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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
de l’écologie et de
l’altercroissance
7 - depuis 1980
É. G. .09.01.2024
Watatakalu Yawalapiti
Née en 1980, militante indigène brésilienne, défenseuse de
l'Amazonie, de la culture des Indiens et des droits des femmes. Cheffe
des Yawalapiti, une des 16 tribus du peuple Xingu, qui vit dans le nord-
est de l'État du Mato Grosso, au sud de l'Amazonie. Parlant le portugais
et 5 langues locales, elle fait des études - cas rare pour une fille - dans
une école blanche malgré l'opposition d'une partie de sa famille. En
1992, n’a que 11 ans lorsqu’elle participe au sommet de la Terre à Rio.
Convaincue que le combat environnemental et la lutte pour le
droit des femmes sont indissociables, passe aujourd’hui la majeure
partie de son temps à faire entendre la voix des femmes autochtones, en
cherchant notamment à favoriser leur accès à l’éducation. Après avoir
fondé l’organisation Associação Terra Indígena Xingu (Atix), pour inclure
les femmes dans les luttes pour les droits indigènes, contribue à la
création d’un ministère des affaires indigènes, à la tête duquel se trouve
une femme.
Pressentie pour prendre la suite du cacique Raoni Metuktire dans la
représentation des autochtones d'Amazonie à l'international.
« Ce sont les femmes qui sont dépositaires de la sagesse et du
savoir-faire de la culture indigène. En leur donnant accès à l’éducation,
et à la parole, on arrivera à changer la société en profondeur, en faisant
évoluer la mentalité orgueilleuse et prétentieuse des hommes. »
François Gemenne
Né en 1980, politologue et chercheur belge. Thèse de doctorat
en sciences politiques sur le sujet des migrations environnementales. À
partir de 2014, travaille sur le concept d‘anthropocène avec l'anthropo-
logue Bruno Latour. Professeur à’ l'Institut d'études politiques de Paris’,
directeur de ‘l'Observatoire Hugo’ dédié aux migrations environnemen-
tales à l'Université de Liège. Auteur de l’Atlas de l’Anthropocène.
Spécialisé dans les questions de migrations environnementales et
climatiques et dans les politiques d'adaptation au réchauffement
climatique. Co-auteur du sixième rapport du ‘Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat’ des Nations unies (GIEC,
groupe 2). Pointe les limites de la démocratie représentative dans sa
capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du
climat ou de la biodiversité mais affirme que la situation n’est pas
désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections,
le changement peut advenir sans passer par une "dictature verte".
« Je me demande pourquoi on parle toujours de l’effondrement
au futur, alors que c’est déjà une réalité pour une grande partie de la
population de cette planète. (…) Ces dérèglements sont, pour moi, une
forme de persécution que les pays industrialisés infligent aux plus
vulnérables. (…) On ne sortira de la crise écologique que par une
réduction des inégalités.»
Marc de la Ménardière
et Malory Malmasson
M. de la M., né en 19??, entrepreneur, globe-trotter, réalisateur et
conférencier français. Diplômé d’école de commerce et d’un master
universitaire, s’investit dans la construction d’un circuit écotouristique avec
des communautés indigènes de Bolivie. Travaille comme business
developper à Manhattan pour ‘Danone’. Un accident le clouant au lit 2 mois
et ½, regarde pendant cette période tous les documentaires anxiogènes à
l’origine de sa prise de conscience (Monsanto, etc.).
Fin 2009, change de voie et rejoint son ami Nathanël Coste en Inde.
Ils interviewent de grands acteurs du changement (les écologistes non-
violents Vandana Shiva et Satish Kumar, le1er Ministre du Tibet, etc.). En
Amérique Latine, découvrent la méditation, la hutte de sudation et la
physique quantique. Après 4 ans et ½, produisent le documentaire En
Quête de Sens (janv. 2015) financé par crowdfunding et composé de
témoignages de philosophes, activistes, scientifiques, etc.*
Avec, Malory Malmasson (née en 19??), psycho-énergéticienne et
auteure de séries d'animation pour enfants, cofonde en 2017 ‘l'Espace
Totem’ rebaptisé ‘La Kambrousse’ en septembre 2020, espace de 5
hectares adossé à la grande forêt domaniale de Secondigny, entre Poitiers
et La Rochelle. ../..
* Hervé Kempf, Frédéric Lenoir, Pierre Rabhi, Vandana Shiva, Trinh Xuan Thuan, etc.
Marc de la Ménardière et Malory Malmasson
Ce lieu inspirant, espace d’alignement du corps, de l’esprit et de l’âme
(éveil spirituel, médiation, poterie, yoga, élevage et soins des animaux,
permaculture, nourriture végétarienne, phyto-épuration, 0 déchet, etc.) est
créé avec le soutien de bénévoles et de partenaires pour réconcilier connaissance
de soi et transition sociétale. Le lieu souhaite expérimenter et partager un art de
vivre ancré à la fois dans une intériorité consciente et un rapport harmonieux à
la Terre et au territoire. Depuis 2020, il est ouvert à la location pour des sessions
tant à destination de particuliers, que de collectifs, entreprises et organisations,
tout en continuant de développer sa partie agricole et sa production de séjours et
contenus en propre, notamment en lien avec le territoire.
Coordonne aujourd’hui le pôle inspiré du mouvement ‘Colibris’.
Interroge, expérimente et communique autour des notions de sens, de
résilience et d'interdépendance, comme les fondements d'un nouveau
récit en émergence ... Par ses films, conférences et stages offerts à la
campagne, souhaite participer à l'émergence d'un nouvel imaginaire qui
nous conduirait vers un autre art de vivre. Le lieu souhaite expérimenter
et partager un art de vivre ancré à la fois dans une intériorité consciente
et un rapport harmonieux à la Terre et au territoire.
« Pour changer le monde, nous devons commencer par nous
changer nous même. La révolution externe démarre par ma révolution
intérieure. Et cela passe par une phase de prise de conscience et par la
révolution de mes propres croyances. »
Gulistan Sido
Née en 1980 ?, universitaire et militante kurde syrienne.
Études à Alep en littérature et en sciences humaines, dans le départe-
ment de langue et de littérature françaises, puis diplôme en traduction
français-arabe. Master en lettres modernes à Paris 3 à la Sorbonne-
Nouvelle, thèse de doctorat à ‘l’Institut national des langues et des
civilisations orientales’ (INALCO) sur la littérature orale dans la région
d’Afrin. Enseigne le français et l’arabe à l’université d’Alep jusqu’en 2011.
En 2013, le régime d’Afar el Assad bombarde et pulvérise le
quartier kurde d’Alep. Avec des universitaires et professeurs kurdes,
fonde le premier Institut de langue et de littérature kurdes à Qamislo au
Rojava*.
En 2014, le Rojava déclare son auto-administration démocratique :
écriture d’un ‘Contrat social’, gestion de la région par toutes les compo-
santes autour du principe de « fraternité entre les peuples », éducation
multiculturelle et plurilinguistique : les enfants arabes apprennent le
kurde, et les enfants kurdes l’arabe, etc.
../..
* Rojava (« l'ouest » en kurde), ou Kurdistan occidental ou Kurdistan syrien
Images 1 et 3 : Un bâtiment de l’université du Rojava, logo de l’université
Gulistan Sido
Après la création de l’université d’Afrin en 2015, G. Sido cofonde
en juillet 2016, pendant la guerre, celle du Rojava : médecine, ingénierie
civile et écologique, pétrochimie, jinéologie, mathématiques, langues,
arts et sciences humaines, etc.
Avec la création de cette université, les Kurdes syriens veulent
mettre fin à l’enseignement élitiste qui tend à diviser la société en deux
catégories : une classe d’élites dirigeant la société et l’immense majorité
de la société reléguée au rang d’ignorants incapables de réfléchir aux
problèmes de la société et qui ont besoin des premiers pour être dirigés
à tous les niveaux. ../..
Photos :
- Jinéoloji : La jinéologie (la science des femmes) peut être définie comme une forme de
féminisme, telle que prônée par le leader du ‘Parti des travailleurs du Kurdistan’ (PKK) Abdullah
Öcalan et pratiquée au sein de la lutte des femmes kurdes. Les étudiant.e.s sont sensibilisés sur
de nombreux sujets tels que l’inégalité des sexes, les solutions aux problèmes sociaux, l’injustice
sociale, la violence à l’égard des femmes et le travail non rémunéré des femmes.
- Cérémonie de remise des diplômes, université du Rojava à Kameshli (kurde) ou Quamislo
(arabe).
- « Repenser l’université avec la révolution du Rojava », conférence à Aubervilliers en mars 2022
à l’initiative du ‘Centre de solidarité et de coopération avec les universités du Nord et de l’Est de
la Syrie’ (CSCUNES), de l’université de Paris 8 - St Denis et du ‘Laboratoire d’études de Genre
et de sexualité’ (LEGS) du CNRS
Gulistan Sido et ‘Les Tresses vertes’
Très impliquée avec son université dans le lancement en oct. 2020 du projet
écologique Keziyên kesk, ‘Les tresses vertes’ *: plantation de 4 millions d’arbres dans la
région kurde de Qamishlo pour lutter contre la désertification, en faveur de l’amélioration
de l’air, de la terre et des écosystèmes, de la santé, du repeuplement de la région.
L’initiative s’accompagne d’une campagne de formation agricole et de sensibilisation et
d’éducation aux enjeux écologiques pour la planète.
L’université du Rojava a prêté le terrain qui accueille les 80 000 plants à l’état de
pousses. 95% des arbres plantés ont pris : vigne, figuiers, mûriers, grenadiers, attendent
de grandir pour être plantés dans la région de la Cizrê.
* La dénomination ‘Les Tresses vertes ‘a été adoptée en hommage à la lutte des femmes au Rojava, en particulier
aux femmes Yézidies dont le mari a été tué par Daech, et qui ont coupé leur tresse pour l’attacher à la tombe en symbole
de résistance.
Jean-Baptiste Fressoz
Né en 19??, historien français des sciences, des techniques et de
l’environnement. Maître de conférences à l’Imperial College de Londres,
puis chargé de recherche au ‘Centre Alexandre Koyré’ (CNRS-EHESS).
Sa recherche porte sur les racines sociales, économiques et
politiques des problèmes écologiques auxquels nous devons faire face
aujourd’hui.
Il s’agit de déplacer notre regard de l’analyse scientifique des
milieux naturels atteints, vers les acteurs, les institutions et les décisions
qui ont produit ces atteintes. Les atteintes portées au système Terre par
l’être humain, ce que l’on nomme aujourd’hui "anthropocène", sont le
résultat de choix et non pas d'une quelconque fatalité.
« Ce qu’il faut faire est assez évident : mater les lobbys et les
entreprises polluantes et extractivistes, laisser le carbone dans le sol,
stopper l’agriculture industrielle, mettre en place un rationnement
écologique (sur le CO2 par exemple), changer le système fiscal,
changer les modes de transport et d’alimentation, punir avec une égale
sévérité les atteintes à l’environnement que les atteintes aux biens et
aux personnes. »
Alessandro Pignocchi
Né en 1980, auteur français de bandes dessinées à l'aquarelle.
Doctorat à l‘’École des hautes études en sciences sociales’ (EHESS),
thèse sur les intentions du dessinateur. A travaillé comme chercheur en
sciences cognitives et philosophie de l’art.
À la lecture de travaux de l'anthropologue Philippe Descola,
réalise que "la nature n’existe pas", cette séparation entre les humains et
les autres êtres vivants étant une construction occidentale récente et
nuisible. A vécu 3 ans avec des peuples indigènes d'Amérique du Sud et
à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes.
Avec un humour absurde, sur fond de crise écologique, de désen-
chantement du monde et de réflexion sur notre relation au vivant, pose la
question : à quoi ressemblerait notre monde, si l’animisme des indiens
d’Amazonie devenait la pensée dominante ? Si les animaux et les
plantes étaient désormais considérés comme des sujets au cœur des
interactions sociales ?
« Aucun mot, dans aucune langue amazonienne, ne se
rapproche même de loin de notre concept occidental de nature. (…) Un
monde où la faune, la flore et les écosystèmes sont mêlés aux activités
sociales humaines permet d’engager spontanément avec les non-
humains des relations beaucoup plus riches et denses.» ../..
Alessandro Pignocchi
« Il faut espérer que ceux qui tombent dans le piège de
l’écologie des petits gestes, des éoliennes et de la croissance verte
réalisent rapidement qu’il n’y a pas d’écologie sans lutte collective
contre le monde de l’économie, une lutte qui passe entre autres par
l’occupation de territoires. »
« Aucun zadiste n’aurait l’idée, pour justifier la protection
d’une mare ou de la forêt, de faire appel à la notion de services
écosystémiques - ces services vitaux, objet d’évaluations économiques
- que nous procurent la biodiversité et les écosystèmes. »
« L’imaginaire n’est pas une fumée ou un rêve douceâtre, bien au
contraire : il est ce qui porte l’action, l’architecture d’un état d’esprit, lui
donne son point de fuite et sa perspective. Il est aussi vital que la
tactique, la logistique, les projets et la gnaque. Il fait continuité et lien
entre ces pôles concrets du combat. »
Alain Damasio, postface de La recomposition des mondes
Anne-Sophie Novel
Née en 1981, journaliste, auteur, formatrice et conférencière
française. Docteur en économie de l’université de Bordeaux, Sciences
Po. Spécialisée dans les alternatives éco-citoyennes, l'environnement
et l'économie sociale et solidaire, l'économie collaborative.
Fondatrice en 2007 et rédactrice en chef du blog collectif ‘Ecolo-
Info’ destiné à faciliter l'accès à l'information de l'écologie et du
développement durable. En 2015, lance la dynamique Place to B lors
de la COP21 à Paris : parler du climat autrement et rendre l’écologie
plus désirable dans nos modes de pensée et de vie.
Fondatrice de l'association Place to B qui a pour objectif de
mieux parler climat et écologie dans les médias. Crée le site ‘De moins
en mieux’. Membre du réseau des ‘Entrepreneurs d'Avenir’.
« Au sommet de Copenhague en 2009, j’ai réalisé, d’une part,
l’impuissance des politiques à résoudre les enjeux climatiques, mais
surtout, d’autre part, la force de la société civile en marche »
« Le changement ne viendra pas "d’en haut" mais d’une échelle
"ultra locale" : celle du consommateur, de l’association et de
l’entreprise. »
Inès Léraud
Née en 1981, journaliste et documentariste française. Études à
‘l’École nationale supérieure des métiers de l'image et du son’ (FEMIS)
puis à ‘l'École Louis Lumière’, mastère de philosophie. Ses thèmes de
prédilection sont les enjeux de santé publique (métaux lourds, amiante,
pesticides, etc.), l'environnement et l'industrie agroalimentaire. Prix
‘Reporters d'espoirs’ pour la série de reportages Des citoyens qui
changent le monde. S’installe en Bretagne en 2015.
Auteure d’une enquête et coauteure avec Pierre Van Hove d’une
BD sur les algues vertes qui détaille le rôle de l’agriculture intensive
bretonne, notamment les élevages de porcs dont le lisier fait proliférer
ces algues de manière déraisonnable. Depuis la fin des années 1980, au
moins 40 animaux et 3 hommes sont morts sur les plages, très probable-
ment à cause de l'hydrogène sulfuré qui se dégage des algues. L'enquê-
te dénonce le modèle agricole mis en place dans les années 1960,
(notamment le rôle des coopératives et de la FNSEA), et met en
évidence les enjeux mêlant agro-industriels, politiques et scientifiques.
En 2021, reçoit pour l'ensemble de son travail le prix éthique de
l’association ‘Anticor’, qui lutte contre la corruption dans la vie publique.
Maxime de Rostolan
Né en 1981, agroécologiste français, ingénieur de l’’École nationale
supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques’ (Ensiacet).
Entame en 2005 un tour du monde sur le thème de l’eau, prend
conscience que tout est systémique et s’intéresse au biomimétisme.
Lance en 2012 la plateforme de prêt participatif Blue Bees à
destination du monde agricole, puis prépare à distance un brevet
professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), spécialité
maraîchage bio.
Crée en 2014 la ferme agro-écologique de la Bourdaisière en
Touraine : fertilisation des sols uniquement par la décomposition de
matière organique, alternance des rangs de légumes avec des rangs de
fleurs dont le odeurs font fuir les insectes nuisibles, etc.
Lance en 2017 le tour de France des ‘Fermes d’Avenir.’
« La nature est un laboratoire fort de 3 milliards d’années de retours
d’expériences dont on peut s’inspirer. Elle fonctionne uniquement à
l’énergie du soleil et ne produit aucun déchet ! »
« Dans les années 1940, avec une calorie d’énergie fossile on
savait produire 2,4 calories alimentaires ; aujourd’hui il faut 7 à 10 calories
fossiles pour générer une seule calorie alimentaire. On a donc divisé par
25 notre efficacité énergétique. » ../..
Maxime de Rostolan
« Le métier d’agriculteur est aujourd’hui très compliqué et
nécessite énormément de compétences et de ressources : il faut du
foncier, des investissements, assurer des débouchés, accompagner
des collaborateurs, sans parler de la solide formation et des capacités
de gestion. Il manque un maillon à l’échelle du territoire pour
développer les projets alimentaires territoriaux : le payculteur est cet
entrepreneur qui relie l’amont et l’aval, identifie des financements,
connecte les parties prenantes. Il est l’interface entre porteurs de
projet, collectivités locales, grande distribution et consommateurs, afin
d’inventer de nouveaux circuits et de nouvelles formes agricoles. »
« 50 % des candidats à l’installation veulent faire du bio. Il est
donc urgent de réorienter la formation pour faire de l’agroécologie la
brique majeure de l’enseignement agricole, et de garantir l’indépen-
dance des enseignants-chercheurs vis-à-vis des laboratoires. Il faut
aussi faciliter l’apprentissage sur le terrain. »
Blandine Antoine et Élodie Renaud
Nées en 1982, ingénieures de l’’École polytechnique’. Se lient d’amitié
pendant leurs classes préparatoires à l’école Ste Geneviève à Versailles.
Fondent en 2006 l’association ‘Prométhée’ pour faire partager leur soif de
découvrir et de comprendre les enjeux de l’énergie.
B. A. suit une formation en génie nucléaire à l’université de Berkeley, puis
étudie en doctorat les conséquences environnementales et économiques d’un
recours massif aux agro-énergies dans les pays industrialisés. E. R. intègre en 2008
le ‘groupe Total’ dans une équipe impliquée dans le développement de projets du
secteur solaire.
En 2007, font un voyage de 7 mois qui les amène à rencontrer plus
de 200 entrepreneurs, associatifs, industriels et institutionnels pour
découvrir, dans 17 pays, les initiatives qu'ils y ont lancées pour voir
l'énergie sous un oeil nouveau.
Ce récit technologique s'attache à décrire les conditions de réussite
des projets visités : c'est une introduction vivante et accessible aux
interactions entre énergie, environnement et développement dans un
monde contraint en carbone. Un livre de science (production d’hydro-
gène, éoliennes rurales, séquestration du carbone, transports propres,
nucléaire durable, valorisation des déchets, économies, efficacité et
sobriété énergétique, etc.), pédagogique et rempli d’humanisme.
Baptiste Morizot
Né en 1983, philosophe et écrivain français. Agrégé et docteur en
philosophie de l’ENS Lyon, maître de conférences à l’université d’Aix-
Marseille. À partir de 2012, piste les loups en France, les ours dans le parc
de Yellowstone, les panthères de neiges au Kirghizistan.
Pense la cohabitation entre l’homme et l’animal à travers des récits
de pistage des grands prédateurs.
« Le "pistage philosophique" qui m’intéresse est de se rendre
sensible à la manière dont les autres vivants habitent avec nous ce
monde, pour inventer des formes de cohabitation plus riches et plus
vivables pour tous. Je le définirai donc comme une manière renouvelée
d’être attentif aux vivants. (…) Pister implique d’arpenter les fourrés en
empruntant les sentes animales, celles qu’ils ont creusées avec leur
manière propre de se déplacer. (…) Pour penser bien, il faut que je sache
lire les signes, regarder et entendre. Que je fasse confiance à toutes les
ressources du vivant en moi, mon corps, mes sens, mon affectivité, mes
pratiques.
« Comparez le statut du loup chez les chasseurs cueilleurs et dans
les sociétés pastorales : les premiers l’envisagent comme un frère, un
guide qui nous apprend à chasser – la chasse n’est pas pensée comme
une relation de guerre – les seconds, comme un ennemi, un nuisible
incapable de toute cohabitation, qui sera pourchassé car s’opposant à nos
intérêts de maîtres et possesseurs de la nature. »
Pierre Charbonnier
Né en 1983, philosophe français, spécialiste de philosophie politique
et de philosophie de l'environnement. ‘École normale supérieure’, agrégé de
philosophie, chargé de recherches au CNRS.
Invite à réfléchir à la manière de repenser nos sociétés modernes à
l’aune du nouveau paradigme climatique, et à renouer avec la culture de la
technique.
« Ce n’est pas parce que les promesses d’amélioration de la vie se
sont historiquement construites sur l’abondance des ressources et
l’amélioration de la productivité qu’il n’est pas possible de faire exister des
sociétés prospères et égalitaires tout en réduisant les émissions de gaz à
effet de serre et, de manière plus générale, la pression exercée sur les
milieux naturels. »
« D’un point de vue économique, s’il fallait faire une balance entre la
valeur sociale des énergies fossiles et les risques socio-économiques
qu’elles engendrent, celle-ci penche de plus en plus vers une incitation à
opérer cette transition. Ceux qui nous disent qu’elle est trop coûteuse ou
technologiquement impossible se trompent, ou nous mentent. »
« La question climatique est donc fondamentalement une question
d’inégalités sociales et territoriales, à l’échelle nationale comme internatio-
nale. (…) Pour voir émerger des compromis politiques sur le climat, il faut
qu’une masse critique de la population trouve son intérêt à ne pas émettre
de gaz à effet de serre. Cela peut se faire par effet d’incitation, ou de con-
traintes, mais aussi et surtout en déployant des alternatives. »
Pierre Charbonnier
« Aujourd’hui, la plupart des partis écolos, mais aussi des ONG,
savent définir l’objectif de préservation de la planète dans des conditions
socialement justes, mais sont incapables de construire un chemin
stratégique, technique, économique et politique pour y parvenir. Aujour-
d’hui, la plupart des partis écolos, mais aussi des ONG, savent définir
l’objectif de préservation de la planète dans des conditions socialement
justes, mais sont incapables de construire un chemin stratégique, techni-
que, économique et politique pour y parvenir. »
« On ne réglera pas la question climatique sans la réintégrer dans
la conflictualité sociale. (…) La question qu’il faudrait se poser est bien
celle-là : qui va gagner à transitionner, et comment organiser les nouveaux
rapports de force pouvant en découler ? »
« Je ne pense pas qu’il faille prendre le contre-pied de la moder-
nité pour sauver la planète. Il faut aller jusqu’au bout du projet moderne de
rationalisation de l’existence collective, en évitant les effets rebonds et
l’utilisation non fonctionnelle de l’énergie. (…) Pour répondre à la crise
climatique, nous avons besoin de retrouver notre amour de la technique.
Je crois même qu’il faudrait passer plus de temps à apprendre comment
fonctionnent les machines qu’à lire Molière. »
Corentin de Chatelperron
Né en 1983, ingénieur et écologiste français. Ingénieur de ‘l'Institut
catholique d'arts et métiers’ (ICAM) de Nantes, travaille trois ans pour des
projets d'écotourisme et d'éolien. En 2009 au Bangladesh, dans le chantier
naval ‘TaraTari’ de production de bateaux en composite de fibre de verre,
remplace la fibre de verre (matériau polluant à produire, importé et cher)
par de la fibre de jute, res-source naturelle locale. En 2013 est créé au
sein de l’association ‘Watever’ un second prototype de bateau, le Gold of
Bengal, 100 % composite en jute.
Afin de repérer des innovations low-tech, accompagné de Pierre-
Alain Lévêque et Elaine le Floch, reprend la mer en 2016 à bord du cata-
maran Nomade des Mers et va pendant 4 ans à la rencontre d'inventeurs
ingénieux.
En 2020, pendant 4 mois sur une plateforme de 60 m² en bambou,
vit en autonomie complète dans sa ‘biosphère’. Elle lui assure ses besoins
nutritifs avec 2 poules, une cane, une serre de culture de patates douces et
de légumes, une culture de spiruline et d'autres low-tech.
Co-fondateur de l’association ‘Low-tech Lab’ qui observe et recense
les initiatives low-tech avec 3 principes d’action : 1) Questionner nos
besoins, 2) Changer notre relation à la technologie, 3) Remettre en
question le modèle de société.
Jacques Lœuille
Né en 1983, auteur et réalisateur français. Diplômé de l‘’École des
beaux-arts’, de la Mel Hoppenheim school of cinema, Concordia university,
et du post-diplôme des Beaux-arts de Lyon.
Réalise en 2018 le documentaire Menaces en Mers du Nord.
En mer du Nord et en Baltique, les Alliés ont volontairement coulé des
navires ou englouti des armes chimiques et conventionnelles trouvées à
terre, produites lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Les
fuselages métalliques qui confinent ces substances chimiques se corrodent.
Les scientifiques prédisent une catastrophe sans précédent.
Lors du débat après le film sur ‘Arte’ en oct. 2019, les participants estiment
le stock au fond de la mer à 500 000 tonnes.
En Europe, la France est le pays le plus touché pour la période
1914-1918, et l’Allemagne pour la période 1939-1945. Entre ces deux pays,
les fonds marins qui longent le littoral belge forment un vaste tapis de
bombes toxiques. Alors que les autres pays européens et la Russie
commencent à communiquer pour échapper au cauchemar, la France refuse
de lever le secret défense.
Un vaste programme international de récupération des ces armes au
fond de la mer est indispensable et urgent.
Léo Coutellec
Né en 1983, docteur en histoire et philosophie des sciences.
Enseignant à l’INSA de Lyon et à la faculté de philosophie de Lyon 3.
Chercheur en épistémologie et éthique des sciences contemporaines.
Co-fondateur de ‘Risomes - réseau d’initiatives solidaires, mutuelles
et écologiques’ dans le village de Mâlain (vallée de l’Ouche, Côte d’Or) :
épicerie coopérative, café associatif, université populaire, actions et
réflexions pour l’autonomie énergétique, pour la biodiversité, pour l’agir
ensemble, échanges non-marchands, animations, ‘festival des initiatives
agriculturelles’ : alimentaires, agricoles et écologiques.
Adossé à un GFA citoyen de 126 associés, le réseau regroupe une
ferme d’élevage, une boulangerie paysanne, un jardin potager
permacole, un rucher, une micro-brasserie.
« Bien formuler un problème, c’est commencer à la résoudre. La
culture nous permet de sortir de l’impasse de la clôture. Nous avons
besoin de solutions alternatives, mais aussi de pensée alternative au
sujet de ces alternatives :
- On ne peut pas sortir du productivisme sans sortir du
consumérisme. Chaque fois que possible, la proximité doit se substituer
à la traçabilité, la relation à la transaction, la confiance à la transparence.
../..
Léo Coutellec
- Il faut revoir le rapport à la propriété. Pour lutter contre la
spéculation, l’accaparement, la concentration, l’artificialisation, il faut
refaire de la terre nourricière agricole un bien commun, articuler la
propriété collective et l’usage individuel.
- Il faut revoir le rapport à la politique. Il ne faut pas confondre
politiser (: avoir une pensée politique, organiser une gestion partagée
et consciente des biens communs) et polariser (: créer des clivages).
Politiser, c’est fragmenter, diffracter, montrer la complexité, mettre de
la conflictualité positive sur des visions, des programmes.
- Il faut revoir le rapport au savoir : aucune expertise n’est neutre,
elle est toujours sous-tendue par des choix politiques.
- Il faut mettre en cohérence les échelles, par exemple le finance-
ment, inventer des apports associatifs avec droit de reprise. »
Antoine Talin
Français né en 1984, marcheur, rêveur, semeur, grimpeur, planteur,
arroseur, constructeur, griffonneur, ingénieur en architecture du paysage.
Des voyages à travers le monde ( Madagascar, États-Unis, Bosnie,
Thaïlande, etc.) lui font intimement ressentir les contradictions d’un
monde à la fois si petit et si diversifié.
Jardinier-pépiniériste, fondateur de ‘l’Atelier des Alvéoles’ dans la
Drôme en 2010, co-fondateur du ‘Jardin des Cairns’ et de la ‘Pépinière
des Alvéoles’ (2014), accrédité en permaculture appliquée par ‘l’Univer-
sité Populaire de Permaculture’ (UPP). Passionné par la création de
systèmes vertueux et régénératifs, associant transition socio-économique
et aménagements agroécologiques, anime des formations de
permaculture en France et à l’étranger.
« J’ai constaté l’infinie diversité du vivant, ses lois et ses mys-
tères, j’aime aujourd’hui me penser jardinier de la diversité biologique. Je
suis convaincu que la synergie des connaissances individuelles génère
une intelligence collective bien supérieure à la somme des connais-
sances. (…) L’utopie est une réalité d’avenir, chacun de mes pas tend
à matérialiser cette vision positive, que nous sommes de plus en
plus nombreux à partager. »
Matthieu Combe
Né en 1985, journaliste scientifique français spécialisé dans
les questions d’environnement, formateur en RSE*, conférencier.
Fondateur et directeur des publications de ‘Natura-sciences’ et auteur
de livres, notamment Survivre au péril plastique.
« Le plastique est partout et s’est rendu indispensable dans
nos appartements, nos voitures, nos hôpitaux… L’immensité du
problème donne le tournis : l’humanité a produit 8,3 milliards de
tonnes de plastique depuis 1950. Des solutions techniques et scien-
tifiques sont déjà mises en œuvre par des fabricants de plastiques,
des professionnels du recyclage, des marques, des entreprises, des
associations et fondations. Ces solutions sont applicables à tous les
niveaux (individuel et industriel, quotidien et structurel).
M. C. propose « une manière collective de renouveler
l’économie et les usages du plastique : nouvelles méthodes de
production et de distribution, plastique pleinement recyclable ou
compostable, bioplastiques, solutions de nettoyage, abandon de
l’usage unique, substitution du plastique par des matériaux
renouvelables… Des solutions existent pour que le plastique ne soit
bientôt plus le pire ennemi de la planète.»
RSE : Responsabilté sociale et environnementale des entreprises et organisations
Fabien Esculier
Ingénieur français né en 1984. Ex-chef de service de la
police de l’eau de Seine à Paris.
Chercheur et coordinateur du programme de recherche
OCAPI (Optimisation des cycles Carbone, Azote et Phosphore en
ville) de l’’École des Ponts ParisTech’. Mène des recherches sur le
recyclage des urines humaines en engrais.
« L’azote des protéines, le phosphore et le potassium des
sels minéraux de nos urines finissent dans les toilettes comme des
déchets. Ils sont traités ensuite dans des stations d'épuration. Une
partie pollue même les rivières. C'est un gâchis d'eau, d'énergie,
une perte de ressources.
Nos aïeux ont massivement exploité l'urine jusqu'au début
du 20ème siècle, d'abord directement sur les champs, puis
industriellement dans des usines. Le sulfate d’ammonium, produit
de l'urine des Parisiens, était même exporté en Angleterre. C'est
l’arrivée de la pétrochimie et la généralisation des toilettes à chasse
d’eau qui ont transformé cet or jaune en déchet.
Pour récupérer cette ressource, il faut généraliser l'installa-
tion des toilettes sèches ou des toilettes à séparateur d'urine. »
Image du bas : Toilettes à séparation d’urine
Mathieu Labonne
Né en 1984 ?, écologiste et dirigeant français. Diplômé de
l’École supérieure d’aéronautique. Ingénieur-chercheur en climatologie
au CNRS (impact des aérosols sur le climat), expert carbone au CEA,
dont il réalise le bilan carbone. De 2010 à 2014, consultant indépendant
en gouvernance participative. De 2014 à 2020, directeur du ‘mouvement
Colibris’ initié par Pierre Rabhi.
Président et directeur de la ‘Coopérative Oasis’, qui réunit plus
de 1000 lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on
expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du
vivant. Coordonne en même temps le Centre Amma - Ferme du Plessis
à Pontgoin (Eure-et-Loir), cofondateur de l’écohameau du Plessis,
écovillage pour 28 familles.
« Un vrai chercheur scientifique n’est pas là pour prouver ses
croyances, il est là pour être à l’écoute de ce qui est. C’est la même
chose dans la démarche du chercheur spirituel. »
« Je suis convaincu que les racines de la crise écologique sont
humaines et spirituelles, dans la mesure où son origine est aussi liée au
fait que l’être humain s’est coupée du reste du vivant. Ce sentiment de
séparation qui relève de l’ego, nous mène vers une sorte de frénésie à la
Mathieu Labonne
consommation : en cherchant le bonheur
dans la consommation au lieu de le chercher à l’intérieur de nous-mêmes. »
« Dans la démarche du colibri, chacun peut faire sa part, petite ou
grande : faire tout ce qu’on l’on peut et le faire sincèrement, sans condition-
ner son bonheur au résultat de l’action, en étant conscient que le monde ne
va pas changer que par moi. »
« Les oasis incarnent un mode de vie qui n’est pas seulement un
modèle écologique mais qui vise aussi à rendre les gens plus heureux. Pour
surmonter les crises écologiques et sociales, nous avons besoin de cultiver
la valeur de l’interdépendance et de la solidarité. S’engager en écologie
pour “sauver le monde”, ce n’est pas une bonne motivation. »
« Entre les deux échelles personnelle et mondiale, toutes deux
insuffisantes, il y a l’échelle de la relation humaine : c’est celle des territoires
: le hameau, l’immeuble, le quartier, le village, la ville. »
« M’occuper d’une colonie d’abeille est une priorité pour moi.
L’abeille est à la fois ombre et lumière, jaune et noire. C’est au fond, ce que
je recherche dans ma vie, mettre de la lumière sur nos zones d’ombre. »
« Amma m’a donné des outils intérieurs pour mieux me connaitre et
moins m’identifier à mon égo. Selon elle, la spiritualité, c’est l’art d’être
heureux et le bonheur est une décision. »
Image du haut : Ferme du Plessis en centre Amma à Pontgoin
Nans Thomassey
et Guillaume Mouton
N.T., né en 1985, ingénieur et aventurier français. Ingénieur INSA
(Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse. Y crée une
association de sensibilisation écologique et y rencontre Guillaume Mouton,
(Mouts, né en 1986), avec qui naît une grande amitié autour de l’écologie
et du voyage. Pendant 2 ans, ils rencontrent des acteurs du développe-
ment durable dans 17 pays des Amériques, d’où les livres La Bible du
grand voyageur et EcoAmerica, voyage en quête de solutions durables.
Après ses études en urbanisme durable en Suède, travaille dès 2010
comme journaliste et assistant réalisateur pour une série documentaire.
À partir de 2012, les deux compères partent à l’aventure sans
vêtements, sans bagages et sans argent à la rencontre des gens. En 10
ans, 30 000 kilomètres parcourus, 2 000 rencontres, plus de 500 nuits
passées chez l’habitant : l’émission télévisée rencontre un grand succès.
Relèvent des défis tels qu'embarquer un piano au sommet d'un glacier,
construire un jacuzzi, trouver un super-héros à Londres ou chercher de l'or
dans une rivière en Suisse.
« Dans le monde, on divise trop entre les gentils et les méchants.
Dans Nus et culottés, nous distinguons davantage les gens disponibles et
les non disponibles. Nos compagnes, aussi, rendent nos voyages pos-
sibles. Nous avons quelqu’un qui nous attend et nous soutient matériel-
lement, émotionnellement, spirituellement. »
Félix Noblia
Né en 1985, cultivateur et musicien français. À 20 ans, avec DUT
de biologie et une licence, reprend les terres de son oncle à Bergouey-
Viellenave, au cœur du Pays basque, "pour ne pas les voir partir hors de la
famille". Se forme beaucoup, écoute, lit, observe, s’inspire d’exploitations
innovantes, teste, expérimente, cesse de labourer. Supprime le maïs "trop
consommateur d’eau et de phytos", sème des mélanges de variétés et
d’espèces, allonge ses rotations, fait pâturer ses vaches en dynamique 10
mois par an et leur donne fourrages et protéines de la ferme.
En moins de de 10 ans, passe d’une agriculture intensive et dépen-
dante à une agro-écologie productive et rentable. En 2016, convertit
l’ensemble de son exploitation à l’agriculture bio. Lauréat du Prix de
l'innovation des Trophées de l'agro-écologie 2016-2017.
« Au lieu de contraindre la nature pour produire, puis de compenser
par des intrants les déséquilibres engendrés, comme on le fait depuis des
décennies, on s’appuie au contraire sur les écosystèmes pour qu’ils
travaillent pour nous. Ce système marche parce que le sol, que l’on
préserve et que l’on entretient, est ultra-vivant. Mieux, les rendements ne
cessent d’augmenter, alors que le modèle conventionnel et ses sols
éreintés se heurtent aujourd’hui à un plafond en termes de productivité. »
Thomas Le Bris
Né en 1985, ingénieur et écologiste français. Ingénieur en environne-
ment, diplômé de ‘l’École Centrale de Nantes’, master en politique énergéti-
que de l’université d’Otago (Nouvelle Zélande). Travaille dans l’aide interna-
tionale, les transports, puis 5 ans dans des énergies renouvelables (EnR) au
sein d’un groupe industriel, mais finit par ne plus croire au modèle dominant
de développement des EnR qui bénéficie d’abord aux investisseurs et non
aux territoires.
Crée CoopaWatt en 2016 pour soutenir la mise en œuvre concrète de
projets énergétiques de territoire mêlant participation citoyenne, développe-
ment local, et transition vers les EnR. Son équipe accompagne les collectivi-
tés territoriales et les collectifs citoyens qui portent des projets photovoltaï-
ques ou éoliens. L’association sensibilise, impulse et expérimente. Elle porte
notamment les programmes territoriaux et contribue à des programmes de
recherche. La coopérative (SCOP) de distribution d’électricité renouvelable
conseille les collectivités et appuie les porteurs de projets partenariaux
publics-privés-citoyens.
« Ce mode de développement de projet facilite également l’acceptation sociale.
L’implantation de parcs éoliens notamment fait très souvent l’objet de contestations et de
recours juridique par des habitants et associations locales. Les retombées hyper locales
sont souvent négatives (pollution visuelle voire sonore, utilisation des sols…) dans le
cadre d’un montage de projet classique. Lorsqu’on devient actionnaire et acteur du
projet, ça change notre perception et notre rapport à ces équipements. »
Geoffroy Delorme
Né en 1985, écologiste, photographe animalier et conférencier
français. Durant son enfance et sa jeunesse, passe beaucoup de temps
en forêt, fuyant les dérives d’un foyer dysfonctionnel. Après le bac,
renonce aux études.
Pendant 7 ans, de 19 à 26 ans, s’isole des hommes pour vivre
dans la forêt de Bord-Louviers entre Rouen et Évreux, comme un
animal parmi les cervidés, se nourrit de plantes et de châtaignes*,
reconnait les 40 fruits secs que la forêt lui offre. Communique avec les
chevreuils, reproduit leur langage complexe, avec des intervalles
sonores précis. Prend possession d'un territoire de 5 km2, ce qui lui
permet d'avoir « suffisamment à manger et à boire, en quantité, en
qualité et en variété. » Des photos attestent de sa proximité avec 43 de
ces bêtes auxquelles, à chacune, il donne un surnom. Cesse
l’expérience en 2010, après avoir perdu plus de 15 kilos et frôlé la mort
plusieurs fois.
Aujourd’hui militant pour la sauvegarde de la forêt, nourricière et
protectrice, intervient dans des classes, emmène des enfants à la
découverte de la nature, anime des conférences.
* Il emporte avec lui une tenue de rechange, une petite poêle en aluminium et une
casserole pour faire bouillir l’eau, un solide couteau pour couper, creuser, tailler, élaguer, un
chargeur solaire pour son appareil photo, des allumettes et des bougies. L’autonomie est
progressive : les premières années, il lui arrive de revenir dans la maison familiale reprendre des
forces et chercher des provisions.
Mathieu Courgeau
Né en 1985, agriculteur bio. Ingénieur de l'École supérieure
d'agriculture d'Angers’. Mémoire de 5ème année sur l'agriculture comparée
et le développement agricole. Nombreux stages à l'étranger : Pays-Bas,
Mexique, Allemagne et, surtout, Chine. « Quatre mois géniaux à enquêter
auprès des paysans locaux dans le Guangxi. » À 26 ans, prend la tête
d’une exploitation laitière en bio sur les terres ancestrales en Vendée.
Président de la plateforme Pour Une Autre PAC réunissant 43
organisations (syndicats, associations environnementales et de
consommateurs). Elle exige des eurodéputés d’entamer une transition
agroécologique en réformant en profondeur la Politique agricole
commune (PAC) et demande l’intégration de représentant·e·s de la
société civile dans les arènes de négociation politique de la PAC.
« Le défaut majeur de la PAC selon nous est une répartition inégale
et injuste des aides. Les aides directes aux agriculteurs - comprises dans
le premier pilier de la PAC - sont versées majoritairement à l’hectare et
donc profitent encore aux plus grandes exploitations.
La PAC profite aux géants de l’agro-alimentaire comme Bigard
(viande), Avril (céréales et oléoprotéagineux), Savéol (tomate hors sol),
Tereos (sucre), Agrial (lait), les BASTA, au détriment des paysans, des
citoyens, de l’environnement et du bien-être animal. »
Agnès Sinaï
Née en 19??, journaliste environnementale (Le Monde diploma-
tique, La Revue durable, Actu-environnement). Master de droit interna-
tional de l'environnement, enseignante en master ‘Sciences et politiques
de l’environnement’ à Sciences Po où initie en 2010 un cours sur les
politiques de décroissance, auteure d’essais.
Fondatrice en 2011 de l‘’Institut Momentum’, laboratoire d’idées
sur les enjeux de l‘anthropocène, les issues de la société industrielle et
les transitions liées à la fin du pétrole.
« Réchauffement climatique, dégradation accélérée de
l'environnement et raréfaction des ressources : 3 bouleversements qui
vont s'intensifier et s'accompagner de profonds changements sociétaux.
Il devient urgent de s'y préparer en développant notre résilience, cette
capacité des êtres et des systèmes socio-écologiques à absorber les
chocs et à se transformer. (…) La résilience s'adresse à la fois aux
individus, aux collectivités et aux élu.e.s locaux qui sont en première
ligne pour maintenir les fondamentaux de notre société : santé,
alimentation, transport, gestion des ressources vitales, énergie, habitat.
Loin de prôner le repli sur soi, les stratégies de résilience encouragent
le partage, la coopération, l'autonomie créatrice et l'imagination. »
../..
Agnès Sinaï
L’Institut Momentum, fort de quelques liens privilégiés avec
‘Négawatt’, la New Economics Foundation, le Post Carbon Institute, et un
réseau d’acteurs et de chercheurs engagés, est un pôle de réflexion, de
proposition et d’action afin d’infléchir les tendances non durables et
contribuer à créer une autre dynamique : comment organiser la transition
vers un monde postcroissant, postfossile et modifié par le climat ?
L’Institut produit des diagnostics, des analyses, des scénarios et des
propositions originales sur les stratégies de transition et de résilience. Il les
suscite et les fait connaître aux individus, aux collectivités, aux entreprises
et aux gouvernements. Enfin, il donne de la visibilité aux solutions
émergentes, déjà mises en œuvre par les villes en transition, les
coopératives de l’énergie, les Amaps, les entreprises d’insertion, les
collectivités dotées d’éco-quartiers, la permaculture.
« La transition post-pétrolière, post-nucléaire et post-carbonique
s’attache à complètement redessiner et à repenser les infrastructures de la
société mais aussi à œuvrer à un nouvel imaginaire social. »
Nemonte Nenquimo
alias Nemo, née en 1986, militante amérindienne waorani* et
équatorienne. Présidente du Conseil de coordination de la
nationalité waorani d'Équateur-Pastaza. En contact depuis moins de 50
ans avec la société occidentale, ce peuple vit encore très largement de
chasse, de pêche et de cueillette. S'est donné pour mission de protéger
la forêt amazonienne où elle vit. et à son combat contre les compagnies
pétrolières qui achètent la jungle amazonienne par blocs pour y faire des
forages.
En juillet 2019, 16 communautés waorani de la province rempor-
tent une victoire juridique historique contre l'État et ses ambitions
pétrolières en Amazonie équatorienne.
«Là où nous vivons, les sociétés pétrolières ne sont pas encore
entrées. Mais chez les compañeros waorani du nord, elles sont là depuis
trente ans. Elles ont pollué l'air, les rivières, la terre, expulsé les
animaux, elles ont pollué jusqu'à la culture waorani. Les jeunes perdent
cette connexion avec la nature. Ils travaillent pour les entreprises pour
de la boisson... Nous ne voulons pas de cela.»
* Les Waorani (4.800 personnes) sont propriétaires de 800.000 hectares de
forêt dans les États de Pastaza, Napo et Orellana. La loi équatorienne reconnaît
leurs droits de propriété, mais l'État conserve celle du sous-sol.
Rhett Ayers Butler
États-unien né en 19??, études de mathématiques et
d’économie. Fonde l’organisation Mongabay en 1999 à la suite
d’une expérience personnelle dans la forêt tropicale de Bornéo. Le
site web présente de nombreuses informations sur les forêts
tropicales humides avec la mission de susciter l'intérêt et
l'appréciation des terres sauvages et de la faune, et publie des
nouvelles sur la biodiversité, la science de l'environnement, l'énergie
et la conception écologique, etc.
Dirige WildMadagascar.org, site qui met en évidence la
richesse culturelle et biologique de Madagascar. Co-fondateur de
Tropical Conservation Science, journal universitaire sur la conserva-
tion des forêts tropicales et d'autres écosystèmes tropicaux, qui
permet aux scientifiques des pays en développement de publier
leurs recherches.
Intervient régulièrement sur des thèmes liés aux forêts et à
l'environnement (en particulier la déforestation) et aux nouveaux
médias. Depuis 2005, conseille médias, entreprises, ONG, et
gouvernements sur des questions relatives aux forêts.
Charles Moore et Patrick Deixonne
C. M. : navigateur et océanographe états-unien. En 1997,
voguant d’Hawaii à la Californie à bord d’un voilier, dans une zone
peu traversée du Pacifique connue sous le nom de North Pacific
Gyre, découvre une masse énorme d’objets et des résidus d’objets
de plastique. Fondateur de l’Algalita Marine Research Foundation à
Long Beach (Californie)
P. D. : navigateur français. Lors de sa traversée de l’océan
Atlantique à la rame en 2009, entre Dakar et Cayenne, rencontre
une multitude de déchets plastiques. Chef de l’expédition "7ème
continent" organisée par l'association guyanaise Ocean Scientific
Logistic (OSL) et soutenue par le Centre national d’études spatiales
(CNES).
Le 7ème continent représente davantage que la
surface de l’ex-URSS. Les déchets plastiques
apportés par les fleuves ou tombant des bateaux
sont amalgamés par les courants marins.
Ces 6 tourbillons d’ordure - pouvant aller à ../..
Charles Moore et Patrick Deixonne
30 mètres de profondeur - agglomèrent des millions de tonnes de
déchets, dont une partie se décompose en micro-déchets, ingérés
par les poissons et les oiseaux, provoquant blessures et étouffe-
ments. La concentration des particules plastiques dans l’eau est
5 fois supérieure à celle du plancton.
« Dans le monde, 260 millions de tonnes de plastique sont
produites chaque année. On estime qu’un dixième du total finit
dans les océans. 250 espèces marines, telles que les tortues, les
dauphins, les baleines ou les raies, sont gravement en danger.
Pour protéger les océans, il faudrait curer canaux, rivières et
plages, mais le plus durable est de réduire la consommation des
emballages plastiques et de les recycler et d’accentuer la
recherche sur les plastiques biodégradables. »
Algalita Marine Research Foundation
Photo du bas : tortue serpentine ayant un jour croisé la route d'un rond de plastique
issu d'une bouteille de lait. N'ayant jamais réussi à s'en débarrasser, son corps, a dû
s'adapter.
Marie Toussaint
Née en 1987, militante écologiste française, juriste en droit interna-
tional de l'environnement. Parents engagés dans l’association ‘ATD Quart
Monde’. Intègre ‘Sciences-Po’ par le biais des conventions d’éducation
prioritaire. À 18 ans, s'engage en politique chez ‘Europe Écologie Les
Verts’ et devient co-secrétaire fédérale des ‘Jeunes écologistes’. En
parallèle, bénévole pour l'Initiative Yasuní-ITT, lancée par le président
équatorien Rafael Correa pour la préservation du parc national Yasuni,
puis au sein du mouvement citoyen mondial End Ecocide on Earth.
En 2015, quitte son poste de directrice de cabinet auprès d’Antoinette
Guhl, adjointe à la mairie de Paris chargée de l'économie sociale et
solidaire pour fonder ‘Notre affaire à tous’ avec notamment Julien Bayou et
Valérie Cabanes. Cette ONG, qui défend un droit à la justice climatique,
est à l'origine de ‘l'Affaire du siècle’ avec ‘Oxfam France, ‘Greenpeace
France’ et la ‘Fondation pour la nature et l'homme’. En fév. 2021, le
Tribunal administratif de Paris reconnait, pour la première fois, que l'État a
commis une "faute" en ne respectant pas ses engagements de réduction
des gaz à effet de serre et lui laisse 2 mois pour soumettre des observa-
tions avant de se prononcer sur l'injonction à agir.
Élue députée européenne en mai 2019 sur la liste ‘Europe Écologie
Les Verts’.
William Kamkwamba
Né en 1987, bricoleur, innovateur et auteur du Malawi. Suite à
une sécheresse, ne peut pas poursuivre sa scolarité car sa famille est
trop pauvre pour la payer. Fréquente la bibliothèque du village.
Y découvre une véritable passion pour l'électronique. Répare sa
première radio, crée une boutique de réparation dans son village.
Après avoir lu un livre intitulé Using Energy, crée à l’âge de 14
ans une éolienne de fortune en utilisant une dynamo bon marché, un
vieux ventilateur, un cadre de vélo : son éolienne alimente les appareils
électriques dans la maison de sa famille. Crée ensuite une autre
éolienne pour irriguer les champs de ses parents.
Des journalistes et un blog le rendent célèbre. Plusieurs investis-
seurs en capital risque participant à une de ses conférences s’engagent
à financer ses études secondaires. Devient étudiant au ‘Collège biblique
africain’ à Lilongwe, puis diplômé du Dartmouth College de Hanover,
dans le New Hampshire.
Depuis lors, a installé de nombreuses éoliennes, panneaux
solaires et pompes à eau. Parcourt le continent et d’autres villes du
monde, avec l’objectif de convaincre les jeunes à créer.
Fonde une équipe de foot pour garçons et filles.
Julien Vidal
Né en 1987, Français de mère espagnole. Après des études de
droit et de politique internationale et un master en gestion de l'humani-
taire, s’engage dans les ONG sous l’égide du ‘Volontariat de solidarité
internationale’ (VSI). Passe 4 ans (2012-2016) en Colombie dans les
bidonvilles de Bogotá où il est confronté aux problèmes d’inégalité, puis
aux Philippines où il constate les problèmes posés par le réchauffement
climatique. Marqué par le livre No Impact Man de Colin Beavan, journaliste
états-unien qui pendant un an essaye de faire en sorte que son empreinte
carbone soit nulle.
De retour en France, ouvre le blog Ça commence par moi et se met
au défi, durant 365 jours, d’appliquer quotidiennement une action en
faveur de la planète.
« Je n’ai jamais autant fait changer les gens que depuis que j’ai
arrêté de vouloir le faire. Je montre ce que je fais, je suis complètement
transparent et j’accepte mes imperfections : quand quelqu’un me dit
« Regarde ça, tu ne l’as pas bien fait ! », je lui dis qu’il a raison, qu’il faut
que je progresse, je lui demande des conseils par rapport à ça… »
« Les trois tendances du monde de demain ? 1. Le coopératif, le
partage des savoirs. 2. L’usage plutôt que la propriété. 3. La sobriété
heureuse. »
Laétitia Vasseur
et Samuel Sauvage
L. V., née en 1989, consultante française, auteure, conférencière.
Masters de science politique, ex-collaboratrice parlementaire. Engagée
depuis plusieurs années pour l'allongement de la durée de vie des produits
et pour les modèles économiques innovants, experte de l’économie
circulaire, cofondatrice en 2015 avec Samuel Sauvage et Déléguée
générale de l’association "Halte à l’obsolescence programmée" (HOP).
S. S., Diplômé de sciences politiques et d’économie, travaille depuis
2009 à développer une économie durable. Consultant en économie sociale
et solidaire au cabinet Auxilia (conseil en transition), chargé de cours à
l’IEP de Lille et président de HOP.
En juillet 2015, la loi française définit l'obsolescence programmée
(délit) comme « l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le
marché vise à réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le
taux de remplacement. » L'idée même d'obsolescence programmée est
une insulte au travail et à la conscience professionnelle d'ingénieurs,
techniciens et ouvriers s'efforçant chaque jour d'atteindre le zéro défaut, la
qualité totale, tout en offrant le meilleur rapport qualité-prix. ../..
Laétitia Vasseur et Samuel Sauvage
HOP propose des actions concrètes et efficaces, met en place
un Observatoire d’analyse et réflexion, des campagnes de sensibili-
sation (conférences ou évènements), fédère les bonnes pratiques,
notamment à travers son Club des entrepreneurs et mène une forte
action de plaidoyer auprès des pouvoirs publics.
HOP a porté plainte contre Epson au sujet des cartouches d’encre
(blocage des impressions au prétexte qu’elles seraient vides alors qu'il reste
encore de l'encre) et contre Apple (qui, à travers les mises à jour des iPhone, en
réduit volontairement les performances et la durée de vie, afin d'en accélérer le
remplacement).
« La société du tout jetable n’est apparue qu’il y a une
soixantaine d’années. Auparavant, les valeurs d’épargne et de
sobriété prévalaient, souvent portées par la religion. »
« Le mouvement transhumaniste, en "augmentant" nos
capacités, ne fait qu’amplifier notre risque d’obsolescence puisque
nous deviendrions de fait assujettis à des mises à jour technologiques
constantes. »
Mathilde Imer
Née en 1990, militante écologiste française. Étudie la biologie à
l'Université de Sorbonne et les relations internationale à ‘l'Institut d'Études
Politiques de Paris’. Rencontre et observe des associations citoyennes en
Amérique latine. En 2015, lors de la COP21, rejoint l’équipe de Laurence
Tubiana, alors ambassadrice pour les négociations internationales sur le
climat, pour travailler sur l’accord de Paris. En 2018, fait partie des
initiateurs de la campagne ‘l‘affaire du siècle’, dont la pétition recueille
plus de 2 millions de signatures en faveur d'une action en justice contre
l'État pour "inaction climatique".
Co-initiatrice avec Cyril Dion de la ‘Convention citoyenne pour le
climat’, nommée membre du comité de gouvernance en tant qu'experte
en démocratie participative. Co-fondatrice avec Samuel Grzybowski et
porte-parole de la ‘primaire populaire’ dont l'objectif est de désigner un
candidat rassemblant la gauche et les écologistes à l'élection présiden-
tielle de 2022. Menuisière à Crest (Drôme).
« Il y a des évolutions dans le monde économique. Le Mouvement
impact France* fait bouger le MEDEF. La société et la marque ‘C’est qui
le patron !? ’ créées par les consommateurs permettent de rémunérer
correctement les producteurs, de lait, par exemple. »
* mouvement des entrepreneurs et dirigeants qui mettent l’impact écologique et social au
cœur de leur entreprise avec la conviction qu’ils ont un rôle et une responsabilité essentiels dans la
construction d’un autre modèle d’entreprise, plus solidaire, plus équitable, plus soutenable.
Vincent Verzat
Né en 1990, vidéaste, journaliste et militant politique et écologiste
français. Études supérieures à ‘l‘Institut de hautes études internationales et
du développement’ de Genève . En 2012, présent à la conférence des
Nations unies sur le développement durable Rio+20, réalise que les États
ne vont pas prendre les mesures que l’on attend d’eux.
Avec sa chaîne YouTube et sa page Facebook ‘Partager c'est
sympa’ lancée en 2017, couvre des sujets liés à l'écologie et aux luttes
sociales (Alternatiba, COP 21Paris, Sommet du pétrole à Pau, désobéis-
sance civile Ende Gelände en Allemagne, marches pour le climat, Notre-
Dame des Landes, arme nucléaire, taxe sur les transactions fiancières,
communication non-violente, etc.), mais aussi sur d’autres sujets : Joseph
Wrésinki, fondateur d’ATD Quart-Monde, les renards, etc.
Ses vidéos réalisées sont au départ courtes et rythmées, reprenant
les codes de la publicité et composées d'images des différentes manifesta-
tions couvertes. Réalise ensuite des vidéos de vulgarisation plus longues et
plus fouillées sur différents aspects de la transition écologique.
« Quiconque s’intéresse à la question climatique doit se demander
s’il est prêt à prendre des risques juridiques pour essayer d’avoir une
chance de vivre au-delà de 2050. »
Boyan Slat
Né en 1994, écologiste néerlandais, étudiant en ingénierie
aéronautique. En plongée sous-marine en Grèce à l’âge de 16 ans,
est consterné par la présence de sacs et bouteilles de plastique dans
l’eau de mer.
Pour mettre en œuvre son projet The Ocean Cleanup visant à
nettoyer les océans, et notamment le vortex de déchets du Pacifique
Nord, créé la Ocean Cleanup Foundation (85 personnes), s'entoure
d'ingénieurs et d'océanographes. Comme il serait trop long et coûteux
de partir à la recherche du plastique, l’objectif est de le laisser venir à
nous en nous servant des courants marins.
Le principe du nettoyage des océans est le placement de
barrières flottantes en forme de U d'une profondeur de 3 m. Le projet
est passé dans une phase de pré-réalisation grâce à un financement
participatif de 30 millions de dollars. Prix "Champions of the Earth"
dans le cadre du ‘Programme des Nations unies pour l'environnement’
(PNUE)
« Nous développerons également un système de nettoyage
rotatif que nous placerons à l'embouchure des rivières pour arrêter le
plastique avant qu'il ne se retrouve dans l'océan. »
Xiuhtezcatl Martinez
Né en 2000, militant, artiste hip-hop états-unien. Son père
d’origine aztèque lui transmet sa connexion à la nature, à travers les
rites ancestraux de sa communauté, les Mexica. Avec ses 5 frères et
sœurs, est éduqué au milieu des montagnes, rivières et forêts de son
Colorado natal.
À l'âge de 6 ans, parle au monde entier, depuis la conférence
‘Rio +20’. Directeur pour la jeunesse de Earth Guardians, organisa-
tion mondiale d’enfants et de jeunes adultes pour la protection de
l’environnement dont Tamara Roske, sa mère, est directrice
exécutive.
En juin 2016, à l'âge de 16 ans, s'adresse à l'Assemblée
générale des Nations Unies et appelle de ses vœux une action
immédiate en faveur du changement climatique.
Un des 21 plaignants impliqués dans l’’affaire Juliana contre
États-Unis’ , poursuivant le gouvernement fédéral en justice pour ne
pas avoir agi face au changement climatique.
« J'ai été élevé dans une famille qui m'a appris que chacune
de mes décisions affecte le monde qui m'entoure, ce que je mange,
consomme, les vêtements que je porte… »
Cassandra Lin
Née en 2003, jeune écologiste de l’État de Rhode Island (USA).
Étudiante au lycée de Westerly, fait partie de l’équipe junior WIN
(Westerly Innovations Network). En 2008, lance projet Turn Grease Into
Fuel ou TGIF ("Transformez la graisse en carburant"). Avec son équipe,
mène une action de porte-à-porte chez les restaurateurs, de sensibili-
sation à la sortie des supermarchés, d’interventions dans les écoles.
TGIF recycle l’huile de cuisson usée des résidents et des
restaurants et la convertit en carburant biodiesel. Le produit de la vente
sert à chauffer les maisons des familles les plus démunies.
Très vite, le projet TGIF devient un réseau de 113 restaurants
collectant plus de 20 000 litres de graisse par mois. TGIF aide aussi à
présenter et fait voter une loi dans l'État de Rhode Island, qui oblige
toutes les entreprises à recycler leur huile de cuisson usée.
TGIF s’étend ensuite au Connecticut et au Massachusetts,
englobant une zone de plus de 750 000 habitants.
« Je veux avoir un impact ... Peu importe que vous soyez
petit ou grand, tout le monde peut faire quelque chose ! La voix des
jeunes est la clé pour assurer l'avenir de notre planète. Le début est
toujours le plus difficile. Continuez d'avancer et n'abandonnez pas ! »
Greta Thunberg
Née en 2003, militante suédoise pour le climat. Insiste pour que sa
famille devienne végane et cesse de prendre l'avion. À partir de sept. 2018,
année où son pays a fait face durant l'été à des vagues de chaleur et des
incendies de forêt sans précédent, reste assise devant le Parlement à
Stockholm chaque vendredi durant les heures d'école, sous le slogan
Skolstrejk för klimatet (grève de l'école pour le climat)*.
Prend la parole à la conférence de Katowice de déc. 2018 sur les
changements climatiques organisée par l'ONU.
« Pourquoi devrais-je étudier pour un avenir qui pourrait bientôt ne
plus exister, alors que personne ne fait rien pour sauver cet avenir ? Et
quel est l'intérêt d'apprendre des faits quand les faits les plus importants ne
signifient clairement rien pour notre société ? »
« Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays
comme le mien puissent vivre dans le luxe. Les plus nombreux souffrent et
paient pour le luxe du plus petit nombre. Et si les solutions au sein du
système sont impossibles à trouver, nous devrions peut-être changer le
système lui-même. »
* En novembre et décembre 2018, plus de 20 000 étudiants organisent des grèves dans
au moins 270 villes de pays comme l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le
Danemark, les États-Unis, la Finlande, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. ■
Ou Hongyi
(aussi nommée Howey Ou en anglais), militante écologiste
chinoise née en 2003, fille de deux professeurs d'université, sou-
vent nommée la "Greta Thunberg chinoise".
En mai 2019, âgée de 16 ans, organise la grève scolaire pour le
climat à Guilin, dans le sud de la Chine. Les autorités la forcent à
quitter les lieux, lui demandent de ne pas réaliser d'interviews avec les
médias étrangers et lui interdisent de retourner à l'école tant qu'elle
milite en faveur du climat.
En septembre 2019, achète des arbres et organise une cam-
pagne ‘Planter pour survivre’. En 2019, le groupe de jeunes activistes
Earth Uprising la désigne pour participer au sommet d'action climatique
de l'ONU de 2019 à New York.
En mars 2021, vient en Suisse et soutient la ZAD de la colline du
Mormont contre les projets d’expansion du cimentier Lafarge-Holcim.
En avril et mai 2021, elle mène trois grèves de la faim (de trois, sept,
puis douze jours, soit 22 jours de privation au total) en protestation
contre la sentence élevée de 60 jours de prison ferme et 1 200 francs
suisse d'amende prononcées contre les personnes protégeant la colline
du Mormont.
Qualifie le changement climatique de « plus grande crise exis-
tentielle à laquelle l’humanité ait été confrontée. » ■

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  • 1. Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance 7 - depuis 1980 É. G. .09.01.2024
  • 2. Watatakalu Yawalapiti Née en 1980, militante indigène brésilienne, défenseuse de l'Amazonie, de la culture des Indiens et des droits des femmes. Cheffe des Yawalapiti, une des 16 tribus du peuple Xingu, qui vit dans le nord- est de l'État du Mato Grosso, au sud de l'Amazonie. Parlant le portugais et 5 langues locales, elle fait des études - cas rare pour une fille - dans une école blanche malgré l'opposition d'une partie de sa famille. En 1992, n’a que 11 ans lorsqu’elle participe au sommet de la Terre à Rio. Convaincue que le combat environnemental et la lutte pour le droit des femmes sont indissociables, passe aujourd’hui la majeure partie de son temps à faire entendre la voix des femmes autochtones, en cherchant notamment à favoriser leur accès à l’éducation. Après avoir fondé l’organisation Associação Terra Indígena Xingu (Atix), pour inclure les femmes dans les luttes pour les droits indigènes, contribue à la création d’un ministère des affaires indigènes, à la tête duquel se trouve une femme. Pressentie pour prendre la suite du cacique Raoni Metuktire dans la représentation des autochtones d'Amazonie à l'international. « Ce sont les femmes qui sont dépositaires de la sagesse et du savoir-faire de la culture indigène. En leur donnant accès à l’éducation, et à la parole, on arrivera à changer la société en profondeur, en faisant évoluer la mentalité orgueilleuse et prétentieuse des hommes. »
  • 3. François Gemenne Né en 1980, politologue et chercheur belge. Thèse de doctorat en sciences politiques sur le sujet des migrations environnementales. À partir de 2014, travaille sur le concept d‘anthropocène avec l'anthropo- logue Bruno Latour. Professeur à’ l'Institut d'études politiques de Paris’, directeur de ‘l'Observatoire Hugo’ dédié aux migrations environnemen- tales à l'Université de Liège. Auteur de l’Atlas de l’Anthropocène. Spécialisé dans les questions de migrations environnementales et climatiques et dans les politiques d'adaptation au réchauffement climatique. Co-auteur du sixième rapport du ‘Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat’ des Nations unies (GIEC, groupe 2). Pointe les limites de la démocratie représentative dans sa capacité à mener des politiques transformatrices pour la protection du climat ou de la biodiversité mais affirme que la situation n’est pas désespérée pour autant : la démocratie ne se réduit pas aux élections, le changement peut advenir sans passer par une "dictature verte". « Je me demande pourquoi on parle toujours de l’effondrement au futur, alors que c’est déjà une réalité pour une grande partie de la population de cette planète. (…) Ces dérèglements sont, pour moi, une forme de persécution que les pays industrialisés infligent aux plus vulnérables. (…) On ne sortira de la crise écologique que par une réduction des inégalités.»
  • 4. Marc de la Ménardière et Malory Malmasson M. de la M., né en 19??, entrepreneur, globe-trotter, réalisateur et conférencier français. Diplômé d’école de commerce et d’un master universitaire, s’investit dans la construction d’un circuit écotouristique avec des communautés indigènes de Bolivie. Travaille comme business developper à Manhattan pour ‘Danone’. Un accident le clouant au lit 2 mois et ½, regarde pendant cette période tous les documentaires anxiogènes à l’origine de sa prise de conscience (Monsanto, etc.). Fin 2009, change de voie et rejoint son ami Nathanël Coste en Inde. Ils interviewent de grands acteurs du changement (les écologistes non- violents Vandana Shiva et Satish Kumar, le1er Ministre du Tibet, etc.). En Amérique Latine, découvrent la méditation, la hutte de sudation et la physique quantique. Après 4 ans et ½, produisent le documentaire En Quête de Sens (janv. 2015) financé par crowdfunding et composé de témoignages de philosophes, activistes, scientifiques, etc.* Avec, Malory Malmasson (née en 19??), psycho-énergéticienne et auteure de séries d'animation pour enfants, cofonde en 2017 ‘l'Espace Totem’ rebaptisé ‘La Kambrousse’ en septembre 2020, espace de 5 hectares adossé à la grande forêt domaniale de Secondigny, entre Poitiers et La Rochelle. ../.. * Hervé Kempf, Frédéric Lenoir, Pierre Rabhi, Vandana Shiva, Trinh Xuan Thuan, etc.
  • 5. Marc de la Ménardière et Malory Malmasson Ce lieu inspirant, espace d’alignement du corps, de l’esprit et de l’âme (éveil spirituel, médiation, poterie, yoga, élevage et soins des animaux, permaculture, nourriture végétarienne, phyto-épuration, 0 déchet, etc.) est créé avec le soutien de bénévoles et de partenaires pour réconcilier connaissance de soi et transition sociétale. Le lieu souhaite expérimenter et partager un art de vivre ancré à la fois dans une intériorité consciente et un rapport harmonieux à la Terre et au territoire. Depuis 2020, il est ouvert à la location pour des sessions tant à destination de particuliers, que de collectifs, entreprises et organisations, tout en continuant de développer sa partie agricole et sa production de séjours et contenus en propre, notamment en lien avec le territoire. Coordonne aujourd’hui le pôle inspiré du mouvement ‘Colibris’. Interroge, expérimente et communique autour des notions de sens, de résilience et d'interdépendance, comme les fondements d'un nouveau récit en émergence ... Par ses films, conférences et stages offerts à la campagne, souhaite participer à l'émergence d'un nouvel imaginaire qui nous conduirait vers un autre art de vivre. Le lieu souhaite expérimenter et partager un art de vivre ancré à la fois dans une intériorité consciente et un rapport harmonieux à la Terre et au territoire. « Pour changer le monde, nous devons commencer par nous changer nous même. La révolution externe démarre par ma révolution intérieure. Et cela passe par une phase de prise de conscience et par la révolution de mes propres croyances. »
  • 6. Gulistan Sido Née en 1980 ?, universitaire et militante kurde syrienne. Études à Alep en littérature et en sciences humaines, dans le départe- ment de langue et de littérature françaises, puis diplôme en traduction français-arabe. Master en lettres modernes à Paris 3 à la Sorbonne- Nouvelle, thèse de doctorat à ‘l’Institut national des langues et des civilisations orientales’ (INALCO) sur la littérature orale dans la région d’Afrin. Enseigne le français et l’arabe à l’université d’Alep jusqu’en 2011. En 2013, le régime d’Afar el Assad bombarde et pulvérise le quartier kurde d’Alep. Avec des universitaires et professeurs kurdes, fonde le premier Institut de langue et de littérature kurdes à Qamislo au Rojava*. En 2014, le Rojava déclare son auto-administration démocratique : écriture d’un ‘Contrat social’, gestion de la région par toutes les compo- santes autour du principe de « fraternité entre les peuples », éducation multiculturelle et plurilinguistique : les enfants arabes apprennent le kurde, et les enfants kurdes l’arabe, etc. ../.. * Rojava (« l'ouest » en kurde), ou Kurdistan occidental ou Kurdistan syrien Images 1 et 3 : Un bâtiment de l’université du Rojava, logo de l’université
  • 7. Gulistan Sido Après la création de l’université d’Afrin en 2015, G. Sido cofonde en juillet 2016, pendant la guerre, celle du Rojava : médecine, ingénierie civile et écologique, pétrochimie, jinéologie, mathématiques, langues, arts et sciences humaines, etc. Avec la création de cette université, les Kurdes syriens veulent mettre fin à l’enseignement élitiste qui tend à diviser la société en deux catégories : une classe d’élites dirigeant la société et l’immense majorité de la société reléguée au rang d’ignorants incapables de réfléchir aux problèmes de la société et qui ont besoin des premiers pour être dirigés à tous les niveaux. ../.. Photos : - Jinéoloji : La jinéologie (la science des femmes) peut être définie comme une forme de féminisme, telle que prônée par le leader du ‘Parti des travailleurs du Kurdistan’ (PKK) Abdullah Öcalan et pratiquée au sein de la lutte des femmes kurdes. Les étudiant.e.s sont sensibilisés sur de nombreux sujets tels que l’inégalité des sexes, les solutions aux problèmes sociaux, l’injustice sociale, la violence à l’égard des femmes et le travail non rémunéré des femmes. - Cérémonie de remise des diplômes, université du Rojava à Kameshli (kurde) ou Quamislo (arabe). - « Repenser l’université avec la révolution du Rojava », conférence à Aubervilliers en mars 2022 à l’initiative du ‘Centre de solidarité et de coopération avec les universités du Nord et de l’Est de la Syrie’ (CSCUNES), de l’université de Paris 8 - St Denis et du ‘Laboratoire d’études de Genre et de sexualité’ (LEGS) du CNRS
  • 8. Gulistan Sido et ‘Les Tresses vertes’ Très impliquée avec son université dans le lancement en oct. 2020 du projet écologique Keziyên kesk, ‘Les tresses vertes’ *: plantation de 4 millions d’arbres dans la région kurde de Qamishlo pour lutter contre la désertification, en faveur de l’amélioration de l’air, de la terre et des écosystèmes, de la santé, du repeuplement de la région. L’initiative s’accompagne d’une campagne de formation agricole et de sensibilisation et d’éducation aux enjeux écologiques pour la planète. L’université du Rojava a prêté le terrain qui accueille les 80 000 plants à l’état de pousses. 95% des arbres plantés ont pris : vigne, figuiers, mûriers, grenadiers, attendent de grandir pour être plantés dans la région de la Cizrê. * La dénomination ‘Les Tresses vertes ‘a été adoptée en hommage à la lutte des femmes au Rojava, en particulier aux femmes Yézidies dont le mari a été tué par Daech, et qui ont coupé leur tresse pour l’attacher à la tombe en symbole de résistance.
  • 9. Jean-Baptiste Fressoz Né en 19??, historien français des sciences, des techniques et de l’environnement. Maître de conférences à l’Imperial College de Londres, puis chargé de recherche au ‘Centre Alexandre Koyré’ (CNRS-EHESS). Sa recherche porte sur les racines sociales, économiques et politiques des problèmes écologiques auxquels nous devons faire face aujourd’hui. Il s’agit de déplacer notre regard de l’analyse scientifique des milieux naturels atteints, vers les acteurs, les institutions et les décisions qui ont produit ces atteintes. Les atteintes portées au système Terre par l’être humain, ce que l’on nomme aujourd’hui "anthropocène", sont le résultat de choix et non pas d'une quelconque fatalité. « Ce qu’il faut faire est assez évident : mater les lobbys et les entreprises polluantes et extractivistes, laisser le carbone dans le sol, stopper l’agriculture industrielle, mettre en place un rationnement écologique (sur le CO2 par exemple), changer le système fiscal, changer les modes de transport et d’alimentation, punir avec une égale sévérité les atteintes à l’environnement que les atteintes aux biens et aux personnes. »
  • 10. Alessandro Pignocchi Né en 1980, auteur français de bandes dessinées à l'aquarelle. Doctorat à l‘’École des hautes études en sciences sociales’ (EHESS), thèse sur les intentions du dessinateur. A travaillé comme chercheur en sciences cognitives et philosophie de l’art. À la lecture de travaux de l'anthropologue Philippe Descola, réalise que "la nature n’existe pas", cette séparation entre les humains et les autres êtres vivants étant une construction occidentale récente et nuisible. A vécu 3 ans avec des peuples indigènes d'Amérique du Sud et à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Avec un humour absurde, sur fond de crise écologique, de désen- chantement du monde et de réflexion sur notre relation au vivant, pose la question : à quoi ressemblerait notre monde, si l’animisme des indiens d’Amazonie devenait la pensée dominante ? Si les animaux et les plantes étaient désormais considérés comme des sujets au cœur des interactions sociales ? « Aucun mot, dans aucune langue amazonienne, ne se rapproche même de loin de notre concept occidental de nature. (…) Un monde où la faune, la flore et les écosystèmes sont mêlés aux activités sociales humaines permet d’engager spontanément avec les non- humains des relations beaucoup plus riches et denses.» ../..
  • 11. Alessandro Pignocchi « Il faut espérer que ceux qui tombent dans le piège de l’écologie des petits gestes, des éoliennes et de la croissance verte réalisent rapidement qu’il n’y a pas d’écologie sans lutte collective contre le monde de l’économie, une lutte qui passe entre autres par l’occupation de territoires. » « Aucun zadiste n’aurait l’idée, pour justifier la protection d’une mare ou de la forêt, de faire appel à la notion de services écosystémiques - ces services vitaux, objet d’évaluations économiques - que nous procurent la biodiversité et les écosystèmes. » « L’imaginaire n’est pas une fumée ou un rêve douceâtre, bien au contraire : il est ce qui porte l’action, l’architecture d’un état d’esprit, lui donne son point de fuite et sa perspective. Il est aussi vital que la tactique, la logistique, les projets et la gnaque. Il fait continuité et lien entre ces pôles concrets du combat. » Alain Damasio, postface de La recomposition des mondes
  • 12. Anne-Sophie Novel Née en 1981, journaliste, auteur, formatrice et conférencière française. Docteur en économie de l’université de Bordeaux, Sciences Po. Spécialisée dans les alternatives éco-citoyennes, l'environnement et l'économie sociale et solidaire, l'économie collaborative. Fondatrice en 2007 et rédactrice en chef du blog collectif ‘Ecolo- Info’ destiné à faciliter l'accès à l'information de l'écologie et du développement durable. En 2015, lance la dynamique Place to B lors de la COP21 à Paris : parler du climat autrement et rendre l’écologie plus désirable dans nos modes de pensée et de vie. Fondatrice de l'association Place to B qui a pour objectif de mieux parler climat et écologie dans les médias. Crée le site ‘De moins en mieux’. Membre du réseau des ‘Entrepreneurs d'Avenir’. « Au sommet de Copenhague en 2009, j’ai réalisé, d’une part, l’impuissance des politiques à résoudre les enjeux climatiques, mais surtout, d’autre part, la force de la société civile en marche » « Le changement ne viendra pas "d’en haut" mais d’une échelle "ultra locale" : celle du consommateur, de l’association et de l’entreprise. »
  • 13. Inès Léraud Née en 1981, journaliste et documentariste française. Études à ‘l’École nationale supérieure des métiers de l'image et du son’ (FEMIS) puis à ‘l'École Louis Lumière’, mastère de philosophie. Ses thèmes de prédilection sont les enjeux de santé publique (métaux lourds, amiante, pesticides, etc.), l'environnement et l'industrie agroalimentaire. Prix ‘Reporters d'espoirs’ pour la série de reportages Des citoyens qui changent le monde. S’installe en Bretagne en 2015. Auteure d’une enquête et coauteure avec Pierre Van Hove d’une BD sur les algues vertes qui détaille le rôle de l’agriculture intensive bretonne, notamment les élevages de porcs dont le lisier fait proliférer ces algues de manière déraisonnable. Depuis la fin des années 1980, au moins 40 animaux et 3 hommes sont morts sur les plages, très probable- ment à cause de l'hydrogène sulfuré qui se dégage des algues. L'enquê- te dénonce le modèle agricole mis en place dans les années 1960, (notamment le rôle des coopératives et de la FNSEA), et met en évidence les enjeux mêlant agro-industriels, politiques et scientifiques. En 2021, reçoit pour l'ensemble de son travail le prix éthique de l’association ‘Anticor’, qui lutte contre la corruption dans la vie publique.
  • 14. Maxime de Rostolan Né en 1981, agroécologiste français, ingénieur de l’’École nationale supérieure des ingénieurs en arts chimiques et technologiques’ (Ensiacet). Entame en 2005 un tour du monde sur le thème de l’eau, prend conscience que tout est systémique et s’intéresse au biomimétisme. Lance en 2012 la plateforme de prêt participatif Blue Bees à destination du monde agricole, puis prépare à distance un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole (BPREA), spécialité maraîchage bio. Crée en 2014 la ferme agro-écologique de la Bourdaisière en Touraine : fertilisation des sols uniquement par la décomposition de matière organique, alternance des rangs de légumes avec des rangs de fleurs dont le odeurs font fuir les insectes nuisibles, etc. Lance en 2017 le tour de France des ‘Fermes d’Avenir.’ « La nature est un laboratoire fort de 3 milliards d’années de retours d’expériences dont on peut s’inspirer. Elle fonctionne uniquement à l’énergie du soleil et ne produit aucun déchet ! » « Dans les années 1940, avec une calorie d’énergie fossile on savait produire 2,4 calories alimentaires ; aujourd’hui il faut 7 à 10 calories fossiles pour générer une seule calorie alimentaire. On a donc divisé par 25 notre efficacité énergétique. » ../..
  • 15. Maxime de Rostolan « Le métier d’agriculteur est aujourd’hui très compliqué et nécessite énormément de compétences et de ressources : il faut du foncier, des investissements, assurer des débouchés, accompagner des collaborateurs, sans parler de la solide formation et des capacités de gestion. Il manque un maillon à l’échelle du territoire pour développer les projets alimentaires territoriaux : le payculteur est cet entrepreneur qui relie l’amont et l’aval, identifie des financements, connecte les parties prenantes. Il est l’interface entre porteurs de projet, collectivités locales, grande distribution et consommateurs, afin d’inventer de nouveaux circuits et de nouvelles formes agricoles. » « 50 % des candidats à l’installation veulent faire du bio. Il est donc urgent de réorienter la formation pour faire de l’agroécologie la brique majeure de l’enseignement agricole, et de garantir l’indépen- dance des enseignants-chercheurs vis-à-vis des laboratoires. Il faut aussi faciliter l’apprentissage sur le terrain. »
  • 16. Blandine Antoine et Élodie Renaud Nées en 1982, ingénieures de l’’École polytechnique’. Se lient d’amitié pendant leurs classes préparatoires à l’école Ste Geneviève à Versailles. Fondent en 2006 l’association ‘Prométhée’ pour faire partager leur soif de découvrir et de comprendre les enjeux de l’énergie. B. A. suit une formation en génie nucléaire à l’université de Berkeley, puis étudie en doctorat les conséquences environnementales et économiques d’un recours massif aux agro-énergies dans les pays industrialisés. E. R. intègre en 2008 le ‘groupe Total’ dans une équipe impliquée dans le développement de projets du secteur solaire. En 2007, font un voyage de 7 mois qui les amène à rencontrer plus de 200 entrepreneurs, associatifs, industriels et institutionnels pour découvrir, dans 17 pays, les initiatives qu'ils y ont lancées pour voir l'énergie sous un oeil nouveau. Ce récit technologique s'attache à décrire les conditions de réussite des projets visités : c'est une introduction vivante et accessible aux interactions entre énergie, environnement et développement dans un monde contraint en carbone. Un livre de science (production d’hydro- gène, éoliennes rurales, séquestration du carbone, transports propres, nucléaire durable, valorisation des déchets, économies, efficacité et sobriété énergétique, etc.), pédagogique et rempli d’humanisme.
  • 17. Baptiste Morizot Né en 1983, philosophe et écrivain français. Agrégé et docteur en philosophie de l’ENS Lyon, maître de conférences à l’université d’Aix- Marseille. À partir de 2012, piste les loups en France, les ours dans le parc de Yellowstone, les panthères de neiges au Kirghizistan. Pense la cohabitation entre l’homme et l’animal à travers des récits de pistage des grands prédateurs. « Le "pistage philosophique" qui m’intéresse est de se rendre sensible à la manière dont les autres vivants habitent avec nous ce monde, pour inventer des formes de cohabitation plus riches et plus vivables pour tous. Je le définirai donc comme une manière renouvelée d’être attentif aux vivants. (…) Pister implique d’arpenter les fourrés en empruntant les sentes animales, celles qu’ils ont creusées avec leur manière propre de se déplacer. (…) Pour penser bien, il faut que je sache lire les signes, regarder et entendre. Que je fasse confiance à toutes les ressources du vivant en moi, mon corps, mes sens, mon affectivité, mes pratiques. « Comparez le statut du loup chez les chasseurs cueilleurs et dans les sociétés pastorales : les premiers l’envisagent comme un frère, un guide qui nous apprend à chasser – la chasse n’est pas pensée comme une relation de guerre – les seconds, comme un ennemi, un nuisible incapable de toute cohabitation, qui sera pourchassé car s’opposant à nos intérêts de maîtres et possesseurs de la nature. »
  • 18. Pierre Charbonnier Né en 1983, philosophe français, spécialiste de philosophie politique et de philosophie de l'environnement. ‘École normale supérieure’, agrégé de philosophie, chargé de recherches au CNRS. Invite à réfléchir à la manière de repenser nos sociétés modernes à l’aune du nouveau paradigme climatique, et à renouer avec la culture de la technique. « Ce n’est pas parce que les promesses d’amélioration de la vie se sont historiquement construites sur l’abondance des ressources et l’amélioration de la productivité qu’il n’est pas possible de faire exister des sociétés prospères et égalitaires tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et, de manière plus générale, la pression exercée sur les milieux naturels. » « D’un point de vue économique, s’il fallait faire une balance entre la valeur sociale des énergies fossiles et les risques socio-économiques qu’elles engendrent, celle-ci penche de plus en plus vers une incitation à opérer cette transition. Ceux qui nous disent qu’elle est trop coûteuse ou technologiquement impossible se trompent, ou nous mentent. » « La question climatique est donc fondamentalement une question d’inégalités sociales et territoriales, à l’échelle nationale comme internatio- nale. (…) Pour voir émerger des compromis politiques sur le climat, il faut qu’une masse critique de la population trouve son intérêt à ne pas émettre de gaz à effet de serre. Cela peut se faire par effet d’incitation, ou de con- traintes, mais aussi et surtout en déployant des alternatives. »
  • 19. Pierre Charbonnier « Aujourd’hui, la plupart des partis écolos, mais aussi des ONG, savent définir l’objectif de préservation de la planète dans des conditions socialement justes, mais sont incapables de construire un chemin stratégique, technique, économique et politique pour y parvenir. Aujour- d’hui, la plupart des partis écolos, mais aussi des ONG, savent définir l’objectif de préservation de la planète dans des conditions socialement justes, mais sont incapables de construire un chemin stratégique, techni- que, économique et politique pour y parvenir. » « On ne réglera pas la question climatique sans la réintégrer dans la conflictualité sociale. (…) La question qu’il faudrait se poser est bien celle-là : qui va gagner à transitionner, et comment organiser les nouveaux rapports de force pouvant en découler ? » « Je ne pense pas qu’il faille prendre le contre-pied de la moder- nité pour sauver la planète. Il faut aller jusqu’au bout du projet moderne de rationalisation de l’existence collective, en évitant les effets rebonds et l’utilisation non fonctionnelle de l’énergie. (…) Pour répondre à la crise climatique, nous avons besoin de retrouver notre amour de la technique. Je crois même qu’il faudrait passer plus de temps à apprendre comment fonctionnent les machines qu’à lire Molière. »
  • 20. Corentin de Chatelperron Né en 1983, ingénieur et écologiste français. Ingénieur de ‘l'Institut catholique d'arts et métiers’ (ICAM) de Nantes, travaille trois ans pour des projets d'écotourisme et d'éolien. En 2009 au Bangladesh, dans le chantier naval ‘TaraTari’ de production de bateaux en composite de fibre de verre, remplace la fibre de verre (matériau polluant à produire, importé et cher) par de la fibre de jute, res-source naturelle locale. En 2013 est créé au sein de l’association ‘Watever’ un second prototype de bateau, le Gold of Bengal, 100 % composite en jute. Afin de repérer des innovations low-tech, accompagné de Pierre- Alain Lévêque et Elaine le Floch, reprend la mer en 2016 à bord du cata- maran Nomade des Mers et va pendant 4 ans à la rencontre d'inventeurs ingénieux. En 2020, pendant 4 mois sur une plateforme de 60 m² en bambou, vit en autonomie complète dans sa ‘biosphère’. Elle lui assure ses besoins nutritifs avec 2 poules, une cane, une serre de culture de patates douces et de légumes, une culture de spiruline et d'autres low-tech. Co-fondateur de l’association ‘Low-tech Lab’ qui observe et recense les initiatives low-tech avec 3 principes d’action : 1) Questionner nos besoins, 2) Changer notre relation à la technologie, 3) Remettre en question le modèle de société.
  • 21. Jacques Lœuille Né en 1983, auteur et réalisateur français. Diplômé de l‘’École des beaux-arts’, de la Mel Hoppenheim school of cinema, Concordia university, et du post-diplôme des Beaux-arts de Lyon. Réalise en 2018 le documentaire Menaces en Mers du Nord. En mer du Nord et en Baltique, les Alliés ont volontairement coulé des navires ou englouti des armes chimiques et conventionnelles trouvées à terre, produites lors de la Première et de la Seconde Guerre mondiale. Les fuselages métalliques qui confinent ces substances chimiques se corrodent. Les scientifiques prédisent une catastrophe sans précédent. Lors du débat après le film sur ‘Arte’ en oct. 2019, les participants estiment le stock au fond de la mer à 500 000 tonnes. En Europe, la France est le pays le plus touché pour la période 1914-1918, et l’Allemagne pour la période 1939-1945. Entre ces deux pays, les fonds marins qui longent le littoral belge forment un vaste tapis de bombes toxiques. Alors que les autres pays européens et la Russie commencent à communiquer pour échapper au cauchemar, la France refuse de lever le secret défense. Un vaste programme international de récupération des ces armes au fond de la mer est indispensable et urgent.
  • 22. Léo Coutellec Né en 1983, docteur en histoire et philosophie des sciences. Enseignant à l’INSA de Lyon et à la faculté de philosophie de Lyon 3. Chercheur en épistémologie et éthique des sciences contemporaines. Co-fondateur de ‘Risomes - réseau d’initiatives solidaires, mutuelles et écologiques’ dans le village de Mâlain (vallée de l’Ouche, Côte d’Or) : épicerie coopérative, café associatif, université populaire, actions et réflexions pour l’autonomie énergétique, pour la biodiversité, pour l’agir ensemble, échanges non-marchands, animations, ‘festival des initiatives agriculturelles’ : alimentaires, agricoles et écologiques. Adossé à un GFA citoyen de 126 associés, le réseau regroupe une ferme d’élevage, une boulangerie paysanne, un jardin potager permacole, un rucher, une micro-brasserie. « Bien formuler un problème, c’est commencer à la résoudre. La culture nous permet de sortir de l’impasse de la clôture. Nous avons besoin de solutions alternatives, mais aussi de pensée alternative au sujet de ces alternatives : - On ne peut pas sortir du productivisme sans sortir du consumérisme. Chaque fois que possible, la proximité doit se substituer à la traçabilité, la relation à la transaction, la confiance à la transparence. ../..
  • 23. Léo Coutellec - Il faut revoir le rapport à la propriété. Pour lutter contre la spéculation, l’accaparement, la concentration, l’artificialisation, il faut refaire de la terre nourricière agricole un bien commun, articuler la propriété collective et l’usage individuel. - Il faut revoir le rapport à la politique. Il ne faut pas confondre politiser (: avoir une pensée politique, organiser une gestion partagée et consciente des biens communs) et polariser (: créer des clivages). Politiser, c’est fragmenter, diffracter, montrer la complexité, mettre de la conflictualité positive sur des visions, des programmes. - Il faut revoir le rapport au savoir : aucune expertise n’est neutre, elle est toujours sous-tendue par des choix politiques. - Il faut mettre en cohérence les échelles, par exemple le finance- ment, inventer des apports associatifs avec droit de reprise. »
  • 24. Antoine Talin Français né en 1984, marcheur, rêveur, semeur, grimpeur, planteur, arroseur, constructeur, griffonneur, ingénieur en architecture du paysage. Des voyages à travers le monde ( Madagascar, États-Unis, Bosnie, Thaïlande, etc.) lui font intimement ressentir les contradictions d’un monde à la fois si petit et si diversifié. Jardinier-pépiniériste, fondateur de ‘l’Atelier des Alvéoles’ dans la Drôme en 2010, co-fondateur du ‘Jardin des Cairns’ et de la ‘Pépinière des Alvéoles’ (2014), accrédité en permaculture appliquée par ‘l’Univer- sité Populaire de Permaculture’ (UPP). Passionné par la création de systèmes vertueux et régénératifs, associant transition socio-économique et aménagements agroécologiques, anime des formations de permaculture en France et à l’étranger. « J’ai constaté l’infinie diversité du vivant, ses lois et ses mys- tères, j’aime aujourd’hui me penser jardinier de la diversité biologique. Je suis convaincu que la synergie des connaissances individuelles génère une intelligence collective bien supérieure à la somme des connais- sances. (…) L’utopie est une réalité d’avenir, chacun de mes pas tend à matérialiser cette vision positive, que nous sommes de plus en plus nombreux à partager. »
  • 25. Matthieu Combe Né en 1985, journaliste scientifique français spécialisé dans les questions d’environnement, formateur en RSE*, conférencier. Fondateur et directeur des publications de ‘Natura-sciences’ et auteur de livres, notamment Survivre au péril plastique. « Le plastique est partout et s’est rendu indispensable dans nos appartements, nos voitures, nos hôpitaux… L’immensité du problème donne le tournis : l’humanité a produit 8,3 milliards de tonnes de plastique depuis 1950. Des solutions techniques et scien- tifiques sont déjà mises en œuvre par des fabricants de plastiques, des professionnels du recyclage, des marques, des entreprises, des associations et fondations. Ces solutions sont applicables à tous les niveaux (individuel et industriel, quotidien et structurel). M. C. propose « une manière collective de renouveler l’économie et les usages du plastique : nouvelles méthodes de production et de distribution, plastique pleinement recyclable ou compostable, bioplastiques, solutions de nettoyage, abandon de l’usage unique, substitution du plastique par des matériaux renouvelables… Des solutions existent pour que le plastique ne soit bientôt plus le pire ennemi de la planète.» RSE : Responsabilté sociale et environnementale des entreprises et organisations
  • 26. Fabien Esculier Ingénieur français né en 1984. Ex-chef de service de la police de l’eau de Seine à Paris. Chercheur et coordinateur du programme de recherche OCAPI (Optimisation des cycles Carbone, Azote et Phosphore en ville) de l’’École des Ponts ParisTech’. Mène des recherches sur le recyclage des urines humaines en engrais. « L’azote des protéines, le phosphore et le potassium des sels minéraux de nos urines finissent dans les toilettes comme des déchets. Ils sont traités ensuite dans des stations d'épuration. Une partie pollue même les rivières. C'est un gâchis d'eau, d'énergie, une perte de ressources. Nos aïeux ont massivement exploité l'urine jusqu'au début du 20ème siècle, d'abord directement sur les champs, puis industriellement dans des usines. Le sulfate d’ammonium, produit de l'urine des Parisiens, était même exporté en Angleterre. C'est l’arrivée de la pétrochimie et la généralisation des toilettes à chasse d’eau qui ont transformé cet or jaune en déchet. Pour récupérer cette ressource, il faut généraliser l'installa- tion des toilettes sèches ou des toilettes à séparateur d'urine. » Image du bas : Toilettes à séparation d’urine
  • 27. Mathieu Labonne Né en 1984 ?, écologiste et dirigeant français. Diplômé de l’École supérieure d’aéronautique. Ingénieur-chercheur en climatologie au CNRS (impact des aérosols sur le climat), expert carbone au CEA, dont il réalise le bilan carbone. De 2010 à 2014, consultant indépendant en gouvernance participative. De 2014 à 2020, directeur du ‘mouvement Colibris’ initié par Pierre Rabhi. Président et directeur de la ‘Coopérative Oasis’, qui réunit plus de 1000 lieux de vie et d’activités écologiques et collectifs, où l’on expérimente des modes de vie sobres et solidaires au service du vivant. Coordonne en même temps le Centre Amma - Ferme du Plessis à Pontgoin (Eure-et-Loir), cofondateur de l’écohameau du Plessis, écovillage pour 28 familles. « Un vrai chercheur scientifique n’est pas là pour prouver ses croyances, il est là pour être à l’écoute de ce qui est. C’est la même chose dans la démarche du chercheur spirituel. » « Je suis convaincu que les racines de la crise écologique sont humaines et spirituelles, dans la mesure où son origine est aussi liée au fait que l’être humain s’est coupée du reste du vivant. Ce sentiment de séparation qui relève de l’ego, nous mène vers une sorte de frénésie à la
  • 28. Mathieu Labonne consommation : en cherchant le bonheur dans la consommation au lieu de le chercher à l’intérieur de nous-mêmes. » « Dans la démarche du colibri, chacun peut faire sa part, petite ou grande : faire tout ce qu’on l’on peut et le faire sincèrement, sans condition- ner son bonheur au résultat de l’action, en étant conscient que le monde ne va pas changer que par moi. » « Les oasis incarnent un mode de vie qui n’est pas seulement un modèle écologique mais qui vise aussi à rendre les gens plus heureux. Pour surmonter les crises écologiques et sociales, nous avons besoin de cultiver la valeur de l’interdépendance et de la solidarité. S’engager en écologie pour “sauver le monde”, ce n’est pas une bonne motivation. » « Entre les deux échelles personnelle et mondiale, toutes deux insuffisantes, il y a l’échelle de la relation humaine : c’est celle des territoires : le hameau, l’immeuble, le quartier, le village, la ville. » « M’occuper d’une colonie d’abeille est une priorité pour moi. L’abeille est à la fois ombre et lumière, jaune et noire. C’est au fond, ce que je recherche dans ma vie, mettre de la lumière sur nos zones d’ombre. » « Amma m’a donné des outils intérieurs pour mieux me connaitre et moins m’identifier à mon égo. Selon elle, la spiritualité, c’est l’art d’être heureux et le bonheur est une décision. » Image du haut : Ferme du Plessis en centre Amma à Pontgoin
  • 29. Nans Thomassey et Guillaume Mouton N.T., né en 1985, ingénieur et aventurier français. Ingénieur INSA (Institut National des Sciences Appliquées) de Toulouse. Y crée une association de sensibilisation écologique et y rencontre Guillaume Mouton, (Mouts, né en 1986), avec qui naît une grande amitié autour de l’écologie et du voyage. Pendant 2 ans, ils rencontrent des acteurs du développe- ment durable dans 17 pays des Amériques, d’où les livres La Bible du grand voyageur et EcoAmerica, voyage en quête de solutions durables. Après ses études en urbanisme durable en Suède, travaille dès 2010 comme journaliste et assistant réalisateur pour une série documentaire. À partir de 2012, les deux compères partent à l’aventure sans vêtements, sans bagages et sans argent à la rencontre des gens. En 10 ans, 30 000 kilomètres parcourus, 2 000 rencontres, plus de 500 nuits passées chez l’habitant : l’émission télévisée rencontre un grand succès. Relèvent des défis tels qu'embarquer un piano au sommet d'un glacier, construire un jacuzzi, trouver un super-héros à Londres ou chercher de l'or dans une rivière en Suisse. « Dans le monde, on divise trop entre les gentils et les méchants. Dans Nus et culottés, nous distinguons davantage les gens disponibles et les non disponibles. Nos compagnes, aussi, rendent nos voyages pos- sibles. Nous avons quelqu’un qui nous attend et nous soutient matériel- lement, émotionnellement, spirituellement. »
  • 30. Félix Noblia Né en 1985, cultivateur et musicien français. À 20 ans, avec DUT de biologie et une licence, reprend les terres de son oncle à Bergouey- Viellenave, au cœur du Pays basque, "pour ne pas les voir partir hors de la famille". Se forme beaucoup, écoute, lit, observe, s’inspire d’exploitations innovantes, teste, expérimente, cesse de labourer. Supprime le maïs "trop consommateur d’eau et de phytos", sème des mélanges de variétés et d’espèces, allonge ses rotations, fait pâturer ses vaches en dynamique 10 mois par an et leur donne fourrages et protéines de la ferme. En moins de de 10 ans, passe d’une agriculture intensive et dépen- dante à une agro-écologie productive et rentable. En 2016, convertit l’ensemble de son exploitation à l’agriculture bio. Lauréat du Prix de l'innovation des Trophées de l'agro-écologie 2016-2017. « Au lieu de contraindre la nature pour produire, puis de compenser par des intrants les déséquilibres engendrés, comme on le fait depuis des décennies, on s’appuie au contraire sur les écosystèmes pour qu’ils travaillent pour nous. Ce système marche parce que le sol, que l’on préserve et que l’on entretient, est ultra-vivant. Mieux, les rendements ne cessent d’augmenter, alors que le modèle conventionnel et ses sols éreintés se heurtent aujourd’hui à un plafond en termes de productivité. »
  • 31. Thomas Le Bris Né en 1985, ingénieur et écologiste français. Ingénieur en environne- ment, diplômé de ‘l’École Centrale de Nantes’, master en politique énergéti- que de l’université d’Otago (Nouvelle Zélande). Travaille dans l’aide interna- tionale, les transports, puis 5 ans dans des énergies renouvelables (EnR) au sein d’un groupe industriel, mais finit par ne plus croire au modèle dominant de développement des EnR qui bénéficie d’abord aux investisseurs et non aux territoires. Crée CoopaWatt en 2016 pour soutenir la mise en œuvre concrète de projets énergétiques de territoire mêlant participation citoyenne, développe- ment local, et transition vers les EnR. Son équipe accompagne les collectivi- tés territoriales et les collectifs citoyens qui portent des projets photovoltaï- ques ou éoliens. L’association sensibilise, impulse et expérimente. Elle porte notamment les programmes territoriaux et contribue à des programmes de recherche. La coopérative (SCOP) de distribution d’électricité renouvelable conseille les collectivités et appuie les porteurs de projets partenariaux publics-privés-citoyens. « Ce mode de développement de projet facilite également l’acceptation sociale. L’implantation de parcs éoliens notamment fait très souvent l’objet de contestations et de recours juridique par des habitants et associations locales. Les retombées hyper locales sont souvent négatives (pollution visuelle voire sonore, utilisation des sols…) dans le cadre d’un montage de projet classique. Lorsqu’on devient actionnaire et acteur du projet, ça change notre perception et notre rapport à ces équipements. »
  • 32. Geoffroy Delorme Né en 1985, écologiste, photographe animalier et conférencier français. Durant son enfance et sa jeunesse, passe beaucoup de temps en forêt, fuyant les dérives d’un foyer dysfonctionnel. Après le bac, renonce aux études. Pendant 7 ans, de 19 à 26 ans, s’isole des hommes pour vivre dans la forêt de Bord-Louviers entre Rouen et Évreux, comme un animal parmi les cervidés, se nourrit de plantes et de châtaignes*, reconnait les 40 fruits secs que la forêt lui offre. Communique avec les chevreuils, reproduit leur langage complexe, avec des intervalles sonores précis. Prend possession d'un territoire de 5 km2, ce qui lui permet d'avoir « suffisamment à manger et à boire, en quantité, en qualité et en variété. » Des photos attestent de sa proximité avec 43 de ces bêtes auxquelles, à chacune, il donne un surnom. Cesse l’expérience en 2010, après avoir perdu plus de 15 kilos et frôlé la mort plusieurs fois. Aujourd’hui militant pour la sauvegarde de la forêt, nourricière et protectrice, intervient dans des classes, emmène des enfants à la découverte de la nature, anime des conférences. * Il emporte avec lui une tenue de rechange, une petite poêle en aluminium et une casserole pour faire bouillir l’eau, un solide couteau pour couper, creuser, tailler, élaguer, un chargeur solaire pour son appareil photo, des allumettes et des bougies. L’autonomie est progressive : les premières années, il lui arrive de revenir dans la maison familiale reprendre des forces et chercher des provisions.
  • 33. Mathieu Courgeau Né en 1985, agriculteur bio. Ingénieur de l'École supérieure d'agriculture d'Angers’. Mémoire de 5ème année sur l'agriculture comparée et le développement agricole. Nombreux stages à l'étranger : Pays-Bas, Mexique, Allemagne et, surtout, Chine. « Quatre mois géniaux à enquêter auprès des paysans locaux dans le Guangxi. » À 26 ans, prend la tête d’une exploitation laitière en bio sur les terres ancestrales en Vendée. Président de la plateforme Pour Une Autre PAC réunissant 43 organisations (syndicats, associations environnementales et de consommateurs). Elle exige des eurodéputés d’entamer une transition agroécologique en réformant en profondeur la Politique agricole commune (PAC) et demande l’intégration de représentant·e·s de la société civile dans les arènes de négociation politique de la PAC. « Le défaut majeur de la PAC selon nous est une répartition inégale et injuste des aides. Les aides directes aux agriculteurs - comprises dans le premier pilier de la PAC - sont versées majoritairement à l’hectare et donc profitent encore aux plus grandes exploitations. La PAC profite aux géants de l’agro-alimentaire comme Bigard (viande), Avril (céréales et oléoprotéagineux), Savéol (tomate hors sol), Tereos (sucre), Agrial (lait), les BASTA, au détriment des paysans, des citoyens, de l’environnement et du bien-être animal. »
  • 34. Agnès Sinaï Née en 19??, journaliste environnementale (Le Monde diploma- tique, La Revue durable, Actu-environnement). Master de droit interna- tional de l'environnement, enseignante en master ‘Sciences et politiques de l’environnement’ à Sciences Po où initie en 2010 un cours sur les politiques de décroissance, auteure d’essais. Fondatrice en 2011 de l‘’Institut Momentum’, laboratoire d’idées sur les enjeux de l‘anthropocène, les issues de la société industrielle et les transitions liées à la fin du pétrole. « Réchauffement climatique, dégradation accélérée de l'environnement et raréfaction des ressources : 3 bouleversements qui vont s'intensifier et s'accompagner de profonds changements sociétaux. Il devient urgent de s'y préparer en développant notre résilience, cette capacité des êtres et des systèmes socio-écologiques à absorber les chocs et à se transformer. (…) La résilience s'adresse à la fois aux individus, aux collectivités et aux élu.e.s locaux qui sont en première ligne pour maintenir les fondamentaux de notre société : santé, alimentation, transport, gestion des ressources vitales, énergie, habitat. Loin de prôner le repli sur soi, les stratégies de résilience encouragent le partage, la coopération, l'autonomie créatrice et l'imagination. » ../..
  • 35. Agnès Sinaï L’Institut Momentum, fort de quelques liens privilégiés avec ‘Négawatt’, la New Economics Foundation, le Post Carbon Institute, et un réseau d’acteurs et de chercheurs engagés, est un pôle de réflexion, de proposition et d’action afin d’infléchir les tendances non durables et contribuer à créer une autre dynamique : comment organiser la transition vers un monde postcroissant, postfossile et modifié par le climat ? L’Institut produit des diagnostics, des analyses, des scénarios et des propositions originales sur les stratégies de transition et de résilience. Il les suscite et les fait connaître aux individus, aux collectivités, aux entreprises et aux gouvernements. Enfin, il donne de la visibilité aux solutions émergentes, déjà mises en œuvre par les villes en transition, les coopératives de l’énergie, les Amaps, les entreprises d’insertion, les collectivités dotées d’éco-quartiers, la permaculture. « La transition post-pétrolière, post-nucléaire et post-carbonique s’attache à complètement redessiner et à repenser les infrastructures de la société mais aussi à œuvrer à un nouvel imaginaire social. »
  • 36. Nemonte Nenquimo alias Nemo, née en 1986, militante amérindienne waorani* et équatorienne. Présidente du Conseil de coordination de la nationalité waorani d'Équateur-Pastaza. En contact depuis moins de 50 ans avec la société occidentale, ce peuple vit encore très largement de chasse, de pêche et de cueillette. S'est donné pour mission de protéger la forêt amazonienne où elle vit. et à son combat contre les compagnies pétrolières qui achètent la jungle amazonienne par blocs pour y faire des forages. En juillet 2019, 16 communautés waorani de la province rempor- tent une victoire juridique historique contre l'État et ses ambitions pétrolières en Amazonie équatorienne. «Là où nous vivons, les sociétés pétrolières ne sont pas encore entrées. Mais chez les compañeros waorani du nord, elles sont là depuis trente ans. Elles ont pollué l'air, les rivières, la terre, expulsé les animaux, elles ont pollué jusqu'à la culture waorani. Les jeunes perdent cette connexion avec la nature. Ils travaillent pour les entreprises pour de la boisson... Nous ne voulons pas de cela.» * Les Waorani (4.800 personnes) sont propriétaires de 800.000 hectares de forêt dans les États de Pastaza, Napo et Orellana. La loi équatorienne reconnaît leurs droits de propriété, mais l'État conserve celle du sous-sol.
  • 37. Rhett Ayers Butler États-unien né en 19??, études de mathématiques et d’économie. Fonde l’organisation Mongabay en 1999 à la suite d’une expérience personnelle dans la forêt tropicale de Bornéo. Le site web présente de nombreuses informations sur les forêts tropicales humides avec la mission de susciter l'intérêt et l'appréciation des terres sauvages et de la faune, et publie des nouvelles sur la biodiversité, la science de l'environnement, l'énergie et la conception écologique, etc. Dirige WildMadagascar.org, site qui met en évidence la richesse culturelle et biologique de Madagascar. Co-fondateur de Tropical Conservation Science, journal universitaire sur la conserva- tion des forêts tropicales et d'autres écosystèmes tropicaux, qui permet aux scientifiques des pays en développement de publier leurs recherches. Intervient régulièrement sur des thèmes liés aux forêts et à l'environnement (en particulier la déforestation) et aux nouveaux médias. Depuis 2005, conseille médias, entreprises, ONG, et gouvernements sur des questions relatives aux forêts.
  • 38. Charles Moore et Patrick Deixonne C. M. : navigateur et océanographe états-unien. En 1997, voguant d’Hawaii à la Californie à bord d’un voilier, dans une zone peu traversée du Pacifique connue sous le nom de North Pacific Gyre, découvre une masse énorme d’objets et des résidus d’objets de plastique. Fondateur de l’Algalita Marine Research Foundation à Long Beach (Californie) P. D. : navigateur français. Lors de sa traversée de l’océan Atlantique à la rame en 2009, entre Dakar et Cayenne, rencontre une multitude de déchets plastiques. Chef de l’expédition "7ème continent" organisée par l'association guyanaise Ocean Scientific Logistic (OSL) et soutenue par le Centre national d’études spatiales (CNES). Le 7ème continent représente davantage que la surface de l’ex-URSS. Les déchets plastiques apportés par les fleuves ou tombant des bateaux sont amalgamés par les courants marins. Ces 6 tourbillons d’ordure - pouvant aller à ../..
  • 39. Charles Moore et Patrick Deixonne 30 mètres de profondeur - agglomèrent des millions de tonnes de déchets, dont une partie se décompose en micro-déchets, ingérés par les poissons et les oiseaux, provoquant blessures et étouffe- ments. La concentration des particules plastiques dans l’eau est 5 fois supérieure à celle du plancton. « Dans le monde, 260 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année. On estime qu’un dixième du total finit dans les océans. 250 espèces marines, telles que les tortues, les dauphins, les baleines ou les raies, sont gravement en danger. Pour protéger les océans, il faudrait curer canaux, rivières et plages, mais le plus durable est de réduire la consommation des emballages plastiques et de les recycler et d’accentuer la recherche sur les plastiques biodégradables. » Algalita Marine Research Foundation Photo du bas : tortue serpentine ayant un jour croisé la route d'un rond de plastique issu d'une bouteille de lait. N'ayant jamais réussi à s'en débarrasser, son corps, a dû s'adapter.
  • 40. Marie Toussaint Née en 1987, militante écologiste française, juriste en droit interna- tional de l'environnement. Parents engagés dans l’association ‘ATD Quart Monde’. Intègre ‘Sciences-Po’ par le biais des conventions d’éducation prioritaire. À 18 ans, s'engage en politique chez ‘Europe Écologie Les Verts’ et devient co-secrétaire fédérale des ‘Jeunes écologistes’. En parallèle, bénévole pour l'Initiative Yasuní-ITT, lancée par le président équatorien Rafael Correa pour la préservation du parc national Yasuni, puis au sein du mouvement citoyen mondial End Ecocide on Earth. En 2015, quitte son poste de directrice de cabinet auprès d’Antoinette Guhl, adjointe à la mairie de Paris chargée de l'économie sociale et solidaire pour fonder ‘Notre affaire à tous’ avec notamment Julien Bayou et Valérie Cabanes. Cette ONG, qui défend un droit à la justice climatique, est à l'origine de ‘l'Affaire du siècle’ avec ‘Oxfam France, ‘Greenpeace France’ et la ‘Fondation pour la nature et l'homme’. En fév. 2021, le Tribunal administratif de Paris reconnait, pour la première fois, que l'État a commis une "faute" en ne respectant pas ses engagements de réduction des gaz à effet de serre et lui laisse 2 mois pour soumettre des observa- tions avant de se prononcer sur l'injonction à agir. Élue députée européenne en mai 2019 sur la liste ‘Europe Écologie Les Verts’.
  • 41. William Kamkwamba Né en 1987, bricoleur, innovateur et auteur du Malawi. Suite à une sécheresse, ne peut pas poursuivre sa scolarité car sa famille est trop pauvre pour la payer. Fréquente la bibliothèque du village. Y découvre une véritable passion pour l'électronique. Répare sa première radio, crée une boutique de réparation dans son village. Après avoir lu un livre intitulé Using Energy, crée à l’âge de 14 ans une éolienne de fortune en utilisant une dynamo bon marché, un vieux ventilateur, un cadre de vélo : son éolienne alimente les appareils électriques dans la maison de sa famille. Crée ensuite une autre éolienne pour irriguer les champs de ses parents. Des journalistes et un blog le rendent célèbre. Plusieurs investis- seurs en capital risque participant à une de ses conférences s’engagent à financer ses études secondaires. Devient étudiant au ‘Collège biblique africain’ à Lilongwe, puis diplômé du Dartmouth College de Hanover, dans le New Hampshire. Depuis lors, a installé de nombreuses éoliennes, panneaux solaires et pompes à eau. Parcourt le continent et d’autres villes du monde, avec l’objectif de convaincre les jeunes à créer. Fonde une équipe de foot pour garçons et filles.
  • 42. Julien Vidal Né en 1987, Français de mère espagnole. Après des études de droit et de politique internationale et un master en gestion de l'humani- taire, s’engage dans les ONG sous l’égide du ‘Volontariat de solidarité internationale’ (VSI). Passe 4 ans (2012-2016) en Colombie dans les bidonvilles de Bogotá où il est confronté aux problèmes d’inégalité, puis aux Philippines où il constate les problèmes posés par le réchauffement climatique. Marqué par le livre No Impact Man de Colin Beavan, journaliste états-unien qui pendant un an essaye de faire en sorte que son empreinte carbone soit nulle. De retour en France, ouvre le blog Ça commence par moi et se met au défi, durant 365 jours, d’appliquer quotidiennement une action en faveur de la planète. « Je n’ai jamais autant fait changer les gens que depuis que j’ai arrêté de vouloir le faire. Je montre ce que je fais, je suis complètement transparent et j’accepte mes imperfections : quand quelqu’un me dit « Regarde ça, tu ne l’as pas bien fait ! », je lui dis qu’il a raison, qu’il faut que je progresse, je lui demande des conseils par rapport à ça… » « Les trois tendances du monde de demain ? 1. Le coopératif, le partage des savoirs. 2. L’usage plutôt que la propriété. 3. La sobriété heureuse. »
  • 43. Laétitia Vasseur et Samuel Sauvage L. V., née en 1989, consultante française, auteure, conférencière. Masters de science politique, ex-collaboratrice parlementaire. Engagée depuis plusieurs années pour l'allongement de la durée de vie des produits et pour les modèles économiques innovants, experte de l’économie circulaire, cofondatrice en 2015 avec Samuel Sauvage et Déléguée générale de l’association "Halte à l’obsolescence programmée" (HOP). S. S., Diplômé de sciences politiques et d’économie, travaille depuis 2009 à développer une économie durable. Consultant en économie sociale et solidaire au cabinet Auxilia (conseil en transition), chargé de cours à l’IEP de Lille et président de HOP. En juillet 2015, la loi française définit l'obsolescence programmée (délit) comme « l'ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie pour en augmenter le taux de remplacement. » L'idée même d'obsolescence programmée est une insulte au travail et à la conscience professionnelle d'ingénieurs, techniciens et ouvriers s'efforçant chaque jour d'atteindre le zéro défaut, la qualité totale, tout en offrant le meilleur rapport qualité-prix. ../..
  • 44. Laétitia Vasseur et Samuel Sauvage HOP propose des actions concrètes et efficaces, met en place un Observatoire d’analyse et réflexion, des campagnes de sensibili- sation (conférences ou évènements), fédère les bonnes pratiques, notamment à travers son Club des entrepreneurs et mène une forte action de plaidoyer auprès des pouvoirs publics. HOP a porté plainte contre Epson au sujet des cartouches d’encre (blocage des impressions au prétexte qu’elles seraient vides alors qu'il reste encore de l'encre) et contre Apple (qui, à travers les mises à jour des iPhone, en réduit volontairement les performances et la durée de vie, afin d'en accélérer le remplacement). « La société du tout jetable n’est apparue qu’il y a une soixantaine d’années. Auparavant, les valeurs d’épargne et de sobriété prévalaient, souvent portées par la religion. » « Le mouvement transhumaniste, en "augmentant" nos capacités, ne fait qu’amplifier notre risque d’obsolescence puisque nous deviendrions de fait assujettis à des mises à jour technologiques constantes. »
  • 45. Mathilde Imer Née en 1990, militante écologiste française. Étudie la biologie à l'Université de Sorbonne et les relations internationale à ‘l'Institut d'Études Politiques de Paris’. Rencontre et observe des associations citoyennes en Amérique latine. En 2015, lors de la COP21, rejoint l’équipe de Laurence Tubiana, alors ambassadrice pour les négociations internationales sur le climat, pour travailler sur l’accord de Paris. En 2018, fait partie des initiateurs de la campagne ‘l‘affaire du siècle’, dont la pétition recueille plus de 2 millions de signatures en faveur d'une action en justice contre l'État pour "inaction climatique". Co-initiatrice avec Cyril Dion de la ‘Convention citoyenne pour le climat’, nommée membre du comité de gouvernance en tant qu'experte en démocratie participative. Co-fondatrice avec Samuel Grzybowski et porte-parole de la ‘primaire populaire’ dont l'objectif est de désigner un candidat rassemblant la gauche et les écologistes à l'élection présiden- tielle de 2022. Menuisière à Crest (Drôme). « Il y a des évolutions dans le monde économique. Le Mouvement impact France* fait bouger le MEDEF. La société et la marque ‘C’est qui le patron !? ’ créées par les consommateurs permettent de rémunérer correctement les producteurs, de lait, par exemple. » * mouvement des entrepreneurs et dirigeants qui mettent l’impact écologique et social au cœur de leur entreprise avec la conviction qu’ils ont un rôle et une responsabilité essentiels dans la construction d’un autre modèle d’entreprise, plus solidaire, plus équitable, plus soutenable.
  • 46. Vincent Verzat Né en 1990, vidéaste, journaliste et militant politique et écologiste français. Études supérieures à ‘l‘Institut de hautes études internationales et du développement’ de Genève . En 2012, présent à la conférence des Nations unies sur le développement durable Rio+20, réalise que les États ne vont pas prendre les mesures que l’on attend d’eux. Avec sa chaîne YouTube et sa page Facebook ‘Partager c'est sympa’ lancée en 2017, couvre des sujets liés à l'écologie et aux luttes sociales (Alternatiba, COP 21Paris, Sommet du pétrole à Pau, désobéis- sance civile Ende Gelände en Allemagne, marches pour le climat, Notre- Dame des Landes, arme nucléaire, taxe sur les transactions fiancières, communication non-violente, etc.), mais aussi sur d’autres sujets : Joseph Wrésinki, fondateur d’ATD Quart-Monde, les renards, etc. Ses vidéos réalisées sont au départ courtes et rythmées, reprenant les codes de la publicité et composées d'images des différentes manifesta- tions couvertes. Réalise ensuite des vidéos de vulgarisation plus longues et plus fouillées sur différents aspects de la transition écologique. « Quiconque s’intéresse à la question climatique doit se demander s’il est prêt à prendre des risques juridiques pour essayer d’avoir une chance de vivre au-delà de 2050. »
  • 47. Boyan Slat Né en 1994, écologiste néerlandais, étudiant en ingénierie aéronautique. En plongée sous-marine en Grèce à l’âge de 16 ans, est consterné par la présence de sacs et bouteilles de plastique dans l’eau de mer. Pour mettre en œuvre son projet The Ocean Cleanup visant à nettoyer les océans, et notamment le vortex de déchets du Pacifique Nord, créé la Ocean Cleanup Foundation (85 personnes), s'entoure d'ingénieurs et d'océanographes. Comme il serait trop long et coûteux de partir à la recherche du plastique, l’objectif est de le laisser venir à nous en nous servant des courants marins. Le principe du nettoyage des océans est le placement de barrières flottantes en forme de U d'une profondeur de 3 m. Le projet est passé dans une phase de pré-réalisation grâce à un financement participatif de 30 millions de dollars. Prix "Champions of the Earth" dans le cadre du ‘Programme des Nations unies pour l'environnement’ (PNUE) « Nous développerons également un système de nettoyage rotatif que nous placerons à l'embouchure des rivières pour arrêter le plastique avant qu'il ne se retrouve dans l'océan. »
  • 48. Xiuhtezcatl Martinez Né en 2000, militant, artiste hip-hop états-unien. Son père d’origine aztèque lui transmet sa connexion à la nature, à travers les rites ancestraux de sa communauté, les Mexica. Avec ses 5 frères et sœurs, est éduqué au milieu des montagnes, rivières et forêts de son Colorado natal. À l'âge de 6 ans, parle au monde entier, depuis la conférence ‘Rio +20’. Directeur pour la jeunesse de Earth Guardians, organisa- tion mondiale d’enfants et de jeunes adultes pour la protection de l’environnement dont Tamara Roske, sa mère, est directrice exécutive. En juin 2016, à l'âge de 16 ans, s'adresse à l'Assemblée générale des Nations Unies et appelle de ses vœux une action immédiate en faveur du changement climatique. Un des 21 plaignants impliqués dans l’’affaire Juliana contre États-Unis’ , poursuivant le gouvernement fédéral en justice pour ne pas avoir agi face au changement climatique. « J'ai été élevé dans une famille qui m'a appris que chacune de mes décisions affecte le monde qui m'entoure, ce que je mange, consomme, les vêtements que je porte… »
  • 49. Cassandra Lin Née en 2003, jeune écologiste de l’État de Rhode Island (USA). Étudiante au lycée de Westerly, fait partie de l’équipe junior WIN (Westerly Innovations Network). En 2008, lance projet Turn Grease Into Fuel ou TGIF ("Transformez la graisse en carburant"). Avec son équipe, mène une action de porte-à-porte chez les restaurateurs, de sensibili- sation à la sortie des supermarchés, d’interventions dans les écoles. TGIF recycle l’huile de cuisson usée des résidents et des restaurants et la convertit en carburant biodiesel. Le produit de la vente sert à chauffer les maisons des familles les plus démunies. Très vite, le projet TGIF devient un réseau de 113 restaurants collectant plus de 20 000 litres de graisse par mois. TGIF aide aussi à présenter et fait voter une loi dans l'État de Rhode Island, qui oblige toutes les entreprises à recycler leur huile de cuisson usée. TGIF s’étend ensuite au Connecticut et au Massachusetts, englobant une zone de plus de 750 000 habitants. « Je veux avoir un impact ... Peu importe que vous soyez petit ou grand, tout le monde peut faire quelque chose ! La voix des jeunes est la clé pour assurer l'avenir de notre planète. Le début est toujours le plus difficile. Continuez d'avancer et n'abandonnez pas ! »
  • 50. Greta Thunberg Née en 2003, militante suédoise pour le climat. Insiste pour que sa famille devienne végane et cesse de prendre l'avion. À partir de sept. 2018, année où son pays a fait face durant l'été à des vagues de chaleur et des incendies de forêt sans précédent, reste assise devant le Parlement à Stockholm chaque vendredi durant les heures d'école, sous le slogan Skolstrejk för klimatet (grève de l'école pour le climat)*. Prend la parole à la conférence de Katowice de déc. 2018 sur les changements climatiques organisée par l'ONU. « Pourquoi devrais-je étudier pour un avenir qui pourrait bientôt ne plus exister, alors que personne ne fait rien pour sauver cet avenir ? Et quel est l'intérêt d'apprendre des faits quand les faits les plus importants ne signifient clairement rien pour notre société ? » « Notre biosphère est sacrifiée pour que les riches des pays comme le mien puissent vivre dans le luxe. Les plus nombreux souffrent et paient pour le luxe du plus petit nombre. Et si les solutions au sein du système sont impossibles à trouver, nous devrions peut-être changer le système lui-même. » * En novembre et décembre 2018, plus de 20 000 étudiants organisent des grèves dans au moins 270 villes de pays comme l'Allemagne, l'Australie, l'Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, les États-Unis, la Finlande, le Japon, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la Suisse. ■
  • 51. Ou Hongyi (aussi nommée Howey Ou en anglais), militante écologiste chinoise née en 2003, fille de deux professeurs d'université, sou- vent nommée la "Greta Thunberg chinoise". En mai 2019, âgée de 16 ans, organise la grève scolaire pour le climat à Guilin, dans le sud de la Chine. Les autorités la forcent à quitter les lieux, lui demandent de ne pas réaliser d'interviews avec les médias étrangers et lui interdisent de retourner à l'école tant qu'elle milite en faveur du climat. En septembre 2019, achète des arbres et organise une cam- pagne ‘Planter pour survivre’. En 2019, le groupe de jeunes activistes Earth Uprising la désigne pour participer au sommet d'action climatique de l'ONU de 2019 à New York. En mars 2021, vient en Suisse et soutient la ZAD de la colline du Mormont contre les projets d’expansion du cimentier Lafarge-Holcim. En avril et mai 2021, elle mène trois grèves de la faim (de trois, sept, puis douze jours, soit 22 jours de privation au total) en protestation contre la sentence élevée de 60 jours de prison ferme et 1 200 francs suisse d'amende prononcées contre les personnes protégeant la colline du Mormont. Qualifie le changement climatique de « plus grande crise exis- tentielle à laquelle l’humanité ait été confrontée. » ■