juste milieu et pays soucieux de l’avenir de l’humanité, des droits humains ainsi que la diversité culturelle et religieuse. S M le Roi s’est adressé aux participants de cette conférence. Dans ce message, SM le Roi Mo- hammed VI, Amir Al Mouminine a souligné que « le Maroc, qui a connu au cours de son histoire un mo- dèle civilisationnel singulier de coexistence et d'interac- tion entre les musulmans et les adeptes d'autres religions, a toujours été un pays précurseur en matière de dialogue inter-religieux ». Parmi les pans lumineux de l'histoire de cette concorde s'affirme la civilisation maroco-andalouse issue de cette convergence inter-religieuse, a expliqué SM le Roi dans un message adressé aux participants au congrès sur « Les droits des minorités religieuses en terre d'Islam: Le cadre juridique et l'appel à l'action », ouvert lundi matin à Mar- rakech, ajoutant que les échanges entre les adeptes des différentes religions se sont d'autant plus intensifiés qu'un grand nombre de musulmans d'Andalousie se sont dépla- cés au Maroc dans des conditions difficiles, accompagnés de juifs venus rejoindre leurs coreligionnaires installés dans le pays bien avant l'avènement de l'islam. Le Souverain a fait remarquer dans ce cadre que les mu- sulmans marocains n'ont jamais traité les juifs comme une minorité, lesquels étaient présents dans toutes les activités et dans tous les domaines, précisant que le Maroc perpétue actuellement la même tradition en permettant aux chré- tiens, toutes communautés et églises confondues, résidant légalement au Maroc, d'accomplir leurs devoirs religieux. « En Notre qualité d'Amir Al-Mouminine et de protec- teur de la religion et de la communauté des adeptes, Nous nous chargeons de préserver les droits des musulmans et des non-musulmans sans distinction entre eux », a sou- ligné SM le Roi, mettant l'accent sur Son attachement « à ce que les Marocains de confession juive jouissent des mêmes droits que la Constitution attribue aux musulmans », à travers leur adhésion aux partis, leur participation aux élections et leur contribution méritoire à l'activité éco- nomique. « Rien ne nous paraît justifier, au Royaume du Maroc, que des minorités religieuses soient privées de l'un quelconque de leurs droits », a poursuivi le Souverain as- surant que « Nous n'acceptons pas que ce déni de droit soit commis au nom de l'islam, ou à l'encontre d'un musulman, quel qu'il soit ». Le Souverain a fait remarquer que « Notre gestion ac- tuelle des affaires religieuses au Maroc vise, entre autres objectifs clés, à s'opposer à toute désinvolture dans l'in- terprétation des textes religieux, notamment en ce qui concerne le Jihad au sujet duquel nos oulémas ont publié une déclaration énergique il y a quelques semaines ». Le message royal attire l'attention sur le fait que le monde où nous vivons aujourd'hui a besoin des valeurs de la reli- gion, qui recèlent les vertus dont nous devons nous armer pour être dans les bonnes grâces de Notre Créateur, Dieu Tout-Puissant, et qui renforcent en nous la propension à la tolérance, à l'amour et à la coopération marquée du sceau de la charité et de la piété humaines. « Nous avons besoin de ces valeurs communes non seu- lement pour nous inspirer de l'idéal de tolérance dont elles sont porteuses, mais aussi pour y puiser les ressources né- cessaires à une construction renouvelée de l'humain, et la capacité de mobilisation pour jouir d'une vie exempte de guerres, de convoitises et d'inclinations à l'extrémisme et à la rancœur, où l'humanité verrait s'estomper ses souffran- ces et ses crises en prélude à l'élimination des risques d'un clash des religions », note SM le Roi. D es ministres et des responsables chargés des af- faires religieuses de plusieurs pays musulmans participant à la Rencontre sur « Les Droits des Minorités Religieuses dans les Pays musulmans: Le Cadre Légal et l'Appel à l'action » ont salué, lundi à Marrakech, le modèle marocain du vivre ensemble et de cohabitation en- tre les religions et son rôle dans la diffusion des valeurs de tolérance et de lutte contre toutes les formes d'intégrisme. Lors de la cérémonie d'ouverture de cette rencontre, or- ganisée sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, Amir Al-Mouminine, les intervenants ont relevé que ce rôle distingué du Maroc au niveau international tire ses fondements des principes et préceptes de la religion islami- que, de la sunna, ainsi que les orientations de SM le Roi. S'exprimant à cette occasion, le ministre égyptien des wa- qfs, Mokhtar Jomaâ, a mis en relief la place éminente du Royaume du Maroc à travers le monde dans la diffusion des valeurs de tolérance et de lutte contre toutes les for-
  • 13. N°468 Du 29 au 04 février 2016 LA VOIX DU CENTRE 13 norités religieuses en terre d'Islam » urenmatièrededialogueinterreligieuxmes d'intégrisme, son respect des droits des minorités, et sa défense du pluralisme et du dialogue entre les cultures et religions. Dans ce contexte, il a noté que l'Egypte a transcendé le concept des minorités et en son sein cohabitent différentes religions monothéistes, appelant les organisations interna- tionales, dont l'Organisation des Nations-Unies (ONU), et les gouvernements locaux à adopter le concept de la ci- toyenneté complémentaire et à consacrer le principe de co- habitation pacifique entre les religions et les civilisations, à œuvrer à promulguer une loi internationale criminalisant la fustige des religions et à diffuser les valeurs de tolérance à la place de la discorde et de l'exclusion. Le ministre pakis- tanais des affaires religieuses, Serdar Mohammad Youssef, a, pour sa part, exprimé sa grande gratitude pour le Maroc, qui a pris l'initiative d'organiser cette rencontre marquée par la participation d'oulémas et responsables chargés des affaires religieuses. M. Serdar a souligné que la religion islamique, qui admet la diversité des religions, appelle à adopter "une politique tolérante" et à respecter les autres religions, appelant les pays non musulmans à préserver les droits des minorités musulmanes vivant sur leur sol. Dans ce cadre, il a relevé que le Pakistan défend les minorités qui exercent leurs droits légitimes et contribuent à l'édification de la nation conformément à la constitution du pays. Le ministre sénégalais chargé des affaires reli- gieuses, Baba Cissé, a, de son côté, souligné que le Maroc demeure un modèle exemplaire dans le domaine de la pro- motion des valeurs de tolérance et du dialogue entre les religions et les civilisations, relevant que tous les respon- sables chargés des affaires religieuses s'inspirent des Hau- tes instructions Royales visant à rejeter toutes les formes d'intégrisme et de violence. M. Cissé a appelé, à cet égard, les responsables politi- ques et ceux chargés des affaires religieuses dans tous les pays du monde à lutter contre toutes les formes de radica- lisation, d'œuvrer à la diffusion des valeurs de tolérance et du dialogue entre les religions et de respecter les droits des minorités. Dans le même sens, le président de l'Instance générale des affaires religieuses et des wakfs aux Emirats arabes unis, Mohamed Matar Salem Al Kaâbi, a souligné que les civilisations musulmanes ont toujours représenté des modèles du vivre ensemble constructif entre les mu- sulmans et les non musulmans conformément aux précep- tes du Saint-Coran et de la Sunna. La religion musulmane garantit aux non musulmans la liberté du culte et l'égalité et leur préserve leurs biens dans les pays musulmans, a-t-il ajouté. M. Mohamed Matar Sa- lem Al Kaâbi a mis en relief le rôle pionnier joué par le Royaume du Maroc dans la diffusion de ces nobles valeurs à l'intérieur et à l'extérieur, notant que les Emirats arabes unis instaurent dans sa constitution les libertés de culte, de lutte d'exclusion et de la haine. Organisé par le ministère des Habous et des Affaires islamiques et le Forum pour la Promotion de la paix dans les sociétés musulmanes du 25 au 27 janvier, ce congrès connaît la participation de nombreuses personnalités dont des ministres, Oulémas, chercheur(e)s et représentant(e)s des religions concernées par la question relative au statut des minorités en terre d'Is- lam ainsi que des organisations internationales. Au menu de cette rencontre des ateliers et trois pléniè- res axées notamment sur « le cadrage et la fondamentalisa- tion de la question des minorités religieuses dans les pays musulmans", "la citoyenneté et l'Autre dans la vision isla- mique » et « le vivre ensemble dans l'expérience historique de l'Islam ». Les participants débattront de thématiques se rapportant aux « bases de la citoyenneté contractuelle à partir du document de la Médine », aux « travaux d'orien- talistes sur le document de Médine », aux « perspectives de la citoyenneté dans la pensée islamique contemporaine », à « l'Autre dans la vision islamique », à « l'expérience ottomane et le système millets (communauté confession- nelle) », et à « l'expérience marocaine du vivre ensemble des religions ». Les travaux de cette rencontre seront sanctionnés par l'adoption de la Déclaration de Marrakech et la publication par l'organisation « Religions pour la paix » d'un document de soutien à la Déclaration de Marrakech et la lutte contre l'islamophobie. Le ministre des Habous et des affaires islamiques Ah- med Taoufiq, a affirmé lundi à Marrakech que les reli- gions ont vocation de promouvoir les valeurs universel- les de l'équité et de la modération et non pas les luttes intercommunautaires. Dans son intervention devant les participants à la rencontre internationale sur « les droits des minorités religieuses dans les pays musulmans: le ca- dre légal et l'appel à l'action », le ministre a souligné que la religion est le seul recours pour trouver des réponses aux questions existentielles, estimant que les religions doivent cohabiter en harmonie pour convaincre. Il a, par ailleurs, indiqué que les oulémas et les politiques dans les pays musulmans œuvrent dans un même élan pour défendre les droits des minorités, relevant aussi le rôle des médias dans cette œuvre collective comme cela a été souligné dans le message Royal adressé aux participants à cette rencontre, message dans lequel le Souverain af- firme que « Rien ne nous paraît justifier au Royaume du Maroc que les minorités religieuses soient privées de l'un de leurs droits ». Tout en faisant savoir que seuls les oulémas ont le droit d'interpréter les textes et de corriger les concepts, M. Taoufiq a noté que le statut des minorités musulma- nes à l'étranger diffère d'un pays à l'autre, oscillant entre négation de leurs droits, neutralité et pleine reconnais- sance. Pour sa part, le président du forum pour la promo- tion de la paix dans les sociétés musulmanes, Abdellah Ben Biya, a estimé que la cause des minorités dans les pays musulmans devrait inciter les oulémas à abandon- ner leur tour d'ivoire pour bien comprendre les réalités et être à même d'apporter les bonnes réponses et la bonne parole. Tout en estimant que la question des minorités non musulmanes dans les pays musulmans se pose avec urgence en raison de son importance dans la consolida- tion de la cohésion sociale, il s'est dit alarmé par la re- crudescence des actes de violence et de xénophobie dans le monde, allusion aux organisations terroristes qui tuent d'innocentes gens et osent même mettre à feu et à sang des lieux de culte. Organisée pendant trois jours par le ministère des Habous et des affaires islamiques, cette rencontre met en présence de nombreuses personnalités dont des mi- nistres des affaires islamiques, des oulémas, des cher- cheurs, des représentants des religions monothéistes ainsi que des organisations internationales. Au program- me, des ateliers ainsi que trois séances plénières axées notamment sur « la question des minorités dans les pays musulmans", "La citoyenneté et l'autre dans la vision is- lamique » ou encore « la cohabitation à travers l'histoire de l'Islam ». Les travaux de ce conclave de la tolérance seront couronnés par la proclamation de la déclaration de Marrakech et la publication d'un document soutenant cette proclamation et la lutte contre l'islamophobie. Promouvoirl'équitéetlamodération