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F R A N Ç O I S D E L O R M E
D É PA R T E M E N T D ’ É C O N O M I Q U E
U N I V E R S I T É D E S H E R B R O O K E
C O N F É R E N C E P R É S E N T É E À L’ U N I V E R S I T É D E
S H E R B R O O K E
L E 7 N O V E M B R E 2 0 1 7
La luttes aux changements
climatiques: Se dirige-t-on vers une
victoire à la Pyrrhus?
« Victoire à la Pyrrhus »
— Une victoire chèrement acquise, au résultat peu
réjouissant, obtenue au prix de terribles pertes pour
le vainqueur.
— Expression qui fait référence au roi Pyrrhus d'Épire
dont l'armée connut des pertes humaines
irremplaçables pendant la guerre d'Italie en 280 av.
J.-C..
Le diagnostic
COP 21 : Décembre 2015
— Le monde diplomatique était en liesse, la classe
politique plastronnait et même certains groupes
écologistes jubilaient!
— L’Accord de Paris sur le climat était indubitablement
historique et représentait un pas inédit dans la
décarbonisation de la planète.
— Et ce n’est pas tous les jours qu’on arrive à mettre
196 nations d’accord, sur quoi que ce soit d’ailleurs.
— De surcroit quand il s’agit de la réduction du
réchauffement climatique à 2 degrés à terme.
COP 21 : Les résultats tangibles
— Consécration de la science du climat sur le climato-
scepticisme.
— Pas anodin!
— Mais ça reste “qu’on s’est mis d’accord pour dire que
nous étions d’accord”!
COP 22 (Marrakech): Rien!
Puis est arrivé
le « bad COP »!
Merci Donald Trump!
— En retirant les États-Unis de l’Accord de Paris,
Trump a remis la géopolitique des changements
climatiques à l’avant-plan.
— Ce que le militantisme de millions d’écologistes, ce
que les alertes de milliers de scientifiques, ce que
l’action de centaines d’industriels n’ont pu obtenir, ce
sur quoi même le pape François n’a pas su attirer
l’attention, Trump en a été capable.
Pourquoi une COP 23? (6 au 17 novembre 2017 (Bonn))
— 3 rapports pré-conférence importants
GIEC (2017)
— Conclut que les mesures d’atténuation ne sont plus
suffisantes pour limiter la hausse de température à 2
degrés, tel que le stipule l’Accord de Paris.
— On parle maintenant ouvertement de « géoingénierie »
(en gros, comment dissoudre les particules de CO2) et…
— …d’adaptation (les événements météos extrêmes sont
désormais inévitables, il faut s’y adapter (construire des
digues, éviter la construction en milieux inondables, etc.).
— C’est un gros changement dans le discours officiel du
GIEC (du « préventif » au « curatif »).
ONU (2017)
— Les engagements actuels des États signataires de
l’Accord de Paris couvrent à peine un tiers des
réductions d'émissions nécessaires, creusant un
écart dangereux, annonciateur de grands
dérèglements (canicules, inondations, super-
ouragans...).
— Le rythme actuel de décarbonisation devrait être
multiplié par six.
— Même si les engagements de l’Accord de Paris
étaient concrétisés, on est sur une trajectoire de
hausse de 3 degrés, d’ici 2100 (pas 2 degrés).
ONU (2017)
— Émissions de CO2 en 2016 : 51,9 Gt eqCO2 (flux)
— Pour rester sous 2 degrés: Maximum 41,8 Gt
eqCO2
— Si les pays s'en tenaient à leurs engagements
présents, ils produiraient encore 52,8 Gt en 2030.
— Depuis 2014, les émissions de CO2 issues des
énergies fossiles se sont stabilisées (Chine ->
charbon, il en reste 6,683 dans le monde).
— Mais il faudrait les réduire nettement, alors que la
concentration dans l'atmosphère de ce gaz
persistant n'a jamais été aussi élevée.
ONU (2017)
— Les émissions de méthane, gaz encore plus réchauffant
(75 fois sur 20 ans), ne cessent en outre de croître.
¡ Environ 40% du CH4 est émis dans l'atmosphère par des sources
naturelles (par exemple, les zones humides et termites), et ~ 60%
provient de sources anthropiques (par exemple, les ruminants,
l'agriculture du riz, l'exploitation des combustibles fossiles,
décharges et combustion de la biomasse). (1)
¡ Le CH4 atmosphérique a atteint 257% du niveau préindustriel (~ 722
ppb) en 2016 en raison de l’augmentation des émissions provenant
de sources anthropiques. (1)
— Les 100 sociétés cotées les plus polluantes représentent
un quart des émissions.
Organisation météorologique mondiale (OMM) (2017)
— La concentration de dioxyde de carbone dans
l'atmosphère a augmenté à un rythme beaucoup
plus rapide que d'habitude.
— La quantité de méthane est également en hausse.
— Des températures plus élevées sont susceptibles
d’entraîner plus de sécheresse, des niveaux de mer
plus élevés et des conditions météorologiques
extrêmes, entre autres choses.
— Et la chaleur tend à créer des boucles de rétroaction
qui libèrent plus de gaz dans le système.
Organisation météorologique mondiale (2017)
— Comme ces gaz s'accumulent dans l'atmosphère, ils
sont difficiles à éliminer.
— Les scientifiques disent qu'ils ne sont toujours pas
sûrs de ce qui va se passer à mesure que les
concentrations augmenteront.
— Les changements ne prendront pas 10 000 ans,
comme avant. Ils vont arriver vite.
— Nous n'avons pas la connaissance du système dans
cet état.
— C’est un peu inquiétant!
Pourquoi une COP 23? (6 au 17 novembre 2017 (Bonn))
— Bref, la COP23 s’engage sur des prémisses déjà
dépassées.
— Avec, aussi, une représentation américaine sans
poids politique.
— Ce sera un pays contre 195, mais ce sera tout de
même l’isolement du deuxième plus important
pollueur de la planète, avec 18 % des émissions de
GES.
— Plusieurs pays pourraient se montrer moins
engagés, ne serait-ce que pour des impératifs
concurrentiels.
Quand le futur de l’humanité
dépend des maths!
Est-il temps de paniquer?
Sept batailles que l'humanité a déjà perdues face
au réchauffement climatique
(1) Il faudrait déjà que les émissions de CO2
soient en baisse
Une question toute simple
— QUESTION : Quelle quantité d'énergies fossiles
mondiales émanant du charbon et des puits de
pétrole pouvons-nous brûler si l'on veut empêcher la
hausse de température de plus de 2 degrés C - la
cible (supérieure) établie au Sommet de Paris
(COP21) ?
— Ou de façon équivalente, combien de nouveaux
forages pouvons-nous nous permettre?
Réponse : Zéro
Une question tout simple
— Selon l’Institut Oil Change International :
— Pour avoir 66% de chances de rester sous le 2
degrés Celsius d’augmentation globale, on peut
relâcher 800 gigatonnes de CO2 de plus dans
l’atmosphère (stock).
— Mais les données actuelles indiquent que les mines
du charbon et des puits de pétrole actuellement en
activité contiennent déjà 942 gigatonnes de CO2.
Équation toute simple => 2℃
942 > 800
Équation toute simple => 1,5℃
942 > 353
— Ainsi donc, pour atteindre le 1,5℃ de Paris, il
faudrait fermer mines et puits de pétrole avant leur
épuisement.
La quantité de dioxyde de carbone dans les réserves de combustibles fossiles et les
ressources dépasse la capacité atmosphérique de la Terre comme indiqué par l'ampleur de
l'augmentation de la température
Peu de temps…
— Selon un article publié en juin dans la revue Nature,
il faut absolument inverser cette tendance dès 2020,
sans quoi il sera trop tard.
— Oui, c'est dans trois ans. TROIS ANS !
(2) Les canicules extrêmes sont passées du
stade de menace à réalité
(2) Les canicules extrêmes sont passées du
stade de menace à réalité
— Selon un rapport de l'ONG scientifique Climate
Central, le dérèglement climatique a rendu dix fois
plus probable la survenue d'un été aussi chaud dans
les années qui viennent.
— D'ici à 2050, "Lucifer" sera donc la norme en Italie,
en Croatie ou encore en Grèce.
— Si rien n'est fait, évidemment.
(3) Dans l'océan Arctique, la banquise est
de moins en moins grande
(3) Dans l'océan Arctique, la banquise est
de moins en moins grande
— L'Arctique constitue la zone la plus sensible au
réchauffement climatique. D'ailleurs, sous l'effet des
températures de plus en plus élevées, la surface de la
banquise se réduit chaque été jusqu'à ne représenter
que 5 millions de km2 (contre 7 millions en 1980).
— Or, si c'est devenu la routine, une telle fonte n'avait
jamais été observée avant 2007. Un record de
seulement 3,39 millions de km2 de glace a même été
atteint en 2012, rappelle CarbonBrief (en anglais).
— Le problème, c'est que lorsqu'il y a moins de glace pour
renvoyer les rayons du soleil, la température de l'océan
grimpe plus vite et la glace fond davantage encore.
(3) Dans l'océan Arctique, la banquise est
de moins en moins grande
— Pour de nombreux scientifiques, le point de non-retour
est déjà atteint.
— Si les températures globales augmentent de plus de
2°C, la banquise n'aurait plus que 60% de chances de
survie en été.
— L'hiver n'est pas plus rassurant. En mars 2017, la
superficie de la glace hivernale dans l'océan Arctique
n'avait jamais été si basse depuis le début des
observations satellite en 1979, et ce pour la troisième
année consécutive.
— L'ambiance y est si chaude qu'en novembre 2016, à
l'heure où la glace devait se constituer, elle s'est
brièvement mise à fondre.
(4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger
(4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger
— Selon une étude parue en juin dans Nature, si
l’augmentation de la température globale des
océans fait déjà fondre les glaces de la région plus
rapidement, le courant El Niño participe également à
l'accélération de ce phénomène.
— D’après les chercheurs, une masse de glace d’une
superficie de près de 770 000 km2, soit plus grande
que la France, est en train de fondre à l'heure où
vous lisez ces lignes.
(4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger
— La pluie vient encore aggraver la situation alors que
la calotte polaire fond déjà par-dessous (à cause de
la température de plus en plus élevée de l'océan).
— Si cette calotte vient à se détacher, la fonte
irréversible de ces glaces de l'ouest de l'Atlantique
pourrait faire grimper le niveau de la mer de plus de
3 mètres, en quelques siècles.
(5) La montée des eaux s'accélère
(5) La montée des eaux s'accélère
— A la fin octobre, trois études internationales publiées
dans Environmental Research Letters et Nature ont
estimé que la fonte des glaces provoquerait une
élévation de 2 mètres du niveau des océans d'ici à
2100 (contre environ 1 mètre, selon les prévisions
du Giec)
(5) La montée des eaux s'accélère
— Fin octobre, la mairie de Boston, sur la côte est des
États-Unis, a annoncé la construction
d'infrastructures sensées protéger les quartiers
menacés par la montée des eaux.
— Miami fait de même, tandis que New York se prépare
à connaître environ tous les 5 ans des inondations
semblables à celles générées par l'ouragan Sandy, à
partir de 2030-2045 (contre tous les 500 ans
auparavant).
(5) La montée des eaux s'accélère
— Une étude publiée en juin dans le journal Nature
Climate Change notait que le niveau des océans
augmentait chaque année de plus en plus vite :
¡ de 3,3 mm en 2014,
¡ contre 2,2 mm observés en 1993 et
¡ 1,7 au début du 20e siècle – notamment à cause de la fonte
de la calotte polaire du Groenland.
(5) La montée des eaux s'accélère
— Une étude publiée en juin dans le journal Nature Climate
Change notait que le niveau des océans augmentait chaque
année de plus en plus vite :
¡ de 3,3 mm en 2014,
¡ contre 2,2 mm observés en 1993 et
¡ 1,7 au début du 20e siècle – notamment à cause de la fonte de la
calotte polaire du Groenland.
— Et si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à ce
rythme, les prévisions les plus alarmistes évoquent une
hausse du niveau de la mer de 30 cm par décennie (contre 30
cm par siècle actuellement).
— Or, une montée d'un mètre met déjà en danger 4,2 millions de
personnes uniquement aux États-Unis, rapporte le New York
Times.
— Ailleurs, des mégalopoles comme Lagos, Shangaï ou Bombay
seraient également sous l'eau.
(6) Les coraux du monde entier sont en train de mourir
(6) Les coraux du monde entier sont en train de mourir
— Ces 30 dernières années, environ la moitié des coraux
ont disparu, blanchis puis tués par l'effet conjugué de la
pollution et du réchauffement de la température des
océans.
— Et pas seulement sur la très célèbre Grande barrière de
corail australienne.
— Les chercheurs de l'expédition Tara ont constaté un
blanchissement massif des coraux sur l’ensemble du
Pacifique :
¡ en Polynésie, il atteint 30 à 50% près de certaines îles Tuamotu.
¡ Près de 70% de la couverture corallienne a été affectée par ce
phénomène dans les îles Pitcairn et 90% dans les îles Samoa...
¡ Là-bas, de nombreuses colonies coralliennes sont déjà mortes, tout
comme en Micronésie, aux îles Tuvalu et Kiribati.
(7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus
destructrices
(7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices
— Les climatologues avaient prédit que les
phénomènes extrêmes seraient de plus en plus
dévastateurs.
— L'année 2017 leur a donné raison.
— Si les canicules sont fréquentes en Inde, les fortes
chaleurs ont frappé dès le mois d'avril, avec des
températures excédant parfois les 40°C.
(7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices
— Simultanément, la Somalie a vécu la pire
sécheresse de son histoire.
— En août, la mousson a été particulièrement violente
au Népal, au Bangladesh et en Inde, provoquant des
inondations pendant plusieurs semaines.
— Quid des ouragans qui ont balayé l'Atlantique en
août, septembre et octobre ?
(7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices
— S'ils ne sont pas le fruit du réchauffement climatique,
plusieurs études s'accordent à dire que ce dernier
influence toutefois leurs déplacements, voire leur
intensité.
— Or des phénomènes plus intenses entraînent plus de
dégâts et menacent la vie de milliards de personnes
à travers le monde, exposées aux éléments mais
aussi à des famines ou à des destructions
Le « carré de sable » de la
présente conférence
Le « carré de sable » de la présente conférence
1) Paradigme de l’économie de marché
Donc, aujourd’hui, à cette conférence, exit :
— la décroissance
— l’économie circulaire
— la méditation transcendantale quand l’aurore darde
ses rayons d’argent à travers les écharpes de
brume!!
Le « carré de sable » de la présente conférence
2) On se limite au CO2
— Pourtant, on sait de plus en plus que le vrai « cheval de
bataille » pour des résultats rapides en termes
d’atténuation des GES, c’est le CH4 (méthane))
— Et donc l’industrie de l’élevage et agroalimentaire.
— Enjeu majeur: Nourrir 10 milliards de personnes avec la
même superficie de terres cultivables qu’on ne peut pas
augmenter indéfiniment.
Le « carré de sable » de la présente conférence
Kim, Neff, Santo et Vigorito (2015) (Johns Hopkins Un., décembre) :
« Si les tendances historiques de consommation de produits d’origine
animale continuent, on va excéder la limite de 2 degrés C, même avec des
réductions draconiennes des émissions de GES dans les secteurs non-
agricoles. »
¡ Il faut donc des réductions immédiates au chapitre des déchets
alimentaires, de la consommation de la viande et de produits laitiers
pour éviter des conséquences catastrophiques sur le climat.
¡ Absence totale de ce vecteur dans les négociations multilatérales sur le
climat même si l’élevage produit davantage de GES que le secteur des
transports au niveau mondial.
Le « carré de sable » de la présente conférence
Bryngelsson, Wirsenius, Hedenuse et Sonesson (2016) :
« EU climate targets will not be met unless GES produced by beef and
dairy consumption are drastically lowered”.
Le « carré de sable » de la présente conférence
Springmann, Mason D’Croz,, Robinson, Wiebe, Godfray, Rayner et
Scarborough (2016) :
“Surcharges of 40% on beef and 20% on milk would compensate for
climate damage and deter people from consuming as much unhealthy
food”.
14%
21%
O N N ’ A PA S T R O P L E T E M P S D ’ AT T E N D R E !
Comment fait-on pour élever
nos ambitions climatiques?
La gare d’arrivée : Les cibles de réduction de GES
— Canada : -30 % d’ici 2030 à partir des niveaux de
2005.
— 2030 : 524 Mt., un « gros » 200Mt sous les niveaux
de 2013.
— Québec : -37,5 % d’ici 2030 à partir des niveaux de
1990.
Canada – GES (2016)
— Alberta et Saskatchewan, les « hydrocarbureuses »,
représentent près de la moitié des émissions de
GES.
La situation au Québec
Québec en chiffres
— Les émissions de gaz à effet de serre (GES) au
Québec s’élevaient à 82,7 Mt éq. CO2 en 2014.
— Une réduction de 8 % par rapport aux émissions de
1990.
— Mais en hausse de 1 % depuis 2012.
— GES per capita (Québec) : 10,1 t éq. CO2.
— GES per capita (Canada) : 17,8 t éq. CO2.
Au rythme de
1990-2013
75,3 Mt
Au rythme de
2005-2013
46,2 Mt
28,2 Mt
Le chemin à parcourir…
— Quelle que soit la façon dont on le regarde, il nous
reste beaucoup de pain sur la planche!
— Même au rythme de baisse de GES observé entre
2005 et 2013 (90,2 Mt -> 82,6 Mt), on raterait la cible
de 250% (28,2 Mt)!
— Pour que le Québec atteigne ses cibles de 2020 et
au-delà, des changements importants devront être
effectués principalement dans nos habitudes de
consommation d’énergie, responsables de 71 % des
émissions québécoises.
C O M M E N T PA S S E R D E L A J U B I L AT I O N
PA R I S I E N N E À L A R É A L I T É ? !
Comment entamer la nécessaire
transition écologique?
En termes économiques, nous sommes en face de deux
défaillances de marché
— Constat (ou défaillance de marché) no. 1 : Les
émissions de GES ne sont pas fixées au « bon »
prix.
— Constat (ou défaillance de marché) no. 2 : Les
investissements en R&D verte sont insuffisants.
Élever nos ambitions écologiques au Canada
— En octobre 2016, le gouvernement Trudeau a décidé
d'imposer un prix minimum sur le carbone pour tout
le Canada à compter de 2018.
— Le gouvernement fédéral a officiellement ratifié
l’Accord de Paris.
— Le prix minimum sera de 10 $ la tonne en 2018, de
20 $ en 2019, de 30 $ en 2020, de 40 $ en 2021 et
de 50 $ en 2022.
Mettre un prix sur le carbone?
Élever nos ambitions écologiques
— On observe de plus en plus de prix sur le CO2.
— Mais ces formes de tarification devront être plusieurs
fois plus élevées que les niveaux actuellement
observés pour rencontrer nos cibles de réduction de
GES.
P R E N D D E P L U S E N P L U S D E P L A C E D A N S L E
M O N D E …
Prix sur le carbone
Prix sur le CO2
Prix sur le CO2
OCDE
— "Toute résistance est futile". Karl Marx? Non, l'OCDE!!
— Taxes sur le CO2, marché du carbone, taxes d'accise
sur l'essence.
— Tout ce qui sert à mettre un "prix sur le carbone" est
un élément rédhibitoire de la stratégie d'atténuation
des GES.
OCDE
• La plupart des 41 pays couverts par l'étude n'ont pas de prix
sur le CO2;
• 90% des émissions ont un prix de moins de $CAD 45
(nettement insuffisant selon l'OCDE);
• Les 10 pays avec le prix sur le CO2 le plus élevé représente
5% des émissions;
• Les 10 pays avec le prix sur le CO2 le moins élevé représente
77% des émissions;
• Les subventions au secteur des énergies fossiles sont trop
importantes.
Le coffre à outils
— Sensibilisation
— Incitations (taxes/subventions, marché du CO2)
— Investissements verts
— Réglementation (standards, normes)
— Géoingénierie
Mais combien vaut une tonne
de CO2?
Exemples de valorisation du coût social du CO2
Coût social d’une tonne de CO2 :
— Gouvernement américain : US$37 (= CAN$51)
— Stern : US$86 en 2006 (= CAN$115 aujourd’hui)
— FMI (2014) (Transport) : (= CAN$232)
— Moore et Diaz (2015) : US$220 (= CAN$301)
— FMI (2017) : US$480 (= CAN$620)
Depuis plusieurs années, des
économistes au Canada réclament
un prix du carbone “viril”…
Un prix du carbone à la mesure des objectifs
— ”Environmental economist David Sawyer calculates that just achieving
Ottawa’s existing 2030 target would require a tax of $180 on a tonne
of carbon dioxide in 15 years” (The Globe & Mail , 23 janvier 2016).
Un prix du carbone à la mesure des objectifs
— “The B.C. government's climate advisory panel wants to start
increasing the province's carbon tax with a 33 per cent jump in 2018,
and says even with higher fuel tax the province won't meet its current
target to reduce greenhouse gases one third by 2020.” (BC Climate
Leadership Team, Octobre 2015)
— Ce Comité recommande donc une augmentation de $10 par année de
la taxe actuelle de $30/tonne à partir de 2018, jusqu’à ce qu’il atteigne
$150/tonne en 2030, quitte à utiliser le « double dividende » en guise
de compensation.
Un prix du carbone à la mesure des objectifs
— ”Christy Clark, froze the tax. Stuck at $30, it adds 7 cents per litre to
the price of gasoline, which is a sixth (1/6) of the increase likely
needed to motivate car and truck purchasers to choose electric or
biofuel options” (Mark Jaccard, économiste, Université Simon Fraser, artisan de la
taxe carbone en Colombie-Britannique)
— 1 / 6 => $0.07/litre
— 6 / 6 => $0.42/litre = $180/tonne de CO2
Un prix du carbone à la mesure des objectifs
— Cet intervalle de prix ($150-$180) de la tonne de CO2 mettrait le
Canada dans la fourchette moyennement supérieure de la tarification
des pays industrialisés.
— L’Ontario a maintenant un marché de plafonnement des échanges.
— L’Alberta imposera un système hybride incluant une taxe de $30/tonne
d’ici 2018 + un plafonnement du CO2.
— Ces deux provinces sont responsables de 80 % des émissions de GES
au Canada.
— Saskatchewan (10,3 % des GES en 2013) est opposée à toute forme
de tarification du CO2.
Un prix du carbone à la mesure des objectifs
— La taxe proposée par le gouvernement Trudeau sur le CO2
est une taxe explicite.
— On commence maintenant à parler de plus en plus du
concept de "taxe implicite", i.e. de créditer sous forme de
"taxe" les efforts de réduction déjà consentis (sous forme
de règlementation par exemple) par certaines provinces.
— Un exemple: le système de captation de CO2 mis en place
par la Saskatchewan pourrait valoir $10/tonne.
La compétitivité des entreprises mise à mal?
— « Au Canada, seuls quelques secteurs représentant une
faible partie de notre économie pourraient subir des
pressions concurrentielles résultant de prix carbone
comparativement plus élevés. Pour réduire les émissions
de carbone tout en maintenant la compétitivité des
entreprises touchées, les provinces peuvent efficacement
minimiser ce risque en adoptant des mesures à la fois
ciblées, transparentes et temporaires. »
(Commission de l’écofiscalité du Canada (2015))
Bien beau tout ça, mais…
— Les émissions futures de GES seront surtout
localisées dans les pays émergents, à bas ou
moyens revenus.
¡ Piketty a montré récemment que l’on pourrait entièrement
financer le Fonds vert de l’ONU de 100 milliards de dollars en
décrétant une taxe spéciale sur les billets d’avion, de
360 dollars canadiens en première classe et de 40 dollars
canadiens en classe économique.
L A C I B L E : $ 1 5 0 / TO N N E D E C O 2
Quelques scénarios pour le
Québec
Scénarios – Quand atteindrait-on le nécessaire
$150/tonne ($1,45/litre)
— Scénario de référence : $17/tonne en 2016 + Prix du
litre d’essence de 2017 ($1.10/litre)
— Scénario no. 1 : Escalateur égal à l’inflation annuelle
(2 %) => On arrive à $150/tonne en 2125!
— Scénario no. 2 : Escalateur égal à l’inflation annuelle
(4 %) => On arrive à $150/tonne en 2071!
— Il faudrait que l’escalateur soit de 6,4% par année
pour que l’on atteigne le fameux $150/tonne d’ici
2050.
Scénarios – Cible de $150/tonne
Escalateur $17/tonne en 2017 (SPEDE) $30/tonne en 2017 (C.-B.)
2 pour cent 2125 2096
4 pour cent 2071 2056
4,8 pour cent 2062 2050
6,4 pour cent 2050
La boite à outils
— Sensibilisation
— Incitations
— Réglementation
— Investissements « verts »
— Géoingénierie
— Tragédie des communs
Aller plus loin et voir plus
large…
L’amplification des migrations
— Au moment même où chaque pays ressent les
menaces multiples de la mondialisation
— …beaucoup doivent s’organiser pour accueillir sur
leur sol des millions de gens — certains disent des
dizaines de millions! — que l’action cumulée des
guerres, des échecs du développement économique
et de la mutation climatique va jeter en quête d’un
territoire habitable pour eux et leurs enfants.
Un modèle non viable : La planète
« mondialisation » n’existe pas!
— Il n’existe pas de planète compatible avec les
espoirs de développement du 1% (les revenus
élevés).
— Il leur en faudrait plusieurs ; ils n’en ont qu’une.
— Population : 7 milliards (2017), 10 milliards (2050),
11 milliards (2100)
Un modèle non viable : La planète
« mondialisation » n’existe pas!
— Et cela est vrai aussi bien des anciens habitants des
pays riches que des futurs habitants de ces mêmes
pays.
— Les premiers parce qu’ils comprennent qu’il n’y a
pas de planète propre à la mondialisation et qu’il va
falloir changer la totalité de leurs modes de vie ;
— Les seconds parce qu’ils ont dû quitter leur ancien
sol dévasté et apprendre, eux aussi, à changer la
totalité de leurs modes de vie.
La tragédie des « communs »
— La tragédie des communs est une théorie économique
d'une situation au sein d'un système de ressources
partagées où les utilisateurs individuels agissant
indépendamment selon leur propre intérêt se comportent
de manière contraire au bien commun de tous les
utilisateurs en épuisant ou en dégradant cette ressource
par leur action collective.
— Le concept et le nom proviennent d'un essai écrit en
1833 par l'économiste victorien William Forster Lloyd, qui
a utilisé un exemple hypothétique des effets du pâturage
non réglementé sur les terres communales (alors
familièrement appelées «communes») dans les îles
britanniques.
La tragédie des « communs »
— La développement durable, souvent en opposition
avec la croissance économique, est affligé par la
« tragédie des communs ».
La tragédie des « communs »
— Le concept est devenu largement connu plus d'un
siècle plus tard en raison d'un article écrit par
l'écologiste Garrett Hardin en 1968.
— Dans ce contexte, on entend par «commun» toute
ressource partagée et non réglementée telle que
l'atmosphère, les océans, les rivières, les stocks de
poissons ou même un réfrigérateur de bureau.
— La « tragédie » est la disparition de la ressource
commune à cause de sa surutilisation (e.g.
surpêche)
Le « Nouveau Régime Climatique »
— On a tendance à analyser la question climatique en
isolation.
— Mais elle fait partie d’un système plus large qui
comporte 3 éléments:
¡ Dérèglementation
¡ Accroissement des inégalités
¡ Mutation climatique
Le « Nouveau Régime Climatique »
— Sans cette idée que nous sommes entrés dans un
« Nouveau Régime Climatique », on ne peut
comprendre :
— ni l’explosion des inégalités;
— ni l’étendue des dérèglementations;
— ni la critique de la mondialisation,
— ni, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes
protections de l’État national — ce que certains
appellent, la « montée du populisme ».
Conclusions
Conclusions
— Il nous fallait décider au plus vite de mettre un vrai
prix sur le CO2.
— Mais, actuellement, le prix est trop bas pour
internaliser les externalités.
Conclusions
— Pour atteindre le « plancher » du gouvernement
fédéral -> -30 % d’ici 2030 à partir des niveaux de
2005…
— Et en supposant que les sables bitumineux en
Alberta continuent à se développer mais n’excède
pas le plafond récemment imposé par le
gouvernement Notley…
Conclusions
— Selon Jaccard (2016), il faudrait un prix de
$30/tonne de CO2 dès 2017...
— ...avec une hausse de $15 par année...
— ...pour en arriver à $200/tonne de CO2 en 2030.
— ...soit une augmentation de 45 cents du litre
d’essence d’ici 2030 (14 ans)
— De nombreuses études vont dans le même sens.
Conclusions
— L’établissement du prix n’est donc pas suffisant
¡ le gouvernement fédéral doit établir de nouvelles normes
règlementaires nationales par :
÷ une loi «zéro émission», qui consiste à obliger tout constructeur
automobile à vendre une quantité appréciable de véhicules
électriques et hybrides branchables sur un territoire donné sous
peine de sanctions financières.
Conclusions
— L’établissement du prix n’est donc pas suffisant
¡ le gouvernement fédéral doit établir de nouvelles normes
règlementaires nationales par :
÷ une fermeture graduelle de toutes les centrales électriques au
charbon, présentes surtout en Alberta, Saskatchewan et Nouvelle-
Écosse, avec remplacement partiel via le gaz naturel.
÷ un soutien aux énergies renouvelables.
÷ De nouvelles normes pour le bâtiment et les modes de transport
autres que la voiture.
Conclusions
÷Des programmes d’incitation thermique des bâtiments
et des logements;
÷Priorité aux transports collectifs.
÷Et pourquoi pas, favoriser vers une économie
davantage basée sur l’économie locale du partage
(pourquoi ne pas avoir une tondeuse par voisinage ?),
l’échange de services et l’économie sociale.
Conclusions
— La solution optimale, de « first best » était de mettre
un prix pancanadien sur l’externalité (ou le coût
social) que représente une tonne de CO2.
— Un prix de $150/tonne demeure la cible cohérente
avec les objectifs d’atténuation du CO2 visés.
— On est encore loin de la coupe aux lèvres!
Conclusions
— La stratégie à adopter par nos gouvernements pour
lutter efficacement contre les changements
climatiques nous demandera donc plus d’efforts
comme individus vers des choix qui privilégient un
peu plus de « collectif » et un peu moins
d’« individuel ».
— Ces efforts sont incontournables et, comme le temps
presse, il faut cesser de tergiverser.
— Car la planète, elle, nous attendra-t-elle ?
Merci!

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La luttes aux changements climatiques se dirige t-on vers une victoire à la pyrrhus

  • 1. F R A N Ç O I S D E L O R M E D É PA R T E M E N T D ’ É C O N O M I Q U E U N I V E R S I T É D E S H E R B R O O K E C O N F É R E N C E P R É S E N T É E À L’ U N I V E R S I T É D E S H E R B R O O K E L E 7 N O V E M B R E 2 0 1 7 La luttes aux changements climatiques: Se dirige-t-on vers une victoire à la Pyrrhus?
  • 2.
  • 3. « Victoire à la Pyrrhus » — Une victoire chèrement acquise, au résultat peu réjouissant, obtenue au prix de terribles pertes pour le vainqueur. — Expression qui fait référence au roi Pyrrhus d'Épire dont l'armée connut des pertes humaines irremplaçables pendant la guerre d'Italie en 280 av. J.-C..
  • 5. COP 21 : Décembre 2015 — Le monde diplomatique était en liesse, la classe politique plastronnait et même certains groupes écologistes jubilaient! — L’Accord de Paris sur le climat était indubitablement historique et représentait un pas inédit dans la décarbonisation de la planète. — Et ce n’est pas tous les jours qu’on arrive à mettre 196 nations d’accord, sur quoi que ce soit d’ailleurs. — De surcroit quand il s’agit de la réduction du réchauffement climatique à 2 degrés à terme.
  • 6. COP 21 : Les résultats tangibles — Consécration de la science du climat sur le climato- scepticisme. — Pas anodin! — Mais ça reste “qu’on s’est mis d’accord pour dire que nous étions d’accord”!
  • 8. Puis est arrivé le « bad COP »!
  • 9. Merci Donald Trump! — En retirant les États-Unis de l’Accord de Paris, Trump a remis la géopolitique des changements climatiques à l’avant-plan. — Ce que le militantisme de millions d’écologistes, ce que les alertes de milliers de scientifiques, ce que l’action de centaines d’industriels n’ont pu obtenir, ce sur quoi même le pape François n’a pas su attirer l’attention, Trump en a été capable.
  • 10. Pourquoi une COP 23? (6 au 17 novembre 2017 (Bonn)) — 3 rapports pré-conférence importants
  • 11. GIEC (2017) — Conclut que les mesures d’atténuation ne sont plus suffisantes pour limiter la hausse de température à 2 degrés, tel que le stipule l’Accord de Paris. — On parle maintenant ouvertement de « géoingénierie » (en gros, comment dissoudre les particules de CO2) et… — …d’adaptation (les événements météos extrêmes sont désormais inévitables, il faut s’y adapter (construire des digues, éviter la construction en milieux inondables, etc.). — C’est un gros changement dans le discours officiel du GIEC (du « préventif » au « curatif »).
  • 12. ONU (2017) — Les engagements actuels des États signataires de l’Accord de Paris couvrent à peine un tiers des réductions d'émissions nécessaires, creusant un écart dangereux, annonciateur de grands dérèglements (canicules, inondations, super- ouragans...). — Le rythme actuel de décarbonisation devrait être multiplié par six. — Même si les engagements de l’Accord de Paris étaient concrétisés, on est sur une trajectoire de hausse de 3 degrés, d’ici 2100 (pas 2 degrés).
  • 13. ONU (2017) — Émissions de CO2 en 2016 : 51,9 Gt eqCO2 (flux) — Pour rester sous 2 degrés: Maximum 41,8 Gt eqCO2 — Si les pays s'en tenaient à leurs engagements présents, ils produiraient encore 52,8 Gt en 2030. — Depuis 2014, les émissions de CO2 issues des énergies fossiles se sont stabilisées (Chine -> charbon, il en reste 6,683 dans le monde). — Mais il faudrait les réduire nettement, alors que la concentration dans l'atmosphère de ce gaz persistant n'a jamais été aussi élevée.
  • 14. ONU (2017) — Les émissions de méthane, gaz encore plus réchauffant (75 fois sur 20 ans), ne cessent en outre de croître. ¡ Environ 40% du CH4 est émis dans l'atmosphère par des sources naturelles (par exemple, les zones humides et termites), et ~ 60% provient de sources anthropiques (par exemple, les ruminants, l'agriculture du riz, l'exploitation des combustibles fossiles, décharges et combustion de la biomasse). (1) ¡ Le CH4 atmosphérique a atteint 257% du niveau préindustriel (~ 722 ppb) en 2016 en raison de l’augmentation des émissions provenant de sources anthropiques. (1) — Les 100 sociétés cotées les plus polluantes représentent un quart des émissions.
  • 15. Organisation météorologique mondiale (OMM) (2017) — La concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère a augmenté à un rythme beaucoup plus rapide que d'habitude. — La quantité de méthane est également en hausse. — Des températures plus élevées sont susceptibles d’entraîner plus de sécheresse, des niveaux de mer plus élevés et des conditions météorologiques extrêmes, entre autres choses. — Et la chaleur tend à créer des boucles de rétroaction qui libèrent plus de gaz dans le système.
  • 16. Organisation météorologique mondiale (2017) — Comme ces gaz s'accumulent dans l'atmosphère, ils sont difficiles à éliminer. — Les scientifiques disent qu'ils ne sont toujours pas sûrs de ce qui va se passer à mesure que les concentrations augmenteront. — Les changements ne prendront pas 10 000 ans, comme avant. Ils vont arriver vite. — Nous n'avons pas la connaissance du système dans cet état. — C’est un peu inquiétant!
  • 17. Pourquoi une COP 23? (6 au 17 novembre 2017 (Bonn)) — Bref, la COP23 s’engage sur des prémisses déjà dépassées. — Avec, aussi, une représentation américaine sans poids politique. — Ce sera un pays contre 195, mais ce sera tout de même l’isolement du deuxième plus important pollueur de la planète, avec 18 % des émissions de GES. — Plusieurs pays pourraient se montrer moins engagés, ne serait-ce que pour des impératifs concurrentiels.
  • 18. Quand le futur de l’humanité dépend des maths!
  • 19. Est-il temps de paniquer?
  • 20. Sept batailles que l'humanité a déjà perdues face au réchauffement climatique
  • 21. (1) Il faudrait déjà que les émissions de CO2 soient en baisse
  • 22. Une question toute simple — QUESTION : Quelle quantité d'énergies fossiles mondiales émanant du charbon et des puits de pétrole pouvons-nous brûler si l'on veut empêcher la hausse de température de plus de 2 degrés C - la cible (supérieure) établie au Sommet de Paris (COP21) ? — Ou de façon équivalente, combien de nouveaux forages pouvons-nous nous permettre? Réponse : Zéro
  • 23. Une question tout simple — Selon l’Institut Oil Change International : — Pour avoir 66% de chances de rester sous le 2 degrés Celsius d’augmentation globale, on peut relâcher 800 gigatonnes de CO2 de plus dans l’atmosphère (stock). — Mais les données actuelles indiquent que les mines du charbon et des puits de pétrole actuellement en activité contiennent déjà 942 gigatonnes de CO2.
  • 24. Équation toute simple => 2℃ 942 > 800
  • 25. Équation toute simple => 1,5℃ 942 > 353
  • 26. — Ainsi donc, pour atteindre le 1,5℃ de Paris, il faudrait fermer mines et puits de pétrole avant leur épuisement.
  • 27.
  • 28.
  • 29.
  • 30.
  • 31.
  • 32. La quantité de dioxyde de carbone dans les réserves de combustibles fossiles et les ressources dépasse la capacité atmosphérique de la Terre comme indiqué par l'ampleur de l'augmentation de la température
  • 33.
  • 34.
  • 35. Peu de temps… — Selon un article publié en juin dans la revue Nature, il faut absolument inverser cette tendance dès 2020, sans quoi il sera trop tard. — Oui, c'est dans trois ans. TROIS ANS !
  • 36.
  • 37. (2) Les canicules extrêmes sont passées du stade de menace à réalité
  • 38. (2) Les canicules extrêmes sont passées du stade de menace à réalité — Selon un rapport de l'ONG scientifique Climate Central, le dérèglement climatique a rendu dix fois plus probable la survenue d'un été aussi chaud dans les années qui viennent. — D'ici à 2050, "Lucifer" sera donc la norme en Italie, en Croatie ou encore en Grèce. — Si rien n'est fait, évidemment.
  • 39. (3) Dans l'océan Arctique, la banquise est de moins en moins grande
  • 40. (3) Dans l'océan Arctique, la banquise est de moins en moins grande — L'Arctique constitue la zone la plus sensible au réchauffement climatique. D'ailleurs, sous l'effet des températures de plus en plus élevées, la surface de la banquise se réduit chaque été jusqu'à ne représenter que 5 millions de km2 (contre 7 millions en 1980). — Or, si c'est devenu la routine, une telle fonte n'avait jamais été observée avant 2007. Un record de seulement 3,39 millions de km2 de glace a même été atteint en 2012, rappelle CarbonBrief (en anglais). — Le problème, c'est que lorsqu'il y a moins de glace pour renvoyer les rayons du soleil, la température de l'océan grimpe plus vite et la glace fond davantage encore.
  • 41. (3) Dans l'océan Arctique, la banquise est de moins en moins grande — Pour de nombreux scientifiques, le point de non-retour est déjà atteint. — Si les températures globales augmentent de plus de 2°C, la banquise n'aurait plus que 60% de chances de survie en été. — L'hiver n'est pas plus rassurant. En mars 2017, la superficie de la glace hivernale dans l'océan Arctique n'avait jamais été si basse depuis le début des observations satellite en 1979, et ce pour la troisième année consécutive. — L'ambiance y est si chaude qu'en novembre 2016, à l'heure où la glace devait se constituer, elle s'est brièvement mise à fondre.
  • 42. (4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger
  • 43. (4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger — Selon une étude parue en juin dans Nature, si l’augmentation de la température globale des océans fait déjà fondre les glaces de la région plus rapidement, le courant El Niño participe également à l'accélération de ce phénomène. — D’après les chercheurs, une masse de glace d’une superficie de près de 770 000 km2, soit plus grande que la France, est en train de fondre à l'heure où vous lisez ces lignes.
  • 44. (4) En Antarctique, il pleut au lieu de neiger — La pluie vient encore aggraver la situation alors que la calotte polaire fond déjà par-dessous (à cause de la température de plus en plus élevée de l'océan). — Si cette calotte vient à se détacher, la fonte irréversible de ces glaces de l'ouest de l'Atlantique pourrait faire grimper le niveau de la mer de plus de 3 mètres, en quelques siècles.
  • 45. (5) La montée des eaux s'accélère
  • 46. (5) La montée des eaux s'accélère — A la fin octobre, trois études internationales publiées dans Environmental Research Letters et Nature ont estimé que la fonte des glaces provoquerait une élévation de 2 mètres du niveau des océans d'ici à 2100 (contre environ 1 mètre, selon les prévisions du Giec)
  • 47. (5) La montée des eaux s'accélère — Fin octobre, la mairie de Boston, sur la côte est des États-Unis, a annoncé la construction d'infrastructures sensées protéger les quartiers menacés par la montée des eaux. — Miami fait de même, tandis que New York se prépare à connaître environ tous les 5 ans des inondations semblables à celles générées par l'ouragan Sandy, à partir de 2030-2045 (contre tous les 500 ans auparavant).
  • 48. (5) La montée des eaux s'accélère — Une étude publiée en juin dans le journal Nature Climate Change notait que le niveau des océans augmentait chaque année de plus en plus vite : ¡ de 3,3 mm en 2014, ¡ contre 2,2 mm observés en 1993 et ¡ 1,7 au début du 20e siècle – notamment à cause de la fonte de la calotte polaire du Groenland.
  • 49. (5) La montée des eaux s'accélère — Une étude publiée en juin dans le journal Nature Climate Change notait que le niveau des océans augmentait chaque année de plus en plus vite : ¡ de 3,3 mm en 2014, ¡ contre 2,2 mm observés en 1993 et ¡ 1,7 au début du 20e siècle – notamment à cause de la fonte de la calotte polaire du Groenland. — Et si les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent à ce rythme, les prévisions les plus alarmistes évoquent une hausse du niveau de la mer de 30 cm par décennie (contre 30 cm par siècle actuellement). — Or, une montée d'un mètre met déjà en danger 4,2 millions de personnes uniquement aux États-Unis, rapporte le New York Times. — Ailleurs, des mégalopoles comme Lagos, Shangaï ou Bombay seraient également sous l'eau.
  • 50. (6) Les coraux du monde entier sont en train de mourir
  • 51. (6) Les coraux du monde entier sont en train de mourir — Ces 30 dernières années, environ la moitié des coraux ont disparu, blanchis puis tués par l'effet conjugué de la pollution et du réchauffement de la température des océans. — Et pas seulement sur la très célèbre Grande barrière de corail australienne. — Les chercheurs de l'expédition Tara ont constaté un blanchissement massif des coraux sur l’ensemble du Pacifique : ¡ en Polynésie, il atteint 30 à 50% près de certaines îles Tuamotu. ¡ Près de 70% de la couverture corallienne a été affectée par ce phénomène dans les îles Pitcairn et 90% dans les îles Samoa... ¡ Là-bas, de nombreuses colonies coralliennes sont déjà mortes, tout comme en Micronésie, aux îles Tuvalu et Kiribati.
  • 52. (7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices
  • 53. (7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices — Les climatologues avaient prédit que les phénomènes extrêmes seraient de plus en plus dévastateurs. — L'année 2017 leur a donné raison. — Si les canicules sont fréquentes en Inde, les fortes chaleurs ont frappé dès le mois d'avril, avec des températures excédant parfois les 40°C.
  • 54. (7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices — Simultanément, la Somalie a vécu la pire sécheresse de son histoire. — En août, la mousson a été particulièrement violente au Népal, au Bangladesh et en Inde, provoquant des inondations pendant plusieurs semaines. — Quid des ouragans qui ont balayé l'Atlantique en août, septembre et octobre ?
  • 55. (7) Les catastrophes naturelles sont de plus en plus destructrices — S'ils ne sont pas le fruit du réchauffement climatique, plusieurs études s'accordent à dire que ce dernier influence toutefois leurs déplacements, voire leur intensité. — Or des phénomènes plus intenses entraînent plus de dégâts et menacent la vie de milliards de personnes à travers le monde, exposées aux éléments mais aussi à des famines ou à des destructions
  • 56. Le « carré de sable » de la présente conférence
  • 57. Le « carré de sable » de la présente conférence 1) Paradigme de l’économie de marché Donc, aujourd’hui, à cette conférence, exit : — la décroissance — l’économie circulaire — la méditation transcendantale quand l’aurore darde ses rayons d’argent à travers les écharpes de brume!!
  • 58. Le « carré de sable » de la présente conférence 2) On se limite au CO2 — Pourtant, on sait de plus en plus que le vrai « cheval de bataille » pour des résultats rapides en termes d’atténuation des GES, c’est le CH4 (méthane)) — Et donc l’industrie de l’élevage et agroalimentaire. — Enjeu majeur: Nourrir 10 milliards de personnes avec la même superficie de terres cultivables qu’on ne peut pas augmenter indéfiniment.
  • 59. Le « carré de sable » de la présente conférence Kim, Neff, Santo et Vigorito (2015) (Johns Hopkins Un., décembre) : « Si les tendances historiques de consommation de produits d’origine animale continuent, on va excéder la limite de 2 degrés C, même avec des réductions draconiennes des émissions de GES dans les secteurs non- agricoles. » ¡ Il faut donc des réductions immédiates au chapitre des déchets alimentaires, de la consommation de la viande et de produits laitiers pour éviter des conséquences catastrophiques sur le climat. ¡ Absence totale de ce vecteur dans les négociations multilatérales sur le climat même si l’élevage produit davantage de GES que le secteur des transports au niveau mondial.
  • 60. Le « carré de sable » de la présente conférence Bryngelsson, Wirsenius, Hedenuse et Sonesson (2016) : « EU climate targets will not be met unless GES produced by beef and dairy consumption are drastically lowered”.
  • 61. Le « carré de sable » de la présente conférence Springmann, Mason D’Croz,, Robinson, Wiebe, Godfray, Rayner et Scarborough (2016) : “Surcharges of 40% on beef and 20% on milk would compensate for climate damage and deter people from consuming as much unhealthy food”.
  • 63.
  • 64. O N N ’ A PA S T R O P L E T E M P S D ’ AT T E N D R E ! Comment fait-on pour élever nos ambitions climatiques?
  • 65. La gare d’arrivée : Les cibles de réduction de GES — Canada : -30 % d’ici 2030 à partir des niveaux de 2005. — 2030 : 524 Mt., un « gros » 200Mt sous les niveaux de 2013. — Québec : -37,5 % d’ici 2030 à partir des niveaux de 1990.
  • 66.
  • 67.
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  • 69. Canada – GES (2016) — Alberta et Saskatchewan, les « hydrocarbureuses », représentent près de la moitié des émissions de GES.
  • 70. La situation au Québec
  • 71. Québec en chiffres — Les émissions de gaz à effet de serre (GES) au Québec s’élevaient à 82,7 Mt éq. CO2 en 2014. — Une réduction de 8 % par rapport aux émissions de 1990. — Mais en hausse de 1 % depuis 2012. — GES per capita (Québec) : 10,1 t éq. CO2. — GES per capita (Canada) : 17,8 t éq. CO2.
  • 74. Le chemin à parcourir… — Quelle que soit la façon dont on le regarde, il nous reste beaucoup de pain sur la planche! — Même au rythme de baisse de GES observé entre 2005 et 2013 (90,2 Mt -> 82,6 Mt), on raterait la cible de 250% (28,2 Mt)! — Pour que le Québec atteigne ses cibles de 2020 et au-delà, des changements importants devront être effectués principalement dans nos habitudes de consommation d’énergie, responsables de 71 % des émissions québécoises.
  • 75. C O M M E N T PA S S E R D E L A J U B I L AT I O N PA R I S I E N N E À L A R É A L I T É ? ! Comment entamer la nécessaire transition écologique?
  • 76. En termes économiques, nous sommes en face de deux défaillances de marché — Constat (ou défaillance de marché) no. 1 : Les émissions de GES ne sont pas fixées au « bon » prix. — Constat (ou défaillance de marché) no. 2 : Les investissements en R&D verte sont insuffisants.
  • 77. Élever nos ambitions écologiques au Canada — En octobre 2016, le gouvernement Trudeau a décidé d'imposer un prix minimum sur le carbone pour tout le Canada à compter de 2018. — Le gouvernement fédéral a officiellement ratifié l’Accord de Paris. — Le prix minimum sera de 10 $ la tonne en 2018, de 20 $ en 2019, de 30 $ en 2020, de 40 $ en 2021 et de 50 $ en 2022.
  • 78. Mettre un prix sur le carbone?
  • 79. Élever nos ambitions écologiques — On observe de plus en plus de prix sur le CO2. — Mais ces formes de tarification devront être plusieurs fois plus élevées que les niveaux actuellement observés pour rencontrer nos cibles de réduction de GES.
  • 80. P R E N D D E P L U S E N P L U S D E P L A C E D A N S L E M O N D E … Prix sur le carbone
  • 81.
  • 82. Prix sur le CO2
  • 83. Prix sur le CO2
  • 84.
  • 85.
  • 86. OCDE — "Toute résistance est futile". Karl Marx? Non, l'OCDE!! — Taxes sur le CO2, marché du carbone, taxes d'accise sur l'essence. — Tout ce qui sert à mettre un "prix sur le carbone" est un élément rédhibitoire de la stratégie d'atténuation des GES.
  • 87. OCDE • La plupart des 41 pays couverts par l'étude n'ont pas de prix sur le CO2; • 90% des émissions ont un prix de moins de $CAD 45 (nettement insuffisant selon l'OCDE); • Les 10 pays avec le prix sur le CO2 le plus élevé représente 5% des émissions; • Les 10 pays avec le prix sur le CO2 le moins élevé représente 77% des émissions; • Les subventions au secteur des énergies fossiles sont trop importantes.
  • 88. Le coffre à outils — Sensibilisation — Incitations (taxes/subventions, marché du CO2) — Investissements verts — Réglementation (standards, normes) — Géoingénierie
  • 89. Mais combien vaut une tonne de CO2?
  • 90. Exemples de valorisation du coût social du CO2 Coût social d’une tonne de CO2 : — Gouvernement américain : US$37 (= CAN$51) — Stern : US$86 en 2006 (= CAN$115 aujourd’hui) — FMI (2014) (Transport) : (= CAN$232) — Moore et Diaz (2015) : US$220 (= CAN$301) — FMI (2017) : US$480 (= CAN$620)
  • 91. Depuis plusieurs années, des économistes au Canada réclament un prix du carbone “viril”…
  • 92. Un prix du carbone à la mesure des objectifs — ”Environmental economist David Sawyer calculates that just achieving Ottawa’s existing 2030 target would require a tax of $180 on a tonne of carbon dioxide in 15 years” (The Globe & Mail , 23 janvier 2016).
  • 93. Un prix du carbone à la mesure des objectifs — “The B.C. government's climate advisory panel wants to start increasing the province's carbon tax with a 33 per cent jump in 2018, and says even with higher fuel tax the province won't meet its current target to reduce greenhouse gases one third by 2020.” (BC Climate Leadership Team, Octobre 2015) — Ce Comité recommande donc une augmentation de $10 par année de la taxe actuelle de $30/tonne à partir de 2018, jusqu’à ce qu’il atteigne $150/tonne en 2030, quitte à utiliser le « double dividende » en guise de compensation.
  • 94. Un prix du carbone à la mesure des objectifs — ”Christy Clark, froze the tax. Stuck at $30, it adds 7 cents per litre to the price of gasoline, which is a sixth (1/6) of the increase likely needed to motivate car and truck purchasers to choose electric or biofuel options” (Mark Jaccard, économiste, Université Simon Fraser, artisan de la taxe carbone en Colombie-Britannique) — 1 / 6 => $0.07/litre — 6 / 6 => $0.42/litre = $180/tonne de CO2
  • 95. Un prix du carbone à la mesure des objectifs — Cet intervalle de prix ($150-$180) de la tonne de CO2 mettrait le Canada dans la fourchette moyennement supérieure de la tarification des pays industrialisés. — L’Ontario a maintenant un marché de plafonnement des échanges. — L’Alberta imposera un système hybride incluant une taxe de $30/tonne d’ici 2018 + un plafonnement du CO2. — Ces deux provinces sont responsables de 80 % des émissions de GES au Canada. — Saskatchewan (10,3 % des GES en 2013) est opposée à toute forme de tarification du CO2.
  • 96. Un prix du carbone à la mesure des objectifs — La taxe proposée par le gouvernement Trudeau sur le CO2 est une taxe explicite. — On commence maintenant à parler de plus en plus du concept de "taxe implicite", i.e. de créditer sous forme de "taxe" les efforts de réduction déjà consentis (sous forme de règlementation par exemple) par certaines provinces. — Un exemple: le système de captation de CO2 mis en place par la Saskatchewan pourrait valoir $10/tonne.
  • 97. La compétitivité des entreprises mise à mal? — « Au Canada, seuls quelques secteurs représentant une faible partie de notre économie pourraient subir des pressions concurrentielles résultant de prix carbone comparativement plus élevés. Pour réduire les émissions de carbone tout en maintenant la compétitivité des entreprises touchées, les provinces peuvent efficacement minimiser ce risque en adoptant des mesures à la fois ciblées, transparentes et temporaires. » (Commission de l’écofiscalité du Canada (2015))
  • 98. Bien beau tout ça, mais… — Les émissions futures de GES seront surtout localisées dans les pays émergents, à bas ou moyens revenus. ¡ Piketty a montré récemment que l’on pourrait entièrement financer le Fonds vert de l’ONU de 100 milliards de dollars en décrétant une taxe spéciale sur les billets d’avion, de 360 dollars canadiens en première classe et de 40 dollars canadiens en classe économique.
  • 99. L A C I B L E : $ 1 5 0 / TO N N E D E C O 2 Quelques scénarios pour le Québec
  • 100. Scénarios – Quand atteindrait-on le nécessaire $150/tonne ($1,45/litre) — Scénario de référence : $17/tonne en 2016 + Prix du litre d’essence de 2017 ($1.10/litre) — Scénario no. 1 : Escalateur égal à l’inflation annuelle (2 %) => On arrive à $150/tonne en 2125! — Scénario no. 2 : Escalateur égal à l’inflation annuelle (4 %) => On arrive à $150/tonne en 2071! — Il faudrait que l’escalateur soit de 6,4% par année pour que l’on atteigne le fameux $150/tonne d’ici 2050.
  • 101. Scénarios – Cible de $150/tonne Escalateur $17/tonne en 2017 (SPEDE) $30/tonne en 2017 (C.-B.) 2 pour cent 2125 2096 4 pour cent 2071 2056 4,8 pour cent 2062 2050 6,4 pour cent 2050
  • 102. La boite à outils — Sensibilisation — Incitations — Réglementation — Investissements « verts » — Géoingénierie — Tragédie des communs
  • 103. Aller plus loin et voir plus large…
  • 104. L’amplification des migrations — Au moment même où chaque pays ressent les menaces multiples de la mondialisation — …beaucoup doivent s’organiser pour accueillir sur leur sol des millions de gens — certains disent des dizaines de millions! — que l’action cumulée des guerres, des échecs du développement économique et de la mutation climatique va jeter en quête d’un territoire habitable pour eux et leurs enfants.
  • 105. Un modèle non viable : La planète « mondialisation » n’existe pas! — Il n’existe pas de planète compatible avec les espoirs de développement du 1% (les revenus élevés). — Il leur en faudrait plusieurs ; ils n’en ont qu’une. — Population : 7 milliards (2017), 10 milliards (2050), 11 milliards (2100)
  • 106. Un modèle non viable : La planète « mondialisation » n’existe pas! — Et cela est vrai aussi bien des anciens habitants des pays riches que des futurs habitants de ces mêmes pays. — Les premiers parce qu’ils comprennent qu’il n’y a pas de planète propre à la mondialisation et qu’il va falloir changer la totalité de leurs modes de vie ; — Les seconds parce qu’ils ont dû quitter leur ancien sol dévasté et apprendre, eux aussi, à changer la totalité de leurs modes de vie.
  • 107. La tragédie des « communs » — La tragédie des communs est une théorie économique d'une situation au sein d'un système de ressources partagées où les utilisateurs individuels agissant indépendamment selon leur propre intérêt se comportent de manière contraire au bien commun de tous les utilisateurs en épuisant ou en dégradant cette ressource par leur action collective. — Le concept et le nom proviennent d'un essai écrit en 1833 par l'économiste victorien William Forster Lloyd, qui a utilisé un exemple hypothétique des effets du pâturage non réglementé sur les terres communales (alors familièrement appelées «communes») dans les îles britanniques.
  • 108. La tragédie des « communs » — La développement durable, souvent en opposition avec la croissance économique, est affligé par la « tragédie des communs ».
  • 109. La tragédie des « communs » — Le concept est devenu largement connu plus d'un siècle plus tard en raison d'un article écrit par l'écologiste Garrett Hardin en 1968. — Dans ce contexte, on entend par «commun» toute ressource partagée et non réglementée telle que l'atmosphère, les océans, les rivières, les stocks de poissons ou même un réfrigérateur de bureau. — La « tragédie » est la disparition de la ressource commune à cause de sa surutilisation (e.g. surpêche)
  • 110. Le « Nouveau Régime Climatique » — On a tendance à analyser la question climatique en isolation. — Mais elle fait partie d’un système plus large qui comporte 3 éléments: ¡ Dérèglementation ¡ Accroissement des inégalités ¡ Mutation climatique
  • 111. Le « Nouveau Régime Climatique » — Sans cette idée que nous sommes entrés dans un « Nouveau Régime Climatique », on ne peut comprendre : — ni l’explosion des inégalités; — ni l’étendue des dérèglementations; — ni la critique de la mondialisation, — ni, surtout, le désir panique de revenir aux anciennes protections de l’État national — ce que certains appellent, la « montée du populisme ».
  • 113. Conclusions — Il nous fallait décider au plus vite de mettre un vrai prix sur le CO2. — Mais, actuellement, le prix est trop bas pour internaliser les externalités.
  • 114. Conclusions — Pour atteindre le « plancher » du gouvernement fédéral -> -30 % d’ici 2030 à partir des niveaux de 2005… — Et en supposant que les sables bitumineux en Alberta continuent à se développer mais n’excède pas le plafond récemment imposé par le gouvernement Notley…
  • 115. Conclusions — Selon Jaccard (2016), il faudrait un prix de $30/tonne de CO2 dès 2017... — ...avec une hausse de $15 par année... — ...pour en arriver à $200/tonne de CO2 en 2030. — ...soit une augmentation de 45 cents du litre d’essence d’ici 2030 (14 ans) — De nombreuses études vont dans le même sens.
  • 116. Conclusions — L’établissement du prix n’est donc pas suffisant ¡ le gouvernement fédéral doit établir de nouvelles normes règlementaires nationales par : ÷ une loi «zéro émission», qui consiste à obliger tout constructeur automobile à vendre une quantité appréciable de véhicules électriques et hybrides branchables sur un territoire donné sous peine de sanctions financières.
  • 117. Conclusions — L’établissement du prix n’est donc pas suffisant ¡ le gouvernement fédéral doit établir de nouvelles normes règlementaires nationales par : ÷ une fermeture graduelle de toutes les centrales électriques au charbon, présentes surtout en Alberta, Saskatchewan et Nouvelle- Écosse, avec remplacement partiel via le gaz naturel. ÷ un soutien aux énergies renouvelables. ÷ De nouvelles normes pour le bâtiment et les modes de transport autres que la voiture.
  • 118. Conclusions ÷Des programmes d’incitation thermique des bâtiments et des logements; ÷Priorité aux transports collectifs. ÷Et pourquoi pas, favoriser vers une économie davantage basée sur l’économie locale du partage (pourquoi ne pas avoir une tondeuse par voisinage ?), l’échange de services et l’économie sociale.
  • 119. Conclusions — La solution optimale, de « first best » était de mettre un prix pancanadien sur l’externalité (ou le coût social) que représente une tonne de CO2. — Un prix de $150/tonne demeure la cible cohérente avec les objectifs d’atténuation du CO2 visés. — On est encore loin de la coupe aux lèvres!
  • 120. Conclusions — La stratégie à adopter par nos gouvernements pour lutter efficacement contre les changements climatiques nous demandera donc plus d’efforts comme individus vers des choix qui privilégient un peu plus de « collectif » et un peu moins d’« individuel ». — Ces efforts sont incontournables et, comme le temps presse, il faut cesser de tergiverser. — Car la planète, elle, nous attendra-t-elle ?
  • 121. Merci!