L'édition 2015 de l'étude de l'Apec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Bourgogne.
Les effectifs cadres du privé en Bourgogne apparaissent
fortement polarisés sur 3 des 16 zones d’emploi qui la
composent. La zone d’emploi de Dijon réunit 40 % de
l’emploi cadre régional et celles de Chalon-sur-Saône et
d’Auxerre plus de 20 % à elles deux.
Implantées de part et d’autre du territoire, les activités liées à la métallurgie de pointe, à la mécanique ou aux
équipements électriques figurent parmi les principaux domaines de spécificité de l’économie bourguignonne.
Leur importance, associée à celle des transports, pourrait
se voir renforcée avec la réforme territoriale et le regroupement de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
Le redécoupage territorial placera la future région Bourgogne / Franche-Comté au 11e rang des 13 nouveaux
espaces régionaux en termes de population et d’emplois
salariés, et au 12e rang pour les emplois cadres. La future région rassemblera au global 3 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Bourgogne
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN BOURGOGNE–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-23
JANVIER 2015 Les effectifs cadres du privé en Bourgogne apparaissent
fortement polarisés sur 3 des 16 zones d’emploi qui la
composent. La zone d’emploi de Dijon réunit 40 % de
l’emploi cadre régional et celles de Chalon-sur-Saône et
d’Auxerre plus de 20 % à elles deux.
Implantées de part et d’autre du territoire, les activités
liées à la métallurgie de pointe, à la mécanique ou aux
équipements électriques figurent parmi les principaux
domaines de spécificité de l’économie bourguignonne.
Leur importance, associée à celle des transports, pour-
rait se voir renforcée avec la réforme territoriale et le
regroupement de la Bourgogne et de la Franche-Comté.
Le redécoupage territorial placera la future région Bour-
gogne / Franche-Comté au 11e
rang des 13 nouveaux
espaces régionaux en termes de population et d’emplois
salariés, et au 12e
rang pour les emplois cadres. La
future région rassemblera au global 3 % des cadres du
privé de France métropolitaine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE2
–
DES DIFFÉRENCES SIGNIFICATIVES
ENTRE ZONES D’EMPLOI SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
La zone d’emploi de Dijon est la plus peuplée de la
région. Elle compte 425 000 habitants, soit 26 % de
la population régionale et le double de la population
auxerroise (210 000 habitants, 13 % de la popula-
tion régionale). La zone d’emploi de Chalon-sur-Saône
est la troisième plus importante de Bourgogne, en
nombre d’habitants (195 000, 12 %). Les zones
d’emploi de Chatillon et d’Avallon sont en revanche
les moins peuplées de la région. Elles comptent cha-
cune moins de 25 000 habitants.
En termes de dynamisme démographique, les zones
d’emploi de Sens, de Mâcon et de Louhans sont celles
qui ont gagné le plus d’habitants en proportion entre
2006 et 2011 (entre 3 et 5 % d’habitants en plus).
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La Bourgogne comporte 16 zones d’emploi, dont
l’une s’étend sur la région Rhône-Alpes (Mâcon) et
une autre sur le Centre (Cosne-Clamecy). Les zones
d’emploi sont définies par l’Insee comme des « es-
paces à l’intérieur desquels la plupart des actifs rési-
dent et travaillent et dans lesquels les établisse-
ments peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre
nécessaire pour occuper les emplois offerts ». Fon-
dées sur le critère des déplacements des actifs en
emploi entre leur commune de domicile et leur
commune de travail, elles sont définies de façon à
ce que parmi les actifs résidant dans la zone d’em-
ploi, le plus grand nombre d’entre eux travaillent
également dans la zone. Chaque zone d’emploi est
ainsi constituée d’un ensemble de communes en-
tières et contiguës aboutissant à un bassin d’emploi
où la plupart des actifs résident et travaillent1
. La
France compte 322 zones d’emploi, dont 304 en
métropole. La France compte 322 zones d’emploi,
dont 304 en métropole.
Celles du Morvan et de Châtillon sont celles qui en
ont perdu le plus (-3 % chacune). Au global, la crois-
sance démographique s’est avérée relativement mo-
dérée dans la région (+0,9 %), en comparaison de la
hausse de 3 % constatée au niveau national.
De plus, si la Bourgogne se caractérise actuellement
par une proportion d’habitants âgés de plus de 60
ans plus importante qu’à l’échelle hexagonale (28 %
contre 23 %), cette part est particulièrement élevée
dans certaines zones d’emploi. Elle se situe autour de
33 % à Chatillon, Autun, Louhans et Charolais, et
atteint même 40 % pour la zone du Morvan. De son
côté, la part de jeunes de moins de 30 ans est de
33 % en région Bourgogne. Seules les zones d’emploi
de Sens, Mâcon et Dijon affichent une proportion
supérieure (entre 35 % et 38 %). Dans cette dernière
zone, la part de jeunes de moins de 30 ans est d’ail-
leurs plus élevée qu’à l’échelle métropolitaine (37 %).
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
Avallon
Montbard
Cosne - Clamecy
Morvan
Nevers
Charolais Mâcon
Le Creusot -
Montceau
Autun
Chalon-sur-
Saône
Louhans
Beaune
Dijon
Sens
Auxerre
Châtillon
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi de Bourgogne
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
UNE FORTE CONCENTRATION DES
SALARIÉS DU PRIVÉ SUR LA ZONE
D’EMPLOI DE DIJON
–
Au 2e
trimestre 2014, on compte en Bourgogne
398 000 salariés dans le secteur privé (source Acoss).
Les emplois sont essentiellement concentrés sur la
zone d’emploi de Dijon (122 000 salariés, soit 31 %
des salariés régionaux). Les zones d’emploi de Cha-
lon-sur-Saône (48 000 salariés) et d’Auxerre (près de
47 000 salariés) rassemblent à elles deux 24 % des
salariés de la région. Ainsi, ces trois zones d’emploi
concentrent plus de la moitié des salariés du secteur
privé dans la région. De leur côté, les zones d’emploi
de Chatillon et du Morvan sont les moins impor-
tantes de la région en termes de nombre de salariés.
Elles en rassemblent chacune moins de 5 000 (soit
chacune à peine 1 % des salariés régionaux).
–
41 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
RECENSÉS EN BOURGOGNE DONT UN
QUART À DIJON
–
Parmi les établissements employeurs2
de Bourgogne,
25 % se situent sur la zone d’emploi de Dijon et une
proportion similaire sur les zones de Chalon-sur-
Saône (12 %) et Auxerre (13 %). Par ailleurs, 84 %
de ces établissements comptent moins de 10 salariés
(soit un point de plus qu’à l’échelle métropolitaine).
Les 165 établissements de plus de 200 salariés (hors
administration) recensés dans la région se répar-
tissent inégalement sur le territoire : Dijon en
concentre un tiers, Chalon-sur-Saône et Auxerre 12 %
chacune, Mâcon 9 %. Quant à Beaune, Chatillon et
Morvan, elles ne comptent quasiment aucun grand
établissement.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A RECULÉ EN BOURGOGNE
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014, la
Bourgogne a connu un recul de l’emploi salarié de
2,9 % (tableau 1), alors qu’il a progressé de 0,5 %
à l’échelle nationale. Quasiment toutes les zones
d’emploi de la région ont enregistré des destructions
d’emploi, celles-ci ayant été particulièrement mar-
quées dans les petites zones d’emploi du Morvan,
d’Autun et de Chatillon (entre 8 % et 10,4 % d’em-
plois en moins sur ces territoires). Parmi les plus im-
portantes zones d’emploi de la région, Dijon, Auxerre
et Nevers ont également souffert. Sur ces territoires,
entre 2 000 et 3 000 emplois ont été détruits entre
2009 et 2014. Dans ce contexte, Chalon-sur-Saône
et Montbard se démarquent par une stabilité relative
de l’emploi salarié, tandis que Beaune apparaît
comme la seule zone d’emploi de Bourgogne où
l’emploi salarié a évolué de manière positive avec une
progression de 400 emplois, soit une hausse de
2,8 %. L’extension d’un parc logistique sur la zone
d’aménagement concerté de Beaune en est l’un des
facteurs explicatifs.
Entre le 2e
trimestre 2013 et le 2e
trimestre 2014, le
taux de chômage dans la région a baissé de 0,5 point
pour atteindre 8,8 %, situant la Bourgogne parmi les
régions métropolitaines les moins touchées par le
chômage (moyenne de 9,7 % en France métropoli-
taine). Plus résistante à la crise que les autres zones
d’emploi de la région, Beaune se démarque aussi par
un taux de chômage bien inférieur à la moyenne ré-
gionale (7,1 %). Parmi les principales zones d’emploi
de la région, celles de Dijon et de Mâcon se dis-
tinguent également par des taux de chômage relati-
vement faibles (respectivement 8,2 % et 7,8 %).
Quant aux zones d’emploi de Sens et du Creusot-
Montceau, elles connaissent de leur côté les plus forts
taux de chômage de la région (respectivement
10,8 % et 11,6 %).
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Dijon 122 042 -1,8 % 8,2 %
Chalon-sur-Saône 48 160 0,2 % 9,0 %
Auxerre 46 636 -5,6 % 9,0 %
Mâcon (partie Bourgogne) 29 312 -2,5 % 7,8 %
Nevers 28 733 -7,1 % 9,3 %
Le Creusot-Montceau 23 442 -2,2 % 11,6 %
Sens 21 998 -2,3 % 10,8 %
Bourgogne 397 767 -2,9 % 8,8 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Dijon 20 400 39,8 % 24
Chalon-sur-Saône 5 600 11,0 % 86
Auxerre 5 300 10,3 % 89
Mâcon (partie Bourgogne) 3 600 7,0 % 100*
Nevers 3 400 6,6 % 118
Le Creusot-Montceau 2 700 5,2 % 141
Sens 2 500 4,9 % 145
Beaune 2 100 4,1 % 173
Charolais 1 500 3,0 % 205
Cosne-Clamecy
(partie Bourgogne)
1 000 1,9 % 220**
Montbard 800 1,7 % 262
Autun 600 1,3 % 277
Louhans 600 1,2 % 280
Avallon < 600 < 1% 292
Morvan < 600 < 1% 297
Chatillon < 600 < 1% 302
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
LA BOURGOGNE COMPTE 51 200 CADRES
DU PRIVÉ DONT 40 % SUR LA ZONE
D’EMPLOI DE DIJON
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 20 400 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Dijon, ce qui fait d’elle la plus importante de la
région pour l’emploi cadre. Celle-ci se situe au 24e
rang des 304 zones d’emploi de France métropoli-
taine pour le nombre de cadres, se plaçant juste de-
vant Roubaix-Tourcoing (19 500 cadres) mais derrière
Marne-La-Vallée (21 800 cadres). La 2e
zone d’emploi
cadre de Bourgogne est celle de Chalon-sur-Saône.
Elle rassemble 5 600 cadres du privé et se situe au
86e
rang des zones d’emploi métropolitaines, soit
quelques rangs devant Auxerre qui compte 5 300
cadres du privé. Au global, plus de 60 % de l’emploi
cadre régional est ainsi concentré sur 3 des 16 zones
d’emploi de la région (tableau 2). Mâcon, Nevers
et Le Creusot-Monceau sont les autres zones d’emploi
de la région à comptabiliser le plus de cadres du
privé. À l’opposé, Chatillon, Morvan et Avallon, au
profil très rural, réunissent moins de 600 cadres cha-
cune.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS POUR DIJON
–
Les actifs travaillant dans la région Bourgogne sont
globalement moins qualifiés qu’à l’échelle nationale :
29 % sont diplômés du supérieur contre 36 % en
France. Pour autant, cette proportion augmente de
manière significative dans la zone d’emploi comptant
le plus de cadres : Dijon (36 % de diplômés parmi
ses actifs). La zone d’emploi de Beaune est la deu-
xième en proportion à comptabiliser le plus de diplô-
més du supérieur parmi ses actifs (30 %). Par ailleurs,
les trois quarts des étudiants de la région sont
concentrés sur la seule zone d’emploi de Dijon
(33 000 étudiants).
–
DIJON, ZONE D’EMPLOI ATTIRANT LE PLUS
D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
De toutes les zones d’emploi de la Bourgogne, Dijon
est celle qui attire, proportionnellement au nombre
d’emplois, le plus d’actifs qualifiés4
. En revanche,
Chatillon, Morvan et Louhans sont, de leur côté, les
zones d’emploi les moins attractives sur ce plan.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
(*) : Le rang de Mâcon intègre le territoire de la zone d’emploi situé en Rhône-Alpes : 4 300 cadres au total
sur la zone.
(**) : Le rang de Cosne-Clamecy intègre la partie de la zone d’emploi située dans le Centre : 1 200 cadres au
total sur la zone.
Source : Apec, 2014.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
EN BOURGOGNE, LES TROIS QUARTS DES
SALARIÉS TRAVAILLENT DANS LE SECTEUR
TERTIAIRE
–
En Bourgogne, 40 % des salariés travaillent dans le
secteur tertiaire marchand, ce qui dénote une sous-
représentation de cette activité comparée à l’échelle
métropolitaine (tableau 3). Celle-ci reste cependant
le 1er
secteur d’activité de la région (comme dans
l’Hexagone), suivie par le tertiaire non-marchand (qui
réunit 35 % des effectifs salariés régionaux). La pré-
pondérance du tertiaire marchand se vérifie dans
quasiment toutes les zones d’emploi, à l’exception de
Montbard, Morvan et Cosne-Clamecy où la sphère
non-marchande prédomine. Les activités industrielles
rassemblent quant à elles 17 % des effectifs salariés
de la région. Elles sont surreprésentées à Montbard
et Le Creusot-Montceau, dans lesquelles près de trois
salariés sur dix travaillent dans ce domaine d’activité
(respectivement 29 % et 28 %). Ces deux zones
d’emploi sont donc les plus industrialisées de la ré-
gion, à l’inverse de la zone d’emploi plus rurale du
Morvan qui ne compte que 8 % de salariés travaillant
dans l’industrie. Quant à la part des salariés exerçant
dans le secteur de la construction, elle apparait rela-
tivement homogène d’une zone d’emploi à l’autre,
oscillant de 5 % à Beaune et Nevers, à 9 % pour la
zone d’emploi du Morvan. Enfin, si la Bourgogne dis-
pose d’un riche patrimoine agricole et viticole, seuls
2 % des salariés régionaux exercent dans ce domaine
d’activité. À Chatillon et à Beaune, ce sont toutefois
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Bourgogne 2 % 17 % 6 % 40 % 35 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Beaune (9 %).
Chatillon (7 %)
Montbard (29 %).
Le Creusot-
Montceau (28 %)
Morvan (9 %).
Louhans (8%)
Beaune (48%).
Avallon (46 %)
Morvan (43 %).
Dijon, Nevers,
Cosne-Clamecy
(38 %)
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Bourgogne par secteur d’activité
entre 7 % et 9 % des effectifs salariés locaux qui sont
dédiés à cette activité. Forte de sa dominante indus-
trielle, Le Creusot-Montceau n’en rassemble même
pas 1 %.
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Les différents territoires régionaux présentent cha-
cun, au regard de la structure sectorielle régionale,
des spécificités fortes (tableau 4).
Ainsi, la recherche-développement scientifique et
l’industrie pharmaceutique ressortent comme étant
les deux principales spécificités sectorielles de Dijon
(avec des indices de spécificité7
respectifs de 3,1 et
2,5). Sur ce dernier domaine, Dijon peut compter sur
la présence d’entreprises de renom, tel que les Labo-
ratoires Urgo (dont le siège social et une unité de
production se situent sur la zone d’emploi) ou Merck
Medication Familiale (qui est dédié à la commercia-
lisation des produits d’automédication innovants).
De son côté, Chalon-sur-Saône affiche une orienta-
tion sectorielle forte dans le domaine de la fabrica-
tion de produits minéraux non métalliques (indice de
2,6). La fabrication du verre dans laquelle s’illustre
Saint-Gobain via son pôle de conditionnement Veral-
lia) explique cette dominante. On peut citer égale-
ment la présence d’Areva NP, spécialisé dans la
chaudronnerie nucléaire, qui explique la forte spéci-
ficité de la zone sur la fabrication de produits métal-
liques (indice de 2,4).
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE6
Autre exemple, la zone d’emploi du Creusot-Mont-
ceau se démarque dans le champ de la fabrication
de matériels de transport autres qu’automobiles (in-
dice de 10,6). La présence d’Alstom Transport et de
ses activités dédiées au ferroviaire illustre cette forte
spécialisation.
Bien que plus modestes, d’autres zones d’emploi de
la région n’en restent pas moins marquées elles aussi
par de fortes spécificités sectorielles. C’est le cas par
exemple d’Autun qui, avec la présence de Dim, s’il-
lustre dans l’industrie de l’habillement (indice de
20,5).
À l’échelle plus globale de la Bourgogne, on remar-
quera une surreprésentation par rapport aux réparti-
tions nationales des salariés de deux domaines
d’activités spécifiques que sont la métallurgie et la
fabrication d’équipements électriques.
La première de ces activités est particulièrement asso-
ciée à la zone d’emploi de Montbard (indice de 12,9).
Celle-ci est en effet considérée comme le cœur même
de la Métal’Valley, territoire qui regroupe 8 entre-
prises locales dédiées à la métallurgie dont Cablofil
(groupe Legrand), Metal Deploye ou le groupe Vallou-
rec. Dans une moindre mesure, les zones d’emploi de
Charolais et de Nevers sont aussi associées au do-
maine de la métallurgie (indices respectifs de 3,9 et
de 1,9). La métallurgie, tout comme la mécanique ou
la sidérurgie, alimente en Bourgogne la filière du
nucléaire (représentée notamment par le pôle de
compétitivité PNB – Pôle de l’industrie nucléaire à
Chalon-sur Saône, CEA de Valduc près de Dijon ou le
groupe Areva à Chalon-sur-Saône et au Creusot).
Cette filière repose sur des technologies de haute
précision et nécessite de fait des compétences quali-
fiées (techniciens et ingénieurs).
Le deuxième domaine d’activité dans laquelle la
Bourgogne se démarque est la fabrication d’équipe-
ments électriques. Celle-ci est particulièrement surre-
présentée sur la zone d’emploi de Sens (indice de 3,7)
avec la présence d’entreprises telles que Valeo Vision
ou encore Prysmian Cables et Systèmes. Elle est aussi
présente à Mâcon (indice de 1,4).
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Dijon 1 Recherche-développement scientifique 3,1 1,4 %
2 Industrie pharmaceutique 2,5 1,0 %
Chalon-sur-Saône 1 Fabrication de produits minéraux
non métalliques
2,6 2,1 %
2 Fabrication de produits métalliques 2,4 6,0 %
Auxerre 1 Fabrication de meubles 3,5 1,6 %
2 Culture et production animale 1,7 3,1 %
Mâcon (partie
Bourgogne)
1 Administration 1,5 16,3 %
2 Fabrication d’équipements électriques 1,4 1,7 %
Nevers 1 Métallurgie 1,9 1,9 %
2 Transports terrestres 1,5 6,3 %
Le Creusot-
Montceau
1 Fabrication d’autres métériels de transport 10,6 2,8 %
2 Fabrication de machines et équipements 3,6 5,3 %
Sens 1 Fabrication d’équipements électriques 3,7 4,6 %
Hébergement médico-social 2,4 10,9 %
Région
Bourgogne
1 Métallurgie 2,4 1,0 %
2 Fabrication d’équipements électriques 2,3 1,2 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les 7 zones d’emploi de Bourgogne comptant le plus de salariés
Lecture : La part des salariés dans la « recherche-développement scientifique » est 3,1 fois plus importante dans la zone d’emploi de Dijon qu’à l’échelle régionale.
Lecture : La part des salariés dans la métallurgie est 2,4 fois plus importante dans la région Bourgogne qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN BOURGOGNE 7
–PERSPECTIVES POUR LA BOURGOGNE–
–
LA BOURGOGNE À L’AUNE DE LA RÉFORME
TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions,
aux élections régionales et départementales, et modi-
fiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assem-
blée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13
régions au lieu de 22. Dans ce cadre, la Bourgogne
et la Franche-Comté ne feront qu’une. Avec 2,8 mil-
lions d’habitants, la future région deviendra l’une des
moins peuplées de France métropolitaine (au 11e
rang), devant le Centre (2,6 millions), mais derrière
la Bretagne (3,2 millions). En matière d’emploi, ce
regroupement permettra de rassembler près de
674 000 emplois salariés, dont 59 % en Bourgogne.
La future région se situera au 11e
rang des régions
métropolitaines pour le nombre de salariés, derrière
la Bretagne (780 000), mais devant le Centre
(627 000). Par ailleurs, elle rassemblera 3 % des
cadres métropolitains (soit 87 900 environ), ce qui
permettrait de la situer au 12e
rang des régions hexa-
gonales, derrière le Centre (92 400 cadres, 3,2 % des
effectifs). Seule la Corse comptera moins de cadres
du privé (7 300 environ).
Au sein de ce nouvel ensemble, la zone d’emploi de
Dijon devrait affirmer sa position de chef de file, en
regroupant 15 % de la population de la future ré-
gion, 18 % des emplois salariés et 23 % des cadres
du privé. Sur ce dernier point, elle devancera ainsi au
sein du nouvel espace territorial les zones d’emploi
franc-comtoises de Belfort - Montbéliard - Héricourt
(17 % des cadres) et de Besançon (12 %). Parmi les
zones d’emploi bourguignonnes hors Dijon, seules
celles de Chalon-sur-Saône et d’Auxerre permettront
de réunir une proportion significative des cadres de
la future région (6 % chacune).
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA BOURGOGNE ?
–
La Bourgogne et la Franche-Comté sont toutes deux
engagées dans le pôle de compétitivité Vitagora qui
promeut les recherches sur l’agriculture, le goût et la
sensorialité. Le domaine alimentaire, dans son en-
semble, constitue par ailleurs un axe reconnu comme
stratégique pour chacune de ces entités territoriales,
que ce soit en Bourgogne sur la question plus spéci-
fique de la qualité des aliments, ou en Franche-Comté
sur celle des produits du terroir. Aussi, des synergies
pourraient être amenées à se consolider sur ce do-
maine entre ces deux territoires.
Le développement des partenariats interrégionaux
pourrait aussi favoriser la conception de véhicules
innovants. Sur ce point, la Bourgogne possède de
riches atouts. On peut citer une tradition industrielle
dans la Nièvre associée à l’implantation du cluster
Mecateam sur la zone d’emploi du Creusot-Montceau
(cluster dédié à la sidérurgie et à la mécanique), ou
la présence de nombreux acteurs de l’automobile et
de l’aéronautique en Saône-et-Loire (comme Snecma
ou Alstom Transport). La Franche-Comté est égale-
ment en pointe sur ce domaine, avec notamment
l’implantation à Montbéliard du pôle de compétiti-
vité Véhicule du futur. La future région Bourgogne/
Franche-Comté devrait donc asseoir sa spécialisation
sur ce point.
Au-delà de ces synergies interrégionales, la Bour-
gogne pourrait continuer de renforcer son expertise
dans le domaine de la santé (Urgo, Sanofi-Aventis,
Oncodesign sont par exemple présents en Côte-d’Or)
et dans celui de l’énergie (le Pôle de l’industrie nu-
cléaire et le cluster Wind for Future dédié à l’éolien
sont implantés sur le territoire).