1. Tribune de Genève | Mardi 27 août 2013 Courrier13
Contrôle qualité
Le dentiste ne doit
pas être un luxe
Une étude des Hôpitaux
universitaires de Genève
(HUG), publiée en 2011, a
montré qu’un Genevois sur
sept renonçait à des dépenses
de santé pour des raisons
financières. Premières visées:
les dents, dont le traitement
n’est pas remboursé par
l’assurance maladie obligatoire
(LAMal).
Dans un canton globalement
riche comme le nôtre, il n’est
pas acceptable que 70 000
personnes renoncent chaque
année à aller chez le médecin
ou le dentiste parce qu’elles
savent qu’elles n’auront pas les
moyens de payer la facture. Ce
n’est pas acceptable, mais ce
n’est pas une fatalité non plus!
La classe moyenne et les
personnes à revenu peu élevé
sont les premières visées par
ces renoncements, puisque
celles qui touchent l’aide
sociale ou les prestations
complémentaires voient leurs
frais dentaires remboursés.
Les enfants ne sont pas
concernés puisque Genève a
mis en place avec la Clinique
dentaire de la jeunesse un
réseau de prévention et de
soins pour les élèves de l’école
primaire.
Compte tenu de la
recrudescence des caries
souvent non traitées chez les
adolescents, un contrôle
dentaire gratuit de fin de
scolarité obligatoire a dû
également être instauré. Ce
constat nous prouve combien il
est nécessaire de se préoccuper
de cette question aujourd’hui.
Et ce d’autant plus que ne
pas se faire soigner les dents
peut avoir de graves
conséquences sur la santé: mal
de dos, infarctus, accident
vasculaire cérébral, infections
respiratoires et ORL, anxiété…
autant de problèmes dans
lesquels des caries mal soignées
jouent souvent un rôle
important. Les conséquences
peuvent être aussi sociales: il
est plus difficile de trouver un
emploi avec un sourire édenté
et des dents abîmées.
Face à cette situation, notre
Canton doit agir et c’est
pourquoi j’ai déposé une
motion au Grand Conseil.
1) Pour proposer dans
l’immédiat – comme pour les
enfants – un contrôle annuel
gratuit et des traitements à
coûts supportables pour les
personnes concernées
(facturation des soins en
fonction du revenu).
2) Pour étudier la mise en
place d’une assurance dentaire
cantonale, notamment dans
l’attente que la LAMal prenne
enfin en charge ces soins.
Comme cela avait été le cas
avec l’assurance maternité que
notre Canton avait introduite
en 2001, soit quatre ans avant
la Confédération, Genève doit
montrer l’exemple et mettre au
point une assurance dentaire
cantonale. Se faire soigner les
dents ne doit pas être un luxe!
* Candidate au Conseil d’Etat
«A Genève,
70 000
personnes
renoncent
chaque année à
aller chez le
médecin ou le
dentiste parce
qu’elles savent
qu’elles n’auront
pas les moyens
de payer la
facture»
L’invitée
Anne
Emery-Torracinta
Députée socialiste *