Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien
1. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
AHistoire de marque
Caisse d’Epargne,
deux siècles d’innovations
Histoire de marque
ETLAFRANCEDEVINT
UN PAYSD’ÉPARGNANTS
Créée par deux philanthropes
au XIXe
siècle, la Caisse d’Epargne
a pour vocation, au départ, d’ouvrir
la banque aux classes populaires.
PAGES B ET C
UNEBANQUEDONTLES
CLIENTSSONT SOCIÉTAIRES
Grâce au principe coopératif,
les clients peuvent devenir des sociétaires
pleinement impliqués dans la vie
d’une banque qui reste ainsi en phase
avec leurs attentes.
PAGES D ET E
LEVIRAGEDELA
DÉMATÉRIALISATION
Signature électronique, coffre-fort
numérique ou paiement sans contact
offrent interactivité et rapidité,
sans pour autant déshumaniser
la relation client.
PAGES F ET G
UNENGAGEMENTDANS
LACULTUREET LESPORT
LesCaissesd’Epargnesontpartenaires
de nombreuses manifestations
culturelles ou sportives,tant au niveau
local que national.
PAGE H
3. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
DHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
EHistoire de marque
Unebanquedontles
clientssontsociétaires
Coopératives depuis 1999, les Caisses d’Epargne ont fait
de leurs clients des sociétaires… mais aussi des dirigeants.
E
tre à la fois client et pro-
priétaire de sa banque,
c’est possible. Depuis 1999,
les Caisses d’Epargne sont
devenues des banques co-
opératives : elles sont détenues par
4,7millions de clients qui possèdent
au moins une part sociale au prix,
fixé nationalement, de 20 euros. Ils
ne sont pas seulement clients, ils
sont aussi sociétaires. « Les Caisses
d’Epargne existaient bien avant que
les coopératives bancaires naissent
en France. Ce statut nous corres-
pondait naturellement en raison de
notre manière d’exercer le métier de
banquieretdenosliensaveclesterri-
toires. Nous nous attachons à le faire
vivreavecdesméthodesinnovantes»,
estime Florence Raineix, directrice
générale de la Fédération nationale
desCaissesd’Epargne.
■ DÉCISIONSSTRATÉGIQUES
Les sociétaires sont-ils les vrais pa-
trons de la banque ? En fait, ils sont
présents à la fois à la base – au sein
des 245 sociétés d’épargne locale –
et représentés à tous les étages de la
pyramide qui gouverne les Caisses
d’Epargne. Leur rôle est de désigner
et de contrôler les dirigeants opéra-
tionnels. Un client peut ainsi se re-
trouver au sommet du groupe. C’est
le cas d’Yves Toublanc. Ce patron de
PME, dans l’industrie de la fabrica-
tionetdelatransformationducarton,
est d’abord devenu administrateur,
c’est-à-diredésignécommereprésen-
tant des clients à la Caisse d’Epargne
des Alpes en 1993. Puis il en devient
président et il l’est resté quand elle
a fusionné avec sa voisine en 2007
pourformerlaCaisseRhône-Alpes.Il
a enfin été nommé en 2012 président
duconseildesurveillancedeBPCE,la
structuredetêtedugroupe,composé
depuis2009desCaissesd’Epargneet
des Banques Populaires, elles aussi
banquescoopératives(lireci-contre).
« Les administrateurs – il y en a au-
jourd’hui 4000 en France – ont des
comptes à rendre aux sociétaires »,
insisteYvesToublanc.
■ UNENOTED’HUMANITÉ
Et loin d’être des inspecteurs des
travaux finis, les administrateurs
prennentdesdécisionsstratégiques.
« C’estsousl’impulsiondesadminis-
trateurs qu’a été prise la décision de
supprimerlesplates-formestélépho-
niques centralisées pour privilégier
le contact de chaque client avec son
conseiller personnel dont il a désor-
mais le numéro de poste direct et
l’adressee-mail »,ditaussiYvesTou-
blanc. « Nous ne vivons pas l’argent
delamêmemanière.L’argentcollec-
té dans la région y est réinvesti pour
financer les crédits des particuliers,
des collectivités et des entreprises
locales », ajoute Michel Sorbier, pré-
sident depuis 2009 de la Fédération
nationale des Caisses d’Epargne,
qui représente les sociétaires de
l’ensemble des 17 caisses régionales.
Lui non plus n’est pas un banquier
de métier, mais un sociétaire deve-
nu président de la Caisse d’Epargne
d’AuvergneetduLimousin.Ilattache
beaucoup d’importance aux valeurs
incarnées par les Caisses d’Epargne.
« Le métier de la banque est un mé-
tier dur dans lequel il faut parfois
dire non. Malgré tout, ce qu’on doit
ajouter pourtant en permanence,
c’est une note d’humanité », estime-
t-il. Cette humanité s’illustre dans
les actions sociales et de solidarité
pourlesquelleslescaissesrégionales
consacrentunbudgetquiaatteintau
total 29 millions d’euros en 2011.
La proximité avec les sociétaires,
avec de nombreuses occasions
d’échanger avec eux, permet à la
banque de se transformer rapide-
mentetderesterenphaseavecl’évo-
lution des attentes.
■ TRANSFORMATIONRAPIDE
D’une banque dédiée à l’épargne du
particulier avec le Livret A comme
produit phare, la Caisse d’Epargne
est devenue une banque généraliste.
«Aujourd’hui, dans une agence, il y a
touteslescompétencespourrépondre
à tous les types de clientèle», déclare
Christine Fabresse, présidente du di-
rectoire Languedoc-Roussillon. Des
particuliers jusqu’aux professionnels
en passant par la gestion privée pour
les plus fortunés ou les centres d’af-
faires pour les entreprises, la banque
s’appliqueàrenforcerlapersonnalisa-
tionduconseil.
SÉVERINESOLLIER
INTÉGRATION MalgréleregroupementaveclesBanquesPopulaires,lesCaissesrégionalessont
restéesautonomesdansleursdécisionsetleurfonctionnement.Ellesn’enprofitentpasmoins
delamiseencommundemoyensetdesexpertisesdesfilialesspécialiséesdugroupeBPCE.
D
epuis le regroupement avec
lesBanquesPopulairesinter-
venuen2009(rappelonsque
BPCE est l’acronyme de Banques
Populaires et Caisses d’Epargne),
les Caisses d’Epargne ont intégré
un groupe coopératif puissant,
constitué de 8,6 millions de so-
ciétaires, qui intègre d’autres
filiales spécialisées aussi bien
dans l’immobilier que dans la
gestion de fortune. En 2012,
BPCE a réalisé un produit net
bancaire (PNB, l’équivalent du
chiffre d’affaires pour les banques)
de22 milliardsd’euros.Surcetotal,
le PNB des 17 Caisses d’Epargne a
atteint 6,8 milliards d’euros. Des
chiffres qui donnent le vertige, sur-
toutsil’onévoqueaussilesencours
cumulésdescréditsconsentisparla
banque,quifrôlentles200 milliards
d’euros.
■ AUTONOMIECONSERVÉE
Très intégrées dans le groupe
BPCE, ne serait-ce qu’au niveau
desorganesdedécision,lesCaisses
d’Epargne ont pourtant réussi à
conserver une autonomie de fonc-
tionnementainsiquecommerciale.
« Chaque réseau mène sa vie. C’est
d’ailleurs ce que souhaitent nos
clients qui veulent conserver des
interlocuteurs proches d’eux. Une
façon aussi pour nous de pouvoir
répondretrèsrapidementàleurde-
mande, le circuit de décision étant
ainsitrèscourt »,préciseJean-Marc
Carcélès, président du directoire
Bretagne-Pays de Loire. Mais auto-
nomie ne signifie pas isolement, et
si la banque préférée des Français
(selonlesrésultatsd’unrécentson-
dageoùl’Ecureuilestarrivépremier
avec la Banque Postale) parvient à
proposer aujourd’hui une gamme
complète de produits financiers,
des plus simples aux plus sophis-
tiqués, c’est bien parce qu’elle peut
compter sur les différentes filiales
du groupe, lesquelles lui apportent
leur savoir-faire, quitte à élaborer
desproduitsenmarqueblanche(où
lamarqueCaissed’Epargnen’appa-
raît pas), tout en permettant aux
Caisses de conserver leurs clients
et les opérations sur leur bilan.
■ MISEENCOMMUNDESMOYENS
« La force des Caisses d’Epargne,
c’est de pouvoir proposer une offre
innovantedansunmodèledecoopé-
ration. Si chaque Caisse a sa propre
stratégie en matière de développe-
ment commercial et de marketing,
elle bénéficie, en parallèle, d’une
mise en commun de moyens infor-
matiques,technologiquesetnumé-
riques au sein de BPCE qui lui fait
gagner un temps précieux et struc-
ture son offre », explique Cédric
Mignon, directeur du développe-
ment Caisses d’Epargne à BPCE.
CerapprochementaveclesBanques
Populaires n’est-il quand même
pas un danger pour l’Ecureuil, qui
risquerait d’y perdre son âme et sa
spécificité? Que nenni, répondent
en cœur les responsables de BPCE
et des Caisses d’Epargne pour qui
la configuration coopérative du
groupe(lesCaissesd’Epargne,rap-
pelons-le, sont détenues par leurs
sociétaires,soit4,7 millionsdeper-
sonnes à ce jour) lui permet de se
focalisersurcequ’elleatoujoursfait
et compte bien continuer à faire :
être proche de ses clients et s’adap-
ter à leurs besoins. Conserver cette
image de banque de proximité, ne
serait-ce qu’avec la distribution du
LivretAdontleplafondvientd’être
relevé à 22950 euros. Une aubaine
d’ailleurspourlabanquequialarge-
mentconstruitsondéveloppement
avec la vente de cette enveloppe
défiscalisée, la plus populaire en
Franceaveccelledel’assurancevie.
PASCALEBESSES-BOUMARD
LesCaissesd’Epargne,
unréseaude4,7 millionsdesociétaires
et4 219 agences.Dehautenbas
etdedroiteàgauche:lesagences
delaplaceFélix-Eboué(Paris,12e
)
etBibliothèque(Paris,13e
).
“Les sommes collectées
dans la région sont
réinvesties et financent
l’économie régionale”
MichelSorbier,présidentdelaFédération
nationaledesCaissesd’Epargne
“Chaque réseau
mène sa vie. C’est ce que
souhaitent nos clients
qui veulent conserver des
interlocuteurs proches
d’eux. Une façon pour
nous de pouvoir répondre
très rapidement à leur
demande, le circuit de
décision étant très court”
Jean-MarcCarcélès,président
du directoireBretagne-PaysdeLoire.
1942
■ Premierconcoursde
contessurlesvertusde
l’épargne. LancéparRené
Laurent,directeuradjoint
duBureaucentralrevenu
decaptivité,ceconcours
decontesetnouvellesest
remportépar«Didy
etRascassot»,écritpar
WilliamBate.Sontexte
racontel’histoired’un
écureuiletseraàl’origine
dulogochoisiaprès-guerre.
1950
■ Premiersprêts
auxcollectivités
locales. Danslecadre
del’après-guerre,
lesCaissespeuvent
employerunepartie
desfondsduLivretA
enprêtsbonifiésaux
collectivitéslocales
etorganismespublics.
(Buvardinformantles
clientsdesréalisations
locales.)
1966
■ Premièrediversification.
LesCaissesd’Epargne
commencentàvendre
d’autresproduitsfinanciers
queleLivretApuis,en1969,
leplanépargne-logementet
lesbonsd’épargne.En1971,
ellespeuventaccorderdes
créditsconsommationet
habitation.(Affichede1968.)
1978
■ Premiercompte-
chèquesEcureuil.Depuisles
loisDebréde1966-1967
surlesbanques,la
concurrences’estintensifiée,
denouveauxguichets
etmoyensdepaiementsont
nés.LesCaissesd’Epargne
setransformentpetità
petitenbanquesclassiques
etouvrentlescomptes-
chèques.(Affichedudébut
desannées1980.)
1983
■ LesCaissesdeviennent
établissementsdecrédit. La
loidu1er
juillet1983accordeaux
Caissesd’Epargnelaqualité
d’établissementdecrédità
butnonlucratifetleshabiliteà
effectuertouteslesopérations
debanque.De585établissements
autonomes,unefusionlesréduit
à187.EllespeuventprêterauxPME
àpartirde1987.(Affichede1984.)
DATES CLÉS
1991
■ Créationdespremières
Caissesrégionales.La
réglementationsurles
fondspropresimposeaux
Caissesd’Epargnedese
regrouper:de187,elles
passentà34enunan,dont
31enmétropole.Ilyena17
aujourd’hui.
WilliamBeaucardet
WilliamBeaucardet
WilliamBeaucardet
Imageco
EDEP
ArchivesphotographiquesdelaFNCE
1906
■ Prêtsauxjardinsouvriersetauxbains-douches.
LaloipermetauxCaissesd’Epargnedefinancerou
d’acquérirdesjardinsouvriersetdesbains-douches.
LesCaissesrenforcentainsilacohésionsociale
dansuntissuurbainsouventfragiliséetparticipent
activementàl’améliorationdel’hygiènedesclasses
populaires.(Planetaquarelledesbains-douches
deGuéret.)
■ Premièreorganisationcentrale. Lafamille
Laurent,quiadministrelaCaissed’Epargne
dePithiviersetpubliele«JournaldesCaisses
d’Epargne»,créele«Bureaucentral»,l’ancêtredela
FédérationnationaledesCaissesd’Epargne.
GéraldineMillo
Lanaissancedudeuxième
groupebancairefrançais
Le réseau des Caisses d’Epargne, c’est 4 200 agences bancaires qui regroupent plus de
32 745 collaborateurs. En 2012, le réseau a recruté 1 653 salariés en CDI et a consacré 5 % de la masse
salariale à la formation (soit 71 millions d’euros). 97 % des décisions sont prises au niveau local.
La Caisse d’Epargne dispose également de 110 centres d’affaires spécialisés avec 630 chargés d’affaires dédiés
par marché : entreprises, secteur public, économie sociale, immobilier professionnel et logement social.
Conseiller
commercial
Gestionnaire
de clientèle
particuliers
Gestionnaire
de clientèle
professionnels
Chargé
d’affaires
gestion privée
DDIIRREECCTTEEUURR DD’AAGGEENNCCEE
Les17Caissesd’Epargnesontdesbanquesdepleinexercice,
solidementimplantéesaucœurdeleurrégion.
4. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
FHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
GHistoire de marque
Enroutevers
ladématérialisation
Signature électronique, coffre-fort numérique,
paiement sans contact… Les Caisses d’Epargne
ont engagé une vraie mutation technologique.
L
es principaux acteurs du
secteur bancaire ne mé-
nagent pas leurs efforts
pour prendre le virage de
l’innovationtechnologique.
Chacun fourbit de nouvelles armes
numériques afin d’attirer une clien-
tèletoujoursplusversatile.LaCaisse
d’Epargne,parexemple,atrèstôtfait
le pari de la dématérialisation de ses
services. En avril 2013, la marque à
l’Ecureuil mettait ainsi au point et
instaurait la signature électronique,
supprimant les exemplaires de
contrat sur papier.
■ RÉPONSESPERSONNALISÉES
Concrètement, il sera possible de
signer numériquement un contrat
enagence,ledocumentétantensuite
conservé sur un serveur sécurisé. Il
restera néanmoins toujours possible
de souscrire des contrats de façon
classique, mais les premiers essais
effectués dans des agences pilotes
ontmontréque70 %desclientschoi-
sissaient la signature électronique.
Dans le même registre, à la rentrée,
l’Ecureuil a également prévu de pro-
poser un coffre-fort en ligne pour
stocker les documents numériques.
Ces initiatives, à l’image du site
« Mon banquier en ligne », qui
donne accès à un grand nombre
de services de la banque via inter-
net, caractérisent la dynamique du
groupe et sa volonté de se démar-
quer de ses concurrents. Ce site per-
met par exemple au client et à son
conseiller de se retrouver en visio-
conférence. « La fréquentation des
agences baisse ré-
gulièrement. Pour
autant,nosclients
etsociétairesnese
sententpastotale-
ment autonomes
et requièrent tou-
jours les avis d’un
conseiller, ne
serait-ce que pour répondre à leurs
questions. Il leur faut des réponses
personnalisées et rapides. Ce que
nous leur offrons via internet et nos
différents canaux dématérialisés, en
complémentdel’agencedeproximi-
té », précise Denis Mancosu, direc-
teur distribution multi-canal chez
BPCE. De fait, les nouveaux outils
mis à la disposition de la clientèle
visent à faciliter les démarches ou à
raccourcir les processus de décision.
« Grâce au développement de ces
nouveaux canaux de distribution, la
banque, c’est : “quand je veux, où je
veux”. Une évolution qui va dans le
sensdelarapiditéetdel’interactivité
et qui change la notion de contact
sans pour autant déshumaniser la
relation client car celui-ci aura tou-
jours besoin d’avoir confiance pour
faire appel à nous », convient Jean-
Marc Carcélès, président du direc-
toire Bretagne-Pays de Loire.
■ CONSEILSENTEMPSRÉEL
« D’iciunmois,nousauronsterminé
l’installation de 35000 nouveaux
postes informatiques de travail en
agence. Ils permettront aux conseil-
lers bancaires d’avoir une vision à
360° des comptes de leurs clients,
c’est-à-dire qu’ils pourront voir en
temps réel toutes les opérations de
ces derniers quel que soit le canal
choisi afin d’apporter un conseil
personnalisé et pertinent », renché-
rit Christine Fabresse, présidente du
directoire Languedoc-Roussillon.
Les seules innovations technolo-
giques ne suffiront cependant pas
à bâtir le futur. « La banque s’est
déplacée dans notre poche et sur
notre canapé. Les avancées techno-
logiques actuelles nous permettent
d’avoir une autre approche des ser-
vices bancaires mais il ne faut pas se
leurrer : nous vivons actuellement
une révolution sociétale fondamen-
tale et devons trouver une réponse
visionnaire.Et
ce,demanière
àêtreleBenja-
min Delessert
de demain,
ce fonda-
teur génial
des Caisses
d’Epargne qui
était,jelerappelle,hommed’affaires,
botaniste,industrielférudepolitique
et d’actions sociales », lance Thomas
Levet, directeur de la communica-
tion de la Caisse d’Epargne d’Ile de
France, pour qui les missions de
la banque, et, a fortiori, celles des
Caisses d’Epargne, doivent effec-
tivement être réécrites afin d’avoir
toujours un coup d’avance tout en
apportant une solution globale. « Ce
que nous devons développer, ce
sont différentes formes d’accompa-
gnement, notamment au niveau du
micro-crédit, indispensable bouf-
fée d’oxygène pour les projets des
très petites entreprises; de l’emploi
grâce à la mise en réseau de nos
sociétaires mais aussi à destination
des personnes dépendantes. Et ce,
demanièreàfaciliterl’inclusionban-
caire via de nouvelles formes, sans
doute encore à inventer. » Un vaste
programme qui intéresse en effet au
plus haut point tous les Français.
PASCALEBESSES-BOUMARD
«Demain, nous devrons être
la banque 2.0»
LaurentRoubin,présidentdudirectoiredelaCaissed’EpargnePicardie.
Pour vous, comment se définit la
banquededemain?
LR : Les nouvelles technologies
accélèrent l’évolution des attentes
des clients particuliers et des en-
treprises vis-à-vis de leur banque.
Aujourd’hui dans tous les secteurs
de l’économie, y compris dans la
banque, se développent des ac-
teurs «low cost». Ils offrent des ser-
vices réduits à des prix plus agres-
sifs que leur permet leur format,
mais leur offre ne satisfait qu’une
partie des besoins de leurs clients.
On voit des « pure players» créer
finalement leur réseau de distri-
bution. Plus particulièrement dans
le domaine bancaire, les clients
veulent effectuer des opérations à
distance via les canaux à distance
qu’ils utilisent, mais ils ont aussi
besoin d’être accompagnés sur des
sujets plus complexes qui néces-
sitent une relation personnalisée.
La banque de demain doit propo-
ser la palette des services attendus
mais elle doit être aussi «2.0 » pour
reprendre les codes actuels et ré-
pondre au besoin d’ubiquité des
clients, en combinant technologie
et partenariat.
EnquoiconsistelaBanque2.0?
Pour les opérations simples du
quotidien, nos clients souhaitent
pouvoir utiliser tous les moyens
leur permettant d’être autonomes,
à n’importe quel moment, et où
qu’ils se trouvent: internet, smart-
phone, tablette, etc. En revanche,
pour tous les sujets impactant leur
patrimoine, leur fiscalité ou leurs
projets de vie (logement, assu-
rances, épargne…), ils recherchent
un conseil avisé, qui complète et
éclaire les informations qu’ils ont
collectées par exemple sur le web.
Les chefs d’entreprise ont le même
niveau d’exigence, plus d’autono-
mie pour la banque au quotidien,
mais toujours plus de conseil pour
les projets de développement
(transmission, international, im-
mobilier…). En pratique, le conseil-
ler bancaire doit être en capacité
de répondre par tous les moyens
de communication, en face-à-face,
en visio, en chat, par mail, par télé-
phone. Il ne s’agit plus d’opposer
ces différents modes de relation
mais de les proposer à ses clients
à travers une relation personna-
lisée avec son conseiller. Dans la
banque 2.0, les clients attendent
de leur banque un esprit com-
munautaire, un partenaire à leur
côté qui s’inscrit dans la durée.
Banques régionales coopératives
qui appartiennent à ses clients
sociétaires, les Caisses d’Epargne
répondent à cette attente. Dispo-
sant de toutes les expertises en
région, elles ont la capacité à déci-
der très vite pour accompagner les
projets de développement de tous
les acteurs économiques, particu-
liers, professionnels, entreprises
et institutionnels.
En quoi les Caisses d’Epargne
répondent-elles aux nouvelles
attentes du consommateur?
La Caisse d’Epargne Picardie dé-
montre au quotidien son ambi-
tion : celle d’être la banque tra-
ditionnelle la plus innovante et
moderne. Nous avions déjà anti-
cipé, il y a trois ans, avec notre
agence «Mon banquier en ligne» :
une agence à distance destinée
principalement à des clients qui
ont quitté la région, accessible par
tous les canaux et disponible sur
des plages horaires élargies. Au-
jourd’hui, tous nos conseillers en
agence sont en capacité d’animer
la relation avec nos clients sous
ses différentes formes et expres-
sions. Les clients peuvent consul-
ter leurs comptes, effectuer leurs
transactions, et même souscrire
leurs produits via leur ordinateur,
leur smartphone, leur tablette, en
toute autonomie. Nos conseillers
en agence sont joignables direc-
tement par téléphone ou par mail
pour accompagner au mieux nos
clients dans ses démarches, voire
finaliser une opération initiée à
distance. C’est en conjuguant une
relation personnalisée avec les so-
lutions les plus innovantes que nos
clients nous seront toujours plus
fidèles, et que nous en gagnerons
de nouveaux.
Leclientdedemain?
C’est déjà celui d’aujourd’hui.
C’est un zappeur responsable mais
impatient. Il doit pouvoir nous
joindre quand il le souhaite et par
tous les canaux possibles. Il faut
bien sûr répondre à sa demande,
mais sans précipitation, car nous
avons la responsabilité de bien
l’accompagner et donc parfois de
dire «non». Le client est direct et
il faut que nous ayons un langage
direct avec lui. C’est ainsi que nous
mériterons sa confiance.
PROPOSRECUEILLISPARP.B.-B.
“La banque s’est déplacée
dans notre poche et sur
notre canapé”
ThomasLevet,directeur
delacommunicationdelaCaisse
d’Epargned’Ile-de-France
1999
■ Transformationenbanques
coopératives.Laloidu25juin1999
transformelesCaissesd’Epargne
enbanquescoopérativesà
vocationuniverselle:451 sociétés
localesd’épargneregroupent
lessociétaires,cesclientsqui
détiennentdespartssocialesdes
Caissesd’Epargne.(Affichede
2000.)
2000
■ Premièreassemblée
généraledesociétaires.
Laventedespartssociales
débutele1er
janvier2000.
Lesclientsquienachètent
détiennentuneparcelledu
capitaldesCaissesd’Epargne.
Ilsseréunissentunefoispar
anenassembléegénéraleet
désignentdesdélégués.
2004
■ Capdes3millions
desociétaires.
2,42 milliardsd’euros
sousformedeparts
socialessontdétenus
par3 millionsde
sociétaires,surles26
millionsdeclients.La
mêmeannée,legroupe
Caissed’Epargne
devientunebanque
universelleaprèsle
rachatd’Ixis.
2005
■ Rémunérationdescomptes
courants.Enavril2005,la
Caissed’Epargneestlapremière
banquefrançaiseàrémunérer
lescomptescourants.Elle
appuiecelancementd’une
campagnepublicitaireavec
l’Ecureuilportantledrapeau
tricoloredansuneversion
revisitéedutableaud’Eugène
Delacroix« La libertéguidantle
peuple »(ci-contre).
DATES CLÉS
Unengagementsociétal
C
réée en 1957, l’association
Finances et Pédagogie avait
pour but de permettre aux
Français de mieux gérer leur budget
familial. De familiariser les femmes
aux questions d’argent, elles qui
ont dû attendre 1965 pour avoir
le droit de disposer d’un compte
bancaire et 1966 pour exercer une
activité professionnelle sans le
consentement de leur mari, et gérer
leurs biens propres.
Aujourd’hui, l’association s’est fixée
pour mission d’informer le plus grand
nombre sur les différents mécanismes
financiers (surtout ceux
des crédits à la consommation
et immobiliers) et de prévenir
les problèmes de surendettement.
« Ce que nous essayons de faire,
c’est de sensibiliser, d’informer
et surtout d’apprendre à
anticiper;
la prévoyance, c’est important
pour tous mais surtout
pour les populations en fragilité »,
précise Chantal Fazekas, directrice
de Finances et Pédagogie. Les cibles
privilégiées : les jeunes et les adultes
en situation de précarité. Ainsi, les
vingt et un salariés de l’association
sillonnent-ils la France pour parler
budget, épargne, crédit dans les
lycées, les centres de formation
professionnelle, les prisons ou les
gendarmeries. Car, après avoir été pris
en charge financièrement par l’Etat
durant toute leur vie professionnelle,
certains fonctionnaires ont du mal
à résoudre les questions d’argent
Grâceàdiversjeuxetexercices,
les plusjeunesapprennentàgérer
leurargent.
INTERVIEW
E.Senmartin/BPCE
Paviot/BPCE/SaphirGrici
BenjaminTeissedre/Comdesimages
2006
■ Lancementdu
microcréditsocial.
Lesdispositifs
« Parcours
Confiance »et
« Créasol »visentà
favoriser
ledéveloppement
dumicrocréditen
France. (Affiche
ci-contre.)
MICRO
CRÉDIT
(n.m):
PERMETTRE
AUSSI
AUX PETITS
PROJETS
DE SE
DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011,
soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :caisse-epargne.fr
LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.
MICRO
CRÉDIT
(n.m):
PERMETTRE
AUSSI
AUX PETITS
PROJETS
DE SE
DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011,
soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :www.caisse-epargne.fr
LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.
BDDP&Fils/BPCE
OGILVY
BDDPetFils/CNCE
2010
■ Lenombrede
sociétairesdépasse
les4millions.Aprèsla
banalisationduLivret A
désormaisvendudans
touteslesbanques,
lesCaissesd’Epargne
retravaillentleurimage
etlancentunecampagne
dansunstyleépurésur
lethèmedela« banque
nouvelledéfinition ».
(Affichede2011.)
BDDP&Fils/PhotoCormacHanley/BPCE2011
Financesetpédagogie
L’applicationmobileCaissed’Epargne
quiconnaitunjolisuccèsdepuisson
lancementen2010.
▼ Discussionentreleconseiller
etsonclientgrâceàlavisio-conférence.
2009
■ CréationdugroupeBPCE.IlréunitlesCaisses
d’EpargneetlesBanquesPopulaires.Lesorganes
centrauxdesdeuxbanquescoopérativesfusionnent.
Ilyadésormaisunprésidentdudirectoirecommun
auxdeuxenseignes:FrançoisPérol.Maislesdeux
réseauxconserventleuridentitéetleurorganisation.
(SiègedeBPCE,ruePierre-Mendès-France,Paris13e
.)
2013
■ Premièresignature
électroniqueenagence.
LesCaissesd’Epargneet
lesBanquesPopulaires
annoncentenavrilla
signatureélectroniquedes
contratsenagenceparle
biaisd’unetablette,quisera
miseenplacedanstout
leréseaudanslecourant
de2013.Ellefaitsuiteàla
signatureélectroniqueà
distancequiexistedepuis
fin2012.
DR
5. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
HHistoire de marque
Une banque engagée
dans la culture et le sport
LesCaissesd’Epargnes’investissent,tantsurleplannationalquesurleursterritoires,
en soutenantdesprojetsculturelsetsportifslocaux.Ellessontaussiprésentes
en termesdephilanthropielocalesurdesactionstournéesversleliensocial.
Marie-OdileAmaury, directeur de la publication,responsable de la rédaction - Jean Hornain,cogérant,directeur général - Thierry Borsa,directeur des rédactions du « Parisien » et de «
Aujourd’hui en France » - Dossier coordonné par Thomas Le Gourrierec et Pierre Sommé. Rédaction : Pascale Besses-Boumard,Séverine Sollier. Edition : Sylvie Nouaille. Maquette : Cécile
Gault et Caroline Moutier. Iconographie : Caroline Pfrimmer.Photo de une : William Beaucardet.Photos d’archives : Archives de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne.
Duskiàlaglisseextrême
P
arce qu’elle aime les
jeunes – un peu casse-
cou – et la neige, la
Caisse d’Epargne était
partenaire des X Games
de Tignes en 2013. Très specta-
culaire, cet événement réunit
chaque année dans les Alpes plus
de 100000 spectateurs pour admi-
rer les performances des meilleurs
snowboarders et skieurs adeptes du
freestyle. Jeu-concours sur Face-
book, partage de vidéos : l’Ecureuil,
qui se revendique première banque
des jeunes, a décidé d’investir lar-
gement cet univers « fun » sans dé-
laisser cependant le ski traditionnel.
Partenaire de la Fédération fran-
çaise de ski depuis 1996, la Caisse
d’Epargne sponsorise six athlètes
dans cinq disciplines du ski alpin
au biathlon en passant par le saut à
ski féminin et le snowboard cross.
SÉVERINESOLLIER
Seigneurs des anneaux
D
ix-neufathlètes français,onze hommes et huit femmes,ont fait partie du
«Team Caisse d’Epargne » à l’occasion desJeux olympiques de Londres en
2012.Ces « porte-drapeau des régions »,issus des 17 territoires des Caisses
d’Epargne,et leurcapitaine,le sprinteurChristophe Lemaitre,ont bénéficié d’« Esprit
JO »,un programme d’accompagnement,de notoriété et de promotion de leurs
disciplines pendant leurpériode de préparation.Treize d’entre eux ont finalement
été qualifiés pourparticiperauxJO de Londres et ont remporté quatre médailles d’or,
dont celle du nageurfrançais Clément Lefert pourle relais 4 x 100 mètres (photo),et
trois médailles d’argent.Les six sportifs non qualifiés ont quand même été invités à
assisteraux compétitions à Londres.Peut-être auront-ils une seconde chance.Car
les Caisses d’Epargne vont renouvelercette initiative jusqu’auxJO de 2016 à Rio de
Janeiro,au Brésil. S.SO.
Aupas
decourse
P
lus de 200 courses – marathons,
semi-marathons… – sont
soutenus chaque année par les
Caisses d’Epargne. Elles s’intéressent
à ce sport depuis 1996 car il touche
tous les publics et toutes les régions :
la course à pied est pratiquée par près
de 6 millions de Français. La banque
a même créé un site internet baptisé
« Esprit running », devenu le premier
site communautaire des coureurs.
Et elle a lancé cette année l’application
« Social Runner », qui permet aux
pratiquants de partager leurs exploits
durant les courses via Twitter ou
Facebook. S.SO.
DavidWiselorsdesXGames
deTignes,enmars2013.
ClémentLefertauxJeux
olympiques deLondresen2012.
PhilEllsworth/ESPNImages
POOL/KMSP/DPPI
EricVargiolu
MarathondeParis.
SPORT
DR
Coups
decrayon
D
epuis vingt-neufans,les
Caisses d’Epargne organisent
chaque année un concours de
BD scolaire pourles élèves jusqu’à la
terminale,qui se termine au Festival
de la BD d’Angoulême parl’attribution
de trois récompenses (scénario,
graphisme,humour) et un grand
prix.Sur28 vainqueurs de ce grand
prix jusqu’à ce jour,20 en ont fait
leurmétieret vivent aujourd’hui de
leurBD.Et pourcouvrirl’actualité du
neuvième art et toutes les actions
menées en région (Bourse aux projets,
cartes bancaires BD…),les Caisses
d’Epargne ont créé une plate-forme
digitale de diffusion de BD numérique
accessible gratuitement et baptisée
Esprit BD (www.espritbd.fr) ainsi
qu’un blog qui porte le même nom.
S.SO.
Ateliernumérique lors du
Festival de la BD d’Angoulême.
Surlesflots
avecleBelem
L
e Belem, c’est d’abord un voilier
exceptionnel,témoin de l’histoire
maritime.Classé monument
historique,c’est le derniertrois-mâts
barque français,le plus ancien trois-mâts
en Europe en état de navigation et le
second plus grand voilierrestant en
France.Racheté en 1979 parles Caisses
d’Epargne puis transmis à la Fondation
Belem,il a été restauré avant d’être
remis en meren 1985 pourdevenir
un navire école qui peut accueillir
48 stagiaires.Il participe régulièrement
aux rassemblements de grands voiliers.
Il était invité au jubilé de diamant de la
reine d’Angleterre Elizabeth II en juin 2012,
pourles 60 ans de son accession au trône,
caril a appartenu à deux grandes familles
britanniques,et notamment au duc de
Westminster.Il est resté amarré surla
Tamise sous leTowerBridge pendant
toute la durée desJeux Olympiques de
Londres de l’été 2012. S.SO.
Jean-PierreDuval
Enavantlamusique !
T
outlemondeaimelamusiquemaispasforcé-
mentlamême! »,observeGuillaumeCade,di-
recteurdumécénatetsponsoringdesCaisses
d’Epargne. Du classique à la pop en passant
par le rock et le baroque : le dispositif « Esprit
Musique » et son site internet dédié (www.espritmu-
sique.fr) veulent donc toucher tous les publics et tous
les territoires. Pour les musiques actuelles, la banque
distingue les grands concerts de stars (« grands live ») et
lesconcertsrégionaux(« scènesenrégion »).Pourlespre-
miers,l’Ecureuilréserveàsesclientssoitunepréventede
billets sur internet, soit une vente des meilleures places.
Pourlesseconds,labanqueaconclu57partenariatsavec
des salles de musique régionales afin de donner accès à
plusde10000 concertsparanàdestarifsprivilégiés.Les
jeunes sont aussi à l’honneur avec l’initiative « Jeunes
Talents », qui sélectionne, avec l’aide des internautes et
de 57 directeurs de salles, des artistes prometteurs afin
d’en choisir trois pour une tournée nationale.
Enfin, pour la musique classique, les Caisses d’Epargne
ont conclu des partenariats avec des formations orches-
trales, comme l’orchestre de chambre Pelléas, afin de
permettre aux 17 Caisses régionales de sponsoriser cha-
cune deux concerts par an. S.SO.
Festival Jeunes Talents
CULTURE
RomainLeblanc