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Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité"
Penseurs et acteurs
d’alternatives économiques
2 - de 1946 à 1959
É. G. 17.04.2021
Paul Jorion
Né en 1946, chercheur belge en sciences sociales, utilise les
mathématiques en anthropologie, économie, sciences cognitives.
Ancien trader dans une banque française, a travaillé dans le
milieu bancaire états-uniens, ancien fonctionnaire de la FAO.
« Les activités inutiles et nuisibles des banques sont
aujourd’hui porteuses d’un risque systémique, celui d’entraîner dans
leur chute le système financier tout entier ».
« Le moment est venu de guider notre organisation économi-
que vers sa forme domestiquée, pacifiée, de découvrir pour elle ce
que la démocratie représente au plan politique. L’économie a besoin
d’une authentique constitution »
Ingmar Granstedt
Né en 1946, socio-économiste français d'origine suédoise. A
particulièrement étudié les conséquences sociales de
l'industrialisation.
Dénonce le piège de la recherche de la productivité à tout prix
et de la compétitivité globale de l'économie concurrentielle qui
constitue par sa propre essence une dynamique non maîtrisable.
« Une des graves plaies de la société d'aujourd'hui consiste
dans le fait que l'industrie (et l'agriculture colonisée par l'industrie) a
accaparé tout le domaine économique et dévoré l'économie
domestique, communautaire, conviviale autour de laquelle se
nouaient jadis les liens humains qui font la joie de vivre.
Tout est devenu industrie et commerce, au mépris de la
solidarité et de la gratuité qui géraient jusqu'il y a peu la plus grande
part de l'économie de la majorité des hommes, et chez nous des pans
entiers de nos activités de services, de production, d'épanouissement
physique, culturel, spirituel. L'industrie et la banque ont tout pris... »
Raoul Marc Jennar
Né en 1946, essayiste belge et français, spécialiste de
politique internationale notamment en ce qui concerne l'Europe mais
aussi le Cambodge. Docteur en science politique, diplômé des
universités belge et française. Altermondialiste, militant du ‘Parti de
gauche’.
« Pour prospérer, les firmes transnationales ont besoin d’un
marché sans entrave qui soit le plus vaste possible. Le principe est
donc de supprimer les ‟entraves” entre l’Europe et les États-Unis pour
créer un Grand Marché Transatlantique.
Pour atteindre cet objectif, les négociations vont se baser sur 3 axes :
- la suppression des droits de douane,
- l’abaissement des normes (sanitaires et phytosanitaires, techniques,
sociales et environnementales),
- et le transfert de notre système juridique actuel vers un système
d’arbitrage de type privé. »
Bernard Maris
(1946-2015), économiste, écrivain et journaliste français.
Professeur à l’’Institut d’Études Européennes’ de l’université Paris
VIII, ancien membre du Conseil scientifique d’ATTAC, militant
d’’Europe Écologie’, rédacteur en chef adjoint de Charlie Hebdo,
membre du Conseil général de la ‘Banque de France’.
Assassiné par un djihadiste le 7 janvier 2015 lors d’une
réunion de l’équipe de rédaction de Charlie Hebdo.
Tente de faire comprendre la nature et l’intérêt de l’économie
réelle en dévoilant ses aspects négatifs, mais en mettant en lumière
des alternatives telles que la gratuité, le don et le contre-don.
«Raymond Barre, sacré “meilleur économiste de France”, voilà
quelqu’un qui était écouté alors qu’il pouvait sortir des énormités
comme : “ L’économie, c’est comme la nature. Il faut laisser faire la
nature”»
Henri Rouillé d'Orfeuil
Français né en 1946, ingénieur agronome et docteur en
économie. Travaille au ministère des Affaires étrangères et à la
Banque mondiale.
Membre du ‘Centre international de recherche agronomique
pour le développement’ (CIRAD), président de ‘Coordination Sud’.
« Il y a une manière citoyenne d’être un acteur économique :
demander des comptes sociaux et environnementaux aux acteurs
économiques, s’efforcer des créer et de soutenir de nouveaux
acteurs, de nouveaux circuits, de nouveaux produits économiques,
interpeller les autorités publiques, les systèmes économique,
commercial et financier qui se construisent à l’échelle mondiale,
consommer responsable et épargner solidaire. (…)
Vient le temps de poser clairement et sérieusement la
question de notre avenir commun, dans les cénacles politiques,
mais en proposant des réponses économiques crédibles ».
José et Chantal Grevin
J.G, né en 1947. Français, animent le projet ‘Économie de
communion’ initié par la communauté chrétienne Focolari.
Les chefs d’entreprise font le libre choix de répartir leurs
bénéfices en trois parts afin d’aider les plus démunis à sortir de
la misère et à retrouver une place dans l’économie, de former
les mentalités à une culture du don, et de réaliser les
investissements nécessaires pour assurer l’avenir de
l’entreprise.
« Le don, élan gratuit vers l’autre, devrait pouvoir trouver sa
place dans la relation commerciale normale, dès lors qu’elle est
juste et équilibrée. La gratuité enrichit la relation entre les
personnes qui se rencontrent sur le marché, elle y introduit la
confiance sans laquelle les transactions sont précaires ».
Michel Devoluy
Né en 1947, docteur en économie, professeur à la ‘Faculté des
sciences économiques et de gestion’ de Strasbourg, spécialisé en
macro-économie européenne.
Membre de l’association ‘Les économistes atterrés’, créée en
février 2011, collectif de chercheurs, universitaires et experts en
économie, et d'autres citoyens.
Son action consiste à animer et entretenir la réflexion
collective et l'expression publique des économistes qui ne se
résignent pas à la domination de l'orthodoxie néolibérale.
Le Manifeste d'économistes atterrés (automne 2010) fait une
présentation critique de 10 postulats qui continuent à inspirer chaque
jour les décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les
cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites, et
face auxquels ils mettent en débat 22 contre-propositions.
Richard Debauve
Né en 1947. Après une carrière d'industriel dans le traitement des
déchets, nommé en juin 2007 président de la Fédération ENVIE
(‘Entreprise Nouvelle Vers l’Insertion par l’Économique’).
ENVIE recycle les équipements électriques et électroniques
usagés et les rénove pour les revendre à petits prix. Ces 50 entreprises
d'insertion font travailler 1 450 personnes, collectent par an 100 000
tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE)
et en traitent 80 000 tonnes.
« L'Économie Sociale et Solidaire est un véritable
modèle économique et social porteur d’avenir qui prend
en compte l’emploi, mais aussi les besoins d’éducation,
de formation, de santé et de logement. »
Michel Laloux
Né en 1947, Franco-suisse, professeur d’économie, formateur et
philosophe de l'éducation.
Effectue des recherches sur les formes d'organisations légères
et évolutives de la société et des institutions qui permettent que
l'initiative et la créativité humaine puissent, en permanence les animer
et les renouveler.
« De même que la nature est polluée par une industrie et des
modes de consommations qui ne la respectent pas, de même
l'économie est polluée par la financiarisation et la spéculation qui lui
sont étrangères par nature. (…) La révolution de la conscience
économique est encore à faire. Elle est un préalable à toute
transformation durable de la société.(…)
Il existe une alternative au capitalisme du désastre et à la
dictature des marchés financiers. Elle suppose une révolution de nos
conceptions de la monnaie, du capital, du travail-rémunération et du
foncier-immobilier. (…) L'économie réelle contient en elle ce qui la rend
saine et humaine, dès l'instant où l'on en sort toute forme de
spéculation. »
Bruno Parmentier
Français né en 1948, diplômé de l’’École des Mines de Paris’ et
de l’’École Pratique des Hautes Études’. Dirige de 2002 à 2011 le
‘Groupe École Supérieure d’Agriculture d’Angers’. Auteur, conférencier
et consultant.
Montre que la faim n'est plus seulement fille de l'ignorance ou
des incidents climatiques, mais principalement de la cupidité, de
l'incurie et de l'indifférence : il s'agit d'un phénomène politique, et son
élimination relève donc de l'action politique.
« Les solutions existent pour que tous mangent à leur faim, dès
lors que les États se décident à agir : "renutrition" d'enfants en danger
de mort ; encouragement des techniques de production agricole agro-
écologiques, y compris dans la petite agriculture familiale ; soutien ciblé
au revenu des mères de famille fragilisées ; promotion de nouvelles
alliances financières public-privé. (…) »
../..
Bruno Parmentier
« Encadrer l’action des multinationales est nécessaire. Elles
investissent sans se soucier des populations locales, expropriant les
producteurs agricoles ou niant les droits coutumiers pour mettre la
main sur les ressources naturelles. (…) Il n’est nulle part écrit que
l’avenir de l’Afrique repose sur l’exportation de produits tropicaux. (…)
L’agroécologie ouvre de nouvelles pistes pour augmenter les
rendements. »
« Il faut que ces pays puissent se protéger des importations
plutôt que d’ouvrir toujours davantage leurs frontières aux produits des
grands pays exportateurs agricoles. »
« Première obligation : diminuer notre consommation de viande
qui demande de consacrer de plus en plus d’hectares à la production
de céréales et d’oléagineux pour l’alimentation animale. Deuxième
mesure : Limiter les gaspillages. 30 % de la production agricole est
perdue dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud. »
Philippe Derudder
Français né en 1948. Alors qu’il dirigeait une entreprise
florissante dans le transport et le négoce international, décide de
ne plus contribuer à un système auquel il ne croit plus.
Se consacre depuis lors à la recherche de solutions
économiques et financière alternatives.
Anime l’’Association internationale pour le soutien aux
économies sociétales’ (AISES), dont le but est de promouvoir les
recherches et les actions favorisant le développement
d’économies au service de l’homme et de l’équilibre écologique.
« Le système bancaire mondial, fief de l’argent par ailleurs
symbole universel, n’est que le produit logique de la conscience
collective, elle-même traduction de ce que nous portons en nous
individuellement, le plus souvent inconsciemment ».
François Lemarchand
Français né en 1948. Développe et revend le réseau ‘Pier Import’,
se fourvoie dans l’aquaculture.
Convaincu qu’on peut faire du commerce dans le respect de
l’homme et de l’environnement, fonde en 1990 avec sa femme
Françoise le premier magasin ‘Nature et Découvertes’ pour faire
découvrir la nature à des populations citadines.
83 magasins en France, Belgique et Suisse. 1 200 salariés.
20 % des bénéfices nets reversés chaque année aux deux
fondations Fondation Nature & Découvertes et Fondation
Lemarchand pour l’équilibre entre les Hommes et la Terre. À
l'origine de l'Université de la Terre, journée d'échanges annuelle
sur les rapports entre économie et écologie.
« Considérer le client pour son intelligence et sa sensibilité, et
ensuite, seulement ensuite, pour son porte-monnaie».
Michel Godet
Né en 1948, économiste français, membre de l'Académie des
technologies et créateur du ‘Cercle des entrepreneurs du futur’. De
1982 à 2014, professeur au ‘Conservatoire national des arts et
métiers’ (CNAM), titulaire de la chaire de prospective stratégique.
Auteur d'ouvrages économiques sur le travail ou l'évolution
démographique.
Défend le revenu minimum d'activité, un système proche du
Workfare américain, qui vise à compléter le revenu insuffisant issu
d'un emploi, et qui permettrait aux salariés dont le revenu est
inférieur à un certain seuil de bénéficier d'un crédit d'impôt.
Prend position contre le revenu de solidarité active (RSA),
dénonce une politique d’assistance sans contrepartie.
Critique les "affirmations alarmistes" des écologistes et
rappelle que le climat était bien plus chaud en Europe en l'an 1000.
../..
Michel Godet
« Il y a trois leviers pour l’emploi : la croissance par la
démographie et/ou l’innovation, une baisse du coût du travail et
l’incitation à travailler. »
« La réforme la plus urgente est de faire une comparaison
systématique et détaillée des performances public/privé dans tous les
domaines où les deux coexistent aujourd’hui, en France ou à l’étranger.
Ainsi, une place en crèche privée coûte deux fois moins cher que dans le
public à cause de l’absentéisme. »
« Le rapport Perruchot n’a pas été publié car il dit la vérité. Il
montre que les syndicats, y compris patronaux, piochent dans les fonds
des organismes paritaires. Quant aux syndicats de salariés, ils vivent
très bien sans syndiqués… »
« Autant de marché que possible, autant d’État que nécessaire.
Car le marché, efficient dans la plupart des domaines, est aveugle sur le
long terme pour tout ce qui concerne l’éducation, la santé, l’écologie. Oui
à l’économie de marché, non à la société de marché ! »
Pierre-Noël Giraud
Né en 1949, économiste français. Diplômé de l‘rÉcole
polytechniquer, de l‘rÉcole des Mines de Parirs et de l‘runiversité Paris 1
Panthéon-Sorbonner. Enseigne à rMines ParisTechr, à Dauphine et au au
Maroc.
Ses premiers travaux portent sur l'économie des matières premières
minérales, s'élargissent ensuite à l'économie du capital naturel et en
particulier à son rôle dans le développement de l'Afrique. Entame à partir
de 1993 une relecture de la globalisation à l'aide de concepts articulés de
manière originale : territoires, nomades, sédentaires.
Dès 1996, dans L'Inégalité du Monde, soutient la thèse que les
globalisations (des firmes, financières et numériques), tout en favorisant le
rattrapage rapide des pays émergents, aggraveront les inégalités internes
partout et lamineront les classes moyennes, piliers de la démocratie dans
les pays riches.
S'attaque dans le même esprit à la finance en 2001, poursuit ses
travaux sur les inégalités et leur lien avec la montée des populismes. Se
prononce notamment pour une séparation entre les activités de finance de
marché et de crédit.
Arnaud du Crest
Né en 1949, ingénieur agronome et économiste.
Expérience dans les fonds de formation, créateur
de l’Observatoire économique et social des Pays de la Loire.
Spécialiste de l’insertion, des qualifications, des nouveaux indicateurs
de richesse. S'appuie sur les études qu'il a pu mener à titre profes-
sionnel à la fois sur l'emploi et sur l’empreinte écologique. Engagé
dans l'accompagnement des chômeurs depuis plus de 20 ans (SNC-
’Solidarités Nouvelles face au Chômage’), et l’accueil des migrants
(Welcome), anime un groupe de recherche sur l'écologie et la vie
simple. Intervenant du ‘Collège des transitions sociétales’.
Présente une synthèse entre les enjeux de l'exclusion du travail
des plus fragiles, et ceux des risques environnementaux dus à la
consommation d'énergie fossile. Montre que les deux phénomènes
sont liés, et que l'on peut, en revalorisant l'énergie de l'homme et son
travail, à la fois recréer du travail et des emplois, et contribuer à une
économie décarbonée, donc répondre à terme à la question des gaz
à effet de serre. L'objectif serait de recréer un million d'emplois en
augmentant notre temps de travail marchand de 16 minutes par jour
et en diminuant notre consommation d'énergie fossile
Patrice Sauvage
Français né en 1949, énarque, Inspecteur des finances, co-
fondateur de ‘Démocratie et spiritualité’, diacre catholique.
Spécialiste du développement local et de l'épargne de proximité,
fonde en 1981 l'ALDEA (‘Agence de Liaison pour le Développement
d'une Économie Alternative’, devenue REAS – ‘Réseau de l'Économie
Alternative et Solidaire’) qui est à l'origine des clubs d'investissement
Cigales, de la société de capital-risque Garrigue et d'un contre-sommet
au G7 TOES (Towards Other Economic Summit) en 1989.
De 1994 à 1996, anime une recherche de l'OCDE sur l'économie
plurielle.
« Face aux trois déséquilibres de notre économie (l’économisme
ou l’économie conçue comme une fin en soi, la prédominance de la
concurrence, et la financiarisation), il faut inventer une économie plurielle
: économie sociale et solidaire, économie d’utilité sociale, écologique et
territoriale, économie non marchande ».
Hervé Knecht
Né en 1950, fondateur en 1991 de l’entreprise de travail
adapté ‘Flandre Ateliers’ à Tourcoing, devenue ‘AlterEos’, SCIC
ensemblier de 7 entreprises dont l'objet est l'emploi durable de
personnes fragilisées par un handicap (520 collaborateurs, dont 80
% avec un handicap).
3 missions : emploi, insertion, formation.
3 métiers : centre d'appels, gestion électronique de
documents, prestations industrielles.
3 valeurs : solidarité, innovation, performance. Membre du
Mouvement des entrepreneurs sociaux.
« L’économie sociale et solidaire se définit avant tout
comme l’économie du lien par rapport à l’économie tradi-
tionnelle qui est prioritairement l’économie du bien. »
« La vraie performance de l’entreprise, c’est son
intelligence à faire avec les fragilités de chacun ».
Dennis Snower
Né en 1950, économiste états-unien né en Autriche, professeur
d'économie au Birkbeck College (Université de Londres) puis à la
Christian Albrecht Universität de Kiel (Allemagne), président de l’Institut
für Weltwirtschaft Kiel (Kiel Institute for the World Economy, Institut de
Kiel pour l'économie mondiale), fondateur du Global Economic
Symposium.
À l’origine notamment, avec Assar Lindbeck, de la théorie
insider-outsider (ceux qui ont un emploi, ceux qui en cherchent) qui
permet d'expliquer certaines rigidités à l'embauche sur le marché du
travail. Publie de nombreux articles sur l'économie du travail, la théorie
et la politique macro-économique, la conception de systèmes de
protection sociale. Consultant pour la Banque Mondiale, le Fonds
Monétaire International, l’ONU, l’OCDE.
« Il y a deux problèmes que l’économie de marché et l’égoïsme
individualiste ne pourront jamais résoudre : celui des biens communs et
celui de la pauvreté au milieu de l’abondance. Pour les résoudre, nous
avons besoin de développer le souci de l’autre (care) et l’altruisme. »
Alain Etchegoyen
(1951-2007), Normalien, agrégé de philosophie et titulaire d'une
maîtrise de thermodynamique. En 1985, lance un cabinet d'études en
sciences sociales qui conseille notamment les grandes entreprises
(Michelin, Elf, BSN-Danone, Usinor-Sacilor, Louis Vuitton, etc.). Initie les
premières expériences d'ethnologie en entreprise.
Commissaire au Plan (2003-2005), y tente une réorganisation en
groupes de projet afin de recentrer sa mission "pour un État-stratège,
garant de l'intérêt général et du bien public", en favorisant une démarche
prospective soucieuse du long terme. Auteur d’une vingtaine de livres,
essais et romans.
« L'homme n'est libre, l'entreprise n'est libre que si elle connaît ce
qui la fait agir, ce qui la détermine, ce qui fait qu'elle est ce qu'elle est, et
qu'elle n'est pas ce qu'elle n'est pas. »
« Quand a été révélée la supercherie des "avions renifleurs", Pierre
Guillaumat, ancien P.D.-.G. du groupe Elf, a fait publier un communiqué
disant en substance : " J’étais le chef, donc le responsable, et je ne
tolérerai pas qu’un seul de mes subordonnés soit inquiété dans cette
affaire. " La responsabilité demande toujours du courage. »
Hugues Sibille
Français né en 1951. Après ses études, participe en 1978 avec
Claude Neuschwander à la création de ‘Ten’, coopérative de conseils
spécialisée dans le développement territorial. Travaille à l'émergence des
pépinières d'entreprises, des plateformes d'initiative locale, des plans
locaux d'insertion, des régies de quartier. Participe avec Denis Clerc à la
création en 1980 du mensuel Alternatives Économiques.
Crée en 1988 l‘’Institut des Managers du Développement Local’
(IMDL). En 1997, dans le Cabinet de Martine Aubry, conçoit le
programme ‘Nouveaux Services Nouveaux Emplois’. Nommé par Lionel
Jospin en juin 1998 Délégué Interministériel à l'innovation et à l'économie
sociale, organise les premières ‘Assises de la vie associative’ puis des
‘Consultations Régionales de l'ESS’. Rejoint en octobre 2005 le Crédit
Coopératif, banque de référence de l'économie sociale. Remet en
novembre 2014 au gouvernement un rapport comprenant 20 propositions
d'innovations financières au service de l'innovation sociale.
« L’innovation sociale repose sur un principe : les solutions
n’attendent pas le Grand Soir. Elle expérimente de multiples utopies
réalistes pour répondre à de multiples besoins.
Raphaël Souchier
Français né en 1953. Titulaire d'un MBA (HEC Paris) et diplômé
des universités de Paris (sociologie, ethnologie et science des religions,
médiation et gestion des conflits), consultant, auteur. A vécu dans divers
pays, dont les États-Unis.
Intervient comme expert auprès de l’UNESCO, de l’UNHCR et du
Conseil de l’Europe, anime pour l’Union Européenne 11 réseaux de
coopération et échanges d'expériences entre collectivités, universités et
entreprises du vieux continent.
S'intéresse tout particulièrement aux économies locales soutena-
bles, à la facilitation de processus et à la coopération interculturelle.
Étudie l'expérience nord-américaine du ‘Réseau BALLE’ (Business
Alliance for Local Living Economies, regroupe 35 000 entrepreneurs
répartis en 80 réseaux à travers les États-Unis, représente 450 000
emplois) et le mouvement de l‘’Économie Locale Vivante’.
Olivier Baussan
Français né en 1953.
Passionné d'écologie et amoureux de la Haute-Provence,
crée à 23 ans ‘L'Occitane en Provence’, entreprise spécialisée dans
les soins et parfums naturels de qualité issus des terroirs et savoir-
faire de la Méditerranée.
Approvisionnement auprès des producteurs locaux et
certifiés, pour beaucoup issus de l'agriculture biologique.
2 500 salariés, export dans 85 pays, réseau de 1 000
boutiques, principal site de production de 500 salariés toujours à
Manosque.
La ‘Fondation L’Occitane’ (budget de 1 million d’€ par an),
soutient 2 causes : les personnes déficientes visuelles dans le
monde et l’émancipation économique des femmes au Burkina Faso.
Steve Keen
Né en 1953, économiste australien. En 2005, un des rares
économistes à alerter sur l’imminence de la crise financière.
"Post-keynésien", dénonce la pensée économique dominante,
l'école néo-classique, jugée "irréaliste" et déconnectée des réalités,
aboutissant à une analyse erronée de la situation économique actuelle.
Invite à imaginer un modèle de développement qui prenne en compte la
crise écologique.
« Les arguments (des économistes néoclassiques) ne tiennent
pas la route. Leur prétendue science fait penser à l’astronomie avant
Copernic et Galilée, lorsque la Terre était considérée comme le centre
de l’Univers. (…)
« Il n’y a pas d’économie en croissance sans croissance de la
dette. Mais il existe aussi une mauvaise dette : celle qui finance la pure
spéculation, celle produite en excès par le banques sans qu’elles aient à
en supporter les conséquences.
../..
Steve Keen
Tant que nous chercherons à rembourser la dette, nous nous
condamnerons à l’échec car les désendettement ralentit la
croissance et entraîne, en proportion, une augmentation de la dette
plus rapide que celle des revenus. (…) Un gouvernement ne doit pas
se comporter comme "un bon père de famille", mais comme une
banque, et dépenser plus qu’il ne perçoit. »
« La croissance n’est pas suffisante. Sans redistribution, le
capitalisme devient un féodalisme qui ne profite qu’à quelques-uns.
Les Français se sont révoltés contre ce système il y a des siècles.
Par une ruse de l’histoire, il est en train de resurgir. (…)
L’idéologie de la croissance exponentielle finira par transformer
notre planète en astéroïde invivable. »
Hugues Minguet
Né en 1953, moine bénédictin. Études de philosophie,
théologie, formation en menuiserie. Ancien conseil juridique en
droit social et économique à la ‘Fiduciaire de France’, ex-
responsable du séminaire ‘Ethics and performance’ du MBA
d'HEC.
En 1991, crée au monastère de Ganagobie (Alpes de
Haute Provence) le ‘Centre Entreprises’, lieu de réflexion pour
les cadres et les dirigeants d'entreprise qui cherchent à
humaniser la vie au travail.
Crée en 2001 l’’Institut Sens & Croissance’, partenaire des
équipes de direction des entreprises et organisations qui
cherchent à développer une gouvernance et un management par
le sens et les valeurs. S’installe en 2005 au monastère de
Sereys (Haute Loire)
Jean Tirole
Né en 1953, économiste libéral français. Directeur
scientifique de l’’Institut d'économie industrielle’ (IDEI) à Toulouse et
membre fondateur de l‘Institute for Advanced Study in Toulouse
(IAST).
Professeur invité au Massachusetts Institute of Technology
(MIT) et membre de l‘’Académie des sciences morales et politiques’.
Prix Nobel d’économie 2014.
Plaide pour la mise en place d'une tarification mondiale des
émissions de carbone, la réhabilitation de l'idéal européen, dénonce
les ravages des produits dérivés.
« Le marché et de l'État ne sont pas concurrents, mais
complémentaires. Le marché a ses défaillances, l'État aussi. Un État
moderne, plus arbitre que planificateur, se fait plus régulateur que
producteur. »
« Le rôle de l'économiste, qui doit à la fois faire progresser
le savoir et contribuer à la réalisation d'un monde meilleur, est de
mesurer, comprendre, suggérer, évaluer. »
François Marty
Français né en 1954, ex-chauffeur routier, Executive MBA de
HEC.
Président du ‘Groupe Chênelet’ à Landrethun (Pas-de-Calais) :
SCOP ‘Scieries et palettes du Littoral’ (production de logement social
écologique), association chantier d’insertion Chênelet (fabrication de
briques, débardage à cheval, maraîchage bio, hôtellerie, restauration,
vente) , centre de formation, société foncière, etc.
Échelle des salaires de 1 à 2,5 SMIC.
« Nous revendiquons un vrai positionnement entre l’écologie, le
logement social et l’entrepreneuriat. (…)
Sur soixante ans, la construction ne représente que 17 % du
coût réel d’une habitation. Les 83 % restant sont des charges. Le vrai
moyen de faire de l’habitat social, c’est de baisser ces charges, de
consommer moins d’énergie, donc d’être écolo.
Je ne suis pas un héros. Je n’ai rien conquis, J’ai simplement fait
des rencontres. »
Alain Grandjean et Mireille Martini
A.G., né en 1955, polytechnicien, économiste, fondateur
et associé de ‘Carbone 4’, membre du conseil scientifique de la
‘Fondation Nicolas Hulot’.
M. M., diplômée de l'ESSEC, spécialiste des
financements internationaux, rapporteure de la commission Canfin-
Grandjean sur le financement de la transition énergétique.
Rappellent le diagnostic scientifique sur la crise
climatique, proposent une approche globale des solutions au niveau
mondial, à travers une vision pluridisciplinaire qui permettent la mise
en œuvre des objectifs fixés au sommet de la COP21.
Leurs propositions découlent de rencontres et
d’échanges avec une centaine de décideurs (financiers,
industriels, responsables associatifs).
« Agir pour lutter contre le réchauffement coûte
moins cher que de le subir. La transition peut être le projet
de société qui lui donne du sens et crée de l’emploi. »
Alain Grandjean et Nicolas Dufrêne
Nicolas Dufrêne, haut fonctionnaire, spécialiste des questions
institutionnelles, monétaires et des outils de financement publics, est
Directeur de ‘l’Institut Rousseau’. Ce groupe de réflexion créé en 2020
a pour objectif de « réinvestir l’idée d’une raison républicaine partagée
et d’un bien commun à l’humanité, à travers la promotion d’idées
rassemblées autour du projet central qu’est pour nous la reconstruction
écologique et démocratique de nos sociétés. »
« L’urgence climatique se heurte à un redoutable problème de
financement. Aucune stratégie financière classique n’est en mesure de
mobiliser rapidement les sommes considérables qui sont en jeu.
Bien que libérée des contraintes matérielles, la politique
monétaire ne s’est malheureusement pas encore libérée des dogmes
qui la restreignent. Pourtant, l’histoire a montré à maintes reprises
(reconstruction économique de l’Allemagne dans les années 1930, New
Deal américain, reconstruction de la France après 1945, politique
monétaire expansionniste en Chine) que les mécanismes monétaires
peuvent être utilisés de manière ciblée et efficace pour répondre aux
grands défis du moment. Le climat en est un et appelle un Green New
Deal qui pourrait résulter de la création monétaire mise au service de
projets écologiquement vertueux. »
Alexandre Gérard
Né en 1955. Dirigeant de Inov On à Saint-Herblain, près de
Nantes, 300 personnes. 3 métiers : réparation de tuyaux flexibles sur site
(réseau Chronoflex de techniciens équipés chacun d’un véhicule atelier),
achat, communication.
Après avoir été contraint à de nombreux licenciements
économiques en 2009, décide en 2010 d’adopter un management
libérateur. Cesse de manager en fonction des 3 % qui ne respectent pas
les règles : les ‟perturbateurs” partent d’eux-mêmes.
Pas d’organigramme, plus de notes de service. Les valeurs co-
construites sont le socle de l’action collective : performance par le plaisir,
souci du client, équipes respectueuses et responsables, esprit d'ouverture
et ouverture d'esprit. Membre du Mouvement des Entreprises Libérées et
du Réseau Entreprendre.
Des observateurs critiques comme François Geuze pointent les
limites de ce modèle.
« Nous vous donnons le pouvoir, prenez-le ! »
« Liberté + responsabilité = bonheur et performance »
« Avant j’utilisais un seul cerveau pour prendre des décisions, le
mien. Maintenant j’en utilise 300 et ça va mieux ! »
Jean-Joseph Boillot
Français né en 1956, docteur en économie, professeur agrégé de
sciences sociales, ex-conseiller économique au ministère des Finances
pour suivre les processus de transition dans les grandes zones émer-
gentes du monde. Spécialiste de l’Inde et de la Chine, conseiller pour les
organismes publics et les entreprises.
A enseigné à ‘l’École Normale Supérieure’. Conseiller auprès du
club du ‘Centre d’études prospectives et d'informations internatio-nales’
(CEPII), service du Premier ministre dans le domaine de l’économie
internationale. Cofondateur du Euro India Economic and Business Group
(EIEBG), membre du comité éditorial d’Alternatives Économiques.
« Nous sommes au début d’un immense bouleversement, nous
devons nous préparer à un monde d’affrontements et nous avons grand
besoin de modes de gestion raisonnée et non-violente des conflits. C’est
aux pays du Nord de montrer l’exemple et de faire les premiers pas ».
../..
Jean-Joseph Boillot
« Les trois géants - Chine, Inde, Afrique - vont renforcer leurs
complémentarités et former un nouveau triangle de développement.
Analysant les conséquences de cette recomposition, Jean-Joseph Boillot
et Stanislas Dembinski mettent au jour ses risques et ses opportunités
pour l’Occident : dynamisme économique et culturel des diasporas,
diffusion d’un low cost de qualité, business models frugaux et dont
pourraient bien s’inspirer les pays riches.
On voit ainsi se dessiner un monde où les changements sont
infiniment plus rapides et plus massifs qu’ils ne l’ont été pour notre
révolution industrielle. Et si la Chine se place en tête de cette course à la
croissance, les auteurs montrent qu’elle est en voie de stabilisation, tandis
que l’Inde et l’Afrique devraient révéler tout leur potentiel dans les
prochaines décennies. Un décalage dont l’Europe devrait savoir jouer afin
de contrebalancer une Chine trop hégémonique. »
../..
Jean-Joseph Boillot
Parcourt pendant 5 ans ses zones de prédilection, Chine-Inde-
Afrique, pour enquêter sur le couple utopie-sagesse et ses enseigne-
ments pour les économistes. Voyage dans l’histoire longue et univer-
selle des utopies et des grandes traditions culturelles : taoïsme,
bouddhisme, esprit des griots, christianisme social... Nous entraine
dans ses pas à rencontrer des utopies concrètes, de l’agroécologie
indienne à l’esprit coopératif africain en passant par les montagnes
sacrées chinoises, jusqu’à son petit village normand.
De cette double traversée intellectuelle et géographique, tire une
typologie commune et des leçons. Montre comment l’économie, nourrie
des sagesses du monde, offre une alternative aux scénarios de l’effon-
drement et aux sociétés de surveillance cauchemardesques.
« Confrontés à une crise de civilisation industrielle et à une
mondialisation devenue chaotique, il nous faut réouvrir les champs du
possible. L’économie doit se réinventer et elle ne pourra le faire qu’en
puisant son inspiration à la source de l’utopie. Et si l’utopie du XXIème
siècle était tout simplement celle de la sagesse ? Et si l’économie
devenait elle-même "sage" ? »
Jacques Généreux
Né en 1956, économiste français. Docteur en sciences
économiques, maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques (IEP)
de Paris.
Ex-secrétaire national à l’économie du ‘Parti de Gauche’. Opposé
au néolibéralisme, auteur de plusieurs livres et d’un Manifeste pour
l’économie humaine (2000).
Dans son livre La dissociété, refonde les bases de la philosophie
politique en utilisant les apports des différentes sciences humaines
contemporaines : sciences cognitives, anthropologie, psycho-sociologie,
ethnologie, etc. pour construire un nouveau projet de société incluant de
nouvelles institutions.
« L’individu écartelé anesthésie sa douleur par la surconsom-
mation de biens. Comment combattre ce processus infini de servitude
volontaire ? En engageant la bataille culturelle pour dépolluer la pensée
moderne de ses préjugés erronés et la refonder sur une conception juste
de l’humanité et de la société. »
Gunter Pauli
Né en 1956, industriel belge créateur du concept de "'économie
bleue". Diplômé en économie de ‘l’Université Loyola’ (jésuites) à Anvers,
MBA de l’’Insead’ (Fontainebleau). Après avoir vendu des bières artisa-
nales aux Japonais, se lance dans les années 1990 dans la fabrication de
détergents bio avec la société ‘Ecover’. Reprend l'usine et veut en faire
un modèle d'économie verte. Mais ses produits utilisent l'huile de palme
responsable de la déforestation en Indonésie. Vend son entreprise et
cherche comment régénérer la forêt tropicale au lieu de la détruire.
S’installe au Japon et créé en 1994 la fondation ZERI (Zero
Emission Research and Initiatives - Recherche et initiatives pour zéro
pollution) dont l'objectif est la "pollution zéro" en s'inspirant de la nature
pour satisfaire les besoins fondamentaux : contrairement aux modèles
économiques actuels qui poussent à investir plus sans économiser et aux
systèmes naturels, envisage d'investir moins tout en créant un capital
social et écologique.
Inspirée des écosystèmes, l’économie bleue se caractérise par un
recyclage des déchets par une chaîne d'acteurs leur apportant à chaque
fois une valeur ajoutée. Les déchets des uns sont la matière première des
autres. ../..
Gunter Pauli
Le ‘réseau Zeri’ (zéro émission réunit autour de lui au sein d’une
fondation plus de 3 000 chercheurs et un millier d’entreprises dans le
monde. La pédagogie de cette "économie bleue" repose sur une bible de
projets réussis dans le monde entier (surtout en Asie, Afrique et Amérique
latine) et un livre de contes écologiques pour enfants, Les fables de
Gunter, que le gouvernement chinois enseigne dans les écoles du pays.
Le réseau offre idées et initiatives en open source (accès libre), pour que
tous ceux qui le souhaitent puissent se les approprier.
- Avec la pulpe des grains de café (cascara), on produit des barres énergé-
tiques. Avec le marc de café, on fait pousser des champignons. Avec les déchets des
champignons, on nourrit des poules. Les racines des champignons deviennent un
bioplastique, ressemblant à du polystyrène, isolant thermique et acoustique. Ce
bioplastique est biodégradable. Par ailleurs, le marc de café permet de créer des
textiles absorbant les UV et les odeurs.
- Au lieu de couper des arbres et d’utiliser des litres d’eau pour produire du
papier, on utilise la pierre broyée (déchets de mines) et le polyéthylène récupéré des
bouteilles plastiques. Ce papier est recyclable 100 fois.
- Avec du carton ajouté au crottin de cheval, on obtient des lombrics qui
nourrissent les esturgeons. Les excréments des lombrics font un très bon engrais
pour les fleuristes.
- Fabriquer de l’huile et des capsules à partir du chardon.
../..
Gunter Pauli
- Capturer le C02 avec de la spiruline, une micro-algue qui représente un
complément alimentaire idéal et facile à produire.
- Remplacer l’acier et le titane de nos lames de rasoir par de la soie, ne
nécessitant ni pétrole, ni énergie, ni déchets.
- Au lieu des infrastructures coûteuses d’Internet, développer la Li-
Fi (light fidelity), qui offre une connexion Internet ultra rapide - à la
vitesse de la lumière -, écologique, et accessible à tous, via des lampes
LED-Li-Fi à très faible consommation qui s’éteignent et s’allument
plusieurs milliers de fois par seconde, et ne diffusent pas d’ondes radio.
« Si nos industries ressemblaient à la nature, chaque déchet
serait l’aliment d’une autre industrie. »
« Le tabac, le téflon, nous avons mis du temps à comprendre
que c’était néfaste. En attendant des preuves scientifiques, nous avons
continué à faire comme si de rien n’était. Ne faisons pas la même chose
avec le WiFi »
« Le temps est venu de dessiner une économie qui réponde aux
besoins de base de tout le monde et pas seulement de l’être humain.
Nous avons tout autour de nous, à condition que nous apprenions de la
nature pour transformer notre économie en économie d’abondance.
../..
Gunter Pauli
« 1 - Dans la nature, il n’y a pas de déchets. Tout redevient
toujours soit énergie, soit matière première, soit nutriment (…)
L’économie bleue c’est la proposition d’utiliser ce que l’on a autour de
nous pour répondre aux besoins de tout le monde. 2 - Dans la nature il
n’y a pas de chômage : chacun contribue selon ses capacités. 3 - Dans
la nature, chaque élément est sans cesse en train d’innover, de
changer, rien n’est fixé. 4 - Dans la nature est utilisé ce qui est locale-
ment disponible.
« Il faut retrouver des modèles d’affaires qui nous permettent de
régénérer la nature. »
« Je fonctionne sur le modèle suivant : j’ai une idée, je trouve des
partenaires, on monte une entreprise, je la développe, et puis, quand
elle fonctionne, je la vends. Dès que je sens que l’entreprise peut
fonctionner sans moi, je m’en vais. Je dis aux chefs d’entreprise : Si
vous acceptez tout ce qu’on vous dit, aucun projet n’est possible, il faut
aller au-delà de ce qu’on vous a appris à faire pour innover. »
« Notre chimie n’est pas adaptée aux conditions physiques de la
nature comme l’est le vortex, par exemple, ce mouvement tourbillon-
naire qui détruit les bactéries et purifie les eaux. »
Le site larminat.fr développe les approximations dans de nombreux
projets de G. Pauli et sa rupture avec la ‘Chambre de Commerce et
d’Industrie’ de Quimper.
Jean-Marc Borello
Né en 1957, chef d’entreprise, dirigeant associatif et militant
politique français. Président du directoire du ‘Groupe SOS’, est accusé
par certains de reproduire dans le monde associatif les logiques
prédatrices du capitalisme classique. Délégué national de ‘La Républi-
que En Marche’. Mène pendant sa carrière d'éducateur un projet
expérimental qui aboutira à ce que sont aujourd'hui les ‘centres éducatifs
renforcés’. Cofonde en 1984 l'association ‘SOS Drogue international’.
En 2010, co-créateur et premier président du ‘Mouvement des
entrepreneurs sociaux’ (MOUVES).
En 2020, pour fêter ses 10 ans, l’organisation qui veut devenir "un
modèle alternatif au modèle dominant représenté aujourd’hui par le
Medef", se rapproche de ‘Tech for Good France’, le réseau des
entrepreneurs et investisseurs qui développent et financent des solutions
tech et digitales pour accélérer la transition écologique, et se rebaptise le
‘Mouvement impact France’.
../..
Le ‘Mouvement Impact France’
« Les entreprises doivent agir. Ce n’est pas avec les
100 milliards d’euros du plan de relance qu’on arrivera à
reconstruire : on sait qu’il faut à peu près 1 000 milliards par an
pour faire transiter l’ensemble de l’économie vers un scénario
1,5°C. »
« Notre objectif est d’engager en trois ans 30 % des
entreprises françaises dans une démarche de transition et au
moins 30 % des salariés dans un modèle avec l’impact social et
écologique au cœur ».
« Nous serons toujours aussi exigeants sur nos quatre
piliers : impact social, impact écologique, partage du pouvoir et
partage des richesses. »
Éva Sadoun, né en 1990, coprésidente du mouvement, est fondatrice de ‘Lita’,
une plateforme d’investissement à impact social et environnemental. Jean Moreau, né
en 1983, coprésident, est président de la start-up ‘Phénix’, spécialisée dans la gestion
des invendus.
« Il faut ne plus croire qu’on est à côté, minoritaires. Nous n’avons plus à montrer
qu’on y arrive mais que c’est possible pour tout le monde ! »
Isaac Getz
Né en 1957 dans une ex-république de l’Union soviétique,
Israélien. MBA à Tel-Aviv, master en science de management, doctorat en
psychologie. Professeur à l'ESCP Europe à Paris. Auteur de livres dans
les domaines du comportement de groupe, du leadership et de la
transformation organisationnelle. Professeur invité aux Universités Cornell,
Stanford et à l’Université du Massachusetts.
Théorise et popularise en France la notion de freedom-based
company (‟entreprise libérée”). Incite à donner plus de liberté aux salariés,
à libérer les entreprises de leur organisation pyramidale, de leur
bureaucratie.
« Nous travaillons dans un environnement qu’on dit VUCA pour
Volatility (volatilité), Uncertainty (incertitude), Complexity (complexité) et
Ambiguity (ambiguïté). D’où la nécessité pour les entreprises et leurs
salariés d’être extraordinairement agiles et créatifs pour anticiper son
évolution. (…)
Il faut savoir poser les bonnes questions. Là on touche aux
choses concrètes comme lâcher son ego, faire confiance, supprimer tout
ce qui étouffe l’intelligence et l’action des salariés. »
Dominique Lesaffre
Né en 1958, économiste et financier français. 30 ans d’expérience dans la
conception, le développement et l’évaluation de systèmes financiers pour le
développement. Titulaire d’un MBA (ESSCA France et Université de Vienne,
Autriche). Impliqué dans des institutions européennes de finance sociale
comme chef du département Afrique du CCD-TS (Paris, années 80), directeur
général de RAFAD/FIG (Genève, années 90) puis chargé d’investissement
senior à la ‘SIDI’* (France), coordonnant le portefeuille en Afrique, Amérique
latine et Palestine.
En 2015, nommé à la Direction générale de la SIDI et président de son
Conseil d’administration. Représente la SIDI dans les principaux réseaux
internationaux de la finance sociale et siège au Conseil d’Administration de sept
institutions comme représentant de la SIDI et est Vice-Président d’’ACAD
Finance’.
Membre du CA de l’’INAISE’ (Association Internationale des Investis-
seurs dans l’Économie sociale), réseau international d’organismes ayant pour
objectif le financement de projets sociaux et environnementaux.
* La SIDI, ‘Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement’, est une entreprise solidaire
d’utilité sociale. Créée en 1983 par l’ONG de développement CCFD-Terre Solidaire, a pour mission de
contribuer à la promotion d’une économie plus inclusive, qui donne sa chance aux populations
défavorisées, dans les pays du Sud et de l’Est.
Elena Lasida
Née en 1959 en Uruguay, doctorat en sciences sociales et
économiques et en théologie, maître de conférence à l’Institut
Catholique de Paris, directrice du master Économie solidaire et
logique du marché. Adhère au concept « Moins de biens, plus de
liens »
Pour elle, l’économie, comme la vie, est une expérience
marquée par la limite, le manque et l’étrangeté.
Davantage que le contrat (qui voudrait tout maîtriser et
s’assurer contre les risques), l’économie doit susciter l’alliance (pour
prendre des risques ensemble et en coresponsabilité), y compris
l’accueil de l’imprévisible.
« Le jeu de mots bien connu est de circonstance : il ne faut pas
changer le pansement, il faut penser le changement. Penser une
éthique de la limite, c’est aussi repenser l’importance des relations »
Wojtek Kalinowski
Français né en 195?, ex-journaliste à Alternatives Économiques, co-
directeur de l’Institut Veblen pour les réformes économiques.
Cet institut anime le programme Initiative internationale pour
Repenser l’Economie (IRE ), soutenu par la ‘Fondation Charles Léopold
Mayer pour le Progrès de l’Homme’ (FPH) afin de favoriser l’émergence de
nouvelles propositions dans le domaine économique.
Thèmes d’étude : la monnaie et la finance, les agencements
institutionnels, la régulation des biens et des services, le rôle des territoires
et l’organisation des échanges, la pensée et les théories économiques.
« Il ne faut pas abolir le commerce international, mais il faut le
réguler et le limiter. Les outils actuels de régulation sont très insuffisants et
imparfaits, mais ils existent : l’article 20 de l’OMC, les directives de l’OCDE,
les accords cadres conclus à l’échelle internationale entre des sociétés
multinationales et les syndicats de salariés, les accords préférentiels signés
par l’Union Européenne avec des pays fournisseurs , les labels privés qui
vont jusqu’à construire des filières »

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Penseurs et acteurs d’alternatives économiques. — 02. De 1946 à 1959

  • 1. Trombinoscopes "Chercheurs d’humanité" Penseurs et acteurs d’alternatives économiques 2 - de 1946 à 1959 É. G. 17.04.2021
  • 2. Paul Jorion Né en 1946, chercheur belge en sciences sociales, utilise les mathématiques en anthropologie, économie, sciences cognitives. Ancien trader dans une banque française, a travaillé dans le milieu bancaire états-uniens, ancien fonctionnaire de la FAO. « Les activités inutiles et nuisibles des banques sont aujourd’hui porteuses d’un risque systémique, celui d’entraîner dans leur chute le système financier tout entier ». « Le moment est venu de guider notre organisation économi- que vers sa forme domestiquée, pacifiée, de découvrir pour elle ce que la démocratie représente au plan politique. L’économie a besoin d’une authentique constitution »
  • 3. Ingmar Granstedt Né en 1946, socio-économiste français d'origine suédoise. A particulièrement étudié les conséquences sociales de l'industrialisation. Dénonce le piège de la recherche de la productivité à tout prix et de la compétitivité globale de l'économie concurrentielle qui constitue par sa propre essence une dynamique non maîtrisable. « Une des graves plaies de la société d'aujourd'hui consiste dans le fait que l'industrie (et l'agriculture colonisée par l'industrie) a accaparé tout le domaine économique et dévoré l'économie domestique, communautaire, conviviale autour de laquelle se nouaient jadis les liens humains qui font la joie de vivre. Tout est devenu industrie et commerce, au mépris de la solidarité et de la gratuité qui géraient jusqu'il y a peu la plus grande part de l'économie de la majorité des hommes, et chez nous des pans entiers de nos activités de services, de production, d'épanouissement physique, culturel, spirituel. L'industrie et la banque ont tout pris... »
  • 4. Raoul Marc Jennar Né en 1946, essayiste belge et français, spécialiste de politique internationale notamment en ce qui concerne l'Europe mais aussi le Cambodge. Docteur en science politique, diplômé des universités belge et française. Altermondialiste, militant du ‘Parti de gauche’. « Pour prospérer, les firmes transnationales ont besoin d’un marché sans entrave qui soit le plus vaste possible. Le principe est donc de supprimer les ‟entraves” entre l’Europe et les États-Unis pour créer un Grand Marché Transatlantique. Pour atteindre cet objectif, les négociations vont se baser sur 3 axes : - la suppression des droits de douane, - l’abaissement des normes (sanitaires et phytosanitaires, techniques, sociales et environnementales), - et le transfert de notre système juridique actuel vers un système d’arbitrage de type privé. »
  • 5. Bernard Maris (1946-2015), économiste, écrivain et journaliste français. Professeur à l’’Institut d’Études Européennes’ de l’université Paris VIII, ancien membre du Conseil scientifique d’ATTAC, militant d’’Europe Écologie’, rédacteur en chef adjoint de Charlie Hebdo, membre du Conseil général de la ‘Banque de France’. Assassiné par un djihadiste le 7 janvier 2015 lors d’une réunion de l’équipe de rédaction de Charlie Hebdo. Tente de faire comprendre la nature et l’intérêt de l’économie réelle en dévoilant ses aspects négatifs, mais en mettant en lumière des alternatives telles que la gratuité, le don et le contre-don. «Raymond Barre, sacré “meilleur économiste de France”, voilà quelqu’un qui était écouté alors qu’il pouvait sortir des énormités comme : “ L’économie, c’est comme la nature. Il faut laisser faire la nature”»
  • 6. Henri Rouillé d'Orfeuil Français né en 1946, ingénieur agronome et docteur en économie. Travaille au ministère des Affaires étrangères et à la Banque mondiale. Membre du ‘Centre international de recherche agronomique pour le développement’ (CIRAD), président de ‘Coordination Sud’. « Il y a une manière citoyenne d’être un acteur économique : demander des comptes sociaux et environnementaux aux acteurs économiques, s’efforcer des créer et de soutenir de nouveaux acteurs, de nouveaux circuits, de nouveaux produits économiques, interpeller les autorités publiques, les systèmes économique, commercial et financier qui se construisent à l’échelle mondiale, consommer responsable et épargner solidaire. (…) Vient le temps de poser clairement et sérieusement la question de notre avenir commun, dans les cénacles politiques, mais en proposant des réponses économiques crédibles ».
  • 7. José et Chantal Grevin J.G, né en 1947. Français, animent le projet ‘Économie de communion’ initié par la communauté chrétienne Focolari. Les chefs d’entreprise font le libre choix de répartir leurs bénéfices en trois parts afin d’aider les plus démunis à sortir de la misère et à retrouver une place dans l’économie, de former les mentalités à une culture du don, et de réaliser les investissements nécessaires pour assurer l’avenir de l’entreprise. « Le don, élan gratuit vers l’autre, devrait pouvoir trouver sa place dans la relation commerciale normale, dès lors qu’elle est juste et équilibrée. La gratuité enrichit la relation entre les personnes qui se rencontrent sur le marché, elle y introduit la confiance sans laquelle les transactions sont précaires ».
  • 8. Michel Devoluy Né en 1947, docteur en économie, professeur à la ‘Faculté des sciences économiques et de gestion’ de Strasbourg, spécialisé en macro-économie européenne. Membre de l’association ‘Les économistes atterrés’, créée en février 2011, collectif de chercheurs, universitaires et experts en économie, et d'autres citoyens. Son action consiste à animer et entretenir la réflexion collective et l'expression publique des économistes qui ne se résignent pas à la domination de l'orthodoxie néolibérale. Le Manifeste d'économistes atterrés (automne 2010) fait une présentation critique de 10 postulats qui continuent à inspirer chaque jour les décisions des pouvoirs publics partout en Europe, malgré les cinglants démentis apportés par la crise financière et ses suites, et face auxquels ils mettent en débat 22 contre-propositions.
  • 9. Richard Debauve Né en 1947. Après une carrière d'industriel dans le traitement des déchets, nommé en juin 2007 président de la Fédération ENVIE (‘Entreprise Nouvelle Vers l’Insertion par l’Économique’). ENVIE recycle les équipements électriques et électroniques usagés et les rénove pour les revendre à petits prix. Ces 50 entreprises d'insertion font travailler 1 450 personnes, collectent par an 100 000 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) et en traitent 80 000 tonnes. « L'Économie Sociale et Solidaire est un véritable modèle économique et social porteur d’avenir qui prend en compte l’emploi, mais aussi les besoins d’éducation, de formation, de santé et de logement. »
  • 10. Michel Laloux Né en 1947, Franco-suisse, professeur d’économie, formateur et philosophe de l'éducation. Effectue des recherches sur les formes d'organisations légères et évolutives de la société et des institutions qui permettent que l'initiative et la créativité humaine puissent, en permanence les animer et les renouveler. « De même que la nature est polluée par une industrie et des modes de consommations qui ne la respectent pas, de même l'économie est polluée par la financiarisation et la spéculation qui lui sont étrangères par nature. (…) La révolution de la conscience économique est encore à faire. Elle est un préalable à toute transformation durable de la société.(…) Il existe une alternative au capitalisme du désastre et à la dictature des marchés financiers. Elle suppose une révolution de nos conceptions de la monnaie, du capital, du travail-rémunération et du foncier-immobilier. (…) L'économie réelle contient en elle ce qui la rend saine et humaine, dès l'instant où l'on en sort toute forme de spéculation. »
  • 11. Bruno Parmentier Français né en 1948, diplômé de l’’École des Mines de Paris’ et de l’’École Pratique des Hautes Études’. Dirige de 2002 à 2011 le ‘Groupe École Supérieure d’Agriculture d’Angers’. Auteur, conférencier et consultant. Montre que la faim n'est plus seulement fille de l'ignorance ou des incidents climatiques, mais principalement de la cupidité, de l'incurie et de l'indifférence : il s'agit d'un phénomène politique, et son élimination relève donc de l'action politique. « Les solutions existent pour que tous mangent à leur faim, dès lors que les États se décident à agir : "renutrition" d'enfants en danger de mort ; encouragement des techniques de production agricole agro- écologiques, y compris dans la petite agriculture familiale ; soutien ciblé au revenu des mères de famille fragilisées ; promotion de nouvelles alliances financières public-privé. (…) » ../..
  • 12. Bruno Parmentier « Encadrer l’action des multinationales est nécessaire. Elles investissent sans se soucier des populations locales, expropriant les producteurs agricoles ou niant les droits coutumiers pour mettre la main sur les ressources naturelles. (…) Il n’est nulle part écrit que l’avenir de l’Afrique repose sur l’exportation de produits tropicaux. (…) L’agroécologie ouvre de nouvelles pistes pour augmenter les rendements. » « Il faut que ces pays puissent se protéger des importations plutôt que d’ouvrir toujours davantage leurs frontières aux produits des grands pays exportateurs agricoles. » « Première obligation : diminuer notre consommation de viande qui demande de consacrer de plus en plus d’hectares à la production de céréales et d’oléagineux pour l’alimentation animale. Deuxième mesure : Limiter les gaspillages. 30 % de la production agricole est perdue dans les pays du Nord comme dans ceux du Sud. »
  • 13. Philippe Derudder Français né en 1948. Alors qu’il dirigeait une entreprise florissante dans le transport et le négoce international, décide de ne plus contribuer à un système auquel il ne croit plus. Se consacre depuis lors à la recherche de solutions économiques et financière alternatives. Anime l’’Association internationale pour le soutien aux économies sociétales’ (AISES), dont le but est de promouvoir les recherches et les actions favorisant le développement d’économies au service de l’homme et de l’équilibre écologique. « Le système bancaire mondial, fief de l’argent par ailleurs symbole universel, n’est que le produit logique de la conscience collective, elle-même traduction de ce que nous portons en nous individuellement, le plus souvent inconsciemment ».
  • 14. François Lemarchand Français né en 1948. Développe et revend le réseau ‘Pier Import’, se fourvoie dans l’aquaculture. Convaincu qu’on peut faire du commerce dans le respect de l’homme et de l’environnement, fonde en 1990 avec sa femme Françoise le premier magasin ‘Nature et Découvertes’ pour faire découvrir la nature à des populations citadines. 83 magasins en France, Belgique et Suisse. 1 200 salariés. 20 % des bénéfices nets reversés chaque année aux deux fondations Fondation Nature & Découvertes et Fondation Lemarchand pour l’équilibre entre les Hommes et la Terre. À l'origine de l'Université de la Terre, journée d'échanges annuelle sur les rapports entre économie et écologie. « Considérer le client pour son intelligence et sa sensibilité, et ensuite, seulement ensuite, pour son porte-monnaie».
  • 15. Michel Godet Né en 1948, économiste français, membre de l'Académie des technologies et créateur du ‘Cercle des entrepreneurs du futur’. De 1982 à 2014, professeur au ‘Conservatoire national des arts et métiers’ (CNAM), titulaire de la chaire de prospective stratégique. Auteur d'ouvrages économiques sur le travail ou l'évolution démographique. Défend le revenu minimum d'activité, un système proche du Workfare américain, qui vise à compléter le revenu insuffisant issu d'un emploi, et qui permettrait aux salariés dont le revenu est inférieur à un certain seuil de bénéficier d'un crédit d'impôt. Prend position contre le revenu de solidarité active (RSA), dénonce une politique d’assistance sans contrepartie. Critique les "affirmations alarmistes" des écologistes et rappelle que le climat était bien plus chaud en Europe en l'an 1000. ../..
  • 16. Michel Godet « Il y a trois leviers pour l’emploi : la croissance par la démographie et/ou l’innovation, une baisse du coût du travail et l’incitation à travailler. » « La réforme la plus urgente est de faire une comparaison systématique et détaillée des performances public/privé dans tous les domaines où les deux coexistent aujourd’hui, en France ou à l’étranger. Ainsi, une place en crèche privée coûte deux fois moins cher que dans le public à cause de l’absentéisme. » « Le rapport Perruchot n’a pas été publié car il dit la vérité. Il montre que les syndicats, y compris patronaux, piochent dans les fonds des organismes paritaires. Quant aux syndicats de salariés, ils vivent très bien sans syndiqués… » « Autant de marché que possible, autant d’État que nécessaire. Car le marché, efficient dans la plupart des domaines, est aveugle sur le long terme pour tout ce qui concerne l’éducation, la santé, l’écologie. Oui à l’économie de marché, non à la société de marché ! »
  • 17. Pierre-Noël Giraud Né en 1949, économiste français. Diplômé de l‘rÉcole polytechniquer, de l‘rÉcole des Mines de Parirs et de l‘runiversité Paris 1 Panthéon-Sorbonner. Enseigne à rMines ParisTechr, à Dauphine et au au Maroc. Ses premiers travaux portent sur l'économie des matières premières minérales, s'élargissent ensuite à l'économie du capital naturel et en particulier à son rôle dans le développement de l'Afrique. Entame à partir de 1993 une relecture de la globalisation à l'aide de concepts articulés de manière originale : territoires, nomades, sédentaires. Dès 1996, dans L'Inégalité du Monde, soutient la thèse que les globalisations (des firmes, financières et numériques), tout en favorisant le rattrapage rapide des pays émergents, aggraveront les inégalités internes partout et lamineront les classes moyennes, piliers de la démocratie dans les pays riches. S'attaque dans le même esprit à la finance en 2001, poursuit ses travaux sur les inégalités et leur lien avec la montée des populismes. Se prononce notamment pour une séparation entre les activités de finance de marché et de crédit.
  • 18. Arnaud du Crest Né en 1949, ingénieur agronome et économiste. Expérience dans les fonds de formation, créateur de l’Observatoire économique et social des Pays de la Loire. Spécialiste de l’insertion, des qualifications, des nouveaux indicateurs de richesse. S'appuie sur les études qu'il a pu mener à titre profes- sionnel à la fois sur l'emploi et sur l’empreinte écologique. Engagé dans l'accompagnement des chômeurs depuis plus de 20 ans (SNC- ’Solidarités Nouvelles face au Chômage’), et l’accueil des migrants (Welcome), anime un groupe de recherche sur l'écologie et la vie simple. Intervenant du ‘Collège des transitions sociétales’. Présente une synthèse entre les enjeux de l'exclusion du travail des plus fragiles, et ceux des risques environnementaux dus à la consommation d'énergie fossile. Montre que les deux phénomènes sont liés, et que l'on peut, en revalorisant l'énergie de l'homme et son travail, à la fois recréer du travail et des emplois, et contribuer à une économie décarbonée, donc répondre à terme à la question des gaz à effet de serre. L'objectif serait de recréer un million d'emplois en augmentant notre temps de travail marchand de 16 minutes par jour et en diminuant notre consommation d'énergie fossile
  • 19. Patrice Sauvage Français né en 1949, énarque, Inspecteur des finances, co- fondateur de ‘Démocratie et spiritualité’, diacre catholique. Spécialiste du développement local et de l'épargne de proximité, fonde en 1981 l'ALDEA (‘Agence de Liaison pour le Développement d'une Économie Alternative’, devenue REAS – ‘Réseau de l'Économie Alternative et Solidaire’) qui est à l'origine des clubs d'investissement Cigales, de la société de capital-risque Garrigue et d'un contre-sommet au G7 TOES (Towards Other Economic Summit) en 1989. De 1994 à 1996, anime une recherche de l'OCDE sur l'économie plurielle. « Face aux trois déséquilibres de notre économie (l’économisme ou l’économie conçue comme une fin en soi, la prédominance de la concurrence, et la financiarisation), il faut inventer une économie plurielle : économie sociale et solidaire, économie d’utilité sociale, écologique et territoriale, économie non marchande ».
  • 20. Hervé Knecht Né en 1950, fondateur en 1991 de l’entreprise de travail adapté ‘Flandre Ateliers’ à Tourcoing, devenue ‘AlterEos’, SCIC ensemblier de 7 entreprises dont l'objet est l'emploi durable de personnes fragilisées par un handicap (520 collaborateurs, dont 80 % avec un handicap). 3 missions : emploi, insertion, formation. 3 métiers : centre d'appels, gestion électronique de documents, prestations industrielles. 3 valeurs : solidarité, innovation, performance. Membre du Mouvement des entrepreneurs sociaux. « L’économie sociale et solidaire se définit avant tout comme l’économie du lien par rapport à l’économie tradi- tionnelle qui est prioritairement l’économie du bien. » « La vraie performance de l’entreprise, c’est son intelligence à faire avec les fragilités de chacun ».
  • 21. Dennis Snower Né en 1950, économiste états-unien né en Autriche, professeur d'économie au Birkbeck College (Université de Londres) puis à la Christian Albrecht Universität de Kiel (Allemagne), président de l’Institut für Weltwirtschaft Kiel (Kiel Institute for the World Economy, Institut de Kiel pour l'économie mondiale), fondateur du Global Economic Symposium. À l’origine notamment, avec Assar Lindbeck, de la théorie insider-outsider (ceux qui ont un emploi, ceux qui en cherchent) qui permet d'expliquer certaines rigidités à l'embauche sur le marché du travail. Publie de nombreux articles sur l'économie du travail, la théorie et la politique macro-économique, la conception de systèmes de protection sociale. Consultant pour la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International, l’ONU, l’OCDE. « Il y a deux problèmes que l’économie de marché et l’égoïsme individualiste ne pourront jamais résoudre : celui des biens communs et celui de la pauvreté au milieu de l’abondance. Pour les résoudre, nous avons besoin de développer le souci de l’autre (care) et l’altruisme. »
  • 22. Alain Etchegoyen (1951-2007), Normalien, agrégé de philosophie et titulaire d'une maîtrise de thermodynamique. En 1985, lance un cabinet d'études en sciences sociales qui conseille notamment les grandes entreprises (Michelin, Elf, BSN-Danone, Usinor-Sacilor, Louis Vuitton, etc.). Initie les premières expériences d'ethnologie en entreprise. Commissaire au Plan (2003-2005), y tente une réorganisation en groupes de projet afin de recentrer sa mission "pour un État-stratège, garant de l'intérêt général et du bien public", en favorisant une démarche prospective soucieuse du long terme. Auteur d’une vingtaine de livres, essais et romans. « L'homme n'est libre, l'entreprise n'est libre que si elle connaît ce qui la fait agir, ce qui la détermine, ce qui fait qu'elle est ce qu'elle est, et qu'elle n'est pas ce qu'elle n'est pas. » « Quand a été révélée la supercherie des "avions renifleurs", Pierre Guillaumat, ancien P.D.-.G. du groupe Elf, a fait publier un communiqué disant en substance : " J’étais le chef, donc le responsable, et je ne tolérerai pas qu’un seul de mes subordonnés soit inquiété dans cette affaire. " La responsabilité demande toujours du courage. »
  • 23. Hugues Sibille Français né en 1951. Après ses études, participe en 1978 avec Claude Neuschwander à la création de ‘Ten’, coopérative de conseils spécialisée dans le développement territorial. Travaille à l'émergence des pépinières d'entreprises, des plateformes d'initiative locale, des plans locaux d'insertion, des régies de quartier. Participe avec Denis Clerc à la création en 1980 du mensuel Alternatives Économiques. Crée en 1988 l‘’Institut des Managers du Développement Local’ (IMDL). En 1997, dans le Cabinet de Martine Aubry, conçoit le programme ‘Nouveaux Services Nouveaux Emplois’. Nommé par Lionel Jospin en juin 1998 Délégué Interministériel à l'innovation et à l'économie sociale, organise les premières ‘Assises de la vie associative’ puis des ‘Consultations Régionales de l'ESS’. Rejoint en octobre 2005 le Crédit Coopératif, banque de référence de l'économie sociale. Remet en novembre 2014 au gouvernement un rapport comprenant 20 propositions d'innovations financières au service de l'innovation sociale. « L’innovation sociale repose sur un principe : les solutions n’attendent pas le Grand Soir. Elle expérimente de multiples utopies réalistes pour répondre à de multiples besoins.
  • 24. Raphaël Souchier Français né en 1953. Titulaire d'un MBA (HEC Paris) et diplômé des universités de Paris (sociologie, ethnologie et science des religions, médiation et gestion des conflits), consultant, auteur. A vécu dans divers pays, dont les États-Unis. Intervient comme expert auprès de l’UNESCO, de l’UNHCR et du Conseil de l’Europe, anime pour l’Union Européenne 11 réseaux de coopération et échanges d'expériences entre collectivités, universités et entreprises du vieux continent. S'intéresse tout particulièrement aux économies locales soutena- bles, à la facilitation de processus et à la coopération interculturelle. Étudie l'expérience nord-américaine du ‘Réseau BALLE’ (Business Alliance for Local Living Economies, regroupe 35 000 entrepreneurs répartis en 80 réseaux à travers les États-Unis, représente 450 000 emplois) et le mouvement de l‘’Économie Locale Vivante’.
  • 25. Olivier Baussan Français né en 1953. Passionné d'écologie et amoureux de la Haute-Provence, crée à 23 ans ‘L'Occitane en Provence’, entreprise spécialisée dans les soins et parfums naturels de qualité issus des terroirs et savoir- faire de la Méditerranée. Approvisionnement auprès des producteurs locaux et certifiés, pour beaucoup issus de l'agriculture biologique. 2 500 salariés, export dans 85 pays, réseau de 1 000 boutiques, principal site de production de 500 salariés toujours à Manosque. La ‘Fondation L’Occitane’ (budget de 1 million d’€ par an), soutient 2 causes : les personnes déficientes visuelles dans le monde et l’émancipation économique des femmes au Burkina Faso.
  • 26. Steve Keen Né en 1953, économiste australien. En 2005, un des rares économistes à alerter sur l’imminence de la crise financière. "Post-keynésien", dénonce la pensée économique dominante, l'école néo-classique, jugée "irréaliste" et déconnectée des réalités, aboutissant à une analyse erronée de la situation économique actuelle. Invite à imaginer un modèle de développement qui prenne en compte la crise écologique. « Les arguments (des économistes néoclassiques) ne tiennent pas la route. Leur prétendue science fait penser à l’astronomie avant Copernic et Galilée, lorsque la Terre était considérée comme le centre de l’Univers. (…) « Il n’y a pas d’économie en croissance sans croissance de la dette. Mais il existe aussi une mauvaise dette : celle qui finance la pure spéculation, celle produite en excès par le banques sans qu’elles aient à en supporter les conséquences. ../..
  • 27. Steve Keen Tant que nous chercherons à rembourser la dette, nous nous condamnerons à l’échec car les désendettement ralentit la croissance et entraîne, en proportion, une augmentation de la dette plus rapide que celle des revenus. (…) Un gouvernement ne doit pas se comporter comme "un bon père de famille", mais comme une banque, et dépenser plus qu’il ne perçoit. » « La croissance n’est pas suffisante. Sans redistribution, le capitalisme devient un féodalisme qui ne profite qu’à quelques-uns. Les Français se sont révoltés contre ce système il y a des siècles. Par une ruse de l’histoire, il est en train de resurgir. (…) L’idéologie de la croissance exponentielle finira par transformer notre planète en astéroïde invivable. »
  • 28. Hugues Minguet Né en 1953, moine bénédictin. Études de philosophie, théologie, formation en menuiserie. Ancien conseil juridique en droit social et économique à la ‘Fiduciaire de France’, ex- responsable du séminaire ‘Ethics and performance’ du MBA d'HEC. En 1991, crée au monastère de Ganagobie (Alpes de Haute Provence) le ‘Centre Entreprises’, lieu de réflexion pour les cadres et les dirigeants d'entreprise qui cherchent à humaniser la vie au travail. Crée en 2001 l’’Institut Sens & Croissance’, partenaire des équipes de direction des entreprises et organisations qui cherchent à développer une gouvernance et un management par le sens et les valeurs. S’installe en 2005 au monastère de Sereys (Haute Loire)
  • 29. Jean Tirole Né en 1953, économiste libéral français. Directeur scientifique de l’’Institut d'économie industrielle’ (IDEI) à Toulouse et membre fondateur de l‘Institute for Advanced Study in Toulouse (IAST). Professeur invité au Massachusetts Institute of Technology (MIT) et membre de l‘’Académie des sciences morales et politiques’. Prix Nobel d’économie 2014. Plaide pour la mise en place d'une tarification mondiale des émissions de carbone, la réhabilitation de l'idéal européen, dénonce les ravages des produits dérivés. « Le marché et de l'État ne sont pas concurrents, mais complémentaires. Le marché a ses défaillances, l'État aussi. Un État moderne, plus arbitre que planificateur, se fait plus régulateur que producteur. » « Le rôle de l'économiste, qui doit à la fois faire progresser le savoir et contribuer à la réalisation d'un monde meilleur, est de mesurer, comprendre, suggérer, évaluer. »
  • 30. François Marty Français né en 1954, ex-chauffeur routier, Executive MBA de HEC. Président du ‘Groupe Chênelet’ à Landrethun (Pas-de-Calais) : SCOP ‘Scieries et palettes du Littoral’ (production de logement social écologique), association chantier d’insertion Chênelet (fabrication de briques, débardage à cheval, maraîchage bio, hôtellerie, restauration, vente) , centre de formation, société foncière, etc. Échelle des salaires de 1 à 2,5 SMIC. « Nous revendiquons un vrai positionnement entre l’écologie, le logement social et l’entrepreneuriat. (…) Sur soixante ans, la construction ne représente que 17 % du coût réel d’une habitation. Les 83 % restant sont des charges. Le vrai moyen de faire de l’habitat social, c’est de baisser ces charges, de consommer moins d’énergie, donc d’être écolo. Je ne suis pas un héros. Je n’ai rien conquis, J’ai simplement fait des rencontres. »
  • 31. Alain Grandjean et Mireille Martini A.G., né en 1955, polytechnicien, économiste, fondateur et associé de ‘Carbone 4’, membre du conseil scientifique de la ‘Fondation Nicolas Hulot’. M. M., diplômée de l'ESSEC, spécialiste des financements internationaux, rapporteure de la commission Canfin- Grandjean sur le financement de la transition énergétique. Rappellent le diagnostic scientifique sur la crise climatique, proposent une approche globale des solutions au niveau mondial, à travers une vision pluridisciplinaire qui permettent la mise en œuvre des objectifs fixés au sommet de la COP21. Leurs propositions découlent de rencontres et d’échanges avec une centaine de décideurs (financiers, industriels, responsables associatifs). « Agir pour lutter contre le réchauffement coûte moins cher que de le subir. La transition peut être le projet de société qui lui donne du sens et crée de l’emploi. »
  • 32. Alain Grandjean et Nicolas Dufrêne Nicolas Dufrêne, haut fonctionnaire, spécialiste des questions institutionnelles, monétaires et des outils de financement publics, est Directeur de ‘l’Institut Rousseau’. Ce groupe de réflexion créé en 2020 a pour objectif de « réinvestir l’idée d’une raison républicaine partagée et d’un bien commun à l’humanité, à travers la promotion d’idées rassemblées autour du projet central qu’est pour nous la reconstruction écologique et démocratique de nos sociétés. » « L’urgence climatique se heurte à un redoutable problème de financement. Aucune stratégie financière classique n’est en mesure de mobiliser rapidement les sommes considérables qui sont en jeu. Bien que libérée des contraintes matérielles, la politique monétaire ne s’est malheureusement pas encore libérée des dogmes qui la restreignent. Pourtant, l’histoire a montré à maintes reprises (reconstruction économique de l’Allemagne dans les années 1930, New Deal américain, reconstruction de la France après 1945, politique monétaire expansionniste en Chine) que les mécanismes monétaires peuvent être utilisés de manière ciblée et efficace pour répondre aux grands défis du moment. Le climat en est un et appelle un Green New Deal qui pourrait résulter de la création monétaire mise au service de projets écologiquement vertueux. »
  • 33. Alexandre Gérard Né en 1955. Dirigeant de Inov On à Saint-Herblain, près de Nantes, 300 personnes. 3 métiers : réparation de tuyaux flexibles sur site (réseau Chronoflex de techniciens équipés chacun d’un véhicule atelier), achat, communication. Après avoir été contraint à de nombreux licenciements économiques en 2009, décide en 2010 d’adopter un management libérateur. Cesse de manager en fonction des 3 % qui ne respectent pas les règles : les ‟perturbateurs” partent d’eux-mêmes. Pas d’organigramme, plus de notes de service. Les valeurs co- construites sont le socle de l’action collective : performance par le plaisir, souci du client, équipes respectueuses et responsables, esprit d'ouverture et ouverture d'esprit. Membre du Mouvement des Entreprises Libérées et du Réseau Entreprendre. Des observateurs critiques comme François Geuze pointent les limites de ce modèle. « Nous vous donnons le pouvoir, prenez-le ! » « Liberté + responsabilité = bonheur et performance » « Avant j’utilisais un seul cerveau pour prendre des décisions, le mien. Maintenant j’en utilise 300 et ça va mieux ! »
  • 34. Jean-Joseph Boillot Français né en 1956, docteur en économie, professeur agrégé de sciences sociales, ex-conseiller économique au ministère des Finances pour suivre les processus de transition dans les grandes zones émer- gentes du monde. Spécialiste de l’Inde et de la Chine, conseiller pour les organismes publics et les entreprises. A enseigné à ‘l’École Normale Supérieure’. Conseiller auprès du club du ‘Centre d’études prospectives et d'informations internatio-nales’ (CEPII), service du Premier ministre dans le domaine de l’économie internationale. Cofondateur du Euro India Economic and Business Group (EIEBG), membre du comité éditorial d’Alternatives Économiques. « Nous sommes au début d’un immense bouleversement, nous devons nous préparer à un monde d’affrontements et nous avons grand besoin de modes de gestion raisonnée et non-violente des conflits. C’est aux pays du Nord de montrer l’exemple et de faire les premiers pas ». ../..
  • 35. Jean-Joseph Boillot « Les trois géants - Chine, Inde, Afrique - vont renforcer leurs complémentarités et former un nouveau triangle de développement. Analysant les conséquences de cette recomposition, Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski mettent au jour ses risques et ses opportunités pour l’Occident : dynamisme économique et culturel des diasporas, diffusion d’un low cost de qualité, business models frugaux et dont pourraient bien s’inspirer les pays riches. On voit ainsi se dessiner un monde où les changements sont infiniment plus rapides et plus massifs qu’ils ne l’ont été pour notre révolution industrielle. Et si la Chine se place en tête de cette course à la croissance, les auteurs montrent qu’elle est en voie de stabilisation, tandis que l’Inde et l’Afrique devraient révéler tout leur potentiel dans les prochaines décennies. Un décalage dont l’Europe devrait savoir jouer afin de contrebalancer une Chine trop hégémonique. » ../..
  • 36. Jean-Joseph Boillot Parcourt pendant 5 ans ses zones de prédilection, Chine-Inde- Afrique, pour enquêter sur le couple utopie-sagesse et ses enseigne- ments pour les économistes. Voyage dans l’histoire longue et univer- selle des utopies et des grandes traditions culturelles : taoïsme, bouddhisme, esprit des griots, christianisme social... Nous entraine dans ses pas à rencontrer des utopies concrètes, de l’agroécologie indienne à l’esprit coopératif africain en passant par les montagnes sacrées chinoises, jusqu’à son petit village normand. De cette double traversée intellectuelle et géographique, tire une typologie commune et des leçons. Montre comment l’économie, nourrie des sagesses du monde, offre une alternative aux scénarios de l’effon- drement et aux sociétés de surveillance cauchemardesques. « Confrontés à une crise de civilisation industrielle et à une mondialisation devenue chaotique, il nous faut réouvrir les champs du possible. L’économie doit se réinventer et elle ne pourra le faire qu’en puisant son inspiration à la source de l’utopie. Et si l’utopie du XXIème siècle était tout simplement celle de la sagesse ? Et si l’économie devenait elle-même "sage" ? »
  • 37. Jacques Généreux Né en 1956, économiste français. Docteur en sciences économiques, maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques (IEP) de Paris. Ex-secrétaire national à l’économie du ‘Parti de Gauche’. Opposé au néolibéralisme, auteur de plusieurs livres et d’un Manifeste pour l’économie humaine (2000). Dans son livre La dissociété, refonde les bases de la philosophie politique en utilisant les apports des différentes sciences humaines contemporaines : sciences cognitives, anthropologie, psycho-sociologie, ethnologie, etc. pour construire un nouveau projet de société incluant de nouvelles institutions. « L’individu écartelé anesthésie sa douleur par la surconsom- mation de biens. Comment combattre ce processus infini de servitude volontaire ? En engageant la bataille culturelle pour dépolluer la pensée moderne de ses préjugés erronés et la refonder sur une conception juste de l’humanité et de la société. »
  • 38. Gunter Pauli Né en 1956, industriel belge créateur du concept de "'économie bleue". Diplômé en économie de ‘l’Université Loyola’ (jésuites) à Anvers, MBA de l’’Insead’ (Fontainebleau). Après avoir vendu des bières artisa- nales aux Japonais, se lance dans les années 1990 dans la fabrication de détergents bio avec la société ‘Ecover’. Reprend l'usine et veut en faire un modèle d'économie verte. Mais ses produits utilisent l'huile de palme responsable de la déforestation en Indonésie. Vend son entreprise et cherche comment régénérer la forêt tropicale au lieu de la détruire. S’installe au Japon et créé en 1994 la fondation ZERI (Zero Emission Research and Initiatives - Recherche et initiatives pour zéro pollution) dont l'objectif est la "pollution zéro" en s'inspirant de la nature pour satisfaire les besoins fondamentaux : contrairement aux modèles économiques actuels qui poussent à investir plus sans économiser et aux systèmes naturels, envisage d'investir moins tout en créant un capital social et écologique. Inspirée des écosystèmes, l’économie bleue se caractérise par un recyclage des déchets par une chaîne d'acteurs leur apportant à chaque fois une valeur ajoutée. Les déchets des uns sont la matière première des autres. ../..
  • 39. Gunter Pauli Le ‘réseau Zeri’ (zéro émission réunit autour de lui au sein d’une fondation plus de 3 000 chercheurs et un millier d’entreprises dans le monde. La pédagogie de cette "économie bleue" repose sur une bible de projets réussis dans le monde entier (surtout en Asie, Afrique et Amérique latine) et un livre de contes écologiques pour enfants, Les fables de Gunter, que le gouvernement chinois enseigne dans les écoles du pays. Le réseau offre idées et initiatives en open source (accès libre), pour que tous ceux qui le souhaitent puissent se les approprier. - Avec la pulpe des grains de café (cascara), on produit des barres énergé- tiques. Avec le marc de café, on fait pousser des champignons. Avec les déchets des champignons, on nourrit des poules. Les racines des champignons deviennent un bioplastique, ressemblant à du polystyrène, isolant thermique et acoustique. Ce bioplastique est biodégradable. Par ailleurs, le marc de café permet de créer des textiles absorbant les UV et les odeurs. - Au lieu de couper des arbres et d’utiliser des litres d’eau pour produire du papier, on utilise la pierre broyée (déchets de mines) et le polyéthylène récupéré des bouteilles plastiques. Ce papier est recyclable 100 fois. - Avec du carton ajouté au crottin de cheval, on obtient des lombrics qui nourrissent les esturgeons. Les excréments des lombrics font un très bon engrais pour les fleuristes. - Fabriquer de l’huile et des capsules à partir du chardon. ../..
  • 40. Gunter Pauli - Capturer le C02 avec de la spiruline, une micro-algue qui représente un complément alimentaire idéal et facile à produire. - Remplacer l’acier et le titane de nos lames de rasoir par de la soie, ne nécessitant ni pétrole, ni énergie, ni déchets. - Au lieu des infrastructures coûteuses d’Internet, développer la Li- Fi (light fidelity), qui offre une connexion Internet ultra rapide - à la vitesse de la lumière -, écologique, et accessible à tous, via des lampes LED-Li-Fi à très faible consommation qui s’éteignent et s’allument plusieurs milliers de fois par seconde, et ne diffusent pas d’ondes radio. « Si nos industries ressemblaient à la nature, chaque déchet serait l’aliment d’une autre industrie. » « Le tabac, le téflon, nous avons mis du temps à comprendre que c’était néfaste. En attendant des preuves scientifiques, nous avons continué à faire comme si de rien n’était. Ne faisons pas la même chose avec le WiFi » « Le temps est venu de dessiner une économie qui réponde aux besoins de base de tout le monde et pas seulement de l’être humain. Nous avons tout autour de nous, à condition que nous apprenions de la nature pour transformer notre économie en économie d’abondance. ../..
  • 41. Gunter Pauli « 1 - Dans la nature, il n’y a pas de déchets. Tout redevient toujours soit énergie, soit matière première, soit nutriment (…) L’économie bleue c’est la proposition d’utiliser ce que l’on a autour de nous pour répondre aux besoins de tout le monde. 2 - Dans la nature il n’y a pas de chômage : chacun contribue selon ses capacités. 3 - Dans la nature, chaque élément est sans cesse en train d’innover, de changer, rien n’est fixé. 4 - Dans la nature est utilisé ce qui est locale- ment disponible. « Il faut retrouver des modèles d’affaires qui nous permettent de régénérer la nature. » « Je fonctionne sur le modèle suivant : j’ai une idée, je trouve des partenaires, on monte une entreprise, je la développe, et puis, quand elle fonctionne, je la vends. Dès que je sens que l’entreprise peut fonctionner sans moi, je m’en vais. Je dis aux chefs d’entreprise : Si vous acceptez tout ce qu’on vous dit, aucun projet n’est possible, il faut aller au-delà de ce qu’on vous a appris à faire pour innover. » « Notre chimie n’est pas adaptée aux conditions physiques de la nature comme l’est le vortex, par exemple, ce mouvement tourbillon- naire qui détruit les bactéries et purifie les eaux. » Le site larminat.fr développe les approximations dans de nombreux projets de G. Pauli et sa rupture avec la ‘Chambre de Commerce et d’Industrie’ de Quimper.
  • 42. Jean-Marc Borello Né en 1957, chef d’entreprise, dirigeant associatif et militant politique français. Président du directoire du ‘Groupe SOS’, est accusé par certains de reproduire dans le monde associatif les logiques prédatrices du capitalisme classique. Délégué national de ‘La Républi- que En Marche’. Mène pendant sa carrière d'éducateur un projet expérimental qui aboutira à ce que sont aujourd'hui les ‘centres éducatifs renforcés’. Cofonde en 1984 l'association ‘SOS Drogue international’. En 2010, co-créateur et premier président du ‘Mouvement des entrepreneurs sociaux’ (MOUVES). En 2020, pour fêter ses 10 ans, l’organisation qui veut devenir "un modèle alternatif au modèle dominant représenté aujourd’hui par le Medef", se rapproche de ‘Tech for Good France’, le réseau des entrepreneurs et investisseurs qui développent et financent des solutions tech et digitales pour accélérer la transition écologique, et se rebaptise le ‘Mouvement impact France’. ../..
  • 43. Le ‘Mouvement Impact France’ « Les entreprises doivent agir. Ce n’est pas avec les 100 milliards d’euros du plan de relance qu’on arrivera à reconstruire : on sait qu’il faut à peu près 1 000 milliards par an pour faire transiter l’ensemble de l’économie vers un scénario 1,5°C. » « Notre objectif est d’engager en trois ans 30 % des entreprises françaises dans une démarche de transition et au moins 30 % des salariés dans un modèle avec l’impact social et écologique au cœur ». « Nous serons toujours aussi exigeants sur nos quatre piliers : impact social, impact écologique, partage du pouvoir et partage des richesses. » Éva Sadoun, né en 1990, coprésidente du mouvement, est fondatrice de ‘Lita’, une plateforme d’investissement à impact social et environnemental. Jean Moreau, né en 1983, coprésident, est président de la start-up ‘Phénix’, spécialisée dans la gestion des invendus. « Il faut ne plus croire qu’on est à côté, minoritaires. Nous n’avons plus à montrer qu’on y arrive mais que c’est possible pour tout le monde ! »
  • 44. Isaac Getz Né en 1957 dans une ex-république de l’Union soviétique, Israélien. MBA à Tel-Aviv, master en science de management, doctorat en psychologie. Professeur à l'ESCP Europe à Paris. Auteur de livres dans les domaines du comportement de groupe, du leadership et de la transformation organisationnelle. Professeur invité aux Universités Cornell, Stanford et à l’Université du Massachusetts. Théorise et popularise en France la notion de freedom-based company (‟entreprise libérée”). Incite à donner plus de liberté aux salariés, à libérer les entreprises de leur organisation pyramidale, de leur bureaucratie. « Nous travaillons dans un environnement qu’on dit VUCA pour Volatility (volatilité), Uncertainty (incertitude), Complexity (complexité) et Ambiguity (ambiguïté). D’où la nécessité pour les entreprises et leurs salariés d’être extraordinairement agiles et créatifs pour anticiper son évolution. (…) Il faut savoir poser les bonnes questions. Là on touche aux choses concrètes comme lâcher son ego, faire confiance, supprimer tout ce qui étouffe l’intelligence et l’action des salariés. »
  • 45. Dominique Lesaffre Né en 1958, économiste et financier français. 30 ans d’expérience dans la conception, le développement et l’évaluation de systèmes financiers pour le développement. Titulaire d’un MBA (ESSCA France et Université de Vienne, Autriche). Impliqué dans des institutions européennes de finance sociale comme chef du département Afrique du CCD-TS (Paris, années 80), directeur général de RAFAD/FIG (Genève, années 90) puis chargé d’investissement senior à la ‘SIDI’* (France), coordonnant le portefeuille en Afrique, Amérique latine et Palestine. En 2015, nommé à la Direction générale de la SIDI et président de son Conseil d’administration. Représente la SIDI dans les principaux réseaux internationaux de la finance sociale et siège au Conseil d’Administration de sept institutions comme représentant de la SIDI et est Vice-Président d’’ACAD Finance’. Membre du CA de l’’INAISE’ (Association Internationale des Investis- seurs dans l’Économie sociale), réseau international d’organismes ayant pour objectif le financement de projets sociaux et environnementaux. * La SIDI, ‘Solidarité Internationale pour le Développement et l’Investissement’, est une entreprise solidaire d’utilité sociale. Créée en 1983 par l’ONG de développement CCFD-Terre Solidaire, a pour mission de contribuer à la promotion d’une économie plus inclusive, qui donne sa chance aux populations défavorisées, dans les pays du Sud et de l’Est.
  • 46. Elena Lasida Née en 1959 en Uruguay, doctorat en sciences sociales et économiques et en théologie, maître de conférence à l’Institut Catholique de Paris, directrice du master Économie solidaire et logique du marché. Adhère au concept « Moins de biens, plus de liens » Pour elle, l’économie, comme la vie, est une expérience marquée par la limite, le manque et l’étrangeté. Davantage que le contrat (qui voudrait tout maîtriser et s’assurer contre les risques), l’économie doit susciter l’alliance (pour prendre des risques ensemble et en coresponsabilité), y compris l’accueil de l’imprévisible. « Le jeu de mots bien connu est de circonstance : il ne faut pas changer le pansement, il faut penser le changement. Penser une éthique de la limite, c’est aussi repenser l’importance des relations »
  • 47. Wojtek Kalinowski Français né en 195?, ex-journaliste à Alternatives Économiques, co- directeur de l’Institut Veblen pour les réformes économiques. Cet institut anime le programme Initiative internationale pour Repenser l’Economie (IRE ), soutenu par la ‘Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme’ (FPH) afin de favoriser l’émergence de nouvelles propositions dans le domaine économique. Thèmes d’étude : la monnaie et la finance, les agencements institutionnels, la régulation des biens et des services, le rôle des territoires et l’organisation des échanges, la pensée et les théories économiques. « Il ne faut pas abolir le commerce international, mais il faut le réguler et le limiter. Les outils actuels de régulation sont très insuffisants et imparfaits, mais ils existent : l’article 20 de l’OMC, les directives de l’OCDE, les accords cadres conclus à l’échelle internationale entre des sociétés multinationales et les syndicats de salariés, les accords préférentiels signés par l’Union Européenne avec des pays fournisseurs , les labels privés qui vont jusqu’à construire des filières »