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Figures de la résistance
à l’occupation israélienne de la Palestine
et de la recherche de paix
5 - De 1950 à 1960
Étienne Godinot - 14.02.2024
Evi Guggenheim
et Eyas Shbeta
Evi Guggenheim, Helvético-Israélienne née en 1950? à Zurich dans
une famille juive. Émigre en Israël en 1975. Une des premières en 1977 à
s’installer avec son mari Eyas Shbeta, Israélien arabe musulman, dans le
village Neve Shalom - Wahat as Salam (NS-WaS,"Oasis de Paix") créé par
Bruno Hussar et Anne Le Meign, où 70 personnes juives ou arabes cohabitent
aujourd’hui pacifiquement. Psychothérapeute pour personnes et groupes,
Directrice clinique d'Amcha, un institution qui fournit un soutien psychosocial
aux survivants de l'Holocauste et à leur progéniture. Travaille au sein de
l'équipe ‘Communication et Développement’ de NS-WaS.
« J’ai rencontré l’expérience de NS-WaS lors d’un camp d’été de trois
semaines sous tente. (…) On a développé une culture de dialogue qui permet
de vivre avec le conflit. Il s’agit de s’en rendre compte et d’être parfois
d’accord sur le fait de ne pas être d’accord. Écouter et respecter l'autre dans
son identité, dans ses choix, dans ses rêves, voilà la condition pour faire la
paix. Nous sommes contre l’usage de la violence des deux côtés et nous
manifestons ensemble. Nous aimerions qu’une autre image vienne de notre
pays, celui de la coexistence, qui se poursuit au quotidien. »
Wendy Pearlman
Née en 19??, enseignante étatsunienne. Professeure de
sciences politiques à la Northwestern University (Evanston près de
Chicago, Illinois), titulaire la chaire d'études sur le Moyen-Orient. A
étudié ou mené des recherches en Espagne, en Allemagne, au Maroc,
en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Israël, en Cisjordanie
et dans la bande de Gaza.
Ses recherches portent sur la politique comparée du Moyen-
Orient, les mouvements sociaux, la violence politique, les réfugiés et la
migration, les émotions et la mobilisation, et le conflit arabo-israélien.
Son livre Violence, Nonviolence, and the Palestinian National
Movement (2011) pose la question : Où est le "Gandhi palestinien" ?
Enquête sur les raisons pour lesquelles des stratégies non-violentes et
violentes ont été utilisées à différents moments. Cherche à découvrir
comment le degré d'unité ou de fragmentation interne détermine la
décision d'utiliser une stratégie violente ou non-violente. Montre que la
cohésion interne d’un mouvement est une condition nécessaire mais
pas suffisante pour l'utilisation de la revendication non-violente.
Étudie l'histoire du mouvement national palestinien depuis la
période du mandat britannique.
Dominique Vidal
Né en 1950, père rescapé d’Auschwitz, mère "porteuse de valise"
pendant la guerre d’Algérie. Historien, journaliste et essayiste français,
spécialiste du Moyen-Orient et du conflit Israël-Palestine. En 1995,
rejoint l'équipe permanente du Monde diplomatique : rédacteur en chef
adjoint, puis responsable des éditions internationales et du
développement.
Spécialiste du Proche-Orient et notamment du conflit israélo-
palestinien et auteur d'une synthèse des travaux des nouveaux
historiens allemands sur la Shoah.
« Depuis 1947, date où la Palestine a été reconnue par l’ONU
comme un État à part entière, la négociation seuls à seuls entre
Palestiniens et Israéliens échoue : le dialogue n’est pas possible entre
un pot de terre et un pot de fer. Il faut une volonté internationale de
rendre possible et d’encadrer cette négociation. »
Amos Gvirtz
Né en 19??, fondateur de l’association Israelis and
Palestinians for Non-Violence, ancien représentant israélien de
l'International Fellowship of Reconciliation (IFOR) et président du
Israeli Committee Against Housing Demolitions. Défend notamment
les droits des Bédouins israéliens autochtones dans le Néguev.
Chaque semaine, adresse à un public international ses informations
" Ne dites pas que nous ne savions pas" sur des événements non
publiés affectant les communautés palestiniennes et bédouines.
« Le gouvernement de droite en Israël préfère la lutte violente,
qu’il est sûr de gagner haut la main. Nous, les citoyens d’Israël,
avons le choix entre une guerre sans fin avec tout ce qu’elle entraîne
de souffrances et de morts, et une lutte qui ne met pas en danger
nos vies, ni notre sécurité. Par son essence même, la lutte non-
violente consiste à respecter les vies et l’existence de l’adversaire.
En d’autres termes, à partir du moment où le Hamas abandonne la
violence au profit de la non-violence dans sa poursuite de la justice
pour le peuple palestinien, il abandonne aussi le désir de nous
détruire.»
Amos Gitaï
Né en 1950, cinéaste israélien, réalisateur de 80 titres. Études
d’architecture à Haïfa puis à Berkeley (Californie). Adolescent engagé et
critique contre la politique de son pays, jeune soldat envoyé sur le théâtre
des opérations dans le Golan en 1973, exilé en France de 1983 à 1993
après l’interdiction de son film House.
« Des accords imparfaits sont toujours mieux qu’une guerre parfaite.
(…) Regardez, l’Europe commémore les 100 ans de la Première Guerre
mondiale. Il a fallu deux guerres sauvages avant de former un continent
ouvert et en paix. Pourquoi n’y arriverions-nous pas ? (…) Rabin est le
premier homme politique qui a reconnu dans ses Mémoires qu’Israël avait
chassé les Arabes en 1948. Il a fait ce qu’un vrai leader politique doit faire
avec son peuple : lui parler sans mentir. (…) Il faut reconnaître le fait
historique, puis chercher des solutions politiques. »
Pierre Stambul
Né en 1950, militant juif pro-palestinien français. Parents juifs de
Bessarabie.Professeur retraité de mathématiques à Marseille, co-
président de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’ (UJFP)
« Le sionisme est une idéologie. C’est une théorie de la séparation
qui considère que Juifs et non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble.
C’est un colonialisme qui vise à expulser le peuple autochtone, les
Palestiniens. C’est un nationalisme qui a inventé le peuple, la langue, la
terre. C’est une gigantesque manipulation de l’histoire, de la mémoire et
des identités juives. Pour les sionistes, les Juifs ont vécu 2000 ans en
exil et retournent dans leur pays. Cette histoire est entièrement inventée.
La plupart des fondateurs du sionisme n’étaient pas croyants, mais ils
ont utilisé la Bible comme un livre de conquête coloniale. Le sionisme
s’est construit contre le judaïsme, qu’il soit laïc ou religieux. »
« Parce que souvent le génocide nazi et l’antisémitisme sont notre
histoire familiale et intime, nous pouvons plus facilement dénoncer le
caractère obscène du sionisme quand il considère comme antisémite
toute critique d’Israël. L’idéologie sioniste n’est pas seulement criminelle
contre le peuple palestinien, elle est totalement suicidaire pour les Juifs,
laïcs ou religieux. »
« La paix, c’est la fin de cette conception meurtrière qui vise à
séparer les Juifs du reste de l’humanité en expulsant les Palestiniens. »
Michèle Sibony
Née en 1951, militante française pour les droits des Palestiniens.
Issue d’une famille juive marocaine, vit en Israël où elle fait des études de
lettres et de cinéma à l’université de Haïfa dans les années 1972-1977. Le
fait d’habiter pendant quelques années en Israël et de côtoyer des
Palestiniens lui permet d’effectuer ce qu’elle appelle un « détricotage »
idéologique et déclenche chez elle la volonté de s’engager en faveur de la
cause palestinienne.
Maintient en Israël des contacts étroits avec des amis opposés à
l'occupation militaire. Œuvre en faveur du processus de paix israélo-
palestinien au sein de ‘l‘Union des Juifs Français pour la Paix’ (UJFP) dont
elle est vice-présidente. Membre du bureau de l’Alternative Information
Center (Jérusalem Beit Sahour).
« Je pouvais comprendre que les Juifs aient besoin de souverai-
neté, mais je ne pouvais pas accepter que ça se fasse en écrasant un
autre peuple qui n’avait rien à voir avec la tragédie des Juifs en Europe ».
« La loi "État-Nation du peuple juif" a déclassé l’arabe, qui n’est plus
une langue officielle, et prévoit que l’implantation juive doit se poursuivre
sur l’ensemble du territoire situé entre la mer et le fleuve Jourdain. Cette
loi met en évidence la société de discrimination et d’apartheid qui se crée
sur le territoire israélien de 1948. »
Radi Jaraï
Palestinien né en 1951, études d’agronomie, ex-instituteur.
Membre du Fatah, emprisonné de 1974 à 1985, puis à deux reprises
pour ses liens avec la direction de la 1ère Intifada, au total 12 ans et demi.
Membre de la délégation palestinienne à la conférence de Madrid
en octobre 1991, signataire de l’Accord de Genève. Directeur d’un
programme de réinsertion des détenus politiques. Professeur de science
politique à l’université Al-Quds.
« Nous n’aurions pas dû militariser l’Intifada, nous aurions dû
mobiliser le peuple pour montrer au monde et aux Israéliens que nous
demandons notre liberté, simplement, sans fusils ni explosifs. (…)
Nous devons trouver une solution parce qu’aucun des deux peuples ne
peut détruire l’autre. Je ne veux pas que mes enfants passent par les
chemins où je suis passé. (…) Il est stupide de rester dans la haine et la
violence les uns envers les autres. Si la paix prévaut en Palestine, les
frontières n’auront plus beaucoup de sens, comme aujourd’hui en
Europe. »
Mariam Abu Daqqa
Militante palestinienne née en 1951. Étudie d’abord à Gaza, puis en
Bulgarie, où elle obtient un doctorat en philosophie. Résistante à l’occu-
pation israélienne, infatigable combattante des droits des femmes et
soutien indéfectible aux prisonnières politiques palestiniennes. Membre du
FPLP, ‘Front populaire de libération de la Palestine’, organisation consi-
dérée comme terroriste par Israël, par les États-Unis et par l’Union euro-
péenne. Préside aujourd’hui le Conseil d’Administration de l’organisation
féministe Palestinian Development Women Studies Association (PDWSA)
fondée en 2006.
Développe une analyse critique sur les "accords" d’Oslo, sur l’ins-
trumentalisation de la religion, et affirme la nécessité de construire une
Palestine pour tout le monde .
En France pour la première fois en octobre 2023 avec un visa de
50 jours pour effectuer des conférences dans plus de 15 villes dans le
cadre de son engagement dans la PDWSA, se voit interdire l'accès à
l'Assemblée nationale, où elle avait été invitée par le groupe ‘La France
Insoumise’, sur décision de sa présidente Yaël Braun-Pivet. Assignée à
résidence dans les Bouches-du-Rhône. Arrêtée le 9 novembre par la
police française. Les militantes qui l’accompagnaient sont molestées au
cours de cette arrestation.
Pierre Abécassis
Né en 1951, militant juif antisioniste français. Né dans une
famille juive d’Algérie, qui s’installe en France en 1962. Médecin du
travail, puis médecin de santé publique à Dijon, retraité.
Membre du Bureau de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’
(UJPF).
« Depuis toujours, j’étais juif, né dans une famille juive, vague-
ment pratiquante, surtout communautaire. À 13 ans, j’avais fait ma bar-
mitsvah. Et déjà, pas vraiment croyant, perplexe, doutant de vérités
assénées, non vérifiables. (…) La Guerre des Six Jours fut une victoire
totale pour Israël. J’en ressentais de la joie et de la fierté. (…) En juillet
1971, le voyage initiatique en Israël fut la récompense du concours de
médecine. (…) La première guerre du Liban et les massacres des
camps palestiniens de Sabra et Chatila ont produit sur moi le même
ébranlement que le Nuit et Brouillard du ciné-club. Les "De quel droit ?"
ont commencé à fuser : La Palestine n’était pas une terre sans peuple ;
un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ; le sionisme
n’est pas la solution, mais le problème ; ses crimes sont commis en mon
nom. Je suis devenu un Juif antisioniste. »
Jonathan Kuttab
Né en 1952, avocat et militant palestinien. Grandit à Jérusalem et
à Bethléem. Études aux États-Unis, diplôme en histoire du Messiah
College et en droit de l'Université de Virginie. Avocat à New-York
jusqu'en 1980.
Retourne en Palestine, ouvre un cabinet privé à Jérusalem,
travaille comme avocat et défenseur des droits humains en Israël, en
Palestine et aux États-Unis.
Fondateur et co-directeur de l’organisation indépendante de
défense des droits de l'homme Al-Haq à Ramallah.
Cofondateur en 1984-85, avec Mubarak Awad et Hisham
Sharabi, du ‘Centre palestinien pour l'étude de la non-violence’ basé à
Jérusalem.
Cofondateur en 1989 avec Mubarak Awad de Nonviolence
International, association basée à Washington, ONG dotée du statut
consultatif spécial auprès du ‘Conseil économique et social de l’ONU’.
Codirige en 1994 le comité juridique négociant l'accord du Caire
entre Israël et l'OLP. Rédige la loi palestinienne sur l'environnement.
Enseigne à la faculté de droit de l'Université Al-Quds, conseiller juridique
pour diverses organisations comme le YMCA et le YWCA . Membre de
Sabeel et du Théâtre national palestinien (Al-Hakawati). ../..
Jonathan Kuttab
Dans son livre Beyound the Two-State Solution, explique
que la solution à deux États n'est pas viable. Suggère que toute
solution politique au conflit soit fondée sur les besoins existentiels
fondamentaux des deux parties, besoins qu'il expose avec
beaucoup de des détails.
Propose comme voie à suivre une solution à un État qui
défie à la fois le sionisme et le nationalisme palestinien. Invite à
constater une évidence basée sur la réalité : deux peuples
devront vivre ensemble dans un État binational. Explique en détail
comment un État palestinien et juif unique et partagé pourrait être
structuré – depuis l'apprentissage des langues dans les écoles
jusqu’aux rôles dans l'administration et l’armée – et comment il
répond aux besoins urgents de justice, d'égalité et de sécurité.
Cette cohabitation pacifique et cette réconciliation
peuvent sembler à beaucoup impossibles et utopiques. Qu’on
pense pourtant à la haine et aux guerres qui ont opposé pendant
des siècles la France et l’Allemagne, deux pays aujourd’hui amis
et piliers de la construction européenne.
Gideon Levy
Né en 1953, journaliste et écrivain israélien, membre de la direction
du quotidien Haaretz. Rédige une chronique hebdomadaire sur des
activités de l'armée Israélienne sous le titre de Twilight Zone ("zone
grise"). Se définit comme un patriote israélien.
« Quiconque s’inquiète réellement de l’avenir du pays doit mainte-
nant être en faveur du boycott économique. Le boycott est le moindre
mal et il pourrait avoir des effets bénéfiques de portée historique. C’est
l’option la moins violente et celle qui a le moins de chances d’aboutir à
un bain de sang. Elle serait douloureuse, comme les autres, mais les
autres seraient pires. (…)
Tant que les Israéliens ne paient pas le prix de l’occupation, ou tout
du moins ne font pas le lien entre la cause et l’effet, ils n’ont aucune
raison d’y mettre fin. (…)
Parallèlement à la déshumanisation et à la diabolisation des
Palestiniens et des Arabes, les gens ici sont trop soumis à un lavage de
cerveau nationaliste pour retrouver leurs esprits.»
Susan Nathan
Née en 1953 en Angleterre dans une famille juive. Une des rares
Juives à habiter Tamra, au milieu de 30 000 musulmans, ville gérée par
une municipalité islamiste.
Dénonce la ségrégation qui existe entre les Juifs et les citoyens
pales-tiniens d’Israël (un million), descendants des Palestiniens restés en
Israël après que l’énorme majorité d’entre eux ait été chassée, au cours
de la guerre de 1948.
« On ne peut pas tout simplement pas chasser des centaines de
milliers de Palestiniens de chez eux, comme nous l’avons fait en 1948, et
puis décider d’oublier. Comme en Afrique du Sud, il nous faut une
Commission de la Vérité et de la Réconciliation. (…) La gauche juive est
totalement imbue de l’idée de deux pays, pour deux peuples. Ce que je
fais, en démontrant que les Juifs et les Arabes peuvent vivre ensemble,
ça leur casse la baraque ! (…) Il doit y avoir un seul État, binational. Cela
finira bien par arriver un jour. »
Norman Finkelstein
Né en 1953, fils de Juifs survivants du ghetto de Varsovie,
politologue et enseignant états-unien. Études à Binghamton
University à New York, puis à l’École Pratique des Hautes Études à
Paris, doctorat en science politique de l’Université de Princeton.
Dénonce des généralisations hâtives et des accusations
d'antisémitisme proférées par certaines organisations juives à
l'encontre des opposants à la politique de l'État d'Israël. Membre du
comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine.
« Quand un conflit s’étend sur une période de temps aussi
longue, un très grand nombre d’individus et d’institutions développent
un intérêt direct non pas à sa résolution, mais plutôt à sa
perpétuation. (…) Pour que quelque chose se produise, tout doit
commencer parmi les Palestiniens dans les Territoires occupés. »
Yitzhak Frankenthal
Né en I9??, Israélien, juif orthodoxe. En juillet 1994, son fils
Arik, 19 ans, jeune appelé dans l’armée israélienne, est capturé et
tué par le Hamas. Homme d’affaires florissant, liquide sa société et
utilise les fonds pour créer en 1995 Parents Circle – Families Forum.
Cette association de parents endeuillés, palestiniens et israéliens,
vouée à la réconciliation entre les deux peuples, regroupe aujour-
d’hui plus de 500 familles.
Crée ensuite l’Arik Institut for tolerance, reconciliation and
peace qui demande la fin de l’occupation militaire des territoires
palestiniens par Israël.
« Tant que nous ne verrons pas que l’occupation des terres
palestiniennes est une forme de terrorisme, nous ne comprendrons
pas les Palestiniens. Et si nous ne les comprenons pas, nous
n’aurons pas la paix avec eux, que le terrorisme et la guerre".
Hagar Rublev
(1954-2000), militante non-violente israélienne. En janvier 1988, inspi-
ratrice et cofondatrice du mouvement ‘Femmes en noir’, créé pour pro-
tester contre les violations des droits humains par les soldats israéliens
dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Sur le modèle des
’Folles de la place de Mai’ en Argentine, elles se réunissent tous les ven-
dredis à 13 heures, vêtues de noir, sur une place publique dans toutes les
grandes villes d'Israël. Le mouvement est favorable à un État binational laïc
pour les Israéliens et les Palestiniens. Grâce à l’engagement de la militante
pacifiste italienne Luisa Morgantini, les manifestations de ‘Femmes en noir’
s’étendent à Rome puis dans toute l’Europe.
Cofonde en 1993 Bat Shalom ("Filles de paix") mouvement visant à
résoudre le conflit en assurant la coordination entre les femmes israélien-
nes et palestiniennes, en même temps que le Jerusalem center for women,
équivalent palestinien, avec lequel se forme le Jerusalem Link. Militante
active des droits des lesbiennes.
Le mouvement des ‘Femmes en Noir’ s'est vu discerner divers prix de
la paix internationaux et a été nominé pour le prix Nobel de la paix 2001.
Mustafa Barghouti
Né en 1954, homme politique palestinien. Candidat à la
présidence de l'Autorité palestinienne en 2005, à laquelle il arrive
deuxième après Mahmoud Abbas. A sans cesse critiqué l'Organi-
sation de Libération de la Palestine et l'Autorité palestinienne pour
leur corruption et leur acceptation du terrorisme.
Considère la résistance non-violente comme la manière la plus
efficace de mettre fin à l'occupation israélienne. Défend une paix avec
Israël basée sur la solution des deux états dont un État Palestinien
sur tout le territoire occupé par Israël durant la Guerre des Six Jours,
une capitale dans Jérusalem-Est et le droit de retour pour les réfugiés
concrétisé de la manière qui convient aux deux parties.
En 2005, la liste "Palestine indépendante", dont il est le
premier candidat, promet de combattre la corruption et le népotisme,
d'exiger le démantèlement du "mur d'apartheid", et de fournir « une
troisième voie réellement démocratique et indépendante pour la large
majorité des électeurs palestiniens silencieux et non représentés, qui
ne favorise ni l'autocratie et la corruption du parti au pouvoir, le Fatah,
ni le fondamentalisme du Hamas. »
Meron Rapoport, Eliaz Cohen
et Awni al-Mashni
M. Rapoport, né en 1954, journaliste et écrivain israélien, prix de
Naples de journalisme grâce à une enquête qu’il a réalisée sur le vol
d’oliviers à leurs propriétaires palestiniens. Ancien directeur du service
d’informa-tions du journal Haaretz, aujourd’hui journaliste indépendant.
Awni al-Mashni, né en 1957, Palestinien né dans un camp de
réfugiés à Bethléem, membre du Fatah.
Cofondateurs avec d’autres, dont le poète Eliaz Cohen, de l’orga-
nisation Two States, One homeland – Together and Separate ("Deux
États, un territoire - Vivre ensemble et séparément") qui prône la création
de deux États souverains, Israël et Palestine, avec deux citoyennetés, des
frontières ouvertes permettant à chaque habitant de conserver son lieu de
résidence, et de vivre où bon lui semble.
« Eretz Israël-Palestine est une patrie partagée pour deux peuples -
les Juifs et les Palestiniens, et les deux peuples sont attachés à la terre
par de profonds liens historiques, religieux et culturels.
Une nouvelle vision s'impose; une vision qui doit être fondée sur
l'égalité dans une terre commune et sur le respect mutuel et la
reconnaissance de l'identité, des espaces et des droits politiques des deux
peuples.
Meron Rapoport
Awni al-Mashni
Eliaz Cohen
Dans ces États, les deux nations réaliseront leur droit à l'auto-
détermination et la frontière entre elles sera basée sur les lignes du 4
juin 1967 et la cessation totale de l'occupation.
L'État de Palestine sera libre de naturaliser les réfugiés
palestiniens comme il l'entend et l'État d'Israël sera libre de naturaliser
les Juifs de la diaspora comme il l'entend.
Les résidents permanents israéliens en Palestine exerceront leur
droit de vote pour le parlement en Israël et les résidents permanents
palestiniens en Israël exerceront leur droit de vote pour le parlement en
Palestine.
Jérusalem servira de capitale pour les deux États (…) Jérusalem
sera une ville partagée et ouverte aux citoyens des deux États; un
régime municipal spécial sera établi pour administrer la ville
conjointement et également entre les deux peuples, avec les
représentants des religions monothéistes et de la communauté
internationale.
Photo du bas : le poète Eliaz Cohen
Ilan Pappé
Né en 1954, historien israélien, ex-maître de conférences en
sciences politiques à l'Université de Haïfa (1984-2007). A dû s’exiler en
Angleterre. Professeur à la Faculté des sciences sociales et des
études internationales de l'Université d'Exeter.
Fait partie des "nouveaux historiens" qui ont réexaminé de façon
critique l'histoire d'Israël et du sionisme. Considère que l'exode
palestinien peut être comparé à un "nettoyage ethnique" qui fut le
résultat d'une politique "planifiée" par David Ben Gourion et voulue
depuis toujours par le mouvement sioniste. Défend la solution d'un
seul État binational pour les Palestiniens et les Israéliens.
« Rendre la vie impossible, restreindre les possibilités
économiques, réduire la capacité de développement : ces nouvelles
stratégies fonctionnent d’autant mieux qu’elles se conjuguent avec le
refus d’une véritable négociation avec les Palestiniens ».
David Grossman
Né en 1954, père juif réfugié de Pologne. Écrivain israélien, parmi
plus célèbres. Études de philosophie et de théâtre, ex-journaliste à la radio,
auteur de romans, d'essais et de livres pour la jeunesse.. Son livre Le vent
jaune, qui décrit les souffrances imposées aux Palestiniens par l'occupation
de l'armée israélienne, lui vaut l'accusation de trahison par le premier
ministre de l'époque, Yitzhak Shamir. Signataire de l’Accord de Genève.
Parle arabe.
En août 2006, avec les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua,
lance un appel au gouvernement israélien pour qu'il accepte un cessez-le-
feu. En juin 2010, dénonce l'arraisonnement par la marine israélienne de
bateaux pro-palestiniens au large de Gaza.
« L’occupation est un poison qui pénètre tous les systèmes. Quelles
sont les conséquences sur les personnes, sur leurs relations, sur leur
estime d’eux-mêmes ? (…) Il est très facile de ne pas vouloir savoir. »
../..
David Grossman
« Quand on a la possibilité d’abuser de son autorité sur
quelqu’un, il faut être muni d’une conscience morale supérieure pour ne
pas prendre avantage de ce pouvoir, de cet arbitraire. Il y a une force de
tentation diabolique dans ce mal qui te pousse à l’exercer à l’encontre
d’un plus faible. »
Pour le dominé, « il est très facile de fondre cette angoisse en haine ».
« Pour ne pas collaborer avec un système du mal et avec une
réalité de malheur, pour ne pas devenir un rouage de ce système, un
homme doit se protéger de la routine du mal.(…) Chaque décision prise,
liée à l’arbitraire ou au malheur, il doit la remettre en question, chaque
fois sous un angle différent. Il doit vérifier si elle répond à des objectifs
valables, ou si elle est le fruit de cette routine. »
« La majorité silencieuse des deux peuples est prête au com-
promis, mais elle est l’otage de ses extrémistes de chaque côté. »
Eran Riklis
Né en 1954, cinéaste, scénariste et réalisateur israélien, élevé aux
États-Unis, au Canada et au Brésil. Diplômé en 1982 de la National Film
School de Beaconsfield, en Angleterre. Dans son fils Les Citronniers
(2008), une Palestinienne obstinée lutte contre un ministre de la défense
désireux de faire couper ses arbres centenaires.
Dans son film Le deuxième fils, montre la vie des Arabes d'Israël,
intégrés à la population juive, mais victimes d'une ségrégation et d’un
ostracisme quotidiens. Son film Zaytoun (2013) montre la rencontre
inattendue entre un jeune réfugié palestinien et un pilote de chasse
israélien. Son film Mon fils (2014) évoque aussi la vie complexe des
Arabes Israéliens.
« Il n'y a pas de films où tout est noir ou tout est blanc. En tout cas,
si jamais le public cherche un film qui soit tout noir ou tout blanc, moi je
revendique d'être technicolor. S'il y a un parti que je prends, c'est celui de
l'humain. Même si les hommes ont fait des choix extrêmes, parce que je
pense qu'il y a toujours, chez tout le monde, de l'humain. »
Izzeldin Abuelaïsh
Palestinien né en 1955, obstétricien-gynécologue titulaire
d’une maîtrise de santé publique à l’université de Harvard, installé à
Toronto. Parle l’hébreu. Premier médecin palestinien ayant eu un
poste dans un hôpital israélien.
En 2009, trois de ses filles et sa nièce sont tuées à Gaza par
une frappe israélienne lors de l’opération ‘Plomb durci’. Refusant de
sombrer dans la haine, choisit de continuer, au nom de ses filles, son
combat pour la paix, et crée la fondation Daughters for life qui promeut
l’éducation des filles au Moyen-Orient.
« Nous sommes des frères siamois. Toute violence faite à l’un
atteint l’autre. Je suis contre toute forme de violence, d’où qu’elle
vienne, des soldats et des colons israéliens comme des Palestiniens.
Car la violence n’amène jamais la justice. »
Nazmi Al-Jubeh
Palestinien né en 1955. Emprisonné au total durant 5 ans par Israël
pour avoir tenté de créer un syndicat d’étudiants, pour avoir participé à
des manifestations ou à des échanges avec les Israéliens des kibboutz.
Historien and archéologue palestinien, professeur à l’université de Bir Zeit
(Ramallah), co-directeur de Riwaq, Center for Architectural Conservation.
Travaille actuellement à la restauration de bâtiments anciens en
Cisjordanie, datant des époques musulmane et ottomane.
Expert des négociations sur Jérusalem, a participé au processus
d’Oslo puis à la rédaction de l’Initiative de Genève.
« En continuant à construire des implantations, on rend le conflit plus
complexe. (…)J’espère que les deux peuples vont réfléchir avec leur tête,
et se mettre à la place l’un de l’autre. Les Israéliens doivent penser ce
qu’ils accepteraient et ce qu’ils refuseraient à la place des Palestiniens.
Les Palestiniens doivent faire de même. Si chacun y arrivait, tout serait
plus simple. »
Photo du bas : logo de Riwaq
Avraham Burg
Né en 1955, homme politique israélien, président de la
Knesset de 1999 à 2003. Son objectif est de dé-sioniser Israël.
Soutient que le peuple juif n’est pas l’"élu" du Seigneur, ce qui
reviendrait à dire que les autres nations appartiennent aux "races
inférieures".
En juillet 2010, crée un nouveau parti politique israélien judéo-
arabe, Shiyan Yisrael (Israël Égalité) qui "demande la pleine égalité
pour tous les citoyens d'Israël, le genre d'égalité que nous exigeons
pour les Juifs de la Diaspora, où qu'ils vivent".
« Le cancer du racisme nous dévore.(…) La définition d'Israël en
tant qu'État juif mène à sa perte. Un État juif est explosif. C'est de la
dynamite. (…)
« Pour moi, la construction de l'Union européenne, c'est l'utopie
biblique dans sa quintessence. Je ne sais pas combien de temps cela
tiendra, mais l'idée est incroyablement juive. »
Le sous-titre de son livre Vaincre Hitler est Pour un judaïsme plus humaniste et
universaliste.
Ron Pundak
Israélien né en 1955 de parents juifs danois, historien (doctorat à
Londres) spécialiste du Moyen-Orient, ex-journaliste. A joué un rôle
important dans le démarrage du processus de paix d’Oslo en 1993, et
dans les Accords de Genève en 2003.
Initie au sein de l’association Economic Cooperation Foundation
des projets de coopération économique avec les Palestiniens. Depuis
2001, Directeur du Peres Center for Peace ("Centre Shimon Peres pour
la paix") de Tel Aviv, créé en 1997.
« La situation au quotidien se dégrade, mais les gens compren-
nent la situation bien mieux qu’avant, les litiges, les réfugiés, les
colonies, etc. Il faut faire exploser les mythes ! L’espoir que j’exprime
s’appuie sur une réalité profonde, aujourd’hui refoulée par un quotidien
gouverné par les extrémistes.
Photo : Peres Center for Peace à Tel Aviv : aide aux soins médicaux aux enfants
palestiniens, au développement de projets agricoles, activités culturelles et
sportives d’éducation à la paix
Jamal Zahalka
Né en 1955, homme politique arabe israélien, membre du
parti Balad et député à la Knesset. Accuse les dirigeants de l'État
d'Israël d'avoir un discours encourageant l'idée de séparation avec
les Arabes israéliens, voire de transfert.
Accuse également Israël de pratiquer un système
d'apartheid envers les Palestiniens en Cisjordanie et dans la
Bande de Gaza.
« Nous sommes en train de devenir une minorité de sous-
citoyens, nous vivons une situation de une minorité en danger. Il y
a de plus en plus de lois votées contre nous. Les politiques que
nous subissons, comme les destructions de maisons, les
confiscations de terrains, la discrimination qui nous touche, la
pauvreté… tout cela est extrêmement choquant . Nous faisons
pleinement partie de la solution globale au conflit. Seule l'opinion
publique internationale peut être un frein réel aux excès. »
Avi Mograbi
Né en 1956, réalisateur et acteur israélien. Issu d'une famille
sioniste, rompt assez tôt avec les positions familiales. Suit des études
d'art à l'École d'art de Ramat Ha-Sharon et de philosophie à l'Université
de Tel Aviv de 1979 à 1982. Assistant de Claude Lelouch.
Pendant la guerre contre le Liban, porte-parole d'un groupe de
soldats qui refusent l'incorporation, ce qui lui vaut quelques jours de
prison. Rejoint plus tard une organisation de parents de jeunes gens qui
refusent de faire leur service militaire et travaille pour une autre qui
recueille et diffuse des témoignages non officiels de soldats.
Dans son film Les 54 premières années - Manuel abrégé
d’occupation militaire* (2021, durée : 1 h 50 mn), des soldats israéliens
interviewés par l’association Breaking the silence témoignent des
mécanismes d’oppression des Palestiniens dans les territoires occupés,
Cisjordanie et Gaza, depuis 1967. L’auteur dissèque la mainmise de l’État
hébreu, les méthodes, procédures et pratiques quotidiennes de l’occu-
pant. ../..
* diffusé en 2 émissions par la chaîne européenne ‘Arte’ en mai et juin 2022
Avi Mograbi
Les soldats, haut gradés à conscrits, racontent les exactions
qu’ils ont commises sous l’uniforme de Tsahal ou auxquelles ils ont
assisté, encouragés ou couverts par leurs supérieurs : arrestations
arbitraires, matraquages jusqu’à briser les os, tortures, perquisitions
sans mandat, punitions collectives, vexations inutiles, expropriations,
destructions de maisons, arrachage d’oliviers, etc. Des images
d’archives recoupent ces témoignages et dévoilent les dessous d’une
occupation qui perdure depuis 54 ans.
Dans le film Entre les frontières (2017), Avi Mograbi et Chen Alon
partent à la rencontre de demandeurs d’asile africains que l’État d’Israël
retient dans un camp en plein désert du Néguev.
Nafez Assaily
Palestinien né en 1956. Musulman soufi, études dans des
écoles chrétiennes puis à l’université de Naplouse (anglais et
sociologie), thèse à Washington. Famille expulsée par la colonie
israélienne de Givat Arsina.
Perd l'usage de l’oeil droit en 1990, suite à sa participation à un
rassemblement de protestation devant mosquée Al Aqsa, contre la
mort de Palestiniens la veille à cet endroit.
Créateur à Hébron de la Library on Wheels for Non-violence an
Peace (LOWNP) ou bibliobus de la non-violence et de la Maison de la
non-violence. Préconise l’alimentation en produits locaux pour
développer l’économie palestinienne, la réconciliation dans les
familles.
« Il n'y a pas d’autre choix pour les Palestiniens que la lutte non-
violente ».
Amira Hass
Israélienne née en 1956, fille de deux survivants de la Shoah,
journaliste et auteure, écrit dans le quotidien Ha'aretz. Vit à Ramallah
(Cisjordanie) après avoir habité à Gaza. Décrit les tracasseries
administratives israéliennes, les interdictions de circuler, les difficultés
pour travailler normalement.
Critique à l'encontre de la politique israélienne envers les
Palestiniens, mais aussi envers les dirigeants palestiniens. Durant les
années d'Intifada, publie plusieurs articles sur le chaos et le désordre
provoqués par les milices associées au parti Fatah de Yasser Arafat et la
guerre sanglante entre factions palestiniennes à Naplouse.
« Lancer des pierres est une action concrète de résistance en même
temps qu’un acte symbolique. (…)
Je pense qu'au final les Juifs – ma communauté juive – paieront un prix
très lourd si nous ne mettons pas rapidement un terme à cette
discrimination. »
Ibrahim Khreishi
Palestinien né en 1956, famille en Jordanie. Études de
médecine puis de sciences politiques et relations internationales en
Yougoslavie. Membre du Conseil du Fatah et du Conseil central de
l’OLP. Après 1989, en Tunisie, président de l'association qui représente
la jeunesse palestinienne. Après 1994, en Palestine, directeur du
département des syndicats de l’OLP. Signataire de l’Accord de Genève.
« Le retour de tous les réfugiés en Israël signifierait la fin
d’Israël. Il n’est ni réaliste ni acceptable de ramener 4 millions et ½ de
Palestiniens en Israël : il faudrait pour cela jeter les Israéliens à la mer.
J’essaye de convaincre les Palestiniens que la solution à deux États est
notre but politique. Elle implique qu’Israël continue à exister. À partir de
là, cherchons une solution réaliste.(…) ../..
Photo du bas : logo de l’OLP, Organisation de Libération de la Palestine
Anat Matar
Née en 1956, enseignante israélienne, maître de conférences de
philosophie à l'Université de Tel-Aviv (auteure des livres Modernism and the
Language of Philosophy et The poverty of ethics), militante politique en
faveur des droits de Palestiniens, membre de l'organisation Academia for
Equality.
Présidente du Comité israélien pour les prisonniers palestiniens
(Israeli Committee for the Palestinian Prisoners) et co-auteure avec Abeer
Baker du livre Threat : Palestinian Political Prisoners in Israel (2011).
« Je crois que nous, membres de la communauté universitaire
israélienne, devons élever la voix contre la destruction des infrastructures
d’enseignement supérieur dans la bande de Gaza et contre les dommages
causés aux institutions éducatives et culturelles. Nous ne devons pas rester
silencieux face aux massacres d’étudiants et de nos collègues, ni face aux
arrestations massives d’autres personnes. En tant qu’universitaires,
chercheurs, professeurs et étudiants, il est de notre devoir d’élever notre
voix contre les massacres et les destructions, d’exiger des comptes du
gouvernement qui en est responsable et de sauver qui et quoi peut encore
l’être. »
Ghassan Andoni
Neta Golan
Ghassan Andoni, Palestinien chrétien né en 1956, professeur
de physique à l’université Bir Zeit, prône la résistance non-violente
contre l’occupation israélienne de la Palestine.
Cofondateur en 2001 avec l’israélienne Neta Golan et la
palestino-étatsunienne Huweida Arraf de l’International Solidarity
Movement (ISM). Fondateur de l’International Middle East Media
Centre et directeur du Palestinian Center for Rapprochement between
Peoples (PCR). Pendant la Première Intifada, emprisonné pour avoir
participé à la révolte fiscale de Beit Sahour. En 2006 nominé pour le
Prix ​​Nobel de la Paix par l’American Friends Service Committee avec
Jeff Halper de l’Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD).
La Palestino-états-unienne Huwaida Arraf et le Juif états-
unien Adam Shapiro ont rejoint le mouvement en 2002.
« L'ISM cherche à mettre fin à la violence en résistant activement à
l'occupation par des moyens non-violents. Le gouvernement israélien
a longtemps travaillé pour écraser la résistance pacifique, rendant très
difficile pour les Palestiniens d'agir de manière non-violente à grande
échelle. »
Photo du bas : Neta Golan
Ofer Bronchtein
Franco-Israélien né en 1957. Dans les années 1990, conseiller du
secrétaire général du ‘Parti travailliste’ israélien et des vice-premiers
ministres. Ancien collaborateur du Premier ministre Itzhak Rabin, envoyé
spécial à Tunis pour la préparation et le suivi des accords d'Oslo.
Cofondateur en 2001 de l’International forum for Peace ( FIP, "Forum
International pour la Paix" (Logo ci-contre) avec Anis Al Qaq, alors représe-
ntant de l'Autorité palestinienne en Suisse.
L’objectif du FIP est de soutenir toutes mesures concrètes visant à
mettre en place les fondements d'une coopération future et durable entre
les deux peuples.
« On connaît parfaitement les paramètres de sortie : la création d'un
État palestinien, Jérusalem comme capitale de la Palestine et d'Israël, une
solution équitable, juste et négociée sur les réfugiés, des frontières
franchissables entre les deux pays. » ../..
Ofer Bronchtein
Il faut que sur les 5 % des territoires palestiniens occupés par Israël en 1967, il
y ait des échanges de territoire. La majorité des Colons vit sur ces 5 % de territoires
occupés. Il faut donc permettre à une partie de ces personnes de rester là où elles
vivent, mais qu’Israël puisse échanger une quantité de territoire égale et de même
valeur aux Palestiniens, soit dans le Sud d’Israël pour agrandir la bande de Gaza,
soit dans le Nord pour agrandir la Cisjordanie. Ce choix serait fort puisqu’il signifiera
que près de 450 000 Colons entreront dans l’illégalité internationale. »
« Un État binational n’est pas possible aujourd’hui. La solution me semble être à
long terme une confédération israélo-palestinienne, qui pourrait inclure la Jordanie,
mais elle doit passer par le stade de deux États. » ../..
Photo : La Palestine et la Jordanie de 1923 à 1947
Ofer Bronchtein
« Il y a 500 000 Palestiniens en Amérique latine. Ils ne veulent pas
revenir : ce qui leur importe, c’est d’obtenir le passeport palestinien. »
« Si nous avons une paix réelle, deux États et des frontières
ouvertes, on peut imaginer une confédération entre la Palestine et
Israël, peut-être avec la Jordanie. C’est la voie du futur. »
« La Palestine est totalement dévastée. Et en Israël, quelque
chose à l’intérieur des Israéliens est abîmé : la sécurité, la vision des
autres, le respect. Nous avons donc beaucoup à reconstruire de
chaque côté pour un avenir meilleur. »
« Les attentats suicides sont absolument inacceptables et, qui
plus est, totalement inutiles. »
Photos : passeport honorifique palestinien de Ofer Bronchtein, Israélien,
ancien collaborateur d'Itzhak Rabin, remis en avril 2011 par Mahmoud
Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne
Anis Al-Qaq
Palestinien né en 19??. Formation de chirurgien dentiste en
Syrie et en Angleterre, exerce pendant 20 ans à Jérusalem-Est.
Fondateur en 1984 du 1er théâtre national palestinien et en 1989 de
l’ONG Health Services Council. Coordinateur des ONG
palestiniennes, puis Secrétaire d’État à la Coopération internationale
en charge des relations de l’Autorité palestinienne avec les
organisations internationales.
Avec Ofer Bronchtein, avec qui il s’était lié d’amitié après les
accords d’Oslo en 1993, initiateur du ‘Forum parlementaire israélo-
palestinien’ puis en 2002 de l’International Peace Forum ("Forum
International pour la Paix"). En 2003, ambassadeur de l’Autorité
Palestinienne à Bern.
« Je crois que la Palestine et l'ensemble du monde arabe ont
besoin d'étudier l'Holocauste, et par conséquent ce sujet devrait être
inclus dans les programmes scolaires . »
Photo : La Shoah ("la catastrophe", l’holocauste)
Mazin Qumsiyeh
Palestinien né en 1957, chercheur en biologie et génétique,
professeur aux Universités de Bethléem et de Birzeit, après avoir enseigné
aux États-Unis. Président du Center for Rapprochment Between Peoples
("Centre pour le rapprochement entre les peuples"). Figure importante de
la résistance populaire où il prend une part active et qu'il organise, colla-
bore avec de nombreux mouvements de paix de la société civile.
Son livre Une histoire populaire de la résistance palestinienne
synthétise d’innombrables informations provenant de sources variées et
originales afin de présenter l’étude la plus complète de la résistance civile
en Palestine.
« Un livre édifiant et fort, qui révèle la souffrance humaine provo-
quée par la destruction du peuple palestinien (… dont) les méthodes de
résistance, basées sur la non-violence active, méritent d’être mieux
connues de la communauté internationale. »
Mairead Maguire
Marwan Barghouti
Né en 1959, homme politique palestinien. À 18 ans, arrêté par
Israël pour son engagement militant dans des groupes pro-palestiniens,
apprend l’hébreu en prison. Licence d'histoire et de sciences politiques et
maîtrise de relations internationales.
Un des principaux meneurs de la première Intifada ("soulève-
ment") en 1987. Élu au Conseil législatif de Palestine en 1996, y défend
la nécessité d'une paix avec Israël. Secrétaire général du Fatah pour la
Cisjordanie, mène des campagnes contre la corruption et pour les droits
de l’homme au sein du Fatah. Chef du Tanzim, branche armée du Fatah,
lors de la 2ème Infitada. Échappe en 2001 à une tentative d'assassinat par
les services secrets israéliens. Arrêté et emprisonné en 2002.
Condamné en juin 2004 à 5 peines de prison à perpétuité pour
le meurtre de cinq civils israéliens. Incarcéré depuis 2002 dans la
prison de haute-sécurité israélienne de Hadarim (photo du bas).
../..
Marwan Barghouti
A toujours condamné les attentats contre des civils. Depuis sa
cellule, invite les Palestiniens à la réconciliation nationale et initie le
Document des prisonniers palestiniens, proposant de former un
gouvernement de coalition, appelle également à un cessez-le-feu et à
la négociation avec Israël sur la base des frontières de 1967.
En avril 2012, sanctionné par les autorités pénitentiaires pour
avoir lancé un appel à la "résistance populaire pacifique". Souvent
comparé à Nelson Mandela.
En avril 2017, lance une grève de la faim d’environ 1 000
prisonniers politiques palestiniens en Israël. Grandes manifestations
en Palestine, y compris grève générale massive. Au 29ème jour de la
grève, le 15 mai, appelle le peuple palestinien à lancer un grand
mouvement de désobéissance civile. Au bout de 40 jours, avec
l’entremise de la Croix Rouge Internationale, Israël accepte quelques
unes des requêtes. En même temps, une manifestation de 15 000
personnes organisée par "La paix maintenant" demande la fin de
l’occupation. ../..
Portrait de M. Barghouti sur le mur de séparation à Kalandia
Marwan Barghouti
« J’appelle le peuple palestinien à lancer un vaste
mouvement de désobéissance civile contre l’occupation
israélienne » (15 mai 2017)
« L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et
l’apartheid ne survivra pas en Palestine. »
« Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de
résistance disponible. Elle n’inflige de souffrances qu’à ceux qui y
participent et à ceux qui leur sont chers, dans l’espoir que leur
estomac vide et leur sacrifice permettront à leur message de
trouver un écho au-delà des murs de leurs sombres cellules. »
« Un homme qui, de sa prison, joue et jouera, c'est
certain, une fois libéré, un rôle majeur pour bouger les lignes
et ouvrir de nouvelles relations avec Israël. »
Isabelle Durant, Vice-présidente du Parlement Européen
Michel Benizri
Né à Paris en 1959 de parents d’origine marocaine. Comédien,
auteur, metteur en scène, exerçant depuis 1982. Participe à des films,
téléfilms, publicités et courts métrages et anime des formations. Crée en
2019 un spectacle, sous la forme d’une conférence-gesticulée intitulé :
« Moi, français juif arabe, Comment j’ai démissionné du sionisme » sur le
thème du conflit Israël-Palestine, qui combine avec délicatesse apports
historiques, souvenirs personnels, extraits de livres ou de discours et
drôleries pour mieux "digérer" la complexité du sujet.
Remontant à son enfance de juif séfarade - ceux-ci victimes d’exclu-
sion par les juifs ashkénazes – questionne avec son talent de conteur, son
humour et sa présence scénique, l’origine d’Israël, la nature coloniale du
sionisme, l’identité du peuple juif, les méfaits des religions, mais ouvre des
perspectives pour un avenir pacifique.
« Juifs et Palestiniens ne seraient-ils pas tous-deux victimes de sept
siècles de discrimination en Europe, donnant naissance à un oppresseur
cynique, avide, nourrissant encore aujourd’hui le conflit Nord-Sud, un
oppresseur caché derrière trois mots : colonialisme, nationalisme et capi-
talisme ? »
« Toi qui connais Israël, dis-moi, comment ça va mal, là-bas ! »
« Si vous avez tout compris, c’est que j’ai mal expliqué ! »
Ameer Mackhoul
et Janan Abdu
A.M., né en 1959, Palestinien chrétien, citoyen d’Israël, directeur
de Ittijah, Union of Arab Community-Based Associations. Arrêté en mai
2010 par la police israélienne. Condamné en janvier 2011 à 9 ans de
prison pour "collaboration avec les terroristes" car il apportait un soutien
aux villages non reconnus du Néguev et travaillait à l’union des Pales-
tiniens contre l’occupation. Après une grève de la faim, transféré de la
prison de Gilboa à celle de Megiddo près de Haïfa.
J. A., épouse d’A.M., précédemment assistante sociale, en études
de droit afin de défendre les prisonniers politiques. Coordinatrice du
projet "Droits des prisonniers" à l’Arab Association for Human Rights.
Cette association sensibilise l’opinion sur la situation des 4 700
prisonniers politiques et suscite, à l’échelle locale et internationale, des
actions de solidarité avec eux.
Orly Noy
Née en 19?? en Iran, émigre en Israël avec sa famille
pendant la révolution islamique de 1979. Militante politique israélienne,
juive orientale, journaliste, traductrice de poésie et de prose farsi et
éditrice. Travaille pendant 3 ans en tant que présentatrice, rédactrice
en chef et productrice d'une émission quotidienne d'informations sur la
radio Kol HaShalom, et contributrice régulière à Ha'aretz , Ynet , Walla
et autres plateformes d'information. Ex-porte-parole d'Ir Amim et de
l'organisa-tion de surveillance des médias Keshev.
Ex-membre de la Coalition of Women for Peace et de la Mizrahi
Democratic Rainbow Coalition. Cofondatrice de l’Orientale Commune,
membre du front national démocratique Tajamo/Balad, rédactrice en
chef de Local Call. Présidente de B’Tselem, centre d’information
israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés.
« Malgré le rythme effrayant des meurtres commis par l’armée
israélienne, la violence de l’occupation en Cisjordanie et l’apartheid
dans lequel sont maintenus les Palestiniens sont les angles morts de la
mobilisation (de début 2023 contre un projet de réforme de la justice
porté par la coalition de droite et d’extrême droite dirigée par le Premier
ministre Benyamin Netanyahou). Israël annonce la légalisation
nouvelles colonies en Cisjordanie. »
Sylvain Cypel
Né en 19??, journaliste français. Son père, Jacques Cypel,
était le directeur du dernier quotidien en langue yiddish Unzer Wort
("Notre Parole"), jusqu'à sa fermeture à Paris en 1996. Diplômes en
relations internationales, sociologie et histoire contemporaine. Vit en
Israël pendant 12 ans dans sa jeunesse, étudie à l'Université hébra-
ïque de Jérusalem. En 1998, quitte l'hebdomadaire Courrier interna-
tional, où il a travaillé pendant 5 ans comme directeur de la rédaction,
et intègre Le Monde en tant que chef adjoint de la section internatio-
nale puis rédacteur en chef.
Depuis février 2014, écrit pour Orient XXI, un média consacré
au Moyen-Orient dirigé par Alain Gresh (dont la mère est née de
parents russes juifs), des articles concernant majoritairement Israël et
le sionisme.
Dans Les emmurés - La société israélienne dans l'impasse,
décrit une société israélienne en crise, engagée dans une impasse
dont le " mur de protection " que construit par Israël en Cisjordanie est
la manifestation la plus visible. Il apparaît alors que les "emmurés" ne
sont pas seulement ceux qu'on croit. Montre comment deux sociétés
imbriquées en viennent à s'ignorer alors même que leurs destins sont
inextricablement liés. ../..
Sylvain Cypel
« Imagine-t-on en France une loi qui établirait deux catégories de
citoyens : par exemple, les " Français de souche " et les autres, qui ne
bénéficieraient pas de droits égaux ? Une loi ségrégationniste de ce
type, le Parlement israélien l'a votée en 2018, au bénéfice des seuls
citoyens juifs. Comment s'étonner que, de Trump à l'Indien Modi, du
Hongrois Orbán au Brésilien Bolsonaro, les nouveaux dirigeants dits
"illibéraux", dont certains cultivent leurs franges antisémites, plébiscitent
désormais Israël ? Ce qui les fascine, c'est la capacité de cet État à
imposer sa politique "identitaire", à multiplier les lois anti-démocratiques,
à faire taire les critiques et à promouvoir un modèle où la "guerre au
terrorisme", la xénophobie et l'islamophobie assumées jouissent d'un
soutien massif au sein de l'ethnie majoritaire.
En France, le CRIF, représentant du judaïsme qui fait aussi office
de lobby pro-israélien, entraîne ses adhérents dans un soutien sans faille
aux actions des gouvernants d'Israël. Aux États-Unis, la loi ségrégation-
niste et de multiples actes du même ordre sont vivement critiqués par
des responsables juifs de premier plan et plus encore dans la jeunesse
juive. Ceux-là dénoncent l'occupation indigne des Territoires palestiniens
et les dangers de l'idéologie identitaire qui l'accompagne. Israël, clament-
ils, est devenu "mauvais pour les Juifs". »
Eitan Bronstein Aparicio
et Éléonore Merza Bronstein
Eitan B. A., né en Argentine en 1960, émigre en Israël à l’âge de 5 ans. Sert
dans l'armée israélienne et refuse 3 fois de servir comme soldat de réserve au
Liban et en Cisjordanie. Maîtrise en herméneutique de l’université Bar Ilan. En
2001, fonde Zochrot (en hébreu, "Elles se souviennent") organisation basée à Tel
Aviv et dédiée à la mémoire de la Nakba ("catastrophe" en arabe, exode en 1948
de 750 000 Palestiniens chassés de leurs terres et de leurs villages).
Éléonore M. B., française, de mère juive algéro-alsacienne et de père
syrien, chassé du Golan par l’armée israélienne. Anthropologue du politique.
Fondent en 2015 De-Colonizer, centre de recherche alternatif, laboratoire
virtuel trilingue (français, anglais, hébreu) qui contourne les frontières politiques et
symboliques afin de fournir un nouvel espace extraterritorial accueillant différentes
sortes d'outils et de projets, destiné à tou-te-s celles-ceux qui souhaitent vivre
ensemble et dans une égalité réelle en Palestine-Israël.
Estiment qu'Israël doit reconnaître sa responsabilité historique dans
l'expulsion des Palestiniens, et réparer cette injustice en accordant à tous les
réfugiés leur inaliénable droit au retour.
../..
Eitan Bronstein Aparicio
et Éléonore Merza Bronstein
Auteurs d’une carte intitulée "Colonialisme en destru(a)ction",
qui recense l’ensemble des localités palestiniennes, juives et
syriennes détruites depuis les premières vagues de migration
sioniste (fin du 19ème siècle) : 750 000 Palestiniens et 130 000
Syriens déplacés.
Les localités détruites avant 1948 sont en bleu, les destructions
pendant l’année 1948 en rouge et les destructions de 1967 à 2016 en vert. En
tout, 801 localités palestiniennes, 194 localités syriennes et 44 localités juives
ont été détruites depuis le début du 19ème siècle.
Grâce à une collaboration étroite avec la chercheuse Ariella
Azoulay, cette carte recense pour la première fois les initiatives de
non-agression qui existaient entre villages juifs et villages
palestiniens, ce type de solidarité qui existait avant 1948 et a été
détruit par le sionisme.
En 2012, pour la première fois, une commémoration publi-
que de la Nakba est organisée à l’université de Tel Aviv par des
étudiants juifs et palestiniens, malgré la loi israélienne de 2011 qui
interdit la commémoration de la Nakba.

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Le conflit Israël-Palestine. — 05. Figures de la résistance à l'occupation israélienne de la Palestine et de la recherche de paix entre 1950 et 1960

  • 1. Figures de la résistance à l’occupation israélienne de la Palestine et de la recherche de paix 5 - De 1950 à 1960 Étienne Godinot - 14.02.2024
  • 2. Evi Guggenheim et Eyas Shbeta Evi Guggenheim, Helvético-Israélienne née en 1950? à Zurich dans une famille juive. Émigre en Israël en 1975. Une des premières en 1977 à s’installer avec son mari Eyas Shbeta, Israélien arabe musulman, dans le village Neve Shalom - Wahat as Salam (NS-WaS,"Oasis de Paix") créé par Bruno Hussar et Anne Le Meign, où 70 personnes juives ou arabes cohabitent aujourd’hui pacifiquement. Psychothérapeute pour personnes et groupes, Directrice clinique d'Amcha, un institution qui fournit un soutien psychosocial aux survivants de l'Holocauste et à leur progéniture. Travaille au sein de l'équipe ‘Communication et Développement’ de NS-WaS. « J’ai rencontré l’expérience de NS-WaS lors d’un camp d’été de trois semaines sous tente. (…) On a développé une culture de dialogue qui permet de vivre avec le conflit. Il s’agit de s’en rendre compte et d’être parfois d’accord sur le fait de ne pas être d’accord. Écouter et respecter l'autre dans son identité, dans ses choix, dans ses rêves, voilà la condition pour faire la paix. Nous sommes contre l’usage de la violence des deux côtés et nous manifestons ensemble. Nous aimerions qu’une autre image vienne de notre pays, celui de la coexistence, qui se poursuit au quotidien. »
  • 3. Wendy Pearlman Née en 19??, enseignante étatsunienne. Professeure de sciences politiques à la Northwestern University (Evanston près de Chicago, Illinois), titulaire la chaire d'études sur le Moyen-Orient. A étudié ou mené des recherches en Espagne, en Allemagne, au Maroc, en Égypte, au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Israël, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ses recherches portent sur la politique comparée du Moyen- Orient, les mouvements sociaux, la violence politique, les réfugiés et la migration, les émotions et la mobilisation, et le conflit arabo-israélien. Son livre Violence, Nonviolence, and the Palestinian National Movement (2011) pose la question : Où est le "Gandhi palestinien" ? Enquête sur les raisons pour lesquelles des stratégies non-violentes et violentes ont été utilisées à différents moments. Cherche à découvrir comment le degré d'unité ou de fragmentation interne détermine la décision d'utiliser une stratégie violente ou non-violente. Montre que la cohésion interne d’un mouvement est une condition nécessaire mais pas suffisante pour l'utilisation de la revendication non-violente. Étudie l'histoire du mouvement national palestinien depuis la période du mandat britannique.
  • 4. Dominique Vidal Né en 1950, père rescapé d’Auschwitz, mère "porteuse de valise" pendant la guerre d’Algérie. Historien, journaliste et essayiste français, spécialiste du Moyen-Orient et du conflit Israël-Palestine. En 1995, rejoint l'équipe permanente du Monde diplomatique : rédacteur en chef adjoint, puis responsable des éditions internationales et du développement. Spécialiste du Proche-Orient et notamment du conflit israélo- palestinien et auteur d'une synthèse des travaux des nouveaux historiens allemands sur la Shoah. « Depuis 1947, date où la Palestine a été reconnue par l’ONU comme un État à part entière, la négociation seuls à seuls entre Palestiniens et Israéliens échoue : le dialogue n’est pas possible entre un pot de terre et un pot de fer. Il faut une volonté internationale de rendre possible et d’encadrer cette négociation. »
  • 5. Amos Gvirtz Né en 19??, fondateur de l’association Israelis and Palestinians for Non-Violence, ancien représentant israélien de l'International Fellowship of Reconciliation (IFOR) et président du Israeli Committee Against Housing Demolitions. Défend notamment les droits des Bédouins israéliens autochtones dans le Néguev. Chaque semaine, adresse à un public international ses informations " Ne dites pas que nous ne savions pas" sur des événements non publiés affectant les communautés palestiniennes et bédouines. « Le gouvernement de droite en Israël préfère la lutte violente, qu’il est sûr de gagner haut la main. Nous, les citoyens d’Israël, avons le choix entre une guerre sans fin avec tout ce qu’elle entraîne de souffrances et de morts, et une lutte qui ne met pas en danger nos vies, ni notre sécurité. Par son essence même, la lutte non- violente consiste à respecter les vies et l’existence de l’adversaire. En d’autres termes, à partir du moment où le Hamas abandonne la violence au profit de la non-violence dans sa poursuite de la justice pour le peuple palestinien, il abandonne aussi le désir de nous détruire.»
  • 6. Amos Gitaï Né en 1950, cinéaste israélien, réalisateur de 80 titres. Études d’architecture à Haïfa puis à Berkeley (Californie). Adolescent engagé et critique contre la politique de son pays, jeune soldat envoyé sur le théâtre des opérations dans le Golan en 1973, exilé en France de 1983 à 1993 après l’interdiction de son film House. « Des accords imparfaits sont toujours mieux qu’une guerre parfaite. (…) Regardez, l’Europe commémore les 100 ans de la Première Guerre mondiale. Il a fallu deux guerres sauvages avant de former un continent ouvert et en paix. Pourquoi n’y arriverions-nous pas ? (…) Rabin est le premier homme politique qui a reconnu dans ses Mémoires qu’Israël avait chassé les Arabes en 1948. Il a fait ce qu’un vrai leader politique doit faire avec son peuple : lui parler sans mentir. (…) Il faut reconnaître le fait historique, puis chercher des solutions politiques. »
  • 7. Pierre Stambul Né en 1950, militant juif pro-palestinien français. Parents juifs de Bessarabie.Professeur retraité de mathématiques à Marseille, co- président de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’ (UJFP) « Le sionisme est une idéologie. C’est une théorie de la séparation qui considère que Juifs et non-Juifs ne peuvent pas vivre ensemble. C’est un colonialisme qui vise à expulser le peuple autochtone, les Palestiniens. C’est un nationalisme qui a inventé le peuple, la langue, la terre. C’est une gigantesque manipulation de l’histoire, de la mémoire et des identités juives. Pour les sionistes, les Juifs ont vécu 2000 ans en exil et retournent dans leur pays. Cette histoire est entièrement inventée. La plupart des fondateurs du sionisme n’étaient pas croyants, mais ils ont utilisé la Bible comme un livre de conquête coloniale. Le sionisme s’est construit contre le judaïsme, qu’il soit laïc ou religieux. » « Parce que souvent le génocide nazi et l’antisémitisme sont notre histoire familiale et intime, nous pouvons plus facilement dénoncer le caractère obscène du sionisme quand il considère comme antisémite toute critique d’Israël. L’idéologie sioniste n’est pas seulement criminelle contre le peuple palestinien, elle est totalement suicidaire pour les Juifs, laïcs ou religieux. » « La paix, c’est la fin de cette conception meurtrière qui vise à séparer les Juifs du reste de l’humanité en expulsant les Palestiniens. »
  • 8. Michèle Sibony Née en 1951, militante française pour les droits des Palestiniens. Issue d’une famille juive marocaine, vit en Israël où elle fait des études de lettres et de cinéma à l’université de Haïfa dans les années 1972-1977. Le fait d’habiter pendant quelques années en Israël et de côtoyer des Palestiniens lui permet d’effectuer ce qu’elle appelle un « détricotage » idéologique et déclenche chez elle la volonté de s’engager en faveur de la cause palestinienne. Maintient en Israël des contacts étroits avec des amis opposés à l'occupation militaire. Œuvre en faveur du processus de paix israélo- palestinien au sein de ‘l‘Union des Juifs Français pour la Paix’ (UJFP) dont elle est vice-présidente. Membre du bureau de l’Alternative Information Center (Jérusalem Beit Sahour). « Je pouvais comprendre que les Juifs aient besoin de souverai- neté, mais je ne pouvais pas accepter que ça se fasse en écrasant un autre peuple qui n’avait rien à voir avec la tragédie des Juifs en Europe ». « La loi "État-Nation du peuple juif" a déclassé l’arabe, qui n’est plus une langue officielle, et prévoit que l’implantation juive doit se poursuivre sur l’ensemble du territoire situé entre la mer et le fleuve Jourdain. Cette loi met en évidence la société de discrimination et d’apartheid qui se crée sur le territoire israélien de 1948. »
  • 9. Radi Jaraï Palestinien né en 1951, études d’agronomie, ex-instituteur. Membre du Fatah, emprisonné de 1974 à 1985, puis à deux reprises pour ses liens avec la direction de la 1ère Intifada, au total 12 ans et demi. Membre de la délégation palestinienne à la conférence de Madrid en octobre 1991, signataire de l’Accord de Genève. Directeur d’un programme de réinsertion des détenus politiques. Professeur de science politique à l’université Al-Quds. « Nous n’aurions pas dû militariser l’Intifada, nous aurions dû mobiliser le peuple pour montrer au monde et aux Israéliens que nous demandons notre liberté, simplement, sans fusils ni explosifs. (…) Nous devons trouver une solution parce qu’aucun des deux peuples ne peut détruire l’autre. Je ne veux pas que mes enfants passent par les chemins où je suis passé. (…) Il est stupide de rester dans la haine et la violence les uns envers les autres. Si la paix prévaut en Palestine, les frontières n’auront plus beaucoup de sens, comme aujourd’hui en Europe. »
  • 10. Mariam Abu Daqqa Militante palestinienne née en 1951. Étudie d’abord à Gaza, puis en Bulgarie, où elle obtient un doctorat en philosophie. Résistante à l’occu- pation israélienne, infatigable combattante des droits des femmes et soutien indéfectible aux prisonnières politiques palestiniennes. Membre du FPLP, ‘Front populaire de libération de la Palestine’, organisation consi- dérée comme terroriste par Israël, par les États-Unis et par l’Union euro- péenne. Préside aujourd’hui le Conseil d’Administration de l’organisation féministe Palestinian Development Women Studies Association (PDWSA) fondée en 2006. Développe une analyse critique sur les "accords" d’Oslo, sur l’ins- trumentalisation de la religion, et affirme la nécessité de construire une Palestine pour tout le monde . En France pour la première fois en octobre 2023 avec un visa de 50 jours pour effectuer des conférences dans plus de 15 villes dans le cadre de son engagement dans la PDWSA, se voit interdire l'accès à l'Assemblée nationale, où elle avait été invitée par le groupe ‘La France Insoumise’, sur décision de sa présidente Yaël Braun-Pivet. Assignée à résidence dans les Bouches-du-Rhône. Arrêtée le 9 novembre par la police française. Les militantes qui l’accompagnaient sont molestées au cours de cette arrestation.
  • 11. Pierre Abécassis Né en 1951, militant juif antisioniste français. Né dans une famille juive d’Algérie, qui s’installe en France en 1962. Médecin du travail, puis médecin de santé publique à Dijon, retraité. Membre du Bureau de ‘l’Union Juive Française pour la Paix’ (UJPF). « Depuis toujours, j’étais juif, né dans une famille juive, vague- ment pratiquante, surtout communautaire. À 13 ans, j’avais fait ma bar- mitsvah. Et déjà, pas vraiment croyant, perplexe, doutant de vérités assénées, non vérifiables. (…) La Guerre des Six Jours fut une victoire totale pour Israël. J’en ressentais de la joie et de la fierté. (…) En juillet 1971, le voyage initiatique en Israël fut la récompense du concours de médecine. (…) La première guerre du Liban et les massacres des camps palestiniens de Sabra et Chatila ont produit sur moi le même ébranlement que le Nuit et Brouillard du ciné-club. Les "De quel droit ?" ont commencé à fuser : La Palestine n’était pas une terre sans peuple ; un peuple qui en opprime un autre ne saurait être libre ; le sionisme n’est pas la solution, mais le problème ; ses crimes sont commis en mon nom. Je suis devenu un Juif antisioniste. »
  • 12. Jonathan Kuttab Né en 1952, avocat et militant palestinien. Grandit à Jérusalem et à Bethléem. Études aux États-Unis, diplôme en histoire du Messiah College et en droit de l'Université de Virginie. Avocat à New-York jusqu'en 1980. Retourne en Palestine, ouvre un cabinet privé à Jérusalem, travaille comme avocat et défenseur des droits humains en Israël, en Palestine et aux États-Unis. Fondateur et co-directeur de l’organisation indépendante de défense des droits de l'homme Al-Haq à Ramallah. Cofondateur en 1984-85, avec Mubarak Awad et Hisham Sharabi, du ‘Centre palestinien pour l'étude de la non-violence’ basé à Jérusalem. Cofondateur en 1989 avec Mubarak Awad de Nonviolence International, association basée à Washington, ONG dotée du statut consultatif spécial auprès du ‘Conseil économique et social de l’ONU’. Codirige en 1994 le comité juridique négociant l'accord du Caire entre Israël et l'OLP. Rédige la loi palestinienne sur l'environnement. Enseigne à la faculté de droit de l'Université Al-Quds, conseiller juridique pour diverses organisations comme le YMCA et le YWCA . Membre de Sabeel et du Théâtre national palestinien (Al-Hakawati). ../..
  • 13. Jonathan Kuttab Dans son livre Beyound the Two-State Solution, explique que la solution à deux États n'est pas viable. Suggère que toute solution politique au conflit soit fondée sur les besoins existentiels fondamentaux des deux parties, besoins qu'il expose avec beaucoup de des détails. Propose comme voie à suivre une solution à un État qui défie à la fois le sionisme et le nationalisme palestinien. Invite à constater une évidence basée sur la réalité : deux peuples devront vivre ensemble dans un État binational. Explique en détail comment un État palestinien et juif unique et partagé pourrait être structuré – depuis l'apprentissage des langues dans les écoles jusqu’aux rôles dans l'administration et l’armée – et comment il répond aux besoins urgents de justice, d'égalité et de sécurité. Cette cohabitation pacifique et cette réconciliation peuvent sembler à beaucoup impossibles et utopiques. Qu’on pense pourtant à la haine et aux guerres qui ont opposé pendant des siècles la France et l’Allemagne, deux pays aujourd’hui amis et piliers de la construction européenne.
  • 14. Gideon Levy Né en 1953, journaliste et écrivain israélien, membre de la direction du quotidien Haaretz. Rédige une chronique hebdomadaire sur des activités de l'armée Israélienne sous le titre de Twilight Zone ("zone grise"). Se définit comme un patriote israélien. « Quiconque s’inquiète réellement de l’avenir du pays doit mainte- nant être en faveur du boycott économique. Le boycott est le moindre mal et il pourrait avoir des effets bénéfiques de portée historique. C’est l’option la moins violente et celle qui a le moins de chances d’aboutir à un bain de sang. Elle serait douloureuse, comme les autres, mais les autres seraient pires. (…) Tant que les Israéliens ne paient pas le prix de l’occupation, ou tout du moins ne font pas le lien entre la cause et l’effet, ils n’ont aucune raison d’y mettre fin. (…) Parallèlement à la déshumanisation et à la diabolisation des Palestiniens et des Arabes, les gens ici sont trop soumis à un lavage de cerveau nationaliste pour retrouver leurs esprits.»
  • 15. Susan Nathan Née en 1953 en Angleterre dans une famille juive. Une des rares Juives à habiter Tamra, au milieu de 30 000 musulmans, ville gérée par une municipalité islamiste. Dénonce la ségrégation qui existe entre les Juifs et les citoyens pales-tiniens d’Israël (un million), descendants des Palestiniens restés en Israël après que l’énorme majorité d’entre eux ait été chassée, au cours de la guerre de 1948. « On ne peut pas tout simplement pas chasser des centaines de milliers de Palestiniens de chez eux, comme nous l’avons fait en 1948, et puis décider d’oublier. Comme en Afrique du Sud, il nous faut une Commission de la Vérité et de la Réconciliation. (…) La gauche juive est totalement imbue de l’idée de deux pays, pour deux peuples. Ce que je fais, en démontrant que les Juifs et les Arabes peuvent vivre ensemble, ça leur casse la baraque ! (…) Il doit y avoir un seul État, binational. Cela finira bien par arriver un jour. »
  • 16. Norman Finkelstein Né en 1953, fils de Juifs survivants du ghetto de Varsovie, politologue et enseignant états-unien. Études à Binghamton University à New York, puis à l’École Pratique des Hautes Études à Paris, doctorat en science politique de l’Université de Princeton. Dénonce des généralisations hâtives et des accusations d'antisémitisme proférées par certaines organisations juives à l'encontre des opposants à la politique de l'État d'Israël. Membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine. « Quand un conflit s’étend sur une période de temps aussi longue, un très grand nombre d’individus et d’institutions développent un intérêt direct non pas à sa résolution, mais plutôt à sa perpétuation. (…) Pour que quelque chose se produise, tout doit commencer parmi les Palestiniens dans les Territoires occupés. »
  • 17. Yitzhak Frankenthal Né en I9??, Israélien, juif orthodoxe. En juillet 1994, son fils Arik, 19 ans, jeune appelé dans l’armée israélienne, est capturé et tué par le Hamas. Homme d’affaires florissant, liquide sa société et utilise les fonds pour créer en 1995 Parents Circle – Families Forum. Cette association de parents endeuillés, palestiniens et israéliens, vouée à la réconciliation entre les deux peuples, regroupe aujour- d’hui plus de 500 familles. Crée ensuite l’Arik Institut for tolerance, reconciliation and peace qui demande la fin de l’occupation militaire des territoires palestiniens par Israël. « Tant que nous ne verrons pas que l’occupation des terres palestiniennes est une forme de terrorisme, nous ne comprendrons pas les Palestiniens. Et si nous ne les comprenons pas, nous n’aurons pas la paix avec eux, que le terrorisme et la guerre".
  • 18. Hagar Rublev (1954-2000), militante non-violente israélienne. En janvier 1988, inspi- ratrice et cofondatrice du mouvement ‘Femmes en noir’, créé pour pro- tester contre les violations des droits humains par les soldats israéliens dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Sur le modèle des ’Folles de la place de Mai’ en Argentine, elles se réunissent tous les ven- dredis à 13 heures, vêtues de noir, sur une place publique dans toutes les grandes villes d'Israël. Le mouvement est favorable à un État binational laïc pour les Israéliens et les Palestiniens. Grâce à l’engagement de la militante pacifiste italienne Luisa Morgantini, les manifestations de ‘Femmes en noir’ s’étendent à Rome puis dans toute l’Europe. Cofonde en 1993 Bat Shalom ("Filles de paix") mouvement visant à résoudre le conflit en assurant la coordination entre les femmes israélien- nes et palestiniennes, en même temps que le Jerusalem center for women, équivalent palestinien, avec lequel se forme le Jerusalem Link. Militante active des droits des lesbiennes. Le mouvement des ‘Femmes en Noir’ s'est vu discerner divers prix de la paix internationaux et a été nominé pour le prix Nobel de la paix 2001.
  • 19. Mustafa Barghouti Né en 1954, homme politique palestinien. Candidat à la présidence de l'Autorité palestinienne en 2005, à laquelle il arrive deuxième après Mahmoud Abbas. A sans cesse critiqué l'Organi- sation de Libération de la Palestine et l'Autorité palestinienne pour leur corruption et leur acceptation du terrorisme. Considère la résistance non-violente comme la manière la plus efficace de mettre fin à l'occupation israélienne. Défend une paix avec Israël basée sur la solution des deux états dont un État Palestinien sur tout le territoire occupé par Israël durant la Guerre des Six Jours, une capitale dans Jérusalem-Est et le droit de retour pour les réfugiés concrétisé de la manière qui convient aux deux parties. En 2005, la liste "Palestine indépendante", dont il est le premier candidat, promet de combattre la corruption et le népotisme, d'exiger le démantèlement du "mur d'apartheid", et de fournir « une troisième voie réellement démocratique et indépendante pour la large majorité des électeurs palestiniens silencieux et non représentés, qui ne favorise ni l'autocratie et la corruption du parti au pouvoir, le Fatah, ni le fondamentalisme du Hamas. »
  • 20. Meron Rapoport, Eliaz Cohen et Awni al-Mashni M. Rapoport, né en 1954, journaliste et écrivain israélien, prix de Naples de journalisme grâce à une enquête qu’il a réalisée sur le vol d’oliviers à leurs propriétaires palestiniens. Ancien directeur du service d’informa-tions du journal Haaretz, aujourd’hui journaliste indépendant. Awni al-Mashni, né en 1957, Palestinien né dans un camp de réfugiés à Bethléem, membre du Fatah. Cofondateurs avec d’autres, dont le poète Eliaz Cohen, de l’orga- nisation Two States, One homeland – Together and Separate ("Deux États, un territoire - Vivre ensemble et séparément") qui prône la création de deux États souverains, Israël et Palestine, avec deux citoyennetés, des frontières ouvertes permettant à chaque habitant de conserver son lieu de résidence, et de vivre où bon lui semble. « Eretz Israël-Palestine est une patrie partagée pour deux peuples - les Juifs et les Palestiniens, et les deux peuples sont attachés à la terre par de profonds liens historiques, religieux et culturels. Une nouvelle vision s'impose; une vision qui doit être fondée sur l'égalité dans une terre commune et sur le respect mutuel et la reconnaissance de l'identité, des espaces et des droits politiques des deux peuples.
  • 21. Meron Rapoport Awni al-Mashni Eliaz Cohen Dans ces États, les deux nations réaliseront leur droit à l'auto- détermination et la frontière entre elles sera basée sur les lignes du 4 juin 1967 et la cessation totale de l'occupation. L'État de Palestine sera libre de naturaliser les réfugiés palestiniens comme il l'entend et l'État d'Israël sera libre de naturaliser les Juifs de la diaspora comme il l'entend. Les résidents permanents israéliens en Palestine exerceront leur droit de vote pour le parlement en Israël et les résidents permanents palestiniens en Israël exerceront leur droit de vote pour le parlement en Palestine. Jérusalem servira de capitale pour les deux États (…) Jérusalem sera une ville partagée et ouverte aux citoyens des deux États; un régime municipal spécial sera établi pour administrer la ville conjointement et également entre les deux peuples, avec les représentants des religions monothéistes et de la communauté internationale. Photo du bas : le poète Eliaz Cohen
  • 22. Ilan Pappé Né en 1954, historien israélien, ex-maître de conférences en sciences politiques à l'Université de Haïfa (1984-2007). A dû s’exiler en Angleterre. Professeur à la Faculté des sciences sociales et des études internationales de l'Université d'Exeter. Fait partie des "nouveaux historiens" qui ont réexaminé de façon critique l'histoire d'Israël et du sionisme. Considère que l'exode palestinien peut être comparé à un "nettoyage ethnique" qui fut le résultat d'une politique "planifiée" par David Ben Gourion et voulue depuis toujours par le mouvement sioniste. Défend la solution d'un seul État binational pour les Palestiniens et les Israéliens. « Rendre la vie impossible, restreindre les possibilités économiques, réduire la capacité de développement : ces nouvelles stratégies fonctionnent d’autant mieux qu’elles se conjuguent avec le refus d’une véritable négociation avec les Palestiniens ».
  • 23. David Grossman Né en 1954, père juif réfugié de Pologne. Écrivain israélien, parmi plus célèbres. Études de philosophie et de théâtre, ex-journaliste à la radio, auteur de romans, d'essais et de livres pour la jeunesse.. Son livre Le vent jaune, qui décrit les souffrances imposées aux Palestiniens par l'occupation de l'armée israélienne, lui vaut l'accusation de trahison par le premier ministre de l'époque, Yitzhak Shamir. Signataire de l’Accord de Genève. Parle arabe. En août 2006, avec les écrivains Amos Oz et Avraham Yehoshua, lance un appel au gouvernement israélien pour qu'il accepte un cessez-le- feu. En juin 2010, dénonce l'arraisonnement par la marine israélienne de bateaux pro-palestiniens au large de Gaza. « L’occupation est un poison qui pénètre tous les systèmes. Quelles sont les conséquences sur les personnes, sur leurs relations, sur leur estime d’eux-mêmes ? (…) Il est très facile de ne pas vouloir savoir. » ../..
  • 24. David Grossman « Quand on a la possibilité d’abuser de son autorité sur quelqu’un, il faut être muni d’une conscience morale supérieure pour ne pas prendre avantage de ce pouvoir, de cet arbitraire. Il y a une force de tentation diabolique dans ce mal qui te pousse à l’exercer à l’encontre d’un plus faible. » Pour le dominé, « il est très facile de fondre cette angoisse en haine ». « Pour ne pas collaborer avec un système du mal et avec une réalité de malheur, pour ne pas devenir un rouage de ce système, un homme doit se protéger de la routine du mal.(…) Chaque décision prise, liée à l’arbitraire ou au malheur, il doit la remettre en question, chaque fois sous un angle différent. Il doit vérifier si elle répond à des objectifs valables, ou si elle est le fruit de cette routine. » « La majorité silencieuse des deux peuples est prête au com- promis, mais elle est l’otage de ses extrémistes de chaque côté. »
  • 25. Eran Riklis Né en 1954, cinéaste, scénariste et réalisateur israélien, élevé aux États-Unis, au Canada et au Brésil. Diplômé en 1982 de la National Film School de Beaconsfield, en Angleterre. Dans son fils Les Citronniers (2008), une Palestinienne obstinée lutte contre un ministre de la défense désireux de faire couper ses arbres centenaires. Dans son film Le deuxième fils, montre la vie des Arabes d'Israël, intégrés à la population juive, mais victimes d'une ségrégation et d’un ostracisme quotidiens. Son film Zaytoun (2013) montre la rencontre inattendue entre un jeune réfugié palestinien et un pilote de chasse israélien. Son film Mon fils (2014) évoque aussi la vie complexe des Arabes Israéliens. « Il n'y a pas de films où tout est noir ou tout est blanc. En tout cas, si jamais le public cherche un film qui soit tout noir ou tout blanc, moi je revendique d'être technicolor. S'il y a un parti que je prends, c'est celui de l'humain. Même si les hommes ont fait des choix extrêmes, parce que je pense qu'il y a toujours, chez tout le monde, de l'humain. »
  • 26. Izzeldin Abuelaïsh Palestinien né en 1955, obstétricien-gynécologue titulaire d’une maîtrise de santé publique à l’université de Harvard, installé à Toronto. Parle l’hébreu. Premier médecin palestinien ayant eu un poste dans un hôpital israélien. En 2009, trois de ses filles et sa nièce sont tuées à Gaza par une frappe israélienne lors de l’opération ‘Plomb durci’. Refusant de sombrer dans la haine, choisit de continuer, au nom de ses filles, son combat pour la paix, et crée la fondation Daughters for life qui promeut l’éducation des filles au Moyen-Orient. « Nous sommes des frères siamois. Toute violence faite à l’un atteint l’autre. Je suis contre toute forme de violence, d’où qu’elle vienne, des soldats et des colons israéliens comme des Palestiniens. Car la violence n’amène jamais la justice. »
  • 27. Nazmi Al-Jubeh Palestinien né en 1955. Emprisonné au total durant 5 ans par Israël pour avoir tenté de créer un syndicat d’étudiants, pour avoir participé à des manifestations ou à des échanges avec les Israéliens des kibboutz. Historien and archéologue palestinien, professeur à l’université de Bir Zeit (Ramallah), co-directeur de Riwaq, Center for Architectural Conservation. Travaille actuellement à la restauration de bâtiments anciens en Cisjordanie, datant des époques musulmane et ottomane. Expert des négociations sur Jérusalem, a participé au processus d’Oslo puis à la rédaction de l’Initiative de Genève. « En continuant à construire des implantations, on rend le conflit plus complexe. (…)J’espère que les deux peuples vont réfléchir avec leur tête, et se mettre à la place l’un de l’autre. Les Israéliens doivent penser ce qu’ils accepteraient et ce qu’ils refuseraient à la place des Palestiniens. Les Palestiniens doivent faire de même. Si chacun y arrivait, tout serait plus simple. » Photo du bas : logo de Riwaq
  • 28. Avraham Burg Né en 1955, homme politique israélien, président de la Knesset de 1999 à 2003. Son objectif est de dé-sioniser Israël. Soutient que le peuple juif n’est pas l’"élu" du Seigneur, ce qui reviendrait à dire que les autres nations appartiennent aux "races inférieures". En juillet 2010, crée un nouveau parti politique israélien judéo- arabe, Shiyan Yisrael (Israël Égalité) qui "demande la pleine égalité pour tous les citoyens d'Israël, le genre d'égalité que nous exigeons pour les Juifs de la Diaspora, où qu'ils vivent". « Le cancer du racisme nous dévore.(…) La définition d'Israël en tant qu'État juif mène à sa perte. Un État juif est explosif. C'est de la dynamite. (…) « Pour moi, la construction de l'Union européenne, c'est l'utopie biblique dans sa quintessence. Je ne sais pas combien de temps cela tiendra, mais l'idée est incroyablement juive. » Le sous-titre de son livre Vaincre Hitler est Pour un judaïsme plus humaniste et universaliste.
  • 29. Ron Pundak Israélien né en 1955 de parents juifs danois, historien (doctorat à Londres) spécialiste du Moyen-Orient, ex-journaliste. A joué un rôle important dans le démarrage du processus de paix d’Oslo en 1993, et dans les Accords de Genève en 2003. Initie au sein de l’association Economic Cooperation Foundation des projets de coopération économique avec les Palestiniens. Depuis 2001, Directeur du Peres Center for Peace ("Centre Shimon Peres pour la paix") de Tel Aviv, créé en 1997. « La situation au quotidien se dégrade, mais les gens compren- nent la situation bien mieux qu’avant, les litiges, les réfugiés, les colonies, etc. Il faut faire exploser les mythes ! L’espoir que j’exprime s’appuie sur une réalité profonde, aujourd’hui refoulée par un quotidien gouverné par les extrémistes. Photo : Peres Center for Peace à Tel Aviv : aide aux soins médicaux aux enfants palestiniens, au développement de projets agricoles, activités culturelles et sportives d’éducation à la paix
  • 30. Jamal Zahalka Né en 1955, homme politique arabe israélien, membre du parti Balad et député à la Knesset. Accuse les dirigeants de l'État d'Israël d'avoir un discours encourageant l'idée de séparation avec les Arabes israéliens, voire de transfert. Accuse également Israël de pratiquer un système d'apartheid envers les Palestiniens en Cisjordanie et dans la Bande de Gaza. « Nous sommes en train de devenir une minorité de sous- citoyens, nous vivons une situation de une minorité en danger. Il y a de plus en plus de lois votées contre nous. Les politiques que nous subissons, comme les destructions de maisons, les confiscations de terrains, la discrimination qui nous touche, la pauvreté… tout cela est extrêmement choquant . Nous faisons pleinement partie de la solution globale au conflit. Seule l'opinion publique internationale peut être un frein réel aux excès. »
  • 31. Avi Mograbi Né en 1956, réalisateur et acteur israélien. Issu d'une famille sioniste, rompt assez tôt avec les positions familiales. Suit des études d'art à l'École d'art de Ramat Ha-Sharon et de philosophie à l'Université de Tel Aviv de 1979 à 1982. Assistant de Claude Lelouch. Pendant la guerre contre le Liban, porte-parole d'un groupe de soldats qui refusent l'incorporation, ce qui lui vaut quelques jours de prison. Rejoint plus tard une organisation de parents de jeunes gens qui refusent de faire leur service militaire et travaille pour une autre qui recueille et diffuse des témoignages non officiels de soldats. Dans son film Les 54 premières années - Manuel abrégé d’occupation militaire* (2021, durée : 1 h 50 mn), des soldats israéliens interviewés par l’association Breaking the silence témoignent des mécanismes d’oppression des Palestiniens dans les territoires occupés, Cisjordanie et Gaza, depuis 1967. L’auteur dissèque la mainmise de l’État hébreu, les méthodes, procédures et pratiques quotidiennes de l’occu- pant. ../.. * diffusé en 2 émissions par la chaîne européenne ‘Arte’ en mai et juin 2022
  • 32. Avi Mograbi Les soldats, haut gradés à conscrits, racontent les exactions qu’ils ont commises sous l’uniforme de Tsahal ou auxquelles ils ont assisté, encouragés ou couverts par leurs supérieurs : arrestations arbitraires, matraquages jusqu’à briser les os, tortures, perquisitions sans mandat, punitions collectives, vexations inutiles, expropriations, destructions de maisons, arrachage d’oliviers, etc. Des images d’archives recoupent ces témoignages et dévoilent les dessous d’une occupation qui perdure depuis 54 ans. Dans le film Entre les frontières (2017), Avi Mograbi et Chen Alon partent à la rencontre de demandeurs d’asile africains que l’État d’Israël retient dans un camp en plein désert du Néguev.
  • 33. Nafez Assaily Palestinien né en 1956. Musulman soufi, études dans des écoles chrétiennes puis à l’université de Naplouse (anglais et sociologie), thèse à Washington. Famille expulsée par la colonie israélienne de Givat Arsina. Perd l'usage de l’oeil droit en 1990, suite à sa participation à un rassemblement de protestation devant mosquée Al Aqsa, contre la mort de Palestiniens la veille à cet endroit. Créateur à Hébron de la Library on Wheels for Non-violence an Peace (LOWNP) ou bibliobus de la non-violence et de la Maison de la non-violence. Préconise l’alimentation en produits locaux pour développer l’économie palestinienne, la réconciliation dans les familles. « Il n'y a pas d’autre choix pour les Palestiniens que la lutte non- violente ».
  • 34. Amira Hass Israélienne née en 1956, fille de deux survivants de la Shoah, journaliste et auteure, écrit dans le quotidien Ha'aretz. Vit à Ramallah (Cisjordanie) après avoir habité à Gaza. Décrit les tracasseries administratives israéliennes, les interdictions de circuler, les difficultés pour travailler normalement. Critique à l'encontre de la politique israélienne envers les Palestiniens, mais aussi envers les dirigeants palestiniens. Durant les années d'Intifada, publie plusieurs articles sur le chaos et le désordre provoqués par les milices associées au parti Fatah de Yasser Arafat et la guerre sanglante entre factions palestiniennes à Naplouse. « Lancer des pierres est une action concrète de résistance en même temps qu’un acte symbolique. (…) Je pense qu'au final les Juifs – ma communauté juive – paieront un prix très lourd si nous ne mettons pas rapidement un terme à cette discrimination. »
  • 35. Ibrahim Khreishi Palestinien né en 1956, famille en Jordanie. Études de médecine puis de sciences politiques et relations internationales en Yougoslavie. Membre du Conseil du Fatah et du Conseil central de l’OLP. Après 1989, en Tunisie, président de l'association qui représente la jeunesse palestinienne. Après 1994, en Palestine, directeur du département des syndicats de l’OLP. Signataire de l’Accord de Genève. « Le retour de tous les réfugiés en Israël signifierait la fin d’Israël. Il n’est ni réaliste ni acceptable de ramener 4 millions et ½ de Palestiniens en Israël : il faudrait pour cela jeter les Israéliens à la mer. J’essaye de convaincre les Palestiniens que la solution à deux États est notre but politique. Elle implique qu’Israël continue à exister. À partir de là, cherchons une solution réaliste.(…) ../.. Photo du bas : logo de l’OLP, Organisation de Libération de la Palestine
  • 36. Anat Matar Née en 1956, enseignante israélienne, maître de conférences de philosophie à l'Université de Tel-Aviv (auteure des livres Modernism and the Language of Philosophy et The poverty of ethics), militante politique en faveur des droits de Palestiniens, membre de l'organisation Academia for Equality. Présidente du Comité israélien pour les prisonniers palestiniens (Israeli Committee for the Palestinian Prisoners) et co-auteure avec Abeer Baker du livre Threat : Palestinian Political Prisoners in Israel (2011). « Je crois que nous, membres de la communauté universitaire israélienne, devons élever la voix contre la destruction des infrastructures d’enseignement supérieur dans la bande de Gaza et contre les dommages causés aux institutions éducatives et culturelles. Nous ne devons pas rester silencieux face aux massacres d’étudiants et de nos collègues, ni face aux arrestations massives d’autres personnes. En tant qu’universitaires, chercheurs, professeurs et étudiants, il est de notre devoir d’élever notre voix contre les massacres et les destructions, d’exiger des comptes du gouvernement qui en est responsable et de sauver qui et quoi peut encore l’être. »
  • 37. Ghassan Andoni Neta Golan Ghassan Andoni, Palestinien chrétien né en 1956, professeur de physique à l’université Bir Zeit, prône la résistance non-violente contre l’occupation israélienne de la Palestine. Cofondateur en 2001 avec l’israélienne Neta Golan et la palestino-étatsunienne Huweida Arraf de l’International Solidarity Movement (ISM). Fondateur de l’International Middle East Media Centre et directeur du Palestinian Center for Rapprochement between Peoples (PCR). Pendant la Première Intifada, emprisonné pour avoir participé à la révolte fiscale de Beit Sahour. En 2006 nominé pour le Prix ​​Nobel de la Paix par l’American Friends Service Committee avec Jeff Halper de l’Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD). La Palestino-états-unienne Huwaida Arraf et le Juif états- unien Adam Shapiro ont rejoint le mouvement en 2002. « L'ISM cherche à mettre fin à la violence en résistant activement à l'occupation par des moyens non-violents. Le gouvernement israélien a longtemps travaillé pour écraser la résistance pacifique, rendant très difficile pour les Palestiniens d'agir de manière non-violente à grande échelle. » Photo du bas : Neta Golan
  • 38. Ofer Bronchtein Franco-Israélien né en 1957. Dans les années 1990, conseiller du secrétaire général du ‘Parti travailliste’ israélien et des vice-premiers ministres. Ancien collaborateur du Premier ministre Itzhak Rabin, envoyé spécial à Tunis pour la préparation et le suivi des accords d'Oslo. Cofondateur en 2001 de l’International forum for Peace ( FIP, "Forum International pour la Paix" (Logo ci-contre) avec Anis Al Qaq, alors représe- ntant de l'Autorité palestinienne en Suisse. L’objectif du FIP est de soutenir toutes mesures concrètes visant à mettre en place les fondements d'une coopération future et durable entre les deux peuples. « On connaît parfaitement les paramètres de sortie : la création d'un État palestinien, Jérusalem comme capitale de la Palestine et d'Israël, une solution équitable, juste et négociée sur les réfugiés, des frontières franchissables entre les deux pays. » ../..
  • 39. Ofer Bronchtein Il faut que sur les 5 % des territoires palestiniens occupés par Israël en 1967, il y ait des échanges de territoire. La majorité des Colons vit sur ces 5 % de territoires occupés. Il faut donc permettre à une partie de ces personnes de rester là où elles vivent, mais qu’Israël puisse échanger une quantité de territoire égale et de même valeur aux Palestiniens, soit dans le Sud d’Israël pour agrandir la bande de Gaza, soit dans le Nord pour agrandir la Cisjordanie. Ce choix serait fort puisqu’il signifiera que près de 450 000 Colons entreront dans l’illégalité internationale. » « Un État binational n’est pas possible aujourd’hui. La solution me semble être à long terme une confédération israélo-palestinienne, qui pourrait inclure la Jordanie, mais elle doit passer par le stade de deux États. » ../.. Photo : La Palestine et la Jordanie de 1923 à 1947
  • 40. Ofer Bronchtein « Il y a 500 000 Palestiniens en Amérique latine. Ils ne veulent pas revenir : ce qui leur importe, c’est d’obtenir le passeport palestinien. » « Si nous avons une paix réelle, deux États et des frontières ouvertes, on peut imaginer une confédération entre la Palestine et Israël, peut-être avec la Jordanie. C’est la voie du futur. » « La Palestine est totalement dévastée. Et en Israël, quelque chose à l’intérieur des Israéliens est abîmé : la sécurité, la vision des autres, le respect. Nous avons donc beaucoup à reconstruire de chaque côté pour un avenir meilleur. » « Les attentats suicides sont absolument inacceptables et, qui plus est, totalement inutiles. » Photos : passeport honorifique palestinien de Ofer Bronchtein, Israélien, ancien collaborateur d'Itzhak Rabin, remis en avril 2011 par Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité Palestinienne
  • 41. Anis Al-Qaq Palestinien né en 19??. Formation de chirurgien dentiste en Syrie et en Angleterre, exerce pendant 20 ans à Jérusalem-Est. Fondateur en 1984 du 1er théâtre national palestinien et en 1989 de l’ONG Health Services Council. Coordinateur des ONG palestiniennes, puis Secrétaire d’État à la Coopération internationale en charge des relations de l’Autorité palestinienne avec les organisations internationales. Avec Ofer Bronchtein, avec qui il s’était lié d’amitié après les accords d’Oslo en 1993, initiateur du ‘Forum parlementaire israélo- palestinien’ puis en 2002 de l’International Peace Forum ("Forum International pour la Paix"). En 2003, ambassadeur de l’Autorité Palestinienne à Bern. « Je crois que la Palestine et l'ensemble du monde arabe ont besoin d'étudier l'Holocauste, et par conséquent ce sujet devrait être inclus dans les programmes scolaires . » Photo : La Shoah ("la catastrophe", l’holocauste)
  • 42. Mazin Qumsiyeh Palestinien né en 1957, chercheur en biologie et génétique, professeur aux Universités de Bethléem et de Birzeit, après avoir enseigné aux États-Unis. Président du Center for Rapprochment Between Peoples ("Centre pour le rapprochement entre les peuples"). Figure importante de la résistance populaire où il prend une part active et qu'il organise, colla- bore avec de nombreux mouvements de paix de la société civile. Son livre Une histoire populaire de la résistance palestinienne synthétise d’innombrables informations provenant de sources variées et originales afin de présenter l’étude la plus complète de la résistance civile en Palestine. « Un livre édifiant et fort, qui révèle la souffrance humaine provo- quée par la destruction du peuple palestinien (… dont) les méthodes de résistance, basées sur la non-violence active, méritent d’être mieux connues de la communauté internationale. » Mairead Maguire
  • 43. Marwan Barghouti Né en 1959, homme politique palestinien. À 18 ans, arrêté par Israël pour son engagement militant dans des groupes pro-palestiniens, apprend l’hébreu en prison. Licence d'histoire et de sciences politiques et maîtrise de relations internationales. Un des principaux meneurs de la première Intifada ("soulève- ment") en 1987. Élu au Conseil législatif de Palestine en 1996, y défend la nécessité d'une paix avec Israël. Secrétaire général du Fatah pour la Cisjordanie, mène des campagnes contre la corruption et pour les droits de l’homme au sein du Fatah. Chef du Tanzim, branche armée du Fatah, lors de la 2ème Infitada. Échappe en 2001 à une tentative d'assassinat par les services secrets israéliens. Arrêté et emprisonné en 2002. Condamné en juin 2004 à 5 peines de prison à perpétuité pour le meurtre de cinq civils israéliens. Incarcéré depuis 2002 dans la prison de haute-sécurité israélienne de Hadarim (photo du bas). ../..
  • 44. Marwan Barghouti A toujours condamné les attentats contre des civils. Depuis sa cellule, invite les Palestiniens à la réconciliation nationale et initie le Document des prisonniers palestiniens, proposant de former un gouvernement de coalition, appelle également à un cessez-le-feu et à la négociation avec Israël sur la base des frontières de 1967. En avril 2012, sanctionné par les autorités pénitentiaires pour avoir lancé un appel à la "résistance populaire pacifique". Souvent comparé à Nelson Mandela. En avril 2017, lance une grève de la faim d’environ 1 000 prisonniers politiques palestiniens en Israël. Grandes manifestations en Palestine, y compris grève générale massive. Au 29ème jour de la grève, le 15 mai, appelle le peuple palestinien à lancer un grand mouvement de désobéissance civile. Au bout de 40 jours, avec l’entremise de la Croix Rouge Internationale, Israël accepte quelques unes des requêtes. En même temps, une manifestation de 15 000 personnes organisée par "La paix maintenant" demande la fin de l’occupation. ../.. Portrait de M. Barghouti sur le mur de séparation à Kalandia
  • 45. Marwan Barghouti « J’appelle le peuple palestinien à lancer un vaste mouvement de désobéissance civile contre l’occupation israélienne » (15 mai 2017) « L’apartheid n’a pas survécu en Afrique du sud et l’apartheid ne survivra pas en Palestine. » « Faire la grève de la faim est la forme la plus pacifique de résistance disponible. Elle n’inflige de souffrances qu’à ceux qui y participent et à ceux qui leur sont chers, dans l’espoir que leur estomac vide et leur sacrifice permettront à leur message de trouver un écho au-delà des murs de leurs sombres cellules. » « Un homme qui, de sa prison, joue et jouera, c'est certain, une fois libéré, un rôle majeur pour bouger les lignes et ouvrir de nouvelles relations avec Israël. » Isabelle Durant, Vice-présidente du Parlement Européen
  • 46. Michel Benizri Né à Paris en 1959 de parents d’origine marocaine. Comédien, auteur, metteur en scène, exerçant depuis 1982. Participe à des films, téléfilms, publicités et courts métrages et anime des formations. Crée en 2019 un spectacle, sous la forme d’une conférence-gesticulée intitulé : « Moi, français juif arabe, Comment j’ai démissionné du sionisme » sur le thème du conflit Israël-Palestine, qui combine avec délicatesse apports historiques, souvenirs personnels, extraits de livres ou de discours et drôleries pour mieux "digérer" la complexité du sujet. Remontant à son enfance de juif séfarade - ceux-ci victimes d’exclu- sion par les juifs ashkénazes – questionne avec son talent de conteur, son humour et sa présence scénique, l’origine d’Israël, la nature coloniale du sionisme, l’identité du peuple juif, les méfaits des religions, mais ouvre des perspectives pour un avenir pacifique. « Juifs et Palestiniens ne seraient-ils pas tous-deux victimes de sept siècles de discrimination en Europe, donnant naissance à un oppresseur cynique, avide, nourrissant encore aujourd’hui le conflit Nord-Sud, un oppresseur caché derrière trois mots : colonialisme, nationalisme et capi- talisme ? » « Toi qui connais Israël, dis-moi, comment ça va mal, là-bas ! » « Si vous avez tout compris, c’est que j’ai mal expliqué ! »
  • 47. Ameer Mackhoul et Janan Abdu A.M., né en 1959, Palestinien chrétien, citoyen d’Israël, directeur de Ittijah, Union of Arab Community-Based Associations. Arrêté en mai 2010 par la police israélienne. Condamné en janvier 2011 à 9 ans de prison pour "collaboration avec les terroristes" car il apportait un soutien aux villages non reconnus du Néguev et travaillait à l’union des Pales- tiniens contre l’occupation. Après une grève de la faim, transféré de la prison de Gilboa à celle de Megiddo près de Haïfa. J. A., épouse d’A.M., précédemment assistante sociale, en études de droit afin de défendre les prisonniers politiques. Coordinatrice du projet "Droits des prisonniers" à l’Arab Association for Human Rights. Cette association sensibilise l’opinion sur la situation des 4 700 prisonniers politiques et suscite, à l’échelle locale et internationale, des actions de solidarité avec eux.
  • 48. Orly Noy Née en 19?? en Iran, émigre en Israël avec sa famille pendant la révolution islamique de 1979. Militante politique israélienne, juive orientale, journaliste, traductrice de poésie et de prose farsi et éditrice. Travaille pendant 3 ans en tant que présentatrice, rédactrice en chef et productrice d'une émission quotidienne d'informations sur la radio Kol HaShalom, et contributrice régulière à Ha'aretz , Ynet , Walla et autres plateformes d'information. Ex-porte-parole d'Ir Amim et de l'organisa-tion de surveillance des médias Keshev. Ex-membre de la Coalition of Women for Peace et de la Mizrahi Democratic Rainbow Coalition. Cofondatrice de l’Orientale Commune, membre du front national démocratique Tajamo/Balad, rédactrice en chef de Local Call. Présidente de B’Tselem, centre d’information israélien pour les droits de l’homme dans les territoires occupés. « Malgré le rythme effrayant des meurtres commis par l’armée israélienne, la violence de l’occupation en Cisjordanie et l’apartheid dans lequel sont maintenus les Palestiniens sont les angles morts de la mobilisation (de début 2023 contre un projet de réforme de la justice porté par la coalition de droite et d’extrême droite dirigée par le Premier ministre Benyamin Netanyahou). Israël annonce la légalisation nouvelles colonies en Cisjordanie. »
  • 49. Sylvain Cypel Né en 19??, journaliste français. Son père, Jacques Cypel, était le directeur du dernier quotidien en langue yiddish Unzer Wort ("Notre Parole"), jusqu'à sa fermeture à Paris en 1996. Diplômes en relations internationales, sociologie et histoire contemporaine. Vit en Israël pendant 12 ans dans sa jeunesse, étudie à l'Université hébra- ïque de Jérusalem. En 1998, quitte l'hebdomadaire Courrier interna- tional, où il a travaillé pendant 5 ans comme directeur de la rédaction, et intègre Le Monde en tant que chef adjoint de la section internatio- nale puis rédacteur en chef. Depuis février 2014, écrit pour Orient XXI, un média consacré au Moyen-Orient dirigé par Alain Gresh (dont la mère est née de parents russes juifs), des articles concernant majoritairement Israël et le sionisme. Dans Les emmurés - La société israélienne dans l'impasse, décrit une société israélienne en crise, engagée dans une impasse dont le " mur de protection " que construit par Israël en Cisjordanie est la manifestation la plus visible. Il apparaît alors que les "emmurés" ne sont pas seulement ceux qu'on croit. Montre comment deux sociétés imbriquées en viennent à s'ignorer alors même que leurs destins sont inextricablement liés. ../..
  • 50. Sylvain Cypel « Imagine-t-on en France une loi qui établirait deux catégories de citoyens : par exemple, les " Français de souche " et les autres, qui ne bénéficieraient pas de droits égaux ? Une loi ségrégationniste de ce type, le Parlement israélien l'a votée en 2018, au bénéfice des seuls citoyens juifs. Comment s'étonner que, de Trump à l'Indien Modi, du Hongrois Orbán au Brésilien Bolsonaro, les nouveaux dirigeants dits "illibéraux", dont certains cultivent leurs franges antisémites, plébiscitent désormais Israël ? Ce qui les fascine, c'est la capacité de cet État à imposer sa politique "identitaire", à multiplier les lois anti-démocratiques, à faire taire les critiques et à promouvoir un modèle où la "guerre au terrorisme", la xénophobie et l'islamophobie assumées jouissent d'un soutien massif au sein de l'ethnie majoritaire. En France, le CRIF, représentant du judaïsme qui fait aussi office de lobby pro-israélien, entraîne ses adhérents dans un soutien sans faille aux actions des gouvernants d'Israël. Aux États-Unis, la loi ségrégation- niste et de multiples actes du même ordre sont vivement critiqués par des responsables juifs de premier plan et plus encore dans la jeunesse juive. Ceux-là dénoncent l'occupation indigne des Territoires palestiniens et les dangers de l'idéologie identitaire qui l'accompagne. Israël, clament- ils, est devenu "mauvais pour les Juifs". »
  • 51. Eitan Bronstein Aparicio et Éléonore Merza Bronstein Eitan B. A., né en Argentine en 1960, émigre en Israël à l’âge de 5 ans. Sert dans l'armée israélienne et refuse 3 fois de servir comme soldat de réserve au Liban et en Cisjordanie. Maîtrise en herméneutique de l’université Bar Ilan. En 2001, fonde Zochrot (en hébreu, "Elles se souviennent") organisation basée à Tel Aviv et dédiée à la mémoire de la Nakba ("catastrophe" en arabe, exode en 1948 de 750 000 Palestiniens chassés de leurs terres et de leurs villages). Éléonore M. B., française, de mère juive algéro-alsacienne et de père syrien, chassé du Golan par l’armée israélienne. Anthropologue du politique. Fondent en 2015 De-Colonizer, centre de recherche alternatif, laboratoire virtuel trilingue (français, anglais, hébreu) qui contourne les frontières politiques et symboliques afin de fournir un nouvel espace extraterritorial accueillant différentes sortes d'outils et de projets, destiné à tou-te-s celles-ceux qui souhaitent vivre ensemble et dans une égalité réelle en Palestine-Israël. Estiment qu'Israël doit reconnaître sa responsabilité historique dans l'expulsion des Palestiniens, et réparer cette injustice en accordant à tous les réfugiés leur inaliénable droit au retour. ../..
  • 52. Eitan Bronstein Aparicio et Éléonore Merza Bronstein Auteurs d’une carte intitulée "Colonialisme en destru(a)ction", qui recense l’ensemble des localités palestiniennes, juives et syriennes détruites depuis les premières vagues de migration sioniste (fin du 19ème siècle) : 750 000 Palestiniens et 130 000 Syriens déplacés. Les localités détruites avant 1948 sont en bleu, les destructions pendant l’année 1948 en rouge et les destructions de 1967 à 2016 en vert. En tout, 801 localités palestiniennes, 194 localités syriennes et 44 localités juives ont été détruites depuis le début du 19ème siècle. Grâce à une collaboration étroite avec la chercheuse Ariella Azoulay, cette carte recense pour la première fois les initiatives de non-agression qui existaient entre villages juifs et villages palestiniens, ce type de solidarité qui existait avant 1948 et a été détruit par le sionisme. En 2012, pour la première fois, une commémoration publi- que de la Nakba est organisée à l’université de Tel Aviv par des étudiants juifs et palestiniens, malgré la loi israélienne de 2011 qui interdit la commémoration de la Nakba.