On les appelle « Les Enchaînés ». Ils sont tous atteints de maladie mentale ou neurologique. Ce récit fait tomber nos clichés occidentaux sur l’Afrique : la dépression n’y existe pas, la majorité des troubles psychiques des africains sont liés aux traumatismes, les quelques autres malades y vivent mieux que chez nous, pris en charge et intégrés au sein de leur communauté.... Il n’en est rien. Leurs symptômes sont les mêmes que ceux que nous observons tous les jours dans nos services : propos délirants, élation de l'humeur, agitation, héréro-agréssivité... En France, nous soignons avec des mots, des médicaments et parfois des contentions, sous couvert de la loi de l'hospitalisation sous contrainte. Là-bas, ces signes sont généralement mal interprétés : la maladie mentale n'existe pas. Les fous sont possédés, ou sous l'emprise d'un sort. On appelle le guérisseur, les rituels s'enchaînent, apportant leur part de répit. Parfois, le médecin est appelé, rarement un psychiatre. Mais les familles n'ont pas les moyens de payer les traitements, encore moins l'hospitalisation. Alors, le malade rentre au village... jusqu'à la prochaine décompensation. A force de tentatives avortées, quelle autre solution reste-t-il aux familles, qui, impuissantes face aux symptômes de leur parent, doivent protéger la communauté ? reseauprosante.fr