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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
d’un changement sociétal
8 - 1950 à 1959
É. G. - 07.07.2021
Jody Williams
États-unienne née en 1950, professeure d’espagnol et
d’anglais maîtrise en relations internationales. Passe 11 années à
militer contre la politique interventionniste des États-Unis en
Amérique centrale.
En 1992, réunit 6 organisations (Handicap International,
Human Rights Watch, Medico International, Mines Advisory Group,
Physicians for Human Rights et Vietnam Veterans of America
Foundation) pour créer l’International Campaign to Ban Landmines,
ICBL (Campagne internationale pour interdire les mines
antipersonnel).
Témoins des conséquences dramatiques de ces mines sur les
communautés avec lesquelles elles travaillent en Afrique, en Asie, au
Moyen-Orient et en Amérique Latine, ces organisations réalisent que
la solution au fléau des mines antipersonnel est une interdiction
totale de ce type d'armes. ../..
Jody Williams
La "convention sur l’interdiction de l’emploi, du
stockage, de la production et du transfert des mines
antipersonnel et sur leur destruction", ou convention
d’Ottawa, est ouverte aux signatures d’États à partir de
décembre 1997, et entre en vigueur en mars 1999 suite à la
signature de 122 États.
Jody Williams et ICBL reçoivent en 1997 le prix Nobel
de la paix pour leur engagement international.
La convention cherche à éliminer complètement
l’utilisation de cette arme à travers la planète tout en
encadrant les victimes de celle-ci grâce une assistance
médicale, financière et morale. En moins de 10 ans après la
signature de la convention, plus de 37 millions de mines
antipersonnel ont été détruites par les États-membres.
Nicanor Perlas
Né en 1950 aux Philippines, agronome de formation. Militant
antinucléaire sous le dictateur Ferdinand Marcos, doit s’exiler aux
États-Unis.
En 1983, contribue à créer le concept de sustainability, qui (mal)
traduit par l'expression « développement durable » est devenu un
concept clef du PNUE. Pionnier de la lutte contre la « mondialisation
économique et élitaire » aussi bien dans son pays qu’au niveau
international. Prix Nobel Alternatif 2003 avec Walden Bello
Préconise une « triarticulation sociale » (threefolding) qui vise une
collaboration juste entre trois sphères de la vie sociale, la sphère
culturelle, la sphère politique et la sphère économique.
Met en application la triarticulation sociale dans un programme
d’éradication de la pauvreté. Est à l’origine du réseau international
GN3, Globenet 3 (Global Network for Threefolding)
« Chaque acte de résistance sociale et la créativité sont des
actes spirituels. La révolution spirituelle doit avoir eu lieu au cœur de
nous-même avant que nous puissions créer le monde nouveau auquel
nous aspirons tous. »
Bertrand Badie
Né en 1950, politiste français spécialiste des relations internatio-
nales. Professeur des universités à l’’Institut d’études politiques de
Paris’ et enseignant-chercheur associé au ‘Centre d’études et de
recherches internationales’ (CERI).
Aborde les conflits et crises internationales comme des
pathologies sociales, héritées d'un système international producteur
d'anomie (situation de perte de repères), d'exclusion ou d'humiliation.
La solution repose, selon lui, sur la notion d'intégration sociale
internationale (pour les États comme pour les sociétés), à travers
notamment la mise en œuvre d'un multilatéralisme inclusif.
Dans Le temps des humiliés (2014), développe une perspective
historique et sociologique sur la banalisation de l'humiliation en
relations internationales, ses causes et ses conséquences (par ex. :
montée des revanchismes dans l’entre-deux-guerres, décolonisation
mal maîtrisée).
Établit en particulier une typologie des formes d'humiliation
(rabaissement ; déni d'égalité ; relégation ; stigmatisation), démontrant
que ces dernières produisent des types spécifiques de diplomatie
(revancharde ; souverainiste ; contestataire ; déviante) qui pèsent sur
la qualité de la coopération internationale.
Eugen Brand
Né en 1950, Suisse alémanique. Instituteur, rejoint le mouvement
ATD-Quart Monde en 1972 et devient volontaire permanent. Vit parmi des
familles en grande pauvreté et apprend à leurs côtés. Cet engagement le
mène à Créteil, New York, Bâle, au Pérou, en Bolivie. Assure la représen-
tation du mouvement à l’international avec la diplomate hollandaise Alwine
de Vos van Steenwijk (1921-2012) puis devient responsable de la Déléga-
tion générale (1999-2012).
« Les "sans-droits" sont la source et le moteur des grandes transfor-
mations à réaliser au sein de la société. »
« La gouvernance est l’art de faire en sorte que toutes les compo-
santes humaines de la société aient leur voix au chapitre pour influer sur
les politiques publiques. La désignation des responsables n’est pas opérée
par simple vote mais par des processus de discernement progressif. La
responsabilité partagée n’est pas une pédagogie de façade. C’est se faire
de la place les uns aux autres, et avant tout aux absents. (…)
« La question de la gouvernance mondiale dont la famille humaine
a besoin sur cette planète est d’une grande actualité. Le Mouvement ATD-
Quart Monde constitue à mon sens un laboratoire original, unique et
légitime pour contribuer à y répondre. »
Bénédicte Manier
Française née en 195?, journaliste à ‘l'Agence France Presse’
depuis 1987, spécialisée dans les droits sociaux, le développement et
les transformations sociales. Spécialiste reconnue de l’Inde, pays
qu’elle explore depuis plus de 20 ans.
Fait le compte-rendu d’un tour du monde des initiatives
citoyennes, de l’Argentine au Japon, en passant par le Canada,
l’Espagne, la France ou l’Inde.
« Il existe bien de par le monde des citoyens qui ont mis en
place d’autres manières de consommer, de commercer, d’échanger,
de cultiver, de vivre, qui se sont affranchis du modèle consumériste,
créant parfois leur propre monnaie, leurs banques, gérant eux-mêmes
leur approvisionnement en eau et en énergies, reverdissant le désert
ou organisant de nouvelles façons de travailler ensemble.
Il s’agit là d’un mouvement inédit, mené par une société civile lucide,
ayant décidé de reprendre en main les enjeux qui la concernent.»
Alice Slater et Jackie Cabasso
A.S., avocate états-unienne née en 19??, présidente du
Global Resource Action Center for the Environment (GRACE),
représentante à New York de la Nuclear Age Peace Foundation.
Avec Jackie Cabasso, également membre de la la Women's International
League for Peace and Freedom (WILPF), initie en 1995 ‘Abolition 2000’,
réseau mondial pour le désarmement nucléaire.
Fait un travail remarquable à l'Organisation des Nations Unies pour
obtenir un traité d’abolition des armes nucléaires et pour la promotion des
énergies renouvelables.
« Le monde a interdit le gaz moutarde, les armes chimiques et
biologiques, les mines terrestres et des bombes à sous-munitions. Il n'y a
aucune bonne raison de s'accrocher à notre dissuasion nucléaire qui est
incapable de nous protéger contre les menaces réelles auxquelles nous
sommes confrontés. »
Andrea Riccardi
Né en 1950, homme politique italien, professeur d’histoire des
religions et du christianisme à l’université de Rome.
Fondateur en 1968 de la Comunità di Sant'Egidio, (Communauté de
St Gilles), mouvement chrétien de laïcs comprenant 50 000 membres
sur 70 pays.
Mouvement voué initialement à l'aide aux plus pauvres, puis au
dialogue interreligieux (rencontres d’Assise), à la médiation dans des
conflits internationaux et interethniques, à la lutte contre le SIDA et la
peine de mort.
Négociation et médiation menées :
en 1980 avec les Druzes;
en 1987 en Albanie;
en 1990-92 au Mozambique entre la guérilla Renamo et le parti Frelimo
au pouvoir; ../..
Andrea Riccardi
en 1995 entre 8 partis d’opposition en Algérie;
en 1996-98 entre Serbie (S. Milosevic) et Kosovo (I. Rugova);
en 1996 entre guérilla et pouvoir au Guatemala;
en 1997-2000 au Burundi;
en 2003-2005 au Liberia etc.
au Liban, en Namibie, en RDC, en Côte d’Ivoire.
Ces initiatives ("seminar diplomacy") sont basées sur la
constitution d’un solide réseau de liens diplomatiques, et sur
l’institutionnalisation de la synergie entre l’Italie, moyenne
puissance à vocation régionale, et l’Église catholique à vocation
universelle.
Guy Corneau
(1951-2017), québécois, psychanalyste jungien et auteur
d’essais populaires en psychologie et en développement personnel.
Éloigné du théâtre par une colite ulcéreuse qu’il soigne par la
médecine allopathique, la psychothérapie et les pratiques
traditionnelles.
Co-créateur de l’association ‘Productions Coeur’ dans le but
d’élargir les démarches d’ouverture de conscience.
Guéri en 2008 d’un cancer. Avant sa mort en 2017, était à
l'écriture d'un livre intitulé Un message d’amour, Mieux s’aimer pour
aimer mieux.
“J’ai compris graduellement que ce qui fait la dignité d’un
homme, ce qui le rend digne de respect, est sa façon de tenir dans la
tempête. Quand l’épreuve survient, on apprend qui l’on est.
Alors que la maladie ou l’épreuve vous ont dépouilé d’une bonne
couche de complaisance vaniteuse, celui que l’on rencontre en soi
est un autre.”
Brendan Coyne, Xavier Godinot,
Quyen Tran et Thierry Viard
B.C., X.G. (né en 1951), Q.T. et T.V. sont des permanents du
mouvement international ATD Quart Monde, coauteurs en 2014 du
rapport Pour un développement durable qui ne laisse personne de côté :
le défi de l’après-2015.
Le rapport évalue les ‘Objectifs du Millénaire pour le Développe-
ment’ (OMD) de l’ONU. Il résulte d’une recherche-action participative
menée de 2011 à 2013, associant plus de 2000 personnes de 22 pays,
dont une majorité en situation de pauvreté ou d’extrême pauvreté.
« Éradiquer l’extrême pauvreté est un défi colossal. Seul, aucun de
nous n’a de solution magique : ni les responsables mondiaux et
politiques, ni les chercheurs et les animateurs socio-culturels sur le
terrain, pas plus que les personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Mais
en réalisant à quel point chacun de nous a encore à apprendre des
autres, nous devenons capables de réfléchir ensemble d’une manière
renouvelée (…) pour surmonter les défis économiques,
environnementaux et sociaux. »
Photos : Xavier Godinot, Thierry Viard ../..
Brendan Coyne, Xavier Godinot,
Quyen Tran et Thierry Viard
« Faute de prendre en considération l’histoire et l’expérience des
personnes et familles qui vivent en grande pauvreté, les programmes
venus d’en haut destinés à lutter contre la pauvreté se transforment
souvent en actions contre les populations les plus défavorisées, et, de
ce fait, perpétuent l’extrême pauvreté. »
« Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté se sentent
rejetées par la société dans son ensemble. Elle souffrent d’un manque
de nourriture. Elles ont peur d’entrer dans mes bureaux car leurs
vêtements ne sont pas propres. Elles n’osent pas aller dans les centres
de santé et sont ainsi accablées par des maladies qui se terminent par
la mort. Elles n’ont pas de ressources et passent leur temps à chercher
de l’argent. L’extrême pauvreté apporte la peur, la honte, et la peur de
ne pas être capable d’exprimer ce qu’on veut dire. »
Des participants de Madagascar ../..
Brendan Coyne, Xavier Godinot,
Quyen Tran et Thierry Viard
Les 5 recommandations du rapport pour l’après-2015 :
1. Ne laisser personne de côté. Éliminer les discriminations fondées
sur le genre, l’origine sociale ou la pauvreté, dans tous les pays.
2. Considérer les personnes vivant dans la pauvreté comme de
nouveaux partenaires de connaissance y compris dans la définition des
indicateurs de pauvreté.
3. Promouvoir une économie respectueuse des personnes et de
l’environnement, incluant des emplois décents, une protection sociale.
4. Fonder l’éducation et la formation pour tous sur la coopération
entre tous les acteurs, cela implique une éducation gratuite, de qualité
et adaptée aux besoins de l’ensemble de la communauté.
5. Promouvoir la paix par une bonne gouvernance participative.
S’assurer que les structures locales, nationales et internationales
mettent en place des mécanismes participatifs.
Photo du haut : Séminaire ATD-OMD en Bolivie
François Jullien
Né en 1951, philosophe français, helléniste et sinologue. ‘École
Normale Supérieure’, étudie la langue et la pensée chinoises aux
universités de Pékin et de Shanghai. Responsable de l'Antenne
française de sinologie à Hong-Kong puis pensionnaire de la ‘Maison
franco-japonaise’ à Tokyo. Professeur à l'Université Paris Diderot et
directeur de l‘’Institut de la pensée contemporaine’. Titulaire de la chaire
sur l'altérité créée à la Fondation ‘Maison des sciences de l'homme’.
Montre que c'est en faisant travailler des "écarts" - qui, en ouvrant
une distance, font apparaître de l‘ "entre" et mettent en tension la
réflexion - qu'on peut produire du "commun" ; et non pas à partir du
"semblable", qui ne produit que de l'uniforme qu'on prendrait à tort pour
de l‘ "universel". Il n’y a pas de différence culturelle, mais des écarts,
produisant des blocs non pas complètement séparés mais dynamiques,
en tension, se faisant face l’un l’autre, se croisant, s’influençant, se
transformant l’un l’autre.
« Les transformations sont silencieuses et non pas invisibles.
(…) Tout le vocabulaire grec est un vocabulaire visuel. Or la Chine
apprend à penser sous l’angle de l’auditif. (…) Les transformations
silencieuses sont globales et continues. Il faut écouter ces
transformations”.
Emmanuel Todd
Né en 1951, historien français, anthropologue, démographe,
sociologue et essayiste. Ingénieur de recherche à l‘’Institut national
d'études démographiques’ (INED), développe l'idée que les systèmes
familiaux jouent un rôle déterminant dans l'histoire et la constitution des
idéologies religieuses et politiques.
Dès 1976, prédit "la décomposition de la sphère soviétique". Dès
2002, prédit une crise financière majeure.
Dénonce le fossé qui sépare désormais les élites "post-démocra-
tiques" des classes moyennes et populaires. Affirme qu'un protection-
nisme à l'échelle de l'Union européenne permettrait de compenser les
dysfonctionnements de la monnaie unique, de combattre la montée des
inégalités et la pression sur les salaires exercées sur l'Europe du fait du
libre-échange intégral.
« La contribution principale de la France à l'histoire de l'humanité
est d'avoir fait échapper la démocratie à sa gangue ethnique originelle
et défini un corps de citoyens sans référence aux notions de race ou de
sang. »
Jo(seph) Spiegel
Français né en 1951, ex-professeur d'éducation physique et
sportive, Maire de Kingersheim (Haut-Rhin) depuis 1989, démissionnaire
du Parti Socialiste, Conseiller général.
Se bat depuis des années pour associer les citoyens de sa
commune et de sa région aux décisions d'intérêt général. Sous son
autorité, la commune a travaillé pendant 10 ans avec la population
manouche pour construire des conditions de vie décentes sans renier leur
culture.
Refuse la légion d'honneur en 2014 donnant pour raison de son
refus « la critique sans concession d’une démocratie en panne et d’un
système à bout de souffle ».
« Agir est une aventure humaine avec l'idée qu'on n'est jamais
propriétaire de ce qu'on fait. Alors, s'ouvre une brèche spirituelle qui invite
au lâcher prise que je considère indispensable pour qui exerce une
quelconque responsabilité. »
« La démocratie doit être lente, exigeante et partagée. La dimension
la plus aboutie de la démocratie, ce n'est pas l'affrontement, mais la
coopération. » ../..
Jo Spiegel
« Comme l’arbre cache la forêt, le bulletin de vote cache la
démocratie. Pour que la politique cesse d’être l’affaire de quelques-uns, il
faut que la démocratie devienne l’affaire de tous. En d’autres termes, le
bulletin de vote ne peut plus rester l’alpha et l’oméga de la démocratie. »
« La ‟haute exigence démocratique” suppose la lenteur,
l’interactivité, l’édification progressive, l’écoute, elle crée aussi du
grandissement personnel, mutuel et collectif. Si l’on privilégie le sens,
l’exercice citoyen devient un acte d’amélioration individuelle, sans lequel il
n’est pas de République. »
« Ce livre est un manifeste pour la refondation démocratique. Il
contient des propositions très concrètes et structurantes pour l’avenir.
Elles sont volontairement peu nombreuses et simples, mais elles sont
cohérentes et font système entre elles. Elles constituent les bases du
changement et créeront les conditions du renouveau démocratique que
nous attendons tous. »
Jean Plantureux
dit Plantu, dessinateur de presse et caricaturiste français, né
en 1951. Introverti et rêveur (tout lui apparaît en image), ne réussit pas
à l’école. Alors qu’il souhaite étudier le théâtre ou la bande dessinée,
ses parents l’obligent à s’inscrire en médecine.
Après deux années difficiles, suit en 1971 à Bruxelles les cours de
dessin de l'école Saint-Luc.
Collabore avec le quotidien Le Monde à partir d’octobre 1972. Après
1985, ses dessins paraissent chaque jour à la une.
Préside l’association Cartooning for peace qui rassemble des
dessinateurs de presse et défend la liberté d’expression dans le monde
entier.
Ses dessins ont pour objectif de « donner le sourire au lecteur et
provoquer la réflexion. »
Elliot Sperling
(1951-2017), sinologue et tibétologue états-unien. Maître de confé-
rences d'études eurasiennes et expert de l'histoire du Tibet et des relations
sino-tibétaines à l'université de l'Indiana à Bloomington, parle couramment
le tibétain et le chinois. Ses recherches portent sur les relations politiques,
religieuses, culturelles et économiques entre le Tibet et la Chine du 14e au
e siècle, ainsi que sur le Tibet et la Chine au début du e siècle. Avant lui, les
universitaires occidentaux ne voyaient le Tibet qu'à travers les yeux des
Chinois, en grande partie parce qu'ils ne pouvaient pas accéder aux
sources tibétaines : bouleverse le vieux récit sino-centré.
En 2012, fait partie des plus grands spécialistes du Tibet qui
demandent à Xi Jinping d'intervenir pour sauver la langue tibétaine. En
2014, il se voit refuser un visa en Chine en raison de son soutien à son ami
l’économiste ouïghour chinois Ilham Tohti. Membre du ‘Comité des 100
pour le Tibet’, fondé en 1992 et défendant le droit à l’autodétermination du
peuple tibétain.
Profondément préoccupé par la façon dont les ‘Instituts Confucius’ de
Chine, sous prétexte de promouvoir la culture, se sont infiltrés dans nos
universités et se sont engagés dans une campagne silencieuse pour mettre
fin à toute discussion sur le Tibet, Taïwan et Tiananmen.
Bernard Bolze
Français né en 1951. Expérience de vie communautaire à Lyon, puis
dans les Cévennes. En 1979, condamné à 2 mois de prison (prison St
Paul de Lyon) pour insoumission au service militaire. Journaliste et militant
associatif.
Fonde en 1990 à Lyon l‘’Observatoire international des prisons’ -OIP,
organisation (ayant statut d’observateur à l’ONU) qu'il quitte en 1998.
Depuis, l'OIP ne subsiste que grâce à quelques sections nationales,
notamment en France. Travaille en 2008 aux côtés du Contrôleur général
des lieux de privation de liberté.
Au lendemain de la publication d'un rapport du Conseil de l'Europe
qui fustige le système carcéral français, lance en 2016 une campagne de
collecte de fonds pour créer Prison Insider, site Internet qui entend faire un
état des lieux du système carcéral sur les cinq continents.
« Le travail et la formation dans le cadre de la peine constituent un
vecteur d’insertion sociale qui contribue à la prévention de la récidive en
jouant un rôle de tremplin, rôle intrinsèque d’une peine utile et
réparatrice. »
Véronique Vasseur
Française née en 1951, médecin hospitalier à l’’Assistance
publique - hôpitaux de Paris’ (APHP) et femme politique, membre de
l‘’Observatoire International des Prisons’ (OIP). Médecin-chef à la
prison de la Santé (Paris) à partir de 1993.
En janvier 2000, son témoignage écrit sur le quotidien carcéral
contribue à la création de deux commissions d'enquête parlementaire.
Suite à des menaces de mort et diffamations, quitte ses fonctions, mais
une loi améliore la situation des prisonniers.
En 2005, dénonce les défaillances du système hospitalier dans
un nouvel ouvrage.
« Pouvais-je rester dans cet univers où tout est choquant  (la
crasse, la violence, les soins, le système de caïdat, l’inertie de
l’administration ) et me taire ? J’y ai vécu des moments si forts. J’ai
aimé des gens au-delà de ce que j’aurais pensé. Ce qu’on leur fait subir
est tellement injuste, quoi qu’ils aient fait. »
Edwy Plenel
Né en 1952, journaliste politique français. Directeur de la rédaction
du quotidien Le Monde de 1996 à 2004. En désaccord avec les
orientations prises par le journal et le groupe, licencié en octobre 2005
après avoir travaillé 25 ans dans la rédaction du quotidien.
Cofonde en mars 2008 Médiapart, journal payant accessible sur
Internet.
Enseigne au sein du département de science politique de
l'Université Montpellier 1.
« La générosité est primordiale parce que le journalisme utilise un
matériau humain. Il faut avoir beaucoup d’humilité : n’ayez pas peur de
faire, de refaire, de vous relire plusieurs fois, de vous faire critiquer,
engueuler, d’être remis en question. Le journaliste n’est sûr de rien, il
relate.
Soyez intransigeant sur les sources, vérifiez constamment, croisez les,
passer trois coups de fil à la même personne, soyez sûr de ce que vous
dites. On peut être journaliste avec toutes sortes de chemins, surdiplômé
ou pas, ce qui compte c’est de faire preuve d’exigence, de rigueur et
d’humilité. »
Bernard Stiegler
(1952-2020), philosophe français. Petits boulots, braquage de
banques, études de philosophie en prison, aide ses codétenus à préparer
le bacca-lauréat. Docteur en philosophie. Initiateur en 2005 et président
d’Ars industrialis, association internationale pour une politique industrielle
des technologies de l'esprit, groupe de réflexion philosophique. Directeur
de l‘’Institut de recherche et d'innovation’ (IRI) au sein du Centre
Georges-Pompidou.
Anime l'école de philosophie au moulin d'Epineuil-le-Fleuriel (Cher)
fondée en 2011, également appelée pharmakon.fr, est gratuite et ouverte
à tous, et notamment l’académie d'été.
Consacre son travail aux effets des mutations technologiques. Axe
sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles - sociales, politiques,
économiques, psychologiques - portées par le développement techno-
logique et notamment les technologies numériques.
Selon lui, la technique doit être appréhendée comme une consti-
tuante anthropologique. La technicité participe originairement à la
constitution de l'homme (l’hominisation). Dénonce le « capitalisme
pulsionnel », décrit la disruption, l’accélération de l’innovation, comme une
«nouvelle forme de barbarie». ../..
Bernard Stiegler
Avec Patrick Braouezec, président de ‘Plaine Commune’, est
missionné par les ministères de l'Économie et de la Recherche, pour
réaliser un projet d’expérimentation sur le territoire de Plaine Commune
(9 communes du département 93) sur les questions relatives à l’avenir
du travail, de l'économie contributive, de l’urbanisation, de l’éducation
et de la recherche, dans le contexte de la transformation numérique.
« Une technologie est un pharmakon : ce terme grec désigne ce
qui est à la fois poison et remède. Le pharmakon technologique est
porteur de promesses, mais il commence toujours par provoquer mille
problèmes, parce qu’il commence par détruire les cadres constitués.
(…) Le processus disruptif systématiquement cultivé par les chevaliers
d’industrie prend de vitesse toute socialisation.
Or ce n’est pas soutenable. Cette fuite en avant produit une
accélération colossale de l’anthropocène, cette ère dans laquelle
l’humain est devenu un facteur géologique majeur, ce qui engendre la
mélancolie collective et des formes diverses de désespérance. » ../..
Bernard Stiegler
«L’accélération de l’innovation court-circuite tout ce qui
contribue à l’élaboration de la civilisation.(…) Ce qui nous arrive de la
Silicon Valley vient liquider l’état de droit en tant qu’état délibératif
fondé sur des légitimités réfléchies. »
« La télécratie ruine la démocratie : elle remplace l'opinion
publique par l’audience, court-circuite les appareils politiques et
détruit la citoyenneté. Le désir lui-même a été déréglé par la
télécratie. L’impact de ce dérèglement est considérable sur l’incivilité
et la baisse du savoir vivre et du vouloir vivre ensemble. »
« Il ne s’agit ni de ralentir, ni de sortir de la société industrielle, ni
d’arrêter la disruption, mais de transformer la vitesse en temps gagné
pour penser et de mettre l’automatisation au service de la
désautomatisation qu’est la pensée. »
« Nous avons besoin d’une nouvelle économie politique et
d’une nouvelle politique industrielle, scientifique et sociale. Il faut
reconstruire une pensée critique, ouvrir un vrai débat, identifier de
véritables enjeux au service de luttes fécondes et non de
ressassements stériles. »
John Horgan
Né en 1953, journaliste scientifique états-unien. Diplômé de la
Columbia University School of Journalism. Entre 1986 et 1997, rédacteur
en chef à Scientific American.
Dans son livreThe End of Science (1996),soutient que la science
pure, définie comme « la quête humaine primordiale pour comprendre
l'univers et notre place dans celui-ci », pourrait arriver à un finir. La
science n'atteindra pas un aperçu de la nature aussi profond que l'
évolution par la sélection naturelle, la double hélice, le big bang, la
théorie de la relativité ou la mécanique quantique . À l'avenir, suggère-t-
il, les scientifiques affineront, étendront et appliqueront ces connaissan-
ces, mais n'accompliront plus de grandes "révolutions ou révélations".
Dans son livreThe en of war (2012), explique que des recherches
d’archéologues et d’anthropologues semblent mettre en évidence le fait
que la guerre, dans le sens d’une violence collective, contrairement à
une opinion rependue, n’a pas ‘toujours existé’. Elle est au contraire un
phénomène relativement récent, datant de moins de 15 000 ans, à
comparer aux environ 200 000 ans d’âge de l’homo sapiens.
Le début de la guerre semble donc se situer à l’époque de la
sédentarisation des peuples jusque-là nomades. Naturellement ceci
n’exclut pas des épisodes de violence individuelle plus anciens.
Miguel Benasayag
Né en 1953 en Argentine, ancien résistant guévariste, pass’ 4
ans en prison où il subit la torture.
Médecin, philosophe, psychanalyste français, auteur du
‘Manifeste du réseau de résistance alternatif’.
« Les choses qui existent, aussi moches soient-elles, ont une
raison d’être. Pour les changer, c’est compliqué »
« Résister, c’est créer, et non seulement s’affronter (…).
Développer la vie, chercher des solidarités est quelque chose de
noble en soi. Cela n’a pas besoin d’être ordonné par quiconque»
« La résistance alternative sera puissante dans la mesure où
elle abandonnera le piège de l’attente (…) L’enjeu n’est pas de
connaître les théories alternatives, mais de vivre alternativement ».
João Pedro Stedile
Né en 1953, économiste et militant social brésilien.
Un des fondateurs du ‘Mouvement des sans-terre’ (MST),
organisation populaire brésilienne qui milite pour que les paysans
brésiliens ne possédant pas de terre, disposent de terrains pour
pouvoir cultiver.
Son rôle est l’organisation, l’éducation (alphabétisation,
formation politique et militante des jeunes et des adultes) des sans-
terre en mouvement dans les différentes actions politiques
(campements, occupations de latifundio, d’organismes publics, de
multinationales, fauchage de champs d’OGM, marches, etc.).
Tous les organes de direction du MST doivent comprendre 50 %
d’hommes et 50 % de femmes. La production des membres du MST
est écologique, sans pesticide, sans engrais chimique et sans OGM,
favorisant une diversification des cultures, la reforestation, la culture
de plantes médicinales, la nourriture pour les familles et la
commercialisation du surplus à des prix accessibles aux plus démunis.
Les rapports de production sont coopératifs et solidaires.
Le MST fait partie de la fédération internationale Via Campesina.
François Tardieu
Né en 1953, agronome français. Directeur de recherche au
‘Laboratoire d’écophysiologie des plantes sous stress environnementaux’
(LEPSE) à l’Inra-Supagro de Montpellier, avec son équipe depuis les
années 1990. Un des chefs de file mondiaux en écophysiologie, médaille
d’or de l’Académie d’agriculture en 2016. A travaillé 4 ans au Pérou.
Un des principaux défis posés aux agriculteurs et, en amont aux
chercheurs et aux semenciers, est de trouver des variétés de plantes qui
soient tolérantes aux stress hydriques temporaires, voire aux sécheres-
ses chroniques. Le LEPSE « pioche dans la variabilité naturelle » et
étudie des milliers de lignées de maïs issues de diverses régions de
France et d’Europe. Les chercheurs font pousser dans une serre roboti-
sée ces lignées dont ils mesurent de nombreux paramètres : température
de l’air, lumière reçue, teneur en eau de la terre, transpiration foliaire de
la plante, croissance en longueur des feuilles et grains, imagerie 3D. Ces
paramètres sont mis ensuite en corrélation avec des régions du génome.
« Notre objectif, c’est de concevoir des plantes cultivées (maïs,
blé, riz, vigne) qui consomment moins d’eau (10 %), tout en augmentant
les rendements, de coopérer avec des paysans péruviens dans les
Andes à 4 000 m d'altitude pour améliorer leurs cultures de pomme de
terre ou de maïs. »
Alan E. Goodman
Né en 1953 ?, ex-doyen exécutif de la School of Foreign Service et
professeur à l'Université de Georgetown. Membre fondateur du World
Innovation Summit for Education (WISE),
6ème président de l'Institute of International Education (IIE), la
principale organisation à but non lucratif dans le domaine des échanges
éducatifs internationaux et de la formation au développement. L'IIE mène
des recherches sur la mobilité universitaire internationale et administre le
programme Fulbright parrainé par le Département d'État des États-Unis.
Depuis sa fondation en 1919, l'Institut a également sauvé des chercheurs
menacés par la guerre, le terrorisme et la répression. En pleine crise
syrienne, fait tout son possible pour aider les dizaines de milliers
d’étudiants immigrés à continuer leurs études.
Un de ceux qui comprennent très bien le lien entre éducation et
non-violence.
« Nous avons commencé notre travail de sauvetage de chercheurs
en sauvant des chercheurs menacés par la révolution bolchevique - et
depuis, nous avons sauvé les universitaires de presque toutes les crises
mondiales. Il y a dix ans, nous avons créé le Scholar Rescue Fund pour
officialiser ces efforts. Aujourd'hui, nous avons de grandes urgences
académiques en Syrie, en Iran et en Irak.»
Charles Lewis
Né en 1953, journaliste d'investigation étatsunien basé à
Washington. Professeur à l’université de Princeton. Fonde en 1989 le
Center for Public Integrity, organisation non partisane qui rend compte
de la corruption dans les affaires économiques et dans le monde
politique.
Fin 1997, lance l’International Consortium of Investigative
Journalists (Consortium international de journalistes d'investigation) du
Center for Public Integrity, le premier réseau de travail au monde sur ce
thème.
En 2003, crée le du Fund for Independence in Journalism, dans
le but de promouvoir un journalisme de service public indépendant et de
grande qualité. En 2005, cofondé Global Integrity, une organisation à
but non lucratif indépendante faisant travailler des journalistes et des
spécialistes des sciences sociales pour suivre les tendances en matière
de gouvernance et de corruption à travers le monde.
Johnny Clegg
(1953-2019), né d’une mère issue d’une famille de paysans
juifs lituaniens et polonais immigrés en Rhodésie du Sud.
Auteur-compositeur-interprète sud-africain et danseur zoulou,
leader successif des groupes Juluka et Savuka aux chansons
principalement axées sur la lutte contre l'apartheid, surnommé ‘Le
Zoulou blanc’.
Réunit des paroles anglaises et des mélodies occidentales à
la musique zoulou.
Sa chanson Ibhola Lethu qui traite de la ségrégation dans
les stades durant l'apartheid, a été choisie comme hymne pour le
Mondial de football 2010.
« Nous ne l'avons pas vu. Nous n'avons pas vu Mandela à
l'endroit où il est détenu. Oh, la mer est froide et le ciel est gris.
Regardez à travers l'île dans la baie. Nous sommes tous des îles
jusqu'au jour où nous traverserons l'eau brûlante. »
Sócrates
Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira, (1954 -
2011), joueur de football (milieu de terrain) international brésilien. Docteur
en médecine et politiquement engagé pour la démocratie, spécialiste en
médecine sportive et consultant.
Un des initiateurs et animateur d’une expérience unique
d’autogestion appliquée au football, appelée “démocratie corinthiane” :
chaque décision liée à la vie du club est soumise au vote des joueurs. Sur
le plan politique, la dictature ne peut rien faire pour s'opposer aux
messages politiques des joueurs, lesquels inscrivent d'ailleurs
ostensiblement le mot “Démocratie” sur leurs maillots.
Participe notamment au mouvement Diretas Já, demandant des
élections présidentielles directes.
Les joueurs exerçaient leur métier « avec plus de liberté, de joie
et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les
épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se
disputait dans un climat de fête. […] Sur le terrain, ils luttaient
pour la liberté, pour changer le pays. »
Hrant Dink
(1954-2007), journaliste et écrivain turc d'origine arménienne.
Études de zoologie et de philosophie. Fondateur, directeur de publication
et chroniqueur en chef de l'hebdomadaire Agos, édité à Istanbul en
arménien et en turc.
Ses propos concernant le génocide arménien commis sous
l'Empire ottoman lui valent l'hostilité du gouvernement turc, une
condamnation pour « insulte à l’identité turque », mais surtout des
menaces de mort de la part des milieux nationalistes.
Opposant à toutes les formes de nationalisme et de commu-
nautarisme, souhaite contribuer à une réconciliation entre Turcs et
Arméniens, aspire à une Turquie véritablement démocratique où tous,
Turcs, Arméniens, Kurdes et autres minorités, vivraient ensemble en
paix.
Assassiné en janvier 2007 par un militant turc d’extrême-droite
âgé de 17 ans. 100 000 personnes manifestent lors de ses funérailles,
en scandant en turc, arménien et kurde « Nous sommes tous Hrant,
nous sommes tous Arméniens. »
Michel Baumann
Suisse né en 1954, ex-professeur d’informatique, vice-
président de l’Internationale Gesellschaft für Menschenrechte
(‘Association internationale pour les droits humains’) - section
suisse.
Fondateur de l’association The Meal qui organise chaque
année, le 21 septembre, des repas simultanés à travers le monde,
pour créer du lien entre les convives, pour les relier par Skype sur
plusieurs continents, pour financer des causes qui le méritent.
« Se réunir en grand nombre, simultanément en de nombreux
endroits de notre planète afin de partager un repas. Soutenir les
paysans d’ici et d'ailleurs, plaider en faveur de l’autonomie
alimentaire et du droit d’accès des populations autochtones aux
ressources naturelles, terre, eau, forêts et semences. Lutter contre
la misère (…). Créer un réseau international de compétences pour
développer l’entraide entre villes de tailles très différentes »
Steven Pinker
Né en 1954, psychologue cognitiviste canadien né dans une
famille juive anglophone de Montréal. Doctorat en psychologie
expérimentale à Harvard, professeur au département de sciences
cognitives et cerveau au Massachusetts Institute of Technology.
Reconnu pour son travail sur le processus d'apprentissage du
langage chez les enfants qui l'a conduit à donner une base biologique
au concept de grammaire générative universelle du linguiste Noam
Chomsky. Athée.
Montre, à rebours des idées reçues, que le monde est moins
violent aujourd’hui qu’hier, ce qui nous permet de changer notre regard
sur la violence. 6 explications :
1 - Montée des États qui ont le monopole de la violence "légitime"
(police, armée, etc.) et de la justice
2 - Processus de civilisation : disparition de la violence dans les
rivalités locales ou politiques, passage du pillage au commerce,
3 - Révolution humaniste : abolition de la torture, du duel, de
l’esclavage, de la persécution religieuse, déclin de la peine de mort,
etc. Du fait de l’imprimerie puis de l’enseignement obligatoire, la
connaissance remplace la superstition.
../..
Steven Pinker
L’alphabétisation, l’éducation nous apprennent à penser plus
universellement. En apprenant à transcender notre point de vue, il
devient plus difficile de privilégier nos seuls intérêts par rapport à ceux
des autres.
4 - Déclin des guerres. Avant le 16e siècle, les Grands États étaient
constamment en guerre, alors qu’aujourd’hui aucune grande puissance
n’est en guerre avec d’autres. Malgré les atrocités des plus récents
génocides, ramenés à la population totale ou au nombre de morts
globaux, les génocides (qui ne sont pas le monopole du 20ème siècle)
sont à la baisse sur le temps long du 20ème siècle. Développement de la
communauté internationale.
5 - Déclin des conflits violents éthniques, tribaux, des guerres civiles,
des révolutions violentes.
6 - Révolutions des droits humains, développement des droits civiques,
diminution de la criminalité, défense des droits des animaux.
« Notre nature n’a pas changé. Nous sommes des entités
complexes et si nous avons des inclinaisons à la violence, nous avons
aussi des tendances qui la contrebalancent. Des processus favorisent
la non-violence : la maîtrise de soi, l’empathie, les normes morales et
les interdits, et bien sûr la raison, c’est-à-dire le fait que nos facultés
cognitives considèrent la violence comme un problème. »
Kailash Satyarthi
Né en 1954, ingénieur électricien de formation, militant indien
du droit des enfants et du droit à l'éducation. Fonde en 1980
l'association Bachpan Bachao Andolan, "Mouvement pour sauver
l'enfance". Sauve de nombreuses familles de l'esclavage dans les
usines où elles devaient travailler pour rembourser leur prêt.
Est aussi à la tête du mouvement Global March Against Child
Labor, "Marche mondiale contre le travail des enfants", aujourd'hui
constitué de près de 2000 associations et syndicats dans 140 pays.
Colauréat du prix Nobel de la paix 2014, avec Malala Yousafzai.
"Le travail des enfants, l'analphabétisme et la pauvreté forment
un triangle vicieux qu’il faut briser."
« Au prix d'un grand courage personnel, Kailash Satyarthi, a
mené, dans la droite ligne de Gandhi, des manifestations toujours
pacifiques contre l'exploitation infantile.»
Le Comité du prix Nobel
Bruno Manser
(1954-2000 ?), ethnologue et militant suisse défenseur de
l'environnement. Vit entre 1984 et 1990 dans la communauté du
peuple Punan, dans la jungle de l'État de Sarawak près de la frontière
avec le Kalimantan, sur l'île de Bornéo (Malaisie).
Mène des actions publiques en faveur de la protection de la forêt
tropicale humide et des peuples indigènes. Séjourne auprès du
groupe nomade de Along Sega, qui est devenu la tête de proue de
leur combat.
La cour civile de Bâle juge en mars 2005 que B. Manser, disparu
en 2000, doit être considéré comme décédé.
Son impopularité auprès du gouvernement de Sarawak et des
compagnies d'exploitation forestière commerciale telles que Samling
Pliwood, connues pour leurs intimidations et leur violence, suscitent
des soupçons quant aux circonstances de sa mort.
Franck Lepage
Né 1954, militant français de l'éducation populaire. Ex-directeur
des programmes à la ‘Fédération française des Maisons des jeunes et
de la culture’ (FFMJC), chargé de recherche associé à l’’Institut
National de la Jeunesse et de l'Éducation Populaire’ (INJEP). En 2007,
cofondateur de la coopérative d'éducation populaire ‘Le Pavé’.
Dénonce l'escroquerie qu’est souvent l'art contemporain.
Connu pour ses "conférences gesticulées" : prises de parole
publiques sous la forme d’un spectacle politique militant, construites
par une personne ou un groupe à partir de leurs expériences, fondées
sur l’envie de partager ce qu’on a compris, tel qu’on l’a compris, là où
on l’a compris.
Fait des spectacles humoristiques pour dénoncer la "langue de
bois" de bien des élus et journalistes avec les mots clés les plus
utilisés dans les colloques et les discours officiels : acteurs,
citoyenneté, contrat, décentralisation, démocratie, développement,
diagnostic partagé, habitants, interculturel, lien social, local,
mondialisation, partenariat, participation, projets, proximité, solidarité.
Madan Kataria
Né en 1955, médecin généraliste à Bombay, ancien interne en
cardiologie. Se rend compte, en 1995, des bénéfices du rire sur la santé
de ses patients. Se rend dans un parc en bas de chez lui où les citadins
stressés ont l'habitude de faire des exercices de yoga ou de Taï Chi
durant une vingtaine de minutes avant d'aller travailler. Il propose à ceux
qu'il croise de se réunir pour rire ensemble, sans autre raison que de se
faire du bien. Ainsi démarre le premier ‘Club de Rire’ du monde.
Observant des enfants dans une cour de récréation, se dit que
c'est le type de rire qu'il souhaite obtenir : un rire qui n'est pas provoqué
par l'humour des histoires drôles, mais qui vient du corps. Alliant mimes
de rire et respirations de yoga, il invente le yoga du rire. Ferme son
cabinet médical pour former des animateurs de clubs de rire qui se
multiplient en Inde.
Le psychologue américain Steve Wilson qui intervient auprès des
managers avec des programmes basés sur l'humour découvre ces
drôles de clubs. Il invite Madan Kataria et son épouse Madhuri lors d'un
tour des États-Unis qui va permettre de diffuser le yoga du rire dans le
monde entier.
« On ne rit pas parce que on est heureux. On est heureux parce
qu'on rit ! »
Jacques Lecomte
Né en 1955, psychologue français. Travailleur social puis
journaliste. Docteur en psychologie, thèse sur la résilience après
maltraitance, inspirée par son expérience personnelle. Ex-chargé de
cours à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (sciences de
l’éducation) et à la Faculté des sciences économiques et sociales de
l’Institut catholique de Paris.
Président fondateur de l’’Association française et francophone
de psychologie positive’ (APP). Formateur-consultant, conférencier.
La psychologie positive est "l’étude des conditions et
processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement
optimal des individus, des groupes et des institutions".
« La vie m’a appris que le pire est sans doute toujours possible,
mais qu’il est probablement plus utile d’étudier comment le meilleur
peut aussi toujours surgir. »
../..
Jacques Lecomte
« Contrairement à ce qu'on a longtemps affirmé, la violence et
l'égoïsme - qui existent incontestablement -, ne correspondent pas
à notre nature profonde. Un bébé d’un an, qui vient juste
d'apprendre à marcher, se porte spontanément au secours de
quelqu'un qu'il voit en difficulté. Lors d'une catastrophe naturelle, il
n'y a pratiquement pas de pillages et de violences, mais beaucoup
d'altruisme et de solidarité.
Notre cerveau contient des zones de satisfaction qui s'activent
lorsque nous sommes généreux et des zones de dégoût qui
s'activent lorsque nous sommes confrontés à une injustice. (…)
Les travaux de paléontologie les plus récents montrent des
traces d’empathie très anciennes. De ce changement de
paradigme découleront forcément un jour des impacts sociétaux
majeurs. »
Frédéric Chauvaud
Né en 1955, universitaire français. Professeur d'histoire contempo-
raine à l'Université de Poitiers. Spécialiste de l'histoire de la violence, du
crime, de l'expertise et du corps au 19ème siècle et dans la première
moitié du 20ème siècle, membre de plusieurs comités de rédaction.
Directeur de la collection Histoires de la souffrance sociale. Celle-ci
concerne à la fois les individus et les groupes. Elle relève de l’expérience
douloureuse que les hommes et les femmes peuvent faire du monde
social. L’histoire de ceux qui souffrent car ils se battent contre eux-
mêmes, leur milieu, leur destinée familiale, la place sociale qui leur est
faite ou encore les filets de la fatalité. Les souffrances sociales sont
analysées à partir de quatre grandes approches : 1) stigmates et
figurations; 2) figures et expressions; 3) trajectoires et aux mécanismes;
4) manifestations et situations.
Exemple de souffrances analysées : celles des enfants-mousses
embarqués à l’âge de 12 ans, parfois de 7 ou 8 ans, sur les bateaux de
pêche vers Terre-Neuve, éloignés durant de longs mois de leur famille,
dans la promiscuité d’un espace réduit, régi par des règles viriles,
astreints à des travaux très durs, victimes des maladies et épidémies,
des mauvais traitements infligés par des marins souvent brutaux et
alcooliques, voire de sévices sexuels.
Philippe Diaz
Né en 1955 ?, réalisateur, scénariste et producteur français. En
1991, s'installe à Los Angeles où il continue de produire des films à
caractère social et politique.
Son film La fin de la pauvreté ? démontre comment, depuis 5
siècles, le Sud finance le Nord, d’abord à travers les conquêtes, ensuite
par le truchement de certaines de nos institutions internationales, en
imposant des modèles économiques désastreux.
Il souligne le rôle prédominant de Wall Street et plaide pour
l'effacement de la dette des pays pauvres.
« Les conquistadors d'Espagne, du Portugal, du Royaume-Uni et
de Hollande se sont approprié les richesses des Incas et des Mayas,
ont confisqué ici et là l'or (dans les mines du Brésil), l'argent (en Bolivie),
les objets d'art, les bijoux, puis les terres, construisant un système
colonial qui dure depuis 500 ans. Ces richesses ont permis de financer
les révolutions industrielles et depuis, le fossé entre les pays les plus
riches et les pays les plus pauvres ne cesse de se creuser. »
Denis Mukwege
Né 1955 dans le Sud-Kivu, gynécologue et militant des droits
humains et pasteur chrétien évangélique du Congo-Zaïre. Diplômé de
la faculté de médecine du Burundi, spécialisation en gynécologie à
l'université d'Angers, thèse de doctorat à Bruxelles.
Médecin-directeur de l'hôpital de Lemera au Congo. Après la
destruction de cet hôpital pendant la guerre de 1996, fonde en 1999
l'hôpital Panzi à Bukavu. Y découvre une pathologie nouvelle, la
destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes,
barbarie sexuelle dont les femmes sont victimes à l'Est du Congo où le
viol collectif est utilisé comme arme de guerre. Cette prise en charge
concerne les domaines physique, psychique, économique et juridique.
En oct. 2012, victime d’une agression : le gardien de sa maison
est abattu à bout portant, sa voiture est incendiée, il est ligoté mais
secouru par des gens du quartier. Lauréat de très nombreux prix
internationaux.
« Notre action gêne : nous soignons les victimes de la violence
et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs
bourreaux. Cela n’est pas du goût de ceux qui commettent ces actions
et de ceux qui les dictent. »
Fabian Stang
Né en 1955, homme politique norvégien, membre du Parti
conservateur, élu maire d’Oslo en 2007, réélu en 2011.
Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik, terroriste norvégien
d'extrême droite, perpètre et revendique l'exécution d’attentats qui
causent 77 morts et 151 blessés, la plupart dans un camp de la Ligue
des jeunes du Parti travailliste de Norvège sur l'île d'Utøya.
Le 25 juillet, plus de 150 000 personnes investissent calmement
les rues d’Oslo en portant des fleurs et des bougies. Après le Premier
ministre travailliste Jens Stoltenberg qui appelle ses concitoyens à
"conserver leurs valeurs", Fabian Stang déclare :
« Aucun cri de haine, aucun appel au lynchage, aucun dérapage.
Les gens ont transformé la douleur en pouvoir, la colère en volonté de
ne pas laisser un tueur détruire en plus leur société. (…)
Ensemble, nous allons punir le meurtrier. Et sa punition, ce sera plus de
générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. ».
Marti Olivella
Né en 1955, espagnol catalan, 5 mois de prison en 1977 pour
objection de conscience au service militaire. Travaille à promouvoir la
culture de paix et les corps d’intervention civile. Directeur de ‘Nova -
Centre pour l’Innovation Sociale’.
Membre du Conseil International du ‘Forum social mondial’.
Directeur depuis 2008 du Barcelona Consensus pour des alternatives
interculturelles à la mondialisation néolibérale.
Préconise 7 transitions vers
1) Une démocratie participative et délibérative. 2) Une durabilité
soutenable. 3) Une économie sociale, équitable et soutenable. 3) Un
système financier non spéculatif. 4) Une société de la connaissance
partagée et de la communication politique. 6) Un monde libéré des
guerres et de la violence. 7) Un gouvernement global démocratique.
Trois types d’action : Actions communes transformatrices, Cercles de
transitions, Modèles d’innovation socio-économique.
Izzeldin Abuelaïsh
Né en 1955, obstétricien-gynécologue titulaire d’une maîtrise de
santé publique à l’université de Harvard, installé à Toronto. Parle
l’hébreu. Premier médecin palestinien ayant eu un poste dans un
hôpital israélien.
En 2009, trois de ses filles et sa nièce sont tuées à Gaza par une
frappe israélienne lors de l’opération ‘Plomb durci’.
Refusant de sombrer dans la haine, choisit de continuer, au nom
de ses filles, son combat pour la paix, et crée la fondation Daughters
for Life qui promeut l’éducation des filles au Moyen-Orient.
« Nous sommes des frères siamois. Toute violence faite à l’un
atteint l’autre. Je suis contre toute forme de violence, d’où qu’elle
vienne, des soldats et des colons israéliens comme des Palestiniens.
Car la violence n’amène jamais la justice. »
Patrice Bouveret
Né en 1955, cofondateur à Lyon en 1984, avec Bruno Barrillot et Jean-
Luc Thierry, et Président du ‘Centre de Documentation et de Recherche
sur la Paix et les Conflits’ (CDRPC), devenu en 2008 l’’Observatoire des
armements’.
Cette association a pour objectif d’étayer les travaux de la société
civile sur les questions de défense et de sécurité, dans la perspective
d’une démilitarisation progressive.
Elle s’intéresse à la course aux armements, aux ventes d’armes, aux
conséquences des essais nucléaires.
« Les exportations d’armes devraient être rendues publiques pour qu'il
puisse y avoir un débat. Et surtout, il faudrait un instrument de vérification
indépendant chargé d'accorder ou pas le droit à un État d'exporter vers tel
ou tel pays. L'idéal serait que ce soit l'ONU, à travers une commission, qui
soit chargée de donner ».
Pierre Botton
Né en 1955, homme d'affaires français impliqué en politique.
Trafics d’influence, malversations, 2 années de prison pour abus de
biens sociaux.
Reconnaît aujourd'hui l'utilité de son passage en prison qui lui a
remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité. Œuvre à
une amélioration des conditions de détention dans les établissements
pénitentiaires, le développement de l'activité, le renforcement de la
réinsertion, la solution alternative du bracelet électronique.
Crée en janvier 2010 l'association ‘Les Prisons du cœur’.
Conçoit un projet de prison expérimentale : "Ensemble contre la
récidive".
« Préparer et optimiser les chances de réinsertion des primo
délinquants (en encourageant la compréhension de la peine, qui est
indispensable dans le parcours d'une réinsertion réussie). Changer le
regard de la société sur la prison. »
Ben Cramer
Né en 1955, chercheur en irénologie, (CIRPES à Paris, GRIP à
Bruxelles et GIPRI à Genève), cursus au Department of Peace Studies à
Bradford.
Membre des ‘Journalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Ecologie’
(JNE), s’associe à la campagne "Désarmer pour combattre la pauvreté"
de l’ONG ‘Frères des Hommes’, donne des conférences à la Mindolo
Peace Foundation à Kitwe et sur PeaceBoat.
Lorsqu’il est chargé du désarmement à ‘Greenpeace’, contribue à la
mise sur pied du ‘Plan Particulier d’Intervention’ (PPI) à Brest et à l’Ile
Longue.
Co-anime le premier débat au Parlement Européen sur le thème
"Sécurité Collective et Environnement". Enseigne depuis 2011 la
géopolitique du développement durable.
« Le nucléaire n’est pas seulement une centrale ou une arme, ou
encore la combinaison des deux ; non, c’est d’abord une manière de
penser ».
Bruno Jarrosson
Né en 1955, penseur et écrivain français. Ingénieur Supélec.
Exerce auprès de nombreuses structures une fonction de consultant en
stratégie. Expert auprès de l’’Association pour le Progrès du Manage-
ment’. En parallèle, enseigne la philosophie des sciences à Supélec, la
théorie des organisations à Paris IV Sorbonne et coordonne l'enseigne-
ment ‘Humanisme et modernité’ à l'École Centrale. Chroniqueur sur
‘iPhilo’.
Dans ses 4 domaines d’expertise (stratégie, philosophie, science
histoire), développe une approche qui consiste à interroger sans cesse
les représentations dominantes et les idées reçues.
« L'entreprise, contrairement à ce que l'on affirme trop vite, n'est
pas soucieuse de vitesse mais d'efficacité. Or les gens efficaces ne sont
pas pressés. Ils ont une minute à eux. Ils ne travaillent pas comme de
fous. Ils savent qu'« il y a un temps pour chaque chose et une chose
pour chaque temps » (l'Ecclésiaste). Ainsi s'ajuste l'action. « Saisis-toi de
chaque heure ", écrivait Sénèque. (…) La vitesse nous éloigne du sens
des choses et aggrave nos problèmes de manque de temps. (…) À
l'opposé de cette générosité du temps qui seule nous guide vers la
sagesse, se développe la volonté de maîtrise du temps, avatar ultime
d'une idéologie de la maîtrise en pleine déconfiture. »
Claudia Costin
Né en 1956, Brésilienne, fille d'immigrés roumains. Maîtrise en
économie appliquée à la gestion, doctorat en administration publique.
Professeure d'université, ministre de l'Administration et de la Réforme de
l’État (1995-2002). Vice-présidence de la ‘Fondacion Victor Civita’, met
l'accent sur l'éducation. De 2009 à 2014, chef du département de l'éduca-
tion de Rio de Janeiro, le plus grand système municipal d’éducation en
Amérique latine : la ville connaît une hausse de 22 % de ses performances
scolaires. De 2014 à 2016, directrice de l'éducation à la Banque mondiale.
Fondatrice de l’organisation brésilienne ‘Tous pour l’éducation’
Fondatrice du groupe de réflexion Centro de Excelência e Inovação
em Políticas Educacionais (CEIPE), qui vise à rechercher et cartographier
des initiatives innovantes dans l'éducation au Brésil.
« Du primaire au supérieur, les élèves doivent apprendre à
apprendre, à être autonomes, à développer une capacité d’analyse pour se
repérer dans la masse d’informations, comme à se former tout au long de
leur vie. Il faudra conjuguer les compétences fondamentales du 19ème
siècle - lire, écrire, compter - et celles du 21ème siècle, faute de quoi les
sociétés subiront les mutations au lieu d’en profiter ».
Vedran Smailović
Né en 1956, violoncelliste de Bosnie-Herzégovine. Musicien à
l'opéra, à l'orchestre philharmonique et à l'orchestre symphonique de
Sarajevo. Durant la guerre civile en ex-Yougoslavie, cette ville est
assaillie entre avril 1992 et février 1996 (1425 jours) par les tanks,
les bombes, les tirs de mitrailleuses et devient un champ de ruines.
Un jour, une bombe tue 22 personnes qui faisaient la queue
devant une boulangerie pour acheter du pain. Il fait alors la seule
chose qui lui semble envisageable : il enfile son plus beau costume,
prend son violoncelle, pose un tabouret dans le cratère de la bombe
et joue l’adagio d’Albinoni. Il joue ainsi dans les ruines pendant 22
jours, un jour pour chaque victime de cette bombe. Pour la paix, pour
l’humanité, pour montrer qu’aux heures les plus sombres, l’espoir et
la beauté peuvent encore exister.
Aujourd’hui compositeur, chef d'orchestre et interprète en
Irlande du Nord.
Un journaliste : - « Vous êtes fou, ou quoi ? »
V. Smailovic : - « Vous me demandez si je suis fou de jouer
de la musique ? Demandez-leur plutôt s’ils ne sont pas fous de
détruire Sarajevo ! »
Sri Sri Ravi Shankar
Indien né en 1956. Études supérieures en littérature védique et en
physique. Développe la technique de respiration Sudarshan Kriya
inspirée du yoga, met en place des centres d'ayurveda et de méditation.
Peu à peu, enseigne au niveau international.
Crée en 1981 la fondation The Art of Living (L’art de vivre),
présente aujourd’hui dans 150 pays, et en 1997 l’ONG internationale
Association for Human Values (‘Association pour les valeurs humaines’).
Le programme 5 H (Health, Hygiene, Home, Human values, Harmony in
diversity) vise le développement social et communautaire dans les
zones rurales des pays en voie de développement.
Crée des programme de réinsertion des anciens détenus et de
lutte contre la violence pour des jeunes de 7 à 17 ans. Un des
fondateurs du grand mouvement populaire contre la corruption.
« Exister est un fait. Vivre est un art.»
Antonella Verdiani
Né en 1956, Italienne, architecte-urbaniste de 1980 à 1987.
Responsable pendant 18 ans des questions d’éducation à
l’UNESCO. Docteur en Sciences de l’éducation en 2008 : thèse de
doctorat sur l’expérience d’Auroville en Inde. Consultante, conférencière
et formatrice.
Travaille sur la valorisation du patrimoine culturel et naturel dans
le monde, la médiation, la communication non-violente, la prévention et
la résolution des conflits à l’école. Est à l’initiative du mouvement
citoyen, ‘Le Printemps de l’éducation’, réseau français réunissant des
associations, institutions et individus qui militent pour un changement
de l’éducation et de l’école, centré sur le bien-être l’épanouissement des
enfants (et des enseignants !). Anime des stages "Éduquer à la joie".
Partage sa vie entre l’Afrique centrale, la France et l’Italie, avec des
fréquents voyages dans d’autres pays.
« Mon idée de l’éducation : éduquer c’est faire du sacré avec
l’esprit humain. »
« Plaisir et joie sont les moteurs de l’apprentissage. Je souhaite
en France une réforme qui s’inspire davantage des modèles alternatifs
et expérimentaux en supprimant les notes et en introduisant plus de
coopération entre les élèves ».
Malika Bellaribi - Le Moal
Née en 1956, cantatrice mezzo-soprano française d’origine
algérienne. À l’âge de 3 ans, un camion faisant marche arrière la percute
dans le bidonville de Nanterre où elle habite et lui brise les jambes, les
hanches et le bassin. Durant ses hospitalisations, alors qu'elle est
soignée par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, elle découvre le chant
sacré. Se forme ensuite au ‘Conservatoire interna-tional de musique’,
puis à ‘l’École normale de musique’. Prend à 35 ans la décision
d’abandonner son métier de comptable et d'embrasser la profession de
chanteuse classique.
Est à la tête de l'association ‘Voix en Développement’, qui forme
chaque année les habitants des quartiers les plus populaires de France
au chant lyrique. Surnommée « une diva dans les quartiers », « la diva
des cités » ou « la diva des banlieues ».
Sa troupe, composée d'instrumentistes et de solistes profession-
nels, mais aussi de chœurs amateurs, produit chaque année un opéra
différent. Son projet ‘Une diva dans les quartiers’ a permis de rendre
l’opéra accessible à tous, en particulier dans le milieu populaire.
Son autobiographie est adaptée en 2020 par Christian Faure pour la télévision, sous le
même titre Les Sandales blanches, avec Anaïs Taggueb dans le rôle de Malika enfant, et Amel
Bent dans celui de Malika adulte.
Christophe André
Français né en 1956, médecin psychiatre à l’hôpital Ste Anne à
Paris et psychothérapeute.
Un des chefs de file des thérapies comportementales et cognitives,
auteur de nombreux livres de psychologie à destination du grand public.
A introduit la méditation en psychothérapie.
« Faire de notre mieux en toute conscience et en toute présence,
mais sans assujettir notre effort, qui dépend de nous, au résultat final, qui
ne dépend pas que de nous. Ne plus penser sa vie en termes de
victoires ou de défaites, mais d’expériences qui nous construisent. »
« Je pense souvent à ma mort. C’est pour cela que j’aime tant le
bonheur. Il est un antidote extraordinaire à cette conscience, discrète
mais permanente, de notre disparition future. »
Voir aussi C.A in ‘Chercheurs de sens’
David Beasley
Né en 1957, homme politique états-unien. Membre du ‘Parti
républicain’, un mandat comme gouverneur de la Caroline du Sud. Depuis
mars 2017, Directeur exécutif du ‘Programme alimentaire mondial’ (PAM)*
des Nations Unies.
Le PAM est lauréat du Prix Nobel de la paix pour l’année 2020
« pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l'amélio-
ration des conditions de paix dans les zones touchées par le conflit et
pour avoir agi en tant que force motrice des efforts pour empêcher
l’utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit ».
* Le PAM a été crée en 1963. Chaque année, il apporte une assistance à 80 millions de
personnes dans près de 80 pays. Après le Soudan, les plus grandes opérations du PAM sont
celles en Éthiopie et au Kenya. La FAO (Food and Agriculture Organization), le FIDA (Fonds
Internationale de Développement Agricole) et le PAM ont leur siège à Rome.
« Ce prix est plus qu’une récompense, c’est un appel à l’action. Il y a urgence : 270 millions de
personnes à travers le monde, plus que toute la population de l’Europe occidentale, risquent
actuellement de tomber dans la famine. Ne pas répondre à leurs besoins entraînera une pandémie de
faim qui éclipsera l'impact de la Covid. (…) Il y a aujourd'hui 400.000 milliards de dollars de richesse
dans notre monde. Et nous n'avons besoin que de 5 milliards de dollars pour sauver 30 millions de vies
de la famine. (…) Je ne me couche pas le soir en pensant aux enfants que nous avons sauvés, je me
couche en pleurant sur les enfants que nous n’avons pas pu sauver. La famine est aux portes de
l’humanité. Pour des millions et des millions de personnes sur Terre ».
Mira Kamdar
Née en 1957, journaliste et écrivaine états-unienne, née d'un
père indien élevé entre la Birmanie et le Gujarat et une mère états-
unienne d'origine danoise. University of California à Berkeley, avec des
semestres à la Sorbonne et à l'Ecole Normale (rue d'Ulm), étudie la
philosophie française. Thèse de doctorat sur Diderot en français à
Berkeley. Accepte à New York un poste au World Policy Institute, attachée
au monde des affaires internationales. Éditorialiste au New York Times.
Enseignante à ‘l'École de journalisme’ de ‘Sciences Po’ à Paris.
Pour savoir qui était sa grand-mère de Jetpur, entreprend une
plongée dans les racines familiales, commençant en Birmanie, dans les
pas de l’arrière-grand-père. Sillonne les villages du Gujarat, arpente la
démesure de Bombay où s’est installée une partie de sa famille, élargit
enfin son champ de prospection à l’Inde, avide de tout savoir, de tout
connaître de ce continent-monde…
Spécialiste de l’Inde, géant économique et puissance mondiale
émergente, mais aussi celle des opprimés et des victimes de la mondiali-
sation, étudie sa démocratie multi-ethnique et multi-religieuse.
Préface l’autobiographie d’Omprakash Valmiki, un Intouchable.
(dalit). Coréalise pour LCP le documentaire Gandhi, de l’homme à l’icône.
Jean-Michel Severino
Français né en 1957, diplômé de l'École supérieure de commerce de
Paris, de l’Institut d'études politiques de Paris, puis de l'École nationale
d'administration.
Ex-vice-président de la ‘Banque Mondiale’, Directeur général de
l’’Agence française de développement’ (AFD) de 2001 à 2010.
Gérant de Investisseurs et partenaires, équipe de gestion de fonds à
vocation de création d'impacts sociaux et environnementaux, consacrée aux
PME d'Afrique. Membre du groupe des personnalités chargé du programme
de développement pour l’après-2015.
Dénonce « l’aveuglement volontaire » des donateurs dans des grands
projets d’infrastructures (objectifs en termes de moyennes, absence de prise
en compte des plus pauvres, refus d’aborder les questions de redistribution)
qui les empêche de voir l’appauvrissement de franges entières de la
population.
« Ce faisceau de raisons fait qu’il est très compliqué pour ces
institutions publiques d’entendre la voix des plus pauvres dans les projets
conçus et financés au profit des pays dans lesquels elles interviennent. (…) Il
y a encore un grand chemin à faire. »
Geneviève Ancel
Française née en 1957. Pose son premier tract antinucléaire sur le
bureau de son professeur d'histoire-géo à l'âge de 14 ans.
Fonctionnaire territoriale de la communauté urbaine du Grand Lyon,
cofondatrice avec Patrick Viveret et coordinatrice des ‘Dialogues en
Humanité’.
Cet espace de rencontre et de dialogue créé en 2002 construit des
propositions/actions d’ordre culturel, social, institutionnel, politique et
économique, fondées sur la coopération et favorise l’introduction de ces
propositions dans le débat public, citoyen et démocratique afin de grandir
en humanité.
Les Dialogues ont lieu chaque année début juillet au Parc de la Tête
d’Or à Lyon. Ils ont été étendus à 15 villes dans 7 pays.
« Les clés du changement sont d’abord le désir, mais aussi la
capacité à gérer les situations de crise, le courage politique, la
mobilisation large des citoyens, le dialogue et la transversalité. »
Greg(ory) Mortenson
Né en 1957, États-unien, enfance en Tanzanie.
En 1993, malade et épuisé suite à l’échec de l’ascension du
mont K2, est sauvé par des villageois nord-pakistanais. Par gratitude,
leur promet de les aider à construire une école, ce qu’il fait. Cette
première réussite suscite d’autres demandes.
Conférencier, fondateur des associations Central Asia Institute
et Pennies for Peace. Après des péripéties incroyables, crée ou
soutient au Pakistan et en Afghanistan 170 écoles pour 64 000 enfants,
dont 54 000 filles.
« Vous pouvez lâcher des bombes, distribuer des préservatifs,
construire des routes ou électrifier, mais si les filles ne sont pas
instruites, la société ne changera pas. »
Critiqué pour des inexactitudes dans son livre et pour des fautes dans la
gestion de ses associations. Aucun des personnages des tombinoscopes de ce
site n’est parfait, c’est aussi ce qui les rend attachants…
Isabelle Filliozat
Française née en 1957, psychologue clinicienne et psycho-
thérapeute depuis 1982. Engagée dans la non-violence, enracinée
dans la psychologie humaniste, de culture bouddhiste.
Formatrice en relations humaines et communication, anime des
stages sur "la grammaire des émotions".
Principaux outils: analyse transactionnelle, thérapie néo-
reichienne (Radix) et programmation neuro-linguistique.
A fondé l‘’École des Intelligences Relationnelle et Émotionnelle’
(EIREM).
« Les directions à approfondir pour vivre plus heureux avec soi-
même et avec les autres : - Se comprendre soi-même, devenir plus
conscient - Ressentir et exprimer nos émotions d'aujourd'hui - Savoir
écouter, vraiment - Résoudre les conflits de manière non-violente -
Communiquer de manière efficace. Et surtout : l'empathie et
l'interactivité. »
Anna Politkovskaïa
(1958-2006), journaliste russe, militante des droits humains,
connue par son opposition à la politique du président Poutine et par
ses enquêtes durant le conflit tchétchène.
21ème journaliste assassinée en Russie depuis 2 000. 4
suspects ont été mis en examen, aucun commanditaire n’a été
retrouvé ni inculpé. En 2009, un tribunal militaire de Moscou a
acquitté les suspects.
Montre que tout son peuple est enchaîné dans une forme de
résignation qui, autant ou plu que la machine répressive de l’État,
étouffe toute velléité de protestation et d’opposition.
« La presque totalité des dissidents est en détention sous de
fausses accusations, sans qu’il existe aucune preuve pour les
confirmer.(…) Quand les magistrats travaillent non sous l’égide de la
loi, mais aux ordres des dirigeants politiques, avec l’objectif
d’atteindre les objectifs du Kremlin en matière de lutte antiterroriste,
les crimes croissent comme des champignons. »
« En tant que société, nous portons à l’intérieur de nous une
mentalité répressive. (…) La liberté est un long travail. »
Yvan Gradis
Né en 1958, écrivain français, correcteur, peintre, dessinateur.
Pionnier de la lutte antipublicitaire en France, fondateur du
Publiphobe, de ‘R.A.P’. (Résistance à l’Agression Publicitaire) et
initiateur des barbouillages d’affiches dans une optique de désobéis-
sance civile, notamment au sein du ‘Collectif des déboulonneurs’.
Actions menées : 61 barbouillages antipublicitaires, 47 conduites
au poste, 1 garde à vue (20 heures), 7 procès correctionnels,
4 condamnations, 2 relaxes.
« La difficulté, c'est l'aliénation de la masse, l'anesthésie
des consciences, la résignation des gens et surtout la peur, qui
a toujours été la condition même de conservation des systèmes
totalitaires.
« Moi le premier, j'ai peur, à chaque fois que je commets
une action antipub et je m'astreins à en faire une par jour, même
petite... »
Thomas Kistner
Journaliste allemand né en 1958, études de science politique à
Heidelberg. Rédacteur en chef de la rubrique sport au quotidien
Süddeutsche Zeitung.
Mène une enquête de 20 années sur la ‘Fédération Internatio-
nale de Football Amateur’ (FIFA), la plus puissante organisation
sportive du monde. (5,284 milliards d'euros de revenus entre 2010 et
2014, tirés pour 43 % de la revente des droits de télévision).
Dénonce le dopage et la corruption qui corrompent le milieu du
football et la FIFA sous la houlette de son président le suisse Joseph
Blatter.
En mai 2015, 14 personnes dont 9 hauts responsables de la
FIFA sont inculpés dans le cadre d'une enquête menée par le FBI pour
racket, fraude et blanchiment d'argent sur une période de 25 ans, les
soupçons de corruption portant principalement sur les conditions
d'attribution de plusieurs coupes du monde ainsi que sur des contrats
de marketing.
« Le football est malade de l’argent » résume le procureur Éric de
Montgolfier.
Liao Yiwu
alias Lao Wei, né en 1958, écrivain, poète et musicien chinois.
Fils d’un professeur de littérature condamné lors de la ‘Révolution
culturelle’ de Mao en 1966.
De 1990 à 1994, emprisonné comme « contre-révolutionnaire »
au ‘Centre d'investigation de Songshan’ (en réalité un laogaï ou
camp de rééducation) après avoir publié un poème intitulé Massacre
qui dénonce la répression des manifestations de la place Tian'anmen
de 1989. Subit des tortures en prison, commet deux tentatives de
suicide, apprend à jouer de la flûte avec un moine tibétain incarcéré.*
Un des 303 intellectuels chinois signataires de la ‘Charte 08’
pour promouvoir la réforme politique et le mouvement démocratique
chinois.
Vit exilé en Allemagne depuis juin 2011.
« Dans un pays de dictature, les écrivains doivent dire la
vérité, ne pas entrer dans le mensonge instauré par le système. »
* Son livre Dans l’empire des ténèbres relate cette expérience. Il est rédigé une première fois
sur des bouts de papier introduits discrètement à l'intérieur de la prison par sa famille, mais
en 1995, Liao Yiwu doit assister au pillage de son appartement et au vol de son manuscrit.
S'étant remis au travail, il parvient, en 3 ans, à le reconstituer, mais en 2001, son ordinateur
et ses textes sont nouveau saisis. Lorsque la police de Chengdu vient lui dire qu'il retournera
en prison si ce texte est publié hors de Chine, choisit l'exil sans retour.
Dianna Ortiz
(1958-2021), religieuse catholique états-unienne. Missionnaire au
Guatemala, apprend à lire à des enfants indigènes sur les hauts pla-
teaux, travaille avec les populations que l’armée considère comme liées
à la guérilla, reçoit des menaces l’exhortant à quitter le pays.
Enlevée le 2 novembre 1989 par 3 membres de l'armée guaté-
maltèque, détenue pendant 24 heures, violée, brûlée à la cigarette,
poussée dans un trou empli de cadavres,. Un 4ème homme, états-unien,
intervient, ordonne aux ravisseurs de la libérer, et lui demande de ne rien
révéler de ce qu’elle vient de subir. Alors qu’il l’emmène, elle s’enfuit de
la voiture.
Reconstruction longue et douloureuse en thérapie intensive au
centre Marjorie Kovler pour les survivants de la torture. Enceinte à la
suite des viols, avorte. Engage des actions en justice contre les gouver-
nements américain et guatémaltèque.
En 1996, après une grève de la faim de la religieuse et des
révélations sur les relations de la CIA avec l’armée guatémaltèque, le
président Bill Clinton ordonne la publication des archives de la CIA liées
au cas Ortiz. Les documents mettent aussi en lumière la complicité des
États-Unis envers le gouvernement du Guatemala dans le génocide des
peuples indigènes.
Hamit Bozarslan
Né en 1958, historien et politologue turc. Docteur en histoire et en
sciences politiques, visiting fellow à l'université de Princeton. Depuis 2006,
directeur d'études à l‘’École des hautes études en sciences sociales’
(EHESS), spécialiste du Moyen-Orient, de la Turquie et de la question
kurde. Spécialiste de l’historien arabe Ibn Khaldûn, membre du comité de
rédaction des revue Esprit et Cultures et Conflits, auteur notamment de
Sociologie politique du Moyen-Orient (2011) et d’une Histoire de la Turquie
(2013). Étudie la « fatigue sociale », la « fatigue démocratique » et « la
destruction des facultés cognitives d’une société».
« La civilisation se mesure à la confiance qu’on a dans le temps et
l’espace. La dé-civilisation, c’est la perte de cette confiance, l’impossibilité
de se projeter dans l’avenir. »
« Crise, violence et dé-civilisation ont une dimension universelle et
une histoire longue. Il importe de continuer à se pencher sur ces trois
notions, car la crise ne conduit pas nécessairement au chaos, à la
violence et à la destruction, et la dé-civilisation ne relève d’aucune fatalité.
Une crise peut aussi présenter une chance inédite pour une société de
développer une conscience critique sur son passé et se projeter dans un
avenir radicalement différent de son présent. »
« Non, tout ne va pas s’effondrer, croire à l’effondrement, c’est
renoncer à toute résistance. »
Philippe Bertrand
Né en 1958, journaliste français, auteur et animateur de radio
et de télévision. Diplômé en philosophie. Producteur et animateur de
l’émission ‘Carnets de campagne’ sur ‘France Inter’.
L'émission se veut d'abord un écho du monde rural en donnant
la parole à ceux qui l'animent et le font vivre, en relayant « les
initiatives locales dans l'univers culturel, social et dans l'économie
solidaire ».
Elle est diffusée du lundi au vendredi de 12 h 30 à 12 h 45
avant le "Jeu des 1000 euros" de Nicolas Stoufflet qu’il introduit en
s’intéressant au territoire où se déroule le jeu. Un million d’auditeurs
chaque jour et quelque 20 000 initiatives recueillies depuis sa création.
Dans l’émission Quand j'serai grand, où des personnalités
d'horizons divers évoquent leur parcours, s'attache à percer l'origine
d'une vocation, sollicite la mémoire de son interlocuteur et cherche à
comprendre comment se forge un destin.
« Associations, coopératives, réseaux d’économie alternative,
producteurs, acteurs culturels, créateurs d’entreprises, initiateurs d’un
développement durable, notre territoire fourmille de mille exemples
d’actions locales rurales et périurbaines. »
Rigoberta Menchu
Née en 1959, indienne guatémaltèque originaire de l’ethnie de
Quiché, descendants des Mayas. Travaille dans les fincas (vastes
domaines agricoles) dès l’âge de 8 ans.
Jeune frère mort torturé, mère décédée après torture et viol, père
leader paysan brûlé vif dans l’incendie de l’ambassade d’Espagne
provoqué par les forces de l’ordre pendant la dictature militaire de Rios
Montt.
Leader et symbole de la résistance à la dictature politique et à
l’exploitation économique. Exilée au Mexique en 1980.
Prix Nobel de la paix en 1992.
« Parce qu’une même Terre nous a donné la vie, ces 500 années
de résistance ont la même signification pour l’ensemble des peuples
indiens. Nous battre pour la reconnaissance de cette résistance
héroïque, c’est mettre en route de nouvelles histoires nationales dans
ce continent. »
Éric Halphen et Séverine Tessier
É.H., né en 1959, magistrat français, juge anti-corruption.
S.T., née en 1975, Conseillère municipale socialiste de Clichy.
Cofondateurs en 2002 d‘’Anticor’, association regroupant des élus et
citoyens de toutes tendances politiques décidés à combattre la corruption
et à réhabiliter de réhabiliter la démocratie représentative et l’action
politique.
Le prix de l’éthique 2012 d’Anticor a été remis à Charles de Courson,
député, maire et Conseiller général de la Marne pour son action en faveur
de l’obligation des députés de fournir des justificatifs de frais profes-
sionnels.
« Sous le terme de corruption, l’association vise toutes les formes de
malversations et de manquements, notamment conflits d’intérêt, abus de
biens sociaux, trafics d’influence, détournements de fonds publics, prise
illégale d’intérêt et plus généralement toute infraction à la probité ».
Pierre-Olivier Monteil
Né en 1959. Nombreuses années consacrées à la communication
au sein de la direction générale d'un groupe bancaire et d'un groupe
d’assurance.
Rédacteur en chef de la revue Autres temps (Genève), docteur en
philosophie politique (EHESS).
« Le vivre-ensemble semble menacé par l’ignorance, la bêtise ou la
cupidité. Le trouble que fait naître le spectacle d’une société en prise à
l’injustice, au désordre, au désarroi nous émeut. En outre, il n’y a plus une
vérité, mais de multiples visions. Le monde est complexe et cette comple-
xité effraie et rebute.
La philosophie peut nous aider à affronter ces défis. Elle permet de
mettre mots et concepts sur des projets, des expériences ou des ressentis
; alors, les mots explicités peuvent nous permettre de partager, de
débattre et de tenter de construire ensemble une vision de la vie présente,
comme de notre futur.»
Thierry Marx
Né en 1959, cuisinier français issu d’une famille d’émigrés
polonais. Son expérience de parachutiste et Casque Bleu au Liban et de
petits boulots fait de lui un "citoyen du monde". Certificat d'aptitude
professionnelle (CAP) de pâtissier-chocolatier-glacier chez les
‘Compagnons du Devoir’ en 1978. Commis, puis chef cuisinier à
Montlouis-sur-Loire, Nîmes, Pauillac, Paris. En 2008, est à l'initiative du
‘Foodlab’, labo cuisine à la frontière entre la gastronomie et la science.
Adepte de la cuisine moléculaire qu'il développe avec le physicien
Jérôme Bibette, aime revisiter les traditions culinaires. Considère la
cuisine comme « un lien naturel et social qui peut rassembler les
hommes.» Depuis 2002, intervient en milieu carcéral pour y transmettre
son savoir-faire. Introduit dans ses entreprises la pratique du tai-chi-
chuan pour lutter contre le stress et souder les équipes. En 2012, ouvre à
Paris une formation gratuite aux métiers de la restauration baptisée
‘Cuisine, mode d’emploi(s)’ et destinée en priorité aux jeunes sans
diplôme et aux personnes en réinsertion ou en reconversion
professionnelle. Préconise les circuits courts en permettant à de petits
artisans de fournir son restaurant de la tour Eiffel.
Affirme que de plus en plus, la restauration aura une grande
responsabilité sociale et environnementale.
Vincent Jauvert
né en 1959, journaliste français. Grand reporter au ‘service Monde’
de L’Obs. Tient un blog intitulé "Affaires étrangères".
Révèle un dossier sur les conséquences sanitaires des essais
nucléaires français.
Enquête sur les salaires mirobolants de hauts fonctionnaires, les
petits services entre amis au sein de cette élite administrative, les conflits
d’intérêt multiples et croissants entre public et privé...
« Ils exploitent leurs carnets d'adresses pour faire fortune comme
banquiers d'affaires, consultants ou lobbyistes. Ils bénéficient du
démembrement de l'État qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils se
répartissent des postes très lucratifs en multipliant les établissements
publics inutiles. Et parviennent à masquer leurs échecs, même les plus
graves. (…) Des hauts cadres de Bercy rémunérés plus de 200 000 euros
par an, puis recrutés par de grands groupes pour leur révéler les fragilités
des règles fiscales... qu'ils ont eux-mêmes édictées. »
« C’est l’opacité qui nourrit l’extrémisme. »
Thomas Quasthoff
Né en 1959, chanteur baryton-basse allemand, spécialiste des
Lieder. Né avec d'importantes malformations (nabot et manchot)
dues à l'utilisation de thalidomide par sa mère. Son père discerne tôt
le talent musical de son fils et doit vaincre de nombreuses résistances
pour lui permettre de suivre un enseignement musical. ‘L'École
supérieure de musique et de théâtre’ de Hanovre le refuse car il ne
peut pas jouer de piano en raison de son handicap. Après divers
tâtonnements pour des formations professionnelles (études de droit,
marketing, animation radio), revient à ses premières amours pour la
musique.
En 1998, foule pour la première fois la scène du Carnegie
Hall de New York dans Des Knaben Wunderhorn de Gustav Mahler.
Depuis lors, s'est produit dans quasiment toutes les salles de concert
du monde.
Son Winterreise de Frantz Schubert est un authentique
morceau d'anthologie où nuance, respiration, puissance, inflexion de
la voix et mélodie fusionnent comme eau de source.
Enseigne de 2004 le chant à l'École supérieure de musique
Hanns Eisler à Berlin.
Eren Keskin
Née en 1959, avocate turque et militante des droits humains.
En 1994, est l'objet d'une tentative de meurtre alors qu'elle travaille
comme juriste à la section locale d'Istanbul de l‘’Association de défense
des droits de la personne’ (Human Rights Association, HRA). L’utilisation
dans un article du mot "Kurdistan" lui vaut en 1995 un an de prison et
d’interdiction d’exercer sa profession d’avocate. Adoptée comme
prisonnière d'opinion par Amnesty International, est libérée au bout de 6
mois.
Vice-présidente de l'association turque des droits humains (IHD,
İnsan Hakları Derneği), mène des enquêtes sur des villages kurdes
incendiés, les expéditions punitives meurtrières contre la guérilla et les
disparitions. En 2002, est accusée par les forces de sécurité de l'État
turc de complicité avec le PKK en raison de son plaidoyer pour permettre
aux Kurdes d'utiliser leur langue maternelle en Turquie.
En 2011, elle participe à l'organisation d'un rassemblement devant
le ‘Musée des arts turcs et islamiques’ d'Istanbul, qui servit de prison
centrale en 1915, demande à cette occasion que la République Turque
reconnaisse le génocide arménien de 1915. Aujourd’hui encore sous le
coup de 122 poursuites
Eric Schlosser
Né en 1959, journaliste d’investigation, notamment au
Guardian, et écrivain états-unien. Son livre Fast Food Nation est
une investigation dans le milieu de la restauration rapide.
En vue de publier un ouvrage sur la course aux armements,
identifie quelque 700 incidents et accidents significatifs impliquant
1 250 armes nucléaires pour la seule période allant de 1950 à
1968.
« Le gouvernement américain a toujours essayé de
dissimuler ces informations aux Américains, de façon à éviter
toute question sur la politique des armes nucléaires. On nous
disait qu’il n’y avait aucun risque pour que ces armes explosent
d’une manière accidentelle ; à Goldsboro, on a été à deux doigts
que cela se produise. »
Photo du bas : bombardier B-52 comme celui qui s'est écrasé en janvier 1961, en Caroline
du Nord, chargé de deux bombes nucléaires.
Achille Mbembe
Né en 1957 au Cameroun, philosophe théoricien du post-colonialis-
me, politologue, historien et enseignant universitaire. Voyage en Tanzanie
du temps de Nyerere, études à Paris (doctorat en histoire, DEA en science
politique), séjour aux États-Unis. Membre de l'équipe du Wits Institute for
Social & Economic Research (WISER) de l'université du Witwatersrand de
Johannesburg (Afrique du Sud).
Ses principaux centres d'intérêts sont l'histoire de l'Afrique, la
politique africaine et les sciences sociales. Selon lui, le processus qui, lors
de la traite négrière transatlantique, a fait des Africains des "Nègres" ,
c’est-à-dire des objets meubles, des corps jetables, touche désormais
toute l’humanité. L’Afrique a été et reste le laboratoire d’une mondialisation
sans merci. Mais elle peut être le lieu où une "Afrique-monde", créole,
"afropolitaine", s’invente et où s’expérimente une nouvelle manière
d’habiter la Terre, respectueuse du vivant.
« L’Afrique, épicentre de transformations rapides et d’une ampleur
inédite, laboratoire vivant où s’esquissent les figures du monde à venir. »
« Les Africains doivent se purger eux-mêmes du désir d’Europe et
apprendre à garder chez eux le meilleur d’eux-mêmes et de leurs
gens. (…) La décolonisation ne sera pas parachevée tant que chaque
Africain ne disposera pas du droit de circuler librement sur l’ensemble du
continent. »
Varghese Alengaden
Prêtre catholique indien né en 19??. Ex-directeur de la commission
de la jeunesse de la conférence épiscopale du Madya Pradesh.
En 1989, découvre la communauté de Taizé. Très marqué par ce
qui s'y vit, décide de créer un projet permettant de rassembler des jeunes
de tout horizon, pour les sensibiliser au contexte sociopolitique de leur
pays, ainsi qu’à l’ouverture à la différence. Le but de ce mouvement est
de promouvoir l’égalité et le pluralisme entre cultures, castes, genres et
religions différentes.
Emménage en juillet 1993 dans un petit appartement d'Indore
(Madhya Pradesh). Crée l’Universal Solidarity Movement of Value
Education for Peace (USM- Mouvement de solidarité universelle-
Éducation aux valeurs de paix). Le but est d'offrir des semaines de
formation à des jeunes, afin qu'ils deviennent les acteurs du changement
: prise de conscience des réalités de l'Inde, recherches, réflexion,
résolutions et plan d'action.
« Rien n’est impossible. Plus les problèmes sont nombreux, plus
notre détermination doit être grande. Plus les ténèbres sont nombreuses,
plus nous avons besoin d'être la lumière. Plus notre indifférence est
grande, plus notre sensibilité doit être grande. » ■

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Penseurs et acteurs d’un changement sociétal. — 10. De 1970 à 1979
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Penseurs et acteurs d’un changement sociétal. — 08. De 1950 à 1959

  • 1. Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs d’un changement sociétal 8 - 1950 à 1959 É. G. - 07.07.2021
  • 2. Jody Williams États-unienne née en 1950, professeure d’espagnol et d’anglais maîtrise en relations internationales. Passe 11 années à militer contre la politique interventionniste des États-Unis en Amérique centrale. En 1992, réunit 6 organisations (Handicap International, Human Rights Watch, Medico International, Mines Advisory Group, Physicians for Human Rights et Vietnam Veterans of America Foundation) pour créer l’International Campaign to Ban Landmines, ICBL (Campagne internationale pour interdire les mines antipersonnel). Témoins des conséquences dramatiques de ces mines sur les communautés avec lesquelles elles travaillent en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique Latine, ces organisations réalisent que la solution au fléau des mines antipersonnel est une interdiction totale de ce type d'armes. ../..
  • 3. Jody Williams La "convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction", ou convention d’Ottawa, est ouverte aux signatures d’États à partir de décembre 1997, et entre en vigueur en mars 1999 suite à la signature de 122 États. Jody Williams et ICBL reçoivent en 1997 le prix Nobel de la paix pour leur engagement international. La convention cherche à éliminer complètement l’utilisation de cette arme à travers la planète tout en encadrant les victimes de celle-ci grâce une assistance médicale, financière et morale. En moins de 10 ans après la signature de la convention, plus de 37 millions de mines antipersonnel ont été détruites par les États-membres.
  • 4. Nicanor Perlas Né en 1950 aux Philippines, agronome de formation. Militant antinucléaire sous le dictateur Ferdinand Marcos, doit s’exiler aux États-Unis. En 1983, contribue à créer le concept de sustainability, qui (mal) traduit par l'expression « développement durable » est devenu un concept clef du PNUE. Pionnier de la lutte contre la « mondialisation économique et élitaire » aussi bien dans son pays qu’au niveau international. Prix Nobel Alternatif 2003 avec Walden Bello Préconise une « triarticulation sociale » (threefolding) qui vise une collaboration juste entre trois sphères de la vie sociale, la sphère culturelle, la sphère politique et la sphère économique. Met en application la triarticulation sociale dans un programme d’éradication de la pauvreté. Est à l’origine du réseau international GN3, Globenet 3 (Global Network for Threefolding) « Chaque acte de résistance sociale et la créativité sont des actes spirituels. La révolution spirituelle doit avoir eu lieu au cœur de nous-même avant que nous puissions créer le monde nouveau auquel nous aspirons tous. »
  • 5. Bertrand Badie Né en 1950, politiste français spécialiste des relations internatio- nales. Professeur des universités à l’’Institut d’études politiques de Paris’ et enseignant-chercheur associé au ‘Centre d’études et de recherches internationales’ (CERI). Aborde les conflits et crises internationales comme des pathologies sociales, héritées d'un système international producteur d'anomie (situation de perte de repères), d'exclusion ou d'humiliation. La solution repose, selon lui, sur la notion d'intégration sociale internationale (pour les États comme pour les sociétés), à travers notamment la mise en œuvre d'un multilatéralisme inclusif. Dans Le temps des humiliés (2014), développe une perspective historique et sociologique sur la banalisation de l'humiliation en relations internationales, ses causes et ses conséquences (par ex. : montée des revanchismes dans l’entre-deux-guerres, décolonisation mal maîtrisée). Établit en particulier une typologie des formes d'humiliation (rabaissement ; déni d'égalité ; relégation ; stigmatisation), démontrant que ces dernières produisent des types spécifiques de diplomatie (revancharde ; souverainiste ; contestataire ; déviante) qui pèsent sur la qualité de la coopération internationale.
  • 6. Eugen Brand Né en 1950, Suisse alémanique. Instituteur, rejoint le mouvement ATD-Quart Monde en 1972 et devient volontaire permanent. Vit parmi des familles en grande pauvreté et apprend à leurs côtés. Cet engagement le mène à Créteil, New York, Bâle, au Pérou, en Bolivie. Assure la représen- tation du mouvement à l’international avec la diplomate hollandaise Alwine de Vos van Steenwijk (1921-2012) puis devient responsable de la Déléga- tion générale (1999-2012). « Les "sans-droits" sont la source et le moteur des grandes transfor- mations à réaliser au sein de la société. » « La gouvernance est l’art de faire en sorte que toutes les compo- santes humaines de la société aient leur voix au chapitre pour influer sur les politiques publiques. La désignation des responsables n’est pas opérée par simple vote mais par des processus de discernement progressif. La responsabilité partagée n’est pas une pédagogie de façade. C’est se faire de la place les uns aux autres, et avant tout aux absents. (…) « La question de la gouvernance mondiale dont la famille humaine a besoin sur cette planète est d’une grande actualité. Le Mouvement ATD- Quart Monde constitue à mon sens un laboratoire original, unique et légitime pour contribuer à y répondre. »
  • 7. Bénédicte Manier Française née en 195?, journaliste à ‘l'Agence France Presse’ depuis 1987, spécialisée dans les droits sociaux, le développement et les transformations sociales. Spécialiste reconnue de l’Inde, pays qu’elle explore depuis plus de 20 ans. Fait le compte-rendu d’un tour du monde des initiatives citoyennes, de l’Argentine au Japon, en passant par le Canada, l’Espagne, la France ou l’Inde. « Il existe bien de par le monde des citoyens qui ont mis en place d’autres manières de consommer, de commercer, d’échanger, de cultiver, de vivre, qui se sont affranchis du modèle consumériste, créant parfois leur propre monnaie, leurs banques, gérant eux-mêmes leur approvisionnement en eau et en énergies, reverdissant le désert ou organisant de nouvelles façons de travailler ensemble. Il s’agit là d’un mouvement inédit, mené par une société civile lucide, ayant décidé de reprendre en main les enjeux qui la concernent.»
  • 8. Alice Slater et Jackie Cabasso A.S., avocate états-unienne née en 19??, présidente du Global Resource Action Center for the Environment (GRACE), représentante à New York de la Nuclear Age Peace Foundation. Avec Jackie Cabasso, également membre de la la Women's International League for Peace and Freedom (WILPF), initie en 1995 ‘Abolition 2000’, réseau mondial pour le désarmement nucléaire. Fait un travail remarquable à l'Organisation des Nations Unies pour obtenir un traité d’abolition des armes nucléaires et pour la promotion des énergies renouvelables. « Le monde a interdit le gaz moutarde, les armes chimiques et biologiques, les mines terrestres et des bombes à sous-munitions. Il n'y a aucune bonne raison de s'accrocher à notre dissuasion nucléaire qui est incapable de nous protéger contre les menaces réelles auxquelles nous sommes confrontés. »
  • 9. Andrea Riccardi Né en 1950, homme politique italien, professeur d’histoire des religions et du christianisme à l’université de Rome. Fondateur en 1968 de la Comunità di Sant'Egidio, (Communauté de St Gilles), mouvement chrétien de laïcs comprenant 50 000 membres sur 70 pays. Mouvement voué initialement à l'aide aux plus pauvres, puis au dialogue interreligieux (rencontres d’Assise), à la médiation dans des conflits internationaux et interethniques, à la lutte contre le SIDA et la peine de mort. Négociation et médiation menées : en 1980 avec les Druzes; en 1987 en Albanie; en 1990-92 au Mozambique entre la guérilla Renamo et le parti Frelimo au pouvoir; ../..
  • 10. Andrea Riccardi en 1995 entre 8 partis d’opposition en Algérie; en 1996-98 entre Serbie (S. Milosevic) et Kosovo (I. Rugova); en 1996 entre guérilla et pouvoir au Guatemala; en 1997-2000 au Burundi; en 2003-2005 au Liberia etc. au Liban, en Namibie, en RDC, en Côte d’Ivoire. Ces initiatives ("seminar diplomacy") sont basées sur la constitution d’un solide réseau de liens diplomatiques, et sur l’institutionnalisation de la synergie entre l’Italie, moyenne puissance à vocation régionale, et l’Église catholique à vocation universelle.
  • 11. Guy Corneau (1951-2017), québécois, psychanalyste jungien et auteur d’essais populaires en psychologie et en développement personnel. Éloigné du théâtre par une colite ulcéreuse qu’il soigne par la médecine allopathique, la psychothérapie et les pratiques traditionnelles. Co-créateur de l’association ‘Productions Coeur’ dans le but d’élargir les démarches d’ouverture de conscience. Guéri en 2008 d’un cancer. Avant sa mort en 2017, était à l'écriture d'un livre intitulé Un message d’amour, Mieux s’aimer pour aimer mieux. “J’ai compris graduellement que ce qui fait la dignité d’un homme, ce qui le rend digne de respect, est sa façon de tenir dans la tempête. Quand l’épreuve survient, on apprend qui l’on est. Alors que la maladie ou l’épreuve vous ont dépouilé d’une bonne couche de complaisance vaniteuse, celui que l’on rencontre en soi est un autre.”
  • 12. Brendan Coyne, Xavier Godinot, Quyen Tran et Thierry Viard B.C., X.G. (né en 1951), Q.T. et T.V. sont des permanents du mouvement international ATD Quart Monde, coauteurs en 2014 du rapport Pour un développement durable qui ne laisse personne de côté : le défi de l’après-2015. Le rapport évalue les ‘Objectifs du Millénaire pour le Développe- ment’ (OMD) de l’ONU. Il résulte d’une recherche-action participative menée de 2011 à 2013, associant plus de 2000 personnes de 22 pays, dont une majorité en situation de pauvreté ou d’extrême pauvreté. « Éradiquer l’extrême pauvreté est un défi colossal. Seul, aucun de nous n’a de solution magique : ni les responsables mondiaux et politiques, ni les chercheurs et les animateurs socio-culturels sur le terrain, pas plus que les personnes vivant dans l’extrême pauvreté. Mais en réalisant à quel point chacun de nous a encore à apprendre des autres, nous devenons capables de réfléchir ensemble d’une manière renouvelée (…) pour surmonter les défis économiques, environnementaux et sociaux. » Photos : Xavier Godinot, Thierry Viard ../..
  • 13. Brendan Coyne, Xavier Godinot, Quyen Tran et Thierry Viard « Faute de prendre en considération l’histoire et l’expérience des personnes et familles qui vivent en grande pauvreté, les programmes venus d’en haut destinés à lutter contre la pauvreté se transforment souvent en actions contre les populations les plus défavorisées, et, de ce fait, perpétuent l’extrême pauvreté. » « Les personnes vivant dans l’extrême pauvreté se sentent rejetées par la société dans son ensemble. Elle souffrent d’un manque de nourriture. Elles ont peur d’entrer dans mes bureaux car leurs vêtements ne sont pas propres. Elles n’osent pas aller dans les centres de santé et sont ainsi accablées par des maladies qui se terminent par la mort. Elles n’ont pas de ressources et passent leur temps à chercher de l’argent. L’extrême pauvreté apporte la peur, la honte, et la peur de ne pas être capable d’exprimer ce qu’on veut dire. » Des participants de Madagascar ../..
  • 14. Brendan Coyne, Xavier Godinot, Quyen Tran et Thierry Viard Les 5 recommandations du rapport pour l’après-2015 : 1. Ne laisser personne de côté. Éliminer les discriminations fondées sur le genre, l’origine sociale ou la pauvreté, dans tous les pays. 2. Considérer les personnes vivant dans la pauvreté comme de nouveaux partenaires de connaissance y compris dans la définition des indicateurs de pauvreté. 3. Promouvoir une économie respectueuse des personnes et de l’environnement, incluant des emplois décents, une protection sociale. 4. Fonder l’éducation et la formation pour tous sur la coopération entre tous les acteurs, cela implique une éducation gratuite, de qualité et adaptée aux besoins de l’ensemble de la communauté. 5. Promouvoir la paix par une bonne gouvernance participative. S’assurer que les structures locales, nationales et internationales mettent en place des mécanismes participatifs. Photo du haut : Séminaire ATD-OMD en Bolivie
  • 15. François Jullien Né en 1951, philosophe français, helléniste et sinologue. ‘École Normale Supérieure’, étudie la langue et la pensée chinoises aux universités de Pékin et de Shanghai. Responsable de l'Antenne française de sinologie à Hong-Kong puis pensionnaire de la ‘Maison franco-japonaise’ à Tokyo. Professeur à l'Université Paris Diderot et directeur de l‘’Institut de la pensée contemporaine’. Titulaire de la chaire sur l'altérité créée à la Fondation ‘Maison des sciences de l'homme’. Montre que c'est en faisant travailler des "écarts" - qui, en ouvrant une distance, font apparaître de l‘ "entre" et mettent en tension la réflexion - qu'on peut produire du "commun" ; et non pas à partir du "semblable", qui ne produit que de l'uniforme qu'on prendrait à tort pour de l‘ "universel". Il n’y a pas de différence culturelle, mais des écarts, produisant des blocs non pas complètement séparés mais dynamiques, en tension, se faisant face l’un l’autre, se croisant, s’influençant, se transformant l’un l’autre. « Les transformations sont silencieuses et non pas invisibles. (…) Tout le vocabulaire grec est un vocabulaire visuel. Or la Chine apprend à penser sous l’angle de l’auditif. (…) Les transformations silencieuses sont globales et continues. Il faut écouter ces transformations”.
  • 16. Emmanuel Todd Né en 1951, historien français, anthropologue, démographe, sociologue et essayiste. Ingénieur de recherche à l‘’Institut national d'études démographiques’ (INED), développe l'idée que les systèmes familiaux jouent un rôle déterminant dans l'histoire et la constitution des idéologies religieuses et politiques. Dès 1976, prédit "la décomposition de la sphère soviétique". Dès 2002, prédit une crise financière majeure. Dénonce le fossé qui sépare désormais les élites "post-démocra- tiques" des classes moyennes et populaires. Affirme qu'un protection- nisme à l'échelle de l'Union européenne permettrait de compenser les dysfonctionnements de la monnaie unique, de combattre la montée des inégalités et la pression sur les salaires exercées sur l'Europe du fait du libre-échange intégral. « La contribution principale de la France à l'histoire de l'humanité est d'avoir fait échapper la démocratie à sa gangue ethnique originelle et défini un corps de citoyens sans référence aux notions de race ou de sang. »
  • 17. Jo(seph) Spiegel Français né en 1951, ex-professeur d'éducation physique et sportive, Maire de Kingersheim (Haut-Rhin) depuis 1989, démissionnaire du Parti Socialiste, Conseiller général. Se bat depuis des années pour associer les citoyens de sa commune et de sa région aux décisions d'intérêt général. Sous son autorité, la commune a travaillé pendant 10 ans avec la population manouche pour construire des conditions de vie décentes sans renier leur culture. Refuse la légion d'honneur en 2014 donnant pour raison de son refus « la critique sans concession d’une démocratie en panne et d’un système à bout de souffle ». « Agir est une aventure humaine avec l'idée qu'on n'est jamais propriétaire de ce qu'on fait. Alors, s'ouvre une brèche spirituelle qui invite au lâcher prise que je considère indispensable pour qui exerce une quelconque responsabilité. » « La démocratie doit être lente, exigeante et partagée. La dimension la plus aboutie de la démocratie, ce n'est pas l'affrontement, mais la coopération. » ../..
  • 18. Jo Spiegel « Comme l’arbre cache la forêt, le bulletin de vote cache la démocratie. Pour que la politique cesse d’être l’affaire de quelques-uns, il faut que la démocratie devienne l’affaire de tous. En d’autres termes, le bulletin de vote ne peut plus rester l’alpha et l’oméga de la démocratie. » « La ‟haute exigence démocratique” suppose la lenteur, l’interactivité, l’édification progressive, l’écoute, elle crée aussi du grandissement personnel, mutuel et collectif. Si l’on privilégie le sens, l’exercice citoyen devient un acte d’amélioration individuelle, sans lequel il n’est pas de République. » « Ce livre est un manifeste pour la refondation démocratique. Il contient des propositions très concrètes et structurantes pour l’avenir. Elles sont volontairement peu nombreuses et simples, mais elles sont cohérentes et font système entre elles. Elles constituent les bases du changement et créeront les conditions du renouveau démocratique que nous attendons tous. »
  • 19. Jean Plantureux dit Plantu, dessinateur de presse et caricaturiste français, né en 1951. Introverti et rêveur (tout lui apparaît en image), ne réussit pas à l’école. Alors qu’il souhaite étudier le théâtre ou la bande dessinée, ses parents l’obligent à s’inscrire en médecine. Après deux années difficiles, suit en 1971 à Bruxelles les cours de dessin de l'école Saint-Luc. Collabore avec le quotidien Le Monde à partir d’octobre 1972. Après 1985, ses dessins paraissent chaque jour à la une. Préside l’association Cartooning for peace qui rassemble des dessinateurs de presse et défend la liberté d’expression dans le monde entier. Ses dessins ont pour objectif de « donner le sourire au lecteur et provoquer la réflexion. »
  • 20. Elliot Sperling (1951-2017), sinologue et tibétologue états-unien. Maître de confé- rences d'études eurasiennes et expert de l'histoire du Tibet et des relations sino-tibétaines à l'université de l'Indiana à Bloomington, parle couramment le tibétain et le chinois. Ses recherches portent sur les relations politiques, religieuses, culturelles et économiques entre le Tibet et la Chine du 14e au e siècle, ainsi que sur le Tibet et la Chine au début du e siècle. Avant lui, les universitaires occidentaux ne voyaient le Tibet qu'à travers les yeux des Chinois, en grande partie parce qu'ils ne pouvaient pas accéder aux sources tibétaines : bouleverse le vieux récit sino-centré. En 2012, fait partie des plus grands spécialistes du Tibet qui demandent à Xi Jinping d'intervenir pour sauver la langue tibétaine. En 2014, il se voit refuser un visa en Chine en raison de son soutien à son ami l’économiste ouïghour chinois Ilham Tohti. Membre du ‘Comité des 100 pour le Tibet’, fondé en 1992 et défendant le droit à l’autodétermination du peuple tibétain. Profondément préoccupé par la façon dont les ‘Instituts Confucius’ de Chine, sous prétexte de promouvoir la culture, se sont infiltrés dans nos universités et se sont engagés dans une campagne silencieuse pour mettre fin à toute discussion sur le Tibet, Taïwan et Tiananmen.
  • 21. Bernard Bolze Français né en 1951. Expérience de vie communautaire à Lyon, puis dans les Cévennes. En 1979, condamné à 2 mois de prison (prison St Paul de Lyon) pour insoumission au service militaire. Journaliste et militant associatif. Fonde en 1990 à Lyon l‘’Observatoire international des prisons’ -OIP, organisation (ayant statut d’observateur à l’ONU) qu'il quitte en 1998. Depuis, l'OIP ne subsiste que grâce à quelques sections nationales, notamment en France. Travaille en 2008 aux côtés du Contrôleur général des lieux de privation de liberté. Au lendemain de la publication d'un rapport du Conseil de l'Europe qui fustige le système carcéral français, lance en 2016 une campagne de collecte de fonds pour créer Prison Insider, site Internet qui entend faire un état des lieux du système carcéral sur les cinq continents. « Le travail et la formation dans le cadre de la peine constituent un vecteur d’insertion sociale qui contribue à la prévention de la récidive en jouant un rôle de tremplin, rôle intrinsèque d’une peine utile et réparatrice. »
  • 22. Véronique Vasseur Française née en 1951, médecin hospitalier à l’’Assistance publique - hôpitaux de Paris’ (APHP) et femme politique, membre de l‘’Observatoire International des Prisons’ (OIP). Médecin-chef à la prison de la Santé (Paris) à partir de 1993. En janvier 2000, son témoignage écrit sur le quotidien carcéral contribue à la création de deux commissions d'enquête parlementaire. Suite à des menaces de mort et diffamations, quitte ses fonctions, mais une loi améliore la situation des prisonniers. En 2005, dénonce les défaillances du système hospitalier dans un nouvel ouvrage. « Pouvais-je rester dans cet univers où tout est choquant  (la crasse, la violence, les soins, le système de caïdat, l’inertie de l’administration ) et me taire ? J’y ai vécu des moments si forts. J’ai aimé des gens au-delà de ce que j’aurais pensé. Ce qu’on leur fait subir est tellement injuste, quoi qu’ils aient fait. »
  • 23. Edwy Plenel Né en 1952, journaliste politique français. Directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 à 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe, licencié en octobre 2005 après avoir travaillé 25 ans dans la rédaction du quotidien. Cofonde en mars 2008 Médiapart, journal payant accessible sur Internet. Enseigne au sein du département de science politique de l'Université Montpellier 1. « La générosité est primordiale parce que le journalisme utilise un matériau humain. Il faut avoir beaucoup d’humilité : n’ayez pas peur de faire, de refaire, de vous relire plusieurs fois, de vous faire critiquer, engueuler, d’être remis en question. Le journaliste n’est sûr de rien, il relate. Soyez intransigeant sur les sources, vérifiez constamment, croisez les, passer trois coups de fil à la même personne, soyez sûr de ce que vous dites. On peut être journaliste avec toutes sortes de chemins, surdiplômé ou pas, ce qui compte c’est de faire preuve d’exigence, de rigueur et d’humilité. »
  • 24. Bernard Stiegler (1952-2020), philosophe français. Petits boulots, braquage de banques, études de philosophie en prison, aide ses codétenus à préparer le bacca-lauréat. Docteur en philosophie. Initiateur en 2005 et président d’Ars industrialis, association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'esprit, groupe de réflexion philosophique. Directeur de l‘’Institut de recherche et d'innovation’ (IRI) au sein du Centre Georges-Pompidou. Anime l'école de philosophie au moulin d'Epineuil-le-Fleuriel (Cher) fondée en 2011, également appelée pharmakon.fr, est gratuite et ouverte à tous, et notamment l’académie d'été. Consacre son travail aux effets des mutations technologiques. Axe sa réflexion sur les enjeux des mutations actuelles - sociales, politiques, économiques, psychologiques - portées par le développement techno- logique et notamment les technologies numériques. Selon lui, la technique doit être appréhendée comme une consti- tuante anthropologique. La technicité participe originairement à la constitution de l'homme (l’hominisation). Dénonce le « capitalisme pulsionnel », décrit la disruption, l’accélération de l’innovation, comme une «nouvelle forme de barbarie». ../..
  • 25. Bernard Stiegler Avec Patrick Braouezec, président de ‘Plaine Commune’, est missionné par les ministères de l'Économie et de la Recherche, pour réaliser un projet d’expérimentation sur le territoire de Plaine Commune (9 communes du département 93) sur les questions relatives à l’avenir du travail, de l'économie contributive, de l’urbanisation, de l’éducation et de la recherche, dans le contexte de la transformation numérique. « Une technologie est un pharmakon : ce terme grec désigne ce qui est à la fois poison et remède. Le pharmakon technologique est porteur de promesses, mais il commence toujours par provoquer mille problèmes, parce qu’il commence par détruire les cadres constitués. (…) Le processus disruptif systématiquement cultivé par les chevaliers d’industrie prend de vitesse toute socialisation. Or ce n’est pas soutenable. Cette fuite en avant produit une accélération colossale de l’anthropocène, cette ère dans laquelle l’humain est devenu un facteur géologique majeur, ce qui engendre la mélancolie collective et des formes diverses de désespérance. » ../..
  • 26. Bernard Stiegler «L’accélération de l’innovation court-circuite tout ce qui contribue à l’élaboration de la civilisation.(…) Ce qui nous arrive de la Silicon Valley vient liquider l’état de droit en tant qu’état délibératif fondé sur des légitimités réfléchies. » « La télécratie ruine la démocratie : elle remplace l'opinion publique par l’audience, court-circuite les appareils politiques et détruit la citoyenneté. Le désir lui-même a été déréglé par la télécratie. L’impact de ce dérèglement est considérable sur l’incivilité et la baisse du savoir vivre et du vouloir vivre ensemble. » « Il ne s’agit ni de ralentir, ni de sortir de la société industrielle, ni d’arrêter la disruption, mais de transformer la vitesse en temps gagné pour penser et de mettre l’automatisation au service de la désautomatisation qu’est la pensée. » « Nous avons besoin d’une nouvelle économie politique et d’une nouvelle politique industrielle, scientifique et sociale. Il faut reconstruire une pensée critique, ouvrir un vrai débat, identifier de véritables enjeux au service de luttes fécondes et non de ressassements stériles. »
  • 27. John Horgan Né en 1953, journaliste scientifique états-unien. Diplômé de la Columbia University School of Journalism. Entre 1986 et 1997, rédacteur en chef à Scientific American. Dans son livreThe End of Science (1996),soutient que la science pure, définie comme « la quête humaine primordiale pour comprendre l'univers et notre place dans celui-ci », pourrait arriver à un finir. La science n'atteindra pas un aperçu de la nature aussi profond que l' évolution par la sélection naturelle, la double hélice, le big bang, la théorie de la relativité ou la mécanique quantique . À l'avenir, suggère-t- il, les scientifiques affineront, étendront et appliqueront ces connaissan- ces, mais n'accompliront plus de grandes "révolutions ou révélations". Dans son livreThe en of war (2012), explique que des recherches d’archéologues et d’anthropologues semblent mettre en évidence le fait que la guerre, dans le sens d’une violence collective, contrairement à une opinion rependue, n’a pas ‘toujours existé’. Elle est au contraire un phénomène relativement récent, datant de moins de 15 000 ans, à comparer aux environ 200 000 ans d’âge de l’homo sapiens. Le début de la guerre semble donc se situer à l’époque de la sédentarisation des peuples jusque-là nomades. Naturellement ceci n’exclut pas des épisodes de violence individuelle plus anciens.
  • 28. Miguel Benasayag Né en 1953 en Argentine, ancien résistant guévariste, pass’ 4 ans en prison où il subit la torture. Médecin, philosophe, psychanalyste français, auteur du ‘Manifeste du réseau de résistance alternatif’. « Les choses qui existent, aussi moches soient-elles, ont une raison d’être. Pour les changer, c’est compliqué » « Résister, c’est créer, et non seulement s’affronter (…). Développer la vie, chercher des solidarités est quelque chose de noble en soi. Cela n’a pas besoin d’être ordonné par quiconque» « La résistance alternative sera puissante dans la mesure où elle abandonnera le piège de l’attente (…) L’enjeu n’est pas de connaître les théories alternatives, mais de vivre alternativement ».
  • 29. João Pedro Stedile Né en 1953, économiste et militant social brésilien. Un des fondateurs du ‘Mouvement des sans-terre’ (MST), organisation populaire brésilienne qui milite pour que les paysans brésiliens ne possédant pas de terre, disposent de terrains pour pouvoir cultiver. Son rôle est l’organisation, l’éducation (alphabétisation, formation politique et militante des jeunes et des adultes) des sans- terre en mouvement dans les différentes actions politiques (campements, occupations de latifundio, d’organismes publics, de multinationales, fauchage de champs d’OGM, marches, etc.). Tous les organes de direction du MST doivent comprendre 50 % d’hommes et 50 % de femmes. La production des membres du MST est écologique, sans pesticide, sans engrais chimique et sans OGM, favorisant une diversification des cultures, la reforestation, la culture de plantes médicinales, la nourriture pour les familles et la commercialisation du surplus à des prix accessibles aux plus démunis. Les rapports de production sont coopératifs et solidaires. Le MST fait partie de la fédération internationale Via Campesina.
  • 30. François Tardieu Né en 1953, agronome français. Directeur de recherche au ‘Laboratoire d’écophysiologie des plantes sous stress environnementaux’ (LEPSE) à l’Inra-Supagro de Montpellier, avec son équipe depuis les années 1990. Un des chefs de file mondiaux en écophysiologie, médaille d’or de l’Académie d’agriculture en 2016. A travaillé 4 ans au Pérou. Un des principaux défis posés aux agriculteurs et, en amont aux chercheurs et aux semenciers, est de trouver des variétés de plantes qui soient tolérantes aux stress hydriques temporaires, voire aux sécheres- ses chroniques. Le LEPSE « pioche dans la variabilité naturelle » et étudie des milliers de lignées de maïs issues de diverses régions de France et d’Europe. Les chercheurs font pousser dans une serre roboti- sée ces lignées dont ils mesurent de nombreux paramètres : température de l’air, lumière reçue, teneur en eau de la terre, transpiration foliaire de la plante, croissance en longueur des feuilles et grains, imagerie 3D. Ces paramètres sont mis ensuite en corrélation avec des régions du génome. « Notre objectif, c’est de concevoir des plantes cultivées (maïs, blé, riz, vigne) qui consomment moins d’eau (10 %), tout en augmentant les rendements, de coopérer avec des paysans péruviens dans les Andes à 4 000 m d'altitude pour améliorer leurs cultures de pomme de terre ou de maïs. »
  • 31. Alan E. Goodman Né en 1953 ?, ex-doyen exécutif de la School of Foreign Service et professeur à l'Université de Georgetown. Membre fondateur du World Innovation Summit for Education (WISE), 6ème président de l'Institute of International Education (IIE), la principale organisation à but non lucratif dans le domaine des échanges éducatifs internationaux et de la formation au développement. L'IIE mène des recherches sur la mobilité universitaire internationale et administre le programme Fulbright parrainé par le Département d'État des États-Unis. Depuis sa fondation en 1919, l'Institut a également sauvé des chercheurs menacés par la guerre, le terrorisme et la répression. En pleine crise syrienne, fait tout son possible pour aider les dizaines de milliers d’étudiants immigrés à continuer leurs études. Un de ceux qui comprennent très bien le lien entre éducation et non-violence. « Nous avons commencé notre travail de sauvetage de chercheurs en sauvant des chercheurs menacés par la révolution bolchevique - et depuis, nous avons sauvé les universitaires de presque toutes les crises mondiales. Il y a dix ans, nous avons créé le Scholar Rescue Fund pour officialiser ces efforts. Aujourd'hui, nous avons de grandes urgences académiques en Syrie, en Iran et en Irak.»
  • 32. Charles Lewis Né en 1953, journaliste d'investigation étatsunien basé à Washington. Professeur à l’université de Princeton. Fonde en 1989 le Center for Public Integrity, organisation non partisane qui rend compte de la corruption dans les affaires économiques et dans le monde politique. Fin 1997, lance l’International Consortium of Investigative Journalists (Consortium international de journalistes d'investigation) du Center for Public Integrity, le premier réseau de travail au monde sur ce thème. En 2003, crée le du Fund for Independence in Journalism, dans le but de promouvoir un journalisme de service public indépendant et de grande qualité. En 2005, cofondé Global Integrity, une organisation à but non lucratif indépendante faisant travailler des journalistes et des spécialistes des sciences sociales pour suivre les tendances en matière de gouvernance et de corruption à travers le monde.
  • 33. Johnny Clegg (1953-2019), né d’une mère issue d’une famille de paysans juifs lituaniens et polonais immigrés en Rhodésie du Sud. Auteur-compositeur-interprète sud-africain et danseur zoulou, leader successif des groupes Juluka et Savuka aux chansons principalement axées sur la lutte contre l'apartheid, surnommé ‘Le Zoulou blanc’. Réunit des paroles anglaises et des mélodies occidentales à la musique zoulou. Sa chanson Ibhola Lethu qui traite de la ségrégation dans les stades durant l'apartheid, a été choisie comme hymne pour le Mondial de football 2010. « Nous ne l'avons pas vu. Nous n'avons pas vu Mandela à l'endroit où il est détenu. Oh, la mer est froide et le ciel est gris. Regardez à travers l'île dans la baie. Nous sommes tous des îles jusqu'au jour où nous traverserons l'eau brûlante. »
  • 34. Sócrates Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira, (1954 - 2011), joueur de football (milieu de terrain) international brésilien. Docteur en médecine et politiquement engagé pour la démocratie, spécialiste en médecine sportive et consultant. Un des initiateurs et animateur d’une expérience unique d’autogestion appliquée au football, appelée “démocratie corinthiane” : chaque décision liée à la vie du club est soumise au vote des joueurs. Sur le plan politique, la dictature ne peut rien faire pour s'opposer aux messages politiques des joueurs, lesquels inscrivent d'ailleurs ostensiblement le mot “Démocratie” sur leurs maillots. Participe notamment au mouvement Diretas Já, demandant des élections présidentielles directes. Les joueurs exerçaient leur métier « avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se disputait dans un climat de fête. […] Sur le terrain, ils luttaient pour la liberté, pour changer le pays. »
  • 35. Hrant Dink (1954-2007), journaliste et écrivain turc d'origine arménienne. Études de zoologie et de philosophie. Fondateur, directeur de publication et chroniqueur en chef de l'hebdomadaire Agos, édité à Istanbul en arménien et en turc. Ses propos concernant le génocide arménien commis sous l'Empire ottoman lui valent l'hostilité du gouvernement turc, une condamnation pour « insulte à l’identité turque », mais surtout des menaces de mort de la part des milieux nationalistes. Opposant à toutes les formes de nationalisme et de commu- nautarisme, souhaite contribuer à une réconciliation entre Turcs et Arméniens, aspire à une Turquie véritablement démocratique où tous, Turcs, Arméniens, Kurdes et autres minorités, vivraient ensemble en paix. Assassiné en janvier 2007 par un militant turc d’extrême-droite âgé de 17 ans. 100 000 personnes manifestent lors de ses funérailles, en scandant en turc, arménien et kurde « Nous sommes tous Hrant, nous sommes tous Arméniens. »
  • 36. Michel Baumann Suisse né en 1954, ex-professeur d’informatique, vice- président de l’Internationale Gesellschaft für Menschenrechte (‘Association internationale pour les droits humains’) - section suisse. Fondateur de l’association The Meal qui organise chaque année, le 21 septembre, des repas simultanés à travers le monde, pour créer du lien entre les convives, pour les relier par Skype sur plusieurs continents, pour financer des causes qui le méritent. « Se réunir en grand nombre, simultanément en de nombreux endroits de notre planète afin de partager un repas. Soutenir les paysans d’ici et d'ailleurs, plaider en faveur de l’autonomie alimentaire et du droit d’accès des populations autochtones aux ressources naturelles, terre, eau, forêts et semences. Lutter contre la misère (…). Créer un réseau international de compétences pour développer l’entraide entre villes de tailles très différentes »
  • 37. Steven Pinker Né en 1954, psychologue cognitiviste canadien né dans une famille juive anglophone de Montréal. Doctorat en psychologie expérimentale à Harvard, professeur au département de sciences cognitives et cerveau au Massachusetts Institute of Technology. Reconnu pour son travail sur le processus d'apprentissage du langage chez les enfants qui l'a conduit à donner une base biologique au concept de grammaire générative universelle du linguiste Noam Chomsky. Athée. Montre, à rebours des idées reçues, que le monde est moins violent aujourd’hui qu’hier, ce qui nous permet de changer notre regard sur la violence. 6 explications : 1 - Montée des États qui ont le monopole de la violence "légitime" (police, armée, etc.) et de la justice 2 - Processus de civilisation : disparition de la violence dans les rivalités locales ou politiques, passage du pillage au commerce, 3 - Révolution humaniste : abolition de la torture, du duel, de l’esclavage, de la persécution religieuse, déclin de la peine de mort, etc. Du fait de l’imprimerie puis de l’enseignement obligatoire, la connaissance remplace la superstition. ../..
  • 38. Steven Pinker L’alphabétisation, l’éducation nous apprennent à penser plus universellement. En apprenant à transcender notre point de vue, il devient plus difficile de privilégier nos seuls intérêts par rapport à ceux des autres. 4 - Déclin des guerres. Avant le 16e siècle, les Grands États étaient constamment en guerre, alors qu’aujourd’hui aucune grande puissance n’est en guerre avec d’autres. Malgré les atrocités des plus récents génocides, ramenés à la population totale ou au nombre de morts globaux, les génocides (qui ne sont pas le monopole du 20ème siècle) sont à la baisse sur le temps long du 20ème siècle. Développement de la communauté internationale. 5 - Déclin des conflits violents éthniques, tribaux, des guerres civiles, des révolutions violentes. 6 - Révolutions des droits humains, développement des droits civiques, diminution de la criminalité, défense des droits des animaux. « Notre nature n’a pas changé. Nous sommes des entités complexes et si nous avons des inclinaisons à la violence, nous avons aussi des tendances qui la contrebalancent. Des processus favorisent la non-violence : la maîtrise de soi, l’empathie, les normes morales et les interdits, et bien sûr la raison, c’est-à-dire le fait que nos facultés cognitives considèrent la violence comme un problème. »
  • 39. Kailash Satyarthi Né en 1954, ingénieur électricien de formation, militant indien du droit des enfants et du droit à l'éducation. Fonde en 1980 l'association Bachpan Bachao Andolan, "Mouvement pour sauver l'enfance". Sauve de nombreuses familles de l'esclavage dans les usines où elles devaient travailler pour rembourser leur prêt. Est aussi à la tête du mouvement Global March Against Child Labor, "Marche mondiale contre le travail des enfants", aujourd'hui constitué de près de 2000 associations et syndicats dans 140 pays. Colauréat du prix Nobel de la paix 2014, avec Malala Yousafzai. "Le travail des enfants, l'analphabétisme et la pauvreté forment un triangle vicieux qu’il faut briser." « Au prix d'un grand courage personnel, Kailash Satyarthi, a mené, dans la droite ligne de Gandhi, des manifestations toujours pacifiques contre l'exploitation infantile.» Le Comité du prix Nobel
  • 40. Bruno Manser (1954-2000 ?), ethnologue et militant suisse défenseur de l'environnement. Vit entre 1984 et 1990 dans la communauté du peuple Punan, dans la jungle de l'État de Sarawak près de la frontière avec le Kalimantan, sur l'île de Bornéo (Malaisie). Mène des actions publiques en faveur de la protection de la forêt tropicale humide et des peuples indigènes. Séjourne auprès du groupe nomade de Along Sega, qui est devenu la tête de proue de leur combat. La cour civile de Bâle juge en mars 2005 que B. Manser, disparu en 2000, doit être considéré comme décédé. Son impopularité auprès du gouvernement de Sarawak et des compagnies d'exploitation forestière commerciale telles que Samling Pliwood, connues pour leurs intimidations et leur violence, suscitent des soupçons quant aux circonstances de sa mort.
  • 41. Franck Lepage Né 1954, militant français de l'éducation populaire. Ex-directeur des programmes à la ‘Fédération française des Maisons des jeunes et de la culture’ (FFMJC), chargé de recherche associé à l’’Institut National de la Jeunesse et de l'Éducation Populaire’ (INJEP). En 2007, cofondateur de la coopérative d'éducation populaire ‘Le Pavé’. Dénonce l'escroquerie qu’est souvent l'art contemporain. Connu pour ses "conférences gesticulées" : prises de parole publiques sous la forme d’un spectacle politique militant, construites par une personne ou un groupe à partir de leurs expériences, fondées sur l’envie de partager ce qu’on a compris, tel qu’on l’a compris, là où on l’a compris. Fait des spectacles humoristiques pour dénoncer la "langue de bois" de bien des élus et journalistes avec les mots clés les plus utilisés dans les colloques et les discours officiels : acteurs, citoyenneté, contrat, décentralisation, démocratie, développement, diagnostic partagé, habitants, interculturel, lien social, local, mondialisation, partenariat, participation, projets, proximité, solidarité.
  • 42. Madan Kataria Né en 1955, médecin généraliste à Bombay, ancien interne en cardiologie. Se rend compte, en 1995, des bénéfices du rire sur la santé de ses patients. Se rend dans un parc en bas de chez lui où les citadins stressés ont l'habitude de faire des exercices de yoga ou de Taï Chi durant une vingtaine de minutes avant d'aller travailler. Il propose à ceux qu'il croise de se réunir pour rire ensemble, sans autre raison que de se faire du bien. Ainsi démarre le premier ‘Club de Rire’ du monde. Observant des enfants dans une cour de récréation, se dit que c'est le type de rire qu'il souhaite obtenir : un rire qui n'est pas provoqué par l'humour des histoires drôles, mais qui vient du corps. Alliant mimes de rire et respirations de yoga, il invente le yoga du rire. Ferme son cabinet médical pour former des animateurs de clubs de rire qui se multiplient en Inde. Le psychologue américain Steve Wilson qui intervient auprès des managers avec des programmes basés sur l'humour découvre ces drôles de clubs. Il invite Madan Kataria et son épouse Madhuri lors d'un tour des États-Unis qui va permettre de diffuser le yoga du rire dans le monde entier. « On ne rit pas parce que on est heureux. On est heureux parce qu'on rit ! »
  • 43. Jacques Lecomte Né en 1955, psychologue français. Travailleur social puis journaliste. Docteur en psychologie, thèse sur la résilience après maltraitance, inspirée par son expérience personnelle. Ex-chargé de cours à l’Université Paris Ouest Nanterre La Défense (sciences de l’éducation) et à la Faculté des sciences économiques et sociales de l’Institut catholique de Paris. Président fondateur de l’’Association française et francophone de psychologie positive’ (APP). Formateur-consultant, conférencier. La psychologie positive est "l’étude des conditions et processus qui contribuent à l’épanouissement ou au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions". « La vie m’a appris que le pire est sans doute toujours possible, mais qu’il est probablement plus utile d’étudier comment le meilleur peut aussi toujours surgir. » ../..
  • 44. Jacques Lecomte « Contrairement à ce qu'on a longtemps affirmé, la violence et l'égoïsme - qui existent incontestablement -, ne correspondent pas à notre nature profonde. Un bébé d’un an, qui vient juste d'apprendre à marcher, se porte spontanément au secours de quelqu'un qu'il voit en difficulté. Lors d'une catastrophe naturelle, il n'y a pratiquement pas de pillages et de violences, mais beaucoup d'altruisme et de solidarité. Notre cerveau contient des zones de satisfaction qui s'activent lorsque nous sommes généreux et des zones de dégoût qui s'activent lorsque nous sommes confrontés à une injustice. (…) Les travaux de paléontologie les plus récents montrent des traces d’empathie très anciennes. De ce changement de paradigme découleront forcément un jour des impacts sociétaux majeurs. »
  • 45. Frédéric Chauvaud Né en 1955, universitaire français. Professeur d'histoire contempo- raine à l'Université de Poitiers. Spécialiste de l'histoire de la violence, du crime, de l'expertise et du corps au 19ème siècle et dans la première moitié du 20ème siècle, membre de plusieurs comités de rédaction. Directeur de la collection Histoires de la souffrance sociale. Celle-ci concerne à la fois les individus et les groupes. Elle relève de l’expérience douloureuse que les hommes et les femmes peuvent faire du monde social. L’histoire de ceux qui souffrent car ils se battent contre eux- mêmes, leur milieu, leur destinée familiale, la place sociale qui leur est faite ou encore les filets de la fatalité. Les souffrances sociales sont analysées à partir de quatre grandes approches : 1) stigmates et figurations; 2) figures et expressions; 3) trajectoires et aux mécanismes; 4) manifestations et situations. Exemple de souffrances analysées : celles des enfants-mousses embarqués à l’âge de 12 ans, parfois de 7 ou 8 ans, sur les bateaux de pêche vers Terre-Neuve, éloignés durant de longs mois de leur famille, dans la promiscuité d’un espace réduit, régi par des règles viriles, astreints à des travaux très durs, victimes des maladies et épidémies, des mauvais traitements infligés par des marins souvent brutaux et alcooliques, voire de sévices sexuels.
  • 46. Philippe Diaz Né en 1955 ?, réalisateur, scénariste et producteur français. En 1991, s'installe à Los Angeles où il continue de produire des films à caractère social et politique. Son film La fin de la pauvreté ? démontre comment, depuis 5 siècles, le Sud finance le Nord, d’abord à travers les conquêtes, ensuite par le truchement de certaines de nos institutions internationales, en imposant des modèles économiques désastreux. Il souligne le rôle prédominant de Wall Street et plaide pour l'effacement de la dette des pays pauvres. « Les conquistadors d'Espagne, du Portugal, du Royaume-Uni et de Hollande se sont approprié les richesses des Incas et des Mayas, ont confisqué ici et là l'or (dans les mines du Brésil), l'argent (en Bolivie), les objets d'art, les bijoux, puis les terres, construisant un système colonial qui dure depuis 500 ans. Ces richesses ont permis de financer les révolutions industrielles et depuis, le fossé entre les pays les plus riches et les pays les plus pauvres ne cesse de se creuser. »
  • 47. Denis Mukwege Né 1955 dans le Sud-Kivu, gynécologue et militant des droits humains et pasteur chrétien évangélique du Congo-Zaïre. Diplômé de la faculté de médecine du Burundi, spécialisation en gynécologie à l'université d'Angers, thèse de doctorat à Bruxelles. Médecin-directeur de l'hôpital de Lemera au Congo. Après la destruction de cet hôpital pendant la guerre de 1996, fonde en 1999 l'hôpital Panzi à Bukavu. Y découvre une pathologie nouvelle, la destruction volontaire et planifiée des organes génitaux des femmes, barbarie sexuelle dont les femmes sont victimes à l'Est du Congo où le viol collectif est utilisé comme arme de guerre. Cette prise en charge concerne les domaines physique, psychique, économique et juridique. En oct. 2012, victime d’une agression : le gardien de sa maison est abattu à bout portant, sa voiture est incendiée, il est ligoté mais secouru par des gens du quartier. Lauréat de très nombreux prix internationaux. « Notre action gêne : nous soignons les victimes de la violence et de la barbarie dans le Kivu. Elles nous parlent, nomment leurs bourreaux. Cela n’est pas du goût de ceux qui commettent ces actions et de ceux qui les dictent. »
  • 48. Fabian Stang Né en 1955, homme politique norvégien, membre du Parti conservateur, élu maire d’Oslo en 2007, réélu en 2011. Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik, terroriste norvégien d'extrême droite, perpètre et revendique l'exécution d’attentats qui causent 77 morts et 151 blessés, la plupart dans un camp de la Ligue des jeunes du Parti travailliste de Norvège sur l'île d'Utøya. Le 25 juillet, plus de 150 000 personnes investissent calmement les rues d’Oslo en portant des fleurs et des bougies. Après le Premier ministre travailliste Jens Stoltenberg qui appelle ses concitoyens à "conserver leurs valeurs", Fabian Stang déclare : « Aucun cri de haine, aucun appel au lynchage, aucun dérapage. Les gens ont transformé la douleur en pouvoir, la colère en volonté de ne pas laisser un tueur détruire en plus leur société. (…) Ensemble, nous allons punir le meurtrier. Et sa punition, ce sera plus de générosité, plus de tolérance, plus de démocratie. ».
  • 49. Marti Olivella Né en 1955, espagnol catalan, 5 mois de prison en 1977 pour objection de conscience au service militaire. Travaille à promouvoir la culture de paix et les corps d’intervention civile. Directeur de ‘Nova - Centre pour l’Innovation Sociale’. Membre du Conseil International du ‘Forum social mondial’. Directeur depuis 2008 du Barcelona Consensus pour des alternatives interculturelles à la mondialisation néolibérale. Préconise 7 transitions vers 1) Une démocratie participative et délibérative. 2) Une durabilité soutenable. 3) Une économie sociale, équitable et soutenable. 3) Un système financier non spéculatif. 4) Une société de la connaissance partagée et de la communication politique. 6) Un monde libéré des guerres et de la violence. 7) Un gouvernement global démocratique. Trois types d’action : Actions communes transformatrices, Cercles de transitions, Modèles d’innovation socio-économique.
  • 50. Izzeldin Abuelaïsh Né en 1955, obstétricien-gynécologue titulaire d’une maîtrise de santé publique à l’université de Harvard, installé à Toronto. Parle l’hébreu. Premier médecin palestinien ayant eu un poste dans un hôpital israélien. En 2009, trois de ses filles et sa nièce sont tuées à Gaza par une frappe israélienne lors de l’opération ‘Plomb durci’. Refusant de sombrer dans la haine, choisit de continuer, au nom de ses filles, son combat pour la paix, et crée la fondation Daughters for Life qui promeut l’éducation des filles au Moyen-Orient. « Nous sommes des frères siamois. Toute violence faite à l’un atteint l’autre. Je suis contre toute forme de violence, d’où qu’elle vienne, des soldats et des colons israéliens comme des Palestiniens. Car la violence n’amène jamais la justice. »
  • 51. Patrice Bouveret Né en 1955, cofondateur à Lyon en 1984, avec Bruno Barrillot et Jean- Luc Thierry, et Président du ‘Centre de Documentation et de Recherche sur la Paix et les Conflits’ (CDRPC), devenu en 2008 l’’Observatoire des armements’. Cette association a pour objectif d’étayer les travaux de la société civile sur les questions de défense et de sécurité, dans la perspective d’une démilitarisation progressive. Elle s’intéresse à la course aux armements, aux ventes d’armes, aux conséquences des essais nucléaires. « Les exportations d’armes devraient être rendues publiques pour qu'il puisse y avoir un débat. Et surtout, il faudrait un instrument de vérification indépendant chargé d'accorder ou pas le droit à un État d'exporter vers tel ou tel pays. L'idéal serait que ce soit l'ONU, à travers une commission, qui soit chargée de donner ».
  • 52. Pierre Botton Né en 1955, homme d'affaires français impliqué en politique. Trafics d’influence, malversations, 2 années de prison pour abus de biens sociaux. Reconnaît aujourd'hui l'utilité de son passage en prison qui lui a remis les pieds sur terre et redonné un sens de la réalité. Œuvre à une amélioration des conditions de détention dans les établissements pénitentiaires, le développement de l'activité, le renforcement de la réinsertion, la solution alternative du bracelet électronique. Crée en janvier 2010 l'association ‘Les Prisons du cœur’. Conçoit un projet de prison expérimentale : "Ensemble contre la récidive". « Préparer et optimiser les chances de réinsertion des primo délinquants (en encourageant la compréhension de la peine, qui est indispensable dans le parcours d'une réinsertion réussie). Changer le regard de la société sur la prison. »
  • 53. Ben Cramer Né en 1955, chercheur en irénologie, (CIRPES à Paris, GRIP à Bruxelles et GIPRI à Genève), cursus au Department of Peace Studies à Bradford. Membre des ‘Journalistes-Ecrivains pour la Nature et l’Ecologie’ (JNE), s’associe à la campagne "Désarmer pour combattre la pauvreté" de l’ONG ‘Frères des Hommes’, donne des conférences à la Mindolo Peace Foundation à Kitwe et sur PeaceBoat. Lorsqu’il est chargé du désarmement à ‘Greenpeace’, contribue à la mise sur pied du ‘Plan Particulier d’Intervention’ (PPI) à Brest et à l’Ile Longue. Co-anime le premier débat au Parlement Européen sur le thème "Sécurité Collective et Environnement". Enseigne depuis 2011 la géopolitique du développement durable. « Le nucléaire n’est pas seulement une centrale ou une arme, ou encore la combinaison des deux ; non, c’est d’abord une manière de penser ».
  • 54. Bruno Jarrosson Né en 1955, penseur et écrivain français. Ingénieur Supélec. Exerce auprès de nombreuses structures une fonction de consultant en stratégie. Expert auprès de l’’Association pour le Progrès du Manage- ment’. En parallèle, enseigne la philosophie des sciences à Supélec, la théorie des organisations à Paris IV Sorbonne et coordonne l'enseigne- ment ‘Humanisme et modernité’ à l'École Centrale. Chroniqueur sur ‘iPhilo’. Dans ses 4 domaines d’expertise (stratégie, philosophie, science histoire), développe une approche qui consiste à interroger sans cesse les représentations dominantes et les idées reçues. « L'entreprise, contrairement à ce que l'on affirme trop vite, n'est pas soucieuse de vitesse mais d'efficacité. Or les gens efficaces ne sont pas pressés. Ils ont une minute à eux. Ils ne travaillent pas comme de fous. Ils savent qu'« il y a un temps pour chaque chose et une chose pour chaque temps » (l'Ecclésiaste). Ainsi s'ajuste l'action. « Saisis-toi de chaque heure ", écrivait Sénèque. (…) La vitesse nous éloigne du sens des choses et aggrave nos problèmes de manque de temps. (…) À l'opposé de cette générosité du temps qui seule nous guide vers la sagesse, se développe la volonté de maîtrise du temps, avatar ultime d'une idéologie de la maîtrise en pleine déconfiture. »
  • 55. Claudia Costin Né en 1956, Brésilienne, fille d'immigrés roumains. Maîtrise en économie appliquée à la gestion, doctorat en administration publique. Professeure d'université, ministre de l'Administration et de la Réforme de l’État (1995-2002). Vice-présidence de la ‘Fondacion Victor Civita’, met l'accent sur l'éducation. De 2009 à 2014, chef du département de l'éduca- tion de Rio de Janeiro, le plus grand système municipal d’éducation en Amérique latine : la ville connaît une hausse de 22 % de ses performances scolaires. De 2014 à 2016, directrice de l'éducation à la Banque mondiale. Fondatrice de l’organisation brésilienne ‘Tous pour l’éducation’ Fondatrice du groupe de réflexion Centro de Excelência e Inovação em Políticas Educacionais (CEIPE), qui vise à rechercher et cartographier des initiatives innovantes dans l'éducation au Brésil. « Du primaire au supérieur, les élèves doivent apprendre à apprendre, à être autonomes, à développer une capacité d’analyse pour se repérer dans la masse d’informations, comme à se former tout au long de leur vie. Il faudra conjuguer les compétences fondamentales du 19ème siècle - lire, écrire, compter - et celles du 21ème siècle, faute de quoi les sociétés subiront les mutations au lieu d’en profiter ».
  • 56. Vedran Smailović Né en 1956, violoncelliste de Bosnie-Herzégovine. Musicien à l'opéra, à l'orchestre philharmonique et à l'orchestre symphonique de Sarajevo. Durant la guerre civile en ex-Yougoslavie, cette ville est assaillie entre avril 1992 et février 1996 (1425 jours) par les tanks, les bombes, les tirs de mitrailleuses et devient un champ de ruines. Un jour, une bombe tue 22 personnes qui faisaient la queue devant une boulangerie pour acheter du pain. Il fait alors la seule chose qui lui semble envisageable : il enfile son plus beau costume, prend son violoncelle, pose un tabouret dans le cratère de la bombe et joue l’adagio d’Albinoni. Il joue ainsi dans les ruines pendant 22 jours, un jour pour chaque victime de cette bombe. Pour la paix, pour l’humanité, pour montrer qu’aux heures les plus sombres, l’espoir et la beauté peuvent encore exister. Aujourd’hui compositeur, chef d'orchestre et interprète en Irlande du Nord. Un journaliste : - « Vous êtes fou, ou quoi ? » V. Smailovic : - « Vous me demandez si je suis fou de jouer de la musique ? Demandez-leur plutôt s’ils ne sont pas fous de détruire Sarajevo ! »
  • 57. Sri Sri Ravi Shankar Indien né en 1956. Études supérieures en littérature védique et en physique. Développe la technique de respiration Sudarshan Kriya inspirée du yoga, met en place des centres d'ayurveda et de méditation. Peu à peu, enseigne au niveau international. Crée en 1981 la fondation The Art of Living (L’art de vivre), présente aujourd’hui dans 150 pays, et en 1997 l’ONG internationale Association for Human Values (‘Association pour les valeurs humaines’). Le programme 5 H (Health, Hygiene, Home, Human values, Harmony in diversity) vise le développement social et communautaire dans les zones rurales des pays en voie de développement. Crée des programme de réinsertion des anciens détenus et de lutte contre la violence pour des jeunes de 7 à 17 ans. Un des fondateurs du grand mouvement populaire contre la corruption. « Exister est un fait. Vivre est un art.»
  • 58. Antonella Verdiani Né en 1956, Italienne, architecte-urbaniste de 1980 à 1987. Responsable pendant 18 ans des questions d’éducation à l’UNESCO. Docteur en Sciences de l’éducation en 2008 : thèse de doctorat sur l’expérience d’Auroville en Inde. Consultante, conférencière et formatrice. Travaille sur la valorisation du patrimoine culturel et naturel dans le monde, la médiation, la communication non-violente, la prévention et la résolution des conflits à l’école. Est à l’initiative du mouvement citoyen, ‘Le Printemps de l’éducation’, réseau français réunissant des associations, institutions et individus qui militent pour un changement de l’éducation et de l’école, centré sur le bien-être l’épanouissement des enfants (et des enseignants !). Anime des stages "Éduquer à la joie". Partage sa vie entre l’Afrique centrale, la France et l’Italie, avec des fréquents voyages dans d’autres pays. « Mon idée de l’éducation : éduquer c’est faire du sacré avec l’esprit humain. » « Plaisir et joie sont les moteurs de l’apprentissage. Je souhaite en France une réforme qui s’inspire davantage des modèles alternatifs et expérimentaux en supprimant les notes et en introduisant plus de coopération entre les élèves ».
  • 59. Malika Bellaribi - Le Moal Née en 1956, cantatrice mezzo-soprano française d’origine algérienne. À l’âge de 3 ans, un camion faisant marche arrière la percute dans le bidonville de Nanterre où elle habite et lui brise les jambes, les hanches et le bassin. Durant ses hospitalisations, alors qu'elle est soignée par les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, elle découvre le chant sacré. Se forme ensuite au ‘Conservatoire interna-tional de musique’, puis à ‘l’École normale de musique’. Prend à 35 ans la décision d’abandonner son métier de comptable et d'embrasser la profession de chanteuse classique. Est à la tête de l'association ‘Voix en Développement’, qui forme chaque année les habitants des quartiers les plus populaires de France au chant lyrique. Surnommée « une diva dans les quartiers », « la diva des cités » ou « la diva des banlieues ». Sa troupe, composée d'instrumentistes et de solistes profession- nels, mais aussi de chœurs amateurs, produit chaque année un opéra différent. Son projet ‘Une diva dans les quartiers’ a permis de rendre l’opéra accessible à tous, en particulier dans le milieu populaire. Son autobiographie est adaptée en 2020 par Christian Faure pour la télévision, sous le même titre Les Sandales blanches, avec Anaïs Taggueb dans le rôle de Malika enfant, et Amel Bent dans celui de Malika adulte.
  • 60. Christophe André Français né en 1956, médecin psychiatre à l’hôpital Ste Anne à Paris et psychothérapeute. Un des chefs de file des thérapies comportementales et cognitives, auteur de nombreux livres de psychologie à destination du grand public. A introduit la méditation en psychothérapie. « Faire de notre mieux en toute conscience et en toute présence, mais sans assujettir notre effort, qui dépend de nous, au résultat final, qui ne dépend pas que de nous. Ne plus penser sa vie en termes de victoires ou de défaites, mais d’expériences qui nous construisent. » « Je pense souvent à ma mort. C’est pour cela que j’aime tant le bonheur. Il est un antidote extraordinaire à cette conscience, discrète mais permanente, de notre disparition future. » Voir aussi C.A in ‘Chercheurs de sens’
  • 61. David Beasley Né en 1957, homme politique états-unien. Membre du ‘Parti républicain’, un mandat comme gouverneur de la Caroline du Sud. Depuis mars 2017, Directeur exécutif du ‘Programme alimentaire mondial’ (PAM)* des Nations Unies. Le PAM est lauréat du Prix Nobel de la paix pour l’année 2020 « pour ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l'amélio- ration des conditions de paix dans les zones touchées par le conflit et pour avoir agi en tant que force motrice des efforts pour empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre et de conflit ». * Le PAM a été crée en 1963. Chaque année, il apporte une assistance à 80 millions de personnes dans près de 80 pays. Après le Soudan, les plus grandes opérations du PAM sont celles en Éthiopie et au Kenya. La FAO (Food and Agriculture Organization), le FIDA (Fonds Internationale de Développement Agricole) et le PAM ont leur siège à Rome. « Ce prix est plus qu’une récompense, c’est un appel à l’action. Il y a urgence : 270 millions de personnes à travers le monde, plus que toute la population de l’Europe occidentale, risquent actuellement de tomber dans la famine. Ne pas répondre à leurs besoins entraînera une pandémie de faim qui éclipsera l'impact de la Covid. (…) Il y a aujourd'hui 400.000 milliards de dollars de richesse dans notre monde. Et nous n'avons besoin que de 5 milliards de dollars pour sauver 30 millions de vies de la famine. (…) Je ne me couche pas le soir en pensant aux enfants que nous avons sauvés, je me couche en pleurant sur les enfants que nous n’avons pas pu sauver. La famine est aux portes de l’humanité. Pour des millions et des millions de personnes sur Terre ».
  • 62. Mira Kamdar Née en 1957, journaliste et écrivaine états-unienne, née d'un père indien élevé entre la Birmanie et le Gujarat et une mère états- unienne d'origine danoise. University of California à Berkeley, avec des semestres à la Sorbonne et à l'Ecole Normale (rue d'Ulm), étudie la philosophie française. Thèse de doctorat sur Diderot en français à Berkeley. Accepte à New York un poste au World Policy Institute, attachée au monde des affaires internationales. Éditorialiste au New York Times. Enseignante à ‘l'École de journalisme’ de ‘Sciences Po’ à Paris. Pour savoir qui était sa grand-mère de Jetpur, entreprend une plongée dans les racines familiales, commençant en Birmanie, dans les pas de l’arrière-grand-père. Sillonne les villages du Gujarat, arpente la démesure de Bombay où s’est installée une partie de sa famille, élargit enfin son champ de prospection à l’Inde, avide de tout savoir, de tout connaître de ce continent-monde… Spécialiste de l’Inde, géant économique et puissance mondiale émergente, mais aussi celle des opprimés et des victimes de la mondiali- sation, étudie sa démocratie multi-ethnique et multi-religieuse. Préface l’autobiographie d’Omprakash Valmiki, un Intouchable. (dalit). Coréalise pour LCP le documentaire Gandhi, de l’homme à l’icône.
  • 63. Jean-Michel Severino Français né en 1957, diplômé de l'École supérieure de commerce de Paris, de l’Institut d'études politiques de Paris, puis de l'École nationale d'administration. Ex-vice-président de la ‘Banque Mondiale’, Directeur général de l’’Agence française de développement’ (AFD) de 2001 à 2010. Gérant de Investisseurs et partenaires, équipe de gestion de fonds à vocation de création d'impacts sociaux et environnementaux, consacrée aux PME d'Afrique. Membre du groupe des personnalités chargé du programme de développement pour l’après-2015. Dénonce « l’aveuglement volontaire » des donateurs dans des grands projets d’infrastructures (objectifs en termes de moyennes, absence de prise en compte des plus pauvres, refus d’aborder les questions de redistribution) qui les empêche de voir l’appauvrissement de franges entières de la population. « Ce faisceau de raisons fait qu’il est très compliqué pour ces institutions publiques d’entendre la voix des plus pauvres dans les projets conçus et financés au profit des pays dans lesquels elles interviennent. (…) Il y a encore un grand chemin à faire. »
  • 64. Geneviève Ancel Française née en 1957. Pose son premier tract antinucléaire sur le bureau de son professeur d'histoire-géo à l'âge de 14 ans. Fonctionnaire territoriale de la communauté urbaine du Grand Lyon, cofondatrice avec Patrick Viveret et coordinatrice des ‘Dialogues en Humanité’. Cet espace de rencontre et de dialogue créé en 2002 construit des propositions/actions d’ordre culturel, social, institutionnel, politique et économique, fondées sur la coopération et favorise l’introduction de ces propositions dans le débat public, citoyen et démocratique afin de grandir en humanité. Les Dialogues ont lieu chaque année début juillet au Parc de la Tête d’Or à Lyon. Ils ont été étendus à 15 villes dans 7 pays. « Les clés du changement sont d’abord le désir, mais aussi la capacité à gérer les situations de crise, le courage politique, la mobilisation large des citoyens, le dialogue et la transversalité. »
  • 65. Greg(ory) Mortenson Né en 1957, États-unien, enfance en Tanzanie. En 1993, malade et épuisé suite à l’échec de l’ascension du mont K2, est sauvé par des villageois nord-pakistanais. Par gratitude, leur promet de les aider à construire une école, ce qu’il fait. Cette première réussite suscite d’autres demandes. Conférencier, fondateur des associations Central Asia Institute et Pennies for Peace. Après des péripéties incroyables, crée ou soutient au Pakistan et en Afghanistan 170 écoles pour 64 000 enfants, dont 54 000 filles. « Vous pouvez lâcher des bombes, distribuer des préservatifs, construire des routes ou électrifier, mais si les filles ne sont pas instruites, la société ne changera pas. » Critiqué pour des inexactitudes dans son livre et pour des fautes dans la gestion de ses associations. Aucun des personnages des tombinoscopes de ce site n’est parfait, c’est aussi ce qui les rend attachants…
  • 66. Isabelle Filliozat Française née en 1957, psychologue clinicienne et psycho- thérapeute depuis 1982. Engagée dans la non-violence, enracinée dans la psychologie humaniste, de culture bouddhiste. Formatrice en relations humaines et communication, anime des stages sur "la grammaire des émotions". Principaux outils: analyse transactionnelle, thérapie néo- reichienne (Radix) et programmation neuro-linguistique. A fondé l‘’École des Intelligences Relationnelle et Émotionnelle’ (EIREM). « Les directions à approfondir pour vivre plus heureux avec soi- même et avec les autres : - Se comprendre soi-même, devenir plus conscient - Ressentir et exprimer nos émotions d'aujourd'hui - Savoir écouter, vraiment - Résoudre les conflits de manière non-violente - Communiquer de manière efficace. Et surtout : l'empathie et l'interactivité. »
  • 67. Anna Politkovskaïa (1958-2006), journaliste russe, militante des droits humains, connue par son opposition à la politique du président Poutine et par ses enquêtes durant le conflit tchétchène. 21ème journaliste assassinée en Russie depuis 2 000. 4 suspects ont été mis en examen, aucun commanditaire n’a été retrouvé ni inculpé. En 2009, un tribunal militaire de Moscou a acquitté les suspects. Montre que tout son peuple est enchaîné dans une forme de résignation qui, autant ou plu que la machine répressive de l’État, étouffe toute velléité de protestation et d’opposition. « La presque totalité des dissidents est en détention sous de fausses accusations, sans qu’il existe aucune preuve pour les confirmer.(…) Quand les magistrats travaillent non sous l’égide de la loi, mais aux ordres des dirigeants politiques, avec l’objectif d’atteindre les objectifs du Kremlin en matière de lutte antiterroriste, les crimes croissent comme des champignons. » « En tant que société, nous portons à l’intérieur de nous une mentalité répressive. (…) La liberté est un long travail. »
  • 68. Yvan Gradis Né en 1958, écrivain français, correcteur, peintre, dessinateur. Pionnier de la lutte antipublicitaire en France, fondateur du Publiphobe, de ‘R.A.P’. (Résistance à l’Agression Publicitaire) et initiateur des barbouillages d’affiches dans une optique de désobéis- sance civile, notamment au sein du ‘Collectif des déboulonneurs’. Actions menées : 61 barbouillages antipublicitaires, 47 conduites au poste, 1 garde à vue (20 heures), 7 procès correctionnels, 4 condamnations, 2 relaxes. « La difficulté, c'est l'aliénation de la masse, l'anesthésie des consciences, la résignation des gens et surtout la peur, qui a toujours été la condition même de conservation des systèmes totalitaires. « Moi le premier, j'ai peur, à chaque fois que je commets une action antipub et je m'astreins à en faire une par jour, même petite... »
  • 69. Thomas Kistner Journaliste allemand né en 1958, études de science politique à Heidelberg. Rédacteur en chef de la rubrique sport au quotidien Süddeutsche Zeitung. Mène une enquête de 20 années sur la ‘Fédération Internatio- nale de Football Amateur’ (FIFA), la plus puissante organisation sportive du monde. (5,284 milliards d'euros de revenus entre 2010 et 2014, tirés pour 43 % de la revente des droits de télévision). Dénonce le dopage et la corruption qui corrompent le milieu du football et la FIFA sous la houlette de son président le suisse Joseph Blatter. En mai 2015, 14 personnes dont 9 hauts responsables de la FIFA sont inculpés dans le cadre d'une enquête menée par le FBI pour racket, fraude et blanchiment d'argent sur une période de 25 ans, les soupçons de corruption portant principalement sur les conditions d'attribution de plusieurs coupes du monde ainsi que sur des contrats de marketing. « Le football est malade de l’argent » résume le procureur Éric de Montgolfier.
  • 70. Liao Yiwu alias Lao Wei, né en 1958, écrivain, poète et musicien chinois. Fils d’un professeur de littérature condamné lors de la ‘Révolution culturelle’ de Mao en 1966. De 1990 à 1994, emprisonné comme « contre-révolutionnaire » au ‘Centre d'investigation de Songshan’ (en réalité un laogaï ou camp de rééducation) après avoir publié un poème intitulé Massacre qui dénonce la répression des manifestations de la place Tian'anmen de 1989. Subit des tortures en prison, commet deux tentatives de suicide, apprend à jouer de la flûte avec un moine tibétain incarcéré.* Un des 303 intellectuels chinois signataires de la ‘Charte 08’ pour promouvoir la réforme politique et le mouvement démocratique chinois. Vit exilé en Allemagne depuis juin 2011. « Dans un pays de dictature, les écrivains doivent dire la vérité, ne pas entrer dans le mensonge instauré par le système. » * Son livre Dans l’empire des ténèbres relate cette expérience. Il est rédigé une première fois sur des bouts de papier introduits discrètement à l'intérieur de la prison par sa famille, mais en 1995, Liao Yiwu doit assister au pillage de son appartement et au vol de son manuscrit. S'étant remis au travail, il parvient, en 3 ans, à le reconstituer, mais en 2001, son ordinateur et ses textes sont nouveau saisis. Lorsque la police de Chengdu vient lui dire qu'il retournera en prison si ce texte est publié hors de Chine, choisit l'exil sans retour.
  • 71. Dianna Ortiz (1958-2021), religieuse catholique états-unienne. Missionnaire au Guatemala, apprend à lire à des enfants indigènes sur les hauts pla- teaux, travaille avec les populations que l’armée considère comme liées à la guérilla, reçoit des menaces l’exhortant à quitter le pays. Enlevée le 2 novembre 1989 par 3 membres de l'armée guaté- maltèque, détenue pendant 24 heures, violée, brûlée à la cigarette, poussée dans un trou empli de cadavres,. Un 4ème homme, états-unien, intervient, ordonne aux ravisseurs de la libérer, et lui demande de ne rien révéler de ce qu’elle vient de subir. Alors qu’il l’emmène, elle s’enfuit de la voiture. Reconstruction longue et douloureuse en thérapie intensive au centre Marjorie Kovler pour les survivants de la torture. Enceinte à la suite des viols, avorte. Engage des actions en justice contre les gouver- nements américain et guatémaltèque. En 1996, après une grève de la faim de la religieuse et des révélations sur les relations de la CIA avec l’armée guatémaltèque, le président Bill Clinton ordonne la publication des archives de la CIA liées au cas Ortiz. Les documents mettent aussi en lumière la complicité des États-Unis envers le gouvernement du Guatemala dans le génocide des peuples indigènes.
  • 72. Hamit Bozarslan Né en 1958, historien et politologue turc. Docteur en histoire et en sciences politiques, visiting fellow à l'université de Princeton. Depuis 2006, directeur d'études à l‘’École des hautes études en sciences sociales’ (EHESS), spécialiste du Moyen-Orient, de la Turquie et de la question kurde. Spécialiste de l’historien arabe Ibn Khaldûn, membre du comité de rédaction des revue Esprit et Cultures et Conflits, auteur notamment de Sociologie politique du Moyen-Orient (2011) et d’une Histoire de la Turquie (2013). Étudie la « fatigue sociale », la « fatigue démocratique » et « la destruction des facultés cognitives d’une société». « La civilisation se mesure à la confiance qu’on a dans le temps et l’espace. La dé-civilisation, c’est la perte de cette confiance, l’impossibilité de se projeter dans l’avenir. » « Crise, violence et dé-civilisation ont une dimension universelle et une histoire longue. Il importe de continuer à se pencher sur ces trois notions, car la crise ne conduit pas nécessairement au chaos, à la violence et à la destruction, et la dé-civilisation ne relève d’aucune fatalité. Une crise peut aussi présenter une chance inédite pour une société de développer une conscience critique sur son passé et se projeter dans un avenir radicalement différent de son présent. » « Non, tout ne va pas s’effondrer, croire à l’effondrement, c’est renoncer à toute résistance. »
  • 73. Philippe Bertrand Né en 1958, journaliste français, auteur et animateur de radio et de télévision. Diplômé en philosophie. Producteur et animateur de l’émission ‘Carnets de campagne’ sur ‘France Inter’. L'émission se veut d'abord un écho du monde rural en donnant la parole à ceux qui l'animent et le font vivre, en relayant « les initiatives locales dans l'univers culturel, social et dans l'économie solidaire ». Elle est diffusée du lundi au vendredi de 12 h 30 à 12 h 45 avant le "Jeu des 1000 euros" de Nicolas Stoufflet qu’il introduit en s’intéressant au territoire où se déroule le jeu. Un million d’auditeurs chaque jour et quelque 20 000 initiatives recueillies depuis sa création. Dans l’émission Quand j'serai grand, où des personnalités d'horizons divers évoquent leur parcours, s'attache à percer l'origine d'une vocation, sollicite la mémoire de son interlocuteur et cherche à comprendre comment se forge un destin. « Associations, coopératives, réseaux d’économie alternative, producteurs, acteurs culturels, créateurs d’entreprises, initiateurs d’un développement durable, notre territoire fourmille de mille exemples d’actions locales rurales et périurbaines. »
  • 74. Rigoberta Menchu Née en 1959, indienne guatémaltèque originaire de l’ethnie de Quiché, descendants des Mayas. Travaille dans les fincas (vastes domaines agricoles) dès l’âge de 8 ans. Jeune frère mort torturé, mère décédée après torture et viol, père leader paysan brûlé vif dans l’incendie de l’ambassade d’Espagne provoqué par les forces de l’ordre pendant la dictature militaire de Rios Montt. Leader et symbole de la résistance à la dictature politique et à l’exploitation économique. Exilée au Mexique en 1980. Prix Nobel de la paix en 1992. « Parce qu’une même Terre nous a donné la vie, ces 500 années de résistance ont la même signification pour l’ensemble des peuples indiens. Nous battre pour la reconnaissance de cette résistance héroïque, c’est mettre en route de nouvelles histoires nationales dans ce continent. »
  • 75. Éric Halphen et Séverine Tessier É.H., né en 1959, magistrat français, juge anti-corruption. S.T., née en 1975, Conseillère municipale socialiste de Clichy. Cofondateurs en 2002 d‘’Anticor’, association regroupant des élus et citoyens de toutes tendances politiques décidés à combattre la corruption et à réhabiliter de réhabiliter la démocratie représentative et l’action politique. Le prix de l’éthique 2012 d’Anticor a été remis à Charles de Courson, député, maire et Conseiller général de la Marne pour son action en faveur de l’obligation des députés de fournir des justificatifs de frais profes- sionnels. « Sous le terme de corruption, l’association vise toutes les formes de malversations et de manquements, notamment conflits d’intérêt, abus de biens sociaux, trafics d’influence, détournements de fonds publics, prise illégale d’intérêt et plus généralement toute infraction à la probité ».
  • 76. Pierre-Olivier Monteil Né en 1959. Nombreuses années consacrées à la communication au sein de la direction générale d'un groupe bancaire et d'un groupe d’assurance. Rédacteur en chef de la revue Autres temps (Genève), docteur en philosophie politique (EHESS). « Le vivre-ensemble semble menacé par l’ignorance, la bêtise ou la cupidité. Le trouble que fait naître le spectacle d’une société en prise à l’injustice, au désordre, au désarroi nous émeut. En outre, il n’y a plus une vérité, mais de multiples visions. Le monde est complexe et cette comple- xité effraie et rebute. La philosophie peut nous aider à affronter ces défis. Elle permet de mettre mots et concepts sur des projets, des expériences ou des ressentis ; alors, les mots explicités peuvent nous permettre de partager, de débattre et de tenter de construire ensemble une vision de la vie présente, comme de notre futur.»
  • 77. Thierry Marx Né en 1959, cuisinier français issu d’une famille d’émigrés polonais. Son expérience de parachutiste et Casque Bleu au Liban et de petits boulots fait de lui un "citoyen du monde". Certificat d'aptitude professionnelle (CAP) de pâtissier-chocolatier-glacier chez les ‘Compagnons du Devoir’ en 1978. Commis, puis chef cuisinier à Montlouis-sur-Loire, Nîmes, Pauillac, Paris. En 2008, est à l'initiative du ‘Foodlab’, labo cuisine à la frontière entre la gastronomie et la science. Adepte de la cuisine moléculaire qu'il développe avec le physicien Jérôme Bibette, aime revisiter les traditions culinaires. Considère la cuisine comme « un lien naturel et social qui peut rassembler les hommes.» Depuis 2002, intervient en milieu carcéral pour y transmettre son savoir-faire. Introduit dans ses entreprises la pratique du tai-chi- chuan pour lutter contre le stress et souder les équipes. En 2012, ouvre à Paris une formation gratuite aux métiers de la restauration baptisée ‘Cuisine, mode d’emploi(s)’ et destinée en priorité aux jeunes sans diplôme et aux personnes en réinsertion ou en reconversion professionnelle. Préconise les circuits courts en permettant à de petits artisans de fournir son restaurant de la tour Eiffel. Affirme que de plus en plus, la restauration aura une grande responsabilité sociale et environnementale.
  • 78. Vincent Jauvert né en 1959, journaliste français. Grand reporter au ‘service Monde’ de L’Obs. Tient un blog intitulé "Affaires étrangères". Révèle un dossier sur les conséquences sanitaires des essais nucléaires français. Enquête sur les salaires mirobolants de hauts fonctionnaires, les petits services entre amis au sein de cette élite administrative, les conflits d’intérêt multiples et croissants entre public et privé... « Ils exploitent leurs carnets d'adresses pour faire fortune comme banquiers d'affaires, consultants ou lobbyistes. Ils bénéficient du démembrement de l'État qu'ils ont eux-mêmes organisé. Ils se répartissent des postes très lucratifs en multipliant les établissements publics inutiles. Et parviennent à masquer leurs échecs, même les plus graves. (…) Des hauts cadres de Bercy rémunérés plus de 200 000 euros par an, puis recrutés par de grands groupes pour leur révéler les fragilités des règles fiscales... qu'ils ont eux-mêmes édictées. » « C’est l’opacité qui nourrit l’extrémisme. »
  • 79. Thomas Quasthoff Né en 1959, chanteur baryton-basse allemand, spécialiste des Lieder. Né avec d'importantes malformations (nabot et manchot) dues à l'utilisation de thalidomide par sa mère. Son père discerne tôt le talent musical de son fils et doit vaincre de nombreuses résistances pour lui permettre de suivre un enseignement musical. ‘L'École supérieure de musique et de théâtre’ de Hanovre le refuse car il ne peut pas jouer de piano en raison de son handicap. Après divers tâtonnements pour des formations professionnelles (études de droit, marketing, animation radio), revient à ses premières amours pour la musique. En 1998, foule pour la première fois la scène du Carnegie Hall de New York dans Des Knaben Wunderhorn de Gustav Mahler. Depuis lors, s'est produit dans quasiment toutes les salles de concert du monde. Son Winterreise de Frantz Schubert est un authentique morceau d'anthologie où nuance, respiration, puissance, inflexion de la voix et mélodie fusionnent comme eau de source. Enseigne de 2004 le chant à l'École supérieure de musique Hanns Eisler à Berlin.
  • 80. Eren Keskin Née en 1959, avocate turque et militante des droits humains. En 1994, est l'objet d'une tentative de meurtre alors qu'elle travaille comme juriste à la section locale d'Istanbul de l‘’Association de défense des droits de la personne’ (Human Rights Association, HRA). L’utilisation dans un article du mot "Kurdistan" lui vaut en 1995 un an de prison et d’interdiction d’exercer sa profession d’avocate. Adoptée comme prisonnière d'opinion par Amnesty International, est libérée au bout de 6 mois. Vice-présidente de l'association turque des droits humains (IHD, İnsan Hakları Derneği), mène des enquêtes sur des villages kurdes incendiés, les expéditions punitives meurtrières contre la guérilla et les disparitions. En 2002, est accusée par les forces de sécurité de l'État turc de complicité avec le PKK en raison de son plaidoyer pour permettre aux Kurdes d'utiliser leur langue maternelle en Turquie. En 2011, elle participe à l'organisation d'un rassemblement devant le ‘Musée des arts turcs et islamiques’ d'Istanbul, qui servit de prison centrale en 1915, demande à cette occasion que la République Turque reconnaisse le génocide arménien de 1915. Aujourd’hui encore sous le coup de 122 poursuites
  • 81. Eric Schlosser Né en 1959, journaliste d’investigation, notamment au Guardian, et écrivain états-unien. Son livre Fast Food Nation est une investigation dans le milieu de la restauration rapide. En vue de publier un ouvrage sur la course aux armements, identifie quelque 700 incidents et accidents significatifs impliquant 1 250 armes nucléaires pour la seule période allant de 1950 à 1968. « Le gouvernement américain a toujours essayé de dissimuler ces informations aux Américains, de façon à éviter toute question sur la politique des armes nucléaires. On nous disait qu’il n’y avait aucun risque pour que ces armes explosent d’une manière accidentelle ; à Goldsboro, on a été à deux doigts que cela se produise. » Photo du bas : bombardier B-52 comme celui qui s'est écrasé en janvier 1961, en Caroline du Nord, chargé de deux bombes nucléaires.
  • 82. Achille Mbembe Né en 1957 au Cameroun, philosophe théoricien du post-colonialis- me, politologue, historien et enseignant universitaire. Voyage en Tanzanie du temps de Nyerere, études à Paris (doctorat en histoire, DEA en science politique), séjour aux États-Unis. Membre de l'équipe du Wits Institute for Social & Economic Research (WISER) de l'université du Witwatersrand de Johannesburg (Afrique du Sud). Ses principaux centres d'intérêts sont l'histoire de l'Afrique, la politique africaine et les sciences sociales. Selon lui, le processus qui, lors de la traite négrière transatlantique, a fait des Africains des "Nègres" , c’est-à-dire des objets meubles, des corps jetables, touche désormais toute l’humanité. L’Afrique a été et reste le laboratoire d’une mondialisation sans merci. Mais elle peut être le lieu où une "Afrique-monde", créole, "afropolitaine", s’invente et où s’expérimente une nouvelle manière d’habiter la Terre, respectueuse du vivant. « L’Afrique, épicentre de transformations rapides et d’une ampleur inédite, laboratoire vivant où s’esquissent les figures du monde à venir. » « Les Africains doivent se purger eux-mêmes du désir d’Europe et apprendre à garder chez eux le meilleur d’eux-mêmes et de leurs gens. (…) La décolonisation ne sera pas parachevée tant que chaque Africain ne disposera pas du droit de circuler librement sur l’ensemble du continent. »
  • 83. Varghese Alengaden Prêtre catholique indien né en 19??. Ex-directeur de la commission de la jeunesse de la conférence épiscopale du Madya Pradesh. En 1989, découvre la communauté de Taizé. Très marqué par ce qui s'y vit, décide de créer un projet permettant de rassembler des jeunes de tout horizon, pour les sensibiliser au contexte sociopolitique de leur pays, ainsi qu’à l’ouverture à la différence. Le but de ce mouvement est de promouvoir l’égalité et le pluralisme entre cultures, castes, genres et religions différentes. Emménage en juillet 1993 dans un petit appartement d'Indore (Madhya Pradesh). Crée l’Universal Solidarity Movement of Value Education for Peace (USM- Mouvement de solidarité universelle- Éducation aux valeurs de paix). Le but est d'offrir des semaines de formation à des jeunes, afin qu'ils deviennent les acteurs du changement : prise de conscience des réalités de l'Inde, recherches, réflexion, résolutions et plan d'action. « Rien n’est impossible. Plus les problèmes sont nombreux, plus notre détermination doit être grande. Plus les ténèbres sont nombreuses, plus nous avons besoin d'être la lumière. Plus notre indifférence est grande, plus notre sensibilité doit être grande. » ■