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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Chercheurs de sens
(art, religion, philosophie, spiritualité)
22 - depuis 1969
É. G. .31.08.2023
Marc de la Ménardière
et Malory Malmasson
M. de la M., né en 19??, entrepreneur, globe-trotter, réalisateur
et conférencier français. Diplômé d’école de commerce et d’un master
universitaire, s’investit dans la construction d’un circuit écotouristique
avec des communautés indigènes de Bolivie. Travaille comme business
developper à Manhattan pour Danone. Un accident le cloue au lit 2 mois
et ½ : pendant cette période, regarde tous les documentaires (Monsanto,
etc.) à l’origine de sa prise de conscience.
Fin 2009, change de voie et rejoint un ami d’enfance, Nathanaël
Coste, en Inde. Ils interviewent de grands acteurs du changement
(Vandana Shiva, Satish Kumar, 1er Ministre du Tibet). Puis partent en
Amérique Latine découvrir la méditation, la hutte de sudation et la
physique quantique. Après 4 ans et ½, produisent le documentaire En
Quête de Sens (2015).
Avec Malory Malmasson, thérapeute énergéticienne et auteure de
séries d'animation pour enfants, cofonde en 2017 ‘l'Espace Totem’
rebaptisé ‘La Kambrousse’ en septembre 2020, espace de 5 hectares
adossé à la grande forêt domaniale de Secondigny, entre Poitiers et La
Rochelle. ../..
Marc de la Ménardière et Malory Malmasson
Ce lieu inspirant, espace d’alignement du corps, de l’esprit
et de l’âme (éveil spirituel, médiation, poterie, yoga, permaculture, etc.) est créé
avec le soutien de bénévoles et de partenaires pour réconcilier connaissance de
soi et transition sociétale.
Coordonne aujourd’hui le pôle inspiré du mouvement ‘Colibris’. Interroge,
expérimente et communique autour des notions de sens, de résilience et
d'interdépendance, comme les fondements d'un nouveau récit en émergence ...
Par ses films, conférences et stages offerts à la campagne, souhaite participer à
l'émergence d'un nouvel imaginaire qui nous conduirait vers un autre art de
vivre.... »
« Pour changer le monde, nous devons commencer par
nous changer nous-mêmes. La révolution externe démarre par ma
révolution intérieure. Et cela passe par une phase de prise de
conscience et par la révolution de mes propres croyances.
La spiritualité, c’est comprendre qu’on est plus qu’un corps,
c’est chercher sa place dans l’univers et comprendre que tout est
connecté, c’est comprendre que la liberté et le bonheur sont
d’abord un état d’esprit, c’est distinguer le superflu de l’essentiel. »
Father Kumeran
Né en 19??, chercheur spirituel. Issu d’une famille indienne
résidant en Afrique du Sud depuis cinq générations, élevé dans une
famille où les deux religions, chrétienne et hindoue, étaient pratiquées.
Attiré depuis son plus jeune âge vers la spiritualité, est ordonné prêtre
dans l’église anglicane, où il s’engage pendant plusieurs années.
Sa quête le conduit en Inde où, en 2011, il vit une expérience
intérieure décisive au pied de la montagne sacrée Aruṇāchala ("lumière
immuable"), au Tamil Nadu (image du haut). Réalise alors que Dieu est la
réalité suprême qui se manifeste dans une multitude de noms et de
formes. Se sent profondément proche de la tradition de vénération de
Shiva tout en restant très lié à son Maître Jésus-Christ et à ses
enseignements.
Ressent un appel à quitter son Église et à mener une vie
contemplative. Se consacre désormais au dialogue interreligieux et à
l’enseignement spirituel. Fondateur et directeur spirituel du mouvement
Aruṇāchala Mārga. Vit à Tiruvannamalai au Tamil-Nadu.
« La mort et la résurrection ne sont pas des événements qui ont
eu lieu une fois il y a deux mille ans, c'est ce qui doit nous arriver
chaque jour. »
Éliette Abécassis
Née en 1969, femme de lettres, réalisatrice et scénariste française.
Issue d’une famille juive orthodoxe marocaine : son père, Armand
Abécassis, professeur de philosophie, est un penseur renommé du
judaïsme. ‘École Normale Supérieure’, agrégation de philosophie.
S’affirme, avec Qumran et Le Trésor du Temple, comme un des
auteurs phares du thriller historique et religieux. Son roman Le maître du
Talmud dépeint la France du 13ème siècle, déchirée par le dogme et le
fanatisme religieux.
« L'origine de l’antisémitisme est un mystère sans fin. »
« La religion devient violente quand elle est confisquée par un
dogme. »
« Le Talmud remet en cause l’Ancien Testament. C’est un livre
ésotérique, un dialogue incessant, enivrant. Brûler le Talmud*, c'est brûler la
liberté de penser, le questionnement et la contradiction. »
« La meilleure arme contre le fanatisme, c’est l’interprétation d’un
texte pour l’actualiser et le réformer. »
* Le procès du Talmud, ou brûlement du Talmud, ou disputatio de Paris,
commencé en 1240, se conclut par la crémation de nombreux exemplaires du Talmud
sur la place de Grève en 1242. En 1244, le pape Innocent IV émet la lettre Impia
Judaeorum perfidia où il condamne le Talmud et exhorte le roi Louis IX (Saint Louis) à
brûler les copies de ce livre.
Alexandre Vigne
Né en 1969, professeur à l'école de joaillerie de Paris. Anime de
2003 à 2006 une communauté du ‘Chemin néocatéchuménal’.
Fondateur en 2005 et directeur de l’association Cieux (‘Comité
Interreligieux pour une Éthique Universelle et contre la Xénophobie’)
basée sur le bénévolat d’habitants d’une même localité. ‘Cieux’ réunit
hommes et femmes, de toutes conditions, nationalités, couleurs ou
origines, de toutes religions ou sans religion affichée, dans le but de :
- favoriser le vivre-ensemble en bonne harmonie, en toute conscience
de leurs différences religieuses ou culturelles, pour un moment de
fraternité et de paix, dans un dialogue à l’échelle locale,
- développer une éducation citoyenne par le dialogue et réduire le
risque de xénophobie, conséquence d’une méconnaissance mutuelle,
- mobiliser les communautés pour favoriser un rapprochement durable.
Depuis 2005, ‘Cieux’ a déjà organisé plus de 300 rencontres de
dialogue interreligieux en France et à l’étranger : Azerbaïdjan, Burkina-
Faso, Comores, Israël, Liban, Ouganda, Sénégal, Suède, Tunisie.
Gaël Giraud
Né en 1970, jésuite français, normalien, polytechnicien,
chercheur au CNRS et à ‘l’École d’Économie de Paris’. Co-animateur
du collectif ‘Scinder les banques’. Économiste en chef à l’’Agence
Française de Développement’. En 2020, engagé par l'université de
Georgetown, où il fonde et dirige le programme de justice environne-
mentale.
Membre de l’institut Rousseau, laboratoire d’idées qui tente de
concilier refondation républicaine et écologie politique. Une des
propositions fortes promues de cet Institut consiste à annuler les
dettes souveraines détenues par la Banque centrale européenne, en
échange d'investissements permettant de financer la reconstruction
écologique.
Travaille sur la monnaie, le rôle des marchés financiers, a mené
des enquêtes sur l’impact de l’implantation de sociétés multinationales
dans les pays du Sud. Développe les aspects éthiques et spirituels
des sciences économiques. Travaille avec Cécile Renouard sur une
économie basée sur la valorisation de la capacité relationnelle.
Prend position sur le pic du pétrole, en faveur d'un protection-
nisme aux frontières de l'Europe, d'un financement massif de la
transition écologique par la planche à billets, du passage de l'euro-
monnaie-unique à l'euro-monnaie-commune. ../..
Gaël Giraud
Dans Composer un monde en commun, Introduction à la
théologie politique de l’Anthropocène (thèse de théologie en 2000, texte
complété en 2022), montre que la démocratie est menacée par notre
refus d'inscrire des limites à la toute-puissance de la personnalité
juridique, des techniques extractivistes et de la marchandisation du
monde.
Invite à puiser l'imagination créatrice pour inventer de nouvelles
institutions chargées de prendre soin de nos communs mondiaux (la
santé, le climat, etc.) autant que des communs qui nous entourent (les
écosystèmes, la monnaie, etc.).
S'appuie sur une relecture de récits évangéliques autant que sur
un dialogue théologique avec l'histoire économique, le droit, la politique.
Montre que le christianisme porte la possibilité de désinstitutionnaliser le
schéma de la propriété privée et invite à un pouvoir politique délibératif
capable de "composer" et de préserver un monde en commun. L’adage
de justice "À chacun selon ses besoins" et la Règle d'or ("Fais à autrui
tout ce que tu voudrais qu'il te fasse") sont constitutifs du rapport au
monde que les humains sont appelés à entretenir.
Appelle à refonder l’utopie des Lumières, à un renouvellement
profond de notre relation au monde et à la délibération : délibération
autour des écritures saintes, délibération en vue d'élaborer des modes
de gouvernement collectifs.
Naif Al-Mutawa
Né en 1971, Koweitien, docteur en psychologie clinique de
Long Island University, psychologue et hypnothérapeute à New-York,
au Koweït, à Dubaï et au Quatar. Organise des ateliers sur la
résolution créative des conflits, la gestion de l'attention, du stress et
de la colère
Créateur au Koweït en 2006 de The 99, un groupe de super-
héros de bandes dessinées basé sur la culture et la religion islami-
ques. Les héros de la BD sont le Dr. Ramzi, un érudit et activiste
social, et 99 jeunes (chacun a pour nom l’un des 99 attributs d’Allah :
générosité, force, fidélité, sagesse, miséricorde, écoute, justice,
douceur, pardon, etc.), avec des capacités spéciales qui leur ont été
conférées par les pierres précieuses "Noor". Le scénario présente les
99 personnes dirigées par M. Ramzi dans leur quête de justice
sociale et leur combat sans violence contre les forces du chaos et du
mal.
Les BD, connaissant un grand succès, sont adaptées à la
télévision, diffusées dans les camps de réfugiés.
Frappé d’une fatwa*, poursuivi en justice pour blasphème
devant un tribunal du Koweït en 2014, gagne en 1ère instance et en
appel.
* Avis ou condamnation prononcé par une autorité religieuse islamique
Ernesto Ortiz
Né en 19??, auteur, enseignant et thérapeute né au Mexique,
chamane Lakota, habite à Miami (États-Unis). Sa formation débute dès
son jeune âge au Mexique auprès des curanderos (guérisseurs) et des
chamanes, puise chez le mystique et guérisseur états-unien Edgar
Cayce (1877-1945) et dans le bouddhisme tibétain.
Fait connaître les "mémoires akashiques"* qui enregistrent les
informations du passé, du présent et dévoilent les futurs potentiels.
En 1994, créé Journey to the Heart (‘Voyage au cœur’), structure
dédiée à l'élévation de la conscience et au bien-être des personnes.
Anime des ateliers et séminaires aux États-Unis, au Canada, en Europe,
en Australie, en Asie et en Amérique Latine : bienveillance et compas-
sion, prière sacrée des Mayas, méditation, rituels de pardon, transe
chamanique, ouverture du cœur, etc.
Ses formations en France sont promues par ‘Oasis Voyages’,
agence de voyages fondée en 2007, spécialisée dans l’éveil de la
conscience et les expériences initiatiques, fondée par Éric Grange (né
en 1965), ingénieur, anciennement accompagnateur à ‘Nouvelles
Frontières’. Voyages à Bali, au Tibet, au Macchu Picchu, au désert, etc.
En 2009, le ministre du Tourisme lui décerne le trophée du ‘Nouvel Entrepreneur du Voyage’.
* voir diapo sur Charles Webster Leadbeater
Badriyah Fayumi
Née en 1971, théologienne musulmane indonésienne, politicienne,
enseignante et militante. Études de théologie à Jakarta puis au
Caire (1985-1998). Députée (2004-2009) au sein du PKB (Parti du réveil national
indonésien, parti musulman modéré). Fonde en 2008 avec son mari une école
islamique selon la tradition indonésienne.
Participe en 2017 à la création du ‘Conseil indonésien des femmes oulémas’
dont elle devient présidente. L’objectif principal de ce forum, première initiative de ce
genre dans le monde, est la reconnaissance du rôle des femmes dans la société et
dans l’enseignement religieux. Il condamne les violences sexuelles, les mariages
précoces et la destruction de l’environnement.
Le premier congrès des femmes oulémas a réuni de représentantes de
plusieurs pays dont le Nigeria, le Kenya, le Pakistan et l’Afghanistan.
« Les femmes sont les premières à souffrir de la pollution, à devoir
trouver de l’eau propre, à soigner les enfants malades. (…)
Nous pouvons vivre notre diversité dans l’harmonie. (…)
C’est grâce à l’éducation que nous permettrons aux femmes
d’assurer des fonctions de dirigeantes en politique, dans les organisa-
tions religieuses, les entreprises ou les organisations non-gouverne-
mentales. La voix des femmes doit désormais résonner dans toute les
société. L’éducation des femmes est une mission prophétique. »
Rachid Benzine
Français né en 1971 au Maroc, islamologue, disciple de
Mohammed Arkoun.
Enseignant et chercheur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en-
Provence, à l’Institut protestant de théologie de Paris, ex-chercheur
associé à l’’Observatoire du religieux’.
Codirecteur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin
Michel, qui publie des ouvrages sur la pensée musulmane
contemporaine.
« Ces hérauts de la pensée libre, parfois menacés de mort et
contraints à l’exil, explorent les chemins inédits d’une reconstruction
de la pensée religieuse musulmane. Ils revisitent l’histoire des
dogmes et des institutions, interrogent les interprétations théologiques
ou juridiques successives, tentent de discerner les éléments de la
tradition qui pourraient être fondateurs d’une modernité islamique.
Surtout, ils soumettent le texte coranique lui-même au crible de
l’analyse littéraire et de la critique historique. »
../..
Rachid Benzine
« L’islam traverse une grande tragédie, marquée par le déficit
d’instances d’autorité capables de régler les conflits d’interprétation,
et par un déficit d’histoire. (…)
La communauté musulmane n’a pas fait son travail : ce qui est
enseigné dans les mosquées, c’est le Catéchisme des années 1950,
une histoire sainte, sacrée, sans aucun travail historique ni
anthropologique. Or on ne peut comprendre le Coran que si l’on
connaît la société du VIIème siècle et ses interactions avec le texte. »
« Mohammed Arkoun avait coutume de dire qu’il ne fallait rien
attendre des pays majoritairement musulmans. C’est aux pays
européens d’engager ce travail : soit dans les institutions de
formation musulmans, soit en exigeant des imams qu’ils se forment à
l’histoire à l’université. (…) Il faut former les enseignants pour qu’ils
introduisent leurs élèves à la distance critique et que ceux-ci
l’intériorisent au plus intime. »
François Durpaire
Né en 1971, universitaire et historien français. Agrégé et docteur en
histoire, spécialisé dans les questions d'éducation, de bien-être et de
diversité culturelle aux États-Unis et en France, militant pour une Répu-
blique davantage multiculturelle. Depuis 2018, membre du laboratoire
‘BONHEURS - Bien-être, Organisations, Numérique, Habitabilité,
Éducation, Universalité, Relation, Savoirs’ de l'université de Cergy-
Pontoise. Consultant pour la télévision et directeur de l'antenne et des
programmes de FDM TV.
Coordinateur d’une réflexion sur le bonheur à travers l’histoire,
rédigée avec plus de 60 historiens, anthropologues, philosophes et
psychologues.
« Les cimetières préhistoriques laissent supposer un bonheur lié à
l’absence de hiérarchie sociale, les premières tombes avec des trésors
étant très tardives.(…) Chez Aristote, le bonheur est énergie, lié à la
construction commune de la cité. Confucius et Épicure invitent à se méfier
des plaisirs qui ne satisfont pas les besoins profonds. (…) D’après
l’étymologie, le mot ‘bonheur’ est issu du latin augurium, qui désigne
l’appui accordé par les dieux à une initiative. « Du pain et des jeux »,
notamment les jeux du cirque qui satisfont les instincts les plus bas, c’est
la première tentative de manipulation par les loisirs de masse. »
Abdennour Bidar
Né en 1971, philosophe et écrivain français, agrégé et docteur en
philosophie, normalien, professeur à l’université de Nice. Grand-père
communiste et athée, mère française convertie à l’islam à travers le
soufisme. Thèse de doctorat sur le développement d'une "pédagogie de
l'individuation" à partir de la pensée du philosophe musulman indien
Mohamed Iqbal (1873-1938).
Chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au Ministère de
l’Éducation nationale, membre de l'Observatoire de la laïcité et du comité de
rédaction de la revue Esprit.
«Cher monde musulman, (…) je te vois te perdre - perdre ton temps et
ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre (Daech) est né
de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre
passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la
civilisation humaine. Car tu te réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans
assumer aussi et surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes
de t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te
remettre en question ! » ../..
Abdennour Bidar
Les monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra,
AQMI ou Daech ne sont « que les symptômes les plus visibles sur
un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les
suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans
lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté
de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés
chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de
l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à
séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par
l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une
tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux
et des minorités religieuses. »
Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas
en toi. (…) Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain
de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel !
Salâm, que la paix soit sur toi ! »
« Incroyants et croyants ressentent l'impasse de la religion
et de l'athéisme. Ils ont aussi l'intuition qu'une nouvelle forme de
vie spirituelle est possible. » ../..
Abdennour Bidar
« Il est possible de réagir (au djihadisme), mais à condition
de partir d’un diagnostic juste et d’admettre que l’Occident traverse
une véritable crise spirituelle, mère de toutes les crises. Le
dénominateur commun de toutes nos crises à mes yeux est
qu’elles sont des crises du lien : avec la nature, avec l’autre, avec
soi-même - et donc avec la vie. Or, qu’est-ce une crise du lien, au
sens le plus large du terme, sinon une crise spirituelle ? L’Occident
a perdu l’art et la manière de se saisir de ce rapport au spirituel. »
« La vie créatrice est le but et la fraternité le principe de
notre vie spirituelle. »
« Plus nous connectons à la vue universelle par ce triple
lien à soi, aux autres, à l’univers, plus se développe en nous l’être
divin - s’il existe - le cœur infini de tous les liens. Et plus il se
développe, moins la mort peut quelque chose contre nous. »
Éric Vinson
Né en 1971, enseignant, chercheur et journaliste français. Docteur
en théorie politique, enseignant à ‘Sciences Po’ et à ‘l’Institut Catho-
lique de Paris’, spécialisé dans les questions religieuses et spirituelles
ainsi que dans la laïcité. Délégué général de ‘Démocratie & Spiritualité’.
Avec la sociologue des religions Mireille Estivalèzes, crée en 2006
à ‘Sciences Po’ le module ‘Religions et Sociétés’.
Préside l’association ‘Enquête’ et le fonds de dotation ‘Grandir
ensemble : Laïcité-Religions-Éducation’, deux structures dédiées à la
diffusion et à la promotion en France de la culture laïque des religions
et à une meilleure connaissance et pratique de la laïcité française.
Travaille en particulier sur la didactique et la pédagogie du fait
religieux et de la laïcité, sur l'ésotérisme, sur les rapports entre religion,
spiritualité et politique, ainsi que sur le bouddhisme. Issu d'une famille
chrétienne-bouddhiste, est également actif sur le terrain de l’inter-
religieux. ../..
Éric Vinson
En 2021, crée avec d’autres un cycle de conférences* en ligne et
propose un parcours en cinq temps pour explorer les voies, les pratiques
et les outils de la personne méditante-militante : une nouvelle posture qui
allie spiritualité et citoyenneté, contemplation et action collective,
engagement et transformation intérieure.
Dirige, avec Myriam Watthee-Delmotte, Claude Le Fustec et Xavier
Gravend-Tirole, l’ouvrage Le spirituel. Un concept opératoire en sciences
humaines et sociales**
« En tant que catégorie de l’expérience humaine, le spirituel se doit
d’être pensé dans sa spécificité. Or le spirituel n’est pas tant une activité
(en particulier religieuse) que la manière d’accomplir cette activité
(religieuse ou non) en y attachant une quête de sens qui déborde les
réponses matérialistes. Il peut surgir dans tous les domaines dont les
sciences humaines rendent compte ; il convient donc de l’éclairer par des
approches simultanées, respectivement disciplinaires, interdisciplinaires
et finalement transdisciplinaires. »
* Cycle organisé par le ‘Laboratoire de transition intérieure’, l’Association ‘Nouvelle Acropole’,
‘l’Institut de formation Eurasia pour le bonheur et le bien-être’, l’aumônerie de l’Ecole
polytechnique fédérale de Lausanne et les Éditions Jouvence.
** L’ouvrage a pour origine le colloque homonyme tenu fin 2017 à l’Université Rennes 2.
Éric Vinson
« Le religieux a été pendant des millénaires une - si ce n'est
la - part essentielle de la vie humaine individuelle et collective, et
qu'il le reste aujourd'hui pour une très large majorité des habitants
de cette planète. Et parce qu'il est donc impossible de comprendre
le monde, encore moins d'y agir, sans maîtriser un minimum de
connaissances à ce sujet. (…) À l'intersection de la longue durée et
l'ultra-modernité, le religieux est en effet par définition lié à de
grands enjeux sociopolitiques, identitaires, symboliques et
existentiels inséparables bien que parfois contradictoires. »
Il faudrait « créer à l’université des départements de
"Science des Religions" capables de former des généralistes des
religions, rompus, comme en Allemagne, à la pédagogie. (…)
Pour ne pas avoir de problème en classe, on préfère parler
des dieux de l’Égypte ancienne. Mais c’est aussi de l’islam
d’aujourd’hui qu’il faut parler ! »
Gad Elmaleh
né en 1971, humoriste, acteur, réalisateur et chanteur maroco-
canadien. Naît au sein d'une famille juive berbère marocaine à
Casablanca. Études en sciences humaines au Cégep de Saint-Laurent,
puis en sciences politiques à l'Université de Montréal. En 1992, arrive en
à Paris pour suivre une formation artistique au cours Florent. Premier
one-man-show en 1997. Carrière dans le cinéma et le spectacle.
Élevé dans la religion juive, annonce en 2022 qu'il se convertit au
catholicisme. En fait le sujet de son nouveau film Reste un peu, où ses
parents et sa sœur jouent leurs propres rôles à ses côtés.
« Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi le gamin de 6 ans que
j’étais a éclaté en sanglots devant une statue dans un endroit qu’il ne
savait pas être une église ? »
« Dans une scène du film, ma mère dit : « Si tu changes de
Dieu, change de parents ! » Mais moi, je ne change pas de Dieu, il n’y en
a qu’un. »
« Le rire est une voie d’accès à la spiritualité. Et aussi es
blessures. Quand les gens rient de bon cœur, ils redeviennent des
gamins. Tu peux avoir le plus grand patron, un officier, un chef d’état-
major de l’armée, le mec le plus haut, le plus dur, le plus coriace, quand
il rit, il y a quelque chose de l’enfance qui s’ouvre. (…) J’aime cela,
bousculer un peu les gens sans malmener, avec amour. » »
Aurélien Barrau
Né en 1973, astrophysicien français spécialisé dans la physique
des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie. Travaille au
‘Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie’ de Grenoble
(LPSC), professeur à l'université Grenoble-Alpes. Appelle à une action
politique ferme et immédiate face au changement climatique et à un
nouveau contrat social avec le vivant.
Les astrophysiciens et astrobiologistes s’interrogent sur les
origines de la vie et sur la présence de la vie sur d’autres planètes,
notamment Mars. Au-delà de la mise au point d’instruments d’analyse
chimique complexe, cette quête fascine des chercheurs théoriciens.
« Une chose est sûre en tout cas : toutes ces démarches, tout cet
engouement des scientifiques et d’une grande partie de la population
soulignent leur intérêt pour l’existence très probable d’une vie extra-
terrestre et de la fin d’un certain anthropocentrisme. »
« La science n'est qu'un mode d'accès au réel, parmi beaucoup
d'autres.»
« La science est une spiritualité et cette spiritualité est guerrière,
courageuse, audacieuse, inventive, parce que le savant n'est pas tant
celui qui sait que celui qui révolutionne le savoir. »
Delphine Horvilleur
Née en 1974, rabbin française du ‘Mouvement juif libéral de
France’ (MJLF). Études de médecine à Jérusalem et de journalisme à
Paris. En 2003, fonde un cercle d'étude juive interactif, le ‘Café
biblique’.
Dirige la rédaction de la revue de pensée juive Tenou'a, en fait
un magazine de référence capable de faire dialoguer diverses
sensibilités religieuses autour de problématiques de société
(féminisme, environnement, sexualité, politique migratoire, etc.).
Membre fondatrice de ‘KeReM’, conseil des rabbins libéraux
francophones. Première femme rabbin à être nommée au ‘Conseil
national du sida’.
« On ne peut se tenir debout qu’en étant conscient de ses
failles. »
« L’intégrisme religieux est un retrait du monde qui y met le feu
en s’imaginant paradoxalement le sauver. »
« Quand certains aujourd’hui encore citent l’écrit indiscutable,
il est utile de rappeler qu’un texte est sacré si l’on accepte que son
message n’est pas clôturé par son sens premier et si l’on se refuse à
l’instrumentaliser. »
Jean Birnbaum
Né en 1974, journaliste et essayiste français. Directeur depuis 2011
du Monde des livres, supplément littéraire hebdomadaire du quotidien Le
Monde.
Dans son essai Le courage de la nuance (2021) s’appuie sur 7
auteurs qui ont eu le courage de penser contre eux-mêmes (Albert Camus,
George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron, Georges Bernanos,
Germaine Tillion et Roland Barthes), et offre un antidote à l’hystérisation
des débats, cette “montée aux extrêmes” des débats où la discussion
tourne à la polémique. Énonce une liste de 6 remèdes qui puisent dans la
pharmacopée de l'esprit :
1 - Bien nommer les choses, pour éviter “d'ajouter aux malheurs du monde”
(Camus) et donc fuir comme la peste toutes les formes de novlangue ou
d'euphémisation.
2 - Prendre le parti de la franchise, “le parti de la sincérité totale”, en évitant
la pente du silence coupable et faussement bienveillant sur les désaccords,
autant que la montée aux extrêmes qui conduit à une forme de guerre
civile.
../..
Jean Birnbaum
3 - Pratiquer l'humour, forme d'hygiène de l'esprit, exercice intellectuel
mais aussi spirituel nécessaire, forme d'assouplissement de la pensée.
4 - Se sevrer de la dépendance à la crainte de “faire le jeu de l'adver-
saire”, qui conduit à la cécité intellectuelle et au déni des réalités, de
ces “méchants faits qui viennent détruire les belles théories”.
5 - Avoir conscience de la part d'inconscient qui nous anime, cette part
d'ombre inatteignable qui structure nos émotions et nos réactions, et
qui a “ses raisons que la raison ignore”.
6 - Compléter l'argumentation par la littérature et la poésie, car elles
disent des choses de l'humanité qui seront toujours inaccessibles à la
raison, offrir “ce supplément d'âme” qui « donne son sens à la vie ».
« Aucune cause ne peut prétendre être juste ou émancipatrice
si, au nom de cette cause, on en vient à masquer le réel, à occulter des
faits gênants ou à nier une partie de la vérité. »
« Il faut que tous les nouveaux mouvements militants qui se
réclament de l’émancipation se souviennent des illusions et des décep-
tions passées, qu’ils essaient de concilier l’indignation et la lucidité, la
colère et la clairvoyance. »
« La vraie radicalité est nuancée. »
Sherin Khankan
Née en 1974 de mère finlandaise et de père syrien réfugié politique
et féministe. Se perçoit comme née entre deux mondes et considère que
son but est de les réconcilier. Master en sociologie des religions et
philosophie de l'université de Copenhague. Première imame du
Danemark, fondatrice en 2015 de la mosquée Mariam de Copenhague,
première mosquée réservée aux femmes.
Milite pour des causes liées à l'islam comme l'intégration des
femmes et la lutte contre l'extrémisme, notamment à travers de nombreux
écrits et prises de parole alliant positions religieuses et politiques. Célèbre
des mariages d’hommes chrétiens avec des femmes musulmanes, ce qui
est interdit par le Coran. Prise à partie pendant ses conférences, subit
des insultes sur les réseaux sociaux où l’on exhorte au repentir.
Dénonce la difficulté des croyantes à obtenir un divorce islamique,
l’interdiction de la prière mixte et des mariages entre Musulmans et Non-
musulmans. Fonde une organisation nommée Musulmans critiques, qui
s'intéresse aux liens entre la religion et la politique.
En présence de Delphine Horvilleur, suggère en mars 2018 au président
Emmanuel Macron l'idée d'une grande conférence réunissant des femmes imam
venues du monde entier, des femmes rabbin, des pasteures protestantes, des
prêtres catholiques ainsi que des intellectuels des toutes les religions, notamment
des musulmans, sans discrimination de sexe.
Alexandre Jollien
Né en 1975, philosophe, spécialiste de philosophie helléniste,
écrivain et conférencier suisse, père de 3 enfants.
À cause d’un étranglement par le cordon ombilical à la
naissance, est atteint d’un handicap, l’athéthose.
Témoigne de la joie au cœur de l’épreuve, donne sens à la
souffrance, fait apprécier la saveur du présent.
« Être vrai, me dépouiller des masques, oser l’abandon
plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans le périple de l’existence,
où jamais nous ne pouvons nous installer. C’est en faisant chaque
jour un tout petit peu confiance à la vie que, peu à peu, la confiance
se découvre. La détermination, c’est conjuguer l’abandon et une
infinie confiance en la vie. L’abandon, c’est ne plus considérer ses
fragilités comme des ennemies à abattre. Ne plus considérer les
blessures comme l’adversaire numéro un, mais les accueillir. »
Dominique Collin
Né en 1975, dominicain belge basé à Liège, philosophe,
théologien, essayiste et conférencier . Les accompagnements qu’il fait à
l’hôpital civil de Strasbourg lui font découvrir une théologie incarnée.
Des jeunes non pratiquants le rendent à la pratique de l’Évangile.
Explique que le christianisme historique et culturel est une sorte
d’illusion qui permet aux chrétiens d’éviter de se demander s’ils sont
encore fidèles à l’Évangile.
« À Auschwitz, la majorité des victimes étaient juives et la
majorité des bourreaux étaient chrétiens. Si des chrétiens peuvent se
conduire d’une telle façon, le christianisme a t-il encore une crédibilité ?
(…) Notre mission n’est pas de faire un maximum d’adeptes du
christianisme, mais de nous aider mutuellement à devenir plus humains.
»
« Permettre à l'évangile de surgir comme évangile : une
puissance de vie bonne, capable de nous sauver de nos penchants
nihilistes. »
« La théologie a au moins une guerre de retard. Les mots sont
usés. Et ce n’est pas qu’une question d’emballage. Tout le contenu doit
être revisité, sondé dans ses profondeurs. »
Abd al Malik
Régis Fayette-Mikano, né en 1975 d’un père congolais, rappeur,
auteur-compositeur-interprète, écrivain et réalisateur français. Choisit son
nom de scène en référence à son prénom de naissance (Regis, "royal" en
latin, correspondant au mot arabe Malik, "roi"). Élevé par sa mère seule,
entrainé très jeune dans la délinquance (vol à la tire et vente de drogue).
La vue d'amis morts de surdose l'ayant beaucoup marqué, se plonge dans
la lecture pour une autre confrontation avec la mort.
. Converti à l’islam soufi au cours de son adolescence. Devient en
1999 disciple du maître spirituel marocain Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi.
En 2005, dans son ouvrage Qu'Allah bénisse la France, explique
son cheminement et défend un islam réfléchi, fait de tolérance et de désir
d'intégration. La lecture de Camus forge son devenir d’artiste, de musicien,
d’écrivain, le tire toujours plus haut, toujours plus loin.
« Il y a beaucoup de similitude entre les matérialistes et les
intégristes religieux. Leur vie entière n’est qu’extériorité. »
« Il faut une nouvelle révolution française. Non-violente, pacifique,
fondée sur un retour pragmatique et clairvoyant à une acceptation de
l’homme qui reconsidère sa dimension spirituelle (…). À l’ancien régime de
la société médiatico-financière, il faut substituer la société de l’homme de
foi. »
Yuval Noah Harari
Né en 1976, historien et professeur d’histoire israélien, enseigne
au département d’histoire de l’université hébraïque de Jérusalem.
Homosexuel, végétalien, pratique la méditation Vipassana.
Auteur du best-seller international Sapiens : Une brève histoire de
l'humanité, traduit en plus de 30 langues. Rassemble en 500 pages ce
que l'on sait aujourd'hui de 500 000 ans d'histoire, raconte comment
Sapiens, l'a emporté sur les nombreuses espèces du genre humain
(Homo rudolfensis, Homo ergaster...) et du genre animal.
Sa suite, Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir, dégage 2
scénarios inquiétants : 1- les technologies et la bio-ingénierie creusent
les inégalités entre une classe de surhommes aux capacités
augmentées et le reste de l’humanité, la caste des inutiles. 2 - une
nouvelle religion appelée le "dataïsme" signe la fin du Sapiens pour
laisser sa place aux intelligences artificielles.
« Toutes les grandes réalisations humaines sont nées de
coopérations à grande échelle et s'enracinent dans des histoires, des
mythologies : Dieu et le paradis, l'argent, la nation ou la justice.... Il s'agit
d‘ "histoires", certes bénéfiques, que nous avons inventées et qui nous
permettent de cimenter notre ordre social, tout comme les sorciers
"primitifs" le faisaient en croyant aux esprits. » ../..
Yuval Noah Harari
« Si vous êtes un chrétien d’esprit scientifique, vous pourriez
expliquer les erreurs et les mythes de la Bible en plaidant que le livre
saint n’a jamais été destiné à être lu comme un récit factuel et qu’il faut
l’aborder tel un récit métaphorique qui recèle une sagesse profonde.
Mais n’est-ce pas également vrai de Harry Potter ? (…)
Supposons un instant (…) que la Bible soit bel et bien la parole
infaillible de l’unique vrai Dieu. Mais alors que faire du Coran, du Talmud,
du Livre de Mormon, des Veda, de l’Avesta et du Livre des morts des
anciens Égyptiens ? Et comment voyez-vous la divinité d’empereurs
romains comme Auguste et Claude ? (…) Le militarisme japonais des
années 1930 et du début des années 1940 reposait sur une croyance
fanatique en la divinité de l’empereur Hirohito. Après la défaite de son
pays, celui-ci proclama publiquement que ce n’était pas vrai, que tout
compte fait il n’était pas un dieu. (…)
Je ne nie pas l’efficacité ni la bienfaisance potentielles de la
religion. Au contraire. Pour le meilleur ou pour le pire, la fiction compte
parmi les instruments les plus efficaces de la boîte à outils de l’humanité.
En rassemblant, les credo rendent possible la coopération humaine sur
une grande échelle. Ils poussent les gens à construire des hôpitaux, des
écoles et des ponts en plus des armées et des prisons. Adam et Eve
n’ont jamais existé, mais la cathédrale de Chartres reste belle.
Yann Vagneux
Né en 1976, prêtre catholique français. En 1997-1999, passe 3
années à l’oeuvre ‘Points-Cœur’ à Madras (Chennai) en compagnie du
jésuite Pierre Ceyrac. Évoquant Jules Monchanin, fondateur avec Henri
Le Saux de l’ashram de Shantivanam, le vieux jésuite lui lance avec
conviction : « C’est à toi maintenant de continuer son chemin ! ».
En 2000-2002, volontaire dans les quartiers populaires de Santa
Fe, en Argentine. Entre en 2002 aux ‘Missions étrangères de Paris’
(MEP) et décide de se consacrer à l’Inde. Parle notamment l’hindi et le
sanskrit. Vit depuis 2012 « un ministère d’amitié » à Bénarès où il cultive
de profondes relations avec des étudiants des écoles brahmaniques,
des musulmans soufis et des disciples du jaïnisme, amène les uns et
les autres à dialoguer, à dépasser leurs préjugés hostiles, à visiter leurs
lieux de culte respectifs.
« La vocation missionnaire est une vocation symphonique. Elle
fait découvrir l’inépuisable richesse de tant d’hommes et de femmes et
convoque à tendre l’oreille au murmure de l’Esprit Saint qui traverse
tous les êtres, toutes les cultures et toutes les religions. »
Philippe Charlier
Né en 1977, médecin légiste français*, anatomo-pathologiste, archéo-
anthropologue et paléopathologiste. Docteur en médecine, ès-sciences
(éthique) et ès-lettres (‘École pratique des hautes études’). Directeur de la
recherche et de l’enseignement au Musée du Quai Branly. Depuis 2021,
dirige la collection ‘Terre Humaine’ fondée par Jean Malaurie. Auteur de
Zombis : enquête sur les morts-vivants (2015) et de Vaudou : l’homme, la
nature et les dieux - Bénin (2020). Initié au vaudou.
Dans son ouvrage Autopsie des fantômes. Une histoire du surnaturel,
(2021) se demande pourquoi les spectres, les fantômes ou les revenants
continuent de passionner, comment la science a tenté d’enregistrer le son des
morts, de photographier les fantômes ou les pensées, quel a été le rôle des
médiums dans cette communication d’outre-tombe, entre sincérité et
escroquerie, comment le surnaturel, qui défiait initialement la science, est-il
devenu lui-même, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d’étude. Et
surtout, à qui profitent les revenants et leurs manifestations. De la tombe
d’Allan Kardec au culte des âmes du Purgatoire, de Rome à Paris, en passant
par le Vietnam et l’Écosse, interroge les archives et les adeptes de ceux qui
refusent de voir la mort comme une inéluctable fin.
« Le vaudou est tout sauf une sorcellerie, c’est une religion à part
entière, une religion de la nature, avec ses dieux, ses temples, son clergé,
mais aussi une culture. (…) J’accepte que des choses soient inexplicables. »
Reza Moghaddassi
Né en 1977 à Téhéran d’un père musulman et d’une mère
catholique, grandit en partie à l'école de Lanza del Vasto et de Gandhi.
Agrégé de philosophie, qu’il enseigne au Gymnase Jean Sturm à
Strasbourg.
Formé à la philosophie occidentale et passionné par les philosophies
orientales, intervient à l’Institut d’Etudes Politiques et à la Faculté de philosophie de
Strasbourg. Embrasse le bouddhisme pendant dix ans et se passionne pour les
maîtres tibétains. Artisan du dialogue interreligieux en Alsace.
Cherche à trouver les points de convergence entre les êtres
humains en reconnaissant la multiplicité des voies toujours singulières
par lesquels ils peuvent cheminer vers davantage de vérité et de
sagesse.
« En chacun de nous se joue un combat intérieur, qui se tient
entre deux loups. Le premier est ténébreux. Il est la colère, l’envie, le
chagrin, le regret, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement sur soi-même, la
culpabilité, le ressentiment, l’infériorité, la supériorité, les mensonges, la
fausse fierté et l’ego. Le second est lumineux. Il est la joie, la paix,
l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance,
l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. » Le petit-fils
réfléchit un long moment. Puis il demande à son grand-père : « Quel
loup gagne ? » Le vieil homme sourit et lui répond : « Celui que tu
nourris ! »
Martin Steffens
Né en 1977, philosophe français. Agrégé de philosophie, profes-
seur de philosophie en khâgne au lycée Fustel de Coulanges à Stras-
bourg. Notamment spécialiste de la philosophe Simone Weil. Père de
famille, batteur dans un groupe de rock et écrivain, chroniqueur,
conférencier.
Aborde beaucoup le thème du consentement : à la vie (Petit traité
de la joie, consentir à la vie, 2011), à l'épreuve (La vie en bleu, 2014), au
mal qui nous habite (Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger,
2016), à la mort (L'éternité reçue, 2017), à la patience et le résistance
(Marcher la nuit, 2020), à la virilité (Tu seras un homme, 2021), à la
paternité (Être père, c’est…, 2022). Un court essai explore l'impossibilité
de consentir, celui consacré à la violence (Rien que l’amour, repères
pour le martyre qui vient ». (2015). Distingue la crainte, attente et vigi-
lance, de la peur qui paralyse et qui divise.
« N’est-ce pas là la liberté proprement humaine : dire non à ce qui
s’impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreu-
se, plus pleine de risques : consentir à la vie. Non pas d’un oui du bout
des lèvres : la question du consentement à l’existence est, selon le mot
de Nietzsche, "la question primordiale". D’une telle question dépend
notre façon d’accueillir le passé comme d’engager l’avenir. »
Martin Steffens
« Si je n’apprends pas à m’aimer, moi tel que je suis, je ne
supporterai pas non plus l’autre, tel qu’il est. »
« La valeur d’une vie ne se mesure pas à la quantité d’expériences
que l’on a faites mais à la qualité de présence qu’on y a mise. »
« La durée de notre habitation du monde, c’est le jour : qu’aujour-
d’hui je sois accueillant de ce que tu me donneras et que, au soir, je
puisse espérer avoir fait ce qui convient. »
« "En retard" ne signifie pas "trop tard". René Char écrivait : "Tu ne
peux pas te relire, mais tu peux signer". L’homme qui meurt appose,
sans pouvoir rien retoucher, son nom au bas de sa vie. On ne peut pas
revenir en arrière, mais nous pouvons signer, inscrire nos pas dans ce
chemin que la vie a tracé avant nous. Pardonner à son passé ou con-
sentir joyeusement à la vie présente, c’est un seul et même geste. »
« Qu’ils soient athées, philosophes ou chrétiens, badauds, musi-
ciens ou poètes, les hommes ont en partage cette vie tramée dans
l’involontaire et qu’il faut, pour cette raison, apprendre à aimer. »
« L’homme est homme par un rapport inefficace, maladroit et
gratuit au monde. La contemplation ou l’écoute sont des rapports
pauvres au monde : c’est se tenir là, sans rien s’approprier. L’humain
est dans la chair de la relation. »
Mohamed Khénissi
Né en 1978, arrive en France de Tunisie à 18 ans, étudie la
comptabilité, travaille dans la finance.
Taraudé par des questions spirituelles et l’envie de comprendre sa
religion, se plonge dans le monde des mosquées et approfondit ses
connaissances religieuses. S’inscrit à l’’Institut des hautes études du
monde religieux’ (IHEMR) où il se forme à la laïcité, aux sciences des
religions et à la gestion d’une organisation cultuelle, aux côtés d’étudiants
issus de toutes les traditions. S’inscrit au diplôme universitaire
‘Interculturalité, laïcité, religions’ à l’Institut catholique de Paris (ICP), suit
les cours du ‘Theologicum’ où il découvre la doctrine sociale de l’Église
qui le passionne. Prépare en parallèle un travail de recherche
sur l’apostasie en islam à l’’École Pratique des Hautes Études’.
Président de l’association ‘Herménéo’ qui défend les valeurs de la
laïcité et dont la devise est " Vivre ensemble est un défi qui nécessite
d’aller vers l’autre". L’association présente les traditions religieuses et
spirituelles aux jeunes de Seine St Denis et de la petite couronne de
Paris.
« Il faut arrêter de ne concevoir l’engagement qu’à l’intérieur de sa
communauté de foi ou son groupe de convictions. C’est à toute la société
que nous devons proposer notre valeur ajoutée. Le but n’est pas de faire
tous pareil, mais d’œuvrer dans la même direction. »
Marion Muller-Colard
Née en 1978, théologienne et écrivaine française, doctorat à la
Faculté de théologie protestante de Strasbourg, médiatrice pénale, ex-
aumônier d’hôpital.
Écrit régulièrement des méditations pour l'hebdomadaire
protestant français Réforme.
« Il n’existe pas de formation universitaire qui prépare à
l’impuissance. (…) La douleur physique est pour moi une butée. Un lieu
de grand silence hermétique à toute parole, un lieu qu’aucune lumière
intellectuelle ou théologique ne parvient à éclairer. (…)
Pourquoi me définir comme agnostique ? Parce que je crois en
Dieu, mais je sonde chaque jour un peu plus à quel point je n’ai pas la
connaissance de ce Dieu en qui je crois. (…)
Il n’y a pas de système, de dogme, de religion qui puisse abolir,
contenir, détourner les conjectures qui nous menacent perpétuellement
d’un coup du sort. Tout comme le bonheur, le malheur n’est simplement
pas juste. »
Marion Muller-Colard
« Le premier qui nous approcha tous, dans les lieux des plus
sombres de nos vies, c’est notre vieux frère Job. (…) Le cri de Job est
son premier acte de foi libre. L’attente urgente que quelque chose de
nouveau se crée sur son tas de fumier. La seule attente qu’il puisse
s’offrir : l’attente de l’imprévisible. (…) La réponse de Dieu à Job laisse
vacante la réponse à l’immense question du mal.(…) Dieu, dans le
livre de Job plus souvent que dans nul autre, est appelé le Shaddaï :
celui qui dit ‟Ça suffit !” »
« Dieu compte sur chacune de nos vies pour circonscrire avec
lui le chaos. (…) J’ai entrevu un Autre Dieu qui ne se porte pas garant
de ma sécurité, mais de la pugnacité du vivant à laquelle il m’invite à
participer. »
« Jésus de Nazareth a payé de sa vie d’avoir fait voler en éclats
une religiosité contractuelle. Son Dieu immense lui insufflait le courage
d’être, quoi qu’il arrive. »
« Quoi qu’il m’arrive, il est juste et bon que je participe, d’une
façon tout à fait éphémère, à quelque chose de plus grand que moi. Et
que ma marche fragile prenne appuis sur la solidité des montagnes
qui me survivront longtemps encore. »
Photo : Job, d’après Léon Bonnat (1880)
Pablo Servigne,
Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle
P. S. (né en 1978), R. S. et G. C. sont collapsologues, chercheurs
sur les risques d’effondrement de nos sociétés industrielles fondées sur
les énergies fossiles avec les conséquences que l’on sait : épuisement
des ressources, baisse de la biodiversité, changements climatiques, etc.
Appellent à nous relever, apprendre la résilience, aller de l’avant,
décloisonner les savoirs, élargir notre horizon, sacraliser les liens entre
humains et avec plus grand que soi, à considérer l’avenir comme
désirable.
« Soit nous attendons de subir de plein fouet la violence des
cataclysmes à venir, soit, pour en éviter certains, nous prenons un virage
si serré qu’il déclencherait notre propre fin-du-monde-industriel.
L’horizon se trouve désormais au-delà : imaginer la suite, tout en se
préparant à vivre des années de désorganisation et d’incertitude. (…)
Comment se projeter au-delà, voir plus grand, et trouver des manières de
vivre ces effondrements ? Un changement de cap ouvrant à de nouveaux
horizons passe nécessairement par un cheminement intérieur et par une
remise en question radicale de notre vision du monde. Par-delà
optimisme et pessimisme, ce sentier non-balisé part de la collapsologie et
mène à ce que l’on pourrait appeler la collapsosophie… »
Kahina Bahloul
Née en France en 1979, islamologue franco-algérienne. Née d'un
père algérien kabyle peu attaché à la normativité religieuse, mais issu
d'une famille maraboutique et d'une mère française athée. Grand-mère
maternelle juive polonaise, grand-père maternel catholique français.
Grandit en Algérie jusqu'à la fin de sa formation de juriste. Revient en
France en 2003, cadre dans l'assurance pendant 12 ans. Le décès de
son père la conduit à approfondir son lien avec la mystique musulmane,
le soufisme.
Les attentats de 2015 en France la décident à agir. Après un master
2 en islamologie à ‘l’École pratique des hautes études’, poursuit un
doctorat sur la pensée d’Ibn Arabi. Se réclame aussi de Rabi’a al
Adawiyya et de l’émir Abdelkader ibn Muhieddine.
Selon elle, la pratique méditative du soufisme abolit les considéra-
tions de genre. S'inspire de l'imame danoise Sherin Khankan ou de
l’États-unienne Amina Wadud. Présidente de l’association Parle-moi
d’islam qui a pour objet de faire redécouvrir les valeurs de paix, de
fraternité et le message universel de l’islam.
../..
Kahina Bahloul
Avec Faker Korchane, président de l’Association pour la renaissance
de l’islam mutazilite (ARIM), inaugure à Paris en 2020 la Mosquée Fatima
sous la forme d’un prêche dans une salle louée à Paris.
À l'image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom
et le caractère, est aujourd'hui présente sur tous les fronts pour évoquer la
possibilité d'un islam moderne et libéral.
La question de sa légitimité est souvent posée par les milieux
conservateurs. A pour alliées Floriane Chinsky, rabbine du ‘Mouvement juif
libéral de France’, et la pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente de
‘l'Église protestante unie de France’, avec qui elle publie un livre en 2021.
« Nous prétendons que notre héritage islamique est plein
d’aspiration à la justice, de volonté de bien et d’épanouissement personnel
et collectif. C’est le sens même de la racine du mot qui constitue le nom de
notre religion, islam, provenant de s-l-m, à savoir pacification. »
« Les avis qui veulent établir l’interdiction absolue du magistère
féminin dans le culte musulman n’ont pas de fondements théologiques
solides. Aucun argument émanant du Coran ni de la sunna ne peut être
sérieusement avancé pour invalider ou rendre illicite l’imamat des
femmes. »
Charles Wright
Né en 1981, écrivain et journaliste français. Jeune aspirant jésuite,
sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, fait avec
un compagnon qu’il n’a pas choisi un chemin de 700 kilomètres à pied à
travers les déserts du Massif central. Le récit de ce voyage est une ode à la
désertion, à la liberté, à l’aventure spirituelle. On y croise les figures de
Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des
volcans, des vaches. Vit entre Paris et un petit monastère en Ardèche, en
« aventurier de la France cantonale ».
« Je ne peux pas croiser une vache sans lui faire une déclaration
d’amour. Elles nous regardent passer, on s’agite, on court dans tous les sens
et elles nous toisent un peu en nous disant de ralentir. »
« La vocation des chrétiens, c’est entrer en relation amicale avec toute
réalité, avec les gens qui nous entourent. Non pas de racoler, convertir,
ramener les gens à la messe, mais les amener déjà à eux-mêmes, être des
sourciers qui aident les gens à retrouver leur source, se mettre au service de
leur liberté. »
« Le mot ‘Dieu’, je ne peux plus le sentir. Quand on dit le mot ‘Dieu’, il
y a le dieu des Grecs, le dieu jupitérien, le dieu de la métaphysique, le dieu
du théisme, le dieu du cosmos, cette espèce d’être immobile et immuable qui
est la cause de toute chose, et je comprends qu’on soit athée de ces dieux-
là. Le Dieu de Jésus-Christ est un ami qui nous libère de cette quincaillerie
idolâtrique. »
Tristan Garcia
Né en 1981, écrivain, romancier et philosophe français. ‘ENS’,
professeur de philosophie à Amiens puis maître de conférences à la
faculté de philosophie de l'Université Jean-Moulin-Lyon 3. Parcours
atypique associant la littérature, la métaphysique et une réflexion sur
l’image, le cinéma et les séries télévisées.
Dans Âmes - Histoire de la souffrance, raconte l’histoire de
l’humanité du point de vue de ceux qui souffrent à partir des grands textes
fondateurs des civilisations.
« J’essaie d’être attentif, toujours, à re-raconter l’histoire du point
de vue des vaincus, des dominés, des subalternes. Ce qui est très
compliqué, car les vaincus n’ont pas d’histoire. Celle-ci est toujours
racontée par les vainqueurs. C’est pour ça que la fiction est nécessaire. »
« Quatre âmes se croisent, se battent (…) Elles meurent, elles
reviennent. Chacune de leurs existences est l'occasion d'un récit, petite
partie d'une fresque dont le sens se dévoilera peu à peu : l'épopée des
oubliés, le chant des perdants, le grand livre des êtres morts dans
l'ombre. Les héros en sont des femmes, des esclaves, des lépreux, des
enfants ou des bêtes dont l'esprit se souvient, oublie, génération après
génération, mais progresse à l'aveugle dans les galeries du passé. »
Adrien Candiard
Né en 1982, dominicain et islamologue français. Études à
l‘’École normale supérieure’ et à ‘Sciences po’.
Auteur de Pierre et Mohamed, monologue théâtral en hommage
à Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné.
Vit au couvent du Caire, membre de l‘’Institut dominicain d'études
orientales’ (Idéo). A publié plusieurs livres, concernant l'islam, le
dialogue interreligieux ou la spiritualité chrétienne.
« Il faut accepter que l’islam soit une réalité complexe. Il existe
un socle commun : la révélation coranique, la référence au Prophète
Mahomet, ainsi qu’un monothéisme vigoureux, un attachement
central à l’unicité divine. Après cela, la diversité culturelle, théologique
et spirituelle est très grande. »
« On dit toujours que ‟la Croix sauve le monde”, mais par lui-
même, cet instrument de torture ne sauve rien. Ce qui sauve le
monde, c’est ce qu’a fait le Christ sur la croix : continuer à aimer,
malgré la croix. »
Antoine Ponton
Né en 1982, éleveur français de bovins-viande. Études de
biologie, mastère en environnement, travaille sur des questions
d’environnement pour des associations et collectivités territoriales.
En 2010, passe un brevet professionnel de polyculture-élevage en
bio. Avec sa compagne Marion, reprend une ferme en 2013 (‘Ferme
à tout bout de champ’, La Giraudière, Mayenne, 60 animaux).
Défend l’agriculture paysanne, le bien-être animal, la
coopération, la vente en circuits courts pour des relations équitables
producteurs-consommateurs, etc.
Avec la ‘Confédération paysanne’, Nature et progrès ’, ‘France
nature Environnement’, les ‘AMAP’, le ‘MODEF’, ‘Terre de liens’, etc.
et ‘Abattage alternatives’, prône de nouveaux outils individuels et/ou
collectifs, fixes ou mobiles, d’abattage à la ferme et de transport vers
des abattoirs de proximité, possibles en droit européen.
« Si on supprime l’élevage, il n’y a plus de paysages. Et si on
maintenait l’élevage sans la mort, on laisserait dégénérer nos
animaux sans accompagnement. Quand les grands prédateurs ne
sont plus là, c’est à l’éleveur et au consommateur d’assumer ce rôle.
C’est pourquoi être éleveur, c’est se confronter à la mort. Mais mort
ne veut pas dire souffrance. Je prends part à un collectif qui réfléchit
à cela concrètement. »
Mathieu Labonne
Né en 1984 ?, écologiste et dirigeant français. Diplômé de
l’École supérieure d’aéronautique. Ingénieur-chercheur en climatologie
au CNRS (impact des aérosols sur le climat), expert carbone au CEA,
dont il réalise le bilan carbone. De 2010 à 2014, consultant indépendant
en gouvernance participative. De 2014 à 2020, directeur du ‘mouvement
Colibris’.
Président et directeur de la ‘Coopérative Oasis’, qui réunit plus
de 1000 lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on
expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du
vivant. Coordonne en même temps le Centre Amma - Ferme du Plessis
à Pontgoin (Eure-et-Loir), cofondateur de l’écohameau du Plessis,
écovillage pour 28 familles.
« Un vrai chercheur scientifique n’est pas là pour prouver ses
croyances, il est là pour être à l’écoute de ce qui est. C’est la même
chose dans la démarche du chercheur spirituel. »
« Je suis convaincu que les racines de la crise écologique sont
humaines et spirituelles, dans la mesure où son origine est aussi liée au
fait que l’être humain s’est coupée du reste du vivant. Ce sentiment de
séparation qui relève de l’ego, nous mène vers une sorte de frénésie à la
Mathieu Labonne
consommation : en cherchant le bonheur
dans la consommation au lieu de le chercher à l’intérieur de nous-mêmes. »
« Dans la démarche du colibri, chacun peut faire sa part, petite ou
grande : faire tout ce qu’on l’on peut et le faire sincèrement, sans condition-
ner son bonheur au résultat de l’action, en étant conscient que le monde ne
va pas changer que par moi. »
« Les oasis incarnent un mode de vie qui n’est pas seulement un
modèle écologique mais qui vise aussi à rendre les gens plus heureux. Pour
surmonter les crises écologiques et sociales, nous avons besoin de cultiver
la valeur de l’interdépendance et de la solidarité. S’engager en écologie
pour “sauver le monde”, ce n’est pas une bonne motivation. »
« Entre les deux échelles personnelle et mondiale, toutes deux
insuffisantes, il y a l’échelle de la relation humaine : c’est celle des territoires
: le hameau, l’immeuble, le quartier, le village, la ville. »
« M’occuper d’une colonie d’abeille est une priorité pour moi.
L’abeille est à la fois ombre et lumière, jaune et noire. C’est au fond, ce que
je recherche dans ma vie, mettre de la lumière sur nos zones d’ombre. »
« Amma m’a donné des outils intérieurs pour mieux me connaitre et
moins m’identifier à mon égo. Selon elle, la spiritualité, c’est l’art d’être
heureux et le bonheur est une décision. »
Michael Seewald
Né en1987, théologien catholique germano-français. Études de
théologie catholique, sciences politiques et philosophie. Professeur de
dogmatique et d'histoire du dogme à l' Université Westphalian
Wilhelms de Münster.
- défend la liberté de penser et de travailler des théologiens;
- repère 3 modes de développement et d’évolution des dogmes :
l’autocorrection (ex. : le sacrement de l’ordre), l’oubli délibéré (ex. :
monogénisme*), la récupération (ex. : les droits de l’homme),
- réfute la prétention des religions de disposer d’un savoir soi-disant
commuiqué par Dieu, délégitime l’infaillibilité papale,
- appelle à traiter par une argumentation de fond les débats actuels
(communion pour les couples mixtes, célibat des prêtres, ordination
des femmes)
- appelle à une évangélisation porteuse de sens hors des formules
toutes faites,
- appelle à une foi intelligente par l’argumentation et non par l’autorité.
* Monogénisme : théorie selon laquelle toutes les races humaines dériveraient
d'un type, d'une population, voire d'un couple unique (comme Adam et Ève).
Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Élie, et Anne Guillard
P.-L. C, doctorant en géographie à l’université d’Oxford.
J.-V. É., né en 1992, étudiant en master d’histoire religieuse à
l’École Pratique des Hautes Études (à gauche sur la photo)
A. G., doctorante en philosophie politique et théologie à Sciences
Po et à l’université de Genève.
Se rencontrent en 2016 au Centre Sèvres (jésuites) à Paris
Auteurs d’un Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien
(2017). Refusent une vision étriquée de leur foi et un conserva-
tisme érigeant le catholicisme. Au contraire, interpellés par la complexité des
expériences qui travaillent leurs contemporains et attentifs à la vitalité de leurs
interrogations, proposent un christianisme imprégné du souci évangélique de
compréhension du monde et contestent une posture moralisatrice et
intransigeante qui condamne sans concession la modernité.
Revendiquant une énergie collective orientée vers la construc-
tion d’un projet commun, ce livre propose aux Chrétiens d’investir les
enjeux fondamentaux qui constituent l’origine profonde de nos
maux : le délitement des liens sociaux accéléré par la montée des
inégalités économiques, la dégradation continue des écosystèmes.
Samuel Grzybowski
Français né en 1992, étudiant en histoire et sciences politiques.
Cofondateur et ex-président de l’association ‘Coexister’, mouvement
interreligieux de jeunes, créé en janvier 2009 par 11 jeunes juifs,
chrétiens et musulmans à l’issue d’un meeting pour la paix à Paris après
les bombardements sur Gaza. Devenu ensuite interconvictionnel avec
des membres agnostiques et athées.
Devise : "Diversité de convictions, unité dans l’action". Ensemble,
organisent la première opération Ensemble à sang % en recueillant 150
dons de sang. 5 domaines d’action : dialogue, solidarité, sensibilisation,
formation, voyages. ‘Coexister’ compte actuellement 45 groupes locaux
implantés dans 33 villes en France. Des groupes sont présents en
Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suisse.
La ‘Coexistence Active’ est une philosophie qui se
décline en une méthode de terrain afin de permettre à
chaque citoyen, et particulièrement aux 15-35 ans, de
favoriser un meilleur vivre ensemble. Ce modèle de société
se base sur une triple conviction : la diversité existe, elle est
une chance, et est même nécessaire pour créer du lien social.
../..
Coexister
« De toutes les différences, la diversité religieuse, philosophique
et spirituelle est l’une des plus taboues, complexes et instrumentalisées.
Cette diversité, lorsqu’elle est mal comprise peut être source de
discriminations et de marginalisation. C’est pourquoi, nous devons
apprendre à valoriser la diversité de chacun et à en faire un levier pour
mieux vivre ensemble. »
« Nous croyons que la paix passe par la rencontre de l’autre,
par la découverte de nos ressemblances et la compréhension de
nos différences. Pour nous, coexister, c’est œuvrer activement en
faveur d’un rapprochement entre les hommes, faire tomber les
murs de nos préjugés.»
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  • 2. Marc de la Ménardière et Malory Malmasson M. de la M., né en 19??, entrepreneur, globe-trotter, réalisateur et conférencier français. Diplômé d’école de commerce et d’un master universitaire, s’investit dans la construction d’un circuit écotouristique avec des communautés indigènes de Bolivie. Travaille comme business developper à Manhattan pour Danone. Un accident le cloue au lit 2 mois et ½ : pendant cette période, regarde tous les documentaires (Monsanto, etc.) à l’origine de sa prise de conscience. Fin 2009, change de voie et rejoint un ami d’enfance, Nathanaël Coste, en Inde. Ils interviewent de grands acteurs du changement (Vandana Shiva, Satish Kumar, 1er Ministre du Tibet). Puis partent en Amérique Latine découvrir la méditation, la hutte de sudation et la physique quantique. Après 4 ans et ½, produisent le documentaire En Quête de Sens (2015). Avec Malory Malmasson, thérapeute énergéticienne et auteure de séries d'animation pour enfants, cofonde en 2017 ‘l'Espace Totem’ rebaptisé ‘La Kambrousse’ en septembre 2020, espace de 5 hectares adossé à la grande forêt domaniale de Secondigny, entre Poitiers et La Rochelle. ../..
  • 3. Marc de la Ménardière et Malory Malmasson Ce lieu inspirant, espace d’alignement du corps, de l’esprit et de l’âme (éveil spirituel, médiation, poterie, yoga, permaculture, etc.) est créé avec le soutien de bénévoles et de partenaires pour réconcilier connaissance de soi et transition sociétale. Coordonne aujourd’hui le pôle inspiré du mouvement ‘Colibris’. Interroge, expérimente et communique autour des notions de sens, de résilience et d'interdépendance, comme les fondements d'un nouveau récit en émergence ... Par ses films, conférences et stages offerts à la campagne, souhaite participer à l'émergence d'un nouvel imaginaire qui nous conduirait vers un autre art de vivre.... » « Pour changer le monde, nous devons commencer par nous changer nous-mêmes. La révolution externe démarre par ma révolution intérieure. Et cela passe par une phase de prise de conscience et par la révolution de mes propres croyances. La spiritualité, c’est comprendre qu’on est plus qu’un corps, c’est chercher sa place dans l’univers et comprendre que tout est connecté, c’est comprendre que la liberté et le bonheur sont d’abord un état d’esprit, c’est distinguer le superflu de l’essentiel. »
  • 4. Father Kumeran Né en 19??, chercheur spirituel. Issu d’une famille indienne résidant en Afrique du Sud depuis cinq générations, élevé dans une famille où les deux religions, chrétienne et hindoue, étaient pratiquées. Attiré depuis son plus jeune âge vers la spiritualité, est ordonné prêtre dans l’église anglicane, où il s’engage pendant plusieurs années. Sa quête le conduit en Inde où, en 2011, il vit une expérience intérieure décisive au pied de la montagne sacrée Aruṇāchala ("lumière immuable"), au Tamil Nadu (image du haut). Réalise alors que Dieu est la réalité suprême qui se manifeste dans une multitude de noms et de formes. Se sent profondément proche de la tradition de vénération de Shiva tout en restant très lié à son Maître Jésus-Christ et à ses enseignements. Ressent un appel à quitter son Église et à mener une vie contemplative. Se consacre désormais au dialogue interreligieux et à l’enseignement spirituel. Fondateur et directeur spirituel du mouvement Aruṇāchala Mārga. Vit à Tiruvannamalai au Tamil-Nadu. « La mort et la résurrection ne sont pas des événements qui ont eu lieu une fois il y a deux mille ans, c'est ce qui doit nous arriver chaque jour. »
  • 5. Éliette Abécassis Née en 1969, femme de lettres, réalisatrice et scénariste française. Issue d’une famille juive orthodoxe marocaine : son père, Armand Abécassis, professeur de philosophie, est un penseur renommé du judaïsme. ‘École Normale Supérieure’, agrégation de philosophie. S’affirme, avec Qumran et Le Trésor du Temple, comme un des auteurs phares du thriller historique et religieux. Son roman Le maître du Talmud dépeint la France du 13ème siècle, déchirée par le dogme et le fanatisme religieux. « L'origine de l’antisémitisme est un mystère sans fin. » « La religion devient violente quand elle est confisquée par un dogme. » « Le Talmud remet en cause l’Ancien Testament. C’est un livre ésotérique, un dialogue incessant, enivrant. Brûler le Talmud*, c'est brûler la liberté de penser, le questionnement et la contradiction. » « La meilleure arme contre le fanatisme, c’est l’interprétation d’un texte pour l’actualiser et le réformer. » * Le procès du Talmud, ou brûlement du Talmud, ou disputatio de Paris, commencé en 1240, se conclut par la crémation de nombreux exemplaires du Talmud sur la place de Grève en 1242. En 1244, le pape Innocent IV émet la lettre Impia Judaeorum perfidia où il condamne le Talmud et exhorte le roi Louis IX (Saint Louis) à brûler les copies de ce livre.
  • 6. Alexandre Vigne Né en 1969, professeur à l'école de joaillerie de Paris. Anime de 2003 à 2006 une communauté du ‘Chemin néocatéchuménal’. Fondateur en 2005 et directeur de l’association Cieux (‘Comité Interreligieux pour une Éthique Universelle et contre la Xénophobie’) basée sur le bénévolat d’habitants d’une même localité. ‘Cieux’ réunit hommes et femmes, de toutes conditions, nationalités, couleurs ou origines, de toutes religions ou sans religion affichée, dans le but de : - favoriser le vivre-ensemble en bonne harmonie, en toute conscience de leurs différences religieuses ou culturelles, pour un moment de fraternité et de paix, dans un dialogue à l’échelle locale, - développer une éducation citoyenne par le dialogue et réduire le risque de xénophobie, conséquence d’une méconnaissance mutuelle, - mobiliser les communautés pour favoriser un rapprochement durable. Depuis 2005, ‘Cieux’ a déjà organisé plus de 300 rencontres de dialogue interreligieux en France et à l’étranger : Azerbaïdjan, Burkina- Faso, Comores, Israël, Liban, Ouganda, Sénégal, Suède, Tunisie.
  • 7. Gaël Giraud Né en 1970, jésuite français, normalien, polytechnicien, chercheur au CNRS et à ‘l’École d’Économie de Paris’. Co-animateur du collectif ‘Scinder les banques’. Économiste en chef à l’’Agence Française de Développement’. En 2020, engagé par l'université de Georgetown, où il fonde et dirige le programme de justice environne- mentale. Membre de l’institut Rousseau, laboratoire d’idées qui tente de concilier refondation républicaine et écologie politique. Une des propositions fortes promues de cet Institut consiste à annuler les dettes souveraines détenues par la Banque centrale européenne, en échange d'investissements permettant de financer la reconstruction écologique. Travaille sur la monnaie, le rôle des marchés financiers, a mené des enquêtes sur l’impact de l’implantation de sociétés multinationales dans les pays du Sud. Développe les aspects éthiques et spirituels des sciences économiques. Travaille avec Cécile Renouard sur une économie basée sur la valorisation de la capacité relationnelle. Prend position sur le pic du pétrole, en faveur d'un protection- nisme aux frontières de l'Europe, d'un financement massif de la transition écologique par la planche à billets, du passage de l'euro- monnaie-unique à l'euro-monnaie-commune. ../..
  • 8. Gaël Giraud Dans Composer un monde en commun, Introduction à la théologie politique de l’Anthropocène (thèse de théologie en 2000, texte complété en 2022), montre que la démocratie est menacée par notre refus d'inscrire des limites à la toute-puissance de la personnalité juridique, des techniques extractivistes et de la marchandisation du monde. Invite à puiser l'imagination créatrice pour inventer de nouvelles institutions chargées de prendre soin de nos communs mondiaux (la santé, le climat, etc.) autant que des communs qui nous entourent (les écosystèmes, la monnaie, etc.). S'appuie sur une relecture de récits évangéliques autant que sur un dialogue théologique avec l'histoire économique, le droit, la politique. Montre que le christianisme porte la possibilité de désinstitutionnaliser le schéma de la propriété privée et invite à un pouvoir politique délibératif capable de "composer" et de préserver un monde en commun. L’adage de justice "À chacun selon ses besoins" et la Règle d'or ("Fais à autrui tout ce que tu voudrais qu'il te fasse") sont constitutifs du rapport au monde que les humains sont appelés à entretenir. Appelle à refonder l’utopie des Lumières, à un renouvellement profond de notre relation au monde et à la délibération : délibération autour des écritures saintes, délibération en vue d'élaborer des modes de gouvernement collectifs.
  • 9. Naif Al-Mutawa Né en 1971, Koweitien, docteur en psychologie clinique de Long Island University, psychologue et hypnothérapeute à New-York, au Koweït, à Dubaï et au Quatar. Organise des ateliers sur la résolution créative des conflits, la gestion de l'attention, du stress et de la colère Créateur au Koweït en 2006 de The 99, un groupe de super- héros de bandes dessinées basé sur la culture et la religion islami- ques. Les héros de la BD sont le Dr. Ramzi, un érudit et activiste social, et 99 jeunes (chacun a pour nom l’un des 99 attributs d’Allah : générosité, force, fidélité, sagesse, miséricorde, écoute, justice, douceur, pardon, etc.), avec des capacités spéciales qui leur ont été conférées par les pierres précieuses "Noor". Le scénario présente les 99 personnes dirigées par M. Ramzi dans leur quête de justice sociale et leur combat sans violence contre les forces du chaos et du mal. Les BD, connaissant un grand succès, sont adaptées à la télévision, diffusées dans les camps de réfugiés. Frappé d’une fatwa*, poursuivi en justice pour blasphème devant un tribunal du Koweït en 2014, gagne en 1ère instance et en appel. * Avis ou condamnation prononcé par une autorité religieuse islamique
  • 10. Ernesto Ortiz Né en 19??, auteur, enseignant et thérapeute né au Mexique, chamane Lakota, habite à Miami (États-Unis). Sa formation débute dès son jeune âge au Mexique auprès des curanderos (guérisseurs) et des chamanes, puise chez le mystique et guérisseur états-unien Edgar Cayce (1877-1945) et dans le bouddhisme tibétain. Fait connaître les "mémoires akashiques"* qui enregistrent les informations du passé, du présent et dévoilent les futurs potentiels. En 1994, créé Journey to the Heart (‘Voyage au cœur’), structure dédiée à l'élévation de la conscience et au bien-être des personnes. Anime des ateliers et séminaires aux États-Unis, au Canada, en Europe, en Australie, en Asie et en Amérique Latine : bienveillance et compas- sion, prière sacrée des Mayas, méditation, rituels de pardon, transe chamanique, ouverture du cœur, etc. Ses formations en France sont promues par ‘Oasis Voyages’, agence de voyages fondée en 2007, spécialisée dans l’éveil de la conscience et les expériences initiatiques, fondée par Éric Grange (né en 1965), ingénieur, anciennement accompagnateur à ‘Nouvelles Frontières’. Voyages à Bali, au Tibet, au Macchu Picchu, au désert, etc. En 2009, le ministre du Tourisme lui décerne le trophée du ‘Nouvel Entrepreneur du Voyage’. * voir diapo sur Charles Webster Leadbeater
  • 11. Badriyah Fayumi Née en 1971, théologienne musulmane indonésienne, politicienne, enseignante et militante. Études de théologie à Jakarta puis au Caire (1985-1998). Députée (2004-2009) au sein du PKB (Parti du réveil national indonésien, parti musulman modéré). Fonde en 2008 avec son mari une école islamique selon la tradition indonésienne. Participe en 2017 à la création du ‘Conseil indonésien des femmes oulémas’ dont elle devient présidente. L’objectif principal de ce forum, première initiative de ce genre dans le monde, est la reconnaissance du rôle des femmes dans la société et dans l’enseignement religieux. Il condamne les violences sexuelles, les mariages précoces et la destruction de l’environnement. Le premier congrès des femmes oulémas a réuni de représentantes de plusieurs pays dont le Nigeria, le Kenya, le Pakistan et l’Afghanistan. « Les femmes sont les premières à souffrir de la pollution, à devoir trouver de l’eau propre, à soigner les enfants malades. (…) Nous pouvons vivre notre diversité dans l’harmonie. (…) C’est grâce à l’éducation que nous permettrons aux femmes d’assurer des fonctions de dirigeantes en politique, dans les organisa- tions religieuses, les entreprises ou les organisations non-gouverne- mentales. La voix des femmes doit désormais résonner dans toute les société. L’éducation des femmes est une mission prophétique. »
  • 12. Rachid Benzine Français né en 1971 au Maroc, islamologue, disciple de Mohammed Arkoun. Enseignant et chercheur à l'Institut d'études politiques d'Aix-en- Provence, à l’Institut protestant de théologie de Paris, ex-chercheur associé à l’’Observatoire du religieux’. Codirecteur de la collection Islam des lumières aux éditions Albin Michel, qui publie des ouvrages sur la pensée musulmane contemporaine. « Ces hérauts de la pensée libre, parfois menacés de mort et contraints à l’exil, explorent les chemins inédits d’une reconstruction de la pensée religieuse musulmane. Ils revisitent l’histoire des dogmes et des institutions, interrogent les interprétations théologiques ou juridiques successives, tentent de discerner les éléments de la tradition qui pourraient être fondateurs d’une modernité islamique. Surtout, ils soumettent le texte coranique lui-même au crible de l’analyse littéraire et de la critique historique. » ../..
  • 13. Rachid Benzine « L’islam traverse une grande tragédie, marquée par le déficit d’instances d’autorité capables de régler les conflits d’interprétation, et par un déficit d’histoire. (…) La communauté musulmane n’a pas fait son travail : ce qui est enseigné dans les mosquées, c’est le Catéchisme des années 1950, une histoire sainte, sacrée, sans aucun travail historique ni anthropologique. Or on ne peut comprendre le Coran que si l’on connaît la société du VIIème siècle et ses interactions avec le texte. » « Mohammed Arkoun avait coutume de dire qu’il ne fallait rien attendre des pays majoritairement musulmans. C’est aux pays européens d’engager ce travail : soit dans les institutions de formation musulmans, soit en exigeant des imams qu’ils se forment à l’histoire à l’université. (…) Il faut former les enseignants pour qu’ils introduisent leurs élèves à la distance critique et que ceux-ci l’intériorisent au plus intime. »
  • 14. François Durpaire Né en 1971, universitaire et historien français. Agrégé et docteur en histoire, spécialisé dans les questions d'éducation, de bien-être et de diversité culturelle aux États-Unis et en France, militant pour une Répu- blique davantage multiculturelle. Depuis 2018, membre du laboratoire ‘BONHEURS - Bien-être, Organisations, Numérique, Habitabilité, Éducation, Universalité, Relation, Savoirs’ de l'université de Cergy- Pontoise. Consultant pour la télévision et directeur de l'antenne et des programmes de FDM TV. Coordinateur d’une réflexion sur le bonheur à travers l’histoire, rédigée avec plus de 60 historiens, anthropologues, philosophes et psychologues. « Les cimetières préhistoriques laissent supposer un bonheur lié à l’absence de hiérarchie sociale, les premières tombes avec des trésors étant très tardives.(…) Chez Aristote, le bonheur est énergie, lié à la construction commune de la cité. Confucius et Épicure invitent à se méfier des plaisirs qui ne satisfont pas les besoins profonds. (…) D’après l’étymologie, le mot ‘bonheur’ est issu du latin augurium, qui désigne l’appui accordé par les dieux à une initiative. « Du pain et des jeux », notamment les jeux du cirque qui satisfont les instincts les plus bas, c’est la première tentative de manipulation par les loisirs de masse. »
  • 15. Abdennour Bidar Né en 1971, philosophe et écrivain français, agrégé et docteur en philosophie, normalien, professeur à l’université de Nice. Grand-père communiste et athée, mère française convertie à l’islam à travers le soufisme. Thèse de doctorat sur le développement d'une "pédagogie de l'individuation" à partir de la pensée du philosophe musulman indien Mohamed Iqbal (1873-1938). Chargé de mission sur la pédagogie de la laïcité au Ministère de l’Éducation nationale, membre de l'Observatoire de la laïcité et du comité de rédaction de la revue Esprit. «Cher monde musulman, (…) je te vois te perdre - perdre ton temps et ton honneur - dans le refus de reconnaître que ce monstre (Daech) est né de toi, de tes errances, de tes contradictions, de ton écartèlement entre passé et présent, de ton incapacité trop durable à trouver ta place dans la civilisation humaine. Car tu te réfugies dans le réflexe de l’autodéfense sans assumer aussi et surtout la responsabilité de l’autocritique. Tu te contentes de t’indigner alors que ce moment aurait été une occasion historique de te remettre en question ! » ../..
  • 16. Abdennour Bidar Les monstres terroristes aux noms de Al Qaida, Al Nostra, AQMI ou Daech ne sont « que les symptômes les plus visibles sur un immense corps malade, dont les maladies chroniques sont les suivantes : impuissance à instituer des démocraties durables dans lesquelles est reconnue comme droit moral et politique la liberté de conscience vis-à-vis des dogmes de la religion; difficultés chroniques à améliorer la condition des femmes dans le sens de l’égalité, de la responsabilité et de la liberté; impuissance à séparer suffisamment le pouvoir politique de son contrôle par l’autorité de la religion; incapacité à instituer un respect, une tolérance et une véritable reconnaissance du pluralisme religieux et des minorités religieuses. » Je n’aurais pas été si sévère dans cette lettre si je ne croyais pas en toi. (…) Je crois en toi, je crois en ta contribution à faire demain de notre planète un univers à la fois plus humain et plus spirituel ! Salâm, que la paix soit sur toi ! » « Incroyants et croyants ressentent l'impasse de la religion et de l'athéisme. Ils ont aussi l'intuition qu'une nouvelle forme de vie spirituelle est possible. » ../..
  • 17. Abdennour Bidar « Il est possible de réagir (au djihadisme), mais à condition de partir d’un diagnostic juste et d’admettre que l’Occident traverse une véritable crise spirituelle, mère de toutes les crises. Le dénominateur commun de toutes nos crises à mes yeux est qu’elles sont des crises du lien : avec la nature, avec l’autre, avec soi-même - et donc avec la vie. Or, qu’est-ce une crise du lien, au sens le plus large du terme, sinon une crise spirituelle ? L’Occident a perdu l’art et la manière de se saisir de ce rapport au spirituel. » « La vie créatrice est le but et la fraternité le principe de notre vie spirituelle. » « Plus nous connectons à la vue universelle par ce triple lien à soi, aux autres, à l’univers, plus se développe en nous l’être divin - s’il existe - le cœur infini de tous les liens. Et plus il se développe, moins la mort peut quelque chose contre nous. »
  • 18. Éric Vinson Né en 1971, enseignant, chercheur et journaliste français. Docteur en théorie politique, enseignant à ‘Sciences Po’ et à ‘l’Institut Catho- lique de Paris’, spécialisé dans les questions religieuses et spirituelles ainsi que dans la laïcité. Délégué général de ‘Démocratie & Spiritualité’. Avec la sociologue des religions Mireille Estivalèzes, crée en 2006 à ‘Sciences Po’ le module ‘Religions et Sociétés’. Préside l’association ‘Enquête’ et le fonds de dotation ‘Grandir ensemble : Laïcité-Religions-Éducation’, deux structures dédiées à la diffusion et à la promotion en France de la culture laïque des religions et à une meilleure connaissance et pratique de la laïcité française. Travaille en particulier sur la didactique et la pédagogie du fait religieux et de la laïcité, sur l'ésotérisme, sur les rapports entre religion, spiritualité et politique, ainsi que sur le bouddhisme. Issu d'une famille chrétienne-bouddhiste, est également actif sur le terrain de l’inter- religieux. ../..
  • 19. Éric Vinson En 2021, crée avec d’autres un cycle de conférences* en ligne et propose un parcours en cinq temps pour explorer les voies, les pratiques et les outils de la personne méditante-militante : une nouvelle posture qui allie spiritualité et citoyenneté, contemplation et action collective, engagement et transformation intérieure. Dirige, avec Myriam Watthee-Delmotte, Claude Le Fustec et Xavier Gravend-Tirole, l’ouvrage Le spirituel. Un concept opératoire en sciences humaines et sociales** « En tant que catégorie de l’expérience humaine, le spirituel se doit d’être pensé dans sa spécificité. Or le spirituel n’est pas tant une activité (en particulier religieuse) que la manière d’accomplir cette activité (religieuse ou non) en y attachant une quête de sens qui déborde les réponses matérialistes. Il peut surgir dans tous les domaines dont les sciences humaines rendent compte ; il convient donc de l’éclairer par des approches simultanées, respectivement disciplinaires, interdisciplinaires et finalement transdisciplinaires. » * Cycle organisé par le ‘Laboratoire de transition intérieure’, l’Association ‘Nouvelle Acropole’, ‘l’Institut de formation Eurasia pour le bonheur et le bien-être’, l’aumônerie de l’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne et les Éditions Jouvence. ** L’ouvrage a pour origine le colloque homonyme tenu fin 2017 à l’Université Rennes 2.
  • 20. Éric Vinson « Le religieux a été pendant des millénaires une - si ce n'est la - part essentielle de la vie humaine individuelle et collective, et qu'il le reste aujourd'hui pour une très large majorité des habitants de cette planète. Et parce qu'il est donc impossible de comprendre le monde, encore moins d'y agir, sans maîtriser un minimum de connaissances à ce sujet. (…) À l'intersection de la longue durée et l'ultra-modernité, le religieux est en effet par définition lié à de grands enjeux sociopolitiques, identitaires, symboliques et existentiels inséparables bien que parfois contradictoires. » Il faudrait « créer à l’université des départements de "Science des Religions" capables de former des généralistes des religions, rompus, comme en Allemagne, à la pédagogie. (…) Pour ne pas avoir de problème en classe, on préfère parler des dieux de l’Égypte ancienne. Mais c’est aussi de l’islam d’aujourd’hui qu’il faut parler ! »
  • 21. Gad Elmaleh né en 1971, humoriste, acteur, réalisateur et chanteur maroco- canadien. Naît au sein d'une famille juive berbère marocaine à Casablanca. Études en sciences humaines au Cégep de Saint-Laurent, puis en sciences politiques à l'Université de Montréal. En 1992, arrive en à Paris pour suivre une formation artistique au cours Florent. Premier one-man-show en 1997. Carrière dans le cinéma et le spectacle. Élevé dans la religion juive, annonce en 2022 qu'il se convertit au catholicisme. En fait le sujet de son nouveau film Reste un peu, où ses parents et sa sœur jouent leurs propres rôles à ses côtés. « Quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi le gamin de 6 ans que j’étais a éclaté en sanglots devant une statue dans un endroit qu’il ne savait pas être une église ? » « Dans une scène du film, ma mère dit : « Si tu changes de Dieu, change de parents ! » Mais moi, je ne change pas de Dieu, il n’y en a qu’un. » « Le rire est une voie d’accès à la spiritualité. Et aussi es blessures. Quand les gens rient de bon cœur, ils redeviennent des gamins. Tu peux avoir le plus grand patron, un officier, un chef d’état- major de l’armée, le mec le plus haut, le plus dur, le plus coriace, quand il rit, il y a quelque chose de l’enfance qui s’ouvre. (…) J’aime cela, bousculer un peu les gens sans malmener, avec amour. » »
  • 22. Aurélien Barrau Né en 1973, astrophysicien français spécialisé dans la physique des astroparticules, des trous noirs et en cosmologie. Travaille au ‘Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie’ de Grenoble (LPSC), professeur à l'université Grenoble-Alpes. Appelle à une action politique ferme et immédiate face au changement climatique et à un nouveau contrat social avec le vivant. Les astrophysiciens et astrobiologistes s’interrogent sur les origines de la vie et sur la présence de la vie sur d’autres planètes, notamment Mars. Au-delà de la mise au point d’instruments d’analyse chimique complexe, cette quête fascine des chercheurs théoriciens. « Une chose est sûre en tout cas : toutes ces démarches, tout cet engouement des scientifiques et d’une grande partie de la population soulignent leur intérêt pour l’existence très probable d’une vie extra- terrestre et de la fin d’un certain anthropocentrisme. » « La science n'est qu'un mode d'accès au réel, parmi beaucoup d'autres.» « La science est une spiritualité et cette spiritualité est guerrière, courageuse, audacieuse, inventive, parce que le savant n'est pas tant celui qui sait que celui qui révolutionne le savoir. »
  • 23. Delphine Horvilleur Née en 1974, rabbin française du ‘Mouvement juif libéral de France’ (MJLF). Études de médecine à Jérusalem et de journalisme à Paris. En 2003, fonde un cercle d'étude juive interactif, le ‘Café biblique’. Dirige la rédaction de la revue de pensée juive Tenou'a, en fait un magazine de référence capable de faire dialoguer diverses sensibilités religieuses autour de problématiques de société (féminisme, environnement, sexualité, politique migratoire, etc.). Membre fondatrice de ‘KeReM’, conseil des rabbins libéraux francophones. Première femme rabbin à être nommée au ‘Conseil national du sida’. « On ne peut se tenir debout qu’en étant conscient de ses failles. » « L’intégrisme religieux est un retrait du monde qui y met le feu en s’imaginant paradoxalement le sauver. » « Quand certains aujourd’hui encore citent l’écrit indiscutable, il est utile de rappeler qu’un texte est sacré si l’on accepte que son message n’est pas clôturé par son sens premier et si l’on se refuse à l’instrumentaliser. »
  • 24. Jean Birnbaum Né en 1974, journaliste et essayiste français. Directeur depuis 2011 du Monde des livres, supplément littéraire hebdomadaire du quotidien Le Monde. Dans son essai Le courage de la nuance (2021) s’appuie sur 7 auteurs qui ont eu le courage de penser contre eux-mêmes (Albert Camus, George Orwell, Hannah Arendt, Raymond Aron, Georges Bernanos, Germaine Tillion et Roland Barthes), et offre un antidote à l’hystérisation des débats, cette “montée aux extrêmes” des débats où la discussion tourne à la polémique. Énonce une liste de 6 remèdes qui puisent dans la pharmacopée de l'esprit : 1 - Bien nommer les choses, pour éviter “d'ajouter aux malheurs du monde” (Camus) et donc fuir comme la peste toutes les formes de novlangue ou d'euphémisation. 2 - Prendre le parti de la franchise, “le parti de la sincérité totale”, en évitant la pente du silence coupable et faussement bienveillant sur les désaccords, autant que la montée aux extrêmes qui conduit à une forme de guerre civile. ../..
  • 25. Jean Birnbaum 3 - Pratiquer l'humour, forme d'hygiène de l'esprit, exercice intellectuel mais aussi spirituel nécessaire, forme d'assouplissement de la pensée. 4 - Se sevrer de la dépendance à la crainte de “faire le jeu de l'adver- saire”, qui conduit à la cécité intellectuelle et au déni des réalités, de ces “méchants faits qui viennent détruire les belles théories”. 5 - Avoir conscience de la part d'inconscient qui nous anime, cette part d'ombre inatteignable qui structure nos émotions et nos réactions, et qui a “ses raisons que la raison ignore”. 6 - Compléter l'argumentation par la littérature et la poésie, car elles disent des choses de l'humanité qui seront toujours inaccessibles à la raison, offrir “ce supplément d'âme” qui « donne son sens à la vie ». « Aucune cause ne peut prétendre être juste ou émancipatrice si, au nom de cette cause, on en vient à masquer le réel, à occulter des faits gênants ou à nier une partie de la vérité. » « Il faut que tous les nouveaux mouvements militants qui se réclament de l’émancipation se souviennent des illusions et des décep- tions passées, qu’ils essaient de concilier l’indignation et la lucidité, la colère et la clairvoyance. » « La vraie radicalité est nuancée. »
  • 26. Sherin Khankan Née en 1974 de mère finlandaise et de père syrien réfugié politique et féministe. Se perçoit comme née entre deux mondes et considère que son but est de les réconcilier. Master en sociologie des religions et philosophie de l'université de Copenhague. Première imame du Danemark, fondatrice en 2015 de la mosquée Mariam de Copenhague, première mosquée réservée aux femmes. Milite pour des causes liées à l'islam comme l'intégration des femmes et la lutte contre l'extrémisme, notamment à travers de nombreux écrits et prises de parole alliant positions religieuses et politiques. Célèbre des mariages d’hommes chrétiens avec des femmes musulmanes, ce qui est interdit par le Coran. Prise à partie pendant ses conférences, subit des insultes sur les réseaux sociaux où l’on exhorte au repentir. Dénonce la difficulté des croyantes à obtenir un divorce islamique, l’interdiction de la prière mixte et des mariages entre Musulmans et Non- musulmans. Fonde une organisation nommée Musulmans critiques, qui s'intéresse aux liens entre la religion et la politique. En présence de Delphine Horvilleur, suggère en mars 2018 au président Emmanuel Macron l'idée d'une grande conférence réunissant des femmes imam venues du monde entier, des femmes rabbin, des pasteures protestantes, des prêtres catholiques ainsi que des intellectuels des toutes les religions, notamment des musulmans, sans discrimination de sexe.
  • 27. Alexandre Jollien Né en 1975, philosophe, spécialiste de philosophie helléniste, écrivain et conférencier suisse, père de 3 enfants. À cause d’un étranglement par le cordon ombilical à la naissance, est atteint d’un handicap, l’athéthose. Témoigne de la joie au cœur de l’épreuve, donne sens à la souffrance, fait apprécier la saveur du présent. « Être vrai, me dépouiller des masques, oser l’abandon plutôt que la lutte, voilà qui me guide dans le périple de l’existence, où jamais nous ne pouvons nous installer. C’est en faisant chaque jour un tout petit peu confiance à la vie que, peu à peu, la confiance se découvre. La détermination, c’est conjuguer l’abandon et une infinie confiance en la vie. L’abandon, c’est ne plus considérer ses fragilités comme des ennemies à abattre. Ne plus considérer les blessures comme l’adversaire numéro un, mais les accueillir. »
  • 28. Dominique Collin Né en 1975, dominicain belge basé à Liège, philosophe, théologien, essayiste et conférencier . Les accompagnements qu’il fait à l’hôpital civil de Strasbourg lui font découvrir une théologie incarnée. Des jeunes non pratiquants le rendent à la pratique de l’Évangile. Explique que le christianisme historique et culturel est une sorte d’illusion qui permet aux chrétiens d’éviter de se demander s’ils sont encore fidèles à l’Évangile. « À Auschwitz, la majorité des victimes étaient juives et la majorité des bourreaux étaient chrétiens. Si des chrétiens peuvent se conduire d’une telle façon, le christianisme a t-il encore une crédibilité ? (…) Notre mission n’est pas de faire un maximum d’adeptes du christianisme, mais de nous aider mutuellement à devenir plus humains. » « Permettre à l'évangile de surgir comme évangile : une puissance de vie bonne, capable de nous sauver de nos penchants nihilistes. » « La théologie a au moins une guerre de retard. Les mots sont usés. Et ce n’est pas qu’une question d’emballage. Tout le contenu doit être revisité, sondé dans ses profondeurs. »
  • 29. Abd al Malik Régis Fayette-Mikano, né en 1975 d’un père congolais, rappeur, auteur-compositeur-interprète, écrivain et réalisateur français. Choisit son nom de scène en référence à son prénom de naissance (Regis, "royal" en latin, correspondant au mot arabe Malik, "roi"). Élevé par sa mère seule, entrainé très jeune dans la délinquance (vol à la tire et vente de drogue). La vue d'amis morts de surdose l'ayant beaucoup marqué, se plonge dans la lecture pour une autre confrontation avec la mort. . Converti à l’islam soufi au cours de son adolescence. Devient en 1999 disciple du maître spirituel marocain Sidi Hamza al Qâdiri Boutchichi. En 2005, dans son ouvrage Qu'Allah bénisse la France, explique son cheminement et défend un islam réfléchi, fait de tolérance et de désir d'intégration. La lecture de Camus forge son devenir d’artiste, de musicien, d’écrivain, le tire toujours plus haut, toujours plus loin. « Il y a beaucoup de similitude entre les matérialistes et les intégristes religieux. Leur vie entière n’est qu’extériorité. » « Il faut une nouvelle révolution française. Non-violente, pacifique, fondée sur un retour pragmatique et clairvoyant à une acceptation de l’homme qui reconsidère sa dimension spirituelle (…). À l’ancien régime de la société médiatico-financière, il faut substituer la société de l’homme de foi. »
  • 30. Yuval Noah Harari Né en 1976, historien et professeur d’histoire israélien, enseigne au département d’histoire de l’université hébraïque de Jérusalem. Homosexuel, végétalien, pratique la méditation Vipassana. Auteur du best-seller international Sapiens : Une brève histoire de l'humanité, traduit en plus de 30 langues. Rassemble en 500 pages ce que l'on sait aujourd'hui de 500 000 ans d'histoire, raconte comment Sapiens, l'a emporté sur les nombreuses espèces du genre humain (Homo rudolfensis, Homo ergaster...) et du genre animal. Sa suite, Homo Deus : Une brève histoire de l'avenir, dégage 2 scénarios inquiétants : 1- les technologies et la bio-ingénierie creusent les inégalités entre une classe de surhommes aux capacités augmentées et le reste de l’humanité, la caste des inutiles. 2 - une nouvelle religion appelée le "dataïsme" signe la fin du Sapiens pour laisser sa place aux intelligences artificielles. « Toutes les grandes réalisations humaines sont nées de coopérations à grande échelle et s'enracinent dans des histoires, des mythologies : Dieu et le paradis, l'argent, la nation ou la justice.... Il s'agit d‘ "histoires", certes bénéfiques, que nous avons inventées et qui nous permettent de cimenter notre ordre social, tout comme les sorciers "primitifs" le faisaient en croyant aux esprits. » ../..
  • 31. Yuval Noah Harari « Si vous êtes un chrétien d’esprit scientifique, vous pourriez expliquer les erreurs et les mythes de la Bible en plaidant que le livre saint n’a jamais été destiné à être lu comme un récit factuel et qu’il faut l’aborder tel un récit métaphorique qui recèle une sagesse profonde. Mais n’est-ce pas également vrai de Harry Potter ? (…) Supposons un instant (…) que la Bible soit bel et bien la parole infaillible de l’unique vrai Dieu. Mais alors que faire du Coran, du Talmud, du Livre de Mormon, des Veda, de l’Avesta et du Livre des morts des anciens Égyptiens ? Et comment voyez-vous la divinité d’empereurs romains comme Auguste et Claude ? (…) Le militarisme japonais des années 1930 et du début des années 1940 reposait sur une croyance fanatique en la divinité de l’empereur Hirohito. Après la défaite de son pays, celui-ci proclama publiquement que ce n’était pas vrai, que tout compte fait il n’était pas un dieu. (…) Je ne nie pas l’efficacité ni la bienfaisance potentielles de la religion. Au contraire. Pour le meilleur ou pour le pire, la fiction compte parmi les instruments les plus efficaces de la boîte à outils de l’humanité. En rassemblant, les credo rendent possible la coopération humaine sur une grande échelle. Ils poussent les gens à construire des hôpitaux, des écoles et des ponts en plus des armées et des prisons. Adam et Eve n’ont jamais existé, mais la cathédrale de Chartres reste belle.
  • 32. Yann Vagneux Né en 1976, prêtre catholique français. En 1997-1999, passe 3 années à l’oeuvre ‘Points-Cœur’ à Madras (Chennai) en compagnie du jésuite Pierre Ceyrac. Évoquant Jules Monchanin, fondateur avec Henri Le Saux de l’ashram de Shantivanam, le vieux jésuite lui lance avec conviction : « C’est à toi maintenant de continuer son chemin ! ». En 2000-2002, volontaire dans les quartiers populaires de Santa Fe, en Argentine. Entre en 2002 aux ‘Missions étrangères de Paris’ (MEP) et décide de se consacrer à l’Inde. Parle notamment l’hindi et le sanskrit. Vit depuis 2012 « un ministère d’amitié » à Bénarès où il cultive de profondes relations avec des étudiants des écoles brahmaniques, des musulmans soufis et des disciples du jaïnisme, amène les uns et les autres à dialoguer, à dépasser leurs préjugés hostiles, à visiter leurs lieux de culte respectifs. « La vocation missionnaire est une vocation symphonique. Elle fait découvrir l’inépuisable richesse de tant d’hommes et de femmes et convoque à tendre l’oreille au murmure de l’Esprit Saint qui traverse tous les êtres, toutes les cultures et toutes les religions. »
  • 33. Philippe Charlier Né en 1977, médecin légiste français*, anatomo-pathologiste, archéo- anthropologue et paléopathologiste. Docteur en médecine, ès-sciences (éthique) et ès-lettres (‘École pratique des hautes études’). Directeur de la recherche et de l’enseignement au Musée du Quai Branly. Depuis 2021, dirige la collection ‘Terre Humaine’ fondée par Jean Malaurie. Auteur de Zombis : enquête sur les morts-vivants (2015) et de Vaudou : l’homme, la nature et les dieux - Bénin (2020). Initié au vaudou. Dans son ouvrage Autopsie des fantômes. Une histoire du surnaturel, (2021) se demande pourquoi les spectres, les fantômes ou les revenants continuent de passionner, comment la science a tenté d’enregistrer le son des morts, de photographier les fantômes ou les pensées, quel a été le rôle des médiums dans cette communication d’outre-tombe, entre sincérité et escroquerie, comment le surnaturel, qui défiait initialement la science, est-il devenu lui-même, au cours du XIXe siècle, un véritable objet d’étude. Et surtout, à qui profitent les revenants et leurs manifestations. De la tombe d’Allan Kardec au culte des âmes du Purgatoire, de Rome à Paris, en passant par le Vietnam et l’Écosse, interroge les archives et les adeptes de ceux qui refusent de voir la mort comme une inéluctable fin. « Le vaudou est tout sauf une sorcellerie, c’est une religion à part entière, une religion de la nature, avec ses dieux, ses temples, son clergé, mais aussi une culture. (…) J’accepte que des choses soient inexplicables. »
  • 34. Reza Moghaddassi Né en 1977 à Téhéran d’un père musulman et d’une mère catholique, grandit en partie à l'école de Lanza del Vasto et de Gandhi. Agrégé de philosophie, qu’il enseigne au Gymnase Jean Sturm à Strasbourg. Formé à la philosophie occidentale et passionné par les philosophies orientales, intervient à l’Institut d’Etudes Politiques et à la Faculté de philosophie de Strasbourg. Embrasse le bouddhisme pendant dix ans et se passionne pour les maîtres tibétains. Artisan du dialogue interreligieux en Alsace. Cherche à trouver les points de convergence entre les êtres humains en reconnaissant la multiplicité des voies toujours singulières par lesquels ils peuvent cheminer vers davantage de vérité et de sagesse. « En chacun de nous se joue un combat intérieur, qui se tient entre deux loups. Le premier est ténébreux. Il est la colère, l’envie, le chagrin, le regret, l’avidité, l’arrogance, l’apitoiement sur soi-même, la culpabilité, le ressentiment, l’infériorité, la supériorité, les mensonges, la fausse fierté et l’ego. Le second est lumineux. Il est la joie, la paix, l’amour, l’espoir, la sérénité, l’humilité, la gentillesse, la bienveillance, l’empathie, la générosité, la vérité, la compassion et la foi. » Le petit-fils réfléchit un long moment. Puis il demande à son grand-père : « Quel loup gagne ? » Le vieil homme sourit et lui répond : « Celui que tu nourris ! »
  • 35. Martin Steffens Né en 1977, philosophe français. Agrégé de philosophie, profes- seur de philosophie en khâgne au lycée Fustel de Coulanges à Stras- bourg. Notamment spécialiste de la philosophe Simone Weil. Père de famille, batteur dans un groupe de rock et écrivain, chroniqueur, conférencier. Aborde beaucoup le thème du consentement : à la vie (Petit traité de la joie, consentir à la vie, 2011), à l'épreuve (La vie en bleu, 2014), au mal qui nous habite (Rien de ce qui est inhumain ne m'est étranger, 2016), à la mort (L'éternité reçue, 2017), à la patience et le résistance (Marcher la nuit, 2020), à la virilité (Tu seras un homme, 2021), à la paternité (Être père, c’est…, 2022). Un court essai explore l'impossibilité de consentir, celui consacré à la violence (Rien que l’amour, repères pour le martyre qui vient ». (2015). Distingue la crainte, attente et vigi- lance, de la peur qui paralyse et qui divise. « N’est-ce pas là la liberté proprement humaine : dire non à ce qui s’impose sans se proposer ? Mais il est une autre liberté, plus généreu- se, plus pleine de risques : consentir à la vie. Non pas d’un oui du bout des lèvres : la question du consentement à l’existence est, selon le mot de Nietzsche, "la question primordiale". D’une telle question dépend notre façon d’accueillir le passé comme d’engager l’avenir. »
  • 36. Martin Steffens « Si je n’apprends pas à m’aimer, moi tel que je suis, je ne supporterai pas non plus l’autre, tel qu’il est. » « La valeur d’une vie ne se mesure pas à la quantité d’expériences que l’on a faites mais à la qualité de présence qu’on y a mise. » « La durée de notre habitation du monde, c’est le jour : qu’aujour- d’hui je sois accueillant de ce que tu me donneras et que, au soir, je puisse espérer avoir fait ce qui convient. » « "En retard" ne signifie pas "trop tard". René Char écrivait : "Tu ne peux pas te relire, mais tu peux signer". L’homme qui meurt appose, sans pouvoir rien retoucher, son nom au bas de sa vie. On ne peut pas revenir en arrière, mais nous pouvons signer, inscrire nos pas dans ce chemin que la vie a tracé avant nous. Pardonner à son passé ou con- sentir joyeusement à la vie présente, c’est un seul et même geste. » « Qu’ils soient athées, philosophes ou chrétiens, badauds, musi- ciens ou poètes, les hommes ont en partage cette vie tramée dans l’involontaire et qu’il faut, pour cette raison, apprendre à aimer. » « L’homme est homme par un rapport inefficace, maladroit et gratuit au monde. La contemplation ou l’écoute sont des rapports pauvres au monde : c’est se tenir là, sans rien s’approprier. L’humain est dans la chair de la relation. »
  • 37. Mohamed Khénissi Né en 1978, arrive en France de Tunisie à 18 ans, étudie la comptabilité, travaille dans la finance. Taraudé par des questions spirituelles et l’envie de comprendre sa religion, se plonge dans le monde des mosquées et approfondit ses connaissances religieuses. S’inscrit à l’’Institut des hautes études du monde religieux’ (IHEMR) où il se forme à la laïcité, aux sciences des religions et à la gestion d’une organisation cultuelle, aux côtés d’étudiants issus de toutes les traditions. S’inscrit au diplôme universitaire ‘Interculturalité, laïcité, religions’ à l’Institut catholique de Paris (ICP), suit les cours du ‘Theologicum’ où il découvre la doctrine sociale de l’Église qui le passionne. Prépare en parallèle un travail de recherche sur l’apostasie en islam à l’’École Pratique des Hautes Études’. Président de l’association ‘Herménéo’ qui défend les valeurs de la laïcité et dont la devise est " Vivre ensemble est un défi qui nécessite d’aller vers l’autre". L’association présente les traditions religieuses et spirituelles aux jeunes de Seine St Denis et de la petite couronne de Paris. « Il faut arrêter de ne concevoir l’engagement qu’à l’intérieur de sa communauté de foi ou son groupe de convictions. C’est à toute la société que nous devons proposer notre valeur ajoutée. Le but n’est pas de faire tous pareil, mais d’œuvrer dans la même direction. »
  • 38. Marion Muller-Colard Née en 1978, théologienne et écrivaine française, doctorat à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg, médiatrice pénale, ex- aumônier d’hôpital. Écrit régulièrement des méditations pour l'hebdomadaire protestant français Réforme. « Il n’existe pas de formation universitaire qui prépare à l’impuissance. (…) La douleur physique est pour moi une butée. Un lieu de grand silence hermétique à toute parole, un lieu qu’aucune lumière intellectuelle ou théologique ne parvient à éclairer. (…) Pourquoi me définir comme agnostique ? Parce que je crois en Dieu, mais je sonde chaque jour un peu plus à quel point je n’ai pas la connaissance de ce Dieu en qui je crois. (…) Il n’y a pas de système, de dogme, de religion qui puisse abolir, contenir, détourner les conjectures qui nous menacent perpétuellement d’un coup du sort. Tout comme le bonheur, le malheur n’est simplement pas juste. »
  • 39. Marion Muller-Colard « Le premier qui nous approcha tous, dans les lieux des plus sombres de nos vies, c’est notre vieux frère Job. (…) Le cri de Job est son premier acte de foi libre. L’attente urgente que quelque chose de nouveau se crée sur son tas de fumier. La seule attente qu’il puisse s’offrir : l’attente de l’imprévisible. (…) La réponse de Dieu à Job laisse vacante la réponse à l’immense question du mal.(…) Dieu, dans le livre de Job plus souvent que dans nul autre, est appelé le Shaddaï : celui qui dit ‟Ça suffit !” » « Dieu compte sur chacune de nos vies pour circonscrire avec lui le chaos. (…) J’ai entrevu un Autre Dieu qui ne se porte pas garant de ma sécurité, mais de la pugnacité du vivant à laquelle il m’invite à participer. » « Jésus de Nazareth a payé de sa vie d’avoir fait voler en éclats une religiosité contractuelle. Son Dieu immense lui insufflait le courage d’être, quoi qu’il arrive. » « Quoi qu’il m’arrive, il est juste et bon que je participe, d’une façon tout à fait éphémère, à quelque chose de plus grand que moi. Et que ma marche fragile prenne appuis sur la solidité des montagnes qui me survivront longtemps encore. » Photo : Job, d’après Léon Bonnat (1880)
  • 40. Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle P. S. (né en 1978), R. S. et G. C. sont collapsologues, chercheurs sur les risques d’effondrement de nos sociétés industrielles fondées sur les énergies fossiles avec les conséquences que l’on sait : épuisement des ressources, baisse de la biodiversité, changements climatiques, etc. Appellent à nous relever, apprendre la résilience, aller de l’avant, décloisonner les savoirs, élargir notre horizon, sacraliser les liens entre humains et avec plus grand que soi, à considérer l’avenir comme désirable. « Soit nous attendons de subir de plein fouet la violence des cataclysmes à venir, soit, pour en éviter certains, nous prenons un virage si serré qu’il déclencherait notre propre fin-du-monde-industriel. L’horizon se trouve désormais au-delà : imaginer la suite, tout en se préparant à vivre des années de désorganisation et d’incertitude. (…) Comment se projeter au-delà, voir plus grand, et trouver des manières de vivre ces effondrements ? Un changement de cap ouvrant à de nouveaux horizons passe nécessairement par un cheminement intérieur et par une remise en question radicale de notre vision du monde. Par-delà optimisme et pessimisme, ce sentier non-balisé part de la collapsologie et mène à ce que l’on pourrait appeler la collapsosophie… »
  • 41. Kahina Bahloul Née en France en 1979, islamologue franco-algérienne. Née d'un père algérien kabyle peu attaché à la normativité religieuse, mais issu d'une famille maraboutique et d'une mère française athée. Grand-mère maternelle juive polonaise, grand-père maternel catholique français. Grandit en Algérie jusqu'à la fin de sa formation de juriste. Revient en France en 2003, cadre dans l'assurance pendant 12 ans. Le décès de son père la conduit à approfondir son lien avec la mystique musulmane, le soufisme. Les attentats de 2015 en France la décident à agir. Après un master 2 en islamologie à ‘l’École pratique des hautes études’, poursuit un doctorat sur la pensée d’Ibn Arabi. Se réclame aussi de Rabi’a al Adawiyya et de l’émir Abdelkader ibn Muhieddine. Selon elle, la pratique méditative du soufisme abolit les considéra- tions de genre. S'inspire de l'imame danoise Sherin Khankan ou de l’États-unienne Amina Wadud. Présidente de l’association Parle-moi d’islam qui a pour objet de faire redécouvrir les valeurs de paix, de fraternité et le message universel de l’islam. ../..
  • 42. Kahina Bahloul Avec Faker Korchane, président de l’Association pour la renaissance de l’islam mutazilite (ARIM), inaugure à Paris en 2020 la Mosquée Fatima sous la forme d’un prêche dans une salle louée à Paris. À l'image de la reine berbère résistante dont elle a hérité le prénom et le caractère, est aujourd'hui présente sur tous les fronts pour évoquer la possibilité d'un islam moderne et libéral. La question de sa légitimité est souvent posée par les milieux conservateurs. A pour alliées Floriane Chinsky, rabbine du ‘Mouvement juif libéral de France’, et la pasteure Emmanuelle Seyboldt, présidente de ‘l'Église protestante unie de France’, avec qui elle publie un livre en 2021. « Nous prétendons que notre héritage islamique est plein d’aspiration à la justice, de volonté de bien et d’épanouissement personnel et collectif. C’est le sens même de la racine du mot qui constitue le nom de notre religion, islam, provenant de s-l-m, à savoir pacification. » « Les avis qui veulent établir l’interdiction absolue du magistère féminin dans le culte musulman n’ont pas de fondements théologiques solides. Aucun argument émanant du Coran ni de la sunna ne peut être sérieusement avancé pour invalider ou rendre illicite l’imamat des femmes. »
  • 43. Charles Wright Né en 1981, écrivain et journaliste français. Jeune aspirant jésuite, sans le moindre sou en poche, misant sur la générosité des gens, fait avec un compagnon qu’il n’a pas choisi un chemin de 700 kilomètres à pied à travers les déserts du Massif central. Le récit de ce voyage est une ode à la désertion, à la liberté, à l’aventure spirituelle. On y croise les figures de Rimbaud, de Charles de Foucauld, mais aussi des gens de caractère, des volcans, des vaches. Vit entre Paris et un petit monastère en Ardèche, en « aventurier de la France cantonale ». « Je ne peux pas croiser une vache sans lui faire une déclaration d’amour. Elles nous regardent passer, on s’agite, on court dans tous les sens et elles nous toisent un peu en nous disant de ralentir. » « La vocation des chrétiens, c’est entrer en relation amicale avec toute réalité, avec les gens qui nous entourent. Non pas de racoler, convertir, ramener les gens à la messe, mais les amener déjà à eux-mêmes, être des sourciers qui aident les gens à retrouver leur source, se mettre au service de leur liberté. » « Le mot ‘Dieu’, je ne peux plus le sentir. Quand on dit le mot ‘Dieu’, il y a le dieu des Grecs, le dieu jupitérien, le dieu de la métaphysique, le dieu du théisme, le dieu du cosmos, cette espèce d’être immobile et immuable qui est la cause de toute chose, et je comprends qu’on soit athée de ces dieux- là. Le Dieu de Jésus-Christ est un ami qui nous libère de cette quincaillerie idolâtrique. »
  • 44. Tristan Garcia Né en 1981, écrivain, romancier et philosophe français. ‘ENS’, professeur de philosophie à Amiens puis maître de conférences à la faculté de philosophie de l'Université Jean-Moulin-Lyon 3. Parcours atypique associant la littérature, la métaphysique et une réflexion sur l’image, le cinéma et les séries télévisées. Dans Âmes - Histoire de la souffrance, raconte l’histoire de l’humanité du point de vue de ceux qui souffrent à partir des grands textes fondateurs des civilisations. « J’essaie d’être attentif, toujours, à re-raconter l’histoire du point de vue des vaincus, des dominés, des subalternes. Ce qui est très compliqué, car les vaincus n’ont pas d’histoire. Celle-ci est toujours racontée par les vainqueurs. C’est pour ça que la fiction est nécessaire. » « Quatre âmes se croisent, se battent (…) Elles meurent, elles reviennent. Chacune de leurs existences est l'occasion d'un récit, petite partie d'une fresque dont le sens se dévoilera peu à peu : l'épopée des oubliés, le chant des perdants, le grand livre des êtres morts dans l'ombre. Les héros en sont des femmes, des esclaves, des lépreux, des enfants ou des bêtes dont l'esprit se souvient, oublie, génération après génération, mais progresse à l'aveugle dans les galeries du passé. »
  • 45. Adrien Candiard Né en 1982, dominicain et islamologue français. Études à l‘’École normale supérieure’ et à ‘Sciences po’. Auteur de Pierre et Mohamed, monologue théâtral en hommage à Pierre Claverie, évêque d’Oran assassiné. Vit au couvent du Caire, membre de l‘’Institut dominicain d'études orientales’ (Idéo). A publié plusieurs livres, concernant l'islam, le dialogue interreligieux ou la spiritualité chrétienne. « Il faut accepter que l’islam soit une réalité complexe. Il existe un socle commun : la révélation coranique, la référence au Prophète Mahomet, ainsi qu’un monothéisme vigoureux, un attachement central à l’unicité divine. Après cela, la diversité culturelle, théologique et spirituelle est très grande. » « On dit toujours que ‟la Croix sauve le monde”, mais par lui- même, cet instrument de torture ne sauve rien. Ce qui sauve le monde, c’est ce qu’a fait le Christ sur la croix : continuer à aimer, malgré la croix. »
  • 46. Antoine Ponton Né en 1982, éleveur français de bovins-viande. Études de biologie, mastère en environnement, travaille sur des questions d’environnement pour des associations et collectivités territoriales. En 2010, passe un brevet professionnel de polyculture-élevage en bio. Avec sa compagne Marion, reprend une ferme en 2013 (‘Ferme à tout bout de champ’, La Giraudière, Mayenne, 60 animaux). Défend l’agriculture paysanne, le bien-être animal, la coopération, la vente en circuits courts pour des relations équitables producteurs-consommateurs, etc. Avec la ‘Confédération paysanne’, Nature et progrès ’, ‘France nature Environnement’, les ‘AMAP’, le ‘MODEF’, ‘Terre de liens’, etc. et ‘Abattage alternatives’, prône de nouveaux outils individuels et/ou collectifs, fixes ou mobiles, d’abattage à la ferme et de transport vers des abattoirs de proximité, possibles en droit européen. « Si on supprime l’élevage, il n’y a plus de paysages. Et si on maintenait l’élevage sans la mort, on laisserait dégénérer nos animaux sans accompagnement. Quand les grands prédateurs ne sont plus là, c’est à l’éleveur et au consommateur d’assumer ce rôle. C’est pourquoi être éleveur, c’est se confronter à la mort. Mais mort ne veut pas dire souffrance. Je prends part à un collectif qui réfléchit à cela concrètement. »
  • 47. Mathieu Labonne Né en 1984 ?, écologiste et dirigeant français. Diplômé de l’École supérieure d’aéronautique. Ingénieur-chercheur en climatologie au CNRS (impact des aérosols sur le climat), expert carbone au CEA, dont il réalise le bilan carbone. De 2010 à 2014, consultant indépendant en gouvernance participative. De 2014 à 2020, directeur du ‘mouvement Colibris’. Président et directeur de la ‘Coopérative Oasis’, qui réunit plus de 1000 lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du vivant. Coordonne en même temps le Centre Amma - Ferme du Plessis à Pontgoin (Eure-et-Loir), cofondateur de l’écohameau du Plessis, écovillage pour 28 familles. « Un vrai chercheur scientifique n’est pas là pour prouver ses croyances, il est là pour être à l’écoute de ce qui est. C’est la même chose dans la démarche du chercheur spirituel. » « Je suis convaincu que les racines de la crise écologique sont humaines et spirituelles, dans la mesure où son origine est aussi liée au fait que l’être humain s’est coupée du reste du vivant. Ce sentiment de séparation qui relève de l’ego, nous mène vers une sorte de frénésie à la
  • 48. Mathieu Labonne consommation : en cherchant le bonheur dans la consommation au lieu de le chercher à l’intérieur de nous-mêmes. » « Dans la démarche du colibri, chacun peut faire sa part, petite ou grande : faire tout ce qu’on l’on peut et le faire sincèrement, sans condition- ner son bonheur au résultat de l’action, en étant conscient que le monde ne va pas changer que par moi. » « Les oasis incarnent un mode de vie qui n’est pas seulement un modèle écologique mais qui vise aussi à rendre les gens plus heureux. Pour surmonter les crises écologiques et sociales, nous avons besoin de cultiver la valeur de l’interdépendance et de la solidarité. S’engager en écologie pour “sauver le monde”, ce n’est pas une bonne motivation. » « Entre les deux échelles personnelle et mondiale, toutes deux insuffisantes, il y a l’échelle de la relation humaine : c’est celle des territoires : le hameau, l’immeuble, le quartier, le village, la ville. » « M’occuper d’une colonie d’abeille est une priorité pour moi. L’abeille est à la fois ombre et lumière, jaune et noire. C’est au fond, ce que je recherche dans ma vie, mettre de la lumière sur nos zones d’ombre. » « Amma m’a donné des outils intérieurs pour mieux me connaitre et moins m’identifier à mon égo. Selon elle, la spiritualité, c’est l’art d’être heureux et le bonheur est une décision. »
  • 49. Michael Seewald Né en1987, théologien catholique germano-français. Études de théologie catholique, sciences politiques et philosophie. Professeur de dogmatique et d'histoire du dogme à l' Université Westphalian Wilhelms de Münster. - défend la liberté de penser et de travailler des théologiens; - repère 3 modes de développement et d’évolution des dogmes : l’autocorrection (ex. : le sacrement de l’ordre), l’oubli délibéré (ex. : monogénisme*), la récupération (ex. : les droits de l’homme), - réfute la prétention des religions de disposer d’un savoir soi-disant commuiqué par Dieu, délégitime l’infaillibilité papale, - appelle à traiter par une argumentation de fond les débats actuels (communion pour les couples mixtes, célibat des prêtres, ordination des femmes) - appelle à une évangélisation porteuse de sens hors des formules toutes faites, - appelle à une foi intelligente par l’argumentation et non par l’autorité. * Monogénisme : théorie selon laquelle toutes les races humaines dériveraient d'un type, d'une population, voire d'un couple unique (comme Adam et Ève).
  • 50. Pierre-Louis Choquet, Jean-Victor Élie, et Anne Guillard P.-L. C, doctorant en géographie à l’université d’Oxford. J.-V. É., né en 1992, étudiant en master d’histoire religieuse à l’École Pratique des Hautes Études (à gauche sur la photo) A. G., doctorante en philosophie politique et théologie à Sciences Po et à l’université de Genève. Se rencontrent en 2016 au Centre Sèvres (jésuites) à Paris Auteurs d’un Plaidoyer pour un nouvel engagement chrétien (2017). Refusent une vision étriquée de leur foi et un conserva- tisme érigeant le catholicisme. Au contraire, interpellés par la complexité des expériences qui travaillent leurs contemporains et attentifs à la vitalité de leurs interrogations, proposent un christianisme imprégné du souci évangélique de compréhension du monde et contestent une posture moralisatrice et intransigeante qui condamne sans concession la modernité. Revendiquant une énergie collective orientée vers la construc- tion d’un projet commun, ce livre propose aux Chrétiens d’investir les enjeux fondamentaux qui constituent l’origine profonde de nos maux : le délitement des liens sociaux accéléré par la montée des inégalités économiques, la dégradation continue des écosystèmes.
  • 51. Samuel Grzybowski Français né en 1992, étudiant en histoire et sciences politiques. Cofondateur et ex-président de l’association ‘Coexister’, mouvement interreligieux de jeunes, créé en janvier 2009 par 11 jeunes juifs, chrétiens et musulmans à l’issue d’un meeting pour la paix à Paris après les bombardements sur Gaza. Devenu ensuite interconvictionnel avec des membres agnostiques et athées. Devise : "Diversité de convictions, unité dans l’action". Ensemble, organisent la première opération Ensemble à sang % en recueillant 150 dons de sang. 5 domaines d’action : dialogue, solidarité, sensibilisation, formation, voyages. ‘Coexister’ compte actuellement 45 groupes locaux implantés dans 33 villes en France. Des groupes sont présents en Allemagne, en Belgique, au Royaume-Uni, en Suisse. La ‘Coexistence Active’ est une philosophie qui se décline en une méthode de terrain afin de permettre à chaque citoyen, et particulièrement aux 15-35 ans, de favoriser un meilleur vivre ensemble. Ce modèle de société se base sur une triple conviction : la diversité existe, elle est une chance, et est même nécessaire pour créer du lien social. ../..
  • 52. Coexister « De toutes les différences, la diversité religieuse, philosophique et spirituelle est l’une des plus taboues, complexes et instrumentalisées. Cette diversité, lorsqu’elle est mal comprise peut être source de discriminations et de marginalisation. C’est pourquoi, nous devons apprendre à valoriser la diversité de chacun et à en faire un levier pour mieux vivre ensemble. » « Nous croyons que la paix passe par la rencontre de l’autre, par la découverte de nos ressemblances et la compréhension de nos différences. Pour nous, coexister, c’est œuvrer activement en faveur d’un rapprochement entre les hommes, faire tomber les murs de nos préjugés.» « Préserver la diversité dans le croire en étant unis dans le faire. » ■