L'édition 2015 de l'étude de lApec sur l'attractivité et l'emploi cadre en région Franche-Comté.
L’emploi cadre en Franche-Comté apparaît fortement polarisé sur 2 des 9 zones d’emploi qui la composent.
La zone d’emploi de Belfort - Montbéliard - Héricourt réunit à elle seule 41 % de l’emploi cadre, celle de Besançon en concentre 30 %. De surcroît, les spécificités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur attractivité. Les activités liées aux transports (notamment l’industrie automobile) et à l’énergie y sont bien implantées. Leur importance pourrait se voir renforcée avec la réforme territoriale et le regroupement de la Franche-Comté et de la Bourgogne, également positionnée sur ces secteurs. Le redécoupage territorial placera la future région Bourgogne / Franche-Comté au 11e rang des 13 nouveaux espaces régionaux en termes de population et d’emplois salariés, au 12e rang pour les emplois cadres. La future région rassemblera en tout 3 % des cadres du privé de France métropolitaine.
Etude Apec - Attractivité des entreprises et emplois cadres en Guadeloupe, no...
Etude Apec - Attractivité et emploi cadre en Franche-Comté
1. – ATTRACTIVITÉ ET
EMPLOI CADRE
EN FRANCHE-COMTÉ–
LESÉTUDESDEL’EMPLOICADRE
– Cartographie de l’emploi régional.
– Concentration des cadres du
secteur privé.
– Spécificités sectorielles de la
région.
– Perspectives à l’aune de la réforme
territoriale.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
N°2015-09
JANVIER 2015 L’emploi cadre en Franche-Comté apparaît fortement
polarisé sur 2 des 9 zones d’emploi qui la composent.
La zone d’emploi de Belfort - Montbéliard - Héricourt
réunit à elle seule 41 % de l’emploi cadre, celle de
Besançon en concentre 30 %. De surcroît, les spécifi-
cités sectorielles de ces zones d’emploi renforcent leur
attractivité. Les activités liées aux transports (notam-
ment l’industrie automobile) et à l’énergie y sont bien
implantées. Leur importance pourrait se voir renforcée
avec la réforme territoriale et le regroupement de la
Franche-Comté et de la Bourgogne, également position-
née sur ces secteurs. Le redécoupage territorial placera
la future région Bourgogne / Franche-Comté au 11e
rang des 13 nouveaux espaces régionaux en termes de
population et d’emplois salariés, au 12e
rang pour les
emplois cadres. La future région rassemblera en tout
3 % des cadres du privé de France métropolitaine.
ZOOM SUR LES ZONES D’EMPLOI
2. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ2
–
DES DIFFÉRENCES SIGNIFICATIVES
ENTRE ZONES D’EMPLOI SUR LE PLAN
DÉMOGRAPHIQUE
–
La zone d’emploi de Belfort - Montbéliard - Héricourt
est la plus urbanisée et la plus peuplée de la région.
Elle compte 374 000 d’habitants, soit un tiers de la
population régionale. Avec 302 000 habitants, Be-
sançon en rassemble un quart et constitue la deu-
xième zone d’emploi de la région. Suivent ensuite les
zones d’emploi de Lons-le-Saunier et de Vesoul avec
environ 120 000 habitants chacune (soit 10 % de la
population régionale). Située à proximité de la région
bourguignonne, la zone d’emploi de Gray est la
moins peuplée de Franche-Comté. Elle compte moins
de 30 000 habitants dont six sur dix vivent dans des
communes rurales, ce qui fait de cette zone d’emploi
la moins urbanisée de la région.
–CARTOGRAPHIE DE L’EMPLOI RÉGIONAL–
1. http://www.insee.fr/fr/
methodes/default.
asp?page=zonages/zones_emploi.htm
–
DÉFINITION DES ZONES D’EMPLOI
–
La Franche-Comté comporte 9 zones d’emploi. Les
zones d’emploi sont définies par l’Insee comme des
« espaces à l’intérieur desquels la plupart des actifs
résident et travaillent et dans lesquels les établisse-
ments peuvent trouver l’essentiel de la main-d’œuvre
nécessaire pour occuper les emplois offerts ». Fon-
dées sur le critère des déplacements des actifs en
emploi entre leur commune de domicile et leur
commune de travail, elles sont définies de façon à
ce que parmi les actifs résidant dans la zone d’em-
ploi, le plus grand nombre d’entre eux travaillent
également dans la zone. Chaque zone d’emploi est
ainsi constituée d’un ensemble de communes en-
tières et contiguës aboutissant à un bassin d’emploi
où la plupart des actifs résident et travaillent1
. La
France compte 322 zones d’emploi, dont 304 en
métropole.
En termes de dynamisme démographique, les zones
d’emploi de Morteau et de Pontarlier sont celles qui
ont gagné le plus d’habitants en proportion entre
2006 et 2011 (entre 5 % et 8 % d’habitants en plus).
Les populations de Lons-le-Saunier, de Dole et de
Besançon ont elles aussi gagné en proportion des
habitants mais de manière moindre (entre 2 % et
3 %). De leur côté, le nombre d’habitants de Belfort -
Montbéliard - Héricourt, de Vesoul, de Gray et de
Saint-Claude est resté stable. La Franche-Comté se
caractérise actuellement par une proportion d’habi-
tants âgés de plus de 60 ans légèrement plus élevée
qu’à l’échelle hexagonale (24 % contre 23 %). Cette
part est plus importante encore dans certaines zones
d’emploi : Dole et Vesoul (26 %), Lons-le-Saunier et
Gray (29 %). Parallèlement, si la part de jeunes de
moins de 30 ans est d’un point inférieur à celle rele-
vée à l’échelle nationale (36 % contre 37 %), elle la
dépasse dans trois zones d’emploi : Morteau (38 %),
Pontarlier (39 %) et Besançon (40 %).
Limite régionale
Limite des zones d’emploi
Belfort -
Montbéliard -
Héricourt
Vesoul
Gray
Besançon
Morteau
Pontarlier
Saint-
Claude
Lons-le-
Saunier
Dole
–Carte 1–
Carte des zones d’emploi de Franche-Comté
3. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ 3
2. L’établissement est une unité de
production géographique
individualisée, mais juridiquement
dépendante de l’entreprise. Seuls les
établissements employeurs sont ici
considérés, c’est-à-dire les
établissements comptant un salarié
au moins. Les données sont par
ailleurs comprises hors Administration
publique, enseignement, santé et
action sociale.
–
UN TIERS DES SALARIÉS DU PRIVÉ
CONCENTRÉS SUR BELFORT -
MONTBÉLIARD - HÉRICOURT
–
Au 2e
trimestre 2014, on compte en Franche-Comté
276 000 salariés dans le secteur privé (source Acoss).
Les emplois sont essentiellement concentrés sur les
zones d’emploi de Belfort - Montbéliard - Héricourt
(près de 91 000 salariés, soit 33 % des salariés régio-
naux) et de Besançon (74 000 salariés environ,
27 %). Ainsi, ces deux zones d’emplois concentrent
à elles seules 60 % des salariés du secteur privé
franc-comtois. De leur côté, les zones d’emploi de
Gray et de Morteau sont les moins importantes de la
région. Elles réunissent chacune moins de 10 000
salariés du privé.
–
26 000 ÉTABLISSEMENTS EMPLOYEURS
DONT 53 % SUR BESANÇON ET BELFORT -
MONTBÉLIARD - HÉRICOURT
–
Plus de la moitié des établissements employeurs2
de
Franche-Comté sont concentrés sur Besançon et Bel-
fort - Montbéliard - Héricourt (53 %). Lons-le-Saunier
accueille quant à elle 13 % des établissements régio-
naux et Vesoul 10 %. Dans la région, 83 % des éta-
blissements comptent moins de 10 salariés (comme
à l’échelle métropolitaine). Les 100 établissements
de plus de 200 salariés (hors administration) recen-
sés dans la région se répartissent inégalement sur le
territoire. Ainsi, la zone d’emploi de Belfort - Montbé-
liard - Héricourt en concentre 45 % et celle de Besan-
çon 20 %. En revanche, les zones d’emploi de Pontar-
lier, Morteau et Gray n’en réunissent quasiment
aucun.
–
EN 5 ANS, LE NOMBRE D’EMPLOIS
SALARIÉS A RECULÉ EN FRANCHE-COMTÉ
–
Entre le 2e
trimestre 2009 et le 2e
trimestre 2014, la
Franche-Comté a connu un recul de l’emploi salarié
de 3,2 % (tableau 1), alors que celui-ci a progressé
de 0,5 % à l’échelle nationale. Quasiment toutes les
zones d’emploi de la région ont enregistré des des-
tructions d’emploi, celles-ci ayant été particulière-
ment marquées à Vesoul (-6,2 %), Belfort - Montbé-
liard - Héricourt (-6,1 %) et Saint-Claude (-5,5 %). La
dégradation des secteurs de la métallurgie et de la
plasturgie en Franche-Comté a particulièrement af-
fecté cette dernière zone d’emploi au tissu écono-
mique faiblement diversifié. Hormis ces domaines
d’activité, le secteur de l’automobile a également été
parmi les plus touchés par la crise sur l’ensemble de
la région. Dans ce contexte, seule la zone d’emploi
de Pontarlier a vu son nombre d’emploi salariés aug-
menter de manière significative (600 emplois en
plus, ce qui correspond à une hausse de 5,7 %), ce
qui s’explique en partie par le développement, à
l’échelle locale, des activités tertiaires.
Au 2e
trimestre 2014, le taux de chômage atteint
9,1 %, soit moins que la moyenne métropolitaine
(9,7 %). Fortement impactée par la crise de 2008, la
zone de Belfort - Montbéliard - Héricourt apparaît
aussi de loin comme la zone d’emploi la plus touchée
par le chômage (taux de 11,9 %). À l’inverse, le taux
de chômage est particulièrement faible sur les zones
d’emploi de Morteau (6,5 %) et de Pontarlier (6,7 %).
Lons-le-Saunier, 3e
plus importante zone d’emploi de
la région, se démarque également par un taux de
chômage particulièrement faible (6,2 %, soit l’un des
plus bas de France). Cela s’explique par le poids du
secteur public, moins impacté par la crise, sur cette
zone et par une stabilité de la population active
(l’arrivée des jeunes sur le marché du travail étant
absorbée par un départ parallèle d’actifs dans un
territoire à la démographie vieillissante).
Nom de la zone d’emploi
Nombre
de salariés
du secteur privé
en 2014
Évolution
du nombre
de salariés entre
2009 et 2014
Taux de
chômage au 2e
trimestre 2014
Belfort - Montbéliard -
Héricourt
90 933 -6,1 % 11,9 %
Besançon 73 849 -0,4 % 8,1 %
Lons-le-Saunier 30 111 -2,1 % 6,2 %
Vesoul 27 465 -6,2 % 9,5 %
Dole 15 525 1,2 % 8,7 %
Franche-Comté 276 174 -3,2 % 9,1 %
Sources : Données Acoss au 2e trimestre 2009 et au 2e trimestre 2014 pour le nombre de salariés. Données Insee pour le taux de chômage.
–Tableau 1–
Indicateurs clefs pour les principales zones d’emploi de la région
4. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ4
–CONCENTRATION DE L’EMPLOI CADRE DU PRIVÉ–
Nom de la zone d’emploi
Estimation Apec
du volume de
cadres du privé
Part de la zone
d’emploi dans
les cadres
régionaux
Rang parmi
les 304 zones
d'emploi en
France
métropolitaine
Belfort - Montbéliard -
Héricourt
15 200 41,3 % 37
Besançon 10 900 29,7 % 48
Lons-le-Saunier 2 900 7,8 % 129
Vesoul 2 300 6,3 % 160
Dole 1 500 4,1 % 207
Saint-Claude 1 400 3,9 % 210
Pontarlier 1 200 3,2 % 227
Morteau < 1 000 < 2 % 272
Gray < 1 000 < 2 % 278
–Tableau 2–
Estimation du volume des cadres du privé dans les zones d’emploi de la région
–
36 800 CADRES DU PRIVÉ DONT 41 %
SUR LA ZONE D’EMPLOI DE BELFORT -
MONTBÉLIARD - HÉRICOURT
–
Selon les estimations de l’Apec3
, 15 200 emplois de
cadres du privé sont recensés dans la zone d’emploi
de Belfort - Montbéliard - Héricourt, ce qui fait d’elle
la plus importante de la région pour l’emploi cadre.
Elle concentre 41 % des cadres régionaux et se situe
au 37e
rang des 304 zones d’emploi métropolitaines
pour le nombre de cadres, devant Mulhouse (15 100
cadres) mais derrière Le Havre (15 300). La deuxième
zone d’emploi cadre de la région est celle de Besan-
çon. Avec ses 10 900 cadres du privé, elle se situe au
48e
rang. À elles deux, Belfort - Montbéliard - Héri-
court et Besançon réunissent donc 71 % des cadres
de Franche-Comté. Comptant un volume moindre de
cadres (entre 1 200 et 2 900), les zones d’emploi de
Lons-le-Saunier, Vesoul, Dole et Pontarlier se situent
respectivement au 129e
, 160e
, 207e
et 210e
rang
hexagonal (tableau 2). De leur côté, deux zones
d’emplois, beaucoup plus rurales, se démarquent par
un faible volume de cadres. Il s’agit de Morteau et
de Gray qui comptent chacune moins de 1 000
cadres du privé.
–
PLUS DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR PARMI
LES ACTIFS DE BESANÇON
–
Les actifs travaillant en Franche-Comté sont globale-
ment moins qualifiés qu’à l’échelle nationale : 31 %
possèdent un diplôme du supérieur contre 36 % en
moyenne en France. Seule Besançon compte propor-
tionnellement plus de qualifiés qu’à l’échelle natio-
nale (37 %). La zone d’emploi de Belfort - Montbé-
liard - Héricourt est la deuxième de la région à
comptabiliser en proportion le plus de diplômés du
supérieur parmi ses actifs (32 %), tandis que celles
de Vesoul, Gray et Morteau en réunissent seulement
entre 23 % et 25 %.
Avec ses 27 000 inscrits dans le supérieur, Besançon
rassemble par ailleurs 65 % des étudiants francs-
comtois, ce qui est en adéquation avec la forte
concentration d’établissements du supérieur sur cette
zone d’emploi.
–
BELFORT-MONTBÉLIARD-HÉRICOURT,
ZONE D’EMPLOI ATTIRANT LE PLUS
D’ACTIFS QUALIFIÉS
–
De toutes les zones d’emploi de Franche-Comté, Bel-
fort - Montbéliard - Héricourt est celle qui attire, pro-
portionnellement au nombre d’emplois, le plus d’ac-
tifs qualifiés4
. Celle de Besançon apparait en
deuxième position des zones d’emploi les plus attrac-
tives pour les emplois qualifiés. À l’inverse, les zones
d’emploi de Vesoul, Lons-le-Saunier et Morteau
s’avèrent les moins attractives sur ce plan.
3. Cette estimation a été réalisée à
partir de la base du recensement 2011
(Insee). Les cadres en activité dans le
secteur privé ont été repérés et
répartis par zone d’emploi. Cette
répartition a été appliquée par région
en fonction des effectifs cadres
régionaux au 31/12/2013 calculés
par l’Apec à partir de son enquête
annuelle Perspectives de l’emploi
cadre.
4. http://www.insee.fr/fr/themes/
document.asp?reg_id=0&ref_
id=ip1416
Source : Apec, 2014.
5. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ 5
–LES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES DE LA RÉGION–
–
EN FRANCHE-COMTÉ, SEPT SALARIÉS
SUR DIX TRAVAILLENT DANS LE SECTEUR
TERTIAIRE
–
En Franche-Comté, 36 % des salariés travaillent dans
le secteur tertiaire marchand, ce qui dénote une forte
sous-représentation de cette activité comparée à
l’échelle métropolitaine (tableau 3). Elle reste ce-
pendant le 1er
secteur d’activité de la région (comme
dans l’Hexagone), suivie par le tertiaire non-mar-
chand (qui réunit 35 % des effectifs salariés régio-
naux). La prépondérance du tertiaire marchand se
vérifie dans quasiment toutes les zones d’emploi, à
l’exception de Gray et Vesoul, d’une part, où la sphère
non-marchande prédomine, et de Saint-Claude,
d’autre part, où les activités industrielles l’emportent
proportionnellement. Avec 38 % des salariés locaux
dédiés à ce dernier domaine d’activité, Saint-Claude
est d’ailleurs la zone d’emploi la plus industrialisée
de Franche-Comté. Morteau affiche aussi une nette
spécialisation dans ce domaine, avec 30 % de ses
effectifs concentrés sur ce secteur. Au global, les acti-
vités industrielles englobent 23 % des effectifs sala-
riés de la région, ce qui est bien plus élevé que la
moyenne hexagonale (14 %). Même Besançon et
Pontarlier, qui sont les zones d’emploi les moins in-
dustrialisées de la région, rassemblent proportionnel-
lement plus de salariés qu’à l’échelle nationale.
Quant à la part des salariés travaillant dans le sec-
teur de la construction, elle oscille entre 4 % pour
Vesoul et 10 % pour Morteau. Au global, ce sont 5 %
des salariés régionaux qui sont dédiés à cette activité.
Agriculture Industrie Construction
Tertiaire
marchand5
Tertiaire
non-marchand6
Région Franche-Comté 1 % 23 % 5 % 36 % 35 %
Valeurs les plus élevées
par zone d'emploi
Gray (2 %) Saint-Claude (38 %).
Morteau (30 %)
Morteau (10 %).
Pontarlier et Gray
(8 %)
Besançon (40%).
Pontarlier (37%)
Vesoul (40 %).
Besançon (39%)
France métropolitaine 1 % 14 % 6 % 47 % 32 %
France hors Île-de-France 1 % 15 % 7 % 43 % 34 %
Source:Insee(Estel)2011,traitementsApec.–Tableau 3–
Répartition des salariés de la région Franche-Comté par secteur d’activité
Enfin, seuls 1 % des salariés de Franche-Comté exer-
cent dans le domaine de l’agriculture, cette part
s’avérant légèrement plus élevée pour la seule zone
d’emploi de Gray (2 %).
–
DES SPÉCIFICITÉS SECTORIELLES
INFRARÉGIONALES MARQUÉES
–
Cinq zones d’emploi représentent près de 90 % de
l’emploi salarié régional du secteur privé : Belfort -
Montbéliard - Héricourt, Besançon, Lons-le-Saunier,
Vesoul et Dole. En termes d’activité, toutes présen-
tent des spécificités fortes au regard de la structure
sectorielle régionale (tableau 4).
Ainsi, l’industrie automobile ressort comme étant la
spécificité première de Belfort - Montbéliard - Héri-
court (avec un indice de spécificité7
de 2,5). La com-
mune de Sochaux qui y est rattachée constitue en
effet un haut lieu emblématique de cette industrie,
avec l’implantation du constructeur PSA Peugeot Ci-
troën. La zone d’emploi bénéficie aussi de la présence
de plusieurs équipementiers dont Faurecia sur les
communes d’Audincourt ou de Bavans (centre mon-
dial de R&D sur l’échappement). De par son expertise
dans le champ ferroviaire, Alstom Transport (Belfort)
vient également conforter le positionnement de la
zone d’emploi dans le domaine des transports.
De son côté, la fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques caractérise davantage
l’emploi salarié de la zone d’emploi de Besançon
(indice de 1,7). Celle-ci accueille le pôle de compéti-
tivité Microtechniques et la technopole Témis. La zone
5. Transports, commerce, services aux
entreprises, services aux particuliers,
activités immobilières et financières.
6. Administration publique,
enseignement, santé humaine et
action sociale.
7. Ce niveau de spécificité est calculé
en faisant le rapport de la part
occupée par tel ou tel secteur
d’activité dans une zone d’emploi
donnée, par rapport à celle qu’il
occupe au niveau régional. Seuls ont
été pris en compte ici, les secteurs
représentant 1 % au moins des
effectifs propres à chaque zone
d’emploi et un nombre significatif de
salariés.
6. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ6
d’emploi de Besançon comprend ainsi laboratoires
de recherche, écoles et entreprises spécialisés dans la
robotique, les micros et nanosystèmes. Les technolo-
gies développées sont de haute précision et destinées
à des marchés applicatifs spécialisés comme les
transports, l’horlogerie ou le médical…
Plusieurs domaines d’activités caractérisent par ail-
leurs la zone d’emploi de Lons-le-Saunier. L’industrie
agroalimentaire est l’une d’entre elle (indice de 1,7).
Elle est représentée à l’échelle locale par l’un des
acteurs majeurs de la transformation laitière : le
groupe Bel. Même si elle compte moins de salariés
que l’industrie agroalimentaire, l’industrie chimique
constitue une autre spécificité de l’emploi salarié lé-
donien (indice de 2,5). Elle est aussi la caractéristique
majeure de Dole, 5e
zone d’emploi de la région (in-
dice de spécificité de 11,3). L’implantation de Solvay
à Tavaux constitue d’ailleurs un des acteurs clés de
cette industrie sur cette zone d’emploi.
À l’échelle plus globale de la Franche-Comté, on re-
marquera la surreprésentation des salariés (par rap-
port aux répartitions nationales) dans deux domaines
d’activités spécifiques. La première de ces activités
est l’industrie automobile. Particulièrement associée
à la zone d’emploi de Belfort - Montbéliard - Héri-
court, elle rassemble dans son ensemble, et de ma-
nière directe, 5,7 % des salariés de la région. En lien
avec l’industrie automobile, la fabrication de produits
métalliques est également une forte spécificité régio-
nale (indice de 2,9). Enfin, la sylviculture et la fabri-
cation d’articles en bois sont deux autres domaines
d’activité fortement surreprésentés en Franche-Comté
comparativement à l’échelle nationale (indices res-
pectifs de 3,6 et 2,8), même si le nombre de salariés
travaillant dans ce domaine reste faible (1,2 % des
effectifs régionaux au total sur ces deux activités).
Zone d’emploi
Principaux domaines de spécificité
Indice
de spécificité
% des salariés
de la zone
travaillant dans ce
domaine
Belfort -
Montbéliard -
Héricourt
1 Industrie automobile 2,5 14,5 %
2 Fabrication d’autres matériels de transport 2,5 1,1 %
Besançon 1 Fabrication de produits informatiques,
électroniques et optiques
1,7 1,4 %
2 Activités de services financiers, hors assurance
et caisses de retraite
1,5 2,6 %
Lons-le-Saunier 1 Industrie chimique 2,5 1,6 %
2 Industries alimentaires 1,7 4,8 %
Vesoul 1 Fabrication de meubles 5,7 2,8 %
2 Industrie automobile 1,6 5,7 %
Dole 1 Industrie chimique 11,3 7,1 %
2 Fabrication d’autres produits minéraux non
métalliques
5,3 2,4 %
Région
Franche-Comté
1 Industrie automobile 5,7 5,7 %
2 Fabrication de produits métalliques 2,9 4,0 %
Source:Insee(Clap),TraitementsApec.
–Tableau 4–
Domaines de spécificités sectorielles dans les zones d’emploi de Franche-Comté comptant le plus de salariés
Lecture : La part des salariés dans l’industrie automobile est 2,5 fois plus importante dans la zone d’emploi de Belfort-Montbéliard-Héricourt qu’à l’échelle régionale.
Lecture : La part des salariés dans l’industrie automobile est 5,7 fois plus importante dans la région Franche-Comté qu’à l’échelle nationale.
Seuls les secteurs comptant un volume significatif de salariés (généralement au moins 1 000 salariés et/ou au moins 1 % des effectifs salariés de la zone ou de la région)
sont ici considérés.
7. APEC – ATTRACTIVITÉ ET EMPLOI CADRE EN FRANCHE-COMTÉ 7
–PERSPECTIVES POUR LA FRANCHE-COMTÉ–
–
LA FRANCHE-COMTÉ À L’AUNE DE LA
RÉFORME TERRITORIALE
–
Le projet de loi relatif à la délimitation des régions,
aux élections régionales et départementales, et modi-
fiant le calendrier électoral a été adopté par l’Assem-
blée nationale le 17 décembre 2014. Aussi, au 1er
janvier 2016, la France métropolitaine comptera 13
régions au lieu de 22. Dans ce cadre, la Franche-
Comté et la région Bourgogne ne feront qu’une. Avec
2,8 millions d’habitants, la future région va devenir
l’une des moins peuplées de France métropolitaine
(au 11e
rang), devant le Centre (2,6 millions), mais
derrière la Bretagne (3,2 millions). En matière d’em-
ploi, le regroupement de la Bourgogne et de la
Franche-Comté permettra de rassembler près de
674 000 emplois salariés, dont 41 % en Franche-
Comté. La future région se situera ainsi au 11e
rang
des régions métropolitaines pour le nombre de sala-
riés, derrière la Bretagne (780 000), mais devant le
Centre (627 000). Enfin, elle rassemblera 3 % des
cadres métropolitains (soit 87 900), ce qui permet-
trait de la situer au 12e
rang des régions hexagonales,
derrière le Centre (92 400 cadres, 3,2 % des effec-
tifs). Seule la Corse comptera moins de cadres du
privé (7 300 environ).
Au sein de ce nouvel ensemble régional, la zone
d’emploi de Dijon devrait affirmer sa position de chef
de file, en regroupant 15 % de la population régio-
nale, 18 % des emplois salariés et 23 % des cadres
du privé. Sur ce dernier point, elle devancera ainsi au
sein du nouvel espace territorial les zones d’emploi
de Belfort - Montbéliard - Héricourt (17 % des cadres
de la nouvelle région) et de Besançon (12 %). Aucune
autre zone d’emploi de Franche-Comté ne permettra
de réunir plus de 5 % des cadres du futur ensemble
Bourgogne/Franche-Comté.
–
QUELLES ORIENTATIONS STRATÉGIQUES
POUR LA RÉGION ?
–
La Franche-Comté et la Bourgogne sont toutes deux
engagées dans le pôle de compétitivité Vitagora qui
promeut les recherches sur l’agriculture, le goût et la
sensorialité. Le domaine alimentaire, dans son en-
semble constitue par ailleurs, un axe reconnu comme
stratégique pour chacune de ces entités territoriales,
que ce soit en Bourgogne sur la question plus spéci-
fique de la qualité des aliments, ou en Franche-Comté
sur celle des produits du terroir. Aussi, des synergies
pourraient être amenées à se consolider sur ce do-
maine entre ces deux territoires.
Le développement de partenariats interrégionaux
pourrait favoriser la conception de véhicules inno-
vants (véhicules communicants, véhicules économes).
Sur ce point, la Franche-Comté possède de riches
atouts. En dehors des constructeurs et équipemen-
tiers qui y sont implantés, elle accueille sur son terri-
toire le pôle de compétitivité Véhicule du futur (en
lien avec la région Alsace). La Bourgogne disposant
également de son côté d’un riche tissu industriel
(notamment sur le domaine plus précis de la méca-
nique), les territoires francs-comtois et bourguignons
pourraient renforcer leur domaine de spécialisation
dédié à l’univers des transports.
Dans le domaine de l’énergie, la Franche-Comté pour-
rait conforter son expertise. Deux acteurs de renom-
mée mondiale y sont implantés : General Electric (GE)
ainsi qu’Alstom. Situés notamment à Belfort, ils for-
ment les acteurs clés de La vallée de l’énergie. La
nouvelle alliance entre Alstom et General Electric sur
leurs activités énergétiques pourrait renforcer la spé-
cialisation du territoire dans ce domaine. Des syner-
gies pourraient également être opérées dans ce sec-
teur avec la Bourgogne où l’industrie nucléaire est
très implantée (notamment via le pôle de compétiti-
vité Pôle nucléaire Bourgogne).