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DOSSIER	DE	PRESSE		
Juin 2019
	
	
	
	
	
La perception des Français sur le rôle et l’utilité des associations professionnelles :
Après le grand débat national, quelle image et quelles missions pour ces corps
intermédiaires ?
A propos du CEDAP
Le CEDAP (Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles) est une association de personnes
qui regroupe près de 280 directeurs, délégués et secrétaires généraux d’associations professionnelles,
représentant tous les secteurs d’activité de l’économie française.
Contact presse :
Laure Curien – laure.curien@comfluence.fr - 01 40 07 98 27
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Étude :
Pour les Français, les associations professionnelles méritent une plus grande
place dans le débat public
Paris, le 4 juin 2019 – Dans le contexte de défiance politique et social actuel, les associations
professionnelles qui accompagnent les entreprises qu’elles représentent, semblent pourtant bénéficier
d’un crédit de confiance de la part des Français pour participer à la vie démocratique et contribuer à la
formation de l’opinion publique. C’est ce que révèle une étude inédite réalisée par le cabinet d’étude
Elabe pour le Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles (CEDAP) sur la
perception des Français sur le rôle et l’utilité de ces corps intermédiaires.
Des corps intermédiaires jugés légitimes dans la contribution au dialogue social et
utiles dans la défense des intérêts sectoriels
Dans la séquence politique actuelle, l’implication des associations professionnelles est
plébiscitée par les Français. Environ 3 Français sur 4 estiment qu’Emmanuel Macron aurait dû les
consulter plus régulièrement dans le cadre du « grand débat national » (72%). Sollicitées par
l’exécutif, mais également le pouvoir législatif : 79% des Français jugent qu’elles devraient être
auditionnées par les parlementaires lors des discussions sur les projets de loi qui concernent leur
secteur d’activité.
Malgré un climat de défiance généralisée vis-à-vis des corps intermédiaires, 85% des Français
jugent utile qu’elles fassent entendre leur voix pour défendre leur activité.
Le rôle d’intermédiaire que jouent les associations professionnelles entre un secteur et les
pouvoirs publics est salué par l’opinion publique : 73% des Français les jugent nécessaires dans
la promotion des intérêts de leur secteur d’activité auprès des pouvoirs publics et 66% dans la
contribution au dialogue social (négociations, échanges entre différentes parties sur les questions
économiques et sociales). Leur expertise et connaissance sectorielle doivent contribuer pour 59% des
sondés à permettre aux pouvoirs publics de prendre les bonnes décisions concernant leur secteur
d’activité. Elles sont également jugées nécessaires à la défense de l’intérêt des particuliers : pour
59%, ces associations sont essentielles pour relayer les attentes et besoins des usagers et
consommateurs.
« Les associations professionnelles sont bien identifiées par les Français comme une interface entre
le terrain, un secteur et les pouvoirs publics malgré un léger déficit de confiance. Leur rôle est
d’ailleurs reconnu comme nécessaire notamment dans la défense des intérêts sectoriels. Les
Français ressentent donc la légitimité d’un intérêt d’ensemble. Nous avons besoin d’une normalisation
des relations entre pouvoirs publics et associations professionnelles pour introduire plus de fluidité et
surtout déclencher un réflexe chez les représentants politiques d’entendre systématiquement les
représentants du corps social. », analyse Matthieu Rosy, Président du Cedap.
Des attentes plus fortes des Français sur des actions d’intérêt général
Et demain ? Pour une majorité de Français (79%), la priorité des associations professionnelles
devrait se porter sur la valorisation du secteur et notamment des métiers qui recrutent auprès
du grand public. Cette attente forte peut s’analyser comme une réaction à la perception d’un manque
d’efficacité et d’action pour l’intérêt général. Les associations professionnelles sont également
attendues par les Français sur les actions qu’elles peuvent menées auprès des entreprises sur le
terrain de l’innovation (63%) et de la formation des dirigeants et salariés (55%).
3	
« Nous avons probablement un travail à mener pour rendre les actions plus visibles au grand public.
Initialement, les associations professionnelles n’ont pourtant pas vocation à rayonner dans la société
mais elles doivent désormais intégrer de plus en plus un prisme sociétal. Nous devons par ailleurs
rendre les associations professionnelles plus attractives pour les entreprises. Nous souhaitons la
création d’un cadre qui permette la mobilisation des acteurs et dégager les moyens nécessaires à
leurs missions », précise Matthieu Rosy, Président du Cedap.
« Si l’efficacité des organisations professionnelles est challengée, leur utilité n’est pas mise en cause,
leur expertise et leur proximité sont reconnues. Mais le citoyen attend d’elles au-delà de la défense
des intérêts sectoriels, une contribution à l’intérêt général. Ces résultats sont aussi un message pour
la communication des organisations professionnelles : au-delà du lobbying, comment convaincre
l’opinion de la contribution de leur secteur d’activité à l’économie et à la société », indique Bernard
Sananes, Président d’Elabe.
Méthodologie
! Enquête menée en ligne du mardi 23 au mercredi 24 avril 2019 auprès d’un échantillon de 1000
personnes, représentatif des résidents métropolitains âgés de 18ans et +
! Méthode des quotas appliquée aux critères de genre, âge, catégorie socio-professionnelle, catégorie
d’agglomération et région
4	
L’ÉTUDE
Mobilisation des gilets jaunes, défiance vis-à-vis des syndicats, rejet des pratiques de lobbying, …
autant de symptômes qui traduisent une crise du dialogue social. Dans ce contexte et alors que les
associations professionnelles ont été écartées du Grand débat national, comment les Français les
perçoivent-ils ? Quelles missions et quel rôle leur accorder, notamment dans les relations avec les
pouvoirs publics ?
1. Les associations professionnelles sont jugées utiles par les Français malgré un climat
de défiance généralisée vis-à-vis des corps intermédiaires
Le climat de défiance généralisée à l’égard des corps intermédiaires impacte également les
associations professionnelles.
Seuls 31% des Français déclarent faire confiance aux associations professionnelles dans le cadre de
leur dialogue avec les pouvoirs publics et l’Etat. Un pourcentage qui tombe à 28% pour les syndicats
de salariés et à 17% pour les organisations patronales. Cette fragile confiance n’est donc pas
spécifique aux associations professionnelles, ces organismes qui représentent les entreprises d’un
même secteur d’activité, mais concerne l’ensemble des organisations assimilées à des « corps
intermédiaires ».
« Si au début des années 60, seulement 20% des Français ne faisaient pas confiance aux
syndicats, ce chiffre est aujourd’hui de 60%. Cela montre qu’il y a eu une transformation
très marquante du rapport des personnes interrogées aux syndicats. »
Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au
Ceraps
En comparaison, les associations d’élus et les associations ou ONG bénéficient d’une légère prime de
confiance.
5	
« Les organisations patronales deviennent celles en qui les Français ont le moins confiance
(68%). Ce résultat peut s'analyser comme une défiance à l'égard de ceux sont pris pour les
gagnants des politiques publiques menées, un jugement sévère sur ceux qui sont réputés
s’en sortir le mieux dans le contexte politique. »
Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au
Ceraps
La défiance est notamment marquée parmi les classes populaires : seuls 31% font confiance aux
associations et ONG et 22% aux associations professionnelles. Les retraités sont, à l’inverse,
significativement moins critiques à l’égard des corps intermédiaires (exception faite syndicats de
salariés).
« Le débat pose en filigrane la question : quelles organisations contribuent le plus à la
défense de l’intérêt général. Ce qu’on retrouve dans ce sondage, c’est cette conception qui
confère aux associations la vocation de représenter l’intérêt général, alors que les
associations professionnelles, syndicats et autres non. »
Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au
Ceraps
Cette relative méfiance vis-à-vis des associations professionnelles ne dégrade pas pour
autant leur perception d’utilité.
L’utilité des associations professionnelles n’est pas contestée par les Français : 85% des Français
jugent utile qu’elles fassent entendre leur voix pour défendre leur activité. Le rôle d’intermédiaire que
jouent les associations professionnelles pour défendre les activités d’un secteur est donc salué par
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Tout	à	fait	confiance	 Plutôt	confiance	 Pas	vraiment	confiance	 Pas	du	tout	confiance	 Sans	opinion	 Ne	connaît	pas	
Les	associa/ons	et	ONG	
Les	associa/ons	d'élus	
(par	exemple,	Associa0on	des	maires	de	France,	Associa0on	des	
maires	ruraux	de	France,	Associa0on	des	régions	de	France,	etc.)	
Les	associa/ons	professionnelles	
(organisa0ons	qui	représentent	les	
Entreprises	d'un	même	secteur	d'ac0vité)	
Les	syndicats	de	salariés	
Les	organisa/ons	patronales	
(MEDEF,	CPME,	etc.)	
Ques/on	:	Dans	le	cadre	des	projets	du	gouvernement	ou	du	parlement,	faites-vous	confiance	ou	pas	confiance	à	chacun	des	acteurs	suivants	lorsqu’ils	sont	
impliqués	dans	des	échanges	avec	les	pouvoirs	publics	et	l’Etat	?	
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TOTAL	
«	CONFIANCE	»	
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TOTAL	
«	PAS	CONFIANCE	»	
Le	climat	de	défiance	généralisée	à	l’égard	des	corps	intermédiaires	impacte	également	les	
associa/ons	professionnelles.	Les	associa/ons/ONG	et	les	associa/ons	d’élus	bénéficie	d’un	
rela/f	crédit	de	confiance.	
22	:	Retraités	
36	:	Retraités	
22	:	Catégories	populaires	
56	:	Retraités	
30	:	Catégories	populaires	
59	:	Classes	moyennes	
31	:	Catégories	populaires
6	
l’opinion publique. Cette utilité est nourrie par l’attribution d’une expertise sectorielle et d’une proximité
du terrain.
Les Français relèvent par ailleurs leur rôle actif dans la défense des intérêts sectoriels (73% les jugent
nécessaires) et dans leur contribution au dialogue social (66%).
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S'applique	très	bien	 S'applique	assez	bien	 S'applique	assez	mal	 S'applique	très	mal	 Sans	opinion	
Expertes	de	leur	secteur	d'ac@vité	
U@les	
Proches	des	réalités	du	terrain	
Défendent	l'intérêt	général	
Modernes	
Ont	un	fonc@onnement	démocra@que	
Ethiques	
Honnêtes	
Efficaces	
Ques/on	:	Pour	chacun	des	qualifica/fs	suivants,	diriez-vous	qu’il	s’applique	bien	ou	mal	aux	associa/ons	professionnelles	?	
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BIEN	»	
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37	 42	
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TOTAL	
«	S’APPLIQUE	
MAL	»	
CePe	u/lité	est	également	nourrie	par	leur	exper/se	sectorielle	et	leur	proximité	au	terrain,	
mais	fragilisée	par	un	défaut	d’efficacité.		
Ces	trois	qualifica@fs	sont	
encore	plus	largement	
aPribués	par	les	retraités,	et	
le	sont	significa/vement	
moins	par	les	catégories	
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Oui,	tout	à	fait	 Oui,	plutôt	 Non,	pas	vraiment	 Non,	pas	du	tout	 Sans	opinion	
Défendre	les	intérêts	de	leur	secteur	d'ac/vité	auprès	
des	pouvoirs	publics	
Contribuer	au	dialogue	social	(négocia@ons,	échanges	
entre	différentes	par@es	sur	les	ques@ons	
économiques	et	sociales)	
Relayer	les	aPentes	et	besoins	des	usagers	et	
consommateurs	
PermeOre	aux	pouvoirs	publics	de	prendre	les	bonnes	
décisions	concernant	leur	secteur	d'ac@vité	
Ques/on	:	En	France,	les	professionnels	ou	les	entreprises	d’un	même	secteur	d’ac0vité	peuvent	se	regrouper	au	sein	d’associa0ons	professionnelles.	Voici	quelques	exemples	:		Fédéra0on	
de	la	Forma0on	Professionnelle	(FFP),	Fédéra0on	des	prestataires	de	Santé	à	Domicile	(FEDEPSAD),	Chambre	Syndicale	des	Cour0ers	d’Assurances	(CSCA),	Union	Na0onale	des	Entreprises	du	
Paysage	(UNEP).	
Diriez-vous	que	ces	organisa/ons	sont	nécessaires	pour	…	?	
En		%	
7	
TOTAL	
«	OUI	»	
73	 27	
66	 34	
59	 40	
59	 40	
TOTAL	
«	NON	»	
Notamment	 par	 leur	 ac/on	 de	 défense	 des	 intérêts	 sectoriels	 et	 leur	 contribu/on	 au	
dialogue	social.	
79	:	Retraités	
64	:	Catégories	populaires	
54	:	Catégories	populaires
7	
2. Les Français sont favorables à la participation des associations professionnelles à la
vie démocratique et à leur contribution à la formation de l’opinion publique
Dans la séquence politique actuelle, l’implication des associations professionnelles est
plébiscitée par les Français. Environ 3 Français sur 4 estiment qu’Emmanuel Macron aurait dû les
consulter plus régulièrement dans le cadre du « grand débat national ». Une très large majorité de
Français souhaitent donc que ces associations soient plus souvent consultés par l’exécutif mais
également par le pouvoir législatif lors des discussions sur les projets de loi qui concernent leur
secteur d’activité : 79% jugent qu’elles devraient être auditionnées dans ce cadre par les
parlementaires.
« Dans le contexte actuel, il y a un accord ultra-majoritaire sur la nécessité de ne pas avoir
le monopole des propositions qui soient élaborées par le Gouvernement ou le Parlement,
puisque la question sur la nécessaire consultation des associations professionnelles répond
massivement "oui" avec un écart quasiment non-significatif entre Parlement et exécutif. »
Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au
Ceraps
Plus globalement, pour une majorité de Français (79%), la priorité des associations
professionnelles devrait se porter sur la valorisation du secteur et notamment des métiers qui
recrutent. Cette attente forte peut s’analyser comme une réaction à la perception d’un manque
d’efficacité et d’action pour l’intérêt général des corps intermédiaires.
Les associations professionnelles sont également attendues par les Français sur les actions qu’elles
peuvent menées auprès des entreprises sur le terrain de l’innovation (63%) et de la formation des
dirigeants et salariés (55%).
Ques/on	:	Parmi	les	missions	qui	relèvent	des	associa/ons	professionnelles,	lesquelles	vous	semblent	les	plus	prioritaires	?	
En		%	
9	
Pour	les	Français,	leur	mission	prioritaire	doit	avant	tout	être	la	valorisa/on	des	mé/ers	
qui	recrutent.	
79	
63	
55	
32	
29	
24	
45	
17	
17	
9	
8	
5	
Valoriser	les	mé/ers	qui	recrutent	
Accompagner	les	entreprises	
dans	leur	capacité	à	innover	
Former	les	dirigeants	et	
les	salariés	en	entreprise	
Soutenir	le	développement	
de	la	RSE	dans	les	entreprises	
Aider	les	entreprises	dans	leur	
développement	à	l'interna/onal	
Accompagner	les	entreprises	dans	
leur	transforma/on	digitale	
79	
Cité	en	1er	
Autres	cita@ons	(2ème	et	3ème)	
Total	des	cita@ons	
85	:	50	ans	et	plus	
87	:	Habitants	des	communes	rurales
8	
« Il faut rapprocher les résultats de l’enquête d’autres études qui montrent que l’opinion
exprime aujourd’hui des attentes fortes vis-à-vis des entreprises. Si l’heure n’est plus à la
diabolisation de celles-ci, parce que leur mission est reconnue, parce qu’on les crédite du
pouvoir de faire changer les choses, l’opinion est plus exigeante vis-à-vis d’elles : qu’il
s’agisse d’employabilité, de contribution et de responsabilité. Les organisations
professionnelles n’échappent pas à cette évolution. Si leur efficacité est challengée, leur
utilité n’est pas mise en cause, leur expertise et leur proximité sont reconnues. Mais le
citoyen attend d’elles au-delà de la défense des intérêts sectoriels, une contribution à
l’intérêt général. Ces résultats sont aussi un message pour la communication des
organisations professionnelles : au-delà du lobbying, comment convaincre l’opinion de la
contribution de leur secteur d’activité à l’économie et à la société. »
Bernard Sananes, Président d’Elabe
67% des Français sont favorables à ce que les cotisations pour adhérer aux
associations professionnelles bénéficient également d’une déduction fiscale, au
même titre que les cotisations syndicales pour les salariés. Les cadres et les classes
moyennes s’y montrent encore plus favorables (respectivement 72% et 74%).
9	
POINT DE VUE
Olivier Poncelet, délégué général de la Fédération de la Formation Professionnelle
(FFP), nous livre son analyse et points de vue sur les résultats de l’étude.
Quels sont vos enseignements sur les résultats de cette étude ?
Ce que je retiens comme enseignement principal : les Français sont convaincus qu’il y a une expertise
réelle au sein des associations professionnelles, mais ils ont le sentiment que cette expertise n’est
pas mise au service de l’intérêt général – en tout cas pas pleinement. L’action des associations
professionnelles est en effet souvent perçue à travers le seul prisme de la défense d’intérêt particulier,
qui peut s’expliquer, selon moi, par le discours voire la posture des associations professionnelles qui
peinent encore à parler directement à la société civile, aux particuliers. Elles se restreignent souvent à
un dialogue au sein de leur propre secteur ou avec les pouvoirs publics. Les résultats le confirment :
les Français n’ont pas pleinement connaissance de ce que font les associations professionnelles pour
eux, pour les entreprises, et quels sont les impacts sur leur quotidien.
Pourtant, les associations professionnelles ont bien un impact social positif. Quand on accompagne la
digitalisation d’un secteur, nous sommes un acteur du changement. On évite ainsi qu’il y ait des
entreprises qui soient mises en difficulté et des pertes d’emploi. Quand nous valorisons les démarches
qualité ou les démarches environnementales des entreprises, nous participons bien au progrès dont
beaucoup se revendiquent.
Que pensez-vous d’une plus grande consultation des associations professionnelles par le
pouvoir exécutif et législatif ?
Sur ce sujet, c’est, pour moi, une question de bon sens et de qualité de la politique publique. Un
parlementaire ne peut pas connaître l’ensemble des réalités d’un secteur, d’un dirigeant et de ses
salariés. Il est évident que le pouvoir législatif, comme le pouvoir exécutif, doit consulter les
associations professionnelles. Par exemple, si vous voulez comprendre les enjeux de formation, des
demandeurs d’emploi, des jeunes ou des salariés, à la Fédération de la Formation Professionnelle
(FFP), vous êtes sûrs de pouvoir trouver des interlocuteurs pertinents, parce qu’ils connaissent les
problématiques de ces publics.
Cela va de paire avec la nécessaire augmentation des moyens qui sont mis à la disposition des
parlementaires pour pouvoir s’entourer d’experts, comme on le voit dans d’autres pays et moins en
France. Les associations professionnelles sont une brique de cette expertise, mais une brique
indispensable.
Selon vous, les associations professionnelles doivent-elles davantage s’engager sur des
actions pour l’intérêt général ?
Si on reprend l’idée d’intérêt général, il me semble que le danger est de déconnecter l’intérêt général
de réalités concrètes des acteurs et notamment des acteurs privés. Il ne faut pas renier ce qu’est une
association professionnelle, c’est essentiel d’apporter des services à ses adhérents, de promouvoir
leur développement économique, et le bon fonctionnement interne de leurs entreprises vis-à-vis de
leurs salariés. Maintenant, les associations professionnelles doivent donner à leurs services et actions
un impact plus positif au quotidien pour les Français, le valoriser, le faire savoir. Ce n’est pas encore
naturel pour nos organisations, mais ça doit de plus en plus devenir.
Comment ? Le premier moyen est d’adopter une posture et un discours qui sont fondés sur les
finalités et non plus sur l’outillage et les moyens. La FFP, par exemple, essaie de sortir des sujets de
cadre réglementaire de la formation, et de parler davantage de la « compétence ». C’est une question
de posture, de discours, qui vise bien la finalité et la raison d’être d’un secteur et pas seulement leurs
préoccupations directes.
Ensuite, il faut qu’elle s’approprie tous les outils au même titre que l’ensemble des acteurs : les outils
digitaux, les nouveaux canaux de communication, etc.
10	
@cedap_assopro
Cedap – Le réseau des dirigeants d’associations professionnelles
http://www.cedap.asso.fr/
Contact de presse
Laure Curien – laure.curien@comfluence.fr - 01 40 07 98 27

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Associations professionnelles vues par les français

  • 1. 1 DOSSIER DE PRESSE Juin 2019 La perception des Français sur le rôle et l’utilité des associations professionnelles : Après le grand débat national, quelle image et quelles missions pour ces corps intermédiaires ? A propos du CEDAP Le CEDAP (Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles) est une association de personnes qui regroupe près de 280 directeurs, délégués et secrétaires généraux d’associations professionnelles, représentant tous les secteurs d’activité de l’économie française. Contact presse : Laure Curien – laure.curien@comfluence.fr - 01 40 07 98 27
  • 2. 2 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Étude : Pour les Français, les associations professionnelles méritent une plus grande place dans le débat public Paris, le 4 juin 2019 – Dans le contexte de défiance politique et social actuel, les associations professionnelles qui accompagnent les entreprises qu’elles représentent, semblent pourtant bénéficier d’un crédit de confiance de la part des Français pour participer à la vie démocratique et contribuer à la formation de l’opinion publique. C’est ce que révèle une étude inédite réalisée par le cabinet d’étude Elabe pour le Centre d’Etudes des Directeurs d’Associations Professionnelles (CEDAP) sur la perception des Français sur le rôle et l’utilité de ces corps intermédiaires. Des corps intermédiaires jugés légitimes dans la contribution au dialogue social et utiles dans la défense des intérêts sectoriels Dans la séquence politique actuelle, l’implication des associations professionnelles est plébiscitée par les Français. Environ 3 Français sur 4 estiment qu’Emmanuel Macron aurait dû les consulter plus régulièrement dans le cadre du « grand débat national » (72%). Sollicitées par l’exécutif, mais également le pouvoir législatif : 79% des Français jugent qu’elles devraient être auditionnées par les parlementaires lors des discussions sur les projets de loi qui concernent leur secteur d’activité. Malgré un climat de défiance généralisée vis-à-vis des corps intermédiaires, 85% des Français jugent utile qu’elles fassent entendre leur voix pour défendre leur activité. Le rôle d’intermédiaire que jouent les associations professionnelles entre un secteur et les pouvoirs publics est salué par l’opinion publique : 73% des Français les jugent nécessaires dans la promotion des intérêts de leur secteur d’activité auprès des pouvoirs publics et 66% dans la contribution au dialogue social (négociations, échanges entre différentes parties sur les questions économiques et sociales). Leur expertise et connaissance sectorielle doivent contribuer pour 59% des sondés à permettre aux pouvoirs publics de prendre les bonnes décisions concernant leur secteur d’activité. Elles sont également jugées nécessaires à la défense de l’intérêt des particuliers : pour 59%, ces associations sont essentielles pour relayer les attentes et besoins des usagers et consommateurs. « Les associations professionnelles sont bien identifiées par les Français comme une interface entre le terrain, un secteur et les pouvoirs publics malgré un léger déficit de confiance. Leur rôle est d’ailleurs reconnu comme nécessaire notamment dans la défense des intérêts sectoriels. Les Français ressentent donc la légitimité d’un intérêt d’ensemble. Nous avons besoin d’une normalisation des relations entre pouvoirs publics et associations professionnelles pour introduire plus de fluidité et surtout déclencher un réflexe chez les représentants politiques d’entendre systématiquement les représentants du corps social. », analyse Matthieu Rosy, Président du Cedap. Des attentes plus fortes des Français sur des actions d’intérêt général Et demain ? Pour une majorité de Français (79%), la priorité des associations professionnelles devrait se porter sur la valorisation du secteur et notamment des métiers qui recrutent auprès du grand public. Cette attente forte peut s’analyser comme une réaction à la perception d’un manque d’efficacité et d’action pour l’intérêt général. Les associations professionnelles sont également attendues par les Français sur les actions qu’elles peuvent menées auprès des entreprises sur le terrain de l’innovation (63%) et de la formation des dirigeants et salariés (55%).
  • 3. 3 « Nous avons probablement un travail à mener pour rendre les actions plus visibles au grand public. Initialement, les associations professionnelles n’ont pourtant pas vocation à rayonner dans la société mais elles doivent désormais intégrer de plus en plus un prisme sociétal. Nous devons par ailleurs rendre les associations professionnelles plus attractives pour les entreprises. Nous souhaitons la création d’un cadre qui permette la mobilisation des acteurs et dégager les moyens nécessaires à leurs missions », précise Matthieu Rosy, Président du Cedap. « Si l’efficacité des organisations professionnelles est challengée, leur utilité n’est pas mise en cause, leur expertise et leur proximité sont reconnues. Mais le citoyen attend d’elles au-delà de la défense des intérêts sectoriels, une contribution à l’intérêt général. Ces résultats sont aussi un message pour la communication des organisations professionnelles : au-delà du lobbying, comment convaincre l’opinion de la contribution de leur secteur d’activité à l’économie et à la société », indique Bernard Sananes, Président d’Elabe. Méthodologie ! Enquête menée en ligne du mardi 23 au mercredi 24 avril 2019 auprès d’un échantillon de 1000 personnes, représentatif des résidents métropolitains âgés de 18ans et + ! Méthode des quotas appliquée aux critères de genre, âge, catégorie socio-professionnelle, catégorie d’agglomération et région
  • 4. 4 L’ÉTUDE Mobilisation des gilets jaunes, défiance vis-à-vis des syndicats, rejet des pratiques de lobbying, … autant de symptômes qui traduisent une crise du dialogue social. Dans ce contexte et alors que les associations professionnelles ont été écartées du Grand débat national, comment les Français les perçoivent-ils ? Quelles missions et quel rôle leur accorder, notamment dans les relations avec les pouvoirs publics ? 1. Les associations professionnelles sont jugées utiles par les Français malgré un climat de défiance généralisée vis-à-vis des corps intermédiaires Le climat de défiance généralisée à l’égard des corps intermédiaires impacte également les associations professionnelles. Seuls 31% des Français déclarent faire confiance aux associations professionnelles dans le cadre de leur dialogue avec les pouvoirs publics et l’Etat. Un pourcentage qui tombe à 28% pour les syndicats de salariés et à 17% pour les organisations patronales. Cette fragile confiance n’est donc pas spécifique aux associations professionnelles, ces organismes qui représentent les entreprises d’un même secteur d’activité, mais concerne l’ensemble des organisations assimilées à des « corps intermédiaires ». « Si au début des années 60, seulement 20% des Français ne faisaient pas confiance aux syndicats, ce chiffre est aujourd’hui de 60%. Cela montre qu’il y a eu une transformation très marquante du rapport des personnes interrogées aux syndicats. » Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au Ceraps En comparaison, les associations d’élus et les associations ou ONG bénéficient d’une légère prime de confiance.
  • 5. 5 « Les organisations patronales deviennent celles en qui les Français ont le moins confiance (68%). Ce résultat peut s'analyser comme une défiance à l'égard de ceux sont pris pour les gagnants des politiques publiques menées, un jugement sévère sur ceux qui sont réputés s’en sortir le mieux dans le contexte politique. » Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au Ceraps La défiance est notamment marquée parmi les classes populaires : seuls 31% font confiance aux associations et ONG et 22% aux associations professionnelles. Les retraités sont, à l’inverse, significativement moins critiques à l’égard des corps intermédiaires (exception faite syndicats de salariés). « Le débat pose en filigrane la question : quelles organisations contribuent le plus à la défense de l’intérêt général. Ce qu’on retrouve dans ce sondage, c’est cette conception qui confère aux associations la vocation de représenter l’intérêt général, alors que les associations professionnelles, syndicats et autres non. » Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au Ceraps Cette relative méfiance vis-à-vis des associations professionnelles ne dégrade pas pour autant leur perception d’utilité. L’utilité des associations professionnelles n’est pas contestée par les Français : 85% des Français jugent utile qu’elles fassent entendre leur voix pour défendre leur activité. Le rôle d’intermédiaire que jouent les associations professionnelles pour défendre les activités d’un secteur est donc salué par 5 5 2 4 2 37 36 29 24 15 24 28 35 34 32 19 16 18 26 36 11 10 10 8 10 4 5 6 4 5 Tout à fait confiance Plutôt confiance Pas vraiment confiance Pas du tout confiance Sans opinion Ne connaît pas Les associa/ons et ONG Les associa/ons d'élus (par exemple, Associa0on des maires de France, Associa0on des maires ruraux de France, Associa0on des régions de France, etc.) Les associa/ons professionnelles (organisa0ons qui représentent les Entreprises d'un même secteur d'ac0vité) Les syndicats de salariés Les organisa/ons patronales (MEDEF, CPME, etc.) Ques/on : Dans le cadre des projets du gouvernement ou du parlement, faites-vous confiance ou pas confiance à chacun des acteurs suivants lorsqu’ils sont impliqués dans des échanges avec les pouvoirs publics et l’Etat ? En % 5 TOTAL « CONFIANCE » 42 43 41 44 31 53 28 60 17 68 TOTAL « PAS CONFIANCE » Le climat de défiance généralisée à l’égard des corps intermédiaires impacte également les associa/ons professionnelles. Les associa/ons/ONG et les associa/ons d’élus bénéficie d’un rela/f crédit de confiance. 22 : Retraités 36 : Retraités 22 : Catégories populaires 56 : Retraités 30 : Catégories populaires 59 : Classes moyennes 31 : Catégories populaires
  • 6. 6 l’opinion publique. Cette utilité est nourrie par l’attribution d’une expertise sectorielle et d’une proximité du terrain. Les Français relèvent par ailleurs leur rôle actif dans la défense des intérêts sectoriels (73% les jugent nécessaires) et dans leur contribution au dialogue social (66%). 16 8 10 4 4 3 3 3 2 52 51 46 38 33 34 32 32 29 14 18 21 31 31 32 31 28 39 6 7 11 13 11 10 11 13 11 12 16 12 14 21 21 23 24 19 S'applique très bien S'applique assez bien S'applique assez mal S'applique très mal Sans opinion Expertes de leur secteur d'ac@vité U@les Proches des réalités du terrain Défendent l'intérêt général Modernes Ont un fonc@onnement démocra@que Ethiques Honnêtes Efficaces Ques/on : Pour chacun des qualifica/fs suivants, diriez-vous qu’il s’applique bien ou mal aux associa/ons professionnelles ? En % 8 TOTAL « S’APPLIQUE BIEN » 68 20 59 25 56 32 42 44 37 42 37 42 35 42 35 41 31 50 TOTAL « S’APPLIQUE MAL » CePe u/lité est également nourrie par leur exper/se sectorielle et leur proximité au terrain, mais fragilisée par un défaut d’efficacité. Ces trois qualifica@fs sont encore plus largement aPribués par les retraités, et le sont significa/vement moins par les catégories populaires 15 10 10 8 58 56 49 51 22 29 34 34 5 5 6 6 1 1 Oui, tout à fait Oui, plutôt Non, pas vraiment Non, pas du tout Sans opinion Défendre les intérêts de leur secteur d'ac/vité auprès des pouvoirs publics Contribuer au dialogue social (négocia@ons, échanges entre différentes par@es sur les ques@ons économiques et sociales) Relayer les aPentes et besoins des usagers et consommateurs PermeOre aux pouvoirs publics de prendre les bonnes décisions concernant leur secteur d'ac@vité Ques/on : En France, les professionnels ou les entreprises d’un même secteur d’ac0vité peuvent se regrouper au sein d’associa0ons professionnelles. Voici quelques exemples : Fédéra0on de la Forma0on Professionnelle (FFP), Fédéra0on des prestataires de Santé à Domicile (FEDEPSAD), Chambre Syndicale des Cour0ers d’Assurances (CSCA), Union Na0onale des Entreprises du Paysage (UNEP). Diriez-vous que ces organisa/ons sont nécessaires pour … ? En % 7 TOTAL « OUI » 73 27 66 34 59 40 59 40 TOTAL « NON » Notamment par leur ac/on de défense des intérêts sectoriels et leur contribu/on au dialogue social. 79 : Retraités 64 : Catégories populaires 54 : Catégories populaires
  • 7. 7 2. Les Français sont favorables à la participation des associations professionnelles à la vie démocratique et à leur contribution à la formation de l’opinion publique Dans la séquence politique actuelle, l’implication des associations professionnelles est plébiscitée par les Français. Environ 3 Français sur 4 estiment qu’Emmanuel Macron aurait dû les consulter plus régulièrement dans le cadre du « grand débat national ». Une très large majorité de Français souhaitent donc que ces associations soient plus souvent consultés par l’exécutif mais également par le pouvoir législatif lors des discussions sur les projets de loi qui concernent leur secteur d’activité : 79% jugent qu’elles devraient être auditionnées dans ce cadre par les parlementaires. « Dans le contexte actuel, il y a un accord ultra-majoritaire sur la nécessité de ne pas avoir le monopole des propositions qui soient élaborées par le Gouvernement ou le Parlement, puisque la question sur la nécessaire consultation des associations professionnelles répond massivement "oui" avec un écart quasiment non-significatif entre Parlement et exécutif. » Guillaume Courty, professeur de science politique Université Lille 2 et chercheur au Ceraps Plus globalement, pour une majorité de Français (79%), la priorité des associations professionnelles devrait se porter sur la valorisation du secteur et notamment des métiers qui recrutent. Cette attente forte peut s’analyser comme une réaction à la perception d’un manque d’efficacité et d’action pour l’intérêt général des corps intermédiaires. Les associations professionnelles sont également attendues par les Français sur les actions qu’elles peuvent menées auprès des entreprises sur le terrain de l’innovation (63%) et de la formation des dirigeants et salariés (55%). Ques/on : Parmi les missions qui relèvent des associa/ons professionnelles, lesquelles vous semblent les plus prioritaires ? En % 9 Pour les Français, leur mission prioritaire doit avant tout être la valorisa/on des mé/ers qui recrutent. 79 63 55 32 29 24 45 17 17 9 8 5 Valoriser les mé/ers qui recrutent Accompagner les entreprises dans leur capacité à innover Former les dirigeants et les salariés en entreprise Soutenir le développement de la RSE dans les entreprises Aider les entreprises dans leur développement à l'interna/onal Accompagner les entreprises dans leur transforma/on digitale 79 Cité en 1er Autres cita@ons (2ème et 3ème) Total des cita@ons 85 : 50 ans et plus 87 : Habitants des communes rurales
  • 8. 8 « Il faut rapprocher les résultats de l’enquête d’autres études qui montrent que l’opinion exprime aujourd’hui des attentes fortes vis-à-vis des entreprises. Si l’heure n’est plus à la diabolisation de celles-ci, parce que leur mission est reconnue, parce qu’on les crédite du pouvoir de faire changer les choses, l’opinion est plus exigeante vis-à-vis d’elles : qu’il s’agisse d’employabilité, de contribution et de responsabilité. Les organisations professionnelles n’échappent pas à cette évolution. Si leur efficacité est challengée, leur utilité n’est pas mise en cause, leur expertise et leur proximité sont reconnues. Mais le citoyen attend d’elles au-delà de la défense des intérêts sectoriels, une contribution à l’intérêt général. Ces résultats sont aussi un message pour la communication des organisations professionnelles : au-delà du lobbying, comment convaincre l’opinion de la contribution de leur secteur d’activité à l’économie et à la société. » Bernard Sananes, Président d’Elabe 67% des Français sont favorables à ce que les cotisations pour adhérer aux associations professionnelles bénéficient également d’une déduction fiscale, au même titre que les cotisations syndicales pour les salariés. Les cadres et les classes moyennes s’y montrent encore plus favorables (respectivement 72% et 74%).
  • 9. 9 POINT DE VUE Olivier Poncelet, délégué général de la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP), nous livre son analyse et points de vue sur les résultats de l’étude. Quels sont vos enseignements sur les résultats de cette étude ? Ce que je retiens comme enseignement principal : les Français sont convaincus qu’il y a une expertise réelle au sein des associations professionnelles, mais ils ont le sentiment que cette expertise n’est pas mise au service de l’intérêt général – en tout cas pas pleinement. L’action des associations professionnelles est en effet souvent perçue à travers le seul prisme de la défense d’intérêt particulier, qui peut s’expliquer, selon moi, par le discours voire la posture des associations professionnelles qui peinent encore à parler directement à la société civile, aux particuliers. Elles se restreignent souvent à un dialogue au sein de leur propre secteur ou avec les pouvoirs publics. Les résultats le confirment : les Français n’ont pas pleinement connaissance de ce que font les associations professionnelles pour eux, pour les entreprises, et quels sont les impacts sur leur quotidien. Pourtant, les associations professionnelles ont bien un impact social positif. Quand on accompagne la digitalisation d’un secteur, nous sommes un acteur du changement. On évite ainsi qu’il y ait des entreprises qui soient mises en difficulté et des pertes d’emploi. Quand nous valorisons les démarches qualité ou les démarches environnementales des entreprises, nous participons bien au progrès dont beaucoup se revendiquent. Que pensez-vous d’une plus grande consultation des associations professionnelles par le pouvoir exécutif et législatif ? Sur ce sujet, c’est, pour moi, une question de bon sens et de qualité de la politique publique. Un parlementaire ne peut pas connaître l’ensemble des réalités d’un secteur, d’un dirigeant et de ses salariés. Il est évident que le pouvoir législatif, comme le pouvoir exécutif, doit consulter les associations professionnelles. Par exemple, si vous voulez comprendre les enjeux de formation, des demandeurs d’emploi, des jeunes ou des salariés, à la Fédération de la Formation Professionnelle (FFP), vous êtes sûrs de pouvoir trouver des interlocuteurs pertinents, parce qu’ils connaissent les problématiques de ces publics. Cela va de paire avec la nécessaire augmentation des moyens qui sont mis à la disposition des parlementaires pour pouvoir s’entourer d’experts, comme on le voit dans d’autres pays et moins en France. Les associations professionnelles sont une brique de cette expertise, mais une brique indispensable. Selon vous, les associations professionnelles doivent-elles davantage s’engager sur des actions pour l’intérêt général ? Si on reprend l’idée d’intérêt général, il me semble que le danger est de déconnecter l’intérêt général de réalités concrètes des acteurs et notamment des acteurs privés. Il ne faut pas renier ce qu’est une association professionnelle, c’est essentiel d’apporter des services à ses adhérents, de promouvoir leur développement économique, et le bon fonctionnement interne de leurs entreprises vis-à-vis de leurs salariés. Maintenant, les associations professionnelles doivent donner à leurs services et actions un impact plus positif au quotidien pour les Français, le valoriser, le faire savoir. Ce n’est pas encore naturel pour nos organisations, mais ça doit de plus en plus devenir. Comment ? Le premier moyen est d’adopter une posture et un discours qui sont fondés sur les finalités et non plus sur l’outillage et les moyens. La FFP, par exemple, essaie de sortir des sujets de cadre réglementaire de la formation, et de parler davantage de la « compétence ». C’est une question de posture, de discours, qui vise bien la finalité et la raison d’être d’un secteur et pas seulement leurs préoccupations directes. Ensuite, il faut qu’elle s’approprie tous les outils au même titre que l’ensemble des acteurs : les outils digitaux, les nouveaux canaux de communication, etc.
  • 10. 10 @cedap_assopro Cedap – Le réseau des dirigeants d’associations professionnelles http://www.cedap.asso.fr/ Contact de presse Laure Curien – laure.curien@comfluence.fr - 01 40 07 98 27