2. Avril.
Face à la cheminée, le téléphone, il est
à côté de moi. À droite, la porte du salon et
le couloir. Au fond du couloir, la porte d’en-
trée. Il pourrait revenir directement, il son-
nerait à la porte d’entrée: « Qui est là. - C’est
moi.» Il pourrait également téléphoner dès
son arrivée dans un centre de transit : « Je
suis revenu, je suis à l’hôtel Lutetia pour les
formalités.» Il n’y aurait pas de signes avant-
coureurs. Il téléphonerait. Il arriverait. Ce
sont des choses qui sont possibles...Il n’y a
pas de raison pour qu’il ne revienne pas. Il
est possible qu’il revienne.
3.
4.
5.
6. Dans la fièvre je la revois.
Elle parlait, elle pleurait
elle ne pouvait rien garder à l’intérieur. Je me demande si je la reconnaîtrais. son visage son corps
7. Je veux
mourir
Je n’ai plus jamais faim
Je suis
écoeurée de ce que
mangent les autres
8. On n’existe plus à côté de cette attente. Plus d’images dans notre tête.
des rafales à l’intérieur de la tête
9. On aura tout essayé.
Impossiblede rien
lui donner.
Je voudrais pouvoir
lui donner ma vie.
Ainsi seconde après seconde la vie nous quitte nous aussi,
toutes les chances se perdent.
10. Le calcul infernal on ne sait rien d’autre
si je n’ai pas de nouvelles ce soir c’est qu’il est mort
11.
12.
13.
14. Au bout de trois jours il a commencé à manger
Sa faim a elle est devenue
appelé sa faim insatiable
de plus en plus grande
15. Il a disparu, la faim á sa place c’était une occupation
Des proporstions effrayantes Il avalait sans savoir quoi