“Giraudoux et l’Espagne”, La Poétique du détail: autour de Jean Giraudoux, t. II, André Job (ed.), Cahiers Jean Giraudoux, 34, 2006, pp. 181-192. ISSN: 0150-6943.
Recueil original par rapport à la facture post-classique des Odes, Les Orientales franchissent le pas de la nouvelle poésie: c’est l’heure des caprices romantiques et de la renaissance orientale. Lointaines par l’espace et la situation politique, l’Asie et l’Afrique n’étaient à la portée, à la fin du premier tiers du XIXe siècle, que des consuls ou des soldats. Plus proches, les frontières méridionales de l’Europe représentaient un pis-aller pour le rêveur, pour le poète qui parvenait à se faire une place dans un convoi de fortune ou avait accès à une collection de dessins. La Grèce était passée aux mains des Turcs en 1461 et ce –sauf brèves périodes– jusqu’à son indépendance en 1822; l’Espagne, conquise dès 711, ne connaîtrait sa réunification qu’en 1492. Le poids des siècles se faisait sentir dans ces deux pays, et l’inspiration des poètes romantiques n’avait guère de mal à exhumer, du terrain stratifié par le temps, les reliques littéraires d’un habitant exotique. De récentes circonstances culturelles venaient s’ajouter à cela: d’un côté, le mouvement philhellène apparu entre le soulèvement grec de 1821 et la bataille de Navarin, de l’autre, l’attraction hispanique suscitée par les récits de l’invasion napoléonienne et la campagne de 1823. Ainsi, par rapport aux pays de l’Orient, la Grèce et l’Espagne se distinguaient-elles par l’auréole de leur passé prestigieux et l’atout d’une relative proximité. Ce sont sans doute deux des raisons qui expliquent le grand nombre de poèmes relatifs à ces contrées, dernières étapes possibles avant d’affronter l’Orient inconnu; le chemin de Missolonghi vers la Turquie ottomane, celui de Madrid vers l’Afrique musulmane semblaient plus abordables, du moins pour l’imagination, que le long parcours entre la France et l’Orient. Le voyage en Grèce ou en Espagne pouvait se substituer au voyage en Orient. L’alchimie littéraire est capable de transformer le désir en objet: par l’imagination et le verbe des poètes, la Grèce et l’Espagne devenaient, de simples succédanés qu’elles étaient, non pas un possible Orient, mais l’Orient lui-même...
51. “Les adaptations dramaturgiques des romans et nouvelles espagnols au XVIIe siècle”, Le Roman mis en scène, Catherine Douzou et Frank Greiner (eds.), París, Classiques Garnier, 2012, pp. 59-78. ISBN: 978-2-8124-0809-0.
Les écrivains français du XVIIe siècle à l’école du Quichotte: les nouvelles intercalées”, Travaux de Littérature (París), 22, 2009, pp. 161-168. ISSN: 0095-6794.
“La réception du grotesque hugolien dans le théâtre espagnol du XIXe siècle”, Victor Hugo ou les frontières effacées, Dominique Peyrache-Leborgne y Yann Jumelais (eds.), Nantes, Éditions Pleins Feux, 2002, pp. 49-61. ISBN: 2-912-56733-5.
“Une querelle de salon: France, Italie, Espagne”, Papers on French Seventeenth Century Literature (Tubinga), 33, 64, 2006, pp. 269-276. ISSN: 0343-9368.
Recueil original par rapport à la facture post-classique des Odes, Les Orientales franchissent le pas de la nouvelle poésie: c’est l’heure des caprices romantiques et de la renaissance orientale. Lointaines par l’espace et la situation politique, l’Asie et l’Afrique n’étaient à la portée, à la fin du premier tiers du XIXe siècle, que des consuls ou des soldats. Plus proches, les frontières méridionales de l’Europe représentaient un pis-aller pour le rêveur, pour le poète qui parvenait à se faire une place dans un convoi de fortune ou avait accès à une collection de dessins. La Grèce était passée aux mains des Turcs en 1461 et ce –sauf brèves périodes– jusqu’à son indépendance en 1822; l’Espagne, conquise dès 711, ne connaîtrait sa réunification qu’en 1492. Le poids des siècles se faisait sentir dans ces deux pays, et l’inspiration des poètes romantiques n’avait guère de mal à exhumer, du terrain stratifié par le temps, les reliques littéraires d’un habitant exotique. De récentes circonstances culturelles venaient s’ajouter à cela: d’un côté, le mouvement philhellène apparu entre le soulèvement grec de 1821 et la bataille de Navarin, de l’autre, l’attraction hispanique suscitée par les récits de l’invasion napoléonienne et la campagne de 1823. Ainsi, par rapport aux pays de l’Orient, la Grèce et l’Espagne se distinguaient-elles par l’auréole de leur passé prestigieux et l’atout d’une relative proximité. Ce sont sans doute deux des raisons qui expliquent le grand nombre de poèmes relatifs à ces contrées, dernières étapes possibles avant d’affronter l’Orient inconnu; le chemin de Missolonghi vers la Turquie ottomane, celui de Madrid vers l’Afrique musulmane semblaient plus abordables, du moins pour l’imagination, que le long parcours entre la France et l’Orient. Le voyage en Grèce ou en Espagne pouvait se substituer au voyage en Orient. L’alchimie littéraire est capable de transformer le désir en objet: par l’imagination et le verbe des poètes, la Grèce et l’Espagne devenaient, de simples succédanés qu’elles étaient, non pas un possible Orient, mais l’Orient lui-même...
51. “Les adaptations dramaturgiques des romans et nouvelles espagnols au XVIIe siècle”, Le Roman mis en scène, Catherine Douzou et Frank Greiner (eds.), París, Classiques Garnier, 2012, pp. 59-78. ISBN: 978-2-8124-0809-0.
Les écrivains français du XVIIe siècle à l’école du Quichotte: les nouvelles intercalées”, Travaux de Littérature (París), 22, 2009, pp. 161-168. ISSN: 0095-6794.
“La réception du grotesque hugolien dans le théâtre espagnol du XIXe siècle”, Victor Hugo ou les frontières effacées, Dominique Peyrache-Leborgne y Yann Jumelais (eds.), Nantes, Éditions Pleins Feux, 2002, pp. 49-61. ISBN: 2-912-56733-5.
“Une querelle de salon: France, Italie, Espagne”, Papers on French Seventeenth Century Literature (Tubinga), 33, 64, 2006, pp. 269-276. ISSN: 0343-9368.
“Les romans de chevalerie en Espagne: origine, tradition, innovation”, La Chevalerie du Moyen Âge à nos jours. Mélanges offerts à Michel Stanesco, Mihaela Voicu y Victor-Dinu Vlǎdulescu (eds.), Bucarest, Editura Universitǎţii din Bucureşti, 2003, pp. 345-359. ISBN: 973-575-809-1.
In his "Odes", Víctor Hugo includes poems of monarchical inspiration along with others in a markedly postclassical way. Some of these pieces take as a pretext a Spanish epigraph extracted from Spanish comedies or warrior chronicles. This procedure is strange due to the origin of the texts and the generic transposition to which they are submitted. This article analyzes the textual function of such quotations in the author's poems. // En sus "Odas", Víctor Hugo incluye poesías de inspiración monárquica junto con otras de forma marcadamente postclásica. Algunas de estas piezas toman como pretexto un epígrafe español extraído de comedias españolas o crónicas guerreras. Este procedimiento es extraño debido al origen de los textos y a la transposición genérica a que son sometidos. Este artículo analiza la función textual de tales citas en las poesías del autor.
“La réception de La Fontaine en Espagne. La poétique d’Iriarte”, Revue de Littérature Comparée (París), 70/1 (1996), nº especial: La Fontaine et la Fable, pp. 85-97. ISSN: 0035-1466.
“Maures et chrétiens dans la littérature du XVIIe siècle. Questions sur l’imaginaire à propos de 'Zaïde'”, Histoire, littérature et poétique des Marches. Actes du XXIVe Congrès de la Société Française de Littérature Générale et Comparée, Olivier-Henri Bonnerot (ed.), Estrasburgo, Imprimerie intégrée de l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, 1993, pp. 115-129.
“L’enlèvement de Mlle de Montmorency-Boutteville et de la fille de Lope de Vega. Un événement de cour en France et un événement domestique en Espagne au XVIIe siècleˮ, Poésie de cour et de circonstance, théâtre historique. La mise en vers de l’événement dans les mondes hispanique et européen. XVIe-XVIIe siècles, Marie-Laure Acquier y Emmanuel Marigno (dirs.), París, L’Harmattan, 2014, pp. 267-276. ISBN: 978-2-343-02790-6.
“La littérature espagnole en France au XVIIe siècle: réception et prévention esthétiques”, Intertexto y polifonía. Actas del XIII Congreso de la APFUE, Flor Mª Bango de la Campa, Antonio Niembro Prieto y Emma Álvarez Prendes (eds.), Oviedo, Ediciones de la Universidad de Oviedo, 2008, t. I, pp. 421-428. ISBN 978-84-8317-718-1.
“La réception du réalisme espagnol en France”, Réalisme et réalité en question au XVIIe siècle, Didier Souiller (ed.), Dijon, Presses de l’Université de Bourgogne, 2002, pp. 121-130. ISBN: 978-2913003118.
Il sera question ici d’un événement qui eut un grand retentissement dans la société de la première moitié du dix-septième siècle, et dont on trouve l’écho chez quelques poètes de Cour: l’enlèvement de Mlle de Boutteville. L’anecdote historique intéresse moins que le motif littéraire de l’enlèvement. Une comparaison avec une églogue de Lope de Vega permettra de mieux nous ajuster au thème central du colloque.
Material de uso en clase. Referencias bibliográficas de AL SITIO LENGUAS.
La France - Rallye culturel et linguistique
Étape 4: Arts
Fiche pour l'élève
Les réponses et d'autres documents en annexe:
http://www.alsitiolenguas.com > ASL Profesionales > Descargas
Mythical Narratives in Comparative European Literature / Le récit mythique dans la littérature européenne comparée, CompLit. Journal of European Literature, Arts and Society, Asun López-Varela y José Manuel Losada (dir.), 7 (2024), París, Classiques Garnier, 236 p. ISSN 2780-2523. ISBN 978-2-406-16969-7.
― https://dx.doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-16970-3.p.0009
― https://classiques-garnier.com/complit-journal-of-european-literature-arts-and-society-en.html
“The Referential Function of Myth”, Mythical Narratives in Comparative European Literature, CompLit. Journal of European Literature, Arts and Society, París, Classiques Garnier, 7 (2024), pp. 21-39. ISSN 2780-2523. ISBN 978-2-406-16969-7.
― https://dx.doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-16970-3.p.0023
― https://classiques-garnier.com/complit-journal-of-european-literature-arts-and-society-en.html
“Les romans de chevalerie en Espagne: origine, tradition, innovation”, La Chevalerie du Moyen Âge à nos jours. Mélanges offerts à Michel Stanesco, Mihaela Voicu y Victor-Dinu Vlǎdulescu (eds.), Bucarest, Editura Universitǎţii din Bucureşti, 2003, pp. 345-359. ISBN: 973-575-809-1.
In his "Odes", Víctor Hugo includes poems of monarchical inspiration along with others in a markedly postclassical way. Some of these pieces take as a pretext a Spanish epigraph extracted from Spanish comedies or warrior chronicles. This procedure is strange due to the origin of the texts and the generic transposition to which they are submitted. This article analyzes the textual function of such quotations in the author's poems. // En sus "Odas", Víctor Hugo incluye poesías de inspiración monárquica junto con otras de forma marcadamente postclásica. Algunas de estas piezas toman como pretexto un epígrafe español extraído de comedias españolas o crónicas guerreras. Este procedimiento es extraño debido al origen de los textos y a la transposición genérica a que son sometidos. Este artículo analiza la función textual de tales citas en las poesías del autor.
“La réception de La Fontaine en Espagne. La poétique d’Iriarte”, Revue de Littérature Comparée (París), 70/1 (1996), nº especial: La Fontaine et la Fable, pp. 85-97. ISSN: 0035-1466.
“Maures et chrétiens dans la littérature du XVIIe siècle. Questions sur l’imaginaire à propos de 'Zaïde'”, Histoire, littérature et poétique des Marches. Actes du XXIVe Congrès de la Société Française de Littérature Générale et Comparée, Olivier-Henri Bonnerot (ed.), Estrasburgo, Imprimerie intégrée de l’Université des Sciences Humaines de Strasbourg, 1993, pp. 115-129.
“L’enlèvement de Mlle de Montmorency-Boutteville et de la fille de Lope de Vega. Un événement de cour en France et un événement domestique en Espagne au XVIIe siècleˮ, Poésie de cour et de circonstance, théâtre historique. La mise en vers de l’événement dans les mondes hispanique et européen. XVIe-XVIIe siècles, Marie-Laure Acquier y Emmanuel Marigno (dirs.), París, L’Harmattan, 2014, pp. 267-276. ISBN: 978-2-343-02790-6.
“La littérature espagnole en France au XVIIe siècle: réception et prévention esthétiques”, Intertexto y polifonía. Actas del XIII Congreso de la APFUE, Flor Mª Bango de la Campa, Antonio Niembro Prieto y Emma Álvarez Prendes (eds.), Oviedo, Ediciones de la Universidad de Oviedo, 2008, t. I, pp. 421-428. ISBN 978-84-8317-718-1.
“La réception du réalisme espagnol en France”, Réalisme et réalité en question au XVIIe siècle, Didier Souiller (ed.), Dijon, Presses de l’Université de Bourgogne, 2002, pp. 121-130. ISBN: 978-2913003118.
Il sera question ici d’un événement qui eut un grand retentissement dans la société de la première moitié du dix-septième siècle, et dont on trouve l’écho chez quelques poètes de Cour: l’enlèvement de Mlle de Boutteville. L’anecdote historique intéresse moins que le motif littéraire de l’enlèvement. Une comparaison avec une églogue de Lope de Vega permettra de mieux nous ajuster au thème central du colloque.
Material de uso en clase. Referencias bibliográficas de AL SITIO LENGUAS.
La France - Rallye culturel et linguistique
Étape 4: Arts
Fiche pour l'élève
Les réponses et d'autres documents en annexe:
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Mythical Narratives in Comparative European Literature / Le récit mythique dans la littérature européenne comparée, CompLit. Journal of European Literature, Arts and Society, Asun López-Varela y José Manuel Losada (dir.), 7 (2024), París, Classiques Garnier, 236 p. ISSN 2780-2523. ISBN 978-2-406-16969-7.
― https://dx.doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-16970-3.p.0009
― https://classiques-garnier.com/complit-journal-of-european-literature-arts-and-society-en.html
“The Referential Function of Myth”, Mythical Narratives in Comparative European Literature, CompLit. Journal of European Literature, Arts and Society, París, Classiques Garnier, 7 (2024), pp. 21-39. ISSN 2780-2523. ISBN 978-2-406-16969-7.
― https://dx.doi.org/10.48611/isbn.978-2-406-16970-3.p.0023
― https://classiques-garnier.com/complit-journal-of-european-literature-arts-and-society-en.html
“Introduction” (Asun López-Varela y José Manuel Losada), Mythical Narratives in Comparative European Literature, en CompLit. Journal of European Literature, Arts and Society, París, Classiques Garnier, 7 (2024), pp. 13-19. ISSN 2780-2523. ISBN 978-2-406-16969-7.
― https://classiques-garnier.com/complit-journal-of-european-literature-arts-and-society-en.html
“Mito y mitocrítica cultural: un itinerario personal”, Mito: teorías de un concepto controvertido, Madrid, Sial Pigmalión, 2024, pp. 83-95. ISBN 978-84-19928-03-0.
The bibliography on modern reworkings of mythical narratives is immense: Greco-Latin myths in novels and adventure films, adaptations of Celtic, Norse, or Slavic myths in cinema, TV series and comics, the relationships between Eastern and Western myths… The list is endless and somehow overabundant compared to the smaller (though still huge) bibliography of theories of myth. The reason for this disproportion is due, in part, to the difficulty involved in abstracting general criteria. When critics seek to define myth, they must first strip it of spatial, temporal or circumstantial conditioning; only later will they be able to apply the label “myth” to this or that story.
Different key factors of our contemporary society (the phenomenon of globalisation, the dogmas of relativism, the logics of immanence) make the definition of myth even more difficult for the non-specialized public and for academic researchers alike. Indeed, academic reflection has not been immune to contemporary confusion about myth: in the wake of great psychoanalysts, sociologists or political experts, many researchers apply to their work certain conceptions of myth that identify it with individual sublimations, social deformations, or tendentious ideologies. For this reason, later on, the non-specialized public ―cheered on by the sensationalism of the press― likes to label any fallacy as “mythical”: apparently, the term “myth” cloaks the user of non-mythical discourses with a golden aura.
The volume has been coordinated by José Manuel Losada and Antonella Lipscomb. Both have traced an extensive trajectory in publishing books focused on myths: six volumes published in Italy, Germany, and the United Kingdom. Myth: Theories of a Controversial Concept comprises nine studies on myth written by university researchers from Portugal, Italy, Spain, and the United Kingdom: all of them shed light on a coherent definition of myth.
On the 28th of February 2024, the volume was awarded the 2023 International "Aristotle of Thought and Essay" Prize, bestowed by the Sial Pigmalión Editorial Group in the Boardroom of the Faculty of Philology at the Complutense University.
“La vejez inmortal. Consideraciones sobre el mitema de la inmortalidad”, Nerter, 38-39 (2023), pp. 42-48. ISSN 1575-8621.
https://mbrito.webs.ull.es/NERTER/BACK%20ISSUE-38-39.html
Este documento analiza la relación entre mito y símbolo. Examina cómo el símbolo funciona como puente entre la trascendencia del significado y el mundo concreto de los signos mediante ejemplos literarios. También discute diferentes enfoques hermenéuticos del símbolo, incluyendo aquellos que lo reducen a un epifenómeno versus los que amplifican su poder integrador.
Este documento discute la relación entre mitos y clasificación social. Sostiene que los mitos reflejan la estratificación social del contexto donde surgieron. Analiza el mito de Don Juan y encuentra que: 1) El autor original pertenecía a una clase social elevada con autoridad para transmitir mitos, 2) Los personajes representan diferentes clases sociales, con Don Juan y el Comendador perteneciendo a la nobleza, y 3) A pesar de adaptarse a nuevos contextos, el mito mantiene elementos que reflejan su origen en la España del sig
“Hacia una mitocrítica de las emociones”, Myth and Emotions, José Manuel Losada & Antonella Lipscomb (eds.), Newcastle upon Tyne (Reino Unido), Cambridge Scholars Publishing, 2017, pp. 27-51. ISBN: 978-1-5275-0011-2.
“Fortunes et infortunes du précepte horatien utile dulci dans la littérature française: essai d’interprétation du Classicisme à la Modernité”, Çédille. Revista de Estudios Franceses (Santa Cruz de Tenerife), 15 (abril 2019), pp. 333-354. ISSN: 1699-4949.
Este documento presenta a José Manuel Losada y Antonella Lipscomb, editores de un volumen que examina la relación entre el mito y la creación audiovisual en la era digital. Losada es profesor de literatura francesa y crítica mitológica en la Universidad Complutense de Madrid, mientras que Lipscomb es conferenciante en la Universidad Antonio de Nebrija. El volumen explora cómo el mito se ha adaptado a nuevos formatos mediáticos y si ha conservado su esencia o mutado a nuevas formas en la era digital.
“Mito y antropogonía en la literatura hispanoamericana: Hombres de maíz, de Miguel Ángel Asturias”, Rassegna iberistica (Venezia), 43, 113, Giugno (2020), pp. 41-56. e-ISSN: 2037-6588. ISSN: 0392-4777.
“Cultural Myth Criticism and Today’s Challenges to Myth”, Explaining, Interpreting, and Theorizing Religion and Myth: Contributions in Honor of Robert A. Segal, Nickolas B. Roubekas and Thomas Ryba (eds.), Leiden, Koninklijke Brill NV, 2020, pp. 355-370. ISBN: 978-90-04-43502-5
“Révolution de l’image à l’avènement de la Modernité”, Literatura, crítica, libertad. Estudios en homenaje a Juan Bravo Castillo, Hans Christian Hagedorn, Silvia Molina Plaza y Margarita Rigal Aragón (coords.), Cuenca, Ediciones de la Universidad de Castilla-La Mancha, 2020, pp. 603-611. ISBN: 978-84-9044-403-0.
Este documento analiza la trascendencia de la ciencia ficción y su relación con el mito. Aunque la ciencia ficción y la fantasía comparten ciertas similitudes en su tratamiento de lo espacial y temporal, la ciencia ficción diverge del mito en su enfoque. Mientras la ciencia ficción busca explicaciones verosímiles para los acontecimientos extraordinarios, el mito propone un impacto entre mundos irreducibles, uno de los cuales es sagrado. No obstante, la ciencia ficción y el mito también comparten el afán por
“La littérature comparée et l’interculturel. L’exemple franco-espagnol”, Récits du Sud. Relatos del Norte, Jean-Marie Chassagne et al. (eds.), Burdeos, La Nef, 1992, pp. 73-86. ISBN: 2-85276-054-1.
“Péché et punition dans L’Abuseur de Séville”, Don Juan. Tirso, Molière, Pouchkine, Lenau. Analyses et synthèses sur un mythe littéraire, José Manuel Losada y Pierre Brunel (eds.), París, Klincksieck, 1993, pp. 7-22. ISBN: 2-252-02939-0.
El documento discute los problemas metodológicos que enfrenta un investigador comparativo al estudiar las concepciones del honor en el teatro español y francés del siglo XVII. Explica que existen cuatro concepciones principales del honor - como opinión, virtud, nobleza y limpieza de sangre - y que es necesario entender cada una para analizar las influencias entre las literaturas. También señala que hay diferencias lingüísticas y conceptuales que dificultan la comparación, como la falta de un término francés equivalente a "op
Impact des Critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) sur les...mrelmejri
J'ai réalisé ce projet pour obtenir mon diplôme en licence en sciences de gestion, spécialité management, à l'ISCAE Manouba. Au cours de mon stage chez Attijari Bank, j'ai été particulièrement intéressé par l'impact des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) sur les décisions d'investissement dans le secteur bancaire. Cette étude explore comment ces critères influencent les stratégies et les choix d'investissement des banques.
Cycle de Formation Théâtrale 2024 / 2025Billy DEYLORD
Pour la Saison 2024 / 2025, l'association « Le Bateau Ivre » propose un Cycle de formation théâtrale pour particuliers amateurs et professionnels des arts de la scène enfants, adolescents et adultes à l'Espace Saint-Jean de Melun (77). 108 heures de formation, d’octobre 2024 à juin 2025, à travers trois cours hebdomadaires (« Pierrot ou la science de la Scène », « Montage de spectacles », « Le Mime et son Répertoire ») et un stage annuel « Tournez dans un film de cinéma muet ».
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Newsletter SPW Agriculture en province du Luxembourg du 12-06-24BenotGeorges3
Les informations et évènements agricoles en province du Luxembourg et en Wallonie susceptibles de vous intéresser et diffusés par le SPW Agriculture, Direction de la Recherche et du Développement, Service extérieur de Libramont.
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Les newsletters : https://agriculture.wallonie.be/home/recherche-developpement/acteurs-du-developpement-et-de-la-vulgarisation/les-services-exterieurs-de-la-direction-de-la-recherche-et-du-developpement/newsletters-des-services-exterieurs-de-la-vulgarisation/newsletters-du-se-de-libramont.html
Bonne lecture et bienvenue aux activités proposées.
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Conseils pour Les Jeunes | Conseils de La Vie| Conseil de La JeunesseOscar Smith
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2) Le pessimisme, c'est douter de tout ! Les jeunes doutent que la génération plus âgée ne soit jamais orientée vers la bonne volonté. Les jeunes se sentent toujours mal à l'aise face à la ruse et la volonté politique de la génération plus âgée ! Cet état de doute extrême empêche les jeunes de découvrir les opportunités offertes par les politiques et les dispositifs en faveur de la jeunesse. Voulez-vous en savoir plus sur ces opportunités que la plupart des jeunes ne découvrent pas à cause de leur pessimisme ? Consultez cette ressource gratuite et profitez-en !
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Conseils pour Les Jeunes | Conseils de La Vie| Conseil de La Jeunesse
Giraudoux et l’Espagne.pdf
1. 1
GIRAUDOUX ET L’ESPAGNE
La Poétique du détail: autour de Jean Giraudoux, t. II, André Job (éd.),
Cahiers Jean Giraudoux, 2006 (34), p. 181-192.
ISSN: 0150-6943.
La France et la “francité” mises à part, nul autre pays n’a attiré Giraudoux autant que
l’Allemagne (vid. J. Body, 1975). Des romans comme Siegfried et le Limousin, des pièces comme Ondine
et La Guerre de Troie sont imbibés de la littérature ou de l’histoire de ce pays que l’écrivain connaissait
aussi bien grâce à ses études germanistes à l’École Normale qu’à ses séjours en Allemagne. Cependant,
l’apport d’autres pays n’est pas pour autant à dédaigner, et son œuvre trahit également ses missions
au Portugal, aux États-Unis ou ailleurs. Hélas, l’imaginaire hispanique de Giraudoux tient ici place de
cendrillon.
Il en a été de même pour la recherche sur l’écrivain et le monde hispanique –les résultats
n’ayant été abordés que de manière ponctuelle– jusqu’à ce que Guy Teissier n’entreprenne, voici cinq
ans, un essai aux ambitions globales (1998: 181-214). J’ai bien dit “globales” (malgré la modestie dont
il fait preuve), car son article entame ce que j’appellerai l’ossature globale comparée des études sur
Giraudoux et le monde hispanique. En effet, en moins de trente pages il y établit quatre cas de figures
qui ne sont autre chose que les deux grands axes des rapports hispano-giralduciens, puisque ses quatre
parties (“Pistes biographiques”, “Présences textuelles”, “Réception et rayonnement” et “Giraudoux
et les écrivains hispaniques”) peuvent être regroupées dans deux volets principaux: “Le monde
hispanique chez Giraudoux” et “Giraudoux dans le monde hispanique”. Se plaignant du peu
d’informations disponibles, Guy Teissier fait appel, à plusieurs reprises, à d’ultérieures contributions
et promet que tout renseignement supplémentaire sera bienvenu (ibid.: 197, 207 et 212). Prenant au
mot cette bienveillance, mon intervention, qui se veut, elle aussi, fort lacunaire, voudrait répondre à
ce souhait pour ce qui concerne l’Espagne et le roman Siegfried et le Limousin (1922).
Il est assurément étonnant que l’on entreprenne pareille tâche à propos d’un ouvrage presque
entièrement consacré aux rapports franco-allemands ou, si on le préfère, aux aventures d’un Français
parti en Allemagne à la recherche de son ami porté disparu pendant la Première Guerre Mondiale,
alors appelée Grande Guerre. Guy Teissier attire l’attention sur l’incohérence des occurrences de
Grenade, “curieusement liée à Cincinnati” et de Séville, qui “n’apparaît que parce que «les plus beaux
jardins d’Andalousie» dessinés par le Français Forestier rappellent au narrateur son ami disparu”
(1998: 184). Ce commentaire, dans la ligne de la légèreté que d’aucuns reprochent à l’auteur, peut
s’étendre à l’allusion à l’île de Ténériffe –où, affirme Kleist, les Allemands allaient “par bande
d’astronomes quand Mars se rapprochait d’elle” (1991: 136)–; tout gratuite que semble cette mention,
on rappellera cependant les proverbiales conditions des îles Canaries (par leur latitude, par la limpidité
de leur atmosphère en toute saison) pour la recherche astronomique: les firmes internationales de
l’industrie aérospatiale qui y ont bâti des observatoires le confirment.
Pour ce qui est des personnages, tout comme pour Raquel dans Églantine et pour Amparo dans
Combat avec l’ange (vid. Teissier, 1998: 186-187), les apparitions de Lola Montes et du señor de Caldear
sont secondaires, mais signifiantes. Au IVe chapitre, le narrateur se lance à la poursuite, à travers les
rues de Munich, de Zelten et de l’infirmière de Kleist; leur chemin suit un itinéraire fort connu et
conseillé par le guide Baedeker: entre autres, c’était sur ce chemin-là que “Lola Montes avait embrassé
le roi devant la reine, prise soudain d’attendrissement à la vue du shako royal cabossé par le
chambellan” (1991: 121; ce personnage réapparaît plus tard au Ve chapitre; 1991: 154). Cette femme
2. 2
a existé: danseuse espagnole (1818-1861), María Dolores Elisa Gilbert avait été la maîtresse de Louis
Ier de Bavière, qui la fit comtesse de Lansfela. Si Giraudoux est allé chercher cette femme, c’est non
seulement pour évoquer les scandales du prince avec la danseuse qui attisèrent la révolution de 1848
à Munich, mais aussi et surtout pour rappeler l’idylle du héros avec Eva von Schwanhofer et annoncer
celle qui va suivre. La connotation amoureuse attachée à l’Espagne refait son apparition plus tard au
VIe chapitre, lors des festivités du “centenaire” de Goethe, à Postdam, au bord de la Havel. Assis pour
le dîner, le protagoniste apprend que Le Cid Campeador, boston joué par l’orchestre, coïncide avec la
valse préférée par un tel Caldear, ancien amant de sa voisine de table. Celle-ci, une autre actrice,
manifeste successivement deux réactions psychologiques: la déception amoureuse d’abord, car un
autre voisin, laid, grossier et qui porte aussi le nom de Caldear, est loin de valoir son premier galant,
et l’illusion amoureuse ensuite, car cet homme, à la fin d’un discours, applaudit en faisant exactement
les mêmes gestes que “le vrai Caldear” (1991: 191-193).
Différentes pour le contenu mais semblables pour leur signification, d’autres allusions très
collatérales situent l’Espagne dans ce que la critique de la réception appelle le champ du stéréotype.
C’est le cas d’une apostrophe à l’Allemagne où les Français sont comparés à “un mendiant espagnol”
avivant ses plaies (suit le conseil de rayer “cette métaphore pour les pays de langue espagnole”; ibid.,
152-153), c’est aussi le cas des Espagnols tyrans des Hollandais au XVIe siècle (189) et, enfin, celui de
Geneviève mourante qui se rappelle “le matin où elle en était au passage à Paris du roi d’Espagne”
(239).
Je passe sur la mention, peu relevée, où le protagoniste affirme lire la “Correspondencia de España”
(1991: 37), un commentaire au sujet de la décision des maîtres de langue bavarois de remplacer
l’enseignement du “français par l’espagnol” (123) et la transcription du titre d’un tango –Vivante la
muerte [sic]– que le héros assure avoir entendu en Argentine (191). Il convient de s’attarder plutôt à
considérer le passage où le personnage Zelten signale deux types d’influence (la contamination et le
plagiat). D’après lui et le Dr Kuno Schmitt, les génies sont guidés à distance sous l’effet hypnotique
d’une inspiration provenant d’un tiers. En réalité, il cherche à faire revenir le personnage narrateur de
son obsession sur les plagiats des articles signés “S.V.K.” et soutient que c’est lui, le narrateur, l’agent
hypnotiseur dudit S.V.K.; l’important ici est qu’il a recours, pour sa démonstration, à trois cas
proverbiaux d’influence, dont deux ayant trait aux rapports franco-espagnols:
En tout cas, le bonhomme qui projeta ainsi sur Corneille les Romanceros, sur Molière Don Juan et
Tristan sur Wagner, n’avait pas perdu son temps (1991: 59).
Pour ce qui est des sources cornéliennes (je ne m’arrêterai pas ici sur le Dom Juan de Molière),
on s’attendait plutôt aux Mocedades del Cid: s’il est bien vrai que l’auteur du Cid a puisé dans le Romancero
et dans le P. Mariana pour sa tragi-comédie (vid. son “Avertissement”), c’est surtout de l’ouvrage de
Guillén de Castro qu’il s’est inspiré (ce qui lui a valu les reproches de plagiat). Giraudoux connaissait-
il les romances espagnols? On peut y songer si l’on tient compte de l’allusion au “Cid Campeador”
plus haut indiquée au sujet du boston: en effet, c’est dans le Romancero d’Escobar (1973: 127) que le
Cid est désigné pour la première fois comme “le Campeador” (champion brave, actif, habile), devenu
par la suite une espèce de second surnom qui n’apparaît nulle part dans la pièce de Guillén de Castro
(cela dit, en 1922, ce surnom était passé dans l’usage commun). Si à ce passage on ajoute celui où le
héros évoque la taille mondiale de Shakespeare et de Cervantès (1991: 188), on sera d’accord sur le
caractère par essence littéraire de l’Espagne dans l’imaginaire de Giraudoux.
Ainsi l’imaginaire hispanique giralducien dans Siegfried et le Limousin serait une combinaison de
deux caractères, stéréotype social et culture littéraire, ou plutôt un seul (stéréotype social et culturel)
car ces références au Cid ou à Cervantès font partie des lieux communs qui ont rendu cette littérature
universellement connue.
3. 3
***
Guy Teissier consacre une partie de son article à la réception de Giraudoux en Espagne. Il la
divise en “Traductions et publications” d’un côté, et “Représentations” de l’autre et se plaint, avec
raison, du peu d’informations sur les mises en scène en Espagne. Répondant à son appel de
renseignements précis, je voudrais offrir ici une synthèse, dans le sujet qui nous concerne, d’une
longue thèse (trois volumes) et de plusieurs articles où Amalia Valderrama aborde la réception des
dramaturges français à Madrid entre 1948 et 1975; j’ajouterai aussi d’autres informations
complémentaires.
Sur un total de 220 pièces françaises représentées, un nombre très élevé (presque 85%) sont
choisies de préférence parmi les œuvres postérieures à 1900. Quatre-vingts auteurs se sont répartis le
gâteau, ce qui fait une moyenne de 2,75 pièces par auteur. Jean Giraudoux, qui a donné lieu à 5
interprétations, est bien placé au-dessus de la moyenne, seulement devancé par huit auteurs (dont
Anouilh et Ionesco), et partageant le rang ex-æquo avec Cocteau et Feydeau (Valderrama, 1988a, III:
105-112).
Giraudoux fait partie du groupe restreint d’auteurs qui ont fait représenter, au moins, deux
ouvrages pour le grand public. Douze sont les écrivains de ce noyau: Anouilh, Camus, Claudel,
Cocteau, Genêt, Giraudoux, Ionesco, Montherlant, Obaldia, Sagan, Salacrou et Sartre. À l’exception
de Cocteau, tous ces auteurs suivent un processus identique dans leur diffusion: leurs pièces ne sont
autorisées dans de grandes salles qu’après avoir été jouées dans de petites salles et en fonction des
critères imposés par l’Administration gouvernementale.
Tout cela requiert une explication historique. À la fin de la Guerre civile, le nouveau régime se
trouva face au vide dramatique laissé par l’exil des principaux écrivains et la disparition des
compagnies théâtrales privées, la plupart de longue tradition espagnole depuis le règne de Charles IV.
Le nouveau establishment favorisa la création de nouvelles figures pour les représentations minoritaires
(teatros de aficionados, teatros sindicales et le teatro universitario). Parallèlement, à partir de 1946, l’État donna
son appui institutionnel à une autre figure minoritaire qui connaîtra, elle, un essor fort important par
la suite, le teatro de cámara ou de “chambre”.
Nées à partir de 1945 partout dans la Péninsule, ce fut surtout à Madrid et à Barcelone que les
salles des “teatros de cámara” devinrent une référence théâtrale d’envergure. Dirigées tantôt par des
entrepreneurs, tantôt par des metteurs en scène, elles restèrent vivantes jusqu’en 1966, date à laquelle
elles disparurent ou, comme fut le cas en province, furent intégrées dans les “théâtres indépendants”
(Valderrama, 1988a, III: 455). Chaque compagnie voulant offrir une première, devait au préalable en
demander l’autorisation à la “Junta de ordenación de obras teatrales”, dépendante du Ministerio de
Información y Turismo, habituellement connue sous le nom de “Junta de censura”. Une copie de la
pièce en traduction espagnole était indispensable au dossier. Outre ces entraves, la compagnie devait
obtenir une autorisation supplémentaire auprès de l’une des sociétés françaises titulaires des droits
d’auteur: la “Société d’auteurs et de compositeurs dramatiques” et la “Société d’auteurs et de
compositeurs français”; à Madrid, c’étaient les délégués de ces sociétés (Achard, Pasquali,
Martouplapf…) qui accordaient ce genre de permis.
Les représentations dans de petites salles constituaient, en réalité, des sessions privées. Leur
but était de perpétuer le contact entre les gens de théâtre (metteurs en scène, acteurs, critiques et
entrepreneurs) et la réalité théâtrale étrangère. À la différence des spectateurs des représentations du
grand public ou “commerciales”, ceux qui assistent aux représentations minoritaires appartiennent à
une élite socioculturelle qui s’efforce de rester en contact avec les courants littéraires d’avant-garde.
Afin que le grand public restât en marge de ces sessions, l’Administration ne publiait l’annonce et le
répertoire qu’après coup, ce qui explique les notes de presse conservées, en général superficielles et
4. 4
purement testimoniales. Cette relégation du grand public diminuait considérablement les recettes,
d’où résulte le petit nombre de compagnies qui se rangèrent à la protection de cette figure
administrative.
Le teatro de cámara le plus célèbre était le “Teatro de cámara de Madrid” et avait son siège au
Teatro Español. Il s’inspirait de l’expérience d’une figure républicaine (le teatro de escuela de arte) et avait
son propre metteur en scène. Or, la responsabilité administrative et même le choix du répertoire
appartenaient aux directeurs des deux théâtres nationaux, l’Espagnol et María Guerrero (et seulement
à ce dernier entre 1948 et 1954). À partir de 1954, cette institution devient le “Teatro nacional de
cámara y ensayo” et a son siège au théâtre María Guerrero.
On en vient ainsi aux pièces qui nous intéressent1. La Guerre de Troie n’aura pas fin (No habrá
guerra de Troya) fut jouée pour la première fois le 14 avril 1959 au Teatro Español par la troupe du
“Teatro nacional de cámara”; le metteur en scène, Modesto Higueras, se servit d’une traduction de
Fernando Díaz-Plaja et fit appel à Vicente Domínguez pour le décor. En toute logique, cette
représentation aurait dû avoir lieu au María Guerrero, mais entre 1958 et 1960, cette salle transféra à
l’Espagnol ses activités pour cause de travaux. Le traducteur en question, bien connu pour ses dons
de divulgateur, ne manquerait pas, dix ans plus tard, de se souvenir de Giraudoux dans son célèbre
El francés y los siete pecados capitales (1969), où il cite à plusieurs reprises Amphitrion 38 et La Guerre de
Troie n’aura pas lieu.
Un essai avait précédée de quelques années cette première de La Guerre de Troie: le 22 avril
1955, la troupe sévillane “La libélula” était sur le point de la jouer à la Faculté de philosophie et lettres,
mais la séance fut interdite trente minutes avant la levée du rideau, faute d’autorisation de la Société
d’auteurs et de compositeurs français.
Toujours en 1959, deux autres pièces virent le jour. Le 30 août, le “Teatro de hoy”, compagnie
d’Adolfo Marsillach, mettait à profit une traduction du même Díaz-Plaja et jouait Ondine aux jardins
du Retiro sur les décors de Víctor Cortezo lors des “Festivales de España”; puis, le 13 décembre, la
troupe du Théâtre espagnol universitaire (T.E.U.) représentait L’Apollon de Bellac sous la direction
d’Ángel Román à la Faculté de philosophie et lettres. L’occasion fut la “Semaine française” de
l’Université Complutense, dont le principal promoteur fut Jean-Pierre Richard. Il faut néanmoins
signaler que, pour les raisons administratives plus haut expliquées, toutes ces représentations ont été
données en séance unique.
Après cette brillante année 1959, il fallait attendre plus de deux ans pour voir une nouvelle
pièce de Giraudoux sur les tréteaux madrilènes. Le 12 janvier 1962, José Luis Alonso Mañes mettait
en scène La Folle de Chaillot au théâtre María Guerrero, sur une traduction de Agustín Gómez et des
décors de Víctor Cortezo. Presque exactement trois ans plus tard (le 15 janvier), cette même équipe
(sauf pour les décors, cette fois-ci de Francisco Nieva) fit jouer dans la même salle Intermezzo.
Cette nouvelle faveur des pièces de Giraudoux, relativement fréquente dans la carrière d’un
auteur à l’étranger, étonne profondément si l’on considère le nombre des représentations: comparées
aux représentations uniques des années précédentes, ces deux pièces atteignent des chiffres
1
La réception giralducienne ne se limite pas aux salles de théâtre: elle s’étend également à travers la radio et la télévision,
dont voici quelques données sommaires. Une fois que l’Administration approuva les représentations commerciales de La
Guerre de Troie, cette pièce emblématique fut diffusée par la CAR (adaptation de Jaime Leal) et par la Radio Nacional de
España (RNE: 21 août 1963, adaptation de Diego Almendros), puis, par la Televisión Española (RTVE: 30 avril 1971). Le
processus des autres pièces est presque toujours similaire: Ondine (RNE: 29 septembre 1964 et 13 juillet 1968, adaptation de
Juan Abarca, puis RTVE), Intermezzo (RNE: 19 novembre 1965, adaptation de José Luis Alonso), L’Apollon de Bellac (RTVE: 9
février 1969), La Folle de Chaillot (RTVE: 23 juillet 1972) et Sigfrido (21 septembre 1973). Enfin, on ajoutera, sous bénéfice
d’inventaire, deux pièces jouées en province: Amphitrion 38 et Sodome et Gomorrhe.
5. 5
extraordinaires: La loca de Chaillot fut jouée 119 fois (dont 29 lors de la reprise de 1963) et Intermezzo
fut jouée 52 fois!2. La raison de cette réussite repose, me semble-t-il, dans le metteur en scène. Durant
les années 50, José Luis Alonso dirigeait son “Teatro Íntimo”, situé rue Serrano, où avaient lieu des
représentations domestiques comme, par exemple, L’Aigle à deux têtes de Cocteau et Clérambard de
Marcel Aymé. En 1960, l’Administration gouvernementale décida de créer une figure stable de
metteur en scène du “Teatro nacional de cámara y ensayo”, libérant de la sorte le directeur du María
Guerrero, qui pourrait désormais s’occuper entièrement des activités de gestion. Le choix tomba sur
José Luis Alonso, proche du gouvernement espagnol de l’époque, qui avait un véritable penchant
pour la France. Cette circonstance bénéficia aux auteurs français; en l’occurrence, le dirigisme
gouvernemental privilégiait les pièces préférées d’un metteur en scène attitré, et Giraudoux tirait
avantageusement son épingle du jeu.
Nul doute que les privilèges accordés à Alonso bénéficièrent à La Folle de Chaillot et à Intermezzo,
ainsi transformées en signe porte-étendard de l’ouverture culturelle de l’époque, mais ces concessions
faites à titre personnel ne doivent cacher ni l’ostracisme subi par d’autres pièces, ni les conditions de
représentation imposées à son théâtre en général. Ainsi, Judith ne fut jamais jouée à Madrid: les
dossiers de J. Villaurrutia et J. Borrel sollicitant son approbation furent repoussés à deux reprises par
la Junta de censura (expédients des 2 octobre 1953 et 13 mars 1962 respectivement). Plus graves
encore sont les conditions de représentation: par les restrictions sur le nombre de spectateurs, le
dirigisme de l’État limitait considérablement la publicité des séances; par le retard des autorisations,
le décalage (vingt-cinq ans en moyenne par rapport aux représentations françaises) impliquait un
manque d’actualité; enfin, par les limitations scéniques, leurs représentations souffraient d’un déficit
d’innovation, contrairement à ce qui se passait aux reprises françaises d’Avignon (1962)3 ou de Paris
(1971). C’est à la lumière de ces conditions politiques de représentation que doit être menée toute
analyse de la réception de l’œuvre giralducienne pendant cette période.
Giraudoux apparaît donc comme l’un des rares auteurs français dont la production soit connue
et estimée en Espagne dans les années de l’après-guerre par un public minoritaire. C’est déjà un
succès, quand on considère le caractère de son théâtre et les entraves administratives de l’époque;
c’est aussi un signe de reconnaissance de la part d’un pays qu’il avait visité et qu’il aimait tant –ce que
nous rappelle Suzanne et le Pacifique (1990, II: 565).
Bibliographie
Jacques Body, Giraudoux et l’Allemagne, Paris, Publications de la Sorbonne, 1975.
Jean-Marie Carré, Les Écrivains français et le miracle allemand. 1800-1940, Paris, Boivin, 1947.
Fernando Díaz Plaja, El francés y los siete pecados capitales, Madrid, Alianza Editorial, 1969.
Juan de Escobar (1605), Historia y Romancero del Cid, éd. Antonio Rodríguez-Moñino, Madrid, Castalia, 1973.
Jean Giraudoux, Œuvres romanesques complètes, éd. sous la dir. de Jacques Body, Paris, Gallimard, “Pléiade”, 1990.
– Siegfried et le Limousin, Paris, Le Livre de Poche, 1991.
Michel Raimond, Sur trois pièces de Jean Giraudoux. La Guerre de Troie n’aura pas lieu, Électre, Ondine, Paris, Nizet,
1982.
2
Vid. Valderrama, 1988a, III: 263-266 et 1990: 155-157; belles performances pour un auteur peu lié avec l’Espagne,
mais qui restent toujours loin des deux grands succès comiques de l’époque: 650 représentations pour Une nuit chez vous,
Madame, de Letraz, 500 pour Fleur de cactus, de Barrillet et Grédy.
3
Ce fut précisément alors, en juillet 1962, que Jean Vilar mit en œuvre, dans la cour du palais des Papes, un “triptyque
pacifiste”: avec La Guerre de Troie on assista à la représentation de La Paix d’Aristophane et une pièce espagnole: L’Alcade de
Zalaméa de Calderón (vid. éd. de C. Weil: 173).
6. 6
Guy Teissier, “Giraudoux et le monde hispanique”, Cahiers Jean Giraudoux, 26, 1998, p. 181-214.
Amalia Cristina Valderrama Pascual de Pobil, El teatro francés en España entre 1948 y 1975. Recepción de los
dramaturgos franceses contemporáneos en los escenarios de Madrid, Madrid: Universidad Complutense, 1988a, 3 t.
– “Recepción del teatro de Jean Anouilh en los escenarios madrileños entre 1948 y 1975”, Investigación
Francoespañola, 1988b, p. 191-217.
– “Recepción de los dramaturgos franceses contemporáneos en el ámbito escénico español de la posguerra
civil: 1939-1975. Labor de las Agrupaciones teatrales”, Investigación Francoespañola, 1989a, p. 147-173.
– “Repertorio de obras francesas estrenadas en Madrid en versión castellana entre 1948 y 1975”, Investigación
Francoespañola, 1989b, p. 213-219.
– “Recepción de los dramaturgos franceses contemporáneos en el ámbito escénico español de la posguerra
civil: 1939-1975. Labor de las Agrupaciones teatrales. Segunda parte: el Teatro Oficial de Cámara”,
Investigación Francoespañola, 1990, p. 125-160.