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NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II
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Diagnoses étrangères traduites et interprétées par : Christophe Avon (France), Directeur
du L.E.F.H.E., Membre de la Société Entomologique de France. Toute reproduction d’un
extrait quelconque de cette monographie, par quelque procédé que ce soit et notamment
par photocopie, microfilm, ou scanner est strictement interdite pour tous les pays sans
autoristation écrite des Editions du L.E.F.H.E.
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Ecrits et dessins1
: Christophe Avon (Directeur)
Attachée de direction : Pascale Courtial
1
Dessins d’après spécimens ou diagnoses originales.
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En hommage au Professeur René JEANNEL (1879-1965).
Le Professeur René JEANNEL (1879-1965)
_________________
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Tribu des AEPINI Jeannel, 1926.
Tribu des Aepini Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, p. 440.
Trechinae à mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Ils
vivent sur les côtes du Chili et de l'Europe occidentale, ainsi qu'aux îles
Crozet, au sud de l'océan Indien. Ils ont des mœurs submarines (ils
vivent en zones intertidales). Tous les Aepini connus sont dépigmentés,
comme les Trechini souterrains.
Une adaptation remarquable des Aepini est celle montrée par leur
appareil respiratoire. Des sacs aériens se sont développés sur les
dernières trachées de l'abdomen, tout au moins chez les espèces d'Eu-
rope, afin de retenir une réserve d'air respirable pendant leur immersion
lors des marées. L'élargissement du lobe apical des élytres et même son
atrophie chez le genre Aepopsis sont manifestement en relation avec
cette fonction respiratoire.
Les tarses présentent enfin toujours une expansion ventrale assez
développée du 4ème
article. Cette expansion est même relativement
grande chez les Kenodactylus de l'Amérique antarctique où elle semble
être utilisée comme organe de préhension.
Long. : variable, en général très petite. Trechinae dépigmentés, avec les
yeux réduits, les tempes très renflées et convexes. Tibias antérieurs
pubescents, sans sillon externe.
Tête : toujours volumineuse, à sillons frontaux complets ou incomplets
(Kenodactylus). Labre transverse, très court et échancré. Mandibule
droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes variables, les palpes
labiaux avec 4 soies. Prébasilaire avec 2 soies angulaires seulement
chez les espèces du Chili et d'Europe. Labium à épilobes saillants,
l'organe labial bien développé, circulaire et très écarté du bord basal.
Languette saillante à petites soies latérales peu développées.
Pronotum : toujours petit, rétréci à la base, sans impression basale
transverse.
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Elytres : ovales à lobe apical cubito-anal très large ; la série ombiliquée
agrégée, le groupe apical incomplet chez les espèces sud-américaines,
complet chez celles de l'Europe.
Organe copulateur : petit et grêle avec un bulbe basal fermé. Sac
interne à armature de type Dentirugula nov.
Chorologie : La distribution actuelle des Aepini est particulièrement
remarquable. On les trouve en effet répartis d'une part sur les côtes
antarctiques et pacifiques de l'Amérique du Sud, aux îles Crozet, dans
les mers antarctiques au sud de l'océan Indien, d'autre part sur les côtes
atlantiques de l'Europe et du nord de l'Afrique. Les affinités des deux
groupes américain et européen sont même assez étroites pour qu'on
puisse rapprocher l'Aepopsis européen du Kenodactylus antarctique et
les Aepus du Thalassobius chilien.
Jeannel (1926) indique : « Il s'agit d'une seule lignée bien homogène,
dont le centre de dispersion s'est trouvé dans le sud du continent
américain. Ce sont en effet les genres de cette contrée qui se montrent
les plus archaïques. Par contre, en Europe, les Aepus et Aepopsis sont
tout à fait isolés et les quelques ressemblances que présentent les
premiers avec les Perileptus ne peuvent pas être tenues pour autre chose
que de vagues convergences. La petite taille, les téguments pubescents
et ponctués, l'aplatissement du corps sont le fait d'un genre de vie
analogue, sous les pierres au bord des eaux, mais la structure des pièces
buccales et surtout des palpes et de l'organe labial, montre bien que les
Aepus n'ont en réalité aucun rapport phylogénique étroit avec les
Perileptus. Le fait que les Aepus et Aepopsis appartiennent bien à une
même lignée que les Thalassobius et <…> Kenodactylus <…>
sudaméricains amène donc à se demander comment leur souche
originaire des régions antarctiques de l'Amérique du Sud a pu se
répandre sur les côtes atlantiques de l'Europe. Il ne semble pas possible
de supposer que cette migration ait pu se faire le long des rivages de
l'Océan Atlantique. S'il en était ainsi, ce ne serait que pendant le
Tertiaire que les Aepini auraient pu se répandre, après la rupture des
communications continentales entre l'Amérique du Sud et l'Afrique ; il
aurait fallu qu'ils contournassent tout l'Atlantique nord par les côtes
orientales de l'Amérique du Nord et les ponts nord–atlantiques. Il serait
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bien étrange qu'au cours de ce long périple, ils n'aient laissé nulle part
des témoins de leur migration et n'aient point persisté tout au moins sur
les côtes tempérées de l'Amérique du Nord. Or la faune <…> de
l'Atlantique est assez bien connue pour qu'on soit certain qu'il n'y existe
pas d'Aepus ailleurs qu'en Europe. Il faut donc admettre que les souches
antarctiques des Aepus et Aepopsis se sont répandues par les côtes du
Pacifique, le long du continent sud–américain, alors que ce dernier était
séparé de l'Amérique du Nord et uni encore au nord de l'Afrique. De
semblables conditions paléogéographiques se sont présentées pendant le
Jurassique ou encore pendant la fin du Crétacé, lorsque le continent
africano–brésilien (Archhélénis de Jhering), séparé de l'Amérique
centrale par des mers couvrant la Bolivie, l'Equateur et le Vénézuela,
développait une ligne de rivages continus depuis le sud du Chili
jusqu'en Mauritanie. Plus tard, pendant le Tertiaire, et surtout au
Miocène lorsque se sont répandues les espèces lusitaniennes, les Aepus
et Aepopsis isolés de leur souche primitive par la rupture du continent
africano–brésilien, ont pu se répandre le long des côtes atlantiques,
jusque dans les îles Britanniques et en Norvège, comme bien d'autres
espèces <…>. L'Aepopsis n'a pas dépassé les îles Britanniques et s'est
dispersé sans variations sur les côtes atlantiques, depuis le Maroc
jusqu'en Ecosse. Par contre les Aepus, ont atteint la Norvège et la
localisation de leurs colonies, a produit l'isolement de deux espèces
primitives, l'une septentrionale, sur les côtes des massifs armoricain,
britannique et norvégien, l'autre méridionale sur la partie de l'Atlantide
unissant les îles Madère à la Galice. L'effondrement récent de
l'Atlantide a séparé enfin du continent les Aepus de Madère et leur
isolement dans une île a eu pour résultat une différenciation plus grande
de leurs caractères extérieurs ; mais leur organe copulateur indique bien
qu'ils ont bien plus d'affinités avec L’Aepus gallaecus du nord–ouest de
l'Espagne, qu'avec L’Aepus marinus septentrional. La présence d'un
représentant de la tribu des Aepini dans l'archipel des Crozet est encore
très remarquable. C'est avec Kenodactylus que le Temnostega
antarctica a certainement d'étroites affinités et il n'est pas douteux que
les deux genres descendent d'une souche commune. Le Temnostega a-t-
il aussi des moeurs submarines, comme les Aepus d'Europe ? On ne le
sait. Mais le fait est qu'il a été découvert sur le rivage de la mer et que
tous ses caractères morphologiques rappellent étrangement ceux des
Aepopsis. <…> La curieuse distribution actuelle des Aepini ne
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s'explique donc que par une migration le long des côtes du continent
africano–brésilien, qui a amené les souches des genres européens
depuis l'Antarctique sud–américain jusqu’en Europe, pendant le
Secondaire. <…> Aepopsis se rapproche nettement de <…>
Kenodactylus <…> par la structure de ses pièces buccales et aussi par la
forme de son organe copulateur. Mais <…> Kenodactylus <…>, malgré
certains caractères adaptatifs, comme ceux de ses tarses, apparait
comme plus archaïque, avec ses palpes épais, ses élytres entiers, munis
de soies discales sur le cinquième interstrie, ses sillons frontaux
incomplets, sa grande taille, etc. Aepopsis, détaché de la même souche,
a subi une spécialisation adaptative considérable au cours de sa longue
migration, La taille s'est réduite, ce qui est un avantage pendant
l'immersion, car une provision d'air bien moindre est nécessaire.
L'appareil respiratoire a subi des adaptations particulières, dont le
contrecoup a été de produire l'atrophie de l'apex des élytres. Aepus,
d'autre part, présente bien plus d'affinités avec le Thalassobius chilien
qu'avec l'Aepopsis vivant avec lui. Thalassobius n'est en somme qu'un
grand Aepus bien moins évolué ; ses téguments sont glabres, ses élytres
portent encore les stries normales, la chétotaxie est normale, sans
réduction du groupe apical, de la languette ou des styles comme cela est
survenu chez Aepus. Ce dernier est donc bien plus spécialisé, comme
l'Aepopsis, et il est remarquable de constater que ses espèces ont acquis,
par convergence, de vagues ressemblances avec les Perileptus habitant
les plages au bord des torrents ».
Gen. KENODACTYLUS Broun, 1909.
Kenodactylus (genus) Broun, 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p.
90 ; Type : Kenodactylus capito Broun. In coll. British Muséum
(=Aepomorphus Jeannel, 1926, Mon. Trech. l'Abeille, XXXII, p. 447 ;
Type : Kenodactylus audouini Guér.). – Enderlein, 1912, Kungl. Vel.
Ak. Handl., 48, p. 10, fig. 1 (=Dormeyeria genus).
Enderlein, 1912, avait créé un genre, Dormeyeria, dans lequel il avait
rangé des Trechinae des îles Malouines (Falkland), rapportés aux
Trechus audouini Guér. et Trechus soledadinus Guér. Trechus audouini
avait même été désigné comme type de ce genre. Le genre Dormeyeria
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était fondé sur des caractères particuliers du labium et de la languette et
la figure qu’avait donné Enderlein, d'après son Dormeyeria audouini,
montrait clairement qu'il s'agissait, non pas de l'espèce décrite par
Guèrin–Mèneville sous le nom de Trechus audouini, mais bien d'un
Merizodus, c'est à dire d'un genre de la tribu des Merizodini
(Bembidiinae). Le type du Trechus soledadinus Guér. du Muséum
d'Histoire naturelle de Paris est la même espèce qui a été redécrite par
Bates sous le nom de Merizodus maceyi. Jeannel (1926) a donc tenu
Dormeyeria comme synonyme de Merizodus Solier (1849, type :
Merizodus angusticollis Sol.), qui n’appartient pas au Trechinae.
DIAGNOSE, – Sillons frontaux incomplets, semblables à ceux des
Neoduvalius paléarctiques. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf.
tome I). Palpes non subulés, le dernier article très épais, à peine atténué
au sommet qui est mousse. Labium libre ; languette saillante,
anguleuse. Tête très grosse, pronotum étroit, élytres ovales, déprimés, à
forte carène apicale, le lobe apical très large. Tibias antérieurs à face
externe convexe, sans sillon, l'extrémité apicale épaisse, arquée, glabre.
Tarses courts, le quatrième article avec une très forte expansion ventrale
; 2 articles dilatés au tarse antérieur, chez les mâles. Organe copulateur
peu évolué, grêle, arqué, le sac interne armé d'épines.
Ce genre est fondé sur 1 seule espèce : Kenodactylus audouini Guér.,
1830 qui est remarquable par son faciès de grand Aepus. On ne sait
malheureusement toujours rien sur son genre de vie. Il s’agit peut être
d’un Trechinae submarin, qui vit dans la zone intertidale, comme les
Aepus. On retrouve chez lui la même dépigmentation, des yeux très
réduits, l'élargissement des interstries internes et du lobe apical des
élytres. Cette modification des élytres paraît bien être en rapport avec
une fonction respiratoire. Les Trechinae submarins, qui restent
submergés pendant des heures, accumulent une provision d'air sous
leurs élytres qui sont soudés par le bord sutural. D'autre part, le large
lobe apical semble être en corrélation avec l'existence des sacs aériens,
développés aux dépens des trachées du dernier segment abdominal. Le
mauvais état de conservation des Kenodactylus que Jeannel avait pu
examiner ne lui avait pas permis de faire des recherches sur leur
appareil respiratoire et de voir s'ils possèdaient des sacs aériens. Mais la
soudure de leurs élytres et leur large lobe apical donnent tout lieu de le
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supposer. La soudure de ces derniers, de fortes expansions sous–tarsales
constituant vraisemblablement un organe de préhension, permettant à
l'insecte de se fixer solidement aux algues (d’après Jeannel, 1926).
Le genre Kenodactylus est spécial aux côtes des régions antarctiques de
l'Amérique du Sud et des îles voisines. Kenodactylus audouini a été
plusieurs fois recueilli aux îles Malouines (Falkland) et au détroit de
Magellan.
Le Trechus quadriceps Putzeys, que l'auteur dit être très voisin du
Kenodactylus audouini, ne doit cependant pas appartenir au genre
Kenodactylus. Ses élytres striés, ponctués et pubescents et ses tibias
antérieurs sillonnés l'en écartent certainement. D'ailleurs le Trechus
quadriceps aurait été trouvé dans les « Pampas » du Chili et il ne
semble guère ressembler à Kenodactylus audouini que par sa
coloration.
Long. : 5,00 à 6,00 mm. Forme allongée, très déprimée, la tête
volumineuse, les yeux petits, le pronotum très rétréci, les élytres ovales.
Coloration testacée. Téguments glabres, fortement alutacés. L'aspect
général est celui d'un grand Aepopsis. Pattes assez courtes. Les tibias
antérieurs sont épais au sommet, arqués en dedans ; la face externe est
convexe, sans sillon longitudinal. Les faces externe et antérieure sont
glabres, mais rugueuses, comme celles de toutes les espèces qui n’ont
pas leur pubescence « normale ». Tarses très courts avec l’onychium
très grand, renflé en massue au sommet ; les quatre premiers articles, à
peine plus longs que larges, sont aussi longs ensemble que l'onychium.
Le 4ème
article de tous les tarses porte une très grosse expansion ventrale
lamelleuse s'écartant à 45° de l'axe du tarse et dont la pointe dépasse le
sommet de l'onychium. Chez aucun autre genre connu cette expansion
sous–tarsale n'atteint un tel développement.
Tête : orbiculaire, déprimée, plus large que le pronotum ; les yeux très
petits et saillants, les joues très convexes, glabres. Sillons frontaux
parallèles, larges, superficiels, s'arrêtant en arrière dans de profondes
fossettes médianes du vertex. Cou très rétréci. Antennes longues et
épaisses, à articles ovalaires. Labre large et court, transverse, 3 fois
aussi large que long, son bord libre échancré. Mandibule droite de type
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I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires glabres, l'avant dernier
article régulièrement épaissi au sommet, le dernier article épais,
conique, mais très obtus et mousse à l’extrémité. Labium libre ; pas de
herse sur le prébasilaire. Epilobes courts et petits ; dent médiane simple,
large et arrondie ; palpes labiaux courts et épais, semblables aux palpes
maxillaires ; l'avant dernier article porte 4 soies. Languette saillante,
anguleuse, ses soies normales ; paraglosses grêles et longs, peu arqués.
Lignes orbitaires divergentes en avant.
Pronotum : subcordiforme, bien plus étroit à la base qu'au sommet ; les
angles très arrondis. Pas d'impression basale transverse ni de fossettes
basales ; le sillon médian et la gouttière marginale atteignent la base.
Soie pronotale antérieure implantée au 1/4 antérieur, celle postérieure
nettement avant l'angle postérieur, dans la gouttière marginale.
Elytres : déprimés, ovalaires et soudés, à épaules très arrondies ; la
gouttière marginale est étroite et régulière. Stries très effacées ; les
interstries internes sont larges et les externes sont comprimés, atrophiés.
Striole juxtascutellaire très petite. Apex avec une forte carène apicale
très refoulée en dehors contre l'extrémité postérieure du champ radial.
La partie apicale du champ cubito–anal forme un large lobe apical
subcarré. Série ombiliquée régulière. 2 soies discales sur le 3ème
interstrie ; 1 soie apicale supplémentaire vers la terminaison du 5ème
interstrie. Groupe apical complet : le pore antérieur est bien développé,
sur la crosse de la 2ème
strie, le pore interne est très petit, le pore externe
fait parfois défaut. Abdomen avec 2 soies sur le disque de chaque
segment ventral.
Organe copulateur : grêle, arqué, le bulbe basal complet, le sommet
effilé, mousse et obtus. Sac interne armé d'épines très fines et peu
chitinisées. Styles (paramères) larges, armés de 4 soies dont l'une est
reportée sur le bord ventral.
Kenodactylus audouini (Guèrin–Meneville, 1830).
Trechus audouini Guérin–Ménevile, 1830, Voy. de la Coquille, Ins., p.
60, pl. I, fig. 16 ; Type : îles Malouines (Falkland), de Port–Famine et
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de la Terre de Feu (=Aepomorphus audouini Guérin–Ménevile, 1830, in
Mon. Trech. L’Abeille, tome 32, p. 447, Jeannel, 1926). In coll. Mus.
Paris. – Putzeys, 1870, Stett. Ent. Ztg., XXXI, p. 22. – Fairmaire, 1885,
Ann. Soc. Ent. Fr., p. 42. – Fairmaire, 1888, Miss. sc. Cap Horn, VI,
Ins. (Di), p. 21. (= testaceus Blanchard, 1853, Voy. au Pôle Sud, IV, p.
45, pl. m, fig. 15 ; Type : îles Malouines). In coll. Mus. Paris, (= capito
Broun., 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p.90. ; Type : île
Campbell ; au sud de la Nouvelle–Zélande).
Figure 32. – 1., Kenodactylus audouini (Guèrin–Meneville, 1830). – 2., Elytre gauche. –
3., Tarse antérieur droit du mâle. – 4., Tarse antérieur droit de la femelle. – 5., Organe
copulateur. – 6., Palpe maxillaire. – 7., Pièces labiales.
Long. : 5,00 à 6,00 mm. Testacé brunâtre mat. Yeux saillants, plus
courts que les tempes.
Pronotum : très rétréci à la base, plus étroit que la tête, sans fossettes
basales, la base rectiligne.
Elytres : avec des traces très superficielles des 3 premières stries.
Organe copulateur : allongé, grêle, régulièrement arqué. Bulbe basal
court et large, avec un grand aileron sagittal. Apex effilé en tige
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
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subcylindrique, arquée et mousse. Sac interne avec des épines très
petites dans la partie apicale, sans autre armature.
Variations : La forme capito des îles Campbell (Kenodactylus capito
Broun, 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p. 90 ; Type : Nouvelle
Zélande (sud), îles Campbell. In coll. British Muséum), a les mêmes
caractéristiques excepté son pronotum qui est moins rétréci à la base et
ses élytres plus larges.
Chorologie : Amérique antarctique, îles Malouines (Falkland), baie de
la Soledad (Dumont d'Urville). In coll. Mus. Paris. – Terre de Feu,
Port–Famine, sur le détroit de Magellan (Jacquinot & Montravel, 1841).
In coll. Mus. Paris. Vit en zone intertidale recouverte par la marée.
Argentine, Ushuaia, Arc. Bridges, Canal de Beagle, île H (Etonti). Iles
Malouines (Falkland), et Port–Famine, dans la péninsule de Brunswick,
au sud de la Pointe Arenas, district de Magellan, Chili (Jacquinot &
Montravel). En zones intertidales, sous le gravier et les algues, en zone
très humide, baignée par la mer. Iles Campbell. Les îles Campbell ou
Campbell island (en anglais), Motu Ihupuku (en maori) sont sub-
antarctiques (sur l'océan Pacifique) et sont d'origine volcanique. Il s’agit
d’un ensemble de petites îles : Jacquemart, Dent, Bull Rock. A l’heure
actuelle, nous ne savons pas exactement sur laquelle de ces petites îles à
été capturé la forme capito de Broun en 1909. Le point culminant : le
mont Honey à 567 m. d’altitude. Une station scientifique y a été ouverte
sur l’île principale en 1941. Auparavant, la présence humaine était
réduite à des pasteurs, des chasseurs de phoques et de baleines et du
personnel scientifique. Ces îles connurent une petite activité de pêche à
la baleine de 1909 à 1914. Les rats furent introduits au moment de leur
découverte. Les chats arrivèrent avec des fermiers dans les années
1900. Pendant l'hiver 2001, une campagne d'éradication des rats a été
lancée car ils disséminaient la petite faune et se multipliaient
rapidement.
Gen. AEP0PSIS Jeannel, 1922.
Aepopsis (genus) Jeannel, 1922. Ann. Soc. Ent. Fr., 1921, p. 168 &
321. ; Type : Aepopsis robini Laboulbène, 1849, Ann. Fr., p. 35. ;
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Type : France, Dieppe (Robin). – Subsp. Aepopsis robini tingitanus
Alluaud, 1932, Afra, 5, p. 3 ; Type : Tanger. Larve : Bolivar, 1923, Bol.
Soc. esp. Hist. nat., XXIII, p. 56, fig. 1–6. – Avon, 1996,
l’Entomologiste, 52 (3), p. 123–124, Portugal, plages d’Areosa et
d’Afife, Viana do Castello (Avon, 1996).
Avec sa dent du menton simple, ses palpes très épais, le large lobe
apical de ses élytres et même la forme de son organe copulateur à
sommet mousse et arrondi, l'Aepopsis robini se rapproche certainement
davantage de Kenodactylus audouini antarctique que de l'Aepus
marinus vivant à côté de lui. L'Aepopsis semble donc être un relicte des
faunes du Secondaire, existant encore sur les côtes atlantiques de
l'Europe et du nord de l'Afrique.
DIAGNOSE, – Glabre. Sillons frontaux complets. Mandibules
robustes, peu arquées, à dent prémolaire très développée, les dents
aiguës. Palpes maxillaires à avant dernier article court et renflé, le
dernier conique. Labium en partie soudé, à dent simple, la languette peu
saillante à soies normales. Tête très grosse ; pronotum rétréci, élytres
ovales, à sommet atrophié. Tibias antérieurs courts et épais, sans sillon
externe, pubescents. Tarses courts, à expansion du 4ème
article bien
développée. 2 articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles. Organe
copulateur grêle avec le sac interne armé d'épines.
Long : 2,50 mm. Forme plus robuste que chez les Aepus. Testacé pâle,
les téguments glabres et brillants, non alutacés, ni ponctués. Pattes
courtes ; les tibias antérieurs courts, épaissis et arqués au sommet, leur
face externe convexe, sans trace de sillon longitudinal, les faces
antérieure et externe pubescentes. Tarses très courts, les articles plus
courts ou à peine plus longs que larges, l'onychium plus court que les 4
articles précédents. 4ème
article avec une expansion ventrale en forme
d'épine, droite, dirigée sous l'onychium. Tarses antérieurs avec les 2
premiers articles épaissis, mais non dentés chez les mâles.
Tête : très grosse, arrondie, déprimée, plus large que le pronotum. Yeux
assez grands, peu saillants, les tempes à peu près 3 fois aussi longues
que les yeux, hérissées de quelques poils. Antennes longues et épaisses,
atteignant presque le milieu des élytres, leurs articles moyens ovalaires,
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presque 2 fois aussi longs que larges. Sillons frontaux complets,
régulièrement arrondis et profonds. Mandibules robustes, semblables à
celles du Thalassobius ; la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I).
Palpes maxillaires à avant dernier article court et très épais, le dernier
conique, aussi long que le précédent. Labium en partie soudé, les
épilobes grands et saillants, la dent médiane simple, arrondie et
saillante. Languette à bord libre arrondi, peu convexe, les soies
médianes très grandes, les soies latérales courtes, au nombre de 2 de
chaque côté ; paraglosses longs, grèles et subdroits. Lignes orbitaires
parallèles ou à peine divergentes en avant.
Pronotum : bien rétréci à la base, ses côtés presque droits, non sinués,
les angles antérieurs saillants, les postérieurs presque droits, à peine
émoussés avec la base rectiligne. Gouttière marginale assez large ;
disque peu convexe à sillon médian très superficiel. La base porte une
très légère impression transverse ; pas de fossettes basales. Soie
pronotale antérieure vers le 1/4 antérieur, la postérieure bien avant
l'angle postérieur, implantée sur le bord marginal vers le 1/6 basal.
Elytres : à épaules très effacées ; leur sommet est aminci, séparément
arrondi, de façon que l'angle sutural n'existe pas. Pas de carène apicale,
mais une profonde échancrure sépare le bord arrondi du lobe apical de
la terminaison du champ radial. Gouttière marginale assez large, surtout
aux épaules. Pas de striole juxtascutellaire ; le disque inégal, sans stries,
seulement soulevé au niveau des 3 premiers interstries qui apparaissent
ainsi très larges. Abdomen dépassant amplement le sommet des élytres ;
les 2 ou 3 derniers segments dorsaux sont visibles au delà des lobes
apicaux des élytres. Série ombiliquée régulière. Série discale composée
de 2 grosses soies vers la place de la 3ème
strie. Groupe apical représenté
par une soie antérieure et une soie interne (ou marginale), très grande,
insérée sur le sommet du lobe apical.
Organe copulateur : assez grand, fortement arqué, le bulbe basal
complet et renflé ; le sommet atténué, tordu sur son axe de façon que la
face dorsale est tournée du côté gauche ; l’apex arrondi et mousse. Sac
interne armé d'un gros paquet d'épines allongées dans la région apicale.
Styles (paramères) armés de 4 soies dont 2 sont dirigées du côté dorsal
et 2 du côté ventral, comme chez l'Aepus marinus.
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Aepopsis robini (Laboulbène, 1849).
Aepus robini Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 35 ; Type :
France, Dieppe (Robin). – Fairmaire & Laboulbène, 1854, Faune Ent.
Fr., I, p. 151. – Bedel, Faune Col. Bassin Seine, I, p. 39 et 152. –
Barthe, Car. gallo–rhén., p. 349. – Aepopsis (genus) Jeannel, 1922,
Trech. Fr., p. 322. – Bolivar, 1923, Bol. Soc. Esp. Hist. Nat., XXII, p.
455. Larve : Bolivar, 1923, Bol. Soc. Esp. Hist. Nat., XXIII, p. 56, fig.
1–6. – Avon, 1996, l’Entomologiste, 52 (3), p. 123–124, Portugal,
Viana do Castello, plages d’Areosa et d’Afife (Avon, 1996).
L'espèce vit comme les Aepus, sur les plages maritimes, sous les pierres
découvertes à marée basse et aussi dans les anfractuosités des rochers.
La plupart des observations biologiques faites sur les Trechinae des
zones intertidales ont été effectuées surtout sur Aepopsis robini, bien
plus que sur Aepus marinus. C'est en particulier sur ce dernier que Miall
a découvert l'existence des sacs aériens dans l'extrémité apicale de
l'abdomen (Miall, 1895, Natural history of aquatic insects).
Long. : 2,50 mm. Facile à distinguer des Aepus par la forme de ses
élytres dont l'apex aminci forme deux lobes très arrondis, largement
déhiscents du côté de la suture et laissant à découvert les derniers
segments abdominaux. Téguments glabres et brillants.
Organe copulateur : fortement coudé au tiers basal qui est peu aminci.
L’apex est épaissi et se termine par un lobe droit et arrondi, non
recourbé. Les épines du sac interne sont nombreuses et très chitinisées.
Chorologie : îles Britanniques. Irlande (Johnson & Halbert) :
Owembey River, Cork Harbour, à Cork ; Dingle, à Kerry. Grande–
Bretagne (Fowler) : estuaire du Forth, notamment à Aberdour, Cheshire
; estuaire de la Tweed, à Flint ; littoral du Northumberland ; île de
Wight, à Ventnor ; Weymouth, à Dorset ; côte sud du Devonshire et du
Cornwall (Keys). France : Dieppe (Robin). – Calvados : Luc–sur–Mer,
Arromanches (Fauvel). – Manche : Saint–Vaast–la–Hougue (Fauvel) ;
Barfleur (Sainte–Claire–Deville). Gatteville, Cherbourg et Siouville
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(Fauvel). – Iles Anglo–normandes : Jersey, plage de Sainte–Brelade
(Sainte–Claire–Deville). – Finistère. Côte nord : Dourduff–en–Mer,
Plouézoch, Garantec et Roscoff (Hervé). Côte ouest : anse des gardes–
marines, à Brest (Fauvel) ; Brest (Sainte–Claire–Deville). Côte sud :
Beg–Meil, près de Fouesnant (Sainte–Claire–Deville).
Figure 33. – 1., Aepopsis robini (Laboulbène, 1849). – 2., Organe copulateur. – 3., Tarse
et tibia antérieur droit du mâle. – 4., Maxille gauche, face ventrale. – 5., Pièces labiales.
– Morbihan : île d'Arz (Bedel). – Loire : La Bernerie (Brisout) ; Pornic
(Dominique) ; Le Croisic (Wouilt). – Vendée : île de Noirmoutiers
(Fauvel). – Charente : île de Ré (Bonnaire & Fauvel). Espagne,
Santander (Rioja). – Gijon (Rioja). – Pontevedra : Marin, sur la ria de
Pontevedra, côte de Galice (Rioja). Maroc : Tanger (Vaucher).
Portugal, Viana do Castello, plages d’Areosa et d’Afife (Avon, 1996).
Gen. TEMNOSTEGA Enderlein, 1905.
Temnostega (genus) Enderlein, 1905, Zool. Anz., XXVIII, p. 719 ;
Type : Temnostega antarctica Enderlein, 1909, Deutsche Südpolar
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Exp., X, Zool. 2, p. 370. (Tribu des Temnostegini Enderlein, 1909). –
Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 456 (=Maoritrechus
Brookes, 1932, Trans. N. Zeal. Inst., 63, p. 27 ; Type : Maoritrechus
rangitotoensis Brookes).
A juste titre, Jeannel, 1926, indiquait : « Enderlein avait proposé de
séparer Temnostega dans une tribu spéciale, Temnostegini End. (1909),
à cause de ses élytres courts, de sa languette saillante à soies inégales et
du nombre des soies du prébasilaire. Il est clair que ces caractères n'ont
absolument aucune valeur. L'Aepopsis robini a des élytres encore plus
écourtés que ceux de Temnostega et personne ne songe à le séparer des
Aepus. La forme de la languette de Temnostega n'est guère différente de
celle de Kenodactylus et aussi de certains Trechini australiens <…> ;
enfin le nombre des soies du prébasilaire est très variable suivant les
genres ».
Temnostega présente de nombreux caractères qui le rapprochent de
Kenodactylus et d'Aepopsis. Comme eux, il a la dent labiale simple, la
languette saillante, l'apex des élytres largement tronqué, l'apex du pénis
simple. Il diffère cependant par la forme de ses palpes qui rappellent
davantage ceux des Thalassobius et des Aepus.
DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets, un peu comme chez les
Trechus. Yeux très petits, glabres. Labre transverse, échancré. Palpes
maxillaires un peu subulés ; le dernier article conique, grêle, aussi long
que l'avant dernier. Dent du menton simple. Prébasilaire avec un rang
de 7 à 8 soies. Labium libre. Languette saillante, anguleuse, les 2 soies
médianes longues, ainsi que la soie latérale externe ; les 2 latérales
internes petites. Pronotum de type Aepus. Elytres sans strie basale
transverse, la carène apicale saillante ; série discale avec 3 soies sur la
3ème
strie. Tibias antérieurs non sillonnés et pubescents.
Long. : 3,50 mm. Glabre et non pigmenté avec les téguments lisses.
Aspect général d'un Aepopsis. Aptère. Pattes grêles avec les tibias
antérieurs pubescents. Le 4ème
article des tarses présente une forte
expansion sous–tarsale.
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Tête : forte et arrondie. Sillons frontaux profonds, arqués et complets.
Le cou est peu rétréci. Yeux très petits, bien plus courts que les tempes,
qui sont convexes et pubescentes. Antennes particulièrement courtes et
épaisses, les articles moyens à peine plus longs que larges, le dernier
article plus long que l'avant dernier. Epistome soudé, sans tubercules.
Labre transverse, profondément échancré. Mandibules longues, la
droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires épais et
longs ; l'avant dernier article épaissi avec le bord interne convexe et le
bord externe concave ; dernier article aussi long que l'avant dernier,
conique, grêle et plus étroit à la base que le sommet du précédent.
Labium libre, à épilobes saillants, le prébasilaire avec un rang
transverse de 7 ou 8 soies ; dent du menton simple, anguleuse et peu
saillante. Languette saillante, anguleuse, les 2 soies médianes grandes,
ainsi que les 2 latérales externes ; les 4 latérales internes très petites.
Paraglosses normaux. Il existe 2 pores susorbitaires et les joues portent
quelques petits poils. Enderlein (1909, pl. XLI, fig. 16) montrait 4 pores
sur le centre du labium, comme pour Amblystogenium (Trechodinae,
Plocamotrechini). Il n'existe que 2 pores seulement et Enderlein avait
pris pour des pores sétigères les 2 organes sensoriels du labium.
Pronotum : allongé, un peu plus long que large et rétréci à la base ;
celle-ci transverse, non lobée. Disque déprimé. Pas d'impression basale,
pas de rebord basal. Pédoncule mésothoracique court. Soies pronotales
normales.
Elytres : ovales à épaules très arrondies avec le sommet tronqué
laissant à nu les 3 derniers segments de l'abdomen. Le bord apical de
chaque élytre est transverse. Pas de strie basale transverse. Stries bien
développées. La 3ème
est forte avec le 3ème
interstrie très large. Carène
apicale forte. Le retour de la strie suturale paraît se faire vers l'extrémité
de la 5ème
strie. Série ombiliquée régulière. Série discale constituée de 3
soies implantées sur la 3ème
strie. Il existe donc une soie surnuméraire.
Une seule soie apicale sur le bord apical.
Organe copulateur : très grêle, très long et très arqué. Le bulbe basal
fermé avec un aileron sagittal. La partie apicale du pénis est comprimée
et aplatie. Sac interne armé d'épines fines et nombreuses. Styles
(paramères) armés de 2 soies à l’apex.
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Temnostega antarctica Enderlein, 1905.
Temnostega antarctica Enderlein, 1905, Zool. Anz., XXVIII, p. 720,
fig. 3 et 4 ; Type : Archipel des Crozet, île de la Possession : baie de
Noël (Vanhöffen). In coll. Mus. Hambourg. – 1909, Deutsche Südpolar
Exp., X, Zool. 2, p. 371, pl. XL, fig. 2 et pl. XLI, fig. 13, 15, 16, 19, 21
et 22. Larve. – Enderlein, 1909, Deutsche Südpolar Exp., X, Zool. 2, p.
371, pl. XLIV, fig. 60. – Subsp. rangitotoensis Brookes, 1932, Trans.
N. Zeal. Inst., 63, p. 27 ; Type : Maoritrechus rangitotoensis Brookes.
In coll. Brookes, Britton & British Muséum.
Long. : 3,50 mm. Testacé brillant, avec la tête et le pronotum
rembrunis, les pattes plus pâles. Aspect général grêle, allongé et peu
convexe.
Tête : arrondie, les yeux non saillants et plus courts que la moitié de la
longueur des tempes. Antennes dépassant à peine la base des élytres.
Pronotum : un peu plus long que large avec sa base plus étroite que le
sommet et les côtés arrondis en avant, non sinués en arrière, les angles
postérieurs très obtus, mousses, non saillants en dehors, la base
faiblement saillante. Disque peu convexe avec la gouttière marginale
régulière.
Elytres : ovales, déprimés et non élargis après le milieu. Les épaules
tout à fait arrondies.
– Subsp. antarctica (s. str.) Enderlein.
– Subsp. rangitotoensis Brookes.
Pronotum plus court à côtés plus arrondis en avant et gouttière
marginale plus large. Elytres plus amples.
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Figure 34. – 1., Temnostega antarctica Enderlein, 1905. – 2., Languette et dent labiale. –
3., Palpe maxillaire gauche, vue ventrale. – 4., Organe copulateur.
Organe copulateur : le bulbe basal est fermé avec un aileron sagittal.
Il est tubulaire après le bulbe, coudé, aminci sur un peu plus de la
moitié de sa longueur, puis élargi sur le dernier tiers apical.
L’ensemble, arqué en 3 pends. La partie apicale du pénis est comprimée
et aplatie. Sac interne avec de petites épines sans pièce différenciée.
Styles (paramères) étroits, armés de 2 soies à l’apex.
Chorologie : Archipel des Crozet. Ile de la Possession, baie de Noël
(Vanhöffen), [E. von Drygalski, Deutsche Südpolar Exp.]. – Subsp.
rangitotoensis Brookes, Nouvelle Zélande, île Rangitoto, côte nord de
Middle Island, détroit de Cook. L'archipel est composé de cinq îles
principales : l'Île de la Possession, l'Île de l'Est, les Îles des Pingouins,
l'île aux Cochons et les îles des Apôtres. Le climat est océanique, très
humide et frais. Une station météorologique est installée sur la base
Alfred-Faure, dans l'île de la Possession. Crozet a pour seule population
les membres des missions scientifiques. Rangitoto est une île
volcanique à peine à un quart d’heure de ferry du centre d’Auckland.
En fait, il s’agit d’un volcan en plein milieu de la baie. Rangitoto a
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
110
seulement 600 ans mais n’a jamais été actif depuis son apparition. Cette
île reste remarquable par ces cavités naturelles formées par la lave.
Gen. THALASSOBIUS Solier, 1849.
Thalassobius (genus) Solier, 1849, Gay, Hist. Fis. Pol. de Chile, Zool.,
IV, p. 156 ; Type : Thalassobius testaceus Solier. – Aepus, subgen.
Thalassobius, Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320.
Ce genre a des affinités manifestement étroites avec les Aepus
paléarctiques. Il se distingue surtout par ses téguments glabres, la forme
de son pronotum et du dernier article des palpes maxillaires. Mais il
présente, par contre, le même type de mandibules et d'organe
copulateur.
DIAGNOSE, – Téguments glabres. Sillons frontaux complets.
Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes non subulés.
Labium libre à dent double. Languette saillante et anguleuse. Tête très
grosse. Pronotum rétréci. Elytres ovales, à carène apicale forte, le lobe
apical large. Tibias antérieurs courts, arqués, épaissis au sommet, la
face externe convexe, sans sillon, pubescente. Tarses courts, l'onychium
plus court que les 4 premiers articles, le 4ème
article avec une expansion
sous–tarsale grêle. 2 articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles.
Organe copulateur très grêle, arqué, le sac interne armé de dents peu
nombreuses.
Long. : 2,80 mm. Allongé, subparallèle, un peu convexe. Testacé
brillant, glabre, les téguments non alutacés. Pattes assez longues,
surtout les postérieures. Tibias antérieurs arqués en dedans, épaissis au
sommet, la face externe convexe, sans sillon longitudinal, les faces
antérieure et externe pubescentes. Tarses courts, mais avec l'onychium
plus court que les 4 articles précédents ensemble ; le 1er
article est très
court, à peine plus long que le 2ème
aux tarses postérieurs. Le 4ème
article
porte une expansion sous–tarsale grêle, filiforme. Tarses antérieurs des
mâles avec les 2 premiers articles dilatés et dentés en dedans.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
111
Tête : robuste, arrondie, plus large que le pronotum. Yeux petits,
saillants, bien plus courts que les tempes qui sont très convexes et
hérissées de poils. Sillons frontaux profonds, réguliers, complets et bien
arrondis. Vertex avec une grosse fossette sur la ligne médiane.
Antennes longues et épaisses avec les articles ovalaires. Labre
transverse, à bord antérieur échancré. Mandibules robustes, la droite de
type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires semblables à ceux du
Kenodactylus, mais avec le dernier article plus atténué au sommet.
Labium libre ; les épilobes grands, épais, mousses, rappelant ceux des
Bembidiinae ; dent médiane double. Palpes labiaux à avant dernier
article très renflé, armé de 4 soies, le dernier article conique, allongé,
atténué au sommet. Languette saillante, à bord libre et arrondi, ses soies
en nombre normal, mais les 4 plus externes très courtes. Paraglosses
longs et grêles, arqués. Lignes orbitaires fortement divergentes.
Pronotum : nettement rétréci à la base, ses angles postérieurs tout à fait
arrondis, la base convexe. Pas d'impression basale, ni de fossettes
basales ; le sillon médian et la gouttière marginale, qui est large,
atteignent le bord basal. Soie pronotale antérieure implantée vers le 1/3
antérieur des côtés ; la postérieure sur le bord externe de la gouttière,
avant l'angle postérieur.
Elytres : ovales à épaules arrondies avec le disque assez convexe.
Striole juxtascutellaire bien développée ; les 1ère
, 2ème
et 3ème
stries sont
fortes, profondes et lisses. La 4ème
et la 5ème
strie sont à peine visibles.
Carène apicale bien développée ; lobe apical large, les 2 élytres sont
séparément arrondis au sommet, comme chez les Aepus. Gouttière
marginale large et régulière. Série ombiliquée agrégée. 3 soies discales
dont l'antérieure est sur la 3ème
strie, la 2ème
sur le 4ème
interstrie, la 3ème
sur le 3ème
interstrie, contre la 3ème
strie. Groupe apical incomplet, la
soie externe fait défaut.
Organe copulateur : très petit, très grêle et allongé. Le bulbe basal est
complet, arqué du côté ventral, sans aileron. Le sommet est fortement
épaissi, dissymétrique, tordu du côté gauche ; la pointe est large,
mousse, un peu anguleuse. Sac interne armé de dents peu nombreuses,
très courtes, disséminées vers la région apicale.
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112
Thalassobius testaceus Solier, 1849.
Thalassobius testaceus Solier, 1849, Gay, Hist. Fis. Pol. de Chile,
Zool., IV, p. 157, pl. II, fig. II ; Type : Chili, province de Valdivia, San
Carlos. In coll. Mus. Paris. – Reed, 1874, Proc. Zool. Soc. London, p.
65. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320. – Jeannel, 1926, Mon. Trech.
L’Abeille, XXXII, p. 461.
Figure 35. – 1., Thalassobius testaceus Solier, 1849. – 2., Organe copulateur. – 3., Pièces
labiales.
Long. : 2,80 mm. Aspect général de l'Aepus marinus, mais bien plus
grand, plus convexe, absolument glabre entre les soies, sauf sur les
tempes où se trouvent de chaque côté une dizaine de poils dirigés en
avant. Les yeux, quoique très petits, sont un peu plus grands que chez
l'Aepus. Les angles postérieurs du pronotum sont tout à fait arrondis et
les élytres portent des stries internes profondes et entières.
Organe copulateur : très grêle et très allongé, à sommet épais, tordu
vers la gauche et tout à fait obtus.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
113
Chorologie : Chili, province de Valdivia, San Carlos, sous les pierres
au bord de mer (Gay, 1845). In coll. Mus. Paris (types). L'ancien port
fut détruit en 1960 par le tremblement de terre de Valdivia au Chili. En
1989 la construction du nouveau port et de son dock commença dans la
même zone, se qui a entrainé la disparition de certains biotopes. – Iles
Chiloe (Calvert). In coll. Kuschel.
Gen. AEPUS Samouelle, 1819.
Aepus (genus) Samouelle, 1819, Ent. Comp, p. 149 ; Type : Aepus
fulvescens Sam. = Aepus marinus Ström. – Lacordaire, 1854, Gen. Col.,
I, p. 372. – Jacquelin du Val, 1857, Gen. Col. Eur., I, p. 22. –
Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 31. – Bedel, Faune Col. Bassin
Seine, I, p. 39 et 152. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 319. – Aepys
Curtis, 1823, Brit. Ent., V, p. 203. – Aessus Stephens, 1829, Syst. Cat. –
Biologie : Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 23. – Coquerel,
1850, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 529. – Henneguy, 1904, Les Insectes, p.
104. – Larve : Coquerel, 1850, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 529, pl. XVI, fig.
3. – Jeannel, 1920, Les Larves des Trechini, Biospeol. XLII, p. 520.
DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets. Mandibules robustes, la
droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes à dernier article
subcylindrique. Labium libre à dent bifide et languette non saillante.
Tête très grosse ; pronotum rétréci ; élytres allongés, déprimés. Tout le
corps couvert de poils disséminés. Apex des élytres normal, avec une
carène apicale et un lobe apical large, portant les soies apicales. Tibias
antérieurs courts et épais, arqués et pubescents, la face externe convexe
et sans sillon. Tarses courts, à expansion sous-tarsale grêle ; les tarses
antérieurs avec 2 articles dilatés chez les mâles. Organe copulateur
grêle, le sac interne armé d'épines.
Long. : 2,20 à 2,40 mm. Allongé, parallèle ; testacé pâle, mat avec les
téguments ponctués et pubescents, fortement alutacés entre les points,
comme chez les Perileptus. Pattes courtes, semblables à celles du
Thalassobius. Tibias antérieurs courts, épais, pubescents et sans sillon.
Tarses très courts.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
114
Tête : robuste, arrondie et plus étroite que le pronotum. Yeux très
petits, un peu saillants avec les tempes convexes et hérissées de poils.
Sillons frontaux complets, profonds et régulièrement arqués. Antennes
longues et épaisses, à articles ovales. Labre transverse à bord libre
échancré. Mandibules robustes, la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome
I). Palpes maxillaires à avant dernier article renflé au sommet, le dernier
article grêle, bien plus étroit que le sommet du précédent,
subcylindrique à sommet mousse. Labium libre ; les épilobes grands et
épais, la dent médiane sillonnée et bifide. Languette subcarrée, à bord
libre très peu convexe, armé de 2 grandes soies médianes et de 2 petites
soies seulement de chaque côté. Paraglosses grêles et presque droits.
Lignes orbitaires divergentes en avant.
Pronotum : aussi large que la tête, bien rétréci à la base, ses angles
postérieurs droits, la base rectiligne ou à peine convexe. Pas
d'impression basale transverse ni de fossettes basales. Gouttière
marginale très étroite ; disque subplan, à sillon médian superficiel, un
peu en coup de gouge comme chez les Perileptus. Soies pronotales
comme chez Thalassobius.
Elytres : allongés, déprimés, subparallèles, les épaules accusées, mais
arrondies, la gouttière marginale étroite, la carène apicale nette et le
lobe apical très large. Les sommets des 2 élytres sont séparément
arrondis. Pas de striole juxtascutellaire ; le disque des élytres, inégal,
montre la trace très vague des 3 premières stries très écartées les unes
des autres. Série ombiliquée régulièrement agrégée. 2 soies discales sur
la 3ème
strie. Groupe apical formé par une grande soie antérieure très
écartée de la suture et une grande soie interne sur le bord apical.
Organe copulateur : très voisin de celui du Thalassobius. Le bulbe
basal est complet, incurvé, le sommet est épaissi, tordu du côté gauche,
mais terminé en pointe aiguë et relevée. Sac interne armé d'épines assez
nombreuses dans la région apicale. Styles (paramères) courts et larges,
armés de 2 à 4 soies à l’apex.
L'Aepus gallaecus ressemble assez à L'Aepus marinus par ses caractères
externes ; il ne s'en distingue guère en effet que par la forme des angles
postérieurs de son pronotum et on pourrait penser au premier abord
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qu'il ne soit qu'une simple race géographique particulière aux côtes de
Galice. Mais son organe copulateur est beaucoup plus voisin de celui de
L'Aepus gracilicornis de Madère que de celui de L'Aepus marinus et
comme l’indiquait Jeannel (1926) : « il est clair qu'il faut attacher bien
plus d'importance à ce caractère qu'aux variations de la forme
extérieure » en gardant quelques réserves, bien sùr.
Chorologie : répandu sur les côtes atlantiques de l'Europe, depuis la
Norvège jusqu'à l'archipel de Madère. La souche primitive des Aepus a
dû donner naissance à deux espèces pendant le début du Tertiaire, l'une
dans le nord, sur les côtes de l'Atlantique nord, de la mer du Nord et de
la Manche, l'autre sur les côtes de l'Espagne et des continents qui
reliaient alors l'Espagne à l'archipel de Madère. L'isolement de Madère
a produit la scission de cette espèce méridionale et une forte
différenciation des caractères extérieurs de la forme insulaire qui a pour
résultat qu'au premier abord L'Aepus gracilicornis paraît très différent
des espèces continentales. Mais le type de son organe copulateur le
rattache nettement à l'espèce de Galice.
Ce genre comprend trois espèces vivant sur les plages maritimes, sous
les pierres complètement submergées à marée haute. Leur appareil
respiratoire présente une disposition adaptative spéciale, en rapport
avec ce genre de vie. Les stigmates du dernier segment abdominal
s'ouvrent sur de vastes dilatations trachéenes, des « sacs aériens » où
s'accumule une réserve d'air. Comme nous l’avons vu plus haut, ces
sacs ont été décrits chez l'Aepopsis robini (Miall, Natural history of
aquatic insects, 1895), mais ils existent aussi chez les Aepus. On sait
que ces insectes, qui restent normalement immergés pendant la durée
des marées, peuvent être maintenus plusieurs jours sous l'eau sans périr.
Leur résistance à l'asphyxie vient de ce qu'ils restent immobiles
lorsqu'ils sont submergés, dans un état de ralentissement des échanges
respiratoires qui leur permet de vivre très longtemps aux dépens de l'air
contenu dans leurs trachées.
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Aepus marinus (Ström, 1788).
Carabus marinus Ström, 1788, Norsk. Selsk. Skrift, II, p. 385 ; Type :
Bergen. – Aepus marinus, Bedel, Faune Col. Bassin Seine, I, p. 39 et
153. – Barthe, Car. Gallo–Rhén., p. 349. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p.
321. – Aepus fulvescens Samouelle, 1819, Ent. Comp., p. 149 ; Type :
Devonshire. – Audouin, 1834, Nouv. Arch. Museum, Paris, III, p. 177.
– Fairmaire & Laboulbène, 1854, Faune Ent. Fr., I, p. 151.
Long. : 2,20 à 2,40 mm. Testacé pâle, mat avec les téguments
fortement alutacés. Yeux saillants, les tempes convexes 3 fois aussi
longues que les yeux.
Tête : très robuste.
Figure 36. – 1., Aepus marinus (Ström, 1788). – 2., Organe copulateur. – 3., Tibia
antérieur droit du mâle. – 4., Pièces labiales. – 5., Maxille gauche, face ventrale.
Pronotum : peu rétréci en arrière à gouttière marginale assez large, les
côtés à peine sinués avant les angles postérieurs ; ceux–ci toujours vifs.
Elytres : subparallèles, un peu plus de 2 fois aussi longs que larges.
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Organe copulateur : allongé, plus grand et plus arqué que chez les
deux autres espèces ; le bulbe basal est plus infléchi du côté ventral. Le
bec apical est plus long, plus effilé, seulement infléchi du côté dorsal et
non brusquement coudé. Sac interne armé de dents épineuses, fines et
étroites. Les styles (paramères) portent 4 soies, dont 2 sont dirigées du
côté dorsal, 2 du côté ventral.
Chorologie : cette espèce se trouve sur les côtes de la Norvège, des îles
Britanniques et du nord de la France. Sa station la plus septentrionale
connue est celle de l'île Hitteren, près Trondhjem, en Norvège ; la plus
méridionale est Fouesnant, sur la côte sud du Finistére. On la trouve sur
tout le littoral de la Grande–Bretagne et de l'Irlande ; elle n'est pas
connue des côtes de Belgique, de Hollande ni du Danemark. Les
citations de l'Aepus marinus de Pornic et Noirmoutiers (Jeannel, Trech.
Fr., p. 321) doivent être rapportées à l'Aepopsis robini (Fauvel, Rey.
d'Entom., 1885, p. 193). Aepus marinus vit sur les plages maritimes,
sous les pierres découvertes à marée basse. Il est assez localisé et se
prend en compagnie de l'Aepopsis robini et aussi des Aepophilus
bonnairei Sign. (Hémiptère) et Micralymma marinum Ström (Staphyl.).
Les localités où sa présence a été signalée avec certitude sont les
suivantes : Norvège : environs de Bergen (Ström, types) ; île de Svanö,
près de Florô (Lysholm) ; île d'Hitteren, près de Trondhjem (Lysholm) ;
côte du Jäderen, au sud de Stavanger (Helliesen) ; Lerwik, dans l'ile
Stold (Munster). Iles Britanniques, Irlande (Johnson & Halbert) : Foyle,
dans le Donegal ; Strangford Lough, dans le Down ; Ballinakill, dans le
Galway ; Clogher Heed, dans le Louth ; North Bull, Dollymount, dans
le Dublin ; Glandore, dans le Cork. – Grande–Bretagne (Fowler) : baie
de la Clyde ; île de Baie ; île de Arran ; estuaire du Forth, à Dalmeny et
Aberdour ; estuaire de la Tweed, à Berwick, dans le Northumberland ;
côtes du Northumberland ; côtes du Durham ; île de Wight ; Weymour,
sur la côte du Dorset ; estuaire du Sheldon (Champion) et estuaire de la
rivière Yeame, côte sud du Devonshire ; côte sud du Cornwall (Keys) ;
Watermouth, côte nord du Devonshire ; côtes du Somerset ; côte sud du
pays de Galles. France. Calvados : entre Luc et Lyons–sur–mer
(Fauvel). – Manche : Saint–Vaast–la–Hougue et île de Tatihou (Fauvel)
; phare de Barfleur (Fauvel & Sainte–Claire–Deville). – Finistère, côte
nord : Carantec (Hervé) ; Morlaix (Hervé) ; Roscoff (Sainte–Claire–
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Deville). Côte sud : Beg–Meil, près de Fouesnant (Sainte–Claire–
Deville).
Aepus gallaecus Jeannel, 1926.
Aepus gallaecus Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, p. 468 ; Type :
Espagne, côte de Galice, Marin, sur la ria de Pontevedra (Rioja). In coll.
Jeannel & Mus. Madrid. – Aepus marinus, Bolivar, 1923, Bol. Soc.
Esp. Hist. Nat., XXII, p. 455.
Long. : 2,20 à 2,30 mm. Aspect extérieur du précédent, mais facile à
reconnaître à la forme particulière des angles postérieurs de son
pronotum. Les côtés de la base sont profondément échancrés entre
l'angle postérieur et la partie médiane articulée avec le pédoncule
mésothoracique, comme chez beaucoup de Perileptus orientaux. En
raison de cette échancrure la partie médiane de la base est saillante et
les angles postérieurs sont aigus, vifs et dentiformes. Les côtés du
pronotum sont peu sinués, la base large, la gouttière marginale bien
développée. Forme générale, yeux et antennes comme chez Aepus
marinus.
Figure 37. – 1., Pronotum d’Aepus gallaecus Jeannel, 1926. – 2., Organe copulateur.
Organe copulateur : plus petit que chez Aepus marinus, peu arqué du
côté ventral. La pointe apicale est brusquement coudée du côté dorsal,
formant un angle droit. Sac interne armé de dents épineuses fines et
étroites. Styles (paramères) armés de 3 soies à l’apex.
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Chorologie : Espagne, côte de Galice, Marin, sur la ria de Pontevedra
(Rioja). La ria de Pontevedra s’ouvre entre la Punta Cabicastro, située à
l’ouest de la Plage de Canelas, au nord, et la Punta Centoleira, au sud. Il
est moins facile de déterminer son point le plus oriental du fait de
l’embouchure du Lérez, mais nous pouvons le situer à la ville de
Pontevedra où le fleuve rejoint la mer, à quelques 14 km de l’ouverture
de la ria dont la forme est exactement celle d’une cale d’eau de mer qui
s’incruste dans le continent en suivant la direction sud-ouest nord-est.
Aepus gracilicornis Wollaston, 1860.
Aepus gracilicornis Wollaston, 1860, Ann. Mag. Nat. Hist., V, p. 218 ;
Type : Portugal, île de Madère, Sao Vicente (Fauvel). In coll. British
Muséum ; ibidem, Append., p. II. – 1865, Col. Atlant., p. 56. – Bedel,
Cat. Col. Afr. Nord, I, p. 82. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320.
Long. : 2,20 mm. Plus grêle et plus allongé que les précédents.
Tête : antennes épaisses, mais bien plus longues, dépassant largement
le milieu des élytres, les articles plus allongés, 2,5 fois aussi longs que
larges, au lieu de 1,5 fois. Yeux très petits, ponctiformes, à peine
saillants avec les tempes 5 fois aussi longues que les yeux.
Pronotum : plus rétréci à la base, les côtés longuement sinués, la
gouttière marginale très étroite, les angles postérieurs droits, mais
émoussés, la base rectiligne.
Elytres : étroits et parallèles.
Organe copulateur : très petit, comme chez Aepus gallaecus, peu
arqué. La pointe apicale est large et tordue ; son bec est coudé à angle
droit comme chez Aepus gallaecus, mais il est fusionné avec l'extrémité
apicale dilatée du lobe médian, de sorte que tout le sommet est obtus.
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Figure 38. – 1., Pronotum d’Aepus gracilicornis Wollaston, 1860. – 2., Organe
copulateur.
Sac interne armé d'épines et de squames assez larges. Styles
(paramères) armés de 2 soies à l’apex.
Chorologie : Portugal, île de Madère, Sao Vicente, au nord de l’île
(Fauvel), (Wollaston).
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Tribu des PERILEPTINI Jeannel.
Pas d’éperon externe sur les protibias. Yeux pubescents. Palpes labiaux
polychètes. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I).
Gen. NEOBLEMUS Jeannel, 1923.
Neoblemus (genus) Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 409 ; Type :
Neoblemus championi Jeannel, 1923. (=Elliblemus Donabauer, 1995).
DIAGNOSE, – Les espèces de ce genre ont l'aspect général des
Perileptus, mais sont bien reconnaissables à leur grande taille, à la
forme très particulière du vertex et à leurs tibias antérieurs sillonnés sur
leur face externe. Nous avons considéré les deux sous-genres :
Neoblemus et Elliblemus en synonymie. En effet, seule la forme de la
tête (en réalité la convexité des tempes) ainsi que la pubescence du
pronotum et quelques autres caractères peu représentatifs, avait incité
Donabauer, (1995), à les séparer. Nous avons considéré ces quelques
différences comme peu significatives dans le cadre d’une franche
séparation subgénérique. Il se pourrait que ces deux types commencent
à se diviser et à se spécialiser différemment, mais d’une manière encore
trop précoce. Il devient ainsi difficile d’appliquer tous les critères
qualitatifs et quantitatifs habituellement utilisées en taxonomie des
Trechinae, pour la séparation des sous-genres.
Long. : 4,00 à 4,50 mm. Téguments brillants, non réticulés, ponctués et
pubescents ; le pronotum est glabre chez certaines espèces. Pubescence
assez longue et dressée. Pattes grêles et courtes. Les tibias antérieurs
assez grêles, droits, avec un profond sillon externe qui s'infléchit vers le
bord interne à la base ; face antérieure du tibia presque glabre, face
postéro–externe pubescente. Tibias postérieurs avec des éperons
internes et une frange pectinée bien développée au bord apical. Tarses
courts, les articles 3 et 4 aussi longs que larges, l'expansion sous–tarsale
du 4ème
article bien développée, comme chez Perileptus. Les 2 premiers
articles du tarse antérieur sont légèrement dilatés et dentés en dedans
chez les mâles.
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Tête : très robuste, transverse, déprimée. Yeux velus, plus ou moins
gros, mais saillants. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I).
Epistome formant une saillie transverse de forme elliptique, nettement
limitée en arrière par un sillon. Sillons frontaux complets, larges et
lisses, unis par une large dépression tranverse du vertex également lisse
et brillante ; les sillons frontaux et leur anastomose médiane forment
ainsi sur la tête une dépression lisse en forme de H, nettement délimitée
sur ses bords par un trait qui détoure les joues en dehors, le
postépistome en avant, une saillie triangulaire médiane du vertex en
arrière. Front ponctué en dehors des sillons, avec de longs poils dressés
dont ceux qui se trouvent le long de la partie postérieure des sillons sont
dirigés en dedans et en arrière. Labre et pièces buccales comme chez
Perileptus. Dent du menton simple, mais largement tronquée. Antennes
très longues. Le pore sus-orbitaire postérieur est remplacé par une
houppe de poils dirigés en dedans et en arrière qui se trouve sur la
partie postérieure des joues.
Pronotum : subcordiforme, rétréci à la base, le disque plan, la gouttière
marginale très large, séparée du disque par une strie ; le sillon médian
de forme variable, la base rugueuse. La gouttière marginale cesse en
arrière avant la base et les angles postérieurs sont aigus et vifs ; bord
basal presque rectiligne. Pédoncule mésothoracique très étroit ; écusson
très petit.
Elytres : parallèles, semblables à ceux des Perileptus. Apophyse
prosternale allongée, non rebordée. Métasternum long ; les ailes
semblent propres au vol. Soies discales normales.
Organe copulateur : semblable à celui des Perileptus, mais étranglé
dans sa partie moyenne qui est coudée. Styles (paramères) courts, armés
de 2 ou 3 soies à l’apex.
Neoblemus bedoci Jeannel, 1923.
Neoblemus bedoci, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 412, fig. 8 ;
Type : Vietnam, Tonkin, Hoa–Binh, dans les monts Sip Song Chau Taï
(Bedoc). In coll. Jeannel.
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Long. : 4,00 à 4,50 mm. Espèce voisine de Neoblemus championi
Jeannel, ayant le même aspect général, mais avec la tête plus robuste,
plus transverse, les tempes plus convexes, la saillie du vertex ponctuée,
le pronotum plus large, à côtés plus arrondis en avant, le sillon
longitudinal médian du pronotum plus élargi en arrière, les fossettes
basales plus profondes et prolongées en avant par une dépression
oblique s'étendant sur les parties latérales du disque, les élytres plus
allongés, à ponctuation des stries un peu plus fine.
Organe copulateur : allongé, à partie apicale très renflée, terminée par
un petit bec bien saillant. Styles (paramères) armés de 3 soies à l’apex.
Chorologie : Vietnam, Tonkin, Hoa-Binh, dans les montagnes et sur
les hauts plateaux du nord : Sip Song Chau Taï, région intermédiaire
entre le Tonkin et le nord du Laos (Bedoc).
Figure 39. – 1., Neoblemus bedoci Jeannel, 1923. – 2., Pièces labiales. – 3., Tibia
antérieur droit du mâle. – 4., Organe copulateur.
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Neoblemus championi Jeannel, 1923.
Neoblemus championi, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., Ann. Mag.
Nat. Hist. IX, 12, p. 410–411 ; Type : Kumaon, à l’ouest d’Almora,
Diva et Haute vallée de Guniti (Champion). – Jeannel, 1926, Mon.
Trech. L’Abeille, XXXII, p. 424. – Andrewes, 1935, Faun. Brit. Ind.,
Coleop. Carab., 2, p. 57. – Csiki, 1928, Coleop. Cat., pars 98, p. 231. In
coll. Brit. Mus.
Long. : 3,80 à 4,20 mm. Déprimé, parallèle. Brun rougeâtre brillant,
avec les joues, la partie apicale et suturale externe des élytres, le
métasternum. et parfois aussi le disque du pronotum brunâtres ; pattes
testacées. Sillon externe des tibias antérieurs très profond.
Tête : transverse, robuste, les yeux un peu plus longs que les tempes
qui sont obliques et presque planes. Saillie médiane du vertex glabre.
Pronotum : transverse, 1,4 fois aussi large que long, très rétréci à la
base qui n’est guère plus large que la moitié du bord antérieur ; celui–ci
rectiligne. Côtés peu arrondis en avant, brusquement sinués vers le 1/5
basal, puis parallèles avant les angles postérieurs qui sont saillants, un
peu aigus et vifs. Disque très plan, brillant, le sillon médian profond et à
peine plus large en arrière qu'en avant ; surface basale très rugueuse ;
fossettes basales peu profondes, ne s'étendant pas en avant sur le
disque. Gouttière marginale très large en avant, puis régulièrement
rétrécie en arrière.
Elytres : plans, 2 fois aussi longs que larges, les stries régulières,
superficielles mais bien visibles, marquées de lignes de points un peu
plus gros que ceux qui couvrent les interstries.
Organe copulateur : analogue à celui du Neoblemus bedoci Jeannel,
mais plus petit, moins renflé dans sa partie apicale, avec le bec plus
court. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex.
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Variations1
: Uéno, 1977 (Ergebnisse der Bhutan-Expedition des
Naturhistorischen Museums in Basel. Ent. Basil. 2, 1977, p. 181), a
donné de nouvelles mesures concernant les parties du corps chez les
spécimens Bhoutanais et ceci comme suit : AL/EL 1,27 à 1,34
(Moyenne : 1,31 chez les mâles ; 1,19 chez les femelles), PW/HW 1,02
à 1,04 (Moyenne : 1,03), PW/PL 1,33 à 1,38 (Moyenne : 1,36), PW/PA
1,16 à 1,23 (Moyenne : 1,20), PW/PB 1,51 à 1,57 (Moyenne : 1,55),
PA/PB 1,23 à 1,36 (Moyenne : 1,29), EW/PW 1,28 à 1,33 (Moyenne :
1,31) [1,30 à 1,40 (Moyenne : 1,35) pour le type], EL/EW 1,64 à 1,76
(Moyenne : 1,70) [1,70 à 1,79 (Moyenne : 1,74) pour le type].
Chorologie : espèce distribuée dans la zone subalpine d'une grande
partie du versant méridional de l'Himalaya, du Uttar Pradesh au nord-
ouest à Assam dans le sud-est. Inde, Himalaya. – Dehra Dun,
Mussoorie, Mossy Falls (Cameron). – Kumaon, à l’ouest d’Almora,
Diva et haute vallée de Guniti (Champion). Connu comme "l'Entrée de
Kumaon", Haldwani, district de Nainital, est une des villes les plus
populaires de l'Uttaranchal. En Kumaoni (le dialecte local), l'endroit est
appelée "Halduvani", d'après l'arbre nommé "Haldu" qui prospérait
avant le déboisement intensif de la région. – Sikkim, Darjiling,
Gopaldhara et Namsoo (Stevens). – Dans le Bhoutan, à l’est de la
plaine des Duars (Stevens). Samchi, de 300 à 350 m. d’altitude, dans le
Bhoutan du sud-ouest (Uéno, 1972). Le Bhoutan est en quasi-totalité
occupé par les montagnes. Le relief augmente brusquement de la plaine,
au sud, en direction du nord, pour culminer au Kula Kangri (7533 m), à
la frontière chinoise. Les rivières qui traversent le Bhoutan, dont aucune
n’est navigable, se dirigent vers le sud pour se jeter dans le
Brahmapoutre, en Inde. Subtropical dans la plaine des Duars, le climat
se tempère dans les vallées montagneuses, avec des hivers froids et des
étés chauds. Plus des deux tiers du pays sont recouverts de forêts.
1
Dans tous les tomes de cette Monographie, nous utiliserons quelquefois les abréviations
de Uéno comme suit : L : longueur du corps (de l'apex du labre à l’apex des élytres). EW :
largeur des élytres. PW : largeur du pronotum. HL : longueur de la tête. HW : largeur de
la tête. PA : largeur apicale du pronotum. PB : largeur basale du pronotum. PL : plus
grande longueur du pronotum. EL : longueur des élytres (du scutellum à l’apex).
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Specie Incertae Sedis
Neoblemus andrewesi Jeannel, 1923.
Neoblemus andrewesi, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 413, fig. 9
; Type : Dehra Dun. In coll. Brit. Mus.
Long. : 4,60 mm. Bien différent des précédents par ses très petits yeux
et son pronotum pubescent. Testacé rougeâtre brillant uniforme, avec
les pattes pâles. Sillon externe des tibias antérieurs superficiels.
Figure 40. – 1., Neoblemus andrewesi Jeannel, 1923. – 2., Tibia antérieur droit de la
femelle.
Tête : volumineuse, transverse, déprimée, un peu plus large que le
pronotum, les yeux saillants, les tempes près de 2 fois aussi longues que
les yeux, très convexes, bombées, presque anguleuses.
Pronotum : pubescent, les poils des parties latérales dirigés en dedans
ou en arrière. Côtés peu arrondis en avant, brusquement sinués vers le
1/5 basal, divergents en arrière avant les angles postérieurs qui sont
aigus, vifs et saillants. Sommet et bord basal presque rectilignes.
Disque plan à sillon médian limité par 2 stries parallèles ; la surface
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basale moins rugueuse que chez les espèces précédentes, les fossettes
basales petites et profondes, la gouttière marginale moins élargie en
avant.
Elytres : plus de 2 fois aussi longs que larges ; les stries nettes et
superficielles, sans ponctuation distincte.
Le mâle est inconnu.
Chorologie : Inde, Himalaya, Dehra Dun (Chatterjee). Kumaon,
Haldwani (Champion).
Specie Incertae Sedis
Neoblemus glazunovi Jeannel, 1935.
Neoblemus glazunovi, Jeannel, 1935, Rev. Fr. Entomol., I, p. 273. ;
Type : Turkestan, Samarkand. In coll. Mus. Ac. Sc. Leningrad.
Seule la description de ce Trechinae existe, à notre connaissance. Les
dessins n’ont jamais été réalisés.
Long. : 3,50 mm. Voisin du Neoblemus andrewesi Jeannel de
l'Himalaya, mais plus petit. Même forme générale déprimée et même
pubescence. Testacé rougeâtre brillant uniforme, avec les pattes pâles.
Tibias antérieurs sillonnés et carénés en dehors.
Tête : très volumineuse, plus large que le pronotum, présentant les
mêmes caractères que celle du Neoblemus andrewesi mais non
transverse, les yeux et les tempes de même forme. Antennes très
longues, dépassant le milieu des élytres.
Pronotum : semblable à celui du Neoblemus andrewesi, mais aussi
long que large, non transverse avec les côtés arrondis en avant, rétrécis
et sinués au 1/4 basal, les angles postérieurs grands, droits et vifs, non
saillants en dehors, la base sensiblement rectiligne, le disque plan et
hérissé de poils dressés et inclinés en arrière, un sillon médian
canaliculé et la surface basale peu rugueuse.
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Elytres : allongés, déprimés et parallèles, 2,5 fois aussi longs que
larges ; les stries nettes mais superficielles, non ponctuées, effacées en
dehors et à la base, les interstries plans et couverts de points aciculés.
Seules les femelles sont connues.
Chorologie : Ouzbékistan (=Uzbekistan), dans la vallée du Zéravchan,
Samarkand (Glazunov). Iran central et oriental, à Bampur (Zarudnyi).
Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996.
Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996, Nouv. Rev. Entomol. (N. S.),
13(2), pp. 99-109. ; Type : 1 mâle, Anatolie sud-occidentale, province
d'Antalya, Sagirin (Gillerfors, 1990). In coll. Jeanne. Paratype : 1 mâle,
Beskonak (Gillerfors, 1992). In coll. Gillerfors.
Cette espèce est assez proche de Neoblemus samai Magrini & Pavesi,
2003, de l’Iran. L’organe copulateur de Neoblemus gillerforsi est
dessiné sur la même planche que celui de Neoblemus samai afin de
permettre la comparaison, leurs différences ne tiennent qu’à leurs
épaisseurs. Comme l’a souligné Magrini, 2003, la bonne orthographe
du nom de l’espèce est bien : gillerforsi et non gilleforsi indiqué dans le
catalogue de Lorenz (1998).
Long. : 3,80 mm. Brun rouge avec les palpes, pattes et antennes plus
claires. La forme générale est très déprimée et le dessus est aplani.
Pattes et antennes très longues et grêles. Protibias faiblement sillonnés
sur leur bord externe.
Tête : grande, aussi large (avec les yeux) que le pronotum, les yeux peu
saillants, un peu plus longs que les tempes, la saillie du vertex
triangulaire avec sa pointe antérieure atteignant presque la suture
épistomo-frontale. Surface de la tête (à l’extérieur des sillons frontaux)
avec une pubescence longue et redressée. Les yeux avec de petits poils
courts.
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Figure 41. Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996.
Pronotum : transverse et cordiforme. Le bord antérieur est rectiligne.
Les angles antérieurs sont arrondis. Les côtés peu arrondis jusqu'à la
constriction basale, puis divergents. Les angles postérieurs sont vifs,
aigus et saillants en dehors. La gouttière marginale est très subtile. Le
sillon médian est très profond, partant presque du bord antérieur et
s'élargissant régulièrement en arrière, sa surface est glabre (excepté les
soies pronotales).
Elytres : subrectangulaires, un peu élargis en arrière. Leur plus grande
largeur se trouve vers le tiers postérieur. Les stries visibles avec les
interstries ponctués et pubescents.
Organe copulateur : gracile et allongé en vision latérale avec son
sommet pédonculé et légèrement replié vers le bas. Longeur : 0,45 à
0,50 mm. (Moyenne : 0,47 mm.). En vision ventrale le sommet est
reserré et de forme subtriangulaire. Styles (paramères) avec 2 soies à
l’apex.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
130
Chorologie : Turquie, province d'Antalya, Sagirin pour l'holotype
(Gillerfors, 1990). Beskonak (Gillerfors, 1992).
Neoblemus dostali Donabauer, 1995.
Neoblemus dostali Donabauer, 1995, Ann. Natur. Mus. Wien, 97 B, pp.
169-176. ; Type : Turkménistan, à 5 km au sud d’Aschchabad (Dostal
& Cate, 1994). In coll Donabauer, Vienne.
Long. : 3,80 mm. Couleur rougeâtre niforme. Pièces bucales et tiers
arrière des élytres plus foncé. Antennes et pattes légèrement plus
claires. Pattes sans caractéristiques particulières. Protibias sillionnés.
Tête : très grande et robuste, remarquablement aplatie. Plus large que le
pronotum, avec les yeux. Yeux petits, clairement bombés et aussi longs
que les tempes qui sont peu convexes. Antennes très longues, atteignant
les milieu des élytres. Sillons frontaux modérément profonds, en forme
de H. Une microsculpture présente. Ponctuation sur les côtés de la tête.
Figure 42. – 1., Neoblemus dostali Donabauer, 1995. – 2., Aile Brachitère droite. – 2.,
Organe copulateur.
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131
Pronotum : assez plat et brillant, avec une microsculpture assez claire,
et légèrement ponctuée inégalement sur les côtés. Pronotum environ 1,3
fois aussi large que long. Base considérablement plus étroite que le
bord antérieur. La plus grande largeur vers le 1/4 antérieur. Gouttère
marginale étroite. Sillon médian assez large vers le premier quart puis
réduit à une fine ligne. La base est irrégulièrement ponctuée.
Elytres : étroits et ponctués, peu brillants, remarquablement plats,
environ 1,8 fois plus longs que larges. Stries ponctuées mais effacées.
Les 4 plus internes restent les plus visibles, surtout la base de la
première strie.
Un seul mâle connu.
Organe copulateur : assez mince, avec une membrane dorsale assez
ample dans le tiers apical. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex.
Chorologie : Turkménistan, à 5 km au sud d’Aschchabad (Dostal &
Cate, 1994). In coll Donabauer, Vienne.
Specie Incertae Sedis
Neoblemus zetteli Donabauer, 1995.
Neoblemus zetteli Donabauer, 1995, Ann. Natur. Mus. Wien, 97 B, pp.
169-176. ; Type : Malaisie, Sarawak, Kubah NP, à 20 km ouest de
Kuching, Gunung Serapi, (zettel, 1993). In coll. Mus. Vienne.
Long. : 3,20 mm. Coouleur noire, appendices buccaux, cotés et base du
pronotum légèrement plus clairs, noir-rougeâtre, le dessous du thorax
également plus clair et rougeâtre. Pattes et premier article des antennes,
brun jaunâtre. Pattes sans caractéristiques particulières. Protibias
sillionnés.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
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Figure 43. – 1., Neoblemus zetteli Donabauer, 1995. – 2., Aile Brachitère droite.
Tête : grande et robuste, non aplatie, avec les yeux grands et voûtés.
L’ensemble, aussi large que le pronotum. Base voûtée entre les sillons
frontaux. Antennes longues, n’atteignant pas le milieu des élytres.
Sillons frontaux assez marqués en H. Microsculpture absente sauf une
légère ponctuation.
Pronotum : fortement convexe, brillant, sans microsculpture, mais
légèrement ponctué (x80), comme la tête. 1,3 fois plus large que long.
Base plus étroite que le bord antérieur. La plus grande largeur très en
avant, à 0,75 de la longueur totale. Puis faiblement rétrécit vers l'arrière,
devenant presque parallèle. Goutière marginale étroite. Sillon médian
large dans le premier quart puis rétrécit. Base du pronotum non
grossièrement ponctuée, mais avec des fossettes.
Elytres : étroits et ponctués, sans microsculpture, assez mats. Courts,
1,6 fois plus longs que larges et peu parallèles, convexes. Stries presque
effacées, seulement les 3 plus internes clairement visibles. Stries et
interstries ponctués. 2 pores sétifères sur la 3ème
interstrie. Le 1er
à 0,16
de la longueur de l'élytre, le 2ème
juste après le milieu.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
133
Le mâle est inconnu.
Chorologie : Malaisie, Sarawak, Kubah NP, à 20 km ouest de Kuching,
Gunung Serapi, (zettel, 1993).
Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003.
Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003, Boll. Soc. Ent. It. 135(2),
2003 ; Type : Iran, Lorestan, au sud–ouest de Dorud à environ 1400 m.
d’altitude (Sana, 2002). In coll. Magrini. Paratype, 1 mâle in coll.
Pavesi ; 2 femelles in coll. Magrini ; 1 femelle in coll. Jeanne.
Long. : 3,71 à 4,21 mm. (Moyenne : 4,01 mm.), très déprimé et
parallèle, avec les téguments brillants, réticulés. Couleur brun
rougeâtre. Palpes, pattes et antennes plus claires. Pattes de moyenne
longueur avec les tibias antérieurs nettement sillonnés. Ailes
complètement développées (semble propre au vol).
Figure 44. – 1., Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003. – 2., Organe copulateur. – 3.,
Organe copulateur de Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
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Tête : grande et robuste, plus grande largeur 0,83 à 0,93 mm.
(Moyenne : 0,88 mm.), transverse, aussi large que le pronotum ; les
yeux pubescents, modérément saillants, aussi longs que les tempes, qui
sont obliques, largement pubescentes et convexes, nettement séparées
du cou ; portion médianne du sommet glabre, sillions frontaux
complets, larges et lisses, unis par une large dépression transverse au
sommet, également lisses et brillants. Antennes longues : 2,43 à 2,76
mm. (Moyenne 2,57 mm.).
Pronotum : cordiforme, transverse et glabre ; base beaucoup plus
étroite que la marge antérieure, qui est rectiligne ; plus grande largeur :
0,83 à 0,93 mm. (Moyenne : 0,87 mm.) ; longueur sur la ligne
médianne 0,63 à 0,70 mm. (Moyenne 0,67 mm.) ; rapport
largeur/longueur : 1,26 à 1,31 (Moyenne : 1,28) ; angles antérieurs non
proéminents ; angles postérieurs légèrement aigus et saillants ; gouttière
marginale subtile et régulière ; une soie marginale implantée au 1/5
antérieur et une en correspondance de l'angle postérieur ; de base
subrectiligne, largeur : 0,57 à 0,64 mm. (Moyenne : 0,60 mm.). Disque
du pronotum avec le sillon médian bien imprimé.
Elytres : subrectangulaires, côtés presque parallèles, avec la plus
grande largeur vers le 1/3 postérieur, la marge basale rectiligne et les
épaules faiblement arrondies ; pubescence dense, interstries légèrement
convexes et bien ponctués ; les 4 premières stries bien imprimées, les
suivantes progressivement effacées ; gouttière marginale étroite et
régulière, effacée vers le sommet ; largeur globale des deux élytres :
1,15 à 1,28 mm. (Moyenne : 1,21 mm.) ; longueur 1,92 à 2,25 mm.
(Moyenne : 2,11 mm.) ; rapport longueur/largeur globale : 1,66 à 1,76
(Moyenne : 1,73).
Organe copulateur : gracile et allongé en vision latérale avec son
sommet pédonculé et légèrement replié vers le bas. Longeur : 0,45 à
0,50 mm. (Moyenne : 0,47 mm.). En vision ventrale le sommet est
reserré et de forme subtriangulaire. Styles (paramères) avec 2 soies à
l’apex.
Espèce morphologiquement assez proche de Neoblemus gillerforsi
Jeanne, 1996.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
135
Chorologie : Iran, province du Lorestan, au sud–ouest de la ville de
Doroud (=Dorud, =Do Rûd) à environ 1400 m. d’altitude (Sana, 2002),
sur les rives sabloneuses d'un torrent.
Gen. APOPLOTRECHUS Alluaud, 1915.
Apoplotrechus (genus) Alluaud, 1915, Bull. Soc. Ent. Fr., p. 286, fig. I ;
Type : Perileptus strigipennis Fairmaire. Chorol. : Ampasimpolaka, en
aval de la rivière Mandraré dans l'extrême sud de l'île (Alluaud, 1900).
Les deux espèces constituant le genre sont très remarquables par leur
grande taille (4,50 à 7,00 mm), leur forme épaisse, leurs antennes très
courtes et un certain nombre de caractères assez importants pour la
tribu.
DIAGNOSE, – Sillon frontaux, épistome, labre, pièces buccales du
même type que chez Perileptus ; la dent du menton particulièrement
longue et aiguë. Yeux glabres. Antennes filiformes, courtes et grêles.
Pronotum très large, non rétréci à la base qui est pédonculée. Elytres
parallèles, mais très convexes, à stries entières et ponctuées, avec une
forte carène en dedans de la racine de la 5ème
strie, s'unissant à angle
aigu avec l'origine de la gouttière humérale. Pas de carène apicale ni de
retour de la strie suturale le long du bord apical. Tibias antérieurs
pubescents, mais avec une forte carène saillante sur la face externe et
sur le bord interne, la face ventrale tuberculée. 4ème
article des tarses
avec une expansion membraneuse sous l'onychium. Tête et pronotum
glabres, élytres à pubescence rare. Grande taille ; ailé. Forme générale
épaisse. Coloration testacée brunâtre, les téguments alutacés, très
brillants, comme vernis. Métasternum allongé. Face ventrale de
l'abdomen pubescente. Pattes courtes et grêles. Les tibias antérieurs
allongés, un peu arqués, pubescents, sans sillons, mais avec de fortes
carènes externe et interne et une autre dorsale bien plus faible. Des poils
alignés entre les carènes dorsale et externe. Face ventrale inégale et
tuberculée. Tibias intermédiaires et postérieurs pubescents et carénés.
Tarses courts, les 2 premiers articles dilatés chez les mâles, le 4ème
article avec une petite expansion membraneuse sous l'onychium.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
136
Tête : petite, déprimée, à sillons frontaux nets, profonds et étroits,
complets et régulièrement arrondis, très écartés l'un de l'autre sur le
vertex ; les joues et le vertex convexes et lisses. Yeux très grands, très
saillants, glabres et réniformes ; les tempes réduites à un tout petit
intervalle entre le bord postérieur de l'œil et le sillon. Epistome
tuberculé. Labre rétréci à la base, fortement bilobé. Antennes très
courtes et fines, dépassant à peine la base du pronotum. Les articles
cylindriques. Mandibules longues, grêles et acérées. Palpes subulés,
comme chez Perileptus ; l'avant dernier article des palpes labiaux porte
une douzaine de grandes soies recourbées. Labium libre à épilobes peu
saillants, sa dent médiane simple et très aiguë. Languette carrée ;
paraglosses très grêles. 2 soies susorbitaires en lignes divergentes.
Pronotum : très large, transverse, convexe et non rétréci à la base ; les
côtés régulièrement arrondis et à peine sinués en arrière, la base plus
large que le sommet, lobée au milieu avec les parties latérales
rectilignes, les angles postérieurs aigus, vifs et saillants, marqués d'une
forte carène bissectrice saillante. Gouttière marginale très étroite. Sillon
médian très profond, large et sulciforme en avant, linéaire en arrière et
brusquement élargi en fourche sur le lobe basal dont la surface est
déprimée. Pas de fossettes latérales mais une impression transverse
rapprochée du bord basal et s'étendant presque jusqu'aux angles
postérieurs. Pédoncule mésothoracique assez étroit. Pronotum avec une
soie située vers le milieu des côtés, une deuxième plus petite sur l'angle
postérieur, sur le côté externe de la carène angulaire.
Elytres : parallèles, convexes et épais, environ 1,5 fois aussi longs que
larges, les épaules anguleuses en avant, le bord huméral dessine le côté
d'une ogive dont l'autre côté est formé par une forte carène du 5ème
interstrie. Striole juxtascutellaire bien développée. Gouttière marginale
étroite et régulière. Toutes les stries entières et profondes, fortement
ponctuées et colorées de brun ; simples au sommet, sans crosses ni
anastomoses ; pas de carène apicale. Interstries convexes, finement
ponctués et pubescents, le 8ème
interstrie plus large que les autres. Série
ombiliquée régulière. Pas de soies discales ni apicales sur les élytres.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
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Organe copulateur : allongé et très peu chitinisé ; ses parois dorsales
et latérales entièrement membraneuses. Apex arrondi. Styles
(paramères) armés de 2 soies apicales.
Chorologie : Madagascar et Tchad.
Apoplotrechus strigipennis (Fairmaire, 1903).
Perileptus strigipennis, Fairmaire, 1903, Rev. Ent., XXII, p. 17 ; Type :
Madagascar sud, Ampasimpolaka, en aval de la rivière Mandraré
(Alluaud). In coll. Aubert & Mus. Paris. – Apoplotrechus strigipennis
Alluaud, 1915, Bull. Soc. Ent. Fr., p. 286, fig. I. – Jeannel, 1926, Mon.
Trech. L'Abeille, XXXII, p. 439, fig. 224–226.
Figure 45. – 1., Apoplotrechus strigipennis (Fairmaire, 1903). – 2., Organe copulateur
(d’après Casale & Laneyrie). – 3., Organe copulateur du même (d’après Mateu). – 4.,
Tibia et tarse antérieurs du mâle. – 5., Pronotum. – 5., Pièces labiales.
Long. : 4,50 à 7,00 mm. Brun testacé pâle très brillant en dessus, mat et
plus foncé au dessous, les carènes, les sillons et les stries noirâtres.
Téguments fortement alutacés. Ailé.
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
138
Tête : bien plus étroite que le pronotum, les mandibules longues et
acérées, les yeux 7 à 8 fois aussi longs que les tempes.
Pronotum : presque aussi large que les élytres, sa base plus large que
le bord antérieur, les côtés brièvement sinués avant les angles
postérieurs qui sont petits mais aigus.
Elytres : subparallèles et convexes, environ 1,5 fois aussi longs que
larges. Pas de soies discales ni apicales.
Organe copulateur : allongé et faiblement chitinisé, ses parois
dorsales et latérales entièrement membraneuses. Apex arrondi. Styles
(paramères) armés de 2 soies à l’apex.
Chorologie : Madagascar, Belumbé ( ?) (Perrier de la Bathie). In Mus.
Paris. Ampasimpolaka (=Ambovombé), en aval du fleuve Mandraré
dans l'extrême sud de l'île (Alluaud, 1900). Non loin d'Amboasary,
petite localité plantée au milieu des champs de sisal, aux rangées
rectilignes qui s'étendent à perte de vue, le fleuve Mandraré se jette
dans l'océan à proximité du lac Anony. Cette étendue d'eau saumâtre est
bordée de majestueuses dunes de sable blanc.
Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982.
Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982, Bull. Soc. Ent. Fr., 87, p. 350 ;
Type : Tchad, ville de Sahr (Hollande, 1964). In coll. Mateu.
Long. : 4,50 à 5,00 mm. Ailé. Forme générale étroite et allongée.
Couleur rouge brique, plus foncée que celle d’Apoplotrechus
strigipennis (Fairmaire). Protarses du mâle très peu élargis. Métatibias
arqués pour les 2 sexes. Téguments pubescents en dessus et en dessous,
avec une microsculpture bien développée. Il diffère également
d’Apoplotrechus strigipennis par ses antennes courtes, par son
pronotum à bord postérieur nettement bisinué, avec les angles
postérieurs plus grands, longs, saillants et prolongés en arrière. La base
se présente bien concave de part et d'autre du sillon médian, lequel est
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
139
brusquement élargi en fourche échancrée. Pattes plus courtes et plus
grêles que chez Apoplotrechus strigipennis.
Figure 46. – 1., Organe copulateur d’Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982. – 2.,
Pronotum.
Pronotum : avec les côtés moins arrondis au milieu et une sinuosité
apicale plus longue. La base est plus large.
Elytres : nettement plus étroits, convexes et parallèles (1,55 fois plus
longs que larges) que chez Apoplotrechus strigipennis, moins élargis
après les épaules. Les interstries sont plus convexes.
Organe copulateur : membraneux, comprimé et peu chitinisé avec son
bord ventral arqué et l'apex obtus. Styles (paramères) armés de 2 soies à
l'apex.
Chorologie : Tchad, ville de Sahr (Hollande, 1964).
Gen. PERILEPTUS Schaum, 1860.
Perileptus (genus) Schaum, 1860, Naturg. Ins. Deutschl., I, p. 663
(=Parablemus Müller, 1939, Miss. Biol. Paese Borana, II, 1, p. 37. ;
Type : Parablemus latimargo Müller) ; Type Perileptus (genus)
Schaum : Perileptus areolatus Creutzer. – Putzeys, 1870, Stett. Ent.
Ztg., XXXI, p. 362 (révision). – Ganglbauer, 1892, Käf. Mitteleur., I, p.
185. – Bedel, Cat. Rais. Col. N. Afr., I, p. 82. – Jacobson, Käf. Russl.,
p. 296. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 341. – 1923, Trech. Rég. Orient.,
p. 396. – Ochthephilus Nietner, 1857, Ann. Mag. Nat. Hist. (2) XX, p.
276 ; Type : Ochthephilus ceylanicus Nietn. [préoccupé par
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LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E
140
Ochthephilus Mulsant & Rey, 1856]. – Blemus, L. de Castelnau, 1840,
Hist. Nat. Col., I, p. 155 [nec Blemus Stephens, 1830]. – Dawson, 1854,
Geod. Brit., p. 172. – Bedel, Fne. Col. Bassin Seine, I, p. 38. (=Subgen.
Pyrrhotachys Sloane, 1896, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXI, p. 374 ;
Type : Pyrrhotachys constricticeps Sloane 1896, quelquefois
orthographié par erreur : constrictipes). – Subgen. Perileptodes Jeannel,
1926. Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 430. ; type : Perileptodes
pilifer Jeannel.
Les Perileptus sont de petits Trechinae ripicoles vivant au bord des
eaux courantes sur les plages de graviers où on les trouve parfois en
nombre sous les pierres humides. Leur forme est plus ou moins plate et
parallèle. La base du pronotum est rugueuse, les stries des élytres sont
assez fortes et ponctuées.
Perileptus cameroni Jeannel de l'Inde et Perileptus latimargo Müller
d'Ethiopie avaient été regroupés par Müller (1939) dans le sous-genre
Parablemus. Plus tard, Uéno (1976) a décrit Perileptus birmanicus de
Birmanie et après avoir dessiné l'édéage du Perileptus cameroni
Jeannel, le plaça à son tour dans le sous-genre Parablemus, suivit par
Mateu (1982) pour son Perileptus convexicollis du Tchad. Nous
n’avons pas conservé ce sous-genre car il nous semble non
sérieusement fondé.
DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets, étroits et profonds, en coup
de gouge. Yeux velus. Epistome avec un bourrelet transverse. Labre
pédonculé, en forme d'Y. Palpes maxillaires subulés. Dent du menton
simple. Postmentum avec une rangée de 15 à 16 soies au bord antérieur
; labium libre. Palpes labiaux à avant dernier article hérissé d'une
dizaine de longues soies recourbées. Pas de carène apicale de la 5ème
strie des élytres. Tibias antérieurs pubescents, sans sillon externe ni
carène. 4ème
article des tarses avec une forte expansion sous-tarsale.
Trechinae pubescents, de petite taille et ailés. Lobe médian de l'organe
copulateur complet, à bulbe basal fermé et coudé, l'orifice basal tourné
vers l’arrière ; ses parois hyalines, membraneuses, le bord ventral seul
rigide et très chitinisé. Sac interne sans autre armature que 2 petits
nodules dans la partie basale.
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  • 1.
  • 2. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 90 Diagnoses étrangères traduites et interprétées par : Christophe Avon (France), Directeur du L.E.F.H.E., Membre de la Société Entomologique de France. Toute reproduction d’un extrait quelconque de cette monographie, par quelque procédé que ce soit et notamment par photocopie, microfilm, ou scanner est strictement interdite pour tous les pays sans autoristation écrite des Editions du L.E.F.H.E.
  • 3. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 91 Ecrits et dessins1 : Christophe Avon (Directeur) Attachée de direction : Pascale Courtial 1 Dessins d’après spécimens ou diagnoses originales.
  • 4. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 92 En hommage au Professeur René JEANNEL (1879-1965). Le Professeur René JEANNEL (1879-1965) _________________
  • 5. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 93 Tribu des AEPINI Jeannel, 1926. Tribu des Aepini Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, p. 440. Trechinae à mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Ils vivent sur les côtes du Chili et de l'Europe occidentale, ainsi qu'aux îles Crozet, au sud de l'océan Indien. Ils ont des mœurs submarines (ils vivent en zones intertidales). Tous les Aepini connus sont dépigmentés, comme les Trechini souterrains. Une adaptation remarquable des Aepini est celle montrée par leur appareil respiratoire. Des sacs aériens se sont développés sur les dernières trachées de l'abdomen, tout au moins chez les espèces d'Eu- rope, afin de retenir une réserve d'air respirable pendant leur immersion lors des marées. L'élargissement du lobe apical des élytres et même son atrophie chez le genre Aepopsis sont manifestement en relation avec cette fonction respiratoire. Les tarses présentent enfin toujours une expansion ventrale assez développée du 4ème article. Cette expansion est même relativement grande chez les Kenodactylus de l'Amérique antarctique où elle semble être utilisée comme organe de préhension. Long. : variable, en général très petite. Trechinae dépigmentés, avec les yeux réduits, les tempes très renflées et convexes. Tibias antérieurs pubescents, sans sillon externe. Tête : toujours volumineuse, à sillons frontaux complets ou incomplets (Kenodactylus). Labre transverse, très court et échancré. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes variables, les palpes labiaux avec 4 soies. Prébasilaire avec 2 soies angulaires seulement chez les espèces du Chili et d'Europe. Labium à épilobes saillants, l'organe labial bien développé, circulaire et très écarté du bord basal. Languette saillante à petites soies latérales peu développées. Pronotum : toujours petit, rétréci à la base, sans impression basale transverse.
  • 6. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 94 Elytres : ovales à lobe apical cubito-anal très large ; la série ombiliquée agrégée, le groupe apical incomplet chez les espèces sud-américaines, complet chez celles de l'Europe. Organe copulateur : petit et grêle avec un bulbe basal fermé. Sac interne à armature de type Dentirugula nov. Chorologie : La distribution actuelle des Aepini est particulièrement remarquable. On les trouve en effet répartis d'une part sur les côtes antarctiques et pacifiques de l'Amérique du Sud, aux îles Crozet, dans les mers antarctiques au sud de l'océan Indien, d'autre part sur les côtes atlantiques de l'Europe et du nord de l'Afrique. Les affinités des deux groupes américain et européen sont même assez étroites pour qu'on puisse rapprocher l'Aepopsis européen du Kenodactylus antarctique et les Aepus du Thalassobius chilien. Jeannel (1926) indique : « Il s'agit d'une seule lignée bien homogène, dont le centre de dispersion s'est trouvé dans le sud du continent américain. Ce sont en effet les genres de cette contrée qui se montrent les plus archaïques. Par contre, en Europe, les Aepus et Aepopsis sont tout à fait isolés et les quelques ressemblances que présentent les premiers avec les Perileptus ne peuvent pas être tenues pour autre chose que de vagues convergences. La petite taille, les téguments pubescents et ponctués, l'aplatissement du corps sont le fait d'un genre de vie analogue, sous les pierres au bord des eaux, mais la structure des pièces buccales et surtout des palpes et de l'organe labial, montre bien que les Aepus n'ont en réalité aucun rapport phylogénique étroit avec les Perileptus. Le fait que les Aepus et Aepopsis appartiennent bien à une même lignée que les Thalassobius et <…> Kenodactylus <…> sudaméricains amène donc à se demander comment leur souche originaire des régions antarctiques de l'Amérique du Sud a pu se répandre sur les côtes atlantiques de l'Europe. Il ne semble pas possible de supposer que cette migration ait pu se faire le long des rivages de l'Océan Atlantique. S'il en était ainsi, ce ne serait que pendant le Tertiaire que les Aepini auraient pu se répandre, après la rupture des communications continentales entre l'Amérique du Sud et l'Afrique ; il aurait fallu qu'ils contournassent tout l'Atlantique nord par les côtes orientales de l'Amérique du Nord et les ponts nord–atlantiques. Il serait
  • 7. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 95 bien étrange qu'au cours de ce long périple, ils n'aient laissé nulle part des témoins de leur migration et n'aient point persisté tout au moins sur les côtes tempérées de l'Amérique du Nord. Or la faune <…> de l'Atlantique est assez bien connue pour qu'on soit certain qu'il n'y existe pas d'Aepus ailleurs qu'en Europe. Il faut donc admettre que les souches antarctiques des Aepus et Aepopsis se sont répandues par les côtes du Pacifique, le long du continent sud–américain, alors que ce dernier était séparé de l'Amérique du Nord et uni encore au nord de l'Afrique. De semblables conditions paléogéographiques se sont présentées pendant le Jurassique ou encore pendant la fin du Crétacé, lorsque le continent africano–brésilien (Archhélénis de Jhering), séparé de l'Amérique centrale par des mers couvrant la Bolivie, l'Equateur et le Vénézuela, développait une ligne de rivages continus depuis le sud du Chili jusqu'en Mauritanie. Plus tard, pendant le Tertiaire, et surtout au Miocène lorsque se sont répandues les espèces lusitaniennes, les Aepus et Aepopsis isolés de leur souche primitive par la rupture du continent africano–brésilien, ont pu se répandre le long des côtes atlantiques, jusque dans les îles Britanniques et en Norvège, comme bien d'autres espèces <…>. L'Aepopsis n'a pas dépassé les îles Britanniques et s'est dispersé sans variations sur les côtes atlantiques, depuis le Maroc jusqu'en Ecosse. Par contre les Aepus, ont atteint la Norvège et la localisation de leurs colonies, a produit l'isolement de deux espèces primitives, l'une septentrionale, sur les côtes des massifs armoricain, britannique et norvégien, l'autre méridionale sur la partie de l'Atlantide unissant les îles Madère à la Galice. L'effondrement récent de l'Atlantide a séparé enfin du continent les Aepus de Madère et leur isolement dans une île a eu pour résultat une différenciation plus grande de leurs caractères extérieurs ; mais leur organe copulateur indique bien qu'ils ont bien plus d'affinités avec L’Aepus gallaecus du nord–ouest de l'Espagne, qu'avec L’Aepus marinus septentrional. La présence d'un représentant de la tribu des Aepini dans l'archipel des Crozet est encore très remarquable. C'est avec Kenodactylus que le Temnostega antarctica a certainement d'étroites affinités et il n'est pas douteux que les deux genres descendent d'une souche commune. Le Temnostega a-t- il aussi des moeurs submarines, comme les Aepus d'Europe ? On ne le sait. Mais le fait est qu'il a été découvert sur le rivage de la mer et que tous ses caractères morphologiques rappellent étrangement ceux des Aepopsis. <…> La curieuse distribution actuelle des Aepini ne
  • 8. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 96 s'explique donc que par une migration le long des côtes du continent africano–brésilien, qui a amené les souches des genres européens depuis l'Antarctique sud–américain jusqu’en Europe, pendant le Secondaire. <…> Aepopsis se rapproche nettement de <…> Kenodactylus <…> par la structure de ses pièces buccales et aussi par la forme de son organe copulateur. Mais <…> Kenodactylus <…>, malgré certains caractères adaptatifs, comme ceux de ses tarses, apparait comme plus archaïque, avec ses palpes épais, ses élytres entiers, munis de soies discales sur le cinquième interstrie, ses sillons frontaux incomplets, sa grande taille, etc. Aepopsis, détaché de la même souche, a subi une spécialisation adaptative considérable au cours de sa longue migration, La taille s'est réduite, ce qui est un avantage pendant l'immersion, car une provision d'air bien moindre est nécessaire. L'appareil respiratoire a subi des adaptations particulières, dont le contrecoup a été de produire l'atrophie de l'apex des élytres. Aepus, d'autre part, présente bien plus d'affinités avec le Thalassobius chilien qu'avec l'Aepopsis vivant avec lui. Thalassobius n'est en somme qu'un grand Aepus bien moins évolué ; ses téguments sont glabres, ses élytres portent encore les stries normales, la chétotaxie est normale, sans réduction du groupe apical, de la languette ou des styles comme cela est survenu chez Aepus. Ce dernier est donc bien plus spécialisé, comme l'Aepopsis, et il est remarquable de constater que ses espèces ont acquis, par convergence, de vagues ressemblances avec les Perileptus habitant les plages au bord des torrents ». Gen. KENODACTYLUS Broun, 1909. Kenodactylus (genus) Broun, 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p. 90 ; Type : Kenodactylus capito Broun. In coll. British Muséum (=Aepomorphus Jeannel, 1926, Mon. Trech. l'Abeille, XXXII, p. 447 ; Type : Kenodactylus audouini Guér.). – Enderlein, 1912, Kungl. Vel. Ak. Handl., 48, p. 10, fig. 1 (=Dormeyeria genus). Enderlein, 1912, avait créé un genre, Dormeyeria, dans lequel il avait rangé des Trechinae des îles Malouines (Falkland), rapportés aux Trechus audouini Guér. et Trechus soledadinus Guér. Trechus audouini avait même été désigné comme type de ce genre. Le genre Dormeyeria
  • 9. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 97 était fondé sur des caractères particuliers du labium et de la languette et la figure qu’avait donné Enderlein, d'après son Dormeyeria audouini, montrait clairement qu'il s'agissait, non pas de l'espèce décrite par Guèrin–Mèneville sous le nom de Trechus audouini, mais bien d'un Merizodus, c'est à dire d'un genre de la tribu des Merizodini (Bembidiinae). Le type du Trechus soledadinus Guér. du Muséum d'Histoire naturelle de Paris est la même espèce qui a été redécrite par Bates sous le nom de Merizodus maceyi. Jeannel (1926) a donc tenu Dormeyeria comme synonyme de Merizodus Solier (1849, type : Merizodus angusticollis Sol.), qui n’appartient pas au Trechinae. DIAGNOSE, – Sillons frontaux incomplets, semblables à ceux des Neoduvalius paléarctiques. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes non subulés, le dernier article très épais, à peine atténué au sommet qui est mousse. Labium libre ; languette saillante, anguleuse. Tête très grosse, pronotum étroit, élytres ovales, déprimés, à forte carène apicale, le lobe apical très large. Tibias antérieurs à face externe convexe, sans sillon, l'extrémité apicale épaisse, arquée, glabre. Tarses courts, le quatrième article avec une très forte expansion ventrale ; 2 articles dilatés au tarse antérieur, chez les mâles. Organe copulateur peu évolué, grêle, arqué, le sac interne armé d'épines. Ce genre est fondé sur 1 seule espèce : Kenodactylus audouini Guér., 1830 qui est remarquable par son faciès de grand Aepus. On ne sait malheureusement toujours rien sur son genre de vie. Il s’agit peut être d’un Trechinae submarin, qui vit dans la zone intertidale, comme les Aepus. On retrouve chez lui la même dépigmentation, des yeux très réduits, l'élargissement des interstries internes et du lobe apical des élytres. Cette modification des élytres paraît bien être en rapport avec une fonction respiratoire. Les Trechinae submarins, qui restent submergés pendant des heures, accumulent une provision d'air sous leurs élytres qui sont soudés par le bord sutural. D'autre part, le large lobe apical semble être en corrélation avec l'existence des sacs aériens, développés aux dépens des trachées du dernier segment abdominal. Le mauvais état de conservation des Kenodactylus que Jeannel avait pu examiner ne lui avait pas permis de faire des recherches sur leur appareil respiratoire et de voir s'ils possèdaient des sacs aériens. Mais la soudure de leurs élytres et leur large lobe apical donnent tout lieu de le
  • 10. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 98 supposer. La soudure de ces derniers, de fortes expansions sous–tarsales constituant vraisemblablement un organe de préhension, permettant à l'insecte de se fixer solidement aux algues (d’après Jeannel, 1926). Le genre Kenodactylus est spécial aux côtes des régions antarctiques de l'Amérique du Sud et des îles voisines. Kenodactylus audouini a été plusieurs fois recueilli aux îles Malouines (Falkland) et au détroit de Magellan. Le Trechus quadriceps Putzeys, que l'auteur dit être très voisin du Kenodactylus audouini, ne doit cependant pas appartenir au genre Kenodactylus. Ses élytres striés, ponctués et pubescents et ses tibias antérieurs sillonnés l'en écartent certainement. D'ailleurs le Trechus quadriceps aurait été trouvé dans les « Pampas » du Chili et il ne semble guère ressembler à Kenodactylus audouini que par sa coloration. Long. : 5,00 à 6,00 mm. Forme allongée, très déprimée, la tête volumineuse, les yeux petits, le pronotum très rétréci, les élytres ovales. Coloration testacée. Téguments glabres, fortement alutacés. L'aspect général est celui d'un grand Aepopsis. Pattes assez courtes. Les tibias antérieurs sont épais au sommet, arqués en dedans ; la face externe est convexe, sans sillon longitudinal. Les faces externe et antérieure sont glabres, mais rugueuses, comme celles de toutes les espèces qui n’ont pas leur pubescence « normale ». Tarses très courts avec l’onychium très grand, renflé en massue au sommet ; les quatre premiers articles, à peine plus longs que larges, sont aussi longs ensemble que l'onychium. Le 4ème article de tous les tarses porte une très grosse expansion ventrale lamelleuse s'écartant à 45° de l'axe du tarse et dont la pointe dépasse le sommet de l'onychium. Chez aucun autre genre connu cette expansion sous–tarsale n'atteint un tel développement. Tête : orbiculaire, déprimée, plus large que le pronotum ; les yeux très petits et saillants, les joues très convexes, glabres. Sillons frontaux parallèles, larges, superficiels, s'arrêtant en arrière dans de profondes fossettes médianes du vertex. Cou très rétréci. Antennes longues et épaisses, à articles ovalaires. Labre large et court, transverse, 3 fois aussi large que long, son bord libre échancré. Mandibule droite de type
  • 11. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 99 I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires glabres, l'avant dernier article régulièrement épaissi au sommet, le dernier article épais, conique, mais très obtus et mousse à l’extrémité. Labium libre ; pas de herse sur le prébasilaire. Epilobes courts et petits ; dent médiane simple, large et arrondie ; palpes labiaux courts et épais, semblables aux palpes maxillaires ; l'avant dernier article porte 4 soies. Languette saillante, anguleuse, ses soies normales ; paraglosses grêles et longs, peu arqués. Lignes orbitaires divergentes en avant. Pronotum : subcordiforme, bien plus étroit à la base qu'au sommet ; les angles très arrondis. Pas d'impression basale transverse ni de fossettes basales ; le sillon médian et la gouttière marginale atteignent la base. Soie pronotale antérieure implantée au 1/4 antérieur, celle postérieure nettement avant l'angle postérieur, dans la gouttière marginale. Elytres : déprimés, ovalaires et soudés, à épaules très arrondies ; la gouttière marginale est étroite et régulière. Stries très effacées ; les interstries internes sont larges et les externes sont comprimés, atrophiés. Striole juxtascutellaire très petite. Apex avec une forte carène apicale très refoulée en dehors contre l'extrémité postérieure du champ radial. La partie apicale du champ cubito–anal forme un large lobe apical subcarré. Série ombiliquée régulière. 2 soies discales sur le 3ème interstrie ; 1 soie apicale supplémentaire vers la terminaison du 5ème interstrie. Groupe apical complet : le pore antérieur est bien développé, sur la crosse de la 2ème strie, le pore interne est très petit, le pore externe fait parfois défaut. Abdomen avec 2 soies sur le disque de chaque segment ventral. Organe copulateur : grêle, arqué, le bulbe basal complet, le sommet effilé, mousse et obtus. Sac interne armé d'épines très fines et peu chitinisées. Styles (paramères) larges, armés de 4 soies dont l'une est reportée sur le bord ventral. Kenodactylus audouini (Guèrin–Meneville, 1830). Trechus audouini Guérin–Ménevile, 1830, Voy. de la Coquille, Ins., p. 60, pl. I, fig. 16 ; Type : îles Malouines (Falkland), de Port–Famine et
  • 12. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 100 de la Terre de Feu (=Aepomorphus audouini Guérin–Ménevile, 1830, in Mon. Trech. L’Abeille, tome 32, p. 447, Jeannel, 1926). In coll. Mus. Paris. – Putzeys, 1870, Stett. Ent. Ztg., XXXI, p. 22. – Fairmaire, 1885, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 42. – Fairmaire, 1888, Miss. sc. Cap Horn, VI, Ins. (Di), p. 21. (= testaceus Blanchard, 1853, Voy. au Pôle Sud, IV, p. 45, pl. m, fig. 15 ; Type : îles Malouines). In coll. Mus. Paris, (= capito Broun., 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p.90. ; Type : île Campbell ; au sud de la Nouvelle–Zélande). Figure 32. – 1., Kenodactylus audouini (Guèrin–Meneville, 1830). – 2., Elytre gauche. – 3., Tarse antérieur droit du mâle. – 4., Tarse antérieur droit de la femelle. – 5., Organe copulateur. – 6., Palpe maxillaire. – 7., Pièces labiales. Long. : 5,00 à 6,00 mm. Testacé brunâtre mat. Yeux saillants, plus courts que les tempes. Pronotum : très rétréci à la base, plus étroit que la tête, sans fossettes basales, la base rectiligne. Elytres : avec des traces très superficielles des 3 premières stries. Organe copulateur : allongé, grêle, régulièrement arqué. Bulbe basal court et large, avec un grand aileron sagittal. Apex effilé en tige
  • 13. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 101 subcylindrique, arquée et mousse. Sac interne avec des épines très petites dans la partie apicale, sans autre armature. Variations : La forme capito des îles Campbell (Kenodactylus capito Broun, 1909, Subant. Ins. New–Zealand, VI, p. 90 ; Type : Nouvelle Zélande (sud), îles Campbell. In coll. British Muséum), a les mêmes caractéristiques excepté son pronotum qui est moins rétréci à la base et ses élytres plus larges. Chorologie : Amérique antarctique, îles Malouines (Falkland), baie de la Soledad (Dumont d'Urville). In coll. Mus. Paris. – Terre de Feu, Port–Famine, sur le détroit de Magellan (Jacquinot & Montravel, 1841). In coll. Mus. Paris. Vit en zone intertidale recouverte par la marée. Argentine, Ushuaia, Arc. Bridges, Canal de Beagle, île H (Etonti). Iles Malouines (Falkland), et Port–Famine, dans la péninsule de Brunswick, au sud de la Pointe Arenas, district de Magellan, Chili (Jacquinot & Montravel). En zones intertidales, sous le gravier et les algues, en zone très humide, baignée par la mer. Iles Campbell. Les îles Campbell ou Campbell island (en anglais), Motu Ihupuku (en maori) sont sub- antarctiques (sur l'océan Pacifique) et sont d'origine volcanique. Il s’agit d’un ensemble de petites îles : Jacquemart, Dent, Bull Rock. A l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement sur laquelle de ces petites îles à été capturé la forme capito de Broun en 1909. Le point culminant : le mont Honey à 567 m. d’altitude. Une station scientifique y a été ouverte sur l’île principale en 1941. Auparavant, la présence humaine était réduite à des pasteurs, des chasseurs de phoques et de baleines et du personnel scientifique. Ces îles connurent une petite activité de pêche à la baleine de 1909 à 1914. Les rats furent introduits au moment de leur découverte. Les chats arrivèrent avec des fermiers dans les années 1900. Pendant l'hiver 2001, une campagne d'éradication des rats a été lancée car ils disséminaient la petite faune et se multipliaient rapidement. Gen. AEP0PSIS Jeannel, 1922. Aepopsis (genus) Jeannel, 1922. Ann. Soc. Ent. Fr., 1921, p. 168 & 321. ; Type : Aepopsis robini Laboulbène, 1849, Ann. Fr., p. 35. ;
  • 14. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 102 Type : France, Dieppe (Robin). – Subsp. Aepopsis robini tingitanus Alluaud, 1932, Afra, 5, p. 3 ; Type : Tanger. Larve : Bolivar, 1923, Bol. Soc. esp. Hist. nat., XXIII, p. 56, fig. 1–6. – Avon, 1996, l’Entomologiste, 52 (3), p. 123–124, Portugal, plages d’Areosa et d’Afife, Viana do Castello (Avon, 1996). Avec sa dent du menton simple, ses palpes très épais, le large lobe apical de ses élytres et même la forme de son organe copulateur à sommet mousse et arrondi, l'Aepopsis robini se rapproche certainement davantage de Kenodactylus audouini antarctique que de l'Aepus marinus vivant à côté de lui. L'Aepopsis semble donc être un relicte des faunes du Secondaire, existant encore sur les côtes atlantiques de l'Europe et du nord de l'Afrique. DIAGNOSE, – Glabre. Sillons frontaux complets. Mandibules robustes, peu arquées, à dent prémolaire très développée, les dents aiguës. Palpes maxillaires à avant dernier article court et renflé, le dernier conique. Labium en partie soudé, à dent simple, la languette peu saillante à soies normales. Tête très grosse ; pronotum rétréci, élytres ovales, à sommet atrophié. Tibias antérieurs courts et épais, sans sillon externe, pubescents. Tarses courts, à expansion du 4ème article bien développée. 2 articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles. Organe copulateur grêle avec le sac interne armé d'épines. Long : 2,50 mm. Forme plus robuste que chez les Aepus. Testacé pâle, les téguments glabres et brillants, non alutacés, ni ponctués. Pattes courtes ; les tibias antérieurs courts, épaissis et arqués au sommet, leur face externe convexe, sans trace de sillon longitudinal, les faces antérieure et externe pubescentes. Tarses très courts, les articles plus courts ou à peine plus longs que larges, l'onychium plus court que les 4 articles précédents. 4ème article avec une expansion ventrale en forme d'épine, droite, dirigée sous l'onychium. Tarses antérieurs avec les 2 premiers articles épaissis, mais non dentés chez les mâles. Tête : très grosse, arrondie, déprimée, plus large que le pronotum. Yeux assez grands, peu saillants, les tempes à peu près 3 fois aussi longues que les yeux, hérissées de quelques poils. Antennes longues et épaisses, atteignant presque le milieu des élytres, leurs articles moyens ovalaires,
  • 15. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 103 presque 2 fois aussi longs que larges. Sillons frontaux complets, régulièrement arrondis et profonds. Mandibules robustes, semblables à celles du Thalassobius ; la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires à avant dernier article court et très épais, le dernier conique, aussi long que le précédent. Labium en partie soudé, les épilobes grands et saillants, la dent médiane simple, arrondie et saillante. Languette à bord libre arrondi, peu convexe, les soies médianes très grandes, les soies latérales courtes, au nombre de 2 de chaque côté ; paraglosses longs, grèles et subdroits. Lignes orbitaires parallèles ou à peine divergentes en avant. Pronotum : bien rétréci à la base, ses côtés presque droits, non sinués, les angles antérieurs saillants, les postérieurs presque droits, à peine émoussés avec la base rectiligne. Gouttière marginale assez large ; disque peu convexe à sillon médian très superficiel. La base porte une très légère impression transverse ; pas de fossettes basales. Soie pronotale antérieure vers le 1/4 antérieur, la postérieure bien avant l'angle postérieur, implantée sur le bord marginal vers le 1/6 basal. Elytres : à épaules très effacées ; leur sommet est aminci, séparément arrondi, de façon que l'angle sutural n'existe pas. Pas de carène apicale, mais une profonde échancrure sépare le bord arrondi du lobe apical de la terminaison du champ radial. Gouttière marginale assez large, surtout aux épaules. Pas de striole juxtascutellaire ; le disque inégal, sans stries, seulement soulevé au niveau des 3 premiers interstries qui apparaissent ainsi très larges. Abdomen dépassant amplement le sommet des élytres ; les 2 ou 3 derniers segments dorsaux sont visibles au delà des lobes apicaux des élytres. Série ombiliquée régulière. Série discale composée de 2 grosses soies vers la place de la 3ème strie. Groupe apical représenté par une soie antérieure et une soie interne (ou marginale), très grande, insérée sur le sommet du lobe apical. Organe copulateur : assez grand, fortement arqué, le bulbe basal complet et renflé ; le sommet atténué, tordu sur son axe de façon que la face dorsale est tournée du côté gauche ; l’apex arrondi et mousse. Sac interne armé d'un gros paquet d'épines allongées dans la région apicale. Styles (paramères) armés de 4 soies dont 2 sont dirigées du côté dorsal et 2 du côté ventral, comme chez l'Aepus marinus.
  • 16. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 104 Aepopsis robini (Laboulbène, 1849). Aepus robini Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 35 ; Type : France, Dieppe (Robin). – Fairmaire & Laboulbène, 1854, Faune Ent. Fr., I, p. 151. – Bedel, Faune Col. Bassin Seine, I, p. 39 et 152. – Barthe, Car. gallo–rhén., p. 349. – Aepopsis (genus) Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 322. – Bolivar, 1923, Bol. Soc. Esp. Hist. Nat., XXII, p. 455. Larve : Bolivar, 1923, Bol. Soc. Esp. Hist. Nat., XXIII, p. 56, fig. 1–6. – Avon, 1996, l’Entomologiste, 52 (3), p. 123–124, Portugal, Viana do Castello, plages d’Areosa et d’Afife (Avon, 1996). L'espèce vit comme les Aepus, sur les plages maritimes, sous les pierres découvertes à marée basse et aussi dans les anfractuosités des rochers. La plupart des observations biologiques faites sur les Trechinae des zones intertidales ont été effectuées surtout sur Aepopsis robini, bien plus que sur Aepus marinus. C'est en particulier sur ce dernier que Miall a découvert l'existence des sacs aériens dans l'extrémité apicale de l'abdomen (Miall, 1895, Natural history of aquatic insects). Long. : 2,50 mm. Facile à distinguer des Aepus par la forme de ses élytres dont l'apex aminci forme deux lobes très arrondis, largement déhiscents du côté de la suture et laissant à découvert les derniers segments abdominaux. Téguments glabres et brillants. Organe copulateur : fortement coudé au tiers basal qui est peu aminci. L’apex est épaissi et se termine par un lobe droit et arrondi, non recourbé. Les épines du sac interne sont nombreuses et très chitinisées. Chorologie : îles Britanniques. Irlande (Johnson & Halbert) : Owembey River, Cork Harbour, à Cork ; Dingle, à Kerry. Grande– Bretagne (Fowler) : estuaire du Forth, notamment à Aberdour, Cheshire ; estuaire de la Tweed, à Flint ; littoral du Northumberland ; île de Wight, à Ventnor ; Weymouth, à Dorset ; côte sud du Devonshire et du Cornwall (Keys). France : Dieppe (Robin). – Calvados : Luc–sur–Mer, Arromanches (Fauvel). – Manche : Saint–Vaast–la–Hougue (Fauvel) ; Barfleur (Sainte–Claire–Deville). Gatteville, Cherbourg et Siouville
  • 17. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 105 (Fauvel). – Iles Anglo–normandes : Jersey, plage de Sainte–Brelade (Sainte–Claire–Deville). – Finistère. Côte nord : Dourduff–en–Mer, Plouézoch, Garantec et Roscoff (Hervé). Côte ouest : anse des gardes– marines, à Brest (Fauvel) ; Brest (Sainte–Claire–Deville). Côte sud : Beg–Meil, près de Fouesnant (Sainte–Claire–Deville). Figure 33. – 1., Aepopsis robini (Laboulbène, 1849). – 2., Organe copulateur. – 3., Tarse et tibia antérieur droit du mâle. – 4., Maxille gauche, face ventrale. – 5., Pièces labiales. – Morbihan : île d'Arz (Bedel). – Loire : La Bernerie (Brisout) ; Pornic (Dominique) ; Le Croisic (Wouilt). – Vendée : île de Noirmoutiers (Fauvel). – Charente : île de Ré (Bonnaire & Fauvel). Espagne, Santander (Rioja). – Gijon (Rioja). – Pontevedra : Marin, sur la ria de Pontevedra, côte de Galice (Rioja). Maroc : Tanger (Vaucher). Portugal, Viana do Castello, plages d’Areosa et d’Afife (Avon, 1996). Gen. TEMNOSTEGA Enderlein, 1905. Temnostega (genus) Enderlein, 1905, Zool. Anz., XXVIII, p. 719 ; Type : Temnostega antarctica Enderlein, 1909, Deutsche Südpolar
  • 18. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 106 Exp., X, Zool. 2, p. 370. (Tribu des Temnostegini Enderlein, 1909). – Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 456 (=Maoritrechus Brookes, 1932, Trans. N. Zeal. Inst., 63, p. 27 ; Type : Maoritrechus rangitotoensis Brookes). A juste titre, Jeannel, 1926, indiquait : « Enderlein avait proposé de séparer Temnostega dans une tribu spéciale, Temnostegini End. (1909), à cause de ses élytres courts, de sa languette saillante à soies inégales et du nombre des soies du prébasilaire. Il est clair que ces caractères n'ont absolument aucune valeur. L'Aepopsis robini a des élytres encore plus écourtés que ceux de Temnostega et personne ne songe à le séparer des Aepus. La forme de la languette de Temnostega n'est guère différente de celle de Kenodactylus et aussi de certains Trechini australiens <…> ; enfin le nombre des soies du prébasilaire est très variable suivant les genres ». Temnostega présente de nombreux caractères qui le rapprochent de Kenodactylus et d'Aepopsis. Comme eux, il a la dent labiale simple, la languette saillante, l'apex des élytres largement tronqué, l'apex du pénis simple. Il diffère cependant par la forme de ses palpes qui rappellent davantage ceux des Thalassobius et des Aepus. DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets, un peu comme chez les Trechus. Yeux très petits, glabres. Labre transverse, échancré. Palpes maxillaires un peu subulés ; le dernier article conique, grêle, aussi long que l'avant dernier. Dent du menton simple. Prébasilaire avec un rang de 7 à 8 soies. Labium libre. Languette saillante, anguleuse, les 2 soies médianes longues, ainsi que la soie latérale externe ; les 2 latérales internes petites. Pronotum de type Aepus. Elytres sans strie basale transverse, la carène apicale saillante ; série discale avec 3 soies sur la 3ème strie. Tibias antérieurs non sillonnés et pubescents. Long. : 3,50 mm. Glabre et non pigmenté avec les téguments lisses. Aspect général d'un Aepopsis. Aptère. Pattes grêles avec les tibias antérieurs pubescents. Le 4ème article des tarses présente une forte expansion sous–tarsale.
  • 19. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 107 Tête : forte et arrondie. Sillons frontaux profonds, arqués et complets. Le cou est peu rétréci. Yeux très petits, bien plus courts que les tempes, qui sont convexes et pubescentes. Antennes particulièrement courtes et épaisses, les articles moyens à peine plus longs que larges, le dernier article plus long que l'avant dernier. Epistome soudé, sans tubercules. Labre transverse, profondément échancré. Mandibules longues, la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires épais et longs ; l'avant dernier article épaissi avec le bord interne convexe et le bord externe concave ; dernier article aussi long que l'avant dernier, conique, grêle et plus étroit à la base que le sommet du précédent. Labium libre, à épilobes saillants, le prébasilaire avec un rang transverse de 7 ou 8 soies ; dent du menton simple, anguleuse et peu saillante. Languette saillante, anguleuse, les 2 soies médianes grandes, ainsi que les 2 latérales externes ; les 4 latérales internes très petites. Paraglosses normaux. Il existe 2 pores susorbitaires et les joues portent quelques petits poils. Enderlein (1909, pl. XLI, fig. 16) montrait 4 pores sur le centre du labium, comme pour Amblystogenium (Trechodinae, Plocamotrechini). Il n'existe que 2 pores seulement et Enderlein avait pris pour des pores sétigères les 2 organes sensoriels du labium. Pronotum : allongé, un peu plus long que large et rétréci à la base ; celle-ci transverse, non lobée. Disque déprimé. Pas d'impression basale, pas de rebord basal. Pédoncule mésothoracique court. Soies pronotales normales. Elytres : ovales à épaules très arrondies avec le sommet tronqué laissant à nu les 3 derniers segments de l'abdomen. Le bord apical de chaque élytre est transverse. Pas de strie basale transverse. Stries bien développées. La 3ème est forte avec le 3ème interstrie très large. Carène apicale forte. Le retour de la strie suturale paraît se faire vers l'extrémité de la 5ème strie. Série ombiliquée régulière. Série discale constituée de 3 soies implantées sur la 3ème strie. Il existe donc une soie surnuméraire. Une seule soie apicale sur le bord apical. Organe copulateur : très grêle, très long et très arqué. Le bulbe basal fermé avec un aileron sagittal. La partie apicale du pénis est comprimée et aplatie. Sac interne armé d'épines fines et nombreuses. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex.
  • 20. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 108 Temnostega antarctica Enderlein, 1905. Temnostega antarctica Enderlein, 1905, Zool. Anz., XXVIII, p. 720, fig. 3 et 4 ; Type : Archipel des Crozet, île de la Possession : baie de Noël (Vanhöffen). In coll. Mus. Hambourg. – 1909, Deutsche Südpolar Exp., X, Zool. 2, p. 371, pl. XL, fig. 2 et pl. XLI, fig. 13, 15, 16, 19, 21 et 22. Larve. – Enderlein, 1909, Deutsche Südpolar Exp., X, Zool. 2, p. 371, pl. XLIV, fig. 60. – Subsp. rangitotoensis Brookes, 1932, Trans. N. Zeal. Inst., 63, p. 27 ; Type : Maoritrechus rangitotoensis Brookes. In coll. Brookes, Britton & British Muséum. Long. : 3,50 mm. Testacé brillant, avec la tête et le pronotum rembrunis, les pattes plus pâles. Aspect général grêle, allongé et peu convexe. Tête : arrondie, les yeux non saillants et plus courts que la moitié de la longueur des tempes. Antennes dépassant à peine la base des élytres. Pronotum : un peu plus long que large avec sa base plus étroite que le sommet et les côtés arrondis en avant, non sinués en arrière, les angles postérieurs très obtus, mousses, non saillants en dehors, la base faiblement saillante. Disque peu convexe avec la gouttière marginale régulière. Elytres : ovales, déprimés et non élargis après le milieu. Les épaules tout à fait arrondies. – Subsp. antarctica (s. str.) Enderlein. – Subsp. rangitotoensis Brookes. Pronotum plus court à côtés plus arrondis en avant et gouttière marginale plus large. Elytres plus amples.
  • 21. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 109 Figure 34. – 1., Temnostega antarctica Enderlein, 1905. – 2., Languette et dent labiale. – 3., Palpe maxillaire gauche, vue ventrale. – 4., Organe copulateur. Organe copulateur : le bulbe basal est fermé avec un aileron sagittal. Il est tubulaire après le bulbe, coudé, aminci sur un peu plus de la moitié de sa longueur, puis élargi sur le dernier tiers apical. L’ensemble, arqué en 3 pends. La partie apicale du pénis est comprimée et aplatie. Sac interne avec de petites épines sans pièce différenciée. Styles (paramères) étroits, armés de 2 soies à l’apex. Chorologie : Archipel des Crozet. Ile de la Possession, baie de Noël (Vanhöffen), [E. von Drygalski, Deutsche Südpolar Exp.]. – Subsp. rangitotoensis Brookes, Nouvelle Zélande, île Rangitoto, côte nord de Middle Island, détroit de Cook. L'archipel est composé de cinq îles principales : l'Île de la Possession, l'Île de l'Est, les Îles des Pingouins, l'île aux Cochons et les îles des Apôtres. Le climat est océanique, très humide et frais. Une station météorologique est installée sur la base Alfred-Faure, dans l'île de la Possession. Crozet a pour seule population les membres des missions scientifiques. Rangitoto est une île volcanique à peine à un quart d’heure de ferry du centre d’Auckland. En fait, il s’agit d’un volcan en plein milieu de la baie. Rangitoto a
  • 22. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 110 seulement 600 ans mais n’a jamais été actif depuis son apparition. Cette île reste remarquable par ces cavités naturelles formées par la lave. Gen. THALASSOBIUS Solier, 1849. Thalassobius (genus) Solier, 1849, Gay, Hist. Fis. Pol. de Chile, Zool., IV, p. 156 ; Type : Thalassobius testaceus Solier. – Aepus, subgen. Thalassobius, Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320. Ce genre a des affinités manifestement étroites avec les Aepus paléarctiques. Il se distingue surtout par ses téguments glabres, la forme de son pronotum et du dernier article des palpes maxillaires. Mais il présente, par contre, le même type de mandibules et d'organe copulateur. DIAGNOSE, – Téguments glabres. Sillons frontaux complets. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes non subulés. Labium libre à dent double. Languette saillante et anguleuse. Tête très grosse. Pronotum rétréci. Elytres ovales, à carène apicale forte, le lobe apical large. Tibias antérieurs courts, arqués, épaissis au sommet, la face externe convexe, sans sillon, pubescente. Tarses courts, l'onychium plus court que les 4 premiers articles, le 4ème article avec une expansion sous–tarsale grêle. 2 articles dilatés aux tarses antérieurs des mâles. Organe copulateur très grêle, arqué, le sac interne armé de dents peu nombreuses. Long. : 2,80 mm. Allongé, subparallèle, un peu convexe. Testacé brillant, glabre, les téguments non alutacés. Pattes assez longues, surtout les postérieures. Tibias antérieurs arqués en dedans, épaissis au sommet, la face externe convexe, sans sillon longitudinal, les faces antérieure et externe pubescentes. Tarses courts, mais avec l'onychium plus court que les 4 articles précédents ensemble ; le 1er article est très court, à peine plus long que le 2ème aux tarses postérieurs. Le 4ème article porte une expansion sous–tarsale grêle, filiforme. Tarses antérieurs des mâles avec les 2 premiers articles dilatés et dentés en dedans.
  • 23. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 111 Tête : robuste, arrondie, plus large que le pronotum. Yeux petits, saillants, bien plus courts que les tempes qui sont très convexes et hérissées de poils. Sillons frontaux profonds, réguliers, complets et bien arrondis. Vertex avec une grosse fossette sur la ligne médiane. Antennes longues et épaisses avec les articles ovalaires. Labre transverse, à bord antérieur échancré. Mandibules robustes, la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires semblables à ceux du Kenodactylus, mais avec le dernier article plus atténué au sommet. Labium libre ; les épilobes grands, épais, mousses, rappelant ceux des Bembidiinae ; dent médiane double. Palpes labiaux à avant dernier article très renflé, armé de 4 soies, le dernier article conique, allongé, atténué au sommet. Languette saillante, à bord libre et arrondi, ses soies en nombre normal, mais les 4 plus externes très courtes. Paraglosses longs et grêles, arqués. Lignes orbitaires fortement divergentes. Pronotum : nettement rétréci à la base, ses angles postérieurs tout à fait arrondis, la base convexe. Pas d'impression basale, ni de fossettes basales ; le sillon médian et la gouttière marginale, qui est large, atteignent le bord basal. Soie pronotale antérieure implantée vers le 1/3 antérieur des côtés ; la postérieure sur le bord externe de la gouttière, avant l'angle postérieur. Elytres : ovales à épaules arrondies avec le disque assez convexe. Striole juxtascutellaire bien développée ; les 1ère , 2ème et 3ème stries sont fortes, profondes et lisses. La 4ème et la 5ème strie sont à peine visibles. Carène apicale bien développée ; lobe apical large, les 2 élytres sont séparément arrondis au sommet, comme chez les Aepus. Gouttière marginale large et régulière. Série ombiliquée agrégée. 3 soies discales dont l'antérieure est sur la 3ème strie, la 2ème sur le 4ème interstrie, la 3ème sur le 3ème interstrie, contre la 3ème strie. Groupe apical incomplet, la soie externe fait défaut. Organe copulateur : très petit, très grêle et allongé. Le bulbe basal est complet, arqué du côté ventral, sans aileron. Le sommet est fortement épaissi, dissymétrique, tordu du côté gauche ; la pointe est large, mousse, un peu anguleuse. Sac interne armé de dents peu nombreuses, très courtes, disséminées vers la région apicale.
  • 24. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 112 Thalassobius testaceus Solier, 1849. Thalassobius testaceus Solier, 1849, Gay, Hist. Fis. Pol. de Chile, Zool., IV, p. 157, pl. II, fig. II ; Type : Chili, province de Valdivia, San Carlos. In coll. Mus. Paris. – Reed, 1874, Proc. Zool. Soc. London, p. 65. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320. – Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 461. Figure 35. – 1., Thalassobius testaceus Solier, 1849. – 2., Organe copulateur. – 3., Pièces labiales. Long. : 2,80 mm. Aspect général de l'Aepus marinus, mais bien plus grand, plus convexe, absolument glabre entre les soies, sauf sur les tempes où se trouvent de chaque côté une dizaine de poils dirigés en avant. Les yeux, quoique très petits, sont un peu plus grands que chez l'Aepus. Les angles postérieurs du pronotum sont tout à fait arrondis et les élytres portent des stries internes profondes et entières. Organe copulateur : très grêle et très allongé, à sommet épais, tordu vers la gauche et tout à fait obtus.
  • 25. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 113 Chorologie : Chili, province de Valdivia, San Carlos, sous les pierres au bord de mer (Gay, 1845). In coll. Mus. Paris (types). L'ancien port fut détruit en 1960 par le tremblement de terre de Valdivia au Chili. En 1989 la construction du nouveau port et de son dock commença dans la même zone, se qui a entrainé la disparition de certains biotopes. – Iles Chiloe (Calvert). In coll. Kuschel. Gen. AEPUS Samouelle, 1819. Aepus (genus) Samouelle, 1819, Ent. Comp, p. 149 ; Type : Aepus fulvescens Sam. = Aepus marinus Ström. – Lacordaire, 1854, Gen. Col., I, p. 372. – Jacquelin du Val, 1857, Gen. Col. Eur., I, p. 22. – Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 31. – Bedel, Faune Col. Bassin Seine, I, p. 39 et 152. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 319. – Aepys Curtis, 1823, Brit. Ent., V, p. 203. – Aessus Stephens, 1829, Syst. Cat. – Biologie : Laboulbène, 1849, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 23. – Coquerel, 1850, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 529. – Henneguy, 1904, Les Insectes, p. 104. – Larve : Coquerel, 1850, Ann. Soc. Ent. Fr., p. 529, pl. XVI, fig. 3. – Jeannel, 1920, Les Larves des Trechini, Biospeol. XLII, p. 520. DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets. Mandibules robustes, la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes à dernier article subcylindrique. Labium libre à dent bifide et languette non saillante. Tête très grosse ; pronotum rétréci ; élytres allongés, déprimés. Tout le corps couvert de poils disséminés. Apex des élytres normal, avec une carène apicale et un lobe apical large, portant les soies apicales. Tibias antérieurs courts et épais, arqués et pubescents, la face externe convexe et sans sillon. Tarses courts, à expansion sous-tarsale grêle ; les tarses antérieurs avec 2 articles dilatés chez les mâles. Organe copulateur grêle, le sac interne armé d'épines. Long. : 2,20 à 2,40 mm. Allongé, parallèle ; testacé pâle, mat avec les téguments ponctués et pubescents, fortement alutacés entre les points, comme chez les Perileptus. Pattes courtes, semblables à celles du Thalassobius. Tibias antérieurs courts, épais, pubescents et sans sillon. Tarses très courts.
  • 26. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 114 Tête : robuste, arrondie et plus étroite que le pronotum. Yeux très petits, un peu saillants avec les tempes convexes et hérissées de poils. Sillons frontaux complets, profonds et régulièrement arqués. Antennes longues et épaisses, à articles ovales. Labre transverse à bord libre échancré. Mandibules robustes, la droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Palpes maxillaires à avant dernier article renflé au sommet, le dernier article grêle, bien plus étroit que le sommet du précédent, subcylindrique à sommet mousse. Labium libre ; les épilobes grands et épais, la dent médiane sillonnée et bifide. Languette subcarrée, à bord libre très peu convexe, armé de 2 grandes soies médianes et de 2 petites soies seulement de chaque côté. Paraglosses grêles et presque droits. Lignes orbitaires divergentes en avant. Pronotum : aussi large que la tête, bien rétréci à la base, ses angles postérieurs droits, la base rectiligne ou à peine convexe. Pas d'impression basale transverse ni de fossettes basales. Gouttière marginale très étroite ; disque subplan, à sillon médian superficiel, un peu en coup de gouge comme chez les Perileptus. Soies pronotales comme chez Thalassobius. Elytres : allongés, déprimés, subparallèles, les épaules accusées, mais arrondies, la gouttière marginale étroite, la carène apicale nette et le lobe apical très large. Les sommets des 2 élytres sont séparément arrondis. Pas de striole juxtascutellaire ; le disque des élytres, inégal, montre la trace très vague des 3 premières stries très écartées les unes des autres. Série ombiliquée régulièrement agrégée. 2 soies discales sur la 3ème strie. Groupe apical formé par une grande soie antérieure très écartée de la suture et une grande soie interne sur le bord apical. Organe copulateur : très voisin de celui du Thalassobius. Le bulbe basal est complet, incurvé, le sommet est épaissi, tordu du côté gauche, mais terminé en pointe aiguë et relevée. Sac interne armé d'épines assez nombreuses dans la région apicale. Styles (paramères) courts et larges, armés de 2 à 4 soies à l’apex. L'Aepus gallaecus ressemble assez à L'Aepus marinus par ses caractères externes ; il ne s'en distingue guère en effet que par la forme des angles postérieurs de son pronotum et on pourrait penser au premier abord
  • 27. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 115 qu'il ne soit qu'une simple race géographique particulière aux côtes de Galice. Mais son organe copulateur est beaucoup plus voisin de celui de L'Aepus gracilicornis de Madère que de celui de L'Aepus marinus et comme l’indiquait Jeannel (1926) : « il est clair qu'il faut attacher bien plus d'importance à ce caractère qu'aux variations de la forme extérieure » en gardant quelques réserves, bien sùr. Chorologie : répandu sur les côtes atlantiques de l'Europe, depuis la Norvège jusqu'à l'archipel de Madère. La souche primitive des Aepus a dû donner naissance à deux espèces pendant le début du Tertiaire, l'une dans le nord, sur les côtes de l'Atlantique nord, de la mer du Nord et de la Manche, l'autre sur les côtes de l'Espagne et des continents qui reliaient alors l'Espagne à l'archipel de Madère. L'isolement de Madère a produit la scission de cette espèce méridionale et une forte différenciation des caractères extérieurs de la forme insulaire qui a pour résultat qu'au premier abord L'Aepus gracilicornis paraît très différent des espèces continentales. Mais le type de son organe copulateur le rattache nettement à l'espèce de Galice. Ce genre comprend trois espèces vivant sur les plages maritimes, sous les pierres complètement submergées à marée haute. Leur appareil respiratoire présente une disposition adaptative spéciale, en rapport avec ce genre de vie. Les stigmates du dernier segment abdominal s'ouvrent sur de vastes dilatations trachéenes, des « sacs aériens » où s'accumule une réserve d'air. Comme nous l’avons vu plus haut, ces sacs ont été décrits chez l'Aepopsis robini (Miall, Natural history of aquatic insects, 1895), mais ils existent aussi chez les Aepus. On sait que ces insectes, qui restent normalement immergés pendant la durée des marées, peuvent être maintenus plusieurs jours sous l'eau sans périr. Leur résistance à l'asphyxie vient de ce qu'ils restent immobiles lorsqu'ils sont submergés, dans un état de ralentissement des échanges respiratoires qui leur permet de vivre très longtemps aux dépens de l'air contenu dans leurs trachées.
  • 28. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 116 Aepus marinus (Ström, 1788). Carabus marinus Ström, 1788, Norsk. Selsk. Skrift, II, p. 385 ; Type : Bergen. – Aepus marinus, Bedel, Faune Col. Bassin Seine, I, p. 39 et 153. – Barthe, Car. Gallo–Rhén., p. 349. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 321. – Aepus fulvescens Samouelle, 1819, Ent. Comp., p. 149 ; Type : Devonshire. – Audouin, 1834, Nouv. Arch. Museum, Paris, III, p. 177. – Fairmaire & Laboulbène, 1854, Faune Ent. Fr., I, p. 151. Long. : 2,20 à 2,40 mm. Testacé pâle, mat avec les téguments fortement alutacés. Yeux saillants, les tempes convexes 3 fois aussi longues que les yeux. Tête : très robuste. Figure 36. – 1., Aepus marinus (Ström, 1788). – 2., Organe copulateur. – 3., Tibia antérieur droit du mâle. – 4., Pièces labiales. – 5., Maxille gauche, face ventrale. Pronotum : peu rétréci en arrière à gouttière marginale assez large, les côtés à peine sinués avant les angles postérieurs ; ceux–ci toujours vifs. Elytres : subparallèles, un peu plus de 2 fois aussi longs que larges.
  • 29. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 117 Organe copulateur : allongé, plus grand et plus arqué que chez les deux autres espèces ; le bulbe basal est plus infléchi du côté ventral. Le bec apical est plus long, plus effilé, seulement infléchi du côté dorsal et non brusquement coudé. Sac interne armé de dents épineuses, fines et étroites. Les styles (paramères) portent 4 soies, dont 2 sont dirigées du côté dorsal, 2 du côté ventral. Chorologie : cette espèce se trouve sur les côtes de la Norvège, des îles Britanniques et du nord de la France. Sa station la plus septentrionale connue est celle de l'île Hitteren, près Trondhjem, en Norvège ; la plus méridionale est Fouesnant, sur la côte sud du Finistére. On la trouve sur tout le littoral de la Grande–Bretagne et de l'Irlande ; elle n'est pas connue des côtes de Belgique, de Hollande ni du Danemark. Les citations de l'Aepus marinus de Pornic et Noirmoutiers (Jeannel, Trech. Fr., p. 321) doivent être rapportées à l'Aepopsis robini (Fauvel, Rey. d'Entom., 1885, p. 193). Aepus marinus vit sur les plages maritimes, sous les pierres découvertes à marée basse. Il est assez localisé et se prend en compagnie de l'Aepopsis robini et aussi des Aepophilus bonnairei Sign. (Hémiptère) et Micralymma marinum Ström (Staphyl.). Les localités où sa présence a été signalée avec certitude sont les suivantes : Norvège : environs de Bergen (Ström, types) ; île de Svanö, près de Florô (Lysholm) ; île d'Hitteren, près de Trondhjem (Lysholm) ; côte du Jäderen, au sud de Stavanger (Helliesen) ; Lerwik, dans l'ile Stold (Munster). Iles Britanniques, Irlande (Johnson & Halbert) : Foyle, dans le Donegal ; Strangford Lough, dans le Down ; Ballinakill, dans le Galway ; Clogher Heed, dans le Louth ; North Bull, Dollymount, dans le Dublin ; Glandore, dans le Cork. – Grande–Bretagne (Fowler) : baie de la Clyde ; île de Baie ; île de Arran ; estuaire du Forth, à Dalmeny et Aberdour ; estuaire de la Tweed, à Berwick, dans le Northumberland ; côtes du Northumberland ; côtes du Durham ; île de Wight ; Weymour, sur la côte du Dorset ; estuaire du Sheldon (Champion) et estuaire de la rivière Yeame, côte sud du Devonshire ; côte sud du Cornwall (Keys) ; Watermouth, côte nord du Devonshire ; côtes du Somerset ; côte sud du pays de Galles. France. Calvados : entre Luc et Lyons–sur–mer (Fauvel). – Manche : Saint–Vaast–la–Hougue et île de Tatihou (Fauvel) ; phare de Barfleur (Fauvel & Sainte–Claire–Deville). – Finistère, côte nord : Carantec (Hervé) ; Morlaix (Hervé) ; Roscoff (Sainte–Claire–
  • 30. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 118 Deville). Côte sud : Beg–Meil, près de Fouesnant (Sainte–Claire– Deville). Aepus gallaecus Jeannel, 1926. Aepus gallaecus Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, p. 468 ; Type : Espagne, côte de Galice, Marin, sur la ria de Pontevedra (Rioja). In coll. Jeannel & Mus. Madrid. – Aepus marinus, Bolivar, 1923, Bol. Soc. Esp. Hist. Nat., XXII, p. 455. Long. : 2,20 à 2,30 mm. Aspect extérieur du précédent, mais facile à reconnaître à la forme particulière des angles postérieurs de son pronotum. Les côtés de la base sont profondément échancrés entre l'angle postérieur et la partie médiane articulée avec le pédoncule mésothoracique, comme chez beaucoup de Perileptus orientaux. En raison de cette échancrure la partie médiane de la base est saillante et les angles postérieurs sont aigus, vifs et dentiformes. Les côtés du pronotum sont peu sinués, la base large, la gouttière marginale bien développée. Forme générale, yeux et antennes comme chez Aepus marinus. Figure 37. – 1., Pronotum d’Aepus gallaecus Jeannel, 1926. – 2., Organe copulateur. Organe copulateur : plus petit que chez Aepus marinus, peu arqué du côté ventral. La pointe apicale est brusquement coudée du côté dorsal, formant un angle droit. Sac interne armé de dents épineuses fines et étroites. Styles (paramères) armés de 3 soies à l’apex.
  • 31. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 119 Chorologie : Espagne, côte de Galice, Marin, sur la ria de Pontevedra (Rioja). La ria de Pontevedra s’ouvre entre la Punta Cabicastro, située à l’ouest de la Plage de Canelas, au nord, et la Punta Centoleira, au sud. Il est moins facile de déterminer son point le plus oriental du fait de l’embouchure du Lérez, mais nous pouvons le situer à la ville de Pontevedra où le fleuve rejoint la mer, à quelques 14 km de l’ouverture de la ria dont la forme est exactement celle d’une cale d’eau de mer qui s’incruste dans le continent en suivant la direction sud-ouest nord-est. Aepus gracilicornis Wollaston, 1860. Aepus gracilicornis Wollaston, 1860, Ann. Mag. Nat. Hist., V, p. 218 ; Type : Portugal, île de Madère, Sao Vicente (Fauvel). In coll. British Muséum ; ibidem, Append., p. II. – 1865, Col. Atlant., p. 56. – Bedel, Cat. Col. Afr. Nord, I, p. 82. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 320. Long. : 2,20 mm. Plus grêle et plus allongé que les précédents. Tête : antennes épaisses, mais bien plus longues, dépassant largement le milieu des élytres, les articles plus allongés, 2,5 fois aussi longs que larges, au lieu de 1,5 fois. Yeux très petits, ponctiformes, à peine saillants avec les tempes 5 fois aussi longues que les yeux. Pronotum : plus rétréci à la base, les côtés longuement sinués, la gouttière marginale très étroite, les angles postérieurs droits, mais émoussés, la base rectiligne. Elytres : étroits et parallèles. Organe copulateur : très petit, comme chez Aepus gallaecus, peu arqué. La pointe apicale est large et tordue ; son bec est coudé à angle droit comme chez Aepus gallaecus, mais il est fusionné avec l'extrémité apicale dilatée du lobe médian, de sorte que tout le sommet est obtus.
  • 32. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 120 Figure 38. – 1., Pronotum d’Aepus gracilicornis Wollaston, 1860. – 2., Organe copulateur. Sac interne armé d'épines et de squames assez larges. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex. Chorologie : Portugal, île de Madère, Sao Vicente, au nord de l’île (Fauvel), (Wollaston). ———————
  • 33. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 121 Tribu des PERILEPTINI Jeannel. Pas d’éperon externe sur les protibias. Yeux pubescents. Palpes labiaux polychètes. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Gen. NEOBLEMUS Jeannel, 1923. Neoblemus (genus) Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 409 ; Type : Neoblemus championi Jeannel, 1923. (=Elliblemus Donabauer, 1995). DIAGNOSE, – Les espèces de ce genre ont l'aspect général des Perileptus, mais sont bien reconnaissables à leur grande taille, à la forme très particulière du vertex et à leurs tibias antérieurs sillonnés sur leur face externe. Nous avons considéré les deux sous-genres : Neoblemus et Elliblemus en synonymie. En effet, seule la forme de la tête (en réalité la convexité des tempes) ainsi que la pubescence du pronotum et quelques autres caractères peu représentatifs, avait incité Donabauer, (1995), à les séparer. Nous avons considéré ces quelques différences comme peu significatives dans le cadre d’une franche séparation subgénérique. Il se pourrait que ces deux types commencent à se diviser et à se spécialiser différemment, mais d’une manière encore trop précoce. Il devient ainsi difficile d’appliquer tous les critères qualitatifs et quantitatifs habituellement utilisées en taxonomie des Trechinae, pour la séparation des sous-genres. Long. : 4,00 à 4,50 mm. Téguments brillants, non réticulés, ponctués et pubescents ; le pronotum est glabre chez certaines espèces. Pubescence assez longue et dressée. Pattes grêles et courtes. Les tibias antérieurs assez grêles, droits, avec un profond sillon externe qui s'infléchit vers le bord interne à la base ; face antérieure du tibia presque glabre, face postéro–externe pubescente. Tibias postérieurs avec des éperons internes et une frange pectinée bien développée au bord apical. Tarses courts, les articles 3 et 4 aussi longs que larges, l'expansion sous–tarsale du 4ème article bien développée, comme chez Perileptus. Les 2 premiers articles du tarse antérieur sont légèrement dilatés et dentés en dedans chez les mâles.
  • 34. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 122 Tête : très robuste, transverse, déprimée. Yeux velus, plus ou moins gros, mais saillants. Mandibule droite de type I 1R1P (Bb) (Cf. tome I). Epistome formant une saillie transverse de forme elliptique, nettement limitée en arrière par un sillon. Sillons frontaux complets, larges et lisses, unis par une large dépression tranverse du vertex également lisse et brillante ; les sillons frontaux et leur anastomose médiane forment ainsi sur la tête une dépression lisse en forme de H, nettement délimitée sur ses bords par un trait qui détoure les joues en dehors, le postépistome en avant, une saillie triangulaire médiane du vertex en arrière. Front ponctué en dehors des sillons, avec de longs poils dressés dont ceux qui se trouvent le long de la partie postérieure des sillons sont dirigés en dedans et en arrière. Labre et pièces buccales comme chez Perileptus. Dent du menton simple, mais largement tronquée. Antennes très longues. Le pore sus-orbitaire postérieur est remplacé par une houppe de poils dirigés en dedans et en arrière qui se trouve sur la partie postérieure des joues. Pronotum : subcordiforme, rétréci à la base, le disque plan, la gouttière marginale très large, séparée du disque par une strie ; le sillon médian de forme variable, la base rugueuse. La gouttière marginale cesse en arrière avant la base et les angles postérieurs sont aigus et vifs ; bord basal presque rectiligne. Pédoncule mésothoracique très étroit ; écusson très petit. Elytres : parallèles, semblables à ceux des Perileptus. Apophyse prosternale allongée, non rebordée. Métasternum long ; les ailes semblent propres au vol. Soies discales normales. Organe copulateur : semblable à celui des Perileptus, mais étranglé dans sa partie moyenne qui est coudée. Styles (paramères) courts, armés de 2 ou 3 soies à l’apex. Neoblemus bedoci Jeannel, 1923. Neoblemus bedoci, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 412, fig. 8 ; Type : Vietnam, Tonkin, Hoa–Binh, dans les monts Sip Song Chau Taï (Bedoc). In coll. Jeannel.
  • 35. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 123 Long. : 4,00 à 4,50 mm. Espèce voisine de Neoblemus championi Jeannel, ayant le même aspect général, mais avec la tête plus robuste, plus transverse, les tempes plus convexes, la saillie du vertex ponctuée, le pronotum plus large, à côtés plus arrondis en avant, le sillon longitudinal médian du pronotum plus élargi en arrière, les fossettes basales plus profondes et prolongées en avant par une dépression oblique s'étendant sur les parties latérales du disque, les élytres plus allongés, à ponctuation des stries un peu plus fine. Organe copulateur : allongé, à partie apicale très renflée, terminée par un petit bec bien saillant. Styles (paramères) armés de 3 soies à l’apex. Chorologie : Vietnam, Tonkin, Hoa-Binh, dans les montagnes et sur les hauts plateaux du nord : Sip Song Chau Taï, région intermédiaire entre le Tonkin et le nord du Laos (Bedoc). Figure 39. – 1., Neoblemus bedoci Jeannel, 1923. – 2., Pièces labiales. – 3., Tibia antérieur droit du mâle. – 4., Organe copulateur.
  • 36. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 124 Neoblemus championi Jeannel, 1923. Neoblemus championi, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., Ann. Mag. Nat. Hist. IX, 12, p. 410–411 ; Type : Kumaon, à l’ouest d’Almora, Diva et Haute vallée de Guniti (Champion). – Jeannel, 1926, Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 424. – Andrewes, 1935, Faun. Brit. Ind., Coleop. Carab., 2, p. 57. – Csiki, 1928, Coleop. Cat., pars 98, p. 231. In coll. Brit. Mus. Long. : 3,80 à 4,20 mm. Déprimé, parallèle. Brun rougeâtre brillant, avec les joues, la partie apicale et suturale externe des élytres, le métasternum. et parfois aussi le disque du pronotum brunâtres ; pattes testacées. Sillon externe des tibias antérieurs très profond. Tête : transverse, robuste, les yeux un peu plus longs que les tempes qui sont obliques et presque planes. Saillie médiane du vertex glabre. Pronotum : transverse, 1,4 fois aussi large que long, très rétréci à la base qui n’est guère plus large que la moitié du bord antérieur ; celui–ci rectiligne. Côtés peu arrondis en avant, brusquement sinués vers le 1/5 basal, puis parallèles avant les angles postérieurs qui sont saillants, un peu aigus et vifs. Disque très plan, brillant, le sillon médian profond et à peine plus large en arrière qu'en avant ; surface basale très rugueuse ; fossettes basales peu profondes, ne s'étendant pas en avant sur le disque. Gouttière marginale très large en avant, puis régulièrement rétrécie en arrière. Elytres : plans, 2 fois aussi longs que larges, les stries régulières, superficielles mais bien visibles, marquées de lignes de points un peu plus gros que ceux qui couvrent les interstries. Organe copulateur : analogue à celui du Neoblemus bedoci Jeannel, mais plus petit, moins renflé dans sa partie apicale, avec le bec plus court. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex.
  • 37. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 125 Variations1 : Uéno, 1977 (Ergebnisse der Bhutan-Expedition des Naturhistorischen Museums in Basel. Ent. Basil. 2, 1977, p. 181), a donné de nouvelles mesures concernant les parties du corps chez les spécimens Bhoutanais et ceci comme suit : AL/EL 1,27 à 1,34 (Moyenne : 1,31 chez les mâles ; 1,19 chez les femelles), PW/HW 1,02 à 1,04 (Moyenne : 1,03), PW/PL 1,33 à 1,38 (Moyenne : 1,36), PW/PA 1,16 à 1,23 (Moyenne : 1,20), PW/PB 1,51 à 1,57 (Moyenne : 1,55), PA/PB 1,23 à 1,36 (Moyenne : 1,29), EW/PW 1,28 à 1,33 (Moyenne : 1,31) [1,30 à 1,40 (Moyenne : 1,35) pour le type], EL/EW 1,64 à 1,76 (Moyenne : 1,70) [1,70 à 1,79 (Moyenne : 1,74) pour le type]. Chorologie : espèce distribuée dans la zone subalpine d'une grande partie du versant méridional de l'Himalaya, du Uttar Pradesh au nord- ouest à Assam dans le sud-est. Inde, Himalaya. – Dehra Dun, Mussoorie, Mossy Falls (Cameron). – Kumaon, à l’ouest d’Almora, Diva et haute vallée de Guniti (Champion). Connu comme "l'Entrée de Kumaon", Haldwani, district de Nainital, est une des villes les plus populaires de l'Uttaranchal. En Kumaoni (le dialecte local), l'endroit est appelée "Halduvani", d'après l'arbre nommé "Haldu" qui prospérait avant le déboisement intensif de la région. – Sikkim, Darjiling, Gopaldhara et Namsoo (Stevens). – Dans le Bhoutan, à l’est de la plaine des Duars (Stevens). Samchi, de 300 à 350 m. d’altitude, dans le Bhoutan du sud-ouest (Uéno, 1972). Le Bhoutan est en quasi-totalité occupé par les montagnes. Le relief augmente brusquement de la plaine, au sud, en direction du nord, pour culminer au Kula Kangri (7533 m), à la frontière chinoise. Les rivières qui traversent le Bhoutan, dont aucune n’est navigable, se dirigent vers le sud pour se jeter dans le Brahmapoutre, en Inde. Subtropical dans la plaine des Duars, le climat se tempère dans les vallées montagneuses, avec des hivers froids et des étés chauds. Plus des deux tiers du pays sont recouverts de forêts. 1 Dans tous les tomes de cette Monographie, nous utiliserons quelquefois les abréviations de Uéno comme suit : L : longueur du corps (de l'apex du labre à l’apex des élytres). EW : largeur des élytres. PW : largeur du pronotum. HL : longueur de la tête. HW : largeur de la tête. PA : largeur apicale du pronotum. PB : largeur basale du pronotum. PL : plus grande longueur du pronotum. EL : longueur des élytres (du scutellum à l’apex).
  • 38. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 126 Specie Incertae Sedis Neoblemus andrewesi Jeannel, 1923. Neoblemus andrewesi, Jeannel, 1923, Trech. Rég. Orient., p. 413, fig. 9 ; Type : Dehra Dun. In coll. Brit. Mus. Long. : 4,60 mm. Bien différent des précédents par ses très petits yeux et son pronotum pubescent. Testacé rougeâtre brillant uniforme, avec les pattes pâles. Sillon externe des tibias antérieurs superficiels. Figure 40. – 1., Neoblemus andrewesi Jeannel, 1923. – 2., Tibia antérieur droit de la femelle. Tête : volumineuse, transverse, déprimée, un peu plus large que le pronotum, les yeux saillants, les tempes près de 2 fois aussi longues que les yeux, très convexes, bombées, presque anguleuses. Pronotum : pubescent, les poils des parties latérales dirigés en dedans ou en arrière. Côtés peu arrondis en avant, brusquement sinués vers le 1/5 basal, divergents en arrière avant les angles postérieurs qui sont aigus, vifs et saillants. Sommet et bord basal presque rectilignes. Disque plan à sillon médian limité par 2 stries parallèles ; la surface
  • 39. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 127 basale moins rugueuse que chez les espèces précédentes, les fossettes basales petites et profondes, la gouttière marginale moins élargie en avant. Elytres : plus de 2 fois aussi longs que larges ; les stries nettes et superficielles, sans ponctuation distincte. Le mâle est inconnu. Chorologie : Inde, Himalaya, Dehra Dun (Chatterjee). Kumaon, Haldwani (Champion). Specie Incertae Sedis Neoblemus glazunovi Jeannel, 1935. Neoblemus glazunovi, Jeannel, 1935, Rev. Fr. Entomol., I, p. 273. ; Type : Turkestan, Samarkand. In coll. Mus. Ac. Sc. Leningrad. Seule la description de ce Trechinae existe, à notre connaissance. Les dessins n’ont jamais été réalisés. Long. : 3,50 mm. Voisin du Neoblemus andrewesi Jeannel de l'Himalaya, mais plus petit. Même forme générale déprimée et même pubescence. Testacé rougeâtre brillant uniforme, avec les pattes pâles. Tibias antérieurs sillonnés et carénés en dehors. Tête : très volumineuse, plus large que le pronotum, présentant les mêmes caractères que celle du Neoblemus andrewesi mais non transverse, les yeux et les tempes de même forme. Antennes très longues, dépassant le milieu des élytres. Pronotum : semblable à celui du Neoblemus andrewesi, mais aussi long que large, non transverse avec les côtés arrondis en avant, rétrécis et sinués au 1/4 basal, les angles postérieurs grands, droits et vifs, non saillants en dehors, la base sensiblement rectiligne, le disque plan et hérissé de poils dressés et inclinés en arrière, un sillon médian canaliculé et la surface basale peu rugueuse.
  • 40. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 128 Elytres : allongés, déprimés et parallèles, 2,5 fois aussi longs que larges ; les stries nettes mais superficielles, non ponctuées, effacées en dehors et à la base, les interstries plans et couverts de points aciculés. Seules les femelles sont connues. Chorologie : Ouzbékistan (=Uzbekistan), dans la vallée du Zéravchan, Samarkand (Glazunov). Iran central et oriental, à Bampur (Zarudnyi). Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996. Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996, Nouv. Rev. Entomol. (N. S.), 13(2), pp. 99-109. ; Type : 1 mâle, Anatolie sud-occidentale, province d'Antalya, Sagirin (Gillerfors, 1990). In coll. Jeanne. Paratype : 1 mâle, Beskonak (Gillerfors, 1992). In coll. Gillerfors. Cette espèce est assez proche de Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003, de l’Iran. L’organe copulateur de Neoblemus gillerforsi est dessiné sur la même planche que celui de Neoblemus samai afin de permettre la comparaison, leurs différences ne tiennent qu’à leurs épaisseurs. Comme l’a souligné Magrini, 2003, la bonne orthographe du nom de l’espèce est bien : gillerforsi et non gilleforsi indiqué dans le catalogue de Lorenz (1998). Long. : 3,80 mm. Brun rouge avec les palpes, pattes et antennes plus claires. La forme générale est très déprimée et le dessus est aplani. Pattes et antennes très longues et grêles. Protibias faiblement sillonnés sur leur bord externe. Tête : grande, aussi large (avec les yeux) que le pronotum, les yeux peu saillants, un peu plus longs que les tempes, la saillie du vertex triangulaire avec sa pointe antérieure atteignant presque la suture épistomo-frontale. Surface de la tête (à l’extérieur des sillons frontaux) avec une pubescence longue et redressée. Les yeux avec de petits poils courts.
  • 41. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 129 Figure 41. Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996. Pronotum : transverse et cordiforme. Le bord antérieur est rectiligne. Les angles antérieurs sont arrondis. Les côtés peu arrondis jusqu'à la constriction basale, puis divergents. Les angles postérieurs sont vifs, aigus et saillants en dehors. La gouttière marginale est très subtile. Le sillon médian est très profond, partant presque du bord antérieur et s'élargissant régulièrement en arrière, sa surface est glabre (excepté les soies pronotales). Elytres : subrectangulaires, un peu élargis en arrière. Leur plus grande largeur se trouve vers le tiers postérieur. Les stries visibles avec les interstries ponctués et pubescents. Organe copulateur : gracile et allongé en vision latérale avec son sommet pédonculé et légèrement replié vers le bas. Longeur : 0,45 à 0,50 mm. (Moyenne : 0,47 mm.). En vision ventrale le sommet est reserré et de forme subtriangulaire. Styles (paramères) avec 2 soies à l’apex.
  • 42. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 130 Chorologie : Turquie, province d'Antalya, Sagirin pour l'holotype (Gillerfors, 1990). Beskonak (Gillerfors, 1992). Neoblemus dostali Donabauer, 1995. Neoblemus dostali Donabauer, 1995, Ann. Natur. Mus. Wien, 97 B, pp. 169-176. ; Type : Turkménistan, à 5 km au sud d’Aschchabad (Dostal & Cate, 1994). In coll Donabauer, Vienne. Long. : 3,80 mm. Couleur rougeâtre niforme. Pièces bucales et tiers arrière des élytres plus foncé. Antennes et pattes légèrement plus claires. Pattes sans caractéristiques particulières. Protibias sillionnés. Tête : très grande et robuste, remarquablement aplatie. Plus large que le pronotum, avec les yeux. Yeux petits, clairement bombés et aussi longs que les tempes qui sont peu convexes. Antennes très longues, atteignant les milieu des élytres. Sillons frontaux modérément profonds, en forme de H. Une microsculpture présente. Ponctuation sur les côtés de la tête. Figure 42. – 1., Neoblemus dostali Donabauer, 1995. – 2., Aile Brachitère droite. – 2., Organe copulateur.
  • 43. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 131 Pronotum : assez plat et brillant, avec une microsculpture assez claire, et légèrement ponctuée inégalement sur les côtés. Pronotum environ 1,3 fois aussi large que long. Base considérablement plus étroite que le bord antérieur. La plus grande largeur vers le 1/4 antérieur. Gouttère marginale étroite. Sillon médian assez large vers le premier quart puis réduit à une fine ligne. La base est irrégulièrement ponctuée. Elytres : étroits et ponctués, peu brillants, remarquablement plats, environ 1,8 fois plus longs que larges. Stries ponctuées mais effacées. Les 4 plus internes restent les plus visibles, surtout la base de la première strie. Un seul mâle connu. Organe copulateur : assez mince, avec une membrane dorsale assez ample dans le tiers apical. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex. Chorologie : Turkménistan, à 5 km au sud d’Aschchabad (Dostal & Cate, 1994). In coll Donabauer, Vienne. Specie Incertae Sedis Neoblemus zetteli Donabauer, 1995. Neoblemus zetteli Donabauer, 1995, Ann. Natur. Mus. Wien, 97 B, pp. 169-176. ; Type : Malaisie, Sarawak, Kubah NP, à 20 km ouest de Kuching, Gunung Serapi, (zettel, 1993). In coll. Mus. Vienne. Long. : 3,20 mm. Coouleur noire, appendices buccaux, cotés et base du pronotum légèrement plus clairs, noir-rougeâtre, le dessous du thorax également plus clair et rougeâtre. Pattes et premier article des antennes, brun jaunâtre. Pattes sans caractéristiques particulières. Protibias sillionnés.
  • 44. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 132 Figure 43. – 1., Neoblemus zetteli Donabauer, 1995. – 2., Aile Brachitère droite. Tête : grande et robuste, non aplatie, avec les yeux grands et voûtés. L’ensemble, aussi large que le pronotum. Base voûtée entre les sillons frontaux. Antennes longues, n’atteignant pas le milieu des élytres. Sillons frontaux assez marqués en H. Microsculpture absente sauf une légère ponctuation. Pronotum : fortement convexe, brillant, sans microsculpture, mais légèrement ponctué (x80), comme la tête. 1,3 fois plus large que long. Base plus étroite que le bord antérieur. La plus grande largeur très en avant, à 0,75 de la longueur totale. Puis faiblement rétrécit vers l'arrière, devenant presque parallèle. Goutière marginale étroite. Sillon médian large dans le premier quart puis rétrécit. Base du pronotum non grossièrement ponctuée, mais avec des fossettes. Elytres : étroits et ponctués, sans microsculpture, assez mats. Courts, 1,6 fois plus longs que larges et peu parallèles, convexes. Stries presque effacées, seulement les 3 plus internes clairement visibles. Stries et interstries ponctués. 2 pores sétifères sur la 3ème interstrie. Le 1er à 0,16 de la longueur de l'élytre, le 2ème juste après le milieu.
  • 45. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 133 Le mâle est inconnu. Chorologie : Malaisie, Sarawak, Kubah NP, à 20 km ouest de Kuching, Gunung Serapi, (zettel, 1993). Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003. Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003, Boll. Soc. Ent. It. 135(2), 2003 ; Type : Iran, Lorestan, au sud–ouest de Dorud à environ 1400 m. d’altitude (Sana, 2002). In coll. Magrini. Paratype, 1 mâle in coll. Pavesi ; 2 femelles in coll. Magrini ; 1 femelle in coll. Jeanne. Long. : 3,71 à 4,21 mm. (Moyenne : 4,01 mm.), très déprimé et parallèle, avec les téguments brillants, réticulés. Couleur brun rougeâtre. Palpes, pattes et antennes plus claires. Pattes de moyenne longueur avec les tibias antérieurs nettement sillonnés. Ailes complètement développées (semble propre au vol). Figure 44. – 1., Neoblemus samai Magrini & Pavesi, 2003. – 2., Organe copulateur. – 3., Organe copulateur de Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996.
  • 46. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 134 Tête : grande et robuste, plus grande largeur 0,83 à 0,93 mm. (Moyenne : 0,88 mm.), transverse, aussi large que le pronotum ; les yeux pubescents, modérément saillants, aussi longs que les tempes, qui sont obliques, largement pubescentes et convexes, nettement séparées du cou ; portion médianne du sommet glabre, sillions frontaux complets, larges et lisses, unis par une large dépression transverse au sommet, également lisses et brillants. Antennes longues : 2,43 à 2,76 mm. (Moyenne 2,57 mm.). Pronotum : cordiforme, transverse et glabre ; base beaucoup plus étroite que la marge antérieure, qui est rectiligne ; plus grande largeur : 0,83 à 0,93 mm. (Moyenne : 0,87 mm.) ; longueur sur la ligne médianne 0,63 à 0,70 mm. (Moyenne 0,67 mm.) ; rapport largeur/longueur : 1,26 à 1,31 (Moyenne : 1,28) ; angles antérieurs non proéminents ; angles postérieurs légèrement aigus et saillants ; gouttière marginale subtile et régulière ; une soie marginale implantée au 1/5 antérieur et une en correspondance de l'angle postérieur ; de base subrectiligne, largeur : 0,57 à 0,64 mm. (Moyenne : 0,60 mm.). Disque du pronotum avec le sillon médian bien imprimé. Elytres : subrectangulaires, côtés presque parallèles, avec la plus grande largeur vers le 1/3 postérieur, la marge basale rectiligne et les épaules faiblement arrondies ; pubescence dense, interstries légèrement convexes et bien ponctués ; les 4 premières stries bien imprimées, les suivantes progressivement effacées ; gouttière marginale étroite et régulière, effacée vers le sommet ; largeur globale des deux élytres : 1,15 à 1,28 mm. (Moyenne : 1,21 mm.) ; longueur 1,92 à 2,25 mm. (Moyenne : 2,11 mm.) ; rapport longueur/largeur globale : 1,66 à 1,76 (Moyenne : 1,73). Organe copulateur : gracile et allongé en vision latérale avec son sommet pédonculé et légèrement replié vers le bas. Longeur : 0,45 à 0,50 mm. (Moyenne : 0,47 mm.). En vision ventrale le sommet est reserré et de forme subtriangulaire. Styles (paramères) avec 2 soies à l’apex. Espèce morphologiquement assez proche de Neoblemus gillerforsi Jeanne, 1996.
  • 47. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 135 Chorologie : Iran, province du Lorestan, au sud–ouest de la ville de Doroud (=Dorud, =Do Rûd) à environ 1400 m. d’altitude (Sana, 2002), sur les rives sabloneuses d'un torrent. Gen. APOPLOTRECHUS Alluaud, 1915. Apoplotrechus (genus) Alluaud, 1915, Bull. Soc. Ent. Fr., p. 286, fig. I ; Type : Perileptus strigipennis Fairmaire. Chorol. : Ampasimpolaka, en aval de la rivière Mandraré dans l'extrême sud de l'île (Alluaud, 1900). Les deux espèces constituant le genre sont très remarquables par leur grande taille (4,50 à 7,00 mm), leur forme épaisse, leurs antennes très courtes et un certain nombre de caractères assez importants pour la tribu. DIAGNOSE, – Sillon frontaux, épistome, labre, pièces buccales du même type que chez Perileptus ; la dent du menton particulièrement longue et aiguë. Yeux glabres. Antennes filiformes, courtes et grêles. Pronotum très large, non rétréci à la base qui est pédonculée. Elytres parallèles, mais très convexes, à stries entières et ponctuées, avec une forte carène en dedans de la racine de la 5ème strie, s'unissant à angle aigu avec l'origine de la gouttière humérale. Pas de carène apicale ni de retour de la strie suturale le long du bord apical. Tibias antérieurs pubescents, mais avec une forte carène saillante sur la face externe et sur le bord interne, la face ventrale tuberculée. 4ème article des tarses avec une expansion membraneuse sous l'onychium. Tête et pronotum glabres, élytres à pubescence rare. Grande taille ; ailé. Forme générale épaisse. Coloration testacée brunâtre, les téguments alutacés, très brillants, comme vernis. Métasternum allongé. Face ventrale de l'abdomen pubescente. Pattes courtes et grêles. Les tibias antérieurs allongés, un peu arqués, pubescents, sans sillons, mais avec de fortes carènes externe et interne et une autre dorsale bien plus faible. Des poils alignés entre les carènes dorsale et externe. Face ventrale inégale et tuberculée. Tibias intermédiaires et postérieurs pubescents et carénés. Tarses courts, les 2 premiers articles dilatés chez les mâles, le 4ème article avec une petite expansion membraneuse sous l'onychium.
  • 48. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 136 Tête : petite, déprimée, à sillons frontaux nets, profonds et étroits, complets et régulièrement arrondis, très écartés l'un de l'autre sur le vertex ; les joues et le vertex convexes et lisses. Yeux très grands, très saillants, glabres et réniformes ; les tempes réduites à un tout petit intervalle entre le bord postérieur de l'œil et le sillon. Epistome tuberculé. Labre rétréci à la base, fortement bilobé. Antennes très courtes et fines, dépassant à peine la base du pronotum. Les articles cylindriques. Mandibules longues, grêles et acérées. Palpes subulés, comme chez Perileptus ; l'avant dernier article des palpes labiaux porte une douzaine de grandes soies recourbées. Labium libre à épilobes peu saillants, sa dent médiane simple et très aiguë. Languette carrée ; paraglosses très grêles. 2 soies susorbitaires en lignes divergentes. Pronotum : très large, transverse, convexe et non rétréci à la base ; les côtés régulièrement arrondis et à peine sinués en arrière, la base plus large que le sommet, lobée au milieu avec les parties latérales rectilignes, les angles postérieurs aigus, vifs et saillants, marqués d'une forte carène bissectrice saillante. Gouttière marginale très étroite. Sillon médian très profond, large et sulciforme en avant, linéaire en arrière et brusquement élargi en fourche sur le lobe basal dont la surface est déprimée. Pas de fossettes latérales mais une impression transverse rapprochée du bord basal et s'étendant presque jusqu'aux angles postérieurs. Pédoncule mésothoracique assez étroit. Pronotum avec une soie située vers le milieu des côtés, une deuxième plus petite sur l'angle postérieur, sur le côté externe de la carène angulaire. Elytres : parallèles, convexes et épais, environ 1,5 fois aussi longs que larges, les épaules anguleuses en avant, le bord huméral dessine le côté d'une ogive dont l'autre côté est formé par une forte carène du 5ème interstrie. Striole juxtascutellaire bien développée. Gouttière marginale étroite et régulière. Toutes les stries entières et profondes, fortement ponctuées et colorées de brun ; simples au sommet, sans crosses ni anastomoses ; pas de carène apicale. Interstries convexes, finement ponctués et pubescents, le 8ème interstrie plus large que les autres. Série ombiliquée régulière. Pas de soies discales ni apicales sur les élytres.
  • 49. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 137 Organe copulateur : allongé et très peu chitinisé ; ses parois dorsales et latérales entièrement membraneuses. Apex arrondi. Styles (paramères) armés de 2 soies apicales. Chorologie : Madagascar et Tchad. Apoplotrechus strigipennis (Fairmaire, 1903). Perileptus strigipennis, Fairmaire, 1903, Rev. Ent., XXII, p. 17 ; Type : Madagascar sud, Ampasimpolaka, en aval de la rivière Mandraré (Alluaud). In coll. Aubert & Mus. Paris. – Apoplotrechus strigipennis Alluaud, 1915, Bull. Soc. Ent. Fr., p. 286, fig. I. – Jeannel, 1926, Mon. Trech. L'Abeille, XXXII, p. 439, fig. 224–226. Figure 45. – 1., Apoplotrechus strigipennis (Fairmaire, 1903). – 2., Organe copulateur (d’après Casale & Laneyrie). – 3., Organe copulateur du même (d’après Mateu). – 4., Tibia et tarse antérieurs du mâle. – 5., Pronotum. – 5., Pièces labiales. Long. : 4,50 à 7,00 mm. Brun testacé pâle très brillant en dessus, mat et plus foncé au dessous, les carènes, les sillons et les stries noirâtres. Téguments fortement alutacés. Ailé.
  • 50. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 138 Tête : bien plus étroite que le pronotum, les mandibules longues et acérées, les yeux 7 à 8 fois aussi longs que les tempes. Pronotum : presque aussi large que les élytres, sa base plus large que le bord antérieur, les côtés brièvement sinués avant les angles postérieurs qui sont petits mais aigus. Elytres : subparallèles et convexes, environ 1,5 fois aussi longs que larges. Pas de soies discales ni apicales. Organe copulateur : allongé et faiblement chitinisé, ses parois dorsales et latérales entièrement membraneuses. Apex arrondi. Styles (paramères) armés de 2 soies à l’apex. Chorologie : Madagascar, Belumbé ( ?) (Perrier de la Bathie). In Mus. Paris. Ampasimpolaka (=Ambovombé), en aval du fleuve Mandraré dans l'extrême sud de l'île (Alluaud, 1900). Non loin d'Amboasary, petite localité plantée au milieu des champs de sisal, aux rangées rectilignes qui s'étendent à perte de vue, le fleuve Mandraré se jette dans l'océan à proximité du lac Anony. Cette étendue d'eau saumâtre est bordée de majestueuses dunes de sable blanc. Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982. Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982, Bull. Soc. Ent. Fr., 87, p. 350 ; Type : Tchad, ville de Sahr (Hollande, 1964). In coll. Mateu. Long. : 4,50 à 5,00 mm. Ailé. Forme générale étroite et allongée. Couleur rouge brique, plus foncée que celle d’Apoplotrechus strigipennis (Fairmaire). Protarses du mâle très peu élargis. Métatibias arqués pour les 2 sexes. Téguments pubescents en dessus et en dessous, avec une microsculpture bien développée. Il diffère également d’Apoplotrechus strigipennis par ses antennes courtes, par son pronotum à bord postérieur nettement bisinué, avec les angles postérieurs plus grands, longs, saillants et prolongés en arrière. La base se présente bien concave de part et d'autre du sillon médian, lequel est
  • 51. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 139 brusquement élargi en fourche échancrée. Pattes plus courtes et plus grêles que chez Apoplotrechus strigipennis. Figure 46. – 1., Organe copulateur d’Apoplotrechus hollandei Mateu, 1982. – 2., Pronotum. Pronotum : avec les côtés moins arrondis au milieu et une sinuosité apicale plus longue. La base est plus large. Elytres : nettement plus étroits, convexes et parallèles (1,55 fois plus longs que larges) que chez Apoplotrechus strigipennis, moins élargis après les épaules. Les interstries sont plus convexes. Organe copulateur : membraneux, comprimé et peu chitinisé avec son bord ventral arqué et l'apex obtus. Styles (paramères) armés de 2 soies à l'apex. Chorologie : Tchad, ville de Sahr (Hollande, 1964). Gen. PERILEPTUS Schaum, 1860. Perileptus (genus) Schaum, 1860, Naturg. Ins. Deutschl., I, p. 663 (=Parablemus Müller, 1939, Miss. Biol. Paese Borana, II, 1, p. 37. ; Type : Parablemus latimargo Müller) ; Type Perileptus (genus) Schaum : Perileptus areolatus Creutzer. – Putzeys, 1870, Stett. Ent. Ztg., XXXI, p. 362 (révision). – Ganglbauer, 1892, Käf. Mitteleur., I, p. 185. – Bedel, Cat. Rais. Col. N. Afr., I, p. 82. – Jacobson, Käf. Russl., p. 296. – Jeannel, 1922, Trech. Fr., p. 341. – 1923, Trech. Rég. Orient., p. 396. – Ochthephilus Nietner, 1857, Ann. Mag. Nat. Hist. (2) XX, p. 276 ; Type : Ochthephilus ceylanicus Nietn. [préoccupé par
  • 52. NOUVELLE MONOGRAPHIE DES TRECHINAE TOME II  LES COMPTES RENDUS DU L. E. F. H. E 140 Ochthephilus Mulsant & Rey, 1856]. – Blemus, L. de Castelnau, 1840, Hist. Nat. Col., I, p. 155 [nec Blemus Stephens, 1830]. – Dawson, 1854, Geod. Brit., p. 172. – Bedel, Fne. Col. Bassin Seine, I, p. 38. (=Subgen. Pyrrhotachys Sloane, 1896, Proc. Linn. Soc. N. S. Wales, XXI, p. 374 ; Type : Pyrrhotachys constricticeps Sloane 1896, quelquefois orthographié par erreur : constrictipes). – Subgen. Perileptodes Jeannel, 1926. Mon. Trech. L’Abeille, XXXII, p. 430. ; type : Perileptodes pilifer Jeannel. Les Perileptus sont de petits Trechinae ripicoles vivant au bord des eaux courantes sur les plages de graviers où on les trouve parfois en nombre sous les pierres humides. Leur forme est plus ou moins plate et parallèle. La base du pronotum est rugueuse, les stries des élytres sont assez fortes et ponctuées. Perileptus cameroni Jeannel de l'Inde et Perileptus latimargo Müller d'Ethiopie avaient été regroupés par Müller (1939) dans le sous-genre Parablemus. Plus tard, Uéno (1976) a décrit Perileptus birmanicus de Birmanie et après avoir dessiné l'édéage du Perileptus cameroni Jeannel, le plaça à son tour dans le sous-genre Parablemus, suivit par Mateu (1982) pour son Perileptus convexicollis du Tchad. Nous n’avons pas conservé ce sous-genre car il nous semble non sérieusement fondé. DIAGNOSE, – Sillons frontaux complets, étroits et profonds, en coup de gouge. Yeux velus. Epistome avec un bourrelet transverse. Labre pédonculé, en forme d'Y. Palpes maxillaires subulés. Dent du menton simple. Postmentum avec une rangée de 15 à 16 soies au bord antérieur ; labium libre. Palpes labiaux à avant dernier article hérissé d'une dizaine de longues soies recourbées. Pas de carène apicale de la 5ème strie des élytres. Tibias antérieurs pubescents, sans sillon externe ni carène. 4ème article des tarses avec une forte expansion sous-tarsale. Trechinae pubescents, de petite taille et ailés. Lobe médian de l'organe copulateur complet, à bulbe basal fermé et coudé, l'orifice basal tourné vers l’arrière ; ses parois hyalines, membraneuses, le bord ventral seul rigide et très chitinisé. Sac interne sans autre armature que 2 petits nodules dans la partie basale.