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J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
AHistoire de marque
Caisse d’Epargne,
deux siècles d’innovations
Histoire de marque
ETLAFRANCEDEVINT
UN PAYSD’ÉPARGNANTS
Créée par deux philanthropes
au XIXe
 siècle, la Caisse d’Epargne
a pour vocation, au départ, d’ouvrir
la banque aux classes populaires.
PAGES B ET C
UNEBANQUEDONTLES
CLIENTSSONT SOCIÉTAIRES
Grâce au principe coopératif,
les clients peuvent devenir des sociétaires
pleinement impliqués dans la vie
d’une banque qui reste ainsi en phase
avec leurs attentes.
PAGES D ET E
LEVIRAGEDELA
DÉMATÉRIALISATION
Signature électronique, coffre-fort
numérique ou paiement sans contact
offrent interactivité et rapidité,
sans pour autant déshumaniser
la relation client.
PAGES F ET G
UNENGAGEMENTDANS
LACULTUREET LESPORT
LesCaissesd’Epargnesontpartenaires
de nombreuses manifestations
culturelles ou sportives,tant au niveau
local que national.
PAGE H
J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
BHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
CHistoire de marque
Ilétaitunefois
le LivretA…
I
nnovation sociale et financière
à sa création en 1818, le Livret A
est aujourd’hui détenu par 91 %
des Français. A une époque où seuls
les plus fortunés avaient un compte
bancaire, il est ouvert à tous, y
compris aux femmes et aux enfants,
dès 1 franc de dépôt. Alors que pour la
plupart des gens l’argent n’existe que
sous forme de pièces ou de billets,
ce petit cahier où sont inscrits les
versements effectués à la Caisse
d’Epargne symbolise les dépôts.
Les fonds sont alors rémunérés à
5 %. Nommé d’abord livret de dépôts
puis livret d’épargne, il sert d’outil
d’apprentissage à la pratique de
l’épargne. Une version « postale »
du livret est lancée en 1881. Il est
exonéré d’impôt sur le revenu à partir
de 1917 et rebaptisé Livret A en 1967
pour le distinguer notamment du
livret épargne-logement. Aujourd’hui
encore, le Livret A garantit l’épargne
versée qui reste disponible à tout
moment ; il n’est pas taxé et sa
rémunération (actuellement 1,75 %)
est fixée par les pouvoirs publics.
Une différence : depuis 2009, il est
distribué par toutes les banques. S.SO.
BenjaminDelessert,un
philanthropeéclairé
Le fondateur des Caisses d’Epargne était à la fois banquier,
scientifique amateur, industriel et homme politique.
C
réateurde dispensaires et fondateurnotamment du Comité des soupes
populaires,Benjamin Delessert (1773-1847) est un philanthrope très actif,héritier
de la pensée des philosophes des Lumières.Il reprend l’idée lancée en 1791 par
Mirabeau d’une « caisse des épargnes » en créant en 1818,avec le duc de La Rochefoucauld-
Liancourt (1747-1827),la première Caisse d’Epargne française à Paris,qu’il présidera de 1829
jusqu’à sa mort,en 1847.Benjamin Delessert avait déjà derrière lui une carrière de banquieret
d’industriel.Fils d’un commerçant lyonnais en soierie devenu banquierà Paris,il a notamment
suivi les cours de l’économisteAdam Smith en Grande-Bretagne avant de prendre en 1795,la suite
de son père à la direction de la banque familiale.Il est nommé dès 1802 régent de la Banque de France et le restera
pendant 45 ans.Sa grande curiosité scientifique – il est notamment botaniste et collectionneurde plantes – le conduit
à appliquerà l’industrie les dernières innovations : il fonde à Passy l’une des premières filatures mécaniques de coton
en France puis une raffinerie de sucre de betterave expérimentale qui lui vaudra la Légion d’honneur.Il s’engage aussi en
politique et exerce plusieurs mandats de député sous la Restauration et la monarchie deJuillet. S.SO.
Et la France devint
un pays d’épargnants
Les Français ont appris à économisergrâce à la Caisse d’Epargne et
à son livret,créés pardeux philanthropes il y a presque deux siècles.
De la fourmi
à l’écureuil
SYMBOLE Avantl’inventiondumarketing,laCaisse
d’Epargnes’estchoisiecommeemblèmeslafourmi,l’abeille
oularuche.L’écureuils’imposeàpartirde1950.
L
’idée était révolutionnaire.
Il s’agissait de faire de l’ou-
vrier un rentier. Dès l’ori-
gine, la Caisse d’Epargne
est ouverte à tous : ou-
vriers,domestiques,artisans,marins
et militaires, mais aussi aux femmes
et aux enfants. Ils peuvent ouvrir
un livret avec un dépôt de 1 franc.
Un intérêt fixé à 5 % leur est versé
chaque année. Et l’argent reste dis-
ponible et peut être retiré à volonté.
Dès que la somme de 50 francs est
atteinte, un titre de rente est acquis
à la Bourse de Paris au nom du dépo-
sant qui en devient propriétaire. Le
voilà rentier comme les plus riches !
A l’époque où les « classes popu-
laires » étaient des exclus bancaires,
la Caisse d’Epargne apparaît comme
un instrument de démocratisation
financière très moderne.
La création, en 1818, du livret
d’épargne (lire ci-contre), inspiré du
modèleanglaisdu«depositbook»né
peu de temps auparavant, est extrê-
mement novatrice. Il est d’ailleurs
tellement bien conçu que, depuis sa
création, il n’a pas beaucoup changé
«ni dans sa forme – jusqu’à sa déma-
térialisation–,nidanssonfonctionne-
ment»,souligneLauredeLlamby,au-
teurdulivre«LesMétamorphosesde
l’épargne» (Découvertes Gallimard)
et responsable de la valorisation du
patrimoinehistoriqueàlaFédération
nationale des Caisses d’Epargne. A
l’époque, laisser en dépôt des pièces
de monnaie en échange d’un papier
suscitait de la méfiance. Or, bien
mieux qu’un simple reçu de papier,
le livret matérialise l’acte d’épargne.
Bref, il participe à «l’alphabétisation
monétaire»delapopulation,explique
LauredeLlamby.
C’était clairement le projet des fon-
dateurs de la Caisse d’Epargne, Ben-
jamin Delessert (lire ci-contre) et le
duc François de La Rochefoucauld-
Liancourt. Ces deux philanthropes
avaient l’ambition d’aider les ci-
toyens les plus modestes à faire face
aux coups durs et à lutter contre la
misère en leur apprenant à gérer leur
argent. Adeptes du ni… ni (ni charité
chrétienne, ni assistance de l’Etat),
ils étaient novateurs. Dans la lignée
des philosophes des Lumières, ils
avaient l’ambition de rendre les
hommes meilleurs, de les guider sur
la voie du progrès.
■ UNEVOCATIONPÉDAGOGIQUE
Ils voulaient changer les comporte-
ments, promouvoir la prévoyance
en incitant les catégories les plus
modestesàmettredel’argentdecôté
plutôt que de le dépenser au cabaret
ouàlaloterie.Luttantdumêmecoup
contre ce qui était considéré comme
les fléaux sociaux de l’époque : le jeu
et l’alcoolisme. « Tu mets à la Caisse
d’Epargne… Et tu bois de l’eau ! Mer-
ci ! », ironise alors une caricature de
« La Presse ouvrière ».
Les débuts sont difficiles. Et les
Caisses d’Epargne ne rencontrent
qu’un succès d’estime les premières
années. Deux impulsions vont tout
faire basculer : l’une donnée par le
gouvernement, et l’autre par l’école.
Le lancement du mouvement de
Caissed’Epargnescolaireàl’initiative
d’un instituteur du Mans a en effet
fortementcontribuéausuccèspopu-
laire des Caisses d’Epargne en incul-
quant les vertus de l’épargne aux
enfants. Déposer sou par sou sur son
livret d’épargne devient un véritable
exercice pédagogique. La banque a
su conserver cette tradition éduca-
tive avec sa fondation « Finances et
Pédagogie » et mène en parallèle des
actions de mécénat en faveur des
« jeunes talents » (lire p. H).
Ledéveloppementdesimplantations
débute vraiment à partir de 1830. Le
nouveau régime de la monarchie de
Juillet incite les préfectures et les
municipalités à soutenir la création
desCaissesd’Epargne.Lesinitiatives
réunissantlesbanquiers,négociants,
notaires, avocats et élus locaux se
multiplient. En 1848, 93 % des villes
de plus de 10000 habitants pos-
sèdent une Caisse d’Epargne.
Des célébrités n’hésitent pas à s’en-
gager. L’écrivain Jules Verne devient
ainsi en 1895 administrateur puis
directeur de la Caisse d’Epargne
d’Amiens. Comme c’est l’usage à
l’époque, il siège tous les dimanches
car cela correspond aux heures d’ou-
verture de la Caisse et il contresigne
les livrets après chaque opération.
■ INNOVATIONSOCIALE
Adoubées par l’Etat, les Caisses
d’Epargnenedeviennentpasdesins-
titutions publiques pour autant. Au
contraire,lestatutd’organismeprivé
leur est donné en 1835. Mais l’idée
qu’elles remplissent une fonction de
service public local restera présente
jusqu’à une période récente. Leur
implicationdanslefinancementdes
jardins ouvriers, des bains-douches
puis des « habitations bon marché »,
témoigne du rôle qu’elles ont joué
tout au long des XIXe
et XXe
siècles
dans l’innovation sociale. « Encore
aujourd’hui, cette émanation locale
reste très forte », estime Michel Sor-
bier, le président de la Fédération
nationale des Caisses d’Epargne,
de même que le sentiment, hérité
du passé, que les Caisses d’Epargne
« doivent contribuer au développe-
mentéconomiquelocal,àlacréation
d’emplois qui revitalisent et enri-
chissent les territoires ».
SÉVERINESOLLIER
1818
■ Naissance de la première Caisse
d’Epargne française à Paris. Elle a pour
ambition de changer l’homme en lui
apprenant le « bon usage de l’argent »
et de lutter ainsi contre l’insécurité et
la misère. Elle est destinée à tous
et en particulier aux exclus bancaires
de l’époque : paysans, ouvriers, artisans,
domestiques, marins, militaires… Pour
la première fois, ils peuvent ouvrir,
dès 1 franc de dépôt, un livret sur lequel
le capital est garanti et rémunéré.
1830
■ Créationdupremierréseaubancaire
deproximité.AprèsParis,desCaisses
d’EpargneouvrentàBordeaux,Nantes,
Brest…Apartirde1830,lesouvertures
s’accélèrent:27en1833,364en1848.A
cettedate,ellessontprésentesdans93%
desvillesdeplusde10000habitants.
Certainesfontconstruiredesbâtiments
imposants(ci-contre,àToulon).En
1952,lepicde585Caissesestatteint.
Dessuccursalesetguichetsleursont
rattachés,quifontpasserlenombre
depointsdecontactà4855.
1834
■ PremièreCaissed’Epargne
scolaire.Le4 mai1834,un
instituteurduMansfondela
premièreCaissed’Epargnescolaire.
L’idéeestdecollecteràl’école
auprèsdechaqueenfant,soupar
sou,dequoiréunir1franc,lasomme
minimalepourouvrirunlivret.Cette
initiativeprendsonessoràpartir
de1874:8 000Caissesd’Epargne
scolairesen1877,14 000en1880.
Une«Journéedel’épargne»est
instituéeen1927,etsetiendra
jusqu’en1970.
1835
■ Transformation
enorganismeprivé
d’utilitépublique.
Lesdépôtspèsent
déjà100 millions
defrancs.
(Coffretsecret
delaCaisse
d’Epargnede
Boulogne-sur-Mer.)
1837
■ LesfondssontgérésàlaCaisse
desdépôtsetconsignations.
Afind’assurerlatotalesécurité
desdépôts,la gestiondesfonds
placéssurlelivretesttransférée
parlaloidu31mars1837àlaCaisse
desdépôtsetconsignationsqui
engarantitlaliquiditéentoutes
circonstances.Ellelesinvestitdans
unpremiertempssurlemarché
delarente(obligationsd’Etat)et,
àpartirde1860,enobligations
dechemindefer.(« La Fourmi »,
parHonoréDaumier,1838.)
1881
■ Versl’émancipationfinancière
desfemmes.Depuisl’origine,lelivret
d’épargneestaccessibleauxfemmes,
pourtantlongtempsconsidérées
juridiquementcommeincapables
majeures.Enavril1881,ellessont
autoriséesparlaloiàouvrirunlivret
etàdisposerdeleursdépôtssans
autorisationpréalabledeleurmari.
(« Clubféminin »:lithographiedu
XIXe
 siècle.)
⊳ AuXIXe
siècle,
lesmarins
constituentune
clientèleprisée
parlesCaisses.
⊳ Dansles
années1950,
lescars-
succursales
sedéplacent
jusquedans
lesvillages.
▼Lesguichets
sontouvertsle
dimanche,seul
jourderepos
jusqu’en1936.
⊳1950
⊳1960
⊳1965
⊳1968
⊳1975
Depuis1991
“En 1991, le dessin
adopte un style
« high-tech » pour
illustrer la nouvelle
organisation
et la modernité
de la banque.”
DATES CLÉS
C
aisse d’Epargne et écureuil sont
aujourd’huisynonymes.Maisiln’en
a pas toujours été ainsi. Au début,
la Caisse d’Epargne était symbolisée par
la fourmi, l’abeille ou encore la ruche. Sur
la façade de l’hôtel historique de la Caisse
d’Epargne de Toulon construit en 1897, la
superbeplaqueémailléesituéeàlabasedu
campanilereprésenteuneruche.LaCaisse
d’Epargne de Vesoul, construite en 1908,
achoisi,pourlamosaïquedécorantlesol,
l’abeille et la corne d’abondance. Quant à
la médaille commémorant le centenaire
de la Caisse d’Epargne de la Croix-Rousse
gravéeen1939,ellefigureunegigantesque
fourmi.
Pendant un siècle et demi, chaque caisse
choisit donc son symbole préféré. Un
tournantseproduitpendantlaDeuxième
Guerre mondiale. De retour de captivité,
René Laurent, le directeur adjoint du
Bureau central (ébauche d’un organe
centraldesCaissesd’Epargne,quipubliait
notamment un journal interne), lance en
1942 un concours de contes et nouvelles
destinés à encourager l’épargne. Le
premier prix est remporté par William
Bate pour sa fable « Didy et Rascassot ».
Il y raconte l’histoire de l’écureuil Didy,
mascotte d’un prisonnier qui, un jour où
luietsescompagnonssouffraientdefaim,
envisagea de manger le petit animal…
avant d’y renoncer en découvrant les
noisettes, biscuits et amandes qu’il avait
mis de côté dans un arbre creux.
Séduitparcettefableédifiante,RenéLaurent
décide alors de choisir l’écureuil comme
emblème des « Editions de l’Epargne »
qu’il dirigeait. Et à partir de 1950, le petit
rongeurdevientvéritablementlesymbole
des Caisses d’Epargne. Son dessin évolue
au fil du temps et des transformations des
caisses.
Très figuratif les premières années, il
devient plus géométrique en 1968. Et
en 1975, il change de sens : la silhouette
est désormais tournée vers la droite
pour regarder vers l’avenir. Le dessin
de l’écureuil se métamorphose en 1991.
Il adopte un style « high-tech » et la
couleur rouge pour illustrer la nouvelle
organisationdelabanqueetsamodernité.
S.SO.
1895
■ Premiersfinancementsdu
logementsocial.Laloiautorise
lesCaissesd’Epargneàréaliser
desinvestissementspourdes
logementssociauxsurleur« fortune
personnelle»constituéedeslegset
donsdontellessontpropriétaireset
des«boni»(sommeconservéesur
lemontantverséparlaCaissedes
dépôts).En1896et1897,Blois,Chartres,
Troyes,DouaipuisParisselancentdans
desprojetsdelogementssociaux.
Aujourd’hui,
91 %des
Français
détiennent
unLivret A.
IMAGECO
Imageco
GéraldineMillo
CEd’AuvergneetduLimousin
ArchivesphotographiquesdelaFédérationnationaledesCE
CEd’AuvergneetduLimousin
BPCE
BN
©GéraldineMillo
⊳1939
J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
DHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
EHistoire de marque
Unebanquedontles
clientssontsociétaires
Coopératives depuis 1999, les Caisses d’Epargne ont fait
de leurs clients des sociétaires… mais aussi des dirigeants.
E
tre à la fois client et pro-
priétaire de sa banque,
c’est possible. Depuis 1999,
les Caisses d’Epargne sont
devenues des banques co-
opératives : elles sont détenues par
4,7millions de clients qui possèdent
au moins une part sociale au prix,
fixé nationalement, de 20 euros. Ils
ne sont pas seulement clients, ils
sont aussi sociétaires. « Les Caisses
d’Epargne existaient bien avant que
les coopératives bancaires naissent
en France. Ce statut nous corres-
pondait naturellement en raison de
notre manière d’exercer le métier de
banquieretdenosliensaveclesterri-
toires. Nous nous attachons à le faire
vivreavecdesméthodesinnovantes»,
estime Florence Raineix, directrice
générale de la Fédération nationale
desCaissesd’Epargne.
■ DÉCISIONSSTRATÉGIQUES
Les sociétaires sont-ils les vrais pa-
trons de la banque ? En fait, ils sont
présents à la fois à la base – au sein
des 245 sociétés d’épargne locale –
et représentés à tous les étages de la
pyramide qui gouverne les Caisses
d’Epargne. Leur rôle est de désigner
et de contrôler les dirigeants opéra-
tionnels. Un client peut ainsi se re-
trouver au sommet du groupe. C’est
le cas d’Yves Toublanc. Ce patron de
PME, dans l’industrie de la fabrica-
tionetdelatransformationducarton,
est d’abord devenu administrateur,
c’est-à-diredésignécommereprésen-
tant des clients à la Caisse d’Epargne
des Alpes en 1993. Puis il en devient
président et il l’est resté quand elle
a fusionné avec sa voisine en 2007
pourformerlaCaisseRhône-Alpes.Il
a enfin été nommé en 2012 président
duconseildesurveillancedeBPCE,la
structuredetêtedugroupe,composé
depuis2009desCaissesd’Epargneet
des Banques Populaires, elles aussi
banquescoopératives(lireci-contre).
« Les administrateurs – il y en a au-
jourd’hui 4000 en France – ont des
comptes à rendre aux sociétaires »,
insisteYvesToublanc.
■ UNENOTED’HUMANITÉ
Et loin d’être des inspecteurs des
travaux finis, les administrateurs
prennentdesdécisionsstratégiques.
« C’estsousl’impulsiondesadminis-
trateurs qu’a été prise la décision de
supprimerlesplates-formestélépho-
niques centralisées pour privilégier
le contact de chaque client avec son
conseiller personnel dont il a désor-
mais le numéro de poste direct et
l’adressee-mail »,ditaussiYvesTou-
blanc. « Nous ne vivons pas l’argent
delamêmemanière.L’argentcollec-
té dans la région y est réinvesti pour
financer les crédits des particuliers,
des collectivités et des entreprises
locales », ajoute Michel Sorbier, pré-
sident depuis 2009 de la Fédération
nationale des Caisses d’Epargne,
qui représente les sociétaires de
l’ensemble des 17 caisses régionales.
Lui non plus n’est pas un banquier
de métier, mais un sociétaire deve-
nu président de la Caisse d’Epargne
d’AuvergneetduLimousin.Ilattache
beaucoup d’importance aux valeurs
incarnées par les Caisses d’Epargne.
« Le métier de la banque est un mé-
tier dur dans lequel il faut parfois
dire non. Malgré tout, ce qu’on doit
ajouter pourtant en permanence,
c’est une note d’humanité », estime-
t-il. Cette humanité s’illustre dans
les actions sociales et de solidarité
pourlesquelleslescaissesrégionales
consacrentunbudgetquiaatteintau
total 29 millions d’euros en 2011.
La proximité avec les sociétaires,
avec de nombreuses occasions
d’échanger avec eux, permet à la
banque de se transformer rapide-
mentetderesterenphaseavecl’évo-
lution des attentes.
■ TRANSFORMATIONRAPIDE
D’une banque dédiée à l’épargne du
particulier avec le Livret A comme
produit phare, la Caisse d’Epargne
est devenue une banque généraliste.
«Aujourd’hui, dans une agence, il y a
touteslescompétencespourrépondre
à tous les types de clientèle», déclare
Christine Fabresse, présidente du di-
rectoire Languedoc-Roussillon. Des
particuliers jusqu’aux professionnels
en passant par la gestion privée pour
les plus fortunés ou les centres d’af-
faires pour les entreprises, la banque
s’appliqueàrenforcerlapersonnalisa-
tionduconseil.
SÉVERINESOLLIER
INTÉGRATION MalgréleregroupementaveclesBanquesPopulaires,lesCaissesrégionalessont
restéesautonomesdansleursdécisionsetleurfonctionnement.Ellesn’enprofitentpasmoins
delamiseencommundemoyensetdesexpertisesdesfilialesspécialiséesdugroupeBPCE.
D
epuis le regroupement avec
lesBanquesPopulairesinter-
venuen2009(rappelonsque
BPCE est l’acronyme de Banques
Populaires et Caisses d’Epargne),
les Caisses d’Epargne ont intégré
un groupe coopératif puissant,
constitué de 8,6 millions de so-
ciétaires, qui intègre d’autres
filiales spécialisées aussi bien
dans l’immobilier que dans la
gestion de fortune. En 2012,
BPCE a réalisé un produit net
bancaire (PNB, l’équivalent du
chiffre d’affaires pour les banques)
de22 milliardsd’euros.Surcetotal,
le PNB des 17 Caisses d’Epargne a
atteint 6,8 milliards d’euros. Des
chiffres qui donnent le vertige, sur-
toutsil’onévoqueaussilesencours
cumulésdescréditsconsentisparla
banque,quifrôlentles200 milliards
d’euros.
■ AUTONOMIECONSERVÉE
Très intégrées dans le groupe
BPCE, ne serait-ce qu’au niveau
desorganesdedécision,lesCaisses
d’Epargne ont pourtant réussi à
conserver une autonomie de fonc-
tionnementainsiquecommerciale.
« Chaque réseau mène sa vie. C’est
d’ailleurs ce que souhaitent nos
clients qui veulent conserver des
interlocuteurs proches d’eux. Une
façon aussi pour nous de pouvoir
répondretrèsrapidementàleurde-
mande, le circuit de décision étant
ainsitrèscourt »,préciseJean-Marc
Carcélès, président du directoire
Bretagne-Pays de Loire. Mais auto-
nomie ne signifie pas isolement, et
si la banque préférée des Français
(selonlesrésultatsd’unrécentson-
dageoùl’Ecureuilestarrivépremier
avec la Banque Postale) parvient à
proposer aujourd’hui une gamme
complète de produits financiers,
des plus simples aux plus sophis-
tiqués, c’est bien parce qu’elle peut
compter sur les différentes filiales
du groupe, lesquelles lui apportent
leur savoir-faire, quitte à élaborer
desproduitsenmarqueblanche(où
lamarqueCaissed’Epargnen’appa-
raît pas), tout en permettant aux
Caisses de conserver leurs clients
et les opérations sur leur bilan.
■ MISEENCOMMUNDESMOYENS
« La force des Caisses d’Epargne,
c’est de pouvoir proposer une offre
innovantedansunmodèledecoopé-
ration. Si chaque Caisse a sa propre
stratégie en matière de développe-
ment commercial et de marketing,
elle bénéficie, en parallèle, d’une
mise en commun de moyens infor-
matiques,technologiquesetnumé-
riques au sein de BPCE qui lui fait
gagner un temps précieux et struc-
ture son offre », explique Cédric
Mignon, directeur du développe-
ment Caisses d’Epargne à BPCE.
CerapprochementaveclesBanques
Populaires n’est-il quand même
pas un danger pour l’Ecureuil, qui
risquerait d’y perdre son âme et sa
spécificité? Que nenni, répondent
en cœur les responsables de BPCE
et des Caisses d’Epargne pour qui
la configuration coopérative du
groupe(lesCaissesd’Epargne,rap-
pelons-le, sont détenues par leurs
sociétaires,soit4,7 millionsdeper-
sonnes à ce jour) lui permet de se
focalisersurcequ’elleatoujoursfait
et compte bien continuer à faire :
être proche de ses clients et s’adap-
ter à leurs besoins. Conserver cette
image de banque de proximité, ne
serait-ce qu’avec la distribution du
LivretAdontleplafondvientd’être
relevé à 22950 euros. Une aubaine
d’ailleurspourlabanquequialarge-
mentconstruitsondéveloppement
avec la vente de cette enveloppe
défiscalisée, la plus populaire en
Franceaveccelledel’assurancevie.
PASCALEBESSES-BOUMARD
LesCaissesd’Epargne,
unréseaude4,7 millionsdesociétaires
et4 219 agences.Dehautenbas
etdedroiteàgauche:lesagences
delaplaceFélix-Eboué(Paris,12e
)
etBibliothèque(Paris,13e
).
“Les sommes collectées
dans la région sont
réinvesties et financent
l’économie régionale”
MichelSorbier,présidentdelaFédération
nationaledesCaissesd’Epargne
“Chaque réseau
mène sa vie. C’est ce que
souhaitent nos clients
qui veulent conserver des
interlocuteurs proches
d’eux. Une façon pour
nous de pouvoir répondre
très rapidement à leur
demande, le circuit de
décision étant très court”
Jean-MarcCarcélès,président
du directoireBretagne-PaysdeLoire.
1942
■ Premierconcoursde
contessurlesvertusde
l’épargne. LancéparRené
Laurent,directeuradjoint
duBureaucentralrevenu
decaptivité,ceconcours
decontesetnouvellesest
remportépar«Didy
etRascassot»,écritpar
WilliamBate.Sontexte
racontel’histoired’un
écureuiletseraàl’origine
dulogochoisiaprès-guerre.
1950
■ Premiersprêts
auxcollectivités
locales. Danslecadre
del’après-guerre,
lesCaissespeuvent
employerunepartie
desfondsduLivretA
enprêtsbonifiésaux
collectivitéslocales
etorganismespublics.
(Buvardinformantles
clientsdesréalisations
locales.)
1966
■ Premièrediversification.
LesCaissesd’Epargne
commencentàvendre
d’autresproduitsfinanciers
queleLivretApuis,en1969,
leplanépargne-logementet
lesbonsd’épargne.En1971,
ellespeuventaccorderdes
créditsconsommationet
habitation.(Affichede1968.)
1978
■ Premiercompte-
chèquesEcureuil.Depuisles
loisDebréde1966-1967
surlesbanques,la
concurrences’estintensifiée,
denouveauxguichets
etmoyensdepaiementsont
nés.LesCaissesd’Epargne
setransformentpetità
petitenbanquesclassiques
etouvrentlescomptes-
chèques.(Affichedudébut
desannées1980.)
1983
■ LesCaissesdeviennent
établissementsdecrédit. La
loidu1er
juillet1983accordeaux
Caissesd’Epargnelaqualité
d’établissementdecrédità
butnonlucratifetleshabiliteà
effectuertouteslesopérations
debanque.De585établissements
autonomes,unefusionlesréduit
à187.EllespeuventprêterauxPME
àpartirde1987.(Affichede1984.)
DATES CLÉS
1991
■ Créationdespremières
Caissesrégionales.La
réglementationsurles
fondspropresimposeaux
Caissesd’Epargnedese
regrouper:de187,elles
passentà34enunan,dont
31enmétropole.Ilyena17
aujourd’hui.
WilliamBeaucardet
WilliamBeaucardet
WilliamBeaucardet
Imageco
EDEP
ArchivesphotographiquesdelaFNCE
1906
■ Prêtsauxjardinsouvriersetauxbains-douches.
LaloipermetauxCaissesd’Epargnedefinancerou
d’acquérirdesjardinsouvriersetdesbains-douches.
LesCaissesrenforcentainsilacohésionsociale
dansuntissuurbainsouventfragiliséetparticipent
activementàl’améliorationdel’hygiènedesclasses
populaires.(Planetaquarelledesbains-douches
deGuéret.)
■ Premièreorganisationcentrale. Lafamille
Laurent,quiadministrelaCaissed’Epargne
dePithiviersetpubliele«JournaldesCaisses
d’Epargne»,créele«Bureaucentral»,l’ancêtredela
FédérationnationaledesCaissesd’Epargne.
GéraldineMillo
Lanaissancedudeuxième
groupebancairefrançais
Le réseau des Caisses d’Epargne, c’est 4 200 agences bancaires qui regroupent plus de
32 745 collaborateurs. En 2012, le réseau a recruté 1 653 salariés en CDI et a consacré 5 % de la masse
salariale à la formation (soit 71 millions d’euros). 97 % des décisions sont prises au niveau local.
La Caisse d’Epargne dispose également de 110 centres d’affaires spécialisés avec 630 chargés d’affaires dédiés
par marché : entreprises, secteur public, économie sociale, immobilier professionnel et logement social.
Conseiller
commercial
Gestionnaire
de clientèle
particuliers
Gestionnaire
de clientèle
professionnels
Chargé
d’affaires
gestion privée
DDIIRREECCTTEEUURR DD’AAGGEENNCCEE
Les17Caissesd’Epargnesontdesbanquesdepleinexercice,
solidementimplantéesaucœurdeleurrégion.
J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
FHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
GHistoire de marque
Enroutevers
ladématérialisation
Signature électronique, coffre-fort numérique,
paiement sans contact… Les Caisses d’Epargne
ont engagé une vraie mutation technologique.
L
es principaux acteurs du
secteur bancaire ne mé-
nagent pas leurs efforts
pour prendre le virage de
l’innovationtechnologique.
Chacun fourbit de nouvelles armes
numériques afin d’attirer une clien-
tèletoujoursplusversatile.LaCaisse
d’Epargne,parexemple,atrèstôtfait
le pari de la dématérialisation de ses
services. En avril 2013, la marque à
l’Ecureuil mettait ainsi au point et
instaurait la signature électronique,
supprimant les exemplaires de
contrat sur papier.
■ RÉPONSESPERSONNALISÉES
Concrètement, il sera possible de
signer numériquement un contrat
enagence,ledocumentétantensuite
conservé sur un serveur sécurisé. Il
restera néanmoins toujours possible
de souscrire des contrats de façon
classique, mais les premiers essais
effectués dans des agences pilotes
ontmontréque70 %desclientschoi-
sissaient la signature électronique.
Dans le même registre, à la rentrée,
l’Ecureuil a également prévu de pro-
poser un coffre-fort en ligne pour
stocker les documents numériques.
Ces initiatives, à l’image du site
«  Mon banquier en ligne  », qui
donne accès à un grand nombre
de services de la banque via inter-
net, caractérisent la dynamique du
groupe et sa volonté de se démar-
quer de ses concurrents. Ce site per-
met par exemple au client et à son
conseiller de se retrouver en visio-
conférence. « La fréquentation des
agences baisse ré-
gulièrement. Pour
autant,nosclients
etsociétairesnese
sententpastotale-
ment autonomes
et requièrent tou-
jours les avis d’un
conseiller, ne
serait-ce que pour répondre à leurs
questions. Il leur faut des réponses
personnalisées et rapides. Ce que
nous leur offrons via internet et nos
différents canaux dématérialisés, en
complémentdel’agencedeproximi-
té », précise Denis Mancosu, direc-
teur distribution multi-canal chez
BPCE. De fait, les nouveaux outils
mis à la disposition de la clientèle
visent à faciliter les démarches ou à
raccourcir les processus de décision.
« Grâce au développement de ces
nouveaux canaux de distribution, la
banque, c’est : “quand je veux, où je
veux”. Une évolution qui va dans le
sensdelarapiditéetdel’interactivité
et qui change la notion de contact
sans pour autant déshumaniser la
relation client car celui-ci aura tou-
jours besoin d’avoir confiance pour
faire appel à nous », convient Jean-
Marc Carcélès, président du direc-
toire Bretagne-Pays de Loire.
■ CONSEILSENTEMPSRÉEL
« D’iciunmois,nousauronsterminé
l’installation de 35000 nouveaux
postes informatiques de travail en
agence. Ils permettront aux conseil-
lers bancaires d’avoir une vision à
360° des comptes de leurs clients,
c’est-à-dire qu’ils pourront voir en
temps réel toutes les opérations de
ces derniers quel que soit le canal
choisi afin d’apporter un conseil
personnalisé et pertinent », renché-
rit Christine Fabresse, présidente du
directoire Languedoc-Roussillon.
Les seules innovations technolo-
giques ne suffiront cependant pas
à bâtir le futur. « La banque s’est
déplacée dans notre poche et sur
notre canapé. Les avancées techno-
logiques actuelles nous permettent
d’avoir une autre approche des ser-
vices bancaires mais il ne faut pas se
leurrer : nous vivons actuellement
une révolution sociétale fondamen-
tale et devons trouver une réponse
visionnaire.Et
ce,demanière
àêtreleBenja-
min Delessert
de demain,
ce fonda-
teur génial
des Caisses
d’Epargne qui
était,jelerappelle,hommed’affaires,
botaniste,industrielférudepolitique
et d’actions sociales », lance Thomas
Levet, directeur de la communica-
tion de la Caisse d’Epargne d’Ile de
France, pour qui les missions de
la banque, et, a fortiori, celles des
Caisses d’Epargne, doivent effec-
tivement être réécrites afin d’avoir
toujours un coup d’avance tout en
apportant une solution globale. « Ce
que nous devons développer, ce
sont différentes formes d’accompa-
gnement, notamment au niveau du
micro-crédit, indispensable bouf-
fée d’oxygène pour les projets des
très petites entreprises; de l’emploi
grâce à la mise en réseau de nos
sociétaires mais aussi à destination
des personnes dépendantes. Et ce,
demanièreàfaciliterl’inclusionban-
caire via de nouvelles formes, sans
doute encore à inventer. » Un vaste
programme qui intéresse en effet au
plus haut point tous les Français.
PASCALEBESSES-BOUMARD
«Demain, nous devrons être
la banque 2.0»
LaurentRoubin,présidentdudirectoiredelaCaissed’EpargnePicardie.
Pour vous, comment se définit la
banquededemain?
LR : Les nouvelles technologies
accélèrent l’évolution des attentes
des clients particuliers et des en-
treprises vis-à-vis de leur banque.
Aujourd’hui dans tous les secteurs
de l’économie, y compris dans la
banque, se développent des ac-
teurs «low cost». Ils offrent des ser-
vices réduits à des prix plus agres-
sifs que leur permet leur format,
mais leur offre ne satisfait qu’une
partie des besoins de leurs clients.
On voit des « pure players» créer
finalement leur réseau de distri-
bution. Plus particulièrement dans
le domaine bancaire, les clients
veulent effectuer des opérations à
distance via les canaux à distance
qu’ils utilisent, mais ils ont aussi
besoin d’être accompagnés sur des
sujets plus complexes qui néces-
sitent une relation personnalisée.
La banque de demain doit propo-
ser la palette des services attendus
mais elle doit être aussi «2.0 » pour
reprendre les codes actuels et ré-
pondre au besoin d’ubiquité des
clients, en combinant technologie
et partenariat.
EnquoiconsistelaBanque2.0?
Pour les opérations simples du
quotidien, nos clients souhaitent
pouvoir utiliser tous les moyens
leur permettant d’être autonomes,
à n’importe quel moment, et où
qu’ils se trouvent: internet, smart-
phone, tablette, etc. En revanche,
pour tous les sujets impactant leur
patrimoine, leur fiscalité ou leurs
projets de vie (logement, assu-
rances, épargne…), ils recherchent
un conseil avisé, qui complète et
éclaire les informations qu’ils ont
collectées par exemple sur le web.
Les chefs d’entreprise ont le même
niveau d’exigence, plus d’autono-
mie pour la banque au quotidien,
mais toujours plus de conseil pour
les projets de développement
(transmission, international, im-
mobilier…). En pratique, le conseil-
ler bancaire doit être en capacité
de répondre par tous les moyens
de communication, en face-à-face,
en visio, en chat, par mail, par télé-
phone. Il ne s’agit plus d’opposer
ces différents modes de relation
mais de les proposer à ses clients
à travers une relation personna-
lisée avec son conseiller. Dans la
banque 2.0, les clients attendent
de leur banque un esprit com-
munautaire, un partenaire à leur
côté qui s’inscrit dans la durée.
Banques régionales coopératives
qui appartiennent à ses clients
sociétaires, les Caisses d’Epargne
répondent à cette attente. Dispo-
sant de toutes les expertises en
région, elles ont la capacité à déci-
der très vite pour accompagner les
projets de développement de tous
les acteurs économiques, particu-
liers, professionnels, entreprises
et institutionnels.
En quoi les Caisses d’Epargne
répondent-elles aux nouvelles
attentes du consommateur?
La Caisse d’Epargne Picardie dé-
montre au quotidien son ambi-
tion : celle d’être la banque tra-
ditionnelle la plus innovante et
moderne. Nous avions déjà anti-
cipé, il y a trois ans, avec notre
agence «Mon banquier en ligne» :
une agence à distance destinée
principalement à des clients qui
ont quitté la région, accessible par
tous les canaux et disponible sur
des plages horaires élargies. Au-
jourd’hui, tous nos conseillers en
agence sont en capacité d’animer
la relation avec nos clients sous
ses différentes formes et expres-
sions. Les clients peuvent consul-
ter leurs comptes, effectuer leurs
transactions, et même souscrire
leurs produits via leur ordinateur,
leur smartphone, leur tablette, en
toute autonomie. Nos conseillers
en agence sont joignables direc-
tement par téléphone ou par mail
pour accompagner au mieux nos
clients dans ses démarches, voire
finaliser une opération initiée à
distance. C’est en conjuguant une
relation personnalisée avec les so-
lutions les plus innovantes que nos
clients nous seront toujours plus
fidèles, et que nous en gagnerons
de nouveaux.
Leclientdedemain?
C’est déjà celui d’aujourd’hui.
C’est un zappeur responsable mais
impatient. Il doit pouvoir nous
joindre quand il le souhaite et par
tous les canaux possibles. Il faut
bien sûr répondre à sa demande,
mais sans précipitation, car nous
avons la responsabilité de bien
l’accompagner et donc parfois de
dire «non». Le client est direct et
il faut que nous ayons un langage
direct avec lui. C’est ainsi que nous
mériterons sa confiance.
PROPOSRECUEILLISPARP.B.-B.
“La banque s’est déplacée
dans notre poche et sur
notre canapé”
ThomasLevet,directeur
delacommunicationdelaCaisse
d’Epargned’Ile-de-France
1999
■ Transformationenbanques
coopératives.Laloidu25juin1999
transformelesCaissesd’Epargne
enbanquescoopérativesà
vocationuniverselle:451 sociétés
localesd’épargneregroupent
lessociétaires,cesclientsqui
détiennentdespartssocialesdes
Caissesd’Epargne.(Affichede
2000.)
2000
■ Premièreassemblée
généraledesociétaires.
Laventedespartssociales
débutele1er
 janvier2000.
Lesclientsquienachètent
détiennentuneparcelledu
capitaldesCaissesd’Epargne.
Ilsseréunissentunefoispar
anenassembléegénéraleet
désignentdesdélégués.
2004
■ Capdes3millions
desociétaires.
2,42 milliardsd’euros
sousformedeparts
socialessontdétenus
par3 millionsde
sociétaires,surles26
millionsdeclients.La
mêmeannée,legroupe
Caissed’Epargne
devientunebanque
universelleaprèsle
rachatd’Ixis.
2005
■ Rémunérationdescomptes
courants.Enavril2005,la
Caissed’Epargneestlapremière
banquefrançaiseàrémunérer
lescomptescourants.Elle
appuiecelancementd’une
campagnepublicitaireavec
l’Ecureuilportantledrapeau
tricoloredansuneversion
revisitéedutableaud’Eugène
Delacroix« La libertéguidantle
peuple »(ci-contre).
DATES CLÉS
Unengagementsociétal
C
réée en 1957, l’association
Finances et Pédagogie avait
pour but de permettre aux
Français de mieux gérer leur budget
familial. De familiariser les femmes
aux questions d’argent, elles qui
ont dû attendre 1965 pour avoir
le droit de disposer d’un compte
bancaire et 1966 pour exercer une
activité professionnelle sans le
consentement de leur mari, et gérer
leurs biens propres.
Aujourd’hui, l’association s’est fixée
pour mission d’informer le plus grand
nombre sur les différents mécanismes
financiers (surtout ceux
des crédits à la consommation
et immobiliers) et de prévenir
les problèmes de surendettement.
« Ce que nous essayons de faire,
c’est de sensibiliser, d’informer
et surtout d’apprendre à
anticiper;
la prévoyance, c’est important
pour tous mais surtout
pour les populations en fragilité »,
précise Chantal Fazekas, directrice
de Finances et Pédagogie. Les cibles
privilégiées : les jeunes et les adultes
en situation de précarité. Ainsi, les
vingt et un salariés de l’association
sillonnent-ils la France pour parler
budget, épargne, crédit dans les
lycées, les centres de formation
professionnelle, les prisons ou les
gendarmeries. Car, après avoir été pris
en charge financièrement par l’Etat
durant toute leur vie professionnelle,
certains fonctionnaires ont du mal
à résoudre les questions d’argent
Grâceàdiversjeuxetexercices,
les plusjeunesapprennentàgérer
leurargent.
INTERVIEW
E.Senmartin/BPCE
Paviot/BPCE/SaphirGrici
BenjaminTeissedre/Comdesimages
2006
■ Lancementdu
microcréditsocial.
Lesdispositifs
« Parcours
Confiance »et
« Créasol »visentà
favoriser
ledéveloppement
dumicrocréditen
France. (Affiche
ci-contre.)
MICRO
CRÉDIT
(n.m):
PERMETTRE
AUSSI
AUX PETITS
PROJETS
DE SE
DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011,
soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :caisse-epargne.fr
LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.
MICRO
CRÉDIT
(n.m):
PERMETTRE
AUSSI
AUX PETITS
PROJETS
DE SE
DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011,
soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :www.caisse-epargne.fr
LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION.
BDDP&Fils/BPCE
OGILVY
BDDPetFils/CNCE
2010
■ Lenombrede
sociétairesdépasse
les4millions.Aprèsla
banalisationduLivret A
désormaisvendudans
touteslesbanques,
lesCaissesd’Epargne
retravaillentleurimage
etlancentunecampagne
dansunstyleépurésur
lethèmedela« banque
nouvelledéfinition ».
(Affichede2011.)
BDDP&Fils/PhotoCormacHanley/BPCE2011
Financesetpédagogie
L’applicationmobileCaissed’Epargne
quiconnaitunjolisuccèsdepuisson
lancementen2010.
▼ Discussionentreleconseiller
etsonclientgrâceàlavisio-conférence.
2009
■ CréationdugroupeBPCE.IlréunitlesCaisses
d’EpargneetlesBanquesPopulaires.Lesorganes
centrauxdesdeuxbanquescoopérativesfusionnent.
Ilyadésormaisunprésidentdudirectoirecommun
auxdeuxenseignes:FrançoisPérol.Maislesdeux
réseauxconserventleuridentitéetleurorganisation.
(SiègedeBPCE,ruePierre-Mendès-France,Paris13e
.)
2013
■ Premièresignature
électroniqueenagence.
LesCaissesd’Epargneet
lesBanquesPopulaires
annoncentenavrilla
signatureélectroniquedes
contratsenagenceparle
biaisd’unetablette,quisera
miseenplacedanstout
leréseaudanslecourant
de2013.Ellefaitsuiteàla
signatureélectroniqueà
distancequiexistedepuis
fin2012.
DR
J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3
HHistoire de marque
Une banque engagée
dans la culture et le sport
LesCaissesd’Epargnes’investissent,tantsurleplannationalquesurleursterritoires,
en soutenantdesprojetsculturelsetsportifslocaux.Ellessontaussiprésentes
en termesdephilanthropielocalesurdesactionstournéesversleliensocial.
Marie-OdileAmaury, directeur de la publication,responsable de la rédaction - Jean Hornain,cogérant,directeur général - Thierry Borsa,directeur des rédactions du « Parisien » et de «
Aujourd’hui en France » - Dossier coordonné par Thomas Le Gourrierec et Pierre Sommé. Rédaction : Pascale Besses-Boumard,Séverine Sollier. Edition : Sylvie Nouaille. Maquette : Cécile
Gault et Caroline Moutier. Iconographie : Caroline Pfrimmer.Photo de une : William Beaucardet.Photos d’archives : Archives de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne.
Duskiàlaglisseextrême
P
arce qu’elle aime les
jeunes – un peu casse-
cou  – et la neige, la
Caisse d’Epargne était
partenaire des X Games
de Tignes en 2013. Très specta-
culaire, cet événement réunit
chaque année dans les Alpes plus
de 100000 spectateurs pour admi-
rer les performances des meilleurs
snowboarders et skieurs adeptes du
freestyle. Jeu-concours sur Face-
book, partage de vidéos : l’Ecureuil,
qui se revendique première banque
des jeunes, a décidé d’investir lar-
gement cet univers « fun  » sans dé-
laisser cependant le ski traditionnel.
Partenaire de la Fédération fran-
çaise de ski depuis 1996, la Caisse
d’Epargne sponsorise six athlètes
dans cinq disciplines du ski alpin
au biathlon en passant par le saut à
ski féminin et le snowboard cross.
SÉVERINESOLLIER
Seigneurs des anneaux
D
ix-neufathlètes français,onze hommes et huit femmes,ont fait partie du
«Team Caisse d’Epargne » à l’occasion desJeux olympiques de Londres en
2012.Ces « porte-drapeau des régions »,issus des 17 territoires des Caisses
d’Epargne,et leurcapitaine,le sprinteurChristophe Lemaitre,ont bénéficié d’« Esprit
JO »,un programme d’accompagnement,de notoriété et de promotion de leurs
disciplines pendant leurpériode de préparation.Treize d’entre eux ont finalement
été qualifiés pourparticiperauxJO de Londres et ont remporté quatre médailles d’or,
dont celle du nageurfrançais Clément Lefert pourle relais 4 x 100 mètres (photo),et
trois médailles d’argent.Les six sportifs non qualifiés ont quand même été invités à
assisteraux compétitions à Londres.Peut-être auront-ils une seconde chance.Car
les Caisses d’Epargne vont renouvelercette initiative jusqu’auxJO de 2016 à Rio de
Janeiro,au Brésil. S.SO.
Aupas
decourse
P
lus de 200 courses – marathons,
semi-marathons… – sont
soutenus chaque année par les
Caisses d’Epargne. Elles s’intéressent
à ce sport depuis 1996 car il touche
tous les publics et toutes les régions :
la course à pied est pratiquée par près
de 6 millions de Français. La banque
a même créé un site internet baptisé
« Esprit running », devenu le premier
site communautaire des coureurs.
Et elle a lancé cette année l’application
« Social Runner », qui permet aux
pratiquants de partager leurs exploits
durant les courses via Twitter ou
Facebook. S.SO.
DavidWiselorsdesXGames
deTignes,enmars2013.
ClémentLefertauxJeux
olympiques deLondresen2012.
PhilEllsworth/ESPNImages
POOL/KMSP/DPPI
EricVargiolu
MarathondeParis.
SPORT
DR
Coups
decrayon
D
epuis vingt-neufans,les
Caisses d’Epargne organisent
chaque année un concours de
BD scolaire pourles élèves jusqu’à la
terminale,qui se termine au Festival
de la BD d’Angoulême parl’attribution
de trois récompenses (scénario,
graphisme,humour) et un grand
prix.Sur28 vainqueurs de ce grand
prix jusqu’à ce jour,20 en ont fait
leurmétieret vivent aujourd’hui de
leurBD.Et pourcouvrirl’actualité du
neuvième art et toutes les actions
menées en région (Bourse aux projets,
cartes bancaires BD…),les Caisses
d’Epargne ont créé une plate-forme
digitale de diffusion de BD numérique
accessible gratuitement et baptisée
Esprit BD (www.espritbd.fr) ainsi
qu’un blog qui porte le même nom.
S.SO.
Ateliernumérique lors du
Festival de la BD d’Angoulême.
Surlesflots
avecleBelem
L
e Belem, c’est d’abord un voilier
exceptionnel,témoin de l’histoire
maritime.Classé monument
historique,c’est le derniertrois-mâts
barque français,le plus ancien trois-mâts
en Europe en état de navigation et le
second plus grand voilierrestant en
France.Racheté en 1979 parles Caisses
d’Epargne puis transmis à la Fondation
Belem,il a été restauré avant d’être
remis en meren 1985 pourdevenir
un navire école qui peut accueillir
48 stagiaires.Il participe régulièrement
aux rassemblements de grands voiliers.
Il était invité au jubilé de diamant de la
reine d’Angleterre Elizabeth II en juin 2012,
pourles 60 ans de son accession au trône,
caril a appartenu à deux grandes familles
britanniques,et notamment au duc de
Westminster.Il est resté amarré surla
Tamise sous leTowerBridge pendant
toute la durée desJeux Olympiques de
Londres de l’été 2012. S.SO.
Jean-PierreDuval
Enavantlamusique !
T
outlemondeaimelamusiquemaispasforcé-
mentlamême! »,observeGuillaumeCade,di-
recteurdumécénatetsponsoringdesCaisses
d’Epargne. Du classique à la pop en passant
par le rock et le baroque : le dispositif « Esprit
Musique » et son site internet dédié (www.espritmu-
sique.fr) veulent donc toucher tous les publics et tous
les territoires. Pour les musiques actuelles, la banque
distingue les grands concerts de stars (« grands live ») et
lesconcertsrégionaux(« scènesenrégion »).Pourlespre-
miers,l’Ecureuilréserveàsesclientssoitunepréventede
billets sur internet, soit une vente des meilleures places.
Pourlesseconds,labanqueaconclu57partenariatsavec
des salles de musique régionales afin de donner accès à
plusde10000 concertsparanàdestarifsprivilégiés.Les
jeunes sont aussi à l’honneur avec l’initiative « Jeunes
Talents », qui sélectionne, avec l’aide des internautes et
de 57 directeurs de salles, des artistes prometteurs afin
d’en choisir trois pour une tournée nationale.
Enfin, pour la musique classique, les Caisses d’Epargne
ont conclu des partenariats avec des formations orches-
trales, comme l’orchestre de chambre Pelléas, afin de
permettre aux 17 Caisses régionales de sponsoriser cha-
cune deux concerts par an. S.SO.
Festival Jeunes Talents
CULTURE
RomainLeblanc

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Caisse d'Epargne - Histoire de marque - Le Parisien

  • 1. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 AHistoire de marque Caisse d’Epargne, deux siècles d’innovations Histoire de marque ETLAFRANCEDEVINT UN PAYSD’ÉPARGNANTS Créée par deux philanthropes au XIXe  siècle, la Caisse d’Epargne a pour vocation, au départ, d’ouvrir la banque aux classes populaires. PAGES B ET C UNEBANQUEDONTLES CLIENTSSONT SOCIÉTAIRES Grâce au principe coopératif, les clients peuvent devenir des sociétaires pleinement impliqués dans la vie d’une banque qui reste ainsi en phase avec leurs attentes. PAGES D ET E LEVIRAGEDELA DÉMATÉRIALISATION Signature électronique, coffre-fort numérique ou paiement sans contact offrent interactivité et rapidité, sans pour autant déshumaniser la relation client. PAGES F ET G UNENGAGEMENTDANS LACULTUREET LESPORT LesCaissesd’Epargnesontpartenaires de nombreuses manifestations culturelles ou sportives,tant au niveau local que national. PAGE H
  • 2. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 BHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 CHistoire de marque Ilétaitunefois le LivretA… I nnovation sociale et financière à sa création en 1818, le Livret A est aujourd’hui détenu par 91 % des Français. A une époque où seuls les plus fortunés avaient un compte bancaire, il est ouvert à tous, y compris aux femmes et aux enfants, dès 1 franc de dépôt. Alors que pour la plupart des gens l’argent n’existe que sous forme de pièces ou de billets, ce petit cahier où sont inscrits les versements effectués à la Caisse d’Epargne symbolise les dépôts. Les fonds sont alors rémunérés à 5 %. Nommé d’abord livret de dépôts puis livret d’épargne, il sert d’outil d’apprentissage à la pratique de l’épargne. Une version « postale » du livret est lancée en 1881. Il est exonéré d’impôt sur le revenu à partir de 1917 et rebaptisé Livret A en 1967 pour le distinguer notamment du livret épargne-logement. Aujourd’hui encore, le Livret A garantit l’épargne versée qui reste disponible à tout moment ; il n’est pas taxé et sa rémunération (actuellement 1,75 %) est fixée par les pouvoirs publics. Une différence : depuis 2009, il est distribué par toutes les banques. S.SO. BenjaminDelessert,un philanthropeéclairé Le fondateur des Caisses d’Epargne était à la fois banquier, scientifique amateur, industriel et homme politique. C réateurde dispensaires et fondateurnotamment du Comité des soupes populaires,Benjamin Delessert (1773-1847) est un philanthrope très actif,héritier de la pensée des philosophes des Lumières.Il reprend l’idée lancée en 1791 par Mirabeau d’une « caisse des épargnes » en créant en 1818,avec le duc de La Rochefoucauld- Liancourt (1747-1827),la première Caisse d’Epargne française à Paris,qu’il présidera de 1829 jusqu’à sa mort,en 1847.Benjamin Delessert avait déjà derrière lui une carrière de banquieret d’industriel.Fils d’un commerçant lyonnais en soierie devenu banquierà Paris,il a notamment suivi les cours de l’économisteAdam Smith en Grande-Bretagne avant de prendre en 1795,la suite de son père à la direction de la banque familiale.Il est nommé dès 1802 régent de la Banque de France et le restera pendant 45 ans.Sa grande curiosité scientifique – il est notamment botaniste et collectionneurde plantes – le conduit à appliquerà l’industrie les dernières innovations : il fonde à Passy l’une des premières filatures mécaniques de coton en France puis une raffinerie de sucre de betterave expérimentale qui lui vaudra la Légion d’honneur.Il s’engage aussi en politique et exerce plusieurs mandats de député sous la Restauration et la monarchie deJuillet. S.SO. Et la France devint un pays d’épargnants Les Français ont appris à économisergrâce à la Caisse d’Epargne et à son livret,créés pardeux philanthropes il y a presque deux siècles. De la fourmi à l’écureuil SYMBOLE Avantl’inventiondumarketing,laCaisse d’Epargnes’estchoisiecommeemblèmeslafourmi,l’abeille oularuche.L’écureuils’imposeàpartirde1950. L ’idée était révolutionnaire. Il s’agissait de faire de l’ou- vrier un rentier. Dès l’ori- gine, la Caisse d’Epargne est ouverte à tous : ou- vriers,domestiques,artisans,marins et militaires, mais aussi aux femmes et aux enfants. Ils peuvent ouvrir un livret avec un dépôt de 1 franc. Un intérêt fixé à 5 % leur est versé chaque année. Et l’argent reste dis- ponible et peut être retiré à volonté. Dès que la somme de 50 francs est atteinte, un titre de rente est acquis à la Bourse de Paris au nom du dépo- sant qui en devient propriétaire. Le voilà rentier comme les plus riches ! A l’époque où les « classes popu- laires » étaient des exclus bancaires, la Caisse d’Epargne apparaît comme un instrument de démocratisation financière très moderne. La création, en 1818, du livret d’épargne (lire ci-contre), inspiré du modèleanglaisdu«depositbook»né peu de temps auparavant, est extrê- mement novatrice. Il est d’ailleurs tellement bien conçu que, depuis sa création, il n’a pas beaucoup changé «ni dans sa forme – jusqu’à sa déma- térialisation–,nidanssonfonctionne- ment»,souligneLauredeLlamby,au- teurdulivre«LesMétamorphosesde l’épargne» (Découvertes Gallimard) et responsable de la valorisation du patrimoinehistoriqueàlaFédération nationale des Caisses d’Epargne. A l’époque, laisser en dépôt des pièces de monnaie en échange d’un papier suscitait de la méfiance. Or, bien mieux qu’un simple reçu de papier, le livret matérialise l’acte d’épargne. Bref, il participe à «l’alphabétisation monétaire»delapopulation,explique LauredeLlamby. C’était clairement le projet des fon- dateurs de la Caisse d’Epargne, Ben- jamin Delessert (lire ci-contre) et le duc François de La Rochefoucauld- Liancourt. Ces deux philanthropes avaient l’ambition d’aider les ci- toyens les plus modestes à faire face aux coups durs et à lutter contre la misère en leur apprenant à gérer leur argent. Adeptes du ni… ni (ni charité chrétienne, ni assistance de l’Etat), ils étaient novateurs. Dans la lignée des philosophes des Lumières, ils avaient l’ambition de rendre les hommes meilleurs, de les guider sur la voie du progrès. ■ UNEVOCATIONPÉDAGOGIQUE Ils voulaient changer les comporte- ments, promouvoir la prévoyance en incitant les catégories les plus modestesàmettredel’argentdecôté plutôt que de le dépenser au cabaret ouàlaloterie.Luttantdumêmecoup contre ce qui était considéré comme les fléaux sociaux de l’époque : le jeu et l’alcoolisme. « Tu mets à la Caisse d’Epargne… Et tu bois de l’eau ! Mer- ci ! », ironise alors une caricature de « La Presse ouvrière ». Les débuts sont difficiles. Et les Caisses d’Epargne ne rencontrent qu’un succès d’estime les premières années. Deux impulsions vont tout faire basculer : l’une donnée par le gouvernement, et l’autre par l’école. Le lancement du mouvement de Caissed’Epargnescolaireàl’initiative d’un instituteur du Mans a en effet fortementcontribuéausuccèspopu- laire des Caisses d’Epargne en incul- quant les vertus de l’épargne aux enfants. Déposer sou par sou sur son livret d’épargne devient un véritable exercice pédagogique. La banque a su conserver cette tradition éduca- tive avec sa fondation « Finances et Pédagogie » et mène en parallèle des actions de mécénat en faveur des « jeunes talents » (lire p. H). Ledéveloppementdesimplantations débute vraiment à partir de 1830. Le nouveau régime de la monarchie de Juillet incite les préfectures et les municipalités à soutenir la création desCaissesd’Epargne.Lesinitiatives réunissantlesbanquiers,négociants, notaires, avocats et élus locaux se multiplient. En 1848, 93 % des villes de plus de 10000 habitants pos- sèdent une Caisse d’Epargne. Des célébrités n’hésitent pas à s’en- gager. L’écrivain Jules Verne devient ainsi en 1895 administrateur puis directeur de la Caisse d’Epargne d’Amiens. Comme c’est l’usage à l’époque, il siège tous les dimanches car cela correspond aux heures d’ou- verture de la Caisse et il contresigne les livrets après chaque opération. ■ INNOVATIONSOCIALE Adoubées par l’Etat, les Caisses d’Epargnenedeviennentpasdesins- titutions publiques pour autant. Au contraire,lestatutd’organismeprivé leur est donné en 1835. Mais l’idée qu’elles remplissent une fonction de service public local restera présente jusqu’à une période récente. Leur implicationdanslefinancementdes jardins ouvriers, des bains-douches puis des « habitations bon marché », témoigne du rôle qu’elles ont joué tout au long des XIXe et XXe siècles dans l’innovation sociale. « Encore aujourd’hui, cette émanation locale reste très forte », estime Michel Sor- bier, le président de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne, de même que le sentiment, hérité du passé, que les Caisses d’Epargne « doivent contribuer au développe- mentéconomiquelocal,àlacréation d’emplois qui revitalisent et enri- chissent les territoires ». SÉVERINESOLLIER 1818 ■ Naissance de la première Caisse d’Epargne française à Paris. Elle a pour ambition de changer l’homme en lui apprenant le « bon usage de l’argent » et de lutter ainsi contre l’insécurité et la misère. Elle est destinée à tous et en particulier aux exclus bancaires de l’époque : paysans, ouvriers, artisans, domestiques, marins, militaires… Pour la première fois, ils peuvent ouvrir, dès 1 franc de dépôt, un livret sur lequel le capital est garanti et rémunéré. 1830 ■ Créationdupremierréseaubancaire deproximité.AprèsParis,desCaisses d’EpargneouvrentàBordeaux,Nantes, Brest…Apartirde1830,lesouvertures s’accélèrent:27en1833,364en1848.A cettedate,ellessontprésentesdans93% desvillesdeplusde10000habitants. Certainesfontconstruiredesbâtiments imposants(ci-contre,àToulon).En 1952,lepicde585Caissesestatteint. Dessuccursalesetguichetsleursont rattachés,quifontpasserlenombre depointsdecontactà4855. 1834 ■ PremièreCaissed’Epargne scolaire.Le4 mai1834,un instituteurduMansfondela premièreCaissed’Epargnescolaire. L’idéeestdecollecteràl’école auprèsdechaqueenfant,soupar sou,dequoiréunir1franc,lasomme minimalepourouvrirunlivret.Cette initiativeprendsonessoràpartir de1874:8 000Caissesd’Epargne scolairesen1877,14 000en1880. Une«Journéedel’épargne»est instituéeen1927,etsetiendra jusqu’en1970. 1835 ■ Transformation enorganismeprivé d’utilitépublique. Lesdépôtspèsent déjà100 millions defrancs. (Coffretsecret delaCaisse d’Epargnede Boulogne-sur-Mer.) 1837 ■ LesfondssontgérésàlaCaisse desdépôtsetconsignations. Afind’assurerlatotalesécurité desdépôts,la gestiondesfonds placéssurlelivretesttransférée parlaloidu31mars1837àlaCaisse desdépôtsetconsignationsqui engarantitlaliquiditéentoutes circonstances.Ellelesinvestitdans unpremiertempssurlemarché delarente(obligationsd’Etat)et, àpartirde1860,enobligations dechemindefer.(« La Fourmi », parHonoréDaumier,1838.) 1881 ■ Versl’émancipationfinancière desfemmes.Depuisl’origine,lelivret d’épargneestaccessibleauxfemmes, pourtantlongtempsconsidérées juridiquementcommeincapables majeures.Enavril1881,ellessont autoriséesparlaloiàouvrirunlivret etàdisposerdeleursdépôtssans autorisationpréalabledeleurmari. (« Clubféminin »:lithographiedu XIXe  siècle.) ⊳ AuXIXe siècle, lesmarins constituentune clientèleprisée parlesCaisses. ⊳ Dansles années1950, lescars- succursales sedéplacent jusquedans lesvillages. ▼Lesguichets sontouvertsle dimanche,seul jourderepos jusqu’en1936. ⊳1950 ⊳1960 ⊳1965 ⊳1968 ⊳1975 Depuis1991 “En 1991, le dessin adopte un style « high-tech » pour illustrer la nouvelle organisation et la modernité de la banque.” DATES CLÉS C aisse d’Epargne et écureuil sont aujourd’huisynonymes.Maisiln’en a pas toujours été ainsi. Au début, la Caisse d’Epargne était symbolisée par la fourmi, l’abeille ou encore la ruche. Sur la façade de l’hôtel historique de la Caisse d’Epargne de Toulon construit en 1897, la superbeplaqueémailléesituéeàlabasedu campanilereprésenteuneruche.LaCaisse d’Epargne de Vesoul, construite en 1908, achoisi,pourlamosaïquedécorantlesol, l’abeille et la corne d’abondance. Quant à la médaille commémorant le centenaire de la Caisse d’Epargne de la Croix-Rousse gravéeen1939,ellefigureunegigantesque fourmi. Pendant un siècle et demi, chaque caisse choisit donc son symbole préféré. Un tournantseproduitpendantlaDeuxième Guerre mondiale. De retour de captivité, René Laurent, le directeur adjoint du Bureau central (ébauche d’un organe centraldesCaissesd’Epargne,quipubliait notamment un journal interne), lance en 1942 un concours de contes et nouvelles destinés à encourager l’épargne. Le premier prix est remporté par William Bate pour sa fable « Didy et Rascassot ». Il y raconte l’histoire de l’écureuil Didy, mascotte d’un prisonnier qui, un jour où luietsescompagnonssouffraientdefaim, envisagea de manger le petit animal… avant d’y renoncer en découvrant les noisettes, biscuits et amandes qu’il avait mis de côté dans un arbre creux. Séduitparcettefableédifiante,RenéLaurent décide alors de choisir l’écureuil comme emblème des « Editions de l’Epargne » qu’il dirigeait. Et à partir de 1950, le petit rongeurdevientvéritablementlesymbole des Caisses d’Epargne. Son dessin évolue au fil du temps et des transformations des caisses. Très figuratif les premières années, il devient plus géométrique en 1968. Et en 1975, il change de sens : la silhouette est désormais tournée vers la droite pour regarder vers l’avenir. Le dessin de l’écureuil se métamorphose en 1991. Il adopte un style « high-tech » et la couleur rouge pour illustrer la nouvelle organisationdelabanqueetsamodernité. S.SO. 1895 ■ Premiersfinancementsdu logementsocial.Laloiautorise lesCaissesd’Epargneàréaliser desinvestissementspourdes logementssociauxsurleur« fortune personnelle»constituéedeslegset donsdontellessontpropriétaireset des«boni»(sommeconservéesur lemontantverséparlaCaissedes dépôts).En1896et1897,Blois,Chartres, Troyes,DouaipuisParisselancentdans desprojetsdelogementssociaux. Aujourd’hui, 91 %des Français détiennent unLivret A. IMAGECO Imageco GéraldineMillo CEd’AuvergneetduLimousin ArchivesphotographiquesdelaFédérationnationaledesCE CEd’AuvergneetduLimousin BPCE BN ©GéraldineMillo ⊳1939
  • 3. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 DHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 EHistoire de marque Unebanquedontles clientssontsociétaires Coopératives depuis 1999, les Caisses d’Epargne ont fait de leurs clients des sociétaires… mais aussi des dirigeants. E tre à la fois client et pro- priétaire de sa banque, c’est possible. Depuis 1999, les Caisses d’Epargne sont devenues des banques co- opératives : elles sont détenues par 4,7millions de clients qui possèdent au moins une part sociale au prix, fixé nationalement, de 20 euros. Ils ne sont pas seulement clients, ils sont aussi sociétaires. « Les Caisses d’Epargne existaient bien avant que les coopératives bancaires naissent en France. Ce statut nous corres- pondait naturellement en raison de notre manière d’exercer le métier de banquieretdenosliensaveclesterri- toires. Nous nous attachons à le faire vivreavecdesméthodesinnovantes», estime Florence Raineix, directrice générale de la Fédération nationale desCaissesd’Epargne. ■ DÉCISIONSSTRATÉGIQUES Les sociétaires sont-ils les vrais pa- trons de la banque ? En fait, ils sont présents à la fois à la base – au sein des 245 sociétés d’épargne locale – et représentés à tous les étages de la pyramide qui gouverne les Caisses d’Epargne. Leur rôle est de désigner et de contrôler les dirigeants opéra- tionnels. Un client peut ainsi se re- trouver au sommet du groupe. C’est le cas d’Yves Toublanc. Ce patron de PME, dans l’industrie de la fabrica- tionetdelatransformationducarton, est d’abord devenu administrateur, c’est-à-diredésignécommereprésen- tant des clients à la Caisse d’Epargne des Alpes en 1993. Puis il en devient président et il l’est resté quand elle a fusionné avec sa voisine en 2007 pourformerlaCaisseRhône-Alpes.Il a enfin été nommé en 2012 président duconseildesurveillancedeBPCE,la structuredetêtedugroupe,composé depuis2009desCaissesd’Epargneet des Banques Populaires, elles aussi banquescoopératives(lireci-contre). « Les administrateurs – il y en a au- jourd’hui 4000 en France – ont des comptes à rendre aux sociétaires », insisteYvesToublanc. ■ UNENOTED’HUMANITÉ Et loin d’être des inspecteurs des travaux finis, les administrateurs prennentdesdécisionsstratégiques. « C’estsousl’impulsiondesadminis- trateurs qu’a été prise la décision de supprimerlesplates-formestélépho- niques centralisées pour privilégier le contact de chaque client avec son conseiller personnel dont il a désor- mais le numéro de poste direct et l’adressee-mail »,ditaussiYvesTou- blanc. « Nous ne vivons pas l’argent delamêmemanière.L’argentcollec- té dans la région y est réinvesti pour financer les crédits des particuliers, des collectivités et des entreprises locales », ajoute Michel Sorbier, pré- sident depuis 2009 de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne, qui représente les sociétaires de l’ensemble des 17 caisses régionales. Lui non plus n’est pas un banquier de métier, mais un sociétaire deve- nu président de la Caisse d’Epargne d’AuvergneetduLimousin.Ilattache beaucoup d’importance aux valeurs incarnées par les Caisses d’Epargne. « Le métier de la banque est un mé- tier dur dans lequel il faut parfois dire non. Malgré tout, ce qu’on doit ajouter pourtant en permanence, c’est une note d’humanité », estime- t-il. Cette humanité s’illustre dans les actions sociales et de solidarité pourlesquelleslescaissesrégionales consacrentunbudgetquiaatteintau total 29 millions d’euros en 2011. La proximité avec les sociétaires, avec de nombreuses occasions d’échanger avec eux, permet à la banque de se transformer rapide- mentetderesterenphaseavecl’évo- lution des attentes. ■ TRANSFORMATIONRAPIDE D’une banque dédiée à l’épargne du particulier avec le Livret A comme produit phare, la Caisse d’Epargne est devenue une banque généraliste. «Aujourd’hui, dans une agence, il y a touteslescompétencespourrépondre à tous les types de clientèle», déclare Christine Fabresse, présidente du di- rectoire Languedoc-Roussillon. Des particuliers jusqu’aux professionnels en passant par la gestion privée pour les plus fortunés ou les centres d’af- faires pour les entreprises, la banque s’appliqueàrenforcerlapersonnalisa- tionduconseil. SÉVERINESOLLIER INTÉGRATION MalgréleregroupementaveclesBanquesPopulaires,lesCaissesrégionalessont restéesautonomesdansleursdécisionsetleurfonctionnement.Ellesn’enprofitentpasmoins delamiseencommundemoyensetdesexpertisesdesfilialesspécialiséesdugroupeBPCE. D epuis le regroupement avec lesBanquesPopulairesinter- venuen2009(rappelonsque BPCE est l’acronyme de Banques Populaires et Caisses d’Epargne), les Caisses d’Epargne ont intégré un groupe coopératif puissant, constitué de 8,6 millions de so- ciétaires, qui intègre d’autres filiales spécialisées aussi bien dans l’immobilier que dans la gestion de fortune. En 2012, BPCE a réalisé un produit net bancaire (PNB, l’équivalent du chiffre d’affaires pour les banques) de22 milliardsd’euros.Surcetotal, le PNB des 17 Caisses d’Epargne a atteint 6,8 milliards d’euros. Des chiffres qui donnent le vertige, sur- toutsil’onévoqueaussilesencours cumulésdescréditsconsentisparla banque,quifrôlentles200 milliards d’euros. ■ AUTONOMIECONSERVÉE Très intégrées dans le groupe BPCE, ne serait-ce qu’au niveau desorganesdedécision,lesCaisses d’Epargne ont pourtant réussi à conserver une autonomie de fonc- tionnementainsiquecommerciale. « Chaque réseau mène sa vie. C’est d’ailleurs ce que souhaitent nos clients qui veulent conserver des interlocuteurs proches d’eux. Une façon aussi pour nous de pouvoir répondretrèsrapidementàleurde- mande, le circuit de décision étant ainsitrèscourt »,préciseJean-Marc Carcélès, président du directoire Bretagne-Pays de Loire. Mais auto- nomie ne signifie pas isolement, et si la banque préférée des Français (selonlesrésultatsd’unrécentson- dageoùl’Ecureuilestarrivépremier avec la Banque Postale) parvient à proposer aujourd’hui une gamme complète de produits financiers, des plus simples aux plus sophis- tiqués, c’est bien parce qu’elle peut compter sur les différentes filiales du groupe, lesquelles lui apportent leur savoir-faire, quitte à élaborer desproduitsenmarqueblanche(où lamarqueCaissed’Epargnen’appa- raît pas), tout en permettant aux Caisses de conserver leurs clients et les opérations sur leur bilan. ■ MISEENCOMMUNDESMOYENS « La force des Caisses d’Epargne, c’est de pouvoir proposer une offre innovantedansunmodèledecoopé- ration. Si chaque Caisse a sa propre stratégie en matière de développe- ment commercial et de marketing, elle bénéficie, en parallèle, d’une mise en commun de moyens infor- matiques,technologiquesetnumé- riques au sein de BPCE qui lui fait gagner un temps précieux et struc- ture son offre », explique Cédric Mignon, directeur du développe- ment Caisses d’Epargne à BPCE. CerapprochementaveclesBanques Populaires n’est-il quand même pas un danger pour l’Ecureuil, qui risquerait d’y perdre son âme et sa spécificité? Que nenni, répondent en cœur les responsables de BPCE et des Caisses d’Epargne pour qui la configuration coopérative du groupe(lesCaissesd’Epargne,rap- pelons-le, sont détenues par leurs sociétaires,soit4,7 millionsdeper- sonnes à ce jour) lui permet de se focalisersurcequ’elleatoujoursfait et compte bien continuer à faire : être proche de ses clients et s’adap- ter à leurs besoins. Conserver cette image de banque de proximité, ne serait-ce qu’avec la distribution du LivretAdontleplafondvientd’être relevé à 22950 euros. Une aubaine d’ailleurspourlabanquequialarge- mentconstruitsondéveloppement avec la vente de cette enveloppe défiscalisée, la plus populaire en Franceaveccelledel’assurancevie. PASCALEBESSES-BOUMARD LesCaissesd’Epargne, unréseaude4,7 millionsdesociétaires et4 219 agences.Dehautenbas etdedroiteàgauche:lesagences delaplaceFélix-Eboué(Paris,12e ) etBibliothèque(Paris,13e ). “Les sommes collectées dans la région sont réinvesties et financent l’économie régionale” MichelSorbier,présidentdelaFédération nationaledesCaissesd’Epargne “Chaque réseau mène sa vie. C’est ce que souhaitent nos clients qui veulent conserver des interlocuteurs proches d’eux. Une façon pour nous de pouvoir répondre très rapidement à leur demande, le circuit de décision étant très court” Jean-MarcCarcélès,président du directoireBretagne-PaysdeLoire. 1942 ■ Premierconcoursde contessurlesvertusde l’épargne. LancéparRené Laurent,directeuradjoint duBureaucentralrevenu decaptivité,ceconcours decontesetnouvellesest remportépar«Didy etRascassot»,écritpar WilliamBate.Sontexte racontel’histoired’un écureuiletseraàl’origine dulogochoisiaprès-guerre. 1950 ■ Premiersprêts auxcollectivités locales. Danslecadre del’après-guerre, lesCaissespeuvent employerunepartie desfondsduLivretA enprêtsbonifiésaux collectivitéslocales etorganismespublics. (Buvardinformantles clientsdesréalisations locales.) 1966 ■ Premièrediversification. LesCaissesd’Epargne commencentàvendre d’autresproduitsfinanciers queleLivretApuis,en1969, leplanépargne-logementet lesbonsd’épargne.En1971, ellespeuventaccorderdes créditsconsommationet habitation.(Affichede1968.) 1978 ■ Premiercompte- chèquesEcureuil.Depuisles loisDebréde1966-1967 surlesbanques,la concurrences’estintensifiée, denouveauxguichets etmoyensdepaiementsont nés.LesCaissesd’Epargne setransformentpetità petitenbanquesclassiques etouvrentlescomptes- chèques.(Affichedudébut desannées1980.) 1983 ■ LesCaissesdeviennent établissementsdecrédit. La loidu1er juillet1983accordeaux Caissesd’Epargnelaqualité d’établissementdecrédità butnonlucratifetleshabiliteà effectuertouteslesopérations debanque.De585établissements autonomes,unefusionlesréduit à187.EllespeuventprêterauxPME àpartirde1987.(Affichede1984.) DATES CLÉS 1991 ■ Créationdespremières Caissesrégionales.La réglementationsurles fondspropresimposeaux Caissesd’Epargnedese regrouper:de187,elles passentà34enunan,dont 31enmétropole.Ilyena17 aujourd’hui. WilliamBeaucardet WilliamBeaucardet WilliamBeaucardet Imageco EDEP ArchivesphotographiquesdelaFNCE 1906 ■ Prêtsauxjardinsouvriersetauxbains-douches. LaloipermetauxCaissesd’Epargnedefinancerou d’acquérirdesjardinsouvriersetdesbains-douches. LesCaissesrenforcentainsilacohésionsociale dansuntissuurbainsouventfragiliséetparticipent activementàl’améliorationdel’hygiènedesclasses populaires.(Planetaquarelledesbains-douches deGuéret.) ■ Premièreorganisationcentrale. Lafamille Laurent,quiadministrelaCaissed’Epargne dePithiviersetpubliele«JournaldesCaisses d’Epargne»,créele«Bureaucentral»,l’ancêtredela FédérationnationaledesCaissesd’Epargne. GéraldineMillo Lanaissancedudeuxième groupebancairefrançais Le réseau des Caisses d’Epargne, c’est 4 200 agences bancaires qui regroupent plus de 32 745 collaborateurs. En 2012, le réseau a recruté 1 653 salariés en CDI et a consacré 5 % de la masse salariale à la formation (soit 71 millions d’euros). 97 % des décisions sont prises au niveau local. La Caisse d’Epargne dispose également de 110 centres d’affaires spécialisés avec 630 chargés d’affaires dédiés par marché : entreprises, secteur public, économie sociale, immobilier professionnel et logement social. Conseiller commercial Gestionnaire de clientèle particuliers Gestionnaire de clientèle professionnels Chargé d’affaires gestion privée DDIIRREECCTTEEUURR DD’AAGGEENNCCEE Les17Caissesd’Epargnesontdesbanquesdepleinexercice, solidementimplantéesaucœurdeleurrégion.
  • 4. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 FHistoire de marque J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 GHistoire de marque Enroutevers ladématérialisation Signature électronique, coffre-fort numérique, paiement sans contact… Les Caisses d’Epargne ont engagé une vraie mutation technologique. L es principaux acteurs du secteur bancaire ne mé- nagent pas leurs efforts pour prendre le virage de l’innovationtechnologique. Chacun fourbit de nouvelles armes numériques afin d’attirer une clien- tèletoujoursplusversatile.LaCaisse d’Epargne,parexemple,atrèstôtfait le pari de la dématérialisation de ses services. En avril 2013, la marque à l’Ecureuil mettait ainsi au point et instaurait la signature électronique, supprimant les exemplaires de contrat sur papier. ■ RÉPONSESPERSONNALISÉES Concrètement, il sera possible de signer numériquement un contrat enagence,ledocumentétantensuite conservé sur un serveur sécurisé. Il restera néanmoins toujours possible de souscrire des contrats de façon classique, mais les premiers essais effectués dans des agences pilotes ontmontréque70 %desclientschoi- sissaient la signature électronique. Dans le même registre, à la rentrée, l’Ecureuil a également prévu de pro- poser un coffre-fort en ligne pour stocker les documents numériques. Ces initiatives, à l’image du site «  Mon banquier en ligne  », qui donne accès à un grand nombre de services de la banque via inter- net, caractérisent la dynamique du groupe et sa volonté de se démar- quer de ses concurrents. Ce site per- met par exemple au client et à son conseiller de se retrouver en visio- conférence. « La fréquentation des agences baisse ré- gulièrement. Pour autant,nosclients etsociétairesnese sententpastotale- ment autonomes et requièrent tou- jours les avis d’un conseiller, ne serait-ce que pour répondre à leurs questions. Il leur faut des réponses personnalisées et rapides. Ce que nous leur offrons via internet et nos différents canaux dématérialisés, en complémentdel’agencedeproximi- té », précise Denis Mancosu, direc- teur distribution multi-canal chez BPCE. De fait, les nouveaux outils mis à la disposition de la clientèle visent à faciliter les démarches ou à raccourcir les processus de décision. « Grâce au développement de ces nouveaux canaux de distribution, la banque, c’est : “quand je veux, où je veux”. Une évolution qui va dans le sensdelarapiditéetdel’interactivité et qui change la notion de contact sans pour autant déshumaniser la relation client car celui-ci aura tou- jours besoin d’avoir confiance pour faire appel à nous », convient Jean- Marc Carcélès, président du direc- toire Bretagne-Pays de Loire. ■ CONSEILSENTEMPSRÉEL « D’iciunmois,nousauronsterminé l’installation de 35000 nouveaux postes informatiques de travail en agence. Ils permettront aux conseil- lers bancaires d’avoir une vision à 360° des comptes de leurs clients, c’est-à-dire qu’ils pourront voir en temps réel toutes les opérations de ces derniers quel que soit le canal choisi afin d’apporter un conseil personnalisé et pertinent », renché- rit Christine Fabresse, présidente du directoire Languedoc-Roussillon. Les seules innovations technolo- giques ne suffiront cependant pas à bâtir le futur. « La banque s’est déplacée dans notre poche et sur notre canapé. Les avancées techno- logiques actuelles nous permettent d’avoir une autre approche des ser- vices bancaires mais il ne faut pas se leurrer : nous vivons actuellement une révolution sociétale fondamen- tale et devons trouver une réponse visionnaire.Et ce,demanière àêtreleBenja- min Delessert de demain, ce fonda- teur génial des Caisses d’Epargne qui était,jelerappelle,hommed’affaires, botaniste,industrielférudepolitique et d’actions sociales », lance Thomas Levet, directeur de la communica- tion de la Caisse d’Epargne d’Ile de France, pour qui les missions de la banque, et, a fortiori, celles des Caisses d’Epargne, doivent effec- tivement être réécrites afin d’avoir toujours un coup d’avance tout en apportant une solution globale. « Ce que nous devons développer, ce sont différentes formes d’accompa- gnement, notamment au niveau du micro-crédit, indispensable bouf- fée d’oxygène pour les projets des très petites entreprises; de l’emploi grâce à la mise en réseau de nos sociétaires mais aussi à destination des personnes dépendantes. Et ce, demanièreàfaciliterl’inclusionban- caire via de nouvelles formes, sans doute encore à inventer. » Un vaste programme qui intéresse en effet au plus haut point tous les Français. PASCALEBESSES-BOUMARD «Demain, nous devrons être la banque 2.0» LaurentRoubin,présidentdudirectoiredelaCaissed’EpargnePicardie. Pour vous, comment se définit la banquededemain? LR : Les nouvelles technologies accélèrent l’évolution des attentes des clients particuliers et des en- treprises vis-à-vis de leur banque. Aujourd’hui dans tous les secteurs de l’économie, y compris dans la banque, se développent des ac- teurs «low cost». Ils offrent des ser- vices réduits à des prix plus agres- sifs que leur permet leur format, mais leur offre ne satisfait qu’une partie des besoins de leurs clients. On voit des « pure players» créer finalement leur réseau de distri- bution. Plus particulièrement dans le domaine bancaire, les clients veulent effectuer des opérations à distance via les canaux à distance qu’ils utilisent, mais ils ont aussi besoin d’être accompagnés sur des sujets plus complexes qui néces- sitent une relation personnalisée. La banque de demain doit propo- ser la palette des services attendus mais elle doit être aussi «2.0 » pour reprendre les codes actuels et ré- pondre au besoin d’ubiquité des clients, en combinant technologie et partenariat. EnquoiconsistelaBanque2.0? Pour les opérations simples du quotidien, nos clients souhaitent pouvoir utiliser tous les moyens leur permettant d’être autonomes, à n’importe quel moment, et où qu’ils se trouvent: internet, smart- phone, tablette, etc. En revanche, pour tous les sujets impactant leur patrimoine, leur fiscalité ou leurs projets de vie (logement, assu- rances, épargne…), ils recherchent un conseil avisé, qui complète et éclaire les informations qu’ils ont collectées par exemple sur le web. Les chefs d’entreprise ont le même niveau d’exigence, plus d’autono- mie pour la banque au quotidien, mais toujours plus de conseil pour les projets de développement (transmission, international, im- mobilier…). En pratique, le conseil- ler bancaire doit être en capacité de répondre par tous les moyens de communication, en face-à-face, en visio, en chat, par mail, par télé- phone. Il ne s’agit plus d’opposer ces différents modes de relation mais de les proposer à ses clients à travers une relation personna- lisée avec son conseiller. Dans la banque 2.0, les clients attendent de leur banque un esprit com- munautaire, un partenaire à leur côté qui s’inscrit dans la durée. Banques régionales coopératives qui appartiennent à ses clients sociétaires, les Caisses d’Epargne répondent à cette attente. Dispo- sant de toutes les expertises en région, elles ont la capacité à déci- der très vite pour accompagner les projets de développement de tous les acteurs économiques, particu- liers, professionnels, entreprises et institutionnels. En quoi les Caisses d’Epargne répondent-elles aux nouvelles attentes du consommateur? La Caisse d’Epargne Picardie dé- montre au quotidien son ambi- tion : celle d’être la banque tra- ditionnelle la plus innovante et moderne. Nous avions déjà anti- cipé, il y a trois ans, avec notre agence «Mon banquier en ligne» : une agence à distance destinée principalement à des clients qui ont quitté la région, accessible par tous les canaux et disponible sur des plages horaires élargies. Au- jourd’hui, tous nos conseillers en agence sont en capacité d’animer la relation avec nos clients sous ses différentes formes et expres- sions. Les clients peuvent consul- ter leurs comptes, effectuer leurs transactions, et même souscrire leurs produits via leur ordinateur, leur smartphone, leur tablette, en toute autonomie. Nos conseillers en agence sont joignables direc- tement par téléphone ou par mail pour accompagner au mieux nos clients dans ses démarches, voire finaliser une opération initiée à distance. C’est en conjuguant une relation personnalisée avec les so- lutions les plus innovantes que nos clients nous seront toujours plus fidèles, et que nous en gagnerons de nouveaux. Leclientdedemain? C’est déjà celui d’aujourd’hui. C’est un zappeur responsable mais impatient. Il doit pouvoir nous joindre quand il le souhaite et par tous les canaux possibles. Il faut bien sûr répondre à sa demande, mais sans précipitation, car nous avons la responsabilité de bien l’accompagner et donc parfois de dire «non». Le client est direct et il faut que nous ayons un langage direct avec lui. C’est ainsi que nous mériterons sa confiance. PROPOSRECUEILLISPARP.B.-B. “La banque s’est déplacée dans notre poche et sur notre canapé” ThomasLevet,directeur delacommunicationdelaCaisse d’Epargned’Ile-de-France 1999 ■ Transformationenbanques coopératives.Laloidu25juin1999 transformelesCaissesd’Epargne enbanquescoopérativesà vocationuniverselle:451 sociétés localesd’épargneregroupent lessociétaires,cesclientsqui détiennentdespartssocialesdes Caissesd’Epargne.(Affichede 2000.) 2000 ■ Premièreassemblée généraledesociétaires. Laventedespartssociales débutele1er  janvier2000. Lesclientsquienachètent détiennentuneparcelledu capitaldesCaissesd’Epargne. Ilsseréunissentunefoispar anenassembléegénéraleet désignentdesdélégués. 2004 ■ Capdes3millions desociétaires. 2,42 milliardsd’euros sousformedeparts socialessontdétenus par3 millionsde sociétaires,surles26 millionsdeclients.La mêmeannée,legroupe Caissed’Epargne devientunebanque universelleaprèsle rachatd’Ixis. 2005 ■ Rémunérationdescomptes courants.Enavril2005,la Caissed’Epargneestlapremière banquefrançaiseàrémunérer lescomptescourants.Elle appuiecelancementd’une campagnepublicitaireavec l’Ecureuilportantledrapeau tricoloredansuneversion revisitéedutableaud’Eugène Delacroix« La libertéguidantle peuple »(ci-contre). DATES CLÉS Unengagementsociétal C réée en 1957, l’association Finances et Pédagogie avait pour but de permettre aux Français de mieux gérer leur budget familial. De familiariser les femmes aux questions d’argent, elles qui ont dû attendre 1965 pour avoir le droit de disposer d’un compte bancaire et 1966 pour exercer une activité professionnelle sans le consentement de leur mari, et gérer leurs biens propres. Aujourd’hui, l’association s’est fixée pour mission d’informer le plus grand nombre sur les différents mécanismes financiers (surtout ceux des crédits à la consommation et immobiliers) et de prévenir les problèmes de surendettement. « Ce que nous essayons de faire, c’est de sensibiliser, d’informer et surtout d’apprendre à anticiper; la prévoyance, c’est important pour tous mais surtout pour les populations en fragilité », précise Chantal Fazekas, directrice de Finances et Pédagogie. Les cibles privilégiées : les jeunes et les adultes en situation de précarité. Ainsi, les vingt et un salariés de l’association sillonnent-ils la France pour parler budget, épargne, crédit dans les lycées, les centres de formation professionnelle, les prisons ou les gendarmeries. Car, après avoir été pris en charge financièrement par l’Etat durant toute leur vie professionnelle, certains fonctionnaires ont du mal à résoudre les questions d’argent Grâceàdiversjeuxetexercices, les plusjeunesapprennentàgérer leurargent. INTERVIEW E.Senmartin/BPCE Paviot/BPCE/SaphirGrici BenjaminTeissedre/Comdesimages 2006 ■ Lancementdu microcréditsocial. Lesdispositifs « Parcours Confiance »et « Créasol »visentà favoriser ledéveloppement dumicrocréditen France. (Affiche ci-contre.) MICRO CRÉDIT (n.m): PERMETTRE AUSSI AUX PETITS PROJETS DE SE DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011, soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :caisse-epargne.fr LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION. MICRO CRÉDIT (n.m): PERMETTRE AUSSI AUX PETITS PROJETS DE SE DÉVELOPPER.ex : “La Caisse d’Epargneest la banque de référencedu microcrédit en Franceavec plus de 5000 microcréditsaccordés en 2011, soit un microcrédit sur quatre.”Pour en savoir plus :www.caisse-epargne.fr LA BANQUE. NOUVELLE DÉFINITION. BDDP&Fils/BPCE OGILVY BDDPetFils/CNCE 2010 ■ Lenombrede sociétairesdépasse les4millions.Aprèsla banalisationduLivret A désormaisvendudans touteslesbanques, lesCaissesd’Epargne retravaillentleurimage etlancentunecampagne dansunstyleépurésur lethèmedela« banque nouvelledéfinition ». (Affichede2011.) BDDP&Fils/PhotoCormacHanley/BPCE2011 Financesetpédagogie L’applicationmobileCaissed’Epargne quiconnaitunjolisuccèsdepuisson lancementen2010. ▼ Discussionentreleconseiller etsonclientgrâceàlavisio-conférence. 2009 ■ CréationdugroupeBPCE.IlréunitlesCaisses d’EpargneetlesBanquesPopulaires.Lesorganes centrauxdesdeuxbanquescoopérativesfusionnent. Ilyadésormaisunprésidentdudirectoirecommun auxdeuxenseignes:FrançoisPérol.Maislesdeux réseauxconserventleuridentitéetleurorganisation. (SiègedeBPCE,ruePierre-Mendès-France,Paris13e .) 2013 ■ Premièresignature électroniqueenagence. LesCaissesd’Epargneet lesBanquesPopulaires annoncentenavrilla signatureélectroniquedes contratsenagenceparle biaisd’unetablette,quisera miseenplacedanstout leréseaudanslecourant de2013.Ellefaitsuiteàla signatureélectroniqueà distancequiexistedepuis fin2012. DR
  • 5. J e u d i 3 0 m a i 2 0 1 3 HHistoire de marque Une banque engagée dans la culture et le sport LesCaissesd’Epargnes’investissent,tantsurleplannationalquesurleursterritoires, en soutenantdesprojetsculturelsetsportifslocaux.Ellessontaussiprésentes en termesdephilanthropielocalesurdesactionstournéesversleliensocial. Marie-OdileAmaury, directeur de la publication,responsable de la rédaction - Jean Hornain,cogérant,directeur général - Thierry Borsa,directeur des rédactions du « Parisien » et de « Aujourd’hui en France » - Dossier coordonné par Thomas Le Gourrierec et Pierre Sommé. Rédaction : Pascale Besses-Boumard,Séverine Sollier. Edition : Sylvie Nouaille. Maquette : Cécile Gault et Caroline Moutier. Iconographie : Caroline Pfrimmer.Photo de une : William Beaucardet.Photos d’archives : Archives de la Fédération nationale des Caisses d’Epargne. Duskiàlaglisseextrême P arce qu’elle aime les jeunes – un peu casse- cou  – et la neige, la Caisse d’Epargne était partenaire des X Games de Tignes en 2013. Très specta- culaire, cet événement réunit chaque année dans les Alpes plus de 100000 spectateurs pour admi- rer les performances des meilleurs snowboarders et skieurs adeptes du freestyle. Jeu-concours sur Face- book, partage de vidéos : l’Ecureuil, qui se revendique première banque des jeunes, a décidé d’investir lar- gement cet univers « fun  » sans dé- laisser cependant le ski traditionnel. Partenaire de la Fédération fran- çaise de ski depuis 1996, la Caisse d’Epargne sponsorise six athlètes dans cinq disciplines du ski alpin au biathlon en passant par le saut à ski féminin et le snowboard cross. SÉVERINESOLLIER Seigneurs des anneaux D ix-neufathlètes français,onze hommes et huit femmes,ont fait partie du «Team Caisse d’Epargne » à l’occasion desJeux olympiques de Londres en 2012.Ces « porte-drapeau des régions »,issus des 17 territoires des Caisses d’Epargne,et leurcapitaine,le sprinteurChristophe Lemaitre,ont bénéficié d’« Esprit JO »,un programme d’accompagnement,de notoriété et de promotion de leurs disciplines pendant leurpériode de préparation.Treize d’entre eux ont finalement été qualifiés pourparticiperauxJO de Londres et ont remporté quatre médailles d’or, dont celle du nageurfrançais Clément Lefert pourle relais 4 x 100 mètres (photo),et trois médailles d’argent.Les six sportifs non qualifiés ont quand même été invités à assisteraux compétitions à Londres.Peut-être auront-ils une seconde chance.Car les Caisses d’Epargne vont renouvelercette initiative jusqu’auxJO de 2016 à Rio de Janeiro,au Brésil. S.SO. Aupas decourse P lus de 200 courses – marathons, semi-marathons… – sont soutenus chaque année par les Caisses d’Epargne. Elles s’intéressent à ce sport depuis 1996 car il touche tous les publics et toutes les régions : la course à pied est pratiquée par près de 6 millions de Français. La banque a même créé un site internet baptisé « Esprit running », devenu le premier site communautaire des coureurs. Et elle a lancé cette année l’application « Social Runner », qui permet aux pratiquants de partager leurs exploits durant les courses via Twitter ou Facebook. S.SO. DavidWiselorsdesXGames deTignes,enmars2013. ClémentLefertauxJeux olympiques deLondresen2012. PhilEllsworth/ESPNImages POOL/KMSP/DPPI EricVargiolu MarathondeParis. SPORT DR Coups decrayon D epuis vingt-neufans,les Caisses d’Epargne organisent chaque année un concours de BD scolaire pourles élèves jusqu’à la terminale,qui se termine au Festival de la BD d’Angoulême parl’attribution de trois récompenses (scénario, graphisme,humour) et un grand prix.Sur28 vainqueurs de ce grand prix jusqu’à ce jour,20 en ont fait leurmétieret vivent aujourd’hui de leurBD.Et pourcouvrirl’actualité du neuvième art et toutes les actions menées en région (Bourse aux projets, cartes bancaires BD…),les Caisses d’Epargne ont créé une plate-forme digitale de diffusion de BD numérique accessible gratuitement et baptisée Esprit BD (www.espritbd.fr) ainsi qu’un blog qui porte le même nom. S.SO. Ateliernumérique lors du Festival de la BD d’Angoulême. Surlesflots avecleBelem L e Belem, c’est d’abord un voilier exceptionnel,témoin de l’histoire maritime.Classé monument historique,c’est le derniertrois-mâts barque français,le plus ancien trois-mâts en Europe en état de navigation et le second plus grand voilierrestant en France.Racheté en 1979 parles Caisses d’Epargne puis transmis à la Fondation Belem,il a été restauré avant d’être remis en meren 1985 pourdevenir un navire école qui peut accueillir 48 stagiaires.Il participe régulièrement aux rassemblements de grands voiliers. Il était invité au jubilé de diamant de la reine d’Angleterre Elizabeth II en juin 2012, pourles 60 ans de son accession au trône, caril a appartenu à deux grandes familles britanniques,et notamment au duc de Westminster.Il est resté amarré surla Tamise sous leTowerBridge pendant toute la durée desJeux Olympiques de Londres de l’été 2012. S.SO. Jean-PierreDuval Enavantlamusique ! T outlemondeaimelamusiquemaispasforcé- mentlamême! »,observeGuillaumeCade,di- recteurdumécénatetsponsoringdesCaisses d’Epargne. Du classique à la pop en passant par le rock et le baroque : le dispositif « Esprit Musique » et son site internet dédié (www.espritmu- sique.fr) veulent donc toucher tous les publics et tous les territoires. Pour les musiques actuelles, la banque distingue les grands concerts de stars (« grands live ») et lesconcertsrégionaux(« scènesenrégion »).Pourlespre- miers,l’Ecureuilréserveàsesclientssoitunepréventede billets sur internet, soit une vente des meilleures places. Pourlesseconds,labanqueaconclu57partenariatsavec des salles de musique régionales afin de donner accès à plusde10000 concertsparanàdestarifsprivilégiés.Les jeunes sont aussi à l’honneur avec l’initiative « Jeunes Talents », qui sélectionne, avec l’aide des internautes et de 57 directeurs de salles, des artistes prometteurs afin d’en choisir trois pour une tournée nationale. Enfin, pour la musique classique, les Caisses d’Epargne ont conclu des partenariats avec des formations orches- trales, comme l’orchestre de chambre Pelléas, afin de permettre aux 17 Caisses régionales de sponsoriser cha- cune deux concerts par an. S.SO. Festival Jeunes Talents CULTURE RomainLeblanc