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ÉDITION
03
REVUE D’INFORMATIONS ÉCONOMIQUES DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN
Progrès macro-économiques
et statistiques
LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL | 18
Rapport doing business
UN BOND AU RYTHME
DU PSE | 56
Recencement général
L’ENTREPRISE, UNITÉ DE
MESURE DE NOTRE RICHESSE
| 32
ECHOSFINANCES
OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2016
2 ECHOS FINANCES
ECHOSFINANCES
Président Comité de pilotage
Cheikh Tidiane DIOP, SG MEFP
Directeur de publication
Ange Constantin MANCABOU, Conseiller technique,
Coordonnateur de la Cellule de Communication du
MEFP
Alé Nar DIOP, CT
Alioune NDONG, CT
Dialigué BA, CT
Gnagna Diop SOW, CT
IsmaIla DIALLO, CT
Mamadou NDIAYE, CT
Mouhamadou SY, Coordonnateur de la CEP
Papa Thialaw FALL, CT
Mamoudou NIANG, DAGE
Bassirou SOUMARE, DRH
Abdou FALL, Conseiller Technique (DGF)
François NDONG Adjoint au Directeur de l’Informatique (DGF)
Ismaila SOUMARE, Archiviste Direction du Budget /MEFP
Spécialiste en décentralisation
Gnagna Sidibé Conseiller en Communication, Coordonnatrice de
la Cellule de Communication de l’ANSD
Ousseynou SARR, Ingénieur Statisticien économiste, Chef du
projet de l’élaboration Année de base 2014 et année courante
2015 (ANSD)
M. Bocar KA Ingénieur Statisticien économiste (ANSD)
Madaniou DIEME Economiste, Assistant de recherches Centre
d’études de politiques pour le développement (CEPOD)
Youssoupha GUEYE, Cellule de Communication
Alima Ndiaye KOULIBALY (DAGE)
Bassirou TALL, Conseiller Technique (DGCPT)
Hahmadou Bamba TINE, DMS / DGCPT
Ibrahima DIENG, Economiste (UCSPE/DGPPE)
Mamadou GUEYE, Conseiller spécial (LONASE)
Amadou Hafaz DIOP, Cellule de Communication
Matar DIOP (CDC)
Momar Martin NDIAYE, Conseiller spécial DG SNR
Mor NGOM (DA)
Mountaga BARRY, Chef du Personnel (DTAI)
Rokhaya MBOUP, DTAI/MEFP
Moussa THIAM, Magistrat (AJE)
Abdou FAYE, Cellule de Communication
Mame Batore Touré DIA, Chargé de Communication (DGID)
Ousmane Diégue Diame FAYE (DB)
Papa Amadou Gamby DIOP, Inspecteur des douanes (DGD)
Papa Mamadou BA (DMTA)
M. Sada NDONGO, Planificateur DESS/DASP
M. Amadou Allé FALL, Economiste DESS/DASP
Cheikh GOUMBALA, Ingénieur Statisticien Economiste à la DASP
Ndèye Marième MBAYE, Juriste à la DASP
Mme DIAW Teigue MBODJ, Commissaires aux Enquêtes
Economiques à la DASP
Mme DIOP Nafissa Dramé DIA, Commissaires aux Enquêtes
Economiques à la DASP
Samy Larisse MALOU, Documentaliste (DRS-SFD)
Mansour SARR, Cellule de Communication
Thierno GNINGUE (DMC)
Amadou NGOM Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC)
Abdoulaye NDONG Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC)
François Mame Samba NDIAYE, Expert OBSERVATOIRE DE LA
QUALITE DES SERVICES FINANCIERS
Aliou DIOP, Expert OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DES SERVICES
FINANCIERS
Mbaye Thiam, Cellule de Communication
Mamadou SALL, Expert à l’audit à la Division des Projets/
Programmes Direction de l’Investissement
Arona DIA Expert en Planification à l’audit à la Division des
Projets/Programmes Direction de l’Investissement
ECHOSFINANCES est édité par le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan
Conception, mise en page et
impression :
Intelligence
Membres
Comité permanent de Gestion et de Direction
Président du Comité
Babou Ngom, Coordonnateur de l’Inspection générale des Finances
3ECHOS FINANCES
LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
32 37 40
Projet de rénovation des comptes
nationaux (PRCN) : MODE
D’EMPLOI D’UN EXERCICE
COMPLEXE
Rencesement Général des Entreprises :
L’ENTREPRISE UNITÉ
DE MESURE DE LA
RICHESSE D’UN PAYS
REBASING,
UN EXERCICE BUDGETIVORE
MAIS BÉNÉFIQUE
NORME SPECIALE DE
DIFFUSION DES DONNÉES
(NSDD): LE SÉNÉGAL SUR LA
VOIE DE LA COURS DES GRANDS
ENSAE :
PILIER D’EXCELLENCE
DU SYSTÈME STATISTIQUE
41 44
4 ECHOS FINANCES
SOMMAIRE
PSE : AMORCE DE LA
TRANSFORMATION
DE L’AGRICULTURE
SÉNÉGALAISE
06
Rapport annuel
“RARE”: UN
BAROMÈTRE DE
MESURE DE LA
RÉUSSITE DU PSE
21
Problématique de la
mobilité bancaire :
ENJEUX POUR UNE
SAINE CONCURRENCE
DANS LE SECTEUR
FINANCIER
27
11
47
24
13
53
17
EXIGENCE D’UNE
BONNE GOUVERNANCE
DES PROJETS ET
PROGRAMMES
Monnaie électronique et
inclusion financière :
UN CADRE AMÉNAGÉ
POUR UN
DÉVELOPPEMENT
RENFORCÉ
Mise en œuvre des réformes
budgétaires et financieères : MISE
À JOUR RÉUSSIE DU
SYSTÈME D’INFORMATION
BILAN DES POLITIQUES
DE L’EMPLOI ET
CONTRIBUTION DU
MEFP
Le développement de la
finance mobile : UN MOYEN
DE RENFORCEMENT DE
L’INCLUSION FINANCIÈRE
AU SÉNÉGAL
Entreprenariat au
Sénégal : BILAN ET
PERSPECTIVES
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
GOUVERNANCE FINANCIÈRE
Doing business 2017 : LE
SÉNÉGAL SE
POSITIONNE MIEUX
QUE L’ANNÉE DERNIÈRE
56 57 64Environnement des affaires
au sénégal :
ANALYSE DES
PRINCIPALES
CONTRAINTES
L’IMPACT DE LA
FACILITATION DES
ÉCHANGES SUR LA
COMPÉTITIVITÉ DU
SECTEUR PRIVÉ
CLASSE AFFAIRES
Transferts de fonds des
migrants senegalais :
TRANSFERTS FONDS
MIGRANTS 7 FOIS LES
IDE, 2 FOIS L‘APD
67
Bureaux d’informations
sur le crédits (BIC) : DIS
MOI QUEL EST TON
PASSÉ BANCAIRE ET JE
TE DIRAI TES CHANCES
D’ACCEDER AU CREDIT
73 ANDRÉ PEYTAVIN,
PIONNIER DES
ARGENTIERS DU
SÉNÉGAL
81HAUSSE FULGURANTE
DES MONTANTS ET DES
EFFECTIFS
76
71 BNDE : FINANCEMENT DE
L’ÉCONOMIE DU TRANSPORT
FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT
ESPACE
COMMUNAUTAIRE
GALERIE DE PORTRAITS GÉANTSCAPITAL HUMAIN
5ECHOS FINANCES
L’émergence se mesure à l’aune des avancées
économiques et sociales d’un pays. L’ambition du
Président Macky Sall est de placer le Sénégal sur
la rampe de lancement de l’émergence à l’horizon
2035. Il est donc opportun que notre pays dispose
d’instruments modernes, actuels de « mesure de
nos avancées, mais également avoir des alertes en
cas de stagnation, voire de recul, dans notre mar-
che vers cet émergence », comme le soulignait le
Chef de l’Etat.
L’heure est à la réactualisation des agrégats ma-
croéconomiques. C’est ainsi qu’un Recensement
général de la Population, de l’Habitat, de l’Agri-
culture et de l’Elevage (RGPHAE) a été réalisé en
2013. Il sera suivi par une Enquête Nationale sur
l’Emploi au Sénégal (ENES), la première du genre
dans notre pays. Ces résultats ont servi de base
à l’élaboration de la Nouvelle Politique Nationale
de l’Emploi (NNE) 2015-2020. L’emploi est étroi-
tement lié à l’activité économique, d’où l’utilité de
mieux cerner le périmètre de l’activité économi-
que et le dynamisme de nos entreprises. C’est dans
cette perspective que le Recensement Général des
Entreprises (RGE) a été lancé au cours de cette an-
née 2016. Ce recensement permettra à tous les
acteurs socioéconomiques d’avoir une meilleure
connaissance de leur environnement économique,
de leurs potentialités, de leurs clients et fournis-
seurs, en perspective d’une évolution bénéfique.
Les premiers résultats du RGE permettent d’ores
et déjà de disposer d’une cartographie et d’une
base de données géo-référencée des unités éco-
nomiques exerçant une activité au Sénégal. A tra-
vers cette base de données, composée de 354 267
établissements dont 46,7% localisés à Dakar, il est
possible d’établir la répartition spatiale des unités
à tous les niveaux de la division administrative du
Sénégal et selon les secteurs ou branches d’acti-
vité.
Le RGE est à mettre en corrélation avec la mise
à jour des données servant de base au calcul du
Produit Intérieur Brut (PIB) actuellement détermi-
né suivant des données remontant à l’année 1999.
L’ambition du Projet de Rénovation des Comptes
Nationaux (PRCN) est de réactualiser ces données
en utilisant l’année 2014 comme année de
référence, plus à même de fournir une situation
plus réaliste du tissu économique sénégalais. En
effet, la structure économique de notre pays a for-
tement évolué entre 1999 et 2014. Le périmètre
d’activités économiques s’est élargi avec l’appa-
rition d’activités nouvelles à divers endroits du
territoire national et des activités jadis existantes
se sont renforcées. Cet exercice est soutenu par
plusieurs partenaires techniques et financiers.
C’est donc le lieu de remercier la Banque Africaine
de Développement (BAD), l’Union Européenne , le
Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque
mondiale pour leur contribution à la réussite du
PRCN.
Ces dernières années, l’Etat a investi de façon
constante et soutenue dans le système statistique
pour la production de données fiables qui doivent
être le soubassement de stratégies de développe-
ment efficaces. Ces efforts doivent se traduire à
terme par l’adhésion à la Norme Spéciale de Diffu-
sion de Données (NSDD) du FMI. Notre objectif est
de réussir cette adhésion en 2017, afin d’améliorer
notamment notre accès aux marchés internatio-
naux de capitaux, promouvoir l’analyse économi-
que et l’amélioration des décisions économiques
grâce à une meilleure transparence des données
statistiques.
Ces chantiers de mesure de nos progrès macroéco-
nomiques (par un système statistique fiable) mé-
ritent bien d’être mis en évidence dans le dossier
phare de cette édition de la revue Echos Finances.
Nous avons enregistré bien d’autres bonheurs sta-
tistiques notamment budgétaires sur lesquelles
les éditions à venir pourront revenir. C’est vous dire
qu’avec le Ministère de l’Economie et des Finances,
le meilleur reste à venir… jusqu’à l’émergence du
Sénégal !
- L’Éditorial -
MESURES DE PROGRÈS
Amadou Ba
Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan
6 ECHOS FINANCES
PSE : AMORCE DE LA
TRANSFORMATION DE
L’AGRICULTURE
SENEGALAISE
Le processus de transformation structurelle de l’économie sénégalaise, entamé
avec la mise en œuvre du PSE, s’avère crucial pour renforcer la compétitivité globale
du pays et garantir une croissance économique forte, inclusive et durable. Pour ce
faire, la diversification des sources de la croissance et la dynamique volontariste
de relance passent par la consolidation des moteurs traditionnels, notamment les
télécommunications, les services financiers et le développement de nouveaux moteurs
notamment l’agriculture et de l’agro-business.
En effet, la principale caractéristique de l’économie sénéga-
laise est que la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel
a toujours été impulsée par le secteur tertiaire dynamique,
notamment les télécommunications, les services financiers et
l’immobilier, secteur de prédilection des populations d’une
classe sociale privilégiée.
Depuis 2014, un accent particulier est mis sur le dynamisme
des secteurs ruraux dans un contexte où près des deux tiers
(2/3) des ménages pauvres dépendent de l’agriculture.
Dans le sous-secteur « Agriculture », l’opérationnalisation du
Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Séné-
galaise (PRACAS) a permis notamment : (i) d’améliorer la base
productive (ii) de développer des filières intégrées compétiti-
ves à haute valeur ajoutée (iii) de valoriser et faciliter la mise
en marché des produits agricoles. La mise en œuvre du PRACAS
s’est traduite par un accroissement du volume d’investissement
public du sous-secteur de l’agriculture qui s’élève, en 2015, à
218,5 milliards de F CFA, avec un taux d’exécution relativement
« Pour consolider les
résultats satisfaisants,
le gouvernement
entend poursuivre les
efforts d’intensification
et de financement de
l’agriculture »
Les tournées économiques permettent au
Chef de l’État d’échanger directement avec
les producteurs. Ici sur le site de Gouloumbo
Agro-business.
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
7ECHOS FINANCES
correct de 89,08%. La valeur ajoutée du
sous-secteur agricole évaluée à 462,9
milliards de F CFA en 2015 contre 352
milliards F CFA en 2014, soit une hausse
de 31,5%. Le sous-secteur reste le prin-
cipal moteur du secteur primaire et con-
tribue au PIB réel à hauteur de 7,8% en
2015 contre 6,6% en 2014.
Il est courant d’apprécier la part de l’agri-
culture dans l’économie à travers sa con-
tribution au PIB. Sous ce rapport, on re-
lève que la part du secteur primaire en
2015 est de 15% contre 13% en 2014.
Le sous-secteur agricole constitue le ti-
rant avec un poids de 55% contre 51%
en 2014. Cela a permis d’enregistrer des
avancées significatives dans les différen-
tes filières de production, notamment
le riz, la pomme de terre, l’oignon, l’ara-
chide, et surtout de consolider ceux de
l’horticulture faisant suite à l’augmenta-
tion des superficies emblavées de 1 563
994 ha contre 1 125 622 ha en 2014 co-
rrespondant à un accroissement de 76%
des superficies rizicoles essentiellement
tirées par les emblavures sous pluie.
Même si l’objectif visé de 65% fixé dans
le PSE en matière d’irrigation n’est pas
encore atteint, la part des superficies irri-
guées sur le potentiel irrigable est pas-
sée de 28% à 29%. Comparé à la mo-
yenne des trois (03) dernières années, le
rapport entre les superficies irriguées et
le potentiel irrigable a légèrement aug-
menté (0,66%).
En 2015, les superficies mises en va-
leur ont concerné principalement le riz
(66%), les cultures de diversification
24% (oignon, maïs, tomate, mil/sorgho,
patate douce, gombo). Le taux de mise
en valeur passe de 37% en 2014 à 59%
en 2015. Ce résultat est relatif à l’exploi-
tation à l’hivernage 2015 et à la culture
de contre saison 2016 dans le périmètre
aménagé. Sur 5 000 ha aménagés, seuls
3 645 ha sont exploitables en 2015 dont
2 927 ha exploités.
Depuis 2012, l’Etat du Sénégal a pris
l’engagement d’investir sur les semences
sélectionnées à travers le Programme
de Reconstitution du Capital semencier
dont l’arachide est l’une des principales
spéculations concernées. L’objectif de ce
programme est d’assurer l’efficacité et la
durabilité d’un système semencier natio-
nal, capable de fournir aux producteurs
des semences certifiées, nécessaires à
l’amélioration de la productivité et la sé-
curité alimentaire.
Pour la campagne 2015, les productions
enregistrées sont de 446 tonnes de Ba-
ses, 1 857 tonnes de R1, 10 954 tonnes
de R2 et 41 934 tonnes de R3.
Les semences ont été cédées en 2015
à des prix moindres qu’en 2014. Une
gratuité des semences de riz a marqué
la campagne agricole 2015 et vise à in-
téresser davantage les populations à la
production de riz, en assolement aux
cultures de plateau.
A titre indicatif, le budget alloué aux sub-
ventions des intrants de la campagne
agricole 2015 est de 19,4 milliards de
FCFA pour les semences et 18,9 milliards
de FCFA pour les engrais.
C’est pourquoi, le sous-secteur de l’agri-
culture a connu en 2015 une augmen-
tation relativement significative des
productions pour l’ensemble des filières
prioritaires. En effet, la production céréa-
lière est estimée à 2 152 247 tonnes en
2015 contre 1 251 248 tonnes en 2014,
soit une progression de 72% et un taux
de réalisation de 94% par rapport à la
cible. Ainsi, le taux de couverture des
besoins céréaliers est passé de 43,74%
en 2014 à 71,75% en 2015. Cette haus-
se soutenue des productions de céréa-
les est la résultante de l’augmentation
des rendements et des superficies, des
conditions pluviométriques particulière-
ment favorables et à une bonne distri-
bution des intrants agricoles de qualité
à hauteur de 80% via la plateforme élec-
tronique « E-intrants ».
En effet, les rendements du mil et du maïs
ont enregistré une augmentation respec-
tive de 42% et 70% en 2015 par rapport
à 2014 et de 17 et 61% par rapport à la
moyenne des cinq (05) dernières années,
alors que le riz irrigué a atteint des ni-
veaux de rendement record de 7 tonnes/
ha en 2015 dans la Vallée du Fleuve Sé-
négal, de 5,5 tonnes/ha dans l’Anambé et
de 2,5 tonnes/ha sous pluie. Les embla-
vures de céréales ont toutes augmenté :
riz (76%), mil (29%) et maïs (36%).
La valeur des exportations de produits
agricoles du Sénégal en 2015 s’élève à
350,423 milliards de F CFA avec 20%
vers la zone CEDEAO (71,288 milliards
de FCFA) contre 80% vers le reste du
monde (279,135 milliards de FCFA). Les
principaux clients du Sénégal sont la
République Populaire de Chine (17%),
la Côte-d’Ivoire (13%), l’Italie (10%),
la France (9%) et l’Espagne (8,5%). Les
produits agricoles exportés sont à domi-
nance de type végétal (avec 42%), sui-
vi du type halieutique (avec 25%), puis
du type pastoral (avec 19%) et du type
forestier avec 13%, exclusivement desti-
nés aux pays hors CEDEAO (Communau-
té économique des États de l’Afrique de
l’Ouest).
Les importations de produits agricoles du
Sénégal en 2015 s’évaluent à 505,683
milliards de FCFA avec 6,8% qui vien-
nent des pays de la CEDEAO et 93,2%
avec le reste du monde. Les principaux
fournisseurs sont l’Inde (23%), la France
(18%), la Thaïlande (9%), la Côte d’Ivoire
(4%) et la Russie (4%). Les importations
des produits agricoles sont tirées par
celles de produits végétaux (avec 88%),
suivies de celles des produits pastoraux
(10%) et de la pêche (2%). Depuis 2011,
le volume total des importations en fruits
et légumes de grande consommation a
diminué jusqu’en 2014 puis a augmenté
entre 2014 et 2015 avec respectivement
196.333 et 228.510 tonnes. Cette ten-
dance baissière du volume des impor-
tations est induite par la diminution des
importations de l’oignon, de la pomme
de terre et de la carotte. L’importation de
banane a connu, par contre, une légère
augmentation durant la période.
Dans la filière-riz, la production est de
906 348 tonnes de paddy, soit une haus-
se de 62% par rapport à 2014 et de
85,62% par rapport à la moyenne des
trois (03) dernières années (2012 -2014).
Ce bond est dû aux performances enre-
gistrées en pluvial avec des emblavures
qui ont atteint 169 401 ha sur un objectif
de 140 000 ha. En plus d’une pluviomé-
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
8 ECHOS FINANCES
trie favorable, l’augmentation de la production de
riz sous pluie est consécutive au développement
de la riziculture de plateau avec l’introduction de
nouvelles variétés telles que les Nérica 1, 4, 5 et 6,
d’une part, et l’amplification d’autres, telles que la
N et la S44. La quantité de semences de riz a été
multipliée par 4 (passant de 1 290 tonnes en 2011
à 6 000 tonnes en 2015) et la part des engrais DAP
(18-46-0) et urée ont fortement augmenté.
On peut aussi noter la protection des cultures par
une lutte contre les déprédateurs. Si cette tendance
se poursuit, la carte de développement du riz au Sé-
négal pourrait se transformer, avec la possible mu-
tation de la vocation de certains bassins de produc-
tion (notamment le bassin arachidier où le riz est en
train de prendre une place réelle dans les systèmes
de production). Il s’explique également par la distri-
bution gratuite des semences pré-base (33 000 ton-
nes) et base (828 000 tonnes), la mise en place d’un
fonds de garantie pour les riziers (trois(03) milliards
de FCFA). Par ailleurs, pour faciliter la commerciali-
sation du riz paddy, un fonds de cinq (5) milliards de
FCFA a été mis en place et un protocole a été signé
entre les commerçants importateurs de riz, la Ban-
que Nationale pour le Développement Economique
(BNDE), la Banque Régionale des Marchés (BRM) et
les exploitants des rizeries modernes. Malgré tout,
en irrigué, les résultats obtenus pour les emblavures
en 2015 (67 899 ha) traduisent un gap de 52 111 ha
par rapport à la cible.
Dès lors, il convient de renforcer le matériel de tra-
vail du sol et les infrastructures de stockage post-ré-
colte, le niveau d’aménagement dans le bassin de
l’Anambé ainsi que le niveau de distribution des se-
mences de type R1 et R2.
La filière pomme de terre poursuit sa tendance ver-
tueuse en 2015 avec une production se situant à
52 230 tonnes, soit une progression de 76% par
rapport à 2014, faisant passer la couverture des be-
soins nationaux de deux mois et demi à trois mois
et demi. De quinze mille (15 000) tonnes en 2012,
la production a presque été multipliée par 3,5 en
2015, contre 48,4% entre 2013 et 2014.
Cette performance s’explique d’une part par une
augmentation importante de l’appui en semences à
travers une subvention de 50% sur 1 507 tonnes et
des résultats satisfaisants enregistrés par la société
SENEGINDIA exploitant le delta du fleuve Sénégal. Il
s’y ajoute le climat favorable à la production sur une
longue période allant d’octobre à avril qui a permis
un étalement des plantations et un bon comporte-
ment des cultures.
Elle s’est intensifiée ces dernières années. On peut
noter aussi la lutte contre les déprédateurs de la
culture qui a minimisé les dégâts. Malgré cette per-
formance, la production locale ne couvre pas les
besoins du marché. En effet, les importations ont
augmenté sur toute la période.
Production horticole
Dans le domaine horticole, les exportations sont
passées de 85 414 tonnes en 2014 à 90 635 ton-
nes en 2015. Cette évolution s’explique par l’aug-
mentation de la production de près de 14% (995
000 tonnes en 2014 à 133 430 tonnes en 2015,
en particulier celle des légumes (78,25%), combi-
née à l’amélioration de la qualité des produits suite
au renforcement des conditions de stockage. Les
cultures maraîchères restent encore le moteur des
filières horticoles. La production de légumes en
2015 est estimée à 886 930 tonnes, soit une aug-
mentation de 19,54% en valeur relative par rapport
à 2014 et de 25,10% par rapport à la moyenne des
trois (03) années précédentes.
La production fruitière, quant à elle, est, en 2015,
estimée à 246 500 tonnes, soit une baisse de 2,6%
par rapport à 2014. Et par rapport à la moyenne des
trois (03) dernières années une augmentation de
2,27% est notée.
Il faut aussi noter que, parmi les cultures de diver-
sification, la culture de mangue connait une pério-
de d’expansion. En effet, la mangue est de loin le
moteur des cultures fruitières avec une moyenne
de 511 500 tonnes entre 2012 et 2015. En 2015,
elle représente, près de 50,71% de la production
fruitière. Suivent respectivement les agrumes avec
20,28% (50 000 tonnes), la banane avec 14,9%
(36 500 tonnes). La vieillesse des plantations et les
problèmes phytosanitaires expliquent en partie la
faible croissance de la production fruitière. Au de-
meurant, l’horticulture demeure la composante la
plus performante de l’agriculture sénégalaise.
Toutefois, les exportations de fruits et légumes sont
confrontées aux effets dévastateurs de la mouche
des fruits, à l’insuffisance de crédit et au déficit d’in-
frastructures et de magasins (stockage et conserva-
tion) ainsi qu’à l’inexistence d’une assurance pour
les exportations.
Arachide et oignon
Pour l’arachide et l’oignon, les résultats dépassent
les objectifs du PRACAS pour 2017 :
- dans la filière arachidière, la production est passée
de 669 329 en 2014 à 1 050 042 tonnes en 2015,
soit une hausse de 57% et un taux de réalisation de
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
9ECHOS FINANCES
125% par rapport à la cible du PRACAS (838 728
tonnes). Elle s’affiche en hausse de 57%, par rapport
à 2014 et de 54,4% par rapport à la production mo-
yenne des trois (03) dernières années. Ce résultat a
été obtenu à la faveur d’un accroissement de 21%
des rendements qui sont passés de 762 kg/ha en
2014 à 925 kg/ha en 2015, avec des pics de plus
d’une tonne à l’hectare dans beaucoup de zones
(Goudoump, Saraya, Kaolack, Nioro, Kolda, Vélinga-
ra, etc.). Cette performance s’explique par la mise en
place de semences de bonne qualité sur une pério-
de appropriée. Pour une couverture au tiers des be-
soins en semences certifiées du capital semencier
évalué à 120 000 tonnes, la quantité de semences
certifiées d’arachide a été de 24 731 tonnes (soit
82% de l’objectif).
La commercialisation de l’arachide se fait suivant
plusieurs circuits de distribution et est organisée et
supervisée par l’Etat en partenariat avec le Comité
National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA). En
2015, le prix plancher au producteur de l’arachide
était fixé à 200 F CFA/kg contre 190 F CFA/kg en
2014, soit une hausse de 5,26%.
Cependant, ce prix est un prix plancher. Il a été lar-
gement dépassé à une certaine période de l’année,
pour atteindre 350 FCFA/kg, avec l’arrivée des ache-
teurs asiatiques. Le volume total collecté au 12 juin
2016 (semences + huilerie + exportation) est de
461 301 tonnes (contre 328 210 tonnes en 2014)
dont 110 339 tonnes de semence (55 916 tonnes
certifiées et 55 147 tonnes de semences écrémées),
39 630 tonnes d’huilerie (contre 98 175 tonnes en
2014), 158 043 tonnes de graines décortiquées à
l’exportation au 25 avril 2016 correspondant à un
volume en coque de 316 086 tonnes (contre 157
769,47 tonnes en 2014). Sur ces volumes à l’ex-
portation, un encours de 30 000 tonnes est comp-
tabilisé, ce qui donne un total de 286 086 tonnes
effectivement exportées à la date indiquée. Les ex-
portations vers la Chine ont atteint un niveau record
de 79 989 tonnes en 2015, soit un taux d’accroisse-
ment de 542,59% par rapport à l’année 2014, suite
à la signature d’un protocole relatif aux exportations
d’arachide entre le Gouvernement du Sénégal et la
République populaire de Chine. Le prix à l’exporta-
tion s’est établi à 457 F CFA/kg en 2015.
- la quantité d’oignons produite a atteint un niveau
record en passant de 245 000 tonnes en 2014 à
367 500 tonnes en 2015, soit 41,43% du total des
légumes et 116,67% de la cible de 2015 (315 000
tonnes), dépassant ainsi l’objectif fixé à 350 000
tonnes à l’horizon 2016, dans le PRACAS.
La production locale arrive à couvrir huit mois de
besoins. Les récoltes restent concentrées entre les
mois de février, mars et avril, et entrainent la satu-
ration des marchés et la baisse des prix du produit.
Cette performance remarquable de la filière oignon
peut s’expliquer en partie par les efforts menés par
l’Etat à travers la subvention d’engrais, la construc-
tion d’infrastructures de stockage et la régulation
des importations. Le Sénégal est devenu au fil des
années un grand producteur d’oignon par rapport
aux autres pays de la sous-région. Les quantités
produites sont supérieures à celles importées et
les importations ont enregistré un accroissement de
23,29% entre 2014 et 2015 malgré la forte hausse
de la production (+50%) sur la même période et de
61% par rapport à la moyenne des trois (03) der-
nières années. Au-delà de l’objectif de production
fixé par le PRACAS atteint en 2015 au lieu de 2016,
la hausse continue des importations s’explique par
une insuffisance d’infrastructures de stockage et de
variétés adaptées à la production sous pluie.
Ainsi, la filière connaît depuis quelques années des
problèmes d’écoulement de sa production, en
raison notamment de la concurrence des importa-
tions européennes généralement en provenance
des Pays Bas et d’une augmentation sensible de
l’offre sur le marché local.
Pour consolider ces résultats satisfaisants, le Gou-
vernement entend poursuivre les efforts d’intensifi-
cation et de financement de l’agriculture dans l’es-
prit de la Déclaration de Malabo. De façon concrète,
le budget global alloué au secteur agricole est passé
de 143 milliards de FCFA en 2011 à 218,5 milliards
de FCFA en 2015 soit 11% du budget général de
l’Etat hors dettes et dépenses communes en 2015
(contre 9% en 2011), dépassant le minimum exigé
par les engagements des Chefs d’Etat de Malabo
2014 (10% des budgets nationaux). Effort financier
de l’Etat
L’effort interne de l’Etat s’élève à 105,6 milliards
de F CFA en 2015 (contre 78,6 milliards en 2011),
soit une augmentation de 34,2% sur la période.
Parallèlement à ce financement interne, l’appui des
Partenaires Techniques et Financiers (PTF) s’élève à
112, 9 milliards de F CFA en 2015, soit 52%% du
financement global du secteur (contre 64,5 milliards
de FCFA en 2011, 45% du financement global du
secteur). La hausse exceptionnelle de la part du fi-
nancement extérieur dans le financement global du
secteur agricole enregistrée en 2015 s’explique par
l’opérationnalisation des engagements pris par des
bailleurs lors du Groupe consultatif tenu à
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
10 ECHOS FINANCES
Paris en Février 2014, dans le cadre du financement
du PSE.
En termes d’allocation budgétaire, les dépenses
d’investissement absorbent plus de 80 % des cré-
dits alloués au secteur, confirmant ainsi l’option du
Gouvernement d’orienter les ressources du secteur
vers l’investissement productif agricole. Comparé au
Budget Consolidé d’Investissement global de l’Etat,
les dépenses totales d’investissement allouées au
secteur rural passent de 15% en 2011 à 19% en
2015.
Pour l’année 2015, le volume de financement alloué
à l’agriculture au sens large représente 76% du
budget global alors que les sous-secteurs de l’en-
vironnement, de l’élevage et de la pêche ont reçu
respectivement 9% et 6%.
Pour réaliser les objectifs de transformation agrico-
le , les pouvoirs publics devront renforcer le finan-
cement et les efforts de résilience face aux chocs
et prévoir des systèmes alternatifs pour s’adapter
aux effets néfastes des changements climatiques,
afin de permettre aux différents acteurs des chaînes
de valeur agricoles de libérer le plein potentiel de
l’économie rurale. Les bonnes pratiques méritent
d’être consolidées puis amplifiées pour maintenir,
dans la durée, les bonnes performances du système
productif.
Même si l’estimation du prolongement de l’impact
des résultats du secteur agricole dans l’économie
globale nécessite des travaux spécifiques d’évalua-
tion d’impact, le renforcement de la solidité de la
croissance du secteur primaire sera essentiel pour
favoriser la création massive d’emplois pour un par-
tage de la prospérité et une meilleure inclusion so-
ciale en articulation avec la finalité du PSE.
DIENG Ibrahima
Économiste
Unité de Coordination et de Suivi de la Politique
Economique / DGPPE
Le ministre de l’Agriculture, Papa Abdou-
laye Seck, à la rencontre des femmes-pro-
ductrices de Kolda.
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
11ECHOS FINANCES
EXIGENCE D’UNE BONNE
GOUVERNANCE DES
PROJETS ET PROGRAMMES
La bonne gouvernance implique entre autres, la participation, la responsabilisation et la
transparence. Elle est de plus en plus une préoccupation des autorités dans la mise en œuvre
des politiques publiques. Cela résulte de l’effet conjugé des conditionnalités des partenaires
techniques et financiers mais aussi d’une révendication citoyenne plus affirmée. Il faut aussi
reconnaître qu’il y a une évolution positive du management public avec l’introduction de la
Gestion Axée sur les Résultats (GAR).
D’une manière générale, la gouvernance peut-être définie comme étant le mode d’exercice des fonctions de gestion et de
contrôle d’une organisation donnée. C’est un art qui se refére à un corpus de règles, de processus et de comportements qui
inspirent et influencent l’exercice des pouvoirs à différents niveaux.
Dès lors, la bonne gouvernance d’un projet désigne la qualité de ce mode d’exercice des responsabilités de gestion et de
contrôle de manière transparente. Le projet, en tant que système organisationnel qui produit des biens ou services, doit être
administré selon les règles de bonne gouvernance ; cela est d’autant plus impérieux que le projet est soumis aux contraintes
de délais, de coûts et de respect des spécifications techniques des biens et services à produire.
Pour assurer une bonne gouvernance des projets et programmes, l’expérience montre qu’il convient de répondre aux exigen-
ces de qualité des différents cycles qui jalonnent la vie du projet. Trois grandes phases peuvent être considérées dans cette
analyse : phase de conception (de l’idée à sa traduction sous forme d’un document de projet prêt à être exécuté), phase de
réalisation (de la première activité à la dernière) et phase de clôture (de la décontractualisation à la dévolution du dernier
article du patrimoine du projet/programme).
1- PHASE DE CONCEPTION : UN PROCESSUS CONCEPTUEL
PARTICIPATIF
Les principes de bonne gouvernance doivent être présents dès la phase de conception. La première exigence est relative à
la participation. Tous les acteurs impactés d’une manière ou d’une autre par la mise en œuvre du projet/programme doivent
participer au processus de formulation et de validation des différentes phases.
La seconde exigence est relative à la pertinence. En effet, le projet/programme doit être la traduction d’un besoin clairement
exprimé. Toute ambiguité à ce niveau peut être une source de conflit entre acteurs ou d’utilisation non judicieuse et/ou op-
timale des ressources.
Enfin, le projet/programme doit être bien planifié. « Planifier, c’est déjà débuter l’exercice de contrôle ».
Plus qu’un exercice technique de mise en cohérence dans le temps et dans l’espace entre les activités à mener et les ressour-
PHASE DE CONCEPTION PHASE DE CLÔTUREPHASE DE RÉALISATION
1 32
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
12 ECHOS FINANCES
ces disponibles, la planification jette les bases d’un exercice
de contrôle de qualité. Mieux le projet est bien décrit, mieux le
contrôle s’exerce aisément.
2 - PHASE DE RÉALISATION : UN SYSTÈME MANAGÉRIAL AUSSI
TRANSPARENT QU’EFFICACE
C’est une des plus importantes exigences de bonne gouver-
nance au niveau des projets et programmes. En effet, la façon
dont le projet est dirigé, contrôlé et même clôturé impacte
d’une manière ou d’une autre sur les relations entre le projet et
ses parties prenantes. Un manuel de procédures doit définir les
régles de collaboration entre acteurs du projet et le mode d’or-
ganisation le plus approprié avec des mécanismes d’allocation
des ressources clairement définis.
Les outils de la gestion axés sur les résultats doivent être
appliqués dans toute leur plénitude de manière à garantir à la
fois la traçabilité des opérations mais aussi et surtout la docu-
mentation des résultats.
Quatre principes directeurs doivent guider l’action de l’équi-
pe dirigeante à savoir : l‘économie, l’efficacité, l’efficience et
l’équité.
Le manager doit « gérer en bon père de famille », en ayant un
souci constant d’économie, notamment dans les acquisitions
des biens et services en faisant jouer, entre autres, la concu-
rrence.
L’exigence d’efficacité et d’efficience est intrinséquement liée
à la notion de projet. En effet, le projet est, par définition, un
ensemble de résultats à atteindre dans un horizon temporel
limité et avec des ressources bien définies. Les contrats de per-
formance de plus en plus présents dans les pratiques adminis-
tratives donnent une réalité concrète à cette exigence.
L’équité dans le traitement des dossiers, l’allocation des res-
sources, le choix des activités, des responsables ainsi que des
bénéficiaires doit toujours être de mise pour éviter des conflits
nuisibles à la bonne marche du projet.
3 - PHASE DE CLÔTURE : LA PROBLÉMATIQUE DE LA GESTION
RÉUSSIE D’UN HÉRITAGE
La clôture d’un projet/programme est un des moments privi-
lègiés d’appréciation de la qualité de la gouvernance. En effet,
des conflits ou manquements (droits des travailleurs et des
prestataires, dévolution du patrimoine,…) sont souvent obser-
vés durant cette phase et traduisent ainsi une défaillance du
mode de gouvernance à un moment ou à un autre de la vie
du projet. Sous cet angle, l’exigence de bonne gouvernance se
situe à trois niveaux.
Premièrement, il convient d’assurer une dévolution juste et
équitable des biens du projet/programme en privilégiant, tou-
tefois, la concertation entre parties prenantes (MEFP, ministères
de tutelle, bénéficiaires, partenaires techniques et financiers).
Il s’agit, très souvent, de matériels qui peuvent servir d’autres
projets et entrainer ainsi une économie de ressources.
En second lieu, il convient de bien documenter l’expérience
vécue en termes de résultats de développement, d’enseigne-
ments tirés à différents niveaux. Il s’agit d’une « valeur ajoutée
» à partager en vue d’améliorer la gouvernance dans la condui-
te des actions futures.
La troisième exigence est justement relative à la replicabilité
qui consiste en la capacité à reproduire, sous réserves des ajus-
tements nécessaires, l’expérience réussie du projet.
En définitive, l’exigence de bonne gouvernance des projets et
programmes recoupe la finalité de la démarche qualité, à savoir
la satisfaction du client. Elle traverse tout le cycle de vie et doit
en inspirer tous les actes de gestion.
Mamadou SALL
Expert à l’audit à la Division des Projets/Programmes
Direction de l’Investissement
“Quatre principes directeurs doivent guider l’action de l’équipe
dirigeante à savoir : l‘économie, l’efficacité, l’efficience et l’équité. “
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
13ECHOS FINANCES
La politique de l’emploi est une des préoccupations prioritaires des autorités. Le problème
de l’emploi interpelle aujourd’hui encore plus que jamais le ministère chargé de la politique
économique et financière. Celui-ci est chargé de la mise en œuvre d’initiatives novatrices de
création d’emplois durables par l’exploitation de secteurs productifs intelligemment ciblés ne
créant pas de distorsion macroéconomique. Dans le cadre de la mise en œuvre du PSE, il s’agit
d’appuyer l’activité des entreprises dynamiques en créant des conditions qui favorisent la création
d’emplois, de stimuler et de soutenir les entreprises en difficulté.
Après plusieurs années
d’efforts de promotion de
l’emploi, il est légitime de
jeter un coup d’œil sur le
bilan de la contribution du
Ministère de l’Economie, des
Finances et du Plan dans la
mise en œuvre de la politi-
que nationale de l’emploi.
Notre analyse part de la si-
tuation actuelle du marché
du travail et du dispositif
mis en place, avant de fai-
re un focus sur les mesures
structurelles conduites par
le MEFP pour accompagner
la politique de l’emploi.
Quelques résultats du dis-
positif mis en place
Le marché du travail est ca-
ractérisé par une croissance
régulière du stock de deman-
deurs d’emplois qui n’est pas
compensée par une offre
proportionnelle. Selon les
dernières statistiques, 200
000 demandeurs d’emplois
arrivent chaque année sur le
marché du travail. Le secteur
privé, dont la vocation est la
création d’emplois, n’a pas
connu le décollage nécessai-
re qui lui permet d’absorber
le nombre de demandeurs
d’emplois. Ce fait est corro-
boré par les résultats d’en-
quêtes ENES 2015 selon
lesquels seuls 34 000
demandeurs d’emplois arri-
vent à s’insérer annuelle-
ment.
Placé en rang de priorité na-
tionale, l’emploi des jeunes
est désormais au cœur des
axes stratégiques de déve-
loppement économique de
notre pays, avec l’ambition
de créer 600 000 emplois à
l’horizon 2023. C’est dans ce
cadre global qu’il faut appré-
cier le bilan de la mise en
Signature de plusieurs convention avec l’Union européenne qui a mis à la disposition
du Sénégal 26 milliards dans le cadre du projet “emploi au Sénégal : renforcement de la
compétitivité des entreprises et de l’employabilité dans les zones de départ.
BILAN DES POLITIQUES DE
L’EMPLOI ET
CONTRIBUTION DU MEFP
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
14 ECHOS FINANCES
œuvre de la politique natio-
nale de l’emploi au cœur de
laquelle se trouvent l’Agen-
ce nationale pour l’Emploi
des Jeunes (ANPEJ), l’Agen-
ce nationale d’Insertion et
de Développement agricole
(ANIDA), le Programme des
Domaines agricoles commu-
nautaires (PRODAC) et tou-
tes les mesures prises par le
MEFP pour accompagner le
processus.
L’ANPEJ à travers la Conven-
tion nationale Etat-Emplo-
yeurs (CNEE) et le dispositif
d’insertion a placé 1717 je-
unes : 1437 ont obtenu des
stages et 280 bénéficient
d’emplois salariés. Parallèle-
ment, il faut noter le dévelo-
ppement de plusieurs activi-
tés d’animation économique
ouvrant la porte à 1774 jeu-
nes sur les opportunités en
matière de création d’entre-
prises.
Des facilités ont été égale-
ment mises en place à tra-
vers des partenariats avec
le Fonds de Garantie à l’au-
to-emploi des Jeunes (FO-
GAREJ) et le Fonds d’Appui
à l’Entreprenariat des Jeunes
(FEJ). Ce dernier a permis la
création de 569 emplois di-
rects suite au financement
de 235 projets. A côté de ces
deux fonds, le Fonds d’inser-
tion jeunes (FIJ) et le parte-
nariat avec l’Organisation
Mondiale de l’Immigration
(OIM) ont permis, toujours
par le biais de financements,
la création de 68 emplois di-
rects.
Le PRODAC est un des ins-
truments majeurs de la stra-
tégie de l’Etat pour promou-
voir l’emploi en milieu rural
par l’entrepreneuriat agri-
cole. Véritables incubateurs
d’entrepreneurs agricoles,
les Domaines agricoles com-
munautaires (DAC) sont, des
pôles de compétitivité éco-
nomique, lieu d’insertion de
jeunes ruraux, de diplômés
d’écoles de formation, mais
également de promoteurs
privés désireux d’investir
dans le secteur de la pro-
duction que dans celles de
transformation et de servi-
ces.
Au titre des résultats, il faut
noter : 24 Groupements
d’Entrepreneurs agricoles
(GEA) constitués, 2044 so-
ciétaires et 5 260 incubés
ont été impliqués dans la
production et les activités
post-récolte au niveau des
DAC, 10 055 emplois tem-
poraires sont créés actuelle-
ment, dont 2 136 emplois de
soutien à l’activité de pro-
duction agricole.
L’ANIDA, créée pour pro-
mouvoir le développement
d’une agriculture moderne
et diversifiée, basée sur la
maîtrise de l’eau et pourvo-
yeuse d’emplois rémunéra-
teurs et durables pour les
jeunes, a réalisé 53 fermes
villageoises Naatangué, 26
fermes familiales Naatangué
et appuyé 02 Aires agricoles
Emergentes. Au total, ce sont
18 500 emplois permanents
et saisonniers qui ont été
créés pour les jeunes et les
femmes insérés dans les fer-
mes réalisées sur l’ensemble
du territoire national.
Par ailleurs, deux importan-
tes initiatives ont été enga-
gées en faveur de la création
d’emplois verts, décents et
durables au profit des jeu-
nes. Le Projet de Promotion
des Emplois Verts (PPEV) lan-
cé en 2013, financé par l’Etat
du Sénégal et la Coopération
néerlandaise a généré 1 274
emplois sur une prévision de
1 500.
Parallèlement à ces résultats,
le MEFP conduit les réformes
structurelles permettant de
faciliter la mise en œuvre
correcte de la politique de
l’emploi. En effet, plusieurs
mesures ont été prises pour
favoriser la création de l’em-
ploi : la Réforme Globale du
Code Général des Impôts
(CGI) et les incitations fisca-
les favorables à la création
d’emplois, la Promotion de
l’emploi par les marchés pu-
blics ; l’assainissement de
l’environnement des PME/
PMI ; La révision concertée
de la législation du travail.
La réforme du CGI a créé un
cadre plus propice à l’entre-
prise et in fine la création
d’emplois. Il introduit des
changements notables ont
été opérés allant dans le
sens d’une plus grande sou-
plesse dans les formalités
fiscales lors de la constitu-
tion ou la transformation
des sociétés, une diminution
des charges fiscales dans les
phases d’investissement, la
prise de mesures d’allége-
ment concourant au dévelo-
ppement des PME et celles
qui favorisent une meilleure
compétitivité extérieure aux
entreprises exportatrices.
Ainsi, lors de la constitution
de société, de transforma-
tion ou d’augmentation de
capital, une baisse importan-
te est consacrée par le nou-
veau CGI à travers les articles
471 et 472 par rapport aux
dispositions précédentes. En
effet, il a été institué un droit
fixe de 25.000 F CFA pour
l’enregistrement des actes
de sociétés dont le capital
social ne dépasse pas 100
millions de FCFA
(alors que la barre était à
10 millions auparavant) et
un droit proportionnel de
1% au-delà de ce montant.
Et lors des opérations de
fusions, le droit d’apport or-
dinaire est maintenant exo-
néré (alors qu’il était taxé à
0,5% auparavant) tandis que
le droit d’apport est fixé à
3% (au lieu de 5% aupara-
vant).
Le crédit d’impôt (IS) est ac-
cordé aux entreprises pour
investissements ayant pour
objet, la création ou l’exten-
sion d’établissements dans
les secteurs de l’agriculture,
de la pêche, de l’élevage, et
des activités de stockage de
produits d’origines végéta-
les, animales ou halieutiques
. L’agriculture et la pêche
par exemple sont des sec-
teurs à haute intensité de
main d’œuvre que la loi fis-
cale a entend accompagner.
Les gains financiers générés
par les exonérations et in-
citations fiscales peuvent
être utilisés dans la création
d’emplois. Il en est ainsi dans
l’industrie et le tourisme qui
sont autant de secteurs éligi-
bles.
La Contribution forfaitaire à
la charge des employeurs ne
s’applique plus aux person-
nes physiques titulaires de
revenus fonciers inférieurs
ou égaux à 6 millions de FCFA
par an. Ils sont désormais
soumis à la Contribution glo-
bale foncière représentative
de plusieurs impôts. La CFCE
est donc diluée dans le for-
fait global dû.
Sur le plan fiscal, l’activité
agricole n’est pas taxée, à
l’exception des résultats tels
que les bénéfices agricoles
pour la détermination de
l’impôt sur le revenu ou
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
15ECHOS FINANCES
l’impôt sur les sociétés. Dans
la réalité, l’administration fis-
cale n’engage pratiquement
pas de contrôles fiscaux
dans le secteur.
Il s’y ajoute que l’option du
Gouvernement de déve-
lopper l’agriculture par la
mécanisation et le dévelo-
ppement de l’agro business
trouve un écho favorable
dans la réforme du CGI en
son article 373. Des mesures
de suspension puis d’exoné-
ration définitive de TVA sont
accordées sur le matériel
agricole s’il est prouvé que
ledit matériel acquis dans la
phase d’investissement a été
utilisé conformément à son
objet.
Les mesures ci-dessus énu-
mérées bénéficient direc-
tement aux entreprises et
aux sociétés tournées vers
l’agro-business, de même
que pour les exploitations
privées individuelles ou fa-
miliales.
Compte tenu des opportuni-
tés de sa localisation géogra-
phique, de la richesse et de la
diversité de son environne-
ment culturel, la région natu-
relle de Casamance a bénéfi-
cié d’un statut fiscal spécial
aux entreprises touristiques
qui y sont installées. Ce sta-
tut a pour vocation d’inciter
les investisseurs nationaux
et étrangers à y implanter
des établissements touris-
tiques, mais également de
permettre aux opérateurs
qui y sont déjà installés de
relancer leurs activités ou de
les pérenniser.
Ce programme d’accompag-
nement des investissements
permettra le maintien et la
création d’emplois et de re-
venus durables, indispen-
sables à la viabilité du pôle
économique de la Casaman-
ce.
Promotion de l’emploi par
les marchés publics
Les marchés publics cons-
tituent un levier important
de dynamisation de l’activité
économique. L’Etat injecte
sous forme de commande
publique plus de 800 mi-
lliards FCFA entièrement
exécutés par le secteur privé
national et/ou international
vecteur de la création d’em-
plois.
Pour renforcer l’efficacité
dans le traitement des pro-
cédures de passation des
marchés publics, le MEFP a
mis en place un système de
gestion des marchés publics
qui permet non seulement
de renforcer la transparence
de la gestion des marchés
visés, mais également de
réduire les délais de traite-
ment des dossiers et d’assu-
rer une plus grande diffusion
de l’information.
Des mesures ont été égale-
ment prises pour assurer le
paiement des entreprises
dans un délai ne dépassant
pas 90 jours après exécution
du marché.
En définitive, les mesures
énoncées visent à soutenir
l’entreprise et indirectement
la consolidation et /ou la
création d’emplois.
Améliorer le système natio-
nal d’information sur l’em-
ploi
L’efficacité de toute inter-
vention à impact social est
inexorablement subordon-
née, d’une manière évidente,
à une condition préalable:
une meilleure information.
Pour concevoir une bonne
politique de l’emploi, l’Etat
à travers le MEFP appuie la
mise en place d’un système
national d’informations dé-
taillé sur l’emploi dans tous
ses aspects économiques,
financiers et sociaux etc. La
réalisation passe nécessai-
rement par des enquêtes
quantitatives et qualitatives
nationales dont les résultats
serviront à de nouvelles stra-
tégies de promotion et de
développement de l’emploi.
Le Sénégal doit se doter d’un
véritable réseau permanent
et institutionnalisé entre
les organismes producteurs
d’informations et les acteu-
rs clés du marché du travail.
D’ailleurs, la déclaration et
le plan d’actions de Ouaga-
dougou de 2004 sur la pro-
motion de l’emploi et la lutte
contre la pauvreté a mis un
accent particulier sur le dé-
veloppement d’un Système
d’Information du Marché du
Travail (SIMT). Le document
de Politique nationale de
l’Emploi au Sénégal consacre
un axe à la mise en place du
système d’information.
Pour aboutir à la création
massive d’emplois producti-
fs, durables et rémunérateu-
rs en faveur de l’ensemble
des différentes catégories
de demandeurs d’emplois
et dans tous les secteurs de
l’économie, grâce à l’opti-
misation du rendement de
l’économie nationale en ter-
mes de création d’emplois, il
est recommandé que :
Le Ministère de l’Economie
des Finances et du Plan doit
jouer un rôle significatif dans
l’élaboration du code du tra-
vail. N’est-il pas vrai que la
masse des salaires distri-
bués, sous formes directe
ou indirecte, est une base de
données de
toute politique économique
? La réforme de la législation
du travail tenant compte des
réalités socio-culturelles et
économiques de l’entreprise
ouvrira beaucoup de pers-
pectives qui vont annihiler
beaucoup de rigidités qui
freinent la création d’em-
plois.
Parmi les réformes propo-
sées, sur la Législation du
travail, par le Conseil Prési-
dentiel de l’investissement
figure celles sur le contrat
d’apprentissage et le Contrat
de travail à durée détermi-
née. Il apparait donc néce-
ssaire, de concilier la boni-
fication du travail précaire
qui est une forme inévitable
d’emploi de la population
active par le CDD, le travail à
temps partiel, le travail jour-
nalier et le travail saisonnier
et, les impératifs de l’entre-
prise. La bonification de ce
travail doit passer, sans nul
doute, par la revalorisation
de l’ancienneté et de la ré-
munération des travailleurs
sous contrat précaire.
Le problème de l’emploi ne
peut être réglé efficacement
que par une dynamique
économique favorable, qui
permettra d’une part à l’en-
treprise de s’épanouir co-
rrectement et d’accroître sa
taille, et d’autre part, incitera
les investisseurs nationaux
et étrangers à créer de nou-
velles activités pourvoyeu-
ses d’emplois.
L’activité des entrepreneurs
sociaux se répercute sur la
société de manière éviden-
te. Mesurer ses retombées,
valoriser la globalité de la
richesse créée permet à la
fois d’attirer de nouveaux
financements, d’optimiser
l’impact social des
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
16 ECHOS FINANCES
organisations en soulevant
les bonnes questions, et
donc de favoriser l’instaura-
tion d’un climat social apaisé
facteur d’un climat des affai-
res incitatif.
La relance du secteur primai-
re permettra de redynamiser
à moyen terme le secteur
secondaire par l’émergence
d’un tissu de Petites et mo-
yennes entreprises (PME), de
Petites et moyennes indus-
tries (PMI) et de PME agro-in-
dustries que le Program-
me politique du nouveau
gouvernement se propose
d’appuyer par le Pacte pour
la Petite Entreprise et PME-
PMI.
La Mise en place d’un sys-
tème d’information unique
sur l’emploi des jeunes pour
renseigner l’état de l’offre et
de la demande d’emploi et
le monitoring des emplois
créés au niveau national.
Le développement dans
toutes les régions des Incu-
bateurs.
La réactivation du Haut Con-
seil sur l’Emploi logé à la Pri-
mature pour assurer le suivi
et l’évaluation des projets et
programmes sur l’emploi.
L’accélération de la mise en
œuvre des Programmes à
HIMO dans le domaine des
transports terrestres et ferro-
viaires.
M. Sada NDONGO
Planificateur DESS/DASP
M. Amadou Allé FALL
Economiste DESS/DASP
Pour promouvoir l’emploi des jeunes
le Président Macky Sall a mis en place
l’ANPEJ. Ici, lors de la cérémonie de
lancement de ses activités.
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
17ECHOS FINANCES
Cet article fait le point sur les actions et mesures entreprises aux fins de développer
l’entreprenariat après avoir mis le focus sur la définition retenue ainsi que les
déterminants de l’entreprenariat. Il propose aussi une série de recommandations en
vue de promouvoir la dynamique entrepreneuriale, seul gage pour relever le double
défi de la création de richesse et d’emploi.
ELÉMENTS DE CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS
L’importance de l’entrepreneuriat explique l’intérêt grandis-
sant des chercheurs et des preneurs de décisions pour cette
question; le but étant d’aider l’analyse et les politiques sur
l’entrepreneuriat et les entrepreneurs, en raison de leur con-
tribution significative à l’innovation, l’emploi et la croissance.
D’aucuns assimilent une économie dynamique et innovatrice
à une économie entrepreneuriale.
Au niveau international, il peut être cité le Programme d’in-
dicateurs de l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat (PIE). Lancé
en 2006, le PIE vise à apporter des informations utiles à
la formulation de politiques par l’élaboration d’indicateu-
rs pertinents. En outre, il faut signaler que le projet Global
Entrepreneurship Monitor (GEM) opère le classement d’une
soixantaine de pays, y compris le Sénégal, sur la thématique
de l’entreprenariat gravitant autour de trois composantes
principales que sont l’activité, les attitudes et les attentes
“ Soutenir
l’entreprenariat est
le seul gage pour
relever le double
défi de la création
des richesses et des
emplois ”
...
La BAD et la BEI soutiennent la
politique du gouvernement en faveur
de l’entreprenariat. Le secrétaire
général du MEFP présidant ici la
cérémonie de financement de 20,6
milliards dont le bénéficiaire est une
société privée basée à Saint-Louis.
ENTREPRENARIAT AU
SÉNÉGAL : BILAN ET
PERSPECTIVES
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
18 ECHOS FINANCES
entrepreneuriales. Le GEM concentre
ses intérêts sur trois grands objectifs
: mesurer les différences relatives au
niveau des activités entrepreneuriales
entre les pays, déceler les facteurs qui
influencent les activités entrepreneu-
riales au niveau national et identifier
les conditions politiques à même de fa-
voriser les activités entrepreneuriales.
Pourtant, l’entreprenariat est un domai-
ne investi par les chercheurs depuis
fort longtemps avec le « processus de
destruction créatrice » développé par
Schumpeter à travers son œuvre inti-
tulée « Capitalisme, socialisme et dé-
mocratie » où il déclare : « le rôle de
l’entrepreneur consiste à réformer ou à
révolutionner la routine de production
en exploitant une invention ou, plus gé-
néralement, une possibilité technique
inédite ».
Au niveau national, plusieurs politiques,
mesures et actions sont entreprises en
faveur de l’entreprenariat. Il s’agit de
l’élaboration en 2014 d’une nouvelle
Loi portant développement des PME et
modernisation de l’économie qui con-
sacre des innovations de taille : octroi
du statut à la Petite et Moyenne En-
treprise (PME), création d’un fonds de
promotion des PME, systématisation du
programme d’éducation financière pour
les PME, développement du crédit-bail
et de l’affacturage, appui de l’Etat aux
PME évoluant dans des secteurs prio-
ritaires que sont : i) économie rurale ;
ii) économie numérique ; ii) économie
sociale et solidaire ; iv) habitat social ;
et v) économie verte.
Aussi, convient-il de citer toutes les
initiatives prises pour le développe-
ment de l’entreprenariat féminin avec
l’élaboration du Document de stratégie
pour le développement de l’entrepre-
nariat féminin (octobre 2013).
Le cadre institutionnel est marqué par
des structures en charge des aspects
stratégiques et opérationnels en ma-
tière d’entreprenariat. Les orientations
stratégiques sont essentiellement du
ressort de la Direction de l’Appui au
Secteur Privé (DASP) et de la Direction
des Petites et Moyennes Entreprises
(DPME). Quant à l’opérationnalisation
des mesures, il faut noter, entre autres,
la création de l’Agence nationale de
Développement et d’Encadrement des
PME (ADEPME) centrée sur le dévelop-
pement de l’entreprenariat ; la création
d’un guichet unique de création d’en-
treprises au niveau de l’Agence natio-
nale de Promotion des Investissements
et Grands Travaux (APIX), la création de
l’Agence Sénégalaise de Promotion des
Exportations (ASEPEX) pour le volet ex-
portations, le Bureau de Mise à niveau
avec une orientation compétitivité et la
mise en place d’un nouveau dispositif
de financement favorable à l’entrepre-
nariat, notamment le Fonds de Garantie
des Investissements prioritaires (FON-
GIP), dont une des missions phares est
d’intervenir dans l’octroi de garanties
pour le financement des porteurs de
projets et des groupements d’intérêt
économique de femmes ou de jeunes
réalisant des investissements dans
l’agriculture, l’agro-industrie, la pêche,
l’aquaculture, le tourisme, le textile,
l’habitat social et économique, les nou-
velles technologies de l’information et
de la communication, les téléservices,
les industries culturelles, l’artisanat, les
énergies renouvelables, les infrastruc-
tures et le transport, aux fins de créa-
tion d’entreprises, d’extension d’en-
treprise et de prise de participation, de
rénovation des équipements et de ren-
forcement de fonds de roulement lié à
l’investissement.
Définition et déterminants de l’entre-
prenariat
L’examen de la revue scientifique et
professionnelle met en exergue les
difficultés liées à la définition de l’en-
treprenariat qui peut être appréhendé
sous différents angles, selon la position
épistémologique ou les objectifs du
chercheur. De ces travaux théoriques et
empiriques, il peut être retenu la défini-
tion de l’entreprenariat contenue dans
le rapport d’étude paru en décembre
2010 et qui est la suivante : « l’action
humaine, soutenue par le milieu envi-
ronnant, pour générer de la valeur sur
le marché à travers la création ou le
développement d’une activité écono-
mique, évoluant avec cette valeur et,
finalement, affectant l’économie, et ce,
dans le but de mieux répondre aux be-
soins individuels et collectifs d’un terri-
toire ».
Morris (1998), a défini un cadre pré-
sentant l’entrepreneuriat comme un
processus de transformation d’intrants
en extrants. Les intrants sont, entre au-
tres, les opportunités d’affaires, le nom-
bre d’individus capables de saisir les
opportunités d’affaires, le contexte or-
ganisationnel, les ressources humaines
et financières. Les extrants se caractéri-
sent par le nombre d’applications et ses
effets sur le marché, par l’innovation,
par la prise de risque…
“ Le Sénégal se
retrouve à la
11ème place
pour l’indicateur
politiques
gouvernementales
incluant les
dimensions taxe et
bureaucratie... ”
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
19ECHOS FINANCES
Le modèle développé par Thurik, Wennekers et Uhlaner
(2002), mettant le focus sur la multiplication des nouvelles
entreprises, retient que plusieurs facteurs économiques et
sociaux jouent un rôle significatif dans l’émergence ou le ra-
lentissement de l’entrepreneuriat. Les facteurs sont le niveau
technologique de l’économie, la conjoncture économique, la
structure et l’évolution démographique, le soutien institu-
tionnel et la culture entrepreneuriale.
Le modèle de Carree et Thurik (2005), reprenant l’analyse
précédente établit que l’activité entrepreneuriale démarre,
certes, au niveau individuel mais prend forme au niveau or-
ganisationnel, aidée par un environnement favorable.
Le modèle de Julien (2005) montre la relation entre la cultu-
re entrepreneuriale ambiante ou les conventions, les réseaux
ou le capital social et ainsi le dynamisme du milieu et la
création ou le développement des entreprises.
Le modèle d’Ahmad et Hoffman (2007) divise le processus
entrepreneurial selon trois principaux groupes de facteurs se
trouvant soit en amont ou en aval du processus. En amont,
se trouvent les déterminants (cadre réglementaire, accès au
financement, culture entrepreneuriale, conditions du marché,
Recherche-développement, etc.) et en aval figure l’impact de
l’entreprenariat (Création d’emplois, croissance économique
et baisse de la pauvreté). Entre les deux, se situe la perfor-
mance entrepreneuriale.
SITUATION DE L’ENTREPRENARIAT ET ACTIONS ENTREPRISES
AU SÉNÉGAL
En dépit des multiples efforts entrepris, le développement
de l’entreprenariat peine à se réaliser. En se basant sur les
données du GEM 2015, le Sénégal occupe la 60ème place
sur 62 pays relativement à l’éducation entrepreneuriale et
l’innovation sur les produits, 62ème en ce qui concerne le
transfert Recherche et Développement pour l’entreprena-
riat. Toutefois, il faut relever que le Sénégal se retrouve à la
11ème place pour l’indicateur « politiques gouvernementa-
les » incluant les dimensions « taxe » et «bureaucratie ».
Tout de même, le nombre d’entreprises créées ne cesse
d’augmenter d’année en année comme illustré dans le gra-
phique suivant qui montre la corrélation entre le total
d’entreprises créées et celui des entreprises individuelles.
En soutien à l’entreprenariat, diverses initiatives et mesures
sont mises en œuvre. Au titre des réalisations, la situation se
présente comme suit :
• La Direction de l’Appui au Secteur Privé (DASP) a comman-
dité une étude relative à l’identification et la documentation
des créneaux porteurs ayant permis de mettre, à la disposi-
tion des potentiels investisseurs, quatre-vingt créneaux por-
teurs déclinés en fiches ou kits industriels qui intègrent des
renseignements pertinents relatifs notamment à la maîtrise
des processus de fabrication ou de transformation, à la faisa-
bilité technique et financière en vue de combler le déficit
d’information, d’aider à la prise de décision et d’accompag-
ner les investisseurs potentiels au Sénégal. L’élargissement
de l’étude est en cours et devrait permettre d’identifier cent
(100) nouveaux créneaux porteurs ;
• Le Bureau de Mise à niveau a élargi sa cible à travers la
mise à niveau spécifique qui met l’accent sur les Petites et
Moyennes Entreprises avec le programme de mise à niveau
spécifique en Casamance ;
• Des structures à l’image du FONGIP et de la Banque natio-
nale pour le Développement économique (BNDE) innovent
en vue de contribuer au financement de l’entreprenariat ;
ainsi, le crédit réseau développé par la BNDE participe à la
formalisation par l’octroi de crédits aux PME qui présentent
un potentiel ;
• L’ADEPME travaille à la réalisation d’un concours national de
Business Plan pour primer l’innovation et susciter la création
d’entreprises mais surtout œuvre à la promotion de l’entre-
prenariat par la facilitation du transfert de technologies ;
• Dans le cadre du Projet d’Appui à la Promotion du Secteur
Privé (PAPSP), plusieurs actions visent le développement
de l’entreprenariat ; le programme de labellisation des PME
améliore l’éligibilité financière par la réduction de l’asymé-
trie d’informations, le Programme d’Education Financière
renforce les capacités des PME pour un meilleur accès au
financement, la création de la caisse des marchés publics en-
tend offrir aux PME des produits alternatifs de financement
adaptés à leurs besoins et la mise en place d’un système d’in-
formations sur l’entreprenariat féminin aux fins de faciliter la
prise de décisions ;
• Le Programme des Domaines agricoles communautaires
(PRODAC), contribue à l’entreprenariat rural en ce sens qu’il
vise l’insertion de jeunes ruraux, de diplômés d’écoles de
formation aux métiers de l’agriculture et activités connexes,
mais également de promoteur privés désireux d’investir
Graphique : Evolution du nombre
d’entreprises totales et individuelles
(Source : ANSD)
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
20 ECHOS FINANCES
dans le secteur, aussi bien dans ses ac-
tivités de de production que dans ce-
lles de transformation et de services
agricoles.
Par ailleurs, il faut souligner que l’édu-
cation entrepreneuriale commence à se
développer avec la création de master
en entreprenariat. A titre d’exemple,
l’on peut mentionner le Programme Sé-
négalais pour l’Entreprenariat des Jeu-
nes (PSE-J), Master dispensé à l’Univer-
sité Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD)
qui allie une formation théorique à la
pratique ; le Centre d’Excellence de
l’Entreprenariat Jeunesse de Thiès dont
l’objectif général vise à développer les
compétences entrepreneuriales des
jeunes du Sénégal comme moyen de
favoriser leur insertion professionnelle.
En outre, les grandes écoles de forma-
tion s’orientent vers l’entreprenariat via
Il est prévu l’installation d’un parc des
technologies numériques qui compren-
dra un centre de données (Datacenter),
des établissements d’externalisation
des processus métier, une plateforme
d’incubation d’entreprises de TIC, un
centre de production audiovisuelle et
de développement de contenus, un
centre de formation et un institut de re-
cherche dans le domaine des TIC.
RECOMMANDATIONS
Pour développer l’entreprenariat, il est
proposé une série de mesures qui con-
sistent à :
• élaborer une stratégie nationale de
développement de l’entreprenariat ;
• mettre en place un système de sta-
tistiques sur l’entreprenariat en vue de
disposer d’une base de données sur les
indicateurs démographiques sur les
l’accompagnement des étudiants por-
teurs de projet.
EN PERSPECTIVE
Dans le cadre du volet industriel du
Plan Sénégal Emergent, le Sénégal a
élaboré, avec l’assistance technique de
l’Organisation des Nations Unies pour le
Développement Industriel (ONUDI), le
Programme Partenariat Pays qui devrait
renforcer les actions de promotion de
l’entreprenariat via le développement
de clusters locaux et la mise en œuvre
d’un Programme national de Promotion
des Investissements afin d’encourager
et d’accroitre les investissements dans
les axes verticaux du Programme (les
parcs industriels, les agropoles, le hub
minier et industriel).
De plus, il est prévu de procéder à la
généralisation progressive de la mise à
entreprises ;
• élaborer un manuel sur les statisti-
ques de l’entreprenariat ;
• faire en sorte que les banques oc-
troient leurs prêts en fonction de la
capacité des entrepreneurs à atteindre
des objectifs spécifiques, plutôt que
d’exiger des garanties que la plupart
des jeunes entreprises ne peuvent pas
présenter ;
• alléger la fiscalité pour les nouvelles
créations d’entreprise, notamment par
l’adoption d’une taxation progressive
avec possibilité de régularisation en
phase d’expansion et de développe-
ment ;
• procéder à la création de guichet
unique comprenant les principaux re-
présentants du dispositif d’accompag-
nement des porteurs de projet (DASP,
FONGIP, BNDE, ANPEJ) en vue du déve-
niveau spécifique sur l’étendue du te-
rritoire à l’image de ce qui est en train
d’être fait au niveau de la Casamance.
Un autre chantier important est la fi-
nalisation du processus d’implantation
des plateformes régionales d’inves-
tissement au niveau de Kaolack et de
Ziguinchor après celle de Saint- louis
installée le 17 février 2016. Cela parti-
cipe de la mise en place d’un dispositif
d’appui au Secteur privé local avec le
concours de l’ensemble des structures
d’appui, matérialisant du coup le déve-
loppement de synergies et la mutuali-
sation des actions.
Enfin, le projet numérique de la ville
de Diamniadio constituera le substrat
pour la promotion de l’entreprenariat
numérique.
loppement de synergies ;
• favoriser la culture entrepreneuriale
par son intégration dans les différents
programmes d’enseignement ;
• mettre en place un cadre juridique de
développement de la finance participa-
tive « crowdfunding » ;
Cheikh GOUMBALA
Ingénieur Statisticien Economiste à la
DASP
Ndèye Marième MBAYE
Juriste à la DASP
“ Le projet numérique de la ville de
Diamnadio constituera le substrat pour la
promotion de l’entreprenariat numérique...”
POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
21ECHOS FINANCES
La mise en œuvre diligente des réformes clés et des projets à haute
intensité de valeur ajoutée du Programme d’Actions Prioritaires
(PAP) du PSE devrait permettre d’atteindre un taux de croissance
annuel moyen de 7,1% sur la période 2014-2018.
De ce point de vue, la mise en œuvre satisfaisante des projets et
programmes reste le défi majeur pour l’atteinte des objectifs fixés
au double niveau quantitatif et qualitatif.
Dans cette perspective, la Direction de l’Investissement a, pour sa
part, entrepris la production d’un document intitulé : « Rapport
Annuel sur l’Absorption des crédits sur Ressources Extérieures »
(RARE), en guise de baromètre sur la question.
Le rapport annuel sur l’absorption des crédits sur ressources extérieures (R.A.R.E.)
BAROMÈTRE DE MESURE
DE LA RÉUSSITE DU PSE
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
Le Sénégal est entré, à la faveur de la seconde alternance
politique de son histoire intervenue en 2012, dans une nou-
velle ère caractérisée par une volonté manifeste de rupture
et d’accélération du rythme de satisfaction de la demande
sociale avec le lancement du Plan Sénégal Emergent (PSE).
UNE APPRÉCIATION QUANTITATIVE À L’AIDE DE TROIS
RATIOS
Cet article fournit trois (03) principaux ratios qui renseignent
sur le Taux d’exécution budgétaire (TEB), le Taux d’Absorption
Global (TAG) et le Taux d’Absorption Spécifique (TAS). Ces di-
fférents ratios sont calculés par portefeuille de bailleur de
fonds.
	
Le Taux d’Exécution Budgétaire N (TEB) : Total des Dépenses
N/Budget N ; ce taux indique le niveau de consommation des
ressources de l’exercice considéré (N) ;
Le Taux d’Absorption Globale à fin N (TAG) : Cumul des dépen-
ses du début du projet à fin N/Financement acquis ; ce ratio
mesure le niveau cumulé d’absorption des ressources ;
Le Taux d’Absorption Spécifique N (TAS) : Total des Dépenses
N/Financement Acquis ; c’est le rythme annuel de consom-
mation du financement acquis.
22 ECHOS FINANCES
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
23ECHOS FINANCES
UNE MISE EN ÉVIDENCE DES
FACTEURS DE PERFORMANCE DES
PROJETS ET PROGRAMMES
Les différentes éditions du RARE ont
permis de relever un certain nombre de
facteurs récurrents de non performance
des projets et programmes qui méritent
une attention particulière de la part de
la Partie nationale et des partenaires au
développement. Il s’agit principalement
de:
1.	 La non libération de la contrepartie
dans les délais ;
2.	 Le manque de coordination et d’in-
tégration des mécanismes exis-
tants ;
3.	 les longs délais d’obtention des
Avis de Non Objection (ANO) ;
4.	 La faiblesse de la capacité techni-
que des Maîtres d’Œuvre Délégués
(MOD);
5.	 l’instabilité et/ou la non pertinence
de l’ancrage institutionnel.
En effet, le RARE fournit des éléments
pertinents sur les facteurs qui influent
dans un sens ou dans un autre sur le
niveau de consommation des crédits
sur ressources extérieures et par consé-
quent sur la qualité de la mise en œu-
vre des projets et programmes.
A ce titre, le RARE en tant que baromé-
tre de l’utilisation de l’Aide Publique au
Développement pourrait constituer un
outil important de suivi de la mise en
œuvre du PSE en ce sens qu’il édifie
sur :
•	 le volume du financement et les ni-
veaux d’absorption des crédits par
portefeuille
•	 les secteurs d’intervention des bai-
lleurs de fonds
•	 les performances des équipes de
projets
•	 les forces et faiblesses des moda-
lités d’exécution adoptées par les
partenaires techniques et finan-
ciers
•	 l’importance d’un bon montage de
projets et programmes en termes
de durée et de volume de finance-
ment ;
•	 l’attention à accorder au contenu
des accords de financement lors
des négociations.
UN OUTIL D’IDENTIFICATION DES
BONNES PRATIQUES EN MATIÈRE
D’ABSORPTION DES CRÉDITS
Par ailleurs, le RARE renseigne sur de
bonnes pratiques qui contribuent à
relever, de façon significative, le taux
d’absorption des crédits sur ressources
extérieures.
Il s’agit, entre autres, de la proximité
du centre de décision du partenaire
technique et financier, de l’expérience
de coopération déléguée ainsi que de
l’existence des cadres de concertation.
Au-delà des ratios de performance qu’il
fournit (TAB, TEB, TAS), le RARE doit être
intégré au dispositif de suivi du PSE en
tant qu’outil d’aide à la décision qui
offre de précieuses indications sur les
facteurs et pratiques qui impactent po-
sitivement ou négativement l’absorp-
tion des crédits.
Arona DIA
Expert en Planification à l’audit à la Division des
Projets/Programmes
Direction de l’Investissement.
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
MISE À JOUR RÉUSSIE DU
SYSTÈME D’INFORMATION
24 ECHOS FINANCES
Le Sénégal est le pays le plus en avance dans l’espace UEMOA, en
matière d’application des réformes budgétaires et financières, c’est
la raison pour laquelle, les autorités ont décidé, pour maintenir
la cohérence d’ensemble dans l’espace communautaire et la
comparabilité des données, de conserver la présentation sous la
forme de budget de moyens du projet de Loi de Finances pour
l’année 2017. Toutefois, une présentation sous la forme d’un
budget programme est annexée à cette LFI. La réforme sera mise
en œuvre progressivement, avec un accompagnement soutenu des
ministères sectoriels. Le volet système d’information matérialisé
par le logiciel SIGFIP a déjà subi les changements adéquats destinés
à opérationnaliser la réforme du budget programme.
En 2012, le Sénégal fut le seul pays de l’UEMOA à avoir
transposé les directives de 2009 qui ont servi à définir le
nouveau cadre harmonisé des finances publiques orienté sur
le budget programme et la gestion axée sur les résultats. Les
textes internalisant lesdites directives entrent en vigueur en
janvier 2017.
Déterminé à maintenir notre pays dans son statut de leader
et de précurseur dans la mise en œuvre de dispositions com-
munautaires, le Ministre de l’Economie des Finances et du
Plan a très tôt engagé la mise en œuvre des réformes sur tous
les plans.
Le volet système d’information, impacté considérablement
par la redéfinition du cadre juridique, n’a pas été laissé en
rade parce qu’il constitue l’un des pans les plus importants
de la réforme, sans quoi, l’échéance de 2017 ne pourrait être
réalité.
Pour cette raison, la Direction Générale des Finances (DGF)
a enclenché l’adaptation et l’évolution technologique de la
dimension informatique du système d’information budgétai-
re, s’identifiant au logiciel SIGFIP jusque-là conçu sur la base
d’une logique de budget de moyens.
Mise en œuvre des réformes budgétaires et financières :
“ Le Sénégal est ainsi
l’un des pays les
mieux préparés pour le
basculement en mode
programme dès janvier
2017 ”
...
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
25ECHOS FINANCES
1) UNE SOLUTION INFORMATIQUE
APPROPRIÉE COMME SUPPORT DE LA
RÉFORME BUDGÉTAIRE.
Le Sénégal est en mesure de garder son
avance dans la mise en œuvre des réfor-
mes de l’UEMOA, il pourra répondre pré-
sent à date échue.
En effet, le Sénégal est au rendez-vous
sur l’une des dimensions les plus impor-
tantes de la réforme : le Système d’Infor-
mation budgétaire, grâce à l’existence
d’un outil logiciel approprié, support de
la mise en œuvre du budget-programme
centré sur une logique pluriannuelle et
sur le suivi de la performance publique.
L’adaptation a été faite en régie au sein
de la DGF. Avec les contributions des
directions métiers et techniques, les
macro-processus et processus du Sys-
tème d’Information budgétaire ont été
identifiés et leurs activités et opérations
clairement définies. Les modules infor-
matiques supports ont également été
conçus, développés, testés et validés par
les ministères. Ces derniers ont reçu les
premières formations et ont pu procé-
der sous forme de test, à la reprise des
DPPD* 2016/2018 et du budget 2016 en
mode programme.
Ces nouveaux modules informatiques
sont prêts à l’emploi. Ils intègrent entre
autres :
•	 la gestion des référentiels : (i) la No-
menclature Budgétaire avec toutes
ses classifications et éléments, (ii)
les sections et chapitres (services),
(iii) les programmes avec leurs struc-
turation et cartographie administra-
tive, (iv) les projets et leurs finance-
ments, (v) les stratégies nationales,
ministérielles et de programmes,
ainsi les cadres de mesure des per-
formances (axes stratégiques, objec-
tifs nationaux ou ministériels ou de
programmes, avec les indicateurs
associés) ;
•	 le traitement : (i) des arbitrages
et des enveloppes triennales par
ministère et programme, (ii) de la
programmation triennale des finan-
cements des projets (PTIP), (iii) de
l’évolution sur 3 ans des crédits et
résultats attendus des programmes,
(iv) des allocations en AE/CP*, par
action, activité/projet, chapitre et
nature économique, avec échéan-
cier des CP* associés aux AE*, (v) des
effectifs par emploi et budget de
personnel y afférent, organisés par
section et service, et par programme
et action.
Cet outil est le logiciel SIGFIP, aujourd’hui adapté et
prêt pour servir de support à l’élaboration des DPPP
2017/2019, des PAP et du projet de loi 2017 en
mode programme.
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
26 ECHOS FINANCES
Pour rappel, le logiciel SIGFIP a été mis en
production en 2004 par le décret 2004-
1679 du 31 décembre 2004. Il a servi 12
ans durant, à l’automatisation de la pré-
paration et de l’exécution des lois de fi-
nances, rendant ainsi moins pénibles, les
travaux assignés aux acteurs budgétaires
et comptables, et facilitant réellement la
reddition des comptes.
2) L’expérience du Sénégal partagé avec
les pays membres de l’UEMOA
Du 21 au 27 mars 2016, s’est tenue la
7ème réunion du Réseau des praticiens
des finances publiques de l’UEMOA, à
Ouagadougou au Burkina FASO.
La réunion avait pour objet, entre autres,
de renforcer les capacités des acteurs
des pays membres, sur l’élaboration de
macro-processus budgétaires et compta-
bles. A côté d’experts du FMI, le Sénégal
a été invité à partager son expérience,
compte tenu de son état d’avancement
dans la mise en œuvre des réformes sur
le volet Système d’information.
A l’occasion, la Direction de l’Informati-
que de la Direction Générale des Finan-
ces (DGF) a mis en évidence l’expérience
du Sénégal, à travers les exposés sur le
découpage du système d’information
budgétaire en macro-processus et pro-
cessus, sur la stratégie d’adaptation du
SIGFIP qui se fait à minima en attendant
la mise en production de la nouvelle
application SIGIF* (l’ERP* qui fédère les
fonctionnalités budgétaires et compta-
bles), et sur les réalisations effectuées,
notamment les productions des DPBEP*
depuis 2014 et DPPD 2016/2018, et le
développement des modules informati-
ques support de l’élaboration du budget
programme.
Le Sénégal est ainsi l’un des pays les
mieux préparés pour le basculement en
mode programme dès janvier 2017. Et à
ce titre, des pays souhaitent s’inspirer de
son expérience, à travers, un benchmark
ou une documentation.
Il faut noter qu’auparavant, une mission
au Sénégal de l’UEMOA, puis de l’Afritac
de l’Ouest, avait déjà constaté les avan-
cées significatives et formulés la deman-
de de partage d’expérience, pour le be-
soin et bénéfice des autres pays.
François NDONG
Adjoint au Directeur de l’Informatique
Direction Générale des Finances
allocations en AE/CP: Autorisation d’engagement/Crédit de
paiement
CP: Crédit de paiement
AE: Autorisation d’engagement
SIGIF: Système intégré de gestion des Finances publiques
l’ERP: Enterprise Resource Planning
DPBEP: Document de Programmation budgétaire et économique
pluriannuelle
DPPD: Document de programmation pluriannuelle des dépenses
LISTE DES ABRÉVIATIONS
INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
27ECHOS FINANCES
La crise financière qui s’est répandue à travers le monde à partir de l’année 2007 a
relevé, au premier plan des politiques de régulation des systèmes financiers et la
problématique de la protection des usagers des services financiers. L’impératif de
restauration de la confiance à l’égard du secteur a été ainsi à la base de l’établis-
sement de dix (10) principes de protection des consommateurs des services finan-
ciers. Parmi ces principes, l’exigence de diffusion d’informations fiables, vecteur de
transparence, apparait comme un support essentiel de protection des usagers et un
facteur de promotion de la concurrence, réputée favorable à l’inclusion financière.
Dans le contexte de l’UEMOA et du
Sénégal en particulier, d’importantes
mesures visant à asseoir les condi-
tions d’une plus grande transparence,
porteuse d’une plus saine concurren-
ce entre les acteurs financiers, ont été
progressivement mises en œuvre pour
relever le niveau d’accessibilité aux ser-
vices financiers et la bancarisation.
L’adoption en octobre 2014 de dix-neuf
(19) mesures portant sur la gratuité de
certains services bancaires de base
entre singulièrement dans ce cadre et
s’inscrit en droite ligne des politiques
de promotion de la qualité des servi-
ces financiers, à la base de la création
de l’Observatoire de la Qualité des Ser-
vices Financiers (OQSF). L’institution
incite à plus d’émulation dans la re-
cherche de la transparence et de l’effi-
cience de l’offre de services financiers,
du renforcement de la compétitivité et
des performances des acteurs, au pro-
fit d’agents économiques de mieux en
mieux renseignés et accompagnés dans
leurs relations commerciales avec le
secteur financier.
Le dispositif de médiation financière de
l’OQSF participe également de la pro-
tection des usagers. Il constitue en effet
une voie de recours externe efficace,
permettant un règlement amiable des
différends individuels opposant tout
client « personne physique » ou petite
entreprise à un service financier. Il per-
met ainsi de faire l’économie de procé-
dures judiciaires longues et coûteuses,
voire dissuasives, pour les usagers et
clients vulnérables.
La réflexion sur la problématique de la
mobilité bancaire au Sénégal s’inscrit
au cœur des politiques de renforcement
de la transparence et de promotion de
la concurrence entre les établissements
de crédit et les Systèmes Financiers Dé-
centralisés (SFD).
Dans l’environnement légal et régle-
mentaire actuel de liberté des condi-
tions de banque, en vigueur au Sénégal
et dans toute l’UEMOA, la promotion
d’une concurrence saine et vigoureuse
constitue le seul levier d’action pour
une meilleure qualité de service et une
inflexion vers une tarification optimale
des opérations de banque. Or, le mar-
ché financier actuel apparait relative-
ment oligopolistique, l’état de la con-
currence ne permettant pas encore de
réduire significativement les tarifs, ni
induire une satisfaction perceptible de
la clientèle.
Bien souvent, les usagers font état de
récriminations diverses dans leur re-
lation commerciale avec les établisse-
ments de crédit. Celles-ci sont accen-
tuées, au demeurant, par un sentiment
de “relatif assujettissement” du client
qui a du mal à faire jouer la concurren-
ce, notamment en changeant de ban-
que ou de SFD au gré de ses intérêts et
opportunités propres.
En effet, les différends exposés à
l’OQSF, de façon quotidienne ou au gré
des enquêtes globales de satisfaction,
ainsi que les litiges traités par le Mé-
diateur pour les banques, font ressortir
une forte perception des usagers quant
à la prévalence d’entraves à la mobilité
bancaire. La faiblesse du turn over des
clients et a contrario, leur fidélité appa-
rente à leur banque ou SFD, occultent
par conséquent plusieurs griefs à l’en-
contre du système monétaire en géné-
ral.
I. PERCEPTION DE LA MOBILITE BAN-
CAIRE PAR LES CLIENTS
Les divers résultats des enquêtes na-
tionales de satisfaction auprès des
usagers de services financiers permet-
tent de relever une diversité d’opinions
dans l’appréciation de la mobilité ban-
caire. A titre d’exemple, il était ressorti
des statistiques issues de l’enquête de
satisfaction auprès des usagers de ser-
vices bancaires (ESUB 2010) que sur un
échantillon de 2602 clients « person-
nes physiques », moins de la moitié,
soit 40,4%, a déclaré avoir changé de
banque sans obstacles particuliers. Une
proportion de 27,0% des clients ont en
revanche appréhendé le changement
d’opérateur comme porteur de
ENJEUX POUR UNE SAINE
CONCURRENCE DANS LE
SECTEUR FINANCIER
Problématique de la mobilité bancaire :
GOUVERNANCE FINANCIÈRE
28 ECHOS FINANCES
“ Entreprendre des
actions correctives
visant l’amélioration
de la prise en charge
de la question de la
mobilité bancaire
dans le secteur
financier ”
...
Appréciation de
l’attitude des
opérateurs à
faciliter le
changement de
banque
(ESUB 2010 - OQSF)
difficultés, dans la mesure où leurs ban-
ques ou SFD n’auraient pas été coopéra-
tifs à cet égard, au regard de dispositions
tarifaires ou administratives défavora-
bles à une telle opération.
D’une façon générale, les clients sem-
blent désormais plus exigeants dans
le choix de leurs services financiers. En
effet, 702 personnes interrogées ont
déclaré avoir effectué au moins un chan-
gement d’opérateur. Parmi eux, 77,2%
déclarent y avoir procédé une fois, contre
16,1% qui s’y sont employés deux fois
et 4,4% trois fois. La présence non négli-
geable du phénomène de turn over chez
les personnes enquêtées, serait motivée
principalement par le coût élevé des ser-
vices bancaires (26,0%), les difficultés
d’obtention d’un prêt (21,1%), la qualité
de l’accueil (16,1%), l’inadaptation des
produits (12,2%) et l’existence d’un liti-
ge avec la banque (2,6%). L’analyse des
statistiques actualisées, issues de l’en-
quête de perception de même nature,
effectuée à partir du second semestre
2015 (ESUB 2015), devrait permettre de
jauger l’état des progrès enregistrés sur
ces différents paramètres.
S’agissant du secteur de la microfinan-
ce, l’enquête de satisfaction réalisée en
2011 auprès de 2658 usagers (ESUSFD),
a fait également ressortir, dans la per-
ception des sociétaires ou clients, une
attitude encore timide des SFD face au
changement de domiciliation de compte.
Près de 32% des personnes interrogées
ont reconnu que les institutions de mi-
crofinance n’ont pas opposé d’entraves
manifestes à leur volonté de changer de
domiciliation, contre 12% qui ont décla-
ré penser le contraire, tandis 56%, soit
une proportion importante, ont estimé
que les SFD leur paraissaient plutôt in-
différents au changement d’institution.
En outre, parmi les enquêtés concernés
par la mobilité, seuls 9,1% ont déclaré
avoir changé de SFD dont près de 85%
une seule fois, 7% deux fois et 3,7% au
moins à trois reprises. Le degré de fidé-
lisation du sociétariat suggéré par ces
données pourrait s’expliquer par l’esprit
mutualiste, la confiance et la proximité,
qui sont des valeurs fondamentales pour
les institutions relevant du secteur de la
finance décentralisée.
Les motifs de changement de SFD pour
les sociétaires et clients concernent
principalement des difficultés liées à
l’obtention du crédit (29,3%), le coût
élevé des services (17,8%) et l’inadapta-
tion des produits (10,1%).
Attitude des SFD face
au turnover du
sociétariat
GOUVERNANCE FINANCIÈRE
29ECHOS FINANCES
II. DIFFICULTES LIEES A LA MOBILITE BANCAIRE RESSOR-
TANT DES DOSSIERS DE MEDIATION
La nature des réclamations soumises à la médiation laisse
transparaitre un niveau de récurrence élevé des griefs por-
tant sur des motifs souvent perçus comme des entraves à
la mobilité bancaire. Il s’agit notamment des coûts jugés
exorbitants et des lenteurs parfois observées dans les opé-
rations de rachat de crédit et la délivrance de supports phy-
siques divers, parmi lesquels l’attestation d’engagement et
celle de non engagement.
En effet, sur 254 saisines soumises à la médiation pour
l’exercice 2015, une proportion de 40%, soit 100 requêtes,
renvoie à la problématique de la mobilité. Ce chiffre reflète
une sensible augmentation par rapport au taux de l’exercice
précédent, soit 29% pour 79 réclamations.
Par ailleurs, il ressort de l’examen des conditions tarifaires
que les coûts (souvent cumulés), à la charge du client pour
l’obtention d’une attestation d’engagement ou d’une attes-
tation de non engagement, sont jugés très élevés, variant
dans une fourchette de 30.000 francs CFA à 87.750 francs
CFA (TTC) et leur hausse imprévisible. Ils constituent, com-
me tels, des entraves tarifaires à la mobilité bancaire, tout
au moins selon la perception qui transparait des dossiers de
réclamation ou d’opinions d’usagers utilisant le numéro vert
de l’OQSF.
 
III. PISTES DE SOLUTIONS POUR UNE MOBILITE BANCAIRE
Au regard des insuffisances relevées et de leur récurrence,
il convient d’entreprendre des actions correctives visant
l’amélioration de la prise en charge de la question de la mo-
bilité bancaire dans le secteur financier. A cet égard, l’explo-
ration des pistes de solutions ci-dessous serait souhaitable :
•	 la rationalisation des coûts liés aux services pour l’ob-
tention de l’attestation d’engagement et l’attestation de
non engagement : elle passerait par une politique con-
certée de tarification plus allégée, assise sous la forme
d’un gentleman agreement sous l’égide et la pression
positive des autorités monétaires ;
•	 une diversification encore plus soutenue de l’offre de
produits et services : celle-ci devrait permettre d’asseoir
une plus grande satisfaction de la clientèle, grâce notam-
ment à l’offre d’une gamme de produits et services finan-
ciers innovants, et autant que possible mieux adaptés à
ses besoins ;
•	 l’élargissement des pouvoirs des chefs d’agences des
services financiers : à travers un système efficient et effi-
cace de délégation pour la signature des attestations
d’engagement et celles de non engagement, demandées
par les clients, notamment dans les agences ;
•	 la mise en place d’un dispositif d’aide à la mobilité ban-
caire : afin de favoriser la coopération minimale requi-
se entre les opérateurs de services financiers impliqués
dans une opération de rachat de crédit, en vue d’un ac-
compagnement du client qui décide de changer de do-
miciliataire, inspiré d’expériences éprouvées, notamment
en Europe.
François Mame Samba NDIAYE
Aliou DIOP
Experts
OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DES SERVICES FINANCIERS
Evolution des saisines relatives aux opérations de rachat de crédit
GOUVERNANCE FINANCIÈRE
30 ECHOS FINANCES
LESBONSCO
											DUConformément à la volonté des autorités affichée à travers
le PSE, le Sénégal a mis en oeuvre une série de mécanismes
pour disposer de données fiables afin de mieux
appréhender son économie.
DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
31ECHOS FINANCES
OMPTES
USÉNÉGAL
Le centre Internationale
de Conférence de Dakar
DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
32 ECHOS FINANCES
1- LES COMPTES NATIONAUX, LEUR
UTILITÉ, LEUR ÉLABORATION
Les comptes nationaux aident les auto-
rités publiques à concevoir, à mettre en
œuvre et à évaluer les politiques écono-
miques. Ce sont également des outils de
prévision et de planification. Leur pro-
duction régulière permet de constituer
des séries temporelles utiles aux univer-
sitaires et autres chercheurs.
La mission d’élaboration des comptes
nationaux échoit, en général, aux Ins-
tituts Nationaux de la Statistique (INS).
Elle se réfère au Système de Comptabi-
lité Nationale des Nations Unies (SCN).
Elle requiert un système d’organisation
adapté, un outil informatique adéquat
et des données de bases de qualité sur
l’ensemble des secteurs d’activités éco-
nomiques.
2- CE QUE REPRÉSENTE UNE ANNÉE DE
BASE POUR L’ÉLABORATION DES COMPTES
NATIONAUX
Les comptes nationaux sont régulière-
ment élaborés chaque année, notam-
ment pour répondre aux besoins des
utilisateurs.
Dans ce processus, des données écono-
miques sont communément générées en
projetant des structures économiques
préalablement établies sur la base de
l’observation au cours d’une année de
référence. Il requiert l’adoption de no-
menclatures d’activités et de produits
« Les comptes nationaux aident les
autorités publiques à concevoir, à mettre
en œuvre et à évaluer les politiques
économiques... »
adaptées aux réalités de l’économie nationale. L’année de base est l’année de
référence à laquelle sont adoptées les nomenclatures d’activités et de produits,
et où sont établies l’essentiel des structures économiques qui vont prévaloir
pendant un certain temps.
Dans une série de comptes à année de base fixe (non recommandé par le SCN),
l’année de base sert également d’année de référence des prix pour le calcul des
volumes.
3- LES CARACTÉRISTIQUES SOUHAITABLES POUR UNE BONNE ANNÉE DE BASE
Eu égard à ce qu’elle représente, l’année de base doit correspondre à une
année normale, c’est-à-dire, une année caractérisée par l’absence de cri-
ses économiques et/ou sociales et de chocs internes ou externes. Elle doit
traduire les réalités de l’activité économique en cours tout le temps qu’elle
prévaudra. Enfin, il est souhaitable d’avoir le plus grand nombre de sources
de données disponibles cette année-là ou les années qui lui sont proches.
4- LES CONSÉQUENCES D’UNE ANNÉE DE BASE ÉLOIGNÉE
Lorsqu’une année de base est éloignée par rapport à l’année pour laquelle
les comptes sont élaborés (exemple : comptes nationaux 2015 base 1999),
la plupart des structures économiques qu’elle véhicule risque d’être dé-
passée. L’apparition de nouvelles activités et/ou de nouveaux produits
peut être difficile, voir impossible à intégrer dans les nomenclatures. De la
même manière, les plus récentes sources de données disponibles (exem-
ple : la réalisation d’une nouvelle enquête ménage) ne pourront pas être
intégrées. Au total, la structure des comptes va s’éloigner des réalités de
l’activité économique.
Les comptes nationaux permettent d’établir les principaux agrégats macroéconomiques d’un pays. Il s’agit
notamment du Produit Intérieur Brut (PIB) communément utilisé pour mesurer la richesse créée au cours
d’une année. Il mesure la valeur de la production de l’économie. L’année de base est l’année de référence à
laquelle sont adoptées les nomenclatures d’activités et de produits, et où sont établies l’essentiel des struc-
tures économiques qui vont prévaloir pendant un certain temps. Au Sénégal, le PIB est déterminé suivant des
données qui remontent à l’année 1999.
La mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) oblige à appréhender l’évolution la plus récente de l’éco-
nomie. Cela nécessite une capture de l’image la plus exacte possible de cette structure et de ses composan-
tes, condition nécessaire à une bonne pondération des différentes évolutions constatées. C’est la raison qui
explique le chantier de changement d’année de base qui va passer de 1999 à 2014, soit une mise à jour après
15 ans.
Projet de rénovation des comptes
nationaux : MODE D’EMPLOI
D’UN EXERCICE COMPLEXE
DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
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Revue Echos finances #3

  • 1. ÉDITION 03 REVUE D’INFORMATIONS ÉCONOMIQUES DU MINISTÈRE DE L’ÉCONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN Progrès macro-économiques et statistiques LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL | 18 Rapport doing business UN BOND AU RYTHME DU PSE | 56 Recencement général L’ENTREPRISE, UNITÉ DE MESURE DE NOTRE RICHESSE | 32 ECHOSFINANCES OCTOBRE - NOVEMBRE - DÉCEMBRE 2016
  • 2. 2 ECHOS FINANCES ECHOSFINANCES Président Comité de pilotage Cheikh Tidiane DIOP, SG MEFP Directeur de publication Ange Constantin MANCABOU, Conseiller technique, Coordonnateur de la Cellule de Communication du MEFP Alé Nar DIOP, CT Alioune NDONG, CT Dialigué BA, CT Gnagna Diop SOW, CT IsmaIla DIALLO, CT Mamadou NDIAYE, CT Mouhamadou SY, Coordonnateur de la CEP Papa Thialaw FALL, CT Mamoudou NIANG, DAGE Bassirou SOUMARE, DRH Abdou FALL, Conseiller Technique (DGF) François NDONG Adjoint au Directeur de l’Informatique (DGF) Ismaila SOUMARE, Archiviste Direction du Budget /MEFP Spécialiste en décentralisation Gnagna Sidibé Conseiller en Communication, Coordonnatrice de la Cellule de Communication de l’ANSD Ousseynou SARR, Ingénieur Statisticien économiste, Chef du projet de l’élaboration Année de base 2014 et année courante 2015 (ANSD) M. Bocar KA Ingénieur Statisticien économiste (ANSD) Madaniou DIEME Economiste, Assistant de recherches Centre d’études de politiques pour le développement (CEPOD) Youssoupha GUEYE, Cellule de Communication Alima Ndiaye KOULIBALY (DAGE) Bassirou TALL, Conseiller Technique (DGCPT) Hahmadou Bamba TINE, DMS / DGCPT Ibrahima DIENG, Economiste (UCSPE/DGPPE) Mamadou GUEYE, Conseiller spécial (LONASE) Amadou Hafaz DIOP, Cellule de Communication Matar DIOP (CDC) Momar Martin NDIAYE, Conseiller spécial DG SNR Mor NGOM (DA) Mountaga BARRY, Chef du Personnel (DTAI) Rokhaya MBOUP, DTAI/MEFP Moussa THIAM, Magistrat (AJE) Abdou FAYE, Cellule de Communication Mame Batore Touré DIA, Chargé de Communication (DGID) Ousmane Diégue Diame FAYE (DB) Papa Amadou Gamby DIOP, Inspecteur des douanes (DGD) Papa Mamadou BA (DMTA) M. Sada NDONGO, Planificateur DESS/DASP M. Amadou Allé FALL, Economiste DESS/DASP Cheikh GOUMBALA, Ingénieur Statisticien Economiste à la DASP Ndèye Marième MBAYE, Juriste à la DASP Mme DIAW Teigue MBODJ, Commissaires aux Enquêtes Economiques à la DASP Mme DIOP Nafissa Dramé DIA, Commissaires aux Enquêtes Economiques à la DASP Samy Larisse MALOU, Documentaliste (DRS-SFD) Mansour SARR, Cellule de Communication Thierno GNINGUE (DMC) Amadou NGOM Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC) Abdoulaye NDONG Direction de la Monnaie et du Crédit (DMC) François Mame Samba NDIAYE, Expert OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DES SERVICES FINANCIERS Aliou DIOP, Expert OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DES SERVICES FINANCIERS Mbaye Thiam, Cellule de Communication Mamadou SALL, Expert à l’audit à la Division des Projets/ Programmes Direction de l’Investissement Arona DIA Expert en Planification à l’audit à la Division des Projets/Programmes Direction de l’Investissement ECHOSFINANCES est édité par le Ministère de l’Économie, des Finances et du Plan Conception, mise en page et impression : Intelligence Membres Comité permanent de Gestion et de Direction Président du Comité Babou Ngom, Coordonnateur de l’Inspection générale des Finances
  • 3. 3ECHOS FINANCES LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL 32 37 40 Projet de rénovation des comptes nationaux (PRCN) : MODE D’EMPLOI D’UN EXERCICE COMPLEXE Rencesement Général des Entreprises : L’ENTREPRISE UNITÉ DE MESURE DE LA RICHESSE D’UN PAYS REBASING, UN EXERCICE BUDGETIVORE MAIS BÉNÉFIQUE NORME SPECIALE DE DIFFUSION DES DONNÉES (NSDD): LE SÉNÉGAL SUR LA VOIE DE LA COURS DES GRANDS ENSAE : PILIER D’EXCELLENCE DU SYSTÈME STATISTIQUE 41 44
  • 4. 4 ECHOS FINANCES SOMMAIRE PSE : AMORCE DE LA TRANSFORMATION DE L’AGRICULTURE SÉNÉGALAISE 06 Rapport annuel “RARE”: UN BAROMÈTRE DE MESURE DE LA RÉUSSITE DU PSE 21 Problématique de la mobilité bancaire : ENJEUX POUR UNE SAINE CONCURRENCE DANS LE SECTEUR FINANCIER 27 11 47 24 13 53 17 EXIGENCE D’UNE BONNE GOUVERNANCE DES PROJETS ET PROGRAMMES Monnaie électronique et inclusion financière : UN CADRE AMÉNAGÉ POUR UN DÉVELOPPEMENT RENFORCÉ Mise en œuvre des réformes budgétaires et financieères : MISE À JOUR RÉUSSIE DU SYSTÈME D’INFORMATION BILAN DES POLITIQUES DE L’EMPLOI ET CONTRIBUTION DU MEFP Le développement de la finance mobile : UN MOYEN DE RENFORCEMENT DE L’INCLUSION FINANCIÈRE AU SÉNÉGAL Entreprenariat au Sénégal : BILAN ET PERSPECTIVES POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES GOUVERNANCE FINANCIÈRE Doing business 2017 : LE SÉNÉGAL SE POSITIONNE MIEUX QUE L’ANNÉE DERNIÈRE 56 57 64Environnement des affaires au sénégal : ANALYSE DES PRINCIPALES CONTRAINTES L’IMPACT DE LA FACILITATION DES ÉCHANGES SUR LA COMPÉTITIVITÉ DU SECTEUR PRIVÉ CLASSE AFFAIRES Transferts de fonds des migrants senegalais : TRANSFERTS FONDS MIGRANTS 7 FOIS LES IDE, 2 FOIS L‘APD 67 Bureaux d’informations sur le crédits (BIC) : DIS MOI QUEL EST TON PASSÉ BANCAIRE ET JE TE DIRAI TES CHANCES D’ACCEDER AU CREDIT 73 ANDRÉ PEYTAVIN, PIONNIER DES ARGENTIERS DU SÉNÉGAL 81HAUSSE FULGURANTE DES MONTANTS ET DES EFFECTIFS 76 71 BNDE : FINANCEMENT DE L’ÉCONOMIE DU TRANSPORT FINANCEMENT DU DÉVELOPPEMENT ESPACE COMMUNAUTAIRE GALERIE DE PORTRAITS GÉANTSCAPITAL HUMAIN
  • 5. 5ECHOS FINANCES L’émergence se mesure à l’aune des avancées économiques et sociales d’un pays. L’ambition du Président Macky Sall est de placer le Sénégal sur la rampe de lancement de l’émergence à l’horizon 2035. Il est donc opportun que notre pays dispose d’instruments modernes, actuels de « mesure de nos avancées, mais également avoir des alertes en cas de stagnation, voire de recul, dans notre mar- che vers cet émergence », comme le soulignait le Chef de l’Etat. L’heure est à la réactualisation des agrégats ma- croéconomiques. C’est ainsi qu’un Recensement général de la Population, de l’Habitat, de l’Agri- culture et de l’Elevage (RGPHAE) a été réalisé en 2013. Il sera suivi par une Enquête Nationale sur l’Emploi au Sénégal (ENES), la première du genre dans notre pays. Ces résultats ont servi de base à l’élaboration de la Nouvelle Politique Nationale de l’Emploi (NNE) 2015-2020. L’emploi est étroi- tement lié à l’activité économique, d’où l’utilité de mieux cerner le périmètre de l’activité économi- que et le dynamisme de nos entreprises. C’est dans cette perspective que le Recensement Général des Entreprises (RGE) a été lancé au cours de cette an- née 2016. Ce recensement permettra à tous les acteurs socioéconomiques d’avoir une meilleure connaissance de leur environnement économique, de leurs potentialités, de leurs clients et fournis- seurs, en perspective d’une évolution bénéfique. Les premiers résultats du RGE permettent d’ores et déjà de disposer d’une cartographie et d’une base de données géo-référencée des unités éco- nomiques exerçant une activité au Sénégal. A tra- vers cette base de données, composée de 354 267 établissements dont 46,7% localisés à Dakar, il est possible d’établir la répartition spatiale des unités à tous les niveaux de la division administrative du Sénégal et selon les secteurs ou branches d’acti- vité. Le RGE est à mettre en corrélation avec la mise à jour des données servant de base au calcul du Produit Intérieur Brut (PIB) actuellement détermi- né suivant des données remontant à l’année 1999. L’ambition du Projet de Rénovation des Comptes Nationaux (PRCN) est de réactualiser ces données en utilisant l’année 2014 comme année de référence, plus à même de fournir une situation plus réaliste du tissu économique sénégalais. En effet, la structure économique de notre pays a for- tement évolué entre 1999 et 2014. Le périmètre d’activités économiques s’est élargi avec l’appa- rition d’activités nouvelles à divers endroits du territoire national et des activités jadis existantes se sont renforcées. Cet exercice est soutenu par plusieurs partenaires techniques et financiers. C’est donc le lieu de remercier la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Union Européenne , le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque mondiale pour leur contribution à la réussite du PRCN. Ces dernières années, l’Etat a investi de façon constante et soutenue dans le système statistique pour la production de données fiables qui doivent être le soubassement de stratégies de développe- ment efficaces. Ces efforts doivent se traduire à terme par l’adhésion à la Norme Spéciale de Diffu- sion de Données (NSDD) du FMI. Notre objectif est de réussir cette adhésion en 2017, afin d’améliorer notamment notre accès aux marchés internatio- naux de capitaux, promouvoir l’analyse économi- que et l’amélioration des décisions économiques grâce à une meilleure transparence des données statistiques. Ces chantiers de mesure de nos progrès macroéco- nomiques (par un système statistique fiable) mé- ritent bien d’être mis en évidence dans le dossier phare de cette édition de la revue Echos Finances. Nous avons enregistré bien d’autres bonheurs sta- tistiques notamment budgétaires sur lesquelles les éditions à venir pourront revenir. C’est vous dire qu’avec le Ministère de l’Economie et des Finances, le meilleur reste à venir… jusqu’à l’émergence du Sénégal ! - L’Éditorial - MESURES DE PROGRÈS Amadou Ba Ministre de l’Économie, des Finances et du Plan
  • 6. 6 ECHOS FINANCES PSE : AMORCE DE LA TRANSFORMATION DE L’AGRICULTURE SENEGALAISE Le processus de transformation structurelle de l’économie sénégalaise, entamé avec la mise en œuvre du PSE, s’avère crucial pour renforcer la compétitivité globale du pays et garantir une croissance économique forte, inclusive et durable. Pour ce faire, la diversification des sources de la croissance et la dynamique volontariste de relance passent par la consolidation des moteurs traditionnels, notamment les télécommunications, les services financiers et le développement de nouveaux moteurs notamment l’agriculture et de l’agro-business. En effet, la principale caractéristique de l’économie sénéga- laise est que la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) réel a toujours été impulsée par le secteur tertiaire dynamique, notamment les télécommunications, les services financiers et l’immobilier, secteur de prédilection des populations d’une classe sociale privilégiée. Depuis 2014, un accent particulier est mis sur le dynamisme des secteurs ruraux dans un contexte où près des deux tiers (2/3) des ménages pauvres dépendent de l’agriculture. Dans le sous-secteur « Agriculture », l’opérationnalisation du Programme d’Accélération de la Cadence de l’Agriculture Séné- galaise (PRACAS) a permis notamment : (i) d’améliorer la base productive (ii) de développer des filières intégrées compétiti- ves à haute valeur ajoutée (iii) de valoriser et faciliter la mise en marché des produits agricoles. La mise en œuvre du PRACAS s’est traduite par un accroissement du volume d’investissement public du sous-secteur de l’agriculture qui s’élève, en 2015, à 218,5 milliards de F CFA, avec un taux d’exécution relativement « Pour consolider les résultats satisfaisants, le gouvernement entend poursuivre les efforts d’intensification et de financement de l’agriculture » Les tournées économiques permettent au Chef de l’État d’échanger directement avec les producteurs. Ici sur le site de Gouloumbo Agro-business. POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 7. 7ECHOS FINANCES correct de 89,08%. La valeur ajoutée du sous-secteur agricole évaluée à 462,9 milliards de F CFA en 2015 contre 352 milliards F CFA en 2014, soit une hausse de 31,5%. Le sous-secteur reste le prin- cipal moteur du secteur primaire et con- tribue au PIB réel à hauteur de 7,8% en 2015 contre 6,6% en 2014. Il est courant d’apprécier la part de l’agri- culture dans l’économie à travers sa con- tribution au PIB. Sous ce rapport, on re- lève que la part du secteur primaire en 2015 est de 15% contre 13% en 2014. Le sous-secteur agricole constitue le ti- rant avec un poids de 55% contre 51% en 2014. Cela a permis d’enregistrer des avancées significatives dans les différen- tes filières de production, notamment le riz, la pomme de terre, l’oignon, l’ara- chide, et surtout de consolider ceux de l’horticulture faisant suite à l’augmenta- tion des superficies emblavées de 1 563 994 ha contre 1 125 622 ha en 2014 co- rrespondant à un accroissement de 76% des superficies rizicoles essentiellement tirées par les emblavures sous pluie. Même si l’objectif visé de 65% fixé dans le PSE en matière d’irrigation n’est pas encore atteint, la part des superficies irri- guées sur le potentiel irrigable est pas- sée de 28% à 29%. Comparé à la mo- yenne des trois (03) dernières années, le rapport entre les superficies irriguées et le potentiel irrigable a légèrement aug- menté (0,66%). En 2015, les superficies mises en va- leur ont concerné principalement le riz (66%), les cultures de diversification 24% (oignon, maïs, tomate, mil/sorgho, patate douce, gombo). Le taux de mise en valeur passe de 37% en 2014 à 59% en 2015. Ce résultat est relatif à l’exploi- tation à l’hivernage 2015 et à la culture de contre saison 2016 dans le périmètre aménagé. Sur 5 000 ha aménagés, seuls 3 645 ha sont exploitables en 2015 dont 2 927 ha exploités. Depuis 2012, l’Etat du Sénégal a pris l’engagement d’investir sur les semences sélectionnées à travers le Programme de Reconstitution du Capital semencier dont l’arachide est l’une des principales spéculations concernées. L’objectif de ce programme est d’assurer l’efficacité et la durabilité d’un système semencier natio- nal, capable de fournir aux producteurs des semences certifiées, nécessaires à l’amélioration de la productivité et la sé- curité alimentaire. Pour la campagne 2015, les productions enregistrées sont de 446 tonnes de Ba- ses, 1 857 tonnes de R1, 10 954 tonnes de R2 et 41 934 tonnes de R3. Les semences ont été cédées en 2015 à des prix moindres qu’en 2014. Une gratuité des semences de riz a marqué la campagne agricole 2015 et vise à in- téresser davantage les populations à la production de riz, en assolement aux cultures de plateau. A titre indicatif, le budget alloué aux sub- ventions des intrants de la campagne agricole 2015 est de 19,4 milliards de FCFA pour les semences et 18,9 milliards de FCFA pour les engrais. C’est pourquoi, le sous-secteur de l’agri- culture a connu en 2015 une augmen- tation relativement significative des productions pour l’ensemble des filières prioritaires. En effet, la production céréa- lière est estimée à 2 152 247 tonnes en 2015 contre 1 251 248 tonnes en 2014, soit une progression de 72% et un taux de réalisation de 94% par rapport à la cible. Ainsi, le taux de couverture des besoins céréaliers est passé de 43,74% en 2014 à 71,75% en 2015. Cette haus- se soutenue des productions de céréa- les est la résultante de l’augmentation des rendements et des superficies, des conditions pluviométriques particulière- ment favorables et à une bonne distri- bution des intrants agricoles de qualité à hauteur de 80% via la plateforme élec- tronique « E-intrants ». En effet, les rendements du mil et du maïs ont enregistré une augmentation respec- tive de 42% et 70% en 2015 par rapport à 2014 et de 17 et 61% par rapport à la moyenne des cinq (05) dernières années, alors que le riz irrigué a atteint des ni- veaux de rendement record de 7 tonnes/ ha en 2015 dans la Vallée du Fleuve Sé- négal, de 5,5 tonnes/ha dans l’Anambé et de 2,5 tonnes/ha sous pluie. Les embla- vures de céréales ont toutes augmenté : riz (76%), mil (29%) et maïs (36%). La valeur des exportations de produits agricoles du Sénégal en 2015 s’élève à 350,423 milliards de F CFA avec 20% vers la zone CEDEAO (71,288 milliards de FCFA) contre 80% vers le reste du monde (279,135 milliards de FCFA). Les principaux clients du Sénégal sont la République Populaire de Chine (17%), la Côte-d’Ivoire (13%), l’Italie (10%), la France (9%) et l’Espagne (8,5%). Les produits agricoles exportés sont à domi- nance de type végétal (avec 42%), sui- vi du type halieutique (avec 25%), puis du type pastoral (avec 19%) et du type forestier avec 13%, exclusivement desti- nés aux pays hors CEDEAO (Communau- té économique des États de l’Afrique de l’Ouest). Les importations de produits agricoles du Sénégal en 2015 s’évaluent à 505,683 milliards de FCFA avec 6,8% qui vien- nent des pays de la CEDEAO et 93,2% avec le reste du monde. Les principaux fournisseurs sont l’Inde (23%), la France (18%), la Thaïlande (9%), la Côte d’Ivoire (4%) et la Russie (4%). Les importations des produits agricoles sont tirées par celles de produits végétaux (avec 88%), suivies de celles des produits pastoraux (10%) et de la pêche (2%). Depuis 2011, le volume total des importations en fruits et légumes de grande consommation a diminué jusqu’en 2014 puis a augmenté entre 2014 et 2015 avec respectivement 196.333 et 228.510 tonnes. Cette ten- dance baissière du volume des impor- tations est induite par la diminution des importations de l’oignon, de la pomme de terre et de la carotte. L’importation de banane a connu, par contre, une légère augmentation durant la période. Dans la filière-riz, la production est de 906 348 tonnes de paddy, soit une haus- se de 62% par rapport à 2014 et de 85,62% par rapport à la moyenne des trois (03) dernières années (2012 -2014). Ce bond est dû aux performances enre- gistrées en pluvial avec des emblavures qui ont atteint 169 401 ha sur un objectif de 140 000 ha. En plus d’une pluviomé- POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 8. 8 ECHOS FINANCES trie favorable, l’augmentation de la production de riz sous pluie est consécutive au développement de la riziculture de plateau avec l’introduction de nouvelles variétés telles que les Nérica 1, 4, 5 et 6, d’une part, et l’amplification d’autres, telles que la N et la S44. La quantité de semences de riz a été multipliée par 4 (passant de 1 290 tonnes en 2011 à 6 000 tonnes en 2015) et la part des engrais DAP (18-46-0) et urée ont fortement augmenté. On peut aussi noter la protection des cultures par une lutte contre les déprédateurs. Si cette tendance se poursuit, la carte de développement du riz au Sé- négal pourrait se transformer, avec la possible mu- tation de la vocation de certains bassins de produc- tion (notamment le bassin arachidier où le riz est en train de prendre une place réelle dans les systèmes de production). Il s’explique également par la distri- bution gratuite des semences pré-base (33 000 ton- nes) et base (828 000 tonnes), la mise en place d’un fonds de garantie pour les riziers (trois(03) milliards de FCFA). Par ailleurs, pour faciliter la commerciali- sation du riz paddy, un fonds de cinq (5) milliards de FCFA a été mis en place et un protocole a été signé entre les commerçants importateurs de riz, la Ban- que Nationale pour le Développement Economique (BNDE), la Banque Régionale des Marchés (BRM) et les exploitants des rizeries modernes. Malgré tout, en irrigué, les résultats obtenus pour les emblavures en 2015 (67 899 ha) traduisent un gap de 52 111 ha par rapport à la cible. Dès lors, il convient de renforcer le matériel de tra- vail du sol et les infrastructures de stockage post-ré- colte, le niveau d’aménagement dans le bassin de l’Anambé ainsi que le niveau de distribution des se- mences de type R1 et R2. La filière pomme de terre poursuit sa tendance ver- tueuse en 2015 avec une production se situant à 52 230 tonnes, soit une progression de 76% par rapport à 2014, faisant passer la couverture des be- soins nationaux de deux mois et demi à trois mois et demi. De quinze mille (15 000) tonnes en 2012, la production a presque été multipliée par 3,5 en 2015, contre 48,4% entre 2013 et 2014. Cette performance s’explique d’une part par une augmentation importante de l’appui en semences à travers une subvention de 50% sur 1 507 tonnes et des résultats satisfaisants enregistrés par la société SENEGINDIA exploitant le delta du fleuve Sénégal. Il s’y ajoute le climat favorable à la production sur une longue période allant d’octobre à avril qui a permis un étalement des plantations et un bon comporte- ment des cultures. Elle s’est intensifiée ces dernières années. On peut noter aussi la lutte contre les déprédateurs de la culture qui a minimisé les dégâts. Malgré cette per- formance, la production locale ne couvre pas les besoins du marché. En effet, les importations ont augmenté sur toute la période. Production horticole Dans le domaine horticole, les exportations sont passées de 85 414 tonnes en 2014 à 90 635 ton- nes en 2015. Cette évolution s’explique par l’aug- mentation de la production de près de 14% (995 000 tonnes en 2014 à 133 430 tonnes en 2015, en particulier celle des légumes (78,25%), combi- née à l’amélioration de la qualité des produits suite au renforcement des conditions de stockage. Les cultures maraîchères restent encore le moteur des filières horticoles. La production de légumes en 2015 est estimée à 886 930 tonnes, soit une aug- mentation de 19,54% en valeur relative par rapport à 2014 et de 25,10% par rapport à la moyenne des trois (03) années précédentes. La production fruitière, quant à elle, est, en 2015, estimée à 246 500 tonnes, soit une baisse de 2,6% par rapport à 2014. Et par rapport à la moyenne des trois (03) dernières années une augmentation de 2,27% est notée. Il faut aussi noter que, parmi les cultures de diver- sification, la culture de mangue connait une pério- de d’expansion. En effet, la mangue est de loin le moteur des cultures fruitières avec une moyenne de 511 500 tonnes entre 2012 et 2015. En 2015, elle représente, près de 50,71% de la production fruitière. Suivent respectivement les agrumes avec 20,28% (50 000 tonnes), la banane avec 14,9% (36 500 tonnes). La vieillesse des plantations et les problèmes phytosanitaires expliquent en partie la faible croissance de la production fruitière. Au de- meurant, l’horticulture demeure la composante la plus performante de l’agriculture sénégalaise. Toutefois, les exportations de fruits et légumes sont confrontées aux effets dévastateurs de la mouche des fruits, à l’insuffisance de crédit et au déficit d’in- frastructures et de magasins (stockage et conserva- tion) ainsi qu’à l’inexistence d’une assurance pour les exportations. Arachide et oignon Pour l’arachide et l’oignon, les résultats dépassent les objectifs du PRACAS pour 2017 : - dans la filière arachidière, la production est passée de 669 329 en 2014 à 1 050 042 tonnes en 2015, soit une hausse de 57% et un taux de réalisation de POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 9. 9ECHOS FINANCES 125% par rapport à la cible du PRACAS (838 728 tonnes). Elle s’affiche en hausse de 57%, par rapport à 2014 et de 54,4% par rapport à la production mo- yenne des trois (03) dernières années. Ce résultat a été obtenu à la faveur d’un accroissement de 21% des rendements qui sont passés de 762 kg/ha en 2014 à 925 kg/ha en 2015, avec des pics de plus d’une tonne à l’hectare dans beaucoup de zones (Goudoump, Saraya, Kaolack, Nioro, Kolda, Vélinga- ra, etc.). Cette performance s’explique par la mise en place de semences de bonne qualité sur une pério- de appropriée. Pour une couverture au tiers des be- soins en semences certifiées du capital semencier évalué à 120 000 tonnes, la quantité de semences certifiées d’arachide a été de 24 731 tonnes (soit 82% de l’objectif). La commercialisation de l’arachide se fait suivant plusieurs circuits de distribution et est organisée et supervisée par l’Etat en partenariat avec le Comité National Interprofessionnel de l’Arachide (CNIA). En 2015, le prix plancher au producteur de l’arachide était fixé à 200 F CFA/kg contre 190 F CFA/kg en 2014, soit une hausse de 5,26%. Cependant, ce prix est un prix plancher. Il a été lar- gement dépassé à une certaine période de l’année, pour atteindre 350 FCFA/kg, avec l’arrivée des ache- teurs asiatiques. Le volume total collecté au 12 juin 2016 (semences + huilerie + exportation) est de 461 301 tonnes (contre 328 210 tonnes en 2014) dont 110 339 tonnes de semence (55 916 tonnes certifiées et 55 147 tonnes de semences écrémées), 39 630 tonnes d’huilerie (contre 98 175 tonnes en 2014), 158 043 tonnes de graines décortiquées à l’exportation au 25 avril 2016 correspondant à un volume en coque de 316 086 tonnes (contre 157 769,47 tonnes en 2014). Sur ces volumes à l’ex- portation, un encours de 30 000 tonnes est comp- tabilisé, ce qui donne un total de 286 086 tonnes effectivement exportées à la date indiquée. Les ex- portations vers la Chine ont atteint un niveau record de 79 989 tonnes en 2015, soit un taux d’accroisse- ment de 542,59% par rapport à l’année 2014, suite à la signature d’un protocole relatif aux exportations d’arachide entre le Gouvernement du Sénégal et la République populaire de Chine. Le prix à l’exporta- tion s’est établi à 457 F CFA/kg en 2015. - la quantité d’oignons produite a atteint un niveau record en passant de 245 000 tonnes en 2014 à 367 500 tonnes en 2015, soit 41,43% du total des légumes et 116,67% de la cible de 2015 (315 000 tonnes), dépassant ainsi l’objectif fixé à 350 000 tonnes à l’horizon 2016, dans le PRACAS. La production locale arrive à couvrir huit mois de besoins. Les récoltes restent concentrées entre les mois de février, mars et avril, et entrainent la satu- ration des marchés et la baisse des prix du produit. Cette performance remarquable de la filière oignon peut s’expliquer en partie par les efforts menés par l’Etat à travers la subvention d’engrais, la construc- tion d’infrastructures de stockage et la régulation des importations. Le Sénégal est devenu au fil des années un grand producteur d’oignon par rapport aux autres pays de la sous-région. Les quantités produites sont supérieures à celles importées et les importations ont enregistré un accroissement de 23,29% entre 2014 et 2015 malgré la forte hausse de la production (+50%) sur la même période et de 61% par rapport à la moyenne des trois (03) der- nières années. Au-delà de l’objectif de production fixé par le PRACAS atteint en 2015 au lieu de 2016, la hausse continue des importations s’explique par une insuffisance d’infrastructures de stockage et de variétés adaptées à la production sous pluie. Ainsi, la filière connaît depuis quelques années des problèmes d’écoulement de sa production, en raison notamment de la concurrence des importa- tions européennes généralement en provenance des Pays Bas et d’une augmentation sensible de l’offre sur le marché local. Pour consolider ces résultats satisfaisants, le Gou- vernement entend poursuivre les efforts d’intensifi- cation et de financement de l’agriculture dans l’es- prit de la Déclaration de Malabo. De façon concrète, le budget global alloué au secteur agricole est passé de 143 milliards de FCFA en 2011 à 218,5 milliards de FCFA en 2015 soit 11% du budget général de l’Etat hors dettes et dépenses communes en 2015 (contre 9% en 2011), dépassant le minimum exigé par les engagements des Chefs d’Etat de Malabo 2014 (10% des budgets nationaux). Effort financier de l’Etat L’effort interne de l’Etat s’élève à 105,6 milliards de F CFA en 2015 (contre 78,6 milliards en 2011), soit une augmentation de 34,2% sur la période. Parallèlement à ce financement interne, l’appui des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) s’élève à 112, 9 milliards de F CFA en 2015, soit 52%% du financement global du secteur (contre 64,5 milliards de FCFA en 2011, 45% du financement global du secteur). La hausse exceptionnelle de la part du fi- nancement extérieur dans le financement global du secteur agricole enregistrée en 2015 s’explique par l’opérationnalisation des engagements pris par des bailleurs lors du Groupe consultatif tenu à POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 10. 10 ECHOS FINANCES Paris en Février 2014, dans le cadre du financement du PSE. En termes d’allocation budgétaire, les dépenses d’investissement absorbent plus de 80 % des cré- dits alloués au secteur, confirmant ainsi l’option du Gouvernement d’orienter les ressources du secteur vers l’investissement productif agricole. Comparé au Budget Consolidé d’Investissement global de l’Etat, les dépenses totales d’investissement allouées au secteur rural passent de 15% en 2011 à 19% en 2015. Pour l’année 2015, le volume de financement alloué à l’agriculture au sens large représente 76% du budget global alors que les sous-secteurs de l’en- vironnement, de l’élevage et de la pêche ont reçu respectivement 9% et 6%. Pour réaliser les objectifs de transformation agrico- le , les pouvoirs publics devront renforcer le finan- cement et les efforts de résilience face aux chocs et prévoir des systèmes alternatifs pour s’adapter aux effets néfastes des changements climatiques, afin de permettre aux différents acteurs des chaînes de valeur agricoles de libérer le plein potentiel de l’économie rurale. Les bonnes pratiques méritent d’être consolidées puis amplifiées pour maintenir, dans la durée, les bonnes performances du système productif. Même si l’estimation du prolongement de l’impact des résultats du secteur agricole dans l’économie globale nécessite des travaux spécifiques d’évalua- tion d’impact, le renforcement de la solidité de la croissance du secteur primaire sera essentiel pour favoriser la création massive d’emplois pour un par- tage de la prospérité et une meilleure inclusion so- ciale en articulation avec la finalité du PSE. DIENG Ibrahima Économiste Unité de Coordination et de Suivi de la Politique Economique / DGPPE Le ministre de l’Agriculture, Papa Abdou- laye Seck, à la rencontre des femmes-pro- ductrices de Kolda. POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 11. 11ECHOS FINANCES EXIGENCE D’UNE BONNE GOUVERNANCE DES PROJETS ET PROGRAMMES La bonne gouvernance implique entre autres, la participation, la responsabilisation et la transparence. Elle est de plus en plus une préoccupation des autorités dans la mise en œuvre des politiques publiques. Cela résulte de l’effet conjugé des conditionnalités des partenaires techniques et financiers mais aussi d’une révendication citoyenne plus affirmée. Il faut aussi reconnaître qu’il y a une évolution positive du management public avec l’introduction de la Gestion Axée sur les Résultats (GAR). D’une manière générale, la gouvernance peut-être définie comme étant le mode d’exercice des fonctions de gestion et de contrôle d’une organisation donnée. C’est un art qui se refére à un corpus de règles, de processus et de comportements qui inspirent et influencent l’exercice des pouvoirs à différents niveaux. Dès lors, la bonne gouvernance d’un projet désigne la qualité de ce mode d’exercice des responsabilités de gestion et de contrôle de manière transparente. Le projet, en tant que système organisationnel qui produit des biens ou services, doit être administré selon les règles de bonne gouvernance ; cela est d’autant plus impérieux que le projet est soumis aux contraintes de délais, de coûts et de respect des spécifications techniques des biens et services à produire. Pour assurer une bonne gouvernance des projets et programmes, l’expérience montre qu’il convient de répondre aux exigen- ces de qualité des différents cycles qui jalonnent la vie du projet. Trois grandes phases peuvent être considérées dans cette analyse : phase de conception (de l’idée à sa traduction sous forme d’un document de projet prêt à être exécuté), phase de réalisation (de la première activité à la dernière) et phase de clôture (de la décontractualisation à la dévolution du dernier article du patrimoine du projet/programme). 1- PHASE DE CONCEPTION : UN PROCESSUS CONCEPTUEL PARTICIPATIF Les principes de bonne gouvernance doivent être présents dès la phase de conception. La première exigence est relative à la participation. Tous les acteurs impactés d’une manière ou d’une autre par la mise en œuvre du projet/programme doivent participer au processus de formulation et de validation des différentes phases. La seconde exigence est relative à la pertinence. En effet, le projet/programme doit être la traduction d’un besoin clairement exprimé. Toute ambiguité à ce niveau peut être une source de conflit entre acteurs ou d’utilisation non judicieuse et/ou op- timale des ressources. Enfin, le projet/programme doit être bien planifié. « Planifier, c’est déjà débuter l’exercice de contrôle ». Plus qu’un exercice technique de mise en cohérence dans le temps et dans l’espace entre les activités à mener et les ressour- PHASE DE CONCEPTION PHASE DE CLÔTUREPHASE DE RÉALISATION 1 32 POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 12. 12 ECHOS FINANCES ces disponibles, la planification jette les bases d’un exercice de contrôle de qualité. Mieux le projet est bien décrit, mieux le contrôle s’exerce aisément. 2 - PHASE DE RÉALISATION : UN SYSTÈME MANAGÉRIAL AUSSI TRANSPARENT QU’EFFICACE C’est une des plus importantes exigences de bonne gouver- nance au niveau des projets et programmes. En effet, la façon dont le projet est dirigé, contrôlé et même clôturé impacte d’une manière ou d’une autre sur les relations entre le projet et ses parties prenantes. Un manuel de procédures doit définir les régles de collaboration entre acteurs du projet et le mode d’or- ganisation le plus approprié avec des mécanismes d’allocation des ressources clairement définis. Les outils de la gestion axés sur les résultats doivent être appliqués dans toute leur plénitude de manière à garantir à la fois la traçabilité des opérations mais aussi et surtout la docu- mentation des résultats. Quatre principes directeurs doivent guider l’action de l’équi- pe dirigeante à savoir : l‘économie, l’efficacité, l’efficience et l’équité. Le manager doit « gérer en bon père de famille », en ayant un souci constant d’économie, notamment dans les acquisitions des biens et services en faisant jouer, entre autres, la concu- rrence. L’exigence d’efficacité et d’efficience est intrinséquement liée à la notion de projet. En effet, le projet est, par définition, un ensemble de résultats à atteindre dans un horizon temporel limité et avec des ressources bien définies. Les contrats de per- formance de plus en plus présents dans les pratiques adminis- tratives donnent une réalité concrète à cette exigence. L’équité dans le traitement des dossiers, l’allocation des res- sources, le choix des activités, des responsables ainsi que des bénéficiaires doit toujours être de mise pour éviter des conflits nuisibles à la bonne marche du projet. 3 - PHASE DE CLÔTURE : LA PROBLÉMATIQUE DE LA GESTION RÉUSSIE D’UN HÉRITAGE La clôture d’un projet/programme est un des moments privi- lègiés d’appréciation de la qualité de la gouvernance. En effet, des conflits ou manquements (droits des travailleurs et des prestataires, dévolution du patrimoine,…) sont souvent obser- vés durant cette phase et traduisent ainsi une défaillance du mode de gouvernance à un moment ou à un autre de la vie du projet. Sous cet angle, l’exigence de bonne gouvernance se situe à trois niveaux. Premièrement, il convient d’assurer une dévolution juste et équitable des biens du projet/programme en privilégiant, tou- tefois, la concertation entre parties prenantes (MEFP, ministères de tutelle, bénéficiaires, partenaires techniques et financiers). Il s’agit, très souvent, de matériels qui peuvent servir d’autres projets et entrainer ainsi une économie de ressources. En second lieu, il convient de bien documenter l’expérience vécue en termes de résultats de développement, d’enseigne- ments tirés à différents niveaux. Il s’agit d’une « valeur ajoutée » à partager en vue d’améliorer la gouvernance dans la condui- te des actions futures. La troisième exigence est justement relative à la replicabilité qui consiste en la capacité à reproduire, sous réserves des ajus- tements nécessaires, l’expérience réussie du projet. En définitive, l’exigence de bonne gouvernance des projets et programmes recoupe la finalité de la démarche qualité, à savoir la satisfaction du client. Elle traverse tout le cycle de vie et doit en inspirer tous les actes de gestion. Mamadou SALL Expert à l’audit à la Division des Projets/Programmes Direction de l’Investissement “Quatre principes directeurs doivent guider l’action de l’équipe dirigeante à savoir : l‘économie, l’efficacité, l’efficience et l’équité. “ POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 13. 13ECHOS FINANCES La politique de l’emploi est une des préoccupations prioritaires des autorités. Le problème de l’emploi interpelle aujourd’hui encore plus que jamais le ministère chargé de la politique économique et financière. Celui-ci est chargé de la mise en œuvre d’initiatives novatrices de création d’emplois durables par l’exploitation de secteurs productifs intelligemment ciblés ne créant pas de distorsion macroéconomique. Dans le cadre de la mise en œuvre du PSE, il s’agit d’appuyer l’activité des entreprises dynamiques en créant des conditions qui favorisent la création d’emplois, de stimuler et de soutenir les entreprises en difficulté. Après plusieurs années d’efforts de promotion de l’emploi, il est légitime de jeter un coup d’œil sur le bilan de la contribution du Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan dans la mise en œuvre de la politi- que nationale de l’emploi. Notre analyse part de la si- tuation actuelle du marché du travail et du dispositif mis en place, avant de fai- re un focus sur les mesures structurelles conduites par le MEFP pour accompagner la politique de l’emploi. Quelques résultats du dis- positif mis en place Le marché du travail est ca- ractérisé par une croissance régulière du stock de deman- deurs d’emplois qui n’est pas compensée par une offre proportionnelle. Selon les dernières statistiques, 200 000 demandeurs d’emplois arrivent chaque année sur le marché du travail. Le secteur privé, dont la vocation est la création d’emplois, n’a pas connu le décollage nécessai- re qui lui permet d’absorber le nombre de demandeurs d’emplois. Ce fait est corro- boré par les résultats d’en- quêtes ENES 2015 selon lesquels seuls 34 000 demandeurs d’emplois arri- vent à s’insérer annuelle- ment. Placé en rang de priorité na- tionale, l’emploi des jeunes est désormais au cœur des axes stratégiques de déve- loppement économique de notre pays, avec l’ambition de créer 600 000 emplois à l’horizon 2023. C’est dans ce cadre global qu’il faut appré- cier le bilan de la mise en Signature de plusieurs convention avec l’Union européenne qui a mis à la disposition du Sénégal 26 milliards dans le cadre du projet “emploi au Sénégal : renforcement de la compétitivité des entreprises et de l’employabilité dans les zones de départ. BILAN DES POLITIQUES DE L’EMPLOI ET CONTRIBUTION DU MEFP POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 14. 14 ECHOS FINANCES œuvre de la politique natio- nale de l’emploi au cœur de laquelle se trouvent l’Agen- ce nationale pour l’Emploi des Jeunes (ANPEJ), l’Agen- ce nationale d’Insertion et de Développement agricole (ANIDA), le Programme des Domaines agricoles commu- nautaires (PRODAC) et tou- tes les mesures prises par le MEFP pour accompagner le processus. L’ANPEJ à travers la Conven- tion nationale Etat-Emplo- yeurs (CNEE) et le dispositif d’insertion a placé 1717 je- unes : 1437 ont obtenu des stages et 280 bénéficient d’emplois salariés. Parallèle- ment, il faut noter le dévelo- ppement de plusieurs activi- tés d’animation économique ouvrant la porte à 1774 jeu- nes sur les opportunités en matière de création d’entre- prises. Des facilités ont été égale- ment mises en place à tra- vers des partenariats avec le Fonds de Garantie à l’au- to-emploi des Jeunes (FO- GAREJ) et le Fonds d’Appui à l’Entreprenariat des Jeunes (FEJ). Ce dernier a permis la création de 569 emplois di- rects suite au financement de 235 projets. A côté de ces deux fonds, le Fonds d’inser- tion jeunes (FIJ) et le parte- nariat avec l’Organisation Mondiale de l’Immigration (OIM) ont permis, toujours par le biais de financements, la création de 68 emplois di- rects. Le PRODAC est un des ins- truments majeurs de la stra- tégie de l’Etat pour promou- voir l’emploi en milieu rural par l’entrepreneuriat agri- cole. Véritables incubateurs d’entrepreneurs agricoles, les Domaines agricoles com- munautaires (DAC) sont, des pôles de compétitivité éco- nomique, lieu d’insertion de jeunes ruraux, de diplômés d’écoles de formation, mais également de promoteurs privés désireux d’investir dans le secteur de la pro- duction que dans celles de transformation et de servi- ces. Au titre des résultats, il faut noter : 24 Groupements d’Entrepreneurs agricoles (GEA) constitués, 2044 so- ciétaires et 5 260 incubés ont été impliqués dans la production et les activités post-récolte au niveau des DAC, 10 055 emplois tem- poraires sont créés actuelle- ment, dont 2 136 emplois de soutien à l’activité de pro- duction agricole. L’ANIDA, créée pour pro- mouvoir le développement d’une agriculture moderne et diversifiée, basée sur la maîtrise de l’eau et pourvo- yeuse d’emplois rémunéra- teurs et durables pour les jeunes, a réalisé 53 fermes villageoises Naatangué, 26 fermes familiales Naatangué et appuyé 02 Aires agricoles Emergentes. Au total, ce sont 18 500 emplois permanents et saisonniers qui ont été créés pour les jeunes et les femmes insérés dans les fer- mes réalisées sur l’ensemble du territoire national. Par ailleurs, deux importan- tes initiatives ont été enga- gées en faveur de la création d’emplois verts, décents et durables au profit des jeu- nes. Le Projet de Promotion des Emplois Verts (PPEV) lan- cé en 2013, financé par l’Etat du Sénégal et la Coopération néerlandaise a généré 1 274 emplois sur une prévision de 1 500. Parallèlement à ces résultats, le MEFP conduit les réformes structurelles permettant de faciliter la mise en œuvre correcte de la politique de l’emploi. En effet, plusieurs mesures ont été prises pour favoriser la création de l’em- ploi : la Réforme Globale du Code Général des Impôts (CGI) et les incitations fisca- les favorables à la création d’emplois, la Promotion de l’emploi par les marchés pu- blics ; l’assainissement de l’environnement des PME/ PMI ; La révision concertée de la législation du travail. La réforme du CGI a créé un cadre plus propice à l’entre- prise et in fine la création d’emplois. Il introduit des changements notables ont été opérés allant dans le sens d’une plus grande sou- plesse dans les formalités fiscales lors de la constitu- tion ou la transformation des sociétés, une diminution des charges fiscales dans les phases d’investissement, la prise de mesures d’allége- ment concourant au dévelo- ppement des PME et celles qui favorisent une meilleure compétitivité extérieure aux entreprises exportatrices. Ainsi, lors de la constitution de société, de transforma- tion ou d’augmentation de capital, une baisse importan- te est consacrée par le nou- veau CGI à travers les articles 471 et 472 par rapport aux dispositions précédentes. En effet, il a été institué un droit fixe de 25.000 F CFA pour l’enregistrement des actes de sociétés dont le capital social ne dépasse pas 100 millions de FCFA (alors que la barre était à 10 millions auparavant) et un droit proportionnel de 1% au-delà de ce montant. Et lors des opérations de fusions, le droit d’apport or- dinaire est maintenant exo- néré (alors qu’il était taxé à 0,5% auparavant) tandis que le droit d’apport est fixé à 3% (au lieu de 5% aupara- vant). Le crédit d’impôt (IS) est ac- cordé aux entreprises pour investissements ayant pour objet, la création ou l’exten- sion d’établissements dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, et des activités de stockage de produits d’origines végéta- les, animales ou halieutiques . L’agriculture et la pêche par exemple sont des sec- teurs à haute intensité de main d’œuvre que la loi fis- cale a entend accompagner. Les gains financiers générés par les exonérations et in- citations fiscales peuvent être utilisés dans la création d’emplois. Il en est ainsi dans l’industrie et le tourisme qui sont autant de secteurs éligi- bles. La Contribution forfaitaire à la charge des employeurs ne s’applique plus aux person- nes physiques titulaires de revenus fonciers inférieurs ou égaux à 6 millions de FCFA par an. Ils sont désormais soumis à la Contribution glo- bale foncière représentative de plusieurs impôts. La CFCE est donc diluée dans le for- fait global dû. Sur le plan fiscal, l’activité agricole n’est pas taxée, à l’exception des résultats tels que les bénéfices agricoles pour la détermination de l’impôt sur le revenu ou POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 15. 15ECHOS FINANCES l’impôt sur les sociétés. Dans la réalité, l’administration fis- cale n’engage pratiquement pas de contrôles fiscaux dans le secteur. Il s’y ajoute que l’option du Gouvernement de déve- lopper l’agriculture par la mécanisation et le dévelo- ppement de l’agro business trouve un écho favorable dans la réforme du CGI en son article 373. Des mesures de suspension puis d’exoné- ration définitive de TVA sont accordées sur le matériel agricole s’il est prouvé que ledit matériel acquis dans la phase d’investissement a été utilisé conformément à son objet. Les mesures ci-dessus énu- mérées bénéficient direc- tement aux entreprises et aux sociétés tournées vers l’agro-business, de même que pour les exploitations privées individuelles ou fa- miliales. Compte tenu des opportuni- tés de sa localisation géogra- phique, de la richesse et de la diversité de son environne- ment culturel, la région natu- relle de Casamance a bénéfi- cié d’un statut fiscal spécial aux entreprises touristiques qui y sont installées. Ce sta- tut a pour vocation d’inciter les investisseurs nationaux et étrangers à y implanter des établissements touris- tiques, mais également de permettre aux opérateurs qui y sont déjà installés de relancer leurs activités ou de les pérenniser. Ce programme d’accompag- nement des investissements permettra le maintien et la création d’emplois et de re- venus durables, indispen- sables à la viabilité du pôle économique de la Casaman- ce. Promotion de l’emploi par les marchés publics Les marchés publics cons- tituent un levier important de dynamisation de l’activité économique. L’Etat injecte sous forme de commande publique plus de 800 mi- lliards FCFA entièrement exécutés par le secteur privé national et/ou international vecteur de la création d’em- plois. Pour renforcer l’efficacité dans le traitement des pro- cédures de passation des marchés publics, le MEFP a mis en place un système de gestion des marchés publics qui permet non seulement de renforcer la transparence de la gestion des marchés visés, mais également de réduire les délais de traite- ment des dossiers et d’assu- rer une plus grande diffusion de l’information. Des mesures ont été égale- ment prises pour assurer le paiement des entreprises dans un délai ne dépassant pas 90 jours après exécution du marché. En définitive, les mesures énoncées visent à soutenir l’entreprise et indirectement la consolidation et /ou la création d’emplois. Améliorer le système natio- nal d’information sur l’em- ploi L’efficacité de toute inter- vention à impact social est inexorablement subordon- née, d’une manière évidente, à une condition préalable: une meilleure information. Pour concevoir une bonne politique de l’emploi, l’Etat à travers le MEFP appuie la mise en place d’un système national d’informations dé- taillé sur l’emploi dans tous ses aspects économiques, financiers et sociaux etc. La réalisation passe nécessai- rement par des enquêtes quantitatives et qualitatives nationales dont les résultats serviront à de nouvelles stra- tégies de promotion et de développement de l’emploi. Le Sénégal doit se doter d’un véritable réseau permanent et institutionnalisé entre les organismes producteurs d’informations et les acteu- rs clés du marché du travail. D’ailleurs, la déclaration et le plan d’actions de Ouaga- dougou de 2004 sur la pro- motion de l’emploi et la lutte contre la pauvreté a mis un accent particulier sur le dé- veloppement d’un Système d’Information du Marché du Travail (SIMT). Le document de Politique nationale de l’Emploi au Sénégal consacre un axe à la mise en place du système d’information. Pour aboutir à la création massive d’emplois producti- fs, durables et rémunérateu- rs en faveur de l’ensemble des différentes catégories de demandeurs d’emplois et dans tous les secteurs de l’économie, grâce à l’opti- misation du rendement de l’économie nationale en ter- mes de création d’emplois, il est recommandé que : Le Ministère de l’Economie des Finances et du Plan doit jouer un rôle significatif dans l’élaboration du code du tra- vail. N’est-il pas vrai que la masse des salaires distri- bués, sous formes directe ou indirecte, est une base de données de toute politique économique ? La réforme de la législation du travail tenant compte des réalités socio-culturelles et économiques de l’entreprise ouvrira beaucoup de pers- pectives qui vont annihiler beaucoup de rigidités qui freinent la création d’em- plois. Parmi les réformes propo- sées, sur la Législation du travail, par le Conseil Prési- dentiel de l’investissement figure celles sur le contrat d’apprentissage et le Contrat de travail à durée détermi- née. Il apparait donc néce- ssaire, de concilier la boni- fication du travail précaire qui est une forme inévitable d’emploi de la population active par le CDD, le travail à temps partiel, le travail jour- nalier et le travail saisonnier et, les impératifs de l’entre- prise. La bonification de ce travail doit passer, sans nul doute, par la revalorisation de l’ancienneté et de la ré- munération des travailleurs sous contrat précaire. Le problème de l’emploi ne peut être réglé efficacement que par une dynamique économique favorable, qui permettra d’une part à l’en- treprise de s’épanouir co- rrectement et d’accroître sa taille, et d’autre part, incitera les investisseurs nationaux et étrangers à créer de nou- velles activités pourvoyeu- ses d’emplois. L’activité des entrepreneurs sociaux se répercute sur la société de manière éviden- te. Mesurer ses retombées, valoriser la globalité de la richesse créée permet à la fois d’attirer de nouveaux financements, d’optimiser l’impact social des POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 16. 16 ECHOS FINANCES organisations en soulevant les bonnes questions, et donc de favoriser l’instaura- tion d’un climat social apaisé facteur d’un climat des affai- res incitatif. La relance du secteur primai- re permettra de redynamiser à moyen terme le secteur secondaire par l’émergence d’un tissu de Petites et mo- yennes entreprises (PME), de Petites et moyennes indus- tries (PMI) et de PME agro-in- dustries que le Program- me politique du nouveau gouvernement se propose d’appuyer par le Pacte pour la Petite Entreprise et PME- PMI. La Mise en place d’un sys- tème d’information unique sur l’emploi des jeunes pour renseigner l’état de l’offre et de la demande d’emploi et le monitoring des emplois créés au niveau national. Le développement dans toutes les régions des Incu- bateurs. La réactivation du Haut Con- seil sur l’Emploi logé à la Pri- mature pour assurer le suivi et l’évaluation des projets et programmes sur l’emploi. L’accélération de la mise en œuvre des Programmes à HIMO dans le domaine des transports terrestres et ferro- viaires. M. Sada NDONGO Planificateur DESS/DASP M. Amadou Allé FALL Economiste DESS/DASP Pour promouvoir l’emploi des jeunes le Président Macky Sall a mis en place l’ANPEJ. Ici, lors de la cérémonie de lancement de ses activités. POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 17. 17ECHOS FINANCES Cet article fait le point sur les actions et mesures entreprises aux fins de développer l’entreprenariat après avoir mis le focus sur la définition retenue ainsi que les déterminants de l’entreprenariat. Il propose aussi une série de recommandations en vue de promouvoir la dynamique entrepreneuriale, seul gage pour relever le double défi de la création de richesse et d’emploi. ELÉMENTS DE CONTEXTE ET JUSTIFICATIONS L’importance de l’entrepreneuriat explique l’intérêt grandis- sant des chercheurs et des preneurs de décisions pour cette question; le but étant d’aider l’analyse et les politiques sur l’entrepreneuriat et les entrepreneurs, en raison de leur con- tribution significative à l’innovation, l’emploi et la croissance. D’aucuns assimilent une économie dynamique et innovatrice à une économie entrepreneuriale. Au niveau international, il peut être cité le Programme d’in- dicateurs de l’entrepreneuriat OCDE-Eurostat (PIE). Lancé en 2006, le PIE vise à apporter des informations utiles à la formulation de politiques par l’élaboration d’indicateu- rs pertinents. En outre, il faut signaler que le projet Global Entrepreneurship Monitor (GEM) opère le classement d’une soixantaine de pays, y compris le Sénégal, sur la thématique de l’entreprenariat gravitant autour de trois composantes principales que sont l’activité, les attitudes et les attentes “ Soutenir l’entreprenariat est le seul gage pour relever le double défi de la création des richesses et des emplois ” ... La BAD et la BEI soutiennent la politique du gouvernement en faveur de l’entreprenariat. Le secrétaire général du MEFP présidant ici la cérémonie de financement de 20,6 milliards dont le bénéficiaire est une société privée basée à Saint-Louis. ENTREPRENARIAT AU SÉNÉGAL : BILAN ET PERSPECTIVES POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 18. 18 ECHOS FINANCES entrepreneuriales. Le GEM concentre ses intérêts sur trois grands objectifs : mesurer les différences relatives au niveau des activités entrepreneuriales entre les pays, déceler les facteurs qui influencent les activités entrepreneu- riales au niveau national et identifier les conditions politiques à même de fa- voriser les activités entrepreneuriales. Pourtant, l’entreprenariat est un domai- ne investi par les chercheurs depuis fort longtemps avec le « processus de destruction créatrice » développé par Schumpeter à travers son œuvre inti- tulée « Capitalisme, socialisme et dé- mocratie » où il déclare : « le rôle de l’entrepreneur consiste à réformer ou à révolutionner la routine de production en exploitant une invention ou, plus gé- néralement, une possibilité technique inédite ». Au niveau national, plusieurs politiques, mesures et actions sont entreprises en faveur de l’entreprenariat. Il s’agit de l’élaboration en 2014 d’une nouvelle Loi portant développement des PME et modernisation de l’économie qui con- sacre des innovations de taille : octroi du statut à la Petite et Moyenne En- treprise (PME), création d’un fonds de promotion des PME, systématisation du programme d’éducation financière pour les PME, développement du crédit-bail et de l’affacturage, appui de l’Etat aux PME évoluant dans des secteurs prio- ritaires que sont : i) économie rurale ; ii) économie numérique ; ii) économie sociale et solidaire ; iv) habitat social ; et v) économie verte. Aussi, convient-il de citer toutes les initiatives prises pour le développe- ment de l’entreprenariat féminin avec l’élaboration du Document de stratégie pour le développement de l’entrepre- nariat féminin (octobre 2013). Le cadre institutionnel est marqué par des structures en charge des aspects stratégiques et opérationnels en ma- tière d’entreprenariat. Les orientations stratégiques sont essentiellement du ressort de la Direction de l’Appui au Secteur Privé (DASP) et de la Direction des Petites et Moyennes Entreprises (DPME). Quant à l’opérationnalisation des mesures, il faut noter, entre autres, la création de l’Agence nationale de Développement et d’Encadrement des PME (ADEPME) centrée sur le dévelop- pement de l’entreprenariat ; la création d’un guichet unique de création d’en- treprises au niveau de l’Agence natio- nale de Promotion des Investissements et Grands Travaux (APIX), la création de l’Agence Sénégalaise de Promotion des Exportations (ASEPEX) pour le volet ex- portations, le Bureau de Mise à niveau avec une orientation compétitivité et la mise en place d’un nouveau dispositif de financement favorable à l’entrepre- nariat, notamment le Fonds de Garantie des Investissements prioritaires (FON- GIP), dont une des missions phares est d’intervenir dans l’octroi de garanties pour le financement des porteurs de projets et des groupements d’intérêt économique de femmes ou de jeunes réalisant des investissements dans l’agriculture, l’agro-industrie, la pêche, l’aquaculture, le tourisme, le textile, l’habitat social et économique, les nou- velles technologies de l’information et de la communication, les téléservices, les industries culturelles, l’artisanat, les énergies renouvelables, les infrastruc- tures et le transport, aux fins de créa- tion d’entreprises, d’extension d’en- treprise et de prise de participation, de rénovation des équipements et de ren- forcement de fonds de roulement lié à l’investissement. Définition et déterminants de l’entre- prenariat L’examen de la revue scientifique et professionnelle met en exergue les difficultés liées à la définition de l’en- treprenariat qui peut être appréhendé sous différents angles, selon la position épistémologique ou les objectifs du chercheur. De ces travaux théoriques et empiriques, il peut être retenu la défini- tion de l’entreprenariat contenue dans le rapport d’étude paru en décembre 2010 et qui est la suivante : « l’action humaine, soutenue par le milieu envi- ronnant, pour générer de la valeur sur le marché à travers la création ou le développement d’une activité écono- mique, évoluant avec cette valeur et, finalement, affectant l’économie, et ce, dans le but de mieux répondre aux be- soins individuels et collectifs d’un terri- toire ». Morris (1998), a défini un cadre pré- sentant l’entrepreneuriat comme un processus de transformation d’intrants en extrants. Les intrants sont, entre au- tres, les opportunités d’affaires, le nom- bre d’individus capables de saisir les opportunités d’affaires, le contexte or- ganisationnel, les ressources humaines et financières. Les extrants se caractéri- sent par le nombre d’applications et ses effets sur le marché, par l’innovation, par la prise de risque… “ Le Sénégal se retrouve à la 11ème place pour l’indicateur politiques gouvernementales incluant les dimensions taxe et bureaucratie... ” POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 19. 19ECHOS FINANCES Le modèle développé par Thurik, Wennekers et Uhlaner (2002), mettant le focus sur la multiplication des nouvelles entreprises, retient que plusieurs facteurs économiques et sociaux jouent un rôle significatif dans l’émergence ou le ra- lentissement de l’entrepreneuriat. Les facteurs sont le niveau technologique de l’économie, la conjoncture économique, la structure et l’évolution démographique, le soutien institu- tionnel et la culture entrepreneuriale. Le modèle de Carree et Thurik (2005), reprenant l’analyse précédente établit que l’activité entrepreneuriale démarre, certes, au niveau individuel mais prend forme au niveau or- ganisationnel, aidée par un environnement favorable. Le modèle de Julien (2005) montre la relation entre la cultu- re entrepreneuriale ambiante ou les conventions, les réseaux ou le capital social et ainsi le dynamisme du milieu et la création ou le développement des entreprises. Le modèle d’Ahmad et Hoffman (2007) divise le processus entrepreneurial selon trois principaux groupes de facteurs se trouvant soit en amont ou en aval du processus. En amont, se trouvent les déterminants (cadre réglementaire, accès au financement, culture entrepreneuriale, conditions du marché, Recherche-développement, etc.) et en aval figure l’impact de l’entreprenariat (Création d’emplois, croissance économique et baisse de la pauvreté). Entre les deux, se situe la perfor- mance entrepreneuriale. SITUATION DE L’ENTREPRENARIAT ET ACTIONS ENTREPRISES AU SÉNÉGAL En dépit des multiples efforts entrepris, le développement de l’entreprenariat peine à se réaliser. En se basant sur les données du GEM 2015, le Sénégal occupe la 60ème place sur 62 pays relativement à l’éducation entrepreneuriale et l’innovation sur les produits, 62ème en ce qui concerne le transfert Recherche et Développement pour l’entreprena- riat. Toutefois, il faut relever que le Sénégal se retrouve à la 11ème place pour l’indicateur « politiques gouvernementa- les » incluant les dimensions « taxe » et «bureaucratie ». Tout de même, le nombre d’entreprises créées ne cesse d’augmenter d’année en année comme illustré dans le gra- phique suivant qui montre la corrélation entre le total d’entreprises créées et celui des entreprises individuelles. En soutien à l’entreprenariat, diverses initiatives et mesures sont mises en œuvre. Au titre des réalisations, la situation se présente comme suit : • La Direction de l’Appui au Secteur Privé (DASP) a comman- dité une étude relative à l’identification et la documentation des créneaux porteurs ayant permis de mettre, à la disposi- tion des potentiels investisseurs, quatre-vingt créneaux por- teurs déclinés en fiches ou kits industriels qui intègrent des renseignements pertinents relatifs notamment à la maîtrise des processus de fabrication ou de transformation, à la faisa- bilité technique et financière en vue de combler le déficit d’information, d’aider à la prise de décision et d’accompag- ner les investisseurs potentiels au Sénégal. L’élargissement de l’étude est en cours et devrait permettre d’identifier cent (100) nouveaux créneaux porteurs ; • Le Bureau de Mise à niveau a élargi sa cible à travers la mise à niveau spécifique qui met l’accent sur les Petites et Moyennes Entreprises avec le programme de mise à niveau spécifique en Casamance ; • Des structures à l’image du FONGIP et de la Banque natio- nale pour le Développement économique (BNDE) innovent en vue de contribuer au financement de l’entreprenariat ; ainsi, le crédit réseau développé par la BNDE participe à la formalisation par l’octroi de crédits aux PME qui présentent un potentiel ; • L’ADEPME travaille à la réalisation d’un concours national de Business Plan pour primer l’innovation et susciter la création d’entreprises mais surtout œuvre à la promotion de l’entre- prenariat par la facilitation du transfert de technologies ; • Dans le cadre du Projet d’Appui à la Promotion du Secteur Privé (PAPSP), plusieurs actions visent le développement de l’entreprenariat ; le programme de labellisation des PME améliore l’éligibilité financière par la réduction de l’asymé- trie d’informations, le Programme d’Education Financière renforce les capacités des PME pour un meilleur accès au financement, la création de la caisse des marchés publics en- tend offrir aux PME des produits alternatifs de financement adaptés à leurs besoins et la mise en place d’un système d’in- formations sur l’entreprenariat féminin aux fins de faciliter la prise de décisions ; • Le Programme des Domaines agricoles communautaires (PRODAC), contribue à l’entreprenariat rural en ce sens qu’il vise l’insertion de jeunes ruraux, de diplômés d’écoles de formation aux métiers de l’agriculture et activités connexes, mais également de promoteur privés désireux d’investir Graphique : Evolution du nombre d’entreprises totales et individuelles (Source : ANSD) POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 20. 20 ECHOS FINANCES dans le secteur, aussi bien dans ses ac- tivités de de production que dans ce- lles de transformation et de services agricoles. Par ailleurs, il faut souligner que l’édu- cation entrepreneuriale commence à se développer avec la création de master en entreprenariat. A titre d’exemple, l’on peut mentionner le Programme Sé- négalais pour l’Entreprenariat des Jeu- nes (PSE-J), Master dispensé à l’Univer- sité Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) qui allie une formation théorique à la pratique ; le Centre d’Excellence de l’Entreprenariat Jeunesse de Thiès dont l’objectif général vise à développer les compétences entrepreneuriales des jeunes du Sénégal comme moyen de favoriser leur insertion professionnelle. En outre, les grandes écoles de forma- tion s’orientent vers l’entreprenariat via Il est prévu l’installation d’un parc des technologies numériques qui compren- dra un centre de données (Datacenter), des établissements d’externalisation des processus métier, une plateforme d’incubation d’entreprises de TIC, un centre de production audiovisuelle et de développement de contenus, un centre de formation et un institut de re- cherche dans le domaine des TIC. RECOMMANDATIONS Pour développer l’entreprenariat, il est proposé une série de mesures qui con- sistent à : • élaborer une stratégie nationale de développement de l’entreprenariat ; • mettre en place un système de sta- tistiques sur l’entreprenariat en vue de disposer d’une base de données sur les indicateurs démographiques sur les l’accompagnement des étudiants por- teurs de projet. EN PERSPECTIVE Dans le cadre du volet industriel du Plan Sénégal Emergent, le Sénégal a élaboré, avec l’assistance technique de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI), le Programme Partenariat Pays qui devrait renforcer les actions de promotion de l’entreprenariat via le développement de clusters locaux et la mise en œuvre d’un Programme national de Promotion des Investissements afin d’encourager et d’accroitre les investissements dans les axes verticaux du Programme (les parcs industriels, les agropoles, le hub minier et industriel). De plus, il est prévu de procéder à la généralisation progressive de la mise à entreprises ; • élaborer un manuel sur les statisti- ques de l’entreprenariat ; • faire en sorte que les banques oc- troient leurs prêts en fonction de la capacité des entrepreneurs à atteindre des objectifs spécifiques, plutôt que d’exiger des garanties que la plupart des jeunes entreprises ne peuvent pas présenter ; • alléger la fiscalité pour les nouvelles créations d’entreprise, notamment par l’adoption d’une taxation progressive avec possibilité de régularisation en phase d’expansion et de développe- ment ; • procéder à la création de guichet unique comprenant les principaux re- présentants du dispositif d’accompag- nement des porteurs de projet (DASP, FONGIP, BNDE, ANPEJ) en vue du déve- niveau spécifique sur l’étendue du te- rritoire à l’image de ce qui est en train d’être fait au niveau de la Casamance. Un autre chantier important est la fi- nalisation du processus d’implantation des plateformes régionales d’inves- tissement au niveau de Kaolack et de Ziguinchor après celle de Saint- louis installée le 17 février 2016. Cela parti- cipe de la mise en place d’un dispositif d’appui au Secteur privé local avec le concours de l’ensemble des structures d’appui, matérialisant du coup le déve- loppement de synergies et la mutuali- sation des actions. Enfin, le projet numérique de la ville de Diamniadio constituera le substrat pour la promotion de l’entreprenariat numérique. loppement de synergies ; • favoriser la culture entrepreneuriale par son intégration dans les différents programmes d’enseignement ; • mettre en place un cadre juridique de développement de la finance participa- tive « crowdfunding » ; Cheikh GOUMBALA Ingénieur Statisticien Economiste à la DASP Ndèye Marième MBAYE Juriste à la DASP “ Le projet numérique de la ville de Diamnadio constituera le substrat pour la promotion de l’entreprenariat numérique...” POLITIQUES ET TENDANCES ÉCONOMIQUES
  • 21. 21ECHOS FINANCES La mise en œuvre diligente des réformes clés et des projets à haute intensité de valeur ajoutée du Programme d’Actions Prioritaires (PAP) du PSE devrait permettre d’atteindre un taux de croissance annuel moyen de 7,1% sur la période 2014-2018. De ce point de vue, la mise en œuvre satisfaisante des projets et programmes reste le défi majeur pour l’atteinte des objectifs fixés au double niveau quantitatif et qualitatif. Dans cette perspective, la Direction de l’Investissement a, pour sa part, entrepris la production d’un document intitulé : « Rapport Annuel sur l’Absorption des crédits sur Ressources Extérieures » (RARE), en guise de baromètre sur la question. Le rapport annuel sur l’absorption des crédits sur ressources extérieures (R.A.R.E.) BAROMÈTRE DE MESURE DE LA RÉUSSITE DU PSE INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES Le Sénégal est entré, à la faveur de la seconde alternance politique de son histoire intervenue en 2012, dans une nou- velle ère caractérisée par une volonté manifeste de rupture et d’accélération du rythme de satisfaction de la demande sociale avec le lancement du Plan Sénégal Emergent (PSE). UNE APPRÉCIATION QUANTITATIVE À L’AIDE DE TROIS RATIOS Cet article fournit trois (03) principaux ratios qui renseignent sur le Taux d’exécution budgétaire (TEB), le Taux d’Absorption Global (TAG) et le Taux d’Absorption Spécifique (TAS). Ces di- fférents ratios sont calculés par portefeuille de bailleur de fonds.   Le Taux d’Exécution Budgétaire N (TEB) : Total des Dépenses N/Budget N ; ce taux indique le niveau de consommation des ressources de l’exercice considéré (N) ; Le Taux d’Absorption Globale à fin N (TAG) : Cumul des dépen- ses du début du projet à fin N/Financement acquis ; ce ratio mesure le niveau cumulé d’absorption des ressources ; Le Taux d’Absorption Spécifique N (TAS) : Total des Dépenses N/Financement Acquis ; c’est le rythme annuel de consom- mation du financement acquis.
  • 23. 23ECHOS FINANCES UNE MISE EN ÉVIDENCE DES FACTEURS DE PERFORMANCE DES PROJETS ET PROGRAMMES Les différentes éditions du RARE ont permis de relever un certain nombre de facteurs récurrents de non performance des projets et programmes qui méritent une attention particulière de la part de la Partie nationale et des partenaires au développement. Il s’agit principalement de: 1. La non libération de la contrepartie dans les délais ; 2. Le manque de coordination et d’in- tégration des mécanismes exis- tants ; 3. les longs délais d’obtention des Avis de Non Objection (ANO) ; 4. La faiblesse de la capacité techni- que des Maîtres d’Œuvre Délégués (MOD); 5. l’instabilité et/ou la non pertinence de l’ancrage institutionnel. En effet, le RARE fournit des éléments pertinents sur les facteurs qui influent dans un sens ou dans un autre sur le niveau de consommation des crédits sur ressources extérieures et par consé- quent sur la qualité de la mise en œu- vre des projets et programmes. A ce titre, le RARE en tant que baromé- tre de l’utilisation de l’Aide Publique au Développement pourrait constituer un outil important de suivi de la mise en œuvre du PSE en ce sens qu’il édifie sur : • le volume du financement et les ni- veaux d’absorption des crédits par portefeuille • les secteurs d’intervention des bai- lleurs de fonds • les performances des équipes de projets • les forces et faiblesses des moda- lités d’exécution adoptées par les partenaires techniques et finan- ciers • l’importance d’un bon montage de projets et programmes en termes de durée et de volume de finance- ment ; • l’attention à accorder au contenu des accords de financement lors des négociations. UN OUTIL D’IDENTIFICATION DES BONNES PRATIQUES EN MATIÈRE D’ABSORPTION DES CRÉDITS Par ailleurs, le RARE renseigne sur de bonnes pratiques qui contribuent à relever, de façon significative, le taux d’absorption des crédits sur ressources extérieures. Il s’agit, entre autres, de la proximité du centre de décision du partenaire technique et financier, de l’expérience de coopération déléguée ainsi que de l’existence des cadres de concertation. Au-delà des ratios de performance qu’il fournit (TAB, TEB, TAS), le RARE doit être intégré au dispositif de suivi du PSE en tant qu’outil d’aide à la décision qui offre de précieuses indications sur les facteurs et pratiques qui impactent po- sitivement ou négativement l’absorp- tion des crédits. Arona DIA Expert en Planification à l’audit à la Division des Projets/Programmes Direction de l’Investissement. INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
  • 24. MISE À JOUR RÉUSSIE DU SYSTÈME D’INFORMATION 24 ECHOS FINANCES Le Sénégal est le pays le plus en avance dans l’espace UEMOA, en matière d’application des réformes budgétaires et financières, c’est la raison pour laquelle, les autorités ont décidé, pour maintenir la cohérence d’ensemble dans l’espace communautaire et la comparabilité des données, de conserver la présentation sous la forme de budget de moyens du projet de Loi de Finances pour l’année 2017. Toutefois, une présentation sous la forme d’un budget programme est annexée à cette LFI. La réforme sera mise en œuvre progressivement, avec un accompagnement soutenu des ministères sectoriels. Le volet système d’information matérialisé par le logiciel SIGFIP a déjà subi les changements adéquats destinés à opérationnaliser la réforme du budget programme. En 2012, le Sénégal fut le seul pays de l’UEMOA à avoir transposé les directives de 2009 qui ont servi à définir le nouveau cadre harmonisé des finances publiques orienté sur le budget programme et la gestion axée sur les résultats. Les textes internalisant lesdites directives entrent en vigueur en janvier 2017. Déterminé à maintenir notre pays dans son statut de leader et de précurseur dans la mise en œuvre de dispositions com- munautaires, le Ministre de l’Economie des Finances et du Plan a très tôt engagé la mise en œuvre des réformes sur tous les plans. Le volet système d’information, impacté considérablement par la redéfinition du cadre juridique, n’a pas été laissé en rade parce qu’il constitue l’un des pans les plus importants de la réforme, sans quoi, l’échéance de 2017 ne pourrait être réalité. Pour cette raison, la Direction Générale des Finances (DGF) a enclenché l’adaptation et l’évolution technologique de la dimension informatique du système d’information budgétai- re, s’identifiant au logiciel SIGFIP jusque-là conçu sur la base d’une logique de budget de moyens. Mise en œuvre des réformes budgétaires et financières : “ Le Sénégal est ainsi l’un des pays les mieux préparés pour le basculement en mode programme dès janvier 2017 ” ... INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
  • 25. 25ECHOS FINANCES 1) UNE SOLUTION INFORMATIQUE APPROPRIÉE COMME SUPPORT DE LA RÉFORME BUDGÉTAIRE. Le Sénégal est en mesure de garder son avance dans la mise en œuvre des réfor- mes de l’UEMOA, il pourra répondre pré- sent à date échue. En effet, le Sénégal est au rendez-vous sur l’une des dimensions les plus impor- tantes de la réforme : le Système d’Infor- mation budgétaire, grâce à l’existence d’un outil logiciel approprié, support de la mise en œuvre du budget-programme centré sur une logique pluriannuelle et sur le suivi de la performance publique. L’adaptation a été faite en régie au sein de la DGF. Avec les contributions des directions métiers et techniques, les macro-processus et processus du Sys- tème d’Information budgétaire ont été identifiés et leurs activités et opérations clairement définies. Les modules infor- matiques supports ont également été conçus, développés, testés et validés par les ministères. Ces derniers ont reçu les premières formations et ont pu procé- der sous forme de test, à la reprise des DPPD* 2016/2018 et du budget 2016 en mode programme. Ces nouveaux modules informatiques sont prêts à l’emploi. Ils intègrent entre autres : • la gestion des référentiels : (i) la No- menclature Budgétaire avec toutes ses classifications et éléments, (ii) les sections et chapitres (services), (iii) les programmes avec leurs struc- turation et cartographie administra- tive, (iv) les projets et leurs finance- ments, (v) les stratégies nationales, ministérielles et de programmes, ainsi les cadres de mesure des per- formances (axes stratégiques, objec- tifs nationaux ou ministériels ou de programmes, avec les indicateurs associés) ; • le traitement : (i) des arbitrages et des enveloppes triennales par ministère et programme, (ii) de la programmation triennale des finan- cements des projets (PTIP), (iii) de l’évolution sur 3 ans des crédits et résultats attendus des programmes, (iv) des allocations en AE/CP*, par action, activité/projet, chapitre et nature économique, avec échéan- cier des CP* associés aux AE*, (v) des effectifs par emploi et budget de personnel y afférent, organisés par section et service, et par programme et action. Cet outil est le logiciel SIGFIP, aujourd’hui adapté et prêt pour servir de support à l’élaboration des DPPP 2017/2019, des PAP et du projet de loi 2017 en mode programme. INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
  • 26. 26 ECHOS FINANCES Pour rappel, le logiciel SIGFIP a été mis en production en 2004 par le décret 2004- 1679 du 31 décembre 2004. Il a servi 12 ans durant, à l’automatisation de la pré- paration et de l’exécution des lois de fi- nances, rendant ainsi moins pénibles, les travaux assignés aux acteurs budgétaires et comptables, et facilitant réellement la reddition des comptes. 2) L’expérience du Sénégal partagé avec les pays membres de l’UEMOA Du 21 au 27 mars 2016, s’est tenue la 7ème réunion du Réseau des praticiens des finances publiques de l’UEMOA, à Ouagadougou au Burkina FASO. La réunion avait pour objet, entre autres, de renforcer les capacités des acteurs des pays membres, sur l’élaboration de macro-processus budgétaires et compta- bles. A côté d’experts du FMI, le Sénégal a été invité à partager son expérience, compte tenu de son état d’avancement dans la mise en œuvre des réformes sur le volet Système d’information. A l’occasion, la Direction de l’Informati- que de la Direction Générale des Finan- ces (DGF) a mis en évidence l’expérience du Sénégal, à travers les exposés sur le découpage du système d’information budgétaire en macro-processus et pro- cessus, sur la stratégie d’adaptation du SIGFIP qui se fait à minima en attendant la mise en production de la nouvelle application SIGIF* (l’ERP* qui fédère les fonctionnalités budgétaires et compta- bles), et sur les réalisations effectuées, notamment les productions des DPBEP* depuis 2014 et DPPD 2016/2018, et le développement des modules informati- ques support de l’élaboration du budget programme. Le Sénégal est ainsi l’un des pays les mieux préparés pour le basculement en mode programme dès janvier 2017. Et à ce titre, des pays souhaitent s’inspirer de son expérience, à travers, un benchmark ou une documentation. Il faut noter qu’auparavant, une mission au Sénégal de l’UEMOA, puis de l’Afritac de l’Ouest, avait déjà constaté les avan- cées significatives et formulés la deman- de de partage d’expérience, pour le be- soin et bénéfice des autres pays. François NDONG Adjoint au Directeur de l’Informatique Direction Générale des Finances allocations en AE/CP: Autorisation d’engagement/Crédit de paiement CP: Crédit de paiement AE: Autorisation d’engagement SIGIF: Système intégré de gestion des Finances publiques l’ERP: Enterprise Resource Planning DPBEP: Document de Programmation budgétaire et économique pluriannuelle DPPD: Document de programmation pluriannuelle des dépenses LISTE DES ABRÉVIATIONS INSTRUMENTS BUDGÉTAIRES
  • 27. 27ECHOS FINANCES La crise financière qui s’est répandue à travers le monde à partir de l’année 2007 a relevé, au premier plan des politiques de régulation des systèmes financiers et la problématique de la protection des usagers des services financiers. L’impératif de restauration de la confiance à l’égard du secteur a été ainsi à la base de l’établis- sement de dix (10) principes de protection des consommateurs des services finan- ciers. Parmi ces principes, l’exigence de diffusion d’informations fiables, vecteur de transparence, apparait comme un support essentiel de protection des usagers et un facteur de promotion de la concurrence, réputée favorable à l’inclusion financière. Dans le contexte de l’UEMOA et du Sénégal en particulier, d’importantes mesures visant à asseoir les condi- tions d’une plus grande transparence, porteuse d’une plus saine concurren- ce entre les acteurs financiers, ont été progressivement mises en œuvre pour relever le niveau d’accessibilité aux ser- vices financiers et la bancarisation. L’adoption en octobre 2014 de dix-neuf (19) mesures portant sur la gratuité de certains services bancaires de base entre singulièrement dans ce cadre et s’inscrit en droite ligne des politiques de promotion de la qualité des servi- ces financiers, à la base de la création de l’Observatoire de la Qualité des Ser- vices Financiers (OQSF). L’institution incite à plus d’émulation dans la re- cherche de la transparence et de l’effi- cience de l’offre de services financiers, du renforcement de la compétitivité et des performances des acteurs, au pro- fit d’agents économiques de mieux en mieux renseignés et accompagnés dans leurs relations commerciales avec le secteur financier. Le dispositif de médiation financière de l’OQSF participe également de la pro- tection des usagers. Il constitue en effet une voie de recours externe efficace, permettant un règlement amiable des différends individuels opposant tout client « personne physique » ou petite entreprise à un service financier. Il per- met ainsi de faire l’économie de procé- dures judiciaires longues et coûteuses, voire dissuasives, pour les usagers et clients vulnérables. La réflexion sur la problématique de la mobilité bancaire au Sénégal s’inscrit au cœur des politiques de renforcement de la transparence et de promotion de la concurrence entre les établissements de crédit et les Systèmes Financiers Dé- centralisés (SFD). Dans l’environnement légal et régle- mentaire actuel de liberté des condi- tions de banque, en vigueur au Sénégal et dans toute l’UEMOA, la promotion d’une concurrence saine et vigoureuse constitue le seul levier d’action pour une meilleure qualité de service et une inflexion vers une tarification optimale des opérations de banque. Or, le mar- ché financier actuel apparait relative- ment oligopolistique, l’état de la con- currence ne permettant pas encore de réduire significativement les tarifs, ni induire une satisfaction perceptible de la clientèle. Bien souvent, les usagers font état de récriminations diverses dans leur re- lation commerciale avec les établisse- ments de crédit. Celles-ci sont accen- tuées, au demeurant, par un sentiment de “relatif assujettissement” du client qui a du mal à faire jouer la concurren- ce, notamment en changeant de ban- que ou de SFD au gré de ses intérêts et opportunités propres. En effet, les différends exposés à l’OQSF, de façon quotidienne ou au gré des enquêtes globales de satisfaction, ainsi que les litiges traités par le Mé- diateur pour les banques, font ressortir une forte perception des usagers quant à la prévalence d’entraves à la mobilité bancaire. La faiblesse du turn over des clients et a contrario, leur fidélité appa- rente à leur banque ou SFD, occultent par conséquent plusieurs griefs à l’en- contre du système monétaire en géné- ral. I. PERCEPTION DE LA MOBILITE BAN- CAIRE PAR LES CLIENTS Les divers résultats des enquêtes na- tionales de satisfaction auprès des usagers de services financiers permet- tent de relever une diversité d’opinions dans l’appréciation de la mobilité ban- caire. A titre d’exemple, il était ressorti des statistiques issues de l’enquête de satisfaction auprès des usagers de ser- vices bancaires (ESUB 2010) que sur un échantillon de 2602 clients « person- nes physiques », moins de la moitié, soit 40,4%, a déclaré avoir changé de banque sans obstacles particuliers. Une proportion de 27,0% des clients ont en revanche appréhendé le changement d’opérateur comme porteur de ENJEUX POUR UNE SAINE CONCURRENCE DANS LE SECTEUR FINANCIER Problématique de la mobilité bancaire : GOUVERNANCE FINANCIÈRE
  • 28. 28 ECHOS FINANCES “ Entreprendre des actions correctives visant l’amélioration de la prise en charge de la question de la mobilité bancaire dans le secteur financier ” ... Appréciation de l’attitude des opérateurs à faciliter le changement de banque (ESUB 2010 - OQSF) difficultés, dans la mesure où leurs ban- ques ou SFD n’auraient pas été coopéra- tifs à cet égard, au regard de dispositions tarifaires ou administratives défavora- bles à une telle opération. D’une façon générale, les clients sem- blent désormais plus exigeants dans le choix de leurs services financiers. En effet, 702 personnes interrogées ont déclaré avoir effectué au moins un chan- gement d’opérateur. Parmi eux, 77,2% déclarent y avoir procédé une fois, contre 16,1% qui s’y sont employés deux fois et 4,4% trois fois. La présence non négli- geable du phénomène de turn over chez les personnes enquêtées, serait motivée principalement par le coût élevé des ser- vices bancaires (26,0%), les difficultés d’obtention d’un prêt (21,1%), la qualité de l’accueil (16,1%), l’inadaptation des produits (12,2%) et l’existence d’un liti- ge avec la banque (2,6%). L’analyse des statistiques actualisées, issues de l’en- quête de perception de même nature, effectuée à partir du second semestre 2015 (ESUB 2015), devrait permettre de jauger l’état des progrès enregistrés sur ces différents paramètres. S’agissant du secteur de la microfinan- ce, l’enquête de satisfaction réalisée en 2011 auprès de 2658 usagers (ESUSFD), a fait également ressortir, dans la per- ception des sociétaires ou clients, une attitude encore timide des SFD face au changement de domiciliation de compte. Près de 32% des personnes interrogées ont reconnu que les institutions de mi- crofinance n’ont pas opposé d’entraves manifestes à leur volonté de changer de domiciliation, contre 12% qui ont décla- ré penser le contraire, tandis 56%, soit une proportion importante, ont estimé que les SFD leur paraissaient plutôt in- différents au changement d’institution. En outre, parmi les enquêtés concernés par la mobilité, seuls 9,1% ont déclaré avoir changé de SFD dont près de 85% une seule fois, 7% deux fois et 3,7% au moins à trois reprises. Le degré de fidé- lisation du sociétariat suggéré par ces données pourrait s’expliquer par l’esprit mutualiste, la confiance et la proximité, qui sont des valeurs fondamentales pour les institutions relevant du secteur de la finance décentralisée. Les motifs de changement de SFD pour les sociétaires et clients concernent principalement des difficultés liées à l’obtention du crédit (29,3%), le coût élevé des services (17,8%) et l’inadapta- tion des produits (10,1%). Attitude des SFD face au turnover du sociétariat GOUVERNANCE FINANCIÈRE
  • 29. 29ECHOS FINANCES II. DIFFICULTES LIEES A LA MOBILITE BANCAIRE RESSOR- TANT DES DOSSIERS DE MEDIATION La nature des réclamations soumises à la médiation laisse transparaitre un niveau de récurrence élevé des griefs por- tant sur des motifs souvent perçus comme des entraves à la mobilité bancaire. Il s’agit notamment des coûts jugés exorbitants et des lenteurs parfois observées dans les opé- rations de rachat de crédit et la délivrance de supports phy- siques divers, parmi lesquels l’attestation d’engagement et celle de non engagement. En effet, sur 254 saisines soumises à la médiation pour l’exercice 2015, une proportion de 40%, soit 100 requêtes, renvoie à la problématique de la mobilité. Ce chiffre reflète une sensible augmentation par rapport au taux de l’exercice précédent, soit 29% pour 79 réclamations. Par ailleurs, il ressort de l’examen des conditions tarifaires que les coûts (souvent cumulés), à la charge du client pour l’obtention d’une attestation d’engagement ou d’une attes- tation de non engagement, sont jugés très élevés, variant dans une fourchette de 30.000 francs CFA à 87.750 francs CFA (TTC) et leur hausse imprévisible. Ils constituent, com- me tels, des entraves tarifaires à la mobilité bancaire, tout au moins selon la perception qui transparait des dossiers de réclamation ou d’opinions d’usagers utilisant le numéro vert de l’OQSF.   III. PISTES DE SOLUTIONS POUR UNE MOBILITE BANCAIRE Au regard des insuffisances relevées et de leur récurrence, il convient d’entreprendre des actions correctives visant l’amélioration de la prise en charge de la question de la mo- bilité bancaire dans le secteur financier. A cet égard, l’explo- ration des pistes de solutions ci-dessous serait souhaitable : • la rationalisation des coûts liés aux services pour l’ob- tention de l’attestation d’engagement et l’attestation de non engagement : elle passerait par une politique con- certée de tarification plus allégée, assise sous la forme d’un gentleman agreement sous l’égide et la pression positive des autorités monétaires ; • une diversification encore plus soutenue de l’offre de produits et services : celle-ci devrait permettre d’asseoir une plus grande satisfaction de la clientèle, grâce notam- ment à l’offre d’une gamme de produits et services finan- ciers innovants, et autant que possible mieux adaptés à ses besoins ; • l’élargissement des pouvoirs des chefs d’agences des services financiers : à travers un système efficient et effi- cace de délégation pour la signature des attestations d’engagement et celles de non engagement, demandées par les clients, notamment dans les agences ; • la mise en place d’un dispositif d’aide à la mobilité ban- caire : afin de favoriser la coopération minimale requi- se entre les opérateurs de services financiers impliqués dans une opération de rachat de crédit, en vue d’un ac- compagnement du client qui décide de changer de do- miciliataire, inspiré d’expériences éprouvées, notamment en Europe. François Mame Samba NDIAYE Aliou DIOP Experts OBSERVATOIRE DE LA QUALITE DES SERVICES FINANCIERS Evolution des saisines relatives aux opérations de rachat de crédit GOUVERNANCE FINANCIÈRE
  • 30. 30 ECHOS FINANCES LESBONSCO DUConformément à la volonté des autorités affichée à travers le PSE, le Sénégal a mis en oeuvre une série de mécanismes pour disposer de données fiables afin de mieux appréhender son économie. DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
  • 31. 31ECHOS FINANCES OMPTES USÉNÉGAL Le centre Internationale de Conférence de Dakar DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL
  • 32. 32 ECHOS FINANCES 1- LES COMPTES NATIONAUX, LEUR UTILITÉ, LEUR ÉLABORATION Les comptes nationaux aident les auto- rités publiques à concevoir, à mettre en œuvre et à évaluer les politiques écono- miques. Ce sont également des outils de prévision et de planification. Leur pro- duction régulière permet de constituer des séries temporelles utiles aux univer- sitaires et autres chercheurs. La mission d’élaboration des comptes nationaux échoit, en général, aux Ins- tituts Nationaux de la Statistique (INS). Elle se réfère au Système de Comptabi- lité Nationale des Nations Unies (SCN). Elle requiert un système d’organisation adapté, un outil informatique adéquat et des données de bases de qualité sur l’ensemble des secteurs d’activités éco- nomiques. 2- CE QUE REPRÉSENTE UNE ANNÉE DE BASE POUR L’ÉLABORATION DES COMPTES NATIONAUX Les comptes nationaux sont régulière- ment élaborés chaque année, notam- ment pour répondre aux besoins des utilisateurs. Dans ce processus, des données écono- miques sont communément générées en projetant des structures économiques préalablement établies sur la base de l’observation au cours d’une année de référence. Il requiert l’adoption de no- menclatures d’activités et de produits « Les comptes nationaux aident les autorités publiques à concevoir, à mettre en œuvre et à évaluer les politiques économiques... » adaptées aux réalités de l’économie nationale. L’année de base est l’année de référence à laquelle sont adoptées les nomenclatures d’activités et de produits, et où sont établies l’essentiel des structures économiques qui vont prévaloir pendant un certain temps. Dans une série de comptes à année de base fixe (non recommandé par le SCN), l’année de base sert également d’année de référence des prix pour le calcul des volumes. 3- LES CARACTÉRISTIQUES SOUHAITABLES POUR UNE BONNE ANNÉE DE BASE Eu égard à ce qu’elle représente, l’année de base doit correspondre à une année normale, c’est-à-dire, une année caractérisée par l’absence de cri- ses économiques et/ou sociales et de chocs internes ou externes. Elle doit traduire les réalités de l’activité économique en cours tout le temps qu’elle prévaudra. Enfin, il est souhaitable d’avoir le plus grand nombre de sources de données disponibles cette année-là ou les années qui lui sont proches. 4- LES CONSÉQUENCES D’UNE ANNÉE DE BASE ÉLOIGNÉE Lorsqu’une année de base est éloignée par rapport à l’année pour laquelle les comptes sont élaborés (exemple : comptes nationaux 2015 base 1999), la plupart des structures économiques qu’elle véhicule risque d’être dé- passée. L’apparition de nouvelles activités et/ou de nouveaux produits peut être difficile, voir impossible à intégrer dans les nomenclatures. De la même manière, les plus récentes sources de données disponibles (exem- ple : la réalisation d’une nouvelle enquête ménage) ne pourront pas être intégrées. Au total, la structure des comptes va s’éloigner des réalités de l’activité économique. Les comptes nationaux permettent d’établir les principaux agrégats macroéconomiques d’un pays. Il s’agit notamment du Produit Intérieur Brut (PIB) communément utilisé pour mesurer la richesse créée au cours d’une année. Il mesure la valeur de la production de l’économie. L’année de base est l’année de référence à laquelle sont adoptées les nomenclatures d’activités et de produits, et où sont établies l’essentiel des struc- tures économiques qui vont prévaloir pendant un certain temps. Au Sénégal, le PIB est déterminé suivant des données qui remontent à l’année 1999. La mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent (PSE) oblige à appréhender l’évolution la plus récente de l’éco- nomie. Cela nécessite une capture de l’image la plus exacte possible de cette structure et de ses composan- tes, condition nécessaire à une bonne pondération des différentes évolutions constatées. C’est la raison qui explique le chantier de changement d’année de base qui va passer de 1999 à 2014, soit une mise à jour après 15 ans. Projet de rénovation des comptes nationaux : MODE D’EMPLOI D’UN EXERCICE COMPLEXE DOSSIER: LES BONS COMPTES DU SÉNÉGAL