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                      Entreprenariat rural
SOMMAIRE

 1. Editorial                                                  3
 2. Présentation du programme FIDAfrique                       4

 3. Quand le partage des risques garantit l’accès durable      5
    des MPER au crédit

 4. Service de développement des entreprises : Comment         9
    améliorer les performances des MER

 7. Subvention d’équipement aux apprentis diplômés –
                                                              13
    Un plan efficace pour créer des emplois dans les
    zones rurales

 8. Expositions et salons commerciaux : un outil d’accès
    aux marchés pour les micros et petites entreprises        18
    rurales

 9. Ghana : La décentralisation des Centres d’assistance                                  Remerciements
    aux entreprises et des Unités de technologies             20                                                   rdonnateurs du PROM
                                                                                                                                           ER
    rurales pour faire face au défi de développement de                                   Nous remercions les coo                        leurs
                                                                                                                 les contributions de
     l’entreprenariat rural.                                                              2 et du REP 2 pour                              mier
                                                                                                                la publication de ce pre
                                                                                          équipes respectives à
                                                                                                                    . Nos remerciements vont
                                                                                          numéro de FeedAFRICA
 10. B. Keita, boulanger : Un exemple de promotion            25                                                         s en communication
                                                                                          égalem ent à tous les expert                      eau
     économique et sociale                                                                                          oirs partenaires du rés
                                                                                          et/ou en gestion des sav
 11. Ressources                                               29                           FIDAfrique.




                                                                                       Développement Agricol (FIDA).
                                                 35 du Fonds International pour le
Cette pub lication a été faite grâce au don n°10                             l’opinion du FIDA.
                                    urs et ne reflète pas nécessairement
Son contenu appartient aux aute
                                     talisation du réseau FIDAfrique.
Feed AFRICA, les cahiers de capi
                                       0
Bulletin N°1 – Dakar, Octobre 201
                                                                                              a tenu à
                                                        Le comité éditorial de Feed Africa
 Coordination :                                         ce que le contenu de ce num     éro soit aussi
 Abdou FALL                                             exact que possible. Mais seuls les
                                                                                              auteurs
 Comité édit    orial :                                 sont responsa    bles du contenu de chaque
                                         Hadj                                                    urs à
 Abdou FALL, Foly AKOUSSAN, El                          article. Nous encourageons les lecte
 KASSE, Anthony YOUDEO          WEI, Mohamed            photocopier et à faire    librement circuler
                                                                                             efois les
 KEBBEH.                                                ces articles, en mentionnant tout
                                       res sion :        aute urs et la source.                               CONTACT
 Conception graphique & Imp
                                                                                                              FRAO, Coordination générale du
 Imprimerie Graphi-Plus                                  Copyright FRAO 2011
                                                                                                              programme FIDAfrique-IFADAfrica
  Tél. (221) 33 869 10 16
  Dakar - Sénégal                                                                                             N° 10075, Sacré Cœur III VDN, CP
                                                                                                               13 Dakar Fann - Sénégal
  Photo de couverture :
                                          ment                                                                 Tél. (221) 33 865 00 60
  Yandé Ndao, Présidente du Groupe
  de Promotion Féminine de       Soukouta pour                                                                 Fax (221) 33 860 66 89
  la transformation   du poisson, village de                                                                   Email : contact@fidafrique.net
  Toubaco   uta, Fatick, Sénégal                                                                               Site web : www.fidafrique.net




 2                                                      Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
EDITORIAL
Chers membres et partenaires du réseau FIDAfrique,


C’est un réel plaisir pour nous de vous      Ces différentes expériences capitali-
présenter le premier numéro de ‘Fee-         sées portent sur le renforcement des
dAFRICA’, les cahiers thématiques du         capacités et les subventions d’équi-
réseau FIDAfrique.                           pements comme levier de dévelop-
Cette publication est un support de          pement des MPERs ; l’organisation
diffusion des produits de capitalisation     de foires commerciales pour faciliter
des membres du réseau, principale-           l’accès aux marchés et l’écoulement
ment les projets financés par le FIDA        des produits ; la création d’un environ-
en Afrique de l’Ouest et du Centre.          nement favorable par l’installation de
Ce premier numéro est consacré à la          centre de conseil d’affaires et d’ateliers
promotion des micro et petites entre-        de fabrication d’équipements ; l’accès
prises rurales, un secteur qui constitue     durable au crédit par un système inno-
un levier important pour la lutte contre     vant qui distribue les risques.
la pauvreté et qui dispose d’un formi-       Toujours dans le cadre de la promotion
dable potentiel pour la création d’em-       des entreprises rurales, ce numéro de
plois et d’un dynamisme économique           ‘FeedAFRICA’ présente l’itinéraire de
en milieu rural. En effet, des MPER          Boubacar Keïta, qui grâce à son esprit
performantes peuvent contribuer à            d’entreprise nourri par les appuis du
l’amélioration de la productivité agri-      PROMER 2 et de ses partenaires no-
cole et à la valorisation des produits de    tamment des services techniques éta-
l’agriculture par la transformation.         tiques, a pu moderniser sa boulangerie
A travers six articles, ce cahier inves-     traditionnelle et multiplier son chiffre
tit l’expérience de deux projets dans        d’affaires par huit en l’espace de dix
l’appui à la création, la consolidation      ans.
et la pérennisation des micro et pe-         Nous vous souhaitons
tites entreprises en milieu rural. Il dé-    bonne lecture et
crit, analyse et tire les enseignements      attendons impa-
de diverses stratégies d’appui et d’ac-      tiemment vos
compagnement aux MPER menées par             réactions et
le Rural Enterprise Project (REP 2) au       contributions.
Ghana et le Projet de promotion de
l’entreprenariat rural (PROMER 2) au
Sénégal. Ces articles ont été produits
grâce à l’appui de FIDAfrique dans la
conception et la réalisation des plans
de capitalisation de ces deux pro-
grammes. Des mission d’identification
des thèmes de capitalisation à l’édition
des articles, en passant par l’organi-
sation d’ateliers d’échange et de pro-
duction, ont permis à ces projets de
réfléchir de manière critique sur leurs
expériences et de partager à travers ces
articles, les résultats et les principaux
enseignements.                                                       Abdou FALL
                                                      Responsable programme à la FRAO
                                            Coordonnateur du Programme FIDAfrique, AOC
                                                            Email : contact@fidafrique.net
                                                                           Dakar, Sénégal




LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa                3
PRESENTATION DE FIDAFRIQUE

    FIDAfrique est un réseau qui relie des    l‘Afrique de l’Ouest (FRAO). Il com-        La Fondation Rurale de l‘Afrique de
    personnes, des organisations et des       porte trois composantes techniques          l’Ouest (FRAO), basée à Dakar, est
    réseaux en vue de promouvoir l’ap-        : le renforcement des capacités et la       responsable de la coordination gé-
    prentissage, le partage d’expériences     formation ; l’appui à la collecte et au     nérale du réseau subsaharien et de la
    et des innovations pour la réduction      partage des savoirs ainsi qu’à la com-      coordination de l’Afrique occidentale
    de la pauvreté rurale en Afrique subsa-   munication ; l’appui à la concertation      et centrale. L’Association Africaine de
    harienne. Les deux premières phases       sur les politiques publiques.               Crédit Rural et Agricole (AFRACA),
    (1999-2007), sous forme de projet,        Il vise notamment à accroitre l’effica-     basée à Nairobi, bénéficie d’une sub-
    ont concerné uniquement l’Afrique         cité des projets/programmes et amé-         vention de la FRAO pour coordonner
    de l’Ouest et du Centre. La troisième     liorer la concertation sur les politiques   la région Afrique orientale et australe.
    phase dénommée FIDAfrique/IFADA-          à travers une meilleure identification      Le comité de pilotage de FIDA-
    frica, a été lancée à Nairobi en avril    des processus d’innovation, d’appren-       frique-IFADAfrica, principal organe
    2009 pour une période de trois ans et     tissage et de partage. En cela, elle in-    de gouvernance du réseau, regroupe
    couvre toute l’Afrique Subsaharienne.     tègre la vison de la FRAO et du FIDA        essentiellement des projets et des pla-
    Dans sa forme actuelle, FIDAfrique-       de se renforcer en tant qu’organisation     teformes d’organisations paysannes,
    IFADAfrica est un programme financé       de savoirs et d’utiliser les savoirs pour   mais aussi des représentants des gou-
    par le Fonds Internationale pour le       accroître l’efficacité en matière de dé-    vernements et des partenaires interna-
    Développement Agricole (FIDA) et          veloppement.                                tionaux comme le FIDA, le CRDI et
    coordonné par la Fondation Rurale de                                                  le CTA.




                                                                                                                                     ©FIDAfrique




4                                                   Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES

Quand le partage des risques garantit
l’accès durable au crédit
Ahmed Hady Seydi, ameth_hady@hotmail.com
Ibrahima Sory Diallo, sori02ibrahima@yahoo.fr



La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des                           « caution solidaire » et de « partage
entrepreneurs ruraux à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du                             des risques », telles qu’inscrites dans
portefeuille de prêts constitué. Dans l’expérience sénégalaise du Service d’Ap-                              les conventions signées (SFD/PROMER
pui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700 micro-entrepreneurs                                   et Groupe de Caution des MPER/SFD),
ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéficié de l’accès                             marquent une véritable avancée dans le
au financement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement,                              financement des micro et petites entre-
de plus de 98%, montre la bonne santé du portefeuille.                                                       prises rurales.
                                                                                                             En quoi consiste cette stratégie du
Dans les régions de Tambacounda et de         cation du PROMER, s’appuie sur une                             partage des risques et en quoi facilite-
Thiès, au Sénégal, les micro et petites       vision commune qui, grâce à un partage                         t-elle l’accès au crédit ? Ce document
entreprises rurales (MPER) sont caracté-      concerté des risques financiers, chaque                        tente de répondre à ces questions dans
risées par la faiblesse de leur patrimoine    partie milite pour un accès sécurisé et                        une première partie. Il fait ensuite l’éco-
(biens meubles, biens immobiliers, etc.).     durable au financement. Dans ce cadre,                         nomie des conventions mises en œuvre
Bien qu’assistées par le PROMER, le Pro-      les MPER se sont constituées en                                en mettant l’accent sur l’expérience des
jet de Promotion de l’Entreprenariat          groupes homogènes et solidaires pour                           boulangers traditionnels de la région de
rural, elles accèdent difficilement aux       être des interlocuteurs crédibles face aux                     Tambacounda. Enfin, les points positifs
crédits d’investissement et aux fonds de      SFD. Le partenariat tripartite qui en dé-                      et les limites révélés lors de la mise en
roulement des institutions financières,       coule – entre les groupes de MPER, les                         œuvre des conventions sont passés en
deux leviers pourtant indispensables à        SFD et le PROMER – pose les jalons d’un                        revue pour en tirer des enseignements.
leur développement. Pour ces institu-         partage des risques guidé par la respon-
tions, en effet, l’absence ou la rareté       sabilité qui s’assure que chaque partie                        Trois acteurs pour un partenariat
de garanties matérielles implique des         assume dans une perspective de sécuri-
                                                                                                             Le partage des risques est une stratégie
risques financiers élevés.                    sation des prêts.
                                                                                                             globale dans laquelle chaque acteur
C’est pourquoi le Service d’Appui à la        Il y a ici de réelles innovations qu’illus-                    tient un rôle bien déterminé. La réus-
Finance rurale (SAFIR), une composante        trent, d’une part, les termes de la par-                       site de sa mise en œuvre dépend de la
du PROMER, à initié des stratégies            ticipation de chacune des trois parties                        définition de certains préalables qui en
pour résoudre cette question. Le but est,     au risque global et, d’autre part, la res-                     constituent les principes de base (iden-
entre autres, de favoriser une relation du-   ponsabilité individuelle des MPER à la                         tification des acteurs, constitution des
rable, fondée sur la sécurité, la confiance   sécurisation des prêts. Les notions de                         groupes de caution).
et le partenariat. Pour permettre l’ac-
cès des micro et petites entreprises
au financement, le SAFIR s’appuie                                                                                                       PROMER II
sur son partenariat avec cinq systèmes                          SFD                                                                       SAFIR
                                                             partenaires
financiers décentralisés (SFD) bénéfi-
ciaires d’une ligne de crédit d’un milliard
                                                                                                   RISQUES
de francs CFA de la BOAD. Ces SFD −              Diminution des taux d’intérêt, des
                                                                                                                                   Couverture des créances aban-
                                                 dérogations sur le délai d’obser-              liés aux prêts
l’UIMCEC, l’URMECS, la CAURIE-MF,                vation pour l’adhésion et sur les
                                                                                                                                  données par le Fonds de garantie
                                                                                                                                 «SAFIR» (50 à 70% des créances à
                                                 prises de garantie réelles
le CPS/ASACASE et la MEC Dimbalante                                                                                                  plus de 12 mois de retard)

–, en raison de leur proximité et de leur                                Couverture annuelle d’une partie des créances en retard par le fonds
flexibilité, constituent en outre les domi-                               de garantie du groupe (x% des crédits de 03 à 12 mois de retard)

ciles financiers les mieux indiqués pour
les micro et petites entreprises rurales.                                                          GROUPE DE
                                                                                                    CAUTION
Le partenariat SFD/MPER, avec l’impli-



LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa                                                                                        5
Trois acteurs principaux interviennent         MPER débitrice. Il est représenté par un                    C’est en quelque sorte le moyen trouvé
dans les conventions mises en œuvre.           bureau signataire de la convention avec                     par les institutions de micro-finance
Ce sont le PROMER, le SFD partenaire           le SFD. Le bureau agrée les requêtes de                     pour instaurer la confiance entre elles et
du SAFIR et le groupe de caution.              financement émises par les MPER et ap-                      leur clientèle pauvre.
Avec ses différentes composantes, ses          puie les SFD dans le recouvrement des                       A la base du cautionnement solidaire,
prestataires de services non financiers        prêts en retard.                                            il y a un groupe homogène et organisé.
et ses partenaires techniques et finan-        Le groupe de caution établit une charte                     Dans ce noyau, la connaissance per-
ciers, le PROMER met à la disposition          d’adhésion aux MPER, définit des mo-                        sonnelle et réciproque des membres
des bénéficiaires des appuis pour un           dalités de cautionnement solidaire et                       est un élément central. Les dettes
renforcement de leurs capacités. II a mis      mobilise un fonds de garantie destiné                       contractées par un membre, dans
en place un fonds de garantie chargé           à couvrir une partie des créances mal-                      le cadre du cautionnement solidaire,
de couvrir 50 à 75% des créances ir-           saines du portefeuille (le niveau de cou-                   relèvent de la responsabilité morale de
récouvrables (prêts à plus de 12 mois          verture sera défini dans la convention                      l’ensemble du groupe qui exerce une
de retard de remboursement) issues du          qui lie le groupe au SFD).                                  pression sociale sur le bénéficiaire du
portefeuille constitué grâce à la ligne de                                                                 prêt. Mais, pour être efficace, le cau-
crédit de la BOAD.                             Caution et garantie                                         tionnement solidaire implique la possi-
Les SFD, partenaires du PROMER – ac-                                                                       bilité de pénalités financières en cas de
                                               Partout dans le monde, le caution-
tuellement l’UIMCEC et l’URMECS –,                                                                         défaillance dans le remboursement des
                                               nement solidaire a permis à des po-
bénéficient d’un appui financier grâce                                                                     prêts. C’est la raison d’être du fonds
                                               pulations défavorisées d’avoir accès à
à la ligne de crédit. Ce sont les domi-                                                                    de garantie constitué par les membres.
                                               des services financiers. Dans les expé-
ciles financiers du groupe de caution                                                                      Moyen du partage des risques détenu
                                               riences de Tambacounda et de Thiès, le
avec lequel ils signent une convention                                                                     par le groupe de caution, il est destiné
                                               groupe de caution est fondé sur le prin-
de partenariat. Ils instruisent les dossiers                                                               à couvrir une partie des créances mal-
                                               cipe du cautionnement solidaire. Celui-
de financement, accordent les prêts et                                                                     saines.
                                               ci est une réponse au manque de biens
en assurent le suivi. Ils gèrent aussi les     réels à offrir comme garantie, aux coûts                    Si les fonds de garantie sont souvent
fonds logés dans leurs comptes. Par            de transaction liés à la mise en place                      considérés comme des réserves d’argent
ailleurs, dans le cadre du partage des         du financement et aux risques élevés                        démobilisatrices – les cas de dilapida-
risques, les SFD accordent au groupe de        des prêts, trois facteurs principaux qui                    tion de ces fonds sont monnaie courante
caution des dérogations sur certaines          expliquent l’exclusion des pauvres du                       −, il est admis que leur bon fonctionne-
dispositions qui constituent de réels blo-     marché financier.                                           ment nécessite qu’ils s’inscrivent dans le
cages à l’accès au prêt : le délai d’attente                                                               cadre d’une convention qui suggère une
                                               En effet, les institutions financières ont
obligatoire, le taux d’intérêt, la prise de                                                                gestion cohérente, transparente et collé-
                                               toujours trouvé le financement des dé-
garantie, etc.                                                                                             giale. Le fonds, ainsi constitué en
                                               munis incompatible avec leur exigence
Troisième acteur, le groupe de caution                                                                     compte à terme, sera mobilisé selon
                                               de viabilité. Se basant sur le principe de
réunit des micro et petites entreprises                                                                    des modalités définies dans la conven-
                                               la solidarité et de l’aide réciproque, le
rurales bénéficiaires du PROMER. Elles                                                                     tion ; celle-ci fixe, en outre, le taux d’in-
                                               cautionnement solidaire a rapproché
sont clientes des systèmes financiers                                                                      térêt et les types de crédits qui y seront
                                               les institutions financières et leurs clients
décentralisés partenaires du projet. Le                                                                    adossés.
                                               pauvres. Il a été une alternative à l’ab-
groupe de caution, dont les condi-             sence de biens réels à constituer en ga-
tions de mise en place sont définies ci-       rantie pour sécuriser les financements.
                                                                                                           Instrument de sécurisation
après, apporte sa caution solidaire à la                                                                   Dans le sud-est du Sénégal, la straté-
                                                                                                           gie du partage des risques, initié par
                                                                                                           le groupe de caution des membres de
                                                                                                           l’organisation professionnelle des bou-
                                                                                                           langers traditionnels de la région de
                                                                                                           Tambacounda, a été une réponse à
                                                                                                           la crise qui l’opposait à une institution
                                                                                                           financière, l’UIMCEC. Suite au mauvais
                                                                                                           dénouement d’un financement collectif
                                                                                                           octroyé en août 2007, les relations entre
                                                                                                           l’institution et l’organisation profession-
                                                                                                           nelle s’étaient fortement détériorées : les
                                                                                                           7 millions de francs CFA, qui ont servi
                                                                                                           au financement de 42 micro et petites
                                                                                                           entreprises rurales, ont été rembour-
                                                                                               ©PROMER 2




                                                                                                           sées avec plus de douze mois de retard,
                                                                                                           après avoir été basculés en créances
                                                                                                           abandonnées.
                                                                                                           Cette situation, après sa régularisation, a
                                                                                                           amené le SAFIR, à inviter les différentes



6                                                       Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
parties – organisation professionnelle,
institution financière et antenne Sud
du PROMER – à s’asseoir autour d’une
table pour réfléchir sur les causes d’une
telle déconvenue. Globalement, les dé-
faillances étaient imputables à un vaste
détournement de l’objet du prêt et à un
suivi inapproprié des débiteurs. Il fallait
rapidement remédier à cette situation
afin de permettre aux micro et petites
entreprises rurales d’accéder au finance-
ment pour mener à bien leurs activités.




                                                                                                                                         ©PROMER 2
L’institution financière n’était plus dans
les dispositions de reconduire des finan-
cements dans les mêmes conditions que
précédemment – chat échaudé craint
l’eau froide, dit l’adage. Le SAFIR, dont
l’objectif est de faciliter l’accès durable
des MPER aux services financiers, pro-
                                              caution. Pour pouvoir bénéficier d’un        Un taux de remboursement de
                                              crédit, les MPER membres doivent, au-        98%
posa alors une solution : le partage des
                                              paravant, être partenaires du PROMER
risques entre l’institution, l’organisa-                                                   La stratégie qui consiste à faciliter l’ac-
                                              et être membres du système financier
tion professionnelle et le PROMER. Le                                                      cès des MPER aux crédits, par le biais
                                              décentralisé, notamment y avoir un
fonds de garantie, issu de la ligne de cré-                                                de leurs groupes de caution, gagne de
                                              compte.
dit de la BOAD, allait servir d’instrument                                                 plus en plus en pertinence compte tenu
de sécurisation des prêts. Cette dé-          Ils doivent, en outre, bénéficier des ap-    des résultats enregistrés. A ce stade de
marche, inédite, marquait une rupture         puis préalables (pré-diagnostic et dia-      mise en œuvre du programme « Accès
totale avec ce qui existait auparavant.       gnostic) et adhérer au groupe de cau-        aux services financiers » du PROMER,
                                              tion selon les conditions définies. Par      trois conventions ont été signées entre
La participation de l’organisation pro-
                                              ailleurs, leurs requêtes de financement      des groupes de caution et des SFD par-
fessionnelle au risque encouru par les
                                              doivent être validées et leurs besoins       tenaires du projet (une à Tambacounda,
financements à venir supposait l’orga-
                                              financiers justifiés. La validation de la    une à Kaolack et une à Thiénaba).
nisation de ses membres en groupe de
                                              requête de financement, matérialisée
caution. Les financements se feraient                                                      Pour le cas de la région de Tambacoun-
                                              par un accréditif, est effectuée par le
donc dans le cadre d’une convention                                                        da, le financement des boulangers tradi-
                                              bureau du groupe. Elle représente une
signée entre l’institution financière et                                                   tionnels est devenu une réalité. Le Prési-
                                              étape très importante et constitue une
le groupe de caution. Cette convention                                                     dent de l’organisation professionnelle,
                                              innovation en tant que premier niveau
définissait les dispositions spécifiques                                                   Boubacar Keïta, se félicite du dénoue-
                                              de contrôle de la pertinence de la re-
de mise en place et de gestion du prêt.                                                    ment globalement heureux du premier
                                              quête. C’est aussi le premier jalon d’une
Au-delà des conditions liées à la no-         participation à la sécurisation du crédit    cycle de financement pour une enve-
tion de cautionnement solidaire qui le        et du partage des risques. Elle équivaut     loppe globale de près de 8.000.000 de
fonde, la constitution du groupe de           donc à la caution que le groupe apporte      francs CFA. La satisfaction du groupe
caution des boulangers de la région de        à la MPER membre, conformément aux           réside surtout dans la possibilité qui
Tambacounda a respecté des disposi-           modalités de cautionnement solidaire.        lui est offerte de négocier directe-
tions bien précises. Le groupe a procédé                                                   ment l’accès des membres aux services
                                              Après l’accord du dossier de prêt par le     financiers. Trois autres conventions sont
à l’ouverture d’un compte collectif au-
                                              Comité de crédit du SFD, la micro en-        en cours de finalisation (deux à Thié-
près de l’UIMCEC et exhorté les MPER
                                              treprise informée se rend au guichet de      naba et une à Tambacounda). Ceci tra-
membres à en faire autant. Un fonds de
                                              l’institution financière, signe un contrat   duit un engouement certain des MPER
garantie y a été logé avec la participa-
                                              de prêt individuel et s’acquitte des frais   bénéficiaires du PROMER, mais aussi
tion de chaque MPER. La mobilisation
                                              de dossier. Le montant du prêt sera viré     l’adhésion des institutions financières à
du fonds de garantie, qui répond aux
                                              dans son compte pour assurer la traça-       la démarche.
dispositions définies dans la convention
                                              bilité des fonds et la responsabilisa-
signée par les deux parties, se fera selon                                                 Grâce à cette démarche, près de 693
                                              tion individuelle de la MPER. Celle-ci est
le niveau d’engagement des MPER. Le                                                        personnes ont vu leur accès au finan-
                                              entièrement responsable des rembour-
groupe apporte sa caution morale aux                                                       cement facilité. Elles ont reçu au total
                                              sements et ne bénéficiera de la caution
débiteurs. La convention « Groupe de                                                       58.200.000 de francs CFA. L’intérêt de
                                              qu’en cas de défaillance de rembourse-
caution/SFD » qui intègre la convention                                                    la démarche réside aussi dans le fait
                                              ment avérée. C’est à ce moment que le
« Refinancement/Fonds de garantie» lie                                                     que les populations les plus vulnérables
                                              fonds de garantie sera mobilisé selon les
le PROMER avec l’institution financière.                                                   peuvent accéder au financement. Par
                                              dispositions prévues dans la convention
Un certain nombre de conditions sont          (couverture d’une partie des prêts en re-    exemple, 93% des MPER constitués en
nécessaires pour l’accès aux finan-           tard entre 3 et 12 mois).                    groupes de caution et bénéficiaires des
cements des membres du groupe de                                                           prêts sont des femmes. Au-delà de ce



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chiffre, c’est la qualité du portefeuille
qui constitue un motif de satisfaction
non négligeable. Globalement, le taux
de remboursement affiché est de plus
de 98% pour un taux de portefeuille à
risque à plus de 90 jours quasi nul.
Du point de vue de l’organisation du
groupe, la participation des différents
acteurs au risque encouru lors de la
mise en place des prêts milite en faveur
de l’instauration de la confiance. La res-




                                                                                                                                        ©PROMER 2
ponsabilisation individuelle des MPER
débiteurs qui consentent à participer au
risque favorise la durabilité du dispositif
et la sécurisation des financements.
Toutefois, la mise en œuvre de la straté-
gie du partage des risques par le PRO-        de Thiénaba, affirme : « Le SAFIR a bien       SIGLES ET ACRONYMES :
MER, les SFD et les Groupes de caution,       fait d’initier cette démarche puisqu’elle      UIMCEC : Union des Institutions Mu-
n’est pas exempte de quelques écueils,        constitue un moyen de sécurisation             tualistes Communautaires d’Epargne et
par exemple le manque d’implication           des prêts. En participant au fonds             de Crédit
de la majorité des membres à la vie du        de garantie du groupe, chaque débiteur         URMECS : Union Rurale des Mutuelles
groupe de caution. A cela s’ajoutent les      se sent responsable du remboursement           d’Epargne et de Crédit du Sénégal
difficultés liées à la bonne circulation de   des prêts. En préservant leur fonds de         ASACASE : Association Sénégalaise
l’information. Enfin, les relations SFD/      garantie qui doit couvrir 15% des              pour la Création des Activités Socio
Groupes de caution s’inscrivent dans          prêts ayant trois à douze mois de              Economiques
un environnement de différence de ni-         retard, ils sécurisent le fonds de garantie    CPS : Crédit Populaire Sénégalais
veau de capacités techniques. Aussi, la       du PROMER qui est quant à lui, mobilisé        MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit
gestion du partenariat n’est pas réalisée     pour la couverture des créances ayant          SAFIR : Service d’Appui à la Finance
avec un même niveau d’appréciation.           plus de douze mois de retard. En               Rurale
                                              plus, le fonds de garantie (15% de             PROMER : Projet de Promotion de l’En-
Servir une clientèle délaissée                l’enveloppe de prêt) est un moyen effi-        treprenariat Rural
                                              cace de mobiliser à moindre coût (taux         BOAD : Banque Ouest Africaine de Dé-
Le partage de risques, comme outil            d’intérêt de 2 à 3%), une épargne              veloppement
de facilitation de l’accès au crédit des      stable qui permet au guichet de faire du       SFD : Système Financier Décentralisé
MPER bénéficiaires du PROMER, est             financement durable ».                         MPER : Micros et Petites Entreprises Ru-
une démarche à dupliquer dans les
                                              Pour l’Unité de Gestion du Projet, au-         rales
zones d’intervention des projets FIDA
                                              delà de l’accès au crédit et de la sécurité    OP : Organisations Professionnelles
(Fonds international pour le Dévelop-
                                              des prêts octroyés, le partage des risques     FIDA : Fonds International du Dévelop-
pement agricole). Mais la réussite im-
                                              assure la durabilité des relations entre       pement Agricole
plique sa mise en œuvre à partir des
                                              les SFD et les MPER. En effet, comme
groupes de caution. Sous cet angle, ce
                                              le dit Ibrahima Sory Diallo, le prestataire    BIBLIOGRAPHIE :
sont de réelles perspectives qui s’offrent
                                              chargé des appuis financiers de l’Unité
aux organisations professionnelles qui                                                       Guide stratégique et opérationnel du
                                              Opérationnelle de Tambacounda, « s’il
sont naturellement des groupes homo-                                                         PROMER II
                                              est bien géré, le fonds de garantie que
gènes et organisés.
                                              le groupe de caution a mis en place            Convention de partenariat Organisation
L’approche est d’autant plus crédible         survivra au PROMER qui est un projet à         professionnelle des Boulangers et UIM-
qu’au-delà de l’accès aux financements,       durée limitée. Tant que ce fonds existe,       CEC
c’est la sécurisation des fonds qui est       la relation avec l’institution financière va   Convention de partenariat Femmes
en jeu. C’est là l’enjeu qui est perçu du     demeurer ».                                    transformatrices des noix d’anacarde de
côté des SFD qui voient par ce procédé
                                              Les groupes de caution, calés aux or-          Thiènéba/URMECS
le moyen de servir une clientèle a priori
                                              ganisations professionnelles, sont de vé-      Convention « Refinancement/ Fonds de
délaissée. En plus, la concertation dans
                                              ritables étapes dans l’établissement des       garantie », PROMER/UIMCEC
la définition des modalités de partage
                                              sociétés de cautionnement qui seront
des risques et de validation des requêtes
                                              animées par des cadres de concertation
des MPER s’avère être une véritable
                                              inter-filières. C’est là en tout cas un axe
innovation dans la prise en charge de
                                              qu’il importe d’explorer pour un finan-
leurs besoins en services financiers.
                                              cement efficace et adapté des interve-
El Hadji Moussa Diongue, le Direc-            nants des filières.
teur de l’URMECS, se félicitant de la
convention signée avec les femmes
transformatrices de la noix d’anacarde


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SERVICE DE DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES

Comment améliorer les performances
des micro et petites entreprises
rurales
Fatoumata Sané Guissé, fatoumata.sane@promer-sn.org
Ousseynou Ndiaye, osendiaye@yahoo.fr
Hawa Diarra, masagne58@yahoo.fr


Un service de développement des entreprises de qualité garantit la performance et                     des porteurs d’initiatives économiques,
la compétitivité des micro et petites entreprises rurales (MPER). L’expérience des                    de leur appui dans l’élaboration de
marchés de services de développement des entreprises du Projet de promotion                           dossiers de projet, et de leur suivi-
de l’entreprenariat rural du Sénégal (PROMER) montre que la disponibilité de                          accompagnement. La sélection de ces
compétences avérées des prestataires de services, d’outils méthodologiques et de                      conseillers se faisait sur la base d’un ap-
normes adaptés entraîne une augmentation de la productivité des MPER et des em-                       pel à candidatures et d’entretiens.
plois. Elle améliore également la qualité des produits, favorise l’accès aux marchés
                                                                                                      Les leçons tirées de cette expérience, à
locaux et ouvre des perspectives sur les marchés nationaux et régionaux.
                                                                                                      la fin de la première phase du PROMER,
                                                                                                      ont conduit le projet à externaliser cette
                                                                                                      fonction lors de sa deuxième phase.
                                                                                                      Celle-ci a ainsi voulu aller plus loin
                                                                                                      en autonomisant et en responsabili-
                                                                                                      sant les prestataires de services non
                                                                                                      financiers dans une perspective de pé-
                                                                                                      rennisation d’une offre de qualité et de
                                                                                                      proximité au profit du développement
                                                                                                      des MPER. C’est fort de cette convic-
                                                                                                      tion que le PROMER estime qu’un ser-
                                                                                                      vice de développement des entreprises
                                                                                                      de qualité favorise la performance et la
                                                                                                      compétitivité des micro et petites en-
                                                                                                      treprises rurales définies comme des
                                                                                          ©PROMER 2




                                                                                                      entreprises établies en milieu rural qui
                                                                                                      emploient au maximum 20 personnes
                                                                                                      et font un chiffre d’affaires n’excédant
                                                                                                      pas 25 millions de FCFA pour les
                                                                                                      prestations de services, ou 50 millions
Le BIT, partenaire méthodologique PROMER, a été le maître d’œuvre dans la sélection et
la formation de prestataires de qualité.
                                                                                                      FCFA pour les opérations de livraison de
                                                                                                      biens.
Avant la mise en œuvre de la première        Le service de développement des en-                      Le principe de mise en œuvre des
phase du Projet de Promotion des mi-         treprises, au profit des micro et petites                appuis du PROMER est basé sur le «
cro-entreprises rurales (PROMER), le         entreprises rurales (MPER), est né avec                  faire-faire ». Il a pour mission de déve-
service de développement des en-             l’avènement du PROMER. Lors de sa                        lopper un marché pérenne et durable de
treprises était quasi-inexistant. Le peu     première phase, le PROMER avait un                       services d’appuis non financiers et finan-
d’offres disponibles en ce domaine éma-      pool de 24 conseillers internes en en-                   ciers. La démarche consiste à identifier,
nait des centres urbains vers le monde       treprises répartis dans autant de Zones                  sélectionner et renforcer les prestataires
rural. Il y avait un réel problème           d’Animation Economique de Proximité                      locaux afin qu’ils puissent offrir des
d’adéquation entre l’offre et la de-         (ZAEP). Ils étaient chargés de la sensi-                 services de qualité, accessibles aux
mande et cela constituait une entrave        bilisation et de l’animation sur les op-                 MPER. Ces services se sont traduits
à la productivité et à la compétitivité      portunités, des ouvertures de comptes                    par une amélioration de la producti-
des entreprises rurales.                     courants et d’épargne, de l’identification               vité dans les différentes filières d’inter-



LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa                                                                  9
vail) et du PROMER, à l’aide d’un guide.
                                                                                                         Les critères de sélection sont basés sur
                                                                                                         le niveau d’éducation, l’expérience en
                                                                                                         gestion et création d’entreprise, la com-
                                                                                                         préhension des étapes de création et
                                                                                                         de gestion d’entreprise, les activités de
                                                                                                         formation réalisées, la motivation, la dis-
                                                                                                         ponibilité et la capacité de prise d’initia-
                                                                                                         tives.
                                                                                                         Les prestataires sélectionnés suivent une
                                                                                                         série de formations. La formation des
                                                                                                         formateurs leur permet d’être en me-




                                                                                             ©PROMER 2
                                                                                                         sure d’accompagner les porteurs d’ini-
                                                                                                         tiatives économiques et les micro et
                                                                                                         petites entreprises rurales dans des
                                                                                                         formations dites
                                                                                                         GERME niveau 1, GERME classique et
 Evaluation de prestataires par un maitre formateur du BIT dans une approche qualité.
                                                                                                         TRIE/CREE et Suivi. La formation des
                                                                                                         formateurs est dispensée par des ex-
                                                                                                         perts du BIT aux prestataires qui sont
vention du PROMER (augmentation des            périence pilote, en mettant en œuvre                      ensuite coachés jusqu’à la certifica-
chiffres d’affaires et création d’emplois)     cette fois la stratégie du « faire faire ».               tion.
et de la compétitivité des produits des        Cette approche, en organisant l’offre et
entreprises concernées (disponibilité et                                                                 Les prestataires sont aussi formés en
                                               la demande solvable, a suscité l’émer-
accès aux marchés local, régional et na-                                                                 technique de diagnostic afin de pouvoir
                                               gence et le renforcement de l’offre de
tional).                                                                                                 conduire efficacement un diagnostic
                                               services aux micro et petites entre-
                                                                                                         d’entreprise, étape clé du dispositif
Il s’agit, dans ce document, de mon-           prises rurales (MPER) dans un souci de
                                                                                                         d’accompagnement des entreprises ru-
trer que le PROMER a appuyé et ac-             pérennisation.
                                                                                                         rales. Certains prestataires bénéficient
compagné la mise en place d’une                Ainsi a été mis en place un système                       d’une formation renforcée dans des do-
offre adaptée au service du dévelop-           de prestataires de services avec un                       maines spécifiques tels que le genre,
pement de la MPER afin de tirer les            processus de sélection fondé sur des cri-                 le marketing, le contrôle de qualité et
enseignements nécessaires pour une             tères objectifs. Le prestataire de services               la gestion des approvisionnements. En
éventuelle réplicabilité. L’analyse ap-        non-financiers (PSNF) est un consul-                      outre, des ateliers de mise à niveau
profondie de la problématique SDE/             tant professionnel indépendant ou un                      sont régulièrement organisés pour in-
PROMER comme outil apte à booster              groupe de consultants (bureau d’étude,                    former et sensibiliser les prestataires sur
le développement de la micro entre-            cabinet, association, structure de for-                   les filières, l’environnement des MPER et
prise rurale nous amènera ensuite à pas-       mation) spécialisé dans la fourniture de                  le PROMER ou pour, de manière géné-
ser au crible l’offre de qualité, l’amélio-    services de conseils d’entreprises (infor-                rale, renforcer leurs capacités.
ration de la performance des MPER,             mation, diagnostic, accompagnement,
la compétitivité et les perspectives de                                                                  La formation des prestataires et des
                                               suivi, etc.), de formation (technique, ges-
durabilité.                                                                                              micro et petites entreprises rurales est
                                               tion, alphabétisation) et d’appuis spéci-
                                                                                                         un volet important dans la stratégie du
                                               fiques (innovation commerciale, promo-
Formation de formateurs                                                                                  PROMER. Cette formation comporte
                                               tion commerciale, innovation technique
                                                                                                         plusieurs aspects : gestion d’entre-
Le développement des micro-entre-              et technologique).
                                                                                                         prise, capacitation des organisations
prises en milieu rural est une for-            Le processus commence par l’identifi-                     professionnelles, techniques de pré-dia-
midable opportunité pour contribuer            cation des prestataires de services non                   gnostic et de diagnostic… Par ailleurs,
à la réduction de la pauvreté dans les         financiers. Les candidats remplissent une                 le PROMER II a très vite compris
campagnes sénégalaises. En effet, il peut      fiche d’informations sur leur profil (cabi-               qu’en plus du renforcement des capa-
favoriser l’émergence de services de           net, institution de formation spécialisée,                cités des prestataires, il fallait, pour
proximité et faciliter l’accès aux intrants.   consultant indépendant, raison sociale,                   les rendre plus opérationnels, accroître
La première phase du PROMER a                  adresse, contacts, forme juridique, nu-                   leur niveau d’équipement. C’est pour-
permis de concevoir et d’adapter des           méro de registre de commerce, res-                        quoi ces prestataires sont accompa-
outils méthodologiques d’appui à la            sources humaines,       ressources phy-                   gnés pour l’accès au crédit. Thierno
micro entreprise rurale (MER) essen-           siques, expériences, références). Une                     Ibrahima Diallo, un prestataire de ser-
tiellement axés sur la communica-              commission technique sélectionne en-                      vices non financiers de Kaolack, a ainsi
tion et l’animation, l’identification de       suite les candidats à l’aide de critères                  obtenu un crédit de 1 755 000 F CFA.
porteurs d’initiatives économiques, le         inscrits dans une grille. La sélection                    Cette somme lui a permis d’acheter
pré-diagnostic, le diagnostic, le suivi et     proprement dite est enfin effectuée par                   une moto, des ordinateurs (fixe et por-
l’appui conseil. Pour la seconde phase, il     un comité composé de représentants                        table) et du mobilier de bureau.
s’agit de consolider les acquis de l’ex-       du BIT (Bureau international du Tra-



10                                                     Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
Satisfaire les besoins des popu-
lations rurales
Les acteurs qui participent à cette ini-
tiative – PROMER, prestataires de ser-
vices non financiers, micro et petites
entreprises rurales, organisations pro-
fessionnelles – ont tous apporté leur
contribution aux succès et aux progrès
enregistrés.
Le PROMER informe et sensibilise les
micro et petites entreprises rurales sur
l’importance du service de développe-
ment des entreprises. Il identifie aussi les
prestataires avec lesquels il contractua-
lise pour répondre aux besoins d’appui
des entreprises. Pour ce faire, il renforce
leur capacité avant de leur confier la réa-
lisation de pré-diagnostic, de diagnostic,
d’appui à la définition de plans de finan-
cement et de plans de formation. Après
une formation appropriée, ces presta-
taires peuvent également dispenser des
formations et des appuis en gestion.
Les prestataires de services non fi-




                                                                                                                                          ©PROMER 2
nanciers accompagnent, sur le plan
technique, les porteurs d’initiative éco-
nomiques et les micro et petites entre-
prises rurales. Cela va du diagnostic
de leur activité au suivi, en passant par
la formation et l’appui-conseil. Les pres-
tataires sont localisés dans 6 régions, 12
Zones de concentration et 33 commu-
nautés rurales.                                                      Formation de qualité = produits de qualité.
Les micro et petites entreprises ru-
                                               la défense des intérêts de ses membres.      sélection fine de prestataires locaux
rales sont le réceptacle de tous les
                                                                                            suffisamment outillés pour offrir des
appuis fournis par le PROMER via ses           Le Bureau International du Travail,
                                                                                            services de qualité, accessibles et pé-
partenaires opérationnels. On retrouve,        dans le cadre d’une convention de
                                                                                            rennes aux micro et petites entreprises
dans les MPER, les PIE (porteurs d’initia-     partenariat, a apporté entre 2006 et Sep-    rurales.
tives économiques), les AGR (activi-           tembre 2010, un appui méthodologique
tés génératrices de revenus), les MER          dans l’application des normes GERME          En effet, l’approche qualité qui sous-
(micro entreprises rurales) et les PER         pour l’acquisition d’un marché po-           tend cette démarche novatrice explique
(petites entreprises rurales). Les MPER        tentiellement rémunérateur au profit des     en partie les performances enregistrées
                                               prestataires.                                par les MPER appuyés par le PRO-
délivrent un service, ainsi que des pro-
                                                                                            MER. Elles         se traduisent par une
duits de qualité pour la satisfaction des
                                               427 nouveaux emplois ruraux                  augmentation de la productivité et du
besoins des populations rurales. Elles es-
                                                                                            chiffre d’affaires des MPER. Cette si-
saient de pérenniser l’offre en satisfaisant   L’une des missions principales        du     tuation est illustrée par l’analyse quan-
la demande.                                    PROMER2 est l’appui à l’émergence            titative, qualitative et d’impact du bilan
Parmi les acteurs, il y a aussi les organi-    et au renforcement de l’offre de ser-        des réalisations techniques de 2010 du
sations professionnelles, qui constituent      vices non-financiers aux MPER par l’or-      PROMER. Un réseau de 71 prestataires
un regroupement de personnes ou de             ganisation de la demande et de l’offre et    de services non financiers formés depuis
micro entreprises rurales autour d’une         le développement durable d’un mar-           le démarrage du projet (dont 47 PSNF
même filière. L’organisation profession-       ché de services d’appui adaptés aux          opérationnels) a contribué à l’atteinte
nelle, ou OP, est une plateforme de            MPER. La mise en œuvre de cette re-          des résultats qui suivent.
service vis-à-vis de ses membres, en           commandation, tirée des enseignements        Sur le plan quantitatif, 352 MPER ont
termes de renforcement de capacité.            de la première phase du PROMER, est          été créées ou consolidées en 2010 sur
Elle est également un interlocuteur cré-       basée sur une contractualisation avec        un objectif initial de 405, soit un taux de
dible, face aux pouvoirs politiques et         les prestataires de services non finan-      réalisation de 87 % qui porte le porte-
aux partenaires au développement, pour         ciers. La démarche consiste à faire une      feuille global de MPER appuyées (créa-


LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa                                                       11
tion et consolidation) à 1101 MPER sur              Malgré les innovations et les avan-            MPER. Par exemple, dans la région de
un objectif global du projet de 1330, soit          tages apportés par cette approche qui          Kolda, l’exploitation des rapports de sui-
un taux de réalisation de 83 % à deux               favorise l’émergence et la disponibilité       vi-accompagnement des          unités de
ans de la fin du projet. Sur le plan qua-           d’une offre de services de qualité et          transformation du lait local montre
litatif, la mise en œuvre d’appuis non fi-          de proximité entraînant l’augmentation         qu’avec les appuis        reçus du PRO-
nanciers dans la formation technique, la            de la performance, on note quelques            MER pour l’acquisition d’équipements
gestion et l’apprentissage, a favorisé le           difficultés d’ordre économique et social.      et de financement mais surtout l’appui
développement d’un réseau de MPER                   L’analphabétisme reste toujours très éle-      commercial (emballage, conception
fortes, la structuration des filières courtes       vé et les difficultés d’accès au finan-        de logo et événementiel pour le lance-
dans les zones d’intervention ainsi que             cement des investissements sont réelles.       ment de nouveaux produits) ont permis
l’émergence d’organisations profession-                                                            d’augmenter leurs recettes annuelles de
nelles locales et l’effectivité des cadres          Augmentation de la compétitivité               l’ordre de 30 % en 2010. Les chiffres
de concertation filière et inter-filières.                                                         d’affaires annuels qui étaient de 7 300
                                                    La compétitivité des MPER correspond           000 F CFA ont atteint 9 490 000 avec
Les effets de ces appuis du projet sont             ici à leur capacité à satisfaire aussi bien    des recettes journalières de 30 000 à 35
perceptibles au niveau des entrepre-                en qualité qu’en quantité le marché local      000. Aujourd’hui, grâce aux appuis com-
neurs à travers, entre autres, la maî-              et national. En effet, la mise en œuvre de     merciaux reçus du PROMER, l’améliora-
trise des instruments et procédés de                la première phase du PROMER, comme             tion de la qualité, le financement d’ana-
transformation et de conservation des               de sa deuxième phase, a contribué à la         lyses microbiologiques pour l’obtention
produits. Les données issues du sui-                création de conditions favorables qui ont      d’autorisation de fabriquer les produits
vi-accompagnement auprès de 48 % des                permis aux micro et petites entreprises        alimentaires (autorisation FRA) et la réa-
MPER révèlent la création de 427 nou-               rurales d’exploiter toutes les opportunités    lisation de guides de bonnes pratiques
veaux emplois ruraux et la consolidation            de marché. La boutique des MER, dans           ont aidé à une nette augmentation de la
de 1977 autres, l’augmentation moyenne              la première phase, puis les infrastructures    compétitivité des produits des MPER
de 26 % des chiffres d’affaires des en-             commerciales/filière, dans la deuxième         au niveau local et régional, comme
trepreneurs entre septembre 2009 et                 phase, entrent dans ce cadre.                  l’illustrent les cas cités. Sur les plans
septembre 2010. Le chiffre d’affaires               Ces actes posés ont engendré des résul-        national et sous-régional, les foires
cumulé passe de 1 030 787 969 FCFA à 1              tats appréciables du point de vue de           et rencontres professionnelles sont des
298 939596 FCFA, soit un accroissement              l’amélioration de la compétitivité des         baromètres importants pour mesurer la
en valeur absolue de 268.151.627 FCFA.                                                             compétitivité des produits des MPER.


       FORMER POUR LA PERFORMANCE

     La formation des prestataires et des micro      destinée à renforcer les capacités des        Techniques de pré diagnostic et de dia-
     et petites entreprises rurales est un volet     organisations professionnelles à mieux        gnostic. La mission de diagnostic des
     important dans la stratégie du PROMER.          assumer leurs rôles et responsabilités        MPER consiste à faire une évaluation ob-
     Cette formation comporte plusieurs as-          en tant que plate-formes de services pour     jective des caractéristiques et fonctions
     pects : gestion d’entreprise, capacitation      les micro et petites entreprises en milieu    des entreprises. Elle aboutit à un plan
     des organisations professionnelles, tech-       rural. Il constitue un outil de référence     d’action opérationnel et réaliste. En effet,
     niques de pré-diagnostic et de diagnos-         pour le ministère de l’Agriculture et du      l’objectif est de procéder à une analyse
     tic…                                            Développement rural, pour le Fonds In-        approfondie de l’entreprise à travers une
     Bien gérer son entreprise. Cette forma-         ternational de Développement Agricole         analyse de l’ensemble de ses fonctions
     tion, destinée aussi bien aux entrepre-         (FIDA) et pour le Bureau sous-régional de     (approvisionnement, production, gestion
     neurs potentiels qu’aux entrepreneurs           BIT pour le Sahel à Dakar, qui s’efforcent    des ressources humaines, financement,
     en activité, vise à améliorer de manière        d’apporter un appui dans le domaine de        commercialisation) et de son environ-
     durable les performances des MPER.              la formation, en vue de doter les organi-     nement (marché, concurrence). D’une
     Les outils utilisés, selon une démarche         sations professionnelles d’outils et de do-   manière participative, les obstacles et les
     participative, sont simples, pratiques et       cuments qui puissent leur permettre de        pistes de solutions doivent être identi-
     adaptés à la réalité. Il s’y ajoute un outil    réaliser des actions de formation au profit   fiées et analysées.
     complémentaire basé sur le jeu d’entre-         de leurs membres.                             Cet exercice vise la responsabilisation de
     prise. Dans le cadre de l’adaptation des        Le PACTE est aujourd’hui mis en œuvre         la MPER et son autonomie à conduire
     outils aux cibles du PROMER, le GERME           dans plus de neuf pays. Sa méthodolo-         les activités sur tous les plans, avec une
     niveau 1 (formation en gestion d’entre-         gie repose sur une approche triangulaire      intervention minimum de l’extérieur. Elle
     prise adaptée aux entrepreneurs faible-         en trois phases : apprendre à mieux nous      est amenée à se sentir responsable de ses
     ment alphabétisés) a été initié. C’est un       connaître ; réfléchir ensemble sur les so-    réussites et de ses échecs, ce qui l’incite à
     ensemble de modules qui s’adressent aux         lutions à nos problèmes ; agir pour pro-      se former, pour progresser dans les résul-
     cibles faiblement alphabétisées exerçant        gresser ensemble. Cette approche trian-       tats. L’autonomie de la MPER se rapporte
     des micro-activités de type activité gé-        gulaire, fondamentalement participative       aussi au financement des activités si, au
     nératrice de revenus (AGR) et souhaitant        pour créer une dynamique collective,          départ, un soutien financier ou matériel
     migrer vers la dynamique d’entreprise.          doit être maîtrisée par les formateurs        est nécessaire pour faire décoller les acti-
     Partenariat pour des actions concer-            conseillers PACTE et les outils doivent       vités. Le suivi conduit la MPER à valoriser
     tées par des transferts et des échanges         en tenir compte. La formation, basée sur      le soutien par l’accroissement des béné-
     (PACTE). Le PACTE est une formation             la demande, repose sur un package de          fices afin qu’elle arrive à réinvestir dans
                                                     modules.                                      les activités.




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La participation de MPER, appuyées            de la MPER des boulangers de Tamba-                       Le deuxième enseignement à tirer de
par le PROMER, aux douze éditions             counda, affirme qu’il est prêt à mettre la                l’émergence d’un marché de service
de la FIARA (Foire Internationale de          main à la poche pour payer le service                     de développement des entreprises en
l’Agriculture et des Ressources Animales)     même après la fin du projet, car « le sui-                milieu rural du PROMER, c’est le fait
− une vitrine pour la promotion des           vi-accompagnement permet à la MPER                        d’avoir des prestataires de services non
produits des MPER sur le plan na-             d’appliquer les règles de comptabilité et                 financiers capables de s’approprier les
tional et sous-régional − confirme cet        les normes d’hygiène et de qualité ».                     outils et de les adapter aux besoins des
engagement du PROMER à promou-                                                                          cibles du PROMER, en fonction des ni-
                                              Selon le prestataire de services non fi-                  veaux d’instruction et d’alphabétisa-
voir les      produits des MPER. Les          nanciers Thierno Abdoul Diallo, pour
deux dernières éditions de la FIARA,                                                                    tion. D’où la nécessité de traiter avec
                                              rendre le service pérenne même après                      le plus grand soin l’étape de la sélection
celles     de 2010 et de 2011, ont            la fin du projet, il faut « établir une rela-
vu les chiffres d’affaires générés monter.                                                              des prestataires de services non finan-
                                              tion de confiance en incitant les MPER                    ciers.
Pour la FIARA de 2010, le chiffre d’af-       à considérer les PSNF comme des
faires des MPER est de 2 776 875 FCFA                                                                   Enfin, le GERME niveau 1 constitue une
                                              conseillers et non comme des pres-
et plusieurs contacts ont été noués. En                                                                 innovation salutaire dans l’approche
                                              tataires tout court ». Ce travail peut
2011, il est passé de 3 900 000 FCFA                                                                    SDE du PROMER, dans la mesure
                                              se faire avec l’implication des prési-
environ, soit une augmentation de plus                                                                  où il a permis de prendre en compte
                                              dents de conseils ruraux. La péren-                       dans sa stratégie d’appui les cibles
45%. Ce bond qualitatif est une consé-        nisation du service passe aussi par
quence de l’accompagnement qualité                                                                      alphabétisées dans les langues locales.
                                              le renforcement/recyclage des compé-                      Cependant, pour plus d’efficacité, il ga-
dont bénéficient les MPER de la part des      tences techniques et institutionnelles
prestataires de services non financiers                                                                 gnerait à être traduit en langues locales.
                                              des prestataires. Il appartient aussi aux
qui assurent leur suivi de façon régulière.                                                             Les cibles totalement analphabètes,
                                              prestataires de diversifier leurs revenus
                                                                                                        non prises en compte jusqu’ici dans
                                              par la conquête d’autres marchés en
Des MPER prêtes à payer les                                                                             les formations en gestion d’entreprise,
                                              dehors du PROMER. L’espoir est permis
                                                                                                        mériteraient une attention toute particu-
services                                      puisque, de 2007 à 2010, les montants                     lière dans le cadre de la recherche/dé-
La durabilité de l’offre et de la demande     des prestations des prestataires a                        veloppement de modules de formation
se mesure à travers la participation des      connu une nette évolution, comme le                       destinés à compléter la stratégie d’appui
MPER aux coûts des prestations et à tra-      montre le graphique ci-dessous.                           du PROMER.
vers l’accès au marché par les pres-
tataires. L’état des lieux montre une         Une innovation salutaire
                                                                                                        BIBLIOGRAPHIE :
faible participation des MPER aux coûts       La disponibilité d’une offre de service de
des prestations. Avant la revue à mi-                                                                   1. Rapport de pré évaluation du PRO-
                                              développement des entreprises de qua-
parcours du PROMER, le projet n’avait                                                                      MER 2 (RPE)
                                              lité en milieu rural garantit l’émergence
réalisé aucune activité de suivi-accom-       et la viabilité des micro et petites entre-               2. Guide de la Stratégie Opérationnelle
pagnement parce que les MPER devaient         prises créées ou consolidées. Toutefois,                     (GUISOP)
participer au coût à hauteur de 33% la        pour assurer la pérennité de ce service,                  3. Manuel des Opérations Techniques
première année, 66% la deuxième an-           il faut à tout moment adapter les mo-                        (MET)
née et 100% la troisième année. C’est         dules de formation au contexte et aux
quand la mission du FIDA a rendu gra-                                                                   4. Rapports suivi accompagnement 4
                                              cibles. Autrement dit, la meilleure stra-
tuit le suivi-accompagnement pour la                                                                       des MPER (Antenne Sud- Est Kolda)
                                              tégie de développement est celle qui
première fois que l’activité a pu démar-      s’adapte aux réalités de l’environne-                     5. Rapport Annuel 2010 du PROMER 2
rer. En tout état de cause, le paiement       ment et non celle qui voudrait que l’en-                  6. Rapport Final Evaluation Externe de
du service, surtout pour la première fois,    vironnement s’adapte à la stratégie. C’est                   l’Impact de l’intervention des Presta-
est inhérent à la qualité des presta-         là le premier enseignement que nous                          taires de Services Non-Financiers
tions fournies et donc à la capacité          avons voulu démontrer et partager à
du prestataire à développer l’activité de     travers l’expérience du PROMER dans le                    7. Rapport de la Revue à mi parcours du
l’entrepreneur.                               cadre de l’approche SDE.                                     PROMER II
Les MPER interrogées disent qu’elles
n’hésiteraient pas à payer le service si
                                                          Evolu on des Montants payés aux PSNF par le PROMER II de 2007 à 2010
elles y voient leur intérêt. Une MPER
comme Sira Fofana affirme être prête à                    35000000
payer le service car cela lui permet de                   30000000
satisfaire ses préoccupations, notam-                     25000000
                                                Montant




ment ses besoins en formation et en                       20000000
                                                                                                                        Montant
emballage à travers le prestataire qui                    15000000
l’accompagne.       L’entrepreneur Wassa                                                                                Année
                                                          10000000
Senghor de Dassilamé Socé, qui s’ac-
                                                          50000000
tive dans la transformation de noix de
                                                                     0
cajou, se dit prêt à payer le service pour-
                                                                         2007     2008           2009        2010
vu que l’expertise lui permette de dé-
                                                                                         Année
velopper son activité. Boubacar Keita,


LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa                                                                  13
SUbVENTION AUx APPRENTIS DIPLôMéS

Un plan efficace pour la création
d’entreprises et d’emplois dans les
zones rurales du Ghana
     Cletus Kayenwee, cletuskayenwee@gmail.com ;
     Felix Appiah Gambrah, gambeegh@gmail.com ;
     Justice Darko, justicedarko@gmail.com




L’attribution de subvention d’équipement aux apprentis diplômés facilite la création et le développement des entreprises. Depuis
2006, une collaboration a initiée entre le Rural Entreprises Project (REP), les Assemblées de district et les apprentis diplômés
dans les districts couverts par le projet. Elle consiste à acheter des équipements de démarrage grâce à un dispositif de partage
des coûts entre le projet et les Assemblées de districts complété par les engagements des jeunes entrepreneurs.

Depuis 2006, le Rural Enterprises Pro-      majeur reste le manque de capital de        duction de la pauvreté dans les zones
ject (REP) soutient des apprentis diplô-    démarrage, une conséquence de la            rurales.
més avec des équipements et des ou-         pauvreté relativement élevée qui sévit      Cette subvention fait partie des activi-
tils leur permettant de démarrer leurs      dans les zones rurales. L’objectif du       tés intégrées du REP (Rural Enterprise
entreprises dans les zones rurales du       plan de subvention pour équipement          Project). Elle cible les jeunes qui ont
Ghana. Dans ces communautés ru-             au profit des apprentis diplômés est de     obtenu leurs diplômes d’apprentis-
rales, de nombreux jeunes diplômés          promouvoir l’installation d’entreprises,    sage traditionnel dans les 66 districts
sont confrontés à de sérieux défis pour     la création d’emplois, l’amélioration       couverts par le projet à travers les 10
créer leurs propres entreprises. Le défi    des conditions de vie et enfin la ré-       régions du Ghana. Le projet a élaboré


14                                                  Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
des critères de sélection des apprentis
diplômés afin de garantir l’efficacité et
la pérennité du système de subvention.
Les expériences tirées par le REP de
cette initiative suggèrent fortement
que la dotation d’équipements en tant
que subvention accordée aux appren-
tis diplômés dans les zones rurales du
Ghana facilite la création et le dévelop-
pement des entreprises.

Apprentissage traditionnel et
ciblage des jeunes
Au Ghana, l’apprentissage est organisé
principalement à travers le système
traditionnel dans lequel les jeunes
fréquentent l’atelier d’un maitre arti-
san pour acquérir des compétences et
s’initier à un métier. La durée de l’ap-    l’équipement peuvent être regroupées          les Associations d’entreprises locales
prentissage traditionnel va de 2 à 3        en trois catégories :                         qui ont contribué à identifier les béné-
ans, avec les frais supportés par les ap-   La 1ère catégorie comprend les bailleurs      ficiaires et les clients du projet.
prentis eux-mêmes et/ou leurs tuteurs       majeurs du projet, notamment le Minis-        En fin, une partie prenante majeure a
ou parrains.                                tère du commerce et de l’industrie (mi-       été la direction du projet qui était res-
Après un apprentissage réussi, des op-      nistère de tutelle), le Fonds international   ponsable de la gestion globale de la
portunités d’emplois leur sont offertes     de développement agricole (FIDA) et           mise en œuvre du projet.
dans des structures existantes ou à tra-    la Banque africaine de développement          Le projet a spécifiquement ciblé les
vers l’installation de leurs propres en-    (BAD). Le ministère en tant qu’agence         jeunes vulnérables des zones rurales
treprises. Cependant, dans les zones        d’exécution, donne les orientations po-       qui ont fait preuve d’engagement dans
rurales où la pauvreté est relativement     litiques et stratégiques de la mise en        l’acquisition de compétences. Un dis-
élevée, de nombreux apprentis diplô-        œuvre du projet. Il préside également         positif de partage des coûts a été mis
més ne sont pas en mesure d’acqué-          les réunions du Comité de pilotage du         en place entre le projet et les Assem-
rir des équipements, leur permettant        projet. Le FIDA, partenaire au déve-          blées de districts pour le financement
d’installer leurs propres entreprises.      loppement, appuie financièrement les          de la subvention d’aide à l’équipement.
Aussi, certains jeunes apprentis di-        Services de développement de l’entre-         Les bénéficiaires ont fourni l’espace de
plômés restent-ils dans l’atelier de        prise, les Services financiers ruraux, les    travail et le fonds de roulement, une
leur maitre artisan pendant plusieurs       volets Développement institutionnel           indication de leur capacité opération-
années après l’obtention de leurs di-       et Gestion de projet de la phase II du        nelle à tirer profit de ce plan.
plômes, pendant que d’autres accep-         REP. La BAD, autre partenaire au dé-
                                            veloppement, assiste financièrement le        La mise en œuvre de ce protocole
tent des emplois subalternes qui n’ont
                                            volet Promotion de la technologie et          de subvention d’aide à l’équipement
rien à voir avec leur formation ou se
                                            Appui à l’apprentissage et les Service        implique la sensibilisation des Assem-
rendent dans les zones urbaines à la
                                            de développement de l’entreprise dans         blées de districts participantes, l’éva-
recherche d’un emploi.
                                            le cadre de la mise en œuvre de cette         luation des besoins en équipements
Pour relever ces défis, l’intervention du                                                 des apprentis diplômés, la sélection
                                            phase II dans certains districts.
REP a ciblé les apprentis diplômés vul-                                                   des bénéficiaires par les Assemblées
nérables des zones rurales âgés de 18 à     La 2e catégorie est composée de repré-        de districts, l’achat d’équipements par
30 ans qui ont démontré des potentiali-     sentants du gouvernement du Ghana,            le projet, la distribution des équipe-
tés à mettre en valeur les compétences      du Ministère de la gouvernance lo-            ments aux bénéficiaires et le suivi des
acquises durant leur formation pour le      cale et du développement rural et de          missions d’appui technique pour l’ins-
développement de leurs communau-            la Fondation GRATIS. Le Ministère             tallation et l’opérationnalisation des
tés. Les activités du projet REP ont ci-    s’occupe de l’orientation stratégique         entreprises.
blé également les familles des appren-      et a été actif dans le Comité de pilo-
tis diplômés bénéficiaires qui auraient     tage du projet. La Fondation GRATIS           Subvention d’équipement pour
de la peine à trouver des ressources        a été l’agence d’exécution majeure en
                                            termes de promotion de la technologie
                                                                                          la création et le développe-
pour installer une entreprise.
                                            et de formation-apprentissage.                ment de l’entreprise
Parties prenantes et partenaires            La 3e catégorie comprend les bénéfi-          Cinq ans après la mise en œuvre de
au développement                            ciaires du projet, notamment les As-          ce plan de subvention d’aide à l’équi-
                                            semblées de districts participantes qui       pement, son impact est réel sur la vie
Les parties prenantes majeures à cette                                                    des groupes ciblés. Cet impact est senti
                                            ont fourni les fonds de contrepartie, et
intervention de subvention d’aide à                                                       dans trois domaines : l’accès à l’équi-


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Feed AFRICA N°1 - Entreprenariat Rural

  • 1. (©IFAD/Susan Beccio Entreprenariat rural
  • 2. SOMMAIRE 1. Editorial 3 2. Présentation du programme FIDAfrique 4 3. Quand le partage des risques garantit l’accès durable 5 des MPER au crédit 4. Service de développement des entreprises : Comment 9 améliorer les performances des MER 7. Subvention d’équipement aux apprentis diplômés – 13 Un plan efficace pour créer des emplois dans les zones rurales 8. Expositions et salons commerciaux : un outil d’accès aux marchés pour les micros et petites entreprises 18 rurales 9. Ghana : La décentralisation des Centres d’assistance Remerciements aux entreprises et des Unités de technologies 20 rdonnateurs du PROM ER rurales pour faire face au défi de développement de Nous remercions les coo leurs les contributions de l’entreprenariat rural. 2 et du REP 2 pour mier la publication de ce pre équipes respectives à . Nos remerciements vont numéro de FeedAFRICA 10. B. Keita, boulanger : Un exemple de promotion 25 s en communication égalem ent à tous les expert eau économique et sociale oirs partenaires du rés et/ou en gestion des sav 11. Ressources 29 FIDAfrique. Développement Agricol (FIDA). 35 du Fonds International pour le Cette pub lication a été faite grâce au don n°10 l’opinion du FIDA. urs et ne reflète pas nécessairement Son contenu appartient aux aute talisation du réseau FIDAfrique. Feed AFRICA, les cahiers de capi 0 Bulletin N°1 – Dakar, Octobre 201 a tenu à Le comité éditorial de Feed Africa Coordination : ce que le contenu de ce num éro soit aussi Abdou FALL exact que possible. Mais seuls les auteurs Comité édit orial : sont responsa bles du contenu de chaque Hadj urs à Abdou FALL, Foly AKOUSSAN, El article. Nous encourageons les lecte KASSE, Anthony YOUDEO WEI, Mohamed photocopier et à faire librement circuler efois les KEBBEH. ces articles, en mentionnant tout res sion : aute urs et la source. CONTACT Conception graphique & Imp FRAO, Coordination générale du Imprimerie Graphi-Plus Copyright FRAO 2011 programme FIDAfrique-IFADAfrica Tél. (221) 33 869 10 16 Dakar - Sénégal N° 10075, Sacré Cœur III VDN, CP 13 Dakar Fann - Sénégal Photo de couverture : ment Tél. (221) 33 865 00 60 Yandé Ndao, Présidente du Groupe de Promotion Féminine de Soukouta pour Fax (221) 33 860 66 89 la transformation du poisson, village de Email : contact@fidafrique.net Toubaco uta, Fatick, Sénégal Site web : www.fidafrique.net 2 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 3. EDITORIAL Chers membres et partenaires du réseau FIDAfrique, C’est un réel plaisir pour nous de vous Ces différentes expériences capitali- présenter le premier numéro de ‘Fee- sées portent sur le renforcement des dAFRICA’, les cahiers thématiques du capacités et les subventions d’équi- réseau FIDAfrique. pements comme levier de dévelop- Cette publication est un support de pement des MPERs ; l’organisation diffusion des produits de capitalisation de foires commerciales pour faciliter des membres du réseau, principale- l’accès aux marchés et l’écoulement ment les projets financés par le FIDA des produits ; la création d’un environ- en Afrique de l’Ouest et du Centre. nement favorable par l’installation de Ce premier numéro est consacré à la centre de conseil d’affaires et d’ateliers promotion des micro et petites entre- de fabrication d’équipements ; l’accès prises rurales, un secteur qui constitue durable au crédit par un système inno- un levier important pour la lutte contre vant qui distribue les risques. la pauvreté et qui dispose d’un formi- Toujours dans le cadre de la promotion dable potentiel pour la création d’em- des entreprises rurales, ce numéro de plois et d’un dynamisme économique ‘FeedAFRICA’ présente l’itinéraire de en milieu rural. En effet, des MPER Boubacar Keïta, qui grâce à son esprit performantes peuvent contribuer à d’entreprise nourri par les appuis du l’amélioration de la productivité agri- PROMER 2 et de ses partenaires no- cole et à la valorisation des produits de tamment des services techniques éta- l’agriculture par la transformation. tiques, a pu moderniser sa boulangerie A travers six articles, ce cahier inves- traditionnelle et multiplier son chiffre tit l’expérience de deux projets dans d’affaires par huit en l’espace de dix l’appui à la création, la consolidation ans. et la pérennisation des micro et pe- Nous vous souhaitons tites entreprises en milieu rural. Il dé- bonne lecture et crit, analyse et tire les enseignements attendons impa- de diverses stratégies d’appui et d’ac- tiemment vos compagnement aux MPER menées par réactions et le Rural Enterprise Project (REP 2) au contributions. Ghana et le Projet de promotion de l’entreprenariat rural (PROMER 2) au Sénégal. Ces articles ont été produits grâce à l’appui de FIDAfrique dans la conception et la réalisation des plans de capitalisation de ces deux pro- grammes. Des mission d’identification des thèmes de capitalisation à l’édition des articles, en passant par l’organi- sation d’ateliers d’échange et de pro- duction, ont permis à ces projets de réfléchir de manière critique sur leurs expériences et de partager à travers ces articles, les résultats et les principaux enseignements. Abdou FALL Responsable programme à la FRAO Coordonnateur du Programme FIDAfrique, AOC Email : contact@fidafrique.net Dakar, Sénégal LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 3
  • 4. PRESENTATION DE FIDAFRIQUE FIDAfrique est un réseau qui relie des l‘Afrique de l’Ouest (FRAO). Il com- La Fondation Rurale de l‘Afrique de personnes, des organisations et des porte trois composantes techniques l’Ouest (FRAO), basée à Dakar, est réseaux en vue de promouvoir l’ap- : le renforcement des capacités et la responsable de la coordination gé- prentissage, le partage d’expériences formation ; l’appui à la collecte et au nérale du réseau subsaharien et de la et des innovations pour la réduction partage des savoirs ainsi qu’à la com- coordination de l’Afrique occidentale de la pauvreté rurale en Afrique subsa- munication ; l’appui à la concertation et centrale. L’Association Africaine de harienne. Les deux premières phases sur les politiques publiques. Crédit Rural et Agricole (AFRACA), (1999-2007), sous forme de projet, Il vise notamment à accroitre l’effica- basée à Nairobi, bénéficie d’une sub- ont concerné uniquement l’Afrique cité des projets/programmes et amé- vention de la FRAO pour coordonner de l’Ouest et du Centre. La troisième liorer la concertation sur les politiques la région Afrique orientale et australe. phase dénommée FIDAfrique/IFADA- à travers une meilleure identification Le comité de pilotage de FIDA- frica, a été lancée à Nairobi en avril des processus d’innovation, d’appren- frique-IFADAfrica, principal organe 2009 pour une période de trois ans et tissage et de partage. En cela, elle in- de gouvernance du réseau, regroupe couvre toute l’Afrique Subsaharienne. tègre la vison de la FRAO et du FIDA essentiellement des projets et des pla- Dans sa forme actuelle, FIDAfrique- de se renforcer en tant qu’organisation teformes d’organisations paysannes, IFADAfrica est un programme financé de savoirs et d’utiliser les savoirs pour mais aussi des représentants des gou- par le Fonds Internationale pour le accroître l’efficacité en matière de dé- vernements et des partenaires interna- Développement Agricole (FIDA) et veloppement. tionaux comme le FIDA, le CRDI et coordonné par la Fondation Rurale de le CTA. ©FIDAfrique 4 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 5. MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES Quand le partage des risques garantit l’accès durable au crédit Ahmed Hady Seydi, ameth_hady@hotmail.com Ibrahima Sory Diallo, sori02ibrahima@yahoo.fr La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des « caution solidaire » et de « partage entrepreneurs ruraux à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du des risques », telles qu’inscrites dans portefeuille de prêts constitué. Dans l’expérience sénégalaise du Service d’Ap- les conventions signées (SFD/PROMER pui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700 micro-entrepreneurs et Groupe de Caution des MPER/SFD), ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéficié de l’accès marquent une véritable avancée dans le au financement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement, financement des micro et petites entre- de plus de 98%, montre la bonne santé du portefeuille. prises rurales. En quoi consiste cette stratégie du Dans les régions de Tambacounda et de cation du PROMER, s’appuie sur une partage des risques et en quoi facilite- Thiès, au Sénégal, les micro et petites vision commune qui, grâce à un partage t-elle l’accès au crédit ? Ce document entreprises rurales (MPER) sont caracté- concerté des risques financiers, chaque tente de répondre à ces questions dans risées par la faiblesse de leur patrimoine partie milite pour un accès sécurisé et une première partie. Il fait ensuite l’éco- (biens meubles, biens immobiliers, etc.). durable au financement. Dans ce cadre, nomie des conventions mises en œuvre Bien qu’assistées par le PROMER, le Pro- les MPER se sont constituées en en mettant l’accent sur l’expérience des jet de Promotion de l’Entreprenariat groupes homogènes et solidaires pour boulangers traditionnels de la région de rural, elles accèdent difficilement aux être des interlocuteurs crédibles face aux Tambacounda. Enfin, les points positifs crédits d’investissement et aux fonds de SFD. Le partenariat tripartite qui en dé- et les limites révélés lors de la mise en roulement des institutions financières, coule – entre les groupes de MPER, les œuvre des conventions sont passés en deux leviers pourtant indispensables à SFD et le PROMER – pose les jalons d’un revue pour en tirer des enseignements. leur développement. Pour ces institu- partage des risques guidé par la respon- tions, en effet, l’absence ou la rareté sabilité qui s’assure que chaque partie Trois acteurs pour un partenariat de garanties matérielles implique des assume dans une perspective de sécuri- Le partage des risques est une stratégie risques financiers élevés. sation des prêts. globale dans laquelle chaque acteur C’est pourquoi le Service d’Appui à la Il y a ici de réelles innovations qu’illus- tient un rôle bien déterminé. La réus- Finance rurale (SAFIR), une composante trent, d’une part, les termes de la par- site de sa mise en œuvre dépend de la du PROMER, à initié des stratégies ticipation de chacune des trois parties définition de certains préalables qui en pour résoudre cette question. Le but est, au risque global et, d’autre part, la res- constituent les principes de base (iden- entre autres, de favoriser une relation du- ponsabilité individuelle des MPER à la tification des acteurs, constitution des rable, fondée sur la sécurité, la confiance sécurisation des prêts. Les notions de groupes de caution). et le partenariat. Pour permettre l’ac- cès des micro et petites entreprises au financement, le SAFIR s’appuie PROMER II sur son partenariat avec cinq systèmes SFD SAFIR partenaires financiers décentralisés (SFD) bénéfi- ciaires d’une ligne de crédit d’un milliard RISQUES de francs CFA de la BOAD. Ces SFD − Diminution des taux d’intérêt, des Couverture des créances aban- dérogations sur le délai d’obser- liés aux prêts l’UIMCEC, l’URMECS, la CAURIE-MF, vation pour l’adhésion et sur les données par le Fonds de garantie «SAFIR» (50 à 70% des créances à prises de garantie réelles le CPS/ASACASE et la MEC Dimbalante plus de 12 mois de retard) –, en raison de leur proximité et de leur Couverture annuelle d’une partie des créances en retard par le fonds flexibilité, constituent en outre les domi- de garantie du groupe (x% des crédits de 03 à 12 mois de retard) ciles financiers les mieux indiqués pour les micro et petites entreprises rurales. GROUPE DE CAUTION Le partenariat SFD/MPER, avec l’impli- LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 5
  • 6. Trois acteurs principaux interviennent MPER débitrice. Il est représenté par un C’est en quelque sorte le moyen trouvé dans les conventions mises en œuvre. bureau signataire de la convention avec par les institutions de micro-finance Ce sont le PROMER, le SFD partenaire le SFD. Le bureau agrée les requêtes de pour instaurer la confiance entre elles et du SAFIR et le groupe de caution. financement émises par les MPER et ap- leur clientèle pauvre. Avec ses différentes composantes, ses puie les SFD dans le recouvrement des A la base du cautionnement solidaire, prestataires de services non financiers prêts en retard. il y a un groupe homogène et organisé. et ses partenaires techniques et finan- Le groupe de caution établit une charte Dans ce noyau, la connaissance per- ciers, le PROMER met à la disposition d’adhésion aux MPER, définit des mo- sonnelle et réciproque des membres des bénéficiaires des appuis pour un dalités de cautionnement solidaire et est un élément central. Les dettes renforcement de leurs capacités. II a mis mobilise un fonds de garantie destiné contractées par un membre, dans en place un fonds de garantie chargé à couvrir une partie des créances mal- le cadre du cautionnement solidaire, de couvrir 50 à 75% des créances ir- saines du portefeuille (le niveau de cou- relèvent de la responsabilité morale de récouvrables (prêts à plus de 12 mois verture sera défini dans la convention l’ensemble du groupe qui exerce une de retard de remboursement) issues du qui lie le groupe au SFD). pression sociale sur le bénéficiaire du portefeuille constitué grâce à la ligne de prêt. Mais, pour être efficace, le cau- crédit de la BOAD. Caution et garantie tionnement solidaire implique la possi- Les SFD, partenaires du PROMER – ac- bilité de pénalités financières en cas de Partout dans le monde, le caution- tuellement l’UIMCEC et l’URMECS –, défaillance dans le remboursement des nement solidaire a permis à des po- bénéficient d’un appui financier grâce prêts. C’est la raison d’être du fonds pulations défavorisées d’avoir accès à à la ligne de crédit. Ce sont les domi- de garantie constitué par les membres. des services financiers. Dans les expé- ciles financiers du groupe de caution Moyen du partage des risques détenu riences de Tambacounda et de Thiès, le avec lequel ils signent une convention par le groupe de caution, il est destiné groupe de caution est fondé sur le prin- de partenariat. Ils instruisent les dossiers à couvrir une partie des créances mal- cipe du cautionnement solidaire. Celui- de financement, accordent les prêts et saines. ci est une réponse au manque de biens en assurent le suivi. Ils gèrent aussi les réels à offrir comme garantie, aux coûts Si les fonds de garantie sont souvent fonds logés dans leurs comptes. Par de transaction liés à la mise en place considérés comme des réserves d’argent ailleurs, dans le cadre du partage des du financement et aux risques élevés démobilisatrices – les cas de dilapida- risques, les SFD accordent au groupe de des prêts, trois facteurs principaux qui tion de ces fonds sont monnaie courante caution des dérogations sur certaines expliquent l’exclusion des pauvres du −, il est admis que leur bon fonctionne- dispositions qui constituent de réels blo- marché financier. ment nécessite qu’ils s’inscrivent dans le cages à l’accès au prêt : le délai d’attente cadre d’une convention qui suggère une En effet, les institutions financières ont obligatoire, le taux d’intérêt, la prise de gestion cohérente, transparente et collé- toujours trouvé le financement des dé- garantie, etc. giale. Le fonds, ainsi constitué en munis incompatible avec leur exigence Troisième acteur, le groupe de caution compte à terme, sera mobilisé selon de viabilité. Se basant sur le principe de réunit des micro et petites entreprises des modalités définies dans la conven- la solidarité et de l’aide réciproque, le rurales bénéficiaires du PROMER. Elles tion ; celle-ci fixe, en outre, le taux d’in- cautionnement solidaire a rapproché sont clientes des systèmes financiers térêt et les types de crédits qui y seront les institutions financières et leurs clients décentralisés partenaires du projet. Le adossés. pauvres. Il a été une alternative à l’ab- groupe de caution, dont les condi- sence de biens réels à constituer en ga- tions de mise en place sont définies ci- rantie pour sécuriser les financements. Instrument de sécurisation après, apporte sa caution solidaire à la Dans le sud-est du Sénégal, la straté- gie du partage des risques, initié par le groupe de caution des membres de l’organisation professionnelle des bou- langers traditionnels de la région de Tambacounda, a été une réponse à la crise qui l’opposait à une institution financière, l’UIMCEC. Suite au mauvais dénouement d’un financement collectif octroyé en août 2007, les relations entre l’institution et l’organisation profession- nelle s’étaient fortement détériorées : les 7 millions de francs CFA, qui ont servi au financement de 42 micro et petites entreprises rurales, ont été rembour- ©PROMER 2 sées avec plus de douze mois de retard, après avoir été basculés en créances abandonnées. Cette situation, après sa régularisation, a amené le SAFIR, à inviter les différentes 6 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 7. parties – organisation professionnelle, institution financière et antenne Sud du PROMER – à s’asseoir autour d’une table pour réfléchir sur les causes d’une telle déconvenue. Globalement, les dé- faillances étaient imputables à un vaste détournement de l’objet du prêt et à un suivi inapproprié des débiteurs. Il fallait rapidement remédier à cette situation afin de permettre aux micro et petites entreprises rurales d’accéder au finance- ment pour mener à bien leurs activités. ©PROMER 2 L’institution financière n’était plus dans les dispositions de reconduire des finan- cements dans les mêmes conditions que précédemment – chat échaudé craint l’eau froide, dit l’adage. Le SAFIR, dont l’objectif est de faciliter l’accès durable des MPER aux services financiers, pro- caution. Pour pouvoir bénéficier d’un Un taux de remboursement de crédit, les MPER membres doivent, au- 98% posa alors une solution : le partage des paravant, être partenaires du PROMER risques entre l’institution, l’organisa- La stratégie qui consiste à faciliter l’ac- et être membres du système financier tion professionnelle et le PROMER. Le cès des MPER aux crédits, par le biais décentralisé, notamment y avoir un fonds de garantie, issu de la ligne de cré- de leurs groupes de caution, gagne de compte. dit de la BOAD, allait servir d’instrument plus en plus en pertinence compte tenu de sécurisation des prêts. Cette dé- Ils doivent, en outre, bénéficier des ap- des résultats enregistrés. A ce stade de marche, inédite, marquait une rupture puis préalables (pré-diagnostic et dia- mise en œuvre du programme « Accès totale avec ce qui existait auparavant. gnostic) et adhérer au groupe de cau- aux services financiers » du PROMER, tion selon les conditions définies. Par trois conventions ont été signées entre La participation de l’organisation pro- ailleurs, leurs requêtes de financement des groupes de caution et des SFD par- fessionnelle au risque encouru par les doivent être validées et leurs besoins tenaires du projet (une à Tambacounda, financements à venir supposait l’orga- financiers justifiés. La validation de la une à Kaolack et une à Thiénaba). nisation de ses membres en groupe de requête de financement, matérialisée caution. Les financements se feraient Pour le cas de la région de Tambacoun- par un accréditif, est effectuée par le donc dans le cadre d’une convention da, le financement des boulangers tradi- bureau du groupe. Elle représente une signée entre l’institution financière et tionnels est devenu une réalité. Le Prési- étape très importante et constitue une le groupe de caution. Cette convention dent de l’organisation professionnelle, innovation en tant que premier niveau définissait les dispositions spécifiques Boubacar Keïta, se félicite du dénoue- de contrôle de la pertinence de la re- de mise en place et de gestion du prêt. ment globalement heureux du premier quête. C’est aussi le premier jalon d’une Au-delà des conditions liées à la no- participation à la sécurisation du crédit cycle de financement pour une enve- tion de cautionnement solidaire qui le et du partage des risques. Elle équivaut loppe globale de près de 8.000.000 de fonde, la constitution du groupe de donc à la caution que le groupe apporte francs CFA. La satisfaction du groupe caution des boulangers de la région de à la MPER membre, conformément aux réside surtout dans la possibilité qui Tambacounda a respecté des disposi- modalités de cautionnement solidaire. lui est offerte de négocier directe- tions bien précises. Le groupe a procédé ment l’accès des membres aux services Après l’accord du dossier de prêt par le financiers. Trois autres conventions sont à l’ouverture d’un compte collectif au- Comité de crédit du SFD, la micro en- en cours de finalisation (deux à Thié- près de l’UIMCEC et exhorté les MPER treprise informée se rend au guichet de naba et une à Tambacounda). Ceci tra- membres à en faire autant. Un fonds de l’institution financière, signe un contrat duit un engouement certain des MPER garantie y a été logé avec la participa- de prêt individuel et s’acquitte des frais bénéficiaires du PROMER, mais aussi tion de chaque MPER. La mobilisation de dossier. Le montant du prêt sera viré l’adhésion des institutions financières à du fonds de garantie, qui répond aux dans son compte pour assurer la traça- la démarche. dispositions définies dans la convention bilité des fonds et la responsabilisa- signée par les deux parties, se fera selon Grâce à cette démarche, près de 693 tion individuelle de la MPER. Celle-ci est le niveau d’engagement des MPER. Le personnes ont vu leur accès au finan- entièrement responsable des rembour- groupe apporte sa caution morale aux cement facilité. Elles ont reçu au total sements et ne bénéficiera de la caution débiteurs. La convention « Groupe de 58.200.000 de francs CFA. L’intérêt de qu’en cas de défaillance de rembourse- caution/SFD » qui intègre la convention la démarche réside aussi dans le fait ment avérée. C’est à ce moment que le « Refinancement/Fonds de garantie» lie que les populations les plus vulnérables fonds de garantie sera mobilisé selon les le PROMER avec l’institution financière. peuvent accéder au financement. Par dispositions prévues dans la convention Un certain nombre de conditions sont (couverture d’une partie des prêts en re- exemple, 93% des MPER constitués en nécessaires pour l’accès aux finan- tard entre 3 et 12 mois). groupes de caution et bénéficiaires des cements des membres du groupe de prêts sont des femmes. Au-delà de ce LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 7
  • 8. chiffre, c’est la qualité du portefeuille qui constitue un motif de satisfaction non négligeable. Globalement, le taux de remboursement affiché est de plus de 98% pour un taux de portefeuille à risque à plus de 90 jours quasi nul. Du point de vue de l’organisation du groupe, la participation des différents acteurs au risque encouru lors de la mise en place des prêts milite en faveur de l’instauration de la confiance. La res- ©PROMER 2 ponsabilisation individuelle des MPER débiteurs qui consentent à participer au risque favorise la durabilité du dispositif et la sécurisation des financements. Toutefois, la mise en œuvre de la straté- gie du partage des risques par le PRO- de Thiénaba, affirme : « Le SAFIR a bien SIGLES ET ACRONYMES : MER, les SFD et les Groupes de caution, fait d’initier cette démarche puisqu’elle UIMCEC : Union des Institutions Mu- n’est pas exempte de quelques écueils, constitue un moyen de sécurisation tualistes Communautaires d’Epargne et par exemple le manque d’implication des prêts. En participant au fonds de Crédit de la majorité des membres à la vie du de garantie du groupe, chaque débiteur URMECS : Union Rurale des Mutuelles groupe de caution. A cela s’ajoutent les se sent responsable du remboursement d’Epargne et de Crédit du Sénégal difficultés liées à la bonne circulation de des prêts. En préservant leur fonds de ASACASE : Association Sénégalaise l’information. Enfin, les relations SFD/ garantie qui doit couvrir 15% des pour la Création des Activités Socio Groupes de caution s’inscrivent dans prêts ayant trois à douze mois de Economiques un environnement de différence de ni- retard, ils sécurisent le fonds de garantie CPS : Crédit Populaire Sénégalais veau de capacités techniques. Aussi, la du PROMER qui est quant à lui, mobilisé MEC : Mutuelle d’Epargne et de Crédit gestion du partenariat n’est pas réalisée pour la couverture des créances ayant SAFIR : Service d’Appui à la Finance avec un même niveau d’appréciation. plus de douze mois de retard. En Rurale plus, le fonds de garantie (15% de PROMER : Projet de Promotion de l’En- Servir une clientèle délaissée l’enveloppe de prêt) est un moyen effi- treprenariat Rural cace de mobiliser à moindre coût (taux BOAD : Banque Ouest Africaine de Dé- Le partage de risques, comme outil d’intérêt de 2 à 3%), une épargne veloppement de facilitation de l’accès au crédit des stable qui permet au guichet de faire du SFD : Système Financier Décentralisé MPER bénéficiaires du PROMER, est financement durable ». MPER : Micros et Petites Entreprises Ru- une démarche à dupliquer dans les Pour l’Unité de Gestion du Projet, au- rales zones d’intervention des projets FIDA delà de l’accès au crédit et de la sécurité OP : Organisations Professionnelles (Fonds international pour le Dévelop- des prêts octroyés, le partage des risques FIDA : Fonds International du Dévelop- pement agricole). Mais la réussite im- assure la durabilité des relations entre pement Agricole plique sa mise en œuvre à partir des les SFD et les MPER. En effet, comme groupes de caution. Sous cet angle, ce le dit Ibrahima Sory Diallo, le prestataire BIBLIOGRAPHIE : sont de réelles perspectives qui s’offrent chargé des appuis financiers de l’Unité aux organisations professionnelles qui Guide stratégique et opérationnel du Opérationnelle de Tambacounda, « s’il sont naturellement des groupes homo- PROMER II est bien géré, le fonds de garantie que gènes et organisés. le groupe de caution a mis en place Convention de partenariat Organisation L’approche est d’autant plus crédible survivra au PROMER qui est un projet à professionnelle des Boulangers et UIM- qu’au-delà de l’accès aux financements, durée limitée. Tant que ce fonds existe, CEC c’est la sécurisation des fonds qui est la relation avec l’institution financière va Convention de partenariat Femmes en jeu. C’est là l’enjeu qui est perçu du demeurer ». transformatrices des noix d’anacarde de côté des SFD qui voient par ce procédé Les groupes de caution, calés aux or- Thiènéba/URMECS le moyen de servir une clientèle a priori ganisations professionnelles, sont de vé- Convention « Refinancement/ Fonds de délaissée. En plus, la concertation dans ritables étapes dans l’établissement des garantie », PROMER/UIMCEC la définition des modalités de partage sociétés de cautionnement qui seront des risques et de validation des requêtes animées par des cadres de concertation des MPER s’avère être une véritable inter-filières. C’est là en tout cas un axe innovation dans la prise en charge de qu’il importe d’explorer pour un finan- leurs besoins en services financiers. cement efficace et adapté des interve- El Hadji Moussa Diongue, le Direc- nants des filières. teur de l’URMECS, se félicitant de la convention signée avec les femmes transformatrices de la noix d’anacarde 8 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 9. SERVICE DE DEVELOPPEMENT DES ENTREPRISES Comment améliorer les performances des micro et petites entreprises rurales Fatoumata Sané Guissé, fatoumata.sane@promer-sn.org Ousseynou Ndiaye, osendiaye@yahoo.fr Hawa Diarra, masagne58@yahoo.fr Un service de développement des entreprises de qualité garantit la performance et des porteurs d’initiatives économiques, la compétitivité des micro et petites entreprises rurales (MPER). L’expérience des de leur appui dans l’élaboration de marchés de services de développement des entreprises du Projet de promotion dossiers de projet, et de leur suivi- de l’entreprenariat rural du Sénégal (PROMER) montre que la disponibilité de accompagnement. La sélection de ces compétences avérées des prestataires de services, d’outils méthodologiques et de conseillers se faisait sur la base d’un ap- normes adaptés entraîne une augmentation de la productivité des MPER et des em- pel à candidatures et d’entretiens. plois. Elle améliore également la qualité des produits, favorise l’accès aux marchés Les leçons tirées de cette expérience, à locaux et ouvre des perspectives sur les marchés nationaux et régionaux. la fin de la première phase du PROMER, ont conduit le projet à externaliser cette fonction lors de sa deuxième phase. Celle-ci a ainsi voulu aller plus loin en autonomisant et en responsabili- sant les prestataires de services non financiers dans une perspective de pé- rennisation d’une offre de qualité et de proximité au profit du développement des MPER. C’est fort de cette convic- tion que le PROMER estime qu’un ser- vice de développement des entreprises de qualité favorise la performance et la compétitivité des micro et petites en- treprises rurales définies comme des ©PROMER 2 entreprises établies en milieu rural qui emploient au maximum 20 personnes et font un chiffre d’affaires n’excédant pas 25 millions de FCFA pour les prestations de services, ou 50 millions Le BIT, partenaire méthodologique PROMER, a été le maître d’œuvre dans la sélection et la formation de prestataires de qualité. FCFA pour les opérations de livraison de biens. Avant la mise en œuvre de la première Le service de développement des en- Le principe de mise en œuvre des phase du Projet de Promotion des mi- treprises, au profit des micro et petites appuis du PROMER est basé sur le « cro-entreprises rurales (PROMER), le entreprises rurales (MPER), est né avec faire-faire ». Il a pour mission de déve- service de développement des en- l’avènement du PROMER. Lors de sa lopper un marché pérenne et durable de treprises était quasi-inexistant. Le peu première phase, le PROMER avait un services d’appuis non financiers et finan- d’offres disponibles en ce domaine éma- pool de 24 conseillers internes en en- ciers. La démarche consiste à identifier, nait des centres urbains vers le monde treprises répartis dans autant de Zones sélectionner et renforcer les prestataires rural. Il y avait un réel problème d’Animation Economique de Proximité locaux afin qu’ils puissent offrir des d’adéquation entre l’offre et la de- (ZAEP). Ils étaient chargés de la sensi- services de qualité, accessibles aux mande et cela constituait une entrave bilisation et de l’animation sur les op- MPER. Ces services se sont traduits à la productivité et à la compétitivité portunités, des ouvertures de comptes par une amélioration de la producti- des entreprises rurales. courants et d’épargne, de l’identification vité dans les différentes filières d’inter- LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 9
  • 10. vail) et du PROMER, à l’aide d’un guide. Les critères de sélection sont basés sur le niveau d’éducation, l’expérience en gestion et création d’entreprise, la com- préhension des étapes de création et de gestion d’entreprise, les activités de formation réalisées, la motivation, la dis- ponibilité et la capacité de prise d’initia- tives. Les prestataires sélectionnés suivent une série de formations. La formation des formateurs leur permet d’être en me- ©PROMER 2 sure d’accompagner les porteurs d’ini- tiatives économiques et les micro et petites entreprises rurales dans des formations dites GERME niveau 1, GERME classique et Evaluation de prestataires par un maitre formateur du BIT dans une approche qualité. TRIE/CREE et Suivi. La formation des formateurs est dispensée par des ex- perts du BIT aux prestataires qui sont vention du PROMER (augmentation des périence pilote, en mettant en œuvre ensuite coachés jusqu’à la certifica- chiffres d’affaires et création d’emplois) cette fois la stratégie du « faire faire ». tion. et de la compétitivité des produits des Cette approche, en organisant l’offre et entreprises concernées (disponibilité et Les prestataires sont aussi formés en la demande solvable, a suscité l’émer- accès aux marchés local, régional et na- technique de diagnostic afin de pouvoir gence et le renforcement de l’offre de tional). conduire efficacement un diagnostic services aux micro et petites entre- d’entreprise, étape clé du dispositif Il s’agit, dans ce document, de mon- prises rurales (MPER) dans un souci de d’accompagnement des entreprises ru- trer que le PROMER a appuyé et ac- pérennisation. rales. Certains prestataires bénéficient compagné la mise en place d’une Ainsi a été mis en place un système d’une formation renforcée dans des do- offre adaptée au service du dévelop- de prestataires de services avec un maines spécifiques tels que le genre, pement de la MPER afin de tirer les processus de sélection fondé sur des cri- le marketing, le contrôle de qualité et enseignements nécessaires pour une tères objectifs. Le prestataire de services la gestion des approvisionnements. En éventuelle réplicabilité. L’analyse ap- non-financiers (PSNF) est un consul- outre, des ateliers de mise à niveau profondie de la problématique SDE/ tant professionnel indépendant ou un sont régulièrement organisés pour in- PROMER comme outil apte à booster groupe de consultants (bureau d’étude, former et sensibiliser les prestataires sur le développement de la micro entre- cabinet, association, structure de for- les filières, l’environnement des MPER et prise rurale nous amènera ensuite à pas- mation) spécialisé dans la fourniture de le PROMER ou pour, de manière géné- ser au crible l’offre de qualité, l’amélio- services de conseils d’entreprises (infor- rale, renforcer leurs capacités. ration de la performance des MPER, mation, diagnostic, accompagnement, la compétitivité et les perspectives de La formation des prestataires et des suivi, etc.), de formation (technique, ges- durabilité. micro et petites entreprises rurales est tion, alphabétisation) et d’appuis spéci- un volet important dans la stratégie du fiques (innovation commerciale, promo- Formation de formateurs PROMER. Cette formation comporte tion commerciale, innovation technique plusieurs aspects : gestion d’entre- Le développement des micro-entre- et technologique). prise, capacitation des organisations prises en milieu rural est une for- Le processus commence par l’identifi- professionnelles, techniques de pré-dia- midable opportunité pour contribuer cation des prestataires de services non gnostic et de diagnostic… Par ailleurs, à la réduction de la pauvreté dans les financiers. Les candidats remplissent une le PROMER II a très vite compris campagnes sénégalaises. En effet, il peut fiche d’informations sur leur profil (cabi- qu’en plus du renforcement des capa- favoriser l’émergence de services de net, institution de formation spécialisée, cités des prestataires, il fallait, pour proximité et faciliter l’accès aux intrants. consultant indépendant, raison sociale, les rendre plus opérationnels, accroître La première phase du PROMER a adresse, contacts, forme juridique, nu- leur niveau d’équipement. C’est pour- permis de concevoir et d’adapter des méro de registre de commerce, res- quoi ces prestataires sont accompa- outils méthodologiques d’appui à la sources humaines, ressources phy- gnés pour l’accès au crédit. Thierno micro entreprise rurale (MER) essen- siques, expériences, références). Une Ibrahima Diallo, un prestataire de ser- tiellement axés sur la communica- commission technique sélectionne en- vices non financiers de Kaolack, a ainsi tion et l’animation, l’identification de suite les candidats à l’aide de critères obtenu un crédit de 1 755 000 F CFA. porteurs d’initiatives économiques, le inscrits dans une grille. La sélection Cette somme lui a permis d’acheter pré-diagnostic, le diagnostic, le suivi et proprement dite est enfin effectuée par une moto, des ordinateurs (fixe et por- l’appui conseil. Pour la seconde phase, il un comité composé de représentants table) et du mobilier de bureau. s’agit de consolider les acquis de l’ex- du BIT (Bureau international du Tra- 10 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 11. Satisfaire les besoins des popu- lations rurales Les acteurs qui participent à cette ini- tiative – PROMER, prestataires de ser- vices non financiers, micro et petites entreprises rurales, organisations pro- fessionnelles – ont tous apporté leur contribution aux succès et aux progrès enregistrés. Le PROMER informe et sensibilise les micro et petites entreprises rurales sur l’importance du service de développe- ment des entreprises. Il identifie aussi les prestataires avec lesquels il contractua- lise pour répondre aux besoins d’appui des entreprises. Pour ce faire, il renforce leur capacité avant de leur confier la réa- lisation de pré-diagnostic, de diagnostic, d’appui à la définition de plans de finan- cement et de plans de formation. Après une formation appropriée, ces presta- taires peuvent également dispenser des formations et des appuis en gestion. Les prestataires de services non fi- ©PROMER 2 nanciers accompagnent, sur le plan technique, les porteurs d’initiative éco- nomiques et les micro et petites entre- prises rurales. Cela va du diagnostic de leur activité au suivi, en passant par la formation et l’appui-conseil. Les pres- tataires sont localisés dans 6 régions, 12 Zones de concentration et 33 commu- nautés rurales. Formation de qualité = produits de qualité. Les micro et petites entreprises ru- la défense des intérêts de ses membres. sélection fine de prestataires locaux rales sont le réceptacle de tous les suffisamment outillés pour offrir des appuis fournis par le PROMER via ses Le Bureau International du Travail, services de qualité, accessibles et pé- partenaires opérationnels. On retrouve, dans le cadre d’une convention de rennes aux micro et petites entreprises dans les MPER, les PIE (porteurs d’initia- partenariat, a apporté entre 2006 et Sep- rurales. tives économiques), les AGR (activi- tembre 2010, un appui méthodologique tés génératrices de revenus), les MER dans l’application des normes GERME En effet, l’approche qualité qui sous- (micro entreprises rurales) et les PER pour l’acquisition d’un marché po- tend cette démarche novatrice explique (petites entreprises rurales). Les MPER tentiellement rémunérateur au profit des en partie les performances enregistrées prestataires. par les MPER appuyés par le PRO- délivrent un service, ainsi que des pro- MER. Elles se traduisent par une duits de qualité pour la satisfaction des 427 nouveaux emplois ruraux augmentation de la productivité et du besoins des populations rurales. Elles es- chiffre d’affaires des MPER. Cette si- saient de pérenniser l’offre en satisfaisant L’une des missions principales du tuation est illustrée par l’analyse quan- la demande. PROMER2 est l’appui à l’émergence titative, qualitative et d’impact du bilan Parmi les acteurs, il y a aussi les organi- et au renforcement de l’offre de ser- des réalisations techniques de 2010 du sations professionnelles, qui constituent vices non-financiers aux MPER par l’or- PROMER. Un réseau de 71 prestataires un regroupement de personnes ou de ganisation de la demande et de l’offre et de services non financiers formés depuis micro entreprises rurales autour d’une le développement durable d’un mar- le démarrage du projet (dont 47 PSNF même filière. L’organisation profession- ché de services d’appui adaptés aux opérationnels) a contribué à l’atteinte nelle, ou OP, est une plateforme de MPER. La mise en œuvre de cette re- des résultats qui suivent. service vis-à-vis de ses membres, en commandation, tirée des enseignements Sur le plan quantitatif, 352 MPER ont termes de renforcement de capacité. de la première phase du PROMER, est été créées ou consolidées en 2010 sur Elle est également un interlocuteur cré- basée sur une contractualisation avec un objectif initial de 405, soit un taux de dible, face aux pouvoirs politiques et les prestataires de services non finan- réalisation de 87 % qui porte le porte- aux partenaires au développement, pour ciers. La démarche consiste à faire une feuille global de MPER appuyées (créa- LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 11
  • 12. tion et consolidation) à 1101 MPER sur Malgré les innovations et les avan- MPER. Par exemple, dans la région de un objectif global du projet de 1330, soit tages apportés par cette approche qui Kolda, l’exploitation des rapports de sui- un taux de réalisation de 83 % à deux favorise l’émergence et la disponibilité vi-accompagnement des unités de ans de la fin du projet. Sur le plan qua- d’une offre de services de qualité et transformation du lait local montre litatif, la mise en œuvre d’appuis non fi- de proximité entraînant l’augmentation qu’avec les appuis reçus du PRO- nanciers dans la formation technique, la de la performance, on note quelques MER pour l’acquisition d’équipements gestion et l’apprentissage, a favorisé le difficultés d’ordre économique et social. et de financement mais surtout l’appui développement d’un réseau de MPER L’analphabétisme reste toujours très éle- commercial (emballage, conception fortes, la structuration des filières courtes vé et les difficultés d’accès au finan- de logo et événementiel pour le lance- dans les zones d’intervention ainsi que cement des investissements sont réelles. ment de nouveaux produits) ont permis l’émergence d’organisations profession- d’augmenter leurs recettes annuelles de nelles locales et l’effectivité des cadres Augmentation de la compétitivité l’ordre de 30 % en 2010. Les chiffres de concertation filière et inter-filières. d’affaires annuels qui étaient de 7 300 La compétitivité des MPER correspond 000 F CFA ont atteint 9 490 000 avec Les effets de ces appuis du projet sont ici à leur capacité à satisfaire aussi bien des recettes journalières de 30 000 à 35 perceptibles au niveau des entrepre- en qualité qu’en quantité le marché local 000. Aujourd’hui, grâce aux appuis com- neurs à travers, entre autres, la maî- et national. En effet, la mise en œuvre de merciaux reçus du PROMER, l’améliora- trise des instruments et procédés de la première phase du PROMER, comme tion de la qualité, le financement d’ana- transformation et de conservation des de sa deuxième phase, a contribué à la lyses microbiologiques pour l’obtention produits. Les données issues du sui- création de conditions favorables qui ont d’autorisation de fabriquer les produits vi-accompagnement auprès de 48 % des permis aux micro et petites entreprises alimentaires (autorisation FRA) et la réa- MPER révèlent la création de 427 nou- rurales d’exploiter toutes les opportunités lisation de guides de bonnes pratiques veaux emplois ruraux et la consolidation de marché. La boutique des MER, dans ont aidé à une nette augmentation de la de 1977 autres, l’augmentation moyenne la première phase, puis les infrastructures compétitivité des produits des MPER de 26 % des chiffres d’affaires des en- commerciales/filière, dans la deuxième au niveau local et régional, comme trepreneurs entre septembre 2009 et phase, entrent dans ce cadre. l’illustrent les cas cités. Sur les plans septembre 2010. Le chiffre d’affaires Ces actes posés ont engendré des résul- national et sous-régional, les foires cumulé passe de 1 030 787 969 FCFA à 1 tats appréciables du point de vue de et rencontres professionnelles sont des 298 939596 FCFA, soit un accroissement l’amélioration de la compétitivité des baromètres importants pour mesurer la en valeur absolue de 268.151.627 FCFA. compétitivité des produits des MPER. FORMER POUR LA PERFORMANCE La formation des prestataires et des micro destinée à renforcer les capacités des Techniques de pré diagnostic et de dia- et petites entreprises rurales est un volet organisations professionnelles à mieux gnostic. La mission de diagnostic des important dans la stratégie du PROMER. assumer leurs rôles et responsabilités MPER consiste à faire une évaluation ob- Cette formation comporte plusieurs as- en tant que plate-formes de services pour jective des caractéristiques et fonctions pects : gestion d’entreprise, capacitation les micro et petites entreprises en milieu des entreprises. Elle aboutit à un plan des organisations professionnelles, tech- rural. Il constitue un outil de référence d’action opérationnel et réaliste. En effet, niques de pré-diagnostic et de diagnos- pour le ministère de l’Agriculture et du l’objectif est de procéder à une analyse tic… Développement rural, pour le Fonds In- approfondie de l’entreprise à travers une Bien gérer son entreprise. Cette forma- ternational de Développement Agricole analyse de l’ensemble de ses fonctions tion, destinée aussi bien aux entrepre- (FIDA) et pour le Bureau sous-régional de (approvisionnement, production, gestion neurs potentiels qu’aux entrepreneurs BIT pour le Sahel à Dakar, qui s’efforcent des ressources humaines, financement, en activité, vise à améliorer de manière d’apporter un appui dans le domaine de commercialisation) et de son environ- durable les performances des MPER. la formation, en vue de doter les organi- nement (marché, concurrence). D’une Les outils utilisés, selon une démarche sations professionnelles d’outils et de do- manière participative, les obstacles et les participative, sont simples, pratiques et cuments qui puissent leur permettre de pistes de solutions doivent être identi- adaptés à la réalité. Il s’y ajoute un outil réaliser des actions de formation au profit fiées et analysées. complémentaire basé sur le jeu d’entre- de leurs membres. Cet exercice vise la responsabilisation de prise. Dans le cadre de l’adaptation des Le PACTE est aujourd’hui mis en œuvre la MPER et son autonomie à conduire outils aux cibles du PROMER, le GERME dans plus de neuf pays. Sa méthodolo- les activités sur tous les plans, avec une niveau 1 (formation en gestion d’entre- gie repose sur une approche triangulaire intervention minimum de l’extérieur. Elle prise adaptée aux entrepreneurs faible- en trois phases : apprendre à mieux nous est amenée à se sentir responsable de ses ment alphabétisés) a été initié. C’est un connaître ; réfléchir ensemble sur les so- réussites et de ses échecs, ce qui l’incite à ensemble de modules qui s’adressent aux lutions à nos problèmes ; agir pour pro- se former, pour progresser dans les résul- cibles faiblement alphabétisées exerçant gresser ensemble. Cette approche trian- tats. L’autonomie de la MPER se rapporte des micro-activités de type activité gé- gulaire, fondamentalement participative aussi au financement des activités si, au nératrice de revenus (AGR) et souhaitant pour créer une dynamique collective, départ, un soutien financier ou matériel migrer vers la dynamique d’entreprise. doit être maîtrisée par les formateurs est nécessaire pour faire décoller les acti- Partenariat pour des actions concer- conseillers PACTE et les outils doivent vités. Le suivi conduit la MPER à valoriser tées par des transferts et des échanges en tenir compte. La formation, basée sur le soutien par l’accroissement des béné- (PACTE). Le PACTE est une formation la demande, repose sur un package de fices afin qu’elle arrive à réinvestir dans modules. les activités. 12 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 13. La participation de MPER, appuyées de la MPER des boulangers de Tamba- Le deuxième enseignement à tirer de par le PROMER, aux douze éditions counda, affirme qu’il est prêt à mettre la l’émergence d’un marché de service de la FIARA (Foire Internationale de main à la poche pour payer le service de développement des entreprises en l’Agriculture et des Ressources Animales) même après la fin du projet, car « le sui- milieu rural du PROMER, c’est le fait − une vitrine pour la promotion des vi-accompagnement permet à la MPER d’avoir des prestataires de services non produits des MPER sur le plan na- d’appliquer les règles de comptabilité et financiers capables de s’approprier les tional et sous-régional − confirme cet les normes d’hygiène et de qualité ». outils et de les adapter aux besoins des engagement du PROMER à promou- cibles du PROMER, en fonction des ni- Selon le prestataire de services non fi- veaux d’instruction et d’alphabétisa- voir les produits des MPER. Les nanciers Thierno Abdoul Diallo, pour deux dernières éditions de la FIARA, tion. D’où la nécessité de traiter avec rendre le service pérenne même après le plus grand soin l’étape de la sélection celles de 2010 et de 2011, ont la fin du projet, il faut « établir une rela- vu les chiffres d’affaires générés monter. des prestataires de services non finan- tion de confiance en incitant les MPER ciers. Pour la FIARA de 2010, le chiffre d’af- à considérer les PSNF comme des faires des MPER est de 2 776 875 FCFA Enfin, le GERME niveau 1 constitue une conseillers et non comme des pres- et plusieurs contacts ont été noués. En innovation salutaire dans l’approche tataires tout court ». Ce travail peut 2011, il est passé de 3 900 000 FCFA SDE du PROMER, dans la mesure se faire avec l’implication des prési- environ, soit une augmentation de plus où il a permis de prendre en compte dents de conseils ruraux. La péren- dans sa stratégie d’appui les cibles 45%. Ce bond qualitatif est une consé- nisation du service passe aussi par quence de l’accompagnement qualité alphabétisées dans les langues locales. le renforcement/recyclage des compé- Cependant, pour plus d’efficacité, il ga- dont bénéficient les MPER de la part des tences techniques et institutionnelles prestataires de services non financiers gnerait à être traduit en langues locales. des prestataires. Il appartient aussi aux qui assurent leur suivi de façon régulière. Les cibles totalement analphabètes, prestataires de diversifier leurs revenus non prises en compte jusqu’ici dans par la conquête d’autres marchés en Des MPER prêtes à payer les les formations en gestion d’entreprise, dehors du PROMER. L’espoir est permis mériteraient une attention toute particu- services puisque, de 2007 à 2010, les montants lière dans le cadre de la recherche/dé- La durabilité de l’offre et de la demande des prestations des prestataires a veloppement de modules de formation se mesure à travers la participation des connu une nette évolution, comme le destinés à compléter la stratégie d’appui MPER aux coûts des prestations et à tra- montre le graphique ci-dessous. du PROMER. vers l’accès au marché par les pres- tataires. L’état des lieux montre une Une innovation salutaire BIBLIOGRAPHIE : faible participation des MPER aux coûts La disponibilité d’une offre de service de des prestations. Avant la revue à mi- 1. Rapport de pré évaluation du PRO- développement des entreprises de qua- parcours du PROMER, le projet n’avait MER 2 (RPE) lité en milieu rural garantit l’émergence réalisé aucune activité de suivi-accom- et la viabilité des micro et petites entre- 2. Guide de la Stratégie Opérationnelle pagnement parce que les MPER devaient prises créées ou consolidées. Toutefois, (GUISOP) participer au coût à hauteur de 33% la pour assurer la pérennité de ce service, 3. Manuel des Opérations Techniques première année, 66% la deuxième an- il faut à tout moment adapter les mo- (MET) née et 100% la troisième année. C’est dules de formation au contexte et aux quand la mission du FIDA a rendu gra- 4. Rapports suivi accompagnement 4 cibles. Autrement dit, la meilleure stra- tuit le suivi-accompagnement pour la des MPER (Antenne Sud- Est Kolda) tégie de développement est celle qui première fois que l’activité a pu démar- s’adapte aux réalités de l’environne- 5. Rapport Annuel 2010 du PROMER 2 rer. En tout état de cause, le paiement ment et non celle qui voudrait que l’en- 6. Rapport Final Evaluation Externe de du service, surtout pour la première fois, vironnement s’adapte à la stratégie. C’est l’Impact de l’intervention des Presta- est inhérent à la qualité des presta- là le premier enseignement que nous taires de Services Non-Financiers tions fournies et donc à la capacité avons voulu démontrer et partager à du prestataire à développer l’activité de travers l’expérience du PROMER dans le 7. Rapport de la Revue à mi parcours du l’entrepreneur. cadre de l’approche SDE. PROMER II Les MPER interrogées disent qu’elles n’hésiteraient pas à payer le service si Evolu on des Montants payés aux PSNF par le PROMER II de 2007 à 2010 elles y voient leur intérêt. Une MPER comme Sira Fofana affirme être prête à 35000000 payer le service car cela lui permet de 30000000 satisfaire ses préoccupations, notam- 25000000 Montant ment ses besoins en formation et en 20000000 Montant emballage à travers le prestataire qui 15000000 l’accompagne. L’entrepreneur Wassa Année 10000000 Senghor de Dassilamé Socé, qui s’ac- 50000000 tive dans la transformation de noix de 0 cajou, se dit prêt à payer le service pour- 2007 2008 2009 2010 vu que l’expertise lui permette de dé- Année velopper son activité. Boubacar Keita, LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 13
  • 14. SUbVENTION AUx APPRENTIS DIPLôMéS Un plan efficace pour la création d’entreprises et d’emplois dans les zones rurales du Ghana Cletus Kayenwee, cletuskayenwee@gmail.com ; Felix Appiah Gambrah, gambeegh@gmail.com ; Justice Darko, justicedarko@gmail.com L’attribution de subvention d’équipement aux apprentis diplômés facilite la création et le développement des entreprises. Depuis 2006, une collaboration a initiée entre le Rural Entreprises Project (REP), les Assemblées de district et les apprentis diplômés dans les districts couverts par le projet. Elle consiste à acheter des équipements de démarrage grâce à un dispositif de partage des coûts entre le projet et les Assemblées de districts complété par les engagements des jeunes entrepreneurs. Depuis 2006, le Rural Enterprises Pro- majeur reste le manque de capital de duction de la pauvreté dans les zones ject (REP) soutient des apprentis diplô- démarrage, une conséquence de la rurales. més avec des équipements et des ou- pauvreté relativement élevée qui sévit Cette subvention fait partie des activi- tils leur permettant de démarrer leurs dans les zones rurales. L’objectif du tés intégrées du REP (Rural Enterprise entreprises dans les zones rurales du plan de subvention pour équipement Project). Elle cible les jeunes qui ont Ghana. Dans ces communautés ru- au profit des apprentis diplômés est de obtenu leurs diplômes d’apprentis- rales, de nombreux jeunes diplômés promouvoir l’installation d’entreprises, sage traditionnel dans les 66 districts sont confrontés à de sérieux défis pour la création d’emplois, l’amélioration couverts par le projet à travers les 10 créer leurs propres entreprises. Le défi des conditions de vie et enfin la ré- régions du Ghana. Le projet a élaboré 14 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
  • 15. des critères de sélection des apprentis diplômés afin de garantir l’efficacité et la pérennité du système de subvention. Les expériences tirées par le REP de cette initiative suggèrent fortement que la dotation d’équipements en tant que subvention accordée aux appren- tis diplômés dans les zones rurales du Ghana facilite la création et le dévelop- pement des entreprises. Apprentissage traditionnel et ciblage des jeunes Au Ghana, l’apprentissage est organisé principalement à travers le système traditionnel dans lequel les jeunes fréquentent l’atelier d’un maitre arti- san pour acquérir des compétences et s’initier à un métier. La durée de l’ap- l’équipement peuvent être regroupées les Associations d’entreprises locales prentissage traditionnel va de 2 à 3 en trois catégories : qui ont contribué à identifier les béné- ans, avec les frais supportés par les ap- La 1ère catégorie comprend les bailleurs ficiaires et les clients du projet. prentis eux-mêmes et/ou leurs tuteurs majeurs du projet, notamment le Minis- En fin, une partie prenante majeure a ou parrains. tère du commerce et de l’industrie (mi- été la direction du projet qui était res- Après un apprentissage réussi, des op- nistère de tutelle), le Fonds international ponsable de la gestion globale de la portunités d’emplois leur sont offertes de développement agricole (FIDA) et mise en œuvre du projet. dans des structures existantes ou à tra- la Banque africaine de développement Le projet a spécifiquement ciblé les vers l’installation de leurs propres en- (BAD). Le ministère en tant qu’agence jeunes vulnérables des zones rurales treprises. Cependant, dans les zones d’exécution, donne les orientations po- qui ont fait preuve d’engagement dans rurales où la pauvreté est relativement litiques et stratégiques de la mise en l’acquisition de compétences. Un dis- élevée, de nombreux apprentis diplô- œuvre du projet. Il préside également positif de partage des coûts a été mis més ne sont pas en mesure d’acqué- les réunions du Comité de pilotage du en place entre le projet et les Assem- rir des équipements, leur permettant projet. Le FIDA, partenaire au déve- blées de districts pour le financement d’installer leurs propres entreprises. loppement, appuie financièrement les de la subvention d’aide à l’équipement. Aussi, certains jeunes apprentis di- Services de développement de l’entre- Les bénéficiaires ont fourni l’espace de plômés restent-ils dans l’atelier de prise, les Services financiers ruraux, les travail et le fonds de roulement, une leur maitre artisan pendant plusieurs volets Développement institutionnel indication de leur capacité opération- années après l’obtention de leurs di- et Gestion de projet de la phase II du nelle à tirer profit de ce plan. plômes, pendant que d’autres accep- REP. La BAD, autre partenaire au dé- veloppement, assiste financièrement le La mise en œuvre de ce protocole tent des emplois subalternes qui n’ont volet Promotion de la technologie et de subvention d’aide à l’équipement rien à voir avec leur formation ou se Appui à l’apprentissage et les Service implique la sensibilisation des Assem- rendent dans les zones urbaines à la de développement de l’entreprise dans blées de districts participantes, l’éva- recherche d’un emploi. le cadre de la mise en œuvre de cette luation des besoins en équipements Pour relever ces défis, l’intervention du des apprentis diplômés, la sélection phase II dans certains districts. REP a ciblé les apprentis diplômés vul- des bénéficiaires par les Assemblées nérables des zones rurales âgés de 18 à La 2e catégorie est composée de repré- de districts, l’achat d’équipements par 30 ans qui ont démontré des potentiali- sentants du gouvernement du Ghana, le projet, la distribution des équipe- tés à mettre en valeur les compétences du Ministère de la gouvernance lo- ments aux bénéficiaires et le suivi des acquises durant leur formation pour le cale et du développement rural et de missions d’appui technique pour l’ins- développement de leurs communau- la Fondation GRATIS. Le Ministère tallation et l’opérationnalisation des tés. Les activités du projet REP ont ci- s’occupe de l’orientation stratégique entreprises. blé également les familles des appren- et a été actif dans le Comité de pilo- tis diplômés bénéficiaires qui auraient tage du projet. La Fondation GRATIS Subvention d’équipement pour de la peine à trouver des ressources a été l’agence d’exécution majeure en termes de promotion de la technologie la création et le développe- pour installer une entreprise. et de formation-apprentissage. ment de l’entreprise Parties prenantes et partenaires La 3e catégorie comprend les bénéfi- Cinq ans après la mise en œuvre de au développement ciaires du projet, notamment les As- ce plan de subvention d’aide à l’équi- semblées de districts participantes qui pement, son impact est réel sur la vie Les parties prenantes majeures à cette des groupes ciblés. Cet impact est senti ont fourni les fonds de contrepartie, et intervention de subvention d’aide à dans trois domaines : l’accès à l’équi- LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 15