1. 1
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
N/Réf. : O51/JCN/2019
OBJET : PLAINTE
Contre Monsieur FAYULU MADIDI Martin et consorts,
pour :
- Incitation à la haine ethnique ;
- Massacre des Baluba ;
- Pillages ;
- Atteinte aux droits garantis ;
- Crimes de génocide et crimes contre l’humanité.
Kinshasa, le/ / février 2019.
CI. :
- A Son Excellence Monsieur le Président de
la République Démocratique du Congo,
- A Monsieur le Premier Ministre Chef du
Gouvernement,
- A Monsieur le Président de la Cour
Constitutionnelle,
- A Monsieur le 1er
Président de la Haute Cour
Militaire Monsieur l’Auditeur Général des
FARDC ;
- A Monsieur le Procureur Général près la
Cour Constitutionnelle ;
- A Monsieur le Président du Conseil d’Etat,
- A Monsieur le Procureur Général près le
Conseil d’Etat
- A Monsieur le Président du Sénat
- A Monsieur le Président de l’Assemblée
Nationale :
- A Son Excellence Monsieur le Ministre de la
Justice et garde des sceaux ;
- A Son Excellence Monsieur le Ministre des
Droits Humains ;
- Au Bâtonnier MUKENDI WA MULUMBA,
Avocat près la Cour de Cassation ;
- A Maître LONJI KANYINDA, Avocat près
la Cour d’Appel.
Tous à Kinshasa.
LES PLAIGNANTS :
- Jean-Claude NGOY LUFULUABO et
Donatien Malemba Lwa Bingi
représentants de la Communauté
Luba ; 40 Av. Egboka C/Ngaliema
quartier joli parc. Tél. 081 31 40 576.
- victimes survivantes et les ayants-
droits des victimes défuntes :
1) Monsieur MUKEBA
SHIMANGA Fiston.
Commerçant
Av. Boko n°86
Quartier Ngapani
C/Kimbaseke
2) Monsieur TSILENGE
NSHINDI Steve
Commerçant
Av. : Bola n°85
Quartier Mfumu Nketo
C/Kimbaseke
3) Monsieur MUKENDI Espoir,
ayant-droit des victimes
décédées av .ndjoku 125
Tél. :O852321549.
A Monsieur le Procureur Général
Près la Cour de cassation,
A Kinshasa/Gombe
2. 2
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
Monsieur le Procureur Général,
La Communauté Luba, atteinte dans son honneur et dans son existence en tant que
composante de l’espèce humaine d’une part, et d’autre part les victimes survivantes des actes
de génocide et les ayants-droits des disparus, victimes des actes de génocide consécutives aux
élections du 30 décembre 2018, vous saisissent de l’objet sous rubrique et réclament
l’ouverture d’une information judiciaire à charge de Monsieur FAYULU MADIDI Martin
résidant au n°117 boulevard TSHATSHI, Quartier cliniques Commune de la Gombe À
Kinshasa en sa qualité de porte-parole de la coalition politique « LAMUKA » ; en vue
d’engager des poursuites judiciaires contre lui et d’obtenir réparation des préjudices et
dédommagement pour des faits criminels découlant des appels au meurtre et de la campagne
de haine qui a déferlé sur les médias avant, pendant et après les élections et ayant occasionné
les massacres, la destruction méchante des biens, le pillage et le meurtre des innocents.
Monsieur FAYULU MADIDI Martin est un opérateur politique, coordonateur de la plate-
forme politique « Dynamique de l’opposition » ; et en cette qualité, il est signataire de
l’Accord de coalition des forces de l’opposition « LAMUKA » signé à Genève le 11
novembre 2018. C’est en cette qualité de Porte-parole qu’il représente donc, tous les
signataires de cet accord et qu’il a été choisi candidat aux présidentielles du 30 décembre
2018. LAMUKA est donc une organisation politique fondée sur ce texte aux entendus
criminels proclamant la déchéance de l’humain et vouant ses signataires à l’opprobre, à la
mort en cas de désistement. C’est sur les affirmations de Monsieur l’Abbé NSHOLE,
membre influent de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) disant détenir la
vérité des urnes (sans en avoir qualité ni preuve tangible) que monsieur FAYULU MADIDI
Martin s’est autoproclamé Président élu de la République et a appelé ses partisans à réclamer
la vérité des urnes par des manifestations de rue.
L’Accord politique de Lamuka est le facteur majeur déclencheur de la vague de haine qui a
déferlé sur la République Démocratique du Congo avant, pendant et après les élections du 30
décembre 2018. Le texte créant cette structure politique est explicite sur les intentions de
détruire en tout ou en partie l’humanité des Baluba lorsqu’il proclame la déchéance de
l’humain, la mort politique de tout signataire qui lui désisterait. Et il s’est fait que Monsieur
Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de l’UDPS et membre de la Communauté Luba est
l’un de ceux qui ont renoncé à l’Accord de Lamuka avec Monsieur Vital KAMERHE,
Président de l’UNC.
Alors que les deux leaders ont tourné le dos à Lamuka, à l’exclusion de la communauté à
laquelle appartient Vital KAMERHE, les appels au meurtre des Baluba, présentés comme le
mal absolu de la société congolaise ont commencé à déferler sur les médias et les réseaux
sociaux sans susciter l’attention des pouvoirs publics. Lors du meeting du 2 février 2019 au
quartier St. Thérèse à Ndjili, les partisans de LAMUKA, frénétiquement, scandaient des
chansons haineuses en disant : « Soki okuti Muluba, bomaye ». Et c’est au rythme de ces
chansons que Monsieur FAYULU MADIDI Martin exhibait des pas de danse en signe
d’acquiescement des propos de ses partisans qui passaient et repassaient devant son podium.
La foule déchainée et sans être recadrée, avait fini par inquiéter les éléments de la Police
Nationale déployés pour assurer la sécurité des lieux. Après le meeting, Monsieur Muzito
Adolphe, est monté au créneau sur TV5 MONDE, pour déclarer que le pays allait s’embraser.
3. 3
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
Dans le contexte général des attaques programmées et des meurtres prémédités des Baluba, il
est facile de conclure que la haine des Baluba devait servir de détonateur de cet embrasement
programmé. Certains prêtres de l’Eglise Catholique en avaient donné le ton notamment à la
paroisse « Divin Maître » à Masina sans fil lors de la neuvaine « christ lumière du monde » ; à
la paroisse St. Eloi à Barumbu où les prêtres s’en prenaient ouvertement aux Baluba accusés
d’avoir volé le pouvoir de Fayulu en disant : « Baluba bayibi pouvoir ya Fayulu ». « To
sambela mpo na Baluba». « Mieux vaut cohabiter avec le serpent plutôt qu’avec les Baluba »
disaient d’autres. La proclamation des résultats des urnes par la CENI (Commission
Electorale Nationale Indépendante), confirmés par la Cour Constitutionnelle mais rejetés par
Monsieur l’Abbé NSHOLE de la CENCO (Conférence Episcopale Nationale du Congo) est
le deuxième facteur déclencheur des actes de génocide des Baluba. Il convient de noter que
Monsieur Fayulu Madidi Martin ignorant superbement l’Arrêt irrévocable de cette Instance
judiciaire nationale s’est tourné vers ses partisans qu’il a renvoyés vers la rue pour réclamer sa
vérité des urnes.
Des attaques organisées, planifiées et des crimes prémédités ont endeuillé de nombreuses
familles luba dans certains quartiers de Kinshasa à forte concentration des Bayaka comme à
Kingabwa, au Camp Luka et à Mikondo. L’on a dénombré trois morts et plusieurs blessés et
plusieurs commerces pillés. Le 10 janvier 2019, à Kikwit Province de Kwilu, le porte-parole
de la Police Nationale et la Radio Okapi reconnaissaient qu’il y a eu morts d’hommes,
plusieurs blessés et des commerces pillés en marge des manifestations contre la victoire de
Félix Tshisekedi aux élections.
Les victimes livrées aux actes de génocide n’ont même pas bénéficié de la protection de la
police Nationale car, les plaintes déposées à certains commissariats n’ont pas été enregistrées
car, les plaignants n’ayant pas chacun 20 $US qu’on leur exigeait. D’autres policiers leur
demandaient d’aller déposer leurs plaintes au bureau de la cellule de l’UDPS.
Par Baluba, il faut entendre les citoyens Congolais originaires des anciennes Provinces du
Kasaï et qui ont une importante diaspora à travers tout le pays. Il est indispensable, pour une
bonne compréhension du sujet, de rappeler leur douloureux passé de peuple ayant connu
l’exode, les massacres, l’épuration ethnique au Katanga (1992), grande purge au sein de
l’armée nationale en 1978, décroissance de la population estudiantine suite à la politique de
quota (1981), chasse dans certaines Provinces en 1995-1996 en raison de la lutte politique de
l’UDPS; nouvelle dispersion suite à la faillite entretenue de la MIBA, et (plus récemment
avec le conflit KAMUENA SAPU dans le Kasaï. C’est à cause de leur spécificité culturelle, de
leur appartenance ethnique qui se retrouve être la même que celle de Félix Tshisekedi Tshilombo,
Président de la République que les Baluba ont subi le martyre.
A l’exemple du Rwanda où l’église avait joué un rôle déterminant dans le génocide, de
l’Allemagne nazie, du Cambodge, de l’ex-Yougoslavie, de la Birmanie, les actes tels que les
tueries de masse, le génocide, l’épuration ethnique sont toujours précédés d’une littérature de
propagande incitative à la haine, aux meurtres. A travers les radios et les réseaux sociaux,
l’ethnie luba est présentée comme le mal absolu et leur appartenance à la nation congolaise
remise en question. Le Statut de Rome définit comme crime de génocide, tout acte de guerre
commis dans l'intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial
ou religieux. «lorsque des actes tels que le meurtre, l’extermination, le viol, la persécution et
tous autres actes inhumains de caractère analogue causant intentionnellement de grandes
souffrances ou des atteintes graves à l'intégrité physique ou à la santé physique ou mentale
sont commis dans le cadre d'une attaque généralisée ou systématique lancée contre toute
4. 4
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
population civile et en connaissance de cette attaque, il s’agit bel et bien des crimes contre
l'humanité.
Les victimes réclament que justice leur soit rendue et qu’ils obtiennent réparation des
préjudices et dédommagement de la part de leurs bourreaux et de l’Etat congolais. En annexe,
des documents y relatifs.
1. Les auteurs des crimes de vol, de pillage et de destruction méchante que les victimes
ont reconnue sont notamment :
- Monsieur Djodjo, dépanneur adjoint Cabine/ Ndjoku Kimbaseke
- Monsieur PONYO Dieu-le-veult, (Chef écurie) Av/ Boko 106
- Monsieur Shako, Av/ Ngulunga 42 bis Kimbaseke
- Monsieur Eddy Tshibelez, Av/ Luyeye 96 Kimbaseke
2. Les victimes décédées connues jusque là sont :
- Monsieur Kabala fils petit frère de monsieur Mukendi Espoir (O852321549
av.ndjoku 125) et son épouse Annie Kabala détenteur d’un débit de boisson à
Kingabwa mort par immolation par le feu dans leur maison la nuit du
10janvier2019
- Monsieur MILALA NDEMBO, Quartier Ngamazizita av. Mbalavuidi n°61
cadre de l’UDPS section Mikondo abattu par balle le jeudi 10 janvier 2019
tué par balle par la police. D’autres victimes s’ajouteront à cette liste au fur et
à mesure qu’elles seront identifiées.
3. Les policiers qui ont refusé de protéger les victimes lorsque celles-ci ont recouru à eux
sont :
- Commandant Bébé Rico ; S/ Ciat Ndjoku à Kimbaseke.
- Et le Policier Enoch tous au Quartier Ngamaziba, C/ Kimbaseke
4. Les témoins propriétaires des parcelles qui abritent les boutiques qui ont été saccagés
et pillés sont :
- Monsieur Nsumbu Ngalu, N° 155 av/ Ndjoku ; C/ Kimbaseke
- Monsieur Mukoko Costa, N° 151 av.Ndjoku; C/ Kimbaseke
- Monsieur Muselefu, n° 154 av. Ndjoku C/ Kimbaseke
- Monsieur Beya Tshiteya : cadre de l’UDPS à Mikondo C/Kimbaseke.
- Famille Milala NDEMBO (Ntumba Ndembo, Kibata Ndembo, Tetedi
Ndembo)
5. Monsieur FAYULU MADIDI Martin, en sa qualité de porte-parole de « Lamuka »
et représentant des sociétaires de cette organisation qui a laissé libre court aux crimes
devra être reconnu responsable, auteur intellectuel, politique et complice des auteurs
des crimes de génocide des Baluba. pour n’avoir rien fait pendant ses meetings dans
5. 5
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
le but de mettre fin aux appels au meurtre qui ont conduit au meurtre, à la destruction
méchante des biens mobiliers et immobiliers, au pillage, à l’atteinte à l’honneur et à la
dignité humaine de l’ethnie Luba à qui on a dénié toute humanité et l’appartenance à
la nation congolaise.(voir en annexe la liste des dommages subis.) ; pour avoir ignoré
l ’Arrêt irrévocable de la Cour Constitutionnelle qu’il avait librement saisi pour dire le
droit et pour s’être fié aux résultats des urnes d’un organisme non attitré, en
l’occurrence la CENCO .même informés que leurs discours ont fait des victimes, ils
n’ont manifesté aucun remord, ni cherché à connaitre les faits répréhensibles, ni même
pour y mettre fin. L’appel de Monsieur FAYULU MADIDI Martin du 19 février sur
RFI demandant à la CPI d’aller investiguer à Kikwit pour identifier les cas de meurtre
n’a eu aucun effet. et sa campagne tardivement commencée à Beni, Butembo et Goma
n’a eu aucun impact car les crimes étaient déjà commis.
6. L’Etat congolais à qui incombe le devoir de protéger, de promouvoir la coexistence
pacifique de tous les groupes ethniques du pays, (article 51) n’a rien fait étant entendu
que certains policiers dépositaires de son autorité ont tacitement pris part aux crimes.
(Ils disaient aux victimes luba qui allaient chercher protection chez eux : « allez chez
TSHISEKEDI votre Président ». Pour non assistance à personne en danger (la
communauté luba). L’histoire politique du pays retient qu’il y a en RDC, lors des
rendez-vous politiques majeurs, des Baluba d’un côté et des Congolais de l’autre. Des
crimes analogues se commettent aussi ailleurs sans que l’Etat Congolais n’intervienne
soit pour prévenir, soit pour juger les coupables. La République Démocratique du
Congo est une Nation multiethnique, multiculturelle, multilingue et à cause de
l’ignorance de cette réalité historique, certaines de ses composantes, ont parfois un
difficile vivre-ensemble et se dénient même la nationalité congolaise. En cette période
où les Congolais aspire à l’établissement de l’Etat de droit, celui –ci devra apprendre à
les protéger, à les servir, à œuvrer pour l’unité dans la diversité et à ne plus permettre
qu’une horde d’individus se placent au dessus des lois pour tenter de désintégrer la
nation, de tuer d’autres Congolais, de les desservir pour des mobiles politiques ou
ethniques.
Ci-joints la liste des victimes et des biens volés, détruits ou pillés.
Dans l’attente d’une suite urgente à cette requête, veuillez agréer, Monsieur le Procureur
Général près la Cour de cassation, les assurances de notre parfaite considération.
Les plaignants
8. 8
Av. Egboka n° 40 C/Ngaliema. Quartier Joli Parc ; Tél. : 081 31 40 576.
Annexe. 1.
Personnes tuées et photos des commerces pillés et autres documents
- Monsieur Kabala fils petit frère de monsieur Mukendi Espoir (O852321549
av.ndjoku 125 et son épouse Annie Kabala détenteur d’un débit de boisson à
Kingabwa mort par immolation par le feu dans leur maison la nuit du
10janvier2019
- Monsieur MILALA NDEMBO, Quartier Ngamazizita av. Mbalavuidi n°61
cadre de l’UDPS section Mikondo abattu par balle le jeudi 10 janvier 2019
tué par balle par la police
Figure 1M. Kabala avec sa femme tous brulés vifs dans la maison à Kingabwa le 10 janvier 2019