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THEME INTRODUCTIF :
CLES DE LECTURE D’UN MONDE COMPLEXE
Des cartes pour comprendre le monde
Introduction :
La représentation de son environnement est une nécessité vitale pour l’homme. Certains estiment que les
premières cartes datent de la préhistoire. Depuis l’Antiquité, les cartes répondent à des objectifs variés :
promouvoir une vision impérialiste, expliquer la création du monde, décrire le ciel, illustrer des croyances
religieuses… C’est seulement avec les grandes découvertes (XVème-XVIème siècle) que les cartes deviennent des
outils pour se déplacer grâce à l’utilisation de méthodes scientifiques pour les réaliser (carte de Waldeseemüller).
A l’époque moderne, les cartes sont utilisées pour faire la guerre et faciliter l’appropriation d’un territoire (cartes de
Cassini). Le XIXème siècle associe aux cartes une multitude de données statistiques pour créer des cartes
thématiques (ex : carte de la pauvreté à Londres)
Aujourd’hui, les cartes sont omniprésentes dans notre quotidien et facilement accessibles grâce au numérique. Les
représentations du monde sont donc très variées et résultent de choix.
Depuis les origines, les cartographiques ont été confrontés à la nécessité de faire des choix :
- de projection (docs 1 et 2 p 214) : c’est l’ensemble des techniques géodésiques (science qui étudie les
dimensions de la Terre) qui permettent de représenter la surface terrestre sur un planisphère. Toute projection
suppose une déformation plus ou moins importante des territoires représentés, donc la projection adoptée sur
une carte résulte d’un choix du cartographe en fonction de ce qu’il veut représenter (chacune a des avantages
et ses inconvénients). Les projections les plus utilisées sont celles de Mercator, de Peters et les projections
polaires.
- d’échelle (p 219) : c’est le rapport entre la distance sur la carte et la distance dans la réalité. Le choix de
l’échelle détermine les contours de la carte et, en quelque sorte, le niveau de zoom : ce peut être une carte à
petite échelle (échelle mondiale), à échelle moyenne (continent ou pays) ou à grande échelle (région ou ville).
Certains phénomènes ne sont visibles à une échelle et pas à une autre.
- d’orientation (doc 4 p 215) : de façon conventionnelle, toutes les cartes sont orientées vers le Nord. Mais
certaines peuvent être orientées différemment, comme les planisphères utilisés en Australie.
- de centrage (p 223) : chaque peuple centre les planisphères sur lui-même, de manière à se placer au centre du
monde. La plupart des planisphères sont européocentrés car historiquement ce sont les Européens qui ont
développés l’usage des cartes. Aujourd’hui, l’utilisation de cartes américanocentrée ou centrée sur l’Asie sont
un moyen pour les Etats-Unis et les pays asiatiques comme la Chine de revendiquer leur statut de grandes
puissances, de centre géographique (carte P.223)
- de langage : on opère une sélection d’informations à dessiner (car tout ne peut pas être tracé) en fonction de
l’objectif sur la carte. On choisit aussi comment ces informations sont représentées (figurés et couleurs) : sur le
doc. 1 pages 228-229, il n’y a que les valeurs supérieures à 10 milliards de dollars, ce qui laisse penser que
l’Afrique est dépourvue de capitalisation boursière…
- de construction : cartes par anamorphose => les phénomènes, les espaces sont représentés
proportionnellement à leur importance (doc 4 p 217).
- de discrétisation : c’est le découpage d’une série statistique en classes et ce découpage n’est jamais arbitraire.
Pour une même carte, des choix de discrétisation différents ne produisent pas le même message. Sur le doc 2 p
230, les Etats d’Amérique centrale ont le même IDH alors que le doc 2 p. 216 montre que Belize,
le Honduras et le Salvador ont un niveau de développement supérieur aux autres Etats.
Les cartes permettent donc d’appréhender la complexité du monde actuel mais une carte est TOUJOURS une vision
subjective de la réalité géographique. Les choix utilisés par les cartographes vont donc influencer notre vision du
monde. Il s’agit donc de poser un regard critique sur les représentations du monde proposées par les cartes.
En quoi les cartes constituent-elles une grille de lecture pour comprendre la complexité du monde
actuel ?
I. Quelle vision géopolitique du monde les cartes donnent-elles ?
 Géopolitique : étudie les rivalités de pouvoirs s’exerçant sur des territoires et les populations qui y vivent.
La géopolitique est donc une discipline à la charnière des sciences politiques, de la géographie et de
l’histoire qui permet de mieux comprendre le monde actuel.
1) Un monde constitué d’Etats de plus en plus nombreux
La tendance actuelle est à la multiplication du nombre d’Etats (territoire, délimité par des frontières, sur lequel vit
une population, soumis à l’autorité d’un même gouvernement) : en 2013, l’ONU en reconnaît officiellement 197,
contre 159 en 1990 (doc 1 p 225). Le dernier Etat en date à avoir obtenu son indépendance est le Soudan du Sud en
2011.
Depuis la fin de la Guerre froide, de nombreux Etats sont apparus en Europe de l’Est (Ukraine, Biélorussie), en Asie
centrale (Arménie, Ouzbékistan) et dans la Corne de l’Afrique (Erythrée, Soudan du Sud). Par conséquent, de
nouvelles frontières ont surgi. Ces nouvelles frontières sont souvent l’objet de tensions, voire de conflits.
Les revendications territoriales sont nombreuses, notamment celles qui concerne l’extension des ZEE (Arctique…)
Les revendications indépendantistes pouvant mener à la création de nouveaux Etats sont nombreuses : Québec,
Ecosse, Catalogne, Antilles néerlandaises, Groenland, Nouvelle-Calédonie…
Pour d’autres, la perspective est plus incertaine en raison du contexte international : Kurdistan, Palestine…
Par ailleurs, l’indépendance de certains Etats n’est pas reconnue par la communauté internationale : Transnistrie,
Abkhazie, est de l’Ukraine, Somaliland…
2) Un monde instable marqué par de nombreux conflits
Les zones de conflits (contestation plus ou moins violente opposant deux parties pour des motifs variés…) sont très
nombreuses, surtout dans les pays du sud (Afrique, Moyen-Orient => doc 2 p 226). La Cartographie des conflits est
difficile car les évolutions sont rapides
On distingue plusieurs types de conflits (doc 5 p 227) :
- Des conflits interétatiques (entre deux ou plusieurs Etats). Il peut s’agir de conflits entre deux Etats à propos du
tracé des frontières (Inde/Pakistan) ou de revendications territoriales (Corée du Nord/Corée du Sud,
Russie/Ukraine…)
- Des conflits intraétatiques (ou guerres civiles). Ils sont liés à des tensions ethniques, politiques, religieuses…
Des territoires entiers aux mains de groupes armés (Somalie), sécessionnistes (Ukraine, Géorgie…) ou
terroristes (Syrie, Irak, Mali…) échappent alors au pouvoir central.
- Des interventions militaires, avec (Afghanistan 2001) ou sans (Irak 2003) l’aval de l’ONU, menées par les
grandes puissances dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (Arc de crise).
L’équilibre géopolitique du monde repose sur les grandes puissances militaires dotées de l’arme nucléaire (Etats-
Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) qui siègent également au Conseil de sécurité de l’ONU. Elles luttent
contre le risque de prolifération nucléaire en faisant respecter le TNP (Traité de non-prolifération, 1968). Cela
suscite des tensions avec des pays qui souhaitent se doter de l’arme nucléaire (Iran, Corée du Nord).
Alors que les puissances nucléaires officielles détiennent de telles armes pour la dissuasion, le risque que des pays
se dotent de l’arme nucléaire pour les utiliser comme des armes d’emploi est important.
3 autres pays non signataires du TNP possèdent des armes nucléaires (Israël, Inde, Pakistan) alors que d’autres ont
renoncé à en acquérir (Afrique du Sud, Brésil…)
Depuis la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis demeurent une puissance militaire incontestée. Grâce à son armée
et à son industrie de défense (1er
exportateur d’armes mondial), les Etats-Unis sont le seul pays à pouvoir
intervenir partout dans le monde et de manière simultanée (Irak, Afghanistan…).
Les Etats-Unis sont à la tête d’une puissante alliance militaire, l’OTAN, initialement constituée pour contrer le bloc
soviétique, et aujourd’hui utilisée pour soutenir les interventions militaires (ex-Yougoslavie, Afghanistan, Libye,
Syrie…). La puissance militaire américaine est présente partout dans le monde, grâce à de nombreuses bases et
navires militaires.
3) Un monde marqué par la gouvernance des organisations internationales.
Alors que le nombre d’Etats ne cesse d’augmenter, ces derniers se regroupent paradoxalement dans de grandes
organisations internationales qui permettent de mettre en commun leurs intérêts (politiques, économiques,
militaires…).
Ces organisations ont une portée mondiale ou régionale (continentale).
La plus importante est l’ONU, créée en 1945, regroupe la quasi-totalité des Etats (193 sur 197) et poursuit quatre
objectifs :
- maintenir la paix et la sécurité dans le monde ;
- défendre les droits de l’homme et l’égalité entre les nations ;
- assurer la justice internationale, fondée sur le droit international
- améliorer les conditions de vie des populations.
Les organisations régionales ont une vocation économique destinée à favoriser les échanges commerciaux : UE,
ALENA, Mercosur, ASEAN…
Parallèlement à la multiplication des frontières, on assiste donc à l’effacement de ces dernières pour des nécessités
essentiellement économiques (Accords de Schengen…)
Il existe aussi des groupes de discussion réunissant les principales puissances mondiales : le G8 (Etats-Unis, Canada,
Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Russie) et le G20 qui regroupe également des pays émergents et qui
représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du PIB mondial.
II. Quelle vision géoéconomique du monde les cartes donnent-elles ?
 Géoéconomie : étudie les stratégies des acteurs économiques (Etats, entreprises, finance, commerce…) sur
les territoires et les inégalités qu’elles produisent.
1) Un monde très inégalement développé…
Les inégalités de développement peuvent être mesurées par une multitude d’indicateurs. Les plus fréquents sont le
PIB, l’IDH (doc 2 p 230), l’IPH… Chaque indicateur a ses avantages et ses inconvénients et aboutit donc à une lecture
différente des inégalités dans le monde, c’est pourquoi il est nécessaire de les croiser.
On distingue plusieurs niveaux de développement au-delà de la traditionnelle limite « Nord-Sud » souvent
représentée sur les cartes, d’ailleurs de plus en plus contestée, qui distingue les pays développés de l’ensemble
hétérogène des pays en développement :
Parmi les pays du « Nord » :
- Les pays développés à économie libérale => Triade + Australie/Nouvelle-Zélande + pays industrialisés d’Asie
(les 4 « dragons » : Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan, Singapour)
- Les pays de l’ex-bloc communiste (Europe de l’est + Russie)
Parmi les pays du « Sud » :
- Les pays émergents qui connaissent une forte croissance économique mais où les inégalités demeurent très
importantes. Ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). D’autres pays sont parfois
considérés dans cette catégorie : Argentine, Mexique, Malaisie, Indonésie…)
- Les pays exportateurs de pétrole (pays du Golfe) : économies qui génèrent de forts revenus mais peu
diversifiées. Tentatives de diversification par certains pays => les Emirats Arabes Unis développent le tourisme à
Dubaï et deviennent un acteur majeur du transport aérien avec la création du hub de Dubaï et la compagnie
Emirates.
- Les pays en développement : catégorie intermédiaire.
- Les pays les moins avancés (PMA) : pays qui concentrent les difficultés. La plupart sont concentrés en Afrique
subsaharienne.
Cependant cette catégorisation peut être remise en cause : la Russie par exemple est-elle un pays émergent ?
2) …parcouru par des flux mondialisés
Le XXIème siècle est celui de l’intensification des flux à l’échelle mondiale : la mondialisation. Elle concerne
différents types de flux :
- Des flux commerciaux ou de marchandises (doc 4 p 231). 80 % des marchandises sont transportées par la voie
maritime. La conteneurisation est un facteur clé de l’intensification de la mondialisation. Les grands ports
mondiaux sont des lieux majeurs de la mondialisation : Shanghaï, 1er
port mondial, Singapour, Rotterdam…
L’essentiel du trafic emprunte de grandes routes maritimes qui relient ces ports en empruntant des passages
stratégiques (canal de Suez, de Panama, détroits de Malacca, de Gibraltar…). Les échanges commerciaux
dépassent 12 000 milliards de dollars/an.
- Des flux financiers : plus de 4 milliards de dollars échangés/jour.
- Des flux migratoires : qu’ils soient temporaires, périodiques ou définitifs, les flux migratoires sont en constante
augmentation en raison notamment de la croissance continue du transport aérien.
Face à cette diversité et à l’évolution rapide des flux, les cartes donnent à voir une réalité temporaire.
3) Un monde multipolaire (ou polycentrique) et hiérarchisé
L’essentiel des flux commerciaux (80 % du commerce mondial) relient les pôles de la Triade (Union Européenne,
Amérique du Nord, Asie orientale). Ces pôles constituent les centres de l’économie mondiale qui est qualifiée de
multipolaire ou polycentrique.
La carte des échanges commerciaux reprend celle des inégalités de richesse et de développement. Les régions les
plus riches et les plus peuplées génèrent le plus de flux commerciaux et vice-versa.
De même, les centres de la finance mondiale et les sièges sociaux des FTN sont situés dans les pays de la Triade (doc
1 p 229).
A l’intérieur même des pôles, on peut également distinguer une hiérarchie. En Europe par exemple, les places
boursières les plus importantes sont à Londres, Paris, Zurich, Francfort, Madrid et Stockholm. Les autres bourses
sont nettement moins importantes.
Cette hiérarchie se retrouve quel que soit l’aire géographique sur laquelle on se trouve.
Les espaces périphériques (Afrique, Amérique du Sud) sont moins bien intégrés à la mondialisation : les flux sont
moins importants et surtout le commerce de ces espaces avec les pôles dominants est fondé sur des critères
inégaux : l’Afrique et l’Amérique du Sud exportent essentiellement des matières premières et importent des
produits manufacturés en provenance de pays industrialisés.
III. Quelle vision géoculturelle du monde les cartes donnent-elles ?
 Géoculture : étudie la diffusion et l’impact des phénomènes culturels sur des territoires et les populations
qui y vivent.
1) Un monde culturellement très diversifié…
Le monde est divisé en grandes aires culturelles qui s’appuient sur des caractéristiques ethniques, linguistiques,
religieuses…
Malgré leur très grande diversité, les langues sont regroupées en aires linguistiques (espace sur lequel des sociétés
parlent la même famille linguistique => doc 2 p 234). Les langues indoeuropéennes (anglais, français, espagnol…)
ont l’étendue la plus importante : elles sont parlées en Europe, en Amérique et en Océanie. Ceci est lié aux
migrations européennes du XIXème siècle et à la colonisation. Mais les langues asiatiques (mandarin, hindi…) sont
les plus parlées du fait de la masse de la population dans cette région du monde.
A l’échelle des Etats, il y a aussi une grande diversité linguistique.
En matière religieuse, on retrouve sensiblement la même logique. On distingue des aires religieuses (espace sur
lequel des sociétés pratiquent le même type de religion) : des chrétiens en Europe, Asie du Nord, Amérique, Afrique
subsaharienne ; des musulmans en Afrique du Nord, au Moyen Orient, en Asie centrale et en Indonésie ; des
bouddhistes en Asie de l’Est et des hindouistes en Asie du Sud.
Les cartes doivent cependant être lues avec un regard critique car les espaces de métissage se multiplient.
2) …qui tend à s’uniformiser…
Sous l’effet de la mondialisation se produit une certaine uniformisation culturelle (doc 4 p 235. C’est
essentiellement le modèle occidental, et américain en particulier, qui est imité et adopté car il fascine. C’est ce
qu’on appelle le Soft Power.
Cette uniformisation passe par la consommation, l’alimentation, la mode vestimentaire, la culture (cinéma…), les
réseaux sociaux, le sport (football => doc 1 p 233).
Cette uniformisation est souvent perçue comme une occidentalisation du monde et suscite donc des résistances
(doc 5 p 235).
3) …mais dans lequel les tensions identitaires restent vives
Les enjeux liés à la diversité culturelle sont à l’origine de nombreux conflits interétatiques (au Moyen-Orient, entre
pays musulmans sunnites et chiites) ou intraétatiques lorsque différentes communautés cohabitent sur le territoire
d’un même Etat (Liban, Syrie, Soudan, Irlande du Nord…).
En Asie centrale et en Afrique par exemple, les frontières ethnolinguistiques ne correspondent pas aux frontières
des Etats (doc 3 p 235). Il faut donc changer d’échelle pour appréhender ces contrastes.
Les conflits liés aux enjeux identitaires ne sont pas seulement locaux mais peuvent aussi avoir une portée mondiale.
Le terrorisme islamiste peut aussi être considéré comme une réaction identitaire à la mondialisation et aux
puissances qui l’incarnent.
IV. Quelle vision géoenvironnementale du monde les cartes donnent-elles ?
 Géoenvironnement : étudie les phénomènes environnementaux sur les territoires et les populations qui y
vivent.
1) Le poids des sociétés sur l’environnement
Les sociétés humaines exercent une pression considérable sur l’environnement en raison du mode de
consommation à l’occidentale qui tend à se généraliser et en raison de la croissance démographique et des besoins
en ressources qu’elle engendre.
L’empreinte écologique (doc 2 p 238) est un indicateur permettant de mesurer l’impact d’une société sur
l’environnement (nombre d’hectares nécessaires pour satisfaire les besoins).
Les pays développés et émergents ont l’empreinte écologique la plus forte, mais pour des raisons différentes.
L’empreinte écologique des pays développés est liée au mode de vie des individus (en moyenne un Américain
consomme 300 litres d’eau/jour, un Africain moins de 20…), alors que dans les pays émergents, c’est la croissance
démographique qui est responsable de l’augmentation des besoins.
Les cartes qui tentent de mesurer ces données sont souvent imprécises, voire même contradictoires.
2) La problématique environnementale
Le réchauffement climatique (doc 5 p 239) est une réalité incontestable liée à l’activité humaine. Malgré les
engagements pris, notamment lors du sommet de Rio (1992) visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, il
semble difficile aujourd’hui de limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2050.
Les activités humaines entrainent également une forte pollution qui circule par les courants marins et
atmosphériques et qui met en péril les écosystèmes (ex : Arctique).
Les activités humaines et ses conséquences (réchauffement climatique, pollution, déforestation…) augmentent les
risques de catastrophes naturelles (doc 1 p 237) notamment dans les pays les plus vulnérables (les moins
développés).
Aucune zone de la planète n’est épargnée par les risques mais les pays du Sud sont les plus menacés dans les
décennies à venir du fait de leur exposition à des phénomènes naturels, de l’importance de leur population et de
leurs faibles moyens financiers, qui limitent les prévisions (capacité à prévoir la survenue d’un risque) et la
prévention (actions visant à empêcher ou à limiter un risque).
3) La nécessité d’un développement durable
Depuis une vingtaine d’années a émergé une véritable conscience environnementale (doc 3 p 238), essentiellement
dans les pays du Nord. L’ONU a joué un rôle moteur dans cette prise de conscience avec la tenue, en 1992, à Rio de
Janeiro, du Sommet de la Terre. Cependant, les promesses se heurtent parfois aux réalités économiques. Ainsi les
Etats-Unis, 1er émetteur de CO2 au monde, a refusé de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet
de serre sous prétexte que cela freinerait son économie.
En décembre 2015, un accord pour limiter le réchauffement climatique est signé par la quasi-totalité des Etats du
monde à Paris dans le cadre de la COP21. Cependant, cet accord est critiqué car peu contraignant.
Dans les pays développés, les pouvoirs publics se sont saisis de ces questions (en imposant des réglementations, en
protégeant des espaces ou en incitant la population à des économies de ressources). En réalité, les populations sont
peu impliquées (ou par des actions très limitées du quotidien : tri sélectif ; demi-chasse…). Dans les pays du
Sud, les questions environnementales ne sont pas prioritaires : l’urgence est souvent à la satisfaction des besoins
vitaux (alimentation, santé, logement, éducation).
Conclusion :
Les cartes permettent de représenter les enjeux d’un monde complexe marqué par des permanences mais aussi
des dynamiques conflictuelles, économiques, culturelle et environnementales. Ces enjeux sont difficiles à
cartographier, ce qui impose au cartographe de faire des choix. Par conséquent, de par les choix qu’il opère, une
carte n’est jamais porteuse d’un discours totalement neutre. Pour appréhender un phénomène géographique,
comme il est nécessaire de la faire avec un document de nature différente, les informations cartographiées doivent
être confrontées avec d’autres sources et soumises à un examen critique.

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  • 1. THEME INTRODUCTIF : CLES DE LECTURE D’UN MONDE COMPLEXE Des cartes pour comprendre le monde Introduction : La représentation de son environnement est une nécessité vitale pour l’homme. Certains estiment que les premières cartes datent de la préhistoire. Depuis l’Antiquité, les cartes répondent à des objectifs variés : promouvoir une vision impérialiste, expliquer la création du monde, décrire le ciel, illustrer des croyances religieuses… C’est seulement avec les grandes découvertes (XVème-XVIème siècle) que les cartes deviennent des outils pour se déplacer grâce à l’utilisation de méthodes scientifiques pour les réaliser (carte de Waldeseemüller). A l’époque moderne, les cartes sont utilisées pour faire la guerre et faciliter l’appropriation d’un territoire (cartes de Cassini). Le XIXème siècle associe aux cartes une multitude de données statistiques pour créer des cartes thématiques (ex : carte de la pauvreté à Londres) Aujourd’hui, les cartes sont omniprésentes dans notre quotidien et facilement accessibles grâce au numérique. Les représentations du monde sont donc très variées et résultent de choix. Depuis les origines, les cartographiques ont été confrontés à la nécessité de faire des choix : - de projection (docs 1 et 2 p 214) : c’est l’ensemble des techniques géodésiques (science qui étudie les dimensions de la Terre) qui permettent de représenter la surface terrestre sur un planisphère. Toute projection suppose une déformation plus ou moins importante des territoires représentés, donc la projection adoptée sur une carte résulte d’un choix du cartographe en fonction de ce qu’il veut représenter (chacune a des avantages et ses inconvénients). Les projections les plus utilisées sont celles de Mercator, de Peters et les projections polaires. - d’échelle (p 219) : c’est le rapport entre la distance sur la carte et la distance dans la réalité. Le choix de l’échelle détermine les contours de la carte et, en quelque sorte, le niveau de zoom : ce peut être une carte à petite échelle (échelle mondiale), à échelle moyenne (continent ou pays) ou à grande échelle (région ou ville). Certains phénomènes ne sont visibles à une échelle et pas à une autre. - d’orientation (doc 4 p 215) : de façon conventionnelle, toutes les cartes sont orientées vers le Nord. Mais certaines peuvent être orientées différemment, comme les planisphères utilisés en Australie. - de centrage (p 223) : chaque peuple centre les planisphères sur lui-même, de manière à se placer au centre du monde. La plupart des planisphères sont européocentrés car historiquement ce sont les Européens qui ont développés l’usage des cartes. Aujourd’hui, l’utilisation de cartes américanocentrée ou centrée sur l’Asie sont un moyen pour les Etats-Unis et les pays asiatiques comme la Chine de revendiquer leur statut de grandes puissances, de centre géographique (carte P.223) - de langage : on opère une sélection d’informations à dessiner (car tout ne peut pas être tracé) en fonction de l’objectif sur la carte. On choisit aussi comment ces informations sont représentées (figurés et couleurs) : sur le doc. 1 pages 228-229, il n’y a que les valeurs supérieures à 10 milliards de dollars, ce qui laisse penser que l’Afrique est dépourvue de capitalisation boursière… - de construction : cartes par anamorphose => les phénomènes, les espaces sont représentés proportionnellement à leur importance (doc 4 p 217). - de discrétisation : c’est le découpage d’une série statistique en classes et ce découpage n’est jamais arbitraire. Pour une même carte, des choix de discrétisation différents ne produisent pas le même message. Sur le doc 2 p 230, les Etats d’Amérique centrale ont le même IDH alors que le doc 2 p. 216 montre que Belize, le Honduras et le Salvador ont un niveau de développement supérieur aux autres Etats. Les cartes permettent donc d’appréhender la complexité du monde actuel mais une carte est TOUJOURS une vision subjective de la réalité géographique. Les choix utilisés par les cartographes vont donc influencer notre vision du monde. Il s’agit donc de poser un regard critique sur les représentations du monde proposées par les cartes.
  • 2. En quoi les cartes constituent-elles une grille de lecture pour comprendre la complexité du monde actuel ? I. Quelle vision géopolitique du monde les cartes donnent-elles ?  Géopolitique : étudie les rivalités de pouvoirs s’exerçant sur des territoires et les populations qui y vivent. La géopolitique est donc une discipline à la charnière des sciences politiques, de la géographie et de l’histoire qui permet de mieux comprendre le monde actuel. 1) Un monde constitué d’Etats de plus en plus nombreux La tendance actuelle est à la multiplication du nombre d’Etats (territoire, délimité par des frontières, sur lequel vit une population, soumis à l’autorité d’un même gouvernement) : en 2013, l’ONU en reconnaît officiellement 197, contre 159 en 1990 (doc 1 p 225). Le dernier Etat en date à avoir obtenu son indépendance est le Soudan du Sud en 2011. Depuis la fin de la Guerre froide, de nombreux Etats sont apparus en Europe de l’Est (Ukraine, Biélorussie), en Asie centrale (Arménie, Ouzbékistan) et dans la Corne de l’Afrique (Erythrée, Soudan du Sud). Par conséquent, de nouvelles frontières ont surgi. Ces nouvelles frontières sont souvent l’objet de tensions, voire de conflits. Les revendications territoriales sont nombreuses, notamment celles qui concerne l’extension des ZEE (Arctique…) Les revendications indépendantistes pouvant mener à la création de nouveaux Etats sont nombreuses : Québec, Ecosse, Catalogne, Antilles néerlandaises, Groenland, Nouvelle-Calédonie… Pour d’autres, la perspective est plus incertaine en raison du contexte international : Kurdistan, Palestine… Par ailleurs, l’indépendance de certains Etats n’est pas reconnue par la communauté internationale : Transnistrie, Abkhazie, est de l’Ukraine, Somaliland… 2) Un monde instable marqué par de nombreux conflits Les zones de conflits (contestation plus ou moins violente opposant deux parties pour des motifs variés…) sont très nombreuses, surtout dans les pays du sud (Afrique, Moyen-Orient => doc 2 p 226). La Cartographie des conflits est difficile car les évolutions sont rapides On distingue plusieurs types de conflits (doc 5 p 227) : - Des conflits interétatiques (entre deux ou plusieurs Etats). Il peut s’agir de conflits entre deux Etats à propos du tracé des frontières (Inde/Pakistan) ou de revendications territoriales (Corée du Nord/Corée du Sud, Russie/Ukraine…) - Des conflits intraétatiques (ou guerres civiles). Ils sont liés à des tensions ethniques, politiques, religieuses… Des territoires entiers aux mains de groupes armés (Somalie), sécessionnistes (Ukraine, Géorgie…) ou terroristes (Syrie, Irak, Mali…) échappent alors au pouvoir central. - Des interventions militaires, avec (Afghanistan 2001) ou sans (Irak 2003) l’aval de l’ONU, menées par les grandes puissances dans le cadre de la lutte contre le terrorisme (Arc de crise). L’équilibre géopolitique du monde repose sur les grandes puissances militaires dotées de l’arme nucléaire (Etats- Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) qui siègent également au Conseil de sécurité de l’ONU. Elles luttent contre le risque de prolifération nucléaire en faisant respecter le TNP (Traité de non-prolifération, 1968). Cela suscite des tensions avec des pays qui souhaitent se doter de l’arme nucléaire (Iran, Corée du Nord). Alors que les puissances nucléaires officielles détiennent de telles armes pour la dissuasion, le risque que des pays se dotent de l’arme nucléaire pour les utiliser comme des armes d’emploi est important. 3 autres pays non signataires du TNP possèdent des armes nucléaires (Israël, Inde, Pakistan) alors que d’autres ont renoncé à en acquérir (Afrique du Sud, Brésil…) Depuis la fin de la Guerre froide, les Etats-Unis demeurent une puissance militaire incontestée. Grâce à son armée et à son industrie de défense (1er exportateur d’armes mondial), les Etats-Unis sont le seul pays à pouvoir intervenir partout dans le monde et de manière simultanée (Irak, Afghanistan…).
  • 3. Les Etats-Unis sont à la tête d’une puissante alliance militaire, l’OTAN, initialement constituée pour contrer le bloc soviétique, et aujourd’hui utilisée pour soutenir les interventions militaires (ex-Yougoslavie, Afghanistan, Libye, Syrie…). La puissance militaire américaine est présente partout dans le monde, grâce à de nombreuses bases et navires militaires. 3) Un monde marqué par la gouvernance des organisations internationales. Alors que le nombre d’Etats ne cesse d’augmenter, ces derniers se regroupent paradoxalement dans de grandes organisations internationales qui permettent de mettre en commun leurs intérêts (politiques, économiques, militaires…). Ces organisations ont une portée mondiale ou régionale (continentale). La plus importante est l’ONU, créée en 1945, regroupe la quasi-totalité des Etats (193 sur 197) et poursuit quatre objectifs : - maintenir la paix et la sécurité dans le monde ; - défendre les droits de l’homme et l’égalité entre les nations ; - assurer la justice internationale, fondée sur le droit international - améliorer les conditions de vie des populations. Les organisations régionales ont une vocation économique destinée à favoriser les échanges commerciaux : UE, ALENA, Mercosur, ASEAN… Parallèlement à la multiplication des frontières, on assiste donc à l’effacement de ces dernières pour des nécessités essentiellement économiques (Accords de Schengen…) Il existe aussi des groupes de discussion réunissant les principales puissances mondiales : le G8 (Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni, Italie, Russie) et le G20 qui regroupe également des pays émergents et qui représente 85 % du commerce mondial, les deux tiers de la population mondiale et plus de 90 % du PIB mondial. II. Quelle vision géoéconomique du monde les cartes donnent-elles ?  Géoéconomie : étudie les stratégies des acteurs économiques (Etats, entreprises, finance, commerce…) sur les territoires et les inégalités qu’elles produisent. 1) Un monde très inégalement développé… Les inégalités de développement peuvent être mesurées par une multitude d’indicateurs. Les plus fréquents sont le PIB, l’IDH (doc 2 p 230), l’IPH… Chaque indicateur a ses avantages et ses inconvénients et aboutit donc à une lecture différente des inégalités dans le monde, c’est pourquoi il est nécessaire de les croiser. On distingue plusieurs niveaux de développement au-delà de la traditionnelle limite « Nord-Sud » souvent représentée sur les cartes, d’ailleurs de plus en plus contestée, qui distingue les pays développés de l’ensemble hétérogène des pays en développement : Parmi les pays du « Nord » : - Les pays développés à économie libérale => Triade + Australie/Nouvelle-Zélande + pays industrialisés d’Asie (les 4 « dragons » : Hong-Kong, Corée du Sud, Taïwan, Singapour) - Les pays de l’ex-bloc communiste (Europe de l’est + Russie) Parmi les pays du « Sud » : - Les pays émergents qui connaissent une forte croissance économique mais où les inégalités demeurent très importantes. Ce sont les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). D’autres pays sont parfois considérés dans cette catégorie : Argentine, Mexique, Malaisie, Indonésie…) - Les pays exportateurs de pétrole (pays du Golfe) : économies qui génèrent de forts revenus mais peu diversifiées. Tentatives de diversification par certains pays => les Emirats Arabes Unis développent le tourisme à
  • 4. Dubaï et deviennent un acteur majeur du transport aérien avec la création du hub de Dubaï et la compagnie Emirates. - Les pays en développement : catégorie intermédiaire. - Les pays les moins avancés (PMA) : pays qui concentrent les difficultés. La plupart sont concentrés en Afrique subsaharienne. Cependant cette catégorisation peut être remise en cause : la Russie par exemple est-elle un pays émergent ? 2) …parcouru par des flux mondialisés Le XXIème siècle est celui de l’intensification des flux à l’échelle mondiale : la mondialisation. Elle concerne différents types de flux : - Des flux commerciaux ou de marchandises (doc 4 p 231). 80 % des marchandises sont transportées par la voie maritime. La conteneurisation est un facteur clé de l’intensification de la mondialisation. Les grands ports mondiaux sont des lieux majeurs de la mondialisation : Shanghaï, 1er port mondial, Singapour, Rotterdam… L’essentiel du trafic emprunte de grandes routes maritimes qui relient ces ports en empruntant des passages stratégiques (canal de Suez, de Panama, détroits de Malacca, de Gibraltar…). Les échanges commerciaux dépassent 12 000 milliards de dollars/an. - Des flux financiers : plus de 4 milliards de dollars échangés/jour. - Des flux migratoires : qu’ils soient temporaires, périodiques ou définitifs, les flux migratoires sont en constante augmentation en raison notamment de la croissance continue du transport aérien. Face à cette diversité et à l’évolution rapide des flux, les cartes donnent à voir une réalité temporaire. 3) Un monde multipolaire (ou polycentrique) et hiérarchisé L’essentiel des flux commerciaux (80 % du commerce mondial) relient les pôles de la Triade (Union Européenne, Amérique du Nord, Asie orientale). Ces pôles constituent les centres de l’économie mondiale qui est qualifiée de multipolaire ou polycentrique. La carte des échanges commerciaux reprend celle des inégalités de richesse et de développement. Les régions les plus riches et les plus peuplées génèrent le plus de flux commerciaux et vice-versa. De même, les centres de la finance mondiale et les sièges sociaux des FTN sont situés dans les pays de la Triade (doc 1 p 229). A l’intérieur même des pôles, on peut également distinguer une hiérarchie. En Europe par exemple, les places boursières les plus importantes sont à Londres, Paris, Zurich, Francfort, Madrid et Stockholm. Les autres bourses sont nettement moins importantes. Cette hiérarchie se retrouve quel que soit l’aire géographique sur laquelle on se trouve. Les espaces périphériques (Afrique, Amérique du Sud) sont moins bien intégrés à la mondialisation : les flux sont moins importants et surtout le commerce de ces espaces avec les pôles dominants est fondé sur des critères inégaux : l’Afrique et l’Amérique du Sud exportent essentiellement des matières premières et importent des produits manufacturés en provenance de pays industrialisés.
  • 5. III. Quelle vision géoculturelle du monde les cartes donnent-elles ?  Géoculture : étudie la diffusion et l’impact des phénomènes culturels sur des territoires et les populations qui y vivent. 1) Un monde culturellement très diversifié… Le monde est divisé en grandes aires culturelles qui s’appuient sur des caractéristiques ethniques, linguistiques, religieuses… Malgré leur très grande diversité, les langues sont regroupées en aires linguistiques (espace sur lequel des sociétés parlent la même famille linguistique => doc 2 p 234). Les langues indoeuropéennes (anglais, français, espagnol…) ont l’étendue la plus importante : elles sont parlées en Europe, en Amérique et en Océanie. Ceci est lié aux migrations européennes du XIXème siècle et à la colonisation. Mais les langues asiatiques (mandarin, hindi…) sont les plus parlées du fait de la masse de la population dans cette région du monde. A l’échelle des Etats, il y a aussi une grande diversité linguistique. En matière religieuse, on retrouve sensiblement la même logique. On distingue des aires religieuses (espace sur lequel des sociétés pratiquent le même type de religion) : des chrétiens en Europe, Asie du Nord, Amérique, Afrique subsaharienne ; des musulmans en Afrique du Nord, au Moyen Orient, en Asie centrale et en Indonésie ; des bouddhistes en Asie de l’Est et des hindouistes en Asie du Sud. Les cartes doivent cependant être lues avec un regard critique car les espaces de métissage se multiplient. 2) …qui tend à s’uniformiser… Sous l’effet de la mondialisation se produit une certaine uniformisation culturelle (doc 4 p 235. C’est essentiellement le modèle occidental, et américain en particulier, qui est imité et adopté car il fascine. C’est ce qu’on appelle le Soft Power. Cette uniformisation passe par la consommation, l’alimentation, la mode vestimentaire, la culture (cinéma…), les réseaux sociaux, le sport (football => doc 1 p 233). Cette uniformisation est souvent perçue comme une occidentalisation du monde et suscite donc des résistances (doc 5 p 235). 3) …mais dans lequel les tensions identitaires restent vives Les enjeux liés à la diversité culturelle sont à l’origine de nombreux conflits interétatiques (au Moyen-Orient, entre pays musulmans sunnites et chiites) ou intraétatiques lorsque différentes communautés cohabitent sur le territoire d’un même Etat (Liban, Syrie, Soudan, Irlande du Nord…). En Asie centrale et en Afrique par exemple, les frontières ethnolinguistiques ne correspondent pas aux frontières des Etats (doc 3 p 235). Il faut donc changer d’échelle pour appréhender ces contrastes. Les conflits liés aux enjeux identitaires ne sont pas seulement locaux mais peuvent aussi avoir une portée mondiale. Le terrorisme islamiste peut aussi être considéré comme une réaction identitaire à la mondialisation et aux puissances qui l’incarnent.
  • 6. IV. Quelle vision géoenvironnementale du monde les cartes donnent-elles ?  Géoenvironnement : étudie les phénomènes environnementaux sur les territoires et les populations qui y vivent. 1) Le poids des sociétés sur l’environnement Les sociétés humaines exercent une pression considérable sur l’environnement en raison du mode de consommation à l’occidentale qui tend à se généraliser et en raison de la croissance démographique et des besoins en ressources qu’elle engendre. L’empreinte écologique (doc 2 p 238) est un indicateur permettant de mesurer l’impact d’une société sur l’environnement (nombre d’hectares nécessaires pour satisfaire les besoins). Les pays développés et émergents ont l’empreinte écologique la plus forte, mais pour des raisons différentes. L’empreinte écologique des pays développés est liée au mode de vie des individus (en moyenne un Américain consomme 300 litres d’eau/jour, un Africain moins de 20…), alors que dans les pays émergents, c’est la croissance démographique qui est responsable de l’augmentation des besoins. Les cartes qui tentent de mesurer ces données sont souvent imprécises, voire même contradictoires. 2) La problématique environnementale Le réchauffement climatique (doc 5 p 239) est une réalité incontestable liée à l’activité humaine. Malgré les engagements pris, notamment lors du sommet de Rio (1992) visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre, il semble difficile aujourd’hui de limiter le réchauffement à 2°C d’ici 2050. Les activités humaines entrainent également une forte pollution qui circule par les courants marins et atmosphériques et qui met en péril les écosystèmes (ex : Arctique). Les activités humaines et ses conséquences (réchauffement climatique, pollution, déforestation…) augmentent les risques de catastrophes naturelles (doc 1 p 237) notamment dans les pays les plus vulnérables (les moins développés). Aucune zone de la planète n’est épargnée par les risques mais les pays du Sud sont les plus menacés dans les décennies à venir du fait de leur exposition à des phénomènes naturels, de l’importance de leur population et de leurs faibles moyens financiers, qui limitent les prévisions (capacité à prévoir la survenue d’un risque) et la prévention (actions visant à empêcher ou à limiter un risque). 3) La nécessité d’un développement durable Depuis une vingtaine d’années a émergé une véritable conscience environnementale (doc 3 p 238), essentiellement dans les pays du Nord. L’ONU a joué un rôle moteur dans cette prise de conscience avec la tenue, en 1992, à Rio de Janeiro, du Sommet de la Terre. Cependant, les promesses se heurtent parfois aux réalités économiques. Ainsi les Etats-Unis, 1er émetteur de CO2 au monde, a refusé de ratifier le protocole de Kyoto sur la réduction des gaz à effet de serre sous prétexte que cela freinerait son économie. En décembre 2015, un accord pour limiter le réchauffement climatique est signé par la quasi-totalité des Etats du monde à Paris dans le cadre de la COP21. Cependant, cet accord est critiqué car peu contraignant. Dans les pays développés, les pouvoirs publics se sont saisis de ces questions (en imposant des réglementations, en protégeant des espaces ou en incitant la population à des économies de ressources). En réalité, les populations sont peu impliquées (ou par des actions très limitées du quotidien : tri sélectif ; demi-chasse…). Dans les pays du Sud, les questions environnementales ne sont pas prioritaires : l’urgence est souvent à la satisfaction des besoins vitaux (alimentation, santé, logement, éducation). Conclusion : Les cartes permettent de représenter les enjeux d’un monde complexe marqué par des permanences mais aussi des dynamiques conflictuelles, économiques, culturelle et environnementales. Ces enjeux sont difficiles à cartographier, ce qui impose au cartographe de faire des choix. Par conséquent, de par les choix qu’il opère, une carte n’est jamais porteuse d’un discours totalement neutre. Pour appréhender un phénomène géographique, comme il est nécessaire de la faire avec un document de nature différente, les informations cartographiées doivent être confrontées avec d’autres sources et soumises à un examen critique.