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Lesinnovateurs
Lesinnovateurs
Sommaire
Préfaces .......................................................................................................................................................................................................................................... p.7
Edena Medical fait bouger les lits (Dominique FOUQUET, Poitou-Charentes).................................................................................................................................p.10
Heller Joustra : la renaissance… version 3D ! (Yvonne DEMOREST, Normandie)............................................................................................................................p.12
La Pataterie creuse son sillon (Jean-Christophe PAILLEUX, Limousin).............................................................................................................................................p.14
SELA, du néon au mood lighting (Laurent ABADIE, Midi-Pyrénées).................................................................................................................................................p.16
OCF booste les ventes de ses clients (Guillaume ZANLORENZI, Pays de la Loire)..........................................................................................................................p.18
Social Unit tisse les réseaux (Arnaud MAZARD, Auvergne).............................................................................................................................................................p.20
ConcoursMania : faites vos jeux ! (Julien PARROU, Aquitaine)........................................................................................................................................................p.22
MGE transporte aussi des idées (Philippe VIRTEL, Lorraine).......................................................................................................................................................... p.24
Polytechs, cuisinier de la chimie plastique (Patrick COQUELET, Haute-Normandie.........................................................................................................................p.26
SDTech : bienvenue dans un monde de finesse (Jalil BENABDILAH, Languedoc-Roussillon)...........................................................................................................p.28
Streb&Weil : la santé en ligne de mire (Raoul WEIL, Alsace)..........................................................................................................................................................p.30
Coriolis Composites, de la voile à l’aéronautique (Clémentine GALLET, Bretagne)........................................................................................................................p.32
Cornilleau, toujours un coup d’avance (Michel ZANY, Picardie)......................................................................................................................................................p.34
Visiativ, la vista numérique (Laurent FIARD, Rhône-Alpes).............................................................................................................................................................p.36
SeniorAdom sécurise le maintien à domicile des personnes âgées (Thierry ROUSSEL, Ile-de-France)...........................................................................................p.38
Green Tech Engineering : la voiture du futur, c’est la vôtre ! (Ludwig CZELECZ, Nord-Pas-de-Calais)............................................................................................p.40
Ubaldi, champion de la veille concurrentielle (Walter UBALDI, PACA).............................................................................................................................................p.42
Le Bronze Industriel : stratégie + innovation = croissance (Michel DUMONT, Champagne-Ardenne)............................................................................................p.44
Remerciements...............................................................................................................................................................................................................................p.46
7
Préfaces
Innovez !
Reconnue comme le moteur de toute stratégie de croissance, en matière de services ou d’industries, l’innovation est pour
l’entreprise un levier essentiel dans la recherche permanente de compétitivité.
Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) ont été pionnières en la matière. Depuis la création des « ARIST » en 1980, elles
s’emploient à insuffler l’esprit d’innovation aux créateurs et aux dirigeants d’entreprises et à les accompagner tout au long du
processus, « de l’idée à la mise sur le marché ».
Au-delà d’un appui personnalisé dans le temps, les CCI - au cœur de leur environnement - s’emploient à fédérer les acteurs
financiers, technologiques, scientifiques, juridiques du territoire pour sécuriser les projets et maximiser les chances de réussite
des entreprises.
Les CCI contribuent ainsi à structurer les écosystèmes locaux d’innovation, propices au développement de nouveaux concepts, de
nouveaux process ou de nouveaux produits. La chaine de valeur ainsi créée s’adresse tout autant aux entreprises à haut potentiel
qu’aux PME plus traditionnelles, sans oublier les groupements d’entreprises (pôles de compétitivité, filières, grappes).
Avec l’explosion du numérique, le cycle de vie des produits s’accélère ; le marché se voit soumis aux exigences de consommateurs
informés et versatiles ; la concurrence devient d’emblée mondiale.
Face au développement des « pure players » d’Internet, face aux révolutions imminentes de l’impression 3D et du big-data, face
aux enjeux tout aussi stimulants de la transition énergétique, l’innovation partagée et ouverte à tous devient une nécessité.
Les CCI l’ont compris et s’emploient à renouveler leur offre de service traditionnelle, créent des incubateurs, des FabLabs ou des
espaces de co-production, lancent des Trophées et des Challenges d’innovation, ou encore animent des ateliers de créativité en
entreprise.
Au niveau national, notre choix de faire de 2014, l’année de l’innovation permet d’afficher, de fédérer et d’optimiser toutes ces
actions novatrices menées par les CCI dans l’ensemble des régions.
Au total, plus de 500 évènements (ateliers, conférences, salons…) ont été labellisés, touchant plus de 100 000 entreprises.
J’ai bon espoir que cette mobilisation sans précédent du réseau consulaire bénéficie d’abord aux PME les plus éloignées de cette
réflexion, en leur faisant découvrir les multiples facettes de l’innovation, et en mettant à leur portée tous les outils du changement,
afin que germent dans nos territoires toujours plus « d’innovateurs ».
André Marcon
Président de CCI France
8
9
18 portraits pour illustrer
la diversité de l’innovation
Quel est le point commun entre une entreprise de loisirs créatifs, un fabricant de lits médicalisés, et un restaurant qui mise sur la
pomme de terre ?... A priori pas grand-chose sinon qu’elles se positionnent toutes les trois dans des secteurs (de production ou de
service) considérés comme « traditionnels », bien loin du modèle des start-up du numérique ou des laboratoires de biotechnolo-
gies… Et pourtant, ce sont elles qui représentent le mieux l’innovation d’aujourd’hui et de demain !
En effet, à l’heure d’Internet et des fablabs, l’innovation ne renvoie plus seulement aux avancées technologiques de rupture ni aux
inventions « en laboratoire », ni même au nombre de brevets déposés.
L’innovation s’est émancipée de la R&D pour conquérir les concepts, les process et les usages, bref, pour répondre aux besoins
du marché. Un progrès notable lorsque l’on sait que 80 % des produits ou services innovants échouent par inadéquation avec la
demande des clients.
Aujourd’hui, toute entreprise, quels que soient sa taille ou son secteur, se trouve en capacité d’innover. C’est ce que veut prouver
cet ouvrage au travers de 17 portraits d’entrepreneurs qui ont un jour décidé de penser, de concevoir, de fabriquer, de vendre…
« autrement ».
Cette conception de l’innovation « à 360° », c’est celle que partage le réseau des CCI et qu’il cherche à diffuser sur les territoires,
au travers de multiples opérations de sensibilisation, de formation ou d’accompagnement.
Il ne s’agit pas de déconsidérer l’innovation technologique, qui a évidemment toute sa place dans le processus, mais il s’agit de
créer des passerelles entre toutes les formes et tous les acteurs de l’innovation. Les CCI s’y emploient, notamment par la mise
en place de plates-formes et de communautés collaboratives qui permettent de resserrer les liens entre recherche, production et
marché.
Qu’ils soient créateurs ou repreneurs, les Innovateurs qui figurent dans cet ouvrage ont été choisis spécifiquement par leur
CCI parce qu’ils symbolisent cet esprit d’ouverture, propice aux découvertes et aux grandes avancées. Un exemple parmi 18,
Raoul Weil, le PDG de Streb&Weil, qui ouvre sa PME au mode collaboratif dans le cadre du pôle « Alsace BioValley ». Ou encore le
groupe Lebronze alloys qui mise sur la collaboration avec les entreprises maitrisant des technologies complémentaires.
Je remercie tous ces chefs d’entreprise de s’être prêté au jeu et d’avoir accordé un peu de leur temps si précieux pour nous
communiquer tant soit peu leur « virus » de l’innovation.
Ils sont un modèle, et pas seulement pour les jeunes générations !
Marc Giacomini
Président de la CCI
du Limousin et
Président du Comité
d’Orientation Stratégique
« IE Innovation » de CCI
France
10
« On peut être innovant
sans s’appeler Apple ! »
D
ominique Fouquet en est convaincu. Licencié à la
faveur d’un rachat, cet ancien cadre commercial
d’une entreprise de lits médicalisés a créé Edena
Medical en 2000, sur ce même segment. « Notre seule chance
pour exister face à des concurrents déjà bien en place, c’était
d’apporter de la différence et de nouvelles solutions. » Il multi-
plie les contacts avec les clients potentiels - maisons médicali-
sées, maisons de retraite - interroge et observe les personnels
soignants, embauche un ingénieur en conception. « Un lit mé-
dicalisé, c’est du tube soudé, cintré, tordu. Notre plus-value se
situe dans la conception et la cinématique, la façon dont les lits
vont pouvoir bouger, s’articuler. Ils doivent monter très haut,
descendre très bas, prendre des positions assises, être faciles
d’entretien et soulager le personnel soignant pour qui un lit mé-
dicalisé est d’abord un outil de travail. » Après un démarrage
difficile, une deuxième génération de lits, Linova et Novacare,
seront l’occasion pour l’entreprise de Loudun de déposer ses
premiers brevets et d’obtenir un prêt d’OSEO (aujourd’hui BPI)
en 2008. Le PDG d’Edena Medical étoffe alors son équipe R&D,
recrute une directrice financière et un directeur commercial se-
nior. L’aide d’OSEO est déterminante, car elle permet à l’entre-
prise de financer de nouveaux moules. « Un seul moule coûte de
Edena Medical
fait bouger les lits
POITOU-CHARENTES
11
40 à 70 000 euros, souligne Dominique Fouquet.
Et nous devons les payer avant même de gagner quoi
que ce soit. »
Depuis 3 ans, le chiffre d’affaires décolle, passant de
5 à 9,4 millions d’euros. La société commence à dé-
gager des marges. Le lancement de Front Exit (lire
encadré) devrait encore accélérer le développement
d’Edena Medical, désormais pris très au sérieux par ses
concurrents. « Au salon de la Santé de Paris, en mai
dernier, des patrons de groupes étrangers sont venus
sur notre stand pour scruter nos dernières productions.
De la condescendance il y a quelques années, ils sont
passés à une forme de reconnaissance. Logique ! Nous
leur prenons des parts de marché ! »
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Front Exit, un lit révolutionnaire
Dans la plupart des cas, pour lever un malade, il
faut l’asseoir dans son lit, l’aider à pivoter pour
sortir ses jambes, le soutenir et l’accompagner
jusqu’à ce qu’il touche terre et se mette debout.
Une opération difficile lorsqu’il s’agit de déplacer
un adulte de 80 kg ou plus. « Font Exit » permet
de supprimer la plupart de ces étapes en faisant
sortir le patient par le pied du lit.
1ère
phase : le lit s’incline vers les pieds, dos
relevé, jambes horizontales.
2e
phase : l’assise du lit coulisse avec le ma-
telas, vers l’avant, sur plus d’un mètre, jusqu’à
mettre le patient en position assise, les deux
pieds au sol.
3e
phase : les pieds du lit se soulèvent, l’assise
bascule lentement vers l’avant, toujours sous la
surveillance du personnel, jusqu’à la mise sur
pied du patient.
« Tous nos clients nous disent que c’est un lit
révolutionnaire, notamment l’Assistance pu-
blique - Hôpitaux de Paris qui s’intéresse de près
à notre dernier né ». La force d’Edena Medical ?
La conception de produits simples, résistants
à des prix très concurrentiels. Un brevet Front
Exit a été déposé en Europe avec une extension
sur d’autres continents. Déjà présents dans de
nombreuses maisons de retraite, les lits Edena
Medical ont fait récemment leur entrée dans des
hôpitaux français, via des structures de longs sé-
jours. L’hôpital et les cliniques sont pour bientôt,
une nouvelle marche à franchir et de très beaux
marchés en perspective.
La PME fait travailler
100 à 120 personnes
Si la conception des produits est 100 % interne, la dé-
coupe, le cintrage, la soudure, la peinture des tubes et
toute la partie menuiserie sont confiés à des sous-trai-
tants locaux. Edena Medical rapatrie ensuite toutes les
pièces, les assemble, customise, motorise et commer-
cialise ses lits. Edena Medical est devenu récemment la
première entreprise française à obtenir le label « Ori-
gine France Garantie » pour l’ensemble de ses lits mé-
dicalisés. Anticipant une forte croissance de l’activité
pour les 3, 4 ans à venir, avec un objectif de 15 millions
d’euros en 2017, Dominique Fouquet a décidé d’agran-
dir l’atelier d’assemblage - près de 2 000 mètres carrés
supplémentaires - avec l’aide précieuse de la CCI Poitou
Charentes qui l’a entre autre mis en relation avec des
spécialistes des flux industriels.
Récompenses : Top Entreprise de la
Vienne dans la catégorie Innovation pour
son nouveau lit médicalisé « Front Exit »
décembre 2013.
Effectifs 2014 : 38salariés
+ 60 à 80 personnes employées par
la sous-traitance
1 ingénieur et 5 techniciens en conception
mécanique
www.edena-medical.fr
Edena Medical
14 rue des Forges Z.I. Nord
86 200 Loudun
11
Dominique Fouquet
PDG fondateur et
actionnaire unique
d’Edena Medical
12
L
orsqu’en 2010, Yvonne Demorest est appelée au chevet du fabricant
français de maquettes et de loisirs créatifs, la partie est loin d’être ga-
gnée. Après un premier dépôt de bilan en 2006, Heller Joustra est de
nouveau au fond du gouffre. Sur quelques 80 salariés, seuls 23 sont en-
core en poste. « Quitte à mourir, autant mourir avec panache ! », déclare
d’emblée l’ex-dirigeante de Nathan, spécialiste des univers du jeu. Cinq
ans plus tard, le succès est au rendez-vous. Le chiffre d’affaires est reparti
en flèche : 7,5 millions en 2014, contre 1,5 million en 2009, 41 salariés,
et une confiance retrouvée ! Le redressement s’est joué en trois actes.
Acte 1 : Relocalisation
Soutenue par Alain Bernard, un actionnaire qui investit 4,5 millions d’eu-
ros, Yvonne Demorest rapatrie les productions asiatiques en Normandie.
« Le savoir-faire et la qualité made in France sont très appréciés des
consommateurs. Ces derniers sont échaudés par les produits dangereux,
les allergies, le non-respect des normes… » Pour être compétitive, l’entre-
prise investit dans de nouvelles presses robotisées. Un ouvrier en pilote
désormais trois, alors qu’auparavant, il fallait un opérateur par presse.
Acte 2 : Innovation
Ou comment se démarquer de la concurrence avec des produits nova-
teurs, introduire de la technologie dans un marché somme toute très tra-
ditionnel. La meilleure illustration de ce pari : une imprimante 3D pour les
enfants que Joustra vient de présenter au Preshow Jouets et Jeux de Deau-
ville, le grand rendez-vous annuel entre fabricants, centrales d’achat et
distributeurs (lire ci-contre).
Heller Joustra :
la renaissance… version 3D !
PhotoYDemorest
12
Yvonne Demorest
L’ancienne dirigeante de
Nathan a réussi à relancer
la célèbre marque de jouets
made in France.
BASSE-NORMANDIE
13
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Vos enfants en rêvaient, Joustra l’a fait !
Ça a été sans conteste l’une des vedettes du Preshow du jouet de
Deauville : l’imprimante 3D pour enfants mise au point dans le plus
grand secret à Trun a été dévoilée aux professionnels en novembre
dernier. Ce modèle va permettre de dupliquer des figurines, de pe-
tits accessoires comme des canons, des pièces de rechange souvent
très coûteuses, grâce à des modélisations 3D proposées par Heller
Joustra. L’imprimante, qui pourrait être commercialisée en avril 2015
verra aussi l’avènement d’un nouveau type de modes d’emploi. Fini
les plans d’architecte à l’ancienne, bienvenue aux notices vidéo qui
guideront l’enfant pas à pas jusqu’à l’obtention du résultat souhaité.
Acte 3 : Réactivité
Ou comment surfer sur les opportunités. L’entreprise de Trun a un sa-
voir-faire reconnu dans la conception et la fabrication de moules. Lorsque
les Loom’s, bracelets en caoutchouc, ont déferlé sur la France, la de-
mande était si forte que les importations massives en provenance d’Asie
ne suffisaient pas à contenter le marché hexagonal. En trois semaines,
les équipes d’Heller Joustra ont imaginé une mallette contenant un mé-
tier à tisser composé de petites pièces qui s’emboîtent les unes dans les
autres et autorisent toutes sortes de créations. À elle seule, cette vali-
sette va générer 1 million d’euros de chiffre d’affaires et se classe au 4e
rang des jeux les plus vendus en France en cette fin d’année 2014. « Hel-
ler Joustra est même devenu un recours, explique Yvonne Demorest,
fière de cette confiance retrouvée.
Quand les acheteurs ont un problème d’approvisionnement, ils nous
appellent et nous disent : vous qui êtes débrouillards, vous allez bien
nous trouver une solution ! ». Entre la collection de maquettes « Édition
spéciale 6 juin 1944 » (la société n’est qu’à quelques kilomètres des
plages du débarquement) et les loisirs créatifs dopés aux technologies
numériques, Heller Joustra est revenu dans le Top 100 des entreprises du
jouet, à la place 44.
13
1 500moules de pièces détachées
300modèles de maquettes
et une vingtaine de brevets
L’entreprise Heller Joustra SA est issue
de la réunion de deux marques historiques :
les maquettes Heller et les loisirs créatifs
Joustra (moulage, dessin, modelage).
www.heller.fr
www.joustra.fr
Heller Joustra S.A. Chemin de la Porte
61160 Trun
14
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Régler l’addition avec un
smartphone, c’est possible !
En cette fin d’année, La Pataterie sera la première
enseigne de restauration française à proposer le
paiement mobile à ses clients. Finis la queue à la
caisse, les tickets de carte bleue qui gonflent le
portefeuille : les clients qui le souhaitent pourront
télécharger gratuitement l’application LYDIA
(système d’exploitation Apple ou Android), dans
laquelle ils entreront les données de leur carte
bancaire. Le paiement s’effectuera sans contact, et
sans avoir besoin de passer en caisse. « Le choix de
la Pataterie nous est apparu comme une évidence,
souligne Cyril Chiche, président de LYDIA Solutions.
C’est l’enseigne la plus dynamique actuellement sur
le marché français de la restauration. Sa maîtrise de
la chaîne monétique, grâce à son logiciel de caisse
maison, a été un atout majeur. » D’abord testé à
Château-Thierry, dans l’Aisne, le paiement mobile
a été étendu à l’ensemble du réseau, fin décembre.
LaPataterie@BriveD.R
La Pataterie
creuse son sillon
14
LIMOUSIN
15
Activité : restauration commerciale assise
Effectifs 2014 : 2700salariés dans
208 restaurants en franchise
C.A. 2013 : 153,7millions d’euros
www.lapataterie.com
La Pataterie Holding (LPH)
16 rue Frédéric Bastiat ZI Nord 87280 Limoges
Jean-Christophe Pailleux, président et co-fondateur
de La Pataterie, a toutes les raisons de se réjouir.
Pour la deuxième année consécutive, ses restau-
rants ont été sacrés « Enseigne de restauration préfé-
rée des Français », devant Buffalo Grill et la Brioche Do-
rée, selon le baromètre OC&C Strategy Consultants qui
publie tous les ans une étude d’image portant sur 112
enseignes dans 12 secteurs différents. Qui aurait parié,
il y a 18 ans, sur le succès de ce concept ? En 1996,
Jean-Christophe Pailleux, professeur de vente dans un
lycée professionnel à Boulogne-sur-Mer, décide de quit-
ter l’éducation nationale et ouvre avec sa femme un
petit restaurant de 26 couverts à Brive-la-Gaillarde.
« La première innovation, c’est le thème de la pomme
de terre. Personne ne l’avait travaillé jusque-là en
France. Nous étions même à contre-courant : on est sur
un produit généreux, sympa, copieux, tout le contraire
du light. Deuxième innovation : dans les années 1996-
2000, la mode est au zen, à l’épuré, au décor blanc.
Nous prenons de nouveau le contrepied avec un décor
très chargé, 20 à 30 mètres cubes de brocante, trac-
teur compris. On recréé la ferme du grand-père… »
Quant à la carte, elle se décline autour d’une grosse
pomme de terre au four, de 5 à 600 grammes, garnie
d’une quinzaine de façons différentes, de salades, de
tartiflettes, de fondues… Ce côté terroir, authentique,
convivial fonctionne immédiatement. À tel point que
la famille et les amis demandent à pouvoir dupliquer
le restaurant. Neuf patateries s’ouvrent ainsi, avant
d’accueillir un premier franchisé en 2003. Fin 2008, fort
d’un réseau de 32 restaurants, Jean-Christophe Pailleux
décide de structurer et de lancer un véritable plan de
développement. Alexandre Maizoué, professionnel ex-
périmenté du secteur, rejoint l’entreprise en qualité de
directeur associé, avec un objectif ambitieux : passer
de 32 à 100 restaurants en quatre ans. Objectif pulvé-
risé : en 2012, la chaîne compte 162 franchisés, puis
190 l’année suivante. « Nous visons les 300 pour la
fin 2017, précise le fondateur. Nous ne pourrons aller
au-delà de 350 en France. Dès lors, les perspectives
de croissance sont à l’étranger. » Deux patateries ont
ouvert leurs portes en Belgique, à Mons et Tournai, une
troisième est sur le point de le faire en Pologne, à Lodz.
Un référencement national
par la BPI du Limousin
« Gagnant - gagnant » : dans le monde de la franchise,
la formule reste souvent lettre morte. Pas à la Pataterie
qui affiche « un des meilleurs rapport investissement -
chiffre d’affaires du secteur » et s’est vu décerner en
2013 le coup de cœur de l’Express-Observatoire de la
franchise « pour la pérennité et la croissance maîtrisée
de son activité de franchiseur. » Au-delà d’un investis-
sement global (hors immobilier), de 550 000 euros HT,
le franchisé est accompagné sur tous les aspects du
projet. À commencer par le financement, avec un réfé-
rencement national de la BPI du Limousin, à Limoges,
mis en place avec l’aide de la CCI et d’OSEO, afin d’évi-
ter de réinstruire des dossiers similaires, région par ré-
gion.
L’ouverture d’un nouveau restaurant repose sur une
solide expertise des lieux d’implantation, avec une pré-
dilection pour les zones commerciales dans des villes
de 30 000 habitants et plus. Plans d’action marketing,
fidélisation, nouvelles cartes, nouvelles recettes…
l’équipe R&D veille à l’animation du réseau, à la qua-
lité de service et à la formation continue en hygiène
et sécurité. Enfin, la chaîne fait profiter ses franchisés
de l’intégralité des ristournes obtenues par sa centrale
d’achat auprès des fournisseurs, ou les réinvestit en
communication. C’est ainsi qu’a été financée la cam-
pagne télé de l’été 2014, avec le slogan : « La Patate-
rie, qu’est-ce qu’on est bien ici ! » Humour, convivialité,
authenticité : la recette du succès ?
15
Jean-Christophe Pailleux
L’histoire d’un prof de vente
devenu numéro 1 de la vente
de pommes de terre en
restauration assise, en France.
16
SELA, du néon
au mood lighting
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Master Light, le boîtier créateur
d’ambiance
La dernière création en date de SELA pourrait
bien intéresser les clients dans les airs, mais aussi
sur terre et sur mer. Il s’agit du Master Light, un
boîtier capable de piloter un système d’éclairage
complexe, manuellement ou automatiquement.
«  Avec cette boîte, explique Laurent Abadie,
vous pouvez commander toutes les sources
lumineuses d’un avion, d’un bateau ou d’un
hôtel, allumer ou éteindre, régler les niveaux
lumineux, déclencher des scénarios d’éclairage,
des levers de soleil, par exemple, pour aider les
passagers à se réveiller, des ambiances “dîner
aux chandelles”, le tout en WiFi, sans fil.  »
Quatre lignes Ethernet et quatre entrées audio
connectées à un écran de télévision font varier la
lumière en fonction de l’image, en reproduisant
les couleurs au sol, au plafond et sur les murs,
de façon synchrone. Le « mood lighting » - l’art
de créer des ambiances lumineuses sur mesure
– a gagné les ingénieurs et techniciens R&D de
Vic-en-Bigorre. Ces derniers se sont lancés dans
le démontage de téléphones, de petits appareils
musicaux portables – iPod et autres – pour les
rendre compatibles avec Master Light. Demain,
on pourra piloter ses ambiances lumineuses
au moyen d’un petit boîtier sans fil, voire d’un
téléphone portable en mode avion, sans déranger
ni son voisin, ni le personnel navigant.
©AIRBUSS.A.S.2011-photobye’mcompagny/P.MASCLET
MIDI-PYRÉNÉES
Activité : étude, fabrication et
commercialisation de systèmes d’éclairage
électrique pour l’aéronautique civile et
militaire.
Effectifs 2014 : 70personnes,
dont 8 au bureau d’étude. SELA a été
distinguée à de nombreuses reprises
en Midi-Pyrénées, par OSEO Innovation
(aujourd’hui BPIfrance) et la presse
économique (Les Champions cachés).
L’entreprise est partenaire de Cap’Tronic
qui aide les entreprises technologiques à
recruter des profils sur mesure.
www.sela-light.com
SELA Société d’Exploitation du
Laboratoire Abadie - 63 bis route de
Tarbes - 65 500 Vic-en-Bigorre
17
Laurent Abadie
PDG de SELA, est président de la
commission relations internationales
de la CCI de Tarbes, président du Club
International 65, et siège à la CCI régionale
à la commission recherche et innovation et
relations internationales.
L
e parcours de SELA, Société d’Exploitation du Labo-
ratoire Abadie, est un bon exemple de la maîtrise
des cycles d’innovation. Tout démarre dans les an-
nées 1920, avec Jean-Baptiste Abadie, le grand-père,
qui étudie les interactions en milieu fermé entre les dé-
charges électriques et les gaz rares. Ses recherches le
mènent droit à l’invention du tube fluorescent basse ten-
sion, en 1938, dont il partage la paternité avec Georges
Claude, créateur des Lampes Claude et fondateur d’Air
Liquide. Répondant à une forte demande de l’indus-
trie aéronautique dans les années 50, SELA devient en
quelques décennies un des leaders mondiaux du tube
fluorescent de petit diamètre pour l’éclairage cockpit
des avions. « Nous avons équipé tous les avions de com-
bat de l’armée française, Mirage 2000, Alfajet, Jaguar,
Transal, ATL2, les hélicoptères Puma, Super Puma, la
liste est très longue », se réjouit Laurent Abadie, entré
dans la société familiale en 1982. L’arrivée des diodes
électroluminescentes, en particulier des premières LED
blanches, en 1999, va bouleverser la donne. La PME fait
appel à un docteur en optique, double les effectifs du
bureau d’étude et s’équipe en robots de production de
LED pour 750 000 euros. « En 2003, se souvient Laurent
Abadie, nous avons fourni à Airbus Helicopters notre pre-
mier panneau d’éclairage pour les indicateurs de vol.
Ça leur a beaucoup plu. » À tel point que SELA a non seu-
lement conservé, mais développé ses parts de marché :
61 % des hélicoptères civils dans le monde sont équipés
par l’entreprise pyrénéenne.
Une filiale en Floride
Avec 70 salariés, dont 8 personnes en R&D, SELA réalise
ses propres développements sur la base de ses brevets
ou de brevets existants. La société est capable de four-
nir 100 % des éléments lumineux à bord d’un avion  :
planches d’éclairage des cabines, murs et plafonds,
spots d’ambiance, liseuses, câblage, composants élec-
troniques, systèmes de pilotage des sources lumineuses
(voir encadré). La recherche et la production sont réali-
sées dans les ateliers de Vic-en-Bigorre ainsi qu’à Tampa,
en Floride, où la PME a fondé Bigorre Aerospace Corpo-
ration, filiale qui lui permet d’intervenir sur le marché
américain. 55 % du chiffre d’affaires de SELA se fait en
effet à l’export, avec les pays qui se sont équipés en
avions et hélicoptères militaires français, et plus géné-
ralement, tous les pays qui fabriquent des avions et font
appel à des équipementiers dotés des certifications et
agréments aéronautiques. Après un trou d’air en 2009,
la société a trouvé de nouveaux débouchés dans l’avia-
tion d’affaires. Outre l’éclairage des avions présidentiels
français, russe et américain - le célèbre Air Force One -,
SELA s’est lancée dans le sur-mesure haut de gamme
pour Airbus Corporate Jets, filiale à 100 % d’Airbus : la
lumière, cousue main.
©AIRBUSS.A.S.2011-photobye’mcompagny/P.MASCLET
1818
Guillaume Zanlorenzi
P-DG d’OCF
devant une vitrine
de la marque.
Q
u’y a t-il dans une vitrine réfrigérée ? Un meuble en bois, sou-
vent sur mesure, un bloc de production de froid, du vitrage et
quelques tubes néon pour éclairer les produits… Ça, c’était
avant qu’OCF ne lance une série d’innovations qui ont fait date
dans le petit monde de la vitrine industrielle. En 2007, Guillaume
Zanlorenzi rachète l’entreprise vendéenne après 14 ans dans l’ha-
billement haut de gamme. « J’avais, explique t-il, l’expérience selon
laquelle un magasin bien agencé, bien éclairé, génère des ventes
supplémentaires. Cela vaut aussi pour une vitrine réfrigérée qui se
doit de mettre en valeur les produits et pas seulement les maintenir
au froid. »
Dès 2008, OCF lance des recherches sur les diodes électrolumines-
centes pour remplacer les tubes fluo qui chauffent et assèchent les
produits. La société vendéenne développe un ruban de LED avec
une entreprise partenaire. « Nos LED première génération don-
naient la puissance d’une moitié de tube fluo, se souvient le P-DG.
Aujourd’hui, une LED égale deux tubes. Mais il nous a aussi fallu
travailler sur les rendus lumineux. Les blancs étaient violents. Avec
l’aide d’un ingénieur spécialisé, nous sommes arrivés à produire
un ruban de LED que nous adaptons pour chaque typologie de pro-
duits. Pour un chocolatier, on va être sur un blanc chaud, relative-
ment faible ; pour des pâtisseries, un blanc chaud plus soutenu,
pour du poisson et de la viande, un blanc rosé… ».
Pour les artisans qui adoptent ces nouvelles vitrines, les résultats
ne se font pas attendre : entre 20 et 50 % de chiffre d’affaire sup-
plémentaire, avec des produits identiques, uniquement grâce à une
meilleure mise en valeur ! D’autant qu’entretemps, OCF a breveté
son plateau 3 en 1 qui a l’avantage de présenter une surface plane,
sans obstacle visuel, ni grille de récupération de froid disgracieuse.
Facile en apparence, mais la mise au point de ce plateau a nécessi-
té de revoir l’intégralité des flux d’air.
OCF booste les ventes
de ses clients
PAYS DE LOIRE
19
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Igloo System, le froid du futur
De prime abord, c’est une vitrine OCF, avec
toutes les caractéristiques de la marque : élé-
gante, silencieuse, lumineuse, avec ses LED inté-
grées dans le vitrage. L’innovation, cette fois-ci
se cache sous le capot : un système de produc-
tion de froid sans gaz ni compresseur, autrement
dit totalement révolutionnaire. Mis au point par
l’entreprise alsacienne Cooltech Applications, qui
a déposé près de 200 brevets mondiaux, le MRS,
Magnetic Refrigeration System produit du froid
au moyen de matériaux magnétocaloriques sou-
mis à un champ magnétique de faible intensité.
Finis les compresseurs bruyants et qui tombent
en panne et surtout les gaz à effet de serre.
Le MRS de Cooltech permet d’économiser jusqu’à
50  % de consommation électrique, il dégage
moins de chaleur, produit un froid plus stable, et
avec un moteur qui tourne à 120 tours minute,
dure plus longtemps. A la pointe de l’innovation
dans le froid, OCF n’a pas tardé à réagir. La so-
ciété vendéenne a été la première à adopter ce
système révolutionnaire dans sa vitrine Igloo,
aussitôt récompensée d’un Trophée au salon
Europain 2014, décerné par les professionnels de
la boulangerie-pâtisserie française.
19
« Faire du froid c’est mécanique, résume le P-DG
d’OCF. Vous comprimez ou vous détendez un
gaz. Mais maintenir un coussin d’air à 2 °C dans
une vitrine ouverte, quand il fait 30 °C à l’exté-
rieur, c’est notre métier, notre vrai savoir faire.
Il n’y a pas de modèle mathématique, nous tes-
tons nos flux dans des chambres noires avec
un tout petit peu d’éclairage et des fumigènes,
comme en Formule 1… »
OCF est ainsi parvenu à obtenir la certification
européenne la plus élevée (fonctionnement dans
un air ambiant de 35 °C et 70 % d’hygrométrie),
en y adjoignant un système de désembuage dy-
namique. Parmi les autres innovations : une bru-
misation pour grands chocolatiers et pâtissiers,
avec des gouttelettes qui ne dépassent pas les
2 microns, de sorte qu’elles ne gèlent pas et ne
se déposent pas sur les produits en exposition.
Un an de travail et un nouveau brevet à la clé.
Le savoir faire d’OCF intéresse désormais les
restaurants et les hôtels de luxe qui apprécient
de pouvoir mettre en scène leurs pâtisseries et
même leurs bijoux et accessoires dans ces îlots
vitrines habillés de laiton, de cuir et de bois pré-
cieux… En jouant la carte du luxe et de l’innova-
tion, OCF est armée pour aller à l’export, nouvel
objectif stratégique des années à venir.
Activité : création et fabrication de mobiliers
réfrigérés et secs pour les artisans boulangers,
chocolatiers, bouchers, traiteurs…
Effectifs 2014 : 55salariés
dont 4 au bureau d’étude
C.A. 2013 : 6millions d’euros
Brevets :
éclairage LED (2008)
plateau 3 en 1 (2012)
pont de lumière (2013)
brumisation - hygro+ (2013)
www.ocf.fr
OCF
RD 960 Bis La Barbière - Sigournais
85110 Chantonnay
20
Social Unit tisse
les réseaux
20
E
n février 2013, Social Unit annonce fièrement : « La
Ville de Clermont-Ferrand en pointe sur les réseaux so-
ciaux ! ». Cette visibilité, bien au-delà de ce que lais-
serait espérer son statut de 23e
ville de France en terme de
population, la met au 3e
rang des villes suivies sur Face-
book et au 9e
sur Twitter. Et si l’entreprise de conseil en
stratégie numérique s’en félicite, ce n’est pas seulement
parce qu’elle est installée dans la préfecture du Puy-de-
Dôme, mais surtout parce que c’est à elle que Clermont
doit cette popularité. Fondée en mai 2011 par Arnaud
Mazard, venu de l’univers du divertissement, Claire Faure,
spécialiste en droit des médias, et Thibaut Dabonneville,
informaticien et manageur, Social Unit a essaimé au-
jourd’hui à Lyon, Paris et Montpellier. « A notre proposi-
tion initiale de conseil, détaille Arnaud Mazard, nous avons
AUVERGNE
21
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Une campagne électorale en
temps réel
« A l’heure des réseaux sociaux et d’une
communication de plus en plus connectée, lejdc.
fr s’associe à Social Unit pour vous proposer
un espace consacré à l’activité numérique des
candidats pendant toute la campagne. Vous
pourrez ainsi suivre leurs propos, découvrir leur
influence, mais aussi participer aux débats grâce
aux réseaux sociaux. Les candidats peuvent
également s’inscrire pour figurer sur cet espace
interactif. » Derrière cet annonce du Journal du
Centre, appartenant au groupe Centre-France,
se cache une première réalisée par Social Unit
à l’occasion des élections municipales de 2014.
Lancé deux mois avant l’échéance, le site
permettait aux électeurs et aux candidats de
se tenir informés et d’échanger. Pour le groupe
Centre-France, il avait l’avantage de déterminer
les points chauds sur un territoire par titre
de presse et d’orienter les rédactions vers la
demande du lectorat. Au printemps dernier, le
vote n’était pas encore électronique, mais la
campagne le devenait enfin !
greffé une offre technologique avec Social Unit Data,
puis la création de contenus avec Social Unit Content.
De la réflexion stratégique à la mise en place opération-
nelle, nos différentes entités permettent d’accompa-
gner nos clients dans tous leurs besoins numériques. »
Shopperly en est l’exemple parfait. Cette application
gratuite, développée par l’entreprise clermontoise,
alerte les consommateurs en temps réel sur offres
commerciales qui sont susceptibles de les intéresser,
en fonction du lieu où ils se trouvent et des préférences
21
Activité : conseil en stratégie numérique
Effectifs 2014 : 10salariés
C.A. 2013 :305 200euros
www.socialunit.fr
Social Unit SARL
19 cours Sablon
63000 Clermont-Ferrand
Arnaud Mazard
cofondateur de Social Unit,
est originaire de Clermont-Ferrand
et a choisi d’y revenir pour créer
sa société.
renseignées sur leur profil. Les informations émanent
de clients de Social Unit : centre commercial, chaîne
de magasins, association de commerçants en cœur de
ville... « Le principe est le même qu’avec les grands ac-
teurs de la vente sur Internet, explique Arnaud Mazard,
mais ici l’offre est physique et le consommateur va se
déplacer pour y avoir accès. » En mars 2014, Social
Unit faisait un bilan de l’application Shopperly dévelop-
pée pour le centre commercial Les Sept Chemins de
Vaulx-en-Velin (69) en juin 2013 : « Les chiffres parlent
d’eux-mêmes : plus de 500 téléchargements de l’ap-
plication effectués par des clients captifs sur 3 mois,
+ 20 % de trafic dans le centre, + 11 % de chiffre d’af-
faires en juillet 2013, +  19 % de chiffre d’affaires en
août 2013. »
Clermont-Ferrand
expérimente Dusk
avec succès
Les dirigeants de Social Unit, et en particulier Arnaud
Mazard, ancien responsable communication dans l’in-
dustrie du spectacle, savent qu’une bonne partie de
la consommation dans une ville est culturelle et hédo-
niste. Ils ont donc également développé Dusk, une ap-
plication vouée à l’univers du divertissement. Que l’on
réside dans une ville ou que l’on y séjourne provisoi-
rement, cet outil permet à ceux qui ont connecté leur
smartphone et paramétré leurs préférences de recevoir
l’information sur l’ensemble des offres culturelles, ani-
mations, salons et expositions, détaillés et géolocalisés.
Clermont-Ferrand expérimente le modèle avec succès.
A côté de gros clients comme Coca-Cola Entreprise ou
la SNCF, Social Unit développe aussi des solutions pour
la communication des municipalités. Sans oublier d’ac-
compagner des PME, quand il ne s’agit pas de lancer
une application que l’entreprise rentabilise elle-même,
comme c’est le cas de Dusk. Une diversification qui per-
met d’envisager l’avenir avec optimisme. « Notre am-
bition, conclut Arnaud Mazard, est de pouvoir continuer
à proposer de nouvelles solutions et créer de l’emploi,
bref, grandir encore dans la sérénité. »
22
«B
onjour, je voudrais doubler le trafic de mon site
et recruter 10  000 abonnés pour ma newsletter.
J’ai une semaine pour y arriver. Qu’avez-vous à
me proposer ? ». Même si elles ne sont pas toutes formu-
lées sur ce modèle, les demandes affluent quotidiennement
au siège bordelais de ConcoursMania, leader européen du
jeu en ligne. Les clients sont des sociétés d’assurance, des
banques, des groupes agroalimentaires, des médias, qui
souhaitent développer leur clientèle, toucher de nouvelles
cibles, faire connaître un produit. Tous ont compris le formi-
dable levier que constituent les jeux marketing et le parti
à tirer d’une collaboration avec l’entreprise bordelaise, ca-
pable de mobiliser 300 000 participants en seulement 4 ou 5
jours de jeu ! La société créée en 1995 par Julien Parrou est
née d’une requête sur le Minitel. « Je cherchais la liste des
concours administratifs, raconte l’actuel P-DG, et j’ai tapé
le mot “concours“. Ça m’a donné la liste de tous les jeux
et concours organisés en France par les grandes marques.
J’avais 22 ans et j’ai trouvé que ce serait une bonne idée de
rassembler toutes ces informations et de les mettre à dispo-
sition du public. »
Julien Parrou commence par lancer la Revue des Jeux et,
progressivement, se voit contacté par les marques qui lui
demandent son aide pour mettre en place des opérations
marketing basées sur le jeu. Le chiffre d’affaires est encore
microscopique. Mais le développement d’Internet va donner
un grand coup d’accélérateur dans les années 2000.
ConcoursMania : faites vos jeux !
AQUITAINE
23
Des datas qui valent de l’or
Aujourd’hui, le groupe ConcoursMania est présent dans plus
de 100 pays, principalement en Europe et sur le continent
américain – un bureau vient d’ouvrir à Montréal - ; il figure
dans le Top 10 mondial des audiences de jeux sur Facebook
et met à la disposition de ses 500 clients plus de 25 mil-
lions d’adresses d’internautes pour des campagnes d’emai-
ling et de jeux… En 2013, Actiplay, l’offre commerciale de
ConcoursMania a réalisé 600 opérations sur tous supports
pour Sephora, Lufthansa, HomeAway, Roquefort Société, NRJ,
Toyota, Publicis Group, Studiocanal, France télévisions… Co-
tée en bourse, au NYSE Alternext depuis 2011, ConcoursMa-
nia ne connaît pas la crise. Son chiffre d’affaires est passé
de 2,4 millions d’euros à 17,5 millions d’euros en 2013, ses
effectifs dans le même temps ont été multipliés par quatre,
d’une vingtaine de personnes à plus de 90 à ce jour. Le gros
des effectifs – près de 30 % - est constitué par des ingénieurs
informaticiens, développeurs et gestionnaires de base de
données. « Les technologies et les usages évoluent très vite
sur tous les supports numériques, note Julien Parrou. Derrière
les jeux, il y a énormément de développements, de support,
de gestion de data qui permettent de générer du trafic, de
collecter des profils qualifiés et de monétiser l’audience. »
Cette capacité à enrichir les bases de données, à interroger
les internautes, sans obligation d’acheter, de répondre ou de
jouer, est au cœur du savoir-faire de l’entreprise. Et dans ce
domaine, la compétition est mondiale. Pour rester dans la
course, le groupe ConcoursMania assure une veille perma-
nente du secteur et continue de recruter : les super diplômés
d’un côté, spécialistes de pointe, déjà sur le marché du tra-
vail, des jeunes qui démarrent sans expérience, de l’autre,
pourvu qu’ils aient envie d’évoluer dans ce secteur et de «
faire des étincelles ». « L’implantation bordelaise nous aide à
attirer tous ces talents, conclut Julien Parrou. Nous avons une
entreprise jeune - 32 ans d’âge moyen – avec une ambiance
sympa et des opportunités d’évolution rapide ; et un contexte
favorable avec une région qui offre une vraie qualité de vie et
un environnement économique dynamique. » Bordeaux pos-
tule d’ailleurs au label French Tech, appuyée par la Chambre
de commerce, le réseau Entreprendre, les fonds d’investis-
sement locaux et… ConcoursMania, figure emblématique
des entreprises NTIC. Alors, Bordeaux, capitale numérique ?
À suivre, assurément.
Activité : spécialiste du jeu marketing
en ligne, sur tous supports
Effectifs 2014 : 90salariés
C.A. 2013 : 17,5millions d’euros
Récompenses 2014 : Lauréat du Grand
Prix des Entreprises de Croissance, dans
la catégorie Internet & NTIC (5-20M €)
Lauréat du « Challenge Coup de Pouce
MEDEF 2014 »
Label « Entreprise Innovante »
(également reçu en 2011 et 2008)
www.groupe-concoursmania.com
www.actiplay.com
Groupe ConcoursMania SA
1 cours Xavier Arnozan
33000 Bordeaux
Julien Parrou
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Des bannières pub,
prêtes à remplir
Les supports numériques sont extrêmement
mouvants, les internautes et mobinautes sont
versatiles et souvent pressés. Les entreprises
NTIC comme ConcoursMania doivent sans
cesse inventer pour tenter d’attirer et retenir
la clientèle convoitée. Parmi les nouveautés,
la «  Sign-in banner » qui comme son nom
l’indique est un espace publicitaire ou
promotionnel qui permet de recueillir les
coordonnées d’un participant, directement
dans la bannière. «  Nous faisons jouer les
internautes dans un espace publicitaire dédié,
explique Julien Parrou. Ils sont invités à donner
leur nom et leurs coordonnées pour s’inscrire
au jeu, sans changer de page. Cela réduit le
nombre de clics et évite la déperdition. Et ça
fonctionne très bien. Le taux de retour, qui
mesure l’intérêt du public, est excellent ! »
2424
Philippe Virtel
adapte au monde
contemporain son
entreprise de transports
fondée en 1882.
«U
ne passion acquise tardivement. » C’est ainsi que Phi-
lippe Virtel définit son engagement dans le monde du
transport. Depuis 1994, année qui l’a vu succéder à
son père, le Président du directoire et directeur général a su faire
fructifier cette passion en doublant le nombre des salariés et des
ensembles routiers de MGE. Surtout, il s’est engagé dans une po-
litique RSE, définie par la Commission européenne comme « la
responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent
sur la société » et une politique d’innovation. « Nous avons une
stratégie de différenciation sur au moins les deux-tiers de notre
chiffre d’affaires, explique-t-il. Et pour cela, nous inventons en per-
manence des moyens de transport plus sophistiqués, mieux adap-
tés à la demande de nos clients. »
Chez lui, pas de service Recherche et Développement. La fluidi-
té dans l’organigramme de l’entreprise rend possible le travail en
groupe-projet avec les services Maintenance et Technique, Achats,
Logistique, des consultants extérieurs ou des étudiants en alter-
nance. « Nous réunissons autour d’un projet des compétences di-
verses, pour la durée qui va nous permettre de prendre en main
l’innovation puis de la mener à son terme. »
Le projet en cours concerne la logistique de produits alimentaires
en vrac comme les exhausteurs de goût, les colorants (transport,
stockage, déconditionnement et reconditionnement). « Il s’agit de
matières premières qui coûtent assez cher et qui doivent pouvoir
être consommées en toute sécurité, précise le chef d’entreprise.
Les industriels ont de plus en plus tendance à en confier la logis-
tique à des prestataires reconnus pour leur compétence et leur
respect de la sécurité et de la traçabilité. » remplacer par : MGE
travaille activement à la mise en place de la norme ISO 22000 et
du statut OEA. Selon Philippe Virtel, tout avance très vite dans ce
domaine qui représente 15 % de son chiffre d’affaires.
MGE transporte aussi des idées
LORRAINE
25
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Valorail, un concept logistique
breveté
« Avec Valorail, nous avons obtenu le prix de
la meilleure innovation logistique lors de la
Semaine internationale du transport de 2012,
raconte Philippe Virtel. Nous avons aussi eu un
prix régional, organisé par la CCI des Vosges.
Et j’ai été nommé par mes pairs, en 2013,
transporteur de l’année. » Valorail est à ce jour
l’innovation majeure de MGE, «  un concept
logistique que nous avons breveté », se félicite
le patron de l’entreprise. Il s’agit d’une caisse
mobile de 45 pieds (longueur standardisée),
équipée d’un plancher mouvant alternatif qui
permet de décharger les produits en vrac sans
avoir à pencher la caisse, ce qui est dangereux
pour le personnel. La caisse est installée sur
une semi-remorque particulière qui active
automatiquement le plancher. L’autre originalité
du concept Valorail est la mise au point d’un
engin de manutention, très particulier qui permet
de transformer une usine en terminal rail-route,
sans changer les surfaces de voirie ou avoir à les
stabiliser. Développé avec Norske Skog Golbey,
« la plus grosse usine de papier journal d’Europe
et, comme nous, de farouches défenseurs du
territoire local », le concept permet, depuis 2011,
de transporter, chaque jour, en mode combiné
rail-route, 100 tonnes de papiers récupérés
depuis les centres de tri de Rennes et Lyon
jusqu’à l’usine vosgienne.
25
Des solutions « vertes »
pour transporter la biomasse
L’engagement en faveur des énergies renouvelables, dans
la droite ligne de la politique RSE, est aussi un principe chez
MGE. « Aujourd’hui la biomasse énergie est vraiment un
sujet qui compte, reprend Philippe Virtel. Or, la biomasse
se consomme en zones urbaines, donc éloignées des bas-
sins de production forestiers. Notre travail est de trouver,
pour aujourd’hui et pour demain, des solutions logistiques
qui soient souples, disponibles, respectueuses de l’environ-
nement pour, d’une certaine manière, déplacer les forêts
jusqu’aux lieux de consommation. » Avec son concept Va-
lorail, MGE va être en mesure « de déplacer de la biomasse
dans un sens et de revenir avec un produit conditionné
parfaitement conventionnel dans l’autre sens. « Dans notre
système, on peut espérer que, demain, la biomasse fores-
tière produite au cœur des Vosges, pourra approvisionner
une chaufferie en région parisienne avec un coût d’ap-
proche logistique qui soit parfaitement compétitif. » Outre
une réduction notable des coûts, ce sont des économies ap-
préciables en énergie pour la planète. Ce n’est pas pour rien
que les véhicules de l’entreprise arborent le « vert MGE » :
ils s’engagent pour le développement durable.
Activité : transport et logistique
Effectifs 2014 : 485salariés
C.A. 2014 : 60millions d’euros
www.transports-mge.com
MGE (Magasins généraux d’Epinal)
Transports et Auxiliaires, SA
1 rue de la Cobrelle, 88150 Chavelot
26
Polytechs,
« cuisinier » de la chimie plastique
AU CŒUR DE L’INNOVATION
La R&D ne s’arrête jamais
Bénéficiant du soutien de Bpifrance,
Polytechs a engagé ses équipes Recherche et
Développement sur une application innovante
dans l’extrusion. « COFILease est un projet
liner. Aujourd’hui, il faut deux phases pour
réaliser un liner, explique Patrick Coquelet. Or,
nous sommes en train de mettre au point une
formule permettant de le réaliser en une seule
phase. L’économie est à peu près de 25 % pour
le filmeur. Nous y travaillons depuis trois ans
et nous nous apprêtons à passer le relais à un
filmeur qui va tester nos formules pour réaliser
le liner en une passe. Si c’est le cas, les filmeurs
seront mieux armés au niveau économique et
nous pourrons récupérer des marchés. Le brevet
a été déposé en 2013, mais nous travaillons sur
des brevets complémentaires avec notre cabinet
d’avocats. » Un dossier clos, un autre s’ouvre :
ce sont désormais les nanotechnologies qui vont
occuper un service R&D qui ne s’arrête jamais.
« C’est beaucoup plus pointu que ce que nous
faisons aujourd’hui, avoue le chef d’entreprise.
Mais les pétrochimistes et les transformateurs
sont en demande. Et nous, nous voulons donner
satisfaction à nos clients. »
NORMANDIE
27
E
n 1984, intégrant Polytechs en tant que directeur
financier, Patrick Coquelet tournait définitivement le
dos à l’expertise comptable et l’audit. « J’ai souhaité
me lancer dans l’industrie parce que j’ai toujours été très
attiré par la création de valeur », explique-t-il pour jus-
tifier son choix de cette entreprise très spécialisée dans
le compoundage et compaction d’additifs. « Je pensais
y rester quelques années et, ce jour, je suis actionnaire
majoritaire et président. Cependant j’ai toujours l’œil sur
la partie financière de l’entreprise ! »
Activité : production et transformation de
polymères (compound, masterbatch)
Effectifs 2014 : 140salariés
C.A. 2013 : 33,5millions d’euros
www.polytechs.fr
Société des Polymeres Techniques
Polytechs (SASU)
ZI de la Gare
76450 Cany-Barville
Patrick Coquelet
qui a consacré la moitié
de sa vie à Polytechs,
s’apprête à engager
l’entreprise dans les
nanotechnologies.
Polytechs porte l’innovation dans ses gènes. Créée en
1980 par une société de négoce de produits chimiques,
elle était chargée de fabriquer les formules particu-
lières demandées par les producteurs de matières plas-
tiques. « Notre métier n’est pas simple, reconnaît Patrick
Coquelet. Nous recevons des granulés, des poudres,
des liquides et nous en fabriquons des granulés appelés
compounds et mélanges-maîtres additivés. Nos clients
sont à 70 % les pétrochimistes comme Total, Bayer ou
BASF. Ils produisent d’énormes volumes. Mais, lorsqu’ils
ont une commande spécifique de 10 à 100 tonnes de
mélange-maître à traiter, ils préfèrent passer par des
sociétés comme Polytechs. Les 30 % restants de notre
activité sont des produits dont les formules nous appar-
tiennent. »
Avec ces granulés, les clients fabriquent divers équi-
pements : liners, câbles, habillage automobile, tuyaux
pour plateformes offshore, film photovoltaïque. « Nous
sommes en quelque sorte ‘’les cuisiniers de la chimie
plastique’’, précise le chef d’entreprise. Selon le secteur
d’activité, la formule est radicalement différente et le
polymère aussi. » 70 % de la production part à l’expor-
tation.
Les 3 i : innovation,
investissement, international
Dans un environnement très concurrentiel pour les entre-
prises françaises, Patrick Coquelet, également président
du syndicat professionnel Plastalliance, a un credo, les
3 i : innovation, investissement, international. « La re-
cherche constitue 8 à 12 % de notre activité, avec 15 à
20 post-doctorants, ingénieurs et techniciens qui inter-
viennent sur les projets qui nous sont confiés. Et lorsque
l’on innove, il est nécessaire que la technologie suive.
C’est pour cela qu’il faut investir.
Entre 2012 et 2014, nous avons ainsi acquis trois lignes
de production pour 5 millions d’euros : une ligne pilote
est dédiée au service de Recherche et Développement et
les deux autres de type industrielles.
Nous sommes en avance dans le domaine de la chimie
réactive, sur l’élaboration de mélanges permettant entre
autre, de fabriquer la membrane garantissant la résis-
tance à la pression d’un pipe dans l’industrie offshore,
donc, son étanchéité.
Nous avons une dizaine de concurrents en Europe, un
peu plus dans le monde, mais nous sommes très peu
nombreux à fabriquer ce produit-là. »
Polytechs est leader dans le film extrudé. « Durant de
longues années, nous étions seuls au monde à fabriquer
un produit composé à 60 % de PIB, (poly-iso-butylène).
L’avantage offert est que le granulé n’est absolument
pas collant alors que le film qu’il permet de produire
l’est. Il sert au fardelage : on filme les palettes, les bar-
quettes ou encore les balles de foin.
Nous travaillons également les polymères bio-sourcés
produits à partir du lin ou de l’amidon. »
Polytechs a également investi dans la formation en y
consacrant un peu plus d’un million d’euros ces trois der-
nières années par une mise à niveau de tous les collabo-
rateurs. « Dans le domaine des spécialités, c’est une obli-
gation, affirme Patrick Coquelet. Il faut bien les piloter,
ces nouvelles unités sophistiquées ! » Des salariés qui
travaillent tous les jours, toute l’année sauf entre Noël
et le Jour de l’An, pour suivre les clients pétrochimistes.
L’excellence est à ce prix.
2828
C
omment passer du « R » de la recherche me-
née en laboratoire, au « D » du développement
à l’échelle industrielle ? C’est en travaillant pour
de futurs clients au cours de leur doctorat en sciences
et génie des matériaux que Jalil Benabdillah et Aziz
Ait Amer ont eu l’idée de créer SDTech. « Nous nous
sommes vus comme le chaînon manquant entre les
laboratoires de recherche qui trouvent des solutions
fantastiques, mais ne savent pas les déployer à
l’échelle industrielle, et des entreprises capables de
mettre en œuvre une production, mais pas toujours
à même de comprendre le langage des chercheurs. »
Fonder une société en 1999 à l’aube de l’an 2000 et du
fameux bug informatique fut leur premier challenge.
« Les sociétés, à ce moment-là, se créaient dans l’In-
ternet et les nouvelles technologies de l’information,
ou ne se créaient pas, se souvient Jalil Benabdillah. Ar-
river avec un projet dans le domaine du broyage et de
la micronisation ne déclenchait pas l’enthousiasme de
nos interlocuteurs ! » Mais leur intuition est la bonne.
Ces docteurs ingénieurs en sciences et génie des par-
ticules proposent à leurs clients des solutions issues
de leurs différents secteurs d’intervention : chimie,
cosmétique, pharmacie, minérale, agroalimentaire.
« La combinaison des méthodes existantes fait qu’on
trouve des réponses qui ne sont pas forcément sur
le marché. » L’innovation technique se double d’une
capacité à accompagner le client du laboratoire vers
la production de quelques grammes de poudre, pour
tester une nouvelle formulation, à plusieurs tonnes.
SDTech : bienvenue dans
un monde de finesse
LANGUEDOC-ROUSSILLON
29
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Un nuage très spécial
Reconstituer un nuage de cendres du volcan
islandais dont l’éruption en 2010 a cloué au
sol des milliers d’avions : telle a été la mission
confiée récemment par Airbus et EasyJet à SD-
Tech. « Nos poussières ont été dispersées à 3000
m d’altitude au-dessus du Golfe de Gascogne par
un avion militaire, juste avant le passage d’un
Airbus A 340 équipé d’Avoid, un système de dé-
tection optique qui permet de cartographier les
nuages chargés de particules volcaniques, par-
ticulièrement dangereuses pour les réacteurs. »
Jalil Benabdillah se félicite des retombées de
cette expérience grandeur nature : primo, parce
qu’elle a permis, avec l’appui d’une cinquantaine
d’ingénieurs et de gros moyens, de mieux appré-
hender les risques liés à une éruption, secundo,
parce qu’elle a eu un retentissement internatio-
nal et offert une très belle tribune à l’entreprise,
tertio, parce qu’Airbus a décidé de faire appel à
SDTech sur d’autres projets.
29
« À titre d’exemple, nos commandes vont de quelques
centaines de kilos de colorants pour des peintures haut de
gamme à 10 tonnes d’un fard à paupières pour L’Oréal ou
100 tonnes pour un test avec Lafarge. À côté de ça, on broie
aussi des chocolats, de la carotine, des oignons micronisés,
c’est à dire réduit en poudre à l’échelle du micron… »
Un modèle ouvert…
à la concurrence !
L’innovation chez SDTech ne s’arrête pas là. L’entreprise
alésienne a créé une plateforme d’échanges qui permet
à des industriels, des scientifiques, des enseignants,
des étudiants, des ingénieurs, des techniciens, de venir
travailler, effectuer des tests, se former. « Nous avons fait
le choix de donner accès à nos technologies, explique le
P-DG. Nous estimons en effet qu’il faut diffuser le savoir et
la compétence pour grandir et renforcer notre expertise. »
La propriété intellectuelle des innovations est cédée
aux groupes industriels clients qui peuvent déposer des
brevets en leur nom. SDTech trouve son compte dans la
rémunération des études et des services associés, lesquels
conduisentàdégagerdesmargessuffisammentimportantes
pour développer de nouvelles recherches, acquérir de
nouveaux équipements. Récompensée par plusieurs prix –
innovation, export, management - sélectionnée par Oséo
BPI Excellence en 2012, l’entreprise d’Alès a été choisie
par Michelin pour participer au développement des filières
alternatives de production de caoutchouc régénéré en
partant de pneus déjà broyés et déferraillés. L’enjeu est
de parvenir à produire dans les années à venir des poudres
de pneu de très haute qualité, très fines et très homogènes
qui seront ensuite recyclées dans la fabrication de pneus
neufs. En attendant les premiers résultats, SDTech a
entrepris de dupliquer son modèle dans le domaine des
nanotechnologies. « Les problématiques sont les mêmes,
précise Jalil Benabdillah, qu’il s’agisse de maîtriser, produire
ou éviter et se débarrasser des poudres. Nous avons là-
aussi l’ambition de nous placer entre le “R“ et le “D“ ». Une
nouvelle plateforme est en projet : nouveaux bâtiments,
nouvelle usine, nouveaux chercheurs, nouveaux ingénieurs.
La CCI qui a activement soutenu tous les projets de SDTech
se réjouit de cette réussite à l’Alésienne.
Activité : Micronisation, analyse et traitement
à façon des poudres fines et ultrafines
Effectifs : 32salariés
C.A. 2014 : 2,2millions d’euros
Certifications ISO 9001, Bio-Ecocert, HACCP,
Label Diversité
Membre de la communauté OSEO
Excellence en 2011 et 2O12
SDTech - Solides Divisés Technologies
3 rue de la Bergerie - Parc Industriel P.I.S.T.
30100 Alès
DispersiondecendrespourletestAvoid–
photoP.MASCLET©AIRBUSSAS2013
Jalil Benabdillah
Le P-DG et co-fondateur de SDTech
est également conseiller municipal
d’Alès et 1er
vice-président délégué
au développement économique de
l’agglomération.
3030
I
nstallée à Duttlenheim près de Strasbourg, cette
société fondée en 1946 a toujours été en pointe
dans les équipements et machines réalisées «
sur mesure » pour des clients industriels. À ses
débuts, l’entreprise familiale fabriquait des mo-
teurs électriques et des machines spéciales. En
1972, l’installation en Alsace du groupe américain
Millipore* oriente l’activité vers le secteur phar-
maceutique. « Streb&Weil était quasiment deve-
nu mono client », souligne Raoul Weil, représen-
tant la 3e
génération, arrivé dans la structure en
2001 et P-DG depuis 2006. Le premier chantier de
ce jeune ingénieur en électronique de puissance
qui a fait ses armes chez Alstom fut de refondre
la stratégie de développement en s’ouvrant à
d’autres clients. Forte de 40 salariés, avec une
dominante technique - ingénieurs et techniciens -
Streb&Weil met au service des industries pharma-
ceutiques, médicales, agroalimentaires, sa capa-
cité à développer des équipements à partir d’un
cahier des charges exigeant et les produire en
petites et moyennes séries, jusqu’à 1000 unités.
« Nous fabriquons par exemple des équipements
d’analyse pour des laboratoires, précise Raoul
Weil. Nous nous appuyons sur un bureau d’étude
de 6 personnes et nos ateliers en usinage, tôlerie
fine, électricité, assemblage… Ce que nos clients
apprécient, c’est d’avoir un interlocuteur unique,
capable de leur garantir une qualité de fabrica-
tion de A à Z. Nous sommes d’ailleurs certifiés ISO
13485 et ISO 9001. »
Streb&Weil : la santé en ligne
de mire
ALSACE
* Désormais Merck-Millipore après son rachat en 2010 par le groupe allemand
31
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Un robot médical et une machine
à réparer le cœur !
De prime abord, l’engin impressionne.
Il s’agit d’un robot d’assistance à la Stimulation
Magnétique Transcrânienne (TMS), destiné à
améliorer la mise en œuvre de cette technique
en neurostimulation non invasive, utilisée
dans le traitement de maladies telles que les
dépressions sévères ou les douleurs chroniques.
Cette innovation mondiale est le fruit d’une
collaboration entre une start-up de Strasbourg et
la société Streb&Weil. Elle permet d’automatiser
le positionnement sur la tête d’un patient, d’une
bobine de stimulation, habituellement appliquée
à la main par un opérateur, avec un haut niveau
de sécurité et avec une précision améliorée.
Une autre innovation de Streb&Weil et de
ses partenaires n’est pas encore visible : un
automate destiné à la culture de cellules souches
pour «  réparer  » des cœurs endommagés
par un infarctus du myocarde. « Sur notre
partie proprement dite, à savoir la fonction de
culture, notre innovation consiste à développer
un incubateur sécurisé pour salle blanche
capable d’assurer une traçabilité complète, en
toute autonomie et dans toutes les situations,
précise Raoul Weil. Le cahier des charges est
très exigeant, s’agissant de cellules souches à
réinjecter dans les tissus nécrosés du cœur… »
Le projet collaboratif, porté par une start-up
médicale de Mulhouse, soutenu au plan national
par BPI France fera assurément grand bruit
lorsqu’il aboutira…
31
Des partenariats prometteurs
Le chantier de diversification entamé par Raoul Weil com-
mence à porter ses fruits. Si la pharmacie représente tou-
jours 60 % de l’activité de l’entreprise, le secteur médical
pèse désormais 20 % et représente un grand potentiel de
développement. Les 20 % restants sont des clients d’autres
branches, qui ont également de fortes attentes techniques
et qualitatives pour la mise en œuvre de process très spé-
cifiques. L’Oréal, dans la cosmétique, a ainsi commandé à
Streb&Weil des développements d’équipements destinés à
leurs laboratoires de Recherche et Innovation.
La société alsacienne travaille de plus en plus souvent en
mode collaboratif sur des projets labellisés « Alsace Bio-
Valley », pôle de compétitivité piloté par les industriels
de la santé et soutenu par l’État. « On y rencontre aussi
bien des start-ups que des groupes internationaux. Il y a
énormément d’idées, de concepts innovants », s’enthou-
siasme Raoul Weil qui a trouvé là des partenaires de qualité.
« Nous nous positionnons sur des secteurs très innovants,
et sommes tributaires de nos clients qui doivent passer par
des homologations, parfois même des études cliniques. Les
processus sont longs. Nous avons nous-mêmes beaucoup
investi, en ressources, mais aussi financièrement dans trois
ou quatre gros projets (lire encadré). Il faudra attendre en-
core attendre un ou deux ans avant d’en récolter les fruits. »
Activité : Conception et fabrication
d’équipements et machines
« à l’unité » ou en petites séries, pour
l’industrie pharmaceutique, médicale et
l’agroalimentaire.
Effectifs 2014 : 40personnes,
dont 6 au bureau d’étude.
C.A. 2013 : 6,5millions d’euros
www.strebweil.com
Streb&Weil
ZI, rue de la Gare 67120 Duttlenheim
Raoul Weil
P-DG de Streb&Weil
représente la 3e
génération dans
l’entreprise familiale.
Le robot de stimulation magnétique
transcrânienne est aujourd’hui en
service dans plusieurs hôpitaux.
32
Coriolis Composites,
de la voile à l’aéronautique
32
D
ouze salariés fin 2008, cent dix aujourd’hui :
Coriolis Composites réalise le rêve de tout entrepre-
neur, avec sa croissance à deux chiffres et de ra-
dieuses perspectives d’avenir. Pourtant, tout n’a pas été
simple pour les trois fondateurs, partis avec une bonne
idée mais sans fonds propres.
Clémentine Gallet, Alexandre Hamlyn et Yvan Hardy sont
sortis en 1997 de leurs écoles d’ingénieurs avec un projet
plutôt lié à la recherche qu’à une application industrielle.
« Mon mari, Alexandre, est passionné de voile, explique
Clémentine Gallet. En travaillant sur des chantiers navals,
nous avons constaté que les coques en composite se fabri-
quaient à la main, dans des conditions de travail difficiles.
Notre projet était donc de mettre au point une technologie
automatique pour fabriquer des coques de voiliers.» Les
trois ingénieurs partent d’un robot industriel sur lequel ils
développent une tête innovante capable de tisser la fibre.
BRETAGNE
33
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Demain, l’automobile
Après l’aéronautique et l’éolien, Coriolis Com-
posites a toutes les cartes en main pour abor-
der le marché de la construction automo-
bile. «  Les composites, rappelle Clémentine
Gallet, permettent d’alléger les structures en
vue de consommer moins. L’automobile est donc
concernée au premier chef. Nous avons initié des
projets de co-innovation qui nous aident à cerner
les besoins. Dans cinq ans, nous serons opéra-
tionnels. » Selon les normes internationales, en
2020, en effet, les solutions devront être au point
pour substituer les matériaux composites aux
métaux dans la fabrication de châssis, colonnes,
portes ou toits à un coût compétitif. Dans cette
optique, Coriolis Composite, qui consacre 15 %
de son chiffre d’affaires à l’innovation, collabore
au pôle iD4CAR, « moteur d’idées pour véhicules
spécifiques et mobilité durable », dans le cadre
du projet Dynafib pour la réalisation de pièces
antivibratoire en composite thermoplastique
avec renforts locaux en fibres continues.
« Nous avons commencé par faire des prototypes et
quelques essais dans les laboratoires aéronautiques
mis à notre disposition par des universités. Nous nous
sommes alors rendu compte que nous étions en train
de développer une technologie applicable non seule-
ment aux voiliers, mais aussi à d’autres marchés. Ce
qui nous a amenés, en 1999, à postuler pour le premier
concours du ministère de la Recherche pour le déve-
loppement de technologies innovantes. Et nous avons
gagné dans la catégorie Emergence. »
33
Activité : Fabrication de têtes de robot,
fabrication de pièces techniques à base de
matières composites
Effectifs 2014 : 110salariés
C.A. 2013 : 13 millions d’euros
www.coriolis-composites.com
Coriolis Composites Technologies (SASU)
Rue Condorcet, ZA du Mourillon
56530 Quéven
Clémentine Gallet
devant une pièce
développée dans
le cadre du Corac
- Conseil pour
la Recherche
Aéronautique Civile -,
engagé notamment
dans le programme
européen CleanSky
pour la préservation
de l’environnement.
Installés à Lorient où ils trouvent les fonds propres qui
leur faisaient défaut, ils se tournent alors vers les mar-
chés de l’aéronautique. Leur première commande, en
2006, émane d’Airbus Industrie bientôt suivie d’autres
avionneurs comme Dassault aviation ou Bombardier.
Pour l’aviation, leur technologie de placement de fibres
permet de produire automatiquement des pièces de
structure (fuselage, ailes ou moteurs).
Une démocratisation du
processus de production
« Notre technologie, explique celle qui est désormais
présidente de Coriolis Composites, est une innova-
tion de rupture. Pour produire les mêmes pièces, nos
concurrents proposent des machines-outils qui coûtent
beaucoup plus cher que nos robots et nécessitent un
personnel hautement qualifié. D’une certaine manière,
nous faisons de la démocratisation de hautes techno-
logies. Nous avons donc créé un nouveau besoin sur le
marché de l’aéronautique. Comme celui-ci est en pleine
expansion, il booste notre croissance. »
L’équipe des associés d’origine est restée soudée.
Alexandre Hamlyn a pris la direction technique et Yvan
Hardy est chargé d’affaires. « Nous avons déposé une
trentaine de brevets, se félicite Clémentine Gallet, et
nous possédons aujourd’hui plus de 200 titres de pro-
priété intellectuelle à l’international. Nous avons breve-
té les composants mécaniques et même les logiciels.
Nous avons vendu 36 machines dans le monde, dont
80 % à l’étranger. Outre le Morbihan, où nous produi-
sons les machines, nous avons des filiales à Biarritz, en
Allemagne, en Angleterre et au Canada. Ce sont des
filiales à 100 % qui font de l’ingénierie et du service.
Nous misons beaucoup sur les partenariats avec les
universités pour la formation des étudiants. Lorsqu’on
fait de l’innovation, il faut permettre à chacun de se
faire la main, de se familiariser avec quelque chose qui
vient un peu d’une autre planète, parce que, par dé-
finition, ça fait peur. » Et en France ? « Nous collabo-
rons beaucoup Une grande part de ses financements
proviennent de projets pour l’industrie et ses équipes
savent parler avec les entreprises ! »
3434
L
’aventure commence en 1969 dans l’atelier de
menuiserie-ébénisterie d’Emile Cornilleau, à Bonneuil-
les-Eaux dans l’Oise. Le BHV cherche un fabricant de
tables de ping-pong. Le fils d’Emile, Pierre Cornilleau, qui
travaille avec lui depuis 1961, pousse son père à accepter
le challenge et à investir. « Il a été le génie de la table
de ping-pong et a su mieux que quiconque industrialiser
ce produit, constate Michel Zany, actuel président de la
société Cornilleau. Les premières sont sorties de l’usine
pour Noël 1969. »
Michel Zany rejoint Cornilleau en 1992. Il est diplômé
du CESEM (Centre d’Études Supérieures Européennes
de Management) de l’Ecole supérieure de commerce de
Reims. Avantage non négligeable, il est tennisman et a fait
le championnat de France par équipes. Il connaît donc bien
le milieu du sport. Pendant dix ans, sous l’autorité directe
de Pierre Cornilleau, il s’emploie à donner à l’entreprise
une vraie dimension commerciale et marketing. Mais, en
1998, quelque chose a changé pour lui. « Cette année-là,
Pierre Cornilleau a réfléchi à la transmission de l’entreprise.
Il m’a proposé de rentrer au capital à hauteur de 5 % et de
lui succéder cinq ans plus tard. » Fin 2003, Pierre Cornilleau
prend sa retraite et le rachat se fait par un montage LBO
avec des investisseurs extérieurs. « Aujourd’hui, précise
le président, je suis actionnaire majoritaire (51 %),
j’ai fait rentrer mes cadres au capital en 2008 et j’ai
deux investisseurs à hauteur de 15 % chacun : Picardie
Investissement, un fonds régional, et Bpifrance. »
Michel Zany a eu le temps de développer une vision
stratégique. « J’hérite en 2004 d’une entreprise qui a
un très bel outil industriel, un bon savoir-faire et une
excellente optimisation des coûts, mais qui a besoin de
travailler sur la diversification de ses gammes de produits
Cornilleau, toujours
un coup d’avance
PICARDIE
35
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Des raquettes high tech
« En 2000, nous avons lancé nos premières ra-
quettes avec l’appui de l’image du champion
du monde, Jean-Philippe Gatien, détaille Michel
Zany. Nous avons conçu le produit et l’avons fait
fabriquer en Chine, comme toutes les marques du
monde, car ces raquettes en bois et caoutchouc
nécessitent énormément de main d’œuvre. Notre
percée a été excellente, puis nous nous sommes
dit que nous n’avions en réalité pas d’avantage
concurrentiel. Il fallait innover. Après 3 années
de recherches, nous avons conçu, développé et
commercialisé, en 2005, et en exclusivité mon-
diale, la première raquette outdoor composée
de matériaux élastomère et polymère avec un
process très innovant de bi-injection et une très
faible part de main d’œuvre. Cette raquette est
devenue désormais une vraie alternative à la ra-
quette Made in China. A l’époque, notre raquette
était 3,5 fois plus chère qu’une raquette équiva-
lente fabriquée en Chine ; aujourd’hui le rapport
n’est plus que 0,70 fois. Tout nous laisse penser
que d’ici 10 ans, notre raquette sera au prix du
Made in China avec un net avantage qualitatif,
technologique, design et logistique. »
35
et de ses marchés internationaux. C’était assez simple  :
Cornilleau ne fabriquait que de la table de ping-pong : il
était évident qu’il fallait arriver à compléter l’offre de
tables avec les raquettes, balles, accessoires, pour le loisir,
puis pour la compétition. Ensuite, il fallait diversifier les
marchés, à l’époque à 90 % sur la France. » Le résultat est
là : aujourd’hui, la part d’export est de 50 % et la marque
est présente dans 75 pays et sur les cinq continents. .
Un brevet perdu,
dix de retrouvés
A l’époque de Pierre Cornilleau, le service R&D est
constitué de deux personnes : lui-même et son assistant
qui fabrique les prototypes. « A la fin des années quatre-
vingts, Cornilleau a développé pour les tables outdoor un
plateau de stratifié massif avec des encadrements acier.
Pierre Cornilleau a déposé un brevet en 1988. En 1993,
nous avons eu l’extension en Europe. Mais la force de
cette innovation était telle, que nos concurrents, qui ne
trouvaient pas d’alternative technique, ont décidé de réunir
leurs forces pour attaquer notre brevet ; et en 1996, nous
l’avons perdu à la barre du tribunal de Munich. Cornilleau
était encore une petite entreprise qui ne pouvait pas
investir suffisamment dans sa défense. Mais nous avions
déjà développé des machines d’usinage à commande
numérique et avions donc une avance sur ce produit que
nous avons toujours gardée. »
Dans les années quatre-vingt dix, Pierre Cornilleau
dépose des brevets sur la cinématique de la table et son
verrouillage. « En 1995, se rappelle Michel Zany, Cornilleau
a vraiment bousculé le marché avec une table de tennis de
table à base de métal et de plastique et des formes tout à
fait nouvelles. Cornilleau fut le premier fabricant au monde
a intégrer la dimension design dans la conception de ses
tables. »
Si le service R&D comprend cinq personnes, « l’innovation
vient aussi de nos fournisseurs, précise le chef d’entreprise,
de nos partenaires industriels et des étudiants d’école
d’ingénieurs et de design. Nous avons des relations
permanentes avec l’UTC de Compiègne et l’INSA de Lyon
et, depuis l’année dernière, des partenariats importants
avec l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Valenciennes.
Nous avons vraiment créé un écosystème d’innovation. »
Activité : fabrication d’articles
de ping-pong
Effectifs 2014 : 95salariés
C.A. 2013 : 27millions d’euros
www.cornilleau.com
Cornilleau (SAS)
14 route nationale
60120 Bonneuil-les-Eaux
Michel Zany
Dix ans après avoir repris Cornilleau,
il a gardé le crédo de son ancien patron,
Pierre Cornilleau : l’innovation.
3636
E
n mai 2014, Visiativ a fait son entrée sur le
marché Alternext de la Bourse. Une nouvelle
étape était franchie pour Laurent Fiard, qui,
en 1997, avait racheté la société informatique
AGS France avec Christian Donzel. Ils lui donnent
alors le nom d’Axemble qui deviendra plus tard
Visiativ. « L’entreprise d’une trentaine de per-
sonnes faisait 5 millions d’euros de chiffre d’af-
faires, raconte Laurent Fiard, Président directeur
général. Aujourd’hui, nous sommes 330 et nous
avons une croissance moyenne de 11 % par an
avec un chiffre d’affaires de 50 millions. » Visiativ
est désormais un groupe qui investit 7 % de son
chiffre d’affaires chaque année dans son service
R&D, fort d’une quarantaine de personnes. « Les
9 000 clients du groupe sont principalement des
TPE, des PME et des ETI, précise le chef d’entre-
prise. Nous faisons 13 % de CA à l’international,
mais nous sommes surtout implantés sur toute la
France au travers de 11 agences dans les princi-
paux pôles industriels. »
Pour leur société, en concurrence avec un grand
nombre d’éditeurs de logiciels en France, les deux
créateurs ont eu la vista. « Notre innovation est
construite sur l’accompagnement des PME dans
la transformation numérique et pour cela nous
avons créé une plateforme collaborative et so-
ciale que nous mettons en place chez elles. C’est
ce qu’on peut appeler l’entreprise 2.0, connectée,
communicant mieux avec ses clients et ses colla-
Visiativ, la vista numérique
RHÔNE-ALPES
37
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Un fonctionnement
communautaire
Si Visiativ arrive à proposer du nouveau à ses
clients tous les trois mois, c’est grâce à un service
R&D musclé, mais aussi à une organisation très
en phase avec la conception de l’entreprise
communicante vendue aux PME. Chaque projet
est élaboré par cinq ou six personnes. « Nous
fonctionnons en mode agile, ce qui permet de
composer des équipes pragmatiques pour aller
vite en termes de sortie produit », précise Laurent
Fiard. Mais le premier travail a été fait… par les
clients. Ainsi en a t-il été pour MyApps, bouquet
d’applications packagées pour l’industrie.
« La société s’appuie depuis 2001 sur un large
éventail de clients et prospects, fédérés au sein
d’une communauté en ligne, MyCADservices, qui
compte à ce jour près de 15 000 membres. Les
applications disponibles dans MyApps ont toutes
été élaborées en collaboration avec un panel de
clients industriels qui ont participé à la définition
des fonctionnalités des applications. » De même,
Visiativ s’appuie sur ses Ambassadeurs et sur le
Smart Enterprise Club pour faire remonter les
usages et besoins des entreprises, afin de leur
trouver les solutions les plus pertinentes.
37
borateurs. » Les solutions Visiativ permettent ainsi à chaque
organisation d’aligner leur stratégie numérique avec celle
de l’entreprise, de dynamiser l’innovation collaborative, de
développer une nouvelle proximité client et de favoriser le
partage de la connaissance. « Ce qui fait la pertinence de
notre offre, c’est notre expérience dans la PME et la compré-
hension de ses enjeux. Sans oublier le côté économique :
sur la partie plateforme collaborative, nos concurrents
sont IBM et Microsoft. Nous, nous fournissons des produits
adaptés à la PME qui offrent 80 % des fonctionnalités de ce
que peuvent faire les grosses infrastructures, pour 20 % du
prix. »
VDoc, l’application qui vous
ressemble
L’acquisition d’éditeurs de logiciels, notamment d’Isotools
il y a trois ans et de Novaxel un an plus tard, marque une
nouvelle étape. « Novaxel est plutôt dans le domaine de la
dématérialisation, donc la gestion de documents, précise
Laurent Fiard. Et avec Isotools, on est du côté de la plate-
forme e-commerce BtoB. » Mais c’est le service R&D qui a
produit par exemple VDoc. « C’est une plateforme au sens
large avec des outils de business process management.
L’une de nos grosses innovations est que le client peut pas-
ser en un clic d’un processus d’entreprise qu’il définit très
simplement, comme s’il dessinait sur un paperboard, à l’ap-
plication mobile qui lui correspond. Par exemple, s’il veut
automatiser le processus de validation des achats, il en fait
le croquis et génère une application disponible sur Internet,
les smartphones et les tablettes de l’entreprise. »
Devenu un acteur important de l’économie lyonnaise, en-
traînant la ville à devenir métropole French Tech, Laurent
Fiard souligne la qualité de l’accompagnement dont l’en-
treprise a fait l’objet. « Nous avons été beaucoup aidés par
Bpifrance et la CCI. Sans oublier l’Anvar qui nous a permis
de commencer à devenir éditeur de logiciel donc à créer
nos propres produits. Si nous ne l’avions pas eu, nous n’au-
rions pas eu les moyens de nous financer. »
Activité : Edition de logiciels outils de
développement et de langages
Effectifs 2013 : 330salariés
C.A. 2013 : 49,2millions d’euros
www.visiativ.com
www.smartenterpriseclub.com
Visiativ
26 Rue Benoit Bennier
69260 Charbonnières-les-Bains
Laurent Fiard
Président depuis juin
dernier du MEDEF Lyon-
Rhône, travaille à faire
de sa ville une métropole
French Tech.
38
L
e saviez-vous ? 450 000 personnes âgées de plus
de 65 ans en France chutent dans l’année. Passé 70
ans, 47 % d’entre elles ne peuvent se relever seules.
Au-delà de 2 heures passées au sol sans pouvoir se re-
lever, un accident, au départ bénin, peut conduire à une
hospitalisation, voire une entrée en institution spécia-
lisée. « La perte d’autonomie débute souvent par une
chute à domicile » note Thierry Roussel, un des trois co-
fondateurs de SeniorAdom. Ce serial entrepreneur sorti
de l’Académie Commerciale Internationale (CCI) a créé
sa première société à l’âge de 20 ans. Il a également
été cofondateur et directeur général de Direct Énergie.
« J’avais cette fois-ci une préférence pour un projet dans
le secteur social. Ayant une mère âgée, je me sentais
directement concerné par ces questions. » L’aventure,
il la partage avec Christophe Gombault, ancien direc-
teur commercial de Direct Energie et Vincent Kraus, le
junior de la bande, ingénieur issu de Polytechnique et
de Stanford, qui a travaillé 5 ans dans la finance. Avant
de créer SeniorAdom en novembre 2012, les 3 associés
analysent ce marché, dominé par les pendentifs de té-
léassistance : « 500 000 détenteurs de pendentif en
France, commente Vincent Kraus, auxquels on demande
de passer la journée avec un appareil autour du cou ou
au poignet. De sorte qu’ils ne l’ont pas toujours, notam-
ment quand ils se lèvent la nuit ou sous la douche. Et
quand ils chutent, ils ne sont pas forcément en capacité
d’appuyer sur un bouton… ». L’approche de SeniorAdom
va plus en profondeur, tant sur le fond qu’en matière de
technologie.
SeniorAdom sécurise le maintien
à domicile des personnes âgées
ILE-DE-FRANCE
39
Activité : Service à la personne. Solution
de téléassistance, de détection et de
prévention des chutes et des malaises
pour les personnes âgées et leur
entourage.
Effectifs 2014 : 8(3 fondateurs,
3 développeurs, 2 commerciaux /
marketing)
www.senioradom.com
SeniorAdom
41 rue Périer
92120 Montrouge
L’équipe SeniorAdom
Au centre, deux des fondateurs : Thierry Roussel
(chemise blanche) et Vincent Kraus (chemise bleue).
Sur le fond, la jeune société s’est entourée d’un Comité
des sages pour valider toutes ses hypothèses : la pré-
sidente d’Anggel, association nationale des gériatres et
gérontologues libéraux, deux ergothérapeutes, la pré-
sidente de la Compagnie des aidants et un kinésithé-
rapeute rompu aux interventions à domicile. « Notre
approche est axée sur la prévention, explique Thierry
Roussel. Il nous fallait un outil qui permette d’analyser
les habitudes individuelles de vie, de repérer les évé-
nements “anormaux”, de détecter les prémisses de la
maladie d’Alzheimer. » Guidée par les professionnels
du terrain, SeniorAdom développe son propre système,
baptisé Balto Protect qui, couplé à des capteurs de mou-
vement sans fil et un détecteur d’ouverture de porte,
va « apprendre » et mémoriser les habitudes de vie des
personnes chez qui il est placé. Un mouvement inhabi-
tuel la nuit - sortie du logement à 3 heures du matin par
exemple - une immobilité anormale ou un changement
notoire d’habitudes va déclencher automatiquement une
alerte auprès des aidants (lire encadré). Pour développer
sa technologie, l’entreprise, après avoir autofinancé les
premiers développements, a levé 650 000 euros auprès
de quelques business angels et a bénéficié d’aides de
la région Ile-de-France, de Bpifrance et d’un soutien lo-
gistique de la CCI des Hauts-de-Seine, « des gens ex-
trêmement efficaces qui ont su nous faire rencontrer les
bonnes personnes au bon moment », commente Thierry
Roussel. Lauréat d’EXAPAD 2013, appel à projets lancé
par la Ville de Paris et la région Ile-de-France pour des
solutions innovantes en faveur de l’autonomie des per-
sonnes âgées, Balto Protect a été testé depuis mars
2014 chez une vingtaine d’utilisateurs pour une durée de
6 mois. Objectifs : valider le fonctionnement et la façon
dont l’objet est adopté par les utilisateurs et les aidants ;
au terme de l’expérimentation, obtenir un label attribué
par le Pôle allongement de la vie Charles Foix, lequel
fait autorité dans le domaine des gérontechnologies. Le
produit donnant satisfaction, il est commercialisé depuis
octobre 2014 dans toute la France. SeniorAdom prévoit
une nouvelle levée de fonds mi 2015, pour donner un
coup d’accélérateur à la commercialisation, par le biais
de prescripteurs - gériatres, généralistes, pharmaciens…
AU CŒUR DE L’INNOVATION
Balto Protect, détecteur de
chutes et de malaises
C’est un petit boîtier d’apparence très sobre, avec
3 boutons de couleur, un haut-parleur et un micro.
Il se branche sur une simple prise de courant et
ne nécessite pas de connexion à Internet. Équipé
d’une puce de téléphone multi opérateurs (pour
une couverture optimale, quelle que soit la zone),
il communique avec ses capteurs de mouvement
et déclenche une alerte si un écart important
survient. « Par exemple, précise Vincent Kraus,
l’appareil réagit si la personne reste immobile
dans sa salle de bain pendant 25 minutes, quand
elle n’y passe habituellement jamais plus de 15
minutes ». L’alerte est transmise sous forme
d’appel automatisé au premier aidant d’une
liste qui en compte trois. Lorsqu’il décroche,
l’aidant est mis en contact avec la box, via un
haut-parleur et un micro et peut échanger avec
la personne âgée, même si celle-ci se trouve à
10 mètres, dans une autre pièce. Si le premier
aidant ne répond pas, le deuxième est prévenu.
Si le deuxième ne répond pas non plus, l’appel
arrive sur le plateau de réception d’appel
d’Europe Assistance, branché 7 jours sur 7 et
24 h sur 24. L’appareil signale également des
températures anormales, l’émission de fumées
(il se connecte à un détecteur de fumée). Son
utilisateur peut également se servir du boîtier
pour appeler en appuyant sur les boutons jaune
ou vert pour appeler ses proches, ou le bouton
jaune pour annuler une alerte. L’ensemble du
service est proposé à 49 euros/mois, et ouvre
droit à une réduction d’impôt de 50 % sur les
dépenses (dispositif Borloo).
40
C
omment rendre « propres » dans notre pays les 5,9 mil-
lions de véhicules utilitaires qui risquent bientôt de se
voir interdire l’accès des centres-ville pour non-res-
pect des normes de pollution ? Comment les entreprises
vont-elles parvenir à financer des véhicules électriques, plus
coûteux à l’achat et dont l’autonomie est encore limitée à
ce jour ? Comment réduire les gaz à effet de serre avec un
parc automobile vieillissant ? Toutes ces questions agitent
les spécialistes de l’écomobilité, les politiques, les grands
constructeurs automobiles de la planète et tous les usagers…
Ludwig Czelecz, un jeune ingénieur en conception mécanique
annonce avoir trouvé une solution probante : un moteur hy-
bride série sur lequel il avait commencé à travailler en 2008
au cours de ses études à l’École Polytechnique Universitaire
de Lille, et qui est aujourd’hui sur le point d’aboutir. « Le prin-
cipe, explique-t-il, consiste à transformer n’importe quel mo-
teur existant - essence ou diesel – en groupe électrogène, et
d’ajouter un moteur électrique pour faire tourner les roues. »
(lire encadré). Passionné de voitures anciennes et de course
automobile - il réalise des pièces sur mesure pour les premières
et améliore les performances des secondes - Ludwig Czelecz a
non seulement des idées novatrices, mais également les pieds
sur terre. Lauréat du concours national d’aide à la création
d’entreprises de technologies innovantes, après avoir apporté
la preuve de fonctionnement de son concept, il a pu grâce à
l’aide obtenue (145 000 euros) étoffer son équipe R&D. Désor-
mais, ce sont 10 ingénieurs qui travaillent à ses côtés pour sur-
monter tous les écueils techniques. « Nous devons passer un à
Green Tech Engineering :
la voiture du futur, c’est la vôtre !
NORD - PAS DE CALAIS
41
un tous les tests d’homologation : crash test, émission
de polluants, tests de sécurité des différents organes.
Cela demande des ressources considérables. »
Pour autant, le jeune patron de Green Tech n’a pas cédé
aux sirènes des partenaires qui viennent lui proposer
des financements en échange d’une entrée au capital.
« C’est toute la problématique de l’innovation, analyse
ce dernier. Il nous faut d’abord aller au bout de notre
processus d’étude, valoriser nos brevets et nos proto-
types, avant d’envisager quoi que ce soit. Quand on a
tenu un projet à bout de bras pendant 6, 7 ans, on n’a
pas envie de se voir dilué ! » En cette fin d’année 2014,
AU CŒUR DE L’INNOVATION
L’hybride série : 70 %
d’économie de carburant en
cycle urbain
Les véhicules hybrides disposent d’un moteur
thermique et d’un moteur électrique. Le second
récupère l’énergie au freinage, vient recharger
les batteries et prendre le relais ou aider le
premier. C’est l’hybridation parallèle. Dans la
solution hybride série, c’est le moteur électrique
qui fournit toute l’énergie pour mouvoir le
véhicule. Le moteur thermique est totalement
déconnecté de la transmission, tourne à régime
constant pour alimenter non pas des batteries,
mais des supercondensateurs. Les avantages ?
Le rendement du moteur est optimum, la
consommation en cycle urbain est abaissée
de 70 % - environ 3,5 litres  /  100 km pour un
véhicule utilitaire; la vitesse et l’autonomie sont
celles d’un moteur thermique et il n’y a pas
300 kg de batteries à transporter, à recharger
quotidiennement et à louer. Et si l’hybride série
existe depuis le 19e
siècle, la grande innovation
de Ludwig Czelecz est d’avoir créé un kit pour
transformer n’importe quel véhicule à moteur
essence ou diesel en hybride série. « Notre
première cible, ce sont les véhicules utilitaires,
précise le fondateur de Green Tech. Le 1er
est prévu pour septembre 2015. Après, nous
étendrons à toutes les voitures citadines… »
l’écurie GT Engineering redouble d’efforts pour boucler
la mise au point de ses prototypes et des tests. Objec-
tif : février 2015 pour la présentation du kit hybride de
compétition et septembre 2015 pour le prototype d’hy-
bride série véhicules utilitaires.
Outre la CCI du Nord qui l’a aidé à réaliser une étude
d’antériorité, Green Tech s’est assuré du soutien de
plusieurs laboratoires universitaires - le LAMIH à Valen-
ciennes, l’ECAM à Bruxelles - et constitue des dossiers
auprès de l’ADEME pour une bourse « véhicule du fu-
tur » et auprès de l’Union Européenne dans le cadre du
dispositif « Horizon 2020 ». Au plan commercial, des
partenariats ont été noués avec des carrosseries indus-
trielles qui seront à même de monter et démonter les
kits hybrides dont la durée de vie pourrait avoisiner les
500 000 km ! Le contexte est porteur, le marché pro-
metteur et, sur ce segment particulier du moteur hy-
bride adaptable, démontable et recyclable, Green Tech
Engineering fait la course en tête.
Effectifs 2014 : 5personnes
+ 5 intervenants externes
C.A. / Objectif à 3 ans : 2,5millions d’euros
www.gte-design.com
Green Tech Engineering
121 rue Chanzy
59260 Hellemmes
41
Ludwig Czelecz
Objectif septembre
2015 : présenter
un prototype de
moteur hybride série
pour les véhicules
utilitaires.
4242
D
u smartphone à la serre de jardin, il y a tout
chez Ubaldi. Au vu du site de vente en ligne
de l’entreprise, on croit avoir affaire à une
enseigne pure player. Erreur : Ubaldi est le nom
d’un homme de 48 ans, qui a commencé à 20 ans
dans une boutique ouverte avec l’aide de son
frère et possède toujours plusieurs magasins sur
la Côte d’Azur.
« J’ai arrêté mes études en seconde, raconte Wal-
ter Ubaldi. Mon frère, qui avait un garage, m’a tout
de suite embauché à la vente de véhicules. Mais
j’étais passionné par l’électronique. En 1986, j’ai
donc créé à Nice ce premier petit magasin de pro-
duits grand public : téléviseurs, magnétoscopes,
chaînes hi-fi... Puis le marché a changé avec l’ar-
rivée des grandes surfaces sur ces produits. J’ai
commencé à démarcher les comités d’entreprise
en m’engageant à être le moins cher. Nous fai-
sions les relevés de prix de nos concurrents à la
main ! Sur les dix ans passés dans le premier ma-
gasin, je ne me suis pas payé pendant les sept
premières années… »
Le principe des petites marges sur de gros vo-
lumes n’est pas la règle à l’époque. Difficile de
convaincre un banquier que c’est l’avenir ! Mais le
don de Walter Ubaldi pour les relations humaines
lui permet de rencontrer des fournisseurs préve-
nants qui lui prêtent main forte pour construire
son modèle. « Mon métier, encore aujourd’hui,
s’amuse le patron, est de trouver toutes les pistes
possibles. Quand vous n’êtes pas formaté pour
Ubaldi, champion de la veille
concurrentielle
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Les innovateurs (Recueil de portraits)

  • 2.
  • 4.
  • 5. Sommaire Préfaces .......................................................................................................................................................................................................................................... p.7 Edena Medical fait bouger les lits (Dominique FOUQUET, Poitou-Charentes).................................................................................................................................p.10 Heller Joustra : la renaissance… version 3D ! (Yvonne DEMOREST, Normandie)............................................................................................................................p.12 La Pataterie creuse son sillon (Jean-Christophe PAILLEUX, Limousin).............................................................................................................................................p.14 SELA, du néon au mood lighting (Laurent ABADIE, Midi-Pyrénées).................................................................................................................................................p.16 OCF booste les ventes de ses clients (Guillaume ZANLORENZI, Pays de la Loire)..........................................................................................................................p.18 Social Unit tisse les réseaux (Arnaud MAZARD, Auvergne).............................................................................................................................................................p.20 ConcoursMania : faites vos jeux ! (Julien PARROU, Aquitaine)........................................................................................................................................................p.22 MGE transporte aussi des idées (Philippe VIRTEL, Lorraine).......................................................................................................................................................... p.24 Polytechs, cuisinier de la chimie plastique (Patrick COQUELET, Haute-Normandie.........................................................................................................................p.26 SDTech : bienvenue dans un monde de finesse (Jalil BENABDILAH, Languedoc-Roussillon)...........................................................................................................p.28 Streb&Weil : la santé en ligne de mire (Raoul WEIL, Alsace)..........................................................................................................................................................p.30 Coriolis Composites, de la voile à l’aéronautique (Clémentine GALLET, Bretagne)........................................................................................................................p.32 Cornilleau, toujours un coup d’avance (Michel ZANY, Picardie)......................................................................................................................................................p.34 Visiativ, la vista numérique (Laurent FIARD, Rhône-Alpes).............................................................................................................................................................p.36 SeniorAdom sécurise le maintien à domicile des personnes âgées (Thierry ROUSSEL, Ile-de-France)...........................................................................................p.38 Green Tech Engineering : la voiture du futur, c’est la vôtre ! (Ludwig CZELECZ, Nord-Pas-de-Calais)............................................................................................p.40 Ubaldi, champion de la veille concurrentielle (Walter UBALDI, PACA).............................................................................................................................................p.42 Le Bronze Industriel : stratégie + innovation = croissance (Michel DUMONT, Champagne-Ardenne)............................................................................................p.44 Remerciements...............................................................................................................................................................................................................................p.46
  • 6.
  • 7. 7 Préfaces Innovez ! Reconnue comme le moteur de toute stratégie de croissance, en matière de services ou d’industries, l’innovation est pour l’entreprise un levier essentiel dans la recherche permanente de compétitivité. Les Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) ont été pionnières en la matière. Depuis la création des « ARIST » en 1980, elles s’emploient à insuffler l’esprit d’innovation aux créateurs et aux dirigeants d’entreprises et à les accompagner tout au long du processus, « de l’idée à la mise sur le marché ». Au-delà d’un appui personnalisé dans le temps, les CCI - au cœur de leur environnement - s’emploient à fédérer les acteurs financiers, technologiques, scientifiques, juridiques du territoire pour sécuriser les projets et maximiser les chances de réussite des entreprises. Les CCI contribuent ainsi à structurer les écosystèmes locaux d’innovation, propices au développement de nouveaux concepts, de nouveaux process ou de nouveaux produits. La chaine de valeur ainsi créée s’adresse tout autant aux entreprises à haut potentiel qu’aux PME plus traditionnelles, sans oublier les groupements d’entreprises (pôles de compétitivité, filières, grappes). Avec l’explosion du numérique, le cycle de vie des produits s’accélère ; le marché se voit soumis aux exigences de consommateurs informés et versatiles ; la concurrence devient d’emblée mondiale. Face au développement des « pure players » d’Internet, face aux révolutions imminentes de l’impression 3D et du big-data, face aux enjeux tout aussi stimulants de la transition énergétique, l’innovation partagée et ouverte à tous devient une nécessité. Les CCI l’ont compris et s’emploient à renouveler leur offre de service traditionnelle, créent des incubateurs, des FabLabs ou des espaces de co-production, lancent des Trophées et des Challenges d’innovation, ou encore animent des ateliers de créativité en entreprise. Au niveau national, notre choix de faire de 2014, l’année de l’innovation permet d’afficher, de fédérer et d’optimiser toutes ces actions novatrices menées par les CCI dans l’ensemble des régions. Au total, plus de 500 évènements (ateliers, conférences, salons…) ont été labellisés, touchant plus de 100 000 entreprises. J’ai bon espoir que cette mobilisation sans précédent du réseau consulaire bénéficie d’abord aux PME les plus éloignées de cette réflexion, en leur faisant découvrir les multiples facettes de l’innovation, et en mettant à leur portée tous les outils du changement, afin que germent dans nos territoires toujours plus « d’innovateurs ». André Marcon Président de CCI France
  • 8. 8
  • 9. 9 18 portraits pour illustrer la diversité de l’innovation Quel est le point commun entre une entreprise de loisirs créatifs, un fabricant de lits médicalisés, et un restaurant qui mise sur la pomme de terre ?... A priori pas grand-chose sinon qu’elles se positionnent toutes les trois dans des secteurs (de production ou de service) considérés comme « traditionnels », bien loin du modèle des start-up du numérique ou des laboratoires de biotechnolo- gies… Et pourtant, ce sont elles qui représentent le mieux l’innovation d’aujourd’hui et de demain ! En effet, à l’heure d’Internet et des fablabs, l’innovation ne renvoie plus seulement aux avancées technologiques de rupture ni aux inventions « en laboratoire », ni même au nombre de brevets déposés. L’innovation s’est émancipée de la R&D pour conquérir les concepts, les process et les usages, bref, pour répondre aux besoins du marché. Un progrès notable lorsque l’on sait que 80 % des produits ou services innovants échouent par inadéquation avec la demande des clients. Aujourd’hui, toute entreprise, quels que soient sa taille ou son secteur, se trouve en capacité d’innover. C’est ce que veut prouver cet ouvrage au travers de 17 portraits d’entrepreneurs qui ont un jour décidé de penser, de concevoir, de fabriquer, de vendre… « autrement ». Cette conception de l’innovation « à 360° », c’est celle que partage le réseau des CCI et qu’il cherche à diffuser sur les territoires, au travers de multiples opérations de sensibilisation, de formation ou d’accompagnement. Il ne s’agit pas de déconsidérer l’innovation technologique, qui a évidemment toute sa place dans le processus, mais il s’agit de créer des passerelles entre toutes les formes et tous les acteurs de l’innovation. Les CCI s’y emploient, notamment par la mise en place de plates-formes et de communautés collaboratives qui permettent de resserrer les liens entre recherche, production et marché. Qu’ils soient créateurs ou repreneurs, les Innovateurs qui figurent dans cet ouvrage ont été choisis spécifiquement par leur CCI parce qu’ils symbolisent cet esprit d’ouverture, propice aux découvertes et aux grandes avancées. Un exemple parmi 18, Raoul Weil, le PDG de Streb&Weil, qui ouvre sa PME au mode collaboratif dans le cadre du pôle « Alsace BioValley ». Ou encore le groupe Lebronze alloys qui mise sur la collaboration avec les entreprises maitrisant des technologies complémentaires. Je remercie tous ces chefs d’entreprise de s’être prêté au jeu et d’avoir accordé un peu de leur temps si précieux pour nous communiquer tant soit peu leur « virus » de l’innovation. Ils sont un modèle, et pas seulement pour les jeunes générations ! Marc Giacomini Président de la CCI du Limousin et Président du Comité d’Orientation Stratégique « IE Innovation » de CCI France
  • 10. 10 « On peut être innovant sans s’appeler Apple ! » D ominique Fouquet en est convaincu. Licencié à la faveur d’un rachat, cet ancien cadre commercial d’une entreprise de lits médicalisés a créé Edena Medical en 2000, sur ce même segment. « Notre seule chance pour exister face à des concurrents déjà bien en place, c’était d’apporter de la différence et de nouvelles solutions. » Il multi- plie les contacts avec les clients potentiels - maisons médicali- sées, maisons de retraite - interroge et observe les personnels soignants, embauche un ingénieur en conception. « Un lit mé- dicalisé, c’est du tube soudé, cintré, tordu. Notre plus-value se situe dans la conception et la cinématique, la façon dont les lits vont pouvoir bouger, s’articuler. Ils doivent monter très haut, descendre très bas, prendre des positions assises, être faciles d’entretien et soulager le personnel soignant pour qui un lit mé- dicalisé est d’abord un outil de travail. » Après un démarrage difficile, une deuxième génération de lits, Linova et Novacare, seront l’occasion pour l’entreprise de Loudun de déposer ses premiers brevets et d’obtenir un prêt d’OSEO (aujourd’hui BPI) en 2008. Le PDG d’Edena Medical étoffe alors son équipe R&D, recrute une directrice financière et un directeur commercial se- nior. L’aide d’OSEO est déterminante, car elle permet à l’entre- prise de financer de nouveaux moules. « Un seul moule coûte de Edena Medical fait bouger les lits POITOU-CHARENTES
  • 11. 11 40 à 70 000 euros, souligne Dominique Fouquet. Et nous devons les payer avant même de gagner quoi que ce soit. » Depuis 3 ans, le chiffre d’affaires décolle, passant de 5 à 9,4 millions d’euros. La société commence à dé- gager des marges. Le lancement de Front Exit (lire encadré) devrait encore accélérer le développement d’Edena Medical, désormais pris très au sérieux par ses concurrents. « Au salon de la Santé de Paris, en mai dernier, des patrons de groupes étrangers sont venus sur notre stand pour scruter nos dernières productions. De la condescendance il y a quelques années, ils sont passés à une forme de reconnaissance. Logique ! Nous leur prenons des parts de marché ! » AU CŒUR DE L’INNOVATION Front Exit, un lit révolutionnaire Dans la plupart des cas, pour lever un malade, il faut l’asseoir dans son lit, l’aider à pivoter pour sortir ses jambes, le soutenir et l’accompagner jusqu’à ce qu’il touche terre et se mette debout. Une opération difficile lorsqu’il s’agit de déplacer un adulte de 80 kg ou plus. « Font Exit » permet de supprimer la plupart de ces étapes en faisant sortir le patient par le pied du lit. 1ère phase : le lit s’incline vers les pieds, dos relevé, jambes horizontales. 2e phase : l’assise du lit coulisse avec le ma- telas, vers l’avant, sur plus d’un mètre, jusqu’à mettre le patient en position assise, les deux pieds au sol. 3e phase : les pieds du lit se soulèvent, l’assise bascule lentement vers l’avant, toujours sous la surveillance du personnel, jusqu’à la mise sur pied du patient. « Tous nos clients nous disent que c’est un lit révolutionnaire, notamment l’Assistance pu- blique - Hôpitaux de Paris qui s’intéresse de près à notre dernier né ». La force d’Edena Medical ? La conception de produits simples, résistants à des prix très concurrentiels. Un brevet Front Exit a été déposé en Europe avec une extension sur d’autres continents. Déjà présents dans de nombreuses maisons de retraite, les lits Edena Medical ont fait récemment leur entrée dans des hôpitaux français, via des structures de longs sé- jours. L’hôpital et les cliniques sont pour bientôt, une nouvelle marche à franchir et de très beaux marchés en perspective. La PME fait travailler 100 à 120 personnes Si la conception des produits est 100 % interne, la dé- coupe, le cintrage, la soudure, la peinture des tubes et toute la partie menuiserie sont confiés à des sous-trai- tants locaux. Edena Medical rapatrie ensuite toutes les pièces, les assemble, customise, motorise et commer- cialise ses lits. Edena Medical est devenu récemment la première entreprise française à obtenir le label « Ori- gine France Garantie » pour l’ensemble de ses lits mé- dicalisés. Anticipant une forte croissance de l’activité pour les 3, 4 ans à venir, avec un objectif de 15 millions d’euros en 2017, Dominique Fouquet a décidé d’agran- dir l’atelier d’assemblage - près de 2 000 mètres carrés supplémentaires - avec l’aide précieuse de la CCI Poitou Charentes qui l’a entre autre mis en relation avec des spécialistes des flux industriels. Récompenses : Top Entreprise de la Vienne dans la catégorie Innovation pour son nouveau lit médicalisé « Front Exit » décembre 2013. Effectifs 2014 : 38salariés + 60 à 80 personnes employées par la sous-traitance 1 ingénieur et 5 techniciens en conception mécanique www.edena-medical.fr Edena Medical 14 rue des Forges Z.I. Nord 86 200 Loudun 11 Dominique Fouquet PDG fondateur et actionnaire unique d’Edena Medical
  • 12. 12 L orsqu’en 2010, Yvonne Demorest est appelée au chevet du fabricant français de maquettes et de loisirs créatifs, la partie est loin d’être ga- gnée. Après un premier dépôt de bilan en 2006, Heller Joustra est de nouveau au fond du gouffre. Sur quelques 80 salariés, seuls 23 sont en- core en poste. « Quitte à mourir, autant mourir avec panache ! », déclare d’emblée l’ex-dirigeante de Nathan, spécialiste des univers du jeu. Cinq ans plus tard, le succès est au rendez-vous. Le chiffre d’affaires est reparti en flèche : 7,5 millions en 2014, contre 1,5 million en 2009, 41 salariés, et une confiance retrouvée ! Le redressement s’est joué en trois actes. Acte 1 : Relocalisation Soutenue par Alain Bernard, un actionnaire qui investit 4,5 millions d’eu- ros, Yvonne Demorest rapatrie les productions asiatiques en Normandie. « Le savoir-faire et la qualité made in France sont très appréciés des consommateurs. Ces derniers sont échaudés par les produits dangereux, les allergies, le non-respect des normes… » Pour être compétitive, l’entre- prise investit dans de nouvelles presses robotisées. Un ouvrier en pilote désormais trois, alors qu’auparavant, il fallait un opérateur par presse. Acte 2 : Innovation Ou comment se démarquer de la concurrence avec des produits nova- teurs, introduire de la technologie dans un marché somme toute très tra- ditionnel. La meilleure illustration de ce pari : une imprimante 3D pour les enfants que Joustra vient de présenter au Preshow Jouets et Jeux de Deau- ville, le grand rendez-vous annuel entre fabricants, centrales d’achat et distributeurs (lire ci-contre). Heller Joustra : la renaissance… version 3D ! PhotoYDemorest 12 Yvonne Demorest L’ancienne dirigeante de Nathan a réussi à relancer la célèbre marque de jouets made in France. BASSE-NORMANDIE
  • 13. 13 AU CŒUR DE L’INNOVATION Vos enfants en rêvaient, Joustra l’a fait ! Ça a été sans conteste l’une des vedettes du Preshow du jouet de Deauville : l’imprimante 3D pour enfants mise au point dans le plus grand secret à Trun a été dévoilée aux professionnels en novembre dernier. Ce modèle va permettre de dupliquer des figurines, de pe- tits accessoires comme des canons, des pièces de rechange souvent très coûteuses, grâce à des modélisations 3D proposées par Heller Joustra. L’imprimante, qui pourrait être commercialisée en avril 2015 verra aussi l’avènement d’un nouveau type de modes d’emploi. Fini les plans d’architecte à l’ancienne, bienvenue aux notices vidéo qui guideront l’enfant pas à pas jusqu’à l’obtention du résultat souhaité. Acte 3 : Réactivité Ou comment surfer sur les opportunités. L’entreprise de Trun a un sa- voir-faire reconnu dans la conception et la fabrication de moules. Lorsque les Loom’s, bracelets en caoutchouc, ont déferlé sur la France, la de- mande était si forte que les importations massives en provenance d’Asie ne suffisaient pas à contenter le marché hexagonal. En trois semaines, les équipes d’Heller Joustra ont imaginé une mallette contenant un mé- tier à tisser composé de petites pièces qui s’emboîtent les unes dans les autres et autorisent toutes sortes de créations. À elle seule, cette vali- sette va générer 1 million d’euros de chiffre d’affaires et se classe au 4e rang des jeux les plus vendus en France en cette fin d’année 2014. « Hel- ler Joustra est même devenu un recours, explique Yvonne Demorest, fière de cette confiance retrouvée. Quand les acheteurs ont un problème d’approvisionnement, ils nous appellent et nous disent : vous qui êtes débrouillards, vous allez bien nous trouver une solution ! ». Entre la collection de maquettes « Édition spéciale 6 juin 1944 » (la société n’est qu’à quelques kilomètres des plages du débarquement) et les loisirs créatifs dopés aux technologies numériques, Heller Joustra est revenu dans le Top 100 des entreprises du jouet, à la place 44. 13 1 500moules de pièces détachées 300modèles de maquettes et une vingtaine de brevets L’entreprise Heller Joustra SA est issue de la réunion de deux marques historiques : les maquettes Heller et les loisirs créatifs Joustra (moulage, dessin, modelage). www.heller.fr www.joustra.fr Heller Joustra S.A. Chemin de la Porte 61160 Trun
  • 14. 14 AU CŒUR DE L’INNOVATION Régler l’addition avec un smartphone, c’est possible ! En cette fin d’année, La Pataterie sera la première enseigne de restauration française à proposer le paiement mobile à ses clients. Finis la queue à la caisse, les tickets de carte bleue qui gonflent le portefeuille : les clients qui le souhaitent pourront télécharger gratuitement l’application LYDIA (système d’exploitation Apple ou Android), dans laquelle ils entreront les données de leur carte bancaire. Le paiement s’effectuera sans contact, et sans avoir besoin de passer en caisse. « Le choix de la Pataterie nous est apparu comme une évidence, souligne Cyril Chiche, président de LYDIA Solutions. C’est l’enseigne la plus dynamique actuellement sur le marché français de la restauration. Sa maîtrise de la chaîne monétique, grâce à son logiciel de caisse maison, a été un atout majeur. » D’abord testé à Château-Thierry, dans l’Aisne, le paiement mobile a été étendu à l’ensemble du réseau, fin décembre. LaPataterie@BriveD.R La Pataterie creuse son sillon 14 LIMOUSIN
  • 15. 15 Activité : restauration commerciale assise Effectifs 2014 : 2700salariés dans 208 restaurants en franchise C.A. 2013 : 153,7millions d’euros www.lapataterie.com La Pataterie Holding (LPH) 16 rue Frédéric Bastiat ZI Nord 87280 Limoges Jean-Christophe Pailleux, président et co-fondateur de La Pataterie, a toutes les raisons de se réjouir. Pour la deuxième année consécutive, ses restau- rants ont été sacrés « Enseigne de restauration préfé- rée des Français », devant Buffalo Grill et la Brioche Do- rée, selon le baromètre OC&C Strategy Consultants qui publie tous les ans une étude d’image portant sur 112 enseignes dans 12 secteurs différents. Qui aurait parié, il y a 18 ans, sur le succès de ce concept ? En 1996, Jean-Christophe Pailleux, professeur de vente dans un lycée professionnel à Boulogne-sur-Mer, décide de quit- ter l’éducation nationale et ouvre avec sa femme un petit restaurant de 26 couverts à Brive-la-Gaillarde. « La première innovation, c’est le thème de la pomme de terre. Personne ne l’avait travaillé jusque-là en France. Nous étions même à contre-courant : on est sur un produit généreux, sympa, copieux, tout le contraire du light. Deuxième innovation : dans les années 1996- 2000, la mode est au zen, à l’épuré, au décor blanc. Nous prenons de nouveau le contrepied avec un décor très chargé, 20 à 30 mètres cubes de brocante, trac- teur compris. On recréé la ferme du grand-père… » Quant à la carte, elle se décline autour d’une grosse pomme de terre au four, de 5 à 600 grammes, garnie d’une quinzaine de façons différentes, de salades, de tartiflettes, de fondues… Ce côté terroir, authentique, convivial fonctionne immédiatement. À tel point que la famille et les amis demandent à pouvoir dupliquer le restaurant. Neuf patateries s’ouvrent ainsi, avant d’accueillir un premier franchisé en 2003. Fin 2008, fort d’un réseau de 32 restaurants, Jean-Christophe Pailleux décide de structurer et de lancer un véritable plan de développement. Alexandre Maizoué, professionnel ex- périmenté du secteur, rejoint l’entreprise en qualité de directeur associé, avec un objectif ambitieux : passer de 32 à 100 restaurants en quatre ans. Objectif pulvé- risé : en 2012, la chaîne compte 162 franchisés, puis 190 l’année suivante. « Nous visons les 300 pour la fin 2017, précise le fondateur. Nous ne pourrons aller au-delà de 350 en France. Dès lors, les perspectives de croissance sont à l’étranger. » Deux patateries ont ouvert leurs portes en Belgique, à Mons et Tournai, une troisième est sur le point de le faire en Pologne, à Lodz. Un référencement national par la BPI du Limousin « Gagnant - gagnant » : dans le monde de la franchise, la formule reste souvent lettre morte. Pas à la Pataterie qui affiche « un des meilleurs rapport investissement - chiffre d’affaires du secteur » et s’est vu décerner en 2013 le coup de cœur de l’Express-Observatoire de la franchise « pour la pérennité et la croissance maîtrisée de son activité de franchiseur. » Au-delà d’un investis- sement global (hors immobilier), de 550 000 euros HT, le franchisé est accompagné sur tous les aspects du projet. À commencer par le financement, avec un réfé- rencement national de la BPI du Limousin, à Limoges, mis en place avec l’aide de la CCI et d’OSEO, afin d’évi- ter de réinstruire des dossiers similaires, région par ré- gion. L’ouverture d’un nouveau restaurant repose sur une solide expertise des lieux d’implantation, avec une pré- dilection pour les zones commerciales dans des villes de 30 000 habitants et plus. Plans d’action marketing, fidélisation, nouvelles cartes, nouvelles recettes… l’équipe R&D veille à l’animation du réseau, à la qua- lité de service et à la formation continue en hygiène et sécurité. Enfin, la chaîne fait profiter ses franchisés de l’intégralité des ristournes obtenues par sa centrale d’achat auprès des fournisseurs, ou les réinvestit en communication. C’est ainsi qu’a été financée la cam- pagne télé de l’été 2014, avec le slogan : « La Patate- rie, qu’est-ce qu’on est bien ici ! » Humour, convivialité, authenticité : la recette du succès ? 15 Jean-Christophe Pailleux L’histoire d’un prof de vente devenu numéro 1 de la vente de pommes de terre en restauration assise, en France.
  • 16. 16 SELA, du néon au mood lighting AU CŒUR DE L’INNOVATION Master Light, le boîtier créateur d’ambiance La dernière création en date de SELA pourrait bien intéresser les clients dans les airs, mais aussi sur terre et sur mer. Il s’agit du Master Light, un boîtier capable de piloter un système d’éclairage complexe, manuellement ou automatiquement. «  Avec cette boîte, explique Laurent Abadie, vous pouvez commander toutes les sources lumineuses d’un avion, d’un bateau ou d’un hôtel, allumer ou éteindre, régler les niveaux lumineux, déclencher des scénarios d’éclairage, des levers de soleil, par exemple, pour aider les passagers à se réveiller, des ambiances “dîner aux chandelles”, le tout en WiFi, sans fil.  » Quatre lignes Ethernet et quatre entrées audio connectées à un écran de télévision font varier la lumière en fonction de l’image, en reproduisant les couleurs au sol, au plafond et sur les murs, de façon synchrone. Le « mood lighting » - l’art de créer des ambiances lumineuses sur mesure – a gagné les ingénieurs et techniciens R&D de Vic-en-Bigorre. Ces derniers se sont lancés dans le démontage de téléphones, de petits appareils musicaux portables – iPod et autres – pour les rendre compatibles avec Master Light. Demain, on pourra piloter ses ambiances lumineuses au moyen d’un petit boîtier sans fil, voire d’un téléphone portable en mode avion, sans déranger ni son voisin, ni le personnel navigant. ©AIRBUSS.A.S.2011-photobye’mcompagny/P.MASCLET MIDI-PYRÉNÉES
  • 17. Activité : étude, fabrication et commercialisation de systèmes d’éclairage électrique pour l’aéronautique civile et militaire. Effectifs 2014 : 70personnes, dont 8 au bureau d’étude. SELA a été distinguée à de nombreuses reprises en Midi-Pyrénées, par OSEO Innovation (aujourd’hui BPIfrance) et la presse économique (Les Champions cachés). L’entreprise est partenaire de Cap’Tronic qui aide les entreprises technologiques à recruter des profils sur mesure. www.sela-light.com SELA Société d’Exploitation du Laboratoire Abadie - 63 bis route de Tarbes - 65 500 Vic-en-Bigorre 17 Laurent Abadie PDG de SELA, est président de la commission relations internationales de la CCI de Tarbes, président du Club International 65, et siège à la CCI régionale à la commission recherche et innovation et relations internationales. L e parcours de SELA, Société d’Exploitation du Labo- ratoire Abadie, est un bon exemple de la maîtrise des cycles d’innovation. Tout démarre dans les an- nées 1920, avec Jean-Baptiste Abadie, le grand-père, qui étudie les interactions en milieu fermé entre les dé- charges électriques et les gaz rares. Ses recherches le mènent droit à l’invention du tube fluorescent basse ten- sion, en 1938, dont il partage la paternité avec Georges Claude, créateur des Lampes Claude et fondateur d’Air Liquide. Répondant à une forte demande de l’indus- trie aéronautique dans les années 50, SELA devient en quelques décennies un des leaders mondiaux du tube fluorescent de petit diamètre pour l’éclairage cockpit des avions. « Nous avons équipé tous les avions de com- bat de l’armée française, Mirage 2000, Alfajet, Jaguar, Transal, ATL2, les hélicoptères Puma, Super Puma, la liste est très longue », se réjouit Laurent Abadie, entré dans la société familiale en 1982. L’arrivée des diodes électroluminescentes, en particulier des premières LED blanches, en 1999, va bouleverser la donne. La PME fait appel à un docteur en optique, double les effectifs du bureau d’étude et s’équipe en robots de production de LED pour 750 000 euros. « En 2003, se souvient Laurent Abadie, nous avons fourni à Airbus Helicopters notre pre- mier panneau d’éclairage pour les indicateurs de vol. Ça leur a beaucoup plu. » À tel point que SELA a non seu- lement conservé, mais développé ses parts de marché : 61 % des hélicoptères civils dans le monde sont équipés par l’entreprise pyrénéenne. Une filiale en Floride Avec 70 salariés, dont 8 personnes en R&D, SELA réalise ses propres développements sur la base de ses brevets ou de brevets existants. La société est capable de four- nir 100 % des éléments lumineux à bord d’un avion  : planches d’éclairage des cabines, murs et plafonds, spots d’ambiance, liseuses, câblage, composants élec- troniques, systèmes de pilotage des sources lumineuses (voir encadré). La recherche et la production sont réali- sées dans les ateliers de Vic-en-Bigorre ainsi qu’à Tampa, en Floride, où la PME a fondé Bigorre Aerospace Corpo- ration, filiale qui lui permet d’intervenir sur le marché américain. 55 % du chiffre d’affaires de SELA se fait en effet à l’export, avec les pays qui se sont équipés en avions et hélicoptères militaires français, et plus géné- ralement, tous les pays qui fabriquent des avions et font appel à des équipementiers dotés des certifications et agréments aéronautiques. Après un trou d’air en 2009, la société a trouvé de nouveaux débouchés dans l’avia- tion d’affaires. Outre l’éclairage des avions présidentiels français, russe et américain - le célèbre Air Force One -, SELA s’est lancée dans le sur-mesure haut de gamme pour Airbus Corporate Jets, filiale à 100 % d’Airbus : la lumière, cousue main. ©AIRBUSS.A.S.2011-photobye’mcompagny/P.MASCLET
  • 18. 1818 Guillaume Zanlorenzi P-DG d’OCF devant une vitrine de la marque. Q u’y a t-il dans une vitrine réfrigérée ? Un meuble en bois, sou- vent sur mesure, un bloc de production de froid, du vitrage et quelques tubes néon pour éclairer les produits… Ça, c’était avant qu’OCF ne lance une série d’innovations qui ont fait date dans le petit monde de la vitrine industrielle. En 2007, Guillaume Zanlorenzi rachète l’entreprise vendéenne après 14 ans dans l’ha- billement haut de gamme. « J’avais, explique t-il, l’expérience selon laquelle un magasin bien agencé, bien éclairé, génère des ventes supplémentaires. Cela vaut aussi pour une vitrine réfrigérée qui se doit de mettre en valeur les produits et pas seulement les maintenir au froid. » Dès 2008, OCF lance des recherches sur les diodes électrolumines- centes pour remplacer les tubes fluo qui chauffent et assèchent les produits. La société vendéenne développe un ruban de LED avec une entreprise partenaire. « Nos LED première génération don- naient la puissance d’une moitié de tube fluo, se souvient le P-DG. Aujourd’hui, une LED égale deux tubes. Mais il nous a aussi fallu travailler sur les rendus lumineux. Les blancs étaient violents. Avec l’aide d’un ingénieur spécialisé, nous sommes arrivés à produire un ruban de LED que nous adaptons pour chaque typologie de pro- duits. Pour un chocolatier, on va être sur un blanc chaud, relative- ment faible ; pour des pâtisseries, un blanc chaud plus soutenu, pour du poisson et de la viande, un blanc rosé… ». Pour les artisans qui adoptent ces nouvelles vitrines, les résultats ne se font pas attendre : entre 20 et 50 % de chiffre d’affaire sup- plémentaire, avec des produits identiques, uniquement grâce à une meilleure mise en valeur ! D’autant qu’entretemps, OCF a breveté son plateau 3 en 1 qui a l’avantage de présenter une surface plane, sans obstacle visuel, ni grille de récupération de froid disgracieuse. Facile en apparence, mais la mise au point de ce plateau a nécessi- té de revoir l’intégralité des flux d’air. OCF booste les ventes de ses clients PAYS DE LOIRE
  • 19. 19 AU CŒUR DE L’INNOVATION Igloo System, le froid du futur De prime abord, c’est une vitrine OCF, avec toutes les caractéristiques de la marque : élé- gante, silencieuse, lumineuse, avec ses LED inté- grées dans le vitrage. L’innovation, cette fois-ci se cache sous le capot : un système de produc- tion de froid sans gaz ni compresseur, autrement dit totalement révolutionnaire. Mis au point par l’entreprise alsacienne Cooltech Applications, qui a déposé près de 200 brevets mondiaux, le MRS, Magnetic Refrigeration System produit du froid au moyen de matériaux magnétocaloriques sou- mis à un champ magnétique de faible intensité. Finis les compresseurs bruyants et qui tombent en panne et surtout les gaz à effet de serre. Le MRS de Cooltech permet d’économiser jusqu’à 50  % de consommation électrique, il dégage moins de chaleur, produit un froid plus stable, et avec un moteur qui tourne à 120 tours minute, dure plus longtemps. A la pointe de l’innovation dans le froid, OCF n’a pas tardé à réagir. La so- ciété vendéenne a été la première à adopter ce système révolutionnaire dans sa vitrine Igloo, aussitôt récompensée d’un Trophée au salon Europain 2014, décerné par les professionnels de la boulangerie-pâtisserie française. 19 « Faire du froid c’est mécanique, résume le P-DG d’OCF. Vous comprimez ou vous détendez un gaz. Mais maintenir un coussin d’air à 2 °C dans une vitrine ouverte, quand il fait 30 °C à l’exté- rieur, c’est notre métier, notre vrai savoir faire. Il n’y a pas de modèle mathématique, nous tes- tons nos flux dans des chambres noires avec un tout petit peu d’éclairage et des fumigènes, comme en Formule 1… » OCF est ainsi parvenu à obtenir la certification européenne la plus élevée (fonctionnement dans un air ambiant de 35 °C et 70 % d’hygrométrie), en y adjoignant un système de désembuage dy- namique. Parmi les autres innovations : une bru- misation pour grands chocolatiers et pâtissiers, avec des gouttelettes qui ne dépassent pas les 2 microns, de sorte qu’elles ne gèlent pas et ne se déposent pas sur les produits en exposition. Un an de travail et un nouveau brevet à la clé. Le savoir faire d’OCF intéresse désormais les restaurants et les hôtels de luxe qui apprécient de pouvoir mettre en scène leurs pâtisseries et même leurs bijoux et accessoires dans ces îlots vitrines habillés de laiton, de cuir et de bois pré- cieux… En jouant la carte du luxe et de l’innova- tion, OCF est armée pour aller à l’export, nouvel objectif stratégique des années à venir. Activité : création et fabrication de mobiliers réfrigérés et secs pour les artisans boulangers, chocolatiers, bouchers, traiteurs… Effectifs 2014 : 55salariés dont 4 au bureau d’étude C.A. 2013 : 6millions d’euros Brevets : éclairage LED (2008) plateau 3 en 1 (2012) pont de lumière (2013) brumisation - hygro+ (2013) www.ocf.fr OCF RD 960 Bis La Barbière - Sigournais 85110 Chantonnay
  • 20. 20 Social Unit tisse les réseaux 20 E n février 2013, Social Unit annonce fièrement : « La Ville de Clermont-Ferrand en pointe sur les réseaux so- ciaux ! ». Cette visibilité, bien au-delà de ce que lais- serait espérer son statut de 23e ville de France en terme de population, la met au 3e rang des villes suivies sur Face- book et au 9e sur Twitter. Et si l’entreprise de conseil en stratégie numérique s’en félicite, ce n’est pas seulement parce qu’elle est installée dans la préfecture du Puy-de- Dôme, mais surtout parce que c’est à elle que Clermont doit cette popularité. Fondée en mai 2011 par Arnaud Mazard, venu de l’univers du divertissement, Claire Faure, spécialiste en droit des médias, et Thibaut Dabonneville, informaticien et manageur, Social Unit a essaimé au- jourd’hui à Lyon, Paris et Montpellier. « A notre proposi- tion initiale de conseil, détaille Arnaud Mazard, nous avons AUVERGNE
  • 21. 21 AU CŒUR DE L’INNOVATION Une campagne électorale en temps réel « A l’heure des réseaux sociaux et d’une communication de plus en plus connectée, lejdc. fr s’associe à Social Unit pour vous proposer un espace consacré à l’activité numérique des candidats pendant toute la campagne. Vous pourrez ainsi suivre leurs propos, découvrir leur influence, mais aussi participer aux débats grâce aux réseaux sociaux. Les candidats peuvent également s’inscrire pour figurer sur cet espace interactif. » Derrière cet annonce du Journal du Centre, appartenant au groupe Centre-France, se cache une première réalisée par Social Unit à l’occasion des élections municipales de 2014. Lancé deux mois avant l’échéance, le site permettait aux électeurs et aux candidats de se tenir informés et d’échanger. Pour le groupe Centre-France, il avait l’avantage de déterminer les points chauds sur un territoire par titre de presse et d’orienter les rédactions vers la demande du lectorat. Au printemps dernier, le vote n’était pas encore électronique, mais la campagne le devenait enfin ! greffé une offre technologique avec Social Unit Data, puis la création de contenus avec Social Unit Content. De la réflexion stratégique à la mise en place opération- nelle, nos différentes entités permettent d’accompa- gner nos clients dans tous leurs besoins numériques. » Shopperly en est l’exemple parfait. Cette application gratuite, développée par l’entreprise clermontoise, alerte les consommateurs en temps réel sur offres commerciales qui sont susceptibles de les intéresser, en fonction du lieu où ils se trouvent et des préférences 21 Activité : conseil en stratégie numérique Effectifs 2014 : 10salariés C.A. 2013 :305 200euros www.socialunit.fr Social Unit SARL 19 cours Sablon 63000 Clermont-Ferrand Arnaud Mazard cofondateur de Social Unit, est originaire de Clermont-Ferrand et a choisi d’y revenir pour créer sa société. renseignées sur leur profil. Les informations émanent de clients de Social Unit : centre commercial, chaîne de magasins, association de commerçants en cœur de ville... « Le principe est le même qu’avec les grands ac- teurs de la vente sur Internet, explique Arnaud Mazard, mais ici l’offre est physique et le consommateur va se déplacer pour y avoir accès. » En mars 2014, Social Unit faisait un bilan de l’application Shopperly dévelop- pée pour le centre commercial Les Sept Chemins de Vaulx-en-Velin (69) en juin 2013 : « Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 500 téléchargements de l’ap- plication effectués par des clients captifs sur 3 mois, + 20 % de trafic dans le centre, + 11 % de chiffre d’af- faires en juillet 2013, +  19 % de chiffre d’affaires en août 2013. » Clermont-Ferrand expérimente Dusk avec succès Les dirigeants de Social Unit, et en particulier Arnaud Mazard, ancien responsable communication dans l’in- dustrie du spectacle, savent qu’une bonne partie de la consommation dans une ville est culturelle et hédo- niste. Ils ont donc également développé Dusk, une ap- plication vouée à l’univers du divertissement. Que l’on réside dans une ville ou que l’on y séjourne provisoi- rement, cet outil permet à ceux qui ont connecté leur smartphone et paramétré leurs préférences de recevoir l’information sur l’ensemble des offres culturelles, ani- mations, salons et expositions, détaillés et géolocalisés. Clermont-Ferrand expérimente le modèle avec succès. A côté de gros clients comme Coca-Cola Entreprise ou la SNCF, Social Unit développe aussi des solutions pour la communication des municipalités. Sans oublier d’ac- compagner des PME, quand il ne s’agit pas de lancer une application que l’entreprise rentabilise elle-même, comme c’est le cas de Dusk. Une diversification qui per- met d’envisager l’avenir avec optimisme. « Notre am- bition, conclut Arnaud Mazard, est de pouvoir continuer à proposer de nouvelles solutions et créer de l’emploi, bref, grandir encore dans la sérénité. »
  • 22. 22 «B onjour, je voudrais doubler le trafic de mon site et recruter 10  000 abonnés pour ma newsletter. J’ai une semaine pour y arriver. Qu’avez-vous à me proposer ? ». Même si elles ne sont pas toutes formu- lées sur ce modèle, les demandes affluent quotidiennement au siège bordelais de ConcoursMania, leader européen du jeu en ligne. Les clients sont des sociétés d’assurance, des banques, des groupes agroalimentaires, des médias, qui souhaitent développer leur clientèle, toucher de nouvelles cibles, faire connaître un produit. Tous ont compris le formi- dable levier que constituent les jeux marketing et le parti à tirer d’une collaboration avec l’entreprise bordelaise, ca- pable de mobiliser 300 000 participants en seulement 4 ou 5 jours de jeu ! La société créée en 1995 par Julien Parrou est née d’une requête sur le Minitel. « Je cherchais la liste des concours administratifs, raconte l’actuel P-DG, et j’ai tapé le mot “concours“. Ça m’a donné la liste de tous les jeux et concours organisés en France par les grandes marques. J’avais 22 ans et j’ai trouvé que ce serait une bonne idée de rassembler toutes ces informations et de les mettre à dispo- sition du public. » Julien Parrou commence par lancer la Revue des Jeux et, progressivement, se voit contacté par les marques qui lui demandent son aide pour mettre en place des opérations marketing basées sur le jeu. Le chiffre d’affaires est encore microscopique. Mais le développement d’Internet va donner un grand coup d’accélérateur dans les années 2000. ConcoursMania : faites vos jeux ! AQUITAINE
  • 23. 23 Des datas qui valent de l’or Aujourd’hui, le groupe ConcoursMania est présent dans plus de 100 pays, principalement en Europe et sur le continent américain – un bureau vient d’ouvrir à Montréal - ; il figure dans le Top 10 mondial des audiences de jeux sur Facebook et met à la disposition de ses 500 clients plus de 25 mil- lions d’adresses d’internautes pour des campagnes d’emai- ling et de jeux… En 2013, Actiplay, l’offre commerciale de ConcoursMania a réalisé 600 opérations sur tous supports pour Sephora, Lufthansa, HomeAway, Roquefort Société, NRJ, Toyota, Publicis Group, Studiocanal, France télévisions… Co- tée en bourse, au NYSE Alternext depuis 2011, ConcoursMa- nia ne connaît pas la crise. Son chiffre d’affaires est passé de 2,4 millions d’euros à 17,5 millions d’euros en 2013, ses effectifs dans le même temps ont été multipliés par quatre, d’une vingtaine de personnes à plus de 90 à ce jour. Le gros des effectifs – près de 30 % - est constitué par des ingénieurs informaticiens, développeurs et gestionnaires de base de données. « Les technologies et les usages évoluent très vite sur tous les supports numériques, note Julien Parrou. Derrière les jeux, il y a énormément de développements, de support, de gestion de data qui permettent de générer du trafic, de collecter des profils qualifiés et de monétiser l’audience. » Cette capacité à enrichir les bases de données, à interroger les internautes, sans obligation d’acheter, de répondre ou de jouer, est au cœur du savoir-faire de l’entreprise. Et dans ce domaine, la compétition est mondiale. Pour rester dans la course, le groupe ConcoursMania assure une veille perma- nente du secteur et continue de recruter : les super diplômés d’un côté, spécialistes de pointe, déjà sur le marché du tra- vail, des jeunes qui démarrent sans expérience, de l’autre, pourvu qu’ils aient envie d’évoluer dans ce secteur et de « faire des étincelles ». « L’implantation bordelaise nous aide à attirer tous ces talents, conclut Julien Parrou. Nous avons une entreprise jeune - 32 ans d’âge moyen – avec une ambiance sympa et des opportunités d’évolution rapide ; et un contexte favorable avec une région qui offre une vraie qualité de vie et un environnement économique dynamique. » Bordeaux pos- tule d’ailleurs au label French Tech, appuyée par la Chambre de commerce, le réseau Entreprendre, les fonds d’investis- sement locaux et… ConcoursMania, figure emblématique des entreprises NTIC. Alors, Bordeaux, capitale numérique ? À suivre, assurément. Activité : spécialiste du jeu marketing en ligne, sur tous supports Effectifs 2014 : 90salariés C.A. 2013 : 17,5millions d’euros Récompenses 2014 : Lauréat du Grand Prix des Entreprises de Croissance, dans la catégorie Internet & NTIC (5-20M €) Lauréat du « Challenge Coup de Pouce MEDEF 2014 » Label « Entreprise Innovante » (également reçu en 2011 et 2008) www.groupe-concoursmania.com www.actiplay.com Groupe ConcoursMania SA 1 cours Xavier Arnozan 33000 Bordeaux Julien Parrou AU CŒUR DE L’INNOVATION Des bannières pub, prêtes à remplir Les supports numériques sont extrêmement mouvants, les internautes et mobinautes sont versatiles et souvent pressés. Les entreprises NTIC comme ConcoursMania doivent sans cesse inventer pour tenter d’attirer et retenir la clientèle convoitée. Parmi les nouveautés, la «  Sign-in banner » qui comme son nom l’indique est un espace publicitaire ou promotionnel qui permet de recueillir les coordonnées d’un participant, directement dans la bannière. «  Nous faisons jouer les internautes dans un espace publicitaire dédié, explique Julien Parrou. Ils sont invités à donner leur nom et leurs coordonnées pour s’inscrire au jeu, sans changer de page. Cela réduit le nombre de clics et évite la déperdition. Et ça fonctionne très bien. Le taux de retour, qui mesure l’intérêt du public, est excellent ! »
  • 24. 2424 Philippe Virtel adapte au monde contemporain son entreprise de transports fondée en 1882. «U ne passion acquise tardivement. » C’est ainsi que Phi- lippe Virtel définit son engagement dans le monde du transport. Depuis 1994, année qui l’a vu succéder à son père, le Président du directoire et directeur général a su faire fructifier cette passion en doublant le nombre des salariés et des ensembles routiers de MGE. Surtout, il s’est engagé dans une po- litique RSE, définie par la Commission européenne comme « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société » et une politique d’innovation. « Nous avons une stratégie de différenciation sur au moins les deux-tiers de notre chiffre d’affaires, explique-t-il. Et pour cela, nous inventons en per- manence des moyens de transport plus sophistiqués, mieux adap- tés à la demande de nos clients. » Chez lui, pas de service Recherche et Développement. La fluidi- té dans l’organigramme de l’entreprise rend possible le travail en groupe-projet avec les services Maintenance et Technique, Achats, Logistique, des consultants extérieurs ou des étudiants en alter- nance. « Nous réunissons autour d’un projet des compétences di- verses, pour la durée qui va nous permettre de prendre en main l’innovation puis de la mener à son terme. » Le projet en cours concerne la logistique de produits alimentaires en vrac comme les exhausteurs de goût, les colorants (transport, stockage, déconditionnement et reconditionnement). « Il s’agit de matières premières qui coûtent assez cher et qui doivent pouvoir être consommées en toute sécurité, précise le chef d’entreprise. Les industriels ont de plus en plus tendance à en confier la logis- tique à des prestataires reconnus pour leur compétence et leur respect de la sécurité et de la traçabilité. » remplacer par : MGE travaille activement à la mise en place de la norme ISO 22000 et du statut OEA. Selon Philippe Virtel, tout avance très vite dans ce domaine qui représente 15 % de son chiffre d’affaires. MGE transporte aussi des idées LORRAINE
  • 25. 25 AU CŒUR DE L’INNOVATION Valorail, un concept logistique breveté « Avec Valorail, nous avons obtenu le prix de la meilleure innovation logistique lors de la Semaine internationale du transport de 2012, raconte Philippe Virtel. Nous avons aussi eu un prix régional, organisé par la CCI des Vosges. Et j’ai été nommé par mes pairs, en 2013, transporteur de l’année. » Valorail est à ce jour l’innovation majeure de MGE, «  un concept logistique que nous avons breveté », se félicite le patron de l’entreprise. Il s’agit d’une caisse mobile de 45 pieds (longueur standardisée), équipée d’un plancher mouvant alternatif qui permet de décharger les produits en vrac sans avoir à pencher la caisse, ce qui est dangereux pour le personnel. La caisse est installée sur une semi-remorque particulière qui active automatiquement le plancher. L’autre originalité du concept Valorail est la mise au point d’un engin de manutention, très particulier qui permet de transformer une usine en terminal rail-route, sans changer les surfaces de voirie ou avoir à les stabiliser. Développé avec Norske Skog Golbey, « la plus grosse usine de papier journal d’Europe et, comme nous, de farouches défenseurs du territoire local », le concept permet, depuis 2011, de transporter, chaque jour, en mode combiné rail-route, 100 tonnes de papiers récupérés depuis les centres de tri de Rennes et Lyon jusqu’à l’usine vosgienne. 25 Des solutions « vertes » pour transporter la biomasse L’engagement en faveur des énergies renouvelables, dans la droite ligne de la politique RSE, est aussi un principe chez MGE. « Aujourd’hui la biomasse énergie est vraiment un sujet qui compte, reprend Philippe Virtel. Or, la biomasse se consomme en zones urbaines, donc éloignées des bas- sins de production forestiers. Notre travail est de trouver, pour aujourd’hui et pour demain, des solutions logistiques qui soient souples, disponibles, respectueuses de l’environ- nement pour, d’une certaine manière, déplacer les forêts jusqu’aux lieux de consommation. » Avec son concept Va- lorail, MGE va être en mesure « de déplacer de la biomasse dans un sens et de revenir avec un produit conditionné parfaitement conventionnel dans l’autre sens. « Dans notre système, on peut espérer que, demain, la biomasse fores- tière produite au cœur des Vosges, pourra approvisionner une chaufferie en région parisienne avec un coût d’ap- proche logistique qui soit parfaitement compétitif. » Outre une réduction notable des coûts, ce sont des économies ap- préciables en énergie pour la planète. Ce n’est pas pour rien que les véhicules de l’entreprise arborent le « vert MGE » : ils s’engagent pour le développement durable. Activité : transport et logistique Effectifs 2014 : 485salariés C.A. 2014 : 60millions d’euros www.transports-mge.com MGE (Magasins généraux d’Epinal) Transports et Auxiliaires, SA 1 rue de la Cobrelle, 88150 Chavelot
  • 26. 26 Polytechs, « cuisinier » de la chimie plastique AU CŒUR DE L’INNOVATION La R&D ne s’arrête jamais Bénéficiant du soutien de Bpifrance, Polytechs a engagé ses équipes Recherche et Développement sur une application innovante dans l’extrusion. « COFILease est un projet liner. Aujourd’hui, il faut deux phases pour réaliser un liner, explique Patrick Coquelet. Or, nous sommes en train de mettre au point une formule permettant de le réaliser en une seule phase. L’économie est à peu près de 25 % pour le filmeur. Nous y travaillons depuis trois ans et nous nous apprêtons à passer le relais à un filmeur qui va tester nos formules pour réaliser le liner en une passe. Si c’est le cas, les filmeurs seront mieux armés au niveau économique et nous pourrons récupérer des marchés. Le brevet a été déposé en 2013, mais nous travaillons sur des brevets complémentaires avec notre cabinet d’avocats. » Un dossier clos, un autre s’ouvre : ce sont désormais les nanotechnologies qui vont occuper un service R&D qui ne s’arrête jamais. « C’est beaucoup plus pointu que ce que nous faisons aujourd’hui, avoue le chef d’entreprise. Mais les pétrochimistes et les transformateurs sont en demande. Et nous, nous voulons donner satisfaction à nos clients. » NORMANDIE
  • 27. 27 E n 1984, intégrant Polytechs en tant que directeur financier, Patrick Coquelet tournait définitivement le dos à l’expertise comptable et l’audit. « J’ai souhaité me lancer dans l’industrie parce que j’ai toujours été très attiré par la création de valeur », explique-t-il pour jus- tifier son choix de cette entreprise très spécialisée dans le compoundage et compaction d’additifs. « Je pensais y rester quelques années et, ce jour, je suis actionnaire majoritaire et président. Cependant j’ai toujours l’œil sur la partie financière de l’entreprise ! » Activité : production et transformation de polymères (compound, masterbatch) Effectifs 2014 : 140salariés C.A. 2013 : 33,5millions d’euros www.polytechs.fr Société des Polymeres Techniques Polytechs (SASU) ZI de la Gare 76450 Cany-Barville Patrick Coquelet qui a consacré la moitié de sa vie à Polytechs, s’apprête à engager l’entreprise dans les nanotechnologies. Polytechs porte l’innovation dans ses gènes. Créée en 1980 par une société de négoce de produits chimiques, elle était chargée de fabriquer les formules particu- lières demandées par les producteurs de matières plas- tiques. « Notre métier n’est pas simple, reconnaît Patrick Coquelet. Nous recevons des granulés, des poudres, des liquides et nous en fabriquons des granulés appelés compounds et mélanges-maîtres additivés. Nos clients sont à 70 % les pétrochimistes comme Total, Bayer ou BASF. Ils produisent d’énormes volumes. Mais, lorsqu’ils ont une commande spécifique de 10 à 100 tonnes de mélange-maître à traiter, ils préfèrent passer par des sociétés comme Polytechs. Les 30 % restants de notre activité sont des produits dont les formules nous appar- tiennent. » Avec ces granulés, les clients fabriquent divers équi- pements : liners, câbles, habillage automobile, tuyaux pour plateformes offshore, film photovoltaïque. « Nous sommes en quelque sorte ‘’les cuisiniers de la chimie plastique’’, précise le chef d’entreprise. Selon le secteur d’activité, la formule est radicalement différente et le polymère aussi. » 70 % de la production part à l’expor- tation. Les 3 i : innovation, investissement, international Dans un environnement très concurrentiel pour les entre- prises françaises, Patrick Coquelet, également président du syndicat professionnel Plastalliance, a un credo, les 3 i : innovation, investissement, international. « La re- cherche constitue 8 à 12 % de notre activité, avec 15 à 20 post-doctorants, ingénieurs et techniciens qui inter- viennent sur les projets qui nous sont confiés. Et lorsque l’on innove, il est nécessaire que la technologie suive. C’est pour cela qu’il faut investir. Entre 2012 et 2014, nous avons ainsi acquis trois lignes de production pour 5 millions d’euros : une ligne pilote est dédiée au service de Recherche et Développement et les deux autres de type industrielles. Nous sommes en avance dans le domaine de la chimie réactive, sur l’élaboration de mélanges permettant entre autre, de fabriquer la membrane garantissant la résis- tance à la pression d’un pipe dans l’industrie offshore, donc, son étanchéité. Nous avons une dizaine de concurrents en Europe, un peu plus dans le monde, mais nous sommes très peu nombreux à fabriquer ce produit-là. » Polytechs est leader dans le film extrudé. « Durant de longues années, nous étions seuls au monde à fabriquer un produit composé à 60 % de PIB, (poly-iso-butylène). L’avantage offert est que le granulé n’est absolument pas collant alors que le film qu’il permet de produire l’est. Il sert au fardelage : on filme les palettes, les bar- quettes ou encore les balles de foin. Nous travaillons également les polymères bio-sourcés produits à partir du lin ou de l’amidon. » Polytechs a également investi dans la formation en y consacrant un peu plus d’un million d’euros ces trois der- nières années par une mise à niveau de tous les collabo- rateurs. « Dans le domaine des spécialités, c’est une obli- gation, affirme Patrick Coquelet. Il faut bien les piloter, ces nouvelles unités sophistiquées ! » Des salariés qui travaillent tous les jours, toute l’année sauf entre Noël et le Jour de l’An, pour suivre les clients pétrochimistes. L’excellence est à ce prix.
  • 28. 2828 C omment passer du « R » de la recherche me- née en laboratoire, au « D » du développement à l’échelle industrielle ? C’est en travaillant pour de futurs clients au cours de leur doctorat en sciences et génie des matériaux que Jalil Benabdillah et Aziz Ait Amer ont eu l’idée de créer SDTech. « Nous nous sommes vus comme le chaînon manquant entre les laboratoires de recherche qui trouvent des solutions fantastiques, mais ne savent pas les déployer à l’échelle industrielle, et des entreprises capables de mettre en œuvre une production, mais pas toujours à même de comprendre le langage des chercheurs. » Fonder une société en 1999 à l’aube de l’an 2000 et du fameux bug informatique fut leur premier challenge. « Les sociétés, à ce moment-là, se créaient dans l’In- ternet et les nouvelles technologies de l’information, ou ne se créaient pas, se souvient Jalil Benabdillah. Ar- river avec un projet dans le domaine du broyage et de la micronisation ne déclenchait pas l’enthousiasme de nos interlocuteurs ! » Mais leur intuition est la bonne. Ces docteurs ingénieurs en sciences et génie des par- ticules proposent à leurs clients des solutions issues de leurs différents secteurs d’intervention : chimie, cosmétique, pharmacie, minérale, agroalimentaire. « La combinaison des méthodes existantes fait qu’on trouve des réponses qui ne sont pas forcément sur le marché. » L’innovation technique se double d’une capacité à accompagner le client du laboratoire vers la production de quelques grammes de poudre, pour tester une nouvelle formulation, à plusieurs tonnes. SDTech : bienvenue dans un monde de finesse LANGUEDOC-ROUSSILLON
  • 29. 29 AU CŒUR DE L’INNOVATION Un nuage très spécial Reconstituer un nuage de cendres du volcan islandais dont l’éruption en 2010 a cloué au sol des milliers d’avions : telle a été la mission confiée récemment par Airbus et EasyJet à SD- Tech. « Nos poussières ont été dispersées à 3000 m d’altitude au-dessus du Golfe de Gascogne par un avion militaire, juste avant le passage d’un Airbus A 340 équipé d’Avoid, un système de dé- tection optique qui permet de cartographier les nuages chargés de particules volcaniques, par- ticulièrement dangereuses pour les réacteurs. » Jalil Benabdillah se félicite des retombées de cette expérience grandeur nature : primo, parce qu’elle a permis, avec l’appui d’une cinquantaine d’ingénieurs et de gros moyens, de mieux appré- hender les risques liés à une éruption, secundo, parce qu’elle a eu un retentissement internatio- nal et offert une très belle tribune à l’entreprise, tertio, parce qu’Airbus a décidé de faire appel à SDTech sur d’autres projets. 29 « À titre d’exemple, nos commandes vont de quelques centaines de kilos de colorants pour des peintures haut de gamme à 10 tonnes d’un fard à paupières pour L’Oréal ou 100 tonnes pour un test avec Lafarge. À côté de ça, on broie aussi des chocolats, de la carotine, des oignons micronisés, c’est à dire réduit en poudre à l’échelle du micron… » Un modèle ouvert… à la concurrence ! L’innovation chez SDTech ne s’arrête pas là. L’entreprise alésienne a créé une plateforme d’échanges qui permet à des industriels, des scientifiques, des enseignants, des étudiants, des ingénieurs, des techniciens, de venir travailler, effectuer des tests, se former. « Nous avons fait le choix de donner accès à nos technologies, explique le P-DG. Nous estimons en effet qu’il faut diffuser le savoir et la compétence pour grandir et renforcer notre expertise. » La propriété intellectuelle des innovations est cédée aux groupes industriels clients qui peuvent déposer des brevets en leur nom. SDTech trouve son compte dans la rémunération des études et des services associés, lesquels conduisentàdégagerdesmargessuffisammentimportantes pour développer de nouvelles recherches, acquérir de nouveaux équipements. Récompensée par plusieurs prix – innovation, export, management - sélectionnée par Oséo BPI Excellence en 2012, l’entreprise d’Alès a été choisie par Michelin pour participer au développement des filières alternatives de production de caoutchouc régénéré en partant de pneus déjà broyés et déferraillés. L’enjeu est de parvenir à produire dans les années à venir des poudres de pneu de très haute qualité, très fines et très homogènes qui seront ensuite recyclées dans la fabrication de pneus neufs. En attendant les premiers résultats, SDTech a entrepris de dupliquer son modèle dans le domaine des nanotechnologies. « Les problématiques sont les mêmes, précise Jalil Benabdillah, qu’il s’agisse de maîtriser, produire ou éviter et se débarrasser des poudres. Nous avons là- aussi l’ambition de nous placer entre le “R“ et le “D“ ». Une nouvelle plateforme est en projet : nouveaux bâtiments, nouvelle usine, nouveaux chercheurs, nouveaux ingénieurs. La CCI qui a activement soutenu tous les projets de SDTech se réjouit de cette réussite à l’Alésienne. Activité : Micronisation, analyse et traitement à façon des poudres fines et ultrafines Effectifs : 32salariés C.A. 2014 : 2,2millions d’euros Certifications ISO 9001, Bio-Ecocert, HACCP, Label Diversité Membre de la communauté OSEO Excellence en 2011 et 2O12 SDTech - Solides Divisés Technologies 3 rue de la Bergerie - Parc Industriel P.I.S.T. 30100 Alès DispersiondecendrespourletestAvoid– photoP.MASCLET©AIRBUSSAS2013 Jalil Benabdillah Le P-DG et co-fondateur de SDTech est également conseiller municipal d’Alès et 1er vice-président délégué au développement économique de l’agglomération.
  • 30. 3030 I nstallée à Duttlenheim près de Strasbourg, cette société fondée en 1946 a toujours été en pointe dans les équipements et machines réalisées « sur mesure » pour des clients industriels. À ses débuts, l’entreprise familiale fabriquait des mo- teurs électriques et des machines spéciales. En 1972, l’installation en Alsace du groupe américain Millipore* oriente l’activité vers le secteur phar- maceutique. « Streb&Weil était quasiment deve- nu mono client », souligne Raoul Weil, représen- tant la 3e génération, arrivé dans la structure en 2001 et P-DG depuis 2006. Le premier chantier de ce jeune ingénieur en électronique de puissance qui a fait ses armes chez Alstom fut de refondre la stratégie de développement en s’ouvrant à d’autres clients. Forte de 40 salariés, avec une dominante technique - ingénieurs et techniciens - Streb&Weil met au service des industries pharma- ceutiques, médicales, agroalimentaires, sa capa- cité à développer des équipements à partir d’un cahier des charges exigeant et les produire en petites et moyennes séries, jusqu’à 1000 unités. « Nous fabriquons par exemple des équipements d’analyse pour des laboratoires, précise Raoul Weil. Nous nous appuyons sur un bureau d’étude de 6 personnes et nos ateliers en usinage, tôlerie fine, électricité, assemblage… Ce que nos clients apprécient, c’est d’avoir un interlocuteur unique, capable de leur garantir une qualité de fabrica- tion de A à Z. Nous sommes d’ailleurs certifiés ISO 13485 et ISO 9001. » Streb&Weil : la santé en ligne de mire ALSACE * Désormais Merck-Millipore après son rachat en 2010 par le groupe allemand
  • 31. 31 AU CŒUR DE L’INNOVATION Un robot médical et une machine à réparer le cœur ! De prime abord, l’engin impressionne. Il s’agit d’un robot d’assistance à la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS), destiné à améliorer la mise en œuvre de cette technique en neurostimulation non invasive, utilisée dans le traitement de maladies telles que les dépressions sévères ou les douleurs chroniques. Cette innovation mondiale est le fruit d’une collaboration entre une start-up de Strasbourg et la société Streb&Weil. Elle permet d’automatiser le positionnement sur la tête d’un patient, d’une bobine de stimulation, habituellement appliquée à la main par un opérateur, avec un haut niveau de sécurité et avec une précision améliorée. Une autre innovation de Streb&Weil et de ses partenaires n’est pas encore visible : un automate destiné à la culture de cellules souches pour «  réparer  » des cœurs endommagés par un infarctus du myocarde. « Sur notre partie proprement dite, à savoir la fonction de culture, notre innovation consiste à développer un incubateur sécurisé pour salle blanche capable d’assurer une traçabilité complète, en toute autonomie et dans toutes les situations, précise Raoul Weil. Le cahier des charges est très exigeant, s’agissant de cellules souches à réinjecter dans les tissus nécrosés du cœur… » Le projet collaboratif, porté par une start-up médicale de Mulhouse, soutenu au plan national par BPI France fera assurément grand bruit lorsqu’il aboutira… 31 Des partenariats prometteurs Le chantier de diversification entamé par Raoul Weil com- mence à porter ses fruits. Si la pharmacie représente tou- jours 60 % de l’activité de l’entreprise, le secteur médical pèse désormais 20 % et représente un grand potentiel de développement. Les 20 % restants sont des clients d’autres branches, qui ont également de fortes attentes techniques et qualitatives pour la mise en œuvre de process très spé- cifiques. L’Oréal, dans la cosmétique, a ainsi commandé à Streb&Weil des développements d’équipements destinés à leurs laboratoires de Recherche et Innovation. La société alsacienne travaille de plus en plus souvent en mode collaboratif sur des projets labellisés « Alsace Bio- Valley », pôle de compétitivité piloté par les industriels de la santé et soutenu par l’État. « On y rencontre aussi bien des start-ups que des groupes internationaux. Il y a énormément d’idées, de concepts innovants », s’enthou- siasme Raoul Weil qui a trouvé là des partenaires de qualité. « Nous nous positionnons sur des secteurs très innovants, et sommes tributaires de nos clients qui doivent passer par des homologations, parfois même des études cliniques. Les processus sont longs. Nous avons nous-mêmes beaucoup investi, en ressources, mais aussi financièrement dans trois ou quatre gros projets (lire encadré). Il faudra attendre en- core attendre un ou deux ans avant d’en récolter les fruits. » Activité : Conception et fabrication d’équipements et machines « à l’unité » ou en petites séries, pour l’industrie pharmaceutique, médicale et l’agroalimentaire. Effectifs 2014 : 40personnes, dont 6 au bureau d’étude. C.A. 2013 : 6,5millions d’euros www.strebweil.com Streb&Weil ZI, rue de la Gare 67120 Duttlenheim Raoul Weil P-DG de Streb&Weil représente la 3e génération dans l’entreprise familiale. Le robot de stimulation magnétique transcrânienne est aujourd’hui en service dans plusieurs hôpitaux.
  • 32. 32 Coriolis Composites, de la voile à l’aéronautique 32 D ouze salariés fin 2008, cent dix aujourd’hui : Coriolis Composites réalise le rêve de tout entrepre- neur, avec sa croissance à deux chiffres et de ra- dieuses perspectives d’avenir. Pourtant, tout n’a pas été simple pour les trois fondateurs, partis avec une bonne idée mais sans fonds propres. Clémentine Gallet, Alexandre Hamlyn et Yvan Hardy sont sortis en 1997 de leurs écoles d’ingénieurs avec un projet plutôt lié à la recherche qu’à une application industrielle. « Mon mari, Alexandre, est passionné de voile, explique Clémentine Gallet. En travaillant sur des chantiers navals, nous avons constaté que les coques en composite se fabri- quaient à la main, dans des conditions de travail difficiles. Notre projet était donc de mettre au point une technologie automatique pour fabriquer des coques de voiliers.» Les trois ingénieurs partent d’un robot industriel sur lequel ils développent une tête innovante capable de tisser la fibre. BRETAGNE
  • 33. 33 AU CŒUR DE L’INNOVATION Demain, l’automobile Après l’aéronautique et l’éolien, Coriolis Com- posites a toutes les cartes en main pour abor- der le marché de la construction automo- bile. «  Les composites, rappelle Clémentine Gallet, permettent d’alléger les structures en vue de consommer moins. L’automobile est donc concernée au premier chef. Nous avons initié des projets de co-innovation qui nous aident à cerner les besoins. Dans cinq ans, nous serons opéra- tionnels. » Selon les normes internationales, en 2020, en effet, les solutions devront être au point pour substituer les matériaux composites aux métaux dans la fabrication de châssis, colonnes, portes ou toits à un coût compétitif. Dans cette optique, Coriolis Composite, qui consacre 15 % de son chiffre d’affaires à l’innovation, collabore au pôle iD4CAR, « moteur d’idées pour véhicules spécifiques et mobilité durable », dans le cadre du projet Dynafib pour la réalisation de pièces antivibratoire en composite thermoplastique avec renforts locaux en fibres continues. « Nous avons commencé par faire des prototypes et quelques essais dans les laboratoires aéronautiques mis à notre disposition par des universités. Nous nous sommes alors rendu compte que nous étions en train de développer une technologie applicable non seule- ment aux voiliers, mais aussi à d’autres marchés. Ce qui nous a amenés, en 1999, à postuler pour le premier concours du ministère de la Recherche pour le déve- loppement de technologies innovantes. Et nous avons gagné dans la catégorie Emergence. » 33 Activité : Fabrication de têtes de robot, fabrication de pièces techniques à base de matières composites Effectifs 2014 : 110salariés C.A. 2013 : 13 millions d’euros www.coriolis-composites.com Coriolis Composites Technologies (SASU) Rue Condorcet, ZA du Mourillon 56530 Quéven Clémentine Gallet devant une pièce développée dans le cadre du Corac - Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile -, engagé notamment dans le programme européen CleanSky pour la préservation de l’environnement. Installés à Lorient où ils trouvent les fonds propres qui leur faisaient défaut, ils se tournent alors vers les mar- chés de l’aéronautique. Leur première commande, en 2006, émane d’Airbus Industrie bientôt suivie d’autres avionneurs comme Dassault aviation ou Bombardier. Pour l’aviation, leur technologie de placement de fibres permet de produire automatiquement des pièces de structure (fuselage, ailes ou moteurs). Une démocratisation du processus de production « Notre technologie, explique celle qui est désormais présidente de Coriolis Composites, est une innova- tion de rupture. Pour produire les mêmes pièces, nos concurrents proposent des machines-outils qui coûtent beaucoup plus cher que nos robots et nécessitent un personnel hautement qualifié. D’une certaine manière, nous faisons de la démocratisation de hautes techno- logies. Nous avons donc créé un nouveau besoin sur le marché de l’aéronautique. Comme celui-ci est en pleine expansion, il booste notre croissance. » L’équipe des associés d’origine est restée soudée. Alexandre Hamlyn a pris la direction technique et Yvan Hardy est chargé d’affaires. « Nous avons déposé une trentaine de brevets, se félicite Clémentine Gallet, et nous possédons aujourd’hui plus de 200 titres de pro- priété intellectuelle à l’international. Nous avons breve- té les composants mécaniques et même les logiciels. Nous avons vendu 36 machines dans le monde, dont 80 % à l’étranger. Outre le Morbihan, où nous produi- sons les machines, nous avons des filiales à Biarritz, en Allemagne, en Angleterre et au Canada. Ce sont des filiales à 100 % qui font de l’ingénierie et du service. Nous misons beaucoup sur les partenariats avec les universités pour la formation des étudiants. Lorsqu’on fait de l’innovation, il faut permettre à chacun de se faire la main, de se familiariser avec quelque chose qui vient un peu d’une autre planète, parce que, par dé- finition, ça fait peur. » Et en France ? « Nous collabo- rons beaucoup Une grande part de ses financements proviennent de projets pour l’industrie et ses équipes savent parler avec les entreprises ! »
  • 34. 3434 L ’aventure commence en 1969 dans l’atelier de menuiserie-ébénisterie d’Emile Cornilleau, à Bonneuil- les-Eaux dans l’Oise. Le BHV cherche un fabricant de tables de ping-pong. Le fils d’Emile, Pierre Cornilleau, qui travaille avec lui depuis 1961, pousse son père à accepter le challenge et à investir. « Il a été le génie de la table de ping-pong et a su mieux que quiconque industrialiser ce produit, constate Michel Zany, actuel président de la société Cornilleau. Les premières sont sorties de l’usine pour Noël 1969. » Michel Zany rejoint Cornilleau en 1992. Il est diplômé du CESEM (Centre d’Études Supérieures Européennes de Management) de l’Ecole supérieure de commerce de Reims. Avantage non négligeable, il est tennisman et a fait le championnat de France par équipes. Il connaît donc bien le milieu du sport. Pendant dix ans, sous l’autorité directe de Pierre Cornilleau, il s’emploie à donner à l’entreprise une vraie dimension commerciale et marketing. Mais, en 1998, quelque chose a changé pour lui. « Cette année-là, Pierre Cornilleau a réfléchi à la transmission de l’entreprise. Il m’a proposé de rentrer au capital à hauteur de 5 % et de lui succéder cinq ans plus tard. » Fin 2003, Pierre Cornilleau prend sa retraite et le rachat se fait par un montage LBO avec des investisseurs extérieurs. « Aujourd’hui, précise le président, je suis actionnaire majoritaire (51 %), j’ai fait rentrer mes cadres au capital en 2008 et j’ai deux investisseurs à hauteur de 15 % chacun : Picardie Investissement, un fonds régional, et Bpifrance. » Michel Zany a eu le temps de développer une vision stratégique. « J’hérite en 2004 d’une entreprise qui a un très bel outil industriel, un bon savoir-faire et une excellente optimisation des coûts, mais qui a besoin de travailler sur la diversification de ses gammes de produits Cornilleau, toujours un coup d’avance PICARDIE
  • 35. 35 AU CŒUR DE L’INNOVATION Des raquettes high tech « En 2000, nous avons lancé nos premières ra- quettes avec l’appui de l’image du champion du monde, Jean-Philippe Gatien, détaille Michel Zany. Nous avons conçu le produit et l’avons fait fabriquer en Chine, comme toutes les marques du monde, car ces raquettes en bois et caoutchouc nécessitent énormément de main d’œuvre. Notre percée a été excellente, puis nous nous sommes dit que nous n’avions en réalité pas d’avantage concurrentiel. Il fallait innover. Après 3 années de recherches, nous avons conçu, développé et commercialisé, en 2005, et en exclusivité mon- diale, la première raquette outdoor composée de matériaux élastomère et polymère avec un process très innovant de bi-injection et une très faible part de main d’œuvre. Cette raquette est devenue désormais une vraie alternative à la ra- quette Made in China. A l’époque, notre raquette était 3,5 fois plus chère qu’une raquette équiva- lente fabriquée en Chine ; aujourd’hui le rapport n’est plus que 0,70 fois. Tout nous laisse penser que d’ici 10 ans, notre raquette sera au prix du Made in China avec un net avantage qualitatif, technologique, design et logistique. » 35 et de ses marchés internationaux. C’était assez simple  : Cornilleau ne fabriquait que de la table de ping-pong : il était évident qu’il fallait arriver à compléter l’offre de tables avec les raquettes, balles, accessoires, pour le loisir, puis pour la compétition. Ensuite, il fallait diversifier les marchés, à l’époque à 90 % sur la France. » Le résultat est là : aujourd’hui, la part d’export est de 50 % et la marque est présente dans 75 pays et sur les cinq continents. . Un brevet perdu, dix de retrouvés A l’époque de Pierre Cornilleau, le service R&D est constitué de deux personnes : lui-même et son assistant qui fabrique les prototypes. « A la fin des années quatre- vingts, Cornilleau a développé pour les tables outdoor un plateau de stratifié massif avec des encadrements acier. Pierre Cornilleau a déposé un brevet en 1988. En 1993, nous avons eu l’extension en Europe. Mais la force de cette innovation était telle, que nos concurrents, qui ne trouvaient pas d’alternative technique, ont décidé de réunir leurs forces pour attaquer notre brevet ; et en 1996, nous l’avons perdu à la barre du tribunal de Munich. Cornilleau était encore une petite entreprise qui ne pouvait pas investir suffisamment dans sa défense. Mais nous avions déjà développé des machines d’usinage à commande numérique et avions donc une avance sur ce produit que nous avons toujours gardée. » Dans les années quatre-vingt dix, Pierre Cornilleau dépose des brevets sur la cinématique de la table et son verrouillage. « En 1995, se rappelle Michel Zany, Cornilleau a vraiment bousculé le marché avec une table de tennis de table à base de métal et de plastique et des formes tout à fait nouvelles. Cornilleau fut le premier fabricant au monde a intégrer la dimension design dans la conception de ses tables. » Si le service R&D comprend cinq personnes, « l’innovation vient aussi de nos fournisseurs, précise le chef d’entreprise, de nos partenaires industriels et des étudiants d’école d’ingénieurs et de design. Nous avons des relations permanentes avec l’UTC de Compiègne et l’INSA de Lyon et, depuis l’année dernière, des partenariats importants avec l’Ecole Supérieure d’Art et de Design de Valenciennes. Nous avons vraiment créé un écosystème d’innovation. » Activité : fabrication d’articles de ping-pong Effectifs 2014 : 95salariés C.A. 2013 : 27millions d’euros www.cornilleau.com Cornilleau (SAS) 14 route nationale 60120 Bonneuil-les-Eaux Michel Zany Dix ans après avoir repris Cornilleau, il a gardé le crédo de son ancien patron, Pierre Cornilleau : l’innovation.
  • 36. 3636 E n mai 2014, Visiativ a fait son entrée sur le marché Alternext de la Bourse. Une nouvelle étape était franchie pour Laurent Fiard, qui, en 1997, avait racheté la société informatique AGS France avec Christian Donzel. Ils lui donnent alors le nom d’Axemble qui deviendra plus tard Visiativ. « L’entreprise d’une trentaine de per- sonnes faisait 5 millions d’euros de chiffre d’af- faires, raconte Laurent Fiard, Président directeur général. Aujourd’hui, nous sommes 330 et nous avons une croissance moyenne de 11 % par an avec un chiffre d’affaires de 50 millions. » Visiativ est désormais un groupe qui investit 7 % de son chiffre d’affaires chaque année dans son service R&D, fort d’une quarantaine de personnes. « Les 9 000 clients du groupe sont principalement des TPE, des PME et des ETI, précise le chef d’entre- prise. Nous faisons 13 % de CA à l’international, mais nous sommes surtout implantés sur toute la France au travers de 11 agences dans les princi- paux pôles industriels. » Pour leur société, en concurrence avec un grand nombre d’éditeurs de logiciels en France, les deux créateurs ont eu la vista. « Notre innovation est construite sur l’accompagnement des PME dans la transformation numérique et pour cela nous avons créé une plateforme collaborative et so- ciale que nous mettons en place chez elles. C’est ce qu’on peut appeler l’entreprise 2.0, connectée, communicant mieux avec ses clients et ses colla- Visiativ, la vista numérique RHÔNE-ALPES
  • 37. 37 AU CŒUR DE L’INNOVATION Un fonctionnement communautaire Si Visiativ arrive à proposer du nouveau à ses clients tous les trois mois, c’est grâce à un service R&D musclé, mais aussi à une organisation très en phase avec la conception de l’entreprise communicante vendue aux PME. Chaque projet est élaboré par cinq ou six personnes. « Nous fonctionnons en mode agile, ce qui permet de composer des équipes pragmatiques pour aller vite en termes de sortie produit », précise Laurent Fiard. Mais le premier travail a été fait… par les clients. Ainsi en a t-il été pour MyApps, bouquet d’applications packagées pour l’industrie. « La société s’appuie depuis 2001 sur un large éventail de clients et prospects, fédérés au sein d’une communauté en ligne, MyCADservices, qui compte à ce jour près de 15 000 membres. Les applications disponibles dans MyApps ont toutes été élaborées en collaboration avec un panel de clients industriels qui ont participé à la définition des fonctionnalités des applications. » De même, Visiativ s’appuie sur ses Ambassadeurs et sur le Smart Enterprise Club pour faire remonter les usages et besoins des entreprises, afin de leur trouver les solutions les plus pertinentes. 37 borateurs. » Les solutions Visiativ permettent ainsi à chaque organisation d’aligner leur stratégie numérique avec celle de l’entreprise, de dynamiser l’innovation collaborative, de développer une nouvelle proximité client et de favoriser le partage de la connaissance. « Ce qui fait la pertinence de notre offre, c’est notre expérience dans la PME et la compré- hension de ses enjeux. Sans oublier le côté économique : sur la partie plateforme collaborative, nos concurrents sont IBM et Microsoft. Nous, nous fournissons des produits adaptés à la PME qui offrent 80 % des fonctionnalités de ce que peuvent faire les grosses infrastructures, pour 20 % du prix. » VDoc, l’application qui vous ressemble L’acquisition d’éditeurs de logiciels, notamment d’Isotools il y a trois ans et de Novaxel un an plus tard, marque une nouvelle étape. « Novaxel est plutôt dans le domaine de la dématérialisation, donc la gestion de documents, précise Laurent Fiard. Et avec Isotools, on est du côté de la plate- forme e-commerce BtoB. » Mais c’est le service R&D qui a produit par exemple VDoc. « C’est une plateforme au sens large avec des outils de business process management. L’une de nos grosses innovations est que le client peut pas- ser en un clic d’un processus d’entreprise qu’il définit très simplement, comme s’il dessinait sur un paperboard, à l’ap- plication mobile qui lui correspond. Par exemple, s’il veut automatiser le processus de validation des achats, il en fait le croquis et génère une application disponible sur Internet, les smartphones et les tablettes de l’entreprise. » Devenu un acteur important de l’économie lyonnaise, en- traînant la ville à devenir métropole French Tech, Laurent Fiard souligne la qualité de l’accompagnement dont l’en- treprise a fait l’objet. « Nous avons été beaucoup aidés par Bpifrance et la CCI. Sans oublier l’Anvar qui nous a permis de commencer à devenir éditeur de logiciel donc à créer nos propres produits. Si nous ne l’avions pas eu, nous n’au- rions pas eu les moyens de nous financer. » Activité : Edition de logiciels outils de développement et de langages Effectifs 2013 : 330salariés C.A. 2013 : 49,2millions d’euros www.visiativ.com www.smartenterpriseclub.com Visiativ 26 Rue Benoit Bennier 69260 Charbonnières-les-Bains Laurent Fiard Président depuis juin dernier du MEDEF Lyon- Rhône, travaille à faire de sa ville une métropole French Tech.
  • 38. 38 L e saviez-vous ? 450 000 personnes âgées de plus de 65 ans en France chutent dans l’année. Passé 70 ans, 47 % d’entre elles ne peuvent se relever seules. Au-delà de 2 heures passées au sol sans pouvoir se re- lever, un accident, au départ bénin, peut conduire à une hospitalisation, voire une entrée en institution spécia- lisée. « La perte d’autonomie débute souvent par une chute à domicile » note Thierry Roussel, un des trois co- fondateurs de SeniorAdom. Ce serial entrepreneur sorti de l’Académie Commerciale Internationale (CCI) a créé sa première société à l’âge de 20 ans. Il a également été cofondateur et directeur général de Direct Énergie. « J’avais cette fois-ci une préférence pour un projet dans le secteur social. Ayant une mère âgée, je me sentais directement concerné par ces questions. » L’aventure, il la partage avec Christophe Gombault, ancien direc- teur commercial de Direct Energie et Vincent Kraus, le junior de la bande, ingénieur issu de Polytechnique et de Stanford, qui a travaillé 5 ans dans la finance. Avant de créer SeniorAdom en novembre 2012, les 3 associés analysent ce marché, dominé par les pendentifs de té- léassistance : « 500 000 détenteurs de pendentif en France, commente Vincent Kraus, auxquels on demande de passer la journée avec un appareil autour du cou ou au poignet. De sorte qu’ils ne l’ont pas toujours, notam- ment quand ils se lèvent la nuit ou sous la douche. Et quand ils chutent, ils ne sont pas forcément en capacité d’appuyer sur un bouton… ». L’approche de SeniorAdom va plus en profondeur, tant sur le fond qu’en matière de technologie. SeniorAdom sécurise le maintien à domicile des personnes âgées ILE-DE-FRANCE
  • 39. 39 Activité : Service à la personne. Solution de téléassistance, de détection et de prévention des chutes et des malaises pour les personnes âgées et leur entourage. Effectifs 2014 : 8(3 fondateurs, 3 développeurs, 2 commerciaux / marketing) www.senioradom.com SeniorAdom 41 rue Périer 92120 Montrouge L’équipe SeniorAdom Au centre, deux des fondateurs : Thierry Roussel (chemise blanche) et Vincent Kraus (chemise bleue). Sur le fond, la jeune société s’est entourée d’un Comité des sages pour valider toutes ses hypothèses : la pré- sidente d’Anggel, association nationale des gériatres et gérontologues libéraux, deux ergothérapeutes, la pré- sidente de la Compagnie des aidants et un kinésithé- rapeute rompu aux interventions à domicile. « Notre approche est axée sur la prévention, explique Thierry Roussel. Il nous fallait un outil qui permette d’analyser les habitudes individuelles de vie, de repérer les évé- nements “anormaux”, de détecter les prémisses de la maladie d’Alzheimer. » Guidée par les professionnels du terrain, SeniorAdom développe son propre système, baptisé Balto Protect qui, couplé à des capteurs de mou- vement sans fil et un détecteur d’ouverture de porte, va « apprendre » et mémoriser les habitudes de vie des personnes chez qui il est placé. Un mouvement inhabi- tuel la nuit - sortie du logement à 3 heures du matin par exemple - une immobilité anormale ou un changement notoire d’habitudes va déclencher automatiquement une alerte auprès des aidants (lire encadré). Pour développer sa technologie, l’entreprise, après avoir autofinancé les premiers développements, a levé 650 000 euros auprès de quelques business angels et a bénéficié d’aides de la région Ile-de-France, de Bpifrance et d’un soutien lo- gistique de la CCI des Hauts-de-Seine, « des gens ex- trêmement efficaces qui ont su nous faire rencontrer les bonnes personnes au bon moment », commente Thierry Roussel. Lauréat d’EXAPAD 2013, appel à projets lancé par la Ville de Paris et la région Ile-de-France pour des solutions innovantes en faveur de l’autonomie des per- sonnes âgées, Balto Protect a été testé depuis mars 2014 chez une vingtaine d’utilisateurs pour une durée de 6 mois. Objectifs : valider le fonctionnement et la façon dont l’objet est adopté par les utilisateurs et les aidants ; au terme de l’expérimentation, obtenir un label attribué par le Pôle allongement de la vie Charles Foix, lequel fait autorité dans le domaine des gérontechnologies. Le produit donnant satisfaction, il est commercialisé depuis octobre 2014 dans toute la France. SeniorAdom prévoit une nouvelle levée de fonds mi 2015, pour donner un coup d’accélérateur à la commercialisation, par le biais de prescripteurs - gériatres, généralistes, pharmaciens… AU CŒUR DE L’INNOVATION Balto Protect, détecteur de chutes et de malaises C’est un petit boîtier d’apparence très sobre, avec 3 boutons de couleur, un haut-parleur et un micro. Il se branche sur une simple prise de courant et ne nécessite pas de connexion à Internet. Équipé d’une puce de téléphone multi opérateurs (pour une couverture optimale, quelle que soit la zone), il communique avec ses capteurs de mouvement et déclenche une alerte si un écart important survient. « Par exemple, précise Vincent Kraus, l’appareil réagit si la personne reste immobile dans sa salle de bain pendant 25 minutes, quand elle n’y passe habituellement jamais plus de 15 minutes ». L’alerte est transmise sous forme d’appel automatisé au premier aidant d’une liste qui en compte trois. Lorsqu’il décroche, l’aidant est mis en contact avec la box, via un haut-parleur et un micro et peut échanger avec la personne âgée, même si celle-ci se trouve à 10 mètres, dans une autre pièce. Si le premier aidant ne répond pas, le deuxième est prévenu. Si le deuxième ne répond pas non plus, l’appel arrive sur le plateau de réception d’appel d’Europe Assistance, branché 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. L’appareil signale également des températures anormales, l’émission de fumées (il se connecte à un détecteur de fumée). Son utilisateur peut également se servir du boîtier pour appeler en appuyant sur les boutons jaune ou vert pour appeler ses proches, ou le bouton jaune pour annuler une alerte. L’ensemble du service est proposé à 49 euros/mois, et ouvre droit à une réduction d’impôt de 50 % sur les dépenses (dispositif Borloo).
  • 40. 40 C omment rendre « propres » dans notre pays les 5,9 mil- lions de véhicules utilitaires qui risquent bientôt de se voir interdire l’accès des centres-ville pour non-res- pect des normes de pollution ? Comment les entreprises vont-elles parvenir à financer des véhicules électriques, plus coûteux à l’achat et dont l’autonomie est encore limitée à ce jour ? Comment réduire les gaz à effet de serre avec un parc automobile vieillissant ? Toutes ces questions agitent les spécialistes de l’écomobilité, les politiques, les grands constructeurs automobiles de la planète et tous les usagers… Ludwig Czelecz, un jeune ingénieur en conception mécanique annonce avoir trouvé une solution probante : un moteur hy- bride série sur lequel il avait commencé à travailler en 2008 au cours de ses études à l’École Polytechnique Universitaire de Lille, et qui est aujourd’hui sur le point d’aboutir. « Le prin- cipe, explique-t-il, consiste à transformer n’importe quel mo- teur existant - essence ou diesel – en groupe électrogène, et d’ajouter un moteur électrique pour faire tourner les roues. » (lire encadré). Passionné de voitures anciennes et de course automobile - il réalise des pièces sur mesure pour les premières et améliore les performances des secondes - Ludwig Czelecz a non seulement des idées novatrices, mais également les pieds sur terre. Lauréat du concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes, après avoir apporté la preuve de fonctionnement de son concept, il a pu grâce à l’aide obtenue (145 000 euros) étoffer son équipe R&D. Désor- mais, ce sont 10 ingénieurs qui travaillent à ses côtés pour sur- monter tous les écueils techniques. « Nous devons passer un à Green Tech Engineering : la voiture du futur, c’est la vôtre ! NORD - PAS DE CALAIS
  • 41. 41 un tous les tests d’homologation : crash test, émission de polluants, tests de sécurité des différents organes. Cela demande des ressources considérables. » Pour autant, le jeune patron de Green Tech n’a pas cédé aux sirènes des partenaires qui viennent lui proposer des financements en échange d’une entrée au capital. « C’est toute la problématique de l’innovation, analyse ce dernier. Il nous faut d’abord aller au bout de notre processus d’étude, valoriser nos brevets et nos proto- types, avant d’envisager quoi que ce soit. Quand on a tenu un projet à bout de bras pendant 6, 7 ans, on n’a pas envie de se voir dilué ! » En cette fin d’année 2014, AU CŒUR DE L’INNOVATION L’hybride série : 70 % d’économie de carburant en cycle urbain Les véhicules hybrides disposent d’un moteur thermique et d’un moteur électrique. Le second récupère l’énergie au freinage, vient recharger les batteries et prendre le relais ou aider le premier. C’est l’hybridation parallèle. Dans la solution hybride série, c’est le moteur électrique qui fournit toute l’énergie pour mouvoir le véhicule. Le moteur thermique est totalement déconnecté de la transmission, tourne à régime constant pour alimenter non pas des batteries, mais des supercondensateurs. Les avantages ? Le rendement du moteur est optimum, la consommation en cycle urbain est abaissée de 70 % - environ 3,5 litres  /  100 km pour un véhicule utilitaire; la vitesse et l’autonomie sont celles d’un moteur thermique et il n’y a pas 300 kg de batteries à transporter, à recharger quotidiennement et à louer. Et si l’hybride série existe depuis le 19e siècle, la grande innovation de Ludwig Czelecz est d’avoir créé un kit pour transformer n’importe quel véhicule à moteur essence ou diesel en hybride série. « Notre première cible, ce sont les véhicules utilitaires, précise le fondateur de Green Tech. Le 1er est prévu pour septembre 2015. Après, nous étendrons à toutes les voitures citadines… » l’écurie GT Engineering redouble d’efforts pour boucler la mise au point de ses prototypes et des tests. Objec- tif : février 2015 pour la présentation du kit hybride de compétition et septembre 2015 pour le prototype d’hy- bride série véhicules utilitaires. Outre la CCI du Nord qui l’a aidé à réaliser une étude d’antériorité, Green Tech s’est assuré du soutien de plusieurs laboratoires universitaires - le LAMIH à Valen- ciennes, l’ECAM à Bruxelles - et constitue des dossiers auprès de l’ADEME pour une bourse « véhicule du fu- tur » et auprès de l’Union Européenne dans le cadre du dispositif « Horizon 2020 ». Au plan commercial, des partenariats ont été noués avec des carrosseries indus- trielles qui seront à même de monter et démonter les kits hybrides dont la durée de vie pourrait avoisiner les 500 000 km ! Le contexte est porteur, le marché pro- metteur et, sur ce segment particulier du moteur hy- bride adaptable, démontable et recyclable, Green Tech Engineering fait la course en tête. Effectifs 2014 : 5personnes + 5 intervenants externes C.A. / Objectif à 3 ans : 2,5millions d’euros www.gte-design.com Green Tech Engineering 121 rue Chanzy 59260 Hellemmes 41 Ludwig Czelecz Objectif septembre 2015 : présenter un prototype de moteur hybride série pour les véhicules utilitaires.
  • 42. 4242 D u smartphone à la serre de jardin, il y a tout chez Ubaldi. Au vu du site de vente en ligne de l’entreprise, on croit avoir affaire à une enseigne pure player. Erreur : Ubaldi est le nom d’un homme de 48 ans, qui a commencé à 20 ans dans une boutique ouverte avec l’aide de son frère et possède toujours plusieurs magasins sur la Côte d’Azur. « J’ai arrêté mes études en seconde, raconte Wal- ter Ubaldi. Mon frère, qui avait un garage, m’a tout de suite embauché à la vente de véhicules. Mais j’étais passionné par l’électronique. En 1986, j’ai donc créé à Nice ce premier petit magasin de pro- duits grand public : téléviseurs, magnétoscopes, chaînes hi-fi... Puis le marché a changé avec l’ar- rivée des grandes surfaces sur ces produits. J’ai commencé à démarcher les comités d’entreprise en m’engageant à être le moins cher. Nous fai- sions les relevés de prix de nos concurrents à la main ! Sur les dix ans passés dans le premier ma- gasin, je ne me suis pas payé pendant les sept premières années… » Le principe des petites marges sur de gros vo- lumes n’est pas la règle à l’époque. Difficile de convaincre un banquier que c’est l’avenir ! Mais le don de Walter Ubaldi pour les relations humaines lui permet de rencontrer des fournisseurs préve- nants qui lui prêtent main forte pour construire son modèle. « Mon métier, encore aujourd’hui, s’amuse le patron, est de trouver toutes les pistes possibles. Quand vous n’êtes pas formaté pour Ubaldi, champion de la veille concurrentielle PROVENCE - ALPES - CÔTE D’AZUR