2. Jacques Mourad
Né en ??, prêtre syriaque-catholique, membre de la communauté
Mar Moussa fondée par le jésuite Paolo Dall’Oglio. Le monastère de Mar
Elian (St Julien) - qu’il a entièrement rénové et qui est aujourd’hui détruit
-, est situé en plein désert à la lisière de la ville de Qaryatayn.
Observe les ravages de la guerre qui oppose groupes rebelles et
armée gouvernementale, accueille des réfugiés de toute confession.
Enlevé le 21 mai 2015, avec le diacre Boutros, dans son monas-
tère par des combattants de l’organisation terroriste ‘l’État islamique’ ou
‘Daech’. Pendant cinq mois de détention, qu’il considère comme une
« expérience spirituelle », fait l'expérience de la torture, de l'horreur et de
la dépression, trouvant refuge dans la prière. Après sa captivité, prêche
pour le dialogue et la non-violence. Aujourd'hui, a fait le choix de vivre au
Kurdistan irakien, à Souleimaniye, pour rester proche des réfugiés de
son pays. Est aussi souvent à Rome, au centre Don Gnocchi, pour
soigner son dos des blessures et de la torture subies pendant la déten-
tion.
« Ils se demandaient comment il était possible qu'un prisonnier
puisse encore sourire, et je ne peux pas non plus expliquer où j'ai trouvé
la force.»
« Si on ne dénonce que la violence de l’islam, on escamote une
grande partie du problème », affirme-t-il en soulignant aussi le rôle
destructeur des interventions économiques et militaires occidentales.
3. Michael A. Beer
Né en 19??, chercheur et militant non-violent états-unien. Directeur
de Nonviolence International, organisation basée à Washington qui
promeut les approches non-violentes des conflits internationaux, et
chercheur à l’International Center on Nonviolent Conflict (ICNC).
Depuis 1991, travaille avec NVI au service des personnes et de
groupes qui cherchent à utiliser des tactiques non-violentes dans des
environnements difficiles et dangereux : Myanmar, Tibet, Indonésie,
Russie, Thaïlande, Palestine, Cambodge, Timor oriental, Iran, Inde,
Kosovo, Zimbabwe, Soudan et États-Unis. Possède une expertise
particulière dans le soutien aux mouvements contre les dictateurs et dans
le soutien à l'organisation mondiale pour la justice, l'environnement et la
paix.
Son livre et la base de données Civil Resistance Tactics in the 21th
Century recensent 353 tactiques d’action non-violente classées en 3
grandes catégories :
- Actes d’expression (Dire)
- Actes d’omission (Ne pas faire)
- Actes de commission (Faire et créer).
Dans chaque catégorie, distingue les tactiques de sanction-confrontation-
coercition, et les tactiques de récompense-construction-persuasion.
4. Jonathan Pinckney
Né en 19??, chercheur états-unien basé à Washington. Avant ses
études universitaires, travaille pour des programmes d'études à l'étranger
en Égypte et en Inde, aide à fonder BIRDS International, ONG qui s'occupe
des problèmes de pauvreté rurale dans le sud de l'Inde.
Docteur en relations internationales de l’université de Denver.
Recherche post-doctorale en sciences politiques à la Norwegian University
of Technology and Science (NTNU). Associé extérieur de la Peace
Research Institution of Oslo (PRIO), chercheur au Sie Cheou-Kang Center
for International Security and Diplomacy où il supervise les bases de
données Social Conflict Analysis Database (SCAD) et Nonviolent and
Violent Campaigns and Outcomes (NAVCO)
Chercheur pour le Program on Nonviolent Action de l’United States
Institute of Peace, où il conduit une recherche appliquée sur l’action non-
violente, la construction de la paix et la lutte pour la démocratie.
Ouvrages : Lessons on building democracy after nonviolent
revolutions (2018), When Civil Resistance Succeeds - Building Democracy
After Popular Nonviolent Uprisings (2018), From Dissent to Democracy :
The Promise and Peril of Civil Resistance Transitions (2020), How To Win
Well : Civil Resistance Breakthroughs and the Path to Democracy.
5. Françoise Keller
Française née en 1960, ingénieure de ‘l’École Centrale de Paris’.
Coach et consultante basée à Lyon, 20 ans d’expérience de
management, formatrice en communication non-violente dans les
organisations, notamment les entreprises.
« Ce n'est pas l'économie qui est violente par nature, c’est
l'homme qui est violent dans sa manière de mettre en oeuvre
l'économie.
Pourquoi et comment l’homme contribue-t-il à la violence de
l’entreprise ? Comment l’aider à sortir de cette violence ?
1. Clarifier notre intention dans la vie.
2. Observer, diffuser l’information, communiquer.
3. Prendre conscience de nos émotions pour être reliés à nos besoins.
4. Faire le deuil, reconnaître que ce que j’ai fait jusqu’à maintenant ne
va pas dans le sens de la vie .
6. Jean-Pierre Massamba
Né en 1960, juriste et militant au Congo Brazzaville. Chef du
département des affaires juridiques chez ENI Congo et membre de
l‘’Organisme de vigilance’ (garant du code éthique de cette entreprise du
secteur de l’énergie).
Président du ‘Mouvement International de la Réconciliation’
(MIR Congo)* et membre du Comité international de l’International
Fellowship of Reconciliation (IFOR).
« Nous travaillons à la réinsertion des jeunes après les conflits
armés, à la guérison psychologique des femmes violées, à l’éducation à
la gestion des conflits. Pour vaincre la violence, grosse comme un
éléphant, nous avons la solidarité des fourmis. »
* MIR Congo : promouvoir la culture de la non-violence et de la paix, par la
formation, l'éducation et la sensibilisation, impliquant notamment les jeunes et les
femmes; promouvoir et défendre les droits de l'homme, la démocratie et la bonne
gouvernance par la formation, l'éducation et les interventions; mettre en œuvre le
règlement pacifique de tous les conflits, qu'ils soient interpersonnels, sociaux et
internationaux, par le dialogue, la médiation; accompagner la dynamique de
réconciliation entre individus, groupes, nations, et la guérison des traumatismes
nés de la violence, la réhabilitation et le développement socio-économique des
communautés;
7. Christian Renoux
Français né en 1960, normalien, docteur en histoire.
Maître de conférences d'histoire moderne à l'université
d'Orléans, où il enseigne aussi l'histoire des religions et l'histoire de la
non-violence.
Coprésident du ‘Mouvement International de la Réconciliation’
(MIR-IFOR) de 1994 à 2004.
Élu en 2000, président de la ‘Coordination française pour la
‘Décennie de la culture de non-violence et de paix’ (2001-2010),
organisatrice du ‘Salon international des initiatives de paix’ et devenue
en avril 2011 la ‘Coordination pour l'éducation à la non-violence et à la
paix’.
Celle-ci réunit 80 associations et a pour objectif de promouvoir
l'éducation et la formation pour développer une culture de non-
violence et de paix. Elle a organisé des forums ‘La non-violence à
l'école’ et développé après 2008 le ‘Réseau École et Non-Violence’.
Auteur de l’enquête La prière pour la paix attribuée à St François : une énigme à
résoudre (2001, Éd. franciscaines). Cette prière est publiée pour la première fois dans une
revue de piété, La Clochette, en 1912.
8. Limore Yagil
Née en 1961, historienne israélo-française.
Professeure à l'université de Tel Aviv, chercheuse à l'Université Paris-
Sorbonne. Spécialisée dans l'histoire culturelle et politique de la France
durant la Seconde Guerre mondiale. Poursuit ses recherches, notam-
ment sur les différentes modalités de sauvetage des Juifs en France et
en Europe au temps de la Shoah, à l'université de Paris-IV Sorbonne et
au Collège des Bernardins.
Montre que, même au cœur du système du régime de Vichy, il
était possible de contrevenir aux ordres. Présente 67 gendarmes et
policiers reconnus comme ‘Justes’, et pas seulement le général Pierre
Robert de Saint-Vincent (1882-1954), gouverneur militaire de Lyon, ou
les policiers de Nancy, qui ont désobéi aux ordres.
« Désobéir aux ordres, pour un gendarme ou un policier, c'est
aller à l'encontre de toute sa formation initiale. Une attitude d'autant
plus difficile à adopter en période de guerre et d'occupation. Mais il
était possible de refuser d'obéir aux ordres de Vichy ou des Allemands.
Face à une histoire traditionnelle (…), il convient de remettre les
pendules à l'heure et de révéler une autre histoire, celle des
gendarmes et des policiers qui ont risqué leur vie pour secourir d'autres
personnes. »
9. Née en 1962, philosophe française, directrice de recherche à
l‘’Institut National de recherche Agronomique’ (INRA), directrice de
séminaire à l‘’École des Hautes Études en Sciences Sociales’
(EHESS).
Auteure de trois ouvrages fondateurs sur la question animale,
consacre ses travaux à la condition animale dans les sociétés
industrielles.
Étudie le devoir de respect envers les animaux dans le
bouddhisme, l’hindouisme, le jaïnisme et dans l’histoire de la pensée
(Pythagore, Théophraste, Jeremy Bentham, Arthur Schopenhauer,
Gandhi, etc.).
Considère le végétarisme comme le fondement d’une éthique
respectueuse de l’animal.
« Il faut savoir combien des moyens de projection et d'abjection
ont été et sont encore mis en œuvre par les philosophes, par les
prêtres, par les politiques, par les garants de la tradition comme par
les défenseurs du progrès pour escamoter l’animal, d'autant plus
présent dans l'homme que celui-ci veut faire l'ange. »
Florence Burgat
10. Jenni Williams
Née en 1962, Zimbabwéenne métisse, militante des droits
humains et fondatrice en 2002 avec d’autres (Magodonga Mahlangu,
Taurai Nyamanhindi, etc.) de Women of Zimbabwe Arise (WOZA)
("Femmes du Zimbabwe, debout !").
Ce mouvement de 75 000 femmes et hommes appelle les
citoyens à manifester pour la défense de leurs droits politiques, écono-
miques et sociaux et proteste par la désobéissance civile contre le
régime dictatorial du président Robert Mugabe.
Arrêtée plus de 40 fois, déclarée "prisonnier d’opinion" par
Amnesty International.
Titulaire du prix international des femmes de courage
(International Women of Courage Award) en 2007 attribué par le gouver-
nement états-unien pour avoir donné "un exemple de courage et de
leadership en travaillant pour le changement par des moyens pacifiques
et non-violents."
« Nous avons peur, comme tout le monde... Ce qui nous donne la
volonté de continuer, c’est que nous disons toute la vérité et que nous le
faisons en vertu de notre autorité morale de mères de la nation. »
11. David Gakunzi
Né en 1962, écrivain et journaliste d’origine burundaise. Engagé en
faveur de la promotion de la paix, de la transformation sociale et d'un
mieux vivre-ensemble. A vécu et travaillé en Afrique, en Europe, en
Amérique du Nord et du Sud, a rencontré Julius Nyerere, Helder Camara,
Nelson Mandela, Pierre Fatumbi Verger, Graca Machel, etc.
Auteur de nombreux ouvrages consacrés à plusieurs personnalités
africaines. Président du ‘Centre international Martin Luther King’ à Kigali
(Rwanda). Directeur du ‘Paris Global Forum’, institution indépendante
favorisant les échanges culturels et économiques entre l’Afrique et le
reste du monde.
À l’origine de nombreuses initiatives : caravane pour la paix en
Afrique, l’université africaine de la paix, rencontre "Rwanda : recons-
truire" * :
« Une justice réparatrice refuse l’indifférenciation morale, désigne
ce qui est détestable, exécrable, inacceptable, interdit, libère la société de
la routine de la violence et de l’impunité, pour l’engager sur la voie du
refus du mal comme normalité. »
* à Kigali, du 22 au 28 octobre 1994. La conférence a réuni une centaine de Rwandais et de
ressortissants étrangers (Chili, Cambodge, Colombie, Palestine, Liban), spécialistes ou simples
observateurs, pour tenter de mettre en place le futur État rwandais qui sortait alors d’un conflit
sanglant.
12. Jean-François Bernardini
Français et Corse né en 1963, fondateur avec son frère
Alain du groupe de chant et musique I Muvrini (« Les petits
mouflons », en corse) attaché à la défense de la langue et de la
culture corses.
Animateur de l’’Association pour la Fondation de Corse’,
engagée dans la formation à une culture de non-violence.
« La non-violence ne juge pas et ne donne pas de leçon de
morale. Elle est une écoute de la colère et de la souffrance. Elle
cherche des réponses dignes, un espoir : se délivrer de
l’impuissance, ne pas se soumettre à l’injustice, choisir des
moyens intelligents et efficaces. Elle mise sur l’imagination et
l’inventivité, la discipline, l’engagement de tous. (…)
La Corse est aujourd’hui un pays qui naît dans un pays qui
meurt, et la non-violence peut être au centre de cette marche-
là ».
13. Hervé Magnin
Citoyen français né en 1963. Psychothérapeute pendant 25 ans,
son intérêt pour la résilience individuelle se déplace ensuite vers la
résilience des peuples. Son approche systémique le pousse vers la
psychologie politique.
Artiste militant, s'exprime en tant que musicien (auteur, composi-
teur, interprète), comédien (théâtre, impro, clown), écrivain (essais,
romans, nouvelles, scenarii), plasticien (sculpture, graphisme, peinture),
conférencier, animateur de colloques, aventurier (à pied, à vélo, à
trottinette électrique), reporter, lanceur d’alerte écologiste et non-violent.
Son engagement politique est plus particulièrement présent dans
l’album La part du colibri (2013), notamment dans ses chansons sur
Gandhi (Œil pour œil) et sur Martin Luther King (I have a dream). Voir
aussi ses clips (Errare uranium est) et ses films documentaires
(Arménie, terre de résilience, 2013) et sur le conflit israélo-palestinien
(Un mur dans ma tête, 2018).
Presque toutes ses œuvres « convergent vers un changement
radical* de société, une société plus respectueuse du vivant sous toutes
ses formes, dans une perspective de développement durable de soi et
du monde. »
* changement à la racine (radix en latin)
14. Alain Refalo
Français né en 1964, professeur des écoles à Colomiers (31),
objecteur de conscience au service militaire et militant de la non-
violence. Fondateur du ‘Centre de ressources sur la non-violence de
Midi-Pyrénées’, ex-directeur de publication de la revue Alternatives non-
violentes.
Initie en novembre 2008 le mouvement des enseignants-
désobéisseurs de l'école primaire, opposés aux réformes initiées par le
ministre de l'Éducation Nationale, Xavier Darcos, expliquant « qu'en
conscience, ils refusent d'obéir ».
« Notre résistance veut impliquer indissociablement un program-
me de non-coopération qui s'oppose aux mesures qui nous semblent
nocives pour l'avenir de nos écoles, et un programme constructif
proposant les solutions susceptibles de préparer cet avenir. (…)
Notre résistance n’a jamais pénalisé les élèves. Nous avons
toujours eu à cœur de mettre en place des alternatives pédagogiques
efficaces pour assurer la continuité et l’efficience du service public
d’éducation. »
15. Benny Tai, Martin Lee, Chan Kin-man,
Chu Yiu-ming, Joseph Zen
Benny Tai Yiu-ting (photo du haut), né en 1964, professeur
de droit à la Hong Kong University (HKU), homme
politique. Initiateur en janvier 2013, du mouvement informel de
désobéissance civile Occupy Central with Love and Peace qui se
constitue autour d’une seule et unique revendication : des élections
libres en 2017 pour désigner le successeur de Leung Chun-ying à la
tête du gouvernement de la région administrative spéciale de Hong
Kong. Incarcéré plusieurs semaines en 2019, limogé de son poste à la
HKU en juillet 2020.
Occupy Central est soutenu par de nombreux mouvements
démocratiques dans le monde, dont le National Democratic Institute
(NDI) états-unien.
Martin Lee Chu-Ming (photo du bas), avocat né en 1938, membre du
Conseil législatif de la région administrative spéciale de Hong Kong,
fondateur du Parti démocratique de Hong Kong, est cofondateur du
mouvement Occupy Central. ../..
16. Benny Tai, Martin Lee, Chan Kin-man
Chu Yiu-ming, Joseph Zen
Chan Kin-man (photo du haut), professeur de sociologie à la
Chinese University of Hong Kong. Cofondateur du mouvement
Occupy Central.
Chu Yiu-ming (photo du centre), né en 1944, pasteur baptiste de
Hong Kong, défenseur des droits de l'homme. Joue notamment un
rôle essentiel dans l'évacuation des dissidents de Tiananmen en
1989, où il s‘est lui-même rendu la veille de la répression. Un des
fondateurs du mouvement Occupy Central pour le suffrage universel à
Hong Kong pour l'élection du Chef de l'exécutif.
Joseph Zen Ze-kiun (photo du bas), né en 1932, cardinal chinois
de l’Église catholique romaine, évêque émérite de Hong Kong depuis
2009. Favorable à la démocratie, un des principaux opposants au
régime communiste chinois.
Voir le diaporama « Résistance civile contre les dictatures »
17. Ariane Guibert et Benoît Thiran
Citoyens belges nés respectivement en 1964 et 1965, mariés en
1988, 3 enfants. Découvrent l’approche non-violente en Équateur, où ils
travaillent dans le développement humanitaire. Impressionnés par
l’organisation des Indiens pour défendre leur terre, par les attitudes
empathiques de ce peuple pourtant touché par une extrême pauvreté et
beaucoup de violence, cherchent comment lutter contre les injustices en
restant fidèles à leurs valeurs. Un rassemblement mondial du ’Mouve-
ment International de la Réconciliation’ (MIR-IFOR) en 1992 à Quito les
met sur la voie de la non-violence.
Revenus en Belgique, fondent l’association ’Sortir de la Violence’,
et œuvrent inlassablement à faire connaître la non-violence active et à
former des groupes et des personnes. Lui se tourne plutôt vers le monde
de l’entreprise et elle vers le domaine non-marchand.
« La violence commence chaque fois que j’estime que j’ai raison, que ce que
je pense est juste et que l’autre a tort, n’a pas compris, ne veut pas le reconnaître,
se trompe. Chaque fois que j’ai un regard comme ça, il y a comme un mur entre
moi et l’autre : je suis dans l’incapacité d’entrer en relation avec l’autre. » A. G.
« Il y a deux niveaux différents : la personne et les actes. La violence, c’est
aussi chaque fois qu’on mélange les deux, qu’on attaque la personne alors que ce
sont les actes qu’on devrait combattre. » B.T.
18. Txetx* Etcheverry
Né en 1964 au Pays Basque. Cofondateur du mouvement non-
violent basque Les Démo.
Milite dans le mouvement altermondialiste basque Bizi ! impliqué
dans les questions d'urgence climatique et écologique et promouvant
l'action non-violente.
Travaille dans ELA, un syndicat atypique existant au Pays Basque
et doté d'une caisse de résistance lui permettant de mener et de gagner
des grèves pouvant durer 3 ans...
« Mon choix de la non-violence s'est peu à peu construit sur des
considérations d'efficacité, tirées de ma propre expérience de militant
basque. J'ai pu toucher du doigt les limites de la violence organisée, la
capacité du système à retourner cette arme contre ceux qui tentent de le
combattre. (…)
Les vraies stratégies gagnantes, tant par rapport à nos objectifs
que par rapport à nos valeurs, démocratiques et progressistes, se situent
dans le champ de l'action non-violente, de la désobéissance civile, du
programme constructif.»
* Prononcer Tché
19. Étienne Chomé
Belge né en 1965, chercheur à l'Université catholique de
Louvain.
Auteur de la méthode C-R-I-T-E-R-E, fondateur et responsable
de CommunicActions : cette école internationale, née dans
le contexte multireligieux et pluriracial de l’île Maurice, se développe sur
trois continents.
Ses 100 animateurs enseignent cette méthode de gestion des
conflits à des publics très divers : parents, professeurs, cadres, équipes
de travail, jusqu’aux cités populaires, écoles de banlieue, prisons, etc.
« Les conflits de structures, de vécus et d’intérêts appellent
chacun un remède spécifique, ce sont les 3 compétences avec
lesquelles la méthode C-R-I-T-E-R-E apprend à jongler :
- Cadre de droit : l’autorité ferme fait respecter les règles.
- Communication vraie : l’intelligence émotionnelle respecte les
personnes, la compréhension de leurs fondements améliore la qualité
des relations.
- Négociation efficace : l’intelligence rationnelle respecte es intérêts en
jeu, la créativité invente des solutions gagnant-gagnant qui optimisent
l’accord. »
20. Roger Hallam et Gail Bradbrook
R.H., né en 1966, militant britannique de l'environnement.
Agriculteur biologique au pays de Galles, attribue la destruction de son
entreprise à une série d'événements météorologiques extrêmes.
En 2017-2019, prépare un doctorat en droit et une thèse sur la
désobéissance civile au King's College de Londres. En 2017, un des
principaux membres du groupe d'activistes Stop Killing Londoners qui
organise une campagne de désobéissance civile de masse contre la
pollution.
Cofonde en oct. 2018 avec Gail Bradbrook (née en 1972), Simon
Bramwell et d’autres le mouvement sociopolitique Extinction Rebellion
(XR) ayant pour objectif déclaré d'utiliser la désobéissance civile et la
résistance non-violente pour contraindre les gouvernements à prendre
des mesures contre la destruction du climat, la perte de biodiversité et
les risques d' effondrement social et écologique.
Le logo de l’organisation représente un sablier au milieu de la
Terre indiquant que le temps est compté pour de nombreuses espèces.
Le vert pour le combat écologique et le noir pour la gravité (couleur du
deuil : espèces qui disparaissent chaque jour).
../..
21. Roger Hallam et Gail Bradbrook, Extinction Rebellion
Le 17 novembre 2018, action de blocage des cinq principaux
ponts de Londres, plusieurs milliers de participants : c’est le « plus
grand mouvement de désobéissance civile depuis des décennies »
selon The Guardian
Les 10 principes d’Extinction Rebellion :
- Nous partageons une vision du changement
- Nous ajustons notre mission à la mesure de ce qui est nécessaire
- Nous avons besoin d’une culture régénératrice
- Nous nous remettons nous-mêmes en question, autant que ce
système toxique
- Nous valorisons la réflexion et l’apprentissage
- Nous accueillons chaque personne, et chacune de ses facettes
- Nous limitons délibérément les rapports de pouvoir
- Nous ne tenons pas de discours moralisateurs ni culpabilisants
- Nous sommes un réseau non-violent
- Notre mouvement est fondé sur des principes d’autonomie et de
décentralisation.
22. Myla Leguro
Née en 1968, militante non-violente philippine. Titulaire d'une
maîtrise en études de la paix de l'Institut Kroc pour les études
internationales de la paix à l'Université de Notre Dame (États-Unis).
Travaille pour Catholic Relief Services (CRS) après 1991 sur des projets
de paix et de développement à Mindanao, notamment au dialogue
musulmans-chrétiens dans cette province déchirée par la guerre.
Responsable du programme Peace and Reconciliation de CRS-
Philippines, organise deux initiatives majeures de consolidation de la
paix : le Mindanao Peacebuilding Institute (MPI) en 2000 et le
Grassroots Peace Learning Course (GPLC) en 2003. Assure des
formations internationales au Timor-Leste et au Népal. Personne
ressource lors de diverses conférences sur la consolidation de la paix
en Colombie, en Thaïlande et aux États-Unis. Directrice de programme
pour le programme mondial CRS sur la promotion de la consolidation de
la paix interreligieuse, initiative couvrant quatre projets interdépendants
sur le dialogue et la coopération interreligieux en Égypte, en Bosnie-
Herzégovine, au Niger et Nigéria, et aux Philippines.
« L’éducation à la paix devrait être une nécessité dans les
écoles et autres institutions. C'est aussi sérieux que les mathématiques
et les sciences. Si nous ne lui accordons pas la même importance, nous
ne donnons pas non plus d'importance à la paix. » ../..
23. Myla Leguro
Avec ses collègues du Catholic Relief Service,
développe une approche en 3 étapes pour la transformation
des conflits fonciers, dite "méthodologie des 3 B" : Binding,
Bonding, Bridging (changer mon regard, changer le regard
de mon groupe, créer des ponts ou rétablir la cohésion
intergroupes).
Ce modèle très efficace est adopté et adapté dans
un grand nombre de situations conflictuelles à travers le
monde, en particulier en Afrique centrale où on le nomme "4
D" : Discover, Dream, Design, Destiny (découvrir, rêver,
concevoir, réaliser)
24. Jawad Siyam
Né en 1969, enseignant et travailleur social palestinien.
Habite le quartier de Silwan dans Jérusalem-Est, dont les colons
israéliens, prétextant le passé du lieu (« city of David") et les fouilles
archéologiques, veulent chasser les habitants palestiniens.
Il y a 250 000 Palestiniens à Jérusalem-Est et 50 000 à Silwan,
dont 50 % de jeunes.
Fondateur et directeur du Wadi Hilweh Information Center,
association culturelle (musique, danse, activités artistiques) qui défend
dans la non-violence l’identité palestinienne ( information sur les
violations des droits humains, conseil et assistance juridique).
Organise des sit-in de protestation contre les arrestations.
« Nous avons été colonisés par les Romains, les Turcs, les
Anglais, aujourd’hui par les Israéliens, mais nous gardons l’espoir.
Nous n’avons pas le droit de perdre l’espoir. »
25. Ronit Avni
Née en 19??, citoyenne des États-Unis, du Canada et d’Israël.
Fondatrice en 2003 et directrice générale de Just Vision, à
Washington.
Cette organisation de sensibilisation et de soutien des Palestiniens
et les Israéliens qui poursuivent "la liberté, la dignité, la sécurité et la paix
par des moyens non-violents" demande la fin de l’occupation et de
l’implantation de colonies israéliennes dans les territoires palestiniens.
Elle crée des films-documentaires en hébreu, en arabe et en
anglais (Home Front, Budrus, Encounter Point) et agit comme plaque
tournante entre les divers acteurs et mouvements.
« Les changements dans le monde d'aujourd'hui commencent par
le bas et sont menés finalement par les gouvernants : l’écologie, le
féminisme, le mouvement des droits civiques, etc.
Le conflit israélo-palestinien n'est pas différent. Les politiciens
finiront par suivre, mais je m'inquiète de qui va diriger. »
26. Camille Joseph Gomis
Né en 1970, prêtre catholique sénégalais, curé à Bignona, en
Casamance.
Après 10 ans de sacerdoce et de responsabilités lourdes, suit en
France des formations en management, géopolitique, médiation.
Créé en 2006 à Ziguinchor, en Casamance, l’association
‘Génération Non-Violente’.
Ouvre en 2012 à Brin un ‘Centre de recherche et de formation en
gestion non-violente des conflits’ qui voit passer plus de 1 000 personnes
par an.
Travaille à la mise en place d’une formation universitaire sur
l’analyse de la situation sociopolitique et le développement durable à
l’’Université catholique de l’Afrique de l’Ouest’ à Ziguinchor.
« Par le symbole du bracelet, nous voulons rappeler à l’homme et
de manière permanente, que la force qui sort de sa main ne doit plus
être une force destructrice, mais une force qui construit ».
27. Dominic Barter
Brésilien né en 1970, coordinateur du ‘Projet de Justice restaura-
tive du CNVC’, développe depuis les années 1990 des pratiques
restauratives, d’abord avec les habitants de favelas de Rio de Janeiro,
puis au Brésil et dans le monde. Depuis 2005, son processus de Circulos
restaurativos (Cercles restauratifs, une forme de justice réparatrice*) a été
au cœur des projets pilotes de justice restaurative du ministère de la
Justice brésilien.
Les Cercles restauratifs sont un processus communautaire pour
apporter du soutien aux personnes en conflit. Profondément en phase
avec les principes de la Communication non-violente (CNV), ils créent un
pouvoir partagé. Entrant dans le sens sous-jacent des conflits et des
crimes, ils se terminent avec des plans d’actions mesurables qui peuvent
rapprocher les gens les uns des autres et mener à une guérison de la
communauté. Un cercle restauratif réunit les 3 parties affectés par un acte
qui a causé un dommage : celui ou ceux qui ont commis l’acte, ceux dont
le bien-être a été principalement affecté, et tous les membres de la
communauté qui ont été indirectement affectés par cet acte.
* Albert Eglash décrit en 1977 trois approches différentes de la justice:
- "justice rétributive", fondée sur la peine;
- "justice distributive", impliquant le traitement thérapeutique des délinquants;
- "justice réparatrice", fondée sur la réparation avec la participation des victimes et des délinquants.
Howard Zehr, criminologue états-unien (voir diapo à son sujet), en est le pionnier.
28. Dominic Barter
Un endroit où le conflit peut vivre. Un moment pour entendre
la douleur. Un espace où l’on peut dire la vérité en sécurité. Un lieu
pour chercher des solutions ensemble de régulation collective. Un
objectif d’auto-responsabilisation, de compréhension, de réparation
et d’écoute.
3 étapes : identifier les facteurs clés du conflit, parvenir à
des accords sur les prochaines étapes, et évaluer les résultats. Le
processus se termine lorsque des actions ont été trouvées qui
apportent des bénéfices mutuels favorisant l'intégrité inhérente
àtous ceux qui sont impliqués dans le conflit.
La justice restaurative est pratiquée dans les écoles, les
tribunaux, les prisons, les quartiers, les familles, etc.
En octobre 2018, le Comité des ministres du Conseil de
l'Europe a adopté une recommandation aux États membres
reconnaissant "les avantages potentiels de la justice réparatrice
dans les systèmes de justice pénale" et encourageant les États
membres à "développer et utiliser la justice réparatrice. »
«Ce qui rend le conflit dangereux, c’est de s’en éloigner. »
29. Daoud et Jihan Nassar
Né en 1970, Palestinien luthérien, master d‘administration
d‘entreprise.
Avec sa femme Jihan et leurs 3 enfants, fait vivre la ‚Ferme de
l‘Espérance‘ encerclée par 5 colonies israéliennes illégales à Nahalin en
Cisjordanie (9 km au sud-ouest de Bethléem).
Muni de titres de propriété depuis 1916, résiste dans la non-
violence à toutes les initiatives et menaces de démolition des
constructions (abris pour animaux, réservoir d‘eau, toilettes sèches,
Grotte de la paix, etc.), replante des oliviers pour remplacer ceux
coupés par les colons israéliens.
Fondateur en 2000 et animateur du projet de paix "Tent of
Nations" (Tente des nations), destiné à promouvoir la compréhension
entre les peuples et les cultures.
Des jeunes du monde entier sont hébergés sous des tentes.
« Nous refusons d‘être ennemis.»
30. Ziad Medoukh
Né en 1970, Palestinien, DEA en didactique de ‘Français Langue
Étrangère’ (FLE) de l'Université Stendhal à Grenoble, Docteur en
sciences du langage de l’université Paris VIII.
Responsable du département de français de l’université Al-Aqsa de
Gaza depuis 2006 et fondateur du ‘Centre de la paix’ de cette université
en 2007.
Conférencier infatigable sur Gaza et la Palestine, et sur
l’oppression exercée sur la population par Israël, préconise la résistance
non-violente et multiplie en France et en Europe les rencontres avec les
associations et les réseaux de jeunes.
« Aujourd'hui, vivre à Gaza, organiser sa vie, l'éducation des
enfants, c'est déjà une forme de résistance non-violente, choisie
spontanément par la population civile : 94 % des enfants sont scolarisés,
ce qui témoigne de la force de résistance des familles palestiniennes. »
31. Musa Abu Maria
Palestinien né en 19??.
Prisonnier politique de 1999 à 2003, torturé, hospitalisé à la suite de
ces mauvais traitements.
De nouveau arrêté en 2009, libéré grâce à l’action d’Amnesty
International et des associations israéliennes de défense des droits
humains.
Coordonnateur de la résistance populaire en Cisjordanie.
Fondateur de Palestine Solidarity Project. Cette association, fondée
en 2006 dans le village de Beit Ommar (Cisjordanie sud), s’oppose par
l’action directe non-violente à l’occupation israélienne des terres
palestiniennes.
« Nous croyons dans le concept de "fermeté" comme une forme
de résistance. Pour beaucoup de communautés avec lesquelles nous
travaillons, rester sur leurs terres face à l’intimidation, la violence,
l’étranglement économique et les tentatives de déplacements forcés,
c’ est un acte de résistance. »
33. Pinar Selek
Née en 1971, sociologue et romancière de Turquie, militante du
droit des femmes et de l’objection de conscience.
En 1998, arrêtée et torturée par les policiers à la recherche de
l'identité de Kurdes qu'elle a interrogés dans le cadre de recherches
sociologiques sur les conséquences de la guerre civile.
Accusée d'être responsable d'un attentat commis en juillet 1998
dans le marché aux épices d'Istanbul, reconnue innocente.
Organise une ‘Rencontre des femmes pour la paix’ à Diyarbakir.
En 2001, fonde avec d'autres l'association féministe Amargi
("retour à la mère", mais aussi "liberté" en sumérien) qui s'engage dans
les mobilisations contre les violences faites aux femmes, pour la paix et
contre toutes les dominations. L'association organise, en 2002, la
‘Marche des femmes les unes vers les autres’ : des milliers de femmes
convergent de toute la Turquie vers la ville de Konya.
Exilée politique en Allemagne, puis en France, où elle est
militante, chercheuse et enseignante en sciences politiques et en
sociologie.
34. Yonatan Shapira
Né en 1972 ?, Israélien, ex-officier de l’armée de l’air.
En septembre 2003, fait partie des 27 pilotes de l’armée de l’air
qui déclarent refuser d’effectuer des missions dans les territoires
occupés.
Licencié de l’armée. Dénonce les crimes de guerre israéliens *.
Fondateur, avec le Palestinien Souliman Khatib, de l’association
israélo-palestinienne Combatants for Peace, qui mène une lutte non-
violente contre l’occupation israélienne de la Palestine et pour une
solution pacifique entre les 2 peuples.
Appelle au boycott et aux sanctions internationales contre Israël,
participe aux flottilles vers Gaza pour dénoncer le blocus maritime de
cette zone palestinienne.
* En juillet 2002, pour tuer un dirigeant du Hamas à Gaza, un F 16 israélien largue
une bombe et tue 14 personnes, dont 9 enfants. Lors de l’opération Plomb durci
(22 jours de bombardements en déc. 2008 - janv. 2009), 1 400 Palestiniens sont
tués. etc.
35. Leymah Gbowee
Née en 1972, travailleuse sociale libérienne,
membre de l'Église luthérienne. Au Ghana, membre du ‘Réseau
Ouest Africain pour la consolidation de la paix’ (WANEP).
Responsable de l'organisation du mouvement non-violent Women of
Liberia Mass Action for Peace qui œuvre pour mettre un terme à la
deuxième guerre civile libérienne en 2003 et conduit à l'élection au Liberia
de la première femme présidente d'une nation africaine, Ellen Johnson
Sirleaf.
En 2002, en tant que "combattante de la paix", est à l'origine d'une
"grève du sexe" lors de laquelle les femmes de toutes les confessions
religieuses se refusent aux hommes tant que les hostilités se poursuivent.
Cette action oblige le dictateur sanguinaire Charles Taylor à les
associer aux négociations de paix peu avant sa chute.
Co-prix Nobel de la paix 2011 pour avoir « mobilisé et organisé les
femmes au-delà des lignes de division ethniques et religieuses pour mettre
fin à une longue guerre au Liberia et assurer la participation des femmes
aux élections. »
36. Étienne Raphaël et Dominique Legeard
E. R.: Français né en 1972. Diplômé de littérature moderne et d’une
maîtrise de cinéma, réalisateur, scénariste, producteur, monteur.
Rencontre les résistants non-violents palestiniens, les paysans du
Larzac, voyage au cœur de la forêt primaire au Gabon, en ex-
Yougoslavie, participe aux combats écologistes, contre les OGM ou
le nucléaire.
D. L. : Français né en 1960 (pseudonymes : Lidwine, Marcel de la
Gare), dessinateur de bandes dessinées.
Créateurs d’une bande dessinée de 240 pages sur la non-violence à
paraître en 2017.
« La non-violence fait preuve d'imagination, elle est spectaculaire,
pleines de rebondissements et de mouvements : en fait, elle contient tous
les ingrédients pour un grand récit d'aventure, avec des personnages hauts
en couleur, avec de l'action et même de l'humour. (…)
L'instant neige est la métaphore de ce moment inattendu qui
surprend chacun de nous quand, au petit matin, nous découvrons avec
émerveillement que la neige est tombée pendant la nuit, bousculant toutes
les prévisions de notre quotidien. »
37. Abdullah Abu Rahma
Né en 1973 ?, Palestinien, habitant de Bil’in, village de 1800
habitants en Cisjordanie privé de ses terres par la construction du mur.
Coordinateur du ‘Comité Populaire de Bil'in contre le Mur de
séparation et les Colonies’.
Depuis Janvier 2005, le village a organisé des manifestations
non-violentes hebdomadaires tous les vendredis contre la construction
du mur avec des Israéliens et des internationaux.
A obtenu en 2007 de la Cour Suprême israélienne le déplacement
du mur.
Arrêté en décembre 2009 pour détention d’armes israéliennes
usagées après avoir organisé une exposition de grenades utilisées
contre les manifestants. 25 comités de résistance populaire ont adopté
des méthodes d’action similaires.
« Notre seul ennemi est l’occupation (…)
La non-violence est efficace. C’est quelque chose dont nous
sommes fiers. Notre intifada est pacifique, est c’est pourquoi elle est
forte ».
38. L’inconnu de la place Tian’anmen
Le 4 juin 1989 a lieu une violente répression exercée par le
gouvernement chinois à l'encontre des manifestations pour la
démocratie.
Le lendemain, 5 juin, sur la place Tian’anmen, à Pékin, un
inconnu (le ‘Tank Man’) bloque la progression d'une colonne d'au
moins 17 chars du type 59 de l'Armée chinoise.
Les chars s'arrêtent devant lui, il leur fait signe de repartir. Le char de
tête essaie à plusieurs reprises de contourner l'homme, mais celui-ci
se place à nouveau sur sa route.
Puis l'inconnu grimpe sur le dessus du char et a une brève
conversation avec un membre d'équipage.
Des témoins (ou des policiers en civil ?) éloignent l'homme et
l’entraînent dans la foule. Les chars poursuivent alors leur progres-
sion.
La photographie de la scène, prise par Jeff Widener de l'Associated Press, est
couramment utilisée pour symboliser le courage et la force de la non-violence
face à la répression armée.
39. Xavier Renou
Français né en 1973, docteur en science politique, ancien
collaborateur de Greenpeace.
Crée en novembre 2006 le ‘Collectif des désobéissants’* pour
lutter contre l’arme nucléaire.
Les stages de formation s’adressent aux militants de l’altermondia-
lisme, de l’écologie, des droits de l’homme, etc.
Ils exposent les fondements de la désobéissance civile et expli-
quent comment monter une action de A à Z : analyse de la situation,
définition de l’objectif, répartition des tâches, transport, budget, contacts
avec la presse, sécurité, attitude pendant l’interpellation et le procès,
comment assumer la sanction, etc.
« L'article 2 de la déclaration des droits de l'homme de 1789
affirme le droit du citoyen à résister. La désobéissance civile ne
s'improvise pas. Une formation est utile pour tous ceux qui se battent de
manière non-violente pour changer le monde. Nos stages permettent aux
participants d'éviter les bêtises, de mieux s'organiser et d‘être plus
efficaces dans leur action. »
* L’IRNC préfère le néologisme de ‘désobéisseur’, qui évoque une action citoyenne
délibérée, alors que ‘désobéissant’ peut évoquer l’enfant capricieux incontrôlable.
40. Srdja Popovic
Né en 1973, activiste serbe. Études de biologie marine à
l'université de Belgrade. Commence une carrière dans la musique avec
deux albums et quelques concerts. S’engage dans le Parti démocrate
en 1991, lors des manifestations contre le régime de Slobodan
Milosevic. En 1996, est élu à l’assemblée municipale de Belgrade.
Participe aux manifestations de l’hiver 1996-1997.
Fin octobre 1998, fonde Otpor, avec une quinzaine d’autres amis,
en lutte contre la dictature de Milosevic.
Après la révolution qui a poussé Slobodan Milosovic à la
démission en 2000, devient membre de l'Assemblée nationale serbe.
Est ensuite conseiller du premier ministre Zoran Đinđić, puis
membre du cabinet du ministre de l’Économie et conseiller auprès du
vice-premier ministre.
Intervient dans les universités états-uniennes, notamment dans un
cours en ligne à l'université Harvard. Est élu en 2017 recteur de
l'université de St Andrews, au Royaume-Uni. ../..
41. Srdja Popovic et Slobodan Djinovic
Anciens membres du mouvement de résistance de la
jeunesse serbe Otpor ! ("Résistance !") qui a joué un rôle majeur dans le
renversement de Slobodan Milosevic en octobre 2000, de même que la
coalition des partis politiques d’opposition DOS et le CESID avec ses
milliers d’observateurs électoraux .
Ces trois acteurs ont reçu des aides d’organisations états-uniennes
(National Endowment for Democracy (NED), International Republican
Institute (IRI), ‘Agence américaine pour le développement international’
(USAID), etc.
Ils ont bénéficié des formations à l’action non-violente animées par
Robert Halwey, proche collaborateur de Gene Sharp, dont les livres ont
été traduits et diffusés en fiches sur Internet.
../..
42. Ivan Marovic, Stanko Lazarevic et Aleksandar Maric
Otpor ! tente ensuite de se transformer en parti politique qui
essuie un fiasco électoral ( 60 000 voix) aux élections parlementaires.
Quand Otpor ! s’intègre dans le Parti Démocratique du président
Boris Tadic en septembre 2004, Popovic et Dinovic s’en éloignent et
créent en 2005 le Centre for Applied Non-Violent Actions and Strategies
(CANVAS) qui organise des séminaires de formation à la lutte contre
les fraudes électorales dans d'anciens satellites soviétiques.
D’autres leaders serbes d’Otpor !, Ivan Marovic, Stanko
Lazarevic et Aleksandar Maric, créent le Center for Non-Violent
Resistance. ../..
Photo du bas : Ivan Marovic
43. Les anciens leaders d’Otpor !
Ces organisations sont devenues des entreprises privées de
consultants monnayant leurs compétences.
C’est ainsi que les méthodes non-violentes ont été "exportées"
en Géorgie (chute de Chevardnadze), en Ukraine (organisation Pora,
très active durant la "révolution orange"), en Biélorussie (organisation
de défense des droits civiques ZUBR, opposée à Loukachenko), en
Albanie, en Russie (opposition à Poutine), au Kirghizistan (renverse-
ment du président Akaïev), en Ouzbékistan (opposition à Karimov),
au Liban, etc.
Les étudiants du Mouvement du 6 Avril en Égypte ont consulté
Otpor ! et adopté ses méthodes lors de la révolution égyptienne de
2011. ../..
Photos : - Srdja Popovic et Slobodan Dinovic,
- Logo du Mouvement du 6 avril inspiré de ceux d’Otpor ! et de Canvas
44. Les anciens leaders d’Otpor !
« L'essentiel du travail de CANVAS est plutôt de répandre
dans le monde le message du "pouvoir du peuple" que de
remporter des victoires contre tel ou tel dictateur.
Notre prochaine mission sera de montrer qu'une lutte
non-violente est outil puissant pour la liberté, la démocratie et
les droits de l'homme ».
Resteront à vérifier à l’avenir la cohérence entre les
moyens non-violents et les fins poursuivies, la déontologie de
ces organismes de formation à l’action non-violente, l’ambition
et le devenir politiques de leurs dirigeants…
45. Sébastien Arsac et Brigitte Gothière
Nés en 1973. S. B. : professeur des écoles, objecteur de
conscience. B. G. : Professeure dans l’enseignement professionnel,
bénévole à la Croix Rouge.
Créent en 2003 le collectif ‘Stop gavage’ pour lutter contre
le gavage des canards destinés au foie gras. Créent en 2008
l’association L 214 (en référence à l’article L214 du Code rural qui
a reconnu pour la première fois en 1976 que les animaux étaient doués
de sensibilité), qui agit en justice pour faire condamner les actes de
cruauté et les pratiques illégales.
Comme dans les associations états-uniennes Mercy for
Animals ou Compassion in world farming (CIWF), les militants se font
embaucher dans les abattoirs ou les élevages industriels avec des
caméras cachées pour dénoncer les conditions d’abattage et la
maltraitance animale.
d
En trois ans, l’association a lancé les sites Viande.info (un site sur l’impact de
la viande), Politique-animaux (un observatoire des prises de position des élus
politiques sur les animaux), Vegoresto (qui répertorie les restaurants végans en
France)
46. Rachel Kéké
Femme ivoirienne, née en 1974, arrivée en France en 2000,
mère de 5 enfants. D’abord femme de chambre, puis gouvernante.
Travaille pendant 17 ans à l’hôtel Ibis, rue des Batignolles à Paris, a
successivement 4 employeurs sous-traitants d’Ibis, dont le dernier,
STN, impose des cadences épuisantes (jusqu’à 40 chambres par jour).
Organise une grève, avec drapeaux, tracts, haut-parleurs,
confettis, musique, danses, piquets de grève sous la neige. Remporte
avec les autres employées (34 au début, 20 à la fin) une victoire
historique en mai 2021 au terme de 22 mois de grève : augmentation
de salaires, indemnité de nourriture, baisse de la cadence indicative de
nombre à chambres à nettoyer par heure, mise en place d’une
pointeuse électronique, fourniture de 2 tenues par an.
« "Ce métier de femme de chambre est un travail où on exploite
beaucoup les femmes. On n'a pas de diplôme. On connait l'exploitation,
le harcèlement moral, sexuel... Le syndicat CGT propreté tentait par
tous les moyens de nous décourager, alors on a contacté le syndicat
CGT-HPE*. Il faut déranger suffisamment pour que l’hôtel soit obligé de
faire des "gratuits" aux clients. Mais c’était dur : on était méprisées,
certains clients nous jetaient des pommes et des seaux d’eaux depuis
les fenêtres. On avait deux options : démissionner ou gagner.
Certainement pas céder ! »
* HPE : Hôtels de prestige et économiques
47. Eli McCarthy
Né en 1975, États-unien, doctorat en éthique et en théorie
sociale de la Graduate Theological Union et maîtrise en théologie de la
Weston Jesuit School of Theology. Responsable des questions de
justice et de paix à la Conference of Major Superiors of Men
(conférence de direction de tous les ordres religieux des hommes
catholiques des États-Unis), professeur en Justice and Peace Studies à
la Georgetown University (Washington DC). Assure des interventions
non-violentes dans les conflits et une formation à la justice réparatrice,
une éducation à la paix et à la protection des civils non-armés.
Définit une « éthique de la paix juste » comme un « moyen de
coopération politique pour le bien commun, le respect de la dignité de
tous et du monde, pour prévenir la violence avant son déclenchement et
transformer le conflit par des stratégies non-violentes » :
1 – Développer les qualités et compétences pour gérer les conflits de
manière constructive
2 – Briser les cycles des conflits destructeurs et violents
2 – Construire une paix durable.
48. Kaddour Hadadi
Surnommé HK, auteur-chanteur français né en 1976, fils d'immigrés
algériens établis à Roubaix. Ex-membre du groupe ‘Ministère des affaires
populaires’ (MAP), initiateur du groupe ‘HK et les Saltimbanks’. Son
engagement à gauche a fait de la chanson On lâche rien ! un hymne de
campagne.
Sort en 2011 l'album Citoyen du monde. Crée en 2019 la chanson
Alors on change dans un clip à l’occasion des mobilisations relatives au
climat, avec les images de l'association ANV-COP21.
En dépit des attentats et des blessures de la révolution, le roman
poétique Le cœur à l’outrage conte l’histoire d’Elsa et Mohammed
cherchant à faire tenir leur histoire d’amour entre Paris où ont lieu les
attentats terroristes et Tunis où s’invente la démocratie.
Proche de ‘Greenpeace’, ‘ATTAC’, ‘Amnesty International’, membre
de ‘Non-violence XXI’.
La chanson Ce soir nous irons au bal, interprétée par HK et les
Saltimbanks, se veut un hommage aux victimes des attentats du 13
novembre 2015 en France.
Avec sa chanson On lâche rien ! , écrit un des hymnes des luttes
sociales. Appelle à un changement profond du système politique.
../..
49. Kaddour Hadadi
« Nous sommes révolutionnaires. Nous l’avons toujours
été, nous le serons toujours, face à ce système que l’on considère
comme injuste, absurde, oppressant, violent, et à bout de souffle.
Mais nous ne sommes pas des adeptes de la révolution «à tout
prix», quels que soient les moyens, ou quelles que soient les
alliances : le chemin que l’on choisit pour mener une bataille est
aussi important que la bataille elle-même. »
« Répondre à la violence par une autre violence, c’est déjà se
perdre soi-même. (…) Si nous échouons à obtenir de grandes
victoires par la non-violence, je crains que des lendemains plus
sombres ne s’annoncent. La désobéissance civile est un outil
particulièrement pertinent. Lorsque l’on se rend compte à quel point
le jeu est faussé, le semble de s’organiser et de ne plus respecter les
règles me semble un choix juste.
Nous rêvons de la victoire de nos idées, de nos valeurs de
justice sociale, de solidarité et de fraternité humaine, de démocratie
réelle, de respect de la Terre et du vivant. Nous rêvons d’une lutte
enchantée, menée avec force et obstination. En faisant tout ce qui
est en notre pouvoir pour ne jamais avoir à céder à la violence, car
cela voudrait dire que nous aurons perdu une part essentielle de ce
que nous sommes et de ce pour quoi nous nous battons.»
50. Oleh Sentsov
Né en 1976, réalisateur, scénariste et producteur ukrainien de
cinéma. Son film Gaamer (2011) raconte l’histoire d’un jeune
ukrainien passionné de jeux vidéo.
Engagé dans le mouvement pro-européen Euromaidan, ne
reconnait pas l’invasion puis l’annexion russe de la Crimée. Arrêté en
mai 2014, comme Hennady Afanasyev, Alexei Chirnigo et Oleksandr
Kolchenko, par le ‘Service fédéral de sécurité de la Fédération de
Russie’ (FSB) sous l'accusation de « préparation d'actes terroristes ».
Condamné en août 2015 à 20 ans de réclusion aux termes d'une
parodie de procès.
Emprisonné dans une colonie pénitentiaire en Sibérie occiden-
tale, fait en 2018, 145 jours de grève de la faim. Reçoit en octobre
2018 le prix Sakharov du Parlement européen. Libéré en septembre
2019 au cours d'un échange de prisonniers entre l'Ukraine et la
Russie.
« Je ne suis pas un serf. »
« Je ne vois pas l’intérêt d’avoir des principes si on n’est pas prêt
à souffrir, voire à mourir pour eux ».
« Quand tu te retrouves en prison, tu apprends à vivre d’espé-
rance, même quand celle-ci a disparu. »
Image du bas : Le film Le Procès de Askold Kurov au sujet du procès de Sentsov
51. Véronique Dudouet
Française née en 1977. Enfance au sein des communautés de
l’Arche de Lanza del Vasto, études en science politique (IEP de
Toulouse) et en résolution des conflits (Master et doctorat au
Département de Peace studies de l’université de Bradford, Grande-
Bretagne).
Chercheuse principale et directrice de programme à la
‘Fondation Berghof’ à Berlin (Allemagne) où elle travaille depuis 2005
et membre de l’IRNC.
Active dans plusieurs initiatives de solidarité internationale,
notamment sur la Palestine (où elle a effectué plusieurs séjours de
recherche et d’accompagnement civil).
Ses travaux de recherche actuels portent sur la transition de la
lutte armée à la résistance civile, le rôle des acteurs tiers dans les
mouvements non-violents, la gouvernance post-conflit, la
méthodologie de "recherche action" participative, la négociation et la
médiation dans les conflits politiques asymétriques.
52. Erica Chenoweth et Maria Stephan
Maria Stephan., universitaire états-unienne née en 1977. Chercheuse
à l’International Center on Nonviolent Conflict (ICNC) et à l’US Institute for
Peace. Rencontre en 2006 Erica Chenoweth, étudiante en doctorat de
sciences politiques à l’Université du Colorado, aujourd’hui Associate Senior
Researcher au Peace Research Institute Oslo (PRIO), qui s’interroge sur la
pertinence de l’action non-violente.
Elles collectent des données sur toutes les campagnes majeures
depuis 1900, violentes et non-violentes, visant le renversement d’un
gouvernement ou la libération d’un territoire. Les données couvrent le
monde entier et concernent tous les cas connus, 323 cas, où ont été
observés au moins 1000 participants. Leur ouvrage Why Civil Resistance
Works ? The Stratégic Logic of Nonviolent Conflict (2011) montre qu’entre
1900 et 2006, les campagnes non-violentes, dans le monde entier, ont
réussi deux fois plus souvent que les insurrections armées.
Cette tendance se confirme sur la période 1900-2014. Attirant un
soutien impressionnant des citoyens et privant les régimes de leurs
principales sources de pouvoir, les campagnes non-violentes ont produit
des résultats remarquables, même dans les contextes iranien, palestinien,
philippin et birman. ../..
53. Erica Chenoweth et Maria Stephan
Dans le même temps, les insurrections violentes sont
devenues de plus en plus rares et infructueuses.
Les auteures identifient les conditions qui favorisent le succès
de la non-violence. La résistance non-violente présente moins
d'obstacles à l'implication physique et psychologique des femmes,
des personnes âgées ou handicapées, permet l'information et
l'éducation, favorise l'engagement des participants. Des niveaux de
participation plus élevés contribuent alors à une résilience accrue, à
une probabilité accrue d’innovation tactique, à une possibilité accrue
de remise en cause du désordre établi (et donc à une incitation
moindre du régime à maintenir le statu quo), ainsi qu’à des
retournements parmi les acteurs, y compris les membres des forces
militaires.
Les mouvements de résistance non-violents couronnés de
succès ouvrent la voie à des démocraties plus durables et plus
pacifiques, moins susceptibles de régresser dans la guerre civile.
54. Erica Chenoweth et Maria Stephan
« Croire que seule la violence peut combattre efficacement
un pouvoir qui refuse d’entendre son peuple est une erreur aussi grave
que répandue. En réalité, la non-violence est une arme bien plus efficace
contre la tyrannie.
Erica Chenoweth et Maria J. Stephan, spécialistes américaines
de politique internationale, ont observé plus de 320 insurrections au
cours du XXème siècle, notamment en Iran (1979, image du haut), en
Palestine (1992), aux Philippines (1986) et en Birmanie (1990). Leur
conclusion est sans appel : quels que soient leurs objectifs et le type de
pouvoir qu’elles affrontent, les insurrections non violentes
parviennent à leurs fins trois fois sur quatre, contre une fois seulement
pour les violentes. En outre, les mouvements de résistance civile offrent
une bien meilleure garantie d’un avenir démocratique.
Pouvoir de la non-violence est devenu un ouvrage de référence
plusieurs fois primé qui dénonce l’inefficacité des soulèvements violents
dans le monde. »
L’édition française est précédée d’une préface inédite de Jacques
Semelin, directeur de recherche au CNRS, professeur à ‘Sciences Po
Paris’, spécialiste français des questions de résistance civile.
55. Razika Adnani
Né en 1978 ?, philosophe, islamologue et conférencière franco-
algérienne. Jusqu’en 2005, enseigne la philosophie en Algérie. Publie en
2001 et 2003 deux précis de philosophie destinés aux lycéens. Quitte
l'enseignement afin de s’investir complètement dans la réflexion philoso-
phique ainsi que dans la recherche sur l’Islam et la pensée musulmane.
Membre du Conseil d’Orientation de la ‘Fondation de l'Islam de France’
et membre du conseil scientifique du ‘Centre civique d’étude du fait
religieux’ (CCEFR).
Penseure de l'islam, s’inscrit dans la lignée d'intellectuels comme
Mohammed Arkoun ou Nasr Hamid Abou Zeid qui interrogent la pensée
musulmane en vue de la renouveler.
Dans La nécessaire réconciliation (2014), réfléchit à la question
de la violence, de la relation à l’autre, à soi et à l’histoire. Cet ouvrage
emprunte à l’Algérie la matière de sa réflexion, mais ouvre le champ sur
les questions relatives au rapport à la violence et à la mémoire.
Défend l’idée que la violence est immorale et qu’elle s’exprime
là où l’être humain manque de maturité. Même si la contre-violence est
utilisée pour éviter une violence supérieure, elle doit être jugée comme
un échec et un mal. La distinction entre la fin et le moyen est impérative
pour éviter que la violence s’attribue la valeur morale de la fin.
56. Rachel Corrie
(1979-2003), militante états-unienne d’origine juive, volontaire
de l’International Solidarity Movement (ISM).
Morte le 16 mars 2003 dans la bande de Gaza, durant la
‘seconde Intifada’, écrasée par un bulldozer israélien alors qu'elle
essaye avec d'autres membres de son organisation d'arrêter
pacifiquement la démolition de la maison d'un médecin palestinien.
Des membres d'ISM présents sur les lieux lors des faits
affirment que le conducteur du bulldozer a délibérément tué
R.C. en l'écrasant deux fois avec son bulldozer. La jeune femme
s'était placée face à l'engin, dans le but de se faire voir par le
conducteur et ainsi l'inciter à ne pas poursuivre son chemin
vers la démolition.
Selon l’armée israélienne, le conducteur de l’engin ne l’aurait
pas vue, car elle était dans un angle mort.
57. Chloé di Cintio
Née en 1979, formatrice française. Diplômée en philosophie et en
psychologie. S'engage en 1996 dans le ‘Réseau Sortir du nucléaire’ (sit in,
blocages, pratique du consensus en grand groupe, etc.). En 2002, rédige
un mémoire de maîtrise, Désobéissance civile et non-violence. Se
consacre ensuite à l'éducation alternative (gestion des conflits, pratiques
coopératives, théâtre forum, etc.). Se spécialise en éducation alternative
depuis 2002 : formatrice ‘Non Violence et Paix 54’, formée auprès de
‘Génération Médiateurs’, rejoint l'association ‘Altern'Educ’ en 2002, dans
laquelle elle exerce des fonctions d'animation, formation et direction, avant
d'en devenir Présidente. Dirige la revue Éduquer Autrement de 2003 à
2008.
Spécialiste en jeux coopératifs, formée au théâtre-forum, à la
communication sans violence, à l'animation de cercles de parole, à la
gestion des conflits, anime des formations sur ces thèmes.
Son Petit traité de désobéissance civile dresse un état des lieux
complet de cette forme de résistance politique, des origines à nos jours :
théorie, pratiques, méthodes, débats, enjeux et perspectives. L'auteur fait
le point sur les notions essentielles de toute société humaine (la morale, la
violence, la légitimité, le droit, la loi...). Ce livre donne aussi la parole aux
acteurs de la désobéissance.
58. Jon(athan) Palais
Né en 1979. Milite à Greenpeace à partir de 2006 et avec
l'association écologiste ‘Bizi !’, au Pays Basque, à partir de 2011.
Participe au lancement des mouvements ‘Alternatiba’ en 2013
et ‘Action Non-Violente COP21’ en 2015, deux dynamiques de mobilisa-
tion citoyenne contre le changement climatique, qui conjuguent la
promotion des alternatives avec les actions non-violentes de résistance
et d'opposition.
« Notre génération doit relever en quelques années le défi le
plus colossal qu’on ait jamais connu à l'échelle de toute l'histoire de
l'humanité.
Un tel défi ne pourra pas être relevé par des petits groupes de
militants, mais par un mouvement citoyen de masse, à la fois radical et
populaire, car c'est une transformation en profondeur de notre société
qu'il faut réussir à faire très rapidement au niveau planétaire. (…)
La stratégie de l'action non-violente est la mieux adaptée pour
lancer le mouvement “à la Martin Luther King pour le climat” dont nous
avons besoin aujourd'hui. »
59. Tawakkul Karman
Née en 1979, militante yéménite pour la défense des droits
des femmes.
Crée en 2005 le groupe de défense des droits humains
Women Journalists Without Chains (Femmes journalistes sans
chaînes), pour défendre la liberté de pensée et d'expression.
Dénonce l'interdiction par le ministère de l'Information de la
création d'un journal et d'une radio, reçoit des menaces et des offres
de corruption des autorités.
De 2007 à 2010, participe ou appelle à des manifestations ou
des sit-in sur la place de la Liberté à Sanaa, devant le bâtiment du
gouvernement.
Co-prix Nobel de la paix 2011 en reconnaissance de « son
travail dans la lutte non-violente pour la sécurité des femmes
et pour les droits des femmes à la pleine participation dans le
travail de consolidation de la paix au Yémen ».
« Leur cause est juste, mais ce n’est pas par la violence que
les Syriens réussiront à faire tomber la dictature. »
60. Benjamin Joyeux
Né en 1980, journaliste français indépendant et juriste de
formation, spécialisé sur l'environnement et les relations internationales,
militant dans divers associations et collectifs de défense des libertés et
des droits humains.
Pendant dix ans collaborateur parlementaire d'élu.e.s écologistes
au Sénat, à l'Assemblée nationale et au Parlement européen.
Sympathisant du mouvement indien Ekta Parishad depuis 2004.
Activiste gandhien de la non-violence, coordinateur depuis 2016 de Jaï
Jagat 2020, grande marche Delhi-Genève pour la justice et la paix
prévue en 2020, sorte de « Forum social en marche » qui s’adresse à
tous les exclus de la mondialisation et celles et ceux pour qui un autre
monde est possible. La marche a notamment pour but la mise en œuvre
des 17 ‘objectifs de développement durable’ (ODD) de ‘Agenda 2030 des
Nations Unies.
« Un engagement politique n'a de sens qu'en mettant en adéqua-
tion les valeurs que l'on porte et la façon dont on se comporte. Et c'est
particulièrement vrai pour l'écologie, dont l'exigence n'est rien de moins
que de sauver la planète, en commençant donc par se sauver soi-
même. »
61. Guillaume Gamblin
Né en 1980, militant francais de la non-violence et de la décrois-
sance. Auteur de La Force de l’autonomie. Gandhi précurseur de la
décroissance ?, de L'insolente - Dialogues avec Pinar Selek et, avec
Pierre Sommermeyer, du recueil Non-violence dans la révolution
syrienne. Ancien volontaire de l'intervention civile de paix au Guate-
mala.
Rédacteur de la revue S!lence, très impliqué notamment dans la
réflexion et l’information sur la désobéissance civile.
« Lorsque les règles en vigueur ont été adoptées collective-
ment et dans le respect des minorités, lorsqu’elles respectent les
exigences de justice et les droits humains, économiques, politiques et
sociaux, les suivre permet alors de vivre ensemble. Car ce sont elles qui
aident à protéger les plus faibles et à établir une égalité de traite-ment
entre tou.te.s. Mais lorsque les lois contreviennent aux exigences de
justice, ne respectent pas les droits et/ou ont été élaborées sans les
personnes et les groupes concernés, elles cessent d’être légitimes.
Quand les moyens de pression classiques pour les modifier ont été
épuisés sans résultats, désobéir à des lois injustes devient alors non
seulement un droit mais aussi un devoir.»
62. Caroline de Haas
Née en1980, militante féministe et femme politique française. Étudie
l'histoire contemporaine à Lyon-II et Nanterre, militante (‘Amnesty
International’, ‘Petits frères des pauvres’, ‘Scouts unitaires’, ‘UNEF’). En
2009, participe à la fondation de l'association ‘Osez le féminisme !’ dont
elle est porte-parole jusqu'en juillet 2011. Milite au sein du ‘Mouvement des
jeunes socialistes’ puis, au ‘Parti socialiste’ en tant qu'attachée de presse
du porte-parole du parti, Benoît Hamon, jusqu'en 2012.
Après l'élection présidentielle de 2012 et la création d'un ministère
des Droits des femmes au sein du gouvernement Ayrault, est conseillère
chargée des relations avec les associations et de la lutte contre les
violences faites aux femmes au sein du cabinet de Najat Vallaud-
Belkacem. En juin 2013, crée ‘Egaé’, d'égal à égale, agence de conseil en
égalité professionnelle. En septembre 2016, directrice de campagne de
Cécile Duflot, candidate à la primaire présidentielle écologiste de 2016.
En 2019, défend l’instauration d’un brevet de non-violence, obligatoire
au collège et soutenu par une campagne nationale de sensibilisation, sur
le modèle de l'attestation scolaire de sécurité routière, ayant pour but de
former les générations futures au respect des femmes.
63. Rima al Dali
Née en 1980, Syrienne, diplômée en droit de l'université
d'Alep, travaille pour un Programme de développement de l’ONU,
bénévole de la ‘Croix Rouge’.
Proteste en avril 2012 en robe rouge contre les violences en
Syrie.
Manifeste à nouveau pacifiquement à Damas en novembre
2012, avec Ru'a Ja'far, Kinda al-Za'our et Lubna al-Za'our.
Habillées en robes de mariage blanches, elles portent trois
bannières, l'une appelant à la fin de toutes les opérations militaires
en Syrie, une autre avec les mots "la Syrie est pour nous tous", et
une disant : « Nous sommes tous épuisés, nous voulons une autre
solution».
Emprisonnées.
« Les moyens utilisés pour parvenir à nos buts doivent être
aussi purs que nos buts.»
64. Célia Grincourt
Née en 1982, animatrice radio et comédienne française. Master
de Lettres modernes, diplômée animatrice radio de ‘l’Institut National
Audiovisuel’. Pendant 15 ans comédienne, directrice de compagnie de
théâtre et autrice. Adhérente de ‘l’Observatoire de la violence éducative
ordinaire’ (OVEO), attachée à la défense des droits des enfants,
militante ‘Colibris’ et ‘Greenpeace’. Découvre la non-violence à la
lecture d’un article évoquant les travaux d’Erica Chenoweth.
Lance en octobre 2020 un podcast et un site Internet La force
de la non-violence, avec un programme d’interviews pour aborder la
non-violence sous toutes ses formes : Jean-François Bernardini, HK,
Jon Palais, Pauline Boyer, Daliborka Milanovic, Txetx Etcheverry,
Isabelle Filliozat, etc.
« La non-violence m’a permis de tout mettre en lien. Pour moi,
c’est tout simplement le meilleur moyen à notre disposition pour défen-
dre l’être humain, une réponse naturelle à tous les maux qui rongent
notre société. »
« Le podcast me permet de suivre ce fil rouge de la non-violen-
ce et favorise la prise de distance, donc la réflexion. Concernant le titre,
je souhaitais à la fois qu’il marque les esprits et qu’il casse les stéréo-
types. Faire comprendre aux gens que la non-violence représente une
force puissante, les interpeller d’emblée.»
65. Pascal Djemegued
Né en 1983, prêtre ("abbé Pascal") et militant politique
camerounais. Enfance difficile du fait de la mort de son père,
gendarme, alors que lui a 8 ans. Études de philosophie, stage aux États-
Unis (au Centre Martin Luther King et dans les zones de canne à sucre).
Diplôme universitaire ‘Intervention civile de paix’ de l’Université catholique
de Paris en 2019, mémoire de mastère sur la protection des enfants contre
Boko Haram.
Crée en 2019 le ‘Réseau de protection des droits de l’homme, de
l’environnement et de la promotion d’une culture de paix’. Dans un pays
livré à la violence des rebelles et des terroristes (Boko Haram) et celle de
l’État, le réseau regroupe des étudiants et universitaires et se préoccupe de
réinsertion des exclus, de protection des victimes et des terres.
Cofonde ‘l’Observatoire de l’extrémisme violent et des droits de
l’homme dans l’Extrême-Nord’, qui veille sur les droits humains, dialogue
avec les autorités administratives et traditionnelles, puis la ‘Plateforme de
dialogue et d’organisation de la société civile’.
Accompagne des mères célibataires, des veuves de militaires,
d’anciens enfants-soldats, encourage des démarches de réconciliation.
« L’effort de toute une vie, disait Maurice Blondel, est d’associer la
pensée et l’action. (…) Il n’y a que l’amour pour convertir le criminel. »
66. Rachel Lamy
Née en 1986, éducatrice spécialisée française. Passionnée par
les voyages et les rencontres à travers le monde. Par l’accueil et les
échanges qu’elle a avec des personnes de cultures et de religions
différentes, s’interroge sur la manière dont nous pouvons créer des
liens, des projets et des ponts entre nous, afin d’anticiper, de traverser
et de trouver des réponses restauratives aux conflits interculturels,
politiques et interreligieux. Rédactrice en chef de la revue trimestrielle
Alternatives non-violentes (avril 2021)
Se forme à des techniques de résolution de conflits et de bien-
être, tels que la Communication non-violente, (créée par Marshall
Rosenberg), les Cercles restauratifs (fondés par Dominic Barter au
Brésil), le Yoga du rire (créé par Madan Kataria, en Inde). Participe au
parcours du Sésame, fondé par Abdennour Bidar et Inès Weber à Paris.
Est impliquée dans l’Universal Solidarity Movement (USM) à Indore en
Inde, créé par Varghese Alengaden.
« L’idée pour moi est d’aller observer, découvrir puis mettre en
valeur des engagements et des témoignages de personnes actrices
pour la paix et pour la dignité dans le monde, pour ensuite rejoindre à
mon tour un groupe existant dans lequel m’investir, ou créer ma propre
proposition d’espaces de rencontres. »
67. Manuel Cervera-Marzal
Français né en 1987, diplômé de Sciences Po Paris et docteur en
science politique.
Chercheur en science politique à l’’Université Libre de Bruxelles’ et à
l’Université Paris-Diderot.
Dans le cadre de ses recherches sociologiques et philosophiques,
s’intéresse tout particulièrement aux pensées de Thoreau, Gandhi et King,
ainsi qu’aux théories de la démocratie et à la philosophie politique
contemporaine.
Membre du Comité de rédaction de la revue Alternatives non-
violentes et de l’IRNC. Auteur de 4 livres.
« En substituant l’idée que "la fin est dans les moyens comme l’arbre
est dans la graine" à la maxime d’après laquelle "la fin justifie les moyens",
Gandhi élabore une conception renouvelée et harmonieuse des rapports
entre éthique et politique.
En insistant sur le principe de responsabilité - qui exige de chacun
qu’il désobéisse aux lois qu’il juge injustes - le Mahatma inaugure une idée
de la citoyenneté conçue comme action politique et non comme statut
juridique. »
68. Manuel Cervera-Marzal
« Loin de menacer la démocratie, la désobéissance civile lui
confère un nouveau souffle. Considérer les nouveaux désobéissants
comme des "citoyens" plutôt que comme des "délinquants" contribue au
renforcement de la démocratie. »
« J’identifie une troisième approche, que j’appelle "désobéis-
sante" parce qu’elle vient des écrits et des discours des grands
précurseurs de la désobéissance civile : Henry David Thoreau, Gandhi
et Martin Luther King. Selon eux, la désobéissance civile est constitutive
de la démocratie. Il ne s’agit pas seulement d’un "droit", que nous
devrions utiliser avec extrême parcimonie, mais d’un "impératif", qui
exige de nous que nous affrontions de manière systématique toute loi
injuste, voire le système juridico-politique dans sa globalité si c’est de lui
que viennent les injustices. »
« La démocratie n’est pas qu’un état des choses, c’est aussi un
mouvement, une dynamique, avec ce que cela implique de conflictua-
lité, de soulèvements, de rébellion, de désordre, de création. C’est là
qu’intervient l’utopie, étroitement liée à la démocratie et à la désobéis-
sance civile. En effet, contrairement à ce que prétendent les idéologues
académiques et autres défenseurs de l’ordre établi, nous n’avons ni
atteint la fin de l’histoire, ni la forme achevée de la démocratie. »
69. Anton Deums
Né en 1993, militant non-violent français du mouvement
‘Extinction Rebellion’. Part à l’âge de 20 ans sur les routes du Népal, de
l’Inde et du Tibet (crée les documentaires Sur les sentiers de la rencontre
et Digression tibé-taine). Avec sa compagne Romane et à bord de leur
camion Mobilab Songo, sillonne pendant quelques années les éco-lieux
de France, partageant en face à face et en ligne les savoir-faire et
savoir-être qu’ils apprennent au contact des personnes rencontrées et
des liens créés.
Réfléchit et expérimente pour promouvoir sa vision humaniste et
écologiste d’une société respectueuse de son environnement. En quête
d’une ferme où s’installer en collectif, partage son temps entre la vie
avec sa famille, le militantisme, sa formation au métier de paysan et ses
recherches sur la résilience des territoires.
« Lors d’une action de blocage d’un incinérateur dans la vallée de
l’Arve, la gendarme qui m’emmenait pour interrogatoire m’a dit : "Je vous
arrête, mais continuez, dans la classe de mon fils, il y a deux enfants
cancéreux !" »
« Nous entrons dans un siècle de tempêtes, on ne peut plus
attendre. On n’est pas nombreux, mais il faut s’engager : on a le choix,
même quand c’est difficile. »
Photo du haut : la pollution dans la vallée de l’Arve
70. Joshua Wong
Joshua Wong Chi-fung, né en 1996, militant hong-kongais.
Élevé dans une famille de démocrates où l'engagement envers les
plus démunis est très important. Élève dans un lycée anglican, étudie
à l'Open University of Hong Kong. En 2011, âgé de 15 ans, fonde
Scholarism, groupe de protestation qui s’oppose à l’introduction dans
les écoles de cours d’«éducation morale et nationale», considérés
comme du «lavage de cerveau». En septembre 2012, 8.000
manifestants envahissent le siège du gouvernement à l’initiative de
Scholarism, et les partisans du programme font marche arrière.
En septembre 2014, fait partie des 78 personnes arrêtées par
la police après avoir investi les locaux du gouvernement en réaction
à la réforme électorale de 2014. Pendant la "révolution des
parapluies" ou Occupy Central, créateur de l'application mobile
FireChat, massivement utilisée par les manifestants.
En août 2017, condamné à 2 ans de prison ferme pour son
rôle dans le mouvement des parapluies. Fondateur du parti
Demosisto, prodémocratique.
En juin 2019, libéré de prison au moment des manifestations
contre le projet de loi visant à autoriser les extraditions vers la Chine.
71. Agnes Chow
Née en 1996, étudiante et militante politique de Hong Kong,
engagée pour la démocratie, marquée par sa foi et son éducation
catholiques. En 2012, rejoint le mouvement étudiant Scholarism, et
en devient la porte-parole. Ce mouvement, une des organisations à
l’origine des manifestations de 2014 à Hong Kong, milite notamment
contre l'introduction de cours d'éducation morale et nationale à
l'école. En 2014, est porte-parole du « mouvement des parapluies ».
En 2016, participe à la fondation du parti Demosistō, qui
milite pour une plus grande démocratie à Hong Kong.
En 2018, se présente aux élections législatives de Hong
Kong, mais sa candidature est invalidée par le pouvoir chinois.
En août 2019, est arrêtée avec Joshua Wong en raison de
leur participation aux manifestations de 2019 à Hong Kong, mais ils
sont libérés le même jour sous caution.
Le 6 juillet 2020, accusée d'avoir organisé, incité à participer
et participé à ces manifestations, plaide coupable pour les deux
derniers chefs d'accusation. Le 10 août 2020, est arrêtée pour
incitation à la sécession en vertu de la loi sur la sécurité nationale.
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