2. SOMMAIRE
1. Editorial 3
2. Présentation du programme FIDAfrique 4
3. Quand le partage des risques garantit l’accès durable 5
des MPER au crédit
4. Service de développement des entreprises : Comment 9
améliorer les performances des MER
7. Subvention d’équipement aux apprentis diplômés –
13
Un plan efficace pour créer des emplois dans les
zones rurales
8. Expositions et salons commerciaux : un outil d’accès
aux marchés pour les micros et petites entreprises 18
rurales
9. Ghana : La décentralisation des Centres d’assistance Remerciements
aux entreprises et des Unités de technologies 20 rdonnateurs du PROM
ER
rurales pour faire face au défi de développement de Nous remercions les coo leurs
les contributions de
l’entreprenariat rural. 2 et du REP 2 pour mier
la publication de ce pre
équipes respectives à
. Nos remerciements vont
numéro de FeedAFRICA
10. B. Keita, boulanger : Un exemple de promotion 25 s en communication
égalem ent à tous les expert eau
économique et sociale oirs partenaires du rés
et/ou en gestion des sav
11. Ressources 29 FIDAfrique.
Développement Agricol (FIDA).
35 du Fonds International pour le
Cette pub lication a été faite grâce au don n°10 l’opinion du FIDA.
urs et ne reflète pas nécessairement
Son contenu appartient aux aute
talisation du réseau FIDAfrique.
Feed AFRICA, les cahiers de capi
0
Bulletin N°1 – Dakar, Octobre 201
a tenu à
Le comité éditorial de Feed Africa
Coordination : ce que le contenu de ce num éro soit aussi
Abdou FALL exact que possible. Mais seuls les
auteurs
Comité édit orial : sont responsa bles du contenu de chaque
Hadj urs à
Abdou FALL, Foly AKOUSSAN, El article. Nous encourageons les lecte
KASSE, Anthony YOUDEO WEI, Mohamed photocopier et à faire librement circuler
efois les
KEBBEH. ces articles, en mentionnant tout
res sion : aute urs et la source. CONTACT
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programme FIDAfrique-IFADAfrica
Tél. (221) 33 869 10 16
Dakar - Sénégal N° 10075, Sacré Cœur III VDN, CP
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Yandé Ndao, Présidente du Groupe
de Promotion Féminine de Soukouta pour Fax (221) 33 860 66 89
la transformation du poisson, village de Email : contact@fidafrique.net
Toubaco uta, Fatick, Sénégal Site web : www.fidafrique.net
2 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
3. EDITORIAL
Chers membres et partenaires du réseau FIDAfrique,
C’est un réel plaisir pour nous de vous Ces différentes expériences capitali-
présenter le premier numéro de ‘Fee- sées portent sur le renforcement des
dAFRICA’, les cahiers thématiques du capacités et les subventions d’équi-
réseau FIDAfrique. pements comme levier de dévelop-
Cette publication est un support de pement des MPERs ; l’organisation
diffusion des produits de capitalisation de foires commerciales pour faciliter
des membres du réseau, principale- l’accès aux marchés et l’écoulement
ment les projets financés par le FIDA des produits ; la création d’un environ-
en Afrique de l’Ouest et du Centre. nement favorable par l’installation de
Ce premier numéro est consacré à la centre de conseil d’affaires et d’ateliers
promotion des micro et petites entre- de fabrication d’équipements ; l’accès
prises rurales, un secteur qui constitue durable au crédit par un système inno-
un levier important pour la lutte contre vant qui distribue les risques.
la pauvreté et qui dispose d’un formi- Toujours dans le cadre de la promotion
dable potentiel pour la création d’em- des entreprises rurales, ce numéro de
plois et d’un dynamisme économique ‘FeedAFRICA’ présente l’itinéraire de
en milieu rural. En effet, des MPER Boubacar Keïta, qui grâce à son esprit
performantes peuvent contribuer à d’entreprise nourri par les appuis du
l’amélioration de la productivité agri- PROMER 2 et de ses partenaires no-
cole et à la valorisation des produits de tamment des services techniques éta-
l’agriculture par la transformation. tiques, a pu moderniser sa boulangerie
A travers six articles, ce cahier inves- traditionnelle et multiplier son chiffre
tit l’expérience de deux projets dans d’affaires par huit en l’espace de dix
l’appui à la création, la consolidation ans.
et la pérennisation des micro et pe- Nous vous souhaitons
tites entreprises en milieu rural. Il dé- bonne lecture et
crit, analyse et tire les enseignements attendons impa-
de diverses stratégies d’appui et d’ac- tiemment vos
compagnement aux MPER menées par réactions et
le Rural Enterprise Project (REP 2) au contributions.
Ghana et le Projet de promotion de
l’entreprenariat rural (PROMER 2) au
Sénégal. Ces articles ont été produits
grâce à l’appui de FIDAfrique dans la
conception et la réalisation des plans
de capitalisation de ces deux pro-
grammes. Des mission d’identification
des thèmes de capitalisation à l’édition
des articles, en passant par l’organi-
sation d’ateliers d’échange et de pro-
duction, ont permis à ces projets de
réfléchir de manière critique sur leurs
expériences et de partager à travers ces
articles, les résultats et les principaux
enseignements. Abdou FALL
Responsable programme à la FRAO
Coordonnateur du Programme FIDAfrique, AOC
Email : contact@fidafrique.net
Dakar, Sénégal
LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 3
5. MICRO ET PETITES ENTREPRISES RURALES
Quand le partage des risques garantit
l’accès durable au crédit
Ahmed Hady Seydi, ameth_hady@hotmail.com
Ibrahima Sory Diallo, sori02ibrahima@yahoo.fr
La caution solidaire, couplée au partage des risques, facilite l’accès durable des « caution solidaire » et de « partage
entrepreneurs ruraux à des services financiers adaptés et garantit la sécurité du des risques », telles qu’inscrites dans
portefeuille de prêts constitué. Dans l’expérience sénégalaise du Service d’Ap- les conventions signées (SFD/PROMER
pui à la Finance rurale (SAFIR) du PROMER, près de 700 micro-entrepreneurs et Groupe de Caution des MPER/SFD),
ruraux, de Tambacounda et de Thiénaba (région de Thiès), ont bénéficié de l’accès marquent une véritable avancée dans le
au financement pour quelque 58 millions de francs CFA. Le taux de remboursement, financement des micro et petites entre-
de plus de 98%, montre la bonne santé du portefeuille. prises rurales.
En quoi consiste cette stratégie du
Dans les régions de Tambacounda et de cation du PROMER, s’appuie sur une partage des risques et en quoi facilite-
Thiès, au Sénégal, les micro et petites vision commune qui, grâce à un partage t-elle l’accès au crédit ? Ce document
entreprises rurales (MPER) sont caracté- concerté des risques financiers, chaque tente de répondre à ces questions dans
risées par la faiblesse de leur patrimoine partie milite pour un accès sécurisé et une première partie. Il fait ensuite l’éco-
(biens meubles, biens immobiliers, etc.). durable au financement. Dans ce cadre, nomie des conventions mises en œuvre
Bien qu’assistées par le PROMER, le Pro- les MPER se sont constituées en en mettant l’accent sur l’expérience des
jet de Promotion de l’Entreprenariat groupes homogènes et solidaires pour boulangers traditionnels de la région de
rural, elles accèdent difficilement aux être des interlocuteurs crédibles face aux Tambacounda. Enfin, les points positifs
crédits d’investissement et aux fonds de SFD. Le partenariat tripartite qui en dé- et les limites révélés lors de la mise en
roulement des institutions financières, coule – entre les groupes de MPER, les œuvre des conventions sont passés en
deux leviers pourtant indispensables à SFD et le PROMER – pose les jalons d’un revue pour en tirer des enseignements.
leur développement. Pour ces institu- partage des risques guidé par la respon-
tions, en effet, l’absence ou la rareté sabilité qui s’assure que chaque partie Trois acteurs pour un partenariat
de garanties matérielles implique des assume dans une perspective de sécuri-
Le partage des risques est une stratégie
risques financiers élevés. sation des prêts.
globale dans laquelle chaque acteur
C’est pourquoi le Service d’Appui à la Il y a ici de réelles innovations qu’illus- tient un rôle bien déterminé. La réus-
Finance rurale (SAFIR), une composante trent, d’une part, les termes de la par- site de sa mise en œuvre dépend de la
du PROMER, à initié des stratégies ticipation de chacune des trois parties définition de certains préalables qui en
pour résoudre cette question. Le but est, au risque global et, d’autre part, la res- constituent les principes de base (iden-
entre autres, de favoriser une relation du- ponsabilité individuelle des MPER à la tification des acteurs, constitution des
rable, fondée sur la sécurité, la confiance sécurisation des prêts. Les notions de groupes de caution).
et le partenariat. Pour permettre l’ac-
cès des micro et petites entreprises
au financement, le SAFIR s’appuie PROMER II
sur son partenariat avec cinq systèmes SFD SAFIR
partenaires
financiers décentralisés (SFD) bénéfi-
ciaires d’une ligne de crédit d’un milliard
RISQUES
de francs CFA de la BOAD. Ces SFD − Diminution des taux d’intérêt, des
Couverture des créances aban-
dérogations sur le délai d’obser- liés aux prêts
l’UIMCEC, l’URMECS, la CAURIE-MF, vation pour l’adhésion et sur les
données par le Fonds de garantie
«SAFIR» (50 à 70% des créances à
prises de garantie réelles
le CPS/ASACASE et la MEC Dimbalante plus de 12 mois de retard)
–, en raison de leur proximité et de leur Couverture annuelle d’une partie des créances en retard par le fonds
flexibilité, constituent en outre les domi- de garantie du groupe (x% des crédits de 03 à 12 mois de retard)
ciles financiers les mieux indiqués pour
les micro et petites entreprises rurales. GROUPE DE
CAUTION
Le partenariat SFD/MPER, avec l’impli-
LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 5
12. tion et consolidation) à 1101 MPER sur Malgré les innovations et les avan- MPER. Par exemple, dans la région de
un objectif global du projet de 1330, soit tages apportés par cette approche qui Kolda, l’exploitation des rapports de sui-
un taux de réalisation de 83 % à deux favorise l’émergence et la disponibilité vi-accompagnement des unités de
ans de la fin du projet. Sur le plan qua- d’une offre de services de qualité et transformation du lait local montre
litatif, la mise en œuvre d’appuis non fi- de proximité entraînant l’augmentation qu’avec les appuis reçus du PRO-
nanciers dans la formation technique, la de la performance, on note quelques MER pour l’acquisition d’équipements
gestion et l’apprentissage, a favorisé le difficultés d’ordre économique et social. et de financement mais surtout l’appui
développement d’un réseau de MPER L’analphabétisme reste toujours très éle- commercial (emballage, conception
fortes, la structuration des filières courtes vé et les difficultés d’accès au finan- de logo et événementiel pour le lance-
dans les zones d’intervention ainsi que cement des investissements sont réelles. ment de nouveaux produits) ont permis
l’émergence d’organisations profession- d’augmenter leurs recettes annuelles de
nelles locales et l’effectivité des cadres Augmentation de la compétitivité l’ordre de 30 % en 2010. Les chiffres
de concertation filière et inter-filières. d’affaires annuels qui étaient de 7 300
La compétitivité des MPER correspond 000 F CFA ont atteint 9 490 000 avec
Les effets de ces appuis du projet sont ici à leur capacité à satisfaire aussi bien des recettes journalières de 30 000 à 35
perceptibles au niveau des entrepre- en qualité qu’en quantité le marché local 000. Aujourd’hui, grâce aux appuis com-
neurs à travers, entre autres, la maî- et national. En effet, la mise en œuvre de merciaux reçus du PROMER, l’améliora-
trise des instruments et procédés de la première phase du PROMER, comme tion de la qualité, le financement d’ana-
transformation et de conservation des de sa deuxième phase, a contribué à la lyses microbiologiques pour l’obtention
produits. Les données issues du sui- création de conditions favorables qui ont d’autorisation de fabriquer les produits
vi-accompagnement auprès de 48 % des permis aux micro et petites entreprises alimentaires (autorisation FRA) et la réa-
MPER révèlent la création de 427 nou- rurales d’exploiter toutes les opportunités lisation de guides de bonnes pratiques
veaux emplois ruraux et la consolidation de marché. La boutique des MER, dans ont aidé à une nette augmentation de la
de 1977 autres, l’augmentation moyenne la première phase, puis les infrastructures compétitivité des produits des MPER
de 26 % des chiffres d’affaires des en- commerciales/filière, dans la deuxième au niveau local et régional, comme
trepreneurs entre septembre 2009 et phase, entrent dans ce cadre. l’illustrent les cas cités. Sur les plans
septembre 2010. Le chiffre d’affaires Ces actes posés ont engendré des résul- national et sous-régional, les foires
cumulé passe de 1 030 787 969 FCFA à 1 tats appréciables du point de vue de et rencontres professionnelles sont des
298 939596 FCFA, soit un accroissement l’amélioration de la compétitivité des baromètres importants pour mesurer la
en valeur absolue de 268.151.627 FCFA. compétitivité des produits des MPER.
FORMER POUR LA PERFORMANCE
La formation des prestataires et des micro destinée à renforcer les capacités des Techniques de pré diagnostic et de dia-
et petites entreprises rurales est un volet organisations professionnelles à mieux gnostic. La mission de diagnostic des
important dans la stratégie du PROMER. assumer leurs rôles et responsabilités MPER consiste à faire une évaluation ob-
Cette formation comporte plusieurs as- en tant que plate-formes de services pour jective des caractéristiques et fonctions
pects : gestion d’entreprise, capacitation les micro et petites entreprises en milieu des entreprises. Elle aboutit à un plan
des organisations professionnelles, tech- rural. Il constitue un outil de référence d’action opérationnel et réaliste. En effet,
niques de pré-diagnostic et de diagnos- pour le ministère de l’Agriculture et du l’objectif est de procéder à une analyse
tic… Développement rural, pour le Fonds In- approfondie de l’entreprise à travers une
Bien gérer son entreprise. Cette forma- ternational de Développement Agricole analyse de l’ensemble de ses fonctions
tion, destinée aussi bien aux entrepre- (FIDA) et pour le Bureau sous-régional de (approvisionnement, production, gestion
neurs potentiels qu’aux entrepreneurs BIT pour le Sahel à Dakar, qui s’efforcent des ressources humaines, financement,
en activité, vise à améliorer de manière d’apporter un appui dans le domaine de commercialisation) et de son environ-
durable les performances des MPER. la formation, en vue de doter les organi- nement (marché, concurrence). D’une
Les outils utilisés, selon une démarche sations professionnelles d’outils et de do- manière participative, les obstacles et les
participative, sont simples, pratiques et cuments qui puissent leur permettre de pistes de solutions doivent être identi-
adaptés à la réalité. Il s’y ajoute un outil réaliser des actions de formation au profit fiées et analysées.
complémentaire basé sur le jeu d’entre- de leurs membres. Cet exercice vise la responsabilisation de
prise. Dans le cadre de l’adaptation des Le PACTE est aujourd’hui mis en œuvre la MPER et son autonomie à conduire
outils aux cibles du PROMER, le GERME dans plus de neuf pays. Sa méthodolo- les activités sur tous les plans, avec une
niveau 1 (formation en gestion d’entre- gie repose sur une approche triangulaire intervention minimum de l’extérieur. Elle
prise adaptée aux entrepreneurs faible- en trois phases : apprendre à mieux nous est amenée à se sentir responsable de ses
ment alphabétisés) a été initié. C’est un connaître ; réfléchir ensemble sur les so- réussites et de ses échecs, ce qui l’incite à
ensemble de modules qui s’adressent aux lutions à nos problèmes ; agir pour pro- se former, pour progresser dans les résul-
cibles faiblement alphabétisées exerçant gresser ensemble. Cette approche trian- tats. L’autonomie de la MPER se rapporte
des micro-activités de type activité gé- gulaire, fondamentalement participative aussi au financement des activités si, au
nératrice de revenus (AGR) et souhaitant pour créer une dynamique collective, départ, un soutien financier ou matériel
migrer vers la dynamique d’entreprise. doit être maîtrisée par les formateurs est nécessaire pour faire décoller les acti-
Partenariat pour des actions concer- conseillers PACTE et les outils doivent vités. Le suivi conduit la MPER à valoriser
tées par des transferts et des échanges en tenir compte. La formation, basée sur le soutien par l’accroissement des béné-
(PACTE). Le PACTE est une formation la demande, repose sur un package de fices afin qu’elle arrive à réinvestir dans
modules. les activités.
12 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
13. La participation de MPER, appuyées de la MPER des boulangers de Tamba- Le deuxième enseignement à tirer de
par le PROMER, aux douze éditions counda, affirme qu’il est prêt à mettre la l’émergence d’un marché de service
de la FIARA (Foire Internationale de main à la poche pour payer le service de développement des entreprises en
l’Agriculture et des Ressources Animales) même après la fin du projet, car « le sui- milieu rural du PROMER, c’est le fait
− une vitrine pour la promotion des vi-accompagnement permet à la MPER d’avoir des prestataires de services non
produits des MPER sur le plan na- d’appliquer les règles de comptabilité et financiers capables de s’approprier les
tional et sous-régional − confirme cet les normes d’hygiène et de qualité ». outils et de les adapter aux besoins des
engagement du PROMER à promou- cibles du PROMER, en fonction des ni-
Selon le prestataire de services non fi- veaux d’instruction et d’alphabétisa-
voir les produits des MPER. Les nanciers Thierno Abdoul Diallo, pour
deux dernières éditions de la FIARA, tion. D’où la nécessité de traiter avec
rendre le service pérenne même après le plus grand soin l’étape de la sélection
celles de 2010 et de 2011, ont la fin du projet, il faut « établir une rela-
vu les chiffres d’affaires générés monter. des prestataires de services non finan-
tion de confiance en incitant les MPER ciers.
Pour la FIARA de 2010, le chiffre d’af- à considérer les PSNF comme des
faires des MPER est de 2 776 875 FCFA Enfin, le GERME niveau 1 constitue une
conseillers et non comme des pres-
et plusieurs contacts ont été noués. En innovation salutaire dans l’approche
tataires tout court ». Ce travail peut
2011, il est passé de 3 900 000 FCFA SDE du PROMER, dans la mesure
se faire avec l’implication des prési-
environ, soit une augmentation de plus où il a permis de prendre en compte
dents de conseils ruraux. La péren- dans sa stratégie d’appui les cibles
45%. Ce bond qualitatif est une consé- nisation du service passe aussi par
quence de l’accompagnement qualité alphabétisées dans les langues locales.
le renforcement/recyclage des compé- Cependant, pour plus d’efficacité, il ga-
dont bénéficient les MPER de la part des tences techniques et institutionnelles
prestataires de services non financiers gnerait à être traduit en langues locales.
des prestataires. Il appartient aussi aux
qui assurent leur suivi de façon régulière. Les cibles totalement analphabètes,
prestataires de diversifier leurs revenus
non prises en compte jusqu’ici dans
par la conquête d’autres marchés en
Des MPER prêtes à payer les les formations en gestion d’entreprise,
dehors du PROMER. L’espoir est permis
mériteraient une attention toute particu-
services puisque, de 2007 à 2010, les montants lière dans le cadre de la recherche/dé-
La durabilité de l’offre et de la demande des prestations des prestataires a veloppement de modules de formation
se mesure à travers la participation des connu une nette évolution, comme le destinés à compléter la stratégie d’appui
MPER aux coûts des prestations et à tra- montre le graphique ci-dessous. du PROMER.
vers l’accès au marché par les pres-
tataires. L’état des lieux montre une Une innovation salutaire
BIBLIOGRAPHIE :
faible participation des MPER aux coûts La disponibilité d’une offre de service de
des prestations. Avant la revue à mi- 1. Rapport de pré évaluation du PRO-
développement des entreprises de qua-
parcours du PROMER, le projet n’avait MER 2 (RPE)
lité en milieu rural garantit l’émergence
réalisé aucune activité de suivi-accom- et la viabilité des micro et petites entre- 2. Guide de la Stratégie Opérationnelle
pagnement parce que les MPER devaient prises créées ou consolidées. Toutefois, (GUISOP)
participer au coût à hauteur de 33% la pour assurer la pérennité de ce service, 3. Manuel des Opérations Techniques
première année, 66% la deuxième an- il faut à tout moment adapter les mo- (MET)
née et 100% la troisième année. C’est dules de formation au contexte et aux
quand la mission du FIDA a rendu gra- 4. Rapports suivi accompagnement 4
cibles. Autrement dit, la meilleure stra-
tuit le suivi-accompagnement pour la des MPER (Antenne Sud- Est Kolda)
tégie de développement est celle qui
première fois que l’activité a pu démar- s’adapte aux réalités de l’environne- 5. Rapport Annuel 2010 du PROMER 2
rer. En tout état de cause, le paiement ment et non celle qui voudrait que l’en- 6. Rapport Final Evaluation Externe de
du service, surtout pour la première fois, vironnement s’adapte à la stratégie. C’est l’Impact de l’intervention des Presta-
est inhérent à la qualité des presta- là le premier enseignement que nous taires de Services Non-Financiers
tions fournies et donc à la capacité avons voulu démontrer et partager à
du prestataire à développer l’activité de travers l’expérience du PROMER dans le 7. Rapport de la Revue à mi parcours du
l’entrepreneur. cadre de l’approche SDE. PROMER II
Les MPER interrogées disent qu’elles
n’hésiteraient pas à payer le service si
Evolu on des Montants payés aux PSNF par le PROMER II de 2007 à 2010
elles y voient leur intérêt. Une MPER
comme Sira Fofana affirme être prête à 35000000
payer le service car cela lui permet de 30000000
satisfaire ses préoccupations, notam- 25000000
Montant
ment ses besoins en formation et en 20000000
Montant
emballage à travers le prestataire qui 15000000
l’accompagne. L’entrepreneur Wassa Année
10000000
Senghor de Dassilamé Socé, qui s’ac-
50000000
tive dans la transformation de noix de
0
cajou, se dit prêt à payer le service pour-
2007 2008 2009 2010
vu que l’expertise lui permette de dé-
Année
velopper son activité. Boubacar Keita,
LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 13
14. SUbVENTION AUx APPRENTIS DIPLôMéS
Un plan efficace pour la création
d’entreprises et d’emplois dans les
zones rurales du Ghana
Cletus Kayenwee, cletuskayenwee@gmail.com ;
Felix Appiah Gambrah, gambeegh@gmail.com ;
Justice Darko, justicedarko@gmail.com
L’attribution de subvention d’équipement aux apprentis diplômés facilite la création et le développement des entreprises. Depuis
2006, une collaboration a initiée entre le Rural Entreprises Project (REP), les Assemblées de district et les apprentis diplômés
dans les districts couverts par le projet. Elle consiste à acheter des équipements de démarrage grâce à un dispositif de partage
des coûts entre le projet et les Assemblées de districts complété par les engagements des jeunes entrepreneurs.
Depuis 2006, le Rural Enterprises Pro- majeur reste le manque de capital de duction de la pauvreté dans les zones
ject (REP) soutient des apprentis diplô- démarrage, une conséquence de la rurales.
més avec des équipements et des ou- pauvreté relativement élevée qui sévit Cette subvention fait partie des activi-
tils leur permettant de démarrer leurs dans les zones rurales. L’objectif du tés intégrées du REP (Rural Enterprise
entreprises dans les zones rurales du plan de subvention pour équipement Project). Elle cible les jeunes qui ont
Ghana. Dans ces communautés ru- au profit des apprentis diplômés est de obtenu leurs diplômes d’apprentis-
rales, de nombreux jeunes diplômés promouvoir l’installation d’entreprises, sage traditionnel dans les 66 districts
sont confrontés à de sérieux défis pour la création d’emplois, l’amélioration couverts par le projet à travers les 10
créer leurs propres entreprises. Le défi des conditions de vie et enfin la ré- régions du Ghana. Le projet a élaboré
14 Feed Africa • LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica
15. des critères de sélection des apprentis
diplômés afin de garantir l’efficacité et
la pérennité du système de subvention.
Les expériences tirées par le REP de
cette initiative suggèrent fortement
que la dotation d’équipements en tant
que subvention accordée aux appren-
tis diplômés dans les zones rurales du
Ghana facilite la création et le dévelop-
pement des entreprises.
Apprentissage traditionnel et
ciblage des jeunes
Au Ghana, l’apprentissage est organisé
principalement à travers le système
traditionnel dans lequel les jeunes
fréquentent l’atelier d’un maitre arti-
san pour acquérir des compétences et
s’initier à un métier. La durée de l’ap- l’équipement peuvent être regroupées les Associations d’entreprises locales
prentissage traditionnel va de 2 à 3 en trois catégories : qui ont contribué à identifier les béné-
ans, avec les frais supportés par les ap- La 1ère catégorie comprend les bailleurs ficiaires et les clients du projet.
prentis eux-mêmes et/ou leurs tuteurs majeurs du projet, notamment le Minis- En fin, une partie prenante majeure a
ou parrains. tère du commerce et de l’industrie (mi- été la direction du projet qui était res-
Après un apprentissage réussi, des op- nistère de tutelle), le Fonds international ponsable de la gestion globale de la
portunités d’emplois leur sont offertes de développement agricole (FIDA) et mise en œuvre du projet.
dans des structures existantes ou à tra- la Banque africaine de développement Le projet a spécifiquement ciblé les
vers l’installation de leurs propres en- (BAD). Le ministère en tant qu’agence jeunes vulnérables des zones rurales
treprises. Cependant, dans les zones d’exécution, donne les orientations po- qui ont fait preuve d’engagement dans
rurales où la pauvreté est relativement litiques et stratégiques de la mise en l’acquisition de compétences. Un dis-
élevée, de nombreux apprentis diplô- œuvre du projet. Il préside également positif de partage des coûts a été mis
més ne sont pas en mesure d’acqué- les réunions du Comité de pilotage du en place entre le projet et les Assem-
rir des équipements, leur permettant projet. Le FIDA, partenaire au déve- blées de districts pour le financement
d’installer leurs propres entreprises. loppement, appuie financièrement les de la subvention d’aide à l’équipement.
Aussi, certains jeunes apprentis di- Services de développement de l’entre- Les bénéficiaires ont fourni l’espace de
plômés restent-ils dans l’atelier de prise, les Services financiers ruraux, les travail et le fonds de roulement, une
leur maitre artisan pendant plusieurs volets Développement institutionnel indication de leur capacité opération-
années après l’obtention de leurs di- et Gestion de projet de la phase II du nelle à tirer profit de ce plan.
plômes, pendant que d’autres accep- REP. La BAD, autre partenaire au dé-
veloppement, assiste financièrement le La mise en œuvre de ce protocole
tent des emplois subalternes qui n’ont
volet Promotion de la technologie et de subvention d’aide à l’équipement
rien à voir avec leur formation ou se
Appui à l’apprentissage et les Service implique la sensibilisation des Assem-
rendent dans les zones urbaines à la
de développement de l’entreprise dans blées de districts participantes, l’éva-
recherche d’un emploi.
le cadre de la mise en œuvre de cette luation des besoins en équipements
Pour relever ces défis, l’intervention du des apprentis diplômés, la sélection
phase II dans certains districts.
REP a ciblé les apprentis diplômés vul- des bénéficiaires par les Assemblées
nérables des zones rurales âgés de 18 à La 2e catégorie est composée de repré- de districts, l’achat d’équipements par
30 ans qui ont démontré des potentiali- sentants du gouvernement du Ghana, le projet, la distribution des équipe-
tés à mettre en valeur les compétences du Ministère de la gouvernance lo- ments aux bénéficiaires et le suivi des
acquises durant leur formation pour le cale et du développement rural et de missions d’appui technique pour l’ins-
développement de leurs communau- la Fondation GRATIS. Le Ministère tallation et l’opérationnalisation des
tés. Les activités du projet REP ont ci- s’occupe de l’orientation stratégique entreprises.
blé également les familles des appren- et a été actif dans le Comité de pilo-
tis diplômés bénéficiaires qui auraient tage du projet. La Fondation GRATIS Subvention d’équipement pour
de la peine à trouver des ressources a été l’agence d’exécution majeure en
termes de promotion de la technologie
la création et le développe-
pour installer une entreprise.
et de formation-apprentissage. ment de l’entreprise
Parties prenantes et partenaires La 3e catégorie comprend les bénéfi- Cinq ans après la mise en œuvre de
au développement ciaires du projet, notamment les As- ce plan de subvention d’aide à l’équi-
semblées de districts participantes qui pement, son impact est réel sur la vie
Les parties prenantes majeures à cette des groupes ciblés. Cet impact est senti
ont fourni les fonds de contrepartie, et
intervention de subvention d’aide à dans trois domaines : l’accès à l’équi-
LES CAHIERS DE CAPITALISATION DU RÉSEAU FIDAfrique - IFADAfrica • Feed Africa 15