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Trombinoscope "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
de l’écologie et de
l’altercroissance
4 - de 1950 à 1959
É. G. 18.11.2023
Élisabeth Schneiter
Née en 1950 ?, journaliste indépendante française. A écrit
pour Le Monde, Les Échos, le Figaro etc. et collabore depuis quatre ans
avec Reporterre, pour qui elle suit les atteintes aux libertés dans le
monde et l’actualité internationale.
« C’est une guerre ignorée qui se livre sur toute la planète, entre
des entreprises prêtes à tout et des populations qui aspirent à vivre
libres et sur leurs terres. Car mines, barrages, tourisme et agriculture
intensive se multiplient sans répit, détruisant la nature, épuisant les
réserves en eau, polluant l'air et les sols. Face à la puissance des
multinationales, des bulldozers et des milices, femmes et hommes
défendent à mains nues ces ressources essentielles pour tous les
Terriens.
Comme le souligne le directeur de l’agence de l’ONU pour
l’environnement, Erik Solheim : "Ceux qui luttent pour protéger la
planète et les gens devraient être célébrés comme des héros, mais la
triste réalité est que beaucoup paient un lourd tribut pour leur sécurité et
parfois le paient de leur vie".
Joseph Pousset
Né en 19??, agriculteur et agronome français. Diplômé de ‘l'École
Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux (ÉNITAB).
Pratique l'agriculture biologique sur son exploitation agricole à La Bellière,
près d’Argentan (Orne). Cultive les céréales pendant 35 ans, gère les
adventices sans chimie, en utilisant des outils adaptés (comme la
sarcleuse anti-plantes vivaces) pour ne pas perturber la vie du sol et les
indispensables bactéries qui fixent l’azote. Remet tout en herbe, plante
170 arbres fruitiers.
Conseiller indépendant et conférencier, collabore activement depuis
25 ans à la promotion d'une agriculture biologique ou durable avec les
organismes engagés dans le même sens. Définit l’agroécologie comme
une agriculture qui cherche à faire fonctionner les mécanismes naturels
pour obtenir une production satisfaisante avec un minimum d’intrants,
pour nourrir une population plus nombreuse, consommer moins d'énergie
fossile, ne plus polluer.
Auteur de nombreux ouvrages dont Engrais verts et fertilité des
sols, Agriculture naturelle, Agriculture sans herbicides, et, pour toucher un
public plus large de façon ludique, d’une bande dessinée, Les aventures
de Pierre Dargoat, agriculteur bio - Plaidoyer pour des sols régénérés,
respectés et productifs, illustrée par Valérie Hollande Lecuyer.
Gora Ndiaye
Né en 19??, paysan et écologiste sénégalais. Autodidacte,
marqué par René Dumont. Constatant la pauvreté des campagnes
et les difficultés de nombreux jeunes du monde rural à s’y construire un meilleur
avenir, montre comment il est possible de favoriser le développement local et les
entreprises agricoles familiales en zone sub-saharienne. Fondateur de la ferme
expérimentale agro-écologique de Kaydara près du village de Keur Samba Dia,
région de Fatick au Sénégal.
Objectifs : 1 -Contribuer à l’émergence d’une agriculture africaine autonome,
économe, maîtrisable, respectueuse de l’environnement; 2 - Promouvoir l’emploi des
jeunes, encourager le retour à la terre dans les villages, favoriser le développement
économique des terroirs; 3 - Accompagner les populations à protéger et développer
les ressources locales agricoles et halieutiques.
La ferme est un lieu référence de formations, d’information, de
démonstration des pratiques agro-écologiques et de promotion
d’initiatives locales pour le développement durable. Les activités
de la ferme (culture, élevage, mécanique agricole, gestion de
l’eau) sont les supports pédagogiques des formations. Les élèves
apprennent en situation réelle sur une parcelle qui leur est
attribuée ; ils sont responsables de leurs cultures et de l’outillage
qui leur est remis. Les promotions de 10 à 20 candidats sont
annuelles pour une durée de 9 mois.
Gilles Bœuf
Né en 1950, biologiste et océanographe français. Professeur à
l'université Pierre-et-Marie-Curie, Sorbonne Université, président du
‘Muséum national d'histoire naturelle’ ( 2009-2015), professeur invité au
‘Collège de France’ en 2013-2014,sur la Chaire ‘Développement
durable, environnement, énergie et société’. Effectue plus de 150
missions à l’étranger, à destination d’une centaine de pays, séjourne
plus de 3 années au Chili.
Spécialiste de physiologie environnementale et de biodiversité.
Président du conseil scientifique de l‘’Agence Française pour la
biodiversité’. Fait de nombreuses conférences en France et à l’étranger
sur les thèmes de l’océan, de la biodiversité, de l’adaptation au milieu,
du rôle de l’eau dans le vivant et des ressources vivantes marines.
« La biodiversité n’est pas seulement l’inventaire descriptif des
espèces vivantes peuplant un écosystème particulier, c’est l’ensemble
des relations établies entre les divers êtres vivants et entre ceux-ci et
leur environnement. Elle a aussi été définie comme étant toute
l’information génétique contenue dans chaque unité élémentaire de
diversité : un individu, une espèce, une population ou un écosystème. »
Takao Furuno
Né en 1950, riziculteur japonais. Ses premiers souvenirs sont ceux
d’une campagne environnante peuplée de toutes sortes d’oiseaux, de
canards et d’animaux sauvages. Dès l’arrivée des méthodes agricoles
intensives et reposant sur l’utilisation de produits chimiques, les champs
sont évidemment désertés.
La lecture du livre Le printemps silencieux de Rachel Carlson qui
dénonce les effets néfastes de l’industrie chimique sur l’environnement,
déclenche son engagement. Se lance dans l’agriculture biologique dès
1978. Mais très rapidement, se brise le dos à passer ses journées courbé
sur les rizières pour défricher les mauvaises herbes. En 1988, il tombe sur
une méthode traditionnelle qui suggère de laisser des canards faire ce
travail harassant. Il décide d’essayer.
Les résultats à terme sont impressionnants* : les palmipèdes se
régalent de tous les parasites, leurs déjections sont un excellent engrais,
ils égaient le paysage pour le bonheur de tous. En fin de saison, les
canards s’envolent, sont vendus pour leur viande ou gardés pour la
reproduction.
* Pendant 3 ans, les canards sont régulièrement attaqués par des chiens, ce qui est résolu
finalement par la clôture des rizières par des fils électriques.
Vajana Ramprasad
Née en 1950 ?, chercheuse indienne en développement et
nutritionniste. Voyage pendant 10 ans dans les villages pour comprendre
les méfaits de la "révolution verte".
Incite des groupes de femmes à sauvegarder et multiplier les
semences de variétés anciennes dans de très nombreux villages.
Crée la Green Fondation dans le Karnataka (Inde du Sud) pour
aider les paysans à poursuivre leur activité et à retrouver l'autonomie
alimentaire.
Œuvre pour la conservation et l’échange de semences vivantes,
naturellement reproductibles.
« La banque de semences n'est pas seulement un magasin où les
semences de variétés traditionnelles de cultures vivrières sont conservés
aux fins de distribution aux agriculteurs. Plus que cela, il s'agit d'une
importante stratégie d’entraide pour maintenir la diversité génétique des
cultures et des espèces végétales dans les exploitations agricoles. »
Pierre Radanne
Français né en 1950. Dans les années 1970, il cofonde le
2ème groupe des ‘Amis de la Terre’ à Lille, puis la ‘Maison de la
nature et de l'environnement’.
Expert des questions écologiques et énergétiques, auteur
du rapport Facteur 4 sur la réduction des gaz à effet de serre de la
France (2005), ex-président de l’’ADEME’.
Président de l’association ‘4 D’ (‘Dossiers et Débats pour le
Développement Durable’), consultant et conférencier.
Propose une alternative au nucléaire avec les énergies
renouvelables.
« Le cadre national n’est plus adapté. L’ordre mondial doit
évoluer en plaçant le droit des individus et le respect du droit
international au dessus de la souveraineté des États. Le système
européen est conforme à cette exigence, c’est à ce niveau que doit
être abordée la question énergétique.»
Michel Giran
(1950-2017), militant écologiste français. Maîtrise de sciences
physiques, ex-professeur, libraire, éditeur, formateur.
Fonde en 1996 l'association ‘ADOME’ (‘Association pour le
Développement des Outils Multimédia appliqués à l'Environnement’)
dont il est la cheville ouvrière. Fonde en 2001 le site Planète Écologie.
Fonde en 2008 le site Écobase (www.ecobase.net),
"l’encyclopédie incontournable du développement durable ». ADOME
s’insère dans un vaste réseau de partenaires et relie ses divers projets
autour de l’internet et du multimédia à la réalité des acteurs de terrain du
changement. Crée en 2013 DDoogle, premier dictionnaire vidéo du
développement durable.
Cofondateur des ‘TIC 21’ (premières rencontres entre les acteurs
des technologies de l’information et de la communication et ceux du
développement durable), lancées en 2005, et du ‘Réseau Mémoire de
l’Environnement’, dont il assure la mise en ligne du premier rapport en
2004.
Lawrence Anthony
(1950-2012), explorateur et écologiste sud-africain. Maître
d’œuvre du sauvetage du zoo de Bagdad pendant l'intervention en
Irak en 2003 par la coalition dirigée par les États-Unis.
Conservateur de la réserve de chasse Thula Thula dans le
Zululand (Afrique du Sud), développe une relation unique avec un
troupeau d’éléphants sauvages.
Fondateur de The Earth Organization, sensibilise à
l'environnement, s’occupe des animaux du zoo de Bagdad
bombardé en 2003, défend les espèces en voie de disparition,
dont les derniers rhinocéros blancs.
Deux jours après son décès, 31 éléphants, menés par des
grandes matriarches, arrivent à sa maison après une procession
de 20 kms, conformément à la façon dont les éléphants pleurent
généralement la mort d'un des leurs, et restent devant la maison
pendant 2 jours et 2 nuits sans rien manger.
Andrea Rossi
Né en 1950, inventeur et entrepreneur italien. Docteur en
philosophie de l'Université de Milan.
À l'âge de 22 ans, crée une entreprise dans le domaine de
l'énergie. Reprend les travaux de Martin Fleischmann et Stanley Pons
(mars 1989), et de Steven Jones sur la fusion froide et le réacteur
nucléaire à faible énergie.
Inventeur en janvier 2011 avec Sergi Focardi (Université de
Bologne, photo du bas) du catalyseur d'énergie (Energy Catalyser, ou
E-Cat), mettant en œuvre un processus de production d'énergie par
des réactions nucléaires à basse énergie (Low Energy Nuclear
Reactions : LENR).
L’ E-Cat est un petit contenant métallique dans lequel on
insère une fine poudre de nickel et un composé en fine poudre
qui stocke de l’hydrogène et catalyse la réaction.
Celle-ci s’amorce en chauffant ce mélange en poudre avec
une résistance électrique, et dégage beaucoup plus d’énergie
que l’énergie électrique fournie pour l’amorcer.
../..
Andrea Rossi et Sergi Focardi
La source de l’énergie dégagée est d’origine nucléaire, puisque 90 %
des isotopes légers du nickel ont été transformés en isotope lourd pendant
le fonctionnement du réacteur.
Mais ce qui est incompréhensible (pour le moment), c’est le fait que
ces réactions nucléaires n’émettent pas de radioactivité pendant la
réaction, et que la poudre métallique n’est pas radioactive.
Cette technologie doit permettre de chauffer nos bâtiments et
maisons beaucoup moins cher qu’à l’électricité, au gaz ou au fuel, de
construire un prolongateur d’autonomie à microturbine pour voiture
électrique, etc.
Andrea Rossi travaille aujourd’hui pour Industrial Heat, entreprise
étatsunienne qui a acquis les droits pour le E-Cat.
Le rapport indépendant sur le réacteur E-Cat, signé par Giuseppe Levi (Bologne),
Evelyn Foschi (Bologne), Bo Höistad, Roland Pettersson et Lars Tegnér (Upsala), et
Hanno Essén (Stockholm), a été publié le 8 octobre 2014.
Laurence Tubiana
Née en 1951, écologiste française. Docteure en sciences
économiques. Cofondatrice de l’ONG ‘Solagral’ (‘Solidarité Agricole et
Alimentaire’. Directrice de recherche à l’’Institut national de la recherche
agronomique’ (INRA) et professeure à l’’École nationale supérieure
agronomique’ (Sup Agro) de Montpellier. Ambassadrice pour les
négociations de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements
climatiques. Dans ce cadre, participe en septembre 2018 au Global
Climate Action Summit organisé à San Francisco.
Professeure associée depuis 2003 à l'Institut d'études politiques de
Paris où elle est titulaire de la chaire de développement durable. Codirige
depuis 2007 la publication de l'Annuel du développement durable -
Regards sur la Terre. Présidente du conseil d’administration de l‘’Agence
française de développement’ (AFD).
Dirige depuis mars 2017 la European Climate Foundation. Membre
du ‘Haut Conseil pour le Climat’ créé en nov. 2018
« La rapidité à laquelle se manifeste le changement climatique
impose l’option de l’adaptation comme celle du réalisme et de l’évidence.
En parallèle d’une lutte pour la réduction des GES, la communauté
internationale et les communautés nationales doivent opter pour une
planification proactive de l’adaptation. »
Jacky Dupety
Né en 1950, ingénieur français en environnement. S’installe en
1998 dans le Lot pour se lancer dans l’agriculture biologique.
En 2003, l’année de la canicule, découvre les travaux de Gilles
Lemieux (Québec) et décide d’utiliser sa technique du bois raméal
fragmenté (BRF) : mélange de résidus de broyage de rameaux de
bois frais (diamètre < 7 cm). L’apport de BRF remet en marche le
couple lignine-champignons à l’image des sols forestiers.
Pas d’apports d’eau, d’engrais ou de traitements, rendements
supérieurs de 160 à 170%, pas d’intervention humaine nécessaire,
augmentation de la quantité de matière sèche des aliments, saveur
inégalée, fruits et légumes sans maladie.
« Du Québec, la technique s’est transmise à Madagascar et au
Sénégal, s’est développée en Afrique, et on a découvert qu’elle
existe en Inde… Les Québecois l’ont surtout optimisée. »
Richard Heinberg
Né en 1950, journaliste étatsunien. Conférencier au New
College of California où il dispense un cours sur l'écologie et la
collectivité durable ainsi que sur la déplétion énergétique et en
particulier le concept de pic pétrolier. Auteur de neuf livres traitant
principalement de la crise liée à la dépendance aux énergies fossiles
des sociétés industrielles et à l'avenir de celles-ci après l'avènement du
pic pétrolier.
Montre de bonnes raisons de penser qu’une crise systémique
sans précédent est probable, et des raisons encore meilleures de nous
inciter à dire adieu à la croissance. Affiche un pessimisme politique,
fondé sur la vision de peuples incapables de contester vraiment le
consumérisme et la loi de la croissance matérielle perpétuelle, de
peuples pris dans la nasse du système et qui en viennent à négliger le
sort de leurs descendants immédiats. Démontre qu’une contraction de
l’économie n’entraînerait pas nécessairement désastre et désolation.
« Espérer dépenser moins [d’énergie, de matière] tout en
préservant la croissance est illusoire. Lorsque le pétrole sera « hors de
prix », la mondialisation telle que nous la connaissons prendra fin. »
Paul Watson
Né en 1950, militant écologiste canadien. Marin dans les
garde-côtes puis dans la marine marchande. Dirigeant et membre
fondateur de ‘Greenpeace’. En octobre 1969, participe à une
protestation du ‘Sierra Club’ contre les essais nucléaires sur l'île
Amchitka. En 1975, participe à une campagne contre les baleiniers
soviétiques.
Fondateur de l’association Sea Shepherd (‘Berger de la mer’)
pour la conservation de la faune et de la flore marines, très active
dans la lutte contre la pêche baleinière.
« Notre mission est de mettre un terme à la destruction des
écosystèmes marins et au massacre des espèces dans le but de
conserver et de protéger la biodiversité des océans du monde entier.
Nous mettons en place des stratégies novatrices d’action
directe pour enquêter, documenter et intervenir si nécessaire afin
d’exposer et de combattre les activités illégales de haute mer. En
sauvegardant la biodiversité, nous nous efforçons de préserver la
survie de nos fragiles écosystèmes marins pour les futures
générations ».
Corinne Lepage
Née en 1951, avocate et femme politique française. Ancienne
ministre de l'Environnement, fondatrice et présidente du parti écologiste
‘Cap 21’ depuis 1996.
Co-fondatrice de l‘’Observatoire de vigilance et d’alerte
écologique’ avec Michèle Rivasi.
Présidente-fondatrice du ‘Comité de recherche et d'information
indépendantes sur le génie génétique’ (CRIIGEN), association d'étude
des effets produits par les techniques génétiques sur le vivant.
« Une grande part des difficultés économiques que rencontrent
notre pays vient du secteur nucléaire, qu'il s'agisse de notre balance
commerciale ou de notre développement industriel ou encore des coûts
et de la précarité énergétique. Nous consommons toujours autant de
pétrole. Aucun EPR n'est vendu et ne risque de l'être compte tenu de
l'enlisement des chantiers finlandais et français.
../..
Corinne Lepage
« L'industrie nucléaire est arrivée à tuer dans l'œuf tout
développement massif des énergies renouvelables. Les
investissements en R&D se font toujours massivement dans le
nucléaire (ITER, ASTRID) et non dans les technologies
indispensables que sont le stockage de l'énergie, le
développement des éoliennes d'une nouvelle génération, ou les
progrès dans le solaire.
Les situations financières d'EDF et d'Areva sont plus que
préoccupantes. L'EPR est en passe de devenir un gouffre
financier. Le nucléaire sera bientôt plus cher que l'éolien terrestre
- les courbes sont en passe de se croiser en Allemagne - et sans
doute le solaire va suivre.
Le fait que beaucoup de nos concitoyens n'aient d'autre
choix que le chauffage électrique, beaucoup plus cher, les rend
otages d'EDF. Et le pire est que cela continue puisque le
chauffage électrique continue à être encouragé alors qu'il devrait
être interdit. »
Claude et Lydia Bourguignon
Français nés en 1951 et 19??, anciens agronomes à l’INRA.
Parmi les premiers, dans les années 1970, à avoir alerté sur la
dégradation rapide de la biomasse et de la richesse des sols en
micro-organismes (bactéries et champignons microscopiques),
ainsi que sur la perte d'humus et de capacité de productivité des
sols agricoles européens.
Démissionnent de l’INRA il y a 20 ans pour créer le
‘Laboratoire d’analyse microbiologique des sols’ (LAMS) spécialisé
dans l’étude écologique de profil cultural.
Dénoncent l’agriculture chimique destructrice des sols : mort
biologique (plus d’organismes), chimique (plus d’échanges) et
physique (érosion).
« Médecins de la terre » spécialisés en refertilisation de sol
malades, développent des techniques culturales nouvelles : semi
direct sous couvert, bois raméal fragmenté, etc.
Critiqués par une partie du milieu scientifique et agricole pour des
propos considérés comme souvent simplistes, exagérés, catastrophistes.
Jocelyn Moulin
Français né en 1951, Trésorier et permanent de l’association
‘Kokopelli’, basée à Alès.
Kokopelli distribue depuis 20 ans des semences issues de
l'agriculture biologique et biodynamique dans le but de préserver la
biodiversité semencière et potagère, et informe les citoyens sur les abus
générés par les brevets sur les semences ou les pressions des
lobbyistes sur les recherches concernant les OGM.
Kokopelli distribue des semences bio dans toute l'Europe, a une
antenne en Belgique, en Italie, en Suisse, en Allemagne, au Brésil, au
Costa-Rica, en Inde et au Népal.
« Produire, offrir, échanger des semences, c’est un acte
de résistance qui permet de favoriser la biodiversité cultivée, de
préserver notre patrimoine génétique, en cultivant des variétés
anciennes, reproductibles et menacées de disparition, de retrouver
notre autonomie alimentaire en récoltant nos propres graines »
Roland Gnaiger
Né en 1951, architecte autrichien, responsable du départe-
ment Architecteur à la Kunstuniversität de Linz .
Étudie à l' Académie des Beaux-Arts de Vienne et à l'
Université de technologie d'Eindhoven (NL). En 1979, cofonde
Vorarlberger Baukünstler, groupe d'architectes et de charpentiers
autrichiens du Vorarlberg qui développent une approche originale de la
construction considérée comme une base du développement durable
et une nouvelle culture du bâti.
Fonde son propre bureau d'architecture à Doren. Fonde le
cours ‘überHolz’ (bâtiments en bois), le studio ‘BASEhabitat’ -
bâtiment dans les pays en voie de développement. Conçoit aussi des
aménagements intérieurs et des meubles. Président du jury du
Prix ​​d'Etat autrichien pour l'architecture et le développement durable.
Le Vorarlberg est la région d’Autriche où se développent le plus
les maisons passives, à énergie positive, la construction en bois, la
construction économique.
Bernard Perret
Né en 1951, ingénieur français, socio-économiste. École
polytechnique, ‘École nationale de la statistique et de l'administration
économique’ (ENSAE), administrateur de l’INSEE.
Haut fonctionnaire au ministère de l’Équipement, où il est
membre du ‘Conseil général de l’environnement et du
développement durable’, essayiste.
Ses thèmes de recherche portent sur l'évaluation des
politiques publiques, les indicateurs sociaux et de développement
durable, la sociologie et l'anthropologie économique, le travail et
l'emploi, les questions sociales, la gestion publique, l'épistémologie,
les questions spirituelles et religieuses.
Constate que la croissance économique repose sur l’énergie à
bon marché et la destruction de la nature.
« Inventer une nouvelle raison enracinée dans l’écologie,
changer la cohérence d’ensemble des raisonnements. Revisiter les
notions de propriété, de valeur et de bien-être, mettre l’État au
devant de la scène, créer une société civile mondiale ».
Ruth Stégassy
Française née en 19??, journaliste à ‘France Culture’, animatrice
de l'émission ‘Terre à terre’.
Très active dans le domaine de l'écologie, a lancé à Radio France
l‘’AMAP des Ondes’ (Association pour le maintien d'une agriculture
paysanne). Anime des débats et colloques, comme les ‘Entretiens de la
Biodiversité 2008’ présidés par Jean-Marie Pelt.
Dans son livre Usurpation contre nature, observe la dégradation
des territoires : paysages uniformisés, trop d’eaux raréfiées et
domptées, terres épuisées et colonisées, territoires empoisonnés
(défoliants, pesticides, radioactivité), ressources pillées et piratées.
Se lance ensuite dans un projet de production de céréales
anciennes,
« Loin de se contenter de repeindre le bitume en vert, ils (les
pionniers de la ville durable) inventent de nouvelles manières de
produire et d'utiliser l'énergie. Ils imaginent de nouvelles manières
d'habiter, de se mouvoir, écologiques, certes, mais surtout plus
humaines. En un mot : conscientes. Et si la ville durable était tout
simplement la ville apaisée ? »
Jean Rouaud
Né en 1952, écrivain français. Maîtrise de lettres, kiosquier,
journaliste, petits boulots. Prix Goncourt en 1990 pour son premier
roman, Les Champs d'honneur. Puise son inspiration dans la condition
humaine. Depuis 2015, tient une Chronique hebdomadaire dans
L'Humanité. « J'ai du respect pour la mécanique universitaire, mais je
reste à ma place. Moi, je ne suis jamais qu'un recycleur de
connaissances. »
Critique acerbe de la marchandisation, la financiarisation, la
dématérialisation.
« Nous ne sommes plus dans la consommation mais dans le
gavage. On se retrouve avec le bec ouvert, telles des oies ! Or nous
disposons d’un pouvoir formidable. Celui de manifester notre
désintérêt. L’idéal du marché est de créer des addictions. Mais les
addictions, cela se soigne et se guérit. »
« Contre les transports, la proximité des services; contre
l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles
d’agro-écologie; contre la dépendance, la réappropriation des gestes
vitaux; contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle
répartition du temps; contre les yeux vissés au portable, le nez au
vent; et l’arme fatale contre un système hégémonique vivant de la
consommation de viande, le véganisme ».
Vandana Shiva
Née en 1952, Indienne, physicienne, épistémologue, écrivain,
féministe, chercheuse et militante écologiste. Dirige la Research
Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy.
Une des chefs de file des écologistes de terrain et des
altermondialistes, notamment pour la promotion de l'agriculture paysanne
traditionnelle et biologique, en opposition à la politique d'expansion des
multinationales agro-alimentaires et au génie génétique.
Combat le brevetage du vivant et la biopiraterie, les OGM, les
grands barrages qui bouleversent les écosystème et amènent l’expulsion
de millions de paysans, l’accaparement de l’eau, le « terrorisme
alimentaire ». Appelle les paysans du monde entier à se mobiliser et à
désobéir aux mesures mises en places par l’industrie agroalimentaire
pour privatiser le vivant.
Défend la biodiversité, les droits des peuples autochtones aux
ressources naturelles, les droits du peuple palestinien.
Prix Nobel alternatif en 1993, « pour avoir placé les femmes et
l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. »
Clive Hamilton
Né en 1953, intellectuel et philosophe australien. Bachelor of
Arts en histoire, psychologie et mathématiques de l'université
nationale australienne, Bachelor of Economics de l'université de
Sydney. Enseigne l'éthique publique au Centre for Applied Philosophy
and Public Ethics à l'université Charles-Sturt.
Son livre Growth Fetish (2003) suggère que la poursuite
irréfléchie de la croissance économique est devenu un fétiche, qui n'a
conduit à aucune amélioration réelle en termes de bonheur. Dans
Affluenza : When Too Much is Never Enough (2005), analyse la
surconsommation et le vide de la vie du consommateur moderne.
Requiem pour l'espèce humaine analyse le changement climatique, sa
négation et ses implications. Les Apprentis sorciers du climat décrit les
mécanismes de géo-ingénierie qui permettront selon leurs partisans
de remédier au changement climatique sans changer notre modèle de
développement ni de consommation.
« Il est illusoire d'attendre le salut de la seule technique. Il s'agit
au contraire de développer une démocratie authentique pour éviter
que les dominants n'imposent leurs solutions au détriment des plus
pauvres. »
Serge Letchimy et Justine Bénin
S.L., né en 1953, urbaniste et homme politique français, député
PS de la Martinique depuis 2007. J. B., née en 1975, députée de la
Guadeloupe. Respectivement président et rapporteure de la
commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone.
Cet insecticide dangereux, perturbateur endocrinien et
cancérogène, a été autorisé entre 1972 et 1993 par l’État français
afin de protéger les bananeraies des Antilles contre l’attaque d’un
insecte, le charançon noir. Pourtant, sa toxicité et son pouvoir
persistant dans l’environnement étaient connus depuis 1975, lorsque
les États-Unis ont décidé de l’interdire, et même avant. L’OMS en
1979 l’avait classé comme cancérogène. 90 % de la population est
contaminée, le chlordécone pourrait rester jusqu’à 600 ans dans les
sols...
« Le chlordécone est bien avant tout un scandale d’État.
L’État a autorisé l’emploi d’une substance, et maintenu son usage,
en dépit des connaissances scientifiques et des signaux d’alerte ».
Lors de son déplacement aux Antilles en sept. 1978,
Emmanuel Macron dénonce un « scandale environnemental » et un
« aveuglement collectif. »
Glenn Albrecht
(né en 1953), philosophe australien spécialiste de l'environnement.
Professeur de développement durable à l'université de Murdoch et de
Newcastle (Nouvelles Galles), membre de la School of Geosciences de
l'Université de Sydney.
Invite à mobiliser nos émotions pour qu’après l’Anthropocène
advienne une nouvelle ère, le Symbiocène
« Je suis né au début de l’Anthropocène. Au début du déploiement
de forces colossales de transformation. Au début de la domination
humaine sur tous les processus biophysiques planétaires et même sur le
premier d’entre eux : le climat, qui devient plus chaud et chaotique. Les
changements sociaux et biophysiques sont devenus aujourd’hui si
importants et si rapides qu’il est difficile de les appréhender dans leur
globalité.
Ayant réfléchi à ces questions durant toute ma vie, je me sens
aujourd’hui capable de proposer une réflexion sur le sens de la vie
humaine au temps de l’Anthropocène. Dans cet ouvrage, je me suis
concentré sur un thème majeur : les réactions émotionnelles particulières
que nous manifestons en réponse au rythme et à l’ampleur du
changement environnemental et écologique. J’appelle ces réactions
“émotions de la Terre ”. »
Dominique Bourg
Né en 1953, philosophe français, doctorat de l'université
Strasbourg (1981) et doctorat de EHESS (1995). Professeur à la
faculté des géosciences et de l'environnement de l’université de
Lausanne.
Vice-président de la ‘Fondation pour la Nature et pour
l’Homme’ (ex-‘Fondation Nicolas-Hulot’), membre de la commission
Coppens qui a préparé la charte française de l'environnement.
Les urgences pour lui sont les suivantes :
« - créer une nouvelle boucle interactive entre les scientifiques, les
politiques et les citoyens
- introduire des considérations de long terme dans les processus de
décision publique
- inventer des instances démocratiques plus participatives et
délibératives pour faire face aux défis actuels
- faire décroître nos consommations de ressources
- repenser la notion de prospérité
- changer la gouvernance internationale ». ../..
Dominique Bourg
Mène une réflexion sur un projet de nouvelle économie en
réponse aux désordres environnementaux actuels et plus largement sur
une type de société ancré dans une spiritualité polyphonique. Selon lui,
le mouvement actuel de la pensée doit et va réintégrer la nature dans
un projet de vie terrestre qui met à leur juste place les sciences et les
techniques.
« Je suis convaincu que nous sommes déjà entrés dans une
dynamique d’effondrement dont les manifestations morales et politiques
sont désormais tangibles. La fête industrielle sera bientôt terminée.
Nombre d’enjeux vitaux occuperont désormais le devant de la scène. »
« Chercher une voie de sortie, c’est changer de regard : en
partant d’où nous sommes, sans nier nos désaccords sur les solutions à
apporter, envisageons une pluralité de voies d’expérimentation – des
micro-expériences citoyennes de permaculture jusqu’à la production
industrielle la plus high tech en passant par les chemins de l’économie
sociale et solidaire. (…) L’objectif : « une empreinte écologique
décroissante pour nous permettre de retourner puis de rester à
l’intérieur des limites de la biosphère, sans renoncer à notre modernité,
en œuvrant en faveur d’une priorité environnementale enfin claire et, à
terme, libératrice.»
../..
Dominique Bourg
« Il aurait fallu lancer un véritable plan d’infrastructures pour
décarbonner l’énergie, comme l’ont proposé l’économiste Pierre
Larrouturou et le climatologue Jean Jouzel. Cela aurait permis dans un
premier temps de créer des emplois, et n’aurait donc pas été
contradictoire avec une relance de l’économie. En ce qui concerne la
biodiversité, le texte que le gouvernement s’apprête à faire ne sert à
rien. Nous faisons face à un effondrement du vivant. Certaines
interdictions, comme l’huile de palme, sont absolument nécessaires.
"En même temps", il faut mettre en place une véritable politique
d’agroécologie, qui se passerait des pesticides et utiliserait moins
d’énergie. »
« À l’instar de la Fondation 2019, je défends la mise en place
d’une "TVA circulaire". Il faudrait un système dans lequel les produits
qui dégagent des externalités environnementales plus faibles que les
autres voient leur taux de TVA baisser. Il faut aussi imposer pour
certains produits des taux de matières secondaires (recyclées) ou
biosourcées, destinés à croître. Il s’agit de faire basculer le marché et
de réorienter progressivement le système productif. Ces mesures ont
un impact économique limité, mais ont des conséquences fortes pour
l’environnement. » ../..
Dominique Bourg
« Nous ne sommes jamais sortis du cadre d’une politique
néolibérale. Cette politique néolibérale est clairement définie dans
l’article 3 alinéa 5 de la convention cadre des Nations unies sur les
changements climatiques : les mesures de protection du climat qui
iraient à l’encontre du commerce international et de sa progression sont
à prohiber. Si nous restons dans cette perspective, nous n’en sortirons
jamais.
Les hommes politiques sont devenus des facilitateurs du commerce
international. S’ils étaient de véritables gouvernants, soucieux du bien
public, ils n’hésiteraient pas à interdire et à recadrer les actions
économiques lorsqu’elles deviennent dangereuses pour la société.
Cette dimension essentielle de la politique s’est aujourd’hui
perdue. Dans l’idéologie néolibérale à l’échelle mondiale, les
États sont devenus des agents économiques comme les
autres.»
Bruno David
Né en 1954, naturaliste français spécialisé en paléontologie et
en sciences de l’évolution et de la biodiversité. Président du ‘Muséum
national d'histoire naturelle’ depuis septembre 2015. Pilote l'organi-
sation de manifestations scientifiques dont les plus importantes sont la
8e conférence internationale sur les échinodermes en 1993
(250 participants) et la ‘Réunion des Sciences de la Terre’ en 2006 (800
participants). Très impliqué dans des actions de diffusion en direction
du grand public, contribue à la mise en place de multiples expositions
(‘Évolution biologique et humaine’, puis ‘R'évolution’ 2001 au musée de
Dijon), particip’ à des événements comme les rencontres ‘Science et
Citoyens’, la ‘Fête de la science’, la ‘Nuit des musées’, etc.
« Aujourd’hui, tout laisse à penser que nous sommes à l’aube
d’une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on
estime que 500 000 à un million d’espèces sont en train de décliner et
que d’ici quelques décennies elles pourraient s’éteindre. L’homme et sa
consommation sans cesse croissante d’espace et d’énergie en est la
première cause. Si rien n’est fait, cette nouvelle crise majeure de la
biodiversité aura bien lieu, et l’humanité, dont la survie et la prospérité
dépendent de l’équilibre de des écosystèmes, pourrait elle aussi
disparaître. »
Thierry Salomon
Ingénieur énergéticien français né en 1954. Ingénieur ÉCAM Lyon.
Depuis 2001, cofondateur et responsable-développement d‘’IZUBA
énergies’, société coopérative qui réalise des études d’optimisation
énergétique.
Un des promoteurs en France du concept de ‘négaWatt’, et ex-
président de l'association du même nom. Membre du ‘Groupe des
experts’ du débat sur la transition énergétique qui a lieu en France en
2013.
NégaWatt regroupe plus de 1000 adhérents dont plus de 400
experts et praticiens français de l’énergie, tous engagés pour un avenir
énergétique s’appuyant sur le concept de négaWatt : sobriété
énergétique, efficacité énergétique, recours volontariste aux énergies
propres comme les énergies renouvelables, par cogénération au biogaz
et une sortie du nucléaire civil.
Cette approche s'inscrit dans les démarches de transition vers un
développement durable, dont la démarche Villes en transition. ../..
Thierry Salomon et Négawatt
Le manifeste NégaWatt prévoit :
- une division par deux de la consommation d’énergie par rapport au
niveau actuel avec une contribution majeure du logement (matériaux
d’origine biologique dans le bâtiment, forte démarche d’éco-
conception dans l'industrie)
- une montée en puissance de la production d’énergie renouvelable
s’appuyant sur le rôle central de la biomasse,
- la possibilité de sortir du nucléaire en fermant les
centrales actuelles au rythme de la baisse de la
consommation d’électricité.
../..
Thierry Salomon et Négawatt
Il décrit en plus de 400 pages comment on compte s'y prendre
(mécanismes incitatifs politiques et financiers, réforme de la fiscalité
environnementale, création d’une Haute Autorité indépendante de
l'énergie, du climat et de l'environnement, etc.). Une évaluation
économique du scénario a été faite (684.000 emplois d'ici 2050).
« Les choix énergétiques ne sont pas que technologiques ou
matériels : ils sont porteurs de valeurs. La trilogie sobriété-efficacité-
renouvelables fournit une triple réponse à la question de l'avenir
énergétique. Elle présente l'originalité d'être au croisement de l'éthique
et de la technologie. » (…)
Trois chantiers seront prioritaires : rendre le pouvoir aux
territoires pour une gestion locale et citoyenne de l'énergie, faire de la
transition énergétique l'affaire de tous, et repenser l'urbanisme, à la
recherche d'un ''mieux vivre ensemble''.
Michael Moore
Né en 1954, écrivain et réalisateur états-unien de documentaires
engagés. Abandonnant ses études de journalisme, fonde à 22 ans le
Flint Voice, journal alternatif qu'il dirige pendant 10 ans.
Dénonce dans ses documentaires la mentalité états-unienne vis-à-
vis du port d'arme, le système des mutuelles de santé américaines
(HMO) avides de profits, la guerre d'Afghanistan, l'intervention militaire
des États-Unis en Irak, etc.
Dans son documentaire Planet of the humans réalisé avec Jeff
Gibbs, montre que les panneaux solaires, les éoliennes géantes, les
voitures électriques se révèlent très décevants en matière d’efficacité,
de rentabilité, de durabilité, et surtout, du fait des désastres qu’engen-
drent leur processus de fabrication : destruction de milieux naturels,
forte consommation d’énergies extractives, utilisation de matières
premières rares et polluantes à extraire.
Et, au terme de leur fonctionnement, panneaux, éoliennes et
batteries sont difficilement recyclables et difficiles à traiter une fois mis
au rebut.
« La seule énergie propre, c’est de consommer moins d’énergie. »
Planet of the humans est critiqué par une partie du mouvement
écologiste, par exemple par Ketan Joshi, qui lui reproche de s’appuyer
sur des faits et des données dépassés.
Michael Moore
Il pêche par des propos bien peu nuancés et un message ambigu qui rallie autant
les déçus de l’écologie récupérée que la droite anti-écologiste et ses réactionnaires. Les
parcs éoliens abandonnés visibles dans le film sont par exemple imputables à des
politiques plus intéressées par les effets d’annonce que par la préservation de
l’environnement, et pas véritablement à la technologie de l’éolien en tant que telle.
L’idée même de réduire une multitude de techniques sous le terme de
« renouvelables » est déjà une confusion. Car c’est aussi et surtout leur utilisation dans le
cadre de la logique du marché qui est problématique.
On trouve en français une critique du film sur le site ‘Le vent se lève’
(LVSL), qui souligne notamment que « le documentaire ne fait pas
vraiment la distinction entre technologie et gestion de la technologie.
(…) Les énergies renouvelables sont non seulement fonctionnelles, mais
essentielles. Par contre, certaines technologies renouvelables posent
plus de problèmes qu’elles n’en résolvent, ce que le film montre bien,
alors que d’autres sont en revanche largement acceptables, ce qu’il ne
montre pas. Il faut donc sortir de tout manichéisme, car seul un
pragmatisme à toute épreuve peut nous permettre de relever le défi de la
transition écologique. »
Robert Proctor
Né en 1954, historien des sciences états-unien, professeur d'histoire
des sciences à l'université de Stanford.
Le premier historien à témoigner contre les industriels du tabac.
Publie leurs petits et grands secrets, puisés dans les mémos et les
messages internes, dans les rapports confidentiels, dans les comptes
rendus de recherche de leurs propres chimistes, de leurs propres
médecins.
Montre que les industriels du tabac ont pris conscience très vite des
dangers du tabac, mais qu’ils ont tout fait pour tromper l’opinion. Même
l’’Organisation Mondiale de la Santé’ a été infiltrée par des faux-nez de
l’industrie. Parle d’un crime de masse.
« La cigarette est l'invention la plus meurtrière de l'histoire de
l'humanité. Chaque année, elle tue plus que le paludisme, plus que le sida,
plus que la guerre, plus que le terrorisme. Et plus que la somme des
quatre. Plus de cinq millions et demi de vies emportées prématurément
chaque année. Cent millions de morts au 20ème siècle ; sans doute un
milliard pour le siècle en cours. »
Nicolas Hulot
Né en 1955, journaliste-reporter français, animateur-producteur
de télévision, écrivain et militant politique.
Crée en 1990 la ‘Fondation Ushuaïa’, aujourd’hui ‘Fondation
pour la Nature et l’Homme.’
Est à l’origine de l’idée d’inclure une charte de l’environnement
dans la constitution, ce qui est effectif depuis 2005. Critiqué par une
partie des militants pour ses relations avec des grandes entreprises,
est battu par Éva Joly aux primaires d’Europe-Ecologie - Les Verts.
Chargé par le président F. Hollande de préparer la conférence
internationale sur le changement climatique prévue en France en
2015. Ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire
après l’élection d’Emmanuel Macron.
Le 28 août 2018, annonce sa décision de démissionner du
gouvernement. Déclare : « Je ne veux plus me mentir », a le
sentiment que l'écologie n'est pas une priorité du gouvernement.
../..
Nicolas Hulot
Cite plusieurs domaines où il n'a pas pu faire avancer ses
dossiers : l'utilisation des pesticides, la perte de biodiversité et
l'artificialisation des sols. En ce qui concerne les progrès réalisés, il les
qualifie de « petits pas », insuffisants à enrayer le réchauffement
climatique. Ce dernier ne pourra être stoppé qu'en changeant de
système. Met en cause le libéralisme économique qui est cause de
désordres. Explique enfin son départ par l'importance des « lobbies dans
les cercles du pouvoir » : agrochimie, nucléaire, chasseurs, etc.
Ses accents tiers-mondistes, anticapitalistes, décroissants
risquant de le rendre moins consensuel, il répond : « Ce n'est pas moi
qui me suis radicalisé, c'est la situation. »
« Notre société ressemble à une espèce d’avion de ligne où tous
les voyants seraient au rouge dans le cockpit et qu’à l’arrière on continue
soit à boire le champagne soit éventuellement à se quereller. »
« Les grandes routes du conformisme mènent à la médiocrité
et au malheur. »
« Chaque jour que nous cédons au scepticisme ou
l'immobilisme nous rapproche un peu plus de l'impasse planétaire. »
Marc Giraud
et Danièle Boone
Marc Giraud, né en 1955, naturaliste de terrain, illustra-
teur animalier, écoguide, conférencier, écrivain et journaliste spécialisé en
zoologie. Chroniqueur et animateur de télévision, auteur d’une quarantaine
de livres sur la nature de proximité. Porte-parole de ‘l'Association pour la
protection des animaux sauvages’.
Danièle Boone, engagée dans la défense de la nature, membre des
JNE (‘Association des journalistes écrivains pour la nature et l’écologie’).
« Si l'écologie est soutenue par la grande majorité des citoyens, elle
provoque aussi des réactions violentes. En effet, des industriels et des
politiques aux intérêts financiers contraires à la protection de l'environne-
ment font tout pour casser ce vaste mouvement et freiner la prise de
conscience internationale. Avec presque un meurtre par jour dans le
monde, certains n'hésitent pas à faire taire définitivement les militants
qui les gênent, notamment en Amérique du Sud.
Fort heureusement, nous n'en sommes pas là, mais les tensions
se multiplient dangereusement et les écologistes de terrain sont de plus
en plus systématiquement attaqués par tous les moyens : financier,
juridique, médiatique, politique, policier. »
Fabrice Nicolino
Né en 1955, journaliste et écrivain français, collaborateur à Terre
sauvage, cofondateur avec Dominique Lang des Cahiers de St
Lambert. Journaliste à Charlie Hebdo, blessé lors de l’attentat
terroriste de janvier 2015.
Auteur de livres-enquêtes sur des sujets clefs comme les
pesticides, l’industrie et la surconsommation de la viande, les agro-
carburants, le nucléaire, les pollutions industrielles. Affirme que
l’’écologie est avant tout la découverte des limites physiques de la
planète.
Dresse le bilan d'un siècle d'histoire agricole en France : exode
rural, industrialisation de masse, remembrement, recours irraisonné à
l'agrochimie et aux pesticides...
Dénonce notamment l’utilisation des pesticides de
synthèse : Gaucho, néonicotinoïde tueur d’abeille; DDT, insecticide
organochloré, classé comme cancérogène probable; chlordécone,
utilisée dans les bananeraies aux Antilles, qui a pollué les sols pour
des centaines d’années. Ces poisons, malgré la connaissance de leur
nocivité, n’ont pas été immédiatement interdits par les pouvoirs
publics. ../..
Fabrice Nicolino
Les responsables de cette « contamination en conscience »
sont l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), les
ministres de l’agriculture successifs, et surtout « l’industrie
agrochimique qui a gangrené toutes les structures publiques et de
surveillance »
« Il faut 659 m² de soja transgénique, provenant essentiel-
lement d’Amérique latine, pour satisfaire les besoins en viande d’un
Français. »
« Le dérèglement climatique menace de dislocation les
sociétés humaines, [...], les sols agricoles disparaissent, les océans
meurent, des dizaines de millions de gueux errent d'un bout à l'autre
d'une planète dévastée, et ces crétins (les intellectuels de gauche) se
taisent. »
« L’espoir ? Compte tenu des ébranlements colossaux à
venir, il faut renforcer sans cesse les liens entre ceux qui pensent un
avenir possible, fondé sur le respect de valeurs humaines essentielles.
Ce réseau, selon moi, c’est l’avenir. C’est l’équivalent d’une graine
prête à germer. »
Fabrice Nicolino
En s’adressant une petite fille, la sienne, retrace l’histoire de
l’industrie agroalimentaire mondialisée : de la naissance de celle-ci à
la fin du 19ème siècle aux différents scandales sanitaires et financiers
d’aujourd’hui.
Montre comment nous avons gagné au passage une nourriture
appauvrie de ses nutriments indispensables, mais enrichie en sel, en
sucre, en gras et en produits chimiques de toutes sortes, qui font le
lit de nos grandes maladies contemporaines : diabète, obésité,
cancers, etc. Le tout au bénéfice économique d’un tout petit nombre,
puisque derrière la multitude de marques qui donnent au consom-
mateur l’illusion du choix se cachent en réalité une dizaine de
groupes qui se partagent le marché mondial…
Plaide pour renouer avec une alimentation variée, non transfor-
mée et respectueuse de la biodiversité.
Jean-Philippe et Anne Beau-Douëzy
Né en 1955, écologue et naturaliste français. Se forme dans les
années 1970 à la ‘Fédération des Jeunes pour la Nature’, avec Cous-
teau, Tazieff, Bombard. Engagé pendant 35 ans dans la conservation de
la nature, de la Méditerranée à l'Amazonie où il passe plusieurs années.
Crée ‘Europe Conservation France’, association œuvrant notamment
pour la défense des baleines, dauphins et loups dans leur environne-
ment naturel. Crée avec Jacques Rocher (Fondation Yves Rocher) le
programme ‘Plantons pour la planète’, en partenariat avec le programme
des Nations Unies pour l'environnement.
Un des spécialistes français de la permaculture, créateur avec
son épouse Anne Douëzy, ex-avocate en droit des affaires, des ‘Jardins
Forêt Comestibles’ et de la FERME du Bouchot (‘Faire Ensemble dans le
Respect Mutuel avec la permaculturE’), écocentre à Pierrefitte-sur-
Sauldre, en Sologne, où sont proposés des séminaires et stages de
formation.
« Les arbres sont le futur de l'humanité. « L’avenir sera aux
humains qui planteront des arbres fruitiers » disait un homme-médecine
amérindien dont j’avais suivi les enseignements. Cette phrase m’a
toujours accompagnée. Tout le monde devrait se l’approprier. »
« Avant, j’étais dans la conservation ; avec la permaculture, je
suis dans la reconstruction. »
Daniel Cueff
Né en 1955, homme politique français. Enseigne l'anthropologie
et la méthodologie du projet à Rennes. Spécialiste du problème des
enfants des rues.
Depuis 1999, maire de Langouët, commune de 600 habitants
(Ille et Vilaine). Met en œuvre une écologie politique : photovoltaïque
sur les toitures des bâtiments communaux, filière bois énergie, école
HQE, eaux de pluie récupérées pour les sanitaires et l'arrosage, cantine
communale 100% bio, pépinière de l'économie sociale et solidaire,
logements sociaux écologiques, jardins coopératifs, etc.
En 2005, fonde avec Serge Moélo, Maire de Silfiac, le réseau BRUDED
(‘Bretagne Rurale rurbaine et Développement Durable’), rassemblant plus de 120
communes impliquées dans le développement durable sur les cinq départements
bretons.
En mai 2019, interdit aux agriculteurs d’utiliser des pesticides à
moins de 150 m des habitations des habitants. Plus de 100 communes
prennent par la suite des arrêtés similaires, dont Paris et Lille. En août, Emmanuel
Macron soutient « dans ses intentions » ce maire breton, tout en rappelant la
nécessité de respecter la loi. L’arrêté est annulé en octobre par le Tribunal
administratif au motif que seul le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a
autorité pour encadrer l'utilisation des pesticides.
Daniel Heuer
Né en 1955, chercheur français en physique nucléaire.
Directeur de recherche au CNRS et physicien affecté au ‘Laboratoire de
physique subatomique et de cosmologie’ de Grenoble (LPSC). Un des
grands spécialistes mondiaux de la filière thorium et des réacteurs à
combustibles liquides MSFR (Molten Salt Fast Reactor, image du bas).
Un des avantages majeurs de ce réacteur est l'utilisation d'un
combustible liquide que l'on dissout dans des sels fondus qui circulent à
l'intérieur du réacteur pour le refroidir. L'intérêt central est la sécurité
qu'offre ce combustible liquide. Le réacteur est en effet extrêmement
stable. Le thorium permet une meilleure efficacité économique en
augmentant la durée de vie des matériaux et le rendement de la
conversion électrique. On pourrait alimenter un réacteur à sels fondus
avec les déchets, tels que le MOX, produits par les réacteurs actuels ou
l’uranium appauvri stocké actuellement en grande quantité. Si l’on ne
trouve pas de solutions aux problèmes non encore résolus, il est
toujours possible de relâcher certaines contraintes. On obtiendra un
réacteur un peu moins efficace, mais la sûreté ne sera pas impactée.
« Le choix de développer ou non les RSF est politique, la Chine,
la Russie et les États-Unis ont fait le choix de le faire. »
Roland Gérard
Français né en 1955. Éducateur à l’environnement et au
développement durable, codirecteur du ‘Réseau Ecole et Nature’,
cofondateur du ‘Collectif Français pour l’Éducation à l’Environnement
vers un Développement Durable’ (CFEEDD).
Il y a en France une trentaine de réseaux territoriaux des
acteurs de l’éducation vers un développement durable.
« Il faut être d’abord un vivant, apprendre à observer,
s’étonner, s’émerveiller, vivre au contact des arbres, de l’eau, du
sable, des roches, des plantes. Quand on est un vivant, on peut
ensuite plus facilement devenir humain puis un citoyen actif, et enfin
un consommateur responsable et un producteur écologique.
On est crédible si l’on fait ce que l’on dit, si l’on dit juste ce que
l’on fait. L’éducation à l’environnement est une école de la
participation et de la solidarité avec les autres et la planète, ici et
ailleurs, aujourd’hui et demain. »
Rashida Bee et Champa Devi Shukla
R.B., activiste indienne née en 1956. Suite à la catastrophe
du 2 décembre 1984 à Bhopal en 1984 (42 tonnes d'isocyanate de
méthyle dans l'atmosphère de la ville), perd 5 membres de sa famille et
souffre de divers problèmes. Avec Champa Devi Shukla, mène une
campagne internationale contre ‘Dow Chemical’ et sa filiale ‘Union
Carbide’ et pour obtenir justice pour les victimes.
En 1999, avec d'autres victimes, déposent un recours collectif
contre ‘Union Carbide’. En 2002, organisent une grève de la faim de 19
jours à New Delhi, exigeant que l'ancien PDG d‘’Union Carbide,’ Warren
Anderson, soit confronté à un procès à Bhopal (3 828 morts identifiés,
362 540 victimes à des degrés divers). Appelent Dow à fournir des soins
de santé à long terme aux survivants et à leurs enfants, à nettoyer
l'ancien site d‘’Union Carbide’ et à fournir un soutien économique aux
survivants qui ne peuvent plus travailler pour cause de maladie.
Obtiennent en 2004 le ‘Prix Goldman pour l'environnement’. Avec
l'argent du prix, ouvrent Chingari Trust, une organisation qui fournit une
aide médicale aux enfants nés avec des malformations.
Des personnes meurent encore de cette toxicité, mais rien n‘a été
fait pour nettoyer l'usine, où les déchets traînent à ciel ouvert, et que les
enfants des bidonvilles utilisent comme terrain de jeu.
Davi Kopenawa
(né en 1956) chef chaman, écologiste, porte-parole interna-
tional de la communauté d'Amérindiens Yanomamis dans la forêt ama-
zonienne du Brésil.
Le territoire des Yanomamis est envahi par les chercheurs d’or
brésiliens, à la fin des années 1980. La surexploitation de la forêt
amazonienne met en grand danger leur civilisation, par de nombreux
massacres, empoisonnement de la nature (notamment au mercure) et
par des maladies nouvelles contre lesquelles les Yanomamis n'ont pas de
traitements ni aucune immunité naturelle.
Apprend le portugais, langue du Brésil. De 1985 à 1995, est inter-
prète pour la FUNAI (fondation liée au gouvernement fédéral chargée de
la protection des peuples indigènes). Aidé par de nombreuses
associations humanistes internationales, il entreprend un tour du monde
(Amérique du Sud, États-Unis, Europe, etc.) pour expliquer sa culture et
la situation dramatique vécue par son peuple, chercher de l'aide d'autres
civilisations amies pour lutter.
Reçoit pour son action en 1988 une récompense du programme
des Nations unies pour l'environnement. En 2019, reçoit le prix Right
Livelihood ou prix Nobel alternatif.
Marie Chauvel et Vincent Mathel
M. C., née en 1956, ingénieure et cheffe d’entreprise française.
Présidente de ‘SeaBird’, qui travaille depuis 2011 sur des équipements en
bioplastiques compostables et biodégradables pour des applications dans
l'environnement marin, la pêche, l'aquaculture et le milieu médical. Crée à
Larmor-Plage une unité de production de filets de pêche biodégradables
en mer et compostables à terre.
Fabriqué au Portugal à partir de bioplastique, dans le cadre d’un
projet porté par le ‘Parc naturel marin des Estuaires Picards et de la Mer
d'Opale’ (OFB - Office français de la biodiversité), et après 4 ans de
recherche et développement par le bureau d’études, ce filet de pêche est
adaptable à différents engins de pêche et se dégrade avec le temps dans
l’environnement marin.
Vincent Mathel, ingénieur de recherche en développement dans le
bioplastique, est le chef de projet chez Seabird.
* Perdus en mer, les filets non biodégradables peuvent mettre 400 à 600 ans ans pour se
dégrader, et diffusent des microparticules de plastique. Ils sont également responsables de "la
pêche fantôme", car de nombreuses espèces marines s’y retrouvent prises. Selon une étude
publiée par Science Advances, environ 78 000 kilomètres carrés de filets maillants et de sennes
coulissantes disparaissent chaque année au fond des mers ou se retrouvent à flotter à la surface.
Auxquels il faut ajouter 740 000 kilomètres de lignes de pêche, 14 milliards d’hameçons, les pièges,
les casiers, etc.
Vijay Kumar Thallam
Né en 1956, agronome indien. Président de la Society
for Elimination of Rural Poverty de 2000 à 2010. Premier directeur de la
National Rural Livelihoods Mission (NRLM), promoteur des droits des
femmes. Conseiller du ministre en chef du gouvernement de l'Andhra
Pradesh, Chandrababu Naidu, pour l'agriculture et la coopération et
responsable de la mise en œuvre de l'agriculture biologique dans
l'Andhra Pradesh. Officer de l’Indian Administrative Service
Faisant le constat que l’idéologie du progrès technique en
arrière-plan de la ‘révolution verte’ à base de chimie a été destructrice,
met en oeuvre le plan Zero Budget Natural Farming (ZBNF) destiné à
convertir l’Andra Pradesh au 100 % bio : tous les éléments fertilisants
ou protecteurs sont produits sur place. 45 millions de paysans se sont
déjà convertis à ces méthodes développées par le célèbre agriculteur
bio et sage (rishi) Subhash Palekar.
Prêt à beaucoup de concessions avec les structures officielles et
les organismes internationaux qui le financent en partie le projet, ceux-
là même qui ont été les grands promoteurs de la ‘révolution verte’.
Partage avec S. Palekar une définition du progrès qui part de l’humain,
des choix éthiques et spirituels qu’ils déclinent dans leur différentes
composantes écologique, économique, sociale et politique
Michel Valentin
(1956-2012), écologiste français. Chef d’entreprise performant,
amorce dans un moment sensible de sa vie une réflexion quant à la
pertinence d’un fonctionnement où le travail et la production sont les seules
valeurs importantes. Avec Pierre Rabhi et Isabelle Peloux, crée en 2003 le
centre d’accueil et de formation et la ferme écologique ‘Les Amanins’ à
Roche-sur-Grâne (Drôme), dont le but est de concilier l’accueil, la
pédagogie, l’écoute et l’expérimentation avec le loisir et la solidarité. Le
centre vise l’autonomie alimentaire, énergétique, économique et financière,
et celle de la construction.
La ferme (maraîchage; culture de céréales, légumineuses et plantes
fourragères; moutons, vaches, porcs, poules; fromagerie) vise à rendre à la
terre ce qu’elle nous donne : rotation des cultures, intégration du fumier du
troupeau dans la terre, valorisation des déchets. Le centre transmet les
pratiques écologiques et quotidiennes à un public le plus large possible.
L’école du Colibri met en œuvre un projet pédagogique permettant aux
enfants d’apprendre à vivre ensemble.
L’équipe œuvre collectivement dans une démarche d’écologie
relationnelle afin d’être en adéquation avec ses valeurs.
Isabelle Autissier
Née en 1956, agronome française, navigatrice, première
femme à avoir accompli un tour du monde en compétition en 1991,
spécialiste en halieutique, militante des droits humains.
Présidente depuis 2009 de la branche française du WWF
(World Wide Fund for nature).
« Le navigateur ne se bat pas contre la mer, il adapte sa
stratégie au vent, aux vagues, aux courants. De la même façon, nous
devons changer de paradigme dans les relations entre l’homme et la
nature, collaborer avec elle. Cela implique un cœur à cœur avec la
planète, mais aussi un engagement citoyen, des réseaux de
solidarité, des actions communes » .
« L’océan aiguise les appétits : potentiel éolien, d’autres aux
grands fonds leurs ressources, millions de molécules dont certaines
pourraient être des mines d’or. Je ne refuse rien. Mais si exploitation il
doit y avoir, encore faudrait-il la lancer de manière intelligente, en
évitant de reproduire les destructions à grande échelle qui ont
accompagné la course aux ressources terrestres. »
Tony Rinaudo
Né en 1957, agronome et missionnaire australien. Travaille avec
Serving in Mission en République du Niger de 1981 à 1999, supervise le
développement rural à long terme et des programmes de secours.
Découvre sur ces terres où ne pousse presque plus rien, ce qu'il appelle
des « forêts souterraines ». Les arbres coupés il y a des dizaines
d'années existent toujours, avec un système racinaire parfois enfoui à 30
ou 40 mètres de profondeur.
« Quand vous enlevez les arbres, vous enlevez les méthodes
naturelles de fertilisation du sol. Mais la nature est en fait plus que
capable de s'auto-guérir si on lui donne une chance. Il faut changer la
façon dont nous gérons notre bétail pour qu'il ne piétine pas les terres 12
mois par an, changer notre façon de cultiver pour ne pas planter chaque
centimètre carré de terre. Pas d'arrosage, pas de plantation, juste une
repousse naturelle. Et puis en 3 ans, ces arbres peuvent atteindre 3 à 4
mètres de haut ! » Développe la technique pionnière Farmer Managed
Natural Regeneration ou FMNR (régénération naturelle gérée par les
agriculteurs),
Depuis 1999, travaille pour World Vision Australia (administrateur de
programme puis conseiller principal pour l'action climatique). Promeut les
initiatives forestières et agroforestières à l'échelle mondiale (Timor
oriental, Éthiopie, etc.)
Gunter Pauli
Belge né en 1956, diplômé en économie de l’Université Loyola
(Chicago) et titulaire d’un MBA de l’INSEAD (Fontainebleau). Membre
du ‘Club de Rome’. Redresse la société de détergents écologiques
‘Ecover’. Crée la fondation ZERI (Zero Emissions Research Initiatives).
Prône une économie s’inspirant des écosystèmes naturels pour
résoudre les crises économique, sociale et écologique.
Identifie 183 innovations au service d’une "économie bleue", à la
fois non polluante et créatrice de cohésion sociale. 1/3 des innovations
sur son site sont réalisées et rentables, 2/3 sont des prototypes ou
d’excellentes idées scientifiquement prouvées, 40 % viennent d’Europe.
Rencontre 14 gouverneurs de banques centrales africaines pour
prôner l’économie bleue.
« Les écoles comme Harvard enseignent le même dogme du
"cœur de métier", obligeant à se concentrer sur un seul thème, sans
pensée systémique. On omet de faire plus et mieux avec ce qui est
localement disponible ».
« Si nos industries ressemblaient à la nature, chaque déchet
serait l’aliment d’une autre industrie. »
Hervé Kempf
Né en 1957, journaliste et écrivain français.
Fonde en 1989 Reporterre, le magazine de l'environnement,
entre en 1998 au quotidien Le Monde pour couvrir le domaine
environnemental. Explique l'articulation entre l'actuelle crise sociale et
la crise écologique en s'appuyant sur la théorie de la rivalité
ostentatoire de l'économiste Thorstein Veblen.
Selon lui, la solution à la crise écologique passe par un retour
du sentiment collectif, et donc par la sortie de la culture capitaliste.
Décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers
des régimes oligarchiques, dans lesquels un petit nombre de
personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique.
« Notre-Dame-des-Landes ? C'est là que brûle le noyau de
l'écologie, bien plus que dans l'empesé débat sur la transition
énergétique ou au sein des affligeantes négociations climatiques à
Doha ». ../..
Hervé Kempf
« - Appauvrissement matériel : les pays riches doivent réduire leur
consommation matérielle et énergétique.
- Espace écologique : la clé géopolitique du 21ème siècle sera le partage
de l’espace écologique planétaire.
- Bio-économie : l’économie va se structurer en fonction de l’utilisation
économe des ressources bio-écologiques.
- La force paradoxale de l’Europe : l’Europe a l’avenir devant elle, parce
qu’elle est plus sobre, plus juste et moins agressive que les autres
superpuissances. Sa faiblesse fait sa force.
- Le retour des paysans : les paysans vont redevenir une des couches
sociales les plus indispensables et les plus porteuses d’avenir, et d’abord
pour créer de l’emploi.
- Réduire les inégalités : une diminution drastique des inégalités, tant à
l’échelle mondiale qu’au sein de chaque société, est indispensable pour
parvenir à l’équilibre écologique ».
Alain Baraton
Né en 1957, jardinier français, écrivain, chroniqueur de télévision
et de radio. Études en horticulture dans un lycée du Tremblay-sur-
Mauldre (78).
Jardinier en chef du ‘Domaine national de Trianon’ et depuis 1982
du ‘Grand parc du château de Versailles’ , 850 ha, (où il a commencé
comme caissier saisonnier à l’entrée du parc), responsable du ‘Domaine
national de Marly-le-Roi’ depuis 2009. En 1999, fait interdire l'utilisation
d'insecticides dans les jardins du château de Versailles.
Tient une chronique sur ‘France Inter’ depuis 2003 : Jardin puis La
main verte.
« Le jardinier est la sentinelle de l'environnement : c'est le premier
qui constate les changements climatiques, qui s'aperçoit que les plantes
souffrent, que la population d'oiseaux diminue. »
« Le bruit des souffleuses en automne est devenu insupportable,
les tondeuses à fil flinguent l'écorce des arbres, la taille au laser a
transformé le jardinier en opérateur de machine. »
« Je crois, pour ma part, que le jardinage est beaucoup plus utile
que le divan d'un psychanalyste. »
Tim Jackson
Né en 1957, Anglais, professeur de développement durable au
Centre for Environmental Strategy de l’Université du Surrey.
Ses thèses :
- Reconnaître les limites de nos ressources, limiter la croissance,
construire une prospérité qui ne repose pas sur la croissance
continuelle, remettre en cause le PIB,
- Retrouver les sources de l’épanouissement personnel et collectif,
- Décupler les investissement durables,
- Réduire et partager le temps de travail.
« Nous dépensons l'argent que nous n'avons pas pour acheter
des biens dont nous n'avons pas besoin, afin de créer une impression
éphémère sur des gens dont nous n'avons rien à faire… »
« Les gens qui m’invitent au Brésil ou en Chine sont très
conscients de l’intérêt d’avoir un modèle de développement qui ne
suive pas complètement l’exemple du consumérisme occidental. »
Richard Powers
Né en 1957, écrivain états-unien. Après quelques années de
physique, étudie la littérature à l'université de l'Illinois. Devient un
auteur reconnu et à succès aux États-Unis au début des années 1990,
avec des romans explorant la relation entre sciences (physique,
génétique), technologie et art (musique).
Son roman The Overstory (‘L'Arbre-monde’), prix Pulitzer de la
fiction de littérature 2019, aborde le thème de la nature et de nos liens
avec elle. Il est construit en quatre parties très métaphoriques :
"racines", "tronc", "cime" et "graines". Les destins des 9 protagonistes
de ce récit (un artiste, un psychologue, un vétéran de guerre, un
étudiant, un concepteur de jeux électroniques, un photographe
amateur, une botaniste visionnaire, etc.) s’entrelacent autour de la
communication entre les arbres. Explore le drame écologique et notre
lente noyade dans le cyber world, et nous rappelle que, sans la nature,
notre culture n’est que ruine de l’âme.
Le domaine des arbres est parmi les plus méconnus du vivant,
et l’homme ne se sauvera pas sans se préoccuper de ses forêts. Nos
racines sont mêlées à celles des arbres, leur avenir est le nôtre.
"Il n’est pas fréquent de pouvoir se dire d’un roman que s’il était
vraiment ressenti, le monde s’emmancherait différemment et change-
rait de croissance." Bruno Latour
Jacques Gamblin
Né en 1957, acteur et auteur de théâtre français. Après un stage
d'expression théâtrale au ‘Théâtre National de Bretagne’, devient le
régisseur de cet établissement. Débute au cinéma en 1988.
En 2015, répond à l’appel de la ‘Maison des Écrivains et de la
Littérature’ qui commande un discours à 30 écrivains sur le changement
climatique. Mon climat est un discours de 23 minutes en forme de
manifeste poétique où l’acteur fait part de ses inquiétudes et espoirs face
aux questions environnementales. Circule à vélo.
« Notre profond désir à tous pourrait être de laisser l’endroit plus
propre que nous l’avons trouvé en entrant. (…) J’aime la modernité et ses
inventions, si elle améliore et simplifie l’ancienneté, si elle n’est pas
bouffeuse de kilowatts et si sa vraie raison est de soulager la vie des
gens et non de créer des besoins inutiles. (…)
La peur n’est pas le bon moteur. Quand une décision est prise,
alors on se retrousse les manches, on solidarise, on transpire ensemble,
on se sent intelligent ensemble, on bouge, on essaie, on tente et la
tristesse se dilue. C’est cette joie-là, moi, que j’ai envie de soulever. (…)
Nous sentir responsables de nous-mêmes et de ceux qui vont suivre est
une chance, c’est ce qui nous rend vivants. L’irresponsabilité rend bête,
alors faisons le boulot nous-mêmes. »
Youri Bandajevsky
Né en 1957 en Biélorussie, professeur de médecine et anatomo-
pathologiste travaillant sur les conséquences sanitaires de la
catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986.
Le premier à dénoncer de façon précise l’impact de la catastrophe
sur l’environnement, la démographie et la santé, et à appeler à la mise
en œuvre de mesures de santé publique.
Arrêté en juillet 1999, condamné en juin 2001 à 8 années de
prison, libéré en janvier 2006 grâce à la mobilisation internationale et
dans le cadre des négociations entre la Biélorussie de Loukachenko et
l'Union européenne.
Travaille sur les cancers induits par les radioéléments à vie
longue, qui peuvent n'apparaître qu'après plusieurs
décennies. Naturalisé Français en 2014, installé à Clermont-Ferrand.
« La position qui consiste à dissimuler l'étendue réelle des consé-
quences du désastre de Tchernobyl est irresponsable et immorale. »
Jean-François Caron
né en 1957, kinésithérapeute, sportif de haut niveau, homme
politique français, membre d'Europe Écologie Les Verts. Élu au Conseil
régional du Nord-Pas-de-Calais depuis 1992, en a été vice-président
chargé du développement durable, ‘délégué à la troisième révolution
industrielle et à la transformation écologique et sociale régionale’ de
1998 à 2004.
Maire de Loos-en-Gohelle (7000 habitants) de 2001 à 2023, en fait
une ville pilote du développement durable et un creuset d'intelligence
collective : rénovations énergétiques avant l'heure, éco-constructions,
récupération de l'eau, panneaux photovoltaïques sur les toitures des
bâtiments communaux (photo : église St Vaast), aménagement d'une ceinture
verte autour de la commune, etc. Fait l'inscrire par l’UNESCO le bassin
minier du Nord-Pas-de-Calais sur la liste du patrimoine mondial.
« "On a prouvé que c'était possible de faire une écologie du
quotidien, qui diminue les charges des habitants, qui améliore la planète
et qui apaise. Les habitants qui participent aux actions communes
changent. Ils arrivent comme des consommateurs et en ressortent
comme des citoyens constructeurs d’un intérêt général. La participation
joue sur la société, sur les habitants. Elle les transforme. Elle agit comme
une grande toile dans laquelle personne ne se sent seul.»
Jean-François Caron
Cofondateur et directeur de ‘la Fabrique des Transitions’*, une
alliance de près de 400 territoires et acteurs engagés dans la transition
écologique, née de la mutualisation d’expériences pionnières.
Quatre objectifs :
1. constituer ensemble une communauté apprenante de manière à enrichir
en permanence le patrimoine commun par la mutualisation des apports
des uns et des autres ;
2. mettre ce patrimoine au service des territoires en transition qui se
reconnaissent dans la démarche de la Fabrique ;
3. proposer ensemble les changements de modèle économique, de
gouvernance, du droit et des relations entre les sociétés, pour augmenter
la faisabilité, l’ampleur et l’impact des transitions territoriales ;
4. favoriser le déploiement par tout moyen, notamment celui de la
formation, d’une ingénierie de la conduite du changement systémique à
l’échelle des territoires.
* née de la volonté de quatre villes (Loos-en-Gohelle, Grande Synthe, Malaunay et le Mené, qui
avaient engagé depuis plusieurs décennies une stratégie de transition de leurs territoires vers des
sociétés durables), de confronter leurs expériences et en dégager des principes directeurs
communs à valeur générale.
Fred Vargas
nom de plume de Frédérique Audoin-Rouzeau, née en 1957,
écrivaine française, archéozoologue et médiéviste. Doctorat en histoire
sur la peste au Moyen-Age. Ses romans policiers mettent en scène le
commissaire Adamsberg. Ses livres ont été adaptés au cinéma et à la
télévision.
Soutient en 2018 le collectif européen "Pacte Finance-Climat"
destiné à promouvoir un traité européen en faveur d'un financement
pérenne de la transition énergétique et environnementale pour lutter
contre le réchauffement climatique.
« Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités
d'insouciance, nous avons chanté, dansé…Quand je dis "nous",
entendons un quart de l'humanité, tandis que le reste était à la peine.
(…) Nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous
avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons
mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens,
nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui
clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le
désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on
s'est bien amusés. (…) La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue,
nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son
ultimatum est clair et sans pitié : "Sauvez-moi, ou crevez avec moi." »
Né en 1958, psychiatre et aéronaute suisse, pionnier du vol libre et
ULM en Europe.
Réussit, avec le pilote britannique Brian Jones, à effectuer le
premier tour du monde en ballon (mars 1999).
En 2003, s'associe avec l‘’École polytechnique fédérale de
Lausanne’ et le pilote André Borschberg et développe un projet d'avion
solaire. Après 5 essais depuis le lancement du projet, Solar Impulse
réussit son premier vol international, de Payerne (Suisse) à Bruxelles, en
mai 2011.
Bertrand Piccard
Solar Impulse 2 compte plus de 17.000 cellules photovoltaïques
dans ses ailes. Il est prévu que l'équipage effectue le tour du monde en
25 jours de vol répartis sur 5 mois.
L’isolation thermique a été conçue pour conserver la chaleur
produite par les batteries et garantir leur fonctionnement malgré les
températures de l'ordre de −40 °C rencontrées à 8 500 m.
Chaque moteur a une puissance maximale de 7,35 kW (10 ch).
Les hélices bipales, de 3,50 m de diamètre, tournent à une vitesse de
200 à 400 tr/min
Janine Benyus
Née en 1958, biologiste états-unienne. Diplômée de l'Université
Rutgers en gestion des ressources naturelles et littérature anglaise.
Auteure de 6 livres sur le biomimétisme, dont Biomimicry :
Innovation Inspired by Nature. Développe la théorie selon laquelle les
êtres humains devraient répliquer "le génie de la nature" dans la
conception des objets et des systèmes, et cela de façon pérenne.
Travaille avec de nombreux partenaires et clients, dont le Zero
Emissions Research Institute (ZERI).
Crée en 1998 un bureau de consultants en innovation, Innovation
Consultancy, et en 2005 le Biomimicry Institute (Institut de Biomimé-
tique) avec Dayna Baumeister et Bryony Schwan, avec comme mission
de promouvoir la biomimétique dans la culture. Tourné dans La 11e
heure, documentaire sur la crise écologique créé et produit par
Leonardo DiCaprio en 2007.
« Quel que soit le problème ou le défi de conception qu'ait à
relever un ingénieur, une collectivité ou une entreprise, il y a de fortes
chances que l'une ou plusieurs des 30 millions d'espèces vivant dans le
monde ait du faire face au même défi, mais en plus, ait développé des
stratégies efficaces pour le résoudre, stratégies qui peuvent nous
inspirer. »
Arnaud Daguin
Né en 1959, chef cuisinier français. Après 35 ans de cuisine
gastronomique, notamment dans sa ferme d’Hegia, au Pays Basque,
accompagne et encourage la conversion de notre monde agroalimentaire
vers des pratiques écologiques, saines et durables.
Défend une agriculture du vivant, durable et responsable, pour
une autre alimentation, tirée par les consomm’acteurs. Défenseur de
l’équilibre alimentaire où le végétal (légumes, légumineuses, céréales)
représenterait 80% du régime humain.
« Un bon produit ? 1) Un produit qui, par son mode de
production, est positif pour l'environnement ; 2) un produit qui nous
nourrit et nous fait du bien par ce qu'il contient - et surtout par ce qu'il ne
contient pas ; 3) un produit qui nourrit celui qui le produit, c'est-à-dire qui
paie dignement et n'oblige pas à des comportements indignes. »
« Ce sont les fruits de la fertilité, de la biodiversité et donc de
l'agroforesterie et de la permaculture qui seuls pourront nourrir 9 milliards
d'êtres humains dans quelques décennies tout en nous sauvant du péril
climatique. »
Photo du bas : steack de courge à la bordelaise façon A. Daguin ../..
Arnaud Daguin
« Notre système de production de l'alimentaire actuel est
obsolète : il est mort, nos sols sont morts. Nous sommes dans une
agriculture de la fertilisation depuis presque cent ans, on arrive au
bout. Nous manquons de trois choses aujourd'hui dans nos
campagnes : - l'humain, parce qu'on a viré 90% de nos paysans
pendant cent ans, - l'humus, parce que nos sols sont morts, - et
l'humilité, parce qu'on agit avant d'avoir compris. »
« En 35 ans de cuisine, j'ai pu constater que tous les produits
vraiment goûteux (animaux et végétaux confondus) étaient issus de
pratiques respectueuses de la vie du sol et de la biodiversité,
autrement dit de la fertilité. »
« Il semble que l'on puisse très bien vivre sans se nourrir
d'animal. Un tiers de la planète le fait et s'en sort parfaitement.
L'espèce humaine est vouée à devenir végétarienne. »
« Une étude de l'INRA (peu diffusée) montre qu'il nous faudrait
consommer 5 fois plus qu'en 1936 de végétaux produits aujourd'hui en
agriculture conventionnelle pour bénéficier du même apport nutri-
tionnel. »
Paul Ariès
Né en 1959, docteur en science politique. Pendant 13 ans,
acteur de la lutte anti-sectes.
Auteur d'une trentaine d'ouvrages concernant les méfaits de
la mondialisation libérale : malbouffe et mac-donaldisation,
harcèlement au travail, agression publicitaire, disneylandisation.
Un des principaux animateurs du ‘Mouvement pour une
décroissance équitable’.
Préconise de :
« - Remettre en cause l’idéologie du progrès, le jeunisme,
- Réapprendre la gratuité, la nature, retrouver l’authenticité de la vie,
réinvestir le temps et l’espace,
- Renouer avec l’autonomie, relocaliser,
- Passer si nécessaire à la désobéissance civique contre les lois
contraires au bien commun ».
Mycle Schneider
Né en 1959, militant antinucléaire et consultant allemand dans les
domaines de l’énergie et de la politique nucléaire*. Vit en France. Coordi-
nateur et principal auteur du World Nuclear Industry Status Report, qui
évalue de manière très détaillée les performances passées et présentes de
l’industrie nucléaire, selon un système multicritères : planification, octroi de
licences, implantation, construction, exploitation, âge, durée de vie, exten-
sions et démantèlement.
« L'énergie nucléaire n'a plus de perspective. Il n’y a aucune possi-
bilité d’investir de l’argent privé dans le nucléaire. »
« L’absence de mécanisme de contrôle démocratique a entraîné une
kyrielle d’erreurs de conception, de coûteuses erreurs stratégiques, d’effets
secondaires néfastes ainsi qu’une dépendance significative à une source
unique et controversée d’électricité. »
« Par rapport aux renouvelables, ce que fait la Chine en matière de
nucléaire est insignifiant. »
* Autodidacte. Cofondateur et directeur de ‘Wise-Paris’ jusqu'en 2003. Membre fondateur du
renommé International Energy Advisory Conseil. Membre de l'Interna-tional Panel on Fissile Materials
(IPFM) basé à l’Université de Princeton (États-Unis). De 1998 à 2003, conseiller des cabinets du
ministre français de l’Environnement et du ministre belge de l’Énergie et du Développement durable.
De 2004 à 2009, enseigne les stratégies énergies et environnement dans le cadre d’un Master
international à l’École des Mines de Nantes. A conseillé des organismes divers : Commission
européenne, CNRS, lRSN, UNESCO, AIEA, Greenpeace, WWF, INPPW, etc. Lauréat 1997 du "prix
Nobel alternatif
Mycle Schneider
« Il n’est plus possible aujourd’hui de construire une centrale nuclé-
aire compétitive dans une économie de marché. Des concurrents, l’effica-
cité, les renouvelables et le gaz naturel ne sont pas seulement moins chers,
mais beaucoup plus rapides dans la mise en œuvre. »
« Les 2/3 de cette énergie est de la chaleur rejetée dans l’environ-
nement et donc définitivement perdue (sous forme de vapeurs d’eau, les
panaches blancs des tours de refroidissement entre autres). »
« L’option nucléaire s’est constamment révélée comme la plus chère
et la plus lente. Le taux de renouvellement est trop bas pour garantir la
survie de la technologie. Nous sommes face à une sorte de sortie du
nucléaire organique non-déclarée. La déconstruction est la période la plus
longue de la vie d’un réacteur. »
« ITER, le réacteur expérimental de fusion en construction à
Cadarache, ne fera sans doute que consommer de l’énergie. La seule
raison de n’avoir pas encore sonné le glas à ce gaspillage sans pareil est
que le courage de dire le premier qu’on s’est trompé n’est pas la première
caractéristique ni des politiques, ni des technocrates. ».
Au 1er janvier 2023, les statistiques du WNISR comptent 411 réacteurs en exploitation dans
le monde. Le nombre total de réacteurs nucléaires en construction dans le monde est de 59, répartis
dans 17 pays. La part du nucléaire dans la production brute d’électricité commerciale dans le monde
est tombée à 9,8 % en 2021.Il a suffi de dix ans pour que la production de l’éolien et du solaire au
niveau mondial dépasse celle du nucléaire. La promotion de la technologie nucléaire et le transfert de
savoir-faire pourraient renforcer le risque de prolifération des armes nucléaires. En France, les
experts dénombrent une durée d’arrêt de 152 jours en moyenne par réacteur.
Charles et Perrine Hervé-Gruyer
C. H.-G., né en 1959, ex-marin, et P. H.-G, ex-juriste, Français.
Décident en 2006 d’habiter une chaumière avec 6500 m² de terre
au Bec Hellouin. Créent des écosystèmes, inventent des îles
artificielles, apportent à leurs sols de l'humus, les recouvrent de paillis
issus des résidus de débroussaillage afin de conserver l'humidité,
d'éviter la pousse des "mauvaises" herbes et de nourrir le sol.
Plantent des milliers d'arbres aux bons endroits, pour couper le
vent, favoriser la pollinisation, réguler les températures, enrichir la terre
grâce aux feuilles mortes et aux fruits pourris.
« Nous observons les écosystèmes à l’état naturel pour en imiter le
fonctionnement et le rendre encore plus productif. Il suffit d’une
personne sur 670 mètres carrés pour générer un revenu net annuel de
42 000 euros. (…)
Les connaissances en biologie doublent tous les cinq ans. Nous
nous inspirons d’expériences japonaises en faisant venir des variétés
qui s’acclimatent bien et permettent d’échelonner les récoltes. La
permaculture est une solution d'avenir dans une société coupée de ses
racines paysannes. » ■

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Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance. — 04. De 1950 à 1959

  • 1. Trombinoscope "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs de l’écologie et de l’altercroissance 4 - de 1950 à 1959 É. G. 18.11.2023
  • 2. Élisabeth Schneiter Née en 1950 ?, journaliste indépendante française. A écrit pour Le Monde, Les Échos, le Figaro etc. et collabore depuis quatre ans avec Reporterre, pour qui elle suit les atteintes aux libertés dans le monde et l’actualité internationale. « C’est une guerre ignorée qui se livre sur toute la planète, entre des entreprises prêtes à tout et des populations qui aspirent à vivre libres et sur leurs terres. Car mines, barrages, tourisme et agriculture intensive se multiplient sans répit, détruisant la nature, épuisant les réserves en eau, polluant l'air et les sols. Face à la puissance des multinationales, des bulldozers et des milices, femmes et hommes défendent à mains nues ces ressources essentielles pour tous les Terriens. Comme le souligne le directeur de l’agence de l’ONU pour l’environnement, Erik Solheim : "Ceux qui luttent pour protéger la planète et les gens devraient être célébrés comme des héros, mais la triste réalité est que beaucoup paient un lourd tribut pour leur sécurité et parfois le paient de leur vie".
  • 3. Joseph Pousset Né en 19??, agriculteur et agronome français. Diplômé de ‘l'École Nationale d'Ingénieurs des Travaux Agricoles de Bordeaux (ÉNITAB). Pratique l'agriculture biologique sur son exploitation agricole à La Bellière, près d’Argentan (Orne). Cultive les céréales pendant 35 ans, gère les adventices sans chimie, en utilisant des outils adaptés (comme la sarcleuse anti-plantes vivaces) pour ne pas perturber la vie du sol et les indispensables bactéries qui fixent l’azote. Remet tout en herbe, plante 170 arbres fruitiers. Conseiller indépendant et conférencier, collabore activement depuis 25 ans à la promotion d'une agriculture biologique ou durable avec les organismes engagés dans le même sens. Définit l’agroécologie comme une agriculture qui cherche à faire fonctionner les mécanismes naturels pour obtenir une production satisfaisante avec un minimum d’intrants, pour nourrir une population plus nombreuse, consommer moins d'énergie fossile, ne plus polluer. Auteur de nombreux ouvrages dont Engrais verts et fertilité des sols, Agriculture naturelle, Agriculture sans herbicides, et, pour toucher un public plus large de façon ludique, d’une bande dessinée, Les aventures de Pierre Dargoat, agriculteur bio - Plaidoyer pour des sols régénérés, respectés et productifs, illustrée par Valérie Hollande Lecuyer.
  • 4. Gora Ndiaye Né en 19??, paysan et écologiste sénégalais. Autodidacte, marqué par René Dumont. Constatant la pauvreté des campagnes et les difficultés de nombreux jeunes du monde rural à s’y construire un meilleur avenir, montre comment il est possible de favoriser le développement local et les entreprises agricoles familiales en zone sub-saharienne. Fondateur de la ferme expérimentale agro-écologique de Kaydara près du village de Keur Samba Dia, région de Fatick au Sénégal. Objectifs : 1 -Contribuer à l’émergence d’une agriculture africaine autonome, économe, maîtrisable, respectueuse de l’environnement; 2 - Promouvoir l’emploi des jeunes, encourager le retour à la terre dans les villages, favoriser le développement économique des terroirs; 3 - Accompagner les populations à protéger et développer les ressources locales agricoles et halieutiques. La ferme est un lieu référence de formations, d’information, de démonstration des pratiques agro-écologiques et de promotion d’initiatives locales pour le développement durable. Les activités de la ferme (culture, élevage, mécanique agricole, gestion de l’eau) sont les supports pédagogiques des formations. Les élèves apprennent en situation réelle sur une parcelle qui leur est attribuée ; ils sont responsables de leurs cultures et de l’outillage qui leur est remis. Les promotions de 10 à 20 candidats sont annuelles pour une durée de 9 mois.
  • 5. Gilles Bœuf Né en 1950, biologiste et océanographe français. Professeur à l'université Pierre-et-Marie-Curie, Sorbonne Université, président du ‘Muséum national d'histoire naturelle’ ( 2009-2015), professeur invité au ‘Collège de France’ en 2013-2014,sur la Chaire ‘Développement durable, environnement, énergie et société’. Effectue plus de 150 missions à l’étranger, à destination d’une centaine de pays, séjourne plus de 3 années au Chili. Spécialiste de physiologie environnementale et de biodiversité. Président du conseil scientifique de l‘’Agence Française pour la biodiversité’. Fait de nombreuses conférences en France et à l’étranger sur les thèmes de l’océan, de la biodiversité, de l’adaptation au milieu, du rôle de l’eau dans le vivant et des ressources vivantes marines. « La biodiversité n’est pas seulement l’inventaire descriptif des espèces vivantes peuplant un écosystème particulier, c’est l’ensemble des relations établies entre les divers êtres vivants et entre ceux-ci et leur environnement. Elle a aussi été définie comme étant toute l’information génétique contenue dans chaque unité élémentaire de diversité : un individu, une espèce, une population ou un écosystème. »
  • 6. Takao Furuno Né en 1950, riziculteur japonais. Ses premiers souvenirs sont ceux d’une campagne environnante peuplée de toutes sortes d’oiseaux, de canards et d’animaux sauvages. Dès l’arrivée des méthodes agricoles intensives et reposant sur l’utilisation de produits chimiques, les champs sont évidemment désertés. La lecture du livre Le printemps silencieux de Rachel Carlson qui dénonce les effets néfastes de l’industrie chimique sur l’environnement, déclenche son engagement. Se lance dans l’agriculture biologique dès 1978. Mais très rapidement, se brise le dos à passer ses journées courbé sur les rizières pour défricher les mauvaises herbes. En 1988, il tombe sur une méthode traditionnelle qui suggère de laisser des canards faire ce travail harassant. Il décide d’essayer. Les résultats à terme sont impressionnants* : les palmipèdes se régalent de tous les parasites, leurs déjections sont un excellent engrais, ils égaient le paysage pour le bonheur de tous. En fin de saison, les canards s’envolent, sont vendus pour leur viande ou gardés pour la reproduction. * Pendant 3 ans, les canards sont régulièrement attaqués par des chiens, ce qui est résolu finalement par la clôture des rizières par des fils électriques.
  • 7. Vajana Ramprasad Née en 1950 ?, chercheuse indienne en développement et nutritionniste. Voyage pendant 10 ans dans les villages pour comprendre les méfaits de la "révolution verte". Incite des groupes de femmes à sauvegarder et multiplier les semences de variétés anciennes dans de très nombreux villages. Crée la Green Fondation dans le Karnataka (Inde du Sud) pour aider les paysans à poursuivre leur activité et à retrouver l'autonomie alimentaire. Œuvre pour la conservation et l’échange de semences vivantes, naturellement reproductibles. « La banque de semences n'est pas seulement un magasin où les semences de variétés traditionnelles de cultures vivrières sont conservés aux fins de distribution aux agriculteurs. Plus que cela, il s'agit d'une importante stratégie d’entraide pour maintenir la diversité génétique des cultures et des espèces végétales dans les exploitations agricoles. »
  • 8. Pierre Radanne Français né en 1950. Dans les années 1970, il cofonde le 2ème groupe des ‘Amis de la Terre’ à Lille, puis la ‘Maison de la nature et de l'environnement’. Expert des questions écologiques et énergétiques, auteur du rapport Facteur 4 sur la réduction des gaz à effet de serre de la France (2005), ex-président de l’’ADEME’. Président de l’association ‘4 D’ (‘Dossiers et Débats pour le Développement Durable’), consultant et conférencier. Propose une alternative au nucléaire avec les énergies renouvelables. « Le cadre national n’est plus adapté. L’ordre mondial doit évoluer en plaçant le droit des individus et le respect du droit international au dessus de la souveraineté des États. Le système européen est conforme à cette exigence, c’est à ce niveau que doit être abordée la question énergétique.»
  • 9. Michel Giran (1950-2017), militant écologiste français. Maîtrise de sciences physiques, ex-professeur, libraire, éditeur, formateur. Fonde en 1996 l'association ‘ADOME’ (‘Association pour le Développement des Outils Multimédia appliqués à l'Environnement’) dont il est la cheville ouvrière. Fonde en 2001 le site Planète Écologie. Fonde en 2008 le site Écobase (www.ecobase.net), "l’encyclopédie incontournable du développement durable ». ADOME s’insère dans un vaste réseau de partenaires et relie ses divers projets autour de l’internet et du multimédia à la réalité des acteurs de terrain du changement. Crée en 2013 DDoogle, premier dictionnaire vidéo du développement durable. Cofondateur des ‘TIC 21’ (premières rencontres entre les acteurs des technologies de l’information et de la communication et ceux du développement durable), lancées en 2005, et du ‘Réseau Mémoire de l’Environnement’, dont il assure la mise en ligne du premier rapport en 2004.
  • 10. Lawrence Anthony (1950-2012), explorateur et écologiste sud-africain. Maître d’œuvre du sauvetage du zoo de Bagdad pendant l'intervention en Irak en 2003 par la coalition dirigée par les États-Unis. Conservateur de la réserve de chasse Thula Thula dans le Zululand (Afrique du Sud), développe une relation unique avec un troupeau d’éléphants sauvages. Fondateur de The Earth Organization, sensibilise à l'environnement, s’occupe des animaux du zoo de Bagdad bombardé en 2003, défend les espèces en voie de disparition, dont les derniers rhinocéros blancs. Deux jours après son décès, 31 éléphants, menés par des grandes matriarches, arrivent à sa maison après une procession de 20 kms, conformément à la façon dont les éléphants pleurent généralement la mort d'un des leurs, et restent devant la maison pendant 2 jours et 2 nuits sans rien manger.
  • 11. Andrea Rossi Né en 1950, inventeur et entrepreneur italien. Docteur en philosophie de l'Université de Milan. À l'âge de 22 ans, crée une entreprise dans le domaine de l'énergie. Reprend les travaux de Martin Fleischmann et Stanley Pons (mars 1989), et de Steven Jones sur la fusion froide et le réacteur nucléaire à faible énergie. Inventeur en janvier 2011 avec Sergi Focardi (Université de Bologne, photo du bas) du catalyseur d'énergie (Energy Catalyser, ou E-Cat), mettant en œuvre un processus de production d'énergie par des réactions nucléaires à basse énergie (Low Energy Nuclear Reactions : LENR). L’ E-Cat est un petit contenant métallique dans lequel on insère une fine poudre de nickel et un composé en fine poudre qui stocke de l’hydrogène et catalyse la réaction. Celle-ci s’amorce en chauffant ce mélange en poudre avec une résistance électrique, et dégage beaucoup plus d’énergie que l’énergie électrique fournie pour l’amorcer. ../..
  • 12. Andrea Rossi et Sergi Focardi La source de l’énergie dégagée est d’origine nucléaire, puisque 90 % des isotopes légers du nickel ont été transformés en isotope lourd pendant le fonctionnement du réacteur. Mais ce qui est incompréhensible (pour le moment), c’est le fait que ces réactions nucléaires n’émettent pas de radioactivité pendant la réaction, et que la poudre métallique n’est pas radioactive. Cette technologie doit permettre de chauffer nos bâtiments et maisons beaucoup moins cher qu’à l’électricité, au gaz ou au fuel, de construire un prolongateur d’autonomie à microturbine pour voiture électrique, etc. Andrea Rossi travaille aujourd’hui pour Industrial Heat, entreprise étatsunienne qui a acquis les droits pour le E-Cat. Le rapport indépendant sur le réacteur E-Cat, signé par Giuseppe Levi (Bologne), Evelyn Foschi (Bologne), Bo Höistad, Roland Pettersson et Lars Tegnér (Upsala), et Hanno Essén (Stockholm), a été publié le 8 octobre 2014.
  • 13. Laurence Tubiana Née en 1951, écologiste française. Docteure en sciences économiques. Cofondatrice de l’ONG ‘Solagral’ (‘Solidarité Agricole et Alimentaire’. Directrice de recherche à l’’Institut national de la recherche agronomique’ (INRA) et professeure à l’’École nationale supérieure agronomique’ (Sup Agro) de Montpellier. Ambassadrice pour les négociations de la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques. Dans ce cadre, participe en septembre 2018 au Global Climate Action Summit organisé à San Francisco. Professeure associée depuis 2003 à l'Institut d'études politiques de Paris où elle est titulaire de la chaire de développement durable. Codirige depuis 2007 la publication de l'Annuel du développement durable - Regards sur la Terre. Présidente du conseil d’administration de l‘’Agence française de développement’ (AFD). Dirige depuis mars 2017 la European Climate Foundation. Membre du ‘Haut Conseil pour le Climat’ créé en nov. 2018 « La rapidité à laquelle se manifeste le changement climatique impose l’option de l’adaptation comme celle du réalisme et de l’évidence. En parallèle d’une lutte pour la réduction des GES, la communauté internationale et les communautés nationales doivent opter pour une planification proactive de l’adaptation. »
  • 14. Jacky Dupety Né en 1950, ingénieur français en environnement. S’installe en 1998 dans le Lot pour se lancer dans l’agriculture biologique. En 2003, l’année de la canicule, découvre les travaux de Gilles Lemieux (Québec) et décide d’utiliser sa technique du bois raméal fragmenté (BRF) : mélange de résidus de broyage de rameaux de bois frais (diamètre < 7 cm). L’apport de BRF remet en marche le couple lignine-champignons à l’image des sols forestiers. Pas d’apports d’eau, d’engrais ou de traitements, rendements supérieurs de 160 à 170%, pas d’intervention humaine nécessaire, augmentation de la quantité de matière sèche des aliments, saveur inégalée, fruits et légumes sans maladie. « Du Québec, la technique s’est transmise à Madagascar et au Sénégal, s’est développée en Afrique, et on a découvert qu’elle existe en Inde… Les Québecois l’ont surtout optimisée. »
  • 15. Richard Heinberg Né en 1950, journaliste étatsunien. Conférencier au New College of California où il dispense un cours sur l'écologie et la collectivité durable ainsi que sur la déplétion énergétique et en particulier le concept de pic pétrolier. Auteur de neuf livres traitant principalement de la crise liée à la dépendance aux énergies fossiles des sociétés industrielles et à l'avenir de celles-ci après l'avènement du pic pétrolier. Montre de bonnes raisons de penser qu’une crise systémique sans précédent est probable, et des raisons encore meilleures de nous inciter à dire adieu à la croissance. Affiche un pessimisme politique, fondé sur la vision de peuples incapables de contester vraiment le consumérisme et la loi de la croissance matérielle perpétuelle, de peuples pris dans la nasse du système et qui en viennent à négliger le sort de leurs descendants immédiats. Démontre qu’une contraction de l’économie n’entraînerait pas nécessairement désastre et désolation. « Espérer dépenser moins [d’énergie, de matière] tout en préservant la croissance est illusoire. Lorsque le pétrole sera « hors de prix », la mondialisation telle que nous la connaissons prendra fin. »
  • 16. Paul Watson Né en 1950, militant écologiste canadien. Marin dans les garde-côtes puis dans la marine marchande. Dirigeant et membre fondateur de ‘Greenpeace’. En octobre 1969, participe à une protestation du ‘Sierra Club’ contre les essais nucléaires sur l'île Amchitka. En 1975, participe à une campagne contre les baleiniers soviétiques. Fondateur de l’association Sea Shepherd (‘Berger de la mer’) pour la conservation de la faune et de la flore marines, très active dans la lutte contre la pêche baleinière. « Notre mission est de mettre un terme à la destruction des écosystèmes marins et au massacre des espèces dans le but de conserver et de protéger la biodiversité des océans du monde entier. Nous mettons en place des stratégies novatrices d’action directe pour enquêter, documenter et intervenir si nécessaire afin d’exposer et de combattre les activités illégales de haute mer. En sauvegardant la biodiversité, nous nous efforçons de préserver la survie de nos fragiles écosystèmes marins pour les futures générations ».
  • 17. Corinne Lepage Née en 1951, avocate et femme politique française. Ancienne ministre de l'Environnement, fondatrice et présidente du parti écologiste ‘Cap 21’ depuis 1996. Co-fondatrice de l‘’Observatoire de vigilance et d’alerte écologique’ avec Michèle Rivasi. Présidente-fondatrice du ‘Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique’ (CRIIGEN), association d'étude des effets produits par les techniques génétiques sur le vivant. « Une grande part des difficultés économiques que rencontrent notre pays vient du secteur nucléaire, qu'il s'agisse de notre balance commerciale ou de notre développement industriel ou encore des coûts et de la précarité énergétique. Nous consommons toujours autant de pétrole. Aucun EPR n'est vendu et ne risque de l'être compte tenu de l'enlisement des chantiers finlandais et français. ../..
  • 18. Corinne Lepage « L'industrie nucléaire est arrivée à tuer dans l'œuf tout développement massif des énergies renouvelables. Les investissements en R&D se font toujours massivement dans le nucléaire (ITER, ASTRID) et non dans les technologies indispensables que sont le stockage de l'énergie, le développement des éoliennes d'une nouvelle génération, ou les progrès dans le solaire. Les situations financières d'EDF et d'Areva sont plus que préoccupantes. L'EPR est en passe de devenir un gouffre financier. Le nucléaire sera bientôt plus cher que l'éolien terrestre - les courbes sont en passe de se croiser en Allemagne - et sans doute le solaire va suivre. Le fait que beaucoup de nos concitoyens n'aient d'autre choix que le chauffage électrique, beaucoup plus cher, les rend otages d'EDF. Et le pire est que cela continue puisque le chauffage électrique continue à être encouragé alors qu'il devrait être interdit. »
  • 19. Claude et Lydia Bourguignon Français nés en 1951 et 19??, anciens agronomes à l’INRA. Parmi les premiers, dans les années 1970, à avoir alerté sur la dégradation rapide de la biomasse et de la richesse des sols en micro-organismes (bactéries et champignons microscopiques), ainsi que sur la perte d'humus et de capacité de productivité des sols agricoles européens. Démissionnent de l’INRA il y a 20 ans pour créer le ‘Laboratoire d’analyse microbiologique des sols’ (LAMS) spécialisé dans l’étude écologique de profil cultural. Dénoncent l’agriculture chimique destructrice des sols : mort biologique (plus d’organismes), chimique (plus d’échanges) et physique (érosion). « Médecins de la terre » spécialisés en refertilisation de sol malades, développent des techniques culturales nouvelles : semi direct sous couvert, bois raméal fragmenté, etc. Critiqués par une partie du milieu scientifique et agricole pour des propos considérés comme souvent simplistes, exagérés, catastrophistes.
  • 20. Jocelyn Moulin Français né en 1951, Trésorier et permanent de l’association ‘Kokopelli’, basée à Alès. Kokopelli distribue depuis 20 ans des semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique dans le but de préserver la biodiversité semencière et potagère, et informe les citoyens sur les abus générés par les brevets sur les semences ou les pressions des lobbyistes sur les recherches concernant les OGM. Kokopelli distribue des semences bio dans toute l'Europe, a une antenne en Belgique, en Italie, en Suisse, en Allemagne, au Brésil, au Costa-Rica, en Inde et au Népal. « Produire, offrir, échanger des semences, c’est un acte de résistance qui permet de favoriser la biodiversité cultivée, de préserver notre patrimoine génétique, en cultivant des variétés anciennes, reproductibles et menacées de disparition, de retrouver notre autonomie alimentaire en récoltant nos propres graines »
  • 21. Roland Gnaiger Né en 1951, architecte autrichien, responsable du départe- ment Architecteur à la Kunstuniversität de Linz . Étudie à l' Académie des Beaux-Arts de Vienne et à l' Université de technologie d'Eindhoven (NL). En 1979, cofonde Vorarlberger Baukünstler, groupe d'architectes et de charpentiers autrichiens du Vorarlberg qui développent une approche originale de la construction considérée comme une base du développement durable et une nouvelle culture du bâti. Fonde son propre bureau d'architecture à Doren. Fonde le cours ‘überHolz’ (bâtiments en bois), le studio ‘BASEhabitat’ - bâtiment dans les pays en voie de développement. Conçoit aussi des aménagements intérieurs et des meubles. Président du jury du Prix ​​d'Etat autrichien pour l'architecture et le développement durable. Le Vorarlberg est la région d’Autriche où se développent le plus les maisons passives, à énergie positive, la construction en bois, la construction économique.
  • 22. Bernard Perret Né en 1951, ingénieur français, socio-économiste. École polytechnique, ‘École nationale de la statistique et de l'administration économique’ (ENSAE), administrateur de l’INSEE. Haut fonctionnaire au ministère de l’Équipement, où il est membre du ‘Conseil général de l’environnement et du développement durable’, essayiste. Ses thèmes de recherche portent sur l'évaluation des politiques publiques, les indicateurs sociaux et de développement durable, la sociologie et l'anthropologie économique, le travail et l'emploi, les questions sociales, la gestion publique, l'épistémologie, les questions spirituelles et religieuses. Constate que la croissance économique repose sur l’énergie à bon marché et la destruction de la nature. « Inventer une nouvelle raison enracinée dans l’écologie, changer la cohérence d’ensemble des raisonnements. Revisiter les notions de propriété, de valeur et de bien-être, mettre l’État au devant de la scène, créer une société civile mondiale ».
  • 23. Ruth Stégassy Française née en 19??, journaliste à ‘France Culture’, animatrice de l'émission ‘Terre à terre’. Très active dans le domaine de l'écologie, a lancé à Radio France l‘’AMAP des Ondes’ (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne). Anime des débats et colloques, comme les ‘Entretiens de la Biodiversité 2008’ présidés par Jean-Marie Pelt. Dans son livre Usurpation contre nature, observe la dégradation des territoires : paysages uniformisés, trop d’eaux raréfiées et domptées, terres épuisées et colonisées, territoires empoisonnés (défoliants, pesticides, radioactivité), ressources pillées et piratées. Se lance ensuite dans un projet de production de céréales anciennes, « Loin de se contenter de repeindre le bitume en vert, ils (les pionniers de la ville durable) inventent de nouvelles manières de produire et d'utiliser l'énergie. Ils imaginent de nouvelles manières d'habiter, de se mouvoir, écologiques, certes, mais surtout plus humaines. En un mot : conscientes. Et si la ville durable était tout simplement la ville apaisée ? »
  • 24. Jean Rouaud Né en 1952, écrivain français. Maîtrise de lettres, kiosquier, journaliste, petits boulots. Prix Goncourt en 1990 pour son premier roman, Les Champs d'honneur. Puise son inspiration dans la condition humaine. Depuis 2015, tient une Chronique hebdomadaire dans L'Humanité. « J'ai du respect pour la mécanique universitaire, mais je reste à ma place. Moi, je ne suis jamais qu'un recycleur de connaissances. » Critique acerbe de la marchandisation, la financiarisation, la dématérialisation. « Nous ne sommes plus dans la consommation mais dans le gavage. On se retrouve avec le bec ouvert, telles des oies ! Or nous disposons d’un pouvoir formidable. Celui de manifester notre désintérêt. L’idéal du marché est de créer des addictions. Mais les addictions, cela se soigne et se guérit. » « Contre les transports, la proximité des services; contre l’agriculture intensive empoisonneuse, des multitudes de parcelles d’agro-écologie; contre la dépendance, la réappropriation des gestes vitaux; contre les heures abrutissantes au travail, une nouvelle répartition du temps; contre les yeux vissés au portable, le nez au vent; et l’arme fatale contre un système hégémonique vivant de la consommation de viande, le véganisme ».
  • 25. Vandana Shiva Née en 1952, Indienne, physicienne, épistémologue, écrivain, féministe, chercheuse et militante écologiste. Dirige la Research Foundation for Science, Technology and Natural Resource Policy. Une des chefs de file des écologistes de terrain et des altermondialistes, notamment pour la promotion de l'agriculture paysanne traditionnelle et biologique, en opposition à la politique d'expansion des multinationales agro-alimentaires et au génie génétique. Combat le brevetage du vivant et la biopiraterie, les OGM, les grands barrages qui bouleversent les écosystème et amènent l’expulsion de millions de paysans, l’accaparement de l’eau, le « terrorisme alimentaire ». Appelle les paysans du monde entier à se mobiliser et à désobéir aux mesures mises en places par l’industrie agroalimentaire pour privatiser le vivant. Défend la biodiversité, les droits des peuples autochtones aux ressources naturelles, les droits du peuple palestinien. Prix Nobel alternatif en 1993, « pour avoir placé les femmes et l'écologie au cœur du discours sur le développement moderne. »
  • 26. Clive Hamilton Né en 1953, intellectuel et philosophe australien. Bachelor of Arts en histoire, psychologie et mathématiques de l'université nationale australienne, Bachelor of Economics de l'université de Sydney. Enseigne l'éthique publique au Centre for Applied Philosophy and Public Ethics à l'université Charles-Sturt. Son livre Growth Fetish (2003) suggère que la poursuite irréfléchie de la croissance économique est devenu un fétiche, qui n'a conduit à aucune amélioration réelle en termes de bonheur. Dans Affluenza : When Too Much is Never Enough (2005), analyse la surconsommation et le vide de la vie du consommateur moderne. Requiem pour l'espèce humaine analyse le changement climatique, sa négation et ses implications. Les Apprentis sorciers du climat décrit les mécanismes de géo-ingénierie qui permettront selon leurs partisans de remédier au changement climatique sans changer notre modèle de développement ni de consommation. « Il est illusoire d'attendre le salut de la seule technique. Il s'agit au contraire de développer une démocratie authentique pour éviter que les dominants n'imposent leurs solutions au détriment des plus pauvres. »
  • 27. Serge Letchimy et Justine Bénin S.L., né en 1953, urbaniste et homme politique français, député PS de la Martinique depuis 2007. J. B., née en 1975, députée de la Guadeloupe. Respectivement président et rapporteure de la commission d'enquête parlementaire sur le chlordécone. Cet insecticide dangereux, perturbateur endocrinien et cancérogène, a été autorisé entre 1972 et 1993 par l’État français afin de protéger les bananeraies des Antilles contre l’attaque d’un insecte, le charançon noir. Pourtant, sa toxicité et son pouvoir persistant dans l’environnement étaient connus depuis 1975, lorsque les États-Unis ont décidé de l’interdire, et même avant. L’OMS en 1979 l’avait classé comme cancérogène. 90 % de la population est contaminée, le chlordécone pourrait rester jusqu’à 600 ans dans les sols... « Le chlordécone est bien avant tout un scandale d’État. L’État a autorisé l’emploi d’une substance, et maintenu son usage, en dépit des connaissances scientifiques et des signaux d’alerte ». Lors de son déplacement aux Antilles en sept. 1978, Emmanuel Macron dénonce un « scandale environnemental » et un « aveuglement collectif. »
  • 28. Glenn Albrecht (né en 1953), philosophe australien spécialiste de l'environnement. Professeur de développement durable à l'université de Murdoch et de Newcastle (Nouvelles Galles), membre de la School of Geosciences de l'Université de Sydney. Invite à mobiliser nos émotions pour qu’après l’Anthropocène advienne une nouvelle ère, le Symbiocène « Je suis né au début de l’Anthropocène. Au début du déploiement de forces colossales de transformation. Au début de la domination humaine sur tous les processus biophysiques planétaires et même sur le premier d’entre eux : le climat, qui devient plus chaud et chaotique. Les changements sociaux et biophysiques sont devenus aujourd’hui si importants et si rapides qu’il est difficile de les appréhender dans leur globalité. Ayant réfléchi à ces questions durant toute ma vie, je me sens aujourd’hui capable de proposer une réflexion sur le sens de la vie humaine au temps de l’Anthropocène. Dans cet ouvrage, je me suis concentré sur un thème majeur : les réactions émotionnelles particulières que nous manifestons en réponse au rythme et à l’ampleur du changement environnemental et écologique. J’appelle ces réactions “émotions de la Terre ”. »
  • 29. Dominique Bourg Né en 1953, philosophe français, doctorat de l'université Strasbourg (1981) et doctorat de EHESS (1995). Professeur à la faculté des géosciences et de l'environnement de l’université de Lausanne. Vice-président de la ‘Fondation pour la Nature et pour l’Homme’ (ex-‘Fondation Nicolas-Hulot’), membre de la commission Coppens qui a préparé la charte française de l'environnement. Les urgences pour lui sont les suivantes : « - créer une nouvelle boucle interactive entre les scientifiques, les politiques et les citoyens - introduire des considérations de long terme dans les processus de décision publique - inventer des instances démocratiques plus participatives et délibératives pour faire face aux défis actuels - faire décroître nos consommations de ressources - repenser la notion de prospérité - changer la gouvernance internationale ». ../..
  • 30. Dominique Bourg Mène une réflexion sur un projet de nouvelle économie en réponse aux désordres environnementaux actuels et plus largement sur une type de société ancré dans une spiritualité polyphonique. Selon lui, le mouvement actuel de la pensée doit et va réintégrer la nature dans un projet de vie terrestre qui met à leur juste place les sciences et les techniques. « Je suis convaincu que nous sommes déjà entrés dans une dynamique d’effondrement dont les manifestations morales et politiques sont désormais tangibles. La fête industrielle sera bientôt terminée. Nombre d’enjeux vitaux occuperont désormais le devant de la scène. » « Chercher une voie de sortie, c’est changer de regard : en partant d’où nous sommes, sans nier nos désaccords sur les solutions à apporter, envisageons une pluralité de voies d’expérimentation – des micro-expériences citoyennes de permaculture jusqu’à la production industrielle la plus high tech en passant par les chemins de l’économie sociale et solidaire. (…) L’objectif : « une empreinte écologique décroissante pour nous permettre de retourner puis de rester à l’intérieur des limites de la biosphère, sans renoncer à notre modernité, en œuvrant en faveur d’une priorité environnementale enfin claire et, à terme, libératrice.» ../..
  • 31. Dominique Bourg « Il aurait fallu lancer un véritable plan d’infrastructures pour décarbonner l’énergie, comme l’ont proposé l’économiste Pierre Larrouturou et le climatologue Jean Jouzel. Cela aurait permis dans un premier temps de créer des emplois, et n’aurait donc pas été contradictoire avec une relance de l’économie. En ce qui concerne la biodiversité, le texte que le gouvernement s’apprête à faire ne sert à rien. Nous faisons face à un effondrement du vivant. Certaines interdictions, comme l’huile de palme, sont absolument nécessaires. "En même temps", il faut mettre en place une véritable politique d’agroécologie, qui se passerait des pesticides et utiliserait moins d’énergie. » « À l’instar de la Fondation 2019, je défends la mise en place d’une "TVA circulaire". Il faudrait un système dans lequel les produits qui dégagent des externalités environnementales plus faibles que les autres voient leur taux de TVA baisser. Il faut aussi imposer pour certains produits des taux de matières secondaires (recyclées) ou biosourcées, destinés à croître. Il s’agit de faire basculer le marché et de réorienter progressivement le système productif. Ces mesures ont un impact économique limité, mais ont des conséquences fortes pour l’environnement. » ../..
  • 32. Dominique Bourg « Nous ne sommes jamais sortis du cadre d’une politique néolibérale. Cette politique néolibérale est clairement définie dans l’article 3 alinéa 5 de la convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques : les mesures de protection du climat qui iraient à l’encontre du commerce international et de sa progression sont à prohiber. Si nous restons dans cette perspective, nous n’en sortirons jamais. Les hommes politiques sont devenus des facilitateurs du commerce international. S’ils étaient de véritables gouvernants, soucieux du bien public, ils n’hésiteraient pas à interdire et à recadrer les actions économiques lorsqu’elles deviennent dangereuses pour la société. Cette dimension essentielle de la politique s’est aujourd’hui perdue. Dans l’idéologie néolibérale à l’échelle mondiale, les États sont devenus des agents économiques comme les autres.»
  • 33. Bruno David Né en 1954, naturaliste français spécialisé en paléontologie et en sciences de l’évolution et de la biodiversité. Président du ‘Muséum national d'histoire naturelle’ depuis septembre 2015. Pilote l'organi- sation de manifestations scientifiques dont les plus importantes sont la 8e conférence internationale sur les échinodermes en 1993 (250 participants) et la ‘Réunion des Sciences de la Terre’ en 2006 (800 participants). Très impliqué dans des actions de diffusion en direction du grand public, contribue à la mise en place de multiples expositions (‘Évolution biologique et humaine’, puis ‘R'évolution’ 2001 au musée de Dijon), particip’ à des événements comme les rencontres ‘Science et Citoyens’, la ‘Fête de la science’, la ‘Nuit des musées’, etc. « Aujourd’hui, tout laisse à penser que nous sommes à l’aube d’une sixième extinction qui arrive à une vitesse foudroyante : on estime que 500 000 à un million d’espèces sont en train de décliner et que d’ici quelques décennies elles pourraient s’éteindre. L’homme et sa consommation sans cesse croissante d’espace et d’énergie en est la première cause. Si rien n’est fait, cette nouvelle crise majeure de la biodiversité aura bien lieu, et l’humanité, dont la survie et la prospérité dépendent de l’équilibre de des écosystèmes, pourrait elle aussi disparaître. »
  • 34. Thierry Salomon Ingénieur énergéticien français né en 1954. Ingénieur ÉCAM Lyon. Depuis 2001, cofondateur et responsable-développement d‘’IZUBA énergies’, société coopérative qui réalise des études d’optimisation énergétique. Un des promoteurs en France du concept de ‘négaWatt’, et ex- président de l'association du même nom. Membre du ‘Groupe des experts’ du débat sur la transition énergétique qui a lieu en France en 2013. NégaWatt regroupe plus de 1000 adhérents dont plus de 400 experts et praticiens français de l’énergie, tous engagés pour un avenir énergétique s’appuyant sur le concept de négaWatt : sobriété énergétique, efficacité énergétique, recours volontariste aux énergies propres comme les énergies renouvelables, par cogénération au biogaz et une sortie du nucléaire civil. Cette approche s'inscrit dans les démarches de transition vers un développement durable, dont la démarche Villes en transition. ../..
  • 35. Thierry Salomon et Négawatt Le manifeste NégaWatt prévoit : - une division par deux de la consommation d’énergie par rapport au niveau actuel avec une contribution majeure du logement (matériaux d’origine biologique dans le bâtiment, forte démarche d’éco- conception dans l'industrie) - une montée en puissance de la production d’énergie renouvelable s’appuyant sur le rôle central de la biomasse, - la possibilité de sortir du nucléaire en fermant les centrales actuelles au rythme de la baisse de la consommation d’électricité. ../..
  • 36. Thierry Salomon et Négawatt Il décrit en plus de 400 pages comment on compte s'y prendre (mécanismes incitatifs politiques et financiers, réforme de la fiscalité environnementale, création d’une Haute Autorité indépendante de l'énergie, du climat et de l'environnement, etc.). Une évaluation économique du scénario a été faite (684.000 emplois d'ici 2050). « Les choix énergétiques ne sont pas que technologiques ou matériels : ils sont porteurs de valeurs. La trilogie sobriété-efficacité- renouvelables fournit une triple réponse à la question de l'avenir énergétique. Elle présente l'originalité d'être au croisement de l'éthique et de la technologie. » (…) Trois chantiers seront prioritaires : rendre le pouvoir aux territoires pour une gestion locale et citoyenne de l'énergie, faire de la transition énergétique l'affaire de tous, et repenser l'urbanisme, à la recherche d'un ''mieux vivre ensemble''.
  • 37. Michael Moore Né en 1954, écrivain et réalisateur états-unien de documentaires engagés. Abandonnant ses études de journalisme, fonde à 22 ans le Flint Voice, journal alternatif qu'il dirige pendant 10 ans. Dénonce dans ses documentaires la mentalité états-unienne vis-à- vis du port d'arme, le système des mutuelles de santé américaines (HMO) avides de profits, la guerre d'Afghanistan, l'intervention militaire des États-Unis en Irak, etc. Dans son documentaire Planet of the humans réalisé avec Jeff Gibbs, montre que les panneaux solaires, les éoliennes géantes, les voitures électriques se révèlent très décevants en matière d’efficacité, de rentabilité, de durabilité, et surtout, du fait des désastres qu’engen- drent leur processus de fabrication : destruction de milieux naturels, forte consommation d’énergies extractives, utilisation de matières premières rares et polluantes à extraire. Et, au terme de leur fonctionnement, panneaux, éoliennes et batteries sont difficilement recyclables et difficiles à traiter une fois mis au rebut. « La seule énergie propre, c’est de consommer moins d’énergie. » Planet of the humans est critiqué par une partie du mouvement écologiste, par exemple par Ketan Joshi, qui lui reproche de s’appuyer sur des faits et des données dépassés.
  • 38. Michael Moore Il pêche par des propos bien peu nuancés et un message ambigu qui rallie autant les déçus de l’écologie récupérée que la droite anti-écologiste et ses réactionnaires. Les parcs éoliens abandonnés visibles dans le film sont par exemple imputables à des politiques plus intéressées par les effets d’annonce que par la préservation de l’environnement, et pas véritablement à la technologie de l’éolien en tant que telle. L’idée même de réduire une multitude de techniques sous le terme de « renouvelables » est déjà une confusion. Car c’est aussi et surtout leur utilisation dans le cadre de la logique du marché qui est problématique. On trouve en français une critique du film sur le site ‘Le vent se lève’ (LVSL), qui souligne notamment que « le documentaire ne fait pas vraiment la distinction entre technologie et gestion de la technologie. (…) Les énergies renouvelables sont non seulement fonctionnelles, mais essentielles. Par contre, certaines technologies renouvelables posent plus de problèmes qu’elles n’en résolvent, ce que le film montre bien, alors que d’autres sont en revanche largement acceptables, ce qu’il ne montre pas. Il faut donc sortir de tout manichéisme, car seul un pragmatisme à toute épreuve peut nous permettre de relever le défi de la transition écologique. »
  • 39. Robert Proctor Né en 1954, historien des sciences états-unien, professeur d'histoire des sciences à l'université de Stanford. Le premier historien à témoigner contre les industriels du tabac. Publie leurs petits et grands secrets, puisés dans les mémos et les messages internes, dans les rapports confidentiels, dans les comptes rendus de recherche de leurs propres chimistes, de leurs propres médecins. Montre que les industriels du tabac ont pris conscience très vite des dangers du tabac, mais qu’ils ont tout fait pour tromper l’opinion. Même l’’Organisation Mondiale de la Santé’ a été infiltrée par des faux-nez de l’industrie. Parle d’un crime de masse. « La cigarette est l'invention la plus meurtrière de l'histoire de l'humanité. Chaque année, elle tue plus que le paludisme, plus que le sida, plus que la guerre, plus que le terrorisme. Et plus que la somme des quatre. Plus de cinq millions et demi de vies emportées prématurément chaque année. Cent millions de morts au 20ème siècle ; sans doute un milliard pour le siècle en cours. »
  • 40. Nicolas Hulot Né en 1955, journaliste-reporter français, animateur-producteur de télévision, écrivain et militant politique. Crée en 1990 la ‘Fondation Ushuaïa’, aujourd’hui ‘Fondation pour la Nature et l’Homme.’ Est à l’origine de l’idée d’inclure une charte de l’environnement dans la constitution, ce qui est effectif depuis 2005. Critiqué par une partie des militants pour ses relations avec des grandes entreprises, est battu par Éva Joly aux primaires d’Europe-Ecologie - Les Verts. Chargé par le président F. Hollande de préparer la conférence internationale sur le changement climatique prévue en France en 2015. Ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire après l’élection d’Emmanuel Macron. Le 28 août 2018, annonce sa décision de démissionner du gouvernement. Déclare : « Je ne veux plus me mentir », a le sentiment que l'écologie n'est pas une priorité du gouvernement. ../..
  • 41. Nicolas Hulot Cite plusieurs domaines où il n'a pas pu faire avancer ses dossiers : l'utilisation des pesticides, la perte de biodiversité et l'artificialisation des sols. En ce qui concerne les progrès réalisés, il les qualifie de « petits pas », insuffisants à enrayer le réchauffement climatique. Ce dernier ne pourra être stoppé qu'en changeant de système. Met en cause le libéralisme économique qui est cause de désordres. Explique enfin son départ par l'importance des « lobbies dans les cercles du pouvoir » : agrochimie, nucléaire, chasseurs, etc. Ses accents tiers-mondistes, anticapitalistes, décroissants risquant de le rendre moins consensuel, il répond : « Ce n'est pas moi qui me suis radicalisé, c'est la situation. » « Notre société ressemble à une espèce d’avion de ligne où tous les voyants seraient au rouge dans le cockpit et qu’à l’arrière on continue soit à boire le champagne soit éventuellement à se quereller. » « Les grandes routes du conformisme mènent à la médiocrité et au malheur. » « Chaque jour que nous cédons au scepticisme ou l'immobilisme nous rapproche un peu plus de l'impasse planétaire. »
  • 42. Marc Giraud et Danièle Boone Marc Giraud, né en 1955, naturaliste de terrain, illustra- teur animalier, écoguide, conférencier, écrivain et journaliste spécialisé en zoologie. Chroniqueur et animateur de télévision, auteur d’une quarantaine de livres sur la nature de proximité. Porte-parole de ‘l'Association pour la protection des animaux sauvages’. Danièle Boone, engagée dans la défense de la nature, membre des JNE (‘Association des journalistes écrivains pour la nature et l’écologie’). « Si l'écologie est soutenue par la grande majorité des citoyens, elle provoque aussi des réactions violentes. En effet, des industriels et des politiques aux intérêts financiers contraires à la protection de l'environne- ment font tout pour casser ce vaste mouvement et freiner la prise de conscience internationale. Avec presque un meurtre par jour dans le monde, certains n'hésitent pas à faire taire définitivement les militants qui les gênent, notamment en Amérique du Sud. Fort heureusement, nous n'en sommes pas là, mais les tensions se multiplient dangereusement et les écologistes de terrain sont de plus en plus systématiquement attaqués par tous les moyens : financier, juridique, médiatique, politique, policier. »
  • 43. Fabrice Nicolino Né en 1955, journaliste et écrivain français, collaborateur à Terre sauvage, cofondateur avec Dominique Lang des Cahiers de St Lambert. Journaliste à Charlie Hebdo, blessé lors de l’attentat terroriste de janvier 2015. Auteur de livres-enquêtes sur des sujets clefs comme les pesticides, l’industrie et la surconsommation de la viande, les agro- carburants, le nucléaire, les pollutions industrielles. Affirme que l’’écologie est avant tout la découverte des limites physiques de la planète. Dresse le bilan d'un siècle d'histoire agricole en France : exode rural, industrialisation de masse, remembrement, recours irraisonné à l'agrochimie et aux pesticides... Dénonce notamment l’utilisation des pesticides de synthèse : Gaucho, néonicotinoïde tueur d’abeille; DDT, insecticide organochloré, classé comme cancérogène probable; chlordécone, utilisée dans les bananeraies aux Antilles, qui a pollué les sols pour des centaines d’années. Ces poisons, malgré la connaissance de leur nocivité, n’ont pas été immédiatement interdits par les pouvoirs publics. ../..
  • 44. Fabrice Nicolino Les responsables de cette « contamination en conscience » sont l’Institut national de la recherche agronomique (Inra), les ministres de l’agriculture successifs, et surtout « l’industrie agrochimique qui a gangrené toutes les structures publiques et de surveillance » « Il faut 659 m² de soja transgénique, provenant essentiel- lement d’Amérique latine, pour satisfaire les besoins en viande d’un Français. » « Le dérèglement climatique menace de dislocation les sociétés humaines, [...], les sols agricoles disparaissent, les océans meurent, des dizaines de millions de gueux errent d'un bout à l'autre d'une planète dévastée, et ces crétins (les intellectuels de gauche) se taisent. » « L’espoir ? Compte tenu des ébranlements colossaux à venir, il faut renforcer sans cesse les liens entre ceux qui pensent un avenir possible, fondé sur le respect de valeurs humaines essentielles. Ce réseau, selon moi, c’est l’avenir. C’est l’équivalent d’une graine prête à germer. »
  • 45. Fabrice Nicolino En s’adressant une petite fille, la sienne, retrace l’histoire de l’industrie agroalimentaire mondialisée : de la naissance de celle-ci à la fin du 19ème siècle aux différents scandales sanitaires et financiers d’aujourd’hui. Montre comment nous avons gagné au passage une nourriture appauvrie de ses nutriments indispensables, mais enrichie en sel, en sucre, en gras et en produits chimiques de toutes sortes, qui font le lit de nos grandes maladies contemporaines : diabète, obésité, cancers, etc. Le tout au bénéfice économique d’un tout petit nombre, puisque derrière la multitude de marques qui donnent au consom- mateur l’illusion du choix se cachent en réalité une dizaine de groupes qui se partagent le marché mondial… Plaide pour renouer avec une alimentation variée, non transfor- mée et respectueuse de la biodiversité.
  • 46. Jean-Philippe et Anne Beau-Douëzy Né en 1955, écologue et naturaliste français. Se forme dans les années 1970 à la ‘Fédération des Jeunes pour la Nature’, avec Cous- teau, Tazieff, Bombard. Engagé pendant 35 ans dans la conservation de la nature, de la Méditerranée à l'Amazonie où il passe plusieurs années. Crée ‘Europe Conservation France’, association œuvrant notamment pour la défense des baleines, dauphins et loups dans leur environne- ment naturel. Crée avec Jacques Rocher (Fondation Yves Rocher) le programme ‘Plantons pour la planète’, en partenariat avec le programme des Nations Unies pour l'environnement. Un des spécialistes français de la permaculture, créateur avec son épouse Anne Douëzy, ex-avocate en droit des affaires, des ‘Jardins Forêt Comestibles’ et de la FERME du Bouchot (‘Faire Ensemble dans le Respect Mutuel avec la permaculturE’), écocentre à Pierrefitte-sur- Sauldre, en Sologne, où sont proposés des séminaires et stages de formation. « Les arbres sont le futur de l'humanité. « L’avenir sera aux humains qui planteront des arbres fruitiers » disait un homme-médecine amérindien dont j’avais suivi les enseignements. Cette phrase m’a toujours accompagnée. Tout le monde devrait se l’approprier. » « Avant, j’étais dans la conservation ; avec la permaculture, je suis dans la reconstruction. »
  • 47. Daniel Cueff Né en 1955, homme politique français. Enseigne l'anthropologie et la méthodologie du projet à Rennes. Spécialiste du problème des enfants des rues. Depuis 1999, maire de Langouët, commune de 600 habitants (Ille et Vilaine). Met en œuvre une écologie politique : photovoltaïque sur les toitures des bâtiments communaux, filière bois énergie, école HQE, eaux de pluie récupérées pour les sanitaires et l'arrosage, cantine communale 100% bio, pépinière de l'économie sociale et solidaire, logements sociaux écologiques, jardins coopératifs, etc. En 2005, fonde avec Serge Moélo, Maire de Silfiac, le réseau BRUDED (‘Bretagne Rurale rurbaine et Développement Durable’), rassemblant plus de 120 communes impliquées dans le développement durable sur les cinq départements bretons. En mai 2019, interdit aux agriculteurs d’utiliser des pesticides à moins de 150 m des habitations des habitants. Plus de 100 communes prennent par la suite des arrêtés similaires, dont Paris et Lille. En août, Emmanuel Macron soutient « dans ses intentions » ce maire breton, tout en rappelant la nécessité de respecter la loi. L’arrêté est annulé en octobre par le Tribunal administratif au motif que seul le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a autorité pour encadrer l'utilisation des pesticides.
  • 48. Daniel Heuer Né en 1955, chercheur français en physique nucléaire. Directeur de recherche au CNRS et physicien affecté au ‘Laboratoire de physique subatomique et de cosmologie’ de Grenoble (LPSC). Un des grands spécialistes mondiaux de la filière thorium et des réacteurs à combustibles liquides MSFR (Molten Salt Fast Reactor, image du bas). Un des avantages majeurs de ce réacteur est l'utilisation d'un combustible liquide que l'on dissout dans des sels fondus qui circulent à l'intérieur du réacteur pour le refroidir. L'intérêt central est la sécurité qu'offre ce combustible liquide. Le réacteur est en effet extrêmement stable. Le thorium permet une meilleure efficacité économique en augmentant la durée de vie des matériaux et le rendement de la conversion électrique. On pourrait alimenter un réacteur à sels fondus avec les déchets, tels que le MOX, produits par les réacteurs actuels ou l’uranium appauvri stocké actuellement en grande quantité. Si l’on ne trouve pas de solutions aux problèmes non encore résolus, il est toujours possible de relâcher certaines contraintes. On obtiendra un réacteur un peu moins efficace, mais la sûreté ne sera pas impactée. « Le choix de développer ou non les RSF est politique, la Chine, la Russie et les États-Unis ont fait le choix de le faire. »
  • 49. Roland Gérard Français né en 1955. Éducateur à l’environnement et au développement durable, codirecteur du ‘Réseau Ecole et Nature’, cofondateur du ‘Collectif Français pour l’Éducation à l’Environnement vers un Développement Durable’ (CFEEDD). Il y a en France une trentaine de réseaux territoriaux des acteurs de l’éducation vers un développement durable. « Il faut être d’abord un vivant, apprendre à observer, s’étonner, s’émerveiller, vivre au contact des arbres, de l’eau, du sable, des roches, des plantes. Quand on est un vivant, on peut ensuite plus facilement devenir humain puis un citoyen actif, et enfin un consommateur responsable et un producteur écologique. On est crédible si l’on fait ce que l’on dit, si l’on dit juste ce que l’on fait. L’éducation à l’environnement est une école de la participation et de la solidarité avec les autres et la planète, ici et ailleurs, aujourd’hui et demain. »
  • 50. Rashida Bee et Champa Devi Shukla R.B., activiste indienne née en 1956. Suite à la catastrophe du 2 décembre 1984 à Bhopal en 1984 (42 tonnes d'isocyanate de méthyle dans l'atmosphère de la ville), perd 5 membres de sa famille et souffre de divers problèmes. Avec Champa Devi Shukla, mène une campagne internationale contre ‘Dow Chemical’ et sa filiale ‘Union Carbide’ et pour obtenir justice pour les victimes. En 1999, avec d'autres victimes, déposent un recours collectif contre ‘Union Carbide’. En 2002, organisent une grève de la faim de 19 jours à New Delhi, exigeant que l'ancien PDG d‘’Union Carbide,’ Warren Anderson, soit confronté à un procès à Bhopal (3 828 morts identifiés, 362 540 victimes à des degrés divers). Appelent Dow à fournir des soins de santé à long terme aux survivants et à leurs enfants, à nettoyer l'ancien site d‘’Union Carbide’ et à fournir un soutien économique aux survivants qui ne peuvent plus travailler pour cause de maladie. Obtiennent en 2004 le ‘Prix Goldman pour l'environnement’. Avec l'argent du prix, ouvrent Chingari Trust, une organisation qui fournit une aide médicale aux enfants nés avec des malformations. Des personnes meurent encore de cette toxicité, mais rien n‘a été fait pour nettoyer l'usine, où les déchets traînent à ciel ouvert, et que les enfants des bidonvilles utilisent comme terrain de jeu.
  • 51. Davi Kopenawa (né en 1956) chef chaman, écologiste, porte-parole interna- tional de la communauté d'Amérindiens Yanomamis dans la forêt ama- zonienne du Brésil. Le territoire des Yanomamis est envahi par les chercheurs d’or brésiliens, à la fin des années 1980. La surexploitation de la forêt amazonienne met en grand danger leur civilisation, par de nombreux massacres, empoisonnement de la nature (notamment au mercure) et par des maladies nouvelles contre lesquelles les Yanomamis n'ont pas de traitements ni aucune immunité naturelle. Apprend le portugais, langue du Brésil. De 1985 à 1995, est inter- prète pour la FUNAI (fondation liée au gouvernement fédéral chargée de la protection des peuples indigènes). Aidé par de nombreuses associations humanistes internationales, il entreprend un tour du monde (Amérique du Sud, États-Unis, Europe, etc.) pour expliquer sa culture et la situation dramatique vécue par son peuple, chercher de l'aide d'autres civilisations amies pour lutter. Reçoit pour son action en 1988 une récompense du programme des Nations unies pour l'environnement. En 2019, reçoit le prix Right Livelihood ou prix Nobel alternatif.
  • 52. Marie Chauvel et Vincent Mathel M. C., née en 1956, ingénieure et cheffe d’entreprise française. Présidente de ‘SeaBird’, qui travaille depuis 2011 sur des équipements en bioplastiques compostables et biodégradables pour des applications dans l'environnement marin, la pêche, l'aquaculture et le milieu médical. Crée à Larmor-Plage une unité de production de filets de pêche biodégradables en mer et compostables à terre. Fabriqué au Portugal à partir de bioplastique, dans le cadre d’un projet porté par le ‘Parc naturel marin des Estuaires Picards et de la Mer d'Opale’ (OFB - Office français de la biodiversité), et après 4 ans de recherche et développement par le bureau d’études, ce filet de pêche est adaptable à différents engins de pêche et se dégrade avec le temps dans l’environnement marin. Vincent Mathel, ingénieur de recherche en développement dans le bioplastique, est le chef de projet chez Seabird. * Perdus en mer, les filets non biodégradables peuvent mettre 400 à 600 ans ans pour se dégrader, et diffusent des microparticules de plastique. Ils sont également responsables de "la pêche fantôme", car de nombreuses espèces marines s’y retrouvent prises. Selon une étude publiée par Science Advances, environ 78 000 kilomètres carrés de filets maillants et de sennes coulissantes disparaissent chaque année au fond des mers ou se retrouvent à flotter à la surface. Auxquels il faut ajouter 740 000 kilomètres de lignes de pêche, 14 milliards d’hameçons, les pièges, les casiers, etc.
  • 53. Vijay Kumar Thallam Né en 1956, agronome indien. Président de la Society for Elimination of Rural Poverty de 2000 à 2010. Premier directeur de la National Rural Livelihoods Mission (NRLM), promoteur des droits des femmes. Conseiller du ministre en chef du gouvernement de l'Andhra Pradesh, Chandrababu Naidu, pour l'agriculture et la coopération et responsable de la mise en œuvre de l'agriculture biologique dans l'Andhra Pradesh. Officer de l’Indian Administrative Service Faisant le constat que l’idéologie du progrès technique en arrière-plan de la ‘révolution verte’ à base de chimie a été destructrice, met en oeuvre le plan Zero Budget Natural Farming (ZBNF) destiné à convertir l’Andra Pradesh au 100 % bio : tous les éléments fertilisants ou protecteurs sont produits sur place. 45 millions de paysans se sont déjà convertis à ces méthodes développées par le célèbre agriculteur bio et sage (rishi) Subhash Palekar. Prêt à beaucoup de concessions avec les structures officielles et les organismes internationaux qui le financent en partie le projet, ceux- là même qui ont été les grands promoteurs de la ‘révolution verte’. Partage avec S. Palekar une définition du progrès qui part de l’humain, des choix éthiques et spirituels qu’ils déclinent dans leur différentes composantes écologique, économique, sociale et politique
  • 54. Michel Valentin (1956-2012), écologiste français. Chef d’entreprise performant, amorce dans un moment sensible de sa vie une réflexion quant à la pertinence d’un fonctionnement où le travail et la production sont les seules valeurs importantes. Avec Pierre Rabhi et Isabelle Peloux, crée en 2003 le centre d’accueil et de formation et la ferme écologique ‘Les Amanins’ à Roche-sur-Grâne (Drôme), dont le but est de concilier l’accueil, la pédagogie, l’écoute et l’expérimentation avec le loisir et la solidarité. Le centre vise l’autonomie alimentaire, énergétique, économique et financière, et celle de la construction. La ferme (maraîchage; culture de céréales, légumineuses et plantes fourragères; moutons, vaches, porcs, poules; fromagerie) vise à rendre à la terre ce qu’elle nous donne : rotation des cultures, intégration du fumier du troupeau dans la terre, valorisation des déchets. Le centre transmet les pratiques écologiques et quotidiennes à un public le plus large possible. L’école du Colibri met en œuvre un projet pédagogique permettant aux enfants d’apprendre à vivre ensemble. L’équipe œuvre collectivement dans une démarche d’écologie relationnelle afin d’être en adéquation avec ses valeurs.
  • 55. Isabelle Autissier Née en 1956, agronome française, navigatrice, première femme à avoir accompli un tour du monde en compétition en 1991, spécialiste en halieutique, militante des droits humains. Présidente depuis 2009 de la branche française du WWF (World Wide Fund for nature). « Le navigateur ne se bat pas contre la mer, il adapte sa stratégie au vent, aux vagues, aux courants. De la même façon, nous devons changer de paradigme dans les relations entre l’homme et la nature, collaborer avec elle. Cela implique un cœur à cœur avec la planète, mais aussi un engagement citoyen, des réseaux de solidarité, des actions communes » . « L’océan aiguise les appétits : potentiel éolien, d’autres aux grands fonds leurs ressources, millions de molécules dont certaines pourraient être des mines d’or. Je ne refuse rien. Mais si exploitation il doit y avoir, encore faudrait-il la lancer de manière intelligente, en évitant de reproduire les destructions à grande échelle qui ont accompagné la course aux ressources terrestres. »
  • 56. Tony Rinaudo Né en 1957, agronome et missionnaire australien. Travaille avec Serving in Mission en République du Niger de 1981 à 1999, supervise le développement rural à long terme et des programmes de secours. Découvre sur ces terres où ne pousse presque plus rien, ce qu'il appelle des « forêts souterraines ». Les arbres coupés il y a des dizaines d'années existent toujours, avec un système racinaire parfois enfoui à 30 ou 40 mètres de profondeur. « Quand vous enlevez les arbres, vous enlevez les méthodes naturelles de fertilisation du sol. Mais la nature est en fait plus que capable de s'auto-guérir si on lui donne une chance. Il faut changer la façon dont nous gérons notre bétail pour qu'il ne piétine pas les terres 12 mois par an, changer notre façon de cultiver pour ne pas planter chaque centimètre carré de terre. Pas d'arrosage, pas de plantation, juste une repousse naturelle. Et puis en 3 ans, ces arbres peuvent atteindre 3 à 4 mètres de haut ! » Développe la technique pionnière Farmer Managed Natural Regeneration ou FMNR (régénération naturelle gérée par les agriculteurs), Depuis 1999, travaille pour World Vision Australia (administrateur de programme puis conseiller principal pour l'action climatique). Promeut les initiatives forestières et agroforestières à l'échelle mondiale (Timor oriental, Éthiopie, etc.)
  • 57. Gunter Pauli Belge né en 1956, diplômé en économie de l’Université Loyola (Chicago) et titulaire d’un MBA de l’INSEAD (Fontainebleau). Membre du ‘Club de Rome’. Redresse la société de détergents écologiques ‘Ecover’. Crée la fondation ZERI (Zero Emissions Research Initiatives). Prône une économie s’inspirant des écosystèmes naturels pour résoudre les crises économique, sociale et écologique. Identifie 183 innovations au service d’une "économie bleue", à la fois non polluante et créatrice de cohésion sociale. 1/3 des innovations sur son site sont réalisées et rentables, 2/3 sont des prototypes ou d’excellentes idées scientifiquement prouvées, 40 % viennent d’Europe. Rencontre 14 gouverneurs de banques centrales africaines pour prôner l’économie bleue. « Les écoles comme Harvard enseignent le même dogme du "cœur de métier", obligeant à se concentrer sur un seul thème, sans pensée systémique. On omet de faire plus et mieux avec ce qui est localement disponible ». « Si nos industries ressemblaient à la nature, chaque déchet serait l’aliment d’une autre industrie. »
  • 58. Hervé Kempf Né en 1957, journaliste et écrivain français. Fonde en 1989 Reporterre, le magazine de l'environnement, entre en 1998 au quotidien Le Monde pour couvrir le domaine environnemental. Explique l'articulation entre l'actuelle crise sociale et la crise écologique en s'appuyant sur la théorie de la rivalité ostentatoire de l'économiste Thorstein Veblen. Selon lui, la solution à la crise écologique passe par un retour du sentiment collectif, et donc par la sortie de la culture capitaliste. Décrit la dérive des sociétés démocratiques occidentales vers des régimes oligarchiques, dans lesquels un petit nombre de personnes détient les pouvoirs politique, économique et médiatique. « Notre-Dame-des-Landes ? C'est là que brûle le noyau de l'écologie, bien plus que dans l'empesé débat sur la transition énergétique ou au sein des affligeantes négociations climatiques à Doha ». ../..
  • 59. Hervé Kempf « - Appauvrissement matériel : les pays riches doivent réduire leur consommation matérielle et énergétique. - Espace écologique : la clé géopolitique du 21ème siècle sera le partage de l’espace écologique planétaire. - Bio-économie : l’économie va se structurer en fonction de l’utilisation économe des ressources bio-écologiques. - La force paradoxale de l’Europe : l’Europe a l’avenir devant elle, parce qu’elle est plus sobre, plus juste et moins agressive que les autres superpuissances. Sa faiblesse fait sa force. - Le retour des paysans : les paysans vont redevenir une des couches sociales les plus indispensables et les plus porteuses d’avenir, et d’abord pour créer de l’emploi. - Réduire les inégalités : une diminution drastique des inégalités, tant à l’échelle mondiale qu’au sein de chaque société, est indispensable pour parvenir à l’équilibre écologique ».
  • 60. Alain Baraton Né en 1957, jardinier français, écrivain, chroniqueur de télévision et de radio. Études en horticulture dans un lycée du Tremblay-sur- Mauldre (78). Jardinier en chef du ‘Domaine national de Trianon’ et depuis 1982 du ‘Grand parc du château de Versailles’ , 850 ha, (où il a commencé comme caissier saisonnier à l’entrée du parc), responsable du ‘Domaine national de Marly-le-Roi’ depuis 2009. En 1999, fait interdire l'utilisation d'insecticides dans les jardins du château de Versailles. Tient une chronique sur ‘France Inter’ depuis 2003 : Jardin puis La main verte. « Le jardinier est la sentinelle de l'environnement : c'est le premier qui constate les changements climatiques, qui s'aperçoit que les plantes souffrent, que la population d'oiseaux diminue. » « Le bruit des souffleuses en automne est devenu insupportable, les tondeuses à fil flinguent l'écorce des arbres, la taille au laser a transformé le jardinier en opérateur de machine. » « Je crois, pour ma part, que le jardinage est beaucoup plus utile que le divan d'un psychanalyste. »
  • 61. Tim Jackson Né en 1957, Anglais, professeur de développement durable au Centre for Environmental Strategy de l’Université du Surrey. Ses thèses : - Reconnaître les limites de nos ressources, limiter la croissance, construire une prospérité qui ne repose pas sur la croissance continuelle, remettre en cause le PIB, - Retrouver les sources de l’épanouissement personnel et collectif, - Décupler les investissement durables, - Réduire et partager le temps de travail. « Nous dépensons l'argent que nous n'avons pas pour acheter des biens dont nous n'avons pas besoin, afin de créer une impression éphémère sur des gens dont nous n'avons rien à faire… » « Les gens qui m’invitent au Brésil ou en Chine sont très conscients de l’intérêt d’avoir un modèle de développement qui ne suive pas complètement l’exemple du consumérisme occidental. »
  • 62. Richard Powers Né en 1957, écrivain états-unien. Après quelques années de physique, étudie la littérature à l'université de l'Illinois. Devient un auteur reconnu et à succès aux États-Unis au début des années 1990, avec des romans explorant la relation entre sciences (physique, génétique), technologie et art (musique). Son roman The Overstory (‘L'Arbre-monde’), prix Pulitzer de la fiction de littérature 2019, aborde le thème de la nature et de nos liens avec elle. Il est construit en quatre parties très métaphoriques : "racines", "tronc", "cime" et "graines". Les destins des 9 protagonistes de ce récit (un artiste, un psychologue, un vétéran de guerre, un étudiant, un concepteur de jeux électroniques, un photographe amateur, une botaniste visionnaire, etc.) s’entrelacent autour de la communication entre les arbres. Explore le drame écologique et notre lente noyade dans le cyber world, et nous rappelle que, sans la nature, notre culture n’est que ruine de l’âme. Le domaine des arbres est parmi les plus méconnus du vivant, et l’homme ne se sauvera pas sans se préoccuper de ses forêts. Nos racines sont mêlées à celles des arbres, leur avenir est le nôtre. "Il n’est pas fréquent de pouvoir se dire d’un roman que s’il était vraiment ressenti, le monde s’emmancherait différemment et change- rait de croissance." Bruno Latour
  • 63. Jacques Gamblin Né en 1957, acteur et auteur de théâtre français. Après un stage d'expression théâtrale au ‘Théâtre National de Bretagne’, devient le régisseur de cet établissement. Débute au cinéma en 1988. En 2015, répond à l’appel de la ‘Maison des Écrivains et de la Littérature’ qui commande un discours à 30 écrivains sur le changement climatique. Mon climat est un discours de 23 minutes en forme de manifeste poétique où l’acteur fait part de ses inquiétudes et espoirs face aux questions environnementales. Circule à vélo. « Notre profond désir à tous pourrait être de laisser l’endroit plus propre que nous l’avons trouvé en entrant. (…) J’aime la modernité et ses inventions, si elle améliore et simplifie l’ancienneté, si elle n’est pas bouffeuse de kilowatts et si sa vraie raison est de soulager la vie des gens et non de créer des besoins inutiles. (…) La peur n’est pas le bon moteur. Quand une décision est prise, alors on se retrousse les manches, on solidarise, on transpire ensemble, on se sent intelligent ensemble, on bouge, on essaie, on tente et la tristesse se dilue. C’est cette joie-là, moi, que j’ai envie de soulever. (…) Nous sentir responsables de nous-mêmes et de ceux qui vont suivre est une chance, c’est ce qui nous rend vivants. L’irresponsabilité rend bête, alors faisons le boulot nous-mêmes. »
  • 64. Youri Bandajevsky Né en 1957 en Biélorussie, professeur de médecine et anatomo- pathologiste travaillant sur les conséquences sanitaires de la catastrophe nucléaire de Tchernobyl en 1986. Le premier à dénoncer de façon précise l’impact de la catastrophe sur l’environnement, la démographie et la santé, et à appeler à la mise en œuvre de mesures de santé publique. Arrêté en juillet 1999, condamné en juin 2001 à 8 années de prison, libéré en janvier 2006 grâce à la mobilisation internationale et dans le cadre des négociations entre la Biélorussie de Loukachenko et l'Union européenne. Travaille sur les cancers induits par les radioéléments à vie longue, qui peuvent n'apparaître qu'après plusieurs décennies. Naturalisé Français en 2014, installé à Clermont-Ferrand. « La position qui consiste à dissimuler l'étendue réelle des consé- quences du désastre de Tchernobyl est irresponsable et immorale. »
  • 65. Jean-François Caron né en 1957, kinésithérapeute, sportif de haut niveau, homme politique français, membre d'Europe Écologie Les Verts. Élu au Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais depuis 1992, en a été vice-président chargé du développement durable, ‘délégué à la troisième révolution industrielle et à la transformation écologique et sociale régionale’ de 1998 à 2004. Maire de Loos-en-Gohelle (7000 habitants) de 2001 à 2023, en fait une ville pilote du développement durable et un creuset d'intelligence collective : rénovations énergétiques avant l'heure, éco-constructions, récupération de l'eau, panneaux photovoltaïques sur les toitures des bâtiments communaux (photo : église St Vaast), aménagement d'une ceinture verte autour de la commune, etc. Fait l'inscrire par l’UNESCO le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais sur la liste du patrimoine mondial. « "On a prouvé que c'était possible de faire une écologie du quotidien, qui diminue les charges des habitants, qui améliore la planète et qui apaise. Les habitants qui participent aux actions communes changent. Ils arrivent comme des consommateurs et en ressortent comme des citoyens constructeurs d’un intérêt général. La participation joue sur la société, sur les habitants. Elle les transforme. Elle agit comme une grande toile dans laquelle personne ne se sent seul.»
  • 66. Jean-François Caron Cofondateur et directeur de ‘la Fabrique des Transitions’*, une alliance de près de 400 territoires et acteurs engagés dans la transition écologique, née de la mutualisation d’expériences pionnières. Quatre objectifs : 1. constituer ensemble une communauté apprenante de manière à enrichir en permanence le patrimoine commun par la mutualisation des apports des uns et des autres ; 2. mettre ce patrimoine au service des territoires en transition qui se reconnaissent dans la démarche de la Fabrique ; 3. proposer ensemble les changements de modèle économique, de gouvernance, du droit et des relations entre les sociétés, pour augmenter la faisabilité, l’ampleur et l’impact des transitions territoriales ; 4. favoriser le déploiement par tout moyen, notamment celui de la formation, d’une ingénierie de la conduite du changement systémique à l’échelle des territoires. * née de la volonté de quatre villes (Loos-en-Gohelle, Grande Synthe, Malaunay et le Mené, qui avaient engagé depuis plusieurs décennies une stratégie de transition de leurs territoires vers des sociétés durables), de confronter leurs expériences et en dégager des principes directeurs communs à valeur générale.
  • 67. Fred Vargas nom de plume de Frédérique Audoin-Rouzeau, née en 1957, écrivaine française, archéozoologue et médiéviste. Doctorat en histoire sur la peste au Moyen-Age. Ses romans policiers mettent en scène le commissaire Adamsberg. Ses livres ont été adaptés au cinéma et à la télévision. Soutient en 2018 le collectif européen "Pacte Finance-Climat" destiné à promouvoir un traité européen en faveur d'un financement pérenne de la transition énergétique et environnementale pour lutter contre le réchauffement climatique. « Telle notre bonne vieille cigale à qui nous prêtons nos qualités d'insouciance, nous avons chanté, dansé…Quand je dis "nous", entendons un quart de l'humanité, tandis que le reste était à la peine. (…) Nous avons jeté nos pesticides à l'eau, nos fumées dans l'air, nous avons conduit trois voitures, nous avons vidé les mines, nous avons mangé des fraises du bout du monde, nous avons voyagé en tous sens, nous avons éclairé les nuits, nous avons chaussé des tennis qui clignotent quand on marche, nous avons grossi, nous avons mouillé le désert, acidifié la pluie, créé des clones, franchement on peut dire qu'on s'est bien amusés. (…) La mère Nature, épuisée, souillée, exsangue, nous ferme les robinets. De pétrole, de gaz, d'uranium, d'air, d'eau. Son ultimatum est clair et sans pitié : "Sauvez-moi, ou crevez avec moi." »
  • 68. Né en 1958, psychiatre et aéronaute suisse, pionnier du vol libre et ULM en Europe. Réussit, avec le pilote britannique Brian Jones, à effectuer le premier tour du monde en ballon (mars 1999). En 2003, s'associe avec l‘’École polytechnique fédérale de Lausanne’ et le pilote André Borschberg et développe un projet d'avion solaire. Après 5 essais depuis le lancement du projet, Solar Impulse réussit son premier vol international, de Payerne (Suisse) à Bruxelles, en mai 2011. Bertrand Piccard Solar Impulse 2 compte plus de 17.000 cellules photovoltaïques dans ses ailes. Il est prévu que l'équipage effectue le tour du monde en 25 jours de vol répartis sur 5 mois. L’isolation thermique a été conçue pour conserver la chaleur produite par les batteries et garantir leur fonctionnement malgré les températures de l'ordre de −40 °C rencontrées à 8 500 m. Chaque moteur a une puissance maximale de 7,35 kW (10 ch). Les hélices bipales, de 3,50 m de diamètre, tournent à une vitesse de 200 à 400 tr/min
  • 69. Janine Benyus Née en 1958, biologiste états-unienne. Diplômée de l'Université Rutgers en gestion des ressources naturelles et littérature anglaise. Auteure de 6 livres sur le biomimétisme, dont Biomimicry : Innovation Inspired by Nature. Développe la théorie selon laquelle les êtres humains devraient répliquer "le génie de la nature" dans la conception des objets et des systèmes, et cela de façon pérenne. Travaille avec de nombreux partenaires et clients, dont le Zero Emissions Research Institute (ZERI). Crée en 1998 un bureau de consultants en innovation, Innovation Consultancy, et en 2005 le Biomimicry Institute (Institut de Biomimé- tique) avec Dayna Baumeister et Bryony Schwan, avec comme mission de promouvoir la biomimétique dans la culture. Tourné dans La 11e heure, documentaire sur la crise écologique créé et produit par Leonardo DiCaprio en 2007. « Quel que soit le problème ou le défi de conception qu'ait à relever un ingénieur, une collectivité ou une entreprise, il y a de fortes chances que l'une ou plusieurs des 30 millions d'espèces vivant dans le monde ait du faire face au même défi, mais en plus, ait développé des stratégies efficaces pour le résoudre, stratégies qui peuvent nous inspirer. »
  • 70. Arnaud Daguin Né en 1959, chef cuisinier français. Après 35 ans de cuisine gastronomique, notamment dans sa ferme d’Hegia, au Pays Basque, accompagne et encourage la conversion de notre monde agroalimentaire vers des pratiques écologiques, saines et durables. Défend une agriculture du vivant, durable et responsable, pour une autre alimentation, tirée par les consomm’acteurs. Défenseur de l’équilibre alimentaire où le végétal (légumes, légumineuses, céréales) représenterait 80% du régime humain. « Un bon produit ? 1) Un produit qui, par son mode de production, est positif pour l'environnement ; 2) un produit qui nous nourrit et nous fait du bien par ce qu'il contient - et surtout par ce qu'il ne contient pas ; 3) un produit qui nourrit celui qui le produit, c'est-à-dire qui paie dignement et n'oblige pas à des comportements indignes. » « Ce sont les fruits de la fertilité, de la biodiversité et donc de l'agroforesterie et de la permaculture qui seuls pourront nourrir 9 milliards d'êtres humains dans quelques décennies tout en nous sauvant du péril climatique. » Photo du bas : steack de courge à la bordelaise façon A. Daguin ../..
  • 71. Arnaud Daguin « Notre système de production de l'alimentaire actuel est obsolète : il est mort, nos sols sont morts. Nous sommes dans une agriculture de la fertilisation depuis presque cent ans, on arrive au bout. Nous manquons de trois choses aujourd'hui dans nos campagnes : - l'humain, parce qu'on a viré 90% de nos paysans pendant cent ans, - l'humus, parce que nos sols sont morts, - et l'humilité, parce qu'on agit avant d'avoir compris. » « En 35 ans de cuisine, j'ai pu constater que tous les produits vraiment goûteux (animaux et végétaux confondus) étaient issus de pratiques respectueuses de la vie du sol et de la biodiversité, autrement dit de la fertilité. » « Il semble que l'on puisse très bien vivre sans se nourrir d'animal. Un tiers de la planète le fait et s'en sort parfaitement. L'espèce humaine est vouée à devenir végétarienne. » « Une étude de l'INRA (peu diffusée) montre qu'il nous faudrait consommer 5 fois plus qu'en 1936 de végétaux produits aujourd'hui en agriculture conventionnelle pour bénéficier du même apport nutri- tionnel. »
  • 72. Paul Ariès Né en 1959, docteur en science politique. Pendant 13 ans, acteur de la lutte anti-sectes. Auteur d'une trentaine d'ouvrages concernant les méfaits de la mondialisation libérale : malbouffe et mac-donaldisation, harcèlement au travail, agression publicitaire, disneylandisation. Un des principaux animateurs du ‘Mouvement pour une décroissance équitable’. Préconise de : « - Remettre en cause l’idéologie du progrès, le jeunisme, - Réapprendre la gratuité, la nature, retrouver l’authenticité de la vie, réinvestir le temps et l’espace, - Renouer avec l’autonomie, relocaliser, - Passer si nécessaire à la désobéissance civique contre les lois contraires au bien commun ».
  • 73. Mycle Schneider Né en 1959, militant antinucléaire et consultant allemand dans les domaines de l’énergie et de la politique nucléaire*. Vit en France. Coordi- nateur et principal auteur du World Nuclear Industry Status Report, qui évalue de manière très détaillée les performances passées et présentes de l’industrie nucléaire, selon un système multicritères : planification, octroi de licences, implantation, construction, exploitation, âge, durée de vie, exten- sions et démantèlement. « L'énergie nucléaire n'a plus de perspective. Il n’y a aucune possi- bilité d’investir de l’argent privé dans le nucléaire. » « L’absence de mécanisme de contrôle démocratique a entraîné une kyrielle d’erreurs de conception, de coûteuses erreurs stratégiques, d’effets secondaires néfastes ainsi qu’une dépendance significative à une source unique et controversée d’électricité. » « Par rapport aux renouvelables, ce que fait la Chine en matière de nucléaire est insignifiant. » * Autodidacte. Cofondateur et directeur de ‘Wise-Paris’ jusqu'en 2003. Membre fondateur du renommé International Energy Advisory Conseil. Membre de l'Interna-tional Panel on Fissile Materials (IPFM) basé à l’Université de Princeton (États-Unis). De 1998 à 2003, conseiller des cabinets du ministre français de l’Environnement et du ministre belge de l’Énergie et du Développement durable. De 2004 à 2009, enseigne les stratégies énergies et environnement dans le cadre d’un Master international à l’École des Mines de Nantes. A conseillé des organismes divers : Commission européenne, CNRS, lRSN, UNESCO, AIEA, Greenpeace, WWF, INPPW, etc. Lauréat 1997 du "prix Nobel alternatif
  • 74. Mycle Schneider « Il n’est plus possible aujourd’hui de construire une centrale nuclé- aire compétitive dans une économie de marché. Des concurrents, l’effica- cité, les renouvelables et le gaz naturel ne sont pas seulement moins chers, mais beaucoup plus rapides dans la mise en œuvre. » « Les 2/3 de cette énergie est de la chaleur rejetée dans l’environ- nement et donc définitivement perdue (sous forme de vapeurs d’eau, les panaches blancs des tours de refroidissement entre autres). » « L’option nucléaire s’est constamment révélée comme la plus chère et la plus lente. Le taux de renouvellement est trop bas pour garantir la survie de la technologie. Nous sommes face à une sorte de sortie du nucléaire organique non-déclarée. La déconstruction est la période la plus longue de la vie d’un réacteur. » « ITER, le réacteur expérimental de fusion en construction à Cadarache, ne fera sans doute que consommer de l’énergie. La seule raison de n’avoir pas encore sonné le glas à ce gaspillage sans pareil est que le courage de dire le premier qu’on s’est trompé n’est pas la première caractéristique ni des politiques, ni des technocrates. ». Au 1er janvier 2023, les statistiques du WNISR comptent 411 réacteurs en exploitation dans le monde. Le nombre total de réacteurs nucléaires en construction dans le monde est de 59, répartis dans 17 pays. La part du nucléaire dans la production brute d’électricité commerciale dans le monde est tombée à 9,8 % en 2021.Il a suffi de dix ans pour que la production de l’éolien et du solaire au niveau mondial dépasse celle du nucléaire. La promotion de la technologie nucléaire et le transfert de savoir-faire pourraient renforcer le risque de prolifération des armes nucléaires. En France, les experts dénombrent une durée d’arrêt de 152 jours en moyenne par réacteur.
  • 75. Charles et Perrine Hervé-Gruyer C. H.-G., né en 1959, ex-marin, et P. H.-G, ex-juriste, Français. Décident en 2006 d’habiter une chaumière avec 6500 m² de terre au Bec Hellouin. Créent des écosystèmes, inventent des îles artificielles, apportent à leurs sols de l'humus, les recouvrent de paillis issus des résidus de débroussaillage afin de conserver l'humidité, d'éviter la pousse des "mauvaises" herbes et de nourrir le sol. Plantent des milliers d'arbres aux bons endroits, pour couper le vent, favoriser la pollinisation, réguler les températures, enrichir la terre grâce aux feuilles mortes et aux fruits pourris. « Nous observons les écosystèmes à l’état naturel pour en imiter le fonctionnement et le rendre encore plus productif. Il suffit d’une personne sur 670 mètres carrés pour générer un revenu net annuel de 42 000 euros. (…) Les connaissances en biologie doublent tous les cinq ans. Nous nous inspirons d’expériences japonaises en faisant venir des variétés qui s’acclimatent bien et permettent d’échelonner les récoltes. La permaculture est une solution d'avenir dans une société coupée de ses racines paysannes. » ■