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Comme vous pouvez le constater, il s’agit
d’un véritable plan décennal de développe-
ment qui nous a fait défaut au cours des
dernières années. Il vise essentiellement à
redynamiser notre situation économique et
par ce moyen à stimuler l’emploi et faire
reculer la pauvreté. Quelle que soit votre
place dans la société, je voudrais que vous
considériez la mise en oeuvre de cette
stratégie comme une véritable cause
nationale et que vous vous mobilisiez pour
en assurer le succès.
S.E. PAUL BIYA
Président de la République du Cameroun
4ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
SOMMAIRE
Extrait du Discours du 19 mai 2010-..........................................................................................................3
Sommaire................................................ ................................................................................................. 5
INTRODUCTION ...............................................................................................................................6
CAMEROUN, AFRIQUE EN MINIATURE ET PAYS EMERGENT A L’HORIZON 2035.................................... 7
HISTOIRE........................................................................................................................................ 9
MILIEU PHYSIQUE ET NATUREL .....................................................................................................12
RELIEF ET HYDROGRAPHIE ...................................................................................................................13
CLIMAT....................................................................................................................................................14
LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES ...................................................................................................16
DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE................................................................... 20
POPULATION............................................................................................................................................21
MOUVEMENTS MIGRATOIRES INTERNES ET EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE....................................... 22
ETHNIES ET LANGUES........................................................................................................................... 24
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE.......................................................................... 26
ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE...................................................................... 28
Aménagement forestier............................................................................................................................ 29
DEVELOPPEMENT URBAIN .................................................................................................................... 30
INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES...................................................................................... 32
EDUCATION............................................................................................................................................ 32
SANTE..................................................................................................................................................... 34
COMMUNICATION................................................................................................................................... 36
SPORT................................................................................................. ....................................................38
SECTEURS DE PRODUCTION......................................................................................... .................40
AGRICULTURE........................................................................................................................................ 40
AGRICULTURE VIVRIERE.........................................................................................................................40
AGRICULTURE DE RENTES..................................................................................................................... 42
ELEVAGE ET PECHE................................................................................................................................44
TOURISME.............................................................................................................................................. 46
ENERGIE................................................................................................................................................. 48
GEOLOGIE ET MINES..............................................................................................................................48
GRANDS PROJETS...................................................................................................................................52
ECHANGES ET FINANCES................................................................................................................56
ECHANGES COMMERCIAUX....................................................................................................................56
FINANCES PUBLIQUES ET BANQUES......................................................................................................58
COOPERATION INTERNATIONALE...................................................................................................60
DIPLOMATIE ET COOPERATION REGIONALE...........................................................................................60
LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT.......................................................................................62
5
ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
INTRODUCTION
L
e Cameroun a l’ambition de devenir un pays émergent en 2035. Pour ce faire, il a élaboré un certain nombre
d’outils de planification et d’aménagement du territoire. Parmi ces outils figurent la Vision de Développement
à l’horizon 2035, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), les Documents de Stratégies
Sectorielles, le Cadre de Dépenses à Moyen Terme Central (CDMTC), le Cadre de Dépenses à moyen terme min-
istériels, les Plans de Développement Locaux, et les Contrats de Plan Etat/Région, Etat/Commune préparés dans le
contexte de la décentralisation qui consacre le transfert de compétences et de ressources conséquentes aux com-
munes et aux régions. Un intérêt tout particulier est accordé aux deux premiers, à savoir la vision de développement
et le DSCE.
La nouvelle vision de développement du gouvernement camerounais propose ainsi des réponses aux aspirations pro-
fondes du peuple sur un horizon suffisamment long pour anticiper les changements structurels de la société, avec
notamment la vigueur démographique, l’urbanisation explosive, la gouvernante insuffisante, le renforcement de l’u-
nité nationale et la consolidation du processus démocratique. Elle s’articule autour de quatre objectifs fondamen-
taux, parmi lesquels : (i) la lutte contre la pauvreté, en la ramenant à moins de 10% par une croissance accélérée et
créatrice d’emplois et une politique ambitieuse de redistribution des revenus à travers notamment l’intensification,
(ii) la généralisation et l’amélioration des services sociaux (santé, éducation, formation, eau électricité voies de com-
munication), (iii)la multiplication du revenu moyen par la consolidation, sur une durée suffisamment longue, du
rythme de croissance qui devrait atteindre 10% d’ici 2017 grâce à une diversification plus poussée des activités
économiques. Le stade de nouveau pays industrialisé qui verra le passage de la phase d’économie primaire à la phase
de deuxième import de substitution avec une production manufacturière contribuant à plus de 23% du PIB, le stade
de pays émergent, qui consacrera l’intégration du Cameroun, dans l’économie mondiale, sur le plan commercial et
financier avec notamment l’ouverture des marchés financiers aux capitaux étrangers, sont porteurs d’espoir.
Parallèlement à la vision, le DSCE adopté par le gouvernement en septembre 2009, définit une stratégie cohérente
et intégrée qui s'articule autour de l'amélioration de la croissance, la création d'emplois décents, et l'amélioration de
la gouvernance et de la gestion stratégique de l'Etat. Il est ainsi le cadre de référence de l'action gouvernementale
pour la période sus indiquée. Ainsi, pour les dix prochaines années, la mise en ?uvre de ce document pourrait
déboucher, sur le relèvement de la croissance annuelle du pays à 5,5 % en moyenne, le rabaissement du sous-emploi
de 76 % à moins de 50 %, la création de quelques 495.000 à 700.000 emplois par an et la réduction du taux de pau-
vreté monétaire de 40 % en 2007 à moins de 28 % en 2020.
Sur le plan pratique, le gouvernement camerounais à travers le DSCE, voudrait mettre un accent particulier sur "le
développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil de production, le développement des capacités
humaines, le renforcement de l'intégration régionale et l'appui au financement de l'économie". Les grands projets
structurants des secteurs de l'énergie, les bâtiments et travaux publics, les transports, les technologies de l'infor-
mation et de la communication, le développement urbain et l'habitat…sont la base de la stratégie mise en place.
Toutefois, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires est primordiale pour la mise en ?uvre
effective de ces grands chantiers.
Pour conduire avec succès ces multiples chantiers, il est nécessaire de faire avant tout un inventaire des potential-
ités et des réalisations existantes. Pour le faire, plusieurs supports ont été élaborés dans le passé par le gouverne-
ment camerounais : les plans, les schémas directeurs d’aménagement et de développement du territoire et les atlas
de développement physique dont le présent document en constitue un.
Un atlas de développement physique est par définition une collection d informations geospatiales ou non (cartes,
graphiques, tableaux, images) couplées aux textes de description ou d’explication, organisées autour des thèmes
cohérents. Il sert à mesurer le niveau d’équipement du pays et la répartition des éléments constitutifs. L’objectif de
cet atlas est de faciliter la lisibilité du potentiel naturel et socio- économique du Cameroun, en vue de favoriser l’op-
timisation de sa valorisation. Car, à travers les cartes et les graphiques choisis à dessein, il est question de mettre
à la disposition des décideurs et autres acteurs du développement du Cameroun, un ensemble de données fiables,
avérées, de nature à faciliter le choix des options à opérer et à promouvoir dans la perspective de l’émergence à l’hori-
zon 2035, d’un pays prospère, uni dans sa diversité, démocratique, intégré, géré durablement, hautement compéti-
tif, mieux ancré dans son environnement régional et international.
Il y est procédé à une revue serrée de quelques réalisations majeurs qui ont eu lieu au cours de la décennie qui vient
de s’achever et tente de mettre en évidence les perspectives riantes de l’économie nationale à l’horizon 2035.
Cet atlas développe les grands thèmes choisis en fonction de leur importance par rapport à l’aménagement du ter-
ritoire. Il s’agit de la présentation du Cameroun, Afrique en miniature et pays émergent a l’horizon 2035, du milieu
physique et naturel, de la démographie et de l’organisation administrative, de l’ environnement et aménagement de
l’espace, des infrastructures socio collectives, des secteurs de production, des échanges et finances et en fin de la
coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous thèmes. Chaque sous thème comprend une notice
et une carte.
6ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
CAMEROUN, AFRIQUE EN
MINIATURE ET PAYS
EMERGENT A L’HORIZON 2035
Données générales
- Dénomination……………………………………………………………………….République du Cameroun
- Capitale politique………………………………………………………………………………………Yaoundé
- Devise Nationale………………………………………………………………………….Paix – Travail – Patrie
- Forme de l’Etat………………………………………………………………………Etat unitaire décentralisé
- Superficie : …………………………………………………………………………………………..475 442 km2
- Population en 2005 : ……………………………………………………………... 19,5 millions d’habitants
- Densité moyenne :…………………………………………………………………………….39 habitants/km2
- Taux annuel de croissance démographique……………………………………………………………2,84%
- Langues officielles :…………………………………………………………………………Français et Anglais
- Fête Nationale : ……………………………………………………………………………………………..20 mai
- Monnaie :………………………………………………………………….Franc CFA ; 1 euro= 655,957 FCFA
- Religions……………………………….………….Catholicisme, Islamisme, animisme et protestantisme
- Divisions administratives………..……………..10 Régions, 58 Départements, 360 arrondissements
- Taux de croissance du PIB : …………………………………………………..2,7% (prévision BEAC 2009)
- PIB par habitants :……………………………………………………………………………..USD 1328 (2008)
- Espérance de vie :……………………………………………………………………………………………57,5 an
- Taux d’alphabétisation des enfants :………………………………………………………………95% (2009)
- Accords internationaux : membre de la BEAC, de la CEMAC, du Commonwealth, de la CEEAC,
de l’ONU
- Classement IDH………………………………………………………………………...0,506 ; 135ème sur 173
- Inflation………………………………………………………………………………………………..2% (en 2005)
- Taux de chômage……………………………………………………………………………………....30% (2005)
- Taux de pauvreté……………………………………………………………………………………40,2% (2001)
- Importations CAF………………………………………………………………………....2 533 milliards FCFA
- Exportations FOB………………………………………………………………………....2 271 milliards FCFA
- PIB par secteur………………………………………………………………………………Agriculture : 44,8%
- Industrie :……………………………………………………………………………………………….17%
- Service :……………………………………………………………………………………………………38,2%
7 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
S
itué au fond du golfe de guinée, au contact entre l’Afrique de L’Ouest et
l’Afrique Centrale, le Cameroun s’étend entre le deuxième et le treizième degré
de latitude Nord d’une part, et entre le huitième et le seizième degré de longi-
tude Est d’autre part. Le territoire national est assimilable à un triangle rectangle
dont l’hypoténuse s’étire du Lac Tchad au Golfe de Guinée sur 1 500 km et la base
de l’Océan Atlantique à la frontière avec la République Centrafricaine sur 800 km.
D’une superficie totale de 475 650 km2, dont 466 050 km2 (98%) de superficie con-
tinentale et 9 600 km2 (2%) de superficie maritime, le Cameroun possède près de
590 km de côtes très découpées le long de l’Océan Atlantique, et 4 591 km de fron-
tières terrestres qu’il partage avec la république fédérale du Nigéria à l’ouest (1 690
km), la république du Tchad au nord- est (1 094 km), la république Centrafricaine
à l’est (797 km), les républiques du Congo (523 km), du Gabon et de Guinée
Equatoriale (189 km) vers le sud.
Le territoire camerounais est caractérisé par une extrême diversité des paysages
naturels, d’activités économiques et d’identités culturelles, qui en font un résumé
quasi- parfait de tout le continent africain. Le relief contrasté comporte : le plateau
méridional forestier ; une dorsale d’orientation sud ouest- nord est, chapeauté
d’énormes appareils volcaniques, qui se démarque dès le bord de l’Atlantique par le
Monts Cameroun (4 095 m) et se termine sur l’Adamaoua ; des basses terres côtières
et des plaines septentrionales liées aux transgressions anciennes du Méga Tchad.
L’étirement du pays en latitude (11 degrés) justifie la succession du sud au nord :
des paysages de forêts denses humides (guinéennes et congolaises) , domaine par
excellence de l’exploitation forestière, de l’agriculture des plantations et essartage
(tubercules, banane, etc) ; et des savanes soudaniennes et des steppes soudano-
sahéliennes dédiées en grande partie l’élevage itinérant et à l’agriculture extensive
des céréales et coton ; Peuplé de près de 18 467 692 habitants (2008), le Cameroun
compte 240 ethnies, réparties en trois grands groupes (Bantous, Semi-Bantous,
Soudanais) et correspond à 240 langues nationales. Le français et l’anglais sont les
langues officielles, et justifie l’appartenance de Cameroun à la Francophonie et au
Commonwealth.
Indépendant depuis 1960, le Cameroun est un État unitaire décentralisé, laïque,
démocratique et sociale, tel que stipulé dans sa loi fondamentale de juin 1996,
révisée en Avril 2008. Elle dernière consacre par ailleurs l’indépendance entre les
trois grands pouvoirs qui régulent la vie de la nation, à savoir : l’exécutif (le chef
de l’Etat et le Gouvernement), le législatif (exercé en principe par deux chambres :
l’Assemblée Nationale et le Sénat non encore mis en place), et le judiciaire, placé
sous l’autorité de la Cour Constitutionnelle (dont les attributions sont pour l’in-
stant exercées par la Cour Suprême). La Constitution camerounaise définit les deux
principales collectivités décentralisées : les régions et les communes. Personnes
morales de droit public, les collectivités décentralisées sont appelées à jouir de
l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et
locaux.
L'image du Cameroun est celle d'un pays démocratique, politiquement stable, aux
potentialités économiques et humaines considérables, jouissant d'une réputation de
modération, de conciliation et d'attachement aux principes de la charte des Nations
Unies sur la scène mondiale. Il est également membre de la Conférence Islamique,
l’Union Africaine, et de la Communauté Economique et Monétaire des Etats
d’Afrique Centrale dont il est indéniablement le principal poumon économique.
Toutefois, après une décennie de récession économique et de mise en place d'un cer-
tain nombre de Plans d'Ajustements Structurels (PAS), le Cameroun a renoué avec
la croissance économique vers la fin des années 90, mais cette croissance à un seul
chiffre n'a malheureusement pas encore réussi à infléchir de manière significative
le sens de l'évolution de la pauvreté. Après le Document de Stratégie de Réduction
de la Pauvreté (DSRP), adopté en avril 2003 adopté en 2003 qui a permis de main-
tenir la stabilité du cadre macroéconomique, le gouvernement vient d’élaborer un
document de deuxième génération (DSCE), centré sur la création de richesse et
d’emplois décents et l’amélioration de la gouvernance, pour un Cameroun émergent
à l’horizon 2035 coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous
thèmes. Chaque sous thème comprend une notice et une carte.
8ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
9 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
B
ien avant la colonisation, le territoire du Cameroun comprenait une mosaïque de peuples classés en trois
catégories en fonction de leurs modes d’organisation politique. C’était les peuples à système politique hiérar-
chisé comme les Bornouans, Mandaras, Kotokos, Peuls au Nord ; les Bamilékés, Nso, Bafut, Bamoun, Tikar
et Mboum sur les hautes terres de l’Ouest et de l’Adamaoua. Leurs appareils dynastiques reposaient sur des sociétés
de classes de notables, d’hommes libres et de populations serviles. Les peuples à système décentralisé se rencon-
traient dans la zone forestière : Béti, Fang, Maka, Gbaya, Banen, Bassa, Bafia, Yambetta, … ainsi que dans le Nord
avec les populations dites « Kirdi » : Toupouri, Massa, Mafa, Mouktélé, Podokwo, … Les peuples à système mixte,
soit à encadrement décentralisé, mais marqué d’influences venant des royaumes d’Europe, résidaient sur la côte
(Douala, Bakweri, Bakossi, …). Le plus ancien des royaumes sahéliens est le Kanem au nord du Lac Tchad au XIVe
siècle, il va basculer à l’ouest du lac et deviendra Bornou. Le Bornou couvre une grande partie du bassin du lac
Tchad grâce à son organisation politique et une force militaire sans égale. A l’est, son extension est limitée à partir
du XVIe siècle par l’émergence du Baguirmi, qui passera épisodiquement le Logone, les principautés kotoko entrant
alternativement sous l’influence du Bornou ou du Baguirmi.
A la fin du XVIIIe siècle, les Peuls, présents depuis deux siècles dans le pays, vont s’enrôler à la suite d’un réforma-
teur de la foi, Ousman dan Fodio de Sokkoto, dans un jihad qui donnera naissance à l’un des plus vastes empires
soudaniens : l’empire de sokkoto. Les Peuls Ngara, qui échouent dans la conquête du Bornou et en seront chassés,
s’établissent sur les marges du Wandala au sud du mayo Mangafé. Les différentes fractions Peul vont descendre par
paliers en direction du Sud, créant des lamidats. Les Peuls Yillaga fondent Binder, Bibemi, Rey. Les Peuls Wolarbe
créent Ngaoundéré, Tchamba, Tibati. Ils s’arrêteront aux limites de la forêt dense.
La fin du XIXe siècle est marquée dans le Nord par l’arrivée d’un conquérant, Rabah, qui s’installe à Dikwa (Nigéria)
après avoir conquis et ravagé le Baguirmi, le Wandala et le Bornou. Il rapporte du Soudan le Mahdisme, qui va rapi-
dement se répandre chez les Peuls. Ce sont ces « combattants de la foi » qui vont s’opposer farouchement à la péné-
tration coloniale. Rabah sera tué en 1900 à la bataille de Kousséri par les colonnes françaises.
Les Européens sont présents sur les côtes depuis le XVe Siècle. Les Anglais s’installent les premiers, au XIXe siècle,
pour lutter contre la traite négrière. Ils semblent se décider pour une annexion lorsque les Allemands, arrivés bien
après eux (1875), les devancent. Par le traité germano-douala (12 Juillet 1884), le Cameroun devient un protectorat
allemand et le territoire est organisé en postes, stations et bezirk.
Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), le congrès de Versailles (1919) entérine le partage des vainqueurs
en deux territoires sous mandat de la Société des Nations. Le Cameroun sera administré par les Anglais et les
Français comme une véritable colonie, sans en être juridiquement une. Avec la montée du nazisme, l’Allemagne
réclame le retour de ses anciens territoires d’outre-mer. Devant ces menaces, les deux puissances mandataires
autorisent la création des premiers mouvements politiques indigènes, la Jeucafra (1938-1939) au Cameroun
français et la Cameroon Youth League (1940) dans la partie anglophone du pays.
La Seconde Guerre mondiale met fin à cette première phase de politisation officielle. La conférence de Brazzaville
(1944) permet la transition entre le Cameroun sous mandat de la SDN et le Cameroun sous tutelle des Nations unies
(1946-1960). Dès cette époque, les Camerounais réclament l’indépendance et la réunification pour les deux
Cameroun. Cette revendication se fit de manière violente à partir de 1955, incarnée par l’UPC créée en avril 1948
dans le Cameroun français et le One Kamerun au Cameroun anglais. La figure emblématique de cette lutte pour
l’indépendance est Ruben Um Nyobé tué le 13 Septembre 1958. Le 1er Janvier 1960, le Cameroun sous tutelle
française proclame son indépendance, et celui sous tutelle anglaise, le 1er Octobre 1961, date de la naissance de la
République fédérale du Cameroun. C’est l’aboutissement de rencontres entre les leaders Ahmadou Ahidjo et John
Ngu Foncha. La structure fédérale sera remplacée à la suite du référendum du 20 mai 1972 par la République unie
du Cameroun. Mais l’UPC estimait que l’indépendance n’était qu’un leurre et que le Cameroun restait sous domina-
tion française. Pour briser cette « rébellion », Ahmadou Ahidjo utilisa les moyens juridiques (loi sur la subversion de
1962) et la force armée. L’épilogue devait se concrétiser dans l’ « affaire Ndongmo-Ouandié » au cours de laquelle le
premier, évêque de Nkongsamba fut exilé et le second, dernier père fondateur de l’UPC, fusillé à Bafoussam en 1971.
Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo décide de démissionner de ses fonctions de président de la République pour
ne conserver que la présidence du parti unique. Paul Biya, son successeur constitutionnel, devient ainsi le deux-
ième président de la République le 6 novembre 1982. Le Cameroun devient la République du Cameroun (1984) Des
progrès décisifs ont été réalisés sur le plan politique et le multipartisme, instauré en 1990, est entré dans les moeurs.
10ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
11 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Cameroun en Afrique
Milieu physique et naturel
RELIEF ET HYDROGRAPHIE
RELIEF
L
e Cameroun a un relief contrasté, formé de plateaux, de hautes terres inégalement réparties, ceinturées de
plaines étroites. Les hautes terres sont constituées de trois ensembles: les monts Mandara, le plateau de
l’Adamaoua et les hautes terres de l’Ouest. Ces deux derniers forment la dorsale camerounaise.
Les monts Mandara culminent à 900 mètres d’altitude. Leurs inselbergs et leurs culots de laves exhumés offrent un
paysage pittoresque. L’occupation humaine et l’aménagement des versants constituent la note dominante bien que
les fortes pentes granitiques de ces monts paraissent répulsives.
Le plateau de l’Adamaoua, immense bloc de socle soulevé atteignant 1 100 mètres d’altitude, forme au centre du
pays une charnière qui domine les plaines du nord. Vers le sud, il descend graduellement vers le plateau sud-camer-
ounais. A son centre, des collines surbaissées et de vastes vallées sont interrompues par des chicots (ngaou) et de
petits cônes volcaniques, prenant l’allure de véritables massifs montagneux à l’instar du Tchabal Mbabo, 2 460
mètres.
Les hautes terres de l’Ouest sont formées de plateaux étagés dont l’altitude varie entre 1 200 et 1 800 mètres, et de
chaînes montagneuses prenant naissance sur la côte Atlantique. Les principaux sommets sont surtout des massifs
volcaniques comme le Mont Cameroun (4070 m), le Mont Manengouba (2 396 m), les Monts Bamboutos (2 740 m)
et le Mont Oku (3 008 m). Ces hautes terres sont limitées au nord et au sud par la vallée de la Donga et la trouée
de Bakossi, à l’ouest par la cuvette de la Cross River et à l’est par la plaine du Mbam.
Le plateau Sud Camerounais dont l’altitude varie entre 650 et 900 mètres, couvre environ le tiers de la superficie
totale du pays. Ce plateau est limité au nord par l’escarpement de Linté-Yoko, et à l’ouest par celui de Matomb et la
chaine de Ngovayang. Au coeur du plateau, la monotonie n’est interrompue que par les inselbergs de Yaoundé
(Mbam Minkom : 1295 m), les collines cuirassées et le massif du Ntem près d’Ebolowa. Au sud de Bertoua, il s’in-
cline doucement vers le sud-est en direction de la cuvette congolaise.
HYDROGRAPHIE
De part et d’autre du plateau de l’Adamaoua, la dorsale camerounaise a créé deux grands domaines hydro-
graphiques : au sud, les bassins hydrographiques de l’Atlantique et du Congo, et au nord, les bassins du Niger et
du Tchad.
Le bassin de l’Atlantique est le plus étendu. Il reçoit la Sanaga, le Nyong, le Ntem, le Moungo et le Wouri. Avec son
bassin versant (140 000 km2
), sa longueur (920 Km), mais surtout du volume d’eau qu’elle déverse dans l’Atlantique
(66 milliards de m3
/an), la Sanaga est le plus long fleuve du Cameroun. Au coeur de la saison pluvieuse, son débit
peut atteindre 7 600 m3
/s. Le Wouri se distingue par son estuaire imposant tandis que, plus au sud, le Nyong (800
Km) est navigable sur près de 250 km, en amont de Mbalmayo. Les cours d’eau de ce bassin sont issus d’une part
des hautes terres de l’Ouest (la Manyu, le Ndian, la Memé, le Mungo, le Wouri, la Dibamba), et d’autre part du
plateau sud-camerounais (le Nyong, la Lakoundjé, la Kienké, la Lobé et Ntem).
Le bassin du Congo comprend principalement la Ngoko (120 Km) et la Sangha qui confluent aux confins sud-est sud
pays, à la frontière congolaise.
Dans le bassin du Niger, la Bénoué (1 400 Km, dont 350 en territoire camerounais), au nord de l’Adamaoua, trans-
fère en moyenne 5,5 milliards de m3
/an. Ses affluents vont de la frontière occidentale (Mayo Déo, Faro) à la frontière
orientale du pays (Mayo Rey, Mayo Godi). Ce bassin versant de la Bénoué couvre environ 31 000 Km2
en amont du
barrage de retenue de Lagdo.
Le bassin du lac Tchad est le moins étendu. Il est composé du système Chari-Logone et, en aval de Kousséri, du
Serbewel et de l’El Beïd. De Fianga (sur le Mayo Kébi, au Tchad) au lac Tchad, les cours d’eau qui coulent à fleur de
surface entraînent les vastes inondations saisonnières des yaérés ; ce qui conduit aussi au déversement d’une par-
tie des eaux du Logone à partir du canal naturel que représente le Mayo Kébi et souligne l’aspect original de ce sys-
tème hydrologique.
12ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
13 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Un relief contrasté et un potentiel hydrographique énorme
CLIMAT
L
e Cameroun offre une grande diversité climatique. Du sud au nord, on passe à des climats humides
(équatorial, subéquatorial, tropical à longue saison pluvieuse) aux climats tropicaux à nuance
sèche. Cette diversité climatique du Cameroun est liée essentiellement à des contrastes dans la
répartition spatio- temporelle des précipitations, les températures étant relativement constantes (24°c en
moyenne). La latitude et l’éloignement par rapport à la mer déterminent les traits majeurs du climat,
alors que la topographie, l’organisation du relief et la couverture du sol introduisent des nuances plus
localisées.
L’analyse de la répartition des pluies laisse apparaître deux grands régimes pluviométriques : un régime
équatorial avec 2 minima et 2 maxima au cours de l’année au sud ; puis après un rapprochement des
deux maxima très accentué sur la plateau de l’Adamaoua ; et enfin dans le nord, un régime tropical avec
un maximum de pluies au mois d’août.
Au sud, le domaine équatorial et subéquatorial s’étend approximativement de la frontière gabonaise au
6ème parallèle. Il se caractérise par une abondance des précipitations et leur répartition relativement
équilibrée tout au long de l’année. Les précipitations diminuent non seulement du Sud vers le Nord en
fonction de la latitude mais, également d’ouest en est en fonction du cheminement des flux de mousson
(variation de la position du FIT) et de l’étagement du relief. La bordure côtière qui est un véritable empire
de mousson caractérisé par une abondance annuelle des précipitations (Limbé, 4 010 mm par an), et une
absence véritable de saison sèche. Sur les hautes terres de l’Ouest Cameroun, la pluviométrie annuelle
tout aussi importante (Bamenda : 2000 mm par an) mais présentant une courbe unimodale, centrée sur
le mois de septembre. L’influence de l’altitude se traduit par un abaissement des températures (19.4°C
pour Bamenda, contre 22.5°C pour Yoko qui est pourtant situé à la même latitude) et un renforcement
en rigueur de la saison sèche. Tout le plateau sud camerounais reçoit en moyenne 1 500 à 2 000 mm
de pluies par an avec cependant des zones relativement déficitaires du fait de la position d’abri comme
dans le golfe de Bafia ou encore de la continentalité comme c’est le cas entre Bertoua et Batouri. La
répartition mensuelle des pluies laisse apparaître une grande saison sèche entre les mois de décembre
et de février, ainsi qu’un déficit pluviométrique relatif entre les mois de juillet et d’août. Globalement, le
Cameroun méridional a un climat chaud et pluvieux, favorable aux activités agricoles, mais handicapant
pour les transports sur les routes en terre dont il est quasi totalement doté.
Le Nord du pays à partir du 6ème parallèle appartient à la zone des climats tropicaux au sens strict,
juxtaposant du sud au nord les types soudanien de nuance humide sur le plateau de l’Adamaoua,
soudanien de nuance sèche dans le bassin de la Bénoué et soudano sahélien à sahélien dans les bass-
es terres du nord Cameroun. Sur le plateau de l’Adamaoua, la tendance est plus humide avec une sai-
son sèche plus courte (4 à 5 mois) mais qui ne cède en rien en intensité. Des totaux pluviométriques de
l’ordre de 1 500 à 1 700 mm sont enregistrés. Dans le bassin de la Bénoué, l’effet d’abri crée une
ambiance soudanienne franche où la saison sèche et la saison de pluies ont une durée sensiblement
égale et les précipitations moyennes annuelles de l’ordre d’un mètre avec une grande variabilité d’une
année sur l’autre. Entre la cuvette de la Bénoué et le 11° N, la diminution des précipitations est encore
plus sensible (815 mm à Maroua), avec cependant un léger regain pour les stations exposées des hau-
teurs du Mandara (973 mm à Mokolo). La saison sèche s’allonge et dure désormais au moins 7 mois.
Entre 11 et 13° N, on entre dans le domaine sahélien, avec une saison de pluies qui se réduit à 3 mois
et des totaux pluviométriques compris entre 700 et 400 mm.
Avec le phénomène de changements climatiques, on observe sur tout l’étendu du territoire un allonge-
ment des périodes de sécheresse et une diminution des séquences de grandes précipitations. Ces ten-
dances climatiques récentes s’accompagnent aussi des périodes plus ou moins chaudes ou fraîches hors
saison. Les zones les plus sensibles incluent le Sahel et les hautes montagnes. Outre ses conséquences
sur l’agriculture, le réchauffement du climat global est reconnu comme un des facteurs de développe-
ment du paludisme et d’autres maladies à transmission vectorielle.
14ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
15 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Climat contrasté et propice aux activités agropastorales
LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES
Le Cameroun offre une grande diversité bioclimatique. Ainsi passe-t-on progressivement des forêts denses
humides soumises à une ambiance climatique équatoriale ou subéquatoriale, aux savanes arbustives et
arborées de domaine tropical humide et soudanien, puis aux steppes de la zone soudano sahélienne à sahélo
soudanienne.
Les forêts denses humides se subdivisent en trois grandes variantes : (1) la forêt littorale qui recouvre les bass-
es terres côtières et à laquelle on pourrait ajouter les mangroves ; (2) Les forêts sempervirentes biafréenne et
congolaise qui occupent les terrains compris approximativement entre 200 et 900 m d’altitude et les forêts
semi- décidues. Les forêts camerounaises couvrent près de 22,5 millions d’hectares (47% du territoire), dont
17,5 millions d’hectares de forêt dense sur terre ferme et 5 millions d’hectares de forêt dégradée. Les espèces
commerciales identifiées s’élèvent à 300 dont une soixantaine fait l’objet d’une exploitation régulière. Le poten-
tiel exploitable sur les conditions actuelles du marché s’élève à environ 750 millions de m3. A ce potentiel, il
faudrait ajouter les autres produits forestiers (plantes médicinales, plantes nutritives, plantes de service). Ces
forêts recèlent aussi des ressources cynégétiques riches et variées. On y dénombre 21 % des espèces halieu-
tiques, 48 % de mammifères, 50 % des batraciens, 54 % des oiseaux et près de 75 % des espèces de reptiles
africains.
.
Les savanes comprennent : (1) les savanes périforestières qui s’étendent des marges septentrionales des forêts
denses humides au rebord méridional du plateau de l’Adamaoua, vers le 6ème degré de latitude Nord ; (2) les
savanes soudaniennes du plateau de l’Adamaoua, comportant les ligneux typiques des forêts sèches (Annona
senegalensis, Bridelia ferruginea, Piliostigma thonningii Daniella oliveri, Lophira lanceolata et Isoberlina doka);
(3) les savanes soudano- sahéliennes de la cuvette de la Bénoué où les fortes charges humaines rendent
comptent de la dégradation qualitative et quantitative des ressources ligneuses et herbacées (dénudation des
sols, prolifération des éléments à épineux sahéliens : Combreton aculeatum, Lannea humilis, Acacia sieberi-
ma et Acacia albida). Les savanes camerounaises sont régulièrement léchés par les feux annuels, allumés pour
des raisons de salubrité et de renouvellement des pâturages.
Le domaine sahélien compte deux types de paysages : les formations à épineux, Acacia seyal, A. nilotica et
Balanites aegyptiaca, et les prairies inondées périodiquement, les yaérés. On y relève des dominantes gram-
inéennes : Echino-chloa stagnina (bourgou), Veriveria nigritana, Hyparrhenia rufa et des Oryza (riz sauvages).
C’est dans cette zone soumise aux aléas climatiques et supportant localement des fortes charges humaines et
animales que les manifestations de la désertification sont les plus visibles (augmentation des températures,
baisse de la pluviométrie, assèchement et ensablement des cours d’eau). Depuis plus d’une vingtaine d’an-
nées, la ceinture de production de certaines cultures comme le coton ou le maïs s’est déplacée de plusieurs
centaines de kilomètres vers le sud, exposant cette partie du pays à un déficit chronique de la production agri-
cole, ayant pour corollaire la famine. L’assèchement accéléré du Lac Tchad met en jeu la survie des popula-
tions concernées. L’extension des « hardé» est une autre manifestation visible de la dégradation des terres.
En matière de gestion de l’environnement, un Plan National de Gestion Environnementale a été adopté depuis
1996. Son processus de révision a démarré en 2006 sous l’initiative conjointe du MINEP/ UNEP/APREN.
D’autres documents de stratégies (Document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Désertification et
Stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral au Cameroun)
ont été réalisés en 2007, mais ne bénéficient pas encore de moyens subséquents pour leur mise en oeuvre.
Le Cameroun a aussi entrepris un programme national de reboisement lancé en 2006 à Maroua avec pour
but d’atténuer les effets des changements climatiques. Ce programme intègre toutes les parties prenantes con-
cernées. Au lancement de l’opération, il était prévu la réalisation de 5000 ha d’arbres entre 2006 et 2007 dans
les zones où la dégradation de l’écosystème est forte, la plantation de plus de 2 millions d’arbres en 2008 et
au moins 3 millions en 2009, puis un rythme plafond de 10 à 15 millions à l’horizon 2010- 2015. Les parte-
naires de l’opération sont : le MINFOF, le MINEP, le MINADER, les parlementaires, les organismes de conser-
vation (WWF et UICN).
Mais malgré cette volonté affichée, beaucoup de facteurs rendent encore peu visibles les résultats des dif-
férents programmes de reboisement. Il s’agit entre autres l’utilisation abusive du bois à des fins domestiques,
l’agriculture extensive, l’absence de suivi des plantations forestières, les financements insuffisants, la
dynamique de contestation et de revendication des droits de propriété des populations locales sur les espaces
plantés, en vertu du droit coutumier.
16ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
17 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Grandes zones écologiques
SOLS
I
l existe au Cameroun une grande variété de sols qui est liée à celle des roches-mères, des facteurs
topographiques et des milieux bioclimatiques. Six grandes catégories de sols sont représentées au
Cameroun : les sols non ou peu évolués, les vertisols, les andosols et les sols bruns, les sols fersiallitiques
et ferrugineux, les sols ferralitiques et les sols hydromorphes.
Les sols minéraux bruts et les sols peu évolués sont constitués de minéraux bruts résultant d’une érosion
active dans les sites à topographie particulièrement accidentée. Ils proviennent des roches divers surtout
acides et grenues. Ils couvrent les pentes des monts Mandara, les collines autour de Guider au nord de la
Bénoué, les versants des monts Atlantika, les montagnes de Poli et la falaise septentrionale de l’Adamaoua. Ils
prennent une large extension dans la région de Banyo où ils alternent également avec les sols ferralitiques
voisins. Dans cette catégorie de sols peu évolués se rangent également les sols des mangroves de la région lit-
torale ainsi que les cendres volcaniques des régions de Mbanga, de Foumbot et de Ngaoundéré.
Les vertisols sont argileux et foncés. Ils sont soumis à des mouvements internes de retrait et au gonflement
saisonnier. Les vertisols topomorphes sont formés en zones planes et déprimées (cuvette du lac Tchad), les
vertisols lithomorphes à partir de matériaux basiques. Les vertisols ont de médiocres propriétés physiques
mais de bonnes qualités chimiques.
Les andosols et les sols bruns eutrophes sont des sols jeunes à profil homogène, développés sur les forma-
tions volcaniques basiques et généralement associés à des sols minéraux bruts et peu évolués. Les andosols
légers contiennent une quantité importante de matière organique, très favorable à la culture mais sujet à l’éro-
sion. Les sols bruns eutrophes intermédiaires entre sols peu évolués et ferralitiques, ont un humus abondant,
bien adhéré à la matière minérale. Ils sont structurés, meubles, poreux, riches en eau et en éléments nutri-
tifs. Ils sont par conséquent très fertiles.
Les sols fersiallitiques et ferrugineux de couleur rouge, ocre ou rouille. Ils sont saturés en éléments nutritifs.
Les sols fersiallitiques sont les plus fertiles de cette catégorie. Ils recouvrent le plateau de l’Adamaoua et la
plaine de la Bénoué.
Les sols ferralitiques couvrent les 2/3 du pays du sud au 8ème parallèle. Ce sont des sols pauvres en nutri-
ments, acides et fragiles. Ils sont en grande partie couverts par la forêt, bien développés, très perméables et
riches en humus. Ils proviennent des roches variées comme les granites, les migmatites, le gneiss, les micas-
chistes, les roches sédimentaires ou les roches volcaniques. Il est possible de les regrouper schématiquement
en quatre groupes principaux : les sols jaunes sur roche sédimentaire sableuse, les sols jaunes sur roches
éruptives et cristallines acides, les sols rouges sur roches éruptives et cristallines acides et les sols rouges sur
roches cristallines basiques et effusives.
Les sols hydromorphes sont liés à des nappes phréatiques subsuperficielles pendant une grande période de
l’année. C’est pourquoi ils sont caractérisés par une teneur abondante et permanente en eau. Ils sont riches
en matière organique. Ils se rencontrent dans toutes les plaines d’origine alluviale particulièrement au long du
Logone et de ses affluents. Ce sont des sols humifères en surface, en profondeur gris ou jaunâtre avec tâches
rouge ou jaune, parfois des indurations. En zone forestière ces sols sont particulièrement riches en matière
organique. On les rencontre dans la haute vallée du Nyong.
La diversité des sols est un atout important pour le développement agricole en ce sens qu’elle autorise la diver-
sification des cultures : polyculture intensive sur sols organiques très fertiles, possibilité de riziculture sur sols
hydromorphes, hévéaculture et palmier à huile sur sols jaunes côtiers, sorghos sur sols lourds (vertisols),
etc….
Toutefois, divers faciès de dégradation apparaissent du fait des pratiques agricoles extensives, du surpâturage
et des aléas climatique. C’est sans doute ce qui a motivé l’élaboration en 2007 par les pouvoirs publics d’un
document de stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral
au Cameroun.
18ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
19 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Une grande variété de types de sol
DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION
ADMINISTRATIVE
POPULATION
E
n novembre 2005, la population camerounaise est évaluée à 17 463 836 habitants (3e RGPH) contre 10 473 655
en 1976 (2e RGPH) et 7 663 246 en 1976 (1e RGPH). En 29 ans (1976- 2005), l’effectif de la population aura
été multiplié par 2,27; ceci confirme le maintien d’un fort potentiel humain dans le pays, avec un taux annuel
moyen de croissance démographique de 2,8 % au cours de la période 1987-2005 et de 2,9 % entre 1976 et 1987. La
persistance de ces tendances démographiques fortes situerait l’effectif de la population du Cameroun à 18,9 millions
au 1er janvier 2009, 19,4 millions au 1er janvier 2010 et 26,5 millions en 2020.
En ce qui concerne la structure par sexe de la population, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes que
d’hommes : 8 831 800 femmes pour 8 632 036 hommes, soit un rapport de masculinité de 97,7 hommes pour 100
femmes.
La répartition géographique de la population sur le territoire national est très inégale. On peut classer les 10 régions
administratives en 3 groupes, en fonction de l’importance numérique de l’effectif de leur population :
- Groupe 1 : les régions les plus peuplées avec plus de 2 millions d’habitants chacune. Ce sont dans l’ordre
d’importance : les régions de l’Extrême- Nord (3 111 792 habitants), du Centre (3 098 044 habitants) et du
Littoral (2 510 263 habitants).
- Groupe 2 : les régions dont l’effectif de la population se situe entre 1 et 2 millions d’habitants. Ce sont dans
l’ordre d’importance : les régions du Nord-Ouest (1 728 953 habitants), de l’Ouest (1 720 047 habitants), du
Nord (1 687 959 habitants) et du Sud-Ouest (1 316 079 habitants) ;
- Groupe 3 : les régions ayant chacune moins d’un million d’habitants. Ce sont dans l’ordre : les régions de
l’Adamaoua (884 289 habitants), de l’Est (771 755 habitants) et du Sud (634 655 habitants).
D’avril 1987 à novembre 2005, la densité de population du Cameroun est passée de 22,6 habitants au kilo
mètre carré à 37,5. Cet indicateur connaît cependant de grandes variations géographiques. La carte dedensité de
population par département laisse apparaître :
- les densités exceptionnellement fortes, observables dans les départements (Wouri et Mfoundi) qui abritent
les principales métropoles du pays (Douala et Yaoundé respectivement)
- Les hautes terres de l’Ouest et tout le Nord du bassin de la Bénoué présentent des fortes densités au dessus
de la moyenne nationale.
- Cinq départements (le Faro, le Mbam-et- Kim, le Nkam, le Haut- Nyong et la Boumba-et- Ngoko, présentent
les plus faibles densités de population (moins de 6 habitants/km2
).
La pyramide des Ages traduit un Indice Synthétique de Fécondité encore élevé (5,0 enfants par femme en 2004
d’après EDSC-III) et une population majoritaire jeune. La moitié de la population a moins de 17,7 ans et le poids
démographique des enfants âgés de moins de 15 ans se situe à 43,6 %. Avec un âge médian de 18,3, les femmes
sont beaucoup moins jeunes que les hommes (17,1).
Conscient de ce que la population est, dans le contexte actuel, le facteur essentiel du développement, l’Etat camer-
ounais a opté pour une politique démographique essentiellement nataliste, mettant cependant l’accent sur la par-
enté responsable. De nombreux efforts sont actuellement consacrés à l’amélioration de la ressource humaine à tra-
vers notamment:
- la gratuité de l’éducation de base, l’amélioration et la diversification de l’offre en enseignements secondaire
et supérieure
- l’amélioration de l’offre en service de santé de qualité ;
- la promotion de l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes ;
- la réduction de la mortalité infantile.
Si les tendances démographiques actuelles et surtout l’extrême juvénilisation de la population apparaissent à court
terme comme de corollaire de lourdes charges sociales (prise en charge scolaire et sanitaire de nombreux jeunes),
sur le long terme, elles garantissent la disponibilité de la main d’oeuvre susceptible d’impulser le développement du
pays.
20ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
21 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Densité de population
MOUVEMENTS MIGRATOIRES
I N T E R N E S E T E V O L U T I O N
DEMOGRAPHIQUE
L
’évolution démographique régionale est commandée par le croît démographique naturel et les migrations.
Les mouvements de populations les plus importantes sont internes et liés aux fortes disparités de peu-
plement. Les régions du Nord sont les plus concernées. Les dernières décennies ont en effet connu une
accélération des migrations en provenance des régions de montagnes de l’Extrême Nord, où les terres arables
sont devenues rares, du fait des pressions démographiques et des stress climatiques répétés. La région du
Nord constitue la principale terre d’accueil de ces migrations. Ainsi, dès les années 1950, les administrations
coloniale, puis nationale, vont organiser la descente des Montagnards des Mandara vers la plaine de la
Bénoué. Entre 1979 et 2000, l’ex Mission d’Etudes pour l’Aménagement de la Vallée Supérieure de la Bénoué
(MEAVSB) devenue MEADEN (Mission d’Etude et d’Aménagement pour le Développement de la Province du
Nord) a conduit des projets tels que le projet Sud- Est Bénoué (SEB) dans la région de Touboro, le projet Nord-
Est Bénoué (NEB) sur l’axe Garoua-Poli-Mbé ou encore le projet Lagdo, qui vont entraîner un important afflux
des populations dans la région du Nord. Rey-Bouba, Poli, Madingring, Ngong et Touroua constituent les prin-
cipaux centres d’accueil des migrants. Ces migrations expliquent à grande partie les taux d’accroissement de
population élevés (plus de 0,04% par an observés dans les départements du Mayo Rey et de la Bénoué (région
du Nord Cameroun) entre 1987 et 2005.
Dans le Sud du pays, on observe plutôt des migrations spontanées des Bamilékés des hauts plateaux de
l’Ouest et des grassfields vers les grandes métropoles (Douala, Yaoundé) et vers les fronts de colonisation agri-
cole du Mungo et du Nkam. Au nord de Yaoundé, le pays Eton alimente une migration vers le front agricole
de Mbangassina dans le Mbam. La fermeture de la SODENKAM (Société de Développement du Nkam) en 1987
a marqué un coup d’arrêt des migrations organisées à destination du Nkam dans le cadre de l’opération
Yabassi- Bafang. Concomitamment à cet arrêt des migrations de colonisation agricole, une importante ponc-
tion démographique est opérée dans la zone par la métropole économique (Douala), à l’instar de celle qu’ex-
erce la capitale politique Yaoundé sur les départements environnants. C’est sans conteste la raison pour
laquelle tous les départements situés en périphérie de ces deux grandes métropoles ont connu des taux d’ac-
croissement annuel de population faible à négatif entre1987 et 2005.
Les migrations saisonnières temporaires sont très nombreuses : au nord, les montagnards descendent dans
les plaines du Diamaré pour le repiquage des sorghos ; au sud, les « anglophones » se déplacent vers le Mbam
et le Littoral pour travailler dans les cacaoyères ou dans les plantations d’hévéas.
En ce qui concerne les migrations externes, le Cameroun compte 271 815 étrangers qui représentent 1,6% de
sa population totale. 53,7% de cette population étrangère viennent des pays de la CEDEA0 ; 36,5 % des pays
de la CEMAC ; 3,3 % des autres pays de la CEAC ; 3,8 % des pays d’Europe ; 1,1 % des pays d’Asie ; 1,0 %
des autres pays d’Afrique et 0,5 % des pays d’Amérique. Aussi, nous notons que l’émigration est de plus en
plus importante au Cameroun bien que les données y relatives sont rares.
La politique gouvernementale est favorable à une occupation équilibrée du territoire national. Cette volonté est
traduite depuis les indépendances par l’ouverture des fronts pionniers agricoles (Opération Yabassi- Bafang,
Route du Noun, SEB, NEB, etc..) et la promotion de la propriété foncière individuelle par le biais du Titre fonci-
er. Elle se poursuit aujourd’hui par les Missions d’Aménagement Régionales, placées sous la tutelle du
MINEPAT. Par ailleurs, la dotation des campagnes en équipements sociaux divers (établissements scolaires,
formations sanitaires, électricité, aires de jeu, télé centres communautaires) participe des efforts des pouvoirs
publics visant à freiner l’exode rural qui contribue aujourd’hui à grossir les masses misérables dans les cen-
tres urbains du pays. Enfin, un cadre de concertation existe désormais entre l’Etat et la diaspora camer-
ounaise en vue d’accroître la participation de cette dernière au développement du pays.
Si les migrations ont permis la mise en valeur des certaines régions restées jusque là vides (Nkam- Nord,
plaines de la Bénoué, etc…) et un désengorgement des zones surpeuplées, elles engendrent aussi ça et là des
problèmes fonciers et politiques qui sont loin d’être résolus.
22ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
23 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Migrations internes et évolution démographique régionale
ETHNIES ET LANGUES
Le Cameroun compte plus de 230 ethnies. La classification courante, à base essentiellement linguis-
tique permet de distinguer 6 grands groupes :
- les Arabes Choa, pasteurs de religion musulmane installés dans le delta marécageux du Logone-et-Chari,
- les peuples de langues tchadiques, répartis entre les Monts Mandara (Wandala, Mofu et Mafa) et la
plaine du Logone (Massa et Musgum) ;
- les Peuls, descendants d’envahisseurs musulmans qui conquirent tout le Nord Cameroun au XIX
siècles et qui ont pu imposer le Fulfuldé comme principale langue véhiculaire. Leurs plus fortes con
centrations s’observent sur la plaine du Diamaré, le bassin de la Bénoué et au piedmont de la falaise
méridionale du plateau de l’Adamaoua ;
- Les peuples autochtones de l’Adamawa (Mbum, Duru,etc), rejoints par leurs parentés oubanguiens
(Gbaya) qui se sont infiltrés dans tout le Sud-Est de l’Adamaoua ;
- Les Bantoïdes rassemblent les Tikar du Centre Cameroun et les Ejegham du bassin de la Mamfé à l’Ouest.
- Le grand groupe Bantou qui peuple tout le Sud Cameroun comprend deux sous groupes :
- les Bantous des Grassfields qui peuplent les hauteurs de l’Ouest et du Nord- Ouest. Ici, les langues
maternelles sont variés (Limbum, Kom, Lamnso, Bamun, Ngyemboon, Yemba, Ghomala’, Medumba, etc..)
- les Bantous de la forêt dense humide qui regroupent des Banen, Basaa, Maka, Koozime et Fang- Bulu Béti.
D’autres petits groupes ethniques du Sud forestier comprennent les peuples apparentés aux Calabarais
(Cross-River) et les Pygmées (les Baka du Sud Est et les Bajelie du Centre Sud).
Cette multiplicité des langues ethniques impose de recourir à une langue véhiculaire dans des situations
coercitives d’intercompréhension entre individus. Le morcellement linguistique, mais aussi l’apparition d’e-
spaces d’hétérogénéité ethnique liés à des facteurs tels que l’urbanisation, l’évangélisation, l’islamisation, la
scolarisation, etc. ont constitué les conditions d’émergence et de développement de langues véhiculaires. Le
Cameroun compte aujourd’hui, neuf langues véhiculaires : l’arabe, le fulfuldé, le wandala, le douala, le bassa,
le mongo-ewondo, le pidgin-english, l’anglais et le français. Ces langues sont d’importance inégale. En tant que
langues officielles, le français et l’anglais jouent le rôle de vecteur officiel de la communication au plan nation-
al ; dans cette fonction. Le pidgin-english, quant à lui, langue composite à base lexicale anglaise, est la prin-
cipale langue véhiculaire dans les régions anglophones du pays. Il est aussi parlé dans les zones contiguës du
littoral et de l’ouest, dans les couloirs frontaliers du Nigéria voisin, ainsi que dans les centres urbains.
Face à cette diversité ethnique et linguistique, l’Etat du Cameroun poursuit sans relâche l’effort d’intégration
nationale tout en veillant à la protection des peuples autochtones, des minorités et autres couches vul-
nérables. La promotion du bilinguisme officiel comme particularité du Cameroun s’est entre autres traduite
par la création des Centres Linguistiques Pilotes, placés sous la tutelle du Secrétariat Général de la Présidence,
et dont la mission est l’apprentissage de l’Anglais et du Français comme deuxièmes langues aux populations
d’expression française et anglaise respectivement. En matière de promotion des langues nationales, les pou-
voirs expérimentent actuellement l’introduction des langues dites véhiculaires dans les programmes scolaires,
après avoir longtemps encouragés la mise sous forme écrite de celles-ci.
Bien gérée, la diversité ethnique et linguistique du Cameroun constitue sans conteste une richesse culturelle
du pays par ce que la langue est porteuse de culture, de philosophie et d’axiologie ; mais, mal gérée, elle peut
être source tensions sociales et une menace à l’intégration nationale. C’est l’un des défis de la décentralisa-
tion actuellement en cours au Cameroun.
Les religions
Le Cameroun, état laïque, regroupe 3 religions principales :
• environ 60% de chrétiens :
- les catholiques (35% de la population) répartis en 22 diocèses. Leur plus haut dignitaire est Mgr Tumi, car-
dinal archevêque émérite de Douala.
- les protestants (25% de la population) répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du
Nord-Ouest et du Sud-ouest.
• environ 25% d'animistes. Les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à
l'Ouest, au Sud et à l'Est.
• environ 10% de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême Nord.
Selon certaines sources du ministère de l'Administration territoriale, seules 80 congrégations, sur la centaine
qui fonctionne, ont reçu du gouvernement les autorisations nécessaires.
24ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
25 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Diversité ethnique et richesse linguistique
ORGANISATION ADMINISTRATIVE
ET POLITIQUE
L
e Cameroun est une république à régime présidentialiste. Le pouvoir exécutif est exercé concurrem-
ment par le Président de la République qui définit les grandes orientations politiques du pays et le
Premier Ministre, Chef du gouvernement qui les met en oeuvre. Le pouvoir législatif est en théorie
exercé par deux chambres, une Assemblée nationale et le Sénat. Toutefois, le Sénat attend encore d'être mis
en place. L’option de la modernisation de l’Etat à travers la décentralisation (processus de transfert par
l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées de compétences particulières et de moyens appropriés)
est prise depuis la Constitution de 1996, qui définit les deux principales collectivités décentralisées : les
régions et les communes. Ces collectivités décentralisées sont appelées à jouir de l'autonomie administra-
tive et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. Processus à la fois long et délicat, cette
décentralisation se prépare dans le cadre du conseil national de la décentralisation et du comité intermin-
istériel des services locaux créés et organisés par le chef de l’Etat. Le Cameroun est par ailleurs membre de
la Conférence Africaine sur la Décentralisation et Développement Local (CADDEL).
En 2008, le décret n°2008/376, portant organisation administrative de la République du Cameroun apporte
deux innovations majeures :
- la transformation des 10 provinces en 10 régions ;
- la disparition des districts qui sont érigés en arrondissements.
Le Cameroun aujourd’hui compte 428 unités administratives reparties comme suit : 10 régions, 58 départe-
ments et 360 arrondissements qui correspondent à autant de communes. Les communautés urbaines (14)
couvrent les grandes agglomérations, subdivisées chacune en communes d’arrondissement.
Unités administratives par région.
Sur tout le territoire, les chefs traditionnels ont conservé un réel pouvoir et sont consultés par les autorités
centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la règlementation
juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux camerounais de maintenir leurs cultures orig-
inelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamidos ou de sultans exercent des hautes
fonctions administratives et politiques. Il existe 81 chefferies de 1er degré, 867 chefferies de 2ème degré et
environ 12000 chefferies de 3ème degré.
26ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
27 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Découpage administratif
ENVIRONNEMENT ET
AMENAGEMENT DE L’ESPACE
Aménagement forestier
D
epuis 2004, la partition de l’ex-Ministère de l’Environnement et des Forêts en deux (Ministère de
l’Environnement et de la Protection de la Nature et Ministère des Forêts et de la Faune) traduit l’engage-
ment des pouvoirs publics à gérer durablement la riche biodiversité du pays.
En matière de protection et de conservation de la biodiversité, le Cameroun compte 31 aires protégées et 30
réserves forestières réparties dans toutes les régions du pays. Parmi les plus connues, on peut citer :
- le Parc National de Waza, dans la région de l’Extrême- Nord, créé en 1968, sur une superficie de 170 km2
;
- le Parc National de la Bénoué, dans la région du Nord, créé en 1968 et couvrant une superficie de 180 km2
;
- la réserve de biosphère du Dja dans la région de l’Est, créé en 1950 et couvrant une superficie de 526 km2
.
Ces trois aires protégées ont été classées par l’UNESCO comme sites du patrimoine mondial.
De nombreuses dispositions (élaboration des plans d’aménagement des aires protégées, la lutte anti-braconnage,
etc.) ont été prises par l’Etat du Cameroun pour assurer la conservation de la biodiversité à l’intérieur et hors
des aires protégées. Il reçoit à cet effet l’appui de partenaires techniques et financiers au nombre desquels WWF,
GTZ, UNESCO, SNV, Global Forest Watch, USAID, etc. En 2000, le secteur forestier représentait le deuxième
poste d'exportation après le pétrole avec 21% des recettes totales. Il génère plus de 45 000 emplois et contribue
à 6,5% au produit intérieur brut.
Depuis la reforme de loi forestière en 1994, le Cameroun s’est fermement engagé dans un processus de gestion
forestière durable, en adoptant – entre autres – un plan de zonage pour la région méridionale forestière, en ren-
forçant la participation de la communauté à la gestion des ressources forestières, en améliorant les procédures
d’attribution des titres d’exploitation forestière. A ce titre, l’essentiel des forêts de production a été partitionné en
concessions forestières qui sont des unités de forêts gérés séparément et pouvant inclure une ou plusieurs
Unités Forestières d’Aménagement : UFA (dont la superficie ne peut excéder 200 000 ha).L’exploitation forestière
industrielle se fait dans le cadre des UFA, attribuées à travers une procédure d’appel d’offres à la concurrence
pour une période de 15 ans. Elle nécessite un plan de gestion forestier approuvé par l’autorité administrative
compétente.
En 2008, 65 concessions forestières disposaient d’un plan d’aménagement approuvé, couvrant une superficie de
4 207 862 ha, tandis que 38 concessions couvrant une superficie de 1 866 171 ha préparaient les leur. A la
même date, 13 concessions forestières couvrant une superficie de 900 000 ha et 14 concessions couvrant 1 700 000
ha recevaient respectivement des certificats FSC et TLTV.
La politique nationale en matière d’aménagement forestier est défini dans le programme sectoriel Forêt
Environnement (PSFE), finalisé avec l’appui des partenaires internationaux (Banque Mondiale, Association
Internationale pour le Développement, Royaume Uni) et opérationnel depuis 2004. Les reformes institutionnelles
engagées dans le cadre de ce programme ont conduit au recrutement de 1550 nouveaux employés pour remplac-
er la main d’oeuvre vieillissante et au développement d’ une stratégie visant à rapprocher le PSFE et les institu-
tions de recherche.
Les institutions régionales jouent aussi un rôle de plus en plus important dans le secteur forestier national,
notamment à travers l’harmonisation des législations et l’établissement des standards d’échange d’information.
Le Cameroun abrite le secrétariat du COMIFAC, joue un rôle actif dans le partenariat pour les forêts du Bassin
du Congo (PFBC) et est membre fondateur de la Conférence sur les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale
(COMIFAC).
En dépit de ces réalisations, il existe des nombreux défis à relever aux rangs desquels :
- l’accélération de la mise en place des instruments d’aménagement, notamment des systèmes de certification har-
monisés reconnus internationalement ainsi que le développement des ressources humaines pour leur mise en oeuvre;
- le renforcement des actions visant à accroître la participation active des populations rurales dans la planification
et la gestion durable des écosystèmes et la création d’espaces suffisants pour le développement économique, social
et culturel ;
- l’accélération du processus de création des aires protégées transfrontalières et le renforcement de la gestion durable
des aires protégées existantes.
28ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
29 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Aires protégées et concessions forestières
DEVELOPPEMENT URBAIN
L
e système urbain camerounais se structure autour de deux grandes métropoles (Yaoundé et Douala). De
taille comparable, leur localisation dans la partie méridionale du pays créé un déséquilibre dans la distri-
bution spatiale des villes entre le Nord et le Sud.
Douala, siège de l’un des grands ports de l’Afrique de l’Ouest, concentre l’essentiel de l’activité industrielle et
commerciale du pays. Avec 1 907 479 d’habts en 2005, Douala est la ville la plus peuplée du pays.
Yaoundé, capitale politique et deuxième ville du pays, connaît depuis une vingtaine d’années une explosion
urbaine spectaculaire (6 % l’an) en relation avec ses fonctions administratives et universitaires, mais aussi avec
ses activités économiques. En effet, sa population est passée de 318 700 habts en 1976 à 649 000 en 1987 et à
1 817 524 habts en 2005.
Ces deux métropoles qui abritent à elles seules près de 40% de la population urbaine du pays constituent les
principaux pôles d’attraction des migrations intérieures et extérieures. La polarisation du territoire national par
ces deux métropoles n’obère pas cependant l’essor d’un nombre important de villes secondaires dont le rayon-
nement régional est indéniable. Ce sont pour la plupart, des chefs lieux de régions (Bamenda, Bafoussam,
Garoua, Maroua) ou encore des pôles économiques (Kumba, Nkongsamba, Kousseri, Tiko ) ou touristiques (Kribi
et Limbé).
En novembre 2005, la population urbaine du Cameroun était évaluée à 8 514 938 habitants contre 8 948 898
habitants en zone rurale, soit un taux d’urbanisation de 48,8%. Ce taux d’urbanisation est cependant variable
suivant les régions : Les régions du Littoral et du Centre présentent des taux d’urbanisation les plus élevés (plus
de 48%), justifiés par le poids démographique des deux grandes métropoles situées dans leur territoire respec-
tif. Les taux d’urbanisation relativement élevés des régions de l’Ouest et du Sud- Ouest s’expliquent par la forte
densité du réseau de villes secondaires qu’elles abritent. L’effet combiné des effectifs démographiques élevés des
campagnes et du nombre réduit des villes (seulement 8 des 44 villes de plus de 25 000 habitants que compte le
pays) fait des régions du Nord et de l’Extrême- Nord les moins urbanisées du pays.
En matière de développement urbain, les pouvoirs publics se fixent pour objectifs non seulement de maîtriser le
développement des villes et d’en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l’essor du
secteur industriel, mais également de promouvoir l’émergence des agglomérations périphériques, le développe-
ment des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l’espace urbain
et de concourir au développement des zones rurales environnantes. Cette politique concerne aussi bien la réal-
isation de nouveaux programmes d’amélioration de l’habitat spontané que les travaux de réhabilitation de la
voirie urbaine. Différents programmes soutiennent cette vision :
- Projet d’infrastructures de Douala, financé par l’IDA à hauteur de 42 milliards de Fcfa a permis de réha
biliter près de 30 km de voirie pour désenclaver le port et la zone industrielle de Douala ;
- Programme d’appui aux capacités décentralisées de développement urbain (PACDDU) dans 5 villes pour
l’amélioration des conditions de vie et d’activités des populations urbaines ;
- Projet de Développement des secteurs Urbain et de l’approvisionnement en Eau (PDUE) qui comporte une
composante ‘’travaux d’infrastructures’’ dans les quartiers précaires des villes de Douala, Yaoundé,
Bamenda, Maroua et Mbalmayo, pour un montant de 25 milliards avec une rallonge attendue de
7,5 milliards de FCFA.
- Contrat de désendettement et de développement (C2D) de 74 milliards qui a pour objectif de contribuer
à améliorer les conditions de vie des populations et à renforcer le rôle économique des pôles urbains au
Cameroun en s’appuyant sur la mise en oeuvre des contrats de ville.
Le changement de la physionomie des villes comme Yaoundé et Douala, le déploiement des programmes PPTE
dans les villes secondaires comme Nkongsamba, Ngaoundéré, Bafoussam, Sangmélima, Bamenda ou Garoua
constituent les principales retombées de cette politique. L’urbanisation galopante n’est pas sans incidence pos-
itive tant sur le développement du pays que sur la qualité de vie citadine. Les villes sont des pôles de développe-
ment caractérisés par une tertiarisation plus accrue de l’économie et une apparition de nouvelles possibilités
d’emploi aussi bien dans son territoire qu’à la périphérie. Toutefois, la plupart des villes du pays éprouvent les
difficultés à satisfaire les besoins des populations résidentes. Cette situation a pour résultat une dégradation des
conditions de vie en milieu urbain. Les plans d’urbanisation sont devenus peu opératoires, laissant libre cours
à une urbanisation anarchique. Les villes se trouvent confrontées à de graves difficultés comme l’engorgement
des réseaux linéaires (eau, électricité, routes), l’insalubrité et la dégradation de l’environnement, l’habitat pré-
caire, la montée du grand banditisme, la prostitution, la désintégration des structures familiales et des liens soci-
aux, le chômage et l’insécurité.
30ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
31 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Développement urbain
INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES
EDUCATION
L
’éducation au Cameroun est coordonnée par trois départements ministériels : l’éducation de base, les
enseignements secondaires et l’enseignement supérieur. Le système d’enseignement est basé sur le bilin-
guisme « français-anglais » de la maternelle à l’université. Ainsi, on assiste à deux sous systèmes éducat-
ifs : anglophone et francophone. Ce dualisme constitue un atout très important des citoyens camerounais pour
l’intégration dans les réseaux internationaux.
Education de base : Le pays compte plusieurs centaines d'établissements d'enseignement maternel et primaire.
Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle, alors que certaines régions du
Cameroun, notamment la partie septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation. Au niveau mater-
nel, on assiste à une grande carence d’écoles maternelles. Les écoles maternelles existantes sont l’?uvre des con-
grégations religieuses, des structures parapubliques et des promoteurs privés. Dans ce contexte, un grand nom-
bre de jeunes camerounais sont obligés d’attendre l’âge de 6 à 7 ans pour entamer leur formation directement à
l’école primaire. En plus, le pays fait face à une pénurie d'enseignants très souvent mal formés ou démotivés par
les conditions de travail très précaires. Depuis quelques années, l’Etat a initié un programme de contractualisa-
tion des instituteurs qui tend à améliorer le ratio élèves /enseignants par rapport aux standards.
Enseignements secondaires : les enseignements secondaires comprennent deux ordres : l’enseignement tech-
nique et général. L’enseignement technique est assuré par les sections artisanales et rurales (SAR, les sections
ménagères (SM), les collèges d’enseignement technique (CETIC) et les lycées techniques commerciaux ou indus-
triels. Mais depuis quelques années les SAR et SM sont placés sous la tutelle du ministère de l’emploi et de la
formation professionnelle. L’enseignement général est assuré par les collèges d’enseignement secondaire (CES)
et les lycées. Dans tous les deux ordres, l'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un con-
cours dit d'entrée en classe de 6è. Le cycle secondaire dure 7 ans et son parcours est sanctionnés par trois
diplômes : le BEPC (Brevet d'Études du Premier Cycle, délivré après avoir accompli les 4 premières années), le
Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale) qui ouvre l'accès aux études universitaires. Le
sous système anglophone quant à lui offre, au niveau du BEPC, General Certificat of Education l’Ordinal Level
en classe de form fourth (GCEO), et le General Certificat of Education Advance Level (GCEA) pour l’équivalant de
la classe de terminal.
Enseignement supérieur : le Cameroun compte 7 universités d'État (Yaoundé I- Ngoa-Ekelle, Yaoundé II-Soa,
Douala, Buea, Dschang, N'Gaoundéré-Dang et Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'Université
Catholique d'Afrique Centrale située à Yaoundé, l'Université des Montagnes à Bagangté, l'Université Adventiste
de Nanga Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés reparties dans l'ensemble
du territoire. En 2008, on dénombrait plus de 140 000 étudiants au Cameroun.
Perspectives
De nombreux efforts sont entrepris par le gouvernement pour renforcer l’offre éducative au Cameroun on peut
citer :
- L’étude en vue de la création de nouvelles institutions universitaires,
- La redynamisation de la recherche et veuillez à ses applications pour le développement,
- L’intensification des actions en cours pour assurer l’égalité des chances et l’accès à la vie professionnelle
- Le relèvement du niveau d’éduction de la majorité de nos populations,
- Le développement d’un partenariat efficace entre les différentes composantes de la communauté éducative,
- L’amélioration de la gestion et la gouvernance du système éducatif,
- L’amélioration de l’efficacité et la qualité du système éducatif,
- L’élargissement de l’accès à l’éducation et la rétention dans le système tout en corrigeant les disparités.
32ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
33 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Infrastructures éducatives
SANTE
M
algré les efforts consentis par le Gouvernement camerounais et ses Partenaires Techniques et
Financiers, le niveau des principaux indicateurs de santé ne s’est pas amélioré entre 1991 et 2006.
Le domaine de la santé et celui du développement humain au Cameroun restent peu développés. D'après
l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait un médecin pour 10400 habitants au Cameroun alors que
le ratio recommandé est d’un médecin pour 650 habitants. Et en 2007, le PNUD, dans son tableau d'IDH (Indice
de développement humain), classait le Cameroun à la 141e place sur 177. On remarque aussi une répartition
inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui
en pâtissent le plus. De nombreux efforts ont été fournis depuis plusieurs années pour diminuer la pauvreté et
garantir un accès équitable aux soins médicaux.
Pour réduire les disparités dans la répartition spatiale de l’offre en soin de santé, une carte sanitaire a été
élaborée depuis les années 2000. A la tête de la pyramide, on a la province de santé, coiffée par un hôpital
provincial, ensuite le district de santé à la tête duquel se trouve un hôpital de district, et en bas de l’échelle l’aire
de santé, structuré autour d’un centre de santé intégré. Bien que cette carte ait donné une certaine lisibilité sur
la couverture du territoire en soins de santé, il demeure vrai que des efforts restent à accomplir notamment dans
le relèvement des plateaux techniques de nombreuses formations sanitaires afin quelles jouent effectivement le
rôle qui est le leur.
L’amélioration de l’état de santé des populations demeure, plus que jamais, un objectif de développement social
et de croissance économique. Le Gouvernement compte atteindre cet objectif à travers une synergie intersecto-
rielle, nécessaire dans la mise en oeuvre de la Stratégie Sectorielle de la Santé (SSS) actualisée et portée à l’hori-
zon 2015, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Cette dernière reflète claire-
ment la volonté des autorités camerounaises, de garantir de manière pérenne, l’accès universel aux services et
aux soins de santé de qualité, à travers l’amélioration de leur offre et du financement de leur demande. Les objec-
tifs spécifiques de la stratégie sectorielle de santé sont les suivants :
• Amener 80% des 178 districts de santé existants à achever au moins la phase de consolidation du
processus de viabilisation d’un District de Santé;
• Amener 100% des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle d’appui
et d’orientation recours;
• Réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables;
• Réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans ;
• Réduire de 2/5 la mortalité maternelle.
Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq (05) axes stratégiques ont été retenus :
1) le renforcement du système de santé ;
2) la vulgarisation de la mise en oeuvre du paquet minimum d’activités (PMA) et du paquet complémentaire
d’activités (PCA) dans le district de santé ;
3) le développement d’un système d’orientation-recours opérationnel ;
4) le renforcement du partenariat dans le secteur ;
5) la stimulation de la demande.
L’opérationnalisation de ces axes stratégiques devrait permettre à terme à rendre plus accessible les soins de
sante de qualité, contribuant ainsi aux Objectifs du Millénaire pour le Développement.
34ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
35 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Infrastructure sanitaire
COMMUNICATION
L
e réseau routier. Le Cameroun dispose, sur le plan national, d’un ensemble de routes
d’une longueur d’environ 50.000 km, dont 6 000 bitumées. La construction du réseau
intégrateur de la CEMAC, sur financement de l’Union Européenne, contribue à densifier
le réseau de routes bitumées notamment avec le tronçon Bertoua-Garoua Boulaï proche de la
République Centrafricaine. Une nouvelle route goudronnée Ngaoundéré-Touboro vers
Moundou, au Tchad, a été ouverte en 2006. Au sud, le tronçon Ebolowa-Ambam-Eking relie le
Cameroun au Gabon et à la Guinée Équatoriale. A ces tronçons, ont peut ajouter les grands
projets de boucle autoroutière Douala-Yaoundé-Bafoussam, le corridor Sangmélima-Djoum-
Ouesso, le projet de route Manfé-Eyumodjock-Ekok (frontière Nigéria) et la route Bertoua-
Batouri-Kentzo (frontière RCA).
Le réseau ferroviaire totalise 1 020 km de voies ferrées. Le projet de chemin de fer Kribi-Mbalam
et Edéa-Kribi est entrain de prendre corps peu à peu.
Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de
Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur le fleuve de la Benoué). Le pro-
jet de construction d'un port en eau profonde à Kribi est en cours d'exécution. Le transport
maritime passe par 4 ports dont le plus important est le port autonome de Douala (PAD) qui
a enregistré le débarquement de 3 987 110 tonnes de marchandises en 2004.
Le Cameroun dispose de 7 aéroports et 24 aérodromes. Les aéroports internationaux sont au
nombre de 3 (Douala, Yaoundé-Nsimalen et Garoua). Depuis 2008, la compagnie nationale
aérienne Cameroon Airlines (Camair) a été mise en faillite. Seuls subsistent quelques compag-
nies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de 50
places et desservant essentiellement l'intérieur du pays. Toute fois il est annoncé en 2011 le
démarrage éminent d’une nouvelle compagnie aérienne CAMAIR CO (Cameroon Airlines
Corporation) qui remplace la défunt Camair.
La présence depuis 2007 de deux compagnies de transport urbain dans les villes de Yaoundé
(le BUS) et Douala(SOCATUR) n’a pas, de façon conséquente, limité la prolifération des moto-
taxi. Ce secteur informel a créé des milliers d’emplois jeune ; mais le taux d’accident par moto
ne cesse de croitre dans nos villes du à un manque de rigueur dans l’application des règles de
sécurité.
COMMUNICATION ET TELECOMMUNICATIONS
L’arrivée en 1999 d’Internet et du téléphone mobile a révolutionné le secteur des télécommuni-
cations. Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont com-
plètement investi les moeurs, et développé de nouveaux secteurs d’activités : cybercafés, Call
Box cartes de recharge et d’appel sur internet, etc.
Aujourd’hui, le Cameroun est relié au réseau international via deux centres de télécommuni-
cations par satellite (VSAT) à Douala et à Yaoundé. Un troisième point d’accès a été établi avec
l’arrimage du pays au câble sous marin SAT3 en 2002 et en avril 2010 (avec un débit de 1.92
Tbi/s). Deux réseaux de téléphonie cellulaire sont opérationnels au Cameroun (norme GSM
900) et l’arrivée de deux autres opérateurs est imminente.
36ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
37 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Réseau de communication
SPORT
L
e sport est un élément qui a contribue au rayonnement du Cameroun à l’extérieur bien
que les infrastructures sportives soient encore insuffisantes. En effet, la plupart des
stades de football ont été construits à la veille de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de
1972, dont le Cameroun était l'organisateur. Pourtant l'équipe de football du Cameroun,
surnommée les « Lions Indomptables », possède un honorable palmarès puisqu'elle a été qua-
tre fois vainqueur de la CAN, une fois vainqueur de la Coupe Intercontinentale et une fois
championne olympique en 2000 à Sydney. Le Cameroun a aussi remporté la première édition
de la Coupe d'Afrique de Beach Soccer en Afrique du Sud en 2007. La boxe camerounaise a
obtenu d'excellents résultats (les 2 premières médailles olympiques du pays sont venues de ce
sport, en 1968 et 1984), en handball (compétitions nationales comme en club, avec de nom-
breux trophées), en volley-ball (plusieurs fois champions d'Afrique), en basketball (vice-cham-
pion d'Afrique en 2007), en haltérophilie. En athlétisme, la triple sauteuse Françoise Mbango
Etone est double championne olympique de sa discipline (2004 et 2008).
L’un des engagements forts du Président Paul Biya à travers le programme des Grandes
Ambitions était la réhabilitation et surtout la construction de nouvelles installations sportives
à travers le pays. C’est pour matérialiser cet engagement que le Programme national de
développement des infrastructures sportives (PNDIS) a été lancé, soulevant d’immenses espoirs.
Le Cameroun allait enfin pourvoir combler son immense retard dans le domaine des infrastruc-
tures sportives et accueillir de grandes compétitions internationales à domicile. A travers la
création en 2008 d’un comité interministériel chargé de la supervision de ce vaste et ambitieux
programme, le Premier ministre montrait toute l’importance que le gouvernement accordait à
ce projet. Ce comité n’a pas fait long feu. Il est prévu la construction sur la période 2008-2018
de plusieurs stades, piscines ou palais omnisports à Yaoundé, à Douala, à Bafoussam, Limbe
ainsi que dans d'autres villes du pays. Ces travaux sont financés par la république populaire
de Chine et construits par des entreprises chinoises.
Initié par le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’Economie, de la Planification
et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le projet est soutenu par le gouvernement chinois
sous la forme d’un prêt préférentiel (prêt effectué entre deux parties, et selon les intérêts de
chacune d’elle avec pour avantage des délais de remboursement flexibles). La Chine contribue
à hauteur de 18, 2 milliards de Fcfa, alors que le gouvernement camerounais, d’après le min-
istre des Sports, contribue à hauteur de 16 milliards de Fcfa.
Aux infrastructures évoquées ci-dessus, on peut noter la présence et la prolifération des cen-
tres de formation (écoles de football) à l’instar de la KSA (Kadji Sport Academy), le Centre de
Ombe (Brasserie du Cameroun), Semence olympique…, qui sont la propriété de mécènes privés.
Il existe aussi des terrains d’entrainement équipés dans certains chefs lieux de Région et
départements. La présence des centres nationaux d’éducation physique et d’animation sous
l’autorité du Ministère des Sports et de l’Education Physique est à souligner.
Les autres disciplines sportives ne sont pas oubliées dans le vaste chantier infrastructurel
futuriste du Cameroun ; le projet de construction des palais de sport dans les capitales
régionales vient combler leurs attentes.
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39 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Infrastructures sportives
SECTEURS DE PRODUCTION
AGRICULTURE
AGRICULTURE VIVRIERE
L
a variété des produits vivriers au Cameroun s’explique tout d’abord par la diversité des milieux naturels
(climats équatoriaux à sahélien ; plateaux de moyenne altitude, hautes et basses terres). A cela s’a-
joutent la diffusion de nouvelles cultures depuis l’époque coloniale et l’émergence de nouvelles habi-
tudes alimentaires.
Du Lac Tchad à la cuvette de la Bénoué, les mils et sorghos constituent les cultures de base, complétées par
le riz de la plaine du Logone, et l’arachide du piedmont septentrional des Mandara et du bassin de la Bénoué.
Dans les zones densément peuplées (Monts Mandara), on pratique une agriculture intensive : champs perma-
nents et fumés, jardinage pour compenser l’insuffisance de l’unique campagne sous pluies. La diffusion de
nouvelles variétés de maïs à fort rendement et répondant bien aux intrants, a pu étendre le bassin de produc-
tion de cette céréale dans toute zone comprise entre le 4ème parallèle et le bassin de la Bénoué. Les tuber-
cules pris au sens large sont produits dans le Sud équatorial, en association avec la banane plantain. Le man-
ioc constitue cependant une exception puisque son aire d’extension et de valorisation en tant qu’aliment
remonte jusqu’à pays Gbaya dans l’Adamaoua. La production de l’igname reste cantonnée dans l’îlot de Mbé
au sud de la Bénoué, le Mbam et l’Ouest Cameroun. Le taro et le macabo occupent le pays Bassa, le pays
Bamiléké et tout le Nord du Cameroun anglophone. Le brassage des populations et la croissance urbaine se
sont accompagnés d’importantes transformations de l’agriculture. Les cultures d’exportation (café, cacao), en
perte de vitesse à bien d’endroits (Ouest, Mbam) sont remplacées par les cultures vivrières à forte valeur
marchande comme le maïs et surtout le maraîchage (gombo, tomates, salades, carottes, aubergines, haricot,
piment, melon, courge). Les fruitiers se développent partout, appuyés par des centres de diffusion de l’IRAD
(Kismatari, Nkolbisson, Njombé). Dans l’Ouest et la plaine de Foumbot, les pommes de terre, les choux, les
haricots sont de plus en plus intégrés dans l’alimentation locale.
En 2005, la production vivrière nationale est dominée par les tubercules (8 159 646 Tonnes, constituées à 34%
de manioc et de 15% de macabo), suivies des bananes (2 486 061 Tonnes) et des céréales (2 027 603 Tonnes
dont 59% pour le maïs seul). Entre 2002 et 2005, la production vivrière a augmenté de 20 à 30%. Une partie
(composée des sorghos, pomme de terre, arachide, haricot, banane plantain, etc…), est exportée vers le Nigéria
et les pays de la CEMAC.
Sur la base des enjeux et des défis qui interpellent le secteur rural, le Gouvernement se fixe les objectifs
majeurs suivants :
1. assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire des ménages et de la nation ;
2. contribuer à la croissance économique et notamment à la croissance des échanges extérieurs et à l’emploi ;
3. accroître le revenu des producteurs ruraux;
4. améliorer le cadre de vie des populations rurales ;
5. assurer une meilleure utilisation et une gestion durable du capital naturel, base de la production.
L’encadrement du monde rural incombe au Ministère de l’Agriculture et du Développement rural directement
ou indirectement à travers des organismes sous tutelle (SOWEDA, MIDENO) qui au travers de nombreuses ini-
tiatives tels que le Programme maïs, le PNVRA ou encore le FIMAC, oeuvrent dans le sens de l’accroissement
de la production et de la productivité. Il fait aussi intervenir l’IRAD (institut de recherche sous tutelle du MIN-
RESI) qui développe et diffuse des variétés adaptées aux différents écosystèmes du pays.
Les atouts au développement agricole au Cameroun sont : la diversité des milieux bioclimatiques, la disponi-
bilité des terres arables non encore exploitées et la mise au point par la recherche de nouvelles variétés de cul-
ture. Les problèmes identifiés sont tout aussi nombreux et peuvent être regroupés en sept grandes catégories
à savoir : (1) la faible production et productivité des exploitations, (2) les difficultés d’accès aux marchés, (3)
la précarité des conditions de vie, (4) la faible organisation des acteurs, (5) un environnement naturel en pleine
dégradation, (6) un environnement institutionnel insuffisamment adapté, et (7) l’insuffisance des crédits.
40ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
41 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
Agriculture vivrière
AGRICULTURE DE RENTES
L’introduction de l’agriculture de rentes remonte au XIXe siècle avec création par l’administration coloniale
des vastes plantations de bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile sur les riches terres volcaniques autour
du Mont Cameroun. Dès 1920, la diffusion du café arabica est amorcée sur les hauteurs de l’Ouest Cameroun
en même temps que le café robusta est introduit dans le Sud Ouest du pays Bamiléké, le Mungo et l’Est
Cameroun. Le Sud forestier connaît alors l’essor du cacao suivant le système d’agroforesterie. Après la sec-
onde guerre mondiale, le coton est introduit dans le Nord Cameroun. Les aléas climatiques de la seconde
moitié du siècle engendreront cependant un glissement de l’aire d’extension de cette culture vers le Sud de la
zone sahélienne. Le tabac quant à lui prospère dans l’Est Cameroun. Les basses terres côtières fortement
arrosées (3000 à 7 000 mm de pluies par an) se prêtent à la culture du palmier à huile, et de l’hévéa et du
cocotier. Les fruitiers (ananas, papaye) et la banane plantain affectionnent particulièrement les riches terres
volcaniques du Mungo. La culture du riz quant à elle est pratiquée sur les terres marécageuses de la plaine
du Logone, de Santchou et de Ndop.
Pour ce qui est des types d’exploitations, il en existe trois grands groupes :
- les complexes industriels, dont les exploitations s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares. Les
plus importantes sont CDC (bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile), SOCAPALM, PAMOL et SPFS
(Palmier à huile) ; SAFACAM, HEVEA (hévéa), le groupe SPFS/PHP/SBM (banane douce), SOSUCAM (canne à
sucre), la SEMRY et l’ex SODERIM (riz).
- Les exploitations modernes isolées (une centaine d’hectare en moyenne), appartenant essentiellement
à des citadins qui trouvent dans l’agriculture un moyen d’assurer la retraite dans leur terroir d’origine ;
- Les petites exploitations individuelles de quelques hectares utilisant essentiellement la main d’oeuvre
familiale.
Le cacao et le café restent, malgré le vieillissement du verger et les fluctuations des cours les principales cultures
d’exportation et représentent à eux seuls 28% de la valeur des exportations non pétrolières. Les exportations de
fèves de cacao sont passées de 129 210 t en 2002 à 168159 t en 2006 pour une valeur de 137 049 585 FCFA.
Dans le même temps, celles du café arabica et robusta régressaient de 6 614 t à 4 348t et de 41 350t à 40 514t
respectivement, malgré une légère embellie observée sur les cours mondiaux de ces produits.
La production et les exportations de banane sont légèrement en hausse du fait des investissements consentis
par les complexes industriels oeuvrant dans ce secteur. En 2006, 256 625 t de banane ont été exportées pour
une valeur de 167 576 125 FCFA. Les fluctuations des cours mondiaux de coton (de 676 fcfa /kg en 2002 ;
730 fcfa/kg en 2004) ont été à l’origine d’une chute des exportations de coton (de 100 423 t en 2002 à 83 292
t en 2006)
En vue de contribuer à la croissance économique, notamment à la croissance des échanges extérieurs et d’ac-
croître les revenus des producteurs ruraux, l’Etat fait de la relance de l’agriculture de rente une nécessité. De
nombreuses initiatives existent dans ce sens : Le crédit rural décentralisé, l’amélioration du verger et la dis-
tribution des semences (la SODECAO pour le cacao, Programme Palmier à Huile) et la mécanisation agricole
(CENEMA). La SODECOTON expérimente depuis une dizaine d’année (à travers les programmes DPGT ESA)
des techniques de gestion intégrée et conservatoire des terres dans toutes la zone de production cotonnière du
Nord Cameroun.
L’agriculture de rentes fait face à de nombreux problèmes : Vieillissement des plantations et des planteurs ;
fluctuations des cours sur le marché mondial ; dégradation des sols ; pollution environnementale liée le plus
souvent à l’utilisation des insecticides dans les plantations ; absence d’un système viable de financement, etc.
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Bulletin N°22 "Le temps des réalisations" - Décembre 2014
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Bulletin N°22 "Le temps des réalisations" - Décembre 2014
 

Positionnement géographique des activités économiques du Cameroun

  • 1.
  • 2. Comme vous pouvez le constater, il s’agit d’un véritable plan décennal de développe- ment qui nous a fait défaut au cours des dernières années. Il vise essentiellement à redynamiser notre situation économique et par ce moyen à stimuler l’emploi et faire reculer la pauvreté. Quelle que soit votre place dans la société, je voudrais que vous considériez la mise en oeuvre de cette stratégie comme une véritable cause nationale et que vous vous mobilisiez pour en assurer le succès. S.E. PAUL BIYA Président de la République du Cameroun
  • 3. 4ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 4. SOMMAIRE Extrait du Discours du 19 mai 2010-..........................................................................................................3 Sommaire................................................ ................................................................................................. 5 INTRODUCTION ...............................................................................................................................6 CAMEROUN, AFRIQUE EN MINIATURE ET PAYS EMERGENT A L’HORIZON 2035.................................... 7 HISTOIRE........................................................................................................................................ 9 MILIEU PHYSIQUE ET NATUREL .....................................................................................................12 RELIEF ET HYDROGRAPHIE ...................................................................................................................13 CLIMAT....................................................................................................................................................14 LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES ...................................................................................................16 DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE................................................................... 20 POPULATION............................................................................................................................................21 MOUVEMENTS MIGRATOIRES INTERNES ET EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE....................................... 22 ETHNIES ET LANGUES........................................................................................................................... 24 ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE.......................................................................... 26 ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE...................................................................... 28 Aménagement forestier............................................................................................................................ 29 DEVELOPPEMENT URBAIN .................................................................................................................... 30 INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES...................................................................................... 32 EDUCATION............................................................................................................................................ 32 SANTE..................................................................................................................................................... 34 COMMUNICATION................................................................................................................................... 36 SPORT................................................................................................. ....................................................38 SECTEURS DE PRODUCTION......................................................................................... .................40 AGRICULTURE........................................................................................................................................ 40 AGRICULTURE VIVRIERE.........................................................................................................................40 AGRICULTURE DE RENTES..................................................................................................................... 42 ELEVAGE ET PECHE................................................................................................................................44 TOURISME.............................................................................................................................................. 46 ENERGIE................................................................................................................................................. 48 GEOLOGIE ET MINES..............................................................................................................................48 GRANDS PROJETS...................................................................................................................................52 ECHANGES ET FINANCES................................................................................................................56 ECHANGES COMMERCIAUX....................................................................................................................56 FINANCES PUBLIQUES ET BANQUES......................................................................................................58 COOPERATION INTERNATIONALE...................................................................................................60 DIPLOMATIE ET COOPERATION REGIONALE...........................................................................................60 LES PARTENAIRES AU DEVELOPPEMENT.......................................................................................62 5 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 5. INTRODUCTION L e Cameroun a l’ambition de devenir un pays émergent en 2035. Pour ce faire, il a élaboré un certain nombre d’outils de planification et d’aménagement du territoire. Parmi ces outils figurent la Vision de Développement à l’horizon 2035, le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), les Documents de Stratégies Sectorielles, le Cadre de Dépenses à Moyen Terme Central (CDMTC), le Cadre de Dépenses à moyen terme min- istériels, les Plans de Développement Locaux, et les Contrats de Plan Etat/Région, Etat/Commune préparés dans le contexte de la décentralisation qui consacre le transfert de compétences et de ressources conséquentes aux com- munes et aux régions. Un intérêt tout particulier est accordé aux deux premiers, à savoir la vision de développement et le DSCE. La nouvelle vision de développement du gouvernement camerounais propose ainsi des réponses aux aspirations pro- fondes du peuple sur un horizon suffisamment long pour anticiper les changements structurels de la société, avec notamment la vigueur démographique, l’urbanisation explosive, la gouvernante insuffisante, le renforcement de l’u- nité nationale et la consolidation du processus démocratique. Elle s’articule autour de quatre objectifs fondamen- taux, parmi lesquels : (i) la lutte contre la pauvreté, en la ramenant à moins de 10% par une croissance accélérée et créatrice d’emplois et une politique ambitieuse de redistribution des revenus à travers notamment l’intensification, (ii) la généralisation et l’amélioration des services sociaux (santé, éducation, formation, eau électricité voies de com- munication), (iii)la multiplication du revenu moyen par la consolidation, sur une durée suffisamment longue, du rythme de croissance qui devrait atteindre 10% d’ici 2017 grâce à une diversification plus poussée des activités économiques. Le stade de nouveau pays industrialisé qui verra le passage de la phase d’économie primaire à la phase de deuxième import de substitution avec une production manufacturière contribuant à plus de 23% du PIB, le stade de pays émergent, qui consacrera l’intégration du Cameroun, dans l’économie mondiale, sur le plan commercial et financier avec notamment l’ouverture des marchés financiers aux capitaux étrangers, sont porteurs d’espoir. Parallèlement à la vision, le DSCE adopté par le gouvernement en septembre 2009, définit une stratégie cohérente et intégrée qui s'articule autour de l'amélioration de la croissance, la création d'emplois décents, et l'amélioration de la gouvernance et de la gestion stratégique de l'Etat. Il est ainsi le cadre de référence de l'action gouvernementale pour la période sus indiquée. Ainsi, pour les dix prochaines années, la mise en ?uvre de ce document pourrait déboucher, sur le relèvement de la croissance annuelle du pays à 5,5 % en moyenne, le rabaissement du sous-emploi de 76 % à moins de 50 %, la création de quelques 495.000 à 700.000 emplois par an et la réduction du taux de pau- vreté monétaire de 40 % en 2007 à moins de 28 % en 2020. Sur le plan pratique, le gouvernement camerounais à travers le DSCE, voudrait mettre un accent particulier sur "le développement des infrastructures, la modernisation de l'appareil de production, le développement des capacités humaines, le renforcement de l'intégration régionale et l'appui au financement de l'économie". Les grands projets structurants des secteurs de l'énergie, les bâtiments et travaux publics, les transports, les technologies de l'infor- mation et de la communication, le développement urbain et l'habitat…sont la base de la stratégie mise en place. Toutefois, la lutte contre la corruption et l’amélioration du climat des affaires est primordiale pour la mise en ?uvre effective de ces grands chantiers. Pour conduire avec succès ces multiples chantiers, il est nécessaire de faire avant tout un inventaire des potential- ités et des réalisations existantes. Pour le faire, plusieurs supports ont été élaborés dans le passé par le gouverne- ment camerounais : les plans, les schémas directeurs d’aménagement et de développement du territoire et les atlas de développement physique dont le présent document en constitue un. Un atlas de développement physique est par définition une collection d informations geospatiales ou non (cartes, graphiques, tableaux, images) couplées aux textes de description ou d’explication, organisées autour des thèmes cohérents. Il sert à mesurer le niveau d’équipement du pays et la répartition des éléments constitutifs. L’objectif de cet atlas est de faciliter la lisibilité du potentiel naturel et socio- économique du Cameroun, en vue de favoriser l’op- timisation de sa valorisation. Car, à travers les cartes et les graphiques choisis à dessein, il est question de mettre à la disposition des décideurs et autres acteurs du développement du Cameroun, un ensemble de données fiables, avérées, de nature à faciliter le choix des options à opérer et à promouvoir dans la perspective de l’émergence à l’hori- zon 2035, d’un pays prospère, uni dans sa diversité, démocratique, intégré, géré durablement, hautement compéti- tif, mieux ancré dans son environnement régional et international. Il y est procédé à une revue serrée de quelques réalisations majeurs qui ont eu lieu au cours de la décennie qui vient de s’achever et tente de mettre en évidence les perspectives riantes de l’économie nationale à l’horizon 2035. Cet atlas développe les grands thèmes choisis en fonction de leur importance par rapport à l’aménagement du ter- ritoire. Il s’agit de la présentation du Cameroun, Afrique en miniature et pays émergent a l’horizon 2035, du milieu physique et naturel, de la démographie et de l’organisation administrative, de l’ environnement et aménagement de l’espace, des infrastructures socio collectives, des secteurs de production, des échanges et finances et en fin de la coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous thèmes. Chaque sous thème comprend une notice et une carte. 6ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 6. CAMEROUN, AFRIQUE EN MINIATURE ET PAYS EMERGENT A L’HORIZON 2035 Données générales - Dénomination……………………………………………………………………….République du Cameroun - Capitale politique………………………………………………………………………………………Yaoundé - Devise Nationale………………………………………………………………………….Paix – Travail – Patrie - Forme de l’Etat………………………………………………………………………Etat unitaire décentralisé - Superficie : …………………………………………………………………………………………..475 442 km2 - Population en 2005 : ……………………………………………………………... 19,5 millions d’habitants - Densité moyenne :…………………………………………………………………………….39 habitants/km2 - Taux annuel de croissance démographique……………………………………………………………2,84% - Langues officielles :…………………………………………………………………………Français et Anglais - Fête Nationale : ……………………………………………………………………………………………..20 mai - Monnaie :………………………………………………………………….Franc CFA ; 1 euro= 655,957 FCFA - Religions……………………………….………….Catholicisme, Islamisme, animisme et protestantisme - Divisions administratives………..……………..10 Régions, 58 Départements, 360 arrondissements - Taux de croissance du PIB : …………………………………………………..2,7% (prévision BEAC 2009) - PIB par habitants :……………………………………………………………………………..USD 1328 (2008) - Espérance de vie :……………………………………………………………………………………………57,5 an - Taux d’alphabétisation des enfants :………………………………………………………………95% (2009) - Accords internationaux : membre de la BEAC, de la CEMAC, du Commonwealth, de la CEEAC, de l’ONU - Classement IDH………………………………………………………………………...0,506 ; 135ème sur 173 - Inflation………………………………………………………………………………………………..2% (en 2005) - Taux de chômage……………………………………………………………………………………....30% (2005) - Taux de pauvreté……………………………………………………………………………………40,2% (2001) - Importations CAF………………………………………………………………………....2 533 milliards FCFA - Exportations FOB………………………………………………………………………....2 271 milliards FCFA - PIB par secteur………………………………………………………………………………Agriculture : 44,8% - Industrie :……………………………………………………………………………………………….17% - Service :……………………………………………………………………………………………………38,2% 7 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 7. S itué au fond du golfe de guinée, au contact entre l’Afrique de L’Ouest et l’Afrique Centrale, le Cameroun s’étend entre le deuxième et le treizième degré de latitude Nord d’une part, et entre le huitième et le seizième degré de longi- tude Est d’autre part. Le territoire national est assimilable à un triangle rectangle dont l’hypoténuse s’étire du Lac Tchad au Golfe de Guinée sur 1 500 km et la base de l’Océan Atlantique à la frontière avec la République Centrafricaine sur 800 km. D’une superficie totale de 475 650 km2, dont 466 050 km2 (98%) de superficie con- tinentale et 9 600 km2 (2%) de superficie maritime, le Cameroun possède près de 590 km de côtes très découpées le long de l’Océan Atlantique, et 4 591 km de fron- tières terrestres qu’il partage avec la république fédérale du Nigéria à l’ouest (1 690 km), la république du Tchad au nord- est (1 094 km), la république Centrafricaine à l’est (797 km), les républiques du Congo (523 km), du Gabon et de Guinée Equatoriale (189 km) vers le sud. Le territoire camerounais est caractérisé par une extrême diversité des paysages naturels, d’activités économiques et d’identités culturelles, qui en font un résumé quasi- parfait de tout le continent africain. Le relief contrasté comporte : le plateau méridional forestier ; une dorsale d’orientation sud ouest- nord est, chapeauté d’énormes appareils volcaniques, qui se démarque dès le bord de l’Atlantique par le Monts Cameroun (4 095 m) et se termine sur l’Adamaoua ; des basses terres côtières et des plaines septentrionales liées aux transgressions anciennes du Méga Tchad. L’étirement du pays en latitude (11 degrés) justifie la succession du sud au nord : des paysages de forêts denses humides (guinéennes et congolaises) , domaine par excellence de l’exploitation forestière, de l’agriculture des plantations et essartage (tubercules, banane, etc) ; et des savanes soudaniennes et des steppes soudano- sahéliennes dédiées en grande partie l’élevage itinérant et à l’agriculture extensive des céréales et coton ; Peuplé de près de 18 467 692 habitants (2008), le Cameroun compte 240 ethnies, réparties en trois grands groupes (Bantous, Semi-Bantous, Soudanais) et correspond à 240 langues nationales. Le français et l’anglais sont les langues officielles, et justifie l’appartenance de Cameroun à la Francophonie et au Commonwealth. Indépendant depuis 1960, le Cameroun est un État unitaire décentralisé, laïque, démocratique et sociale, tel que stipulé dans sa loi fondamentale de juin 1996, révisée en Avril 2008. Elle dernière consacre par ailleurs l’indépendance entre les trois grands pouvoirs qui régulent la vie de la nation, à savoir : l’exécutif (le chef de l’Etat et le Gouvernement), le législatif (exercé en principe par deux chambres : l’Assemblée Nationale et le Sénat non encore mis en place), et le judiciaire, placé sous l’autorité de la Cour Constitutionnelle (dont les attributions sont pour l’in- stant exercées par la Cour Suprême). La Constitution camerounaise définit les deux principales collectivités décentralisées : les régions et les communes. Personnes morales de droit public, les collectivités décentralisées sont appelées à jouir de l'autonomie administrative et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. L'image du Cameroun est celle d'un pays démocratique, politiquement stable, aux potentialités économiques et humaines considérables, jouissant d'une réputation de modération, de conciliation et d'attachement aux principes de la charte des Nations Unies sur la scène mondiale. Il est également membre de la Conférence Islamique, l’Union Africaine, et de la Communauté Economique et Monétaire des Etats d’Afrique Centrale dont il est indéniablement le principal poumon économique. Toutefois, après une décennie de récession économique et de mise en place d'un cer- tain nombre de Plans d'Ajustements Structurels (PAS), le Cameroun a renoué avec la croissance économique vers la fin des années 90, mais cette croissance à un seul chiffre n'a malheureusement pas encore réussi à infléchir de manière significative le sens de l'évolution de la pauvreté. Après le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP), adopté en avril 2003 adopté en 2003 qui a permis de main- tenir la stabilité du cadre macroéconomique, le gouvernement vient d’élaborer un document de deuxième génération (DSCE), centré sur la création de richesse et d’emplois décents et l’amélioration de la gouvernance, pour un Cameroun émergent à l’horizon 2035 coopération internationale. Chaque thème se subdivise en sous thèmes. Chaque sous thème comprend une notice et une carte. 8ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 8. 9 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 9. B ien avant la colonisation, le territoire du Cameroun comprenait une mosaïque de peuples classés en trois catégories en fonction de leurs modes d’organisation politique. C’était les peuples à système politique hiérar- chisé comme les Bornouans, Mandaras, Kotokos, Peuls au Nord ; les Bamilékés, Nso, Bafut, Bamoun, Tikar et Mboum sur les hautes terres de l’Ouest et de l’Adamaoua. Leurs appareils dynastiques reposaient sur des sociétés de classes de notables, d’hommes libres et de populations serviles. Les peuples à système décentralisé se rencon- traient dans la zone forestière : Béti, Fang, Maka, Gbaya, Banen, Bassa, Bafia, Yambetta, … ainsi que dans le Nord avec les populations dites « Kirdi » : Toupouri, Massa, Mafa, Mouktélé, Podokwo, … Les peuples à système mixte, soit à encadrement décentralisé, mais marqué d’influences venant des royaumes d’Europe, résidaient sur la côte (Douala, Bakweri, Bakossi, …). Le plus ancien des royaumes sahéliens est le Kanem au nord du Lac Tchad au XIVe siècle, il va basculer à l’ouest du lac et deviendra Bornou. Le Bornou couvre une grande partie du bassin du lac Tchad grâce à son organisation politique et une force militaire sans égale. A l’est, son extension est limitée à partir du XVIe siècle par l’émergence du Baguirmi, qui passera épisodiquement le Logone, les principautés kotoko entrant alternativement sous l’influence du Bornou ou du Baguirmi. A la fin du XVIIIe siècle, les Peuls, présents depuis deux siècles dans le pays, vont s’enrôler à la suite d’un réforma- teur de la foi, Ousman dan Fodio de Sokkoto, dans un jihad qui donnera naissance à l’un des plus vastes empires soudaniens : l’empire de sokkoto. Les Peuls Ngara, qui échouent dans la conquête du Bornou et en seront chassés, s’établissent sur les marges du Wandala au sud du mayo Mangafé. Les différentes fractions Peul vont descendre par paliers en direction du Sud, créant des lamidats. Les Peuls Yillaga fondent Binder, Bibemi, Rey. Les Peuls Wolarbe créent Ngaoundéré, Tchamba, Tibati. Ils s’arrêteront aux limites de la forêt dense. La fin du XIXe siècle est marquée dans le Nord par l’arrivée d’un conquérant, Rabah, qui s’installe à Dikwa (Nigéria) après avoir conquis et ravagé le Baguirmi, le Wandala et le Bornou. Il rapporte du Soudan le Mahdisme, qui va rapi- dement se répandre chez les Peuls. Ce sont ces « combattants de la foi » qui vont s’opposer farouchement à la péné- tration coloniale. Rabah sera tué en 1900 à la bataille de Kousséri par les colonnes françaises. Les Européens sont présents sur les côtes depuis le XVe Siècle. Les Anglais s’installent les premiers, au XIXe siècle, pour lutter contre la traite négrière. Ils semblent se décider pour une annexion lorsque les Allemands, arrivés bien après eux (1875), les devancent. Par le traité germano-douala (12 Juillet 1884), le Cameroun devient un protectorat allemand et le territoire est organisé en postes, stations et bezirk. Après la Première Guerre mondiale (1914-1918), le congrès de Versailles (1919) entérine le partage des vainqueurs en deux territoires sous mandat de la Société des Nations. Le Cameroun sera administré par les Anglais et les Français comme une véritable colonie, sans en être juridiquement une. Avec la montée du nazisme, l’Allemagne réclame le retour de ses anciens territoires d’outre-mer. Devant ces menaces, les deux puissances mandataires autorisent la création des premiers mouvements politiques indigènes, la Jeucafra (1938-1939) au Cameroun français et la Cameroon Youth League (1940) dans la partie anglophone du pays. La Seconde Guerre mondiale met fin à cette première phase de politisation officielle. La conférence de Brazzaville (1944) permet la transition entre le Cameroun sous mandat de la SDN et le Cameroun sous tutelle des Nations unies (1946-1960). Dès cette époque, les Camerounais réclament l’indépendance et la réunification pour les deux Cameroun. Cette revendication se fit de manière violente à partir de 1955, incarnée par l’UPC créée en avril 1948 dans le Cameroun français et le One Kamerun au Cameroun anglais. La figure emblématique de cette lutte pour l’indépendance est Ruben Um Nyobé tué le 13 Septembre 1958. Le 1er Janvier 1960, le Cameroun sous tutelle française proclame son indépendance, et celui sous tutelle anglaise, le 1er Octobre 1961, date de la naissance de la République fédérale du Cameroun. C’est l’aboutissement de rencontres entre les leaders Ahmadou Ahidjo et John Ngu Foncha. La structure fédérale sera remplacée à la suite du référendum du 20 mai 1972 par la République unie du Cameroun. Mais l’UPC estimait que l’indépendance n’était qu’un leurre et que le Cameroun restait sous domina- tion française. Pour briser cette « rébellion », Ahmadou Ahidjo utilisa les moyens juridiques (loi sur la subversion de 1962) et la force armée. L’épilogue devait se concrétiser dans l’ « affaire Ndongmo-Ouandié » au cours de laquelle le premier, évêque de Nkongsamba fut exilé et le second, dernier père fondateur de l’UPC, fusillé à Bafoussam en 1971. Le 4 novembre 1982, Ahmadou Ahidjo décide de démissionner de ses fonctions de président de la République pour ne conserver que la présidence du parti unique. Paul Biya, son successeur constitutionnel, devient ainsi le deux- ième président de la République le 6 novembre 1982. Le Cameroun devient la République du Cameroun (1984) Des progrès décisifs ont été réalisés sur le plan politique et le multipartisme, instauré en 1990, est entré dans les moeurs. 10ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 10. 11 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Cameroun en Afrique
  • 11. Milieu physique et naturel RELIEF ET HYDROGRAPHIE RELIEF L e Cameroun a un relief contrasté, formé de plateaux, de hautes terres inégalement réparties, ceinturées de plaines étroites. Les hautes terres sont constituées de trois ensembles: les monts Mandara, le plateau de l’Adamaoua et les hautes terres de l’Ouest. Ces deux derniers forment la dorsale camerounaise. Les monts Mandara culminent à 900 mètres d’altitude. Leurs inselbergs et leurs culots de laves exhumés offrent un paysage pittoresque. L’occupation humaine et l’aménagement des versants constituent la note dominante bien que les fortes pentes granitiques de ces monts paraissent répulsives. Le plateau de l’Adamaoua, immense bloc de socle soulevé atteignant 1 100 mètres d’altitude, forme au centre du pays une charnière qui domine les plaines du nord. Vers le sud, il descend graduellement vers le plateau sud-camer- ounais. A son centre, des collines surbaissées et de vastes vallées sont interrompues par des chicots (ngaou) et de petits cônes volcaniques, prenant l’allure de véritables massifs montagneux à l’instar du Tchabal Mbabo, 2 460 mètres. Les hautes terres de l’Ouest sont formées de plateaux étagés dont l’altitude varie entre 1 200 et 1 800 mètres, et de chaînes montagneuses prenant naissance sur la côte Atlantique. Les principaux sommets sont surtout des massifs volcaniques comme le Mont Cameroun (4070 m), le Mont Manengouba (2 396 m), les Monts Bamboutos (2 740 m) et le Mont Oku (3 008 m). Ces hautes terres sont limitées au nord et au sud par la vallée de la Donga et la trouée de Bakossi, à l’ouest par la cuvette de la Cross River et à l’est par la plaine du Mbam. Le plateau Sud Camerounais dont l’altitude varie entre 650 et 900 mètres, couvre environ le tiers de la superficie totale du pays. Ce plateau est limité au nord par l’escarpement de Linté-Yoko, et à l’ouest par celui de Matomb et la chaine de Ngovayang. Au coeur du plateau, la monotonie n’est interrompue que par les inselbergs de Yaoundé (Mbam Minkom : 1295 m), les collines cuirassées et le massif du Ntem près d’Ebolowa. Au sud de Bertoua, il s’in- cline doucement vers le sud-est en direction de la cuvette congolaise. HYDROGRAPHIE De part et d’autre du plateau de l’Adamaoua, la dorsale camerounaise a créé deux grands domaines hydro- graphiques : au sud, les bassins hydrographiques de l’Atlantique et du Congo, et au nord, les bassins du Niger et du Tchad. Le bassin de l’Atlantique est le plus étendu. Il reçoit la Sanaga, le Nyong, le Ntem, le Moungo et le Wouri. Avec son bassin versant (140 000 km2 ), sa longueur (920 Km), mais surtout du volume d’eau qu’elle déverse dans l’Atlantique (66 milliards de m3 /an), la Sanaga est le plus long fleuve du Cameroun. Au coeur de la saison pluvieuse, son débit peut atteindre 7 600 m3 /s. Le Wouri se distingue par son estuaire imposant tandis que, plus au sud, le Nyong (800 Km) est navigable sur près de 250 km, en amont de Mbalmayo. Les cours d’eau de ce bassin sont issus d’une part des hautes terres de l’Ouest (la Manyu, le Ndian, la Memé, le Mungo, le Wouri, la Dibamba), et d’autre part du plateau sud-camerounais (le Nyong, la Lakoundjé, la Kienké, la Lobé et Ntem). Le bassin du Congo comprend principalement la Ngoko (120 Km) et la Sangha qui confluent aux confins sud-est sud pays, à la frontière congolaise. Dans le bassin du Niger, la Bénoué (1 400 Km, dont 350 en territoire camerounais), au nord de l’Adamaoua, trans- fère en moyenne 5,5 milliards de m3 /an. Ses affluents vont de la frontière occidentale (Mayo Déo, Faro) à la frontière orientale du pays (Mayo Rey, Mayo Godi). Ce bassin versant de la Bénoué couvre environ 31 000 Km2 en amont du barrage de retenue de Lagdo. Le bassin du lac Tchad est le moins étendu. Il est composé du système Chari-Logone et, en aval de Kousséri, du Serbewel et de l’El Beïd. De Fianga (sur le Mayo Kébi, au Tchad) au lac Tchad, les cours d’eau qui coulent à fleur de surface entraînent les vastes inondations saisonnières des yaérés ; ce qui conduit aussi au déversement d’une par- tie des eaux du Logone à partir du canal naturel que représente le Mayo Kébi et souligne l’aspect original de ce sys- tème hydrologique. 12ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 12. 13 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Un relief contrasté et un potentiel hydrographique énorme
  • 13. CLIMAT L e Cameroun offre une grande diversité climatique. Du sud au nord, on passe à des climats humides (équatorial, subéquatorial, tropical à longue saison pluvieuse) aux climats tropicaux à nuance sèche. Cette diversité climatique du Cameroun est liée essentiellement à des contrastes dans la répartition spatio- temporelle des précipitations, les températures étant relativement constantes (24°c en moyenne). La latitude et l’éloignement par rapport à la mer déterminent les traits majeurs du climat, alors que la topographie, l’organisation du relief et la couverture du sol introduisent des nuances plus localisées. L’analyse de la répartition des pluies laisse apparaître deux grands régimes pluviométriques : un régime équatorial avec 2 minima et 2 maxima au cours de l’année au sud ; puis après un rapprochement des deux maxima très accentué sur la plateau de l’Adamaoua ; et enfin dans le nord, un régime tropical avec un maximum de pluies au mois d’août. Au sud, le domaine équatorial et subéquatorial s’étend approximativement de la frontière gabonaise au 6ème parallèle. Il se caractérise par une abondance des précipitations et leur répartition relativement équilibrée tout au long de l’année. Les précipitations diminuent non seulement du Sud vers le Nord en fonction de la latitude mais, également d’ouest en est en fonction du cheminement des flux de mousson (variation de la position du FIT) et de l’étagement du relief. La bordure côtière qui est un véritable empire de mousson caractérisé par une abondance annuelle des précipitations (Limbé, 4 010 mm par an), et une absence véritable de saison sèche. Sur les hautes terres de l’Ouest Cameroun, la pluviométrie annuelle tout aussi importante (Bamenda : 2000 mm par an) mais présentant une courbe unimodale, centrée sur le mois de septembre. L’influence de l’altitude se traduit par un abaissement des températures (19.4°C pour Bamenda, contre 22.5°C pour Yoko qui est pourtant situé à la même latitude) et un renforcement en rigueur de la saison sèche. Tout le plateau sud camerounais reçoit en moyenne 1 500 à 2 000 mm de pluies par an avec cependant des zones relativement déficitaires du fait de la position d’abri comme dans le golfe de Bafia ou encore de la continentalité comme c’est le cas entre Bertoua et Batouri. La répartition mensuelle des pluies laisse apparaître une grande saison sèche entre les mois de décembre et de février, ainsi qu’un déficit pluviométrique relatif entre les mois de juillet et d’août. Globalement, le Cameroun méridional a un climat chaud et pluvieux, favorable aux activités agricoles, mais handicapant pour les transports sur les routes en terre dont il est quasi totalement doté. Le Nord du pays à partir du 6ème parallèle appartient à la zone des climats tropicaux au sens strict, juxtaposant du sud au nord les types soudanien de nuance humide sur le plateau de l’Adamaoua, soudanien de nuance sèche dans le bassin de la Bénoué et soudano sahélien à sahélien dans les bass- es terres du nord Cameroun. Sur le plateau de l’Adamaoua, la tendance est plus humide avec une sai- son sèche plus courte (4 à 5 mois) mais qui ne cède en rien en intensité. Des totaux pluviométriques de l’ordre de 1 500 à 1 700 mm sont enregistrés. Dans le bassin de la Bénoué, l’effet d’abri crée une ambiance soudanienne franche où la saison sèche et la saison de pluies ont une durée sensiblement égale et les précipitations moyennes annuelles de l’ordre d’un mètre avec une grande variabilité d’une année sur l’autre. Entre la cuvette de la Bénoué et le 11° N, la diminution des précipitations est encore plus sensible (815 mm à Maroua), avec cependant un léger regain pour les stations exposées des hau- teurs du Mandara (973 mm à Mokolo). La saison sèche s’allonge et dure désormais au moins 7 mois. Entre 11 et 13° N, on entre dans le domaine sahélien, avec une saison de pluies qui se réduit à 3 mois et des totaux pluviométriques compris entre 700 et 400 mm. Avec le phénomène de changements climatiques, on observe sur tout l’étendu du territoire un allonge- ment des périodes de sécheresse et une diminution des séquences de grandes précipitations. Ces ten- dances climatiques récentes s’accompagnent aussi des périodes plus ou moins chaudes ou fraîches hors saison. Les zones les plus sensibles incluent le Sahel et les hautes montagnes. Outre ses conséquences sur l’agriculture, le réchauffement du climat global est reconnu comme un des facteurs de développe- ment du paludisme et d’autres maladies à transmission vectorielle. 14ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 14. 15 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Climat contrasté et propice aux activités agropastorales
  • 15. LES GRANDES ZONES ECOLOGIQUES Le Cameroun offre une grande diversité bioclimatique. Ainsi passe-t-on progressivement des forêts denses humides soumises à une ambiance climatique équatoriale ou subéquatoriale, aux savanes arbustives et arborées de domaine tropical humide et soudanien, puis aux steppes de la zone soudano sahélienne à sahélo soudanienne. Les forêts denses humides se subdivisent en trois grandes variantes : (1) la forêt littorale qui recouvre les bass- es terres côtières et à laquelle on pourrait ajouter les mangroves ; (2) Les forêts sempervirentes biafréenne et congolaise qui occupent les terrains compris approximativement entre 200 et 900 m d’altitude et les forêts semi- décidues. Les forêts camerounaises couvrent près de 22,5 millions d’hectares (47% du territoire), dont 17,5 millions d’hectares de forêt dense sur terre ferme et 5 millions d’hectares de forêt dégradée. Les espèces commerciales identifiées s’élèvent à 300 dont une soixantaine fait l’objet d’une exploitation régulière. Le poten- tiel exploitable sur les conditions actuelles du marché s’élève à environ 750 millions de m3. A ce potentiel, il faudrait ajouter les autres produits forestiers (plantes médicinales, plantes nutritives, plantes de service). Ces forêts recèlent aussi des ressources cynégétiques riches et variées. On y dénombre 21 % des espèces halieu- tiques, 48 % de mammifères, 50 % des batraciens, 54 % des oiseaux et près de 75 % des espèces de reptiles africains. . Les savanes comprennent : (1) les savanes périforestières qui s’étendent des marges septentrionales des forêts denses humides au rebord méridional du plateau de l’Adamaoua, vers le 6ème degré de latitude Nord ; (2) les savanes soudaniennes du plateau de l’Adamaoua, comportant les ligneux typiques des forêts sèches (Annona senegalensis, Bridelia ferruginea, Piliostigma thonningii Daniella oliveri, Lophira lanceolata et Isoberlina doka); (3) les savanes soudano- sahéliennes de la cuvette de la Bénoué où les fortes charges humaines rendent comptent de la dégradation qualitative et quantitative des ressources ligneuses et herbacées (dénudation des sols, prolifération des éléments à épineux sahéliens : Combreton aculeatum, Lannea humilis, Acacia sieberi- ma et Acacia albida). Les savanes camerounaises sont régulièrement léchés par les feux annuels, allumés pour des raisons de salubrité et de renouvellement des pâturages. Le domaine sahélien compte deux types de paysages : les formations à épineux, Acacia seyal, A. nilotica et Balanites aegyptiaca, et les prairies inondées périodiquement, les yaérés. On y relève des dominantes gram- inéennes : Echino-chloa stagnina (bourgou), Veriveria nigritana, Hyparrhenia rufa et des Oryza (riz sauvages). C’est dans cette zone soumise aux aléas climatiques et supportant localement des fortes charges humaines et animales que les manifestations de la désertification sont les plus visibles (augmentation des températures, baisse de la pluviométrie, assèchement et ensablement des cours d’eau). Depuis plus d’une vingtaine d’an- nées, la ceinture de production de certaines cultures comme le coton ou le maïs s’est déplacée de plusieurs centaines de kilomètres vers le sud, exposant cette partie du pays à un déficit chronique de la production agri- cole, ayant pour corollaire la famine. L’assèchement accéléré du Lac Tchad met en jeu la survie des popula- tions concernées. L’extension des « hardé» est une autre manifestation visible de la dégradation des terres. En matière de gestion de l’environnement, un Plan National de Gestion Environnementale a été adopté depuis 1996. Son processus de révision a démarré en 2006 sous l’initiative conjointe du MINEP/ UNEP/APREN. D’autres documents de stratégies (Document de Stratégie Nationale de Lutte contre la Désertification et Stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral au Cameroun) ont été réalisés en 2007, mais ne bénéficient pas encore de moyens subséquents pour leur mise en oeuvre. Le Cameroun a aussi entrepris un programme national de reboisement lancé en 2006 à Maroua avec pour but d’atténuer les effets des changements climatiques. Ce programme intègre toutes les parties prenantes con- cernées. Au lancement de l’opération, il était prévu la réalisation de 5000 ha d’arbres entre 2006 et 2007 dans les zones où la dégradation de l’écosystème est forte, la plantation de plus de 2 millions d’arbres en 2008 et au moins 3 millions en 2009, puis un rythme plafond de 10 à 15 millions à l’horizon 2010- 2015. Les parte- naires de l’opération sont : le MINFOF, le MINEP, le MINADER, les parlementaires, les organismes de conser- vation (WWF et UICN). Mais malgré cette volonté affichée, beaucoup de facteurs rendent encore peu visibles les résultats des dif- férents programmes de reboisement. Il s’agit entre autres l’utilisation abusive du bois à des fins domestiques, l’agriculture extensive, l’absence de suivi des plantations forestières, les financements insuffisants, la dynamique de contestation et de revendication des droits de propriété des populations locales sur les espaces plantés, en vertu du droit coutumier. 16ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 16. 17 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Grandes zones écologiques
  • 17. SOLS I l existe au Cameroun une grande variété de sols qui est liée à celle des roches-mères, des facteurs topographiques et des milieux bioclimatiques. Six grandes catégories de sols sont représentées au Cameroun : les sols non ou peu évolués, les vertisols, les andosols et les sols bruns, les sols fersiallitiques et ferrugineux, les sols ferralitiques et les sols hydromorphes. Les sols minéraux bruts et les sols peu évolués sont constitués de minéraux bruts résultant d’une érosion active dans les sites à topographie particulièrement accidentée. Ils proviennent des roches divers surtout acides et grenues. Ils couvrent les pentes des monts Mandara, les collines autour de Guider au nord de la Bénoué, les versants des monts Atlantika, les montagnes de Poli et la falaise septentrionale de l’Adamaoua. Ils prennent une large extension dans la région de Banyo où ils alternent également avec les sols ferralitiques voisins. Dans cette catégorie de sols peu évolués se rangent également les sols des mangroves de la région lit- torale ainsi que les cendres volcaniques des régions de Mbanga, de Foumbot et de Ngaoundéré. Les vertisols sont argileux et foncés. Ils sont soumis à des mouvements internes de retrait et au gonflement saisonnier. Les vertisols topomorphes sont formés en zones planes et déprimées (cuvette du lac Tchad), les vertisols lithomorphes à partir de matériaux basiques. Les vertisols ont de médiocres propriétés physiques mais de bonnes qualités chimiques. Les andosols et les sols bruns eutrophes sont des sols jeunes à profil homogène, développés sur les forma- tions volcaniques basiques et généralement associés à des sols minéraux bruts et peu évolués. Les andosols légers contiennent une quantité importante de matière organique, très favorable à la culture mais sujet à l’éro- sion. Les sols bruns eutrophes intermédiaires entre sols peu évolués et ferralitiques, ont un humus abondant, bien adhéré à la matière minérale. Ils sont structurés, meubles, poreux, riches en eau et en éléments nutri- tifs. Ils sont par conséquent très fertiles. Les sols fersiallitiques et ferrugineux de couleur rouge, ocre ou rouille. Ils sont saturés en éléments nutritifs. Les sols fersiallitiques sont les plus fertiles de cette catégorie. Ils recouvrent le plateau de l’Adamaoua et la plaine de la Bénoué. Les sols ferralitiques couvrent les 2/3 du pays du sud au 8ème parallèle. Ce sont des sols pauvres en nutri- ments, acides et fragiles. Ils sont en grande partie couverts par la forêt, bien développés, très perméables et riches en humus. Ils proviennent des roches variées comme les granites, les migmatites, le gneiss, les micas- chistes, les roches sédimentaires ou les roches volcaniques. Il est possible de les regrouper schématiquement en quatre groupes principaux : les sols jaunes sur roche sédimentaire sableuse, les sols jaunes sur roches éruptives et cristallines acides, les sols rouges sur roches éruptives et cristallines acides et les sols rouges sur roches cristallines basiques et effusives. Les sols hydromorphes sont liés à des nappes phréatiques subsuperficielles pendant une grande période de l’année. C’est pourquoi ils sont caractérisés par une teneur abondante et permanente en eau. Ils sont riches en matière organique. Ils se rencontrent dans toutes les plaines d’origine alluviale particulièrement au long du Logone et de ses affluents. Ce sont des sols humifères en surface, en profondeur gris ou jaunâtre avec tâches rouge ou jaune, parfois des indurations. En zone forestière ces sols sont particulièrement riches en matière organique. On les rencontre dans la haute vallée du Nyong. La diversité des sols est un atout important pour le développement agricole en ce sens qu’elle autorise la diver- sification des cultures : polyculture intensive sur sols organiques très fertiles, possibilité de riziculture sur sols hydromorphes, hévéaculture et palmier à huile sur sols jaunes côtiers, sorghos sur sols lourds (vertisols), etc…. Toutefois, divers faciès de dégradation apparaissent du fait des pratiques agricoles extensives, du surpâturage et des aléas climatique. C’est sans doute ce qui a motivé l’élaboration en 2007 par les pouvoirs publics d’un document de stratégie nationale sur la gestion durable des eaux et des sols dans l’espace agro-sylvopastoral au Cameroun. 18ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 18. 19 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Une grande variété de types de sol
  • 19. DEMOGRAPHIE ET ORGANISATION ADMINISTRATIVE POPULATION E n novembre 2005, la population camerounaise est évaluée à 17 463 836 habitants (3e RGPH) contre 10 473 655 en 1976 (2e RGPH) et 7 663 246 en 1976 (1e RGPH). En 29 ans (1976- 2005), l’effectif de la population aura été multiplié par 2,27; ceci confirme le maintien d’un fort potentiel humain dans le pays, avec un taux annuel moyen de croissance démographique de 2,8 % au cours de la période 1987-2005 et de 2,9 % entre 1976 et 1987. La persistance de ces tendances démographiques fortes situerait l’effectif de la population du Cameroun à 18,9 millions au 1er janvier 2009, 19,4 millions au 1er janvier 2010 et 26,5 millions en 2020. En ce qui concerne la structure par sexe de la population, le Cameroun compte toujours un peu plus de femmes que d’hommes : 8 831 800 femmes pour 8 632 036 hommes, soit un rapport de masculinité de 97,7 hommes pour 100 femmes. La répartition géographique de la population sur le territoire national est très inégale. On peut classer les 10 régions administratives en 3 groupes, en fonction de l’importance numérique de l’effectif de leur population : - Groupe 1 : les régions les plus peuplées avec plus de 2 millions d’habitants chacune. Ce sont dans l’ordre d’importance : les régions de l’Extrême- Nord (3 111 792 habitants), du Centre (3 098 044 habitants) et du Littoral (2 510 263 habitants). - Groupe 2 : les régions dont l’effectif de la population se situe entre 1 et 2 millions d’habitants. Ce sont dans l’ordre d’importance : les régions du Nord-Ouest (1 728 953 habitants), de l’Ouest (1 720 047 habitants), du Nord (1 687 959 habitants) et du Sud-Ouest (1 316 079 habitants) ; - Groupe 3 : les régions ayant chacune moins d’un million d’habitants. Ce sont dans l’ordre : les régions de l’Adamaoua (884 289 habitants), de l’Est (771 755 habitants) et du Sud (634 655 habitants). D’avril 1987 à novembre 2005, la densité de population du Cameroun est passée de 22,6 habitants au kilo mètre carré à 37,5. Cet indicateur connaît cependant de grandes variations géographiques. La carte dedensité de population par département laisse apparaître : - les densités exceptionnellement fortes, observables dans les départements (Wouri et Mfoundi) qui abritent les principales métropoles du pays (Douala et Yaoundé respectivement) - Les hautes terres de l’Ouest et tout le Nord du bassin de la Bénoué présentent des fortes densités au dessus de la moyenne nationale. - Cinq départements (le Faro, le Mbam-et- Kim, le Nkam, le Haut- Nyong et la Boumba-et- Ngoko, présentent les plus faibles densités de population (moins de 6 habitants/km2 ). La pyramide des Ages traduit un Indice Synthétique de Fécondité encore élevé (5,0 enfants par femme en 2004 d’après EDSC-III) et une population majoritaire jeune. La moitié de la population a moins de 17,7 ans et le poids démographique des enfants âgés de moins de 15 ans se situe à 43,6 %. Avec un âge médian de 18,3, les femmes sont beaucoup moins jeunes que les hommes (17,1). Conscient de ce que la population est, dans le contexte actuel, le facteur essentiel du développement, l’Etat camer- ounais a opté pour une politique démographique essentiellement nataliste, mettant cependant l’accent sur la par- enté responsable. De nombreux efforts sont actuellement consacrés à l’amélioration de la ressource humaine à tra- vers notamment: - la gratuité de l’éducation de base, l’amélioration et la diversification de l’offre en enseignements secondaire et supérieure - l’amélioration de l’offre en service de santé de qualité ; - la promotion de l’égalité de sexe et l’autonomisation des femmes ; - la réduction de la mortalité infantile. Si les tendances démographiques actuelles et surtout l’extrême juvénilisation de la population apparaissent à court terme comme de corollaire de lourdes charges sociales (prise en charge scolaire et sanitaire de nombreux jeunes), sur le long terme, elles garantissent la disponibilité de la main d’oeuvre susceptible d’impulser le développement du pays. 20ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 20. 21 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Densité de population
  • 21. MOUVEMENTS MIGRATOIRES I N T E R N E S E T E V O L U T I O N DEMOGRAPHIQUE L ’évolution démographique régionale est commandée par le croît démographique naturel et les migrations. Les mouvements de populations les plus importantes sont internes et liés aux fortes disparités de peu- plement. Les régions du Nord sont les plus concernées. Les dernières décennies ont en effet connu une accélération des migrations en provenance des régions de montagnes de l’Extrême Nord, où les terres arables sont devenues rares, du fait des pressions démographiques et des stress climatiques répétés. La région du Nord constitue la principale terre d’accueil de ces migrations. Ainsi, dès les années 1950, les administrations coloniale, puis nationale, vont organiser la descente des Montagnards des Mandara vers la plaine de la Bénoué. Entre 1979 et 2000, l’ex Mission d’Etudes pour l’Aménagement de la Vallée Supérieure de la Bénoué (MEAVSB) devenue MEADEN (Mission d’Etude et d’Aménagement pour le Développement de la Province du Nord) a conduit des projets tels que le projet Sud- Est Bénoué (SEB) dans la région de Touboro, le projet Nord- Est Bénoué (NEB) sur l’axe Garoua-Poli-Mbé ou encore le projet Lagdo, qui vont entraîner un important afflux des populations dans la région du Nord. Rey-Bouba, Poli, Madingring, Ngong et Touroua constituent les prin- cipaux centres d’accueil des migrants. Ces migrations expliquent à grande partie les taux d’accroissement de population élevés (plus de 0,04% par an observés dans les départements du Mayo Rey et de la Bénoué (région du Nord Cameroun) entre 1987 et 2005. Dans le Sud du pays, on observe plutôt des migrations spontanées des Bamilékés des hauts plateaux de l’Ouest et des grassfields vers les grandes métropoles (Douala, Yaoundé) et vers les fronts de colonisation agri- cole du Mungo et du Nkam. Au nord de Yaoundé, le pays Eton alimente une migration vers le front agricole de Mbangassina dans le Mbam. La fermeture de la SODENKAM (Société de Développement du Nkam) en 1987 a marqué un coup d’arrêt des migrations organisées à destination du Nkam dans le cadre de l’opération Yabassi- Bafang. Concomitamment à cet arrêt des migrations de colonisation agricole, une importante ponc- tion démographique est opérée dans la zone par la métropole économique (Douala), à l’instar de celle qu’ex- erce la capitale politique Yaoundé sur les départements environnants. C’est sans conteste la raison pour laquelle tous les départements situés en périphérie de ces deux grandes métropoles ont connu des taux d’ac- croissement annuel de population faible à négatif entre1987 et 2005. Les migrations saisonnières temporaires sont très nombreuses : au nord, les montagnards descendent dans les plaines du Diamaré pour le repiquage des sorghos ; au sud, les « anglophones » se déplacent vers le Mbam et le Littoral pour travailler dans les cacaoyères ou dans les plantations d’hévéas. En ce qui concerne les migrations externes, le Cameroun compte 271 815 étrangers qui représentent 1,6% de sa population totale. 53,7% de cette population étrangère viennent des pays de la CEDEA0 ; 36,5 % des pays de la CEMAC ; 3,3 % des autres pays de la CEAC ; 3,8 % des pays d’Europe ; 1,1 % des pays d’Asie ; 1,0 % des autres pays d’Afrique et 0,5 % des pays d’Amérique. Aussi, nous notons que l’émigration est de plus en plus importante au Cameroun bien que les données y relatives sont rares. La politique gouvernementale est favorable à une occupation équilibrée du territoire national. Cette volonté est traduite depuis les indépendances par l’ouverture des fronts pionniers agricoles (Opération Yabassi- Bafang, Route du Noun, SEB, NEB, etc..) et la promotion de la propriété foncière individuelle par le biais du Titre fonci- er. Elle se poursuit aujourd’hui par les Missions d’Aménagement Régionales, placées sous la tutelle du MINEPAT. Par ailleurs, la dotation des campagnes en équipements sociaux divers (établissements scolaires, formations sanitaires, électricité, aires de jeu, télé centres communautaires) participe des efforts des pouvoirs publics visant à freiner l’exode rural qui contribue aujourd’hui à grossir les masses misérables dans les cen- tres urbains du pays. Enfin, un cadre de concertation existe désormais entre l’Etat et la diaspora camer- ounaise en vue d’accroître la participation de cette dernière au développement du pays. Si les migrations ont permis la mise en valeur des certaines régions restées jusque là vides (Nkam- Nord, plaines de la Bénoué, etc…) et un désengorgement des zones surpeuplées, elles engendrent aussi ça et là des problèmes fonciers et politiques qui sont loin d’être résolus. 22ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 22. 23 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Migrations internes et évolution démographique régionale
  • 23. ETHNIES ET LANGUES Le Cameroun compte plus de 230 ethnies. La classification courante, à base essentiellement linguis- tique permet de distinguer 6 grands groupes : - les Arabes Choa, pasteurs de religion musulmane installés dans le delta marécageux du Logone-et-Chari, - les peuples de langues tchadiques, répartis entre les Monts Mandara (Wandala, Mofu et Mafa) et la plaine du Logone (Massa et Musgum) ; - les Peuls, descendants d’envahisseurs musulmans qui conquirent tout le Nord Cameroun au XIX siècles et qui ont pu imposer le Fulfuldé comme principale langue véhiculaire. Leurs plus fortes con centrations s’observent sur la plaine du Diamaré, le bassin de la Bénoué et au piedmont de la falaise méridionale du plateau de l’Adamaoua ; - Les peuples autochtones de l’Adamawa (Mbum, Duru,etc), rejoints par leurs parentés oubanguiens (Gbaya) qui se sont infiltrés dans tout le Sud-Est de l’Adamaoua ; - Les Bantoïdes rassemblent les Tikar du Centre Cameroun et les Ejegham du bassin de la Mamfé à l’Ouest. - Le grand groupe Bantou qui peuple tout le Sud Cameroun comprend deux sous groupes : - les Bantous des Grassfields qui peuplent les hauteurs de l’Ouest et du Nord- Ouest. Ici, les langues maternelles sont variés (Limbum, Kom, Lamnso, Bamun, Ngyemboon, Yemba, Ghomala’, Medumba, etc..) - les Bantous de la forêt dense humide qui regroupent des Banen, Basaa, Maka, Koozime et Fang- Bulu Béti. D’autres petits groupes ethniques du Sud forestier comprennent les peuples apparentés aux Calabarais (Cross-River) et les Pygmées (les Baka du Sud Est et les Bajelie du Centre Sud). Cette multiplicité des langues ethniques impose de recourir à une langue véhiculaire dans des situations coercitives d’intercompréhension entre individus. Le morcellement linguistique, mais aussi l’apparition d’e- spaces d’hétérogénéité ethnique liés à des facteurs tels que l’urbanisation, l’évangélisation, l’islamisation, la scolarisation, etc. ont constitué les conditions d’émergence et de développement de langues véhiculaires. Le Cameroun compte aujourd’hui, neuf langues véhiculaires : l’arabe, le fulfuldé, le wandala, le douala, le bassa, le mongo-ewondo, le pidgin-english, l’anglais et le français. Ces langues sont d’importance inégale. En tant que langues officielles, le français et l’anglais jouent le rôle de vecteur officiel de la communication au plan nation- al ; dans cette fonction. Le pidgin-english, quant à lui, langue composite à base lexicale anglaise, est la prin- cipale langue véhiculaire dans les régions anglophones du pays. Il est aussi parlé dans les zones contiguës du littoral et de l’ouest, dans les couloirs frontaliers du Nigéria voisin, ainsi que dans les centres urbains. Face à cette diversité ethnique et linguistique, l’Etat du Cameroun poursuit sans relâche l’effort d’intégration nationale tout en veillant à la protection des peuples autochtones, des minorités et autres couches vul- nérables. La promotion du bilinguisme officiel comme particularité du Cameroun s’est entre autres traduite par la création des Centres Linguistiques Pilotes, placés sous la tutelle du Secrétariat Général de la Présidence, et dont la mission est l’apprentissage de l’Anglais et du Français comme deuxièmes langues aux populations d’expression française et anglaise respectivement. En matière de promotion des langues nationales, les pou- voirs expérimentent actuellement l’introduction des langues dites véhiculaires dans les programmes scolaires, après avoir longtemps encouragés la mise sous forme écrite de celles-ci. Bien gérée, la diversité ethnique et linguistique du Cameroun constitue sans conteste une richesse culturelle du pays par ce que la langue est porteuse de culture, de philosophie et d’axiologie ; mais, mal gérée, elle peut être source tensions sociales et une menace à l’intégration nationale. C’est l’un des défis de la décentralisa- tion actuellement en cours au Cameroun. Les religions Le Cameroun, état laïque, regroupe 3 religions principales : • environ 60% de chrétiens : - les catholiques (35% de la population) répartis en 22 diocèses. Leur plus haut dignitaire est Mgr Tumi, car- dinal archevêque émérite de Douala. - les protestants (25% de la population) répartis principalement sur le littoral et les provinces anglophones du Nord-Ouest et du Sud-ouest. • environ 25% d'animistes. Les adeptes des religions traditionnelles sont principalement présents à l'Ouest, au Sud et à l'Est. • environ 10% de musulmans, concentrés dans l'Adamaoua, le Nord et l'Extrême Nord. Selon certaines sources du ministère de l'Administration territoriale, seules 80 congrégations, sur la centaine qui fonctionne, ont reçu du gouvernement les autorisations nécessaires. 24ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 24. 25 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Diversité ethnique et richesse linguistique
  • 25. ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET POLITIQUE L e Cameroun est une république à régime présidentialiste. Le pouvoir exécutif est exercé concurrem- ment par le Président de la République qui définit les grandes orientations politiques du pays et le Premier Ministre, Chef du gouvernement qui les met en oeuvre. Le pouvoir législatif est en théorie exercé par deux chambres, une Assemblée nationale et le Sénat. Toutefois, le Sénat attend encore d'être mis en place. L’option de la modernisation de l’Etat à travers la décentralisation (processus de transfert par l’Etat aux collectivités territoriales décentralisées de compétences particulières et de moyens appropriés) est prise depuis la Constitution de 1996, qui définit les deux principales collectivités décentralisées : les régions et les communes. Ces collectivités décentralisées sont appelées à jouir de l'autonomie administra- tive et financière pour la gestion des intérêts régionaux et locaux. Processus à la fois long et délicat, cette décentralisation se prépare dans le cadre du conseil national de la décentralisation et du comité intermin- istériel des services locaux créés et organisés par le chef de l’Etat. Le Cameroun est par ailleurs membre de la Conférence Africaine sur la Décentralisation et Développement Local (CADDEL). En 2008, le décret n°2008/376, portant organisation administrative de la République du Cameroun apporte deux innovations majeures : - la transformation des 10 provinces en 10 régions ; - la disparition des districts qui sont érigés en arrondissements. Le Cameroun aujourd’hui compte 428 unités administratives reparties comme suit : 10 régions, 58 départe- ments et 360 arrondissements qui correspondent à autant de communes. Les communautés urbaines (14) couvrent les grandes agglomérations, subdivisées chacune en communes d’arrondissement. Unités administratives par région. Sur tout le territoire, les chefs traditionnels ont conservé un réel pouvoir et sont consultés par les autorités centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations internationales, la règlementation juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux camerounais de maintenir leurs cultures orig- inelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties royales, des lamidos ou de sultans exercent des hautes fonctions administratives et politiques. Il existe 81 chefferies de 1er degré, 867 chefferies de 2ème degré et environ 12000 chefferies de 3ème degré. 26ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 26. 27 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Découpage administratif
  • 27. ENVIRONNEMENT ET AMENAGEMENT DE L’ESPACE Aménagement forestier D epuis 2004, la partition de l’ex-Ministère de l’Environnement et des Forêts en deux (Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature et Ministère des Forêts et de la Faune) traduit l’engage- ment des pouvoirs publics à gérer durablement la riche biodiversité du pays. En matière de protection et de conservation de la biodiversité, le Cameroun compte 31 aires protégées et 30 réserves forestières réparties dans toutes les régions du pays. Parmi les plus connues, on peut citer : - le Parc National de Waza, dans la région de l’Extrême- Nord, créé en 1968, sur une superficie de 170 km2 ; - le Parc National de la Bénoué, dans la région du Nord, créé en 1968 et couvrant une superficie de 180 km2 ; - la réserve de biosphère du Dja dans la région de l’Est, créé en 1950 et couvrant une superficie de 526 km2 . Ces trois aires protégées ont été classées par l’UNESCO comme sites du patrimoine mondial. De nombreuses dispositions (élaboration des plans d’aménagement des aires protégées, la lutte anti-braconnage, etc.) ont été prises par l’Etat du Cameroun pour assurer la conservation de la biodiversité à l’intérieur et hors des aires protégées. Il reçoit à cet effet l’appui de partenaires techniques et financiers au nombre desquels WWF, GTZ, UNESCO, SNV, Global Forest Watch, USAID, etc. En 2000, le secteur forestier représentait le deuxième poste d'exportation après le pétrole avec 21% des recettes totales. Il génère plus de 45 000 emplois et contribue à 6,5% au produit intérieur brut. Depuis la reforme de loi forestière en 1994, le Cameroun s’est fermement engagé dans un processus de gestion forestière durable, en adoptant – entre autres – un plan de zonage pour la région méridionale forestière, en ren- forçant la participation de la communauté à la gestion des ressources forestières, en améliorant les procédures d’attribution des titres d’exploitation forestière. A ce titre, l’essentiel des forêts de production a été partitionné en concessions forestières qui sont des unités de forêts gérés séparément et pouvant inclure une ou plusieurs Unités Forestières d’Aménagement : UFA (dont la superficie ne peut excéder 200 000 ha).L’exploitation forestière industrielle se fait dans le cadre des UFA, attribuées à travers une procédure d’appel d’offres à la concurrence pour une période de 15 ans. Elle nécessite un plan de gestion forestier approuvé par l’autorité administrative compétente. En 2008, 65 concessions forestières disposaient d’un plan d’aménagement approuvé, couvrant une superficie de 4 207 862 ha, tandis que 38 concessions couvrant une superficie de 1 866 171 ha préparaient les leur. A la même date, 13 concessions forestières couvrant une superficie de 900 000 ha et 14 concessions couvrant 1 700 000 ha recevaient respectivement des certificats FSC et TLTV. La politique nationale en matière d’aménagement forestier est défini dans le programme sectoriel Forêt Environnement (PSFE), finalisé avec l’appui des partenaires internationaux (Banque Mondiale, Association Internationale pour le Développement, Royaume Uni) et opérationnel depuis 2004. Les reformes institutionnelles engagées dans le cadre de ce programme ont conduit au recrutement de 1550 nouveaux employés pour remplac- er la main d’oeuvre vieillissante et au développement d’ une stratégie visant à rapprocher le PSFE et les institu- tions de recherche. Les institutions régionales jouent aussi un rôle de plus en plus important dans le secteur forestier national, notamment à travers l’harmonisation des législations et l’établissement des standards d’échange d’information. Le Cameroun abrite le secrétariat du COMIFAC, joue un rôle actif dans le partenariat pour les forêts du Bassin du Congo (PFBC) et est membre fondateur de la Conférence sur les Ecosystèmes Forestiers d’Afrique Centrale (COMIFAC). En dépit de ces réalisations, il existe des nombreux défis à relever aux rangs desquels : - l’accélération de la mise en place des instruments d’aménagement, notamment des systèmes de certification har- monisés reconnus internationalement ainsi que le développement des ressources humaines pour leur mise en oeuvre; - le renforcement des actions visant à accroître la participation active des populations rurales dans la planification et la gestion durable des écosystèmes et la création d’espaces suffisants pour le développement économique, social et culturel ; - l’accélération du processus de création des aires protégées transfrontalières et le renforcement de la gestion durable des aires protégées existantes. 28ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 28. 29 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Aires protégées et concessions forestières
  • 29. DEVELOPPEMENT URBAIN L e système urbain camerounais se structure autour de deux grandes métropoles (Yaoundé et Douala). De taille comparable, leur localisation dans la partie méridionale du pays créé un déséquilibre dans la distri- bution spatiale des villes entre le Nord et le Sud. Douala, siège de l’un des grands ports de l’Afrique de l’Ouest, concentre l’essentiel de l’activité industrielle et commerciale du pays. Avec 1 907 479 d’habts en 2005, Douala est la ville la plus peuplée du pays. Yaoundé, capitale politique et deuxième ville du pays, connaît depuis une vingtaine d’années une explosion urbaine spectaculaire (6 % l’an) en relation avec ses fonctions administratives et universitaires, mais aussi avec ses activités économiques. En effet, sa population est passée de 318 700 habts en 1976 à 649 000 en 1987 et à 1 817 524 habts en 2005. Ces deux métropoles qui abritent à elles seules près de 40% de la population urbaine du pays constituent les principaux pôles d’attraction des migrations intérieures et extérieures. La polarisation du territoire national par ces deux métropoles n’obère pas cependant l’essor d’un nombre important de villes secondaires dont le rayon- nement régional est indéniable. Ce sont pour la plupart, des chefs lieux de régions (Bamenda, Bafoussam, Garoua, Maroua) ou encore des pôles économiques (Kumba, Nkongsamba, Kousseri, Tiko ) ou touristiques (Kribi et Limbé). En novembre 2005, la population urbaine du Cameroun était évaluée à 8 514 938 habitants contre 8 948 898 habitants en zone rurale, soit un taux d’urbanisation de 48,8%. Ce taux d’urbanisation est cependant variable suivant les régions : Les régions du Littoral et du Centre présentent des taux d’urbanisation les plus élevés (plus de 48%), justifiés par le poids démographique des deux grandes métropoles situées dans leur territoire respec- tif. Les taux d’urbanisation relativement élevés des régions de l’Ouest et du Sud- Ouest s’expliquent par la forte densité du réseau de villes secondaires qu’elles abritent. L’effet combiné des effectifs démographiques élevés des campagnes et du nombre réduit des villes (seulement 8 des 44 villes de plus de 25 000 habitants que compte le pays) fait des régions du Nord et de l’Extrême- Nord les moins urbanisées du pays. En matière de développement urbain, les pouvoirs publics se fixent pour objectifs non seulement de maîtriser le développement des villes et d’en faire des centres de production et de consommation nécessaires à l’essor du secteur industriel, mais également de promouvoir l’émergence des agglomérations périphériques, le développe- ment des villes moyennes ou secondaires capables de structurer les activités économiques dans l’espace urbain et de concourir au développement des zones rurales environnantes. Cette politique concerne aussi bien la réal- isation de nouveaux programmes d’amélioration de l’habitat spontané que les travaux de réhabilitation de la voirie urbaine. Différents programmes soutiennent cette vision : - Projet d’infrastructures de Douala, financé par l’IDA à hauteur de 42 milliards de Fcfa a permis de réha biliter près de 30 km de voirie pour désenclaver le port et la zone industrielle de Douala ; - Programme d’appui aux capacités décentralisées de développement urbain (PACDDU) dans 5 villes pour l’amélioration des conditions de vie et d’activités des populations urbaines ; - Projet de Développement des secteurs Urbain et de l’approvisionnement en Eau (PDUE) qui comporte une composante ‘’travaux d’infrastructures’’ dans les quartiers précaires des villes de Douala, Yaoundé, Bamenda, Maroua et Mbalmayo, pour un montant de 25 milliards avec une rallonge attendue de 7,5 milliards de FCFA. - Contrat de désendettement et de développement (C2D) de 74 milliards qui a pour objectif de contribuer à améliorer les conditions de vie des populations et à renforcer le rôle économique des pôles urbains au Cameroun en s’appuyant sur la mise en oeuvre des contrats de ville. Le changement de la physionomie des villes comme Yaoundé et Douala, le déploiement des programmes PPTE dans les villes secondaires comme Nkongsamba, Ngaoundéré, Bafoussam, Sangmélima, Bamenda ou Garoua constituent les principales retombées de cette politique. L’urbanisation galopante n’est pas sans incidence pos- itive tant sur le développement du pays que sur la qualité de vie citadine. Les villes sont des pôles de développe- ment caractérisés par une tertiarisation plus accrue de l’économie et une apparition de nouvelles possibilités d’emploi aussi bien dans son territoire qu’à la périphérie. Toutefois, la plupart des villes du pays éprouvent les difficultés à satisfaire les besoins des populations résidentes. Cette situation a pour résultat une dégradation des conditions de vie en milieu urbain. Les plans d’urbanisation sont devenus peu opératoires, laissant libre cours à une urbanisation anarchique. Les villes se trouvent confrontées à de graves difficultés comme l’engorgement des réseaux linéaires (eau, électricité, routes), l’insalubrité et la dégradation de l’environnement, l’habitat pré- caire, la montée du grand banditisme, la prostitution, la désintégration des structures familiales et des liens soci- aux, le chômage et l’insécurité. 30ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 30. 31 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Développement urbain
  • 31. INFRASTRUCTURES SOCIOCOLLECTIVES EDUCATION L ’éducation au Cameroun est coordonnée par trois départements ministériels : l’éducation de base, les enseignements secondaires et l’enseignement supérieur. Le système d’enseignement est basé sur le bilin- guisme « français-anglais » de la maternelle à l’université. Ainsi, on assiste à deux sous systèmes éducat- ifs : anglophone et francophone. Ce dualisme constitue un atout très important des citoyens camerounais pour l’intégration dans les réseaux internationaux. Education de base : Le pays compte plusieurs centaines d'établissements d'enseignement maternel et primaire. Dans les grands centres urbains, l'alphabétisation est presque universelle, alors que certaines régions du Cameroun, notamment la partie septentrionale, souffrent encore d'une sous-alphabétisation. Au niveau mater- nel, on assiste à une grande carence d’écoles maternelles. Les écoles maternelles existantes sont l’?uvre des con- grégations religieuses, des structures parapubliques et des promoteurs privés. Dans ce contexte, un grand nom- bre de jeunes camerounais sont obligés d’attendre l’âge de 6 à 7 ans pour entamer leur formation directement à l’école primaire. En plus, le pays fait face à une pénurie d'enseignants très souvent mal formés ou démotivés par les conditions de travail très précaires. Depuis quelques années, l’Etat a initié un programme de contractualisa- tion des instituteurs qui tend à améliorer le ratio élèves /enseignants par rapport aux standards. Enseignements secondaires : les enseignements secondaires comprennent deux ordres : l’enseignement tech- nique et général. L’enseignement technique est assuré par les sections artisanales et rurales (SAR, les sections ménagères (SM), les collèges d’enseignement technique (CETIC) et les lycées techniques commerciaux ou indus- triels. Mais depuis quelques années les SAR et SM sont placés sous la tutelle du ministère de l’emploi et de la formation professionnelle. L’enseignement général est assuré par les collèges d’enseignement secondaire (CES) et les lycées. Dans tous les deux ordres, l'accès au cycle secondaire se fait généralement par le biais d'un con- cours dit d'entrée en classe de 6è. Le cycle secondaire dure 7 ans et son parcours est sanctionnés par trois diplômes : le BEPC (Brevet d'Études du Premier Cycle, délivré après avoir accompli les 4 premières années), le Probatoire (niveau Première) et le Baccalauréat (niveau Terminale) qui ouvre l'accès aux études universitaires. Le sous système anglophone quant à lui offre, au niveau du BEPC, General Certificat of Education l’Ordinal Level en classe de form fourth (GCEO), et le General Certificat of Education Advance Level (GCEA) pour l’équivalant de la classe de terminal. Enseignement supérieur : le Cameroun compte 7 universités d'État (Yaoundé I- Ngoa-Ekelle, Yaoundé II-Soa, Douala, Buea, Dschang, N'Gaoundéré-Dang et Maroua), une dizaine d'universités privées (dont l'Université Catholique d'Afrique Centrale située à Yaoundé, l'Université des Montagnes à Bagangté, l'Université Adventiste de Nanga Eboko) et une cinquantaine d'instituts universitaires parapublics et privés reparties dans l'ensemble du territoire. En 2008, on dénombrait plus de 140 000 étudiants au Cameroun. Perspectives De nombreux efforts sont entrepris par le gouvernement pour renforcer l’offre éducative au Cameroun on peut citer : - L’étude en vue de la création de nouvelles institutions universitaires, - La redynamisation de la recherche et veuillez à ses applications pour le développement, - L’intensification des actions en cours pour assurer l’égalité des chances et l’accès à la vie professionnelle - Le relèvement du niveau d’éduction de la majorité de nos populations, - Le développement d’un partenariat efficace entre les différentes composantes de la communauté éducative, - L’amélioration de la gestion et la gouvernance du système éducatif, - L’amélioration de l’efficacité et la qualité du système éducatif, - L’élargissement de l’accès à l’éducation et la rétention dans le système tout en corrigeant les disparités. 32ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 32. 33 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Infrastructures éducatives
  • 33. SANTE M algré les efforts consentis par le Gouvernement camerounais et ses Partenaires Techniques et Financiers, le niveau des principaux indicateurs de santé ne s’est pas amélioré entre 1991 et 2006. Le domaine de la santé et celui du développement humain au Cameroun restent peu développés. D'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il y aurait un médecin pour 10400 habitants au Cameroun alors que le ratio recommandé est d’un médecin pour 650 habitants. Et en 2007, le PNUD, dans son tableau d'IDH (Indice de développement humain), classait le Cameroun à la 141e place sur 177. On remarque aussi une répartition inégale des services médicaux dans le pays, et ce sont les zones enclavées du Grand Nord et de l'Est du pays qui en pâtissent le plus. De nombreux efforts ont été fournis depuis plusieurs années pour diminuer la pauvreté et garantir un accès équitable aux soins médicaux. Pour réduire les disparités dans la répartition spatiale de l’offre en soin de santé, une carte sanitaire a été élaborée depuis les années 2000. A la tête de la pyramide, on a la province de santé, coiffée par un hôpital provincial, ensuite le district de santé à la tête duquel se trouve un hôpital de district, et en bas de l’échelle l’aire de santé, structuré autour d’un centre de santé intégré. Bien que cette carte ait donné une certaine lisibilité sur la couverture du territoire en soins de santé, il demeure vrai que des efforts restent à accomplir notamment dans le relèvement des plateaux techniques de nombreuses formations sanitaires afin quelles jouent effectivement le rôle qui est le leur. L’amélioration de l’état de santé des populations demeure, plus que jamais, un objectif de développement social et de croissance économique. Le Gouvernement compte atteindre cet objectif à travers une synergie intersecto- rielle, nécessaire dans la mise en oeuvre de la Stratégie Sectorielle de la Santé (SSS) actualisée et portée à l’hori- zon 2015, conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Cette dernière reflète claire- ment la volonté des autorités camerounaises, de garantir de manière pérenne, l’accès universel aux services et aux soins de santé de qualité, à travers l’amélioration de leur offre et du financement de leur demande. Les objec- tifs spécifiques de la stratégie sectorielle de santé sont les suivants : • Amener 80% des 178 districts de santé existants à achever au moins la phase de consolidation du processus de viabilisation d’un District de Santé; • Amener 100% des structures de santé des niveaux stratégique et intermédiaire à jouer leur rôle d’appui et d’orientation recours; • Réduire de 1/3 la charge morbide chez les pauvres et les populations les plus vulnérables; • Réduire de 2/3 la mortalité des enfants de moins de 5 ans ; • Réduire de 2/5 la mortalité maternelle. Pour atteindre ces objectifs spécifiques, cinq (05) axes stratégiques ont été retenus : 1) le renforcement du système de santé ; 2) la vulgarisation de la mise en oeuvre du paquet minimum d’activités (PMA) et du paquet complémentaire d’activités (PCA) dans le district de santé ; 3) le développement d’un système d’orientation-recours opérationnel ; 4) le renforcement du partenariat dans le secteur ; 5) la stimulation de la demande. L’opérationnalisation de ces axes stratégiques devrait permettre à terme à rendre plus accessible les soins de sante de qualité, contribuant ainsi aux Objectifs du Millénaire pour le Développement. 34ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 34. 35 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Infrastructure sanitaire
  • 35. COMMUNICATION L e réseau routier. Le Cameroun dispose, sur le plan national, d’un ensemble de routes d’une longueur d’environ 50.000 km, dont 6 000 bitumées. La construction du réseau intégrateur de la CEMAC, sur financement de l’Union Européenne, contribue à densifier le réseau de routes bitumées notamment avec le tronçon Bertoua-Garoua Boulaï proche de la République Centrafricaine. Une nouvelle route goudronnée Ngaoundéré-Touboro vers Moundou, au Tchad, a été ouverte en 2006. Au sud, le tronçon Ebolowa-Ambam-Eking relie le Cameroun au Gabon et à la Guinée Équatoriale. A ces tronçons, ont peut ajouter les grands projets de boucle autoroutière Douala-Yaoundé-Bafoussam, le corridor Sangmélima-Djoum- Ouesso, le projet de route Manfé-Eyumodjock-Ekok (frontière Nigéria) et la route Bertoua- Batouri-Kentzo (frontière RCA). Le réseau ferroviaire totalise 1 020 km de voies ferrées. Le projet de chemin de fer Kribi-Mbalam et Edéa-Kribi est entrain de prendre corps peu à peu. Le Cameroun compte plusieurs ports dont les plus importants sont ceux de Douala et de Limbé. Il possède aussi un port fluvial saisonnier à Garoua (sur le fleuve de la Benoué). Le pro- jet de construction d'un port en eau profonde à Kribi est en cours d'exécution. Le transport maritime passe par 4 ports dont le plus important est le port autonome de Douala (PAD) qui a enregistré le débarquement de 3 987 110 tonnes de marchandises en 2004. Le Cameroun dispose de 7 aéroports et 24 aérodromes. Les aéroports internationaux sont au nombre de 3 (Douala, Yaoundé-Nsimalen et Garoua). Depuis 2008, la compagnie nationale aérienne Cameroon Airlines (Camair) a été mise en faillite. Seuls subsistent quelques compag- nies privées de taille modeste dont la flotte se limite à un ou deux porteurs de moins de 50 places et desservant essentiellement l'intérieur du pays. Toute fois il est annoncé en 2011 le démarrage éminent d’une nouvelle compagnie aérienne CAMAIR CO (Cameroon Airlines Corporation) qui remplace la défunt Camair. La présence depuis 2007 de deux compagnies de transport urbain dans les villes de Yaoundé (le BUS) et Douala(SOCATUR) n’a pas, de façon conséquente, limité la prolifération des moto- taxi. Ce secteur informel a créé des milliers d’emplois jeune ; mais le taux d’accident par moto ne cesse de croitre dans nos villes du à un manque de rigueur dans l’application des règles de sécurité. COMMUNICATION ET TELECOMMUNICATIONS L’arrivée en 1999 d’Internet et du téléphone mobile a révolutionné le secteur des télécommuni- cations. Les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) ont com- plètement investi les moeurs, et développé de nouveaux secteurs d’activités : cybercafés, Call Box cartes de recharge et d’appel sur internet, etc. Aujourd’hui, le Cameroun est relié au réseau international via deux centres de télécommuni- cations par satellite (VSAT) à Douala et à Yaoundé. Un troisième point d’accès a été établi avec l’arrimage du pays au câble sous marin SAT3 en 2002 et en avril 2010 (avec un débit de 1.92 Tbi/s). Deux réseaux de téléphonie cellulaire sont opérationnels au Cameroun (norme GSM 900) et l’arrivée de deux autres opérateurs est imminente. 36ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 36. 37 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Réseau de communication
  • 37. SPORT L e sport est un élément qui a contribue au rayonnement du Cameroun à l’extérieur bien que les infrastructures sportives soient encore insuffisantes. En effet, la plupart des stades de football ont été construits à la veille de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) de 1972, dont le Cameroun était l'organisateur. Pourtant l'équipe de football du Cameroun, surnommée les « Lions Indomptables », possède un honorable palmarès puisqu'elle a été qua- tre fois vainqueur de la CAN, une fois vainqueur de la Coupe Intercontinentale et une fois championne olympique en 2000 à Sydney. Le Cameroun a aussi remporté la première édition de la Coupe d'Afrique de Beach Soccer en Afrique du Sud en 2007. La boxe camerounaise a obtenu d'excellents résultats (les 2 premières médailles olympiques du pays sont venues de ce sport, en 1968 et 1984), en handball (compétitions nationales comme en club, avec de nom- breux trophées), en volley-ball (plusieurs fois champions d'Afrique), en basketball (vice-cham- pion d'Afrique en 2007), en haltérophilie. En athlétisme, la triple sauteuse Françoise Mbango Etone est double championne olympique de sa discipline (2004 et 2008). L’un des engagements forts du Président Paul Biya à travers le programme des Grandes Ambitions était la réhabilitation et surtout la construction de nouvelles installations sportives à travers le pays. C’est pour matérialiser cet engagement que le Programme national de développement des infrastructures sportives (PNDIS) a été lancé, soulevant d’immenses espoirs. Le Cameroun allait enfin pourvoir combler son immense retard dans le domaine des infrastruc- tures sportives et accueillir de grandes compétitions internationales à domicile. A travers la création en 2008 d’un comité interministériel chargé de la supervision de ce vaste et ambitieux programme, le Premier ministre montrait toute l’importance que le gouvernement accordait à ce projet. Ce comité n’a pas fait long feu. Il est prévu la construction sur la période 2008-2018 de plusieurs stades, piscines ou palais omnisports à Yaoundé, à Douala, à Bafoussam, Limbe ainsi que dans d'autres villes du pays. Ces travaux sont financés par la république populaire de Chine et construits par des entreprises chinoises. Initié par le gouvernement camerounais à travers le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), le projet est soutenu par le gouvernement chinois sous la forme d’un prêt préférentiel (prêt effectué entre deux parties, et selon les intérêts de chacune d’elle avec pour avantage des délais de remboursement flexibles). La Chine contribue à hauteur de 18, 2 milliards de Fcfa, alors que le gouvernement camerounais, d’après le min- istre des Sports, contribue à hauteur de 16 milliards de Fcfa. Aux infrastructures évoquées ci-dessus, on peut noter la présence et la prolifération des cen- tres de formation (écoles de football) à l’instar de la KSA (Kadji Sport Academy), le Centre de Ombe (Brasserie du Cameroun), Semence olympique…, qui sont la propriété de mécènes privés. Il existe aussi des terrains d’entrainement équipés dans certains chefs lieux de Région et départements. La présence des centres nationaux d’éducation physique et d’animation sous l’autorité du Ministère des Sports et de l’Education Physique est à souligner. Les autres disciplines sportives ne sont pas oubliées dans le vaste chantier infrastructurel futuriste du Cameroun ; le projet de construction des palais de sport dans les capitales régionales vient combler leurs attentes. 38ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 38. 39 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Infrastructures sportives
  • 39. SECTEURS DE PRODUCTION AGRICULTURE AGRICULTURE VIVRIERE L a variété des produits vivriers au Cameroun s’explique tout d’abord par la diversité des milieux naturels (climats équatoriaux à sahélien ; plateaux de moyenne altitude, hautes et basses terres). A cela s’a- joutent la diffusion de nouvelles cultures depuis l’époque coloniale et l’émergence de nouvelles habi- tudes alimentaires. Du Lac Tchad à la cuvette de la Bénoué, les mils et sorghos constituent les cultures de base, complétées par le riz de la plaine du Logone, et l’arachide du piedmont septentrional des Mandara et du bassin de la Bénoué. Dans les zones densément peuplées (Monts Mandara), on pratique une agriculture intensive : champs perma- nents et fumés, jardinage pour compenser l’insuffisance de l’unique campagne sous pluies. La diffusion de nouvelles variétés de maïs à fort rendement et répondant bien aux intrants, a pu étendre le bassin de produc- tion de cette céréale dans toute zone comprise entre le 4ème parallèle et le bassin de la Bénoué. Les tuber- cules pris au sens large sont produits dans le Sud équatorial, en association avec la banane plantain. Le man- ioc constitue cependant une exception puisque son aire d’extension et de valorisation en tant qu’aliment remonte jusqu’à pays Gbaya dans l’Adamaoua. La production de l’igname reste cantonnée dans l’îlot de Mbé au sud de la Bénoué, le Mbam et l’Ouest Cameroun. Le taro et le macabo occupent le pays Bassa, le pays Bamiléké et tout le Nord du Cameroun anglophone. Le brassage des populations et la croissance urbaine se sont accompagnés d’importantes transformations de l’agriculture. Les cultures d’exportation (café, cacao), en perte de vitesse à bien d’endroits (Ouest, Mbam) sont remplacées par les cultures vivrières à forte valeur marchande comme le maïs et surtout le maraîchage (gombo, tomates, salades, carottes, aubergines, haricot, piment, melon, courge). Les fruitiers se développent partout, appuyés par des centres de diffusion de l’IRAD (Kismatari, Nkolbisson, Njombé). Dans l’Ouest et la plaine de Foumbot, les pommes de terre, les choux, les haricots sont de plus en plus intégrés dans l’alimentation locale. En 2005, la production vivrière nationale est dominée par les tubercules (8 159 646 Tonnes, constituées à 34% de manioc et de 15% de macabo), suivies des bananes (2 486 061 Tonnes) et des céréales (2 027 603 Tonnes dont 59% pour le maïs seul). Entre 2002 et 2005, la production vivrière a augmenté de 20 à 30%. Une partie (composée des sorghos, pomme de terre, arachide, haricot, banane plantain, etc…), est exportée vers le Nigéria et les pays de la CEMAC. Sur la base des enjeux et des défis qui interpellent le secteur rural, le Gouvernement se fixe les objectifs majeurs suivants : 1. assurer la sécurité et l’autosuffisance alimentaire des ménages et de la nation ; 2. contribuer à la croissance économique et notamment à la croissance des échanges extérieurs et à l’emploi ; 3. accroître le revenu des producteurs ruraux; 4. améliorer le cadre de vie des populations rurales ; 5. assurer une meilleure utilisation et une gestion durable du capital naturel, base de la production. L’encadrement du monde rural incombe au Ministère de l’Agriculture et du Développement rural directement ou indirectement à travers des organismes sous tutelle (SOWEDA, MIDENO) qui au travers de nombreuses ini- tiatives tels que le Programme maïs, le PNVRA ou encore le FIMAC, oeuvrent dans le sens de l’accroissement de la production et de la productivité. Il fait aussi intervenir l’IRAD (institut de recherche sous tutelle du MIN- RESI) qui développe et diffuse des variétés adaptées aux différents écosystèmes du pays. Les atouts au développement agricole au Cameroun sont : la diversité des milieux bioclimatiques, la disponi- bilité des terres arables non encore exploitées et la mise au point par la recherche de nouvelles variétés de cul- ture. Les problèmes identifiés sont tout aussi nombreux et peuvent être regroupés en sept grandes catégories à savoir : (1) la faible production et productivité des exploitations, (2) les difficultés d’accès aux marchés, (3) la précarité des conditions de vie, (4) la faible organisation des acteurs, (5) un environnement naturel en pleine dégradation, (6) un environnement institutionnel insuffisamment adapté, et (7) l’insuffisance des crédits. 40ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 40. 41 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Agriculture vivrière
  • 41. AGRICULTURE DE RENTES L’introduction de l’agriculture de rentes remonte au XIXe siècle avec création par l’administration coloniale des vastes plantations de bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile sur les riches terres volcaniques autour du Mont Cameroun. Dès 1920, la diffusion du café arabica est amorcée sur les hauteurs de l’Ouest Cameroun en même temps que le café robusta est introduit dans le Sud Ouest du pays Bamiléké, le Mungo et l’Est Cameroun. Le Sud forestier connaît alors l’essor du cacao suivant le système d’agroforesterie. Après la sec- onde guerre mondiale, le coton est introduit dans le Nord Cameroun. Les aléas climatiques de la seconde moitié du siècle engendreront cependant un glissement de l’aire d’extension de cette culture vers le Sud de la zone sahélienne. Le tabac quant à lui prospère dans l’Est Cameroun. Les basses terres côtières fortement arrosées (3000 à 7 000 mm de pluies par an) se prêtent à la culture du palmier à huile, et de l’hévéa et du cocotier. Les fruitiers (ananas, papaye) et la banane plantain affectionnent particulièrement les riches terres volcaniques du Mungo. La culture du riz quant à elle est pratiquée sur les terres marécageuses de la plaine du Logone, de Santchou et de Ndop. Pour ce qui est des types d’exploitations, il en existe trois grands groupes : - les complexes industriels, dont les exploitations s’étendent sur plusieurs centaines d’hectares. Les plus importantes sont CDC (bananiers, caféiers, hévéa, palmiers à huile), SOCAPALM, PAMOL et SPFS (Palmier à huile) ; SAFACAM, HEVEA (hévéa), le groupe SPFS/PHP/SBM (banane douce), SOSUCAM (canne à sucre), la SEMRY et l’ex SODERIM (riz). - Les exploitations modernes isolées (une centaine d’hectare en moyenne), appartenant essentiellement à des citadins qui trouvent dans l’agriculture un moyen d’assurer la retraite dans leur terroir d’origine ; - Les petites exploitations individuelles de quelques hectares utilisant essentiellement la main d’oeuvre familiale. Le cacao et le café restent, malgré le vieillissement du verger et les fluctuations des cours les principales cultures d’exportation et représentent à eux seuls 28% de la valeur des exportations non pétrolières. Les exportations de fèves de cacao sont passées de 129 210 t en 2002 à 168159 t en 2006 pour une valeur de 137 049 585 FCFA. Dans le même temps, celles du café arabica et robusta régressaient de 6 614 t à 4 348t et de 41 350t à 40 514t respectivement, malgré une légère embellie observée sur les cours mondiaux de ces produits. La production et les exportations de banane sont légèrement en hausse du fait des investissements consentis par les complexes industriels oeuvrant dans ce secteur. En 2006, 256 625 t de banane ont été exportées pour une valeur de 167 576 125 FCFA. Les fluctuations des cours mondiaux de coton (de 676 fcfa /kg en 2002 ; 730 fcfa/kg en 2004) ont été à l’origine d’une chute des exportations de coton (de 100 423 t en 2002 à 83 292 t en 2006) En vue de contribuer à la croissance économique, notamment à la croissance des échanges extérieurs et d’ac- croître les revenus des producteurs ruraux, l’Etat fait de la relance de l’agriculture de rente une nécessité. De nombreuses initiatives existent dans ce sens : Le crédit rural décentralisé, l’amélioration du verger et la dis- tribution des semences (la SODECAO pour le cacao, Programme Palmier à Huile) et la mécanisation agricole (CENEMA). La SODECOTON expérimente depuis une dizaine d’année (à travers les programmes DPGT ESA) des techniques de gestion intégrée et conservatoire des terres dans toutes la zone de production cotonnière du Nord Cameroun. L’agriculture de rentes fait face à de nombreux problèmes : Vieillissement des plantations et des planteurs ; fluctuations des cours sur le marché mondial ; dégradation des sols ; pollution environnementale liée le plus souvent à l’utilisation des insecticides dans les plantations ; absence d’un système viable de financement, etc. 42ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN
  • 42. 43 ATLAS NATIONAL DE DEVELOPPEMENT PHYSIQUE DU CAMEROUN Agriculture de rentes