SlideShare une entreprise Scribd logo
1  sur  96
Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Chercheurs de sens
(art, religion, philosophie, spiritualité)
101- Figures de l’hindouisme
et du bouddhisme
de l’Antiquité à nos jours
Étienne Godinot .07.03.2024
Préambule
aux 4 diaporamas thématiques "Chercheurs de sens"
Depuis 2010, je constitue - pour moi-même et pour celles et ceux qui y
trouveront de l’intérêt - un vaste trombinoscope historique de "chercheurs
de sens“ (art, religion, philosophie, spiritualité) présentés par ordre chronolo-
gique depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. Ma démarche et mon position-
nement sont expliqués dans le diaporama « Introduction aux diaporamas
”Chercheurs de sens” ».
Ma recherche approfondie plus récente sur les racines historiques du
conflit Israël-Palestine m’a amené à créer un trombinoscope thématique
“Figures du judaïsme de l’Antiquité à nos jours”, en opérant une sélection
dans les trombinoscopes existants.
Dans cette logique, j’ai trouvé important et intéressant de créer de la
même façon les trombinoscopes
- “Figures de l’islam de Mahomet à nos jours”,
- “Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours”,
- “Figures du protestantisme de Luther à nos jours”. ../..
Images :
- Rabbi Israël ben Eliezer (1698-1760) dit Ba’al Shem Tov, fondateur du judaïsme hassidique
- Ahmad al-'Alāoui (1869-1934), maître soufi algérien
- Thich Nhat Hahn (1926-2022), moine et maître bouddhiste vietnamien
- Dietrich Bonhoeffer (1906-1945), pasteur luthérien, théologien et Résistant au nazisme
Préambule aux 4 diaporamas thématiques "Chercheurs de sens"
Chaque figure de “chercheur de sens” de ces quatre familles se
trouve donc à la fois dans le trombinoscope historique “interconvictionnel”
et dans un – parfois plusieurs – des trombinoscopes thématiques.
Je n’ai pas réalisé pour l’instant de trombinoscope thématique sur le
taoïsme et le confucianisme, sur le christianisme en général (catholicisme,
unitarisme, orthodoxie, etc.), sur le bahaïsme, sur la franc-maçonnerie et la
libre pensée, sur l’agnosticisme ou l’athéisme humaniste, etc.
L’intérêt des trombinoscopes thématiques est de voir l’évolution de
la pensée et de la spiritualité dans chacune de ces quatre familles depuis
les origines jusqu’à nos jours.
L’intérêt du trombinoscope historique “interconvictionnel” est de
situer chaque personnage dans le contexte de son temps. Par ex. Pytha-
gore est contemporain de Lao Tseu, de Kong Fou Tseu et de Bouddha,
Maïmonide est contemporain d’Averroes et de Thomas d’Aquin, Delphine
Horvilleur est contemporaine de Marion-Muller Colard et de Kahina Bahloul
(ouf, des femmes !).
Les corrections et suggestions éventuelles seront les bienvenues…
Images :
- Delphine Horvilleur, née 1974, femme rabbin française
- Marion-Muller Colard, née en 1978, théologienne française d’origine protestante
- Kahina Bakloul, née en 1979, islamologue et imame soufie franco-algérienne.
Introduction
Ce diaporama présente
- des chercheurs de sens et acteurs de bonté de l’hindouisme et du
jaïnisme, ainsi que du bouddhisme (le bouddhisme est une sagesse issue
de l’hindouisme, mais il est devenu dans beaucoup de pays une religion,
parfois une religion d’État),
- des chercheuses et chercheurs de sens nés dans la religion
hindouiste mais ayant accédé à une spiritualité plus large (Kabîr, Keshab
Chandra Sen, Swami Vivekananda, Mohandas Gandhi, Mâ Ananda Moyî,
Swami Prajnânpad, etc.),
- mais aussi des figures de chercheurs de sens chrétiens marqués
par leur rencontre avec l’hindouisme (Jules Monchanin, Henri Le Saux,
Pierre Ceyrac, Bede Griffiths, Arnaud Desjardins, John Main, Bettina
Baümer, etc.), avec le bouddhisme (Vincent Shigeto Oshida, Benoît Billot,
etc.) ou par les deux traditions à la fois (Raimon Panikkar, etc.)
Images :
- Mahavira (- 599, - 527), ascète jaïn
- Siddharta Gautama, le Bouddha (v. - 560 à v. - 480)
- Mâ Ananda Moyî (1896-1982), sainte universelle issue de la tradition hindoue
- Pierre Ceyrac (1914-2012), jésuite français
Mahāvīra
("Le Grand Héros", - 599, - 527), ascète jaïn, né dans le Bihar
(Inde), dernier des 24 Tirthankara (guides de la voie de la libération)
jaïn.
La tradition jaïna indique que le premier des 24 "Tirthankara" est
Rsabha, considéré comme le précurseur de la civilisation humaine. Des preuves
historiques permettent d'affirmer l'existence du 23ème instructeur, Parsva (- 877 -
-777). De même, les historiens acceptent celle du 22ème , Nemi, que la tradition
considère comme cousin de Krishna.
À l'âge de 30 ans, devient un sadhana (ascète), abandonne
tout vêtement, jugeant que le détachement du monde exige la pratique
de la nudité (bodiya pratiquée par les Digambara et certains Sâdhus)
et se livre pendant 12 ans à la méditation.
L'emblème du jaïnisme est une main symbolisant le réconfort
moral et la compassion, dans laquelle est inscrit ahimsa c'est-à-dire
non-violence. La phrase en sanskrit sous la main signifie : " Toutes les
vies sont interdépendantes et donc se doivent un mutuel respect, une
mutuelle assistance".
../..
Mahāvīra
Les 4 principes du jaïnisme sont les suivants :
- L’identité de l’homme est à la fois matérielle et spirituelle,
- L'homme n'est pas parfait,
- L'homme est capable de vaincre sa nature matérielle,
- L'homme est seul responsable de son avenir.
Les 5 vœux principaux (mahavratas) sont exposés à travers
un dialogue entre Mahavira et l'un de ses disciples :
- Ne pas exercer de violence sur les êtres vivants,
- Ne pas faire de tort par la parole,
- Ne pas voler,
- Fidélité sexuelle (couples) ou chasteté (moines),
- Ne pas s'attacher aux biens matériels.
. Les 4 vertus du jaïnisme sont :
- le bienveillance pour tous les êtres vivants,
- la joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la
libération,
- la compassion envers les personnes et créatures malheureuses,
- l’indifférence envers ceux qui se conduisent mal. ../..
Photos : - L’hôpital pour oiseaux à Delhi
. - Élevage industriel de poulets en France
Mahāvīra
Pour les occidentaux, jaïnisme et bouddhisme semblent très proches par la
réincarnation et le karma. Toutefois, au-delà des nombreuses différences, notam-
ment dans les détails de la vie religieuse, le jaïnisme ne vénère pas de Dieu et
considère que le monde existe depuis toujours, l'hindouisme considère que l'univers
a été crée et vénère les différentes formes d'un seul Dieu, créateur.
Le jaïnisme est la seule grande religion à avoir toujours prescrit le strict
végétarisme et la non-violence absolue envers tous les animaux. Outre les 5 vœux
du laïc, les vertus de base du jaïn s'incarnent dans l'abstention de consommer la
viande, le vin et le miel.
L’incitation jaïna à la non-violence attire l’attention sur
- les supports de la violence (action physique, parole, pensée),
- les processus engageant la violence (préparatifs, planification),
- les modalités de la violence (directe, incitation, approbation),
- la motivation de l’action violente (colère, avidité, manipulation).
Photos : - À la différence des végaliens, les végétariens mangent les produits issus des animaux (beurre, œufs,
fromage, miel, etc.) et s’en vêtissent (laine, cuir).
- Femmes jaïns portant un voile sur la bouche et sur le nez pour ne pas avaler de moustiques. Les Occidentaux,
s’étonnant de cette pratique, voire la décriant, oublient l’essentiel, à savoir les vœux et les vertus du jaïnisme
Le Bouddha
Siddharta Gautama (v. - 560 à v. - 480), dit le Bouddha ("l’éveillé"),
prince népalais issu de la tribu guerrière des Sakya. À l’âge de 29 ans,
s’enfuit de son palais pour se mettre en quête de la vérité, qu’il découvre
après une vie errante et de dures ascèses.
L’existence est la souffrance, et la souffrance a son origine dans le
désir, qui ne peut jamais être comblé. La sagesse consiste donc à vaincre
le désir par la méditation, la compassion, la distance par rapport au
bonheur et aux malheurs, et à avoir conscience de l’impermanence.
Selon le Dictionnaire de la sagesse orientale, la pensée juste (ou
parfaite) implique une « volonté de renoncement, de tolérance et de
bienveillance envers tous les êtres vivants », et le mode de vie juste
signifie « la volonté d'éviter toute profession pouvant nuire à d'autres êtres
vivants ».
Le comportement juste se décline généralement en 5 préceptes,
souvent exprimés de façon négative : 1 - s'efforcer de ne pas nuire aux
êtres vivants ni prendre la vie (principe d'ahimsa), 2 - de ne pas prendre
ce qui n'est pas donné, 3 - de ne pas avoir une conduite sexuelle
incorrecte, 4 - de ne pas user de paroles fausses ou mensongères, 5 - de
s'abstenir d'alcool et de tous les intoxicants. ../..
Le Bouddha
Bouddha abolit le système des castes au sein du sangha, la
communauté spirituelle des pratiquants.
Dans la pensée bouddhiste, « la manière dont nous voyons et
comprenons la réalité pèse de tout son poids sur notre bien-être, et
s’avère responsable, si elle est inadéquate, d’une part importante de
nos souffrances et de celles du monde* » :
Interdépendance : je dois ma vie et ma survie à une infinité
d’autres humains et à la nature.
Vacuité : ce que nous voyons est instable, mobile, subjectif,
complexe, (un peu comme un arc-en-ciel dont l’existence dépend de ma
position, de celle du soleil, des nuages, etc.)
Impermanence : rien n’est destiné à durer, tout ce qui advient est
affaire de composition et de décomposition, organisations et désorgani-
sation, toutes transitoires et éphémères.
Compassion :
- amour bienveillant envers ceux qui nous sont chers,
- méditation et émotions de compassion envers ceux qui souffrent,
- réjouissance altruiste : se réjouir sincèrement du bonheur d’autrui,
- équanimité : souhaiter le bien de tous les humains, y compris lointains,
inconnus, antipathiques ou malveillants *. ../..
* d’après Christophe André, Je médite jour après jour.
Le Bouddha
Pour Albert Schweitzer (1875-1965), l'ahimsa dans le bouddhisme
se distingue du jaïnisme en ce sens qu'il est fondé sur la pitié et non pas
sur l'idée de se préserver à l'écart de la souillure du monde.
Pour Carl-Albert Keller (1920-2008), théologien protestant et histo-
rien des religions, l'ahimsa, dans la philosophie bouddhiste, « implique
une attitude positive envers les êtres qui respirent », « s'appuie sur un
sentiment d'amitié et de solidarité avec les êtres vivants », est « un
comportement fait de bienveillance et de disponibilité ».
Pour Cécile Becker, historienne des religions asiatiques, « en
désignant le fait de s'abstenir de porter atteinte, de blesser ou de tuer
tout être vivant comme un thème fondamental de son enseignement, le
Bouddha s'oppose en fait implicitement à la violence sacrificielle et à
l'ordre socioreligieux brahmanique, et énonce une nouvelle échelle de
valeurs. »
«Ne blesse pas autrui de la manière qui te blesserait.»
«N’ayez qu’une seule passion : celle du bien des autres (…). Tous
ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre
bonheur. Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le
bonheur d’autrui. »
Thiruvalluvar
Poète et philosophe tamoul, très probablement jaïniste, ayant vécu
selon les auteurs entre le 4ème siècle avant J.-C et le début du 5ème siècle
après J.-C. Originaire d'un village situé près de Chennai (Madras), auteur
du Tirukkuṟaḷ.
À travers un ensemble de 1 330 maximes, livre sa vision de l'art de
vivre des Tamouls au début de notre ère. S'adresse à tout être humain
sans distinction de castes, classes sociales ou convictions. Propose des
recommandations pour une bonne conduite morale à travers des maximes
sur la connaissance de soi, la spiritualité, la prospérité et le bien-être, la
politique, l'économie, l'amour et les relations humaines.
Définit trois objectifs majeurs de la vie : la sagesse (bienfait de la
pluie, vie conjugale, enfants, hospitalité, équité, contrôle de soi, charité,
non consommation de viande, gestion de la colère, non-violence), la
fortune (politique, justice, richesse, éducation, agriculture) et l'amour.
Une traduction anglaise du Tirukkural a été établie en 1886 par le missionnaire
anglican George Uglow Pope (1820-1908), érudit en tamoul, en télougou et en
sanskrit, fondateur de plusieurs écoles, enseignant le latin, l'anglais, l'hébreu, les
mathématiques et la philosophie.
Photo : statue de Thiruvalluvar d'une hauteur de 40,5 m, érigée en 2000 à Kânyâkumârî
(Tamil Nadu).
Ashoka
(v. 304, -232 avant J.-C.), troisième empereur de la dynastie
indienne des Maurya, parvenu au pouvoir en faisant assassiner ses
frères et 99 membres de sa famille. Devient maître d’un immense
empire. Subit une profonde crise morale à cause des horreurs de la
guerre du Kalinga (- 261). Retourné par son neveu bouddhiste
Nigrodha, se convertit lors de son voyage à Bodhgaya, fait une retraite
d’un an dans un monastère.
Son comportement et sa politique s’inspirent ensuite par la non-
violence et la compassion : la guerre est abolie, les fonctionnaires ont
pour mission de garantir la justice et la tolérance religieuse. Met un
terme aux sacrifices d’animaux dans les rituels brahmaniques.
Premier souverain au monde à faire de la non-violence un
principe d’organisation politique. À sa mort, après 37 ans de règne, ses
enfants se partagent son empire et les règles habituelles de la vie
sociale et politique reprennent leurs droits…
« Aux fonctionnaires : gagnons donc l’affection des hommes.»
« Le roi ami des dieux au regard amical veut que toutes les
écoles de pensée et religions puissent résider partout. Car toutes
veulent la maîtrise des sens et la pureté de l’âme.»
«Le but suprême est de faire le bien du monde entier.»
Image : chapiteau aux lions surmontant les colonnes dressées dans l’empire, devenu l’emblème
de la République de l’Union Indienne
Nagarjuna
(entre 150 et 250 après J.-C.), moine, philosophe et écrivain
bouddhiste indien, originaire de la région correspondant à l'Andhra
Pradesh actuel.
Fait un apport essentiel à la logique, par l'usage systématique du
tétralemme*, sa réfutation de la logique indienne, et utilise trois types
de réfutation : l'impossibilité logique, l'impossibilité réelle, le constat
d'inexistence.
Sa doctrine mène à la responsabilité et à la compassion
universelles, au respect des êtres sensibles et de l’environnement.
. Condamne la torture, refuse la peine de mort et préconise un
traitement des prisonniers pour les réhabiliter.
Prône une égalité statutaire et une solidarité sociale qui
permettant que chacun évolue individuellement et se différencie
comme il le souhaite.
Préconise l’association libre de personnes qui se soutiennent
pour se libérer de la souffrance.
* Le tétralemme (du grec tetra, "quatre" et lēmma, "proposition") étend la notion du dilemme à
un choix entre quatre issues.
Patanjali
(entre 300 et 500 après J.-C. ? *), fondateur indien de la philosophie
du yoga. Son enseignement est contenu dans les Yoga Sutras, un court
texte composé de 195 aphorismes.
Le yoga comporte 8 "marches" pour évoluer vers une plus grande
conscience d’être : règles sociales, règles vis-à-vis de soi-même,
postures, contrôle de la respiration, maîtrise des sens, concentration,
méditation, union au divin. La non-violence (ahimsa), respect en pensée,
en parole et en action de la vie de tout être vivant, est la première
exigence éthique de l’homme.
« La non-violence, la vérité, le désintéressement, la modération, le
refus des possessions inutiles » (…) « ne dépendant ni du mode
d’existence, ni du lieu, ni de l’époque, ni des circonstances ».
Ce qui perturbe l’existence de l’homme, ce sont ses pensées.
« Ces pensées, comme la violence, qu’on la vive, la provoque ou
l’approuve, sont causées par l’impatience, la colère et l’erreur ».
« Si quelqu’un est installé dans la non-violence, autour de lui l’hostilité
disparaît. »
* L’anonymat est une des caractéristiques des grands sages de l’Inde ancienne. Ils estiment
que leur enseignement est le résultat d’un effort collectif sur plusieurs générations et refusent de
s’en attribuer tout le mérite.
Shantideva
(v. 685-763), philosophe indien madhyamika, une branche du
bouddhisme mahāyāna. Un des derniers grands maîtres d'expression
sanskrite, jouit d'une considération particulière dans le bouddhisme
tibétain. Auteur du Bodhicharyavatara, œuvre capitale de la tradition
bouddhiste indo-tibétaine, hymne à la compassion universelle.
Propose de nombreuses pratiques qui servent de base au
lodjong, entraînement de l'esprit à la compassion : on apprend à
abandonner l'égoïsme et à considérer les autres comme plus importants
que soi même. Dans la pratique de tonglen, on décide de prendre toute la
négativité et les souffrances pour soi et de donner tout le bonheur aux
autres.
« Puissé-je être pour toutes les créatures celui qui calme les
douleurs ! Puissè-je être pour le malade le remède, l’infirmier, le médecin,
jusqu’à la disparition de la maladie !
Puissè-je être pour les pauvres un trésor inaliénable !
Puissè-je être le protecteur des abandonnés, le guide de ceux
qui cheminent, la barque, le gué, le pont pour ceux qui désirent l’autre rive.
Puissè-je être la lampe de ceux qui ont besoin de lampe, le
serviteur de ceux qui ont besoin de serviteurs ! »
Âdi Shankara
("Celui qui apporte la félicité", 788 ? -720 ?), maître spirituel de
l'hindouisme, philosophe indien de l'école Advaita Vedānta, commen-
tateur des Upanishad védiques, du Brahma Sūtra et de la Bhagavad-Gita.
Originaire du Kérala, disciple de Govinda Bhagavatpâda, voyage à
travers l’Inde, compose des commentaires des textes sacrés de l'hin-
douisme. Réformateur religieux, orateur, prédicateur, cherche à créer une
entente entre les écoles religieuses de son époque. Affirme que toutes les
divinités ne sont que des formes différentes de l'Être suprême. Fonde 4
monastères aux 4 points cardinaux de l’Inde (photo du bas : celui de Shingeri).
Serait mort à 32 ans, près du mont Kailash dans l'Himalaya.
Veut rétablir le sens du rituel, qui doit être avant tout intérieur.
Refuse les rituels sanglants, exhorte les desservants des temples à
remplacer les offrandes de boissons alcoolisées (madya), de viande
(māṃsa) et de poisson (matsya) par des offrandes de riz, de fleurs et de
laitages.
Encourage 4 qualités principales :
- capacité de distinguer (entre l'éternel et l'éphémère)
- contrôle des passions (peur, colère, jalousie, etc.)
- équanimité (voir du même œil tous les êtres)
- désir de libération du cycle des réincarnations.
Vasugupta
(v. 860 - v. 925), mystique indien, originaire du Cachemire,
hindouiste shivaïte* appartenant à l'école trika. Probablement contem-
porain des érudits bouddhistes des 8ème et 9ème siècles et de l’école
philosophique hindoue de l’Advaita Vedanta (non-dualité).
Auteur de 2 ouvrages majeurs : les Shiva Sutras et les Spanda
Karikas. Les Śiva Sūtra, qu'il aurait reçus en rêve, sont à la base du
système trika ou système non-duel du shivaïsme du Cachemire. Selon
d’autres légendes postérieures, aurait trouvé les sutras inscrits sur un
rocher appelé Sankaropala.
Maître de Kallaṭa qui compose la Spandakārikā sous sa direction.
Abhinavagupta (10e siècle) représente l'apogée de ce courant.
Le shivaïsme du Cachemire enseigne que le monde est une
expansion de Dieu et qu'en conséquence la réalisation doit s'obtenir au
sein de la vie quotidienne. Le texte étudie la nature et de la cause de la
servitude, et la manière dont on se libère de cette servitude. Il a été
abondamment commenté par des auteurs indiens, comme Jaideva Singh
(1893-1986). Certains manuscrits ont été traduits en anglais, comme
Mark Dyczkowski, né en 1951.
* Le shivaïsme est l' une des principales traditions hindoues qui vénère Shiva, également appelé
Rudra, comme l'Être suprême. C'est la tradition hindoue qui accepte le plus la vie ascétique et
met l'accent sur le yoga et, comme d'autres traditions hindoues, encourage un individu à
découvrir et à ne faire qu'un au fond de soi avec Shiva.
,
Jetsün Milarépa
Né Mila Thöpaga (v. 1040- v. 1123), ermite, yogi et poète tibétain.
Pratique la magie noire pour se venger de la spoliation et des mauvais
traitements subis par des membres de sa famille. Lama Röngtön, son
maître de l'école Nyingmapa*, l’envoie à Marpa Lotsawa (1012-1097).
Pendant 6 ans, Marpa le soumet à des épreuves dures pour lui
faire expier ses fautes passées (karma), le prépare à une existence de
solitude, lui transmet les enseignements de Nâropa (1016-1100) en
insistant particulièrement sur l'exercice de la "chaleur interne". Vêtu
d'une simple robe de coton, vit pendant des années comme un reclus
dans le froid glacial de l'Himalaya, à l'abri de grottes de montagnes où il
s'adonne à la méditation. Après une période de 9 années de solitude
ininterrompue, prend avec lui quelques disciples dont le médecin
Gampopa. Instruit le peuple au moyen de ses chants, qui constituent,
encore aujourd'hui, une source d'inspiration dans la tradition Kagyüpa
ou "tradition de la transmission orale".
Le récit de sa vie est rédigé par Tsang Nyôn Heruka au 14ème
siècle. Maître de renom du bouddhisme tibétain, avec Padmasambhava
un des deux grands saints typiques du Tibet.
* fondée au 8ème siècle par Padmasambhava (717-762, littéralement en sanskrit ‘né du
lotus’), venu de l'Inde au Tibet. Les moines de cette école ont l'habitude de porter des bonnets
rouges, d'où le nom d' « école des coiffes rouges » donnée à la lignée Nyingmapa.
Kabîr
(en arabe, "grand") v. 1440-1518, poète, musicien, tisserand,
réformateur religieux indien. Né de parents musulmans à Vârânasî
(Bénarès), étudie sous la direction de Râmânanda, un maître vishnouïte.
Passe la plus grande partie de sa vie près de son métier à tisser dans
une petite boutique de la ville sainte consacrée à Shiva. Sa boutique
devient un lieu de réunion où l'on chante les louanges divines, où l'on
récite des poèmes. Donne, dans le langage du peuple, des conseils
spirituels à un public formé avant tout de petits artisans. Sans doute
illettré, considéré comme le père de la langue et littérature hindi.
Affirme que toute religion qui n'est pas amour n'est qu'hérésie,
que le yoga et la pénitence, le jeûne et l'aumône sans méditation ni
véritable bhakti (adoration) sont vides de sens. Refuse toute distinction
de race, de caste, de religion et enseigne l'égalité absolue de tous les
êtres humains. Mêle dans sa pratique des éléments hindous et musul-
mans.
Partisan de la non-violence (ahimsa), condamne les sacrifices
d’animaux. Inspirera les Sikhs, Shirdi Sai Baba, admiré par Gandhi.
« L'homme qui est agréable et qui pratique la droiture (…) et qui
tient compte de toutes les créatures comme de son propre moi, celui-là
peut atteindre l'Être éternel »
Jambeshwar Bhagavan
ou Jambaji (1451-1536), fondateur du courant hindou bishnoï,
une des formes du vaishnavisme (dévotion envers Vishnou).
Issu de la caste des Rajputs, berger, puis maître spirituel.
Édicte 29 principes (en hindi, bish : 20; noï : 9) : hygiène de vie du
corps et de l’esprit; refus de l’alcool, du tabac, de la drogue; compassion,
pardon, contrôle de ses paroles, jeûne; refus du vol, du mensonge, de la
médisance, de la convoitise; protection des animaux; refus de couper les
arbres vivants (utilisation du seul bois mort) et de déraciner les plantes;
mise des morts en terre en faisant l'économie du bois pour la crémation
ou le cercueil; refus de castrer les taureaux; fourniture d’un abri commun
aux animaux abandonnés; construction de réservoirs d’eau partout où
cela est nécessaire; ne rien attendre du gouvernement, ne compter que
sur la communauté.
Crée la première écotaxe de l’histoire : chaque Bishnoï doit réserver
un dixième de ses récoltes céréalières (blé et millet) pour l’alimentation
de la faune locale. Déclare qu'il se réincarnera indéfiniment en chinkara
(gazelle) après sa mort, d’où la vénération de cet animal par les Bishnoï.
La communauté bishnoï est surtout présente dans l'État du
Rajasthan (Jodhpur et Bîkâner), et dans l'Haryana.
Photo du bas : Depuis 1973, ce Bishnoï a planté et entretenu 30 000 arbres partout dans le
Rajasthan
Gurū Nānak Dev
(1469-1539), mystique et poète indien du Penjab,
marqué par Kabîr. Après une expérience spirituelle,
prêche la tolérance et l’union entre les hommes.
Voyage (Inde, Népal, Tibet, Sri Lanka, La Mecque, Perse, Afghanistan),
puis fonde, à son retour, Kartarpur, "la ville du Créateur". Alors que
Luther prêche la Réforme en Europe, enseigne l'unité et le renouveau à
un nombre croissant de disciples. Pour marquer leur dévotion, ils
s'appellent Sikhs, nom dérivé du sanscrit shishya (disciple).
Maître fondateur du sikhisme et premier des dix gurus* du
sikhisme. Celui-ci repose sur la croyance en une divinité unique,
transcendante, ineffable et sans forme. Pour lui, toutes les différences
religieuses ne sont que le fruit de mâyâ (illusion), et toutes les formes
extérieures de la pratique se révèlent inutiles si le cœur de l'adepte
reste immergé dans le monde matériel. Les pierres angulaires de son
enseignement sont l'égalité de tous devant Dieu et la réconciliation entre
Hindous et Musulmans.
Grand réformateur social, scandalisé par les conditions de vie
des parias (Intouchables), s’oppose au système des castes.
* guru : maître spirituel, "personne qui vous amène de l’obscurité en la lumière"
- Image en haut à gauche : Khaṇḍā, symbole du sikhisme.
- Image du bas : Granth Sahib, recueil des enseignements spirituels des dix Gurus du
sikhisme
Râm Mohan Roy
(1772-1833), réformateur hindouiste bengalais. Greffier pour l’East
India Company. Grand érudit des langues sanscrite, persane et
anglaise, connaît également l'arabe, le latin et le grec, étudie le Coran,
les Védas et les Upanishads. Ses croyances sont une combinaison
d'éléments de l'hindouisme, de l'islam, du déisme du 18ème siècle, de
l'unitarisme et des idées des francs-maçons. Écrit en 1804 Tuhfat-ul-
Muwahhidin ("Un cadeau pour les monothéistes").
Fondateur du Brahmo Samaj, un des premiers mouvements de
réforme de l'hindouisme dont l'influence sera forte dans les domaines
de la politique, de l'administration publique et de l'éducation. Promeut un
hindouisme rationnel, éthique, non autoritaire. Condamne la satî,
(sacrifice des veuves qui meurent brûlées vives sur le bûcher créma-
toire de leur époux, image du haut), le mariage des enfants, la dot, met en
évidence que la polygamie, bien que très répandue à son époque, est
en fait contraire au droit hindou. Affirme que, selon les écritures
hindouistes, le meilleur moyen d'atteindre la félicité est la contemplation
spirituelle et le culte de l'Être Suprême, les rites sacrificiels restant
réservés aux dévots de moindre évolution spirituelle.
En 1831, se rend au Royaume-Uni comme ambassadeur de
l'empereur moghol Muhammad Akbar Shâh. Meurt de méningite près de
Bristol.
Keshab Chandra Sen
(1838-1884), intellectuel, réformateur religieux et social bengalais. Fonde
en 1857 la Goodwill Fraternity, une société religieuse maçonnique et
unitarienne pour les étudiants. Rencontre le philosophe et savant bengali
Debendranath Tagore (1817-1905) : fasciné par le védantisme monothéiste
de celui-ci, rejoint le Brahma Samaj en 1857. Combat pour l’abandon de
coutumes et pratiques hindoues telles que le système des castes, l'intou-
chabilité, le mariage des enfants*, la polygamie, pour l’éducation et la
promotion des femmes. Prêche "l’universalisme" dans son nouveau temple
construit en 1869 (photo du bas) en mélangeant les caractéristiques architec-
turales du temple hindou, de la mosquée musulmane et de l'église chré-
tienne. Après son retour d'Angleterre en nov. 1870, fonde l'Indian Reform
Association dont l’activité comporte 5 volets : la charité, la tempérance,
l'amélioration des conditions matérielles et sociales des femmes, l'éducation
de masse par la langue maternelle, des matériels de lecture bon marché.
Fonde l’ashram Bharat en 1878 pour favoriser la vie communautaire à la
recherche de la religion universelle.
Fonde en 1880 une nouvelle religion "universelle", Naba Bidhan
(Church of the New Dispensation) pour combiner le "panthéisme" et le
"mysticisme" de l'Asie avec "le positivisme et la science" de l'Europe.
* mais il marie en 1878 sa fille de 14 ans, Suniti Devi, au Maharaja de Cooch Behar, ce qui le
discrédite auprès de ses disciples qui l’abandonnent
Rabindranath Tagore
Rabindranath Takur, surnommé Gurudev, (1861-1941), composi-
teur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe indien bengali. Étudie
le droit à Londres. Fonde un ashram à Santiniketan (Bengale occiden-
tal) en 1901. Prix Nobel de littérature en 1913.
En 1921, fonde avec l'économiste agricole Leonard Elmhirst
l‘’Institut pour la reconstruction rurale’ (qui sera par la suite renommé
‘Maison de la Paix’). Recrute des spécialistes, des donateurs et des
soutiens officiels de nombreux pays pour aider l'institut à mettre en
œuvre la scolarisation comme moyen de « libération des villages des
fers de l'impuissance et de l'ignorance » en « revitalisant le savoir »
Sa vie est tragique - il perd quasiment toute sa famille et est
profondément affligé par le déclin du Bengale - mais ses œuvres lui
survivent, sous la forme de poésies, romans, pièces, essais et
peintures, de même que l'institution qu'il a fondée à Shantiniketan,
l‘’Université de Visva-Bharati’.
Après 1930, combat l’Intouchabilité, appelle les autorités du
temple de Gurovayoor à admettre les Intouchables (dalits). ../..
Rabindranath Tagore
Visite plus de 30 pays sur les 5 continents entre 1878 et 1932.
Ses derniers voyages à l'étranger (Perse et Irak en 1932, Ceylan en
1933), l’amènent à affiner ses opinions au sujet des divisions
humaines et du nationalisme.
Reproche publiquement à son ami Mohandas Gandhi de
présenter le tremblement de terre le 15 janvier 1934 au Bihar comme
un châtiment divin pour l'oppression des dalits.
Deux chants de son canon Rabindrasangeet sont devenus
hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l'Inde : Amar
Shonar Bangla et Jana Gana Mana.
« Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie. Je m’éveillai et
vis que la vie n’était que service. Je servis et je compris que le service
est joie. »
« Reconnaissez la diversité, et vous atteindrez l’unité. »
« Ma vanité de poète meurt de honte à ta vue, Ô Maître-Poète ! Je
me suis assis à tes pieds. Que seulement je fasse de ma vie une chose
simple et droite, pareille à une flûte de roseau que tu puisses emplir de
musique. »
Swami Vivekananda
(du sanskrit viveka : discernement et ananda : béatitude).
Narendranath Nath Datta (1863-1902), issu d’une famille bourgeoise de
Calcutta. Au Scottish Church College, entend parler de Sri Ramakrishna
dont il devient disciple. Parcourt l’Inde en tous sens, généralement à pied,
cherchant des solutions aux problèmes qui assaillent son pays.
Représente l’hindouisme au ‘Parlement mondial des religions’ à
Chicago en 1893. Son appel à l’unité religieuse et à la tolérance de toutes
les religions lui vaut un grand succès. Fonde la Vedanta Society à New-
York. En 1897, de retour en Inde, fonde un ashram à Belur et la ‘Mission
Ramakrishna’, destinée à venir en aide aux masses souffrantes par une
action éducative, culturelle, sanitaire et sociale.
Met en avant les "4 voies" : sagesse, amour, méditation, service,
combat l’intolérance et la discrimination sexuelle.
« Aussi longtemps qu’il y aura un chien errant et affamé dans la rue, ma
spiritualité consistera à lui trouver à manger. Pas à chercher Dieu. »
« Une religion qui nous donne la foi en nous et le respect des autres, le
pouvoir de nourrir les affamés, de vaincre la misère, de relever les masses.
Si vous voulez trouver Dieu, servez l’homme ! »
Une de ses disciples les plus attachés est la mystique allemande Christina
Greenstidel (1866-1930) plus connue comme Sister Christine.
Mohandas Gandhi
Mohandas Karamchand Gandhi (1869-1948), dirigeant politique
indien, guide spirituel et leader du mouvement pour l’indépendance de
l’Inde, initiateur de la non-violence politique dans l’histoire.
Alors que l’objectif de Nehru et des autres leaders du Congrès est
de chasser les Britanniques et de conquérir l’indépendance nationale,
Gandhi veut libérer les Indiens de toutes les aliénations et de toutes
les oppressions qui pesaient sur eux, et qui ne s’expliquent pas toutes
par la domination anglaise.
« Rappelez-vous la face de l’homme le plus pauvre et le plus
faible que vous ayez rencontré, et demandez-vous si l’acte que vous
envisagez lui sera utile. (…) Cela va-t-il conduire à la libération les
multitudes qui ont faim dans leur corps et dans leur esprit ? »
« Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans
le monde ! »
../..
Gandhi
« Si malgré tout, en dépit des efforts les plus acharnés, on ne
peut obtenir des riches qu’ils protègent vraiment les pauvres, et
si ces derniers sont de plus en plus opprimés au point de mourir
de faim, que faire ? C’est en essayant de trouver une réponse à
cette question que les moyens de la non-coopération et de la
désobéissance civile me sont apparus comme les seuls à être à
la fois justes et efficaces ».
« C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe. Vous
devez faire ce qui est juste. Il n'est peut-être pas en votre
pouvoir, peut être pas en votre temps, qu'il y ait des fruits.
Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de
faire ce qui est juste. Vous ne saurez peut être jamais ce
qui résultera de votre geste, mais si vous ne faites rien, il
n'en résultera rien. »
../..
Gandhi
« Faites de nous de meilleurs Hindous, cela sera plus
chrétien que de nous convertir ! »
« Il est plus juste de dire que la vérité est Dieu, que de
dire que Dieu est la vérité. »
« La religion est un seul arbre avec de nombreuses
branches. Si l’on ne voit que les branches, on est tenté de dire
qu’il y a beaucoup de religions ; mais si l’on voit l’arbre entier, on
comprend qu’il y a une seule religion. »
« Le meilleur moyen de connaître Dieu est de pratiquer la
non-violence. »
Voir le diaporama complet sur Gandhi dans le Trombinoscope de la non-violence
Siva Yogaswami
Sadavisam (1872-1964), maître spirituel hindouiste shaivite tamoul
sri-lankais. Après ses études, magasinier dans le département d'irrigation à
Kilinochchi. Marqué en 1889 par Swami Vivekananda (1863-1902) à Jaffna.
En 1905, rencontre le sadhu Chellappa, dont il devient le disciple pendant 5
ans. Médite pendant des années sous un olivier à Colombuthurai puis
s’installe dans une cabane proche.
Lors d’un voyage en train de Colombo à Jaffna, un pandit estimé et
savant à bord d'une autre voiture déclare à plusieurs reprises qu'il a senti
un "grand jyoti" (une lumière) dans le train, pleure en le voyant, annule ses
conférences et se rend à l’ashram de Yogaswami. Dès lors, des gens de
tous âges et de tous horizons, sans distinction de croyance, de caste ou de
race, vont à lui, cherchent du réconfort et des conseils spirituels. Devient
Illathusiddhar, ‘le Perfectionné d'Illangai’. Marche de longs kilomètres pour
visiter Chellachchi Ammaiyar, une sainte femme plongée dans la médita-
tion. De nombreux témoignages racontent comment il guérit de loin.
Un jour, rend visite à Sri Ramana Maharshi (1879-1950) à son
ashram d'Arunachalam. Les deux restent assis tout l'après-midi, face à
face en silence. De retour à Jaffna, déclare « Nous avons dit tout ce qu'il y
avait à dire !».
En fauteuil roulant à partir de 1961, continue de recevoir des milliers
de visiteurs de toutes croyances venus chercher son aide et ses conseils.
« Laissez Dieu agir à travers vous ! »
Sri Aurobindo
Aurobindo Ghose (1872-1950), philosophe, poète et spirituel
indien. Études en Angleterre à Cambridge.
Emprisonné en 1908 en raison d’actions pour l'indépendance de
l'Inde. Pendant une année de prison, vit des expériences spirituelles
qui le conduisent, dit-il, à expérimenter des états de conscience au-
delà du Nirvana. Pour échapper aux Anglais, s'établit à Pondichéry, ville
sous autorité française.
Affirmant qu'il y a une lutte pour l'avenir de l'humanité au-delà de
la lutte légitime pour l'indépendance de l'Inde, se consacre à ses
recherches spirituelles et à la composition de ses œuvres. De plus en
plus de disciples viennent vivre auprès de lui et de sa collaboratrice
française, Mirra Alfassa, que lui et ses disciples nomment "Mère". Elle
prendra la direction matérielle de l'âshram fondé dans les années 1920.
Selon lui, l'homme n'est aujourd'hui qu'à un niveau imparfait de son
évolution : « l'homme est un être de transition. » Développe un "yoga
intégral" qui voudrait permettre la progression spirituelle individuelle et
collective vers un nouvel état et cherche à nous faire prendre conscience d'
« une même loi supérieure [qui] gouverne la matière et l'esprit ».
Swami Prajnanpad lui reproche d’être resté dans le domaine du
mental.
Mirra Alfassa
dite "la Mère" (1878-1973), née à Paris de mère native d’ Égypte
et de père natif de Turquie, tous deux juifs. Se rend en Inde avec son
mari, en 1914, à Pondichéry et rencontre Sri Aurobindo. Avec lui, appelle
"yoga intégral" un chemin de transformation personnelle et de découverte
du divin en soi, y compris dans les cellules de notre corps, pour collaborer
ensuite à la transformation de notre humanité.
Crée en 1951 un Centre international d’éducation, puis en 1968,
près de Pondichéry, une ville internationale, Auroville ("la ville de l’au-
rore"), qui se veut un laboratoire expérimental,« le lieu d'une vie commu-
nautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en
paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions
politiques et nationalités. »
Laisse son journal Prières et méditations, les Entretiens (cau-
series aux membres de l‘ashram). Les 13 tomes de L'Agenda de Mère
recueillis par un de ses disciples, le Français Satprem (Bernard Enginger)
racontent ce qu'elle nomme « sa percée au cœur de la matière », pour
donner naissance à « l'espèce nouvelle » ou « la vie sans mort ».
« C’est la présence divine qui donne valeur à la vie. Cette
présence est la source de toute paix, de toute joie, de toute sécurité.
Trouve cette présence en toi-même et tes problèmes vont disparaître. »
Photo du bas : vue aérienne d’Auroville
Ramana Maharsi
(1879-1950), Indien du Tamil Nadu, un des grands maîtres de
l’école philosophique du védanta*.
À 16 ans, saisi par une terreur de mourir, connaît une expé-
rience mystique, distingue le corps mortel et la conscience immor-
telle.
Vit en ermite, devient maître de milliers de disciples. Exhorte
tous ceux qui l’écoutent à se poser inlassablement la question "Qui
suis-je ?"
« Mon corps est-il "moi" ? Il est silencieux et inerte, mais je sens
la pleine force de ma personnalité, et j'entends même la voix du
"moi" au fond de mon être. Je suis donc un esprit qui transcende le
corps. Le corps meurt, mais l'esprit, transcendant le corps, ne peut
être touché par la mort. Ce qui veut dire que je suis un esprit
immortel ».
« Le succès développe l'arrogance et le progrès spirituel de
l'homme est dès lors arrêté. Par contre, l'échec est bénéfique dans
la mesure où il permet à l'homme de voir ses limites et le prépare
ainsi à s'abandonner. »
* terme sanskrit signifiant fin, aboutissement, réalisation de la réalité ultime.
Swami Shivananda Saraswati
(1887-1963), maître spirituel hindou enseignant du yoga et du
vedānta. Médecin et directeur d’hôpital en Malaisie, renonce au monde
et commence une vie monastique en 1923.
Fonde en 1936 la Divine Life Society ("La Société de la vie
divine"), qui œuvre à la paix et la formation de citoyens pratiquant un
yoga intégral.
Précurseur de l'ouverture de l'hindouisme aux occidentaux sur la
base d'un principe : "Servir, aimer, purifier, donner, méditer et réaliser".
Auteur de 296 livres, fondateur d’un ashram près de la ville de
Rishikesh ("la demeure des sages") au bord du Gange et d’une phar-
macie ayurvédique.
« Le yoga est une aide à la pratique des vérités spirituelles de
base dans toutes les religions. Le yoga peut être pratiqué par un
chrétien ou un bouddhiste, un musulman, un soufi ou un athée.
Le yoga est union avec Dieu, union avec tous.»
Jules Monchanin
(1895-1957), moine et ermite catholique français. À l'époque de sa
fréquentation du petit séminaire Saint-Jean à Lyon, découvre le boud-
dhisme par la lecture d'un livre que son père lui avait acheté chez un
bouquiniste des quais de la Seine.
Découvre à Roanne un fonds considérable de littérature indienne et
s'en imprègne. Souffrant d'une double broncho-pneumonie, fait le vœu de
consacrer sa vie à la conversion de l'Inde s'il recouvre la santé.
S’installe en Inde en 1939, se met à vivre et à se vêtir à l’indienne.
Après la fondation d’un ermitage avec Henri Le Saux, prend le nom
sanskrit de Paramarubnayanda ("celui qui met sa joie dans l’Être sans
forme").
Intervient à des conférences, des congrès, prêche des retraites.
Promoteur du dialogue interreligieux entre Chrétiens et Hindous.
« La foi prédomine dans l’islam, l’espérance dans le judaïsme, l’amour
dans le christianisme : ces vertus ne sont pas possibles les unes sans les
autres. »
« Il faut être pour donner. Plus on est, plus on est capable de donner.»
(sur son lit de mort à l’hôpital St Antoine à Paris)
Mâ Ananda Moyî
Nirmalâ Sundari Devî (1896-1982) - nommée Mâ Ananda Moyî ("Mère
pénétrée de béatitude") par Jyotish Chandra Ray - grande sainte de l'Inde
du 20ème siècle, appelée familièrement Mataji.
Pour toute formation scolaire, va à l'école primaire durant deux ans.
N'a jamais acquis aucune connaissance des écritures sacrées, aucune
pratique spirituelle ne lui a jamais été enseignée. Malgré cela, semble
connaître toutes les voies.
Sillonne toute l'Inde pendant des dizaines d'années pour apporter aide
et réconfort spirituel. De nombreux ashrams sont construits, à Dacca,
Dehradun, Calcutta, Bénarès, etc.
Ne mange presque pas : son entourage craint pour sa santé, ce qui
l'amuse beaucoup.
Pose à son interlocuteurs les questions, claires, précises, allant droit
au cœur des choses, qui lui permettent d’avancer.
../..
Mâ Ananda Moyî
« Je suis hindoue, musulmane, chrétienne... tout ce que vous
voulez (…) Je n'ai aucun sens de l'ego ni de la séparation. En moi,
chacun de vous a dans une égale mesure la hauteur et la profondeur
de l'éternité ».
« Ne voyez-vous pas que ce monde n'est qu'une auberge de
passage ? Nous y rencontrons d'autre pèlerins. Le but de la réunion
finale est le Soi (Atman). Mais cela, vous l'oubliez ; vous vous identifiez
à votre corps et vous forgez ainsi le premier maillon de la chaîne de
toutes les misères de la vie. »
« Soyez véridique, en paroles et en actions. Soyez toujours de
bonne humeur. Parlez avec calme, fermeté, sérénité et avec une
considération égale pour tous. Ne chérissez que ce qui touche à la
Quête suprême (Paramartha). Votre recherche de la vérité doit se
poursuivre à chaque instant. »
« C'est l'être le plus étonnant qu'il m'ait jamais été donné de
rencontrer ! » Arnaud Desjardins
Swâmi Prajnânpad
(1901-1974), brahmane indien héritier des traditions religieuses
hindoues. Études de sciences physiques à l'Université de Calcutta.
découvre les écrits de Freud en 1925 à la bibliothèque de l’université
de Bénarès où il enseigne. Voit dans la psychanalyse la possibilité de
faire un travail de ‟destruction du mental”, première étape vers la voie
de la libération.
Réconcilie science et tradition, approche matérialiste et
spirituelle. Se réfère constamment à l'expérimentation, rejette tout
recours à une autorité quelle qu'elle soit, mais n'hésite pas à utiliser
toutes les méthodes permettant de libérer le disciple de ses blocages
émotionnels.
« Être, c’est être libre d’avoir »
« L’homme vraiment adulte trouve plus de satisfaction à donner qu’à
recevoir. »
« Une action qui mène à l’unité est juste, celle qui mène à la
séparation est mauvaise. »
« Tout change partout et toujours. Faites en sorte de percevoir et
ressentir le changement dans chaque chose. Rien ne vous boulever-
sera quand vous savez que tout est apparence, vous demeurez calme,
serein et désintéressé. »
Kalu Rinpoché
Vajradhâra Kalu Rangjung Kunchab (1904-1989), moine
tibétain, un des plus grands maîtres bouddhistes du 20ème siècle,
artisan de la diffusion en Occident du Dharma (ordre universel
cosmique, loi éternelle).
Exilé en Inde après l’occupation de son pays par la Chine.
Fonde des monastères et centres d’enseignement de la
Pleine Présence - Pleine Conscience dans plus d’une douzaine de
pays (Amériques, Europe, Japon, etc.), notamment des centres de
retraite de 3 ans, 3 mois et 3 jours.
Fait traduire l’Encyclopédie des Connaissances Traditionnelles
dans différentes langues afin qu’elle serve de base à des program-
mes d’étude du Dharma.
Fonde les Kagyü Mönlam, grande assemblée annuelle où
tous prient pour l’harmonie du monde, à Bodhgaya (Inde), lieu où le
Bouddha eut sa révélation et dans les divers continents.
Bede Griffiths
(1906-1993), né Alan Richard Griffiths. Études en littérature anglaise
et en philosophie au Magdalen College. Anglican, se convertit au catho-
licisme dans la suite du cardinal Newman. Moine et prêtre bénédictin
anglais ordonné au sacerdoce en 1940.
Conscient de la nécessaire ouverture de l’Occident et du monde
chrétien à d’autres spiritualités, part en Inde en 1955 à la demande du
moine d’origine indienne Benoît Alapatt pour s’immerger dans une des
cultures religieuses les plus riches du monde. Séjours à Bengalore et au
Kérala. Développe une vie monastique basée sur la tradition indienne,
adopte les vêtements de safran d'un sannyasi indien (ascétique ou moine),
prend le nom sanskrit de swami Dayananda ("bonheur de compassion"),
devient un yogi remarqué.
En 1968, s’installe dans l’ashram de Saccidananda, également
connu sous le nom de Shantivanam, au Tamil Nadu, fondé en 1950 par
Henri Le Saux. Utilise l'anglais, le sanskrit et le tamoul.
Découvre en Inde le rôle du mythe comme mode d’expression de
vérités qui ne peuvent s’énoncer autrement. Auteur de 12 livres sur le
dialogue Hindous-Chrétiens, membre du mouvement Christian Ashram.
../..
Bede Griffiths
« Je voulais faire l’expérience, dans ma propre vie, du mariage de
ces deux dimensions de l’existence humaine, la rationnelle et
l’intuitive, la consciente et l’inconsciente, la masculine et la féminine.
Je désirais trouver le chemin de l’union entre l’Orient et l’Occident. »
« Chaque religion est une manifestation de cette vérité unique qui
trouve des signes et des symboles différents dans diverses traditions
historiques. »
« Le système industriel occidental ne peut qu’aboutir à la
destruction des cultures traditionnelles de l’Orient. Il est pourtant
possible de concevoir un développement qui ne cherche pas à
dominer la nature, mais à collaborer avec elle, comme l’a préconisé le
Mahatma Gandhi, et de créer une culture nouvelle où l’homme et la
nature, la raison et l’intuition, le yin et le yang de la terminologie
chinoise, se retrouvent en harmonie. »
Swami Muktananda (de Ganeshpuri)
(de mukti, libération, et ananda, félicité), (1908-1982), aussi appelé
Baba ("Papa") par ses disciples, guide spirituel indien et hindou.
Disciple de Bhagawan Nityananda, reçoit de lui le shaktipat ("la
descente de la grâce"), la transmission de l'énergie spirituelle.
Enseigne le ‘siddha yoga’, basé sur le shivaïsme du Cachemire,
philosophie plusieurs fois millénaire, dont le fondement est donné dans
les Shiva Sutras, mis par écrit par le sage Vasugupta.
Parcourt l'Inde à pieds, établit son ashram (Gurudev Siddha Peeth)
à Ganeshpuri en 1961.
Crée la SYDA Foundation (Siddha Yoga Dham of America) aux
États-Unis pour administrer au niveau mondial le ‘siddha yoga’ qui gère
600 centres de méditation et 10 ashram.
« L'objectif principal du Siddha Yoga consiste à développer
pleinement la conscience de Dieu qui demeure enfouie en chaque être
humain. Il combat la haine entre les peuples, l'irrespect, l'ignorance,
l'apathie et le mensonge. Il suscite unité, connaissance, quête de la
conscience intérieure, et réalisation du Soi intérieur. »
Henri Le Saux
(1910-1973), moine bénédictin français breton.
Rejoint le P. Jules Montchanin en Inde en 1948, fonde avec lui
l’ashram Shantivanam (« le bois de la paix ») sur les rives du fleuve
Kâverî.
Après avoir rencontré Ramana Maharshi (1879-1950), est
profondément marqué par la spiritualité hindoue et devient ermite.
Suite à sa rencontre avec le maître spirituel tamoul Gnanananda,
prend le nom sanskrit de Abhishiktananda (« celui qui met sa joie dans
l’Oint ») et alterne une vie d’ermite à Rishikesh, au pied de l’Himalaya,
et une vie de nomadisme, coupée de rencontres interreligieuses et de
correspondance.
« Il n’y a que deux espèces de gens qui soient en paix : ceux qui
n’ont rien compris au mystère de Dieu et qui croient l’avoir compris, les
théologiens; ceux qui ont “réalisé“ et ont accepté de ne rien savoir sur
Dieu. »
« L'expérience de l'Absolu dont témoigne si puissamment la
tradition mystique de l'Inde est comprise en sa plénitude dans le " Moi et
le Père nous sommes Un " de Jésus. »
Taisen Deshimaru
(1914-1982), maître bouddhiste zen japonais de l'école Sōtō. Par
curiosité, s'éloigne des pratiques spirituelles bouddhiques pour étudier
le christianisme sous la direction d'un pasteur protestant.
Revient ensuite au bouddhisme. Se rend en France en 1967, fonde
plus de 200 dojos en Europe, en Afrique du Nord et au Canada.
Son enseignement s’enracine dans sa tradition, mais il est ouvert
sur la psychologie et les avancées scientifiques.
« La respiration consciente est comme un vent qui chasse nos
nuages intérieurs. »
« Tous les jours, à la suite d’une phrase entendue, d’une chose
vue, d’un sourire, d’un événement particulier, vous passez par des
prises de conscience : ce sont là des satoris (éveils). » T. D.
« Je ne savais pas ce qu’était le rire avant d’avoir connu
Deshimaru ! » Maurice Béjart
Pierre Ceyrac
(1914-2012), jésuite français, missionnaire en Inde du Sud. Apprend
le tamoul et le sanskrit à l'université de Madras, est le premier diplômé
étranger dans ces disciplines. En 1955, aumônier de All India Catholic
University Federation. Estime que la misère omniprésente nécessite une
action vigoureuse et concrète.
Encouragé par Gandhi et Nehru, dénonce le système des castes et
s'engage auprès des plus pauvres, les dalits (Intouchables).
Son mouvement ‘Mille puits’ a pour but d’approvisionner les villages
en eau. Mène une action d’accueil des réfugiés cambodgiens fuyant le
régime des Khmers rouges. De retour à Chennai, crée le mouvement ’Les
mains ouvertes’ : rencontre et accueil d'enfants de familles très pauvres
dans des lieux de vie.
Après le séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien, porte
secours aux réfugiés et orphelins. À plus de 90 ans, sillonne la côte sud de
l'Inde pour apporter aide et réconfort dans les villages de pêcheurs. Doué
d’un grand charisme d’ouverture et de compassion, sert ses frères sans
distinction de race, de religion ou de catégorie sociale.
« L’Inde nous remet en contact avec notre âme d’enfant, comme s’il était
un temps où, avant d’être chrétiens, nous étions tous hindous. »
« Chacun est une note unique dans le concert de l'univers. »
Swami Vijayananda
(1914-2010). Abraham Jacob Weintrob, médecin français
d’origine juive. Pratique la médecine pendant 10 ans près de Marseille
avant de partir en Inde à l'âge de 36 ans.
Rencontre Mâ Ananda Moyi, devient son disciple (elle l’appelle
Vijayananda, "le bonheur dans la victoire") , vit près de 8 ans à Bénarès
dans son ashram puis voyage avec elle dans toute l'Inde avant de se
retirer seul pendant 7 ans sur les contreforts de l'Himalaya.
« Il faut faire tous ses efforts, et après, advienne que pourra.
Quand on se met au travail sérieusement, des pouvoirs viennent vous
aider. Quand nous faisons un pas, Dieu en fait dix. (…)
L’abandon développe la capacité de vivre dans l’instant et la fluidité, il
ne vous prépare aucunement à vivre ce monde, mais vous permet
réellement de le dépasser. (…)
Quoi qu’il puisse m’arriver, je n’ai pas peur ! »
« Quand les êtres humains comprendront-ils qu'il n'y a qu'une
seule religion, celle de l'homme ? »
Chidananda Saraswati
Né Sridhar Rao (1916-2008), yogi et maître spirituel hindou et
indien. Baccalauréat ès arts du Loyola College de Chennai. Se rend
compte que la Bible est «la parole vivante de Dieu, tout aussi vivante
et réelle que les paroles des Védas, des Upanishads et de la Bhaga-
vad-Gita». Rejoint en 1943 l’ashram de Rishikesch, au pied de
l’Himalaya, prend en charge le dispensaire, manifeste sa compassion
envers les pauvres, les malades et les opprimés, en particulier les
lépreux pour lesquels il établit trois centre à Rishikesh. Reçoit en juillet
1949 son nom monastique Chidananda, "celui qui est la conscience et
le bonheur". En 1959, part pour 4 ans enseigner en Amérique et en
Europe. Succède en 1963 à la présidence de la Divine Life Society (à
Rishikesch) à la mort de Sivananda, sillonne l’Inde, la Malaisie et
l’Afrique du Sud.
Lève son doigt sous le signe de la réprimande lorsqu'il voit en
sa présence quiconque pratiquant la maltraitance envers un animal.
Pratique une forme de yoga universelle non confessionnelle. Dirige
souvent des satsang (chanteurs de groupe) qui nomment et élèvent
tous les prophètes et les sages de toutes les religions du monde de
manière égale (Jésus, Ahura Mazda, Bouddha, etc.).
Pour lui, il n'y qu'une seule vraie religion, la "religion du cœur".
Swami Chinmayananda Sarasvati
("La béatitude de la Connaissance pure"), né Balakrishna Menon
(1916-1993), maître spirituel (guru) indien. Étudie le droit et la littérature
anglaise, journaliste, rejoint le mouvement de lutte pour l'indépendance
de l'Inde avec Gandhi. En 1949, devient moine dans l'ashram de Swami
Shivananda, son guru dont il reçoit le sannyâsa*.
En1951, commence à Puna (Maharastra) l’enseignement de
l'Advaïta Vedānta, la pensée non-dualiste fondée sur les Upaniṣhads,
textes majeurs de l'hindouisme. Commente la Bhagavad Gîtâ, les
Upanishads et les œuvres de Adi Shankara (8ème siècle). : chacun a des
talents, des aptitudes, des aspirations personnelles, un rôle à jouer en ce
monde, une destinée spirituelle. L’accomplissement d’une vie est total
quand ces deux aspects sont pleinement révélés.
Entreprend une action sociale à travers la Chinmaya Mission :
programmes de développement rural, écoles, temples, hôpitaux, dispen-
saires, orphelinats, actions pour les enfants défavorisés ( bidonvilles ou
zones rurales), formation d'infirmières, maisons pour les personnes
âgées, actions de secours en cas de catastrophes, plantation d'arbres.
* Initiation monastique au cours de laquelle les désirs et les attachements sont brûlés dans le feu
de la connaissance, symbolisé par la robe orange que porte le sannyāsin (renonçant).
Guéshé Lama Konchog
né Lobsang Puntsog (1917-2001), lama bouddhiste tibétain de l'école
Gelug. Passe 26 ans dans une retraite de montagne isolée, à la recherche
d'illumination. À partir de 1985, réside au monastère de Kopan à Katman-
dou, au Népal. Voyage également à travers le monde pour enseigner.
Reconnu en 2005 par le 14ème Dalaï Lama comme étant un Mahasiddha ou
maître spirituel réalisé.
Les rites funéraires de Konchog et la recherche de sa réincarnation
ultérieure, menée par son proche disciple Tenzin Zopa, sont documentés
dans le film Unmistaken Child (2008) du cinéaste israélien Nati Baratz. Des
perles sarira ont été trouvées au milieu des cendres après la crémation du
corps du lama.
Les reliques sarira (‘corps’ en sanskrit, ou ringsel en tibétain), parfois d’une
dureté inconnue par la science, sont de petites perles multicolores que l'on retrouve
parfois dans les cendres provenant de la crémation d'un maître spirituel bouddhiste ou
d’un saint. Il semble que certaines sariras changent de couleur ou se multiplient
mystérieusement à l'intérieur de leurs récipients si elles ont été conservées dans des
conditions favorables.
Il est prouvé que dans certaines conditions de chauffage, les os humains peuvent former des
structures cristallines. Dans une analyse chimique, les śarīras se sont révélés composés des
éléments constitutifs des os et des pierres. Cela explique pourquoi les śarīras devraient être trouvés
principalement chez les moines et non dans d'autres corps humains incinérés, en raison des
matériaux du bûcher et de la température de crémation.
Robert Aitken
(1917-2010). États-unien, pionnier du bouddhisme zen auquel il
s’intéresse quand il est prisonnier de guerre au Japon pendant la 2ème
guerre mondiale.
Reconnu comme enseignant au sein de l’école zen Sambö Kyôdan,
la ‘Société des trois trésors’.
S’implique dans l’engagement sociétal qu’il considère inséparable
de sa pratique bouddhiste.
Milite contre les essais nucléaires états-uniens dans les années
1950, puis contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 en refusant
de payer ses impôts pour la financer.
Fonde à Hawaï en 1992 avec sa femme Anne le Buddhist Peace
Fellowship, une des organisations états-uniennes les plus actives en
matière d’écologie, de désarmement et de droits de l’homme, et crée le
programme BASE (Bouddhisme, Action Sociale et Engagement)
La conceptualisation en reviendra à Diana Winston, directrice de la
formation du UCLA's Mindful Awareness Research Center.
Jocelyn Mayaud, cofondateur, avec Éric Rommeluère, Christian
Roquin et Henri Souffran, du ‘Refuge du Plessis’ dans le sud de la Sarthe,
a animé le premier groupe BASE en 2013 à Paris.
Maharishi Mahesh Yogi
(1917-2008), né Mahesh Prasad Varma ou Mahesh Srivastava, maître
spirituel indien. Étudie la physique à l'université d'Allahabad. Devient à la
fois secrétaire et disciple de Swami Brahmananda Saraswati, appelé
affectueusement Guru Dev.
En 1955, après une retraite silencieuse de 2 ans dans une forêt de
la Vallée des Saints de l'Uttarkashi, voyage à travers l'Inde et commence à
enseigner la ‘méditation transcendantale’. Crée des dizaines de centres de
méditation dans toute l'Asie du Sud-Est, aux États-Unis et en Europe.
Termine sa vie en Suisse puis aux Pays-Bas.
La méditation transcendantale est un mode de relaxation et de développe-
ment personnel dérivé d'une pratique spirituelle indienne ayant des racines dans la
tradition védique. Qualifiée par certains de sectaire, elle a été expérimentée avec
succès dans des prisons, écoles et universités et auprès de publics spécifiques
(anciens combattants, sans-abri, enfants des rues, armée, police).
Elle ne se limite pas à une position physique, car « s’il suffisait d’être en
position du lotus pour accéder à l’illumination, toutes les grenouilles seraient des
bouddhas » (Louis Pauwels)
« La Méditation transcendantale permet à l’esprit conscient de
s’ouvrir au "réservoir" infini d’énergie, de créativité et d’intelligence qui
réside en nous. »
Photo du bas : méditation de groupe dans une école du Pérou où les élèves ont appris
la MT grâce au soutien financier de la Fondation David Lynch.
Raimon Panikkar
(1918-2010), né d’une mère catalane catholique et d’un père indien
hindou, docteur en chimie, en philosophie, et en théologie, grand
connaisseur du bouddhisme.
Ordonné prêtre en 1946, enseigne en Inde en 1954, puis aux États-
Unis en 1966 comme professeur de philosophie orientale à l'université
Harvard et à l'université de Californie à Santa Barbara. Durant toute la
période de 1966 à 1987, alterne son enseignement aux États-Unis avec
un semestre de recherche en Inde.
Président du «Pipal Tree» (Bangalore), fondateur et directeur du
«Center for Cross-Cultural Religious Studies» (Santa Barbara, Californie)
et du « (Tavertet, Catalogne). Après sa retraite, s’installe à Tavertet, un
village de montagne près de Barcelone, y crée la Fondation ‘Vivarium,
Centro d’Estudis Intercultural’ pour promouvoir la tolérance et le dialogue
interreligieux.
Auteur de plus 80 ouvrages et 900 articles sur la philosophie des
sciences et les religions comparées, notamment El concepto de la
Naturaleza (Le concept de la Nature), La trinidad y las religiones del
mundo (La trinité et les religions du monde) et El dialogo interreligioso
(Le dialogue interreligieux), ainsi que El silencio del Buddha. Una
introducción al ateísmo religioso (Le silence du Bouddha. Une introduc-
tion à l'athéisme religieux).
Raimon Panikkar
Penseur jamais conventionnel, ouvert toujours aux nouvelles
prospectives, nouveaux doutes, espérances et attentes nouvelles. Lui
qui a tant pérégriné, propose le pèlerinage comme symbole de la vie
mais non comme la vie même, car, dit-il, le pèlerinage doit être non
seulement extérieur, mais aussi intérieur. Affirme que l’état monacal
manifesté en plénitude chez les grands veilleurs du désert constitue une
dimension constitutive de l’être humain,
«Je suis parti chrétien, me suis découvert hindou et je reviens
bouddhiste sans avoir cessé d’être chrétien.»
« Il ne faut pas s’étonner que la violence et la guerre apparaissent
inévitables. De fait, il n’existe aucun autre moyen de résoudre les conflits
tant que chaque camp se croit en possession de la vérité absolue. (…)
Si l’on ne transcende pas les tensions dialectiques par un appro-
fondissement des problèmes et par une contribution des autres cultures,
le monde s’achèvera avec la destruction de l’Histoire elle-même. »
« L’expérience de Dieu mène à l’humilité et à la liberté : Je ne
découvre pas un autre objet ou d’autres êtres ; je découvre la dimension
de profondeur, d’infini, de liberté, qui se trouve en tout et en tous. »
Vincent Shigeto Oshida
(1922-2003), dominicain japonais. Né dans une famille bouddhiste et
shinto. Évite de justesse la noyade, s’en tire avec un poumon en moins et
une douleur permanente : la souffrance physique sera sa fidèle compagne
de route, son maître, dira-t-il. Étudie la philosophie à l’université de Tokyo,
poursuit ses études de théologie au Canada où il rejoint l’ordre dominicain.
De retour au Japon, fonde à Takamori Soan, un village perché sur les
hauts plateaux de Nagono au pied du mont Fuji, une communauté basée
sur la pauvreté, la méditation zen et la vie dans la nature. Les habitants
apportent matériaux et nourriture au fur et à mesure de la construction. Les
premiers membres de la communauté sont des personnes fragiles et
malades. Les communautaires travaillent manuellement, se nourrissent
presque exclusivement du riz qu’ils cultivent et aident les villageois dans
leur travail.
Ce dialogue pionnier et interreligieux est pleinement reconnu quand la
conférence des évêques asiatiques se tient dans ce lieu en 1990.
« L’Église a du travail : il faut intervenir et arrêter la production
d’armes nucléaires. (…)Tant que l’Église est riche, elle ne peut pas guider
les gens dans une autre direction, ce qui est son travail. »
« Toutes les religions ont leur valeur et leur tradition mystique
unique, mais le temps est venu où il nous faut apprendre mutuellement ce
qui est précieux à garder dans chaque tradition. »
Sri Goenka
Satya Narayan Goenka (1924-2013), chercheur spirituel et profes-
seur de méditation. Bien que d'origine indienne, nait et grandit en Birma-
nie. Apprend de son maître Sayagyi U Ba Khin la technique de méditation
Vipassana. Après avoir étudié avec son maître pendant 14 ans, déménage
en Inde et commence à enseigner en 1969. Dans un pays encore divisé
par les castes et les religions, ses cours attirent des milliers de personnes
de toutes les composantes de la société.
En 1982, commence à nommer des assistants-enseignants pour
l'aider à faire face à la demande croissante de cours. Sous sa conduite,
des centres de méditation sont établis partout dans le monde*, y compris
dans les prisons.
Son enseignement rappelle ceux du bouddhisme theravada, mais
insiste largement sur son universalité. Vipassana est un terme pali signi-
fiant "vision pénétrante", voir les choses telles qu'elles sont réellement.
Cette méthode de méditation pragmatique, applicable par tous, a pour but
est de dissoudre les trois causes de toutes nos souffrances, l’avidité,
l’aversion et l’ignorance, purifier l'esprit, éliminer les tensions et la négativité
mentales. Il y a 2 500 ans, le Bouddha la redécouvre en Inde où elle était
née, et l'enseigne en remède universel à la souffrance humaine.
* notamment, en France, au Centre Dhamma Mahi, près d'Auxerre.
Arnaud Desjardins
(1925-2011), auteur français, réalisateur de films, devenu
enseignant spirituel. Diplômé de ‘Sciences po’, travaille dans une
banque, dans l’import-export, etc.
Offre aux Occidentaux, sur les chaînes de l’ORTF, des
documentaires tournés auprès du Dalaï-lama en Inde et du maître
zen Taisen Deshimaru au Japon, mais également des films sur les
ashrams hindous, le tantrisme et le soufisme, qui l’aident en outre à
trouver sa propre voie.
Rencontre Shivananda, Ma Ayanda Modi, alexandra David
Neel, le 14ème Dalaï-lama. Disciple du maître indien Swâmi
Prajnânpad, se fait le relais de la tradition de l’adhyatma yoga. Crée
un centre de formation et de rencontres de Hauteville à St Laurent-
du-Pape (Ardèche). La présence d’une salle d’étude juive, d’une
chapelle et d’une petite mosquée appelle à l’érosion de l’égocen-
trisme compatible avec les diverses traditions religieuses.
« La quête de sens est aujourd’hui cruciale. Elle s’exprimera
de manière universelle et cela passera par la rencontre entre les
religions. »
Thich Nhat Hahn
Né Nguyễn Xuân Bảo (1926-2022), moine et maître
bouddhiste vietnamien, réfugié politique en France en 1972.
Après des études de sciences à 'Université de Saigon, étudie la
religion comparée à l'Université de Princeton. Au début des
années 1960, fondé la School of Youth for Social Service (SYSS),
un corps neutre de travailleurs de la paix bouddhistes. Engagé
contre la guerre du Viet Nam et pour la paix et pour un autre
développement, rencontre Martin Lither King.
Réfugié en France en 1966. Crée en 1982 avec la moniale
Chân Khong le monastère bouddhiste du Village des Pruniers en
Lot-et-Garonne (200 moines, 10 000 visiteurs par an). Prône la
pleine conscience de l’être, enseigne l’art de vivre pleinement et
met l’accent sur la vigilance et l’attention.
« Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau. Il est de marcher
sur la terre et d’apprécier la paix et la beauté qui sont disponibles
maintenant. »
« Nous ne pouvons pas voir l’occasion de joie qui est juste
devant nous quand nous sommes convaincus que le bonheur
devrait prendre telle ou telle forme. »
John Main
(1926-1982), moine bénédictin. Études de théologie à l’Angelicum
(Rome), de droit au Trinity College, fonctionnaire au British Colonial
Service. Affecté à Kuala Lumpur (Malaisie), y rencontre le swami
Satyananda (1909-1961), fondateur de la Pure Life Society, qui lui a
enseigne la méditation en utilisant un mantra. En 1956, retourne à Dublin
et enseigne le droit international au Trinity College. En 1959, rejoint les
bénédictins à l'abbaye d'Ealing à Londres, ordonné prêtre en 1963. En
1970, directeur de la St. Anselm's Abbey School à Washington, DC,
étudie les écrits du père du désert Jean Cassien.
En 1974, retourne à l'abbaye d'Ealing, commence avec Laurence
Freeman des groupes de méditation chrétienne dans une vieille maison
sur le terrain du monastère, puis à Montréal (Québec). Ce sont les
origines du réseau œcuménique de groupes chrétiens de méditation qui
sont devenus la ‘Communauté mondiale pour la méditation chrétienne’
(World Community for Christian Meditation - WCCM).
« Asseyez-vous immobile et droit, détendu mais alerte. Silencieu-
sement, intérieurement, commencez à dire un seul mot, maranatha. Ne
pensez ou n'imaginez rien - spirituel ou autre. Méditez chaque matin et
chaque soir. ».
« Que tous ceux qui viennent ici chargé de soucis et d’inquiétude
repartent en rendant grâce pour la merveille de la vie humaine. »
Mother A. Mangalan
Datin Paduka A. Mangalam, née en 1926 à Singapour. Obtient un
Cambridge School Certificate au Canossian Convent. Part en Malaisie en
1948, suit une formation d'enseignants, enseigne dans une école tamoule
à Bangsar (Kuala Lumpur) auprès d’enfants de familles pauvres.
Cofonde en 1949 avec Swami Satyananda la Pure Life Society dans
le but de promouvoir la compréhension multiraciale et multireligieuse.
Émue par le sort des enfants déplacés et rendus orphelins par la guerre,
fonde pour eux un foyer, qui se transforme peu à peu en institution incluant
des écoles, cliniques, centres de formation professionnelle et de loisirs.
Membre du Moral Education Committee of the Curriculum Develop-
ment Centre et du National Advisory Council for the Integration of Women
in Development (NACIWID).
Vice-présidente de l'Organisation interreligieuse de Malaisie, puis
conseillère pour la communauté spirituelle interconfessionnelle. Surnom-
mée la ‘Mère Teresa malaisienne’.
« La pureté est un élément présent dans toutes les religions, et cela
ne signifie pas une vie sans mariage. Cela signifie l'utilisation de l'énergie
créatrice en nous pour un but supérieur, pour la propagation des espèces
et la création dans d'autres domaines comme la musique, l'art ou des
découvertes scientifiques, pour le bénéfice et le bien-être de l'humanité. »
François Laborde
(1927-2020), prêtre catholique français. Missionnaire de ‘l'institut
du Prado’. Études de droit canonique et de théologie à Rome, puis de
philosophie à Lyon. Accompagnateur et enseignant en philosophie
pendant 8 ans au séminaire du Prado (1954-1963). En janvier 1965, part
pour l’Inde sous le patronage de l’ONU et de l’UNESCO pour y effectuer
une étude sociologique sur "Les relations entre populations marginales
et intégrées ». Saisi par l’immense misère de Calcutta, décide de s’ins-
taller dans un slum (bidonville) à Pilkhana dans la banlieue de Calcutta.
Son association ‘Action et Partage avec Calcutta’, Howrah South
Point, ouvre entre 1975 et 2010, 4 centres d’accueil, 2 écoles primaires
et secondaire, un hôpital pour enfants souffrant de malnutrition (dont
certains sont séropositifs), 4 dispensaires, 7 centres de soin en plein air
et divers lieux d’éducation informels pour les enfants qui travaillent dans
les champs de briques ou les enfants des rues. Dans tous ces centres,
Musulmans, Hindous et Chrétiens travaillent ensemble au service des
plus démunis.
Sa vie et son action humanitaire inspirent, en 1985, le livre de
Dominique Lapierre, La Cité de la joie.
« Ce sont les plus démunis qui m’ont redonné la foi, par la manière
dont ils font face à la difficulté. Dieu m’a permis d’entrevoir une troisième
voie entre la colère et la résignation. »
Chandra Swâmi Udasin
Né en 1930 dans un village indien devenu ensuite pakistanais.
Abandonne sa maîtrise de mathématiques pour mener une vie
monastique.
Fait vœu de silence en 1984, s’installe en 1990 au Sâdhanâ
Kendra Ashram (Centre des efforts spirituels) à Haridwar, sur les bords
de la rivière sacrée Yamuna, près de la frontière chinoise.
«La relation entre l'âme et Dieu est comme la relation entre un
enfant et sa mère. L'enfant peut jouer longtemps avec des jouets, mais
vient un moment où il veut rencontrer sa mère.
Avec le changement de notre niveau de conscience, arrive un moment
où l'on jette tous les jouets et où l’on revient à Dieu, d'où nous sommes
venus. Dieu est notre pays réel, notre source et notre existence Nous
sommes, pour ainsi dire, en exil et c'est pourquoi nous souffrons ".
Anthony de Mello
(1931-1987), prêtre jésuite indien, psychologue et psychothérapeute.
Études à Bombay, Barcelone et Puna. Maîtrise de psychologie à Chicago,
théologie à Rome.
Vers 1970, s’intéresse aux maitres spirituels orientaux anciens et
contemporains. En 1972, fonde l’Institut Sadhana. Sa recherche le conduit
vers une liberté spirituelle toujours plus grande.
Surprend, même parmi ses plus fidèles disciples. N’hésite pas à
choquer ses auditeurs, surtout lorsqu’il estime qu’ils sont installés dans des
traditions et attitudes religieuses acquises à jamais, et devenues immua-
bles. Désencombré de structures, règles et traditions, cherche toujours
plus ce qui est au cœur de toute personne. Découvre une vie de plus en
plus simple et proche de la nature.
Son œuvre est consacrée à la libération intérieure : ouvrages
populaires de spiritualité, fables ou paraboles influencées par les spiritua-
lités bouddhiste ou taoïste, traçant les voies d'une sagesse originale et
pratique.
La Congrégation pour la doctrine de la foi indique en 1998 que ses livres « ont été écrits dans un
contexte multireligieux afin d'aider dans leur quête spirituelle les adeptes d'autres religions, les
agnostiques et les athées, mais (ne sont) pas destinés à devenir des manuels d'instruction pour les
catholiques dévoués à la doctrine chrétienne et à ses dogmes. »…
Sulak Sivaraksa
Né en 1933, bouddhiste thaïlandais, militant dans les domaines
du social, de l’écologie et des droits humains. Études en Angleterre.
Fonde en 1963 la Revue des Sciences Sociales, joue un rôle important
dans la prise de conscience du mouvement étudiant qui conduit au
renversement du régime militaire en 1973.
Fondateur, avec le Dalaï Lama et Thich Nhat Hahn, de
l’International Network of Engaged Buddhists - INEB (Réseau
international des bouddhistes engagés) et du mouvement Spirit in
Education Movement - SEM.
Ses principes sont l’écologie, le rejet de la consommation
excessive à l'occidentale et la mise en avant de la dimension spirituelle
de la vie humaine. Prix Nobel alternatif en 1996.
« Le bouddhiste engagé doit interpeller son gouvernement et
exiger de ce dernier qu’il ne consacre pas une part de son budget
à l’armement, qu’il supprime la peine de mort. Quant aux
produits toxiques, ils doivent englober toute forme d’idéologie et
la publicité. Et même le bouddhisme si cela vous empêche de
réfléchir ! »
Swami Agnivesh
Né en 1939, juriste et économiste indien, homme politique,
réformateur de la tradition hindouiste, ancien membre de l'Assemblée
législative de l'État indien de l'Haryana, intellectuel et journaliste.
Fonde en 1981 le Bandhu Mukti Morcha (‘Front de libération
contre le travail servile’) pour lutter contre les nouvelles formes
d’esclavage. Fonde et préside le World Council of Arya Samaj, combat
le système des castes, les avortements de fœtus féminins,
l’alcoolisme.
Fondateur du Sarva Dharma Sansad (‘Parlement des Reli-
gions’).
En 2005, menacé de mort par les hindouistes nationalistes car
il déclare que le Temple de Jagannath Puri doit être ouvert aux non-
hindous.
Végétarien, soutien actif du mouvement non-violent Ekta
Parishad. Dénonce les dérives des religions, la dette du Tiers-
Monde, ​​l'impérialisme culturel, la surconsommation des riches.
../..
Swami Agnivesh
« Pour nous battre contre l’impérialisme culturel matérialiste
et hédoniste, nous devons lancer un mouvement basé sur une
vision spirituelle de la dignité humaine. »
« Je n'ai jamais été capable de compartimenter la religion, la
politique et l'action sociale. La quête spirituelle depuis des siècles
est restée très individualiste, c’est là une perversion très grave. Au
contraire, la spiritualité devrait être une source de transformation
sociétale. »
« La tâche de ceux qui sont spirituellement éclairés n'est
pas de promouvoir une religion particulière, et encore moins
d'opposer une religion à une autre. Elle consiste à identifier les
facteurs d’humanité qui existent au sein de toutes les religions.
« Tant que les religions ne donneront pas aux femmes
une place égale à celle des hommes, il ne pourra y avoir ni paix
ni justice dans le monde .»
Bernie Glassman
Né en 1939, états-unien d’origine polonaise et juive, enseignant zen,
premier successeur du maître japonais Taizan Maezumi Rôshi (1931-
1995). Ne conçoit la compassion bouddhiste que dans le cadre d'un
engagement social.
À la fin des années 1980, entreprend des programmes sociaux pour
les SDF et les populations défavorisées de New York.
Dans un souci d'adaptation du bouddhisme et d'élargissement de
son travail, créé la Peacemaker Community, communauté interreligieuse
dont les membres s'engagent à œuvrer pour la paix, qu'elle soit intérieure
ou globale.
Invite ses disciples à se confronter aux enjeux de la société :
pauvreté, écologie, éducation, SIDA, etc.
Organise des retraites interreligieuses, notamment sur les lieux de
génocides (Auschwitz, Rwanda).
« Pour lutter contre les divisions, je peux avoir recours à tous les
moyens : l'art, la politique, l'économie, la médecine. Nous disons que tout
est poison lorsqu'on est centré sur l'ego. Et que tout est vertu, si l'on agit
sans ego. »
Bettina Bäumer
Née en 1940, indologue autrichienne et spécialiste des religions.
Études supérieures en philosophie, religion, théologie et musique aux
universités de Salzbourg, Vienne, Zurich, Rome et Munich entre 1959 et
1967, docteure en théologie. S'installe à Varanasi (Bénarès) en 1967 après
son doctorat. Professeure d'études religieuses à l'Université de Vienne,
directrice de deux instituts de recherche à Varanasi, et Fellow de l'Institut
indien d'études avancées, Shimla. De 1988 à 2007, présidente de
l’association Abhishiktananda, qui promeut la spiritualité de Henri Le Saux..
Ses domaines particuliers de recherche et de publication sont la
philosophie indienne, en particulier le shivaïsme du Cachemire, l’esthétique
indienne, les traditions religieuses et de l'art de temple d'Orissa, et le
dialogue interreligieux, en particulier le dialogue entre Hindous et Chrétiens.
En relation étroite et amitié avec Swami Abhishiktananda (Henri le Saux),
Raimon Panikkar, Marc Chaduc.
« Il y a beaucoup de fausses déclarations et d'incompréhensions à
propos du tantra, qui forme le noyau du shivaisme du Cachemire : il a été
généralement mal compris comme de la magie noire ou de la sorcellerie. Le
tantra est fascinant et est très riche et beau et lié à la vie pratique. Il parle
des énergies cosmiques. »
Dennis Gira
Né en 1943, théologien, chercheur et écrivain français d'origine
nord-américaine.
Dans les années 1970, passe 8 ans au Japon où il rencontre sa
femme, française, s'intéresse aux religions de ce pays et notamment
au bouddhisme.
Dans le cadre de ses recherches dans une université japonaise
puis en France, au sein de l'Université Paris VII et de l‘’École Pratique
des Hautes Études’, analyse les différentes formes du bouddhisme et
son évolution jusqu'à nos jours.
Théologien chrétien et spécialiste du bouddhisme, mène une
étude approfondie de ces deux grandes voies spirituelles et des
conditions d'un véritable dialogue interreligieux. Professeur honoraire
à ‘l’Institut Catholique de Paris’.
« Le plus grand ennemi du dialogue est la peur. Peur de ne pas
être fidèle à sa propre tradition, de la trahir, de ne pas la comprendre
suffisamment, et que l’autre puisse ainsi en profiter pour nous
dominer. Mais il n’y a pas de domination dans un dialogue. Il faut
pouvoir surmonter cette peur. »
Marc Chaduc
(1944-1977), moine hindouiste français. Jeune séminariste de 27 ans,
arrive en Inde en 1971 pour rejoindre Henri Le Saux, devenu alors Swami
Abhishiktānanda. L’Inde lui apportant ce qu’il recherche, décide d’y rester,
mais doit affronter les problèmes de visas et de permis de séjour. S’adresse
à Bettina Baümer, s’inscrit à la Banaras Hindu University pour obtenir un
Student visa. Apprend très vite un peu de hindi et surtout du sanskrit pour
lire les Upanishads et d’autres Écritures. Devient Swami Ajātānanda*.
Dans son journal, écrit sur ses pèlerinages à la rencontre de lieux
saints et de personnes spirituelles. Se rend en août 1972 au Cachemire
pour effectuer le pèlerinage d’Amarnath. Près de Srinagar, rencontre Swami
Lakshman Joo (1907-1991), le dernier grand maître de la tradition du
shivaïsme du Cachemire. Sa spiritualité se développe dans un sens
acosmique** et un détachement total qui trouve son expression sacramen-
telle dans la sannyāsa diksha, l’initiation qui lui est conférée en juin 1973 par
ses deux maîtres Swami Abhishiktānanda et Swami Chidānanda.
Disparait mystérieusement en 1977, à 33 ans, de son ermitage à
Kaudiyala, situé à 35 km en amont de Rishikesh.
« Ah!... Qu’il est donc difficile de repasser par le langage de la
Bible... et même de Jésus... une fois que celui des Upanishads a délivré son
au-delà. »
* « Celui dont la joie est dans le Non-Né», c'est-à-dire dans Dieu.
** : Indépendant des chaînes de causalité existant dans le monde ; qui ne dépend pas de
son insertion dans le monde.
Jon Kabat-Zinn
Né en 1944, États-unien, docteur en biologie moléculaire
professeur émérite de médecine de l’université du Massachusetts.
Fonde et y dirige la Stress Reduction Clinic (Clinique de
Réduction du Stress) et le Center for Mindfulness in Medicine,
Health Care and Society (Centre pour la pleine conscience en
médecine, santé et dans la société). Membre du Mind and Life
Institute, qui promeut un dialogue entre science et bouddhisme.
Enseigne la méditation de la pleine conscience (mindfulness
meditation) comme une technique destinée à aider les gens à
surmonter stress, anxiété, douleur et maladie.
Le programme Mindfulness Based Stress Reduction
(réduction du stress à partir de la pleine conscience), à base de
yoga et de méditation, est proposé dans près de 200 hôpitaux
états-uniens.
Jack Kornfield
Né en 1945, moine bouddhiste états-unien. Études de psycholo-
gie clinique au Dartmouth College (New Hampshire). Ordonné moine en
Thaïlande sous la direction de Ajahn Chah, dont il a suivi l'enseignement
plusieurs années. Suit d'autres maîtres en Birmanie, en Inde.
En 1972, retourne aux États-Unis et participe à la fondation de
l'Insight Meditation Society, dans le Massachusetts, puis fonde le centre
bouddhique de Spirit Rock en Californie. Fait un travail sur soi tout en
enseignant dans le monde entier la méditation bouddhique (courant
Vipassana dans la tradition du Theravada). Présente le bouddhisme
comme une spiritualité incarnée, une manière de vivre avec ses émo-
tions, de retrouver en soi la dignité, la beauté du cœur humain.
« Rien ne sert d’attendre pour être libre. Ne remettez pas votre
bonheur au lendemain. Quelle que soit notre situation, le bonheur est à
notre portée, ici et maintenant. Jalousie, rancune, culpabilité, haine de
soi, seules nous en séparent ces barrières que nous avons nous-même
érigées. Cultivez l’instant présent ! »
« L'amour bienveillant pour soi et pour les autres, la compas-
sion, la gratitude et la joie sont notre nature originelle, avec laquelle il est
possible de renouer. »
Matthieu Ricard
Né en 1946, scientifique français, chercheur en génétique
cellulaire dans le laboratoire de François Jacob, philosophe,
photographe, écrivain et moine bouddhiste.
Quand il n’est pas en déplacement, réside au monastère
Shéchèn au Népal.
Consacre l’intégralité de ses droits d’auteur à une quarantaine de
projets humanitaires de l’association Karuna Schéchèn au Népal, au
Tibet et en Inde, à la préservation de la culture tibétaine et à la vie
contemplative.
Participe activement à des projets de recherche qui étudient
l’influence de l’entraînement de l’esprit et de la méditation sur le
cerveau.
« Le bonheur, c’est d’abord le goût de vivre.
Le bonheur ne nous est pas donné ni le malheur imposé. Nous
sommes à chaque instant à la croisée des chemins, et il nous
appartient de choisir la direction à prendre. » ../..
Matthieu Ricard
« L’altruisme est le seul concept qui puisse concilier trois échelles de
temps - le court, le moyen et le long terme -, qui correspondent aux trois
impératifs majeurs que sont l’économie, la recherche du bonheur et le
respect de l’environnement. Dès lors que vous avez davantage de
considération pour autrui, vous ne jouez plus avec l’argent des autres,
vous faites en sorte que la qualité de vie dans la société soit acceptable et
que l’état de la planète pour les générations futures le soit aussi. (…)
À l’échelle de l’évolution des espèces, il est prouvé que la
coopération a toujours amené à des niveaux de complexité et de progrès
bien plus élevés que la compétition.
Comme l’a dit Victor Hugo, rien n’est aussi puissant qu’une idée
dont le temps est venu. Le temps de l’altruisme arrive, c’est évident. Parce
que, de toute façon, nous n’avons plus le choix.
L'altruisme n'est ni une utopie ni un vœu pieux, mais une nécessité,
voire une urgence, dans notre monde de plus en plus interdépendant à
l'heure de la mondialisation. »
Matthieu Ricard
« Nous tuons chaque année 60 milliards d'animaux terrestres
et 1 000 milliards d'animaux marins pour notre consommation. Un
massacre inégalé dans l'histoire de l‘humanité qui pose un défi
éthique majeur et nuit à nos sociétés : cette surconsommation
aggrave la faim dans le monde, provoque des déséquilibres
écologiques, est mauvaise pour notre santé.
En plus de l'alimentation, nous instrumentalisons aussi les
animaux pour des raisons purement vénales, pour la recherche
scientifique ou par simple divertissement.
Et si le temps était venu de les considérer non plus comme des
êtres inférieurs mais comme nos “concitoyens” sur cette terre ? Nous
vivons dans un monde interdépendant où le sort de chaque être, quel
qu'il soit, est intimement lié à celui des autres. (…)
La plus grande partie des souffrances, incommensurables, que
nous leur infligeons ne sont ni nécessaires ni inévitables.(…) Il ne
s'agit pas d'humaniser les animaux ou d'animaliser l'homme, mais
d'étendre aux deux notre bienveillance ! »
Marc de Smedt
Né en 1946, journaliste français, écrivain, éditeur, journaliste.
Spécialiste des sagesses du monde, disciple du maître zen Taizen
Deshimaru.
Dirige les ‘éditions Le Relié’, et plusieurs collections chez
‘Albin Michel’ : ‘Spiritualités Vivantes’, ‘Espaces libres’, ‘Carnets de
sagesse’ et ‘Paroles de…’ *
Dirige, jusqu’à sa cessation en 2016, le magazine Clés (ex-
Nouvelles Clés), qui explore les traditions spirituelles, la santé du
corps et de l’esprit, l’évolution des sociétés et l’écologie.
« L’amour est une disposition d’accueil, de curiosité, de
respect pour ses proches, mais aussi pour l’humanité, la nature et
tout ce que la vie nous offre. Aimer, c’est alors rencontrer, lire,
planter des arbres, créer, évoluer. Et l’essentiel est sans doute
d’essayer de déployer cela à l’infini .»
* Paroles de bonté, Paroles d’espoir, Paroles de tolérance, Paroles de sérénité,
Paroles de liberté, Paroles de vérité, Paroles de résistance, Paroles de sagesse, Paroles
de méditation, Paroles zen, Paroles du Tao, Paroles du Bouddha, Parole de sages de
l’Inde, Paroles du Tibet, Paroles du Dalaï Lama, Paroles persanes, Paroles d’Afrique,
Paroles de femmes, Paroles de Jésus, Paroles de chamans, etc
Claire Ly
Née en 1946 au Cambodge. Professeure de philosophie à Pnom
Penh. En avril 1975, les Khmers rouges deviennent les maîtres du
Cambodge et fusillent son père et son mari. Fuit avec ses 2 enfants
vers la Thaïlande. Arrêtée par les soldats de Pol Pot, subit un calvaire
de 4 ans dans des camp de travail à la campagne.
Née bouddhiste, rejetant la doctrine fataliste du karma, ne tient
que par cet extraordinaire défi qu'elle se donne à elle-même : tout faire,
avec l'aide du Dieu des Chrétiens dont elle ignore presque tout, pour
échapper à la destruction et à la mort, pour se sauver et sauver ses
enfants.
Aujourd'hui, enseigne le bouddhisme à l‘’Institut de Sciences et
Théologie des Religions’ (ISTR) de Marseille. Par ses conférences, fait
partager son expérience humaine et spirituelle invitant inlassablement
les deux religions à progresser ensemble.
« Il faudrait créer un espace pour que bourreaux et victimes
puissent se parler sans jugement. En fait, ce n’est pas d’un tribunal
dont le Cambodge a besoin, mais d’une commission de réconciliation,
un peu comme en Afrique du Sud. »
Alain Chevillat
Né en 1946, éditeur français et responsable d’un centre de
formation. Très marqué par la spiritualité de l’Inde.
Fondateur avec son épouse Évelyne de l’ ‘Université Terre du Ciel
des savoirs et sagesses du monde’, association qui organise des stages de
formation, des rencontres, des voyages, et édite la revue Sources.
Auteur de la Charte de l’Europe des consciences.
Crée en 1999 un espace pédagogique à Chardenoux, près de
Louhans (Bresse bourguignonne). S’installe en 2014 dans la chartreuse de
Pierre Chatel (Ain).
La spiritualité est pour lui la base du changement sociétal incluant
l’écologie, la solidarité, la non-violence.
« L’économique satisfait les besoins. Il doit être au service du politique
qui détermine où sont les besoins, arbitre les choix et coordonne la mise en
œuvre. Le politique doit lui-même être au service de la sagesse, qui donne
les orientations à la société, prenant en considération le bien de tous. »
Arouna Lipschitz
Erna Lipschitz, née en France 1947, philosophe française et
canadienne, femme de lettres, conférencière, productrice et réalisatrice.
Originaire d’une famille juive hassidique, en grande partie décimée
pendant la Shoah. Études de psychologie et de littérature française à la
faculté de Tel-Aviv, doctorat ès lettres à l’université de Nanterre.
Professeure de yoga. Approfondit ses connaissances de philosophie
orientale avec le swami Venkatesananda rencontré en Israël en 1970. En
1986, prend conscience des limites d'une spiritualité transcendantale, ôte
la robe orange de swami et donne une nouvelle orientation à sa vie en
émigrant à Toronto (Canada). Retour en France en 1999.
Se définit comme une "philosophe de la relation". Depuis 1999,
élabore et enseigne ‘La Voie de l’Amoureux’, une voie de sagesse de
l’amour fondée sur le développement relationnel. Réfléchit à une
spiritualité incarnée dans la dualité et l’altérité avec comme axes de
recherche : la relation amoureuse, l'identité et l'altérité, le masculin /
féminin, l'éthique et le pouvoir personnel, l' Arbre de Vie kabbaliste et un
travail initiatique sur l'esprit des saisons Au Fil du Temps.
Pour illustrer son concept-clé de La nostalgie de l'ailleurs, prépare
en 2017 un film long métrage du même nom. ../..
Arouna Lipschitz
« J'ai longtemps été malade de la nostalgie de l‘ailleurs, cette
maladie qui au sens littéral du terme empêche de ressentir la joie de
vivre ici-bas, la simple et puissante joie d'être vivant. »
« La pensée peut panser, elle soigne l’âme, le corps et l’esprit. »
« Le corps est la clé de l’éveil de la conscience; on est aussi
intelligent que son ressenti corporel. »
« Quand on appelle, on obtient une réponse : une rencontre, un
livre, un évènement inattendu. »
« Accepter qu’on est pour une part à l’origine de tout ce qui nous
arrive. »
« Être amoureux, c’est un choix philosophique. C’est choisir de
devenir amoureux de sa vie, de guérir de la nostalgie de l’ailleurs, de
la perfection, du prince charmant, de la princesse parfaite, du couple
parfait. Apprendre à aimer en dépassant échecs et souffrances, plutôt
que rêver d’amour. »
« On ne naît pas amoureux, on le devient. L’initiation à la joie
de vivre et d’aimer, à la joie de vivre ensemble, c’est aussi une
démarche politique, écologique, philosophique, c’est un chemin de
vie. »
Siddhartha
Né en 1948, écrivain, penseur et activiste indien. Études d’anglais, de
droit, d’anthropologie sociale. Enseigne à Paris, Dublin, Tokyo. Travaille
une bonne partie de sa vie sur des questions politiques et sociales. Avec
les années, s’intéresse aux cultures puis à la spiritualité.
Coordinateur de l’ONG Pipal Tree*, organisme qui tente de créer
une symbiose entre la dimension personnelle, le social et l'écologique afin
de mettre en œuvre des pratiques de développement durable. Il est situé
au Fireflies Ashram (Centre interculturel laïc des Lucioles) dans le village
de Dinnepalya à 30 kilomètres de Bangalore, en Inde. Partenaire
historique des ‘Dialogues en humanité’ et du ‘Forum Social Mondial’.
4 orientations de Pipal Tree :
- Programme pour les médias;
- National Rural Employment Guarantee Program : création d’emploi pour
les personnes en zones rurales;
- Programme en lien avec les populations tribales : agriculture, le logement,
les terres.
- Programme interculturel qui rassemble différentes religions et spiritualités
afin de construire la paix, travailler pour la justice sociale et la protection de
l’environnement.
* Le pipalier est l’arbre sous lequel Siddhartha Gautama, le Bouddha, a reçu l’illumination
Photo du bas : Statue de Gandhi au Fireflies Ashram avec la citation du Mahatma : « Je suis un
Hindou, un Musulman, un Chrétien, un Bouddhiste, un Juif ! »
Trinh Xuan Thuan
Né en 1948, astrophysicien et écrivain vietnamo-américain,
d'expression principalement française.
Professeur d'astrophysique, notamment extragalactique (en dehors
de la Voie Lactée) à l'université de Virginie à Charlottesville, chercheur à
l'Institut d'astrophysique de Paris.
Donne depuis 30 ans un cours "L'astronomie pour les poètes".
« Les concepts bouddhiques de l’interdépendance, de la vacuité et
de l’impermanence correspondent aux idées de la science moderne. (…)
L’univers semble être parfaitement réglé pour l’apparition d’un
observateur intelligent capable d’apprécier son organisation et son
harmonie. (…)
Si nous rejetons l’hypothèse d’univers parallèles et adoptons celle
d’un seul univers, le nôtre, alors nous devons postuler l’existence d’un
principe créateur qui a ajusté l’évolution de l’univers dès son début. (…)
Je suis toujours émerveillé par l’organisation, la beauté et l’harmonie du
cosmos. » ../..
Trinh Xuan Thuan
« Il y a cent milliards de galaxies connues et, dans chacune
d'elles, il y a cent milliards de soleils.(…) Oui, je suis amoureux du
ciel, je n'ai pas honte de le dire. »
« La science est neutre. Elle ne s’occupe pas de morale ni
d’éthique. Ses applications techniques peuvent nous faire du bien
ou du mal. Par contre, la contemplation a pour but notre
transformation intérieure afin que nous soyons capables d’aider les
autres.(…)
Confronté à des problèmes éthiques ou moraux urgents,
comme en génétique, le scientifique a besoin de la spiritualité pour
l’aider à ne pas oublier son humanité. »
Lama Denys Rinpoché
Né en 1949, maître bouddhiste français de la tradition Kagyupa
du bouddhisme tibétain.
Dirige l’université Rimay-Nalanda et le centre de retraite
traditionnelle de trois ans à l'institut Karma Ling, dans l’ancienne
chartreuse de St Hugon à Arvillard (Savoie).
Participe très activement au dialogue interreligieux, est à l'initiative
de nombreuses rencontres inter-traditions.
Karma Ling (particulièrement Lama Lhundroup) a organisé et
accueilli les forums "Écologie et spiritualité" en 2004, "Économie et
spiritualité" en 2011.
« La crise économique et la crise écologique, indissociablement
liées, ont une cause commune : le désir avide. La simplicité volontaire
est l’enjeu principal d’une vraie solution à la crise. Le changement doit
être d’abord personnel. (…) La contemplation est une cure de désin-
toxication pour se libérer des automatismes et des égoïsmes. Elle
consiste à être empathique, attentif à nos actions, à notre consom-
mation. »
Photos : Lama Denys Rinpoché et Lama Lhundroup
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours

Contenu connexe

Similaire à Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours

Psychanalyse des religions
Psychanalyse des religionsPsychanalyse des religions
Psychanalyse des religionsBenoit Fabre
 
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdfSAILLYLaurent
 
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdfSAILLYLaurent
 
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdfSAILLYLaurent
 
Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Dina Guebbas
 
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdfSAILLYLaurent
 
Recherches en science
Recherches en scienceRecherches en science
Recherches en scienceBenoit Fabre
 

Similaire à Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours (20)

Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
 
Chercheurs de sens. — 19. De 1950 à 1953
Chercheurs de sens. — 19. De 1950 à 1953Chercheurs de sens. — 19. De 1950 à 1953
Chercheurs de sens. — 19. De 1950 à 1953
 
Chercheurs de sens. — 18. De 1946 à 1949
Chercheurs de sens. — 18. De 1946 à 1949Chercheurs de sens. — 18. De 1946 à 1949
Chercheurs de sens. — 18. De 1946 à 1949
 
Psychanalyse des religions
Psychanalyse des religionsPsychanalyse des religions
Psychanalyse des religions
 
Chercheurs de sens. — 01. Introduction
Chercheurs de sens. — 01. IntroductionChercheurs de sens. — 01. Introduction
Chercheurs de sens. — 01. Introduction
 
Chercheurs de sens. — 20. De 1954 à 1959
Chercheurs de sens. — 20. De 1954 à 1959Chercheurs de sens. — 20. De 1954 à 1959
Chercheurs de sens. — 20. De 1954 à 1959
 
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
 
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
00. Introduction à _Paroles d'Evangile_.pdf
 
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf
06. Bouddha, Jésus [Lecture Confort].pdf
 
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
 
Chercheurs de connaissance, science et technique en santé physique et psychiq...
Chercheurs de connaissance, science et technique en santé physique et psychiq...Chercheurs de connaissance, science et technique en santé physique et psychiq...
Chercheurs de connaissance, science et technique en santé physique et psychiq...
 
Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
Chercheurs de sens. — 14. De 1924 à 1929
 
Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud Totem et Tabou de Sigmund Freud
Totem et Tabou de Sigmund Freud
 
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf
00. Introduction à l'étude Paroles d'Evangiles [Lecture Confort].pdf
 
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
Chercheurs de sens. — 17. De 1941 à 1945
 
Histoire et figures de la non-violence. — 01. Précurseurs de la non-violence ...
Histoire et figures de la non-violence. — 01. Précurseurs de la non-violence ...Histoire et figures de la non-violence. — 01. Précurseurs de la non-violence ...
Histoire et figures de la non-violence. — 01. Précurseurs de la non-violence ...
 
Chercheurs de sens. — 11. De 1901 à 1907
Chercheurs de sens. — 11. De 1901 à 1907Chercheurs de sens. — 11. De 1901 à 1907
Chercheurs de sens. — 11. De 1901 à 1907
 
Chercheurs de sens. — 16. De 1935 à 1940
Chercheurs de sens. — 16. De 1935 à 1940Chercheurs de sens. — 16. De 1935 à 1940
Chercheurs de sens. — 16. De 1935 à 1940
 
Point culture!
Point culture!Point culture!
Point culture!
 
Recherches en science
Recherches en scienceRecherches en science
Recherches en science
 

Plus de Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits

Plus de Institut de recherche sur la Résolution Non-violente des Conflits (20)

Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12z. Mémoire des guerres : Mu...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12g. La guerre franco-alleman...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h-2. Mémoire des guerres : ...
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12 h-1. Mémoire des guerres :...
 
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléairesArmes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Tous ces États qui refusent les armes nucléaires
 
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
Préparer la défense civile non-violente. — 01. Une alternative à la défense a...
 
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléairesArmes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
Armes nucléaires. — 11. Les États refusant les armes nucléaires
 
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
Mémoire et reconnaissance de crimes du passé. — 12h. Mémoire des guerres : Mu...
 
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos joursChercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
Chercheurs de sens. — 102. Figures du protestantisme de Luther à nos jours
 
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de NazarethChercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
Chercheurs de sens. — 03. Jésus de Nazareth
 
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
Le conflit Israël-Palestine. — 02. Quelle stratégie pour les Palestiniens ? P...
 
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos joursChercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
Chercheurs de sens. — 99. Figures du judaïsme de l'Antiquité à nos jours
 
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
Chercheurs de sens. — 100. Figures de l'islam du 6<sup>e</sup> siècle à nos j...
 
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
Chercheurs de sens. — 15. De 1930 à 1934
 
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
Histoire et figures de la non-violence. — 09b. Alexeï Navalny et les dissiden...
 
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
Histoire et figures de la non-violence. — 09. Depuis 1970
 
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 06. Figures de la résistance à l'occupation is...
 
Le conflit Israël-Palestine. — 05. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 05. Figures de la résistance à l'occupation is...Le conflit Israël-Palestine. — 05. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 05. Figures de la résistance à l'occupation is...
 
Le conflit Israël-Palestine. — 04. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 04. Figures de la résistance à l'occupation is...Le conflit Israël-Palestine. — 04. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 04. Figures de la résistance à l'occupation is...
 
Le conflit Israël-Palestine. — 03. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 03. Figures de la résistance à l'occupation is...Le conflit Israël-Palestine. — 03. Figures de la résistance à l'occupation is...
Le conflit Israël-Palestine. — 03. Figures de la résistance à l'occupation is...
 

Chercheurs de sens. — 101. Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours

  • 1. Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Chercheurs de sens (art, religion, philosophie, spiritualité) 101- Figures de l’hindouisme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours Étienne Godinot .07.03.2024
  • 2. Préambule aux 4 diaporamas thématiques "Chercheurs de sens" Depuis 2010, je constitue - pour moi-même et pour celles et ceux qui y trouveront de l’intérêt - un vaste trombinoscope historique de "chercheurs de sens“ (art, religion, philosophie, spiritualité) présentés par ordre chronolo- gique depuis la Préhistoire jusqu’à nos jours. Ma démarche et mon position- nement sont expliqués dans le diaporama « Introduction aux diaporamas ”Chercheurs de sens” ». Ma recherche approfondie plus récente sur les racines historiques du conflit Israël-Palestine m’a amené à créer un trombinoscope thématique “Figures du judaïsme de l’Antiquité à nos jours”, en opérant une sélection dans les trombinoscopes existants. Dans cette logique, j’ai trouvé important et intéressant de créer de la même façon les trombinoscopes - “Figures de l’islam de Mahomet à nos jours”, - “Figures de l’hindouïsme et du bouddhisme de l’Antiquité à nos jours”, - “Figures du protestantisme de Luther à nos jours”. ../.. Images : - Rabbi Israël ben Eliezer (1698-1760) dit Ba’al Shem Tov, fondateur du judaïsme hassidique - Ahmad al-'Alāoui (1869-1934), maître soufi algérien - Thich Nhat Hahn (1926-2022), moine et maître bouddhiste vietnamien - Dietrich Bonhoeffer (1906-1945), pasteur luthérien, théologien et Résistant au nazisme
  • 3. Préambule aux 4 diaporamas thématiques "Chercheurs de sens" Chaque figure de “chercheur de sens” de ces quatre familles se trouve donc à la fois dans le trombinoscope historique “interconvictionnel” et dans un – parfois plusieurs – des trombinoscopes thématiques. Je n’ai pas réalisé pour l’instant de trombinoscope thématique sur le taoïsme et le confucianisme, sur le christianisme en général (catholicisme, unitarisme, orthodoxie, etc.), sur le bahaïsme, sur la franc-maçonnerie et la libre pensée, sur l’agnosticisme ou l’athéisme humaniste, etc. L’intérêt des trombinoscopes thématiques est de voir l’évolution de la pensée et de la spiritualité dans chacune de ces quatre familles depuis les origines jusqu’à nos jours. L’intérêt du trombinoscope historique “interconvictionnel” est de situer chaque personnage dans le contexte de son temps. Par ex. Pytha- gore est contemporain de Lao Tseu, de Kong Fou Tseu et de Bouddha, Maïmonide est contemporain d’Averroes et de Thomas d’Aquin, Delphine Horvilleur est contemporaine de Marion-Muller Colard et de Kahina Bahloul (ouf, des femmes !). Les corrections et suggestions éventuelles seront les bienvenues… Images : - Delphine Horvilleur, née 1974, femme rabbin française - Marion-Muller Colard, née en 1978, théologienne française d’origine protestante - Kahina Bakloul, née en 1979, islamologue et imame soufie franco-algérienne.
  • 4. Introduction Ce diaporama présente - des chercheurs de sens et acteurs de bonté de l’hindouisme et du jaïnisme, ainsi que du bouddhisme (le bouddhisme est une sagesse issue de l’hindouisme, mais il est devenu dans beaucoup de pays une religion, parfois une religion d’État), - des chercheuses et chercheurs de sens nés dans la religion hindouiste mais ayant accédé à une spiritualité plus large (Kabîr, Keshab Chandra Sen, Swami Vivekananda, Mohandas Gandhi, Mâ Ananda Moyî, Swami Prajnânpad, etc.), - mais aussi des figures de chercheurs de sens chrétiens marqués par leur rencontre avec l’hindouisme (Jules Monchanin, Henri Le Saux, Pierre Ceyrac, Bede Griffiths, Arnaud Desjardins, John Main, Bettina Baümer, etc.), avec le bouddhisme (Vincent Shigeto Oshida, Benoît Billot, etc.) ou par les deux traditions à la fois (Raimon Panikkar, etc.) Images : - Mahavira (- 599, - 527), ascète jaïn - Siddharta Gautama, le Bouddha (v. - 560 à v. - 480) - Mâ Ananda Moyî (1896-1982), sainte universelle issue de la tradition hindoue - Pierre Ceyrac (1914-2012), jésuite français
  • 5. Mahāvīra ("Le Grand Héros", - 599, - 527), ascète jaïn, né dans le Bihar (Inde), dernier des 24 Tirthankara (guides de la voie de la libération) jaïn. La tradition jaïna indique que le premier des 24 "Tirthankara" est Rsabha, considéré comme le précurseur de la civilisation humaine. Des preuves historiques permettent d'affirmer l'existence du 23ème instructeur, Parsva (- 877 - -777). De même, les historiens acceptent celle du 22ème , Nemi, que la tradition considère comme cousin de Krishna. À l'âge de 30 ans, devient un sadhana (ascète), abandonne tout vêtement, jugeant que le détachement du monde exige la pratique de la nudité (bodiya pratiquée par les Digambara et certains Sâdhus) et se livre pendant 12 ans à la méditation. L'emblème du jaïnisme est une main symbolisant le réconfort moral et la compassion, dans laquelle est inscrit ahimsa c'est-à-dire non-violence. La phrase en sanskrit sous la main signifie : " Toutes les vies sont interdépendantes et donc se doivent un mutuel respect, une mutuelle assistance". ../..
  • 6. Mahāvīra Les 4 principes du jaïnisme sont les suivants : - L’identité de l’homme est à la fois matérielle et spirituelle, - L'homme n'est pas parfait, - L'homme est capable de vaincre sa nature matérielle, - L'homme est seul responsable de son avenir. Les 5 vœux principaux (mahavratas) sont exposés à travers un dialogue entre Mahavira et l'un de ses disciples : - Ne pas exercer de violence sur les êtres vivants, - Ne pas faire de tort par la parole, - Ne pas voler, - Fidélité sexuelle (couples) ou chasteté (moines), - Ne pas s'attacher aux biens matériels. . Les 4 vertus du jaïnisme sont : - le bienveillance pour tous les êtres vivants, - la joie de voir des êtres plus avancés que soi sur la voie de la libération, - la compassion envers les personnes et créatures malheureuses, - l’indifférence envers ceux qui se conduisent mal. ../.. Photos : - L’hôpital pour oiseaux à Delhi . - Élevage industriel de poulets en France
  • 7. Mahāvīra Pour les occidentaux, jaïnisme et bouddhisme semblent très proches par la réincarnation et le karma. Toutefois, au-delà des nombreuses différences, notam- ment dans les détails de la vie religieuse, le jaïnisme ne vénère pas de Dieu et considère que le monde existe depuis toujours, l'hindouisme considère que l'univers a été crée et vénère les différentes formes d'un seul Dieu, créateur. Le jaïnisme est la seule grande religion à avoir toujours prescrit le strict végétarisme et la non-violence absolue envers tous les animaux. Outre les 5 vœux du laïc, les vertus de base du jaïn s'incarnent dans l'abstention de consommer la viande, le vin et le miel. L’incitation jaïna à la non-violence attire l’attention sur - les supports de la violence (action physique, parole, pensée), - les processus engageant la violence (préparatifs, planification), - les modalités de la violence (directe, incitation, approbation), - la motivation de l’action violente (colère, avidité, manipulation). Photos : - À la différence des végaliens, les végétariens mangent les produits issus des animaux (beurre, œufs, fromage, miel, etc.) et s’en vêtissent (laine, cuir). - Femmes jaïns portant un voile sur la bouche et sur le nez pour ne pas avaler de moustiques. Les Occidentaux, s’étonnant de cette pratique, voire la décriant, oublient l’essentiel, à savoir les vœux et les vertus du jaïnisme
  • 8. Le Bouddha Siddharta Gautama (v. - 560 à v. - 480), dit le Bouddha ("l’éveillé"), prince népalais issu de la tribu guerrière des Sakya. À l’âge de 29 ans, s’enfuit de son palais pour se mettre en quête de la vérité, qu’il découvre après une vie errante et de dures ascèses. L’existence est la souffrance, et la souffrance a son origine dans le désir, qui ne peut jamais être comblé. La sagesse consiste donc à vaincre le désir par la méditation, la compassion, la distance par rapport au bonheur et aux malheurs, et à avoir conscience de l’impermanence. Selon le Dictionnaire de la sagesse orientale, la pensée juste (ou parfaite) implique une « volonté de renoncement, de tolérance et de bienveillance envers tous les êtres vivants », et le mode de vie juste signifie « la volonté d'éviter toute profession pouvant nuire à d'autres êtres vivants ». Le comportement juste se décline généralement en 5 préceptes, souvent exprimés de façon négative : 1 - s'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni prendre la vie (principe d'ahimsa), 2 - de ne pas prendre ce qui n'est pas donné, 3 - de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte, 4 - de ne pas user de paroles fausses ou mensongères, 5 - de s'abstenir d'alcool et de tous les intoxicants. ../..
  • 9. Le Bouddha Bouddha abolit le système des castes au sein du sangha, la communauté spirituelle des pratiquants. Dans la pensée bouddhiste, « la manière dont nous voyons et comprenons la réalité pèse de tout son poids sur notre bien-être, et s’avère responsable, si elle est inadéquate, d’une part importante de nos souffrances et de celles du monde* » : Interdépendance : je dois ma vie et ma survie à une infinité d’autres humains et à la nature. Vacuité : ce que nous voyons est instable, mobile, subjectif, complexe, (un peu comme un arc-en-ciel dont l’existence dépend de ma position, de celle du soleil, des nuages, etc.) Impermanence : rien n’est destiné à durer, tout ce qui advient est affaire de composition et de décomposition, organisations et désorgani- sation, toutes transitoires et éphémères. Compassion : - amour bienveillant envers ceux qui nous sont chers, - méditation et émotions de compassion envers ceux qui souffrent, - réjouissance altruiste : se réjouir sincèrement du bonheur d’autrui, - équanimité : souhaiter le bien de tous les humains, y compris lointains, inconnus, antipathiques ou malveillants *. ../.. * d’après Christophe André, Je médite jour après jour.
  • 10. Le Bouddha Pour Albert Schweitzer (1875-1965), l'ahimsa dans le bouddhisme se distingue du jaïnisme en ce sens qu'il est fondé sur la pitié et non pas sur l'idée de se préserver à l'écart de la souillure du monde. Pour Carl-Albert Keller (1920-2008), théologien protestant et histo- rien des religions, l'ahimsa, dans la philosophie bouddhiste, « implique une attitude positive envers les êtres qui respirent », « s'appuie sur un sentiment d'amitié et de solidarité avec les êtres vivants », est « un comportement fait de bienveillance et de disponibilité ». Pour Cécile Becker, historienne des religions asiatiques, « en désignant le fait de s'abstenir de porter atteinte, de blesser ou de tuer tout être vivant comme un thème fondamental de son enseignement, le Bouddha s'oppose en fait implicitement à la violence sacrificielle et à l'ordre socioreligieux brahmanique, et énonce une nouvelle échelle de valeurs. » «Ne blesse pas autrui de la manière qui te blesserait.» «N’ayez qu’une seule passion : celle du bien des autres (…). Tous ceux qui sont malheureux le sont pour avoir cherché leur propre bonheur. Tous ceux qui sont heureux le sont pour avoir cherché le bonheur d’autrui. »
  • 11. Thiruvalluvar Poète et philosophe tamoul, très probablement jaïniste, ayant vécu selon les auteurs entre le 4ème siècle avant J.-C et le début du 5ème siècle après J.-C. Originaire d'un village situé près de Chennai (Madras), auteur du Tirukkuṟaḷ. À travers un ensemble de 1 330 maximes, livre sa vision de l'art de vivre des Tamouls au début de notre ère. S'adresse à tout être humain sans distinction de castes, classes sociales ou convictions. Propose des recommandations pour une bonne conduite morale à travers des maximes sur la connaissance de soi, la spiritualité, la prospérité et le bien-être, la politique, l'économie, l'amour et les relations humaines. Définit trois objectifs majeurs de la vie : la sagesse (bienfait de la pluie, vie conjugale, enfants, hospitalité, équité, contrôle de soi, charité, non consommation de viande, gestion de la colère, non-violence), la fortune (politique, justice, richesse, éducation, agriculture) et l'amour. Une traduction anglaise du Tirukkural a été établie en 1886 par le missionnaire anglican George Uglow Pope (1820-1908), érudit en tamoul, en télougou et en sanskrit, fondateur de plusieurs écoles, enseignant le latin, l'anglais, l'hébreu, les mathématiques et la philosophie. Photo : statue de Thiruvalluvar d'une hauteur de 40,5 m, érigée en 2000 à Kânyâkumârî (Tamil Nadu).
  • 12. Ashoka (v. 304, -232 avant J.-C.), troisième empereur de la dynastie indienne des Maurya, parvenu au pouvoir en faisant assassiner ses frères et 99 membres de sa famille. Devient maître d’un immense empire. Subit une profonde crise morale à cause des horreurs de la guerre du Kalinga (- 261). Retourné par son neveu bouddhiste Nigrodha, se convertit lors de son voyage à Bodhgaya, fait une retraite d’un an dans un monastère. Son comportement et sa politique s’inspirent ensuite par la non- violence et la compassion : la guerre est abolie, les fonctionnaires ont pour mission de garantir la justice et la tolérance religieuse. Met un terme aux sacrifices d’animaux dans les rituels brahmaniques. Premier souverain au monde à faire de la non-violence un principe d’organisation politique. À sa mort, après 37 ans de règne, ses enfants se partagent son empire et les règles habituelles de la vie sociale et politique reprennent leurs droits… « Aux fonctionnaires : gagnons donc l’affection des hommes.» « Le roi ami des dieux au regard amical veut que toutes les écoles de pensée et religions puissent résider partout. Car toutes veulent la maîtrise des sens et la pureté de l’âme.» «Le but suprême est de faire le bien du monde entier.» Image : chapiteau aux lions surmontant les colonnes dressées dans l’empire, devenu l’emblème de la République de l’Union Indienne
  • 13. Nagarjuna (entre 150 et 250 après J.-C.), moine, philosophe et écrivain bouddhiste indien, originaire de la région correspondant à l'Andhra Pradesh actuel. Fait un apport essentiel à la logique, par l'usage systématique du tétralemme*, sa réfutation de la logique indienne, et utilise trois types de réfutation : l'impossibilité logique, l'impossibilité réelle, le constat d'inexistence. Sa doctrine mène à la responsabilité et à la compassion universelles, au respect des êtres sensibles et de l’environnement. . Condamne la torture, refuse la peine de mort et préconise un traitement des prisonniers pour les réhabiliter. Prône une égalité statutaire et une solidarité sociale qui permettant que chacun évolue individuellement et se différencie comme il le souhaite. Préconise l’association libre de personnes qui se soutiennent pour se libérer de la souffrance. * Le tétralemme (du grec tetra, "quatre" et lēmma, "proposition") étend la notion du dilemme à un choix entre quatre issues.
  • 14. Patanjali (entre 300 et 500 après J.-C. ? *), fondateur indien de la philosophie du yoga. Son enseignement est contenu dans les Yoga Sutras, un court texte composé de 195 aphorismes. Le yoga comporte 8 "marches" pour évoluer vers une plus grande conscience d’être : règles sociales, règles vis-à-vis de soi-même, postures, contrôle de la respiration, maîtrise des sens, concentration, méditation, union au divin. La non-violence (ahimsa), respect en pensée, en parole et en action de la vie de tout être vivant, est la première exigence éthique de l’homme. « La non-violence, la vérité, le désintéressement, la modération, le refus des possessions inutiles » (…) « ne dépendant ni du mode d’existence, ni du lieu, ni de l’époque, ni des circonstances ». Ce qui perturbe l’existence de l’homme, ce sont ses pensées. « Ces pensées, comme la violence, qu’on la vive, la provoque ou l’approuve, sont causées par l’impatience, la colère et l’erreur ». « Si quelqu’un est installé dans la non-violence, autour de lui l’hostilité disparaît. » * L’anonymat est une des caractéristiques des grands sages de l’Inde ancienne. Ils estiment que leur enseignement est le résultat d’un effort collectif sur plusieurs générations et refusent de s’en attribuer tout le mérite.
  • 15. Shantideva (v. 685-763), philosophe indien madhyamika, une branche du bouddhisme mahāyāna. Un des derniers grands maîtres d'expression sanskrite, jouit d'une considération particulière dans le bouddhisme tibétain. Auteur du Bodhicharyavatara, œuvre capitale de la tradition bouddhiste indo-tibétaine, hymne à la compassion universelle. Propose de nombreuses pratiques qui servent de base au lodjong, entraînement de l'esprit à la compassion : on apprend à abandonner l'égoïsme et à considérer les autres comme plus importants que soi même. Dans la pratique de tonglen, on décide de prendre toute la négativité et les souffrances pour soi et de donner tout le bonheur aux autres. « Puissé-je être pour toutes les créatures celui qui calme les douleurs ! Puissè-je être pour le malade le remède, l’infirmier, le médecin, jusqu’à la disparition de la maladie ! Puissè-je être pour les pauvres un trésor inaliénable ! Puissè-je être le protecteur des abandonnés, le guide de ceux qui cheminent, la barque, le gué, le pont pour ceux qui désirent l’autre rive. Puissè-je être la lampe de ceux qui ont besoin de lampe, le serviteur de ceux qui ont besoin de serviteurs ! »
  • 16. Âdi Shankara ("Celui qui apporte la félicité", 788 ? -720 ?), maître spirituel de l'hindouisme, philosophe indien de l'école Advaita Vedānta, commen- tateur des Upanishad védiques, du Brahma Sūtra et de la Bhagavad-Gita. Originaire du Kérala, disciple de Govinda Bhagavatpâda, voyage à travers l’Inde, compose des commentaires des textes sacrés de l'hin- douisme. Réformateur religieux, orateur, prédicateur, cherche à créer une entente entre les écoles religieuses de son époque. Affirme que toutes les divinités ne sont que des formes différentes de l'Être suprême. Fonde 4 monastères aux 4 points cardinaux de l’Inde (photo du bas : celui de Shingeri). Serait mort à 32 ans, près du mont Kailash dans l'Himalaya. Veut rétablir le sens du rituel, qui doit être avant tout intérieur. Refuse les rituels sanglants, exhorte les desservants des temples à remplacer les offrandes de boissons alcoolisées (madya), de viande (māṃsa) et de poisson (matsya) par des offrandes de riz, de fleurs et de laitages. Encourage 4 qualités principales : - capacité de distinguer (entre l'éternel et l'éphémère) - contrôle des passions (peur, colère, jalousie, etc.) - équanimité (voir du même œil tous les êtres) - désir de libération du cycle des réincarnations.
  • 17. Vasugupta (v. 860 - v. 925), mystique indien, originaire du Cachemire, hindouiste shivaïte* appartenant à l'école trika. Probablement contem- porain des érudits bouddhistes des 8ème et 9ème siècles et de l’école philosophique hindoue de l’Advaita Vedanta (non-dualité). Auteur de 2 ouvrages majeurs : les Shiva Sutras et les Spanda Karikas. Les Śiva Sūtra, qu'il aurait reçus en rêve, sont à la base du système trika ou système non-duel du shivaïsme du Cachemire. Selon d’autres légendes postérieures, aurait trouvé les sutras inscrits sur un rocher appelé Sankaropala. Maître de Kallaṭa qui compose la Spandakārikā sous sa direction. Abhinavagupta (10e siècle) représente l'apogée de ce courant. Le shivaïsme du Cachemire enseigne que le monde est une expansion de Dieu et qu'en conséquence la réalisation doit s'obtenir au sein de la vie quotidienne. Le texte étudie la nature et de la cause de la servitude, et la manière dont on se libère de cette servitude. Il a été abondamment commenté par des auteurs indiens, comme Jaideva Singh (1893-1986). Certains manuscrits ont été traduits en anglais, comme Mark Dyczkowski, né en 1951. * Le shivaïsme est l' une des principales traditions hindoues qui vénère Shiva, également appelé Rudra, comme l'Être suprême. C'est la tradition hindoue qui accepte le plus la vie ascétique et met l'accent sur le yoga et, comme d'autres traditions hindoues, encourage un individu à découvrir et à ne faire qu'un au fond de soi avec Shiva. ,
  • 18. Jetsün Milarépa Né Mila Thöpaga (v. 1040- v. 1123), ermite, yogi et poète tibétain. Pratique la magie noire pour se venger de la spoliation et des mauvais traitements subis par des membres de sa famille. Lama Röngtön, son maître de l'école Nyingmapa*, l’envoie à Marpa Lotsawa (1012-1097). Pendant 6 ans, Marpa le soumet à des épreuves dures pour lui faire expier ses fautes passées (karma), le prépare à une existence de solitude, lui transmet les enseignements de Nâropa (1016-1100) en insistant particulièrement sur l'exercice de la "chaleur interne". Vêtu d'une simple robe de coton, vit pendant des années comme un reclus dans le froid glacial de l'Himalaya, à l'abri de grottes de montagnes où il s'adonne à la méditation. Après une période de 9 années de solitude ininterrompue, prend avec lui quelques disciples dont le médecin Gampopa. Instruit le peuple au moyen de ses chants, qui constituent, encore aujourd'hui, une source d'inspiration dans la tradition Kagyüpa ou "tradition de la transmission orale". Le récit de sa vie est rédigé par Tsang Nyôn Heruka au 14ème siècle. Maître de renom du bouddhisme tibétain, avec Padmasambhava un des deux grands saints typiques du Tibet. * fondée au 8ème siècle par Padmasambhava (717-762, littéralement en sanskrit ‘né du lotus’), venu de l'Inde au Tibet. Les moines de cette école ont l'habitude de porter des bonnets rouges, d'où le nom d' « école des coiffes rouges » donnée à la lignée Nyingmapa.
  • 19. Kabîr (en arabe, "grand") v. 1440-1518, poète, musicien, tisserand, réformateur religieux indien. Né de parents musulmans à Vârânasî (Bénarès), étudie sous la direction de Râmânanda, un maître vishnouïte. Passe la plus grande partie de sa vie près de son métier à tisser dans une petite boutique de la ville sainte consacrée à Shiva. Sa boutique devient un lieu de réunion où l'on chante les louanges divines, où l'on récite des poèmes. Donne, dans le langage du peuple, des conseils spirituels à un public formé avant tout de petits artisans. Sans doute illettré, considéré comme le père de la langue et littérature hindi. Affirme que toute religion qui n'est pas amour n'est qu'hérésie, que le yoga et la pénitence, le jeûne et l'aumône sans méditation ni véritable bhakti (adoration) sont vides de sens. Refuse toute distinction de race, de caste, de religion et enseigne l'égalité absolue de tous les êtres humains. Mêle dans sa pratique des éléments hindous et musul- mans. Partisan de la non-violence (ahimsa), condamne les sacrifices d’animaux. Inspirera les Sikhs, Shirdi Sai Baba, admiré par Gandhi. « L'homme qui est agréable et qui pratique la droiture (…) et qui tient compte de toutes les créatures comme de son propre moi, celui-là peut atteindre l'Être éternel »
  • 20. Jambeshwar Bhagavan ou Jambaji (1451-1536), fondateur du courant hindou bishnoï, une des formes du vaishnavisme (dévotion envers Vishnou). Issu de la caste des Rajputs, berger, puis maître spirituel. Édicte 29 principes (en hindi, bish : 20; noï : 9) : hygiène de vie du corps et de l’esprit; refus de l’alcool, du tabac, de la drogue; compassion, pardon, contrôle de ses paroles, jeûne; refus du vol, du mensonge, de la médisance, de la convoitise; protection des animaux; refus de couper les arbres vivants (utilisation du seul bois mort) et de déraciner les plantes; mise des morts en terre en faisant l'économie du bois pour la crémation ou le cercueil; refus de castrer les taureaux; fourniture d’un abri commun aux animaux abandonnés; construction de réservoirs d’eau partout où cela est nécessaire; ne rien attendre du gouvernement, ne compter que sur la communauté. Crée la première écotaxe de l’histoire : chaque Bishnoï doit réserver un dixième de ses récoltes céréalières (blé et millet) pour l’alimentation de la faune locale. Déclare qu'il se réincarnera indéfiniment en chinkara (gazelle) après sa mort, d’où la vénération de cet animal par les Bishnoï. La communauté bishnoï est surtout présente dans l'État du Rajasthan (Jodhpur et Bîkâner), et dans l'Haryana. Photo du bas : Depuis 1973, ce Bishnoï a planté et entretenu 30 000 arbres partout dans le Rajasthan
  • 21. Gurū Nānak Dev (1469-1539), mystique et poète indien du Penjab, marqué par Kabîr. Après une expérience spirituelle, prêche la tolérance et l’union entre les hommes. Voyage (Inde, Népal, Tibet, Sri Lanka, La Mecque, Perse, Afghanistan), puis fonde, à son retour, Kartarpur, "la ville du Créateur". Alors que Luther prêche la Réforme en Europe, enseigne l'unité et le renouveau à un nombre croissant de disciples. Pour marquer leur dévotion, ils s'appellent Sikhs, nom dérivé du sanscrit shishya (disciple). Maître fondateur du sikhisme et premier des dix gurus* du sikhisme. Celui-ci repose sur la croyance en une divinité unique, transcendante, ineffable et sans forme. Pour lui, toutes les différences religieuses ne sont que le fruit de mâyâ (illusion), et toutes les formes extérieures de la pratique se révèlent inutiles si le cœur de l'adepte reste immergé dans le monde matériel. Les pierres angulaires de son enseignement sont l'égalité de tous devant Dieu et la réconciliation entre Hindous et Musulmans. Grand réformateur social, scandalisé par les conditions de vie des parias (Intouchables), s’oppose au système des castes. * guru : maître spirituel, "personne qui vous amène de l’obscurité en la lumière" - Image en haut à gauche : Khaṇḍā, symbole du sikhisme. - Image du bas : Granth Sahib, recueil des enseignements spirituels des dix Gurus du sikhisme
  • 22. Râm Mohan Roy (1772-1833), réformateur hindouiste bengalais. Greffier pour l’East India Company. Grand érudit des langues sanscrite, persane et anglaise, connaît également l'arabe, le latin et le grec, étudie le Coran, les Védas et les Upanishads. Ses croyances sont une combinaison d'éléments de l'hindouisme, de l'islam, du déisme du 18ème siècle, de l'unitarisme et des idées des francs-maçons. Écrit en 1804 Tuhfat-ul- Muwahhidin ("Un cadeau pour les monothéistes"). Fondateur du Brahmo Samaj, un des premiers mouvements de réforme de l'hindouisme dont l'influence sera forte dans les domaines de la politique, de l'administration publique et de l'éducation. Promeut un hindouisme rationnel, éthique, non autoritaire. Condamne la satî, (sacrifice des veuves qui meurent brûlées vives sur le bûcher créma- toire de leur époux, image du haut), le mariage des enfants, la dot, met en évidence que la polygamie, bien que très répandue à son époque, est en fait contraire au droit hindou. Affirme que, selon les écritures hindouistes, le meilleur moyen d'atteindre la félicité est la contemplation spirituelle et le culte de l'Être Suprême, les rites sacrificiels restant réservés aux dévots de moindre évolution spirituelle. En 1831, se rend au Royaume-Uni comme ambassadeur de l'empereur moghol Muhammad Akbar Shâh. Meurt de méningite près de Bristol.
  • 23. Keshab Chandra Sen (1838-1884), intellectuel, réformateur religieux et social bengalais. Fonde en 1857 la Goodwill Fraternity, une société religieuse maçonnique et unitarienne pour les étudiants. Rencontre le philosophe et savant bengali Debendranath Tagore (1817-1905) : fasciné par le védantisme monothéiste de celui-ci, rejoint le Brahma Samaj en 1857. Combat pour l’abandon de coutumes et pratiques hindoues telles que le système des castes, l'intou- chabilité, le mariage des enfants*, la polygamie, pour l’éducation et la promotion des femmes. Prêche "l’universalisme" dans son nouveau temple construit en 1869 (photo du bas) en mélangeant les caractéristiques architec- turales du temple hindou, de la mosquée musulmane et de l'église chré- tienne. Après son retour d'Angleterre en nov. 1870, fonde l'Indian Reform Association dont l’activité comporte 5 volets : la charité, la tempérance, l'amélioration des conditions matérielles et sociales des femmes, l'éducation de masse par la langue maternelle, des matériels de lecture bon marché. Fonde l’ashram Bharat en 1878 pour favoriser la vie communautaire à la recherche de la religion universelle. Fonde en 1880 une nouvelle religion "universelle", Naba Bidhan (Church of the New Dispensation) pour combiner le "panthéisme" et le "mysticisme" de l'Asie avec "le positivisme et la science" de l'Europe. * mais il marie en 1878 sa fille de 14 ans, Suniti Devi, au Maharaja de Cooch Behar, ce qui le discrédite auprès de ses disciples qui l’abandonnent
  • 24. Rabindranath Tagore Rabindranath Takur, surnommé Gurudev, (1861-1941), composi- teur, écrivain, dramaturge, peintre et philosophe indien bengali. Étudie le droit à Londres. Fonde un ashram à Santiniketan (Bengale occiden- tal) en 1901. Prix Nobel de littérature en 1913. En 1921, fonde avec l'économiste agricole Leonard Elmhirst l‘’Institut pour la reconstruction rurale’ (qui sera par la suite renommé ‘Maison de la Paix’). Recrute des spécialistes, des donateurs et des soutiens officiels de nombreux pays pour aider l'institut à mettre en œuvre la scolarisation comme moyen de « libération des villages des fers de l'impuissance et de l'ignorance » en « revitalisant le savoir » Sa vie est tragique - il perd quasiment toute sa famille et est profondément affligé par le déclin du Bengale - mais ses œuvres lui survivent, sous la forme de poésies, romans, pièces, essais et peintures, de même que l'institution qu'il a fondée à Shantiniketan, l‘’Université de Visva-Bharati’. Après 1930, combat l’Intouchabilité, appelle les autorités du temple de Gurovayoor à admettre les Intouchables (dalits). ../..
  • 25. Rabindranath Tagore Visite plus de 30 pays sur les 5 continents entre 1878 et 1932. Ses derniers voyages à l'étranger (Perse et Irak en 1932, Ceylan en 1933), l’amènent à affiner ses opinions au sujet des divisions humaines et du nationalisme. Reproche publiquement à son ami Mohandas Gandhi de présenter le tremblement de terre le 15 janvier 1934 au Bihar comme un châtiment divin pour l'oppression des dalits. Deux chants de son canon Rabindrasangeet sont devenus hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l'Inde : Amar Shonar Bangla et Jana Gana Mana. « Je dormais et je rêvais que la vie n’était que joie. Je m’éveillai et vis que la vie n’était que service. Je servis et je compris que le service est joie. » « Reconnaissez la diversité, et vous atteindrez l’unité. » « Ma vanité de poète meurt de honte à ta vue, Ô Maître-Poète ! Je me suis assis à tes pieds. Que seulement je fasse de ma vie une chose simple et droite, pareille à une flûte de roseau que tu puisses emplir de musique. »
  • 26. Swami Vivekananda (du sanskrit viveka : discernement et ananda : béatitude). Narendranath Nath Datta (1863-1902), issu d’une famille bourgeoise de Calcutta. Au Scottish Church College, entend parler de Sri Ramakrishna dont il devient disciple. Parcourt l’Inde en tous sens, généralement à pied, cherchant des solutions aux problèmes qui assaillent son pays. Représente l’hindouisme au ‘Parlement mondial des religions’ à Chicago en 1893. Son appel à l’unité religieuse et à la tolérance de toutes les religions lui vaut un grand succès. Fonde la Vedanta Society à New- York. En 1897, de retour en Inde, fonde un ashram à Belur et la ‘Mission Ramakrishna’, destinée à venir en aide aux masses souffrantes par une action éducative, culturelle, sanitaire et sociale. Met en avant les "4 voies" : sagesse, amour, méditation, service, combat l’intolérance et la discrimination sexuelle. « Aussi longtemps qu’il y aura un chien errant et affamé dans la rue, ma spiritualité consistera à lui trouver à manger. Pas à chercher Dieu. » « Une religion qui nous donne la foi en nous et le respect des autres, le pouvoir de nourrir les affamés, de vaincre la misère, de relever les masses. Si vous voulez trouver Dieu, servez l’homme ! » Une de ses disciples les plus attachés est la mystique allemande Christina Greenstidel (1866-1930) plus connue comme Sister Christine.
  • 27. Mohandas Gandhi Mohandas Karamchand Gandhi (1869-1948), dirigeant politique indien, guide spirituel et leader du mouvement pour l’indépendance de l’Inde, initiateur de la non-violence politique dans l’histoire. Alors que l’objectif de Nehru et des autres leaders du Congrès est de chasser les Britanniques et de conquérir l’indépendance nationale, Gandhi veut libérer les Indiens de toutes les aliénations et de toutes les oppressions qui pesaient sur eux, et qui ne s’expliquent pas toutes par la domination anglaise. « Rappelez-vous la face de l’homme le plus pauvre et le plus faible que vous ayez rencontré, et demandez-vous si l’acte que vous envisagez lui sera utile. (…) Cela va-t-il conduire à la libération les multitudes qui ont faim dans leur corps et dans leur esprit ? » « Soyez vous-même le changement que vous voulez voir dans le monde ! » ../..
  • 28. Gandhi « Si malgré tout, en dépit des efforts les plus acharnés, on ne peut obtenir des riches qu’ils protègent vraiment les pauvres, et si ces derniers sont de plus en plus opprimés au point de mourir de faim, que faire ? C’est en essayant de trouver une réponse à cette question que les moyens de la non-coopération et de la désobéissance civile me sont apparus comme les seuls à être à la fois justes et efficaces ». « C'est l'action et non le fruit de l'action qui importe. Vous devez faire ce qui est juste. Il n'est peut-être pas en votre pouvoir, peut être pas en votre temps, qu'il y ait des fruits. Toutefois, cela ne signifie pas que vous deviez cesser de faire ce qui est juste. Vous ne saurez peut être jamais ce qui résultera de votre geste, mais si vous ne faites rien, il n'en résultera rien. » ../..
  • 29. Gandhi « Faites de nous de meilleurs Hindous, cela sera plus chrétien que de nous convertir ! » « Il est plus juste de dire que la vérité est Dieu, que de dire que Dieu est la vérité. » « La religion est un seul arbre avec de nombreuses branches. Si l’on ne voit que les branches, on est tenté de dire qu’il y a beaucoup de religions ; mais si l’on voit l’arbre entier, on comprend qu’il y a une seule religion. » « Le meilleur moyen de connaître Dieu est de pratiquer la non-violence. » Voir le diaporama complet sur Gandhi dans le Trombinoscope de la non-violence
  • 30. Siva Yogaswami Sadavisam (1872-1964), maître spirituel hindouiste shaivite tamoul sri-lankais. Après ses études, magasinier dans le département d'irrigation à Kilinochchi. Marqué en 1889 par Swami Vivekananda (1863-1902) à Jaffna. En 1905, rencontre le sadhu Chellappa, dont il devient le disciple pendant 5 ans. Médite pendant des années sous un olivier à Colombuthurai puis s’installe dans une cabane proche. Lors d’un voyage en train de Colombo à Jaffna, un pandit estimé et savant à bord d'une autre voiture déclare à plusieurs reprises qu'il a senti un "grand jyoti" (une lumière) dans le train, pleure en le voyant, annule ses conférences et se rend à l’ashram de Yogaswami. Dès lors, des gens de tous âges et de tous horizons, sans distinction de croyance, de caste ou de race, vont à lui, cherchent du réconfort et des conseils spirituels. Devient Illathusiddhar, ‘le Perfectionné d'Illangai’. Marche de longs kilomètres pour visiter Chellachchi Ammaiyar, une sainte femme plongée dans la médita- tion. De nombreux témoignages racontent comment il guérit de loin. Un jour, rend visite à Sri Ramana Maharshi (1879-1950) à son ashram d'Arunachalam. Les deux restent assis tout l'après-midi, face à face en silence. De retour à Jaffna, déclare « Nous avons dit tout ce qu'il y avait à dire !». En fauteuil roulant à partir de 1961, continue de recevoir des milliers de visiteurs de toutes croyances venus chercher son aide et ses conseils. « Laissez Dieu agir à travers vous ! »
  • 31. Sri Aurobindo Aurobindo Ghose (1872-1950), philosophe, poète et spirituel indien. Études en Angleterre à Cambridge. Emprisonné en 1908 en raison d’actions pour l'indépendance de l'Inde. Pendant une année de prison, vit des expériences spirituelles qui le conduisent, dit-il, à expérimenter des états de conscience au- delà du Nirvana. Pour échapper aux Anglais, s'établit à Pondichéry, ville sous autorité française. Affirmant qu'il y a une lutte pour l'avenir de l'humanité au-delà de la lutte légitime pour l'indépendance de l'Inde, se consacre à ses recherches spirituelles et à la composition de ses œuvres. De plus en plus de disciples viennent vivre auprès de lui et de sa collaboratrice française, Mirra Alfassa, que lui et ses disciples nomment "Mère". Elle prendra la direction matérielle de l'âshram fondé dans les années 1920. Selon lui, l'homme n'est aujourd'hui qu'à un niveau imparfait de son évolution : « l'homme est un être de transition. » Développe un "yoga intégral" qui voudrait permettre la progression spirituelle individuelle et collective vers un nouvel état et cherche à nous faire prendre conscience d' « une même loi supérieure [qui] gouverne la matière et l'esprit ». Swami Prajnanpad lui reproche d’être resté dans le domaine du mental.
  • 32. Mirra Alfassa dite "la Mère" (1878-1973), née à Paris de mère native d’ Égypte et de père natif de Turquie, tous deux juifs. Se rend en Inde avec son mari, en 1914, à Pondichéry et rencontre Sri Aurobindo. Avec lui, appelle "yoga intégral" un chemin de transformation personnelle et de découverte du divin en soi, y compris dans les cellules de notre corps, pour collaborer ensuite à la transformation de notre humanité. Crée en 1951 un Centre international d’éducation, puis en 1968, près de Pondichéry, une ville internationale, Auroville ("la ville de l’au- rore"), qui se veut un laboratoire expérimental,« le lieu d'une vie commu- nautaire universelle, où hommes et femmes apprendraient à vivre en paix, dans une parfaite harmonie, au-delà de toutes croyances, opinions politiques et nationalités. » Laisse son journal Prières et méditations, les Entretiens (cau- series aux membres de l‘ashram). Les 13 tomes de L'Agenda de Mère recueillis par un de ses disciples, le Français Satprem (Bernard Enginger) racontent ce qu'elle nomme « sa percée au cœur de la matière », pour donner naissance à « l'espèce nouvelle » ou « la vie sans mort ». « C’est la présence divine qui donne valeur à la vie. Cette présence est la source de toute paix, de toute joie, de toute sécurité. Trouve cette présence en toi-même et tes problèmes vont disparaître. » Photo du bas : vue aérienne d’Auroville
  • 33. Ramana Maharsi (1879-1950), Indien du Tamil Nadu, un des grands maîtres de l’école philosophique du védanta*. À 16 ans, saisi par une terreur de mourir, connaît une expé- rience mystique, distingue le corps mortel et la conscience immor- telle. Vit en ermite, devient maître de milliers de disciples. Exhorte tous ceux qui l’écoutent à se poser inlassablement la question "Qui suis-je ?" « Mon corps est-il "moi" ? Il est silencieux et inerte, mais je sens la pleine force de ma personnalité, et j'entends même la voix du "moi" au fond de mon être. Je suis donc un esprit qui transcende le corps. Le corps meurt, mais l'esprit, transcendant le corps, ne peut être touché par la mort. Ce qui veut dire que je suis un esprit immortel ». « Le succès développe l'arrogance et le progrès spirituel de l'homme est dès lors arrêté. Par contre, l'échec est bénéfique dans la mesure où il permet à l'homme de voir ses limites et le prépare ainsi à s'abandonner. » * terme sanskrit signifiant fin, aboutissement, réalisation de la réalité ultime.
  • 34. Swami Shivananda Saraswati (1887-1963), maître spirituel hindou enseignant du yoga et du vedānta. Médecin et directeur d’hôpital en Malaisie, renonce au monde et commence une vie monastique en 1923. Fonde en 1936 la Divine Life Society ("La Société de la vie divine"), qui œuvre à la paix et la formation de citoyens pratiquant un yoga intégral. Précurseur de l'ouverture de l'hindouisme aux occidentaux sur la base d'un principe : "Servir, aimer, purifier, donner, méditer et réaliser". Auteur de 296 livres, fondateur d’un ashram près de la ville de Rishikesh ("la demeure des sages") au bord du Gange et d’une phar- macie ayurvédique. « Le yoga est une aide à la pratique des vérités spirituelles de base dans toutes les religions. Le yoga peut être pratiqué par un chrétien ou un bouddhiste, un musulman, un soufi ou un athée. Le yoga est union avec Dieu, union avec tous.»
  • 35. Jules Monchanin (1895-1957), moine et ermite catholique français. À l'époque de sa fréquentation du petit séminaire Saint-Jean à Lyon, découvre le boud- dhisme par la lecture d'un livre que son père lui avait acheté chez un bouquiniste des quais de la Seine. Découvre à Roanne un fonds considérable de littérature indienne et s'en imprègne. Souffrant d'une double broncho-pneumonie, fait le vœu de consacrer sa vie à la conversion de l'Inde s'il recouvre la santé. S’installe en Inde en 1939, se met à vivre et à se vêtir à l’indienne. Après la fondation d’un ermitage avec Henri Le Saux, prend le nom sanskrit de Paramarubnayanda ("celui qui met sa joie dans l’Être sans forme"). Intervient à des conférences, des congrès, prêche des retraites. Promoteur du dialogue interreligieux entre Chrétiens et Hindous. « La foi prédomine dans l’islam, l’espérance dans le judaïsme, l’amour dans le christianisme : ces vertus ne sont pas possibles les unes sans les autres. » « Il faut être pour donner. Plus on est, plus on est capable de donner.» (sur son lit de mort à l’hôpital St Antoine à Paris)
  • 36. Mâ Ananda Moyî Nirmalâ Sundari Devî (1896-1982) - nommée Mâ Ananda Moyî ("Mère pénétrée de béatitude") par Jyotish Chandra Ray - grande sainte de l'Inde du 20ème siècle, appelée familièrement Mataji. Pour toute formation scolaire, va à l'école primaire durant deux ans. N'a jamais acquis aucune connaissance des écritures sacrées, aucune pratique spirituelle ne lui a jamais été enseignée. Malgré cela, semble connaître toutes les voies. Sillonne toute l'Inde pendant des dizaines d'années pour apporter aide et réconfort spirituel. De nombreux ashrams sont construits, à Dacca, Dehradun, Calcutta, Bénarès, etc. Ne mange presque pas : son entourage craint pour sa santé, ce qui l'amuse beaucoup. Pose à son interlocuteurs les questions, claires, précises, allant droit au cœur des choses, qui lui permettent d’avancer. ../..
  • 37. Mâ Ananda Moyî « Je suis hindoue, musulmane, chrétienne... tout ce que vous voulez (…) Je n'ai aucun sens de l'ego ni de la séparation. En moi, chacun de vous a dans une égale mesure la hauteur et la profondeur de l'éternité ». « Ne voyez-vous pas que ce monde n'est qu'une auberge de passage ? Nous y rencontrons d'autre pèlerins. Le but de la réunion finale est le Soi (Atman). Mais cela, vous l'oubliez ; vous vous identifiez à votre corps et vous forgez ainsi le premier maillon de la chaîne de toutes les misères de la vie. » « Soyez véridique, en paroles et en actions. Soyez toujours de bonne humeur. Parlez avec calme, fermeté, sérénité et avec une considération égale pour tous. Ne chérissez que ce qui touche à la Quête suprême (Paramartha). Votre recherche de la vérité doit se poursuivre à chaque instant. » « C'est l'être le plus étonnant qu'il m'ait jamais été donné de rencontrer ! » Arnaud Desjardins
  • 38. Swâmi Prajnânpad (1901-1974), brahmane indien héritier des traditions religieuses hindoues. Études de sciences physiques à l'Université de Calcutta. découvre les écrits de Freud en 1925 à la bibliothèque de l’université de Bénarès où il enseigne. Voit dans la psychanalyse la possibilité de faire un travail de ‟destruction du mental”, première étape vers la voie de la libération. Réconcilie science et tradition, approche matérialiste et spirituelle. Se réfère constamment à l'expérimentation, rejette tout recours à une autorité quelle qu'elle soit, mais n'hésite pas à utiliser toutes les méthodes permettant de libérer le disciple de ses blocages émotionnels. « Être, c’est être libre d’avoir » « L’homme vraiment adulte trouve plus de satisfaction à donner qu’à recevoir. » « Une action qui mène à l’unité est juste, celle qui mène à la séparation est mauvaise. » « Tout change partout et toujours. Faites en sorte de percevoir et ressentir le changement dans chaque chose. Rien ne vous boulever- sera quand vous savez que tout est apparence, vous demeurez calme, serein et désintéressé. »
  • 39. Kalu Rinpoché Vajradhâra Kalu Rangjung Kunchab (1904-1989), moine tibétain, un des plus grands maîtres bouddhistes du 20ème siècle, artisan de la diffusion en Occident du Dharma (ordre universel cosmique, loi éternelle). Exilé en Inde après l’occupation de son pays par la Chine. Fonde des monastères et centres d’enseignement de la Pleine Présence - Pleine Conscience dans plus d’une douzaine de pays (Amériques, Europe, Japon, etc.), notamment des centres de retraite de 3 ans, 3 mois et 3 jours. Fait traduire l’Encyclopédie des Connaissances Traditionnelles dans différentes langues afin qu’elle serve de base à des program- mes d’étude du Dharma. Fonde les Kagyü Mönlam, grande assemblée annuelle où tous prient pour l’harmonie du monde, à Bodhgaya (Inde), lieu où le Bouddha eut sa révélation et dans les divers continents.
  • 40. Bede Griffiths (1906-1993), né Alan Richard Griffiths. Études en littérature anglaise et en philosophie au Magdalen College. Anglican, se convertit au catho- licisme dans la suite du cardinal Newman. Moine et prêtre bénédictin anglais ordonné au sacerdoce en 1940. Conscient de la nécessaire ouverture de l’Occident et du monde chrétien à d’autres spiritualités, part en Inde en 1955 à la demande du moine d’origine indienne Benoît Alapatt pour s’immerger dans une des cultures religieuses les plus riches du monde. Séjours à Bengalore et au Kérala. Développe une vie monastique basée sur la tradition indienne, adopte les vêtements de safran d'un sannyasi indien (ascétique ou moine), prend le nom sanskrit de swami Dayananda ("bonheur de compassion"), devient un yogi remarqué. En 1968, s’installe dans l’ashram de Saccidananda, également connu sous le nom de Shantivanam, au Tamil Nadu, fondé en 1950 par Henri Le Saux. Utilise l'anglais, le sanskrit et le tamoul. Découvre en Inde le rôle du mythe comme mode d’expression de vérités qui ne peuvent s’énoncer autrement. Auteur de 12 livres sur le dialogue Hindous-Chrétiens, membre du mouvement Christian Ashram. ../..
  • 41. Bede Griffiths « Je voulais faire l’expérience, dans ma propre vie, du mariage de ces deux dimensions de l’existence humaine, la rationnelle et l’intuitive, la consciente et l’inconsciente, la masculine et la féminine. Je désirais trouver le chemin de l’union entre l’Orient et l’Occident. » « Chaque religion est une manifestation de cette vérité unique qui trouve des signes et des symboles différents dans diverses traditions historiques. » « Le système industriel occidental ne peut qu’aboutir à la destruction des cultures traditionnelles de l’Orient. Il est pourtant possible de concevoir un développement qui ne cherche pas à dominer la nature, mais à collaborer avec elle, comme l’a préconisé le Mahatma Gandhi, et de créer une culture nouvelle où l’homme et la nature, la raison et l’intuition, le yin et le yang de la terminologie chinoise, se retrouvent en harmonie. »
  • 42. Swami Muktananda (de Ganeshpuri) (de mukti, libération, et ananda, félicité), (1908-1982), aussi appelé Baba ("Papa") par ses disciples, guide spirituel indien et hindou. Disciple de Bhagawan Nityananda, reçoit de lui le shaktipat ("la descente de la grâce"), la transmission de l'énergie spirituelle. Enseigne le ‘siddha yoga’, basé sur le shivaïsme du Cachemire, philosophie plusieurs fois millénaire, dont le fondement est donné dans les Shiva Sutras, mis par écrit par le sage Vasugupta. Parcourt l'Inde à pieds, établit son ashram (Gurudev Siddha Peeth) à Ganeshpuri en 1961. Crée la SYDA Foundation (Siddha Yoga Dham of America) aux États-Unis pour administrer au niveau mondial le ‘siddha yoga’ qui gère 600 centres de méditation et 10 ashram. « L'objectif principal du Siddha Yoga consiste à développer pleinement la conscience de Dieu qui demeure enfouie en chaque être humain. Il combat la haine entre les peuples, l'irrespect, l'ignorance, l'apathie et le mensonge. Il suscite unité, connaissance, quête de la conscience intérieure, et réalisation du Soi intérieur. »
  • 43. Henri Le Saux (1910-1973), moine bénédictin français breton. Rejoint le P. Jules Montchanin en Inde en 1948, fonde avec lui l’ashram Shantivanam (« le bois de la paix ») sur les rives du fleuve Kâverî. Après avoir rencontré Ramana Maharshi (1879-1950), est profondément marqué par la spiritualité hindoue et devient ermite. Suite à sa rencontre avec le maître spirituel tamoul Gnanananda, prend le nom sanskrit de Abhishiktananda (« celui qui met sa joie dans l’Oint ») et alterne une vie d’ermite à Rishikesh, au pied de l’Himalaya, et une vie de nomadisme, coupée de rencontres interreligieuses et de correspondance. « Il n’y a que deux espèces de gens qui soient en paix : ceux qui n’ont rien compris au mystère de Dieu et qui croient l’avoir compris, les théologiens; ceux qui ont “réalisé“ et ont accepté de ne rien savoir sur Dieu. » « L'expérience de l'Absolu dont témoigne si puissamment la tradition mystique de l'Inde est comprise en sa plénitude dans le " Moi et le Père nous sommes Un " de Jésus. »
  • 44. Taisen Deshimaru (1914-1982), maître bouddhiste zen japonais de l'école Sōtō. Par curiosité, s'éloigne des pratiques spirituelles bouddhiques pour étudier le christianisme sous la direction d'un pasteur protestant. Revient ensuite au bouddhisme. Se rend en France en 1967, fonde plus de 200 dojos en Europe, en Afrique du Nord et au Canada. Son enseignement s’enracine dans sa tradition, mais il est ouvert sur la psychologie et les avancées scientifiques. « La respiration consciente est comme un vent qui chasse nos nuages intérieurs. » « Tous les jours, à la suite d’une phrase entendue, d’une chose vue, d’un sourire, d’un événement particulier, vous passez par des prises de conscience : ce sont là des satoris (éveils). » T. D. « Je ne savais pas ce qu’était le rire avant d’avoir connu Deshimaru ! » Maurice Béjart
  • 45. Pierre Ceyrac (1914-2012), jésuite français, missionnaire en Inde du Sud. Apprend le tamoul et le sanskrit à l'université de Madras, est le premier diplômé étranger dans ces disciplines. En 1955, aumônier de All India Catholic University Federation. Estime que la misère omniprésente nécessite une action vigoureuse et concrète. Encouragé par Gandhi et Nehru, dénonce le système des castes et s'engage auprès des plus pauvres, les dalits (Intouchables). Son mouvement ‘Mille puits’ a pour but d’approvisionner les villages en eau. Mène une action d’accueil des réfugiés cambodgiens fuyant le régime des Khmers rouges. De retour à Chennai, crée le mouvement ’Les mains ouvertes’ : rencontre et accueil d'enfants de familles très pauvres dans des lieux de vie. Après le séisme du 26 décembre 2004 dans l'océan Indien, porte secours aux réfugiés et orphelins. À plus de 90 ans, sillonne la côte sud de l'Inde pour apporter aide et réconfort dans les villages de pêcheurs. Doué d’un grand charisme d’ouverture et de compassion, sert ses frères sans distinction de race, de religion ou de catégorie sociale. « L’Inde nous remet en contact avec notre âme d’enfant, comme s’il était un temps où, avant d’être chrétiens, nous étions tous hindous. » « Chacun est une note unique dans le concert de l'univers. »
  • 46. Swami Vijayananda (1914-2010). Abraham Jacob Weintrob, médecin français d’origine juive. Pratique la médecine pendant 10 ans près de Marseille avant de partir en Inde à l'âge de 36 ans. Rencontre Mâ Ananda Moyi, devient son disciple (elle l’appelle Vijayananda, "le bonheur dans la victoire") , vit près de 8 ans à Bénarès dans son ashram puis voyage avec elle dans toute l'Inde avant de se retirer seul pendant 7 ans sur les contreforts de l'Himalaya. « Il faut faire tous ses efforts, et après, advienne que pourra. Quand on se met au travail sérieusement, des pouvoirs viennent vous aider. Quand nous faisons un pas, Dieu en fait dix. (…) L’abandon développe la capacité de vivre dans l’instant et la fluidité, il ne vous prépare aucunement à vivre ce monde, mais vous permet réellement de le dépasser. (…) Quoi qu’il puisse m’arriver, je n’ai pas peur ! » « Quand les êtres humains comprendront-ils qu'il n'y a qu'une seule religion, celle de l'homme ? »
  • 47. Chidananda Saraswati Né Sridhar Rao (1916-2008), yogi et maître spirituel hindou et indien. Baccalauréat ès arts du Loyola College de Chennai. Se rend compte que la Bible est «la parole vivante de Dieu, tout aussi vivante et réelle que les paroles des Védas, des Upanishads et de la Bhaga- vad-Gita». Rejoint en 1943 l’ashram de Rishikesch, au pied de l’Himalaya, prend en charge le dispensaire, manifeste sa compassion envers les pauvres, les malades et les opprimés, en particulier les lépreux pour lesquels il établit trois centre à Rishikesh. Reçoit en juillet 1949 son nom monastique Chidananda, "celui qui est la conscience et le bonheur". En 1959, part pour 4 ans enseigner en Amérique et en Europe. Succède en 1963 à la présidence de la Divine Life Society (à Rishikesch) à la mort de Sivananda, sillonne l’Inde, la Malaisie et l’Afrique du Sud. Lève son doigt sous le signe de la réprimande lorsqu'il voit en sa présence quiconque pratiquant la maltraitance envers un animal. Pratique une forme de yoga universelle non confessionnelle. Dirige souvent des satsang (chanteurs de groupe) qui nomment et élèvent tous les prophètes et les sages de toutes les religions du monde de manière égale (Jésus, Ahura Mazda, Bouddha, etc.). Pour lui, il n'y qu'une seule vraie religion, la "religion du cœur".
  • 48. Swami Chinmayananda Sarasvati ("La béatitude de la Connaissance pure"), né Balakrishna Menon (1916-1993), maître spirituel (guru) indien. Étudie le droit et la littérature anglaise, journaliste, rejoint le mouvement de lutte pour l'indépendance de l'Inde avec Gandhi. En 1949, devient moine dans l'ashram de Swami Shivananda, son guru dont il reçoit le sannyâsa*. En1951, commence à Puna (Maharastra) l’enseignement de l'Advaïta Vedānta, la pensée non-dualiste fondée sur les Upaniṣhads, textes majeurs de l'hindouisme. Commente la Bhagavad Gîtâ, les Upanishads et les œuvres de Adi Shankara (8ème siècle). : chacun a des talents, des aptitudes, des aspirations personnelles, un rôle à jouer en ce monde, une destinée spirituelle. L’accomplissement d’une vie est total quand ces deux aspects sont pleinement révélés. Entreprend une action sociale à travers la Chinmaya Mission : programmes de développement rural, écoles, temples, hôpitaux, dispen- saires, orphelinats, actions pour les enfants défavorisés ( bidonvilles ou zones rurales), formation d'infirmières, maisons pour les personnes âgées, actions de secours en cas de catastrophes, plantation d'arbres. * Initiation monastique au cours de laquelle les désirs et les attachements sont brûlés dans le feu de la connaissance, symbolisé par la robe orange que porte le sannyāsin (renonçant).
  • 49. Guéshé Lama Konchog né Lobsang Puntsog (1917-2001), lama bouddhiste tibétain de l'école Gelug. Passe 26 ans dans une retraite de montagne isolée, à la recherche d'illumination. À partir de 1985, réside au monastère de Kopan à Katman- dou, au Népal. Voyage également à travers le monde pour enseigner. Reconnu en 2005 par le 14ème Dalaï Lama comme étant un Mahasiddha ou maître spirituel réalisé. Les rites funéraires de Konchog et la recherche de sa réincarnation ultérieure, menée par son proche disciple Tenzin Zopa, sont documentés dans le film Unmistaken Child (2008) du cinéaste israélien Nati Baratz. Des perles sarira ont été trouvées au milieu des cendres après la crémation du corps du lama. Les reliques sarira (‘corps’ en sanskrit, ou ringsel en tibétain), parfois d’une dureté inconnue par la science, sont de petites perles multicolores que l'on retrouve parfois dans les cendres provenant de la crémation d'un maître spirituel bouddhiste ou d’un saint. Il semble que certaines sariras changent de couleur ou se multiplient mystérieusement à l'intérieur de leurs récipients si elles ont été conservées dans des conditions favorables. Il est prouvé que dans certaines conditions de chauffage, les os humains peuvent former des structures cristallines. Dans une analyse chimique, les śarīras se sont révélés composés des éléments constitutifs des os et des pierres. Cela explique pourquoi les śarīras devraient être trouvés principalement chez les moines et non dans d'autres corps humains incinérés, en raison des matériaux du bûcher et de la température de crémation.
  • 50. Robert Aitken (1917-2010). États-unien, pionnier du bouddhisme zen auquel il s’intéresse quand il est prisonnier de guerre au Japon pendant la 2ème guerre mondiale. Reconnu comme enseignant au sein de l’école zen Sambö Kyôdan, la ‘Société des trois trésors’. S’implique dans l’engagement sociétal qu’il considère inséparable de sa pratique bouddhiste. Milite contre les essais nucléaires états-uniens dans les années 1950, puis contre la guerre du Vietnam dans les années 1960 en refusant de payer ses impôts pour la financer. Fonde à Hawaï en 1992 avec sa femme Anne le Buddhist Peace Fellowship, une des organisations états-uniennes les plus actives en matière d’écologie, de désarmement et de droits de l’homme, et crée le programme BASE (Bouddhisme, Action Sociale et Engagement) La conceptualisation en reviendra à Diana Winston, directrice de la formation du UCLA's Mindful Awareness Research Center. Jocelyn Mayaud, cofondateur, avec Éric Rommeluère, Christian Roquin et Henri Souffran, du ‘Refuge du Plessis’ dans le sud de la Sarthe, a animé le premier groupe BASE en 2013 à Paris.
  • 51. Maharishi Mahesh Yogi (1917-2008), né Mahesh Prasad Varma ou Mahesh Srivastava, maître spirituel indien. Étudie la physique à l'université d'Allahabad. Devient à la fois secrétaire et disciple de Swami Brahmananda Saraswati, appelé affectueusement Guru Dev. En 1955, après une retraite silencieuse de 2 ans dans une forêt de la Vallée des Saints de l'Uttarkashi, voyage à travers l'Inde et commence à enseigner la ‘méditation transcendantale’. Crée des dizaines de centres de méditation dans toute l'Asie du Sud-Est, aux États-Unis et en Europe. Termine sa vie en Suisse puis aux Pays-Bas. La méditation transcendantale est un mode de relaxation et de développe- ment personnel dérivé d'une pratique spirituelle indienne ayant des racines dans la tradition védique. Qualifiée par certains de sectaire, elle a été expérimentée avec succès dans des prisons, écoles et universités et auprès de publics spécifiques (anciens combattants, sans-abri, enfants des rues, armée, police). Elle ne se limite pas à une position physique, car « s’il suffisait d’être en position du lotus pour accéder à l’illumination, toutes les grenouilles seraient des bouddhas » (Louis Pauwels) « La Méditation transcendantale permet à l’esprit conscient de s’ouvrir au "réservoir" infini d’énergie, de créativité et d’intelligence qui réside en nous. » Photo du bas : méditation de groupe dans une école du Pérou où les élèves ont appris la MT grâce au soutien financier de la Fondation David Lynch.
  • 52. Raimon Panikkar (1918-2010), né d’une mère catalane catholique et d’un père indien hindou, docteur en chimie, en philosophie, et en théologie, grand connaisseur du bouddhisme. Ordonné prêtre en 1946, enseigne en Inde en 1954, puis aux États- Unis en 1966 comme professeur de philosophie orientale à l'université Harvard et à l'université de Californie à Santa Barbara. Durant toute la période de 1966 à 1987, alterne son enseignement aux États-Unis avec un semestre de recherche en Inde. Président du «Pipal Tree» (Bangalore), fondateur et directeur du «Center for Cross-Cultural Religious Studies» (Santa Barbara, Californie) et du « (Tavertet, Catalogne). Après sa retraite, s’installe à Tavertet, un village de montagne près de Barcelone, y crée la Fondation ‘Vivarium, Centro d’Estudis Intercultural’ pour promouvoir la tolérance et le dialogue interreligieux. Auteur de plus 80 ouvrages et 900 articles sur la philosophie des sciences et les religions comparées, notamment El concepto de la Naturaleza (Le concept de la Nature), La trinidad y las religiones del mundo (La trinité et les religions du monde) et El dialogo interreligioso (Le dialogue interreligieux), ainsi que El silencio del Buddha. Una introducción al ateísmo religioso (Le silence du Bouddha. Une introduc- tion à l'athéisme religieux).
  • 53. Raimon Panikkar Penseur jamais conventionnel, ouvert toujours aux nouvelles prospectives, nouveaux doutes, espérances et attentes nouvelles. Lui qui a tant pérégriné, propose le pèlerinage comme symbole de la vie mais non comme la vie même, car, dit-il, le pèlerinage doit être non seulement extérieur, mais aussi intérieur. Affirme que l’état monacal manifesté en plénitude chez les grands veilleurs du désert constitue une dimension constitutive de l’être humain, «Je suis parti chrétien, me suis découvert hindou et je reviens bouddhiste sans avoir cessé d’être chrétien.» « Il ne faut pas s’étonner que la violence et la guerre apparaissent inévitables. De fait, il n’existe aucun autre moyen de résoudre les conflits tant que chaque camp se croit en possession de la vérité absolue. (…) Si l’on ne transcende pas les tensions dialectiques par un appro- fondissement des problèmes et par une contribution des autres cultures, le monde s’achèvera avec la destruction de l’Histoire elle-même. » « L’expérience de Dieu mène à l’humilité et à la liberté : Je ne découvre pas un autre objet ou d’autres êtres ; je découvre la dimension de profondeur, d’infini, de liberté, qui se trouve en tout et en tous. »
  • 54. Vincent Shigeto Oshida (1922-2003), dominicain japonais. Né dans une famille bouddhiste et shinto. Évite de justesse la noyade, s’en tire avec un poumon en moins et une douleur permanente : la souffrance physique sera sa fidèle compagne de route, son maître, dira-t-il. Étudie la philosophie à l’université de Tokyo, poursuit ses études de théologie au Canada où il rejoint l’ordre dominicain. De retour au Japon, fonde à Takamori Soan, un village perché sur les hauts plateaux de Nagono au pied du mont Fuji, une communauté basée sur la pauvreté, la méditation zen et la vie dans la nature. Les habitants apportent matériaux et nourriture au fur et à mesure de la construction. Les premiers membres de la communauté sont des personnes fragiles et malades. Les communautaires travaillent manuellement, se nourrissent presque exclusivement du riz qu’ils cultivent et aident les villageois dans leur travail. Ce dialogue pionnier et interreligieux est pleinement reconnu quand la conférence des évêques asiatiques se tient dans ce lieu en 1990. « L’Église a du travail : il faut intervenir et arrêter la production d’armes nucléaires. (…)Tant que l’Église est riche, elle ne peut pas guider les gens dans une autre direction, ce qui est son travail. » « Toutes les religions ont leur valeur et leur tradition mystique unique, mais le temps est venu où il nous faut apprendre mutuellement ce qui est précieux à garder dans chaque tradition. »
  • 55. Sri Goenka Satya Narayan Goenka (1924-2013), chercheur spirituel et profes- seur de méditation. Bien que d'origine indienne, nait et grandit en Birma- nie. Apprend de son maître Sayagyi U Ba Khin la technique de méditation Vipassana. Après avoir étudié avec son maître pendant 14 ans, déménage en Inde et commence à enseigner en 1969. Dans un pays encore divisé par les castes et les religions, ses cours attirent des milliers de personnes de toutes les composantes de la société. En 1982, commence à nommer des assistants-enseignants pour l'aider à faire face à la demande croissante de cours. Sous sa conduite, des centres de méditation sont établis partout dans le monde*, y compris dans les prisons. Son enseignement rappelle ceux du bouddhisme theravada, mais insiste largement sur son universalité. Vipassana est un terme pali signi- fiant "vision pénétrante", voir les choses telles qu'elles sont réellement. Cette méthode de méditation pragmatique, applicable par tous, a pour but est de dissoudre les trois causes de toutes nos souffrances, l’avidité, l’aversion et l’ignorance, purifier l'esprit, éliminer les tensions et la négativité mentales. Il y a 2 500 ans, le Bouddha la redécouvre en Inde où elle était née, et l'enseigne en remède universel à la souffrance humaine. * notamment, en France, au Centre Dhamma Mahi, près d'Auxerre.
  • 56. Arnaud Desjardins (1925-2011), auteur français, réalisateur de films, devenu enseignant spirituel. Diplômé de ‘Sciences po’, travaille dans une banque, dans l’import-export, etc. Offre aux Occidentaux, sur les chaînes de l’ORTF, des documentaires tournés auprès du Dalaï-lama en Inde et du maître zen Taisen Deshimaru au Japon, mais également des films sur les ashrams hindous, le tantrisme et le soufisme, qui l’aident en outre à trouver sa propre voie. Rencontre Shivananda, Ma Ayanda Modi, alexandra David Neel, le 14ème Dalaï-lama. Disciple du maître indien Swâmi Prajnânpad, se fait le relais de la tradition de l’adhyatma yoga. Crée un centre de formation et de rencontres de Hauteville à St Laurent- du-Pape (Ardèche). La présence d’une salle d’étude juive, d’une chapelle et d’une petite mosquée appelle à l’érosion de l’égocen- trisme compatible avec les diverses traditions religieuses. « La quête de sens est aujourd’hui cruciale. Elle s’exprimera de manière universelle et cela passera par la rencontre entre les religions. »
  • 57. Thich Nhat Hahn Né Nguyễn Xuân Bảo (1926-2022), moine et maître bouddhiste vietnamien, réfugié politique en France en 1972. Après des études de sciences à 'Université de Saigon, étudie la religion comparée à l'Université de Princeton. Au début des années 1960, fondé la School of Youth for Social Service (SYSS), un corps neutre de travailleurs de la paix bouddhistes. Engagé contre la guerre du Viet Nam et pour la paix et pour un autre développement, rencontre Martin Lither King. Réfugié en France en 1966. Crée en 1982 avec la moniale Chân Khong le monastère bouddhiste du Village des Pruniers en Lot-et-Garonne (200 moines, 10 000 visiteurs par an). Prône la pleine conscience de l’être, enseigne l’art de vivre pleinement et met l’accent sur la vigilance et l’attention. « Le miracle n’est pas de marcher sur l’eau. Il est de marcher sur la terre et d’apprécier la paix et la beauté qui sont disponibles maintenant. » « Nous ne pouvons pas voir l’occasion de joie qui est juste devant nous quand nous sommes convaincus que le bonheur devrait prendre telle ou telle forme. »
  • 58. John Main (1926-1982), moine bénédictin. Études de théologie à l’Angelicum (Rome), de droit au Trinity College, fonctionnaire au British Colonial Service. Affecté à Kuala Lumpur (Malaisie), y rencontre le swami Satyananda (1909-1961), fondateur de la Pure Life Society, qui lui a enseigne la méditation en utilisant un mantra. En 1956, retourne à Dublin et enseigne le droit international au Trinity College. En 1959, rejoint les bénédictins à l'abbaye d'Ealing à Londres, ordonné prêtre en 1963. En 1970, directeur de la St. Anselm's Abbey School à Washington, DC, étudie les écrits du père du désert Jean Cassien. En 1974, retourne à l'abbaye d'Ealing, commence avec Laurence Freeman des groupes de méditation chrétienne dans une vieille maison sur le terrain du monastère, puis à Montréal (Québec). Ce sont les origines du réseau œcuménique de groupes chrétiens de méditation qui sont devenus la ‘Communauté mondiale pour la méditation chrétienne’ (World Community for Christian Meditation - WCCM). « Asseyez-vous immobile et droit, détendu mais alerte. Silencieu- sement, intérieurement, commencez à dire un seul mot, maranatha. Ne pensez ou n'imaginez rien - spirituel ou autre. Méditez chaque matin et chaque soir. ». « Que tous ceux qui viennent ici chargé de soucis et d’inquiétude repartent en rendant grâce pour la merveille de la vie humaine. »
  • 59. Mother A. Mangalan Datin Paduka A. Mangalam, née en 1926 à Singapour. Obtient un Cambridge School Certificate au Canossian Convent. Part en Malaisie en 1948, suit une formation d'enseignants, enseigne dans une école tamoule à Bangsar (Kuala Lumpur) auprès d’enfants de familles pauvres. Cofonde en 1949 avec Swami Satyananda la Pure Life Society dans le but de promouvoir la compréhension multiraciale et multireligieuse. Émue par le sort des enfants déplacés et rendus orphelins par la guerre, fonde pour eux un foyer, qui se transforme peu à peu en institution incluant des écoles, cliniques, centres de formation professionnelle et de loisirs. Membre du Moral Education Committee of the Curriculum Develop- ment Centre et du National Advisory Council for the Integration of Women in Development (NACIWID). Vice-présidente de l'Organisation interreligieuse de Malaisie, puis conseillère pour la communauté spirituelle interconfessionnelle. Surnom- mée la ‘Mère Teresa malaisienne’. « La pureté est un élément présent dans toutes les religions, et cela ne signifie pas une vie sans mariage. Cela signifie l'utilisation de l'énergie créatrice en nous pour un but supérieur, pour la propagation des espèces et la création dans d'autres domaines comme la musique, l'art ou des découvertes scientifiques, pour le bénéfice et le bien-être de l'humanité. »
  • 60. François Laborde (1927-2020), prêtre catholique français. Missionnaire de ‘l'institut du Prado’. Études de droit canonique et de théologie à Rome, puis de philosophie à Lyon. Accompagnateur et enseignant en philosophie pendant 8 ans au séminaire du Prado (1954-1963). En janvier 1965, part pour l’Inde sous le patronage de l’ONU et de l’UNESCO pour y effectuer une étude sociologique sur "Les relations entre populations marginales et intégrées ». Saisi par l’immense misère de Calcutta, décide de s’ins- taller dans un slum (bidonville) à Pilkhana dans la banlieue de Calcutta. Son association ‘Action et Partage avec Calcutta’, Howrah South Point, ouvre entre 1975 et 2010, 4 centres d’accueil, 2 écoles primaires et secondaire, un hôpital pour enfants souffrant de malnutrition (dont certains sont séropositifs), 4 dispensaires, 7 centres de soin en plein air et divers lieux d’éducation informels pour les enfants qui travaillent dans les champs de briques ou les enfants des rues. Dans tous ces centres, Musulmans, Hindous et Chrétiens travaillent ensemble au service des plus démunis. Sa vie et son action humanitaire inspirent, en 1985, le livre de Dominique Lapierre, La Cité de la joie. « Ce sont les plus démunis qui m’ont redonné la foi, par la manière dont ils font face à la difficulté. Dieu m’a permis d’entrevoir une troisième voie entre la colère et la résignation. »
  • 61. Chandra Swâmi Udasin Né en 1930 dans un village indien devenu ensuite pakistanais. Abandonne sa maîtrise de mathématiques pour mener une vie monastique. Fait vœu de silence en 1984, s’installe en 1990 au Sâdhanâ Kendra Ashram (Centre des efforts spirituels) à Haridwar, sur les bords de la rivière sacrée Yamuna, près de la frontière chinoise. «La relation entre l'âme et Dieu est comme la relation entre un enfant et sa mère. L'enfant peut jouer longtemps avec des jouets, mais vient un moment où il veut rencontrer sa mère. Avec le changement de notre niveau de conscience, arrive un moment où l'on jette tous les jouets et où l’on revient à Dieu, d'où nous sommes venus. Dieu est notre pays réel, notre source et notre existence Nous sommes, pour ainsi dire, en exil et c'est pourquoi nous souffrons ".
  • 62. Anthony de Mello (1931-1987), prêtre jésuite indien, psychologue et psychothérapeute. Études à Bombay, Barcelone et Puna. Maîtrise de psychologie à Chicago, théologie à Rome. Vers 1970, s’intéresse aux maitres spirituels orientaux anciens et contemporains. En 1972, fonde l’Institut Sadhana. Sa recherche le conduit vers une liberté spirituelle toujours plus grande. Surprend, même parmi ses plus fidèles disciples. N’hésite pas à choquer ses auditeurs, surtout lorsqu’il estime qu’ils sont installés dans des traditions et attitudes religieuses acquises à jamais, et devenues immua- bles. Désencombré de structures, règles et traditions, cherche toujours plus ce qui est au cœur de toute personne. Découvre une vie de plus en plus simple et proche de la nature. Son œuvre est consacrée à la libération intérieure : ouvrages populaires de spiritualité, fables ou paraboles influencées par les spiritua- lités bouddhiste ou taoïste, traçant les voies d'une sagesse originale et pratique. La Congrégation pour la doctrine de la foi indique en 1998 que ses livres « ont été écrits dans un contexte multireligieux afin d'aider dans leur quête spirituelle les adeptes d'autres religions, les agnostiques et les athées, mais (ne sont) pas destinés à devenir des manuels d'instruction pour les catholiques dévoués à la doctrine chrétienne et à ses dogmes. »…
  • 63. Sulak Sivaraksa Né en 1933, bouddhiste thaïlandais, militant dans les domaines du social, de l’écologie et des droits humains. Études en Angleterre. Fonde en 1963 la Revue des Sciences Sociales, joue un rôle important dans la prise de conscience du mouvement étudiant qui conduit au renversement du régime militaire en 1973. Fondateur, avec le Dalaï Lama et Thich Nhat Hahn, de l’International Network of Engaged Buddhists - INEB (Réseau international des bouddhistes engagés) et du mouvement Spirit in Education Movement - SEM. Ses principes sont l’écologie, le rejet de la consommation excessive à l'occidentale et la mise en avant de la dimension spirituelle de la vie humaine. Prix Nobel alternatif en 1996. « Le bouddhiste engagé doit interpeller son gouvernement et exiger de ce dernier qu’il ne consacre pas une part de son budget à l’armement, qu’il supprime la peine de mort. Quant aux produits toxiques, ils doivent englober toute forme d’idéologie et la publicité. Et même le bouddhisme si cela vous empêche de réfléchir ! »
  • 64. Swami Agnivesh Né en 1939, juriste et économiste indien, homme politique, réformateur de la tradition hindouiste, ancien membre de l'Assemblée législative de l'État indien de l'Haryana, intellectuel et journaliste. Fonde en 1981 le Bandhu Mukti Morcha (‘Front de libération contre le travail servile’) pour lutter contre les nouvelles formes d’esclavage. Fonde et préside le World Council of Arya Samaj, combat le système des castes, les avortements de fœtus féminins, l’alcoolisme. Fondateur du Sarva Dharma Sansad (‘Parlement des Reli- gions’). En 2005, menacé de mort par les hindouistes nationalistes car il déclare que le Temple de Jagannath Puri doit être ouvert aux non- hindous. Végétarien, soutien actif du mouvement non-violent Ekta Parishad. Dénonce les dérives des religions, la dette du Tiers- Monde, ​​l'impérialisme culturel, la surconsommation des riches. ../..
  • 65. Swami Agnivesh « Pour nous battre contre l’impérialisme culturel matérialiste et hédoniste, nous devons lancer un mouvement basé sur une vision spirituelle de la dignité humaine. » « Je n'ai jamais été capable de compartimenter la religion, la politique et l'action sociale. La quête spirituelle depuis des siècles est restée très individualiste, c’est là une perversion très grave. Au contraire, la spiritualité devrait être une source de transformation sociétale. » « La tâche de ceux qui sont spirituellement éclairés n'est pas de promouvoir une religion particulière, et encore moins d'opposer une religion à une autre. Elle consiste à identifier les facteurs d’humanité qui existent au sein de toutes les religions. « Tant que les religions ne donneront pas aux femmes une place égale à celle des hommes, il ne pourra y avoir ni paix ni justice dans le monde .»
  • 66. Bernie Glassman Né en 1939, états-unien d’origine polonaise et juive, enseignant zen, premier successeur du maître japonais Taizan Maezumi Rôshi (1931- 1995). Ne conçoit la compassion bouddhiste que dans le cadre d'un engagement social. À la fin des années 1980, entreprend des programmes sociaux pour les SDF et les populations défavorisées de New York. Dans un souci d'adaptation du bouddhisme et d'élargissement de son travail, créé la Peacemaker Community, communauté interreligieuse dont les membres s'engagent à œuvrer pour la paix, qu'elle soit intérieure ou globale. Invite ses disciples à se confronter aux enjeux de la société : pauvreté, écologie, éducation, SIDA, etc. Organise des retraites interreligieuses, notamment sur les lieux de génocides (Auschwitz, Rwanda). « Pour lutter contre les divisions, je peux avoir recours à tous les moyens : l'art, la politique, l'économie, la médecine. Nous disons que tout est poison lorsqu'on est centré sur l'ego. Et que tout est vertu, si l'on agit sans ego. »
  • 67. Bettina Bäumer Née en 1940, indologue autrichienne et spécialiste des religions. Études supérieures en philosophie, religion, théologie et musique aux universités de Salzbourg, Vienne, Zurich, Rome et Munich entre 1959 et 1967, docteure en théologie. S'installe à Varanasi (Bénarès) en 1967 après son doctorat. Professeure d'études religieuses à l'Université de Vienne, directrice de deux instituts de recherche à Varanasi, et Fellow de l'Institut indien d'études avancées, Shimla. De 1988 à 2007, présidente de l’association Abhishiktananda, qui promeut la spiritualité de Henri Le Saux.. Ses domaines particuliers de recherche et de publication sont la philosophie indienne, en particulier le shivaïsme du Cachemire, l’esthétique indienne, les traditions religieuses et de l'art de temple d'Orissa, et le dialogue interreligieux, en particulier le dialogue entre Hindous et Chrétiens. En relation étroite et amitié avec Swami Abhishiktananda (Henri le Saux), Raimon Panikkar, Marc Chaduc. « Il y a beaucoup de fausses déclarations et d'incompréhensions à propos du tantra, qui forme le noyau du shivaisme du Cachemire : il a été généralement mal compris comme de la magie noire ou de la sorcellerie. Le tantra est fascinant et est très riche et beau et lié à la vie pratique. Il parle des énergies cosmiques. »
  • 68. Dennis Gira Né en 1943, théologien, chercheur et écrivain français d'origine nord-américaine. Dans les années 1970, passe 8 ans au Japon où il rencontre sa femme, française, s'intéresse aux religions de ce pays et notamment au bouddhisme. Dans le cadre de ses recherches dans une université japonaise puis en France, au sein de l'Université Paris VII et de l‘’École Pratique des Hautes Études’, analyse les différentes formes du bouddhisme et son évolution jusqu'à nos jours. Théologien chrétien et spécialiste du bouddhisme, mène une étude approfondie de ces deux grandes voies spirituelles et des conditions d'un véritable dialogue interreligieux. Professeur honoraire à ‘l’Institut Catholique de Paris’. « Le plus grand ennemi du dialogue est la peur. Peur de ne pas être fidèle à sa propre tradition, de la trahir, de ne pas la comprendre suffisamment, et que l’autre puisse ainsi en profiter pour nous dominer. Mais il n’y a pas de domination dans un dialogue. Il faut pouvoir surmonter cette peur. »
  • 69. Marc Chaduc (1944-1977), moine hindouiste français. Jeune séminariste de 27 ans, arrive en Inde en 1971 pour rejoindre Henri Le Saux, devenu alors Swami Abhishiktānanda. L’Inde lui apportant ce qu’il recherche, décide d’y rester, mais doit affronter les problèmes de visas et de permis de séjour. S’adresse à Bettina Baümer, s’inscrit à la Banaras Hindu University pour obtenir un Student visa. Apprend très vite un peu de hindi et surtout du sanskrit pour lire les Upanishads et d’autres Écritures. Devient Swami Ajātānanda*. Dans son journal, écrit sur ses pèlerinages à la rencontre de lieux saints et de personnes spirituelles. Se rend en août 1972 au Cachemire pour effectuer le pèlerinage d’Amarnath. Près de Srinagar, rencontre Swami Lakshman Joo (1907-1991), le dernier grand maître de la tradition du shivaïsme du Cachemire. Sa spiritualité se développe dans un sens acosmique** et un détachement total qui trouve son expression sacramen- telle dans la sannyāsa diksha, l’initiation qui lui est conférée en juin 1973 par ses deux maîtres Swami Abhishiktānanda et Swami Chidānanda. Disparait mystérieusement en 1977, à 33 ans, de son ermitage à Kaudiyala, situé à 35 km en amont de Rishikesh. « Ah!... Qu’il est donc difficile de repasser par le langage de la Bible... et même de Jésus... une fois que celui des Upanishads a délivré son au-delà. » * « Celui dont la joie est dans le Non-Né», c'est-à-dire dans Dieu. ** : Indépendant des chaînes de causalité existant dans le monde ; qui ne dépend pas de son insertion dans le monde.
  • 70. Jon Kabat-Zinn Né en 1944, États-unien, docteur en biologie moléculaire professeur émérite de médecine de l’université du Massachusetts. Fonde et y dirige la Stress Reduction Clinic (Clinique de Réduction du Stress) et le Center for Mindfulness in Medicine, Health Care and Society (Centre pour la pleine conscience en médecine, santé et dans la société). Membre du Mind and Life Institute, qui promeut un dialogue entre science et bouddhisme. Enseigne la méditation de la pleine conscience (mindfulness meditation) comme une technique destinée à aider les gens à surmonter stress, anxiété, douleur et maladie. Le programme Mindfulness Based Stress Reduction (réduction du stress à partir de la pleine conscience), à base de yoga et de méditation, est proposé dans près de 200 hôpitaux états-uniens.
  • 71. Jack Kornfield Né en 1945, moine bouddhiste états-unien. Études de psycholo- gie clinique au Dartmouth College (New Hampshire). Ordonné moine en Thaïlande sous la direction de Ajahn Chah, dont il a suivi l'enseignement plusieurs années. Suit d'autres maîtres en Birmanie, en Inde. En 1972, retourne aux États-Unis et participe à la fondation de l'Insight Meditation Society, dans le Massachusetts, puis fonde le centre bouddhique de Spirit Rock en Californie. Fait un travail sur soi tout en enseignant dans le monde entier la méditation bouddhique (courant Vipassana dans la tradition du Theravada). Présente le bouddhisme comme une spiritualité incarnée, une manière de vivre avec ses émo- tions, de retrouver en soi la dignité, la beauté du cœur humain. « Rien ne sert d’attendre pour être libre. Ne remettez pas votre bonheur au lendemain. Quelle que soit notre situation, le bonheur est à notre portée, ici et maintenant. Jalousie, rancune, culpabilité, haine de soi, seules nous en séparent ces barrières que nous avons nous-même érigées. Cultivez l’instant présent ! » « L'amour bienveillant pour soi et pour les autres, la compas- sion, la gratitude et la joie sont notre nature originelle, avec laquelle il est possible de renouer. »
  • 72. Matthieu Ricard Né en 1946, scientifique français, chercheur en génétique cellulaire dans le laboratoire de François Jacob, philosophe, photographe, écrivain et moine bouddhiste. Quand il n’est pas en déplacement, réside au monastère Shéchèn au Népal. Consacre l’intégralité de ses droits d’auteur à une quarantaine de projets humanitaires de l’association Karuna Schéchèn au Népal, au Tibet et en Inde, à la préservation de la culture tibétaine et à la vie contemplative. Participe activement à des projets de recherche qui étudient l’influence de l’entraînement de l’esprit et de la méditation sur le cerveau. « Le bonheur, c’est d’abord le goût de vivre. Le bonheur ne nous est pas donné ni le malheur imposé. Nous sommes à chaque instant à la croisée des chemins, et il nous appartient de choisir la direction à prendre. » ../..
  • 73. Matthieu Ricard « L’altruisme est le seul concept qui puisse concilier trois échelles de temps - le court, le moyen et le long terme -, qui correspondent aux trois impératifs majeurs que sont l’économie, la recherche du bonheur et le respect de l’environnement. Dès lors que vous avez davantage de considération pour autrui, vous ne jouez plus avec l’argent des autres, vous faites en sorte que la qualité de vie dans la société soit acceptable et que l’état de la planète pour les générations futures le soit aussi. (…) À l’échelle de l’évolution des espèces, il est prouvé que la coopération a toujours amené à des niveaux de complexité et de progrès bien plus élevés que la compétition. Comme l’a dit Victor Hugo, rien n’est aussi puissant qu’une idée dont le temps est venu. Le temps de l’altruisme arrive, c’est évident. Parce que, de toute façon, nous n’avons plus le choix. L'altruisme n'est ni une utopie ni un vœu pieux, mais une nécessité, voire une urgence, dans notre monde de plus en plus interdépendant à l'heure de la mondialisation. »
  • 74. Matthieu Ricard « Nous tuons chaque année 60 milliards d'animaux terrestres et 1 000 milliards d'animaux marins pour notre consommation. Un massacre inégalé dans l'histoire de l‘humanité qui pose un défi éthique majeur et nuit à nos sociétés : cette surconsommation aggrave la faim dans le monde, provoque des déséquilibres écologiques, est mauvaise pour notre santé. En plus de l'alimentation, nous instrumentalisons aussi les animaux pour des raisons purement vénales, pour la recherche scientifique ou par simple divertissement. Et si le temps était venu de les considérer non plus comme des êtres inférieurs mais comme nos “concitoyens” sur cette terre ? Nous vivons dans un monde interdépendant où le sort de chaque être, quel qu'il soit, est intimement lié à celui des autres. (…) La plus grande partie des souffrances, incommensurables, que nous leur infligeons ne sont ni nécessaires ni inévitables.(…) Il ne s'agit pas d'humaniser les animaux ou d'animaliser l'homme, mais d'étendre aux deux notre bienveillance ! »
  • 75. Marc de Smedt Né en 1946, journaliste français, écrivain, éditeur, journaliste. Spécialiste des sagesses du monde, disciple du maître zen Taizen Deshimaru. Dirige les ‘éditions Le Relié’, et plusieurs collections chez ‘Albin Michel’ : ‘Spiritualités Vivantes’, ‘Espaces libres’, ‘Carnets de sagesse’ et ‘Paroles de…’ * Dirige, jusqu’à sa cessation en 2016, le magazine Clés (ex- Nouvelles Clés), qui explore les traditions spirituelles, la santé du corps et de l’esprit, l’évolution des sociétés et l’écologie. « L’amour est une disposition d’accueil, de curiosité, de respect pour ses proches, mais aussi pour l’humanité, la nature et tout ce que la vie nous offre. Aimer, c’est alors rencontrer, lire, planter des arbres, créer, évoluer. Et l’essentiel est sans doute d’essayer de déployer cela à l’infini .» * Paroles de bonté, Paroles d’espoir, Paroles de tolérance, Paroles de sérénité, Paroles de liberté, Paroles de vérité, Paroles de résistance, Paroles de sagesse, Paroles de méditation, Paroles zen, Paroles du Tao, Paroles du Bouddha, Parole de sages de l’Inde, Paroles du Tibet, Paroles du Dalaï Lama, Paroles persanes, Paroles d’Afrique, Paroles de femmes, Paroles de Jésus, Paroles de chamans, etc
  • 76. Claire Ly Née en 1946 au Cambodge. Professeure de philosophie à Pnom Penh. En avril 1975, les Khmers rouges deviennent les maîtres du Cambodge et fusillent son père et son mari. Fuit avec ses 2 enfants vers la Thaïlande. Arrêtée par les soldats de Pol Pot, subit un calvaire de 4 ans dans des camp de travail à la campagne. Née bouddhiste, rejetant la doctrine fataliste du karma, ne tient que par cet extraordinaire défi qu'elle se donne à elle-même : tout faire, avec l'aide du Dieu des Chrétiens dont elle ignore presque tout, pour échapper à la destruction et à la mort, pour se sauver et sauver ses enfants. Aujourd'hui, enseigne le bouddhisme à l‘’Institut de Sciences et Théologie des Religions’ (ISTR) de Marseille. Par ses conférences, fait partager son expérience humaine et spirituelle invitant inlassablement les deux religions à progresser ensemble. « Il faudrait créer un espace pour que bourreaux et victimes puissent se parler sans jugement. En fait, ce n’est pas d’un tribunal dont le Cambodge a besoin, mais d’une commission de réconciliation, un peu comme en Afrique du Sud. »
  • 77. Alain Chevillat Né en 1946, éditeur français et responsable d’un centre de formation. Très marqué par la spiritualité de l’Inde. Fondateur avec son épouse Évelyne de l’ ‘Université Terre du Ciel des savoirs et sagesses du monde’, association qui organise des stages de formation, des rencontres, des voyages, et édite la revue Sources. Auteur de la Charte de l’Europe des consciences. Crée en 1999 un espace pédagogique à Chardenoux, près de Louhans (Bresse bourguignonne). S’installe en 2014 dans la chartreuse de Pierre Chatel (Ain). La spiritualité est pour lui la base du changement sociétal incluant l’écologie, la solidarité, la non-violence. « L’économique satisfait les besoins. Il doit être au service du politique qui détermine où sont les besoins, arbitre les choix et coordonne la mise en œuvre. Le politique doit lui-même être au service de la sagesse, qui donne les orientations à la société, prenant en considération le bien de tous. »
  • 78. Arouna Lipschitz Erna Lipschitz, née en France 1947, philosophe française et canadienne, femme de lettres, conférencière, productrice et réalisatrice. Originaire d’une famille juive hassidique, en grande partie décimée pendant la Shoah. Études de psychologie et de littérature française à la faculté de Tel-Aviv, doctorat ès lettres à l’université de Nanterre. Professeure de yoga. Approfondit ses connaissances de philosophie orientale avec le swami Venkatesananda rencontré en Israël en 1970. En 1986, prend conscience des limites d'une spiritualité transcendantale, ôte la robe orange de swami et donne une nouvelle orientation à sa vie en émigrant à Toronto (Canada). Retour en France en 1999. Se définit comme une "philosophe de la relation". Depuis 1999, élabore et enseigne ‘La Voie de l’Amoureux’, une voie de sagesse de l’amour fondée sur le développement relationnel. Réfléchit à une spiritualité incarnée dans la dualité et l’altérité avec comme axes de recherche : la relation amoureuse, l'identité et l'altérité, le masculin / féminin, l'éthique et le pouvoir personnel, l' Arbre de Vie kabbaliste et un travail initiatique sur l'esprit des saisons Au Fil du Temps. Pour illustrer son concept-clé de La nostalgie de l'ailleurs, prépare en 2017 un film long métrage du même nom. ../..
  • 79. Arouna Lipschitz « J'ai longtemps été malade de la nostalgie de l‘ailleurs, cette maladie qui au sens littéral du terme empêche de ressentir la joie de vivre ici-bas, la simple et puissante joie d'être vivant. » « La pensée peut panser, elle soigne l’âme, le corps et l’esprit. » « Le corps est la clé de l’éveil de la conscience; on est aussi intelligent que son ressenti corporel. » « Quand on appelle, on obtient une réponse : une rencontre, un livre, un évènement inattendu. » « Accepter qu’on est pour une part à l’origine de tout ce qui nous arrive. » « Être amoureux, c’est un choix philosophique. C’est choisir de devenir amoureux de sa vie, de guérir de la nostalgie de l’ailleurs, de la perfection, du prince charmant, de la princesse parfaite, du couple parfait. Apprendre à aimer en dépassant échecs et souffrances, plutôt que rêver d’amour. » « On ne naît pas amoureux, on le devient. L’initiation à la joie de vivre et d’aimer, à la joie de vivre ensemble, c’est aussi une démarche politique, écologique, philosophique, c’est un chemin de vie. »
  • 80. Siddhartha Né en 1948, écrivain, penseur et activiste indien. Études d’anglais, de droit, d’anthropologie sociale. Enseigne à Paris, Dublin, Tokyo. Travaille une bonne partie de sa vie sur des questions politiques et sociales. Avec les années, s’intéresse aux cultures puis à la spiritualité. Coordinateur de l’ONG Pipal Tree*, organisme qui tente de créer une symbiose entre la dimension personnelle, le social et l'écologique afin de mettre en œuvre des pratiques de développement durable. Il est situé au Fireflies Ashram (Centre interculturel laïc des Lucioles) dans le village de Dinnepalya à 30 kilomètres de Bangalore, en Inde. Partenaire historique des ‘Dialogues en humanité’ et du ‘Forum Social Mondial’. 4 orientations de Pipal Tree : - Programme pour les médias; - National Rural Employment Guarantee Program : création d’emploi pour les personnes en zones rurales; - Programme en lien avec les populations tribales : agriculture, le logement, les terres. - Programme interculturel qui rassemble différentes religions et spiritualités afin de construire la paix, travailler pour la justice sociale et la protection de l’environnement. * Le pipalier est l’arbre sous lequel Siddhartha Gautama, le Bouddha, a reçu l’illumination Photo du bas : Statue de Gandhi au Fireflies Ashram avec la citation du Mahatma : « Je suis un Hindou, un Musulman, un Chrétien, un Bouddhiste, un Juif ! »
  • 81. Trinh Xuan Thuan Né en 1948, astrophysicien et écrivain vietnamo-américain, d'expression principalement française. Professeur d'astrophysique, notamment extragalactique (en dehors de la Voie Lactée) à l'université de Virginie à Charlottesville, chercheur à l'Institut d'astrophysique de Paris. Donne depuis 30 ans un cours "L'astronomie pour les poètes". « Les concepts bouddhiques de l’interdépendance, de la vacuité et de l’impermanence correspondent aux idées de la science moderne. (…) L’univers semble être parfaitement réglé pour l’apparition d’un observateur intelligent capable d’apprécier son organisation et son harmonie. (…) Si nous rejetons l’hypothèse d’univers parallèles et adoptons celle d’un seul univers, le nôtre, alors nous devons postuler l’existence d’un principe créateur qui a ajusté l’évolution de l’univers dès son début. (…) Je suis toujours émerveillé par l’organisation, la beauté et l’harmonie du cosmos. » ../..
  • 82. Trinh Xuan Thuan « Il y a cent milliards de galaxies connues et, dans chacune d'elles, il y a cent milliards de soleils.(…) Oui, je suis amoureux du ciel, je n'ai pas honte de le dire. » « La science est neutre. Elle ne s’occupe pas de morale ni d’éthique. Ses applications techniques peuvent nous faire du bien ou du mal. Par contre, la contemplation a pour but notre transformation intérieure afin que nous soyons capables d’aider les autres.(…) Confronté à des problèmes éthiques ou moraux urgents, comme en génétique, le scientifique a besoin de la spiritualité pour l’aider à ne pas oublier son humanité. »
  • 83. Lama Denys Rinpoché Né en 1949, maître bouddhiste français de la tradition Kagyupa du bouddhisme tibétain. Dirige l’université Rimay-Nalanda et le centre de retraite traditionnelle de trois ans à l'institut Karma Ling, dans l’ancienne chartreuse de St Hugon à Arvillard (Savoie). Participe très activement au dialogue interreligieux, est à l'initiative de nombreuses rencontres inter-traditions. Karma Ling (particulièrement Lama Lhundroup) a organisé et accueilli les forums "Écologie et spiritualité" en 2004, "Économie et spiritualité" en 2011. « La crise économique et la crise écologique, indissociablement liées, ont une cause commune : le désir avide. La simplicité volontaire est l’enjeu principal d’une vraie solution à la crise. Le changement doit être d’abord personnel. (…) La contemplation est une cure de désin- toxication pour se libérer des automatismes et des égoïsmes. Elle consiste à être empathique, attentif à nos actions, à notre consom- mation. » Photos : Lama Denys Rinpoché et Lama Lhundroup