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J’ai décidé de me porter candidat à la présidence du MEDEF.
C’est une décision que je prends avec gravité à un moment historique
pour notre pays. Oui, nous vivons un temps historique, parce qu’à travers
la crise que nous traversons, et qui frappe durement nos entreprises, un
monde nouveau est en train de naître. Ces profondes mutations dessinent
une nouvelle donne économique, qui remet en question nos certitudes et
nous confronte à de nouveaux défis.
Aujourd’hui, j’en suis convaincu, la France est à la croisée des chemins.
Nous avons le choix de prendre toute notre place dans ce monde nouveau
qui émerge ou d’en rester à la marge. Ce choix est crucial, il est également
urgent, car les bouleversements en cours seront bientôt irréversibles.


Mon diagnostic :
nouvel horizon économique, nouveaux défis
Pendant que l’économie européenne perd des parts de marché, d’autres grandes zones du
monde prennent désormais un leadership que nul n’aurait pu prévoir il y a seulement 10
ans. La Chine, déjà usine du monde, est en passe de devenir le cerveau du monde, en formant
chaque année plus d’ingénieurs que l’ensemble des pays européens réunis. Parallèlement, les
autres pays du groupe des BRICS – Brésil, Russie, Inde et Afrique du Sud – ne sont plus pour
nous seulement des fournisseurs ou des clients, mais de redoutables concurrents.
Au sein des économies développées, alors qu’aux Etats-Unis et au Japon, des frémissements
laissent espérer le retour de la croissance, en Europe le contraste est saisissant entre l’Allemagne
et la France. Les deux économies censées tirer l’économie européenne connaissent désormais
des trajectoires de compétitivité dangereusement divergentes.

Dans ce nouveau paysage économique mondial, l’économie française, malgré ses atouts,
malgré la ténacité de ses entrepreneurs, semble avoir bel et bien décroché. J’y vois trois raisons
principales.
2




Tout d’abord, nos entreprises sont soumises au cercle vicieux du sous-investissement. A cause
du poids des prélèvements qui pèsent sur elles, les marges des entreprises françaises sont au
plus bas depuis 25 ans ; de ce fait, elles n’ont pas de quoi financer des investissements de pro-
ductivité et d’innovation. Dans le même temps, l’accès au financement leur est de plus en plus
difficile. Elles prennent ainsi un retard inquiétant vis-à-vis de leurs concurrents.

L’emploi est également victime d’une spirale dépressive. Le coût horaire de la main-d’œuvre
est parmi les plus élevés de la zone euro : 35,3 euros dans les services et l’industrie en 2012,
contre 28,7 en moyenne dans la zone euro, 32,3 en Allemagne et 27,7 en Italie. Parallèlement,
les rigidités du marché du travail dissuadent les entreprises d’embaucher, en même temps
qu’elles entravent la mobilité des salariés et leur adaptation à de nouveaux métiers. Enfin,
trop d’entreprises ont des difficultés à trouver des candidats dotés des compétences requises,
malgré un taux de chômage élevé – selon Pôle Emploi, 43% des prévisions d’embauche butent
sur d’importantes difficultés de recrutement.

Enfin, l’économie et la société françaises sont corsetées par le poids excessif des dépenses publiques,
qui représentent près de 57% du PIB, et génèrent un niveau de prélèvements obligatoires parmi
les plus élevés au monde.

Tels sont, à mes yeux, les obstacles à la compétitivité de nos entreprises et de l’économie française.
Si nous n’agissons pas maintenant, la France sera bientôt distancée dans la compétition in-
ternationale et européenne. Elle risque de l’être d’autant plus durablement que la montée
en puissance de certaines économies, comme celles de l’Asie du Sud-Est, de la Chine, du Bré-
sil ou encore de l’Inde, renforce ces handicaps qui entravent notre économie. Les marges de
manœuvre pour trouver des solutions sont réduites, puisque notre pays cumule déficit public,
déficit extérieur et un niveau d’endettement record.



Un remède pour la France :
une nouvelle politique économique
Le décrochage français n’est pas inéluctable, nous devons unir nos forces pour le contrer.
Nous, entrepreneurs, nous sommes aujourd’hui en première ligne dans cette lutte.
Il nous faut agir pour que la France réoriente sa politique économique et se donne enfin pour
priorité le développement des entreprises. Depuis plusieurs décennies, nos responsables
politiques poursuivent avec obstination une politique économique favorable à la demande et
à la dépense publique, malgré son échec patent. Il est plus que temps que notre pays s’engage
résolument, dans une politique de l’offre favorable à la production de biens et des services.
Seule cette politique économique peut permettre le retour des investissements dont
dépendent l’innovation, la croissance et l’emploi d’aujourd’hui et de demain.

Le MEDEF doit aujourd’hui jouer un rôle déterminant pour promouvoir cette nouvelle politique
économique. Je pense que notre pays réunit aujourd’hui les conditions nécessaires pour la
mettre en œuvre, qu’il s’agisse de la désillusion de l’opinion publique vis-à-vis des politiques
menées jusqu’alors, ou de la représentativité majoritaire des syndicats réformistes.
3




Cette politique de l’offre passe par de nouveaux équilibres, que la France doit établir dans
4 domaines prioritaires et indissociables :


   Un nouvel équilibre de la sphère publique,

   Un nouvel équilibre social,

   Un nouvel équilibre du tissu entrepreneurial,

   Un nouvel équilibre européen.




1. Un nouvel équilibre de la sphère publique
En France, la dépense publique s’élève aujourd’hui à près de 57 % du PIB. Il est temps de la ramener
à la moyenne de la zone euro, c’est-à-dire à 50 %. Ce qui suppose que l’Etat, les collectivités
territoriales et les organismes de protection sociale s’attaquent efficacement aux gisements
d’économies et de productivité. Economiser 100 milliards de dépenses publiques permettrait
de revenir à l’équilibre budgétaire et de diminuer le coût du travail par un allègement des
cotisations sociales, sans alourdir la pression fiscale.

Un Etat plus frugal, des collectivités locales moins dispendieuses, des dépenses de protection
sociale maîtrisées, ce sont à terme moins d’impôts, de taxes et de cotisations. La France en a
bien besoin. Elle est en effet pénalisée par un taux de prélèvements obligatoires qui figure
parmi les plus élevés du monde : 44,2% du PIB en 2011, contre 34% en moyenne dans les pays de
l’OCDE et 37,1% en Allemagne.

Par ailleurs, il faut mettre un terme à la prolifération administrative et réglementaire, qui est
devenue insoutenable pour les entreprises. Nul ne sera surpris d’apprendre que la France occupe
cette année le 126e rang sur 144 pays évalués par le World Economic Forum pour leur degré de
complexité administrative ! Nous pouvons nous réjouir que le gouvernement ait récemment
repris à son compte cette exigence de simplification. Aux entrepreneurs, par la voix du MEDEF,
de lui rappeler ses engagements, mais aussi de lui faire connaître l’étendue des autres changements
à engager en ce domaine.

Toutes ces mesures doivent permettre à la France de regagner la compétitivité qu’elle a perdue
par rapport à l’Allemagne depuis 10 ans. Elles auront également un formidable impact sur
l’attractivité de la France, sa capacité à retenir les entreprises françaises sur son sol et à attirer
les investisseurs étrangers au service de nos entreprises.
4




2. Un nouvel équilibre social
Pour lutter contre la perte de compétitivité, coût - les coûts de production - et hors coût - la
qualité, le caractère innovant et le design des produits, les services associés -, la France doit
réunir plusieurs conditions.

La première est le développement des compétences : pour améliorer leur compétitivité et
maintenir leur ancrage sur le territoire français, les entreprises doivent pouvoir trouver en
France, puis développer et préserver, les compétences dont elles ont besoin.
Une nouvelle politique de compétences suppose que le système éducatif, les branches profession-
nelles, les régions et les entreprises sachent intensifier et coordonner leurs efforts pour orienter
les jeunes vers les métiers porteurs, revaloriser l’enseignement technique et professionnel,
permettre à tous les élèves d’acquérir le socle commun de connaissances nécessaires à
l’entrée dans la vie active, maintenir l’employabilité des salariés.
Nous devons également redéployer les moyens de la formation professionnelle. Ils doivent
aller en priorité aux politiques d’alternance, aux métiers en tension, à l’employabilité des salariés
de petites entreprises et à la sécurisation des parcours professionnels. Cela nous permettra de
remédier au déficit de compétences qui handicape le développement de nos entreprises.

La deuxième condition est la modernisation du fonctionnement du marché du travail.
Ses rigidités actuelles freinent la capacité d’adaptation des entreprises, alors que celles-ci sont
confrontées à une double incertitude : des cycles de conjoncture de plus en plus courts et des
évolutions de plus en plus rapides de leurs marchés.
Il faut donc rechercher un meilleur équilibre entre l’aspiration des salariés à être sécurisés dans
leur mobilité professionnelle et la nécessité, pour les entreprises, d’une plus grande souplesse
dans la gestion de leurs ressources humaines. Une première étape importante vient d’être
franchie avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi. Il nous faudra être extrêmement vigilants
sur le respect de son contenu dans la transcription législative en cours de discussion au
Parlement. Et il faudra faire en sorte que cette première étape soit rapidement suivie d’autres
avancées dans cette voie.

Toutes ces réformes ne pourront se faire que dans le cadre d’un dialogue social dynamique
et rénové. L’accord entre les partenaires sociaux est de très loin préférable à la loi parce qu’il
est le meilleur moyen de faire émerger un consensus, donc de trouver des solutions constructives
et efficaces. Mais ce dialogue doit être mené au bon niveau, d’abord dans l’entreprise, puis
dans la branche, et subsidiairement au niveau interprofessionnel. La négociation au plus près
du terrain permet en effet des accords mieux adaptés au fonctionnement des entreprises et
donc plus opérationnels. Parallèlement, il faut une représentation du personnel plus efficace,
plus lisible, répondant mieux à la réalité de l’entreprise et aux attentes des salariés. Enfin, il
convient de rénover le paritarisme sur des bases plus transparentes et plus professionnelles.
5




3. Un nouvel équilibre
du tissu entrepreneurial français
Nous ne devons pas tout attendre des pouvoirs publics. C’est aussi en notre sein que nous
devons mener une action volontariste. Avec la crise, la qualité des relations entre clients et
fournisseurs s’est particulièrement dégradée. Les grandes entreprises se servent trop souvent
des petites comme de variables d’ajustement. Pour conserver des prix attractifs, elles imposent
des réductions de leurs prix d’achat. Pour améliorer leur trésorerie, elles allongent les délais de
paiement. C’est notamment à cause de tels comportements que les PME tricolores ont du mal
à se développer et que la France ne compte pas assez d’entreprises de taille intermédiaire.

Les grandes entreprises commettent là une erreur qui leur est préjudiciable : en fragilisant leurs
fournisseurs et leurs sous-traitants, elles se rendent elles-mêmes plus vulnérables. A l’inverse, les
groupes allemands ou japonais ont su développer des relations durables avec leurs fournisseurs,
coopérer avec eux pour innover, et gagner ensemble des marchés à l’international.


Je propose que le MEDEF prenne deux initiatives fortes en ce domaine :

  Convaincre les chefs d’entreprise de recevoir chaque année l’ensemble de leurs fournisseurs
  et de sous-traitants de rang 1. Il s’agirait d’abord d’examiner avec eux comment améliorer
  leur politique d’achat. Ce serait également l’occasion de les informer de la stratégie de leur
  entreprise, de son plan de charge, de sa politique de recherche et développement, ainsi que
  de ses actions à l’international.

  Recenser et diffuser largement dans les territoires toutes les bonnes pratiques en matière
  d’achat responsable et de relations partenariales entre clients et fournisseurs, particulièrement
  dans les domaines de l’innovation et de l’export.

Car l’un des principaux objectifs de notre action doit être de développer la part de marché
des entreprises françaises à l’international.

Depuis 10 ans, après une décennie d’excédents, la France voit ses déficits s’aggraver – 67 milliards
l’année dernière –, alors que dans le même temps, l’Allemagne additionne les excédents records.
De ce fait, la France perd des parts de marché. En dix ans, la part des exportations françaises
dans le monde est passée de 5,7% à 3,3%, et elle a reculé dans la zone euro, de 16,8% à 12,6%.

Nous n’avons pas d’autre choix que de conquérir des marchés à l’international : c’est là que la
croissance se trouve ! Nous devons encourager nos entreprises, et particulièrement les plus
petites, à revoir leur modèle économique pour monter en gamme, dépasser nos frontières, et
profiter de la croissance des nouvelles puissances économiques.

Là encore, le MEDEF ne doit pas se contenter de relayer l’action des pouvoirs publics. Il doit
favoriser le développement de nos entreprises. Les MEDEF territoriaux pourraient ainsi faire
émerger des passerelles entre les PME et les organismes d’enseignement supérieur et de
6




recherche de leurs territoires ou aider les entreprises à utiliser celles qui existent déjà.
Le MEDEF doit aussi encourager les groupes français à pratiquer le portage à l’international
des PME avec lesquelles ils travaillent, comme le font leurs homologues japonais ou allemands.




4. Un nouvel équilibre au niveau européen
Pour les entreprises, l’Europe souffre aujourd’hui de deux défauts majeurs : son absence
d’intégration et son absence de vision. Le sauvetage de la monnaie unique ne peut tenir lieu de
seule politique économique. Non seulement les disparités fiscales et sociales nuisent à l’efficacité
du marché intérieur européen, mais l’Europe est aujourd’hui le seul espace économique au
monde à s’appliquer les règles du libre-échange et de la concurrence, sans exiger la réciprocité
de ses partenaires économiques. Le marché européen ne saurait être un marché de dupes !

Je propose que le MEDEF prenne deux initiatives :

  Convaincre les organisations patronales et syndicales des autres pays européens de
  porter ensemble une vision ambitieuse de l’Europe. Nous devons soutenir l’idée d’une
  Europe à plusieurs vitesses. Dans cette perspective, les pays de la zone euro qui le souhaitent
  pourraient rejoindre une union économique renforcée sur le plan budgétaire, social et fiscal.
  Cette union plus intégrée serait un moteur pour toute la croissance européenne.

  Unir nos forces avec nos homologues patronaux, en lien avec les organisations syndicales,
  pour convaincre le Parlement européen et la Commission de Bruxelles d’infléchir leur
  politique de la concurrence. Aujourd’hui, l’Europe consacre toute sa politique économique
  à la défense du consommateur et à la réalisation du marché unique. Il est temps qu’elle se
  dote d’une véritable politique de l’offre. Il en va de l’avenir de nos entreprises, de nos emplois
  et de nos savoir-faire.

Ces nouveaux équilibres sont, de mon point de vue, les ingrédients indispensables d’une
politique économique de l’offre, en France et en Europe, permettant aux entreprises de relancer
l’investissement, d’améliorer leur compétitivité coût et hors-coût, de créer des emplois, de
regagner des parts de marché à l’international, et de libérer les forces d’innovation que recèle
notre pays.



Une responsabilité essentielle pour le MEDEF
La recherche de ces nouveaux équilibres est d’autant plus urgente que les pouvoirs publics ne
semblent pas avoir pris la mesure des défis actuels. Ils n’ont pas non plus conscience du rôle
que les entreprises peuvent jouer, et du fait qu’elles sont en première ligne pour aider la France
à affronter ces défis.
7




Voilà pourquoi l’élection à la présidence du MEDEF est si importante.

Au-delà des choix de personnes, cette élection doit marquer un tournant, pour permettre
aux entrepreneurs d’exprimer leurs préoccupations mais aussi de montrer leur envie de
se battre pour les entreprises françaises, et leur capacité à prendre en main leur destin.
Ensemble, unis et déterminés, construisons l’avenir de la France !

Car c’est nous, les entrepreneurs, qui créons les richesses, les emplois, les conditions même
de l’avenir. C’est donc à nous qu’il appartient d’agir, à l’avant-garde, pour le redressement de
notre pays. L’élection qui s’ouvre doit donner naissance à un nouveau MEDEF, capable de s’opposer,
de proposer et de s’imposer.

Le MEDEF doit être capable de s’opposer quand nos gouvernants veulent faire croire aux Fran-
çais que le succès économique peut se construire sans les entreprises, et même contre les chefs
d’entreprises ! Il doit s’opposer lorsque la règlementation française, qui compte parmi les plus
compliquées du monde, devient plus complexe encore. Il doit être capable de s’opposer chaque
fois que le gouvernement prend une décision qui dégrade un peu plus notre compétitivité, ou
qu’il refuse d’engager lui-même les efforts qu’il exige des entreprises.

Mais la France a aussi besoin d’un MEDEF qui sache proposer.

Proposer, c’est prendre toute notre part dans le débat économique et social, parce que c’est
de ce débat que dépend l’avenir de notre pays. Il nous faut un MEDEF qui sache convaincre les
Français du bien- fondé de ses positions, pour pouvoir orienter le gouvernement dans la bonne
direction : la restauration de notre compétitivité.

Proposer, c’est aussi négocier avec les organisations syndicales de salariés partout où il est
possible d’obtenir des avancées dans la bonne direction, comme nous l’avons fait avec l’accord
sur la sécurisation de l’emploi.

Pour cela, nous devons incarner un MEDEF responsable et exemplaire. Cette exemplarité
doit nous conduire à ne pas considérer comme un sujet tabou la question des rémunérations
les plus élevées pour les chefs d’entreprise.

C’est à ces conditions que nous construirons un MEDEF qui s’impose et dont l’action gagne en
envergure. Sans une voix forte, nous ne pourrons pas peser dans les choix qui s’offrent à notre pays.

Nous devons faire entendre une seule voix : celle de toutes les entreprises unies dans la
même cause, pour en finir avec cette opposition artificielle et stérile entre les petites et les
grandes entreprises, entre l’industrie et les services, entre l’innovation et la tradition.

Nous devons tenir un seul cap, connu de chacun de nous, compris de tous les Français, et respecté
par le gouvernement comme par les autres partenaires sociaux.

Notre objectif est clair : faire du patronat un partenaire respecté, écouté et influent. Faire du
patronat un atout pour la France. Ce n’est pas une question politique, ce n’est pas une question
d’ego : c’est une question de survie, pour nos entreprises, pour nos salariés, et pour notre pays.
8




Ce nouveau MEDEF exemplaire, responsable, actif, et audible, je veux le construire avec
vous, au service de notre pays, car les intérêts des entreprises françaises et ceux des Français
sont bien les mêmes.



Simplifier et rénover l’organisation patronale
Pour affronter les défis qui nous attendent, nous devons être en ordre de bataille. Il est donc
temps de rénover l’organisation patronale.

Le fonctionnement de la représentation patronale est aujourd’hui incompréhensible pour
les profanes, et même pour les spécialistes : empilement des niveaux de représentation,
surabondance d’organisations concurrentes, prolifération du nombre de branches (750, dont
60 % regroupent moins de 5 000 salariés)… autant de faiblesses qui empêchent une gestion
optimale des moyens, limitent l’efficacité des initiatives patronales et réduisent la portée de
nos positions.
De leur côté, les entreprises peinent à se repérer dans la jungle des interlocuteurs – et des
cotisations ! –, entre la chambre syndicale territoriale, le syndicat professionnel, la fédération
professionnelle, le MEDEF ou la CGPME territoriale, la chambre de commerce et d’industrie...
A l’heure où chaque entreprise cherche à réduire ses frais généraux et à rationaliser son
organisation, le patronat ne peut pas continuer à fonctionner selon une architecture datant
de l’après-guerre.

Pour conserver la confiance de ses adhérents, en gagner de nouveaux et mieux faire entendre
sa voix, le MEDEF doit impérativement gagner en visibilité, en simplicité, et donc en efficacité.

Je propose d’engager plusieurs actions :

  Rechercher, sur chaque sujet important, une position commune au niveau national in-
  terprofessionnel. Pour y parvenir, le MEDEF, la CGPME et l’UPA pourraient tenir chaque
  mois une réunion de concertation – et chacune de ces organisations serait représentée au
  conseil exécutif des deux autres.

  Regrouper les branches professionnelles pour mieux accompagner la mobilité crois-
  sante des salariés et remédier à la superposition des différents champs conventionnels. La
  solution pourrait être de dissocier, au sein de vastes secteurs d’activité, d’une part, la repré-
  sentation économique, qui continuerait d’être assurée par des fédérations professionnelles
  distinctes, et de l’autre, la représentation sociale. Celle-ci serait confiée à une union des fé-
  dérations, chargée notamment de négocier les conventions et les accords collectifs ou de
  mener des actions de lobbying dans le domaine du droit social.

  Engager le réseau territorial du MEDEF dans un processus de regroupement de ses moyens
  à l’échelle régionale pour renforcer leur efficacité, puisque la région est aujourd’hui le niveau
  où se traitent les questions de développement économique, d’emploi et de formation. Cela
  permettrait d’améliorer la qualité du service fourni aux entreprises, tout en maîtrisant les
  coûts et en garantissant un équilibre financier aux structures territoriales.
9




Face aux difficultés que traversent les entrepreneurs français, le MEDEF doit être un lieu où
chacun d’eux se retrouve, un facteur d’unité, de rassemblement.
Si je suis élu, je m’engage à réformer son mode de gouvernance. Pour renforcer son unité et sa
force de proposition, le MEDEF doit en effet évoluer vers plus de collégialité, notamment en ré-
organisant le travail des Commissions et du Conseil exécutif. Ainsi, je propose que la présidence
et l’animation de chaque Commission soient désormais confiées à un vice-président, pour
assurer la liaison avec les travaux du Conseil exécutif. Parallèlement, le nombre des commissions
sera rationalisé, afin d’accroitre leur cohérence et leur lisibilité.

Cette réforme de notre organisation, profonde et inédite, est la condition pour que le MEDEF
puisse jouer pleinement son rôle au service des entreprises et de la croissance française.

C’est un nouveau MEDEF, réformé, simplifié, unifié, qui pourra pleinement se mettre au service
de ses adhérents.




J’ai la conviction qu’en engageant ces chantiers nous permettrons au MEDEF de se faire
entendre et de peser plus efficacement sur les choix qui engagent l’avenir de notre pays.

Ensemble, nous pouvons incarner un MEDEF moderne, respecté, porteur d’une action et d’une
vision pour l’ensemble de la société. Dans une période incertaine, qui recèle autant de périls
que d’opportunités, les entrepreneurs ont la responsabilité de montrer la voie du redressement
et de l’espoir. Pour cela, nous devons incarner le courage, la transparence, l’unité et la capacité à
tenir un cap pour donner aux entreprises françaises les moyens de s’ouvrir le monde et l’avenir.

A terme, c’est une France réconciliée avec ses entreprises que le MEDEF contribue à bâtir, une
France où le courage et l’énergie des entrepreneur sont reconnus, valorisés, et encouragés
comme des sources de la richesse et du bien-être collectifs.
Il n’y a pas de temps à perdre ! L’heure est venue de rejoindre mon engagement en faveur des
entreprises : avec vous, nous pourrons rebâtir ensemble un MEDEF unifié, renforcé et combattif,
dont la seule politique sera celle des entreprises. C’est la raison pour laquelle je m’engage à
ce que le mandat que vous me confierez soit un mandat unique et totalement dédié à notre
combat contre la crise.

Nous avons besoin d’entreprises fortes pour faire gagner la France.




                                                                             Frédéric Saint-Geours

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  • 1. J’ai décidé de me porter candidat à la présidence du MEDEF. C’est une décision que je prends avec gravité à un moment historique pour notre pays. Oui, nous vivons un temps historique, parce qu’à travers la crise que nous traversons, et qui frappe durement nos entreprises, un monde nouveau est en train de naître. Ces profondes mutations dessinent une nouvelle donne économique, qui remet en question nos certitudes et nous confronte à de nouveaux défis. Aujourd’hui, j’en suis convaincu, la France est à la croisée des chemins. Nous avons le choix de prendre toute notre place dans ce monde nouveau qui émerge ou d’en rester à la marge. Ce choix est crucial, il est également urgent, car les bouleversements en cours seront bientôt irréversibles. Mon diagnostic : nouvel horizon économique, nouveaux défis Pendant que l’économie européenne perd des parts de marché, d’autres grandes zones du monde prennent désormais un leadership que nul n’aurait pu prévoir il y a seulement 10 ans. La Chine, déjà usine du monde, est en passe de devenir le cerveau du monde, en formant chaque année plus d’ingénieurs que l’ensemble des pays européens réunis. Parallèlement, les autres pays du groupe des BRICS – Brésil, Russie, Inde et Afrique du Sud – ne sont plus pour nous seulement des fournisseurs ou des clients, mais de redoutables concurrents. Au sein des économies développées, alors qu’aux Etats-Unis et au Japon, des frémissements laissent espérer le retour de la croissance, en Europe le contraste est saisissant entre l’Allemagne et la France. Les deux économies censées tirer l’économie européenne connaissent désormais des trajectoires de compétitivité dangereusement divergentes. Dans ce nouveau paysage économique mondial, l’économie française, malgré ses atouts, malgré la ténacité de ses entrepreneurs, semble avoir bel et bien décroché. J’y vois trois raisons principales.
  • 2. 2 Tout d’abord, nos entreprises sont soumises au cercle vicieux du sous-investissement. A cause du poids des prélèvements qui pèsent sur elles, les marges des entreprises françaises sont au plus bas depuis 25 ans ; de ce fait, elles n’ont pas de quoi financer des investissements de pro- ductivité et d’innovation. Dans le même temps, l’accès au financement leur est de plus en plus difficile. Elles prennent ainsi un retard inquiétant vis-à-vis de leurs concurrents. L’emploi est également victime d’une spirale dépressive. Le coût horaire de la main-d’œuvre est parmi les plus élevés de la zone euro : 35,3 euros dans les services et l’industrie en 2012, contre 28,7 en moyenne dans la zone euro, 32,3 en Allemagne et 27,7 en Italie. Parallèlement, les rigidités du marché du travail dissuadent les entreprises d’embaucher, en même temps qu’elles entravent la mobilité des salariés et leur adaptation à de nouveaux métiers. Enfin, trop d’entreprises ont des difficultés à trouver des candidats dotés des compétences requises, malgré un taux de chômage élevé – selon Pôle Emploi, 43% des prévisions d’embauche butent sur d’importantes difficultés de recrutement. Enfin, l’économie et la société françaises sont corsetées par le poids excessif des dépenses publiques, qui représentent près de 57% du PIB, et génèrent un niveau de prélèvements obligatoires parmi les plus élevés au monde. Tels sont, à mes yeux, les obstacles à la compétitivité de nos entreprises et de l’économie française. Si nous n’agissons pas maintenant, la France sera bientôt distancée dans la compétition in- ternationale et européenne. Elle risque de l’être d’autant plus durablement que la montée en puissance de certaines économies, comme celles de l’Asie du Sud-Est, de la Chine, du Bré- sil ou encore de l’Inde, renforce ces handicaps qui entravent notre économie. Les marges de manœuvre pour trouver des solutions sont réduites, puisque notre pays cumule déficit public, déficit extérieur et un niveau d’endettement record. Un remède pour la France : une nouvelle politique économique Le décrochage français n’est pas inéluctable, nous devons unir nos forces pour le contrer. Nous, entrepreneurs, nous sommes aujourd’hui en première ligne dans cette lutte. Il nous faut agir pour que la France réoriente sa politique économique et se donne enfin pour priorité le développement des entreprises. Depuis plusieurs décennies, nos responsables politiques poursuivent avec obstination une politique économique favorable à la demande et à la dépense publique, malgré son échec patent. Il est plus que temps que notre pays s’engage résolument, dans une politique de l’offre favorable à la production de biens et des services. Seule cette politique économique peut permettre le retour des investissements dont dépendent l’innovation, la croissance et l’emploi d’aujourd’hui et de demain. Le MEDEF doit aujourd’hui jouer un rôle déterminant pour promouvoir cette nouvelle politique économique. Je pense que notre pays réunit aujourd’hui les conditions nécessaires pour la mettre en œuvre, qu’il s’agisse de la désillusion de l’opinion publique vis-à-vis des politiques menées jusqu’alors, ou de la représentativité majoritaire des syndicats réformistes.
  • 3. 3 Cette politique de l’offre passe par de nouveaux équilibres, que la France doit établir dans 4 domaines prioritaires et indissociables : Un nouvel équilibre de la sphère publique, Un nouvel équilibre social, Un nouvel équilibre du tissu entrepreneurial, Un nouvel équilibre européen. 1. Un nouvel équilibre de la sphère publique En France, la dépense publique s’élève aujourd’hui à près de 57 % du PIB. Il est temps de la ramener à la moyenne de la zone euro, c’est-à-dire à 50 %. Ce qui suppose que l’Etat, les collectivités territoriales et les organismes de protection sociale s’attaquent efficacement aux gisements d’économies et de productivité. Economiser 100 milliards de dépenses publiques permettrait de revenir à l’équilibre budgétaire et de diminuer le coût du travail par un allègement des cotisations sociales, sans alourdir la pression fiscale. Un Etat plus frugal, des collectivités locales moins dispendieuses, des dépenses de protection sociale maîtrisées, ce sont à terme moins d’impôts, de taxes et de cotisations. La France en a bien besoin. Elle est en effet pénalisée par un taux de prélèvements obligatoires qui figure parmi les plus élevés du monde : 44,2% du PIB en 2011, contre 34% en moyenne dans les pays de l’OCDE et 37,1% en Allemagne. Par ailleurs, il faut mettre un terme à la prolifération administrative et réglementaire, qui est devenue insoutenable pour les entreprises. Nul ne sera surpris d’apprendre que la France occupe cette année le 126e rang sur 144 pays évalués par le World Economic Forum pour leur degré de complexité administrative ! Nous pouvons nous réjouir que le gouvernement ait récemment repris à son compte cette exigence de simplification. Aux entrepreneurs, par la voix du MEDEF, de lui rappeler ses engagements, mais aussi de lui faire connaître l’étendue des autres changements à engager en ce domaine. Toutes ces mesures doivent permettre à la France de regagner la compétitivité qu’elle a perdue par rapport à l’Allemagne depuis 10 ans. Elles auront également un formidable impact sur l’attractivité de la France, sa capacité à retenir les entreprises françaises sur son sol et à attirer les investisseurs étrangers au service de nos entreprises.
  • 4. 4 2. Un nouvel équilibre social Pour lutter contre la perte de compétitivité, coût - les coûts de production - et hors coût - la qualité, le caractère innovant et le design des produits, les services associés -, la France doit réunir plusieurs conditions. La première est le développement des compétences : pour améliorer leur compétitivité et maintenir leur ancrage sur le territoire français, les entreprises doivent pouvoir trouver en France, puis développer et préserver, les compétences dont elles ont besoin. Une nouvelle politique de compétences suppose que le système éducatif, les branches profession- nelles, les régions et les entreprises sachent intensifier et coordonner leurs efforts pour orienter les jeunes vers les métiers porteurs, revaloriser l’enseignement technique et professionnel, permettre à tous les élèves d’acquérir le socle commun de connaissances nécessaires à l’entrée dans la vie active, maintenir l’employabilité des salariés. Nous devons également redéployer les moyens de la formation professionnelle. Ils doivent aller en priorité aux politiques d’alternance, aux métiers en tension, à l’employabilité des salariés de petites entreprises et à la sécurisation des parcours professionnels. Cela nous permettra de remédier au déficit de compétences qui handicape le développement de nos entreprises. La deuxième condition est la modernisation du fonctionnement du marché du travail. Ses rigidités actuelles freinent la capacité d’adaptation des entreprises, alors que celles-ci sont confrontées à une double incertitude : des cycles de conjoncture de plus en plus courts et des évolutions de plus en plus rapides de leurs marchés. Il faut donc rechercher un meilleur équilibre entre l’aspiration des salariés à être sécurisés dans leur mobilité professionnelle et la nécessité, pour les entreprises, d’une plus grande souplesse dans la gestion de leurs ressources humaines. Une première étape importante vient d’être franchie avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi. Il nous faudra être extrêmement vigilants sur le respect de son contenu dans la transcription législative en cours de discussion au Parlement. Et il faudra faire en sorte que cette première étape soit rapidement suivie d’autres avancées dans cette voie. Toutes ces réformes ne pourront se faire que dans le cadre d’un dialogue social dynamique et rénové. L’accord entre les partenaires sociaux est de très loin préférable à la loi parce qu’il est le meilleur moyen de faire émerger un consensus, donc de trouver des solutions constructives et efficaces. Mais ce dialogue doit être mené au bon niveau, d’abord dans l’entreprise, puis dans la branche, et subsidiairement au niveau interprofessionnel. La négociation au plus près du terrain permet en effet des accords mieux adaptés au fonctionnement des entreprises et donc plus opérationnels. Parallèlement, il faut une représentation du personnel plus efficace, plus lisible, répondant mieux à la réalité de l’entreprise et aux attentes des salariés. Enfin, il convient de rénover le paritarisme sur des bases plus transparentes et plus professionnelles.
  • 5. 5 3. Un nouvel équilibre du tissu entrepreneurial français Nous ne devons pas tout attendre des pouvoirs publics. C’est aussi en notre sein que nous devons mener une action volontariste. Avec la crise, la qualité des relations entre clients et fournisseurs s’est particulièrement dégradée. Les grandes entreprises se servent trop souvent des petites comme de variables d’ajustement. Pour conserver des prix attractifs, elles imposent des réductions de leurs prix d’achat. Pour améliorer leur trésorerie, elles allongent les délais de paiement. C’est notamment à cause de tels comportements que les PME tricolores ont du mal à se développer et que la France ne compte pas assez d’entreprises de taille intermédiaire. Les grandes entreprises commettent là une erreur qui leur est préjudiciable : en fragilisant leurs fournisseurs et leurs sous-traitants, elles se rendent elles-mêmes plus vulnérables. A l’inverse, les groupes allemands ou japonais ont su développer des relations durables avec leurs fournisseurs, coopérer avec eux pour innover, et gagner ensemble des marchés à l’international. Je propose que le MEDEF prenne deux initiatives fortes en ce domaine : Convaincre les chefs d’entreprise de recevoir chaque année l’ensemble de leurs fournisseurs et de sous-traitants de rang 1. Il s’agirait d’abord d’examiner avec eux comment améliorer leur politique d’achat. Ce serait également l’occasion de les informer de la stratégie de leur entreprise, de son plan de charge, de sa politique de recherche et développement, ainsi que de ses actions à l’international. Recenser et diffuser largement dans les territoires toutes les bonnes pratiques en matière d’achat responsable et de relations partenariales entre clients et fournisseurs, particulièrement dans les domaines de l’innovation et de l’export. Car l’un des principaux objectifs de notre action doit être de développer la part de marché des entreprises françaises à l’international. Depuis 10 ans, après une décennie d’excédents, la France voit ses déficits s’aggraver – 67 milliards l’année dernière –, alors que dans le même temps, l’Allemagne additionne les excédents records. De ce fait, la France perd des parts de marché. En dix ans, la part des exportations françaises dans le monde est passée de 5,7% à 3,3%, et elle a reculé dans la zone euro, de 16,8% à 12,6%. Nous n’avons pas d’autre choix que de conquérir des marchés à l’international : c’est là que la croissance se trouve ! Nous devons encourager nos entreprises, et particulièrement les plus petites, à revoir leur modèle économique pour monter en gamme, dépasser nos frontières, et profiter de la croissance des nouvelles puissances économiques. Là encore, le MEDEF ne doit pas se contenter de relayer l’action des pouvoirs publics. Il doit favoriser le développement de nos entreprises. Les MEDEF territoriaux pourraient ainsi faire émerger des passerelles entre les PME et les organismes d’enseignement supérieur et de
  • 6. 6 recherche de leurs territoires ou aider les entreprises à utiliser celles qui existent déjà. Le MEDEF doit aussi encourager les groupes français à pratiquer le portage à l’international des PME avec lesquelles ils travaillent, comme le font leurs homologues japonais ou allemands. 4. Un nouvel équilibre au niveau européen Pour les entreprises, l’Europe souffre aujourd’hui de deux défauts majeurs : son absence d’intégration et son absence de vision. Le sauvetage de la monnaie unique ne peut tenir lieu de seule politique économique. Non seulement les disparités fiscales et sociales nuisent à l’efficacité du marché intérieur européen, mais l’Europe est aujourd’hui le seul espace économique au monde à s’appliquer les règles du libre-échange et de la concurrence, sans exiger la réciprocité de ses partenaires économiques. Le marché européen ne saurait être un marché de dupes ! Je propose que le MEDEF prenne deux initiatives : Convaincre les organisations patronales et syndicales des autres pays européens de porter ensemble une vision ambitieuse de l’Europe. Nous devons soutenir l’idée d’une Europe à plusieurs vitesses. Dans cette perspective, les pays de la zone euro qui le souhaitent pourraient rejoindre une union économique renforcée sur le plan budgétaire, social et fiscal. Cette union plus intégrée serait un moteur pour toute la croissance européenne. Unir nos forces avec nos homologues patronaux, en lien avec les organisations syndicales, pour convaincre le Parlement européen et la Commission de Bruxelles d’infléchir leur politique de la concurrence. Aujourd’hui, l’Europe consacre toute sa politique économique à la défense du consommateur et à la réalisation du marché unique. Il est temps qu’elle se dote d’une véritable politique de l’offre. Il en va de l’avenir de nos entreprises, de nos emplois et de nos savoir-faire. Ces nouveaux équilibres sont, de mon point de vue, les ingrédients indispensables d’une politique économique de l’offre, en France et en Europe, permettant aux entreprises de relancer l’investissement, d’améliorer leur compétitivité coût et hors-coût, de créer des emplois, de regagner des parts de marché à l’international, et de libérer les forces d’innovation que recèle notre pays. Une responsabilité essentielle pour le MEDEF La recherche de ces nouveaux équilibres est d’autant plus urgente que les pouvoirs publics ne semblent pas avoir pris la mesure des défis actuels. Ils n’ont pas non plus conscience du rôle que les entreprises peuvent jouer, et du fait qu’elles sont en première ligne pour aider la France à affronter ces défis.
  • 7. 7 Voilà pourquoi l’élection à la présidence du MEDEF est si importante. Au-delà des choix de personnes, cette élection doit marquer un tournant, pour permettre aux entrepreneurs d’exprimer leurs préoccupations mais aussi de montrer leur envie de se battre pour les entreprises françaises, et leur capacité à prendre en main leur destin. Ensemble, unis et déterminés, construisons l’avenir de la France ! Car c’est nous, les entrepreneurs, qui créons les richesses, les emplois, les conditions même de l’avenir. C’est donc à nous qu’il appartient d’agir, à l’avant-garde, pour le redressement de notre pays. L’élection qui s’ouvre doit donner naissance à un nouveau MEDEF, capable de s’opposer, de proposer et de s’imposer. Le MEDEF doit être capable de s’opposer quand nos gouvernants veulent faire croire aux Fran- çais que le succès économique peut se construire sans les entreprises, et même contre les chefs d’entreprises ! Il doit s’opposer lorsque la règlementation française, qui compte parmi les plus compliquées du monde, devient plus complexe encore. Il doit être capable de s’opposer chaque fois que le gouvernement prend une décision qui dégrade un peu plus notre compétitivité, ou qu’il refuse d’engager lui-même les efforts qu’il exige des entreprises. Mais la France a aussi besoin d’un MEDEF qui sache proposer. Proposer, c’est prendre toute notre part dans le débat économique et social, parce que c’est de ce débat que dépend l’avenir de notre pays. Il nous faut un MEDEF qui sache convaincre les Français du bien- fondé de ses positions, pour pouvoir orienter le gouvernement dans la bonne direction : la restauration de notre compétitivité. Proposer, c’est aussi négocier avec les organisations syndicales de salariés partout où il est possible d’obtenir des avancées dans la bonne direction, comme nous l’avons fait avec l’accord sur la sécurisation de l’emploi. Pour cela, nous devons incarner un MEDEF responsable et exemplaire. Cette exemplarité doit nous conduire à ne pas considérer comme un sujet tabou la question des rémunérations les plus élevées pour les chefs d’entreprise. C’est à ces conditions que nous construirons un MEDEF qui s’impose et dont l’action gagne en envergure. Sans une voix forte, nous ne pourrons pas peser dans les choix qui s’offrent à notre pays. Nous devons faire entendre une seule voix : celle de toutes les entreprises unies dans la même cause, pour en finir avec cette opposition artificielle et stérile entre les petites et les grandes entreprises, entre l’industrie et les services, entre l’innovation et la tradition. Nous devons tenir un seul cap, connu de chacun de nous, compris de tous les Français, et respecté par le gouvernement comme par les autres partenaires sociaux. Notre objectif est clair : faire du patronat un partenaire respecté, écouté et influent. Faire du patronat un atout pour la France. Ce n’est pas une question politique, ce n’est pas une question d’ego : c’est une question de survie, pour nos entreprises, pour nos salariés, et pour notre pays.
  • 8. 8 Ce nouveau MEDEF exemplaire, responsable, actif, et audible, je veux le construire avec vous, au service de notre pays, car les intérêts des entreprises françaises et ceux des Français sont bien les mêmes. Simplifier et rénover l’organisation patronale Pour affronter les défis qui nous attendent, nous devons être en ordre de bataille. Il est donc temps de rénover l’organisation patronale. Le fonctionnement de la représentation patronale est aujourd’hui incompréhensible pour les profanes, et même pour les spécialistes : empilement des niveaux de représentation, surabondance d’organisations concurrentes, prolifération du nombre de branches (750, dont 60 % regroupent moins de 5 000 salariés)… autant de faiblesses qui empêchent une gestion optimale des moyens, limitent l’efficacité des initiatives patronales et réduisent la portée de nos positions. De leur côté, les entreprises peinent à se repérer dans la jungle des interlocuteurs – et des cotisations ! –, entre la chambre syndicale territoriale, le syndicat professionnel, la fédération professionnelle, le MEDEF ou la CGPME territoriale, la chambre de commerce et d’industrie... A l’heure où chaque entreprise cherche à réduire ses frais généraux et à rationaliser son organisation, le patronat ne peut pas continuer à fonctionner selon une architecture datant de l’après-guerre. Pour conserver la confiance de ses adhérents, en gagner de nouveaux et mieux faire entendre sa voix, le MEDEF doit impérativement gagner en visibilité, en simplicité, et donc en efficacité. Je propose d’engager plusieurs actions : Rechercher, sur chaque sujet important, une position commune au niveau national in- terprofessionnel. Pour y parvenir, le MEDEF, la CGPME et l’UPA pourraient tenir chaque mois une réunion de concertation – et chacune de ces organisations serait représentée au conseil exécutif des deux autres. Regrouper les branches professionnelles pour mieux accompagner la mobilité crois- sante des salariés et remédier à la superposition des différents champs conventionnels. La solution pourrait être de dissocier, au sein de vastes secteurs d’activité, d’une part, la repré- sentation économique, qui continuerait d’être assurée par des fédérations professionnelles distinctes, et de l’autre, la représentation sociale. Celle-ci serait confiée à une union des fé- dérations, chargée notamment de négocier les conventions et les accords collectifs ou de mener des actions de lobbying dans le domaine du droit social. Engager le réseau territorial du MEDEF dans un processus de regroupement de ses moyens à l’échelle régionale pour renforcer leur efficacité, puisque la région est aujourd’hui le niveau où se traitent les questions de développement économique, d’emploi et de formation. Cela permettrait d’améliorer la qualité du service fourni aux entreprises, tout en maîtrisant les coûts et en garantissant un équilibre financier aux structures territoriales.
  • 9. 9 Face aux difficultés que traversent les entrepreneurs français, le MEDEF doit être un lieu où chacun d’eux se retrouve, un facteur d’unité, de rassemblement. Si je suis élu, je m’engage à réformer son mode de gouvernance. Pour renforcer son unité et sa force de proposition, le MEDEF doit en effet évoluer vers plus de collégialité, notamment en ré- organisant le travail des Commissions et du Conseil exécutif. Ainsi, je propose que la présidence et l’animation de chaque Commission soient désormais confiées à un vice-président, pour assurer la liaison avec les travaux du Conseil exécutif. Parallèlement, le nombre des commissions sera rationalisé, afin d’accroitre leur cohérence et leur lisibilité. Cette réforme de notre organisation, profonde et inédite, est la condition pour que le MEDEF puisse jouer pleinement son rôle au service des entreprises et de la croissance française. C’est un nouveau MEDEF, réformé, simplifié, unifié, qui pourra pleinement se mettre au service de ses adhérents. J’ai la conviction qu’en engageant ces chantiers nous permettrons au MEDEF de se faire entendre et de peser plus efficacement sur les choix qui engagent l’avenir de notre pays. Ensemble, nous pouvons incarner un MEDEF moderne, respecté, porteur d’une action et d’une vision pour l’ensemble de la société. Dans une période incertaine, qui recèle autant de périls que d’opportunités, les entrepreneurs ont la responsabilité de montrer la voie du redressement et de l’espoir. Pour cela, nous devons incarner le courage, la transparence, l’unité et la capacité à tenir un cap pour donner aux entreprises françaises les moyens de s’ouvrir le monde et l’avenir. A terme, c’est une France réconciliée avec ses entreprises que le MEDEF contribue à bâtir, une France où le courage et l’énergie des entrepreneur sont reconnus, valorisés, et encouragés comme des sources de la richesse et du bien-être collectifs. Il n’y a pas de temps à perdre ! L’heure est venue de rejoindre mon engagement en faveur des entreprises : avec vous, nous pourrons rebâtir ensemble un MEDEF unifié, renforcé et combattif, dont la seule politique sera celle des entreprises. C’est la raison pour laquelle je m’engage à ce que le mandat que vous me confierez soit un mandat unique et totalement dédié à notre combat contre la crise. Nous avons besoin d’entreprises fortes pour faire gagner la France. Frédéric Saint-Geours