toit de chaume et chaumier-janv-fev 2015-Terre vivanteagencedesours
Tombé en désuétude, puis embourgeoisé par les chics demeures normandes, le toit de chaume réapparait au détour des vallées du Massif Central ou du Vercors, s'apperçoit dans les plaines de Camargue ou près des grands marais de la Brière. Seule une centaine de chaumiers en France savent encore travailler ce matériaux sain, naturel, et qui donne un charme fou à la moindre... chaumière. Leurs carnets de commande ne désemplissent pas et les savoir-faire se transmettent aux jeunes générations.
toit de chaume et chaumier-janv-fev 2015-Terre vivanteagencedesours
Tombé en désuétude, puis embourgeoisé par les chics demeures normandes, le toit de chaume réapparait au détour des vallées du Massif Central ou du Vercors, s'apperçoit dans les plaines de Camargue ou près des grands marais de la Brière. Seule une centaine de chaumiers en France savent encore travailler ce matériaux sain, naturel, et qui donne un charme fou à la moindre... chaumière. Leurs carnets de commande ne désemplissent pas et les savoir-faire se transmettent aux jeunes générations.
Etude de valorisation du chanvre en constructionBuild Green
Dans le cadre de la valorisation des ressources locales, le Pays du Bessin au Virois a organisé, en mai 2011, un voyage d'études à Silfiac, dans le Morbihan, avec pour thème les éco-matériaux. Préalablement, une étude avait été menée sur une maison bioclimatique en chanvre dans le pré-bocage.
Pépinières Travers - Lien Horticole 19 avril 2017Isabelle CORDIER
“ Produire et innover avec passion pour séduire les clients ”
Arnaud Travers et son fils Mathieu cultivent les plantes grimpantes depuis six générations, à Saint-Cyr-en-Val (45).
De leurs fantastiques collections, ils ont gardé le meilleur pour organiser au mieux la production et proposer sans cesse des nouveautés pour conquérir les consommateurs.
Les grimpantes qu’ils réinventent ont obtenu de nombreuses récompenses faisant référence dans la filière.
Retrouvez dans ce livre blanc les principes fondamentaux de la récupération des eaux de pluie. Evitez les pièges lors du dimensionnement de l'installation, retrouvez les principaux composants, visualisez les schémas de principes et rédigez un CCTP.
Le verger conservatoire – Cesson-Sévigné – 16 mai 2017Chloé Amilhac
René GENDROT, Président de la Société d’Horticulture d’Ille-et-Vilaine, intervenant de ce colloque articulé autour des thèmes de l’éco-pâturage et des vergers conservatoires.
Forêts et grande guerre- Terre sauvage-sept 2014agencedesours
La forêt a servi à tout pendant la première Guerre Mondiale : réchauffer le poilu et sa gamelle, étayer les tranchées, construire les abris, fournir les crosses de fusils. Elle a été dévastée par le conflit, puis elle a servi à conserver la mémoire. Retour dans ces forêts martyrisées, aujourd'hui sanctuaires.
La fin du jour nous avait offert une vue saisissante sur Bonnieux, violement éclairé de rose et d’orange sur un ciel ardoise. Le Luberon n’est pas avare de contrastes. Eté brûlant, hiver glacé. Terres ocres et végétation sombre. Un pied près des Alpes, l’autre attiré par la Méditerranée. Henri Bosco, auteur du Mas Théotime en 1945, roman qui popularisa le Luberon, avait confié combien il aimait ces « pays secs, un peu durs, d’une dureté spirituelle, c’est à dire sans pittoresque mais plein de desseins secrets, animés d’une vie cachée » (1). Notre voyage sera bercé par ces mots : de la passion, du mystère, du merveilleux. A son terme, nous retrouverons ceux d'un autre fameux habitant du Luberon, Albert Camus. Dans un texte postume écrit avec René Char, il lançait, plein d’espoir et de joie : « demain, oui, dans cette vallée heureuse, nous trouverons l’audace de mourir contents ! ».
Abondance de sources pures et de rivières, de forêts et de bois, les ressources d’altitude sont vitales pour les plaines et les grandes agglomérations de l’aval. Aux premières loges des effets du changement climatique, la montagne est aussi un terrain idéal d’expérimentation de la transition énergétique.
Rançon du succès ou essouflement du modèle, le développement des Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysane) semble avoir atteint ses limites. De nouvelles formes de circuits courts créent d'autres liens entre agriculteurs et consommateurs. La Ruche qui dit oui partout en France et en Belgique, le Biaupanier du Trièves, Monpotager.com dans les régions parisienne et lyonnaise, Terroirs de Haute-Loire, Alterne à Thouard en Haute-Provence, Pomme de pain dans le Haut-Doubs, le premier "drive" laitier de France dans la plaine de Versaille, l'essort des magasins de producteurs en Rhône-Alpes... La plupart utilisent les ressources d'Internet et tous prennent leur distance avec le panier-type, caractéristique des Amap, pour proposer des formules à la carte.
Une enquête parue dans le numéro de janvier-février 2015 des 4 saisons, le magazine de Terre Vivante.
Textes : Sandrine Boucher.
vivre dans un bâtiment basse consommationagencedesours
Vivre dans un logement énergétiquement performant implique pour les habitants des changement d'habitudes parfois à rebours des message longtemps véhiculés comme l'aération quotidienne les locaux, fenêtres grandes ouvertes. Certains s'y font, d'autre moins. Quant aux malfaçons, hélas lot commun du secteur de la construction, elles ne sont pas plus nombreuses mais leurs effets sont plus graves et plus visibles dans les bâtiments basse consommation : condensation, courants d'air froids, problèmes d'entretien... Quelques ratés dans les éco-quartiers ont été ainsi monté en épingle. "De mauvais procès !", s'agace Olivier Sidler, "pape" français de l'évaluation de la performance énergétique des bâtiments, estimant qu'on a oublié bien vite l'inconfort et le gouffre économique des anciennes passoires thermiques.
Etude de valorisation du chanvre en constructionBuild Green
Dans le cadre de la valorisation des ressources locales, le Pays du Bessin au Virois a organisé, en mai 2011, un voyage d'études à Silfiac, dans le Morbihan, avec pour thème les éco-matériaux. Préalablement, une étude avait été menée sur une maison bioclimatique en chanvre dans le pré-bocage.
Pépinières Travers - Lien Horticole 19 avril 2017Isabelle CORDIER
“ Produire et innover avec passion pour séduire les clients ”
Arnaud Travers et son fils Mathieu cultivent les plantes grimpantes depuis six générations, à Saint-Cyr-en-Val (45).
De leurs fantastiques collections, ils ont gardé le meilleur pour organiser au mieux la production et proposer sans cesse des nouveautés pour conquérir les consommateurs.
Les grimpantes qu’ils réinventent ont obtenu de nombreuses récompenses faisant référence dans la filière.
Retrouvez dans ce livre blanc les principes fondamentaux de la récupération des eaux de pluie. Evitez les pièges lors du dimensionnement de l'installation, retrouvez les principaux composants, visualisez les schémas de principes et rédigez un CCTP.
Le verger conservatoire – Cesson-Sévigné – 16 mai 2017Chloé Amilhac
René GENDROT, Président de la Société d’Horticulture d’Ille-et-Vilaine, intervenant de ce colloque articulé autour des thèmes de l’éco-pâturage et des vergers conservatoires.
Forêts et grande guerre- Terre sauvage-sept 2014agencedesours
La forêt a servi à tout pendant la première Guerre Mondiale : réchauffer le poilu et sa gamelle, étayer les tranchées, construire les abris, fournir les crosses de fusils. Elle a été dévastée par le conflit, puis elle a servi à conserver la mémoire. Retour dans ces forêts martyrisées, aujourd'hui sanctuaires.
La fin du jour nous avait offert une vue saisissante sur Bonnieux, violement éclairé de rose et d’orange sur un ciel ardoise. Le Luberon n’est pas avare de contrastes. Eté brûlant, hiver glacé. Terres ocres et végétation sombre. Un pied près des Alpes, l’autre attiré par la Méditerranée. Henri Bosco, auteur du Mas Théotime en 1945, roman qui popularisa le Luberon, avait confié combien il aimait ces « pays secs, un peu durs, d’une dureté spirituelle, c’est à dire sans pittoresque mais plein de desseins secrets, animés d’une vie cachée » (1). Notre voyage sera bercé par ces mots : de la passion, du mystère, du merveilleux. A son terme, nous retrouverons ceux d'un autre fameux habitant du Luberon, Albert Camus. Dans un texte postume écrit avec René Char, il lançait, plein d’espoir et de joie : « demain, oui, dans cette vallée heureuse, nous trouverons l’audace de mourir contents ! ».
Abondance de sources pures et de rivières, de forêts et de bois, les ressources d’altitude sont vitales pour les plaines et les grandes agglomérations de l’aval. Aux premières loges des effets du changement climatique, la montagne est aussi un terrain idéal d’expérimentation de la transition énergétique.
Rançon du succès ou essouflement du modèle, le développement des Amap (associations pour le maintien d'une agriculture paysane) semble avoir atteint ses limites. De nouvelles formes de circuits courts créent d'autres liens entre agriculteurs et consommateurs. La Ruche qui dit oui partout en France et en Belgique, le Biaupanier du Trièves, Monpotager.com dans les régions parisienne et lyonnaise, Terroirs de Haute-Loire, Alterne à Thouard en Haute-Provence, Pomme de pain dans le Haut-Doubs, le premier "drive" laitier de France dans la plaine de Versaille, l'essort des magasins de producteurs en Rhône-Alpes... La plupart utilisent les ressources d'Internet et tous prennent leur distance avec le panier-type, caractéristique des Amap, pour proposer des formules à la carte.
Une enquête parue dans le numéro de janvier-février 2015 des 4 saisons, le magazine de Terre Vivante.
Textes : Sandrine Boucher.
vivre dans un bâtiment basse consommationagencedesours
Vivre dans un logement énergétiquement performant implique pour les habitants des changement d'habitudes parfois à rebours des message longtemps véhiculés comme l'aération quotidienne les locaux, fenêtres grandes ouvertes. Certains s'y font, d'autre moins. Quant aux malfaçons, hélas lot commun du secteur de la construction, elles ne sont pas plus nombreuses mais leurs effets sont plus graves et plus visibles dans les bâtiments basse consommation : condensation, courants d'air froids, problèmes d'entretien... Quelques ratés dans les éco-quartiers ont été ainsi monté en épingle. "De mauvais procès !", s'agace Olivier Sidler, "pape" français de l'évaluation de la performance énergétique des bâtiments, estimant qu'on a oublié bien vite l'inconfort et le gouffre économique des anciennes passoires thermiques.
Malgré le formidable potentiel de la forêt française en termes d’étendue, de diversité, de richesses des milieux naturels et d’activités économiques, la filière forêt-bois nationale est confrontée à de grandes difficultés qui se traduisent notamment par un fort déficit de sa balance commerciale et un manque d’attractivité des métiers.De plus, elle va devoir faire face à une demande de bois de plus en plus importante et aux conséquences du changement climatique, qui constituent des défis supplémentaires à relever.Pour y parvenir, le CESE propose un ensemble de préconisations visant à mieux valoriser la forêt, tant par la production de bois que la préservation des écosytèmes et l’accueil du public, ainsi qu’à redynamiser la filière.
Conférence donnée dans le cadre du salon de la forêt, de la semaine des sciences forestières 2016 à l'Université Laval.
Vers une forêt intelligente
La forêt Montmorency a récemment fêté ses 50 ans. C’est la plus grande forêt d’enseignement et de recherche universitaire au monde. Le projet actuel de modernisation de son infrastructure scientifique vise à en faire le premier modèle de forêt intelligente en opération. Alors que le numérique s’impose comme la principale ressource pour repenser les rapports des sociétés à leurs espaces, l’intelligence forestière se définit par la capacité à découvrir les relations entre les composantes des écosystèmes forestiers (incluant leurs utilisateurs) et à développer une connaissance conceptuelle et rationnelle systémique. Pour faire de la forêt Montmorency un modèle de forêt intelligente, non seulement son territoire sera connecté, mais un ensemble de capteurs fixes et mobiles sera déployé sur son territoire de manière à « instrumenter » la faune (oiseaux), les arbres, les activités des visiteurs. Ce dispositif de captage permettra un suivi « intelligent » et en temps réel de la dynamique forestière à l’échelle des paysages (bilan carbone, flux hydrologiques, neige…), des inventaires forestiers et de la chaine logistique d’opérations forestières (capteurs GPS et LIDAR fixés à la machinerie (camions, abatteuse, débardeur). Ces capteurs seront complétés par une flotte de drones aériens et terrestres.
Le réseau des CMA de la région Centre a souhaité réaliser ce guide pour vous inciter, professionnels du bâtiment, à mettre en œuvre des écomatériaux en vous apportant toutes les clés pour réaliser un choix éclairé.
Ce guide est le résultat d’un travail commun entre le réseau des CMA, les représentants des différents
acteurs de la filière écomatériaux en région Centre et leurs partenaires.
Le chanvre dans la construction : quelles conditions pour une filière locale ...AudéLor
Réalisée par AudéLor en lien avec la chambre d'agriculture et l'Université de Bretagne Sud, à la demande de Lorient Agglomération, cette étude s'inscrit dans le cadre du programme Leader.
Son objectif : identifier les conditions clés du développement d’une filière chanvre au niveau local.
Nature et mobilisation des gisements bois énergie au niveau d'un territoireRéseau Tepos
QUELS GISEMENTS DE BIOMASSE ET COMMENT LES MOBILISER ?
Les gisements de biomasse sont nombreux et variés et offrent des perspectives intéressantes comme ressources pour des projets énergétiques. Que représentent ces gisements pour un territoire rural, en termes de volume et de potentiel d’énergie? Si la quantification de ces gisements n’est pas la partie la plus délicate, la connaissance des possibilités de mobilisation reste un exercice difficile et ouvre de nombreuses questions, en termes de compétitions d’usages et de gestion des ressources naturelles. Quelle concurrence existe-t-il effectivement sur les différents gisements présents sur un territoire : bois, ressources et déchets agricoles, déchets organiques ? Quels outils peuvent être mis en place pour une utilisation durable et efficace de la ressource ?
Animé par Adeline Haumont, chambre d’agriculture des Côtes d’Armor
Intervenants :
> La matière organique, seule ressource 100% renouvelable
Konrad Schreiber, association APAD/BASE (Bretagne Agriculture Sol Environnement)
> Nature et mobilisation des gisements bois énergie au niveau d'un territoire
Michel Pédron, association AILE
> Quelles "cultures énergétiques" possibles à ce jour en Bretagne ?
Bertrand Decoopman, Président de Etablissements Decoopman
> La méthanisation : des risques de concurrence sur les biomasses ?
Sandrine Banville, association Biomasse Normandie
Cet atelier s'est déroulé le jeudi 16 juin 2011 dans le Mené, dans le cadre des 1ères rencontres nationales "énergie et territoires ruraux, vers des territoires à énergie positive".
Plus d'informations: www.territoires-energie-positive.fr
Brigant polyester cuves, silos de stockage et produits en polyester destiné...teamvisiofair
Brigant polyester spécialiste de cuves, silos de stockage et produits en polyester destinés à l'élevage et l'agriculture exposant sur la plateforme d'affaires des sous-traitants industriels en Bretagne www.soustraitancexpo.fr
Plénière Chanvre 18/03/2016 - Les artisans et la mise en oeuvreNovabuild
Réunion Plénière Chanvre 18/03/2016
Les artisans et la mise en oeuvre du chanvre dans le bâtiment : zoom sur les pratiques de quelques entreprises artisanales
Yannick FEVRIER, CAPEB Pays de la LOire
Difficile d’imaginer qu’il y a deux siècles à peine, le Massif central n’avait pas de réalité propre. De même, les reliefs pelés de l’époque étaient bien éloignés de ceux que
nous connaissons aujourd’hui, couverts de
3 millions d’hectares de bois. Ces forêts, en partie artificielles, sont devenues de formidables réservoirs de nature.
Concepteur et fabricant de meubles, panneaux et accessoires à partir d’objets de récupération, Wood Stock Création est né sur les hauteurs d'Annecy d’un vieux tas de bois et d’une brillante intuition : que l’économie de demain sera circulaire, ou ne sera pas.
Mermoz, l'arbre et la rose, Humanité Dimanche-7 mai 2014agencedesours
A Lyon, dans le quartier populaire de Mermoz, en pleine transformation, le projet Prenez racines, construit autour d’une pépinière urbaine avec les habitants et un artiste contemporain atypique, permet de retisser des liens entre les résidents qui se réinvestisent dans les débats publics autour du devenir de leur quartier.
C’est le plus vieux métier du monde, l’un des plus discret, mais il alimente une économie qui ne connaît pas la crise : la cueillette des plantes sauvages. Non pas dans des temps reculés ou des contrées lointaines, mais dans la France contemporaine. Plusieurs centaines de jeunes paysans sans terre et, de plus en plus, d’adultes en reconversion professionnelle en vivent aujourd’hui. Ils sont nomades, un peu sorciers, fous de nature et de liberté.
Universités populaires des parents - L'Humanité Dimanche- 6 mars 2014 - sand...agencedesours
Les universités populaires de parents ne délivrent pas de diplôme, mais "ouvrent les portes des possibles" pour ceux (et généralement celles) qui s'y engagent, et aussi pour tout un quartier. Rencontre avec les "mères-chercheuses" de Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon.
potager de week-ends, publié dans les 4 saisons du jardin bio, juillet-août 2013. Textes : Sandrine Boucher. Photos : Sandrine Boucher & Alban Delacour.
Patricia Dessoules et Eric Lemay, créateurs de mobilier à Lyonagencedesours
Patricia Dessoules et Eric Lemay, créateurs de mobilier à Lyon, transfigurent les matières modestes et de récupération, carton alvéolaire, menuiseries recyclées, pour créer des pièces uniques à la personnalité forte. Un pied de nez à l'uniformisation.
Reportage sur les artisans d'art dans les Alpes-Alpes sweet home-Ateliers d'artagencedesours
Un voyage à la découverte des artisans d'art des Alpes françaises, publié dans le numéro de janvier-février d'Atelier d'Art - textes Sandrine Boucher, photos Guillaume Rivière
essences et cycles forestiers-Arbres et Forêts-Terre sauvage
quelle paille pour la construction ?
1. Quelle paille
pour la construction ?
Matériau protéiforme, la paille rencontre un succès
grandissant mais se heurte à un problème : où trouver
encore des petites bottes, adaptées à la construction ?
Texte : Sandrine Boucher
Parce qu’elle est durable, résistante
et pratique, la paille est en train
de se faire une place de choix
dans le secteur de la construction. Mais
comme le souligne Juliette Desmarais,
permanente de l’association d’auto-constructeurs
Les Castors Rhône-Alpes,
« le problème est de trouver des agricul-teurs
qui produisent des petites bottes. »
Les agriculteurs travaillent en effet de
plus en plus avec de grosses bottes,
rondes ou carrées, monstres de 200 à
400 kg inadaptés à la construction. La
production de bottes classiques, encore
utilisées par les centres équestres ou la
petite agriculture familiale, reste cepen-dant
suffisante pour la réalisation d’une
maison (environ 500 à 1 000 bottes). La
hauteur et la largeur sont celles du ca-nal
de la botteleuse, 45 cm x 35 cm – la
longueur peut varier de 50 à 120 cm. Un
point important puisqu’en matière de
construction paille, c’est la structure qui
s’adapte à l’isolant. L’inverse peut être
plus délicat. « J’avais besoin de bottes
de 57 cm de long pour mon ossature. Je
suis allé dans le champ avec un gaba-rit
et nous avons vérifié les dimensions
toutes les cinq à six bottes », témoigne
Alban Faelli, auto-constructeur d’une
maison à Montbrison (42), membre des
Castors Rhône-Alpes.
CRITÈRES DE QUALITÉ
Le critère déterminant – et de bon sens –
pour choisir sa paille est la proximité car,
en termes de qualité, mise en oeuvre et
performances, toutes les pailles de cé-réales
se valent : si la paille de blé est
disponible presque partout, certains pré-fèrent
le seigle pour sa souplesse ou le riz,
réputé plus résistant à l’humidité.
Pour l’instant, seule la paille de blé (re-groupant
blé, triticale, épeautre) a subi
la batterie de tests techniques et relève
des règles professionnelles. Les autres
n’entrent pas dans le cadre des contrats
d’assurance standard. Quant aux pailles
de chanvre ou de lavande, leur utilisation
en bottes reste très marginale.
Les règles professionnelles fixent deux
critères pour que la botte soit apte à la
Habitat
2. construction : humidité (moins de 20 %)
et densité (au moins 80 kg par m3). En
pratique, « un agriculteur qui fait cor-rectement
son travail produit des bottes
bonnes pour la construction », estime
Julien Noury, gérant de MVHabitation,
en Ariège. Aucun agriculteur n’a envie
d’étaler une litière pourrie, et le marché
de la paille se négociant au poids, les ven-deurs
ont tout intérêt à faire des bottes
lourdes (donc denses), tout en réduisant
les volumes pour le transport.
« Il peut cependant être utile d’établir
Une botte à la fois
dense et lourde
répond normalement
aux critères fixés
par les règles
professionnelles
en vigueur depuis
le 1er janvier 2012.
P. GREBOVAL
Les 4 Saisons 208 | 69
3. mieux que la paille bio retourne à la
terre et que la non bio soit stockée dans
les constructions. »
À LA BONNE FRANQUETTE
Aucune filière spécifique de fourniture
de ballots de paille pour la construction
n’existe aujourd’hui. L’approvisionnement
se fait à la bonne franquette : bouche à
oreille, petites annonces, associations…
Si l’autoconstructeur trouve son bonheur
chez l’agriculteur du coin, l’entreprise de
construction va un peu plus loin, à 100
ou 150 km, ou fait appel aux grossistes
qui ont l’outillage, le stockage, la dispo-nibilité
toute l’année – et les volumes.
« Au plus loin, j’ai dû aller chercher de
la paille en Dordogne pour un projet
dans les Landes », remarque Eddie Fru-chard,
charpentier, responsable de la so-ciété
Bois et Paille, près de Poitiers. « Par
rapport à un produit manufacturé, on
reste toujours dans des circuits très
un petit cahier des charges avec l’agri-culteur,
qui va régler sa presse afin de
produire des bottes adéquates, denses,
bien carrées », remarque Coralie Garcia,
coprésidente des Compaillons. Ensuite,
« si la paille doit être enduite, l’essen-tiel
est que les fibres soient longues »,
précise Julien Noury. Les presses mo-dernes
peuvent atteindre des densités
supérieures aux anciens modèles : jusqu’à
120 ou 140 kg/m3, correspondant aussi
aux besoins des techniques de la “paille-porteuse”.
Si Emmanuel Deragne, chargé de mis-sion
chez Oïkos, souligne que « sur le
plan de la santé, aucune émission de
produits chimiques utilisés en agri-culture
conventionnelle n’a pu être
détectée dans la paille », les candidats
à la construction en paille aimeraient
néanmoins qu’elle soit bio. Mais comme
le résume Loic Journet, un autre Castor
auto-constructeur à Annecy, « il vaut
Habitat
Les agriculteurs
produisant de petites
bottes de paille se
font de plus en plus
rares (ci-dessus, le
chargement sur le
causse Méjean, en
Lozère). Pour trouver
des bottes adaptées
à la construction
d’une maison
(page suivante), en
l’absence d’une
filière organisée, il
faut s’en remettre au
bouche-à-oreille.
R. DOMERGUE/BIOS
70 | Les 4 Saisons 208
4. courts », remarque Coralie Garcia. Pour
simplifier la démarche, le réseau Rhône-
Alpes s’apprête à ouvrir un site web sur la
construction paille, incluant pour la pre-mière
fois des adresses de fournisseurs
de bottes. Des interrogations demeurent
pour la suite. « L’absence de visibilité et
de sécurité dans l’approvisionnement
est un frein au développement global
de la construction paille. La demande
restant faible, les filières ne sont pas in-citées
à s’organiser pour y répondre »,
regrette Jean-Baptiste Thevard, chargé
de mission de la filière paille pour la
région Centre. JCAgri, un grossiste qui
ramasse la paille de blé en Rhône-Alpes
et de riz en Camargue, est l’un des rares
à s’être ouvert avec enthousiasme aux
constructeurs. Environ 1 % de ses 5 000
tonnes négociées par an partent pour
le bâtiment. « C’est encore timide. Il y a
des tas de choses à faire avec ce produit,
mais il va falloir du temps pour qu’il
Quel prix ?
La fourchette de prix peut être large, de moins d’un
euro à 5 euros la botte, avec des tarifs qui varient
selon la densité et la longueur du ballot, le transport,
le stockage… L’aide apportée à l’agriculteur pour la
manutention peut alléger la note. Au départ de la
ferme, la botte se vend généralement entre 1,5 et 3 €.
soit reconnu et estimé », observe Lau-rence
Ferrand, une des associées.
QUEL INTÉRÊT POUR
LE MONDE AGRICOLE ?
Cette reconnaissance ne se fera pas sans
le concours des producteurs de paille
eux-mêmes. « Depuis trois ou quatre
ans, nous sommes régulièrement solli-cités
par des agriculteurs qui investis-sent
dans du matériel pour valoriser
la paille en construction », remarque
Julien Noury. Ils y trouvent leur compte,
financièrement parlant, et les habitudes
changent. En Isère, Gilbert Verrier a
P. GREBOVAL
Les 4 Saisons 208 | 71
5. Habitat
Vers l’ère de la paille ?
Pour qui douterait de la résistance de la paille dans la
construction, celle toujours intacte de la maison Feuillette,
construite à Montargis en 1921, démontre la pérennité du
matériau. Un essai grandeur nature en 2010 pour le projet
d’une école d’Issy-les-Moulineaux, prouve ses capacités
de résistance au feu, ouvrant ainsi la voie à la réalisation
d’établissements recevant du public. Enfin, depuis le 1er janvier
2012, la construction paille relève de règles professionnelles
qui la classent comme une “technique courante”, assurable
par des contrats standard. Et les chantiers se multiplient !
Au moins 3 500 bâtiments bois-paille à ce jour en France
selon le réseau français de la construction paille (RFCP-Les
Compaillons), contre 700 en 2010. À l’époque, la plus vaste
construction dépassait à peine 1 000 m2. Des groupes scolaires
construits depuis atteignent 4 000 à 6 000 m2, et un HLM à
Saint-Dié-les-Vosges, inauguré en janvier 2014, culmine à
huit étages. L’isolation paille, bon marché, renouvelable et
qui stocke le CO2, permet déjà d’atteindre les futures normes
2020 des constructions dites “passives” avec un produit
naturel. « Le potentiel de développement est faramineux »,
remarque Mathieu Deleuze, responsable du centre de
formation Neopolis, dédié à la construction durable.
ainsi trouvé un débouché pour sa paille
après avoir arrêté son petit élevage de
vaches : ses 4 000 bottes de la récolte
2013 ont entièrement été vendues pour
la construction. « Je n’ai plus besoin de
mettre d’annonce, rigole-t-il. Les gens
viennent voir la paille, donner la main,
c’est bien ». « Je conseille toujours à
mes clients d’aller discuter avec les
agriculteurs voisins. Ce contact avec le
tissu local est important lorsque les gens
s’installent dans un nouveau village »,
explique Eddie Fruchard.
PAS DE TENSION
SUR LA RESSOURCE
Vu les volumes en jeu, pas de risque que la
construction phagocyte le marché. Pour
une maison, trois hectares de blé mois-sonné
suffisent. Une… paille, ou presque !
Le réseau paille a fait les calculs : « Si tous
les bâtiments de France étaient réali-sés
en paille, cela représenterait moins
de 10 % de la production française ».
« C’est vrai au niveau national, moins
sur certains territoires, comme les zones
d’élevage », tempère cependant Bernard
Boyeux, directeur de Construction et bio-ressources,
organisme professionnel des
matériaux issus de la biomasse pour le
bâtiment. Par exemple, la montagne est
à la fois peu productrice et très consom-matrice
de paille. Loïc Journet a ainsi pré-féré
faire venir ses bottes de la Drôme
plutôt que de risquer de “détourner” la
paille des étables haut-savoyardes.
Bernard Boyeux observe « une volonté
d’aller vers des produits de plus en plus
homogènes et mieux calibrés que dans
un champ », avec par exemple le déve-loppement
de bottes faites exprès pour
la construction, ou de “vraies-fausses”
bottes de paille compressée. Une évolu-tion
dont Stéphane Peignier, architecte
de l’agence Arkétype, spécialisée dans
la construction de bâtiments sains et
passifs, se méfie : « Le risque est que
la paille soit rattrapée par l’industrie.
Le problème des bottes-à-construire,
comme ce qui existe en Allemagne, est
de ne plus pouvoir réaliser un bâtiment
autrement que par le jeu classique des
DTU (documents techniques unifiés),
des assurances… C’est aussi la raison
pour laquelle le RFCP paille développe
la filière en “open source”, en mettant
tout en commun afin d’éviter qu’elle
ne soit accaparée par des brevets. La
botte de paille est un produit entré dans
les normes sans être lui-même normé,
et c’est très bien ainsi. Elle permet de
sortir du système industriel et spécu-latif.
»
EN SAVOIR +
- Réseau français de la
construction paille :
compaillons.eu,
compaillons.
naturalforum.net
- Associations
d’écoconstruction :
oikos-ecoconstruction.com
à la Tour-de-Salvagny (69),
gabionorg.free.fr
à Embrun (05),
apte-asso.org
à Mérindol (84),
empreinte.asso.fr
près de Rennes (35),
approchepaille.fr
à Orléans (45)
- Auto-constructeurs :
castorsrhonealpes.fr
72 | Les 4 Saisons 208