3. UNE DÉFINITION
« La possibilité permise par des plateformes technologiques, sur le web ou sur
téléphone mobile, de partager des actifs inutilisés pendant une durée de temps
suffisante pour être utilisés par d’autres personnes que leur propriétaire, en échange de
contrepartie, monétaire ou en nature. »
(Définition du Groupe de travail sur l’économie collaborative)
4.
5. AVANTAGES
• C’est une forme de 3R
• Réduire
• Réutiliser
• Recycler
• Réduit le nombre de chômeurs et offre une plateforme pour les vendeurs
• Le consommateur est content
• Services inouïs dont on ne s’imagine plus se passer
• Baisse des prix
• Permettent à des gens sans activité de générer un revenu
• peut-être plus simple de se trouver des « clients » (logique de marché) que de se trouver un emploi
comme salarié (logique de salariat)
• Changement de paradigme???
6. ET POURTANT…
• La compagnie Uber risque de perdre sa licence d'exploitation à Londres.
• En France, Paris, Lyon et ici au Québec, on essaie de mieux encadrer les
locations Airbnb.
• Imputabilité et reddition fiscale
7. QUESTION
• Qui fait partie de l’économie du partage?
• Uber?
• Airbnb?
• Pour les uns Uber, c’est la mise en disposition de véhicules et de chauffeurs pour les
autres
• Pour les autres, c’est le coté obscur du capitalisme!
• Rien à voir avec les coopératives ou encore les banques de temps.
• Économie collaborative : iceberg très hétérogène dont Uber n’est que la pointe
• Difficile d’avoir un seul mot pour des activités qui ne partagent aucun point
commun et aucune idéologie commune.
8. QUESTION
• Uber et Airbnb sont-ils les arbres qui cachent la forêt?
• Mais alors la forêt est-elle en fait une steppe un peu famélique?
• La grande révolution collaborative n’est pas arrivée, à part pour les
mastodontes californiens (Uber, Airbnb, etc.).
9. LA BON VOCABLE?
• Techniquement, ces modèles ne sont tellement fondés sur le partage.
• Ils sont surtout fondés sur les « plateformes ».
• Un modèle qui consiste essentiellement à mettre en place une plateforme
internet.
• Une plateforme qui ne décide de rien comme tel.
10. LA BON VOCABLE?
• Les systèmes dits d’économie de partage en ligne sont donc essentiellement
fondés sur des plateformes qui permettent aux gens de communiquer.
• Ce sont les usagers qui décident d’offrir, les usagers qui demandent.
• En somme, ce qui rend si difficile l’appréhension de ces enjeux engendrés par
les services rendus possibles par ces plateformes, c’est justement qu’ils ne sont
que des plateformes.
• Ils n’offrent pas directement de services.
11. LA BON VOCABLE?
FINALITÉS DIFFÉRENTES!
• La forme juridique des entreprises qui portent ces plateformes est cruciale
• On ne peut pas comparer :
• La plateforme capitalistique
• Objectif: profits
• Gouvernance : Actionnaires
• VERSUS
• Une plateforme soutenue par une coopérative (valeurs sociétales et environnementales + défense
du droit à la « réparabilité » des objets)
• objectif: services aux membres
• Gouvernance : Participative
• Mais la plateforme demeure donc un outil, pas une fin en soi
13. PROBLÈME NO. 1: LE CONTOURNEMENT
LÉGISLATIF
• Zone grise juridique
• Droit du travail
• Droit fiscal
• Droit de la protection du consommateur
• Réglementations sectorielles
• Droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire
• « Mieux vaut demander pardon que demander la permission »
14. PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET
DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
• Les contributeurs des plateformes : employés ou travailleurs indépendants ?
• Généralement pas considérés comme des employés par les opérateurs des
plateformes, mais comme des « collaborateurs » ou des travailleurs indépendants.
• Donc, pas de :
• salaire minimum
• responsabilité juridique de l’employeur en cas d’accidents de travail
• protections contre le licenciement
• protection sociale
15. PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET
DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
• Uber : Exploitation (sous-payé) des chauffeurs (ou des livreurs, pour d’autres
entreprises)
• Cela ne peut exister que parce qu’il y a aussi une précarisation du travail
• Besoin d’une 2e boulot après son travail
• « digital labour »
• Travail « just in time »
16. PROBLÈME NO. 3: DROIT DES
CONSOMMATEURS
• En général, l’économie des plateformes représente une aubaine considérable pour le
consommateur
• baisse des prix
• possibilités accrues d’évaluer le service
• Possibilité d’obtenir un complément de revenu ou de financer les frais liés à des biens laissés
inutilisés, etc.
• Mais le consommateur n’est pas nécessairement assuré que le service offert répond
aux normes de sécurité minimales (sécurité alimentaire, sûreté des véhicules
automobiles, sécurité incendie)
• Ni que leur prestataire n’est pas une personne dangereuse ou malveillante.
• e-réputation???
17. PROBLÈME NO. 4: ÉVITEMENT FISCAL
• De la part des :
• Opérateurs des plateformes
• Contributeurs
• Multinationales acquièrent une part de marché importante, voire parfois dominante,
dans des secteurs jusque-là contrôlés par des compagnies nationales
• 100 à 240 milliards de dollars à l’échelle mondiale (OCDE)
• GROS contentieux : ces entreprises jouissent des biens publics sans en assurer leur
financement
• Évasion ou de fraude fiscale pour les contributeurs de l’économie des plateformes
19. CONSTAT
• Si à maints égards l’économie collaborative s’inscrit dans le développement du
capitalisme tel que nous le connaissons depuis la première révolution
industrielle…
• …elle n’en chamboule pas moins certains aspects qui constituent autant de
menaces à l’ordre social auquel nous sommes habitués depuis lesTrente
glorieuses que d’opportunités de renouveler notre contrat social.
20. EN DÉFINITIVE…
• Uber n’est-elle pas qu’un reflet de notre société?
• Précarisation /Dégradation des conditions de travail : Est-on en train de confondre l’origine du
problème et sa manifestation?
• Ce ne sont pas les plateformes qui précarisent mais peut-être est-ce la société qui est devenu
plus « violente » (au sens de Hayek).
21. EN DÉFINITIVE…
• La véritable économie de partage, c’est celle où l’on va donner quelques heures de son
temps dans une coopérative.
• Certes, ces coopératives ne pèsent pas lourd face à Uber et Airbnb mais elles sont tout
de même partout!
• Et elles donnent du sens.
24. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• Vernaculaire : Désigne originellement tout ce qui est
« élevé, tissé, cultivé, confectionné à la maison ».
• Par extension, ce sont des activités qui prennent place à
l'intérieur d'une communauté.
• Face à l’économie capitaliste hors de contrôle, nombreux
sont ceux qui font la promotion d’une économie
vernaculaire.
• Une économie où il n’y a ni achat, ni vente
(e.g. Wikipedia).
25. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• L’économie vernaculaire fait référence à l’économie
humaine et non monétaire, axée sur la communauté.
• On est donc vraiment davantage dans l’économie du
partage ou économie des communs?
26. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• Les activités humaines qui ne sont pas « valorisées » dans
l’économie de marché, comme:
• le troc
• l’échange
• la coopération
• le partage
• le travail domestique
• le temps libre, etc.,
• entrent dans la catégorie de l’économie vernaculaire.
• En ce sens, l’économie vernaculaire se chevauche avec
28. L’ÉCONOMIE INFORMELLE
• Désigne l'ensemble des activités productrices de biens et
services qui échappent au regard ou à la régulation de
l'État.
• Selon une autre acception, elle peut être définie comme
étant l'activité économique réalisée par le « secteur
informel » (ou « secteur non structuré ») tel qu'entendu
par le Bureau international du travail.
• Le caractère "informel" d'une activité ne doit pas être
assimilé automatiquement au fait qu'elle s'exerce de façon
"non marchande" (le travail au noir est rémunéré) ou de
manière "illégale" (le travail domestique est loin d'être en
soi répréhensible).
29. L’ÉCONOMIE INFORMELLE
Les différentes composantes de l'économie informelle.
1) L'économie familiale et domestique (faire les repas, le
ménage, etc.)
2) L'économie conviviale (services rendus à des voisins
ou à des personnes âgées ou handicapées)
3) L'économie souterraine (illégale, travail au noir,
activités criminelles)
30. MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• Modèle qui permet de redéfinir l’impératif de la croissance
tout en respectant les limites écologiques et la
« valorisation » de l’économie vernaculaire (ou humaine).
• On distingue ce qui doit croître de ce qui doit décroître.
31. MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• L’économie de marché (où prennent place des échanges
avec de la monnaie) a pris tellement d’ampleur qu’elle a
empiété sur les autres sphères autant, voire plus
importantes.
• Les figures suivantes expriment l’emboîtement de ces
sphères économiques et comment chacune d’elle dépend
des autres.
35. MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• La première série de cercles démontre ce qu’étaient les
économies dans l’ère préindustrielle.
• La deuxième série illustre l’état des économies aujourd’hui.
• Ce qui est à constater, c’est que l’économie de marché a
pris énormément d’ampleur et ce, au dépens des autres
sphères.
• Dans ce modèle, tout est en constante interaction, et ce
qu’on recherche, c’est un modèle qui fait interagir les
différents paradigmes.
36. CONCLUSIONS
• Encore trop tôt pour bien comprendre l’impact de
l’économie des plateformes collaboratives.
• Ces innovations disruptives sont-elles les prémisses de la
« troisième révolution industrielle » annoncée par certains
• Ou relèvent-elles d’une simple évolution tendancielle d’une
économie en mal de croissance?
37. CONCLUSIONS
• Si le phénomène se confirme, annonce-t-il réellement de
nouveaux rapports au travail?
• Ou constitue-t-il plutôt l’antichambre d’une automatisation
accrue de l’économie?
38. CONCLUSIONS
• Quel que soit l’avenir de cette « nouvelle économie »…
• les transformations déjà à l’oeuvre sont suffisantes pour
que l’on s’en préoccupe sérieusement.
• Et il y a fort à parier que l’économie numérique n’a pas
fini de nous bousculer!