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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
de l’écologie et de
l’altercroissance
5 - de 1960 à 1969
É. G. .23.12.2023
Sylvain Breuzard
Né en 1960, entrepreneur militant français. Président-fondateur de
‘Norsys’, entreprise de services du numérique (à Ennevelin - Hauts-de-
France, 600 personnes, 7 agences dont une au Maroc), Président de
‘Greenpeace France’, membre du ‘Conseil national du développement
durable’, ex-président du ‘Centre des Jeunes Dirigeants’.
Créateur du ‘Réseau Étincelle’, qui a pour mission d’entraîner les
jeunes sortis du système scolaire sans diplôme et sans qualification à
devenir entrepreneurs de leur vie et de contribuer à leur insertion socio-
professionnelle.
S’inspire de la permaculture pour bâtir un modèle durable : la
permaentreprise.
« La permaentreprise repose sur trois principes éthiques : prendre
soin des êtres humains *; préserver la planète** ; se fixer des limites et
redistribuer la richesse créée***. De ces principes découlent 23 objectifs
d’impact avec des seuils à atteindre. Cette démarche est symbolisée dans
le logo de Norsys par les trois anneaux rouge (l’humain), bleu (l’économie)
et vert (l’environnement), enlacés et interdépendants. » ../..
* employabilité des salariés, leur régénération physique et mentale, réduction des écarts des
salaires, fonctionnement participatif,
** réduction des émissions de carbone, contribution nette positive en carbone dans les 5 ans,
*** répartition des résultats financiers : 50% aux actionnaires pour générer des capacités
d’investissement ou être distribués sous forme de dividendes, 50% distribués entre les salariés et la
société civile sous forme d’impôts ou de dons.
Sylvain Breuzard
La méthode : 1) Comprendre et partager l’ambition du modèle
permaentreprise, 2) Élaborer la raison d’être en intégrant le respect des
trois principes éthiques, 3) Poser les enjeux de l’entreprise, 4) Définir,
pour chaque enjeu, les projets, les actions et leurs objectifs d’impact, 5)
Faire un 1er bilan et poursuivre la démarche sur la base de son propre
référentiel.
« Plus de 25 ans de Responsabilité sociétale des entreprises
(RSE) plus ou moins appliquée par les entreprises n'ont malheureuse-
ment pas réussi à inverser les mauvaises tendances du monde, qui se
sont même accélérées. Les entreprises n'ont d'autre choix que d'agir
pour orienter le monde différemment. (…) Ce qui me guide, c’est d’ouvrir
les esprits sur un autre positionnement de l’entreprise pour sortir de la
pensée mondiale unique délétère autour de la maximisation des profits.
« Je crois beaucoup au pouvoir des jeunes, à l’instar des 30 000
signataires du ‘Manifeste pour un réveil écologique’ qui ont fait peur aux
grands groupes par leur détermination. Aussi, je leur dis : n’ayez
pas peur d’être très exigeants. Votre exigence fera changer le
monde de l’entreprise. »
Frédéric Debouche
Né en 19??, notaire et militant écologiste belge. Fondateur en 2009
et président de l’ONG belge ‘Graine de vie’ qui a pour objectif la compen-
sation de l’empreinte écologique des habitants des pays industrialisés
grâce à la plantation d’arbres dans des pays en voie de développement.
L’ONG a installé des pépinières dans 16 des 22 régions de Mada-
gascar, plante 144 espèces d’arbres et 700 000 plants par an, a planté 35
millions d’arbres depuis sa création, a 12 projets de protection et de
restauration de parcs nationaux, gère 896 sites de reboisement, sensibi-
lise 20 000 enfants par an. Elle crée une pépinière dans chacun des sites
de plantation et forme des pépiniéristes locaux pour en assurer la gestion.
Via les autorités locales et les écoles, elle développe un programme de
sensibilisation de la population à la protection de l’environnement. Elle
plante aussi des arbres fruitiers et réorganise les systèmes de forage et de
puits pour faciliter l’accès à l’eau et prendre soin des arbres.
« Nous avons planté des millions et des millions de graines, pas
seulement à Madagascar. Nous venons de lancer un projet de reboise-
ment au Togo et avons des contacts avec le Benin, le Cameroun, le
Ghana, la Zambie et le Cap Vert. (…) Nous n’avons pas le droit de laisser
à nos enfants comme seul héritage la gestion de nos manquements : si
nous n’agissons pas, nous serons coupables de non-assistance à
humanité en danger.»
François Marthaler
Né en 1960, entrepreneur, écologiste et homme politique
suisse. Brèves études d’architecture et de science politique. 7 mois de
prison pour objection de conscience au service militaire.
Fondateur en 1980 à Lausanne et directeur jusqu’en 1991
d’une entreprise de réparations en tous genres, La bonne combine.
Après une licence en économie politique en 1992, crée et prend la
direction du bureau d'investigation sur le recyclage et la durabilité
(BIRD) où il reste jusqu'en 2003. Élu en 1998 sous l’étiquette des Verts
au ‘Grand Conseil’ vaudois, puis 2003 comme conseiller d'État vaudois,
chef du Département des infrastructures.
Promoteur convaincu des logiciels libres et de la mutualisation
des solutions informatiques entre collectivités publiques. En 2013, crée
l'entreprise Why ! open computing SA qui distribue des ordinateurs
durables fonctionnant exclusivement avec des logiciels libres.
« La modification de notre perception de la valeur humaine des
choses n’est certainement pas sans lien avec le peur de cas que l’on
fait aujourd’hui de l’emploi et avec l’inexorable montée du chômage. »
Ran Goel
Né en 19??, écologiste états-unien, leader de l’agriculture
urbaine. Juriste, ex-avocat spécialiste des investissements à Wall Street
(New-York). Découvre que le secteur alimentaire est un dénominateur
commun à de nombreux problèmes de société qui le passionnent. En
2011, quitte son ancien travail et lance à Toronto (Canada) Fresh City
Farms, qui combine trois éléments distincts : une ferme d’agriculture
biologique, un système de livraison et une épicerie.
D’abord petite entreprise de culture de légumes pour les
marchés de producteurs, Fresh City Farms devient ensuite un service à
domicile fournissant des sacs de produits cultivés sur la ferme.
Cultivant en pleine ville et travaillant avec des décideurs
partageant les mêmes idées pour offrir une expérience alimentaire
respectueuse de notre corps, de notre planète et de notre avenir
commun, Fresh City Farms espère raviver l’intimité entre les gens, la
terre et la nourriture.
« La nourriture me tenait à cœur à cause des récits de mes
grands-parents et de la présence d'un jardin dans le jardin pendant la
plus grande partie de mon enfance. Elle touche aux les problèmes de
main-d'œuvre, aux changements climatiques, aux problèmes environne-
mentaux. »
Luc Marescot
Né en 1963, cinéaste, réalisateur, metteur en scène, scénariste,
producteur. Son goût pour les voyages et les découvertes lui vient de
son père, un des pilotes d’hélicoptère de Paul-Émile-Victor aux
‘Expéditions Polaires Françaises’. A notamment travaillé avec Nicolas
Hulot pour l'émission de télévision Ushuaia.
Réalisateur de documentaires pour la télévision ou pour le
cinéma : Les montagnes du silence; Amazonia; Les mystères de
Clipperton; Dernière méharée; 700 requins dans la nuit; Quand
passent les rapaces; Curieuse de nature; Carnets d’expédition;
Frères des arbres, l’appel d’un chef papou; etc. Depuis plus de 20
ans, il a réalisé plus de 80 documentaires dont 12 sur les forêts
tropicales au contact de Raoni, des Pygmées, Dogons, Papous,
Indiens, ainsi que des expéditions avec Haroun Tazieff, Jean-Louis
Étienne, Théodore Monod…
Son film Poumon vert et tapis rouge décrit son parcours et ses
contacts pour réaliser un film à gros budget destiné à soutenir le
combat de Francis Hallé et à protéger les forêts tropicales, « le trésor
des trésors de la planète », lieux d’une émouvante beauté et d’une
incroyable biodiversité végétale et animale.
Mundiya Kepanga
Né dans les années 1960, chef papou originaire de la région de
Tari dans la région des Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Originaire d’une société tribale traditionnelle, pose un regard singulier
sur la société occidentale qu’il a explorée au cours de ses nombreux
voyages à travers l’Europe et l’Amérique du Nord.
Raconté par lui, le documentaire Frères des arbres réalisé par
Marc Dozier et Luc Marescot dévoile l'ampleur de la déforestation.
Intervient régulièrement en milieu scolaire, à l'invitation de
musées, de scientifiques et à l’occasion de rencontres consacrées aux
peuples autochtones. Met également en œuvre des projets concrets de
sauvegarde de la planète, est à l’origine de programmes d’éco-
développement comme la création d’une chambre d’hôte traditionnelle,
ressource essentielle pour les villages.
Invité à participer en tant que chef traditionnel à plusieurs
rencontres organisées à l’occasion de la conférence sur les
changements climatiques COP21, participe notamment à la conférence
organisée au Musée de l'Homme Peuples autochtones face aux
changements climatiques aux côtés de Nicolas Hulot, Gilles Bœuf et
Raoni Metuktire.
Antonio Lattuca
Né en 19??, agronome argentin. Master en agroécologie et
développement durable de l’université internationale d’Andalousie
(Baeza, Espagne). Professeur d’agronomie à la faculté de sciences
agraires de l’université de Rosario (Santa Fe). Coordinateur du
programme d’agriculture urbaine du secrétariat à l’Économíe solidaire.
Rosario compte parmi les 10 villes les plus vertes pour le
développement de son agriculture urbaine. La mise en place de
systèmes agroalimentaires locaux (agroécologie, réduction de la
pollution, création d’espaces verts, aménagement du territoire, inclusion
sociale, éradication de la pauvreté), à la suite de la crise économique de
2001, provoque un réel changement socio-environnemental dans les
villes. Rapidement, Rosario compte plus de 800 groupes de jardiniers.
L’activité de production se consolidée après la crise, essentiellement
dans des espaces périphériques.
La commune organise la cession de terrains, fournit des clôtures,
creuse des puits, distribue des pompes à eau, paye les chômeurs en
contrepartie de l’exécution de certains travaux,
Rosario a été distinguée par la FAO parmi les villes d'Amérique
latine et des Caraïbes pour son travail exceptionnel en agriculture
urbaine.
Zo Randriamaro
Né en 19??, Malgache, directrice de l’’Organisation des
femmes pour l'environnement et le développement’ (WEDO),
coordinatrice du ‘Centre de recherche et d’appui pour les alternatives
de développement - Océan Indien’ (CRAAD-OI).
Défend les populations locales contre des projets
d’exploitation minière qui menacent les moyens de subsistance, la
santé et l’environnement des populations locales : agriculteurs,
éleveurs, pêcheurs.
- À Soamahamanina (à 70 km à l’ouest de la capitale Antananarivo),
l’entreprise chinoise Jiuxing Mines a obtenu l’autorisation d’extraire
pendant 40 ans les minerais aurifères du sous-sol. Les villageois
constatent l'air vicié, l'eau boueuse et les terres agricoles détruites.
- Projet minier d’extraction d’ilménite de la société australienne Base
Toliara (dénommée ‘Toliara Sands’)
Marie-Monique Robin
Née en 1960, études de sciences politiques. Journaliste,
réalisatrice et écrivaine française.
Réalise une quarantaine de films et livres d’investigation, dont
Voleurs d’yeux (trafic d’organes), La science face au paranormal,
Escadrons de la mort - l’école française, Le monde selon Monsanto
(OGM), Torture made in USA, Notre poison quotidien (pesticides,
aspartame, bisphénol A), Les moissons du futur (agroécologie),
Qu’est-ce qu’on attend ? (Ungersheim, ville en transition).
« Il faut revoir complètement le système de règlementation des
produits chimiques, repenser tout le système de l’expertise, il faut
des lois pour interdire les conflits d’intérêts. Chacun d’entre nous
doit reprendre le contrôle de son assiette (…)
« Il y a des insecticides naturel comme le nem en Inde qui ne
sont dangereux ni pour l’homme ni pour l’environnement. »
Marie-Monique Robin et Serge Morand
L’essai de Marie-Monique Robin et Serge Morand, né en 1959,
écologue de la santé au ‘Cirad’ en Thaïlande et au ‘CNRS’ (photo ci-contre),
La fabrique des pandémies - Préserver la biodiversité, un impératif pour
la santé planétaire (2021) mobilise de nombreux travaux et des
entretiens inédits avec 62 chercheurs du monde entier. Il montre
l’importance vitale de préserver la biodiversité.
Depuis les années 2000, des dizaines de scientifiques interna-
tionaux tirent la sonnette d’alarme : les activités humaines, en précipi-
tant l’effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d’une
"épidémie de pandémies".
« La destruction des écosystèmes par la déforestation,
l’urbanisation, l’agriculture industrielle et la globalisation économique
menace directement la santé planétaire. Cette destruction est à l’origine
de la multiplication de maladies émergentes zoonotiques, c’est-à-dire
transmises par des animaux aux humains - d’Ébola à la Covid-19. (…)
Si rien n’est fait, d’autres pandémies, pires encore, suivront.
Plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de
la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité,
impliquant d’en finir avec l’emprise délétère du modèle économique
dominant sur les écosystèmes. »
Jon Young
Né en 1960, naturaliste, formateur et conférencier états-unien.
Formé dès son plus jeune âge par Tom Brown Jr (né en 1950,
naturaliste, traqueur d’animaux, spécialiste de la survie), puis par Gilbert
Walking Bull (1930-2007, guérisseur de la tribu Lakota). Se plonge dans
les arts de la sensibilisation à la nature, du suivi holistique, du langage
des oiseaux et des traditions ancestrales.
Cofondateur du 8 Shields Institute (‘Institut des 8 boucliers’), qui
apprend à se connecter à la nature, à susciter des communautés vivant
en harmonie à la nature, à développer une culture de connexion pour
renforcer nos relations avec notre être profond, les uns avec les autres
et avec le monde naturel*. Le modèle des 8 Shields utilise des principes
communs aux cultures indigènes du monde entier ayant démontré leur
capacité à vivre en harmonie avec leur environnement de manière
durable.
Expert dans de nombreux documentaires sur la nature et
l'écologie, enseigne en Amérique du Nord, Europe, Australie, Afrique
australe.
* Richard Louv, états-unien né en 1949, auteur de Last Child in the Woods et
de Vitamin N , a inventé le terme de "trouble de déficit de la nature", qui décrit
comment notre perte de lien avec la nature a entraîné des problèmes de
comportement généralisés et un désespoir, ainsi qu'un ralentissement du
développement humain.
Hervé Le Meur
Né en 19??, mathématicien français, spécialiste en mécanique
des fluides et en particulier les ondes de surface. Coordinateur de
l’association ‘Technologos’ qui soutient que les techniques ne sont
pas neutres et que des choix humains peuvent souvent les remplacer.
Président de ‘OGM Dangers’ qui milite contre l’extension des
OGM dans l’agriculture. Milite aussi contre l’artificialisation du vivant.
« Les ressources infiniment renouvelables sont les ressources
biologiques, mais elles sont épuisables. (…)
La caractéristique de nos sociétés occidentales est le forçage :
prédation des ressources, destruction des écosystèmes, OGM,
compétition effrénée dans tous les domaines, stress au travail (…)
Il n’y a pas de progrès s’il n’est pas approprié par les citoyens.
Nous ne demandons pas un risque zéro, mais un risque que nous
pouvons assumer.
Le rôle de la philosophie est de questionner là où la science ne
peut aller. »
Guy Kastler
Né en 19??, Français. Études de philosophie jusqu'en 1970, puis
successivement ouvrier agricole, vigneron, berger fromager et
aujourd'hui berger en agriculture biologique dans l’Hérault. Membre de
la ‘Confédération paysanne’ et de la Commission biodiversité de Via
Campesina, coordinateur du réseau ‘Semences paysannes’,
négociateur au Grenelle de l’Environnement pour ‘Les Amis de la
Terre’, membre d’’Objectif Bio’.
« De l’aveu même des chercheurs, le stress violent que subit
la planté mutée génère des recombinaisons génétiques aléatoires
plus nombreuses qu’avec la transgénèse. (…)
L’industrie ne pourra jamais faire des plantes capables de
s’adapter partout. Elle en fabriquera quelques unes pour toute la
planète, qui ne pousseront qu’avec davantage d’engrais chimiques
et de pesticides. (…)
En France, les agriculteurs n’ont pas le droit d’échanger leurs
semences. »
Gilles-Éric Séralini
Français né en 1960, professeur de biologie moléculaire,
chercheur à l’’Institut de biologie fondamentale et appliquée’ de
l’université de Caen, président du conseil scientifique du Comité de
recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRII-
GEN).
Démontre le caractère nocif des produits de la firme Monsanto.
« Je ne suis pas contre les OGM en général. En milieu confiné, ils
représentent une avancée majeure de la recherche. (…) Nous avons
aujourd’hui des preuves tangibles que les OGM sont néfastes pour la
santé (…)
Les OGM risquent d’amplifier la famine dans le monde, car ce sont
des produits alimentaires sous brevets. (…)
Le problème est le niveau de contrôle du génie génétique face aux
intérêts économiques. »
Philippe Boissat
« Le dirigeable est l’outil idéal pour le transport de fret
puisque capable de porter des charges de plusieurs dizaines
de tonnes. (….)
. Ses points forts multiples sont maintenant en adéquation
avec notre époque et les attentes du marché, notamment
écologiques. Comparé à l’hélicoptère, le dirigeable consomme
20 fois, et il sera demain quasi autonome s’il est équipé d’une
surface photovoltaïque. »
Né en 1960, ingénieur informatique et télécoms, cadre dirigeant
de la Sté Deloitte. Président de l’International Independent Institute for
Satellite and Aerospace Solutions (3i3s) depuis 2005.
Avocat actif des dirigeables de la nouvelle génération : basse
consommation d’énergie, coûts de maintenance faibles, très grosse
charge d’emport, utilisables n’importe où sans besoin de piste de
décollage et d’atterrissage, pas de bruit, hélium non inflammable,
prévisions météo de plus en plus fiables, etc.
Claire Chanut
Française née en 1960, fondatrice de l’association ‘Fotosintesia’.
Ce pôle de mise en réseau d’acteurs d’un nouveau monde en
résonance avec la fertilité de notre terre nourricière œuvre essentiellement
à libérer la semence, l’humus et l’eau qui sont les composants
indispensables au processus de la photosynthèse.
Le mouvement ‘Femmes Semencières’ qu’elle anime est né en
2011, à la demande de Pierre Rabhi, car depuis toujours, la semence est
l’essence de la vie, la clé de la souveraineté alimentaire et que les
femmes en sont les gardiennes.
Son objectif est de relier toutes ces femmes pour faire vivre les
projets de reproduction et de conservation des semences libres.
Martin Crawford
Né en 1961, écologiste anglais. Passe plus de 30 ans dans
l’agriculture biologique et l'horticulture, notamment en travaillant pour le
Yarner Trust dans le Devon (enseignant en agriculture biologique à
petite échelle) : production de la nourriture pour un petit hôtel sur l'île
d'Iona; restauration des jardins clos d'un manoir au milieu du Devon.
Depuis 1994, gère une forêt jardinée à Dartington (Totnes, sud du
Devon). Les arbres et arbustes se sont transformés en un écosystème
productif complexe. La diversité de ces systèmes est un outil puissant
contre le changement climatique, les ravageurs et les maladies. Le
verger qui s'étend sur 3,5 ha comprend des arbres âgés de 20 ans
produisant fruits et noix.
Directeur du Agroforestery Research Trust, une fondation
étudiant l'agroforesterie des zones tempérées et tous les aspects de
culture et d'usage des plantes, en mettant l'accent sur les arbres,
arbustes et vivaces cultivés pour l'alimentation.
Son ouvrage, La forêt-jardin (Creating a Forest Garden, Working
with Nature to Grow Edible Crops, 2010), donne toutes les clés pour
créer une forêt-jardin adaptée à notre climat, quelle que soit la taille du
projet.
Luc Dando
Né en 1961, ingénieur mécanicien français. Spécialisé dans la
conception et la fabrication des machines spéciales et des lignes de
production industrielle depuis 1989. Crée et gère la société d’ingénierie
‘Anthéa Technologie’ (1994-1996). Réoriente son activité dans les années
2000 vers la recherche en énergies renouvelables : moteurs Stirling et
Ericsson et solaire concentré en partenariat avec des laboratoires de
recherche universitaire. Développe depuis 2007 un moteur Ericsson avec
Pascal Stouffs à l’Université de Pau.
Créateur du concept d’éco-industries locales.
« Et si les petits objets que nous utilisons chaque jour étaient
robustes, réparables, produits localement dans le respect de l‘humain et
de l'environnement ? C'est ce que propose l'Eco-Industrie Locale (EIL).
En repensant notre mode de production, nous pouvons :
- Produire des objets fiables et réparables,
- Nous organiser en coopératives de production et de consommation
-Contribuer à l'épanouissement de l'Humain et au respect de l'environ-
nement
- Développer l'emploi local en réindustrialisant les territoires
- Être acteurs de l'économie circulaire
Catherine Chabaud
Née en 1962, journaliste et navigatrice française. Première
femme à terminer un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et
sans escales, lors de la troisième édition du ‘Vendée Globe’ 1996-97.
Déléguée à la mer et au littoral depuis 2016.
En association avec Julian Stone, co-fondateur du réseau
‘Econav’, monte un projet industriel collaboratif en rapport avec la
gestion durable des océans, ‘le Voilier du Futur’. Ce catamaran de
17 mètres est un démonstrateur éco-innovant, propre, autonome en
énergie et recyclable.
« Que faire des produits qui arrivent en fin de vie, où trouver des
matières premières quand celles-ci diminuent, comment réduire la
pollution de la terre, de l'air et des océans, bref, comment conjuguer
développement et préservation de notre planète ? Ces interrogations
sont devenues prégnantes chez les amoureux de la plaisance, qui
sont de plus en plus nombreux à prendre la mesure de l'impact
écologique de leur passion sur l'environnement. »
Steve Irwin
(1962-2006), animateur de télévision australien, naturaliste et
zoologue. Ses parents ont créé le parc zoologique Queensland Reptile
and Fauna à Beerwah : il grandit au milieu de crocodiles et d'autres
reptiles, nourrit et soigne les animaux dès l'âge de 9 ans, capture les
crocodiles qui s’approchent trop près des villes et les ramène dans
des parcs. Bénévole dans le programme de gestion des crocodiles sur
la côte Est du Queensland.
Dans ses émissions de télévision, fait découvrir toutes sortes
de créatures étranges et souvent dangereuses : serpents, araignées,
oiseaux, coléoptères, etc., sensibilise la public au sort des animaux et
de l’environnement. Souhaite que l’on ne considère pas certains
animaux comme effrayants ou dangereux, montre de magnifiques
créatures dont nous avons la responsabilité de prendre soin.
Passionné par la conservation de la nature, verse des sommes
considérables à des organisations qui achètent des terres pour les
remettre à l’état naturel.
Mortellement blessé par une raie pastenague alors qu'il plonge
pour un tournage en sept. 2006. Lors des obsèques, son père dit qu’il
n’aurait pas voulu quitter ce monde d’une autre façon.
Jean-Marc Jancovici
Né en 1962, ingénieur français diplômé de l‘’École polytechnique’ et
de ‘École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris’,
spécialisé dans la thématique énergie-climat. Consultant, enseignant,
conférencier, auteur de livres et chroniqueur.
Mène un travail de sensibilisation et de vulgarisation sur le
changement climatique et la crise énergétique.
Initiateur, en 2007, du ‘Bilan Carbone Personnel’.
« L’énergie n'est pas qu'un produit ou un secteur économique parmi
d'autres, mais la base de l'ensemble de l’activité humaine. La
consommation d'énergie fossile, via les émissions de CO² provoquées,
détériore irrémédiablement le climat. Les énergies renouvelables ne
peuvent pas remplacer quantitativement les énergies fossiles ».
../..
Jean-Marc Jancovici
« L'électricité (nucléaire ou renouvelable) ne pourra jamais remplacer
certains usages du pétrole, du gaz naturel et du charbon, notamment
lorsqu'ils entrent dans la composition des produits, d'où la nécessité
urgente d'économiser nos ressources fossiles, et de ne les utiliser que là où
elles sont très difficiles à substituer.
Les indicateurs économiques traditionnels tels que le PIB sont
inadaptés car ils mesurent la production sans prendre en compte la
destruction de ressources non renouvelables ».
Défenseur affirmé de l'énergie nucléaire civile, comme étant une des
rares alternatives techniquement crédibles permettant de se défaire de la
"contrainte carbone".
Lors de la création de cette diapo, J.-M. J. ne prenait pas en compte
le scénario Négawatt.
Photo : Chaise de jardin en planches de palettes baptisée « Janco » au Campus de la
Transition à Forges (77)
Jacques Mirenowicz
et Susana Jourdan
J. M., né en 1962, Français, journaliste, éditeur et animateur
associatif. Docteur en neurosciences.
S. J., née en 1972, Suissesse, journaliste, éditrice et animatrice
d’associations. Économiste.
Fondent en 2002 La Revue Durable consacrée à l’écologie, à la
durabilité et à la transition écologique. Éditée en Suisse, diffusée dans
tout l’espace francophone, la revue a publié plus de soixante dossiers
sur de nombreux thèmes : agriculture, alimentation, biodiversité,
énergie, habitat, urbanisme, mobilité, NTIC, consommation, argent,
éducation, morale, etc.
Partagent ensuite leurs compréhensions, convictions et amour du
présent et de l’avenir en créant l’association ‘Artisans de la transition’.
« Notre conviction est que la principale difficulté pour arrêter la
destruction en cours n’est pas technique - même si cela est évidem-
ment très important -, mais humaine et sociale. Le plus grand défi actuel
est de parvenir à insuffler la volonté partagée de changer de trajectoire,
de bifurquer vers une société à la fois plus juste et compatible avec la
préservation des bases physiques de la vie humaine sur Terre. »
Dominique Méda
Née en 1962, philosophe et sociologue française.
Normalienne, énarque et Inspectrice générale des affaires sociales.
. A particulièrement écrit sur le thème du travail et des politiques
sociales, des indicateurs de richesse et des femmes. Membre du parti
politique ‘Nouvelle Donne’.
Propose une politique de civilisation appuyée sur une nouvelle
conception de la richesse et du progrès, et de nouveaux indicateurs.
« L’ampleur de la triple crise à laquelle nous sommes confrontés -
économique, sociale et écologique - suppose l'adoption de moyens
radicalement différents de ceux qui prévalent en temps normal. Un
dense tissu local de petites entreprises et d'artisans contribuerait
largement à la production. L'économie écologique est la nouvelle
science dont nous avons besoin. Nous manquons d'une science
engagée, ouverte sur le savoir militant. »
Voir aussi D. Méda dans le diaporama Chercheurs d’un changement sociétal
Emmanuel Giboulot
Né en 1963, viticulteur français, exploitant à Beaune (Côte d’Or). Son
domaine de 12 ha développe les pratiques de l’agriculture biologique et
biodynamique depuis 1970, à l’initiative de son mon père Paul Giboulot.
Refuse d’asperger ses pieds de vigne avec un pesticide de pyréthrine
(le pyrevert) en prévention de la flavescence dorée, une grave maladie de la
vigne, contrevenant ainsi aux obligations imposées par un arrêté préfectoral.
Met en danger son couple, s’attire les foudres des syndicats de viticulteurs.
Condamné en avril 2014, en première instance, à une peine de 1000
euros d’amende (dont 500 euros avec sursis), interjette appel, considérant
que refuser de polluer ne peut faire l’objet d’une condamnation, même
symbolique. Relaxé en appel.
« Le procès en appel que j'ai gagné s'est joué uniquement sur des
éléments de droit. L'arrêté préfectoral n'avait pas de caractère d'urgence
puisque aucun pied n'était touché par cette maladie en Côte d'Or. Je voulais
montrer qu'un citoyen peut gagner quand il est dans son droit. Avant le
procès, en cas de flavescence dorée il fallait traiter toute la ville et les
communes limitrophes à l'insecticide. Depuis, l'obligation a été réduite à 500
mètres autour du pied. »
Le téléfilm Intraitable diffusé par France 2 est inspiré de ce combat
Philippe Perrin
Né en 1963, éco-infirmier français. Infirmier, puis conseiller en
environnement, puis formateur à l’IFSI (‘Institut de Formation en Soins
Infirmiers’) de Valence. Directeur de l'IFSEN (Institut de Formation en
Santé Environnementale). Passeur de savoirs en agriculture naturelle et
holistique.
Se définit comme « infirmier spécialisé sur les liens entre pollutions et
santé. Un professionnel de santé qui travaille dans le champ de la
prévention primaire (celle mise en œuvre avant la maladie) en réalisant
différents types d’interventions visant à sensibiliser le public ou d’autres
soignants aux risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement. »
Intervient dans plus d'une quarantaine d'IFSI en France, réalise des
cours, des travaux de groupe dans le cadre des modules de santé publique
et d'hygiène. Ses interventions portent sur les liens entre l'eau, l'air, les
déchets, le bruit, l'habitat, la radioactivité, les rayonnements non ionisants
(portables, micro-ondes) et la santé mais aussi, les OGM, les pesticides,
les perturbateurs endocriniens, etc.
« Que sera notre monde, notre planète dans 20 ou 30 ans ? Ma
retraite, celle de ma famille et celle de tout celles et ceux qui travaillent
aujourd'hui, je la construis sans attendre en participant de mon mieux à la
construction d'un monde basé sur la sobriété, la résilience, la solidarité, la
préservation de la santé, des écosystèmes et de leurs services rendus.»
Hervé Coves
Né en 1963 ?, scientifique et contemplatif écologiste français. Enfant
de Pieds noirs élevé dans une cité HLM de la banlieue de Strasbourg. A 12
ans quand sa famille déménage pour le petit village de Kolbsheim (Bas-
Rhin) : il y vit "une renaissance". À la fin des années 1970, travaille pour une
Chambre d'agriculture dans le Limousin. En 2014, à un peu plus de 50 ans,
devient franciscain. Une nuit au cœur de la forêt amazonienne en Guyane,
réalise que les centaines de lucioles lui font un concert ‘son et lumière’ de
"chants d’amour". L'amour de la nature le conduit à devenir ingénieur
agronome.
Explorateur du vivant, se passionne pour les êtres vivants, bactéries,
plantes, champignons et animaux ainsi que les relations qui les unissent.
Spécialiste de la production de petits fruits et de la truffe au pôle d’expéri-
mentations sur les petits fruits de la Chambre d’agriculture de la Corrèze,
dirige notamment la truffière expérimentale de Chartrier-Ferrière. Ses
travaux sont inspirés par sa connaissance de la nature tropicale, et mettent
en perspective le végétal dans le temps long de l’évolution de la planète.
Accompagne aujourd'hui celles et ceux qui veulent se former à l'agro-
écologie et à la permaculture.
« Les mycorhizes existent depuis au moins 70 millions d’années. Il
faut les utiliser pour que les plantes se soignent mutuellement. »
« Le message envoyé par une aubergine attaquée par un mildiou
peut être compris par une tomate plantée dans son voisinage. » ../..
Hervé Coves
« Le monde est un livre extraordinaire dans lequel il y a tant à apprendre. »
« Le lierre est très utile, il protège l’arbre, il attire les insectes nécessaires à la
biodiversité et les abrite en hiver. »
« L’agriculture industrielle est devenue dépendante du phosphore car elle
supprime les champignons dans les sols. »
« Certains champignons fixent les métaux lourds et purifient l’eau. »
« Les frelons font des dégâts dans la tête des gens, mais la régulation s’installe
peu à peu, et d’abord dans les régions où il y a beaucoup de vie. »
« Les limaces limitent un nombre important de maladies pathogènes. Elles sont
indispensables à la vie des truffes. Leurs prédateurs sont les poules, les canards, les
hérissons, les sangliers. »
« Des stratégies de coopération se mettent en place pour
optimiser les ressources rares comme le phosphore. »
« Le bicorne de Napoléon était en poils de castor. Les castors
ont été exterminés en France au 19ème siècle car la mode était d’avoir
un chapeau comme celui de Napoléon. Or ils sont indispensables
pour créer des chapelets de zones humides, milieux propices à
l’épuration de l’eau et au développement de la faune et de la flore. Ils
font partie des 7 cycles de l’eau. »
Louis Albert de Broglie
Né en 1963, entrepreneur français et militant écologique.
Diplômé de l’ISG (‘Institut Supérieur de Gestion’), travaille comme
banquier pendant 7 ans, dont 2 ans en Inde et plusieurs mois en
Amérique latine.
En 1992, rachète le château de la Bourdaisière, près de Tours,
dont il fait un hôtel. Cette propriété devient un laboratoire et un lieu
d’expérimentation. Rassemble et plante dès 1992 une collection de
tomates qui deviendra le ‘Conservatoire national de la Tomate’, où sont
cultivées 700 variétés. Crée un jardin de plus de 300 sortes de dahlias,
un verger avec près de 80 variétés d’arbres fruitiers de collection.
"Le Prince Jardinier" étant le surnom qu’on lui donne souvent,
crée en 1995 une marque du même nom, qui incarne un art de vivre à
la française autour du jardin.
En 2001, rachète Deyrolle, institution scientifique et pédagogi-
que, et développe une collection de nouvelles planches pédagogiques
sur les sujets environnementaux et sociétaux contemporains. En 2015,
Deyrolle est partenaire officiel de la COP21 pour l’éducation et réalise
des outils structurants pour expliquer les enjeux environnementaux et
sociétaux de la transition énergétique.
Peter Wohlleben
Né en 1964 ingénieur forestier allemand, diplômé de l‘’Université
des Sciences appliquées’ de Rottenburg. Travaille dans l’administration
des forêts du Land de Rhénanie-Palatinat. Depuis 2006, gère la forêt de
façon écologique.
« Les arbres sont des êtres sociaux. Ils comptent les journées
chaudes au printemps pour éviter de fleurir trop tôt. Ils peuvent
apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins
malades. Ils avertissent d'un danger en envoyant des signaux à travers
un réseau de champignons. Ils peuvent avertir leurs congénères d’une
attaque d’insectes, appeler à la rescousse les prédateurs des parasites.
Les ormes se débarrassent des chenilles en émettant des substances
attirant des petites guêpes qui pondent dans celles-ci.
Les arbres nous apprennent la solidarité, mais aussi la lenteur.
Plus la croissance des jeunes est lente, plus ils ont de chances de vivre
longtemps, jusqu’à des milliers d’années.»
Nous aurons toujours besoin de bois, mais nous pouvons
changer nos pratiques. Pour sortir les troncs, mieux vaut des chevaux
de trait que des engins qui tassent le sol. Il faut aussi bannir les
pesticides. »
Jean-Jacques Delfour
Né en 1964, essayiste, philosophe, et professeur français. ‘École
Normale Supérieure’, professeur de philosophie en classes préparatoires.
Auteur de plusieurs études traitant de l'histoire de la philosophie, aborde
également ses aspects techniques, moraux et politiques. Le fil directeur de
ces travaux porte essentiellement sur la jouissance et les effets de pouvoir
qu'elle induit, en particulier dans les formes techniques.
« La condition nucléaire est l’exploitation des générations à venir
que l’on contraint à vivre au milieu des radionucléides et qui auront à gérer
pendant des millénaires des millions de tonnes de déchets hautement
radioactifs. Elle est l’annulation de la valeur de l’humain et du vivant au
profit de la jouissance technologique absolue, et, corrélativement, la
négation de la différence entre démocratie et dictature, entre guerre et
paix. Elle est aussi la destruction de la responsabilité éthique et de la
valeur morale des actions, au bénéfice d’une extension illimitée du pouvoir
des innovations technologiques, que l’élite technopolitique ne contrôle
même plus. (…) C’est le projet anthropologique d’un surhomme débarrassé
de la vie.»
« Les capitalistes n’acceptent d’investir dans l’industrie nucléaire
que parce qu’ils savent bien que lors d’une catastrophe hors limite tout
comme pour la gestion des déchets et de la contamination, les États et les
populations paieront la facture. »
Pierre Larrouturou
Né en 1964, économiste, essayiste et homme politique
français. Études d’agronomie et de sciences politiques. Militant actif
du partage du temps de travail. Cofondateur du mouvement ‘Collectif
Roosevelt’ puis du parti ‘Nouvelle Donne’.
Avec le climatologue Jean Jouzel, propose d’établir un nouveau
Traité européen organisant un Plan Marshall pour le climat. Ce plan
financerait à grande échelle et pendant 30 ans, par un fléchage
rigoureux de la création monétaire européenne, des politiques
d’économie d’énergie et de développement d’énergies renouvelables
sur toute l’Europe, créant des millions d’emplois. Chaque pays
disposerait d’un droit de tirage correspondant à 2 % de son PIB pour
financer la transition énergétique.
« La machine climatique est en train de s'emballer dangereuse-
ment. Un vrai pacte finance-climat européen peut diviser par 4 les
émissions de CO², dégonfler la bulle financière et créer plus de 5
millions d'emplois. La lutte contre le dérèglement climatique n’est pas
un obstacle au bien-être social, mais peut être un levier puissant pour
lutter contre le chômage et la précarité. »
Voir aussi J. Jouzel in Écologie (1947) et P. Larrouturou in Économie (1964)
Philippe Grandcolas
Né en 1964, entomologiste français. Docteur ès sciences de
‘l’Université de Rennes 1’, directeur de recherche au CNRS, directeur du
laboratoire ‘Institut de systématique, évolution, biodiversité’ (ISYEB) au
‘Muséum national d’histoire naturelle’. Membre de la Fondation pour la
recherche sur la biodiversité (FRB), plateforme entre les différents
acteurs scientifiques et les acteurs de la société sur la biodiversité.
Ses recherches concernent l’évolution des faunes et du
comportement des insectes dictyoptères pour lesquelles il a travaillé sur
le terrain dans de nombreux pays tropicaux, et la biodiversité dont il
explique la chute par 5 causes principales : destruction des habitats
(haies, milieux humides, déforestation, artificialisation des sols, etc.),
surpêche, pesticides et pollution, introduction d’espèces venant d’autres
continents, changement climatique.
« L’épidémie de coronavirus est la conséquence d’une biodiver-
sité que l’on maltraite. Il faut s'attaquer aux facteurs de risques comme la
déforestation et le commerce des espèces sauvages.
Il faut institutionnaliser dans les politiques nationales l'approche
One Health qui reconnaît les interconnexions complexes entre la santé
des personnes, des animaux, des plantes et l'environnement, et tient
compte des conséquences à long terme des actions de développe-
ment. »
Paul François
Né en 1965, agriculteur-céréalier français, militant associatif. Après
des années à travailler sa terre de manière conventionnelle, est victime
d'un grave accident en avril 2004 lors de la manipulation de herbicide
‘Lasso’ de la firme ‘Monsanto’. Subit des lésions sévères et irréversibles :
amnésies, vertiges, bégaiements, crises semblables à de l’épilepsie,
irritabilité, comas à répétition.
Attaque la multinationale en justice, et bénéficie de verdicts
favorables en première instance et en appel, puis en cassation en
octobre 2020.
Fonde en 2011 l'association ‘Phyto-Victimes’, qui vient en aide à
toute personne ayant subi des dommages liés aux pesticides.
Convertit son exploitation au biologique et promeut cette pratique
notamment dans des lycées agricoles. Se rend en Argentine et au
Burkina Faso pour soutenir des paysans touchés, et aide aussi des
familles en France.
Se bat désormais pour faire voter par le Parlement un fonds
d'indemnisation, dont le financement serait assuré par les
entreprises du secteur.
Robert Bilott
Né en 1965, avocat états-unien en environnement de Cincinnati
(Ohio). Diplômé en droit de l'Ohio State University College of Law.
Pendant 8 ans, défend les intérêts des entreprises, notamment
chimiques.
En 1999, choisit de représenter un fermier de Parkersburg dont
le bétail est en train de mourir. La ferme est en aval d'une décharge où
la société DuPont, géant de la chimie, avait déversé des centaines de
tonnes d'acide perfluoro-octanoïque (APFO*). Passe 18 ans à plaider
contre le déversement dangereux des produits chimiques : APFO et
acide perfluorooctanesulfonique (PFOS). DuPont ne met fin à la
production de l’APFO qu’en 2013. En 2017, Bilott obtient un règlement
de 671 millions de dollars de DuPont au bénéfice de 3 500 demandeurs
en Virginie Occidentale.
Le film Dark Waters de Todd Haynes (2020) relate ce combat.
* La molécule de l’AFPO, cancérogène et perturbateur endocrinien, créée par 3M, société
connue pour ses marques emblématiques Scotch et Post-it, a pendant très longtemps été
utilisée dans la fabrication du Téflon (poêles antiadhésives, les revêtements anti-taches).
41 secteurs sont potentiellement concernés par l’utilisation de PFOA, parmi lesquels la
fabrication de tapis et moquettes, de papiers peints, de chaussures, de vernis, de détergents,
d’appareils ménagers... La Chine continue de produire du PFOA. Sa fabrication et mise sur le
marché européen devrait être interdite à partir de juillet 2020.
Jean-François Guégan
Né en 1965 ?, écologiste théorique et parasitologue écologique
français. Doctorat en écologie parasitaire et épidémiologie à l’Université de
Montpellier, post-doc en 1990-1991 à l’Université d’Exeter (GB).
Directeur de recherche à l’’Institut national de recherche pour
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement’ (INRAE) et à l’’Institut de
recherche pour le développement’ (IRD), spécialisé en écologie des maladies
infectieuses et parasitaires. Ancien membre du Haut Conseil de la Santé
Publique, a co-présidé plusieurs rapports nationaux et internationaux sur les
conséquences du changement climatique sur la santé et sur les maladies
infectieuses émergentes.
«Une grande partie des maladies émergentes résultent des pressions
humaines sur les écosystèmes. (…)
En plus du rôle des marchés de "viande de brousse", d’autres activités
humaines, en Chine et ailleurs, portent de graves responsabilités dans
l’émergence des maladies d’origines animales (zoonoses) : la construction de
routes ou de pistes en zones forestières, le déboisement, le commerce
d'animaux pour la pharmacopée traditionnelle, l’exploitation minière, la
mondialisation des échanges…(…) ../..
Jean-François Guégan
« Il y a un lien étroit entre le fait que l’homme est l’espèce
capable de supprimer le plus grand nombre d’autres espèces vivantes
et de détruire la plupart des habitats naturels, et que les virus ont trouvé
en l’homme, l’espèce dominante, le meilleur moyen pour se propager !
Les crises sanitaire et écologique ont la même source : notre mode de
vie et de développement… »
« La mondialisation des échanges, signature de la puissance
des sociétés libérales, apparaît aujourd’hui aussi comme le talon
d’Achille de leur sécurité dans bien des domaines : biologique,
informatique, culturel… Les nouvelles « routes de la soie »
commerciales, chinoises et autres, sont de nouvelles routes
d’épidémies. Mais aussi la source d’invasion biologiques diverses. »
« Il n’y aura pas de santé publique globale sans respect des
écosystèmes. Depuis 20 ans, nous alertons les autorités sur les
mauvaises interactions entre les activités humaines et les écosystèmes,
sur les mauvaises pratiques, sur les risques de la densité humaine et
particulièrement urbaine. Nous sommes avec cette pandémie dans une
crise systémique multifactorielle.»
Étienne Davodeau
Né en 1965, dessinateur et scénariste français de bande dessinées
(30 BD en 25 ans). Issu d'une famille ouvrière des Mauges. Études à l'uni-
versité Rennes (département arts plastique), fonde avec d'autres passion-
nés de BD, dont ses futurs collaborateurs Joub et Jean-Luc Simon, le studio
Psurde. En 2011, publie la BD Les Ignorants, récit de son initiation au travail
de la vigne et des échanges avec le viticulteur.
En 2019, entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre
la grotte de Pech Merle (Lot) et Bure (Meuse) : des peintures rupestres,
trésors de l’humanité encore protégés, aux déchets nucléaires destinés à
être enfouis dans le sous-sol, avec le risque pour les générations futures .
Convoque sur ces sentiers des spécialistes* qui nous racontent l’histoire
unique du sol de notre planète, celle du papier, du nucléaire et de ses
déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d’années, etc.
« L’enfouissement des déchets nucléaires est une immense lâcheté. »
* Bertrand Defois, du centre de préhistoire de Pech Merle; Ariane de la Chapelle,
conservatrice au musée du Louvre, spécialiste de l’histoire du papier; Bernard Laponche, ex-ingénieur
au CEA et docteur en économie de l’énergie; Marc Dufumier, spécialiste en agroécologie; Michel
Labat, militant de l’opposition au centre Cigeo de Bure; Valérie Brunetière, sémiologue (: étudie les
systèmes de signes, langage et autres systèmes).
Dave Goulson
Né en 1965, naturaliste britannique. Docteur en écologie des papillons à
l'Université d'Oxford Brookes. Professeur de biologie (évolution, comporte-
ment et environnement) à l'Université du Sussex. Spécialisé dans l'écologie
et la conservation des insectes, en particulier des bourdons. Découvre que
les bourdons sentent l’odeur de leurs congénères sur les plantes et évitent
ainsi de butiner celles qui ont déjà été visitées, consacre sa vie à transmettre
l’amour du monde minuscule. Se tourne à partir des années 2010 sur le rôle
des néonicotinoïdes dans le déclin des insectes : en trente ans, 80 % des
insectes ont disparu en Europe.
Auteur de plusieurs ouvrages, dont Bumblebees : Their Behavior and
Ecology (2003), Silent Earth : Averting the Insect Apocalypse (2021), et de
plus de 200 articles académiques. En 2006, fonde le Bumblebee Conserva-
tion Trust, une organisation qui vise à inverser le déclin de la population de
bourdons. Propose des solutions concrètes, aussi bien pour les gouverne-
ments, les collectivités locales, les agriculteurs, les jardiniers, que les citoyens
en général : interdire les pesticides en zone urbaine (ce qui est déjà le cas en
France), imposer des haies entre les cultures, réduire la fréquence des tontes
de pelouse, éduquer à la nature…
« Moi je veux protéger les insectes parce que je les adore, tout simple-
ment. Chaque espèce a son histoire, chacun à sa propre vie minuscule. C’est
quand les gens commencent à s’y intéresser qu’ils se préoccupent vraiment
de leur sauvegarde. »
Roger Hallam et Gail Bradbrook
R.H., né en 1966, militant britannique de l'environnement.
Agriculteur biologique au pays de Galles, attribue la destruction de son
entreprise à une série d'événements météorologiques extrêmes.
En 2017-2019, prépare un doctorat en droit et une thèse sur la
désobéissance civile au King's College de Londres. En 2017, un des
principaux membres du groupe d'activistes Stop Killing Londoners qui
organise une campagne de désobéissance civile de masse contre la
pollution.
Cofonde en oct. 2018 avec Gail Bradbrook (née en 1972), Simon
Bramwell et d’autres le mouvement sociopolitique Extinction Rebellion
(XR) ayant pour objectif déclaré d'utiliser la désobéissance civile et la
résistance non-violente pour contraindre les gouvernements à prendre
des mesures contre la destruction du climat, la perte de biodiversité et
les risques d' effondrement social et écologique.
Le logo de l’organisation représente un sablier au milieu de la
Terre indiquant que le temps est compté pour de nombreuses espèces.
Le vert pour le combat écologique et le noir pour la gravité (couleur du
deuil : espèces qui disparaissent chaque jour).
../..
Roger Hallam et Gail Bradbrook, Extinction Rebellion
Le 17 novembre 2018, action de blocage des cinq principaux
ponts de Londres, plusieurs milliers de participants : c’est le « plus
grand mouvement de désobéissance civile depuis des décennies »
selon The Guardian
Les 10 principes d’Extinction Rebellion :
- Nous partageons une vision du changement
- Nous ajustons notre mission à la mesure de ce qui est nécessaire
- Nous avons besoin d’une culture régénératrice
- Nous nous remettons nous-mêmes en question, autant que ce
système toxique
- Nous valorisons la réflexion et l’apprentissage
- Nous accueillons chaque personne, et chacune de ses facettes
- Nous limitons délibérément les rapports de pouvoir
- Nous ne tenons pas de discours moralisateurs ni culpabilisants
- Nous sommes un réseau non-violent
- Notre mouvement est fondé sur des principes d’autonomie et de
décentralisation.
Emmanuel Hussenet
Français né en 1966, guide de kayak de mer et d’attelage de
chiens (40 expéditions), conducteur de voyages naturalistes, écrivain,
éditeur (Les cavaliers de l’orage), conférencier sur le thème de l’Arctique
et de la préservation de son environnement.
Lance en 2009 le programme Adieu à la banquise polaire.
« Une vie ne se sauve pas en accumulant des assurances, mais
en tenant tête à l’incertitude. Notre civilisation était foncièrement, depuis
ses origines, une civilisation du risque ; la gloire allait à ceux qui
choisissaient et maîtrisaient le risque. De cet exercice ressortaient des
hommes complets, car investis dans les réalités autant sociales que
physiques et métaphysiques.
La glace cessera de fondre quand nous prendrons des risques
pour la défendre, et que cette attitude sera socialement
récompensée. »
François Schneider
Né en 1967, ingénieur INSA Lyon, thèse de doctorat sur les
écobilans des produits recyclés. Chercheur en environnement
spécialiste de l'analyse du cycle des matériaux dans les processus
industriels.
En 2003-2004, parcourt la France pendant 10 mois avec son
ânesse Jujube. Sa "marche pour la décroissance" vers le circuit de
formule 1 de Magny-Cours donne une nouvelle visibilité au mouve-
ment lancé par le journal La Décroissance, créé par ses amis de Lyon
en 2003, et suscite d'autres actions concrètes : promouvoir les villages
sans voiture et créer un réseau de "colporteurs de la décroissance".
Membre du SERI (Sustainable Europe Research Institute). A
travaillé à CML (Pays-Bas), Institut pour l'Écologie industrielle
(Autriche), Fond Estonien pour la Nature, INETI (Portugal), etc.
Privilégie une approche préventive des problèmes écologiques
basée sur l’importance de réduire l’extraction de matière première.
« Tant que nous serons dans une société de croissance, les
gains en terme d’efficacité environnementale que nous procure la
technologie sont annihilés par le "toujours plus". Efficacité et
croissance ne devraient pas être associées. »
Luc Jacquet
Né en 1967, réalisateur français. Maîtrise de biologie animale à
Lyon, DEA en gestion des milieux naturels montagnards à Grenoble.
Son film La Marche de l'empereur est succès mondial pour
lequel il reçoit l'Oscar du meilleur film documentaire en 2006. Passion-
né par l'Antarctique, se consacre à ce continent dans un grand nombre
de projets, dont La Glace et le Ciel, sélectionné lors du festival de
Cannes 2015. Essentiellement documentariste, a réalisé un seul long
métrage de fiction à ce jour, Le renard et l‘enfant, largement tourné sur
le plateau de Retord, dans la région naturelle et historique du Bugey,
dans l'Ain. En 2010, il fonde l'association Wild-Touch, et tourne aux
côtés du botaniste Francis Hallé, Il était une forêt, un documentaire sur
les forêts primaires.
Dans une lettre ouverte, appelle en octobre 2018 à la création
d'un sanctuaire marin en Antarctique.
« Du fait du changement climatique, il pleut désormais en
Antarctique. Le duvet de manchot, qui est extrêmement puissant pour
lutter contre le froid, dès qu'il est mouillé, devient complètement
perméable au froid et les animaux meurent. Des générations de
poussins meurent à cause d'un "gap" de quelques degrés. »
« Autour de chez moi, dans le Jura, les paysages dans
lesquels je suis né sont en train de disparaître. »
Benoît Biteau
Né en 1967, paysan et agronome français. Créateur, gérant et
paysan à l'EARL Val de Seudre Identi'Terre en Charente-Maritime,
ferme paysanne écocitoyenne biologique de 260 ha, conservatoire, en
agroforesterie, polycultures et polyélevages, remet en cause le modèle
d’agriculture intensive à base de chimie développé par son père.
Délaisse les kilomètres de tuyaux, les bidons d’engrais et de
pesticides et adopte les fondamentaux de l’agronomie et du bon sens
paysan. En se tournant vers des races rustiques, des semences
anciennes, en replantant des arbres, sa ferme devient chaque jour plus
productive, plus rentable et plus respectueuse de l’homme, des
animaux et de la nature.
Milite en faveur de l'agriculture paysanne et agroécologique, le
respect des ressources naturelles et du patrimoine sauvage et
domestique comme l'eau, les semences paysannes, les génétiques et
préservations des races locales anciennes, celles aussi des semences
de ferme et les sols, des terroirs.
Après mars 2010, vice-président de la région Poitou-Charentes
président de la commission ruralité - agriculture- pêche et cultures
marines. Élu député écologiste au Parlement européen en 2019.
Yannick Jadot
Né en 1967, militant écologiste et homme politique français.
Après ses études d’économie, travaille plusieurs années au Burkina
Faso et au Bangladesh, dans une ONG de solidarité internationale et
participe à la construction du mouvement altermondialiste. Directeur des
campagnes de ‘Greenpeace France’ de 2002 à septembre 2008.
Co-fondateur et porte-parole de l’’Alliance pour la planète’,
collectif d'organisations écologistes, au nom duquel il participe au
‘Grenelle de l’environnement’. Député européen depuis 2009, candidat
d‘’Europe Écologie Les Verts’ (EELV) à l'élection présidentielle de 2017
et de 2022.
Propose une "sécurité de l'environnement", qu'il compare à la
Sécurité Sociale mise en place après-guerre. Demande un plan
d’investissement européen de 100 milliards par an qui aille sur la
transition énergétique et qui permettrait de créer de l’activité dans "tous
ces territoires qui souffrent ».
« Obsession nucléaire, maintien des centrales charbon, choix du
tout camion, diesel, soutien à l’agriculture la plus industrielle : ces choix
maintenus depuis des décennies ne sont pas seulement néfastes pour le
climat et pour la santé, ils nous privent de centaines de milliers d’emplois
et d’entreprises dans tout le pays, maltraitent les animaux et font
disparaître les services publics. »
Jérôme Lèbre
Né en 1967, philosophe français. Ancien élève de l'ENS, agrégé
et docteur en philosophie, enseignant en classes préparatoires
littéraires au lycée Hélène Boucher (Paris), directeur de programme au
‘Collège international de philosophie’, membre du comité scientifique
de la revue de philosophie contemporaine Phasis.
Dans Éloge de l’immobilité, écrit que les hommes ont engendré
un processus dont la signification est indéterminée : le progrès
technique, et un mouvement qui s’est progressivement dépouillé de
toute direction et de toute signification : la production capitaliste. Ne fait
pas l’apologie du slow, ne prône pas non plus le retour à une vie
purement contemplative. L’immobilité est un vecteur d’action, signalant
une « capacité de résistance et de libération ». S’arrêter, rester à un
endroit, c’est être débout et refuser le monde tel qu’il va.
« Penser l’accélération frénétique du monde contemporain, c’est
non seulement rester attentifs à tous les autres modes du mouvement,
à toutes les différences de rythme qui constituent notre vie, mais c’est
aussi redonner sens à cette immobilité, qui tout en nous guettant
comme une menace, peut aussi nous permettre de tenir et de lutter. »
Charles Eisenstein
Né en 1967, écrivain et conférencier états-unien. Diplômé de
l'Université de Yale en mathématiques et philosophie. A vécu et travaillé
comme traducteur anglais/chinois à Taiwan, vit actuellement aux États-
Unis.
Auteur de plusieurs livres, dont The Ascent of Humanity (2007),
Sacred Economics (2011), The More Beautiful World Our Hearts Know
Is Possible (2013) et Climate – A new story (2018). Défenseur de
l'économie du don, retrace l'histoire de l'argent des anciennes
économies de don au capitalisme moderne, révélant comment le
système monétaire a contribué à l'aliénation, à la concurrence et à la
rareté, détruit la communauté et entraîné une croissance sans fin.
Affirme que bon nombre des problèmes sociaux, économiques,
politiques et environnementaux peuvent être attribués à une vision du
monde sous-jacente qu’il nomme "l'histoire de la séparation" : les
humains sont séparés les uns des autres et du reste du monde naturel.
Si nous sentions que les rivières, les forêts et les créatures du monde
naturel étaient réellement sacrées ou au moins précieuses en elles-
mêmes, alors notre réponse pourrait être plus saine et pertinente.
Élisabeth Laville
Française née en 1968, diplomée de HEC.
Fondatrice en 1993 (avec Catherine Gougnaud) et directrice du
cabinet ‘Utopies’ qui conseille et accompagne les entreprises,
notamment celles du CAC 40, dans leur stratégie environnementale.
A publié de nombreux ouvrages sur la responsabilité sociétale
des entreprises et sur la consommation responsable.
À l’origine des projets et sites ‘Graines de changement’ (met en
avant les entrepreneurs du meilleur) et ‘Mes courses pour la planète’
(informe sur les solutions de consommation responsable). Coauteure
du premier guide pratique des métiers du développement durable.
« Les entreprises qui réussiront sont celles qui placeront au cœur
de leur stratégie l’innovation et l’offre de biens et services compatibles
avec un développement durable ».
Jose Gualinga et Sabine Bouchat,
Jacques Dochamps et Corinne Arnould
J.G., militant* écologiste équatorien, né en 1968, fils du yackak
(chamane) don Sabino Gualinga. Ex-dirigeant de l'OPIP, l‘’Organisation
des peuples autochtones de Pastaze’, représentant du peuple originaire
Kichwa de Sarayaku (1 200 habitants, au bord de la rivière Bobonaza,
dans la province de Pastaza) en Amazonie équatorienne.
Époux de Sabine Bouchat, agronome tropicale belge.
Avec son peuple, résiste pacifiquement depuis plus de 30 ans pour
protéger son territoire (135 000 ha) face à l’extractivisme mortifère des
sociétés pétrolières.
En juin 2012, la ‘Cour interaméricaine des droits de l’homme’,
basée au Costa Rica, statue en faveur des Kichwas. Cette décision de
justice en faveur du ‘droit de consultation libre, préalable et informée’ est
un cas de jurisprudence pour tous les peuples autochtones.
Le projet ‘Frontière de Vie’ consiste à créer sur le pourtour du
territoire de Sarayaku (300 kms), une immense frontière d’arbres à
fleurs de couleurs. Cette frontière visible d’avion est un symbole
universel de paix, de protection de la Terre et des peuples autochtones.
Le projet inclut également la valorisation des savoirs et des modes de
vie ancestraux, comme la transmission aux jeunes du savoir de
guérison par les plantes. ../..
* protégé par ‘Amnesty International’
Jose Gualinga, Sabine Bouchat et Jacques Dochamps
La déclaration kawsak sacha présente la vision du peuple
Sarayaku sur le "bien vivre ensemble".
Depuis 2006, ont mis en œuvre un projet à long terme,
appelé « Frontière de vie, Chemin de fleurs» (sisa ñampi), qui
se compose de 4 volets :
- Plantation, tout autour du territoire, d’arbres à fleurs dont la
canopée multicolore sera très repérable d’avion.
- Ouverture, au cœur du village, d’un centre de guérison par des
méthodes traditionnelles et de réhabilitation des savoirs
ancestraux kichwa en la matière : sasi wasi.
- Pérennisation et développement d’une structure bilingue
kichwa-espagnol promouvant le modèle éducatif kichwa et
revalorisant les connaissances ancestrales (tayak wasi).
- Création d’un jardin botanique aux fonctions multiples (sacha
runa).
Photo du bas : Jose Gualinga et Sabine Bouchat
Jose Gualinga, Sabine Bouchat
Jacques Dochamps et Corinne Arnould
Jacques Dochamps, né en 1952, cinéaste belge, réalisateur
pour la RTBF ("Noms de dieux"), aventurier-documentariste ("Le
chant de la fleur"). Propulsé par son métier aux quatre coins d’une
planète tourmentée, plongé dans le désarroi par un projet d’adoption
difficile, voit sa vie basculer et ses certitudes s’effondrer. En plein
coeur de l’Amazonie, où il s’est rendu pour tourner un documentaire
sur les Kichwas de Sarayaku, l’espoir renaît en lui. Le chant secret
du vieux chaman de ce peuple qui résiste à la déforestation le
bouleverse. Grâce aux « perruches du soleil », découvre les pouvoirs
cachés de celui qui se réconcilie avec sa nature et son destin.
Créateur en 2004 et président de l’association ‘Frontières de
vie’. Travaille non seulement en Europe et en Amérique du Sud, mais
également en Afrique, en Asie et en Océanie pour des reportages où
il approfondit, au travers de sujets sociaux, économiques et culturels,
le thème du devenir des peuples premiers.
« Notre alternative montre que nous ne sommes pas
seulement conservateurs, mais aussi initiateurs et actifs au XXIème
siècle. » ../..
Cécile Renouard
Née en 1968, religieuse catholique, docteure de l’EHESS en
philosophie politique, diplômée de l’ESSEC. Enseignante au ‘Centre Sèvres’
et à ‘l’École des Mines de Paris’, directrice de l’’Institut de la Recherche et de
l'Enseignement sur la Négociation en Europe’ (IRENE) à l’ESSEC. Mène
depuis 2004 un travail pluridisciplinaire auprès de filiales de grands groupes
industriels implantées au Sud.
Principale cofondatrice en 2018 et Présidente du ‘Campus de la
Transition’, lieu d’enseignement, de recherche et d’expérimentation créé par
un collectif d’enseignants-chercheurs, d’entrepreneurs et d’étudiants réunis
par une volonté commune, « Promouvoir une transition écologique,
économique et humaniste, à l’échelle des enjeux qui bouleversent notre
siècle » :
- laboratoire académique : programmes d’enseignements pluridisciplinaires
articulés aux enjeux écologiques.
- éco-lieu en transition, le Domaine de Forges (près de Montereau - 77)
- offre d’accompagnement des entreprises ou des institutions vers
l’intégration de stratégies régénératives et visionnaires.
../..
Cécile Renouard
et le ‘Campus de la Transition’
Les convictions du ‘Campus’ :
- Aucune transformation systémique ne peut se produire sans une profonde appropriation
personnelle des acteurs, et sans une approche intellectuellement et éthiquement structurée
de façon nouvelle en termes de représentations du monde (épistémologie) et de métriques
associées (indicateurs).
- Un mode de vie simple et cohérent permet des relations pacifiées à soi-même et aux
autres, une vie bonne (le buen vivir), pleine de sens, dans une relation respectueuse et plus
ajustée au vivant, aux richesses de la planète, aux fragilités humaines et aux générations à
venir.
Les 6 portes de comportement et d’action du ‘Campus’ :
1 - La patience lucide pour intégrer profondément que rien autour de nous n’est
disponible de manière illimitée et chercher les conditions d’un monde hospitalier à
tous (oikos)
2 - La soif de justice aux différentes échelles pour éclairer les choix quotidiens et
structurels (ethos)
3 - La responsabilité pour transformer les règles explicites et implicites en vigueur
et nos modes de gouvernance (nomos)
4 - La créativité pour imaginer et dessiner des futurs souhaitables (logos)
5 - Le courage pour agir par tous les temps (praxis)
6 - L’humilité joyeuse pour se reconnecter à la nature et à plus grand que soi, et
non au grand petit moi (dynamis).
Corinne Arnould
Née en 1969, militante française. Fondatrice en 2 000 et
présidente de l’association ‘Paroles de Nature’ dont l’objectif est
d’ouvrir aux peuples indigènes du monde des espaces de parole
et d’action leur permettant de protéger leur patrimoine culturel et
naturel* avec la conscience que tous nos destins sont intimement
(re)liés. Rédactrice en chef, en mode de gouvernance et
intelligence collective.
Soutient notamment la résistance pacifique du peuple
Kichwa de Sarayaku. Dans un dialogue permanent, l’accompagne
dans des actions de lobbying, de communication et de recherche
de financement des projets. Permet la signature de la première
convention-cadre directe entre une région française (Rhône-Alpes)
et un peuple autochtone. Partage tous les combats de ses amis
du bout du monde, qu’elle nomme les « champions de la résilience
et de l’équilibre ». ../..
* L’association est composée de bénévoles de toutes disciplines : artistes,
anthropologues, ethnologues, ethnobiologistes, ethnopharmaciens, botanistes,
biologistes, médecins, etc.
Corinne Arnould
Présente la pirogue kindy challwa (pirogue Poisson colibri) du
peuple Kichwa de Sarayaku à la ‘COP 21’ à Paris en 2015. Grâce à
l’aide de Nicolas Hulot, la pirogue est installée au ‘Musée de l’Homme’
en 2016.
Co-conçoit et accompagne des voyages d’étude en
immersion au coeur de Kawsak Sacha ("forêt vivante"), véritable
laboratoire vivant du mode de gouvernance et de l'intelligence
collective des peuples autochtones vers le sumak kawsak ("bien vivre
en harmonie »).
« La vision occidentale "scientifique" du monde n’est pas
unique. Les peuples autochtones suivent et vivent une autre vision du
monde. Il est pour eux un continuum entre toutes les formes de vie –
tout le Vivant – visibles et invisibles, composées de la même matière
originelle avant même qu’elles interagissent sous des enveloppes
corporelles multiples. »
Olivier de Schutter
Né en 1968, Belge, docteur en droit, professeur de droit
international à l'Université catholique de Louvain et à la Columbia
University de New York. De 2008 à 2014, rapporteur spécial pour le
droit à l'alimentation du ‘Conseil des droits de l’homme’ de l'ONU.
Depuis 2015, membre du ‘Comité des droits économiques, sociaux
et culturels’ de l'ONU.
En mars 2011, son rapport Agroécologie et droit à l'alimen-
tation démontre que l'agroécologie peut doubler la production
alimentaire de régions entières en 10 ans tout en réduisant la
pauvreté rurale et en apportant des solutions au défi du changement
climatique.
Appelle les États à entamer un virage fondamental en faveur
de l'agroécologie comme moyen de répondre aux défis alimentaires,
climatiques et de pauvreté dans le monde.
« Il est nécessaire d’adopter des modes de production
agroécologiques si nous voulons à la fois nourrir le monde, lutter
contre la pauvreté rurale et combattre le changement climatique. »
Olivier de Schutter
Nommé ‘Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de
l‘homme’ à la 43ème session du ‘Conseil des Droits de l'Homme’ de
l’ONU, en mars 2020.
Dans Changer de boussole, lance un avertissement. Non, la
croissance ne résoudra en rien la question des inégalités ni celle des
multiples crises environnementales. Au contraire, elle ne fera que les
aggraver. Chiffres à l'appui, il démontre l'urgence d'un changement de
boussole pour bâtir collectivement la société post-croissance.
« La Terre ne peut plus continuer à fournir des ressources à ce rythme, ni à
absorber les déchets et la pollution causés par notre culture du jetable et notre désir
infini de consommer. Mais la quête de croissance a aussi conduit à augmenter les
inégalités et l’exclusion sociale. Au nom de cette quête, on a flexibilisé le marché du
travail, et on a encouragé l'émergence d'un précariat mondial. On a abaissé les
obstacles aux échanges commerciaux et à l'investissement, ce qui a fragilisé les
travailleurs et travailleuses les moins qualifiés et affaibli le pouvoir de négociation
des syndicats. On a encouragé la marchandisation de pans entiers de l’existence,
au risque d’augmenter encore la mise à l’écart de celles et ceux qui ont le moins. Il
nous faut imaginer la prospérité sans croissance. C’est à cette condition qu’on
pourra réconcilier la population, y compris les plus précarisés, avec la transforma-
tion écologique : faire en sorte que celle-ci soit vue comme une opportunité plutôt
que comme un fardeau. »
Rob Hopkins
Né en 1968, Anglais, enseignant en permaculture.
Initiateur du mouvement Transition Towns (Villes en transition) et
de cette démarche dans la ville de Totnes (Devon) en 2006.
Cette transition est le passage "de la dépendance au pétrole à la
résilience locale".
Les populations locales sont invitées à créer un avenir meilleur et
moins vulnérable devant les crises écologiques, énergétiques et
économiques qui menacent, en agissant dès maintenant pour réduire la
consommation d'énergie fossile et reconstruire une économie locale
vigoureuse et soutenable.
« Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures
qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyen(ne)s, de prendre l’initiative
et de nous préparer ».
« Former un groupe de pilotage, sensibiliser, organiser le
lancement, former des groupes de travail, rédiger un plan d’action de
descente et d’autonomie énergétique (alimentation, transport, énergie,
logement, etc.) »
Valérie Cabanes
Née en 1969, juriste française, spécialisée dans le droit
international humanitaire et les droits humains. Passe 18 ans à diriger
des programmes internationaux dans les champs de la santé et des
droits humains destinés à des personnes handicapées, des femmes et
des enfants exploités et victimes de violence, des enfants de la rue et
des réfugiés. Ses voyages dans plus de 40 pays et ses recherches la
convainquent que guerre et pauvreté sont intimement liées à la sur-
exploitation des ressources terrestres et à un partage inéquitable de
celles-ci.
Milite depuis 2013 pour une reconnaissance internationale des
droits de la nature et de l’écocide*, au sein du mouvement citoyen
mondial End Ecocide on Earth. Participe à la rédaction de la déclaration
universelle des droits de l’humanité.
« Il s’agit de modifier le statut de Rome, sur lequel se fonde la
Cour Pénale Internationale, pour que l’écocide* devienne le cinquième
crime international contre la paix, aux côtés du crime contre l’humanité,
du crime de guerre, du génocide et du crime d’agression. (…) ../..
.
* Écocide : fait de tuer notre maison commune (le mot vient du grec oikos, maison, et du latin
occidere, tuer). Le terme a été utilisé pour la première fois en 1972 par le Premier ministre
suédois Olof Palme, pour qualifier la guerre du Vietnam et l’épandage de défoliant, l’ "agent
orange", par l’armée états-unienne sur les forêts vietnamiennes.
Valérie Cabanes
« Il s’agit de criminaliser les dommages graves et durables
commis à l’encontre des écosystèmes dont dépend la vie de
populations entières, ou de sous-groupes comme les Indiens des
forêts brésiliennes. Mais aussi contre ce que nous appelons les
"communs planétaires" : l’espace, l’atmosphère terrestre, les fonds
marins, l’Antarctique… C’est-à-dire ce qui n’appartient à personne. »
« La notion d’écocide amène deux choses fondamentalement
nouvelles. Elle reconnaît d’une part la nécessité de protéger le vivant,
même non humain, et sort le droit de sa vision anthropocentrée. En
reconnaissant que la destruction du vivant menace la sûreté de la
planète pour les générations à venir, l’écocide instaure d’autre part un
droit transgénérationnel : il donne des droits à des personnes qui ne
sont pas encore nées, du jamais-vu. »
NDLR : Le "Tribunal Monsanto" est une mobilisation internationale de la société
civile destinée à juger la société Monsanto pour violations des droits humains,
pour crimes contre l‘humanité et pour écocide. Le tribunal s’est déroulé du 14 au
16 octobre 2016 à La Haye sous la présidence de la Belge Françoise Tulkens,
ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme, en présence
notamment de Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre française de
l'Environnement. ■

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Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance. — 05. De 1960 à 1969

  • 1. Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance 5 - de 1960 à 1969 É. G. .23.12.2023
  • 2. Sylvain Breuzard Né en 1960, entrepreneur militant français. Président-fondateur de ‘Norsys’, entreprise de services du numérique (à Ennevelin - Hauts-de- France, 600 personnes, 7 agences dont une au Maroc), Président de ‘Greenpeace France’, membre du ‘Conseil national du développement durable’, ex-président du ‘Centre des Jeunes Dirigeants’. Créateur du ‘Réseau Étincelle’, qui a pour mission d’entraîner les jeunes sortis du système scolaire sans diplôme et sans qualification à devenir entrepreneurs de leur vie et de contribuer à leur insertion socio- professionnelle. S’inspire de la permaculture pour bâtir un modèle durable : la permaentreprise. « La permaentreprise repose sur trois principes éthiques : prendre soin des êtres humains *; préserver la planète** ; se fixer des limites et redistribuer la richesse créée***. De ces principes découlent 23 objectifs d’impact avec des seuils à atteindre. Cette démarche est symbolisée dans le logo de Norsys par les trois anneaux rouge (l’humain), bleu (l’économie) et vert (l’environnement), enlacés et interdépendants. » ../.. * employabilité des salariés, leur régénération physique et mentale, réduction des écarts des salaires, fonctionnement participatif, ** réduction des émissions de carbone, contribution nette positive en carbone dans les 5 ans, *** répartition des résultats financiers : 50% aux actionnaires pour générer des capacités d’investissement ou être distribués sous forme de dividendes, 50% distribués entre les salariés et la société civile sous forme d’impôts ou de dons.
  • 3. Sylvain Breuzard La méthode : 1) Comprendre et partager l’ambition du modèle permaentreprise, 2) Élaborer la raison d’être en intégrant le respect des trois principes éthiques, 3) Poser les enjeux de l’entreprise, 4) Définir, pour chaque enjeu, les projets, les actions et leurs objectifs d’impact, 5) Faire un 1er bilan et poursuivre la démarche sur la base de son propre référentiel. « Plus de 25 ans de Responsabilité sociétale des entreprises (RSE) plus ou moins appliquée par les entreprises n'ont malheureuse- ment pas réussi à inverser les mauvaises tendances du monde, qui se sont même accélérées. Les entreprises n'ont d'autre choix que d'agir pour orienter le monde différemment. (…) Ce qui me guide, c’est d’ouvrir les esprits sur un autre positionnement de l’entreprise pour sortir de la pensée mondiale unique délétère autour de la maximisation des profits. « Je crois beaucoup au pouvoir des jeunes, à l’instar des 30 000 signataires du ‘Manifeste pour un réveil écologique’ qui ont fait peur aux grands groupes par leur détermination. Aussi, je leur dis : n’ayez pas peur d’être très exigeants. Votre exigence fera changer le monde de l’entreprise. »
  • 4. Frédéric Debouche Né en 19??, notaire et militant écologiste belge. Fondateur en 2009 et président de l’ONG belge ‘Graine de vie’ qui a pour objectif la compen- sation de l’empreinte écologique des habitants des pays industrialisés grâce à la plantation d’arbres dans des pays en voie de développement. L’ONG a installé des pépinières dans 16 des 22 régions de Mada- gascar, plante 144 espèces d’arbres et 700 000 plants par an, a planté 35 millions d’arbres depuis sa création, a 12 projets de protection et de restauration de parcs nationaux, gère 896 sites de reboisement, sensibi- lise 20 000 enfants par an. Elle crée une pépinière dans chacun des sites de plantation et forme des pépiniéristes locaux pour en assurer la gestion. Via les autorités locales et les écoles, elle développe un programme de sensibilisation de la population à la protection de l’environnement. Elle plante aussi des arbres fruitiers et réorganise les systèmes de forage et de puits pour faciliter l’accès à l’eau et prendre soin des arbres. « Nous avons planté des millions et des millions de graines, pas seulement à Madagascar. Nous venons de lancer un projet de reboise- ment au Togo et avons des contacts avec le Benin, le Cameroun, le Ghana, la Zambie et le Cap Vert. (…) Nous n’avons pas le droit de laisser à nos enfants comme seul héritage la gestion de nos manquements : si nous n’agissons pas, nous serons coupables de non-assistance à humanité en danger.»
  • 5. François Marthaler Né en 1960, entrepreneur, écologiste et homme politique suisse. Brèves études d’architecture et de science politique. 7 mois de prison pour objection de conscience au service militaire. Fondateur en 1980 à Lausanne et directeur jusqu’en 1991 d’une entreprise de réparations en tous genres, La bonne combine. Après une licence en économie politique en 1992, crée et prend la direction du bureau d'investigation sur le recyclage et la durabilité (BIRD) où il reste jusqu'en 2003. Élu en 1998 sous l’étiquette des Verts au ‘Grand Conseil’ vaudois, puis 2003 comme conseiller d'État vaudois, chef du Département des infrastructures. Promoteur convaincu des logiciels libres et de la mutualisation des solutions informatiques entre collectivités publiques. En 2013, crée l'entreprise Why ! open computing SA qui distribue des ordinateurs durables fonctionnant exclusivement avec des logiciels libres. « La modification de notre perception de la valeur humaine des choses n’est certainement pas sans lien avec le peur de cas que l’on fait aujourd’hui de l’emploi et avec l’inexorable montée du chômage. »
  • 6. Ran Goel Né en 19??, écologiste états-unien, leader de l’agriculture urbaine. Juriste, ex-avocat spécialiste des investissements à Wall Street (New-York). Découvre que le secteur alimentaire est un dénominateur commun à de nombreux problèmes de société qui le passionnent. En 2011, quitte son ancien travail et lance à Toronto (Canada) Fresh City Farms, qui combine trois éléments distincts : une ferme d’agriculture biologique, un système de livraison et une épicerie. D’abord petite entreprise de culture de légumes pour les marchés de producteurs, Fresh City Farms devient ensuite un service à domicile fournissant des sacs de produits cultivés sur la ferme. Cultivant en pleine ville et travaillant avec des décideurs partageant les mêmes idées pour offrir une expérience alimentaire respectueuse de notre corps, de notre planète et de notre avenir commun, Fresh City Farms espère raviver l’intimité entre les gens, la terre et la nourriture. « La nourriture me tenait à cœur à cause des récits de mes grands-parents et de la présence d'un jardin dans le jardin pendant la plus grande partie de mon enfance. Elle touche aux les problèmes de main-d'œuvre, aux changements climatiques, aux problèmes environne- mentaux. »
  • 7. Luc Marescot Né en 1963, cinéaste, réalisateur, metteur en scène, scénariste, producteur. Son goût pour les voyages et les découvertes lui vient de son père, un des pilotes d’hélicoptère de Paul-Émile-Victor aux ‘Expéditions Polaires Françaises’. A notamment travaillé avec Nicolas Hulot pour l'émission de télévision Ushuaia. Réalisateur de documentaires pour la télévision ou pour le cinéma : Les montagnes du silence; Amazonia; Les mystères de Clipperton; Dernière méharée; 700 requins dans la nuit; Quand passent les rapaces; Curieuse de nature; Carnets d’expédition; Frères des arbres, l’appel d’un chef papou; etc. Depuis plus de 20 ans, il a réalisé plus de 80 documentaires dont 12 sur les forêts tropicales au contact de Raoni, des Pygmées, Dogons, Papous, Indiens, ainsi que des expéditions avec Haroun Tazieff, Jean-Louis Étienne, Théodore Monod… Son film Poumon vert et tapis rouge décrit son parcours et ses contacts pour réaliser un film à gros budget destiné à soutenir le combat de Francis Hallé et à protéger les forêts tropicales, « le trésor des trésors de la planète », lieux d’une émouvante beauté et d’une incroyable biodiversité végétale et animale.
  • 8. Mundiya Kepanga Né dans les années 1960, chef papou originaire de la région de Tari dans la région des Hautes Terres de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Originaire d’une société tribale traditionnelle, pose un regard singulier sur la société occidentale qu’il a explorée au cours de ses nombreux voyages à travers l’Europe et l’Amérique du Nord. Raconté par lui, le documentaire Frères des arbres réalisé par Marc Dozier et Luc Marescot dévoile l'ampleur de la déforestation. Intervient régulièrement en milieu scolaire, à l'invitation de musées, de scientifiques et à l’occasion de rencontres consacrées aux peuples autochtones. Met également en œuvre des projets concrets de sauvegarde de la planète, est à l’origine de programmes d’éco- développement comme la création d’une chambre d’hôte traditionnelle, ressource essentielle pour les villages. Invité à participer en tant que chef traditionnel à plusieurs rencontres organisées à l’occasion de la conférence sur les changements climatiques COP21, participe notamment à la conférence organisée au Musée de l'Homme Peuples autochtones face aux changements climatiques aux côtés de Nicolas Hulot, Gilles Bœuf et Raoni Metuktire.
  • 9. Antonio Lattuca Né en 19??, agronome argentin. Master en agroécologie et développement durable de l’université internationale d’Andalousie (Baeza, Espagne). Professeur d’agronomie à la faculté de sciences agraires de l’université de Rosario (Santa Fe). Coordinateur du programme d’agriculture urbaine du secrétariat à l’Économíe solidaire. Rosario compte parmi les 10 villes les plus vertes pour le développement de son agriculture urbaine. La mise en place de systèmes agroalimentaires locaux (agroécologie, réduction de la pollution, création d’espaces verts, aménagement du territoire, inclusion sociale, éradication de la pauvreté), à la suite de la crise économique de 2001, provoque un réel changement socio-environnemental dans les villes. Rapidement, Rosario compte plus de 800 groupes de jardiniers. L’activité de production se consolidée après la crise, essentiellement dans des espaces périphériques. La commune organise la cession de terrains, fournit des clôtures, creuse des puits, distribue des pompes à eau, paye les chômeurs en contrepartie de l’exécution de certains travaux, Rosario a été distinguée par la FAO parmi les villes d'Amérique latine et des Caraïbes pour son travail exceptionnel en agriculture urbaine.
  • 10. Zo Randriamaro Né en 19??, Malgache, directrice de l’’Organisation des femmes pour l'environnement et le développement’ (WEDO), coordinatrice du ‘Centre de recherche et d’appui pour les alternatives de développement - Océan Indien’ (CRAAD-OI). Défend les populations locales contre des projets d’exploitation minière qui menacent les moyens de subsistance, la santé et l’environnement des populations locales : agriculteurs, éleveurs, pêcheurs. - À Soamahamanina (à 70 km à l’ouest de la capitale Antananarivo), l’entreprise chinoise Jiuxing Mines a obtenu l’autorisation d’extraire pendant 40 ans les minerais aurifères du sous-sol. Les villageois constatent l'air vicié, l'eau boueuse et les terres agricoles détruites. - Projet minier d’extraction d’ilménite de la société australienne Base Toliara (dénommée ‘Toliara Sands’)
  • 11. Marie-Monique Robin Née en 1960, études de sciences politiques. Journaliste, réalisatrice et écrivaine française. Réalise une quarantaine de films et livres d’investigation, dont Voleurs d’yeux (trafic d’organes), La science face au paranormal, Escadrons de la mort - l’école française, Le monde selon Monsanto (OGM), Torture made in USA, Notre poison quotidien (pesticides, aspartame, bisphénol A), Les moissons du futur (agroécologie), Qu’est-ce qu’on attend ? (Ungersheim, ville en transition). « Il faut revoir complètement le système de règlementation des produits chimiques, repenser tout le système de l’expertise, il faut des lois pour interdire les conflits d’intérêts. Chacun d’entre nous doit reprendre le contrôle de son assiette (…) « Il y a des insecticides naturel comme le nem en Inde qui ne sont dangereux ni pour l’homme ni pour l’environnement. »
  • 12. Marie-Monique Robin et Serge Morand L’essai de Marie-Monique Robin et Serge Morand, né en 1959, écologue de la santé au ‘Cirad’ en Thaïlande et au ‘CNRS’ (photo ci-contre), La fabrique des pandémies - Préserver la biodiversité, un impératif pour la santé planétaire (2021) mobilise de nombreux travaux et des entretiens inédits avec 62 chercheurs du monde entier. Il montre l’importance vitale de préserver la biodiversité. Depuis les années 2000, des dizaines de scientifiques interna- tionaux tirent la sonnette d’alarme : les activités humaines, en précipi- tant l’effondrement de la biodiversité, ont créé les conditions d’une "épidémie de pandémies". « La destruction des écosystèmes par la déforestation, l’urbanisation, l’agriculture industrielle et la globalisation économique menace directement la santé planétaire. Cette destruction est à l’origine de la multiplication de maladies émergentes zoonotiques, c’est-à-dire transmises par des animaux aux humains - d’Ébola à la Covid-19. (…) Si rien n’est fait, d’autres pandémies, pires encore, suivront. Plutôt que la course vaine aux vaccins ou le confinement chronique de la population, le seul antidote est la préservation de la biodiversité, impliquant d’en finir avec l’emprise délétère du modèle économique dominant sur les écosystèmes. »
  • 13. Jon Young Né en 1960, naturaliste, formateur et conférencier états-unien. Formé dès son plus jeune âge par Tom Brown Jr (né en 1950, naturaliste, traqueur d’animaux, spécialiste de la survie), puis par Gilbert Walking Bull (1930-2007, guérisseur de la tribu Lakota). Se plonge dans les arts de la sensibilisation à la nature, du suivi holistique, du langage des oiseaux et des traditions ancestrales. Cofondateur du 8 Shields Institute (‘Institut des 8 boucliers’), qui apprend à se connecter à la nature, à susciter des communautés vivant en harmonie à la nature, à développer une culture de connexion pour renforcer nos relations avec notre être profond, les uns avec les autres et avec le monde naturel*. Le modèle des 8 Shields utilise des principes communs aux cultures indigènes du monde entier ayant démontré leur capacité à vivre en harmonie avec leur environnement de manière durable. Expert dans de nombreux documentaires sur la nature et l'écologie, enseigne en Amérique du Nord, Europe, Australie, Afrique australe. * Richard Louv, états-unien né en 1949, auteur de Last Child in the Woods et de Vitamin N , a inventé le terme de "trouble de déficit de la nature", qui décrit comment notre perte de lien avec la nature a entraîné des problèmes de comportement généralisés et un désespoir, ainsi qu'un ralentissement du développement humain.
  • 14. Hervé Le Meur Né en 19??, mathématicien français, spécialiste en mécanique des fluides et en particulier les ondes de surface. Coordinateur de l’association ‘Technologos’ qui soutient que les techniques ne sont pas neutres et que des choix humains peuvent souvent les remplacer. Président de ‘OGM Dangers’ qui milite contre l’extension des OGM dans l’agriculture. Milite aussi contre l’artificialisation du vivant. « Les ressources infiniment renouvelables sont les ressources biologiques, mais elles sont épuisables. (…) La caractéristique de nos sociétés occidentales est le forçage : prédation des ressources, destruction des écosystèmes, OGM, compétition effrénée dans tous les domaines, stress au travail (…) Il n’y a pas de progrès s’il n’est pas approprié par les citoyens. Nous ne demandons pas un risque zéro, mais un risque que nous pouvons assumer. Le rôle de la philosophie est de questionner là où la science ne peut aller. »
  • 15. Guy Kastler Né en 19??, Français. Études de philosophie jusqu'en 1970, puis successivement ouvrier agricole, vigneron, berger fromager et aujourd'hui berger en agriculture biologique dans l’Hérault. Membre de la ‘Confédération paysanne’ et de la Commission biodiversité de Via Campesina, coordinateur du réseau ‘Semences paysannes’, négociateur au Grenelle de l’Environnement pour ‘Les Amis de la Terre’, membre d’’Objectif Bio’. « De l’aveu même des chercheurs, le stress violent que subit la planté mutée génère des recombinaisons génétiques aléatoires plus nombreuses qu’avec la transgénèse. (…) L’industrie ne pourra jamais faire des plantes capables de s’adapter partout. Elle en fabriquera quelques unes pour toute la planète, qui ne pousseront qu’avec davantage d’engrais chimiques et de pesticides. (…) En France, les agriculteurs n’ont pas le droit d’échanger leurs semences. »
  • 16. Gilles-Éric Séralini Français né en 1960, professeur de biologie moléculaire, chercheur à l’’Institut de biologie fondamentale et appliquée’ de l’université de Caen, président du conseil scientifique du Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique (CRII- GEN). Démontre le caractère nocif des produits de la firme Monsanto. « Je ne suis pas contre les OGM en général. En milieu confiné, ils représentent une avancée majeure de la recherche. (…) Nous avons aujourd’hui des preuves tangibles que les OGM sont néfastes pour la santé (…) Les OGM risquent d’amplifier la famine dans le monde, car ce sont des produits alimentaires sous brevets. (…) Le problème est le niveau de contrôle du génie génétique face aux intérêts économiques. »
  • 17. Philippe Boissat « Le dirigeable est l’outil idéal pour le transport de fret puisque capable de porter des charges de plusieurs dizaines de tonnes. (….) . Ses points forts multiples sont maintenant en adéquation avec notre époque et les attentes du marché, notamment écologiques. Comparé à l’hélicoptère, le dirigeable consomme 20 fois, et il sera demain quasi autonome s’il est équipé d’une surface photovoltaïque. » Né en 1960, ingénieur informatique et télécoms, cadre dirigeant de la Sté Deloitte. Président de l’International Independent Institute for Satellite and Aerospace Solutions (3i3s) depuis 2005. Avocat actif des dirigeables de la nouvelle génération : basse consommation d’énergie, coûts de maintenance faibles, très grosse charge d’emport, utilisables n’importe où sans besoin de piste de décollage et d’atterrissage, pas de bruit, hélium non inflammable, prévisions météo de plus en plus fiables, etc.
  • 18. Claire Chanut Française née en 1960, fondatrice de l’association ‘Fotosintesia’. Ce pôle de mise en réseau d’acteurs d’un nouveau monde en résonance avec la fertilité de notre terre nourricière œuvre essentiellement à libérer la semence, l’humus et l’eau qui sont les composants indispensables au processus de la photosynthèse. Le mouvement ‘Femmes Semencières’ qu’elle anime est né en 2011, à la demande de Pierre Rabhi, car depuis toujours, la semence est l’essence de la vie, la clé de la souveraineté alimentaire et que les femmes en sont les gardiennes. Son objectif est de relier toutes ces femmes pour faire vivre les projets de reproduction et de conservation des semences libres.
  • 19. Martin Crawford Né en 1961, écologiste anglais. Passe plus de 30 ans dans l’agriculture biologique et l'horticulture, notamment en travaillant pour le Yarner Trust dans le Devon (enseignant en agriculture biologique à petite échelle) : production de la nourriture pour un petit hôtel sur l'île d'Iona; restauration des jardins clos d'un manoir au milieu du Devon. Depuis 1994, gère une forêt jardinée à Dartington (Totnes, sud du Devon). Les arbres et arbustes se sont transformés en un écosystème productif complexe. La diversité de ces systèmes est un outil puissant contre le changement climatique, les ravageurs et les maladies. Le verger qui s'étend sur 3,5 ha comprend des arbres âgés de 20 ans produisant fruits et noix. Directeur du Agroforestery Research Trust, une fondation étudiant l'agroforesterie des zones tempérées et tous les aspects de culture et d'usage des plantes, en mettant l'accent sur les arbres, arbustes et vivaces cultivés pour l'alimentation. Son ouvrage, La forêt-jardin (Creating a Forest Garden, Working with Nature to Grow Edible Crops, 2010), donne toutes les clés pour créer une forêt-jardin adaptée à notre climat, quelle que soit la taille du projet.
  • 20. Luc Dando Né en 1961, ingénieur mécanicien français. Spécialisé dans la conception et la fabrication des machines spéciales et des lignes de production industrielle depuis 1989. Crée et gère la société d’ingénierie ‘Anthéa Technologie’ (1994-1996). Réoriente son activité dans les années 2000 vers la recherche en énergies renouvelables : moteurs Stirling et Ericsson et solaire concentré en partenariat avec des laboratoires de recherche universitaire. Développe depuis 2007 un moteur Ericsson avec Pascal Stouffs à l’Université de Pau. Créateur du concept d’éco-industries locales. « Et si les petits objets que nous utilisons chaque jour étaient robustes, réparables, produits localement dans le respect de l‘humain et de l'environnement ? C'est ce que propose l'Eco-Industrie Locale (EIL). En repensant notre mode de production, nous pouvons : - Produire des objets fiables et réparables, - Nous organiser en coopératives de production et de consommation -Contribuer à l'épanouissement de l'Humain et au respect de l'environ- nement - Développer l'emploi local en réindustrialisant les territoires - Être acteurs de l'économie circulaire
  • 21. Catherine Chabaud Née en 1962, journaliste et navigatrice française. Première femme à terminer un tour du monde à la voile, en solitaire, en course et sans escales, lors de la troisième édition du ‘Vendée Globe’ 1996-97. Déléguée à la mer et au littoral depuis 2016. En association avec Julian Stone, co-fondateur du réseau ‘Econav’, monte un projet industriel collaboratif en rapport avec la gestion durable des océans, ‘le Voilier du Futur’. Ce catamaran de 17 mètres est un démonstrateur éco-innovant, propre, autonome en énergie et recyclable. « Que faire des produits qui arrivent en fin de vie, où trouver des matières premières quand celles-ci diminuent, comment réduire la pollution de la terre, de l'air et des océans, bref, comment conjuguer développement et préservation de notre planète ? Ces interrogations sont devenues prégnantes chez les amoureux de la plaisance, qui sont de plus en plus nombreux à prendre la mesure de l'impact écologique de leur passion sur l'environnement. »
  • 22. Steve Irwin (1962-2006), animateur de télévision australien, naturaliste et zoologue. Ses parents ont créé le parc zoologique Queensland Reptile and Fauna à Beerwah : il grandit au milieu de crocodiles et d'autres reptiles, nourrit et soigne les animaux dès l'âge de 9 ans, capture les crocodiles qui s’approchent trop près des villes et les ramène dans des parcs. Bénévole dans le programme de gestion des crocodiles sur la côte Est du Queensland. Dans ses émissions de télévision, fait découvrir toutes sortes de créatures étranges et souvent dangereuses : serpents, araignées, oiseaux, coléoptères, etc., sensibilise la public au sort des animaux et de l’environnement. Souhaite que l’on ne considère pas certains animaux comme effrayants ou dangereux, montre de magnifiques créatures dont nous avons la responsabilité de prendre soin. Passionné par la conservation de la nature, verse des sommes considérables à des organisations qui achètent des terres pour les remettre à l’état naturel. Mortellement blessé par une raie pastenague alors qu'il plonge pour un tournage en sept. 2006. Lors des obsèques, son père dit qu’il n’aurait pas voulu quitter ce monde d’une autre façon.
  • 23. Jean-Marc Jancovici Né en 1962, ingénieur français diplômé de l‘’École polytechnique’ et de ‘École Nationale Supérieure des Télécommunications de Paris’, spécialisé dans la thématique énergie-climat. Consultant, enseignant, conférencier, auteur de livres et chroniqueur. Mène un travail de sensibilisation et de vulgarisation sur le changement climatique et la crise énergétique. Initiateur, en 2007, du ‘Bilan Carbone Personnel’. « L’énergie n'est pas qu'un produit ou un secteur économique parmi d'autres, mais la base de l'ensemble de l’activité humaine. La consommation d'énergie fossile, via les émissions de CO² provoquées, détériore irrémédiablement le climat. Les énergies renouvelables ne peuvent pas remplacer quantitativement les énergies fossiles ». ../..
  • 24. Jean-Marc Jancovici « L'électricité (nucléaire ou renouvelable) ne pourra jamais remplacer certains usages du pétrole, du gaz naturel et du charbon, notamment lorsqu'ils entrent dans la composition des produits, d'où la nécessité urgente d'économiser nos ressources fossiles, et de ne les utiliser que là où elles sont très difficiles à substituer. Les indicateurs économiques traditionnels tels que le PIB sont inadaptés car ils mesurent la production sans prendre en compte la destruction de ressources non renouvelables ». Défenseur affirmé de l'énergie nucléaire civile, comme étant une des rares alternatives techniquement crédibles permettant de se défaire de la "contrainte carbone". Lors de la création de cette diapo, J.-M. J. ne prenait pas en compte le scénario Négawatt. Photo : Chaise de jardin en planches de palettes baptisée « Janco » au Campus de la Transition à Forges (77)
  • 25. Jacques Mirenowicz et Susana Jourdan J. M., né en 1962, Français, journaliste, éditeur et animateur associatif. Docteur en neurosciences. S. J., née en 1972, Suissesse, journaliste, éditrice et animatrice d’associations. Économiste. Fondent en 2002 La Revue Durable consacrée à l’écologie, à la durabilité et à la transition écologique. Éditée en Suisse, diffusée dans tout l’espace francophone, la revue a publié plus de soixante dossiers sur de nombreux thèmes : agriculture, alimentation, biodiversité, énergie, habitat, urbanisme, mobilité, NTIC, consommation, argent, éducation, morale, etc. Partagent ensuite leurs compréhensions, convictions et amour du présent et de l’avenir en créant l’association ‘Artisans de la transition’. « Notre conviction est que la principale difficulté pour arrêter la destruction en cours n’est pas technique - même si cela est évidem- ment très important -, mais humaine et sociale. Le plus grand défi actuel est de parvenir à insuffler la volonté partagée de changer de trajectoire, de bifurquer vers une société à la fois plus juste et compatible avec la préservation des bases physiques de la vie humaine sur Terre. »
  • 26. Dominique Méda Née en 1962, philosophe et sociologue française. Normalienne, énarque et Inspectrice générale des affaires sociales. . A particulièrement écrit sur le thème du travail et des politiques sociales, des indicateurs de richesse et des femmes. Membre du parti politique ‘Nouvelle Donne’. Propose une politique de civilisation appuyée sur une nouvelle conception de la richesse et du progrès, et de nouveaux indicateurs. « L’ampleur de la triple crise à laquelle nous sommes confrontés - économique, sociale et écologique - suppose l'adoption de moyens radicalement différents de ceux qui prévalent en temps normal. Un dense tissu local de petites entreprises et d'artisans contribuerait largement à la production. L'économie écologique est la nouvelle science dont nous avons besoin. Nous manquons d'une science engagée, ouverte sur le savoir militant. » Voir aussi D. Méda dans le diaporama Chercheurs d’un changement sociétal
  • 27. Emmanuel Giboulot Né en 1963, viticulteur français, exploitant à Beaune (Côte d’Or). Son domaine de 12 ha développe les pratiques de l’agriculture biologique et biodynamique depuis 1970, à l’initiative de son mon père Paul Giboulot. Refuse d’asperger ses pieds de vigne avec un pesticide de pyréthrine (le pyrevert) en prévention de la flavescence dorée, une grave maladie de la vigne, contrevenant ainsi aux obligations imposées par un arrêté préfectoral. Met en danger son couple, s’attire les foudres des syndicats de viticulteurs. Condamné en avril 2014, en première instance, à une peine de 1000 euros d’amende (dont 500 euros avec sursis), interjette appel, considérant que refuser de polluer ne peut faire l’objet d’une condamnation, même symbolique. Relaxé en appel. « Le procès en appel que j'ai gagné s'est joué uniquement sur des éléments de droit. L'arrêté préfectoral n'avait pas de caractère d'urgence puisque aucun pied n'était touché par cette maladie en Côte d'Or. Je voulais montrer qu'un citoyen peut gagner quand il est dans son droit. Avant le procès, en cas de flavescence dorée il fallait traiter toute la ville et les communes limitrophes à l'insecticide. Depuis, l'obligation a été réduite à 500 mètres autour du pied. » Le téléfilm Intraitable diffusé par France 2 est inspiré de ce combat
  • 28. Philippe Perrin Né en 1963, éco-infirmier français. Infirmier, puis conseiller en environnement, puis formateur à l’IFSI (‘Institut de Formation en Soins Infirmiers’) de Valence. Directeur de l'IFSEN (Institut de Formation en Santé Environnementale). Passeur de savoirs en agriculture naturelle et holistique. Se définit comme « infirmier spécialisé sur les liens entre pollutions et santé. Un professionnel de santé qui travaille dans le champ de la prévention primaire (celle mise en œuvre avant la maladie) en réalisant différents types d’interventions visant à sensibiliser le public ou d’autres soignants aux risques sanitaires liés à la dégradation de l’environnement. » Intervient dans plus d'une quarantaine d'IFSI en France, réalise des cours, des travaux de groupe dans le cadre des modules de santé publique et d'hygiène. Ses interventions portent sur les liens entre l'eau, l'air, les déchets, le bruit, l'habitat, la radioactivité, les rayonnements non ionisants (portables, micro-ondes) et la santé mais aussi, les OGM, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, etc. « Que sera notre monde, notre planète dans 20 ou 30 ans ? Ma retraite, celle de ma famille et celle de tout celles et ceux qui travaillent aujourd'hui, je la construis sans attendre en participant de mon mieux à la construction d'un monde basé sur la sobriété, la résilience, la solidarité, la préservation de la santé, des écosystèmes et de leurs services rendus.»
  • 29. Hervé Coves Né en 1963 ?, scientifique et contemplatif écologiste français. Enfant de Pieds noirs élevé dans une cité HLM de la banlieue de Strasbourg. A 12 ans quand sa famille déménage pour le petit village de Kolbsheim (Bas- Rhin) : il y vit "une renaissance". À la fin des années 1970, travaille pour une Chambre d'agriculture dans le Limousin. En 2014, à un peu plus de 50 ans, devient franciscain. Une nuit au cœur de la forêt amazonienne en Guyane, réalise que les centaines de lucioles lui font un concert ‘son et lumière’ de "chants d’amour". L'amour de la nature le conduit à devenir ingénieur agronome. Explorateur du vivant, se passionne pour les êtres vivants, bactéries, plantes, champignons et animaux ainsi que les relations qui les unissent. Spécialiste de la production de petits fruits et de la truffe au pôle d’expéri- mentations sur les petits fruits de la Chambre d’agriculture de la Corrèze, dirige notamment la truffière expérimentale de Chartrier-Ferrière. Ses travaux sont inspirés par sa connaissance de la nature tropicale, et mettent en perspective le végétal dans le temps long de l’évolution de la planète. Accompagne aujourd'hui celles et ceux qui veulent se former à l'agro- écologie et à la permaculture. « Les mycorhizes existent depuis au moins 70 millions d’années. Il faut les utiliser pour que les plantes se soignent mutuellement. » « Le message envoyé par une aubergine attaquée par un mildiou peut être compris par une tomate plantée dans son voisinage. » ../..
  • 30. Hervé Coves « Le monde est un livre extraordinaire dans lequel il y a tant à apprendre. » « Le lierre est très utile, il protège l’arbre, il attire les insectes nécessaires à la biodiversité et les abrite en hiver. » « L’agriculture industrielle est devenue dépendante du phosphore car elle supprime les champignons dans les sols. » « Certains champignons fixent les métaux lourds et purifient l’eau. » « Les frelons font des dégâts dans la tête des gens, mais la régulation s’installe peu à peu, et d’abord dans les régions où il y a beaucoup de vie. » « Les limaces limitent un nombre important de maladies pathogènes. Elles sont indispensables à la vie des truffes. Leurs prédateurs sont les poules, les canards, les hérissons, les sangliers. » « Des stratégies de coopération se mettent en place pour optimiser les ressources rares comme le phosphore. » « Le bicorne de Napoléon était en poils de castor. Les castors ont été exterminés en France au 19ème siècle car la mode était d’avoir un chapeau comme celui de Napoléon. Or ils sont indispensables pour créer des chapelets de zones humides, milieux propices à l’épuration de l’eau et au développement de la faune et de la flore. Ils font partie des 7 cycles de l’eau. »
  • 31. Louis Albert de Broglie Né en 1963, entrepreneur français et militant écologique. Diplômé de l’ISG (‘Institut Supérieur de Gestion’), travaille comme banquier pendant 7 ans, dont 2 ans en Inde et plusieurs mois en Amérique latine. En 1992, rachète le château de la Bourdaisière, près de Tours, dont il fait un hôtel. Cette propriété devient un laboratoire et un lieu d’expérimentation. Rassemble et plante dès 1992 une collection de tomates qui deviendra le ‘Conservatoire national de la Tomate’, où sont cultivées 700 variétés. Crée un jardin de plus de 300 sortes de dahlias, un verger avec près de 80 variétés d’arbres fruitiers de collection. "Le Prince Jardinier" étant le surnom qu’on lui donne souvent, crée en 1995 une marque du même nom, qui incarne un art de vivre à la française autour du jardin. En 2001, rachète Deyrolle, institution scientifique et pédagogi- que, et développe une collection de nouvelles planches pédagogiques sur les sujets environnementaux et sociétaux contemporains. En 2015, Deyrolle est partenaire officiel de la COP21 pour l’éducation et réalise des outils structurants pour expliquer les enjeux environnementaux et sociétaux de la transition énergétique.
  • 32. Peter Wohlleben Né en 1964 ingénieur forestier allemand, diplômé de l‘’Université des Sciences appliquées’ de Rottenburg. Travaille dans l’administration des forêts du Land de Rhénanie-Palatinat. Depuis 2006, gère la forêt de façon écologique. « Les arbres sont des êtres sociaux. Ils comptent les journées chaudes au printemps pour éviter de fleurir trop tôt. Ils peuvent apprendre et mémoriser, se comporter en infirmiers pour les voisins malades. Ils avertissent d'un danger en envoyant des signaux à travers un réseau de champignons. Ils peuvent avertir leurs congénères d’une attaque d’insectes, appeler à la rescousse les prédateurs des parasites. Les ormes se débarrassent des chenilles en émettant des substances attirant des petites guêpes qui pondent dans celles-ci. Les arbres nous apprennent la solidarité, mais aussi la lenteur. Plus la croissance des jeunes est lente, plus ils ont de chances de vivre longtemps, jusqu’à des milliers d’années.» Nous aurons toujours besoin de bois, mais nous pouvons changer nos pratiques. Pour sortir les troncs, mieux vaut des chevaux de trait que des engins qui tassent le sol. Il faut aussi bannir les pesticides. »
  • 33. Jean-Jacques Delfour Né en 1964, essayiste, philosophe, et professeur français. ‘École Normale Supérieure’, professeur de philosophie en classes préparatoires. Auteur de plusieurs études traitant de l'histoire de la philosophie, aborde également ses aspects techniques, moraux et politiques. Le fil directeur de ces travaux porte essentiellement sur la jouissance et les effets de pouvoir qu'elle induit, en particulier dans les formes techniques. « La condition nucléaire est l’exploitation des générations à venir que l’on contraint à vivre au milieu des radionucléides et qui auront à gérer pendant des millénaires des millions de tonnes de déchets hautement radioactifs. Elle est l’annulation de la valeur de l’humain et du vivant au profit de la jouissance technologique absolue, et, corrélativement, la négation de la différence entre démocratie et dictature, entre guerre et paix. Elle est aussi la destruction de la responsabilité éthique et de la valeur morale des actions, au bénéfice d’une extension illimitée du pouvoir des innovations technologiques, que l’élite technopolitique ne contrôle même plus. (…) C’est le projet anthropologique d’un surhomme débarrassé de la vie.» « Les capitalistes n’acceptent d’investir dans l’industrie nucléaire que parce qu’ils savent bien que lors d’une catastrophe hors limite tout comme pour la gestion des déchets et de la contamination, les États et les populations paieront la facture. »
  • 34. Pierre Larrouturou Né en 1964, économiste, essayiste et homme politique français. Études d’agronomie et de sciences politiques. Militant actif du partage du temps de travail. Cofondateur du mouvement ‘Collectif Roosevelt’ puis du parti ‘Nouvelle Donne’. Avec le climatologue Jean Jouzel, propose d’établir un nouveau Traité européen organisant un Plan Marshall pour le climat. Ce plan financerait à grande échelle et pendant 30 ans, par un fléchage rigoureux de la création monétaire européenne, des politiques d’économie d’énergie et de développement d’énergies renouvelables sur toute l’Europe, créant des millions d’emplois. Chaque pays disposerait d’un droit de tirage correspondant à 2 % de son PIB pour financer la transition énergétique. « La machine climatique est en train de s'emballer dangereuse- ment. Un vrai pacte finance-climat européen peut diviser par 4 les émissions de CO², dégonfler la bulle financière et créer plus de 5 millions d'emplois. La lutte contre le dérèglement climatique n’est pas un obstacle au bien-être social, mais peut être un levier puissant pour lutter contre le chômage et la précarité. » Voir aussi J. Jouzel in Écologie (1947) et P. Larrouturou in Économie (1964)
  • 35. Philippe Grandcolas Né en 1964, entomologiste français. Docteur ès sciences de ‘l’Université de Rennes 1’, directeur de recherche au CNRS, directeur du laboratoire ‘Institut de systématique, évolution, biodiversité’ (ISYEB) au ‘Muséum national d’histoire naturelle’. Membre de la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB), plateforme entre les différents acteurs scientifiques et les acteurs de la société sur la biodiversité. Ses recherches concernent l’évolution des faunes et du comportement des insectes dictyoptères pour lesquelles il a travaillé sur le terrain dans de nombreux pays tropicaux, et la biodiversité dont il explique la chute par 5 causes principales : destruction des habitats (haies, milieux humides, déforestation, artificialisation des sols, etc.), surpêche, pesticides et pollution, introduction d’espèces venant d’autres continents, changement climatique. « L’épidémie de coronavirus est la conséquence d’une biodiver- sité que l’on maltraite. Il faut s'attaquer aux facteurs de risques comme la déforestation et le commerce des espèces sauvages. Il faut institutionnaliser dans les politiques nationales l'approche One Health qui reconnaît les interconnexions complexes entre la santé des personnes, des animaux, des plantes et l'environnement, et tient compte des conséquences à long terme des actions de développe- ment. »
  • 36. Paul François Né en 1965, agriculteur-céréalier français, militant associatif. Après des années à travailler sa terre de manière conventionnelle, est victime d'un grave accident en avril 2004 lors de la manipulation de herbicide ‘Lasso’ de la firme ‘Monsanto’. Subit des lésions sévères et irréversibles : amnésies, vertiges, bégaiements, crises semblables à de l’épilepsie, irritabilité, comas à répétition. Attaque la multinationale en justice, et bénéficie de verdicts favorables en première instance et en appel, puis en cassation en octobre 2020. Fonde en 2011 l'association ‘Phyto-Victimes’, qui vient en aide à toute personne ayant subi des dommages liés aux pesticides. Convertit son exploitation au biologique et promeut cette pratique notamment dans des lycées agricoles. Se rend en Argentine et au Burkina Faso pour soutenir des paysans touchés, et aide aussi des familles en France. Se bat désormais pour faire voter par le Parlement un fonds d'indemnisation, dont le financement serait assuré par les entreprises du secteur.
  • 37. Robert Bilott Né en 1965, avocat états-unien en environnement de Cincinnati (Ohio). Diplômé en droit de l'Ohio State University College of Law. Pendant 8 ans, défend les intérêts des entreprises, notamment chimiques. En 1999, choisit de représenter un fermier de Parkersburg dont le bétail est en train de mourir. La ferme est en aval d'une décharge où la société DuPont, géant de la chimie, avait déversé des centaines de tonnes d'acide perfluoro-octanoïque (APFO*). Passe 18 ans à plaider contre le déversement dangereux des produits chimiques : APFO et acide perfluorooctanesulfonique (PFOS). DuPont ne met fin à la production de l’APFO qu’en 2013. En 2017, Bilott obtient un règlement de 671 millions de dollars de DuPont au bénéfice de 3 500 demandeurs en Virginie Occidentale. Le film Dark Waters de Todd Haynes (2020) relate ce combat. * La molécule de l’AFPO, cancérogène et perturbateur endocrinien, créée par 3M, société connue pour ses marques emblématiques Scotch et Post-it, a pendant très longtemps été utilisée dans la fabrication du Téflon (poêles antiadhésives, les revêtements anti-taches). 41 secteurs sont potentiellement concernés par l’utilisation de PFOA, parmi lesquels la fabrication de tapis et moquettes, de papiers peints, de chaussures, de vernis, de détergents, d’appareils ménagers... La Chine continue de produire du PFOA. Sa fabrication et mise sur le marché européen devrait être interdite à partir de juillet 2020.
  • 38. Jean-François Guégan Né en 1965 ?, écologiste théorique et parasitologue écologique français. Doctorat en écologie parasitaire et épidémiologie à l’Université de Montpellier, post-doc en 1990-1991 à l’Université d’Exeter (GB). Directeur de recherche à l’’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement’ (INRAE) et à l’’Institut de recherche pour le développement’ (IRD), spécialisé en écologie des maladies infectieuses et parasitaires. Ancien membre du Haut Conseil de la Santé Publique, a co-présidé plusieurs rapports nationaux et internationaux sur les conséquences du changement climatique sur la santé et sur les maladies infectieuses émergentes. «Une grande partie des maladies émergentes résultent des pressions humaines sur les écosystèmes. (…) En plus du rôle des marchés de "viande de brousse", d’autres activités humaines, en Chine et ailleurs, portent de graves responsabilités dans l’émergence des maladies d’origines animales (zoonoses) : la construction de routes ou de pistes en zones forestières, le déboisement, le commerce d'animaux pour la pharmacopée traditionnelle, l’exploitation minière, la mondialisation des échanges…(…) ../..
  • 39. Jean-François Guégan « Il y a un lien étroit entre le fait que l’homme est l’espèce capable de supprimer le plus grand nombre d’autres espèces vivantes et de détruire la plupart des habitats naturels, et que les virus ont trouvé en l’homme, l’espèce dominante, le meilleur moyen pour se propager ! Les crises sanitaire et écologique ont la même source : notre mode de vie et de développement… » « La mondialisation des échanges, signature de la puissance des sociétés libérales, apparaît aujourd’hui aussi comme le talon d’Achille de leur sécurité dans bien des domaines : biologique, informatique, culturel… Les nouvelles « routes de la soie » commerciales, chinoises et autres, sont de nouvelles routes d’épidémies. Mais aussi la source d’invasion biologiques diverses. » « Il n’y aura pas de santé publique globale sans respect des écosystèmes. Depuis 20 ans, nous alertons les autorités sur les mauvaises interactions entre les activités humaines et les écosystèmes, sur les mauvaises pratiques, sur les risques de la densité humaine et particulièrement urbaine. Nous sommes avec cette pandémie dans une crise systémique multifactorielle.»
  • 40. Étienne Davodeau Né en 1965, dessinateur et scénariste français de bande dessinées (30 BD en 25 ans). Issu d'une famille ouvrière des Mauges. Études à l'uni- versité Rennes (département arts plastique), fonde avec d'autres passion- nés de BD, dont ses futurs collaborateurs Joub et Jean-Luc Simon, le studio Psurde. En 2011, publie la BD Les Ignorants, récit de son initiation au travail de la vigne et des échanges avec le viticulteur. En 2019, entreprend, à pied et sac au dos, un périple de 800 km, entre la grotte de Pech Merle (Lot) et Bure (Meuse) : des peintures rupestres, trésors de l’humanité encore protégés, aux déchets nucléaires destinés à être enfouis dans le sous-sol, avec le risque pour les générations futures . Convoque sur ces sentiers des spécialistes* qui nous racontent l’histoire unique du sol de notre planète, celle du papier, du nucléaire et de ses déchets, dangereux pendant plusieurs centaines de milliers d’années, etc. « L’enfouissement des déchets nucléaires est une immense lâcheté. » * Bertrand Defois, du centre de préhistoire de Pech Merle; Ariane de la Chapelle, conservatrice au musée du Louvre, spécialiste de l’histoire du papier; Bernard Laponche, ex-ingénieur au CEA et docteur en économie de l’énergie; Marc Dufumier, spécialiste en agroécologie; Michel Labat, militant de l’opposition au centre Cigeo de Bure; Valérie Brunetière, sémiologue (: étudie les systèmes de signes, langage et autres systèmes).
  • 41. Dave Goulson Né en 1965, naturaliste britannique. Docteur en écologie des papillons à l'Université d'Oxford Brookes. Professeur de biologie (évolution, comporte- ment et environnement) à l'Université du Sussex. Spécialisé dans l'écologie et la conservation des insectes, en particulier des bourdons. Découvre que les bourdons sentent l’odeur de leurs congénères sur les plantes et évitent ainsi de butiner celles qui ont déjà été visitées, consacre sa vie à transmettre l’amour du monde minuscule. Se tourne à partir des années 2010 sur le rôle des néonicotinoïdes dans le déclin des insectes : en trente ans, 80 % des insectes ont disparu en Europe. Auteur de plusieurs ouvrages, dont Bumblebees : Their Behavior and Ecology (2003), Silent Earth : Averting the Insect Apocalypse (2021), et de plus de 200 articles académiques. En 2006, fonde le Bumblebee Conserva- tion Trust, une organisation qui vise à inverser le déclin de la population de bourdons. Propose des solutions concrètes, aussi bien pour les gouverne- ments, les collectivités locales, les agriculteurs, les jardiniers, que les citoyens en général : interdire les pesticides en zone urbaine (ce qui est déjà le cas en France), imposer des haies entre les cultures, réduire la fréquence des tontes de pelouse, éduquer à la nature… « Moi je veux protéger les insectes parce que je les adore, tout simple- ment. Chaque espèce a son histoire, chacun à sa propre vie minuscule. C’est quand les gens commencent à s’y intéresser qu’ils se préoccupent vraiment de leur sauvegarde. »
  • 42. Roger Hallam et Gail Bradbrook R.H., né en 1966, militant britannique de l'environnement. Agriculteur biologique au pays de Galles, attribue la destruction de son entreprise à une série d'événements météorologiques extrêmes. En 2017-2019, prépare un doctorat en droit et une thèse sur la désobéissance civile au King's College de Londres. En 2017, un des principaux membres du groupe d'activistes Stop Killing Londoners qui organise une campagne de désobéissance civile de masse contre la pollution. Cofonde en oct. 2018 avec Gail Bradbrook (née en 1972), Simon Bramwell et d’autres le mouvement sociopolitique Extinction Rebellion (XR) ayant pour objectif déclaré d'utiliser la désobéissance civile et la résistance non-violente pour contraindre les gouvernements à prendre des mesures contre la destruction du climat, la perte de biodiversité et les risques d' effondrement social et écologique. Le logo de l’organisation représente un sablier au milieu de la Terre indiquant que le temps est compté pour de nombreuses espèces. Le vert pour le combat écologique et le noir pour la gravité (couleur du deuil : espèces qui disparaissent chaque jour). ../..
  • 43. Roger Hallam et Gail Bradbrook, Extinction Rebellion Le 17 novembre 2018, action de blocage des cinq principaux ponts de Londres, plusieurs milliers de participants : c’est le « plus grand mouvement de désobéissance civile depuis des décennies » selon The Guardian Les 10 principes d’Extinction Rebellion : - Nous partageons une vision du changement - Nous ajustons notre mission à la mesure de ce qui est nécessaire - Nous avons besoin d’une culture régénératrice - Nous nous remettons nous-mêmes en question, autant que ce système toxique - Nous valorisons la réflexion et l’apprentissage - Nous accueillons chaque personne, et chacune de ses facettes - Nous limitons délibérément les rapports de pouvoir - Nous ne tenons pas de discours moralisateurs ni culpabilisants - Nous sommes un réseau non-violent - Notre mouvement est fondé sur des principes d’autonomie et de décentralisation.
  • 44. Emmanuel Hussenet Français né en 1966, guide de kayak de mer et d’attelage de chiens (40 expéditions), conducteur de voyages naturalistes, écrivain, éditeur (Les cavaliers de l’orage), conférencier sur le thème de l’Arctique et de la préservation de son environnement. Lance en 2009 le programme Adieu à la banquise polaire. « Une vie ne se sauve pas en accumulant des assurances, mais en tenant tête à l’incertitude. Notre civilisation était foncièrement, depuis ses origines, une civilisation du risque ; la gloire allait à ceux qui choisissaient et maîtrisaient le risque. De cet exercice ressortaient des hommes complets, car investis dans les réalités autant sociales que physiques et métaphysiques. La glace cessera de fondre quand nous prendrons des risques pour la défendre, et que cette attitude sera socialement récompensée. »
  • 45. François Schneider Né en 1967, ingénieur INSA Lyon, thèse de doctorat sur les écobilans des produits recyclés. Chercheur en environnement spécialiste de l'analyse du cycle des matériaux dans les processus industriels. En 2003-2004, parcourt la France pendant 10 mois avec son ânesse Jujube. Sa "marche pour la décroissance" vers le circuit de formule 1 de Magny-Cours donne une nouvelle visibilité au mouve- ment lancé par le journal La Décroissance, créé par ses amis de Lyon en 2003, et suscite d'autres actions concrètes : promouvoir les villages sans voiture et créer un réseau de "colporteurs de la décroissance". Membre du SERI (Sustainable Europe Research Institute). A travaillé à CML (Pays-Bas), Institut pour l'Écologie industrielle (Autriche), Fond Estonien pour la Nature, INETI (Portugal), etc. Privilégie une approche préventive des problèmes écologiques basée sur l’importance de réduire l’extraction de matière première. « Tant que nous serons dans une société de croissance, les gains en terme d’efficacité environnementale que nous procure la technologie sont annihilés par le "toujours plus". Efficacité et croissance ne devraient pas être associées. »
  • 46. Luc Jacquet Né en 1967, réalisateur français. Maîtrise de biologie animale à Lyon, DEA en gestion des milieux naturels montagnards à Grenoble. Son film La Marche de l'empereur est succès mondial pour lequel il reçoit l'Oscar du meilleur film documentaire en 2006. Passion- né par l'Antarctique, se consacre à ce continent dans un grand nombre de projets, dont La Glace et le Ciel, sélectionné lors du festival de Cannes 2015. Essentiellement documentariste, a réalisé un seul long métrage de fiction à ce jour, Le renard et l‘enfant, largement tourné sur le plateau de Retord, dans la région naturelle et historique du Bugey, dans l'Ain. En 2010, il fonde l'association Wild-Touch, et tourne aux côtés du botaniste Francis Hallé, Il était une forêt, un documentaire sur les forêts primaires. Dans une lettre ouverte, appelle en octobre 2018 à la création d'un sanctuaire marin en Antarctique. « Du fait du changement climatique, il pleut désormais en Antarctique. Le duvet de manchot, qui est extrêmement puissant pour lutter contre le froid, dès qu'il est mouillé, devient complètement perméable au froid et les animaux meurent. Des générations de poussins meurent à cause d'un "gap" de quelques degrés. » « Autour de chez moi, dans le Jura, les paysages dans lesquels je suis né sont en train de disparaître. »
  • 47. Benoît Biteau Né en 1967, paysan et agronome français. Créateur, gérant et paysan à l'EARL Val de Seudre Identi'Terre en Charente-Maritime, ferme paysanne écocitoyenne biologique de 260 ha, conservatoire, en agroforesterie, polycultures et polyélevages, remet en cause le modèle d’agriculture intensive à base de chimie développé par son père. Délaisse les kilomètres de tuyaux, les bidons d’engrais et de pesticides et adopte les fondamentaux de l’agronomie et du bon sens paysan. En se tournant vers des races rustiques, des semences anciennes, en replantant des arbres, sa ferme devient chaque jour plus productive, plus rentable et plus respectueuse de l’homme, des animaux et de la nature. Milite en faveur de l'agriculture paysanne et agroécologique, le respect des ressources naturelles et du patrimoine sauvage et domestique comme l'eau, les semences paysannes, les génétiques et préservations des races locales anciennes, celles aussi des semences de ferme et les sols, des terroirs. Après mars 2010, vice-président de la région Poitou-Charentes président de la commission ruralité - agriculture- pêche et cultures marines. Élu député écologiste au Parlement européen en 2019.
  • 48. Yannick Jadot Né en 1967, militant écologiste et homme politique français. Après ses études d’économie, travaille plusieurs années au Burkina Faso et au Bangladesh, dans une ONG de solidarité internationale et participe à la construction du mouvement altermondialiste. Directeur des campagnes de ‘Greenpeace France’ de 2002 à septembre 2008. Co-fondateur et porte-parole de l’’Alliance pour la planète’, collectif d'organisations écologistes, au nom duquel il participe au ‘Grenelle de l’environnement’. Député européen depuis 2009, candidat d‘’Europe Écologie Les Verts’ (EELV) à l'élection présidentielle de 2017 et de 2022. Propose une "sécurité de l'environnement", qu'il compare à la Sécurité Sociale mise en place après-guerre. Demande un plan d’investissement européen de 100 milliards par an qui aille sur la transition énergétique et qui permettrait de créer de l’activité dans "tous ces territoires qui souffrent ». « Obsession nucléaire, maintien des centrales charbon, choix du tout camion, diesel, soutien à l’agriculture la plus industrielle : ces choix maintenus depuis des décennies ne sont pas seulement néfastes pour le climat et pour la santé, ils nous privent de centaines de milliers d’emplois et d’entreprises dans tout le pays, maltraitent les animaux et font disparaître les services publics. »
  • 49. Jérôme Lèbre Né en 1967, philosophe français. Ancien élève de l'ENS, agrégé et docteur en philosophie, enseignant en classes préparatoires littéraires au lycée Hélène Boucher (Paris), directeur de programme au ‘Collège international de philosophie’, membre du comité scientifique de la revue de philosophie contemporaine Phasis. Dans Éloge de l’immobilité, écrit que les hommes ont engendré un processus dont la signification est indéterminée : le progrès technique, et un mouvement qui s’est progressivement dépouillé de toute direction et de toute signification : la production capitaliste. Ne fait pas l’apologie du slow, ne prône pas non plus le retour à une vie purement contemplative. L’immobilité est un vecteur d’action, signalant une « capacité de résistance et de libération ». S’arrêter, rester à un endroit, c’est être débout et refuser le monde tel qu’il va. « Penser l’accélération frénétique du monde contemporain, c’est non seulement rester attentifs à tous les autres modes du mouvement, à toutes les différences de rythme qui constituent notre vie, mais c’est aussi redonner sens à cette immobilité, qui tout en nous guettant comme une menace, peut aussi nous permettre de tenir et de lutter. »
  • 50. Charles Eisenstein Né en 1967, écrivain et conférencier états-unien. Diplômé de l'Université de Yale en mathématiques et philosophie. A vécu et travaillé comme traducteur anglais/chinois à Taiwan, vit actuellement aux États- Unis. Auteur de plusieurs livres, dont The Ascent of Humanity (2007), Sacred Economics (2011), The More Beautiful World Our Hearts Know Is Possible (2013) et Climate – A new story (2018). Défenseur de l'économie du don, retrace l'histoire de l'argent des anciennes économies de don au capitalisme moderne, révélant comment le système monétaire a contribué à l'aliénation, à la concurrence et à la rareté, détruit la communauté et entraîné une croissance sans fin. Affirme que bon nombre des problèmes sociaux, économiques, politiques et environnementaux peuvent être attribués à une vision du monde sous-jacente qu’il nomme "l'histoire de la séparation" : les humains sont séparés les uns des autres et du reste du monde naturel. Si nous sentions que les rivières, les forêts et les créatures du monde naturel étaient réellement sacrées ou au moins précieuses en elles- mêmes, alors notre réponse pourrait être plus saine et pertinente.
  • 51. Élisabeth Laville Française née en 1968, diplomée de HEC. Fondatrice en 1993 (avec Catherine Gougnaud) et directrice du cabinet ‘Utopies’ qui conseille et accompagne les entreprises, notamment celles du CAC 40, dans leur stratégie environnementale. A publié de nombreux ouvrages sur la responsabilité sociétale des entreprises et sur la consommation responsable. À l’origine des projets et sites ‘Graines de changement’ (met en avant les entrepreneurs du meilleur) et ‘Mes courses pour la planète’ (informe sur les solutions de consommation responsable). Coauteure du premier guide pratique des métiers du développement durable. « Les entreprises qui réussiront sont celles qui placeront au cœur de leur stratégie l’innovation et l’offre de biens et services compatibles avec un développement durable ».
  • 52. Jose Gualinga et Sabine Bouchat, Jacques Dochamps et Corinne Arnould J.G., militant* écologiste équatorien, né en 1968, fils du yackak (chamane) don Sabino Gualinga. Ex-dirigeant de l'OPIP, l‘’Organisation des peuples autochtones de Pastaze’, représentant du peuple originaire Kichwa de Sarayaku (1 200 habitants, au bord de la rivière Bobonaza, dans la province de Pastaza) en Amazonie équatorienne. Époux de Sabine Bouchat, agronome tropicale belge. Avec son peuple, résiste pacifiquement depuis plus de 30 ans pour protéger son territoire (135 000 ha) face à l’extractivisme mortifère des sociétés pétrolières. En juin 2012, la ‘Cour interaméricaine des droits de l’homme’, basée au Costa Rica, statue en faveur des Kichwas. Cette décision de justice en faveur du ‘droit de consultation libre, préalable et informée’ est un cas de jurisprudence pour tous les peuples autochtones. Le projet ‘Frontière de Vie’ consiste à créer sur le pourtour du territoire de Sarayaku (300 kms), une immense frontière d’arbres à fleurs de couleurs. Cette frontière visible d’avion est un symbole universel de paix, de protection de la Terre et des peuples autochtones. Le projet inclut également la valorisation des savoirs et des modes de vie ancestraux, comme la transmission aux jeunes du savoir de guérison par les plantes. ../.. * protégé par ‘Amnesty International’
  • 53. Jose Gualinga, Sabine Bouchat et Jacques Dochamps La déclaration kawsak sacha présente la vision du peuple Sarayaku sur le "bien vivre ensemble". Depuis 2006, ont mis en œuvre un projet à long terme, appelé « Frontière de vie, Chemin de fleurs» (sisa ñampi), qui se compose de 4 volets : - Plantation, tout autour du territoire, d’arbres à fleurs dont la canopée multicolore sera très repérable d’avion. - Ouverture, au cœur du village, d’un centre de guérison par des méthodes traditionnelles et de réhabilitation des savoirs ancestraux kichwa en la matière : sasi wasi. - Pérennisation et développement d’une structure bilingue kichwa-espagnol promouvant le modèle éducatif kichwa et revalorisant les connaissances ancestrales (tayak wasi). - Création d’un jardin botanique aux fonctions multiples (sacha runa). Photo du bas : Jose Gualinga et Sabine Bouchat
  • 54. Jose Gualinga, Sabine Bouchat Jacques Dochamps et Corinne Arnould Jacques Dochamps, né en 1952, cinéaste belge, réalisateur pour la RTBF ("Noms de dieux"), aventurier-documentariste ("Le chant de la fleur"). Propulsé par son métier aux quatre coins d’une planète tourmentée, plongé dans le désarroi par un projet d’adoption difficile, voit sa vie basculer et ses certitudes s’effondrer. En plein coeur de l’Amazonie, où il s’est rendu pour tourner un documentaire sur les Kichwas de Sarayaku, l’espoir renaît en lui. Le chant secret du vieux chaman de ce peuple qui résiste à la déforestation le bouleverse. Grâce aux « perruches du soleil », découvre les pouvoirs cachés de celui qui se réconcilie avec sa nature et son destin. Créateur en 2004 et président de l’association ‘Frontières de vie’. Travaille non seulement en Europe et en Amérique du Sud, mais également en Afrique, en Asie et en Océanie pour des reportages où il approfondit, au travers de sujets sociaux, économiques et culturels, le thème du devenir des peuples premiers. « Notre alternative montre que nous ne sommes pas seulement conservateurs, mais aussi initiateurs et actifs au XXIème siècle. » ../..
  • 55. Cécile Renouard Née en 1968, religieuse catholique, docteure de l’EHESS en philosophie politique, diplômée de l’ESSEC. Enseignante au ‘Centre Sèvres’ et à ‘l’École des Mines de Paris’, directrice de l’’Institut de la Recherche et de l'Enseignement sur la Négociation en Europe’ (IRENE) à l’ESSEC. Mène depuis 2004 un travail pluridisciplinaire auprès de filiales de grands groupes industriels implantées au Sud. Principale cofondatrice en 2018 et Présidente du ‘Campus de la Transition’, lieu d’enseignement, de recherche et d’expérimentation créé par un collectif d’enseignants-chercheurs, d’entrepreneurs et d’étudiants réunis par une volonté commune, « Promouvoir une transition écologique, économique et humaniste, à l’échelle des enjeux qui bouleversent notre siècle » : - laboratoire académique : programmes d’enseignements pluridisciplinaires articulés aux enjeux écologiques. - éco-lieu en transition, le Domaine de Forges (près de Montereau - 77) - offre d’accompagnement des entreprises ou des institutions vers l’intégration de stratégies régénératives et visionnaires. ../..
  • 56. Cécile Renouard et le ‘Campus de la Transition’ Les convictions du ‘Campus’ : - Aucune transformation systémique ne peut se produire sans une profonde appropriation personnelle des acteurs, et sans une approche intellectuellement et éthiquement structurée de façon nouvelle en termes de représentations du monde (épistémologie) et de métriques associées (indicateurs). - Un mode de vie simple et cohérent permet des relations pacifiées à soi-même et aux autres, une vie bonne (le buen vivir), pleine de sens, dans une relation respectueuse et plus ajustée au vivant, aux richesses de la planète, aux fragilités humaines et aux générations à venir. Les 6 portes de comportement et d’action du ‘Campus’ : 1 - La patience lucide pour intégrer profondément que rien autour de nous n’est disponible de manière illimitée et chercher les conditions d’un monde hospitalier à tous (oikos) 2 - La soif de justice aux différentes échelles pour éclairer les choix quotidiens et structurels (ethos) 3 - La responsabilité pour transformer les règles explicites et implicites en vigueur et nos modes de gouvernance (nomos) 4 - La créativité pour imaginer et dessiner des futurs souhaitables (logos) 5 - Le courage pour agir par tous les temps (praxis) 6 - L’humilité joyeuse pour se reconnecter à la nature et à plus grand que soi, et non au grand petit moi (dynamis).
  • 57. Corinne Arnould Née en 1969, militante française. Fondatrice en 2 000 et présidente de l’association ‘Paroles de Nature’ dont l’objectif est d’ouvrir aux peuples indigènes du monde des espaces de parole et d’action leur permettant de protéger leur patrimoine culturel et naturel* avec la conscience que tous nos destins sont intimement (re)liés. Rédactrice en chef, en mode de gouvernance et intelligence collective. Soutient notamment la résistance pacifique du peuple Kichwa de Sarayaku. Dans un dialogue permanent, l’accompagne dans des actions de lobbying, de communication et de recherche de financement des projets. Permet la signature de la première convention-cadre directe entre une région française (Rhône-Alpes) et un peuple autochtone. Partage tous les combats de ses amis du bout du monde, qu’elle nomme les « champions de la résilience et de l’équilibre ». ../.. * L’association est composée de bénévoles de toutes disciplines : artistes, anthropologues, ethnologues, ethnobiologistes, ethnopharmaciens, botanistes, biologistes, médecins, etc.
  • 58. Corinne Arnould Présente la pirogue kindy challwa (pirogue Poisson colibri) du peuple Kichwa de Sarayaku à la ‘COP 21’ à Paris en 2015. Grâce à l’aide de Nicolas Hulot, la pirogue est installée au ‘Musée de l’Homme’ en 2016. Co-conçoit et accompagne des voyages d’étude en immersion au coeur de Kawsak Sacha ("forêt vivante"), véritable laboratoire vivant du mode de gouvernance et de l'intelligence collective des peuples autochtones vers le sumak kawsak ("bien vivre en harmonie »). « La vision occidentale "scientifique" du monde n’est pas unique. Les peuples autochtones suivent et vivent une autre vision du monde. Il est pour eux un continuum entre toutes les formes de vie – tout le Vivant – visibles et invisibles, composées de la même matière originelle avant même qu’elles interagissent sous des enveloppes corporelles multiples. »
  • 59. Olivier de Schutter Né en 1968, Belge, docteur en droit, professeur de droit international à l'Université catholique de Louvain et à la Columbia University de New York. De 2008 à 2014, rapporteur spécial pour le droit à l'alimentation du ‘Conseil des droits de l’homme’ de l'ONU. Depuis 2015, membre du ‘Comité des droits économiques, sociaux et culturels’ de l'ONU. En mars 2011, son rapport Agroécologie et droit à l'alimen- tation démontre que l'agroécologie peut doubler la production alimentaire de régions entières en 10 ans tout en réduisant la pauvreté rurale et en apportant des solutions au défi du changement climatique. Appelle les États à entamer un virage fondamental en faveur de l'agroécologie comme moyen de répondre aux défis alimentaires, climatiques et de pauvreté dans le monde. « Il est nécessaire d’adopter des modes de production agroécologiques si nous voulons à la fois nourrir le monde, lutter contre la pauvreté rurale et combattre le changement climatique. »
  • 60. Olivier de Schutter Nommé ‘Rapporteur spécial sur l'extrême pauvreté et les droits de l‘homme’ à la 43ème session du ‘Conseil des Droits de l'Homme’ de l’ONU, en mars 2020. Dans Changer de boussole, lance un avertissement. Non, la croissance ne résoudra en rien la question des inégalités ni celle des multiples crises environnementales. Au contraire, elle ne fera que les aggraver. Chiffres à l'appui, il démontre l'urgence d'un changement de boussole pour bâtir collectivement la société post-croissance. « La Terre ne peut plus continuer à fournir des ressources à ce rythme, ni à absorber les déchets et la pollution causés par notre culture du jetable et notre désir infini de consommer. Mais la quête de croissance a aussi conduit à augmenter les inégalités et l’exclusion sociale. Au nom de cette quête, on a flexibilisé le marché du travail, et on a encouragé l'émergence d'un précariat mondial. On a abaissé les obstacles aux échanges commerciaux et à l'investissement, ce qui a fragilisé les travailleurs et travailleuses les moins qualifiés et affaibli le pouvoir de négociation des syndicats. On a encouragé la marchandisation de pans entiers de l’existence, au risque d’augmenter encore la mise à l’écart de celles et ceux qui ont le moins. Il nous faut imaginer la prospérité sans croissance. C’est à cette condition qu’on pourra réconcilier la population, y compris les plus précarisés, avec la transforma- tion écologique : faire en sorte que celle-ci soit vue comme une opportunité plutôt que comme un fardeau. »
  • 61. Rob Hopkins Né en 1968, Anglais, enseignant en permaculture. Initiateur du mouvement Transition Towns (Villes en transition) et de cette démarche dans la ville de Totnes (Devon) en 2006. Cette transition est le passage "de la dépendance au pétrole à la résilience locale". Les populations locales sont invitées à créer un avenir meilleur et moins vulnérable devant les crises écologiques, énergétiques et économiques qui menacent, en agissant dès maintenant pour réduire la consommation d'énergie fossile et reconstruire une économie locale vigoureuse et soutenable. « Comme nos gouvernements refusent de prendre les mesures qui s’imposent, il nous revient à nous, citoyen(ne)s, de prendre l’initiative et de nous préparer ». « Former un groupe de pilotage, sensibiliser, organiser le lancement, former des groupes de travail, rédiger un plan d’action de descente et d’autonomie énergétique (alimentation, transport, énergie, logement, etc.) »
  • 62. Valérie Cabanes Née en 1969, juriste française, spécialisée dans le droit international humanitaire et les droits humains. Passe 18 ans à diriger des programmes internationaux dans les champs de la santé et des droits humains destinés à des personnes handicapées, des femmes et des enfants exploités et victimes de violence, des enfants de la rue et des réfugiés. Ses voyages dans plus de 40 pays et ses recherches la convainquent que guerre et pauvreté sont intimement liées à la sur- exploitation des ressources terrestres et à un partage inéquitable de celles-ci. Milite depuis 2013 pour une reconnaissance internationale des droits de la nature et de l’écocide*, au sein du mouvement citoyen mondial End Ecocide on Earth. Participe à la rédaction de la déclaration universelle des droits de l’humanité. « Il s’agit de modifier le statut de Rome, sur lequel se fonde la Cour Pénale Internationale, pour que l’écocide* devienne le cinquième crime international contre la paix, aux côtés du crime contre l’humanité, du crime de guerre, du génocide et du crime d’agression. (…) ../.. . * Écocide : fait de tuer notre maison commune (le mot vient du grec oikos, maison, et du latin occidere, tuer). Le terme a été utilisé pour la première fois en 1972 par le Premier ministre suédois Olof Palme, pour qualifier la guerre du Vietnam et l’épandage de défoliant, l’ "agent orange", par l’armée états-unienne sur les forêts vietnamiennes.
  • 63. Valérie Cabanes « Il s’agit de criminaliser les dommages graves et durables commis à l’encontre des écosystèmes dont dépend la vie de populations entières, ou de sous-groupes comme les Indiens des forêts brésiliennes. Mais aussi contre ce que nous appelons les "communs planétaires" : l’espace, l’atmosphère terrestre, les fonds marins, l’Antarctique… C’est-à-dire ce qui n’appartient à personne. » « La notion d’écocide amène deux choses fondamentalement nouvelles. Elle reconnaît d’une part la nécessité de protéger le vivant, même non humain, et sort le droit de sa vision anthropocentrée. En reconnaissant que la destruction du vivant menace la sûreté de la planète pour les générations à venir, l’écocide instaure d’autre part un droit transgénérationnel : il donne des droits à des personnes qui ne sont pas encore nées, du jamais-vu. » NDLR : Le "Tribunal Monsanto" est une mobilisation internationale de la société civile destinée à juger la société Monsanto pour violations des droits humains, pour crimes contre l‘humanité et pour écocide. Le tribunal s’est déroulé du 14 au 16 octobre 2016 à La Haye sous la présidence de la Belge Françoise Tulkens, ancienne juge à la Cour européenne des droits de l’homme, en présence notamment de Corinne Lepage, avocate, ancienne ministre française de l'Environnement. ■