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Figures de la résistance
à l’occupation israélienne de la Palestine
et de la recherche de paix
3 - Depuis 1961
Étienne Godinot - 14.02.2024
Sabri Giroud
Né en 19??, archéologue franco-palestinien et artisan du voyage.
IAnime une agence spécialisée dans l’organisation de voyages culturels et
solidaires en Palestine, ‘Diwan Voyage’, pour un tourisme responsable*.
« Expulsés des lieux comme du temps, les Palestiniens souffrent
jusqu’à ce jour de se voir dénier leur existence mais aussi leurs racines, et
donc leur avenir ». Pour raconter cette histoire plurimillénaire, multiple et
métissée, inscrite génération après génération à la croisée du Moyen-
Orient, de la Méditerranée et de l’Égypte, un collectif international de
spécialistes pluridisciplinaires − archéologues, historiens, anthropologues,
chercheurs en sciences sociales et politiques, journalistes – dresse des
portraits d’hommes et de femmes, illustres ou inconnus, révélant à la fois
des trajectoires individuelles et des pans de l’histoire sociale, intellectuelle
et politique de la Palestine, de la préhistoire à nos jours. La Palestine en
50 portraits est le fruit de 8 ans de travail avec 45 contributeurs de 12 pays
différents.
* Auteur d’un guide alternatif publié dans plusieurs langues, Palestine & Palestiniens. Guide
de voyage.
Abeer Baker
Née en 19??, avocate palestino-israélienne à St Jean d’Acre.
Diplômée en droit public et international de la North Western University aux
États-Unis, auteure des livres Palestinian Prisoners between the Commu-
nity and the Individual et, avec Anat Amar, de Threat : Palestinian Political
Prisoners in Israeli Prisons. Membre du Conseil d'administration de Law for
Palestine. Précédemment juriste pour Adalah - Legal Center for Arab
Minority Rights in Israel, pour Yesh Din et pour Gisha ( pour la liberté de
mouvement), consultante pour les organisations féministes palestiniennes
en Israël.
Écrit de nombreux articles d'opinion dans les médias arabes et
hébreux sur les sujets des droits humains.
7 000 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés dans les
prisons israéliennes. Ce chiffre inclut 200 enfants, 62 femmes et 2070
détenus administratifs (enfermés sans procès ni jugement). 40% des
Palestiniens de sexe masculin ont fait un séjour dans une prison israé-
lienne depuis 1967. Les autorités israéliennes peuvent incarcérer un
individu sans procès ni accusation, sur la base d'une "intention", durant 6
mois, renouvelables à l'infini. Les preuves ne sont communiquées ni au
détenu, ni à ses proches, ni même à ses avocats.
François Ceccaldi
Né en 19??, chercheur français. Docteur en études politiques de
‘l’École des hautes études en sciences sociales’ (EHESS), chercheur
associé à la chaire ‘Histoire contemporaine du monde arabe’ au ‘Collège de
France’. A travaillé sur les mutations de ‘l’Organisation de libération de la
Palestine’ (OLP) après la signature des accords d’Oslo en 1993, s’est
intéressé au système politique palestinien et aux luttes de pouvoir entre
factions. Ses travaux actuels s’orientent vers une réflexion plus globale sur
le pouvoir en Palestine.
Dans un article* La disqualification des interlocuteurs politiques pales-
tiniens par Israël, présente les mécanismes qui entretiennent la faiblesse
politique des dirigeants palestiniens. Ceux-ci sont appelés et amenés par
Israël 1) à faire des concessions quand tout a déjà été concédé, 2) à
gouverner sans pouvoir, 3) à répondre à des exigences impossibles à
satisfaire, et 4) à ne pas s’opposer, même de façon non-violente. L’objectif
de ces manœuvres est de disqualifier les dirigeants palestiniens ("intran-
sigeance", "incompétence", "irresponsabilité", etc.), d’entretenir une insta-
bilité chronique garantissant à l’État d’Israël le maintien d’un rapport de
force inégal et la poursuite de sa politique coloniale.
* dans Confluences Méditerranée n° 127, Hiver 2023-24. (Disqualification : discrédit,
dénigrement de la réputation de quelqu'un. NDLR)
Dror Moreh
Né en 1961, cinéaste et réalisateur israélien . Son film The
Gatekeepers (2012) a été nominé comme meilleur documentaire aux
85èmes Academy Awards. Il est composé d'entretiens avec six anciens
directeurs des services secrets israéliens qui évoquent leur expérience à
la tête du Shin Beth : Ami Ayalon, Avi Dichter, Yuval Diskin, Carmi Gillon,
Yaakov Peri et Avraham Shalom.
Très critiques vis-à-vis des politiques menées par leurs
gouvernements (à l'exception de celui d'Yitzhak Rabin), ils racontent
les bavures, tortures, méthodes iniques de renseignements et de
recrutement d’indicateurs qui amplifient la haine de l’occupé. Ils
défendent tous un changement radical de politique en Israël : la
recherche de la paix et la reconnaissance au plus tôt de l’État
palestinien.
« On a gagné toutes les batailles, mais on a perdu la guerre ! »
Ami Ayalon
« Quand vous quittez le Shin Beth, vous devenez gauchiste…»
Yaakov Peri
Gadi Algazi
Né en 1961. Refuznik, emprisonné pendant 10 mois pour avoir
refusé de servir dans les territoires occupés en 1979, libéré de prison
grâce à une campagne citoyenne en sa faveur. Docteur de la faculté
d'histoire de l'université de Göttingen (Allemagne), professeur d'histoire
médiévale à l'Université de Tel-Aviv.
Cofondateur et animateur du mouvement judéo-arabe Taayoush
(ou Ta'ayush, "vivre ensemble" en arabe) créé en 2000. Ce mouve-
ment, réseau de plusieurs organisations palestiniennes et israéliennes,
allie actions non-violentes et réflexions afin de lutter contre l’occupation
israélienne de la Palestine et les escalades de violence en Israël et en
Palestine.
Taayoush amène parfois des groupes d'Israéliens pour aider des
Palestiniens à récolter les olives et pour les protéger. Il aide les Pales-
tiniens à contacter des avocats, des journalistes, tente d'alerter
l'opinion internationale sur les exactions commises par des colons,
offre du matériel vidéo à des Palestiniens afin qu'ils
puissent témoigner d'éventuels abus.
Miko Peled
Israélien né 1961, fils du général Mattityahu Peled (1923-1995),
qui était militant de la paix et un des principaux partisans du dialogue
israélo avec l'OLP et du retrait total des territoires occupés. L’accès de
Miko aux archives d’Israël lui permet de publier en 2012 un livre
dénonçant les crimes de guerre commis par son pays. Instructeur de
karaté à San Diego (USA), forme au leadership et à la résolution des
conflits non-violents à travers les arts martiaux, enseigne le karaté aux
enfants palestiniens dans les camps de réfugiés.
Cofondateur de la Fondation Elbanna-Peled, basée à Coronado
(Californie), qui soutient les organisations de base qui travaillent à une
résolution non-violente du conflit. Soutient le mouvement Boycott,
Désinvestissement Sanctions (BDS) contre l’occupation israëlienne.
« Pour le bien des deux nations, le mur de séparation doit être
détruit, le contrôle israélien sur la vie des Palestiniens doit cesser, une
démocratie laïque où tous les Israéliens et les Palestiniens vivent en
égaux doit être établie dans notre patrie commune.»
Alexis Keller
Suisse né 1962, docteur en sciences politiques, professeur à la
faculté de droit de Genève. Formation à l’université de Cambridge
(Royaume-Uni), invité à la Kennedy School of Government de l’université
Harvard et à Sciences Po Paris.
Un des principaux artisans suisses des Accords de Genève (1er
décembre 2003) pour un rapprochement entre Israéliens et Palestiniens,
complémentaire à la ‘Feuille de route’ définie par le ‘Quartette’ (ONU, UE,
Etats-Unis, Russie) sur la base d'une solution à deux États.
« En juillet-août 2003, j'ai eu l'impression que les négociations
n'aboutiraient pas. Les deux parties continuaient à buter sur les mêmes
problèmes, tels que le retour des réfugiés ou le tracé des frontières. Je
leur ai confié mes doutes et les ai prévenus que je me retirerais sous peu
si aucun pas décisif n'était franchi. »
Mitri Raheb
Né en 1962, chrétien palestinien, docteur en théologie de l’université
de Marbourg (Allemagne). Pasteur de l'Église évangélique luthérienne et
le fondateur et président de le consortium Diyar, un groupe d'institutions
luthériennes à vocation œcuménique desservant la région de Bethléem
(Dar Annadwa Addawliyya, centre international de rencontre; centre de
santé; collège supérieur artistique Dar Al-Kalima).
Doctorat honorifique de la Concordia University de Chicago (2003)
pour sa «contribution exceptionnelle à l'éducation chrétienne par la
recherche et la publication» et pour son «travail interreligieux en faveur de
l’établissement de la paix en Israël et en Palestine».
Prix Olof Palme 2015 « pour son combat courageux et infatigable
contre l'occupation et la violence et pour un futur Moyen-Orient caracté-
risé par la coexistence pacifique et l'égalité pour tous. » En 2012, prix
allemand des médias pour «son travail inlassable dans la création
d'espaces d'espoir pour son peuple qui vit sous l'occupation israélienne,
en fondant et en construisant des institutions d'excellence en matière
d'éducation, de culture et de santé».
Qadora Fares
Palestinien né en 1962, membre du Fatah, arrêté en 1980 pour
fait de résistance armée. 14 ans de prison. Ministre sans portefeuille du
gouvernement d'Ahmed Qoreï, responsable du bureau de coordination
chargé de régler avec les Israéliens le retrait des villes palestiniennes.
Élu en 1996 au Parlement palestinien.
Haut responsable du Fatah, a participé à l'élaboration de l’Accord
de Genève. Parle couramment hébreu. Proche de Marwan Barghouti.
Longtemps désigné comme le leader du Palestinian prisoners of Israel
(‘Club des prisonniers palestiniens’)
« Exiger le retour* de tous les réfugiés sur le territoire de la Pales-
tine historique, c'est remettre en question l'existence même de l'État
d'Israël. (…) »
« Pendant un demi-siècle, nous avons agité des slogans irréalistes
et mené notre peuple d'abîme en abîme. (…) »
« Prenez l'exemple d'un Palestinien qui vit dans le camp Aïn el-
Héloué (près de Saïda, au Liban), qui n'a pas de travail fixe et qui, pour
réparer sa douche, doit solliciter une multitude d'autorisations.
* Le droit au retour des Palestiniens ne signifie pas le retour réel de
tous les Palestiniens – NDLR ../..
Qadora Fares
Si vous lui demandez d'abandonner son droit au retour contre la possibilité d'une
émigration au Canada (avec un passeport palestinien, une compensation financière
conséquente, une option pour la nationalité canadienne), pensez-vous qu'il s'attachera
encore à une chimère qui s'appelle droit au retour ? »
« Un peuple sans espoir peut se frapper la tête contre le mur. (…) Établir une relation,
même négative, nous fait comprendre que notre ennemi est un être humain. (…) Israël ne
peut pas nous faire disparaître, pas plus que nous ne pouvons le faire disparaître. »
L'Initiative de Genève, ou Accord de Genève, est un plan de paix alternatif signée le 1er décembre 2003 à
Genève. Les principaux artisans de cet accord sont l'ancien ministre israélien Yossi Beilin et l'ancien ministre
palestinien Yasser Abd Rabbo, sous l'impulsion du juriste suisse Alexis Keller :
- partage de la souveraineté sur Jérusalem qui serait la capitale des deux États,
- évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie (dont la plupart des colonies) ,
- concernant le droit de retour des Palestiniens, une indemnisation des réfugiés qui auraient le choix entre
plusieurs options : installation dans le futur État Palestinien, rester définitivement dans le pays d'accueil, aller
s'installer dans un pays tiers, ou retour en Israël .
Ariella Azoulay
Née en 1962, auteure israélienne, commissaire d'art, photographe,
cinéaste et théoricienne de la photographie et de la culture visuelle.
Diplômée de l'université Paris VIII, de ‘l'École des Hautes Études en
Sciences Sociales’ et de l'Université de Tel Aviv. Professeure adjointe de
littérature comparée et de culture et médias modernes au Watson Institute
for International and Public Affairs de l'Université Brown (USA).
Analyse plus de 200 photographies de la période 1947-1950, dont
la plupart étaient conservées dans les archives de l'État israélien, pour
montrer l’expulsion des Palestiniens et les origines du conflit.
« Le régime en place ici conduit ses opérations sur deux fronts :
Avec des armes modernes sophistiquées, il tire sur les Arabes. Simulta-
nément il nous prend aussi pour cibles, ses citoyens privilégiés, avec une
arme désuète mais tout aussi sophistiquée, la propagande. (…)
Voilà 60 ans maintenant qu'on autorise les expulsions, les destructions, les
assassinats. Et voilà 60 ans que tous répètent comme des perroquets les
mots du régime en place, qui fait des Palestiniens les responsables de
leurs propres souffrances. »
David Neuhaus
Né en 1962, jésuite israélien. Né en Afrique du Sud dans une
famille juive ayant fui l’Allemagne nazie, immigre à Jérusalem à 15 ans,
docteur en sciences politiques de l’université hébraïque de Jérusalem.
Au moment de son service militaire obligatoire, il refuse de prendre les
armes « contre des hommes et des femmes qui ont le même droit que
moi de vivre sur cette terre ». Comme objecteur de conscience, est
détenu pendant plusieurs semaines dans une prison militaire.
Pendant 12 ans vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression
hébraïque en Israël. Représente les Chrétiens de Terre sainte (2 % de la
population d’Israël et de la Palestine), pris entre un « nationalisme juif qui
les marginalise et leur impose des discriminations » et un « nationalisme
arabe dont ils ne cautionnent pas l’expression de plus en plus islami-
que ». Affable et généreux, figure incontournable du dialogue judéo-
chrétien.
« Le défi actuel consiste à créer des oasis de foi, de prière, d'enga-
gement envers la justice et la paix pour tous sans exception. »
Jamal Khader
Né en 1964, Palestinien, docteur en théologie de ‘l'Université
Pontificale Grégorienne de Rome’, membre du ‘Comité de Réflexion
Théologique du Patriarcat Latin’ et du ‘Comité de Dialogue avec les
Juifs’. Enseigne au séminaire de Beit Jala, à l'université de Bethléem,
au ‘Centre Emmaüs de Beit Sahour’ et au collège Mar Elias d'Ibillin.
Enseigne également les études sur la paix et les stratégies de résolution
de conflits pour le programme de ‘Maîtrise en coopération internationale
et développement’ (MICAD).
Coauteur de la déclaration Kairos Palestine 2009, appel à une lutte
non-violente pour mettre fin à l'injustice de l'occupation
« Nous ne voyons aucun effort sérieux de la part de la communauté
internationale pour mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes.
Cette injustice est un terreau fertile pour toutes sortes d'extrémismes, y
compris religieux. »
« Il y a beaucoup de Juifs qui cherchent la paix, et nous pouvons
travailler ensemble, mais les rabbins fondamentalistes représentent une
menace réelle pour tout futur de coexistence et de paix. »
Khalil Alamour
Né en 1965, Bédouin arabe, citoyen israélien, professeur de
mathématiques devenu juriste pour l’association Adala. Il y a 200 000
bédouins en Israël. La moitié vit dans 7 villes construites pas Israël
pour les sortir de leurs terres. L’autre moitié vit dans 46 villages, 11 en
procédure de reconnaissance, 35 non reconnus.
Défend notamment le village de Alsira : 70 maisons vouées à la
destruction. Détient un titre de propriété, un acte d’achat de terre en
1921, authentifié par l’empire ottoman puis par l’empire britannique.
Les villageois n’ont pas d’adresse, pas de moyen de transport, pas de
conseil élu, pas l’eau courante (ils recueillent l’eau de pluie), de
l’électricité du réseau (ils ont des installations photovoltaïques), pas de
soins médicaux.
« Une famille a vu sa maison détruite 62 fois, et l’a reconstruite 62
fois… »
Suleiman Baraka
Palestinien né en 1965 dans la bande de Gaza. Astrophysicien
soufi. Attiré par la physique à partir de son entrée à l’université d’Abu
Dis à Jérusalem. Master en physique théorique à l’Université Islami-
que de Gaza, doctorat en astrophysique à l’Université Pierre et Marie
Curie en France. Professeur en Libye. Rentre à Gaza, arrêté par les
Israéliens, mis dans une prison connue sous le nom de ‟l’abattoir”, y
passe 64 jours d’agonie insupportable.
Après les accords d’Oslo en 1993, travaille dans le domaine des
relations internationales auprès de l’Autorité Palestinienne. Quand le
Hamas arrive au pouvoir, part aux États-Unis, obtient un poste
important à l’Institut National Aérospatial de la NASA. Quand l’armée
israélienne pénètre dans la bande de Gaza en 2008, son fils Ibrahim,
11 ans (photo du bas), meurt dans le bombardement de la maison
familiale.
Malgré son confinement dans Gaza, continue à travailler avec
des membres de la NASA, de l’ESA et de Roscosmos (agence
spatiale russe), montre les étoiles aux enfants.
« Je crois en la solution d’un seul État pour les Palestiniens et les
Israéliens »
Bassem Tamimi
Instituteur palestinien né en 1967. Un des leaders de la résistance
populaire non-violente en Cisjordanie, et plus précisément dans le village
de Nabi Saleh. Organise des marches et actions non-violentes de protes-
tation contre la construction du mur en Cisjordanie et des colonies
israéliennes.
Condamné par la Cour militaire israélienne pour ses actions en
2011, passe plus de 3 ans en prison pour "raisons administratives", sans
qu’aucun jugement ne soit rendu. Sa maison est mise à sac lors de
plusieurs raids, sa femme est arrêtée deux fois, et deux de ses enfants
sont blessés. Déclaré "défenseur des droits de l’Homme" par l’Union
européenne et "prisonnier d’opinion" par Amnesty International.
« Nous voulons démasquer le grand mensonge israélien, selon
lequel la Palestine serait une terre sans peuple, alors que nous sommes
un peuple privé de sa terre. (…)
La 3ème Intifada sera non-violente ».
Gabriel Hagaï
Né en 1967, rabbin orthodoxe séfarade franco-israélien, confé-
rencier, linguiste, philologue, paléographe-codicologue, herboriste,
médiateur, poète, calligraphe et chanteur. Formé à Jérusalem et à
Boston, enseignant-chercheur et chargé de cours dans diverses univer-
sités et instituts supérieurs parisiens.
Co-dirige depuis dix ans un ensemble judéo-musulman de musi-
que arabo-andalouse, La Rose et l’Olivier, et co-anime (avec le poète
Khaled Roumo et la pasteure Mireille Akouala) un trio interspirituel de
conférenciers, Le Temps de la Miséricorde.
Très investi dans le dialogue interreligieux et membre actif de
plusieurs associations françaises et internationales promouvant la paix.
Membre de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’ (UJFP)
« Le sionisme est un projet politique séculaire d’origine europé-
enne qui usurpe l’identité juive pour la transformer en nationalisme
primaire. C’est donc par définition un mouvement raciste, exclusiviste et
hégémoniste, de facto faiseur d’apartheid. C’est cette idéologie toxique
qui a donné naissance à l’État d’Israël. Or, avant cela, les Juifs n’ont
jamais été nationalistes, ni par leur histoire, ni par leur religion. Notre
Torah est basée sur la justice, l’amour, l’humilité, l’inclusion. Tout le
contraire des « valeurs » du sionisme construites sur l’orgueil, l’oppres-
sion, la haine et l’exclusion.» ../..
Gabriel Hagaï
« Fonder un pays sur l’exclusion des non-juifs et sur le racisme
nationaliste entraîne tôt ou tard l’engagement dans l’épuration eth-
nique. Sous couvert d’un discours sécuritaire, l’État d’Israël continue de
violer les droits de l’homme envers les Palestiniens. D’abord l’occu-
pation armée des territoires, puis la suppression des droits civiques, et
enfin la répression meurtrière. »
« Tout au long de l’histoire, malgré quelques aléas anecdo-
tiques circonstanciels (parfois douloureux), la cohabitation judéo-
musulmane s’est faite sans heurts, et même dans un auto-enrichis-
sement réciproque. L’idéologie haineuse n’a pas sa place dans la
religion. Le vrai judaïsme n’est pas du nationalisme. »
« C’est pourquoi soutenir la paix c’est soutenir les deux camps
– pas les discours politiques, bien sûr, ni les gouvernements, mais les
habitants eux-mêmes –, et servir de médiateur afin qu’ils trouvent
d’eux-mêmes leur propres solutions à tous leurs problèmes. Je pense
que dès la reconnaissance par le gouvernement israélien de ses
erreurs, l’abandon de l’occupation armée et l’octroi de leur droits aux
Palestiniens, il n’y aura alors plus de problèmes (car plus de
sionisme). »
Dror Etkes
Israélien né en 1968. Grands-parents exterminés pendant la
Shoah. Études d’histoire. Pendant son service militaire au sein au sein
de Tsahal, refuse de brûler les pieds des Palestiniens avec un briquet.
Responsable, entre 2002 et 2007, au sein de Shalom Akhshav
("La paix maintenant"), de l’Observatoire de la colonisation (études des
publications officielles, observation directe terrestre ou aérienne). Dirige
ensuite, au sein de l’organisation, le programme Yesh Din (“Il y a une
justice”) : lutte juridique contre la politique de colonisation.
« Il est possible que nous ayons occupé les Territoires en 1967
parce que nous étions en danger. Mais la question des colonies est
totalement différente. Elles sont le résultat d’une convoitise, et n’ont
aucun lien avec une détresse juive. » ../..
Dror Etkes
« Plus les Colons construisent, plus ils nous éloignent de la solution du
conflit dans le cadre de deux États distincts. (…) Si la France a réussi à
rapatrier un million de Pieds-noirs, nous pouvons ramener les Colons dans les
frontières de l’accord de Genève. (…) Je ne dis pas que l’évacuation des
colonies entraînera la fin du conflit. C’est un premier pas, un des plus difficiles,
une condition indispensable mais non suffisante pour un accord. »
« Bientôt, la moitié de la population d’Israël sera arabe ! N’importe qui
aurait pu le prédire dès 1967. C’est pathétique et cela montre à quel point la
politique israélienne est immature. »
Photos : - Logo du mouvement La paix maintenant
- La colonie israélienne Har Homa, construite au Sud-Est de
Jérusalem dans le quartier arabe du Mont Abu Ghneim.
Jawad Siyam
Né en 1969, enseignant et travailleur social palestinien, habite
le quartier de Silwan (Siloé) dans Jérusalem-Est, dont les Israéliens,
en raison du passé du lieu ("City of David") et des fouilles archéo-
logiques qu’ils y mènent, veulent chasser les habitants palestiniens. Il
y a 250 000 Palestiniens à Jérusalem-Est et 50 000 à Silwan, dont 50
% de jeunes.
Fondateur et directeur du Wadi Hilweh Information Center,
association culturelle (musique, danse, activités artistiques) qui défend
dans la non-violence l’identité palestinienne (informa-tion sur les
violations des droits humains, conseil et assistance juridique).
Organise des sit-in de protestation contre les arrestations.
« Nous avons été colonisés par les Romains, les Turcs, les
Anglais, aujourd’hui par les Israéliens, mais nous gardons l’espoir.
Nous n’avons pas le droit de perdre l’espoir. »
Rami Elhanan et Ghazi Briegeith
R.E. : Né en 19??, Israélien, graphiste à Jérusalem. En 1997, sa
fille Smadar meurt dans un attentat-suicide causé par un kamikaze
palestinien. Prend conscience avec sa femme que cet attentat est le
résultat de l’occupation, décide de pardonner et adhère à l’association
israélo-palestinienne de familles endeuillées Parents Circle. En
septembre 2010, fait partie de l’équipage du catamaran Irene qui
dénonce le blocus maritime de Gaza.
G.B. : électricien palestinien vivant à Hébron. Son frère est tué en
2000 par une jeune soldat israélien à un poste de contrôle. Adhère à
Parents Circle. « Il n’est pas besoin de s'aimer pour construire un
pont entre les deux nations : il est besoin de respect », dit-il.
Les deux font aussi partie de l’association Forgiveness
Project
Daoud et Jihan Nassar
Né en 1970, Palestinien luthérien, études de théologie à Linz
(Autriche), master d‘administration d‘entreprise. Avec quelques uns de
ses frères et soeurs, sa femme Jihan et leurs 3 enfants, fait vivre la
Ferme de l‘Espérance, encerclée de 5 colonies israéliennes illégales à
Nahalin en Cisjordanie (9 km au sud-ouest de Bethléem).
Munis de titres de propriété depuis 1916, résistent dans la non-
violence à toutes les initiatives et menaces de démolition des
constructions (abris pour animaux, réservoir d‘eau, toilettes sèches,
Grotte de la paix, etc.), replantent des oliviers pour remplacer ceux
coupés par les colons israéliens.
Fondateur en 2000 et animateur du projet de paix "Tent of
Nations" (‘Tente des nations‘), destiné à promouvoir la compréhension
entre les peuples et les cultures. Des jeunes visiteurs du monde entier
sont hébergés sous des tentes. ../..
Daoud Nassar
La déclaration « Nous refusons d‘être ennemis »
qui inspire l‘action de la Tent of Nations est inscrite sur un
rocher à l‘entrée de la propriété (photo du haut).
Le 19 mai 2014, des bulldozers israéliens arrivent
dans la vallée fertile de la ferme où la famille Nassar a
planté des arbres fruitiers il ya 10 ans, et détruisent les
terrasses et tous les arbres : plus de 1500 abricotiers,
pommiers et plants de vigne sont arrachés et enterrés
(photo du bas).
L’avocat de la famille prépare les documents pour
porter plainte. La protestation internationale s’organise.
Murad Alkhufash
Nasser Abufarha
M. A. : Palestinien né en 1970. Avec le centre de développement
palestinien indépendant MA’AN, développe en 1992 une première ferme
en permaculture à Marda. En 2000, la seconde Intifada y met fin
brutalement. Pendant 6 années, approfondit ses connaissances en
permaculture en travaillant régulièrement dans une ferme du Tennessee
(USA). Le Global Ecovillage Network (GEN), réseau international
d’initiatives écologiques et sociales, l’aide financièrement à concevoir
son propre projet pour sa ville natale. De retour à Marda en 2006, monte
un site de démonstration pour la permaculture en Palestine, Marda
Permaculture Farm, affilié au GEN.
N. A. F. : Palestinien-états-unien né en 1964, directeur de Canaan,
entreprise palestinienne créée en 2005 qui commercialise de l’huile
d’olive. Propose aux producteurs le double du prix du marché pour
acheter leur huile d’olive en échange d’une production sans pesticide,
qui respecte les règles de l’agriculture biologique (ECOCERT).
Regroupe les petits producteurs d’huile d’olive en coopératives fédérées
dans la Palestinian Fair Trade Association (PFTA) : 55 coopératives et
plus de 1 500 paysans.
Ziad Medoukh
Né en 1970, Palestinien, DEA en didactique de Français Langue
Étrangère (FLE) de l'Université de Grenoble, Docteur en sciences du
langage de l’université Paris VIII. Responsable du département de
français de l’université Al-Aqsa de Gaza depuis 2006 et fondateur du
Centre de la paix de cette université en 2007. Nommé Ambassadeur de
paix par le Cercle Universel des Ambassadeurs de la Paix *. Lauréat du
prix Bajaj International 2017 pour la promotion des valeurs gandhiennes.
Conférencier sur Gaza et la Palestine, et sur l’oppression exercée
sur la population par Israël, préconise la résistance non-violente et
multiplie en France et en Europe les rencontres avec les associations et
les réseaux de jeunes.
« Aujourd'hui, vivre à Gaza, organiser sa vie, l'éducation des
enfants, c'est déjà une forme de résistance non-violente, choisie
spontanément par la population civile : 94 % des enfants sont scolarisés,
ce qui témoigne de la force de résistance des familles palestiniennes. »
* Créé en 2004 en France et en Suisse, ce Cercle qui regroupe 100 person-
nalités du monde a pour but de "créer un lien universel de paix" entre acteurs,
artisans, organisations et familles internationales de paix.
Younes Arar
Palestinien né en 1971. Emprisonné 6 mois à l’âge de 17 ans
pour avoir jeté des pierres sur l’armée israélienne. Études de gestion
hôtelière, travaille à Dubaï, mais, "hanté" par son pays, retourne dans
son village de Beit Ommar où il est agriculteur et dirigeant d’une
coopérative agricole. Passe quotidiennement 4 check-points pour se
rendre au travail.
Études en 2007 au département pour la paix de l’Université
pontificale de Rome. Cofondateur en septembre 2001 de la Popular
Resistance High Follow Up Commission, HFUC, ("Haute commission
de suivi de la résistance populaire" ), qui regroupe des comités
populaires de résistance.
« On peut vivre en paix avec l’autre, on doit faire avec ! (…) Si on
craint la mort, on ne tiendra jamais tête. Mais je tiens à ma vie ! C’est
justement parce que je l’aime que je résiste. »
Musa Abu Maria
Palestinien né en 19??. Prisonnier politique de 1999 à 2003,
torturé, hospitalisé à la suite de ces mauvais traitements. De nouveau
arrêté en 2009, libéré grâce à l’action d’Amnesty International et des
associations israéliennes de défense des droits humains.
Coordonnateur de la résistance populaire en Cisjordanie.
Fondateur de Palestine Solidarity Project (PSP). Cette association,
fondée en 2006 dans le village de Beit Ommar (Cisjordanie sud),
s’oppose par l’action directe non-violente à l’occupation israélienne des
terres palestiniennes.
« Nous croyons dans le concept de "fermeté" comme une forme
de résistance. Pour beaucoup de communautés avec lesquelles nous
travaillons, rester sur leurs terres face à l’intimidation, la violence,
l’étranglement économique et les tentatives de déplacements forcés,
c’est un acte de résistance. »
Yonatan Shapira
Né en 1972 ?, Israélien, ex-officier de l’armée de l’air. En
septembre 2003, fait partie des 27 pilotes de l’armée de l’air qui
déclarent refuser d’effectuer des missions dans les territoires occupés.
Licencié de l’armée. Dénonce les crimes de guerre israéliens *.
Fondateur, avec le Palestinien Souliman Khatib, de l’association
israélo-palestinienne Combatants for Peace, qui mène une lutte non-
violente contre l’occupation israélienne de la Palestine et pour une
solution pacifique entre les 2 peuples.
Appelle au boycott et aux sanctions internationales contre Israël,
participe aux flottilles vers Gaza pour dénoncer le blocus maritime de
cette zone palestinienne.
* En juillet 2002, pour tuer un dirigeant du Hamas à Gaza, un F 16 israélien largue
une bombe et tue 14 personnes, dont 9 enfants. Lors de l’opération Plomb durci
(22 jours de bombardements en déc. 2008 - janv. 2009), 1 400 Palestiniens sont
tués. etc.
Abdel Kader Al-Husseini
Palestinien né en 1972. Études de droit des affaires, travaille dans
une banque de 1996 à 1999. À la mort de son père, Fayçal Al-Husseini,
crée et dirige la Faisal Al-Husseini Foundation pour s’occuper de
problèmes sociaux, d’éducation et de santé des Palestiniens de
Jérusalem. Membre du Fatah, signataire de l’accord de Genève.
Après l’assassinat du cheick Ahmed Yassine, appelle les
Palestiniens à ne pas riposter par la violence.
« Quand vous manifestez pacifiquement, le monde ne peut fermer
les yeux et laisser les Israéliens faire ce qu’ils veulent. (…) S’il y a la
paix un jour, les Israéliens auront leur armée et des impôts pour la
payer. Nous, nous n’aurons pas d’armée, nous reconstruirons notre
économie et nous pourrons vendre moins cher ! Une nouvelle sorte de
compétition s’installera. »
Ali Abu Awwad
Né en 1972, militant de paix palestinien. Ancien militant armé de la
cause palestinienne, découvre la non-violence en prison, obtient son
transfert après une grève de la faim de 17 jours. Fonde Taghyeer
(‘Change’), un mouvement national palestinien non-violent, dans la
conviction que la non-violence est le seul moyen de ramener la paix dans
la région et mettre fin à l'occupation israélienne. Fin 2014, crée le centre
non-violent palestinien "Karama" (‘Dignité’), sur les terres de sa famille
situé dans une zone située entre Bethléem et Hébron. Vit dans sa “cabane
de la non-violence” à Beit Ummar, dans les territoires palestiniens occupés.
Crée Roots (Racines) avec l’Israélien Shaul Judelman, et Leaders
Leading for Peace avec des activistes israéliens locaux pour engager les
deux communautés et leurs dirigeants à trouver une solution juste au
conflit. Parcourt le monde avec Robi Damelin (photo du bas), une femme juive
ayant perdu un fils en tué par un sniper palestinien, et avec le rabbin
Hanan Schlesinger.
« Vous ne pouvez pas pratiquer la non-violence sans écouter la
version de l'autre côté. Mais d'abord vous devez renoncer à être
victime. Les Juifs ne sont pas mes ennemis, leur peur, oui.»
Ramzy Baroud
Journaliste, écrivain et analyste politique étatsunien-pales-
tinien. Né à dans un camp de réfugiés à Gaza en 1972, après que
son père ait été chassé de son village lors de la Nakba. A enseigné
la communication de masse à l'Université de technologie Curtin en
Australie et en Malaisie.
Ancien producteur d'Al-Jazeera, rédacteur en chef depuis
1999 du site Internet The Palestine Chronicle, source irremplaçable
d’informations et d’analyses sur le conflit israélo-palestinien.
A notamment travaillé sur l’assaut par l’armée israélienne du camp
de réfugiés de Jénine en avril 2002 en réaction aux attentats
palestiniens.
« Les organisations de la résistance palestinienne doivent
s’abstenir de prendre pour cibles des civils israéliens. (…) Cette
décision est impérative si la lutte des Palestiniens veut sauvegarder
ses valeurs historiques et conserver sa supériorité morale. »
../..
Ramzy Baroud
« La résistance palestinienne a principalement pris la forme d’un
mouvement non-violent et populaire. Celui-ci se poursuivra aussi
longtemps que resteront en place les circonstances qui ont contribué
à son apparition. »
« Les Palestiniens ne sont pas les victimes d’une catastrophe
naturelle mais bien d’un siège, qui résulte d’une décision politique du
gouvernement israélien. Pour les Palestiniens, les négociations n’ont
mené nulle part. La campagne ‘Boycott Désinvestissement Sanctions’
est bien plus efficace que n’importe quel projet humanitaire. BDS est
une stratégie non-violente, d’où son efficacité. Elle doit être
accompagnée par une autre campagne, une campagne d’information,
afin de toucher le public le plus large possible »
Munther Amira
Né en 1973 ?, réfugié palestinien du village de Deir Aban, situé au
sud de Jérusalem, vit actuellement dans le camp de réfugiés d'Aida, non
loin de Bethléem. Responsable du Popular Struggle Coordination
Committee - PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire). Le
PSCC aide à renforcer et facilite la communication entre les différents
comités populaires dans les villages palestiniens qui luttent contre le "mur
de l'apartheid".
Arrêté par des soldats israéliens en déc. 2017, alors qu'il participait
pacifiquement à une manifestation, accusé de 13 infractions : "trouble à
l'ordre public", "participation à un défilé sans autorisation", etc. et con-
damné à 6 mois d’emprisonnement
Président du Conseil d’administration du Youth center (Centre des
Jeunes) du camp de réfugiés d’Aïda, une organisation locale qui apporte
du soutien aux enfants et aux jeunes du camp. Est aussi engagé dans le
‘Comité de coordination de la résistance populaire’ (CCRP), un regrou-
pement de militants de base en Cisjordanie. À ce titre, est un représe-
ntant de premier plan de la résistance populaire non-violente en
Cisjordanie.
Arrêté à nouveau le 18 déc. 2023 suite au massacre perpétré par le
Hamas près de Gaza.
Abdullah Abu Rahma
Né en 1973 ?, Palestinien, habitant de Bil’in, village de 1800
habitants en Cisjordanie privé de ses terres par la construction du mur.
Coordinateur du Comité Populaire de Bil'in contre le Mur de séparation
et les Colonies.
Depuis janvier 2005, le village a organisé des manifestations non-
violentes hebdomadaires tous les vendredis contre la construction du
mur avec des Israéliens et des internationaux. Il a obtenu en 2007 de la
Cour Suprême israélienne le déplacement du mur.
Arrêté en décembre 2009 pour détention d’armes israéliennes
usagées après avoir organisé une exposition de grenades utilisées
contre les manifestants. 25 comités de résistance populaire ont adopté
des méthodes d’action similaires.
« Notre seul ennemi est l’occupation (…) La non-violence est
efficace. C’est quelque chose dont nous sommes fiers. Notre Intifada
est pacifique, est c’est pourquoi elle est forte ».
Mohammed Khatib
Né en 1974, militant palestinien, porte-parole du Comité
populaire de Bil'in. Ce village palestinien de 1600 habitants, à 16 km de
Ramallah, a vu plus de la moitié de ses terres confisquées pour la
construction de nouvelles colonies.
Étranglé par le mur, Bil'in connaît le sort de dizaines d'autres
villages palestiniens enclavés, comme Kharbata, Safa, Deir Qadis, dont
les habitants sont réduits à la misère ou à l'exil. Des citoyens israéliens
et palestiniens y débattent et y luttent ensemble contre le mur et la
colonisation en général dans le cadre de l'association Tayyush
("Ensemble").
« Nous manifestons tous les vendredis. Le sens profond de notre
action, c’est la lutte contre l’occupation israélienne, mais pas contre le
peuple israélien. Nos distribuons des tracts aux soldats en leur disant
que nous ne sommes pas contre eux en tant qu’individus, mais contre
ce qu’ils représentent, c’est-à-dire l’occupation.
Chaque mois, nous avons une rencontre avec les représentants
des groupes israéliens de la "Coalition israélienne contre le mur". De
même avec les internationaux. Le combat doit être triangulaire. »
Antony Loewenstein
Né en 1974, journaliste d'investigation, auteur et cinéaste
indépendant allemand, à l’origine juif athée australien. Apparaît régu-
lièrement à la télévision, à la radio, en public et dans les universités du
monde entier pour discuter d'actualité et de politique.
Son livre sur le conflit israélo-palestinien, My Israel Question (1ère
édition en 2006), qui examine les perspectives du processus de paix
au Moyen-Orient dans le nouveau contexte géopolitique, est décrit par
Ilan Pappé comme « l'un des meilleurs traités qui présente de la
manière la plus lucide possible pourquoi l'antisionisme ne peut pas
être assimilé à l'antisémitisme ».
Coéditeur avec Ahmed Moor du livre de 2012 Après le sionisme :
un État pour Israël et la Palestine, qui comprend des essais d' Omar
Barghouti, de John Mearsheimer, d' Ilan Pappé, de Sara Roy et de
Jonathan Cook.
Cofondateur d' Independent Australian Jewish Voices (IAJV).
Partisan du mouvement ‘Boycott, Désinvestissement et Sanctions’
(BDS). Lauréat du prix de la paix 2019 à Jérusalem (Al Quds), l'un des
plus importants prix de la paix en Australie, pour son travail en Israël-
Palestine.
Hillel Kogan et Adi Boutros
H.K. : Né en 1974, de parents ayant quitté l’Union soviétique.
Assistant chorégraphe de Ohad Naharin au sein du Batsheva
Ensemble. Crée des œuvres de danse depuis 1996.
En 2013, crée le spectacle We Love Arabs : un chorégraphe
israélien choisit un danseur arabe pour créer une pièce porteuse d’un
message de coexistence et de paix. Au fil de cette parodie décapante
mêlant clichés chorégraphiques et racistes, le créateur auto-glorifié se
trouve piégé par les idées fausses qu'il prétend combattre. Après une
heure de rires, les acteurs dansent dans la même communion autour
d’un plat de houmous partagé. Ce spectacle diffusé en trois langues
(hébreu, anglais et français) tourne dans le monde entier et lui vaut
plusieurs prix et une reconnaissance internationale.
A. B. : danseur palestinien de nationalité israélienne
« J’avais besoin de parler avec humour des relations délicates entre nos
deux peuples et surtout du racisme sous-jacent qui en découle. Ma
pièce est une satire et une parodie. L'approche comique nous permet
d'examiner les questions avec moins d'émotions pesantes, avec moins
de lourdeur. Et le plus important, cela offre l'occasion de rire de nous-
mêmes. »
Sari Bashi
Née en 1975, juriste israélo-étatsunienne. Enseigne le droit
international humanitaire à la faculté de droit de Yale et à l’université
de Tel Aviv et supervise des recherches à Democracy for the Arab
World Now (DAWN).
Abandonne sa brillante carrière juridique aux États-Unis pour fonder
avec professeur Kenneth Mann, professeur de droit à l’université de Tel
Aviv, l’organisation ‘Gisha’ qui apporte une assistance juridique directe et
mène un plaidoyer public pour protéger la liberté de mouvement des
Palestiniens.
D’abord directrice de plaidoyer au sujet d’Israël et de la Palestine à
Human Rights Watch, supervise ensuite une équipe de 270 personnes
dans 50 pays, travaillant sur 18 domaines régionaux et thématiques des
droits de l'homme. Épouse un Palestinien et s’installe à Ramallah, en
Cisjordanie. Marathonienne, auteure du blog Umm Forat sur l'éducation de
ses enfants en Cisjordanie occupée.
« Il existe un principe très simple : ne pas tuer d'enfants, ne pas les
prendre en otage, ne pas leur lancer des bombes. »
« Le Hamas a commis des crimes de guerre contre des civils
israéliens. Mais cela ne justifie pas qu'Israël commette des crimes de
guerre contre des civils palestiniens. »
Mira Awad
Née en 1975, native de Rama, village de Galilée, de nationalité
israélienne. Fille d’un père médecin d’origine arabe palestinienne et de
confession chrétienne, et d’une mère bulgare, spécialiste en langues
slaves. Diplômée de l’école de musique Rimon (à Ramat Ha Sharon).
Mène de front une carrière dans la chanson et un parcours d’actrice.
En 2009, première chanteuse arabe à concourir pour Israël lors
de l’Eurovision, aux côtés de la chanteuse juive israélo états-unienne
d’origine yéménite Achinoam Nini, dite Noa. Les deux artistes ne ratent
jamais une occasion de se produire ensemble… (Photo du bas)
N’a jamais renoncé à son engagement en faveur de la tolérance
et de la compréhension mutuelle et du dialogue des deux commu-
nautés. Dans Mona, une série écrite par Mira Awad pour la télévision
publique israélienne, une Arabe palestinienne d’Israël, résidant à Tel-
Aviv, file le parfait amour avec un Juif israélien de Sdérot, jusqu’à ce que
l’opération militaire ‘Bordure protectrice’ à Gaza vienne interrompre leur
idylle…
« L’hymne national, Hatikva, ne me fait pas spécialement vibrer. Et
par ailleurs, je crois qu’il est encore nécessaire de se battre pour la paix
et la coexistence entre Israéliens et Palestiniens ».
Tsahi Halevi et Lucy Aharish
Tsahi Halevi, né en 1975, acteur israélien. Joue notamment le
rôle de Naor dans la série israélienne Fauda.
En octobre 2018, épouse Lucy Aharish, journaliste arabe
israélienne, née en 1981, la première arabe israélienne à présenter
un journal d'information en hébreu sur une chaîne de télévision
israélienne, ‘Channel 10’.
Ce mariage vaut à leur couple des critiques d'ultraconser-
vateurs israéliens, y compris au sein du gouvernement.
Le ministre ultra-orthodoxe de l'Intérieur Arie Dery estime sur une station
de radio militaire que leur mariage "n’est pas une bonne chose". Il s’inquiète
pour leurs futurs enfants, invite la mariée à se convertir au judaïsme et conclut
sur les méfaits de "l'assimilation qui consume le peuple juif".
Bentzi Gopstein, chef de l'organisation d'extrême droite Lehava ("La
Flamme") connue pour ses campagnes contre les relations mixtes, réprouve le
mariage et appelle le marié à "préserver la dignité du peuple juif".
Ces propos provoquent une vague de soutien envers les
mariés. "Félicitations et bonheur à ce couple magnifique", déclare la
députée travailliste Shelly Yachimovich (née en 1960, photo du bas),
journaliste, présentatrice de radio et de télévision
Vittorio Arrigoni
(1975-2011), reporter et militant italien. Membre de l'ONG
International Solidarity Movement, s’installe à Gaza en 2008. Empri-
sonné par les Israéliens après son embarcation sur les flottilles, colla-
bore à Il Manifesto. Avec la même maison d'édition, publie son livre
Restiamo umani, synthèse de ses reportages à Gaza.
Au cours de l'opération ‘Plomb durci’, acquiert une renommée
internationale pour son blog Radio Guerrilla, seule source de l'Ouest
pour informer sur Gaza à un moment où aucun journaliste n'a accès à la
bande. En janvier 2011, publie sur son blog le manifeste des jeunes de
Gaza.
Assassiné par les salafistes du Jahafil Al-Tawhid Wal-Jihad fi
Filastin, qui l'avaient pris en otage pour essayer d'obtenir du Hamas la
libération de plusieurs de leurs membres, dont le cheikh Hicham al-
Soueïdani.
Décrit le gouvernement israélien comme l'un des pires régimes
d'apartheid au monde, affirme que le blocus israélien sur Gaza est
criminel. Avant même le massacre du 7 octobre 2023, n'aime pas du
tout non plus le Hamas dont il affirme qu’il a considérablement limité les
droits humains.
Nadav Lapid
Né en 1975, réalisateur, scénariste, écrivain et critique littéraire
israélien, installé à Paris. Né dans une famille d'artistes, suit des études
d'histoire et de philosophie à l'université de Tel Aviv et à l'université Paris
VIII. Dans ses films Policier (2011), Le genou d’Ahed* (2021), dresse un
constat souvent effarant de la société israélienne.
« Je suis dans un désespoir qui dépasse le politique, c’est un
désespoir existentiel que je vis depuis longtemps. Israël est un pays où
l’horizon n’existe pas. Un pays sans avenir. Un État profondément
malade, qui a perverti nos âmes et celles de nos voisins. »
« C’est d’une logique terrifiante. On a rendu Gaza monstrueux, il
n’est donc pas étonnant que des monstres aient poussé là-bas. Que le
Hamas et Netanyahou se soient accordés pendant des années, c’est
évident, cela ne fait même plus débat. Mais le plus inquiétant, c’est qu’ils
expriment l’essence collective de leur peuple, à savoir un désir meurtrier.
On ne peut pas espérer trouver de solution ainsi. On ne peut pas atten-
dre du malade ou du pervers qu’il se soigne tout seul. Et, en même
temps, on a toujours cette foi que l’humain ait une âme et qu’il puisse
échapper à son déterminisme social comme historique. »
* Ahed Tamimi, jeune militante palestinienne opposé à l’occupation militaire, gifle en
décembre 2017 un soldat de Tsahal. Condamnée à 8 mois de prison, elle devient une icône de la
résistance à la colonisation. Le député israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich déplore que les
soldats ne lui aient pas tiré dessus, « au moins dans le genou », de sorte que son assignation à
résidence soit définitive.
Youssef Ziadna
ou Youssef al Zayadeneh, Bédouin (arabe israélien) né en 1976,
conducteur de minibus pour une entreprise privée. Habite une maison de tôle
et de béton érigée au milieu d’un village oublié près de Rahat, dans le désert
du Néguev, au sud d’Israël.
Le 7 octobre 2023, jour de la tuerie perpétrée par le Hamas contre les
participants israéliens à la rave party du festival de musique de Reim (260
victimes), double la capacité de son minibus de 14 places et sauve 30
passagers en état de choc en les conduisant à travers le désert vers l’armée
israélienne hors des routes sur lesquelles le Hamas a posté ses hommes.
Reçoit peu après un appel téléphonique du Hamas «Toi et ta famille,
vous allez le payer ! ». Pleure un cousin assassiné lors de l’attaque et
s’inquiète pour 4 autres membres de sa famille qui sont toujours portés
disparus. Reçoit aussi la visite du président de l’Etat d’Israël, Isaac Herzog,
venu le féliciter. Dans son village privé d’abri antimissile alors que les
roquettes tombent en 20 secondes depuis la bande de Gaza, le Bédouin
espère que son geste changera le destin de sa communauté.
« Plutôt mourir si cela signifie que je peux sauver des vies. »
« Quand Israël bombarde Gaza, le sol tremble sous nos pieds. Quand
le Hamas bombarde Israël, les roquettes arrivent sur nous en vingt secondes.
Et nous n’avons qu’un seul abri, d’une capacité de huit personnes, pour 1 000
habitants. »
Abou Alaa Mansour
Né en 1978 ?, militant palestinien, membre du Comité
populaire de Bil'in. Lutte contre l’accaparement des terres par Israël
et contre le mur, "barrière" contestée pas seulement par les
Palestiniens, puisqu'en septembre 2007, la Cour Suprême israélienne
a jugé à l’unanimité que le tracé du mur portait préjudice aux
habitants de Bil’in et qu’il devait être modifié.
« La stratégie israélienne vise l’avortement et l’échec de la
méthode non-violente, étant donné le rôle de cette méthode dans le
dévoilement de l’occupation et la réfutation du roman trompeur sur ce
qui se passe en Palestine.
Bil’in est à la fois le symbole de la non-violence, mais aussi
le symbole de l’assassinat cible par l’armée israélienne qui tue un
jeune homme, Bassem Abu Rahma qui s’adressait aux soldats et
leur demandant de ne pas tirer des coups de feu car la marche était
pacifique. À Ni’lin, en un an et demi, 5 manifestants sont tombés en
martyrs, la plupart étaient des jeunes garçons. »
Photo du bas : Un jeune franchit le mur de séparation. Au fond, la colonie israélienne de
Modiin Illit, l’une des plus importantes de Cisjordanie. Michael Sfard, avocat israélien,
cofondateur de Yesh Din, une organisation de défense des droits humains, réussit à prouver
que le tracé n’avait pas été établi pour des raisons de sécurité, mais pour permettre
l’extension de cette colonie.
Bassem et Jawaher Abu Rahma
Basem A. R., né en 1978, militant palestinien. Un des princi-
paux responsables de la résistance populaire dans le village de Bil’in.
Le 7 avril 2009, pendant une marche de protestation contre le mur,
demande aux soldats de ne pas tirer car la marche est pacifique. Mort
à l’hôpital à l'âge de 31 ans, après qu’un soldat israélien lui ait tiré à
bout portant une grenade de gaz lacrymogène à grande vitesse
directement dans la poitrine,
Les enquêteurs militaires israéliens ont fermé leur enquête
sur ce décès sans inculpation, invoquant un manque de preuves
malgré le fait que l'incident ait été enregistré par trois caméras
séparées.
Sa sœur, Jawaher Abu Rahma , est asphyxiée à mort, le 1er
janvier 2011, après que les soldats aient tiré des dizaines
de grenades à gaz sur des manifestants non-violents.
Rachel Corrie
(1979-2003), militante états-unienne d’origine juive, volontaire
du International Solidarity Movement (ISM). Morte le 16 mars 2003
dans la bande de Gaza, durant la Seconde Intifada, écrasée par un
bulldozer israélien alors qu'elle essaye avec d'autres membres de son
organisation d'arrêter pacifiquement la démolition de la maison d'un
médecin palestinien.
Des membres d'ISM présents sur les lieux lors des faits affir-
ment que le conducteur du bulldozer a délibérément tué Rachel en
l'écrasant deux fois avec son bulldozer. La jeune femme s'était placée
face à l'engin, dans le but de se faire voir par le conducteur et ainsi
l'inciter à ne pas poursuivre son chemin vers la démolition. Selon
l’armée israélienne, le conducteur de l’engin ne l’aurait pas vue, car
elle était dans un angle mort.
A travers le destin tragique de Rachel, qui tenait un journal de
voyage sous forme d'e-mails qu'elle envoyait à sa famille et à ses amis
aux États-Unis, le film Rachel de Simone Bitton (2009) médite sur les
thèmes de l'idéalisme, de l'engagement, de l'utopie politique.
Fathy Khdirat
Né en 19??, Palestinien, membre fondateur et coordi-
nateur de l’association Jordan Valley Solidarity. Cette asso-
ciation, appuyée par des volontaires internationaux qui
viennent du monde entier, défend le droit des Palestiniens à
exister sur leur terre.
« La vallée du Jourdain représente environ 30 % du
territoire de la Cisjordanie, et 95 % de ces terres sont dans la
zone occupée. Notre groupe décide de se battre, de
construire, de résister, d'aider les gens à exister dans leur
pays d'origine parce que nous nous rendons compte qu’Israël
a un plan pour expulser tout le monde de cette zone. S'il n'y a
pas d'eau, il n’y a pas de vie. Donc, empêcher les gens
d'utiliser les ressources en eau, c’est les forcer à quitter leur
terre. »
Anna Baltzer
Née en 1979, Juive états-unienne , coordinatrice de la US
Campaign for Palestinan Rights aux USA), conférencière, auteure.
Depuis 2000, se rend régulièrement en Cisjordanie en tant que
bénévole pour le ‘Service international des femmes pour la paix’ afin
de faire connaître les violations des droits humains et soutenir la
résistance non-violente palestinienne.
Dénonce la neutralité des bien-pensants qui ne veulent pas
prendre parti dans ce conflit, alors qu’il s’agit, comme du temps du
mouvements des droits civiques aux États-Unis, du combat d’un
peuple opprimé contre une situation d’oppression caractérisée.
A fait plus de 500 conférences à travers le monde pour parler
des colonies, du Mur, de la censure, de la Nakba de 1948, des
réfugiés palestiniens, de Gaza, de l'activisme israélien, du mouve-
ment de résistance non-violent palestinien. Insiste sur les manifes-
tations non-violentes, sur l'éducation, encourage le dialogue pour
trouver des solutions.
Fatima Khaldi
Née en 19??, activiste et travailleuse sociale palestinienne. Avec
l'Union des femmes palestiniennes, elle a créé des jardins d'enfants qui
fonctionnaient comme école pour les enfants pendant la journée, et un
lieu de rencontre pour les femmes palestiniennes l'après-midi.
Actuellement, travaille avec le International Woomen Peace
Service (IWPS), et animatrice de Women for Life à Salfit. Après un
camp d'été de 2 semaines en juillet 2004, crée avec d’autres le groupe
Flowers Against the Occupation, groupe de jeunes filles qui vivent en
Cisjordanie occupée. Ce groupe se réunit une fois par semaine pour
des ateliers sur des sujets tels que l'anglais, l'art, la danse, la musique,
la santé des filles, la confiance des filles et la violence contre les filles.
« Nous voulons montrer au monde entier que nous rejetons la
violence et le racisme israéliens, nous croyons que la justice de notre
cause et notre détermination sont plus fortes que n'importe quelle arme
israélienne et que, pour une vie meilleure, les femmes palestiniennes
sont capables d'accomplir ce qui semble impossible. »
Issa Amro
Palestinien né en 1980. En janvier 2003, proteste contre la
fermeture par l’armée israélienne de l’université polytechnique de
Palestine (où il est en dernière année d’études d’ingénieur), consi-
dérée comme étant en zone militaire. Avec d’autres étudiants, orga-
nise des actions de désobéissance civile.
Responsable de l'organisation Youth against settlements ("La
jeunesse contre les colonies"), une des figures du combat palestinien
contre l'occupation israélienne. Documente les violations des droits de
l’homme dans les territoires occupés, fournit des caméras aux familles
palestiniennes pour qu’elles puissent mettre en exergue la violence
quotidienne qu’elles subissent.
En 2010, déclaré "défenseur des droits de l'homme de l'année
en Palestine" par le ‘Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits
de l'homme’, initiative pour sa sécurité en raison de nombreux
témoignages de harcèlement de la part de soldats et de colons
israéliens et d'une série d'arrestations arbitraires.
En 2015, dissuade les jeunes Palestiniens de commettre des
attaques au couteau, et préconise une approche non-violente de la
résistance. Arrêté et inculpé en 2016 après avoir manifesté pour la
libre circulation à Hébron.
Roi Silberberg
Né en 1980, formateur israélien. À 23 ans, étudiant à l’univer-
sité, est enrôlé comme réserviste dans les Territoires occupés. Pendant
ces 3 semaines de service, est témoin de la réalité de l’occupation.
Devient un refuznik, dit à l’armée qu’il ne prendra plus part à cette
oppression. Maîtrise en droits de l’homme et doctorat en philosophie de
l’éducation, thèse de doctorat sur les fondements philosophiques et les
enjeux de l’éducation à la paix.
Fonde l’ONG Amal - L’arabe parlé pour tous, qui enseigne l’arabe
aux enfants des écoles primaires de Tel Aviv et de Jaffa ; membre du
Conseil d’administration de Zochrot, qui a comme objectif de sensibiliser
le public israélien à la Nakba ; collaborateur du groupe This is not an
Ulpan, initiative pour l’étude de l’arabe et de l’hébreu.
Depuis 2020, Directeur de The School for Peace dans le village
de Neve Shalom - Wahat as Salam, (‘l’Oasis de paix’), sur une colline à
une demi-heure de Jérusalem et de Tel Aviv, où des familles juives et
arabes, toutes citoyennes israéliennes, vivent ensemble par choix.
‘L’École pour la Paix’ est la première institution éducative établie
en Israël à promouvoir, à travers des cours et des séminaires, des
moments de rencontre et de confrontation entre Israéliens et Palestiniens
sur la gestion du conflit. Elle a déjà été visée par 2 incendies criminels,
dont le premier a complètement détruit le bâtiment principal.
Ronit Avni
Née en 1980 à Rio de Janeiro, citoyenne des États-Unis, du Cana-
da et d’Israël, auteure et réalisatrice. Étudie à partir de 1998 l’histoire du
Proche-Orient à la Columbia University de New York. Fondatrice en
2003 et directrice générale de Just Vision, à Washington.
Cette organisation de sensibilisation et de soutien des Palestiniens
et les Israéliens qui poursuivent "la liberté, la dignité, la sécurité et la paix
par des moyens non-violents" demande la fin de l’occupation et de
l’implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens.
Elle crée des films-documentaires en hébreu, en arabe et en anglais
(Home Front, Budrus, Encounter Point) et agit comme plaque tournante
entre les divers acteurs et mouvements.
«Les changements dans le monde d'aujourd'hui commencent par
le bas et sont menés finalement par les gouvernants : l’écologie, le
féminisme, le mouvement des droits civiques, etc. Le conflit israélo-
palestinien n'est pas différent. Les politiciens finiront par suivre, mais je
m'inquiète de qui va diriger ».
Yehuda Shaul
Israélien né en 1982. Issu du milieu juif orthodoxe, fait son
service militaire pendant trois ans au sein d’une unité combattante
dans les Territoires occupés et constate les ravages de l’occupation.
En 2004, avec 65 camarades, vétérans de Tsahal, crée
l’association Breaking the Silence qui recueille et publie les témoi-
gnages des soldats chargés du "contrôle" des Palestiniens de
Cisjordanie et sensibilise la population, pour la forcer à savoir, "parce
que l’opinion ignore ce qui se passe sur le terrain". Se bat contre les
humiliations, les spoliations, les expropriations, les démolitions…
« L’occupation est pour Israël une seconde nature, Israël ne
conçoit la possibilité de vivre avec ses voisins qu’en les contrôlant de
façon absolue et obsessionnelle. (…) Si on ne cesse pas l’occupation,
c’est tout Israël qu’on risque à terme de perdre. Pour y mettre fin, il
suffit de le décider. »
Muna Ammar
Née en 19??, Directrice palestinienne du Center for Freedom and
Justice (‘Centre pour la liberté et la justice’). Cette association
mobilise la population dans une lutte non-violente contre l'occupation
à Beit Omar, entre Bethléem et Hébron, en Cisjordanie occupée,
soutient l’engagement des femmes dans des programmes d’éco-
nomie solidaire et de coopératives, organise des rencontres entre
femmes israéliennes et palestiniennes.
« L'économie et le mouvement de résistance sont intrinsè-
quement liés. Nous demandons aux internationaux de coopérer avec
les organisations qui travaillent à l’amélioration de la situation
économique des femmes en Palestine. C’est important pour mettre fin
à l'occupation. »
Wendy Pearlman
Née en 1980??, enseignante étatsunienne. Professeure de
sciences politiques à la Northwestern University (Evanston près de
Chicago, Illinois), titulaire la chaire d'études sur le Moyen-Orient. A
étudié ou mené des recherches en Espagne, en Allemagne, au Maroc,
en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Israël, en Cisjordanie
et dans la bande de Gaza.
Ses recherches portent sur la politique comparée du Moyen-
Orient, les mouvements sociaux, la violence politique, les réfugiés et la
migration, les émotions et la mobilisation, et le conflit arabo-israélien.
Son livre Violence, Nonviolence, and the Palestinian National
Movement (2011) pose la question : Où est le "Gandhi palestinien" ?
Enquête sur les raisons pour lesquelles des stratégies non-violentes et
violentes ont été utilisées à différents moments. Cherche à découvrir
comment le degré d'unité ou de fragmentation interne détermine la
décision d'utiliser une stratégie violente ou non-violente. Montre que la
cohésion interne d’un mouvement est une condition nécessaire mais
pas suffisante pour l'utilisation de la revendication non-violente.
Étudie l'histoire du mouvement national palestinien depuis la
période du mandat britannique.
Rima Hassan
Née en 1992, juriste et militante franco-palestinienne. Née dans le
camp de réfugiés de Neyrab en Syrie, dernière des 6 enfants d'un militaire
palestinien, forcé à l’exil vers la Syrie lors de la création d’Israël en 1948, et
d'une institutrice d'Alep, arrive en France à l’âge de 10 ans.
Master en droit international à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne.
Dans son mémoire de master, s'intéresse à la comparaison juridique de
l’apartheid en Afrique du Sud et en Israël.
Fonde en 2019 ‘l’Observatoire des camps de réfugiés’ dont l’objectif
est d’ « Informer, enquêter, sensibiliser sur les camps de réfugiés, de
déplacés et de migrants dans le monde » : 140 camps observés dans 59
pays sur une carte géographique en ligne sur le site o-cr.org
Fonde en 2023 le collectif ‘Action Palestine France’.
« Le récit proposé est celui d’un conflit symétrique entre Israël et la
Palestine. L’analyse omet de nous resituer, nous, Palestiniens, dans notre
condition de sujets colonisés, dominés. »
« Tout le monde parle du "plan de partage" et accuse les Palestiniens
de l’avoir refusé : personne ne nous a rien demandé ! On nous l’a imposé.
Ça n’a rien à voir. Depuis le début, notre voix n’existe pas. C’est donc sans
surprise que les puissances occidentales, qui étaient autant d’empires
coloniaux, mettent en œuvre cette différence de traitement. » ../..
Rima Hassan
« Il faut parvenir à isoler Israël comme ça a été le cas avec
l’Afrique du Sud. Il faut le contraindre à respecter le droit. Faire
pression. L’amener à négocier dans un nouveau cadre démocratique. »
« L’apartheid que nous subissons n’est pas le même que celui
qu’ont vécu les Noirs en Afrique du Sud – ils étaient tous soumis,
« également », aux mêmes lois. L’apartheid israélien repose sur la
fragmentation du peuple palestinien. Il y a plusieurs catégories de
Palestiniens, vivant dans des espaces différenciés et dotés de
statuts multiples. »
« La seule solution viable est un État binational démocratique et
laïc. Craig Mokhiber, directeur du bureau du Haut-commissariat aux
droits de l’Homme à l’ONU, vient de démissionner et, dans sa lettre, on
peut lire que la solution à deux États est devenue "une plaisanterie dans
les couloirs de l’ONU" ».
« L’État français a négocié avec le FLN, qu’il qualifiait aussi de
"terroriste". Le PKK est également désigné ainsi, ce qui n’a pas
empêché, un temps, l’État turc de négocier la paix avec lui. »
Dafna Rothstein Landman
Israélienne née en 1997. Coordinatrice de l’initiative de 60 jeunes Israéliens
annonçant en mars 2014 leur refus de servir dans l'armée d'occupation.
« Nous, soussignés, avons l’intention de refuser de servir dans l’armée et la
principale raison de ce refus est notre opposition à l’occupation militaire des territoires
palestiniens. Dans ces territoires, les droits de l’homme sont bafoués et des actes définis
selon le droit international comme des crimes de guerre sont perpétrés de façon
quotidienne. Ceux-ci comprennent des assassinats (exécutions extrajudiciaires), la
construction de colonies sur des terres occupées, des détentions administratives, des
tortures, des punitions collectives et une répartition inégale de ressources comme
l’électricité et l’eau.(…) Tout service militaire perpétue la situation actuelle, et de ce fait
nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes. »
Tal Mitnick
Né en 2005, objecteur de conscience israélien. En déc. 2023,
refuse d’être enrôlé dans l’armée et de participer aux opérations à Gaza.
Condamné à 30 jours d’emprisonnement pour insoumission.
« Cette terre a un problème : deux nations y ont tissé un lien
indéniable. Même avec toute la violence du monde, nous ne pourrions pas
effacer le peuple palestinien ou son lien avec cette terre, tout comme le
peuple juif ou notre lien avec cette même terre ne peuvent pas être
effacés. Le problème ici relève d’une forme de suprématie, la croyance
que cette terre n’appartient qu’à un seul peuple. La violence ne peut
résoudre ce problème, ni de la part du Hamas, ni de la part d’Israël. Il n’y a
pas de solution militaire à un problème politique. C’est pourquoi je refuse
de m’enrôler dans une armée qui croit que le vrai problème peut être
ignoré, sous le couvert d’une guerre civile, avec un gouvernement qui ne
fait qu’entretenir le deuil et la douleur.
«Je refuse de croire que plus de violence nous garantira plus de
sécurité, je refuse de participer à une guerre de vengeance. J’ai grandi
dans un foyer où la vie est sacrée, où le dialogue est valorisé, où la
communication et la compréhension passent toujours avant la violence.
Dans le monde plein de corruption dans lequel nous vivons, la violence
et la guerre sont un moyen détourné pour accroître le soutien au
gouvernement et faire taire les critiques. »
43 israéliens de l’unité 8200
Dans une lettre publiée le 12 septembre 2014 dans le journal Yediot Aharonot, 43
Israéliens (33 soldats et 10 officiers, hommes et femmes), ayant servi dans l'unité 8200
du renseignement militaire israélien affirment :
« Le renseignement permet le contrôle permanent de millions de personnes à
l'aide d'une surveillance profonde et intrusive, qui s'immisce dans la plupart des secteurs
du quotidien des individus. Tout cela ne permet pas aux gens de mener des vies
normales et incite à plus de violence, nous éloignant toujours davantage de la fin du
conflit. (…) Notre conscience ne nous permet pas de participer aux missions de collecte
d'informations sur la population palestinienne. Nous ne pouvons plus continuer à servir
ce système et à dénier leurs droits à des millions de personnes tout en gardant bonne
conscience. »
Ils évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées, prati-
quées par l'armée.
« Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou
qui vont y servir, tous les Israéliens à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir
pour y mettre un terme. » ■

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Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation israélienne de la Palestine et de la recherche de paix depuis 1961

  • 1. Figures de la résistance à l’occupation israélienne de la Palestine et de la recherche de paix 3 - Depuis 1961 Étienne Godinot - 14.02.2024
  • 2. Sabri Giroud Né en 19??, archéologue franco-palestinien et artisan du voyage. IAnime une agence spécialisée dans l’organisation de voyages culturels et solidaires en Palestine, ‘Diwan Voyage’, pour un tourisme responsable*. « Expulsés des lieux comme du temps, les Palestiniens souffrent jusqu’à ce jour de se voir dénier leur existence mais aussi leurs racines, et donc leur avenir ». Pour raconter cette histoire plurimillénaire, multiple et métissée, inscrite génération après génération à la croisée du Moyen- Orient, de la Méditerranée et de l’Égypte, un collectif international de spécialistes pluridisciplinaires − archéologues, historiens, anthropologues, chercheurs en sciences sociales et politiques, journalistes – dresse des portraits d’hommes et de femmes, illustres ou inconnus, révélant à la fois des trajectoires individuelles et des pans de l’histoire sociale, intellectuelle et politique de la Palestine, de la préhistoire à nos jours. La Palestine en 50 portraits est le fruit de 8 ans de travail avec 45 contributeurs de 12 pays différents. * Auteur d’un guide alternatif publié dans plusieurs langues, Palestine & Palestiniens. Guide de voyage.
  • 3. Abeer Baker Née en 19??, avocate palestino-israélienne à St Jean d’Acre. Diplômée en droit public et international de la North Western University aux États-Unis, auteure des livres Palestinian Prisoners between the Commu- nity and the Individual et, avec Anat Amar, de Threat : Palestinian Political Prisoners in Israeli Prisons. Membre du Conseil d'administration de Law for Palestine. Précédemment juriste pour Adalah - Legal Center for Arab Minority Rights in Israel, pour Yesh Din et pour Gisha ( pour la liberté de mouvement), consultante pour les organisations féministes palestiniennes en Israël. Écrit de nombreux articles d'opinion dans les médias arabes et hébreux sur les sujets des droits humains. 7 000 prisonniers politiques palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes. Ce chiffre inclut 200 enfants, 62 femmes et 2070 détenus administratifs (enfermés sans procès ni jugement). 40% des Palestiniens de sexe masculin ont fait un séjour dans une prison israé- lienne depuis 1967. Les autorités israéliennes peuvent incarcérer un individu sans procès ni accusation, sur la base d'une "intention", durant 6 mois, renouvelables à l'infini. Les preuves ne sont communiquées ni au détenu, ni à ses proches, ni même à ses avocats.
  • 4. François Ceccaldi Né en 19??, chercheur français. Docteur en études politiques de ‘l’École des hautes études en sciences sociales’ (EHESS), chercheur associé à la chaire ‘Histoire contemporaine du monde arabe’ au ‘Collège de France’. A travaillé sur les mutations de ‘l’Organisation de libération de la Palestine’ (OLP) après la signature des accords d’Oslo en 1993, s’est intéressé au système politique palestinien et aux luttes de pouvoir entre factions. Ses travaux actuels s’orientent vers une réflexion plus globale sur le pouvoir en Palestine. Dans un article* La disqualification des interlocuteurs politiques pales- tiniens par Israël, présente les mécanismes qui entretiennent la faiblesse politique des dirigeants palestiniens. Ceux-ci sont appelés et amenés par Israël 1) à faire des concessions quand tout a déjà été concédé, 2) à gouverner sans pouvoir, 3) à répondre à des exigences impossibles à satisfaire, et 4) à ne pas s’opposer, même de façon non-violente. L’objectif de ces manœuvres est de disqualifier les dirigeants palestiniens ("intran- sigeance", "incompétence", "irresponsabilité", etc.), d’entretenir une insta- bilité chronique garantissant à l’État d’Israël le maintien d’un rapport de force inégal et la poursuite de sa politique coloniale. * dans Confluences Méditerranée n° 127, Hiver 2023-24. (Disqualification : discrédit, dénigrement de la réputation de quelqu'un. NDLR)
  • 5. Dror Moreh Né en 1961, cinéaste et réalisateur israélien . Son film The Gatekeepers (2012) a été nominé comme meilleur documentaire aux 85èmes Academy Awards. Il est composé d'entretiens avec six anciens directeurs des services secrets israéliens qui évoquent leur expérience à la tête du Shin Beth : Ami Ayalon, Avi Dichter, Yuval Diskin, Carmi Gillon, Yaakov Peri et Avraham Shalom. Très critiques vis-à-vis des politiques menées par leurs gouvernements (à l'exception de celui d'Yitzhak Rabin), ils racontent les bavures, tortures, méthodes iniques de renseignements et de recrutement d’indicateurs qui amplifient la haine de l’occupé. Ils défendent tous un changement radical de politique en Israël : la recherche de la paix et la reconnaissance au plus tôt de l’État palestinien. « On a gagné toutes les batailles, mais on a perdu la guerre ! » Ami Ayalon « Quand vous quittez le Shin Beth, vous devenez gauchiste…» Yaakov Peri
  • 6. Gadi Algazi Né en 1961. Refuznik, emprisonné pendant 10 mois pour avoir refusé de servir dans les territoires occupés en 1979, libéré de prison grâce à une campagne citoyenne en sa faveur. Docteur de la faculté d'histoire de l'université de Göttingen (Allemagne), professeur d'histoire médiévale à l'Université de Tel-Aviv. Cofondateur et animateur du mouvement judéo-arabe Taayoush (ou Ta'ayush, "vivre ensemble" en arabe) créé en 2000. Ce mouve- ment, réseau de plusieurs organisations palestiniennes et israéliennes, allie actions non-violentes et réflexions afin de lutter contre l’occupation israélienne de la Palestine et les escalades de violence en Israël et en Palestine. Taayoush amène parfois des groupes d'Israéliens pour aider des Palestiniens à récolter les olives et pour les protéger. Il aide les Pales- tiniens à contacter des avocats, des journalistes, tente d'alerter l'opinion internationale sur les exactions commises par des colons, offre du matériel vidéo à des Palestiniens afin qu'ils puissent témoigner d'éventuels abus.
  • 7. Miko Peled Israélien né 1961, fils du général Mattityahu Peled (1923-1995), qui était militant de la paix et un des principaux partisans du dialogue israélo avec l'OLP et du retrait total des territoires occupés. L’accès de Miko aux archives d’Israël lui permet de publier en 2012 un livre dénonçant les crimes de guerre commis par son pays. Instructeur de karaté à San Diego (USA), forme au leadership et à la résolution des conflits non-violents à travers les arts martiaux, enseigne le karaté aux enfants palestiniens dans les camps de réfugiés. Cofondateur de la Fondation Elbanna-Peled, basée à Coronado (Californie), qui soutient les organisations de base qui travaillent à une résolution non-violente du conflit. Soutient le mouvement Boycott, Désinvestissement Sanctions (BDS) contre l’occupation israëlienne. « Pour le bien des deux nations, le mur de séparation doit être détruit, le contrôle israélien sur la vie des Palestiniens doit cesser, une démocratie laïque où tous les Israéliens et les Palestiniens vivent en égaux doit être établie dans notre patrie commune.»
  • 8. Alexis Keller Suisse né 1962, docteur en sciences politiques, professeur à la faculté de droit de Genève. Formation à l’université de Cambridge (Royaume-Uni), invité à la Kennedy School of Government de l’université Harvard et à Sciences Po Paris. Un des principaux artisans suisses des Accords de Genève (1er décembre 2003) pour un rapprochement entre Israéliens et Palestiniens, complémentaire à la ‘Feuille de route’ définie par le ‘Quartette’ (ONU, UE, Etats-Unis, Russie) sur la base d'une solution à deux États. « En juillet-août 2003, j'ai eu l'impression que les négociations n'aboutiraient pas. Les deux parties continuaient à buter sur les mêmes problèmes, tels que le retour des réfugiés ou le tracé des frontières. Je leur ai confié mes doutes et les ai prévenus que je me retirerais sous peu si aucun pas décisif n'était franchi. »
  • 9. Mitri Raheb Né en 1962, chrétien palestinien, docteur en théologie de l’université de Marbourg (Allemagne). Pasteur de l'Église évangélique luthérienne et le fondateur et président de le consortium Diyar, un groupe d'institutions luthériennes à vocation œcuménique desservant la région de Bethléem (Dar Annadwa Addawliyya, centre international de rencontre; centre de santé; collège supérieur artistique Dar Al-Kalima). Doctorat honorifique de la Concordia University de Chicago (2003) pour sa «contribution exceptionnelle à l'éducation chrétienne par la recherche et la publication» et pour son «travail interreligieux en faveur de l’établissement de la paix en Israël et en Palestine». Prix Olof Palme 2015 « pour son combat courageux et infatigable contre l'occupation et la violence et pour un futur Moyen-Orient caracté- risé par la coexistence pacifique et l'égalité pour tous. » En 2012, prix allemand des médias pour «son travail inlassable dans la création d'espaces d'espoir pour son peuple qui vit sous l'occupation israélienne, en fondant et en construisant des institutions d'excellence en matière d'éducation, de culture et de santé».
  • 10. Qadora Fares Palestinien né en 1962, membre du Fatah, arrêté en 1980 pour fait de résistance armée. 14 ans de prison. Ministre sans portefeuille du gouvernement d'Ahmed Qoreï, responsable du bureau de coordination chargé de régler avec les Israéliens le retrait des villes palestiniennes. Élu en 1996 au Parlement palestinien. Haut responsable du Fatah, a participé à l'élaboration de l’Accord de Genève. Parle couramment hébreu. Proche de Marwan Barghouti. Longtemps désigné comme le leader du Palestinian prisoners of Israel (‘Club des prisonniers palestiniens’) « Exiger le retour* de tous les réfugiés sur le territoire de la Pales- tine historique, c'est remettre en question l'existence même de l'État d'Israël. (…) » « Pendant un demi-siècle, nous avons agité des slogans irréalistes et mené notre peuple d'abîme en abîme. (…) » « Prenez l'exemple d'un Palestinien qui vit dans le camp Aïn el- Héloué (près de Saïda, au Liban), qui n'a pas de travail fixe et qui, pour réparer sa douche, doit solliciter une multitude d'autorisations. * Le droit au retour des Palestiniens ne signifie pas le retour réel de tous les Palestiniens – NDLR ../..
  • 11. Qadora Fares Si vous lui demandez d'abandonner son droit au retour contre la possibilité d'une émigration au Canada (avec un passeport palestinien, une compensation financière conséquente, une option pour la nationalité canadienne), pensez-vous qu'il s'attachera encore à une chimère qui s'appelle droit au retour ? » « Un peuple sans espoir peut se frapper la tête contre le mur. (…) Établir une relation, même négative, nous fait comprendre que notre ennemi est un être humain. (…) Israël ne peut pas nous faire disparaître, pas plus que nous ne pouvons le faire disparaître. » L'Initiative de Genève, ou Accord de Genève, est un plan de paix alternatif signée le 1er décembre 2003 à Genève. Les principaux artisans de cet accord sont l'ancien ministre israélien Yossi Beilin et l'ancien ministre palestinien Yasser Abd Rabbo, sous l'impulsion du juriste suisse Alexis Keller : - partage de la souveraineté sur Jérusalem qui serait la capitale des deux États, - évacuation par Israël de 98 % de la Cisjordanie (dont la plupart des colonies) , - concernant le droit de retour des Palestiniens, une indemnisation des réfugiés qui auraient le choix entre plusieurs options : installation dans le futur État Palestinien, rester définitivement dans le pays d'accueil, aller s'installer dans un pays tiers, ou retour en Israël .
  • 12. Ariella Azoulay Née en 1962, auteure israélienne, commissaire d'art, photographe, cinéaste et théoricienne de la photographie et de la culture visuelle. Diplômée de l'université Paris VIII, de ‘l'École des Hautes Études en Sciences Sociales’ et de l'Université de Tel Aviv. Professeure adjointe de littérature comparée et de culture et médias modernes au Watson Institute for International and Public Affairs de l'Université Brown (USA). Analyse plus de 200 photographies de la période 1947-1950, dont la plupart étaient conservées dans les archives de l'État israélien, pour montrer l’expulsion des Palestiniens et les origines du conflit. « Le régime en place ici conduit ses opérations sur deux fronts : Avec des armes modernes sophistiquées, il tire sur les Arabes. Simulta- nément il nous prend aussi pour cibles, ses citoyens privilégiés, avec une arme désuète mais tout aussi sophistiquée, la propagande. (…) Voilà 60 ans maintenant qu'on autorise les expulsions, les destructions, les assassinats. Et voilà 60 ans que tous répètent comme des perroquets les mots du régime en place, qui fait des Palestiniens les responsables de leurs propres souffrances. »
  • 13. David Neuhaus Né en 1962, jésuite israélien. Né en Afrique du Sud dans une famille juive ayant fui l’Allemagne nazie, immigre à Jérusalem à 15 ans, docteur en sciences politiques de l’université hébraïque de Jérusalem. Au moment de son service militaire obligatoire, il refuse de prendre les armes « contre des hommes et des femmes qui ont le même droit que moi de vivre sur cette terre ». Comme objecteur de conscience, est détenu pendant plusieurs semaines dans une prison militaire. Pendant 12 ans vicaire patriarcal pour les catholiques d’expression hébraïque en Israël. Représente les Chrétiens de Terre sainte (2 % de la population d’Israël et de la Palestine), pris entre un « nationalisme juif qui les marginalise et leur impose des discriminations » et un « nationalisme arabe dont ils ne cautionnent pas l’expression de plus en plus islami- que ». Affable et généreux, figure incontournable du dialogue judéo- chrétien. « Le défi actuel consiste à créer des oasis de foi, de prière, d'enga- gement envers la justice et la paix pour tous sans exception. »
  • 14. Jamal Khader Né en 1964, Palestinien, docteur en théologie de ‘l'Université Pontificale Grégorienne de Rome’, membre du ‘Comité de Réflexion Théologique du Patriarcat Latin’ et du ‘Comité de Dialogue avec les Juifs’. Enseigne au séminaire de Beit Jala, à l'université de Bethléem, au ‘Centre Emmaüs de Beit Sahour’ et au collège Mar Elias d'Ibillin. Enseigne également les études sur la paix et les stratégies de résolution de conflits pour le programme de ‘Maîtrise en coopération internationale et développement’ (MICAD). Coauteur de la déclaration Kairos Palestine 2009, appel à une lutte non-violente pour mettre fin à l'injustice de l'occupation « Nous ne voyons aucun effort sérieux de la part de la communauté internationale pour mettre fin à l'occupation des terres palestiniennes. Cette injustice est un terreau fertile pour toutes sortes d'extrémismes, y compris religieux. » « Il y a beaucoup de Juifs qui cherchent la paix, et nous pouvons travailler ensemble, mais les rabbins fondamentalistes représentent une menace réelle pour tout futur de coexistence et de paix. »
  • 15. Khalil Alamour Né en 1965, Bédouin arabe, citoyen israélien, professeur de mathématiques devenu juriste pour l’association Adala. Il y a 200 000 bédouins en Israël. La moitié vit dans 7 villes construites pas Israël pour les sortir de leurs terres. L’autre moitié vit dans 46 villages, 11 en procédure de reconnaissance, 35 non reconnus. Défend notamment le village de Alsira : 70 maisons vouées à la destruction. Détient un titre de propriété, un acte d’achat de terre en 1921, authentifié par l’empire ottoman puis par l’empire britannique. Les villageois n’ont pas d’adresse, pas de moyen de transport, pas de conseil élu, pas l’eau courante (ils recueillent l’eau de pluie), de l’électricité du réseau (ils ont des installations photovoltaïques), pas de soins médicaux. « Une famille a vu sa maison détruite 62 fois, et l’a reconstruite 62 fois… »
  • 16. Suleiman Baraka Palestinien né en 1965 dans la bande de Gaza. Astrophysicien soufi. Attiré par la physique à partir de son entrée à l’université d’Abu Dis à Jérusalem. Master en physique théorique à l’Université Islami- que de Gaza, doctorat en astrophysique à l’Université Pierre et Marie Curie en France. Professeur en Libye. Rentre à Gaza, arrêté par les Israéliens, mis dans une prison connue sous le nom de ‟l’abattoir”, y passe 64 jours d’agonie insupportable. Après les accords d’Oslo en 1993, travaille dans le domaine des relations internationales auprès de l’Autorité Palestinienne. Quand le Hamas arrive au pouvoir, part aux États-Unis, obtient un poste important à l’Institut National Aérospatial de la NASA. Quand l’armée israélienne pénètre dans la bande de Gaza en 2008, son fils Ibrahim, 11 ans (photo du bas), meurt dans le bombardement de la maison familiale. Malgré son confinement dans Gaza, continue à travailler avec des membres de la NASA, de l’ESA et de Roscosmos (agence spatiale russe), montre les étoiles aux enfants. « Je crois en la solution d’un seul État pour les Palestiniens et les Israéliens »
  • 17. Bassem Tamimi Instituteur palestinien né en 1967. Un des leaders de la résistance populaire non-violente en Cisjordanie, et plus précisément dans le village de Nabi Saleh. Organise des marches et actions non-violentes de protes- tation contre la construction du mur en Cisjordanie et des colonies israéliennes. Condamné par la Cour militaire israélienne pour ses actions en 2011, passe plus de 3 ans en prison pour "raisons administratives", sans qu’aucun jugement ne soit rendu. Sa maison est mise à sac lors de plusieurs raids, sa femme est arrêtée deux fois, et deux de ses enfants sont blessés. Déclaré "défenseur des droits de l’Homme" par l’Union européenne et "prisonnier d’opinion" par Amnesty International. « Nous voulons démasquer le grand mensonge israélien, selon lequel la Palestine serait une terre sans peuple, alors que nous sommes un peuple privé de sa terre. (…) La 3ème Intifada sera non-violente ».
  • 18. Gabriel Hagaï Né en 1967, rabbin orthodoxe séfarade franco-israélien, confé- rencier, linguiste, philologue, paléographe-codicologue, herboriste, médiateur, poète, calligraphe et chanteur. Formé à Jérusalem et à Boston, enseignant-chercheur et chargé de cours dans diverses univer- sités et instituts supérieurs parisiens. Co-dirige depuis dix ans un ensemble judéo-musulman de musi- que arabo-andalouse, La Rose et l’Olivier, et co-anime (avec le poète Khaled Roumo et la pasteure Mireille Akouala) un trio interspirituel de conférenciers, Le Temps de la Miséricorde. Très investi dans le dialogue interreligieux et membre actif de plusieurs associations françaises et internationales promouvant la paix. Membre de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’ (UJFP) « Le sionisme est un projet politique séculaire d’origine europé- enne qui usurpe l’identité juive pour la transformer en nationalisme primaire. C’est donc par définition un mouvement raciste, exclusiviste et hégémoniste, de facto faiseur d’apartheid. C’est cette idéologie toxique qui a donné naissance à l’État d’Israël. Or, avant cela, les Juifs n’ont jamais été nationalistes, ni par leur histoire, ni par leur religion. Notre Torah est basée sur la justice, l’amour, l’humilité, l’inclusion. Tout le contraire des « valeurs » du sionisme construites sur l’orgueil, l’oppres- sion, la haine et l’exclusion.» ../..
  • 19. Gabriel Hagaï « Fonder un pays sur l’exclusion des non-juifs et sur le racisme nationaliste entraîne tôt ou tard l’engagement dans l’épuration eth- nique. Sous couvert d’un discours sécuritaire, l’État d’Israël continue de violer les droits de l’homme envers les Palestiniens. D’abord l’occu- pation armée des territoires, puis la suppression des droits civiques, et enfin la répression meurtrière. » « Tout au long de l’histoire, malgré quelques aléas anecdo- tiques circonstanciels (parfois douloureux), la cohabitation judéo- musulmane s’est faite sans heurts, et même dans un auto-enrichis- sement réciproque. L’idéologie haineuse n’a pas sa place dans la religion. Le vrai judaïsme n’est pas du nationalisme. » « C’est pourquoi soutenir la paix c’est soutenir les deux camps – pas les discours politiques, bien sûr, ni les gouvernements, mais les habitants eux-mêmes –, et servir de médiateur afin qu’ils trouvent d’eux-mêmes leur propres solutions à tous leurs problèmes. Je pense que dès la reconnaissance par le gouvernement israélien de ses erreurs, l’abandon de l’occupation armée et l’octroi de leur droits aux Palestiniens, il n’y aura alors plus de problèmes (car plus de sionisme). »
  • 20. Dror Etkes Israélien né en 1968. Grands-parents exterminés pendant la Shoah. Études d’histoire. Pendant son service militaire au sein au sein de Tsahal, refuse de brûler les pieds des Palestiniens avec un briquet. Responsable, entre 2002 et 2007, au sein de Shalom Akhshav ("La paix maintenant"), de l’Observatoire de la colonisation (études des publications officielles, observation directe terrestre ou aérienne). Dirige ensuite, au sein de l’organisation, le programme Yesh Din (“Il y a une justice”) : lutte juridique contre la politique de colonisation. « Il est possible que nous ayons occupé les Territoires en 1967 parce que nous étions en danger. Mais la question des colonies est totalement différente. Elles sont le résultat d’une convoitise, et n’ont aucun lien avec une détresse juive. » ../..
  • 21. Dror Etkes « Plus les Colons construisent, plus ils nous éloignent de la solution du conflit dans le cadre de deux États distincts. (…) Si la France a réussi à rapatrier un million de Pieds-noirs, nous pouvons ramener les Colons dans les frontières de l’accord de Genève. (…) Je ne dis pas que l’évacuation des colonies entraînera la fin du conflit. C’est un premier pas, un des plus difficiles, une condition indispensable mais non suffisante pour un accord. » « Bientôt, la moitié de la population d’Israël sera arabe ! N’importe qui aurait pu le prédire dès 1967. C’est pathétique et cela montre à quel point la politique israélienne est immature. » Photos : - Logo du mouvement La paix maintenant - La colonie israélienne Har Homa, construite au Sud-Est de Jérusalem dans le quartier arabe du Mont Abu Ghneim.
  • 22. Jawad Siyam Né en 1969, enseignant et travailleur social palestinien, habite le quartier de Silwan (Siloé) dans Jérusalem-Est, dont les Israéliens, en raison du passé du lieu ("City of David") et des fouilles archéo- logiques qu’ils y mènent, veulent chasser les habitants palestiniens. Il y a 250 000 Palestiniens à Jérusalem-Est et 50 000 à Silwan, dont 50 % de jeunes. Fondateur et directeur du Wadi Hilweh Information Center, association culturelle (musique, danse, activités artistiques) qui défend dans la non-violence l’identité palestinienne (informa-tion sur les violations des droits humains, conseil et assistance juridique). Organise des sit-in de protestation contre les arrestations. « Nous avons été colonisés par les Romains, les Turcs, les Anglais, aujourd’hui par les Israéliens, mais nous gardons l’espoir. Nous n’avons pas le droit de perdre l’espoir. »
  • 23. Rami Elhanan et Ghazi Briegeith R.E. : Né en 19??, Israélien, graphiste à Jérusalem. En 1997, sa fille Smadar meurt dans un attentat-suicide causé par un kamikaze palestinien. Prend conscience avec sa femme que cet attentat est le résultat de l’occupation, décide de pardonner et adhère à l’association israélo-palestinienne de familles endeuillées Parents Circle. En septembre 2010, fait partie de l’équipage du catamaran Irene qui dénonce le blocus maritime de Gaza. G.B. : électricien palestinien vivant à Hébron. Son frère est tué en 2000 par une jeune soldat israélien à un poste de contrôle. Adhère à Parents Circle. « Il n’est pas besoin de s'aimer pour construire un pont entre les deux nations : il est besoin de respect », dit-il. Les deux font aussi partie de l’association Forgiveness Project
  • 24. Daoud et Jihan Nassar Né en 1970, Palestinien luthérien, études de théologie à Linz (Autriche), master d‘administration d‘entreprise. Avec quelques uns de ses frères et soeurs, sa femme Jihan et leurs 3 enfants, fait vivre la Ferme de l‘Espérance, encerclée de 5 colonies israéliennes illégales à Nahalin en Cisjordanie (9 km au sud-ouest de Bethléem). Munis de titres de propriété depuis 1916, résistent dans la non- violence à toutes les initiatives et menaces de démolition des constructions (abris pour animaux, réservoir d‘eau, toilettes sèches, Grotte de la paix, etc.), replantent des oliviers pour remplacer ceux coupés par les colons israéliens. Fondateur en 2000 et animateur du projet de paix "Tent of Nations" (‘Tente des nations‘), destiné à promouvoir la compréhension entre les peuples et les cultures. Des jeunes visiteurs du monde entier sont hébergés sous des tentes. ../..
  • 25. Daoud Nassar La déclaration « Nous refusons d‘être ennemis » qui inspire l‘action de la Tent of Nations est inscrite sur un rocher à l‘entrée de la propriété (photo du haut). Le 19 mai 2014, des bulldozers israéliens arrivent dans la vallée fertile de la ferme où la famille Nassar a planté des arbres fruitiers il ya 10 ans, et détruisent les terrasses et tous les arbres : plus de 1500 abricotiers, pommiers et plants de vigne sont arrachés et enterrés (photo du bas). L’avocat de la famille prépare les documents pour porter plainte. La protestation internationale s’organise.
  • 26. Murad Alkhufash Nasser Abufarha M. A. : Palestinien né en 1970. Avec le centre de développement palestinien indépendant MA’AN, développe en 1992 une première ferme en permaculture à Marda. En 2000, la seconde Intifada y met fin brutalement. Pendant 6 années, approfondit ses connaissances en permaculture en travaillant régulièrement dans une ferme du Tennessee (USA). Le Global Ecovillage Network (GEN), réseau international d’initiatives écologiques et sociales, l’aide financièrement à concevoir son propre projet pour sa ville natale. De retour à Marda en 2006, monte un site de démonstration pour la permaculture en Palestine, Marda Permaculture Farm, affilié au GEN. N. A. F. : Palestinien-états-unien né en 1964, directeur de Canaan, entreprise palestinienne créée en 2005 qui commercialise de l’huile d’olive. Propose aux producteurs le double du prix du marché pour acheter leur huile d’olive en échange d’une production sans pesticide, qui respecte les règles de l’agriculture biologique (ECOCERT). Regroupe les petits producteurs d’huile d’olive en coopératives fédérées dans la Palestinian Fair Trade Association (PFTA) : 55 coopératives et plus de 1 500 paysans.
  • 27. Ziad Medoukh Né en 1970, Palestinien, DEA en didactique de Français Langue Étrangère (FLE) de l'Université de Grenoble, Docteur en sciences du langage de l’université Paris VIII. Responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de Gaza depuis 2006 et fondateur du Centre de la paix de cette université en 2007. Nommé Ambassadeur de paix par le Cercle Universel des Ambassadeurs de la Paix *. Lauréat du prix Bajaj International 2017 pour la promotion des valeurs gandhiennes. Conférencier sur Gaza et la Palestine, et sur l’oppression exercée sur la population par Israël, préconise la résistance non-violente et multiplie en France et en Europe les rencontres avec les associations et les réseaux de jeunes. « Aujourd'hui, vivre à Gaza, organiser sa vie, l'éducation des enfants, c'est déjà une forme de résistance non-violente, choisie spontanément par la population civile : 94 % des enfants sont scolarisés, ce qui témoigne de la force de résistance des familles palestiniennes. » * Créé en 2004 en France et en Suisse, ce Cercle qui regroupe 100 person- nalités du monde a pour but de "créer un lien universel de paix" entre acteurs, artisans, organisations et familles internationales de paix.
  • 28. Younes Arar Palestinien né en 1971. Emprisonné 6 mois à l’âge de 17 ans pour avoir jeté des pierres sur l’armée israélienne. Études de gestion hôtelière, travaille à Dubaï, mais, "hanté" par son pays, retourne dans son village de Beit Ommar où il est agriculteur et dirigeant d’une coopérative agricole. Passe quotidiennement 4 check-points pour se rendre au travail. Études en 2007 au département pour la paix de l’Université pontificale de Rome. Cofondateur en septembre 2001 de la Popular Resistance High Follow Up Commission, HFUC, ("Haute commission de suivi de la résistance populaire" ), qui regroupe des comités populaires de résistance. « On peut vivre en paix avec l’autre, on doit faire avec ! (…) Si on craint la mort, on ne tiendra jamais tête. Mais je tiens à ma vie ! C’est justement parce que je l’aime que je résiste. »
  • 29. Musa Abu Maria Palestinien né en 19??. Prisonnier politique de 1999 à 2003, torturé, hospitalisé à la suite de ces mauvais traitements. De nouveau arrêté en 2009, libéré grâce à l’action d’Amnesty International et des associations israéliennes de défense des droits humains. Coordonnateur de la résistance populaire en Cisjordanie. Fondateur de Palestine Solidarity Project (PSP). Cette association, fondée en 2006 dans le village de Beit Ommar (Cisjordanie sud), s’oppose par l’action directe non-violente à l’occupation israélienne des terres palestiniennes. « Nous croyons dans le concept de "fermeté" comme une forme de résistance. Pour beaucoup de communautés avec lesquelles nous travaillons, rester sur leurs terres face à l’intimidation, la violence, l’étranglement économique et les tentatives de déplacements forcés, c’est un acte de résistance. »
  • 30. Yonatan Shapira Né en 1972 ?, Israélien, ex-officier de l’armée de l’air. En septembre 2003, fait partie des 27 pilotes de l’armée de l’air qui déclarent refuser d’effectuer des missions dans les territoires occupés. Licencié de l’armée. Dénonce les crimes de guerre israéliens *. Fondateur, avec le Palestinien Souliman Khatib, de l’association israélo-palestinienne Combatants for Peace, qui mène une lutte non- violente contre l’occupation israélienne de la Palestine et pour une solution pacifique entre les 2 peuples. Appelle au boycott et aux sanctions internationales contre Israël, participe aux flottilles vers Gaza pour dénoncer le blocus maritime de cette zone palestinienne. * En juillet 2002, pour tuer un dirigeant du Hamas à Gaza, un F 16 israélien largue une bombe et tue 14 personnes, dont 9 enfants. Lors de l’opération Plomb durci (22 jours de bombardements en déc. 2008 - janv. 2009), 1 400 Palestiniens sont tués. etc.
  • 31. Abdel Kader Al-Husseini Palestinien né en 1972. Études de droit des affaires, travaille dans une banque de 1996 à 1999. À la mort de son père, Fayçal Al-Husseini, crée et dirige la Faisal Al-Husseini Foundation pour s’occuper de problèmes sociaux, d’éducation et de santé des Palestiniens de Jérusalem. Membre du Fatah, signataire de l’accord de Genève. Après l’assassinat du cheick Ahmed Yassine, appelle les Palestiniens à ne pas riposter par la violence. « Quand vous manifestez pacifiquement, le monde ne peut fermer les yeux et laisser les Israéliens faire ce qu’ils veulent. (…) S’il y a la paix un jour, les Israéliens auront leur armée et des impôts pour la payer. Nous, nous n’aurons pas d’armée, nous reconstruirons notre économie et nous pourrons vendre moins cher ! Une nouvelle sorte de compétition s’installera. »
  • 32. Ali Abu Awwad Né en 1972, militant de paix palestinien. Ancien militant armé de la cause palestinienne, découvre la non-violence en prison, obtient son transfert après une grève de la faim de 17 jours. Fonde Taghyeer (‘Change’), un mouvement national palestinien non-violent, dans la conviction que la non-violence est le seul moyen de ramener la paix dans la région et mettre fin à l'occupation israélienne. Fin 2014, crée le centre non-violent palestinien "Karama" (‘Dignité’), sur les terres de sa famille situé dans une zone située entre Bethléem et Hébron. Vit dans sa “cabane de la non-violence” à Beit Ummar, dans les territoires palestiniens occupés. Crée Roots (Racines) avec l’Israélien Shaul Judelman, et Leaders Leading for Peace avec des activistes israéliens locaux pour engager les deux communautés et leurs dirigeants à trouver une solution juste au conflit. Parcourt le monde avec Robi Damelin (photo du bas), une femme juive ayant perdu un fils en tué par un sniper palestinien, et avec le rabbin Hanan Schlesinger. « Vous ne pouvez pas pratiquer la non-violence sans écouter la version de l'autre côté. Mais d'abord vous devez renoncer à être victime. Les Juifs ne sont pas mes ennemis, leur peur, oui.»
  • 33. Ramzy Baroud Journaliste, écrivain et analyste politique étatsunien-pales- tinien. Né à dans un camp de réfugiés à Gaza en 1972, après que son père ait été chassé de son village lors de la Nakba. A enseigné la communication de masse à l'Université de technologie Curtin en Australie et en Malaisie. Ancien producteur d'Al-Jazeera, rédacteur en chef depuis 1999 du site Internet The Palestine Chronicle, source irremplaçable d’informations et d’analyses sur le conflit israélo-palestinien. A notamment travaillé sur l’assaut par l’armée israélienne du camp de réfugiés de Jénine en avril 2002 en réaction aux attentats palestiniens. « Les organisations de la résistance palestinienne doivent s’abstenir de prendre pour cibles des civils israéliens. (…) Cette décision est impérative si la lutte des Palestiniens veut sauvegarder ses valeurs historiques et conserver sa supériorité morale. » ../..
  • 34. Ramzy Baroud « La résistance palestinienne a principalement pris la forme d’un mouvement non-violent et populaire. Celui-ci se poursuivra aussi longtemps que resteront en place les circonstances qui ont contribué à son apparition. » « Les Palestiniens ne sont pas les victimes d’une catastrophe naturelle mais bien d’un siège, qui résulte d’une décision politique du gouvernement israélien. Pour les Palestiniens, les négociations n’ont mené nulle part. La campagne ‘Boycott Désinvestissement Sanctions’ est bien plus efficace que n’importe quel projet humanitaire. BDS est une stratégie non-violente, d’où son efficacité. Elle doit être accompagnée par une autre campagne, une campagne d’information, afin de toucher le public le plus large possible »
  • 35. Munther Amira Né en 1973 ?, réfugié palestinien du village de Deir Aban, situé au sud de Jérusalem, vit actuellement dans le camp de réfugiés d'Aida, non loin de Bethléem. Responsable du Popular Struggle Coordination Committee - PSCC (Comité de coordination de la lutte populaire). Le PSCC aide à renforcer et facilite la communication entre les différents comités populaires dans les villages palestiniens qui luttent contre le "mur de l'apartheid". Arrêté par des soldats israéliens en déc. 2017, alors qu'il participait pacifiquement à une manifestation, accusé de 13 infractions : "trouble à l'ordre public", "participation à un défilé sans autorisation", etc. et con- damné à 6 mois d’emprisonnement Président du Conseil d’administration du Youth center (Centre des Jeunes) du camp de réfugiés d’Aïda, une organisation locale qui apporte du soutien aux enfants et aux jeunes du camp. Est aussi engagé dans le ‘Comité de coordination de la résistance populaire’ (CCRP), un regrou- pement de militants de base en Cisjordanie. À ce titre, est un représe- ntant de premier plan de la résistance populaire non-violente en Cisjordanie. Arrêté à nouveau le 18 déc. 2023 suite au massacre perpétré par le Hamas près de Gaza.
  • 36. Abdullah Abu Rahma Né en 1973 ?, Palestinien, habitant de Bil’in, village de 1800 habitants en Cisjordanie privé de ses terres par la construction du mur. Coordinateur du Comité Populaire de Bil'in contre le Mur de séparation et les Colonies. Depuis janvier 2005, le village a organisé des manifestations non- violentes hebdomadaires tous les vendredis contre la construction du mur avec des Israéliens et des internationaux. Il a obtenu en 2007 de la Cour Suprême israélienne le déplacement du mur. Arrêté en décembre 2009 pour détention d’armes israéliennes usagées après avoir organisé une exposition de grenades utilisées contre les manifestants. 25 comités de résistance populaire ont adopté des méthodes d’action similaires. « Notre seul ennemi est l’occupation (…) La non-violence est efficace. C’est quelque chose dont nous sommes fiers. Notre Intifada est pacifique, est c’est pourquoi elle est forte ».
  • 37. Mohammed Khatib Né en 1974, militant palestinien, porte-parole du Comité populaire de Bil'in. Ce village palestinien de 1600 habitants, à 16 km de Ramallah, a vu plus de la moitié de ses terres confisquées pour la construction de nouvelles colonies. Étranglé par le mur, Bil'in connaît le sort de dizaines d'autres villages palestiniens enclavés, comme Kharbata, Safa, Deir Qadis, dont les habitants sont réduits à la misère ou à l'exil. Des citoyens israéliens et palestiniens y débattent et y luttent ensemble contre le mur et la colonisation en général dans le cadre de l'association Tayyush ("Ensemble"). « Nous manifestons tous les vendredis. Le sens profond de notre action, c’est la lutte contre l’occupation israélienne, mais pas contre le peuple israélien. Nos distribuons des tracts aux soldats en leur disant que nous ne sommes pas contre eux en tant qu’individus, mais contre ce qu’ils représentent, c’est-à-dire l’occupation. Chaque mois, nous avons une rencontre avec les représentants des groupes israéliens de la "Coalition israélienne contre le mur". De même avec les internationaux. Le combat doit être triangulaire. »
  • 38. Antony Loewenstein Né en 1974, journaliste d'investigation, auteur et cinéaste indépendant allemand, à l’origine juif athée australien. Apparaît régu- lièrement à la télévision, à la radio, en public et dans les universités du monde entier pour discuter d'actualité et de politique. Son livre sur le conflit israélo-palestinien, My Israel Question (1ère édition en 2006), qui examine les perspectives du processus de paix au Moyen-Orient dans le nouveau contexte géopolitique, est décrit par Ilan Pappé comme « l'un des meilleurs traités qui présente de la manière la plus lucide possible pourquoi l'antisionisme ne peut pas être assimilé à l'antisémitisme ». Coéditeur avec Ahmed Moor du livre de 2012 Après le sionisme : un État pour Israël et la Palestine, qui comprend des essais d' Omar Barghouti, de John Mearsheimer, d' Ilan Pappé, de Sara Roy et de Jonathan Cook. Cofondateur d' Independent Australian Jewish Voices (IAJV). Partisan du mouvement ‘Boycott, Désinvestissement et Sanctions’ (BDS). Lauréat du prix de la paix 2019 à Jérusalem (Al Quds), l'un des plus importants prix de la paix en Australie, pour son travail en Israël- Palestine.
  • 39. Hillel Kogan et Adi Boutros H.K. : Né en 1974, de parents ayant quitté l’Union soviétique. Assistant chorégraphe de Ohad Naharin au sein du Batsheva Ensemble. Crée des œuvres de danse depuis 1996. En 2013, crée le spectacle We Love Arabs : un chorégraphe israélien choisit un danseur arabe pour créer une pièce porteuse d’un message de coexistence et de paix. Au fil de cette parodie décapante mêlant clichés chorégraphiques et racistes, le créateur auto-glorifié se trouve piégé par les idées fausses qu'il prétend combattre. Après une heure de rires, les acteurs dansent dans la même communion autour d’un plat de houmous partagé. Ce spectacle diffusé en trois langues (hébreu, anglais et français) tourne dans le monde entier et lui vaut plusieurs prix et une reconnaissance internationale. A. B. : danseur palestinien de nationalité israélienne « J’avais besoin de parler avec humour des relations délicates entre nos deux peuples et surtout du racisme sous-jacent qui en découle. Ma pièce est une satire et une parodie. L'approche comique nous permet d'examiner les questions avec moins d'émotions pesantes, avec moins de lourdeur. Et le plus important, cela offre l'occasion de rire de nous- mêmes. »
  • 40. Sari Bashi Née en 1975, juriste israélo-étatsunienne. Enseigne le droit international humanitaire à la faculté de droit de Yale et à l’université de Tel Aviv et supervise des recherches à Democracy for the Arab World Now (DAWN). Abandonne sa brillante carrière juridique aux États-Unis pour fonder avec professeur Kenneth Mann, professeur de droit à l’université de Tel Aviv, l’organisation ‘Gisha’ qui apporte une assistance juridique directe et mène un plaidoyer public pour protéger la liberté de mouvement des Palestiniens. D’abord directrice de plaidoyer au sujet d’Israël et de la Palestine à Human Rights Watch, supervise ensuite une équipe de 270 personnes dans 50 pays, travaillant sur 18 domaines régionaux et thématiques des droits de l'homme. Épouse un Palestinien et s’installe à Ramallah, en Cisjordanie. Marathonienne, auteure du blog Umm Forat sur l'éducation de ses enfants en Cisjordanie occupée. « Il existe un principe très simple : ne pas tuer d'enfants, ne pas les prendre en otage, ne pas leur lancer des bombes. » « Le Hamas a commis des crimes de guerre contre des civils israéliens. Mais cela ne justifie pas qu'Israël commette des crimes de guerre contre des civils palestiniens. »
  • 41. Mira Awad Née en 1975, native de Rama, village de Galilée, de nationalité israélienne. Fille d’un père médecin d’origine arabe palestinienne et de confession chrétienne, et d’une mère bulgare, spécialiste en langues slaves. Diplômée de l’école de musique Rimon (à Ramat Ha Sharon). Mène de front une carrière dans la chanson et un parcours d’actrice. En 2009, première chanteuse arabe à concourir pour Israël lors de l’Eurovision, aux côtés de la chanteuse juive israélo états-unienne d’origine yéménite Achinoam Nini, dite Noa. Les deux artistes ne ratent jamais une occasion de se produire ensemble… (Photo du bas) N’a jamais renoncé à son engagement en faveur de la tolérance et de la compréhension mutuelle et du dialogue des deux commu- nautés. Dans Mona, une série écrite par Mira Awad pour la télévision publique israélienne, une Arabe palestinienne d’Israël, résidant à Tel- Aviv, file le parfait amour avec un Juif israélien de Sdérot, jusqu’à ce que l’opération militaire ‘Bordure protectrice’ à Gaza vienne interrompre leur idylle… « L’hymne national, Hatikva, ne me fait pas spécialement vibrer. Et par ailleurs, je crois qu’il est encore nécessaire de se battre pour la paix et la coexistence entre Israéliens et Palestiniens ».
  • 42. Tsahi Halevi et Lucy Aharish Tsahi Halevi, né en 1975, acteur israélien. Joue notamment le rôle de Naor dans la série israélienne Fauda. En octobre 2018, épouse Lucy Aharish, journaliste arabe israélienne, née en 1981, la première arabe israélienne à présenter un journal d'information en hébreu sur une chaîne de télévision israélienne, ‘Channel 10’. Ce mariage vaut à leur couple des critiques d'ultraconser- vateurs israéliens, y compris au sein du gouvernement. Le ministre ultra-orthodoxe de l'Intérieur Arie Dery estime sur une station de radio militaire que leur mariage "n’est pas une bonne chose". Il s’inquiète pour leurs futurs enfants, invite la mariée à se convertir au judaïsme et conclut sur les méfaits de "l'assimilation qui consume le peuple juif". Bentzi Gopstein, chef de l'organisation d'extrême droite Lehava ("La Flamme") connue pour ses campagnes contre les relations mixtes, réprouve le mariage et appelle le marié à "préserver la dignité du peuple juif". Ces propos provoquent une vague de soutien envers les mariés. "Félicitations et bonheur à ce couple magnifique", déclare la députée travailliste Shelly Yachimovich (née en 1960, photo du bas), journaliste, présentatrice de radio et de télévision
  • 43. Vittorio Arrigoni (1975-2011), reporter et militant italien. Membre de l'ONG International Solidarity Movement, s’installe à Gaza en 2008. Empri- sonné par les Israéliens après son embarcation sur les flottilles, colla- bore à Il Manifesto. Avec la même maison d'édition, publie son livre Restiamo umani, synthèse de ses reportages à Gaza. Au cours de l'opération ‘Plomb durci’, acquiert une renommée internationale pour son blog Radio Guerrilla, seule source de l'Ouest pour informer sur Gaza à un moment où aucun journaliste n'a accès à la bande. En janvier 2011, publie sur son blog le manifeste des jeunes de Gaza. Assassiné par les salafistes du Jahafil Al-Tawhid Wal-Jihad fi Filastin, qui l'avaient pris en otage pour essayer d'obtenir du Hamas la libération de plusieurs de leurs membres, dont le cheikh Hicham al- Soueïdani. Décrit le gouvernement israélien comme l'un des pires régimes d'apartheid au monde, affirme que le blocus israélien sur Gaza est criminel. Avant même le massacre du 7 octobre 2023, n'aime pas du tout non plus le Hamas dont il affirme qu’il a considérablement limité les droits humains.
  • 44. Nadav Lapid Né en 1975, réalisateur, scénariste, écrivain et critique littéraire israélien, installé à Paris. Né dans une famille d'artistes, suit des études d'histoire et de philosophie à l'université de Tel Aviv et à l'université Paris VIII. Dans ses films Policier (2011), Le genou d’Ahed* (2021), dresse un constat souvent effarant de la société israélienne. « Je suis dans un désespoir qui dépasse le politique, c’est un désespoir existentiel que je vis depuis longtemps. Israël est un pays où l’horizon n’existe pas. Un pays sans avenir. Un État profondément malade, qui a perverti nos âmes et celles de nos voisins. » « C’est d’une logique terrifiante. On a rendu Gaza monstrueux, il n’est donc pas étonnant que des monstres aient poussé là-bas. Que le Hamas et Netanyahou se soient accordés pendant des années, c’est évident, cela ne fait même plus débat. Mais le plus inquiétant, c’est qu’ils expriment l’essence collective de leur peuple, à savoir un désir meurtrier. On ne peut pas espérer trouver de solution ainsi. On ne peut pas atten- dre du malade ou du pervers qu’il se soigne tout seul. Et, en même temps, on a toujours cette foi que l’humain ait une âme et qu’il puisse échapper à son déterminisme social comme historique. » * Ahed Tamimi, jeune militante palestinienne opposé à l’occupation militaire, gifle en décembre 2017 un soldat de Tsahal. Condamnée à 8 mois de prison, elle devient une icône de la résistance à la colonisation. Le député israélien d’extrême droite Bezalel Smotrich déplore que les soldats ne lui aient pas tiré dessus, « au moins dans le genou », de sorte que son assignation à résidence soit définitive.
  • 45. Youssef Ziadna ou Youssef al Zayadeneh, Bédouin (arabe israélien) né en 1976, conducteur de minibus pour une entreprise privée. Habite une maison de tôle et de béton érigée au milieu d’un village oublié près de Rahat, dans le désert du Néguev, au sud d’Israël. Le 7 octobre 2023, jour de la tuerie perpétrée par le Hamas contre les participants israéliens à la rave party du festival de musique de Reim (260 victimes), double la capacité de son minibus de 14 places et sauve 30 passagers en état de choc en les conduisant à travers le désert vers l’armée israélienne hors des routes sur lesquelles le Hamas a posté ses hommes. Reçoit peu après un appel téléphonique du Hamas «Toi et ta famille, vous allez le payer ! ». Pleure un cousin assassiné lors de l’attaque et s’inquiète pour 4 autres membres de sa famille qui sont toujours portés disparus. Reçoit aussi la visite du président de l’Etat d’Israël, Isaac Herzog, venu le féliciter. Dans son village privé d’abri antimissile alors que les roquettes tombent en 20 secondes depuis la bande de Gaza, le Bédouin espère que son geste changera le destin de sa communauté. « Plutôt mourir si cela signifie que je peux sauver des vies. » « Quand Israël bombarde Gaza, le sol tremble sous nos pieds. Quand le Hamas bombarde Israël, les roquettes arrivent sur nous en vingt secondes. Et nous n’avons qu’un seul abri, d’une capacité de huit personnes, pour 1 000 habitants. »
  • 46. Abou Alaa Mansour Né en 1978 ?, militant palestinien, membre du Comité populaire de Bil'in. Lutte contre l’accaparement des terres par Israël et contre le mur, "barrière" contestée pas seulement par les Palestiniens, puisqu'en septembre 2007, la Cour Suprême israélienne a jugé à l’unanimité que le tracé du mur portait préjudice aux habitants de Bil’in et qu’il devait être modifié. « La stratégie israélienne vise l’avortement et l’échec de la méthode non-violente, étant donné le rôle de cette méthode dans le dévoilement de l’occupation et la réfutation du roman trompeur sur ce qui se passe en Palestine. Bil’in est à la fois le symbole de la non-violence, mais aussi le symbole de l’assassinat cible par l’armée israélienne qui tue un jeune homme, Bassem Abu Rahma qui s’adressait aux soldats et leur demandant de ne pas tirer des coups de feu car la marche était pacifique. À Ni’lin, en un an et demi, 5 manifestants sont tombés en martyrs, la plupart étaient des jeunes garçons. » Photo du bas : Un jeune franchit le mur de séparation. Au fond, la colonie israélienne de Modiin Illit, l’une des plus importantes de Cisjordanie. Michael Sfard, avocat israélien, cofondateur de Yesh Din, une organisation de défense des droits humains, réussit à prouver que le tracé n’avait pas été établi pour des raisons de sécurité, mais pour permettre l’extension de cette colonie.
  • 47. Bassem et Jawaher Abu Rahma Basem A. R., né en 1978, militant palestinien. Un des princi- paux responsables de la résistance populaire dans le village de Bil’in. Le 7 avril 2009, pendant une marche de protestation contre le mur, demande aux soldats de ne pas tirer car la marche est pacifique. Mort à l’hôpital à l'âge de 31 ans, après qu’un soldat israélien lui ait tiré à bout portant une grenade de gaz lacrymogène à grande vitesse directement dans la poitrine, Les enquêteurs militaires israéliens ont fermé leur enquête sur ce décès sans inculpation, invoquant un manque de preuves malgré le fait que l'incident ait été enregistré par trois caméras séparées. Sa sœur, Jawaher Abu Rahma , est asphyxiée à mort, le 1er janvier 2011, après que les soldats aient tiré des dizaines de grenades à gaz sur des manifestants non-violents.
  • 48. Rachel Corrie (1979-2003), militante états-unienne d’origine juive, volontaire du International Solidarity Movement (ISM). Morte le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza, durant la Seconde Intifada, écrasée par un bulldozer israélien alors qu'elle essaye avec d'autres membres de son organisation d'arrêter pacifiquement la démolition de la maison d'un médecin palestinien. Des membres d'ISM présents sur les lieux lors des faits affir- ment que le conducteur du bulldozer a délibérément tué Rachel en l'écrasant deux fois avec son bulldozer. La jeune femme s'était placée face à l'engin, dans le but de se faire voir par le conducteur et ainsi l'inciter à ne pas poursuivre son chemin vers la démolition. Selon l’armée israélienne, le conducteur de l’engin ne l’aurait pas vue, car elle était dans un angle mort. A travers le destin tragique de Rachel, qui tenait un journal de voyage sous forme d'e-mails qu'elle envoyait à sa famille et à ses amis aux États-Unis, le film Rachel de Simone Bitton (2009) médite sur les thèmes de l'idéalisme, de l'engagement, de l'utopie politique.
  • 49. Fathy Khdirat Né en 19??, Palestinien, membre fondateur et coordi- nateur de l’association Jordan Valley Solidarity. Cette asso- ciation, appuyée par des volontaires internationaux qui viennent du monde entier, défend le droit des Palestiniens à exister sur leur terre. « La vallée du Jourdain représente environ 30 % du territoire de la Cisjordanie, et 95 % de ces terres sont dans la zone occupée. Notre groupe décide de se battre, de construire, de résister, d'aider les gens à exister dans leur pays d'origine parce que nous nous rendons compte qu’Israël a un plan pour expulser tout le monde de cette zone. S'il n'y a pas d'eau, il n’y a pas de vie. Donc, empêcher les gens d'utiliser les ressources en eau, c’est les forcer à quitter leur terre. »
  • 50. Anna Baltzer Née en 1979, Juive états-unienne , coordinatrice de la US Campaign for Palestinan Rights aux USA), conférencière, auteure. Depuis 2000, se rend régulièrement en Cisjordanie en tant que bénévole pour le ‘Service international des femmes pour la paix’ afin de faire connaître les violations des droits humains et soutenir la résistance non-violente palestinienne. Dénonce la neutralité des bien-pensants qui ne veulent pas prendre parti dans ce conflit, alors qu’il s’agit, comme du temps du mouvements des droits civiques aux États-Unis, du combat d’un peuple opprimé contre une situation d’oppression caractérisée. A fait plus de 500 conférences à travers le monde pour parler des colonies, du Mur, de la censure, de la Nakba de 1948, des réfugiés palestiniens, de Gaza, de l'activisme israélien, du mouve- ment de résistance non-violent palestinien. Insiste sur les manifes- tations non-violentes, sur l'éducation, encourage le dialogue pour trouver des solutions.
  • 51. Fatima Khaldi Née en 19??, activiste et travailleuse sociale palestinienne. Avec l'Union des femmes palestiniennes, elle a créé des jardins d'enfants qui fonctionnaient comme école pour les enfants pendant la journée, et un lieu de rencontre pour les femmes palestiniennes l'après-midi. Actuellement, travaille avec le International Woomen Peace Service (IWPS), et animatrice de Women for Life à Salfit. Après un camp d'été de 2 semaines en juillet 2004, crée avec d’autres le groupe Flowers Against the Occupation, groupe de jeunes filles qui vivent en Cisjordanie occupée. Ce groupe se réunit une fois par semaine pour des ateliers sur des sujets tels que l'anglais, l'art, la danse, la musique, la santé des filles, la confiance des filles et la violence contre les filles. « Nous voulons montrer au monde entier que nous rejetons la violence et le racisme israéliens, nous croyons que la justice de notre cause et notre détermination sont plus fortes que n'importe quelle arme israélienne et que, pour une vie meilleure, les femmes palestiniennes sont capables d'accomplir ce qui semble impossible. »
  • 52. Issa Amro Palestinien né en 1980. En janvier 2003, proteste contre la fermeture par l’armée israélienne de l’université polytechnique de Palestine (où il est en dernière année d’études d’ingénieur), consi- dérée comme étant en zone militaire. Avec d’autres étudiants, orga- nise des actions de désobéissance civile. Responsable de l'organisation Youth against settlements ("La jeunesse contre les colonies"), une des figures du combat palestinien contre l'occupation israélienne. Documente les violations des droits de l’homme dans les territoires occupés, fournit des caméras aux familles palestiniennes pour qu’elles puissent mettre en exergue la violence quotidienne qu’elles subissent. En 2010, déclaré "défenseur des droits de l'homme de l'année en Palestine" par le ‘Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme’, initiative pour sa sécurité en raison de nombreux témoignages de harcèlement de la part de soldats et de colons israéliens et d'une série d'arrestations arbitraires. En 2015, dissuade les jeunes Palestiniens de commettre des attaques au couteau, et préconise une approche non-violente de la résistance. Arrêté et inculpé en 2016 après avoir manifesté pour la libre circulation à Hébron.
  • 53. Roi Silberberg Né en 1980, formateur israélien. À 23 ans, étudiant à l’univer- sité, est enrôlé comme réserviste dans les Territoires occupés. Pendant ces 3 semaines de service, est témoin de la réalité de l’occupation. Devient un refuznik, dit à l’armée qu’il ne prendra plus part à cette oppression. Maîtrise en droits de l’homme et doctorat en philosophie de l’éducation, thèse de doctorat sur les fondements philosophiques et les enjeux de l’éducation à la paix. Fonde l’ONG Amal - L’arabe parlé pour tous, qui enseigne l’arabe aux enfants des écoles primaires de Tel Aviv et de Jaffa ; membre du Conseil d’administration de Zochrot, qui a comme objectif de sensibiliser le public israélien à la Nakba ; collaborateur du groupe This is not an Ulpan, initiative pour l’étude de l’arabe et de l’hébreu. Depuis 2020, Directeur de The School for Peace dans le village de Neve Shalom - Wahat as Salam, (‘l’Oasis de paix’), sur une colline à une demi-heure de Jérusalem et de Tel Aviv, où des familles juives et arabes, toutes citoyennes israéliennes, vivent ensemble par choix. ‘L’École pour la Paix’ est la première institution éducative établie en Israël à promouvoir, à travers des cours et des séminaires, des moments de rencontre et de confrontation entre Israéliens et Palestiniens sur la gestion du conflit. Elle a déjà été visée par 2 incendies criminels, dont le premier a complètement détruit le bâtiment principal.
  • 54. Ronit Avni Née en 1980 à Rio de Janeiro, citoyenne des États-Unis, du Cana- da et d’Israël, auteure et réalisatrice. Étudie à partir de 1998 l’histoire du Proche-Orient à la Columbia University de New York. Fondatrice en 2003 et directrice générale de Just Vision, à Washington. Cette organisation de sensibilisation et de soutien des Palestiniens et les Israéliens qui poursuivent "la liberté, la dignité, la sécurité et la paix par des moyens non-violents" demande la fin de l’occupation et de l’implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens. Elle crée des films-documentaires en hébreu, en arabe et en anglais (Home Front, Budrus, Encounter Point) et agit comme plaque tournante entre les divers acteurs et mouvements. «Les changements dans le monde d'aujourd'hui commencent par le bas et sont menés finalement par les gouvernants : l’écologie, le féminisme, le mouvement des droits civiques, etc. Le conflit israélo- palestinien n'est pas différent. Les politiciens finiront par suivre, mais je m'inquiète de qui va diriger ».
  • 55. Yehuda Shaul Israélien né en 1982. Issu du milieu juif orthodoxe, fait son service militaire pendant trois ans au sein d’une unité combattante dans les Territoires occupés et constate les ravages de l’occupation. En 2004, avec 65 camarades, vétérans de Tsahal, crée l’association Breaking the Silence qui recueille et publie les témoi- gnages des soldats chargés du "contrôle" des Palestiniens de Cisjordanie et sensibilise la population, pour la forcer à savoir, "parce que l’opinion ignore ce qui se passe sur le terrain". Se bat contre les humiliations, les spoliations, les expropriations, les démolitions… « L’occupation est pour Israël une seconde nature, Israël ne conçoit la possibilité de vivre avec ses voisins qu’en les contrôlant de façon absolue et obsessionnelle. (…) Si on ne cesse pas l’occupation, c’est tout Israël qu’on risque à terme de perdre. Pour y mettre fin, il suffit de le décider. »
  • 56. Muna Ammar Née en 19??, Directrice palestinienne du Center for Freedom and Justice (‘Centre pour la liberté et la justice’). Cette association mobilise la population dans une lutte non-violente contre l'occupation à Beit Omar, entre Bethléem et Hébron, en Cisjordanie occupée, soutient l’engagement des femmes dans des programmes d’éco- nomie solidaire et de coopératives, organise des rencontres entre femmes israéliennes et palestiniennes. « L'économie et le mouvement de résistance sont intrinsè- quement liés. Nous demandons aux internationaux de coopérer avec les organisations qui travaillent à l’amélioration de la situation économique des femmes en Palestine. C’est important pour mettre fin à l'occupation. »
  • 57. Wendy Pearlman Née en 1980??, enseignante étatsunienne. Professeure de sciences politiques à la Northwestern University (Evanston près de Chicago, Illinois), titulaire la chaire d'études sur le Moyen-Orient. A étudié ou mené des recherches en Espagne, en Allemagne, au Maroc, en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ses recherches portent sur la politique comparée du Moyen- Orient, les mouvements sociaux, la violence politique, les réfugiés et la migration, les émotions et la mobilisation, et le conflit arabo-israélien. Son livre Violence, Nonviolence, and the Palestinian National Movement (2011) pose la question : Où est le "Gandhi palestinien" ? Enquête sur les raisons pour lesquelles des stratégies non-violentes et violentes ont été utilisées à différents moments. Cherche à découvrir comment le degré d'unité ou de fragmentation interne détermine la décision d'utiliser une stratégie violente ou non-violente. Montre que la cohésion interne d’un mouvement est une condition nécessaire mais pas suffisante pour l'utilisation de la revendication non-violente. Étudie l'histoire du mouvement national palestinien depuis la période du mandat britannique.
  • 58. Rima Hassan Née en 1992, juriste et militante franco-palestinienne. Née dans le camp de réfugiés de Neyrab en Syrie, dernière des 6 enfants d'un militaire palestinien, forcé à l’exil vers la Syrie lors de la création d’Israël en 1948, et d'une institutrice d'Alep, arrive en France à l’âge de 10 ans. Master en droit international à l’Université Paris I Panthéon Sorbonne. Dans son mémoire de master, s'intéresse à la comparaison juridique de l’apartheid en Afrique du Sud et en Israël. Fonde en 2019 ‘l’Observatoire des camps de réfugiés’ dont l’objectif est d’ « Informer, enquêter, sensibiliser sur les camps de réfugiés, de déplacés et de migrants dans le monde » : 140 camps observés dans 59 pays sur une carte géographique en ligne sur le site o-cr.org Fonde en 2023 le collectif ‘Action Palestine France’. « Le récit proposé est celui d’un conflit symétrique entre Israël et la Palestine. L’analyse omet de nous resituer, nous, Palestiniens, dans notre condition de sujets colonisés, dominés. » « Tout le monde parle du "plan de partage" et accuse les Palestiniens de l’avoir refusé : personne ne nous a rien demandé ! On nous l’a imposé. Ça n’a rien à voir. Depuis le début, notre voix n’existe pas. C’est donc sans surprise que les puissances occidentales, qui étaient autant d’empires coloniaux, mettent en œuvre cette différence de traitement. » ../..
  • 59. Rima Hassan « Il faut parvenir à isoler Israël comme ça a été le cas avec l’Afrique du Sud. Il faut le contraindre à respecter le droit. Faire pression. L’amener à négocier dans un nouveau cadre démocratique. » « L’apartheid que nous subissons n’est pas le même que celui qu’ont vécu les Noirs en Afrique du Sud – ils étaient tous soumis, « également », aux mêmes lois. L’apartheid israélien repose sur la fragmentation du peuple palestinien. Il y a plusieurs catégories de Palestiniens, vivant dans des espaces différenciés et dotés de statuts multiples. » « La seule solution viable est un État binational démocratique et laïc. Craig Mokhiber, directeur du bureau du Haut-commissariat aux droits de l’Homme à l’ONU, vient de démissionner et, dans sa lettre, on peut lire que la solution à deux États est devenue "une plaisanterie dans les couloirs de l’ONU" ». « L’État français a négocié avec le FLN, qu’il qualifiait aussi de "terroriste". Le PKK est également désigné ainsi, ce qui n’a pas empêché, un temps, l’État turc de négocier la paix avec lui. »
  • 60. Dafna Rothstein Landman Israélienne née en 1997. Coordinatrice de l’initiative de 60 jeunes Israéliens annonçant en mars 2014 leur refus de servir dans l'armée d'occupation. « Nous, soussignés, avons l’intention de refuser de servir dans l’armée et la principale raison de ce refus est notre opposition à l’occupation militaire des territoires palestiniens. Dans ces territoires, les droits de l’homme sont bafoués et des actes définis selon le droit international comme des crimes de guerre sont perpétrés de façon quotidienne. Ceux-ci comprennent des assassinats (exécutions extrajudiciaires), la construction de colonies sur des terres occupées, des détentions administratives, des tortures, des punitions collectives et une répartition inégale de ressources comme l’électricité et l’eau.(…) Tout service militaire perpétue la situation actuelle, et de ce fait nous ne pouvons prendre part à un système qui se livre à de tels actes. »
  • 61. Tal Mitnick Né en 2005, objecteur de conscience israélien. En déc. 2023, refuse d’être enrôlé dans l’armée et de participer aux opérations à Gaza. Condamné à 30 jours d’emprisonnement pour insoumission. « Cette terre a un problème : deux nations y ont tissé un lien indéniable. Même avec toute la violence du monde, nous ne pourrions pas effacer le peuple palestinien ou son lien avec cette terre, tout comme le peuple juif ou notre lien avec cette même terre ne peuvent pas être effacés. Le problème ici relève d’une forme de suprématie, la croyance que cette terre n’appartient qu’à un seul peuple. La violence ne peut résoudre ce problème, ni de la part du Hamas, ni de la part d’Israël. Il n’y a pas de solution militaire à un problème politique. C’est pourquoi je refuse de m’enrôler dans une armée qui croit que le vrai problème peut être ignoré, sous le couvert d’une guerre civile, avec un gouvernement qui ne fait qu’entretenir le deuil et la douleur. «Je refuse de croire que plus de violence nous garantira plus de sécurité, je refuse de participer à une guerre de vengeance. J’ai grandi dans un foyer où la vie est sacrée, où le dialogue est valorisé, où la communication et la compréhension passent toujours avant la violence. Dans le monde plein de corruption dans lequel nous vivons, la violence et la guerre sont un moyen détourné pour accroître le soutien au gouvernement et faire taire les critiques. »
  • 62. 43 israéliens de l’unité 8200 Dans une lettre publiée le 12 septembre 2014 dans le journal Yediot Aharonot, 43 Israéliens (33 soldats et 10 officiers, hommes et femmes), ayant servi dans l'unité 8200 du renseignement militaire israélien affirment : « Le renseignement permet le contrôle permanent de millions de personnes à l'aide d'une surveillance profonde et intrusive, qui s'immisce dans la plupart des secteurs du quotidien des individus. Tout cela ne permet pas aux gens de mener des vies normales et incite à plus de violence, nous éloignant toujours davantage de la fin du conflit. (…) Notre conscience ne nous permet pas de participer aux missions de collecte d'informations sur la population palestinienne. Nous ne pouvons plus continuer à servir ce système et à dénier leurs droits à des millions de personnes tout en gardant bonne conscience. » Ils évoquent leur rôle capital dans les opérations d'éliminations ciblées, prati- quées par l'armée. « Nous appelons tous les soldats qui servent actuellement dans cette unité ou qui vont y servir, tous les Israéliens à faire entendre leurs voix contre ces abus et agir pour y mettre un terme. » ■