1. le populaireHebdomadaire guinéen d’information générale N°721 LUNDI 1er JUIN 2020 3000 FG www.lepopulaireguinee.com Fondateur Diallo A. Abdoulaye Tél: +224 655 404 294
e
le journal qui vous ressemble
Editionnationale
Décryptage
Les péchés
de la nouvelle
constitution
Pages 4&5
«Toute personne,soupçonnée d’avoir
illégalementacquissarichesse,doit
fairel’objetd’enquêtes»
Mohamed Diawara, juge d’instruction au TPI de Kaloum:
LibreTribune
Un échec
et une trahison
qui se nomment
Moustapha Naité
Par Amadou Sadjo Barry
PhD philosophie politique
Professeur de philosophie Cégep de
St-hyacinhte Québec, Canada. Page 2
Elle « n’a plus cette légitimité qu’elle pouvait prétendre
avoir » du ‘‘Oui’’ massif du 22 mars. L’avocat Mohamed
Traoré, énumère les péchés qui charpentent son
manque d’authenticité. Page 9
Qui est le
parrain des
tueries de
Nzérékoré ?Le procureur de Kankan accuse les membres du Front national pour la défense de la
constitution (Fndc), notamment le Bloc libéral, d’avoir recruté des mercenaires libériens
lors des événements des 22, 23 et 24 mars 2020 à Nzérékoré. Cette allégation est-elle
fondée ? Qu’en est-il de la présence des mercenaires Donzos, ex-combattants Ulimo,
Lurd ou Kamajors, sur le territoire guinéen et de leur rôle dans ces violences ? Pages 6&7
AccuséFaya Millimouno réplique
2. Confidences
PUBLIQUES
2
L’AIR DU TEMPS
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Notre ligne de conduite : L’éthique et la déontologie.
L’affaire des 50.000
moustiquaires de l’Usaid
détournées éclabousse un
député malien
On en sait un peu plus sur les
moustiquaires de l’Usaid dé-
tournées de la Guinée vers le
Mali. Selon le quotidien malien
L’Indépendant, une partie du
butin a été retrouvée dans le
magasin de du député N’Fa
Simpara. L’affaire fait grand
bruit au sein de l’Assemblée
nationale de ce pays voisin.
Nouvelle constitution,
plusieurs versions: la faute!
Les avocats Pépé A. Lama et
Mohamed Traoré ont fait des
sorties sur la modification de
certains articles de la nouvelle
constitution présenté au réfé-
rendum controversé du 22
mars 2020. Ils ont raison. En
plusieurs versions, le machin
envoyé à la Cour constitution-
nelle, celui présenté pour
bénéficier du «Oui» du peuple
et le dernier validé par le chef
de l’Etat ont des identités diffé-
rentes. Le Judiciaire, Législatif
et l’Exécutif y travaillent actuel-
lement. Le second a demandé
aux deux (autres) de sortir le
«vrai». Dans un bref délai.
L’affaire est prise au sérieux.
Nos oreilles prolongées jus-
que dans les recoins du siège
de l’Assemblée nationale, ont
appris qu’à partir de ce lundi
1er juin le nouveau Parlement
pondu au forceps le 22 mars
va orienter son regard sur les
projets de loi sur le «Code
électoral, les lois organiques re-
latives à la Haute autorité de la
communication (Hac), au Con-
seil économique, social, envi-
ronnemental et culturel (Cesec)
et la fameuse Cour Constitu-
tionnelle seront au coeur des
travaux de la Commission par-
lementaire en charge des Lois».
LibreTribune /
Un échec et une trahison qui se
nomment Moustapha Naité
Q
uel bilan politique pour
Moustapha Naité ?
Depuis quelques semai-
nes, le ministre des Travaux pu-
blics fait l’objet d’une attention
médiatique particulière : longue
entrevue accordée à Guineenews
, publication d’une tribune de la
part de sa cellule de communi-
cation, et enfin une tentative de
le discréditer par la publication
des photos d’une maison luxu-
euse à Lambanyi.
Au-delà des prises de position
que cristallise la personne du
ministre dans un contexte de
remaniement ministériel qui
n’échappe à personne, il impor-
te de questionner son bilan
comme ministre de 2014 à
2020. Se livrer à une telle inter-
rogation ne consiste pas seu-
lement à se fier aux documents
dits officiels. Car, l’environne-
ment politique est caractérisé
par le mensonge et le travestis-
sement du réel. De même,
l’inefficacité des mécanismes
d’imputabilité, de contrôle et de
surveillance des politiques pu-
bliques ont généralisé auprès
des populations la méfiance à
l’égard de la parole officielle.
Pour Naité et sa cellule de com-
munication, son bilan serait po-
sitif. D’ailleurs, ce serait le cas
pour tous les ministres d’Alpha
Condé, qui se sont dévoués à
la cause dite républicaine. Fau-
te de mieux. Mais qu’en est-il
du réel, de ce que donne à voir
l’état de la jeunesse guinéenne
et l’état de nos routes au niveau
national ? Qu’en est-il de cette
idée du « service public » dont
Naité se dit fier d’avoir servi ?
Des turpides objectivement do-
cumentées du régime d’Alpha
Condé, quelle parole juste et
crédible pourrait tenir le minis-
tre des Travaux publics?
De 2014 à 2018, au Ministère
de la Jeunesse, il y a eu beau-
coup d’initiatives, dont la plus
remarquable est la construction
des «Blue Zone». Mais ces es-
paces de détente pour les jeu-
nes n’ont pas réellement amé-
lioré la condition de la jeunesse
guinéenne : chômage, misère,
désire de rejoindre l’Occident
continuent de ravager une jeu-
nesse qui, pour trouver un sens
à la vie, se réfugie dans le ban-
ditisme et autres formes de vio-
lence. Plus importants, les
«Blue Zone» sont des dons de
Bolloré, pour mieux asseoir
définitivement son autorité sur
le gouvernement guinéen. Ce
qui montre le désir d’asservis-
sement des responsables po-
litiques guinéens à l’égard de
l’environnement international.
Ainsi, de son passage au mi-
nistère de la Jeunesse et de
l’emploi, et à la lumière des
rapports successifs du PNUD
sur l’indice du développement
humain, on ne peut s’empêcher
de dire que l’entrée en politique
que les usagers de la route
ressentent à l’égard du gouver-
nement guinéen. Et le passage
de Naité aux travaux publics n’a
pas atténué d’un iota cette triste
et accablante réalité : pour les
guinéens, les routes sont un mou-
roir, et ce, depuis très longtemps.
Peut-être que l’on pourrait com-
mander une étude indépendan-
te sur l’état des travaux publics
en Guinée, pour mieux juger du
bilan de Naité ?
Quant à l’engagement politique
de Naité lui-même, il demeure
pour plusieursraisons critiqua-
ble et même condamnable.
Moralement, on ne peut com-
prendre son silence sur les tue-
ries perpétrées sous le gouver-
nement qu’il sert ; son silence
sur la militarisation du pouvoir
guinéen et enfin sur les prati-
ques de confiscation du pouvoir
qui ont culminé dans l’adoption
de la nouvelle constitution.
Peut-il nous dire honnêtement
et en toute conscience que la
Guinée de Alpha Condé se
porte bien ? Où est la Républi-
que ? Où est l’idée du PUBLIC
qu’il entend servir ? Il reste clair
qu’aux yeux de la majorité des
jeunes guinéens, Naité, par sa
complicité et son indifférence à
la justice sociale, aura écrit son
chapitre dans le livre sombre
de la tragédie guinéenne, que
continue de jouer le régime
d’Alpha Condé.
Peut-être qu’il est encore
temps pour lui d’être mordu par
la conscience et de décider de
partir de cet environnement déva-
lorisant et déshumanisant.
Comme tant d’autres jeunes de
la présidence Alpha Condé, il
aura été un espoir déçu. Un car-
burant de la machine néo patri-
moniale..
de Naité fut un échec. Du moins
pour le public qu’il entendait
servir.
De 2018 à 2020 : Quel Bilan au
Ministère des Travaux publics ?
Il faudra ici donner la parole aux
usagers de la route, aux popu-
lations qui subissent le calvaire
d’une infernale congestion
routière et qui quotidiennement
payent de leurs vies l’impratica-
bilité et l’état désuet des rou-
tes. On pourra aussi mesurer
l’état des travaux dits publics à
l’examen du nombre d’acci-
dents et de l’organisation de la
circulation routière. Mais pour
des ministres qui ont un droit
de passage inconditionnel, quel
que soit l’état de la congestion,
ils peuvent se satisfaire d’un
constat général que tout va bien.
Pour le Guinéen loin des
réseaux du pouvoir, la question
se pose de savoir comment les
fonds alloués aux travaux pu-
blics, depuis Bah Ousmane,
n’ont pas permis d’avoir des
routes à la hauteur de la dignité
humaine. Comment en est-on
encore à parler de «problèmes
techniques», «d’étude de faisa-
bilité» de «mauvaise condition
pluviométrique», de «démar-
rage des travaux», justifier
l’inaction en prétextant le «retard
dans l’exécution des travaux».
Pire, comment prétexter l’indis-
cipline des Guinéens ou leur
supposé «malhonnêteté» pour
justifier l’étant honteux de nos
routes. Cette essentialisation
négative du Guinéen cache en
réalité une démission et une in-
compétence devenues chroni-
ques. Une discussion amicale
à la gare voiture de Madina et
de Bambéto, l’été 2013 et 2019,
a permis de confirmer le senti-
ment de trahison et d’abandon
Amadou Sadjo BARRY
PhD philosophie politique
Professeur de philosophie
Cégep de St-hyacinhte
Québec, Canada
3. Ils ont dit
L’AIR DU TEMPS 3le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
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Polémique autour de son enrichissement
Le ministre Moustapha Naité
«assume» son «idéal de réussite»
L
e ministre des Travaux
publics, Moustapha
Naité (sur la photo) a fort
à faire avec le tribunal de
l’opinion. Alors que l’affaire
scandale, il déclare (dans la
tribune suivante parue dans le
site Guineenews.org et repris
par plusieurs médias) qu’il
« assume et revendique la
construction d’une maison qui
représente (son) idéal de
réussite ». Sans commentaire.
« Chers tous,
Depuis quelques heures, cir-
culent sur Internet, des photos
d’une maison en aménage-
ment avec un texte
d’accusation contre lequel je
ferai, le mo-ment venu, une
action en justice.
J’ai beaucoup réfléchi avant
de décider de vous parler et
d’évo-quer le sujet
publiquement.
Je ne viens pas me justifier ni
m’excuser de construire, pour
moi et ma famille, une maison
de mon idéal au prix de mes
efforts.
Je viens leur dire, à ceux qui
se cachent derrière, qu’ils
n’ont pas besoin de cela pour
prendre ma place au Ministère
des Travaux Publics.
Mes chers amis, cette maison
est effectivement ma maison.
Elle est en aménagement. Et
tout comme ma famille, j’en
suis fier et qu’Allah soit
remercié !
Cette maison dont le gros
œuvre du bâtiment principal
était déjà réalisé, a été
acquise en 2010 avant la
prestation de serment du
Président Alpha Condé via
mon beau-père El Hadj Alseni
BARRY. Je le redis, le
bâtiment principal était
construit à l’état brut avant
acquisition.
Cette maison, je l’ai acquise
au prix de mon travail assidu
et de nombreux sacrifices.
Depuis près de 10 ans, petit à
petit, j’ai initié des travaux de
rénovation, d’extension et
d’aménagement sur le
bâtiment existant et
l’ensemble du terrain.
Peu à peu donc, j’investis mes
fonds dans cette maison qui
pour moi, est le fruit de tout
l’effort et du sacrifice consenti
depuis mon retour des Etats-
Unis en 2002 avec la création
de mon entreprise MouNa
Group Technology en 2003.
Grâce à Dieu, MouNa Group
Technology a grandi et
continue de grandir en étant la
seule entreprise locale,
guinéenne, actionnaire de la
années et je suis fier d’en voir
l’aboutissement.
J’ai fait visiter, avec fierté, cette
maison à plusieurs personnes
et personnalités du monde
des affaires, de la politique, à
des amis, à la famille. Cette
maison est à 100 mètres de la
résidence du Premier Ministre.
Elle n’est pas cachée. Le
Président de la République
connait son existence. Je n’ai
absolument rien à cacher.
Lorsque j’ai été nommé
Ministre des Travaux Publics,
j’ai rencontré, dans les tous
premiers jours, des
journalistes. Nous étions tous
assis au bord de la piscine
dans cette maison pour
discuter. Ils peuvent
témoigner de leur propre chef
et conscience. Et je leur avais
dis – connaissant la
méchanceté du guinéen – que
le jour viendrait où, l’on dirait
que c’est à mon arrivée au
Ministère des Travaux Publics,
que j’ai construit cette maison.
Ils en avaient ri. On y est !
Je n’accepterai pas la
calomnie. Je ne me laisserai
pas faire par la méchanceté
gratuite de certains de nos
concitoyens.
Est-ce un crime de se donner,
près de 10 ans durant,
honnêtement et légalement
les moyens pour avoir la
maison de ses rêves dans son
pays ? En tout cas, je prie
pour que chacun réalise ce
rêve.
Est-ce un crime d’essayer de
faire au mieux la mission
républicaine que le PRG m’a
confiée pour attirer tant
d’adversité dans mon propre
camp ?
Je ne reculerai devant aucune
accusation encore moins
aucune adversité politique
d’où qu’elle vienne.
Et en politique, je sais aussi,
me battre.
Pour finir, j’assume ma grande
et franche fraternité avec
Lamine Guirassy qui, parti de
rien, a pu construire un des
plus grands médias de notre
sous-région. Cela aussi passe
mal aux yeux de certains.
Courage Lamine.
Pour le reste, je continuerai de
travailler, de me rendre sur le
terrain, de vous tenir informés
de ce qui se fait dans le
secteur des infrastructures
routières jusqu’à la fin de ma
mission.
Seul Dieu connait le destin de
chacun et de tous.
Assumez vos rêves.
Prenez soin de vous.
Moustapha Naité
GUILAB au même titre que
les grandes multinationales
de la place.
Depuis 2003 à ce jour, je vis
avec ma famille, dans ma
résidence contiguë à l’hôtel
Palm Camayenne. En ma
qualité de père de famille et
au vu des efforts et sacrifices
fournis, j’ai la responsabilité et
le devoir de construire la
maison idéale pour que ma
famille puisse y vivre
convenablement.
Depuis 2011, j’ai la confiance
du Président de la
République à des postes de
responsabilités publiques.
J’essaie de les assumer au
mieux.
Du Ministère de la Jeunesse
entre 2014 et 2018 et depuis
2018, à la tête des travaux
publics, les attaques se sont
multipliées. Je vous épargne
des détails.
Par ailleurs, aucun contrat
quel qu’il soit, n’est signé par
le seul Ministre des Travaux
Publics encore moins des
attributions de contrats à telle
ou telle entreprise par le
Ministre des Travaux Publics.
Il n’y a que la malhonnêteté
intellectuelle et la volonté de
nuire qui puissent faire ignorer
le minima à connaitre.
Et il est évident que l’auteur de
cette bassesse ne connait pas
la valeur de l’argent. Sinon, il
n’aurait pas fait étalage de son
ignorance en jouant à la
devinette sur des sommes
faramineuses. On dit souvent,
plus c’est gros, plus ça passe.
Pourquoi ces attaques comme
à chaque période de
remaniement ? J’ai ma petite
idée de la réponse et vous
aussi, certainement.
Mais une chose que je sais
profondément, c’est d’où
viennent ces attaques. Elles
ne proviennent pas de ceux
que j’aurais pu appeler
adversaires politiques de
l’opposition. Elles proviennent
de mon propre camp
politique. Et c’est cela qui est
triste.
Je sais d’où ces attaques
viennent car je connais les
commanditaires et leurs
suppôts ; qu’ils soient ici en
Guinée ou tapis à l’étranger, je
veux qu’ils sachent qu’ils
n’éteindront jamais ni ma
détermination à faire mon
travail et assumer ma mission
républicaine ni ma volonté de
poursuivre et de réaliser mon
destin.
Cette fois-ci, ils veulent juste
prendre la tête du Ministère
des Travaux Publics. Ils ont
tout fait au dernier
remaniement avec des actes
moralement peu
recommandables. Ils avaient
échoué.
Mais, je voudrais les rassurer
et leur dire ici et maintenant,
qu’ils n’ont point besoin de
faire dans de l’indignité. Ils
n’ont point besoin de créer
des scenarii ou d’inventer des
histoires pour atteindre leur
objectif.
En attendant, j’assume et je
revendique la construction
d’une maison qui représente
mon idéal de réussite.
Depuis mon retour des Etats-
Unis en 2002, j’assume et je
revendique, ma ferme volonté
de vivre et de faire vivre ma
famille dans une maison qui
représente mon idéal.
Je n’ai jamais caché ce
chantier qui dure depuis des
Alpha Condé sur les manifes-
tations du Fndc : « Dans les
autres pays où il y a eu de nou-
velles constitutions, il y a eu des
morts mais ils l’ont fait.»
Aissatou Chérif Baldé Jour-
naliste-politologue vivant à
Hambourg, Allemagne: «La
Guinée a une crise de représen-
tativité. (Mais) les actuels te-
nants du pouvoir politiques n’en
sont pas conscients puisque
trop préoccupés à gaver le peu-
ple de mensonge. Pourtant, il
se passe une mutation, et elle
est si significative qu’elle va
bientôt conduire à un boulever-
sement de la norme, les déro-
gations deviendront en ce mo-
ment la règle. La procédure
d’exception se substituera à la
Constitution comme forme d’or-
ganisation du politique.»
Chérif Mohamed Abdallah,
président du Goha, le 13 avril
2020, sur le recrutement de
Donzos pour la sécurisation du
marché de Nzérékoré: «En
quelle qualité la Chambre régio-
nale de Nzérékoré s’est-elle
engagée à doter le marché de
vigiles Donzos?»
4. JUSTICE / Mohamed Diawara, juge d’instruction au TPI de Kaloum:
«Toute personne, soupçonnée d’avoir illégalement
acquis sa richesse, doit faire l’objet d’enquêtes»
L’auteur du Bréviaire Lexical à l’usage
du Juriste Moderne (Français-anglais),
le jeune magistrat guinéen, Mohamed Diawara,
juge au Tribunal de première instance (Tpi) de
Kaloum, soutenait en 2018 que «toute personne,
soupçonnée d’avoir illégalement acquis sa
richesse, doit faire l’objet d’enquêtes,
ça y va de l’intérêt de chaque Etat».
Cette tribune publiée dans Le Populaire n°639
du 5 novembre 2018 pourrait contribuer
à mieux décrypter l’actualité. Bonne lecture !
le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
A C T U A L I T É4
_______________
Suite à la page 5
vient d’activités illicites notam-
ment du détournement de
deniers publics, de la corrup-
tion et des infractions assimi-
lées à celle-ci, de la fraude fis-
cale, de la contrebande, de la
piraterie, du trafic et de la traite
des personnes, de la cybercri-
minalité, du trafic de drogues,
du trafic illégal d’armes etc…
Ce qui pourra sans nul doute
empêcher les délinquants éco-
nomiques et financiers d’utili-
ser ces moyens illicites contre
leurs pays respectifs. A vrai
dire, ça y va de l’intérêt de
l’Afrique.
Il n’est pas superfétatoire de
noter que le blanchiment de ca-
pitaux a un effet dévastateur
sur notre économie, sur notre
politique bref, sur tous les as-
pects de la vie de notre Afrique.
Surtout quand un tel acte est
commis par un fonctionnaire ou
agent de l’Etat, en l’espèce, on
ne peut parler de cette infraction
sans faire cas de détourne-
ment de deniers publics, de la
corruption, du trafic d’influence,
de l’obstruction à la justice, du
conflit d’intérêts… j’en passe.
façon de dissimuler la prove-
nance d’argent acquis par des
manières illégales en vue de
le réinvestir dans des activités
légales, doit nous préoccuper
tous.
Hormis la préservation de
l’intégrité du système financier
international, l’objectif vise
notamment à démasquer ces
bandits à Col blanc afin de les
empêcher de tirer profit de leurs
actes criminels et de couper
systématiquement les terroris-
tes de leurs sources de finan-
cement.
Cette stratégie des délinquants
économiques et financiers est
une étape importante de leur
sale besogne, car sans le blan-
chiment de capitaux, ces crimi-
nels ne pourront pas utiliser de
façon massive leurs revenus
illégaux sans être repérés.
En principe, toute personne,
soupçonnée d’avoir illégale-
ment acquis sa richesse, doit
faire l’objet d’enquêtes, ça y
va de l’intérêt de chaque Etat.
Le combat consiste à engager
la machine d’investigation et
celle judiciaire afin de pouvoir
démontrer que la possession
de telle ou telle richesse pro-
A
l’instar des autres pays,
nous avons intérêt à nous
intéresser davantage au
blanchiment de capitaux. En
effet, la prise en compte d’une
telle infraction consiste en réali-
té à donner une apparence légi-
time aux biens mal acquis. Une
telle infraction nous échappe
très souvent dans les débats
publics.
En l’espèce, la définition donnée
par l’article 499 du Code pénal
guinéen est la suivante : «Le
blanchiment est le fait de faci-
liter, par tout moyen, la justifi-
cation mensongère de l’origine
des biens ou des revenus de
l’auteur d’un crime ou d’un délit
ayant procuré à celui-ci un profit
direct ou indirect. Constitue
également un blanchiment le
fait d’apporter un concours à
une opération de placement,
de dissimulation ou de conver-
sion du produit direct ou indirect
d’un crime ou d’un délit».
En la matière, il faut rappeler
que les fonds illicites permet-
traient aux blanchisseurs de
financer de multiples activités
criminelles c’est pourquoi, leur
Mohamed
Diawara
Juge au Tribunal
au Tpi de Kaloum
Conakry.
Guinée
5. ACT UALI TÉ 5le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
_______________
Suite de la page 4
Par exemple, tout fonctionnaire
ou tout agent de l’Etat, après
avoir commis un crime écono-
mique au détriment de son
pays, a, en premier lieu, besoin
de corrompre certaines autori-
tés réputées incontournables
pour se tirer d’affaire.
En cette première phase, en
sus de la corruption, nous
constatons la présence de
l’acte de trafic d’influence et
celui d’obstruction à la justice.
De là, l’étape à suivre pour
blanchir le fruit de son acte
criminel, est de solliciter un prêt
auprès d’une banque primaire,
en principe, cette étape n’est
qu’un écran de fumée.
Ensuite il investit une partie de
ces capitaux mal acquis dans
une activité génératrice de
revenu (situation de conflit
d’intérêts) et ce, peu importe le
rendement de son affaire car il
garde déjà par derrière lui une
colossale somme d’argent
résultant de son acte criminel.
Enfin, il procède graduellement
au remboursement de la
banque par des moyens aussi
frauduleux qu’on ne croit, juste
une façon de s’outiller de
preuves pouvant éventuelle-
ment justifier la provenance de
ses biens.
Précisons de passage que
l’indicateur incontestable du
niveau de détournement ou de
corruption des commis de l’Etat
est bel et bien le patrimoine
immobilier à leur actif tant bien
en local qu’à l’Etranger, bien
qu’il soit souvent porté au
compte d’une tierce personne
(famille, épouse, ami…).
Le train de vie de leurs épouses
et de leurs enfants à l’Etranger
en est un également. Ils
ignorent que c’est connu.
Un des facteurs encourageants
de ces criminels économiques
et financiers dans leur forfaiture
est leur sédentarisation au
même poste pendant plusieurs
années.
Le feu Président patriote
Ahmed Sékou TOURE, l’âme
vivante de la Révolution, l’étoile
polaire de l’Afrique indépen-
dante, parlant de ces cadres
véreux, ne disait-il pas :
« …les affameurs du peuple,
des bureaucrates malhonnê-
tes et des individus qui
trichent avec la Révolution et
compromettent le bien être
des masses populaires en
s’enrichissant de manière
illicite méritent d’être combat-
tus jusqu’à la reconversion
des individus à la morale de la
Révolution… ».
Ces types de cadres malhon-
nêtes sont des dangers pour
tout pays car, après avoir sorti
frauduleusement d’importants
fonds de la caisse de l’Etat, ils
n’hésiteront pas du tout à se
taper la poitrine et devant le
pouvoir en place, et devant les
patriotes qui s’engagent
résolument à servir loyalement
leur patrie.
Si aucune disposition appro-
priée n’est prise à leur encontre,
ils vont toujours vouloir empê-
cher vaille que vaille le proces-
sus de développement de leur
pays.
Cet état de fait est de nos jours
l’une des causes réelles de
l’instabilité politique dans
plusieurs Etats africains car
ces criminels économiques et
financiers pour échapper à toute
poursuite judiciaire, sont prêts,
en complicité avec des étran-
gers mal intentionnés, à désta-
biliser leur propre pays, peu
importent les conséquences
qui en découleront.
J’insiste en rappelant que si
rien n’est fait, ces cadres véreux
se sentiront toujours forts car
en plus des soutiens dont ils
bénéficient des pays hostiles
au développement de notre
Afrique, ils restent convaincus
à date, qu’aucune preuve ne
peut être présentée à leur
encontre. Mais à vrai dire,
j’avoue qu’ils se trompent
lourdement.
Il faut rappeler qu’en
l’absence de tout contrôle
crédible, la démarche suivie
par un fonctionnaire ou un
agent de l’Etat dans le
processus du blanchis-
sement de capitaux, peut
aussi réussir à toute
personne visant le même
objectif, celui de blanchir son
avoir provenant par exemple
du trafic de drogues, de la
cybercriminalité, du trafic
illicite d’armes, du trafic et de
la traite de migrants, du trafic
et de la traite des personnes,
du proxénétisme, de la
prostitution…
En l’espèce, l’objectif
de l’opération, qui consiste en
plusieurs étapes, est de faire
en sorte que des capitaux et
des biens acquis illégalement
semblent provenir de sources
légitimes, puis d’intégrer ces
capitaux dans un circuit
économique régulier.
le transfert des fonds
dans des institutions
financières légales.
Pour limiter ou enrayer
une telle infraction en
vue de promouvoir la paix,
la sécurité, la justice et la
bonne gouvernance dans
nos pays respectifs, nous
devons bâtir un réseau
solide entre nos Etats
afin de traquer et de punir
toute personne appartenant
à ce groupe de criminels qui
participe au processus de
blanchiment de capitaux.
L’avenir de notre Afrique
en dépend..Généralement, cela se fait par
6. 8 LE POPULAIRE N°559 DU LUNDI 24 AVRIL 2017
lepopulaire Par la rédaction
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N°721 du lundi 1er juin 2020
6
INVITATION
À LIRE
En 1958, la Guinée demande et obtient de la France coloniale, "la liberté dans la pauvreté". Elle ne
voulait pas de "l'opulence dans l'esclavage". Elle est aussitôt confrontée aux réalités du monde : tout
ce que ce "monde compte d'impérialisme s'abat sur elle". Son État aura tout essayé sans succès
remarquable : révolution, redressement, transition, changement. C'est la marche historique d'une
contrée singulière traînée par une mondialisation impitoyable. Après la brutale rupture d'avec la France,
l'intelligentsia nationale s'est-elle contentée de jouer le jeu autour des chefs suprêmes sans pouvoir
traduire leurs visions en projets porteurs d'avenir ? Chefs et collaborateurs ont-ils réussi l'édification
de systèmes de gestion favorables à la production cordonnée de résultats de développement ?
Pour tout achat EN LIGNE : www.publibook.com
www.publibook.com/guinee-les-grimaces-d-une-intelligentsia-divisee.html/
Pour tout achat du livre imprimé: GUINÉE : lmrdiallofb7@gmail.com
Guinée : les grimaces d'une intelligentsia divisée
Essai - 180 pages - 140x200
ISBN : 9782342167740
Auteur:Amadou Lamarana Diallo courriel: lmrdiallofb7@gmail.com
Amadou Lamarana Diallo
Le procureur de Kankan accuse les membres
du Front national pour la défense de la
constitution (Fndc), notamment le Bloc libéral,
d’avoir recruté des mercenaires libériens lors
des événements des 22, 23 et 24 mars 2020
à Nzérékoré. Cette allégation est-elle fondée ?
Qu’en est-il de la présence des mercenaires
Donzos, ex-combattants Ulimo, Lurd ou Kamajors,
sur le territoire guinéen et de leur rôle dans ces
violences ? Dr Faya Millimouno répond.
En exclusivité.
Accusé, Dr Faya Millimouno réplique :
Qui est le parrain des tueries de Nzérékoré ?
Le Populaire: Comment réa-
gissez-vous à la sortie du pro-
cureur de Kankan qui accuse
le Fndc et nommément le Bloc
Libéral d’avoir recruté des
mercenaires libériens dans les
violences à N’Zérékoré?
Dr Faya Millimouno: J’ai été très
déçu quand j’ai écouté le pro-
cureur Yaya Kaïraba Kaba. Ce
qu’il a dit est d’abord dangereux
pour nos relations avec nos
voisins. Je ne crois pas qu’il
puisse soutenir qu’il y a eu des
mercenaires provenant du
Libéria. Ce qui voudrait dire que
le Liberia est aujourd’hui dirigé
par de gens qui auraient intérêt
à déstabiliser la Guinée. Je
l’admirais par le passé, mais
je trouve qu’il a été d’un petit
esprit en s’exprimant de cette
façon. Il dit des choses qui sont
de l’imagination laissant de
côté ce qu’est la réalité. Pour
l’instruire sur la réalité, je vais
lui apprendre que les violences
en région forestière ont connu
la participation de deux groupes
et ou un groupe qui se présente
en deux.
Qui sont-ils?
C’est depuis la première guerre
civile du Liberia (1986-1996)
qu’il faut remonter pour compren-
dre ce qui se passe en Forêt.
Certains libériens qui soute-
naient mordicus le maintien au
pouvoir de Monsieur Samuel
Doe déchu, se sont coalisés
en Sierra Leone en mai 1991
pour former le United Liberation
Movement of Liberia for Demo-
cracy (ULIMO) et combattre
Charles Taylor. Ils l’ont fait sur
la base ethnique. L’Ulimo était
donc composé de Krahns (l’eth-
nie de Samuel Doe) et de Konias.
Il y avait deux chefs. Celui de
l’ethnie de Doe s’appelait David
Roosevelt Johnson (Ulimo-J) et
Aladji G. V. Kromah (Ulimo-K) de
l’ethnie Konia. Les deux grou-
pes se séparèrent en 1994 pour
plusieurs raisons. L’une des
raisons est que le sous-groupe
dirigé par Aladji Kromah visait
particulièrement les églises
dans ses opérations. Il se trou-
vait que l’ethnie de Doe était de
chrétiens en majorité. Une pre-
mière explication pourquoi les
églises ont été attaquées les
22, 23 et 24 mars 2020. Kromah
élit domicile en Guinée et va
faire croire que la communauté
Konia a été victime d’exactions
au Libéria à cause de sa reli-
gion, l’Islam, pour pouvoir bé-
néficier de fonds des pays ara-
bes. L’Etat guinéen va donc
abriter l’Ulimo en région fores-
tière. Cela a provoqué de pro-
blèmes de cohabitation. Ce qui
a fait que dans les années 2000,
il y a eu des villages qui ont été
ravagés à Macenta. A l’époque,
il s’est constitué un groupe de
cadres, la Jeunesse de la Forêt
dirigée par Monsieur Julien
Onivogui, professeur de Mathé-
matiques à l’Université de Co-
nakry, pour dénoncer le silence
du gouvernement face aux exac-
tions de l’Ulimo. La situation
était devenue embarrassante
pour l’État guinéen qui abritait
l’Ulimo dont les membres s’en-
traînaient dans les camps mili-
taires de Macenta et Kankan
pour aller s’attaquer aux posi-
tions de Charles Taylor, qui était
maintenant démocratiquement
élu en 1997. C’est ainsi que
l’armée régulière libérienne
avait mené des représailles à
Macenta et entraînait l’occupa-
tion de Guéckédou.
Que s’était-il arrivé à la Jeu-
nesse de la Forêt?
Naturellement, l’histoire de la
Guinée est faite des crimes
odieux. Et le 30 novembre 2000
à Coza, on a assassiné de
manière sauvage le professeur
ville, la seconde du pays à
l’époque avec 200 000 à 250
000 habitants et centre écono-
mique important, et la réduisit
en ruines. A un moment donné,
les localités situées le long de
la frontière Sud : Macenta ,
Gueckédou, Kissidougou,
Kindia, Forécariah, ont été
attaquées. On évalue le drame
à plus de 1 500 morts.
Qu’est-ce qui avait poussé
l’Ulimo et le Lurd à se retour-
ner contre l’armée guinéen-
ne?
Dans la revue «Politique Africai-
ne n°88 » le chercheur Mike
McGovern rapporte que c’est du
fait que le gouvernement gui-
néen leur ait demandé de cesser
les exactions contre les citoyens
alors que les rebelles, sans
salaire, n’avaient de sources
de revenus que les pillages. En
tant que procureur défendant
l’intérêt du peuple, il a le devoir
de savoir qui en est le parrain
aujourd’hui. En tout cas, l’exis-
tence de l’Ulimo en Guinée ne
date pas du 22, 23 et 24 mars
dernier puisque les habitants
du Sud en ont été victimes de-
puis longtemps. Il faut remonter
l’histoire pour comprendre cela.
Mais puisque c’est un inculte,
ce procureur, il faut l’instruire. A
ce que je sache, nous sommes
une République normale. L’in-
tégrité du territoire est assurée
par une armée. La sécurité des
personnes et de leurs biens est
Onivogui et 5 autres cadres de
la Forêt et on les avait présentés
à la Télévision nationale com-
me étant des rebelles. Ce n’est
que 8 ans après, à la faveur du
passage de Bah Oury au gou-
vernement comme ministre en
charge de la Réconciliation na-
tionale, que les corps des victi-
mes ont été restitués aux pa-
rents en 2008.
Qu’est-ce qui s’est passé par
la suite entre l’État guinéen et
l’Ulimo?
Lors de la 2e guerre civile du
Liberia après l’élection de
Charles Taylor en 1997, le United
liberation movement of Liberia
for democracy (Ulimo) va se
muter pour devenir Lurd. Cer-
tains sont restés Ulimo et
d’autres le Liberians united for
reconciliation and democracy
(Lurd), mais c’était les mêmes
gens en majorité de l’ethnie
Konia. A un moment donné,
c’étaient eux qui avaient en
charge de la sécurité en région
forestière. Ils se payaient en
vandalisant et en s’attaquant
aux citoyens. Cependant, en
janvier 2001, lorsque l’armée
guinéenne a demandé aux forces
de l’Ulimo-Lurd de cesser leurs
exactions contre la population
de Gueckédou, ces dernières
ont changé de camp, se sont
alliées aux forces anti-guinéen-
nes et ont pris le contrôle de
Guéckédou. L’armée guinéen-
ne répond en bombardant la
assurée par une police et une
gendarmerie. Pourquoi les
Donzos, sans formation requi-
se, sans autorisation légale,
exercent des missions de poli-
ce aujourd’hui. Je vais attendre
que le procureur m’éclaircisse
là-dessus.
Depuis quand les Donzos ont
une si mauvaise réputation en
Guinée?
L’Afrique a été dirigée par cer-
tains hommes irresponsables.
Dans la littérature, il apparaît
que Tidiane Kabbah dans sa
conquête du pouvoir en Sierra
Leone, a été le premier à avoir
utilisé les chasseurs tradition-
nels qu’on appelle les Kama-
jors qui ont commis beaucoup
d’exactions contre les popula-
tions civiles. Il suffit d’ouvrir les
rapports de l’Organisation des
nations unies (Onu) pour com-
prendre les dégâts causés.
Quand la Guinée a été attaquée,
le régime Conté va faire appel
aux Kamajors venus de la
Sierra Leone face aux rebelles.
En même temps, on va faire
appel aux Donzos venant de la
Haute Guinée. C’était la pre-
mière fois que l’Etat guinéen
utilisait cette confrérie des
chasseurs à des fins politi-
ques. Ces gens-là n’ont aucu-
ne formation liée au droit.
_______________
Suite à la page 7
Dr Faya
Millimouno
leader du Bloc
libéral (BL)
7. lepopulaire Par la rédaction
www.facebook.com/le-populaire-conakry
www.lepopulaireguinee.com
N°721 du lundi 1er juin 2020
7
Comment expliquez-vous la
montée en puissance des
Donzos dans notre pays, ces
derniers temps?
Curieusement, depuis qu’Alpha
Condé est arrivé au pouvoir
c’est comme si les Donzos ont
une position officielle dans
l’appareil d’État.
L’histoire n’est-elle pas en
train de donner raison à feu le
président Lansana Conté qui
avait accusé l’opposant Alpha
Condé d’avoir soutenu l’Ulimo
et armé les Donzos?
Je n’affirme rien. En tous cas, il
y a beaucoup d’éléments qui
pointent. Il appartient aux Gui-
néens qui se rappellent de
cette page de notre histoire et
connaissent ce que nous vivons
aujourd’hui, de se faire leur
propre opinion. Depuis l’arrivée
d’Alpha Condé au pouvoir en
2010, on a vu dans les rues de
Conakry, les Donzos. Un chas-
seur c’est celui qui tue les
gibiers dans la brousse. Il n’y a
pas de gibiers dans les rues
de Conakry, ni à Kankan encore
moins à Nzérékoré ou à Labé.
Ils ont été reçus au Palais
Sékoutouréya. On les a vus
pendant les manifestations,
qu’ils défendaient un pouvoir!
Mais quel pouvoir défendaient-
ils? Puisque c’est un pouvoir
républicain qu’Alpha Condé a
obtenu et non un pouvoir des
chasseurs. La loi, en aucune
façon, n’a prévu l’intervention
des Donzos ou de l’Ulimo. Mal-
heureusement, le procureur
Kaïraba Kaba n’en parle pas.
Alors qu’il y a eu des photos
montrant des Donzos dans les
bureaux de vote le 22 mars
dernier. Mais, en Guinée, on a
les yeux pour ne voir que ce
qu’on veut. Aujourd’hui, Kaïraba
Kaba regarde la réalité gui-
néenne avec les lunettes jaunes
couleurs du Rpg Arc-en-ciel.
Le rapport des organismes
des droits humains qui ont
enquêté pendant un mois sur
les violences survenues à
Nzérékoré, fait aussi mention
des Donzos dans le massacre?
J’ai les noms de toutes les victi-
mes de Nzérékoré dont lui-
même reconnaît 30 tués, mais
le bilan réel est supérieur. Je
crois que ce n’est pas le Fndc
qui gouverne Nzérékoré ou qui
dirige l’hôpital régional. Ce
n’est pas non plus, le Fndc qui
avait comme gouverneur, Ismaël
Traoré et comme préfet, Sory
Sanoh. Quelqu’un a donc pris
la décision d’aller nuitamment
prendre des corps et les enter-
rer dans une fosse commune
dans la brousse. Qui avait
intérêt à cacher les corps des
victimes? Qu’est-ce qu’on
voulait cacher et pourquoi?
Le gouvernement accuse, en
retour, le Fndc d’avoir recouru
au mercenariat.
Si la vérité était du côté du
pouvoir, allait-il, nuitamment,
prendre les corps à la morgue
pour les enterrer dans une
fosse commune quelque part
dans la brousse? Qui avait
intérêt à ce que les corps ne
soient pas identifiés? Ce n’est
pas pour rien si le Fndc de-
mande à la Cour pénale inter-
nationale (Cpi) d’élucider le
dossier. Alors, la vérité se
saura. Parce que jusqu’au-
jourd’hui si quelqu’un vous dit
qu’il peut vous donner le
nombre exact de morts dans
les violences survenues, les
22, 23 et 24 mars, à Nzérékoré,
il vous aura menti. J’ai, par
contre, le rapport des ONGs de
lutte pour la protection et la
promotion des droits humains
dans lequel les victimes citent
la présence des Donzos et de
l’Ulimo comme ayant participé
au massacre. Ce rapport, c’est
le fruit d’un mois d’enquête, de
recueil des témoignages auprès
des acteurs sociopolitiques
locaux, administrateurs territo-
riaux, élus, citoyens et Ongs. En
2013, on a assisté à l’enrôle-
ment des chasseurs tradition-
nels Donzos comme gardes
forestiers. C’est en cela que je
suis profondément convaincu
que le pouvoir d’Alpha Condé
est dangereux.
Vos détracteurs vous repro-
chent de nourrir une haine
ethnique contre la commu-
nauté Donzos. Que répondez-
vous?
Je suis petit-fils d’un chasseur
qui a été très réputé utile à la
communauté, sur qui beau-
coup dépendaient. Parfois,
pour certains secrets qu’il dé-
tenait. Il y a les gens qui venaient
le consulter en cas de maladie.
C’est quelqu’un qui a nourri la
communauté avec ses produits
de chasse. Ce respect-là, nous
en bénéficions aujourd’hui. Si
je suis amené à parler de gens
qui se réclament de cette con-
frérie, qui sont devenus des
délinquants dans notre pays,
ça me fait de la peine. Autre
chose, je ne suis pas ethno. J’ai
bénéficié de tous les Guinéens.
Je suis de Guéckédou, mais
celui grâce à qui j’y ai étudié,
c’est un Bangoura, originaire
de Kindia. Arrivée à Faranah, j’ai
été reçu par la famille Condé –
mon tuteur Koulako Condé vit
encore à Tonkolongo, dans la
commune urbaine de Faranah.
Quand mon tuteur a été affecté,
j’ai été pris en charge par la fa-
mille Barry. Je dois à ces diffé-
rentes familles au tant à ma
propre famille. Je ne crois pas
que le fait que nous soyons
d’ethnies différentes devait
déterminer nos relations. Dans
ma vision politique, je me mets
au-dessus de ces considéra-
tions. Mais, en fait, on est obligé
de parler de certaines dérives
dans notre société parce qu’on
est en train de vivre aujourd’hui
dans une situation qu’on
n’aurait pas en temps normal.
Je suis un petit fils d’un chas-
seur. Je sais que les chasseurs
traditionnels sont des gens
respectables. Mais ceux qu’on
est en train de nous présenter
aujourd’hui sont des délin-
quants, des tueurs impitoya-
bles. C’est des miliciens qui se
trouvent être aujourd’hui l’épine
sous nos pieds. Ces gens sont
incorporés. Il y en a qui avaient
intégré les gardes forestiers
sur la base d’aucune formation,
d’aucun critère. Quelle est leur
mission? Ça ne suscite-t-il pas
inquiétude, puis interrogations
lorsqu’il y a remous quelque
part dans le pays, que l’on en-
tende parler d’eux? Cela ne
pique-t-il pas la curiosité d’un
procureur républicain de cher-
cher à savoir pourquoi des gens
sont tués dans le pays sans
qu’on ne sache par qui? Un
procureur c’est celui qui réunit
des éléments de preuve pour
confondre le criminel. Le procu-
reur n’est pas un militant, de
surcroît zélé.
En 2016, pour former sa garde
présidentielle, Alpha Conde
n’avait-il pas été accusé d’avoir
recruté l’ancien chef rebelle
ivoirien, Zakaria Koné qui se
trouve aussi être connu de la
confrérie des Donzos en Côte
d’ivoire, accusé par l’ONU
d’être impliqués dans la guer-
re civile de 2010.Y a-t-il un lien?
Cela en dit long sur le régime
Alpha Condé. L’Opération des
Nations unies en Côte d’ivoire
(Onuci) avait publié en juin
2013 un rapport de 28 pages
sur les abus des droits de
l’homme commis par les Dozos
dans ce pays. Toutes les exac-
tions perpétrées par les chas-
seurs traditionnels à la solde
du régime d’Alassane Ouattara
pendant la guerre civile de 2010
contre les populations y sont
mentionnées. Même le régime
ivoirien s’est senti gêné par le
comportement des Dozos, à un
moment donné. Donc, on peut
déduire que même ceux qui
sont aux côtés d’Alpha Condé
sont Donzos. Mais, il faut savoir
qu’il y a des chasseurs dans
tous les groupes ethniques de
la Guinée. Ne croyez-vous pas
à la menace de ce qui pourrait
nous arriver si chaque commu-
nauté, se sentant menacée, se
mettait à transformer ses chas-
seurs traditionnels en milice
pour se protéger? Cela devien-
drait dangereux et on perdrait
notre République. Ni dans la
Constitution, ni dans toutes les
lois de la République, on peut
nous montrer, où il est mention-
né le rôle qu’un Donzos doit
jouer dans l’appareil d’Etat.
Mais aujourd’hui, les Donzos
sécurisent les marchés, les
manifestations et même les
bureaux de vote. Le président
régional de la chambre de com-
merce de Nzérékoré dit qu’il a
signé un contrat avec les Don-
zos pour sécuriser le marché.
En vertu de quelle loi? Le maire
rencontré par les enquêteurs dit
ne rien savoir alors que c’est
lui qui est responsable de la
sécurité des personnes et de
leurs biens dans sa circons-
cription. Le président de la
chambre a été incapable de
montrer aux enquêteurs le
contrat qu’il dit avoir signé avec
les Donzos. Dans notre pays,
les gens ne sont pas seule-
ment incompétents, ils sont
immoraux. Le procureur de
Kankan décide d’ignorer tous
ces faits, pour accuser le Fndc.
Il cite nommément Monsieur
Moïse Haba et le Bloc Libéral.
Le Bloc Libéral se réserve le
droit de le poursuivre..Par Abdoul Malick Diallo
Lettre ouverte de Sayon Bamba au présidentAlpha Condé
pensent qu’à l’eldorado dans un
ailleurs que vous et moi nous savons
incertain pour y avoir vécu. Seulement,
cet ailleurs fait un tel travail de mémoire
de son potentiel que tous sont tournés
vers lui.
Monsieur le Président de la République,
vendons la Guinée de notre riche culture
aux Guinéens, tous ces jeunes qui sont
en totale rupture avec notre passé, nos
acquis, pour mieux les projeter dans
un futur grâce à cet outil concret en vue
de donner une autre dimension à tout
ce riche patrimoine culturel.
Racontons-leur les histoires de Keïta
Fodéba, de Ahmed Tidiane Cissé, de
Souleymane Koly, de Italo Zambo, de
Momo Wendel, de Fodé Marseillais, de
Kadé Diawara, de Sorry Kandia
Kouyaté, de Démba Camara, des Ballet
Africains, de Mamady Djembé fola, de
Famoudou Konaté, de Fatou Lynsan,
de Kerfala Kanté, de Mory Kanté, de
Jean Paul Milimono, de Fatoumata
Taïbou Diallo pour ne citer que ceux-là.
Nous parlons par conséquent d’un lieu
où nos jeunes pourront avoir accès à
une partie de notre histoire musicale et
culturelle, un espace qui allierai
mémoire, conservation et créativité.
Notre souhait est que notre sollicitation
soit inscrite dans vos priorités nationa-
les car vous êtes le Protecteur des Arts
et des Lettres et votre implication per-
sonnelle nous permettra d’aspirer à ce
que Mory Kanté, Kadé Diawara, Kerfala
Kanté et tous les autres devanciers puis-
sent reposer en paix en ayant la garan-
tie que dans un siècle, voire plus, leurs
œuvres seront revues, mises au goût
du jour et consommées par le guinéen.
manifestations culturelles, il reste
évident que nous pouvons élargir votre
champ d’action en nombre et sur une
durée plus importante que votre simple
mandat présidentiel. Les belles
enveloppes que vous mettez
constamment à la disposition des
artistes une fois partagées entre eux
ne leur offre pas une solution durable.
L’arrivée de cette pandémie n’a fait que
confirmer que si nous ne mettons pas
en place très rapidement un collectif des
artistes guinéens engageant l’Etat pour
une partie et les artistes pour l’autre -à
l’image de ce que vous avez mis en
place pour les MUFFA -il serait difficile
de parler de professionnalisation de
ces artistes.
Nous pensons également qu’une
maison totalement dédiée à l’image, les
devoirs et la mémoire en faveur des
artistes est plus que jamais nécessaire
pour poser une action durable. Il nous
faut investir sur la valeur et l’aspect
positif de cette corporation.
Excellence Monsieur le Président de
la République
C’est avec beaucoup d’émotion que je
vous adresse ce courrier qui n’engage
que ma modeste personne pour solli-
citer votre bienveillance autour de la
problématique des artistes Guinéens
à travers une action concrète pouvant
permettre de restituer aux générations
à venir la grande odyssée de tous ces
hommes et femmes qui ont dédié leurs
vies à notre grande et belle nation à
travers des œuvres intemporelles des
indépendances à aujourd’hui.
Des projets, des idées nous les jeunes
de guinée nous en avons. Ces projets
très en accord avec notre époque pour-
raient faire la différence et vous faire
rentrer dans l’histoire de manière conti-
nue sans demander la mobilisation de
sommes colossales.
Le problème dont nous souffrons en
Guinée c’est notre incapacité à prendre
de la distance en séparant nos actions
privées de celles dédiées à notre
peuple. Nous rechignons quand la
mission qui nous est confiée s’arrête,
nous mettons des bâtons dans les
roues du système parce que nous
n’avons pas bénéficiés de ce que nous
pensons acquis au risque de paralyser
tout un peuple !
S’il est vrai que vous avez beaucoup fait
pour les artistes Guinéens, je pense
entre autres à votre geste en faveur de
l’assurance maladie, à la réhabilitation
de nos anciennes gloires à travers une
décoration et une prise en charge
financière, à votre investissement pour
l’organisation des quinzaines
artistiques et le FENAC, sans parler des
multiples donations financières lors de
turels, de journalistes sont sensibles
à cette cause commune.
Notre sollicitation, voire notre demande
est essentiellement d’obtenir votre
soutien afin de nous permettra d’offrir
sous votre magistère l’une des réalisa-
tions culturelles la plus significative.
Notre besoin c’est une maison aussi
modeste soit-elle et des moyens finan-
ciers pour son équipement et fonction-
nement. Une maison ouverte à tous et
dont la gestion et fonctionnement devra
être assurée par les acteurs culturels
non étatiques.
Monsieur le Président de la République,
en m’adressant à vous à travers une
lettre ouverte je suis surtout animée par
l’envergure nationale de notre demande
et son appropriation par la population
guinéenne.
Volontairement je n’ai pas voulu em-
prunter la voie administrative ou ce que
d’autres appelleront légales car il est
impérieux que cette Maison de l’Artiste
Guinéen puisse voir le jour dans les
prochains mois et pourquoi pas en Sep-
tembre comme pour marquer le début
de la saison culturelle.
Pour finir, vous me permettrez d’em-
prunter la phrase d'un homme qui a
dédié en toute sincérité sa vie à la
cause des artistes et au rayonnement
de notre patrimoine culturel : « Pas de
futur sans culture ».
Veuillez croire, Monsieur le Président
de la République, en l’expression de
ma très haute considération..Par Sayon Bamba Camara
Artiste Interprète
_______________
Suite de la page 6
Aujourd’hui beaucoup de Guinéens ne Beaucoup d’artistes, d’opérateurs cul-
8. A N N O N C E8 le populaire N°701 du lundi 13 janvier 2019 www.lepopulaireguinee.com8 LE POPULAIRE N°559 DU LUNDI 24 AVRIL 2017
lepopulaire Par la rédaction
www.facebook.com/le-populaire-conakry
www.lepopulaireguinee.com
N°721 du lundi 1er juin 2020
8
Sagesse
Quand le peuple
vous dit de stopper,
il ne faut pas avoir la honte
de vous arrêter, car vous
entêter, c’est creuser votre
propre tombe.
Que le pouvoir ne
puisse pas vous
rendre astucieux
en habillant de vénérables
les plus voyous de la ville
parce qu’ils sont à vos
ordres, vous allez le payer
très cher.
Amadou Hampâté Bâ
1
r
e
e
,
L'institut Supérieur des Arts
de Guinée (ISAG) est reba-
ptisé Institut Supérieur des Arts
Mory Kanté (ISAMK) depuis le
27 mai 2020 dans un décret du
Président de la République.
Que le nom sonne vrai ou faux,
cela ne doit pas poser de problè-
mes. La récréation est terminée
et l'heure du renouveau a sonné !
Cet honneur rendu à titre
posthume à la légende Mory
Kanté (NDLR: décédé le 22 mai
2020) doit être une aubaine
pour les autorités du ministère
de l'enseignement supérieur et
de la recherche scientifique,
des dirigeants de cet institut,
les étudiants et tout ceux qui y
sont passés. Il est temps et
grand temps de revoir tout le
fonctionnement et donner un
nouvel élan à cet institut des arts
qui a aujourd'hui 16 ans d'exis-
tence, je disbien 16 ans dont onze
(11) promotions déjà sorties. Le
chemin est long et beaucoup de
choses restent à faire.
L'Institut Supérieur des Arts
Mory Kanté qui comptent 4 dé-
partements (musique, art dra-
matique, cinema audiovisuel et
beaux arts) doit connaître un
vrai toilettage sur le plan insti-
tutionnel, pédagogique et
autres. Avec de la volonté et une
vision claire, c'est le début d'une
nouvelle ère pour notre Institut
Superieur des Arts Mory Kanté.
Plusieurs artistes et hommes
de culture pourraient porter ce
nom: je vais citer à titre d'exem-
ple Fodeba Kéita, Thierno
Monènembo, Cossa Bonama,
Wolibo Doukouré, Camara Laye,
Jeanne McCauley, Italo Zambo,
Cheick Doukouré, Gahité
Fofana, Célestin Camara ,
Aboubacar Demba Camara, la
liste est longue. Le choix de
Mory Kanté n'est pas fortuit. Il a
tout le mérite. Aux responsables
de l'institut de saisir la balle au
rebond et contribuer enfin à la
revolution culturelle guinéenne.
Toutes mes pensées et remer-
ciements à Monsieur Siba
Fassou et tous les encadreurs
qui nous ont accueilli lors de la
toute première rentrée universi-
taire à l'ISAG (Dubreka) en
2003- 2004. Chacun à son ni-
veau a joué sa partition tant bien
que mal. Et depuis, l'institut
continue son chemin. L'heure
n'est plus aux polémiques ou
guerre de personne inutile.
Maintenant, tournons-nous vers
l'avenir et aidons l'administra-
tion de cet institut supérieur des
Arts Mory Kanté de rayonner
partout dans le monde comme
InstitutSupérieurdesArtsMoryKanté:l'heure du renouveau a sonné !
le defunt l'a été avec sa musique
et sakora mythique. Pour une fois,
voyons les choses en grand.
Fédérons les énergies pour
donner à cette institution d'ensei-
gnement supérieur tout son
éclat, sa réussite et succès tant
souhaité depuis près de deux
décennies.
D'ici-là, faisons des propositions
concrètes pour la conception du
nouveau logo de l'Institut Supé-
rieur desArtsMoryKanté(ISAMK).
Le travail commence ici !!!
Vive l'institut supérieur des Arts
Mory Kanté !
Vive les arts et la Culture !
Vive la République
de Guinée !.Par AlyBongo Léno
9. S O C I É T É 9le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
La France alloue un
montant de 27,5 millions
d’euros à la Guinée
Conakry, 26 mai 2020 – Deux conventions de financement entre
la Guinée et la France d’un montant total de 20 millions
d’euros (12,5 Millions d’euros sur les ressources du Contrat de
Désendettement et de Développement (C2D) et 7,5 millions
d’euros sur ressources de Subvention-Projets AFD), ont été
signées ce 26 mai 2020 par M. Mamadi Camara, Ministre de
l’Economie et des Finances, M. Jean-Marc Grosgurin,
Ambassadeur de France en Guinée et Sierra Léone, et M. Olivier
Pannetier, Directeur de l’Agence Française de Développement en
Guinée en présence de MM. les Ministres Lansana Komara,
Ministre de l’enseignement technique, de la formation
professionnelle de l’emploi et du travail ainsi que Kader Yacine
Barry, Ministre de l’enseignement supérieur et de la Recherche
Scientifique
20 millions d’euros pour financer
le Programme décennal de l’éducation
en Guinée (ProDEG 2020-2029)
Ce financement de l’Agence française de Développement (AFD)
contribuera à un fonds commun de l’éducation multi-bailleurs
(UNICEF, PME et AFD) au service de la mise en œuvre du ProDEG.
L’objectif est d’améliorer la réussite des jeunes guinéens dans
leurs apprentissages et leurs formations à travers entre autres la
construction d’écoles dans les zones les moins desservies, la
réforme des curricula et manuels scolaires, la formation de
proximité des enseignants, l’éducation des filles et des femmes,
l’élargissement du cycle de l’éducation de base de 6 à 10 ans
et appui aux filières techniques et scientifiques. Au bénéfice de
l’ensemble du secteur de l’éducation, du préscolaire à
l’enseignement supérieur, de l’enseignement technique à la
formation professionnelle.
Le Budget d’Affectation Spéciale (BAS), mécanisme budgétaire
choisi, permettra de coordonner les financements extérieurs, de
les aligner sur les stratégies nationales et de renforcer les
capacités des services de l’Etat de planification, suivi et exécution
budgétaire.
Un financement additionnel de 7,5 millions d’euros de l’AFD
viendra en appui au renforcement des capacités du secteur
Ce financement additionnel, accordé par l’AFD, sera en maitrise
d’ouvrage directe AFD et contribuera au renforcement des
fonctions clés de planification, pilotage, exécution et suivi au
niveau central, déconcentré et décentralisé à travers un vaste
programme de renforcement des capacités qui sera déployé au
sein des ministères techniques.
Présente depuis 1979 en Guinée, pays prioritaire de l’aide
française au développement, l’AFD y mobilise l’ensemble de sa
palette d’outils : contrat de désendettement et de développement
(C2D), prêts, dons, aide-projet, appui budgétaire, garanties
bancaires, formation. Partenaire clé, l’institution financière publique
et solidaire a engagé 139,8 millions en 2019 en Guinée dans les
secteurs prioritaires du développement local et rural, de l’éducation
et la formation professionnelle, l’énergie et l’eau, la santé, la
préservation environnementale, les ONG et l’appui au secteur privé.
A propos de l’Agence Française de Développement
Le groupe Agence française de développement (AFD) est un établissement
public qui finance, accompagne et accélère les transitions vers un monde
plus juste et durable. Plateforme française d’aide publique au développement
et d’investissement de développement durable, nous construisons avec nos
partenaires des solutions partagées, avec et pour les populations du Sud.
Nos équipes sont engagées dans plus de 4 000 projets sur le terrain, dans les
Outre-mer et dans 115 pays, pour les biens communs de l’humanité – le
climat, la biodiversité, la paix, l’égalité femmes-hommes, l’éducation ou encore
la santé. Nous contribuons ainsi à l’engagement de la France et des Français
en faveur des Objectifs de développement durable. Pour un monde en commun.
www.afd.fr
MM. Jean-Marc Grosgurin, ambassadeur de France en Guinée
et Sierra Léone et Mamadi Camara, ministre de l’Economie et
des Finances.
Décryptage
Les péchés de la
nouvelle constitution
aux pieds.
C’est pourquoi, cette «
nouvelle constitution » n’a
plus cette légitimité qu’elle
pouvait prétendre avoir.
L’exercice par le peuple de sa
souveraineté ne se résume
pas au fait d’avoir été consulté
à l’occasion d’un référendum.
Il se traduit également par le
respect de la volonté
librement exprimée par ce
peuple suite à cette
consultation.
Visiblement, le peuple de
Guinée a parlé mais ce n’est
pas ce qu’il a dit qui a été
retenu. Des Guinéens qui se
croient plus Guinéens que
tous les autres Guinéens ont
estimé que le peuple, ce sont
eux. N’est-ce pas le reproche
majeur qu’ils faisaient au
CNT ? C’est une imposture
inqualifiable et la preuve qu’ils
n’ont aucun respect pour le
peuple dont ils prétendaient
pourtant défendre la cause
contre « ses ennemis » que
sont les membres du FNDC.
La réalité a démontré
aujourd’hui qu’il n’y a pas
plus imposteurs qu’eux. Ce
qu’ils ont fait est sans aucun
doute une première à travers
le monde. Dans les
constitutions taillées sur
mesure, on essaie d’habitude
d’y mettre toutes les
dispositions favorables au
dirigeant du pays et on les fait
» adopter » dans des
conditions souvent très peu
transparentes. Mais une fois
que le texte a été adopté,
quelle qu’en soient les
conditions, on y ajoute plus
rien et on n’y retire plus rien.
La Guinée vient d’innover non
seulement en adoptant une
constitution taillée sur mesure
mais aussi en dénaturant ce
qui a été adopté par les
votants.
C’est pourquoi, ces derniers
ont droit à des explications.
C’est le minimum qu’ils sont
en droit d’attendre de l’État. À
défaut, ils sont fondés à
récuser cette constitution qui
leur est faussement attribuée.
Il n’est pas exagéré de dire
qu’aujourd’hui que la Guinée
est sans constitution puisque
celle de 2010 est déclarée
abrogée tandis que celle qui
est censée la remplacer n’est
pas authentique.
Sous d’autres cieux, tous ceux
qui de près ou de loin ont
trempé de bonne ou de
mauvaise foi dans ce
traficotage auraient déjà
démissionné. Mais vu qu’ils
ne sont pas connus et qu’ils
ne seront peut-être jamais
connus, on trouvera à cette
affaire une solution très
guinéenne. Dans tous les
cas, certains sont désormais
mal placés pour parler de
souveraineté du peuple..Me Mohamed Traoré
Avocat inscrit au barreau
de Guinée.
La nouvelle constitution issue du double scrutin
(législatif et référendaire) « n’a plus cette légitimité
qu’elle pouvait prétendre avoir » du ‘‘Oui’’ massif
du 22 mars 2020. L’avocat Mohamed Traoré,
ancien Bâtonnier devenu membre du Front national
pour la défense de la constitution (Fndc), énumère
ici les péchés qui charpentent son manque
d’authenticité. Bonne lecture !
D
urant tout le débat
relatif au changement
de constitution, ceux de
nos compatriotes qui ont initié
et soutenu le projet ont
invoqué la souveraineté du
peuple et son droit inaliénable
de définir en toute liberté ses
institutions. Nul ne peut
empêcher le peuple
souverain de se doter d’une
nouvelle constitution, disait-on
dans tous les discours. C’est
d’ailleurs le motif qui avait été
retenu par la Cour
constitutionnelle dans son
avis n° 002 du 19 décembre
2019 pour conclure que le
Président de République était
fondé à proposer une
nouvelle constitution aux
Guinéens. Il se pose
aujourd’hui l’épineuse
question de savoir si ceux qui
tenaient ce genre de discours
ont pris en compte la
souveraineté du peuple de
Guinée. Ont-ils respecté la
souveraineté populaire qu’ils
défendaient bec et ongles ?
La réponse à cette question
est mille fois non. Pourtant,
bien des juristes avaient tiré
la sonnette d’alarme en
insistant sur le fait que la
prétendue volonté du peuple
ne correspond parfois à rien
si ce n’est les désidératas
d’une poignée de personnes
agissant dans un but
purement personnel et pour
protéger des intérêts
particuliers.
Les partisans du projet de
changement de constitution
ont cloué au pilori les
membres du CNT pour s’être,
selon eux, substitués au
peuple souverain en
élaborant une constitution qui
n’a pas été soumise à son
approbation, et le FNDC qui ,
disent-ils, s’opposait à
l’exercice par ce peuple de sa
souveraineté à travers un
référendum. Un membre du
gouvernement avait même
traité les membres du CNT
d’imposteurs ; un autre
qualifiait quant à lui la
constitution du 7 mai 2010 de
» chiffon ». L’on s’attendait
donc à ce que le référendum
donna au peuple de Guinée
l’occasion de s’exprimer en
choisissant en toute liberté
une constitution dont elle allait
approuver toutes les
dispositions afin de lui
conférer la légitimité qui
manquait à la constitution de
2010 suivant l’argumentaire
des promoteurs du projet.
Le 22 mars 2020, en dépit
des risques de propagation
de la covid 19, des anomalies
gravissimes constatées dans
l’organisation du scrutin , le
refus de plusieurs
organisations internationales
et de pays étrangers de
déployer des observateurs
sur le terrain et surtout des
violences meurtrières
enregistrées tant à Conakry
qu’à l’intérieur du pays, une
partie du peuple a tenu à
exercer son devoir civique en
votant. Il a été demandé à ce «
peuple » de se prononcer sur
un texte qui lui a été soumis
sous la forme d’un projet de
constitution. Il s’est exprimé et
a adopté ce texte à une large
majorité selon l’organe de
gestion des élections en
Guinée. Mais fort
malheureusement, la volonté
du peuple n’a finalement pas
été respectée puisque le texte
qu’il a adopté n’est pas celui
qui est devenu la » nouvelle
constitution » guinéenne. Sa
volonté a été travestie,
dénaturée, altérée, abatardie ;
sa souveraineté a été foulée
L’avocat
Mohamed
Traoré, ancien
Bâtonnier.
10. le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
S O C I É T É10
Avis à Manifestation d’Intérêt (AMI)
Ministère de l’Energie
Autorité Concédante:
Agence Guinéenne d’Electrification Rurale (AGER)
AvisàManifestation d’Intérêt(AMI)
Avis N°: 02/AMI/PAAEG/AGER/20
du 27Avril 2020
1. L’objet de cet AMI est de présélectionner les soumissionnaires qui manifestent un intérêt, de
développer une proposition plus détaillée pour l’électrification d’une dizaine de localités
rurales dans le cadre du projet d’Amélioration de l’Accès à l’Electricité en Guinée (PAAEG).
Ce projet est cofinancé par la Banque Mondiale et l’Agence Française de Développement
dans le cadre d’un partenariat Public/Privé.
2. Pour des raisons de viabilité économique et financière d’une part, et d’attractivité, de facilité
d’accès aux populations et d’optimisation des coûts de gestion et d’exploitation par les
opérateurs privés, des subventions sont prévues à cet effet.
Le niveau prévu de subvention pour chaque localité serait calculé pour qu’il soit convenable
pour assurer une rentabilité acceptable des investissements privés et un tarif accessible aux
consommateurs. Ce niveau serait fixé sur la base des plans d’affaires présentés par les
opérateurs privés et d’un modèle financier à développer à cet égard.
3. Les localités sont réparties sur un maximum de quatre (4) zones qui seront arrêtées
définitivement par l’AGER dans le cadre d’un Appel à Projets. Ces localités seront électrifiées
à travers des systèmes hybrides composés de centrales solaires photovoltaïques avec
stockage et groupes diesel et de mini-réseaux de distribution d’électricité.
4. La proposition détaillée consiste en la présentation d‘un projet d’investissement dans la
fourniture des systèmes hybrides complets comprenant: la production et la distribution
d‘électricité, l’installation, la maintenance, la gestion et l’exploitation d’une manière durable
de la totalité de ces systèmes et la vente de l’électricité aux clients finaux dans le cadre de
contrats de concessions à signer avec le Gouvernement Guinéen.
5. Seuls les opérateurs privés pré-sélectionnés et constituant la liste restreinte, participeront à
ce projet d’électrification rurale d’une manière concurrentielle dans le cadre d’un processus
de sélection transparent, équitable et ouvert à travers un Appel à Projets.
6. L’Autorité concédante, l’Agence Guinéenne d’Electrification Rurale (AGER) , invite les
candidats intéressés à obtenir les dossiers de l’AMI et présenter leurs dossiers de
candidatures en vue de fournir les services décrits plus haut.
7. Les critères d’éligibilités:
- Le Candidat doit être une personne morale (entreprise, association, coopérative, etc.) de
droit public ou privé. Le candidat peut être guinéen ou étranger ;cependant, pour des
raisons d’efficacité, les candidats étrangers sont tenus à s’associer avec
le(s)candidat(s) guinéens dans le cadre de consortium, ou tout autre type de partenariat;
- Etre en règle vis-à-vis des services fiscaux;
- Avoir un chiffre d’affaires moyen d’un minimum d’une année ou plus (2018, 2019,…), qui
doit être supérieur ou égal à l’investissement estimé à réaliser par concession.
- Avoir exploité ou réalisé au moins un (01) mini-réseau à base du solaire PV ou générateur
diesel ou hybride ou une autre source d’énergie (hydo-électrique, éolienne).
- Le candidat doit avoir les capacités financières, techniques et logistiques nécessaires
pour développer ce genre de projets
- Le candidat pré-sélectionné devra se constituer légalement en personne morale de droit
guinéenne, s’il ne l’est pas au moment de la soumission de son dossier, afin de
respecter la règlementation en vigueur en Guinée.
8. Les candidats intéressés peuvent obtenir directement les documents de référence/dossier
complet de la Manifestation d’Intérêt pendant les heures d’ouverture de l’AGER de 8h:00 à
13h:00 et de 14h:00 à 16h:00(heures locales Conakry) ou à travers le courriel suivant:
agerguinee09@gmail.com
9. Les expressions d’intérêt rédigées en langue française en trois (3) copies dont une (1)
originale doivent parvenir à l’adresse mentionnée ci-dessous indiquée au plus tard le12
06/2020 et avant 10:h00 et portées la mention» Expression d’intérêt-Electrification d’une
dizaine de localités-Projet PAAEG» ou par courriel à l’ adresse email mentionnée au point
8 ci-dessus. Les expressions d’intérêt qui ne parviendront pas à l’heure et à la date ci-des
sus-indiquées seront rejetées et retournées sans être ouvertes aux frais des candidats
concernés,
Adresse: Villa n°30 Cité des Nations/Commune de Kaloum/République de Guinée
Téléphone: +224 620 39 44 86/+ 224 621 26 90 44
E-Mail: agerguinee09@gmail.com
Personne de contact: Jacques LOUA
45e anniversaire de la Cedeao
DECLARATION DE LAMINISTRE
DE LA COOPÉRATION ET DE
L’INTEGRATIONAFRICAINE
guement, la prévention et la
lutte contre la maladie à COVID-
19. A cet égard, il y a lieu de
saluer les initiatives prises par
l’Organisation Ouest Africaine
de la Santé (OOAS), ainsi que
les actions fort louables qu’elle
a engagées, en coordination
avec la Commission de la
CEDEAO pour lutter contre la
pandémie. C’est également
l’occasion de remercier l’en-
semble des partenaires multibi,
pour les importantes initiatives
engagées et mises en place
pour soutenir les pays africains
dans la lutte contre la pandémie.
Mesdames et Messieurs,
La République de Guinée
accorde la plus haute priorité
au renforcement de son
système de Santé. Notre pays
s’emploie résolument à mettre
en œuvre son Plan de riposte à
la propagation de la pandémie.
Notre pays Se bat également à
s’assurer qu’aucun Jeune, ni
aucune femme ne soit laissée
pour compte, tous les Ministè-
res sectoriels œuvrent sans
relâche sous le leadership de
SEM le PRG à veiller au bien-
être des plus vulnérables.
En effet, notre Communauté se
bat sans relâche afin de passer
effectivement de la CEDEAO
des Etats à la CEDEAO des
Peuples, et d’apporter aux États
membres, l’accompagnement
nécessaire qu’ils sont en droit
d’attendre d’elle en tout temps
et en toute circonstance.
Dans ce contexte, notre pays,
la Guinée est en voie de fina-
lisation de la Mise en place du
système d’Alerte Précoce et de
réponses multiformes pour la
préservation de la paix et de la
Sécurité.
Grace à la clairvoyance et au
leadership de notre cher prési-
dent Le Professeur Alpha
CONDE, j’ai l’honneur et le privi-
lège de mentionner avec alacr-
ité que la République de Gui-
née, notre pays, membre fonda-
teur de la CEDEAO consacre
dans sa nouvelle Constitution,
un Titre, le 17, intitule : « De l’Uni-
té et de L’Intégration Africaine».
La Guinée qui contribue de
façon remarquable à la résolu-
tion Des conflits dans la sous-
région, réaffirme plus que ja-
mais son rôle stratégique dans
la consolidation de la paix et de
l’entente Des peuples, et Pro-
meut le dialogue national et inter-
national constructif et positif.
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais pour terminer réaf-
firmer l’attachement du Gouver-
nement de la République de
Guinée et son soutien résolu
et indéfectible aux valeurs car-
dinales de la CEDEAO et de
l’Union Africaine tout en souli-
gnant que les affaires politi-
ques, économiques et sociales
pour le développement du pays,
relève de l’exercice souverain
et inaliénable du Peuple de Gui-
née.
Vive la CEDEAO des Peuples,
Vive l’Intégration Régionale,
Je vous remercie de votre
aimable attention
Et svp respectez tous les
gestes barrières dans l’intérêt
de notre communauté
Conakry, le 29 mai 2020 -
Chers Concitoyens,
Mesdames et Messieurs,
Le 28 Mai 1975, les Chefs
d’Etat et de Gouvernement des
pays de la sous-région ouest
africaine posaient en visionnai-
res, un acte de foi en l’avenir,
en créant la Communauté Eco-
nomique des Etats de l’Afrique
de l’Ouest (CEDEAO) à Lagos,
au Nigeria.
Quarante- cinq ans après, force
est de constater que la vision
des Pères fondateurs de notre
Organisation est devenue, au
fil des ans, une réalité infran-
gible dans tous les domaines
d’activités de la vie socioécono-
mique et politique des États
membres.
Comme toujours, la commé-
moration de cette date histori-
que donne l’occasion de dres-
ser un bilan et de dégager les
perspectives de développe-
ment, dans l’optique de péren-
nisation et de renforcement des
acquis de la Communauté.
Au titre de ce bilan, d’importants
chantiers ont été réalisés ou
sont en cours de l’être. On peut
citer entre autres, la libre circu-
lation des personnes et des
biens, le droit de résidence et
d’établissement dans l’espace
CEDEAO, les projets de déve-
loppement des infrastructures
dans les domaines routiers,
ferroviaires et aériens, la mise
en application du Tarif Extérieur
Commun de la CEDEAO, la
mise en œuvre du Schéma de
Libéralisation des Echanges
commerciaux, la réalisation de la
monnaie unique de la CEDEAO
,dans le cadre de son Programme
de Coopération Monétaire.
A ceux-là s’ajoutent la Politique
Agricole Commune, la lutte con-
tre le Blanchiment d’Argent, la
Politique du Genre, de sécurité
et d’ancrage démocratique des
Etats. Cette revue synoptique
des activités réalisées révèle
que la CEDEAO est devenue la
Communauté Economique Ré-
gionale la plus performante en
Afrique, en dépit de nombreux
obstacles auxquels elle est
souvent confrontée.
Mesdames et Messieurs,
Cet anniversaire se célèbre
dans un contexte particulier car
tous les Etats membres de la
CEDEAO subissent de plein
fouet les effets pervers d’une
crise sanitaire sans précédent
liée au COVID-19 que vit aujour-
d’hui l’humanité entière. Cette
pandémie représente une gra-
ve menace pour le processus
d’intégration de notre sous-
région, ainsi que pour le pro-
gramme régional de paix et de
sécurité de la Communauté.
Dans un élan de solidarité
totale, les Gouvernements de
la sous-région doivent agir
ensemble en partageant leurs
expériences telles que pres-
crits par le Sommet Extraordi-
naire de la CEDEAO consacré
à la pandémie au cours duquel
Son Excellence M. Muhammadu
BUHARI, Président de la Répu-
blique Fédérale du Nigéria, a
été désigné pour coordonner la
riposte communautaire.
La priorité est donnée à la pour-
suite des efforts axés sur l’endi-
11. le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
S O C I É T É 11
Titre L’Ivresse du sergent Dida
Date de publication: Août 2017
Editeur les éditions Au Pays Rêvé
ISBN : 978-2-84742-367-9
Prix public: 18 €
Soldat déprimé au sein d’une armée laissée à l’abandon, le sergent Dida se
contente de survivre. Il ne croit plus en rien. Un jour pourtant, la chance
s’arrête sur le seuil de sa vie.
Dans une station-service écrasée de soleil, un officier jette son mégot dans
une flaque d’hydrocarbure. Ce mépris souverain pour la mort enflamme
l’imagination du sergent. Il vient de rencontrer son héros… Il ne faut pas
rater cette occasion ! Le jeune homme a encore quelques réflexes. Il paraît
qu’on ne rattrape pas un couteau qui tombe ? Eh bien Dida tente le coup ! Il
va prendre le risque ! Dans un pays qui s’effondre, le sergent Dida va se lever
!
Ici, dans cette terre d’Afrique de l’Ouest qui l’a vu naître, tandis que le dictateur
se meurt, Dida entreprend son ascension vers le pouvoir. Mais le destin est
une camisole. Saura-t-il s’en libérer ? Échapper au rôle que tous veulent lui
faire jouer ?
Avec L’Ivresse du sergent Dida, puissant roman aux couleurs de l’Afrique,
Olivier Rogez interroge les ressorts du pouvoir, cette drogue violente qui
transforme l’âme humaine, pour le pire ou le meilleur.
L’Auteur : Olivier Rogez est né à Roubaix, dans le Nord de la France.
Après des études d’économie et de sciences politiques, il s’oriente
vers le journalisme. Licencié en Économie à l’Université de Lille et
diplômé du CUEJ, l’École de journalisme de Strasbourg, il commence
sa carrière à Moscou, au début des années 1990, où le choc des
civilisations se résout dans l’effondrement fracassant de l’URSS. Pour
divers médias, dont Radio France Internationale, il couvre les
soubresauts de la naissance de la Russie.
À la fin des années 1990, il s’envole pour l’Afrique et s’installe à Dakar, en tant
qu’envoyé spécial permanent de RFI. Libéria, Sierra Leone, Guinée, Côte d’Ivoire
mais aussi Congo, Soudan, Somalie et Érythrée, il couvrira pendant près de vingt ans
les conflits politiques et militaires qui marquent l’actualité. Il choisit aujourd’hui
d’élargir le champ d’investigation de son travail à d’autres domaines, et se consacre
notamment à l’exploration des cultures africaines.
L’Ivresse du sergent Dida, son premier roman a remporté le Grand Prix SGDL du
Premier Roman 2017.
INVITATION
À LIRE
Accusations contre le président de la BAD :
Washington demande une enquête
indépendante
Les Etats-Unis ont
demandé à la Banque
africaine de développe-
ment (BAD) de lancer
une enquête indépen-
dante sur les accusa-
tions de prévarication
contre son président
Akinwumi Adesina,
dans une lettre du se-
crétaire américain au
Trésor Steven Mnuchin
obtenue par l'AFP lundi.
F
aisant part de ses "sérieu-
ses réserves" sur la dé-
cision de la BAD de blan-
chir son président de toutes les
accusations, Steven Mnuchin
demande "une enquête appro-
fondie sur ces allégations par
un enquêteur extérieur indé-
pendant", dans son courrier
daté du 22 mai, adressé à la
présidente du bureau du con-
seil des gouverneurs de la BAD,
la ministre ivoirienne du Plan
et du développement Kaba
Nialé.
Sur recommandation de son
comité d'éthique, la BAD avait
totalement disculpé M. Adesina
de multiples accusations telles
que "comportement contraire à
l'éthique, enrichissement per-
sonnel et favoritisme", formu-
lées début avril par des "lan-
ceurs d'alerte" anonymes se
présentant comme un groupe
d'"employés inquiets".
Ancien ministre nigérian de
l'Agriculture, devenu président
de la BAD en 2015, M. Adesina,
60 ans, est seul candidat à sa
réélection pour un nouveau
mandat de cinq ans. L'institu-
tion panafricaine de développe-
ment doit élire son nouveau
président fin août - le scrutin
initialement prévu fin mai ayant
été reporté à cause de l'épidé-
mie de coronavirus.
"Considérant l'étendue, la gra-
vité et la précision des alléga-
tions contre le seul candidat au
leadership de la Banque pour
les cinq prochaines années,
nous pensons qu'une enquête
plus approfondie est nécessai-
re pour que le président de la
BAD bénéficie du soutien et de
la confiance complets des ac-
tionnaires", précise le secrétai-
re américain au Trésor.
Dans une lettre longue et dé-
taillée, les "lanceurs d'alerte"
reprochaient à M. Adesina
diverses malversations, ainsi
que son favoritisme dans de
nombreuses nominations de
hauts responsables, en parti-
culier de compatriotes nigé-
rians. Il était aussi accusé
d'avoir nommé ou promu des
personnes soupçonnées ou
reconnues coupables de frau-
des ou de corruption, ou de leur
avoir accordé de confortables
Ancien ministre
nigérian de
l'Agriculture,
devenu président
de la BAD en 2015,
M. Adesina, 60 ans,
est seul candidat à
sa réélection pour
un nouveau mandat
de cinq ans.
qu'elle "ne reposait sur aucun
fait objectif et solide".
Les lanceurs d'alerte avaient
alors réclamé une enquête in-
dépendante.
La BAD, une des cinq principa-
les banques multilatérales de
développement au monde, a
réalisé en octobre 2019 une
augmentation de capital géante
de 115 milliards de dollars, con-
sidérée comme un succès per-
sonnel pour le président
Adesina.
indemnités de départ, sans les
sanctionner.
Affirmant "avoir procédé à un
examen point par point de tou-
tes les allégations contenues
dans la plainte", le Comité
d'éthique de la BAD avait conclu
La BAD compte 80 pays action-
naires (54 pays africains et 26
non africains, d'Europe, d'Amé-
rique et d'Asie).. Par VOA
12. le populaire
12 le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
Banque africaine de développement (BAD)
Bruits de cloches pour l’humanité
chés en Afrique centrale sont
Sao Tomé et la Guinée équato-
riale.
En ce qui concerne l'impact sur
l'économie, nous avons été
touchés par COVID-19 comme
aucun autre pays.
COVID-19 est un défi sans
précédent. Mais les moments
de crise présentent aussi des
opportunités. Je crois franche-
ment que le COVID-19 pourrait
au sens inverse déclencher un
meilleur avenir pour l'Afrique.
M
ALABO, Guinée Equa-
toriale, 25 mai 2020/ -
COVID-19 teste la rési-
lience sociale, économique et
politique de l'Afrique. S'il est vrai
que nos pays prennent des me-
sures audacieuses pour ralen-
tir et contenir la propagation du
virus, il est également indénia-
ble qu'une récession se profile
sur notre continent.
La sous-région de l'Afrique cen-
trale est l'une des zones les
plus exposées à la récession
économique. Nous sommes
confrontés à un double danger.
D'une part, nous luttons contre
le COVID19 avec un manque de
ressources financières et des
systèmes de santé fragiles.
D'autre part, nous essayons
d'atténuer les effets économi-
ques négatifs de cette pandé-
mie et de protéger nos écono-
mies, en particulier celles qui
dépendent fortement des reve-
nus tirés des ressources natu-
relles.
Pour cela, nous avons besoin
que la principale institution de
développement de l'Afrique, la
Banque africaine de dévelop-
pement, soit plus forte que
jamais, car c'est son premier
devoir d'aider l'Afrique en ce
moment critique.
Nous applaudissons donc la
réponse audacieuse de la BAD
et son engagement à aider nos
pays en créant un mécanisme
de réponse COVID-19 de 10
milliards de dollars pour aider
à amortir l'impact économique
et social de la pandémie sur les
pays membres de la région.
Nous sommes certainement
satisfaits des performances de
la Banque et du leadership
visionnaire de son président, le
Dr Akinwumi Adesina.
Je tiens à saluer le travail cré-
dible et complet du comité
d'éthique de la Banque, prési-
dé par l'Honorable Takuji Yano.
Le rapport du Comité, qui fait
référence à seize allégations
des plaignants contre le Dr
Adesina et d'autres cadres de la
Banque, déclare sans équivo-
que que ces allégations ne sont
pas valables et doivent être
rejetées.
En ce qui concerne le rejet par
le plaignant des conclusions
du comité d'éthique, nous expri-
mons notre profonde inquiétude
quant à la manière dont cela
non seulement sape et affecte
la crédibilité du Dr Adesina, mais
contribue également à l'érosion
de la crédibilité de la banque,
en particulier la force de ses
institutions internes.
Nous pensons que c'est exac-
tement le contraire de ce dont
l'humanité a besoin en cette pé-
riode où nous sommes confron-
tés à une crise sans précédent.
Nous nous faisons donc écho
de l'appel du Président du Con-
seil des gouverneurs, l'honora-
ble Niale Kaba, à "rétablir la paix
et la sérénité au sein de la
Banque".
En conclusion, et en témoignage
de mon soutien au Dr Adesina et
à tous les cadres de la Banque
qui ont été personnellement et
négativement affectés par cette
situation et par les allégations
infondées, quelques vers écrits
par John Donne (et popularisés
par Hemingway) me viennent à
l'esprit.
"Aucun homme n'est une île, un
tout, complet en soi; tout hom-
me est un fragment du conti-
nent, une partie de l'ensemble;
Si la mer emporte une motte de
terre, l'Europe en est amoindrie,
comme si les flots avaient em-
porté un promontoire, le manoir
de tes amis ou le tien; la mort
de tout homme me diminue, par-
ce que j’appartiens au genre
humain; aussi n'envoie jamais
demander pour qui sonne le
glas: c’est pour toi qu’il sonne”.
Aujourd'hui, à la Banque africai-
ne de développement, les cloches
sonnent non pas pour le Dr
Adesina mais pour l'Afrique...
pour l'humanité..Distribué par APO Group pour
Cesar A. Mba ABOGO, Minister
of Finance, Economy and
Planning of Equatorial
Guinea.
Par Cesar A. MBA
ABOGO, Ministre des
Finances, Economie et
de la Planification,
Guinée Equatoriale
Ce n'est un secret pour person-
ne que les pays les plus tou-
Cesar A. MBa Abogo,
Ministre des Finances,
Economie et de la
Planification, Guinée
Equatoriale.
13. É T R A N G E R 13le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
Coronavirus:
La Chine et les États-Unis «au bord d’une
nouvelle guerre froide»
Alors que les relations
entre Pékin
et Washington sont conflic-
tuelles depuis
presque deux ans en
raison de la guerre
commerciale lancée par
l’administration Trump, la
crise sanitaire mondiale
attise encore les tensions
entre les deux grandes
puissances.
des milliards de dollars de ré-
parations pour les dommages
causés par l’épidémie.
Les États-Unis ont également
appelé à une enquête interna-
tionale sur l’origine du virus. De
son côté, la Chine s’est dit
«prête » à une coopération
internationale pour identifier la
source du Covid-19, sans
toutefois donner de détails.
Tensions politiques
sur fond de conflit
économique
Mais les tensions ne provien-
nent pas uniquement des
États-Unis. « La Chine n’a cessé
de se radicaliser au cours de
cette épidémie. D’abord, avec
la « diplomatie des masques »,
puis avec les diplomates «
loups guerriers » qui ont attaqué
tous les pays dans lesquels ils
étaient en poste, analyse Jean-
Philippe Béja. On a une espèce
de système orwellien dans le
discours chinois. C’est-à-dire
qu’on met en garde contre la
nouvelle guerre froide et on fait
tout ce qu’il faut pour lancer une
nouvelle guerre froide »
Le motif économique est éga-
lement un facteur d’aggravation
des tensions dans la relation
commerciale, qui avait com-
mencé il y a deux ans, n’est tou-
jours pas terminée. Dans une
certaine mesure, aujourd’hui, il
semble que le regain de ten-
sion soit positif pour les deux
camps », conclut le chercheur,
rappelant notamment qu’une
élection présidentielle se pro-
file aux États-Unis.
Le laboratoire de
Wuhan au coeur des
spéculations
L’institut de virologie chinois de
Wuhan régulièrement accusé,
notamment par les États-Unis,
d’avoir un lien avec le Covid-19
de par sa proximité avec le lieu
d’émergence de l’épidémie,
possède trois souches vivantes
de coronavirus de chauve-
souris. Mais aucune ne corres-
pond au Covid-19, a également
assuré sa directrice dimanche
24 mai.
Dans un entretien télévisé,
Wang Yanyi a assuré que
«comme tout le monde, nous
ne savions même pas que le
virus existait » et que les soup-
çons étaient « de la pure fa-
brication ». Les seules sou-
ches présentes dans ce labo-
ratoire chargé d’étudier certains
des pathogènes les plus dan-
gereux du monde n’ont que
«79,8% » de similarité avec le
Covid-19.
Selon la plupart des scientifi-
ques, le nouveau coronavirus
a probablement été transmis
à l’homme depuis un animal.
Un marché de la ville a
d’ailleurs été incriminé, car il
aurait vendu des animaux
sauvages vivants..
Par RFI
L
a Chine et les États-Unis
sont « au bord d’une
nouvelle guerre froide », a
déclaré, ce dimanche 24 mai,
le ministre chinois des Affaires
étrangères, Wang Yi. La crise
du Covid-19 a exacerbé les
tensions, des tensions déjà
élevées en raison de la guerre
commerciale que se mènent
les deux puissances. « Outre
la dévastation causée par le
nouveau coronavirus, un virus
politique se propage aux États-
Unis », a estimé Wang Yi sans
citer le président américain.
« Un virus politique »
Un « virus politique » qui « saisit
toutes les occasions pour atta-
quer et diffamer la Chine », a-t-
il rajouté. Ces dernières semai-
nes, le président américain
Donald Trump a multiplié les
accusations à l’encontre de
Pékin. « Les relations se sont
beaucoup tendues depuis que
l’épidémie du coronavirus a
atteint les États-Unis », confirme
Jean-Philippe Béja, directeur
de recherche émérite au
CNRS, au micro de RFI.
Le président américain accuse
notamment les autorités chi-
noises d’avoir tardé à commu-
niquer des données cruciales
sur la gravité du virus dont la
propagation aurait pu, selon lui,
être endiguée. De plus, les
premiers malades du coro-
navirus, qui a fait aujourd’hui
plus de 330 000 morts, ayant
été signalés dans la ville
chinoise de W uhan, Donald
Trump a évoqué la possibilité
de demander à Pékin de payer sino-américaine. « La guerre
Les
présidents
américain
Donald
Trump et
chinois Xi
Xinping.
Le sommet
du G7 se
tiendra fin
juin
signalés plus de 1,68 million
d'infections et de 98.000 décès
en date de mardi soir, selon un
décompte de l'université Johns
Hopkins. Ces deux bilans sont
bien plus élevés que ceux de
tout autre pays ou région du
monde..
Par Xinhua,
partenaire de Le Populaire
elle souligné, ajoutant que la
Maison Blanche serait le lieu
privilégié pour le sommet.
Le président américain Donald
Trump a affirmé la semaine der-
nière qu'il envisageait d'organi-
ser le sommet à Camp David,
alors qu'il avait été prévu de le
tenir par vidéoconférence en
raison de la pandémie.
tion vers la grandeur que le G7.
Il se tiendra ici (à la Maison
Blanche), probablement vers la
fin du mois de juin», a annoncé
Mme McEnany aux journalistes
lors d'un point de presse au
siège de la présidence améri-
caine.
«Jusqu'à présent, les dirigeants
étrangers ont accueilli cette
idée très favorablement», a-t-
W
ASHINGTON, 26 mai
(Xinhua) -- Le sommet
du Groupe des sept
(G7) devrait se tenir à la Maison
Blanche vers la fin du mois de
juin, a déclaré mardi l'attachée
de presse de la présidence
américaine, Kayleigh McEnany.
«Le président pense qu'il n'y a
pas de meilleur exemple de
réouverture dans cette transi- Aux seuls Etats-Unis ont été
Le président
américain
Donald Trump
(au centre).
14. É T R A N G E R14 le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
RABAT, 26 mai (Xinhua) - - Le ministre de l'Agriculture, Aziz
Akhannouch a indiqué que l'agriculture au Maroc «passe par
des moments difficiles, mais le secteur a montré encore fois
sa résilience face aux aléas».
Maroc :
Le secteur
de l'agriculture
passe par des
moments difficiles
L
'agriculture nationale
passe par des moments
difficiles, mais le secteur
a montré encore fois sa
résilience face aux aléas.
Les marchés sont bien
approvisionnés et les prix
sont compétitifs», a dit le
ministre dans une
intervention à la chambre
haute du parlement marocain,
ajoutant qu'il «n'a pas de
soucis pour cette année, mais
quelques inquiétudes pour la
saison prochaine».
Le ministre a donné un
aperçu sur la situation de la
saison agricole actuelle qui a
été marquée par un grand
déficit de pluies dans la
mesure où le cumul
pluviométrique national n'a
pas dépassé 253 mm cette
année, soit une baisse de
14% comparativement avec
l'année dernière, et de 28%
par rapport à la moyenne des
30 dernières années.
Cette contre-performance
a marqué toutes les régions
du Royaume, hormis l'Oriental
qui affiche un excédent de 5%.
La sécheresse a eu un
impact sur le taux de
remplissage des barrages
qui reste limité à 48% contre
65% l'année dernière. On note
des disparités selon les
régions.
De même, le taux de
remplissage est de 17%
seulement, ce qui a poussé à
rationaliser drastiquement
l'irrigation.
Le ministre a rappelé que
l'emblavement des terres
agricoles a concerné 5,23
millions d'hectares, faisant
savoir que la mécanisation a
joué un rôle important et a
permis de travailler 900.000
hectares en une semaine
seulement.
Ainsi, 4,3 millions
d'hectares ont été réservés
aux céréales, dont 2 millions
sont considérés comme
perdus, ce qui a donné une
récolte prévisionnelle de 30
millions de quintaux, soit une
baisse de 42% par rapport à
2019 et 63% comparativement
avec la moyenne des 5
dernières années..Par Xinhua,
partenaire de Le Populaire
15. le populaire N°721 du lundi 1er juin 2020 www.lepopulaireguinee.com
É T R A N G E R 15
La Chine apprécie
fortement la position
de la Russie au sujet des
affaires de Hong Kong
Le porte-parole Zhao Lijian
a fait ces remarques lors
d'une conférence de presse,
en réponse aux
commentaires faits mardi par
Sergueï Lavrov, ministre russe
des Affaires étrangères. M.
Lavrov a déclaré que les
affaires de Hong Kong
relevaient des affaires
intérieures de la Chine, tandis
que la menace des Etats-
Unis d'imposer des sanctions
à la Chine a pleinement
exposé leur sentiment de
supériorité et d'impunité, ce
qui ne favorise pas un
dialogue efficace entre les
Etats-Unis et la Chine sur
d'autres questions.
Sous la direction stratégique
des deux chefs d'Etat, le
partenariat de coordination
stratégique global entre la
Chine et la Russie pour une
nouvelle ère a continué de se
développer de manière saine
et stable, a indiqué le porte-
parole, notant que les deux
parties se sont toujours
soutenues fermement l'une
l'autre, en particulier sur les
questions portant sur leurs
intérêts fondamentaux.
Réitérant que Hong Kong est
une région administrative
spéciale (RAS) de la Chine et
une région administrative
locale relevant directement du
gouvernement populaire
central, M. Zhao a déclaré que
la législation de la RAS de
Hong Kong visant à
sauvegarder la sécurité
nationale "est une affaire
purement intérieure de la
Chine, et aucun pays étranger
n'a le droit de s'y ingérer".
Le gouvernement chinois est
déterminé à préserver la
souveraineté nationale, la
sécurité et les intérêts de
développement, en mettant en
oeuvre la politique "un pays,
deux systèmes", et en
s'opposant à toute ingérence
extérieure dans les affaires de
Hong Kong, a souligné M.
Zhao. Selon lui, si quelqu'un
s'entête à nuire aux intérêts
de la Chine, cette dernière
devra prendre toutes les
mesures nécessaires pour
riposter..
Europe (BCE)
L'économie de la zone euro
devrait connaître une con-
traction de 8 à 12% en 2020
FRANCFORT, 27 mai
(Xinhua) -- La présidente
de la Banque centrale
européenne (BCE), Christine
Lagarde, a déclaré mercredi
que les 19 membres de la
zone euro devraient connaître
une contraction de leur
économie allant de 8% à 12%
cette année, notant que
l'estimation issue d'un
précédent «scénario modéré»
d'une baisse de 5% était
probablement dépassée.
«ll est très probable que le
scénario modéré soit
dépassé», a déclaré Mme
Lagarde lors d'une
conférence en ligne de la
BCE. «Il est très probable que
nous nous situions entre les
scénarios moyen et sévère.»
En avril, la BCE avait estimé
que le PIB de la zone euro
était susceptible de chuter de
5 à 12% en 2020 en raison de
la pandémie de coronavirus,
le scénario moyen évaluant la
contraction à 8%, en fonction
de la durée des mesures de
confinement et de l'efficacité
des politiques visant à
atténuer le choc.
Mme Lagarde a ajouté que la
banque centrale publierait
une nouvelle prévision début
juin..
BEIJING, 27 mai (Xinhua) -- La Chine approuve et
apprécie fortement la récente déclaration positive
de la Russie au sujet de Hong Kong, ce qui illustre
avec force le niveau élevé des relations entre la
Russie et la Chine, a déclaré mercredi un porte-
parole du ministère chinois desAffaires étrangères.
COVID-19 / Guinée-Bissau :
Le gouvernement annonce
l'assouplissement de certaines
mesures des restrictions
Cependant, tous les habitants en
Guinée-Bissau sont toujours
confinés dans leurs régions.
Les conditions pour cette «dé-
confinement partiel» compren-
nent notamment le strict respect
des gestes barrières, surtout
dans les transports en com-
mun où la distanciation des
passagers doit être respectée
et tous les passagers doivent
obligatoirement porter les
masques.
Les transports en commun ne
peuvent se circuler qu'à moitié
capacité, et il y a une limite de
trois passagers pour tous les
taxis.
Selon le gouvernement, le cou-
vre-feu est maintenu, mais les
gens peuvement désormais
sortir pour une heure entre
07h00 et 18h00. Tous les cafés,
les restaurants et les boulan-
C
oncernant la réouverture
des frontières, les auto-
rités ont exigé que cha-
que passager qui entre en
Guinée-Bissau présente aux
frontières le certificat médical
indiquant que le passager est
testé négatif au COVID-19.
BISSAU, 26 mai
(Xinhua) -- Le gouverne-
ment bissau-guinéen a
annoncé ce mardi
l'assouplissement de
certaines mesures des
restrictions, dont la
réouverture des frontiè-
res et l'autorisation de
circulation pour les
transports en commun.
geries ne peuvent que faire de
la vente à emporter.
Le Premier ministre Na Biam
a estimé que cet
assouplissement permettrait
à la population de souffler un
peu après deux mois de
restriction et de repren-dre
peu à peu leurs activités
économiques.
Le président de la République
Umaro Sissoco Embalo a
déjà prolongé l'état d'urgence
sur toute l'étendue du territoire
national de 15 jours, jusqu'au
10 juin.
En date de lundi, la Guinée-
Bissau compte 1.178 cas
confirmés de COVID-19, dont
sept décès et 42
guérisons..Par Xinhua,
partenaire de Le Populaire
Le président de la République Umaro Sissoco Embalo a déjà prolongé l'état d'urgence sur toute
l'étendue du territoire national de 15 jours, jusqu'au 10 juin.
16. UnionCommerciale
Korboya
Madina dispensaire,
Conakry - Guinée
Partout
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Tél.:622193573
622652907
Elle assure
Des indemnités de maternité et des prestations familiales
Des prestations en nature et en espèces, en cas d’accidents
du travail et maladies professionnelles
Des pensions de retraite de survivants et d’invalides
Des prestations de l’assurance maladie
L’assurance d’une vie bien protégée
La CNSS, l’institution qui garantit
les travailleurs et leurs familles
CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE