Revue « Le Psy Déchaîné » n°15 – AFFEP – Novembre 2015
Nouvelle rubrique depuis le numéro 13 de votre journal, Parole au patient vient de notre envie d’aller à la rencontre des patients dans un autre cadre que celui de notre travail quotidien. Pas un entretien, mais plutôt une conversation avec ceux qui ont l’expérience de la maladie, et des soins en psychiatrie. Dans ce numéro, c’est dans un service de Grenoble que nous avons eu le plaisir d’aller rencontrer MJT, qui a accepté de répondre à nos questions, de nous raconter des petits bouts de son histoire. Nous la remercions de tout coeur.
1. Quel a été votre premiercontact avec la psychiatrie ?
Mon premier contact avec la psychiatrie, j’avais 14 ans. C’était après un long voyage en bateau de la Martinique au Havre. J’avais été malade pendant le voyage, je me plaignais beaucoup du ventre. On a cru que j’avais le mal de mer, j’ai vu des médecins de bord qui ne trouvaient pas ce que j’avais. En face de la cabine de mes parents, il y avait un médecin psychiatre à la Martinique qui rentrait en métropole. Il avait dit à mes parents : « Si on ne voit rien, c’est qu’elle fait une crise d’angoisse ». Encore maintenant je souffre beaucoup du ventre, et on me dit « c’est psychosomatique ». J’ai su après que ma mère, en rentrant de la Martinique sur le bateau des années avant, avait fait une tentative de suicide. Est-ce que c’est ça dont je me suis souvenu ? J’ai commencé à me rendre compte que j’avais une maladie mentale, à l’hôpital Sud quand j’avais 17 ans. Je suis tombé malade pour la première fois, après avoir fait une tentative de suicide. J’y suis restée jusqu’à mes 28 ans, à sortir, rentrer, sortir, rentrer. Depuis j’ai connu également l’hôpital de Saint-Egrève, plusieurs pavillons, je les ai fait tous… ça fait 39 ans de psychiatrie maintenant.
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reseauprosante.fr
Articles d'internes - Écrire derrière les barreauxRéseau Pro Santé
Revue "Le Psy déchainé" n°17 - AFFEP - Juillet 2016
Lorsque j’ai proposé de monter une activité thérapeutique d’écriture au cours de mon stage au S.M.P.R. de Grenoble, certaines réponses et certains silences avaient semblé incrédules quant à la possibilité de faire écrire des délinquants, ces patients-détenus qui passent à l’acte, qui passent plus souvent par l’acte que par la parole, rendant la psychiatrie en prison si audacieuse et si passionnante.
Atelier slam, activité sport avec la pénitentiaire, activité jardin, cuisine, temps jeux de société et prêt de CD d’accord, mais faire écrire, quelle drôle d’idée ? Pour nous lancer, il a fallu déconstruire pas mal de préjugés sur ce que ces patients sont capables de produire, ces patients aux antécédents de violence, jugés psychopathes, dont on s’inquiète le reste du temps plutôt qu’ils ne se scarifient pas, n’agressent pas, ne fassent pas la grève de la faim, ne se pendent pas.
Je ne remercierai jamais assez la jeune psychologue de mon service, débordante d’enthousiasme et d’intérêt, qui a apporté son dynamisme à ce projet et une plume d’oie et de l’encre dès la première séance que nous avons proposée aux détenus. Des feuilles A4 déclinées vertes, bleues, jaunes, des bics, des feutres et crayons de couleur. (...)
http://www.reseauprosante.fr/
Revue « Le Psy Déchaîné » n°15 – AFFEP – Novembre 2015
Nouvelle rubrique depuis le numéro 13 de votre journal, Parole au patient vient de notre envie d’aller à la rencontre des patients dans un autre cadre que celui de notre travail quotidien. Pas un entretien, mais plutôt une conversation avec ceux qui ont l’expérience de la maladie, et des soins en psychiatrie. Dans ce numéro, c’est dans un service de Grenoble que nous avons eu le plaisir d’aller rencontrer MJT, qui a accepté de répondre à nos questions, de nous raconter des petits bouts de son histoire. Nous la remercions de tout coeur.
1. Quel a été votre premiercontact avec la psychiatrie ?
Mon premier contact avec la psychiatrie, j’avais 14 ans. C’était après un long voyage en bateau de la Martinique au Havre. J’avais été malade pendant le voyage, je me plaignais beaucoup du ventre. On a cru que j’avais le mal de mer, j’ai vu des médecins de bord qui ne trouvaient pas ce que j’avais. En face de la cabine de mes parents, il y avait un médecin psychiatre à la Martinique qui rentrait en métropole. Il avait dit à mes parents : « Si on ne voit rien, c’est qu’elle fait une crise d’angoisse ». Encore maintenant je souffre beaucoup du ventre, et on me dit « c’est psychosomatique ». J’ai su après que ma mère, en rentrant de la Martinique sur le bateau des années avant, avait fait une tentative de suicide. Est-ce que c’est ça dont je me suis souvenu ? J’ai commencé à me rendre compte que j’avais une maladie mentale, à l’hôpital Sud quand j’avais 17 ans. Je suis tombé malade pour la première fois, après avoir fait une tentative de suicide. J’y suis restée jusqu’à mes 28 ans, à sortir, rentrer, sortir, rentrer. Depuis j’ai connu également l’hôpital de Saint-Egrève, plusieurs pavillons, je les ai fait tous… ça fait 39 ans de psychiatrie maintenant.
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Revue "Le Psy déchainé" n°17 - AFFEP - Juillet 2016
Lorsque j’ai proposé de monter une activité thérapeutique d’écriture au cours de mon stage au S.M.P.R. de Grenoble, certaines réponses et certains silences avaient semblé incrédules quant à la possibilité de faire écrire des délinquants, ces patients-détenus qui passent à l’acte, qui passent plus souvent par l’acte que par la parole, rendant la psychiatrie en prison si audacieuse et si passionnante.
Atelier slam, activité sport avec la pénitentiaire, activité jardin, cuisine, temps jeux de société et prêt de CD d’accord, mais faire écrire, quelle drôle d’idée ? Pour nous lancer, il a fallu déconstruire pas mal de préjugés sur ce que ces patients sont capables de produire, ces patients aux antécédents de violence, jugés psychopathes, dont on s’inquiète le reste du temps plutôt qu’ils ne se scarifient pas, n’agressent pas, ne fassent pas la grève de la faim, ne se pendent pas.
Je ne remercierai jamais assez la jeune psychologue de mon service, débordante d’enthousiasme et d’intérêt, qui a apporté son dynamisme à ce projet et une plume d’oie et de l’encre dès la première séance que nous avons proposée aux détenus. Des feuilles A4 déclinées vertes, bleues, jaunes, des bics, des feutres et crayons de couleur. (...)
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Revue "Bulles de Psychomot' " n°4" - ANEP - Mai 2015
Vous l’avez découvert sur Facebook ! Les VDP arrivent également sur votre journal !
Des anecdotes en rapports avec votre pratique, vos expériences, ou encore vos stages en psychomotricité !
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Un livre illustré pour faciliter la communication avec les enfants au sujet de l'AVC des adultes.
Age recommandé : 5-7 ans
Illustratrice : Julie Boon
Texte : Catherine Le Bras
2. Vesuvio dal Sorrento
PAPY était ce type de personne que tout le monde
aimerait être.
Toujours de bonne humeur, il avait toujours quelque
chose de positif à dire.
Quand quelqu’un lui demandait comment il allait, il
répondait toujours : “Impossible d’aller mieux!”
3. VarennaVarenna
Il avait changé plusieurs fois de travail et
plusieurs de ses collaborateurs l’avaient suivi.
La raison pour laquelle ils le suivaient était son
attitude : c’était un leader né.
Si un de ses employés était dans un mauvais
jour, Papy était là pour lui faire voir le côté
positif de la situation.
4. Un jour, je suis allé voir Papy
et je lui ai demandé :
Je ne comprends pas… ce n’est pas possible d’être
positif tout le temps
Comment fais-tu ?
5. Toscano
Papy me répondit :
Chaque matin, je me réveille et je me dis : “Pépé,
tu as deux options aujourd’hui : tu peux choisir
d’être de bonne ou de mauvaise humeur. Je
choisis d’être de bonne humeur.
Chaque fois que quelque chose de désagréable
m’arrive, je peux choisir de me comporter en
victime ou d’apprendre de l’expérience.
Je choisis d’apprendre".
6. - “ Chaque fois que quelqu’un vient se
plaindre, je peux accepter sa remarque ou lui
montrer le côté positif de la vie. Je choisis
de lui montrer le côté positif de la vie.”
- Oui, bien sûr, mais ce n’est pas si facile, lui
ai-je répondu.
7. Tramonto d'Oro
- Sí, ce l’est, répondit Papy. Tout, dans la vie,
est une question de choix. Si tu simplifies,
toute situation se résume à un choix. Tu
choisis comment réagir devant chaque
situation, tu choisis la façon dont les autres
influencent tes états d’âme, tu choisis d’être
de bonne ou de mauvaise humeur.
- En résumé
TU CHOISIS COMMENT VIVRE TA VIE.
8. Tivoli - Villa d'Este
J’ai longuement réfléchi à ce que Papy m’avait dit...
Pour des questions de résidence, nous avions perdu
le contact, mais je pensais souvent à Papy quand je
devais faire un choix.
9. La casa sulla collina
Plusieurs années plus tard, j’appris que Papy
avait fait une chose qu’il ne faut jamais faire.
Il avait laissé une porte ouverte et un matin,
trois voleurs armés vinrent cambrioler sa
société.
10. Quand Papy, tremblant de peur, essayait
d’ouvrir le coffre fort, sa main glissa. Les
voleurs pris de panique, lui tirèrent dessus.
On trouva Papy relativement vite, on l’emmena
d’urgence à l’hôpital.
Après huit longues heures d’opération et des
semaines de réhabilitation intensive, Papy
sortit se l’hôpital avec encore quelques
fragments de balle dans le corps.
11. Ravello
Six mois plus tard, je retrouvais Papy et quand
je lui demandais comment il allait, la
réponse restait invariablement : “Impossible
d’aller mieux”
12. Posta del sol
Quand je lui ai demandé ce qui lui était
passé par la tête le jour du
cambriolage, il m’a répondu :
- “ Quand j’étais blessé, allongé par
terre, je me suis souvenu que j’avais
deux options, je pouvais vivre ou
mourir. J’AI CHOISI DE VIVRE.”
13. Positano
- “Tu n’as pas eu peur?” lui ai-je demandé
Papy poursuivit : "Les médecins ont été
fantastiques, ils ne se lassaient pas de me
dire que tout allait bien se passer. Pourtant,
quand ils m’ont emmené au bloc opératoire,
quand j’ai vu l’expression sur leurs visages,
j’ai vraiment pris peur. Je pouvais lire dans
leur regard “Cet homme est un homme
mort…”. J’ai alors su que je devais prendre
une décision.”
14. - “¿”Qu’as-tu fait? lui ai-je demandé.
Papy me répondit: “Quand un des médecins m’a
demandé si j’étais allergique à quelque chose,
prenant un profonde respiration, j’ai crié :
- "Sí, aux balles!"
Pendant qu’ils riaient et je leur ai dit :
- “ je choisis de vivre, opérez-moi comme si
j’étais vivant, pas comme si j’étais mort".
15. Papy a survécut grâce aux médecins mais
surtout grâce à sa SURPRENANTE ATTITUDE.
Il avait appris que CHAQUE JOUR, NOUS
AVONS LE CHOIX de vivre pleinement ou
non. En fin de compte, L’ATTITUDE, c’est
tout ce qui importe.
16. Finalement,
dans tout
•Ce que tu es
•Comment tu te sens
•Comment les autres
te voient
•Comment tu vis
TOI SEUL PREND
LA DECISION !
17. Maintenant, tu as deux options :
1. Eliminer ce message
2. Ou l’envoyer à tous ceux que tu apprécies
ET QUI SE FRUSTRENT, CEUX
QUI N’ONT PAS SU VOIR LE
CÔTÉ POSITIF DE LEUR VIE…