1. Liège, le 22 novembre 2012
ARCELORMITTAL LIEGE : UN SILENCE ASSOURDISSANT
Mesdames et Messieurs les politiciens,
Voici 13 mois, le groupe ArcelorMittal a pris la décision de fermer la phase à chaud de la
sidérurgie du bassin de Liège. Une fermeture synonyme de la perte de milliers d’emplois,
directs et indirects dans toute la province et même au-delà. Avec l’aide, malheureusement
insuffisante, de certains d’entre vous, nous avons mis toute notre détermination à maintenir
une sidérurgie intégrée (chaud + froid) à Liège. Notre projet en ce sens a été balayé d’un
revers de la main par le groupe ArcelorMittal.
Depuis, on ne vous entend plus. C’est le silence parmi le monde politique belge, wallon et
liégeois. Un silence qui devient assourdissant aujourd’hui quand se joue le futur de centaines
de travailleurs, de centaines de familles. Nous avons négocié pendant plusieurs semaines,
dans des conditions difficiles, des conditions de départ (indemnités, prépensions) que nous
souhaitions décentes pour des travailleurs mis à la rue comme des malpropres par un groupe
qui brasse des milliards d’euros. Une fois encore, ArcelorMittal a jeté nos revendications à la
poubelle.
Nous ne sommes pas des singes à qui l’on lance des cacahuètes. Nous ne sommes pas non
plus des mendiants que l’on fait chanter dans la rue en les menaçant de licenciements secs
comme le prévoit l’ultimatum que la direction d’ArcelorMittal a fixé à ce jeudi soir. Nous
sommes par contre médusés de votre silence que l’on redoute complice, vous qui n’êtes
pourtant pas les derniers à parader devant micros et caméras. Où sont les ministres, où
sont les parlementaires, où sont les bourgmestres, ces représentants d’un peuple dont ils ont
tendance à oublier qu’ils en sont issus ?
Nous vous cherchons, mais vous vous cachez. Nous vous appelons, mais vous ne répondez
pas. Pire, votre complicité avec ArcelorMittal paraît également active. Il nous revient que
plusieurs bourgmestres de l’agglomération liégeoise ainsi que le ministère de l’Intérieur sont
prêts à déployer des pelotons de policiers devant le Centre Acier de Flémalle. Le bras armé
de la répression au service d’un milliardaire qui assassine l’emploi…
Nous sommes en 2012, mais rien n’a fondamentalement changé en cent ans. La protection
de l’argent continue à prendre le pas sur celle des travailleurs. Une fois encore à Liège
comme ailleurs, c’est todi les p’tits k’on spotche.
Jean-Luc RADER. Jordan ATANASOV.