"Cette robotisation a surtout permis des gains de productivité. On sort des produits moins chers, ce qui nous rend plus compétitifs, notamment à l'export. On a baissé nos prix de revient de 30 %!"
4 questions à Sébastien Vial : Responsable atelier Panneaux 4 questions put t...
"la robotisation a sauvé mon entreprise" Jean Louis Desjoyaux
1. La Robotisation a sauvé mon entreprise « Jean Louis Desjoyaux
Comment avez-vous survécu à la fameuse crise de 2008 ?
Jean-Louis Desjoyaux : Ça n’a pas été facile. D’abord, il faut signaler que cette crise a été
d’une violence sans précédent pour nous. En 2007, on réalisait 100 millions d’euros de
chiffre d’affaires avec 15 000 piscines. On est passé en 5 ans à 68 millions d’euros de chiffre
d’affaires pour seulement 6 500 bassins.
Aujourd’hui, votre chiffre d’affaires est revenu à 82 millions d’euros, comment avez-vous
réussi cette performance ?
Juste avant la crise, en 2007, on avait investi massivement, soit près de 50 millions d’euros,
dans notre outil de production pour être capables de produire 25 000 piscines. Et on a
largement robotisé nos lignes de production. C’est en partie ce qui nous a permis de
redémarrer avec un site ultra-performant.
Et au passage, vous avez forcément licencié des dizaines de salariés pour faire des
économies …
Pas du tout. On n’a pas fait de licenciements, ni même de chômage technique. D’abord, on
n’est jamais descendu en dessous de 2 millions de résultat après impôts. Ensuite, on a
transformé les métiers grâce à la formation. On reste une cinquantaine de salariés en
2. production pour 200 personnes sur notre site de la Fouillouse dans la Loire. On fait travailler
près de 5 000 personnes dans le monde.
Donc les robots n’ont pas supprimé d’emplois chez vous ?
Non, je dirais même qu’ils ont sauvé l’entreprise donc des emplois. Cette robotisation a
surtout permis des gains de productivité. On sort des produits moins chers, ce qui nous rend
plus compétitifs, notamment à l’export. On a baissé nos prix de revient de 30% grâce à
l’ensemble des investissements ! On a aussi réintégré des process qu’on avait externalisés.
On fait des dizaines de choses nouvelles grâce aux robots.
Mais vous n’avez pas regretté cet investissement énorme en prenant la crise de plein
fouet ?
Si je vous disais qu’on n’a pas eu peur, ça serait faux. On voyait les années s’enchaîner, de
pire en pire. On se demandait comment ça allait se finir. De plus, on voyait une nouvelle
concurrence se développer : celle des petits maçons qui n’avaient plus de boulot par la sous-
traitance. Il y avait aussi ces fameuses coques au prix très agressif, qu’on voit au bord des
routes dans le Midi. Bref, il y a deux ans, j’ai décidé de réagir.
Comment avez-vous réagi ?
On était en février et on allait encore perdre 2 millions d’euros de chiffre d’affaires … J’ai pris
la décision de concevoir et de construire une piscine à un prix d’appel. Ça n’a pas été facile
car ça ne faisait pas l’unanimité dans ma famille. J’ai lancé une grande campagne de
communication à la télé et à notre grande surprise, on a fait exploser les compteurs.
D’autant qu’il y a eu une mini canicule, ça aide !
Comment avez-vous mis au point cette piscine low-cost ?
C’est notre culture. Desjoyaux a été un des précurseurs de la démocratisation de la piscine
en France. On a tellement standardisé et fait baisser les prix de revient qu’on a réussi à tenir
ce prix. De plus, on fabrique tout. On part de déchets ménagers pour concevoir et réaliser
toute la piscine. On produit tous les composants : la pompe, le projecteur … L’effet volume
permet de baisser les prix.
Extrait de MAG2Lyon – Maud Guillot