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L'ÉCONOMIE DU PARTAGE :
EST-CE QUE ÇA VAUT
VRAIMENT LE COÛT?
François Delorme
Avril 2018
De marché
Linéaire
De fonctionnalité
/D’accès
/Collaborative
Sociale
Naturelle
Vernaculaire
(ou humaine
ou
de partage)
Circulaire
Le panorama
Informelle
UNE DÉFINITION
« La possibilité permise par des plateformes technologiques, sur le web ou sur
téléphone mobile, de partager des actifs inutilisés pendant une durée de temps
suffisante pour être utilisés par d’autres personnes que leur propriétaire, en échange de
contrepartie, monétaire ou en nature. »
(Définition du Groupe de travail sur l’économie collaborative)
AVANTAGES
• C’est une forme de 3R
• Réduire
• Réutiliser
• Recycler
• Réduit le nombre de chômeurs et offre une plateforme pour les vendeurs
• Le consommateur est content
• Services inouïs dont on ne s’imagine plus se passer
• Baisse des prix
• Permettent à des gens sans activité de générer un revenu
• peut-être plus simple de se trouver des « clients » (logique de marché) que de se trouver un emploi
comme salarié (logique de salariat)
• Changement de paradigme???
ET POURTANT…
• La compagnie Uber risque de perdre sa licence d'exploitation à Londres.
• En France, Paris, Lyon et ici au Québec, on essaie de mieux encadrer les
locations Airbnb.
• Imputabilité et reddition fiscale
QUESTION
• Qui fait partie de l’économie du partage?
• Uber?
• Airbnb?
• Pour les uns Uber, c’est la mise en disposition de véhicules et de chauffeurs pour les
autres
• Pour les autres, c’est le coté obscur du capitalisme!
• Rien à voir avec les coopératives ou encore les banques de temps.
• Économie collaborative : iceberg très hétérogène dont Uber n’est que la pointe
• Difficile d’avoir un seul mot pour des activités qui ne partagent aucun point
commun et aucune idéologie commune.
QUESTION
• Uber et Airbnb sont-ils les arbres qui cachent la forêt?
• Mais alors la forêt est-elle en fait une steppe un peu famélique?
• La grande révolution collaborative n’est pas arrivée, à part pour les
mastodontes californiens (Uber, Airbnb, etc.).
LA BON VOCABLE?
• Techniquement, ces modèles ne sont tellement fondés sur le partage.
• Ils sont surtout fondés sur les « plateformes ».
• Un modèle qui consiste essentiellement à mettre en place une plateforme
internet.
• Une plateforme qui ne décide de rien comme tel.
LA BON VOCABLE?
• Les systèmes dits d’économie de partage en ligne sont donc essentiellement
fondés sur des plateformes qui permettent aux gens de communiquer.
• Ce sont les usagers qui décident d’offrir, les usagers qui demandent.
• En somme, ce qui rend si difficile l’appréhension de ces enjeux engendrés par
les services rendus possibles par ces plateformes, c’est justement qu’ils ne sont
que des plateformes.
• Ils n’offrent pas directement de services.
LA BON VOCABLE?
FINALITÉS DIFFÉRENTES!
• La forme juridique des entreprises qui portent ces plateformes est cruciale
• On ne peut pas comparer :
• La plateforme capitalistique
• Objectif: profits
• Gouvernance : Actionnaires
• VERSUS
• Une plateforme soutenue par une coopérative (valeurs sociétales et environnementales + défense
du droit à la « réparabilité » des objets)
• objectif: services aux membres
• Gouvernance : Participative
• Mais la plateforme demeure donc un outil, pas une fin en soi
QUELQUES PROBLÈMES…
PROBLÈME NO. 1: LE CONTOURNEMENT
LÉGISLATIF
• Zone grise juridique
• Droit du travail
• Droit fiscal
• Droit de la protection du consommateur
• Réglementations sectorielles
• Droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire
• « Mieux vaut demander pardon que demander la permission »
PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET
DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
• Les contributeurs des plateformes : employés ou travailleurs indépendants ?
• Généralement pas considérés comme des employés par les opérateurs des
plateformes, mais comme des « collaborateurs » ou des travailleurs indépendants.
• Donc, pas de :
• salaire minimum
• responsabilité juridique de l’employeur en cas d’accidents de travail
• protections contre le licenciement
• protection sociale
PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET
DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
• Uber : Exploitation (sous-payé) des chauffeurs (ou des livreurs, pour d’autres
entreprises)
• Cela ne peut exister que parce qu’il y a aussi une précarisation du travail
• Besoin d’une 2e boulot après son travail
• « digital labour »
• Travail « just in time »
PROBLÈME NO. 3: DROIT DES
CONSOMMATEURS
• En général, l’économie des plateformes représente une aubaine considérable pour le
consommateur
• baisse des prix
• possibilités accrues d’évaluer le service
• Possibilité d’obtenir un complément de revenu ou de financer les frais liés à des biens laissés
inutilisés, etc.
• Mais le consommateur n’est pas nécessairement assuré que le service offert répond
aux normes de sécurité minimales (sécurité alimentaire, sûreté des véhicules
automobiles, sécurité incendie)
• Ni que leur prestataire n’est pas une personne dangereuse ou malveillante.
• e-réputation???
PROBLÈME NO. 4: ÉVITEMENT FISCAL
• De la part des :
• Opérateurs des plateformes
• Contributeurs
• Multinationales acquièrent une part de marché importante, voire parfois dominante,
dans des secteurs jusque-là contrôlés par des compagnies nationales
• 100 à 240 milliards de dollars à l’échelle mondiale (OCDE)
• GROS contentieux : ces entreprises jouissent des biens publics sans en assurer leur
financement
• Évasion ou de fraude fiscale pour les contributeurs de l’économie des plateformes
AUTRES PROBLÈMES
• Assurances
• Concurrence déloyale
• Une dynamique « winner-takes-all » (à cause des données)
CONSTAT
• Si à maints égards l’économie collaborative s’inscrit dans le développement du
capitalisme tel que nous le connaissons depuis la première révolution
industrielle…
• …elle n’en chamboule pas moins certains aspects qui constituent autant de
menaces à l’ordre social auquel nous sommes habitués depuis lesTrente
glorieuses que d’opportunités de renouveler notre contrat social.
EN DÉFINITIVE…
• Uber n’est-elle pas qu’un reflet de notre société?
• Précarisation /Dégradation des conditions de travail : Est-on en train de confondre l’origine du
problème et sa manifestation?
• Ce ne sont pas les plateformes qui précarisent mais peut-être est-ce la société qui est devenu
plus « violente » (au sens de Hayek).
EN DÉFINITIVE…
• La véritable économie de partage, c’est celle où l’on va donner quelques heures de son
temps dans une coopérative.
• Certes, ces coopératives ne pèsent pas lourd face à Uber et Airbnb mais elles sont tout
de même partout!
• Et elles donnent du sens.
L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE : LA
VRAIE ÉCONOMIE DU PARTAGE?
ÉCONOMIE VERNACULAIRE
L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• Vernaculaire : Désigne originellement tout ce qui est
« élevé, tissé, cultivé, confectionné à la maison ».
• Par extension, ce sont des activités qui prennent place à
l'intérieur d'une communauté.
• Face à l’économie capitaliste hors de contrôle, nombreux
sont ceux qui font la promotion d’une économie
vernaculaire.
• Une économie où il n’y a ni achat, ni vente
(e.g. Wikipedia).
L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• L’économie vernaculaire fait référence à l’économie
humaine et non monétaire, axée sur la communauté.
• On est donc vraiment davantage dans l’économie du
partage ou économie des communs?
L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE
• Les activités humaines qui ne sont pas « valorisées » dans
l’économie de marché, comme:
• le troc
• l’échange
• la coopération
• le partage
• le travail domestique
• le temps libre, etc.,
• entrent dans la catégorie de l’économie vernaculaire.
• En ce sens, l’économie vernaculaire se chevauche avec
L’ÉCONOMIE INFORMELLE
L’ÉCONOMIE INFORMELLE
• Désigne l'ensemble des activités productrices de biens et
services qui échappent au regard ou à la régulation de
l'État.
• Selon une autre acception, elle peut être définie comme
étant l'activité économique réalisée par le « secteur
informel » (ou « secteur non structuré ») tel qu'entendu
par le Bureau international du travail.
• Le caractère "informel" d'une activité ne doit pas être
assimilé automatiquement au fait qu'elle s'exerce de façon
"non marchande" (le travail au noir est rémunéré) ou de
manière "illégale" (le travail domestique est loin d'être en
soi répréhensible).
L’ÉCONOMIE INFORMELLE
Les différentes composantes de l'économie informelle.
1) L'économie familiale et domestique (faire les repas, le
ménage, etc.)
2) L'économie conviviale (services rendus à des voisins
ou à des personnes âgées ou handicapées)
3) L'économie souterraine (illégale, travail au noir,
activités criminelles)
MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• Modèle qui permet de redéfinir l’impératif de la croissance
tout en respectant les limites écologiques et la
« valorisation » de l’économie vernaculaire (ou humaine).
• On distingue ce qui doit croître de ce qui doit décroître.
MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• L’économie de marché (où prennent place des échanges
avec de la monnaie) a pris tellement d’ampleur qu’elle a
empiété sur les autres sphères autant, voire plus
importantes.
• Les figures suivantes expriment l’emboîtement de ces
sphères économiques et comment chacune d’elle dépend
des autres.
Économie naturelle
Économie de marché
Économie
vernaculaire
AVANT…!
Économie naturelle
Économie
circulaire ou
vernaculaire
Économie de marché
Économie
de marché
Économie naturelle
Économie de marché
Économie
vernaculaire
Aujourd’hui…!
MODÈLE DES “3 SPHÈRES”
• La première série de cercles démontre ce qu’étaient les
économies dans l’ère préindustrielle.
• La deuxième série illustre l’état des économies aujourd’hui.
• Ce qui est à constater, c’est que l’économie de marché a
pris énormément d’ampleur et ce, au dépens des autres
sphères.
• Dans ce modèle, tout est en constante interaction, et ce
qu’on recherche, c’est un modèle qui fait interagir les
différents paradigmes.
CONCLUSIONS
• Encore trop tôt pour bien comprendre l’impact de
l’économie des plateformes collaboratives.
• Ces innovations disruptives sont-elles les prémisses de la
« troisième révolution industrielle » annoncée par certains
• Ou relèvent-elles d’une simple évolution tendancielle d’une
économie en mal de croissance?
CONCLUSIONS
• Si le phénomène se confirme, annonce-t-il réellement de
nouveaux rapports au travail?
• Ou constitue-t-il plutôt l’antichambre d’une automatisation
accrue de l’économie?
CONCLUSIONS
• Quel que soit l’avenir de cette « nouvelle économie »…
• les transformations déjà à l’oeuvre sont suffisantes pour
que l’on s’en préoccupe sérieusement.
• Et il y a fort à parier que l’économie numérique n’a pas
fini de nous bousculer!
MERCI!

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  • 1. L'ÉCONOMIE DU PARTAGE : EST-CE QUE ÇA VAUT VRAIMENT LE COÛT? François Delorme Avril 2018
  • 3. UNE DÉFINITION « La possibilité permise par des plateformes technologiques, sur le web ou sur téléphone mobile, de partager des actifs inutilisés pendant une durée de temps suffisante pour être utilisés par d’autres personnes que leur propriétaire, en échange de contrepartie, monétaire ou en nature. » (Définition du Groupe de travail sur l’économie collaborative)
  • 4.
  • 5. AVANTAGES • C’est une forme de 3R • Réduire • Réutiliser • Recycler • Réduit le nombre de chômeurs et offre une plateforme pour les vendeurs • Le consommateur est content • Services inouïs dont on ne s’imagine plus se passer • Baisse des prix • Permettent à des gens sans activité de générer un revenu • peut-être plus simple de se trouver des « clients » (logique de marché) que de se trouver un emploi comme salarié (logique de salariat) • Changement de paradigme???
  • 6. ET POURTANT… • La compagnie Uber risque de perdre sa licence d'exploitation à Londres. • En France, Paris, Lyon et ici au Québec, on essaie de mieux encadrer les locations Airbnb. • Imputabilité et reddition fiscale
  • 7. QUESTION • Qui fait partie de l’économie du partage? • Uber? • Airbnb? • Pour les uns Uber, c’est la mise en disposition de véhicules et de chauffeurs pour les autres • Pour les autres, c’est le coté obscur du capitalisme! • Rien à voir avec les coopératives ou encore les banques de temps. • Économie collaborative : iceberg très hétérogène dont Uber n’est que la pointe • Difficile d’avoir un seul mot pour des activités qui ne partagent aucun point commun et aucune idéologie commune.
  • 8. QUESTION • Uber et Airbnb sont-ils les arbres qui cachent la forêt? • Mais alors la forêt est-elle en fait une steppe un peu famélique? • La grande révolution collaborative n’est pas arrivée, à part pour les mastodontes californiens (Uber, Airbnb, etc.).
  • 9. LA BON VOCABLE? • Techniquement, ces modèles ne sont tellement fondés sur le partage. • Ils sont surtout fondés sur les « plateformes ». • Un modèle qui consiste essentiellement à mettre en place une plateforme internet. • Une plateforme qui ne décide de rien comme tel.
  • 10. LA BON VOCABLE? • Les systèmes dits d’économie de partage en ligne sont donc essentiellement fondés sur des plateformes qui permettent aux gens de communiquer. • Ce sont les usagers qui décident d’offrir, les usagers qui demandent. • En somme, ce qui rend si difficile l’appréhension de ces enjeux engendrés par les services rendus possibles par ces plateformes, c’est justement qu’ils ne sont que des plateformes. • Ils n’offrent pas directement de services.
  • 11. LA BON VOCABLE? FINALITÉS DIFFÉRENTES! • La forme juridique des entreprises qui portent ces plateformes est cruciale • On ne peut pas comparer : • La plateforme capitalistique • Objectif: profits • Gouvernance : Actionnaires • VERSUS • Une plateforme soutenue par une coopérative (valeurs sociétales et environnementales + défense du droit à la « réparabilité » des objets) • objectif: services aux membres • Gouvernance : Participative • Mais la plateforme demeure donc un outil, pas une fin en soi
  • 13. PROBLÈME NO. 1: LE CONTOURNEMENT LÉGISLATIF • Zone grise juridique • Droit du travail • Droit fiscal • Droit de la protection du consommateur • Réglementations sectorielles • Droit de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire • « Mieux vaut demander pardon que demander la permission »
  • 14. PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE • Les contributeurs des plateformes : employés ou travailleurs indépendants ? • Généralement pas considérés comme des employés par les opérateurs des plateformes, mais comme des « collaborateurs » ou des travailleurs indépendants. • Donc, pas de : • salaire minimum • responsabilité juridique de l’employeur en cas d’accidents de travail • protections contre le licenciement • protection sociale
  • 15. PROBLÈME NO. 2: DROIT DU TRAVAIL ET DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE • Uber : Exploitation (sous-payé) des chauffeurs (ou des livreurs, pour d’autres entreprises) • Cela ne peut exister que parce qu’il y a aussi une précarisation du travail • Besoin d’une 2e boulot après son travail • « digital labour » • Travail « just in time »
  • 16. PROBLÈME NO. 3: DROIT DES CONSOMMATEURS • En général, l’économie des plateformes représente une aubaine considérable pour le consommateur • baisse des prix • possibilités accrues d’évaluer le service • Possibilité d’obtenir un complément de revenu ou de financer les frais liés à des biens laissés inutilisés, etc. • Mais le consommateur n’est pas nécessairement assuré que le service offert répond aux normes de sécurité minimales (sécurité alimentaire, sûreté des véhicules automobiles, sécurité incendie) • Ni que leur prestataire n’est pas une personne dangereuse ou malveillante. • e-réputation???
  • 17. PROBLÈME NO. 4: ÉVITEMENT FISCAL • De la part des : • Opérateurs des plateformes • Contributeurs • Multinationales acquièrent une part de marché importante, voire parfois dominante, dans des secteurs jusque-là contrôlés par des compagnies nationales • 100 à 240 milliards de dollars à l’échelle mondiale (OCDE) • GROS contentieux : ces entreprises jouissent des biens publics sans en assurer leur financement • Évasion ou de fraude fiscale pour les contributeurs de l’économie des plateformes
  • 18. AUTRES PROBLÈMES • Assurances • Concurrence déloyale • Une dynamique « winner-takes-all » (à cause des données)
  • 19. CONSTAT • Si à maints égards l’économie collaborative s’inscrit dans le développement du capitalisme tel que nous le connaissons depuis la première révolution industrielle… • …elle n’en chamboule pas moins certains aspects qui constituent autant de menaces à l’ordre social auquel nous sommes habitués depuis lesTrente glorieuses que d’opportunités de renouveler notre contrat social.
  • 20. EN DÉFINITIVE… • Uber n’est-elle pas qu’un reflet de notre société? • Précarisation /Dégradation des conditions de travail : Est-on en train de confondre l’origine du problème et sa manifestation? • Ce ne sont pas les plateformes qui précarisent mais peut-être est-ce la société qui est devenu plus « violente » (au sens de Hayek).
  • 21. EN DÉFINITIVE… • La véritable économie de partage, c’est celle où l’on va donner quelques heures de son temps dans une coopérative. • Certes, ces coopératives ne pèsent pas lourd face à Uber et Airbnb mais elles sont tout de même partout! • Et elles donnent du sens.
  • 22. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE : LA VRAIE ÉCONOMIE DU PARTAGE?
  • 24. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE • Vernaculaire : Désigne originellement tout ce qui est « élevé, tissé, cultivé, confectionné à la maison ». • Par extension, ce sont des activités qui prennent place à l'intérieur d'une communauté. • Face à l’économie capitaliste hors de contrôle, nombreux sont ceux qui font la promotion d’une économie vernaculaire. • Une économie où il n’y a ni achat, ni vente (e.g. Wikipedia).
  • 25. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE • L’économie vernaculaire fait référence à l’économie humaine et non monétaire, axée sur la communauté. • On est donc vraiment davantage dans l’économie du partage ou économie des communs?
  • 26. L’ÉCONOMIE VERNACULAIRE • Les activités humaines qui ne sont pas « valorisées » dans l’économie de marché, comme: • le troc • l’échange • la coopération • le partage • le travail domestique • le temps libre, etc., • entrent dans la catégorie de l’économie vernaculaire. • En ce sens, l’économie vernaculaire se chevauche avec
  • 28. L’ÉCONOMIE INFORMELLE • Désigne l'ensemble des activités productrices de biens et services qui échappent au regard ou à la régulation de l'État. • Selon une autre acception, elle peut être définie comme étant l'activité économique réalisée par le « secteur informel » (ou « secteur non structuré ») tel qu'entendu par le Bureau international du travail. • Le caractère "informel" d'une activité ne doit pas être assimilé automatiquement au fait qu'elle s'exerce de façon "non marchande" (le travail au noir est rémunéré) ou de manière "illégale" (le travail domestique est loin d'être en soi répréhensible).
  • 29. L’ÉCONOMIE INFORMELLE Les différentes composantes de l'économie informelle. 1) L'économie familiale et domestique (faire les repas, le ménage, etc.) 2) L'économie conviviale (services rendus à des voisins ou à des personnes âgées ou handicapées) 3) L'économie souterraine (illégale, travail au noir, activités criminelles)
  • 30. MODÈLE DES “3 SPHÈRES” • Modèle qui permet de redéfinir l’impératif de la croissance tout en respectant les limites écologiques et la « valorisation » de l’économie vernaculaire (ou humaine). • On distingue ce qui doit croître de ce qui doit décroître.
  • 31. MODÈLE DES “3 SPHÈRES” • L’économie de marché (où prennent place des échanges avec de la monnaie) a pris tellement d’ampleur qu’elle a empiété sur les autres sphères autant, voire plus importantes. • Les figures suivantes expriment l’emboîtement de ces sphères économiques et comment chacune d’elle dépend des autres.
  • 32. Économie naturelle Économie de marché Économie vernaculaire AVANT…!
  • 34. Économie naturelle Économie de marché Économie vernaculaire Aujourd’hui…!
  • 35. MODÈLE DES “3 SPHÈRES” • La première série de cercles démontre ce qu’étaient les économies dans l’ère préindustrielle. • La deuxième série illustre l’état des économies aujourd’hui. • Ce qui est à constater, c’est que l’économie de marché a pris énormément d’ampleur et ce, au dépens des autres sphères. • Dans ce modèle, tout est en constante interaction, et ce qu’on recherche, c’est un modèle qui fait interagir les différents paradigmes.
  • 36. CONCLUSIONS • Encore trop tôt pour bien comprendre l’impact de l’économie des plateformes collaboratives. • Ces innovations disruptives sont-elles les prémisses de la « troisième révolution industrielle » annoncée par certains • Ou relèvent-elles d’une simple évolution tendancielle d’une économie en mal de croissance?
  • 37. CONCLUSIONS • Si le phénomène se confirme, annonce-t-il réellement de nouveaux rapports au travail? • Ou constitue-t-il plutôt l’antichambre d’une automatisation accrue de l’économie?
  • 38. CONCLUSIONS • Quel que soit l’avenir de cette « nouvelle économie »… • les transformations déjà à l’oeuvre sont suffisantes pour que l’on s’en préoccupe sérieusement. • Et il y a fort à parier que l’économie numérique n’a pas fini de nous bousculer!