Article de «Mégawatt», le magazine clients de Primeo Energie, comprenant trois portraits de jeunes Français innovants qui, chacun dans son secteur, apportent des solutions pour rendre le monde un petit peu meilleur.

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Un auteur sexagénaire et une rédactrice née en 1991 comparent
la révolte de 68 à celle de la jeunesse d’aujourd’hui. Et Mégawatt
vous présente trois jeunes innovants et enthousiastes.
SYLVIE CASTAGNÉ X AVIER BÉJOT, CL AUDE WEBER
Andreas Turner (63 ans)
Tamara Tiefenauer (27 ans)
L
a jeunesse d’aujourd’hui
en a entendu: elle était
rentrée dans le moule –
et elle était définitivement
apolitique. Et voici que les
manifestations en faveur du
climat marquent l’avènement
du plus grand mouvement de
la jeunesse depuis des décen­
nies.C’étaitcommenten1968?
En mai 68, les manifestants
contestaient l’autorité et l’im­
périalisme américain. En 2019,
l’objectif de la mobilisation
mondiale n’est rien de moins
que le sauvetage de la planète.
Et jeter des pavés n’avancerait
aujourd’hui à rien. Greta Thun­
berg a initié un changement
constructif ayant des réper­
cussions sur toute la planète.
Les grèves pour le climat sont
peut-être une « révolution des
gentils », mais ces gentils vont
jusqu’au bout. Ils se définissent
comme la première génération
qui va subir la catastrophe
climatique annoncée. Et peut-
être, comme la génération qui
pourra l’éviter.
O
n la disait gentillette,
peu motivée, sans
objectif précis, la
jeune génération. Et pourtant,
elle se rebelle. Elle fait en­
tendre sa voix et lutte. Sans
violence, mais avec courage,
elle s’engage pour notre pla­
nète. La jeunesse s’insurge
contre la politique climatique,
qu’elle juge trop frileuse, et
contre l’effroyable ignorance
de nombreux décideurs. Les
grévistes du climat sont bien
informés, se réfèrent à des
études d’institutions de renom.
Ils ne lâchent pas le morceau,
et ils ont raison.
Car l’urgence est réelle. Et les
enjeux sont énormes. C’est
pourquoi les jeunes ne se
laissent pas stopper et main­
tiennent fermement le cap.
Comme Greta Thunberg, qui
n’apasvoulurencontrerDonald
Trump, car cela aurait été pour
elle « une perte de temps ».
Mais les jeunes adultes d’au­
jourd’hui apportent aussi des
solutions.C’estcequemontrent
les trois personnes que nous
avons choisies pour ce dossier.
Chacune dans son secteur, elle
propose une alternative.
Des manifs,
oui, mais des
solutions aussi
Photo:FrançoisLafite

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Simon Schnetzer, qu’est-ce qui motive les
jeunes à relever les grands défis actuels?
Un sentiment d’urgence inévitable. C’est clair parmi
les jeunes qui manifestent pour le climat. Ils ont
compris que le dérèglement climatique allait les
toucher personnellement et qu’il fallait agir dès
maintenant.
Et qu’est-ce qui différencie la volonté d’agir des
jeunes de celle de leurs aînés?
Les adultes s’interrogent souvent sur les raisons
des dysfonctionnements. Cela peut empêcher des
solutions intéressantes de voir le jour. Et en plus, les
personnes d’un certain âge sont la plupart du temps
soumises à des contraintes, comme, par exemple,
générer des revenus. Cela peut limiter. Les jeunes
ont plutôt le sentiment que tout est possible.
Ce sentiment ne vient-il pas de leur manque
d’expérience?
Si, en partie. C’est pour cela que les jeunes peuvent
sûrement profiter de l’expérience de leurs aînés. Il
devient par contre moins important d’avoir des
connaissances. En quelques clics, on peut accéder
à un tas d’informations.
Quel est le principal atout des jeunes?
Leur insouciance. Ils portent un regard neuf sur les
choses, et les solutions non conventionnelles ne leur
font pas peur. Et puis, ils ont une approche intuitive
du monde numérique. Les jeunes qui luttent pour
le climat communiquent dans le monde entier via les
réseaux sociaux. Les grèves toutefois se passent
dans la rue.
Le chercheur allemand Simon Schnetzer, 40 ans, s’inté­
resse à la jeunesse et cosigne une étude sur les jeunes
Suisses. Après des études d’économie, il a travaillé pour
l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et les
Nations Unies.
Axel Leclercq,
Matthieu Fourneau
responsable de la rédaction de POSITIVR
producteur de spirulineJustine Hutteau,
créatrice de la start-up Respire
Début 2018, quand Justine Hutteau apprend qu’elle a une
tumeur bénigne à la poitrine, elle examine les produits
d’hygiène qu’elle utilise – et découvre que le déodorant
est le plus mauvais élève. Bourré d’ingrédients chimiques
aux noms incompréhensibles et aux effets parfois sus­
pects. Justine cherche alors un déodorant ne présentant
aucun risque pour la santé. En vain. Entourée d’experts
confirmés, elle décide d’en créer un. Ainsi est né « respire ».
Et tel est le point de départ de l’aventure. Respire est un
déodorant entièrement naturel, sans substances cancé­
rigènes ou perturbatrices du système hormonal. Lancé
sur les réseaux sociaux, respire séduit les internautes.
Depuis, le déodorant respire se décline en différentes
fragrances, naturelles elles aussi bien sûr, et il est devenu
rechargeable à l’automne 2019. L’aventure est loin d’être
terminée. Tout comme le succès des produits d’hygiène
et de soins naturels n’est pas prêt de faiblir. www.respire.co
Formé au journaliste à l’ESJ Médias, Axel Leclercq a
rejoint la rédaction de POSITIVR en avril 2015. POSITIVR
est une publication en ligne qui a pour objectif de faire
connaître des initiatives positives, des causes inspirantes
et des innovations prometteuses. Notre planète est
menacée, les dégâts perpétrés sont déjà énormes, les
inégalités y sont parfois criantes. Il existe pourtant des
solutions pour soutenir la transition écologique et sociale.
POSITIVR offre une plate-forme de transmission des
idées à toutes les personnes qui croient en l’avenir, qui
refusent de baisser les bras face aux défis actuels et
anticipent ceux de l’avenir. Portée par des valeurs huma­
nistes, les membres de l’équipe POSITIVR s’engagent
contre toute forme de discrimination, se font l’écho des
actions de solidarité et des bonnes pratiques en matière
d’environnement. L’équipe de POSITIVR est convaincue
du bien-fondé de sa mission, jeune et créative. C’est donc
aussi sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Ins­
tagram) qu’elle diffuse ses messages. Tous positifs.
www.positivr.fr
C’est à Landaul, dans le Morbihan, que Matthieu et
Bertrand cultivent de la spiruline depuis six ans. En 2019,
la récolte a atteint les 400 kg. Matthieu est titulaire d’un
brevet de technicien supérieur agricole, passionné de
botanique et de protection de l’environnement, autant
que son partenaire Bertrand Guillo, issu, quant à lui, du
secteur paramédical.
Leurs serres sont installées loin de toute agglomération
et de zone de culture intensive, et elles bénéficient du
microclimat favorable de la Bretagne du Sud. Des condi­
tionsoptimales,selonnosentrepreneurs,pourdévelopper
un aliment sain aux précieuses vertus. Dotée d’un effet
boostant sur le système immunitaire, la spiruline se pré­
sente comme un excellent ersatz aux produits carnés.
Comportant 70 % de protéines, elle est très intéressante
sur le plan nutritif, notamment dans le cadre d’un régime
végétarien. L’alimentation est une préoccupation majeure
dans nos sociétés, et les alternatives à l’agriculture
conventionnelle sont l’avenir. www.bretagnespiruline.fr
« Fort sentiment
d’urgence »
Photo:piomars