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FAITS-DIVERS
7.Pots-de-vins ou évasion d’argent
Clicanoo.com
publi le 4 décembre 2002
00h00
En 1998, les révélations du Journal de l’île sur des sommes d’argents versées à des ministres
malgaches par Abdéali Goulamaly, concernant des autorisations de pêche à la crevette dans les
eaux malgaches avait l’effet d’une bombe dans les milieux économiques réunionnais. Il
comparaissait hier après-midi devant le tribunal correctionnel pour abus de biens sociaux et pour
altération frauduleuse de la vérité dans un écrit.
C’est le même temps qu’il s’est accordé pour rendre sa décision concernant la deuxième affaire qui lui était soumise hier
après-midi. Abdéali Goulamaly, chef d’entreprise particulièrement connu à la Réunion comparaissait pour abus de biens
sociaux et faux en écriture. L’affaire avait été révélée en 1998 par le Journal de l’île. L’homme d’affaire, par le biais d’un
“commanditaire”, très proche du pouvoir malgache de l’époque, comme le faisait remarquer Dominique Audureau,
versait des “pots de vins” à deux ministres malgaches, afin de pouvoir exploiter deux sociétés de pêches à la crevette.
Lors de l’enquête, le parquet s’interrogeait sur plusieurs points. Interrogations que reprenaient à son compte le président
Brunet
N’y avait-il pas une volonté de sortir de la société des fonds pour un usage indéterminé ? Comment l’argent revenait à
la Réunion, comment rapatriez-vous les bénéfices, demande Jean Brunet. Pour Abdéali Goulamaly tout cela était du
racket.
Il y avait deux ministres en cause. Tout était fait de manière lancinante. Chaque étape du travail était soumise à un
droit. Il fallait toujours payer. Peu à chaque fois, mais tout le temps. Cependant, précise l’armateur, je n’ai jamais eu le
sentiment de faire quelque chose contre la société. Et de rappeler toutes tracasseries dont ses deux entreprises ont fait
l’objet durant des années.
Trois années de suite, les autorisations nous ont été supprimées quelques semaines avant le début de la saison,
explique le chef d’entreprise. Tout cela pour payer encore plus. Le ministère public s’étonne.
Mais c’est pour des manquements à la loi que cela est arrivé.
Non, rétorque Abdéaly Goulamaly. La Cour suprême malgache nous a donné raison.
Simplement sur des questions de procédures et non pas sur le fond, affirme Dominique Audureau.
[Des années de calvaire]
On ne peut pas dire à la fois une chose et son contraire, commence Dominique Audureau, le représentant du
ministère public. On ne peut pas se dire garant de la bonne morale et employer un commissionnaire uniquement parce
qu’il est proche d’hommes politiques locaux. Après cette affaire, votre société a connu des difficultés. Vous ponctionnez
une autre de vos affaires de plus de 2 millions de francs. Nous sommes dans des expédients qui tombent sous le coup
de la loi pénal, conclut le vice-procureur en demandant 10 mois de prison avec sursis et 50 000 euros d’amende. Ce ne
sont pas moins de trois avocats, dont un ancien bâtonnier du barreau de Paris, qui sont chargés de la défense des
intérêts du mis en examen. C’est Me Charles Haggai qui ouvre le bal. Durant près d’une heure, il va tenter, dans une
plaidoirie répétitive et particulièrement technique, non dépourvue d’humour, il est vrai, de démontrer que son client
respecte la justice de son pays. C’est en toute logique qu’il conclura en demandant la relaxe. Me Dalil Gangate,
formulera la même demande, arguant que l’infraction d’escroquerie n’est absolument pas constituée.
On sait où est partie l’argent et que cela a été fait dans l’intérêt de la société, argumente l’avocat.
C’est pour lui la fin d’un calvaire qui avait commencé lorsqu’il s’est retrouvé aux prises avec l’arbitraire, commence Me
Mario Stasi du barreau de Paris. Il a appelé au secours mais personne n’est venu à sa secours. L’élément intentionnel
d’abus de biens sociaux ne tient pas, c’est pourquoi vous devez le relaxer, conclut l’avocat parisien. C’est le 7
décembre, que le chef d’affaire sera fixé sur son sort.
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