1. Depuis 2005, année de sa
création, Ékinoxe à Rou-
baix surfait à la fois sur
internet et le succès. Cette jeune
société avait en effet entrepris
d’ouvrir la toile aux petites entre-
prises en mal de notoriété.
Le développement de la société
était on ne peut plus prometteur :
neuf millions d’euros de chiffre
d’affaires escomptés cette année
contre un peu plus de cinq l’an
dernier et ce pour 2 500 sites
conçus et référencés en France et
en Belgique. L’an dernier, Éki-
noxe avait même étendu son
champ d’action en ouvrant des
agences à Metz et Rennes et en re-
crutant une dizaine de commer-
ciaux supplémentaires.
Le 7 octobre pourtant, le Tribunal
de commerce de Roubaix-Tour-
coing prononçait la mise en re-
dressement judiciaire de la
SAS Ékinoxe qui emploie 68 per-
sonnes dont une quarantaine à
Roubaix, une procédure qui de-
vrait aboutir à une liquidation ju-
diciaire pure et dure mardi pro-
chain.
Comment en est-on arrivé là ?
Laurent Guilbert, président de la
SAS et Stéphane Dejonghe, direc-
teur général continuent à estimer
que leur entreprise est viable et
mettent en cause la voracité d’un
partenaire financier bruxellois
Parfip Lease, filiale à 34 % de la
CASDEN/Banque populaire, vora-
cité également dénoncée actuelle-
ment par Cortix, un autre grand
concepteur de sites de Mérignac
près de Bordeaux.
Parfip est le leader européen de la
location financière c’est-à-dire
qu’il prend à sa charge moyen-
nant rétribution le risque lié aux
créances douteuses plus ou moins
fréquentes quand on traite avec
des PME plus ou moins viables.
« Une garantie
qui ne garantit rien »
« Le fonds de garantie que nous
proposait Parfip correspond en
fait à une taxe de 5 à 25 % sur
nos contrats. De plus, les frais fi-
nanciers que nous devions verser
étaient bien supérieurs à ceux
ayant cours dans des établisse-
ments bancaires. À l’usage, on
s’est rendu compte que le fonds de
garantie ne garantissait aucune-
ment des impayés mais qu’il épui-
sait au contraire notre trésorerie.
Parfip nous a ainsi bloqué
600 000 euros de paiement », as-
sure Stéphane Dejonghe. Pour-
quoi avoir fait appel à ce « leaser »
alors ? « Parce que Parfip est in-
contournable quand on travaille
en Belgique » se justifie-t-il.
Le patron de Parfip Lease, Guy Pa-
riente réfute entièrement les accu-
sations de Stéphane Dejonghe :
« Nous devons tout au plus
40 000 euros à Ékinoxe et non
600 000 euros. D’ailleurs, l’admi-
nistrateur judiciaire qui aurait
souhaité discuter avec nous a re-
noncé à nous rencontrer quand il
a eu connaissance des sommes en
jeu. M. Dejonghe pense que nous
avons un quelconque intérêt à la
disparition de son entreprise. En
fait c’est une très mauvaise affaire
pour nous : Parfip va devoir sup-
pléer à la faillite d’Ékinoxe afin
d’éviter que ses clients ne se trou-
vent privés de leurs sites. »
M. Dejonghe ne l’entend pas tout
à fait de cette oreille. Il prédit que
parmi la demi-douzaine d’entre-
prises importantes spécialisées
dans le référencement de sites in-
ternet, plusieurs devraient connaî-
tre les mêmes difficultés. Et en-
core à cause de Parfit. ɀ
Les jeunes identitaires et leurs
opposants historiques d’ex-
trême-gauche avaient peu de
chance de se rencontrer hier soir
devant le tribunal de Lille. Entre
les deux, un imposant cordon poli-
cier avait été mis en place, sépa-
rant de 100 mètres les uns des
autres. Autre signe de la sensibi-
lité de ce rassemblement qui ne le
fut pas au final, la présence du
préfet de Région et du directeur
départemental de la police.
La cinquantaine de jeunes identi-
taires, encadrés par des perma-
nents de la maison flamande de
Lambersart et flanqués de quel-
ques élus FN du conseil régional
(Guy Cannie, Stéphanie Koca...)
ont donc pu démocratiquement
scander leurs slogans du
jour - « Racaille partout, justice
nulle part... », « la racaille t’es fou-
tue, la jeunesse est dans la rue »...
- et réclamer, contre une justice
jugée « irresponsable » et trop clé-
mente avec les malfrats, le droit
de se défendre « physiquement »
contre un ennemi qu’ils prennent
soin de ne pas nommer, mais sans
tromper personne sur le public
visé. Sur la base de l’exploitation
de dramatiques faits divers
comme le meurtre de Natacha
Mougel, les manifestants ont
aussi réclamé le rétablissement de
la peine de mort. Les jeunes identi-
taires ont bien appris les vieux re-
frains de l’extrême-droite...
Au final, on retiendra surtout que
cette manifestation a aussi donné
lieu à de vifs échanges à trois ban-
des entre Martine Aubry, la pré-
fecture, et Marc-Philippe
Daubresse. Ce dernier avait mis le
feu aux poudres en déclarant à
nos confrères de la Voix du Nord
que si « une manifestation dans
(sa) commune présentait un trou-
ble à l’ordre public, je prendrais
un arrêté pour l’interdire. Il y a
un maire à Lille ». Sauf qu’à Lille,
c’est le préfet qui a compétence
sur ce genre de rassemblement,
ce que n’a pas manqué de rappe-
ler Martine Aubry à son opposant
de Lambersart. La maire de Lille
qui en a profité pour épingler la
préfecture dans le même commu-
niqué. Elle l’accuse de ne pas
l’avoir prévenu d’une telle mani-
festation, comme c’est le cas d’ha-
bitude. Et comme la guerre des
communiqués était lancée, la pré-
fecture s’est fendu du sien, catégo-
rique, bien que reconnaissant un
dysfonctionnement de sa part :
« Le service événementiel de la
Ville a été averti par fax jeudi en
tout début d’après-midi », et un
« échange d’informations » sur ce
sujet a eu lieu mercredi après-
midi entre l’adjoint à la sécurité
de Lille, Roger Vicot, et le direc-
teur départemental de la police.
Ce que l’élu démentait fermement
hier soir... Les jeunes identitaires
ont réussi au moins une chose :
faire parler d’eux en provoquant
un accès de fièvre politique juste
avant la trêve de la Tous-
saint...ɀSÉBASTIEN LEROY
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11 novembre à l’UGC Ciné Cité Villeneuve d’Ascq
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‘ MADAME BUTTERFLY ’ ET ‘ RIGOLETTO ’
Info et résa sur ugc.fr
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La SAS Ékinoxe avait investi de nouveaux locaux rue de Lannoy à Roubaix
il y a quelques années.
Les jeunes identitaires étaient
une petite soixantaine.
Une soixantaine de jeunes identitai-
res d’un côté de l’avenue du Peuple
Belge. Environ 80 militants antifas-
cistes de l’autre. Et au milieu un im-
pressionnant dispositif policier. Pas
de quoi fouetter un chat en fait... À
part peut-être du côté politique.
Après sa mise en redressement judiciaire, le tribunal de commerce
de Roubaix-Tourcoing devrait décider mardi la liquidation de ce
gestionnaire de sites Internet. Les dirigeants d’Ékinoxe (68 salariés)
mettent en cause la voracité d’un partenaire financier.
Manif identitaire : beaucoup
de bruit pour pas grand-chose
Internet : la SAS Ékinoxe
foudroyée en plein vol
ROUBAIX LILLE
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