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1. Région > Saint-Quentin
Saint-Quentin: des voeux du maire
légèrement pimentés
PUBLIÉ LE 07/01/2017
Alice Meunier, Guillaume Carré et Benjamin Merieau
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Cérémonie des vœux du vendredi 6 janvier. Voilà ce que vous avez raté.
Ou pas.
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Un discours des plus rapides : le maire, Frédérique Macarez (Les
Républicains), l’a prononcé en un quart d’heure, montre en main. Pas
d’annonce, pas de surprise mais quelques coups de gueule ont parsemé son
propos sans que la salle ne s’en émeuve pour autant.
Le haut débit en est le premier. « Nous faisons des efforts pour créer ce qu’on
appelle une « smart city » grâce à laquelle les nouvelles technologies
permettront de réaliser des économies, de simplifier notre vie quotidienne,
d’être plus respectueux de l’environnement. »
Un bien beau projet de la ville qui se lance corps et âme dans le numérique.
« Mais nos partenaires, eux, ne sont pas au rendez-vous ! » Le maire
s’interroge sur le déploiement de la fibre optique. « En théorie, dans certains
quartiers, les Saint-Quentinois peuvent déjà obtenir la fibre. Ça, c’est la
2. théorie. Ce que je crois moi, c’est que les travaux ralentissent et je n’accepte
pas cette situation. »
Le maire pointe les entreprises et les familles pénalisées avec les retards. On
est loin des sourires et des signatures de jolies chartes dans la salle des mariages
de l’hôtel de ville. Le 26 décembre 2016, le maire a écrit au PDG d’Orange,
Stéphane Richard, pour lui rappeler ses engagements, formulés par écrit, voici
quelques années seulement. Face aux remontées de Saint-Quentinois
courroucés par « les effets d’annonce », « je demande à obtenir des
informations fiables », écrit-elle. Est-ce à dire qu’Orange pipeauterait sa
communication ?
Le train en ligne de mire
Autre sujet qui a valu de timides applaudissements au maire : le train. « La
situation du transport ferroviaire dans notre pays et à Saint-Quentin est
préoccupante. Ce serait la moindre des choses que les usagers voyagent à
l’heure et dans de bonnes conditions. » La SNCF en a pris pour son grade
comme lors de l’inauguration du parvis de la gare, en décembre. « Ce serait la
moindre des choses que Saint-Quentin dispose d’un nombre de trains
suffisants, et à des horaires adaptés aux voyageurs . »
Frédérique Macarez annonce 2017 comme l’année des investissements dans
les quartiers « pour offrir des services de proximité ». La construction d’un
nouveau centre social au quartier Saint-Martin est emblématique. Et le maire
de rappeler que les activités ont lieu dans un ancien préfabriqué d’Eurotunnel.
« J’entends que ce nouveau centre doit arriver depuis des années… Et on
l’attend toujours », grince quelqu’un dans le public. Mais cette année sera la
bonne. Le projet a été présenté l’an passé aux responsables du centre social
ainsi qu’à ceux qui le font vivre et les travaux débuteront au printemps.
Autre annonce la maison des services à la population dans le faubourg d’Isle
(espace Jean-qui-rit, Jean-qui-pleure). Mais, en 2017, il s’agit de consultation.
Sauf changement, les travaux ne devraient pas avoir lieu avant 2018. Et voilà
pour les annonces. Une fonctionnaire de la mairie explique : « Comme il y a
une communication tout au long de l’année, il y a moins l’effet d’annonce à la
cérémonie des vœux. »
« C’est toujours le même couplet »
Les « donner un cap à la ville » et « prendre soin des Saint-Quentinois »
sont revenus dans le discours. « Notre Ville n’a pas été épargnée. Mais Saint-
Quentin mérite qu’on se batte pour elle », assure le maire. « C’est toujours le
même couplet », persifle un spectateur. Il remarque d’ailleurs qu’il y avait
moins de Saint-Quentinois que de coutume lors de la cérémonie.
Qu’entend le maire par « donner un cap » ? C’est d’abord dans le domaine
économique. « Notre rôle est de favoriser l’environnement pour les
entreprises, avec des terrains, des bâtiments et des services. » L’occasion de
3. rappeler au passage la création du parc des autoroutes en 2001 et, depuis,
l’arrivée d’une dizaine d’entreprises et de 600 emplois. C’est aussi, selon le
discours, développer l’enseignement supérieur. « Offrir des études
supérieures aux jeunes Saint-Quentinois, c’est leur offrir un avenir. » Avec des
filières hyperspécialisées dans des secteurs qui recrutent mais qui restent
confidentiels pour le grand public.
Le maire répond à nos questions
En 2017, nous sommes dans une année électorale avec
notamment les législatives. Vous faites toujours le choix de
Saint-Quentin ?
Il y a du travail à faire à Saint-Quentin. Je veux me consacrer pleinement à ce
mandat. Je ne veux pas jouer une partition ailleurs. Un maire doit passer du
temps sur les dossiers pour faire progresser la ville. Il n’est pas question, pour
moi, d’aller faire autre chose.
Quelles sont vos relations avec Pierre André ?
C’est quelqu’un d’important pour moi et qui le restera. J’ai toujours beaucoup
de plaisir à le rencontrer, il fait partie de ma famille. Il n’y a pas beaucoup de
gens sur qui on peut compter mais lui en fait partie. Nous échangeons plusieurs
fois par semaine et avons des contacts très fréquents.
Il vous conseille ?
Pierre André a tourné la page quand il a décidé d’arrêter. Nous avons des
discussions ouvertes, sincères et franches. Il a tout l’historique de Saint-
Quentin en tête mais ça s’arrête là.
Et vos relations avec Xavier Bertrand ?
C’est une personnalité qui compte et qui continue de compter pour le territoire.
C’est aussi une force d’avoir un président de la communauté d’agglomération
qui est président de la Région. Avec Xavier Bertrand, nous nous calons sur
différents sujets pour partager les mêmes visions. Nous sommes là pour être au
service de la population.
D’aucuns parle d’une « ambiance délétère » au sein du
conseil municipal. Qu’en est-il ?
Non. En ce qui me concerne j’ai toujours beaucoup de plaisir à travailler avec
les élus, à être présents tous ensemble sur le terrain, à tenter de nouvelles
expériences. Je ne rencontre pas de problème. Une vie municipale, ce n’est pas
simple. Certains s’apprécient beaucoup, d’autres moins. Ils ne passent peut-
être pas tous leurs samedis soirs ensemble.
Le 17 décembre, vous avez été durement malmenée par un
habitant de Saint-Quentin qui disait ne pas vous connaître.
4. Qu’en est-il du déficit de notoriété qui a pu vous être reproché
à votre élection ?
Je ne pense pas en souffrir. Nous ne pouvons pas être connus à 100 % par la
population. Ça arrive. Nous ne sommes pas dans toutes les rues, tous les jours.
Ce n’est pas très grave.
Si vous votiez à la primaire de gauche, ce serait pour quel
candidat ?
Je ne vote pas pour ces primaires et je n’ai pas à choisir de nom. La gauche a
fait assez de mal au pays ces dernières années. Nous avons besoin de gens
sérieux.
Et qu’en est-il des prochaines échéances municipales, pensez-
vous déjà à 2020 ?
La population attend de nous que nous soyons là aujourd’hui et que donnions
de la hauteur à la ville. Le reste n’est absolument pas bienvenu. Ce serait
indécent. Ce ne serait pas bien vécu par la population qui attend que nous
soyons là, chaque jour, pour défendre ses intérêts.
Propos recueillis par ALICE MEUNIER
Les autres points
Parking anarchique
Pourquoi s’embêter quand il fait si froid ? Hier soir, aux alentours du palais de
Fervaques, il était difficile de trouver une place pour stationner. Voire
impossible.
Alors, certains automobilistes ne se sont pas trop embarrassés avec le code de
la route. Outre les voitures garées le long du restaurant Le bistrot de Fervaques,
d’autres ont opté pour le terre-plein central de la rue Claude-Mairesse.
Mais il y avait beaucoup plus simple, à retenir pour l’an prochain : pour être
encore au plus près du palais de Fervaques, garez-vous directement sur le
trottoir qui longe le palais… De toute façon, toute la police municipale reste au
chaud, bien à l’intérieur. Pas de risque de se faire aligner, dans cette
configuration-là.
Pas de gâchis
pour les toasts
Les serveurs ont été pris d’assaut après le discours de vœux. Certains n’ont pas
hésité à terminer les plats. « L’an dernier, on a même retrouvé des toasts sous
les tables, lance une dame qui se sert le dernier à la serveuse. C’est pour ça que
je préfère le prendre. »
Des intrus sur scène
Derrière Frédérique Macarez, il n’y avait pas que le conseil municipal hier soir
sur scène. Ainsi, le député européen Jérôme Lavrilleux se trouvait à ses côtés.
5. Peut-être se prépare-t-il une place pour 2020 ? Sur la scène du palais de
Fervaques, se trouvait également le député Julien Dive. Et même quelques
membres de l’opposition PS.
«Rien de neuf dans ce qui a été annoncé»
L’opposition socialiste a eu beau monter sur scène pour accompagner
Frédérique Macarez, elle n’en a pas pour autant bu les propos. « De tout
ce qui a été annoncé, rien n’est son projet, que ce soit la Manufacture, la
rénovation de l’ancien cinéma Casino ou le centre social Saint-Martin, estime
Carole Berlemont, du PS. Se raccrocher à tout ça, c’est facile, et il n’y a eu
rien de neuf dans ce qui a été annoncé. » Les représentants de la gauche n’ont
pas apprécié non plus l’évocation de la réussite de l’enseignement supérieur.
« Elle s’attribue des projets sur lesquels la ville n’a aucun pouvoir. Elle n’est
pas responsable de l’université ou d’Elisa. Pour tout ça, j’ai plutôt envie de
dire merci à Claude Gewerc ou à Anne Ferreira (NDLR : de l’ancien conseil
régional socialiste). » Le camp socialiste a aussi été étonné des propos estimant
que les Saint-Quentinois ont tendance à voir les choses en noir. « Il faut plutôt
y voir que le niveau du populisme monte dans la ville », juge Stéphane
Andurand (PS). L’exemple de Rudy Gobert a aussi heurté l’opposition, pour
qui le basketteur ne peut représenter toute la jeunesse de la ville. « Ce que nous
voulons, c’est que chaque enfant saint-quentinois puisse réussir. »
Côté communiste, Olivier Tournay pointe un « discours élitiste ». « Quand
j’entends que si on s’en donne les moyens, on peut s’en sortir, c’est très élitiste.
L’environnement compte énormément. » Même s’il juge « très bien » les
projets sur l’enseignement supérieur, il ne veut pas en oublier la base.
« L’université oui, mais il n’y a pas les moyens dans les écoles primaires alors
que c’est une compétence de la ville. » L’élu d’opposition regrette un discours
« schizophrène » comme chez les prédécesseurs de Frédérique Macarez,
Xavier Bertrand et Pierre André. « Ils soutiennent localement des choses qui
sont détruites par leur parti au niveau national. » Il prend la baisse des
dotations de l’État qui ont commencé sous la présidence de Nicolas Sarkozy et
qui sont déplorées aujourd’hui encore. Le communiste ne perd pas le nord et
s’interroge toujours sur le cap que la Ville veut donner. Quant à l’opposition
FN, nous n’avons aperçu aucun de ses représentants hier.
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