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Loi de Finances 2012, Budget pour 2012-2022
                          Cap D´mocratie Maroc
                               e
                             28 septembre 2012


Grandes Lignes, Executive Summary
    Les mesures inclues dans le Budget Capd´ma sont de nature ` purger le Bud-
                                              e                     a
get G´n´ral de plusieurs barri`res d’ordre bureaucratique propres ` g´n´rer des
      e e                      e                                      a e e
situations de rente d’information, ou tout simplement ` la formation de rentes
                                                          a
pures grˆces ` des dispositions fiscales ou de d´penses, notons ` titre d’exemple
         a    a                                 e                  a
les diverses exemptions fiscales injustifi´es d’un point de vue ´conomique, ainsi
                                         e                        e
que le pouvoir discr´tionnaire de recrutement des fonctionnaires. Pour atteindre
                      e
ces objectifs, il nous faut cependant passer par un programme de consolida-
tion fiscale : la r´solution des faiblesses structurelles (r´elles ou suppos´es) du
                  e                                        e               e
syst`me fiscal marocain en supprimant par exemple les exemptions de certains
    e
secteurs, ne saurait ˆtre une panac´e. C’est pour cela que notre proposition de
                       e             e
Budget s’attache ` d´crire des politiques de maˆ
                   a e                            ıtrise des diff´rents postes, afin
                                                                 e
d’atteindre les diff´rents objectifs assign´s plus loin.
                    e                     e

D´ficit Budg´taire : Objectifs pour 2016 et 2022
 e         e
   Suivant les hypoth`ses de projection du taux de croissance pour la d´cennie `
                       e                                                  e      a
venir, nos projections de r´duction du d´ficit, ainsi que la maˆ
                           e            e                     ıtrise de la consom-
mation des administration publiques sont au centre de nos pr´occupation ; la
                                                                  e
limite des d´penses impliquant n´cessairement une r´flexion s´rieuse quant aux
            e                     e                   e         e
am´nagements envisag´s pour les recettes fiscales et autres.
   e                    e
    La relative modestie des projections de notre proposition pour la p´riode
                                                                          e
2012-2016 en comparaison aux promesses gouvernementales tient en deux points :
premi`rement, le Budget Capd´ma se restreint consid´rablement dans les re-
      e                        e                       e
cettes d’emprunts - et ce pour ´viter les r´percussions de l’effet d’´viction sur
                               e           e                        e
l’ensemble de l’´conomie. deuxi`mement, les projections de croissance du PIB
                e              e
sont sensiblement diff´rentes, essentiellement parce que notre proposition de
                      e
Budget prend en consid´ration la volatilit´ du PIB, contrairement aux chiffres
                        e                  e
du gouvernement (5.5% de croissance sur 10 ans au lieu de 5 ans pr´vus par le
                                                                     e
gouvernement, 4.6% de d´ficit par rapport au PIB en 2016, contre 3% promis
                          e
par le programme gouvernemental)




                                        1
R´forme Fiscale
 e
    Le Budget Capd´ma propose une r´forme fiscale qui simplifie consid´rablement
                    e                 e                              e
l’ensemble de la l´gislation ` quatre grands types d’impˆts, et proc`de pa-
                   e          a                            o           e
rall`lement ` ´liminer toutes les exemptions fiscales pr´sentes, y compris celles
    e       ae                                         e
attribu´es au secteur agricole.
        e
    En r´sum´, les taux pratiqu´s sont calcul´s ` partir de distributions statis-
         e    e                   e            e a
tiques observ´es chez les diff´rentes populations de contribuables, avec pour effet
             e               e
de pr´server les ressources de la grande majorit´ de ceux-ci, permettant ainsi
      e                                             e
d’´liminer les limites de la l´gislation actuelle : la somme des recettes fiscales
  e                           e
directes augmentent, tout en r´duisant la pression fiscale sur les individus. Nous
                                e
estimons que les mesures introduites permettent une r´duction d’impˆt nette de
                                                         e             o
37,700 dirhams par m´nage, tous impˆts confondus.
                       e                o

R´forme de la Caisse de Compensation
 e
    Le Budget Capd´ma propose une r´forme en profondeur de la Caisse de
                      e                   e
Compensation, et ce en adoptant un syst`me d’aide directe aux m´nages, ce qui
                                           e                         e
permet de r´aliser des ´conomies significatives, tout en r´alisant les objectifs de
             e           e                                 e
justice sociale et d’am´lioration du niveau de vie de la majorit´ des m´nages que
                        e                                       e        e
nous appelons de nos vœux ; le r´sultat en est une indexation sur l’´volution de la
                                 e                                  e
consommation finale des m´nages, une r´duction des d´penses de compensation
                             e            e              e
a
` 25 Milliards de dirhams pour 2012 (contre les 46.5 Milliards pr´vus pour le
                                                                       e
Budget gouvernemental de 2012) et une injection directe d’aides d’un montant
de 36,000 dhs annuels ` pr`s de 3.4 Millions de m´nages en dessous de la m´diane.
                       a e                        e                        e

R´formes institutionnelles
 e
    La cr´dibilit´ de ces propositions d´pend aussi des r´formes introduites
         e       e                        e                 e
dans les ´tapes de pr´paration du Budget de la Loi de Finances ; Nous pro-
         e             e
posons d’accorder au Parlement, le pouvoir l´gislatif, des moyens accrus afin
                                               e
de contrˆler efficacement l’action du gouvernement, notamment son bras finan-
        o
cier (Minist`re des Finances, Tr´sorerie G´n´rale du Royaume) une proposition
            e                    e         e e
concr`te d’´quilibre entre les deux branches de pouvoir est d’associer au Parle-
      e    e
ment un office du Budget, propre ` apporter une contre-expertise permanente
                                    a
ou ponctuelle aux projets de Loi de Finances gouvernementaux.
   Nous proposons enfin un m´canisme institutionnel de contrˆle de l’´volution
                                e                                 o      e
de la dette publique, suffisamment cr´dible pour imposer une discipline fiscale
                                       e
propre ` rendre attrayante la dette souveraine marocaine (sur les march´s do-
       a                                                                     e
mestique et international) et en r´duire le coˆt futur pour le contribuable-citoyen
                                  e           u
marocain.




                                        2
Introduction
    L’association Capd´ma, d´sireuse de contribuer au d´bat autour des finances
                       e       e                         e
publiques, r´cemment initi´ suite aux d´marches engag´es par le gouvernement
            e               e           e                e
du Royaume du Maroc aupr`s du Fond Mon´taire International pour b´n´ficier
                              e               e                         e e
de la ligne de cr´dit de pr´caution et de liquidit´ (Precautionary and Liquidity
                 e         e                      e
Line - PLL) et des sp´culations sur un possible emprunt contract´ aupr`s des
                       e                                            e     e
march´s de capitaux internationaux, le second depuis Septembre-Octobre 2010.
       e

Role citoyen de l’association
    Cette proposition de Budget Alternatif, chiffr´ et document´ sur la base
                                                     e              e
de statistiques libre d’acc`s et publiques, et un exemple des diff´rentes actions 1
                           e                                      e
engag´es par l’Association Cap D´mocratie Maroc. Le d´bat engag´ plutˆt dans
       e                           e                     e          e      o
l’ann´e sur la d´cision du gouvernement nouvellement institu´ (Gouvernement
      e          e                                              e
Benkirane), d’introduire un nouveau projet de Loi de Finances, en lieu et place
du projet d´pos´ par le gouvernement pr´c´dent (Gouvernement El Fassi) ce qui
            e e                           e e
a donn´ l’occasion de suivre les d´bats g´n´r´s sur tel ou tel aspect des finances
         e                         e      e ee
publiques. Plus particuli`rement, la d´cision de reporter sine die des r´formes
                          e             e                                 e
fiscales, et de se suffire de r´am´nager les propositions ´voqu´es dans le projet
                              e e                        e      e
pr´c´dent.
   e e
   De plus, et de l’aveu mˆme du Chef du Gouvernement, certains points du pro-
                           e
gramme gouvernemental, notamment l’objectif de r´duire le d´ficit budg´taire
                                                     e        e          e
a
` 3% du PIB d’ici 2016. Lequel objectif vient d’ˆtre compl´t´ par la r´cente
                                                  e         ee          e
correspondance entre le Gouvernement et le FMI, incluant un m´morandum
                                                                  e
adress´ par le premier d´crivant le d´tail des mesures pr´vues pour consolider
      e                   e          e                    e
le Budget G´n´ral de l’Etat, incluant une r´duction progressive du d´ficit en
             e e                             e                        e
pourcentage du PIB de 6.1% en 2012, puis 5.3% en 2013, jusqu’` moins de 3%
                                                                a
en 2017. Le gouvernement a bien propos´ des mesures d’´conomie et d’efficience
                                        e               e
en gestion des d´penses, mais les montants ´voqu´s sont sans aucune mesure
                 e                            e    e
avec les montants th´oriques invoqu´s en r´duction du d´ficit.
                      e             e      e             e

    L’Association Capd´ma cherche, ` travers ce document, ` proposer une cri-
                        e             a                        a
tique raisonn´e et document´e des orientations du Budget pour 2012, ainsi que
              e              e
des mesures anticip´es tout au long de la pr´sente l´gislature. Nous nous pro-
                     e                         e       e
posons mˆme de produire notre propre vision de l’´tat des Finances Publiques
          e                                          e
pour la prochaine d´cennie, car nous sommes convaincus que la meilleure gestion
                    e
des ressources du Tr´sor Public est celle la plus apte ` pr´senter une projection
                      e                                a e
a
` long terme, pr´sentant dans le d´tail le plus exhaustif possible les implications
                e                 e
des orientations introduites dans le projet actuel.
  1. disponibles sur le site http://capdema.org




                                            3
Fiscalit´ et Finances Publiques, int´rˆt de tout un chacun
        e                           e e
    Nous sommes, en plus d’ˆtre citoyens, des contribuables au tr´sor, de par
                               e                                      e
nos activit´s quotidiennes, mˆme pour ceux qui ne sont pas ins´r´s dans la vie
           e                   e                                   ee
active. Les impˆts et taxes collect´es aupr`s de tout un chacun sont utilis´es
                o                   e         e                                e
pour financer les diverses d´penses du budget, et les emprunts contract´s par
                             e                                              e
le Tr´sor Public, surtout ceux contract´s aupr`s d’institutions ´trang`res, sont
      e                                 e       e                 e      e
garantis par un collat´ral repr´sent´ par le somme des capacit´s productives des
                      e         e   e                           e
contribuables marocains, et ensuite l’int´rˆt et le principal de la dette publique
                                         ee
est ´galement rembours´ par le contribuable marocain, fˆt-il personne morale
    e                    e                                  u
ou physique.
    L’organisation institutionnelle de la pr´paration du Budget au Maroc, ne
                                              e
refl`te malheureusement pas l’importance des individus et entreprises dans la
    e
contribution aux finances publiques. Dans l’´tat actuel du rapport entre diff´rentes
                                              e                              e
branches du pouvoir au Maroc, l’organe l´gislatif, le Parlement, est d´muni face
                                            e                          e
a
` la puissance bureaucratique du Minist`re de l’Economie et des Finances ; `
                                            e                                    a
titre d’exemple, les repr´sentants ´lus de la Nation ne peuvent obtenir de contre-
                         e         e
expertise cr´dible aux orientations et hypoth`ses avanc´es par le Ministre et ses
            e                                   e        e
officiels, car ces derniers monopolisent en premier lieu l’information brute, et
ensuite les parlementaires ne disposent pas de ressources internes leur permet-
tant de comparer les chiffres du Minist`re ` ceux d’´tudes ind´pendantes et/ou
                                         e a          e         e
ext´rieures. Le projet Capd´ma propose un m´canisme institutionnel 2 permet-
    e                        e                    e
tant d’´quilibrer les rapports de forces entre sources de pouvoir.
        e
    Nous souhaitons aussi un acc`s simplifi´ et standardis´ aux statistiques et
                                 e           e              e
donn´es relatives aux finances publiques, dans le cadre du projet de l’Open Data,
     e
notamment en proposant des formats ´lectroniques exploitables, pour des appli-
                                      e
cations p´dagogiques d’int´ressement des g´n´rations futures ` l’importance du
         e                e                 e e                a
Budget, ainsi que pour favoriser et enrichir le d´bat public autour de ce sujet.
                                                 e

Critique des orientations/absence d’orientation pour le PLF
actuel
    La composante principale de la coalition gouvernementale actuelle, le Parti
de Justice et D´veloppement, doit sans doute sa victoire ` un discours prˆnant
               e                                         a               o
une plus grande moralit´ dans la gestion des affaires publiques, et de son co-
                         e
rolaire en finances publiques, en rationalisant les d´penses du Budget, et en
                                                     e
garantissant une certaine ´quit´ fiscale, doubl´ d’une plus grande transparence
                           e   e              e
dans la gestion des deniers publics.
   Nous constatons cependant diverses d´ceptions quant aux attentes exprim´es
                                        e                                   e
au lendemain du 25 Novembre 2011 : le contenu des diverses d´penses fiscales
                                                                 e
(qui sont pour une grande majorit´ des exemptions fiscales injustifi´es d’un
                                   e                                  e
point de vue ´conomique) n’a pas ´t´ significativement alt´r´, le montant initial
             e                   ee                      ee
  2. un organisme similaire au Congressional Budget Office http:/www.cbo.gov/




                                         4
(33Mds de dirhams) ayant ´t´ maintenu. Des mesures attendues n’ont pas ´t´ in-
                            ee                                              ee
troduites, et nous en citons quelques unes : le moratoire ind´termin´ sur l’Impˆt
                                                             e      e          o
Agricole, la r´forme de l’Impˆt sur le Revenu, les Impˆts discr´tionnaires, limi-
              e               o                         o        e
tation des recettes d’emprunt etc.
     Nous observons aussi un manque de courage politique ` r´former les d´penses
                                                          a e            e
aussi : le budget actuel a doubl´ le nombre de postes ouverts dans la fonction
                                 e
publique en comparaison avec les ann´es pr´c´dentes, alors mˆme que le budget
                                      e     e e                e
pr´vu pour l’Investissement Public est rest´ modeste en comparaison avec les
   e                                         e
augmentations des autres postes de d´pense. De mˆme, nous observons que
                                        e              e
pour toutes les d´clarations tonitruantes de certains ministres du gouvernement
                 e
actuel, les d´penses en mat´riel d’´quipement ont augment´ sensiblement, alors
             e              e      e                        e
mˆme que des engagements on ´t´ pris via les m´dias nationaux pour en bloquer
   e                            ee               e
l’augmentation.
   Mais nos objections principales restent li´es ` la cr´dibilit´ douteuse des
                                                e a         e      e
projections de r´duction de d´ficit, ainsi que celles du taux de croissance moyen
                 e              e
projet´ pour 2012-2016 : sur la base des chiffres r´cemment avanc´s, il semblerait
       e                                          e                e
que l’objectif de r´duire le d´ficit ` 3% pour 2016 n’est possible que grˆce ` une
                   e          e     a                                     a a
expansion du PIB, sur la base d’un taux moyen de 5.5% de croissance sur les cinq
prochaines ann´es. Il s’agit d’une simple op´ration arithm´tique, o` le d´ficit
                e                             e               e         u     e
peut ˆtre r´duit en le contractant en valeur absolue, soit en cr´ant les conditions
      e    e                                                    e
aptes ` garantir une forte croissance du PIB, et c’est cette voie par laquelle le
       a
gouvernement entend atteindre son objectif.
    Cette logique est d’ailleurs transparente dans la projection du d´ficit pour
                                                                     e
2013 : pour obtenir un d´ficit de 5.3% - ou 44 Milliards de dirhams- en 2013,
                          e
il faudrait ` l’´conomie marocaine de cr´er une croissance sup´rieure ` 4.3%
            a e                           e                      e       a
en 2013, d’abord pour compenser partiellement une croissance hypoth´tique de
                                                                       e
3% et ensuite pour pr´parer une croissance sup´rieure ` 6% pour la p´riode
                       e                          e       a               e
2014-2016. 3

D´ficit de projections pour les ann´es ` suivre : 6.1% en
  e                               e a
2012, 3% en 2016
    Nous nous proposons ici d’´tudier la faisabilit´ de r´duction du d´ficit `
                                 e                   e      e              e     a
l’aune des projections de croissance pour 2012-2016 ; Sur la base d’une croissance
moyenne de 5.47% entre 2012 et 2016, le d´ficit en valeur absolue passerait de 49
                                           e
Milliards actuellement, ` 30.5Mds en 2016, soit une ´conomie annuelle moyenne
                         a                            e
d’un peu moins de 5 Milliards de dirhams, soit une diminution annuelle du
d´ficit par rapport au PIB de 0.8 point de pourcentage, pour s’´tablir ` 2.9%
  e                                                                 e      a
du PIB en 2016. Nous observons que cet objectif n’engage le gouvernement `       a
aucune politique s´rieuse d’aust´rit´ ou de consolidation fiscale, autre qu’une
                    e             e e
r´duction nette des d´penses de 5 Milliards, soit 1.44% du total du Budget
 e                     e
G´n´ral pour 2012. Dans une situation o` l’endettement public a augment´
   e e                                       u                                   e
   3. le calcul ressort une croissance moyenne de 6.7% pour rattraper la moyenne de 5.5%
pr´vue dans le programme gouvernemental
  e



                                           5
Figure 1: D´ficit en Milliards de Dirhams vs D´ficit en pourcentage du PIB
             e                               e
(Source : donn´es MINEFI + calculs auteurs)
               e



sensiblement depuis 2007, et o` les tensions sur les liquidit´s disponibles dans
                                u                            e
le circuit ´conomique tendent ` p´naliser les petites entreprises et les individus
           e                   a e
endett´s, la solution simpliste de s’endetter un peu plus risque d’hypoth´quer
       e                                                                     e
gravement l’avenir de l’´conomie nationale.
                        e
    Le graphe (1) montre que cet objectif est irr´alisable pour deux raisons
                                                    e
principales : premi`rement, les hypoth`ses de croissance attachent une impor-
                     e                  e
tance d´mesur´e au seul niveau moyen (les 5.5% annuels) sans s’int´resser au
         e      e                                                     e
cˆt´ volatile de la croissance. Deuxi`mement, l’´conomie des 5 Milliards annuels
  oe                                 e           e
est d´duite par une simple op´ration comptable, et qui ne semble pas prendre
      e                          e
en consid´ration les r´percussions du type d’´conomie effectu´e : nous avons
           e            e                       e               e
l’exemple-type illustrant l’impact d’une r´duction des d´penses avec l’´tude 4
                                           e              e               e
men´e par le HCP, laquelle estime le manque ` gagner en croissance de consom-
     e                                         a
mation des m´nages ` 1%. Cette d´cision a un second impact transmis par les
               e       a             e
contributions ` la croissance du PIB, de l’ensemble des postes affect´s par la
               a                                                        e
lev´e partielle de la subvention, en premier lieu la consommation des m´nages
   e                                                                      e
et celle des administrations publiques.
  4. Simulation de l’impact de l’augmentation des prix des produits p´troliers sur les princi-
                                                                     e
paux agr´gats de l’´conomie nationale. HCP 2012
        e          e




                                              6
Principes du PLF Capd´ma
                     e
   Le projet de Budget Capd´ma factorise les critiques propos´es plus haut,
                                e                                  e
d’abord en int´grant le propri´t´ al´atoire de la croissance ´conomique (l’analyse
              e               ee e                           e
bas´e sur la th´orie des cycles d’affaires permet d’exploiter ` notre int´rˆt les
   e            e                                               a          ee
propri´t´s statistiques des fluctuations de l’´conomie domestique)
      ee                                      e

Discipline Fiscale
    La notion de conservatisme fiscal a certainement des connotations n´gatives
                                                                        e
pour une grande partie de l’opinion publique marocaine, et pourtant, le souci
de pr´server l’´quilibre des finances publiques est un bien public o` chacun a
      e         e                                                    u
l’int´rˆt de le voir pr´serv´.
     ee                e    e
    Les membres de l’association Capd´ma, jeunes actifs ou en voie de l’ˆtre,
                                        e                                   e
sont d´j` endett´s par effet de transmission de la dette publique : pour un stock
       ea         e
de dette de 500 Milliards de dirhams, la dette par tˆte pour la population ˆg´e
                                                    e                       a e
de moins de 25 ans est de 25,563 dirhams. Pour chaque 100 dirhams emprunt´s    e
aujourd’hui, pr`s de 77dhs seront rembours´s par les jeunes actifs en 2022 et
                 e                            e
2027, int´rˆts inclus. Voici donc une g´n´ration de jeune Marocains, pour la
          ee                            e e
plupart inactifs ou sur le point de compl´ter leurs ´tudes et int´grer la vie
                                            e          e            e
active, d´j` alourdi d’une dette dont ils seront les seuls ` payer l’int´rˆt - la
          ea                                               a            ee
structure de la Dette Publique refl´tant une majorit´ importante des maturit´s
                                   e                 e                         e
a
` long terme.
   C’est dans un souci d’´quit´ fiscale entre g´n´rations que le Budget Capd´ma
                         e    e               e e                          e
souhaite introduire des m´canismes de limitation du plafond de dette, ainsi
                           e
qu’une politique de r´duction du stock de dettes en limitant les emprunts et en
                     e
acc´l´rant la cadence de remboursement.
   ee
    Nous observons sur les 56 derni`res ann´es que la pression fiscale directe
                                      e       e
a ´t´ tr`s stable, et n’a pas d´pass´ les 19.2% du PIB ; cette variation locale
  ee e                           e   e
de la r`gle de Hauser 5 implique que toute r´forme fiscale g´n`re des recettes
        e                                      e                e e
ind´pendamment du niveau du PIB. La meilleure strat´gie fiscale reste donc celle
    e                                                   e
pr´conis´e dans nombre d’articles de la litt´rature 6 ` savoir une pression fiscale
  e       e                                 e         a
constante (ou des taux constants) ce qui implique une simplification approfondie
de la l´gislation fiscale au b´n´fice d’une plus grande clart´ pour le contribuable
       e                     e e                            e
et l’administration.
    D’un autre cˆt´, la discipline fiscale impose aussi un usage mod´r´ de l’en-
                oe                                                   ee
dettement public ; Le Budget, comme le reste des agents ´conomique, peut faire
                                                          e
des arbitrages inter-temporels en substituant le financement de ses d´penses
                                                                        e
par des emprunts aux maturit´s diverses 7 . Cependant, nous pr´conisons des
                                 e                                e
m´canismes de contrˆle et de veille ` l’application de cette prudence fiscale. La
  e                  o               a
   5. W. Kurt Hauser : There’s No Escaping Hauser’s Law - Wall Street Journal, Mars 1993
   6. Optimal Fiscal and Monetary Policy V. Chari, P. Kehoe NBER Working Paper No.
6891, Janvier 1999 http://www.nber.org/papers/w6891
   7. captur´e par l’´quation (1)
            e        e




                                           7
mesure-phare propos´e ici serait l’instauration d’une dette plafond (Debt Cei-
                      e
ling) qui correspond au montant maximum ` emprunter pour l’ann´e fiscale
                                                a                       e
dans le projet du Budget, et pour les ann´es suivantes. Un rel`vement de ce pla-
                                           e                   e
fond est sujet ` un vote en session pl´ni`re du Parlement, et est conditionn´ par
               a                       e e                                  e
des mesures d’´conomie dans les d´penses, au moins ´quivalent aux maturit´s
                e                    e                 e                       e
envisag´es pour l’endettement suppl´mentaire.
        e                              e
     Cette mesure n’est contraignante pour le gouvernement que dans la mesure
o` l’exc´dent des dettes publiques est dˆ ` des d´penses somptuaires ou non
  u        e                              u a       e
maˆ ees. Dans le cas d’une r´cession ou de stagnation de d´ficit, le gouverne-
    ıtris´                      e                               e
ment et le parlement peuvent se mettre d’accord sur la n´cessit´ d’emprunter
                                                             e      e
plus que pr´vu ; les mesures de relance ´conomique ´tant limit´es dans la dur´e,
             e                          e           e            e              e
les r´ductions budg´taires pr´vues pour des maturit´s ` long terme ne mettent
      e              e        e                       e a
ainsi en danger ni l’efficacit´ de la mesure de relance, ni le principe de discipline
                            e
fiscale ´voqu´ plus haut.
         e     e

Equit´ Fiscale
     e
    Le principe d’´quit´ fiscale ne contredit pas n´cessairement celui de discipline
                  e     e                         e
fiscale : la critique principale adress´e aux mod`les ´conomiques est celle de
                                       e            e    e
l’agent repr´sentatif. Laquelle peut ˆtre prise en consid´ration en proposant une
            e                        e                   e
variante sophistiqu´e, int´grant non pas un individu dit rationnel, mais plutˆt
                    e     e                                                      o
une multitude d’individus, incorpor´s dans une densit´ de probabilit´ 8 .
                                     e                   e             e
    L’application la plus pratique de cette variante est l’impˆt sur le revenu : il
                                                               o
peut ˆtre d´montr´ facilement qu’un impˆt sur le revenu r´pliquant exactement
      e     e      e                        o                e
la distribution des revenus (l’exemple-type de l’´quit´ fiscale) minimise l’effet
                                                    e    e
de distortion dˆ ` l’impˆt. De mˆme, cette d´cision de traiter la population
                u a        o         e            e
contribuable en totalit´, suppose une r´duction de la sous-population de contri-
                       e                 e
buables favoris´s ou exempt´s ` un minimum ; notre Budget propose d’exempter
               e              e a
d’impˆts divers le d´cile le plus d´favoris´ (ou environs 681,000 m´nages les plus
       o             e             e       e                       e
d´favoris´s)
  e       e

Transparence Fiscale
    Les m´canismes propos´s dans le Budget Capd´ma simplifient consid´rablement
            e                e                      e                      e
la l´gislation et les circulaires administratives complexes, lesquels g´n`rent une
    e                                                                  e e
incompr´hension chez le contribuable, et au contraire encouragent des compor-
          e
tements de rente d’information, de favoritisme et de corruption.
   La l´gislation fiscale propos´e dans notre projet partage en quatre grandes
       e                        e
cat´gories le type de taxes pr´lev´es par la Tr´sorerie G´n´rale :
   e                          e e              e         e e
  1. Impˆt sur le Revenu : la m´thode de calcul simplifie consid´rablement
          o                        e                               e
     et supprime les tranches, pour adopter une distribution continue des taux
     proportionnels ` la distribution des revenus des m´nages exigibles (en
                     a                                    e
     l’occurrence 90% des 6.8 Millions de m´nages pour 2012)
                                            e
  8. en remplacement du syst`me de taux par fourchettes - un impˆt continu d´crit plus loin
                            e                                   o           e


                                            8
2. Impˆt sur la Consommation : cet impˆt remplace la Taxe sur la Va-
          o                                    o
     leur Ajout´e, et est calcul´ sur la base de la distribution du panier de
               e                e
     consommation des m´nages, et adopte une m´thode similaire ` l’Impˆt
                          e                        e                a      o
     sur le Revenu.
  3. Impˆt sur le Capital/Les Soci´t´s : Cet impˆt remplace les r`glementations
           o                             e e          o                e
     de l’I.S actuel en se basant sur l’Exc´dent Brut d’Exploitation ; il rel`ve le
                                           e                                 e
     taux d’imposition ` une distribution al´atoire normale centr´e autour de
                         a                    e                    e
     37%
  4. Impˆts discr´tionnaires, taxes et droits de timbre : ces impˆts sont uni-
          o       e                                               o
     lat´ralement d´cid´s en valeur absolue ` 1% du PIB, avec effet d’exon´ration
        e           e e                     a                            e
     imm´diate pour la diff´rence entre taxes exigibles pour 2012, et le montant
          e                e
     th´orique incorpor´ dans le Budget Capd´ma pour la mˆme ann´e.
       e               e                       e              e        e

R´duction de la Dette
 e
    La proposition de Budget de notre Association se donne pour objectif princi-
pal de r´duire le stock de dette. Dans un environnement de d´ficit de liquidit´s,
        e                                                       e            e
un endettement progressif du Tr´sor signifie un d´voiement de ces liquidit´s,
                                   e                  e                      e
lequel p´nalise surtout les individus et les petites entreprises.
        e
   La proposition Capd´ma s’engage sur une consolidation fiscale ´tal´e sur la
                         e                                          e e
p´riode 2012-2018, en restreignant les emprunts ` un niveau plafond de 5.37% du
 e                                              a
PIB, soit des montants annuels entre 44 et 53 Milliards de dirhams. Nous obser-
vons que du cˆt´ du Budget 2012, le Gouvernement est d’ors et d´j` d´cr´dibilis´
              oe                                                ea e e         e
quant au montant th´orique pr´vu pour les emprunts, d’environ 65 Milliards.
                       e        e
Les derni`res statistiques montrent que 87% de ce montant a ´t´ d´j` emprunt´
          e                                                   ee ea            e
sur les 6 premiers mois de l’Ann´e Fiscale.
                                 e
    Parall`lement ` notre objectif de contrˆle des emprunts publics, le plan de
          e        a                         o
Budget 2012-2022 de Capd´ma pr´voit d’acc´l´rer la cadence de remboursement
                            e       e          ee
de la Dette Publique sur la p´riode 2012-2015, avec des remboursements annuels
                              e
de 55 Milliards en moyenne, soit 25% de plus que ce qui est pr´vu dans le Budget
                                                                e
2012 gouvernemental. Cette volont´ d’augmenter le Service de la Dette a pour
                                      e
double effet de la r´duire, et de restituer des liquidit´s (en moyenne 9.7 Milliards
                   e                                   e
de dirhams pour 2012-2015) dont b´n´ficiera l’´conomie d’une mani`re bien plus
                                      e e         e                   e
productive.
   Il est ` noter que c’est principalement le service de la dette qui nous oblige
          a
` pr´voir des niveaux de d´ficit sup´rieurs ` ceux promis par le Gouvernement
a e                        e         e      a
pour 2012-2016. En effet, si nous nous tenons exclusivement aux rembourse-
ments budg´taires officiels, Nous atteignions d`s 2015 la barre des 3% de d´ficit
            e                                  e                            e
du PIB, avec un d´ficit de 2.69%.
                   e




                                        9
Maˆ
  ıtrise des d´penses
              e
Simplification des SEGMA, CST
    Nous proposons dans notre projet de Budget Capd´ma de c´der enti`rement
                                                       e         e        e
les SEGMA (Services G´r´s de Mani`re Autonome) et CST (Comptes Sp´ciaux
                         ee          e                                      e
du Tr´sor) concern´s aux autorit´s locales des r´gions. Le projet Capd´ma de
      e              e             e              e                        e
r´forme constitutionnelle pr´voyait une large autonomie dans la gestion des
 e                            e
affaires locales, et le Projet de Budget propos´ par notre association concr´tise
                                               e                              e
l’aspect financier et budg´taire de cette volont´. Notons qu’il s’agit d’un Budget
                          e                    e
potentiel de 52 Milliards de dirhams qui sera directement transf´r´ aux autorit´s
                                                                 ee             e
locales, lesquels le finance en grande partie par une fiscalit´ locale.
                                                            e
   Le reste des rubriques non concern´es est majoritairement absorb´ par les
                                     e                               e
d´partements minist´riels comp´tents, ou privatis´s lorsque la notion de Bien
 e                   e         e                 e
Public n’est pas valid´e.
                      e

Contrˆle de la Masse Salariale
     o
    Au del` de la taille de la masse salariale rapport´e au PIB (presque 11.8%
           a                                          e
pour 2012) c’est la progression importante observ´e depuis 2007. Le pouvoir
                                                    e
d’achat des agents et fonctionnaires de la Fonction Publique a augment´ sensi-
                                                                         e
blement plus que celui de leurs homologues dans le secteur priv´, et cet ´tat de
                                                                 e       e
fait, exacerb´ par un statut tr`s avantageux garanti par le Code de La Fonction
             e                 e
Publique, est une injustice sociale que notre Budget cherchera ` confronter.
                                                                 a
    Les derniers chiffres disponibles sur la Fonction Publique montrent en effet
que pr`s de la moiti´ des fonctionnaires ont un statut d’Administrateur ou de
        e             e
Cadre. En termes financiers, cela signifie que le traitement m´dian mensuel
                                                                   e
est d’environ 7,000 dirhams. Pourtant, l’augmentation annuelle de cette massa
salariale, due ` des recrutements et/ou ` des revalorisation d’indemnit´s.
               a                         a                             e
    Nous proc´dons comme suit : la masse salariale ne sera pas r´duite en valeur
              e                                                 e
absolue, mais sa progression annuelle sera index´e directement sur l’Indice des
                                                  e
Prix ` la Consommation pour les salaires inf´rieurs ` la m´diane. De plus, nous
     a                                       e      a      e
fixons aussi le nombre de postes ouverts au recrutement ` un plafond maximal de
                                                        a
19,000 annuels, avec priorit´ aux postes d’Enseignants, de M´decins, d’Infirmiers
                             e                               e
et des Services Sociaux 9 . Nous observons donc que la masse salariale rapport´e
                                                                              e
au PIB baissera d’ann´e en ann´e, pour se stabiliser ` 10.9% en 2016, et 8.93%
                       e         e                    a
en 2022.
    Au total, ce sont 92 Milliards de Consommation des Administrations Pu-
bliques qui seront ´conomis´es sur les cinq prochaines ann´es, portant le pour-
                   e          e                             e
centage de cet aggr´gat par rapport au PIB a 21% contre 32.8% pour 2012
                    e                        `
  9. Sans recrutement aux services administratifs des d´partements minist´riels concern´s
                                                       e                 e             e




                                           10
Soutien de l’Investissement Public
    En termes r´els, l’Investissement Public pr´vu repr´sentera le tiers du Budget
               e                               e        e
G´n´ral du entre 2012 et 2016. Le Budget de Capd´ma s’engage ` assurer une
  e e                                                 e               a
croissance annuelle minimale de 3% l’an, ce qui signifie que pour 2012-2022, le
Budget affect´ ` l’investissement public augmentera de 34% en termes r´els (65%
             ea                                                           e
en dirhams courants). Notons que la contribution de se dernier ` la croissance
                                                                    a
du Budget G´n´ral de l’Etat sera en moyenne de 51%, un niveau jamais ´gal´
             e e                                                              e e
depuis les ann´es 1970.
              e


Hypoth`ses
      e
   Nous nous proposons de d´crire les hypoth`ses sur lesquelles nous nous ba-
                             e              e
sons pour pr´senter le Budget Capd´ma ;
            e                     e

Croissance Economique
l’´nigme des 5.5%
  e
    Nous avons ´voqu´ plus haut des doutes quant ` la r´alisation du taux
                 e    e                                 a      e
moyen de 5.5% entre 2012-2016, principalement la r´alisation de taux historiques
                                                    e
entre 2014 et 2016 pour r´ussir ` approcher l’objectif inscrit dans le programme
                          e     a
gouvernemental. 2012 et 2013 r´alisent des taux bien en de¸` des 5.5%. Il reste
                                e                             ca
donc que pour une moyenne g´om´trique proche de l’objectif gouvernemental,
                               e e
les niveaux th´oriques n´cessaires seraient proches de 6.7% dans le meilleur des
              e         e
cas car ceux-ci supposent une volatilit´ nulle pour 2014-2016.
                                       e
    En d’autres termes, la cr´ation de richesse sur les trois ans doit r´aliser
                               e                                        e
cons´cutivement 6.7% chaque ann´e une r´alisation dont la probabilit´ est
     e                               e        e                           e
presque nulle consid´rant la volatilit´ historique du PIB au Maroc. Dans le
                      e               e
meilleur des cas, l’hypoth`se la plus cr´dible (et que nous reprenons ` notre
                           e            e                              a
compte)est celle d’une croissance moyenne annuelle de 4.68% qui est plus en
ligne avec les performances de l’´conomie marocaine depuis 1999. D’un autre
                                  e
cˆt´, la projection d’une croissance moyenne de 5.5% est plus cr´dible pour la
  oe                                                            e
p´riode 2012-2022, soit 6% pour 2016-2022. graphe (2)
  e

Inflation et Pouvoir d’Achat
    Le Maroc observe depuis 15 ans l’une des phases les moins inflationnistes
de son histoire moderne, avec une moyenne de 2.14% contre une moyenne de
4.52% entre 1955 et 2011. Cet ´tat vertueux et propice aux activit´s productives
                               e                                  e
ainsi qu’` la consommation des m´nages doit ˆtre conserv´, sans pour autant
          a                         e          e            e
mettre en danger les ´quilibres primaires du budget. La Caisse de Compensa-
                      e
tion, m´canisme par excellence de stabilisation des prix, a cependant montr´
        e                                                                      e
ses limites avec les derni`res ann´es. En observant l’´volution 10 des d´penses
                          e       e                   e                  e
 10. Rapport Annuel de Bank Al Maghrib 2011, Finances Publiques page 91



                                        11
de cette caisse en valeur absolue et en pourcentage de PIB, la volatilit´ im-
                                                                           e
portant observ´e depuis 2007, ainsi que les niveaux historiques du montant des
               e
subventions en rapport au PIB, obligent ` revoir en profondeur les m´canismes
                                          a                            e
de subvention des prix.
    Les mesures propos´es pour maintenir la dette publique ` des niveaux ac-
                        e                                      a
ceptables d´coule de la volont´ d’´viter une croissance inflationniste ` travers
           e                   e e                                      a
l’endettement public, ainsi que la rationalisation des m´canismes d’aide au pou-
                                                        e
voir d’achat afin d’´viter une inflation par la demande.
                   e
    La structure de d´pense de consommation des m´nages marocains d´note
                       e                               e                 e
d’une grande in´galit´, laquelle exacerbe d’un cˆt´ les d´penses de subvention
                 e     e                         oe      e
(les derniers chiffres officiels 11 font ´tat d’une concentration de 40% des res-
                                      e
sources affect´es au soutien des prix aux mains de 20% des m´nages les plus
               e                                                e
privil´gi´s)
      e e
    Dans le cadre du programme alternatif de soutien direct du pouvoir d’achat
des populations m´ritantes, le syst`me propos´ dans le Budget Capd´ma consiste
                   e               e          e                    e
en une aide en liquide calcul´e sur la base du panier de consommation des
                                e
m´nages m´dians, d´crit comme suit :
  e          e       e

M´canisme d’Aide Directe aux M´nages
 e                            e
    Le m´canisme prend pour point de d´part la valeur du panier de consom-
         e                                e
mation du m´nage m´dian, fix´ pour 2011 ` environ 36,000 dirhams annuels,
              e        e         e            a
et subventionn´ ` hauteur de 20%. Les m´nages d´sireux de b´n´ficier de cette
                ea                        e        e           e e
aide doivent justifier de leur consommation ` l’aide d’une autre proposition dans
                                            a
notre Budget, ` savoir l’identifiant fiscal unique.
                a
    Les m´nages consommant moins de 36,000dhs ont tout int´rˆt ` d´clarer
          e                                                         ee a e
cette valeur pour maximiser l’aide octroy´e, ce qui est apr`s tout l’objectif ultime
                                         e                 e
de ce programme. Il est estim´ que cette aide peut aboutir ` subventionner plus
                              e                               a
  11. Document FMI, 13 Aoˆ t 2012 http://www.imf.org/external/pubs/cat/longres.aspx?
                         u
sk=26184.0




Figure 2: PIB 1955-2011 & projections 2012-2022 sur la base de la volatilit´
                                                                           e
historique (Source : donn´es PWT + calculs auteurs)
                         e



                                        12
de 40% des d´penses de consommation du d´cile le plus d´favoris´. Le coˆt total
             e                                e           e      e         u
de ce programme est estim´ ` 29.4 Mds, et reste index´ ` la consommation des
                            ea                          ea
m´nages. L’objectif est de r´duire la part des 10% des m´nages les plus favoris´s,
  e                         e                           e                      e
lesquels concentrent pr`s du tiers de la consommation agr´g´e des m´nages 12
                        e                                   e e          e
afin de diversifier et de r´duire les in´galit´s de consommation des m´nages.
                          e            e    e                          e
     Lorsque le mˆme syst`me est bas´ sur les consommation m´dianes r´gionales,
                  e        e         e                       e       e
le coˆt est r´duit de pr`s de 500 Million de dirhams, soit un coˆt de 28 Mds
      u       e           e                                       u
en 2012, ´galement index´ sur l’´volution annuelle de la consommation des
           e                 e     e
m´nages. Ce m´canisme permet donc de stabiliser le pouvoir d’achat d’une
   e              e
majorit´ des m´nages, de r´duire l’in´galit´ de consommation, et de maintenir
         e       e            e        e    e
l’objectif de rester sur une moyenne annuelle de 2.14% pour la d´cennie ` venir.
                                                                e       a

Taux Moyen Pond´r´ des Bons du Tr´sor
               e e               e
    A ce stade, les rendements des bons du Tr´sor restent historiquement bas,
                                                 e
lorsque compar´s par exemple aux rendements observ´s lors de la fin des ann´es
                e                                      e                       e
1990. Cependant, l’augmentation mod´r´e des rendements observ´s depuis quelques
                                       ee                          e
ann´es oblige l’observateur a rester vigilant : en date de Juillet 2012, le rende-
    e                        `
ment pond´r´ moyen avoisinait les 4%, alors qu’il y a 5 ans, ce taux ´tait plus
           ee                                                           e
proche des 2.92%. Nous estimons que la dette souveraine domestique doit coˆteru
le moins possible au contribuable. Cela signifie que pour revenir ` un taux moyen
                                                                 a
pond´r´ du rendement des Bons du Tr´sor aux alentours de 3.5% l’endettement
      ee                               e
public doit ˆtre maintenu en de¸` des 46% du PIB.
            e                   ca
    Nous proposons une politique de remboursement continu de cette dette, en
r´-injectant annuellement un montant net de 9Mds de dirhams afin de consolider
 e
la dette publique ` 44% du PIB d’ici 2015, avant de s’´tablir autour de l’ojectif
                  a                                      e
des 46% du PIB. Les projections pour 2012-2022 sont pr´sent´es dans le graphe
                                                            e    e
(3)
    Les hypoth`ses inclues dans ces projections sont bas´es sur la volatilit´ his-
               e                                           e                 e
torique du PIB observ´e depuis 1955 ; Quant aux r´formes introduites dans la
                       e                               e
structure des recettes fiscales, elles sont d´taill´es dans le point suivant.
                                            e     e

Pression Fiscale Directe
Impˆt sur le Revenu
   o
    Comme pr´cis´ plus haut, la r´forme propos´e pour l’impˆt sur le revenu
              e e                  e             e             o
calque les taux d’imposition directement sur la r´partition des revenus.
                                                 e
    Nous pouvons proposer, pour la distribution des revenus, une distribution
statistique permettant de d´terminer une r´partition continue des revenus par
                            e              e
m´nages 13 . On calcule donc l’impˆt par m´nage en mettant en correspondance
  e                               o       e
le d´cile du m´nage ` celui de l’impˆt, avec pour taux moyen d’imposition de
    e          e     a               o
7%.
 12. Etudes de concentration des d´penses de Consommation des M´nages, HCP
                                  e                               e
 13. Il s’av`re que la densit´ de probabilit´ d’une loi exponentielle est particuli`rement
            e                e              e                                      e


                                           13
Figure 3: Projections 2012-2022 pour le Budget Capd´ma, D´ficit en pourcen-
                                                    e      e
tage de PIB (Recettes en Bleu, D´penes en Rouge, en Milliards dhs)
                                e



   Cela signifie que pour les chiffres de 2011, un m´nage disposant d’un revenu
                                                   e
annuel de 78,000 dirhams (ou 7,100 dirhams mensuels) sera impos´ ` hauteur
                                                                   ea
de 5,460 dhs. Il est ` noter que pour la classe m´diane, la charge d’impˆt est
                     a                           e                      o
divis´e par deux en comparaison avec le syst`me actuel.
     e                                       e
    La simplicit´ du syst`me propos´ ne se fait pas au d´triment de l’adminis-
                 e        e            e                    e
tration fiscale, laquelle am´liore ses recettes de l’Impˆt sur le Revenu ` hauteur
                            e                          o                a
de 14 Milliards de plus que ce qui est actuellement collect´. Cette augmen-
                                                                 e
tation des recettes est ` mettre sur le compte d’une assiette ´largie (pr`s de
                         a                                         e        e
90% des m´nages sont potentiellement contribuable du nouvel IR) ainsi que la
           e
r´solution du probl`me repr´sent´ par l’effet d´gressif des montants ` d´duire.
 e                  e         e    e             e                     a e
Le probl`me essentiel rencontr´ avec le syst`me actuel est, pour deux foyers fis-
         e                      e             e
caux ´quivalents redevable de la mˆme tranche, le m´nage mod´r´ment favoris´
      e                              e                 e           ee           e
adapt´e ; la densit´ se d´finie comme suit :
     e             e     e
                                       ∞

                                           λ exp(−λx)dx
                                      0

o` λ repr´sente l’inverse du revenu moyen par m´nage
 u       e                                     e



                                              14
paie un impˆt disproportionn´ ; l’exemple de deux m´nages aux revenus nets
            o                 e                        e
imposables de respectivement 32,000 et 34,000 dhs annuels se retrouve ` payer
                                                                        a
respectivement 200 et 400 dhs, alors que la diff´rence de revenus ne d´passe pas
                                               e                     e
les 6.25%. Le syst`me alternatif propos´ affecte un taux unique ` chaque niveau
                  e                    e                       a
de revenu, permettant ainsi d’asseoir l’´quit´ fiscale que nous appelons de nos
                                        e    e
vœux

Impˆt sur la Consommation
   o
    Les hypoth`ses attach´es ` la distribution des revenus sont v´rifi´es aussi
                e          e a                                      e e
pour la distribution de la consommation. Nous proposons donc un modus ope-
randi similaire en calquant la distribution du taux de l’impˆt sur la consomma-
                                                            o
tion sur celle de la consommation. Il est ` noter que les recettes de cet impˆt
                                           a                                  o
sont de l’ordre de 48Mds pour l’ann´e fiscale de 2012, contre les 54Mds pr´vus
                                      e                                     e
dans le Budget gouvernemental de la mˆme ann´e.
                                         e       e

Impˆt sur les Soci´t´s et Taxes Discr´tionnaires
   o              e e                e
    Nous proc´dons du mˆme esprit pour simplifier le syst`me fiscal des entre-
               e           e                                    e
prises, en rempla¸ant l’ensemble de la r`glementation bureaucratique impos´e
                   c                       e                                     e
aux soci´t´ par un impˆt fixe, dont le taux est inf´rieur ` 37% calcul´ sur la
         ee              o                              e      a           e
contribution des soci´t´s ` la cr´ation de richesses ; ce syst`me correspond ` une
                      ee a        e                           e                a
augmentation des recettes de l’IS de pr`s de 16 Milliards pour 2012. Cependant,
                                         e
il ne faut pas consid´rer cette hausse d’impˆt comme une charge vindicative
                       e                        o
contre l’esprit d’entreprise, puisque le projet de r´forme introduit dans le Bud-
                                                    e
get Capd´ma pr´conise un d´ment`lement radical de l’ensemble des taxes et
          e       e             e     e
autres droits de timbre, en en fixant les recettes ` 1% du PIB. Cette d´cision
                                                     a                       e
qui b´n´ficie aux entreprises et aux particuliers devrait se traduire par une
      e e
r´duction d’impˆt de 17.8 Milliards de dirhams.
 e               o

    En compilant les diff´rentes taxes propos´es pour le Budget 2012
                         e                    e
et les ann´es fiscales suivantes, on remarquera que ces mesures auront
           e
r´duit la pression fiscale de 25 Milliards de dirhams, soit un b´n´fice
 e                                                             e e
(indicatif ) par m´nage de 37,700 dirhams.
                  e


Comparaisons et Projections pour 2022
   Pour conclure cette description des r´formes introduites dans notre projet,
                                         e
nous proposons de d´crire la situation des finances publiques pour 2016 et 2022
                   e

                                               2016      2022
                  D´ficit (Mds dhs)
                   e                          -42.3     +20.4
                  D´ficit % PIB
                   e                          -4.6%    +1.6%
                  Subvention % PIB            3.23%     3.23%
                  Endettement % PIB           50.4%     46.7%
                  Poids Adm.Pub % PIB         29.5%    23.75%

                                       15
L’objectif fix´ pour 2016 comme ´tape de mi-parcours est relativement mo-
                  e                   e
deste lorsque compar´ aux objectifs assign´s par le programme gouvernemental,
                      e                     e
notamment pour le d´ficit projet´ pour 2016, o` le Budget Capd´ma se propose
                      e           e              u                 e
d’arriver ` 4.6% du PIB pour 2016, en lieu et place de 3% dans le programme
           a
gouvernemental. Ces diff´rences sont d’abord ` chercher dans les hypoth`ses uti-
                          e                    a                           e
lis´es par les deux parties pour g´n´rer leurs projections respectives : le Budget
   e                              e e
Capd´ma prend en consid´ration d’abord l’impact de ses d´cisions de consoli-
       e                    e                                 e
dation fiscale (laquelle peut en effet ralentir la croissance pour les deux ` trois
                                                                             a
ann´es ` venir) ensuite en int´grant la volatilit´ historique du PIB au Maroc
     e a                        e                  e
(ce que les projections du MINEFI ´chouent ` expliciter)
                                     e         a

Projections 2012-2022
Croissance du PIB 2012-2022
    Du fait de l’int´gration de la volatilit´ historique du PIB dans nos calculs,
                    e                        e
l’objectif gouvernemental initial de 5.5 % est retenu, mais dans notre cas, il
est ´tal´ sur 10 ans au lieu de 5 ans. Cela signifie que pour 2012-2016, les
    e e
calculs pr´sent´s dans le Budget Capd´ma supposent un taux de croissance
           e   e                           e
moyen de 4.5% pour les ann´es prochaines, y compris l’´cart-type historique
                               e                            e
observ´ depuis 1999. Cet objectif de croissance est ensuite r´vis´ ` la hausse,
       e                                                        e e a
aux alentours de 6% en moyenne (encore une fois, volatilit´ inclue) entre 2016
                                                              e
et 2022.
   Cette r´vision ` la hausse de la croissance-cible d´finit les r´percussions `
            e      a                                   e         e            a
moyen et long-terme des r´formes engag´es dans ce projet : la simplification
                            e             e
des m´canismes de taxation, ainsi que l’objectif d’´quit´ et de transparence
       e                                             e    e
r´duisent des incertitudes des agents ´conomiques, leur permettent de disposer
 e                                    e
de ressources plus importantes, et son rassur´s quant ` l’avenir de leurs patri-
                                              e        a
moines et de leurs activit´s ´conomiques. De plus, les provisions de soutiens
                           e e
de l’investissement public fait jouer un rˆle plus productif ` l’administration
                                          o                  a
publique, le tout dans un souci de red´finir les engins de croissance au Maroc.
                                        e
Les deux points de pourcentage sont ainsi accumul´s r´guli`rement pour ˆtre
                                                    e e      e             e
fermement acquis d`s 2022.
                    e

Comparaison avec le PLF 2012 versus Objectifs du Gou-
vernement
    Nous reprenons les objectifs assign´s au Budget Capd´ma pour l’ann´e fiscale
                                       e                e               e
2012, et les comparons ` ceux provisionn´s dans le Budget 2012 du Gouverne-
                        a                  e
ment. Nous noterons la simplification de la pr´sentation pour mettre en valeur
                                                e
les diff´rences apport´es par la structure du Budget alternatif. (les montants
       e              e
sont exprim´s en Milliards de Dirhams)
             e
    Le tableau ci-dessous montre que le Gouvernement p`che par exc`s d’opti-
                                                          e           e
misme. En effet, nos propres r´sultats sont bas´s sur une ´valuation plus r´aliste
                               e               e         e                e
(ou pessimiste) des performances de l’´conomie marocaine sur une tr`s longue
                                         e                             e
p´riode. De plus, nous sommes conscient que le train de r´formes radicales ne
  e                                                         e


                                       16
manquera pas de g´n´rer une attitude vivement hostile chez les int´rˆts parti-
                    e e                                              ee
culiers b´n´ficiant d’une situation de rente. Contrairement donc ` la d´claration
         e e                                                     a    e
du plan gouvernemental, nos calculs int´riorisent les r´actions aux programmes
                                         e             e
visant ` r´duire la corruption et autres dysfonctionnements institutionnels, no-
        a e
tamment en anticipant une baisse ´ventuelle de la croissance ´conomique.
                                   e                           e
    En effet, alors qu’il est admis que les dysfonctionnements institutionnels
occasionn´s par la corruption, le n´potisme, et les situations de rente, coˆtent
          e                         e                                       u
` l’´conomie marocaine 14 environ 2% de son PIB chaque ann´e. Une s´rie de
a e                                                             e         e
r´formes visant ` assurer la transition vers une ´conomie respectueuse de la loi
 e               a                               e
et pratiquant la transparence, ne manquera pas de d´courager nombre d’acteurs
                                                     e
a
` poursuivre leurs activit´s ´conomiques. Cependant, au fur et ` mesure que ces
                          e e                                  a
r´formes seront mises en place et au vu de leur efficacit´ ` assurer une ´galit´
 e                                                       ea               e    e
de moyens ` tous les citoyens, ces acteurs reprendront confiance, et le manque
            a
a
` gagner dˆ ` la faible croissance pass´e sera rapidement combl´.
           ua                          e                         e

                   PLF                      Govt    Capd´ma
                                                        e
                   Taxes Directes            71,5      110,0
                   Taxes Indirectes          75,6       48,8
                   DET & Misc                40,6         8,2
                   Emprunts                  65,7       47,1
                   Divers                     2,4           0
                   Recettes BGE             255,8      214,1
                   SEGMA                      2,7           0
                   CST                       55,9           0
                   Recettes (Total)         314,3      214,1
                   Personnel                 93,5          93
                   Mat´riel
                       e                    29,05       29,1
                   Charges Communes         62,61       25,5
                   Impr´vus
                        e                     2,6           0
                   Dette                     42,6          60
                   SEGMA                      2,5           0
                   Investissement           59,13       60,4
                   CST                       54,4           0
                   D´penses
                     e                     346,39        262
                   D´ficit
                     e                     -32,06      -55,8

 14. Rapport de l’UNDP




                                      17
R´formes Institutionnelles
 e
Office Parlementaire du Budget
     Il est couramment admis que l’histoire politique du Maroc post-1956 a
toujours trait´ l’institution parlementaire comme une entit´ marginale, tur-
                 e                                               e
bulente et passible d’obstructionnisme aride. Cependant, et dans l’esprit du
m´morandum constitutionnel pr´par´ par l’Association Capd´ma, nous souhai-
   e                               e e                           e
tons r´habiliter le rˆle du pouvoir l´gislatif en le dotant d’un outil technique
        e             o                e
propre ` l’aider dans sa mission de gestion des deniers publics. S’il est vrai que
          a
le Minist`re des Finances est responsable en premier lieu de la pr´paration du
            e                                                         e
Budget, il n’en reste pas moins que la tˆcher de valider ces d´cisions, impliquant
                                          a                    e
l’utilisation de l’argent du contribuable, revient ultimement aux repr´sentants
                                                                          e
´lus de la nation, d’en valider les d´cisions par un vote en comit´ r´duit, puis en
e                                    e                             e e
session pl´ni`re. Mais pour ce faire, les parlementaires ont besoin d’avoir acc`s
             e e                                                                 e
au mˆme type d’informations et d’expertise rencontr´s chez leurs coll`gues de
       e                                                  e                e
l’ex´cutif. C’est pour cela que nous proposons de cr´er un Office Parlementaire
     e                                                  e
du Budget, qui int`gre ´conomistes et juristes ind´pendants politiquement, dont
                    e    e                          e
l’objectif est de fournir aux parlementaires qui le souhaitent, une ´tude chiffr´e
                                                                     e           e
des dispositions inclues dans les Budgets annuels pr´sent´s par le Gouvernement.
                                                      e     e
   Cette double v´rification des dispositions fiscales introduites annuellement
                    e
ne d´coule pas d’une m´fiance r´ciproque entre une majorit´ parlementaire et le
    e                   e       e                           e
Gouvernement qu’elle est suppos´e soutenir, et dont elle garantit la l´gitimit´.
                                  e                                    e      e
Cependant, nous souhaitons ´viter une d´rive bureaucratique, o` l’Ex´cutif se
                              e            e                      u      e
sentirait frustr´ dans des objectifs technocratiques, lesquels seraient temp´r´s
                e                                                           ee
par une volont´ politique brouillonne de contrˆler le flux d’informations. Au
                e                                o
contraire, nous estimons qu’il est b´n´fique aux deux pouvoirs et aux citoyens
                                     e e
d’avoir une diversit´ d’expertises dans le domaine fiscal et budg´taire, permet-
                     e                                            e
tant ainsi ` la d´mocratie de s’exprimer pleinement en ´tant toujours bien in-
            a     e                                       e
form´e.
     e
    Un budget indicatif pouvant ˆtre allou´ ` cet Office se situerait dans les 50
                                  e         ea
Millions de dirhams, soit 10% du Budget annuel allou´ par exemple au Haut-
                                                         e
Commissariat du Plan, et 5% du Budget annuel allou´ aux deux chambres, tel
                                                        e
que pr´cis´ dans le Budget Gouvernemental pour 2012. Nous souhaitons ainsi
       e e
d´montrer que l’instauration d’un m´canisme particulier pour le contrˆle des
 e                                     e                                 o
institutions peut se faire ` moindre coˆt, et que son fonctionnement n’alourdira
                           a           u
sˆrement pas la pr´paration, la discussion et le vote du Budget.
 u                  e

Dette-plafond
    La probl´matique de l’endettement public et ses r´percussions n´fastes lors-
            e                                             e            e
qu’il devient incontrˆlable est obscure est peu trait´e par les m´dias ou mˆme
                       o                                e           e          e
les pouvoirs l´gislatifs et ex´cutifs. Et pourtant, le Maroc a une histoire doulou-
              e               e




                                        18
reuse avec ce mode de financement 15 et la politique engag´e depuis les ann´es
                                                           e                 e
1980 jusqu’` 2007-2008 a ´t´ tr`s averse ` l’endettement, en tout cas ext´rieur.
           a             ee e            a                               e
    La volont´ de proposer des m´canismes de contrˆle d’accumulation de la
                e                   e                  o
dette publique d´coule du double souci de pr´server les ´quilibres du Budget,
                  e                             e         e
ainsi que de prot´ger les m´nages marocains de toute politique d´pensi`re, dont
                  e        e                                     e     e
ils paieront ` long terme la charge d’int´rˆt, par exemple ` travers des hausses
              a                          ee                a
d’impˆt. Ceci n’exclut pas l’utilisation de l’endettement comme outil de finan-
       o
cement des d´penses publiques ; En effet, il serait difficile, voire impossible de
                e
produire un budget dont la seule source de financement serait l’ensemble des
taxes collect´es. Cependant, on notera que pour l’´quation d’accumulation de
              e                                      e
la dette 16 :

                             Dt+1 = (1 + it,D )Dt + Gt − Tt                                (1)
    Montre bien le danger potentiel d’un endettement public incontrˆlable. Alors
                                                                     o
que les recettes fiscales sont limit´es physiquement par la capacit´ de production
                                   e                               e
de l’´conomie domestique, il n’y a th´oriquement aucune limite aux d´penses
     e                                   e                                 e
publiques, d`s lors que celles-ci sont financ´es en levant une taxe sur les revenus
             e                               e
futurs produits par l’´conomie, c’est-`-dire en empruntant aupr`s des d´tenteurs
                      e                a                         e       e
de liquidit´s.
           e
    Concr`tement, le m´canisme de dette-plafond reprend l’´quation (1) et pro-
          e               e                                  e
pose de maˆ  ıtriser les termes potentiels nocifs pour la solvabilit´ de la dette
                                                                    e
souveraine marocaine. A la pr´paration de chaque budget, le gouvernement et
                                e
l’Office du Budget d´cident en accord de l’ensemble des besoins d’emprunts du
                       e
service public pour l’ann´e fiscale, puis proposent des projections indicatives
                            e
pour les ann´es ` venir. Le Parlement autorise donc la Tr´sorerie G´n´rale du
              e a                                           e          e e
Royaume ` emprunter sur les march´s domestique et internationaux les mon-
           a                          e
tants n´cessaires aux diverses maturit´s telles que propos´es dans le Budget,
        e                                e                   e
jusqu’au montant maximal initial.
    Lorsque les emprunts approchent la limite plafonn´e avant la fin de l’ann´e
                                                     e                      e
fiscale, et qu’il est donc n´cessaire de continuer ` emprunter pour faire face
                           e                      a
aux engagements du Budget, les Parlementaires membres de la commission
comp´tente se r´unissent avec des repr´sentants de l’Office du Budget, du Mi-
      e          e                     e
nist`re des Finances, de la Tr´sorerie G´n´rale et de Bank Al Maghrib pour
    e                          e         e e
discuter de l’opportunit´ ou non de relever le plafond de dette. Deux cas de
                         e
figure se pr´sentent :
           e
   1. Le rel`vement du plafond de dette s’impose, et est vot´ par le Parlement en
             e                                              e
      session pl´ni`re. Cependant, ce rel`vement est automatiquement compens´
                e e                      e                                       e
      par l’identification de programmes et budgets cibl´s pour une r´duction
                                                          e               e
      des d´penses en termes r´els, sur une dur´e au moins ´quivalente ` celle des
            e                 e                e           e            a
  15. La crise des ann´es 1980, puis l’instauration du Programme d’Ajustement Structurel
                       e
entre 1983 et 1992
  16. T et G d´notent respectivement des recettes fiscales et des d´penses (y compris le service
              e                                                   e
de la dette), D de l’encours de dette publique et it,D du taux d’int´rˆt qui est fonction du
                                                                      e e
temps et du stock courant de dette


                                              19
maturit´s d’obligations ´mises autoris´es dans le rel`vement du plafond.
              e                e               e            e
      Cette condition assure donc une cr´dibilit´ au processus de plafonnement
                                           e     e
      de l’endettement, puisqu’il oblige le Gouvernement et le Parlement ` iden-
                                                                          a
      tifier des r´ductions de d´penses ult´rieures pour compenser l’augmenta-
                  e              e           e
      tion non pr´vue de la dette. D’un autre cot´, ce m´canisme permet aussi
                   e                               e      e
      de pr´voir des mesures de relance en cas de situation ´conomique difficile ;
            e                                               e
      il suffit de pr´senter pour le court-terme des programmes cr´dibles pour
                     e                                              e
      relancer l’´conomie, tout en identifiant des r´ductions de d´penses une fois
                 e                                 e             e
      le cycle ´conomique boucl´, afin de pr´server la structure du Budget.
               e                  e            e

   2. Les parties engag´es ´chouent ` se mettre d’accord sur le rel`vement de
                         e e          a                              e
      la dette. Il en r´sulte donc que la Tr´sorerie bloquera tous les engage-
                       e                     e
      ments de d´penses dont la somme est ´gale au d´ficit de financement, et
                  e                          e           e
      proc`de au gel de ces paiements par un d´faut partiel sur la dette sou-
           e                                      e
      veraine marocaine, laquelle ne paiera que le principal dans ses annuit´s
                                                                            e
      de remboursement, ensuite par un gel de ses d´penses d’investissement,
                                                       e
      et enfin graduellement des d´penses d’´quipement et des traitements des
                                   e         e
      fonctionnaires dont les tˆches ne sont pas consid´r´es essentielles.
                               a                        ee
    Les mesures drastiques impos´es en cas d’´chec de rel`vement de la dette
                                     e           e            e
plafond sont dues ` une volont´ de rendre cr´dible cette mesure au yeux des
                     a             e            e
repr´sentants politique de la nation. C’est une mesure institutionnelle dont l’ob-
     e
jectif est de rendre tout aussi important l’impact ` long terme d’une mesure aux
                                                   a
gains tactiques, mais dont le coˆt sera exorbitant des ann´es apr`s le retrait des
                                  u                         e     e
politiques de la vie active.


Conclusions
    Le Budget Capd´ma est une proposition innovante en mati`re de gestion
                      e                                             e
des finances publiques, d’abord en optant pour une d´marche prospective, chif-
                                                        e
frant les r´formes propos´es sur les dix prochaines ann´es, ceci afin de mieux
           e                e                              e
appr´cier l’impact de ces r´formes. S’il n’´tait possible de retenir qu’une seule
     e                        e             e
de nos propositions, il est incontestable que notre choix se porterait sur celle-ci :
les d´cisions de politique publique ont un effet ´tal´ sur le temps, et suivant
     e                                              e e
l’importance des projets et programmes engag´s, l’horizon temporel est plus
                                                  e
ou moins long, et n’en perd pas moins d’importance. C’est donc dans un souci
de transparence doubl´ d’une volont´ de produire des m´canismes d´finissant
                         e             e                     e           e
les notions de r´ussite et d’´chec de politique de finances publiques que nous
                 e              e
souhaitons chiffrer les mesures budg´taires sur une longue p´riode. L’objectif
                                       e                         e
ultime, que nous appelons dans nos vœux, est celui de la reddition des comptes
par les autorit´s ´lues.
               e e




                                         20
L’Association Capd´ma est consciente que certaines orientations id´ologiques
                         e                                                e
ont ´t´ ins´r´es dans ce Budget, et en assume les implications. Cependant, l’ob-
    ee     ee
servateur notera l’effort -certes imparfait- fourni pour concilier rigueur budg´taire
                                                                               e
et missions de service public, tel qu’inscrit dans les divers m´canismes de contrˆle
                                                               e                  o
de d´penses, d’attribution d’aides aux populations m´ritantes, et l’effort d’assu-
     e                                                    e
rer une certaine ´quit´ fiscale, bien plus visible que la structure fiscal existante.
                  e    e
Notre Budget assurer un soutien efficient aux classes sociales d´munies, prot`ge
                                                                   e             e
les acquis de pouvoir d’achat et des fruits de labeur des classes moyennes, et
demande des contributions ´quitables de la part des couches les plus favoris´es.
                             e                                                   e

Hypoth`ses sur le Cycle des Fluctuations Economiques
      e
    La majeure partie des hypoth`ses relatives est d´riv´e du mod`le d’´quilibre
                                  e                  e e           e   e
g´n´ral dynamique et stochastique, couramment utiliser pour quantifier les cycles
 e e
d’une ´conomie donn´e. C’est ainsi que la volatilit´ historique du PIB marocain
      e              e                             e
a ´t´ d´termin´e, ainsi que le chiffre de croissance potentielle.
  ee e        e
    Les pr´dictions quantitatives sont obtenues 17 en g´n´rant une ´conomie ar-
           e                                           e e          e
tificielle sur la base de caract´ristiques observ´es dans l’´conomie marocaine,
                                 e                 e       e
sur une p´riode trimestrielle de 1955 ` 2011. Le mod`le utilis´ est celui d’une
           e                             a             e        e
´conomie ouverte avec un gouvernement b´n´vole, au comportement optimal
e                                              e e
qui traite les prix des biens a l’international comme des variables exog`nes. On
                              `                                         e
suppose l’existence d’une densit´ de m´nages µ au comportement rationnel, qui
                                   e     e
cherchent ` maximiser une fonction d’utilit´ logarithmique, entre consommation
           a                                 e
d’un panier de biens diff´renci´s Dixit-Stiglitz, et un temps de loisir normalis´
                           e     e                                             e
par rapport aux 24 heures quotidiennes.
    Le gouvernement est consid´r´ comme un planificateur social, et finance ses
                                  ee
d´penses par des taxes sur le Travail (Revenu et Consommation) ainsi que sur
  e
le Capital (Impˆt sur les Soci´t´s) et ´met des obligations dont le taux est
                 o                ee    e
d´termin´ par la confrontation de ses besoins de liquidit´ et les exc´dents de
  e      e                                               e           e
ressources chez les particuliers.
    Les chocs exog`nes sont calcul´s ` partir d’un processus auto-r´gressif du
                  e                e a                               e
progr`s technique, assimil´ au r´sidu de Solow, ainsi que de la dynamique de
     e                    e     e
la Balance de paiement. Ces deux processus s’influencent mutuellement, et sont
captur´s par un vecteur auto-r´gressif estim´ sur la base de 224 trimestres.
       e                      e             e
   Le mod`le se comporte correctement en estimant des valeurs proches ` celles
           e                                                           a
empiriquement observ´es. Il en ressort que le PIB potentiel pour l’´conomie
                      e                                             e
marocaine est estim´ de 4.89% ` 5% en annuel. La maˆ
                    e          a                       ıtrise du processus du
progr`s technique permet d’esp´rer une contribution ` la croissance d’environ
     e                        e                     a
140 points de base.




  17. pour une m´thodologie d´velopp´e, voir Cooley, ’Frontiers in Business Cycles Research,
                e            e      e
1991


                                            21

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Plf capdema

  • 1. Loi de Finances 2012, Budget pour 2012-2022 Cap D´mocratie Maroc e 28 septembre 2012 Grandes Lignes, Executive Summary Les mesures inclues dans le Budget Capd´ma sont de nature ` purger le Bud- e a get G´n´ral de plusieurs barri`res d’ordre bureaucratique propres ` g´n´rer des e e e a e e situations de rente d’information, ou tout simplement ` la formation de rentes a pures grˆces ` des dispositions fiscales ou de d´penses, notons ` titre d’exemple a a e a les diverses exemptions fiscales injustifi´es d’un point de vue ´conomique, ainsi e e que le pouvoir discr´tionnaire de recrutement des fonctionnaires. Pour atteindre e ces objectifs, il nous faut cependant passer par un programme de consolida- tion fiscale : la r´solution des faiblesses structurelles (r´elles ou suppos´es) du e e e syst`me fiscal marocain en supprimant par exemple les exemptions de certains e secteurs, ne saurait ˆtre une panac´e. C’est pour cela que notre proposition de e e Budget s’attache ` d´crire des politiques de maˆ a e ıtrise des diff´rents postes, afin e d’atteindre les diff´rents objectifs assign´s plus loin. e e D´ficit Budg´taire : Objectifs pour 2016 et 2022 e e Suivant les hypoth`ses de projection du taux de croissance pour la d´cennie ` e e a venir, nos projections de r´duction du d´ficit, ainsi que la maˆ e e ıtrise de la consom- mation des administration publiques sont au centre de nos pr´occupation ; la e limite des d´penses impliquant n´cessairement une r´flexion s´rieuse quant aux e e e e am´nagements envisag´s pour les recettes fiscales et autres. e e La relative modestie des projections de notre proposition pour la p´riode e 2012-2016 en comparaison aux promesses gouvernementales tient en deux points : premi`rement, le Budget Capd´ma se restreint consid´rablement dans les re- e e e cettes d’emprunts - et ce pour ´viter les r´percussions de l’effet d’´viction sur e e e l’ensemble de l’´conomie. deuxi`mement, les projections de croissance du PIB e e sont sensiblement diff´rentes, essentiellement parce que notre proposition de e Budget prend en consid´ration la volatilit´ du PIB, contrairement aux chiffres e e du gouvernement (5.5% de croissance sur 10 ans au lieu de 5 ans pr´vus par le e gouvernement, 4.6% de d´ficit par rapport au PIB en 2016, contre 3% promis e par le programme gouvernemental) 1
  • 2. R´forme Fiscale e Le Budget Capd´ma propose une r´forme fiscale qui simplifie consid´rablement e e e l’ensemble de la l´gislation ` quatre grands types d’impˆts, et proc`de pa- e a o e rall`lement ` ´liminer toutes les exemptions fiscales pr´sentes, y compris celles e ae e attribu´es au secteur agricole. e En r´sum´, les taux pratiqu´s sont calcul´s ` partir de distributions statis- e e e e a tiques observ´es chez les diff´rentes populations de contribuables, avec pour effet e e de pr´server les ressources de la grande majorit´ de ceux-ci, permettant ainsi e e d’´liminer les limites de la l´gislation actuelle : la somme des recettes fiscales e e directes augmentent, tout en r´duisant la pression fiscale sur les individus. Nous e estimons que les mesures introduites permettent une r´duction d’impˆt nette de e o 37,700 dirhams par m´nage, tous impˆts confondus. e o R´forme de la Caisse de Compensation e Le Budget Capd´ma propose une r´forme en profondeur de la Caisse de e e Compensation, et ce en adoptant un syst`me d’aide directe aux m´nages, ce qui e e permet de r´aliser des ´conomies significatives, tout en r´alisant les objectifs de e e e justice sociale et d’am´lioration du niveau de vie de la majorit´ des m´nages que e e e nous appelons de nos vœux ; le r´sultat en est une indexation sur l’´volution de la e e consommation finale des m´nages, une r´duction des d´penses de compensation e e e a ` 25 Milliards de dirhams pour 2012 (contre les 46.5 Milliards pr´vus pour le e Budget gouvernemental de 2012) et une injection directe d’aides d’un montant de 36,000 dhs annuels ` pr`s de 3.4 Millions de m´nages en dessous de la m´diane. a e e e R´formes institutionnelles e La cr´dibilit´ de ces propositions d´pend aussi des r´formes introduites e e e e dans les ´tapes de pr´paration du Budget de la Loi de Finances ; Nous pro- e e posons d’accorder au Parlement, le pouvoir l´gislatif, des moyens accrus afin e de contrˆler efficacement l’action du gouvernement, notamment son bras finan- o cier (Minist`re des Finances, Tr´sorerie G´n´rale du Royaume) une proposition e e e e concr`te d’´quilibre entre les deux branches de pouvoir est d’associer au Parle- e e ment un office du Budget, propre ` apporter une contre-expertise permanente a ou ponctuelle aux projets de Loi de Finances gouvernementaux. Nous proposons enfin un m´canisme institutionnel de contrˆle de l’´volution e o e de la dette publique, suffisamment cr´dible pour imposer une discipline fiscale e propre ` rendre attrayante la dette souveraine marocaine (sur les march´s do- a e mestique et international) et en r´duire le coˆt futur pour le contribuable-citoyen e u marocain. 2
  • 3. Introduction L’association Capd´ma, d´sireuse de contribuer au d´bat autour des finances e e e publiques, r´cemment initi´ suite aux d´marches engag´es par le gouvernement e e e e du Royaume du Maroc aupr`s du Fond Mon´taire International pour b´n´ficier e e e e de la ligne de cr´dit de pr´caution et de liquidit´ (Precautionary and Liquidity e e e Line - PLL) et des sp´culations sur un possible emprunt contract´ aupr`s des e e e march´s de capitaux internationaux, le second depuis Septembre-Octobre 2010. e Role citoyen de l’association Cette proposition de Budget Alternatif, chiffr´ et document´ sur la base e e de statistiques libre d’acc`s et publiques, et un exemple des diff´rentes actions 1 e e engag´es par l’Association Cap D´mocratie Maroc. Le d´bat engag´ plutˆt dans e e e e o l’ann´e sur la d´cision du gouvernement nouvellement institu´ (Gouvernement e e e Benkirane), d’introduire un nouveau projet de Loi de Finances, en lieu et place du projet d´pos´ par le gouvernement pr´c´dent (Gouvernement El Fassi) ce qui e e e e a donn´ l’occasion de suivre les d´bats g´n´r´s sur tel ou tel aspect des finances e e e ee publiques. Plus particuli`rement, la d´cision de reporter sine die des r´formes e e e fiscales, et de se suffire de r´am´nager les propositions ´voqu´es dans le projet e e e e pr´c´dent. e e De plus, et de l’aveu mˆme du Chef du Gouvernement, certains points du pro- e gramme gouvernemental, notamment l’objectif de r´duire le d´ficit budg´taire e e e a ` 3% du PIB d’ici 2016. Lequel objectif vient d’ˆtre compl´t´ par la r´cente e ee e correspondance entre le Gouvernement et le FMI, incluant un m´morandum e adress´ par le premier d´crivant le d´tail des mesures pr´vues pour consolider e e e e le Budget G´n´ral de l’Etat, incluant une r´duction progressive du d´ficit en e e e e pourcentage du PIB de 6.1% en 2012, puis 5.3% en 2013, jusqu’` moins de 3% a en 2017. Le gouvernement a bien propos´ des mesures d’´conomie et d’efficience e e en gestion des d´penses, mais les montants ´voqu´s sont sans aucune mesure e e e avec les montants th´oriques invoqu´s en r´duction du d´ficit. e e e e L’Association Capd´ma cherche, ` travers ce document, ` proposer une cri- e a a tique raisonn´e et document´e des orientations du Budget pour 2012, ainsi que e e des mesures anticip´es tout au long de la pr´sente l´gislature. Nous nous pro- e e e posons mˆme de produire notre propre vision de l’´tat des Finances Publiques e e pour la prochaine d´cennie, car nous sommes convaincus que la meilleure gestion e des ressources du Tr´sor Public est celle la plus apte ` pr´senter une projection e a e a ` long terme, pr´sentant dans le d´tail le plus exhaustif possible les implications e e des orientations introduites dans le projet actuel. 1. disponibles sur le site http://capdema.org 3
  • 4. Fiscalit´ et Finances Publiques, int´rˆt de tout un chacun e e e Nous sommes, en plus d’ˆtre citoyens, des contribuables au tr´sor, de par e e nos activit´s quotidiennes, mˆme pour ceux qui ne sont pas ins´r´s dans la vie e e ee active. Les impˆts et taxes collect´es aupr`s de tout un chacun sont utilis´es o e e e pour financer les diverses d´penses du budget, et les emprunts contract´s par e e le Tr´sor Public, surtout ceux contract´s aupr`s d’institutions ´trang`res, sont e e e e e garantis par un collat´ral repr´sent´ par le somme des capacit´s productives des e e e e contribuables marocains, et ensuite l’int´rˆt et le principal de la dette publique ee est ´galement rembours´ par le contribuable marocain, fˆt-il personne morale e e u ou physique. L’organisation institutionnelle de la pr´paration du Budget au Maroc, ne e refl`te malheureusement pas l’importance des individus et entreprises dans la e contribution aux finances publiques. Dans l’´tat actuel du rapport entre diff´rentes e e branches du pouvoir au Maroc, l’organe l´gislatif, le Parlement, est d´muni face e e a ` la puissance bureaucratique du Minist`re de l’Economie et des Finances ; ` e a titre d’exemple, les repr´sentants ´lus de la Nation ne peuvent obtenir de contre- e e expertise cr´dible aux orientations et hypoth`ses avanc´es par le Ministre et ses e e e officiels, car ces derniers monopolisent en premier lieu l’information brute, et ensuite les parlementaires ne disposent pas de ressources internes leur permet- tant de comparer les chiffres du Minist`re ` ceux d’´tudes ind´pendantes et/ou e a e e ext´rieures. Le projet Capd´ma propose un m´canisme institutionnel 2 permet- e e e tant d’´quilibrer les rapports de forces entre sources de pouvoir. e Nous souhaitons aussi un acc`s simplifi´ et standardis´ aux statistiques et e e e donn´es relatives aux finances publiques, dans le cadre du projet de l’Open Data, e notamment en proposant des formats ´lectroniques exploitables, pour des appli- e cations p´dagogiques d’int´ressement des g´n´rations futures ` l’importance du e e e e a Budget, ainsi que pour favoriser et enrichir le d´bat public autour de ce sujet. e Critique des orientations/absence d’orientation pour le PLF actuel La composante principale de la coalition gouvernementale actuelle, le Parti de Justice et D´veloppement, doit sans doute sa victoire ` un discours prˆnant e a o une plus grande moralit´ dans la gestion des affaires publiques, et de son co- e rolaire en finances publiques, en rationalisant les d´penses du Budget, et en e garantissant une certaine ´quit´ fiscale, doubl´ d’une plus grande transparence e e e dans la gestion des deniers publics. Nous constatons cependant diverses d´ceptions quant aux attentes exprim´es e e au lendemain du 25 Novembre 2011 : le contenu des diverses d´penses fiscales e (qui sont pour une grande majorit´ des exemptions fiscales injustifi´es d’un e e point de vue ´conomique) n’a pas ´t´ significativement alt´r´, le montant initial e ee ee 2. un organisme similaire au Congressional Budget Office http:/www.cbo.gov/ 4
  • 5. (33Mds de dirhams) ayant ´t´ maintenu. Des mesures attendues n’ont pas ´t´ in- ee ee troduites, et nous en citons quelques unes : le moratoire ind´termin´ sur l’Impˆt e e o Agricole, la r´forme de l’Impˆt sur le Revenu, les Impˆts discr´tionnaires, limi- e o o e tation des recettes d’emprunt etc. Nous observons aussi un manque de courage politique ` r´former les d´penses a e e aussi : le budget actuel a doubl´ le nombre de postes ouverts dans la fonction e publique en comparaison avec les ann´es pr´c´dentes, alors mˆme que le budget e e e e pr´vu pour l’Investissement Public est rest´ modeste en comparaison avec les e e augmentations des autres postes de d´pense. De mˆme, nous observons que e e pour toutes les d´clarations tonitruantes de certains ministres du gouvernement e actuel, les d´penses en mat´riel d’´quipement ont augment´ sensiblement, alors e e e e mˆme que des engagements on ´t´ pris via les m´dias nationaux pour en bloquer e ee e l’augmentation. Mais nos objections principales restent li´es ` la cr´dibilit´ douteuse des e a e e projections de r´duction de d´ficit, ainsi que celles du taux de croissance moyen e e projet´ pour 2012-2016 : sur la base des chiffres r´cemment avanc´s, il semblerait e e e que l’objectif de r´duire le d´ficit ` 3% pour 2016 n’est possible que grˆce ` une e e a a a expansion du PIB, sur la base d’un taux moyen de 5.5% de croissance sur les cinq prochaines ann´es. Il s’agit d’une simple op´ration arithm´tique, o` le d´ficit e e e u e peut ˆtre r´duit en le contractant en valeur absolue, soit en cr´ant les conditions e e e aptes ` garantir une forte croissance du PIB, et c’est cette voie par laquelle le a gouvernement entend atteindre son objectif. Cette logique est d’ailleurs transparente dans la projection du d´ficit pour e 2013 : pour obtenir un d´ficit de 5.3% - ou 44 Milliards de dirhams- en 2013, e il faudrait ` l’´conomie marocaine de cr´er une croissance sup´rieure ` 4.3% a e e e a en 2013, d’abord pour compenser partiellement une croissance hypoth´tique de e 3% et ensuite pour pr´parer une croissance sup´rieure ` 6% pour la p´riode e e a e 2014-2016. 3 D´ficit de projections pour les ann´es ` suivre : 6.1% en e e a 2012, 3% en 2016 Nous nous proposons ici d’´tudier la faisabilit´ de r´duction du d´ficit ` e e e e a l’aune des projections de croissance pour 2012-2016 ; Sur la base d’une croissance moyenne de 5.47% entre 2012 et 2016, le d´ficit en valeur absolue passerait de 49 e Milliards actuellement, ` 30.5Mds en 2016, soit une ´conomie annuelle moyenne a e d’un peu moins de 5 Milliards de dirhams, soit une diminution annuelle du d´ficit par rapport au PIB de 0.8 point de pourcentage, pour s’´tablir ` 2.9% e e a du PIB en 2016. Nous observons que cet objectif n’engage le gouvernement ` a aucune politique s´rieuse d’aust´rit´ ou de consolidation fiscale, autre qu’une e e e r´duction nette des d´penses de 5 Milliards, soit 1.44% du total du Budget e e G´n´ral pour 2012. Dans une situation o` l’endettement public a augment´ e e u e 3. le calcul ressort une croissance moyenne de 6.7% pour rattraper la moyenne de 5.5% pr´vue dans le programme gouvernemental e 5
  • 6. Figure 1: D´ficit en Milliards de Dirhams vs D´ficit en pourcentage du PIB e e (Source : donn´es MINEFI + calculs auteurs) e sensiblement depuis 2007, et o` les tensions sur les liquidit´s disponibles dans u e le circuit ´conomique tendent ` p´naliser les petites entreprises et les individus e a e endett´s, la solution simpliste de s’endetter un peu plus risque d’hypoth´quer e e gravement l’avenir de l’´conomie nationale. e Le graphe (1) montre que cet objectif est irr´alisable pour deux raisons e principales : premi`rement, les hypoth`ses de croissance attachent une impor- e e tance d´mesur´e au seul niveau moyen (les 5.5% annuels) sans s’int´resser au e e e cˆt´ volatile de la croissance. Deuxi`mement, l’´conomie des 5 Milliards annuels oe e e est d´duite par une simple op´ration comptable, et qui ne semble pas prendre e e en consid´ration les r´percussions du type d’´conomie effectu´e : nous avons e e e e l’exemple-type illustrant l’impact d’une r´duction des d´penses avec l’´tude 4 e e e men´e par le HCP, laquelle estime le manque ` gagner en croissance de consom- e a mation des m´nages ` 1%. Cette d´cision a un second impact transmis par les e a e contributions ` la croissance du PIB, de l’ensemble des postes affect´s par la a e lev´e partielle de la subvention, en premier lieu la consommation des m´nages e e et celle des administrations publiques. 4. Simulation de l’impact de l’augmentation des prix des produits p´troliers sur les princi- e paux agr´gats de l’´conomie nationale. HCP 2012 e e 6
  • 7. Principes du PLF Capd´ma e Le projet de Budget Capd´ma factorise les critiques propos´es plus haut, e e d’abord en int´grant le propri´t´ al´atoire de la croissance ´conomique (l’analyse e ee e e bas´e sur la th´orie des cycles d’affaires permet d’exploiter ` notre int´rˆt les e e a ee propri´t´s statistiques des fluctuations de l’´conomie domestique) ee e Discipline Fiscale La notion de conservatisme fiscal a certainement des connotations n´gatives e pour une grande partie de l’opinion publique marocaine, et pourtant, le souci de pr´server l’´quilibre des finances publiques est un bien public o` chacun a e e u l’int´rˆt de le voir pr´serv´. ee e e Les membres de l’association Capd´ma, jeunes actifs ou en voie de l’ˆtre, e e sont d´j` endett´s par effet de transmission de la dette publique : pour un stock ea e de dette de 500 Milliards de dirhams, la dette par tˆte pour la population ˆg´e e a e de moins de 25 ans est de 25,563 dirhams. Pour chaque 100 dirhams emprunt´s e aujourd’hui, pr`s de 77dhs seront rembours´s par les jeunes actifs en 2022 et e e 2027, int´rˆts inclus. Voici donc une g´n´ration de jeune Marocains, pour la ee e e plupart inactifs ou sur le point de compl´ter leurs ´tudes et int´grer la vie e e e active, d´j` alourdi d’une dette dont ils seront les seuls ` payer l’int´rˆt - la ea a ee structure de la Dette Publique refl´tant une majorit´ importante des maturit´s e e e a ` long terme. C’est dans un souci d’´quit´ fiscale entre g´n´rations que le Budget Capd´ma e e e e e souhaite introduire des m´canismes de limitation du plafond de dette, ainsi e qu’une politique de r´duction du stock de dettes en limitant les emprunts et en e acc´l´rant la cadence de remboursement. ee Nous observons sur les 56 derni`res ann´es que la pression fiscale directe e e a ´t´ tr`s stable, et n’a pas d´pass´ les 19.2% du PIB ; cette variation locale ee e e e de la r`gle de Hauser 5 implique que toute r´forme fiscale g´n`re des recettes e e e e ind´pendamment du niveau du PIB. La meilleure strat´gie fiscale reste donc celle e e pr´conis´e dans nombre d’articles de la litt´rature 6 ` savoir une pression fiscale e e e a constante (ou des taux constants) ce qui implique une simplification approfondie de la l´gislation fiscale au b´n´fice d’une plus grande clart´ pour le contribuable e e e e et l’administration. D’un autre cˆt´, la discipline fiscale impose aussi un usage mod´r´ de l’en- oe ee dettement public ; Le Budget, comme le reste des agents ´conomique, peut faire e des arbitrages inter-temporels en substituant le financement de ses d´penses e par des emprunts aux maturit´s diverses 7 . Cependant, nous pr´conisons des e e m´canismes de contrˆle et de veille ` l’application de cette prudence fiscale. La e o a 5. W. Kurt Hauser : There’s No Escaping Hauser’s Law - Wall Street Journal, Mars 1993 6. Optimal Fiscal and Monetary Policy V. Chari, P. Kehoe NBER Working Paper No. 6891, Janvier 1999 http://www.nber.org/papers/w6891 7. captur´e par l’´quation (1) e e 7
  • 8. mesure-phare propos´e ici serait l’instauration d’une dette plafond (Debt Cei- e ling) qui correspond au montant maximum ` emprunter pour l’ann´e fiscale a e dans le projet du Budget, et pour les ann´es suivantes. Un rel`vement de ce pla- e e fond est sujet ` un vote en session pl´ni`re du Parlement, et est conditionn´ par a e e e des mesures d’´conomie dans les d´penses, au moins ´quivalent aux maturit´s e e e e envisag´es pour l’endettement suppl´mentaire. e e Cette mesure n’est contraignante pour le gouvernement que dans la mesure o` l’exc´dent des dettes publiques est dˆ ` des d´penses somptuaires ou non u e u a e maˆ ees. Dans le cas d’une r´cession ou de stagnation de d´ficit, le gouverne- ıtris´ e e ment et le parlement peuvent se mettre d’accord sur la n´cessit´ d’emprunter e e plus que pr´vu ; les mesures de relance ´conomique ´tant limit´es dans la dur´e, e e e e e les r´ductions budg´taires pr´vues pour des maturit´s ` long terme ne mettent e e e e a ainsi en danger ni l’efficacit´ de la mesure de relance, ni le principe de discipline e fiscale ´voqu´ plus haut. e e Equit´ Fiscale e Le principe d’´quit´ fiscale ne contredit pas n´cessairement celui de discipline e e e fiscale : la critique principale adress´e aux mod`les ´conomiques est celle de e e e l’agent repr´sentatif. Laquelle peut ˆtre prise en consid´ration en proposant une e e e variante sophistiqu´e, int´grant non pas un individu dit rationnel, mais plutˆt e e o une multitude d’individus, incorpor´s dans une densit´ de probabilit´ 8 . e e e L’application la plus pratique de cette variante est l’impˆt sur le revenu : il o peut ˆtre d´montr´ facilement qu’un impˆt sur le revenu r´pliquant exactement e e e o e la distribution des revenus (l’exemple-type de l’´quit´ fiscale) minimise l’effet e e de distortion dˆ ` l’impˆt. De mˆme, cette d´cision de traiter la population u a o e e contribuable en totalit´, suppose une r´duction de la sous-population de contri- e e buables favoris´s ou exempt´s ` un minimum ; notre Budget propose d’exempter e e a d’impˆts divers le d´cile le plus d´favoris´ (ou environs 681,000 m´nages les plus o e e e e d´favoris´s) e e Transparence Fiscale Les m´canismes propos´s dans le Budget Capd´ma simplifient consid´rablement e e e e la l´gislation et les circulaires administratives complexes, lesquels g´n`rent une e e e incompr´hension chez le contribuable, et au contraire encouragent des compor- e tements de rente d’information, de favoritisme et de corruption. La l´gislation fiscale propos´e dans notre projet partage en quatre grandes e e cat´gories le type de taxes pr´lev´es par la Tr´sorerie G´n´rale : e e e e e e 1. Impˆt sur le Revenu : la m´thode de calcul simplifie consid´rablement o e e et supprime les tranches, pour adopter une distribution continue des taux proportionnels ` la distribution des revenus des m´nages exigibles (en a e l’occurrence 90% des 6.8 Millions de m´nages pour 2012) e 8. en remplacement du syst`me de taux par fourchettes - un impˆt continu d´crit plus loin e o e 8
  • 9. 2. Impˆt sur la Consommation : cet impˆt remplace la Taxe sur la Va- o o leur Ajout´e, et est calcul´ sur la base de la distribution du panier de e e consommation des m´nages, et adopte une m´thode similaire ` l’Impˆt e e a o sur le Revenu. 3. Impˆt sur le Capital/Les Soci´t´s : Cet impˆt remplace les r`glementations o e e o e de l’I.S actuel en se basant sur l’Exc´dent Brut d’Exploitation ; il rel`ve le e e taux d’imposition ` une distribution al´atoire normale centr´e autour de a e e 37% 4. Impˆts discr´tionnaires, taxes et droits de timbre : ces impˆts sont uni- o e o lat´ralement d´cid´s en valeur absolue ` 1% du PIB, avec effet d’exon´ration e e e a e imm´diate pour la diff´rence entre taxes exigibles pour 2012, et le montant e e th´orique incorpor´ dans le Budget Capd´ma pour la mˆme ann´e. e e e e e R´duction de la Dette e La proposition de Budget de notre Association se donne pour objectif princi- pal de r´duire le stock de dette. Dans un environnement de d´ficit de liquidit´s, e e e un endettement progressif du Tr´sor signifie un d´voiement de ces liquidit´s, e e e lequel p´nalise surtout les individus et les petites entreprises. e La proposition Capd´ma s’engage sur une consolidation fiscale ´tal´e sur la e e e p´riode 2012-2018, en restreignant les emprunts ` un niveau plafond de 5.37% du e a PIB, soit des montants annuels entre 44 et 53 Milliards de dirhams. Nous obser- vons que du cˆt´ du Budget 2012, le Gouvernement est d’ors et d´j` d´cr´dibilis´ oe ea e e e quant au montant th´orique pr´vu pour les emprunts, d’environ 65 Milliards. e e Les derni`res statistiques montrent que 87% de ce montant a ´t´ d´j` emprunt´ e ee ea e sur les 6 premiers mois de l’Ann´e Fiscale. e Parall`lement ` notre objectif de contrˆle des emprunts publics, le plan de e a o Budget 2012-2022 de Capd´ma pr´voit d’acc´l´rer la cadence de remboursement e e ee de la Dette Publique sur la p´riode 2012-2015, avec des remboursements annuels e de 55 Milliards en moyenne, soit 25% de plus que ce qui est pr´vu dans le Budget e 2012 gouvernemental. Cette volont´ d’augmenter le Service de la Dette a pour e double effet de la r´duire, et de restituer des liquidit´s (en moyenne 9.7 Milliards e e de dirhams pour 2012-2015) dont b´n´ficiera l’´conomie d’une mani`re bien plus e e e e productive. Il est ` noter que c’est principalement le service de la dette qui nous oblige a ` pr´voir des niveaux de d´ficit sup´rieurs ` ceux promis par le Gouvernement a e e e a pour 2012-2016. En effet, si nous nous tenons exclusivement aux rembourse- ments budg´taires officiels, Nous atteignions d`s 2015 la barre des 3% de d´ficit e e e du PIB, avec un d´ficit de 2.69%. e 9
  • 10. Maˆ ıtrise des d´penses e Simplification des SEGMA, CST Nous proposons dans notre projet de Budget Capd´ma de c´der enti`rement e e e les SEGMA (Services G´r´s de Mani`re Autonome) et CST (Comptes Sp´ciaux ee e e du Tr´sor) concern´s aux autorit´s locales des r´gions. Le projet Capd´ma de e e e e e r´forme constitutionnelle pr´voyait une large autonomie dans la gestion des e e affaires locales, et le Projet de Budget propos´ par notre association concr´tise e e l’aspect financier et budg´taire de cette volont´. Notons qu’il s’agit d’un Budget e e potentiel de 52 Milliards de dirhams qui sera directement transf´r´ aux autorit´s ee e locales, lesquels le finance en grande partie par une fiscalit´ locale. e Le reste des rubriques non concern´es est majoritairement absorb´ par les e e d´partements minist´riels comp´tents, ou privatis´s lorsque la notion de Bien e e e e Public n’est pas valid´e. e Contrˆle de la Masse Salariale o Au del` de la taille de la masse salariale rapport´e au PIB (presque 11.8% a e pour 2012) c’est la progression importante observ´e depuis 2007. Le pouvoir e d’achat des agents et fonctionnaires de la Fonction Publique a augment´ sensi- e blement plus que celui de leurs homologues dans le secteur priv´, et cet ´tat de e e fait, exacerb´ par un statut tr`s avantageux garanti par le Code de La Fonction e e Publique, est une injustice sociale que notre Budget cherchera ` confronter. a Les derniers chiffres disponibles sur la Fonction Publique montrent en effet que pr`s de la moiti´ des fonctionnaires ont un statut d’Administrateur ou de e e Cadre. En termes financiers, cela signifie que le traitement m´dian mensuel e est d’environ 7,000 dirhams. Pourtant, l’augmentation annuelle de cette massa salariale, due ` des recrutements et/ou ` des revalorisation d’indemnit´s. a a e Nous proc´dons comme suit : la masse salariale ne sera pas r´duite en valeur e e absolue, mais sa progression annuelle sera index´e directement sur l’Indice des e Prix ` la Consommation pour les salaires inf´rieurs ` la m´diane. De plus, nous a e a e fixons aussi le nombre de postes ouverts au recrutement ` un plafond maximal de a 19,000 annuels, avec priorit´ aux postes d’Enseignants, de M´decins, d’Infirmiers e e et des Services Sociaux 9 . Nous observons donc que la masse salariale rapport´e e au PIB baissera d’ann´e en ann´e, pour se stabiliser ` 10.9% en 2016, et 8.93% e e a en 2022. Au total, ce sont 92 Milliards de Consommation des Administrations Pu- bliques qui seront ´conomis´es sur les cinq prochaines ann´es, portant le pour- e e e centage de cet aggr´gat par rapport au PIB a 21% contre 32.8% pour 2012 e ` 9. Sans recrutement aux services administratifs des d´partements minist´riels concern´s e e e 10
  • 11. Soutien de l’Investissement Public En termes r´els, l’Investissement Public pr´vu repr´sentera le tiers du Budget e e e G´n´ral du entre 2012 et 2016. Le Budget de Capd´ma s’engage ` assurer une e e e a croissance annuelle minimale de 3% l’an, ce qui signifie que pour 2012-2022, le Budget affect´ ` l’investissement public augmentera de 34% en termes r´els (65% ea e en dirhams courants). Notons que la contribution de se dernier ` la croissance a du Budget G´n´ral de l’Etat sera en moyenne de 51%, un niveau jamais ´gal´ e e e e depuis les ann´es 1970. e Hypoth`ses e Nous nous proposons de d´crire les hypoth`ses sur lesquelles nous nous ba- e e sons pour pr´senter le Budget Capd´ma ; e e Croissance Economique l’´nigme des 5.5% e Nous avons ´voqu´ plus haut des doutes quant ` la r´alisation du taux e e a e moyen de 5.5% entre 2012-2016, principalement la r´alisation de taux historiques e entre 2014 et 2016 pour r´ussir ` approcher l’objectif inscrit dans le programme e a gouvernemental. 2012 et 2013 r´alisent des taux bien en de¸` des 5.5%. Il reste e ca donc que pour une moyenne g´om´trique proche de l’objectif gouvernemental, e e les niveaux th´oriques n´cessaires seraient proches de 6.7% dans le meilleur des e e cas car ceux-ci supposent une volatilit´ nulle pour 2014-2016. e En d’autres termes, la cr´ation de richesse sur les trois ans doit r´aliser e e cons´cutivement 6.7% chaque ann´e une r´alisation dont la probabilit´ est e e e e presque nulle consid´rant la volatilit´ historique du PIB au Maroc. Dans le e e meilleur des cas, l’hypoth`se la plus cr´dible (et que nous reprenons ` notre e e a compte)est celle d’une croissance moyenne annuelle de 4.68% qui est plus en ligne avec les performances de l’´conomie marocaine depuis 1999. D’un autre e cˆt´, la projection d’une croissance moyenne de 5.5% est plus cr´dible pour la oe e p´riode 2012-2022, soit 6% pour 2016-2022. graphe (2) e Inflation et Pouvoir d’Achat Le Maroc observe depuis 15 ans l’une des phases les moins inflationnistes de son histoire moderne, avec une moyenne de 2.14% contre une moyenne de 4.52% entre 1955 et 2011. Cet ´tat vertueux et propice aux activit´s productives e e ainsi qu’` la consommation des m´nages doit ˆtre conserv´, sans pour autant a e e e mettre en danger les ´quilibres primaires du budget. La Caisse de Compensa- e tion, m´canisme par excellence de stabilisation des prix, a cependant montr´ e e ses limites avec les derni`res ann´es. En observant l’´volution 10 des d´penses e e e e 10. Rapport Annuel de Bank Al Maghrib 2011, Finances Publiques page 91 11
  • 12. de cette caisse en valeur absolue et en pourcentage de PIB, la volatilit´ im- e portant observ´e depuis 2007, ainsi que les niveaux historiques du montant des e subventions en rapport au PIB, obligent ` revoir en profondeur les m´canismes a e de subvention des prix. Les mesures propos´es pour maintenir la dette publique ` des niveaux ac- e a ceptables d´coule de la volont´ d’´viter une croissance inflationniste ` travers e e e a l’endettement public, ainsi que la rationalisation des m´canismes d’aide au pou- e voir d’achat afin d’´viter une inflation par la demande. e La structure de d´pense de consommation des m´nages marocains d´note e e e d’une grande in´galit´, laquelle exacerbe d’un cˆt´ les d´penses de subvention e e oe e (les derniers chiffres officiels 11 font ´tat d’une concentration de 40% des res- e sources affect´es au soutien des prix aux mains de 20% des m´nages les plus e e privil´gi´s) e e Dans le cadre du programme alternatif de soutien direct du pouvoir d’achat des populations m´ritantes, le syst`me propos´ dans le Budget Capd´ma consiste e e e e en une aide en liquide calcul´e sur la base du panier de consommation des e m´nages m´dians, d´crit comme suit : e e e M´canisme d’Aide Directe aux M´nages e e Le m´canisme prend pour point de d´part la valeur du panier de consom- e e mation du m´nage m´dian, fix´ pour 2011 ` environ 36,000 dirhams annuels, e e e a et subventionn´ ` hauteur de 20%. Les m´nages d´sireux de b´n´ficier de cette ea e e e e aide doivent justifier de leur consommation ` l’aide d’une autre proposition dans a notre Budget, ` savoir l’identifiant fiscal unique. a Les m´nages consommant moins de 36,000dhs ont tout int´rˆt ` d´clarer e ee a e cette valeur pour maximiser l’aide octroy´e, ce qui est apr`s tout l’objectif ultime e e de ce programme. Il est estim´ que cette aide peut aboutir ` subventionner plus e a 11. Document FMI, 13 Aoˆ t 2012 http://www.imf.org/external/pubs/cat/longres.aspx? u sk=26184.0 Figure 2: PIB 1955-2011 & projections 2012-2022 sur la base de la volatilit´ e historique (Source : donn´es PWT + calculs auteurs) e 12
  • 13. de 40% des d´penses de consommation du d´cile le plus d´favoris´. Le coˆt total e e e e u de ce programme est estim´ ` 29.4 Mds, et reste index´ ` la consommation des ea ea m´nages. L’objectif est de r´duire la part des 10% des m´nages les plus favoris´s, e e e e lesquels concentrent pr`s du tiers de la consommation agr´g´e des m´nages 12 e e e e afin de diversifier et de r´duire les in´galit´s de consommation des m´nages. e e e e Lorsque le mˆme syst`me est bas´ sur les consommation m´dianes r´gionales, e e e e e le coˆt est r´duit de pr`s de 500 Million de dirhams, soit un coˆt de 28 Mds u e e u en 2012, ´galement index´ sur l’´volution annuelle de la consommation des e e e m´nages. Ce m´canisme permet donc de stabiliser le pouvoir d’achat d’une e e majorit´ des m´nages, de r´duire l’in´galit´ de consommation, et de maintenir e e e e e l’objectif de rester sur une moyenne annuelle de 2.14% pour la d´cennie ` venir. e a Taux Moyen Pond´r´ des Bons du Tr´sor e e e A ce stade, les rendements des bons du Tr´sor restent historiquement bas, e lorsque compar´s par exemple aux rendements observ´s lors de la fin des ann´es e e e 1990. Cependant, l’augmentation mod´r´e des rendements observ´s depuis quelques ee e ann´es oblige l’observateur a rester vigilant : en date de Juillet 2012, le rende- e ` ment pond´r´ moyen avoisinait les 4%, alors qu’il y a 5 ans, ce taux ´tait plus ee e proche des 2.92%. Nous estimons que la dette souveraine domestique doit coˆteru le moins possible au contribuable. Cela signifie que pour revenir ` un taux moyen a pond´r´ du rendement des Bons du Tr´sor aux alentours de 3.5% l’endettement ee e public doit ˆtre maintenu en de¸` des 46% du PIB. e ca Nous proposons une politique de remboursement continu de cette dette, en r´-injectant annuellement un montant net de 9Mds de dirhams afin de consolider e la dette publique ` 44% du PIB d’ici 2015, avant de s’´tablir autour de l’ojectif a e des 46% du PIB. Les projections pour 2012-2022 sont pr´sent´es dans le graphe e e (3) Les hypoth`ses inclues dans ces projections sont bas´es sur la volatilit´ his- e e e torique du PIB observ´e depuis 1955 ; Quant aux r´formes introduites dans la e e structure des recettes fiscales, elles sont d´taill´es dans le point suivant. e e Pression Fiscale Directe Impˆt sur le Revenu o Comme pr´cis´ plus haut, la r´forme propos´e pour l’impˆt sur le revenu e e e e o calque les taux d’imposition directement sur la r´partition des revenus. e Nous pouvons proposer, pour la distribution des revenus, une distribution statistique permettant de d´terminer une r´partition continue des revenus par e e m´nages 13 . On calcule donc l’impˆt par m´nage en mettant en correspondance e o e le d´cile du m´nage ` celui de l’impˆt, avec pour taux moyen d’imposition de e e a o 7%. 12. Etudes de concentration des d´penses de Consommation des M´nages, HCP e e 13. Il s’av`re que la densit´ de probabilit´ d’une loi exponentielle est particuli`rement e e e e 13
  • 14. Figure 3: Projections 2012-2022 pour le Budget Capd´ma, D´ficit en pourcen- e e tage de PIB (Recettes en Bleu, D´penes en Rouge, en Milliards dhs) e Cela signifie que pour les chiffres de 2011, un m´nage disposant d’un revenu e annuel de 78,000 dirhams (ou 7,100 dirhams mensuels) sera impos´ ` hauteur ea de 5,460 dhs. Il est ` noter que pour la classe m´diane, la charge d’impˆt est a e o divis´e par deux en comparaison avec le syst`me actuel. e e La simplicit´ du syst`me propos´ ne se fait pas au d´triment de l’adminis- e e e e tration fiscale, laquelle am´liore ses recettes de l’Impˆt sur le Revenu ` hauteur e o a de 14 Milliards de plus que ce qui est actuellement collect´. Cette augmen- e tation des recettes est ` mettre sur le compte d’une assiette ´largie (pr`s de a e e 90% des m´nages sont potentiellement contribuable du nouvel IR) ainsi que la e r´solution du probl`me repr´sent´ par l’effet d´gressif des montants ` d´duire. e e e e e a e Le probl`me essentiel rencontr´ avec le syst`me actuel est, pour deux foyers fis- e e e caux ´quivalents redevable de la mˆme tranche, le m´nage mod´r´ment favoris´ e e e ee e adapt´e ; la densit´ se d´finie comme suit : e e e ∞ λ exp(−λx)dx 0 o` λ repr´sente l’inverse du revenu moyen par m´nage u e e 14
  • 15. paie un impˆt disproportionn´ ; l’exemple de deux m´nages aux revenus nets o e e imposables de respectivement 32,000 et 34,000 dhs annuels se retrouve ` payer a respectivement 200 et 400 dhs, alors que la diff´rence de revenus ne d´passe pas e e les 6.25%. Le syst`me alternatif propos´ affecte un taux unique ` chaque niveau e e a de revenu, permettant ainsi d’asseoir l’´quit´ fiscale que nous appelons de nos e e vœux Impˆt sur la Consommation o Les hypoth`ses attach´es ` la distribution des revenus sont v´rifi´es aussi e e a e e pour la distribution de la consommation. Nous proposons donc un modus ope- randi similaire en calquant la distribution du taux de l’impˆt sur la consomma- o tion sur celle de la consommation. Il est ` noter que les recettes de cet impˆt a o sont de l’ordre de 48Mds pour l’ann´e fiscale de 2012, contre les 54Mds pr´vus e e dans le Budget gouvernemental de la mˆme ann´e. e e Impˆt sur les Soci´t´s et Taxes Discr´tionnaires o e e e Nous proc´dons du mˆme esprit pour simplifier le syst`me fiscal des entre- e e e prises, en rempla¸ant l’ensemble de la r`glementation bureaucratique impos´e c e e aux soci´t´ par un impˆt fixe, dont le taux est inf´rieur ` 37% calcul´ sur la ee o e a e contribution des soci´t´s ` la cr´ation de richesses ; ce syst`me correspond ` une ee a e e a augmentation des recettes de l’IS de pr`s de 16 Milliards pour 2012. Cependant, e il ne faut pas consid´rer cette hausse d’impˆt comme une charge vindicative e o contre l’esprit d’entreprise, puisque le projet de r´forme introduit dans le Bud- e get Capd´ma pr´conise un d´ment`lement radical de l’ensemble des taxes et e e e e autres droits de timbre, en en fixant les recettes ` 1% du PIB. Cette d´cision a e qui b´n´ficie aux entreprises et aux particuliers devrait se traduire par une e e r´duction d’impˆt de 17.8 Milliards de dirhams. e o En compilant les diff´rentes taxes propos´es pour le Budget 2012 e e et les ann´es fiscales suivantes, on remarquera que ces mesures auront e r´duit la pression fiscale de 25 Milliards de dirhams, soit un b´n´fice e e e (indicatif ) par m´nage de 37,700 dirhams. e Comparaisons et Projections pour 2022 Pour conclure cette description des r´formes introduites dans notre projet, e nous proposons de d´crire la situation des finances publiques pour 2016 et 2022 e 2016 2022 D´ficit (Mds dhs) e -42.3 +20.4 D´ficit % PIB e -4.6% +1.6% Subvention % PIB 3.23% 3.23% Endettement % PIB 50.4% 46.7% Poids Adm.Pub % PIB 29.5% 23.75% 15
  • 16. L’objectif fix´ pour 2016 comme ´tape de mi-parcours est relativement mo- e e deste lorsque compar´ aux objectifs assign´s par le programme gouvernemental, e e notamment pour le d´ficit projet´ pour 2016, o` le Budget Capd´ma se propose e e u e d’arriver ` 4.6% du PIB pour 2016, en lieu et place de 3% dans le programme a gouvernemental. Ces diff´rences sont d’abord ` chercher dans les hypoth`ses uti- e a e lis´es par les deux parties pour g´n´rer leurs projections respectives : le Budget e e e Capd´ma prend en consid´ration d’abord l’impact de ses d´cisions de consoli- e e e dation fiscale (laquelle peut en effet ralentir la croissance pour les deux ` trois a ann´es ` venir) ensuite en int´grant la volatilit´ historique du PIB au Maroc e a e e (ce que les projections du MINEFI ´chouent ` expliciter) e a Projections 2012-2022 Croissance du PIB 2012-2022 Du fait de l’int´gration de la volatilit´ historique du PIB dans nos calculs, e e l’objectif gouvernemental initial de 5.5 % est retenu, mais dans notre cas, il est ´tal´ sur 10 ans au lieu de 5 ans. Cela signifie que pour 2012-2016, les e e calculs pr´sent´s dans le Budget Capd´ma supposent un taux de croissance e e e moyen de 4.5% pour les ann´es prochaines, y compris l’´cart-type historique e e observ´ depuis 1999. Cet objectif de croissance est ensuite r´vis´ ` la hausse, e e e a aux alentours de 6% en moyenne (encore une fois, volatilit´ inclue) entre 2016 e et 2022. Cette r´vision ` la hausse de la croissance-cible d´finit les r´percussions ` e a e e a moyen et long-terme des r´formes engag´es dans ce projet : la simplification e e des m´canismes de taxation, ainsi que l’objectif d’´quit´ et de transparence e e e r´duisent des incertitudes des agents ´conomiques, leur permettent de disposer e e de ressources plus importantes, et son rassur´s quant ` l’avenir de leurs patri- e a moines et de leurs activit´s ´conomiques. De plus, les provisions de soutiens e e de l’investissement public fait jouer un rˆle plus productif ` l’administration o a publique, le tout dans un souci de red´finir les engins de croissance au Maroc. e Les deux points de pourcentage sont ainsi accumul´s r´guli`rement pour ˆtre e e e e fermement acquis d`s 2022. e Comparaison avec le PLF 2012 versus Objectifs du Gou- vernement Nous reprenons les objectifs assign´s au Budget Capd´ma pour l’ann´e fiscale e e e 2012, et les comparons ` ceux provisionn´s dans le Budget 2012 du Gouverne- a e ment. Nous noterons la simplification de la pr´sentation pour mettre en valeur e les diff´rences apport´es par la structure du Budget alternatif. (les montants e e sont exprim´s en Milliards de Dirhams) e Le tableau ci-dessous montre que le Gouvernement p`che par exc`s d’opti- e e misme. En effet, nos propres r´sultats sont bas´s sur une ´valuation plus r´aliste e e e e (ou pessimiste) des performances de l’´conomie marocaine sur une tr`s longue e e p´riode. De plus, nous sommes conscient que le train de r´formes radicales ne e e 16
  • 17. manquera pas de g´n´rer une attitude vivement hostile chez les int´rˆts parti- e e ee culiers b´n´ficiant d’une situation de rente. Contrairement donc ` la d´claration e e a e du plan gouvernemental, nos calculs int´riorisent les r´actions aux programmes e e visant ` r´duire la corruption et autres dysfonctionnements institutionnels, no- a e tamment en anticipant une baisse ´ventuelle de la croissance ´conomique. e e En effet, alors qu’il est admis que les dysfonctionnements institutionnels occasionn´s par la corruption, le n´potisme, et les situations de rente, coˆtent e e u ` l’´conomie marocaine 14 environ 2% de son PIB chaque ann´e. Une s´rie de a e e e r´formes visant ` assurer la transition vers une ´conomie respectueuse de la loi e a e et pratiquant la transparence, ne manquera pas de d´courager nombre d’acteurs e a ` poursuivre leurs activit´s ´conomiques. Cependant, au fur et ` mesure que ces e e a r´formes seront mises en place et au vu de leur efficacit´ ` assurer une ´galit´ e ea e e de moyens ` tous les citoyens, ces acteurs reprendront confiance, et le manque a a ` gagner dˆ ` la faible croissance pass´e sera rapidement combl´. ua e e PLF Govt Capd´ma e Taxes Directes 71,5 110,0 Taxes Indirectes 75,6 48,8 DET & Misc 40,6 8,2 Emprunts 65,7 47,1 Divers 2,4 0 Recettes BGE 255,8 214,1 SEGMA 2,7 0 CST 55,9 0 Recettes (Total) 314,3 214,1 Personnel 93,5 93 Mat´riel e 29,05 29,1 Charges Communes 62,61 25,5 Impr´vus e 2,6 0 Dette 42,6 60 SEGMA 2,5 0 Investissement 59,13 60,4 CST 54,4 0 D´penses e 346,39 262 D´ficit e -32,06 -55,8 14. Rapport de l’UNDP 17
  • 18. R´formes Institutionnelles e Office Parlementaire du Budget Il est couramment admis que l’histoire politique du Maroc post-1956 a toujours trait´ l’institution parlementaire comme une entit´ marginale, tur- e e bulente et passible d’obstructionnisme aride. Cependant, et dans l’esprit du m´morandum constitutionnel pr´par´ par l’Association Capd´ma, nous souhai- e e e e tons r´habiliter le rˆle du pouvoir l´gislatif en le dotant d’un outil technique e o e propre ` l’aider dans sa mission de gestion des deniers publics. S’il est vrai que a le Minist`re des Finances est responsable en premier lieu de la pr´paration du e e Budget, il n’en reste pas moins que la tˆcher de valider ces d´cisions, impliquant a e l’utilisation de l’argent du contribuable, revient ultimement aux repr´sentants e ´lus de la nation, d’en valider les d´cisions par un vote en comit´ r´duit, puis en e e e e session pl´ni`re. Mais pour ce faire, les parlementaires ont besoin d’avoir acc`s e e e au mˆme type d’informations et d’expertise rencontr´s chez leurs coll`gues de e e e l’ex´cutif. C’est pour cela que nous proposons de cr´er un Office Parlementaire e e du Budget, qui int`gre ´conomistes et juristes ind´pendants politiquement, dont e e e l’objectif est de fournir aux parlementaires qui le souhaitent, une ´tude chiffr´e e e des dispositions inclues dans les Budgets annuels pr´sent´s par le Gouvernement. e e Cette double v´rification des dispositions fiscales introduites annuellement e ne d´coule pas d’une m´fiance r´ciproque entre une majorit´ parlementaire et le e e e e Gouvernement qu’elle est suppos´e soutenir, et dont elle garantit la l´gitimit´. e e e Cependant, nous souhaitons ´viter une d´rive bureaucratique, o` l’Ex´cutif se e e u e sentirait frustr´ dans des objectifs technocratiques, lesquels seraient temp´r´s e ee par une volont´ politique brouillonne de contrˆler le flux d’informations. Au e o contraire, nous estimons qu’il est b´n´fique aux deux pouvoirs et aux citoyens e e d’avoir une diversit´ d’expertises dans le domaine fiscal et budg´taire, permet- e e tant ainsi ` la d´mocratie de s’exprimer pleinement en ´tant toujours bien in- a e e form´e. e Un budget indicatif pouvant ˆtre allou´ ` cet Office se situerait dans les 50 e ea Millions de dirhams, soit 10% du Budget annuel allou´ par exemple au Haut- e Commissariat du Plan, et 5% du Budget annuel allou´ aux deux chambres, tel e que pr´cis´ dans le Budget Gouvernemental pour 2012. Nous souhaitons ainsi e e d´montrer que l’instauration d’un m´canisme particulier pour le contrˆle des e e o institutions peut se faire ` moindre coˆt, et que son fonctionnement n’alourdira a u sˆrement pas la pr´paration, la discussion et le vote du Budget. u e Dette-plafond La probl´matique de l’endettement public et ses r´percussions n´fastes lors- e e e qu’il devient incontrˆlable est obscure est peu trait´e par les m´dias ou mˆme o e e e les pouvoirs l´gislatifs et ex´cutifs. Et pourtant, le Maroc a une histoire doulou- e e 18
  • 19. reuse avec ce mode de financement 15 et la politique engag´e depuis les ann´es e e 1980 jusqu’` 2007-2008 a ´t´ tr`s averse ` l’endettement, en tout cas ext´rieur. a ee e a e La volont´ de proposer des m´canismes de contrˆle d’accumulation de la e e o dette publique d´coule du double souci de pr´server les ´quilibres du Budget, e e e ainsi que de prot´ger les m´nages marocains de toute politique d´pensi`re, dont e e e e ils paieront ` long terme la charge d’int´rˆt, par exemple ` travers des hausses a ee a d’impˆt. Ceci n’exclut pas l’utilisation de l’endettement comme outil de finan- o cement des d´penses publiques ; En effet, il serait difficile, voire impossible de e produire un budget dont la seule source de financement serait l’ensemble des taxes collect´es. Cependant, on notera que pour l’´quation d’accumulation de e e la dette 16 : Dt+1 = (1 + it,D )Dt + Gt − Tt (1) Montre bien le danger potentiel d’un endettement public incontrˆlable. Alors o que les recettes fiscales sont limit´es physiquement par la capacit´ de production e e de l’´conomie domestique, il n’y a th´oriquement aucune limite aux d´penses e e e publiques, d`s lors que celles-ci sont financ´es en levant une taxe sur les revenus e e futurs produits par l’´conomie, c’est-`-dire en empruntant aupr`s des d´tenteurs e a e e de liquidit´s. e Concr`tement, le m´canisme de dette-plafond reprend l’´quation (1) et pro- e e e pose de maˆ ıtriser les termes potentiels nocifs pour la solvabilit´ de la dette e souveraine marocaine. A la pr´paration de chaque budget, le gouvernement et e l’Office du Budget d´cident en accord de l’ensemble des besoins d’emprunts du e service public pour l’ann´e fiscale, puis proposent des projections indicatives e pour les ann´es ` venir. Le Parlement autorise donc la Tr´sorerie G´n´rale du e a e e e Royaume ` emprunter sur les march´s domestique et internationaux les mon- a e tants n´cessaires aux diverses maturit´s telles que propos´es dans le Budget, e e e jusqu’au montant maximal initial. Lorsque les emprunts approchent la limite plafonn´e avant la fin de l’ann´e e e fiscale, et qu’il est donc n´cessaire de continuer ` emprunter pour faire face e a aux engagements du Budget, les Parlementaires membres de la commission comp´tente se r´unissent avec des repr´sentants de l’Office du Budget, du Mi- e e e nist`re des Finances, de la Tr´sorerie G´n´rale et de Bank Al Maghrib pour e e e e discuter de l’opportunit´ ou non de relever le plafond de dette. Deux cas de e figure se pr´sentent : e 1. Le rel`vement du plafond de dette s’impose, et est vot´ par le Parlement en e e session pl´ni`re. Cependant, ce rel`vement est automatiquement compens´ e e e e par l’identification de programmes et budgets cibl´s pour une r´duction e e des d´penses en termes r´els, sur une dur´e au moins ´quivalente ` celle des e e e e a 15. La crise des ann´es 1980, puis l’instauration du Programme d’Ajustement Structurel e entre 1983 et 1992 16. T et G d´notent respectivement des recettes fiscales et des d´penses (y compris le service e e de la dette), D de l’encours de dette publique et it,D du taux d’int´rˆt qui est fonction du e e temps et du stock courant de dette 19
  • 20. maturit´s d’obligations ´mises autoris´es dans le rel`vement du plafond. e e e e Cette condition assure donc une cr´dibilit´ au processus de plafonnement e e de l’endettement, puisqu’il oblige le Gouvernement et le Parlement ` iden- a tifier des r´ductions de d´penses ult´rieures pour compenser l’augmenta- e e e tion non pr´vue de la dette. D’un autre cot´, ce m´canisme permet aussi e e e de pr´voir des mesures de relance en cas de situation ´conomique difficile ; e e il suffit de pr´senter pour le court-terme des programmes cr´dibles pour e e relancer l’´conomie, tout en identifiant des r´ductions de d´penses une fois e e e le cycle ´conomique boucl´, afin de pr´server la structure du Budget. e e e 2. Les parties engag´es ´chouent ` se mettre d’accord sur le rel`vement de e e a e la dette. Il en r´sulte donc que la Tr´sorerie bloquera tous les engage- e e ments de d´penses dont la somme est ´gale au d´ficit de financement, et e e e proc`de au gel de ces paiements par un d´faut partiel sur la dette sou- e e veraine marocaine, laquelle ne paiera que le principal dans ses annuit´s e de remboursement, ensuite par un gel de ses d´penses d’investissement, e et enfin graduellement des d´penses d’´quipement et des traitements des e e fonctionnaires dont les tˆches ne sont pas consid´r´es essentielles. a ee Les mesures drastiques impos´es en cas d’´chec de rel`vement de la dette e e e plafond sont dues ` une volont´ de rendre cr´dible cette mesure au yeux des a e e repr´sentants politique de la nation. C’est une mesure institutionnelle dont l’ob- e jectif est de rendre tout aussi important l’impact ` long terme d’une mesure aux a gains tactiques, mais dont le coˆt sera exorbitant des ann´es apr`s le retrait des u e e politiques de la vie active. Conclusions Le Budget Capd´ma est une proposition innovante en mati`re de gestion e e des finances publiques, d’abord en optant pour une d´marche prospective, chif- e frant les r´formes propos´es sur les dix prochaines ann´es, ceci afin de mieux e e e appr´cier l’impact de ces r´formes. S’il n’´tait possible de retenir qu’une seule e e e de nos propositions, il est incontestable que notre choix se porterait sur celle-ci : les d´cisions de politique publique ont un effet ´tal´ sur le temps, et suivant e e e l’importance des projets et programmes engag´s, l’horizon temporel est plus e ou moins long, et n’en perd pas moins d’importance. C’est donc dans un souci de transparence doubl´ d’une volont´ de produire des m´canismes d´finissant e e e e les notions de r´ussite et d’´chec de politique de finances publiques que nous e e souhaitons chiffrer les mesures budg´taires sur une longue p´riode. L’objectif e e ultime, que nous appelons dans nos vœux, est celui de la reddition des comptes par les autorit´s ´lues. e e 20
  • 21. L’Association Capd´ma est consciente que certaines orientations id´ologiques e e ont ´t´ ins´r´es dans ce Budget, et en assume les implications. Cependant, l’ob- ee ee servateur notera l’effort -certes imparfait- fourni pour concilier rigueur budg´taire e et missions de service public, tel qu’inscrit dans les divers m´canismes de contrˆle e o de d´penses, d’attribution d’aides aux populations m´ritantes, et l’effort d’assu- e e rer une certaine ´quit´ fiscale, bien plus visible que la structure fiscal existante. e e Notre Budget assurer un soutien efficient aux classes sociales d´munies, prot`ge e e les acquis de pouvoir d’achat et des fruits de labeur des classes moyennes, et demande des contributions ´quitables de la part des couches les plus favoris´es. e e Hypoth`ses sur le Cycle des Fluctuations Economiques e La majeure partie des hypoth`ses relatives est d´riv´e du mod`le d’´quilibre e e e e e g´n´ral dynamique et stochastique, couramment utiliser pour quantifier les cycles e e d’une ´conomie donn´e. C’est ainsi que la volatilit´ historique du PIB marocain e e e a ´t´ d´termin´e, ainsi que le chiffre de croissance potentielle. ee e e Les pr´dictions quantitatives sont obtenues 17 en g´n´rant une ´conomie ar- e e e e tificielle sur la base de caract´ristiques observ´es dans l’´conomie marocaine, e e e sur une p´riode trimestrielle de 1955 ` 2011. Le mod`le utilis´ est celui d’une e a e e ´conomie ouverte avec un gouvernement b´n´vole, au comportement optimal e e e qui traite les prix des biens a l’international comme des variables exog`nes. On ` e suppose l’existence d’une densit´ de m´nages µ au comportement rationnel, qui e e cherchent ` maximiser une fonction d’utilit´ logarithmique, entre consommation a e d’un panier de biens diff´renci´s Dixit-Stiglitz, et un temps de loisir normalis´ e e e par rapport aux 24 heures quotidiennes. Le gouvernement est consid´r´ comme un planificateur social, et finance ses ee d´penses par des taxes sur le Travail (Revenu et Consommation) ainsi que sur e le Capital (Impˆt sur les Soci´t´s) et ´met des obligations dont le taux est o ee e d´termin´ par la confrontation de ses besoins de liquidit´ et les exc´dents de e e e e ressources chez les particuliers. Les chocs exog`nes sont calcul´s ` partir d’un processus auto-r´gressif du e e a e progr`s technique, assimil´ au r´sidu de Solow, ainsi que de la dynamique de e e e la Balance de paiement. Ces deux processus s’influencent mutuellement, et sont captur´s par un vecteur auto-r´gressif estim´ sur la base de 224 trimestres. e e e Le mod`le se comporte correctement en estimant des valeurs proches ` celles e a empiriquement observ´es. Il en ressort que le PIB potentiel pour l’´conomie e e marocaine est estim´ de 4.89% ` 5% en annuel. La maˆ e a ıtrise du processus du progr`s technique permet d’esp´rer une contribution ` la croissance d’environ e e a 140 points de base. 17. pour une m´thodologie d´velopp´e, voir Cooley, ’Frontiers in Business Cycles Research, e e e 1991 21